Virginia Woolf à la folie
A la folie, c’est aussi une manière pour un lecteur d’aimer un écrivain. Mon cas depuis longtemps avec celle que notre intimité m’autorise à appeler simplement Virginia. Elle pour moi, c’est dans l’ordre de l’écriture, au XXème siècle littéraire de langue anglaise, une sensibilité absolue alliée à une intelligence remarquable. Son œuvre en témoigne. On pourrait revenir à loisir sur Mrs Dalloway, la Promenade au phare, une Chambre à soi, les Années, les Vagues bien que dans ce dernier cas l’abstraction des sentiments m’ait laissé désemparé sur les rivages. L’admiration critique me pousse également à juger sévèrement la biographie du peintre Roger Fry et certaines de ses chroniques qui, dès qu’elles sortent du champ littéraire pour déployer leur acuité dans le champ politique, font preuve de courte vue.
Cela dit, ceux qui n’avaient pas fréquenté son œuvre et n’avaient pas eu recours aux biographies à elle consacrées (elles ne manquent pas) ne la connaissaient que par deux biais : soit son fascinant Journal d’un écrivain, soit l’adaptation au cinéma de The Hours, la roman de Michael Cunningham entrelaçant sa propre vie et l’effet que produisait la lecture de Mrs Dalloway sur le destin de trois femmes à trois époques différentes, film admirable et tant pis pour les spécialistes de la spécialité s’il leur hérisse le poil par ce qu’ils estiment être des contre-sens. A ces deux sources, le lecteur français pourra en ajouter désormais une troisième : Ma vie avec Virginia (traduit de l’anglais et préfacé par Micha Venaille, 148 pages, 13,50 euros, Les Belles Lettres) de Leonard Woolf. Il s’agit d’une sélection d’extraits de l’autobiographie en cinq volumes du mari-de-Virginia parue sous le titre Sowing, Growing, Beginning Again, Downhill all the Way, The Journey, not the Arrival Matters.
Ce petit livre est passionnant, parfois même bouleversant, à bien des égards. Littéraire d’abord parce qu’en livrant nombre de détails, de choses vues, d’anecdotes jamais gratuites sur leur vie commune de 1912 à 1941, il fournit un utile arrière-plan à notre intelligence de certains des dix-sept livres de Virginia (oui, on sait, Proust versus Sainte-Beuve, le moi qui écrit n’est pas le moi social etc). Historique également car on revisite certains événements de l’époque du point de vue de ce couple qui a fait un pas de côté en vivant le plus souvent à la campagne, en observant l’actualité de manière décalée.
Fils d’avocat, formé à Cambridge avant de partir comme fonctionnaire de l’administration britannique à Ceylan, Leonard Woolf en est revenu fermement anti-colonialiste, travaillant à un livre sur un projet de gouvernement international pour la Fabian Society. C’est lui qui aura l’idée de monter chez eux, au départ pour la détendre un peu, la distraire et lui accorder une autre respiration, une imprimerie et une maison d’édition à l’enseigne de Hogarth Press laquelle, outre les livres de sa femme (La Chambre de Jacob), publiera ceux de Gorki, E.M. Forster, Katherine Mansfield, Gertrude Stein, Rilke, Garcia Lorca, T.S. Eliot, Sigmund Freud, Vita Sackville-West (amante de Virginia qui était bisexuelle), W.H. Auden, Christopher Isherwood et toute la bande de Bloomsbury, excusez du peu.
Mais s’il y a un point sur lequel Ma Vie avec Virginia est sans égal, et aucun biographe ne saurait le rendre comme Leonard Woolf l’a rendu, c’est sa lente descente dans les affres de ce qu’il faut bien appeler la folie, surtout après l’avoir lu attentivement. Bien sûr, la chose n’est pas une nouveauté, mais la relation de l’intérieur de ce vécu, de cette manière-là, l’est assurément. Il l’a amenée chez un grand nombre de médecins. La plupart les rassuraient : migraine… stress… neurasthénie… ca va s’arranger. Alors Leonard Woolf insistait : vous savez, il lui arrive souvent de délirer ; elle est intimement persuadée que les oiseaux parlent dans le jardin… Ah bon ? Et alors ? François d’Assise lui-même tenait conférence avec les oiseaux…. Oui mais ma femme, elle, est convaincue que les oiseaux parlent grec entre eux, toujours des moineaux et le plus souvent sous ses fenêtres… Ah… revenez nous voir si ça continue…
Ca a continué pendant des années. Avec des hauts et des bas. Ce qu’on appellerait aujourd’hui des troubles bipolaires typiques de la maniaco-dépression. Sauf que chez elle, le mutisme comme la parlerie étaient exacerbés, rapidement portés au paroxysme avec une violence qui rendait les rapports difficiles lorsqu’elle insultait les infirmières ou le personnel. Même le docteur Savage, un neurologue réputé qui plus est ami de la famille de longue date, traitait la chose en homme du monde :
« Faites-lui tout le bien possible, mon cher ami, faites-lui du bien ! »
En rentrant de la consultation à Londres, Leonard eut toutes les peines du monde à empêcher Virginia (antisémite mariée à un Juif et portant son nom…) de sauter du train en marche. Faites-lui du bien… Elle était en train de perdre le contact avec le monde réel pour passer de l’autre côté. En 1913, on en savait certes beaucoup moins sur les mécanismes des maladies mentales qu’aujourd’hui. Il n’empêche. En la voyant s’enfermer dans l’hexamètre de Virgile Sunt lacrimae rerum, ils devaient tous se dire qu’après tout, on avait toujours versé des larmes pour des choses et que les médicaments n’y pouvaient rien.
Alors Virginia retournait écrire dans sa tête et sur les papiers posés à même ses genoux plutôt qu’à une table, analysant comme personne la fluctuation des sentiments, explorant sa sensation du monde avec un toucher d’impressionniste, s’enveloppant dans une seconde peau qui la mettait à l’abri de la rumeur du monde, se laissant envahir par ses vibrations de pensées pour les traduire en mots ; et quand elle n’y arrivait pas, on la retrouvait prostrée, puis folle furieuse, puis anorexique, puis houspillant des médecins qu’elle imaginait comploter contre elle, alternant un silence total avec une saoulerie de mots qui pouvait durer trois jours sans une seule interruption.
Terrifiée à l’idée de devenir folle, ses crises de mélancolie l’avaient poussée à se jeter par la fenêtre, une autre fois à absorber de fortes doses de Véronal et enfin, deux mois avant d’en finir, ayant perdu toute maîtrise de sa personne, plus que jamais borderline, à s’emplir les poches de pierres avant de s’immerger dans la rivière devant sa maison et de s’y noyer. Nul doute que, pour Mr Woolf, sa femme relevait du génie. D’ailleurs, il emploie le mot. Mais il est le premier à reconnaître que dès le début de leur rencontre, il avait remarqué qu’elle avait quelque chose de spécial, une manière de s’habiller, de déambuler, de regarder ailleurs qui fait que, même dans des villes étrangères où nul ne la connaissait, les gens de la rue se retournaient sur son comportement étrange.
Au vrai, Virginia Woolf était tellement hantée par ce qu’elle avait à écrire qu’elle s’absentait tout en abandonnant aux autres sa présence physique. Là sans y être, mais tout le temps, dehors comme chez elle et particulièrement en société. Une évadée permanente, hypersensible et désespérée (on imagine ses réactions face à la critique de ses livres) qui mettait à distance les modes ordinaires, ne cessait de courir après sa propre voix et après d’autres voix qui volaient autour d’elle.
« Je n’ai jamais connu un écrivain qui, comme elle, pensait, réfléchissait continuellement et consciemment à son écriture, cherchant sans cesse une solution à tous les problèmes, qu’elle soit assise, qu’elle soit assise près du feu en hiver ou qu’elle sorte pour sa promenade quotidienne le long de la rive de l’Ouse »
Cette tension, et l’intensité qui en découle, ont rythmé leur vie. Il lui avait promis que, selon son vœu, lors de son incinération, il ferait jouer la cavatine du quatuor en si majeur opus 130 de Beethoven. A la suite d’une erreur de manipulation, ce fut plutôt« La danse des ombres heureuses » de l’Orphée de Gluck. Regrets éternels. Comme convenu, Leonard dispersa ses cendres dans leur jardin, à la racine de deux ormes entrelacés qu’ils appelaient « Leonard et Virginia ». Peu après, l’un des deux fut abattu par une tempête.
Au fond, même ceux qui ne goûtent pas cette littérature, pourront mettre à profit la lecture de Ma Vie avec Virginia en ce qu’ils se retrouveront, comme tout le monde, dans l’observation inquiète de ce fil invisible qui sépare le normal du pathologique. L’immense majorité de l’humanité souffrante n’en saurait rien faire. Virginia Woolf, celle qui n’arrivait pas à vivre, elle, en a fait une œuvre qui aide à vivre.
(« Virginia Woolf chez eux en 1932 » et avec Leonard Woolf, photos D.R.)
1 046 Réponses pour Virginia Woolf à la folie
Très beau billet, monsieur Assouline.
Et toujours un titre à tomber…
Viens de relire « La promenade au phare » : jamais encore quelqu’un n’a égalé cette façon de transcrire ses pensées profondes avec tant d’acuité et de sensibilité.
Bel été à vous !
