de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres

LE COIN DU CRITIQUE SDF

Rencontrer André Breton

Rencontrer André Breton

Daniel Lefort

1

commentaire

La collection « Poche » chez Maurice Nadeau a été lancée il y a deux ans. Déjà, en reprenant certains titres du catalogue de ce grand homme des lettres mort centenaire, elle nous a donné le plaisir de lire ou relire des ouvrages qui ont souvent révélé aux lecteurs français des auteurs étrangers d’envergure – comme Malcom Lowry, Stig Dagerman ou Variam Chalamov – qui ne perdent rien de leur portée même s’ils sont passés hors de l’actualité. La republication du livre de Charles Duits André Breton a-t-il dit passe (Maurice Nadeau, coll. Poche, 10,90€) est à ce titre une aubaine. Elle […]

lire la suite .../ ...
Zoé Milagros, telle qu’en elle-même enfin…

Zoé Milagros, telle qu’en elle-même enfin…

Albert Bensoussan

1

commentaire

Le prénom, le nom de baptême véritable de Zoé Valdés est Milagros. Je ne sais s’il figure sur ses papiers d’identité, mais mon accès à sa vie/son œuvre a eu quelque chose de miraculeux. C’est, d’ailleurs, son roman Miracle à Miami qui fit de moi, depuis 2002, son traducteur. Et ce sésame m’ouvrit la porte de cet univers d’une exilée dont la trajectoire me rappelait, en plus grand, plus pathétique, plus révoltant, la mienne propre, moi qui, en mon âge avancé, revois tout ce que j’ai laissé au rivage algérien : mes murs, mes fétiches, mes orishas, et par-dessus tout cet […]

lire la suite .../ ...
Sous la tour blanche de Salonique

Sous la tour blanche de Salonique

Albert Bensoussan

7

commentaires

Au siècle dernier Thessalonique s’appelait Salonique, grande cité de la Macédoine grecque, berceau du christianisme primitif et ville peuplée aux deux tiers de Juifs séfarades qui l’avaient surnommée la Jérusalem des Balkans, la nommant même Madre de Yisrael :  סלוניקה Salonika. On se rappellera ce chant élégiaque célébrant la Tour blanche de Salonique : Là une fenêtre, une colombe,  les hommes de la mer et, conjurant la maudite solitude, cette main tendue ouvrant à l’amour : En la mar hay una torre Y en la torre hay una ventana Y en la ventana hay una paloma Que a los marineros ama.   […]

lire la suite .../ ...
Du texte impossible au mot insaisissable

Du texte impossible au mot insaisissable

Daniel Lefort

3

commentaires

Au moment où la poésie se raréfie dans l’air quotidien, elle se purifie dans le cercle des poètes authentiques comme Alain Roussel qui ont conservé le sens aigu des pouvoirs du langage en marchant sur le fil de l’expression poétique, à la fois chemin de crête, fil d’Ariane et cordon de dynamite : trois images qui s’appliquent avec assez de justesse à son dernier livre, Le texte impossible (13,50 euros, Arfuyen). L’oxymore du titre est un ressort de l’imagination : le texte est possible puisqu’il est là, sous nos yeux, découpé en trois parties. D’abord un poème liminaire – « Lettre-poème pour un […]

lire la suite .../ ...
Bretonne, mais de langue française

Bretonne, mais de langue française

Yann Mortelette

34

commentaires

La Littérature bretonne de langue française, ouvrage collectif sous la direction de Pascal Rannou (472 pages, Editions Yoran Embanner, Fouesnant, 2020), n’est pas un simple dictionnaire des écrivains bretons, mais une étude d’ensemble de la littérature bretonne de langue française. Il comporte cinquante-deux articles, rédigés par des spécialistes et consacrés non seulement aux auteurs d’origine bretonne, mais aussi aux écrivains non bretons ayant évoqué la Bretagne, aux principaux thèmes, lieux et personnages de la littérature bretonne, aux revues littéraires publiées en Bretagne, aux grands moments de l’histoire littéraire bretonne, ainsi qu’aux différents genres et courants de la littérature bretonne. À […]

