Le problème avec ceux qui ont un problème avec Peter Handke
C’était à craindre et ça n’a pas manqué : sitôt l’annonce du prix Nobel de littérature 2019 décerné jeudi dernier à l’Autrichien Peter Handke (1942), des voix se sont faites entendre pour dénoncer la décision et ses motifs. Les académiciens suédois émergeaient à peine d’une série de scandales (Bob Dylan statufié en poète majeur, l’affaire Arnault, les démissions et la crise interne qui s’en suivirent) qui avaient considérablement affaibli leur institution : non pas « l’Académie Nobel », qui n’existe pas, mais le comité Nobel de l’Académie suédoise, lequel fait plancher toute l’année son comité d’experts qui lance ses filets un peu partout dans le monde littéraire planétaire pour établir sa sélection.
Cette année, pas de vagues, promis. Il fallait être consensuel. Ils l’ont été en choisissant la Polonaise Olga Tokarczuk pour le prix 2018 à retardement et l’Autrichien le plus célèbre de Chaville (Hauts-de-Seine) en la personne de Peter Handke. Ils devaient bien se souvenir que celui-ci, malgré son statut mérité de classique moderne, n’était pas seulement une personnalité clivante : il trainait une casserole mais ils n’imaginaient pas qu’elle pouvait encore faire tant de bruit longtemps après, jusqu’à couvrir la seule chose qui devrait importer en l’espèce : son œuvre, l’une des rares depuis les années 70 à être constante dans sa richesse, sa diversité, sa singularité et sa fidélité à … son auteur et non à l’air du temps, aux modes, aux pressions de l’époque.
Or le Pen America, puissante organisation internationale de défense des écrivains et de la liberté d’expression (puissante, du moins aux Etats-Unis) vient d’exprimer ses « profonds regrets » à la suite de cette annonce. Elle s’est dite « abasourdie », Peter Handke ayant selon elle usé de sa notoriété pour « saper la vérité historique » et offrir un soutien public aux « auteurs du génocide », autrement dit l’ancien président serbe Slobodan Milosevic et l’ancien leader des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic. Aux Etats-Unis toujours, Carolyn Kellogg, la critique du Chicago Tribune citée dans The Literary Saloon, a décrété pour les mêmes raisons que n’ayant jamais lu Handke, elle n’allait certainement pas s’y mettre. Dans The Intercept, Peter Maass a été plus loin encore en associant Peter Handke aux criminels de guerre qu’il a défendus et en traitant les académiciens suédois d’esthètes irresponsables qui, par leur vote, ont signé l’arrêt de mort du prix Nobel de littérature.
La violence de ces condamnations ne peut que conforter ceux-ci dans leur volonté d’indépendance, indispensable après les événements qui ont ébranlé l’institution. Elle est un excellent révélateur de ce qui nous sépare de ces pauvres intellectuels américains pris entre deux morales également détestables : le trumpisme qui fait les dégâts que l’on sait dans l’Amérique profonde et le politiquement correct qui en fait tout autant sur les consciences notamment dans les milieux universitaires côte est et côte ouest. Deux injonctions morales aussi détestables, à cent lieues de toute éthique mais au plus près d’une moraline des plus archaïques, à laquelle les Européens ne sauraient trop résister dès lors que se manifestent ses symptômes les plus visibles : raciser (quel mot atroce !), genrer (idem), exclure au nom du communautarisme, se conformer à une doxa d’autant plus tyrannique qu’elle a l’opinion pour elle etc. Toutes choses qui font le lit d’un séparatisme rampant intolérable en République.
Personnellement, je ne fais mienne aucune des idées de Peter Handke relatives à l’ex-Yougoslavie. Et alors ? En quoi son plaidoyer permanent pour le non-interventionnisme des Etats dans les affaires d’autres Etats dans le monde, et ses prises de position serbophiles, qui ont au moins le courage de la franchise et de la cohérence sur la durée, portent-elles jugement sur ses grands romans (L’angoisse du gardien de but au moment du penalty, ou son discret chef d’oeuvre sur sa mère Le Malheur indifférent…), ses grandes pièces (La chevauchée sur le lac de Constance), ses traductions (Bove, Char, Ponge, Modiano, Green), ses contes (Mon Année dans la baie de personne), ses récits de voyage, ses poèmes, ses essais ? En rien. Par quelque côté qu’on prenne la chose, pour lui comme pour Céline, Pound, Hamsun et d’autres réprouvés de la société, ca ne change rien. Juger l’oeuvre d’un écrivain, la censurer au besoin (ce que le droit canonique définit comme la suspense, ou à une mise au ban), en fonction d’un jugement moral porté sur l’attitude politique ou sociale de son créateur, est non seulement absurde, réducteur, désolant mais dangereux. Il y a dans ces appels publics au lynchage dans les réseaux sociaux comme un arrière-goût de chasse à l’homme qui rappelle les pires époques. On peut tuer un écrivain pour moins que ça comme on vient de le faire aux Etats-Unis avec des acteurs (Kevin Spacey), des réalisateurs (Woody Allen, Roman Polanski), des chanteurs (Plàcido Domingo)… Les écrivains, ce serait plutôt avec des fausses rumeurs ou des accusations fondées de pédophilie, d’antisémitisme ou de négationnisme qu’on peut les mettre au ban de la société et pour un bon moment. Or en liquidant l’auteur on liquide l’oeuvre. Avec les critères de moralité exigées aujourd’hui par les censeurs, Gide aurait été écrasé au lendemain de Corydon (1924) et Tony Duvert après Quand mourut Jonathan (1978) pour ne citer qu’eux. C’est un miracle qu’il se trouve encore des éditeurs courageux (Léo Scheer, Pierre-Guillaume de Roux, Fata Morgana) pour publier les textes de Richard Millet.
Lors de la guerre civile qui a abouti à l’éclatement de la Yougoslavie, Peter Handke n’a pas caché ses sentiments pro-serbe. Dès 1999, n’ayant jamais eu son drapeau dans sa poche, Handke (père inconnu, autrichien par les paysans qui l’ont élevé, slovène par sa mère) dénonçait les bombardements de l’OTAN sur la République serbe. Sa présence à l’enterrement de Milosevic fut remarquée et fortement médiatisée, d’autant qu’ « on » prétendit qu’il avait touché de sa main le cercueil du défunt afin d’y déposer une rose et de dire sa fierté à brandir alors un drapeau serbe.
En France, cela provoqua un dommage collatéral qui fit beaucoup de bruit en 2006. Un bref article duNouvel Observateur : il y était dit que par sa présence à ces funérailles et par sa « position révisionniste » , Peter Handke aurait pu « approuver le massacre de Srebrenica et d’autres crimes dits de purification ethnique ». Il fit condamner le journal pour dénonciation calomnieuse mais le mal était fait. L’article mit le feu aux poudres.
Le phénomène désormais inévitable de l’emballement embraya aussitôte. Après avoir consulté son conseil d’administration, et bien qu’une partie de ses membres y fut hostile, l’administrateur général de la Comédie-Française Marcel Bozonnet créa une vive polémique en supprimant de la programmation du Vieux-Colombier Voyage au pays sonore ou l’art de la question (1989, traduite en français en 1993) de Peter Handke, qui devait y être jouée du 17 janvier au 24 février 2007 dans une mise en scène de Bruno Bayen. L’administrateur du Français, droit dans ses bottes, refusait d’offrir une « visibilité publique » au dramaturge au motif que, même s’il ne s’agit pas d’une oeuvre de propagande, le théâtre est une tribune dont « l’effet est plus large que la seule représentation ». Pourquoi l’avoir alors programmé ?! Le discours de Handke sur le tombe de Milosevic s’inscrivait parfaitement dans la logique de son engagement tel qu’il l’a manifesté depuis des années à travers livres et articles. Pour Bozonnet, la pièce n’était pas en cause mais la présence de Handke aux obsèques de l’ancien dictateur était un « outrage aux victimes »; or il ne peut se résoudre à distinguer l’homme de l’oeuvre. Reconnaissons qu’il y a là un vrai débat, que la polémique mit en lumière sans l’approfondir, hélas car elle dépasse le cas Handke.
S’il avait pris la peine de vérifier, Marcel Bozonnet aurait appris que, si Handke avait bien prononcé un discours aux obsèques de Milosevic moitié en allemand moitié en serbo-croate, il a démenti formellement les gestes et attitudes qu’on lui a prêtés. De quoi s’agit-il alors ? Rien moins que la censure d’une oeuvre exercée en fonction du comportement de son auteur. Le même esprit était à l’œuvre tout récemment lors de la récente censure des Suppliantes pour crime de blackface même si ce n’est pas à Eschyle mais au metteur en scène qu’en voulaient les purs militants de la bienpensance.
