Proust version Fallois, proustien capital
A la mort de Bernard de Fallois (1926-2018), on a si bien rendu hommage à juste titre au grand éditeur qu’il fut et au flair qui marqua l’ultime époque de sa carrière tout en étant aux antipodes de son univers littéraire (la révélation internationale du jeune romancier Joël Dicker) que cela a éclipsé son travail de pionnier au service de deux écrivains qu’il admirait : Georges Simenon, dont il fut l’éditeur et l’ami, et à qui il consacra en 1961 l’une des toutes premières monographies parues sur son œuvre, (Simenon, « La Bibliothèque idéale », Gallimard) ; et Marcel Proust. Non pas sa biographie, genre qu’il ne goûtait guère du moins s’agissant de cet écrivain, mais son œuvre, rien que son œuvre. D’ailleurs, la première de ses Sept conférences s’intitule : « La vie de Proust est-elle si intéressante que cela ? »… pour ne plus en reparler et se consacrer à l’unique objet de ses pensées : comment la cathédrale est sortie de terre, double exercice de exhumation et de résurrection que Fallois accomplit non sans génie tant son esprit est clair, pédagogique, informé et terriblement perspicace.
On ignore qui a eu l’idée de le baptiser « le proustien capital » mais c’est bien vu, même si quelques autres (Philip Kolb, Jean-Yves Tadié…) pourraient prétendre au titre. C’est peu dire que Fallois voit dans A la recherche du temps perdu un massif romanesque sans exemple et sans précédent malgré La Comédie humaine et les Rougon-Macquart, cycles romanesques qui sont pourtant eux aussi « plus qu’un roman ». Introduction à la Recherche du temps perdu (318 pages, 18 euros, éditions de Fallois) rassemble les préfaces qu’il avait écrites pour l’édition du roman par France-Loisirs, fameux club de livres avant l’invention d’Amazon. Elle avait ceci de remarquable qu’elle était vierge de notes infrapaginales, ce qui faisait la joie de Fallois, dont le propre commentaire en était également dénué. Manière de signaler au lecteur qu’il s’aventurait là dans un domaine où il ne risquait pas de croiser l’un de ces innombrables universitaires dont les tonnes d’exégèses n’ont pas réussi à ébranler la cathédrale de prose. On peut dire qu’il y a une « version Fallois » de la Recherche, comme s’il l’avait traduite d’une langue étrangère. Il n’est pas de plus claire initiation au monde de Proust que ce livre d’un écrivain sur le livre d’un écrivain, bien que Bernard de Fallois ne se soit jamais considéré comme tel. D’ailleurs, dans le No 1 du Bulletin de la société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray (1950), il était présenté parmi les membres de fondation comme “Fallois, archiviste”…
En lisant en écrivant, Bernard de Fallois agit comme un guide très sûr et jamais dépaysé entre le boulevard Haussmann et le Grand Hôtel de Cabourg. Lorsque le narrateur dans le prologue de Combray navigue entre le sommeil et le réveil dans un état de semi-conscience, il ne sait plus où il est et le lecteur tout autant. Lorsque l’auteur se fait le peintre des vices, défauts et travers humains, à commencer par le mensonge et la vanité, en poursuivant par le snobisme et l’hypocrisie, c’est de nous tous qu’il parle à travers quelques uns tant ce qu’il pointe est universel que l’on soit maître ou esclave. Lorsqu’il cerne implacablement la jalousie comme la maladie de l’amour, et la solitude, la souffrance et donc l’échec comme consubstantiels à l’amour même, c’est à notre intimité la plus enfouie qu’il s’adresse. Chaque volume de la Recherche est dominé par l’un de ses traits qui lui donne son unité, sa couleur, sa sonorité : l’oubli (Albertine disparue), la jalousie (La Prisonnière) etc
Tous les Proust, le comique, le poète, le créateur de personnages, le dialoguiste, se trouvent rassemblés dans le moraliste en lui.
« Jamais d’une histoire aussi « particulière » ne sont sorties autant de vérités générales, de lois profondes et universelles du cœur humain, rassemblées, inscrites et comme enchâssées dans les maximes d’un grand moraliste à la Pascal »
Parfois, bien que son enthousiasme soit si argumenté et son intelligence de la chose proustienne si aiguë, on se dit qu’il en fait trop. On hésite à le suivre lorsqu’il fait de son héros l’auteur d’une sorte de révolution copernicienne du roman et le plus grand génie comique “peut-être” depuis Molière. Ou lorsqu’il fait de la pédérastie « le grand sujet de son livre et la grande question de sa vie » à l’égal d’un prisme exclusif de sa vision du monde.Ou qu’il juge comique la scène si pathétique des souliers rouges, les Guermantes accordant tant d’importance à leur alliance avec la couleur de la robe alors que leur cher Swann vient de leur faire discrètement comprendre qu’il est condamné à brève échéance
Jeune diplômé (il fut reçu premier à l’agrégation de Lettres classiques), il visita André Maurois, l’un des rares biographes de Proust (A la recherche de Marcel Proust, 1949), à avoir côtoyé certains de celles et ceux qui inspirèrent ses personnages lequel intervint aussitôt auprès de Suzy Mante-Proust, nièce de l’écrivain et responsable moral et patrimonial à la mort de son propre père, afin qu’elle l’autorise à fouiller dans ses papiers pour la thèse qu’il préparait. Il s’agissait de quelques 70 carnets et cahiers d’écolier et d’un grand nombre de feuillets empilés dans un grand désordre et qui dormaient dans un garde-meubles. Un sacré foutoir, un vrac étourdissant, rêve et cauchemar de tout chercheur, l’écriture de Proust étant tout sauf linéaire, plutôt proliférante.
Fallois se mit au travail, s’immergea dans cette masse à la recherche du vrai Proust, découvrit un puzzle inconnu des proustiens, le reconstitua et révéla Jean Santeuil. Le scoop, reçu avec scepticisme sinon mépris par nombre de sorbonnards mais comme un heureux coup de théâtre par les familiers de Proust, fut suivi d’un autre publié en 1954 avec une préface d’une soixantaine de pages : des essais critiques inédits qu’il rassembla sous un titre de son crû : Contre Sainte-Beuve, intitulation qui a longtemps suffi à orienter nombre de ceux qui n’avaient pas pris la peine de le lire alors qu’un « Sur Sainte-Beuve » eut semblé plus approprié, plus nuancé mais doté certes d’un éclat moindre. Qu’importe puisque là encore, malgré sa nature non-fictionnelle, cet ensemble allait se retrouver absorbé dans la future Recherche.
Nombre de ceux qui ne le connaissent que par son titre (certes tiré d’une lettre mais portant sur la préfiguration du roman et non sur ces textes précisément) en ont acquis la conviction que Proust était contre Sainte-Beuve, tout simplement ; elle a été il est vrai renforcée par l’analyse de ceux qui l’avaient lu et en ont déduit le syllogisme suivant : Proust distingue et oppose radicalement le Moi social du Moi créateur, l’un étant superficiel et l’autre profond ; il reprochait à Sainte-Beuve d’expliquer une œuvre par la biographie de son auteur ; Proust était donc contre la biographie. Ce qui a découragédes vocations de biographes, et singulièrement de biographes de Proust qui l’ont lu comme un bref traité de disqualification par anticipation. Il n’aurait pas aimé qu’un inconnu fouillât dans ses papiers, établît des concordances entre sa vie privée telle que exposée par sa correspondance et des pages de son roman, révélât son homosexualité, inventa des serrures etc
Jean Santeuil, écrit à la troisième personne, est d’un intérêt tout aussi puissant puisqu’il peut être lu comme un livre quasi autobiographique de Marcel Proust de vingt-quatre ans à vingt-neuf ans ; il livre ici ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, la description des lieux qu’il a fréquentés, ses idées et sa vision de l’art. Non un roman, mais plutôt un essai sur l’âme d’un jeune homme, qui est de façon assez transparente Marcel Proust lui-même (il fait d’ailleurs une fois un lapsus et écrit Marcel au lieu de Jean). Proust l’a écrit à 25 ans, il y a renoncé quelques années plus tard sans que l’on sache au fond pourquoi et n’en a plus reparlé alors que c’est la matrice de son grand œuvre, sa genèse et l’annonce de son unité, celle à laquelle il faut revenir si l’on veut en déchiffrer certains des signes qui agitent secrètement cet avant-texte.
Par cette découverte, Bernard de Fallois a été de ceux qui ont permis de dissiper la fausse image d’un Proust mondain, la légende du oisif esthète et dilettante, drogué de mondanités et esclave de conversations brillantes et superficielles, qui se serait retiré du monde à la fin de sa vie pour écrire son œuvre. A l’inverse, le manuscrit de Jean Santeuil témoigne de ce que son auteur avait commencé bien en amont ce qui allait devenir la Recherche, ce que deux lettres de 1908 évoquaient. En dépit des interruptions, jamais il ne cessa d’être habité par l’invention de son long poème en prose. Sur une page de l’ours manuscrit d’un bon millier de pages de Jean Santeuil qui tenait de la préface, le jeune chercheur fut frappé par cette phrase qui sonnait comme un aveu, un signal et un encouragement à creuser encore :
Entre Jean Santeuil et la Recherche, vingt années se sont écoulées. Le narrateur a pris de la bouteille : l’ironie l’a gagné un rien désabusé, ce qui lui paraissait tragique le fait sourire désormais, il est devenu « stupéfiant de lucidité ». Aux yeux de Bernard de Fallois, la Recherche est évidemment tout sauf un roman à clés. Plutôt un roman à lois : en lieu et place de jugements moraux, une recherche de la vérité qui vise à l’universel, gratte le masque des personnages pour trouver l’essence derrière l’apparence, se donne comme loi d’airain le relativisme en toutes choses, tente d’embrasser une totalité à travers une seule histoire qui en contient des centaines comme Balzac avant lui. En dehors de cette commune ambition, et sans reprendre la scie de « l’absence de style » reprochée à celui-ci, tout les oppose à commencer par l’importance de la métaphore comme manière poétique d’exprimer une vérité et le génie comique qui caractérisent l’écriture proustienne.
Certaines des vues exprimées par Bernard de Fallois paraissent aujourd’hui évidentes tant on en a publié et lu sur le sujet ; mais il faut se replacer dans le contexte de la parution de ces commentaires, en un temps où cela n’allait pas de soi. Proust n’avait pas son pareil dans la mise en scène de la bêtise des gens intelligents, du néant abyssal de la vie mondaine ; il s’y entendait comme peu d’autres pour infiltrer dans son récit les infimes détails qui marquent le passage du temps ; dans son propre registre d’exégète éclairé mais non savant, Fallois n’a pas son pareil pour les relever. On a cru que Proust observait les gens en entomologiste au microscope alors qu’en réalité, c’est au télescope qu’il les regardait. Sous la sécheresse de cœur d’Oriane de Guermantes, Fallois croit déceler de la « méchanceté douce » nourrie de malveillante mondaine ; mais eu égard à sa jouissance au spectacle de la souffrance qu’elle déclenche chez l’autre, ne serait-il pas plus sûr de parler de perversité ? Sous la loupe bienveillante de Fallois, on voit Proust mitonner ses morceaux de bravoure (le magnifique monologue de Charlus bavardant avec le narrateur sur les boulevards, le bal de têtes où chacun porte son masque grimé d’un autre âge à la fin du Temps retrouvéetc) comme Françoise son bœuf en gelée.
Fallois, qui en son temps a relancé les études proustiennes bien endormies au lendemain de la guerre, tient que la proustologie est généralement décevante :
« Une page de Proust, lue de près et « dans le mouvement », nous en apprend plus sur lui que toutes les thèses qui lui ont été et qui lui seront consacrées ».
Or on peut en exclure cette Introduction à la Recherche du temps perdu, consacrée moins à l’auteur qu’à ses livres. N’étant pas universitaire, sa démarche s’excluant d’emblée de ce champ au cahier des charges si contraignant, et bien qu’il n’ait jamais cessé de chercher sur, dans et au sujet de la Recherche mais en faisant bande à part, en marge, ailleurs, il s’est mis à son service, en humble serviteur, avec ses propres armes de grand lecteur et d’écrivain.
La Recherche, c’est l’aventure d’une vocation. En trois mots : « Marcel devient écrivain » comme Gérard Genette avait résumé ces quelques trois mille pages. Les professeurs en ont fait un classique, ce qui est bien le moins. Mais leurs louanges et leur admiration ont ceci de paradoxal qu’elles risquent souvent de dissuader le lecteur d’entrer dans cette somme romanesque, de s’y frotter, tant elle impressionne par ce qui lui est communément reproché : son extraordinaire densité, la longueur de ses phrases, l’emberlificotage des situations, l’absence d’intrigue romanesque, la complexité des sentiments, et surtout les analyses qu’elle a suscitées. Fallois tenait que Proust est peu lu tant il fait peur. Il inspire la crainte autant qu’il impressionne, ce qui tient à distance. C’était peut-être vrai autrefois mais l’est-ce encore ?
