Pour saluer Jean-Jacques Sempé
L’historien qui fera un jour l’autopsie de la France dans la seconde partie du XXème siècle n’aura rien compris au film s’il néglige l’œuvre de Jean-Jacques Sempé (Pessac, 1932), « le » grand dessinateur d’humour de son époque qui vient de nous quitter à la veille de ses 90 ans. Un grand artiste qui se faisait passer pour un petit artisan. Les documents, les témoignages, les archives, c’est bien mais ce n’est rien sans ce supplément d’âme, cette rumeur d’un pays, cet air du temps qui constituent ses albums de dessins. Il y en a des milliers car il n’a jamais cessé de dessiner. Tous forment un ensemble d’une rare cohérence tant dans le trait que dans l’esprit.
Après Un peu de Paris (Gallimard, 2001), Jean-Jacques Sempé avait récidivé avec Un peu de la France (2005 Gallimard). N’eut été le soupçon d’emphase gaullienne, on dirait volontiers que gît dans ces grandes pages une certaine idée de la France. Pas de texte, pas de légende. Que des dessins d’un homme qui se veut juste dessinateur humoriste de bonne humeur et non poète du bitume, ethnologue urbain, moraliste des petites gens ou sociologue du dimanche comme ses admirateurs l’en accablent.
Un peu de la France n’est pas un reflet de la France des gens de peu. Juste une esquisse de la France ordinaire à travers des gens qui ne le sont pas, du moins pas dans l’acception péjorative du terme. La France de Sempé a toujours le sourire même quand il lui arrive de froncer les sourcils. Elle fleure bon un savoir-vivre qui n’est hélas que rarement de saison. Fanfares municipales, vélos sans prétention et bistros à nappes vichy. D’une page à l’autre, on reprend volontiers un peu de la France. On y boit du vin, on se salue encore dans la rue en soulevant le chapeau, on écosse les petits pois sous l’oeil de la Sainte-Vierge à l’église.
Tout est dans le détail chez ce miniaturiste de génie, dans son grand art du décalage entre le dessin et la légende, dans la disproportion entre la hauteur vertigineuse des immeubles et le minuscule des bonshommes qui circulent entre eux. Pas dans l’anecdote aux effets appuyés, mais dans la fossette, le petit doigt levé ou le haussement d’épaules. On songe à ces mots de Jacques Perret : « On ne va pas cesser d’aimer la France au motif qu’elle a cessé d’être aimable ». Le genre de livre qui réconcilie votre France intérieure avec la France ambiante. Alors la colère s’estompe pour laisser la place à une bouffée de bonheur nostalgique accompagnée d’un délicieux sens de l’humour à base de litote et de troisième degré. L’antidote rêvé par gros temps de vulgarité, de cynisme et de dérision. Et tant pis si la délicatesse n’est plus de saison, on pourra toujours se réfugier dans ses albums pour en ressentir la bise.
Au fond, il faudrait s’interdire de commenter un album de Sempé, ce qui ne serait pas pour lui déplaire. Par un mouvement des sourcils conjugué avec un sourire complice à la commissure des lèvres et un léger mouvement de la main mais qui en dirait long, il suffirait d’encourager l’humanité à se le procurer toutes affaires cessantes, pour son édification personnelle et donc notre bonheur à tous. Sans commentaire, voilà ce qu’il y à dire. Sauf que toutes ces mimiques passent mal même avec le numérique. Sachez donc tout de même que Sentiments distingués (Denoël, 2007) contient 80 dessins dont cinq sont en couleurs, qu’ils ont paru dans Paris-Match et The New Yorker (il a signé plus 70 de ses couvertures), et que, comme d’habitude, il n’y a pas de thème les unifiant. Chacun mène sa vie selon son humeur bien que cette fois, un certain nombre d’entre eux moquent les travers, us et coutumes du petit monde de l’édition, ainsi que les ridicules de l’art contemporain, la comédie sociale qui se déploie dans les vernissages ; quelques uns, particulièrement savoureux, font également un gentil sort au monde enchanté de la psychanalyse.
Là comme ailleurs, le maître du dessin d’humour se joue du rapport de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, avec ses minuscules personnages perdus dans d’immenses décors. Sinon, il s’agit encore et toujours, et on n’est pas près de s’en lasser, de la solitude de l’homme dans la ville, des choses de la vie, de nous mais tout y est dit par le miniaturiste avec un sens de la litote, une ironie sur le monde et une tendresse pour les défauts de nos contemporains. Au théâtre, lorsqu’il assiste à une mise en scène dite moderne, il est du genre à se demander par moments s’il s’agit d’une relecture de la pièce ou d’une intervention des intermittents du spectacle. Jean-Jacques Sempé est un homme d’une rectitude, d’une fidélité, d’une attention aux autres, d’une courtoisie, d’un savoir-vivre d’un autre âge. Il a toujours placé au plus haut Chaval et Steinberg. Chacun de ses albums nous prouve d’année en année qu’il est des leurs.
Sous sa plume ses personnages de petits bourgeois soulèvent leur chapeau en croisant une dame. Les gens y portent des prénoms à la Sempé : Raoul, Roger, Denise, Marceline. Rien de ce qui est français ne lui est étranger. Il ne quitte son coin de ciel que pour se rendre sur la rive droite ou alors à New York, ville debout comme la vit Bardamu, prise dans le tourbillon jaune de ses taxis. Ne lui dites pas qu’il est un poète du bitume, un sociologue du crayon, un moraliste du papier Canson et autres formules qui lui collent à la peau et le hérissent. Il fait du dessin d’humour, point. Ses modèles : Chaval et Saul Steinberg. Il fut leur ami, encore qu’il utilise avec précaution une qualité aussi galvaudée dans un monde où n’importe qui se dit l’ami de n’importe qui aussitôt après l’avoir rencontré. Jean-Jacques Sempé ne se paie pas de mots. Ca commence à se savoir d’un album l’autre. Sempé à New York (entretien avec Marc Lecarpentier, Denoël/ Martine Gossieaux, 2009), ça devait arriver depuis le temps qu’il fait l’aller-retour. Oh, pas trop souvent. Juste ce qu’il faut pour se poser à la rédaction du New Yorker ou dans les clubs de jazz.
Du premier il est l’un des piliers historiques, recordman de couvertures depuis 1978 (l’album en reproduit 101) ; des seconds, il est inconditionnel, le jazz des grands ensembles (Count Basie) des grands pianistes (Duke Ellington) et des grandes voix (Ella Fitzgerald) étant la seule religion dont il ne soit jamais dépris au cours du demi-siècle écoulé ; il ne leur doit pas seulement ses plus grandes émotions et les arrangements de sa propre mélancolie, mais l’essentiel de son lexique lorsqu’il déambule dans New York : son anglais est essentiellement composé des paroles et des titres de morceaux du Duke. Ce qui, à la réflexion, ouvre des horizons illimités. Surtout lorsqu’un miniaturiste se retrouve confronté dans une ville verticale aux immeubles interminables. Après Un peu de Paris, il signe là son « Un peu de New York ». Il y a deux femmes derrière cet album. Françoise Mouly, à la ville Mme Art Spiegelman, directrice artistique du New Yorker, l’hebdomadaire culturel devant la fidélité de Sempé à leur complicité ; là-bas, il est de la famille alors que dans les journaux et magazines français, un dessinateur est le plus souvent un personnage à part, marginal et rarement intégré. Et sa femme Martine Gossieaux, qui dirige la galerie du même nom à Paris ; outre son propre album dans lequel elle exposait La passion du dessin d’humour (Buchet-Chastel/ Martine Gossieaux), elle a été le maître d’oeuvre de ce Sempé à New York composé avec empathie, doigté et finesse. Des dessins aussi colorés que cette ville mythifiée depuis son adolescence bordelaise. Des dessins qui font sourire et réfléchir, plutôt que rire.
Sur la couverture, le cycliste assez fou pour se lancer sur le pont de Brooklyn, c’est Sempé sur le petit vélo de son ami Edward Koren, le dessinateur qui lui prête également la moitié de son bureau au New Yorker. A propos, si vous vous demandez comment on s’y prend pour collaborer au prestigieux magazine des intellos new yorkais lorsqu’on tâte du crayon, c’est simple : « Pour qu’un dessin devienne une couverture du New Yorker, il faut que le New Yorker le reproduise et en fasse sa couverture » fut-il répondu un jour à Sempé qui s’était aventuré à demander à la direction comment il fallait s’y prendre. L’explication lui a paru tellement lumineuse qu’il s’en est contenté. Depuis trente ans, il leur envoie donc des dessins d’ambiance, avec ou sans gag à l’intérieur, et il attend l’imprimatur qui, une fois le dessin accordé spécialement au format du magazine, en fera ce qu’on appelle, avec les yeux qui roulent, partout dans le monde artistique, une couverture du New Yorker. Autant dire un état d’esprit. Ou une sensibilité, selon la couleur des travaux et des jours. Une fois secoué le shaker de son art poétique (élégance, litote, humour, ellipse, tendresse, nostalgie, ironie), on y retrouve ce qui anime toute l’oeuvre de Sempé : la quête de la légèreté. Ne cherchez pas pourquoi, n’essayez même pas comment, oubliez le pourquoi du comment. On ne saura jamais et c’est tant mieux. Sachez juste qu’une certaine sagesse est au bout. Mais pour y parvenir, il lui a fallu gomme ce petit miracle : faire oublier au lecteur fasciné par sa légèreté l’énorme quantité d’efforts et de travail qu’il lui a fallu pour imaginer tout ça et le restituer par la magie du crayon.
Pendant un certain nombre d’années, j’ai eu le privilège de profiter de son amitié au cours d’innnombrables promenades, raccompagnades chez l’un ou chez l’autre, déjeuners, diners, parties d’échecs, voyages en France et à l’étranger, téléphonages… Ma dette vis à vis de son oeuvre est infinie car elle avait le don de réenchanter le monde. Je l’ai beaucoup aimé, lui autant qu’elle. Et puis la vie… J’ignore quelles musiques seront jouées à ses obsèques, si toutefois, mais elles comptaient tellement pour lui que je ne l’imagine pas se retirer du monde terrestre sans elles. Ce que je n’oublie pas tant il me l’a dit, c’est qu’il chérissait en secret une chanson qui avait le don de le mettre en joie chaque matin et qu’il aurait voulu faire partager à toutes les aubes aux auditeurs des radios afin qu’ils partent d’un bon pied.
… Sans amour/ Sans souci/ Sans problème… Hum la belle vie/ On est seul/ On est libre/ Et on s’aime… ».
