L’usage de la beauté du monde
La récente disparition d’Yves Bonnefoy ne m’a pas seulement ramené du côté de ses livres mais de ses amis. Parmi eux, Jean Starobinski avec qui il avait composé Goya, Baudelaire et la poésie (107 pages), publié avec un soin extrême (couverture des plus subtiles dans la discrétion, et typographie assortie) par un petit éditeur suisse à l’enseigne vénitienne (La Dogana). A les suivre dans leur échange loin de toute cuistrerie médiatique mais si près de ce que Bonnefoy appelle « l’Arrière-pays », on se laisse convaincre que, ce qui importe à la poésie comme à la peinture, c’est « un acquiescement à la terre, à l’instant, à la couleur des choses » dans le fol espoir de conjoindre un rêve de beauté et une exigence de vérité. La définition, qui est de Starobinski, est d’une stupéfiante justesse. Les deux amis digressent pour notre plus grand bonheur, dans l’ardent désir de « s’établir dans l’unité« , mais n’oublient jamais Goya en qui Bonnefoy voit le seul créateur qui ait perçu en son temps, dans l’angoisse, que l’Occident devait s’éveiller de son rêve. La seule issue au pessimisme absolu, engendré par la mise à nu du fond bestial de l’humanité, serait la compassion absolue.
Après avoir relu leur échange, j’ai eu hâte de m’immerger dans l’épais recueil honorant le génie critique de Jean Starobinski (Genève, 1920), que celui-ci se soit exercé sur la littérature, la peinture ou la musique. Ce n’est donc pas le spécialiste du siècle des Lumières auquel il a consacré des livres décisifs (il a bouleversé notre lecture de Rousseau dans La Transparence et l’obstacle qui déchiffrait son œuvre à la lumière d’un monde intérieur de la séparation et du rejet), ni le psychiatre si aigu dans son exploration de la mélancolie, que nous sommes appelés à retrouver là. Edité par Martin Rueff et intitulé La Beauté du monde (1344 pages, 30 euros, Quarto/Gallimard), le volume réunit une centaine d’études qui constitue l’œuvre d’une vie, du moins dans son aspect critique et fragmentaire.
Rien de marginal dans ce travail. Ni à-côté, ni fond de tiroir, ni journalisme. Malgré leur dimension réduite, il s’agit bien d’essais, mûris comme tels après avoir été commandés par la circonstance. De quoi donner ses lettres de noblesse au genre de l’article de revue. De quoi refléter une esthétique, un art poétique, une sensation du monde. De plus, conformément au principe de cette collection, le livre comporte également une cinquantaine de documents qui retracent en détail la biographie méconnue de l’auteur, ses cours, ses conférences, ses bibliothèques, ses voyages, exercice rare mais plus passionnant qu’on ne le croit s’agissant d’une carrière essentiellement universitaire. L’ensemble est d’une richesse étourdissante. On y voit comment un grand lecteur et spectateur ne se contente pas de lire, d’écouter ou de regarder durant soixante ans mais « s’entretient » véritablement, au sens où l’entendait Hölderlin (« l’entretien que nous sommes… ») avec un créateur dès lors qu’il se place face à sa création, tendu vers un acquiescement permanent à la beauté du monde au sens où l’entendait Marsile Ficin :
« …cette grâce elle-même de la vertu, de la figure ou de la voix qui appelle et attire l’âme vers elle ».
Tout ce qu’il écrit se veut porté par une exigence de raison. Ses goûts, tropismes, dilections sont dès lors relégués au second plan, abandonnés à l’inconscient sans pour autant renier la sensibilité. Tout pour ce qu’il appelait « la relation critique » faite d’un difficile équilibre entre l’empathie et la mise à distance. Son idéal de critique mêle la rigueur méthodologique à la disponibilité de la réflexion. Ainsi entrait-il dans les œuvres curieux d’en démonter le sens et la forme : animé d’abord d’une sympathie spontanée, puis d’une volonté de les soumettre aux canons de l’analyse technique avant in fine de livrer son interprétation au trébuchet de la raison.
Le psychiatre surgit à nouveau sous la plume du critique dans « Une Mélancolie moderne : portrait du docteur Gachet, par Van Gogh ». On sait que l’un soignait l’autre. Starobinski a creusé cette mine qu’est la correspondance du peintre. Il s’est penché sur les années que l’étudiant avait passé à la Salpêtrière pour y acquérir un vrai savoir empirique sur la pathologie mentale. Puis il s’est souvenu que pour sa thèse de médecine à Montpellier, le jeune Gachet avait choisi d’écrire une Etude sur la mélancolie. Après quoi Starobinski a comparé ces symptômes aux portraits de Gachet par Van Gogh (inclinaison de la tête, bouche pincée…) pour y retrouver ceux que le médecin attribuait justement à l’individu mélancolique. Entouré d’objets qui rappellent les emblèmes de la vanité, Gachet dans sa solitude se dévoile comme un individu angoissé par la perte de ses forces vitales. Et Jean Starobinski de conclure sur une perspective infinie qui pourrait à elle seule nourrir tant de réflexions, vertu généreuse des fins ouvertes :
« Ce médecin en proie à l’anxiété est le témoin de l’anxiété du peintre : que devenir, si celui dont on attend le secours a lui-même besoin de secours ? «
Quand d’autres critiques universitaires se défient du poème, Jean Starobinski lui a fait confiance pour tresser les fils de sa réflexion. Ce recueil a ceci de vertigineux qu’il nous permet d’assister à l’effervescence d’une puissante intelligence des œuvres lorsqu’elle est irriguée par une culture humaniste des plus vastes. De la pensée en action maitrisée par une écriture d’une rigueur exemplaire. On peut y picorer, le lire par sauts et gambades ou, comme il enjoignait de le faire avec les Fleurs du mal, le lire en continu afin d’en mieux percevoir la profonde unité et la cohérence d’une pensée. Il décrypte, apporte des réponses, esquisse des solutions, dévoile les ruses du masque, dénonce les impostures, mais sans jamais oublier que la littérature et les arts s’épanouissent dans la sphère de l’inachevable et que toute signification demeure en suspens.
« Comprendre, c’est transformer le monde.
Cela nous pousse à ouvrir des pistes, tenter des rapprochements, oser des analogies. De quoi éveiller notre perception des différences. Un tel parcours dans les œuvres, avec l’ouverture de cet esprit-là et l’acuité de ce regard-là, les deux convaincus qu’une recherche ne peut commencer que lorsqu’on se sent en compagnie, est de ceux qui nous permettent de nous expliquer ce qui nous arrive mieux que nous ne serions le faire. Car obsédé de clarté et de rationalité, le grand critique, tout à son art du contraste et du ricochet, est de ceux pour qui le lecteur est « la cible que s’invente la flèche ».
Son livre savant, si complexe et si nuancé, a toutes les qualités plus une : c’est aussi le livre d’un écrivain. Du type de ceux qui écrivent pour leurs amis en les imaginant innombrables. Il est impossible d’accorder fût-ce quelques lignes à chacun des auteurs et artistes auxquels il a consacré des pages et des pages d’analyse, de Ronsard à Pierre Jean Jouve, en passant par Lautréamont, Valéry, Breton, Kafka, Celan, Guardi, Michaux, Mozart, Monteverdi, Mahler, et bien évidemment Baudelaire qui n’a jamais cessé d’être son compagnon de route. Mais une fois qu’on l’a reçue, qu’elle soit poème, sonate ou dessin, que peut-on bien faire de la beauté d’une oeuvre d’art ?
En 1913, Aron Starobinski, père de Jean, émigra jeune et seul à Genève car l’université de Varsovie n’autorisait pas le Juif en lui à s’inscrire à la faculté de médecine. Dans le train, il fit connaissance d’un voyageur : « Où allez-vous, jeune homme ?- A Genève ? – Quoi ! Genève ! Refugium omnium virorum perditorum ! (le refuge de tous les hommes perdus). Louons cette ville où naquirent Nicolas Bouvier et Jean Starobinski, deux hommes perdus qui nous permettent aujourd’hui de mieux nous trouver. Et rêvons à ce temps où l’on pouvait entendre parler latin dans le train… Au fond, pour avancer dans la vie, on pourrait parfois se contenter de deux livres : L’Usage du monde de Nicolas Bouvier, indispensable bréviaire d’un maître à déambuler, et ce Quarto de Jean Starobinski, qui offre à sa manière un usage de la beauté du monde. Si je n’avais que deux livres à emporter en vacances, ce serait ceux-là.
P.S. Son père mourra en 1965 sans avoir jamais réussi à obtenir la citoyenneté helvétique. Devenu une figure de la médecine et de la culture à Genève, on trouve en 1942 la signature du docteur Aron Starobinski, un homme qui n’était pas sans qualités, au bas de l’acte de décès d’un certain Robert Musil…
(« Francisco de Goya, La maja desnuda, 1795-1800, 98 x 191 cm, museo del Prado, Madrid ; Portraits de Jean Starobinski par Manuel Braun et Jean-François Robert)
722 Réponses pour L’usage de la beauté du monde
l’acquiesment à la terre requière aussi l’acquiesment à la durée
acquiescement c’est mieux
Sans doute plutôt, mon cher Passou : viRorum perditorum. (vir, i, m, fait son génitif pluriel en -orum)
Acquiescement acquiescement… Si c’est une poupée qui fait non…
Oui, Starobinski, un plaisir immense chaque fois qu’on le lit. Un de ces grands critiques qui sont de vrais maîtres au sens le plus noble du terme. Avec Jean Rousset, il a éclairé toute ma jeunesse de lecteur. Pour Baudelaire, n’oublions pas non plus Claude Pichois.
Me voilà en plein dans le sujet du jour: la Beauté
Le fait est que ma journée d’hier en a été pleinement remplie.
Je me suis payé le luxe d’un aller-retour à Paris (7h—> 23h) pour aller voir une expo qui me tentait beaucoup (et qui se termine le 14/8):
« Fashion forward: 3 siècles de mode » – 1715 – 2016
A part le ridicule d’un titre anglais pour une expo française, de costumes français, exposés aux Arts Déco (Louvre), musée français s’il en est, cette expo valait vraiment le voyage, c’est le cas de le dire. Coup de génie (ne lésinons pas sur les mots!), j’avais pris mon billet d’entrée sur internet, ce qui m’a évité une longue queue fastidieuse.
Des costumes sublimes, des tissus fabuleux (broderies, incrustations etc…), une belle mise en scène, juste ce qu’il faut de décors pour créer une ambiance sobre, une atmosphère très feutrée (pas trop de visiteurs le matin), bref du bonheur à l’état pur!
J’en ai profité pour manger au restaurant du musée (« Loulou ») avec terrasse sur le jardin des Tuileries et vue imprenable sur le Louvre.
Bien sûr j’ai acheté le somptueux catalogue de l’expo plus quelques autres très beaux bouquins, pour enfant en particulier . La boutique du Musée est très belle mais les bijoux qu’elle vend ont un zéro de trop sur l’étiquette, à mon goût.