Quelles merveilleuses photos. La première surtout, bras alangui sur l’accoudoir, l’ombre cassant au milieu du nez qui donne des airs de toile cubiste à son visage las. Savage, le docteur ! Avec toi auprès d’elle, le long de la rive de l’Ouse.
« fonctionnaire de l’administration britannique à Ceylan, Leonard Woolf en est revenu fermement anti-colonialiste, travaillant à un livre sur un projet de gouvernement international pour la Fabian Society. »
Clairement, avec les Woolf …nous avons affaire à deux fous !
Prudence ! Relisons les grands qui ne le furent pas et laissons tomber ces brêles anglophones !
Annelise nous la joue Clopine, à 13h04 : j’en suis tout alangui ! Un vrai bras virginien ….
148 pages 13 euros 50… sélection d’extraits du journal en cinq volumes.(sélection d’extraits!)
ça sent quand même son lecteur prédigéré… ça vaut le coup? j’ai du mal à y croire. Je ne suis pas bégueule, mais franchement presque un euro la page… j’hésite! On a l’impression que c’est un gag; les mémoires d’outre tombe en moins de cent cinquante pages; la Recherche taille agenda; la montagne magique en carnet transportable; l’homme sans qualité en collection lilliput.
Ils se ressemblaient étrangement. Mais lequel des deux était la plus folle, Passou !?
http://global.britannica.com/biography/Leonard-Woolf
Raymond, faut apprendre à compter !
10 centimes la page Mr Prunier!
Dans la série des écrivains fous : Nerval, Maupassant, Artaud, Woolf et, pas loin d’y sombrer, Céline !
Nietzsche, oui, Pavese ou Celan, pas vraiment ?
Dans la première photo, elle ressemble à oscar wilde.
Oui, elle fait un peu travelo !
on ne se sait plus où donner de la tête avec tous ses bisexuel(le)s. Keynes en était aussi mais ne sais plus dans quel sens. Sinon Yourcenar l’aurait-elle traduite ? vous la lisez en vo, dear passou. un angliciste pourrait livrer ici ici un exemple de sa p(r)ose.
M.C. une réponse pour vous à 14h20, sous le fil Anatole F, à propos du « Chanteur de Kymé ». Merci
Phil, Virginia et Leonard, c’était un mariage gay avant la lettre ! Un belle histoire d’amour itou…
Perso, j’ai toujours eu peur de Virginia Woolf !
Phil 14h21 ; vs savez vous servir d’un Pc ? alors vs trouverez sans difficulté les textes de V W en anglais. Yourcenar a traduit les « vagues » pour se faire des sous, c’est tout; elle a rencontré rapidement V W sans que jaillisse entre elles la moindre étincelle.
De plus, V W n’était pas folle du tout. Qui disait cela, vers 14h ??elle avait des périodes de dépression, lisez le livre chroniqué par Passou, et le net qui offre d’infinies perspectives à défaut de lire sa correspondance.
oui baroz, mais il faut se réjourir de l’époque corsetée qui évite à Virginia de finir en luron coluche. ce jour, le pape reçoit le nouvel ambassadeur de France, gay friendly mais pas gay comme celui rebouté depuis quinze mois.
Paul Edel dit: 23 juin 2016 à 14 h 03 min
Dans la première photo, elle ressemble à oscar wilde.
la même forme de visage qu’Oscar (ça fait travelo d’après Jibé obsédé va!)
13 h 10 : JC est bien un gros gros porc
Olga, quand on lit la chronique de Passou, la folie de Virginia ne fait aucun doute !
Chez moi, à part moi, personne ne disait que ma mère était folle. On la disait seulement un peu « nerveuse ». Voilà pourtant à quoi j’ai assisté lorsque j’avais cinq ans :
« De l’époque de la Maison aux Arcades, je conserve un souvenir net et précis, jamais oublié depuis. Je suis debout, réfugié contre l’un des côtés de la double porte à petits carreaux de verre, grande ouverte, qui sépare la cuisine, sans fenêtre, et la salle à manger, d’où pénètre la lumière du jour. Je ne me souviens plus de mon père ni de mon frère, qui devaient pourtant être présents ce jour-là. Je crois que c’était à l’heure du déjeuner. Probablement un dimanche. Je suis excédé contre ma mère, que pourtant j’adore, mais je me dis dans ma tête, pour moi seul, le cœur déchiré, cette phrase, qui ne m’a plus jamais quittée : « mais quand est-ce qu’on aura la paix ! » Dans la cuisine, deux hommes en blouse blanche ont ceinturé ma mère et tentent de lui passer une camisole de force. Elle hurle, griffe, leur crache à la figure, leur donnant des coups de pied. Quand enfin ils sont parvenus à la ligoter dans le dos, ils l’allongent sur un brancard et l’emportent tant bien que mal, écumante de rage et encore gesticulante, à travers le dédale tortueux des deux longues et raides volées d’escaliers. Dans la rue, ils la roulent dans l’ambulance, par l’arrière, claquant furieusement la portière qui la fait disparaître à ma vue. Ils s’épongent le front, sous l’œil médusé des badauds rassemblés en silence, puis s’enfuient dare-dare, toutes sirènes actionnées. »
Olga, you know what ? il y a de nombreux anglicistes sur ce prestigieux blog qui nous évitent les ballades inutiles sur le considérable oueb.
Il faut résister à la folie, et ce n’est pas l’écriture qui est le meilleur remède, mais le monde sensible…
A cause de tragédies hélas bien « quotidiennes » (Elzeihmer, tumeurs au cerveau d’une amie qui a pris pendant 20 ans la dose maximale du traitement hormonal de la ménopause,limité normalement à 4 ans, accident de la circulation qui laisse un cerveau malade, schizophrénie suicidaire), drames qui m’ont touchée et me touchent de près, comme chacun d’entre nous, pour peu qu’il prenne de l’âge, en côtoie, j’ai constaté avec une sorte d’effroi que si la folie est destructrice, les fous, eux, par contre, nous disent tous quelque chose qui peut nous construire.
Paradoxe.
Ce n’est pas l’obèse du train de Prague à Dresde qui me contredira.
Il y avait eu, cette année-là, de fortes inondations et les fleuves avaient tous débordé. La Vltatav mais aussi l’Elbe. Le trafic ferroviaire en était perturbé, les trains qui surplombaient de trente centimètres à peine les débordements des fleuves ralentissaient forcément. Nous n’avions pas pu prendre, Clopin et moi, le train prévu, et nous nous étions retrouvé dans un train régional, qui s’arrêtait souvent et comprenait encore ces cabines à 6 places, fermées par une porte donnant sur le couloir commun, où le voyageur brinquebalant se cogne aux vitres. C’est à la seconde gare après Prague que l’obèse est entré dans notre cabine.
Il s’est assis dans le coin du couloir, le plus à l’ombre possible. Il était allemand, d’une taille élevée. Son obésité commençait dès le bas du visage. La peau s’étalait des joues aux épaules, en une masse où les formes disparaissaient. Les bras étaient tremblants comme de la glaise. Le corps, enveloppé d’un immense tee-shirt et d’un pantalon aussi informe que son propriétaire, prenait la place de deux sièges…
L’homme n’a pas souri une seule fois. Il a sorti du sac à côté de lui deux sachets de ces saucisses, des « knaks ». Chaque sachet contenait 15 saucisses. Il a sorti aussi un pot de ketchup, grand format. Et il avait, à sa droite, une bouteille de coco-cola non encore entamée : un litre et demi.
Et ça a commencé. De ses doigts qui étaient bien plus boudinés que les saucisses, il a sorti une par une les « knacks » de leur sachet. Il avait dévissé le couvercle du pot de kerchup.
Chaque saucisse était avalée en trois bouchées, chaque bouchée d’abord enfoncée dans le ketchup et enrobée donc de sauce.
Dès qu’une saucisse était finie, l’homme buvait une rasade de coca-cola, puis retournait à la saucisse suivante…
Il a partagé notre wagon pendant une demi-heure, le temps pour lui d’arriver à destination et de finir ses provisions.
Quand il s’est levé, la bouteille de coca-cola et le pot de ketchup était vide, et les deux sachets de 15 saucisses aussi.
Nous venions d’assister, Clopin et moi, à une sorte de suicide alimentaire qui témoignait d’une telle souffrance que cela relevait de la folie.
Je me suis aperçue à cette occasion que souvent, , les gens souffrant d’addiction se cachent : on voit rarement un alcoolique boire, ou une boulimique manger.
L’obèse, lui, avait dû peser le pour et le contre, et décider que le trajet en train lui permettait de pratiquer son addiction en public, sans autres conséquences que la consternation gênée qui s’est installée dans le wagon, à mesure qu’effarés, nous assistions à ce « repas » scandé par le bruit du train.
IL est certain qu’autrefois, j’en aurais été tellement gênée que j’aurais trouvé cette conduite scandaleuse… Mais en fait, je trouve aujourd’hui que l’obèse du train a eu raison : il a exercé le droit de chaque individu de disposer de lui-même comme il le souhaite.
Toute notre compassion, toute l’humanité que nous pouvions partager avec lui, ne résistaient pas, ne « faisaient pas le poids », face à trente saucisse, 750 grammes de ketchup et un litre et demi de coca-cola.
(bon, je me rends bien compte que mon histoire est bien moins « glamour » que les tourments d’une Virginia Woolf. Mais il s’agit cependant, au fond, de la même chose… J’en suis persuadée.)