La chanson de Sacha Distel charrie une insouciance qui rend doucement nostalgique. Et en anglais The Good Life par l’autre crooner Tony Bennett, cela fait encore plus d’effet. L’un ou l’autre, on les entend encore en feuilletant Saint-Tropez forever (Editions Martine Gossieaux, 2010), le dernier album de Sempé. Faut-il que le bonhomme ait du génie (entendez par là un improbable mélange de grâce, de légèreté, de charme au service non d’une vision mais d’un sentiment de son petit monde) pour qu’il réussisse à nous attendrir sur l’un des plus beaux coins du sud que l’époque a réussi (ou plutôt : est parvenue, cela convient mieux) à enlaidir, vulgariser, obscéniser au-delà du nommable. BB, les yachts, les plages, le fric, l’exhibition, l’horreur touristique…
En 1964, lorsqu’il s’est mis à fréquenter, le dessinateur d’humour fut d’abord fasciné par la végétation. Puis vinrent les copains, François de l’Esquinade, Françoise Sagan et toute la bande de fêtards, qu’il suivait avec une naïveté rehaussée par un regard distancié, ironique mais jamais cruel, sur cette comédie humaine. Et pour cause : on ne crache pas sur une société quand on en est un peu, fût-ce avec un pas de côté, en pantalon blanc et chemise Lacoste. Dans un entretien accordé à Marc Lecarpentier et publié en liminaire de l’album, il juge avec le recul que le mélange entre les commerçants locaux et les vacanciers était somme toute « bien sympathique » et même « bon enfant ».
Qu’il croisât Frank Sinatra ou François Mauriac (mais oui !) à la terrasse de Sénéquier où tout le monde portait déjà les mêmes lunettes (et là, son mordant est si proche de celui de son ami Chaval), il jouait le rôle du type assez gauche, plutôt maladroit, à qui l’on pardonne d’être ce qu’il est car les artistes, n’est-ce pas. Il n’était pas comme les autres. Sagan l’avait remarqué qui ne comprenait pas ses longues absences lorsque tout le monde se languissait sur la plage du Club 55 : « Pas possible ! Tu travailles !.. ». Heureusement pour nous, il passait son temps sur sa planche à dessin à croquer, d’un trait un peu plus appuyé qu’aujourd’hui, le bien-être plutôt que le bonheur. Près de cinquante ans ont passé et c’est toujours drôle et émouvant, dans son Saint-Tropez de 1964 comme dans sa douce France éternelle ou dans son New York à lui. Quelque chose comme une vérité de l’ambiance, ou de l’atmosphère. Mais à la seule pensée de Sacha Distel, de son insouciance, de sa gentillesse, de son éclat, de son énergie vitale, Sempé sombre dans la mélancolie ; et s’il arrive que la TSF diffuse Oh la belle vie…, impérissable opus de deux minutes à peine, les larmes lui viennent.
«.. On est triste/ On s’enlace/ Et l’on traîne/ Alors pense que moi je t’aime/ Et quand tu auras compris/ Réveille-toi/ Je serai là/ Pour toi… »
Au fond, Sacha Distel, c’est tout ce qu’il y a à sauver de Saint-Tropez avec les dessins de Sempé, et c’est déjà beaucoup. Voilà un dessinateur d’humour qui travaille avec ses méninges : tout pour l’imagination, rien pour l’observation. Un rêveur éveillé qui n’est pas près de se coucher. Travailleur comme ce n’est pas permis, à la veille de livrer sa feuille hebdomadaire à Match ou au New Yorker, il est angoissé comme au premier jour. La peur panique de ne pas y arriver. Alors il s’accoude, pose son front sur sa paume et il attend que cela vienne : une heure, un jour, une semaine… La technique (plume, encre de Chine, aquarelle, mine de plomb, crayons de couleurs et basta) n’est pas le problème, mais l’idée. La bonne. Celle qui fait dire à un rédacteur en chef isolant un dessin parmi plusieurs : « Ca, c’est un grand ! ». Alors, même quand il pleut à l’intérieur de Sempé, tout devient luxe, calme et volupté.
L’humour lui sert à se tirer d’embarras tout en demeurant assez lucide pour savoir que cela ne le tirera pas d’affaire. Nostalgique des autobus à plate-forme où il faisait bon s’enrhumer, il prend son temps, comme on savait le faire autrefois ; est-ce sa faute si le temps le prend mal ? Quand il était petit, il rêvait de devenir pianiste dans le grand orchestre de Duke Ellington, c’est tout. Les choses se sont passées autrement. Après sa France et son Amérique, cela donne aujourd’hui Un peu de Paris et d’ailleurs (290 pages, 35 euros, éditions Martine Gossieaux), recueil un peu fourre-tout de dessins déjà publiés dans des journaux ou des albums depuis 1955. Marc Lecarpentier y a mis un peu d’ordre dans ses souvenirs. Sempé s’exprime posément et dans un français si correct, n’hésitant pas à user d’expressions telles que « les petites femmes de Paris », tant et si bien que certains se demandent s’il ne s’agit pas d’une langue étrangère. L’adolescence à Bordeaux, les débuts à Sud-Ouest, l’amitié de Bosc, la naissance du Petit Nicolas en 1956 dans les colonnes belges de Moustique, la collaboration avec Paris-Match et avec L’Express…. Chaval fut le premier à lui ouvrir les portes du New Yorker sans même quitter Bordeaux : alors que Sempé démarrait dans le métier, il lui a juste dit : « Vous devriez regarder ce que font ces gens ». Il regarda. Cinquante ans après, son éblouissement est intact. A un détail près : il est désormais du New Yorker ; il est même l’un des rares dessinateurs à avoir réalisé plus de cent couvertures pour l’hebdomadaire.
Puisque ses dessins sont une forme d’écriture, ils se lisent. Tout pour le détail qui change tout et rend extraordinaire le plus banal des bonshommes. Il est vain de tenter de les décrire. Tout de même, parfois, on n’y résiste pas, d’autant que quelques uns ont la délicatesse de se laisser faire. Ils sont proprement irrésistibles. Celui-ci par exemple : un homme et une femme assis à la pointe d’un ponton, contemplant une coucher de soleil sur une haie de yachts dans un petit port de la Côté d’Azur, et lui : « C’est si beau que, dans ces moments-là, un seul mot peut venir à l’esprit : pognon… ». Pas « argent » ou « fric » ou autre, non : pognon, ce qui change tout. Ou encore celui-là : un couple de touristes qui a arrêté sa voiture sur le bas-côté d’une route américaine, qui contemple un immense paysage désertique planté de deux ou trois bicoques très éloignées les uns des autres, et qui commente : « On comprend qu’ils aient le sens de la famille… ».
L’art est dans la suggestion, non dans la monstration, et encore moins dans la démonstration, avec toujours l’infini petit au sein de l’infiniment grand dans l’esprit décalé du pas de côté. Sempé est un grand créateur qui ne regarde pas de haut ses minuscules personnages ; il leur est fraternel. Souvent ses dessins nous expliquent ce qui nous arrive mieux que nous ne saurions le faire. Reconnaissance éternelle. Car il y a sous son coup de crayon une grâce, un supplément d’âme qui touchent, font sourire ou rire et émeuvent sans que l’on soit jamais capable de dire pourquoi -et encore moins de l’écrire. Il admire celui qui a formulé cette pensée qu’il juge géniale : « L’homme est un animal inconsolable et gai ». Lui fait avec les deux. Qui a bien pu écrire cela ? Cela fait penser à du Vialatte, d’autant que celui-ci a écrit naguère de belles choses sur Sempé, du Vialatte pour sa définition de l’’homme : « Animal à chapeau mou qui attend l’autobus 83 au coin de la rue de la Glacière ». A moins que ne soit le 32, qui sait, on tachera d’oublier de vérifier. En chemin, Sempé nous livre sa conception de la mélancolie :
« C’est la conscience profonde que nous ne sommes que de braves petits êtres en quête d’autre chose, mais qu’on ne saura jamais quoi. Et quand on le saura, ce sera grave. »
Jean-Jacques Sempé vit dans un état mélancolique oscillant en permanence entre le grave et le léger. Seul peut nous le faire percevoir un coin de son jardin secret, mais qui est absent de cet album. Ce n’est ni un dessin, ni un livre, ni un film, ni un tableau, ni une photo. Juste un morceau de musique qui n’est pourtant pas de ses chers et admirés Ella et Duke. Alors oui, Oh la belle vie ! , les larmes lui montent et il pleure. N’essayez surtout pas de savoir comment cent vingt secondes de pur bonheur peuvent aider à être un peu mieux malheureux car une explication gâcherait tout. La voix de Sacha Distel pour ces paroles-là le ramène à l’âge d’or de Saint-Tropez, une certaine insouciance et une vraie légèreté. Ecoutez tout en regardant ses dessins et vous comprendrez alors pourquoi cela va de soi. Belle ou pas, la vie, avec davantage de silence que de paroles, est le sujet de cette œuvre. La vie, tout simplement.
(Dessins de Jean-Jacques Sempé, copyright galerie Martine Gossieaux ; « Partie d’échecs avec Passou au jardin du Luxembourg » photo France 3/Ina)
1 509 Réponses pour Pour saluer Jean-Jacques Sempé
Cela aura été l’été des poètes qui nous quittent avant nous,
https://images.app.goo.gl/mb5QRREPTpCckxch7
Un des plus beau billet de Maitre Pierre…
Repose en paix, SEMPE ! Toi que je « lis » et relis sans cesse, tant tu vois juste l’homme et le monde.
L’autobus :
Je prends conscience de l’incroyable chance , sachant à peine lire, d’avoir découvert BD et lecture grâce au Petit Nicolas de ces deux grands poètes et amoureux des enfants que furent (hélas : désormais au passé) Goscinny & Sempé.
DOUCEUR & BETÂTITUDE (ceci n’est pas une coquille).
Tels sont les qualificatifs qui me viennent pour définir les dessins et le dessinateur.
(les nombreuses redites du papier de Passou témoignent de son émotion)
« Jean-Jacques Sempé, dit Sempé »
Son véritable nom avait un air de pseudo.
On lit Sempé et on le médite aussi.
Sempé ou la méditation faite dessin.
Vous en avez pensé quoi du dernier film de Costa Gavras au festival de Locarno, renato ?
https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/costa-gavras-au-festival-de-locarno-ce-retour-a-la-guerre-est-terrifiant-11-08-2022-PNOWSNHMRBCZ3EMRJG6Q532IMQ.php
Une soirée conférence, débat, signature avec Sempé.
Est-ce que Passou a connu un tel moment dans sa vie d’écrivain?
Il va falloir passer la serpillière au Château de la rdl?
(une) Sempé l’écrit nu ! (to jjj)
« Il a signé plus de 70 de ses couvertures? » Mettons cela sur le compte de l’émotion !
Merci d’avoir par trois fois rappelé Chaval, aujourd’hui un peu oublié. MC
…chacun la sienne :
https://images.app.goo.gl/wGadMpnump1fgoAL8
-Quel bel hommage d’amitié !
-« Jean-Jacques Sempé est un homme d’une rectitude, d’une fidélité, d’une attention aux autres, d’une courtoisie, d’un savoir-vivre d’un autre âge ». Comme tous les herdéliens, en somme !
– Inconsolable et gai (et moij qui avaisj cru la formule inventée par Guy Bedos !)
