Les écrivains sont-ils de meilleurs historiens ?
Depuis une dizaine d’années, les historiens assistent, stupéfaits ou ravis, à une dépossession de leur savoir ; le phénomène se produit au profit d’écrivains qui ont entrepris de mettre l’Histoire en situation d’étrangeté. A la lumière de récentes affaires et sans jeter d’huile sur le feu, convenons que la fiction est souhaitable aux yeux des historiens dès lors qu’elle permet d’aller là où il ne vont pas, de dire ce qu’ils n’ont pas réussi à dire avec les moyens qui étaient les leurs (archives, témoignages…), d’imaginer ce qu’ils n’avaient pas droit d’imaginer eu égard à leurs contraintes, de prolonger leur réflexion là où ils ont dû l’abandonner faute de munitions et donc d’apporter autre chose que ce que les universitaires apportent à l’Histoire. Ils comblent des blancs. Ce savoir historien, que l’on croyait si solide sur ses bases savantes, se révèle ainsi dans sa fragilité. En son temps, Georges Duby avait pris le risque de mettre ainsi en péril son autorité d’historien en cédant à un puissant tropisme littéraire.
Pour que le débat soit fécond, il ne suffit plus de se demander pourquoi la littérature en impose à l’histoire, et pourquoi le lecteur s’en remet de plus en plus à la fiction pour décrypter le passé. Encore faut-il s’interroger pour chaque cas sur ce que le romancier apporte de plus ou de neuf que l’historien était impuissant à voir ou à donner. Un supplément d’âme, une sensibilité, des intuitions, des traces plutôt que des preuves, une vérité intime en lieu et place de la recherche de l’exactitude, mais encore ?
Le genre n’est pas nouveau. Les Américains l’ont brillamment illustré avec De Sang-froid (1966), « récit véridique d’un meurtre multiple et de ses conséquences » de Truman Capote et le Chant du bourreau (1979) de Norman Mailer. On dira que ce sont des faits divers mais ils ont connu une si profonde médiatisation qu’ils se sont inscrits dans la durée. Des écrivains réinventent la réalité, s’autorisent à créer des histoires en ajoutant au réel l’invérifiable et l’imaginaire. Le vrai y côtoie l’invraisemblable jusqu’à susciter de sérieux doutes chez le lecteur ; mais c’est fait avec une telle habileté, à seule fin de produire une vérité romanesque tellement plus troublante pour nos consciences que l’exactitude, qu’il ne se demande même pas si c’est du lard ou du cochon.
Le suédois Per Olov Enquist a poussé l’expérience jusqu’à son paroxysme documentaire en truffant L’Extradition des Baltes (1985) de rapports d’instruction, procédé largement utilisé avec force photos et archives par W.G. Sebald dans ses récits (Austerlitz, Les Emigrants…), ce qui ne manque pas de déstabiliser le lecteur incapable de démêler le vrai du faux, le but recherché. Tous des romans sans fiction procédant de la non fiction novel telle que Truman Capote l’a définie : une forme narrative qui a recours à toutes les techniques de l’art de la fiction tout en demeurant absolument factuelle.Mais outre qu’il agit sur l’action en personnage principal, le romancier sans fiction, lui, en sus des pures jouissances littéraires qu’il nous procure, fait aussi œuvre de contre-historien.
Il ne s’agit pas plus d’historiciser la littérature que de romancier l’histoire. En éclatant les formes traditionnelles du récit par la fragmentation des genres et leur hybridation, la non fiction novel accorde la vieille naïveté de la narration romanesque à la forme labyrinthique de toute enquête, ainsi que le suggérait Robert Musil. La réflexion sur l’écriture de l’Histoire par les historiens, lancée dans les années 70-80 par Paul Veyne, Michel de Certeau et Paul Ricoeur, ne pouvait rester insensible à cette évolution chez les écrivains.
En Espagne, Javier Cercas en est le meilleur représentant, des Soldats de Salamine à L’Imposteur en passant par Anatomie d’un instant. Trois grands romans en prise avec l’histoire immédiate de son pays plombée par le spectre de la guerre civile. Ils ont en commun de participer d’un genre qui convoque, cannibalise et absorbe à son profit le meilleur des autres genres : le roman traditionnel, le récit littéraire, la chronique au cœur de l’essai, l’enquête historique, les techniques du scénario, l’art du portrait, l’interview et l’investigation journalistiques. Un vrai pot-au-feu littéraire que ce néo-réalisme historique.
En France, Jonathan Littell, Yannick Haenel et Laurent Binet ont bousculé l’ordre des choses avec les Bienveillantes (2006), Jan Karski (2009) et HHhH (2010). Au dos du premier, l’éditeur évoquait Vie et destin de Grossman et Les Damnés de Visconti ; en général, les éditeurs ne reculent devant aucun excès pour vendre leur auteur dans le texte de quatrième de couverture. Sauf que là, c’est juste -et on aurait pu y ajouter le terrible Kaputt de Malaparte dont il est si proche. Non que ce soit une oeuvre égale à celles-ci mais elle en a la puissance. Il s’agit de la confession de Maximilien Aue, un officier SS, dans le civil industriel de la dentelle à l’issue de solides études. Fonctionnaire du crime de masse, il se croit guidé par la seule recherche de la vérité. Le doute ne l’effleure pas. Ne se sent ni coupable ni responsable. Pas d’état d’âme, d’affect ni de pathos.
Le génocide bien sûr, mais aussi la bataille de Stalingrad, l’univers concentrationnaire, les derniers jours d’Hitler en son bunker dans Berlin en flammes et quelques éminences nazies auxquelles il règle leur compte au passage pour s’en être trop bien tirées après coup. On regretta d’autant plus qu’il n’ait pas jugé nécessaire de distraire ne fut-ce qu’une seule page à la fin pour rendre hommage aux dizaines de mémorialistes, d’historiens et d’écrivains sans lesquels son livre ne serait pas. Même si certains sont évoqués dans le récit. A commencer par l’Eschyle des Euménides, qui nomma ses divinités cruelles « les bienveillantes »,auquel il ne doit pas seulement son titre et sa structure mais bien davantage car tout le livre est irrigué par la pensée grecque.
Une page de remerciements eut suffi en lieu et place de la liste des équivalences de grades dont on se fiche un peu. Une bibliographie a-t-elle sa place à la fin d’un roman ? Autant elle apparaît indispensable dans les dernières pages d’un livre d’histoire, d’une biographie ou d’un essai, autant elle surprend encore à l’issue d’un texte de fiction. En fait, lorsqu’il s’agit de romans s’enracinant dans une riche matière historique, cela devrait être la moindre des choses : témoignage de gratitude aux sources qui l’ont nourri sinon inspiré, elle se lit comme une reconnaissance de dettes. Cela paraît naturel à un Phillip Roth pour son Complot contre l’Amérique, mais pas à un Jonathan Littell alors que son roman doit tant aux recherches de Hillberg, Browning, Kershaw. Il s’en est expliqué :
» Le corps du texte doit rester intact. Si on veut des sources, il faut aller voir ailleurs que dans le livre mais ça ne peut pas se juxtaposer. Un roman doit rester un roman, les sources le gâteraient. le livre lui-même doit rester en dehors de ça. Et puis quoi, Flaubert n’a pas mis de sources à la fin de Salambo ! »
Cette ingratitude n’est pas la seule raison pour laquelle l’historien et germaniste Edouard Husson ferrailla contre son auteur, notamment dans Le Figaro où il disqualifiait le livre en le traitant à l’égal d’une blague de potache digne d’un khagneux… Mais Littell ne voulut même pas expliquer, se contenant de rappeler que l’objet des Bienveillantes était le meurtre politique, le meurtre d’Etat. Persuadé que l’essentiel avait déjà été dit sur le Mal ordinaire non par des historiens mais par un écrivain (Georges Bataille en 1947), il a voulu réfléchir à la question de la limite lorsque les bourreaux sont nos semblables et que l’homme socialisé peut la franchir.
Trois ans après, Yannick Haenel exaltait la haute figure de Jan Karski, modèle de courage, de pugnacité, de sens de l’honneur, patriote, polonais et catholique, tôt entré dans la clandestinité pendant la guerre. Déporté par les Soviétiques à l’époque du Pacte, évadé, il avait été l’émissaire de la résistance polonaise de l’intérieur auprès du gouvernement polonais en exil du général Sikorski. Arrêté par la Gestapo, torturé, à nouveau évadé, il est contacté à l’été 1942 par des résistants juifs qui lui révèlent le génocide à l’oeuvre. Ils vont jusqu’à l’infiltrer dans le ghetto de Varsovie puis dans un camp d’extermination afin qu’il voit et qu’il raconte, qu’il témoigne et qu’il alerte. Ce qu’il fait aussitôt. Ce qu’il fait auprès des plus hautes instances, à Londres et à Washington. On ne le croit pas. Ou plutôt : on ne veut pas le croire. Il publie un livre à grand succès mais cela ne fait pas avancer sa cause pour autant.
Qu’est-ce qui pose alors problème dans ce livre vibrant, « »roman » » si l’on veut ? Sa structure. Trois chapitres : le premier se présente comme une transcription du témoignage de Karski recueilli par Lanzmann pour Shoah ; le deuxième est un résumé des mémoires de Karski ; ce n’est que dans le troisième chapitre que le romancier entre vraiment en scène en organisant sa réflexion sur cette vie à travers les pensées qu’il lui prête etrelèvent de sa pure invention, ce qui pose problème lorsque le roman décharge les Polonais de toute accusation d’antisémitisme pour mieux charger les Américains de la maxima culpa.Formellement éblouissant même s’il est historiquement mensonger car l’anti-américanisme qui s’en dégage ne correspond absolument pas aux opinions de Karski, le livre fut qualifié de travail de faussaire aux yeux du documentariste Claude Lanzmann et de « détournement » inadmissible par l’historienne Annette Wieviorka. Plus encore que les polémiques qui ont entouré Les Bienveillantes de Jonathan Littell, l’affaire a agité tant les romanciers que les historiens car elle a poussé les seconds à demander aux premiers s’ils ont vraiment tous les droits au nom des prérogatives de la fiction. Ce qui ne serait pas arrivé si Yannick Haenel, contrairement à Jonathan Littell plus net dans son parti pris, n’avait pas usé d’un double registre d’écriture, s’engageant ainsi sur le terrain mouvant de l’ambiguïté.
En revanche, la parution peu après de HHHhH de Laurent Binet ne provoqua pas de polémique car le contrat de lecture, pour original qu’il fut, était précis. Une vraie tentative de renouveler une forme qui s’essouffle que ce récit très enlevé, à mi-chemin entre l’Histoire et la fiction. L’auteur est de longue date habité par Prague où il a vécu, littéralement obsédé par l’assassinat du SS-Obergruppenführer Reinhnard Heydrich, 38 ans, le second de Himmler à la tête de la SS, protecteur-adjoint du Reich en Bohême-Moravie, le 27 mai 1942 à Prague, par deux parachutistes l’un tchèque l’autre slovaque, envoyés par Londres. Sur la quatrième de couverture du livre, ces lignes reflètent bien le projet littéraire de l’auteur :
« Tous les personnages de ce livre ont existé ou existent encore. Tous les faits relatés sont authentiques. Mais derrière les préparatifs de l’attentat, une autre guerre se fait jour, celle que livre la fiction romanesque à la vérité historique ».
L’auteur, emporté par son sujet, doit résister à la tentation de romancer. Le plus épatant est encore sa liberté de ton. anachronismes, familiarités, allers et retours, digressions, marionnettisations des morts, instrumentalisations des sources dans le corps du texte même à des fins narratives, commentaires marginaux, introspections, confessions. Dès l’incipit, il réussit en une page à mêler les trois temps de son histoire en embarquant d’un même élan Gabcik préparant son coup, Binet retournant sur les lieux soixante ans après et Milan Kundera s’interrogeant sur le nom de baptême de ses personnages. Rien ne lui importe comme de nous faire traverser le miroir sans tain de la réalité historique. En 257 très brefs chapitres, d’un récit vif, rythmé, drôle, édifiant, Laurent Binet a réussi son coup, sur le plan formel. Car il nous oblige à observer avec lui comment une écriture peut se colleter à l’Histoire.
L’important, c’est l’honnêteté dans le point de vue issu du bricolage littéraire de l’Histoire. Au fond, une question de morale. Sans quoi l’écrivain court le risque d’être poursuivi pour faux-témoignage par les lecteurs. On peut attendre des romanciers qu’ils tonifient l’écriture de l’Histoire et ne se content pas de jouir du privilège de l’impunité fictionnelle, lequel désamorce toute expertise critique des historiens. Le roman est par excellence le lieu de la liberté de l’esprit. On peut tout s’y permettre à condition de demeurer dans le domaine de l’imaginaire. La vocation de la fiction étant d’introduire le doute, l’inquiétude et l’intranquillité dans les esprits, on voit ce que les certitudes académiques gagneraient à en être déstabilisées.
Ce trouble dans la proportion des faits est désormais sollicité par les lecteurs épris d’histoire en un temps de brouillage général de frontières de plus en plus poreuses.Toute littérature n’est-elle pas justement assaut contre la frontière,pour reprendre la proclamation de Kafka en son Journal ? Le succès des récits historiques d’Eric Vuillard, et pas seulement de L’Ordre du jour (Goncourt, 2017), en témoigne. Mais dès lors que les faits, les événements et leurs acteurs y sont convoqués et nommés, le champ de sa liberté s’en trouve réduit. Même et surtout si le romancier d’histoire prétend témoigner pour le témoin, représenter l’irreprésentable, dire l’indicible. Qu’il le veuille ou non, plus que jamais, l’Histoire oblige désormais le romancier.
(Photos Stanley Greene, Brassaï, Willy Ronis)
1 322 Réponses pour Les écrivains sont-ils de meilleurs historiens ?
le harcèlement débile en blog, t’es bon qu’à ça ducon.
Ce ne sont pas tes multiples pseudos qui vont changer quoi que ce soit à ce constat.
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@10h38, Angélique, par Anne Golon est un livre d’histoire. Celle que l’on apprenait pas en 6ème.
Les adaptations ciné et télé, ça va ben pour quelques oeuvres et pas pour celle-ci. En tout cas, A. Golon n’y a pas retrouvé les caractéristiques de ses personnages, et pas du tout dans la mièvrerie incarnée par M. Mercier.
Mais faut croire que ce livre d’histoire était beaucoup plus riche qu’il n’y parait.