La thèse sur la Recherche que le jeune Bernard de Fallois avait entreprise en débarquant dans le grenier de Mme Mante-Proust, en un temps où nombre de témoins étaient encore visitables (Morand, Cocteau, Halévy, Colette etc), ne fut jamais achevée. Il y renonça au bout de dix ans au moment de quitter l’enseignement (il était prof au collège Stanislas) pour l’édition dont il fera son métier avec le succès que l’on sait – et, titre de gloire méconnu à son palmarès, l’entrée de la Recherche au Livre de poche dont il était le directeur général dans les années soixante… Ce fantôme de thèse surgit au fond opportunément à travers cet ensemble de préfaces lumineuses qui vient de paraître et qui, de l’histoire du roman fait un roman ; et un autre, Sept conférences sur Marcel Proust, qui paraitra au début de l’année prochaine. Deux recueils proustissimes de Bernard de Fallois publiés in abstentia aux éditions de Fallois, à la veille de 2019, année du centenaire du prix Goncourt attribué à A l’ombre des jeunes filles en fleurs…
(« Vue du balcon de la chambre 414, celle que Proust occupait au Grand Hôtel de Cabourg » photo D.R. ; « Proust jeune puis avec ses amis » photos D.R. : « Sur son lit de mort » photo Man Ray)
1 287 Réponses pour Proust version Fallois, proustien capital
« Un choc nous frappe » ça ne veut rien dire, renato, qui plus est dans « une direction » ! Et que peut bien signifier « une figure inattendue de notre domination vivante » ???
Veau sale devrait logiquement échoir à La grande poire william.
Hier, Chaloux, je parlais avec mon voisin, retraité de la police. Un beau mec, grand, sportif, les cheveux longs, qui répond toujours à mes questions. On évoquait la situation actuelle. Et surtout le malaise des policiers : une responsable syndicale s’est récemment suicidée avec son arme de service. Ce voisin a un copain en fonction, place Beauvau. Jusqu’alors, il s’occupait des problèmes de sectes. On l’a chargé d’une mission de relations entre le ministère de l’intérieur et l’Elysée. C’est-à-dire qu’il transporte les collaborateurs du président dans les divers services de police et sur le terrain des actions. D’après lui, m’a dit mon voisin, il faut voir avec quel mépris ces hauts fonctionnaires parlent entre eux des manifestants et de leurs problèmes de petits salaires…
@ « Demain, Paris sera ville morte. Que vont faire les Parisiens ? Aller à la manif ! »
Soyez plutôt logique, jzzz : aller au Père-Lachaise !
@9.50 Comment un néo-nazi peut-il jouir de la lecture de Proust ?
@sur la charmante vidéo de Mantes la Jolie, deux réactions convergentes reçues hier soir, face à l’effroi et ma demande de commentaires (ce n’était pas une fake, parait-il).
– < d'une copine, ex mère de famille à la retraite, qui ne ressemble pas à Ch.
(n° 1) "Mes fils auraient fait ça, mais ils auraient eu le reste à la maison ! Depuis quand, des merdeux qui soit disant revendiquent pour le bac ou je ne sais quoi sont là à tout casser ? Et s'ils ont été mis dans cette situation, tu as entendu pourquoi on attendait les effectifs pour les emmener……). Tu trouves ça hallucinant ? Ils n'ont pas été violentés, ni blessés, même pas réprimandés (donc, ils recommenceront)… C'était pas vraiment hallucinant de voir des policiers transformés en torche humaine il y a quelques mois ? Là, personne n'en parle plus ! Je ne défends pas des merdeux qui font n'importe quoi sous un faux prétexte. Leur revendication (si elle existe), c'est au moment où on en a parlé (personne n'a moufté) qu'ils auraient dû "gueuler" et pas faire ce qu'ils ont fait hier. Et les parents d'être "choqués", de n'avoir "pas dormi de la nuit". Ils n'ont pas encore porté plainte contre les forces qui essaient de faire régner l'ordre ???????????? Je suis quand même surprise de ta réaction".
(n°2) -< l'autre d'un pote retraité, 34 ans dans la police (pas fait penser à Jacquert).
"Juste un mot toutefois sur la vidéo de Mantes qui ne m'a pas heurtée à ton point. Combien de fois ai-je eu les mains sur la tête en classe et je n'en suis pas mort, pas plus que des coups de pied au cul qui m'ont souvent permis de revenir à la réalité. Cessons d'être tendre avec la tendresse, ces pauvres petits alignés dans le pré, sont les mêmes qui jettent de l'acide sur les forces de l'ordre, te donnent volontiers quelques coups de couteau si tu n'a pas la cigarette demandée (même pas poliment !) et qui remplissent à longueur de journées les registres de garde à vue de France et de Navarre, qui agressent professeurs, pompiers, chauffeurs de bus, médecins et autres postiers sous prétexte qu'on ne pénètre pas dans leur univers qu'ils critiquent par ailleurs sans arrêt, à croire finalement qu'ils n'y sont pas si mal que ça. Alors, pour une fois, un peu de calme dans la classe…"
Aucun des deux proches ne sont tellement intéressés par la problématirque du romantisme proustinien. Ils se débattent ailleurs avec ou sans leurs gilets, je pense. C'est pourquoi je leur rends hommage. Ils m'ont même dit que pour eux, la vie était ailleurs, loin de Kundera et de la rdl. Je leur ai dit que non, voilà pourquoi je les incruste ici. Leru avis compte.
@jzzm, non, en effet, Pupille n'est pas du tout un film lumineux, comme le soutient Ch. Le réel, c'est que le mal-être des travailleurs sociaux importe beaucoup plus que le bien-être de l'enfant ou de la mère adoptante. La réalisatrice nous raconte des c., tout elle a voulu faire plaisir à sa propre maman. Quant à l'assistant maternel, il est aussi crédible dans l'acceptation de sa part de féminité (dixit) que dans ses rôles de bourrin moyen. Tout le monde sait bien que les fables font du bien deux minutes aux neurones dédiés, mais les autres préfèrent le réalisme et le misérabilisme au cinéma.
IL faut juste croire que les mômes seront résilients quoiqu'il en soit, mais aussi qu'ils casseront tout, un jour ou l'autre, adoptés ou non avec leurs smartphones russes à Vincennes.
Jacques, Paul Valery dans Regards sur le monde actuel :
« Uno choc ci colpisce in una direzione imprevista ci da bruscamente una sensazione nuova della nostra esistenza del nostro corpo in quanto sconosciuto; non sapevamo ancora tutto ciò che eravamo, e accade che questa sensazione brutale ci fa essa stessa sensibili, grazie a un effetto secondario, a una grandezza e a una figura inattese del nostro vivente dominio ».
Cité par Mario Tutino en Notes de lecture en préface de sa trad. pour Einsufi, de la Jeune Parque. Je ne suis pas chez moi et où je suis je n’ai trouvé que ça.
« aller au Père-Lachaise ! »
La Toussaint est passée, JJJ. Ils ne vont quand même pas fusiller des escouades de gilets jaunes devant le Mur des Fédérés ?
@jazzi dit: 8 décembre 2018 à 10 h 03 min
Exact, Jazzi.
Sur fond de guerres, d’orphelinats, de marché lucratif (parfois) et d’un éloignement du pays d’origine et des racines culturelles de l’enfant. Souvent, beaucoup de problèmes à la fin de l’adolescence…
L’adoption par une famille monoparentale ou par un couple de personnes du même sexe (hommes ou femmes) est un pari. Le bonheur désiré pour l’enfant mais… les barrières sociales sont énormes. Quel que soit le choix, il me semble que la réussite de ces situations passe par un entourage mixte et chaleureux autour de l’enfant. Hommes et femmes, compagnonnage nécessaire à l’enfant.
Même divorcée, je sais ce que mes enfants ont reçu d’immensément positif de leur père, oncles, grand-pères et autres figures masculines autour d’eux. Idem dans le cas inverse.
Ce qui est important aussi, c’est d’accompagner l’adolescent dans ses choix, parfois déconcertants.
Reste, comme dans le passage de la Recherche que j’avais cité, au long des années, cette remémoration des êtres qui nous ont guidés, aimés, avec qui nous avons dialogué.
@Janssen J-J dit: 8 décembre 2018 à 10 h 44 min
Peut-être, à propos du film « Pupille », vous manque-t-il l’expérience d’une femme qui vient d’accoucher face à son nouveau-né ? Il y a là, souvent, une étrangeté, une perte du bonheur enfoui (qui a été trésor pendant neuf mois) devant un être parfaitement inconnu et qu’il faut apprivoiser, apprendre à connaître avec des gestes parfois malhabiles, des tristesses quand on ne sait pas calmer des pleurs, l’angoisse du retour à la maison, les premières nuits blanches (parfois partagées avec une autre personne). L’amour maternel qui longtemps a été décrit comme normal, « obligatoire » est fragile, sinueux, contradictoire.
Imaginez ce que peut ressentir une femme qui a accouché sous x et qui repart de la maternité (ou du lieu où elle a mis son enfant au monde) sans son enfant…
Les hommes vivent cela d’un peu loin avec souvent beaucoup de bonne volonté, un soupçon de jalousie, un agacement. Il faut souvent que l’enfant grandisse, qu’il parle pour éveiller leur désir de s’attarder auprès de lui.
Enfin, il y a toujours des exceptions…
Ce film, je l’ai regardé en femme et mère que je suis et il m’a labourée pour des raisons que je garde… mais je lis avec intérêt vos remarques, votre analyse.
Il y a des employeurs pour qui la sécurité de leurs employés n’est pas la priorité. Seul compte le terroir-caisse. C’est ainsi que mon ami Chedly a dû partir au boulot ce matin, sans trop savoir quel moyen de transport emprunter, par ouvrir sa boutique située au beau milieu de l’avenue de l’Opéra, où tout est pratiquement fermé. Je vais le rejoindre…
pour ouvrir
SEPT À HUIT – Aux États-Unis, des foires aux enfants à adopter
@et alii
Très intéressant article auquel vous renvoyez
Quelle que soit la qualité du destin ultérieur de ces orphelins de la shoah il leur en reste une blessure, apparemment cicatrisée, mais qui se réveille un jour sous une forme ou une autre
Deux exemples connus de moi
1)Nous avions un couple ami dont le mari aujourd’hui décédé était un de ces orphelins :parents casquettiers immigrés de Pologne disparus dans la nuit et le brouillard alors qu’il avait huit ans ,,enfance et adolescence apparemment pas malheureuse dans une maison d’enfant gréée par un jeune couple attentif et chaleureux auquel il a voué toute sa vie une véritable adoration , puis belles études , brillante réussite professionnelle dans la banque ,mariage mixte heureux, famille réussie avec deux enfants épanouis ;et un jour il a quitté cela pour se mettre en ménagé avec une femme elle aussi enfant de la shoah .
2)L’une des interviewées d’Evelyne Vegh , dont l’article cite l’ouvrage ,est une amie tres proche ;C’est une universitaire aujourd’hui retraitée qui a très bien réussi sa vie tant personnelle que familiale et professionnelle ; et depuis qiuelques années elle s’investit totalement de manière quasi obsessionnelle dans l’exploration des archives et la recherche de documents au sujet d un père qu’elle a à peine connu ,qui n’est pas revenu ,et dont elle veut tout savoir entre le moment où il a été arrêté avec elle et sa mère dont il a été séparé et sa mort à Bergen-Belsen
Jazzi, moi je crois que le macronoïde n’a pas jeté les armes. Il commence tout juste sa guerre. Il ne comprend rien. Dommage, il est en train de rater sa chance d’entrer dans l’histoire de France. Ce que tu me dis ne m’étonne pas beaucoup. Je ne peux pas te raconter, mais j’ai assisté cette semaine à une scène absolument incroyable -hauts-fonctionnaires-. Ils méprisent les pauvres mais ils rasent les murs…
ce qui advient souvent dans les familles adoptives
Parentification, quand la relation parent enfant est inversée
31 mars 2016/5 Commentaires/dans Thérapie familiales, Thérapies individuelles /
Parentification, relation d’accaparement: définitions de mécanismes psychologiques complexes
Avant toute chose il est important de définir deux notions qu’on retrouvera tout au long de cet article.
Tout d’abord je voudrais définir ce que nous entendons par » relation d’accaparement « .
Dans la relation d’accaparement, le parent dépose chez l’enfant toutes ses angoisses ce qui va mobiliser chez lui toutes ses ressources pour le secourir. Progressivement l’enfant va devoir se positionner en adulte pour répondre aux besoins du parent. C’est ainsi que l’enfant se trouve parent de ses parents. C’est ce qu’on appelle la » parentification
http://www.psychologue-frejus.fr/therapie-familiales/parentification-quand-la-relation-parent-enfant-est-inversee/
Ce soir je mange du rôti de dindonneau aux pruneaux.