– Merci pour Sacha Distel (cité 4 fois), un chanteur par trop sous-évalué
– @ to dirfil / Sempé l’écrit nu ! / (de quoijj ? … un prénom pas si ridicule, hein !)
Bàv,
on vous garde une part de tropézienne:
https://books.openedition.org/editionsmsh/8133
o la belle vie!
https://www.latartetropezienne.fr/fr/
The New Yorker :
https://www.newyorker.com/culture/cover-story/cover-story-2018-10-15
Dans la série c’est l’été allons voir ou revoir les classiques du cinéma, le léZard le confirme, « Rashômon » d’Akira Kurosawa est bien un chef-d’oeuvre !
le « monde enchanté de la psy »
Comment se débarrasser de son psychanalyste: 15 scénarios possibles, plus un (Points Virgule t. 59) Format Kindle
de Oreste Saint-Drôme (Auteur), Jean-Jacques Sempé (Illustrations) Format : Format
https://www.amazon.fr/Comment-d%C3%A9barrasser-son-psychanalyste-sc%C3%A9narios-ebook/dp/B07K6QN56H
l’est génial votre site « notable people », jmb.
Merci, l’ai mis dans mes favoris… Prima facie, ai été stupéfait de voir Calvino figurer à Cuba et Carpentier en Italie. Va m’falloir réviser mes écrivains, revoir mes fiches… Bàv,
—
nb @ dirfil.com : « Sem.pé l’écrit nu ! » ???? Jean-Jacques est un beau prénom, quand même… non ?
Bel hommage qui se suffit à lui-même.
Bel hommage qui se répète un peu à lui-même.
…Glisse barque funebre..
Un de vos plus beaux billets, Monsieur Assouline.
Un hommage plein de tendresse et de mélancolie…
Merci !
Voutch, peut-être, représente pour moi un de ses héritiers.
Sans la légèreté.
Et encore…
« Des dessins qui font sourire et réfléchir, plutôt que rire. »
Une méditation sur l’époque, le monde…
Jacques, je vais à Locarno surtout pour les « Pardo di domani », et Costa-Gavras n’a certainement pas besoin de ma présence. Donc, hier il y avait Faccia di cuscino de Saverio Cappiello, je me suis donc déplacé à Muralto, juste à côté ; rencontré quelques amies et amis et le soir une généreuse assiette de perche meunière.
Buone vacanze, Renato !
je nentrouve,pas l’enfant la tête dans un vase qu’il faut casser pour l’en sortir
Phil et moi nous doutions bien que vous n’étiez pas popcorn et cinéma, renato !
…l’émotion de ce billet m’en fait redoubler.
A touch of soul
Bel hommage d’un ami qui pense à ne pas l’oublier.
Ô la belle vie
« Je continuerai ma route
Chez moi, on n’ s’arrête pas
Et je laisserai sans doute
Quelque chose derrière moi
Alors le plus bel hommage
Ça serait de me laisser
Me promener dans l’image
Je ne ferais que passer »
» comme un personnage de Sempé »
la mère de Goscinny était ukrainienne
Saint-Tropez d’avant BB et Sempé
COLETTE
L’adieu en grappes
Entre 1925 et 1939, Colette (1873-1954) passait tous ses étés à La Treille Muscate, sa villa rose de Saint-Tropez, bien avant que la station balnéaire ne devînt à la mode. Là, elle y disposait d’un vaste jardin plein de fleurs, de fruits, de légumes et de… bêtes. Un véritable paradis, parfumé par le jasmin, la lavande ou la glycine, ombragé de pins, de mimosas, de tilleuls, d’eucalyptus et prolongé vers la mer par les rangées de ceps de vigne : le muscat, qui a donné son nom à la propriété qui était baptisée à l’origine Tamaris-les-Pins. Dans Belles Saisons, écrit après la guerre, période durant laquelle elle restera pratiquement recluse dans son appartement du Palais-Royal à Paris, Colette évoque longuement les rituels de ces étés tropéziens, qui commençaient en juin, avec la descente en voiture par la Nationale 7 et l’arrivée dans le sud-est sous le chant des cigales, et s’achevait en septembre, juste après les vendanges. Enivrantes ou pas, dur, dur, la fin des grandes vacances !
« Un tam-tam de guerre divulgue, à grands coups sourds, sur quatre ou cinq notes, que l’heure est venue de vendanger en Provence. Quand le verjus dans « leur Nord » pend encore opaque sur le cep, ici le picardan ovale, bleu, finement sucré, l’alicante lourd et doré, le muscat à peau épaisse, l’olivette longue, la clairette ronde couvrent nos tables.
« Ils sont là-haut à la Belle-Isnarde… Ils sont sur Borély… Ils descendent mercredi aux Cannebiers… » On parle d’eux, les vendangeurs, comme d’une horde envahisseuse. Mais l’embauche est petite, cet été, quoique le raisin abonde ; de vignoble à vignoble on se donne la main, par équipes bénévoles. Que fera-t-on du vin, de tant de vin, de si bon vin ? Que paiera la « copé » ? Pas plus de quarante, quarante-cinq francs, au lieu de quatre-vingts… Ces graves soucis ne sont pas les miens, mais ils m’entourent. Tout ce qui mûrit sur mon lé de vigne se boit sans effort d’un an sur l’autre. Le sable salé et le soleil, en lui faisant la vie dure, ont formé, au produit d’une vigne trop vieille, un curieux caractère. Chaque fois qu’un cep meurt, je le remplace par un mimosa, méritant ainsi, sans l’avoir méritée, l’approbation d’une politique de crise vinicole…
Mévente, malaise… Le voisin qui foule mes grappes ne me l’a pas envoyé dire : « Ne comptez guère que je vous loge, votre vin, cette fois. Il vous faut le trouver, le tonneau ! » Ainsi il m’a fait comprendre qu’il garderait, follement, son vin nouveau et l’espoir de le vendre, qu’il ne mêlerait pas son « rosé », couleur de rubis balais, bouqueté et franc, au fleuve anonyme qui se déverse dans les citernes de la « copé ».
Depuis trois semaines la mer berce une fange de tonneaux vides, que rince le flot-court. Le beau son caverneux qu’ils rendent sous les maillets nous éveille tôt, retentit encore la nuit tombée, annonce la fin d’un l’été que de loin Paris nous mesure. Ces quelques semaines heureuses, rapides, la bénignité des jours, la brièveté des fraîches nuits, cela a donc suffi pour porter à mon passif un an de plus ? Mon Dieu, j’y consens, mais il est un peu amer de laisser ici le port et sa paix recouvrée, tout ce qui se défait et recommence… Un printemps de septembre refleurit la capucine pimpante, la rose, l’infatigable pourpier aux cinq couleurs, les petits pétunias sarmenteux. Sauf que l’argent détrône l’or dans la lumière matinale, septembre ne vaut-il pas juin ? »
(« Belles Saisons », Editions Flammarion)
Avis de recherche !
https://www.facebook.com/photo/?fbid=990232255123639&set=a.127340461412827
Lors du festival, Jacques, un film par jour, pas plus. Aujourd’hui Love Will Come Later, documentaire de Julia Furer.
Vrai pour le popcorn.
Dans Le Petit Nicolas, toutes les blessures de ses auteurs, Sempé et Goscinny
https://www.lefigaro.fr/culture/dans-le-petit-nicolas-toutes-les-blessures-de-ses-auteurs-sempe-et-goscinny-20220812
D’un lac à l’autre, Sierck / Sirk finit sa vie à Lucerne, Locarno lui rend hommage. Nos amis Suisses boivent du petit lait en écoutant Leander chanter La Habanera.
zarah leander « la habanera » kinderlieder
https://www.youtube.com/watch?v=JEt4mI0O5Tk
Le petit Nicolas, ou l’insouciance de l’enfance que Sempé n’a pas eue.
Merci, et alii.
Zarah Leander, un mixte de Dietrich et Garbo, Phil !
Et Al, moins lourd, por favor
Sempé a fait ses valises, un jour d’été, accompagnant ses personnages et déjà il s’estompe, les laissant sur la route des vacances, une nuit de super lune
Ô la belle vie, 1964
Do you ?
Régalez-vous un cran au dessus ; Ellington, grand luxe.
https://www.youtube.com/watch?v=O9jHgGDKDkU
ce passionné de dessin est alors livreur pour le courtier en vins Giovetti et griffonne dans les marges des bons de commande de son employeur. Ce n’est pas tout : «J’étais livreur, mais je faisais quand même des mélanges…», raconte Jean-Jacques Sempé dans le livre d’entretiens Sempé, itinéraire d’un dessinateur d’humour (éd. Martine Gossieaux). Vous avez bien lu, Sempé fut un éphémère fraudeur de grands crus de Bordeaux. Dans le même livre, il ajoute : «Et je piquais du vin. Le courtier prélevait, chez les propriétaires, des échantillons. Et moi, de temps en temps, je prélevais mes propres échantillons pour les mettre dans une demi-bouteille et les vendre». De quoi mettre du beurre dans les épinards.
https://avis-vin.lefigaro.fr/magazine-vin/o151671-le-dessinateur-sempe-fut-un-ephemere-fraudeur-de-vins
dans le livre d’entretiens Sempé, itinéraire d’un dessinateur d’humour (éd. Martine Gossieaux)
Semper Sempé.
Sempé : sem.é
Sans pet et sans odeur désagréable.
@ JL, bien à vous
https://www.youtube.com/watch?v=O9jHgGDKDkU
@ la mère de Goscinny était ukrainienne (txfl)
…et celle de Sempé, elle était quoi déjà ? à côté de ses pieds, peut-être ?
Face à son enfance Jean-Jacques Sempé garde ainsi une attitude ambiguë, des souvenirs de la dureté de sa mère et de ses « torgnoles », de la honte qu’il éprouvait quand elle « se mettait à hurler », jusqu’à ceux de certains « fous rires », quand il se disait : « Je suis chez les fous ! Ils sont complètement fous12. »
Face à son enfance Jean-Jacques Sempé garde ainsi une attitude ambiguë, des souvenirs de la dureté de sa mère et de ses « torgnoles », de la honte qu’il éprouvait quand elle « se mettait à hurler », »
les contributeurs qui sont déçus parles « informations qu’ils trouvent peuvent chercher eux-mêmes celles qu’ils préfèreraient leur opposer parce que plus conformes à leur « idéologie politique », et renoncer à empoisonner les contributeurs-trices qui déçoivent leurs attentes
CNRTL
P. ext. Volée de coups. Synon. correction, dégelée (fam.), dérouillée (pop.), raclée (fam.).Flanquer, foutre une torgnole à qqn. Quel a été le résultat de leur éducation [des Jésuites]? (…) de fades jeunes gens qui se cachent plus que les autres pour courir la gueuse, mais qui seraient incapables de risquer une torgnole pour protéger leurs maîtres ou défendre l’Église (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 202).
le verbe torgnoler existe
wiki précise:
» Il est issu d’une famille juive ashkénaze, originaire de Pologne et d’Ukraine3 (gościnny signifie « hospitalier » en polonais).
