de Pierre Assouline

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La République des livres
Du vain gadget de l’uchronie

Du vain gadget de l’uchronie

Et si… Que peut bien donner un tel présupposé ? Chez des écrivains, un exercice de style ; chez des intellectuels, un jeu de l’esprit ; chez des psychanalystes, un symptôme prometteur ; chez des communicants, un gadget profitable ; et chez des historiens, un master de plus. On sait que l’uchronie, terme inventé par Charles Renouvier qui associa la notion à l’utopie dans l’Histoire, s’est employée avec méthode à la réécrire en modifiant un événement du passé ; elle s’enseigne, s’étudie, s’analyse, surtout aux Etats-Unis (alternate history) ; mais elle a beau s’entourer d’un apparat scientifique pour imaginer les conséquences possibles de cette modification, elle a du mal à convaincre sceptiques et indifférents. La science-fiction est à son affaire lorsqu’elle modifie le passé en remontant dans le temps ; mais quoi de plus vain que de noircir des milliers de pages pour chercher à comprendre qu’elle aurait été l’état de l’Amérique à la fin du XIXème siècle si le chemin de fer s’y était développé vingt ans plus tard ? Si la coalition médo-babylonienne avait échoué face à Ninive ? Et quelles auraient été les conséquences si la Franche-Comté et l’Artois n’avaient pas été rétrocédés aux Habsbourg pour s’assurer leur neutralité avant les guerres d’Italie ? Car enfin, quel intérêt autre que la simple curiosité ludique que de chercher à savoir ce qui serait advenu si Abd El Rahman avait remporté la bataille de Poitiers…

La chose a pourtant ses amateurs en France. Quelques années après les historiens Anthony Rowley et Fabrice d’Almeida qui lui consacrèrent un essai original, l’universitaire Pierre Bayard s’y est mis en sa double qualité de littéraire et de psy, dans la lignée des livres facétieux qui lui ont valu une notoriété internationale : Comment améliorer les œuvres ratées ? Comment parler des livres qu’on n’a pas lus ? Et si les œuvres changeaient d’auteur ? etc Sauf que cette fois, avec Aurais-je été résistant ou bourreau ? (157 pages, 15 euros, Minuit), son humour s’est arrêté aux charniers ; la matière ne lui autorisait même pas l’ironie. Juste le pas de côté par lequel il s’est permis d’introduire de la fiction dans un essai théorique. Passons sur la dimension binaire, et donc réductrice, du titre. L’auteur, né en 1954, s’interroge sur son attitude pendant l’Occupation si, comme son père, il était né en 1922. S’aidant de notions telles que « personnage-délégué » et « personnalité potentielle », il considère que l’individu n’est pas seulement le fruit d’un conteste historique et géographique ; il lui manque de vivre une grave situation de crise pour se révéler à lui-même (toute l’œuvre de Simenon l’avait déjà exploré non sans génie).

Pierre Bayard se lance donc à la recherche de son passé réinventé modèles édifiants à l’appui, de Daniel Cordier à Lacombe Lucien en passant par Romain Gary, les Scholl et les « hommes ordinaires » du 101èe bataillon de la police allemande. Résultat de l’enquête introspective: comme son père, il aurait fait khâgne, hypokhâgne en zone libre puis Normale sup ; mais contrairement à lui, le STO, dont il se fera exempter, ne le précipitera pas dans la Résistance, sa foi n’étant pas assez forte pour surmonter sa peur. Choyé par la critique, Pierre Bayard s’est senti, hélas, encouragé. Il a donc bien l’intention de récidiver avec une série dont son personnage sera à nouveau le centre : après l’Occupation, la Révolution, le chevalier Bayard (c’est bien moins), l’Empire romain… Il semble d’ailleurs que le genre soit déjà tendance : Michel-Antoine Burnier et Léon Mercadet viennent de publier Il est midi dans le siècle (210 pages, 18,50 euros, Robert Laffont), roman dont le titre parodie un grand récit antistalinien de Victor Serge ; ils s’y demandent ce qui se serait passé si Lénine était mort dans un accident de train le 9 avril 1917 ; de quoi faire dérailler l’Histoire, en effet…

Au fond, ce genre d’expérience a la vertu d’un test. Pas celui que croit l’auteur qui veut y voir une réflexion sur les modalités de l’engagement, la capacité à désobéir et à sortir du cadre. Plutôt une mise à l’épreuve des lecteurs à qui l’Histoire importe. Comme un révélateur de la ligne de partage entre ceux qui sont prêts à voyager dans le temps dans un tel état d’esprit, et les autres qui tiennent ces pratiques imaginaires pour vaine fumisterie. On peut croire en effet que, dans l’ordre de la complexité, il y a déjà suffisamment à faire avec ce qui se passe et ce qui s’est passé pour ne avoir à se demander en plus comment cela aurait pu se passer.

(Illustration D.R)

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commentaires

660 Réponses pour Du vain gadget de l’uchronie

JC dit: à

Si j’uchrone en partant de l’hypothèse qu’aucun des admirables commentateurs du passé qui ont quitté la RdL pour, soit mourir, soit s’enfuir avec la caisse, soit enlever la femme du copain, ou sa mère, sa fille, sa cousine, j’acquiers la certitude que ce lieu enchanteur serait encore plus agréable qu’aujourd’hui, tant on a rencontré et on rencontre chez le Divin Passou gens de bon goût, de haute culture, et de civilité réunis, par cette belle journée où tout est amour …

HammerStein dit: à

in tweetion
ils ont battu le record d’erreurs avec un G comme guigne des prix Qu’on court
 » It’s not hard to believe that an English translation of The Roving Shadows by Pascal Guignard, winner of the Prix Goncourt in 2002, which was described as ‘a sequence of beginnings of novels, stories, landscapes and autobiographical fragments’, sold hardly any copies.

raymond dit: à

Sans JC, Porquerolles serait elle une île ?

HammerStein dit: à

the « what ifs » of history
mais la psy n’est elle pas une as if history ?
et le net une histoire d’arbor essence ?

JC dit: à

Uchronons ! Uchronons ! Qui occuperait le siège saint à Roma, si Jésus de Nazaret avait été entouré de 12 apôtresses, mignonnes, fertiles, et décidées djihadistes …?

Bloom dit: à

Billet assez confus, à mon goût. Tel sujet vaut-il un billet? L’uchronie littéraire la plus convaincante (parce qu’elle révèle une autre Amérique, réelle, que celle des GIs et des Marines), c’est Le complot contre l’Amérique, de Philip Roth. L’ur-modèle de l’uchronie reste le 1984 d’Orwell, dont une pièce biographique récente diffusée à la BBC montre l’ancrage dans les lieux réels de l’Angleterre d’après-guerre.

Bloom dit: à

Le sein siège. Le sein trône. Où? Au Vit-i-con.

scholem dit: à

Je ne trouve pas que l’intention soit illégitime même si le résultat est par la force des choses, un peu vain. Qui ne s’est jamais demandé à propos d’une situation ou d’un épisode historique “Qu’aurais-je fait dans les mêmes circonstances?”. “Aurais-je été un héros ou un salaud?”. La deuxième guerre mondiale, en particulier, suscite ce genre de questions au point que cette interrogation est presque devenue un genre en soi, une sorte de condensé de fiction. Et il y a une certaine logique à ce que Pierre Bayard, dont les livres formidables revisitent et chamboulent complètement telle ou telle oeuvre de fiction (comme “Hamlet” ou le “Chien des Baskerville”) ait été tenté de se projeter dans un morceau d’histoire et de tenter d’entrevoir quelle aurait été son attitude dans de pareilles circonstances. Il est d’ailleurs assez comique qu’il ne pouvait pas entreprendre ce travail sans marcher dans les pas de son résistant de père et de conclure que lui n’aurait pas eu son courage. Cela dit, je n’ai pas fini le livre… Je rappelle aussi que le philosophe Michel Terestchenko avait déjà abordé la question du choix entre le Bien et le Mal dans son livre: “Un si fragile vernis d’humanité” (La Découverte). Les exemples cités par Bayard (de l’expérience de Milgram à l’action du pasteur André Trocmé) recoupent d’ailleurs ceux de Terestchenko.

Winston Winston dit: à

1948 est une dystopie, pas une uchronie, vous mélangez tout, mon pauvre Bloum.

JC dit: à

Que seraient devenus les peuplades islamisées si Celui qui entendait des voix était mort écrasé par un chameau-drone du Mossad ?
Vous imaginez un moyen-orient juif ou chrétien ? … Un Cardinal Ben Laden, élu Pape au Vatican !

flâneur dit: à

J’ai rencontré au début des années 70 Roger Caillois chez un autre Roger (Ikor), son ami, et il nous fit la lecture de son roman « uchronique »…Du moins le premier chapitre , le seul qu’il a écrit, laissant le soin au lecteur d’imaginer la suite. Et si Jésus avait vécu sa vie d’homme jusqu’à son dernier souffle…Je dois dire qu’on a passé une folle journée à tenter d’aller au bout de cette aventure idiote.

ce que j'aurais pu ne pas avoir dit: à

L’uchronie est un jeu parfois divertissant.
Je me suis souvent demandé (on a bien le droit de glander) ce qui se serait passé si le roi d’Angleterre avait gagné la Guerre de cent ans. D’abord, j’ai pensé que la conséquence principale serait que les Anglais parleraient actuellement le français. Puis je me suis dit que, en fait, ça n’aurait rien changé. Le royaume se serait scindé : il ne pouvait pas y avoir deux cours séparées par la Manche. Une rébellion des Angles et des Saxons aurait banni l’usage du français (comme ça s’est d’ailleurs produit).
Deux autres questions qui m’amusent parfois : si Napoléon était mort avant la campagne de Russie, à l’apogée de la puissance française ? Et : si les Etats-Unis d’Amérique avaient voté pour le français comme langue officielle (ce qui a failli arriver, à une voix près) ?

JC dit: à

Passou, qui semble aussi en forme que Fofana prince d’Ovalie, provoque par son « vain gadget » exagéré : l’uchronie est un exercice hautement salutaire.

ce que j'aurais pu ne pas avoir dit: à

J’ai lu « Comment parler des livres etc » de Pierre Bayard. J’ai trouvé prodigieusement con. Puis le hasard a fait que j’ai été amené à en lire un deuxième du même auteur et là, surprise : c’était encore plus con, ce que je n’aurais pas cru possible.

Le jury d'examen dit: à

Et maintenant la parole est à ueda.

Un ignare dit: à

Je croyais que « Comment parler des livres qu’on n’a pas lus » était un ouvrage de Michel Alba.

scholem dit: à

Le livre uchronique (et angoissant) de Caillois s’intitule « Ponce Pilate » et la vision de l’avenir qui submerge Ponce Pilate s’il opte pour la condamnation de Jésus est si atroce qu’il décide aussitôt de le libérer.

Le jury d'examen dit: à

ueda, cessez de regarder ce poster de Fofana et faites votre devoir : vous avez la parole.

l'avenir du christianisme dit: à

« Ponce Pilate… décide aussitôt de le libérer. »

Jésus récupère les trente deniers de Judas et se lance dans la promotion immobilière à Porquerolles.

W dit: à

JC 11h35
Imaginez-vous cet homme jeune supplicié,torturé,crucifié,sa souffrance son agonie ?Une métaphore?

l'avenir du christianisme dit: à

Vous imaginez un moyen-orient juif ou chrétien ? (JC)

Avant la conquête arabe, le Maghreb sous domination vandale était chrétien (arien).

W dit: à

Benoit XVI fait bien de partir plutot que d’assumer le devoir qui siérait au tout média de devoir mourir en public ,moins martyre que son prédécesseur tout en ayant rien concédé à la modernisation de l’Eglise ,au contraire.La réaction n’est pas une histoire de foi .

