A la recherche des lecteurs de Proust
Il n’y a pas que Faulkner : de Proust aussi on pourrait dire qu’il est devenu un écrivain pour écrivain. Car qui de nos jours, hors de cette catégorie qui comprend aussi des intellectuels, des universitaires, des critiques, qui a vraiment lu la totalité de la Recherche du temps perdu et la relit encore ? C’est là que git le paradoxe de Proust particulièrement aiguë en cette année anniversaire du centenaire du prix Goncourt attribué à A l’ombre des jeunes filles en fleurs. Il est partout présenté comme l’écrivain de langue française, le plus important et le plus prestigieux du XXème siècle. Le plus commenté, analysé, disséqué si l’on en juge par les montagnes de thèses consacrées à sa cathédrale de prose, fût-elle, à l’égal de tout livre selon Proust, l’œuvre de la solitude et l’enfant du silence. Le plus plébiscité par les lecteurs : en 1999, quand le Monde a proposé à ses lecteurs d’élire les cent livres du siècle tous genres confondus pas seulement en France mais partout ailleurs, la Recherche arrivait en deuxième position après L’Etranger. Et au début de ce mois encore, à l’occasion du salon du livre de Genève, le quotidien Le Temps a publié un palmarès concocté auprès de libraires, de bibliothécaires, de professeurs, de critiques sur les 50 meilleurs livres de langue française de 1900 à nos jours, le Recherche est arrivée en première position, devant le Voyage au bout de la nuit.
Or sa popularité est inversement proportionnelle de la diffusion de son œuvre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. On les connaît mieux depuis la récente parution de Proust, prix Goncourt (256 pages, 19,50 euros, Gallimard), un essai aussi savant, précis que cruel tant pour Proust, ses petites manoeuvres, son milieu que pour l’Académie Goncourt. Thierry Laget, un spécialiste de la question, qui avait naguère consacré un mémoire au sujet sous la direction de Jean-Yves Tadié avant de collaborer à ses côtés à la nouvelle pléiadisation de la Recherche, insiste sur la réception du prix ; il y commente brillamment le dossier de presse de l’époque des années 1919/1920 et réussit même la prouesse d’en faire un récit palpitant et plein d’humour. Or à la fin, ayant eu accès aux inviolables archives Gallimard, il publie en annexe les chiffres des tirages cumulés de l’opus magnum toutes éditions confondues de 1919 à 1980, date du 60 ème anniversaire de l’attribution du prix à Marcel Proust (après, à partir du milieu des années 80, l’oeuvre de Proust est dans le domaine public et l’on ignore les résultats des diverses éditions). Deux choses y apparaissent : d’une part près de deux millions d’exemplaires des sept volumes composant la Recherche ont été vendus en langue française (poche et clubs compris), ce qui est relativement peu sur une telle durée et compte tenu de la notoriété maximum de l’auteur (et par rapport au Petit prince et à L’Etranger, les deux plus grand succès du fonds Gallimard) ; d’autre part, Du côté de chez Swann, le premier tome, est celui qui a eu le plus de succès, après cela n’a cessé de décliner. Ce qui fait écrire à Thierry Laget :
« On peut donc estimer à un sur trois le nombre des lecteurs qui se contentent du premier volume et que le prix Goncourt ne convainc pas d’acquérir le deuxième (…) »
Vu d’en face et d’ailleurs, Proust c’est la France, la Belle époque, le snobisme, une langue précieuse, un certain raffinement intellectuel, esthétique, émotionnel. Le paradoxe entre les étincelles de la notoriété et la réalité crue des chiffres est renforcé encore par la fortune de laRechercheà l’étranger. Celle-ci a été traduite dès 1920, partiellement (et pour cause) puis intégralement dans des dizaines de langues et de pays. Le « spécial Proust » de la Nrf paru en 1923, avec des contributions de Virginia Woolf, Ernst Robert Curtius, Ortega y Gasset etc, a beaucoup fait pour ce rayonnement. Dans le sillage des traductions, des clubs Proust, des sociétés des amis de Proust, des sociétés d’études proustiennes, des laboratoires de recherches sur le corpus proustien ont surgi. L’école japonaise notamment a produit des travaux remarquables et récemment encore, à l’université de Kyoto, un Index général de la correspondance de Marcel Proust.
Pour les besoins d’une conversation à laquelle je participais avant-hier à Chartres dans le cadre sur Printemps proustien, sur « Proust et le monde » avec l’américain William Carter et le japonais Kazuyoshi Yoshikawa, chacun d’eux ayant parlé de son pays, j’ai été modestement chargé de m’occuper du reste du monde, excusez du peu. A l’issue de ma petite enquête sur les traductions et la réception de la Recherche, plusieurs invariants ont surgi d’un pays à l’autre.
Le premier écueil que les traducteurs ont eu à contourner n’est autre que la longueur des phrases. Bien souvent, la solution a consisté à les segmenter ; c’est particulièrement frappant en chinois. Dans le chapitre « Combray » de Du côté de chez Swann, aux pages sur la description de la chambre de tante Léonie, une phrase de 56 lignes contenant force tirets et points virgule, devient 18 phrases brèves aérées par quatre paragraphes. Puis les problèmes posés par les nombreuses métaphores, l’intertextualité, la polysémie et les ruptures de registres de la langue parlée. Puis la question du temps, le passé composé étant par exemple source de problème dans de nombreuses langues. Enfin, la nécessité d’ajouter au roman de nombreuses notes, non pour donner du travail aux universitaires, mais, comme pour le style, par souci de clarté, de lisibilité. En effet, nombre de noms propres et de références historiques typiquement français (affaire Dreyfus, scandale de Panama etc), d’allusions bibliques ou mythologiques, ne disent rien à nombre de lecteurs étrangers – et la vérité oblige à dire qu’elles doivent laisser sur le carreau également nombre de lecteurs français, et pas seulement chez les jeunes.
Avant-guerre en Pologne, Boy-Zelenski avait éclairci le texte-source en segmentant les phrases trop longues, en créant des respirations avec les alinéas, en disposant les dialogues à la ligne. Il se justifiait ainsi : « J’ai sacrifié le précieux pour l’essentiel ». C’est ainsi que dans son poignant récit Proust contre la déchéance (2011), Jozef Czapski dit que Proust se lit si facilement en polonais qu’il faudrait le retraduire en français pour le rendre enfin vraiment populaire en France ! Longtemps, l’édition allemande de Contre-Sainte Beuve (Gegen Sainte-Beuve) du suisse Luzius Keller a fait autorité y compris chez les éditeurs portugais, espagnols etc par sa manière de reconstituer les fragments ; ainsi il était plus chic chez les étudiants français de s’y référer plutôt qu’à celle de la Pléiade. Proust est communément perçu comme un auteur d’une telle complexité que cela fait dire à certains que si les lecteurs anglais ou américains ont du mal à entrer dans la Recherche en anglais., c’est signe… que la traduction est bonne !
Qu’est-ce qu’ils gardent et qu’est-ce qu’ils jettent ? En fait, lorsqu’on assiste à des colloques de traducteurs proustiens, on s’aperçoit qu’ils peuvent passer la journée à s’opposer uniquement sur le titre et sur l’incipit. En anglais déjà, il y a trois manières de traduire le titre de l’ensemble : Remembrance of Things Past (qui fait écho à un sonnet de Shakespeare), In Search of Lost Time et A Search for Lost Time. Parfois, pour le titre aussi, ils simplifient. L’édition roumaine de Du côté de chez Swann s’intitule simplement Swann !
Quant à la première phrase, en norvégien par exemple, « longtemps » ne peut s’accorder avec le passé composé. En créole haïtien, le traducteur s’est demandé si « longtemps » voulait dire « souvent », « depuis longtemps » ou « pendant une longue période de temps ». Et dans toutes les langues, l’homophonie entre « bonheur » et « bonne heure » ne peut être conservée.
Comment rendre la voix de Françoise en anglais quand on se souvient qu’elle est à la fois frustre, plébéienne, peu cultivée mais qu’elle contient également des tournures de la langue du Grand Siècle ? Comment traduire le moi obscur, l’oreille fine, la musique en dessous, les paroles sous l’air de la chanson (cf Contre Sainte-Beuve) du texte source ? Comment s’en sortir avec un écrivain qui définissait son style comme « un ver à soie tissant de longues soies de sa phrase » (1905) ?
Pas évident. D’autant que tout n’est pas à l’origine en français. La Recherche contient quelques deux cents mots anglais ou considérés comme des anglicismes. Mais qu’on se le dise, « mousmé », que l’on retrouve souvent dans la bouche d’Albertine, n’est pas de l’arabe chu de la bouche de Pépé le Moko, mais du japonais (musume signifie « jeune fille)
On n’oubliera pas que Proust lui-même a traduit sans être traducteur. Il ne parlait pas un mot d’anglais, le déchiffrait à peine mais maman y a pourvu comme en toutes choses ; ce qui lui faisait dire que, à défaut de connaître l’anglais, il savait fort bien le Ruskin, lui permit de restituer en français Sésame et les lys et La Bible d’Amiens, et de s’approprier une esthétique qu’il sublimera bientôt dans la Recherche.