Handke se dit « dégoûté »par toute cette polémique, assura qu’il n’avait jamais eu de « position négationniste« à propos du massacre de Srebenica, qu’il n’était pas « pour » les Serbes mais « avec »les Serbes, que Milosevic ne pouvait être qualifié de « dictateur » puisqu’il a été élu (euh, cela m’en rappelle un autre vers 1933…) et enfin qu’il ne se sentait ni un coupable ni un héros mais plutôt dans la peau du « troisième homme ».Ce qui ne fit qu’augmenter l’énigme Handke. Car s’il fait bien allusion au film de Carol Reed et au disparu omniprésent du rôle-titre, non au personnage du mystérieux infirmier Harbin mais au fantomatique trafiquant Harry Lime, il faudra peut-être réexaminer sa position sur la guerre des Balkans à la lumière de la légendaire réplique murmurée par Orson Wellesdans la cabine de la grande roue :
« En Italie, pendant les trente ans de règne des Borgia, il y a eu la guerre, la terreur, des crimes, du sang versé, mais cela a donné Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. En Suisse, il y a eu l’amour fraternel et cinq cents ans de démocratie et de paix… Et qu’est-ce que ça a donné ? La pendule à coucou… »
A moins que, comme nous le suggère Olivier Le Lay, l’un des traducteurs de Handke, Le troisième homme ne soit autre que « der Dritte », le tiers ou le témoin, ni au sens de l’accusation, ni au sens de la défense. Cela consiste à exercer son regard sans neutralité :
« Toute son oeuvre atteste de cette ascèse là »
Peu de temps après, Peter Handke vit l’ensemble de son oeuvre couronnée par la ville de Düsseldorf d’une des plus prestigieuses récompenses littéraires allemandes : le prix Heinrich Heine. Les livres de ce classique moderne, qui finira bien par être pléiades de son vivant qui sait, répondaient à leurs critères puisqu’ils sont, selon eux, » situés dans l’esprit des droits fondamentaux de l’être humain pour lesquels Heine s’était engagé… (et que leur auteur) promeut le progrès social et politique, sert la compréhension entre les peuples ou élargit la connaissance des affinités entre tous les hommes ». En principe, la ville de Düsseldorf qui dote ce prix (c’est la ville natale de Heine) ratifie toujours la décision de son jury composé d’éminents représentants du monde culturel. Or son conseil municipal fit un coup d’éclat en s’y refusant. Comme s’il tenait le jury pour un rassemblement d’enfants immatures même pas fichus de débusquer la bête immonde derrière le binoclard. Pour ne pas cautionner l’engagement politique dePeter Handke, il sanctionna donc le romancier, le dramaturge et le poète en lui. Pétitions, contre-pétitions etc : Handke était à nouveau mais outre-Rhin cette fois, l’homme par qui le scandale arrive. Las, peu après, il annonçait qu’il renonçait à son prix.
Handke est l’écrivain de l’errance, de l’incommunicabilité entre les êtres, de l’enfance sacrée, du quotidien transcendé et des infimes détails que l’on ne sait plus voir (…) Sa prose a le rythme d’une promenade à pied. On avance, on regarde, on s’arrête, on repart. Un flux et reflux (…) C’est l’Homme de Giacometti. Il a un humour ravageur. Il vit chaque jour comme si c’était le dernier.
Lisez plus avant ce que dit de lui le critique Bernard Morlino, l’un des rares qui le lise et le fréquente depuis des années. C’est d’une profonde justesse. Dans son recueil J’habite une tour d’ivoire (traduit de l’allemand par Dominique Petit, Titres/Bourgois), on trouvera in fine la reproduction d’un article fin et sensible qui donne l’une des clés de la psychologie de Peter Handke. Il s’agit d’un texte de 1991 dans lequel son principal traducteur Georges-Arthur Goldschmidt explique l’absence de dialogues et de conversation dans l’oeuvre de l’écrivain par son absolue solitude envisagée comme méthode et effort de concentration. Solitude, peur, malaise et marche à pied, autant d’étapes pour aboutir à un vide fécond et créateur. Mais d’une solitude ontologique propice au dévoilement, au perpétuel examen de soi. Il y a quelque chose de mystique dans son hypersensibilité (très bien analysée ici par Paul Edel). Là est le vrai Handke, tout en étrangeté, ellipses, ironie et retrait du monde, le seul qui importe car y cohabitent sa face lumineuse et sa face sombre.
(« Dans la baie de personne » photo Pieter Hugo ; « Peter Handke » photo François More)
1 338 Réponses pour Le problème avec ceux qui ont un problème avec Peter Handke
chris soal « . As laborious, time-consuming pieces the process is also very contemplative and meditative, very much about a connection between my body and the object and how the shaping of form is related to touch.”
Pff du bruel, votre bizutage se passe mal. Trop lourd, mondieu, trop lourd.
Terms Most Useful in Describing Creative Works of Art, 1966-68 :
https://blogfigures.blogspot.com/2012/12/john-baldessari_22.html
21 octobre 2019 à 18 h 27 min
Ferdousi…
Breton aimait beaucoup son avatar hugolien, dans la Légende des Siècles:
« Autrefois, j’ai connu Ferdousi dans Mysore.
Petit Rappel dit: à
Je n’ai jamais compris pourquoi Hugo (et tant d’autres poètes français – sauf les meilleurs: Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud…) préféraient les rimes plates
« Autrefois, j’ai connu Ferdousi dans Mysore.
Il semblait avoir pris une flamme à l’aurore
pour s’en faire une aigrette et se la mettre au front ;
il ressemblait aux rois que n’atteint nul affront… »
aux rimes croisées
« Autrefois, j’ai connu Ferdousi dans Mysore.
Pour s’en faire une aigrette et se la mettre au front,
il semblait avoir pris une flamme à l’Aurore.
Il ressemblait aux rois que n’atteint nul affront… »
ou aux rimes embrassées
« Autrefois, j’ai connu Ferdousi dans Mysore.
Il ressemblait aux rois que n’atteint nul affront.
Pour s’en faire une aigrette et se la mettre au front,
il semblait avoir pris une flamme à l’Aurore… »
qui sont bien moins lourdes et donc bien plus belles.
Maire et Père
Sur Facebook, Frédéric Valletoux se présente brièvement ainsi :
« Maire et Père dans la même ville , à Fontainebleau ».
Présentation originale.
sait-on ce qu’est devenu Claude Hagège, l’homme de paroles, au fait ?
J’espère qu’il va bien et lui souhaite longue vie. Dans un entretien avec BD, d’il y a qq mois, il disait ceci : « J’ai 81 ans, je n’ai pas envie de perdre la vie car si je la perds, je ne pourrais plus séduire mes étudiantes qui ont toutes au minimum soixante et un an de moins que moi. Quoi qu’il en soit, je fais partie de ces gens qui préfèrent éviter la maladie, la ruine de la vieillesse, et différer le plus loin possible la mort ».
Voilà.
Laissons tomber les rimes, Pablo75, et revenons au cas Peter Handke !
Il semble que Passou veuille prolonger ce billet ?
Beaucoup de bruit et bien peu de littérature…
Petit Rappel dit: à
(17h 50) Un nouveau Delaporte?
___________
Dès l’origine, il y a eu une malédiction de la presse. Et ça a empité depuis. MCourt se complaît dans cette putréfaction ? Cette pourriture ? Cette ignominie ? Cf. la mouette putride de Popaul, sur une vague qui n’est plus nouvelle depuis longtemps. Quel décor méphitique ! La décadence ! L’enfer !
« je ne pourrais plus séduire mes étudiantes »
Un aveu caractérisé de harcèlement sexuel, JJJ !!!
en effet, j’avais oublié de signaler à Passoul que personnellement je n’avais jamais eu aucun problème avec Peter Handke…
Je pense que cette mise au point tardive va débloquer la situation, jzmn.
Toutes mes excuses aux erdéliens piaffant d’impatience…
T’es lourd de chez lourd, Delaporte !
Et en plus, tu croies que tu as de l’esprit !!
Jacuzzi, vous êtes allé voir le film « Martin Eden » ? J’y ai perdu mon temps et de l’argent. C’est de la daube. Aucun intérêt.
21 octobre 2019 à 18 h 27 min
@ Jazzi
C’est beaucoup plus important le problème des rimes en poésie que le cas Peter Handke. Dans 500 ans on continuera à parler du premier et personne saura qui est Handke.
« T’es lourd de chez lourd, Delaporte ! »
Vous n’aimez pas qu’on dise du mal de votre presque profession, Jacuzzi, vous le quasi-professionnel, le semi-journaliste, le quart d’un écrivain.
Après le suicide de sa mère, à l’âge de 51 ans, Peter Handke écrit « Le malheur indifférent » :
« Lorsque j’étais chez elle l’été dernier, je la trouvai un jour couchée sur son lit avec une expression si désolée que je n’osai aller plus près d’elle. […] C’était un supplice de voir avec quelle impudeur elle s’était retournée à l’air ; tout en elle était déboîté, fracturé, ouvert, enflammé, une occlusion intestinale. […]
C’est depuis ce moment seulement que j’eus pour ma mère une véritable attention. Je l’avais sans cesse oubliée jusqu’alors, je pouvais peut-être sentir une douleur brève parfois en pensant à la stupidité de sa vie. Maintenant, elle s’imposait réellement à moi, elle devenait charnelle et vivante, et son état était d’une matérialité si immédiate que bien souvent j’y prenais entièrement part. »
Renato à l’aube
« L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée en 1635 par le cardinal de Richelieu, est une institution française dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française… »
@ Maire et Père dans la même ville, à Fontainebleau
Et on nous dit qu’en plus il serait contre la reconnaissance de la PMA chez les homos mâles ! Vous y comprenez quelque chose, vous, aux affaires d’hermaphrodisme chez les êtres humains politiques, P. Chat-roule, eh ?