JC dit: à

Ayant vainement tenté de bâtir un ashram sur l’île merveilleuse afin de conduire les âmes sur les préceptes républicains « Liberté Egalité Lubricité », cela fut impossible : les opérations immobilières sont réservées à une élite financière, non spirituelles hélas !

hamlet dit: à

peut-on trouver des points communs entre ceux qui collaborent au système et ceux qui y résistent ? une typologie, des caractères qui permettraient de savoir d’avance comment tel ou tel individu agirait ?

sans doute que non.
je ne sais pas si Pierre Bayard aurait été une un résistant, ce qui est certain c’est qu’il a toutes les qualités pour être au parfait collaborateur au système commercial capitaliste éditorial actuel.

question bouquin il ne fait pas dans la résistance.
au contraire il a le chic pour trouver le petit plus marketing qui va doper les ventes de ses bouquins.

au lieu de se poser la question de comment il aurait agi pendant la guerre en 40 il ferait mieux de se poser des questions sur sa façon d’agir actuelle, dans la guerre commerciale actuelle où les vainqueurs ne sont pas réputés pour leurs qualités morales.

abdelkader dit: à

le garde-champete de l’ile malodore se demande chaque matin au reveil:’qui vais-je hair aujourd’hui?’…vaste programme…

l'avenir du christianisme dit: à

supplicié,torturé,crucifié,sa souffrance son agonie ?Une métaphore? (W)

Bien sûr, c’est une métaphore. Ou une parabole, si vous préférez. Toute la théologie chrétienne se fonde sur des métaphores. C’est le principe du libre-arbitre : croire ou ne pas croire. C’est pourquoi la révélation est cryptique : elle laisse la place au doute. Les miracles aussi sont des métaphores.

W dit: à

Beyrouth .

JC dit: à

W,
Je suis du côté de l’Empire romain, dans l’affaire J.-C. : je hais soigneusement les prophètes…

HammerStein dit: à

? Si la coalition médo-babylonienne avait échoué face à Ninive ?
j’en ai marre d’hochets : et qu’aurais-je écrit si je n’avais pas su que c’était aujourd’hui Pourrim pour le judaïsme et si j’avais bu déjà jusqu’au calice ma coupe d’uchronie ?

JC dit: à

Abdel, aujourd’hui je serai amical avec les Sarrazins, nos frères …

bouguereau dit: à

le fruit d’un conteste historique

contesque, lassouline..contesque..ça pacifie

W dit: à

abdelkader vous avez faux le garde champêtre au service de sa majesté a été choisi pour sa compétence à la haine,DEA DESS ,il se demande ainsi irrigué qui il va trahir,l’amusement renouvelé se situant dans la versatilité,la mobilité ,l’impossibilité de poser fermement des balises à son supposé tracé.

bouguereau dit: à

ces pratiques imaginaires pour vaine fumisterie

pas plus celle là que d’autres dans le fond, ni même les charniers ou pas..c’est une charge contre la folle du logis..dieu n’joue pas aux dés tsétéraz..bref t’es pas quantique lassouline, tu veux unifier les forces faibles et les fortes forces..

l'avenir du christianisme dit: à

Ce commentaire est une métaphore :

W dit: 24 février 2013 à 12 h 19 min

hamlet dit: à

déjà les titres de ses livres ressemblent à des slogans publicitaires : il n’écrit pas des livres il pond des produits culturels.

pour pondre un bon produit culturel qui ressemble à un livre il faut en premier trouver le bon sujet, le sujet qui va cartonner.

« aurais-je été bourreau ou résistant ? »
déjà tout est dans le titre, c’est un titre « vendeur », il aurait pu prendre ‘la politique du rebelle’ qui est aussi un titre vendeur, pas de bol c’est déjà pris.

après avoir trouvé le titre vendeur il faut trouver un sujet vendeur, par exemple l’hédonisme est un sujet qui se vend bien, mais là aussi le créneau est déjà pris, un type a déjà fait fortune grâce à l’hédonisme.
Encore que certains sujet sont tellement ‘vendeurs’ que dans une écurie d’un éditeur, on peut le refiler à plusieurs chevaux.

l'avenir du christianisme dit: à

unifier les forces faibles et les fortes forces..

ça s’appelle la dialectique.

bouguereau dit: à

dailleurs einstein voyait la terre promise au paraguay..ou au chili je sais pu..ça prouve qu’il était bordeur line lui aussi

l'avenir du christianisme dit: à

Eu, ça m’ennuie de le dire, mais je suis d’accord avec hamlet sur Pierre Bayard.

bouguereau dit: à

ta gueule keupu

bouguereau dit: à

ça s’appelle la dialectique

non pas du tout..car l’uchronie est au centeur de la quantique science..ça dédialectique..ça dédé quoi..tu devrais le savoir

Jean Delacroix dit: à

Votre gueule, monsieur Bouguereau.

chantal dit: à

Et si Clovis jouait au gameboy ?

hamlet dit: à

d’autant qu’il aurait pu se poser la question sur les bourreaux d’aujourd’hui : comment devient-on un trader qui va dégommer des milliers de personnes en provoquant une famine en spéculant sur le prix du blé ?

le problème est qu’il ne vaut mieux se poser des questions sur les barbaries passées que sur les actuelles.

en plus, si ça se trouve il a un petit neveu qui trade sur la viande de cheval.
avec en plus lui qui trade sur les livres.
sûr que dans ces conditions il vaut mieux éviter de se poser des questions sur le présent.

Jean Delacroix dit: à

Selon M. Bouguereau, un commentateur ne saurait être que keupu, gaga, zouzou, jicé, dracul, vontraube ou dafnoz. Les autres seraient des mythes.

Jean Delacroix dit: à

J’oubliais cheloux et jean marron..

hamlet dit: à

n’empêche que c’est le comble du cynisme d’utiliser des sujets aussi moraux pour se livrer à des actions commerciales aussi immorales.

bouguereau dit: à

Je suis du côté de l’Empire romain, dans l’affaire J.-C. : je hais soigneusement les prophètes…

t’es une brêle jicé : reufléchi..si qu’ils les avaient aimé rien qu’un peu..le sanédrin aux chiottes..eh ben jésus était chocolat
si j’étais césar je ne te nommerai pas décurion de manipule

hamlet dit: à

c’est comme ceux qui font fortune en écrivant des livres sur le scandale de la misère humaine.

bouguereau dit: à

J’oubliais cheloux et jean marron

..y’a un tribut d’ête polyphonique et subchronique..les possibes peuvent êtes saisis et réalisés

Jean Delacroix dit: à

Le petit Jésus en culotte de velours : ça aussi, c’est un mythe.

chantal dit: à

Et Jaunasse n’avait pas été engloutit par une baleine, et si les gendarmes n’avaient jamais vu saint tropez ..

hamlet dit: à

les questions éthiques sont celles qui se vendent le mieux.
Axel Kahn a bâti son immense fortune sur l’éthique.

l’humanisme aussi se vend bien.
souvent l’humanisme marche de conserve avec l’éthique.

un type qui joue sur les deux tableaux : humanisme + éthique il est sûr de toucher le jackpot.

bouguereau dit: à

c’est comme ceux qui font fortune

huerrrk..les vrais font bien gaffe que leur prophétie se réalise a la corbeille..kurkurkurk..spèce de con probable

Convenons-en dit: à

Il faut bien avouer que Jean’s marron est un cas à part.

Jean Delacroix dit: à

Bon, allez, c’est l’heure d’aller me cloquer sous la douche. Faut que ça brille, madame va arriver.

bouguereau dit: à

Le petit Jésus en culotte de velours

j’en témoigne..mais c’est mieux de le vivre

hamlet dit: à

les résistants n’imaginaient pas qu’ils deviendraient un jour des objets commerciaux.

le résistant est é l’édition ce que le phare anti-brouillard est aux voitures : un atout commercial.

chantal dit: à

Et si le roquefort moisissait dans les caves du vatican ? pour une relecture uchronique de l’affaire vatileaks

Chaloux dit: à

Chez Ikor, à La Frette? Si je remettais la main dessus, je relirais bien Les Eaux Mêlées.

hamlet dit: à

d’un point de vue économique a-t-on une petite idée ce que représente le chiffre d’affaire de la résistance ?

court dit: à

Il reste des uchronies dibvertissantes, La Monarchie Universelle de Louis Geoffroy imagine ce qui se passe si Napoleon avait vaincu.
Mais de toutes, la pluds belle est peut etre l’affaire Naundorff qui du vivant de ce faux Louis XVII mais vraimalade mental, aboutit à la réécriture d’un pan entier de l’Histoire de France, ou Joséphine de Beauharnais, Barras, Napoleon, Cambacéres et bien d’autres dansent une folle farandole au point qu’on se demande qui dans le siècle n’est pas au courant de la prétendue évasion de Louis XVII
Une jolie réfutation dans Petites Histoires de Frederic Masson, deuxième série n’empeche pas l’uchronie naundorffiste de se porter comme un charme,,mlgré dees chantres aussi discutables que feu Robert Ambelain, ou Xavier de Roche, respectivement archichanceliers des branches françaises et belges des Bourbon Naundorff….
Bien à vous
MCourt

chantal dit: à

keupu ce qui marche cette année c’est Enard/Barcelone et les lettres roumaines ..

hamlet dit: à

Monsieur Assouline, il faudrait embaucher un cabinet d’audits comptables, genre Ernst & Young pour le faire travailler à l’évaluation comptable du marché des idées.
pour savoir ce qui rapporte le plus.

je dirais, à vue de nez, sur le thème de la guerre, que le bourreau rapporte plus que le résistant.

Diagonal dit: à

Du boire et du manger au vu de la chute figue-raisin sur le « bon révélateur de la ligne de partage entre ceux qui sont prêts à voyager dans le temps dans un tel état d’esprit, et les autres qui tiennent ces pratiques imaginaires pour vaine fumisterie ». Entre les deux attitudes, je pense qu’on peut s’y incruster autrement. Chaque être humain peut se vivre simultanément en synchronie, uchronie et diachronie. Sur le plan du rendu littéraire de ce vécu, bien d’autres ont produit de bons romans, hélas passés à la trappe de la RDL (à vérifier), sans pourtant tomber dans le « genre SF ». Pensons à l’Antoine Bello qui nous troussa les ficelles perverses de la construction uchronique sans éprouver le besoin de moraliser sa posture. Cf. « les Eclaireurs », cette sympathique tentative d’en sortir par l’astucieuse invention du CFR (Consortium de Falsification du Réel).
C’était un roman moins narcissique que les intéressants ouvrages de P. Bayard, mais certainement bien plus débrideur d’imagination téléologique que l’entrave de l’imaginaire liée à l’impossiblité conséquentialiste de l’uchronie entendue stricto sensu.
Même si Bello et Bayard ne sembleraient pas devoir entrer dans les mêmes catégories, le produit comparatif de leurs oeuvres sur l’imagination du lecteur peut néanmoins être établi. Car chaque bibliophile reste en droit de justifier les connexions de ses propres cohérences aventureuse en matière de littératures, non ?

flâneur dit: à

A Chaloux

Oui à La Frette sur Seine. A (re)découvrir aussi chez Ikor, « Gloucq ou la toison d’or » et « Le coeur à rire »

hamlet dit: à

Enard – Barcelone ? ah bon.
c’est un match de foot ou encore un truc humaniste sur son amour du prochain ?

ça m’étonnerait qu’Enard soit assez riche pour se payer le FC Barcelone. non ?
sinon il aurait pu faire un match contre le FC Nantes de Begaudeau.

je me demande si le moyen aujourd’hui de reconnaitre les meilleurs écrivains ne serait pas d’organiser entre eux des compétition de ping pong.