Le terrain est fertile pour les erreurs d’interprétation. Il est plus facile de les débusquer dans les traductions pionnières car l’on dispose de nos jours d’études génétiques sur les manuscrits, de biographies détaillées et de l’ensemble de la correspondance. N’empêche, on imagine le traducteur islandais ou arménien s’arrachant les cheveux pour essayer de rendre dans sa langue sans trop de dommages « décaduc », l’un des nombreux néologismes proustiens, « faire catleya » ou alors dans la bouche d’Albertine (La Prisonnière) « se faire casser le pot » – cette dernière expression ayant été victime d’un contresens dans une traduction en castillan où elle est traduite par un verbe signifiant « dépuceler » ; en chinois, l’expression « Débats roses » est devenue « jardins de roses » alors que c’était une allusion au papier rose et blanc du Journal des débats…
Les Espagnols ont été parmi les premiers à tirer. Dès 1920, le poète Pedro Salinas se voyait confier la traduction de Por el camino de Swann suivi de A la sombra des las muchachas en flor. Après, les volumes s’espacèrent ; pendant la guerre et après, la censure franquiste, scandalisée par Sodome et Gomorrhe, mit fin à l’entreprise. Alors l’Argentine prit le relais en confiant le travail à Marcelo Menaché ; mais quand dès les années 50, l’éditeur barcelonais Plaza y Janès lança sa propre traduction d’En busca del tiempo perdido, une rivalité naquit et s’installa durablement ; aux uns on reprocha d’avoir traduit Un amour de Swann par Unos amores de Swann, ce qui est un contresens ; on dénonça chez les autres leurs argentinismes. ; les uns et les autres se renvoyèrent leurs idiotismes à la figure.
Comme toute grande œuvre de portée universelle, la Recherche est un miroir. Elle reflète les évolutions et l’esprit de l’époque : il y a vingt ans, alors je recherchais en vain au rayon « Littérature française » la légendaire traduction de Scott Moncrieff de la Recherche dans une bonne librairie de Brooklyn, le libraire m’amena au rayon « Gay » où elle se trouvait (cela dit, à la librairie Delamain où je cherchais en vain Paris au mois d’août de René Fallet, on a fini par m’indiquer le rayon « Tourisme » où le livre était niché, en effet…) ; de nos jours, les facs américaines ont annexé Proust aux Gender studies et à écouter certains débats, même en France, c’est à se demander si l’homosexualité et le judaïsme ne sont pas les thèmes dominants de la Recherche… Air du temps. Les Allemands, eux, ont le plus souvent tiré l’œuvre vers la philosophie et l’esthétique (voir le Proust de Walter Benjamin) quand les Italiens, qui l’ont traduit à partir de 1945 avec une équipe au sein de laquelle oeuvrait Natalia Ginzburg (La strada di Swann), ont été sensibles aux développements sur Giotto, Botticelli… Quant aux Chinois, ils ont mis en valeur les Proust psychologue, sceptique, symboliste dans la traduction qu’ils ont diligentée entre 1923 et 1949, ils l’ont proscrit de 1949 à 1978, et on relancé deux traductions rivales en 1989/91, l’une étant un travail d’équipe (quinze personnes, donc quinze styles difficiles à unifier), l’autre étant assurée par une seule personne.
A ce sujet, il faut préciser que souvent, eu égard à l’énormité du travail, il arrive que le traducteur meurt en route et que son travail soit poursuivi par un autre ; le cas de l’édition arabe, échelonnée de 1977, à la demande du ministère de la culture à Damas qui la commanda à Elias Bdéoui, puis à la mort de celui-ci fut poursuivi au Caire par Jamal Chehayed jusqu’en 2005. Si le traducteur ne meurt pas toujours, il lui arrive d’être empêché : en Roumanie, Radu Cioculescu qui avait commencé sa Recherche en 1946 ne continuer car il fut emprisonné en raison de son activisme politique ; il reviendra bien plus tard à Irina Mavrodin, dans les années 1987-2000, de traduire l’intégrale.
Malgré tout, si Proust est le plus admiré des écrivains français en France et dans le monde, il est peu lu. Combien sont-ils depuis un siècle à avoir lu son roman dans son son intégralité ? Car autrefois en douze volumes ou désormais en sept si ce n’est en quatre dans la Pléiade ou en une brique Quarto de 2408 pages, c’est bien d’un seul roman qu’il s’agit avec A la recherche du temps perdu. Et les mystères de ce paradoxe ne seront pas épuisés lorsqu’on se souviendra que, comme l’a énoncé quelqu’un de bien, les beaux livres donnent l’impression d’avoir été écrits dans une sorte de langue étrangère…
(« Le cercle de la rue Royale », 1868, huile sur toile de James Tissot, musée d’Orsay (Charles Haas, qui a inspiré le personnage de Charles Swann, se tient debout à l’extrême-droite) ; « Proust par Nadar » ; « Proust avec ses amis Robert de Flers et Lucien Daudet vers 1894 », « Edition correspondant aux deux-tiers du Temps retrouvé, avant-dernier volume de la Recherche en japonais par le professeur Yoshikawa », photos D.R.)
1 487 Réponses pour A la recherche des lecteurs de Proust
Sur la diffusion de Proust, il faut encore en rabattre. Au cours de ma vie j’a acheté La Recherche une fois en Folio, une fois dans la première Pléiade, une fois dans la deuxième et une fois en Quarto. Tout ça pour deux ou trois lecteurs sur ces éditions. Plutôt deux. M’étonnerait que l’imbécile à qui j’avais donné la Folio l’ait lue.
Gombrowicz, dans son » journal » revient souvent sur Proust qu’il admire. Mais il ne donne pas dans une dévotion religieuse. Voilà ce qu’il dit de ses réserves sur « La Recherche «
Remarques d’un fin lecteur.
« Les défauts de ses livres sont immenses et innombrables, une mine de défauts. Sa lutte essentielle contre le Temps est fondée sur une confiance naïve et exagérée dans le pouvoir de l’art (..)
« Voilà un mysticisme bien professionnel de bel esprit et d’artiste. Ses analyses psychologiques pourraient se multiplier à l’infini car elles ne sont qu’une broderie d’observations, sans invention ; ce qui leur manque c’est la révélation fondamentale de l’univers, elles ne sont pas le résultat d’un seul coup d’œil pénétrant, elles ne sont pas nées d’une vision, mais seulement d’un travail minutieux de l’intelligence sans inspiration. Ses phrases, dans leur richesse, frôlent à chaque pas le maniérisme; il y un moment presque impossible à saisir, où leur beauté imposante se transforme en un complexe laborieux et artificiel . Son type de métaphore trahit ses faiblesses :ce ne sont pas en général, des métaphores qui ramènent des phénomènes secondaires à une forme plus élémentaire mais le contraire ; il est toujours enclin à traduire l’essence de l’univers par sa réalité secondaire, le langage de sa « sphère ». Quant au monde auquel il a donné l’existence dans son œuvre, rien de plus étroit :ses personnages sont tous du même modèle, c’est la même famille avec, dans ses combinaisons différentes, les mêmes caractères héréditaires. Charlus, Norpois, Mme de Guermantes sont faits de la même matière, à vrai dire ils disent tous la même chose. La monotonie de trame caractérise cette œuvre pauvre en invention et en imagination mais imposante par la culture laborieuse du détail. Rien pourtant ne trahit plus le caractère « ni cuit ni à cuire » de Proust que son intelligence, qui est parois lumineuse, mais qui dégringole combien de fois on ne sait pourquoi ni comment, dans l’impuissance et la naïveté (..)« Pourquoi l’admirons-nous ? Nous l’admirons d’abord parce qu’il a osé cet abandon et n’a pas hésité à se montrer tel qu’il était, tantôt en frac et tantôt en robe de chambre, avec un flacon de potion, un soupçon de fard homosexuel et hystérique, avec ses phobies, ses névroses, ses faiblesses, ses snobismes, avec toute la misère de Français déliquescent. Nous l’admirons car, au-delà de ce Proust corrompu, excentrique, nous découvrons sa nudité d’être humain, la réalité de ses souffrances et sa sincérité…Hélas ! A le contempler mieux encore, nous retrouvons au-delà de sa nudité un Proust en robe de chambre, en frac, en chemise de nuit, avec tous ses accessoires : lit ,potions bibelots. C’est un jeu de colin- maillard. On ne sait plus ce qui es décisif : la nudité ou l’habit, le salon ou la vie, la maladie ou la santé, l’hystérie ou la force. C’est pourquoi Proust est un peu tout cela à la fois : profondeur et platitude, originalité et banalité, perspicacité et naïveté.. Cynique et candide, raffiné et de mauvais gout, habile et maladroit, plaisant et ennuyeux, léger et pesant. Pesant ! Ce cousin m’écrase..je suis pourtant de la même famille, moi, avec ma subtilité.Je suis du même milieu. »
Oui, il aurait sûrement été intéressant de faire un parallèle entre les traductions en langue étrangère et les adaptations cinématographiques de La Recherche : « le cinéma, c’est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière », disait Cocteau, mais justement : l’encre de Proust, elle, était noire, épaisse, indélébile et elle s’enfonçait dans le papier comme une griffure. D’où l’échec, à mon sens, des adaptations et des traductions, que j’associe ici.
notre hôte nous dit que la traduction chinoise, par exemple, transforme une phrase de 56 lignes en 18 phrases : !!! Ceci ne souligne-t-il pas l’échec patent de traduction ?
De la même manière que les adaptations cinématographiques sont elles aussi des échecs patents ?
Peut-être, finalement, est-ce là, plus que dans l’insensé de l’entreprise, le brassage de l’humain, le pessimisme pathétique et l’intelligence du regard, que réside le charme de la Recherche : c’est une « butée » dont on ne peut extraire l’essence, car cette essence est faite de l’enchevêtrement des mots – intraduisible, inadaptable.