Phil, un ambassadeur gay au Vatican, c’était introduire un agneau dans la louverie !
baroz, le pape a trouvé que celui-ci avait l’haleine trop chargée.
Jibé, votre récit sur une « crise » de votre mère dépeint bien ce que la folie peut détruire. Mais votre mère elle-même, pourtant, ne vous a pas détruit vous, et ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, non ?
Comment était-elle physiquement ? Forte ? Mince ? Petite ou grande ? Vous me direz qu’à cinq ans, tous les adultes sont des géants, mais néanmoins…
La curie va lui faire sa curée, Phil !
Ma mère, était une petite femme frêle, un roseau, au visage expressif, passant, comme Virginia Woolf, de la vivacité à l’absence. Des yeux très bleu et une allure de missionnaire protestante. Mon père était un beau gars, grand et musclé, le chêne massif et calme de la maisonnée. Cinq ans plus tard, c’est lui que j’ai vu mort, abattu d’un seul coup…
Depuis, j’ai toujours beaucoup de tendresse pour les fous, mais dès que j’en croise un(e), je prends mes jambes à mon cou !
Ce qui ne m’a pas détruit, Clopine, c’est que plus tard, adolescent, quand ma mère à recommencé à faire une crise, je n’ai pas hésité à aller voir son psychiatre et lui demander de la faire immédiatement interner !
J’ai toujours eu la même admiration pour Virginia Woolf que pour la vie l’œuvre de Carson McCullers
Et, quand j’ai eu mon bac, à mettre mille kms entre elle et moi…
Il y a des écrivains qui dominent leur folie dans leurs oeuvres, et ceux qui s’en servent pour créer un phénomène incomparable. C’est peut-être la différence entre Woolf et Artaud, par exemple. Quand on lit un roman de Virginia, rien n’indique qu’elle ait été folle : n’est-ce pas cela qu’il faut souligner ?
Bonjour Pierre Assouline. Je découvre la République des Livres grâce à la cinéphilie qui m’a amenée à lire les billets hebdomadaires RDC. Très haute qualité des deux sites, contenu comme forme.
Fan de VW.
« On peut parler de la bonne santé mentale de Van Gogh qui, dans toute sa vie, ne s’est fait cuire qu’une main et n’a pas fait plus pour le reste, que de se trancher une fois l’oreille gauche… » (C’est Artaud lui-même qui le dit)
En d’autres lieux en d’autres temps, Rowan Oak, Carson McCullers et Tennessee Williams auraient pu se marier ?
Et finir par se loger une balle dans le corps, Delaporte, ce qui a détruit également son frère !
Ah oui, Delaporte, votre remarque est frappante ; mais en fait, je pense vraiment que vouloir se servir de, ou tenter de dominer, sa folie par l’écriture est voué à l’échec. Woolf décrit toujours des femmes qui sont ainsi : des Mrs Dalloway qui passent calmement, vers qui les êtres se tournent, mais qui s’épuisent dans cette « normalité ».
Dans l’histoire de la folie, Foucault place la cassure entre « raison et déraison » au moment du « grand renfermement », dans ce 17è siècle où l’on a commencé à enfermer les fous, à côté des pauvres, des errants et des débuchés, en même temps que Descartes assigne la philosophie à la raison . Notre vingtième siècle a médicalisé la folie.
Mais nous ne sommes toujours pas capable ni de la soigner ni de la comprendre.
Alors là, Jibé, moi je ne vois pas du tout Mac Cullers et Tenesse Williams ! Elle traînait plutôt avec Truman Capote (qui lui a gentiment piqué un ou deux trucs, d’ailleurs…), et en fait n’avait rien du tout d’une femme mariée.
Ce pauvre Mac Cullers s’en est d’ailleurs plutôt mal sorti, avec elle…
Mac Cullers, d’après moi, a été (relativement, parce qu’à la fin, dites-donc !) préservée de l’enfermement psychiatrique à cause de l’énergie que lui demandait son corps malade. Maintenant, on peut toujours dire que les maux physiques qui éprouvaient Carson provenaient d’un psychisme dérangé !
Artaud, Van Gogh, d’autres artistes, auraient mal pris le fait que le mari de Virginia Woolf dresse ainsi un réquisitoire psychiatrique définitif sur son épouse. Pour ce qui est de la « suicidée de la société », pourrait-on dire, le crime est presque parfait…
Jugeons plutôt sur l’oeuvre elle-même, qui heureusement reste intacte.
la vache elle ressembe a boris djonsson
elle s’absentait tout en abandonnant aux autres sa présence physique
..sur la commode..ça c’est dla modestie béré..prends en un peu dla graine
JC, bien compris que vous n’êtes jamais rassasié avec Clopine, cachottier! Vous la voyez partout.
Oui Virginia ressemble à Wilde sur la photo. Ça n’empêche pas les sentiments.
« Mais nous ne sommes toujours pas capable ni de la soigner ni de la comprendre. »
C’est ce qu’a tenté de faire Antonin Artaud, non sans un certain résultat.
qu’est ce que tu veux nous signifier par ce montesquiou béré..que tu ne succombes qu’aux fins de race..que tu aimes les moustaches a croc pasque ça te fait des chatouilles..ha tu aimes a ce qu’on se perde en conjectures
Olga mon exemplaire Les Vagues a été traduit par Michel Cusin avec la collaboration d’Adolphe Haberer.
Affirmer qu’elle n’a pas souffert d’une maladie psychiatrique quand on lit les symptômes relève du déni, là c’est visible au tout venant, il existe des délires présentant une construction si logique qu’au premier abord sans rien savoir il n’est pas facile d’objectiver sauf étiquetage en quoi l’individu est atteint. Border-line, état limite mais où situer la frontière entre pathologie et santé mentale, une affaire qui ramène à l’individu seul et la société, à l’individu dans la société, est-il adaptable sans nuire à lui-même ou aux autres, sans chercher à le faire quelque soit l’itinéraire que sa psyché dicte en silence ou bruyamment, sans générer de désordre ou tout autre atteinte à la sécurité de son entourage direct ou indirect.
une édition traduite des Vagues, 37, belle couverture à moitié uncut, le précédent propriétaire a coulé au milieu. Sur ce coup la traduction de Marguerite Y. n’est pas convaincante. Olga précise, ce fut alimentaire. étonnant, juste avant la guerre la fortune de Yourcenar tenait encore la route.
croiser dans l’espace commentaire quelqu’un cherchant autre chose qu’un bestiau ça nous changerait peut-être un peu, mais c’est comme ça n’est-ce pas donc ça ne pourrait en aucun cas être autrement
Bouguereau son portrait émaillé de citations m’a plu, quel drôle d’oiseau! Moqué, raillé, ridiculisé, il trouvait encore à s’en sortir avec humour, nous manquons trop souvent d’humour, je le trouve exemplaire en ce domaine .
Euh… Artaud n’a pas trop réussi, à mon sens (mais c’est peut-être parce que je ne suis jamais bien arrivée à lire l’Ombilic des Limbes). Cependant, l’anecdote de l’actrice qui s’est enfui le soir de la première parce que, devant simuler une pendaison, elle a eu les jetons qu’Artaud ne transforme le jeu en réalité en dit long sur l’impuissance de la création littéraire ou comme ici théâtrale à combattre la folie. A mon sens, hein, à mon sens…
Beaucoup d’acteurs aussi ont été fous sans que leur art puissent les soulager… Klaus Kinski par exemple.
Mais si l’on retourne la question, à savoir est-ce que la folie des uns enrichit leur création, là la réponse est oui. Mais du coup, aïe, quoi. Ce serait vraiment par trop vampirique de se réjouir de la folie d’Artaud, au motif qu’elle nous aurait fourni de beaux chants…
J’ai l’impression que ça vous travaille terriblement, les histoires de santé mentale, Berenice ¿
Au fond, qu’importe le livre présenté (Passou fait son job). Ce qui importe c’est ce qui entoure la présentation de cette anthologie de morceaux choisis des cinq biographies, la façon dont Passou exprime son goût et des romans, et du journal et de la personne de Virginia Woolf.
Un peu comme il l’avait fait (plus longuement) dans les cent pages de l’avant-propos de son Autodictionnaire Proust :
« Qui reçoit la Recherche en un bloc d’un ou deux volumes cherche aussitôt l’île déserte qui va avec. »
Et plus loin, cette pensée « S’il est vrai que la biographie d’un écrivain ne saurait être avant tout mais pas exclusivement que celle de son œuvre… » ce pourrait être vrai pour un Autodictionnaire Virginia Woolf… ouvrage sur lequel Passou travaillerait quelque part, loin d’ici… « Work in progress »…
Mais, Clopine, c’est bien parce que vous êtes folle vous-même que votre talent littéraire nous émeut à ce point.
Ne vous faites jamais soigner, votre style y perdrait de son sublime.
D je me suis baladée à la fin des années 70 dans une institution telle qu’elles existaient encore en ces années et j’en ai gardé quelques souvenirs. Les choses ont changé depuis, à l’époque cela ressemblait à ces vieux hospices dans de vieux bâtiments ressemblant à des casernes, on appelait ces lieux des asiles. Les chroniques étaient effrayants, déformés par les traitements. La recherche a nettement amélioré la condition des patients .