Chaloux dit: à

flâneur dit: 24 février 2013 à 12 h 53 min

Ikor, c’est pour moi un souvenir. Une gloire cantonale, que je croisais tous les dimanches au marché. L’été en bermuda, ce qui contrariait quelque peu l’image que se faisait de l’écrivain un enfant ou un très jeune adolescent. Dans les Eaux Mêlées, je me souviens qu’il déguisait à peine les noms des célèbres familles du coin, Vacaire pour … etc.

chantal dit: à

meuh non, faut pas tout confondre je parle des thématiques du salon du livre de mars, j’ai cliqué pour voir.

Ville à l’honneur Barcelone / pays invité les roumains, ( c’est la crise ne l’oublions pas ) achetez roumain !

hamlet dit: à

« il y a déjà suffisamment à faire avec ce qui se passe et ce qui s’est passé pour ne avoir à se demander en plus comment cela aurait pu se passer » :

justement c’est le but de ce jeu !
savoir ce qu’il y a à faire avec ce qui se passe est devenu une chose bien trop compliquée.

les gens se prennent la tête avec le chômage et les déficits budgétaires, ils ont beau réunir les plus grands esprits de notre époque, il n’y en a pas un qui a la moitié du quart d’une idée.

du coup on préfère se demander comment il faut faire avec des choses qu’on a pas à faire, là on est pas tenu à un résultat.

à la limite Bayard pourrait être résistant ou bourreau que personne n’en à rien à taper.

ce genre de livre ne présente aucun intérêt pour personne : c’est bien pour cette raison qu’il se vend bien.

hamlet dit: à

acheter roumain ? on leur a déjà collé sur le dos la transformation du métier de charcutier traiteur en charcutier trader.

chantal dit: à

je ne connais aucun auteur roumain, on pourrait demander à qui ici ? Y-a-t-il une intelligentsia roumaine sur ce blog ?

Un auteur roumain uchronique ? Néo-babylonien ?

Philippe Régniez dit: à

Bon papier, avec une pointe d’humour. Certains disent qu’Hitler n’a pas perdu la guerre mais qu’il l’a gagnée, on peut dire la même chose d’Abd El Rahman.

Gespenst d'alec dit: à

mais, Pierre Assouline, la fin de votre billet me paraît justement la question que s’est posée Stephen King dans son dernier roman « 22/11/63 ». l’empêchement de l’assassinat du président Kennedy, rendue possible par l’intervention du héros, se révélera peut-être source de malheurs augmentés pour la société américaine. la possibilité pour quelqu’un de changer le passé n’offre pas l’économie d’une réflexion, souvent douloureuse, sur la conséquences de ses actes. heureusement l’éternel retour sur eux-mêmes des sempiternels détours de la boucle de l’Histoire reste dans le circuit fermé de l’accélérateur à fiction qu’est la littérature. c’est sans doute pourquoi, lorsque les historiens veulent en trouver le Boson magique, ceux-ci ne rechignent pas à revêtir la blouse blanche du chercheur-romancier.

hamlet dit: à

le mieux, bien sûr, serait d’écrire un essai, ou un essai romancé, sur la somme des différents aspects culturels de notre époque.
cet essai inclurait les différents acteurs culturels de notre société, comme personnages mettant en scène des évènements moraux ayant lieu dans champs de forces dont les circonstances du moment et les attentes des consommateurs les chargeraient de sens.
Le bien et le mal situés comme de manière fortuite dans le passé ou le présent ressemblerait alors à un énorme atome où les électrons tourneraient chacun autour dans un sens en se demandant pourquoi il ne tourne pas dans le sens inverse.
Les forces qui agissent sur ces atomes seraient, comme le succès que le public d’une époque accorde à un livre, non pas dotés de justifications logiques comme il semble pour ceux qui regardent cet atome, mais juste un sujet à la fois drôle et d’étonnement pour ceux qui au lieu de regarder l’atome en son entier observerait l’attitude incongrue de chaque électron.

Polémikoeur. dit: à

Et si Kipling n’avait pas rimé…
Et si Anderson n’avait pas tourné…
Et scie n’avait pas tronçonné ?
Condimensionnellement.

Bloom dit: à

1948 est une dystopie, pas une uchronie,

OK,Marlboro, mais cette dystopie à très forte tendance utchornique, le totlaitarisme vainqueur est bien trop transparent, pour être confondiu avec les bluette d’Erewhon,de News From Nowhere etc.

hamlet dit: à

fallait pas demander de la boucler :
il est évident que la somme des évènements et des succès culturels d’une époque, qui pris séparément, peuvent sembler curieux, prennent tout leur sens quand nous les observons globalement, dans leur ensemble.
Ainsi le succès inattendu d’un auteur peut laisser présager du succès d’auteurs qui lui succèderont.
Ainsi la ronde des auteurs à succès, à l’image des rondes que peuvent faire les enfants dans une cour d’école, peut à la fois s’agrandir et se retrécir suivant le nombre de ceux qui veulent y entrer ou en sortir, à la différence que les forces mises en oeuvre pour en faire entre un de plus peut à chaque fois nous faire craindre que cette ronde, devenant bien trop large pour la cour d’école, certains enfants en tournant ne finissent par échouer dans le caniveau.

Bloom dit: à

Et si ma tante en avait?

Philippe Régniez dit: à

Un bel exemple d’uchronie, et ça ne marche pas mon ami, ça court…

Révisionnisme autorisé

Petite note sur la fausse « Maison des esclaves de Gorée »

Cette histoire de maison des esclave de Gorée a été inventé par Pierre André Cariou, médecin chef breton de la marine française dans les années 1950.

Il n’a pas cherché à la falsifier, mais a émis des suppositions, qu’il a intégrées dans un roman historique non-édité Promenade à Gorée (manuscrit disponible à la BNF Mitterand) et dans le circuit touristique qu’il proposait aux rares touristes de l’île de Gorée ; souvent des amis et familles qui venaient visiter les marins militaires français hospitalisés à l’hôpital de la Marine.

À l’origine de ce qui allait devenir la plus importante escroquerie mémorielle de l’histoire, un petit garçon qui servait de « boy » à Cariou, l’adolescent Joseph N’Diaye.

Joseph N’Diaye devenu adulte prit la suite de Cariou dans les années 1970. Dans les années 1980 sorti le film Racine avec la figure inoubliable de « Kounta Kinté » l’Africain ; les Américains noirs, qui vivaient souvent une sorte d’amnésie volontaire quant à leurs souffrances passées, furent pris d’une envie légitime de retourner voir mama africa.

Lire la suite de l’article sur huffingtonpost.fr

flâneur dit: à

A Chaloux

Olivier Ikor, un des fils, a écrit « Mémoires de mon père » (paru très récemment chez Laffont) où à travers une relecture des oeuvres paternelles, il trace, en creux et en relief, le parcours intellectuel et littéraire du prix Goncourt 55. La Frette, bien sûr y est souvent évoquée. Quant au bermuda du « grand homme », ce fut une de ses fautes de goût…

TKT dit: à

Adolf Hitler n’a gagné qu’une chose, le quartier gouvernemental de Berlin est flambant neuf. Sans les bombardements, il aurait été plus difficile de moderniser la ville.
Pour le reste, l’Allemagne de 2013, est plus démocratique que d’autres nations européennes et surtout, les crapules de l’extrême-droite ne sont pas tolérées.

hamlet dit: à

27 auteurs roumains à Paris ? wouaouh !
c’est à la fois peu et beaucoup.
c’est beaucoup si on compare ce nombre à celui des premières années qui suivirent l’arrivée de l’imprimerie.
et c’est peu si on prend ce nombre quelques siècles plus tard.
dans le premier cas les auteurs ressemblait à une forêt dont, celui qui la regardait de loin pouvait se faire une idée globale.
quelques siècles plus tard, il faut, pour ceux qui veulent se faire une idée de l’ensemble, se taper tous les arbre en revue, en imaginant que parmi tous les arbres il s’en trouve un qui soit différent des autres.

saviez-vous que l’arbre qui était choisi pour faire les meilleurs violons était toujours situé au centre d’un groupe d’arbres, les autres arbres le protégeaient de vent et lui permettait de grandir avoir à pencher dans un sens ou dans l’autre, ce qui aurait donné un bois de mauvaise qualité pour le violon.
si ça se trouve il en va de même pour les auteurs, on se dit que tous ceux qu’on voit doivent sans doute cacher celui dont l’esprit permettra de pondre les meilleurs livres.
http://www.rts.ch/video/emissions/passe-moi-les-jumelles/832274-le-cueilleur-d-arbres.html

Bloom dit: à

Si la Confédération avait gagné la guerre de Sécession, il y aurait eu et l’esclavage pour les esclaves et la ségrégation pour les noirs libres. Daniel Day Lewis aurait interprété Jefferson Davies et un écrivaillon se serait fait le chantre de James Henry Hamond, et le contempteur deLinda Brent, Sojourner Truth et Harriet Tubman. Et puis, surtout, surtout , la Weltanschauung des con-tributeurs de blog en eût été irrémédiablement transformée.

Philippe Régniez dit: à

Grâce à cet article, bolom se rend compte qu’il n’est que le fruit des circonstances.

bouguereau dit: à

Et si ma tante en avait?

gode ceinture ou pas tu t’srais fait toujours mettre kabloom..t’étais tellement mignon

Passou dit: à

Bloom 11.09, Etrangement, c’est votre commentaire qui me paraît confus. « Le Complot contre l’Amérique », grande réussite uchronique, certes, mais un roman. Quant à « 1984 », autre roman, il ne relève pas de l’uchronie mais de la dystopie. Mon jugement concernait les historiens ou les essayistes type Bayard.

flâneur dit: à

à Chaloux (suite)

A La Frette « sévissait » aussi l’infâme Jacques Chardonne. La rencontre Ikor-Chardonne fut pour le moins électrique…On nous annonce pour bientôt la correspondance non expurgée entre Chardonne et Morand. Nul doute qu’on y trouvera quelques belles saloperies sur Ikor. Le pére Chardonne n’était pas homme à renier ce qu’il fût…

Bloom dit: à

La Teigne essaie d’insinuer que l’esclavage n’a pas existé, ou qu’ils l’ont bien cherché. Bientôt, ce sera les chambres à gaz…Les années passent et les fafs racistes antisémites en sont toujours aux mêmes procédés. Métonymies classiques de la crapulerie d’extrême droite (Hitler aurait gagné, à ce qu’on dit, participe du même discours). Les étrons feront bientôt accroire que le Vatican n’a jamais pratiqué la sodomie compensatoire.

Plus sérieusement, on rappellera qu’environ 20 millions d’Africains ont été victimes de la traite atlantique/du commerce triangulaire à destination du Nouveau monde et ont été embarqués de force, parfois avec l’aide d’autre Africains, sur des négriers qui faisaient le Middle Passage. Les colonies espagnoles et portugaises ainsi que les Antilles anglaises et françaises et les US furent de grandes consommatrices d’esclaves (surtout les plantations de sucre). Aux US, une fois la traite atlantique interdite par la loi en 1807, certains états du Sud (Virginie, les Carolines) devinrent (re)producteurs d’esclaves (comme d’autres produisent le bétail) afin de fournir la main d’oeuvre nécessaire à la culture de l’or blanc, le coton. Ce passage des esclaves des anciens états esclavagistes aux nouveaux (Louisiane, Georgie, Alabama Texas, Arkansas) est appelé The Second Middle Passage par Ira Berlin, l’un des meilleurs spécialistes américains de l’esclavage (Many Thousands Gone, Generations of Captivity, The Making of African America)
Ce dernier livre, crucial, est sous titré The 4 Great Migrations
1. 17e/18e: migration Afrique-Amérique du Nord; 2. 1ere moitié du 19e: migration des états atlantiques – intérieur du sud des EU; 3. début et milieu du 20es: migration du sud rural – nord urbain; fin 20e s. maintenant, migration d’Afrique et des Caraïbes et d’Europe.
Un maitre livre.
Anti-Teigne.

