
Suspension volontaire de l’incrédulité pour David Diop
Un écrivain, c’est une voix. Et même loin des rivages de l’autofiction et des questions sociétales les plus contemporaines, c’est d’abord que question de sonorité qui distingue entre eux les romans ancrés dans l’Histoire qui paraissent en cette rentrée littéraire. Le cas notamment de David Diop (1966), maitre de conférences en littérature à l’Université de Pau et des pays de l’Adour. Révélé en France (Goncourt des lycéens) et à l’étranger (International Booker Prize) lors de la parution de Frère d’âme (Seuil, 2018) sur le destin de deux tirailleurs sénégalais pris dans la folie de la Grande guerre, il revient avec Où s’adosse le ciel (22,50 euros, 368 pages, Julliard). Un roman au souffle impressionnant qui relève également du conte et de la fable. Quelques livres d’historiens, deux ou trois thèses lui ont fourni une base sûre, juste assez pour ne pas laisser l’histoire se laisser envahir par l’Histoire, et empêcher que la littérature soit débordée par la documentation. « Quoiqu’on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c’est déjà beaucoup de n’employer que des pierres authentiques » Cette citation extraite des notes accompagnant les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar ne figure pas par hasard en épigraphe. Tout y est condensé tant de sa manière que de son intention. Diop a trouvé d’emblée la note juste et la tient au long des 360 pages de son histoire. Une musique des mots qui provoque un effet d’envoûtement. Son héros s’appelle Bilal, comme le premier muezzin du prophète. Bilal Seck, 37 ans, natif du village de Maka près de Saint-Louis-du-Sénégal, est le rapporteur omniscient, le lien vivant entre le passé et le présent, le voyant, l’élu, le scribe de tous les destins. Il n’a pourtant rien d’un noble, ce griot royal, au contraire puisqu’il vient d’une caste indigne, celle des […]
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