de Pierre Assouline

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Samuel & Beckett en franchise postale

Samuel & Beckett en franchise postale

Bigre ! Voilà des éditeurs qui ne marchandent pas leur admiration. Ce qui est pour le moins risqué. Que Samuel Beckett ait été l’un des plus grands épistoliers littéraires du vingtième siècle, ce volume de Lettres (The Letters of Samuel Beckett, traduit de l’anglais par André Topia, 802 pages, 55 euros, Gallimard) en témoigne avec éclat. Mais « peut-être de tous les siècles », vraiment ? Malgré la prudence de la formulation, on se dit que les éditeurs George Craig, Matha Dow Fehsenfeld, Dan Gunn et Lois More Overbeck ont suffisamment de biscuits pour s’avancer ainsi. Eux ont déjà tout lu et surtout transcrit de ce qui est sorti de son illisible plume postale : plus de 15 000 lettres écrites entre 1929 et 1989.

Ce premier volume, qui s’arrête en 1940, représente une sélection, étant entendu qu’il fallait conserver un équilibre entre l’unique et le représentatif tout en privilégiant tout ce qui permettait d’éclairer l’oeuvre : 2500 lettres reproduites, et 5000 autres évoquées en notes. Ah, les notes ! Du nanan pour une Pléiade à venir. En fait, l’ouvrage contient deux livres en un : les lettres et les notes. Outre les nombreuses institutions américaines qui ont financé ce chantier, Emory University a véritablement abrité le « Projet Beckett » de bout en bout, mettant des équipes d’étudiants à la disposition des éditeurs pour les recherches et vérifications permettant d’établir des chronologies, des recoupements et des notices biographiques de chacun des correspondants de l’écrivain avec une grande rigueur. 65% de sa correspondance a été écrite en anglais, 30% en français et 5% en allemand, polyglottisme qui lui permet de découvrir les classiques dans leur jus.1333982914_SAMUELBECKETT

Si Beckett n’a pas voulu s’occuper de l’édition de sa correspondance, il l’a appuyée et encouragée. « Surtout pas de commentaires ! » avait-il simplement demandé, injonction à laquelle il lui fut répondu par un amendement qu’il accepta : « Pas de commentaires, mais il faut du contexte ». Pour autant, cela n’alla pas de soi car si les galériens de cette édition, convaincus que le départ entre la vie et l’œuvre est indiscernable, étaient d’avis que les lettres relevaient des Œuvres complètes, Jérôme Lindon, son ami et éditeur en France, considérait que l’œuvre ne concernait que ce qui avait été publié. Un point de désaccord a d’ailleurs surgi entre les éditeurs (ce qui ont travaillé sur le corpus) et les héritiers de Beckett : les premiers jugeaient que ses allusions obsessionnelles à ses problèmes de santé (palpitations cardiaques, furoncles, kystes, souffrances aux pieds etc) permettait une meilleure intelligence de l’œuvre, contrairement aux seconds qui voulaient les supprimer.

Que fait-il pendant ces années 1929-1940 ? Il voyage beaucoup entre Dublin, Londres et l’Allemagne, occupe un poste de répétiteur d’anglais à Normale sup et un autre de lecturer au Trinity College d’Oxford, visite les musées de Dresde notamment dont il fait des comptes rendus détaillés révélant un jugement esthétique très pointu. Auteur débutant, il fait preuve d’un souci du compromis qui contraste singulièrement avec les exigences sans concession du futur dramaturge attaché au respect de la moindre de ses didascalies. Ainsi prévient-il l’éditeur de son premier roman Murphy (1938) qu’il est tout disposé à couper dans le texte ce qui pourrait en brouiller la lecture. A la veille de publier son essai sur « ma merde Proust », il se dit « impatient d’arracher les couilles de la pine critique et poétique proustienne », ce qui est un beau programme en soi. Son humour ? Lorsque Nancy Cunard rassemble des opinions d’écrivains sur la guerre civile espagnole, il répond  d’un mot : « Vivelarepublique ». « Elle a à nouveau écrit pour me demander de développer ».

Il s’autorise des jugements littéraires pour le moins expéditifs, mais ou, ailleurs que dans une correspondance privée, un écrivain peut-il se lâcher sur ses collègues de bureau, être franc enfin ? Le Moulin sur la Floss de Georg Eliot ? « Au moins supérieur aux pièces historiques de Shakespeare ».  La Cousine Bette ? « Un Hugo à la Bourse » ; La Nausée de Sartre ? « Extraordinairement bon ».  Le Dante de TS Eliot ? « Insupportable de condescendance, de mesure & de ton professoral ». Enfant, il lisait Schopenhauer, moins comme un philosophe que comme un poète, surtout lorsqu’il était malade : il avait découvert que toute autre lecture lui confirmait le sentiment d’être malade.

On voit Beckett reprendre dans Pantagruel le terme de « Sorbonagres » pour railler les professeurs dont il ne veut surtout pas être, préférant livrer ses traductions de l’italien aux éditeurs, publier ses poèmes dans des petites revues ou tapiriser du côté de Normale sup. Mais « les châtreurs de truie de l’impôt sur le revenu », il ne semble pas qu’il l’ait emprunté à Rabelais, pas plus que le « fouting à la porte », ni son évocation de l’ancien président de la République française comme « Ponsieur Doumerde », ou celle de Thomas d’Aquin en « péripatéticien tétragonal » ! Il se lâche, se fend parfois d’un « tant pisse », risque un « dies diarrhoeae » en écho au Dies Irae, moque son éditeur en le transformant en Shatton & Windup. Il ne se ménage pas, prompt à l’autocritique si nécessaire. Ainsi lorsqu’il s’en veut d’échouer à aimer Mallarmé qu’il trouve décidément trop jésuitique alors que lui, Beckett, se voit trop puritain en poésie, peut-être par souci maniaque de l’intégrité dans un surplis :

« Je porte le deuil de l’intégrité de l’émission de sperme chez un « pendu », ce que je trouve chez Homère & Dante & Racine & parfois Rimbaud, l’intégrité des paupières tombant avant que le cerveau ne soit conscient du grain de poussière dans le vent. Pardonner tout cela ? Pourquoi l’esprit est-il si imperméable au pus et le vent si avare de ses grains de poussière ? »

1496_1samuel_beckett__writer__paris__april_13__1979Trois morceaux de choix. Le premier est une lettre fascinante à un ami (10 mars 1935), assez longue,  dans laquelle il parle de sa psychanalyse et son désir de se débarrasser de son « sentiment d’altérité arrogante » : il se croit trop bon pour faire quoi que ce soit d’autre que ce à quoi il se croit destiné mais qu’il ne sait pas encore nommé, cette chose qu’on appellera la littérature pour faire au plus simple, activité que plus tard le lauréat du prix Nobel justifiera par une formule demeurée célèbre par sa modestie même : « Bon qu’à ça ». Le deuxième morceau de choix est plutôt une curiosité : une lettre du 2 mars 1936 expédié de Dublin à Moscou et adressée au grand cinéaste Sergueï Eisenstein. L’Irlandais, alors âgé de 30 ans, pose sa candidature à l’admission à l’Ecole d’Etat de cinématographie que dirige le Russe. Il veut y apprendre les techniques du scénario et du montage. On le sait, le projet restera sans suite, ce qui n’est pas plus mal. Autre vrai morceau de choix : une lettre du 9 juillet 1937 au berlinois Axel Kaun, éditeur chez Rowohlt. Peu importe que Beckett finisse par décliner sa proposition de constituer une anthologie des poèmes de Joachim Ringelnatz ; la réponse, rédigée en allemand, va bien plus loin car, pour motiver son refus, il développe sa propre esthétique en deux pages recto verso et c’est un vrai document :

« (…) Grammaire et style ! Pour moi, ils semblent être devenus aussi hors de propos qu’un costume de bain Biedermeier ou l’imperturbabilité d’un gentleman. Un masque Il faut espérer que le temps viendra, Dieu merci, dans certains cercles il est déjà venu, où la meilleure manière d’utiliser le langage sera de le malmener de la façon la plus efficace possible. Puisque nous ne pouvons pas le congédier d’un seul coup, au moins nous ne voulons rien négliger qui puise contribuer à son discrédit. Y creuser un trou après l’autre jusqu’au moment où ce qui se cache derrière, que ce soit quelque chose ou rien, commencera à suinter – je ne peux imaginer de plus noble ambition pour l’écrivain d’aujourd’hui (…) Je sais qu’il y a des gens, des gens sensibles et intelligents, à qui le silence ne manque pas. Je ne peux m’empêcher de supposer qu’ils sont durs d’oreille. ».

Et James Joyce alors ? Difficile de ne pas penser à lui, d’autant qu’ils étaient proches. Le work in progress de Finnegans Wake paraît alors en fragments. Mais Beckett, qui y voit « une apothéose du mot » plutôt qu’une glorification du silence qui sous-tend toutes choses, l’écarte, jugeant que les Logographes de Gertrude Stein se rapproche davantage de ce qu’il veut dire. Avant de conclure :

« Faisons comme ce mathématicien fou qui appliquait un nouveau principe de mesure à chaque étape spécifique de son calcul. Tempête dans les mots au nom de la beauté. Entre-temps, je ne sais rien. C’est seulement de temps en temps que j’ai la consolation, comme maintenant, d’avoir le droit de violer une langue étrangère aussi involontairement que j’aimerais le faire, consciemment et intentionnellement, contre mon propre langage, et –Deo juvante- le ferai ».

On a tellement insisté sur la pathologie propre aux obsédés du point virgule (j’en suis et je ne me soigne pas) qu’on en a passé sous silence des sectateurs de l’esperluette (Beckett en fut). Pas une lettre qui n’en soit constellée, ce qui leur donne un certain halo artistique. Même quand il n’écrit pas à la machine, il ne peut s’empêcher. En fait, et systématiquement sous sa plume, la « & » remplace le « et » ; ce qui n’est sûrement pas anodin ; étrangement, la légion de chercheurs mobilisée par Emory University ne nous dit rien de cette manie de l’ampersand, elle qui traque le moindre signe qui fait sens, ou alors j’ai raté quelque chose.

La traduction est fluide et agréable. A noter que le traducteur avoue son impuissance à distinguer en français publisher de editor, les deux ne faisant qu’un chez nous sous le vocable insatisfaisant de « éditeur » ; de même pour l’anglais production qui, dans le monde du théâtre, ne désigne pas seulement la dimension financière et commerciale, comme c’est le cas pour « production » en français, mais englobe également la conception de la mise en scène. La version française a été financièrement encouragée la Fondation d’entreprise La Poste. C’est bien le moins. En nos temps de courriels compulsifs, ce rappel de ce que fut le courrier à son meilleur est opportun. De là à parler de culture épistolaire, il y a un grand pas, mais pourquoi pas. Espérons que le savoir vivre en fait partie. Il exige des épistoliers que, comme Beckett s’y est tenu jusqu’à la fin de sa vie, non seulement ils répondent (cela ne va plus de soi) mais qu’ils le fassent par retour de courrier (de plus en plus rare) et avec une certaine courtoisie les questions fussent-elles envahissantes et chronophages.