« L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée en 1635 »
Vous parliez donc de l’institution, rose. Jamais je n’aurais songé d’appeler « vieille dame » l’Académie de la Crusca officiellement fondée le 25 mars 1585.
La vieille dame du Quai Conti, renato. Faut sortir, aussi. Y’en n’a pas que pour les footeux..
Dream Song 62
https://blogfigures.blogspot.com/2010/05/john-berryman-dream-song-62-that-dark_27.html
@
Vous trouverez au moins un glossaire en ce sens chez Hampaté Bâ, semble-t-il me souvenir, dans… ‘Vie et enseignement de Tierno Bokar’. Hélas, rien de ce genre au musée Jacques Chirac, sauf erreur.
Serviteur,
Ah oui, je vois bien Barbara faire un truc sur l’objet enfin sur la chose, le truc, au musée du quai Branly pour les z’y voient rien. In recit, un microcredit, comme tatami.
Non, tu m’excuseras, mais quand on cause philo , on ne va pas chercher une prof de troisième zone…recalée 6 fois à l’agreg!
J’ai quand même d’autres valeurs, comme je te l’ai déjà indiqué.
— Mr Bones, we all brutes & fools
il fallait que quelqu’un le rappelle
merci renato
@ recalée à l’agreg ?
vous, il vous a suffi d’une fois pour jeter l’éponge… crois-je me souvenir, et en accuser la sorbonitude phallocrate entière durant des décennies, dafnaée. (cf. la fontaine de Barbara, située aux environs de Nantes, voyez)
NB / à propos : M-H ignorait que Charlotte G. vivait à Niort. Sinon, il s’y serait arrêté plus longtemps, je pense, plutôt qu’à Ligugé un peu plus au nord.
@ renato. Tchin, est-ce meilleur que le gin tonic ?
Tu te souviens bien mâle.
Bref, Passou, je vais exercer mon droit de retrait, si vous ne rétablissez pas la ponctualité des commentaires.
19h55 le 21/10
Et dis-toi des académiciens comme Vaugelas, on en redemande. Et des ferrées comme barbara, sérieux, ça fait pitié.
Vous pouvez essayer, Janssen J-J :
Remplissez les 3/4 d’un verre Highball avec des glaçons
Versez le Jack Honey sur les glaçons
Complétez avec de la limonade
Garnissez avec un quartier de citron.
Et il n’y a pas de Martini ?
😉
Entre Bona et Cassin, ma foi, c’est quand même les deux du top 40 qui font reprendre le dico des familles.
Pardon, la dose ! Jack Honey 50 ml.
Je ne vais pas me substituer à l’article de Pierre Assouline sur le cas Handke.
Rappelons deux ou trois choses simples. Son travail d’écrivain s inscrit comme il le dit dans sa première œuvre comme un « outrage au public ». Elle s’ouvre sur des jeux linguistiques puis sur des parodies de romans policiers et puis elle s’oriente – c‘est capital- avec « la courte lettre pour un long adieu » (1972) ou « l’heure de la sensation vraie » sur une voie autobiographique, dans laquelle il herche la source, e son vrai des vérité des moments d’une vie. Cela culmine avec « le malheur indifférent » (1972) quand il revient sur les souvenirs de sa mère, qui s’est suicidée. Dès ses premiers textes(« les frelons » ), il se tient à l’écart d’une littérature « engagée » dans la politique allemande d’aprè- guerre qui règne dans ces années » 65-70. La littérature allemande se reconstruit alors, pour édifier une démocratie, de Böll à Grass. Lui se voit en lutte contre cette conception d’une littérature » liquidation du passé » et appel à des consignes socialistes, bref littérature en remorque du politique.
Il décrit avec une distance clinique l’aliénation de cette femme tout au long de sa vie comme la servante Félicité dans « un cœur simple » de Flaubert.
Depuis il cherche toujours une pureté originelle du langage, une pureté d’expression dans les sensations les plus simples : marcher, voir, sentir, humer, rêver, cueillir des champignonresecter la Nature et son chant souterrain, , être fatigué, écouter de la musique, etc. Il tisse un lien très singulier, très solitaire, très à l’écart de la littérature atuelle. Il e noue pas d’intrigue.. il « chante » Il reprend le thème si germanique du « Wanderer »,faire son chemin intellectuel, faire son chemin de sensibilité….Prose et élucidation de La vie le long d’un chemin. Il est assez rousseauiste dans sa dernière période..
IL sillonne aussi bien les environs de Salzbourg que le bois de Chaville ou des endroits sauvages de l’Espagne, pour « chanter » au sens homérique, c’est un aède ! son lien personnel avec la Nature il e chante en mots allemands…Goethe ‘est pas non plus loin chez lui.. Je comprends ce malentendu où l’on voudrait que tous les écrivains soient « engagés » politiquement. Ça n’a jamais été son cas. Il est le contraire de ça. le geste d’aller sur la tombe d’un dirigeant Serbe possède un double sens. Il l’a dit. Il combat i’idée médiatique tranchante, imposée à tous ,qu’il y a le Bien d’un côté et le Mal de l’autre. Il a voulu combattre un manichéisme et unanimisme des journaux europeens. . Oui il ne supporte pas les unanimités médiatiques, persuadé que tous les aspects d’un problème compexe ne sont pas montrés. Je crois que le fait que sa mère soit slovène a joué aussi un rôle, et une manière aussi, de lui rendre hommage. Il faut bien voir que son œuvre non pas engagée, mais « égagée » est tres éloignées de celle d’un Grass, d’un Bernhard, d’un Camus ou d’un Sartre qui mènent un combat politique et littéraire mêlé. Il vise, sans cacher son ambition, un « chant » comme Hölderlin ou Homère. C’est une voie qu’on comprend mal en France. Les résultats littéraires sont souvent magnifiques-parfois plus obscurs. Ce n’est pas un hasard s’il cite Homère longuement dans les « ailes du désir », son scénario. C’est un manifeste. Oui C’est un écrivain à part Il cherche sans cesse, avec acharnement, obstination, continuité, grande solitude, estimable, à donner un sens plus pur aux mots de la tribu, comme disait l’autre…
Il paraît qu’Handke, devenu muet depuis cette désastreuse décision du comité Nobel, a une maison dans le département de la Loire. Vous étiez au courant ?
*Il faut lire: « Avec « le malheur indifférent »(1972) texte capital, il décrit avec une distance clinique toute l’aliénation de la vie de sa mère, comme la servante Félicité est décrite dans « un cœur simple » de Flaubert. »
Il y a des « comme » qui sont bien commodes. Pour les sophistes de la littérature comparée.
On a lu que la réaction d’Handke vis a vis de sa mère, était plutôt une réaction de psychopathe, absence totale de sentiments, sauf pour lui-même.
Edel, What about cette ancienne amante qui a accusé Handke, de faits qui ressemblent à du #metoo ?
The Day after Kerouac died :
@ je vais exercer mon droit de retrait
dans ces conditions… passoul, par pitié, ne rétablissez pas l’horodateur !… 🙂
@ merci renato, j’ai recopié votre recette dans mon livre de coquetails. Je fais essayer de le la faire goûter à Ch. pour la radoucir 😉
Marie Sasseur,Miss amertume, lisez d’abord le texte « Le malheur indifférent » avant de dire n’importe quoi..j’vous jure!…
Mais de qui parliez-vous donc, renato, vous ?
On a bien lu que P.Edel aimait la sauvagerie dans la litterature . D’un pedophile comme Matzneff, au moins; le truc a réveiller en pleine nuit, ceux endormis dans le car , avec Modiano.Et il me paraissait intéressant de lui poser cette question. What about Marie Colbin ?
Voyez plutôt, rose : « Comment ça « cette vieille dame honorable » ? elle est né en 47 : on était vieux à 72 ans dans les années 50 ! ».
on était vieux à 72 ans dans les années 50 ! ».même aujourd’hui je crois ,au moins pour les stats
Selon la bureaucratie le troisième âge correspond à l’âge de la retraite, ce qui est une aberration : si on se tient à pôle emploi on est fichus.
Oui Paul Edel, c’est exactement ça, Peter Handke n’a rien de commun avec nos politiques protestataires, il est du côté de notre Montaigne, de son Goethe; il dit je crois dans « Je suis un habitant de la tour d’ivoire » qu’un écrivain original a pour tâche de rassurer celui qui se croit à part du monde; la littérature a un effet rassurant sur le lecteur qui ne se sent pas mêlé au tout venant. Je le confonds parfois dans mon méli mélo avec Pascal Quignard. Même indifférence à l’opinion, même attention précise au style, comme un gravure, un chant. Vous avez raison d’insister sur le CHANT, c’est la clef mystérieuse de sa présence.