Et pour trouver un lecteur de Proust, à mon sens, y’a pas photo : il faut quelqu’un qui ai le français, très précisément, comme langue… maternelle…
A part ça, je suis sûre que cette conférence a dû avoir un grand succès au printemps proustien. Je crois qu’elle se donnait à Chartres – j’aurais bien aimé un petit reportage assoulinien sur l’ambiance, le public, les discussions : y’a-t’il eu des rencontres ou était-ce un raout mondain et néanmoins érudit ?
…
Je me dis que ça va être la ruée, en 1922. Faudra réserver longtemps à l’avance, à Combray !!!
Heureux de me sentir tout à fait visé et concerné par ce nouveau papier d’une profonde originalité sur l’histoire des traductions de la Recherche…, en tant que non lecteur de Proust.
Me sens, à vrai dire, d’autant plus concerné qu’aucun imbécile ne m’a jamais offert le moindre exemplaire de la Recherche, les cadeaux livresques de mes amis n’émanant généralement que des connaisseurs des oeuvres offertes. Or j’ai eu cette chance de n’en connaître aucun dans mon entourage, d’aussi savant et avisé, veux-je dire, qu’un Monsieur Tadié ou une Mme Trouillefou.
Belle journée à toustes, à la recherche au temps des morilles. Et vive la Proustitude de la rdl !… Donnez-nous, erdéliens, un feu d’artifices tus les matins à l’aube, quand on se lève de bonheur !
Un passage éclair pour féliciter Passou pour ce papier de fond !
« Je me dis que ça va être la ruée, en 1922. »
Ce n’est plus le temps retrouvé mais la machine à remonter le temps, Clopine ?
« Sa lutte essentielle contre le Temps est fondée sur une confiance naïve et exagérée dans le pouvoir de l’art »
Idem pour Stendhal, prêt à pardonner toutes les turpitudes des papes pour leurs actions en faveur des beaux-arts !
« j’ai acheté La Recherche une fois en Folio, une fois dans la première Pléiade, une fois dans la deuxième et une fois en Quarto. »
Et tout ça sans l’avoir lue, quel exploit, Chaloux !
Merci Paul Edel pour l’extrait de Gombrowicz, sévère mais… pas faux. A mettre en parallèle avec le jugement de Nabokov, plus admiratif.
Non, Clopine, le Printemps proustien ne fut pas mondain, malgré le passage des officiels et de quelques stars, mais chaleureux, érudit, passionné. Les débats étaient archi-pleins. Rendez-vous pris pour 2022 car pour 1922, on est déjà en retard…
Passou, est-ce-que quelqu’un à Chartres a eu la présence d’esprit de regretter l’absence de l’éminente proustienne de la RdL? C’eût été la moindre des choses.
C’est étrange de découvrir par ce billet que Proust est un indéchiffrable labyrinthe pour les traducteurs de tous ces pays cités. Je suis heureuse de pouvoir le lire dans la langue de l’écrivain, même si elle n’est pas tout à fait la mienne. Il faut longtemps s’imprégner de sa pâte d’écriture pour s’y sentir bien. A force de tourner comme un milan au-dessus de sa proie, la page rend l’âme. Elle se dévoile, devient lisible, partageable. C’est l’instant du temps suspendu où elle chemine dans notre rêverie. On la surligne, on l’encadre, on marque la page d’un signet. Plus tard, à la recherche de telle émotion qui nous traverse, on n’y revient. On s’aperçoit que l’on a moins besoin de signets, de phrases soulignées. Le quarto s’ouvre exactement là où on sait la trouver. On la relit, on la savoure, on remonte en avant, on poursuit.
Voici le narrateur étendu, caché dans les replis des dunes guettant Albertine et ses amies. Est-ce la lumière qui lui fait fermer les yeux ? S’attendait-il à cette apparition : sa grand-mère, assise dans son fauteuil, absente à elle-même, indifférente ? et son interrogation : « il n’est pas possible qu’elle ne m’aime plus. »
Puis la photo faite par Saint-Loup…
là, je continue, hors Proust dans « La chambre claire » de Barthes. « Avec la photographie nous entrons dans la mort plate. […] Et sans doute, l’étonnement du Ça a été disparaîtra lui aussi. Il a déjà disparu. J’en suis, je ne sais pourquoi, l’un des derniers témoins (témoin de l’inactuel), et ce livre en est la trace archaïque. »
Viendra, quelques pages plus loin, la photo perdue qui lui donnera l’éblouissement de sa vérité, celle de l’enfant que sa mère a été…
Chacun voyage à sa façon dans ses livres aimés. J’ai élagué… en ai gardé seulement une centaine, ceux qui me permettent de suivre de l’un à l’autre, une pensée, une sorte d’exercice de traduction en involution intérieure, une rotation autour de l’origine de la recherche, une courbe qui tourne autour d’un point fixe en s’en éloignant. Un exercice très proustien… (le dernier livre ouvert recouvrira le précédent jusqu’à ce qu’il soit lui-même recouvert par le précédent ou un autre).
Ce billet pose des questions essentielles : Qui lit Proust ? pourquoi a Recherche est un livre tant cité, tant aimé ? Pourquoi fascine-t-il les traducteurs ?
Quelques rectifications sur les 9 lignes (sur près de 200) consacrées au « Proust espagnol » dans ce toujours (malgré tout) intéressant billet de M. Pierre Assouline:
1) « Dès 1920, le poète Pedro Salinas se voyait confier… » Dès 1917. 1920 est la date de parution de Por el camino de Swan chez A. Marzo.
2) »Après, les volumes s’espacèrent… » A la sombra… parut en 1922 chez Nieto. Puis, Salinas abandonna à un tiers la traduction de El mundo de Guermantes qui fut reprise par José Maria Quiroga Plá, paru en 1931 chez Espasa y Calpe. Donc, un seul volume fut publié 11 ans après le premier et 9 ans après le second.
3) « pendant la guerre et après, la censure franquiste, scandalisé… » Le projet de traduction était abanonné, faute d’éditeurs et faute de traducteurs (Pedro Salinas était exilé… Quiroga Plá, pareil) La censure franquiste n’a rien à voir avec ça. Pour preuve, le projet sera repris à la fin des années 1940 et mené à bout… avec Sodome incluse.
4) Marcelo MenaSché est le vrai nom du traducteur argentin. L’édition de Salvador Rueda, parue en 1947, reprend les trois premiers volumes déjà traduits.
5) L’éditeur espagnol de 1952, qui reprend les traduction des trois premiers volumes de À la recherche, plus les quatre restants avec une traduction de Fernando Gutiérrez est José Janés et non Plaza y Janés.
6) La traduction Unos amores de Swan ne pouvait pas faire partie du débat (au cas où débat il y aurait eu, ce qui n’est nullement le cas), tout simplement parce que ce titre de la deuxième partie de Du côté de chez Swan est une invention de l’éditeur Salvat qui la publia sous forme de livre en 1985 dans une collection de divulgation avec TVE. Donc, le contresens n’est pas là où l’on croit…
7) « Les uns et les autres se renvoyèrent… » À quoi bon chercher un conflit là où il n’y en a pas eu.
Un bref commentaire: si sur 9 lignes il y a tellement d’approximations, qu’en sera-t-il des 190 restantes? Qui trop embrasse, mal étreint… ou pour traduire en espagnol: Quien mucho abarca, poco aprieta. Dieu est dans les détails… le Diable est dans les détails… Il serait convenable que Pierre Assouline soit, lui aussi, dans les détails.
» de nos jours, les facs américaines ont annexé Proust aux Gender studies et à écouter certains débats, même en France, c’est à se demander si l’homosexualité et le judaïsme ne sont pas les thèmes dominants de la Recherche… »
Le judaïsme, certainement pas, mais l’homosexualité, ça peut se discuter. Surtout quand on avance dans La Recherche, le thème devient de plus en plus obsessionnel, omniprésent. Le premier tiers est le plus universel, le plus intéressant, le plus émouvant. J’en parle d’autant plus volontiers que j’ai relu relativement récemment le dernier tiers dans l’ancienne Pléiade. Deux signes, un, je l’ai relu parce qu’il m’en restait peu de chose, deux, j’ai eu du mal à surmonter mon agacement devant ces obsessions et de la jalousie et de l’homosexualité. J’ai terminé car je suis un homme de devoir et que je savais que Le Temps Retrouvé « devait » être relu.
« Qui lit Proust ? pourquoi a Recherche est un livre tant cité, tant aimé ? Pourquoi fascine-t-il les traducteurs ? »
Si j’étais bourdivin, Christiane, je dirais que lire Proust est un signe de distinction, un marqueur culturel, donc social. Pas la peine d’aller chercher beaucoup plus loin. Pourquoi croyez-vous que certaine ici trépigne sans arrêt en criant son amour et sa connaissance de La Recherche? Si certaine avait fait Normale Sup, elle ne songerait pas à en parler aussi souvent. Ceci dit, je connais au moins une personne dans mon entourage qui a lu intégralement La Recherche sans avoir fait d’études littéraires universitaires et qui ne le crie pas sur les toits.
parents et enfants influence (sur le point)
Avec ses collègues, Tinca Polderman y détaille un travail herculéen, à savoir l’examen de quasiment toutes les études menées sur des jumeaux par des généticiens du comportement et publiées au cours des cinquante dernières années. Petite mise à niveau rapide :
Il n’y a que Pablo pour connaître aussi bien le détail des traductions en espagnol…
« de nos jours, les facs américaines ont annexé Proust aux Gender studies »
Et pas « Le Banquet » de Platon ?