@Christiane, nous ne devons pas lire le même texte, et ne devons pas comprendre cette contradiction de la même façon :
« je ne pouvais comprendre et je m’exerçais à subir la souffrance de cette contradiction : »
1 : « d’une part, une existence, une tendresse, survivantes en moi telles que les avais connues, c’est-à-dire faites pour moi, un amour où tout trouvait tellement en moi son complément, son but, sa constante direction, que le génie des grands hommes, tous les génies qui avaient pu exister depuis le commencement du monde n’eussent pas valu pour ma grand-mère un seul de mes défauts »
« un amour où tout trouvait en MOI ce complément »
à savoir que :
« tout le génie des grands hommes n’eussent pas valu un seul de MES défauts »
2 : « une simple étrangère qu’un hasard a fait passer quelques années auprès de MOI, comme cela aurait pu être auprès de tout autre, mais pour qui, avant et après, JE n’étais rien, JE ne serais rien. »
quand il s’agit d’amour chez Proust les gens n’aiment jamais la personne en tant que telle, mais ils n’aiment que LEUR amour pour elle.
ce qui est la parfaite définition de l’amour romantique : « aimer son amour »
ce n’est pas avec ce genre de sentiment que l’on construit un monde humain, on le constate aujourd’hui : le romantisme a enfanté l’individualisme, et Dieu seul sait sur quoi tout cela débouchera.
La question de l’inconue :
Il se passe aujourd’hui en France ce qu’il s’est passé avec Trump aux US : une France composée de deux peuples que tout sépare.
d’un côté des personnes qui peuvent se permettre d’aimer leur amour du monde et que ‘en gavent comme des oies.
et de l’autre des oubliés d’un monde qui avance trop vite pour eux simplement parce que la réalité et le poids de ce monde qu’ils subissent ne leur permet pas d’avoir de bons sentiments pour leur prochains, ce monde ne permet même plus d’aimer leurs proches.
alors oui ces derniers préfèreront, comme les allemands d’entre guerres voir se monde se détruire plutôt que continuer de le subir.
voilà le monde que notre culture, nos médias, nos intellectuels ont construit !
alors oui ! refuser d’admettre que chez Proust tous les personnages aiment plus leur amour qu’ils n’aiment les personnes elles-mêmes c’est continuer de refuser de comprendre notre monde !
Hamlet, effectivement, je ne suis pas sur que Pourst nous aide à comprendre notre monde. Sans doute pas, car c’est un taxidermiste d’une société disparue.
c’est la tâche du narrateur proustien que de nous faire visiter un monde à ombrelles et canotiers. Ça défile dans les plaques de lanterne magique de Proust : bordels haut de gamme à pots de cuivre, salons où les élégantes ressemblent à des orchidées pour écouter du Fauré, discrets fou -rires de jeunes filles à bottines sur une digue, vagues qui se reflètent jusque sur l’oreiller de la chambre d’hôtel du narrateur, tout ceci , nous chuchote –t-on, s’est évanoui comme un parfum, ou comme la Rome impériale.. Mais Proust, malin, ingénieux, pour que cette résurrection vertigineuse ne sente pas la crypte moisie et le silence de la poussière tombale , fait tournoyer sans cesse un monde explosant de sensations, tout un arc- en -ciel déployé avec délicatesse jusqu’à la maniaquerie, décortiquant même les petites extases devant une tasse de thé, pour les transformer en révélations presque religieuses. Il évite ainsi la gigantesque taxidermie qui guette sa « Recherche ».
Proust nous flatte aussi par le fait qu’il prend par ailleurs exactement les mêmes sujets les peintres impressionnistes :la bourgeoisie florissante d’aprés le second Empire : un jardin be entretenu sous la pluie, une lumière marine pour temps de régates, ablutions domestiques près des premiers chauffe- bains. La lumière filtre des salons à lourdes tentures , les vases à tubéreuses sont placés dans des pièces à fonds obscurs, où brillent les reflets de l’argenterie, ramages d’une robe de soirée,etc. et surtout, il associe à tout ceci la fraicheur de souvenirs d‘enfance choyée dans la maison de Tante Léonie. Admirable ouverture pour éviter une pétrification évidente de ce monde- là.
Il n’empêche que Proust introduit le lecteur dans son univers comme un guide entraine un touriste dans une crypte .Monde achevé, étrange terre devenue gelée .Alors que si je rouvre « le Rouge et le Noir », Julien Sorel et madame de Rênal, dans la légère brise d’un soir orageux, sous le tilleul, me donne le sentiment d’un présent tremblé, actuel, libre, comme si je le voyais ce matin de mon bureau à Verrières.. Quand je relis cette scène je ne sais toujours pas comment cela va finir, et si demain matin, Julien aura couché ou non avec cette mère de famille troublée .Voies ouvertes et vibration des possibles du stendhalisme.
« Aux États-Unis, des foires aux enfants à adopter »
Avec une garantie « Satisfait ou remboursé » et reprise de la marchandise au cas où ne serait pas du goût du client.
Renato
J’ai vu un extrait de reportage à ce sujet. Je n’ai pas pu continuer car j’ai ressenti quelque chose d’étrange. Une empathie exacerbée pour ces gosses, un instinct maternel ? En tour cas c’est insoutenable.
Paul Eden 12:40
La Bruyère que jazzi est en train de lire nous aide beaucoup à comprendre notre monde. Proust sonde l’âme humaine comme personne et la réflexion de JC sur mon blog est absurde.
@hamlet dit: 8 décembre 2018 à 12 h 25 min
Je vous lis depuis longtemps et attentivement. Nous étions proches pour Musil, pas du tout pour Proust. C’est ainsi… Le commentaire que vient de poser Paul Edel sur Proust/ Stendhal est plus proche de ce que je ressens en ouvrant « La Recherche » toujours au hasard.
A vrai dire les personnages évoqués m’intéressent peu dans ce monde sophistiqué des salons, comme ses approches hardies de voyeur derrière une vitre. J’attends toujours que la musique de sa prose m’enveloppe, m’endorme un peu, comme un paysage derrière la vitre d’un train. Je suis à mi-parcours d’une lecture du livre et d’une rumeur intérieure. Il parle de lui (comme Clopine) mais qu’importe si ce qu’il exprime est magnifiquement écrit et éveille en moi un univers endormi. Des petites notations imprévues, des sensations, un monde suffisamment lointain et flou pour que (comme Jazzi au cinéma) je me glisse dans une torpeur bienfaisante ou encore, comme Vendredi (M.Tournier) quand il se glisse, lui, dans l’eau tiède de la souille et perd la notion du temps… ou encore, comme l’écrit Raymond Prunier : « des mots qui s’auto-engendrent et semblent ne pas trouver de repos. J’insiste sur la nature du lieu : un ruban, une bande, quelque part entre le conscient et l’inconscient et qui ne cesse de se dérouler, comme la vie au présent. […]
C’est un murmure au creux de l’oreille, je sais bien qu’il dure trois mille pages mais justement quand c’est commencé on ne peut plus s’arrêter, écrire c’est cette drogue-là, car il n’en finit pas de parler à l’intérieur de la tête, Proust a trouvé la bonne distance qui est entre la veille et le sommeil,[…] »
Bon, vous voyez, nulle opposition à ce que vous pensez, je suis ailleurs, dans mon Proust-opium, ses soieries, ses reflets, ces vapeurs, cet entre-deux qui tient d’un enchantement. Et parfois, une page bouleversante comme celle que j’ai copiée ici.
Ed dit: 8 décembre 2018 à 13 h 45 min
« Paul Eden » ! le lapsus est joli !
Ahah excellent. Je n’avais même pas vu.
le macronoïde n’a pas jeté les armes (Chaloux)
C’est à craindre, en effet. Son « Je vous ai entendus » me rappelle le fameux « Je vous ai compris », seulement destiné à empapaouter les pieds-noirs. Seulement, le macronoïde n’est pas le grand Charles. Son mépris de classe pour le populo est proprement ahurissant. Il ne semble d’ailleurs pas en avoir conscience.
@11.11 Chr. Exact, « il me manque l’expérience d’être une femme qui vient d’accoucher », et je n’ai pas « votre expérience de mère et de femme ». Car je ne suis pas une femme et n’ai jamais accouché sous X. OK ! Quel scoop.
Vous me proposez alors « d’imaginer la détresse de cette femme » dans le film. Mais là je suis comme vous, je ne l’imagine pas, je la vois. Sauf que je n’en fais pas la même chose. M’accordez-vous au moins la possibilité de voir quelque chose d’autre et de ne pas vous expliquer en quoi « ça me remue » ou « pourquoi ça ne me remue pas » ?
A vrai dire, je n’aime pas trop cette manière d’être pris à partie en insensibilité, puis de recevoir votre tolérance comme celle d’un demeuré mâle qui ne peut pas comprendre, à défaut de disposer de vos qualités biologiques nécessaires.
J’en ai vraiment marre de cet implicite entre les mecs et les nanas sur de tels sujets.
On ne peut pas mélanger tous les registres, affectifs, évaluatifs et normatifs à ce point, bon sang ! Et je pense vraiment que vous faites cela en permanence. Comme tout le monde, d’ailleurs, mais à un point a-normal, dirais-je… Le pb, c’est que quand on vous le dit, cela vous vexe et mettez fin à l’échange. Alors que vous devriez vous interroger sur votre réelle volonté de dialoguer avec les autres mais sans jamais les entendre vraiment, sauf à vouloir vous justifier in fine d’être vous. On vous aime comme vous êtes, cultivée et souvent empathique, mais n’en faites pas trop quand même. Merci à vous (j’aime bien vous lire quand même, aussi). Belle fin de journée.
Qui a dit « Les Français sont des veaux »?
Bon. Alors mépris de classe de la part de Macron, peut-être, mais les Français font souvent preuve de médiocrité et comme on a les hommes politiques qu’on mérite…
« Je vous hais ! Compris ? »
Pierre Desproges
@ Paul Edel le 8 décembre 2018 à 12 h 40 min :
Assigner à son époque le romancier qui « voulai[t] entreprendre de rendre claires, d’intellectualiser dans une œuvre d’art, des réalités extra-temporelles » ?
Le réduire à une sorte de documentariste (malgré tout le respect qu’on leur doit), de chef-décorateur, de conservateur de musée (même remarque) ? Transformer la cathédrale en pinacothèque/glyptothèque/galerie d’art/conservatoire d’un mode de vie disparu ?
Même pour le plaisir du contraste avec Stendhal, même pour la preuve de bonne volonté à l’égard d’Hamlet…
@ hamlet justement, à 12 h 32 min (et Ed à 13h 45, que je rejoins )
Et cependant l’inverse de ce que vous condamnez chez Proust, ce luxe de la réflexion sur soi et ses actes, cette analyse sans fin, ces reproches à soi-même qui trahissent selon vous l’égoïsme le plus retors, un discours tout à fait différent d’où le « je », le « moi » et tout ce qui se rattache à la première personne est proscrit peut se présenter sous un aspect pas forcément plus « pur » ni plus sympathique.
C’est aussi la forme (pleine à ras bord soit d’impensé soit d’implicite) du discours de ceux qui estiment qu’ils savent.
Celle du discours des « experts » qui n’interrogent jamais leur propre position, leurs propres intérêts. Mais qui sont prompts à tenir un discours d’autorité, à asséner des généralisations, à faire des reproches aux autres, forcément incapables ou stupides. Dans ce type de discours l’évitement de la première personne n’est pas une vertu mais une arme et une tenue de camouflage.
Tout aussi toxique au quotidien (car ils sont plus nombreux), ceux qui prennent leur cas pour une généralité (sans avoir besoin de le mentionner puisque pour eux c’est une évidence et une norme) et tous ceux qui sont passibles du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ».
Dire que le retour sur soi est un individualisme ne me paraît pas très convaincant.
Et si l’on veut mêler Dieu à tout cela autant revenir à la pratique de la confession. Le « je » du « j’ai péché » peut parfois tourner à la complaisance (haïssable, déclarez-vous), mais il est d’abord le contraire du « c’est tout de TA/ LEUR faute, TU/ ILS doivent être punis », ces pelés, ces galeux d’où nous vient tout le mal.
Et si l’individualisme est aussi le contraire de la responsabilité et donc de la punition collective, du « si ce n’est toi c’est donc ton frère », du « je te tue parce que tu es de telle nationalité, de telle religion, de telle origine sociale, de tel sexe, de telle génération », fautifs par essence et non en fonction d’actes individuellement assignables, il me semble que l’individualisme n’est pas toujours à condamner sans nuance.
Quant à déduire que l’amour du prochain est empêché, rendu impossible par la domination, la pauvreté, n’est-ce pas réducteur ?
