Résultat pour : houellebecq
Un étrange débat s’est récemment engagé sur le forum de la « République des livres », allez savoir comment et pourquoi, sur la question de savoir si Les Choses de Georges Perec (1936-1982) relevait de la littérature ou de la sociologie, genre de problématique binaire, donc réductrice, dont les livres de Michel Houellebecq ont eu le monopole ces dernières années. L’une ou l’ autre, en tout cas, cela tombe bien à la veille du cinquantième anniversaire de la publication de ces fameuses Choses couronnées du prix Renaudot (le jury, lui, y avait bien vu un premier roman ), et que Julliard célèbrera […]
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Une fois rangé des voitures, quand bien même continuerait-il à accompagner quelques uns de ses auteurs, un éditeur a le choix entre lire et écrire. Gaston Gallimard s’était bien gardé de prendre la plume quand Bernard Grasset ne pouvait s’en empêcher. Mais même lorsqu’il cède à la tentation de l’écriture, souvent après avoir juré ses grands dieux durant toute sa carrière que jamais il ne succomberait à un tel pêché d’orgueil, l’éditeur hésite entre raconter sa vie et raconter celle des autres. Dans le premier cas, il présente son ours comme un « roman », alors que cela ne trompe personne (André […]
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Il vient de disparaître à 76 ans, dont quarante-cinq dans le bâtiment. Entendez : l’édition. Il avait fait ses classes au Seuil dès 1958 où il publia des dissidents de l’Est et des romanciers latino-américains, traduisant certains de ceux-ci avec sa femme Carmen d’origine cubaine. Le Garcia Marquez de Cent ans de solitude et le Soljénitsyne de l’Archipel du Goulag furent ses grandes révélations, et par la même ses grandes découvertes, de cette époque. Vingt ans plus tard, il quitta une maison qu’il aurait aimé diriger pour Grasset dont on lui proposa la direction générale. Le courant ne passa pas et […]
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La guerre, la guerre la guerre… On n’en sort pas et ces jours-ci plus encore, quand bien même s’agirait-il de sa variante « guerre à l’ennemi intérieur ». L’idée court tout au long de l’essai d’Eric Zemmour, revendiquée comme une nécessité impérieuse. La guerre au terrorisme a galvanisé le discours d’une exceptionnelle tenue prononcé il y a quelques jours à l’Assemblée nationale par Manuel Valls. Dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Le 1, Régis Debray juge le mot « démago et impropre » et préfère lui substituer « combat » ou « confrontation », « affaire de police et de renseignement », s’agissant de la situation née en France des […]
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Le beau mot « Résister » barrait la une de Libération samedi. Il résonne différemment en chacun de nous selon nos valeurs, notre éducation, notre expérience. Nos lectures aussi. Pour moi, c’est Premier combat de Jean Moulin où il ne figure pourtant pas, en tout cas pas suffisamment pour être mémorable, tout en courant dans tous les interstices du texte ; c’est l’un des poèmes du recueil Fugue de mort Paul Celan, celui qui commence par Stehen et invite à tenir autant qu’à se tenir, se dresser, résister ; c’est enfin La chèvre de Monsieur Seguin, au cœur des Lettres de mon moulin d’Alphonse […]
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Il y a désormais deux rentrées littéraires : la grande à la fin de l’été, et la petite au cœur de l’hiver. Ou la première et la seconde. Mais que ce soit en septembre ou en janvier, elles s’exposent pareillement au même spectre qu’auteurs et éditeurs conjurent par tous les moyens à leur disposition : gousse d’ail, crucifix, rosaire, miroir etc Ce spectre a un nom : la vitrification ; il s’incarne en une seule et même personne qui défie les saisons : Michel Houellebecq. C’était en 1998 et il s’échappait déjà régulièrement de la seule rubrique « Livres » des journaux pour rejoindre les pages […]
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Il y a des livres qu’on aimerait aimer pour de multiples raisons : on suit l’auteur de longue date, sa personne a toute notre sympathie, les bonheurs de lecture qu’il nous a déjà offerts sont encore vivaces, l’annonce même de son projet nous avait déjà enthousiasmé en son temps (et quand en plus, on a écrit Vies de Job, on se sent déjà en complicité). Seulement voilà : on aimerait mais on n’y arrive pas. Difficile de se dire déçu car un écrivain ne doit jamais rien à ses lecteurs. Il n’a de comptes à rendre à personne. Il écrit ce qu’il […]
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C’est rare, un observateur de la chose littéraire qui ose parler des Prix sans les réduire systématiquement à la corruption, aux magouilles et aux manœuvres. Rare, appréciable et au fond assez gonflé car cela lui sera reproché par ceux qui n’ont rien d’autre à en dire. Quelque chose de positif. Par exemple que les Prix font lire, qu’ils font tourner les librairies, qu’ils permettent parfois de soutenir les écrivains de manière sonnante et trébuchante, qu’ils constituent d’excellents cadeaux et qu’ils focalisent l’attention du public à l’automne ce dont on ne saurait se plaindre. Le romancier Tanguy Viel a parfaitement nommé le […]
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Au fond, que dit-on quand on dit « Proust » : s’agit-il bien de l’homme ou plus généralement de l’œuvre ? A moins que dans notre inconscient, la personne et la Recherche ne fassent qu’une. Il en est de Proust (six lettres, une syllabe, un centimètre de graphie) comme d’autres grands écrivains. L’essai que Claude Burgelin consacre à ceux qu’il nomme Les mal nommés (348 pages, 25 euros, Seuil) tourne autour du cordon ombilical qui relie l’œuvre d’écriture au nom propre qu’elle recouvre, porte et désigne. « Les mal nommés » sonne un peu comme les « mal partis ». Le sont-ils vraiment ces auteurs en herbe qui […]
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Rien ne devrait faire fuir comme l’idée de perfection associée à l’art, qu’il s’agisse de peinture, de cinéma, de théâtre ou de littérature. Il n’existe pas de roman « parfait » (quelle horreur !) car il n’existe pas de critère de la perfection littéraire. Il y a bien des canons mais on ne mesure pas un livre à l’aune du respect qui leur serait dû. C’est donc avec une certaine appréhension mêlée de curiosité que j’ai ouvert Le rêve du style parfait (222 pages, 24 euros, Puf), néanmoins rassuré par la typographie du titre en couverture : régulière tout au long, elle s’effondre quand […]
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