Alors, Beckett, le plus grand épistolier ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que pour la première fois, je me suis laissé prendre non à simplement consulter pour y piocher, mais bien à lire près de 800 pages d’un volume de correspondance de la première à la dernière lettre, non par sauts et gambades mais en continu, passionnément tenu tant par Samuel que par Beckett, par l’homme que par l’écrivain, porté par l’élan même de l’intelligence du scripteur, son humour, sa finesse, son acuité et, déjà, sa vision du monde. Vite, la suite !

(« Samuel Beckett dans les années 70, photo D.R., en 1920, photo D.R. et en 1979 photo Richard Avedon)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

744 Réponses pour Samuel & Beckett en franchise postale

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 11h54

Mais « peut-être de tous les siècles »,
c’est l’hyperbole à la mode revue de manière ridicule à la mesure de l’importance de Beckett pour la mise en mots & en silences de notre commune humanité , non?
alors on tique comme P.Assouline, et ??? et quoi ?
Comme si Beckett , et ses lecteurs avaient besoin
de ces infantilismes !!

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 12h11

Un point de désaccord a d’ailleurs surgi entre les éditeurs (ceUX qui ont travaillé sur le corpus) et les héritiers de Beckett : les premiers jugeaient que ses allusions obsessionnelles à ses problèmes de santé (palpitations cardiaques, furoncles, kystes, souffrances aux pieds etc) permettait une meilleure intelligence de l’œuvre, contrairement aux seconds qui voulaient les supprimer.
Avec le mot obsessionnel, toute la question est déjà exposée : la psychanalyse ,bien sûr (Freud aussi grand épistolier ) et P.Assouline montre qu’il a choisi son camp,le diagnostic qui fait autorité … pas forcément le plus fécond,selon, mais de là à censurer???

des journées entières dans les arbres dit: 29 mai 2014 à 12h12

Je n’ai lu que » bigre »
et
« Vite, la suite ! »

Il y a des lettres qui ont du se perdre entre-temps.

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 13h00

On a tellement insisté sur la pathologie propre aux obsédés du point virgule (j’en suis et je ne me soigne pas)
il me semble qu’il -n’-y en a -que -deux dans ce billet : combien de gélules , docteurs?
une universitaire a écrit dans Libé que ses chers collègues se pensaient,- s’identifiaient au- psy : assez bien vu quand même pour le meilleur et pour le pire quand déjà les enfants de moins de 10 ans se déclarent hyperactifs, (comme on dit chez eux et à l’école )
compulsivement &otre &;&&&&;;;&;;;;&;;;;

Marcel dit: 29 mai 2014 à 13h44

Comme Beckett, raisonnons par l’absurde.

En attendant godillot

Il nous faut adapter l’enseignement, c’est bête,
A tout le renouveau, les ordres et la foi.
Lire, écrire et compter, on ne peut obsolète,
Enseignons le salut, marcher au pas de loi,
Et nos enfants auront demain la grosse tête.

Sergio dit: 29 mai 2014 à 14h05

Epistaulier, épistaulier… Quand on sait pas quoi mettre… Mais faut que ça soit gratuit, hein !

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 14h09

par une formule demeurée célèbre par sa modestie même : « Bon qu’à ça »

not approved par dlaroche

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 14h12

impatient d’arracher les couilles de la pine critique et poétique proustienne

non seulement il boit ton wisky sur tes genoux en cachant ta télé mais en plus il est vulgasse

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 14h14

un costume de bain Biedermeier

chus comme vontraube et hermann, je kiffe le biedermeier

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 14h15

« Surtout pas de commentaires ! » avait-il simplement demandé,

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 14h19

plus de 15 000 lettres écrites entre 1929 et 1989

peuh..c’est ce que voltaire écrivait un 15 aout

pado dit: 29 mai 2014 à 14h19

la meilleure manière d’utiliser le langage sera de le malmener

On commence par le malmener et après on lui dit Adieu.

Onésiphore de Prébois dit: 29 mai 2014 à 14h20

Enfant, il lisait Schopenhauer, moins comme un philosophe que comme un poète, surtout lorsqu’il était malade

Tout comme moi, tiens, sauf que moi, j’ai lu Schopenhauer beaucoup plus tard, mais avec une âme d’enfant, et quand j’étais malade. Rencontre du troisième type…

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 14h24

Faisons comme ce mathématicien fou qui appliquait un nouveau principe de mesure à chaque étape spécifique de son calcul

on appelle ça additionner des choux et des carottes qu’elle aurait dit ma maitresse..pine de srin

Onésiphore de Prébois dit: 29 mai 2014 à 14h26

Il faut espérer que le temps viendra, Dieu merci, dans certains cercles il est déjà venu, où la meilleure manière d’utiliser le langage sera de le malmener de la façon la plus efficace possible

Le temps était venu, en effet : Céline, Michaux, Queneau, Ionesco et quelques autres, il était bien de son temps.

Onésiphore de Prébois dit: 29 mai 2014 à 14h30

Il y a au moins une lettre, irrésistible, dans un roman de Beckett, c’est dans « Malone meurt ». Elle devrait bien trouver place dans les manuels ad hoc au titre de la lettre d’amour type. la voici :

 » Chéri, il ne se passe pas un jour que je ne remercie Dieu, à genoux, de t’avoir trouvé, avant de mourir. Car nous mourrons bientôt tous les deux, cela tombe sous le sens. Que ce soit au même instant précis, c’est tout ce que je demande. D’ailleurs j’ai la clef de la pharmacie. Mais profitons d’abord de ce superbe couchant, inopiné pour en dire le moins, après la longue journée d’orage ! N’es-tu pas de cet avis ? Chéri ! Que ne nous sommes-nous rencontrés il y a soixante-dix ans ! Non, tout est pour le mieux, nous n’aurons pas le temps d’apprendre à nous abominer, de voir notre jeunesse s’en aller, de nous rappeler dans la nausée l’ancienne ivresse, de chercher chez des tiers, chacun pour soi, ce qu’ensemble nous ne pouvons plus, enfin bref de nous habituer l’un à l’autre. Il faut voir les choses comme elles sont, n’est-ce pas, mon loulou ? Quand tu me tiens dans tes bras, et moi toi dans les miens, ce n’est pas grand’chose évidemment, par rapport aux frénésies de la jeunesse, et même de l’âge mûr. Mais tout est relatif, c’est ce qu’il faut se dire, aux cerfs et aux biches leurs besoins et à nous les nôtres. C’est même étonnant que tu t’en tires si bien, je n’en reviens pas, ce que tu as dû vivre sobre et chaste ! Moi aussi, tu as dû t’en apercevoir. Songe aussi que la chair n’est pas tout, spécialement à notre âge, et cherche les amants pouvant de leurs yeux ce que nous pouvons des nôtres, qui auront bientôt tout vu et ont souvent du mal à rester ouverts, et de leur tendresse, privée du secours de la passion, ce que réduits à ce seul moyen nous réalisons journellement, quand mes obligations nous séparent. Considère d’autre part, puisque nous en sommes à tout nous dire, que je n’ai jamais été belle ni bien faite, mais plutôt laide et presque difforme, à en juger par les témoignages que j’ai reçus. Papa notamment me disait que j’étais foutue comme un magot, j’ai retenu l’expression. Quant à toi, mon amour, quand tu avais l’âge de faire battre plus vite le coeur des belles, en réunissais-tu les autres conditions ? J’en doute. Mais en vieillissant nous voilà devenus à peine plus hideux que nos contemporains les mieux proportionnés, et toi, en particulier, tu as gardé tes cheveux. Et pour n’avoir jamais servi, jamais compris, nous ne sommes pas sans fraîcheur ni innocence, à ce qu’il me semble. Conclusion, c’est pour nous enfin la saison des amours, profitons-en, il y a des poires qui ne mûrissent qu’en décembre. Pour ce qui est de la marche à suivre, remets-t’en à moi, nous ferons encore des choses étonnantes, tu verras. Quant au tête-bêche, je ne suis pas de ton avis, j’estime qu’il faut persévérer. Laisse-toi faire, tu m’en diras des nouvelles. Gros polisson, va ! Ce sont tous ces os qui nous gênent, c’est un fait certain. enfin, prenons-nous tels que nous sommes. Et surtout ne nous frappons pas, ce ne sont là que des amusettes. Pensons aux heures où, enlacés, las, dans le noir, nos coeurs peinant à l’unisson, nous entendons dire au vent ce que c’est que d’être dehors, la nuit, en hiver, et ce que c’est que d’avoir été ce que nous avons été, et sombrons ensemble dans un malheur sans nom, en nous serrant. Voilà ce qu’il faut voir. Courage donc, vieux bébé poilu que j’adore, et gros baisers là où tu devines de ta Poupée Pompette. « 

rigodon en slip dit: 29 mai 2014 à 14h32

l’argument suprême du glou glou glou : ta gueule raclure de keupu… c’est nouveau ça vient de ressortir

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 14h42

A la veille de publier son essai sur « ma merde Proust », il se dit « impatient d’arracher les couilles de la pine critique et poétique proustienne », ce qui est un beau programme en soi.
il parlait donc ou du moins écrivait-pour la postérité ?- l’idiome de ses interlocuteurs!

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 14h51

mais ou, ailleurs que dans une correspondance privée, un écrivain peut-il se lâcher sur ses collègues de bureau, être franc enfin

Où ? chez un psy peut-être ? mais un vrai!

Madame de Valognes dit: 29 mai 2014 à 14h57

question : l’inventeur de « ta gueule keupu », c’est Beckett ou Court-sur-pattes ?

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 15h06

mais ou, ailleurs que dans une correspondance privée, un écrivain peut-il se lâcher sur ses collègues de bureau, être franc enfin
et où un psychanalyste , un vrai , peut-il se lâcher sur ses collègues et ses analysants, enfin ?
enfin?

citron dit: 29 mai 2014 à 15h10

Et bien avec ses 7500 lettres évoquées ou reproduites, concluons à un génie sans bouillir de la correspondance, qui ne trouverait sa paire dans aucun des rayonnages dédiés à ce style tout en fatuité, remisant l’épure et le concis à sa littérature, on n’ose pas imaginer ce que cette logorrhée écrite révèle du personnage, cet espèce d’oiseau à œil fixe et bleu, échassier à l’affut du moindre goujon sans farine.

