Mort d’un homme à femmes un peu trop direct
Lequel d’entre nous peut jurer ne s’être jamais aperçu à l’annonce de la mort de quelqu’un qu’il avait eu une vie ? Grâces en soient rendues aux nécrologies. Dans la pratique de ce genre journalistique, les anglo-saxons font figure de pionniers- tout comme dans la biographie et ce n’est pas un hasard, l’une étant un condensé de l’autre. Ceux qui élèvent l’enterrement médiatique au rang d’un des beaux-arts ont droit au titre d’« obituarists ». L’understatement, sport national anglais qui est un concentré d’euphémisme et d’humour acide, en est le pilier.
Le Daily Telegraph, le Times, The Economist ont leurs « obits » attitrés. Ceux-ci étaient traditionnellement obséquieux et flatteurs jusqu’au milieu des années 80 ; ils sont devenus plus critiques le cas échéant mais l’esprit de litote demeure, du moins sous les plumes anglaises car aux Etats-Unis, le respect pour le mort prime de même que l’évitement des sujets qui fâchent. Sous leur plume un violeur compulsif est évoqué comme « un homme à femmes un peu trop direct ». Ils ne disent pas que le défunt était ennuyeux mais qu’on se souviendra de lui comme d’« un infatigable raconteur ». S’il était homosexuel croyant et pratiquant, le mot n’est pas imprimé mais chacun comprend si l’on précise qu’« il ne s’était jamais marié » ou qu’il était « un célibataire endurci ». Les obits sont devenus si populaires que des romanciers les ont croqués en personnages.
Et en France ? Il arrive que les nécrologies contredisent la vie. Les « frigos » où l’on conserve les « viandes froides » (qu’en termes choisis…), entendez le dossier où la rédaction d’un journal garde des nécrologies écrites à l’avance afin de ne pas être pris de court, témoignent de l’évolution des mentalités. Le côté personnel requis désormais du rédacteur (souvenirs, détails, vie privée dans les limites de la décence) autorise le recours à un proche du disparu et donc l’usage de la première personne. Une conséquence de la tyrannie de la transparence et un effet à retardement de l’ego-histoire ? Toujours est-il que les rédactions veulent que l’on creuse dans l’intime. Mais jusqu’au va le respect dû à un mort ? Faut-il taire les erreurs dans ses engagements, les lacunes dans ses livres ? Cela ne va pas de soi de concilier l’exercice d’admiration, l’hommage fraternel et l’esprit critique. Le problème avec les nécrologies, c’est qu’elles contredisent souvent la vie. On l’a vu au lendemain de la mort d’Yves Berger. Des journaux qui n’avaient cessé de dénoncer le grand corrupteur des lettres françaises se sont mis à le louer subitement au motif qu’il venait de trépasser
On a pu lire avec effarement dans le Devoir, grand quotidien de Montréal, une chronique de John R. Mac Arthur exécutant l’historien et éditeur Pierre Nora, tuant le mort en quelque sorte, au motif qu’il avait osé décliner les propositions de publier chez Gallimard The Age of Extremes d’Eric Hobsbawm et Vichy France de Robert Paxton. Son article s’achevait par un « Honte à Nora » qui devrait lui faire honte. Comment ne pas être navré de constater que parfois, parce que c’est plus spectaculaire, une nécrologie monte en épingle ou accorde une place disproportionnée à un faux pas aux dépens du reste de la vie et de l’œuvre ? Un tweet de travers et toute la perspective est faussée.