JJJ
Sur l’agrégation Braudel a eu une parole définitive: Désignant devant un aréopage d’universitaire Marc Ferro assis auprès de lui ,et devenu son successeur aux Annales il a rappelé qu’il l’avait collé plusieurs fois a ce concours alors qu’il était président du jury et il ajoutait: eh bien c’est le meilleur d’entre nous !
autant dire qu’il est grotesque de juger BC à partir du nombre de ses échecs à ce concours, qui d’ailleurs donne une prime au conformisme
sur Claude Hagège cet, insupportable vieillard qui joue les séducteurs et dont je ne m’etonne pas de ses velléités de seduire des tendrons, voici ce que j’écrivais ici même il y a quelque temps:
Claude Hagege est certainement un grand linguiste, mais c’est aussi un insupportable cabotin.
Son cours au Collège de France ,autant que j’aie pu en juger la seule fois où j’y suis allée en jurant qu’on ne m’y reprendrait plus, etait un show où il se donnait en spectacle .
Il y présentait des règles archi-connues sur la formation des mots composés en recyclant ce qu’il avait écrit ,sans être vraiment novateur, vingt ans plus tôt ,comme il avait recyclé dans son best-seller « l’homme de paroles » un « Que –sais-je » antérieur .
Devant cet auditoire de mondains à prétentions intellectuelles, il illustrait ses propos en accumulant inutilement des citations en langages variés, proférées avec l’accent idoine et écrites au tableau dans des alphabets et idéogrammes divers ,avec pour seul objectif de faire montre de sa maîtrise de ces langages et de leur écriture .
Au passage on apprenait qu’il avait appris l’indonésien en couchant avec une gamine de 40 ans sa cadette ,qu’en Israël on lui dit qu’il parle l’hébreu comme la thora (ce qu’il dit en hébreu évidemment,) et que les femmes hongroises sont de grandes amoureuses .
Bien qu’il ait commencé sa carrière sous l’aile de Martinet, jamais celui-ci n’est cité dans ses bibliographies .pourquoi ?quel cadavre y a –t-il entre eux ?peut-être le passé un peu sulfureux de Martinet qui a la fin de la guerre avait choisi de se faire oublier quelques années en trouvant refuge dans une université américaine
j’ai d’ailleurs aussi écouté:vidéo
Barbara Cassin et la performativité du langage
C’est très grave ce que vous écrivez sur Claude Hagège, DHH.
Je suis allé faire un tour dans une librairie. J’ai été dérangé par plusieurs connaissances, à qui j’ai dû parler. C’était un mauvais jour. Du coup je suis parti, non sans avoir regardé, 1° si le journal de Matzneff était arrivé – Réponse : non ; 2° si les livres de Peter Handke étaient mis en valeur. Réponse, non. Je suis parti, mais je vais revenir.
En plus de ça, à plusieurs reprises vous placez vos virgules de façon incorrecte : espace virgule au lieu de virgule espace.
Arrivé à votre âge on est de sensé ne plus faire ce genre d’erreurs. En principe.
« si les livres de Peter Handke étaient mis en valeur. Réponse, non. Je suis parti, mais je vais revenir. »
Nous ne fréquentons pas les mêmes librairies, Delaporte !
Il faut aussi laisser le temps aux réimpressions.
Handke est passé soudainement de l’enfer en pleine lumière…
Moi, Delaporte, je n’ai aucune connaissance dans aucune librairie et du coup je suis bien tranquille, d’autant plus que je mets exceptionnellement les pieds dans une librairie. La dernière fois c’était pour acheter une carte de voeux pour les étrennes de ma concierge.
C’est tout à l’honneur de DHH de cracher le morceau sur la marionnette Hagège, D. ! à l’honneur de l’université…
Je ne lis plus. Cela fait environ 25 ans que je ne lis plus et je m’en porte merveilleusement bien. Et si je suis ici ce soir c’est pour vous dire que la lecture de romans est fort néfaste et déforme considérablement votre jugement. Lire des romans témoigne non seulement d’une propension à la paresse mais également d’une vanité inconsciemment dissimulée.
J’ai mis du temps à le comprendre mais je l’ai compris. Moi.
« la marionnette Hagège » mais vous vous rendez compte de ce que vous écrivez, Jazzi ?!
C’est vous la marionnette. Et une triste marionnette.
DHH abuse. Elle n’arrive pas à la hauteur d’Hagège alors voilà.
Je préfère aller me coucher.
Je vais faire un voyage dans l’astral.
Puisque Braudel a considéré que celui qui lui avait succédé à l EHSS, alors qu’il l’avait refusé à l’agrégation, était le meilleur d’entre eux, BC n’a pas à être jugée sur le fait qu’elle a ratée 6 fois l’agrégation de philosophie. L’agrégation est un titre qui ne sanctionne qu’un conformisme universitaire.
Logique.
D’ailleurs BC avec son capes est docteur es lettres avec une thèse foireuse sur Gorgias et Parmenide .La meilleure du cnrs.
C’est l’occasion de prendre conscience de l’existence de laboratoires dont l’utilité n’est pas évidente, et qui coûtent un pognon de dingue. Alors qu’on n’a plus les moyens de sponsoriser des danseuses.
23.15 (@ DHH)… autant dire qu’il est grotesque de juger BC à partir du nombre de ses échecs à ce concours, qui d’ailleurs donne une prime au conformisme.
1 – J’espère que MS vous aura entendue…, moi, vous préchez aux repêchées…, savez
2 – Dites donc, j’ai bien fait de soulever ce lièvre d’Hagège en Patagonie… Suis 1 brin stomaqué par vos révélations, j’imagine vous avez dû les soupeser un max avant de les balancer à la crédulité publique (la mienne du moinsss). Et moi que j’pensais qu’il n’avait fait que plaisanter sur les les jeunes étudiantes en fleurs ! Incroyab, ! – Etes vraiment sûre de vous à propos de l’homme de paroles, la vulgaire resucée d’un que sais-je ? J’aimerions en savoir plus if possible, thank’s.
@ D -> l’anti-culte… toujours aussi iné-n-arrabe !… : « on est de sensé ne plus faire ce genre d’erreurs ».
(censément insensé…, doux dingo troublé dans les andins… au beau milieu de ses voyages interglactiques, dites bonjour au bon dieu et à françois !
@ renato m. : merci pour le signal de l’hommage de Ginsberg à Kerouac. Quelle émotion ! je croyais bien cet homme aux trépas depuis des plombes… Doit être aussi vieux que Lawrence Ferlinghetty, ast’heure, non ?
Hawl !
Bonne nuit à toustes,
Eh oui, c’est entendu.
23h33
vous pouvez juger , d’après cette vidéo qui a 5 ans, de qualités pédagogiques de Hagège et de son comportement,à savoir s’il est particulièrement cabotin , compte tenu de son age(et s’il a l’air d’un vieillard)
https://www.youtube.com/watch?v=fjAuHvOMXFE
je remarque que la video n’est pas commentée par des admiratrices
Il mourrait souvent
Nick Tosches
https://next.liberation.fr/livres/2019/10/21/l-ecrivain-americain-nick-tosches-est-mort_1758788
renato dit: à
Voyez plutôt, rose : « Comment ça « cette vieille dame honorable » ? elle est né en 47 : on était vieux à 72 ans dans les années 50 ! ».
Vu. Vous parliez de Barbara Cassin.
Et moi de l’Académie française.
Pas sur la même longueur d’onde. Merci d’avoir clarifié.
L’ai écouté brièvement elle.
À un interviewer qui remarquait tout ce qui lui arrivait de positif à elle en 2018 médaille d’or, Académie française et tombereau d’honneurs, d’hommages divers et variés, puis qui s’enquerait si elle n’était pas étonnée de cette avalanche, elle a répondu « et bien non puisqu’on ne prête qu’aux riches ».
Ai coupé derechef l’interview.
1 h 04
22/10/2019
DHH
N’ai jamais écouté une conférence de Claude Hagège.
En ce moment, je relis six leçons sur le son et le sens de Roman Jacobson. COurs suivis entre autres par Claude Levi Strauss.
DHH
Dans le livre de l’intranquillité, Pessoa parle de la vie, comme vous, je l’ai retrouvé hier. Je vais vous le citer.
Bien amicalement,
Gorgias et Parmenide .La meilleure du cnrs.
Vous faites cela pour nous rendre dingue, Marie Sasseur : espace, point, pas d’espace.
Et précédemment
Pas d’espace, deux points, pas d’espace.
Vous ne savez les vertus d’une patience incommensurable.
Là
écouté:vidéo
C’est à peine supportable.
Si encore Lavande sortait du bois ?
Et alii
vous pouvez juger , d’après cette vidéo qui a 5 ans, de qualités pédagogiques
Le sujet est intéressant ; le nombre d’exemples sur les expressions idiomatiques anglaises aussi.
Sinon, il se teint les cheveux en noir.
Bof.
