Ma soirée du XXe siècle – et autres petites incursions
(Larges extraits de la conférence Nobel prononcée hier à Stockholm par le lauréat 2017 KAZUO ISHIGURO)
Si vous m’aviez croisé à l’automne 1979, vous auriez sans doute eu quelques difficultés à définir mon milieu social ou même, mes origines. J’étais alors âgé de 24 ans. J’avais les traits d’un Japonais, mais au contraire de la plupart des hommes japonais qu’on voyait en Grande Bretagne à l’époque, j’avais des cheveux longs jusqu’aux épaules, et une moustache tombante de gangster. Le seul accent perceptible dans ma voix était celui d’un garçon qui avait grandi dans les comtés du sud de l’Angleterre, avec parfois l’intonation langoureuse, déjà datée, du jargon de l’ère hippie. Si nous avions engagé la conversation, nous aurions peut-être discuté du Football Total de Hollande, du dernier album de Bob Dylan, ou de l’année que je venais de passer en compagnie des sans-abri de Londres. Si vous aviez mentionné le Japon, me posant des questions sur sa culture, vous auriez pu déceler une trace d’impatience dans ma réaction alors que j’avouais mon ignorance, l’imputant au fait que je n’étais jamais retourné dans ce pays – même pour des vacances – depuis que je l’avais quitté à cinq ans.
Cet automne-là, je suis arrivé avec un sac à dos, une guitare et une machine à écrire portative à Buxton, dans le Norfolk – un petit village anglais avec un vieux moulin à eau et tout autour, une étendue plate de terres agricoles. J’étais venu dans cet endroit parce que j’avais été accepté pour une année dans un programme postdoctoral en création littéraire à l’université d’East Anglia. Elle se trouvait à Norwich, la capitale, à seize kilomètres de là, mais je n’avais pas de voiture et mon seul moyen d’y parvenir était un service de bus qui ne fonctionnait que trois fois par jour, le matin, à midi et le soir. Je découvris bientôt que ce n’était pas vraiment un problème: ma présence à l’université était rarement requise plus de deux fois par semaine. J’avais loué une chambre dans une petite maison appartenant à un homme d’une trentaine d’années dont la femme venait de le quitter. Pour lui, cette demeure était sans doute remplie des fantômes de ses rêves détruits – ou peut-être voulait-il juste m’éviter; en tout cas, je passais des jours d’affilée sans le voir. En d’autres termes, après la vie frénétique que j’avais menée à Londres, je me retrouvais ici, disposant, pour me transformer en écrivain, d’une tranquillité et d’une solitude peu habituelles (…)
Dans cette pièce, j’étudiai avec soin les deux nouvelles que j’avais écrites pendant l’été, me demandant si elles étaient assez bonnes pour être soumises à mes nouveaux camarades de classe. (Je savais que nous étions un groupe de six, qui se réunissait tous les quinze jours.) À ce stade de ma vie je n’avais pas écrit grand-chose d’intéressant en matière de fiction, et c’était grâce à une pièce radiophonique refusée par la BBC que j’avais été admis dans ce cours. En réalité, ayant fait auparavant de solides projets pour devenir une rock star dès l’âge de vingt ans, mes ambitions littéraires ne m’étaient apparues que récemment. Les deux nouvelles que j’examinais avaient été écrites dans un état de panique, en réponse à la lettre m’apprenant mon inscription au programme de l’université. Un pacte de suicide macabre était le sujet de l’une, et le thème de l’autre, les combats de rue en Écosse, où j’avais passé quelque temps comme travailleur social. Elles n’étaient pas très bonnes. J’en commençai une sur un adolescent qui empoisonne son chat, située elle aussi dans la Grande Bretagne d’aujourd’hui. Puis un soir, pendant ma troisième ou quatrième semaine dans cette petite chambre, je me retrouvai en train d’écrire sur le Japon, avec un sentiment d’urgence d’une force inédite – sur Nagasaki, la ville de ma naissance, aux derniers jours de la Seconde Guerre Mondiale.
Ce fut, je dois le souligner, une surprise pour moi. Aujourd’hui, la tendance dominante pousse un jeune auteur débutant au bagage culturel métissé à explorer ses racines d’instinct, pour ainsi dire. Mais c’était loin d’être le cas alors. L’explosion de la littérature « multiculturelle » n’aurait lieu que quelques années plus tard en Grande-Bretagne. Salman Rushdie était un inconnu dont le seul roman publié était épuisé. Si on leur avait demandé de citer le jeune romancier britannique le plus renommé, les gens auraient peut-être répondu Margaret Drabble; et parmi les auteurs plus âgés, Iris Murdoch, Kingsley Amis, William Golding, Anthony Burgess, John Fowles. Les étrangers comme Gabriel Garcia Marquez, Milan Kundera ou Borges restaient des auteurs confidentiels, leurs noms n’évoquaient rien, même aux lecteurs passionnés.
Tel était le climat littéraire en ce temps-là, au point que lorsque j’achevai cette première nouvelle japonaise, malgré ma certitude d’avoir découvert une direction essentielle, je me demandai aussitôt s’il ne fallait pas considérer ce début comme une œuvre complaisante; je devrais peut-être revenir sans tarder à un sujet plus « normal ». Je ne commençai à la montrer qu’après beaucoup d’hésitations, et jusqu’à aujourd’hui, je suis profondément reconnaissant à mes camarades étudiants, à mes professeurs Malcolm Bradbury et Angela Carter, et au romancier Paul Bailey – écrivain résident de l’université cette année-là – pour leur réaction résolument encourageante. S’ils avaient eu un avis moins positif, je n’aurais sans doute jamais plus écrit sur le Japon. En tout état de cause, je suis retourné dans ma chambre pour écrire et écrire encore.
Pendant l’hiver 1979-80, et une bonne partie du printemps, je n’ai parlé à presque personne, à l’exception des cinq autres étudiants de ma classe, de l’épicier du village auquel j’achetais les céréales du petit déjeuner et les rognons d’agneau qui me permettaient de subsister, et de ma petite amie Lorna (devenue aujourd’hui ma femme) qui me rendait visite un week-end sur deux. Ce n’était pas une vie équilibrée, mais au cours de ces quatre ou cinq mois je réussis à achever une moitié de mon premier livre, Lumière pâle sur les collines – situé aussi à Nagasaki, pendant les années de reconstruction après le largage de la bombe atomique. Je me rappelle avoir parfois joué avec des idées de nouvelles situées ailleurs qu’au Japon, mais mon intérêt déclinait rapidement.
Ces mois furent décisifs pour moi, dans la mesure où sans eux, je ne serais jamais devenu écrivain. Depuis, j’y ai souvent repensé et je me suis demandé: qu’est-ce qui m’avait pris ? D’où venait cette curieuse énergie ? J’en ai conclu qu’à ce point précis de mon existence, je m’étais engagé dans un acte de préservation d’une urgence extrême. Pour l’expliquer, je dois revenir un peu en arrière.
En avril 1960, à l’âge de cinq ans, j’étais arrivé en Angleterre avec mes parents et ma sœur, dans la ville de Guildford, comté de Surrey, riche banlieue cossue à cinquante kilomètres au sud de Londres. Mon père était un chercheur, spécialiste de l’océanographie, venu travailler pour le gouvernement britannique. La machine qu’il inventa par la suite, soit dit en passant, fait aujourd’hui partie de la collection permanente du musée des Sciences de Londres.
Les photographies prises peu après notre arrivée montrent une Angleterre d’une époque disparue. Les hommes portent des pullovers avec un col en V et une cravate, les voitures ont encore des marchepieds et une roue de secours à l’arrière. Les Beatles, la révolution sexuelle, les manifestations d’étudiants, le « multiculturalisme » étaient au coin de la rue, mais il est difficile d’imaginer que l’Angleterre s’en soit seulement doutée lorsque ma famille a découvert le pays. Rencontrer un étranger de France ou d’Italie était déjà extraordinaire – sans parler d’un Japonais (…)
Tous nos voisins fréquentaient l’église, et quand je venais jouer avec leurs enfants, je remarquais qu’ils disaient une petite prière avant de manger. Je suivais les cours de catéchisme, et bientôt je chantai dans la chorale, devenant, à l’âge de dix ans, le premier chef de chœur japonais jamais vu à Guildford. J’allais à l’école primaire locale – j’étais sans nul doute le seul enfant non-anglais de toute l’histoire de cet établissement – et dès mes onze ans, je pris le train pour me rendre au lycée d’une ville voisine, partageant chaque matin le wagon avec des rangées d’hommes en costume à rayures et chapeau melon, qui se rendaient à Londres pour travailler dans les bureaux.
(…) Lorsque je repense à cette période, je me rappelle que cela se passait moins de vingt ans après la fin d’une guerre mondiale pendant laquelle les Japonais avaient été les pires ennemis des Anglais, et je suis stupéfait par l’ouverture d’esprit et la générosité spontanée dont cette communauté anglaise ordinaire fit preuve en nous acceptant. L’affection, le respect et la curiosité que je conserve jusqu’à ce jour pour cette génération de Britanniques qui avaient réchappé de la Seconde Guerre Mondiale, et bâti un remarquable État-providence dans son sillage, proviennent largement de mes expériences personnelles pendant ces années.
Mais en même temps, je menais une autre vie à la maison avec mes parents japonais. Sous notre toit il y avait des règles différentes, des espoirs différents, une langue différente. À l’origine mes parents avaient eu l’intention de rentrer au Japon au bout d’un an, deux peut-être. En fait, durant nos onze premières années en Angleterre, nous vivions dans l’attente perpétuelle du retour « l’an prochain ». Par conséquent, le point de vue de mes parents restait celui de visiteurs, et non d’immigrants. Ils échangeaient souvent des remarques sur les étranges coutumes des autochtones, sans ressentir la moindre obligation de les adopter. Pendant longtemps demeura l’hypothèse que je rentrerais au Japon pour y passer ma vie adulte, et ils s’efforcèrent de maintenir l’aspect japonais de mon éducation.
Chaque mois arrivait du Japon un colis contenant les bandes dessinées, les magazines et les publications scolaires du mois précédent, que je m’empressais de dévorer. Ces colis cessèrent d’arriver pendant mon adolescence – peut-être après la mort de mon grand-père – mais les conversations de mes parents sur leurs vieux amis et les membres de leur famille, le récit des épisodes de leur vie au Japon, maintenaient un flux régulier d’images et d’impressions. Pour ma part, j’avais toujours ma propre réserve de souvenirs – étonnamment vaste et limpide: de mes grands-parents, de jouets préférés que j’avais laissés, de la maison japonaise traditionnelle où nous habitions (je peux aujourd’hui encore la reconstituer pièce par pièce dans mon esprit),de mon école maternelle, de l’arrêt local du tram, du chien féroce qui vivait près du pont, du fauteuil du coiffeur spécialement adapté pour les petits garçons avec un volant de voiture fixé devant la grande glace.
Par conséquent, pendant toute mon enfance, bien avant de songer à créer des mondes fictionnels en prose, je m’affairais à construire dans mon esprit un lieu riche en détails qui s’appelait « le Japon » – un lieu auquel j’appartenais en quelque sorte, où je puisais un certain sens de mon identité, et ma confiance en moi. Le fait que je n’étais jamais retourné physiquement au Japon pendant cette période ne servait qu’à rendre ma propre vision du pays plus vivace et personnelle.
D’où le besoin de préservation. Car à partir de l’âge de vingt-cinq ans – bien que je ne l’aie jamais clairement exprimé alors – j’ai pris conscience de certains éléments clés. Je commençais à accepter le fait que « mon » Japon ne correspondait peut-être guère à l’endroit où je pouvais me rendre en avion; que le mode de vie dont parlaient mes parents, et dont le souvenir me venait de ma petite enfance, avait en grande partie disparu pendant les années soixante et soixante-dix; que de toute manière, le Japon qui existait dans ma tête avait peut-être toujours été une construction émotionnelle élaborée par un enfant grâce à la mémoire, l’imagination et la réflexion. Et peut-être plus important encore, je me rendais compte qu’année après année, à mesure que je vieillissais, ce Japon inventé – ce lieu précieux qui m’avait accompagné jusqu’à ce jour – devenait de plus en plus flou.