Souligner qu’on n’a pas grand mérite à être gentil et attentif aux autres quand tout va bien pour soi (voir l’épisode du jeune homme riche dans l’évangile) est une chose.
Mais une autre, avec le risque de tomber dans la caricature et surtout reproduire les clichés des dominants, des « élites » auto-proclamées, est de déclarer impossibles, d’interdire donc d’une certaine façon, ces vertus aux damnés de la terre, aux « classes dangereuses », qui seraient tous, forcément, affreux, sales et méchants.
Un bon moyen par exemple pour justifier d’enlever des enfants à leurs parents de naissance (au Malawi ou ailleurs) pour les faire adopter en fanfare par des stars qui les collectionnent ou simplement des gens à leur aise qui pourront leur offrir un meilleur avenir
Où, dans ce schéma, est passée la « petite bonté » de Vassili Grossman ?
tout aussi toxiqueS
christiane dit: 8 décembre 2018 à 13 h 52 min
Ed dit: 8 décembre 2018 à 13 h 45 min
« Paul Eden » ! le lapsus est joli !
–
Bof, ça fait kish.
Vu ce qui se passe aujourd’hui il est à parier que les gros problèmes auront lieu cette nuit et demain. Je pense qu’ils n’en sont qu’à l’apéritif.
Pas encore vu Pupille. C’est prévu ce WE.
Pas le temps non plus d’écrire longuement en ce moment: j’ai des invités à la maison.
Simplement vous dire que je suis une mère adoptive ou plutôt que nous sommes des parents adoptifs (même si mon mari est décédé maintenant).
Dans notre cas il s’agit d’adoption internationale ; précisons que la partie administrative française (longue!) est la même bien sûr que pour une adoption en France (j’y reviendrai) et comme le disait D. (qui ne dit pas que des loufoqueries !), il y a des conventions et des normes très précises concernant l’adoption internationale.
Notre fille a trente ans. Elle va très bien. Merci pour elle.
Marre des gens qui ne connaissent pas un sujet mais en causent quand même avec un avis péremptoire (genre : j’ai des amis qui ont des amis qui…).
Et pour parodier Beaumarchais, « Aux vertus qu’on exige des parents adoptifs, Votre Excellence connait-elle beaucoup de parents naturels qui fussent dignes d’être des parents adoptifs ».
Je reviens dès que j’en aurai le temps.
Vu avec un vif plaisir la vidéo de ces lycéens alignés à genoux, face à un mur, menottes aux poings. J’ai seulement regretté que les forces de l’ordre ne les aient pas expédiés, tous autant qu’ils étaient, d’un vigoureux coup de matraque sur la nuque. Ce sont là des techniques élémentaires fort utiles à la défense de l’ordre public.
Bah, je le sais que je devrais éviter absolument la Rdl quand Christiane commence à gloser sur Marcel. Elle en a parfaitement le droit, bien entendu, tout comme n’importe quel abruti peut bien parler du système neuronal d’Einstein : ça ne mange pas de pain. Et en plus, je trouvais récemment que les vicissitudes que je lui fais éprouver ici même, en même temps que les rebuffades de tel ou tel et l’atmosphère générale, lui « avaient fait du bien ». Qu’elle était moins dans l’onctueux et stupide émerveillement de la langue pendante, sans discernement, devant les « glorieux » ou même, simplement, les « connus ». Qu’elle avait même commencé à entrevoir qu’une critique littéraire se base sur des goûts propres, eux-mêmes issus d’une personnalité qu’on peut forger, ou revendiquer. Qu’elle allait enfin faire la part, dans ses éloges calamiteux, de ce qui venait d’elle d’une part, et de ce qu’elle répétait, de l’autre, telle qu’un perroquet. Bref, que sa bêtise s’atténuait…
Hélas, ce n’était qu’une embellie. Dès qu’elle parle ou cite Proust, c’est toujours, évidemment, à contre-temps, et sans faire la part des choses, c’est-à-dire sans dire « Ah, mais j’exècre tout ce que représente Proust et la Recherche, je n’en sauve que le conformisme le plus absolu des sentiments familiaux »; Ah là là. On se doute bien, à la lecture de l’oeuvre et notamment toutes les scènes sado-masochiste entre la fille de Vinteuil et de sa maîtresse, que dans la réalité notre Marcel a dû cultiver un jardin secret rempli de fleurs vénéneuses envers ses géniteurs. Et Christiane ne veut évidemment pas voir avec quelle facilité Marcel Proust, qui soi-disant « écrit la vérité » quand il parle de sa mère ou sa grand’mère, a joyeusement anéanti l’existence même de son frère, hop là boum, dans son oeuvre, pour ne pas gêner la belle fiction présentée là. Fiction, oui, éviemment…
Et que, de même que ses discours patriotiques ne peuvent l’empêcher de faire état d’un de ses double, ce Charlus pro-germanique, et que son dreyfusisme ne saurait faire oublier les multiples annotations antisémites qui parsèment la Recherche, ses pages « si touchantes » révèlent, (pour peu qu’on aie des yeux un tout petit peu perçants que ceux des buses, évidemment) un arrière-plan de cruauté égoïste insensée (Hamlet a raison sur ce point). Mais Christiane est ainsi faite qu’elle ne se « voit » pas, qu’elle projette tout au plus ses vignettes d’Epinal sur ce qu’elle lit, sans se rendre compte des erreurs grotesques de lecture qu’elle commet.
Ce qui prouve que l’amélioration constatée n’est qu’un feu de paille, si vite consumé.
Comme en plus, derrière ce que je dis, elle ne repère que l’agressivité sans comprendre que pouic à ce que je lui reproche, elle se sent obligée d’en faire des tartines, dans le genre « Oh mais Clopine n’aime pas ce que je dis sur Proust, mais je vais démontrer à l’univers à quel point je le comprends et je suis autorisée à en parler, na ».
C’est navrant, et c’est ma faute : pourquoi donc perdre du temps à s’énerver devant tant d’inepties ? Après tout, qu’on n’y comprenne que goutte, par incapacité et auto-aveuglement, à l’oeuvre d’autrui, est-ce un si grand péché, qui ne puisse s’absoudre ? Non, n’est-ce pas, en tout cas sans commune mesure avec la sombre fureur qui me gagne, et qui est ma plus grande faute, devant la Stupidité. Je devrais pourtant savoir (Marcel le savait si bien, lui…), que c’est toujours cette dernière qui gagne…
Manifestement, le pouvoir ne parvient pas à rétablir l’ordre dans le pays. Seul un coup d’Etat militaire de type fasciste est en mesure de le faire, en cassant autant de gueules qu’il le faudra.
Pour éviter d’en arriver là, on pourrait imposer aux casseurs interpellés d’apprendre par coeur « A la recherche du temps perdu » sous peine de lourdes peines de prison. Ce serait, à mon avis, une solution des plus efficaces.
Proust est peu lu tant il fait peur. Il inspire la crainte autant qu’il impressionne
Mais la voilà, la solution ! Il suffirait aux anti-gilets jaunes de se mêler à leurs adversaires en brandissant des pancartes ornées du portrait de Marcel Proust ou de photos de pages de la Recherche, pour voir les trublions se disperser, avec des hurlements de terreur !
Le cas d’adoption que je connais me regarde de près. Les parents de ma mère décédés dans un incident, elle fut recueillie par sa tante — sœur du père. Elle était veuve, et bien qu’encore jeune elle ne désirait pas se remarier, mais pour adopter ma mère elle dut se résoudre, et la voilà mariée. Enfin, elle était la tante, elle s’était mariée et, indépendamment du mari, elle avait des consistents moyens de subsistance, nonobstant il aura fallu 10 ans pour régulariser la situation. Ma mère se rappellait de ces années d’attente comme une longue, constante, torture — la peur d’être séparé de sa tante-mère, l’angoisse de tomber dans une famille qui ne l’aurait pas comprise, aimée. Elle me disait que souvent se demandait comment les orfelins qui n’avaient pas sa « chance » vivaient cette attente.
X,pj’ecris quelques lignes sur un aspect qui m’a frappé,dans cette « Recherche ».. » c’est tout.. je ne réduis evidemment pas du tout Proust à ça, mais je relève une ou deux facettes de son art, c’est tout.je n ai pas l’ambition de donner un proust en quelques lignes, mais simplement une ou deux pistes .. quelques petites réflexions parfaitement personnelles….les commentaires sur cette oeuvre sont riches, mondiaux,et tiennent des bibliothèques entières .
La poétesse au cacatoès :
https://blogfigures.blogspot.com/2010/09/marianne-moore-his-shield.html
Pillages de magasins à Paris, comme après le tremblement de terre en Haïti. LeFigaro annonce, (Lemonde ne dit plus rien depuis qu’il a publié un trombinoscope de premiers communiants) des voitures brûlées du côté du bvd Haussmann, pas très loin de là où créchait le bon père Proust, aujourd’hui une infâme succursale bancaire. Eeckoud, auteur de goût et d’époque proustiennes, se pâmait devant les « Voyous de velours » à qui il a dédié son livre.
@hamlet dit: 8 décembre 2018 à 12 h 25 min
je reviens à vous pour cette phrase : « nous ne devons pas lire le même texte, et ne devons pas comprendre cette contradiction de la même façon […] »
Pourquoi, à votre avis, Proust parlait-il de « langue étrangère » à propos de ses livres ? Peut-être parce que personne ne les comprenait, ni vous, ni moi, comme si ses mots étaient devenus inintelligibles… L’écrivain n’est-il pas l’étranger par excellence, son langage peut-il faire sens unique ? (Idem pour la langue du cinéma, apparemment… idem pour les échanges entre commentateurs…)
Proust est heureux d’écrire et certains d’entre nous de le lire et pour des raisons différentes.
« Bientôt je pus montrer quelques esquisses. Personne n’y comprit rien. Même ceux qui furent favorables à ma perception des vérités que je voulais ensuite graver dans le temple, me félicitèrent de les avoir découvertes au « microscope » quand je m’étais au contraire servi d’un télescope pour apercevoir des choses très petites en effet, mais parce qu’elles étaient situées à une grande distance et qui étaient chacune un monde. Là où je cherchais les grandes lois, on m’appelait fouilleur de détails. D’ailleurs à quoi bon faisais-je cela […] »
La Recherche, c’est aussi le roman des déceptions du narrateur qui l’éloignent de la vie. Ce n’est pas une autobiographie intranquille mais une autofiction transformant la singularité de ce qu’il a vécu, qui lui parvenait d’une façon fragmentée, mouvante, un morcellement identitaire.
Dans sa vie, les évènements ne sont rien que de la banalité mais ils deviennent matériaux de l’œuvre d’art : reconstruire la vie sur le plan même de cette banalité. (Montage à coups de paperoles et de ratures, ajustage des scènes morceau par morceau : un vrai scénariste !)
« Dans ce livre où il n’y a pas un seul fait qui ne soit fictif, où il n’y a pas un seul personnage « à clefs », où tout a été inventé par moi pour les besoins de ma démonstration. » (« Le temps retrouvé »)
Tiens, bubonique est revenue… Après Bécassine au Costa Rica nous allons avoir droit à Bécassine critique littéraire. Vite fuyons !
@Lavande dit: 8 décembre 2018 à 15 h 28 min
Belle mise au point, Lavande. Bravo !
Renato, vous avez sans doute pris aussi un gin tonic cet après-midi? bien raison de ne pas vous limiter au matin. Simone Signoret prenait le premier whisky à dix heures précises. Votre orfelin m’a plaisamment rappelé le titre d’un film de Griffith « les deux orphelines », avec les soeurs Gish. En ce moment se joue « Intolérance ». Baroz n’est sûrement pas orphelin du blog d’Annelise comme le mal suppose un intervenant plus bas, il se demande simplement pourquoi les volets battent et la porte reste ouverte quand la fermière est partie en cure thermique.
15.28 @ Marre des gens qui ne connaissent pas un sujet mais en causent quand même avec un avis péremptoire (genre : j’ai des amis qui ont des amis qui…).
Me suis senti un poil visé, là, peut-être à tort. Mais moi aussi, je peux en causer comme D., grand adoptant devant l’Eternel,… sauf que dans un exemple que je connais de très près pour avoir accompagné un couple d’amis qui réussit à adopter le petit A. au bout de quatre ans après d’épuisants A/R en Sibérie, la « réalité » empirique de son exfiltration fut autrement plus complexe (et sordide) que celle des descriptifs des conventions internationales de D., voire de ce qui se passe dans le film de Jeanne Herry. Mais je ne veux pas généraliser.