Un cinéaste, François Ozon, croyé-je, a dit que les jeunes filles étaient aujourd’hui très courageuses.
Léo-Alcide Kéroack son papa est lui aussi dcd à 47 ans.
Merci renato de ce rappel de la beat generation.
3h07
Il faut reconnaître -Hagège- que lorsque vous dites bilabiale occlusive, ou pire fricative, en omettant volontairement les velaires, les sourdes oublions-les, cela dégage un charme surranné. Hum.
je ne comprends pas l’ordre qui a été formulé « par les anciens » aux éventuels contributeurs de ce blog de persifler, dénigrer, calomnier les auteurs et figures en vue de « la culture » soumises à leur jugement ,et par ailleurs l’attente que ces nouveaux contributeurs racontent leur vie privée et leur histoire personnelle; de telles exigences me dépassent autant que les prétentions des cadres du commentarium à les interpréter, souvent au mépris des propositions du billet ;autrement dit , ces cadres du billet se donnent comme « le savoir absolu »;ce n’est peut-être pas un hasard si n’a pas été rappelé le parcours de B.Cassin avec des psychanalystes, sur lequel elle-même ne s’étend pas dans ses entretiens publics;il y a la quelque chose qui n’est peut-être pas de « la pudeur », chez les cadres du commentarium , les acronymistes et les autres de la RDL;une commentatrice évoque son psy ,c’est indubitable;c’est donc courageux de sa part;
comme je ne cèderai pas sur mes refus d’obtempérer,je vous prie de trouver l’expression de mes regrets profonds
B. Cassin, l’extrait de son discours de réception à l’académie, est sur la rdl.
question de traduction
Abraham garde le secret : Dieu lui a demandé le sacrifice de son fils bien aimé. Les hommes aujourd’hui gardent un autre secret : Dieu ne leur demande rien, il ne leur parle plus. Et c’est là leur secret : qu’ils n’ont plus de secret. Ils n’ont plus de secret, ils n’ont que des petits secrets. « Un misérable tas de petits secrets ».
En allemand : « Wovon man nicht sprechen kann, darüber muß man schweigen » : « ce dont on ne peut parler, il faut le taire ». « On ne peut » : “man nicht kann”, de können, pouvoir, avoir la capacité de… « Il faut », c’est-à-dire « on doit » : “man muss”, de mussen, qui indique bien le devoir. Aussi l’anglais traduit : « Whereof one cannot speak, thereof one must be silent ». Mais il est vrai que mussen peut aussi s’entendre dans le sens de « il faut », « on est contraint », « on est forcé de… », et en ce cas nous retombons dans la tautologie. Quant à schweigen, il signifie certes « se taire », mais encore « garder le silence », « ne pas répondre », « demeurer muet comme la tombe » (schweigen wie ein Grab).
http://www.jdarriulat.net/Essais/wittgenstein.html
Cassin y va de son petit couplet féministe. Ne pas le faire lui aurait été reproché par les tenantes de son mouvement du parler pour rien dire.
Barba traductrice, par Engel.
« On peut en fait se demander si les auteurs de ce vocabulaire ne souscrivent pas surtout à une conception très naïve de la traduction : l’idée qu’il faudrait trouver, pour chaque terme du vocabulaire philosophique d’une langue, sa traduction par un mot équivalent unique, et s’ils n’adoptent pas implicitement ce que Quine appelle « le mythe des significations », selon lequel à chaque mot correspondrait une signification et une seule. On peut même se demander si les auteurs du Vocabulaire n’y souscrivent pas implicitement, en ne considérant la plupart du temps la traduction que sous l’angle des mots et des concepts isolés, plutôt que sous l’angle de la phrase. Frege disait qu’il n’y a que dans le contexte des phrases que les mots ont une signification. C’est un penchant bien connu des heideggériens hellénistes de ne considérer les concepts qu’à partir de l’étymologie. «
Le dico des intraduisibles, ou l »impensé heideggerien.
Analyse d’Engel ( quand il fait son boulot, et plutôt bien)
« Mais l’unité de traduction n’est-elle pas la phrase ? Et à se concentrer sur les mots, ne tend-on pas à oublier que la philosophie n’est pas seulement étymologie, mais qu’elle produit des arguments ? Il est intéressant à cet égard de noter que nulle part dans ce livre ne figure d’article sur le kurios logos, l’argument « dominateur » de Diodore de Mégare, qui porte sur les relations du temps et de la nécessité. Cet argument, comme l’a montré Jules Vuillemin dans Nécessité et contingence (Minuit, 1985, un livre parfaitement absent des bibliographies de ce Vocabulaire), court à travers toute l’histoire de la philosophie, et il est réinterprété sans cesse d’une philosophie à l’autre. Ceci n’est possible que s’il y a traduction, mais aussi capacité à faire franchir les siècles à un argument, comme c’est le cas avec l’argument du « troisième homme », ou celui du cogito, qui remonte au moins à Augustin. »
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/07/18/mythe-intraduisible-cassin/
Bonne lecture.
Merci Sasseur, mais c’est du réchauffé!
Vous nous serves les plats d’il y a au moins quatre jours! 😉
Pat V dit: à
Delaporte dit: à
Aujourd’hui, j’ai lu un Figaro littéraire vraiment nul. Un désastreux numéro. Il fallait aller, aujourd’hui, sur le site de l’Académie française lire le discours de la flamboyante Barbara Cassin, et la réponse de Marion, philosophe prudent. Là était l’événement. Du grain à moudre pour plusieurs jours ; ça a d’ailleurs déjà commencé ici, avec et alii. Le triomphe de Cassin est un peu celui de Derrida – et, somme toute, de Heidegger. Il va falloir voir ça en détail. »
Une réponse en forme d’analyse pour resserrer le tout :
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/07/18/mythe-intraduisible-cassin/
le 22 10 2019 à 10 h35
Pourquoi encore dénaturer le nom de Barbara Cassin en « Barba »?
L’analyse de P. Angel est argumentée et se situe à des kilomètres de vos dénonciations caricaturales, M.S.
Il serait intéressant plutôt que comprendre les rapports de pouvoirs entre les différents courants de pensée qui ont permit l’élection de Barbarin Cassin et sa mise en avant intellectualo-médiatique.
Le frère d’Hagège, qui travaillait pour Auto Moto magazine était très sympa, lui. C. Hagège est un frimeur doublé d’un anglophobe patenté. Benveniste, mort dans le dénuement, concepteur de la théorie de l’énonciation, était un immense linguiste. C.Hagège n’a rien inventé, c’est un compilateur, pur produit de la société du spectacle, qui a surfé sur la vague Pivot.
ce n’est pas une « nouvelle » ni le sujet;pourtant c’est très inquiétant:des « amis » me l’ont dit il y a une semaine à peu près:
Le fléau des punaises de lit donne le cafard aux cités universitaires
Les punaises de lit sont un fléau jusque dans les résidences, où les Crous prennent l’affaire au sérieux.
le monde et aussi sur google
1 – Merci pour la nouvelle du décès de Nick Toshes dont j’avais lu « Trinités » (sur des cartels de la drogue asitiques)… qui ne m’avait pas emballé. J’y étais donc pas revenu. C’est pas une raison. Il eut apparamment une vie plus riche que j’imaginais. Un bon potentiel comme touche à tout.
2 – Ce matin, un jeune prof de psychologie juridique ukrainien dans nos murs (en stage d’un mois) … Entend se familiariser avec notre bibliothèque, un fond documentaire très riche… Et améliorer son français dasn la foulée… C’est pas gagné. On va lui faire rencontrer Claude Hagège, qui met le russe au dessus de tout. J’imaginne qu’il en connait ttes les variantes ukrainiennes, en dépit de ses cabotinages.
3 – Ai trouvé que Mme Cassin n’avait pas de fausse modestie face aux honneurs. Pourquoi vouloir lui clouer le bec ? rose et sasseur : une même répulsion devant le succès d’une intrigante de bas étage ?… Comment appelle-t-on ce triste tropisme en pscychologie cognitive, déjà ?
4 – @etalli-allo, pourquoi dénier aux erdéliennes leur besoin d’étaler leur vie privée comme analysantes ? Alors que vous passez votre temps à en faire autant.
Toujours aussi zarbie dans les algues folles. Regardez vous écrire sur le commentarium, ou du moins le double qui est hors de vous… il ponctue différemment !
(Lubrizole). Plus ça va, plus je pense qu’icite, les mecs sont censément plus équilibrés que les gonzesses dans leurs idées fixes. Un simple constat, nullement un jugement de valeur malveillant puor quiconque.
(***Bonne journée du 22 octobre 2019, il est 10.45)
On a cité le mentor de pat v, dont apparemment il ne connaissait pas cette analyse , argumentée, sur le clafoutis de Cassin, qui illustre à merveille le public ou perish, lol.
Décidément, Marie, ça folle, lol 😉 ( Comme elle dit.)
10 h55 le 22 10 19
Be l’attribuez pas ce qui ne m’appartient pas, j’ai ma dise, excessive.
Rien contre Mme Cassin : ai noté sa répartie » on ne prête qu’aux riches ».