Je suis aujourd’hui certain que ce fut le sentiment que « mon » Japon était unique et en même temps terriblement fragile – inaccessible à une vérification de l’extérieur – qui me poussa à travailler dans cette petite chambre à Norfolk. Je couchais sur le papier les nuances particulières de ce monde, ses coutumes, ses règles de savoir-vivre, sa dignité, ses lacunes, toutes les pensées que m’avait inspiré cet endroit, avant qu’elles s’effacent de mon esprit. J’avais le souhait de recréer mon Japon dans une fiction, de le garder à l’abri, afin de pouvoir ensuite désigner un livre et dire: « Oui, mon Japon se trouve dans ces pages. »
Au printemps 1983, trois ans et demi plus tard, Lorna et moi vivions désormais à Londres dans un logement de deux pièces, sous les combles d’une maison haute et étroite qui se dressait au sommet d’une colline, l’un des points les plus élevés de la ville. Il y avait une antenne de télévision tout près et quand nous essayions d’écouter des disques sur notre platine, des voix fantomatiques retransmises envahissaient nos hauts-parleurs. Notre séjour n’avait ni canapé ni fauteuil, mais deux matelas recouverts de coussins, posés à même le sol. Il y avait aussi une grande table sur laquelle j’écrivais pendant la journée, et où nous dînions le soir. Ce n’était pas luxueux, mais nous aimions vivre là. J’avais publié mon premier roman l’année précédente, et le court-métrage dont j’avais écrit le scénario serait bientôt diffusé par la télévision britannique.
Pendant quelque temps j’avais été assez fier de mon livre, mais ce printemps-là, un sentiment d’insatisfaction me taraudait. Il y avait un problème. Mon premier roman et mon premier scénario pour la télévision avaient trop de similitudes. Il ne s’agissait pas du sujet, mais de la méthode et du style. Plus j’y réfléchissais, et plus mon roman ressemblait à un scénario – dialogue plus indications. Rien de grave, jusqu’à un certain point, mais je souhaitais à présent écrire une fiction qui ne soit efficace que sur la page. À quoi bon écrire un roman qui ne procure rien de plus au lecteur que ce qu’il peut éprouver en allumant son poste de télévision ? Comment la fiction écrite pouvait-elle espérer de survivre face à la puissance du cinéma et de la télévision si elle n’offrait pas quelque chose d’unique, une œuvre que les autres formes de création n’étaient pas capables de réaliser ?
Vers cette époque, j’attrapai un virus et je dus m’aliter quelques jours. Lorsque je commençai à me sentir mieux, et que l’envie de dormir sans arrêt se dissipa, je découvris que le lourd objet dont la présence dans mes draps m’incommodait depuis quelque temps, était en réalité un exemplaire du premier volume d’À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust. J’entamai donc sa lecture. Mon état encore fiévreux fut peut-être un facteur, mais la première partie, Combray, me captiva totalement. Je la lus et la relus encore. Mise à part la beauté pure de ces passages, je fus fasciné par la manière dont Proust enchaînait les épisodes. L’ordre des événements et des scènes ne respectait pas les exigences habituelles de la chronologie, ni celles d’une intrigue linéaire. Au lieu de cela, les associations de pensée décousues, ou les caprices de la mémoire, semblaient entraîner le récit d’un épisode à l’autre. Parfois je me surprenais à me demander : pourquoi ces deux moments sans lien apparent étaient-ils placés côte à côte dans l’esprit du narrateur ?
Je vis soudain comment composer mon second roman d’une façon plus libre, très intéressante; cela créerait une richesse sur la page, et introduirait des mouvements internes impossibles à capter sur un écran. Si je pouvais évoluer d’un passage à l’autre en fonction des associations de pensée du narrateur et de la fluctuation des souvenirs, je réussirais à composer une œuvre à la façon d’un peintre abstrait qui choisit l’emplacement des formes et des couleurs sur une toile. Je pouvais juxtaposer une scène survenue deux jours auparavant à une séquence remontant à vingt ans, et demander au lecteur de méditer le rapport entre les deux. De cette manière, pensais-je, il me serait possible de laisser entrevoir les multiples strates du déni et de l’aveuglement qui brouillaient la perception que chacun de nous a de son moi et de son passé.
Mars 1988. J’avais 33 ans. Nous possédions désormais un canapé et j’y étais allongé, écoutant un album de Tom Waits. L’année précédente, Lorna et moi avions acheté notre propre maison dans un quartier au sud de Londres, peu à la mode mais agréable, et dans cette demeure, pour la première fois, je disposais d’un bureau. Il était petit, n’avait pas de porte, mais j’étais enchanté de pouvoir étaler mes papiers sans avoir besoin de les ranger à la fin de la journée. Dans ce même bureau, je venais – du moins je le croyais – d’achever mon troisième roman. Le premier dont le cadre n’était pas japonais – mon Japon personnel ayant perdu de sa fragilité grâce à l’écriture de mes livres précédents. En réalité mon roman suivant, qui devait s’appeler Les vestiges du jour, paraissait anglais à un point extrême – mais, espérais-je, pas dans le style de nombreux écrivains britanniques de l’ancienne génération. Au contraire de la plupart d’entre eux, supposais-je, je ne partais pas du principe que mes lecteurs étaient tous anglais, dotés d’une connaissance innée des subtilités et des préoccupations anglaises.
À présent, des écrivains tels que Salman Rushdie et V.S. Naipaul avaient ouvert la voie à une littérature plus internationale, tournée vers l’extérieur, qui ne revendiquait pas la centralité de la Grande-Bretagne, ni son importance systématique. Leur œuvre était post-coloniale dans le sens le plus large du terme. Je voulais, comme eux, créer une fiction « internationale » qui franchirait aisément les frontières linguistiques et culturelles, même en écrivant une histoire située dans un monde qui paraissait typiquement anglais. Ma version de l’Angleterre serait en quelque sorte une version mythique dont les contours, j’en étais persuadé, étaient déjà présents dans l’imagination de beaucoup de gens dans le monde, même si certains n’avaient jamais visité le pays.
Le personnage principal du roman que je venais de terminer était un majordome anglais qui se rend compte trop tard qu’il s’est trompé de valeurs morales pendant toute sa vie; et qu’il a consacré ses meilleures années à servir un sympathisant nazi; qu’en évitant d’assumer une responsabilité morale et politique dans son existence, il a gâché cette vie au sens le plus profond du terme. Plus encore: dans son désir de devenir le domestique parfait, il s’est interdit d’aimer la seule femme qui lui tient à cœur, et d’être aimé par elle.
J’avais relu mon manuscrit à plusieurs reprises, et j’étais assez satisfait. Mais le sentiment lancinant qu’il manquait quelque chose persistait.
Je me trouvais donc un soir dans notre maison, ainsi que je l’ai dit, allongé sur le canapé, en train d’écouter Tom Waits. Et Tom Waits entonna une chanson intitulée « Ruby’s arms ». Peut-être que certains d’entre vous la connaissent. (J’ai même envisagé de vous la chanter maintenant, mais j’ai changé d’avis.) C’est une ballade sur un homme, sans doute un soldat, qui part en laissant son amante endormie. C’est le petit matin, il descend la rue, prend un train. Rien d’anormal. Mais la voix qui interprète la chanson est celle d’un clochard américain bourru fort peu habitué à révéler ce qu’il ressent au fond de lui. Puis vient un moment, au milieu de la chanson, où l’homme nous dit qu’il a le cœur brisé. L’émotion de cet instant est presque insupportable, à cause de la tension entre le sentiment lui-même et l’énorme résistance que le soldat doit visiblement surmonter pour l’exprimer. Tom Waits chante le vers avec une magnificence cathartique, alors que sous le poids d’une tristesse extrême, s’écroule le stoïcisme de toute une vie de dur à cuire.
En écoutant Tom Waits, je compris que ma tâche n’était pas terminée. Quelque temps auparavant, j’avais décidé sans réfléchir que mon majordome anglais conserverait ses défenses émotionnelles, qu’il parviendrait, grâce à ce bouclier, à se cacher de lui-même et de son lecteur jusqu’au bout. Je comprenais à présent que je devais revenir sur cette décision. Juste un moment, vers la fin de mon livre, un moment que je devrais choisir avec soin, je devrais percer son armure. Faire entrevoir un désir immense et tragique.
Je dois préciser qu’en de multiples occasions, les voix des chanteurs m’ont enseigné des leçons essentielles. Ici, je me réfère moins aux paroles qu’au chant lui-même. Nous le savons, une voix humaine qui chante est capable d’exprimer un mélange d’émotions d’une complexité insondable. Au cours des années, divers aspects de mon écriture ont été influencés par Bob Dylan, Nina Simone, Emmylou Harris, Ray Charles, Bruce Springsteen, Gillian Welch et mon amie et collaboratrice Stacey Kent. Je percevais quelque chose dans leurs voix, et je me disais: « Ah oui, c’est ça. C’est ce que je dois saisir dans cette scène. Une sensation très proche de cela. » Souvent, c’est une émotion que je ne peux formuler avec des mots, mais elle est là, dans la voix du chanteur, et je sais dans quel sens je dois aller.
En octobre 1999 je fus invité par le poète allemand Christoph Heubner, au nom de la Commission internationale d’Auschwitz, à consacrer quelques jours à la visite de l’ancien camp de concentration. J’étais logé au Centre de jeunesse situé sur la route qui part du premier camp d’Auschwitz et aboutit au camp de la mort de Birkenau, trois kilomètres plus loin. On me conduisit sur ces sites et je rencontrai trois survivants de manière informelle. Je sentis que j’étais proche, géographiquement du moins, du cœur de la force obscure à l’ombre de laquelle ma génération avait grandi. À Birkenau, un après-midi pluvieux, je m’arrêtai devant les décombres des chambres à gaz – aujourd’hui étrangement abandonnés sans surveillance – dans l’état où les Allemands les avaient laissés après avoir dynamité les bâtiments et s’être enfuis devant l’armée rouge.
Maintenant c’étaient juste des plaques de béton armé brisées et humides, exposées au rude climat polonais, se détériorant d’année en année. Mes hôtes parlaient de leur dilemme. Fallait-il protéger ces vestiges ? Construire des dômes en perspex pour les recouvrir, afin de les préserver à l’intention des générations futures ? Ou bien valait-il mieux les laisser se désagréger peu à peu, de façon naturelle, et disparaître ? Cela me parut être la puissante métaphore d’un dilemme plus vaste. Comment de tels souvenirs seraient-ils préservés ? Les dômes de verre transformeraient-ils ces reliques du mal et de la souffrance en de fades expositions muséales ? Comment choisir ce que nous devions garder en mémoire ? Ne vaut-il pas mieux oublier et aller de l’avant ?
J’avais 44 ans. Jusqu’à maintenant j’avais considéré que la Seconde Guerre Mondiale, avec ses horreurs et ses triomphes, appartenait à la génération de mes parents. Il m’apparut qu’avant longtemps, beaucoup de ceux qui avaient été les témoins directs de ces événements historiques ne seraient plus en vie. Et ensuite ? Le fardeau de la mémoire incombait-il à ma génération ? Nous n’avions pas vécu les années de la guerre, mais elles avaient façonné la vie de nos parents de manière indélébile. Avais-je désormais, en ma qualité de conteur, un devoir dont je n’avais pas eu conscience jusqu’à ce jour ? Le devoir de transmettre, du mieux que je pouvais, les souvenirs et les leçons de la génération de nos parents à celle qui suivrait la nôtre ? (…)
Un soir, au début 2001, dans le salon obscur de notre maison au nord de Londres (où nous habitions désormais), Lorna et moi commençâmes à regarder, sur une cassette VHS de qualité raisonnable, un film d’Howard Hawks sorti en 1934, qui s’appelait Twentieth Century (Train de luxe). Nous découvrîmes bientôt que le titre ne se référait pas au XXe siècle que nous venions de quitter, mais au célèbre train de luxe de cette époque, qui reliait New York à Chicago. Comme le savent certains d’entre vous, ce film est une comédie au rythme soutenu, qui se déroule en grande partie dans le train, et décrit un producteur de Broadway de plus en plus désespéré, qui essaie d’empêcher son actrice principale de se rendre à Hollywood pour devenir une vedette de cinéma. Le film est construit autour de l’extraordinaire performance comique de John Barrymore, l’un des grands acteurs de son temps. Ses expressions de visage, ses gestes, presque chacune de ses répliques sont chargés de l’ironie, des contradictions et des extravagances grotesques d’un homme qui se noie dans l’égocentrisme et la théâtralité.