Je me suis fait la même réflexion, closer…
Ce n’est pas si étrange que ça, Christiane. Par contre c’est un peu bizarre.
Vous posez trop de questions, Closer.
Et en plus certaines choses ne vous regardent pas.
0 mai 2019 à 11 h 00 mincomme vous, j’ai commencé de lire Proust jeune :au lycée;pour « le « style », je ne savais rien des questions de l’homosexualité,-sauf une grande crainte autour de moi, (et pour m’en protéger)ni du judaïsme qui n’est pas ce qu’en dit Sartre;donc j’ai repris Proust plus tard, et toute la recherche pendant un voyage où j’avais pris avec moi toute la pleïade et rien que ça;et là, quelle révélation!j’avais trouvé ce que je cherchais ;de puis j’ai repris cette même pléïade, qui aveit été arrosée de thé; et je me retrouvais dans ma joie initiale; pour ne plus nous quitter;je suis chez moi dans le phrasé proustien, sa démarche sa quête,ses langues;je n’ai plus l’amie qui vint me voir pendant ce voyage et qui au cours de notre amitié me citait Proust pour me parler de « ma vie » ,peut-être aussi de la sienne ;mais Proust me reste comme une grande rencontre dont j’ai tant sinon tout appris sur « les signes » d’ailleurs, j’ai trouvé sans conseils la RDL
bonne journée
Excellent extrait de Gombrowicz, Paul Edel. Jusqu’ici je partage entièrement sa lecture de Proust ! J’ajouterais qu’entre « profondeur » et « platitude », la frontière n’est pas si étanche que l’on croit ; or j’ai parfois l’impression que Proust crée de la profondeur avec de la platitude. Quand je lis les longues pages de description du manque, de la souffrance et de la « stratégie » du narrateur pour oublier Gilberte, j’ai l’impression que ca tartinne pas mal pour dire des choses simples tout en restant émerveillée (et rassurée !) par le caractère universel de pareilles tortures.
Et j’adore les interventions de closer ! Il n’est pas anodin de crier sur tous les toits qu’on « connaît » Proust.
Si certaine avait fait Normale Sup…
–
…autrement dit : si ma tante en avait…
christiane,avec retard, mais preuve qu’on suit la RDL sur artips, une salière volée de Cellini et retrouvée: »! La salière est retrouvée en bon état, dans un bois à quelques kilomètres de Vienne. »
qui ait le Français —> qui ai le français —> qui hait le Français ?
J’aime bien le lundi.
A Pablo Rodriguez, N’ayant ni votre mémoire ni votre science de la chose, parfois vaines manifestement lorsqu’il s’agit de préciser et détailler alors que je me suis contenté de donner un aperçu, je renvoie à mes sources mises en lien, notamment les recherches de Thomas Barège (https://bit.ly/2YJ0xt7) qui ne me paraissent pas mériter un tel mépris.
@et alii dit: 20 mai 2019 à 11 h 31 min
???
@Ed dit: 20 mai 2019 à 11 h 25 min
Bonjour, la belle ironique. Vous nous manquiez.
@closer dit: 20 mai 2019 à 11 h 08 min
« je dirais que lire Proust est un signe de distinction, un marqueur culturel, donc social. Pas la peine d’aller chercher beaucoup plus loin. ». Oui et non. Je remplacerais volontiers « lire » par « dire qu’on lit Proust ». Mais tout à fait d’accord pour la suite de votre commentaire : « comme certaine ici trépigne sans arrêt en criant son amour et sa connaissance de La Recherche ».
Lire Proust – sans s’en vanter – est un plaisir guidant souvent vers la connaissance de soi et de l’autre. C’est aussi pénétrer dans un univers rare, feutré, une langue écrite très fine, complexe et envoûtante. Mais point trop n’en faut…
Quant au thème le plus obsessionnel, le plus omniprésent, hors la mémoire de ce qui a été, il m’a paru être la jalousie.
Je me retrouve beaucoup dans le commentaire de Et Alii à 11 h 24 min.
*tartine
« quelqu’un à Chartres a eu la présence d’esprit de regretter l’absence de l’éminente proustienne de la RdL »
Je sais que ce sarcasme ne m’est pas destiné, mais si l’éminente proustienne n’a pas manqué à Chartres, Chartres manque à une autre erdélienne, un peu Beauceronne.
Voir Henry James, plus concis: « Lisant Proust, j’éprouve un inconcevable ennui, joint à la plus extrême extase qu’il soit possible d’imaginer. »
J. Dr.
Passoul s’adressant à Rodriguez (Jorge Rodriguez dit: 20 mai 2019 à 10 h 56 min) lui répond… (Passou dit: 20 mai 2019 à 11 h 56 min A Pablo Rodriguez, etc…
D’icite à imaginer le retour du Pablo75 dans les parages…
A bin dû faire le rapprochement de leurs adresses IP, non ?
Ah !… la dixtinction, merci Bourdieu, après l’avoir piétiné, faudrait l’inventer. Bon, halors, TVB, jean-marcel, closer est un homme !
« une langue écrite très fine »
Pas forcément. La langue, la syntaxe plus précisément, est tout sauf fine. Elle pèse des tonnes. C’est la réflexion qui est très fine.
« le retour du Pablo75 dans les parages »
Je n’étais pas certaine d’avoir bien lu. Bienvenue à lui. Il manquait.
Une belle réflexion sur la traduction de Proust par K.Chenoweth (en passant par le livre de J.Kristeva « L »autre langue ou traduire le sensible » et le retour à Proust « Contre Sainte-Beuve » :https://www.brown.edu/Research/Equinoxes/journal/issue2/eqx2_chenoweth.html
Quant au thème le plus obsessionnel, le plus omniprésent, hors la mémoire de ce qui a été, il m’a paru être la jalousie.
oui christiane!et ce n’est pas une mince question pour les erdéliens;P.Assouline a déjà attiré notre attention dans un billet;mais je cris que c’est d’actualité avec la dictature des identités;
ayant vécu avec des jaloux et des jalouses,des jeunes et des moins jeunes, je supporte plus du tout;donc je garde mes distances, même de la RDL
« Voilà un mysticisme bien professionnel de bel esprit et d’artiste. Ses analyses psychologiques pourraient se multiplier à l’infini car elles ne sont qu’une broderie d’observations, sans invention ; ce qui leur manque c’est la révélation fondamentale de l’univers, elles ne sont pas le résultat d’un seul coup d’œil pénétrant, elles ne sont pas nées d’une vision, mais seulement d’un travail minutieux de l’intelligence sans inspiration. »
MP étant, par analogie, un documentariste minutieux il n’était évidemment pas capable d’un coup d’œil pénétrant. Ceci étant donné, on comprend pourquoi Gombrowicz parle de mysticisme — à juste titre bien professionnel —, tandis que la présence du mot « artiste » ne semble pas justifiée ; mais d’accord pour bel esprit.
JE CROIS
Normalement la lecture de Proust rend plus intelligent que méchant. Ce n’est pas bien malin de dauber sur Clopine, lectrice de Proust. Aucune emphase chez elle, qui ne demande qu’à partager sa passion et sa grande connaissance de la Recherche.
Qu’il y ait un peu de Proust dans tous ses personnages, c’est certain et cela leur donne une certaine unicité, mais je ne partage pas le point de vue de Gombrowicz lorsqu’il dit qu’ils sont tous semblables.
Oui, Ed, on pourrait même soutenir que Proust écrit un mauvais français, mais indéniablement sa finesse est dans l’analyse psychologique, inégalée à ce jour !
« ce qui leur manque c’est la révélation fondamentale de l’univers »
C’est justement ce qui en fait leur grandeur…
« Aucune emphase chez elle, qui ne demande qu’à partager sa passion et sa grande connaissance de la Recherche »
Lorsqu’on parle de « ceux qui clament avoir lu Proust », Clopine ne peut être visée puisqu’il est évident qu’elle l’a lu. Ce que je lui reproche malgré mon admiration pour sa connaissance, c’est de partir en vrille dès que cricri ose évoquer Marcel.
« Ses analyses psychologiques pourraient se multiplier à l’infini car elles ne sont qu’une broderie d’observations, sans invention »
Facile à dire ! Les analyses psychologiques ne s’inventent pas mais s’observent, se découvrent, sont mises au jour… Proust est un écrivain, qui ne se prend pas pour Dieu le père. Le mysticisme n’est pas chez lui mais plutôt chez Gombrowicz et son désir de vision globale !
Il en pense quoi Pablo Rodriguez du dernier film d’Almodovar ?
Voilà ce que j’en ai dit sur la RDC /
Jazzi dit: 18 mai 2019 à 10 h 03 min
Quoique pleinement justifiée, palme ou pas palme, « Douleur et gloire » (quel titre français à la soap opéra !) est un bon cru.
Voire même un cru exceptionnel.
Un beau film personnel en forme de bilan.
Une sorte d’à la recherche du désir perdu et retrouvé.
Rarement Pedro Almodóvar se sera ainsi livré, en profondeur et en délicatesse.
Aucune impudeur narcissique dans cette énième autofiction, où le cinéaste espagnol évoque, en une narration éclatée, son enfance, l’amour exclusif pour sa mère, la détresse dans laquelle sa mort l’a laissé, mais aussi ses premières pulsions villageoises pour un maçon analphabète, sa plus flamboyante histoire d’amour (malheureux) de jeunesse madrilène, ses conflits avec l’un de ses plus célèbres comédiens, ou encore l’entrée douloureuse dans la vieillesse et la vacuité de sa vie lorsqu’il ne tourne pas.