Son père Stanislas, dont le prénom hébraïque est Simha4, est un ingénieur chimiste né le 27 septembre 1887 à Varsovie (Pologne alors russe), troisième fils du rabbin Abraham Gościnny et Helena Silberblick5,6. Stanislas s’installe à Paris en 1906, au moment de l’inflation des persécutions contre les Juifs en Europe centrale7,8.
Sa mère, Anna Bereśniak, née le 7 mai 1889 à Chodorów alors en Galicie austro-hongroise (aujourd’hui Khodoriv en Ukraine, oblast de Lviv), est issue d’une famille juive non-pratiquante bien que cultivant la langue hébraïque et l’éducation ashkénaze par l’étude des lettres et de la musique, investie dans l’édition6. Victime de pogroms8,N 1, Lazare Abraham Beresniak (-1942), le grand-père maternel de René Goscinny s’établit avec son épouse, Freiga Garbel, à Paris en 19056 ou 1912, au 12 de la rue Lagrange, où il tient une imprimerie à son nom9. À l’époque, l’imprimerie Beresniak s’occupe notamment de l’édition de plusieurs des principaux journaux yiddishophones et russophones en cyrillique de Paris10. L’entreprise est plus tard reprise par les fils Beresniak qui emploieront une centaine de personnes dans les années 193011. Abraham rédige le premier et seul dictionnaire existant hébreu-yiddish, publié en France en 1939. Certains des membres de la famille Beresniak choisissent de partir à l’étranger à temps (en Argentine et aux États-Unis) alors que l’imprimerie parisienne fait imprimer de faux papiers pour le reste de la famille et son entourage, ce qui permet de gagner la province pour s’y cacher. Sous l’Occupation, l’imprimerie Beresniak n’échappe pas à la spoliation des biens juifs par les Nazis. À la Libération, le seul oncle rescapé de René Goscinny, Serge Beresniak, récupère l’entreprise qui s’installe en 1959, au 18-20 de la rue du Faubourg du Temple, et imprimera en 1973, la version première russe de L’Archipel du goulag de Soljenitsyne12,9,10.
Salman Rushdie poignardé.
Comme quoi les crétins n’arrivent pas à comprendre que l’on peut tuer un homme mais pas ses mots.
Hitoshi Igarashi, traducteur japonais de Versets Satanique, a été tué par des émissaires du régime iranien ; Ettore Capriolo, traducteur italien, a été poignardé par un Iranien à son domicile milanais ; William Nygaard, l’éditeur de la version norvégienne a été blessé par balle.
le dernier dessin de Sempé dans le tweet « éloge de la lecture »
https://pbs.twimg.com/media/FZ6EUxnWAAAN2yN?format=jpg&name=small
« on peut tuer un homme mais pas ses mots »
Pas même ceux d’une fatwa, hélas, renato !
@ les fanatiques dans la vengeance du Prophète… des crétins ?… Le mot est faible, etalii
@ txfl les contributeurs (c demoijjj dont vous parlez ?) qui sont déçus (?) par les informations qu’ils trouvent (la nationalité de la mère du goscinny ?) peuvent chercher eux-mêmes celles qu’ils préfèreraient leur opposer (la nationalité de la mère de sempé ?) parce que plus conformes à leur « idéologie politique » (càd antisémite ?), et renoncer à empoisonner (mithridatiser) les contributeurs-trices (genre etalii-txfl ?) qui déçoivent leurs attentes (pas d’attentes particulières, donc pas de déception sur un non objet du jour ; putôt un brin d’humeur et d’humour envers les interventions paranoiaques habituelles de la sénile qui a son droit d’exister et de vapoter son pétun, comme tout le monde)
Bàv ma chaire, 😉
et l’équipe de charlie décimée pour avoir persisté à caricaturer l’image du profète en solidarité avec salman, jzmn !
Bàv
C’est bien de rappeler les noms des hommes courageux qui ont payé de leur vie la défense de la liberté d’expression, renato.
J’ai acheté les Versets sataniques le jour de leur parution chez WH Smith en automne 1988. Je les avais lu lorsque ‘l’affaire’ a éclaté. J’ai participé à tous les événements organisés par Article 19 et le comité de défense de Salman Rushdie, France.
Mes pensées vont à cet extraordinaire créateur qui m’a aidé à comprendre le sous-continent indien et fait beaucoup rire.
peut-on dégommer par un drone un chef religieux qui lance une fatwa contre un laic gênant d’origine indienne pour le faire taire ?
c’est une question redoutablement épineuse pour les fascistes comme pour les démocrates antifascistes.
Laissons déjà JL en trancher, ou du moins argumenter au regard des droits universels humains. Bàv,
Lorsque les fanatiques lancèrent leur fatwa insensée contre Rushdie, Pynchon souhaita lui apporter son soutien et demanda à le rencontrer : c’est peut-être peu, mais c’est quelque chose — compte tenu de son souci de ne pas apparaître en public et de son goût de conduire une vie secrète ; une vie de reclus. Au contraire, les membres du Comité Nobel — jouons-la insulteur dantesque — : minables intellectuels sociaux-démocratiques prisonniers de quelques ineptes instances dogmatiques qui ne savent se tenir à ce qui réellement advient, pauvres d’expérience communicable ils refusèrent de suivre Gyllensten — qui était sensible au sort de Rushdie —, et ils ne s’exprimèrent pas contre cette aberration archaïque. Or, puisque reconstruire le passé signifie délimiter l’espace des convictions représentables, on peut sereinement avancer une hypothèse relative aux mots suggérés par la souris qui trotte dans la boîte à chaussures où ces lecteurs sans aucune épaisseur rangent leur encéphale : « il ne faut surtout pas molester les grands délinquants, harceler les femmes suffit largement si l’on veut poser son homme ! » Foutriquets incultes, arides et insensibles, ils laissèrent à d’autres la charge de préserver les valeurs que les sociétés civilisées ont développé afin de protéger la fragilité du corps humain : dénoncer et repousser la violence où et quand elle se montre. Depuis, faute de sens moral, le prix Nobel de littérature n’a plus de valeur, et que des écrivains acceptent de participer à cette bouffonnerie grossière est une insulte à l’art d’écrire.
(Lars Gyllensten a quitté l’Académie suédoise en 1989 qu’il critiquait de ne pas avoir soutenu Salman Rushdie à l’issue du débat au sujet de la fatwa le condamnant à mort. Toutefois, selon les règles de l’Académie, il en est resté un membre passif jusqu’à sa mort.)
idem, robertbl… Mais doisj confesser à ma plus grande honte n’avoir jamais pu dépasser les 100 premières pages… Je me souviens juste d’un parachutage extravagant en intro… qui m’avait exaspéré… Et c’est rare formi !… Il faudrait m’y replonger, mais serait-ce encore lisible ? et le courage manque, face aux événements politiques écœurants que depuis 35 ans, ce roman n’a jamais cessé de susciter malgré lui !
Bàv
@Laissons déjà JL en trancher
C’est pas l’heure et un bon pain de mie est aussi rare qu’une exécution sommaire justifée
L’essentiel est de châtier son écriture pour mieux faire passer son indignation. Je trouve le style de l’entreprise parfaitement perlocutoire, convaincant, peut-être un brin narcissique, mais tellement fleuri pour nos cellules cultivées en quête, trop heurtées ces derniers temps par la vulgarité de la prose célignienne.
Pmp et rptv, j’ai hâte de lire d’autres fragments aussi inspirés de ce journal thibaudaté, car nous tenons enfin là un grand styliste sapiencieux ignoré, qui nous change des éructations quotidiennes des sous merdes répandues à profusion sur ce blog honteusement dévoyé.
En effet, le niveau monte, surtout grace aux auto-citations en r-italiques.
Bàv, merci,
@Phil dit: à
(une) Sempé l’écrit nu ! (to jjj)
C’est si fin
Je me souviens d’une petite apparition de Salman Rushdie dans un film avec Renée Zellweger.
De Goscinny et de la boite à gifle
https://scatophages.files.wordpress.com/2017/03/obelix.gif?w=513
Johanna Spiry, l’âme de la littérature suisse…, d’origine ukrainienne…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Johanna_Spyri
et tu vois pas le rapport avec le sujet du jour, toué ?… Tant pis pourtoué, alhors ! Arrêtez de marceler hein ! Bàv.
il est vrai que j’aime assez « l’humour »,mais je n’ai pas remarqué que les contributeurs/ trices depuis cette fin de journée aient rien posté qui puisse être
tenu pour de l’humour sur ce blog; ce qui n’est pas un grief de ma part!
n’importe:inutile d’alléguer maintenant des « degrés »: réservez le pour le vin que vous mentionnerez;
bonne soirée, bon week-end ; ne trahissez pas vos amis, ni votre pays,!
CIAO
@ fildej-l… ah oui, sampé-llegrino… je l’avions fait aussitôt la nouvelle, mais la rdl m’avait éjecté…, comme quoik, les grands esprits, ça fé cho (çuilà, à décliner en bon franzozicht).
Merci les potes, hein, you permit ? Bàv
(Passou devrait mettre en place une fonction « bloquer ce commentateur », que chacun pourrait activer pour soi, comme il existe une fonction « bloquer ce contact » sur certaines applications … sauf qu’elle serait irréversible)
Je trinque à votre santé avec un petit Bandol au frais, du côté de chez st-tropez, l’est pas dégueu, ma foué !… bàv,
Ironie tragique, la prise de parole de Salman Rushdie devait porter sur « Banned books, cities of asylum for writers ». Depuis les années 90, les villes-refuges forment un réseau d’accueil et de protection des écrivains menacés. Avant de se fixer en Scandinavie, Taslima Nasrin, écrivaine bangladaise menacée de mort dans son pays, a vécu de longs mois sous la protection d’une institution culturelle parisienne.
Pas plus tôt que ce matin, Rushdie correspondait sur les modalités d’asile pour les écrivains ukrainiens…
JJJ, si vous n’avez pas lu le chapitre IV ‘Ayesha’ prenez un peu de temps pour le faire, c’est un « must read ».
POUR un blog de lacanofakistes:
https://www.liberation.fr/resizer/at_Sjrz2RdG0vb9PYNXGuvbpuDk=/1440×0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/65K2Z5CXU5AEJKRKFNICO6JAFU.jpg
désolated! ce sont deux névrosés français qui commentent leur synchrodépression de l’hiver
Aucun communiqué sur l’état de santé de S Rushdie, c’est long . Pourvu qu’il s’en sorte.
« peut-on dégommer par un drone un chef religieux qui lance une fatwa contre un laic gênant d’origine indienne pour le faire taire ? »
Je crois me souvenir que la fatwa lancée contre Salman Rushdie émanait de l’imam Khomeini, qu’aucun drone ne peut plus dégommer, JJJ.