Sergio dit: 29 mai 2014 à 15h13

Poupée pompette ça vaut pas hacquebottée, non ? Enfin voyons… Toutes manières la taupe faut que ça cause…

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 15h15

où ? où? si l’on ne peut plus se fier aux sons ni à la science
Le Boeing 777 de Malaysia Airlines disparu début mars ne s’est pas abîmé dans la zone du sud de l’océan Indien où des signaux acoustiques ont été détectés, ont annoncé jeudi les enquêteurs.

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 15h20

et puisqu’en attendant godot , -pas les dogons!- est de 1952? Beckett, né en 1906 avait 46 ans

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 15h23

Ses lettres n’ont pas l’importance des lettres de la Princesse Palatine au tournant du XVIIè et XVIIIè siècle comme constitution et expression d’une véritable culture européenne. Échange épistolaire en plus avec Leibniz et avec les réponses de Leibniz, ce qui n’est pas rien tout de même !

C’est dans certaines de ces lettres adressées à la duchesse de Hanovre qu’elle parle de ma lointaine cousine du Périgord, Lydie de Rochefort de Théobon, en disant notamment dans la lettre datée de Versailles du 12 septembre 1682, alors qu’une cabale fomentée par Monsieur, son mari, l’accuse d’avoir un amant et que Monsieur veut la séparer de confidente et dame d’honneur : « J’aime beaucoup Mlle de Théobon et j’aurais regretté de tout mon cœur qu’on l’éloignât de moi. » (…) « Trois mois à l’avance ils ont répandu le bruit que j’avais une galanterie, et que Théobon portait mes lettres. » Le chevalier de Beuvron, dont il est question ici, devint le mari de Mlle Théobon : « Le chevalier de Beuvron n’est chassé que dans la crainte que je ne puisse lui parler et lui donner des commissions pour Théobon. »

Lettre datée de Saint-Cloud, du 19 septembre 1682 : « Monsieur veut chasser Théobon parce que j’entretiens par elle un commerce coupable. » (…) Monsieur me fit répondre qu’il ignorait pourquoi on répandait le bruit qu’il voulait chasser Théobon. » (…) Alors mes ennemis allèrent trouver Monsieur et lui dirent que Théobon et moi nous avions excité le prince (le prince de Conti) contre le chevalier (le chevalier de Lorraine) : et cependant je peux prendre à témoin Dieu et le prince lui-même que jamais de ma vie pareille idée ne me vint à l’esprit non plus qu’à Théobon. Mais Monsieur a voulu le croire. Quelques jours après, on fit courir le bruit que j’avais envoyé au chevalier de Sinsen, dans une lettre adressée à Théobon, mon portrait avec 500 pistoles. Vous pouvez bien penser que cela était aussi vrai que le reste. Je ne comprends pas, en vérité, comment on peut croire des choses pareilles, vu que je n’ai jamais une telle somme en ma possession, excepté le premier jour de l’an. Sur ce beau bruit, on chasse brusquement Beuvron et Théobon. » (une sorte d’épisode qu’on aurait pu trouver dans La princesse de Clèves). (…) « Et si votre Majesté me veut faire quelque grâce de plus, je vous supplie, n’abandonnez pas la pauvre Théobon, qui est innocente aussi bien que moy et qui est malheureuse pour l’amour de moy ». Sur quoi le roi me dit : « Tout ce que je pouray (orthographe de la lettre) faire sans facher mon frere pour soulager votre douleur, je le feray. Ainsi je vous promets d’avoir soin de Théobon. » Et le roi dit : « Puis donc que je vous vois en train de mescouter et de vouloir suivre mes advis, je vous diray premierement que vous n’avez qu’à me dire les gens qui vous déplaisent dans votre maison, et je feray en sorte que mon frere vous les ostera, et je donnerai le double de pension à Théobon ; je crois même faire en sorte que vous la pourrez revoir dans quelques mois d’ici. »

Autre lettre datée de Fontainebleau, du 29 août 1683, parlant de Théobon : « Si seulement j’avais auprès de moi une âme à qui je pusse ouvrir mon cœur, avec qui je pusse pleurer ou rire de tout cela, je prendrais patience, mais on y a mis bon ordre et l’on m’a ôté la bonne fille noire (Théobon) ».

Elle devint par la — et est nommée comme telle dans les lettres de la Princesse Palatine — comtesse de Beuvron.

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 15h27

. Cioran, ami et admirateur de Beckett, écrira dans ses Cahiers : « Samuel Beckett. Prix Nobel. Quelle humiliation pour un homme si orgueilleux ! La tristesse d’être compris ! » sur wiki
m’intéresse plus la rencontre avec Sarraute, pour ce dont je me souviens

citron dit: 29 mai 2014 à 15h29

17h06:
« Oui, c’est ça. Où trouver le réconfort? Où trouver quelqu’un en qui le sexe ne parle pas et où on puisse se réconcilier avec son enfance? Finalement, peut-être que Dieu, ça fait partie de ça. Pas seulement Dieu : les Dieux, les Vénus, Aphrodite, enfin ces dieux qui sont de deux sexes, hermaphrodites ou spécifiquement sexués dans la séduction de leur sexe. Alors, il n’y a pas de danger: les deux côtés veulent bien de vous. Sûrement que ces dieux païens, et puis les dieux lares, les dieux de la maison, les petits lutins, sont sûrement comme des zones érogènes personnalisées. »

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 15h30

S’il y avait des lettres adressées à son ami, le grand peintre Bram van Velde, ce serait intéressant. Mais comme c’était deux taiseux, ils n’ont pas dû s’écrire de lettres.

ueda dit: 29 mai 2014 à 15h36

Des lecteurs de cette correspondance regrettent que le souhait de SB ait été trop respecté (ne gardez que ce qui se rapporte à mon oeuvre).

« I came to the conclusion, after reading the first volume, that Beckett went all round Germany in 1937 and 1938 and hardly noticed that it was being run by National Socialists – his correspondence was mostly all about Bruegel. »…

On trouve ce paradoxe beckettien:
Publiez donc ce que je dis sur mon oeuvre, alors que je ne fais que dire que je n’ai rien à en dire.

« In the end, there is a definite irony about the idea that Beckett’s published letters should be limited in this way. According to him, surely correctly, he had nothing whatever to say about his work, telling one naive inquirer in a rip-roaringly rude letter that « I know no more about this play than anyone who manages to read it attentively. I know no more of the characters than what they say, what they do, and what happens to them. I do not know who Godot is. » A collected letters limited to letters that bear directly on the work while stating that its author had really nothing interesting or useful to say about that work has a certain Beckettian comedy to it, I must say. »

On réclame une édition samizdat…

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 15h47

Dans Murphy, le narrateur dit de lui : « Son costume n’était pas vert mais érugineux. Voilà encore un fait sur lequel l’incurie de l’Académie Blake nous oblige d’insister. »

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 15h50

Ce qui fait la grandeur du théâtre de Beckett, c’est que ses personnages font l’expérience de la béatitude, de ce que Clément Rosset appelle « la joie tragique ». Ce qu’Estragon, dans son langage à lui exprimed e la façon suivante : « Comme le temps passe quand on s’amuse. »

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 15h52

l’un des plus grands épistoliers littéraires
L’expression comme elle est développée dans le billet donne à penser un nombre de lettres, mais même pas de correspondants, et en quoi ils importaient pour Beckett, et l’histoire littéraire .

Dimitri d'Armatan dit: 29 mai 2014 à 16h01

Michel, mon cher Michel, nous devons cousiner.
je suis très ému, ainsi nous serions tous les deux, descendant de Jésus C. et de la fine fleur de la noblesse du sud.

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 16h07

l’un des plus grands épistoliers littéraires
on pourrait gloser longtemps sur cette formulation si emphatique et significative de notre temps de « génial », « nul », et « littéraire » .
plus important de souligner qu’il faut se méfier de ces exaltations critiques

Dimitri d'Armatan dit: 29 mai 2014 à 16h07

Michel, je suis un peu confus, vous sautez de Samuél Béquette à la Princesse Palatine, vouliez vous vous faire mousser ?

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h11

Le grand philosophe Clément-Riz
Le grand historien Attali-Riz

Au Japon, c’est tout bon!

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h13

Je déconne.

Je suis reconnaissant à Mauvaise langue.
Au moins, on repart en général avec un petit quelque chose sous le bras.

C’est autre chose que de venir arpenter un trottoir maussade en shootant dans un trognon…

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 16h13

P.Assouline, fidèle à son jugement, n’a pas dit que c’était un événement,drôle de paradoxe que le sien qu’il faut juger les écrivains comme « les autres » mais il les soustrait néanmoins aux modes des codes de la communication du moment

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 16h15

et bien sûr, la perluette du titre souligne aussi le prénom biblique

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h22

Vos ancêtres, ML, m’ouvrent l’appétit.

Une dame de Théobon attablée avec une dame de Beuvron, c’est pratiquement un repas, et un après-repas…

— Théobon, ça ne s’invente pas.
C’est ce qu’un psy que connaît Datura (il têtait sa tante) appelait la schlague du nom propre.
Prévoyait-elle qu’elle aurait un descendant si préoccupé de D.ieu et si pétri d’humanité?

JC..... dit: 29 mai 2014 à 16h24

Je sors de ma tombe pour vous inviter à lire une petite merveille que je viens de terminer : « Monsieur Stark » de Pierre Girard (1892-1956), genevois. Personne n’est parfait …

Messire Passou en avait parlé. En mars. Acheté. Lu. Un régal de finesse et d’ironie. Ne me remerciez pas, ne m’engueulez pas si vous n’aimez pas, je ne suis pas critique littéraire !

Je réenfile mon suaire et vous quitte. Bises aux amis, bras d’honneur aux méchants, sourires séducteurs aux indécis(es)…

Phil dit: 29 mai 2014 à 16h26

Faut se méfier de la prononciation au moyen-âge. Widergänger descend peut-être d’un Toubon, ce qui n’est pas si mal mais tout de même un peu faiblard. Et la Palatine se mélangeait parfois les pinceaux avec son Monsieur qui était du derrière.

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h27

Il y a au moins une lettre, irrésistible, dans un roman de Beckett

désolé ça vaut pas un maravédi jean marron..becket c’t’une pompe a merdre, y’a plus d’science et d’invention dans 4 pintes ou 1 kil de vdqs, et jle mets en dsous de cioran dans la cuistrerie..c’est trés rare mais lui il lui arrive de s’oublier et de faire dla mauvaise poésie..pas par exemple quand il dit par procuration que le nobel est une humiliation pour un homme orgueilleux..sans déconner..un mot d’esprit indigne de n’importe quel zinc

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h30

Je sors de ma tombe pour vous inviter

..d’où qu’on descend a reculons..comme dans le caveau à baroz

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h33

et bien sûr, la perluette du titre souligne aussi le prénom biblique

Bien sûr.