« Il n’y a pas, il ne saurait y avoir de vache sacrée en histoire, Jean Moulin, pas plus que quiconque. La méthode critique s’applique à tous- sans distinction de personne. Encore faut-il précisément l’employer, et avec la rigueur voulue » (François Bédarida, « Sur l’histoire du communisme » in Le Débat, No 79, mars-avril 1994)
. Philippe-Jean Catinchi le sait mieux que quiconque. Agrégé d’histoire, disciple autoproclamé de Philippe Ariès (qui eut droit à sept lignes dans le Monde en 1984, misère…) et de Robert Mandrou, passionné d’historiographie, il officie au Monde. Sur le ton de Jean Reno se présentant dans une séquence de Nikita, le film de Luc Besson, pour liquider un cadavre à l’acide : « Victor, nettoyeur », on attend de Philippe-Jean Catinchi qu’il en fasse autant à sa manière : « Catinchi, fossoyeur ».
Les historiens ont sa faveur car il les a lus et connus. Sa première nécrologie fut consacrée à Ellis Peters en 1998. Il a le souci de traiter les morts illustres autrement que sous forme de Wikipédia amélioré, de distinguer à titre posthume des penseurs sans visibilité de leur vivant, de faire regretter au lecteur de ne pas les avoir connus, de débusquer l’homme derrière le grand universitaire, de faire ressortir le facteur humain en s’aidant au besoin de l’écoute de ses entretiens dans les archives de France-Culture. Et donc de joindre des membres de l’entourage même si à chaud il est plus délicat d’appeler un parent qu’un ami ou un ancien élève. Désormais, le Monde demande des nécrologies à des gens qui ont bien connu le défunt et peuvent fournir des détails personnels, voire intimes, qui reflètent une fréquentation ancienne. Le nécrologue n’hésite pas à y mettre des souvenirs personnels, des détails, des choses de la vie.
Pour Claude Mossé et Pierre Laborie, Catinchi imposa une page dont la rédaction ne voulait pas. « Pas assez connus ? Ca les fera, connaitre ! ». Parfois ce fut plus houleux, pour Gilles Veinstein à propos de la nature génocidaire du massacre des Arméniens par les Turcs (son texte fut corrigé sur le site du journal et même censuré) et en interne propos de Jean Bottéro. Philippe-Jean Catinchi évite de donner les raisons de raisons de la mort laquelle relèverait d’une « curiosité malsaine ». Ses 4300 signes sont rarement à charge mais il ne se privera pas de dévoiler les dessous d’un mandarinat. De quoi démentir le moraliste Cioran qui jugeait incroyable que la perspective d’avoir un jour un biographe n’ait jamais fait renoncer personne à avoir une vie.
(« Gudrun, 1987 », huile sur toile Fondation Louis Vuitton ; « I.G., 1993 », huile sur toile, La Caixa Fundation. Ces deux oeuvres sont actuellement exposées à la Fondation Louis Vuitton dans le cadre d’une grande exposition Gerhard Richter jusqu’au 2 mars 2026)
31 Réponses pour Mort d’un homme à femmes un peu trop direct
Amélie Nothomb
Des années durant j’ai été étonné qu’Amélie Nothomb avait déclaré avoir été violée sur une plage au Bangladesh quand son père y était ambassadeur de Belgique. Je me disais : Ses parents ne la
surveillaient pas ? Les violeurs l’ont violée sur la plage devant tout le monde ?
Je viens enfin d’apprendre la vérité.
Ses parents étaient sur la plage avec elle. La jeune enfant de douze ans est partie nager assez loin au large. 4 jeunes gens de ce pays, d’une vingtaine d’années, l’ont suivie à la nage, l’ont entourée, et l’ont violée dans l’eau tour à tour.
Au passage, je rappelle qu’un viol, selon notre droit, est un crime qui est jugé, comme tous les crimes, en cour d’assises.
J’apprends qu’après ce viol Amélie Nothomb devint anorexique. On le serait à moins. Et qu’elle en fut traumatisée à vie.
« Lequel d’entre nous peut jurer ne s’être jamais aperçu à l’annonce de la mort de quelqu’un qu’il avait eu une vie ? »
Moi c’est plutôt de découvrir qu’il était encore en vie !
Un billet de circonstance pour la Toussaint mais publié avec un peu de retard, Passou ?