L’attaque contre Rushdie
Ce que la télévision oublie de dire, sauf Christian Makarian sur LCI ce soir :
Le 11 juillet 1991, le traducteur japonais de Rushdie Hitoshi Igarashi est poignardé à mort à l’université de Tsukuba, province d’Ibaraki, où il enseignait.
Son traducteur italien, Ettore Capriolo a été poignardé à Milan quelques jours plus tôt.
En 1993, à Oslo, l’éditeur norvégien de Rushdie, William Nygaard, survit de justesse à plusieurs coups de feu.
Le 2 juillet 1993, trente-sept personnes sont tuées lorsque leur hôtel à Sivas en Turquie est incendié par des manifestants contre Aziz Nesin, le traducteur turc de Rushdie.
Deux ecclésiastiques, un saoudien et un tunisien, qui avaient dénoncé la fatwa sont abattus à Bruxelles en 1989.
Paul, « ecclésiastique » peut difficilement désigner des religieux musulmans, étant construit à partir d' »ecclesia », « église ».
L’agresseur aurait infligé à Salman Rushdie une dizaine de coups de couteau.
Passou va devoir se taper un billet sur Rushdie, même s’il survit…
Closer, je note.
@Ce que la télévision oublie de dire, sauf Christian Makarian sur LCI ce soir
Comme le temps passe
https://i0.wp.com/www.commeunchapeau.com/wp-content/uploads/2009/01/salut-sempe.jpg?w=428&ssl=1
Closer, il est certain qu’ils meurent à chaque seconde des milliers d’humains sans qu’il soit besoin de » se taper » d’hommage, c’est plutôt pratique . J’espère qu’il va s’en sortir. Je ne connais pas son oeuvre mais j’éprouve une antipathie naturelle pour tout ceux qui condamnent la liberté des femmes , des hommes qui n’ont à se reprocher que leur désir de liberté .
Qu’il meure des… Corrigez si c’est inexact. Merci.
S’il était hors de danger nous le saurions déjà.
Il est certain qu’il meurt des milliers de gens. Pardonnez cette grossière faute. 👿
Lu sur la plage aujourd’hui, en mode récréatif, l’assassin de papa. Pas le meilleur de Westlake. Il devait en être à ses débuts et l’on n’y retrouve pas sa bande de cambrioleurs mythiques.
« Ce que la télévision oublie de dire, sauf Christian Makarian sur LCI ce soir »
Et renato, grand reporter sur la RDL !
jzmn, je parlais en général, pas du vieux Khomeiny en particulier, dont je ne souhaite pas la paix à son âme..
Par contre, je pense souvent à la bévue de Foucault sur la révolution iranienne qui avait balayé le shah…
Je suis allé lui récemment porter des fleurs à Vandœuvre du Poitou, MF, c’est un philosophe qui a énormément compté pour moij (rptv), même si j’admets qu’il a raconté pas mal de sottises, comme tout le monde, en son tmeps. Mais enfin, pas tant que ça, finalement… Surtout, il fut un type qui avait su se déprendre de lui-même et bifurqué dans ses projets de recherche en se coltinant à des sujets sur lesquels il n’était pas formé. Impressionnant, le boulot qu’il avait pu abattre…! (pardon pour cet aparté perso). Bàv,
@ rb / si vous n’avez pas lu le chapitre IV ‘Ayesha’ prenez un peu de temps pour le faire,
OK, je vais…. z’etes souvent de bon conseil, merci.
@L’attaque contre Rushdie
Ce que la télévision oublie de dire, sauf Christian Makarian sur LCI ce soir :
Le 11 juillet 1991, le traducteur japonais de Rushdie Hitoshi Igarashi est poignardé à mort à l’université de Tsukuba, province d’Ibaraki, où il enseignait.
Son traducteur italien, Ettore Capriolo a été poignardé à Milan quelques jours plus tôt.
En 1993, à Oslo, l’éditeur norvégien de Rushdie, William Nygaard, survit de justesse à plusieurs coups de feu.
Le 2 juillet 1993, trente-sept personnes sont tuées lorsque leur hôtel à Sivas en Turquie est incendié par des manifestants contre Aziz Nesin, le traducteur turc de Rushdie.
Deux ecclésiastiques, un saoudien et un tunisien, qui avaient dénoncé la fatwa sont abattus à Bruxelles en 1989.
Rien entre 1993 et … 2022 ?
« Macron en jet-ski : Rousseau (EELV) dénonce un acte «criminel» au regard du réchauffement climatique »
Les membres de l’opposition politique ont rien de mieux à dire ?
Il devrait opter pour la voile mais sûrement faut-il un certain entraînement pour éprouver du fun. Les jet-skis sont une hérésie.
« Les romans qui ont changé le monde »
Tel est le titre des émissions animées par Mathias Enard que diffuse France Culture, en semaine, de 11h à midi. J’ai raté les premières. Je m’étais exprimé au sujet du roman de Céline le plus connu.
Je n’y reviens pas.
L’émission qui a suivi était consacrée au « Seigneur des anneaux » de Tolkien. Je me suis pincé pour me demander si j’avais bien entendu. Un roman qui a changé le monde ? De qui se moque-t-on ?J’ai écouté l’émission de bout en bout. On avait invité des connaisseurs de ce livre. J’apprends que ce type de roman serait « une fantaisie » ! Ah bon. Première nouvelle. C’est un genre littéraire, ça ? Pour donner envie, l’animateur a fait lire plusieurs extraits de ce livre. Navrant, désolant, consternant , le néant. Une des invitées , universitaire, nous a dit que le passage lu venait de la faire pleurer. Elle a larme facile.Cela donnait plutôt envie de fermer le poste.
Ce matin, j’ai bien fait de rater la nouvelle émission – j’ai eu des soucis ,en revenant du supermarché, j’ai vu qu’un clou s’était mis dans un pneu de ma voiture. Revenu au logis, en remplissant mon frigo, je branche France Culture un peu avant midi pour apprendre que le roman « qui avait changé le monde » aujourd’hui était « Bonjour tristesse » , de Françoise Sagan, cette oeuvrette. Il y a aussi de spécialistes de ça ?
Mathias Enard, réfléchissez, avant de choisir! France Culture oblige. Devrait obliger.
« Pour raconter mon histoire, il me faut retourner très loin dans le passé. Il me faudrait, si cela était possible, reculer jusqu’aux toutes premières années de mon enfance, et au-delà encore, jusqu’à mes origines les plus lointaines.
Les écrivains, lorsqu’ils composent des romans, font souvent comme s’ils étaient Dieu et comme s’ils pouvaient embrasser et comprendre dans son ensemble une vie humaine quelconque, et la raconter comme Dieu pourrait se la raconter, sans voile, en accordant à chacun de ses épisodes la même valeur. Cela, je ne le puis, pas plus qu’ils ne le peuvent. Mais mon histoire est pour moi plus importante que pour n’importe quel écrivain la sienne, car elle m’appartient en propre, et elle est l’histoire d’un homme, non pas inventé, idéal, n’existant pas en dehors du livre, mais d’un homme qui, une fois, a vécu. Ce qu’est un homme qui vit réellement, on le sait aujourd’hui moins que jamais, et l’on tue ses semblables – dont chacun est un essai unique et précieux – en masse. (…)
Mon histoire n’est pas agréable à lire. Elle n’est pas douce et harmonieuse comme les histoires inventées. Elle a un goût de non-sens, de folie, de confusion et de rêve, comme la vie de tout homme qui ne veut plus se mentir.
La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même, l’essai d’un chemin, l’esquisse d’un sentier. (…)
Chacun porte en soi, jusqu’à sa fin, les restes de sa naissance, les dépouilles, les membranes d’un monde primitif. Beaucoup ne deviennent jamais des hommes, mais redeviennent des grenouilles, des lézards ou des fourmis. »
(Hermann Hesse – Demian , Histoire de la jeunesse d’Émile Sinclair)
@Les jet-skis sont une hérésie
Hérésie, hérésie … Le nucléaire n’est pas une hérésie ; pourquoi le refuser aux iraniens ?
En attendant, plus proche de nous, le risque de se faire fumer par Poutine. A petit feu, les radiations d’une catastrophe civile sont malgré tout d’une efficacité à long terme.
Un bon plan laissé en plan, B
https://news.un.org/fr/story/2022/06/1122942
Les villes en France ont elles cessé d’éclairer les monuments la nuit pour que les pigeons puissent faire caca en lumières?
Tous les éclairages de nuit ne sont pas indispensable, c’est ce que je tentais d’exprimer. Réduisons nous?
Tamisons
www.http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Attaque_des_tomates_tueuses
L’humour et caricature satire deux mondes bien différents.
Mon goût va au premier.
« C’est une dame bien habillée, dans une église monumentale, adressant un reproche vers l’autel : «Que vous n’existiez pas, soit. Mais à ce point, c’est indécent.» »
conseil
https://actualitte.com/article/107392/auteurs/le-petit-nicolas-orphelin-pluie-d-hommages-a-sempe
Donc, informations prises, la fatwa contre Salman Rushdie est illégitime au regard de la loi islamique, car le supposé blasphème a eu lieu en dehors du territoire des croyants où la charia est en vigueur, mais en Grande Bretagne où est en vigueur la loi des non-croyants. Mais cette transgression à la loi coranique était voulue par Khomeiny pour affirmer l’universalité de sa charia et de son islam radical, bien au-delà et même contre ce que prescrit la loi coranique.
Par ailleurs, je vois mal où Rushdie a insulté la religion islamique et son prophète, car le long de 70 pages, par le biais d’une scène onirique, il retravaille l’épisode des versets sataniques, un conte très ancien de la tradition islamique qui n’a pas été inclus dans le canon officiel et qui relate un moment de faiblesse de Mahomet : le diable le trompe en le poussant à déclarer que les trois filles d’Allah — anciennes divinités arabes — étaient dignes d’être vénérées. Rushdie ajoute au conte un segment burlesque : lorsque Mahomet revient à la raison, plusieurs personnages du rêve, dont un poète ivrogne et quelques prostituées, se réunissent dans un bordel et accusent le prophète d’être un débauché, un ivrogne et tricheur, et par mépris, quelques prostituées prennent le nom des femmes du prophète.
Personne, je suppose, n’excommunierait Borges pour Trois versions de Judas ; ni accuserait de blasphème un écrivain qui retravaillerait certains passages des évangiles apocryphes, où sont décrites les petites méchancetés que Jésus enfant a commis, en y ajoutant un segment comique où réveil des hormones induirait Jésus désormais préadolescente à se masturber… ce qui aurait été tout à fait normal dans l’idée d’un le Dieu éternel et infini qui s’est plongé dans la finitude humaine :
https://i0.wp.com/auralcrave.com/wp-content/uploads/2019/04/ernst_virgin.jpg?resize=810%2C515&ssl=1
où réveil des hormones > où LE réveil des hormones
(Incidemment, les trois filles d’Allah sont les équivalente de Déméter, Artémis, Aphrodite, en niant le culte des trois divinités Mahomet ‘expulse’ toute présence de l’essence et de la spécificité du féminin de la théologie islamique.)