Une berluette est une toute petite berlue.
On en a tous!

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h36

On en a tous!

vla l’zouz qui se rassure a pas cher pasqu’il s’est reveillé à coté d’un cageot

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h37

« vla l’zouz qui se rassure a pas cher pasqu’il s’est reveillé à coté d’un cageot »

Encore plous souffoqué.

Je vais finir par croire que c’est toi, le mec qui me regarde derrière la vitre, au fond de la cour.

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h38

un sac d’os zouz? que t’as pas voulu faire tête bêche a sang frais..ptite nature va, qu’il dirait jean marron

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h41

Je suis suffoqué

« Céline, Michaux, Queneau, Ionesco et quelques autres, il était bien de son temps. » qu’il dit jean marron et chus dac tous des kadors..becket moins

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h42

Tu n’aimes pas Beckett parce qu’il a su rester mince.

Ah, il ne les prenait pas dans ses bras, tes louchebems.

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h47

Beckett c’est du bon, ça se déguste à petite gorgées, c’est le contraire de la ripaille.

Tu me rappelle un pote que j’ai engueulé parce qu’il n’a pas le temps de lire.
« Par économie, j’achète un Gallo.
C’est tellement mauvais, que je reste modéré. »

C’est comme ces types qui achètent des packs à robinet ignobles dans l’espoir de moins boire.

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h48

c’est pas faux..il y a de la culture de classe..enfin quoi la littérature c’est des pont singe dessus cque tu veux..selon..plus ou moins des abimes grandiose ou ridicule..on meurt bien en tombant d’une chaise il parait et on le croit sans trop effort..becket..je sais pas..on dirait une marelle dessiné sur la promenade pour faire peur aux anglais

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h51

ceci dit on peut se casser le col du fémur a faire une marelle si on veut..et se retrouver alité longtemps ça peut être long et un peu mortel..faut pas croire

ueda dit: 29 mai 2014 à 16h54

« et se retrouver alité longtemps ça peut être long et un peu mortel.. »

Certains pensent encore que ça dépend de leur infirmière.
J’y crois plus.

Tiens je pars m’en envoyer un, à ta santé.

bouguereau dit: 29 mai 2014 à 16h57

Beckett c’est du bon, ça se déguste à petite gorgées, c’est le contraire de la ripaille

précisément l’astuce est là: faut s’en convaincre et tu te retrouve content d’être un roi a poil comme dans une galerie d’art contemporain..dailleurs la familliarité de beckett avec le white cube m’effraie..ripaille..note tu vois des trucs zouz

Priape..... dit: 29 mai 2014 à 17h21

« C’est comme ces types qui achètent des packs à robinet ignobles dans l’espoir de moins boire. »

Le robinet, dans le pack, nous interpelle à tort. Ce qui compte c’est que le prix nous rassure. En fait, les bouteilles c’est pour la garde, en cave !

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 17h36

« Tout ce que je sais, c’est que pour la première fois, je me suis laissé prendre non à simplement consulter pour y piocher, mais bien à lire près de 800 pages d’un volume de correspondance de la première à la dernière lettre, non par sauts et gambades mais en continu, passionnément « .

Pierre Assouline, ça c’est pas de chance. Vraiment pas.

Pour le reste, je n’ai jamais très bien compris pourquoi Beckett était porté à ce point au pinacle. Et ce ne sont pas les extraits de cette fabuleuse correspondance lus ici ou là qui m’ont fait changer d’avis. Ionesco, par exemple, me semble beaucoup plus important. Mais la révélation me viendra peut-être plus tard. Avec les écrivains on ne sait jamais.

rose dit: 29 mai 2014 à 17h40

Onésiphore de Prébois dit: 29 mai 2014 à 16 h 30 min
J’adore
je l’ai pas lu

rose dit: 29 mai 2014 à 17h41

c’est vrai
les révélations sont toujours inopinées, j’ai constaté : quand tu cherches tu trouves pas et quand tu cherches pas tu trouves. Délirant.

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 17h45

Je pense qu’elle était elle-même pétrie d’humanité mais elle avait une caractéristique (que rapporte le duc de Saint-Simon dans ses Mémoires) : elle aimait le jeu. Si je peut aussi concevoir la vie comme un jeu, plus ou moins sérieux, plus ou moins dangereux, je n’ai pas de penchant particulier pour le jeu (jeu de cartes, tiercé, etc.).

Mme de Sévigné parle de Théobon dans la lettre n°144 (en Pléiade) datée de Paris, du vendredi 13 mars 1671, adressée à sa fille, qui devait donc connaître aussi Théobon (à cette époque, elle était fille d’honneur de la reine mère et non de la princesse Palatine qui vivait encore au Palatinat, Monsieur étant marié avec Henriette d’Angleterre à qui Molière dédie son Impromptu de Versailles) : « Au reste, si vous croyez les filles de la reine enragées, vous croyez bien. Il y a huit jours que Madame de Ludres Coëtlogon et la petite de Rouvroy furent mordues d’une petite chienne, qui était à Thébon. Cette petite chienne est morte enragée ; de sorte que Ludres, Coëtlogon et Rouvroy sont parties ce matin pour aller à Dieppe, et se faire jeter trois fois dans la mer. Ce voyage est triste, Bensérade en était au désespoir. Théobon n’a pas voulu y aller quoiqu’elle ait été mordue. La reine ne veut pas qu’elle la serve qu’on ne sache ce qui arrivera de cette aventure. »

À cette époque, on pensait soigner la rage par des bains de mer…

rose dit: 29 mai 2014 à 17h47

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 17 h 23 min

Banale histoire de cul
ai noté le portrait accompagné de 5OO pistoles pour obtenir les grâces du/de la récipiendaire. Et vous, vous bichez ?

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 18h04

J’ai surtout l’impression que Beckett a servi à légitimer tout une clique de fruits secs qui ont entretenu la flamme pour mieux s’en réclamer, et qui ont d’ailleurs tous disparu.

Quant à la littérature m’est avis qu’elle EST bourgeoise, comme qui dirait par essence. Petite, grande, moyenne, déchue. Si l’écrivain n’est pas bourgeois de naissance, il le devient en écrivant. Tous ceux qui ont refusé cette vérité élémentaire s’y sont cassés les dents. Et il y en a encore. Comme disait le camarade Flaubert « il faut vivre en bourgeois et penser et demi-dieu ». Sans compter la très grande littérature qui est une aristocratie, paradoxale, certes, mêlée, parallèle, mais une aristocratie tout de même.

Aieux dit: 29 mai 2014 à 18h06

vos ancêtres en carton.

Un mec qui roule en break Laguna ne peut pas comprendre.

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 18h08

Voilà ce qu’écrit le duc de Saint-Simon, pour l’année 1708, année de sa mort, en guise de chronique nécrologique de Lydie de Rochefort de Théobon, après la chronique concernant la maréchale de Villeroi: « La comtesse de Beuvron ne tarda pas à la suivre. Son nom était Rochefort, d’une bonne noblesse de Guyenne, et on voyait bien encore qu’elle avait été belle à soixante-dix ans qu’elle mourut. Elle avait été fille de la Reine ; on l’appelait Mlle de Théobon. Le comte de Beuvron l’épousa, celui dont j’ai parlé à l’occasion de la mort de la première femme de Monsieur, dont le chevalier, depuis comte de Beuvron, était capitaine des gardes. Elle était veuve depuis longtemps et sans enfants, avec fort peu de bien. C’était une femme de beaucoup d’esprit et de monde, de fort bonne compagnie, pour qui Madame prit la plus grande et la plus constante amitié ; ele lui écrivait tous les jours, sans y jamais manquer, lorsqu’elle n’était pas auprès d’elle. Les intrigues du Palais-Royal l’avaient éloignée plusieurs années de Madame, comme je l’ai raconté de ce qu’elle la prit auprès d’elle, avec la maréchale de Clérambault, à la mortd e Monsieur, qui lui avait défendu de les voir. La comtesse de Beuvron était toujours demeurée dans la plus grande union avec la famille de son mari, et était comptée dans le monde. Elle était extrêmement de mes amis ; elle en avait, et en méritait, qui la regrettèrent fort. D’ailleurs, c’était une femme qui avait bec et ongles, très éloignée d’aucune bassesse, assez informée, mais qui aimait fort le jeu. » (Pléiade, Mémoires de saint-Simon, tome III, p. 287)

Noblesse oblige dit: 29 mai 2014 à 18h10

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 20 h 04 min
la très grande littérature qui est une aristocratie

Conscient le Chaloux, il s’exclut de lui-même.

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 18h14

Aieux dit: 29 mai 2014 à 20 h 06 min

Visiblement, tu ne saisis pas pourquoi Alba m’amuse.

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 18h16

Oui, y a de ça avec sa break Laguna…! D’autant qu’il commence par parler de la bourgeoisie (c’est déjà à côté de la plaque, complètement, voyez Céline) et termine par l’aristocratie… Confusion que font mes élèves de 5ème… mais ils ont des excuses, eux…!

Soyez sérieux ! Riez..... dit: 29 mai 2014 à 18h28

Les ancêtres, ce sont des morts… et d’époques disparues, en plus ! Faut pas pousser l’hérédité à ce point là : ce serait un pari perdu !

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 18h28

Quartiers de noblesse ? Qui c’est qui parle de quartiers de noblesse ?

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 18h30

j’ai souligné le prénom, eu égard à la date, et d’autant plus que j’ai rencontré récemment une famille australienne dont la fillette s’appelait trinité, et dont la mère était thérapeute d’aborigènes australiens : narrative therapy m’a-t-elle dit .
en outre , ces échanges m’ennuient vraiment trop , sans reparler de l’orthographe de ces maîtres !!!
quant à P.Assouline qui s’aime en bonne image au point de ne pas reconnaître qu’il se déplace aussi en 2 ROUES quand Levi Strauss prenait le métro, es-ce pour sauver le phénomène « saut » ?
quoi qu’il en soit , v’la d’e-mir, j’en ai marre des coquetteries de P.Assouline aussi, à qui sont décrochés des sourires ravis (billet précédent) mais se rengorgea une fois de commenter « algorithme »!!! et que disent les psys ???
là c’est trop de comédie , vraiment ; Beckett a été pour moi une folie autrefois , comme certains peintres, une passion, que j’ai mise en berne .
mais n’attendez pas de moi, que j’aille jusqu’au bout de ce que j’ai eu l’occasion de penser de ces sauts de Ronis et Cartier -Bresson … algorithme mon amour, c’est trop tard …,pour programmer aussi ta descente de croix peut-être ?