C’est sous beaucoup d’aspects une performance brillante. Pourtant, alors que le film continuait de se dérouler, je me sentis curieusement détaché. Cela m’intrigua au début. D’habitude j’aimais bien Barrymore, et j’étais un grand amateur des autres films tournés par Howard Hawks à cette période – comme La dame du vendredi et Seuls les anges ont des ailes. Puis, au bout d’une heure environ, une idée simple, évidente, me traversa l’esprit. Si tant de personnages captivants, indéniablement crédibles dans les romans, les films et les pièces de théâtre, me laissaient si souvent indifférent, c’était parce que la relation humaine établie par les échanges avec leurs partenaires ne présentait pas d’intérêt. Aussitôt me vint la réflexion suivante sur mon propre travail: Et si je cessais de me préoccuper de mes personnages pour me soucier du rapport qui existait entre eux ?
Tandis que le train cliquetait en direction de l’ouest et que John Barrymore devenait de plus en plus hystérique, je songeai à la célèbre distinction établie par E.M. Forster entre les personnages en deux dimensions et en trois dimensions. Un personnage de roman était en trois dimensions, disait-il, dans le sens où « il nous surprenait de manière convaincante ». Il devenait ainsi un personnage « rond ». Et que se passait-il, me demandai-je alors, si un personnage était en trois dimensions, à la différence des hommes ou des femmes qu’il fréquentait ? À un autre moment de cette même série de conférences, Forster avait eu recours à une image humoristique, l’extraction aux forceps de l’intrigue d’un roman, brandie en l’air tel un ver qui se tortille, afin d’être examinée à la lumière. Je pourrais peut-être tenter un exercice similaire et étudier au grand jour les diverses relations humaines qui se tissent dans un récit ? Faire la même chose avec mon propre travail – pour des récits achevés et d’autres que je prévoyais d’écrire ? Par exemple, me pencher sur cette relation entre un mentor et son élève. Cela apporte-t-il quelque chose de neuf, de pertinent ? Ou bien, à présent que je l’étudie, ne devient-il pas évident que c’est un stéréotype usé, identique à ceux qu’on trouve dans des centaines de romans médiocres ? Ou encore, cette relation entre deux amis en concurrence: est-elle dynamique ? A-t-elle une résonance émotionnelle ? Évolue-t-elle ? Est-elle en trois dimensions ? J’eus brusquement l’impression de mieux comprendre pourquoi divers aspects de mon travail avaient échoué dans le passé, malgré les remèdes désespérés auxquels j’avais eu recours. L’idée me vint – alors que je continuais de regarder John Barrymore – que tous les bons romans, quel que fût le parti pris radical ou traditionnel du mode de récit, devaient contenir des relations essentielles à nos yeux; des relations émouvantes, amusantes, irritantes, surprenantes. Peut-être qu’à l’avenir, si je soignais mieux leurs relations, mes personnages prendraient soin d’eux-mêmes.
Il me vient à l’esprit en vous disant cela que j’affirme peut-être quelque chose qui vous a toujours paru évident. Mais tout ce que je peux dire, c’est que cette idée m’est venue étonnamment tard dans ma vie d’écrivain, et que je la perçois aujourd’hui comme un tournant comparable à ceux que je vous ai décrits aujourd’hui. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à construire autrement mes livres. Lorsque j’écrivis Auprès de moi toujours (Never Let Me Go), par exemple, je me concentrai dès le début sur le triangle central de relations, et ensuite sur les autres relations qui en émanaient.
Les tournants décisifs de la carrière d’un écrivain – et peut-être de toutes sortes de carrières – se produisent ainsi. Ce sont souvent de petits moments échevelés. Des étincelles de révélation, silencieuses et secrètes. Ils surviennent rarement, et quand ils le font, c’est sans fanfare, sans l’accord des mentors ou des collègues. Ils doivent souvent se battre pour attirer l’attention, avec des exigences plus tapageuses, plus urgentes en apparence. Parfois ce qu’ils révèlent peut aller à l’encontre de l’opinion prédominante. Mais quand ils surgissent, il est important d’être capable de les reconnaître pour ce qu’ils sont. Sinon ils vous glissent entre les mains.
J’ai insisté ici sur l’aspect petit et secret, car c’est le fond même de mon travail. Une personne écrivant dans une pièce tranquille, s’efforçant d’entrer en contact avec une autre personne qui lit dans un lieu paisible – enfin, peut-être pas si paisible que ça. Les histoires peuvent distraire, et parfois vous instruire ou défendre un point de vue. Mais pour moi, l’essentiel est qu’elles communiquent des émotions. Qu’elles en appellent à ce que nous partageons en tant qu’êtres humains par delà nos frontières et nos dissensions. De grandes industries glamour se bousculent autour d’elles; l’industrie du livre, l’industrie du cinéma, l’industrie de la télévision. Mais à la fin, il s’agit d’une personne qui dit à une autre: Voici ce que je ressens. Vous comprenez ce que je dis ? Est-ce que vous éprouvez la même chose vous aussi ?
(…) Me voici donc, à soixante ans passés, en train de me frotter les yeux et d’essayer de discerner dans la brume les contours de ce monde dont je ne soupçonnais pas l’existence jusqu’à hier. Trouverai-je l’énergie d’observer ce lieu inconnu, moi qui suis un auteur harassé, d’une génération intellectuellement à bout de forces ? Me reste-t-il quelque chose qui puisse aider à proposer une perspective, à introduire des strates d’émotions dans les querelles, les conflits et les guerres qui surviendront alors que les sociétés luttent pour s’adapter à ces énormes changements ?
Je devrai m’acquitter de cette tâche du mieux que je peux. Parce que je crois encore que la littérature est importante, et le sera d’autant plus lorsque nous franchirons ce terrain accidenté. Mais je compte sur les écrivains des jeunes générations pour nous inspirer et nous guider. C’est leur époque, et ils en auront l’instinct et la connaissance qui me manquent. Dans le monde des livres, du cinéma, de la télévision et du théâtre je vois aujourd’hui des talents exaltants, audacieux: des femmes et des hommes de vingt, trente et quarante ans. Donc je suis optimiste. Pourquoi ne devrais-je pas l’être ?
Mais permettez-moi de conclure en lançant un appel – si vous voulez, mon appel du Nobel ! Il est difficile de refaire le monde, mais réfléchissons du moins à la manière de préparer notre coin de l’édifice, ce coin de « littérature », où nous lisons, écrivons, publions, dénonçons, et décernons des prix aux livres. Si nous devons jouer un rôle important dans cet avenir incertain, si nous devons tirer le meilleur parti des écrivains d’aujourd’hui et de demain, je crois qu’il nous faut devenir plus divers. Cela peut se faire en deux façons.
D’abord, nous devons élargir notre univers littéraire habituel pour inclure beaucoup d’autres voix au-delà des zones de confort des cultures d’élite des pays riches. Nous devons chercher avec plus d’énergie les joyaux de cultures littéraires qui demeurent inconnues à ce jour, que les auteurs vivent dans des contrées lointaines ou au sein de nos propres communautés. Ensuite: nous devons prendre grand soin de ne pas définir ce qui constitue une bonne littérature à nos yeux en des termes trop étriqués ou trop classiques. Les écrivains de la génération à venir vont inventer toutes sortes de manières nouvelles, parfois déroutantes de raconter des histoires essentielles et merveilleuses. Nous devons nous montrer ouverts à leur égard, en particulier en ce qui concerne le genre et la forme, afin de les stimuler et de rendre hommage aux meilleurs d’entre eux. En un temps où s’accélère dangereusement la division, nous devons écouter. Des écrits et des lectures de qualité briseront les barrières. Nous trouverons peut-être même une idée neuve, une grande vision humaine, autour de laquelle nous rassembler (…)
KAZUO ISHIGURO
Traduit de l’anglais par Anne Rabinovitch
MLA style: « Kazuo Ishiguro – Conférence Nobel: Ma soirée du XXe siècle – et autres petites incursions ». Nobelprize.org. Nobel Media AB 2014. Web. 7 Dec 2017. http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2017/ishiguro-lecture_fr.html
© LA FONDATION NOBEL 2017
(« Kazuo Ishiguro » photo Andrew Testa ; « Anthony Hopkins et Emma Thomson dans Les Vestiges du jour de James Ivory d’après le roman de Kazuo Ishiguro » photo D.R.)
884 Réponses pour Ma soirée du XXe siècle – et autres petites incursions
La société de classe dans toute son horreur.. dixit Bloom
Dear Bloom, les manières sont tout. French capotes = vice italien.
Bien sévère prestigieux passou pour la prose de Jean d’Ormesson, plus occupée il est vrai de figurer au Figaro que d’écouter Chardonne, dommage.
du plus nourrissant, nous attendons gespannt vos lumières introductives aux pamphlets de Céline, comme les préambules obligatoires imposés à nos amis allemands avant le screening d’un film nazi.
tu peux parler de latinos de portoricains..mais quand le nyt et le guardian s’emeuventt que les français les appelle les ‘anglosaxons’..il se fachent tout rouge..c’était minion..personne n’en a parlé ici..
addenda à la nécrologie d’Ormesson par Passou :
« De son oeuvre, il ne restera rien. Et donc de lui, rien non plus »
C’est pas un peu péremptoire, l’ombelle des talus ?
French capotes = vice italien
le male de venise c’est rénateau..c’est pas françois premier
hin que chirac c’était pas otto abetz baroz?..hou halors lassouline aurait au moins pus poser quelques bombes..faire dérailler le rer c..au moins
vos lumières introductives aux pamphlets de Céline
le bandeau rouge sulbouquin de lassouline sera ‘et si céline avait raison’..50000 exemplaire vendu..de quoi lui donner raison..
« Chouette ! Bientôt une nouvelle série des fous du volant. »
Le vilain Phénix, s’il meurt un soir, le matin voit sa renaissance…
Il est navrant et de mauvais augure que des slogans blasphématoires « Johnny notre Dieu » soient visibles sur des banderoles tendues par ses fans alors même qu’une cérémonie religieuse est prévue à la Madeleine. Mais qu’est-ce qui passe dans la tête de certaines de ces pauvres gens !?
« Nous trouverons peut-être même une idée neuve, une grande vision humaine, autour de laquelle nous rassembler »
KAZUO ISHIGURO
Johnny !!!
Ils sont fous ces Gaulois !
Jean dit: 8 décembre 2017 à 10 h 59 min
» (…)je propose de lancer une pétition nationale : compissons la mémoire de Johnny. Je crains d’être le seul à la signer. »
Encore faut-il pouvoir pisser… demande à boumou…
c’est poul faire ressuciter dédé..mais nous les trois mousquetaires légionnaires romain dlalourde dédé et ton serviteur on va lui tourner la lance profond..no way comme y dit kabloom
Ils sont fous ces Gaulois !
c’est un genre de cénotaf français baroz..j’ai raison..et toi haussi t’aurais du faire dérailler des trains au lieu de signer des pétions havec jean marron..collabos!
C’est parti pour le zob sec de Johnny (il est vrai qu’il l’était depuis au moins deux jours). Les Champs sont noirs de monde, ce qui donne une idée du niveau intellectuel et culturel de ce peuple de larves. D’ici que quelques porteurs de ceintures explosives se mêlent à ce ramassis de crétins, ce serait le bouquet. On me dira qu’un feu d’artifices ne déparerait pas la cérémonie. Ah ! Léa, jacta est.
Qu’est-ce que dit de la France actuelle c’est funérailles festives, populaires, unanimistes ?
@Chaloux : quelques mentions seulement au fil du temps, après le portrait de la première rencontre avec le débutant de trente ans et des poussières (31 janvier 1957) « De la classe, et même un rien de morgue sous la gentillesse, qui veut séduire à tout prix, pour le plaisir d’être aimé. »
Intelligence, culture et charme sont notés, « mais il a de l’ambition, beaucoup d’ambition ».