Je me suis aussi baladée dans le quartier: Comédie française, Palais Royal, rue de Rivoli, Concorde. Je suis allée prendre un thé chez « Angelina », luxueux salon de thé où nous sommes allés plusieurs fois, mon mari, ma fille et moi. Mais je dois dire que seule… c’est pas pareil.
Il s’est mis à pleuvoir … quand je suis arrivée à la gare! sinon le temps était très bien: pas trop chaud, du soleil par intermittence.
Bilan très réjouissant. Je regrette bien de ne pas pouvoir vous joindre quelques-unes des belles photos que j’ai prises.
Vous m’avez donné une idée de visite, Lavande.
Jibé, en passant devant la librairie Delamain j’ai vu un étalage de « Goût de ».
« Le goût de l’été » a été ma lecture du voyage de retour.
Je dois avouer que pour un voyage de 3h dans un train bondé, à la clim défaillante, les descriptions de canicule à New-York n’était peut-être pas le choix le plus judicieux et le plus rafraîchissant mais j’ai quand même bien apprécié.
Mes voisins d’en face dans le TGV, ayant tous les deux besoin d’une prise pour recharger leur matériel divers et variés, ont été très contents que je leur cède la mienne en leur disant « moi j’ai du matériel à l’ancienne qui n’a pas besoin d’être rechargé! »
« fond bestial de l’humanité »
Il n’y a rien de bestial ou de non bestial, il y a un phénomène qui s’appelle la vie ; de la même manière il n’y a pas d’humanité, ou alors il y a également la tigricité, la serpenticité, la cressonité, la sequoïté comme à Zornhof…
Et la seule raison pour laquelle il n’y a pas de nouvel être humain, c’est que la Terre est trop petite… En revanche il peut y avoir une évolution, et il y en a sûrement une…
Widergänger je vous le conseille vivement mais attention: date limite le 14 Août!
Beau compte-rendu d’un voyage dans le réel de la part de Lavande qui ne pratique pas la chasse débilitante aux pokémonnes.
En prime, un passage devant la librairie Delamain pour nous rappeler les heures glorieuses de la littérature française.
Sergio dit: 4 août 2016 à 16 h 41 min
Auschwitz, c’est la vie ? Non mais tu délires, mon pote . Faut aller d’urgence à Saint-Anne. C’est sûr que l’humanité ne se confond pas avec des crétins d’ordures de ton espèce !
Sergio dit: 4 août 2016 à 16 h 41 min
Aus.chwitz, c’est la vie ? Non mais tu délires, mon pote .
Faut aller d’urgence à Saint-Anne. C’est sûr que l’humanité ne se confond pas avec des cr.vures de ton espèce !
Oui, l’humanité, ça existe, pauvre c.nnard !
Si on définit l’humanité par l’ensemble fini des être humains, alors l’humanité existe. Si on définit par ce mot laqualité de l’humain, il ne faut pas oublier l’inhumanité qui l’accompagne toujours…
Si on définit la vie par l’ensemble des évènements auxquels sont soumis les humains alors Auschwitz fait partie de la vie.
Une édition originale de l’usage coûte la peau des fesses, grâce sans doute aux éditeurs français de l’époque (les mêmes gestionnaires étiques qu’aujourd’hui)qui ont refusé le manuscrit de Bouvier.
C’est fou tous ces médecins suisses qui enterrent les célébrités littéraires; j’ai croisé le fils de celui qui soigna Rilke. Le poète avait souvent mal au crâne et le fils du médecin a raté ses études de médecine. tout ça ne fait pas avancer le schmilblick.
L’usage du monde
Petite journée de Lavande à plusieurs centaines d’euros, voyage compris…pas pour tout le monde.
tout ça ne fait pas avancer le schmilblick
starobinsky m’a jamais troué lcul non pus phil
C’est sûr que l’humanité ne se confond pas avec des cr.vures de ton espèce !
prends le bien jicé..être un salaud ordinaire c’est d’un commun
Vous avez vraiment de la m. à la place du cerveau !
Me voilà en plein dans le sujet du jour: la Beauté
l’porno chic ça date hun peu non
Bougreau, comme dit le prestigieux passou, « l’usage du monde » suffit.
c’est ça dracul..méprise ton semblabe
Et rêvons à ce temps où l’on pouvait entendre parler latin dans le train…
y’en a des qui s’asseyaient prés des bidasses et d’autres prés des séminariss..hoù était le plus grand le péril ?
Oui, l’humanité, ça existe, pauvre c.nnard !
ça mrappelle le dessin de cabu « dieu n’existe pas » « si! »
Merci pour la correction Widergänger
de la même manière il n’y a pas d’humanité, ou alors il y a également la tigricité
..et la bravitude halors..c’est du mou d’veau ptête
Jean Starobinski… Des essais nous entraînant par son regard dans des œuvres d’art ou littéraires où il a rencontré « la beauté ». Et c’est un bonheur de parcourir les pages du Quarto La beauté du monde.
J’aurais aimé lui demander pourquoi la beauté est une rencontre si différente de l’un à l’autre ? Pourquoi l’écriture de tel poète enchante l’un, énerve l’autre ? Pourquoi telle toile provoque admiration, réserve ou dégoût?
Pourquoi la beauté d’un être n’est sensible qu’à certains là où d’autres passent, indifférents.
La beauté du monde… n’est-ce pas une aspiration, un mirage, un regard personnel rarement partageable ? Et les « salons », les expos, la FIAC, les musées, ne sont-ils pas lieux de désaccord même si le renom de certains créateurs les rend intouchables ? Idem pour les paysages, les villes (évocations récentes et controversées de certaines sous le billet précédent…).
« Le silence d’un nuage sur fond de ciel bleu léger du ciel » évoque pour l’un un film de d’Ozu, pour l’autre une pensée absconse.
La beauté comme refuge contre la barbarie, ça serait tellement idéal, pacifiant (voir le beau récit de Lavande) mais au cœur même de cette beauté (Baudelaire – Rembrandt – Bonnefoy – Picasso – Bataille – Genet – Camus – Goya- Lautréamont… ) naissent des batailles où les regards et les pensées s’affrontent.
Reste le bonheur de lire Jean Starobinski.
bien lassouline..y’avait son moral qui baissait à ton bourrin
Un « ciel » de trop dans la citation ! l’auteur me pardonnera.
Pour Baudelaire, n’oublions pas non plus Claude Pichois
pour bodler y’a pléthore..mais franchment c’est toujours tant soit peu du temps qu’on lui vole..il a bzoin de personne sinon dson lecteur son frere
Certains vont voir les films d’Ozu à titre d’apéritif, avant de « faire » un japonais. d’autres pour remplacer leur somnifère.
(en réponse à l’une des questions de Christiane)
Aigri: pas plusieurs.
Voyage AR: 68 euros (en choisissant bien jour et heures).
Expo: 15 euros
Où passez-vous vos vacances? Au Club Med? Pas moi.
« … on se laisse convaincre que, ce qui importe à la poésie comme à la peinture, c’est « un acquiescement à la terre, à l’instant, à la couleur des choses » dans le fol espoir de conjoindre un rêve de beauté et une exigence de vérité. La définition, qui est de Starobinski, est d’une stupéfiante justesse. »
Voilà une phrase typiquement française qui ne veut rien dire et qui ressemble aux dizaines de milliers de phrases bidons qui remplissent les écrits de tous les pseudo écrivains francophones à la mode depuis au moins 50 ans: « ce qui importe à la poésie comme à la peinture, c’est « un acquiescement à la terre, à l’instant, à la couleur des choses » ».
Qu’est-ce que cela peut bien dire acquiescer à la couleur des
choses? En quoi la poésie de Jean de la Croix acquiesce à la couleur des choses ou la peinture de Velázquez à la terre? En rien évidement. Ce sont des phrases totalement creuses qui sonnent bien. C’est du vide habillé avec de belles paroles bien sonores. Si on change des mots dans la phrase ça marche pareil: « ce qui importe à la poésie comme à la peinture, c’est « un acquiescement au bleu du ciel, à l’éternité, à l’ombre des choses ».
Si vous dites ça en espagnol, c’est ridicule (« lo que importa tanto en la poesía como en la pintura es el consentimiento a la tierra, al instante, al color de las cosas »). Comme la phrase sonne beaucoup moins bien qu’en français, l’arbitraire de sa signification est beaucoup plus visible.
Cela me rappelle la traduction que j’ai faite il y a très longtemps du catalogue d’un peintre abstrait français très connu qui allait exposer à Madrid: c’était une suite interminable de phrases creuses sur une peinture à propos de laquelle l’auteur du texte n’avait rien à dire et qui en espagnol, une fois traduites, on ne comprenait strictement rien. J’avais téléphoné, naïvement, à l’auteur du texte (un critique d’art très en vogue) pour qu’il m’explique certaines phrases, et le type m’avait dit: « – Arrangez ça en espagnol comme vous voulez, moi je n’ai pas le temps de m’en occuper ». Et le pire ça a été quand j’ai envoyé le texte à la femme propriétaire de la galerie de Madrid. Elle m’a appelé toute contente pour me dire: – « Le texte est formidable, X. (son auteur) a vraiment bien compris la peinture de Y. (le peintre), il en a dit l’essentiel, etc, etc. »
@ Passou
« …AU SENS OÙ L’ENTENDAIT Hölderlin (« l’entretien que nous sommes… ») avec un créateur dès lors qu’il se place face à sa création, tendu vers un acquiescement permanent à la beauté du monde AU SENS OÙ L’ENTENDAIT Marsile Ficin »
Pablo toujours aussi content de lui.
@Phil dit: 4 août 2016 à 17 h 57 min
Ozu ? Espace et paysages vides. Nature morte. Le vide et le plein. Comme Cézanne, pour les paysages vides opposés aux natures mortes pleines.
Vacuité comme chez Antonioni ou Wenders ou Rohmer.
L’art du haïku.
Il fait toujours beau dans ses films et souvent silence.
Incertitude des femmes. Mélancolie douce-amère. Intérieurs ouatés. Monde plein de cruauté mais aussi d’instants gracieux, légèreté d’un voile, espièglerie d’un enfant malicieux.
Plans fixes, immobiles, très longs qui s’emboîtent les uns dans les autres, presque abstraits. montagne enneigée, immuable… Ciel bleu, léger et nuage…
à Lavande / 4 août 2016 à 18 h 11 min
Et pan !
Pour esquisser une réponse possible à la question philosophique touchant ce qu’il convient d’appeler une philosophie esthétique, cet extrait de Kant, qui tente la synthèse entre deux philosophies esthétiques en conflit vivace à son époque depuis un bon siècle entre l’esthétique classique qui croit à une objectivité possible des critères du beau (dont l’emblème seraient les jardin à la française comme à Versailles ; en ce sens les fables de La Fontaine sont une sorte de jardin à la française à parcourir sous les charmilles) et l’esthétique de la subjectivité ou la philosophie du goût (d’origine britannique et dont les jardins à l’anglaise seraient l’emblème).