B
Ne m’attribuez pas ce qui ne m’appartient pas, j’ai ma dose, excessive.
Rien contre Mme Cassin : ai noté sa répartie » on ne prête qu’aux riches ».
Mentor : Guide, conseiller sage et expérimenté.
Le marcheur que je suis sait pertinemment qu’il doit son avancée qu’à son esprit et à son corps, le guide pourra tant qu’il veut l’ encourager, il fera ce qu’il peut. 😉
il fera ce qu’il peut.
Le marcheur, bien entendu.
@etalli-allo, pourquoi dénier aux erdéliennes leur besoin d’étaler leur vie privée comme analysantes ? Alors que vous passez votre temps à en faire autant.
analysantes? Ahbon !avec quel-le-s analystes professionnel-le-s autorisé-e-s On a des noms pour B.Cassin par exemple; vous parlez beaucoup de vous surtout icite avec vos supposés conseils !
je réponds comme il me plait à renato qui envoya les algues qui ne sont pas un ‘objet « sans intérêt :instruisez vous!la toile pourra vous guider;je ne dénie (!) rien à personne en disant que je ne suis pas assez conformiste pour suivre des diktats de ce blog;ni vous ni les autresne connaissent rien de ma bio au-delà d’une certaine assiduité dans des séminaires:j’ai même entendu une fois une seule Hagège dans une rencontre de raison présente au collège de France;il ne faisait pas un one man show
Pat v semble découvrir la philo avec Engel. G
De la a traiter les autres , qui ont par ailleurs une formation qu’il vaut mieux taire, de fous, c’est n’avoir rien compris à l’argumentation.
Considérer que Cassin est une prof de troisième zone, qui est à la philo, ce que je cloud est au ranking, il faut effectivement avoir brassé autre chose que des pots de gouache.
Mais plaisir de vous avoir fait découvrir les quatre vérités bien senties qu’Engel adresse à Barb’ra.
Zut, des fautes de frappe, mais le fond y est.
Sinon pat v, votre show sur YouTube , bof bof bof. En maternelle peut-être…
une page sur l’activité de « raison présente »
En publiant un important extrait de la leçon inaugurale de Gaston-Gilles Granger au Collège de France « sur l’épistémologie comparative », nous avons souhaité rendre hommage à ce grand épistémologue des sciences récemment disparu. Michel Paty a assuré la préparation de ce texte.
Gabriel Gohau a été invité, jeune historien des sciences, par Victor Leduc à entrer au comité de rédaction dès 1966 : il a donc été de la première équipe et il est toujours présent. Il fait ici le point sur l’histoire de la géologie et ses recherches. L’histoire de la géologie, sa « spécialité », ne doit pas faire oublier son apport à la pensée rationaliste et laïque, à la morale chez un matérialiste, à la réflexion sur les problèmes d’école et d’éducation (lui qui, tout en menant son travail d’historien, fut professeur de lycée tout au long de sa carrière).
Pour dire son amitié à Raison présente, Claude Frontisi, qui fut professeur d’histoire de l’art à Paris-Ouest-Nanterre, a souhaité nous offrir une étude sur Paul Klee et Pierre Soulages, étude difficile parfois et toujours passionnante sur ces deux peintres et les raisons qu’il a eues de les rapprocher. Nous lui disons notre gratitude pour cette manifestation d’estime et de confiance.
Le numéro se clôt sur nos habituelles « trimestrielles » . Il n’y a pas de chronique consacrée au cinéma, et nous avons une pensée pour Michelle Lannuzel, qui fut une amie et une collaboratrice fidèle, disparue en début d’été.
http://www.union-rationaliste.org/index.php/librairie/raison-presente/raison-presente-n-200-detail
On a cité le mentor de pat v
Pascal Engel présentera son dernier essai : Les vices du savoir Essai d’éthique intellectuelle Agone 2019 à la librairie Ombre Blanche à Toulouse demain ( mercredi) à 18 h30, qu’on se le dise!
( Deux pages d’errata mineurs pour cet essai incontournable en y ajoutant un autre errata non signalé, découvert par un ami commun à l’auteur.) 😉
Attaché de com’ c’est un boulot pat v, faut pas croire.
Décidément, M.S. s’embrouille, on marche sur des œufs! 😉
en pédagogie : une dimension performative
https://journals.openedition.org/rechercheseducations/211
@Rose
merci
j’attends votre lien
le désir d’enseigner
« Sublimation
1Être enseignant, c’est investir dans le savoir afin d’exercer un pouvoir sur l’enfant. L’enseignant exerce ce pouvoir sur l’enfant qui ne possède pas le savoir, en a besoin, et ne peut le recevoir que de cet adulte désigné par la collectivité, l’enseignant. Celui-ci est qualifié socialement et personnellement. Il a donc le pouvoir de donner le savoir aux élèves. Cette activité d’ordre intellectuel est une des formes de sublimation de l’énergie sous la forme à la fois anale (donner ce qui manque, combler un vide, boucher les trous) et orale, parce que la médiation est la parole, et le savoir est nourriture, bon lait qu’on donne généreusement sauf à en priver les méchants qui le refusent.
2La composante sadique de l’énergie libidinale est aussi présente dans ce processus. L’enseignant dispose du pouvoir de contraindre au travail, et donc de punir, même s’il ne peut plus user de châtiments corporels, comme ce fut longtemps le cas. Il peut faire peur, réprimander, menacer, humilier, prescrire des peines. Il sanctionne éventuellement par l’exclusion.
3Il exerce ces pouvoirs par rapport à des enfants qui sont en principe faibles et dépendants. Ils peuvent certes résister passivement ou ouvertement. Cela a toujours existé plus ou moins, mais globalement de façon marginale. Les formes actuelles de résistance violente posent un problème particulier, et mettent en jeu la violence de la société et celle de l’institution scolaire. Reste qu’à travers ce pouvoir, l’enseignant dispose d’un type de satisfaction qui est de l’ordre du symbolique, comme toutes les satisfactions substitutives que permet la sublimation. Ces satisfactions sont suffisamment fortes pour qu’il y ait en fin de compte aujourd’hui relativement peu de passages à l’acte d’ordre sexuel et agressif par rapport à d’autres époques.
4Ceci peut sembler en contradiction avec la publicité accrue donnée aux actes de pédophilie ou de
https://www.cairn.info/revue-imaginaire-et-inconscient-2003-1-page-7.htm
L’enseignant veut s’appuyer sur l’autorité qui assure la sécurité mais sait que l’idéal serait de ne pas avoir à l’utiliser. Séduire, c’est plaire. Mais c’est aussi tromper ! C’est finalement aussi contraindre moralement plutôt que physiquement. Le « séducteur » à l’extrême « enlève » celle qu’il veut séduire. Mais séduire c’est plaire, c’est se faire aimable, la séduction exclut la contrainte physique au profit d’attitudes susceptibles de faire naître l’amour.
la persuasion:
Livres
Carlo Michelstaedter
La persuasion et la rhétorique
La persuasion et la rhétorique est, on ne craint pas de l’affirmer, un cas unique dans l’histoire de la philosophie. Carlo Michelstaedter (1887-1910) l’écrivit à 23 ans et se donna la mort le lendemain même de l’achèvement de ce qui devait être sa maîtrise de philosophie.
«Moi, je sais que je parle parce que je parle, mais que je ne persuaderai personne.» C’est ainsi que Michelstaedter s’adresse à ses professeurs dans la préface de ce ‘travail universitaire’ inconvenant, qui se proposait d’étudier les concepts de persuasion et de rhétorique chez Platon et Aristote. Il échappe ainsi a tout exposé systématique pour suggérer une «version du monde», et nous offre une œuvre absolument inclassable. Persuasion impossible du fait que la vérité pèse infiniment et que ce poids la rend dé-pendante. Rhétorique qui occulte, à travers un appareil de mots, de gestes, d’institutions, cette impossibilité d’atteindre la persuasion. Entre Platon et Aristote, la philosophie n’offrait pas d’autre alternative au jeune Michelstaedter que celle d’un revolver qui le figeait dans un instant éternellement présent, — celui d’une œuvre brillante, brûlante même, et que l’Italie consacre comme l’une de ses plus extraordinaires réalisations.
http://www.lyber-eclat.net/salon/auteurs/michelstaedter.html
7 octobre 1910 Se tue d’un coup de revolver. Son cousin Emilio découvre le corps. Carlo Michelstaedter est enterré dans le cimetière israélite de Valdirose (aujourd’hui territoire slovène). Sur sa tombe, sous le nom et les dates de naissance et de mort, les seules lettres hébraïques, acrostiche de la phrase que l’on trouve traditionnellement sur les tombes juives, inspirée de I Samuel 25, 29: «Que son âme soit enveloppée dans le faisceau des vivants.»
rois figures et non deux sont au centre du dernier livre de Valérie Zenatti, Dans le faisceau des vivants : Aharon Appelfeld, Valérie Zenatti et leur amitié, elle aussi personnage d’un roman sous le signe de la rencontre. Cette rencontre n’est pas seulement celle d’un immense écrivain et de sa traductrice, c’est celle d’un homme et d’une femme qui vont partager récits, langues et silences, c’est une évidence, une amitié unique, de celles, rares, qui dépassent les catégories et que seule la littérature est à même de saisir.