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 18h34

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 20 h 16 min
Cette remarque n’a aucun sens.
Quant à Céline il me semble qu’il s’est plutôt fantasmé « des Touches » qu’il n’était vraiment d’origine noble. Mais c’est bien un tout petit bourgeois 1900, de cette bourgeoisie qui peinait à joindre les deux bouts, d’autant plus problématique que la mort prématurée du grand-père, professeur de lycée (lui) semble avoir fait rater une marche à sa lignée. Que Céline soit devenu un aristocrate,-un bien curieux aristo, c’est une évidence.
(les très grands écrivains issus de la noblesse sont extrêmement rares : La Rochefoucauld, Mme de La Fayette – et encore La Princesse de Clèves est une œuvre quasi collective-, ce sont presque tous des bourgeois. Saint-Simon lui-même est un sang mêlé, ce qui le contrariait assez).

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 18h37

Alba, en résumé tu es un pur mythomane : savoir, lignée, tout est en carton-pâte. Et le carton, en vieillissant, ça pue.

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 18h41

Ce n’est pas exactement la littérature qui est bourgeoise par essence mais le roman, ce qui ne fait pas toute la littérature.

Les chansons de geste ne sont pas du tout bourgeoises mais aristocratiques. Elles parlent des problèmes de la noblesse, débattent des relations des Grands avec le pouvoir royal (Chanson de Roland, Couronnement de Louis, tout le cycle de Guillaume d’Orange, etc.) tandis que Don Quichotte évoque le monde et les valeurs de la bourgeoisie. Mais au Moyen-Âge, c’était aussi le cas des fabliaux notamment.

La différence fondamentale entre les chansons de geste et le roman moderne, donc bourgeois, qui naît avec le Quichotte de Cervantès, c’est que le héros épique a une place assignée dans la société par la communauté qui célèbre ses hauts faits, tandis que le héros de roman n’appartient plus à aucune communauté, c’est un individu, né avec la subjectivité d’ailleurs dans les chansons de geste elles-mêmes vers le XIV et XV è siècle, et un individu qui cherche sa place dans le monde, qui doit se la faire comme dans le roman picaresque et parfois ne la trouve pas. Son histoire est l’histoire de cette recherche.

Céline, dans Le Voyage, reprend les traits du roman picaresque en les détournant pour montrer que Bardamu ne parvient jamais à s’insérer dans la société, qu’il depeure un solitaire, perdu, sans attache, habité par la haine et le ressentiment.

ueda dit: 29 mai 2014 à 18h47

« Widergänger dit: 29 mai 2014 à 20 h 41 min
Ce n’est pas exactement la littérature qui est bourgeoise par essence mais le roman »

Cette intuition (plus ou moins juste, mais qui a bien résisté) a deux siècles.

Hegel le premier (chapeau, vraiment).

Un siècle plus tard, le père Lukacs (il fallait y passer).

Encore un siècle, et c’est Widergänger.

Sant'Angelo Giovanni dit: 29 mai 2014 à 18h48


…je vient de rentrer!,…
…vous êtes déjà loin en développement,…

…et, puis,…y en à qui parle de monologue du vagin!,…
…autant prendrele billet!,…au trein ou il est déjà,…d’un coursier à l’autre!,…

…Oui!,…le Samuel Beckett !,…du naturel bien trempé, bien en chair!,…ou un style  » psy « ,…pour se tremper aux huiles!,…sa lame d’esprit juste politechnicienne pour en découdre de sa flame à éviter les joutes oratoires!,…

…n’est pas Beckett des lys qui veut!,…çà se saurais aux lits d’être un partis pris,…Mr, est déjà servis,…queue Mme prend son pied!,…juste la  » bonne  » synchronisation des histoire appliqués!,…

…au suivant,…la longue langue des beaux parleurs!,…etc!,…Ah!,…Ah!,…Bip!,…Bip!,…

…prendre le train en marche!,…avec,…ma  » Gordon Finest Scotch Highland Ale « ,…
…pub & nostalgie avec un T.G.V.,…etc!,..

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 18h49

Alba, tu confonds le motif et l’ouvrier. Proust n’est pas noble ne parle que de noblesse. Quant aux écrivains médiévaux, comme Chrétien à propos duquel tu n’es pas plus renseigné que sur ton facteur, ce sont des poètes de cour, qui entretiennent donc la noblesse du seul sujet qui l’intéresse : elle-même.

salut, je m’en vais regarder les sept mercenaires.

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 18h50

Sous ma plume, il ne s’agit nullement d’une intuition, mais tout simplement d’un savoir universitaire…

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 18h51

Évidemment, mon grand bêtasson. Proust ne vit pas au XIIè siècle mais au XXè siècle. Il écrit un roman et non pas une chanson de geste.

Il est gratiné, le Chaloux, mes petits chéris…

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 18h54

Alba, tu ne connais pas non plus Saint-Simon. Rien d’étonnant. Vois la famille de sa mère, noblesse de robe, ce qui le gênait aux entournures. Tu affirmerais n’importe quoi. Tu ne sais vraiment rien de rien.

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 18h56

Chaloux, comme dirait Céline, c’est le Descartes de la gente canine : j’aboie, donc je suis…

Chaloux dit: 29 mai 2014 à 18h59

Alba, le film est commencé. Plus de temps pour un pédant de collège qui colmate au fur et à mesure avec le peu qu’il sait et tout ce qu’il est capable d’inventer. Mais tu es un sacré rigolo, mythomane et ignare.

Marcel dit: 29 mai 2014 à 19h00

Widergänger dit: 29 mai 2014 à 17 h 23 min

ML est hors sujet
Comme il en a le chic
Pas la faute au loustic
Revient du cabinet
Avec ses notes prises
Au cours du professeur
De khâgne et ô surprises
Ce n’est pas le labeur
D’un Samuel Beckett
Reniflant sa bascket
Mais d’une Palatine
Très douée en praline.

Babel dit: 29 mai 2014 à 19h06

la meilleure manière d’utiliser le langage sera de le malmener

Et à force de le malmener ne risque-t-on pas de le perdre en chemin?

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 19h13

chaloux, non, je ne rapporterai pas la citation savante que j’ai pu retrouver tant je rageais des coquetteries d ‘algorithme mon amour, et de ses illusions , mais je vous signale que Catherine Clément , qui invita votre maître passoureporter qui crut que je freemais , et n’avait pas imaginé que j’avais déjà joué la scène « vous voulez voir » avec l’historien de la trahison qui osa me dire « on n’y voit rien » avant de me demander de transcrire(et agrandir, non? la technique c’est pour les poissons rouges ?)catherine Clément donc dans sa philosophie de la syncope dit qu’on colmate avec la robe de chambre!
allez , bonne littérature

rose dit: 29 mai 2014 à 19h35

Bon, je m’y mets.
Cela date de mon arrière-grand père Alyosha : je le porte haut dans mon cœur. Il faisait partie des troupes de Napoléon, le 1er.
Pff; loin d’être un fier à bras, comme tant que je connais, las mon mamour, c’était l’homme simple mais de la situation : il avait la lecture des nuages cela venait de sa grand-mère Anastasia.
Il sut le péril en la traversée d ela Bérézina et à fourré bottes mais aussi manteau de drap lord de journaux en quantité. Il l’a dit à quelques potes, ses meilleurs.
Les autres le blaguaient sur sa science des nauges et son rhômantisme exacerbé.
Suite au désastre, que chacun sait, ils furent saufs. Sains aussi.

rose dit: 29 mai 2014 à 19h36

Zut et crotte de bique sa science des nuages et son romantisme exacerbé

(je ne suis pas mieux que daaphnée, j’en suis hélas convaincue)

rose dit: 29 mai 2014 à 19h39

Tous périrent, les imbéciles imprévoyants, ceux sans journaux.
Mon arrière-grand-père Alyosha non, il avait 24 ans il était dans la force de l’âge.Ses meilleurs potes non plus.
Mais les autres étaient plus aguerris que lui, ce cœur tendre, d’artichaut même (merci grand pépé) ; ils rentrèrent donc au pays.

rose dit: 29 mai 2014 à 19h43

Alyosha pas. Il ne pouvait encaisser ses milliers de camarades noyés gelés congelés dans la Bérézina.
Il la descendit donc jusqu’à Gomel. Puis se jeta dans le Dniepr.
Passa quelque années à Krementdoug.
Là, il se cacha dans une ferme, il était paysan d’origine et rencontra mon arrière-grand-mère qui avait quatorze ans. Irina Evilotcha. Il lui fit un petit c’était le printemps sous le cerisier gigantesque ils avaient mangé tant et tant de cerises qu’ils n’en pouvaient mais alors ils ont baisé.

rose dit: 29 mai 2014 à 19h46

Mais Alyosha n’avait pas de banale histoire de cul ; il ne fonctionnait pas non plus style « je pense donc j’essuie ». Les deux frères d’Irina arrivèrent sabre au côté lui dirent t’épouse notre sœur parce qu’elle va te faire un petit. T’as compris paysan ?
Il s’exécuta, pour éviter d’être exécuté et prit Irina Evilotcha à qui il tenait tendrement et ils continuèrent à des cendre le Dniepr jusqu’à Kherson. Là, il s’engagea sur un boutre en direction du sultanat d’Oman.

rose dit: 29 mai 2014 à 19h53

Il subit bien des déboires ; en l’attendant Irina fut femme de chambre dans une famille de magistrats, où eu égard à son état de parturiente avancé nulle avance ne lui fut faite par les individus qu’elle côtoyait.

Alyosha revint, ne dit rien, c’était pas son genre. Il embarqua Irina et ils émigrèrent à Marseille. Là il acheta un terrain avec le fruit de ses rapines et il plante douze oliviers, sept amandiers un grenadier.
Le petit naquit : ils le nommèrent Barthélemy ce fut mon grand-père : ses ancêtres ont été contadino, contadina.

Heureusement qu’Irina fut en cloques quand son époux alla guerroyer car sinon c’eût été un bâtard de plus esposito à la porte d’une église, qu’il eût fallu éduqué à l’orphelinat de San Michele à Procida au sud de Naples.