L’esthétique classique reste paradoxale dans la mesure où elle présuppose des lois objectives du Beau qu’elle ne réussit jamais à exhiber auxquelles tout le monde se rangerait sans dispute ; l’esthétique de la subjectivité, ou esthétique romantique, exalte le goût de l’individu u risque de l’incommunicabilité, ce qui est paradoxal puisque même si l’on ne goûte pas telle œuvre, on peut néanmoins la reconnaître comme belle, ce qui suppose des critères universels de jugement.
Kant résout cette contradiction entre les deux esthétiques en inventant le concept de « génie », qui est une manifestation de la nature, qui incarne donc, en tant que manifestation de la Nature une part d’objectivité, tout en étant la manifestation de la Nature à travers un individu particulier. Il peut écrire ainsi :
« les beaux-arts ne sont possibles que comme produits du génie ». […] « Le génie est donc incapable de décrire lui-même ou d’indiquer scientifiquement comment il donne naissance à son produit […] ; et dès lors l’auteur d’un produit qu’il doit à son génie ne sait pas lui-même comment se trouvent en lui les Idées qui l’y conduisent, et il n’est pas non plus en son pouvoir de concevoir à son gré ou selon un plan de telles Idées, ni de les communiquer à d’autres à travers des préceptes les mettant en mesure de donner naissance à des produits comparables ». Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, analytique du sublime, § 46
Pour trouver, un dépassement de la philosophie esthétique de Kant, il faudra attendre le travail de décontraction de Nietzsche, de Heidegger. Plus près de nous de la philosophie très originale de l’individuation chez Simondon, qui s’inspire pour la construire, à la fois de Bergson (ce qui intéressera notre grand Berguenzinc) et Jankélévitch dans la notion d' »individu pur » (se référant au départ à la philosophie de Jankélévitch dans Le Pur et l’Impur).
On pourrait là aussi citer la fameuse lettre de Flaubert sur le Beau, qu’il rattache à la Nature : le beau, dit-il, est ce qui agit à la façon de la Nature. Une sorte de philosophie esthétique qui hésite sans le savoir entre Kant et Nietzsche qui développera une telle idée en rattachant le concept de Nature au concept de volonté de puissance. Pour Nietzsche, ce qui est beau est ce qui exprime une volonté de puissance, d’autonomie, ce que Simondon appellera d’une certaine manière l' »individu pur », qui n’est cependant pas le Surhomme.
Une réponse concerté à christiane en attente. On ne peut même plus publier des textes de philosophie esthétique sur ce blog. Ça devient vraiment agaçant, Passou !
Pablo75 dit: 4 août 2016 à 18 h 19 min
Qu’est-ce que cela peut bien dire acquiescer à la couleur des
choses?
Cela doit avoir quelque chose à voir avec le fait d’être en phase avec un phénomène, ce qui peut aller jusqu’à une forme d’euphorie, brève ou non, et que l’on a malheureusement extrêmement de difficulté à ressentir.
Quand il y a plusieurs phénomènes simultanés, naturellement ça complique…
Phil à 16h49 vous zêtes un vieux ronchon.
Pas la peine de chausser Mephisto avec la tenue de camouflage, d’entrer dans une librairie de paris pour happy few, demander en patois valaisan un ouvrage » grands explorateurs ».
Moi personnellement moimême, je vais retourner à Paris, en first class sans réduction vermeil, à la fin du mé d’aou. Pour voir une expo de l’ennemi public number one de la RDL.
Et j’irai peut-être aussi au » Fumoir », dans le 1er;j’adore leurs happy hours.
Je sais bien qui fallait un Goya en illustration, mais les goûts ont changé, Passou … faut suivre ou c’est la sinistrose !
(….qu’est ce qu’il est moche le thon à Goya !…)
Bien sûr,ke texte de Pierre Assouine est excelent! Starobinski est un merveilleux critique littéraire.et bien davantage. Et ses réflexions sur JJ Rousseau, ou la beauté et la vérité sont capitales , et ce « quarto » est un grand livre de formation au sens le plus noble.
Et pourtant, j’ai comme un caillou dans la chaussure quand je lis tout ça, poésie, beauté, vérité, car dans notre sombre époque je n’oublie pas non plus un autre grand poète,Bertolt Brecht, a écrit sobrement « on ne dira pas : à l’époque où le noyer remuait ses branches dans le vent
On dira : à l’époque où se préparaient les grandes guerres. »
Oui, on dira : à l’époque où l’on égorgeait en pleine messe un prêtre comme un animal
On dira :l’époque où l’on écrabouillait des familles entières venues voir un feu d’artifice.
on dira: les critiques littéraires germanopratins sont fatigants.
Il est vraiment bête, ce pauvre Pablo !
Il ne comprend rien à ce que veut dire « un acquiescement à la terre, à l’instant, à la couleur des choses » alors que c’est évident pour tout le monde !
Il s’agit de dire oui à ce qui se présente à l’esprit dans le hasard de l’instant et de l’espace pour en faire son profit, construire une cohérence à partir du Chaos primordial comme le raconte en somme la mythologie grecque. Construire de l’ordre à partir du désordre, telle est la tâche de l’art.
Toute la philosophie esthétique de Nietzsche est contenue en quelque sorte là sous une forme synthétique. Comme le fameux récit de Thomas Bernhard, intitulé : Oui, qui parle d’une œuvre d’architecture, symbole de la création artistique en général.
Autrefois les bouseux écoutaient religieusement ceux qui pouvaient leur apprendre quelque chose. Aujourdhui, les bouseux les envoie chi.er et les co.spu.ent. On est dans une époque de terroristes dans tous les domaines. La populace, comme disait Pascal.
JC….. dit: 4 août 2016 à 17 h 09 min
la vieillesse est un naufrage….ça ne vous pête pas le dentier d’écrire une fiente pareille?
la vie dans les bois dit: 4 août 2016 à 19 h 28 min
on dira: les critiques littéraires germanopratins sont fatigants.
ah que oui !
j’ai oublié de conclure par
et pan !
berguenzinc 43 ert lvdlb
vous êtes fatigués aprés une toute petite phrase répétée en boucle?
Paul Edel, une idée -littéraire- sur l’intrigue de « l’écharpe rouge » ?
Vous n’êtes pas chez Foucault, là. Inutile de phoner Brecht.
Paul Edel dit: 4 août 2016 à 19 h 37 min
l’autre, je ne sais pas, Popol, mais pour moi, pas de mouron ça boume. L’air de la Margeride m’a fait du bien…les charcuteries Costes aussi et ne plus être à Paname plus encore.
en ce sens les fables de La Fontaine sont une sorte de jardin à la française à parcourir sous les charmilles) et l’esthétique de la subjectivité ou la philosophie du goût (d’origine britannique et dont les jardins à l’anglaise seraient l’emblème).
Retirez le mot « dipxte » des mots interdits, de grâce !
Ah, merci, W.
Berguenzinc, devant la haute Beauté je m’incline,(« l écharpe rouge » de Bonnefoy, je l’avoue, me laisse assez froid..) surtout devant ma table basse quand ces longues journées d’été ne sont que ciel et encore ciel… La Margeride et ses aromes somptueux, j’aime ,comme vous, oui autant que vous les lumières des routes françaises dans cette saison, ou bien les vignes en pente de ce Lot et Garonne qui m’enchante, oui, mais quelque chose dans le paysage, dans le fond du paysage me trouble, reste comme une trace noire en une fraction de seconde dans ces hautes journées pastorales (je suis prés d’Eymet, dans le Lot et Garonne..) et vous savez bien qu’on hésite un instant à l’idée d’acheter un journal au tabac du coin, pour y apprendre, chaque matin, une saleté.. et on craint de nouvelles familles avec des chaises vides..
@Paul Edel dit: 4 août 2016 à 19 h 27 min
Rappel important. Mais il faut s’accrocher sinon il ne reste « rien » (mot gravé sur la tombe d’Ozu).
Travail de déconstruction de Nietzsche évidemment et pas de décontraction…
Pour réussir à publier un texte, il faut lutter contre la folie du modérateur et contre la folie du correcteur. Finalement on ne peut plus rien ni penser ni publier. Quelle horreur ce monde !
Heidegger disait que toute sa pensée était sortie de Cézanne. Ce qui n’est quand même pas rien quand on connaît la suite… surtout à partir de 33.
Il est vraiment bête, ce pauvre Pablo !
il a létment raison et toi t’es un bourrin sauf qu’il fait un complesque..il est tout a fait possibe de dire des anneries en espinguoin..olé
puisque ce cher WGG me titille sur Bergson, je suis comme une paramécie dans un becher…je ne peux rester inactif…Bergson est le seul, je dis bien le seul philosophe qui m’ait jamais parlé. Ce fut, d’emblée, une rencontre, comme avec Flaubert, une sorte d’étrange complétude. Moi, le rustre, le ruffian qui ne com^rit jamais un traitre mot de tous ces philosophses boches, bien lourds, à part Nietzsche, qui est une merveille de subtilité presque hélle,ique, Bergson me sembla si français dans sa clarté , comme le courant paisible de la musique de Debussy, qu ‘il me rapprocha de ma mère et de la France. grâce à Bergson, je pus, d’une certaine façon m’affranchir de cette Bochie omniprésente et jusque dans la langue de mes rêves.
Et puis « Matière et Mémoire » surtout exhale une sorte de force qui vous empoigne et vous transfigure.
Et là, je pense à ce livre prodigieux, dont le style rappelle tant Proust « La pensée et le Mouvant ». Il l’écrivit quand il était en contact avec Matisse. je vous livre cet extrait et je vais manger de l’agneau de Brassalières…
« « À quoi vise l’art ? Sinon à montrer, dans la nature même et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image pho- tographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur (. . .).Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes. Un Co- rot, un Turner, pour ne citer que ceux-là, ont aperçu dans la nature bien des aspects que nous ne remarquions pas – Dira-t-on qu’ils n’ont pas vu, mais crée, qu’ils nous ont livré des produits de leur imagination, que nous adoptons leurs inventions parce qu’elles nous plaisent, et que nous nous amusons simplement à regarder la nature à travers l’image que les grands peintres nous ont tracée ? C’est vrai dans une certaine mesure ; mais, s’il était uniquement ainsi, pourquoi dirions-nous de certaines œuvres – celles des maîtres qu’elles sont vraies ? Où serait la différence entre le grand art et la pure fantaisie ? Approfon- dissons ce que nous éprouvons devant un Turner ou un Corot : nous trouverons que, si nous les acceptons et les admirons, c’est que nous avions déjà perçu sans apercevoir. (. . .) Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un « idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre, un « distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses ? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était qu’une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision. »
Henri Bergson, La pensée et le mouvant
vla qulpolo y cause comme si c’était un chef d’oeuve en péril..presque capabe de nous dire que le pastis lui ne ment pas..