Voilà le lien qui manquait:
« Mais que dire de Michelet, closer, historien ou écrivain ? »
Il n’est pas interdit d’être historien et d’avoir un grand style. Dans le cas de Michelet, il appartient à des gens plus compétents que toi et moi de relever les endroits de son œuvre où sa subjectivité l’emporte sur son souci scientifique. Il paraît qu’il y en a pas mal…
Un historien comme Michelet, ou encore un Duby plus près de nous, montrent que l’art historique est plus fort, s’inscrit davantage dans nos esprits quand l’écriture est remarquable et touche au littéraire. Un historien, si grand soit-il, s’il n’a pas de style disparaîtra bien vite des écrans radars. La preuve en est que Foucault est en Pléiade, et que c’est aussi un projet pour Duby. Leurs écrits restent et résistent, parce qu’ils allient la science et la qualité du style.
Peut-être a-t-on trop tendance à voir la musique au regard de l’écriture qui fait forcément sens. Et si l’on s’interrogeait sur la musique défaite du sens on aurait un art qui est de l’ordre des choses qui vibrent, la matière qui s’anime sous les doigts du musicien pour produire non un sens mais un charme ; un charme, un chant qui comme on sait depuis Orphée est avant le sens ; avant le langage de l’enfant il y avait déjà du son, venu de partout qui ne faisait pas sens, qui était chaos peut-être, mais qui plus sûrement était berceuse, car l’auditeur enfant est au souvenir du premier royaume (Pascal Quignard). Pour l’homme le sens n’est pas premier, d’où la quantité d’erreurs commises à propos de la musique, on cherche à plaquer du sens qui est de l’ordre des mots, à un domaine antérieur qui a ses propres codes et relève de l’existence où l’on rêve où l’on est absent du sens où l’on est entre deux eaux, à l’intérieur d’une mathématique d’autant plus rude que l’ordre musical compté (le rythme) est sa seule colonne vertébrale. Entre le pas et le rêve on patauge au sens, au langage verbal. Mais au cœur du pas au cœur du rêve là où ça vibre c’est le royaume de la musique, là où se trouvent le mouvement du monde physique et l’émotivité pure.
Sur le sujet du billet un cas d’école qui mérite d’être disséqué :le même fait divers à résonance historique raconté d’une part par Corbin :’le village des cannibales » et par Teulé : »Mange le si tu veux »(ou à peu près)
le billet m’incite à me replonger dans ces lectures un peu oubliées , mais le souvenir que j’en garde aujourd’hui c’est qu’avec le même souci rigoureux de fidélité aux faits l’un nous invite à comprendre l’évènement ,l’autre à le vivre
@ parce qu’ils allient la science et la qualité du style.
yes, mais la science précèdera toujours chez eux la qualité du style… Donc, tout va bien. Et montrez nous des exemples inverses, si vous voulez adhérer à la quasi profession de foi de ce billet qui voudrait bien prendre ses désirs pour des réalités…
(@ duco.nne ou la harceleuse harcelée, telle le cruche à vinaigre qui bouillit son sang froid dans les bois, avant de se pendre le Thoreau par les corgnes, mdr)
Au-delà du show singapourien, de la politique spectacle:
https://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2018/jun/12/trump-and-kim-document-analysis-singapore-agreement-denuclearisation
souris/d’/accouche/la/montagne/une/quand = mettez dans l’ordre
@ l’un nous invite à comprendre l’évènement ,l’autre à le vivre (dhh)
oui c’est comme le Juillet 14 de Lemaître, on y était à cette prise de la Bastille, avec encore plus de sentiment de réalité que chez Michelet… Mais c’est aussi un effet de loupe qui tient à ce que de vrais écrivains savent aujourd’hui parler d’histoire dans le langage de leurs contemporains. Tandis que Michelet ne peut plus parler qu’aux vrais historiens qui font leur métier de traquer ses invraisemblances, indépendamment de ce qu’ils pensent de son style. eela dit, je ne vois pas que ce soit aux écrivains d’aujourd’hui -qui n’ont jamais acquis la moindre méthode historique-, de nous faire accroire qu’ils seraient « meilleurs » dans leur narratologie sur des objets apparemment identiques à ceux que leurs devanciers historiens auraient déjà traité. A moinsss qu’on entretienne délibérément la confusion entre objectivité des faits historique et enrobage affectif mémoriel des épisodes, dans cette « histoire du sensible » devenue un genre à part entière, mais qui pour autant n’a jamais prétendu faire de la littérature. De le laisser croire constituerait la pire des impostures…
On considère que l’espèce humaine atteindra sa taille maximum en 2100 environ, elle devrait se stabiliser en moyenne autour de 1,85 mètres. Au delà, et considéré uniquement dans une société « evoluée » -disons plutôt développée sachant que l’Occident est en décadence notamment morale-, les inconvénients dépassent les avantages.
Dans une société confrontée aux problèmes de guerre, épidemies et malnutrition, ce sont au contraire les individus petits qui s’en sortent, les grands étant les premiers à tomber. Tout cela est régi par la loi de sélection des espèces placées au sein d’un biotope, vient s’y ajouter un facteur nouveau et inédit qui est l’augmentation des chances de survie, voire de viabilité seule d’êtres qui sans intervention médicale seraient morts avant de se reproduire -ou ne seraient tout simplement pas nés. Ces pratiques médicales nouvelles s’effectuant dans les sociétés développées augmenteront encore davantage leur risque daneantissement confrontées à la guerre et à ses conséquences en terme d’epidémies et de malnutrition.
Michèle Mercier est inoubliable en Angélique, LVDLB !
J’ai cru comprendre, Bloom, que le tyran coréen s’engageait à dénucléariser son pays. Mais pas Trump. C’est un accord à sens unique !
@ On considère que l’espèce humaine atteindra sa taille maximum en 2100 environ (dans la moyenne d’Yvette Horner, sans doute: 1,57 m)
Qui ça, ON ?… tout cela est comme d’habitude totalement fumeux et grotesque… C’est comme si la décadence morale d’une civilisation avait le moindre impact sur son taux de fécondité. Mais où vont-ils pêcher tout ça, les p’tits copains à D., quand ils sont pas suffisamment mangé à leur faim ?
Closer, Certes, Thucydide… Mais il semble que, dans la réflexion sur le métier, l’on ait appris deux ou trois choses depuis. Faites au moins l’effort de lire « Apologie pour l’histoire ou métier d’historien » de Marc Bloch, « De la connaissance historique » d’Henri-Irénée Marrou et la conférence inaugurale de Patrick Boucheron au Collège de France. On y lit des choses pas trop stupides.
JJJ, j’affirme et soutiens qu’en effet, la taille moyenne d’une population est fonction de son niveau de décadence morale. Vous pouvez le vérifier partout : en Europe, en Russie, au Japon, aux USA.
« en Europe, en Russie, au Japon, aux USA. »
Et chez les pygmées, D. ?
Observant les jeunes générations, je les trouvent de plus en plus petits et malingres, quand ils ne sont pas obèses, D. !
je les trouve…
D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’en moyenne beaucoup de politiciens et d’hommes d’affaires véreux sont grands.
Ce n’est pas systématique. Je parle de moyenne. Vous n’avez qu’à calculer et vous verrez. Moi-même je suis grand et pourtant moralement intact, ce qui m’autorise d’ailleurs à user du mot morale.
Macron il n’est pas très grand, donc très honnête, D. ?
Et Poutine de grande vertu !
Les pygmées forment une société très morale et absolument pas décadente, Jazzi. Renseignez-vous. Au fait, combien mesurez-vous ? Je ne serais pas étonné que vous dépassiez le mètre 78.
Macron aurait du être grand. Sa croissance s’est achevée par la tête qui a enflé. C’est un phénomène fréquent.
Non, le compteur s’est arrêté à 1m 76, D. Ce qui était relativement grand dans ma jeunesse…
Ne vous inquiétez pas, Jazzi, je vous ai toujours trouvé plutôt moral.
Ce qui n’est pas le cas de Delaporte qui voudrait que certains travaillent pour d’autres qui percevraient le même salaire en se la coulant douce. Je ne me trompe pas, Delaporte ?
« Apologie pour l’histoire ou métier d’historien » de Marc Bloch, « De la connaissance historique » d’Henri-Irénée Marrou
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Avec La raison dans l’histoire de Hegel, What is History de E. H. Carr et l’Introduction à la philosophie de l’histoire, de R.Aron, exactement la liste de lecture de notre programme de philo pour 1er trimestre de Lettres supérieures, au siècle dernier…
Bon, de toutes façons là n’est pas la question. Recentrons le débat sur le sujet du billet.
14.42, Faites-nous le plaisir de relire surtout Reinhardt Kosseleck ou François Hartog, https://www.parutions.com/pages/1-4-95-3746.html
c pas mal non plus…
@ la taille moyenne d’une population est fonction de son niveau de décadence morale
Vous voulez dire que plus on est décadents, plus on est grands ?… C’était quoi le sujet sur lequel vous avez fait dévier, au fait, l’est bin bonne, celle-là ?
L’assassinat de Heidrich était du grand travail d’amateur qui pourtant a abouti assez miraculeusement à sa mort par septicémie en raison du crin de cheval du rembourrage de la banquette qui a pu pénétrer dans son organisme par des blessures superficielle.
Le choix du type d’arme pour un objectif d’une telle importance relève des pieds-nickelés. Mais enfin, ils ont quand même réussi.
Janssen J-J dit: 12 juin 2018 à 15 h 18 min
Oui, en moyenne.
15.21, sauf qu’en 2100, la population mondiale étant devenue obèse (à raison d’un personne sur cinq, soit presque 2 MM), le tour de taille moyen de la population aura eu un impact direct sur la taille moyenne verticale de l’ensemble, alors redescendue à 1,67m. Devrons-nous en conclure à une civilisation terrienne enfin sortie de sa décadence, boutonnieux ?
« Delaporte qui voudrait que certains travaillent pour d’autres qui percevraient le même salaire en se la coulant douce. Je ne me trompe pas, Delaporte ? »
Vous caricaturez grossièrement, D !
Tout est relatif, D. En 1971, en terminale au lycée Carnot de Cannes, j’avais un prof de philo, un guadeloupéen nommé Yves Leborgne. Marxiste et expulsé de son île natale, il avait entamé une grève de la faim en classe ! Je mesurais donc 1M 76, pour environ 70 kg, et portait les cheveux longs, châtain clair. Un jour que j’étais absent, il demanda à l’un de mes camarades, qui me le rapporta : « Il n’est pas là le grand blond ? »
Je viens d’apprendre qu’il est mort et qu’un lycée de Sainte-Anne porte désormais son nom. C’était un très bon prof, mais je n’étais pas doué pour la philosophie…
http://maragnes.over-blog.com/article-inauguration-du-lycee-yves-leborgne-123573573.html
@ 15.19, L’assassinat de Heidrich
… désolé, DD et Jazzman, mais aussi puant que fut ce personnage, il s’orthographie différemment. Et quand on veut respecter l’histoire surtout faite par des salauds, hein…, autant pas la/les romancer !…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Reinhard_Heydrich
Le Sten que l’on parachutait joyeusement aux resistants, outre sa fragilité, avait deux problèmes de fonctionnement, nous dit Wikipédia : d’une part, il pouvait s’enrayer facilement, d’autre part, une fois armé, il pouvait déclencher le tir à l’improviste (si l’arme chutait au sol, elle pouvait vider son chargeur toute seule). Si le second problème, dû à un crochetage incertain du levier d’armement en position arrière, n’a jamais vraiment été résolu, le premier a pu être considérablement réduit en entraînant les servants à ne charger que trente cartouches au lieu de trente deux et surtout à ne pas tenir l’arme par le chargeur (comme on le voit au cinéma ), ce qui perturbe le système d’alimentation, mais par la chemise sur le canon malgré la chaleur dégagée…
Sans doute qu’on leur avait pas expliqué car nulle doute que le sten était tenu par le chargeur ce jour-là, et chargé avec 32 cartouches.
Peut importe, JJJ, il ne s’agit que de la transcription d’un nom à consonance germanique. La prononciation est exactement la même.
Un jour, Mr. Le borgne nous avait donné un devoir de rédaction sur le thème de l’amitié. J’avais essentiellement parlé de Verlaine et Rimbaud. En rendant les copies, il m’avait vertement réprimandé en public, ricanant sur mon choix qu’il trouvait déplacé… Paix à ses cendres !
Je constate avec amertume que je subis ici une sorte de persécution. Tout ce que je dis est faux, inexact, mal orthographié, caricaturé, etc…
Si vous estimez mes interventions indésirable s, dites-le en des termes nets et francd. Et j’irai m’exprimer ailleurs. Je vous laisserai entre vous.
Mr Leborgne était un prof de philo sévère. Il nous considérait avec une certaine ironie méprisante et rares étaient ceux d’entre-nous qui atteignaient la moyenne. Je me situais généralement entre 7 et 9/20. Il nous avait néanmoins fort aimablement dit qu’en cas de problème, on pouvait aller le voir chez lui. Une fille de la classe, assez mignonne, s’y rendait souvent. Et la rumeur se répandit qu’ils couchaient ensemble. Inquiet de mes notes, je me résolus un jour à lui demander un rendez-vous, qu’il m’accorda. Pour finalement trouver sa porte close et aucune réponses à mes coups de sonnette. Mais j’avais pigé le coup. Peu avant les épreuves du bac, j’étudiai à fond les « Principes élémentaires de philosophie » de Georges Politzer. ça ne rata pas, parmi les trois sujets proposés, il y avait : « Matérialisme et idéalisme ». Ce qui me permit de réciter mon catéchisme marxisant, alors en vogue chez les profs. Résultat, j’obtins un 13/20. Chose inespérée dans mon cas…
aussi puant que fut ce personnage (Janssen J-J)
Si mon hypothèse d’un Yahvé antisémite est fondée, Reinhard Heydrich coule des jours de béatitude au Paradis, en récompense de son zèle à accomplir les volontés du Tout Puissant.
L’avantage d’une entité parfaitement imaginaire comme Yahvé ( Dieu le Père, Allah etc.) c’est qu’on peut lui injecter le contenu qu’on veut, au gré de sa fantaisie. Je suis éberlué par les multiples façons de gonfler la marionnette Dieu imaginées par les théologiens professionnels et amateurs au fil des âges.
Croisé tout à l’heure un lot de braves Maghrébines enfoulardées et empaquetées jusqu’aux chevilles, sous un soleil de plomb. Un peu plus loin, sous le même soleil, un paquet de Juifs en costards noirs ramistouflettes et chapeaux mous. ce que tous ces gens peuvent bien s’inventer comme rituels, croyances burlesques et contraintes qui ne le sont pas moins, pour honorer une figure purement fantasmatique. Les années passent, j’en reste ébaubi.