Trente saucisses, ce n’est pas si terrible que ça, Clopine. En tous cas moi ça ne me ferait pas peur comme à vous. Il suffit d’aller se dépenser après. Par ailleurs je n’ai pas trop aimé la manière dont vous qualifiez la personne que vous évoquez; vous dire « l’obèse » comme si vous disiez « le noir » ou « l’arabe », ce que vous vous gardez bien de dire habituellement. Pourquoi réserver ce traitement aux obèses, alors ?
elles paraissent trente halors que c’est la même recommencée dédé..nous qu’hon est à la maneuve hon l’sait bien hin dédé
Le patron de la DGSI dépeint « une France au bord de la guerre civile »
PUBLIÉ PAR GAÏA LE 23 JUIN 2016
Vous voyez qu’à la Rdl, on a même précédé le patron de la DGSI. On est les plus forts…!!
http://www.dreuz.info/2016/06/23/le-patron-de-la-dgsi-depeint-une-france-au-bord-de-la-guerre-civile/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+drzz%2FPxvu+%28Dreuz%29
Virginia Woolf a écrit un texte « De la maladie » dans lequel elle souligne : » il nous semble soudain pour le moins étonnant que la maladie ne figure pas à côté de l’amour, de la lutte et de la jalousie parmi les thèmes majeurs de la littérature. Il devrait exister, nous disons-nous, des romans consacrés à la typhoïde, des odes à la pneumonie et des poèmes lyriques à la rage des dents. Or il n’en est rien »
que de peintes ont usé leur talent en portrait dla haute béré..jusqu’à tamara tiendre
du moyen age les trognes et bobines concervent bien..fin xix eme ça dvient des fromages de tête..soit havec cornichon comme havec montesquiou..en gros c’est pas brillant le bourgeois au salon
Annelise….
Clopine m’a baisé ! Je veux dire par là que je n’ai jamais communiqué avec une personne aussi fausse en sentiments, émotions, et vertus que je plaignais, jusqu’au moment où j’ai compris qu’elle était folle, une hypocrite née…. ça explique tout !
c’est certain qule mossad havec yavé et l’uzi qu’c’est une trinité dur a battre dracul
Toujours à la traîne, Widerganger.
Tout le monde sait ça depuis deux jours et vous voudriez en faire un scoop aujourd’hui ?
et carson c’était un homme aussi..
Jibé, vos textes sont emprunts d’obscénité; épargnez-nous ça, s’il vous plait, cette façon de parler à tous de vos parents, ça me rappelle les aspects les plus détestables de TKT.
émotions, et vertus que je plaignais
..ha comme hon a souffert dans la vie nous otes..faudrait lire la chtouille et la grande vérole tous les jours
Les petites affaires entre Virginia et Leonard ne vont pas intéresser grand monde, car on est là, manifestement, dans le domaine du Gala littéraire, … et couteux !
« cette façon de parler à tous de vos parents »
Et vous alors, avec vos histoires de saucisses…
D, 16h41,
C’était pourtant commode d’avoir un vrai cron sous la main, disponible à toute heure…. uhuhu !
L’illustration de Passou est d’une cruauté sans égale !
Virginia donne envie d’échapper par le suicide à ce monde où une femme peut ressembler à son fauteuil …. Horrible !
Précision dit: 23 juin 2016 à 16 h 43 min
« cette façon de parler à tous de vos parents »
Et vous alors, avec vos histoires de saucisses
–
Je regrette, machin ou machine, mais j’ai parlé de saucisses au sens propre et c’est Bouguereau qui a dérivé vers un aspect pornographique ; je connais bien ces knacks parce que je les aime, tout simplement, et non, en manger trente ce n’est pas si exorbitant qu’on voudrait bien le faire croire.
Un point c’est tout.
Toutes les féministes actives sont des truies, bonnes à emburquer… alors que les féministes dont je suis, homme de bon savoir, sont respectables et appréciés.
Maintenant arrêtez de me faire scier, sinon je demande qu’on vous blacklist ici.
L’abstraction des sentiments ça paraît louche, cette affaire… L’intelligence émotionnelle j’arrive bien mais là quand même y a un doute qui se glisse…
Annelise, votre commentaire de 13h 04 est un enchantement, comme à chaque fois que je vous lis, décidément. Autant dire les choses comme elles sont.
Les liens de la folie et du génie ?Osons les dévoiler quand il s’agit d’escroqueries littéraires. Rétablissons les faits par exemple sur le terrible châtiment mental qui s’abattit sur Victor Hugo.
Après son échec à l’académie française en 1839, après celui de 1836, Victor Hugo manifeste déjà des premiers signes de folie .Comme son frère Eugène…malgré des voyages avec sa maitresse, une petite comédienne ambitieuse de second rang, Juliette Drouet, qu’il dit avoir épousé selon un rite secret satanique, l’auteur donne des premiers signes de démence. Il harcèle des femmes du meilleur monde dans son quartier de la place des Vosges. Un flagrant délit avec Léonie Biard fait sombrer le malheureux écrivain
. Le 2 décembre 1851, le forcené échappe à la police . Sa famille obtient son internement dans les îles anglo- normandes, bien qu’il affirme dans son obsession arrogante qu’il ait lui-même choisi son exil ;il va plus loin , il promet à tous ceux qui restent en France des « châtiments » exemplaires… il ajoute qu’il se sent bien à Guernesey car ici,dit-il, tous les anglais sont fous..Il dilapide ce qui lui reste d’argent en faisant construire des meubles à son image .Il commence un délire paranoïaque en se refugiant sur le toit de sa maison pour échapper à d’éventuels policiers.. ensuite, lente dégringolade prévisible: il fait tourner des tables,des commodes, des cendriers, et même son lit, discute avec Dieu, dialogue avec l’océan; il est fasciné par les vagues,comme Virgina Woolf;il se prend pour Shakespeare . il oblige même un de ses fils à traduire le barde illuminé en entier.. Ses enfants, son épouse, le quittent ;lui, pas gêné, il aboie et admoneste le Diable dans l’épouvantable »Fin de Satan »,témoignage halluciné d’un désespéré.
Enfin il s’égare dans un ouvrage édifiant, grotesque, pieux ,démagogique, « les misérables «.
Flaubert- le- lucide, dans ses lettres, ne s’y trompera pas. Il déclarera à ses correspondants « qu’il n’est pas permis de peindre aussi faussement la société » .. Un voile pudique devra être jeté sur ses dernières œuvres et notamment « l’art d’être grand père » quand il ose prendre la défense des Communards .Il exalte le rôle et le pouvoir des enfants qu’il confond s dans sa psychose avec on ne sait quel messianisme du Peuple. Il précise dans des vers ultimes sa mégalomanie quand il ose « forcer Dieu » à on ne sait quelle tache idiote :
»Mais moi, le croyant de l’aurore ;
Je forcerai bien Dieu d’éclore.. etc etc. ».
A sa mort, il n’y eut que des prostituées pour applaudir frénétiquement le cercueil.
voilà la vraie histoire de cet homme qui avait toutes les cartes en main pour devenir un bon écrivain comme Anatole France. enfin vraiment, il n’y a pas que monsieur Court, à la fin, vraiment,bon sang à connaitre le dessous des cartes du XIX siècle.
Jibé, j’ai une amie qui correspond à la description que donne Passou du comportement de Virginia Woolf: »alternant un silence total avec une saoûlerie de mots qui pouvait durer trois jours sans une seule interruption ».
J’ai un souvenir d’un repas au restaurant avec elle et un petit groupe d’amis dont son mari et deux de ses filles. Elle était dans la phase 2 et n’arrêtait pas de nous fatiguer avec des commentaires et des arguties sans fin à propos de choses insignifiantes. Elle s’est absentée un moment pour aller aux toilettes. Une de ses filles (18 ans environ) nous a alors parlé d’elle et de sa maladie avec une grande lucidité mais en même temps un respect, une douceur et une tendresse remarquables qui m’ont beaucoup impressionnée et m’ont fait penser que malgré sa « folie » elle avait probablement su donner une belle dose d’amour à ses enfants.
Lavande,
Nous devrions nous débarrasser des fous, des handicapés et des QI<145, non ? ….
JC: NON
Vous nous manqueriez!
Lavande,
L’humour ne sera jamais une excuse, tout au plus une remise de peine !
(sérieusement, j’espère que l’homme de votre vie va bien …)
Résumons :
Avant de vous quitter, définitivement, pour des tâches plus honnêtes : se faire Virginia par une nuit sans lune, c’était connaître l’envers du décor, non ?
J’en frémis !
Lavande, nos amis belges ont un nom pour cette maladie: la logorrhée. Les écrivains célèbres ne sont bien sûr pas concernés.
vers un aspect pornographique
la pornographie c’est pour l’argent dédé..dmande à béré..et au dlà de 5-6 la knack est vénale..’les cochons ne doivent pas mourir en vain’ qu’il a dit yavé..dmande à dracul..t’as vu j’ai des soutiens
Elle s’est absentée un moment pour aller aux toilettes
en belgique elle laisse leur téléphone sur la tabe pour espionner..la fille pas conne est raccord..pour mieux taper manman
L’intelligence émotionnelle
yenades qui feraient passer ce machin pour un complot de dentiers et dentistes associés, enfin, faut admettre que les râteliers ça ils s’y connaissent
c’est vraiment trop con hein
JC, l’homme de ma vie est « parti », comme on dit pudiquement, il y a deux ans.
Il avait une maladie évolutive… qui a évolué!
C’était quelqu’un d’exceptionnel avec qui j’ai eu la chance de passer la moitié de ma vie.