Christiane ozuïse, c’est pas mal. Lavie, la librairie Delamain rappelle Boutteleau à tous ceux qui germanopatinent.
à part Nietzsche, qui est une merveille de subtilité presque hélle,ique
et toi t’es lgenre a tmettre a gnoux dvant une cury wurst
les fables de La Fontaine sont une sorte de jardin à la française
il y allait tot l’matin..sinon il s’y faisait tirer comme un lapin
bouguereau dit: 4 août 2016 à 20 h 18 min
Oui, absolument…mais les meilleures ce sont les Weisse Würstchen… bon, je vais bouffer.
Autrefois les bouseux écoutaient religieusement ceux qui pouvaient leur apprendre quelque chose
..aujourdhui tu tfais tirer au gros sel sur ton vélo électrique..il te lache le beauceron au mollet..bien fait
Qu’est-ce que cela peut bien dire acquiescer à la couleur des
choses?
ha que noir c’est noir et qu’ya pus d’espoir oho
Pourtant « l’écharpe rouge » est une idée poétique qui a trait aux souvenirs.
Partageable.
Un mot auquel Yves Bonnefoy tenait beaucoup.
C’est à la fois les liens du sang, mais c’est aussi un mystère.
Pourquoi alors je repense à un livre de Ch. Gailly, où une femme croisée dans une voiture, porte une écharpe rouge.
Et voilà un autre souvenir.
Une presque hébétude, d’un promeneur dans Paris:
» Sur un fauteuil de l’autre ^côté de la place de lecteur qui m’a été assignée,
devant un grand fatras de livres et de papier, repose un foulard rouge,
celui de mon inconnue de l’aube- il n’y en avait pas d’autre »
… non, rien.
___________________________
Une carte postale, voilà j’y pense. Je vais terminer quelques devoirs. Et puis, après, zone blanche.
Pour trouver, un dépassement de la philosophie esthétique de Kant
totote disait simplement qu’est artiste celui qui arrive a faire plus grand que lui..ça a compté beaucoup pour l’église..sur l’établissement de son statut à l’artiste..halors kant sur l’esthétique comme hegel il était ha la vache de ramasse
Moi je l’aime bien Pablo75. Il me rappelle le caractère empirique, positif, voire terre à terre de Lazarillo, au point que j’ai parfois pensé qu’ils s’agissait d’une seule et même personne…
Est-ce le côté Sancho Pança qui sommeillerait en tout espagnol?
En tout cas, sa réflexion est défendable.
A-t-on réfléchi à ce que serait « un NON acquiescement à la terre, à l’instant, à la couleur des choses »? Car si l’on peut acquiescer, on doit pouvoir aussi ne pas acquiescer. Or la terre, l’instant et la couleur des choses, ils sont là et se moquent pas mal que l’on y acquiesce ou pas!
Allons plus loin…Est-ce que ne pas acquiescer ne serait pas justement la condition nécessaire pour « conjoindre un rêve de beauté et une exigence de vérité »? Le rêve n’est-ce pas le refus de la réalité de l’instant, de la terre, de la couleur des choses ? La vérité, n’est ce pas le règne des idées, des noumènes et non celui des ombres de la caverne et des phénomènes?
La définition de Starobinski serait alors d’une « stupéfiante fausseté ».
qu’ils s’agissait d’une seule et même personne…
pardon « qu’il s’agissait »
. .) « Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un « idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre, un « distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses ? »
Hé, hé…Berguie, j’acquiesce, j’acquiesce…
« la vieillesse est un naufrage….ça ne vous pête pas le dentier d’écrire une fiente pareille? » (Berguie l’an neuf )
1/ pas pour tout le monde !
2/ appareillé ? c’est ton cas, mon grand ?
Oui, Berguenzinc,
ils regardent ce que nous ne pouvons voir puis on voit par leurs yeux. Mais parfois c’est un immense travail (je pense à la peinture contemporaine, aux toiles de Bacon, aux abstractions de Bram van Velde, à la musique sérielle, à la peinture classique si nous n’avons pas les clés (symboles qui y sont cachés), à l’opéra. Ce passage est très réconfortant car il glisse en nous, tellement clair et efficace.
bergson, c’est pas lui qui avait trouvé des yeux à la coquille saint- jacques, javert ?
http://bergsonisinthekitchen.blogspot.fr/2014/12/coquilles-st-jacques-aux-echalotes.html
dis, tu bénéficies de protection pour harcèlement consenti; ça doit être un truc maso.
gontrand dit: 4 août 2016 à 20 h 38 min
Ben évidemment qu’on y a déjà réfléchi ! Et pas n’importe qui ! T’as qu’à lire le Phédon de Platon, et tu liras que sa conception de l’art qui cherche à représenter les vérités intelligibles est exactement le contraire d’un art qui fait son profit du chaos des perceptions pour chercher à en tirer une vérité.
C’est toute la problématique de l’art qui est posée là à travers ses différentes conceptions dans l’histoire.
Hegel comme Heidegger cherchent une désubjectivation de l’art, Hegel pour être subsumé par la religion (d’où pour lui la mort de l’art à terme qui n’a plus de vérité à nous délivrer puisqu’elles le sont par la religion qui les subsume) ; Heidegger qui décentre le Sujet, déplace le centre de l’art en dehors du Sujet pour y voir la révélation de l’Être : d’où ses lectures de Cézanne, de Van Gogh ou de Hölderlin.
Lavande, il faut ajouter 8 euros pour le Gout de l’été, c’est un peu cher, merci !
Avez-vous vu les frères Karamazov par la troupe du théâtre Gérard Philipe a Avignon ? La rediffusion sur Arte m’a bien plue…
« subsumé »
‘tain, je n’arriverai pas à le replacer, lors d’un dîner en ville.
« m’a bien plue… »
Barozzi, no probblem.
J’ai lu aussi, plus bas:
« (elle) requière »
Oui, mais Bergson est une philosophie esthétique subtile, certes, mais qui reste une esthétique du Sujet. Elle ne permet guère de penser l’art d’après Cézanne, l’art dit contemporain qui cherche d’autres vérités que subjectives. Y parvient-il ? Ou est-il une simple imposture ? Telle est question.
Et derrière cette problématique, on peut assez facilement trouver des œuvres littéraires contemporaines, comme le théâtre de Yasmina Résa et son tableau blanc, ou La carte et le territoire, de Houellebecq. Et c’est pas rien !
Jibé, sans compter le Resto, Angelina et les livres somptueux (en dehors du Goût de… qui n’est pas somptueux).
conjoindre un rêve de beauté et une exigence de vérité
… ou la meilleure façon de rester à mi-chemin de l’une et de l’autre ? Fol espoir, en vérité.
La librairie Delamain a été rachetée par… Gallimard…
A côté, la Civette, pour les amateurs de cigares.
En face, le café de Nemours, qui vient de rouvrir après travaux, et où l’on peut m’y croiser à l’heure de l’apéritif…
Jibé: oui, j’ai vu Karamazov, à la carrière Boulbon, lieu magique et exceptionnel: l’arrivée à pied dans un chemin de pierraille et la découverte de cet amphithéâtre de pierre est magnifique. Comme la Cour du Palais des Papes c’est un endroit difficile pour les metteurs en scène et les scénographes. J’ai un souvenir inoubliable dans cet endroit c’est le Mahabharata, il y a deux ans je crois.
Karamazov m’a paru un peu long et ennuyeux par moment.
@Lavande
J’ai aimé vous lire racontant votre ballade dans Paris , car vos mots ont fait retrouver la tonalité de moments que j’affectionnais et dont je n’ai plus guère la possibilité ; je me suis remémoré à leur lecture l’exquise jouissance que j’ai tant de fois éprouvée naguère à me retrouver seule dans une ville qui n’est pas celle où j’ai mes habitudes ; et à y naviguer à ma guise, à mon rythme au hasard des musées, des bistrots, des boutiques et des rencontres . Plaisir de s’’immerger dans une ville, de la vivre son rythme, de parler avec elle, de superposer des réminiscences à des monuments à des lieux, à des rencontres, en un fatras douillet .
Peut-être la consistance du bonheur que vous a donné cette escapade parisienne, était elle différente. Qu’importe !,l’idée que je me suis faite de votre vécu de cette journée a redonné des couleurs à ces émotions urbaines anciennes si diverses et si personnelles , qui à Rome ,Prague Naples La Havane et dans d’autres ailleurs m’ont submergée de bien-être égoïste
Après une nouvelle semaine d’intense labeur je vous annonce que je viens de réussir la datation de la stèle du Roi Serpent : environ 16400 ans avant Jésus-Christ, et certainement pas -3100, comme admis jusqu’à présent…
Merci Passou de la beauté de ce portrait de Goya et du billet qui s’ensuit !
Les livres c’est un budget à part.
Par contre j’ai oublié de vous avouer que j’avais bu deux Perrier ! avec une rondelle de citron! Dont l’un au Nemours justement! J’ai peut-être croisé Jibé sans le savoir.
Si aigri apprenait les prix d’un thé ou d’un chocolat et d’une pâtisserie chez Angelina (dont le fameux Montblanc), il nous ferait une jaunisse !
Un spectacle vous a particulièrement marqué cette été à Avignon, Lavande ?
» J’ai peut-être croisé Jibé sans le savoir. »
Vous l’auriez remarqué Lavande. Il est immanquable. Et lui vous aurait demandé pourquoi vous mettez une rondelle de citron dans votre Perrier sans ajouter du Gin et du Cointreau pour faire un Kiss Gin…qu’il vous aurait offert bien entendu.
Il est comme ça Jibé.
A propos de l’usage de la beauté du monde, on peut voir actuellement à Paris une rétrospective du cinéaste taïwanais Hsiao-Hsien Hou.
Cet après-midi, au Quartier Latin (Reflet Médicis) j’ai découvert un de ses films, réalisé en 1986 : Poussières dans le vent. Superbe. Les poussières, c’est nous, pauvres humains, et le vent là-bas aussi était mou…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19372572&cfilm=2944.html
gontrand, mon ami Chedly a sa boutique tout près sur l’avenue de l’Opéra. Parfois je passe le chercher à la fermeture et, avec l’une ou l’autre de ses ravissantes vendeuses, nous allons prendre un verre au Nemours ou ailleurs, selon l’humeur…
W., vous écrivez :
« …Il s’agit de dire oui à ce qui se présente à l’esprit dans le hasard de l’instant et de l’espace pour en faire son profit, construire une cohérence à partir du Chaos primordial comme le raconte en somme la mythologie grecque. Construire de l’ordre à partir du désordre, telle est la tâche de l’art… »
C’est ce hasard de l’instant qui me préoccupe, autant dans l’écriture que dans l’art. Que se passe-t-il alors ? Quelque chose de non prémédité qui pour un autre serait passé inaperçu. Quelque chose saisi au vol, noté, esquissé pour le dessin, pose d’une couleur improbable pour un peintre, choc de deux mots ou mot devenant autre par son approche incongrue d’un autre mot. Cela devient socle.