En revanche, le prof de lettres, Mr Pochon, m’avait à la bonne, j’étais un peu son chouchou en cette matière. Nous avions un prof d’histoire qui était un sacré personnage. Mr Pidancet, un pied-noir, qui ne ratait jamais une occasion pour nous dire tout le mal qu’il pensait du général De Gaule. Non pas qu’il fût de gauche, tout au contraire. Longtemps plus tard, j’appris que son fils, général, commandait la place militaire de Paris.
De Gaulle…
Janssen J-J dit: 12 juin 2018 à 15 h 37 min
invite à corriger l’orthographe de Heydrich
et personne pour relever qu’il y a un H de trop dans la citation du titre du livre de Binet qui figure dans le billet
Heydrich Hirst heisst Himmler Donc HHhH et pas HHHhH
Tout ça pour dire que plus que l’admiration, ces profs de mon enfance m’ont surtout enseigné à cultiver mon sens critique : s’interroger, chercher les réponses et ne pas tout prendre pour argent comptant…
On ne peut pas reprocher à Heydrich d’avoir eu un dieu en la personne de Dolfie P’tite Mustach !
D’autres tarés théocrates vous citeraient les noms de divinités mortifères ayant tué bien plus de monde que l’Adolf….
aussi puant que fut ce personnage (Janssen J-J)
J’avoue ne pas voir ce que ce personnage avait de « puant ». Sur toutes les photos que j’ai pu voir de Heydrich, au contraire, je le trouve très classe, très séduisant. il est vrai que l’uniforme très seyant des SS mettait à leur avantage ceux qui le portaient. Manifestement, je ne partage pas certains préjugés de Janssen J-J.
aussi puant que fut ce personnage (Janssen J-J)
Le mot « puant » utilisé par Janssen J-J pour qualifier Heydrich est typique d’une attitude étrangère à toute ambition authentiquement historique. Bardé de ses préjugés, de ses a priori, Janssen J-J aurait fait un très mauvais historien, puisque les qualités de l’historien sont l’exactitude, l’objectivité, l’absence de parti-pris. L’historien a pour tâche, s’agissant de n’importe quel personnage « historique », non de faire son éloge ni de le condamner au nom de je ne sais quelles « valeurs », mais de dire, exactement et simplement, qui il fut et ce qu’il fit. Point final.
je n’ai pas compris l’histoire du coup de sonnette chez Leborgne la veille, pour aller coucher avec lui (?), la porte close et Politzer. Si vous vouliez bien nous éclairer sur le séquençage, merci, sinon je risque de mourir idiot.
@15.52, ayez au moins la décence de bien recopier wikipédia, si vous voulez pas qu’on vous confonde avec gwg, y’en a déjà assez d’un. Cela dit on vous m bien, et on veut pas votre pulvérisation dans l’espace intersidérable. Non. Avec lvdb, ça ferait peut-être un peu d’trop d’un coup.
@16.40, Oui j’avais bien vu l’H surnuméraire dans HHHhH, mais n’avais osé rien dire à Passoul, de crainte de le peiner une fois de plus. Heureusement que vous veillez toujours au grain, dhHhh ! 🙂
Je mesurais donc 1M 76, pour environ 70 kg, et portait les cheveux longs, châtain clair.Jazzi.
Mon exact portrait et la même taille, 73 kg. châtain foncé, athlétique ( six points en supplément au bac grâce à l’ épreuve sportive). Vous êtes né en quelle année, Jazzi?
j’étudiai à fond les « Principes élémentaires de philosophie » de Georges Politzer
Pas étonnant qu’ il ait été déplacé. C’ était le théoricien marxiste orthodoxe du Parti communiste le Politzer. Son bouquin a été écrit pour la formation des cadres militants du parti. genre catéchisme idéologique.
genre catéchisme idéologique.
Ce qui ne contribua aucunement à la compréhension de l’ œuvre de Karl Marx, mais au contraire la fossilisa en un usage simplifié et caricatural.
Les vieux souvenirs des profs miteux qu’on a eus :
Un pote, haltérophile et pédé comme un phoque ce qui ne gâte rien, me disait en sortant du Palais Bourbon :
« Le marxisme c’est la sodomie sans joie. Le capitalisme c’est l’inverse… »
On peut rêver, non ?
La photographie de Brassaï mise en lien par Passou est superbe.
Pas réaliste socialiste pour un sou mais surréaliste, c’ est certain.
L’ histoire réaliste des poilus contrebalancée par la paire de jumeaux noirs d’ opérette ou de manège est d’ une efficacité visuelle redoutable.Un oxymore visuel. Et un lit en forme d’ éventail au premier plan agit comme un soufflet à décrocher des sourires à l’ odeur puissante.
Oui enfin … le sourire d’Adolf Hitler devait beaucoup à son prothésiste dentaire, ce qui en fait un sans dents pour l’éternité.
Pourquoi les élections démocratiques aboutissent à l’élection de potentats atroces ce mystère est si épais qu’on n’est pas près d’en sortir …je ne me fais plus d’illusions.
@14h33
Peut-etre. Mais pas l’Angelique de mes souvenirs. De lectrice.
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Je pense que ce debat, laissé aux seuls « littéraires » a la mode psycho-socio parisienne est foiré total. Leur unique angle mort disponible est la « prise de tete »
L’histoire des sciences offre, en regard des possibilités autrement plus diversifiées.
Pour saluer Yvette, qui aura contribué a l’art du cirage de parquet.
Chantal dit: 12 juin 2018 à 17 h 49 min
Oui enfin … le sourire d’Adolf Hitler devait beaucoup à son prothésiste dentaire, ce qui en fait un sans dents pour l’éternité.
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Pourtant, c’est grâce à son dentier qu’on a pu identifier le cadavre d’Hitler brûlé gisant sous des décombres avec un botte qui miraculeusement dépassait. Et l’aide de l’assistante de son dentiste interrogée par les services secrets soviétiques. La responsable de l’identification, qui était implicitement au secret sous Staline, l’a révélé dans un livre après la mort du petit pépère du peuple.
DHH dit: 12 juin 2018 à 16 h 40 min
Si, moi je l’avais relevé. Mais à quoi bon l’indiquer ? C’est toujours pas corrigé. C’est perdre son temps et son énergie. Soyons économe de nos forces, c’est la décadence. On ne fera pas monter le niveau de la mer…
Choupinet, l’horreur natinoliste qui vient, voulait que l ‘Aquarius n’accoste pas en France.
Helas pour lui, ce latin un Corse s’est réveillé.
Choupinet, l’horreur post nationale-socialiste qui vient.
Enfin c’est ce qui pouvait vous arriver de mieux.
On a vu le même reportage sur Arte W. j’avoue que cela m’a fait un drôle d’effet cette histoire, il était vraiment ravagé et bourré de médocs, comme quoi la propagande a bien fonctionné jusque tard sur les pauvres gens … qu’il terrifiait.
Aucun historien sérieux ne soutient plus aujourd’hui la thèse de l’objctivité de l’histoire. Lisez le dernier entretien qui porte précisément sur ce thème, de Pirre Vidal-Naquet : Les images de l’historien. Dialogues avec François Soulages, Klincksieck, 2007. Juste avant sa mort.
Soulages prend l’exemple de la Révolution française pour démontrer qu’à l’époque les discours et les rumeurs, donc déjà tout l’imaginaire de la Révolution, sur la grande Peur ont alimenté la dynamique révolutionnaire ds événmnts historiques.
Chz les Historiens modernes, il n’y a plus comme avant de séparation bien tranchée entre Sujet et Objet d’étude. C’est comme dans la mécanique quantique de Wrner Heisenberg, l’observateur modifie ce qu’il observe. Il n’y a plus qu des probabilités, ici non mathématisantes, d’interprétations, qui varient à leur tour en fonction en fonction des époques et de l’observateur. C’est en effet le présent et l’avenir qu’on cherche à comprendre à travers le passé, cela va sans dire mais va miux en le disant, ça évit les banalités à la mord-moi-le-nœud comme chez le divin hamlet, qui n’en rate pas une…
Y’en a qui ont oublié ou jamais su, que hitler leur grand mechant loup, paresseux et sans talent, a dilapide l’heritage de sa mère et qu’il a ete artiste peintre, zonard au bar avant de mettre en oeuvre ses idees de revanche de classe.
Dieu : l’Histoire vue par le petit bout de la lorgnette
@la vie dans les bois dit: 12 juin 2018 à 19 h 06 min
Il n’était certes pas Beltrame
Ni même Fillon
Est-ce que l’Histoire peut le dire ou doit-on tomber dans un relativisme absolu ?
L’objectivité en histoire comme en sciences commence par une historiographie factuelle et surtout l’acceptation d’un regard collégial. Rien a voir avec le romancier qui bricole tout seul.
Il serait excssif bien sûr de comparer la propagande dans nos démocraties à celle du régime nazie, mais elle existe aussi et elle est tout aussi rdoutablement efficace. Sinon, les gens se seraient révoltés contre les hommes aux commandes depuis longtemps.
Je rgardais hier l documntair sur Ulrike Meinhof et la bande à Baader. h bien, j’ai été vraiment scotché par l’intelligence foudroyante de ctte gamine à ses débuts. D’une lucidité sur la génération d ses parents et sur le fonctionnment de la démocratie allemande de cette époque, 1965. Elle avait bénéficié de bourses du mérite, mais quand on l’entend parler, on comprend pourquoi. Une claire intelligence qui va droit au but. Et de la revoir aujourd’hui dans les débats de l’époque face à de viux schnocks complètment pourris dans les débats télé, ça réveille ! Quelle mervill cett gamine ! Et dir que la démocratie allemande a gâché les meilleurs éléments de cette merveilleuse jeunesse de l’époque. J’en ai eu un pincement au cœur en voyant rétrospectivement ce qu’elle est devenue. Cette gamine était un génie, une âme trop pure, une espèce de sainte laïque. Quand on pnse à tous ces nasillons atroces qu’il y avait dans la société allmande encore à cette époque. Mon Dieu, tout ça fait pitié ! Quel désastre ! Quel énorme gâchis !
Kek y a Langoncet?
C’est Thucydide renvoyé aux calendes grecques qui vous fait m’interpeller a tort et tout de travers.
C’est cela, bonne nuit qd même.
Aucun système de gouvernement n’est aussi débile que le gouvernement des Nombreux par les Nombreux !
Bonne nuit les petits choux.
T’as crtainment raison, JC ! Mais l problème, c’est qu le gouvernement des meilleurs par les meilleurs ne vaut guère mieux.
Par exemple, au hasard, hein, « Passou » a commis un roman historique, « Sigmaringen », le seul qui tienne la route a mon avis , si d’aventure il s’en reclamait d’autre, pour la même catégorie.
ce soir, tout le monde va se coucher de bonne heure. C quoi, cette épidémisme ?
pourquoi perdre son temps avec ulrike meinhof, tout cela est très relatif à l’égard du futur qui nous attend, et le dentier d’hitler n’aide pas beaucoup à comprendre le drame de la rda.
Tout se nivelle par le bas, comme disait un personnage de 1917. Et max Weber, dans une phase des plus répugnante de sa vie durant la grande guerre (quelle déception !), soutenait que le viol de la Belgique par l’Allemagne n’avait été qu’un épisode factuel et formel.
Teulé, « mangez-le, si vous voulez », n’a rien à voir avec l’affaire du village de Hautefaye, (Corbin)…, mais le rapprochement est légitime… Que vous a inspiré la comparaison ?
Non, la frontière n’est pas encore totalement franchie entre l’objet et le sujet de l’Histoire, mais discutons-en collectivement, voilà une proposition constructive pour une fois. Et pour ceusses qui veulent pas perdre leur temps, à dégager voie 12.
This Evening So Soon
https://vimeo.com/197860026
l’Histoire n’est pas une science, et le recours à la littérature pour le prouver est totalement inutile.
par exemple quand les historiens disent que l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand est à l’origine de la première mondiale ils savent pertinemment que le fait d’assassiner un archiduc ne déclenche pas toujours forcement une guerre mondiale.
c’est une des erreurs de pensée de l’époque actuelle, imaginer que l’on peut tirer quelques enseignements du passé pour construire le futur, c’est totalement débile dans la mesure où l’Histoire humaine est constituée de faits dont les causes et les conséquences ne jamais reproductibles, c’est ce qui fait que l’Histoire est plus proche de la psychanalyse ou de l’astrologie que de la géométrie.
avec l’intrusion de la littérature elle tend à ressembler à cette « science » qui consiste à faire tourner les tables pour faire parler les morts.
par exemple le livre de Littell tel que le résume passou, à savoir l’histoire d’un « fonctionnaire du crime de masse, il se croit guidé par la seule recherche de la vérité. Le doute ne l’effleure pas. Ne se sent ni coupable ni responsable. Pas d’état d’âme, d’affect ni de pathos ».
c’est loin d’être un scoop, sérieux il y avait besoin d’en faire un flan ?
un fonctionnaire du crime qui n’est pas effleuré par le doute, sans état d’âme, ni affect, ni pathos…
je veux dire tout le monde le sait ! c’est ni plus ni moins que de l’enfonçage de porte ouvert !
alors je veux bien qu’il faille rester « bon client » et faire semblant d’être surpris par des trucs qu’on a déjà entendu rabâcher des centaines de fois, mais là, sérieux, c’est carrément du foutage de gueule non ?
« En France, Jonathan Littell, Yannick Haenel et Laurent Binet ont bousculé l’ordre des choses avec les Bienveillantes (2006), Jan Karski (2009) et HHhH (2010) ».
ils ont bousculé l’ordre des choses de quoi dans ce pays ?
c’est quoi ce « bousculer les choses » ?
ils ont, tout au plus, pris les historiens pour des imbéciles, ils ont bousculé les certitudes des historiens, ce qui en fait une petite controverse entre écrivains et historiens, dans un petit monde fermé, qui ne concerne tout au plus qu’une vingtaine de personnes ?
par contre, après, ce à quoi on a assisté, c’est à du matraquage marketing.
le seul enseignement qu’on peut tirer des ces affaires c’est que les éditeurs font bien leur boulot pour faire de bouquins qui ne présentent aucun intérêt et dont personne ne parlera plus dans dix ans.
est-ce bien cela que la littérature ? une affaire de com et de pub ? si vous le pensez passou c’est que vous devez avoir forcément raison.
passou, ce qui me dérange le plus dans cette histoire, c’est que sans vous en rendre compte vous prenez les lecteurs pour des imbéciles, des moutons qu’on pourrait précipité dans le premier ravin venu en suivant le sont de votre flûte, ce n’est sans doute pas la première fois, sauf que d’habitude vous le faites avec plus de délicatesse, me semble-t-il.