Hommage à Jean-Claude Guillebaud, qui vient de disparaître. Un grand parmi les grands reporters.
Un « petit détail personnel », j’ai connu sa demeure en Charente et je connaissais l’endroit où son épouse faisait encadrer ses œuvres d’art ramenées de la capitale ou des éditions arléa.
On apprend la mort du journaliste Jean-Claude Guillebaud, le 8 novembre à Angoulême, à l’âge de 81 ans.
Une petite nécro, Passou ?
Ce sont les surréalistes qui avaient tué une seconde fois Anatole France : « Il ne faut plus que mort, cet homme fasse de la poussière. » Belle oraison funêbre ! J’ai lu France, il ne méritait pas tant d’aigreur. C’est vrai que les surréalistes étaient plus jeunes, plus méchants, plus vifs que ce gros tas d’Anatole. Ceci pour signaler la parution de la correspondance Gracq / Breton. Gracq avait envoyé son premier roman à Breton. Ils ont continué à s’écrire. J’ai toujours été étonné que Gracq aimât breton. Pour moi, Gracq est un réactionnaire au style faisandé. Mais les « Syrtes » sont un beau roman, prix Goncourt, pour qui aime le gibier giboyeux. Tous ses romans sont passionnants. Dans « En lisant, en écrivant », Gracq parle de Breton. En bien. Et donc on apprend aujourd’hui qu’ils s’écrivaient. Je vais lire ça avec le délicieux sentiment que je commets un acte répréhensible : un acte à la fois anti-woke et de ralliement à Anatole France, parce que je suis sûr que Breton lisait France en catimini. Qu’il avait ses oeuvres complètes. Que souvent il en avait marre de la poésir et qu’il reprenait « M. Bergeret ». Il y a eu un téléfilm remarquable avec Claude Piéplu en M. Bergeret. J’aimais beaucoup cette série. Il faudrait la passer au cinéma. Comme le « Quatuor Basileus », c’était pas maln comparé aux inepties d’aujourd’hui. Emmanuel Carrère c’est moins bien qu’Anatole France : je n’y peux rien ! Bonne soirée les nécrophages !
@ Cela ne va pas de soi de concilier l’exercice d’admiration, l’hommage fraternel et l’esprit critique… /// Un bon débat à venir en perspective. Décidément, c tout un art…
Non, cela ne va pas de soi, du tout.
… Eh bé, la diatribe contre le pouvoir de Nora auprès de Gallimard, c’est quelque chose. On peut se laisser aller sur cette viande froide maintenant qu’elle n’est plus au frigidaire, apparemment. Peut-être bien qu’Antoine va enfin pouvoir lever sa prohibition à la publication des Pamphlets avec la préface prête depuis des plombes ?… vu que le bouquin attendu aura désormais le nombre de lecteurs souhaitable pour sa rentabilisation commerciale, vu l’actualité de cet « immensssssse » auteur, inoffensif Koll.abo bien de chez nous. Tours d’actu au sein de notre glorieux patrimoine littéraire.
*** S’agissant de « Catinchi J-P, fossoyeur » (catin chie, qu’il aurait dit, le Ferdine ?), savions point trop s’il faut y voir vacherie cinglante ou éloge pré-posthume du bonhomme. On décode pas toujours tout sur cette chaine, du moins moij.
**** Bon, cela dit, D., je m’honore de ce que Le Monde ait publié ma nécro sans y toucher une virgule, à la mort de mon illustre collègue du CNRS au cours de l’année 2006. Il faut dire que personne ne le connaissait très bien, et que, de peur d’une bévue, après vérification et consultation de M. Wieviorka, le journal du soir crut devoir donner me donner son autorisation et imprimatur. C’était aux tous débuts de la RDL, je m’en souviens comme de Georges P.
*** Cette toile de Richter est magnifique…. Je crois bien monter à Paris pour aller l’ivoire.
Bonnes suites et succès à ce nouveau papier.