Bien sûr qu’il faut du travail, ensuite, pour affiner, accentuer ce qui est sorti de ce hasard, ce qui a été « reconnu » comme juste, éclairant un chaos. Parfois la trouvaille s’oublie, se mêlant aux autres mots, aux autres lignes, aux autres tons mais elle est là comme un signe discret, une connivence, une source de joie. Parfois, elle se glisse, furtive dans la pâte de la création et c’est un ami (dans une correspondance), un lecteur-écrivain passionné, un amoureux des couleurs qui va la cerner, la révéler à la grande surprise de l’auteur, de l’artiste qui, emporté par son travail quotidien, n’a pas saisi d’où lui venait cette joie. Une intelligence de cœur qui fait de l’autre un passeur.
Ça passe aussi par l’hostilité de l’accueil, le dédain, l’éreintement possible. La main alors s’alourdit et la colère et le découragement incitent au repli, au retrait en soi, à l’impuissance, à l’autocensure. La création devient alors un arrachement cynique.
Des masses d’écritures, de dessins, de toiles que l’on retrouvera un jour dans une malle, un grenier, un tiroir, comme mortes.
…
…comme d’habitudes,!…Oui,!…
…
…en connaissances des causes,!…on ne se refait plus,…
…pourquoi,!…trop poser dans les systèmes d’intelligences de tout,!…et modeste les mains vides,!…vivre avec son temps, et ses dessins en déroulés des mécanismes des âmes aux vérités des profits, connivences pour vivre des génies refoulés,!…
…en devenir, un spartiate de ses goûts,!…
…au reste une autre forme de seigneur contemporain,!…
…
…un détail philosophique,…a voir et a revoir, un autre livre,!…en analogie,!…
… » Ors et Trésors chefs d’œuvre de joaillerie de l’antiquité à nos jours, 2008 »
…White Star imprimé en Chine,…
…la flèche de l’évolution de l’or en lingots d’aujourd’hui,!…par rapport à ces joailliers dans l’antiquité,!…
…il y à l’or,!…et les vrais artistes,!…
…qui aujourd’hui, ne sont pas payez à leurs justes valeurs,!…
…alors de la mine en lingots, à la banque en lingots ou ailleurs,!…toujours des lingots non-travaillés sans valeurs artistiques, que dans l’imaginaire du collectionneur du possédant-privé,!…
…
…ou sont les grands artistes, pour faire quoi,!…pour qui,!…
…combien de temps de vie pour un tableau,!…quel reliefs perdus, en couleurs,!…Oui, j’ai pris le relief en silicone de mon Van Gogh » bouquet aux zin-dahlia avec une boulloire « ,!…
…Sothebys de Bruxelles d’après les quatre photos présentés,… m’a proposé de contacter plutôt la société au Pays-Bas, le Rijksmuseum d’Amsterdam à Van Gogh,!…
…
…mais non,!…je ne copie pas un original, de plus un petit Monet » genre longs arbres devant un ciel de nuages sur une berge près d’une rivière,!…trop magnifique, avec quelques coup de pinceaux,!…
…un autre de G.Braques le tout début, entre réalisme et cubismes avec ses ombres plus droites et contrastées,!…
…faut y être très sensibles sur les marchés,!…discerné le bon grain de l’ivraie,!…
…enfin, bonne chance,!…etc,!…
…
…
…
Une autre de nos adresses récurrentes, le Bûcheron, rue de Rivoli, métro Saint-Paul. On peut se recommander de ma part auprès de la ravissante directrice de l’établissement, Elisabeth !
@rose dit: 4 août 2016 à 21 h 55 min On dit que son pendant « la maja habillée » (qui se trouve aussi au Prado) était une sorte de couvercle recouvrant la « la maja nue » réservée à certains visiteurs. Premier nu d’une femme réelle au fin duvet intime…
JC, la compare à « un thon ». Drôle de pêcheur !
je ne crains plus persssssonnn
Quand je parle de bergssssssonnn
J’ai noté pour Bergson, berguenzinc. J’irai voir. Je suis en plein dans le goût de la beauté, jusqu’au cou…
Chéreau disait que la lecture du Siècle des Lumières de J. Starobinski avait bouleversé sa vision du monde et radicalement influencé son art de metteur en scène. Difficile de rêver plus bel hommage.
Dans sa biographie de Goya, Todorov parle éloquemment des liens entre surdité et « noirceur » de la vision.
Comme beaucoup de gens qui ont longtemps vécu (c’est à dire travaillé) à l’étranger, les bouquins/écrivains de voyage me gonflent big time, superficiels & trop souvent essentialistes (le « x » /est /aime « z »). Les livres de Nicolas Bouvier font exception, son « usage du monde » est à la fois un engagement avec le monde & une quête se soi, servis par un style subtile et élégant. » Le poisson scorpion », récit d’un enfermement maladif à Ceylan, est mon préféré. Mais peut-être faut-il avoir été très malade loin de ses bases pour l’apprécier..?
Autre exception, Colin Thubron sur Damas, l’Asie centrale, le Mont Kailash, les Russes, la Chine…Un immense romancier, Thubron, peu ou pas traduit en français, dommage car A Cruel Madness & Falling explorent avec génie les mondes clos que sont l’HP, la prison…
« Premier nu d’une femme réelle au fin duvet intime… JC, la compare à « un thon ». Drôle de pêcheur ! » (Christiane)
Drôle de pécheur plutôt, mais un thon est un thon.
(Aller chez Angelina est un summum de boboïtude : quel endroit paumé ! même le chocolat est moisi de suffisance …)
Puisque l’on est dans l’usage de la beauté, étonnons-nous de l’évolution de la beauté d’expression en France.
Hamed Abdel-Samad l’affirme dans son livre : « L’islamisme est présent dans la naissance même de l’islam »
Best-seller en Allemagne, son essai polémique « Le Fascisme islamique » ne paraîtra pas en France, son éditeur Piranha fait machine arrière par peur d’attentat contre sa petite structure… non protégée !
Qui va prendre la relève ? …Gallimard ?…
« Car obsédé de clarté et de rationalité, le grand critique, tout à son art du contraste et du ricochet, est de ceux pour qui le lecteur est « la cible que s’invente la flèche ». » (Passou)
Le lecteur comme cible, la flèche inventive… à pointe chercheuse ! Bizarre, tout ça !
Après avoir beaucoup voyagé pour de multiples raisons, j’ai lu le Bouvier de L’Usage du monde. J’en ai retenu qu’il est sans intérêt de voyager dans les conditions d’aujourd’hui.
Bouvier voyageait… ils se déplacent, les touristes, point barre.
Constatant que, désormais, tout est partout pareil, restons en nos poêles à rêver … cet espace est plus grand que le monde, mondialisé, agité, chaotique, inamical, identique !
» Sur un fauteuil de l’autre ^côté de la place de lecteur qui m’a été assignée,
devant un grand fatras de livres et de papier, repose un foulard rouge,
celui de mon inconnue de l’aube- il n’y en avait pas d’autre »
Sans vouloir répandre le peu de substance contenue dans un parcours personnel, à l’orée d’une promenade parisienne et pluvieuse – le gris du ciel tombait en pluie continue en lavant les attentes informulées d’un bref séjour qui trouva refuge dans les musées puisque les parcs étaient arrosés et froids de surcroît – j’oubliai à l’hôtel une mousseline de soie tendre chargée de souvenirs et l’ami que je n’attendais pas y vit une formule définitive et articula que délestée de mon passé je rentrai allégée libérée débarrassée … se défait on jamais d’un passé en un oubli involontaire quand on voudrait pourtant que la perte de l’objet chéri fut remédiable.
« la terre, l’instant et la couleur des choses, ils sont là et se moquent pas mal que l’on y acquiesce ou pas! »
Précisément…
« le caractère empirique, positif, voire terre à terre »
Comme c’est dit poliment !!
JC est bien… aigri !
Il ne veut plus voyager, ni venir à Paris, encore moins aller admirer la lumineuse maja desnuda, de Goya, au musée du Prado !
Reste à PQ et je viendrai à toi pour un futur goût de Porquerolles et des îles d’or !
« Après avoir beaucoup voyagé »
bien sûr
Admirer ce thon goyateux mal foutu, vu il y a bien longtemps in situ ??? Avec le choix actuel !?
Voyons, JB, tu te moques…
… et je te confirme : ça sert à rien de voyager, tout est partout pareil !!! A rien de nier cette évidence, qui n’a rien à voir avec de l’aigreur : on est dans le domaine du constat, pétri de la plus parfaite subjectivité !
TGRG !
« tout est partout pareil !!! »
Et pourtant, Porquerolles est unique ! tout Comme la Corse, objet de l’un des mes précédents goût de…
La Corse, dite déjà sous Homère, l’île de Beauté !
« la terre, l’instant et la couleur des choses, ils sont là et se moquent pas mal que l’on y acquiesce ou pas! »
Il nous arrive de chercher à définir jusqu’à la couleur de l’air, les mots me manquent pour cette donnée incompressible et impalpable, un orfèvre aura trouvé là sa matière, trouver l’orfèvre , c’est une urgence.
» Sur un fauteuil de l’autre ^côté de la place de lecteur qui m’a été assignée,
devant un grand fatras de livres et de papier, repose un foulard rouge,
celui de mon inconnue de l’aube- il n’y en avait pas d’autre »
il y a un copyright (*)
Le texte exact est:
» Sur un fauteuil de l’autre côté de la place de lecteur qui m’a été assignée,
devant un grand fatras de livres et de papiers, repose un foulard rouge,
celui de mon inconnue de l’aube- il n’y en a pas d’autre »
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* on a perdu « Lucette »
A bientôt ! Bonnes vacances. Enfin !
Comme c’est dit poliment !!
Les adverbes mentent ( trop polis pour être honnêtes), tous les mots d’ailleurs en doublure d’une réalité qui si elle se laisse saisir demande de plus en plus à se faire oublier, nous sommes accrochés aux mots comme des fugitifs à leur bouée de sauvetage, formidable époque.
* on a perdu « Lucette »
C qui?
je viendrai à toi pour un futur goût
avec une paille dans l’cul
je ne crains plus persssssonnn
Quand je parle de bergssssssonnn
tenu ferme par les zoreilles..vroum vroum..Refugium omnium virorum perditorum
Je viens de terminer un recueil de nouvelles d’un auteur un peu négligé aujourd’hui, Hermann Hesse, « L’Homme qui voulait changer le monde ». Toutes sont intéressantes et tournent autour du thème de l’inadéquation de l’homme à son entourage, son milieu, ses congénères, mais la dernière est franchement exceptionnelle par la qualité de la narration, l’émotion qu’elle provoque chez le lecteur et sa construction. Il s’agit du « Mendiant », titre allemand « Der Bettler ». Le mendiant n’apparaît qu’au trois quarts du récit environ, après une préparation extraordinairement prenante qui mène le lecteur dans l’enfance et la famille de l’écrivain, avec une figure du père inoubliable.