…Meilleur historien ? Sans doute pas mais les témoins du temps disent, par exemple, que sur la colonie française de Sigmaringen, Céline a exprimé dans « D’un château l’autre » une réalité plus vraie que celle rapportée dans les livres des historiens.
en lisant cet article on prend conscience de l’abîme qui sépare aujourd’hui le monde de la littérature, comme petit entre soi entre gens bien pensants, propres sur eux, et tous sortis du même moule bourgeois, et le monde déjanté des scénaristes de série.
prenez des séries comme the Wire, Breaking Bad, Dexter, même Homeland et autres, alors là les types bousculent l’ordre des choses, là ils prennent les gens par la peau des fesses et les mettent dans des situations inconfortables, là ils leur mettent la tête dans le caca de leurs certitudes morales, sur ce que, bien confortablement, ils pensaient être le bien et le mal.
pour le coup eux bousculent l’ordre des choses bien plus que ne l’ont fait Littell, Haenel et binet !
pourquoi y parviennent-ils ? parce qu’ils n’ont pas besoin d’aller chercher leurs histoires dans le passé : toutes ces ambiguités existent là sous nos yeux, l’immigration, la justice pénale, sociale, etc… sauf que nos écrivains ne vivent pas dans le vrai monde.
ou alors quand ils reviennent dans le vrai monde c’est pour parler de l’immense mérite des infirmières du secteur public…
vous avez dit « foutage de gueule » ?
c’est sûr que si vous vivez dans Paris, dans un monde dont les frontières se limitent à 3 arrondissements, je comprends que l’on puisse penser que Littell, Haenel et Binet bousculent l’ordre des choses des gens qui vivent là.
en fait c’est ça la littérature française aujourd’hui, une affaire qui se limite à 3 arrondissements parisiens…
mon Dieu quelle misère humaine !
à la question : existe-t-il des gens qui vivent ailleurs que dans le 5è arrdt de Paris ?
la réponse est oui, mais à condition d’aller les chercher dans les livres d’histoire.
ça fait penser à ces cafés de Saint Germain qui accrochent aux murs des photos noir et blanc d’artisans qui fréquentaient autrefois leur établissement (il parait que les américains et les chinois adorent ces photos).
ben pour les livres c’est pareil : les éditeurs de saint germain mettent sur les couvertures de leurs livres des photos noir et blanc de gens qui ont vécu autrefois dans Paris.
c’est que qu’on appelle « bousculer l’ordre des choses »
les témoins du temps disent, par exemple, que sur la colonie française de Sigmaringen, Céline a exprimé dans « D’un château l’autre » une réalité plus vraie que celle rapportée dans les livres des historiens. (Laudelout Marc)
» les témoins du temps disent que » … Sans doute, sans doute, mais cela ne suffit pas pour démontrer la valeur historique du récit célinien. Tout lecteur de « D’un Château l’autre » sait quelle part importante tient l’imagination de Céline et combien le tempérament de l’écrivain, son génie visionnaire infléchissent son évocation de Sigmaringen. Le problème des rapports entre la vision célinienne et la réalité historique des faits se pose, au fond, à peu près dans les mêmes termes pour la peinture que la « Comédie humaine » propose de la société française de la Restauration et de la Monarchie de Juillet, pour le monde ouvrier vu par Zola dans « Germinal ». On sait qu’avant d’écrire ce roman Zola réunit une abondante documentation et visita des mines. Mais personne ne demande à un romancier ni, plus largement à un écrivain ( au Malraux des « Antimémoires » par exemple ) de fournir ses preuves ni de déployer les mêmes qualités d’exactitude, de rigueur et d’objectivité dont un historien ne devrait pas se départir dans sa description de la réalité. Tout le monde s’accorde à reconnaître aux « Mémoires d’Outre-Tombe » un grand intérêt historique mais cela ne veut pas dire pour autant que Chateaubriand dame le pion aux meilleurs historiens. La vivandière de « la Chartreuse de Parme » permet à Stendhal de porter un éclairage inédit et passionnant sur Waterloo, et c’est sans doute en cela que le travail de l’écrivain est particulièrement utile à l’historien, en lui suggérant d’explorer des voies nouvelles, mais par les moyens de la recherche historique qui, en principe, n’a rien à voir avec la création littéraire, même si le lecteur ne trouve pas mauvais que l’historien possède un petit brin de plume. Mais ce n’est pas parce que Michelet est AUSSI un grand écrivain qu’il est D’ABORD un historien.
la vie dans les bois dit: 12 juin 2018 à 19 h 10 min
L’objectivité en histoire comme en sciences commence par une historiographie factuelle et surtout l’acceptation d’un regard collégial. Rien a voir avec le romancier qui bricole tout seul.
Bien d’accord.
Hamlet vous écrivez: »en fait c’est ça la littérature française aujourd’hui, une affaire qui se limite à 3 arrondissements parisiens… » c’est exactement ce qu’on reprochait à Proust du temps de son vivant.
Le temps où d’aucun soutenaient que l’Histoire était aussi un art, partie intégrante de l’art littéraire, est révolu. Aujourd’hui, on ne demande plus à un historien d’être aussi un écrivain, mais seulement d’être un spécialiste qualifié de cette discipline des sciences humaines qu’est l’Histoire. Le « brin de plume » que j’évoquais tout à l’heure n’est attendu que des vulgarisateurs grand public. Quant aux écrivains, personne ne leur a jamais demandé d’être des historiens, au sens où je l’entends, puisque ce sont avant tout des artistes.
« Jean dit: 12 juin 2018 à 21 h 34 min
la vie dans les bois dit: 12 juin 2018 à 19 h 10 min
L’objectivité en histoire comme en sciences commence par une historiographie factuelle et surtout l’acceptation d’un regard collégial. Rien a voir avec le romancier qui bricole tout seul.
Bien d’accord. »
pas moi : pas d’accord avec le « comme en sciences ».
la science ne se limite pas à une accumulation de faits, cela ne représente qu’un partie infime d’une discipline scientifique.
dans les activités qui relèvent de la science on tire de ces faits des lois, et ces lois se vérifient par leur reproductibilité, et à partir de là on peut en tirer une théorie qui servira plus tard à en tirer des applications, ou l’inverse.
parfois c’est le contraire, la théorie vient en premier et l’observation vient après.
dans tous les cas toutes ces catégories sont indispensables pour qualifier une discipline de scientifique.
et ça il faut absolument le garder à l’esprit parce que si on écoute les infos tout est devenu « science », ben non, l’histoire n’est pas une science, parce qu’une simple accumulation de faits ne constitue pas une science.
du coup que les écrivains se permettent de broder sur l’histoire c’est presque pas du tout un scoop, c’est déjà ce que font les historiens depuis que l’histoire existe : ils brodent..
Le vrai y côtoie l’invraisemblable jusqu’à susciter de sérieux doutes chez le lecteur ; mais c’est fait avec une telle habileté, à seule fin de produire une vérité romanesque tellement plus troublante pour nos consciences que l’exactitude, qu’il ne se demande même pas si c’est du lard ou du cochon.
Que la vérité romanesque soit souvent plus troublante pour nos consciences que le compte-rendu de l’historien, qui le niera ? Mais préférer systématiquement la première au second, c’est tout justement confondre le lard avec le cochon. Le lecteur qui ne se demande même pas si c’est du lard ou du cochon fait surtout montre de son inculture et de son inintelligence.
Sympa le cocktail – un peu de littérature pour l’histoire ; les grincheux peuvent s’accrocher
https://vimeo.com/195118702
« Paul Edel dit: 12 juin 2018 à 21 h 42 min
Hamlet vous écrivez: »en fait c’est ça la littérature française aujourd’hui, une affaire qui se limite à 3 arrondissements parisiens… » c’est exactement ce qu’on reprochait à Proust du temps de son vivant. »
Paul Edel, votre remarque est très intéressante par rapport au sujet de l’article de passou.
c’est ce qu’on reprochait déjà à Proust il y a un siècle.
et donc ? et alors ? quelle conclusion en tirez-vous ?
que ça ne sert à rien de le signaler puisque c’est vieux comme Hérode.
que le fait de le remarquer signifie que la littérature française serait à ce point semblable à celle du temps de Proust que des faits similaires engendrent des constats identiques ?
en fait non ! le monde littéraire d’aujourd’hui n’a absolument plus rien à voir avec celui de Proust, la situation est nouvelle, inédite, et dire une chose qui aurait déjà dite du temps de Proust ne veut pas forcément signifier la même chose quand elle est dite aujourd’hui.
et c’est la même chose pour ces écrivains qui nous parlent du passé : ce qu’ils disent ne nous sert absolument à rien, parce que la situation de notre monde est inédite, elle n’a jamais existé avant, comme elle n’existera jamais après.
vous comprenez ? chaque époque est unique et singulière.
et à partir de là, du fait de prononcer une phrase dans cette époque qui a déjà été dite dans une autre époque ne signifie rien quant aux enseignements qu’on peut en tirer.
ou alors, à ce compte là, il faudrait remonter plus loin, et regarder comment les choses se passaient au moyen âge ou à la renaissance, vous imaginez un peu le merdier.
la science ne se limite pas à une accumulation de faits, cela ne représente qu’un partie infime d’une discipline scientifique. (Hamlet)
L’accumulation des faits, en Histoire comme dans toutes les disciplines scientifiques, n’est rien sans le travail d’interprétation qui les ordonne, les éclaire et leur donne du sens. Mais il faut s’entendre sur ce qu’on entend par interprétation. A mon sens, il y a un monde entre le travail d’interprétation de l’historien dans le cadre d’une démarche à caractère scientifique, et l’interprétation de l’écrivain, oeuvrant à l’occasion sur le même matériau historique que l’historien, mais dont l’interprétation est soumise à des critères avant tout artistiques. Distinguons le lard et le cochon ! Quant à la part de subjectivité qui, comme le notait Widergänger, influe nécessairement sur le travail de l’historien, il me semble qu’il faut bien voir que, si cette subjectivité est toujours une alliée pour l’écrivain-artiste, en revanche elle est une menace pour l’historien, qui a tout intérêt à évaluer incessamment l’influence de sa subjectivité sur son travail et les formes que prend cette influence.
Jean dit: 12 juin 2018 à 21 h 55 min
bien sûr ! pourquoi ? parce qu’avant il n’y avait pas besoin d’écrire des romans sur l’histoire vu que les historiens les écrivaient déjà dans leurs livres d’histoire.
Michelet ! ses livres sont des romans.
l’Histoire a voulu devenir « scientifique » en appliquant la fameuse rigueur scientifique.
sauf que l’histoire n’est pas une science !
à la limite on pourrait virer tous les historiens et les remplacer par des écrivains qui pondent des romans sur l’histoire que cela ne changerait rien aux affaires de ce monde !
Jean dit: 12 juin 2018 à 22 h 11 min
sauf qu’en science interpréter des faits signifie bien autre chose qu’en histoire.
si j’assiste au décollage d’un avion je ne vais pas raconter la vie de tous les passagers pour démontrer que l’avion respecte bien les lois de Newton.
et si je vois 10 avions décoller cela ne fera que vérifier que les lois de Newton sont vraies (pour l’avion), mais en aucun cas cela ne signifiera que les passagers de ces 10 vols ont des existences identiques.
et ben c’est ce qu’on fait en histoire.
donc le fait d’interpréter des faits n’a jamais fait d’une activité humaine une science !
cqfd !
c’est un peu comme le fait de dire dans un tribunal : il avait une maitresse, il a quitté son boulot à 22h, il avait un couteau dans la poche, donc c’est lui l’assassin.
et qu’à partir de là on en déduirait que touts les types qui ont une maitraisse, quittent leur boulot à 22h et ont un couteau dans la poche sont des assassins !
et ben l’histoire c’est ça.
Tout à l’heure, je m’amusais à noter que Janssen J-J, qualifiant de « puant » le personnage de Reinhardt Heydrich, ne ferait jamais un bon historien, en tout cas risquerait fort de ne jamais proposer un travail historique sérieux sur ce personnage. On retrouve là le problème que pose à un historien l’influence de sa subjectivité sur son travail. Dans le cas de Reinhardt Heydrich, on peut imaginer un historien s’intéressant à ce personnage. On peut fort bien admettre qu’au nom de valeurs humaines fort respectables, notre historien partage l’avis de Janssen J-J et soit tenté de qualifier, lui aussi, Reinhard Heydrich de « puant ». Mais cette attitude, toute respectable et compréhensible qu’elle soit, est celle de l’homme, en aucun cas celle de l’historien. En somme, dans un cas comme celui-là et dans beaucoup d’autres analogues, l’historien, s’il veut faire un travail de qualité scientifique, doit d’abord se soumettre à un travail d’auto-analyse aboutissant à un véritable dédoublement de la personnalité. Moi-Sujet, à dix mètres, sinon carton rouge ! On n’attend pas du tout ça de l’écrivain-artiste, au contraire.
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…vers, chacun, pour soit, envers et contre tout,…Ah,!Ah,!…le rôle, d’accordé les violons, et, en arriver, aux unions pour vivre,satisfait, en paix,…
…et, puis, à frapper, chacun, sa propre monnaie,…Ah,!Ah,!…
…faut pas rêver,…tourner, les marionnettes aux pouces,…
…et, se mentir, des histoires, pour enfants crédules, ou abrutis,…en sortes,…
…
22.21, mais non, c’est pas si simple. La confusion entre les causalités, les co-ocurrences et les corrélations dans des configurations spatio-temporelles délimitées sera toujours de mise dans ces histoires de science historique et d’amateurisme romanesque. Et les brillants nihilistes pourront toujours briller avec leurs facéties, ils ne nous convainquerons pas d’avec un revers de manche mité. Les petits malins qui scratchent tous les soirs dans la souple, basta !
Quand vous le voulez vraiment, Jean, vous ne puez pas. Cela dit, je n’irais pas entreprendre votre psychobiographie historique, comme Bafoil a voulu faire celle de Max Weber. Je ne pense pas qu’elle en vaille la peine pour l’édification des masses et des apprentis socio-historiens. Au regret de vous le dire, Jean, pour m’amuser un peu.