John Brown dit: à

« qu’elle aurait été l’état de l’Amérique  »

En plus de la faute, c’est pas joli. je proposerais pour ma part : qu’elle aurait tété, la tata de l’Amérique

Bloom dit: à

Mon jugement concernait les historiens ou les essayistes type Bayard.

Passou, pour « 1984 », j’ai répondu plus haut, je suis d’accord et pas d’accord.
J’ai bien compris le jugement que je partage (on a assez affaire avec l’EXISTANT en histoire), mais je n’ai rien compris à votre description du livre de Bayard: il parle de quoi au juste ce livre? C’est cela qui est confus ‘in my humble opinion’.

U. Crosne dit: à

Bloom dit: 24 février 2013 à 13 h 48 min
Si la Confédération avait gagné la guerre de Sécession, il y aurait eu et l’esclavage

Il y aurait eu sécession et les USA ne seraient peut-être devenus la superpuissance qu’ils ont été. Mais l’esclavage n’aurait pas tenu très longtemps, pour des raisons de productivité. Indépendamment de toute considération humaine, l’esclavage est un mauvais système économique.

Philippe Régniez dit: à

Bolom a raison. Votre article se décompose en deux objets. Vous quittez la route principale pour prendre celle secondaire qui traite du livre de Bayard, mais celle-ci se termine en cul de sac. Puis, on ne sait trop comment, vous revenez sur la route principale. Erreur de GPS ?

Bloom dit: à

bolom se rend compte qu’il n’est que le fruit des circonstances

Signé: un parasite qui vit des corps en décomposition, Christ, Céline…

Hue ! Chronique ! dit: à

« livre de Bayard: il parle de quoi au juste ce livre? »

La réponse est contenue dans la question : c’est un livre de Bayard, ça signifie qu’il ne parle de rien.

Philippe Régniez dit: à

Bolom, lui, en bon fonctionnaire productif, ne vit que du travail de ses contemporains.

Hue ! Chronique ! dit: à

Philippe Régniez dit: 24 février 2013 à 14 h 40 min
mais celle-ci se termine en cul

on est peu de chose.

Bloom dit: à

Mais l’esclavage n’aurait pas tenu très longtemps, pour des raisons de productivité. Indépendamment de toute considération humaine, l’esclavage est un mauvais système économique.

Ok, mais dans Lu Crosnie, l’escalvage serait devenu le système économique utilisé pour développer l’industrie. Marx , les chaines, etc.
C’est ça qu’est bien avec LC, c’est qu’on peut vraiment raconter n’importe nawak, et que ça se vend, parce que les gens sont fatigués de leur monde étroit et qu’ils veulent du cauchemar, du vrai, comme par exemple Putin comme président.

John Brown dit: à

 » On peut croire en effet que, dans l’ordre de la complexité, il y a déjà suffisamment à faire avec ce qui se passe et ce qui s’est passé pour ne avoir à se demander en plus comment cela aurait pu se passer.  »

J’adhère des pieds et des mains à cette conclusion parfaitement sensée. Le problème avec ce genre de billet, c’est qu’Assouline, ayant dit, en somme, tout ce qu’il y avait à dire, qu’est-ce qui nous reste à dire, à nous ôt’pôv’commentateurs de base ? Ah si : ce que Pierre Bayard oublie apparemment de prendre en compte, c’est la possibilité de la divine surprise : et si j’étais incapable d’imaginer que j’aurais été capable (ou incapable) de ceci ou de cela ? La question se pose d’ailleurs à chacun, non dans un passé hypothétique, mais dans le présent qu’il vit. Si les économistes et les futurologues passent leur temps à se mettre dans l’oeil le doigt qu’ils n’ont pas dans le, dans le, que dire de nous ôt’pôv’zhumains lambda ?

Bloom dit: à

Poètpoèt la Teigne, le vampire qui chante…
Ils n’ont pas de fonctionnaires en Paragouin, il est pas enregistré, il y vit clandestinement. Un brave. Un paladin.

HammerStein dit: à

C’est u livre que je n’ai pas lu alors qua j’ai lu tous les autres livres de Bayard: la question qu’il se pose est uen question que l’on peut se poser assez jeune : je me la posaidu fait d’une conjoncture qui m’étonne encore , de lectures -obligatoires- dans l’enseignement , dont un poème d’Aragon (je ne m’en plains pas , au contraire)-et d’une histoire personnelle .
En outre , des psys ont reproché à leurs « collègues » d’avoir transformé la relation psy en quasi torture , et se le reprochent entre eux (avec divorces dans les couples )
qu’aurait écritmaintenant P.Bayard s’il n’avait pas écrit ce livre, lui qui lors d’un colloque sur humour et Shoah auquel il avait été invité resta très discret ?

Est-ce bien raisonnable dit: à

Philippe Régniez dit: 24 février 2013 à 14 h 42 min
Bolom, lui, en bon fonctionnaire productif, ne vit que du travail de ses contemporains.

La Teigne en bon éditeur faf ne vit que des crachats des morts.
Un choix

Philippe Régniez dit: à

Contrairement à l’opinion répandue, l’esclavage n’a pas disparu, les chaînes ont changé de formes, rien de plus.

Par ailleurs, il est toujours très répandu, notamment en direction des pays du moyen orient et du golfe persique.

Philippe Régniez dit: à

Bolom, spécialiste (petit bras quand même) en injures, quant à la vulgarité, c’est vrai qu’il est beau comme un soleil mon fils.

renato dit: à

Qu’est-ce qu’on fait avec les restes dans les cuisines uchronique ?

Philippe Régniez dit: à

Eh oui, bolom, comme abdul, tu as la haine de, malgré tes efforts, ce que tu ne pourras jamais être. Rassure-toi, c’est un destin assez fréquent.

La chienlit! dit: à

des crachats des morts

‘tain, avant on avait les glaviots de troll, maint’nant y’a aussi ceux des macab’!

Bloom dit: à

Si l’Amérique, n’avait pas été colonisée, on n’aurait jamais connu ce qui suit, dans les années 1640, dans la Chesapeake, Maryland:
« To be sure, the law was often ignored and customary practices ; by all accounts, there was far more abuse of servants in the Chesapeake than in England, and slave doubtless fared all the worse. Neither law nor custom »could save some black people from the brutal exploitation that propertyless men and women faced as planters squeezed the last pound of profit from the tobacco economy. »
– Many Thousand Gone, The first Two Centuries of Slavery in North America, Ira Berlin, p.32.

L’esclavage était très rentable, même avant le démantèlement de l’Union.

renato dit: à

« des crachats des morts »

« Un cercueil qui dégouline » aurait été une bien meilleure image — qui aurait être conforme à la réalité, par-dessus le marché.

Bloom dit: à

Alors la Teigne, on s’est fait enregistré? On a un visa en règle. Un méchant fonctionnaire aurait-il le pouvoir de ne pas renouveler ton visa. C’est pas gentil de ne pas le brosser dans le sens du poil. Il pourrait ne pas apprécier…

La mauvaise langue dit: à

Tout le quartier du gouvernement à Berlin n’a pas été détruit, puisqu’il reste l’ancien bâtiment du ministère de Gœring.

Ces uchronies n’ont que pour fonction réelle de perpétuer deux fantasmes dangereux :

1°) les événements de l’histoire peuvent être expliquer ; le mal a une cause et relève de l’ordre de la raison ; le hasard n’entre pour rien dans l’histoire : l’histoire humaine n’est pas tragique.
2°) Il y a une symétrie entre les bourreaux et les victimes ; on peut choisir ; de là à dire qu’ au fond ils se ressemblent il n’y a qu’un pas : l’ignoble est consommé.

D’un côté, on nie le tragique de l’histoire, de l’autre on le réhabilite par le truchement des personnages. Non seulement on verse dans la pire des confusions, mais on flatte les bas instincts chez l’homme moyen, qui n’en a déjà pas besoin pour les exprimer et les mettre ensuite en œuvre :

« La tâche de l’historien est là : dans l’exactitude. Cependant la fausse exactitude de l’historien fondée sur le manque de formation logique et philosophique, lui faisant prendre les effets pour les causes et les justifications pour des causes, est d’autant plus dangereuse qu’il prétend avoir un discours de vérité et de réalité. » (Eliette Abécassis, Petite Métaphysique du meurtre)

Ceci dit, Hag Pourim Samea’h.

Philippe Régniez dit: à

Alors bolom, on ne se reconnait que dans les mauvais fonctionnaires ? Les inutiles ? et pourquoi donc ?

W dit: à

Diagonal 12h50 Vouliez-vous parler du roman d’Antoine Bello « Les falsificateurs »
_c’est tellement drôle de créer des personnages imaginaires,d’inventer des anecdotes,de falsifier les sources._
Les éclaireurs sont-ils la suite?

Dit dit: à

on flatte les bas instincts chez l’homme moyen, qui n’en a déjà pas besoin pour les exprimer et les mettre ensuite en œuvre
LML

Tout le monde est prévenu : on ne flatte pas La Mauvaise Langue.

Bloom dit: à

Les fonctionnaires d’Assomption seraient-ils si mauvais?
Manque de la plus élémentaire courtoisie pour celui qui donne l’asile au fuyard…Des vrais goujats ces fafs,
sous l’extrême onction.

Philippe Régniez dit: à

Bolom, ce n’est pas bien de se cacher derrière les institutions et les autres, on pourrait penser que vous êtes veule.

renato dit: à

Puisque vous parlez de falsificateurs W, avez-vous lu ‘Les Reconnaissances’ de William Gaddis ?

W dit: à

Utilité:Savoir de ce qui a été pour concevoir des garde-fou,faciliter le progrès, poinçon pour l’évolution le changement,à répéter naîtrait l’ennui de l’immobilisme avec possible retour en arrière ?
Imaginer ce qui n’a pas été pour en déduire des modèles possibles en évitant les ornières du réel?

W dit: à

non rénato je n’ai pas lu ce livre .De quoi s’agit-il?

La mauvaise langue dit: à

Au fond l’uchronie ne sert qu’à une seule chose : la mise en évidence des présupposés philosophique du discours historique :
1°) Le mal n’existe pas;
2°) le relativisme de l’histoire.

Ce second présupposé aboutit à cette monstrueuses symétrie de victimes et des bourreaux comme le souligne Eliette Abécessis quand elle écrit :

2°) Deuxième présupposé du discours historique : le relativisme de l’histoire

La méthode comparatiste de l’historien est fondée sur le relativisme : c’est le deuxième présupposé philosophique de l’histoire. Tout le travail de l’historien consiste à remettre les faits en perspective, de façon à les rendre objectifs. Selon Ernst Nolte, il faut surtout éviter de prendre en compte « les intérêts des descendants à se faire passer pour des victimes », et à bénéficier d’un statut privilégié. Pour cet historien, la campagne de culpabilisation du peuple allemand rappelle celle des juifs : on accuse les Allemands de tous les maux comme autrefois on vilipendait les juifs. Or, le personnel SS dans les camps de la mort ne fait-il pas partie lui aussi à sa façon des victimes de guerre ? Surtout, il ne faut pas oublier que ce que les Allemands ont fait avait déjà commencé dans les camps bolcheviques en 1920. Tout le problème vient de ce que l’histoire du Troisième Reich a été écrite par les vainqueurs, et c’est pourquoi elle est devenue un mythe négatif. Les vainqueurs, c’est-à-dire les juifs ?

Ulla dit: à

Oui, W a lu Les Reconnaissances de Gaddis et se demande encore pourquoi ce livre est devenu culte.

Diagonal dit: à

@ W. 15.13 – Oui, les Eclaireurs en sont la suite, donnant un clé de lecture vertigieuse aux Falsificateurs.