Mais Irina Evilitcha ne craignant pas la mer ne demanda pas à son époux Alyosha de débarquer en route du boutre de la mer noire vers la mer Méditerranée (en passant par le sultanat d’Oman le 7 avril 1894).

rose dit: 29 mai 2014 à 19h56

Donc, ce soir, Alyosha m’a dit « Michkaïa, parle un peu de Beckett, ma petiote » (il nous a toujours préférées nous ses arrières petites filles à ses arrières petits fils et on le lui rendait bien en lui gratouillant sa barbe fleurie, prémices de bien des délices).

rose dit: 29 mai 2014 à 19h58

J’ai sorti mes cours de Normale sup accélérés.
Prof extraordinaire Mme Hubert, Marie Claude Langage et corps fantasmé dans le théâtre des années cinquante, Ionesco, Beckett, Adamov
éditions José Corti 1987

rose dit: 29 mai 2014 à 20h04

Je ne commencerai par la bibliographie car ce n’est pas moi qui l’ai constituée. Mais Mme Hubert à qui je rends, in petto, un vibrant hommage ; nombre d’élèves allemands suivaient son cours et elle est un professeur éclairé.

Trêve d’atermoiements, let’s go.

Sant'Angelo Giovanni dit: 29 mai 2014 à 20h06


…un pied sur terre!,…

…tient!,…chérie! ton Monopoly!,…
…la B.N.P.,…à la carte!,…cinq milliards pour l’oncle Sam!,…elle est truquée ta carte à C.I.A.!,…
…la cours de Justice des K.K.K.!,…Dallas à la force de frappe!,…alors ce plan Marchall,…
…nos Rapetouts,…la bourse ou la vie!,…alors tu l’allonge ton pognon!,…
…autant faire des sous-cursalles de Cuba,…& négriers-blancs!,…du code H’amour-a-bîte!,…
…les cow-boy’s de connivences,…l’€urope épargne,…merci!,…Dieu te le rendra!,…par ici!,…le pognon!,…on partage avec la Générale!,…les trous à combler,…allez faîte ds sacrifices!,…le temps de l’austérité,…pour nos manager’s U.S.!,…et Truts Bérézina’s C° Bank’s!,…
…les codes et réglements!,…pour qui faire!,…mes Rapetout’s!,…
…cinq milliars!,…par ici!,…enfin,…plus juif que les juif’s!,…queue du bonheur!,…merci! Versailles vous le rendra!,…Ah!,…Ah!,…les accords de Moncul & Pots de Chambres & Vins!,…à Cyclope de mes deux!,…etc!,…
…c’est trop bon!,…
…le système le système des coudes aux lys!,…Ah!,…Ah!,…Bip!,…Bip!,…O.K.!,…envoyez!,…

rose dit: 29 mai 2014 à 20h07

Beckett
né à Dublin en 1906
français langue d’adoption (qui ne le sait ? ouh…)
famille protestante
parents austères et puritains
père métreur architecte géomètre très grand sportif.
mère rigoriste lisant la Bible à ses enfants
éducation spartiate

rose dit: 29 mai 2014 à 20h09

Thème et clé essentielle de l’œuvre : être coupable d’être né
Poids énorme de la religion sur cette œuvre, Dieu présent mais en creux, en vide.

Daaphnée dit: 29 mai 2014 à 20h10

Vous n’allez tout de même pas nous recopier tout ce que vous trouvez sur le web, Rose !
Si ?
Ah .

datura46/47/48 dit: 29 mai 2014 à 20h11

uelqu’un a-t-il connu Michel Nebenzahl,dont me parla une de ses anciennes élèves (française, mais d’origine balkanique) qui avait fait du théâtre avec lui et en avait été très impressionnée au point de présenter un travail Kafka, et de vouloir encore en écrire du théâtre
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Nebenzahl

rose dit: 29 mai 2014 à 20h12

ben non
c’est pas sur le web
si oui j’arrête illico
j’ai autre chose à f…..

rose dit: 29 mai 2014 à 20h16

étudie à Berkeley la philo et la phénoménologie : s’ensuit une réflexion sur nos perceptions : que connaissons-nous véritablement du monde ? Qu’en est-il de la réalité au travers de nos perceptions ? Être c’est être perçu. Je suis dans le regard de l’autre : c’est en me voyant dans le regard que l’autre me renvoie que j’ai une idée de ce que je suis moi-même.

rose dit: 29 mai 2014 à 20h18

Jubilation à jongler avec les mots : frénésie du langage
—————————————
(mais aussi de parler plusieurs langues)
——————————————-
les malmener c’est les triturer, jusqu’à ce qu’il pratique le français comme sa langue maternelle (et rêve en français ? Cela me sidère)

rose dit: 29 mai 2014 à 20h21

Théorie des contraires Giordano Bruno XVI ème siècle, dominicain et philosophe
une affirmation et son contraire peuvent être vraies en même temps (et la confiture aux quatre fruits aimée autant que le nutella, mais moins que les cerises sur l’arbre)

Sant'Angelo Giovanni dit: 29 mai 2014 à 20h21


…Orangina of Dixi-Versions,…pour une tête à gland!,…
…écrire pour s’éclaté de rire,…en se relisant!,…
…et partager!,…son bonheur!,…quelle caricature!,…
…etc!,…

rose dit: 29 mai 2014 à 20h22

Shakespeare La Tempête (là je ne sais ce qu’il en a fait, mystère de la fiche)

rose dit: 29 mai 2014 à 20h23

(Qu’est ce que tu veux Giovanni on ne remonte pas la généalogie chez les paysans on a baisé sous un arbre et pis c’est tout).

rose dit: 29 mai 2014 à 20h25

Secrétaire de Joyce pendant deux ans, il cultive son goût pour la dérision

————————————-
là, lui et Ionesco, cela a été leur talent fou : cette ironie mordante, ce détachement somptueux cette analyse avant tout auto-critique, ce sens de la dérision magnifique ; l’après les deux guerres, je dirai…

rose dit: 29 mai 2014 à 20h26

Il analyse l’œuvre de Proust avec finesse et la hantise du temps qui passe.

Rôôô dit: 29 mai 2014 à 20h26

là je ne sais ce qu’il en a fait, mystère de la fiche

du pâté d’alouette épicétou

rose dit: 29 mai 2014 à 20h28

Son livre de chevet jusqu’à son lit de mort c’est L’Enfer de Dante.
Sa hantise du temps qui lamine tout, qui rend tout acte insensé.
———————————–
(c’est vrai puisque cela va se terminer, ampleur du désespoir)

rose dit: 29 mai 2014 à 20h30

j’adorerai du pâté d’alouette
mais je crois que je fais me faire une soupe japonaise hop tu ouvres le couvercle et hop tu jettes de l’eau bouillante et hop tu laisses gonfler et hop tu prends tes baguettes et hop tu slurpes entre chien e tloup

Sant'Angelo Giovanni dit: 29 mai 2014 à 20h31


…rose!,…tu arrive à croire que les paysans baisent sous un arbre!,…les soudards peut-être!,…les yeux fermés avec lisette aux lys!,…
…mais!,…c’est a qui ,…ce truc qui me sied!,…c’est encore chaperon rouge!,…qui teste son loup!,…en noir!,…Ah!,…etc!,…

rose dit: 29 mai 2014 à 20h33

te casse pas la tête à vérifier le trajet j’ai pris la carte de la Biélorussie j’ai tout bien fait ; la grange et le cerisier j’aurais pu les mettre à Gomel mais je lui ai fait descendre le Dniepr pour qu’il guérisse un peu avant de rencontrer Irina Evilotcha, (ils ont vieilli ensemble tous les deux).

rose dit: 29 mai 2014 à 20h35

non pas dans la brouette suis-je quiche. Dans la fenière remplie de lavandes

rose dit: 29 mai 2014 à 20h35

tu me déconcentres d emon sujet Giovanni c’est pas bien du tout j’espère que tu vas te faire pécho

rose dit: 29 mai 2014 à 20h37

Il traduit Le bateau Ivre de Rimbaud et aussi Saint John Perse Anabase (en quelle langue faut aller le vérifier je vous laisse un peu du taf je vais pas tout faire pour vous ,bé non)

Sergio dit: 29 mai 2014 à 20h37

Sant’Angelo Giovanni dit: 29 mai 2014 à 22 h 31 min
baisent sous un arbre

Si la foudre fulmine ça casse le coup, hein ! Tout noirs all blacks…

rose dit: 29 mai 2014 à 20h38

la foudre tu meurs surtout si t’as une fourche : parle pas de malheur Sergio

rose dit: 29 mai 2014 à 20h42

en 1936 arrivée à Paris
en 1938 sa femme Suzanne est prof de piano (les ruthmes et sonorités du piano auront bcp d’importance dans son style d’écriture : rythmique musicale

Beckett engagé politiquement (tiens, tiens…) : résistance active

42/44 se réfugie en zone libre dans le Roussillon (les ocres, chez moi, mon pays à deux vols de sarcelles)

Sant'Angelo Giovanni dit: 29 mai 2014 à 20h49


…Sergio,…
…ils baisent sous un arbre,…Oui!,…un gros cerisier de campagne en plein jour de juin!,…près d’un torrent,…
…passe encore!,…si c’est sur tes terres!,…à l’abri des reguards,…dans ton arrière-pays!,…entourer des  » gay’s – lapin’s « ,…pour une répétition de tes troupe s en cage aux folles de Bérézina-school of Lavrance d’Arabie!,…

…un autre cru!,…très très cher!,…of course!,…de James Bond’s lévriers!,…Ah!,..

rose dit: 29 mai 2014 à 20h53

Pardon, je reprends le cours plus passionnant que la fiche :
famille de loIntaine origine française (XVIIème) (sûrement en lien avec quelqu’un d’ici)aisée, très riche.

Éducation spartiate : aller nager par tous les temps en hiver (l’autre qui me dit en dessous de 24 gnagna gna => duschnok)

Beckett grand sportif : il faut éduquer le corps le mater (euh euh ?)(c pour ça qu’il est tout maigre)

Beckett s’est séparé de la religion mais a lu et relu la Bible tout le temps comme un livre de base de l’humanité.

Etudes à Dublin au Trinity collège (c’est là que réside le manuscrit de Kells*)

http://www.tcd.ie/Library/bookofkells/

aller à Dublin aller à Dublin, aller à Dublin et voir le manuscrit de Kells

rose dit: 29 mai 2014 à 20h54

pas gros Giovanni énorme ! Il ne porte des cerises qu’un an sur deux, c’est cette année.

rose dit: 29 mai 2014 à 20h56

Mais il est entouré d’un grand mur en pierres sèches et de hautes pousses sauvages style acacia ou pire

Sant'Angelo Giovanni dit: 29 mai 2014 à 21h03


…manuscrit de Kell’s!,…un livre normal du haut-moyen-âge!,…admirable!,…& qui paye,…les artistes  » volontaires , « ,…Ah!,…

des journées entières dans les arbres dit: 29 mai 2014 à 21h04

« Je porte le deuil de l’intégrité de l’émission de sperme chez un « pendu », ce que je trouve chez Homère »

C’est du Tartare grec, ça.
Vous avez vu ce film  » les Immortels  » ?