Jc, vous devriez faire des excuses à Lavande, qui a perdu récemment son époux.
Bérénice, le problème aujourd’hui est la dégradation de tous les services psychiatriques. Les hôpitaux passent leur temps à renvoyer les malades à domicile… En détournant les yeux sur les souffrances (réelles) des « soignants familiaux », souvent complètement épuisés, non formés, et dans des relations émotionnelles avec le malade qui empêche le discernement.
L’époux de Lavande a écrit un récit autobiographique impressionnant : « comme un pingouin sur la banquise ». Je n’oublierai pas la description de l’hôpital de Berk !
« JC, vous devriez faire des excuses à Lavande, qui a perdu récemment son époux. » (clopine)
On a obligation de présenter des excuses lorsqu’il y a faute, s’il y a ignorance bloguesque, on embrasse, et l’on tombe à genoux pour une vie qui s’éteint ….
Lavande,
Il reste une moitié ….
Oui, Lavande, loin de tuer ma mère, que j’adorais, et qui me le rendait au centuple, je suis parti pour conserver intact ce double sentiment d’amour qui nous reliait. Ce qui fut le cas jusqu’à la fin. Elle m’écrivait des lettres de trois à cinq pages, d’une seule phrase, qui courait jusque dans les marges et moindres recoins encore vierges du papier. Je devais les tourner en tous sens pour arriver jusqu’à la fin. Moi, je me contentais de lui répondre brièvement et pour la relancer en lui posant les questions d’usage. Des centaines et des centaines de lettres, que j’ai jetées au fur et à mesure que je les recevais…
Je crois que j’écris pour elle, uniquement, afin de lui donner les nouvelles qu’elle aurait probablement préféré entendre de son vivant ? Elle avait une syntaxe singulière et un ton un peu durassien, pour me raconter dans le moindre détail le feuilleton ordinaire de notre famille : naissances, mariages, divorces, fâcheries en tous genre, sorties au restaurants, fêtes chrétiennes ou païennes… Elle, qui me ressassez sans cesse, dans mon enfance, le fait qu’elle n’avait jamais voulu se marier et rêvait de partir comme missionnaire en Afrique, à la manière de mère Teresa, était sans cesse révoltée contre le cruel destin où elle se trouvait. Malgré cette folle frustration, elle ne s’est pas trouvé mal, vers la fin, de régner sur une smala d’enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants ! Il faut dire que ma belle-soeur, la seconde épouse de mon frère ainé, chez qui elle vivait et se faisait servir, refusant de participer à la moindre tache, en répondant que désormais elle était à la retraite, était bourrée de calmants !
Parfois, dans ses lettres, elle me vouvoyait. M’écrivant : « vous chance, libre avec vos amis à Paris, moi, seule, ici, patience ! patience !, je suis silence ! »
(Mon plus vieil ami, Hector, connu à l’entrée en sixième, et qui vit toujours dans mon proche voisinage depuis lors, considère que j’ai commis un sacrilège en les jetants toutes !)
(Mon plus vieil ami, Hector, connu à l’entrée en sixième, et qui vit toujours dans mon proche voisinage depuis lors, considère que j’ai commis un sacrilège en les jetant toutes !)
Jibé, comment peut-on faire une chose pareille? Je n’arrive pas à le croire…
Et D. qui brandit le mot « obscénité », le boug ! Mais il ne sait donc pas que du moins, depuis la Bible ou les Confessions de saint Augustin, la vraie littérature n’est faite que de ça ! Autant de scalpels farfouillant dans la plaie béante de l’Humanité…
A quoi ça sert que, régulièrement et fort plaisamment, en toute générosité, Alba vienne nous conter l’histoire et la vie du Roman, illustrations et citations à l’appui ?
J’aimerais vous peindre ma soeur, celle qui insomniaque parle sans cesse de ses amants, de ses doutes et ses incertitudes, de son peu de confiance en elle, en la vie.Pourtant ce qui m’a toujours fasciné chez elle c’est son instinct de survie, elle reste de longs mois enfermée, elle ne parle presqu’à personne, se fait des signes dans le miroir, écoute son ventre parler. Elle ne cherche pas à produire un effet, elle vit comme çà lui plaît.
Parfois j’ai envie de la gronder comme une petite fille malaprise, puis de guerre lasse je laisse tomber. C’est ce qui lui fait le plus peur, être laissée tomber, elle se donne un mal de chien pour correspondre à ce qu’on attend d’elle, elle sourit, passe sa main dans ses cheveux, abonde toujours dans le sens des autres, puis tout à coup pour une pécadille çà part en sucette et elle ne lache plus son indignation. Parfois elle me fait peur car je lui ressemble sans me l’avouer, alors je parle d’elle pour parler de moi.
la vraie littérature n’est faite que de ça !
c’est vrai baroz et yaura pas de brexit..c’est une peuplade de boutiquier..
..et keupu est une raclure..on peut bien casser la tête à dracul..faut autrement fendre la création pour faire du beau..
depuis lors, considère que j’ai commis un sacrilège en les jetants toutes !
tu prépares ta plaidoirie a saint pierre..tut tcrois au gueuloir
Je n’oublierai pas la description de l’hôpital de Berk !
une vieille gloire..c’est toujours l’effet que fait la mer quand qu’on y voit ceux qu’on aiment de dos
Lavande, je garde un souvenir plein de fraîcheur et de poésie du blog « La feuille charbinoise » qu’il aimait lire, lui l’historien, l’humaniste et le passionné d’écologie.. Le charme des jardins au fil du temps… Et vous vous aimiez intervenir.
19 septembre 2013 et ce bel article de journal grenoblois à son honneur (que vous aviez mis en ligne sur le blog d’Henri Zerdoun « Le nez au vent » – dont nous n’avons plus de nouvelles depuis si longtemps…) et le dessin des petites filles sur le trottoir de la rue des 3 épis.
Son texte :
« J’aurai, je crois, fait preuve tout au long de mon existence d’un certain courage face à l’adversité, et aussi d’une formidable appétence à vivre.
La passion des connaissances et des choses de l’esprit, le spectacle du monde et des êtres, me sont toujours source de plaisirs et d’élévation ; la soif de justice me soulève comme à mes vingt ans, la maturité en plus, les convictions intactes et leur partage avec vous, mes deux «compagnonnes» si chères, mon frère fidèle dans la tourmente et vous mes amis qui m’êtes d’un tel précieux réconfort. »
Respect et tendresse.
..une himage d’épinal..un harkétype..même les culs sont pas pareil
Jacquot, tu es un écrivain.
ciel mon larbin
Merci Christiane. Quelle mémoire!.
Du coup j’ai recherché l’article du blog de Henri Zerdoun (qui a quitté Paris), ainsi que les commentaires. L’histoire du dessin, que j’avais oubliée m’a beaucoup émue.
un harkétype.
et vous seriez archétypal vous aussi? Si oui de qui de quoi ? De l’intello qui se fait passer pour un idiot puisque finalement c’est encore plus amusant que de prouver son intelligence, inventer des fautes, faire part de réactions crétines, en continu cela finit par intriguer mais il vous faut vous méfier de l’habitude qui s’installe et par conséquent vous devrez lutter pour conserver intact ce contre-génie créatif et bien que je ne vous voie aucun concurrent dans ce style.
Baroz a jeté les lettres comme la femme à Gide. Cherchez l’amant.
@Lavande dit: 23 juin 2016 à 20 h 01 min
Il le fallait, Lavande, car j’ai lu ici des sottises qui vous ont peut-être blessée. C’est ainsi quand le grand cirque de certains commentaires croise par hasard la vraie vie.
J’aimais suivre les petits signes que vous laissiez sur ces deux blogs discrets et attachants. Les photos d’Henri, offertes chaque jour et sur l’autre blog, la simplicité liée à la beauté de la nature. Un grand bol d’air.
J’avais gardé ce texte, tellement inouï quand on sait ce qu’il vivait à l’époque. Heureusement vous étiez là…
Un peu de respect pour l’écrivain que je suis, Phil, sinon je vous envoie mon amant des lettres Chaloux !
Total respect, Baroz. Mais votre citation de mémoire laisse imaginer la belle prose perdue qui n’a passé votre porte étroite.
C’est une belle déclaration, que ce billet; elle pourrait même engager un sentiment d’empathie.
Surtout du côté de Palo Alto…
Mais pourquoi vouloir à toute fin en justifier le sentiment, d’en vouloir démontrer la preuve.
Et pour finir de vouloir engager ceux qui ne prisent pas la sarl woolfienne, forme de société psychopathique à responsabilité limitée, une responsabilité sociale limitée à: moi, mon cul, mon oeuvre ?
En quoi, cette écrivain serait-elle le curseur pour ceux qui ne prisent pas ces poses/ pauses psy: « comme tout le monde, dans l’observation inquiète de ce fil invisible qui sépare le normal du pathologique » ?
Il est où le curseur ?
Il me semble qu’il est d’abord dans les conséquences sociales que peut avoir un dérèglement psy, et puis comme disait un toubib qui s’y connaissait, lorsqu’un état d’errance mentale devient insupportable pour la personne même.
Alors non merci de nouveau, à cette invitation de lecture. Et puis avoir une chambre à soi, franchement, de nos jours, ce serait bien vouloir considérer la femme comme un animal domestique que de penser que c’est u privilège.
http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Pouget1999.pdf
C’est une belle déclaration, que ce billet; elle pourrait même engager un sentiment d’empathie.