Hermann Hesse a connu une gloire appréciable dans les années « flower people » grâce au « Loup des Steppes ». Aujourd’hui et notamment sur ce blog pourtant colonisé par les germanistes, plus personne n’en parle.
Quelqu’un aurait-il la gentillesse de nous écrire quelques lignes sur cet écrivain (peut-être injustement) délaissé?
(recueil dans la collec biblio roman du Livre de Poche)
C’est donc un présent, en cadeau et les papiers sont pluriels. Quel serait votre sentiment LDVB à propos du texte , cette écharpe revient régulièrement dans vos communiqués, peut-être un thème central qui vous obsède et tente de nous retenir.
Partir,
Prendre le premier train pour Toulouse,
Comprendre que derrière
Ce souvenir un autre se dérobe,
Une jeune fille, en effet, n’entrait-elle pas
Dans la salle où bientôt il ferait nuit,
Ne tenait-elle pas dans ses mains, ah, pourquoi,
Une écharpe, ne disait-elle…
Premier nu d’une femme réelle au fin duvet intime…
c’est une légende..tenace..et qu’est ce qu’une « femme réelle » cricri..dis pas une salope steplait
« ça sert à rien de voyager, »
ça vous permettrait d’être moins c.n pourtant
trouver l’orfèvre , c’est une urgence
un plombier dvrait faire laffaire béré..un homme..un vrai comme dirait cricri
Très singulier Goya. Le véritable centre d’intérêt du tableau, c’est cet amas de coussins et d’étoffes, d’une fascinante gamme de gris nacrés, anticipation de la technique impressionniste. Le nu est à peu près sans intérêt ; pire, c’est un intrus qu’on voudrait effacer ; mais non : la laideur impudique de cette femme vulgaire est là pour magnifier l’ « arrière-plan » (l’arrière-pays ?) qui s’impose comme le véritable sujet du tableau.
« Il nous arrive de chercher à définir jusqu’à la couleur de l’air » (Béré)
Bérénice, franchement ! Tu n’as pas mieux à faire, toi ? Définir la couleur de l’air…je rêve !
(…par exemple, faire de l’humanitaire dans les prisons, chez les crapules condamnées à croupir seuls, sans amour, sans visite …)
et je te confirme : ça sert à rien de voyager, tout est partout pareil !!!
…globalement..c’est atrocement vrai..et hen plus ça déforme la jeunesse..
Gontrand, Siddhartha lu au cours des années de jeunesse, peut-être Bloom qui a tout lu pourrait satisfaire votre demande.
…. TGRG !
Le véritable centre d’intérêt du tableau, c’est cet amas de coussins et d’étoffes
lui dla femme réelle y’en a rien a péter dans la soie
« la laideur impudique de cette femme vulgaire est là pour magnifier l’ « arrière-plan » (l’arrière-pays ?) qui s’impose comme le véritable sujet du tableau. »
C’est sûr qu’elle a un « arrière-pays » énorme, la maja, probablement aussi moche que ses tétines, fâchées l’une avec l’autre !…
Ecoutez JC puisque rien m’est laissé je tente simplement d’appréhender ce grand faux/vide dans lequel nous évoluons et de lui prêter des mots pour mieux le tenir( puisque c’est un acte gratuit). Sûrement sera-ce une explication de cette quête constante de sens.
Mais une fois qu’on l’a reçue, qu’elle soit poème, sonate ou dessin, que peut-on bien faire de la beauté d’une oeuvre d’art ?
il y a quelquechose ici du boutiquier anglais se grattant la tête à propos du cri du cochon lassouline..
…
…en alternance se contenté de très peu, pour régénérer sa lignée et ses A.D.N,!…au Coca – Flagada,!…
…
…déjà très jeune,!…à chercher à comprendre mes réactions d’automatismes dans ce monde à projections nombrilistes,!…
…
… » Diane chasseresse anonyme ou de Boucher « ,!…des films qui vous emportent dans votre imaginaire sans efforts,!…
…forcément, en faire abstractions,!…
…le plus, quand vous vous dérober à la vue des multitudes,!…
…des automatismes laisser tranquilles dès l’aube,!…quelles journées,!…faut se connaître, et se bien placé à inaccessible en sécurité,!…
…
…et pourtant, ne pas répondre aux innocentes et audacieuses délits des mains qui se cherchent des bijoux de familles à développer,!…
…l’art de bien dissimuler,!…son vit en voyage,!…questions de garder ses souvenirs aux raisons,!…
…l’art et ses dessins,!…Ah,!Ah,!…etc,!…Go,!…
…
délits des mains qui se cherchent des bijoux de familles à développer
lafrique toujours esploitée par la générale
Le tableau de Goya est une variante de l’effet Vinci, dont le tableau, connu sous le nom de « La Joconde », montre un merveilleux arrière-pays, partiellement occulté par la présence massive, au premier plan, d’une grosse bonne femme au sourire crétin ; on finit heureusement par comprendre qu’elle n’est là que pour attirer invinciblement notre regard (ne serait-ce que pour conjurer l’horreur de cette abominable femelle) vers ce qu’elle ne parvient tout de même pas à cacher complètement (et dire que, sur internet, il y en a qui se délectent à zoomer sur ce monstre, au point d’envahir complètement leur écran de sa chair flasque !).
« Sûrement sera-ce une explication de cette quête constante de sens. »
L’angoissante insécurité organique et morale ?…uhuhu !
Jean, tu es brun jusqu’à l’outrance …
« La Joconde, c’est un mec » disent certains pervers : un minet à Leonardo. Honteux… !
Comment passer au fascinant « Tres de Mayo » de Goya où bourreaux et victimes se font face à la nuit des étoiles ? Par cet article de « La Dépêche du midi » :
« Cette 26e édition de la Nuit des étoiles sera dédiée à André Brahic, grand astrophysicien français décédé le 15 mai dernier. Il était spécialiste des anneaux de Saturne et il fut à l’origine de la découverte des anneaux de Neptune et de ses étonnants arcs. Il nomma respectivement trois des quatre arcs de l’anneau externe «Liberté», «Egalité», «Fraternité». »
A la fin des années cinquante, le livre de Starobinski sur Rousseau avait le grand mérite de déplacer le regard vers les textes autobiographiques ( « Confessions » et « Rêveries ») plutôt que vers les essais théoriques (« Contrat social », « Emile »…), jusque là privilégiés. La réflexion de l’auteur est centrée sur l’ambition folle de Rousseau : être transparent à lui-même et aux autres ; ambition considérée par Jean-Jacques comme parfaitement réalisable, au nom d’une conception pourtant fort problématique de la conscience, « instinct divin ». L’ouvrage de Starobinski reste un guide essentiel pour notre compréhension de Rousseau, comme de nous-mêmes.
« Il nomma respectivement trois des quatre arcs de l’anneau externe «Liberté», «Egalité», «Fraternité». »
Le quatrième se nomme « Mensonge » …
Sidérant,…..tous ces verrats aux c.ouilles flasques et aux tafanards en blague à tabac qui se permettent de juger cette sensuelle Salammbô qui ferait bander douze Flauberts…Elle est alanguie…frémissante, offerte, que vous faut-il de plus? Vos services trois-pièces sont-ils à ce point sclérosés, hein, les verrats?
Moi, elle me fait rêver et pas que…avec ses lèvres pincées qui ne peuvent que parler espagnol….Goya devait être en nage en la peignant. Et puis, comme on parle de la beauté, que ça se gargarise à tout berzingue, eh bien ,je proclame, moi, berguenzinc, que cette courtisane bien vérolée et bien polléue peut-être est magnifique.
Et ce n’est pas ce bon Gustave, éreintant comme un âne la petite pulpeuse putain Kutchuk-Hânem dans son boxon du Caire qui me dira le contraire. Vivent les femmes « goulues » aurait dit Toulouse-Lautrec…
L’ouvrage de Starobinski reste un guide essentiel pour notre compréhension de Rousseau, comme de nous-mêmes
bof..outre que les confessions hont toujours eu leur fan zones bien labourées..il sagit bien plutôt d’un réglement de compte chez freud..il fallait de toute urgence remettre rousseau « a sa place »..des fois que..
Hamed Abdel-Samad l’affirme dans son livre : « L’islamisme est présent dans la naissance même de l’islam »
Affirmation provocatrice manquant de rigueur scientifique. La religion, quelle qu’elle soit, reste toujours ce que l’homme en fait, finalement. Nos musulmans européens échappent dans leur grande majorité à cette qualification infamante…
Elle est alanguie…frémissante, offerte, que vous faut-il de plus?
..nous on est des esthétes qui se mettent pas le beau dans la culotte..nonobstant c’est un nu trés espinguoin comme dirait pablo..qui ne ment pas..sauf pour les poils sous les bras
Affirmation provocatrice manquant de rigueur scientifique
toute religion révélée est présente havant sa révélation..c’est une logique himperturbabe..abraham etoye plus musulman que juif..et plus juif que chrétien..tu sais bien
bouguereau dit: 5 août 2016 à 10 h 02 min
Elle est alanguie…frémissante, offerte, que vous faut-il de plus?
..nous on est des esthétes qui se mettent pas le beau dans la culotte..nonobstant c’est un nu trés espinguoin comme dirait pablo..qui ne ment pas..sauf pour les poils sous les bras
ah ouais? sans blague? « des esthètes qui ne mettent pas le beau dans la culotte »…d’abord elle n’en porte pas et puis je m’enorgueillis d’être en la matière un béotien , un rustre, face à tant de sommités en matière de beau…
TGRJC…..
Je pensais plutôt à l’un de nos germanistes, Bérénice, mais si Bloom connaît et se dévoue…
En tout cas, l’absence de réaction montre bien que ce pauvre Hermann Hesse est bel bien oublié.
Ce sont ceux qui parlent le plus de sexe qui le pratique le moins, c’est démontré, comme le JC
À Saragosse j’ai visité le musée Goya où on peut voir toutes ses encres. Impressionnant. C’est là aussi que vivait Gracián dans son couvent construit sur l’ancienne synagogue…
…TGRK !
(pour les redoublants : ta gueule raclure de keupu)
« ce pauvre Hermann Hesse est bel bien oublié »
Il y avait dans ses romans une sorte de morale nietzschéenne qui semble aujourd’hui bien surannée, et c’est peut-être dommage. J’avais lu dernièrement son essai sur l’oisiveté, c’était assez mauvais.
Une autre variante de l’effet Vinci est l’ « Olympia » de Manet, où la cadavérique gisante, déjà passablement raide, référence non voilée au « Christ mort » de Holbein, n’est là que pour guider notre regard vers la véritable merveille du tableau : le chat !