Sergio dit: 29 mai 2014 à 21h11

rose dit: 29 mai 2014 à 22 h 38 min
si t’as une fourche

Ben oui j’ai une fourche ! Je tourne pas ma roue avant avec une ficelle… Ca voudrait jamais…

Daaphnée dit: 29 mai 2014 à 21h23

C’est à dire, Sergio, qu’avec la ficelle,
vous pouvez toujours faire un roti
comme Attila, sous la selle
et si coup de foudre au bon moment ..

renato dit: 29 mai 2014 à 21h38

… et si sous les arbres il y a des fourmis ? Des solenopsis invicta, par exemple…

ueda dit: 30 mai 2014 à 22h02

« C’est à dire, Sergio, qu’avec la ficelle,
vous pouvez toujours faire un roti
comme Attila, sous la selle »

Encore vivante dans son bondage?
Du hard, Daaphnée!

Ce Sergio…
C’est une véritable bête.
Un Tchechnik, un ataman!

NC Raleigh dit: 30 mai 2014 à 22h58

> Washington réclame 10 milliards de dollars à BNP Paribas

Bonne chance parce que déjà moi j’ai jamais pu récupérer mes 83,25 €

datura46/47/48 dit: 30 mai 2014 à 23h07

quand P.Asouline parle de passion et d’admiration, j’enrage parce que je vis depuis longtemps comme un quasi malheur de ne plus avoir de coup de foudre pour des oeuvres.
avec le temps, et les accompagnement des critiques, j’ai repéré ce qui était en cause: je ne peux pas regretter cette mutation de mes relations à des oeuvres, et le genre de tourments qui ont remplacé cet amour où subsistent surtout , comme en art, les oeuvres les plus inquiétantes, et donc à l’égard desquelles j’ai plus de distance par « précaution ».(j’ai toujours une passion pour Réquichot: cette évocation parce que cette histoire de style et de fautes d’orthographe est devenu un fantôme familier qui a le drap bien empesé même sur la RdL, alors que je militerai volontiers pour le pont virgule, mais que je me refuse maintenant à faire le premier post d’explication de ces mots de jargon critique qui mettaient Bloom en colère, alors que chaque fois c’est une occasion pour chacun de partir à l’aventure: et c’est même là, déjà avec ces mots et ces drôles de choses sue l’on s’imagine maîtriser (!!!!) que P.Assouline demeure foncièrement séducteur et tentateur pour qui accepte de se laisser tourner un peu la tête jusqu’à en être tripolaire ou tricéphale , ce qui n’est pas la grosse tête

datura46/47/48 dit: 30 mai 2014 à 23h25

LES FOURMIS buissonnières de Réquichot
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.bernard-requichot.org/Papiers/images/356_fourmis%2520buissonieres.jpg&imgrefurl=http://www.bernard-requichot.org/Papiers/pages/356_fourmis%2520buissonieres.htm&h=498&w=800&tbnid=oVxo-dLY7Uz3MM:&zoom=1&tbnh=90&tbnw=145&usg=__mZONU0T-AmYQmYz1mBTkWt2llDQ=&docid=-5_lB3mXDJdqmM&client=firefox-a&sa=X&ei=c8GHU4GNBMam0QXQi4HABA&ved=0CD4Q9QEwAQ&dur=2621IS buissonnières de Réquichot

Abdelkader dit: 30 mai 2014 à 0h03

La plume de la tante d’Alba serait plus interressante que toute la correspondence de Beckett…why not? Ma correspondence avec le taxman est plus interressante que la plume de sa tante…quel cretin…quel sombre imbecile…mais quel snob aussi…a essayer a tout paix de s’inventer un lineage autre que celui qui fait son lot…tout comme les livres qu’il aurait aime lire mais qu’il n’a jamais lu… Tristram Shandy, vous disiez? Non pas que ca l’empeche d’en parler…quel trouduc…Tain, il enseigne a votre progeniture aussi…scary shit…

Marcel dit: 30 mai 2014 à 0h29

À propos d’un concours de nouvelle

Ce concours de nouvelle est une main tendue
À l’écrivain naissant en quête d’un lecteur.
Heureux, il rend hommage à l’organisateur
Qui n’est chien de son temps et c’est chose entendue.

Il s’étonne de voir sa prose descendue
Par un vilain juré jouant le dictateur,
Affirmant qu’il n’est pas encore à la hauteur ;
Qu’il trime et la monnaie un jour sera rendue !

Alors il s’exécute en suivant ses conseils,
Travaillant comme un diable, écourtant ses sommeils.
Il cisèle sa phrase et soigne ses idées,

Dix ans de dur labeur, enfin le voilà prêt.
Las, la tempête arrive après quelques ondées,
Et dans le tourbillon, le concours disparaît !

Jean Calbrix, le 27/02/05

A propos d’une réflexion de Samuel Beckett

Pourquoi casser la langue et toute sa richesse
Comme le veut Beckett dans sa triste vieillesse ?
K c c déjà fé, avec les essémesse,
C sûr c pa pratik pour réciter la messe.

Remarque. Si on estime que Beckett n’était pas vieux en 1936, on pourra remplacer habilement « triste vieillesse » par « belle jeunesse »

Bloom dit: 30 mai 2014 à 0h56

Vraiment insupportables, ces héritiers Beckett, à vouloir en faire un saint, un comble pour des protestants…L’héritier plutôt, le petit-fils ou petit neveu, je ne sais plus, que j’avais vu lors du plus grand colloque de beckettiens jamais organisé, en 2003, par la University of Western Sidney. Saprée clique que celle des beckettiens, qui se décline en deux grandes familles: les beckettiens identitaires, français ou irlandais, pour qui il est avant tout un écrivain français (avec comme double antithétique Ionesco) ou irlandais (avec James Juice comme antithèse nécessaire), et les autres, qui voient en lui un génie du mot, des mots & des bons mots, autant qu’un des deux grands métaphysiciens de la littérature du 20e s. avec Kafka. Parmi ces derniers figurait John Coetzee, qui fit sa thèse sur Beckett à l’Université d’Austin, Texas, avant se faire expulser des US pour activités subversives incompatibles avec le statut d’étranger (alien). J’ai eu l’insigne privilège de traduire un texte inédit sur Beckett et Le Cap que m’avait envoyé celui qui, pendant quelques mois encore, n’était pas prix Nobel (mais dont j’avais dit à un des deux beckettiens français invités -qui ne le connaissait pas ! – qu’il était nobélisable en puissance).
L’oeuvre de Beckett me parait assez datée, surtout son théâtre. Et puis je n’aime pas trop les documents intimes des écrivains (lettres, journaux intimes) – ce que Beckett pense de ceci ou cela ou dit à untel, ce Paris Match ou Closer de la littérature me laisse passablement indifférent. Coetzee était parti d’une lettre retrouvée dans les archives de l’université du Cap où SB posait sa candidature à un poste d’assistant au département des langues romanes. Et Coetzee d’imaginer comment l’idiolecte de la banlieue du Cap aurait pu influer sur l’anglais de ses personnages, etc… Utilisation créatrice de la correspondance privée/publique, bref, de la littérature, le reste n’étant qu’écriture.
Quand on est petit fonctionnaire, c’est une grande joie de pouvoir dire à un écrivain que l’on admire que c’est un peu beaucoup à lui que l’on doit son agrégation – l’épreuve de version était un extrait de In The Heart of the Country…rapport immédiat avec le texte et fluidité de l’équivalence en français…quatre heures de vrai bonheur là où on est censé craindre et trembler, avec à la clé un joli carton.
Words are all we have – SB

citron dit: 30 mai 2014 à 5h09

Comme dirait ma femme de chambre : Je pense donc j’essuie.

Est-elle d’origine bulgare comme le yogourt? Peut-être hispanisante, yé souis…

Daaphnée dit: 30 mai 2014 à 6h15

Il faut dire, U., que vous empruntez avec une certaine délectation la voie Sade, Bataille …

Onésiphore de Prébois dit: 30 mai 2014 à 6h20

» Camus nous avait prévenu : « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur au monde. »

Adopter le cratylisme à courte vue de Camus, c’est se condamner à ne rien comprendre à l’écriture d’un Beckett et de quelques autres.

Soyez sérieux ! Riez..... dit: 30 mai 2014 à 6h37

Abdelkader, vous avez fait comme ML !

Nous avons la preuve, incontestable, que tous vos ancêtres sont Norvégiens… TOUS … et que vous descendez des Abdelsen, issu du village de Kongsberg ! Et que vous vous êtes inventé une généalogie berbère comme ML a fait pour son lignage juif extrêmement recherché…

Ah, ces Sémites ! Ils savent en inventer des histoires incroyables, qui durent, qui durent…

Dr. med. psy. Feuerstein dit: 30 mai 2014 à 6h53

« Sous ma plume, il ne s’agit nullement d’une intuition, mais tout simplement d’un savoir universitaire… »:

Le Marquis de Saint-Alba est le prochain doyen de l’Institut

datura46/47/48 dit: 30 mai 2014 à 7h03

bleu de bleu://www.lepoint.fr/science/un-europeen-du-mesolithique-a-la-peau-noire-et-aux-yeux-bleus-28-01-2014-1785029_25.php

renato dit: 30 mai 2014 à 7h07

Mythologies (la noblesse comme mythologème) ainsi va la caravane qui passe… d’autre part, le désert intellectuel étant ce qu’il est… parfois je me demande pourquoi les gens ne jouent pas avec des casseroles ou les trains électriques ou les poupées… je me souviens du choc lors de mon premier séjour hors de l’Italie : jamais je n’avais rencontré tant de ducs, comtes, marquis… enfin, une telle collection de « balles », à croire que en amont de chaque émigré il y avait une dynastie ! et souvent le souvenir d’un marquis de Certaldo Alta (patrie du Boccaccio), qui servait dans son restaurant historique (belle pergola dans la cour) de délicieux poulets élevés en plein air en assumant sans complexes sa « décadence »…

Clopine dit: 30 mai 2014 à 7h07

« …les premiers jugeaient que ses allusions obsessionnelles à ses problèmes de santé (palpitations cardiaques, furoncles, kystes, souffrances aux pieds etc) permettait une meilleure intelligence de l’œuvre, contrairement aux seconds qui voulaient les supprimer… »

Voici de nouveau la vieille querelle biographique qui pointe le bout de sa langue. La dissociation de l’oeuvre de l’auteur de la vie de ce dernier, « contre Sainte-Beuve ». Je n’ai guère eu d’opinion sur cette question, mais plus je vais, plus je trouve qu’écarter, par exemple « les allusions obsessionnelles aux problèmes de santé » empêcherait vraiment de pouvoir appréhender le making-off de l’oeuvre.