De quoi ? Jean-Claude viendrait de trépasser pendant ma nécro ?… Encore un confetti de notre Empire qui fout’le camp de par chez nous ! Décidément, le fleuve déborde emportant tout sur son passage, jusqu’à nos Angoulêmes, même. Alors, adieu à notre sympathique correspondant à Sud-Ouest, alors… On t’aimait vraiment bien, snif. Tu n’étais pas un reporter, un chroniqueur, et un écrivain comme les autres. Tu avais su conserver nos valeurs communes, pas comme tous ces retourneurs de vestes (ales), hein ?
J’essaie de comprendre en vain pourquoi Passou illustre son article avec les œuvres de Gerhard Richter.
Pour coller à l’actualité artistique parisienne?
Pour nous indiquer en quoi consiste un art parvenu à sa nécrologie même ( le peintre a cesser en 2017 de peindre…mais pas de dessiner)?
Extinction de l’acte pictural sous forme de palimpseste ( superposition de moyens techniques)?
Je n’arrive pas bien à comprendre.
cessé
Une idée de lecture: « The proof of my innocence » de Jonathan Coe, récemment traduit en français sous le même titre « Les preuves de mon innocence » et qui semble connaître un certain succès. Malheureusement le jeu de mot autour de « preuve » ne fonctionne pas en français mais ce n’est pas très grave.
Un crime commis dans un manoir au cours d’une réunion de vieux conservateurs. Coe est clairement du côté travailliste mais il est suffisamment (plus que suffisamment d’ailleurs) intelligent pour rendre son livre lisible même par un vieux réac comme moi. Tout se passe sur un fond d’histoire universitaire, intellectuelle et politique anglaise des années 80 à 2022. Beaucoup d’humour naturellement. Le dénouement de l’intrigue criminelle est génial. Agatha Christie n’aurait pas fait mieux et sans doute même moins bien. Coe réalise le tour de force d’une explication quasi impossible à deviner (en tout cas par moi qui ne suis pas très doué pour ça) et en même temps parfaitement possible, ce qui n’est pas toujours le cas d’Agatha qui frise parfois l’invraisemblable.
Voilà, si vous faites le pont et manquez de lecture facile mais de grande qualité…
« Un homme à femmes » ?…
Une figure de style qui m’a toujours répugné, perso, en tant qu’homme féministe, lesbien raisonnable (?).
Bon, je rentre (mes poulettes).
Voilà la nécrologie de Gilles Veinstein à laquelle M. Assouline fait allusion. Il y a eu effectivement une modification de l’article le 15 février 2013 à 19h31. Etait-ce une censure comme le prétend M. Assouline…
La fin de la phrase sur cette nécrologie n’a pas de sens.
Faire le pont @ 16.19 ?… mais de quoi parlez-vous au juste ? De relire David Lodge plutôt que Jonathan Coe, lundi prochain ? Mais non, vous n’êtes pas un si vieux réac que ça, sic icite, Il y a bien pires et bien moins élégants… Bon, cette fois je sors, closère.
En parlant de censure…
un immense peintre ! il a vécu pas mal d’années dans les îles des Seychelles, pour rendre hommage à la beauté de ces îles il a peint ce qui pour moi est son plus beau tableau : les Seychelles de Richter.
« le-college-de-france-annule-un-colloque-sur-la-palestine-co-organise-avec-un-institut-finance-par-le-qatar-20251109 »
le truc drôle avec le Qatar c’est que l’Europe a émis des exigences pour les importations de gaz : les pays d’où provient notre gaz doit respecter les droits de l’homme et doit se plier aux règles du climat.
réponse du Qatar : ok alors on arrête de vendre du gnl à l’Europe.
réponse de l’Europe : non non cela ne s’adressait pas au Qatar…
il y a eu le même coup avec une boite qui fabriques des microprocesseurs en Hollande : Nexperia, qui appartient aux chinois.