Après dix années de lecture assidue des commentaires d’hamlet (c’est d’une portée aussi considérable que les commentaires de César), je ne suis toujours pas parvenu à élucider cette énigme : ses commentaires sont-ils un incessant canular ou cet homme croit-il sérieusement à ce qu’il écrit ? Je crois que c’est le plus important problème métaphysique qui se pose à la Rdl. Toutes les meilleures têtes pensantes et métaphysiciennes de la Rdl sont requises pour la résoudre ; j’ai désigné bien sûr Janssen JJ et Jean JJ.
Hamlet, on pouvait vivre extrêmement heureux dans 2-3 arrondissements de Paris au début des années 90. C’est assurément devenu impossible aujourd’hui avec ce qu’Hidalgo en a fait augmenté du doublement au bas mot de la fréquentation touristique qui l’ont bel et bien transformé en une sorte de dysneyland bordélique donc en beaucoup moins bien que dysneyland, parce que dysneyland je n’ai jamais été contre, ça a son charme.
Paris n’a plus aucun esprit. C’est fini. C’est un musée sans charme dont on s’évertue à enlever les moindres traces de patine. Mieux vaudra bientôt aller apprécier Paris à Las Vegas. Au moins il n’y aura pas les touk-touk à 3 roues qui balancent jusque devant Notre-Dame et le Louvre de la musique des balkans entre deux patrouilles Vigiepirate.
hamlet est un passioné, WGG. Il croit assurément à ce qu’il écrit et il s’étonne lui-même quand il se relit.
Il ne m’aime pas, je n’ai jamais compris pourquoi.
J’ai toujours essayé d’être gentil avec lui, de le dérider par des petites plaisanteries.
Rien. je ne récolte de sa part que le mépris alors que je ne suis en rien méprisable et il le sait.
Il doit être jaloux de moi, je ne vois que ça.
30 janvier 1952, Pat V.
Par ailleurs il me semble que le maître en métaphysique, je le dis en toute objectivité donc en toute modestie, c’est moi. C’est du moins l’appréciation de renato si je ne me trompe pas.
« les touk-touk à 3 roues qui balancent jusque devant Notre-Dame et le Louvre de la musique des balkans entre deux patrouilles Vigiepirate. »
Excellent, D. Je vois déjà la BD !
WGG, vous n’êtes vous-même pas mauvais en métaphysique mais à côté de moi vous ne décollez pas. Et je sais pourquoi et je resterai seul à savoir pourquoi.
Moi, il me semble que l’importance de la littérature, sans sortir de la problématique présente, dépasse de loin le problème de la fidélité ou pas aux faits historiques, de l’invention ou pas de l’histoire.
Si je prends l’exemple de L’Education sentimentale, de G. Flaubert, qui réinvente la révolution de 1848 à sa manière, quoique fort bien documentée, évoque surtout — et tel est son principal intérêt — les répercussions de ces événements historiques dans une conscience de l’époque, celle de la Frédéric Moreau et de toute sa génération.
L’historien ne cherche pas à sonder les reins et les cœurs comme Flaubert; leur objet de recherche, quoique voisin, est foncièrement d’un autre ordre. Le romancier nous transmet un trésor précieux qu’aucun historien, même s’il l’avait voulu, n’aurait pu nous transmettre avec la précision diabolique de Flaubert, qui est ce fameux Zeitgeist, l’esprit de son époque, la subjectivité d’un génération.
On pourrait en dire autant du plus flaubertien roman d’Aragon, Aurélien, qui nous permet de rentrer dans la tête de la génération de cux qui ont eu vingt ans en 1914. C’est pareillement le roman d’une génération et des répercussions de la Grande guerre dans les menus faits de la vie quotidienne ; peu importe qu’ils soient une pure invention ; ils correspondent à l’imaginaire d’une génération, qui nous permet encore, même longtemps après qu’elle a disparu, de la comprendre, d’entrer en contact avec elle, de la juger, de s’en faire une idée et évntullment d’en tirer des leçons pour nous mêmes. C’est la différence profonde et essentielle entre le discours historiographique et le discours littéraire.
Vous n’avez tout simplement pas accès à certaines sources d’informations. ça ne va pas plus loin que cela. Vous essayez sans cesse de coller ensemble des morceaux mais ça ne va jamais.
Moi j’ai la source directe et intarissable.
Je peux vous dire que l’ordre royal sera rétabli dans ce pays de France. Royal, puis impérial.
Beaucoup de ceux qui aujourd’hui sont en haut se retrouveront très en bas.
Oui vous pouvez appeler cela une prophétie.
Les problèmes de physique et de métaphysique ont toujours été mon obsession depuis l’âge d’aller au collège. À l’âge de quinze ans, je désirai ardemment pouvoir comprendre un jour, grâce à la physique, le secret de la nature, et surtout la Relativité d’Einstein. Il me semblait impossible de vivre sans comprendre la Relativité d’Einstein.
Aujourd’hui, j’ai fait des progrès dans la compréhension de la nature et d’Einstein, dans la mesure où j’ai compris que la physique ne permet pas de comprendre les problèmes métaphysiques que je me posais sans le savoir à propos de la Relativité, que je comprends aujourd’hui dans la mesure où je comprends que la nature est incompréhensible à l’esprit humain.
L’Histoire est aussi énigmatique que la nature. On croit comprendre pourquoi Hitler est monté au pouvoir, comment il a pu si facilement anéantir six millions de Juifs dans les chambres à gaz. Et pourtant, quand on se penche sur le problème, on n’y comprend plus rien. Comment est-il possible que dans une société donnée, des policiers puissent venir chez quelqu’un, lui dise tranquillement de faire sa valise et de les suivre pour un voyage inconnu sans que la terre entière des hommes n’en soit troublée ? Comment une telle chose, qui relève en vérité de la métaphysique tout autant que de la physique sociale, est-elle possible ? On n’arrive pas à comprendre. On a beau se cogner la tête à cette banale et dure réalité d’une époque, on n’arrive pas à trouver une explication satisfaisante pour la raison. On a de plus en plus le sentiment de vivre un pure folie qui s’est emparée de l’humanité comme une espèce de grand vent de l’imbécilité et d’action mystériuse du diable sorti des enfers pour nous persécuter et nous hanter à tout jamais. Cet échec de l’esprit est un humiliation dont on ne se relève jamais.
C’est tout à votre honneur de vous intéresser aux problèmes métaphysiques, c’est le signe d’un esprit supérieur. Mais la solution des problèmes métaphysique n’arrive JAMAIS par la REFLEXION mais par l’INFUSION.
du verbe latin Infusio
Certes. C’est bien pourquoi aussi, au fur et à mesure que je perdais la foi dans la vérité scientifique, mon intérêt pour la poésie et la littérature a grandi en moi et m’a conduit à vouloir écrire de la poésie comme une sorte d’infusion mystique avec le monde.
Il faut traverser la science et l’esprit scientifique pour comprendre l’importance de la poésie, de la littérature et de l’art. À mes yeux, un esprit qui n’aurait jamais affronté la dure rigueur implacable des sciences et des mathématiques n’est pas vraiment un esprit littéraire. Ce n’est qu’ainsi qu’on peut se rendre vraiment compte que la littérature obéit à une rigueur tout aussi implacable que les mathématiques mais d’un tout autre ordre. Il faut avoir éprouvé l’imbécilité métaphysique de toute science et de la raison en elle-même, comme l’a fait Pascal d’ailleurs, pour accéder à la logique de l’infusion mystique.
Mon pauvre wgg, votre conception de la littérature ne débouche que sur elle-même, c’est-à-dire sur le néant, tel un circuit parfaitement fermé et clos sur lui-même. Autrement dit, c’est de la branlette, votre petite affaire. Après cela, vous pouvez vous moquer du Christ et pérorer comme une gourde sur Ulrike Meinhof, cela n’y changera rien ! Il vous manquera toujours quelque chose d’essentiel… Je vous plains.
Infusio un verbe?
Pour revenir au sujet, le titre du billet est absurde, ou suppose, pour accrocher, une complète ignorance de ce qui fait le travail d’un historien. Ici, il me semble que l’on discute surtout, en amateur, de la consommation de l’histoire, pas du travail de recherche. Il est nécessaire de se frotter avec documents historiques, les archives, pour se rendre compte de ce que c’est que la recherche en histoire. Cela demande du temps. Pour la diffusion grand public, indispensable, il vaut mieux ouvrir l’imagination du lecteur à différentes possibilités d’interprétation, et non pas l’enchaîner dans les préjugés de l’écrivain comme dans ces deux livres qui ont été récemment primés. (Pour le premier, voir la critique de quelqu’un qui s’y connait, Edouard Husson, dans le Figaro).
Toujours, elle pose la bonne question, qui explique l’embrigadement – et la révolte :
Ulrike Meinhof écrit fameusement, juste après l’attentat : «Puisqu’il est démontré que toutes les manifestations n’ont pu empêcher l’attentat contre Rudi Dutschke, nous pouvons et nous devons nous poser la question de la violence et de la contre-violence.» Libé
Rudi Dutschke était très croyant. Il a même écrit une lettre à son assassin, avant de mourir neuf ans plus tard des suites de ses blessures…
L’histoire, c’est de l’écrit qui peut se réécrire. La dystopie orwellienne est déjà en oeuvre en Inde où l’Etat du Maharastra (Bombay, Pune) dirigé par les nationalistes hindous/safran du BJP, a déjà rayé l’étude de l’histoire de l’Inde moghole des programmes du secondaire. Exit la splendeur architecturale et l’harmonie inter-communautaire réelle. le Taj Mahal devient l’oeuvre d’envahisseurs.End of story, end of history.
(pour la petite histoire, la visite du Taj Mahal par le couple Macron était d’ordre privée – aucun officiel du gouvernement indien n’était présent).
« Il est nécessaire de se frotter avec documents historiques, les archives, pour se rendre compte de ce que c’est que la recherche en histoire. »
C’est tellement evident que ca va mieux en l’écrivant.
L’histoire c’est du pipeau, le roman c’est du flageolet.
(…ce sera tout pour aujourd’hui…)
La question serait plutôt de savoir quel matériau historiographique permet de s’emparer d’un événement historique, d’une periode historique, et présentant un interet scientifique autre qu’un choix délibéré et toujours contestable, d’une bibliographie déjà arpentee par des predecesseurs. Avec cette tendance dangereuse qui ferait trouver ce que l’hypothese avait posé comme base de recherche. La notion de derterminime historique restant par exemple un écueil qui sert d’autres causes que l’histoire, qui est amorale et apolitique par nature.
La recherche historique pluridisciplinaire ie plusieurs spécialités de sciences humaines offre cette nécessaire ouverture d’esprit pour réécrire l’histoire si c’est de cela qu’il s’agit.
L’histoire mémorielle une accumulation de temoignages est un aspect de l’ecriture de l’histoire contemporaine, qui fait du « consommateur » d’histoire un sujet privilégié.
C’est d’ailleurs un procédé marketing qui a de l’avenir. Pouvoir particulariser une production industrielle de masse; par exemple, demain, vous pourrez choisir la couleur customisee de votre voiture.
Très bien de recentrer le débat sur la recherche historique. Mais elle n’en débouche pas moins sur un champs de bataille. L’histoire est un otage politique comme un autre.
(Blabla infuse. Sans doute la raison pour laquelle sa poésie n’est qu’une fade tisane).
Prenons le cas des ONG complices des passeurs d’africains en Méditerranée avec l’AQUARIUS. Autant d’historiens autant de points de vue, autant de romanciers autant de fadaises foutraques sur la scénographie humaniste…
Rien de scientifique là-dedans, rien de vrai : blablaterie sirupeuse !
L’histoire memorielle c’est un peu la démocratie par sondage, c’est un peu la generation clouds&zoom du web, c’est un peu de l’emotion pour divertir au sens pascalien.
Nous pouvons douter de l’état global de la civilisation — inutile de se demander si les plats personnages qui nous gouvernent ont lu l’Énéide, déjà heureux si après leurs études ils on lu et compris quelques articles du journal de la veille ! évidemment l’histoire n’est pas douée de fantaisie et une chose dans l’autre, elle est en train de nous resservir le scénario de l’émergence du nazisme, et ça dans le plus complet désintérêt de politiques qui semblent ne plus savoir que « people », « nation », « identité » ne sont que des notions romantiques qui ont désormais perdu leur substance ; mais restent utiles si l’on veut redonner un espace aux archaïsmes le plus nuisibles et justifier les insuffisances de ceux qui seraient censés s’y opposer et égarent l’opinion par leurs discours simplistes et mystificateurs.
Il faudrait se poser la question de savoir qui exploite les ressources des pays qui alimentent le flux migratoire ; mais que non, car il y a le risque de découvrir qu’un segment conséquent du bienêtre de l’Occident vient de cette exploitation, mais conscience autonome nada et conscience réflexive égarée dans le brouillard, donc narrations historiques fondées sur le mensonge et volonté politique à faire tomber les bas. En conséquence ? programmes politiques hypocrites et déclarations de principes de mauvaise foi ou de fausse conscience — ce qui revient au même — ; désormais usés les modèles se décomposent, aucune possibilité d’éviter une tragique régression : l’effondrement de la morale peut-être interminable et infiniment destructif et la recomposition de plus en plus ardue.
Pour faire de la photo d’histoire, […], faut-il avoir uniquement recours au N&B ?
Pas nécessairement, Jacques :
http://blogfigures.blogspot.com/2013/05/cabaret-voltaire.html
Thomas Pynchon —The « muted post horn » as a symbol for the secret « Trystero » society in The Crying of Lot 49 :
… et on peut la faire comme ça, Jacques :
Prenons le cas des ONG complices des passeurs d’africains en Méditerranée avec l’AQUARIUS.
Monsieur Kampa-Chioti, un peu de tenue. Votre patronyme me dit que vos ancêtres bénéficièrent de l’asile français. Et qu’ils sont allées dire aux Africains que leurs ancêtres étaient les Gaulois. vous avez bien mauvaise grâce à cracher dans la soupe.
… et une chose dans l’autre…
Prenons le cas des ONG complices des passeurs d’africains en Méditerranée avec l’AQUARIUS. (JC)
Quand des organisations patriotiques dotées des moyens adéquats vont-elles enfin couler corps et biens les bateaux chargés de cette racaille venue d’Afrique et des salopards membres d’ONG anti-françaises et anti-européennes ? Allez, au fond, tout ça !
..