Souvenirs réels et affabulation imaginaire, tout lui sert pour aboutir à un film, tant sa vie est liée au cinéma.
Comment retrouver l’impulsion, l’énergie, le désir de s’atteler à une oeuvre nouvelle, où la justesse des sentiments le partage avec l’émotion, quand on se sent physiquement amoindri, dépressif et solitaire ?
Dans tout film, et tout particulièrement chez Almodóvar, il y faut l’intervention d’un élément magique, à défaut d’une intervention divine, pour que le processus créatif reparte.
Ici, la découverte inattendue d’un modeste dessin le représentant un demi siècle plus tôt, servira de déclencheur.
Les mauvaises langues diront que la drogue aura aussi beaucoup aidé.
Peu importe, le film est là, servi, par un subtil glissement de rôles, où Antonio Banderas devient le réalisateur-narrateur de l’histoire, lui même incarné par l’acteur Asier Etxeandia. Tout deux tout aussi remarquables, ainsi que Penélope Cruz, aussi belle et voluptueuse que Sophia Loren en lavandière napolitaine, dans le rôle de la mère d’Almodóvar.
Et c’est ainsi que « Douleur et gloire » se métamorphose peu à peu sous nos yeux, quelque peu humides, en « Douceur et bonheur »…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19582286&cfilm=264147.html
« Proust écrit un mauvais français »
Lettre de Proust adressée à Madame Émile Strauss, vers janvier 1908.
Madame,
Je vous remercie infiniment de votre lettre si ravissante, si drôle, si gentille…Les seules personnes qui défendent la langue française(comme l’Armée pendant l’affaire Dreyfus) ce sont celles qui l’« attaquent ». Cette idée qu’il y a une langue française en dehors des écrivains et qu’on protège, est inouïe. Chaque écrivain est obligé de se faire sa langue, comme chaque violoniste est obligé de se faire son « son ». Et entre le son de tel violoniste médiocre, et le son (pour la même note) de Thibaut, il y a un infiniment petit qui est un monde ! Je ne veux pas dire que j’aime les écrivains originaux qui écrivent mal. Je préfère – et c’est peut-être une faiblesse – ceux qui écrivent bien. Mais ils ne commencent à écrire bien qu’à condition d’être originaux, de faire eux-mêmes leur langue. La correction, la perfection du style existe, mais au-delà de l’originalité, après avoir traversé les faits, non en deçà. La correction en deçà, « émotion discrète » « bonhomie souriante » « année abominable entre toutes », cela n’existe pas. La seule manière de défendre la langue, c’est de l’attaquer, mais oui, madame Straus ! parce que son unité n’est faite que de contraires neutralisés, d’une immobilité apparente qui cache une vie vertigineuse et perpétuelle. Car on ne « tient », on ne fait bonne figure auprès des écrivains d’autrefois qu’à condition d’avoir cherché à écrire tout autrement. Et quand on veut défendre la langue française, en réalité on écrit tout le contraire du français classique. Exemple : les révolutionnaires Rousseau, Hugo, Flaubert, Maeterlinck « tiennent » à côté de Bossuet. Les néoclassiques du xixe siècle, et la « bonhomie souriante » et l’« émotion discrète » de toutes les époques, jurent avec les maîtres. Hélas, les plus beaux vers de Racine
« Je t’aimais inconstant, qu’eussé-je fait fidèle ! »
n’auraient jamais passé, même de nos jours dans une revue…
Note, en marge, pour la « Défense et l’illustration de la langue française ». « Je comprends votre pensée : vous voulez dire que je t’aimais inconstant, qu’est-ce que cela aurait été si tu avais été fidèle. Mais c’est mal exprimé. Cela peut signifier aussi bien que c’est vous qui auriez été fidèle. Préposé à la défense et illustration de la langue française, je ne puis laisser passer cela. »
Hélas, madame Straus, il n’y a pas de certitudes même grammaticales. Et n’est-ce pas plus heureux ? Parce qu’ainsi une forme grammaticale elle-même peut être belle, puisque ne peut être beau que ce qui peut porter la marque de notre choix, de notre goût, de notre incertitude, de notre désir, et de notre faiblesse. Madame, quelle sombre folie de me mettre à vous écrire grammaire et littérature ! Et je suis si malade ! Au nom du ciel pas un mot de tout ceci. Au nom du ciel… auquel nous ne croyons hélas ni l’un ni l’autre.
Respectueusement à vous
Marcel Proust.
Expo Nadar — photographié sans lunettes — :
À Passou,
Je m’excuse pour le ton qui a pu paraître méprisant.
Dieu est dans les détails… le Diable est dans les détails… Il serait convenable que Pierre Assouline soit, lui aussi, dans les détails
ta gueule pablocrématoire
le point c’est comme y dit mon larbin..qui qui aurait fait le plus beau compliment pour lui vider son seau de nuit dans des moulinet parfumé..et tournant les talons aurait craché par la fenête sur le dernier dla file des prétendant en bas..pablo le mollard il aime pas..c’est ptête un détail pour vous
« Ses analyses psychologiques pourraient se multiplier à l’infini car elles ne sont qu’une broderie d’observations, sans invention »
Le seul problème dans cette phrase, que j’ai beau retourner dans tous les sens, c’est le lien de causalité à mon sens.
@jazzi,
Hier, je suis tombée sur une bande d’annonce qui m’a donné envie, fait rare pour un film francais : Sibyl de Justine Triet. Hâte de lire votre critique, parce que je ne suis pas prête de le voir.
le Recherche est arrivée en première position, devant le Voyage au bout de la nuit
qu’la juivrie gagne au marketting c’est vdqs et disse de dère..
gombrovizl y sait pas quoi hinventer pour s’avouer à part lui qu’il est le plus malin qu’il l’est plus que les français..c’est un tic qu’il a polo..
bon j’voyons que tout le monde finit par rentrer au bercaille ce lundi au soleil après avoir un brin boudé les arbres, d’à hambourg, des branches entières, d’la RdC, d’lespagne ou d’la normandie, quoi. Ce pouvoir d’attraction qu’exerce la passoulinière proust-prout, quand même !
Il en pense quoi Pablo Rodriguez du dernier film d’Almodovar ?
sapré baroz dsapré baroz
et je m’demande bien ce qu’ils pensent des jeunesses en fleurs sur la canebière, là-bas qu’on dirait le sud
« ce qui leur manque c’est la révélation fondamentale de l’univers »
C’est justement ce qui en fait leur grandeur…
c’est pas mal dit baroz..mais hon te voit venir avec tes gros sabots..fais gaffe..gagner à jouer au plus bête c’est à double tranchant
JJJ
Tout à fait. Je n’avais pas spécialement envie de commenter depuis hein bon on sait quoi, mais quand j’ai vu l’objet du billet …je n’ai pas pu m’en empêcher. Je pense que Clopine non plus, et ce pour des raisons différentes. Elle est une grande proustien et je suis en train de lire À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Et puis il y a autre chose, soyons francs : pour une fois (pour une fois !) que je peux commenter un billet !
Proustienne
Regardez bien les photos. Méfiez vous de ce jeune homme aux cheveux d’un noir corbeau plaqué sur un visage blanc, lunaire de pince sans rire du cinéma muet burlesque. Notez la pose surveillée de cet indolent rêveur sur son canapé. ce garçon semble parfois distrait, mélancolique,un rien figé. Et c’est ce courtois jeune homme à l ‘écart qui comptabilise scrupuleusement et qui enferme une époque entière dans son autorité si mystérieuse..Quel étrange touriste à la fausse nonchalance notant l’anomalie, la névrose, les dessous morbides sous le soyeux du monde qui papote,autour de lui Et il mèneben même temps un chemin presque mystique vers son Temps Retrouvé. Il faut se méfier de ce regard filtrant , langoureux, presque d’un myope,qu’on voit sur les photos. ce type trop poli nous assemble des chaines entières de désillusions sans fatigue,il suit d’innombrables et ramifiantes chaines de métaphores que personne n’avait perçu avant lui.Il nous offre le tout sur le velours capitonné de ses volutes stylistiques ,comme un maitre d’hôtel de Balbec présente un homard sur lit d’algues.. Les yeux noirs et humides, un peu languissants, le regard ouaté , Proust saisit tout dan une merveille d’agencement et excroissances qui si les relit, ont quelque chose de stupéfiant comme une promenade dans un cerveau fait d’une autre matière que le nôtre.
Je suis toujours qu’on fasse la fine bouche à propos de génies comme Proust. A force de pseudo-analyses aberrantes, on aboutit à du néant, et c’est évidemment tout ce qu’une époque nihiliste peut nous offrir. Sachons raison garder, et lisons plutôt le livre en effet excellent de Tierry Laget que Passou a bien raison de défendre (en attendant Romain Gary). Je trouve en outre que le texte de Gombrowicz pour une fois tombe à plat. Moi, je me tais et j’admire, comme Moïse devant Yahvé.