Ulla dit: à

rectification : W n’a pas lu Les Reconnaissances mais, si elle l’avait lu, elle se se demanderait pourquoi c’est devenu un livre-culte.

La mauvaise langue dit: à

L’uchronie montre la minceur de la différence entre histoire scientifique et la mythologie. Elle a une valeur de dévoilement du caractère mythique de l’histoire à prétention scientifique. Elle sert de thèses contre l’histoire ; c’est ce que souligne à nouveau Eliette Abécassis indirectement quand elle écrit :

« Et Nolte, en disciple d’Heidegger qui prétend avoir une « vision philosophique de l’histoire », étaye sa thèse d’un pamphlet publié par un auteur américain, Theodore Kauffmann, en 1940. Ces deux seuls faits, selon lui « donnaient à Hitler le droit de traiter les juifs allemands comme prisonniers de guerre et de les déporter ». En somme, la Solution finale n’est que la réponse d’Hitler au danger dont il se sentait menacé. Tout se passe comme si les juifs menaçaient d’exterminer Hitler qui a réagi par une sorte de légitime défense.

Le « plaidoyer pour l’historicisation de la Shoah » des historiens allemands est un plaidoyer pour les Allemands qui doivent vivre avec cette histoire qui ne leur appartient plus, parce qu’elle est devenue le symbole de la plus grande dépravation de l’humanité pour le monde entier. Or, ce peuple veut jouer un rôle important dans ce monde pour lequel il est devenu le symbole du mal. Comment faire ? Comment faire « la paix avec son Histoire », comment cimenter un peuple autour d’une identité si problématique ? »

Philippe Régniez dit: à

Hier c’était « Le Tribunal de l’Histoire » qui était appelé à la rescousse, aujourd’hui c’est l’armée internationale des fonctionnaires. Bolom saurait-il marcher tout seul ?

W dit: à

ML il existe surement des bourreaux sans conscience qui n’ont aucun problème de régime et font du cabotage ,des opportunistes que rien ne dérange ni n’émeut ,de l’espèce des spéculateurs qui pensent que s’ils ne tirent pas profit d’une situation d’autres s’en chargeront alors pourquoi se poser tant de question et de remiser la question de l’éthique à l’incinérateur pour qu’on en parle plus,c’est dépassé .

bouguereau dit: à

grande réussite uchronique, certes, mais un roman

un peu fastoche, on rajoute un peu de noir de suie, qu’est ce à dire ? il est évident que ça provient d’une objectivation dans l’ordre de la fiction spéculative, de l’avénement de l’histoire comme « science » et de son implication sociale et imaginaire, et de l’avancée de la technologie comme incrémentation de progrés « orienté » pour ne citer que les 2 des forces « de spéculation » qui me viennent à l’esprit..bref tu t’en sorts par une pirouette..en quoi ça sort du roman, ça ce serait interessant

La mauvaise langue dit: à

Deux exemples de mythes des historiens allemands à prétention scientifique démontés par Eliette Abécassis :

« Heureusement, il y a les historiens. Ceux qui ont été les premiers à mettre l’accent sur la spécificité de la Shoah se tournent à présent vers « l’historicisation du national-socialisme ». derrière cette formule se cache l’idée qu’il faut démontrer les continuités plus que les ruptures entre l’Allemagne nazie et l’Allemagne d’après la Shoah. L’un de leurs exemples est le développement de la politique sociale du national-socialisme, qui fut, selon eux, à l’origine de l’idée d’assurance sociale de la République fédérale dans les années cinquante : ainsi la fondation idéologique du Welfare State repose-t-elle aussi sur le « national-socialisme ».

« La nouvelle histoire allemande présente le nazisme comme une réponse aux changements structurels et à la modernisation de la société allemande, grâce à nombre de « réformes sociales négligées dans la République de Weimar ». Face à ces « bienfaits historiques », disent ces nouveaux historiens, l’esprit raciste de la Solution finale n’a pas autant d’importance qu’on a bien voulu le faire croire. »

renato dit: à

Bon,W, le livre fait quand même mille pages, publié en 1955 aux USA, ne fut traduit en France qu’en 1973 (Gallimard).
Déjà Gaddis est de ces auteurs qui donnent l’impression d’avoir lu tous les livres, Melville aussi donnait cette impression, mais cela n’a aucune importance.

C’est l’histoire d’un peintre dont la première expo est un fiasco. Il découvre que l’une de ses œuvres d’apprentissage est vendue à un prix exorbitant en la faisant passer pour un vrai Memling. Il abandonne le monde de l’art. Pacte Faustien avec un personnage méphistophélique et voilà qu’il ‘produit’ des faux pour le marché de l’art.

Gaddis analyse la question du faux et de la copie en individuant dans le monde tout ce qui est faux, et on arrive à la conclusion que tout le monde est coupable sauf le faussaire et son méphistophélique commanditaire.

John Brown dit: à

« Tout le problème vient de ce que l’histoire du Troisième Reich a été écrite par les vainqueurs, et c’est pourquoi elle est devenue un mythe négatif. » (rédigé par LML)

N’en déplaise à Ernst Nolte, l’histoire du IIIe Reich n’a pas été écrite d’abord par les vainqueurs, mais par le IIIe Reich -lui-même qui s’y connaissait en mythes.

bouguereau dit: à

Les vainqueurs, c’est-à-dire les juifs ?

..bien sur l’histoire constructiviss dracul..de l’uchronie objective
y’a un kinbou moutard que j’avais bien aimé c’est le cycle fondation, « c’est atrocement écrit » me disait mon prof de français, qui nous avait demandé de parler d’un livre qu’on avait aimé..et qui me les avait chourré et jamais rendu

DHH dit: à

Si Hitler avait attaqué l’angleterre au lieu de s’empêtrer en russie ,il aurait peut-être gagné la guerre ;il apparaitrait aujourd’hui comme la grande figure du XXeme siecle le pere de l’europe moderne et aussi l’artisan de sa grandeur morale pour avoir reussi ce que personne n’avit pu faire avant lui :la rendre Judenrein

La mauvaise langue dit: à

Troisième mythe de l’histoire à prétention scientifique ou l’uchronie quand tu nous tiens :

« Le plus étrange est que ceux qui ont démontré la centralité de la politique antijuive et la spécificité de la Shoah dans les années soixante changent de perspective. Ils pensent que le national-socialisme était une réaction contre le bolchevisme. Reprenant le concept de « banalité du mal », ils excluent le rôle décisif joué par l’idéologie d’Hitler dans la destruction des juifs d’Europe. Certains vont même jusqu’à dire qu’Hitler avait perçu la question juive dans « un contexte visionnaire », en termes de propagande, et qu’il ne s’intéressait pas personnellement aux étapes individuelles de la politique antijuive. (idem)

La mauvaise langue dit: à

Thucydide a-t-il vraiment réussi son coup…?

Bloom dit: à

L’insinuateur en chef et ses petites manips. Ca marchait dans les années 30 les combines de fuyard. Il retarde, le réimprimeur des pamphlets scélérats.

La mauvaise langue dit: à

Le peu de différence entre le bien et le mal qui ressortit au discours uchronique n’est que le révélateur du peu de différence que le discours historique à prétention scientifique lui-même établit entre les victimes et les bourreaux, entre le bien et le mal, introduisant la confusion la plus noire au cœur même de la civilisation :

« Pour l’historien, le mal est banal, et il le subsume sous la catégorie du totalitarisme, forgée pour rassembler sous un seul concept la politique nazie et la politique de Staline, l’extermination des juifs d’Europe et les déportations et massacres en Sibérie. L’historien voit le mal banal comme un phénomène de forfaits connus à une échelle gigantesque et impossibles à rattacher à quelque méchanceté particulière, quelque pathologie ou conviction idéologique de l’agent. Aussi monstrueux qu’aient été les faits, ne se lasse-t-il pas de répéter, l’agent n’était ni monstrueux ni démoniaque. L’assemblée des fidèles et parmi eux les exécuteurs zélés d’ordres inhumains n’étaient pas des bourreaux-nés, n’étaient pas des monstres, mais des hommes quelconques, des hommes ordinaires, des fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter par amour de la patrie ou du travail bien fait. C’est pourquoi la frontière entre le bien et le mal est floue aux yeux de l’historien qui, à partir de l’idée de la banalité du mal, ne sait plus la frontière entre le bien et le mal. Pour lui, il est impossible de trancher entre la vérité de la victime et celle du bourreau. C’est pourquoi l’historien fait appel à la « révision », en soutenant que l’on ne peut faire confiance à la mémoire individuelle, uncertaine et partiale, qui recompose les souvenirs. Il se dit soumis à un « devoir de vérité ». » (idem)

W dit: à

DHH Dieu merci les historiens n’auront pas eu le loisir de n’avoir pas à apercevoir le produit de votre projection un peu présomptueuse ,un état génocidaire peut-il être moderne ?

bouguereau dit: à

mais ouais dracul..il y a plus de fiction dans une pillule du lendeman dans le creux de la main d’une femme que dans la comédie humaine

Bloom dit: à

Bolom saurait-il marcher tout seul ?

Ne lui pardonnez pas, à la Teigne, il n’a pas lu John Donne.

renato dit: à

Bof, il y a de tout dans le monde, ceux qui cassent la machine et ceux qui la remettent en bon état… Pour le reste, déjà un romancier qui pose mal un banc dans un parc public n’est pas un bon romancier…

bouguereau dit: à

L’historien voit le mal banal

l’historien ne voit le mal nul part..spéce d’obscurantiss de dracululule..t’es saturé d’plombe qu’t’as trop léché des murs dla sixtine épicétou ! tmanque une mitre comme cet ahuri de keupu..ta gueule keupu

W dit: à

Ml l’organisation du Mal prend du temps le transformant en un système qui se soutient lui même dans une sorte d’émulation qui l’aseptise des références au Bien,comme un cancer qui gagne cellule par cellule et finit par étouffer les organes vitaux.

bouguereau dit: à

déjà un romancier qui pose mal un banc dans un parc public

sûr..si qu’on le rtire de dsous ton cul te vla les 4 fers en l’air renato.

bouguereau dit: à

du Mal

avec une majuscululule en plus..ma mère de ma mère..des sataniss !

W dit: à

c’est pour le dissocier de l’Ordinaire et le mettre en évidence des fois que vous ne le voyiez plus Bouguereau

renato dit: à

La tintamarre est souvent le Diable, mais qu’est-ce que le Diable ? Est-ce entendre les mouches voler ou ne pas entendre voler une mouche ? Ou c’est plutôt étrangler les gens entre deux infini ? C’est la symétrie ou l’asymétrie ? C’est jouer la différence ou, plutôt, jouer la rupture ? Enfin, peu importe : un bruit commence à circuler et c’est le début de l’ivresse.

La mauvaise langue dit: à

Le discours uchronique n’est que le révélateur (au sens quasiment chimique du terme) de la destruction de la notion de vérité par le discours historique à prétention scientifique.