De quelle sorte, on le devine dans une petite note d’octobre 1973 :
« À la commission, Jean d’Ormesson, Curtis parlent sans s’intéresser au petit fonctionnaire avec qui je suis en conversation: c’est Gracq. »
Fin des potins, sinon on s’expose au jugement bien mérité sous forme proverbiale, au choix dans sa version antiphrastique (hôpital … charité…) ou domestique (it’s the pot calling the kettle black)
« Tous les écrivains exagérément conditionnés par l’histoire sont pour moi de ce point de vue des esprits secondaires » (Chaloux)
Une opinion profonde ce matin, vraiment intéressante, qui m’a fait gamberger… La « vraie » littérature en somme (à la différence de la secondaire ou de la mineure), tiendrait en la faculté pour certains écrivains à se hisser au dessus des contingences de leur propre histoire et des conditionnement de leur historicité ? OK…, je suis prêt à adhérer à cette remarque… mais elle me pose néanmoins un redoutable problème : qui en décide ? qui fait le tri ? et surtout, à quel moment ?
« Nos bibliothèques, façonnées hors internet, dans la patience d’une vie sont nos portraits intimes. »
Christiane, tu rêves pour tes coreligionnaires !
Nos bibliothèques ne sont pour la plupart que le fruit du hasard. Quant à la patience … pour gagner sa pitance, élever, à tout niveau les fils, il a fallu être homme pressé, au service du plus offrant !
Bibliothèque ?
Aucun portrait intime dans la mienne, un vaste domaine de curiosité littéraire, enrichi par un brigand dont les goûts n’étaient pas fait que de papiers écrits par des inconnus, la plupart du temps narcissiques …
Dieu nous manque !
Mais, on a Johnny…..
Pas belle, la vie des larves populaires ?
« Tous les écrivains exagérément conditionnés par l’histoire sont pour moi de ce point de vue des esprits secondaires » (Chaloux)
« Secondaires » me choque. Inutiles eût été préférable à mon goût.
Tant d’écrivains meurent juste un peu avant leur œuvre, càd leur déjection narcissique dont ils adoraient le fumet, en espérant, bêtement, partager leur vice….
Jean,
Gageons qu’après les zobs secs du Belge naturalisé frou-frou fiscal, le printemps prochain nous apportera de juteuses plantes à gêner ?
Janssen, chacun se fraye un chemin dans l’inextricable forêt des livres, des représentations, de l’histoire, de la Terre, de la vie. Sans cesse, il faut accepter ou rejeter, c’est un labeur perpétuel.
(Cela dit, on n’est pas plus avancé dans l’idée qu’Assouline, si catégorique avec les autres, se fait de propre postérité.)
de sa propre
« Tous les écrivains exagérément conditionnés par l’histoire sont pour moi de ce point de vue des esprits secondaires » (Chaloux)
Remarque pertinente. Mais alors, que dire des « Mémoires d’Adrien » de Marguerite Yourcenar, Chaloux ?
Hadrien, Jacquot. Quel que soit le personnage, un empereur ou un vagabond, c’est ce qui s’inscrit dans le corps du texte qui compte. Même si tu prends Saint-Simon, il y a toute une part du texte qui relève du retrait du siècle. C’est ce retrait du siècle qui fait le sens du tout, et qui fait tenir le tout.
Widergänger dit: 9 décembre 2017 à 2 h 22 min
Blabla, j’espère que ta fionoplastie se révélera plus solide que les précédentes!
Hurkhurkhurk!
Jazzi..Et Balzac? et Stendhal?ert Toltoi? et Aragon? et Littell? etc etc..
Chaloux, votre réflexion sur la littérature « historique » m’a renvoyée à Chevillard, qui a dit (je ne cite pas mot à mot, n’est-ce pas), que la littérature, à force de s’occuper d’Histoire, va bientôt appartenir au Passé…
Là je finis les « vies minuscules » de Michon, j’ai envie d’en parler tant je tourne là autour depuis que j’ai ouvert la première page, je ne sais bien évidemment pas avec qui, et ici personne ne prendra la peine d’en discuter avec moi (personne ne m’accordera la légitimité pour le faire), snif snif ! Peut-être néanmoins quelqu’un sait-il si Michon va bientôt publier de nouveau ?
Aragon, le pasticheur professionnel, et Littell dans la même catégorie que Balzac, Tolstoï et Stendhal?
PoPol Pot, il y a des limites à ne pas dépasser, grappa compris !
Ce que les médias donnent aujourd’hui à voir et à entendre de ce qui se passe dans Paris présente au moins un avantage linguistique : il rend tout son sens au mot « populace ». La populace lape avec un contentement marqué le brouet que lui servent ceux qui ont en charge ses destinées et ses divertissements. Il y a bien longtemps que je n’avais pas à ce point eu honte d’être Français.
Toutes les sous-merde dirigeantes de l’Elysée-Matignon et d’ailleurs, lèche-culs de contribuables avec droit de vote, toutes ces crapules communicantes perdant l’esprit qui rendent hommage à un braillard sans vergogne, ces pauvres nouilles médiatico-politiques, elles trouveront porte close devant Saint-Pierre.
Chaque famille de militaires morts pour le pays acquiesceront au point de vue : il faut s’insurger contre l’indécence de ces procédés de charognards indignes …
Vomir !
Paul, je parlais des écrivains d’Histoire, ainsi que Passou a présenté récemment Vuillard. C’est ainsi que j’ai compris le « obnubilé d’histoire » de Chaloux. Et là, je suis assez d’accord avec son qualificatif de secondaires. Pas toi ?
D’accord aussi avec Chaloux pour reconnaitre que Yourcenar transcende l’histoire. Je la citais un peu par provocation…
Chaque famille de militaires morts pour le pays
Oui. C’est à eux qu’aujourd’hui nous devons penser, à eux et à eux seuls qu’il convient de rendre hommage.
Plutôt que de mépriser le populo, Jean, pourquoi ne pas essayer de le comprendre ? Qu’est-ce qui se cristallise là, avec Johnny ? Moi qui n’ai jamais acheté l’un de ses disques ni assisté à l’un de ses concerts, pas plus que je n’ai ouvert jusqu’ici un livre d’Ormesson, je m’interroge…
N’y a t-il pas matière à une étude sociologique approfondie sur les grandes émotions nationales !
Je rêve ou il y a une messe géante organisée dans la capitale?
12.14, Mais il n’a qu’un mérite Chaloux, l’passoul, pas celui que vous lui contestez bien sûr comme « écrivant », mais + simplement celui de nous permettre de nous parler ou de nous injurier grâce à son blogue, de nous incomprendre. Reconnaissez au moinss que c’est déjà pas mal, non ?
_______
Qui nous racontera jamais les millions de pensées muettes parcourant les consciences larmoyantes de tous ces incroyants, anonymes et pipoles, obligés d’écouter des homélies ineptes et de se plier à des rites absurdes, sous prétexte qu’il se définissait lui-même comme catholique baptisé et voulait mourir ainsi ?
Une kermesse plutôt qu’une messe, Nicolas ?
La Madeleine tient plus du temple païen, tout comme le Panthéon du mausolée…
Certes, Janssen, mais un esprit si catégorique à propos de d’Ormesson ne doit-il pas quelques comptes à son propre propos? Il me semble impératif de savoir d’où celui qui juge s’exprime. Sinon, quelle valeur attribuer à son jugement? Ce n’est pas un procès que j’intente.
Je ne conteste pas le travail littéraire de Pierre Assouline. Ce n’est pas le sujet.
Le conditionnement s’exerce de toute façon, y compris dans la réaction (principe du balancier) souvent aussi excessive voire davantage et aussi moutonnière que ce à quoi elle s’oppose. Mais pas plus chez les écrivains que chez les lecteurs qui s’improvisent procureurs a posteriori et cultivent le ressentiment idéologique. Toute la difficulté consiste à percevoir ses propres biais avant d’exiger des autres qu’ils les surmontent.
Même s’ils construisent des mondes, les écrivains (les vrais, pas les phénomènes de mode) n’ont pas nécessairement à être de grands ou forts penseurs philosophiques ou politiques. Ce qui n’est pas les rabaisser au niveau de la distraction ou du décoratif, ni prétendre que les deux ne sont jamais réunis (il y a des penseurs-écrivains et des écrivains-penseurs) mais prendre en compte une différence de catégorie et de démarche. Il y a une pensée-dans-l’écriture mais elle n’œuvre pas au même type de connaissance. Ce qui explique qu’elle puisse être valable quelles que soient les positions de l’auteur « dans le siècle » et même dans d’autres textes ne relevant pas de l’écriture littéraire mais du journalisme ou de la propagande (dosages différents des diverses fonctions du langage et postures différentes).
Mouais enfin le mec qui blablate là il a pas l’air très païen païen, une belle entreprise de récupération, sont fort ces cathos.
bloom je ne vous remercie pas pour les 2-3 suppléments non demandés, amusant n’est-ce pas cette linguistique du rejet mais il me semble que de plus ( j’y pensais dans ma voiture rentrant d’une séance shopping de Noel), filer à l’anglaise c’est partir, s’extirper en toute discrétion d’une situation fâcheuse sorte de résultat sans plus se demander si l’on est impliqué en terme de responsabilité, sans même vouloir savoir si l’on peut s’estimer comme étant un des éléments de causalité; c’est totalement exonérant et tellement pratique. L’art de l’esquive presque un » on n’en était pas » .
Etonnant de voir tous ces rockers bikers se voulant hyper virils en larmes, pour qui Johnny était toute leur vie, leur Dieu !
Amusant d’entendre ce matin Jean-Jacques Debout, déclarer au bon peuple, que c’est à la Madeleine que Johnny et lui venait habituellement manger du caviar !
x dit: 9 décembre 2017 à 14 h 05 min
Juste, mais ça n’a rien à voir avec ce que j’ai écrit.
Chaloux, quel d’Ormesson me recommanderiez-vous sachant que je n’en ai rien lu?
@ pour une étude sociologique approfondie sur les grandes émotions nationales !
Il y a des tonnes de littératures là-dessus, voyons donc… Ce qui est moins documenté, en revanche, c’est l’attitude logique des électrons libres, anomiques et minoritaires qui font savoir (haut et fort) qu’ils n’ont rien à voir avec de telles émotions populardisante.
« Avoir honte d’être français » en pareille occasion, voilà un sentiment psychologique qui, s’il est sociologiquement partagé par une minorité, doit nous permettre de mieux comprendre encore les phénomènes de fusion émotionnelle collective. Ils n’auraient pas de consistance, ces phénomènes, s’ils n’étaient en effet étayés par ces minorités cherchant à y résister en vain, manière évidente de les consolider à leur insu.
La meilleure preuve de la « réussite » de la présente émotion populaire collective, vient de ce que même nos jihadistes de l’islam radical ont renoncé à f… une bombe dans la foule, tant ils ont été pris eux-mêmes pris par l’émotion de la ferveur collective de la mort du chanteur. Ils ont compris ce que pouvait être l’amour en occident, à la différence de la haine qui sévit généralement en orient. Et ils en ont été tétanisés.
La France judéo-chrétienne chretienne elle vient de là elle vient ….
pas mal nico..tu vois quand tu te donnes du mal..tu rédemptionnes..viens ici que je t’anhcule qu’elle dirait bonne clopine oignant son olibosse
tant ils ont été pris eux-mêmes pris par l’émotion de la ferveur collective de la mort du chanteur
t’es hun âne..djoni et alidé c’est les jambons beurres qui se meurent..
« obnubilés »
d Histoire le Tolstoi de « guerre et paix « ou le Claude Simon de « la route des Flandres » qualifiés d écrivains « secondaires « on aura tout entendu sur ce blog !
Même si on trouve le côté palais des sports des obsèques du chanteur du plus mauvais goût, il faut se rendre à l’évidence : on meurt toujours plus ou moins dans le style où on a vécu. La dernière compagne de Verlaine demandait cinq francs aux visiteurs qui désiraient voir le cadavre.
Je n’ai jamais écrit ça, Paul Edel. Quant à Tolstoï, les temps de retrait ne manquent pas, ni dans ses livres ni dans sa vie. Et ce n’est peut-être pas pour son collage à l’histoire qu’il continue d’être lu. Vous n’avez rien compris à ce que j’ai écrit.
@ Il me semble impératif de savoir d’où celui qui juge s’exprime. Sinon, quelle valeur attribuer à son jugement?