…en, tout cas,…
…
…avec, toutes mes déductions, des affaires,…
…
…j’en, conclus,…que le nationalisme, existe, plus,…que la réalité, de l’intelligence,…ou autres vérités,…
…
…et, l’accueil des immigrés, c’est vraiment de pures diversions politiques ou électoralistes,…dans l’Europe,…
…
…l’Europe, est raciste,…même entre blancs,…s’imposer, comme » maître » a penser, c’est pas, une mince,affaire,…
…etc,…
…même, dans la meilleur des entreprise,…
…( souvenirs, et, pensions, et ses grades,…obsolètes,…)
…et,j’ai vécus, tout çà,…l’air de rien,…un sens innée de mettre à l’écart, l’étranger, trop intelligent, avec rien,…
…
…quels scandales, pour des Huns,…etc,…
…
WGG, vous écrivez : » Si je prends l’exemple de L’Education sentimentale, de G. Flaubert, qui réinvente la révolution de 1848 à sa manière, quoique fort bien documentée, évoque surtout — et tel est son principal intérêt — les répercussions de ces événements historiques dans une conscience de l’époque, celle de la Frédéric Moreau et de toute sa génération. »
On peut dire la même chose de Julien Sorel dans « le rouge et le noir», avec en épigraphe « chronique de 1830 ». Avec cette différence que Stendhal, lui, parle sans aucun recul par rapport à l’époque, il analyse le zeitgeist des années précédent 1830, année pendant laquelle il écrit avec une grande rapidité son roman,(il ne corrigera même pas le jeu d’épreuves de Levavasseur) contrairement à Flaubert qui, lui, a « infusé » les événements longtemps et rassemblé des documents avec minutie. .
La leçon de Stendhal consiste à nous prouver que sous Napoléon, les caractères énergiques pouvaient s’exprimer et s’épanouir sur les champs de bataille et devenir des héros très jeunes et monter dans la hiérarchie sociale. L’ascenseur social se montrait vertigineusement rapide.. Sous la Restauration, les jeunes gens énergiques, ambitieux, intelligents, comme Julien Sorel, étouffent . la société est bouclée, figée dans une hiérarchie immuable qui se sclérose sous l’influence du clergé. Il reste le rôle des femmes, plus intrépides qu’il n’y parait (c’est une des grandes leçons du roman que les femmes résistent à l’étouffoir moral et familial dans laquelle la bourgeoisie tient les femmes) dans cette bourgeoisie de petits notables bas de plafond. C’est la leçon dans » le rouge et le noir » .
Enfin, on remarquera que Stendhal avec « le rouge et le noir », comme Flaubert » et son « éducation sentimentale », furent assez mal compris par les premiers lecteurs de ces deux romans , non seulement par la critique littéraire de leur temps, mais par l’ensemble de la première génération de lecteurs -la leur- à qui ils s’adressaient et qu’ils représentaient.
En tant qu’homme militant pour certaines valeurs, je me vois très bien participant à une série d’actions visant à couler corps et biens des bateaux de migrants et à décourager par l’assassinat les membres d’ONG complices, puis, dépouillant le Moi-Sujet, me lançant dans un travail d’historien épris d’une objectivité et d’une exactitude toutes scientifiques visant à établir la réalité des faits, enfin, romancier débutant, élaborant une fiction célinienne pas piquée des hannetons où les mêmes faits feraient l’objet d’une dérive fantasmatique rigolarde.
Je suis tout à fait de l’avis du Sieur Jean sans Terre, un homme supérieur, pétri de bon sens.
En 1945, on a refoulé les envahisseurs, ces beaux Teutons aux yeux bleus, ces magnifiques Brunehilde nourries à la bière fraiche, et on accepterait sans broncher cette livraison africaine aux noirs desseins en 2018 ?!
HALTE ! HALTE AU FEU ! COULEZ LES BATEAUX DES COLLABOS !
Donnez-moi un Nautilus new look commandé par un Nemo paladin de l’Europe, et je vous garantis que ces indésirables touristes venus d’Afrique et leurs pleurards ONGistes s’en iraient traverser la Mer Rouge (bientôt rougie de leur sang, espérons-le) plutôt que la Méditerranée.
Bravo Jean !
Et s’il te faut, camarade occidental au regard clair et au coeur tendre, une brute amorale doublé d’un Nemo non-émotif : je suis à ton service.
Écrasons l’infâme !
Paimpopol :Enfin, on remarquera que Stendhal avec « le rouge et le noir », comme Flaubert » et son « éducation sentimentale », furent assez mal compris par les premiers lecteurs de ces deux romans , non seulement par la critique littéraire de leur temps, mais par l’ensemble de la première génération de lecteurs -la leur- à qui ils s’adressaient et qu’ils représentaient. »
Mal compris, dans le cas de Stendhal? Très bien compris, au contraire, Ils se souvenaient.
Antidote:
23 aout 1845.
« Moi, mon enfance et la fin de l’Empire. Dies irae, dies illa… Rien ne m’a plus aidé à comprendre la sombre monotonie du Moyen-Age, l’attente sans espoir, sans désir sinon celui de la mort, enfin l’abandon facile que l’homme faisait de soi, que d’avoir langui, enfant, dans les dernières années de l’Empire. Aujourd’hui cette épopée, où les années sont marquées par des victoires, semble toute lumineuse. Mais alors tout était sombre. Sombre était la France ; la lumière ne brillait que sur l’armée, hors la France, sur tel ou tel nom barbare. Le principe de la Révolution, qui avait donné l’essor à ces grandes guerres, était parfaitement oublié ; la plupart ne savaient pourquoi ils se battaient. Lisez les journaux de la Révolution, tout étincelants d’idées ; parmi la rhétorique et la déclamation, vous vous sentez dans la lumière. Puis lisez Le Moniteur, les Débats, sous l’Empire. Quelle sécheresse ! Quelle pauvreté§ Un livre de M. De Jouy, un feuilleton de Geoffroy contre Mme de Genlis, une ode de Baour, voilà toute la vie du temps.
L’esprit tarissait, l’argent tarissait, le sang tarissait. Tous les ans, trois cent mille hommes partaient pour ne plus revenir : l’urne du Minotaure, mais plus de sort, on prenait tout. Mort sanglante au dehors, mort intellectuelle au-dedans et nul principe auquel on voulût sacrifier. Au contraire, la presse fut frappée coup sur coup et pour une faute de l’Empereur, parce qu’il avait relevé le pape. Nul espoir. Un monde de gens profitaient, suivant l’armée comme des vautours ; et au-dedans un petit nombre de grands industriels, à qui la prohibition donnait la facilité de nous rançonner.
Cette époque, qui différait des mauvais temps de l’Empire romain et du Moyen Age par l’exaltation militaire, ne leur ressemblai que trop par le contraste des tragédies du dehors et des futilités du dedans. Qu’on en juge par un petit fait, misérable à dire, mais très expressif. Dans les grandes détresses de 1813 et 1814, nous subsistâmes de deux choses, la vente des rébus et des jeux de société ! ».
Michelet, Journal tome 1, P.621-622.
Contre les envahisseurs, protégeons par tous les moyens nos belles îles méditerranéennes, la Sicile, Poquerolles, terres d’Europe s’il en fut. On va quand même pas les brader aux nègues !
Jean dit: 13 juin 2018 à 9 h 38 min
Contre les envahisseurs, protégeons par tous les moyens nos belles îles méditerranéennes, la Sicile, Poquerolles, terres d’Europe s’il en fut. On va quand même pas les brader aux nègues !
Je me pète une de ces formes ce matin ! Et si on lançait une action anti-Ploum ?
D’autre part, un parallèle entre l’accueil du Rouge et celui de l’Éducation me semble grotesque à bien des égards.
Les deux petites frappes racisto-fascistoides du blog sont de vrais grosses caricatures. Même les types de La Carlingue étaient moins décérébrés…preuve par deux que le QI déjà bien bas s’effondre radicalement chez les fafs.
A t on une chance que notre action anti-Ploum ne fasse pas un four* ?
*celle là, je ne l’ai pas vu arriver …
Dans les grandes détresses de 1813 et 1814, nous subsistâmes de deux choses, la vente des rébus et des jeux de société ! ». (Michelet, cité par Chaloux)
Quel texte, mes aïeux ! et d’actualité, avec ça. Aujourd’hui nous subsistons de la vente des jeux vidéo et des mots fléchés, c’est bien toute la différence.
On t’aime, Bloom, ne sois pas lassant : on s’amuse entre amis.
(…travaille, toi, jeune sot, pour payer nos fabuleuses retraites…. Bisous !…)
L’important, c’est l’honnêteté dans le point de vue issu du bricolage littéraire de l’Histoire. Au fond, une question de morale. Sans quoi l’écrivain court le risque d’être poursuivi pour faux-témoignage par les lecteurs.
Je n’y crois pas un instant. L’écrivain a tous les droits, y compris celui de bricoler la réalité historique de la façon la plus abracadabrante et la plus éhontée. Entre le compte-rendu qui se veut le plus scrupuleusement fidèle à la réalité des faits et le plus joyeux délire, toutes les postures sont possibles. Que le lecteur y croie ou pas, on s’en fiche. tout cela est littérature. Le territoire de l’historien s’étend au-delà (ou en-deçà). Ne confondons pas le lard et le cochon.
Je viens de gifler un pote qui a osé me dire :
« Bloom, c’est un Pol Pot de chambre ! »
La-men-table …
On t’aime, Bloom, ne sois pas lassant : on s’amuse entre amis. (JC)
Exactement. Ploum, je ne te hais point.
Ce qui compte c’est que l’écrit soit bon, apte à passer les siècles.
Le reste, vérité historique, vérité romanesque, mensonges ou inventions d’artiste, sentences ou aphorismes mort-nés à la Ribes, on s’en agite les grelots !
Car ce n’est pas la question.
Depuis une dizaine d’années, les historiens assistent, stupéfaits ou ravis, à une dépossession de leur savoir
Stupéfaits plutôt que ravis : question de droits d’auteur. La supériorité de la non-fiction historicisante, c’est que ça peut rapporter gros. On n’a jamais entendu en dire autant d’une enquête d’historien. Même Duby n’a pas fini millionnaire.
« Responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté ».
Question. Comment vont-ils en sortir?
Lo que es incontestable es que lo mejor que le ha ocurrido a Francia en los últimos años es la llegada de Macron.
Hurkhurkhurk!
Même Duby n’a pas fini millionnaire. (moué)
Au fond, j’en sais rien. Mais en tant que graphomane à mi-chemin entre réalité et fiction, j’ai bien le droit de l’écrire.
C’est pas beau cet hymne des dukhon-et-dukkon de la Marine au souvenir de la (lointaine) virilité partagée, du bac à sable, etc?
Regressio ad nullum…
Oui, comme l’affirme sans arrêt Assouline, la responsabilité de l’écrivain devant l’histoire est essentielle. Je suis d’accord, mais pourquoi ne pas balayer d’abord devant sa porte? Toute son histoire?
Bonne journée.
Jean, c’est bien de prendre toute la liberté et d’écrire ce que l’on veut.
Exemple.
Sur la pierre tombale de mon caveau de famille, en marbre de la Courneuve, j’ai fait inscrire :
« Passant, va te faire foutre ! Vivant tu es mort, regarde toi ! Mort je suis toujours vivant, et je t’emmerde, contribuable en sang ! »
Voir le texte de Gracq sur Barrès, choisissant si bien ses morts et si mal ses vivants.
Résumons
L’impayable Bloom est un :
– Pol Pot de chambre
– Robespierre tombale
– Monteigne de galetas…
Bonne journée !
Allez, lâche-toi, Kampa, parce que pour l’heure, c’est du faiblard. Même pas cap’.
L’a que de la g.eule, rien dans les reins, le gonze.
Avouons tout de même que cette affaire de non-fiction à la Truman Capote est troublante. Jusqu’à quel point « De sang froid » peut-il être assimilé à une étude d’historien? Fidélité aux faits, à la manière d’un reportage consciencieux… En quoi a-t-on néanmoins affaire à de la littérature ? J’invoquerais pour ma part trois facteurs : l’écriture, la composition (préoccupations plus proprement artistiques), enfin cet élément complexe et fort difficile à cerner qui est le Moi-Je de l’écrivain. Malheureusement pour les amateurs de frontières bien nettes, l’écriture, la composition, le Moi-Je du narrateur interviennent aussi dans le récit de l’historien.
L’exemple de Capote? Capote était devenu très ami avec l’un des assassins.
Widergänger dit: 13 juin 2018 à 0 h 26 min
sûr ! c’est une d’imaginer que le label « scientifique » est un gage de qualité.
psychanalyse, histoire, sociologie etc… tous veulent se prévaloir d’être scientifiques pour démontrer leur sérieux.
allez comprendre pourquoi ? en fait cette démarche est totalement idiote.
Aujourd’hui, à Paris, la conjonction de plusieurs incidents met sérieusement en danger la sécurité des voyageurs exposés en de nombreux endroits aux risques de mouvement de foule. Des passages qui devraient être fermés pour raison de sécurité sont restés aussi étonnement que dangereusement ouvert, un rien pouvant entrainer une catastrophe avec écrasement et piétinement comprenant des femmes enceintes de 6 mois.
‘tite bitte, jissé.
Voici la, réalité des transports franciliens en ce premier quart de 21ème siècle : pitoyablement obsolètes et saturés, quelques années seulement avant les Jeux olympiques que l’on prétend faire se dérouler correctement avec un tel réseau et une telle exploitation d’iceluy.
les historiens assistent, stupéfaits ou ravis, à une dépossession de leur savoir
S’il existe vraiment, ce ravissement de certains historiens me paraît fort naïf. Car enfin, cette « prise de possession » de l’Histoire par les écrivains (fort ancienne au demeurant puisqu’elle existe au moins depuis bien avant Stendhal) n’est possible que parce que l’écrivain peut (et doit) s’affranchir peu ou prou des exigences censées garantir l’exactitude et la pertinence de l’enquête historique proprement dite. Qu’on le veuille ou non, l’historien et l’écrivain ne jouent pas sur le même terrain et ne traitent pas leur objet de la même façon.
Paul Edel dit: 13 juin 2018 à 9 h 01 min
le Rouge et le Noir est avant tout un livre qui parle du complexe d’infériorité de la bourgeoisie sur l’aristocratie.
les aristocrates n’avaient besoin de rien pour prouver leur noblesse, ils la détenaient de leur naissance.
de fait les nobles avaient un rapport simple, voire méprisant avec les artistes : ils servaient à décorer leur demeure et raconter l’histoire de leur famille, rien de plus.
la bourgeoisie s’est emparée de l’art et de la culture pour acquérir une noblesse d’âme que leur naissance ne leur avait donnée.