Aharon Appelfeld l’écrivait dans Adam et Thomas, traduction française de Valérie Zenatti, et la citation est en exergue du livre : « Quand on rencontre quelqu’un, c’est signe que l’on devait croiser son chemin, c’est signe que l’on va recevoir de lui quelque chose qui nous manquait. Il ne faut pas ignorer ces rencontres. Dans chacune d’elles est contenu la promesse d’une découverte ».
Cette présence est le cœur battant du livre. Son titre, rappel d’une prière juive, Et que son âme soit tissée dans le faisceau des vivants, est son art poétique : tisser ses propres mots à ceux d’Appelfeld, le célébrer, non sous la forme d’un hommage compassé et vain mais dans la vibration, « le faisceau » de souvenirs à jamais présents,
de phrases qui demeureront des phares. Jamais Aharon l’homme et ami, jamais Appelfeld, l’écrivain, ne disparaîtront, ils sont dans le présent absolu des livres et des vivants.
https://diacritik.com/2019/01/16/dans-le-faisceau-des-vivants-valerie-zenatti-aharon-appelfeld-deux-materiaux-distincts-entrant-soudain-en-fusion/
Ah pat v, je n’avais pas lu votre message et mise en lien de cette analyse d’Engel, sur le clafoutis pseudo philosophique de Cassin, il y a quelques jours.
Je n’en ai pas eu le temps.
Mais à part glorifier votre mentor, on comprend bien que ce qui fait le fond de l’affaire et du commerce de Barb’ra vous échappe totalement.
B. Cassin est l’un des derniers dinosaures des nouveaux philosophes que le monde entier ne nous envie pas. La voilà maintenant momifiée. Lol.
B. Cassin est l’un des derniers dinosaures des nouveaux philosophes que le monde entier ne nous envie pas. La voilà maintenant momifiée.
La machine a cliquer, trop vite.
Mais bon sang, arrêtez de vous la péter toute seule, Marie ma sœur, songez à la douleur…;)
Un colloque Gérard Genette :
22 10 2019 à 13 h 28
Carte postale de Saint-Malo.13h54
Ce matin, je suis sorti sur la terrasse : obscure, mouillée. Immense panorama de la mer figée d’une beauté stupéfiante au lever du jour. Odeur de terreau fraichement retourné du jardin voisin. Lente descente glissée, parfaitement silencieuse, de quelques goélands vers des cheminées d’un ancien pensionnat religieux côté Quai Solidor. Sur l’autre rive de la Rance , hôtels blancs, stores tirés, immeubles éteints . L’estuaire, la baie, s’emplissent de milliers de vagues lentes, régulières, entailles brillantes, certaines couleur plomb, d’autres argentées, vers la pointe du Moulinet et ses villas anglo-normandes..
Plus tard, je m’installe face à l’estuaire de la Rance, sur un de ces bancs au bois verdi, dans un endroit où courent des lapins au lever du jour. De là se découvre l’usine marémotrice cette curieuse place forte aplatie. Eau calme et lisse du matin, léger bruissement du ressac, torpeur de l’endroit avec l’inquiétante protubérance massive d’une tourelle d’observation que l’organisation Todt avait installé et qu’escaladent aujourd’hui les enfants des familles qi viennent ici se promener le dimanche. Je ne peux m’empêcher d’imaginer ce que pouvait ressentir un soldat en faction, des heures, des jours, des mois, pendant ces soirées de veille, avec parties de carte dans le blockhaus betonné, ces matinées d’observation à la jumelle de ces années 43-44.
Quelques rafales de vent bourdonnent entre les pins, odeur du tapis d’aiguilles saturé par une averse de la nuit, images d’après-guerre et de pinède avec jeunes filles en robes claires. Sur le vaste plan de l’estuaire, comme si j’étais sur une planète étrange, les vaguelettes avancent et viennent blanchir les escarpements boisés vers le Rosais, le Vu Garni et la pointe de la Briantais. Un cormoran plonge régulièrement, petite bestiole noire obstinée qui ressurgit toujours loin de son point d’immersion, puis replonge.
Au milieu de la Rance brille une curieuse paisible étendue mauve bordée d’un vert algueux ,elle laisse deviner par un léger éclaircissement, vers la ligne de balises, un banc de sable. Lenteur de la matinée.
De microscopiques choses blanchâtres passent au fil de l’eau et disparaissent sous les vaguelettes vers une rampe de ciment en contrebas. Je peux rester là une ou deux heures sans me lasser , coincé dans une latence onirique , observant les rochers à fleur d’eau, les taches brunes qui brillent, ternissent, rebrillent, ne sachant plus si c’est la vie ou le vide ou les deux qui chantent. Parfois un chalutier glisse dans la profondeur bleue vers Dinard.
« la Presse est devenue putride dés les origines ». (Devinez qui!)
Dés Lascaux? (fresque bien connue des spécialistes du Journaliste jeté aux Bisons? dés Gavrinis ( probable bureau du Rédac Chef ou des squelettes de journalistes ont été immolés Cf Cairn, 1er Avril 2019, en ligne)? ou dés La Gazette de Renaudot, qui elle n’a tué personne?? Il faudrait ajouter Loret , qui passa avec tant de grace de la Fronde à Louis XIV, le tout en octosyllabes bien sentis! Pourris, peut etre, mais bourrés de talents.
On se réjouit de savoir que Pablo peut réécrire la Légende des Siècles mieux que Victor Hugo. On croit cependant devoir lui signaler la présence d’autres schémas de rimes que celui dénoncé chez le Barde de Jersey;
par exemple dans Booz endormi, ou elles sont embrassées.
« La respiration de Booz qui dormait
Se mêlait aux bruits sourd des ruisseaux sous la mousse
On était dans le temps ou la Nature est douce,
Les collines ayant des lys sur leurs sommets. »
Ou Vieille Chanson du Jeune Temps, ou elles sont croisées:
« Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sours.
Soit, n’y pensons plus, dit-elle?
Depuis, j’y pense toujours ».
Quant aux plates, indépendamment de Ferdousi, on croit se spuvenir que parfois, il ne s’en tire pas mal. Soit certain Déluge de La Fin de Satan:
« Eve morte frémit dans sa tombe profonde.
Tout avait disparu, l’onde montait sur l’onde,
Dieu lisait dans son livre et tout était détruit.
Dans le ciel, par instants,; on entendait le bruit
Que font en se tournant les pages d’un registre.
L’Abime seul savait, dans sa brume sinistre, Ce qu’étaient devenus l’homme, les bois, les monts.
Les cèdres se mêlaient sous l’onde aux goémons:
La vague fouillait l’antre ou la bête se vautre.
les oiseaux, fatigués tombaient l’un après l’autre… »
Ce serait évidemment trop simple si une forme de rimes, comme il est dit, se trouverait caractéristique du génie. L’opposition des bons poètes aux mauvais , dont hugo, ne tient pas.il y a dans tous les cas, de plus ou moins grandes réussites, et meme de francs ratages dans tous les camps, que les rimes soient croisées, embrassées ou non.le Hugo de la Pitié Supreme vaut le Baudelaire des Litanies à Satan.Le métier, c’est bien beau, mais ça ne suffit pas toujours. relire le pseudo-Longin sur le Sublime, et penser un peu à l’inspiration, qui en procède.
MC
« De microscopiques choses blanchâtres passent au fil de l’eau et disparaissent sous les vaguelettes vers une rampe de ciment en contrebas »
Mais de quoi s’agit-il exactement, Paul ?
C’est trop vague, si je puis dire…
(aucune mouette mazoutée, c’est Delaporte qui va être déçu !)
Jacuzzi si vous lisiez avec attention, vous auriez justement remarqué que cette « petite bestiole noire » que PaulEdel prend pour un cormoran est en fait une pauvre mouette mazoutée engloutie par la vague, laquelle s’écrase ensuite lentement sur le rivage, telle une merde sur l’asphalte. Mais Popaul confond les espèces, lui le semi-naturaluste, le demi-Parigot, le presque oublié, comme il confond Modiano avec Bourget.
« B. Cassin est l’un des derniers dinosaures des nouveaux philosophes que le monde entier ne nous envie pas. La voilà maintenant momifiée. Lol. »
Sasseur, vous êtes la reine incomparable de ce blog. On vous doit allégeance pour votre savoir magnifique. Vous êtes sublime, et seule Barbara Cassin pourrait essayer de rivaliser avec vous, cet autre phare de la pensée au féminin, cette reine de l’Académie qui nous parle avec justesse et noblesse de Gorgias. Les Grecs n’étaient pas tous des pédés ! Aujourd’hui, c’est une femme qui en parle mieux.