A. a maintenant 11 ans, c’est un préado, le compagnon adoptif de sa maman est décédé en début d’année. Elle vit seule avec lui. Et sa vie n’est pas facile, car il lui fait mener une vie d’enfer. Avez-vous besoin d’un dessin ? Elle ne s’en plaint pas, mais je me demande comment elle tiendrait le coup si elle n’avait pas quelques amis de soutien…
Alors, excusez moi, Lavande, mais là encore, quel que soit votre témoignage personnel qui sera sans doute intéressant au dossier « Pupille », ne nous faites pas, à votre tour dans le « syndrome cricri ».
Je suis heureux pour votre fille, très sincèrement. Bonheur que je souhaite du reste à tous.tes les adopté.es du monde.
Clopine:« Et que, de même que ses discours patriotiques ne peuvent l’empêcher de faire état d’un de ses double, ce Charlus pro-germanique, et que son dreyfusisme ne saurait faire oublier les multiples annotations antisémites qui parsèment la Recherche, ses pages « si touchantes » révèlent, (pour peu qu’on aie des yeux un tout petit peu perçants que ceux des buses, évidemment) un arrière-plan de cruauté égoïste insensée(…).
(…) C’est navrant.
Oui.
Clopine, on se demande avec quel œil de buse, vous-même lisez Proust. Il ne peut pas être aussi simplet.
Citez, je vous prie, et on en recause après.
Quoiqu’il en soit, le niveau de lecture de La Recherche que révèlent la plupart des commentaires (à part Paul Edel qui redit ce qu’a écrit Gracq), est un bon marqueur de l’effondrement de notre civilisation. Peut-être dans deux siècles sera-t-il considéré comme un autre Bourget. Mais par qui?
J’ai lu bien des fois, avec grand plaisir, la Painter jusqu’à l’âge de 20 ou 22 ans. Il faut lire ce qu’en dit Barthes qui en fournit une partiale et bonne analyse. La Tadié est cependant incontournable.
Je bois beaucoup moins que par le passé, Phil. Contrairement aux saints buveurs que l’alcool désinhibe, je bois pour m’inhiber ou plutôt pour laisser pisser les mérinos : parfois sa marche, parfois pas.
Oui Chacha. Heureusement que le votre échange avec William relève le niveau.
on ne décolle plus depuis le Bourget, dear Chaloux
Oh mon Dieu je viens de vous affubler d’un terrible surnom sans m’en rendre compte. Chacha est le nom de l’idiot (ou pas ?) du village où habite mes parents. Il a les mains très balladeuse avec les hommes en général, ce qui lui a valu un violent rappel à l’ordre de Papa Ed. Mais il est surtout connu pour avoir travaillé dans la livraison d’eau alors qu’il est alcoolique hurkhurkhurk et s’être fait viré car il a été surpris en train de peser son zizi dans une balance de cuisine.
Désolée Chaloupe.
Un futur personnage de roman.
Becassine est Bretonne et Clopine est normande. Didons ! C’est comme si on traitait un Lorrain d’Alsacien.
Ceci dit je suis choquée par les propos de Clopine envers Christiane. Elle commentait Proust tranquillement et vous la cassez en la traitant de débile. On comprend pas le projet là.
C’est l’histoire de ce type qu’il faut que tu écrives, Ed, pas celle de tes trentenaires somnifères. Tu as beaucoup plus de talent dans ce registre-là, relis toi, je crains que tu ne sois beaucoup moins moderne que tu ne le crois! Une paysanne en sabots, pourquoi pas? On met tant de temps à se connaître… Pour le reste tu m’as bien fait rire…
(Dear Phil, j’aurais dû écrire Hervieux, qui n’est pas un aéroport).
vous êtes Lorraine, ED ? Les Alsaciens en Allemagne ont tendance à se trouver plus germanophiles que les Germains. me souviens d’un ami de Cologne qui trouvait Strasbourg trop « kitsch », un comble.
17h15, j’attendais votre lecture. Votre approche sans le renvoi à des titres et des auteurs. Qu’en écrivez vous?
Phil, j’ai dans mon ascendance un trisaïeule originaire de Toul devant laquelle il était parait-il interdit de dire du mal des prussiens.
@Chaloux
Vous n’avez pas lu. Ce n’est pas une histoire de trentenaires du tout. N’importe quoi. Ce Chacha est hilarant je vous le concède. J’ai failli faire pipi dans ma culotte quand mon père m’avait raconté tout ça.
Phil, ni l’un ni l’autre.
Trop kirsch ou trop mirabelle, ils carburent à l’éthanol dans ces regions, dear Phil.
Ah oui mais Phil, Cologne est une ville très « alternative ». Un type qui aime Cologne ne peut pas aimer Strasbourg, trop bourgeoise.
Balladeuses
Habitent
@Ed.
Pas le dernier chapitre, en effet, mais le reste, oui. Je n’y comprends rien.
Chamois, alors? Avec tout ce que vous avez lui de Proust et plus précisément de la recherche, inscrivez vous de votre approche sensible de l’oeuvre et de votre compréhension , quelle en est votre lecture, quellrs grandes lignes selon vous de sa structure, quelle volonté que celle de auteur ..
Merci, j’attends une réponse.
Cha1loux, lu, prière de remettre ce post dans l’ordre. Excuses, merci.
très intéressant, dear Chaloux. Toul fut une ville considérable, sa cathédrale Saint Gengoult (pas sûr de bien l’orthographier) sidère les ipodés de passage qui ne comprennent jamais rien sûrement la présence de ce monument dans une ville qui fut un des trois évêchés resté français tandis que le reste passait à l’Empire. Votre tantine a dû garder bon souvenir des teutons après 1871, aidée peut-être par le gris de Toul, seul vin qui convient à la quiche lorraine.
La nuit tombe à Paris, les manifestants premiers communiants refluent chez eux pour regarder l’île aux enfants, les casseurs non-tromboscopés par LeMonde qui manque de flash arrivent.
Cologne, la ville où l’on boit de l’eau. A la télé, on a l’impression qu’ils se livrent à un accompagnement d’un match de foot. Je suis influencée par le style, pardonnez.
Paul Edel, merci de me répondre à 16 h 37
Ne prenez pas en mauvaise part ma réaction à votre message de 12h 40 (pas plus que je ne dois prendre pour moi la phrase finale de votre dernier post ; je suppose qu’il ne faut pas y voir de condescendance, le signe ou la preuve que vous pensiez que je n’avais pas la moindre idée de l’ampleur de la bibliographie proustienne)
Disons que je prolongeais un peu mes 2 messages d’hier (18h, en réaction à votre réponse à Clopine, et 19h 09), passés totalement inaperçus et/ou restés sans réponse (évidemment ce n’est pas à moi de dire s’ils en méritaient une).
(Je précise que la fin de celui de 19:09, sur les dérives possibles du « biographisme », ne vous « visait » pas. J’aurais pu, comme j’ai déjà eu l’occasion de le faire, l’illustrer par un texte de N. Sarraute, le n°XII de Tropismes)
Disons aussi que, vous lisant, je retrouve souvent dans vos articles ou vos commentaires l’éloge de telle ou telle œuvre littéraire (F.S. Fitzgerald par ex.) comme « document » sur une époque, un milieu. Mais nous ne mettons peut-être pas la même chose sous ce mot, d’où ce différend.
(Même si Chaloux a raison sur le parallèle avec « Proust considéré comme terminus » !)
Les deux premiers non plus. C’est l’histoire d’une femme qui va renverser la République. Il se trouve qu’elle a tente-deux ans. Purée si vous avez autant de mal avec mes petits écrits modestes, je crains votre lecture de Proust. Ne répondez pas à la question de Berenice, ça va être une cataloupe 😉
…
…barricades et flammes, à Paris,!…
…
…arc de triomphe, symbole piège,!…
…
…etc,!…Macaron Kapput,!…
et le quartier européen bouclé à Bruxelles, dear Angelo…Juncker veut siroter son pinard tranquillos
Ce serait trop long, Béré, je suis trop occupé par ailleurs. Le problème avec Proust, c’est que sa Correspondance peine à s’imposer comme une lecture incontournable (on ne concevrait pas un amateur de Flaubert n’ayant jamais ouvert les cinq volumes de lettres de la Pléiade). Or, La correspondance de Proust fonctionne un peu comme l’envers de La Recherche, à la manière d’une tapisserie qu’on retournerait. Impossible de parler de Proust avec des gens qui ignorent tout de cette correspondance, non parce qu’elle serait plus proche de l’homme, de l’autobiographie et autres faux problèmes, mais parce qu’elle est le second monument écrit qu’il nous laisse (non sans légitime inquiétude, à ce qu’il semble). D’ailleurs, symptomatiquement, s’il écrit bien tardivement, comme l’a justement remarqué Gracq lisant -je crois- Jean Santeuil, il est tout jeune un grand épistolier (par exemple, la lettre au grand-père, après le bris d’un vase de nuit dans un bor.del).
Pour le reste, voici ce que dit Borgès :« ce que laisse un écrivain, s’il a de la chance, c’est une image de lui-même ». Nul n’en sort.
et dans la littérature , parfois offerte aux orphelins aussi
https://www.edilivre.com/les-orphelins-celebres-de-la-litterature/#.XAv5pGhKjs4
Phil, cette histoire de famille est compliquée . Le père de cette trisaïeule a été décoré après la guerre de 70 pour avoir aidé à empêcher je ne sais quel forfait de l’occupant, ce qui montre qu’on pouvait au XIXe siècle apprécier les prussiens sans pour autant collaborer avec l’occupant. Une leçon qui semble s’être perdue par la suite.
« Juncker veut siroter son pinard tranquillos »
Rouler sur le tapis, dégu.euler à sa fenêtre, ch.. dans l’escalier… etc. etc. Heureux homme.
@Ed dit: 8 décembre 2018 à 17 h 32 min
Moi cela ne m’étonne pas ! une véritable glu qui déroule à longueur de fil une fixation étrange et tenace sur mes commentaires.
Bécassine naît dans une modeste ferme, un jour où des bécasses survolent le village. Devenue adulte, sa naïveté d’enfant reste intacte. Le nom de Bécassine est choisi par élimination pour faire référence à cette bévue : Bêtise, Bécasse puis Bécassine qui désigne une jeune fille naïve. La bouche de Bécassine est remplacée par un point. (Si seulement…). Mais elle sait lire et écrire.
Il y a de nombreux titres dans la collection :
L’Enfance de Bécassine
Bécassine voyage
Les mésaventures de Bécassine
Bécassine jardine
Bécassine cuisine
Bécassine et les abeilles…
Bécassine au Costa Rica
Les exploits de Bécassine
Bécassine sur les barricades
Les animaux de Bécassine
Bécassine revient…
Hélas !
A cette époque prussisante, dear Chaloux, nos trisaïeux n’imaginaient pas qu’une collaboration, sans majuscule, avec l’occupant obsèderait le débat public chez leurs descendants soixante-dix ans après les faits. En Lorraine, la fidélité au monde germanique est demeurée longtemps, mais à celui de Vienne.
X, la formule, » Proust considéré comme terminus », reprise par Chaloux, s’inscrit en tête d’un chapitre de l’essai de Julien Gracq intitulé « en lisant en écrivant ». C’est en Pléiade, volume II, page 621. Gracq admire Proust mais avec pas mal de réticences. il affirme, entre autre, que Proust nous « prive d’un tremblement d’avenir » quand il anime ses personnages.
Enfin il y a aussi, petit détail, dans cette œuvre, des mises en abymes et incrustations qui fascinent ; quand Proust fait raconter une histoire déjà connue par son lecteur et racontée par un de ses personnages et, ainsi, donne une nouvelle version, ce qui relativise tout. Proust multiplie les points de vue …On en a un parfait exemple dans la partie « la prisonnière », quand Charlus raconte l’aventure de Swann et la raconte à sa façon, qui est fort différente du passage « un amour de Swann » .
Je n’ai pas repris la formule « Proust considéré comme terminus », j’ai seulement fait allusion à Gracq.
(Ed, ton Chacha est peut-être un Proust malmené par le destin.)
Julia Kristeva
LE TEMPS, LA FEMME, LA JALOUSIE, SELON ALBERTINE
http://www.kristeva.fr/albertine.html
x dit: 8 décembre 2018 à 14 h 45 min
merci de venir (encore une fois…) à mon secours, vous exprimez ce que j’essayais de dire de façon bien plus claire.
Paul Edel, vous aussi vous exprimez clairement, encore une fois j’ai toujours admiré votre écriture.