Surtout du côté de Palo Alto…
Mais pourquoi vouloir à toute fin en justifier le sentiment, d’en vouloir démontrer la preuve.
Et pour finir de vouloir engager ceux qui ne prisent pas la sarl woolfienne, forme de société psychopathique à responsabilité limitée, une responsabilité sociale limitée à: moi, mon cul, mon oeuvre ?
En quoi, cette écrivain serait-elle le curseur pour ceux qui ne prisent pas ces poses/ pauses psy: « comme tout le monde, dans l’observation inquiète de ce fil invisible qui sépare le normal du pathologique » ?
Il est où le cur.seur ?
Il me semble qu’il est d’abord dans les conséquences sociales que peut avoir un dérèglement psy, et puis comme disait un toubib qui s’y connaissait, lorsqu’un état d’errance mentale devient insupportable pour la personne même.
Alors non merci de nouveau, à cette invitation de lecture. Et puis avoir une chambre à soi, franchement, de nos jours, ce serait bien vouloir considérer la femme comme un animal domestique que de penser que c’est un privilège.
http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Pouget1999.pdf
Alors non merci de nouveau, à cette invitation de lecture. Et puis avoir une chambre à soi, franchement, de nos jours, ce serait bien vouloir considérer la femme comme un animal domestique que de penser que c’est un privilège.
voir de nouveau le lien manquant: M. Pouget, de l’académie des lettres et des sciences de Montpellier.
Et oui, on a tous un monopole du deuil quelque part, c’est la vie.
Mais le mettre en blog à la disposition des clébards, quelle idée ?
Même Barozzi ne retournera à l’église que les pieds devant. On s’en souviendra.
A propos de ça, Jacques, je suis en train de lire La Vie Sexuelle des Ecrivains de Iman Bassalah, Nouveau Monde Editions. Comme cette dame ne manque ni de finesse ni d’une certaine profondeur, c’est une lecture très agréable et même méditative.
Paul Edel dit: 23 juin 2016 à 17 h 12 min
le roquet mordillant les mollets du géant qui nen a rien, mais alors rie à cirer. Et pas de bol, sur l’autre fil, j’avais recopié ue merveilleuse lettre de Flaubert à Hugo. Dingue, Hugo? oui, et alors. et puis je trouve suspect certaines de vos remarques, comme par exemple quand vous vous gaussez de son soutien à la Commune..;et puis, alors là c’est l’acmé de la khonnerie ! quand vous dites que seules des prostituées applaudissaient à son enterrement. Quand bien même, mieux vaut être la coqueluche des horizontales qu’un petit scribouillard de salon. Je vous renvoie à la chanson de Brassens sur les filles de joie. Vive la dingoterie, Hugo et les prostituées, mort aux Vadius de troisième choix, aux Trissotins à la ramasse !
Attention LDVB à la logographie qui, sans présenter l’inconvénient de l’affreuse et sonore logorrhée à quoi l’on ne peut échapper qu’en changeant de pièce, se remarque par le taux d’occupation d’un support surface .
Il est vrai que le grand Léon Daudet a laissé des funérailles de Hugo quelques pages immortelles, avec poissardes et vomi sous l’arc de triomphe. Sans oublier le fou-rire lors de la veillée du mort.
A propos de Daudet, j’ai relu récemment deux Idoles Sanguinaires. Impossible de le lire dans le métro. On n’imagine pas l’impact de certains titres sur les voyageurs. Trois livres que j’ai dû terminer chez moi : le Daudet, Les Sorcières de Loudun, et Les Pornographes de Akiyuki Nosaka que je tiens pour un chef d’oeuvre.
« L’admiration critique me pousse également à juger sévèrement la biographie du peintre Roger Fry et certains de ses chroniques qui, dès qu’elles sortent du champ littéraire pour déployer leur acuité dans le champ politique, font preuve de courte vue. »
Et dans le champ de la littérature psychiatrique. Il fait quelle surface exactement ? Un acre ?
c’est cela. De la courte vue.
La mienne se bornerait à
ma vie avec Alan Turing ( pas des plus équilibrés non plus),
ma vie avec John Forbes Nash Jr, encore pire.
Phil 14h41. qu’il y ait de prestigieux anglicistes sur ce oueb, je sais; si vs voulez avoir une idée du texte original et de sa, ses traductions,le oueb est indispensable; on ne peut se limiter à 5,10 lignes traduites.
Pour la traduction des Vagues par Yourcenar, j’ai lu, le récit de la rencontre et la, les raisons de Yourcenar à se lancer ds la traduction.Le père de M.de Crayencour avait certes de la fortune mais était un joueur invétéré, et grand viveur.
Pour résumer, quelqu’un pourra-t-il dire si un seul être génial ayant laissé sa trace sous quelque forme que ce soit n’a pas sombré dans la maladie mentale? On prendra soin d’éliminer le reste soit 99,98% environ, plusieurs milliards d’individus (et on tuera tous les affreux?)
Chaloux, vous êtes un optimiste. Le public du métro est loin de pouvoir lire du Daudet à l’envers.
Phil, seulement les titres. Quand je lisais Les Sorcières de Loudun, un type est venu s’asseoir à côté de moi et m’a dit: « Moi aussi, je suis sataniste ». Ensuite, il m’a expliqué qu’il aimait les baffes et m’a demandé si ça me plairait de le baffer. J’ai refermé mon livre et je suis descendu de la rame pour attendre la prochaine.
LDVB de mon côté rien , mais je trouve par exemple Vian et Flaubert brillamment fous. C’est un peu comme au cinéma quand vous riez de la situation doublé du rire du à l’auteur qui a eu la folie de l’inventer.
« sensibilité absolue alliée à une intelligence remarquable »
mais oui, l’amour rend aveugle. Les autres se frottent les yeux.
Artemise dit: 23 juin 2016 à 19 h 31 min
Je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais vous tenez là un sujet de récit tout à fait fascinant. Mettez-vous tout de suite au travail ! Que n’avez-vous l’énergie de nous l’écrire, ce récit ! Je le lis déjà d’ici.
« hantée par ce qu’elle avait à écrire qu’elle s’absentait tout en abandonnant aux autres sa présence physique. »
n’en jetez plus.
Il y en a combien, de mecs, dans le métro, lisant en cachette avec la couverture tournée à l’envers ( merci Phil), qui ont gueulé en silence: Virginia c’est moi ! Toujours là où on a le plus de chance de la trouver absente.
berguenzinc dit: 23 juin 2016 à 20 h 54 min
Paul Edel dit: 23 juin 2016 à 17 h 12 min
________
Il rigolait, Paul, voyons ! Plaisanterie réussie…
Widergänger dit: 23 juin 2016 à 21 h 31 min
Remarquez, Phil, que plus tard dans ma vie j’ai beaucoup aimé baffer. Le sataniste du métro devait avoir un sixième sens.
Phil dit: 23 juin 2016 à 21 h 19 min
Chaloux, vous êtes un optimiste. Le public du métro est loin de pouvoir lire du Daudet à l’envers.
________
Phil est bien le plus doué d’entre nous quand même…!
Effectivement Chaloux. On se demande ce que votre type vous aurait dit si vous lisiez l’Alphonse et sa chèvre.
Yes Olga, Yourcenar père décéde en 27 ( ou 29), sa fille se fait arnaquer aussitôt par des croquants financiers belges, mais la ruine vient après la guerre quand même les éditeurs français refusent de rééditer. oui, en 37, tout n’etait pas rose.
J’éprouve beaucoup de respect pour jibé et son histoire avec sa mère. C’est tout à fait bouleversant. Merci Jibé de nous croire dignes de recevoir vos confidences, qui sont vraiment très belles.
Moi aussi, j’ai ma petite anecdote avec ma mère. Trois ou quatre mois avant qu’elle ne meure à l’hôpital, je viens la voir chez elle en sortant du collège. Elle ne parlait quasiment plus, son cerveau bouffé par l’Alz.heimer. Je m’efforçais de la stimuler comme me l’avait recommandé le médecin en lui racontant des histoires, mes de collège et en lui parlant des actualités qu’elle aimait suivre. Tout cela au milieu de longs silences. Et puis, au milieu d’un silence, d’un seul coup elle me dit : Je t’aime. Je n’ai pas pleuré mais j’en avais les larmes aux yeux…
Salut, M’man, j’espère que la vie est belle là où tu es… Je t’envoie le bonjour de chez Passou qui voit tout comme Dieu…
Bon, alors, i’s tirent ou pas, ces grands Bretons ?
The sun had not yet risen. The sea was indistinguishable from the sky, except that the sea was slightly creased as if a cloth had wrinkles in it.
(Woolf, 1931)
Le soleil ne s’était pas encore levé. La mer et le ciel eussent semblé confondus, sans les mille plis légers des ondes pareils aux craquelures d’une étoffe froissée.
(Yourcenar, 1937)
Le soleil n’était pas encore levé. La terre ne se distinguait pas du ciel, mais elle était un peu froissée, telle une nappe marquée de plis.
(Wajsbrot, 1991)
Le soleil ne s’était pas encore levé. La mer ne se distinguait pas du ciel, sauf que la mer se plissait légèrement comme si une étoffe avait des rides. (Cusin, 2012, 35)
__________
Laquelle version préférez-vous ? Moi c’est la dernière.