Popaul, votre carte postale est admirable, mais renverse le réel et son double. Vous êtes dans votre tour d’ivoire, et ne voyez avec vos oeillères que la beauté fulgurante du monde, ce rivage de Saint-Malo où vous êtes à l’affût d’une mouette sauvage, mazoutée et moribonde, qui se noie sur une vague infertile et mallarméenne, et à l’affût ce cette même vague putride qui va s’abattre lentement, comme un malade, sur le sable de la plage polluée, comme une grosse merde qui atterrit sur l’asphalte puant. Bonne promenade, Popaul !
Le sparadrap du capitaine Hadock à encore frappé avec sa mouette mazoutee.
Je n’ai pas compris. Delaporte est mazouté ?
« Je n’ai pas compris. Delaporte est mazouté ? »
Mme Bovary c’est moi ! Je m’incarne en effet dans ma trouvaille, ma création littéraire. cette mouette mazoutée qui tangue sur la vague puante, c’est moi. Elle se noie ? J’en ai gros sur la patate. Ce soir, au menu, riz.
mazouté ?
ON VA OUTER TOUS LES MASOS, démocratiquement j’espère
« Les Grecs n’étaient pas tous des pédés ! »
Certainement Delaporte, en plus Gorgias était sicilien.
Foin de toutes ces courbettes, il faut du temps pour déconstruire le mythe B.Cassin, et j’en manque. Les raccourcis d’Engel sont bienvenus.
17h03, je suis dans un décor paradisiaque, la montagne avant la neige, de quoi oublier toutes ces frivolités.
Il est 17h05
But the entire cancel culture conversation, including the debate over whether or not it exists at all, has largely missed a crucial point. While celebrities, successful artists, and other too-big-to-fail types can survive a cancellation (or even seek one out as a means of drumming up publicity), the rest of us are trapped in an increasingly deranged surveillance state fueled by the disappearance of our most essential resource: trust.
https://www.tabletmag.com/jewish-news-and-politics/292530/real-problem-with-cancel-culture?utm_source=tabletmagazinelist&utm_campaign=60fade3919-EMAIL_CAMPAIGN_2019_10_17_07_38&utm_medium=email&utm_term=0_c308bf8edb-60fade3919-207086749
sous le nom de « mazout »5, mot dérivé du russe мазут. Au Canada et en Suisse, le mazout est également nommé « huile de chauffage » ou simplement « huile ».
Il existe aussi le fioul lourd (FL ou FOL), qui est un produit d’une plus grande viscosité et peut être plus ou moins dé-soufré. Il est utilisé pour les chaudières industrielles ainsi que pour les moteurs des navires.
merci wiki
13h54…
d’autres perceptions quotidiennes nées par hasard comme un reportage simultané et immédiat :
« De la fumée s’élève au loin entre les pins dont les troncs sont tout à fait sombres par contraste avec ceux, très clairs, des feuillus : c’est si beau dehors, la paix gagne toutes choses ; la longue haie brille comme si elle était la seule chose mouillée dans le grand, le tranquille paysage –
Tout est à ce point dépourvu d’angoisse que même les oiseaux osent tout, tant qu’ils sont, marcher sur le gazon au lieu de voler –
Des feuilles sèches qui tourbillonnent derrière vous comme si elles vous poursuivaient ; jours d’une beauté si claire, si profonde qu’on dirait que personne ne pourrait rien faire de mal ; beauté qui ne peut que subjuguer quiconque en a fait l’expérience, quel qu’il soit, quoi qu’il projette ; paix par la beauté, et une vieille image remonte en moi : l’air a des ailes. »
Peter Handke – Le poids du monde – Un journal. (novembre 1975 – Mars 1977)
traduit de l’allemand par G.-A. Goldschmidt. (Gallimard).
noms d’oiseaux
https://www.sciencesetavenir.fr/videos/laraponga-blanc-ou-loiseau-le-plus-bruyant-du-monde_pr3kk0
13h54 –
Entre dedans et dehors…
« les trains russes sont un moyen de transport vers le temps perdu, ou, pour reprendre un autre titre célèbre, le monde d’hier. Petit, pour des raisons qu’il est superflu de détailler, j’étais un lecteur assidu de La Vie du rail. C’était l’époque où les cheminots étaient encore des héros. Par la fenêtre c’est toujours le même paysage de forêts poudrées, avec les bouleaux à voilettes, les mélèzes, les sapins hauts et sombres soutachés de blanc (et soudain je crois comprendre ce vers de la Prose du Transsibérien : « Et derrière, les plaines sibériennes, le ciel bas, et les grandes ombres des Taciturnes qui montent et qui descendent ». Je m’étais toujours demandé qui étaient ces Taciturnes : ce sont eux, j’en suis sûr, les sapins vus à travers le brouillard neigeux, montant puis descendant au rythme du train). »
Olivier Rolin – Baïkal-Amour (Paulsen)
Popaul à l’affût, sur le rivage de Saint-Malo : j’ai varié le thème, mais toujours pour revenir à cette mouette mazoutée, qui fascine les internautes. Il y a deux choses, dans cette évocation imaginaire. D’abord, la mouette mazoutée, à moitié morte, qui va couler sous la vague et se noyer. Et cette même vague putride – très important – qui continue son parcours maudit, et qui a vocation à venir s’écraser avec une lenteur de malade en phase terminale sur le sable immonde de la plage polluée, comme (et c’est la comparaison qui tue !) une grosse merde ignoble qui s’abattrait sur l’asphalte immonde et puant de la rue. Ouf ! Telle est l’aventure des promenades de Popaul sur le rivage malouin en putréfaction. Bonne excursion, camarade !
Si un jour on baptise une rue du nom de Popaul, je vous laisse imaginer le décor. Beurk !
>DHH
En lien avec ce que vous nous aviez écrit sur le déroulement de la vie :
39
21 février 1930
Subitement, comme si quelque destin magicien venait de m’opérer d’une cécité ancienne avec des résultats immédiats, je lève la tête, de mon existence anonyme, vers la claire connaissance de la façon dont j’existe. Et je vois que tout ce que j’ai fait, pensé ou été, n’est qu’une sorte de leurre et de folie. Je suis effaré de tout ce que j’ai réussi à ne pas voir. Je suis dérouté par tout ce que j’ai été et qu’en fait, je le vois bien, je ne suis pas.
Je considère, telle une vaste contrée sous un rayon de soleil traversant brusquement à travers les nuages, toute ma vie passée ; et je constate, avec une stupeur métaphysique, à quel point mes actes les plus judicieux, mes idées les plus claires, mes projets les plus logiques, n’ont rien été d’autre, en fin de compte, qu’une ivresse congénitale, une folie naturelle, une ignorance totale. Je n’ai même pas joué un rôle : mon rôle, on l’a joué pour moi. Je n’ai pas été non plus l’acteur : je n’ai été que ses gestes.
Tout ce que j’ai fait, pensé ou été, n’est qu’une somme de soumissions, ou bien à un être factice que j’ai cru être moi, parce que j’agissais en partant de lui vers le dehors, ou bien au poids de circonstances que je crus être l’air même que je respirais. Je suis, en cet instant de claire vision, un être soudain solitaire, qui se découvre exilé là où il s’était toujours cru citoyen. Jusqu’au plus intime de ce que j’ai pensé, je n’ai pas été moi.
Il me vient alors une terreur sarcastique de la vie, un désarroi qui dépasse les limites de mon individualité consciente. Je sais que je n’ai été qu’erreur et égarement, que je n’ai pas vécu, que je n’ai existé que dans la mesure où j’ai empli le temps avec de la conscience, de la pensée. Et l’impression que j’ai de moi-même, c’est celle d’un homme se réveillant d’un sommeil peuplé de rêves réels, ou d’un homme libéré par un tremblement de terre, de la pénombre du cachot à laquelle il s’était accoutumé.
Pessoa, Le livre de l’intranquillité
bien amicalement, DHH
Retour à Rouen, numéro spécial
https://le1hebdo.fr/journal/numero/269
Retour en Sicile.
Et Cassin est un digne héritier de cette tradition d’éloquence. On cause de René , diplomate comme Gorgia, pas du clafoutis de Barb’ra
« Vous parlez français ? Vous connaissez le droit de la Convention européenne des droits de l’Homme ?
Le concours Cassin vous attend !
Qu’est-ce que le concours Cassin ?
Le « Concours européen des droits de l’homme René Cassin » est le plus ancien concours francophone de plaidoiries sur le droit européen des droits de l’Homme. Il a fêté en avril 2015 son trentième anniversaire en accueillant 30 équipes venues d’Europe et du Canada. »
Il est 21h05, le 22/10.
Franchement c’est pénible, de devoir dater.
Et en 2019. Bon, c’est chiant, pour le dire en globish.
tte façon, marie snowflake, TU copies toutes TES foucades sur TA clé d’usb pour plus tard, non ?
Il attend qu’on passe à l’heure du grand I vert pour remett’ les pendules. Patiente un brin, au lieu d’râler sur ton fuseau.
#oaaaahhh
13 h 24 si c’est bien exact, le 23 10 2019.
Il est 13 h 25 si c’est bien exact, le 23 10 2019.
@Rose
merci
si vrai …et si bien dit!
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