une nuit les hollandais ont fait un putsch en reprenant le contrôle de Nexperia.
les chinois ont dit ok si c’est comme ça on fait pareil avec vos usine en Chine et on arrête la production et l’exportation de nos microprocesseurs.
résultats des courses Volkswagen et Stellantis étaient à 2 doigts d’arrêter leurs chaînes de production et mettre au chômage technique des milliers d’emplois.
résultat : les hollandais ont dit ok, désolé on s’excuse, on vous rend Nexperia.
en fait les européens sont un peu perdus dans leur tête, il y a des trucs qu’ils voudraient bien mais en fait ils peuvent plus, et plus ça va aller et moins ils pourront.
et ça, quand on est psychologiquement habitués à dominer le monde pendant 5 siècles c’est ce qu’on appelle un vrai coup dur.
A propos de nécrologie, j’ai toujours trouvé que Thomas Mann, aussi bien dans « Mort à Venise » que dans « La Montagne magique » se révélait en nécrologue parfait, idéal et obstiné. Il fait baigner ses personnages dans la toute proche clarté d’un couloir de clinique . Mann est en quelque sorte le docteur Behrens de ses personnages ; il ne les voit,au sens propre du mot , qu’en les scrutant a travers la vitre laiteuse de son appareil de radiographie, dans le sous-sol d’un sanatorium.Que ce soit l’écrivain Aschenbach dans Venise ou Hans Castorp et madame Chauchat à Davos, dans le sanatorium, Thomas Mann met en évidence leur pathologie, leurs développements psycho somatiques, et leurs dispositions génétiques. Un diagnostic.
Mann parle aussi de ses personnages- ses malades plutôt- d’ailleurs, avec le ton légèrement compassé et solennel de ces maîtres de cérémonie qui gèrent les funérailles trois étoiles. Enfin il y a cette disposition mentale chez lui à trouver que la maladie,dans la mesure où elle intensifie et rend plus présent le corps, mène à une recherche inévitable de l’Eros, une accélération des pulsions de plaisir, comme si la maladie était pour lui une forme de vie lascive.
Je me souviens de ma stupeur en lisant que Madame Chauchat confiait un soir de fête, dans un climat de confidences passionnées, à Hans Castorp qu’elle se promenait avec, dans son sac, non pas une photographie d’elle, mais une radiographie de ses poumons en petit format.
les hollandais ont attendu la nuit pour reprendre le contrôle de Nexperia.
tout le monde était parti, les mecs ils sont rentrés et ils ont dit maintenant c’est à nous !
en plus que c’est complètement illégal c’était complètement débile, mais le plus drôle c’est leurs excuses quand ils ont rendu la boite aux chinois, comme des gamin du genre désolé on le refera plus, les mecs ils font font tout pour se faire humilier par une dictature communiste.
c’est ce qu’on appelle une grosse crise des valeurs.
trop drôle…
@17h03 : d’autant que cet endroit perché dans les montagnes est sensé représenté toutes les formes prises par l’idéalisme européens depuis 3 mille ans, chaque thème (art, politique, morale etc…) est pris sous l’angle de la dissertation philosophique : thèse, antithèse (à chaque fois on trouve une dualité).
comme vous dites tout ça dans une ambiance morbide, c’est pas juste l’objet du désir qui radiographié, ça c’est l’idéalisme perché dans les stratosphères.
d’ailleurs quand Hans quitte ce lieu « magique » d’idéalités, et redescend sur terre, il se retrouve comme on dit aujourd’hui confronté au réel où il retrouve aussi la mort, mais sous un autre angle, cette infligé non pas par la « nature », mais par la folie des hommes.
Mme Chauchat c’est un peu la Diotime de l’HSQ.
Ce sont des obits à Dudule. Je sors, dignement.