Mais nous sommes parfaitement d’accord, voyons donc. Mais enfin, croyez-vous que Passoul va se mettre à nu devant vous sur un simple claquement de doigts ? Et s’il advenait qu’il écrivît ses mémoires où s’y efforcerait, ne srions-nous pas les premiers à en suspecter l’anthenticité ? Je me permets alors de vous demander ceci, ne le prenez pas mal en dépit de votre susceptibilité légendaire : croyez-vous vaiment, chaloux, que quiconque soit jamais totalement capable de répondre à la question : « d’où parles-tu, camarade ? » Vous essayez de le faire accroire, à travers vos prises de position, on le sent bien, mais par des voies détournées plutôt, et nous ne sommes pas souvent convaincus, bien évidemment. D’autant que l’esprit de polémique prend souvent le dessus sur l’esprit d’explication… Remarquez, c’est également une manière de dire quelque chose de soi, en tant qu’écrivain, écrivant ou musicien.
Etonnant de voir tous ces rockers bikers se voulant hyper virils en larmes, pour qui Johnny était toute leur vie, leur Dieu !
t’es dans la picture baroz..jean d’o fait l’parisien zombi..celui qui ose ici se croire exempt est un sot
Chaloux, vous évoquiez l’histoire ou sa propre histoire contingente( je vous cite) dans une sorte d’obligation à en sortir ou s’élever au dessus ou se poser à côté pour l’écrivain s’il veut à vos yeux s’inscrire comme « majeur » , x vous répond me semble-t-il sur ce point, d’ailleurs comment pourrait-il se faire qu’un écrivain puisse s’extraire de tous les temps?
qui en décide ? qui fait le tri ? et surtout, à quel moment ?
mon larbin..confusément tu te rends compte que t’es mal servi..oignez vilains..
Amen
Janssen, j’ai le souvenir d’une radioscopie dans laquelle Malraux aborde le problème. Beaucoup d’écrivains ont répondu à cette question. Je ne vois pas le côté polémique, je ne claque pas des doigts.
La sociologie évolue sans cesse, JJJ. Là nous avons un super échantillon renouvelé à étudier, avec Jean d’Ormesson et Johnny Halliday.
Il ne viendrait jamais à l’idée de quelqu’un ici de classer Tolstoï ou Claude Simon dans les écrivains d’Histoire, Paul. Dumas, peut-être, et encore…
La pompe délirante des funérailles de Johnny rappelle à s’y méprendre ce que fut naguère celle des funérailles des dignitaires nazis. Quand une nation perd collectivement à ce point conscience de la valeur relative des êtres et des choses, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
@confusément tu te rends compte que t’es mal servi.
J’aimerais tant être sûr de vous comprendre, bouguereau, mais avec la meilleure bonne volonté je n’y arrive pas, c dommage.
Chaloux, pour la nécrologie de Passou ou de Paul Edel, il est encore un peu tôt, non ?
« t’es dans la picture baroz.. »
Moi aussi, JJJ, je ne comprends pas tout ce que le boug raconte ?
La France judéo-chrétienne
—
Plus chrétienne que judéo, ce me semble. Et davantage catholique romaine que protestante. D’où ce goût prononcé pour la pompe et la circonstance des funérailles publiques…?
En tous cas, le Premier ministre français sait parler de littérature, ce qui est tout simplement exceptionnel. Entendre un politique français citer l’Ulysse de Joyce vaut mieux que d’écouter un anal-fa-bête se féliciter mettre le feu à la poudrière moyen-orientale.
to trump up = forger or inventer
– trumped-up charges = accusations forgées de toutes pièces
3j..c’est mon couillon dlarbin qui en décide sur le bord dsa tabe graisseuse..et j’ai tord de leur laisser la radio en cuisine..t’es comme baroz..tu suis pas le cortége
« Quand une nation perd collectivement à ce point conscience de la valeur relative des êtres et des choses, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. »
Mais en pert-elle ou en prend-t-elle ainsi conscience, Jean ?
Moi aussi, JJJ, je ne comprends pas tout ce que le boug raconte ?
toi t’es un faux cul baroz..c’est plus grave..mais je te pardonne
elle des funérailles des dignitaires nazis.
—
Lesquels, Jean Brun? Faut être précis quand on s’adosse à l’Histoire.
D’où ce goût prononcé pour la pompe et la circonstance des funérailles publiques…?
dis donc kabloom..et jéruzalème..c’est quoi au juste
ha pardon..pardon..c’est plus judéo que chrétien..ça change tout..c’est pas pareil
La sociologie évolue sans cesse,
@14.26, Non ! Il y a des fondamentaux stables, et l’empirie des exemples nouveaux auxquels il faut incessamment les confronter. Mais il n’est pas sûr qu’on avance beaucoup si en l’occurrence, l’exemple Ormesson-Halliday ne fait pas varier les paradigmes d’explication stabilisés, voyons donc ! Que l’on mélange les genres par le plus grand des hasards des calendriers et des médias, certes, mais le « bon peuple », lui, ne mélange pas l’émotion éprouvée à l’égard de johnny ou à l’égard de jeando… C ce qu’ils veulent vous faire accroire à Antenne 2, vous n’allez quand même pas tomber dans ce panneau macronisé de la ‘post vérité’ à la mode du jour !
Cette réflexion sur l’homme et l’histoire, sur l’écrivain et l’histoire, est le travail d’une vie. On n’en viendra pas à bout un samedi après midi. Disons pour faire simple que l’écrivain qui ne jette pas de temps en temps un coup d’œil sur ce qui n’est ni le temps humain ni l’histoire humaine, ne m’intéresse pas. L’homme ne peut pas plus être restreint à l’homme qu’il ne peut l’être aux représentations qu’il s’impose de lui-même . Qu’il soit au bout du compte une créature en grande partie façonnée par l’histoire, emprisonnée par l’histoire et par son temps, comment le nier? Reste que ça ne peut pas suffire à le définir.
(Pour mesurer en partie ce que j’essaie d’exprimer, le retrait de Quignard -sur un théâtre, mais tout de même- ne me semble pas complètement insignifiant).
« Et davantage catholique romaine »
Certes, Bloom, mais il doit y avoir autre chose de plus spécifiquement français dans ce goût des grandes pompes. Verrait-on ça en Italie ou en Espagne, voire en Irlande ?
C’était très beau quand Jean Reno a lu ce poème de Jacques Prévert choisi par Jade et Joy et que sa voix s’est embrouillée, émue sur les deux derniers vers :
Chanson des escargots qui vont à l’enterrement
« A l’enterrement d’une feuille morte
Deux escargots s’en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s’en vont dans le noir
Un très beau soir d’automne
Hélas quand ils arrivent
C’est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L’autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C’est moi qui vous le dis
Ça noircit le blanc de l’oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C’est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l’été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C’est un très joli soir
Un joli soir d’été
Et les deux escargots
S’en retournent chez eux
Ils s’en vont très émus
Ils s’en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux. »
Jacques PRÉVERT (Paroles, 1945)
Jazzi, je te rappelle que parmi les écrivains qui répondent à des journalistes on compte une grande majorité de vivants. Rien à voir avec la nécro.
Tous élèves de Blabla? Le lycée vous a bouché les méninges.
Chaloux, ma question est inutile, j’ai trouvé la réponse dans un de vos posts d’hier soir .
jéruzalème c’est pas du tout fétichiss et mortifère et hidolâtre..c’est là qu’on comprend mieux einstein quand qui disait qu’il fallait trouver un coin pépère..hon le moquait..hon osait faire comme baroz..semblant de pas comprende..mais quand qu’une bande tribal pleure sur sa bouteille de bière vide on rit..on pouffe
et cricri qui fait sa ptite religion a elle..tout y est..assez puant
@Entendre un politique français citer l’Ulysse de Joyce
Ah bon, il vous a convaincu le prime minister chez Finkie ce matin, avec son goût prononcé pour Cyrano les grandes oreilles ? Quant à Ulysse de Joyce, franchement !… vous êtes vraiment tombé dans ce panneau, vous ? Parfois, vous me surprenez Bloom, et pourtant, nous vous savons un diplomate lettré bien câblé, digne d’attention en général. Assez peu critique avec nos représentants politiques, je trouve néanmoins. Déformation professionnelle bien compréhensib’ du resss.
« hon osait faire comme baroz..semblant de pas comprende..mais quand qu’une bande tribal pleure sur sa bouteille de bière vide on rit..on pouffe »
Tu veux dire qu’il y a quelque chose de sacré dans le cérémonial à Johnny ?
« le prime minister chez Finkie ce matin »
Il a pas autre chose à faire qu’à aller à la radio ?
l’exemple Ormesson-Halliday ne fait pas varier les paradigmes d’explication stabilisés, voyons donc !
c’est bien plus grave que ça 3j..c’est pas les 4zarts..les vrais henterments viennent de commencer..’et même qu’en lisant le faire part j’y ai vu mon nom’..
@ Reste que ça ne peut pas suffire à le définir.
Bon, nous avons un peu avancé, comme les deux escarboucles de Prévert, c déjà pas mal pour un samedi après-midi, je trouve. Merci bin.
« et même qu’en lisant le faire part j’y ai vu mon nom’. »
Enfin…Prends mon épée, elle est plus effilée… (Tacite).
Tu veux dire qu’il y a quelque chose de sacré dans le cérémonial à Johnny ?
le sacré c’est ce qui est en dehors et qui la capacité a se faire mirer..de force..dans le profane..as tu des yeux pour voir baroz ?
« le sacré c’est ce qui est en dehors et qui la capacité a se faire mirer..de force..dans le profane..as tu des yeux pour voir baroz ? »
Hurkhurkhurk, mais qu’il est c… ce boumou… dès qu’il exprime une idée, c’est une sottise plus grosse que lui.
Quittons-nous là-dessus.
@14.49 Il semblerait qu’il ait commis ceci :
https://www.babelio.com/livres/Philippe-Des-hommes-qui-lisent/969275, vu s’il s’emmerde comme un rat mort à Matignon. J’attends que Passoul nous dise quoi en penser. A moinsss que vous, Jazzman, puissiez nous en éclairer. Finkie n’avait pas trop l’air convaincu… Il faudrait le lire pour votre prochain « goût du lecteur lisant » (Mercure de France, 2019) et nous dire, si passoul défaille à sa tâche.
Enfin…Prends mon épée, elle est plus effilée… (Tacite)
c’est lenterment dsa mère dans la chanson mon larbin..mais tu latinises de cuisine et c’est dsa condition
Va dodo, boumou, tu es vraiment moins que rien…
couid couod couomodo?..mon larbin
Déformation professionnelle bien compréhensib’ du resss.
est-il médecin ? Engagé à soigner chaque homme sans distinction de race, de culte, d’appartenance politique; chacun est digne d’intérêt et la littérature efface le contour des griefs en rassemblant comme pour un enterrement tout le monde sur la même aire, comme la musique, l’art de façon générale parvient à faire oublier nos antagonismes en nous réunissant par l’amour du goût; je me souviens tout de même d’une femme écrivain qui fin année 90 manifestait contre l’inscription de Céline dans les programmes , elle le frappait vraisemblablement d’indignité nationale et éternelle.
« Nous sommes un peuple uni autour d’un de ses fils prodigue » Le Président Macron en son éloge funèbre à la Madeleine.
Quel fin lettré et exégète des Saintes Ecritures pourrait éclairer ma lanterne sur le sens de cet adjectif (prodigue) ? Ou, plus précisément, sur le sens que lui attribue le Président en cette circonstance ? Merci de votre contribution.
Janssen J-J dit: 9 décembre 2017 à 14 h 09 min
La meilleure preuve de la « réussite » de la présente émotion populaire collective, vient de ce que même nos jihadistes de l’islam radical ont renoncé à f… une bombe dans la foule, tant ils ont été pris eux-mêmes pris par l’émotion de la ferveur collective de la mort du chanteur. Ils ont compris ce que pouvait être l’amour en occident, à la différence de la haine qui sévit généralement en orient. Et ils en ont été tétanisés.
Très intéressant… A partir du treize mai cinquante-huit,lorsque devient évident le rififi entre la métropole d’une part, les Pieds-noirs et l’armée d’autre part, le FLN se calme soudainement et considérablement, comme bloqué, attendant certes probablement de voir comment cela tourne…
Funérailles de Sarah Bernhardt, 1923.
Je t… vous remercie, JJJ, mais j’ai encore tant de livres essentiels à lire !
Bien sûr, tout ce charivari est sacré !
Sacrément con….
Il a pas autre chose à faire qu’à aller à la radio ?