Le discours uchronique n’est pas né en son temps par hasard ni à la mode aujourd’hui par hasard. Il correspond à ce que la philosophe Chantal Delsol a appelé dans un de ses derniers ouvrage « L’Âge du renoncement ». Grâce à Renouvier, on pourrait dater l’âge du renoncement à ses début de 1857, disons du milieu du siècle dernier. C’est aussi l’époque ou l’action, comme dit Verlaine, n’est plus la sœur du rêve, c’est l’époque d’une vision verlainienne également de la fin des empires, c’est le début d’une époque qu’on pourrait appeler « post-hégélienne. Un âge que Chantal Delsol définit à peu près de cette façon :

« L’époque présente atteste plutôt la restauration de modes d’être et de pensée comparables à ceux qui précédèrent l’Occident chrétien et à ceux qui se déploient partout hors l’Occident chrétien : des sagesses et des paganismes, déjà à l’œuvre sous la texture déchirée de nos anciennes convictions, transcendantes ou immanentes. Ces sagesses se nourrissent de renoncement, lequel forme aujourd’hui l’essentielle disposition de notre esprit. Renoncement à la quête de la vérité, renoncement au progrès, à la royauté de l’homme, à la liberté personnelle. Les conséquences en sont, par un lent processus, le remplacement du vrai par le bien, des dogmes par des mythes, du temps fléché par un retour au temps circulaire, du monothéisme par le paganisme ou le panthéisme, de l’humanisme de la liberté par un humanisme de protection, de la démocratie par le consensus, de la ferveur par le lâcher prise… »

La Shoah est aussi ce qui a détruit la royauté de l’homme. Max Frisch dans son roman « Que ton nom soit Gantenbein » en donne une version littéraire et symbolique magnifique :

« La grisaille du petit matin à la fenêtre ouverte un peu après six heures avait l’apparence comme d’une paroi rocheuse, grise, sans aspérité, du granit : — de ce granit sort comme un cri, pourtant sans un bruit, soudain une tête de cheval, les yeux grands ouverts, l’écume entre les dents, hennissant, mais sans un bruit, une créature qui tente de s’arracher au granit d’un bond, échoue au premier élan et jamais, je le vois bien, jamais ne réussira, seule la tête est sortie du granit, crinière au vent, sauvage, une tête débordant d’une angoisse mortelle, le corps reste à l’intérieur, sans espoir, le blanc des yeux, déments, qui me regardent, en quête de la grâce.
Je fis de la lumière.
J’étais allongé, éveillé.
Je vis :
— brusquement figée, une crinière en terre cuite rouge, sans vie, en terre cuite ou en bois avec des dents d’une blancheur de craie et des naseaux d’un noir luisant, l’ensemble peint avec art, sans un bruit la tête du cheval se retire lentement dans la roche qui, sans un bruit, se referme, sans une aspérité, comme la grisaille du petit matin à la fenêtre, grise, du granit comme au Saint-Gothard ; dans la vallée ; tout en bas, au loin, une route, des files serpentines de voitures de toutes les couleurs qui, toutes, roulent vers Jérusalem (je ne sais pas comment je le sais !), une colonne de petites voitures de toutes les couleurs, on dirait des jouets.
Je sonnai.
Dehors il pleuvait.
J’étais allongé les yeux grands ouverts.
L’infirmière finit par arriver, je lui demandai alors ce qui se passait, je voulais prendre un bain, ce qui, sans la permission du médecin, à cette heure, n’était pas possible ; faute de quoi elle me donna un jus de fruit et m’admonesta ; je devais dormir, dit-elle, pour bénéficier demain d’un bon rapport médical, de sorte que je puisse être renvoyé chez moi samedi, et j’éteignis la lumière…
J’imagine :
Quand la jeune infirmière de nuit arrive enfin, une lettone (Elke, elle s’appelait), elle trouve le lit vide ; le malade s’est fait couler un bain tout seul. Il est en sueur, et comme il veut se baigner, il est debout, tout nu dans un nuage de vapeur d’eau quand il entend ses reproches sans même l’avoir encore aperçue, Elke, convulsée d’horreur, qui affirme qu’il ne sait pas ce qu’il fait. Mais ce n’est qu’après qu’elle eut fermé la fenêtre et dès que les vapeurs grisâtres disparaissent peu à peu, que le malade prend conscience soudain de sa nudité ; il sourit. Il doit se recoucher, dit-elle, doit immédiatement fermer le robinet de la baignoire, et comme il ne le fait pas, elle manifeste sa volonté de le faire ; mais le corps nu du malade lui barre le chemin, et comme il n’a rien d’autre sous la main à cet instant pour se couvrir devant cette jeune femme, il s’aide d’une plaisanterie : Je suis Adam ! Mais elle n’a pas envie de rire. Il ne sait pas pourquoi il rit. Pourquoi diable veut-il se baigner à cette heure, demande-t-elle en professionnelle, en plus sans la permission du docteur ? Et la voilà qui prend d’un seul coup une serviette dans l’armoire pour mettre un terme à cet acte insensé ; elle la lui tend pour qu’il ne prenne pas froid, sans un mot, tandis qu’il la regarde comme s’il voyait Elke pour la première fois. Une jeune femme avec des yeux gris d’eau ou verdâtres. Il la saisit aux deux épaules. Une jeune femme aux cheveux aubères et de grandes dents. Mais qu’est-ce que ça veut dire ! dit-elle, tandis qu’il s’entend dire en la prenant sous les aisselles : Je suis Adam et Tu es Eve ! Le ton est encore à la plaisanterie ; elle n’ose pas appeler alors que l’hôpital est encore plongée dans la nuit et se contente d’appuyer sur une sonnette tout en se mettant à boxer de l’autre main le cinglé, soudain folle de crainte depuis qu’il lui a retiré avec précaution sa cornette bleue portant l’insigne de la Croix Rouge. Son visage, il le connaît depuis des semaines, mais ses cheveux lui semblent tout nouveaux, ses cheveux aubères, ses cheveux dénoués qui ondulent en bouillonnant. Il ne veut pas faire de mal à Elke, juste lui dire : Je suis Adam et Tu es Eve ! alors qu’il lui prend les cheveux si bien qu’elle ne peut plus bouger la tête. M’entends-tu ? demande-t-il. Et il lui suffirait d’un sourire, Eve comme infirmière de nuit, une étudiante, une paysanne originaire de la mer baltique aux yeux verts et avec une dentition de cheval ; d’un simple sourire pour rétablir le ton de la plaisanterie. Mais elle le regarde droit dans les yeux. Il n’a pas l’air de se rendre compte qu’il est tout nu. Elle ne le boxe plus, les coups ne lui font même pas d’effet ; si elle se défend, c’est juste pour reprendre sa cornette, mais en vain, bien qu’entre temps un médecin de nuit soit apparu dans le couloir. Il le répète — naturellement le médecin de nuit ne comprend absolument pas ce qui se passe — comme un professeur de langue qui par la répétition veut inculquer quelque chose à un élève : Je suis Adam et Tu es Eve, Je suis Adam et Tu es Eve ! alors que Elke, impuissante comme face à un ivrogne, loin de l’engueuler, s’en prend au médecin de nuit : mais pourquoi reste-t-il là debout au lieu de l’aider ? D’ailleurs, où est le mal ? Le médecin de nuit, les deux mains dans les poches de sa blouse blanche, ne bouge pas, ricanant, ne sachant pas si le malotru ne serait pas de son côté, un voyeur, même involontaire. Que faudrait-il faire ? Ce n’est que lorsque l’homme nu remarque qu’ils ne sont pas seuls, Adam et Eve, dans ce couloir, et qu’il s’avance vers le médecin de nuit, que son ricanement disparaît ; mais même à cet instant il ne sort pas les mains de sa blouse blanche. Qui êtes-vous ? demande l’homme nu, comme si ce médecin de nuit n’avait encore jamais existé. Les mains dans les poches de sa blouse blanche, qui le différencie de l’homme nu, il fait ce qui est pire que ricaner : il l’interpelle par son nom. Amicalement. Mais dès cet instant, c’est fini. Irrémédiablement. Elke, libérée de sa menace, remet son chignon en place. Vous êtes le diable ! dit-il, jusqu’à ce que le médecin de nuit retire enfin les mains des poches de sa blouse blanche pour se tenir à la rampe de l’escalier et s’éloigner à reculons pas à pas. Vous êtes le diable ! dit l’homme nu, sans crier, bien décidé pourtant, comme l’homme en blanc, à rester debout et à exprimer des souhaits : vous êtes le diable, vous êtes le diable ! tandis que Elke, avec sa pauvre cornette à nouveau sur ses cheveux aubères, tente de retrouver son calme, mais en vain. Il n’a pas idée de retourner dans sa chambre, l’homme nu. Il veut aller dans l’ascenseur mais il n’est pas à cet étage, et comme il ne peut pas attendre longtemps, il descend l’escalier en courant — passant devant le médecin de nuit — avec une telle soudaineté que le médecin de nuit et Elke n’ont que le temps d’échanger un regard… Deux minutes plus tard le voilà — manifestement le concierge ébahi n’a pas pu le retenir lui non plus — effectivement dans la rue qu’il n’a pas foulé de ses pieds depuis des semaines, passant devant des gens sous des parapluies luisants en train d’attendre justement dans la rue, et qui n’en croient pas leurs yeux : un homme nu comme un ver qui marche en titubant dans la rue, sans faire attention à la circulation, en direction de l’université. En plein milieu de la rue, à l’arrêt, il fixe sa montre, la seule chose qu’il porte sur lui ; un cycliste, un jeune apprenti boulanger qui sifflote, doit s’arrêter à cause de lui, il glisse sur le pavé mouillé et tombe, ce qui effraie l’homme nu si bien que soudain il se met à courir bien que personne ne le poursuive. Au contraire les gens s’écartent, s’arrête, se contentent de le regarder. Cependant il se sent poursuivi. Bientôt aux abords de l’université, il doit reprendre haleine ; penché en avant, les deux mains appuyées sur ses genoux hâves, puis il se redresse, soulevant et baissant les bras de chaque côté comme il l’a appris au cours de gymnastique, il y a longtemps, il halète. Par bonheur il pleut. Il ne sait pas pourquoi c’est un bonheur, mais il le sent. Il sait qu’il n’est pas Adam, sait où il se trouve ; à Zürich, aucunement à l’étranger, mais nu, de sorte qu’il doit à nouveau courir, les coudes aussi dégagés que possible. Il ne sait pas pourquoi il est nu ; comment c’est arrivé. D’un seul coup, sans pour autant s’arrêter, il s’assure de bien avoir ses lunettes, et qu’il est nu, il le constate au balancement de son sexe. Donc poursuivons, les coudes aussi dégagés que possible. S’il n’était pas nu, il s’effondrerait d’épuisement. Donc poursuivons. Pour épargner ses forces, il trotte le long d’une pente bien qu’il préférerait aller dans les forêts, donc en direction de la ville. D’un seul coup une déviation, un feu rouge, une colonne de voitures, qui ne vont pas à Jérusalem, et des visages derrière les essuie-glace qui vont et viennent tandis que l’homme nu comme un ver, sans parapluie, se faufile entre les carrosseries luisantes : il ne peut pas attendre, on est encore plus nu si on ne court pas. Donc poursuivons, passant devant un agent de la circulation qui, n’en croyant pas ses yeux, reste figé, le bras tendu, dans son abri. Comme un animal, il trouve, ce qui tombe bien, d’un seul coup un chantier ACCÈS INTERDIT AU PUBLIC, ici il reprend son souffle derrière une palissage, mais sans s’attarder longtemps et il se remet à courir encore et encore. Vers où ? D’un seul coup un parc public, où à cette heure matinale il n’y a personne, surtout depuis qu’il pleut ; il pourrait ici s’asseoir sur un banc mouillé, sans être inquiété, si vides sont les bancs à ce moment ; seul à être inquiet de sa nudité, qui n’est pas un rêve, oh non, qu’il voit bien dès qu’il arrête de courir. Là il n’y a pas de réveil possible comme d’un rêve. Il est nu, blême avec des poils pubiens noirs qui lui font honte et un sexe, des lunettes, une montre au poignet. Épuisé et haletant, mais l’espace d’un instant heureux, de la terre entre les orteils, de l’herbe entre les orteils, plus lentement, sans pourtant s’arrêter, soulevant la poitrine pour reprendre son souffle comme si on le fouettait, lentement et toujours plus lentement, heureux comme un patineur, les mains sur les hanches, comme un patineur qui maîtrise ses boucles il court au-dessus des pelouses publiques, une fois à gauche, une fois à droite, puis contournant le platane le plus proche ; il doit en rire : Je suis Adam et tu es Eve ! Cela ne signifie plus rien, si bien qu’il continue à courir et le voilà maintenant à nouveau sur la rue, les coudes aussi dégagés que possible, jusqu’à ce que la police l’aperçoive, elle ne vient pas de derrière mais de devant, deux motards, et comme il sourit, pensent-ils, il veut se rendre, ils posent leurs véhicules noirs sur la bordure la plus proche, sortent le trépied, tirent les véhicules en arrière pour les mettre sur leurs cales, avant qu’ils ne s’avancent vers lui, deux hommes en veste de cuir noire, bottés, casqués, équipés comme des plongeurs de haut fond, lourds, et avant qu’ils n’enfourchent à nouveau leurs motos, jusqu’à ce qu’ils mettent en marche leurs moteurs, jusqu’à ce qu’ils n’aient, une botte en appui sur le pavé, tourné leurs motos, il a déjà atteint l’escalier que les motos ne peuvent pas emprunter. Ce n’est plus que son corps qui court désormais. Une porte d’immeuble avec une poignée en laiton, qu’il reconnaît, est fermée. Il se remet à courir au milieu de la chaussée, comme pour se faciliter la course, il trotte jusqu’au moment où les motards, par des détours, se retrouvent là, un à gauche, un à droite, charmante compagnie, s’amuse-t-il. Leur appel à rester là où il est ; ils semblent oublier qu’il est nu comme un ver…
Je me souviens :
La suite, c’est un autre qui me l’a raconté, à qui c’est vraiment arrivé… On était aimable avec lui, dit-il, plein de compréhension. Il était assis sur la scène grelottant dans les coulisses depuis la veille. Le rideau était ouvert mais le plateau vide, plongé dans le noir avec des fauteuils dont le dossier brillait dans la faible lueur du jour qui tombait de la galerie, l’orchestre, de même, était vide. Lumière de travail. Mais les répétitions n’avaient pas encore eu lieu. Seuls les machinistes étaient là. Le policier, muni de ses bottes noires et de son casque pare-balles, intimidé, car il se retrouvait sur une scène pour la première fois de sa vie, n’osait pas s’asseoir, bien qu’il ne manquât pas de fauteuils, qui, disposés comme dans une salle du trône, avaient un aspect pourtant misérables sous cette lumière ; il regardait les projecteurs d’un air étonné. Lorsque les portes s’ouvrirent dans la salle — c’étaient les femmes de ménages — il les renvoya ; au reste il n’avait rien à faire. L’idée de se relever pour se rasseoir, histoire de tuer le temps pour abréger l’attente, ne l’enchantait guère. De même il lui coûtait de dialoguer avec l’homme nu, bien que personne ne fût dans la salle, comme on l’a dit, pas même les femmes de ménage ; il feuilleta son bloc-note de service, couché le dos contre le parquet qui, manifestement, le troublait. Un machiniste apporta enfin à l’homme nu, comme il grelottait, je ne sais quel costume qui sentait la naphtaline, une espèce de manteau, il voulait savoir ce qui se passait, mais le policier, le pouce sur la ceinture, lui fit signe de repartir d’un simple mouvement de tête. L’homme nu se confondit en remerciements en adoptant le ton d’une banale politesse. Le manteau était de couleur bleu ciel brodé de glands d’or, un manteau de roi, une doublure en toile de jute bon marché. Ses pieds lui faisaient mal à force de courir sur le goudron, un goudron armé de minuscules gravillons. Plus tard apparut un monsieur en civil qui, contre toute attente, ne lui demanda aucun renseignement personnel ; il paraissait au courant. Puis tout s’est passé comme dans le train-train de la vie de tous les jours. Dans la voiture — ce n’était pas une ambulance, mais le conducteur portait une casquette avec les armes de la ville — on parla de la pluie et du beau temps, de la fin du fœhn ; sur le siège avant dans la voiture : le conducteur et le plongeur des hauts fonds qui avait pris son casque sur les genoux, exhibant maintenant une tête incroyablement petite, tous deux muets ; à l’arrière : l’inspecteur (c’est par ce nom que le conducteur l’avait appelé) et l’autre avec son manteau de roi brodé de glands d’or, mais pieds nus. Pourquoi diable avait-il couru en direction de l’Opéra, demanda l’inspecteur sans chercher plus loin, s’interrompant tout en offrant des cigarettes. L’autre dans son manteau de roi hochait de la tête. On ne roulait pas vers l’hôpital mais en direction de Balgrist, sans que le but du voyage ne fût mentionné bien sûr ; place de la Croix il devint évident pour lui qu’on le traitait en malade mental. A Burgwies, après tout ce trajet silencieux depuis la place Kreuz, il manifesta le désir de savoir si son courrier le suivrait le jour même ; la même question revenait inlassablement jusqu’au moment où il s’assit dans l’antichambre en face d’un jeune assistant qui s’efforçait de ne pas tomber en admiration devant le manteau couleur bleu ciel brodé de glands d’or. Ses vêtements allaient arriver d’un instant à l’autre, lui fit-on savoir. À nouveau cette amabilité qui alla si loin qu’on évitait de prononcer son nom. Le professeur n’était pas encore dans la maison. Pour faire la conversation, dit-il, chose semblable ne lui était encore jamais arrivée, et on le croyait, tout autant que l’assistant (à nouveau avec les mains dans les poches de sa blouse blanche, lui aussi) pouvait croire lui-même à l’arrivée du professeur. Il avait voulu pousser un cri, dit-il ; mais là il était tout à fait calme, posé, adoptant le ton d’une banale politesse. Tout en se lavant les mains, souillées de goudron et de sang, puis en essuyant ses mains, il se regardait dans la glace ; il sursauta d’effroi en voyant le costume, il ne lui manquait plus qu’une couronne. Ses vêtements personnels, lui fit-on savoir une fois encore, arriveraient d’un instant à l’autre. Puis il dit une fois encore qu’il avait voulu pousser un cri. On avait bien enregistré. Un cri ? Il acquiesçait de la tête, oui, avec l’urgence d’un sourd-muet qui s’imagine se faire entendre. Comment ça un cri ? Il l’ignorait. » (Max Frisch)