« Je n’avais pas spécialement envie de commenter depuis hein bon on sait quoi, mais quand j’ai vu l’objet du billet … »
Bonjour Ed !
ah mais moi, suis toujours ravi de voir revenir les gens… bicause tjs ce sentimentalisme bêbete au sujet des membres de la famille, chacun avec leurs tares et leurs bouses, qui se déchirent et se haïssent mais ne peuvent se passer longtemps les un.es des autres. Moi je dis : faut jamais s’essscuser d’exister, même si certaines crevures préfèreraient nous voir disparaitre à jamais pour mieix se rendre intéressant.es, hein ! Epi, y’a pas d’mal à glaner du Proust partout où on peut en trouver sur son chemin, et même d’en rajouter un brin, aurait-on moinss de kulture que d’autres pourvu qu’on ait envie d’en mett’son groin. Je pense qu’avec Proust, tout le monde peut faire des tartines, même s’il l’a jamais lu, comme dirait l’Bayard, et comme je pus le constater jadis chez ma prof de français au collège qui connaisait pas les catleyas. Aujourd’hui, avec les liens de tarzoune par ex., on en saura toujours autant que manuel macron, paul edel ou nicolas sarkozy, vu qu’on doit respirer le même air qu’eux, voilà ce qu’il faut bien se dire.
Hola desde Adahuesca, muy buenos dias !
Mais voyh’ons Paul Edel, vous parlez de votre propre photo prise au goncourt ou de quoi d’autre, au juste ?
@ pour une fois (pour une fois !) que je peux commenter un billet
Faut en dire un peu plus, alhors. N’ayez pas peur ! On veille derrière la porte…, un certain thierry laget qui aiderait bien à réviser ses partielles, pour le prochain galop d’essai.
Un lien a déjà ete donné concernant Proust traducteur de Ruskin, à qui il a pompé un max. Ce n’est pas celui du billet.
Sinon, ce printemps proustien m’avait tout l’air d’un carnaval déguisé bien popu. Des vieilles duchesses en jean-basquettes, taille xxl, y côtoyaient d’autres vieilles qui avaient dû aller à la foire-fouille, pour se degoter le chapeau le plus immonde. N’ayez pas de regret clopine.
« la traduction chinoise, par exemple, transforme une phrase de 56 lignes en 18 phrases : !!! Ceci ne souligne-t-il pas l’échec patent de traduction ? »
Ben non. Juste la spécificité des langues asiatiques, notamment ici du fait des sinogrammes. Dans mon école de trad, mes camarades qui avaient pris chinois avaient des versions de taille bien inférieure aux nôtres. A contrario, on peut imaginer une phrase de 56 lignes qui donne toujours une phrase…de 65 lignes en allemand.
Ed, c’était dur de tenir sans vous. Manquait votre fraîcheur imparable, vos maladresses exquises… et pourtant, depuis six mois, vous avec fait tant de progrès (grâce en particulier à moi, Delaporte, qui suis un grand confesseur). Et cette fiche de lecture sur Proust ? On l’attend de pied ferme. Vous allez enfoncer Passou, c’est sûr ! Je me régale d’avance, ma chère Ed.
« Et cette fiche de lecture sur Proust ? On l’attend de pied ferme. »
Vous allez l’attendre longtemps.
Partie 2 – Les dessous de la créativité
Proust, traducteur de Ruskin. De la traduction de Ruskin à la création d’À la recherche du temps perduYounès Ez-Zouaine
…plus d’informations
Younès Ez-Zouaine
Université Mohammed Ben Abdellah, Fès, Maroc, Laboratoire « Lettres, Langues et Communication »
https://www.erudit.org/fr/revues/meta/2017-v62-n3-meta03512/1043950ar/
« Je m’excuse pour le ton qui a pu paraître méprisant. »
Non, ce n’est pas Pablo75!…Personne ne l’a jamais vu s’excuser de quoi que ce soit, sur la RdL en tout cas.
« Vous allez l’attendre longtemps. »
Ne me dites pas que vous allez y renoncer devant l’ampleur de la tâche, la difficulté… Je sais que vous en êtes capable, pour un résultat certes pas au top, mais quand même… C’est toujours passionnant de voir ce qui sort de votre petite tête, Ed. Alors, là, sur Proust, c’eût été l’extase intégral, et même l’orgasme. Voyez comme je suis gentil et encourageant, Ed. Je ne vous donne pas de faux espoirs. Comparez-vous à Passou, qui a choisi la facilité, dans son papier. Vous pouvez faire mieux, c’est moi qui vous le dis, amicalement.
Vous êtes meilleur pour décrire les italiennes que les jeunes hommes aux » yeux noirs et humides, un peu languissants, le regard ouaté » , Paul! Pourquoi ne pas en faire un volume, avec des chapitres sur les romaines, les napolitaines, les vénitiennes, les florentines, les milanaises…
Avec moi, vous aurez au moins un lecteur.
t’es qu’un chien perdu sans collier qui mord les mollet des braves gens cloclo..lgenre à fusiller les curé avec le rictus républicain
dlalourde il est lourd comme un minéralier qui bat pavillon de complaisance..du temps des uboat dédède elle l’aurait fait dire bonjour au maquereaux et aux chinchards à la tomate
Ed, si je peux me permettre, je ne pars pas en vrille « dès que Christiane ose évoquer Marcel ». Non. Je pars en vrille quand Christiane applique à la Recherche, dans de parfaits contresens , cette lecture disons « particulière » qui est la sienne et qu’elle applique universellement, pour toutes ses lectures : recherche d’une spiritualité religieuse, admirations confites et désordonnées, mélange d’aplatissement de sens et de sur ajout sentimentaliste, bref, tout ce qu’elle aime et qui ne peut, à mon sens hein, absolument pas s’appliquer à Proust. En toute bonne logique, Christiane devrait détester Proust : on imagine le portrait accablant qu’il aurait fait d’elle.
Qu’elle l’évoque, qu’elle le lise avec ses lunettes si magnifiquement déformantes, qu’elle rende compte de cette lecture, soit, bien entendu, il ne me viendrait pas à l’idée d’exiger (de qui que ce soit, d’ailleurs) qu’elle se taise.
M’enfin je réclame le droit de réagir quand l’absurdité de la lecture va jusqu’à modifier le sens premier du texte. Encore une fois, je refuse de dire que toute lecture est légitime, qu’on peut interpréter comme on le souhaite et dans la plus totale liberté les paroles d’autrui, parce que je plaide pour ma santé mentale, mon goût des mots justes et que j’aime bien trop la Recherche du Temps Perdu pour apprécier les absurdités les plus confondantes – et qui dévoilent une telle inintelligence de lecture qu’on en reste stupéfait- qu’on puisse émettre sur elle.
Vous me direz qu’en réalité, Christiane n’a aucune opinion : quand elle parle de ses lectures, elle fait généralement du copié-collé, qu’elle agrémente de questions « premier degré » ici ou là, redondantes et ras la moquette. Elle accumule les références pour faire genre, et zou, elle te vous balance ça sous le nez…
Il y a un petit personnage secondaire, une dame mondaine comme Proust a dû en rencontrer des dizaines dans la Recherche qui ainsi, interroge un jour fiévreusement le Narrateur sur la valeur intrinsèque d’un morceau de musique « difficile », alors qu’il s’agit d’un morceau genre « tiens voilà du boudin ».
Les commentaires de Christiane sur Proust sont de la même eau. Une telle incompréhension, vraiment…
J’aurais dû, dès le début, en rire, plutôt que de bêtement me piquer et m’emporter, et je l’ai blessée très profondément, je le sais, m’en accuse et même m’en attriste un peu, parce que Christiane, toute enveloppée de l’image qu’elle croit donner aux autres et qui n’est que la conséquence de la plus banale et étriquée langue de bois sur fond de religion jamais remise en cause, n’est cependant pas la plus virulente ici. Ni même la plus méchante, sûrement.
Mais c’est plus fort que moi. Je suis devant elle comme le funambule de la Strada devant le grand Zampano : je ne peux m’empêcher, même si c’est dangereux, d’avoir irrésistiblement l’envie d’aller lui chatouiller le nez.
Mais je refuse l’idée de « partir en vrille » quand elle évoque Proust. La preuve : j’ai lu sans ciller, ce matin, la remarquable analyse de texte qu’elle a pondu sur la Recherche : il lui semble que Proust parle « surtout » de jalousie…
C’est dire les progrès qu’elle a faits : elle ne cherche plus à retrouver sous la plume de Proust les thèmes qui lui importent à elle, mais elle avance presque prudemment une évidence d’une telle banalité qu’il n’y a bien entendu rien d’autre à dire que : « parfaitement, Christiane, comme vous avez bien lu, oui le Narrateur décrit les tourments des jaloux, voilà voilà voilà youp la boum ».
Mais vous savez, Ed, il faut se méfier avec les buses : ce sont aussi de fort cruels oiseaux de proie, et derrière les mots et les attitudes compassés de Christiane (que moi je ne me permets pas d’aussi familièrement que vous la surnommer « Cricri », car je trouve que ce diminutif est blessant de familiarité) peuvent se cacher une haine féroce et une rancune tenace.
Ah là là.
Avec moi, vous aurez au moins un lecteur
chais pas comment tu dois l’prende polo..ptête que cloclo il a les noeils noires et humide..en tout cas il a vu l’biopic à rocco..halors qu’est ce t’en penses cloclo
t’es une grosse chieuse bonne clopine..ou bien t’en pinces pour dlalourde en secret..
Paul Edle, un certain Gilles Cottin a fait un « masque de Marcel Proust » qu’on croirait issu de votre description. le connaissez-vous ?
ttps://www.chartres-tourisme.com/vivez/agenda/agenda-des-manifestations/sculptures-de-gilles-cottin-2373519
dans un cerveau fait d’une autre matière que le nôtre
tu laisses faire polo et bientôt il va dire que c’est un untermensh..