Berguie, tu pédales dans la semoule éthylique, tourbillonnant sur place dans ta chaise roulante aux pneus dégonflés …
Ton : « Elle est alanguie…frémissante, offerte, que vous faut-il de plus? » est attendrissant ! Je répondrai qu’il nous faut du poisson frais, et que ta daurade vieillie, elle sent la morue à 10 lieux !
on finit heureusement par comprendre qu’elle n’est là que pour attirer invinciblement notre regard
Jean, la dernière fois que je suis passée près du tableau elle n’était plus en mesure d’attirer le regard à moins de déclarer la guerre à au moins une bonne centaine d’admirateurs qui se massait avidement devant la toile. Comme je l’avais déjà vue je décidai de ne pas chercher à vaincre ni convaincre, le Louvre est une telle mine que le regard n’a que l’embarras du choix .
« pessimisme absolu »?
—
« Réformer l’islam, oui, mais croire que cela va éradiquer la radicalisation chez les jeunes, c’est se faire des illusions. C’est même faire diversion pour ne pas voir les causes profondes de ce phénomène. La radicalisation comme processus préliminaire au terrorisme s’explique en premier lieu par un mal-être dont souffrent certains individus mal installés dans la société.
Leur recrutement procède par prélèvement scripturaire sélectif et démagogique à visée géopolitique en premier chef. Au fond, cet embrigadement ne l’est pas vraiment, car l’allégeance que ces jeunes prêtent à ce fantôme de l’organisation Etat islamique par le biais du virtuel n’est qu’un alibi pour se venger de leur société.
Aujourd’hui, c’est l’organisation Etat islamique, demain ces jeunes pourraient adhérer à une autre fausse cause tant qu’elle s’inscrit contre leur société. On leur demande de respecter les valeurs de la République, lesquelles valeurs, parfois, ne sont pas respectées par ceux qui sont censés les défendre et les incarner.
Ce radicalisme est le résultat d’un échec d’intégration par le scolaire et le travail, d’une démission des parents et d’un manque d’affection à cause de l’effritement des liens familiaux. C’est un phénomène qui concerne tous ceux qui ont une responsabilité éducative, politique, médiatique, religieuse. Que chacun assume sa part de responsabilité.
– Tareq Oubrou, imam de Bordeaux
un rustre, face à tant de sommités en matière de beau…
mettons..n’est elle pas là cette maja pour que tu alienes absolument ton suffrage, que tu abdiques ta souveraineté..à cette bétise de ‘que faire du beau’..
CLUB DES BISOUNOURS PASSOULINIENS
Bienvenue à bébé Delaporte !
La maja de Goya comme l’Olympia de Manet : ces deux nus raidasses puent la mort. Pour me raidir, il me faudrait d’autres séductions que ces courtisanes de l’au-delà.
Une autre variante de l’effet Vinci est l’ « Olympia » de Manet: Le ruban au cou d’Olympia
http://www.andurand.net/HdA/premiereL/Realisme/MichelLeirisetOlympia.pdf
Remarquable interview de Hamed abdel samad. Argumenté, nuancé, plutôt optimiste à la fin, il fait justice des simplifications de Delaporte.
J.C. et Jean: quels Appollon, Don Juan, Casanova vous devez être! Grands, forts, jeunes, bodybuildés, sublimement beaux.
Quel dommage que Goya n’ait pas pu vous immortaliser!
Toute la gent féminine de la RDL en frémit d’émotion.
n’est là que pour guider notre regard vers la véritable merveille du tableau : le chat !
la paranoiaque critique ha été soufflé par lacan..et il parait quil se gondolait plus encore en regardant lespinguoin tordant..c’est une pierre dans le jardin a pablo
« Il y avait dans ses romans une sorte de morale nietzschéenne qui semble aujourd’hui bien surannée, »
Peut-être que le format du roman ne lui convenait pas Delaporte, mais tout n’est pas jeter à en croire ma récente expérience…
il me faudrait d’autres séductions que ces courtisanes de l’au-delà
par allah il t’en faudrait un tombereau..l’imam dit que c’est pas possibe à bordeaux
Pour me raidir, il me faudrait d’autres séductions
Normal, passé un certain âge, c’est comme le vent chez Flaubert – mou.
Avec ou sans Spedra (sur l’air d’Orly de Brel)
mais tout n’est pas jeter à en croire ma récente expérience…
…c’est comme le beau..tu sais pas trop qu’en faire
, sublimement beaux.
Lavande si je puis me permettre, ce qui attire en l’homme et nous aimante ou inspire du désir ne tient pas tant à son physique qu’à son charme, le charme s’assortit à une étrange et indécidable alchimie, intelligence humour gestuelle attitude opinions voix tant d’autres fibrilles viennent ou pas toucher à nos cordes sensibles comme sur un piano pour en faire naître une harmonie toujours dissoluble et fragile ou un désaccord selon qu’il n’y a pas d’adéquation possible du moins sur un plan physique; l’étreinte que rien ne peut contrarier ni empêcher si elle est un fruit spontané ne se laisse pas circonscrire aussi facilement qu’en une anatomie idéale.
Quel dommage que Goya n’ait pas pu vous immortaliser!
c’est lui même qu’il immortalise et qui fait du beau dont on ne sait que faire
Lavande,
c’est honteux de votre part de nous comparer, nous les turlupins de ce blog en ce mémorable 5 août 2016 à 10 h 25, à des carrosseries sortant d’usine !
Je vous croyais plus fine….
Bérénice, je ne saurais le dire mieux… mais je doute que ça s’applique aux deux zozos susnommés.
Gontrand, à propos de Hermann Hesse.. la fiche wikipedia en fraançais est biien inormée et assez complète.
surtout lisez« Le loup des steppes »(der Steppenwolf 1927)C’est sans doute l’ œuvre majeure de Hesse, écrivain allemand naturalisé suisse….Thomas Mann tenait ce récit pour un des meilleurs du XX° siècle.
Le personnage principal est Harry Haller (mêmes initiales que Hermann Hesse..), c’est un bourgeois solitaire d’environ 50 ans qui vient un jour louer une chambre dans une maison bourgeoise d’une grande ville allemande.. Hesse le présente comme un homme qui est mal à l’aise, étranger à la société dans laquelle il vit ; en fait il est assis entre deux chaises, deux époques et se sent, comme Zarathoustra, supérieur dans une basse époque.. en fait, ce Harry est déchiré entre le barbare, net démolisseur de valeurs humanistes qu’il a en lui, est un hyper cultivé.. c’est a, en état d’’ivresse que son vrai personnage se révèle dans ses pulsions sauvages…cette confession violente, sèche, précise d’un intellectuel mélancolique, désabusé et déçu de l Humanité possède une grande puissance
.Hesse laisse libre cours, à travers son personnage- à son anti bourgeoisisme., à son combat contre les « philistins » on dirait aujourd’hui qu’il exprime sa bi- polarité…, Au cours d un voyage hallucinatoire, il découvre sa part d ombre, son côté animal sensuel, libertin, irréfléchi , désinhibé, instinctif. Lui, qui se voyait en âme sensible, découvre en lui un abime : une bête sauvage, un » Loup des steppes. »..quand on connait toute la symbolique du loup dans la mythologie germanique… reprise par le nazisme.. En le lisant j’ai souvent pensé à un brave bourgeois des années 3O qui gklisserait ves la morale brutale des chemises brunes SA… avec un nietzschéisme en peau de lapin, et pas de loup…Ce portrait est une réflexion historiquement intéressante (1927) sur l’Allemagne déchirée de l’entre deux guerres sur le thème :nous ne sommes pas qu’un mais multiples..
d’autres textes de Hesse , genre « Siddhârta », déjà tres « flower power », « peace an d love » annoncent bien le mouvement hippie.. et, ont plutôt mal vieilli. Je recommande en priorité certaines de ses nouvelles , vraiment excellentes ,notamment « Un été à Klingshor » ou « le voyage à Nuremberg »..
Lavande,
De toutes façons, votre tentative de changer de sujet ne change en rien le constat : la Maja est une vieille daurade sentant la morue à 10 lieux, avec des yeux de gobies !
C’est le XVIIIè siècle qui a inventé la réflexion et la philosophie esthétique en même temps qu’il a inventé l’individu des droits de l’homme et le citoyen. Cette concomitance n’est pas sans signification. L’homme de l’esthétique et l’homme des droits de de l’homme constituent un seul et même homme, celui dont le point de vue, érigé comme le Sujet ou le fondement de toute vérité comme de toute normativité allait devenir le point de départ de toute légitimité.
J. Starobinski retrace les grandes lignes de cette histoire édifiante qui est encore en grande partie la nôtre dans L’invention de la Liberté. Le XVIIIè siècle vient couronner trois siècles d’humanisme, du XVè au XVIIIè siècle, et mettre au monde les deux siècles qui suivent, siècles de conquête de la liberté. Mais avec les Impressionnistes, Cézanne, Van Gogh et la naissance de l’art contemporain d’un côté, la pensée de l’Être chez Heidegger de l’autre, si intimement liée à l’art moderne et au décentrement du Sujet, qui n’est plus la source de toute légitimité, avec la fin des grandes grandes mythologies de l’homme, avec la laideur érigée en art et même en grand art, c’est la fin de l’Homme qui se joue.
Nous entrons dans une nouvelle ère, un nouveau paradigme, le paradigme de l’homme artificiel, dont nous ne savons pas encore de quoi il sera fait. Mais déjà, en plein XVIIIè siècle, La Mettrie avait pensé l’Homme-Machine.
le loup des steppes est son meilleur bouquin chus dac polo mais ton hanalise politique est spécieuse et facile..quand au nietzche en peau dlapin..pardonne y’en a pas d’autre et c’est précisément son charme et c’est hencore la qutu trébuches
Bon, ben l’expression de la « maja nue » me paraît provenir du confort de sa pose. Quand on est modèle, ce n’est pas souvent qu’on a la chance de poser allongée, soutenue par des coussins, dans une pose « trois-quarts » qui vous permet d’étendre les jambes croisées – la seule difficulté étant les bras levés (qui du même coup soulèvent les seins menus), qui doivent tirailler à la fin…
Mais comparé au « nu descendant un escalier » (‘ai appris depuis, moi qui ne pouvais regarder cette toile sans penser aux souffrances du modèle, qu’il n’y en a justement pas eu, de modèle…) , ça, c’est du velours…
Le fin regard que la maja pose sur le peintre me semble reposer sur cette intime moquerie : me payer pour faire ça ?
A l’opposé, le pauvre diable de Discobole a dû en baver tant et plus, pour le même tarif syndical…
Un cadeau pour les amateurs de poissons-femmes :
http://www.lettresvolees.fr/eluard/femme_poisson.html
Bouguereau.. j’avoue que à la lecture du « loup des steppes ».. j’ai pensé au brave bourgeois de Munich enfilant une chemise brune.. que veux tu!..on est pas toujours libre de ses pensées.. qui sont, comme le dit diderot, des « catins »…
Ce que dit l’imam de Bordeaux est totalement faux. Ce ne sont que des clichés de la bien pensance contemporaine qui refuse de voir en face les graves problèmes du monde contemporain.