Proust décrit aussi très bien ce complexe d’infériorité.
Proust le fait avec ironie, par contre Stendhal prend cette question très au sérieux : comment l’art et la culture peuvent donner aux bourgeois une grandeur d’âme pour paraître moins niais aux yeux des nobles ?
cette unique raison donne à Stendhal toute son importance, il est à la France ce qu’Emerson est aux Etats Unis.
c’est d’ailleurs amusant Paul Edel de lire tout ce que vous écrivez sur Stendhal, parce qu’on y devine votre côté « Verdurin ».
Précisons qu’une telle situation, ayant des répercussions graves sur 1/4 du territoire francilien, devrait en toute logique être suivie voir pilotée par une cellule de crise intergouvernementale (transports-prefecture-travail-éducation nationale…) communiquant régulièrement en synthèse et détail auprès de la population.
Si quelqu’un en a entendu parler, qu’il n’hésite pas à nous faire signe.
Ouh là là, Hamlet, Paul Edel aurait un côté « Verdurin » ? Comme vous y allez, là… Je crois que vous vous trompez. Paul Edel, reconnaissons lui ça au moins, ne fonde pas sa vie sur des mondanités frelatées. Non, moi il m’a toujours fait penser à Bergotte – parce qu’il laisse échapper, avec mélancolie, l’inutilité ou le dérisoire de toutes ces heures qu’il a consacrées à ce qui, désormais, fond à la vitesse de la banquise : la littérature.
C’en est d’ailleurs énervant, parce qu’il n’a guère eu à se plaindre, en fait, et qu’il ne sait guère rien faire d’autre (comme Beckett, je dis ça tout de suite pour atténuer le côté « bon à rien » de ma dernière phrase). Et que question prestige nécessaire pour liaisons amicales ou amoureuses et plus si affinités, la France reste un bastion où l’homme de lettres tire encore son épingle du jeu. Mais cependant, Paul Edel est un Bergotte. Tout près à être lâchement assassiné par un petit pan de mur jaune, quoi, qui lui rappellera que le talent et la position sociale ne sont pas suffisants pour vaincre la finitude. Snif. Je m’en vais aller renifler mes roses, tiens. La « Charles de Gaulle » est celle qui possède le parfum le plus délicieux qui soit. Et elle aussi ne dure que l’espace d’un matin.
@ 10.46, Je pense que vous partez de prémisses contextuelles assez justes mais qui n’en demeurent pas moins grossières dans les conséquences que vous en tirez, ça dérape toujours avec vous. Vous généralisez indument.
Souvenez-vous par exemple du travail de Norbert Elias dans son « Mozart, sociologie d’un génie » (Seuil, 1991). Elias voulait combattre le ‘culte du génie idéalisé’ en nous montrant les conflits et différends ayant jalonné la vie de Mozart adulte dans son aspiration à conquérir son autonomie professionnelle à l’égard de l’archevêque de Salzbourg comme de la noblesse qui le considéraient comme un sujet parmi d’autres.
J’estime qu’Elias avait quand même réussi à démontrer, non pas les raisons pour lesquelles Mozart fut un génie, -ce qui n’était pas son problème d’historien-, mais simplement comment les conditions du passage du statut d’artiste artisanal du musicien compositeur au statut d’artiste indépendant fut possible.
Et ce n’est pas rien sur le plan de la démonstration historique.
Maintenant, Dexter-Hamlet and co, vous pouvez toujours essayer de réfuter la démo du haut de votre amateurisme (et peut-être que d’autres historiens s’y sont essayés, je n’en sais rien), mais je serais bien content de vous lire.
Le temps de se faire polliniser, Mâme Clopine.
Précisons un peu.. L‘accueil critique du « Rouge et le Noir » dans la presse n’est pas aussi unaniment raté que celui Flaubert pour « l’éducation sentimentale ». Simplement, Stendhal quand il publie son roman est vaguement connu comme essayiste aimant les paradoxes, et surtout pamphlétaire anglophile avec son « Racine et Shakespeare ». À 43 ans il avait connu un énorme échec avec son premier roman « Armance ». Il est évident que « le rouge et le noir » attire enfin l’attention sur lui . Mais il y a pas mal d’incompréhension. « La gazette de France » » est hostile au roman, Le « Correspondant » est hostile, » le Globe » est attentif- neutre .
« Le Temps » trouve le roman trop sinistre. Seul Jules Janin a compris le roman dans « les Débats » et fait une analyse perspicace, à la grande joie de Stendhal.
Balzac dans « le voleur » trouve que ce roman c’est vraiment « l’école du désenchantement. »Il changera d’avis, ébloui par « la chartreuse de Parme »
Hugo dira de Stendhal : « Un homme d’esprit idiot ».
Il ne comprendra jamais rien à ce romancier . Ce qui est vrai c’est que Stendhal a enfin attiré l’attention sur lui avec ce deuxième roman . On parle de lui dans tous les salons, de G. Sand à Gustave Planche ou Mareste notamment.. Il est objet de débats et querelles. On le considère comme un « esprit » esprit libre, insolent et brillant dans les salons, mais surtout inquiétant. Il y a presque unanimité pour condamner ce Julien Sorel sinistre petit donjuan de province, ambitieux à sale caractère , et « méchant ». Bref, on ne comprend pas bien où veut en venir ce gros Monsieur Beyle qui, après 5 verres de punch scandalise les hommes et femmes du salon où il se trouve avec ses insolences et son ironie. Et puis vraiment il est trop déceptif » ce roman. On retrouvera cet argument pour dégommer « l’éducation sentimentale » à sa sortie.
Gigi : »les conditions du passage du statut d’artiste artisanal du musicien compositeur au statut d’artiste indépendant fut possible. »
« l’indépendance est une fiction, dans le domaine du livre comme dans celui de la presse. Soit vous faites partie d’un groupe, soit vous créez votre propre groupe »
Pierre Assouline 2004.
Les deux petites frappes racisto-fascistoides du blog (Bloom)
De couaille, de couaille ? Fascistoïde, moué ? Fâchiste tout court, oué !
@ 11.45 Je ne comprends pas le sens de votre remarque, chaloux. Ni d’où elle est extraite exactement, elle me parait à côté de la plaque alors que je n’évoquais que le domaine de la composition musicale (et non la littérature). Que l’indépendance d’un artiste reste une fiction, c’est possible, mais dans la thèse d’Elias, cela voulait simplement dire que Mozart avait réussi, par son effort personnel avec et contre la soumission de son père aux autorités qui les nourrissaient, à s’extraire des contraintes des commanditaires pour composer la musique qu’il souhaitait, sans commandite. On peut toujours démontrer qu’il s’émancipa de certaines contraintes pour certainement retomber dans d’autres. Mais il est certain qu’on peut montrer aussi comment il libéra la possibilité d’autres potentiels chez d’autres compositeurs ultérieurs, qui réussirent à imposer leur musique à une société qui n’était pas encore capable de la comprendre. Bref, je n’entends aucunement absolutiser le terme « d’indépendance ». Je sais fort bien, en tant que professionnellement plutôt porté à rendre compte des déterminismes de l’action humaine, que cette notion est toute relative au regard de l’histoire constamment réécrite le statut des créateurs.
Je ne vois pas en quoi Passoul aurait à y redire, à moins que vous ne me précisiez sa pensée à ce sujet. Merci par avance.
Pourquoi faut-il que la RDL se fasse toujours la porte-parole d’un papier certes intéressant, mais à l’accroche parfaitement répugnante ?
http://www.lhistoire.fr/irht-dans-le-secret-des-manuscrits/les-best-sellers-du-moyen-age
A-t-on franchement envie d’imaginer une liste des bouquins les « mieux vendus » au Moyen-Age ? Franchement !…
Ballot que vous êtes JJJ !… Voici la réponse du berger à la bergère… Il n’y a jamais aucun mystère en Pass.oulinerie, tout cela est d’une cohérence démentielle, certes, mais nullement aventureuse !…
http://www.lhistoire.fr/carte-blanche/john-le-carr%C3%A9-l%C3%A9crivain-qui-venait-de-la-guerre-froide
« Mais pourquoi rire et s’étonner de l’innocente et douce manie des élégants amateurs de princes quand nous rencontrons à Paris cinquante races différentes d’amateurs de grands hommes, qui ne sont pas moins amusantes.
Pour quiconque tient un salon, il importe de pouvoir montrer des célébrités ; et une chasse est organisée afin de les conquérir. Il n’est guère de femme du monde, et du meilleur, qui ne tienne à avoir son artiste, ou ses artistes ; et elle donne des dîners pour eux, afin de faire savoir à la ville et à la province qu’on est intelligent chez elle.
Poser pour l’esprit qu’on n’a pas mais qu’on fait venir à grand bruit, ou pour les relations princières… où donc est la différence ?
Les plus recherchés parmi les grands hommes par les femmes jeunes ou vieilles, sont assurément les musiciens. Certaines maisons en possèdent des collections complètes. Ces artistes ont d’ailleurs cet avantage inestimable d’être utiles dans les soirées. Mais les personnes qui tiennent à l’objet tout à fait rare, ne peuvent guère espérer en réunir deux sur le même canapé. Ajoutons qu’il n’est pas de bassesse dont ne soit capable une femme connue, une femme en vue pour orner son salon d’un compositeur illustre. Les petits soins qu’on emploie d’ordinaire pour attacher un peintre ou un simple homme de lettres, deviennent tout à fait insuffisants quand il s’agit d’un marchand de sons. On emploie vis-à-vis de lui des moyens de séduction et des procédés de louange complètement inusités. On lui baise les mains comme à un roi, on s’agenouille devant lui comme devant un dieu, quand il a daigné exécuter lui-même son Regina Cœli. On porte dans une bague un poil de sa barbe ; on se fait une médaille, une médaille sacrée gardée entre les seins au bout d’une chaînette d’or, avec un bouton tombé un soir de sa culotte, après un vif mouvement du bras qu’il avait fait en achevant son Doux Repos.
Les peintres sont un peu moins prisés, bien que fort recherchés encore. Ils ont en eux moins de divin et plus de bohème. Leurs allures n’ont pas assez de moelleux et surtout pas assez de sublime. Ils remplacent souvent l’inspiration par la gaudriole et par le coq-à-l’âne. Ils sentent un peu trop l’atelier, enfin, et ceux qui, à force de soins, ont perdu cette odeur-là se mettent à sentir la pose. Et puis ils sont changeants, volages, blagueurs. On n’est jamais sûr de les garder, tandis que le musicien fait son nid dans la famille.
Depuis quelques années, on recherche assez l’homme de lettres. Il a d’ailleurs de grands avantages : il parle, il parle longtemps, il parle beaucoup, il parle pour tout le monde, et comme il fait profession d’intelligence, on peut l’écouter et l’admirer avec confiance.
La femme qui se sent sollicitée par ce goût bizarre d’avoir chez elle un homme de lettres comme on peut avoir un perroquet dont le bavardage attire les concierges voisines, a le choix entre les poètes et les romanciers. Les poètes ont plus d’idéal, et les romanciers plus d’imprévu. Les poètes sont plus sentimentaux, les romanciers plus positifs. Affaire de goût et de tempérament. Le poète a plus de charme intime, le romancier plus d’esprit souvent. Mais le romancier présente des dangers qu’on ne rencontre pas chez le poète, il ronge, pille et exploite tout ce qu’il a sous les yeux. Avec lui on ne peut jamais être tranquille, jamais sûr qu’il ne vous couchera point, un jour, toute nue, entre les pages d’un livre. Son œil est comme une pompe qui absorbe tout, comme la main d’un voleur toujours en travail. Rien ne lui échappe ; il cueille et ramasse sans cesse : il cueille les mouvements, les gestes, les intentions, tout ce qui passe et se passe devant lui, il ramasse les moindres paroles, les moindres actes, les moindres choses. Il emmagasine du matin au soir des observations de toute nature dont il fait des histoires à vendre, des histoires qui courent au bout du monde, qui seront lues, discutées, commentées par des milliers et des millions de personnes. Et ce qu’il y a de terrible, c’est qu’il fera ressemblant, le gredin, malgré lui, inconsciemment, parce qu’il voit juste et qu’il raconte ce qu’il a vu. Malgré ses efforts et ses ruses pour déguiser les personnages, on dira : « Avez-vous reconnu M. X… et Mme Y… ? Ils sont frappants. »
Certes, il est aussi dangereux pour les gens du monde de choyer et d’attirer les romanciers, qu’il le serait pour un marchand de farine d’élever des rats dans son magasin.
Et pourtant ils sont en faveur.
Donc quand une femme a jeté son dévolu sur l’écrivain qu’elle veut adopter, elle en fait le siège au moyen de compliments, d’attentions et de gâteries. Comme l’eau qui, goutte à goutte, perce le plus dur rocher, la louange tombe, à chaque mot sur le cœur sensible de l’homme de lettres. Alors, dès qu’elle le voit attendri, ému, gagné par cette constante flatterie, elle l’isole, elle coupe, peu à peu, les attaches qu’il pouvait avoir ailleurs, et l’habitue insensiblement à venir chez elle, à s’y plaire, à y installer sa pensée. Pour le bien acclimater dans la maison, elle lui ménage et lui prépare des succès, le met en lumière, en vedette, lui témoigne devant tous les anciens habitués du lieu une considération marquée, une admiration sans égale.
Alors, se sentant idole, il reste dans ce temple. Il y trouve d’ailleurs tout avantage, car les autres femmes essayent sur lui leurs plus délicates faveurs pour l’arracher à celle qui l’a conquis. Mais s’il est habile, il ne cédera point aux sollicitations et aux coquetteries dont on l’accable. Et plus il se montrera fidèle, plus il sera poursuivi, prié, aimé. Oh ! qu’il prenne garde de se laisser entraîner par toutes ces sirènes de salons, il perdrait aussitôt les trois quarts de sa valeur s’il tombait dans la circulation.
Il forme bientôt un centre littéraire, une église dont il est le Dieu, le seul Dieu ; car les véritables religions n’ont jamais plusieurs divinités. On ira dans la maison pour le voir, l’entendre, l’admirer, comme on vient de très loin, en certains sanctuaires. On l’enviera, lui, on l’enviera, elle ! Ils parleront des lettres comme les prêtres parlent des dogmes, avec science et gravité ; on les écoutera, l’un et l’autre, et on aura, en sortant de ce salon lettré, la sensation de sortir d’une cathédrale. »
Fâchiste tout court, oué !