Non seulement je suis un sot, mais en plus je n’ai pas de grande facultés visuelles, je ne vois pas les choses, j’arrive à peu près à entendre mais je ne sais pas voir.
du coup l’impressionnisme échappe totalement à mes faibles facultés, déjà quand les choses sont montrées clairement j’ai du mal à les voir, mais quand on en donne qu’une impression je n’y vois plus rien.
quant à la lecture j’ai moins lu et je sais bien moins lire que vous, mais je sais un peu lire, en tout j’arrive à peu près à situer le langage. ex toutes les personnes qui écrivent ici je vois d’où elles viennent socialement, je vois leur éducation, leur environnement familial, j’arrive même à capter leurs désirs, leurs frustrations, leurs déceptions, j’arrive en les lisant à savoir si ce sont de bonnes personnes ou des méchantes, la méchanceté est une chose que je décèle assez facilement à travers les mots qu’ils écrivent, surtout la petite et vile méchanceté.
c’est là la force du langage, et je crois que Proust ne nous parle pas d’un monde ancien, il nous parle de notre monde, en tout cas lui, l’auteur, avec ses mesquinerie et sa petite méchanceté efféminée, sa position sociale, so, monde et ses mondanités, sa sensibilité, cette intelligence des choses qui lui donne une supériorité sur ses proches, même sur Françoise il sait d’avance toutes ses pensées si elle trouve sur sa table une lettre qui dit du mal d’elle, comment le sait-il notre taxidermiste ? comment sait-il ce qu’il y a dans la tête d’une femme du peuple comme Françoise ?
ma foi cela doit être dans l’ordre des choses…
Cela dit j’aime bien le lire et le relire, en fait je dois bien aimer les taxidermistes.
Chaloux
D’où mon interrogation entre parenthèses dans le commentaire le concernant.
« Proust multiplie les points de vue »
il les multiplie ou il les collectionne ?
il les prélève et il les collecte, il les empaille et il les épingle sur un mur, c’est ce que font les taxidermistes.
parce que les taxidermistes travaillent essentiellement sur des animaux déjà morts, c’est plus commode pour les empailler.
Hamlet, vous souvenez vous du portrait de Françoise ( lien d’hier soir). Proust ne fait pas non plus de cadeau aux gens de sa caste ,il deplore l’absence de ces qualités qui les lui rendraient aimables ou admirables.
…
…il, y a erreur de démocratie en partage, instituée, dear Phill,!…
…trop, de parrainages, aux genres Moyen-âge flagrants,!…etc,!…
…
Mais enfin, Paul Edel, si je citais cet intertitre c’était parce que j’avais En lisant en écrivant à portée de la main (mais dans l’édition Corti) et que je l’avais lu (même si j’en avais oublié bien des éléments, par ex. la comparaison avec Le Sang noir), sinon quel intérêt ?
cela dit avant que ces animaux soient morts, ils sont vivants, le taxidermiste commence-t-il son travail sur des êtres encore vivants ?
peut-être. d’où peut-être cet effacement permanent de Proust quand il est en société, il est toujours discret, il se fait tout petit, pour ne pas gêner, pour ne pas déranger, il est tellement poli, tellement gentil qu’on ne le remarque même pas : c’est la position du chasseur, le camouflage du sniper, s’habiller de telle sorte qu’on vous confonde dans le paysage pour que les animaux puissent s’approcher de vous sans qu’ils vous voient, et après hop ! il suffit d’appuyer sur la gâchette et on peut embarquer le petit animal pour pouvoir tranquillmenent l’empailler dans son laboratoire, avant de l’épingler sur le mur à côté des autres, et d’écrire son nom sur une étiquette que l’on colle dessous…
Paul Edel c’est bien ça le boulot du taxidermiste ou je me trompe ?
…
…trop de canards boiteux en concorde, pour les seuls très riches,!…
…et, des lèches – bottes,!…
…
« Berenice dit: 8 décembre 2018 à 19 h 39 min
…Proust ne fait pas non plus de cadeau aux gens de sa caste … »
il n’y a pas de caste pour les taxidermistes, seulement des espèces et des genres différents, des catégories où chaque animal empaillé est interchangeble avec un autre.
vous avez dit « interchangeable » ?
c’est comment déjà la phrase de Proust sur l’interchangeabilité ?
« nos petits animaux sont les éléments interchangeable d’un empaillage toujours identique ? »
c’est bien ça ? c’est même lui quil ‘a écrit.
Votre Belle Etrangère vient-elle d’Afrique ou d’Asie, Lavande ?
le langage Paul Edel ! quand on utilise un mot comme « taxidermiste » il faut commencer par comprendre ce que ce mot signifie !
…
…le fric, s’est chic,!…et gratter ses propres familles, c’est du juif – régime,!…
…lentilles et haricots, et thons en boîtes,!…
…
Excellente Julia Kristeva :
« […] Dans le feu de son obsession jalouse, il déchiffre péniblement le temps de son bourreau et jouit douloureusement des signes de sa nullité ou de ses traîtrises. Aussi, son agressivité vis-à-vis de la symbiose amant/aimé, dont il ne peut se détacher, se métamorphose-t-elle en un excès d’interprétation : le jaloux se consacre à disséquer le sens de la haine et/ou de la blessure, plutôt que d’admettre l’indépendance de l’aimée ou l’incommunicabilité des amants.[…] »
Merci, Et Alii.
Jazzi tu es là ? tu reviens du cinéma ?
j’espère que tu n’as pas lu mon message où je parle des « petites et viles méchancetés efféminées » de Proust.
je te rassure cela n’a rien d’homophobe, cela ne fait même pas allusion à toutes les brimades et tes petites vexations que tu m’as fait subir du temps où j’étais amoureux de toi…
je te rassure ce temps est révolu ! c’était il y a longtemps et je suis passé à autre chose !
de toutes façons tous les deux ça n’aurait jamais pu marcher.
Bah…
mais où est Macron dont on attend tjrs l’intervention ?
Des tanks sur le Vieux Port. Hyperchoquant.
Pas de jugement péremptoire sur l’adoption. Ni sur l’abandon.
Déjà si difficile avec les enfants naturels, voulus, désirés.
Néanmoins, on ne peut pas réduire un sujet à tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Je trouve que l’adjectif fébrile convient bien pour Élodie Bouchez.
Et oui aux contacts de peau à peau, mais séparation nécessaire pour un avenir autonome.
Et puis, entre les mots et la réalité, un monde.
des tanks à Marseille ? mais non, c’est encore des histoires de marseillais.
Je reviens de la manif et du cinéma, hamlet. Mais non, je ne t’en veux pas pour le Proust efféminé. Moi-même, j’ai dit qu’il avait un côté tapette.
Je reviens vous raconter…
Des tanks sur le Vieux Port. Hyperchoquant.
trop sensible, rose. Marseille est d’une architecture qui n’a pas connu la peine de mort, écrit Giono. Les blindés vont l’affermir.
Bisquits :
http://blogfigures.blogspot.com/2012/02/giorgio-de-chirico-la-mort-dun-esprit.html
rose dit: 8 décembre 2018 à 19 h 54 min
» […]mais séparation nécessaire pour un avenir autonome […] »
Bien sûr !
Toujours sensée et en dialogue. Merci. Rose.
« Les blindés vont l’affermir »
Sur l’un des blindés qu’il m’a été donné de croiser sur ma route, rue de Rivoli, j’ai lu son nom : La Sainte Baume, rose et Phil !
Ont écrit « Biscuits », sans q, renato…
Quelqu’un a-t-il écouté Chevènement à l’émission Zemmour et Naulleau?
On oublie toujours que Proust est un homme qui dès les premières lignes tracées devait se douter qu’il n’avait pas quarante ans pour écrire son livre. Les reproches qu’on lui fait sont ceux qu’on adresserait à un dieu immortel. Simple erreur de perspective.
(J’ai mis des images).
Intéressante, votre échange sur Proust, hamlet, x, Paul et Christiane.
Le morceau impressionniste sur le musée de la Belle Epoque, par le sénior Edel est un morceau d’anthologie !
Clopine est de nouveau saisie par « le coquin de sort », comme on dit à Marseille, avec l’accent. Moi j’ai trouvé amusant la lecture que Christiane fait de Proust : un effet somnifère-euphorisant. Comme moi, quand je fume un pétard…
J’espère que Delaporte n’a pas été interpellé et condamné à la perpétuité pour tentative d’occupation par la force du Palais de l’Élysée.
Tu sais très bien que Delaporte n’a pas quitté son canapé, D. Moi j’ai sillonné Paris et je peux en témoigner. C’était mieux qu’à la télé…
…
…tirer vos plans, avec vous mêmes,!…
…vous êtes, sous la » terreur » des macroniens, fascistes de premières,!…
…pour du fric, d’autres gilets dorés,!…
…Ah,!Ah,!…
…caricature, digne, de Charlie-Hebdo,!…
…
Jazzi 19h49 : Amérique latine
.. Voyez cependant les progrès de Christiane : naguère, elle m’aurait apostrophée, en ne se retenant pas en plus et en m’insultant de la manière la plus directe et la moins raffinée possible, (pour quelqu’un qui a toujours la bouche sucrée et confite d’une bonne soeur en train de déguster en cachette un calisson, c’était assez drôle à lire en fait, comme le retour d’un certain refoulé…)
Dorénavant, elle apostrophe la galerie, en tentant de m’affubler d’une proximité avec Bécassine. Mon dieu, Bécassine, croit-elle vraiment se venger avec ça ?
… On pouvait dire, oh dieu, bien des choses en somme,
Mais pour me qualifier, moi solide brayonne,
De personnage niais, il faut l’être soi-même…
Alors que tant d’insultes appropriées affleurent :
la fille de si peu , la perfide de Bray, ou bien la bête aux champs ou « qui compte pour du beurre… »
« Voilà ce qu’à peu près, ma chère , vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les six qui vous désignent, hélas, comme étant abrutie «
« …pour du fric, d’autres gilets dorés,!… »
Joli, GS’A !
Alors que tant d’insultes appropriées affleurent :
la fille de si peu , la perfide de Bray, ou bien la bête aux champs ou « qui compte pour du beurre… »
… la grosse chieuse de Beaubec aussi.
Allez, je vous évite la peine de compter : il n’y a pas 6 mais 7 lettres dans « abrutie ». Vous avez bien raison de rectifier ainsi ce qui permet de parlez avec justesse de vous…
parleR. Ce que mes doigts s’engourdissent, rien qu’à vous parler de vous…
Vers 15 heures j’ai dû sortir pour acheter du pain : on oublie toujours quelque chose ! Magasins ouverts, les gens la tête dans leurs emplettes. Ambiance plutôt détendue. Chez le boulanger quelqu’un a dit avoir brûlé sa carte d’électeur. J’ai dit qu’il y avait aujourd’hui à Berne une manif pour demander une législation plus stricte en matière d’écologie en produisant des reactions contradictoires ; certes, majoritairement favorables à une certaine rigueur « parce que la situation est critique » — mais avec des nuances car « il y a un deficit de debat en France » et « qui n’a pas une opinion » ? —.
@Clopine dit: 8 décembre 2018 à 21 h 25 min
Je vais finir par croire que vous…
Hamlet, vous ne trouvez pas que les Beatles sont sacrément bien empaillées aussi sur cet enregistrement ?
La cérémonie de remise des prix du concours « Écris ton Hambourg » que j’ai co-organisé a eu lieu hier soir en présence de Sylvie Germain, la marraine.
En parallèle, voici une carte interactive pour une ballade littéraire dans notre ville hanséatique.
Une fille de peu ou de rien, merci, c’est pire , le saviez vous Clopine?
Défilons contre l’empaillage, tous avec hamlet sur les Champs!
Hamlet, j’aime ce verbe, j’empaille, tu empailles, il elle on empaille. Nous …
millions, vous …allez, ils elles empaillent
On peut assortir la formule d’un cod choisi à dessein.
« Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres »…
Un QG au bord de l’Alster…!
Biscuits s’ils sont cuit, mais s’ils sont peints ?
Les japonais garde CG en prison . Et le ministre de l’économie declare qu’il n’a pas conclu à un accord avec Bercy pour la nomination d’un nouveau dirigeant. Les choses s’annoncent mal pour cette collaboration franco nippone.
gardent.
@ renato (8 décembre 2018 à 0 h 52 min)
je n’avais pas vu votre réponse, merci. (J’ai plutôt eu l’occasion de travailler « l’amont » anglais).
À propos de la lignée intellectuelle dans laquelle s’inscrit R. Girard, j’ai oublié de parler de D. de Rougemont mais aussi du livre de Georges Gargam, L’Amour et la mort, auquel je viens de retourner : des pages intéressantes sur Novalis (« Le système de l’amour qu’il a entrevu, c’est peut-être Marcel Proust qui l’écrira » (70)) et encore ceci : « Le roman de Jacobi Woldemar, les Confessions d’une belle âme de Gœthe, et, plus généralement, le milieu littéraire de la fin du XVIIIe siècle allemand favorisaient cette conception narcissique de l’amour. » (78) et à la page précédente, « Söfchen n’est qu’un prétexte. Un prétexte à aimer, c’est-à-dire à s’aimer » et encore « Non sans surprise peut-être, on s’apercevra que Sophie est sœur d’Albertine. Ou plutôt est-ce Proust et Frédéric d’Hardenberg qui appartiennent à la même famille, dont fait également partie un Kierkegaard, la famille de ceux dont la destinée peut se définir ‘comme un essai de psychologie subjective spontanément poursuivi’ [Albertine disparue] » (75)
Un chapitre (« Amour et absence. Le deuil, de Novalis à Proust ») à relire, donc.