lire la suite .../ ...
De Caracas en Orénoque

De Caracas en Orénoque

Albert Bensoussan

2

commentaires

Petite Venise ou grande flaque d’eau (si l’on en croit l’étymologie de son nom), le Venezuela qui est le premier au monde en réserve de pétrole, est devenu aujourd’hui l’un des tout derniers, avec un taux d’émigration très élevé — selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 4,6 millions de migrants —, et montré du doigt par l’ONU pour ses violations des droits de l’homme, aujourd’hui comme hier. Jean-Louis Coatrieux, dans Natcho, l’enfant du barrio (Riveneuve, 2023, 262 p., 21 €) va saisir le problème  à la fin des années 80, le pays étant dirigé par […]

lire la suite .../ ...
Vargas Llosa à tous vents

Vargas Llosa à tous vents

Daniel Lefort

4

commentaires

Il existe une forme singulière dont usent certains écrivains, généralement au soir de leur vie, après avoir accompli une œuvre monumentale par son abondance ou sa diversité, pour porter à leur perfection leur art d’écrire et le propre de leur génie, quelque chose comme la quintessence de leur œuvre. Ce sont pour la plupart des écrits assez brefs, dotés d’une densité particulière et d’un magnétisme souvent envoûtant. À titre d’exemples, et non des moindres, je citerai Les eaux étroites de Julien Gracq, La fille du capitaine de Pouchkine, Bartleby de Melville ou encore La vie de Rancé de Chateaubriand – textes […]

lire la suite .../ ...
Les migrants des Lettres italiennes

Les migrants des Lettres italiennes

Fulvio Caccia

8

commentaires

Le Festival du livre de Paris s’apprête à accueillir l’Italie comme invitée d’honneur. Les projecteurs seront ainsi braqués, l’espace d’un week-end sur sa littérature donnant ainsi lieu à l’habituelle grande messe comme seul le microcosme littéraire parisien sait la faire. On aura ainsi droit à une déferlante médiatique dans laquelle on tentera de cerner les mystères insondables de la littérature transalpine. Déjà le Figaro littéraire donne le ton : « L’Italie, le pays des géants », titre flatteur s’il en est, qu’accompagne la photo de deux totems : Alberto Moravia et Erri de Luca suivi par les comptes rendus sur les nouveaux adoubés (Vincenzo Latronico, Teresa […]

lire la suite .../ ...
Frontière de la poésie/poésie de la frontière 

Frontière de la poésie/poésie de la frontière 

Fulvio Caccia

4

commentaires

La frontière, thème du Printemps des poètes, résonne tragiquement dans notre actualité. C’est l’étymologie même de ce pays agressé : l’Ukraine. Car la liberté est bien ce qui fait frontière, nous sépare et nous singularise. « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits… » atteste l’article 4 de la Déclaration des droits de l’Homme. La fonction de la poésie apparaît ainsi dans son fécond paradoxe : affirmer la liberté et la […]

lire la suite .../ ...
A l’ombre d’un géant

A l’ombre d’un géant

Daniel Lefort

1

commentaire

On a beaucoup glosé sur la traduction, ses théories et sa pratique, beaucoup moins sur la relation du traducteur avec l’auteur. Il est vrai que cet angle d’analyse ne devient vraiment intéressant que si l’un ou l’autre des protagonistes s’exprime sur le sujet. Que dire alors de la fascination que peut provoquer l’exercice lorsqu’il est mené par un traducteur qui a introduit dans la langue française, en exclusivité et pendant un demi-siècle, tous les romans et essais – soit une bonne cinquantaine, sans compter les innombrables articles – d’un auteur parmi les rares dont la figure surplombe la vie littéraire […]

lire la suite .../ ...