Salman Rushdie risque de perdre un oeil. Pourra t-il toujours aller au cinéma ?
____________________
SALMAN RUSHDIE
Le film de ma vie
L’enfant de Bombay Salman Rushdie imaginait-il, lorsqu’il vit pour la première fois Le Magicien d’Oz, que ce film allait non seulement jouer un rôle prépondérant dans sa vocation d’écrivain, mais peut-être, aussi, lui montrer par anticipation ce que serait son propre destin ? Revenant quelques décennies plus tard sur ce film-culte, il en fera une analyse éblouissante, montrant qu’un de ses thèmes principaux est probablement l’exil, et que le seul foyer véritable est celui que chacun se fabrique. N’y a-t-il que dans les contes de fées que les vilaines sorcières acharnées à vous détruire peuvent être anéanties ? Les films, tels Le Magicien d’Oz, peuvent nous faire espérer, tout du moins, qu’il en est de même dans la vie !
« Le petit garçon de dix ans qui a vu Le Magicien d’Oz au « Metro » de Bombay ne savait pas grand-chose des pays étrangers et ignorait tout de ce que grandir veut dire. En revanche, il en savait bien plus long sur le cinéma fantastique que tous les petits Occidentaux de son âge. A l’Ouest, ce film était une tentative loufoque pour réaliser une sorte de dessin animé à la Disney avec des acteurs en chair et en os, malgré les idées reçues d’une industrie cinématographique convaincue que les films fantastiques faisaient généralement un four. Il ne fait guère de doute que la décision de la MGM de sortir le grand jeu et de remuer ciel et terre pour un livre vieux de trente-neuf ans doit beaucoup à l’engouement pour Blanche Neige et les sept nains. […]
En Inde, il s’inscrivait pourtant dans ce qui était et demeure un des courants majeurs de la production cinématographique de « Bollywood ». […]
D’importantes différences séparaient le cinéma de Bombay d’un film comme Le Magicien d’Oz. Les bonnes fées et les méchantes sorcières avaient beau rappeler superficiellement les divinités et les démons du panthéon hindou, en réalité, un des aspects les plus frappants de la vision du monde du Magicien d’Oz est son caractère joyeusement et presque intégralement profane. La religion n’est évoquée qu’une fois dans le film. Tante Em, bégayant de colère contre la cruelle Miss Gulch, lui déclare que cela fait des années qu’elle attend de pouvoir lui dire ses quatre vérités mais que, parce qu’elle est « une bonne chrétienne », elle s’en abstiendra. Hormis cet instant où la charité chrétienne nous prive de quelques propos vieillots et bien sentis, le film est jovialement athée. Il n’y a pas trace de religion à Oz même ; on craint les mauvaises sorcières, on aime les bonnes, mais on n’en sanctifie aucune ; et alors même que l’on attribue au Magicien d’Oz une qualité très proche de la toute-puissance, personne ne songe à lui rendre un culte. Cette absence de valeurs supérieures accroît considérablement le charme du film et n’est pas étrangère au succès avec lequel il a su créer un monde où rien n’importe davantage que les amours, les tracas et les désirs d’êtres humains (et, cela va sans dire, d’êtres de fer-blanc, d’êtres de paille, de lions et de chiens).
L’autre différence majeure se définit plus malaisément parce que, tout bien considéré, il s’agit d’une question de qualité. La plupart des films hindis étaient et sont toujours ce qu’il faut bien appeler des navets. Le plaisir qu’ils vous procurent (et certains sont extrêmement agréables à regarder) se rapproche de celui qu’on éprouve à s’empiffrer de cochonneries. Le « Bombay talkie » classique exploite des scénarios d’un sentimentalisme atterrant et sombre tantôt dans le clinquant, tantôt dans le vulgaire et bien souvent dans les deux à la fois, tout en comptant sur la popularité de ses vedettes et des numéros musicaux pour apporter un peu de pep à l’ensemble. Il y a évidemment des vedettes et des numéros musicaux dans le Magicien d’Oz, mais c’est aussi, indéniablement, un Bon film. Il ajoute à la fantaisie de Bombay des critères de production élevés, mais ce n’est pas tout ; il possède quelque chose que l’on ne rencontre pas souvent au cinéma, quel qu’il soit. Appelez cela vérité d’imagination. Appelez cela (c’est le moment ou jamais de sortir vos revolvers) art. […]
La découverte du Magicien d’Oz a fait de moi un écrivain. Bien des années plus tard, j’ai commencé à imaginer la trame de ce qui allait devenir Haroun et la mer des histoires et j’ai été convaincu que si je pouvais trouver le ton juste, je devrais arriver à intéresser les adultes comme les enfants : ou, pour employer une formule chère aux publicitaires, « les jeunes de sept à soixante-dix-sept ans ». Le monde du livre est devenu une entreprise soumise à des catégorisations et à des catalogages draconiens, dans laquelle la littérature enfantine constitue une sorte de ghetto, subdivisé de surcroît en différentes classes d’âge. Le cinéma, en revanche, s’est généralement élevé au-dessus de ces segmentations. De Spielberg à Schwarzenegger, de Disney à Gilliam, il propose des films devant lesquels gamins et adultes s’asseyent côte à côte, unis par ce qu’ils regardent. […] Mais de tous ces films, c’est Le Magicien d’Oz qui m’a le plus aidé dans mes efforts pour trouver la voix d’Haroun. Ses traces sont du reste parfaitement visibles dans le texte ; on perçoit dans les compagnons d’Haroun des échos limpides des amis qui dansaient avec Dorothée le long de la Route de Briques Jaunes. »
(« Le magicien d’Oz », traduit de l’anglais par Odile Demange, nouveau monde édition, 2002)
Adapté du livre de L.Frank Baum, Le Magicien d’Oz a été réalisé par Victor Fleming et est sorti aux USA en août 1939. Au début ce ne sera pas un franc succès, du fait principalement de la Seconde Guerre mondiale qui venait juste de commencer. Malgré tout, il sera distribué en Angleterre l’année suivante et connaîtra progressivement une audience internationale qui ira en s’amplifiant. Jusqu’à ce qu’il devienne un classique du cinéma, qui révéla au monde entier le talent exceptionnel de la toute jeune Judy Garland, dont on garde tous en souvenir l’émouvante interprétation de la chanson Over the rainbow. D’autant plus émouvant, que Judy Garland (1922-1969), qui épousa, entre autres, le cinéaste Vincente Minnelli et donnera naissance à leur fille Liza, connut par la suite un destin plutôt tragique. Elevée, dès la prime enfance, dans le sein d’Hollywood pour être une enfant star, elle tournera plusieurs chef-d’œuvres, dont l’inoubliable Une étoile est née (A star is born) de George Cukor en 1954, avant de sombrer définitivement dans l’alcool et les barbituriques, à l’instar de Marilyn Monroe.
Sinistre version iranienne du Magicien d’Oz !
https://www.leparisien.fr/international/bravo-a-cet-homme-merveilleux-en-iran-lassaillant-de-salman-rushdie-felicite-13-08-2022-JOWZX4TQKRC3HDYKDERQC6I4BY.php
Cruelle, cette histoire d’oeil de Rushdie s’il devait le perdre…, pourvu qu’il réchappe au moins à cet immonde attentat ! (Pmp et rptv : j’ai tjs été troublé par la paupière lourde de l’un des yeux de SR, un peu comme chez FOG. Il devait bien arriver quelque chose à ce trouble et à l’image de son visage défiguré si souvent observée);
Félicitations pour le rappel précis et concis du passage « litigieux » du roman… La conclusion personnelle de l’internaute RM est acceptable bien évidemment… Quoique je ne soie pas sûr que les blasphèmes chrétiens dans la littérature occidentale n’eussent jamais fait l’objet, de la part de notre clergé, de semblables châtiments téléguidés… M’enfin, ne voudraisj pas non plus « relativiser les charges » entre les différents effets des religions monothéistes opiacées quant au degré de fanatisme de leurs exécuteurs stipendiés. Ce n’est pas le cœur du sujet du jour… Avant tout, prions notre seigneur de sauver Salman des griffes du satanique ayatollah !
Bàv (13.8.22 @ 9.28)
Si les politiques sont au rendez-vous, on attend encore la première réaction d’un/e romancier/romancière français/e.
Côté britannique, Ian McEwan et Kazuo Ishiguro ont condamné l’attentat avec force et exprimé leur solidarité avec Rushdie.
John Berger & Roal Dahl, qui pensaient que Rushdie récoltait ce qu’il avait semé, ne sont plus là pour se défausser.
« Si les politiques sont au rendez-vous, on attend encore la première réaction d’un/e romancier/romancière français/e. »
C’est un appel du pied à Passou, Bloom ?
Il est vrai que par le passé les chrétiens n’ont pas agi différemment, mon post se limitait au présent (bien que Trois versions de Judas date de 1944).
@ BHL et le fils Birnbaum ont fait part de leur indignation sur Fi, mais sont-ce des écrivains, jzmn ?
Ah Sempé national !
Il faut le demander à Bloom, JJJ ?
En tout cas, touché à la gorge, c’est un drame pck il est marqué durablement par le stress, l’angoisse, la peur.
Il y a des centres nerveux à ce niveau du corps très importants.
Des protestants me l’ont rappelé.
N’empêche, depuis la saint Barthélémy, les chrétiens se sont bien bien calmés.
Un oeil, c un oeil.
Avec un seul oeil tu es borgne.
Tout ton champ de vision est divisé par deux.
Avec deux, en moins, tu es aveugle.
Nota, hors sujet :
Les libanais sont des commerçants.
La cuisine libanaise est un sommet de raffinement.
Le Liban est un pays massacré. Et en ruines.
Comment d’un bijou (ma maman ♥️)faire un pareil massacre, si ce n’est par/pourl’argent ?
Court rappel de Trois versions de Judas :
Dans la première version de Kristus och Judas, Runeberg dit que c’est Judas qui a reflété Jésus dans le monde humain, et puisque Jésus était le sauveur envoyé du ciel, Judas a assumé le fardeau de conduire Jésus sur le chemin de la rédemption.
Dans la deuxième version il change ses arguments et déclare que Judas a sacrifié davantage. Selon les propres termes de Borges, « L’ascète, pour la plus grande gloire de Dieu, dégrade et mortifie la chair ; Judas fit de même avec l’esprit. Il renonça à l’honneur, au bien, à la paix, au Royaume des Cieux, comme d’autres, moins héroïques, l’ont fait. Il a renoncé au plaisir car pensait que le bonheur, comme le bien, était un attribut divin et ne devait pas être usurpé par les hommes. »
Dans la dernière version Runeberg avance l’argument selon lequel, comme Dieu sous forme humaine, il serait « fait totalement homme, mais homme jusqu’à l’iniquité », commettre un péché ne serait pas au-delà de Lui. Non seulement, il dit qu’un sacrifice limité à un seul après-midi sur la croix n’est pas comparable au sacrifice d’accepter la honte et la répulsion pour le reste de l’histoire. Ce faisant, Runeberg conclut finalement qu’il a choisi Juda comme son incarnation : « Dieu s’est fait homme tout entier, un homme jusqu’à l’infamie, un homme jusqu’au répréhensible, jusqu’à l’abîme. Pour nous sauver, il aurait pu choisir n’importe lequel des destins qui tissent ensemble la toile incertaine de l’histoire ; il aurait pu être Alexandre, ou Pythagore, ou Jésus ; il a choisi un destin infâme : il était Judas ».