D’accord, Hamlet, vu sous cet angle-là (que j’ai moi-même introduit en mentionnant R. Girard, hum hum, mais qui m’aurait échappé sans le rappel de Renato…)
Secla la photo de chez les éoliennes.
Grotte de Denisova, habitée entre 120000 et 30000 ans avant aujourd’hui. Trouvé un os feminin, 90000 ans, ½ néandertalien ½ denisovien. 38,6% de l’ADN mutation néandertaliennes maternelles, 42,3% de l’ADN mutations du génome denisovien paternel. Son génome néandertalien est lié à celui d’un homme de N vieux de 5000 ans découvert en Croati, non au N vieux de 120000 découvert dans la même grotte.
Science et vie, octobre 2018
Dear Baroz, avez-vous pillé le drugstore Publicis ? Mandez-nous le profil du gilet jaune pilleur (pas le manifesteur, Lemonde nous a déjà dit, c’est un gentil qui va à la messe le dimanche)
Dear Bérénice, Ghosn a des suchis.
CroatiE !
Ed, connaissez-vous le portrait de Hambourg par Henri Béraud ? C’est dans « Ce que j’ai vu à Berlin ».
proust matricide
ravier Eloge du matricide ´ 1
http://www.pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/chronique200704.pdf
Et merdre ! « qui n’a pas une opinion » ? — > « qui n’a pas une opinion ? » —.
Du tout, Phil.
CES VICES HYPNOTIQUES : DÉVIANCES PROUSTIENNES
Article au format PDF:
dumas-18.pdf
@jazzi dit: 8 décembre 2018 à 21 h 08 min
Jazzi,
tu sembles en pleine forme.
Ton blindé portant le nom de cette montagne (un paysage que j’évoque souvent avec Rose), c’est la chose la plus étonnante que j’ai lue ce jour à propos de ce face à face inquiétant.
Oui, c’était agréable cette évocation de La Recherche cet après-midi.
Feuilletant la biographie que Jean-Yves Tadié a écrit sur Proust, et à propos de paysages, je note que Proust a séjourné aux « Roches Noires » avec sa mère.
Cet hôtel figure dans Jean Santeuil, et que ,certainement, le Grand Hôtel de Balbec lui doit beaucoup.
« Quatre heures après, à Trouville, à l’Hôtel des Roches-Noires, il montait à la chambre où on allait porter ses affaires. Après avoir monté l’escalier, en arrivant à un palier inconnu il se sentit brusquement loin de sa mère. Et au creux de sa poitrine une palpitation faible mais immense s’éveilla, comme au loin l’incessante palpitation de la mer.[…] Au bout d’un corridor éclairé de beaucoup de fenêtres et où régnait une gaieté inconnue qui lui faisait mal, Jean fut arrêté par le garçon d’hôtel. C’était sa chambre. En entendant dire « sa chambre » il tressauta, voulut reculer, comme le condamné au moment où on va le faire entrer dans sa cellule. La chambre c’était la prison, mais le lit c’était la tombe ». (La scène sera, dans A l’ombre des jeunes filles en fleurs, située au Grand Hôtel de Balbec.
Proust avait des paysages auxquels il revenait souvent avec bonheur, pour lui les environs de Trouville. Paysage que l’on retrouve encore dans un texte de jeunesse : « Choses normandes » publié dans une petite revue Le Mensuel qu’il rédige avec ses amis, et dans Les plaisirs et les jours « La Mer » qui a « le charme des choses qui ne se taisent pas la nuit, qui sont pour notre vie inquiète une permission de dormir, une promesse que tout ne va pas s’anéantir […] ». Dans trois des « livres » de La Recherche on trouve la synthèse de tous ces paysages car ils sont dans la mémoire de Proust (rivalisant avec la peinture d’Helleu).
Quand j’y suis passée, un été, c’est de M.Duras qu’il y était fait mémoire mais dans le musée haut perché sur la corniche j’ai retrouvé les toiles de Helleu (qu’il saluait d’un « Bonjour, M.Elstir ! »), J-E.Blanche, Fourneau, Boudin… et c’est à Proust que je songeais.
Bonne soirée, Jazzi, et merci pour ton humour.
La gravure à la pointe sèche que Paul César Helleu fit de Marcel Proust sur son lit de mort est d’une beauté troublante. Helleu racontera : « sa vieille gouvernante m’a appris ce qu’il avait dit : « quand je serai mort, qu’on appelle Helleu pour qu’il fasse mon portrait ». Trois exemplaires seulement ont été tirés de cette pointe sèche
Lavande
du Chili ?
j’ m +++ l’ Amérique latine.
un tank à Paris qui s’ appelle la sainte beaume.
Hyperchoquants les tanks.
Christiane
je pense que c’ est le même hôtel Les roches noires que celui où Marguerite Duras a acheté un appartement et vécu longtemps à Trouville.
pardon christiane je ne vous avais pas lue en entier
x dit: 8 décembre 2018 à 22 h 13 min
oui ouf ! merci ! je me sentais un peu seul.
c’est le seul point de départ d’une analyse pertinente de Proust aujourd’hui, et ne pas répéter les sempiternelles considérations mille fois répétées.
à moins de considérer Proust comme un phénomène religieux où il s’agirait de toujours redire la même messe.
Ce ne sont pas des tanks mais des canons a eau. J’en vois régulièrement en Allemagne, notamment pour les manifestations traditionnellement violentes du 1er mai. Et alors pour le G20 n’en parlons pas.
l’autre point important c’est la confiance.
tous les personnages de la Recherche faisaient confiance à Proust.
son frère n’est pas la seule victime collatérale.
se doutaient-ils qu’il allait tous les allumer ?
comment (et pourquoi) n’ont-ils pas été plus méfiant à l’égard de ce taxidermiste ?
il faut dire qu’il devait bien cacher son petit jeu.
Et les gens ici qui font les vierges effarouchees en parlant des images des manifs des gilets jaunes alors que les 1er mais sont du même acabit et que le G20 était apocalyptique.
mai
Non, Ed, il y avait les canons à eau (véhicules blancs) et les blindés bleus, destinés à écraser les barricades. Voir la photo.
https://gendarmerie44.skyrock.com/photo.html?id_article=2618830810&id_article_media=48334952
quelqu’un pourrait-il m’expliquer en deux mots l’origine du différent entre Christiane et Clopine ?
au départ le problème ne tourne-t-il pas autour de Paul Edel ?
encore des dégâts causés par le narcissisme d’écrivains, décidément Proust a fait des petits, bien trop de petits… c’est comme Nietzsche mais en pire.
Je vous raconterai demain les manifs : Grands-Boulevards, rue de Rivoli et Bastille auxquelles j’ai assisté. Je ne suis pas allé sur les Champs-Elysées, Phil. Aujourd’hui, à Paris, le spectacle était dans la rue…
Jazzi on parle de Proust, quel rapport avec les manifs des gilets jaunes ?
faudrait avoir un minimum de respect pour passou, il se décarcasse à écrire en article long, dense, d’aucuns diront un peu trop dense, même si on y apprend rien de nouveau, ce qui est déjà une performance de dire des choses que tout le sait déjà tout en conservant une densité du propos qui ferait croire qu’on lit un truc totalement inédit, c’est là où l’on voit les bons journalistes, et donc passou se décarcasse à écrire cet article et tout le monde parle d’autre chose comme les manifs des gilets jaunes.
c’est pas sérieux du tout !
Jazzi, dis-moi pas que tu t’es battu contre la police !
sérieux même si j’éprouve plus rien pour toi question sentiment et désir sexuel je continue quand même de m’inquiéter pour ta santé.
Jazzi tu sais toi comment ça a démarré cette histoire entre Clopine et Christiane ?
c’est à cause de Paul Edel ?
Très différent du canon à eau en face duquel je me suis retrouvé en sortant du métro Richelieu-Drouot, Ed !
https://paris-luttes.info/le-canon-a-eau-son-histoire-son-10097#&gid=1&pid=1
Jazzi je demande parce que je suis en train d’écrire un roman sur ce blog dans le genre de Proust, ça s’appellera « du côté de chez passou »
le « canon à eau » j’imaginais plus la scène du James Bond ou Ursula Andress sort de l’eau, tu connais ? elle aussi on l’appelait le canon à eau, mais là c’était plus de l’eau salée.
« Tu sais très bien que Delaporte n’a pas quitté son canapé, D. Moi j’ai sillonné Paris et je peux en témoigner. C’était mieux qu’à la télé… »
En effet, mon cher Jacuzzi, on a même dû se croiser. Vous êtes un éternel spectateur, admiratif du cinéma, où qu’il ait lieu, – mais incapable de prendre parti, comme un esthète absolu, quelqu’un de royal (finalement proche de Macron) qui ne va pas se salir les mains. L’Etat vous affame, avec la retraite chiche qu’il vous verse ? Révoltez-vous, nom de Dieu ! Ne serait-ce qu’au nom de ceux qui, autour de vous, crient famine. Un jour, vous n’aurez plus d’amis…
Je ne suis qu’un flâneur-observateur, hamlet. Mais je n’ai plus les idées claires à cette heure… Bonne nuit à tous !
une autre scène de canon à eau avec de l’eau douce c’est dans le Fellini, le coup de la fontaine de Trevi, elle aussi à l’époque on l’avait appeler le canon à eau.
qu’un flâneur observateur ?
tu veux dire un taxidermiste ?
comme Proust ?
hamlet 22h 58
pas très logique : si figurer dans le roman c’est se faire « allumer », autopsier, etc., ne pas en être devrait alors être considéré comme le sort le plus enviable — heureux Robert qui échappe au taxidermiste par une faveur spéciale. (C’est d’ailleurs l’une des hypothèses de Diane de Margerie à ce propos)
« (finalement proche de Macron) »
Ou de La Bruyère, Delaporte ?
je croyais que le canon à eau c’était juste un truc pour dissuader les manifs d’écologistes.
La manifestation d’aujourd’hui a été remarquable, excellente, touchante. Seul un monstre pourrait n’en être pas touché (comme Macron, du haut de sa splendeur jupitérienne). Les pauvres paroles qu’il va prononcer n’y changeront rien. Et donc, tout recommence samedi prochain. Cela risque de devenir un éternel rendez-vous, avec ses hauts et ses bas, sa violence contingente ou programmée. Vous verrez.
Proust il n’y est pour rien, hamlet, comme Nietzsche d’ailleurs. Une poétesse, le nom me fuit, a dit : « Yes, I remember it all. And yet I was absent. ». Être absent, voilà la condition idéale si on veut se dédier à la lecture. Après on peut se dédier à des exercices d’admiration ou à des tentatifs borghesiens de reconstruction — archéologie sur papier — : le monde dsns un paragraphe. Ce serait plus amusant que se perdre en interprétations peu ou point créatives.
x dit: 8 décembre 2018 à 23 h 19 min
ma foi, je ne sais pas la proportion des personnages de la Recherche qui n’en sortent pas grandis ? 98% %
« Ou de La Bruyère, Delaporte ? »
Allez plutôt vous coucher, mon pauvre Jacuzzi. La Bruyère n’a rien à faire avec vous. Un La Bruyère, aujourd’hui, se serait plutôt fait massacrer que de rester dans l’aliénation anti-catholique de base. La perfection de sa phrase est une morale contraignante, qui ne prête aucunement à plaisanterie. Lui, il n’allait pas dormir, il veillait souverainement !
quel Proust n’y est pour rien ? l’écrivain ou l’autre ?
Si j’ai bien compris l’usage que vous faites de l’expression « canon à eau », hamlet, vous oubliez Lisa Lyon par Robert Mappelethorpe.
Ceux qui aiment bien faire parler d’eux, et qui ne savent que remuer l’air vainement :
« Le militant d’extrême gauche Julien Coupat, ancien chef de file présumé du groupe dit de Tarnac, a été interpellé samedi matin dans le XIXe arrondissement de Paris mais son avocat assure que cela n’a rien à voir avec le mouvement des « Gilets jaunes ». »
Julien Coupat est une sorte de bobo désoeuvré, qui, pour se donner l’illusion d’exister, a décidé d’être d’extrême gauche. Ce fainéant n’arrive qu’à des résultats pitoyables, recourant systématiquement à la garde à vue pour faire parler de lui et se donner des airs de martyr de la cause. C’est une nullité absolument pitoyable. Comme disait molière : qu’allait-il faire dans cette galère ?
Il sort de chez lui ce samedi matin, jour de manifestation, et justement il porte un pot de peinture. Il n’en faut pas plus aux flics véreux des RG pour le poisser. Bon débarras !