Keynes aurait sûrement conseillé à son amie Woolf de voter pour le brexit. Ma coiffeuse qui vient de se faire avoir par son arpette me le disait bien: « un jour ou l’autre les gays vous fichent dedans sans prévenir ».
Phil, entre la chèvre et le loup il y a tout de même un monde!
Moi je préfère la première, signée Yourccenar, WGG.
Merci Widergg, angliciste distingué. Mi c’est la première version. Ce » eussent » coupe le souffle comme la vague qui submerge.
Berguenzinc comment avez vous ou prendre au sérieux ma « Golossale blaisanterie » sur Hugo? là, je m’interroge.
allez allez, on l ‘aime tous le Totor!qu’il me pardonne ma plaisanterie.. c’est comem Virginia woolf,car les deux volumes pleiade donnent une idée de son intelligence, de sa puissance d ‘écrivain. quelle femme profonde..et quelle musicalité qui passe meme dans certaines traductions..
Sur la photo, la Virginia, elle me fait peur. Je lui trouve l’air un peu timbrée, genre Jackie l’éventreuse. Et à ce qu’on dit, elle avait pas que l’air, elle avait aussi la chanson.
Vous n’avez pas tort, Charles-JB. Il y a une différence entre avoir un regard halluciné, et avoir des hallucinations. Question d’intelligence.
En rentrant de la consultation à Londres, Leonard eut toutes les peines du monde à empêcher Virginia (antisémite mariée à un Juif et portant son nom…) de sauter du train en marche.
La pauvre. Comme je la comprends. Ce qu’elle a dû souffrir. En Allemagne, après 33, elle aurait pu trouver des solutions, mais là …
Il y a une différence entre avoir un regard halluciné, et avoir des hallucinations.
Oui mais elle, elle cumulait. Dur dur.
D’ailleurs, Charles, elle était tellement hallucinée, et intelligente !, qu’elle n’a rien vu.
Mais j’ai la flemme,- à mettre sur le compte d’une molle du lac, aux chatoiements turquoise, comme le décrivait Balzac et qui n’était qu’invitation aux profondeurs today, avec une température de 35°C- ce soir, de remettre le lien qui va bien. De cette hallucinante » absence » au monde. En 1938 ?
Virginia Woolf, celle qui n’arrivait pas à vivre, elle, en a fait une œuvre qui aide à vivre.
Bof bof. Tout de suite les grands mots. Le coup de tuba final. Boum rataboum. La Virginia ne m’a jamais aidé à vivre. Disons que ses bouquins m’ont procuré une agréable distraction, d’une heure ou deux, et voilà. Pas de quoi envoyer les grandes orgues.
La dernière version (Cusin) est inélégante mais exacte…Le problème est que l’anglais ne vaut pas mieux (indistinghable très lourd; le « except that » idem, bien traduit pourtant par sauf que).
Question: a-t-on le droit d’améliorer un texte original médiocre en le traduisant?
« indistinguishable », pardon…vraiment inbit.able…
Virginia Woolf, celle qui n’arrivait pas à vivre, elle, en a fait une œuvre qui aide à vivre.
Si Assouline arrêtait un peu de faire dans l’humanisme-féminisme extatique, c’est vite fatigant, surtout par 35° le soir. Déjà que j’ai du subir la mine extatique d’une présentatrice météo qui ressemblait vaguement à Virginia, absolument bouleversifiée de bonheur parce qu’on allait atteindre 35° le soir, et croyant dur comme fer qu’on le partageait, son bonheur. Si Assouline se figure qu’à coups de violons enchantés il va nous convertir à la littérature virginiesque, il peut se gratter. Cet été, je fais une cure exclusive de Balzac.
Chaloux dit: 23 juin 2016 à 21 h 27 min
moi pas du tout : je le regarde droit dans les yeux et je lui dis c’est pas bien çà. Ensuite, je lui demande s’il a tété sa mère ; s’il répond oui combien de temps je surenchéris. Après, je continue en lui suggérant d’aller vivre à Cahors et de quitter la ville. Enfin, je lui offre la moitié de mon pain au chocolat. J’arrive à destination, je lui souhaite une bonne journée et je lui fais un clin d’oeil en lui disant hé les câlins c’est mieux que les baffes, couillon d cela lune. Si c’est un mec violent, je me mets à courir; J’arrive au boulot toute joyeuse, j’ai sauvé une âme en perdition.
Comme je ne lis pas les sorcières d’Issoudun, cela ne risque guère de m’arriver.
>Widergänger c’est une histoire vraie qui n’a rien d’un roman. Or, un roman l’est. Ce n’est pas une histoire vraie.
>Paul Edel moi aussi je l’ai cru lorsque j’ai lu berguenzinc : j’ai cru que vous aviez pété un cable; Vous m’avez stressée au moins dix minutes si ce n’est plus ; et j’ai décidé de ne pas me battre pour Totor. Me vl’à rassurée. Heureusement qu’il y a eu le commentateur islandais pour rattraper le tout.
(>quand je pense quand Islande des hommes blonds et velus s’appellent Gundarmarre ou kekchoz d’approchant) brefle
>lvdlv ben oui on peut le faire JC.
>lavande moi je ne suis pas d’accord : c’est lui que cela abime pas nous; Il y prend goût. L’idée serait que chacun d’entre nous joue le rôle gentiment huit jours puis huit jours. Lui souffrirait et nous y prendrions pas mal de plaisir. Après ça, on constaterait les effets pervers et on accepterait volontiers pour lui qu’il ne joue plus ce rôle là pour personne. Sa femme serait soulagée : elle gagnerait des heures entières à ne pas écrire sur le blog gros porc de jc. Imaginez le temps passé à faire autre chose que cela.
C’est comme si on disait à la constante macabre, ben reste macabre on a besoin de toi.
Non. Moi je n’ai pas besoin de lui ; je préfère olivier charraras et sapience malivole. C’est comme faire jeter ses poubelles par son voisin : ben non.
Je cause, je cause, mais je le reconnais humblement, Virginia, ça décoiffe. Wooof !
passque je savais pas que vous plaisantiez paul edel.
ni que vous étiez gai comme un pinson
(il doit être amoureux)
brefle
Le problème de l’étoffe froissée c’est que c’est déjà décalé, parce qu’une étoffe, pour nous, c’est déjà incertain ; du coup on entend un vaste bruit de papier crépon ; et la mer, elle, ne ment pas mais surtout dans bien des cas s’obstine à être liquide…
Rose, on aimerait être un peu fou, juste pour le plaisir de cet instant passé vous.
Widerganger je m’y suis déjà mise, ma soeur et moi parlons de ma mère très souvent. Notre rapport est très affectif, je crois que cela tient à la forme très théâtrale de ma mère, une petite femme très carée qui sait mener tout le monde par le bout du nez, très travailleuse et économe.
Nous redoutons son jugement assez impitoyable sur tout, elle est très dominatrice. Je crois que tous les actes de désobéissance ou les esquives que nous prenons avec le réel sont le fruit inconscient de nous libérer de sa façon arbitraire et sans appel de juger les autres à l’aune de sa propre toise. Je me suis construite par opposition et pourtant ce qui est étrange c’est que dans les situations les plus tragique par gout de la bravade je l’imite.
passé avec vous.
Moi, Phil, c’est justement le « eusse » que je n’aime pas dans la traduction. Je le trouve trop précieux, trop mondain et ne correspondant pas à l’esprit du texte de Virginia.
Vous avez baffé qui chaloux, plus tard ,
Avez-vous tété votre mère ?
Plus de six mois ?
Songez-vous à aller vous installer à Cahors ?
Voudriez-vous la moitié d mon pain au chocolat ?
Savez-vous qu’un câlin est supérieur à dix baffes ?
Demain, quand j’apporterai en train quatre vingt deux roses dragées à ma maman, je les partagerai avec vous deux Widergänger et Jacques. Je lui dirai que deux potes à moi n’ont plus leur mère alors que je partage avec eux.
Depuis que vous avez raconté l’épisode dans l’église de votre maman Jacques B, je savais que votre mère avait beaucoup souffert : élever trois enfants en bas âge alors que le père est mort, ce n’est pas une sinécure.
Jacques B et Widergänger : dans Le Miroir de Tarkovski, le narrateur qui est l’auteur pose des questions à sa mère et ce questionnaire est absolument fabuleux. Entre les séries de question son histoire à lui et celle de sa mère.
Virginia c’est ma première entrée dans la librairie des Editions des femmes fief féministe, quartier latin : j’ai acheté un volume je ne sais lequel et silence on crie que je n’ai pas rouvert encore. J’avais dix sept ans. L’âge de tous les possibles. J’avais acheté aussi du côté des petites filles de Belotti.
Elle exprime violemment ce contre quoi nous luttons depuis plusieurs siècles, c’est à dire la douleur d’être femme et maltraitée parce que femme. Noire, juive et communiste.
Les progrès sont à mes yeux minimes.
Et j’espère que l’Angleterre restera dans l’Europe avec ses spécificités, la sauce à la menthe, la panse de brebis farcie et les pantalons à carreaux. Et adoptera comme monnaie l’euro.
Il paraît que c’est le « remain » qui l’emporterait à 52% !
Ils n’ont pas fini de nous faire chiller ces Brit…!
Chaloux dit: 23 juin 2016 à 22 h 59 min
la différence entre vous et moi, bibi, c’est que moi j’ose être effrontée et que tous les moyens sont bons, dont la prétérition (qui est une façon assez lâche quand même de balancer ce qui ne devrait pas l’être, par pure bienséance).