Donc, déjà en 44 les chrétiens pouvaient accepter une transmutation de leur crédence sans bruler ni excommunier « l’hérétique », car faire la différence entre une fiction (qui est aussi un questionnement) et une théorie est vraiment à la portée de tout le monde… enfin, pas vraiment de tout le monde vu que les ayatollahs nous ont prouvé le contraire.
la bande de mafieux qui tient ce pays et ne voudra jamais se réformer…, quitte à le voir crever. Pauvre Liban ! – Déjà de passage à Beyrouth en 98…, la ville n’était pas belle à voir…. Mais le plus attristant, c’est depuis lors le massacre systématique de la Syrie et de 350 000 de ses habitants, un champ de ruines et de déplorations. On attend la suite sur le flanc Est de l’Ukraine. Bon, je voudrais pas plomber l’ambiance de la rdl non plus, ma mère ! Je vais me refaire un album de Sempé pour oublier toute cette merde et mettre un peu de musique…
https://www.youtube.com/watch?v=aVzV103Ec-g
Bàv,
Semper Sempé.
RIP.
a-t-on un souvenir de la première fatwa?
SUR quelques fatwas:
https://journals.openedition.org/cdlm/4903
« Tous les membres de l’administration Biden-Harris prient pour son prompt rétablissement », a-t-il ajouté dans un communiqué.
on compte aussi sur quelques médecins des plus qualifiés et compétents-et de tous pays auprès de S .R. pour l’aider à surmonter cette épreuve effroyable
C’est marrant, le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à l’oeuvre de Sempé (l’homme m’était inconnu) n’a pas été prononcé ici. Et pourtant. Je trouve qu’il est le peintre de la modestie. Ces personnages sont modestes, confrontés à des univers qui les dépassent, et surtout leurs réactions sont modestes, toujours. Comme les nôtres. On les imagine s’habillant en « M » comme « moyen », buvant modérément, avec une tension artérielle ni trop, ni trop peu. Même s’ils sont plus du côté d’Achille Talon que du prolétaire Lefuneste, ils restent des bourgeois modestes. En voie de disparition, donc ?
j’aime bien la crédence à la place de la croyance, ça clôt mieux les volets, à la rdl… et suscite le rebond
(*ultracrépidarianisme outrecuidant, pmp, je sais, mais c joli, nonj ?)
c pas la modestie qui nous fera taire, nous autres les bourgeois !…
(***je me souviens d’un dessin où l’on voyait des bourgeois dans leur immense salon devant leur petit poste de télévision, terrifiés par l’annonce de la décision du candidat soumis au jeu « quitte ou double »). J’adorais ce type de contrastes, pour le coup…, sempéjj aurait fait aimer les grands bourgeois à tous les prolos de la terre !***)
« Le prolétaire Lefuneste! Décidément, tous les moyens sont bons pour la sémillante Virgule des Guillemets du bocage normand!
Et pourquoi pas le clergé et les aristos pendant que vous y êtes, JJJ !
A peine Clopine a t-elle posté, il faut que M. Court vienne aussitôt répandre son vinaigre…
Je parlais de romanciers. Les Versets sont un roman, pas un pamphlet, pas un témoignage, ni un essai.
Kamel Daoud, évidemment, mais il vit ce terrorisme au quotidien.
A quand un rassemblement, une manif?
Kamel Daoud survit à ce terrorisme au quotidien. Homme admirable.
vous voyez comme vous êtes, mister court marc je petitrappelle… et aprèj…, vous venez me dire que c moi le harceleur relanceur ! Foutez-lui la paix, bordel ! et cessez de raconter n’importe quoi à son encontre… CT, le lui répondez pas !… On s’en occupe, hein ! 🙂
… et l’roberto Saviano, ritou…, hélass, (même si la menace vient pas des mêmes tarés)…
le clergé a déjà répondu…, quant à savoir s’il a du sang bleu ? je sais pas, mais des accointances chouanesques, m’étonnerait pas !…
Bàv, jzmn, vous me brûlez tjs la place, je mvénère à force… C’est quand déjà, vot’départ pour le match du Barça à Stiges ?
Sophie Landrin, correspondante du Monde en Inde, aujourd’hui, extrait:
Salman Rushdie, devenu citoyen britannique, est né à Bombay en juin 1947 et l’Inde fut le premier Etat à interdire, le 5 octobre 1988, son quatrième ouvrage, Les Versets sataniques. Neuf jours après sa publication, le livre fut banni par le gouvernement de Rajiv Gandhi (1984-1989) pour « atteinte aux sentiments religieux ». L’interdiction empêchait l’importation du livre en Inde. De nombreux pays allaient suivre, dont le Pakistan et le Bangladesh. Les Versets sataniques restent toujours interdits en Inde. (…) »
Ce que j’écrivais en 2013 à un ami angliciste, lui aussi grand admirateur de Rushdie:
‘Je viens de finir Joseph Anton, et vais relire Les Enfants de minuit, Rushdie est tout simplement génial. Incroyable de penser que dans le sous-continent, Mein Kampf est partout alors que les Versets sataniques sont interdits…Ca fait réfléchir.’
L’agresseur de Salman Rushdie serait un chiite libanais khomeyniste. Toutefois, selon les enquêteurs, il avait un faux permis de conduire californien portant le nom d’un chef du Hezbollah et sa nationalité et son origine ne sont toujours pas claires.
Selon Taslima Nasreen dit on peut deviner les raisons de l’attaque.
sans dit…
Paul Di Filippo – Pages perdues – J’ai Lu
clopine,sur la modesie
avez vous ouvert chantal
https://i0.wp.com/boojum.fr/wp-content/uploads/2017/09/t-es-sur-qu-on-est-mardi-voutch-illustration2.jpg?w=700&ssl=1
modestie
clopine,une caresse comme ça, c’est la modestie
https://galeriemartinegossieaux.com/wp-content/uploads/2020/02/Jean-Jacques-Semp%C3%A9-CHAT-CARESSE.jpg
Sempé a dit
« Dans la revue A suivre en décembre 1984, il déclarait : « Oui, je suis décalé, mais le dessin humoristique est plus une manifestation littéraire et poétique que journalistique »
@ excellente recension SV, qui donne bien envie… Juste une petite remarque : Neil CassAdy plutôt, et Jasper FForde, dont vous aviez déjà croqué la formidab’affaire Jane Eyre…, faudrait vous réinventer… merci, et bin bonne journée !
Sempé aime Paul Klee! 🙂
yes mimi mais il n’a pas obtenu la clé pour ouvrir le coffre… dommage pour lui… hein
Peu importe, ses originaux à lui et ses sérigraphies sont à vendre chez Madame Martine Gossieaux galeriste, son épouse.
Vous en avez achetée une, 3J?
Des archives patrimoniales à numériser en urgence !
oui, mimi, mais il aime aussi « l’ommard »
c’est excellentissime
L’attaque contre Rushdie est très choquante. Apparemment, il va perdre un oeil et un bras, et aura diverses séquelles au foie et à la gorge. Quand on voit les Iraniens fanatiques s’en réjouir, on ne peut que se révolter. Mais que faire ? Ici, la fatwa contre Rushdie a été lancée par une sommité chiite d’alors, l’ayatollah Khomeyni. L’argument qui consiste à dire qu’avec l’islam, on ne peut discuter avec personne, parce qu’ils n’ont pas de dirigeants, est donc une erreur. Les musulmans sont menés vers le pire, entraînés par des leaders déments qu’on connaît et qui n’ont rien à envier aux nazis. Il faudrait leur dire : soit vous arrêtez vos conneries, soit on vous bombarde. Il faudra qu’il y ait un procès, et que toute la chaîne du processus criminel, de Khomeyni à l’individu qui a frappé Rushdie, soit mise au jour et positiviment châtiée sans pitié. Je suis moi-même un admirateur du mysticisme musulman, c’est une religion qui m’intéresse, avec le soufisme. Mais il ne faut pas accepter des crimes qui s’en réclament inconsidérément. Certes, Rushdie avait le cul entre deux chaises, étant musulman d’origine. Il a en quelque sorte renié sa religion, au bénéfice de l’acceptation de la société de consommation moderne. Ce qui en fait, stricto sensu, un « apostat ». Mais c’est son droit le plus strict, sa liberté d’être humain non servile. Dans ses romans, il mettait en question la religion — mais cela veut-il dire que la religion, même islamique, est trop faible pour se défendre elle-même, et pacifiquement ? Peut-être, et c’est dommage. Ce qu’on a voulu empêcher, avec cette fatwa contre Rushdie, c’est le questionnement de la religion dans la vie des hommes aujourd’hui. C’est évidemment inadmissible. C’est pourquoi Rushdie est un martyr, et un symbole irréfragable de la liberté. Il faut continuer son combat à lui, et ne pas lacher un millimètre. J’attends des mesures fortes contre ceux qui ont armé le bras du terroriste chiite. La démocratie s’honorerait à ne pas laisser impuni ce crime atroce. — J’ai feuilleté l’autre jour en poche son dernier roman, « Quichotte ». J’avais envie de le lire, malgré environ 500 pages écrites en tout petit. Si j’en ai le temps, je vais m’y mettre. Et puis, Rushdie venait d’annoncer la parution d’un nouveau livre, pour début 2023. Où sera-t-il à cette date ???
damien, le « martyr n’est pas simple du tout pour l’islam;je lisais ceci, ce matin:
https://www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2006-2-page-55.htm
Le Martyr en Islam. Considérations générales
Atmane Aggoun
La fatwa et moi et moi et moi qu’ils ruminent, ceux qu’on pas le cul entre deux chaises, eux non plus … sans doute des fins lecteurs de Sempé et de Rushdie
@Un bon plan laissé en plan, B
Il y a un plan B sur le point d’aboutir, B ; on ne peut que s’en réjouir : Après quatre jours de négociations entre les diplomates iraniens, russe, français, anglais et allemands, un texte a finalement été mis sur la table. Et si le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell s’est montré pressant et a déclaré que ce texte final était à prendre ou à laisser, Téhéran a, de son côté, indiqué que « les propositions de l’Union européenne étaient acceptables à condition qu’elles fournissent des assurances à l’Iran sur divers points ».
https://www.latribune.fr/economie/international/nucleaire-iranien-teheran-pret-a-signer-l-accord-final-mais-demande-des-assurances-928017.html
déjà faudrait-il se mettre d’accord sur ce qu’on entend par « religion » !
il aime aussi « l’ommard »
Il s’agit,de »Bonnard », et alii, vos lunettes sont-elles en peau de saucisson?
et alii dit: à
oui, mimi, mais il aime aussi « l’ommard ».