–
Baroz, tu fais dans le poujadisme à la petite semaine, maintenant. Désolant!
Bien sûr que c’est très important d’aller à la Maison de la radio, un soir de la semaine, pour y débattre dans le cadre d’une émission « prescriptrice » qu’écoutent les influenceurs & les faiseurs d’opinion le samedi matin.
« The human touch », comme disent les Anglais. Qui s’y connaissent en matière de médias.
« a se faire mirer..de force..dans le profane. »
C’est ce que faisait admirablement d’Ormesson, le boug. Rien de sacré dans tout ça !
Jazzi, tu sais bien que ce misérable chaloux a la fâcheuse habitude de dire absolument n’importe quoi dans ses commentaires, de préférence tout et son contraire ! Il est tellement nul qu’il est infoutu de comprendre un traître mot aux romans d’Aragon. Il n’aime que les vieilleries classique comme Les mémoirs d’Hadrien, et il les as lu sans m^m comprendre qu’il s’agissait d’un roman d’histoire…! C’est dire son incompétence notoire !
Et plus ses commentaires sont nuls, plus le sérieux les imbibent jusqu’à la lie de la componction (décidément ce mot m’obsède à propos du chaloux) la plus jésuitique… Sans aucun doute le plus grand clown de la Rdl…!!
Bien sûr, tout ce charivari est sacré !
Sacrément con….
la connerie et le sacré fait trés bon ménage jicé..
comme bloqué,
ceci dit Sergio, vrai que la dernière génération s’attache à un passé pour défendre certaines positions parmi lesquelles les plus indéfendables, vrai aussi que le pays n’a pas tout fait pour que l’intégration ait eu lieu alors le communautarisme émerge comme un continent auquel aucun responsable n’avait pensé sérieusement. Un ami m’a raconté que l’Algérie vidait ses prisons et nous en envoyait des échantillons , est-ce une réalité vraie?
C’est ce que faisait admirablement d’Ormesson, le boug. Rien de sacré dans tout ça !
c’était un pti con..le sacré ça pulse un peu plus qu’un faux king en brodrie dmadame michu..
Moi, j’ai bien aimé Marion Cotillard lisant magnifiquement l’épître de saint Paul :
« Bien sûr que c’est très important d’aller à la Maison de la radio »
Si tu le dis, c’est sans doute vrai, Bloom. Et en plus Edouard Philippe trouve le temps d’écrire des livres ! Je croyais que le poste de Premier ministre était le plus accaparent, le plus épuisant, le plus fatigant de la Ve République !
Bien sûr, tout ce charivari est sacré !
Sacrément con….
la conerie et le sacré fait trés bon ménage jicé..
mon larbin est toujours là..3j..colle lui une baffe..ou jicé tue ton chien pour sacraliser tout ça
bérénice dit: 9 décembre 2017 à 15 h 24 min
vrai aussi que le pays n’a pas tout fait pour que l’intégration ait eu lieu
Il semblerait que l’Allemagne s’en sorte mieux avec ses Turcs… Une alliance qui date de la Bagdadbahn !
Les textes religieux lus pendant cette cérémonie parlaient tous de l’amour. Ce qui choquait un peu, c’était les rangées avec les hommes politiques,les tontons macoutes français, avec en tête Sarkozy et même Hollande en face des artistes. Une assistance plutôt bariolée.
La Madeleine, c’est le dernier carré des VIP, tandis que le public piétine dans le froid de la rue…
« Tu nous as donné le goût de l’amour », dixit Line Renaud !
Superbe, fervente, émouvante cérémonie d’adieu à Johnny, événement qui restera très longtemps dans nos mémoires.
Une formidable leçon pour les vieux cons, s’ils sont encore capables de la tirer.
Jean d’O est la preuve qu’on peut écrire un livre sur rien sans pour autant passer pour une nullité dans ce pays ! Même Flaubert n’avait pas imaginé ça. C’était encore un idéaliste avec ses deux comparses normands…! Le XXè siècle a fait bien mieux, il les a fait sortir de Normale Sup, agrégés, éditorialistes au Figaro et pléiadisés. La bêtise a atteint des sommets au XXè siècle, mes pauvres chéris !
Et maintnant on connaît le lieu où la France s’est suicidée : Les Champs-Elysés ! On aurait dû s’en douter quand même…! Qui dira un jour l’histoire de France de l’après-guerre : de la descente triomphale de De Gaulle sur les Champs-Elysées à sa parodie par les variétés françaises avec l’image de Johnny qui avait rassemblé quelque 150 000 jeunes place de la Nation déjà en 1963 au grand scandale du régime gaulliste et préfigurant les rassemblements de Mai 68. Une sacrée revenche des dits « blousons noirs » de l’époque sur De Gaulle et Malraux ! Le suicide français.
boumou, gros c…, sac à m…
bouguereau dit: 9 décembre 2017 à 15 h 25 min
la conerie et le sacré fait trés bon ménage jicé..
Forte pensée, certes…
Je croyais que le poste de Premier ministre était le plus accaparent, le plus épuisant, le plus fatigant de la Ve République !
—
La communication est pour un politique un impératif absolu. Edouard Philippe a très certainement gagné l’estime de personnes qui ne partagent pas nécessairement ses vues. Intelligent, cultivé, clair & futé, car il renvoie Finkie dans le camp des vieilles badernes conservatrices figées dans leur refus de la modernité numérique.
On sait tous que ce que certains mettent une heure à faire, d’autres le font, et mieux, en 20 mns.
La Madeleine,
—
de prout-prout.
Je sors…
Johnny durant sa vie n’a pas envisagé le risque qu’il prenait à cultiver de mauvaises relations, celles avec les hommes politiques. A son enterrement, les voilà tous sur les rangs de l’église, pour la cérémonie. Une cérémonie où ils n’auront pas la parole, et où ils écouteront tous ces discours sacrés sur l’amour, seule valeur qu’ils ne partagent pas, dont ils sont bannis. Cela aurait dû faire réfléchir la star. En même temps, c’est en cela que cette cérémonie religieuse est un peu biaisée, et donc pas seulement pour sa teneur hautement médiatique, c’est-à-dire cynique, et aux conséquences diamétralement opposées aux discours tenus.
Enfer il est revenu !
Après le caviar, servi à la louche par JJ Debout, la lamborghini dans les rues de Los Angeles avec Patrick Bruel.
Superbe et luxueuse cérémonie, en effet, D. !
Philippe Labro a remarquablement parlé.
Oui, Marion Cotillard a bien lu cette lettre de Saint-Paul mais a commis la faute de ne pas en citer l’auteur.
Précautions d’usage : Macron a parlé, mais en dehors du périmètre sacré, sur le seuil de l’église. Comme si sa parole allait être trop obscène et cynique pour être proférée à l’intérieur.
jéruzalème..c’est quoi au juste
—
« Ville 3 fois sainte », version dépliant; « Ville 3 fois malsaine », version dépliée. QED, le Boug.
« Marion Cotillard a bien lu cette lettre de Saint-Paul mais a commis la faute de ne pas en citer l’auteur. »
C’est quand même l’un des textes les plus connus de saint Paul, et donc un des plus célèbres du monde, non ?
Comme si sa parole allait être trop obscène et cynique pour être proférée à l’intérieur.
—
Pourtant, l’intérieur, c’est bien là que se font les tripotages d’enfants de choeur, non?
Ce qui m’ennuie un peu c’est que Macron va monter en popularité grâce à ça. Je ne pense pas qu’il l’ait calculé pour autant. Il a eu raison de permettre cela. Ce qui serait bien c’est qu’on apprenne dans les prochains jours que la famille fortunée participe substantiellement aux frais engagés par l’état sous forme d’un legs.
Sinon ça laisserait comme un malaise.
« La communication est pour un politique un impératif absolu. »
Dans la politique spectacle. La priorité absolue devrait être l’action, Bloom !
@D. dit: 9 décembre 2017 à 15 h 38 min
Bravo !
Et jean d’O n’a pas répugné à embrasser à l’Elysée Chirac, le commenditaire du « suicidé » Boulin…! Entre coquins on s’entend bien ! La France n’est pas un pays si éloigné qu’on le croit de la Camora. Le suicide français.
@ Enfer il est revenu !
J’attendais de vous emboîter le pas, S. ! hélas, c’était à prévoir, edel l’a foutu à la porte, et c pas martine des bois qui va l’y remplacer.
Gare tes fesses, JJ l’amoroso, tu vas souffrir…!
Réjouissons-nous, au contraire, ça va moucher rouge!
Demandons-lui d’abord s’il s’est enfin marié à sa beauté ukrainienne, et si le petit est en route!
Moi, je veux juste dire à Ph. Labro que je L’aime pour cette corde tendue sur l’abîme. So long.
@ Macron a parlé, mais en dehors du périmètre sacré, sur le seuil de l’église. Comme si sa parole allait être trop obscène et cynique
Je dirais à sa décharge, -et allah sait que je préfère le charger en général-, qu’il a respecté un principe élémentaire de la répu : la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Mais vous n’avez pas l’air d’être à ça près, pauvre garçon enjuidéo-christianisé !
Damned ! le fantôme d’Auschwitz est de retour !
C’est curieux, ce million de personnes dans les rues de Paris m’a surtout fait l’effet d’être une sorte de pressentiment de l’histoire, de répétition avant d’autres millions… Je me trompe sans doute.
(Moi aussi, je suis enjudéo-christianisé et je m’en porte fort bien).
Je ne savais plus quoi faire de mes fléchettes. Le retour de gros Q est une bénédiction…
Bienvenue!
Dans la politique spectacle. La priorité absolue devrait être l’action, Bloom !
—
La communication est l’action, tous les partis ont compris ça (ça s’appelle la propagande). Qui ne communique pas n’existe pas. Idem dans « l’action » culturelle et de nombreux secteurs de l’économie.
@Nous trouverons peut-être même une idée neuve, une grande vision humaine, autour de laquelle nous rassembler
On veut des légendes.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=23&v=JFG04b5g6ws
La communication est pour un politique un impératif absolu
oui d’ailleurs c’est un peu comme pour la Bourse ,la valeur des hommes politiques est trop souvent indexée à cette capacité , une espèce de facteur psychologique qui cimente et fédère les confiances qu’à une réalité pure et dure.
On sait tous que ce que certains mettent une heure à faire, d’autres le font, et mieux, en 20 mns.
quoi par exemple? et puis il y a tellement de gens inoccupés en raison de cette victoire sur le temps qu’il faudrait prévoir de partager le temps de travail ayant résisté à la cristallisation effectuée par la robotisation et la numérisation, je lisais qu’en Allemagne des salariés du secteur automobile réclamait une diminution de leur temps de teavail, 29h30 je cris par semaine.
« Idem dans « l’action » culturelle »
C’est sûr. Pendant que tu t’agites, les vrais créateurs crèvent en silence, Bloom !
travail, crois,_ cette semaine dans Le Monde du jeudi ou mercredi.
« Mais vous n’avez pas l’air d’être à ça près, pauvre garçon enjuidéo-christianisé ! »
J’interprète les choses comme je l’entends. En l’occurrence, en me félicitant que l’espace politique ne déborde pas si monstrueusement sur le sacré. Tous les honnêtes gens seront d’accord avec moi.
Et la Pologne se débarrasse du fusible grillé, indépendance de sa justice rognée votée, nouveau premier ministre libéral, nouvelle génération, un visage tout ce qu’il y a de plus plaisant.
J’ai bien peur d’être virée d’ici aussi. J’ai dû dépasser une limite invisible (enfin, invisible pour moi, n’est-ce pas) au-delà de laquelle mon ticket n’était plus valable !
Jjjanssen, Je n’ai jamais « foutu » Mauvaise langue-Widergänger à la porte de mon blog..fausse information. J’apprécie au contraire bcp ses réflexions et interventions .
« Jean d’Ormesson dort. On ne le réveillera pas. La presse unanime loue d’Ormesson puisqu’il fut non pas un écrivain mais l’image d’un écrivain. Les mots qui traînent à son sujet «élégant», «hédoniste», «aimable», conviennent autant à sa prose qu’à l’ethos qu’il donna inlassablement de lui-même sur les plateaux-télé où il faut bien qu’il y ait encore un zouave pour représenter la Littérature. Sa popularité en dit long sur l’idée que la société se fait de celle-ci : un écrivain est d’abord pour elle un homme inoffensif. Supercherie : d’Ormesson fut un éditorialiste réac que Jean Ferrat tança ad hominem dans une chanson à message de 1975, Un air de liberté.