Il y avait l’autre jour une excellente émission qui est passée très tard comme par hasard. On y voyait l’histoire d’une famille musulmane qui s’est toujours très bien occupée de son fils aîné, qui est néanmoins parti faire de Jihad en Syrie, où il est mort.
Cette mère avait l’air d’autant plus désemparée qu’elle semblait avoir tout fait pour dialoguer avec son enfant et l’empêcher de partir se faire tuer en Syrie. Son cas est même pathétique. Les autorités qu’elle avait prévenues avant qu’il ne parle lui ont bien répondu qu’elles ne pouvaient rien faire pour elle, étant donné qu’il était adulte. Mais bien que mort et le sachant, ces mêmes autorités ont convoqué son fils au tribunal pour terrorisme ; elles ne lui ont même pas accordé un certificat de décès afin qu’elle puisse faire le deuil de son fils. Elle disait avoir reçu juste un certificat de l’EI au sujet de la mort de son fils.
Mais que voyait-on dans cette brave famille musulmane ? Ce qu’on voit dans les braves familles de Français bien de chez nous, à savoir une quasi absence du père qui n’a jamais dit un seul mot dans les entretiens, ce qui est assez sidérant ! Absence du père. Et une mère omnipotente, probablement étouffante comme souvent aussi dans les familles juives. Le fils, pour se sortir des pattes de sa mère n’a rien trouvé de mieux que d’aller faire le djihad en Syrie ! Et en plus, elle avait la caution de l’imam qui lui donnait raison dans son désir de régenter la vie de son fils en disant que les enfants appartiennent (sic!) à leurs parents… voilà à quoi conduit une éducation mortifère avec une emprise totalement abusive de la mère qui a provoqué sans qu’elle le comprenne, la mort de son enfant.
Ce qui me paraît édifiant dans cette tragédie, c’est de voir une succession de logiques incompatibles se rencontrer (la logique de la mère, la logique de l’enfant, la logique du père, la logique des autorité de police et de justice, la logique géostratégique internationale même) qui se conjuguent pour produire un malheur sans nom : la mort de l’enfant, le chagrin abyssal de la mère, le silence du père, la logique implacable de la justice. Or, si on réfléchit bien, rien là qui ressemble au fatum des tragédies grecques. Bien au contraire une responsabilité humaine à chaque fois accablante qui aurait pu faire que les choses ne tournent pas au malheur. Mais dans toutes ces logiques qui se conjuguent sans se rencontrer, un même élément, ce que les Grecs appelaient « hybris » : hybris de la mère abusive, hybris du fils qui s’engage auprès de l’EI en Syrie au nom d’un idéal du Moi mortifère, hybris du père dans son silence, hybris de la justice elle-même incapable de prendre en compte le réel, et qui convoque le fils au tribunal, et refuse d’accorder à la mère le certificat de décès qu’elle réclame de la justice pour pouvoir faire son deuil. C’est une histoire qui me semble édifiante parce qu’elle montre les impasses du monde d’aujourd’hui. Elle montre combien toute politique face à ces logiques contradictoires et au bout du compte chaotiques rendent quasiment impossible une solution humaine viable pour les individus comme pour la société qui doit elle aussi se défendre contre la folie, l’hybris des uns et des autres. Une histoire extrêmement émouvante et tragique qui donne beaucoup à penser et qui montre s’il en était encore besoin combien la lutte contre la pieuvre EI va être longue, dangereuse et difficile.
Merci Paul. J’étais intéressé par l’opinion de quelqu’un qui suit particulièrement la littérature allemande (c’est votre cas) sur l’éclipse d’un écrivain qui a connu une vraie gloire internationale dans les années soixante dix. Je suis encore plus convaincu à vous lire, après Delaporte, que le format roman ne lui convenait pas et je n’ai même pas envie de relire Le Loup des Steppes, qui ne m’avait pas ébloui à l’époque où il était impératif de l’avoir lu…
Les nouvelles, oui. Certaines que je viens de lire, Le Mendiant surtout, déjà citée, Les Frères du Soleil (In der alten Sonne), Robert Aghion, valent le détour. Je note celles que vous citez également.
Christiane je ne sais si cela pourra vous amuser autant que j’en ai ri mais il y quelques jours, réfléchissant à ma pauvre performance de nageuse l’idée saugrenue me vint que pour mieux faire plutôt que le corps il me faudrait une tête de poisson. Je pouffe parfois sur la plage et me cache dans mon drap de bain comme en une cape pour mieux de profiter de ma bêtise soliloquant.
« Ce radicalisme est le résultat d’un échec d’intégration par le scolaire et le travail, d’une démission des parents et d’un manque d’affection à cause de l’effritement des liens familiaux. C’est un phénomène qui concerne tous ceux qui ont une responsabilité éducative, politique, médiatique, religieuse. Que chacun assume sa part de responsabilité. »
Facile à dire Tareq! Demande aux enseignants ce qu’ils en pensent et comme il est facile d’enseigner ce que les enfants et leurs parents n’ont pas envie d’entendre, malgré le fait que l’enseignement est soigneusement expurgé de tout ce qui pourrait ressembler à une mise en valeur des anciennes gloires de la France et imbibé de misérabilisme, de gémissements victimaires et de repentance implicite.
WG a raison.
@Widergänger dit: 5 août 2016 à 10 h 13 min
Goya expérimenta l’aquatinte (effet de lavis plus ou moins grainé, plus ou moins sombre) dans ses gravures. Est-ce la série des « Caprices »(« los Caprichos ») que vous avez vue ? (Critique mordante dans l’esprit des Lumières desméfaits de la religion et abus d’un clergé qui encourageait la superstition et le fanatisme). Ou « les désastres de la guerre » ? Ou les trente-trois planches de la « Tauromachie », (mes préférées) ? (eau-forte et aquatinte – gris et noirs somptueux) Ou encore les planches de la série des « Proverbes », saturées d’onirisme, que Baudelaire nommait le monde du « monstrueux vraisemblable » ?
J’ai passé un long temps à scruter, au printemps 2014, à la Pinacothèque de Paris (que m’a fait découvrir MàC) les gravures de l’exposition « Goya et la modernité ». Je pensais à sa rencontre avec Piranèse à Rome, aux estampes de Rembrandt pour les clairs-obscurs. Magistral !
@bérénice dit: 5 août 2016 à 11 h 25 min
Rencontre, au-delà du temps, avec Magritte ?
Je ne suis pas sûr, quant à moi, que Le Loup des steppes soit le roman incontournable du XXè siècle. C’est quand même bourré de clichés romantico-vasouillards qui ne passent plus.
En Suisse je m’étais en revanche procuré chez Insel Taschenbuch un petit livre charmant de voyage en compagnie de Hermann Hesse dans le Tessin, illustré d’aquarelles de lui. Il s’y est installé en 1919, à l’occasion de l’hospitalisation de sa femme qui était folle et se faisait soigner à Bern, à Montagnola, où il y est mort, en 1962. C’est là qu’il a conçu Le Loup des steppes, bien loin de la crise économique allemande et de la montée du nazisme, dans le pur paradis du Tessin, avec ses villages pittoresques, ses braves paysans, son folklore et ses traditions ô combien respectées par les Suisses. Il y aura vécu plus de quarante ans et il déclarait : « Nie habe ich so schön gewohnt wie im Tessin » (Je n’ai jamais trouvé un endroit aussi agréable où vivre que le Tessin).
Oui Christiane, Goya est tout simplement incomparable. Il a réussi dans tous les genres, même les cartons de tapisserie, nombreux au Prado, que l’on arrive à ne pas regarder au premier degré…
Un par siècle comme lui, et encore.
Mon prof d’espagnol, il y a longtemps, nous avait dit que le cops de la maja desnuda était peut-être celui de la duchesse d’Albe et la tête celle d’une gitane, d’où certaines disproportions…
Les seins ne me paraissent pas « menus »
Bonnets D au moins!
« le corps de la maja desnuda » évidemment…
Absence du père
WGG, certains candidats au djihad relèvent de la psychanalyse, pour souvenir dans un autre domaine que celui de l’intégrisme religieux celui d’un père escroc dont l’une des filles est devenue procureur. Le père ne respectant pas la loi, elle aurait choisi de la faire appliquer. Dans le cas de cette absence d’autorité paternelle, de figure de père qui je crois est le détenteur symbolique de l’autorité le fils aurait-il choisi de l’incarner en partant pour une guerre qui n’a d’autre but que d’imposer son unique vision par une dérive d’autorité qui se transforme en combat déloyal, le conflit de génération? Les pères n’ayant su imposer une culture d’origine avec le fait religieux fondateur, les fils s’en chargeraient?
Oui, dans le musée de Saragosse, il y a toute la série des Caprices de Goya. Images fortes et impressionnantes. La même année, à Cordoue, j’avais visité une exposition sur les instruments de torture de l’Inquisition… En somme une tournée des grandes horreurs de ce monde…
La braderie de Lille annulée.
Et moi, on m’oublie ? ah ben ça alors !
Les services de police de Paris sont sous très haute tension : un menace d’attentat imminent est signalé, et un réfugié afghan est activement recherché, au point que fait rare, la police diffuse sa photo.
Les services de police de Paris sont sous très haute tension : un menace d’attentat imminent est signalé, et un réfugié afghan est activement recherché, au point que fait rare, la police diffuse sa photo.
(dreuz)
Les forces de l’ordre ne sont en possession que d’une seule photo, celle d’un homme de nationalité afghane qui serait entré en France il y a deux mois et qui aurait transité par un camp de réfugiés.
La police française aurait commencé à enquêter sur l’individu recherché le 31 juillet dernier après la réception d’un renseignement par des services de renseignements étrangers. Toujours selon Metronews, un appel général donnant la description de l’individu recherché a été lancé mardi soir et la fiche d’attention, dévoilant son visage, diffusé mercredi 3 août.
Selon Le Point, les menaces viserent Paris Plages. Metronews précise qu’aucun lieu précis n’est mentionné dans la fiche d’attention mais que l’individu serait susceptible d’agir « dans le centre » ou « ailleurs ».
Pour rassurer la population et éviter un vent de panique, une source policière citée par SudInfo Belgique a déclaré : « Il n’y a pas de menaces particulières contre Paris Plage. Le dispositif de sécurité reste le même, au plus haut niveau. Dans le contexte actuel, c’est l’ensemble de la capitale et de la France qui est menacé ».
..on est pas toujours libre de ses pensées.. qui sont, comme le dit diderot, des « catins »…
gros morceaux!..tu veux dire qu’elles nous dominent..ou qu’on est toujours à les lutiner de la manière dont elle nous donneront le plus de plaisir
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