Doit parler du Pommard, un grand cru.
Pendant que Rushdie est cuit.
« Les nouvelles ne sont pas bonnes : l’écrivain Salman Rushdie est entre la vie et la mort, après avoir subi une agression au couteau vendredi 12 août, alors qu’il s’apprêtait à donner une lecture à la Chautauqua Institution, dans l’Ouest de New York. Touché au cou, au foie, et à un œil, qu’il pourrait perdre, il a été placé sous respirateur artificiel et se trouve dans un état grave, a indiqué son agent, Andrew Wilye. Les nerfs de son bras ont aussi été sectionnés. »
Etat de santé préoccupant. Que Salman lutte.
Pendant que Salman est cuit.
Boîte à gifles on.
À la Chautauqua Institution le 14 août 1936 :
https://pbs.twimg.com/media/FZ-TgQgWAAI4c1m?format=jpg&name=large
L’assassin ne l’a pas raté et l’a saigné comme un lapin.
Considéré comme un héros sur une bonne portion de la planète, sera t-il jugé dans un état qui a aboli la peine de mort ?
That’s the question…
merci, mimi;
mais question BONNARDje préfère l’histoire (connue)de la concierge « qui en a à tous les étages »
cela dit, il ‘ avait une galerie à St Germain qui en avait de tres beaux
https://artshortlist.com/fr/journal/article/atelier-au-mimosa-pierre-bonnard
une agression au couteau
Sempé avait le trait juste, ceux qui ont le mot faux ne peuvent pas l’apprécier.
Le trait juste et la bulle fine
Les vacances :
https://fumettologica.it/wp-content/uploads/2022/08/sempe-new-yorker-1997.jpeg
Les vacances #2 :
https://zigzagcreation.files.wordpress.com/2021/09/58ee2ce02360eb8c3a967726ca0e4dfd.jpg
@ Vous en avez achetée une, 3J?
non… vois pas l’intérêt de posséder les créations des autres, photos, toiles, etc., hormis la croûte d’un être cher, pour peu que son don personnel ait été sincère. Jamais eu cette pulsion face à « l’art consacré ». Quand des toiles sur les murs d’une expo me provoquent une émotion particulière, j’emporte le catalogue et cela me suffit amplement. J’ai d’ailleurs remarqué ne jamais vraiment le feuilleter plus tard… J’essaie de comprendre les amateurs collectionneurs, et admets volontiers que pas mal de mécènes ont eu du génie par le passé, d’avoir aidé des pauvres types sans le sou (genre Gachet/VVG… Mais c’est surtout l’inteisification du commerce spéculatif de la merde qui me répugne, je crois de nos jours… Suis incapable de percevoir moi-même où elle est où elle n’est pas, étant trop éloigné de ce monde… Je n’ai pas les clés (de lecture visuelles), et puis il y a tant d’autres urgences que d’amasser et de jouir seul dans mon coin d’un truc avec un nom célèbre dessus, avec en plus la trouille d’en être cambriolé, etc. (t’imagines-tu le pauvre Depardon !… à quoi tient le miracle qui vient de sauver le contenu de son grenier foudroyé ?)
Bon, mimi-pinpon 🙂 bàv, j’arrête ma kronik baveuse rptv,… juste vous dire que votre fascination pour paul klee me trouble un brin, comme tout ce que je ne comprends pas… Hein !
À quoi tient le miracle ?
À son voisin qui a dit aux pompiers « pas d »eau, y a des photos ».
la croûte d’un être cher,
Ah, la passion du scrofuleux! 🙂
cette pulsion face à « l’art consacré »
Mais Sempé est considéré comme dessinateur, pas consacré du tout en tant que peintre! 🙂
j’emporte le catalogue
Qui trop embrasse, mal étreint 3J.!
l’inteisification du commerce spéculatif de la merde qui me répugne
mais ce sont comme les raisins vert de la fable.
Une drôle d’excuse à ne pas vous mouiller dans ce que vous aimer.
Mais aimez-vous les arts, en fait.
On se le demande…
d’autres urgences que d’amasser et de jouir seul dans mon coin
Mais l’art acquis personnellement ça se partage, autrement et peut-être aussi autour d’une bière-saucisses! 🙂
la trouille d’en être cambriolé
On voit bien que vous avez les murs déplorablement vides chez vous 3J.
On ne vole pas les tableaux mais de la hi-fi, de l’ordi, des bijoux, un service de vaisselles en bob état..
Où fourguer la camelote esthétique? 🙂
le pauvre Depardon !
Il s’agit de son propre stock en tant qu’artiste!
Il n’a rien acheté!
j3, restez avec vos poules en Charente et continuez d’avoir vos terribles préjugés sur l’art et Les esprits de collection! 🙂
Autant je laisse passer la modestie pour Sempe,
, autant je ne peux laisser passer la bêtise que constitue cette Lecture marxisante et étroite du pauvre Greg. J’ignorais que vous aviez un faible pour les lectures à œillères, JJJ, spécialement les plus grotesques.. Bien à vous.
MC
Avec Salman Rushdie
12 août 2022
La Régle du Jeu
Salman Rushdie membre fondateur de notre revue vient d’être poignardé au cou. Nous sommes tristes de voir que ni la solidarité internationale ni la protection policière n’ont pu sanctuariser l’auteur des « Enfants de minuit ».
par
Gilles Hertzog
« On pensait la Bête assoupie, peut-être même oublieuse, ou encore occupée ailleurs, peut-être même repue, un tiers de siècle après l’appel au meurtre sous forme de fatwa de l’ayattollah Rouollah Khomeiny contre Salman Rushdie pour ses Versets sataniques, jugés blasphématoires par les fous de Dieu.
Désamorcée du bout des lèvres dix ans plus tard, réactivée par un nouvel ayatollah en chef, reprise jusqu’aujourd’hui par une fondation religieuse iranienne, la fatwa qu’on croyait éteinte, tombée en désuétude dans les poubelles de l’Histoire, hantait toujours et encore la Bête tapie dans l’ombre. La Bête attendait patiemment son heure.
Salman Rushdie vient d’être poignardé au cou lors d’une conférence dans l’Etat de New York. Evacué par hélicoptère sur un hôpital de New York, on ne connaît pas pour l’heure la gravité de son état.
La Bête n’oublie rien, ne renonce jamais, ne connaît pas de prescription, elle a le temps pour elle, elle en a fait un allié, s’est faite invisible, et a soudain frappé, après un tiers de siècle sans répit pour cet écrivain magnifique, auteur des Enfants de minuit, que rien, ni la solidarité des écrivains et des intellectuels du monde entier, dont la nôtre à La Règle du Jeu dès le premier jour, ni la protection policière n’ont pu sanctuariser.
Bernard-Henri Lévy élève une prière pour son ami. Que le dieu de la littérature l’exauce. »
Sur le site de la revue, les articles de Rushdie.
@ chere Aime Lire les amandes, pourquoi 7 billets pour répondre à des points de vue sans doute étriqués, mais qui n’engagent que moij ? Pourquoi vous sentez-vous ainsi personnellement agressée ? vos réactions sont bizarres, non ? alors que vos arguments (vos points de vue alternatifs) me paraissent tout à fait respectables… Ce sont les vôtres… Je m’adressais à mimi pinson. Etes-vous mimi pinson ?
@ MC, je ne crois pas avoir de faible pour les lectures à oeillères… Il est piquant que l’usage du terme « marxisant » dès que le mot prolétariat du gilet jaune est prononcé vous fasse ainsi toujours frétiller de la queue comme une crevette jetée dans une friture … Expliquez-nous ce mystère de vous-même au lieu de subodorer les gens… Ainsi, nous avancerons collectivement dans le partage de votre art, hein ? Et croyez que je n’irais pas vous en faire une analyse sauvage à partir de mes scrofules, ni vous demander de venir me toucher les écrouelles pulvérulentes, hein !
Bàv 2,
A Revolution With No Rewind: Galileo’s Daughter and How the Patron Saint of Astronomy Reconciled Science and Spirituality :
https://www.themarginalian.org/2016/08/09/galileos-daughter-dava-sobel/
@ Mais aimez-vous les arts, en fait.
@ jzmn… vous devtiez répondre à cette question. Moij qui vous aime…
Parce que pour prouver qu’on vous aime, il faudrait vous acheter ….,
ébé, je vous plains, amanda… Je ne vous renvoie même pas à cette stupide question : « aimez-vous les arts ? », d’autant que vous y répondez vous-même… Nous voilà bien avancés, Brahms !… Il parait que Francette Sagant est l’une des auteures les plus importantes du 20e siècle. et pourquoi pas, hein ?
Bav,
@« Guerre n’est pas un texte à part entière mais le résultat d’une fabrication éditoriale. »
Céline, quand même … “comment osez-vous !!!” qu’elle s’indigne Greta
Greta Garbure ?
C’est par ce subterfuge que les pisses-vinaigre, les jaloux, les aigris, les haineux, s’attaquent à ce à quoi ils sont impuissants à lutter : le talent
impuissants à lutter > impuissants à interdire
Modeste mais un peu cochon, ce Sempé !
https://www.facebook.com/photo/?fbid=10222264452147335&set=gm.2274040226094063
PIVOT DANS LE tweet souligne:
bernard pivot
·
Feb 4
À la fin de ma vie je ressens si profondément ce que je dois à l’amitié que j’en ai fait l’éloge et dressé la mémoire tantôt amusante tantôt émouvante dans Amis, chers amis,
oui à l’amitié
Mimi, à part mettre des images ne nous répond pas, ai-je constaté.
Indignation un peu feinte pour la Pinson, tout simplement.
Mais je ne peux en aucune manière la remplacer! 🙂
Elle doit être comme Sempé et aimer d’autres peintres que Paul Klee, non?
( Posez-lui la question 3J.)
Et ça n’engage pas que vous puisque vous rendez vos » réflexions » publiques!
Bàv. selon l’expression assez souvent employée ici.
Et ce baliste, Amanda Lire, après votre Miam ! public, a-t-il tenu ses promesses ?
@ Mimi Pinson, comme on me le suggère ici, aimez-vous d’autres peintes que Paul Klee ?
(attention, votre réponse éventuelle vous engagera publiquement !)
@ AL, j’ai bien pris acte de vos émoticônes… J’espère ne pas les mésinterpréter. Bàv,
@ rptv ; if possible; à tte l’herdélie, je sais bien avoir abusé de votre patience, mais laissez mes poules charentaises reposer en paix maintenant, elles n’ont pas démérité. Elles n’ont pas été remplacées pour le moment. Merci pour elles.
J’ai éprouvé de l’amitié pour JJ Sempé, mais ne lui ai jamais dit. Est-ce que ça compte pour lui, Bernard ? Bàv,
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