Or, vous, hormis de vous mêler des affaires d’autrui de façon tout à fait indécente, je voudrai bien savoir de quoi êtes-vous capable ?
Et j’ai très peur, in petto, de pas grand chose ; mais je vous donne votre chance : par exemple le hurlement frénétique du commentateur de l’équipe islandaise, vous en êtes capable ou vous n’osez pas ?
@C.P
Vous demandiez des nouvelles de Jean-Ollivier.
Sur le blog où il écrivait, son travail de traduction des « Vagues » de Virginia Woolf à propos de la traduction de Marguerite Yourcenar. C’était en 2012. Je crois qu’en 2014 il a arrêté d’écrire sur ce blog.
http://astragalecassiop.canalblog.com/archives/2012/09/19/25135377.html
Rose, les affaires des autres, ce serait à voir. Plutôt leurs exhibitions. Pour le reste, il serait trop long et tout à fait « indécent », puisque vous utilisez le mot, de vous répondre.
A propos de Victor Hugo : demain sur misentrop2, texte de Morvan Lebesque consacré aux Misérables.
A propos de fous : l’est pas repassé, l’autre. Croisons les doigts (pour lui, le pauvre)
Depuis que vous avez raconté l’épisode dans l’église de votre maman Jacques B, je savais que votre mère avait beaucoup souffert : élever trois enfants en bas âge alors que le père est mort, ce n’est pas une sinécure.
Notre mère allait à des réunions de bibliothécaires. Un jour, la conversation portait sur les enfants, et que je me plains à tour de rôle de mes deux ou trois. Elle, ne disait rien. A un moment, on se rappelle sa présence et on lui demande : et vous ? Oh, moi, avec mes douze, ça va… Silence dans la salle !
(C’était un peu faux, mais elle n’allait pas se priver d’un petit plaisir !)
Le mot indécent dans votre bouche Chaloux : ah… vos larmes couleront de sang.
S’il y a un indécent ici c’est bien vous. Et que cela fait jouir.
Vous êtes le pire indécent que je connaisse.
> Ceux qui quittent Christiane ont bien saisi la vacuité de l’échange bloguesque. Ceux qui meurent, pire.
Hourrah !
Les Anglais quittent l’Europe !
Cela va obliger cette Europe déjantée à se réformer. Joie ! Joie ! Pleurs de joie !…
Le Brexit l’emporte : pauvres couillons. Seuls Irlande Ecosse votent à majorité pour rester dans l’UE.
Ceux qui votent. Les autres ont posé les flambeaux.
Comme toi JC pauvre couillon. Qui, in fine, aime tant jouer ce rôle dans lequel d’aucun te soutiennent. Ce petit bout de toi.
Chez cette Rose, y a plus d’épines que de belles couleurs ! ….
Les Anglais sont courageux : ils ne s’abritent pas derrière l’Europe comme nous le faisons, nous, les bavards, les donneurs de leçon en déclin !
>Al zeste
Oui les deux premiers Leo et Lola, mon mari était d’accord. Les.dix.autres, non. Il s’est mis à boire. Il a cessé la finance. Là il se.dit sculpteur. Il s’est maque avec une sénégalaise par hasard. Elle avait pas.de logement. Elle lui a vendu son cul. Le treizième il le voulait pas. Baiser oui. La fille avait trente ans de.moins..Être père non. Alors j’ai gardé les deux prière Leo et Lola et les dix autres je les.ai placés à l’assistance.
Nota : c’est ainsi que travaille l’écrivain : il pique il viole il coud il brode. De la réalité il ne sait rien, sauf l’imagination cousue de toutes pièces.
Nota bis : c’est le père responsable du sort du treizième enfant. Pas la mère, la pauvre.
> JC Un petit bout ou un gros bout de toi ?
Comme vous changez d’avis entre hier au soir et ce matin.
Parce que depuis quand on a le droit de phagocyter la vie d’autrui pour en faire matériau littéraire ?
nous, les bavards, les donneurs de leçon en déclin !
qu’est ce qu’on a bzoin au juste..d’un pneu au milieu dla méditerranée comme hulisse..what else
Chez cette Rose, y a plus d’épines
put’in t’as raison..sur note pneu ça va pas lfaire..on la jette au requin
Cela va obliger cette Europe déjantée à se réformer. Joie ! Joie ! Pleurs de joie !…
mélanchon napoléon !
Widergänger dit: 23 juin 2016 à 21 h 55 min
Bon, alors, i’s tirent ou pas, ces grands Bretons ?
c’est fait
mais les Scots vont peut-être pas se laisser faire
la mer, elle, ne ment pas
elle a des reflets d’argent comme disent les angliches
ta gueule keupu..surtout ta gueule
« ta gueule keupu..surtout ta gueule »
ça s’arrange pas chez boug
rose dit: 24 juin 2016 à 7 h 02 min
Rose, vous êtes complètement timbrée. Il est temps de vous mettre à la poste.
Ce brexit, c’est avant tout le portrait de nos élites.
« ta gueule guillaume..surtout ta gueule »
ça s’arrange pas chez moi
Les conséquences économiques & socio-politiques du Brexit pour l’Irlande du Nord sont inquiétantes…Mais les Anglais s’en fichent.
BREXIT
…et tous nos compliments aux piteux pitres HOLLANDE et MERKEL, sans oublier JUNCKER… !
La gueule d’ahurie de la Virginia sur la photo semble admirablement faite pour illustrer la gueule de bois britannique au lendemain du brexit. Au fond, la démocratie, c’est le trouble bipolaire triomphant sur le terrain politique : un jour oui, un jour non.
c’est la première x que mon astrologue suisse se plante dans ses prédictions, cela m’inquiète un peu pour la suite de ses calculs : hilary clinton présidente et juppé en 2017. ( le petit malin a retiré sa prédiction de son site ).
c’est une science alléatoire, les gens n’obéissent plus aux astres !
je vais m’occuper de mon manuscrit qui moisit.
« Le FOOTSEE 100 ouvre en baisse de 9,36%. 122 milliards de livres envolés en fumée. »
…peut-on lire quelque part sur tweeter. Quel commentaire imbécile !
Bien évidemment ces 122 milliards de Livres, dont une fraction était de toutes façon virtuelle, se repartisse désormais differemment.
On attend toujours l’analyse d’un brillant économiste géostratégique pour nous démontrer que la nouvelle repartition est inique, et on risque évidemment dattendre longtemps.
Moi, Phil, c’est justement le « eusse » que je n’aime pas dans la traduction. Je le trouve trop précieux, trop mondain et ne correspondant pas à l’esprit du texte de Virginia.(Widergänger)
You got the point, Widergänger !
Quel est donc l’esprit de la prose de Woolf ? et la lettre donc ?
L’esprit de Bloomsbury ne sonnerait pas « mondain », si tant est qu’un « eusse » fisse dans la mondanité ? Pontilly sonnait-il moins mondain, le « eusse » y était parfaitement à sa place et les participants buvaient aux mêmes sources sociales.
Voilà pourquoi un bon angliciste est requested, nous avoidant la recherche oueb toujours infructueuse.
« Le FOOTSEE 100 ouvre en baisse de 9,36%. 122 milliards de livres envolés en fumée. »
Il ne s’agit pas d’une nouvelle répartition D…Personne n’encaisse ces 122 milliards! Ce que l’on peut dire, c’est que tant qu’on a pas vendu, on a pas perdu, ça reste une perte sur comptable.
Les électeurs travaillistes qui ont voté pour le Brexit vont se taper Boris Johnson comme PM. La quadrature du cercle? Ils l’ont fait!
Il paraît que c’est le « remain » qui l’emporterait à 52% !
Ils n’ont pas fini de nous faire chiller ces Brit…!
Toujours à la pointe de l’info, le WGG!
Au Royaume-Désuni, ça ne va pas s’arranger car l’Ecosse et l’Irlande du Nord vont se rebiffer ; quant à ceux qui ont voté « out » on en reparle dans un an devant leurs mines déconfites (1 million de chômeurs de plus)
« les gens n’obéissent plus aux astres ! »
et après on s’étonne !
« ça reste une perte sur comptable. »
WC WaterCloset est comptable
« l’Ecosse et l’Irlande du Nord vont se rebiffer »
De quelle manière ? ?
« Les électeurs travaillistes qui ont voté pour le Brexit »
le Labour est élastique, n’est-il pas
Mais si, gloser, une grande partie de ces 122 milliards de £ corrrespond bien à un résultat réel d’activité économique en conversion brute (impossible à calculer, mais estimable). Donc nouvelle répartition, je maintiens.
« Les conséquences économiques & socio-politiques du Brexit pour l’Irlande du Nord sont inquiétantes… »
Et pour Gibraltar, Bloom !
Notre ami Abdelkader va t-il devoir quitter la City ?
Genet qui recrutait du matelot brit à Gibraltar se serait régalé. affollement général sur le rocher.
Et pour Jersey Bloom!
Et pour les Malouines, Bloom!
Je vais vous dire quelque chose que vous allez peut-être trouver obscène :
J’ai perdu ce matin quelques 20000 € en bourse, mais j’en ai gagné 25000 grâce à l’envolée de l’or.
Je vais attendre quelques semaines que tout ça se stabilise et je ferai un don de 5000 € à une œuvre humanitaire.
Et pour Sainte Hélène, Bloom!
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