Au début, Julien Coupat refusait d’être photographié par les journalistes, pour cultiver son mystère impénétrable. Et puis, finalement, il a accepté qu’on le prenne en photo. Et tout le monde a alors découvert qu’il avait une tête banale, et même une sale gueule de bobo. Car il n’est plus étudiant ; il est vieux, maintenant. J’espère que les flics, pendant sa garde à vue, vont bien l’amocher, pour le faire parler, et qu’il ne s’en remettra pas !
Il faudrait aussi qu’on nous précise si le « pot de peinture » était conséquent. Ce serait une circonstance aggravante. Mais je vois bien le gros, l’ignoble Julien Coupat avec un « gros » pot de peinture dégueulasse. Et tout ça pour quoi ? Pourquoi roulait-il ce samedi matin, au nord de Paris, en compagnie d’un ami (qui plus est !), avec un « gros » pot de peinture ? pour peindre quels slogans ? Quels tags ? Tout cela mérite réflexion. Dans quelles profondeurs de bassesses est tombée l’extrême gauche !
Ces temps-ci je repense souvent à un texte où Allen Ginsberg dit que si dans sa jeunesse il avait su ce qu’il savait au moment d’écrire le texte dont il est question, il aurait fait carrière dans la durection d’orchestre jusqu’à devrnir chef d’orchestre à Mineapolis. Pourquoi Mineapolis ? peu importe, sous l’impulse de ce souvenir je me suis demandé qu’est-ce que j’aurais fait il y a de là 50 années en sachant ce que je sais aujourd’hui, impossible de trouver une réponse — chef d’orchestre sans doute non, on a affaire avec trop de gens.
Bonne nuit :
Rien de nouveau
hamlet,
Avec toute la bonne foi du monde, que voulez-vous que les gens écrivent d’inédit sur Proust ? C’est l’auteur qui a sans doute donné lieu au plus grand nombre d’ouvrages critiques et dont ses lecteurs ont une attitude de « fans » (ce qui n’est ni une critique négative, ni une moquerie de ma part, mais un constat).
les lecteurs
Le gros Coupat, d’abord on lui a confisqué son ignoble pot de peinture, et ensuite il a passé la nuit en garde à vue, dans une cellule puante, parmi la populace la plus infâme des casseurs : de quoi lui remettre les idées au clair. Il va peut-être nous en parlé dans son ridicule fanzine, « lundimatin », ou dans un prochain minuscule opuscule publié par Hazan. Coupat est gros comme un pot de peinture, mais ses idées sont lilliputiennes, faites à l’adresse des nains.
De quelle couleur était son pot de peinture ? Les médias putrides ne le relatent pas. Peut-être que si le gros pignouf vient témoigner (« témoigner » !!!) à la radio, il nous le dira. Il faudrait au minimum Marc-Olivier Fogiel pour confesser l’escroc de l’extrême gauche, éternel repris de justesse, qui à chaque fois qu’il fait un truc nouveau porte un coup fatal à la cause.
D’ailleurs, comme je l’espère, la police ne va peut-être pas le libérer, mais le garder, le faire comparaître devant un juge, qui instruira son dossier, et le renverra immédiatement à la case prison. Car tel est le destin des Gros Coupat qui s’embarrassent des gros pots de peinture.
Avec son pot de peinture, il voulait repeindre une partie du paysage urbain… il n’aura récolté que du pipi de chat idéologique, comme toujours.
Le Monde, pour qui Julien Coupat est un running gag, nous donne quelques précisions :
« Il a été placé en garde à vue pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations », a fait savoir une source judiciaire. Arrivé à Paris la veille, Julien Coupat était toujours en garde à vue dans la soirée, ainsi qu’une connaissance à lui, interpellé au même moment. » Le Monde
La police a sans doute déjoué un « complot » ; ils étaient en effet deux, munis d’un arsenal extravagant du parfait terroriste. Le « masque de chantier », par exemple, m’inquiète beaucoup, de même que les « bombes de peinture ». Son compte est bon, je crois ! Et puis qu’allait-il faire près du parc des Buttes-Chaumont ? L’enquête du juge devra faire toute la lumière sur ce détail qui n’en est peut-être pas un :
« Selon une source proche du dossier, Julien Coupat a été arrêté près du parc des Buttes-Chaumont, au nord de la capitale, en fin de matinée, vers 11 heures. Selon son avocat, Me Assous, interrogé par Le Monde, il était à bord d’un véhicule à l’arrêt, accompagné d’un proche, musicien. Les policiers ont découvert un gilet jaune, un masque de chantier et des bombes de peinture lors de l’interpellation, a précisé cette source. » Le Monde
…
…c’est, pour faire, des films, qu’on, s’éclate un peu, à suffisance,!…
Monteverdi :
L’écrivain et le critique :
http://blogfigures.blogspot.com/2011/01/tullio-pericoli-carlo-emilio-gadda-e.html
LA REVOLUTION INDIFFERENTE
J’ai donc quitté mon domicile, hier, en fin de matinée, avec l’intention d’aller rejoindre mon ami Chedly à sa boutique de l’avenue de l’Opéra, histoire de voir comment les choses se passaient de ce côté-là.
En remontant l’avenue Daumesnil, depuis la porte Dorée jusqu’à la place Félix Eboué et sa belle Fontaine aux Lions, j’ai constaté que dans mon quartier les gens vaquaient à leurs courses, comme à leurs habitudes.
A la hauteur de l’église du Saint-Esprit, qui fait face à la librairie Atout livre, les cloches se sont mises soudainement à sonner à toute volée. Quatre hommes portant un corbillard en sont sortis et se sont dirigés vers une fourgonnette grise qui les attendait sur la chaussée.
Devais-je m’en inquiéter ou, au contraire, y voir un signe que la vie continuait ?
Parvenu à la place, et ayant constaté que l’arrêt du bus 29, qui va à Saint-Lazare en passant par l’avenue de l’Opéra n’était pas desservi, je me suis engouffré dans la station de métro.
Sur la quai, une voix off nous a annoncé que la ligne 8 (Créteil-Balard) n’irait pas, « en raison des manifestations », au-delà de la station Richelieu-Drouot.
Parfait !
A Bonne-Nouvelle, un groupe de gilets jaunes est monté dans la rame, sous l’oeil indifférents des voyageurs rivés sur leurs smartphones.
En sortant, au terminus, deux stations après, une jeune femme du groupe nous a lancé un « Allez les bourgeois ! »
Je me suis abstenu de lui répondre un « Salut les bouseux » dont l’humour n’aurait vraisemblablement pas été compris.
En haut des marches, sur le boulevard des Italiens, nous nous sommes retrouvés face à un peloton de CRS, précédant un camion à eau, nous barrant la route en direction de l’Opéra. Dans notre dos, les manifestants étaient repoussés vers la place de la République.
Me rabattant sur une voie perpendiculaire, j’ai pu me retrouver derrière les forces de l’ordre, traverser le boulevard des Italiens, et rejoindre l’avenue de l’Opéra, en passant devant le restaurant Drouant, place Gaillon.
Découvrant au passage un Paris étrangement calme, inanimé comme un dimanche, aux vitrines des boutiques occultées par les planches.
Un vrai décor de cinéma, reconstitué en studio, m’évoquant les combats de la Libération de Paris !
Un quart d’heure après, sur l’écran de l’ordinateur de la boutique de Chedly, BFMTV annonça les premiers échauffourées sur les Grands-Boulevards.
(à suivre…)
Misty Copeland :
Misty Copeland.
« En 1998, alors qu’elle avait 15 ans, ses professeurs de ballet et sa mère se sont engagés dans une bataille judiciaire pour en obtenir sa garde. Pendant ce temps, Copeland, qui avait déjà remporté plusieurs prix, a reçu plusieurs offres d’emploi. La bataille juridique s’est terminée par la présentation d’une demande d’émancipation de Copeland et pour la limitation de la tutele de la mère. Les deux parties ont abandonné les procédures légales et Copeland a décidé d’étudier avec une nouvelie enseignante, membre de l’American Ballet Theatre. Le 30 juin 2015, elle est devenue la première femme afro-américaine à devenir étoile dans les 75 ans d’histoire de l’ABT. »
dear Baroz, votre audimat est meilleur que celui du téléthon à feu Bergé, je vous lis
LA REVOLUTION INDIFFERENTE 2
Tandis que Passou nous a ressorti Marcel Proust et que Paul Edel se remémore les villas locatives de ses anciennes villégiatures, j’étais bien décidé à aller au cinéma, non sans poursuivre au préalable ma promenade.
Plus ou moins rassuré sur la situation de mon ami Chedly, que j’ai laissé dans sa boutique déserte en compagnie de ses deux jeunes vendeurs, j’ai repris la route en début d’après-midi.
Vers la station Palais-Royal, la Comédie française et les abords du Louvre étaient fermés, ainsi que la plupart des brasseries du quartier et la librairie Delamain.
Croisant au passage quelques rares touristes désoeuvrés et perplexes, je me suis alors dirigé vers les Halles.
Là, surprise, la fête commerciale battait son plein : le Forum des Halles était ouvert au public et les nombreux acheteurs s’y étaient repliés en masse.
Après un tour rapide à la Fnac, je me suis dirigé vers Beaubourg.
En traversant le Marais, plongé dans un calme inhabituel, du fait de l’ombre portée de la fermeture du BHV voisin, je me suis dit qu’ici la pédale douce avait été mise.
M’attardant sur la rue de Rivoli, avant la place Saint-Paul, j’ai entendu une grande rumeur en provenance du Châtelet.
Là, j’ai pu assister à l’arrivée d’un groupe de gilets jaunes marchant vers la Bastille, en fanfare.
Quelques habitants ou passants filmaient sur leurs portables le défilé et les slogans que de jeunes gens, habillés en noir et le visage masqué, tels des corbeaux entourant des pigeons, venaient de taguer sur les vitrines calfeutrées des magasins.
L’un avait écrit à la bombe noire : « Le meilleur moyen de se payer un costard c’est de piller Zadig & Voltaire ». Un autre, en rouge : « Macron baise ta veille (sic) mais pas nous ». Plus loin : « AMOUR = REVOLTE »…
Sur les pas des manifestants, nous vîmes arriver un impressionnant dispositif de protection : CRS, gendarmes, police montée et véhicules blindés dont l’un baptisé La grande Baume.
En les suivant, pas à pas, au ralenti, je suis parvenu ainsi jusqu’à la Bastille. Quelques CRS, en queue de cortège, nous interdisant de les dépasser. Celui qui me faisait face, un beau blond barbu, aux cuisses épaisses, portait, sur ses pantalons, un amusant cache sexe triangulaire orné en son centre d’une coquille protectrice bombée : surréaliste et sexy !
La place de la Bastille, paralysée à la circulation, était occupée en son centre par divers gilets jaunes regroupés entre eux, entourés de toute part par des forces de l’ordre trois fois plus nombreuses.
En contournant la place, j’ai eu cette impression qui ne m’a pas quittée tout au long de mes déambulations, celle de me retrouver au beau milieu d’un plateau de cinéma, où tous les acteurs étaient en action mais dont le metteur-en-scène s’était étrangement absenté.
A qui donc profite le film ?
Arrivé à pieds à la gare de Lyon, j’ai pris la ligne 14, qui m’a déposé au coeur de Bercy-Village, où une joyeuse parade de Noël accueillait le chaland.
Là, je me suis rendu directement au cinéma pour voir « Les Confins du monde ». Un film de guerre, dans l’Indochine de 1945, avec Gaspard Ulliel, Guillaume Gouix et Gérard Depardieu, avec son gros nez rond et fendu comme un gland au milieu du visage. Une histoire violente et nostalgique où les pères enterrent leurs fils.
Fin de partie.
Francemedia a peur, LeMonde titre poliment sur M. Macron
9h38 ce que vous décrivez correspond parfaitement au – et en même temps – je n’y lis rien qui étonne.
@rose dit: 8 décembre 2018 à 22 h 48 min
Oui, bien sûr. De très belles photos d’elle dans ce lieu, disponibles au musée de Trouville. On la voit au milieu de ses objets, ses coquillages, ses manuscrits… Elle aimait regarder la mer. Son appartement donnait en angle sur une allée donnant un accès à la plage et qui porte désormais son nom…
Mais je situe son inspiration littéraire dans d’autres paysages : ceux de l’enfance en Indochine, et ceux nés de ses fantasmes pour y placer ses personnages. La plage de Trouville à marée basse devait lui rappeler le Mékong…
Mais marchant sur la plage à Trouville, près de ces manoirs anglo-normands et sur les planches de la promenade en bois le long de la mer c’est à Proust aux Frémonts ou au manoir des Roches que je pensais, puis bien sûr aux Roches Noires où il séjourna avec sa mère. Trouville… si présente dans sa correspondance et dans sa « Recherche »… à l’ombre des jeunes filles en fleurs…
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