Je ne suis pas assez idiot pour ignorer qu’attaquer Jean d’Ormesson littérairement n’a aucun intérêt : aucun enjeu à critiquer cette vieille baderne narquoise qui promenait son look de plaisancier de La Baule dans tous les casinos du spectacle, de l’Académie au moindre talk-show. Il y a une vulgarité bourgeoise que personne n’attaque jamais : non celle du parvenu (style Sulitzer), mais celle du «bon goût français» qui aime le vin et les femmes en bavardant sur tout et sur rien dans le plus parfait mépris de la pensée. Mais arrêtons de tirer sur un mort (notez d’ailleurs ma mesure, comme si j’étais contaminé par ma cible : le Bourgeois, décidément, amortit toutes les flèches). En outre, je n’ai plus l’âge des surréalistes, plus virulents à cracher sur le «cadavre» Anatole France.
Non, pour nier d’Ormesson jusque dans l’au-delà, il faut emprunter une autre voie et procéder à une petite analyse de sociocritique littéraire imparable. Elle concerne l’effrayant problème de la valeur. Car, même si tous les gens sérieux s’accordent sur la médiocrité du polygraphe de Neuilly-sur-Seine, il ne manquera pas de naïfs pour glapir l’éternelle objection : «si vous n’aimez pas, chacun ses goûts, il est populaire, et gna gna gna…»
Au risque de passer pour un pisse-froid, j’utiliserai justement la méthode froidement objective de la recherche littéraire : je crois bien être un des derniers critiques à penser qu’on peut mesurer à peu près la valeur d’un écrivain. Eh bien, quel est votre critère, herr professor Klerk ? Il est simple : le nombre d’études critiques consacrées à l’auteur. En pléiadisant D’Ormesson, son éditeur (Gallimard) fait un pari esthétique et commercial qui consiste à entériner le présent. Mais si d’Ormesson vend beaucoup, sa valeur marchande s’indexera automatiquement sur sa valeur littéraire, à l’inverse des vrais écrivains dont la consécration prend souvent plus de temps.
Tels ces plumitifs de qualité française encombrant les bacs des librairies d’occasion et dont personne ne connaît plus les noms, d’Ormesson sera vite oublié. La Pléiade consacre en effet des écrivains déjà consacrés par d’autres instances que le seul grand public : des critiques, des intellectuels, des écrivains eux-mêmes consacrés, dans une logique de légitimation à peu près cohérente. Le lectorat de d’Ormesson est celui de la bourgeoisie semi-lettrée qui n’a pas les moyens d’établir une quelconque échelle critique et n’achète ses livres que parce qu’elle se reconnaît en lui, mais aussi parce qu’elle reconnaît, au sens visuel du terme, le VRP omniprésent de lui-même que fut Jean d’Or avec un intérêt bien compris : son cynisme est beaucoup plus réel que sa courtoisie légendaire.
D’autres d’Ormesson sont déjà là, mais ceux qui manqueront toujours à l’appel ce sont les spécialistes de d’Ormesson, ces oxymores vivants, ces chercheurs introuvables. Proust est grand aussi parce que Deleuze, Barthes ou Beckett ont écrit sur lui. Quant aux auteurs vivants, certains suscitent déjà un intérêt de la part de connaisseurs, qui ne sont certes pas infaillibles car de bons écrivains peuvent être occultés, mais il y a un décalage abyssal entre l’occupation permanente des médias par Jean d’Ormesson et sa réception critique, qui est inexistante : les éditeurs du Pléiade consacré à d’Ormesson, Marc Fumaroli et Bernard Degout, ne sont pas des spécialistes de littérature moderne.
La compétence, ça existe aussi dans les sciences humaines. Personne ne travaille sur d’Ormesson car son œuvre n’en est pas une : cette Pléiade, contrairement aux autres, ne dispose d’aucun apparat critique où se jaugent l’existence et l’intérêt d’une œuvre. A partir d’un certain âge, l’absence totale d’écho critique d’un auteur est un critère suffisant pour situer l’importance d’un contemporain qui a préféré amuser la galerie qu’écrire des livres qui n’étaient pas faits pour être lus. »
THOMAS CLERC
in Libération du 9 décembre 2017
cette corde tendue sur l’abîme…
La citation complète est la suivante:
« L’homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain, — une corde sur l’abîme.
Il est dangereux de passer au-delà, dangereux de rester en route, dangereux de regarder en arrière, frisson et arrêt dangereux.
Ce qu’il y a de grand dans l’homme, c’est qu’il est un pont et non un but : ce que l’on peut aimer en l’homme, c’est qu’il est un passage et un déclin.
J’aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au-delà. »
Relever au passage: depuis quand ajoute-t-on- faudrait-il- judéo à chrétien ?
Pas d’accord- musical, mais c’est très personnel.
Vous avez aimé le violoncelle ?
Moi, aussi. Énorme.
JAZZI dit: 9 décembre 2017 à 10 h 25 min
addenda à la nécrologie d’Ormesson par Passou :
« De son oeuvre, il ne restera rien. Et donc de lui, rien non plus »
C’est pas un peu péremptoire, l’ombelle des talus ?
Cette affirmation ne souffre en effet aucune contestation et nous concerne tous et chacun. La question étant ce qui justifie encore que l’on s’évertue à vouloir laisser une trace plus ou moins durable – « le plus intelligent d’entre-nous » était-il au-delà de cette prétention ?
Repère historique :
« La construction de l’Église de la Madeleine débute en 1763 et ne s’achève qu’en 1842 – soit 85 ans plus tard. L’ancienne église était en effet devenue trop petite pour ce quartier du faubourg Saint-Honoré et sa reconstruction est décidée dans le cadre d’un vaste projet d’urbanisme. En raison de l’instabilité politique qui règne pendant la longue construction de la Madeleine, le bâtiment a failli être destiné à d’autres usages. Il a notamment été question d’en faire la première gare ferroviaire de Paris en 1837, avant que l’édifice ne devienne une église en 1845. Si les plans originaux sont modifiés à plusieurs reprises, c’est finalement une version inspirée de l’architecture greco-romaine qui sera retenue. L’église est entourée de 52 colonnes de 20 mètres de haut chacune de style corinthien, sur le modèle de l’Olympéion, un temple grec situé au pied de l’Acropole d’Athènes. L’imposant fronton, réalisé par le sculpteur Philippe Joseph Henri Lemaire en 1833, représente le Jugement dernier. L’Église de la Madeleine comporte deux orgues construits par Aristide Cavaillé-Coll : un orgue de chœur et un grand orgue qui compte Camille Saint-Saëns et Gabriel Fauré parmi ses titulaires les plus prestigieux.
Ce lieu est répertorié dans nos rubriques : Musique, Musées, Expositions. »
@16.34 Au temps pour moi, toutes mes excuses, jpa. Mais pourquoi revient-il ici où pullulent les nullités indignes de lui, tandis que chez vous ne brillent que les astres ? Son étoile aurait-elle soudain pâli ? Vient-il enfin nous annoncer la parution imminente de son premier roman lazaréen sous contrat d’édition chez l’Harmattan ? La sortie de sa déprime slave ? son récent désamour pour Heidegger ? le baptême de sa petite ? sa retraire de l’Education Nationale ? La crevaison et l’abandon de sa bicyclette électrique à Lamotte Beuvron ? que sais-je, montaigne ?
Nous nous perdons en conjectures. Mais sommes cependant ravis que Chaloux se prépare à dûment recevoir les flèches de vert bois qui commençaient vraiment à lui manquer. Faut dire qu’icite, elles étaient restées un brin émoussées : les p’tits chéris étaient trop bons. Et l’union sacrée Johnny, c fini !
Qui l’eût cru, Jazzi ? Finalement, D’Ormesson et Johnny, c’est bonnet blanc et blanc bonnet, kif-kif bourricot et du pareil au même, d’après le savant Clerc (chuuut, je sais, mais je ne peux pas résister). A savoir de la daube…
Et il est vrai qu’autant des livres ont fleuri et fleurissent encore autour des textes d’un Brassens, autant il y en a peu pour décrypter « allumer le feu »…
néanmoins, proposer comme critère de hiérarchisation de la littérature le seul prisme de la critique littéraire est vite dit, jeune homme, à mon sens.
Parce que le facteur « temps » est quand même à retenir. Notre Clerc (obscur ? Bon, je sais, il faut que j’arrête la moquette moi) fait ici un pari sur l’avenir, alors qu’il est des exemples où tel auteur honni a été ressorti de l’oubli et encensé par la critique. Bon, je n’ai pas d’exemple précis sous le coude mais doit bien y en avoir, non ? (je pense à Poe qui doit beaucoup à Baudelaire, par exemple, mais doit y en avoir d’autres…)
Tout le monde s’accorde sur les mérites et la dignité de la veuve.
Plus sobre aux obsèques de son mari qu’à celles de Mireille Darc !
http://static1.purepeople.com/articles/9/24/95/89/@/3503716-johnny-et-laeticia-hallyday-obseques-d-950×0-2.jpg
@les morts sont tous des braves types
l’Église de la Madeleine , Marie-Madeleine…
Sur un air de Chopin, Gabriel Fauré, Johnny Hallyday
@ « je crois bien être un des derniers critiques à penser qu’on peut mesurer à peu près la valeur d’un écrivain » (fallait oser !)
Il est amusant ce thomas clerc, meurtrier de roland barthes et tourneboulé dans sa chambre, il a qque chose de chaloux dans l’aplomb du propos. Il apporte néanmoins une réponse plus péremptoire à celle à laquelle ne répondait pas chaloux, tantôt. Donc, merci jazzman d’avoir rapporté ce papier. Voici : « Eh bien, quel est votre critère, herr professor Klerk ? Il est simple : le nombre d’études critiques consacrées à l’auteur ».
Et puisqu’il n’en existe aucune, ni de la part de ses pairs, ni de sciences humaines, ergo J’Endorme n’est pas un vrai écrivain, malgré sa pléiadisation qui reste une affaire de commerce de riches. Nous voilà fraichement avertis !
Merci, JAZZI, d’avoir reproduit ce papier de Thomas Clerc, pertinent, lucide.
« le seul prisme de la critique littéraire est vite dit, jeune homme, à mon sens. »
Du vivant de Jean d’Ormesson la critique littéraire était élogieuse, de la droite à la gauche, toutes sensibilités confondues, Clopine. Je me souviens de Serge July disant que d’Ormesson était un grand écrivain et lui ouvrant en grand les portes de Libération.
Clerc parle de la critique universitaire. Il ne fait pas une pari sur l’avenir mais parle bel et bien du présent : pratiquement rien sur l’oeuvre de d’Ormesson en matière de thèses, dit-il ? Et pas plus de traductions…
Radioscopie,
Le retour du fils prodigue dans la Bible, c’est une parabole, celle d’un fils qui ayant demandé à son père sa part d’héritage, puis dilapidé tous ses biens revient chez son père, malade et pauvre qui l’accueille à bras ouverts. (Évangile selon saint Luc (XV, 11-32). (Prodigue : du latin prodigus qui signifie qui dilapide.)
Superbe toile de Rembrandt, aussi, que je vais chercher pour vous.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Retour_du_fils_prodigue_(Rembrandt)
Macron a donc suggéré le retour de J.Halliday en France, son pays, pour y mourir au milieu des siens…
Indignité nationale pour choupinet qui fait parler les morts !
Rendons à Passou !
J’ai reproduit ici, pour plus de lisibilité, ce que Passou a publié en haut de la colonne de droite :
« La république des livres
il y a 5 heures
A peine froid, le cadavre de Jean d’Ormesson reçoit une rafale de kalachnikov de l’écrivain Thomas Clerc… Non sans violence, généralisation, exagération. Mais il n’en pose pas moins de vrais problèmes sur la réception critique d’une oeuvre, sa légitimation universitaire etc… »
C’est carrément honteux de la part de choupinet de se faire le porte-parole de l’artiste devant son cercueil.
Merci Christiane. Je ne voyais pas (sincèrement) le rapport avec la parabole. Il est vrai que je ne sais pas grand chose de la vie de ce chanteur.