Ah bon ?… Proust aurait traité du thème de la jalousie ? Mais c’est à quelle page, SVP ?
Ce que j’aime dans la jalousie de Swann et ensuite du narrateur, c’est qu’elle vient corroborer ma thèse : pas d’amour sans jalousie, pas de jalousie sans amour. Alors les pisse-froid qui défendent bec et ongles que « non, ca n’a rien à voir avec l’amour, ce sentiment terrible le détruit au contraire », ben j’aimerais pas être leur meuf.
Ne me remerciez pas pour cette analyse de haute volée.
Parce que n’empêche que le Swann, qui, en pleine crise de jalousie et très épris d’Odette la cocotte, s’était juré de se venger d’elle une fois qu’il ne l’aimera plus, s’en bat tellement la ceurah des années plus tard, justement parce qu’il ne l’aime plus, qu’il n’a même plus le DÉSIR de lui rendre la monnaie de sa pièce. QUI n’a jamais vécu ca ? Et bien désolée, mais c’est ca la définition de la jalousie.
Ne me remerciez pas pour cette analyse de haute volée.
Oui, l’article de K.Chenoweth pour le site « Equinoxes » est remarquable.
La fin de l’article ouvre bien des perspectives :
« En tant que traductrice du roman, ma propre recherche est donc de trouver non seulement mon propre ‘garçon à l’oreille fine’, mais aussi ce qu’il y a de commun entre le mien et celui de Proust. Ma tâche est d’arriver à une sensibilité commune afin de réaliser mes propres mots – sans qu’ils cessent d’être les siens. A propos de sa traduction française de Ruskin, Proust a écrit : « J’ai encore deux Ruskin à faire, et après j’essaierai de traduire ma pauvre âme, si elle n’était pas morte dans l’intervalle » (cité dans Kristeva 391). Nous risquons d’oublier que Proust a traduit avant d’écrire, et qu’il a continué de comprendre son travail comme étant celui d’un traducteur ; nous risquons également de ne pas voir toute lecture comme une sorte de traduction. Pour lire Proust effectivement, il nous faut entrer dans le style proustien ; même si nous ne cherchons pas à recréer le texte comme traduction, nous sommes obligés de faire une traversée continuelle, un va-et-vient entre sa langue étrangère et la nôtre – peu importe notre langue maternelle. C’est un passage qui déclenche notre propre recherche, qui nous met face à face avec les langues différentes qui existent en nous-même, et avec notre propre silence. »
Le commentaire-photos de P.Edel également.
Un autre commentaire, sous couvert de commenter ce billet de Passou, nous rejouent la rengaine usée d’une qui ferait mieux de se taire. Mais la bêtise, liée à la méchanceté donnent parfois à rencontrer cette pathologie qui n’a plus rien à voir avec la littérature. Pauvre femme…
Si Macron n’intervient pas aujourd’hui-même pour empêcher la mise à mort odieuse (et par un procédé odieux) de Vincent Lambert, il sera implicitement complice.
c’est ça?
http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/2009/12/30/16332477.html
C’est comme Voltaire qui reprochait ce barbarisme à Corneille dans Sertorius… d’avoir ainsi versifié « la force qu’on vous fait pour me donner la main » (…) On dit « prendre à force, faire force de rames, de voiles ; céder à la force, employer la force ; mais non faire force à quelqu’un. Le terme propre est faire violence ou forcer ».
Et ça va pas le faire chez Proust, closer ! On attend la riposte de Ch., vu qu’1 fois de +, elle est allée la chercher de force. Quand on vous dit que le choc des mots, c’est le poids des photos, forcément !
très épris d’Odette la coquette…
–
…un peu comme Delaporte très épris de dèdède la coquillette. Un Swann moderne…
Rhaaah… la cocotte, pas la coquette. Oh et puis merde, tiens.
J’oubliais une chose : j’aimerais bien que DHH revienne (normalement, plus rien ne l’en empêche) pour confirmer ou infirmer les fautes de syntaxe de Proust (cf. l’échange avec jazouille).
@Clopine
Je donne toujours des surnoms affectueux aux êtres que j’apprécie. Même mes chattounes ne sont pas toujours appellées par leur prénom. Si ca c’est pas une preuve de ma bienveillance dans l’attribution des surnoms- J’ai failli enlever le « Clo » de votre pseudo pour vous prouver mon affection, puis je me suis dit que ce n’était peut-être pas l’idée du siècle.
@ pas d’amour sans jalousie, pas de jalousie sans amour
non ça vole pas haut, en effet, mais comme on a été dument avertis, TVB… comme dirait jean-marcel proust : c’est l’droit, pad’souci !
« dèdède la coquillette »
Je n’en ai pas mangé depuis une éternité. Cela me rappelle les plats dans ma cantine de la Beauce justement : coquillettes-boeuf bourguignon. En ce moment, je suis plutôt farfalle.
transmis à JC….. le plus fidèle prouttt-proustien
Yaka enlever carément tous les Klo, et on aboutera Ser-Pine, ça ira plus vite ainsi, 2 pour la prix d’1…Et on en mettra un devant la …Porte des… dettes.
(Fenouillard)
Peut-être que si on me servait une petite assiette de coquillettes-boeuf bourguignon, je reverrais les plateaux de la Beauce, la pompe près de chez moi et la flèche de la cathédrale de Chartres au loin en revenant de vacances. J’espère que cette idée de mémoire sensorielle n’a pas déjà été prise…
Transmis aussi à Gaga bouguereau qui en vrai tarlouze va en perdre les pédales
je suppose que le tableau represente le Jockey Club,place de la Concorde,dont les fils furent aussi wagnerolatres que leurs peres avaient ete wagnerophobes…Quelque chose des synesthesies wagneriennes passe aussi chez Proust, en contrepoint des eloges tresses a Saint Saens. La Troisieme, qualifiee de , par exemple…
Je pense que Jorge Rodriguez n’a rien à voir avec Nilda Fernandez. Maintenant, je vais sortir pour aller mâcher des pâtes au cumin… dans le 75, car proust me les gonf’ avec ses langueurs et ses atermoiements. Il parait que la rue Sebastien-Bottin aurait changé de nom.
@Janssen J-J dit: 20 mai 2019 à 17 h 04 min
Après « La Prisonnière »,
(P.1679 de mon Quarto : « La souffrance dans l’amour cesse par instants, mais pour reprendre d’une façon différente. Nous pleurons de voir celle que nous aimons ne plus avoir avec nous ces élans de sympathie, ces avances amoureuses du début, nous souffrons plus encore que, les ayant perdus pour nous, elle les retrouve pour d’autres ; puis de cette souffrance-là nous sommes distraits par un mal nouveau plus atroce, le soupçon qu’elle nous a menti sur sa soirée de la veille, où elle nous a trompés sans doute ; ce soupçon-là aussi se dissipe, la gentillesse que nous montre notre amie nous apaise ; mais alors un mot oublié nous revient à l’esprit, on nous a dit qu’elle était ardente au plaisir, or nous l’avons connue que calme ; nous essayons de nous représenter ce que furent ses frénésies avec d’autres, nous sentons le peu que nous sommes pour elle […] La jalousie est aussi un démon qui ne peut être exorcisé, et reparaît toujours, incarné sous une nouvelle forme. ») enchaînez avec « Albertine disparue ».
Ainsi, p.1931 de mon Quarto :
« (C’est étonnant comme la jalousie, qui passe son temps à faire des petites suppositions dans le faux, a peu d’imagination quand il s’agit de découvrir le vrai.). […] être avec elle m’importait peu, pour peu que je pusse empêcher « l’être de fuite » d’aller ici ou là. […] Mais après une interruption, quand d’un élan de sa vie indépendante, la souffrance initiale revenait spontanément en moi, elle était toujours aussi atroce parce qu’antérieure à la promesse consolatrice que je m’étais faite de ramener le soir même Albertine. […] j’étais condamné à faire comme si je ne l’aimais plus, ne souffrais pas de son départ, j’étais condamné à continuer de lui mentir. »
Je trouve, JJJ, que Proust est remarquable pour analyser avec finesse ces changements incessants et complexes des pensées de l’homme amoureux jaloux, cette souffrance, ce conflit, cet état affectif permanent d’insécurité, de refoulement, de honte de la jalousie amoureuse (à distinguer de la jalousie d’envie) et son lot de suspicions, intrusions, manipulation, harcèlement… cette crainte de perdre ce que l’on possède ou croit posséder, qui empoisonnent la vie et du jaloux et de la personne si mal aimée.
Comme l’écrit si justement Ed, l’amour peut-il exister sans la jalousie ? Maladie de l’amour…
« Proust est remarquable pour analyser avec finesse ces changements incessants et complexes des pensées de l’homme amoureux jaloux, cette souffrance, ce conflit, cet état affectif permanent d’insécurité, de refoulement, de honte de la jalousie amoureuse (à distinguer de la jalousie d’envie) et son lot de suspicions, intrusions, manipulation, harcèlement… cette crainte de perdre ce que l’on possède ou croit posséder, qui empoisonnent la vie et du jaloux et de la personne si mal aimée. »
Clopine, si vous ne trouvez pas cela juste, c’est que vous êtes vraiment de mauvaise foi.
Ed,
aucun problème pour le surnom venant de vous. Je sais qu’il est amical.
J’ai une vision bien à moi de la cathédrale de Chartres.