W dit: à

Et puis la grandeur du mal est incontestable et fertile ,imaginez la perte pour l’art en général la littérature l’histoire la science la religion ,l’Eden est une uchronie ,l’a-t-on écrite?ailleurs qu’entre deux draps,trois coquelicots,deux nuages?

renato dit: à

Merdre ! c’est parce qu’il ne trouve pas un éditeur qu’il reverse ic ses productions ?

Pardine! dit: à

Non, c’est parce qu’il reverse ici ses productions qu’il ne trouvera pas d’éditeur.

renato dit: à

« … si qu’on le rtire de dsous ton cul… »

Et vous vous mettez en combien pour le rtirer ?

Philippe Régniez dit: à

Bolom, pourquoi n’iriez-vous, votre bravitude sous le bras, redresser quelques torts au prochain Congrès de l’ACFAS – les 7 et 8 mai 2013 ( au Québec ) dont le sujet est « Les pamphlets de Céline : enjeux d’une réédition ».

bouguereau dit: à

un mauvais romancier est seul maitre chez lui..dans ses tesque dracul s’est souvent vu les bancs publics fuyant de dessous son cul..il en a depuis pas que le cul fendu..

bouguereau dit: à

Et puis la grandeur du mal est incontestable et fertile

..elle l’est uniquement quand on lui prête main forte..satan thabite ou rien

renato dit: à

Ah ! il s’agit donc d’objets animés ! ça change tout.

bouguereau dit: à

satan thabite et ton couteau..

bouguereau dit: à

d’objets animés ! ça change tout

on reconnait les mauvais romans a ce que les bancs publics ont des jambes, je résume ici la pensée de lassouline

bouguereau dit: à

Illustration D.R

..pour douanier rousseau ?

Chaloux dit: à

flâneur dit: 24 février 2013 à 14 h 17 min
J’a

Chaloux dit: à

@ Flâneur
Chardonne, j’en entendais souvent parler par une personne qui l’avait connu (lui et Camille). Il me tombe des mains. Quant à la correspondance, il y a au moins trois ans qu’on l’annonce sans qu’on la voie jamais venir.

bouguereau dit: à

Il me tombe des mains. Quant à la correspondance, il y a au moins trois ans qu’on l’annonce sans qu’on la voie jamais venir

dailleurs cheuloup vit dans un monde enchanté..y’a pas que son fauteuil qui fait des pas de coté..

abdelkader dit: à

Philippe Régniez dit: 24 février 2013 à 14 h 56 min
Eh oui, bolom, comme abdul, tu as la haine de, malgré tes efforts, ce que tu ne pourras jamais être. Rassure-toi, c’est un destin assez fréquent.
ah…pour ca, Vot’Imminence, z’avez bien raison…c’est pour ca que je ne serai jamais facho…

bouguereau dit: à

..les verres se remplissent..les cigars s’allument..les string volent..les anges passent

ueda dit: à

la philosophe Chantal Delsol a appelé dans un de ses derniers ouvrage « L’Âge du renoncement ». (ML)

Je préfère sa soeur, Costa Delsol, dans « Le renoncement à l’âge ».

ueda dit: à

Mauvaise langue, vous avez des lectures épouvantables.

Foutez en l’air tous ces essayistes à la française, vous pouvez par vous même parvenir à ces platitudes et ces à-peu-près si vous le souhaitez.

Pourquoi ne pas lire, sans intermédiaire, des esprits de premier ordre comme Kosellek ou Blumenberg?

(Mais si vous prenez M. Attali pour un historien ou Mme Abecassis pour un philosophe, je ne peux rien pour vous.

Cette dernière est du reste une femme charmante.
Mais s’imaginer pouvoir écrire, encore enfant, un essai sur le Mal avec un grand M !)

ueda dit: à

Kosellek > Koselleck

bouguereau dit: à

ha c’est bien dafnoz, c’est une surenchère de trompe l’oeil..

ueda dit: à

« DR ? »

Personne n’a su déceler l’oeuvre de Dugommeau R., mais chacun se sera arrêté quelques secondes sur cette image, qui est excellente!

La mauvaise langue dit: à

La similitude de l’histoire à prétention scientifique et de l’uchronie :

« Aux yeux de l’histoire, la victime et le bourreau sont sur le même plan, sans que l’on puisse les distinguer. La couleur de l’historien est le gris. Plus rien n’est clair : entre la parole du collaborateur et celle du résistant, on ne sait laquelle suivre. Et de convoquer les époux Aubrac devant le tribunal de spécialistes, tous professeurs d’histoire émérites qui précisent qu’ils ne parlent pas « au nom d’aucune communauté ou corporation », et que ce n’est pas « une commission d’enquête ». Ils disent que les historiens se doivent d’intervenir pour empêcher que la Résistance ne deviennent un sujet de légende, une fable romantique. Pour cela, il est essentiel de mettre au jour la vérité, au risque de démystifier les héros, et de montrer que les frontières entre résistants et collaborateurs « n’étaient pas si nettes ». » (Eliette Abécassis)

Et sa conclusion :

« Tous ces exemples montrent le danger du travail historique face à la question du mal et le glissement presque inéluctable vers l’apologétique du mal lorsqu’on cherche à en extraire la cause. Vouloir comprendre le mal, c’est vouloir l’expliquer, et donc, le fonder, le justifier, comprendre le mal, c’est être compris par lui. Le problème de la relativisation impliquée par l’historicisation, dans son implication que le mal commis ne peut être considéré comme unique ni exceptionnel, est qu’elle conduit, tout comme la théologie, à rationaliser et donc à justifier le mal.