Je pense que notre hôte est sacrément en colère, au point qu’il a besoin de nous prendre à témoin d’une embrouille d’historiens-biographes. Hélas, j’avoue, j’avoue tout : je ne peux être citée à la barre, malgré ma loyauté envers notre hôte, dans ce procès où on sent qu’il s’engage à fond les manettes, parce que… Parce que… Quel entre-soi, jusque dans les querelles…
En plus,on comprend pas trop. C’est qui « l’homme à femmes » ? Pierre Nora ? Je me dis qu’il y’a embrouille derrière ce drôle de papier. Notre hôte est d’habitude si clair, mais là, vu que je ne pige pas grand-chose (sauf que le titre provocateur doit contenir quelque chose comme de la distance vis-à-vis de ces horribles femelles woke), il me devient obscur. Or, c’est ce qui me fait peur : non seulement je vis personnellement une sorte de crépuscule, mais encore tout semble s’obscurcir. Alors, si même notre hôte devient disons peu clair dans ce qu’il entend dénoncer !
. C’est qui « l’homme à femmes » ?
Ah, mais on ne vous le dira pas! 🙂 😉
houlà en ce moment il faut se méfier !
un journaliste italien a posé une question à la commission de l’UE Bruxelles :
« vous dites que les russes doivent payer la reconstruction de l’Ukraine, pensez-vous qu’Israël doive payer la reconstruction de Gaza ? »
c’est une question de journaliste, on peut la trouver bien ou mal, c’est juste une question.
hé ben hop ! le type a été licencié par son journal pour avoir osé poser cette question.
du coup faut faire gaffe, y’a des trucs qui peuvent paraître anodin mais en fait non, et d’autres c’est le contraire, du coup faut déjà comprendre comment ça fonctionne, mais déjà pour comprendre c’est pas simple, parce que même les mecs qui font fonctionner ne comprennent pas comment ça fonctionne.
depuis Thomas Mann on fait de la route, beaucoup de route…
J’ai l’impression que ce billet comporte un objet caché.
Catinchi, c’était la bande à Savigneau, non?
« depuis Thomas Mann on fait de la route, beaucoup de route… »
je veux veux dire aujourd’hui la Chauchat elle se baladerait avec dans son sac, non la radiographie de ses poumons, mais le CD de son IRM, et là même le Hans il trouverait ça moins sexy.
sauf que du temps de Mann le progrès que représentait la radiographie n’allait déjà pas de paire avec le progrès moral qui régnait en bas de la Montagne, mais là, avec l’IRM on peut dire que les progrès de l’augmentation de la résolution obtenu est proportionnel au flou artistique niveau morale.
Clopine, bonne nouvelle : les femmes vont très bientôt totalement se libérer des contraintes de la nature.
quand je travaillais sur la mise au point des premiers irm je pensais voir de mon vivant les premières gestation in vitro.
un nouveau système vient de permettre la gestation in vitro à 23 semaines de gestation, c’est un bon considérable où les moyens utilisés devraient permettre rapidement tomber à zéro semaine, soit une gestation entièrement prise en charge par un utérus artificiel, pendant que certains se concentrent sur la mort, d’autres sur la vie :
https://www.theguardian.com/world/2025/nov/05/baby-alive-outside-womb
J’ai résilié mon abonnement au Monde, mais quelque abonné pourrait peut-être nous renseigner sur l’objet des dernières nécros de Catinchi.
sa question était :
« Vous venez de dire que la Russie devra payer pour la reconstruction de l’Ukraine. Diriez-vous qu’Israël devrait payer pour la reconstruction de Gaza, étant donné qu’il a détruit une grande partie de ses infrastructures civiles ? »
et hop ! licencié par son journal !
c’est hyper drôle non ? je veux dire conceptuellement parlant, genre liberté de la presse, liberté d’expression, liberté tout court…
après on peut continuer de faire comme si on vivait encore dans un monde normal.. je veux dire perso je suis pas contre.
Ci-gît la Gigi
sur elle, de honte, on rougit
mais de sa mort, de joie, on rugit.

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