@ Macron a donc suggéré le retour de J. Halliday en France, son pays, pour y mourir au milieu des siens…
Très drôle…, « au milieu des siens ». Ce s’rait putôt la fab’ du fils égoïssss, comme dirait l’boug. Car pour son fan-club popul, c’était au père Lachaise, pas dans l’île exotique de St Barthélémy, snif : on y en veut, on pourra pas aller se recueillir sur sa tomb’, vu qu’on n’a pas l’sou pour faire l’déplacement.
Thomas Clerc n’aime pas d’Ormesson, très bien, mais pour de mauvaises raisons, me semble-t-il. Des raisons universitaires, si j’ai bien compris son propos. Mais d’un autre côté, s’il fallait attendre de la critique universitaire qu’elle nous ouvre l’esprit, on risquerait d’attendre longtemps. Thomas Clerc ne la surestime-t-il pas un peu trop ? Je le crains.
« D’Ormesson et Johnny, c’est bonnet blanc et blanc bonnet »
Je ne les mettrais pas dans le même sac, Clopine.
Johnny est définitivement un cas à part, dans la mémoire et le coeur des Français. Ses obsèques le prouvent. Johnny, c’est notre pupille de la nation à tous. Fan ou pas, nous l’avons pratiquement vu naitre et mourir sous nos yeux, aucun de ses mariages ne nous a été épargnés, ni les naissances de ses enfants, encore moins ses diverses frasques, nous avons même accompagné ses traversées du désert et assisté à ses multiples résurrections…
Je confirme ce que dit Popaul ; il ne m’a jamais viré de son blog. C’est simplement que je n’ai pas senti l’envie d’y déposer un commentaire ces derniers temps. Je ne suis pas addict, moi, contrairement à d’autres. Le niveau est devenu tellement médiocre, aussi ! qu’on s’en passe très facilement. Il y a tant de choses plus passionnantes à faire (notamment à lire) que de venir perdre son temps à venir ici ou ailleurs lire autant d’âneries et de méchancetés. C’est simplment le degré de bêtise de l’actualité qui m’a forcé la main. Mais je m’en retrourne aussi vite que j’étais venu.
Quant aux deux universitaires qui ont eu en charge cette malheureuse Pléiade, Thomas Clerc pense que ce n’est pas ça non plus :
« les éditeurs du Pléiade consacré à d’Ormesson, Marc Fumaroli et Bernard Degout, ne sont pas des spécialistes de littérature moderne. »
Au moins d’Ormesson, qui aurait bien voulu devenir un classique de son vivant, échappe-t-il aux « spécialistes ». Grâce à son art de l’esquive, qui durera de manière posthume, tant l’oeuvre est insipide, cela risque d’être le cas encore longtemps…
« Populace « …13h05
Quel mépris…
Je n’ai vu que des gens à qui ce vagabond chantant avait apporté assez d’espoir et de bonheur pour qu’ils lui en soient reconnaissants. Peuple, si divers en ce jour…
14h45
Ne pas être sensible à ce poème choisi par ses filles encore si petites pour perdre un père – et si bien lu par Jean Reno -, n’est pas à votre honneur…
t’as mal compris dlalourde il l’aime pas et y dit qu’un huniversitaire est capabe de mesurer..si t’en as une petite c’est pas qui faut hincriminer les décamètres dlalourde..sauf çui que je sens dans ma fouille y sont tous himpuissant
Le niveau est devenu tellement médiocre, aussi !
et tu viens pourrir ici..en plus d’ête dracul t’es une espèce datila
« Le niveau est devenu tellement médiocre, aussi ! »
Et ce n’est probablement pas vous qui allez le faire remonter, Wgg !!!
L’Église de la Madeleine
c’est quand même vrai quc’est un gros tas dboue pour michtons..le sousol était marrant
Et ce n’est probablement pas vous qui allez le faire remonter, Wgg !!!
et le flagellant de dlalourde il le prend pour lui..tiens havec les michtons tu frais raccord
Delaporte : « Mais d’un autre côté, s’il fallait attendre de la critique universitaire qu’elle nous ouvre l’esprit, on risquerait d’attendre longtemps. »
Pourquoi « longtemps » ? Les universités comptent de nombreux spécialistes de lettres contemporaines qui publient sur des auteurs actuels, notamment des jeunes, travaillent sur des textes dans les registres les plus variés. Que la production d’un d’Ormesson ne suscite pas leur engouement ne me semble ni scandaleux, ni étonnant.
« Marc Fumaroli et Bernard Degout »
Fumarolie est, je crois, déjà académicien, il faisait donc une fleur à son copain. Quant à Degout, honorable connaisseur de Chateaubriand, peut-être qu’il espère être élu à l’Académie un jour ou l’autre. Il se sera donc sacrifié, de manière en tout cas très intéressé. Inutile de dire que ces deux universitaires ont chuté dans mon estime, quand j’ai su qu’ils avaient pris pour sujet d’étude cette peau de zébi.
@Janssen J-J dit: 9 décembre 2017 à 17 h 24 min
Le lieu d’une sépulture et les rites entourant la mort (Tombe – incinération…) appartiennent à la famille. Un lieu lointain, aimé, calme et paisible est un choix qui se respecte. Ce qui a précédé aujourd’hui est quand même généreux et a permis un grand partage entre famille, fans, collègues du monde du spectacle, ses musiciens et divers amis… Même le soleil était de la partie !
Beaucoup apprécié votre réponse concernant la très juste séparation entre l’église et l’état quant au discours de Macron.
Ce qu’il y a de grand dans l’homme, c’est qu’il est un pont et non un but : ce que l’on peut aimer en l’homme, c’est qu’il est un passage et un déclin.
D’où l’expression répandue: il faudra me passer sur le corps pour atteindre votre but.
Les morts sont une allée dallée de belles inscriptions toutes aussi utiles et qui servent aux vivants à progresser, tendre vers, se diriger . De fait avec ce brouillard s’épaississant on ne comprend pas bien pourquoi personne ne voit plus que l’humanité se dirige vers son grand nulle part mais plutôt qu’un gouffre nous avons besoin d’une belle image prometteuse et rassurante, l’étendue ouverte sur le possible infini, l’impossible fin .
WGG a récupéré son permis de séjour? comment s’expliquer une si longue absence?
Jazzi, euh, pour ma part, les frasques de Johnny je ne suis pas bien sûre de les avoir partagées. Ni ses résurrections. Allez, j’avoue tout : je sais qu’il y a eu Johnny et Sylvie, et puis Nathalie Baye, mais je n’ai appris l’existence de Laetitia qu’il y a… trois jours…
Et le pire, c’est que je n’ai même pas envie de suivre des cours de rattrapage…
ça va moucher rouge!
mon larbin il achté un rotège dent et des clinesques..il en peut pus dchier la honte et dchanger toultemps dcalbut
Quittons nous sur ce constat accablant pour le peuple populacier français !
La honte, énorme, que nous éprouvons de savoir que les cons nous cernent à Paris à la moindre occasion, et que la décence, la mesure, le jugement, ont définitivement quitté tous nos conspatriotes !
Que ces morts nous ont empuantis en nous révélant notre bassesse !
PS : bienvenue à Wiwi dont les récits de voyage vont nous passionner, nous en sommes certain.
Pat Garrett and Billy the Kid -Knocking on heavens door
ça va moucher rouge!
mon larbin il achté un rotège dent et des clinesques..il en peut pus dchyer la honte et dchanger toultemps dcalbut
Et puis, concernant D’Ormesson et vu mon ignorance complète de son oeuvre écrite, je plaide coupable : je savais pour le Figaro, je savais qu’il était un mec de droite, je n’ai jamais réussi à lui en vouloir, parce qu’il avait tout le temps l’air de s’amuser. Et ça, franchement, quand vous y songez… Prenez le JT, ou les infos d’Arte. Ben après 15 minutes ça y est, vous avez le sang du monde qui commence à couler sous le canapé, vous engueulez le chien qui aboie sans raison alors que vous avez plutôt envie de hurler à la mort, et en attrapant le programme, vous constatez qu’à 20 h 45 il y a une émission consacrée aux dangers et dérives du nucléaire. Alors évidemment, si à ce moment-là un Jean d’Ormesson, tout joli tout poli, vient vous tirer la barbichette, ben vous lui en êtes secrètement reconnaissant. C’est toujours fin et rafraîchissant, ça ne va pas vous laisser de souvenirs impérissables, disons que ça sent comme une discrète eau de Cologne qui aurait le mérite d’éloigner les miasmes. Faut pas bouder son plaisir non plus, comme dirait Bouguereau le bovidé.
@la très juste séparation entre l’église et l’état quant au discours de Macron.
bordel de bordel, on a marché sur la lune ?
L’article de ce pauvre Thomas Clerc exsude la haine de classe et l’envie. Son critère de jugement de la valeur d’une oeuvre contemporaine est d’une insondable khonnerie. Le sommet: Fumaroli et Degout ne sont pas des spécialistes de la littérature moderne! Et alors, pauvre khon?
Au fait, qui est Thomas Clerc?
La question étant ce qui justifie encore que l’on s’évertue à vouloir laisser une trace plus ou moins durable – « le plus intelligent d’entre-nous » était-il au-delà de cette prétention ?
l’ombelle ressembe a la cigue
et bonne clopine toujours a s’évertuer a dire qu’elle sait nibe de rien sur rien pour faire croire qu’elle est bonne..
et cloclo qu’y sait pus quoi hinventer pour au moins qu’on l’prenne pour un ptibourgeois semisavant plutot qu’un marchand d’vin piqué
» s’il fallait attendre de la critique universitaire qu’elle nous ouvre l’esprit, on risquerait d’attendre longtemps. » Delaporte 17 h 27.
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C’ est hélas en partie exact. Combien de pseudo auteurs sont encensés par des thésards qui » obéissent » aux desiderata de leur dirigeant de thèse?
La littérature de profs qui engendre des analyses de profs…
et papate qui veut faire le distilat subtil dl’alambic halors que c’est lfond du panier dnavets..
C’ est comme ces avalanches de textes analytico-poétiques poubliés pour ne pas les oublier à propos de certains peintres sans intérêts.
C’est mauvais ce qu’écrit Macron, l’a bien fait de pas faire écrivain.
Pour une énième étude proustadienne voire montaignarde que n’ oserait-on pas!
« Entendre un politique français citer l’Ulysse de Joyce »
Le plus drôle, c’est que Bloom croit que Philippe l’a vraiment lu!
Quant à ses (de Bloom) commentaires sur judéo-chrétien, ils sont particulièrement stupides. Un, l’habitude a été prise d’ajouter « judéo » à « chrétien » pour des raisons de fraternité après les horreurs de WW2. C’est inutile puisque évident (l’Ancien et le Nouveau Testament forment la Bible chrétienne). Deux, Bloom n’a toujours pas compris que « chrétien » englobe les catholiques, les protestants et les orthodoxes (principalement). Dire implicitement « plus catholique que chrétien » n’a donc aucun sens.
Bernard Degout le si bien nommé, quel Dégoût… !
Il ne faut pas confondre les innombrables thésards avec la critique universitaire. Marc Fumaroli a beau avoir commis cette misérable Pléiade sur Jean d’O (vive les copains qui ont le bras long !), il n’en est pas moins un immense savant de la littérature qui a ouvert des portes qui, sans lui, seraient restées fermées sur la connaissance des œuvres du passé.
Seules la critique savante (donc forcément universitaire) et celle de quelques écrivains qui comptent sont d’authentiques critiques. Le reste, c’est du blabla mondain pour faire joli ou vendre, qui se hausse du col abusivement et ne sait pas lire. Un vrai lecteur, c’est très rare. Les gens savent de moins en moins lire en réalité. La France a sombré.
Pour closer, la Bible est forcément chrétienne…! La Torah, connaît pas ! Encore un qui ne s’est pas remis du suicide d’Hitler. Pauvre France ! Un pays vraiment mort.
Dans les coulisses du dîner Nobel – « si c’est foutu, c’est foutu ! » dit le chef … De la symbolique qui pèse, enfin
https://www.la-croix.com/Culture/coulisses-diner-Nobel-decorum-Hall-Bleu-Stockholm-2017-12-09-1300898282
les multiples strates du déni et de l’aveuglement qui brouillaient la perception que chacun de nous a de son moi et de son passé.
multiples!
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