—
Non? Sans blague…pas nazillon aussi?
Maupassant, Sur l’eau (cité, & pas par hasard, dans La Mouette de Tchékhov dont il était question chez Paul Edel)
Attention toutefois à la suite, quelques paragraphes plus bas :
« Est-il rien de plus sinistre qu’une conversation de table d’hôte ? J’ai vécu dans les hôtels, j’ai subi l’âme humaine qui se montre dans toute sa platitude. Il faut vraiment être bien résolu à la suprême indifférence pour ne pas pleurer de chagrin, de dégoût et de honte quand on entend l’homme parler. L’homme, l’homme ordinaire, riche, connu, estimé, respecté, considéré, content de lui, il ne sait rien, ne comprend rien et parle de l’intelligence avec un orgueil désolant.
Faut-il être aveugle et soûl de fierté stupide pour se croire autre chose qu’une bête à peine supérieure aux autres ! Écoutez-les, assis autour de la table, ces misérables ! Ils causent ! Ils causent avec ingénuité, avec confiance, avec douceur, et ils appellent cela échanger des idées. Quelles idées ? Ils disent où ils se sont promenés : « la route était bien jolie, mais il faisait un peu froid, en revenant ; » « la cuisine n’est pas mauvaise dans l’hôtel, bien que les nourritures de restaurant soient toujours un peu excitantes ». Et ils racontent ce qu’ils ont fait, ce qu’ils aiment, ce qu’ils croient.
Il me semble que je vois en eux l’horreur de leur âme comme on voit un fœtus monstrueux dans l’esprit-de-vin d’un bocal. J’assiste à la lente éclosion des lieux communs qu’ils redisent toujours, je sens les mots tomber de ce grenier à sottises dans leurs bouches d’imbéciles et de leurs bouches dans l’air inerte qui les porte à mes oreilles.
Mais leurs idées, leurs idées les plus hautes, les plus solennelles, les plus respectées, ne sont-elles pas l’irrécusable preuve de l’éternelle, universelle, indestructible et omnipotente bêtise ? »
Gigi, si vous n’y voyez pas l’ambiguïté d’une certaine évolution (pour quel profit exact?) du passage de statuts hérités de l’Ancien Régime à ceux des Temps Modernes, il m’est impossible de vous fournir les lunettes adéquates.
De plus, il est bien certain qu’à partir d’époques très postérieures à l’ère mozartienne, se crée une attente, et même une exigence, d’inédit, de pas encore compréhensible, de révolutionnaire, voire de totalement et définitivement incompréhensible, en grande partie liées au fait qu’on commence à croire que l’art -quel que soit l’art en question- est soumis aux mêmes impératifs d’évolution que la science, se doit à chaque génération d’être d’abord une rupture, et que l’artiste est avant tout une créature historique, comme telle soumise à l’histoire, liée comme par un pacte à ses origines sociales, etc. (Pour ne rien dire des théories politiques, genre Adorno). L’évolution d’un art sous l’Ancien Régime est principalement régie par des principes propres à cet art. Ensuite, c’est en grande partie terminé. Le statut de l’artiste, son indépendance très relative, sont un chemin un peu étroit pour rendre compte de tout cela. Disons plutôt que l’artiste troque une suggestion, une soumission contre une ou beaucoup d’autres. Le groupe –auquel fait allusion Assouline- dans ses échos élogieux de chacun par chacun s’auto-pensionne –ou rejette par le silence ou la mise au ban- tout en demeurant lié à des acteurs économiques qui le font vivre, propriétaires de journaux, éditeurs, politiques -et les uns par les autres-, dont on peut évidemment faire semblant de croire qu’il est indépendant, si l’on préfère ignorer à quel point le cahier des charges est sévère.
(Une première révolution avait eu lieu avec par exemple Dürer, certes pensionné par Maximilien, mais ayant tout de même acquis une certaine indépendance. Mais beaucoup plus tard, Tchaïkovski était toujours pensionné, par Mme Von Meck, comme Debussy après lui. Les choses sont toujours plus compliquées qu’on ne croit. Et l’indépendance absolue, c’est Rimbaud et c’est Satie, – c’est la misère, à moins d’être rentier comme Flaubert).
(Je vois bien les limites de ce que j’écris mais je n’ai pas le temps de faire mieux.)
Janssen J-J dit: 13 juin 2018 à 11 h 25 min
je ne sais pas si je généralise, par contre je sais que comme WGG vous ne comprenez pas le dixième de ce que vous lisez.
que signifie l’emploi du mot « génie » ?
ce mot est né au 19è, il est très attaché au romantisme du 19è, pourquoi ?
exactement pour les raisons que je décris pour Stendhal.
dire d’un auteur qu’il est un génie signifie qu’on est soi-même capable de reconnaitre ce qu’est un génie.
c’est pour cette raison que la Verdurin emploie souvent ce mot, non pas pour glorifier l’artiste, mais pour se glorifier elle-même.
les nobles n’employaient pas le mot « génie », parce qu’ils n’en avaient pas l’utilité.
la bourgeoisie l’a beaucoup utilisé au 19è pour se hisser au niveau de la noblesse, reconnaitre un génie leur conférait une grandeur d’âme et une noblesse d’esprit.
l’emploi du mot « génie » nait de ce complexe d’infériorité qui atteint son paroxysme durant le 19è romantique.
c’est qui fait de de Stendhal un auteur important, il est une espèce de Nietzsche à la française, d’ailleurs Nietzsche l’admirait, pourquoi ? justement parce qu’il partageait cette même mission de créer une nouvelle aristocratie où la noblesse s’acquiert par l’art, la reconnaissance de la beauté et des génies.
par bonheur nous sommes sortis de ce romantisme complexé, il n’en reste plus que quelques vestiges par ci par là, on n’a même encore quelques exemples sur ce blog qu’on croirait tout droit sortis du salon des Verdurin.
merci hamlet, pour la démo.
@x, Je n’ai pas bien compris de qui sont les extraits sur les salons parisiens et les tables d’hôtes : Maupassant ?
Oui, Maupassant,ce sont des extraits de Sur l’eau. Juste avant, il parle de Cannes :
« Des princes, des princes, partout des princes ! Ceux qui aiment les princes sont heureux.
À peine eus-je mis le pied, hier matin, sur la promenade de la Croisette, que j’en rencontrai trois, l’un derrière l’autre. Dans notre pays démocratique, Cannes est devenue la ville des titres.
Si on pouvait ouvrir les esprits comme on lève le couvercle d’une casserole, on trouverait des chiffres dans la tête d’un mathématicien, des silhouettes d’acteurs gesticulant et déclamant dans la tête d’un dramaturge, la figure d’une femme dans la tête d’un amoureux, des images paillardes dans celle d’un débauché, des vers dans la cervelle d’un poète, mais dans le crâne des gens qui viennent à Cannes on trouverait des couronnes de tous les modèles, nageant comme les pâtes dans un potage.
Des hommes se réunissent dans les tripots parce qu’ils aiment les cartes, d’autres dans les champs de courses parce qu’ils aiment les chevaux. On se réunit à Cannes parce qu’on aime les Altesses Impériales et Royales.
Elles y sont chez elles, y règnent paisiblement dans les salons fidèles à défaut des royaumes dont on les a privées.
On en rencontre de grandes et de petites, de pauvres et de riches, de tristes et de gaies, pour tous les goûts. En général, elles sont modestes, cherchent à plaire et apportent dans leurs relations avec les humbles mortels, une délicatesse et une affabilité qu’on ne retrouve presque jamais chez nos députés, ces princes du pot aux votes.
Mais si les princes, les pauvres princes errants, sans budgets ni sujets, qui viennent vivre en bourgeois dans cette ville élégante et fleurie, s’y montrent simples et ne donnent point à rire, même aux irrespectueux, il n’en est pas de même des amateurs d’Altesses.
Ceux-là tournent autour de leurs idoles avec un empressement religieux et comique, et, dès qu’ils sont privés d’une, se mettent à la recherche d’une autre, comme si leur bouche ne pouvait s’ouvrir que pour prononcer « Monseigneur » ou « Madame » à la troisième personne.
On ne peut les voir cinq minutes sans qu’ils racontent ce que leur a répondu la princesse, ce que leur a dit le grand-duc, la promenade projetée avec l’un et le mot spirituel de l’autre. On sent, on voit, on devine qu’ils ne fréquentent point d’autre monde que les personnes de sang royal, que s’ils consentent à vous parler, c’est pour vous renseigner exactement sur ce qu’on fait dans ces hauteurs.
Et des luttes acharnées, des luttes où sont employée toutes les ruses imaginables s’engagent pour avoir à sa table, une fois au moins par saison, un prince, un vrai prince, un de ceux qui font prime. Quel respect on inspire quand on est du lawn-tennis d’un grand-duc ou quand on a été seulement présenté à Galles, — c’est ainsi que s’expriment les superchics.
Se faire inscrire à la porte de ces « exilés », comme dit Daudet, de ces culbutés, dirait un autre, constitue une occupation constante, délicate, absorbante, considérable. Le registre est déposé dans le vestibule, entre deux valets dont l’un vous offre une plume. On écrit son nom à la suite de deux mille autres noms de toute farine où les titres foisonnent, où les « de » fourmillent ! Puis on s’en va, fier comme si l’on venait d’être anobli, heureux comme si l’on eût accompli un devoir sacré, et on dit avec orgueil, à la première connaissance rencontrée : « Je viens de me faire inscrire chez le grand-duc de Gérolstein. » Puis le soir, au dîner, on raconte avec importance : « J’ai remarqué tantôt, sur la liste du grand-duc de Gérolstein, les noms de X…, Y…, et Z… » Et tout le monde écoute avec intérêt comme s’il s’agissait d’un événement de la dernière importance. »
avant-dernier paragraphe : où sont employéeS
Hamlet, (13.18). Je ne faisais que citer Elias : « Mozart, Zur Soziologie eines Genies ». C’est vous qui ne savez peut-être pas lire, faute de connaître cette référence. Ce qui n’est pas grave en soi. Mais vous semblez partir bille en tête sur un terme que j’ai d’emblée moi-même récusé, et qui était, sous la plume d’Elias, purement ironique. Que de bavassages pour pas grand chose, en somme !
Chaloux (12.56). Toujours pas trouvé la réf. d’Assouline, j’aurais préféré directement m’y reporter. Votre analyse est bien entendu intéressante. Mais permettez-moi de n’être pas convaincu par la thèse, que j’estime purement gratuite, d’un « art régi par ses propres principes sous l’ancien régime ». Cela n’existe pas, ou alors, il faudrait un peu plus argumenter pour m’en convaincre, ce à quoi personne ne vous oblige. L’invective pour s’imposer ici étant en général le dernier argument d’autorité, faute d’arbitres pour pacifier les échanges ou au moins les laisser s’expliciter de part et d’autre, je ne nourris aucune illusion.
Quant à la suite (« Ensuite, c’est en grande partie terminé »), vous ne dites en d’autres mots que ce que j’ai dit moi-même (« troquer une soumission à d’autres », etc.).
Nos divergences de vues sont donc assez minimes, ce me semble. Et je vous remercie pour le temps perdu à répondre à ma légendaire et orgueilleuse viscosité, comme aurait dit quelqu’un 🙂
C’est un passage du premier texte cité (la comparaison avec les marchands de farine et les rats) qui est lu à haute voix par le médecin Dorn puis par Arkadina au début du IIème acte de La Mouette.
Eh bien, voilà un papier qui tombe opportunément dans la soupe de nos agitations périodiques à la rdl, de quoi au moins réconforter le maître de céans… Bonne méditation, Pierre et tous les autres de bonne volonté.
http://www.laviedesidees.fr/L-ecriture-dans-la-plaie.html
C’est vraiment bien, Maupassant. Ce surgissement du réel par les mots.
Chaloux dit: 13 juin 2018 à 9 h 42 min
D’autre part, un parallèle entre l’accueil du Rouge et celui de l’Éducation me semble grotesque à bien des égards.
__________
Franchment on ne voit pas pourquoi.
Pour la ref. demandez la lui, le site dont je l’extrais n’est pas de son groupe.
Pour ce qui est de l’art régi par ses propres principes (ce qui n’exclut pas sur le sens une certaine pression des commanditaires, cela va de soi), cela me semble évident. L’homme n’est pas encore cette créature prise dans l’évolution de l’histoire et sommée à tout moment de se justifier de ce point de vue. Certes, les violons sont fréquemment valets de chambre, et Bach s’occupe de faire rentrer le bois du prince, mais l’art -à part l’art royal comme à Versailles- n’a pas encore de dimension politique absolue. Avec des cas à part, comme certainement Breuegel, mais qui vit en des temps si troublés qu’ils sont eux-même à part. Globalement, c’est un autre monde.
(Évidemment, un échange sur une matière qui demanderait cinquante ans de recherches, vaut ce qu’il vaut). En gros, c’est toute la condition humaine qui change, et il serait bien étonnant qu’il n’arrive pas la même chose à l’artiste.
« Franchment etc. »
Mais parce que ça n’a rien à voir, gro.tes.que.sot
Tu comprends, x, pourquoi Maupassant, dès l’adolescence, à été mon auteur préféré ! C’est à Cannes, hélas, qu’a éclaté sa dernière crise de folie…
L’article de passou réclame somme toute ( ou pas ) cela n’est pas très clair une reconnaissance de dette pour les romans sur la seconde guerre mondiale qui ont l’objet de tant d’études recensions et autres essais . Pour qui parle – t – il ? Les précédents ou les suivants ? Cela fait un peu imprimatur et chasse gardée . Devrais – t – on en somme mâcher le travail au critique littéraire en faisant un glossaire de ses inspirations ou lui laisser déceler les fines incisions textuelles glanées au cours de la rédaction d’un roman de fiction … Je crois avoir trouvé la réponse autrefois dans l’analyse faite sur la vaste fresque Peuls écrite par Tierno Monenembo à partir d’un journal d’archives écrites par un colon explorateur qui décrit les paysages et une partie de l’histoire d’une époque où il était le seul témoin écrit d’un pays de tradition orale. Il les avait retravaillées partiellement comme un pays rêvé.
PS : si un jour quelqu’un écrit s’inspirant du petit salon de la RDL, je verrais bien en incipit » Au considérable Passou « . Phil.
Non? Sans blague…pas nazillon aussi? (Bloom)
Mé zé gueu nazillon zeu borde pien bar les dents gui gourent . Fa bour nazillon ! Heil !
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