C’est toujours la même mission, celle d’Hérodote : redonner à la nation un sentiment de fierté et d’identité nationale. Raconter les faits barbares des héros pour aguerrir le citoyen. Exalter, exhorter, réconcilier.

L’histoire, c’est le pire des rapports que l’on puisse avoir au passé, c’est une idée absurde que le passé peut être compris rationellement, c’est le scientisme mis au service de l’idéologie, c’est la complicité dans le crime. L’histoire, c’est la justification de l’injustifiable, c’est la physique du mal métaphysique, c’est l’apologétique de l’abominable, c’est la gnose du désordre et du sordide, et l’historien est le démiurge, le tâcheron monstrueux, frénétique, qui s’active à rendre le mal possible.

Derrière son regard passionné-détaché, les aspects les plus infâmes du nazisme prennent sens, les époques les plus noires deviennent normales, l’avilissement d’un petit d’homme devient la construction grandiose d’une vengeance méritée, les camps d’extermination deviennent des champs de guerre, l’homme nu au regard perdu, l’homme nu qui lape sa soupe, sans cheveux, sans peau et sans dents est l’ennemi provocateur et Hitler est le comte de Monte-Cristo. »

La mauvaise langue dit: à

Je me dis : Heureusement que vous ne pouvez rien pour moi !

ueda dit: à

(En revanche, pour la traduction de Frisch, vous êtes à votre affaire!)

bouguereau dit: à

un essai sur le Mal avec un grand M !

c’est pas ça..c’est son charme a dracul..mais il fait trop long, il surjoue, il draculule

Chaloux dit: à

Conclusion : aussi graves l’un que l’autre.
ML Comment pouvez-vous cautionner de telles sornettes ?

hamlet dit: à

l’essayisme a pris du plomb dans l’aile.
à une époque le lecteur pouvait lire un essai en éprouvant le sentiment qu’il se trouvait face à ce que nous pourrions appelé « une pensée fondamentale ».

Seul devant cette « pensée fondamentale » le lecteur se posait la question cruciale de savoir si en plus d’être fondamentale cette pensée pouvait aussi être, comme on dit « visionnaire » à savoir une pensée qui affrontait les réalités de son époque pour lui proposer des alternatives qui, pour le moins, puissent sembler « aventureuse ».

le lecteur savait, à l’époque, distinguer une pensée fondamentale d’une pensée visionnaire.
autant il acceptait sans problème la première, toutefois en la soumettant avant de l’adopter à quelques avis de spécialistes.

autant pour ce qui était de la pensée visionnaire, le lecteur, ne sachant combien d’exemplaires de ce livre avaient été vendus, ne sentait pas toujours prêt à tenter tout seul l’aventure, qui plus est, lorsque cette dernière était ce qu’on peut une « aventure de la pensée » ou « aventure spirituelle ».

Par chance, de nos jours les pensées fondamentales autant que les visionnaires ont totalement disparu des essais, ce qui permet de les lire sans trop prendre de risques aventureux.

le lecteur à qui les nouveaux essais proposent de se poser la question de savoir si dans d’autres circonstances, à d’autres époques, il aurait pu se comporter bien ou mal au regard de la morale ont pour lui un impact d’ordre pratique bien moins important et sérieux qu’un essai où il lui est proposé de changer ses pratiques culinaires pour diminuer son cholestérol.

ueda dit: à

En plus, vous pouvez lire Reinhard K. ou Hans B. en Suhrkamp Tashenbuch pour une poignée de bretzels.

Réveillez-vous, espèce de gros flemmard!
Assez de mauvaise graisse!

La mauvaise langue dit: à

Mais justement Max Frisch n’est-il pas plus profond et plus important que tous les historiens et tous les uchronistes ?

Son anecdote de l’homme-roi dérisoire ne donn-t-elle pas plus à penser sur la Shoah que tous les historiens de la Shoah réunis ?

La mauvaise langue dit: à

Chaloux, comment peut-on être Chaloux ? Et écrire de telles idioties à propos de cette réflexion d’Eliette Abécassis ?

La mauvaise langue dit: à

Mais ueda, au lieu de brailler dans le vide, parlez-nous plutôt de ces auteurs et dites-nous en quoi ils devraient nous intéresser et contredire cet essai d’Eliette Abécassis sur l’histoire !

Ce serait plus sérieux que vos cris d’orfraie tout juste dignes du bac à sable. Vous êtes infantile.

Mais vous refusez le débat. Vous refusez de penser et vous vous contentez bien lâchement de fustiger la pensée d’autrui sans aucun argument. Vous n’êtes qu’un braillard inconsistant.

W dit: à

.ML ne trouvez-vous pas qu’elle exagère et tire un peu le sens des mots à l’avantage de sa théorie que je n’ai pas lue?

ueda dit: à

Cmme vous en rajoutez une louche, je suis bien obligé d’en profiter:

« L’histoire, c’est le pire des rapports que l’on puisse avoir au passé, c’est une idée absurde que le passé peut être compris rationellement, c’est le scientisme mis au service de l’idéologie, c’est la complicité dans le crime. L’histoire, c’est la justification de l’injustifiable, c’est la physique du mal métaphysique, c’est l’apologétique de l’abominable, c’est la gnose du désordre et du sordide, et l’historien est le démiurge, le tâcheron monstrueux, frénétique, qui s’active à rendre le mal possible. »

De surcroît, cette normalienne écrit aussi bien que B-H Lévy!

On sent qu’on a là un paragraphe, mais qu’on pourrait en avoir deux, trois ou quatre, pratiquement à volonté.

Chaloux dit: à

Un peu de poésie grecque.

Anonyme
Anth. Pal. VII, 309.
Moi, Denys de tarse, c’est ici que je dors.
Soixante lourdes années ont été tout mon sort.
D’épouse ? Point ! D’enfant ? pas l’ombre !
Quel regret que mon père m’ait ajouté au nombre !

De Ptolémée l’astronome
Anth. Pal. IX, 642
Mon temps est éphémère, et ma mort arrêtée,
Mais lorsque je contemple le ciel rempli d’étoiles,
Quittant la terre épaisse, l’immensité sans voile
Me gave de son miel, et je me sens un dieu.
La barque du passeur, et les cyprès qui dansent,
Abolissent l’adieu,
Suspendent ma créance,
Me laissant un instant goûter l’Eternité !
Du même
Anth. Pal. VII, 314
Epitaphe menaçante
D’où je viens ? tu m’excèdes ! Qui je fus ? Que t’importe !
Que ceux qui traînent ici passent la sombre porte !

. Anonyme
Anth. Pal. VII, 342

Je suis mort,
Mais je t’attends.
Attendre aussi sera ton sort,
Tu attendras d’autres vivants :
Un seul passage pour ceux qui meurent,
Un seul pays, une seule demeure.

hamlet dit: à

parfois notre époque réserve bien des surprises : ceux qui se plaignaient du calme plat philosophique viennent de prendre un claque : un nouveau mouvement philosophique est en train de naître dans la philosophie continentale !!!
le plus important depuis le structuralisme!!!

Un mouvement qui s’est fixé comme objectif rien de moins que d’unir, comme deux nouveaux époux, la pensée et l’être…

Ce nouveau né porte déjà un nom : le réalisme spéculatif.
En s’appuyant sur un concept déjà ancien : le corrélationnisme.

Ses parents sont nombreux, parmi eux que des grands noms de la philosophie.

Comme toutes les grandes découvertes de notre temps (ex : la nano couche bidimensionnelle de carbone, le graphène, découverte par deux étudiants qui jouaient après les cours avec du scotch) le relativisme spéculatif est né d’une succession de découvertes minuscules, souhaitons longue vie à ce nouveau né :

http://ifverso.com/fr/content/le-realisme-speculatif-breve-histoire-dun-label-contemporain-0

La mauvaise langue dit: à

Non seulement vous sentez mal, ueda, mais vous ne pensez pas.

ueda dit: à

« Vous êtes infantile. Mais vous refusez le débat. Vous refusez de penser et vous vous contentez bien lâchement de fustiger la pensée d’autrui sans aucun argument. Vous n’êtes qu’un braillard inconsistant. »

C’est de bonne guerre, Mauvaise Langue, je vous ai traité de flemmard et c’est un tort: un peu digestif dans les références, tout au plus.

« Ce serait plus sérieux que vos cris d’orfraie tout juste dignes du bac à sable. »
Je l’ai échappé belle, un peu plus et c’était des cris de Monfray, autre philosophe majeur de notre temps!

Chaloux dit: à

De Callimaque:

– Timon, te voici mort !
Je t’en prie, parle encore !
Dis le moi : du soleil ou de l’ombre,
Du jour ou de la nuit,
Lequel est ton plus sombre
Ennemi ?
– L’Hadès est en tout pire que ne l’était la terre !
Car plus d’humains pullulent dans ce sombre repaire !

La mauvaise langue dit: à

Nouveau mouvement philosophique ou nouvelle imposture ?

La mauvaise langue dit: à

Majeurs, mon cul, oui !

ueda dit: à

« Non seulement vous sentez mal, ueda, mais vous ne pensez pas. » (ML)

Tant que je ne sens pas mauvais, vous êtes pardonné!
Pour ne pas penser, comme vous avez raison.
Le verbe penser suivi d’un complément d’objet direct est une mode allemande, hélas souvent détournée par des poussifs.

– Que fais-tu ce week-end?
– Je reste: penser le Mal.

Votre serviteur s’en va sur la pointe des pieds.

bouguereau dit: à

la pointe des pieds..mon luc..zouzou n’est satisfait que quand il a remplit son caleçon de sable blond..il se met alors debout et ainsi lesté il fait la danse de l’ours content de perdre son bénard

ueda dit: à

« parlez-nous plutôt de ces auteurs » (ML)

Eh oh.

Et qui c’est qui est allé, pour vous répondre sur pièce, télécharger le gros Attali (je parle de son livre, je ne me permettrais pas)?
Vous vous rendez compte de ce que vous m’avez obligé à faire?

Sans Kindle, j’aurais encore posé sur mes étagères une de ces horreurs qui nous font honte quand on a de la visite, et qu’on cache le plus souvent derrière des bouquins de cul.

Simon dit: à

Qu’importe la mise en bouteille dans la feinte ivresse des dérapages contrôlés. Voilà pour le mignon, mais quelle excitation provoquée par certains mots tout de même, quelle belle prose avec le savoir. Mais si le problème est dans le rapport au corps comme dirait une jachère, s’éreinter à un travail de sape en vaudrait-il la peine?

Simon dit: à

Mais mais c’est pas vrai mémé ?

hamlet dit: à

un sondage a été effectué au plan national suite à la sortie du livre de P. Bayard

à la question : en 40 auriez-vous été bourreau ou résistant 9% ont répondu « résistant » et 1% « bourreau » et 90% sont restés sans opinion.

quand on demande aux 1% qui ont choisi d’être « bourreau » : si vous aviez arrêté votre enfant comme résistant, l’auriez-vous torturé ? 100% disent préférer changer leur première réponse.

le sondage est tout un art de savoir poser les questions.

W dit: à

parce qu’en plus vous avez des bouquins de luc?
Je ne pense pas en avoir ,bon ce sable Ueda à quelle température?

Simon dit: à

« L’histoire s’est transformée en une notion obsolète. On n’y croit plus […] »

Un quelconque rapport avec l’art de poser ?

hamlet dit: à

quand déjà on pense aux malheurs de ces millions de gens, on se demande s’il est bien nécessaire de rajouter à leur malheur nos petits problèmes existentiels ?
notre égoïsme n’a donc pas de limite.

bouguereau dit: à

ta geule keupu

La mauvaise langue dit: à

Faut croire que l’histoire comme religion de la modernité a encore de beaux jours devant elle à lire les réactions criant quasiment au blasphème ici…

C’est drôle ! Mais attendu.

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