C’est quand j’ai compris (ou quand j’ai divagué là autour, qu’importe que mes mots soient là pour convaincre ou non) à quel point la phrase proustienne, celle sur laquelle tous se cassent les dents pour arriver à comprendre « comment c’est fait », fonctionnait exactement comme un asthmatique respire que mon cerveau a instinctivement élargi sa lecture en un gros « eurêka » bienvenu…

Les « clous » de Flaubert m’avaient déjà alertée ; les « kystes » de Beckett apparaissent : à quand un Pelloux (lui qui a déchiffré les agonies célèbres) examinant, grâce au savoir médical moderne, la spécificité des pathologies d’évrivains ?

Omo pictor dit: 30 mai 2014 à 7h09

@Bloom, oui, ça date…!

A propos de…
Réquichot, oui, mais pour son écriture illisible mais visible, ses lettres d’insultes, oui.
Mais où sont les point-virgules..plutôt des virgules et des apostrophes!
( Cf. Le texte de Roland Barthes sur Réquichot aux éditions de La Connaissance-Weber Ed. Bruxelles 1973 et dans la foulée les Cahiers de l’Abbaye Sainte-Croix 42 des Sables d’Olonnes, Roland Barthes 1915-1980 Dessins.

Clopine dit: 30 mai 2014 à 7h12

et puis, pensée consolante. Plus beau vieux que jeune, Beckett. Le petit jeune homme à la bouche si serrée qu’elle en devient arrogante, au regard aigu dissimulé sous des lunettes, à la peau lisse et brillante d’une tête à claques du premier rang, a cédé la place à cette peau si parcheminée qu’elle contient toute l’humanité entre ses rides, donnant sa noblesse à la vieillesse humaine.

Y’a pas photo !!!

ueda dit: 30 mai 2014 à 7h15

« Les « clous » de Flaubert m’avaient déjà alertée ; les « kystes » de Beckett apparaissent : à quand un Pelloux (lui qui a déchiffré les agonies célèbres) examinant, grâce au savoir médical moderne, la spécificité des pathologies d’écrivains ? »

M’onfrayn…

Le clou alerte.
Il faut casser le langage.

Asshole News..... dit: 30 mai 2014 à 7h17

Savoir que Céline avait des hémorroïdes, Rabelais des vergetures aux jambes, Proust un asthme tenace, Angot des règles douloureuses, Einstein des chaussettes trouées….mmmmh ! mmmh ! Littérairement nécessaire pour comprendre l’œuvre ! Absolument, chère madame…

Omo pictor dit: 30 mai 2014 à 7h17

Savez-vous Clopine que votre description iconoclaste de S.Beckett se rapproche furieusement de celle que fit en son temps ( avec scandale ) l’ écrivain Pierre Bourgeade en le comparant à une autruche à sandales!

ueda dit: 30 mai 2014 à 7h18

« Le petit jeune homme à la bouche si serrée qu’elle en devient arrogante »

Sergio dirait que c’est Стрельников.

ueda dit: 30 mai 2014 à 7h23

« Quand on est petit fonctionnaire, c’est une grande joie de pouvoir dire à un écrivain que l’on admire que c’est un peu beaucoup à lui que l’on doit son agrégation »

Dear Bloom, voilà une humilité qui est la soeurette de l’orgueil!

renato dit: 30 mai 2014 à 7h23

Je préfère encore regarder un qui expose sa bouche si serrée qu’elle en devient arrogante à ceux déplacent leurs opinions comme ils déplacent leur gros cul…

Omo pictor dit: 30 mai 2014 à 7h27

Qui peut nous retrouver le texte de Pierre Bourgeade?
Publié dans la nrf, je crois et de mémoire pas du tout moralisant comme celui de Clopine…

Service Gestion de la RdL..... dit: 30 mai 2014 à 7h28

Nous avons le plaisir de vous informer que ce blog assoulinien est à compter d’aujourd’hui le premier blog à être, comme une maison de retraite pour personnes âgées, entièrement médicalisé.

Voulant saisir le making-of, la plénitude, l’intériorité créatrice d’un commentaire, une nouvelle fonction permettra d’obtenir la fiche médicale instantanée du commentateur.

Les colères seront expliquées, les fantasmes de même, la haine pareillement.

Les cas spéciaux, comme HR, rose, Bouguereau ou Sant’Angelo, seront abordés avec un peu de retard compte tenu de leur complexité…

renato dit: 30 mai 2014 à 7h29

Je suis horriblement fatigué… le frigo est presque vide… courses et au lit… bonne journée la compagnie…

L' hôpital qui se fout de la charité dit: 30 mai 2014 à 7h33

ceux (…?) déplacent leurs opinions comme ils déplacent leur gros cul… renato

datura46/47/48 dit: 30 mai 2014 à 7h46

amusez-vous bien : P.Assouline vous le rendra de ses lectures epitheliumniques .

rigodon en slip dit: 30 mai 2014 à 7h53

Ici, on parle de livres, normal. Chez Paul Edel aussi, sauf qu’il ne faut pas contrarier celui qui fait la pluie et le beau temps sur son blog; les contradicteurs sont censurés quoiqu’il en prétende; JC comme d’autres (un certain Laurent de Brumes) en font les frais alors qu’une poignée de fidèles énamouré(e)s se renvoient les balles avec moult politesses (on est entre nous, gens de bien). Comment s’étonner alors du peu d’intervenants, il est vrai que les « sujets » redondants ou récurrents n’attirent pas les foules, dommage. Les vrais débats sont donc impossibles et ne peut que le regretter. « Là-bas », c’est-à-dire ici, c’est parfois le trop plein mais au moins on peut s’exprimer, d’où son charme et sa nécessité. Pourvu que ça dure.

Bloom dit: 30 mai 2014 à 8h09

« En 1937, l’Université du Cap publia un appel à candidature pour pourvoir le poste de maître assistant en langue italienne. Les postulants devaient être titulaire d’une licence d’italien et le candidat retenu aurait pour tâche d’enseigenr à des débutants. Aux nombre des avantages afférents à la fonction figuraient un congé sabbatique tous les trois ans et une aide financière au voyage (en paquebot)…/… »
SB et Le Cap, une rencontre qui n’eut jamais lieu, J Coetzee, 2003.

Comme de juste, c’est Coetzee qui fait la recension des lettre de Beckett pour la NYB
http://www.nybooks.com/articles/archives/2009/apr/30/the-making-of-samuel-beckett/

…en 2009. Si Sadate…

Onésiphore de Prébois dit: 30 mai 2014 à 8h35

« Quand on est petit fonctionnaire, c’est une grande joie de pouvoir dire à un écrivain que l’on admire que c’est un peu beaucoup à lui que l’on doit son agrégation »

Dear Bloom, voilà une humilité qui est la soeurette de l’orgueil! (ueda)

ça fleure surtout la vanité la plus niaise et la plus crasse. Dans la galerie des ridicules proustiens, ce Bloom se se situe quelque part entre Bloch et Legrandin.

Les amis de mes ennemis dit: 30 mai 2014 à 8h41

Onésiphore de Prébois dit: 30 mai 2014 à 10 h 35 min

Il doit être très bien ce Bloom pour qu’un soutien de Lepen le dénigre

Widergänger dit: 30 mai 2014 à 8h50

Des asthmatiques qui parlent le Proust, vous n’en trouverez aucun sur la planète.

Faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles.

La biographie est utile mais ne prouve absolument rien. Et d’ailleurs, quand bien même, elle expliquerait quelque chose, encore faudrait-il en analyser les réalités dans le texte, puisque jusqu’à nouvel ordre un texte est fait de mots et qu’il appartient à tout lecteur de s’atteler à comprendre non des faits biographiques, mais des mots, et comment ils sont agencés pour former un monde complexe qui est l’univers d’un auteur.

Si les personnages de Beckett ont mal aux pieds, c’est du personnage qu’il s’agit, pas de Beckett. Et c’est ce mal aux pieds dans le texte et nul part ailleurs qu’il s’agit de comprendre dans la construction littéraire/artistique d’un personnage de roman.

ueda dit: 30 mai 2014 à 8h58

« Si les personnages de Beckett ont mal aux pieds, c’est du personnage qu’il s’agit, pas de Beckett. Et c’est ce mal aux pieds dans le texte et nul part ailleurs qu’il s’agit de comprendre  »

Et quand c’est le lecteur qui a des cors aux pieds?

Les clous devraient être également inclus dans une théorie (enfin élargie) de la réception.

Soutien-gorge de Le Pen..... dit: 30 mai 2014 à 9h00

La plupart des critiques qui sont faites au parti populiste devenu populaire de ma patronne, n’est pas l’analyse de la situation qui est juste, mais concernent l’absence de solutions crédibles aux problèmes posés.

Appliquée à Bloom – orgueilleux, arrogant, fanfaron, niais, crasseux, ridicule, bêta, désagrégé par l’expatriation – notre analyse est juste.

Par contre, nos ennemis ont raison : nous n’avons pas de solutions, magique ou rationnelle, capables d’en faire un honnête homme !… Con, il est ; con il restera.

Widergänger dit: 30 mai 2014 à 9h01

Je trouve intéressant, d’un point de vue critique, que Beckett ait pu songer à écrire à Eisenstein qui est un auteur de films épiques. C’est extrêmement surprenant.

Les œuvres de Beckett n’ont rien d’épique. Mais ce désir, cet horizon peut-être de ses goûts littéraires, suggère que l’épopée était peut-être son idéal littéraire avec tout ce que l’épopée implique du rapport avec le monde, exactement l’inverse de ses romans. Cela oblige à relire son œuvre sous un nouveau jour, me semble-t-il.

Pour moi, c’est une énigme à éclaircir.

datura46/47/48 dit: 30 mai 2014 à 9h02

(la noblesse comme mythologème)
quand même, ce blog est blog d’un auteur critique qui se présente comme biographe: (son JOB est obèse! )et entend distiller le lexique critique dans son histoire (rappelons-nous la rencontre d’Aragon avec les institutions légitimantes de P.Assouline qui ne propose pas de délivrer de certification comme certaines officines (orthograaphe etc)aux bons élèves d’hématofluidité -ah, les femmes des emmerdeuses de C.Simon -à sa biographe (qui le réserve comme mot de la fin)- autre Nobel
alors notre temps des hyperboles du quotidien,(sublime, suprême, génial) hyperbolos mon amour …!!!
Parce que bien sûr, P.Asouline ne se « soignerait « pas quand il rencontre Quignard?
assez d’hypocrisie de lancer de proverbes français, sport psycholympique

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