Notre petit groupe avait crapahuté toute une nuit glaciale de décembre avec famas, lance-roquette et mitrailleuse lourde modèle 52 sur trépied,
transportée en plusieurs pièces détachées. Chacun avait les traits du visage cassés au noir de bouchon brûlé. Le jeu était d’infiltrer en échappant à tout un tas de patrouilles routières ou non. Nous nous étions déjà jetés 20 fois dans les fossés humides. Malgré un cocktail caféine-vitamine C-guarana, la fatigue était telle que j’avais presque des hallucinations. C’était l’aurore, sa toute première clarté, à peine décelable. Et soudain, très loin à l’horizon ces deux tours de la cathédrale, que je pris réellement pour une hallucination, avant de réaliser qu’elles étaient bien réelles, situées à plus de 20 km. Quelques minutes après nous atteignions notre objectif que nous arrosâmes copieusement (à blanc) de force rafales de 5,56 et 7,62 et grenades au plâtre.
Janssen J-J dit: 20 mai 2019 à 17 h 21 min
Oui et non. C’est bête à dire, ca l’est moins à démontrer. Or c’est ce que j’entendais ce matin lorsque j’abordais cette porosité entre platitude et profondeur. En lisant Proust, les platitudes (pas d’amour sans jalousie) deviennent profondes (ah oui ? Pourquoi cela ?). Pour les lecteurs récalcitrants, les platitudes prennent l’apparence de pronfondeurs (« purée tout ca pour dire qu’il n’arrive pas à pioncer le môme »). Tout n’est qu’une question de point de vue.
« …un peu comme Delaporte très épris de dèdède la coquillette. Un Swann moderne… »
Et je rame, tant elle est capricieuse.
J’aime les coquillettes, avec du boeuf bourguignon c’est délicieux, effectivement. Il n’y a pas longtemps, j’ai déjeuné au Bonaparte, et ai pris des macaronis-jambon-fromage. Cela m’a rappelé les plats de mon enfance. C’était délicieux, dans ce Paris qui survit, à deux pas de la cathédrale brûlée au moment où la religion catholique se meurt : mais, moi, Delaporte, je tiens bon !
Si ne pas être gérontophile c’est faire des caprices…
Albertine disparue, Temps retrouvé? quel bordel…
La prochaine fois que mon charcutier-traiteur adoré propose du bourguignon, j’accommoderai cela avec des coquillettes… pour retomber en enfance. Et je penserai à vous, Ed, et à votre enfance malheureuse qui vous a dégoûté de la France et vous a fait fuir à Hambourg, où vous vivotez sans pouvoir vous nourrir convenablement de boeuf bourguignon de derrière les fagots. Et je ne vous demande pas ce que vous buvez !!!
Je ne viens plus par ici (trop de cons polluant le site qui font perdre un temps fou) mais j’y ai gardé des amis. L’un d’eux me demande si je suis retourné déguisé. Je regarde la page en question et je vois le malentendu avec Jorge Rodríguez, attisé par le patron des lieux lui-même, qui pourtant doit savoir qu’il ne s’agit pas du même IP.
Il est vrai que l’intervention de Jorge Rodríguez a un ton très latin (direct, sans gants). Mais il est aussi vrai que, comme le dit Closer (l’un des rares esprits fins qui fréquentent encore le site), ce n’est pas moi qui se serait excusé de l’avoir employé. Et cela d’autant plus que je
pense, comme Jorge, que les lignes de Passou sur Proust et l’Espagne le méritent.
Mais l’ami Jorge a oublié quand même de dire l’essentiel: des sept traductions intégrales de « La Recherche » qu’il y a en espagnol, aucune est bonne, et certaines sont lamentables.
L’une des dernières commence de façon catastrophique: « Me he acostado temprano, hace mucho » (on dirait la traduction d’un enfant de 10 ans à l’école). Il y a un autre traducteur, Carlos Manzano, qui a traduit le titre « Du côté de chez Swann » par « Por la parte de Swann », ce qui est nul et ne veut rien dire (Pedro Salinas, qui était un excellent écrivain et un grand poète, avait traduit, avec beaucoup plus de finesse littéraire: « Por el camino de Swann » – mais lui, il avait raté aussi la première phrase de « La Recherche » en écrivant: « Mucho tiempo he
estado acostándome temprano » – alors que c’est si facile de traduire simplement: « Durante mucho tiempo me acosté temprano »).
Mon ami m’a signalé aussi un post dégueulasse de Delaporte sur un terroriste d’ETA. Je lis:
« Sublime sasseur, vous avez très raison de vous intéresser à cette personnalité et d’attirer notre attention à tous sur elle, comme je peux le
faire pour Ulrike Meinhof. C’est une même famille de héros et d’héroïnes alternatives, politiquement très passionnantes et passionnées,
des amoureux et des défenseurs de la vie. Des résistants, à leur manière, dont le propos se diffuse encore malgré la dictature idéologique
que font régner les médias putrides. […] Et qu’un grand catholique comme moi… […] Et gloire à Ulrike Meinhof et à ce chef d’Euskadi ta
askatasuna. » (Delaporte dit: 19 mai 2019 à 2 h 55 min)
« Gloire » à l’un des chefs d’une organisation terroriste coupable de 829 assassinats et impliqué directement dans deux attentats qui tuèrent 22 personnes, dont 5 enfants !!
Et cette ordure ose écrire après:
« Tout le monde devrait être outré devant la décision des médecins de faire mourir de faim et de soif Vincent Lambert. C’est un vivant (un
« encore vivant ») qu’on va achever, zigouiller sans lui avoir demander son avis. On ne sait même pas s’il va souffrir ou non, les médecins
vont lui administrer par précaution des drogues calmantes hyper-radicales, qui le feront mourir encore plus vite. Une véritable euthanasie,
avec tout ce que cela comporte de violent et de criminel. Un meurtre qui n’est même pas légal, selon beaucoup : il aurait fallu attendre la
décision de l’ONU. Un être humain, fût-il médecin, siégeât-il au Conseil d’Etat, a-t-il le droit de décider de la mort d’un homme, un
vivant parmi nous ? » (Delaporte dit: 19 mai 2019 à 16 h 36 min).
Et plus tard encore:
« A l’église aujourd’hui, pour montrer que le fait important, je signale que le prêtre a annoncé deux fois qu’une soirée de prière allait avoir
lieu demain soir pour Vincent Lambert. Mais cela dépasse largement la religion catholique. C’est un sujet UNIVERSEL sur l’humain, sur l’homme et sa persistance sur la planète. Quand on aura assassiné Vincent Lambert, on pourra faire de même avec n’importe qui. Tu seras peut-être le prochain sur la liste, toi qui me lis !!! (Delaporte dit: 19 mai 2019 à 22 h 04 min)
Et Passou laisse passer une telle apologie de terrorisme et d’assassinat d’enfants et permet à un tel fumier d’écrire tranquillement sur son site des énormités pareilles !!
Je suis passé à la librairie – parlons de choses sérieuses – pour acheter le coffret des Pléiades Gary. Ils n’en avaient plus. Tout avait été acheté la semaine dernière. Les lecteurs s’étaient jeté sur Gary et avait dévalisé la boutique. Il me faudra attendre quelques jours la nouvelle commande. le libraire m’a confié qu’ils n’en avaient que dix coffrets : je lui ai dit que, pour Gary, habitué des gros tirages, c’était trop peu. Passou nous parle des tirages de Proust, qui n’arrivent pas à la hauteur de ceux de Gary. Ainsi va la vie ! Je note que Passou est muet sur Gary. La critique la plus officielle, et aussi la plus « branchée », est en délicatesse avec l’auteur de La Promesse de l’aube. Tant pis !
Et Nilda Fernandez,il poste plus ?
« … vous avez très raison… »
L’usage de l’adverbe « très » avec l’expression « avoir raison » ce n’est pas ce qu’il y a de plus élégant : l’on a raison ou pas — on est dans le vrai ou pas —.
Avoir ses raisons, différent de détenir la vérité; dont bien handicapés de d’la tête par ici.
@17.59, D., Z’étiez avec Charles Péguy dans les commandos de paras ?
J’ai eu une enfance très heureuse, comme le dit clairement l’un des commentaires. Ceci étant, je vous difficilement en quoi ça vous concerne vieux satyre.
Dede
Tout le monde sait bien que les patriotes belliqueux dans votre genre n’ont pas fait leur service militaire. Pas à nous 😉
Mais qui était les gens de cette bande de 13 précieuses sur la photo, en dehors de Charles Haas sur la rue Royale ? Proust, assis à l’extrême gauche, coupé, en attendant l’heure de la Cène du diner, puis la crucifixion ?
oui, ‘avoir ses raisons’ comme les femmes disaient chez moi, ça voulait dire ‘avoir ses règles’.
Trop et très douloureuses, parfois (des dysménorrhées).
Je ne sais pas si Proust a mentionné les menstrues d’Odette Swann, quelque part. Si oui, j’aimerais bien savoir à quelle page. Merci pour votre aide à mon apprentissage dans la Recherche (des détails).
@ J’ai eu une enfance très heureuse,
Très mauvais, ça…, pour bâtir une œuvre romanesque. Voyez Christine Angot et Annie Ernaux, ou même Virginie Despentes, par exemple. Des femmes issues du prolétariat, z’elles, ont toujours détesté les Virginia proustiennes à l’heure du thé.
(amical)
JJJ ou le seul homme non gynécologue qui connait le mot dysménorrhée 😀
Ah non. Despentes n’a pas eu une enfance malheureuse. Par ailleurs, le bonheur n’a rien à voir avec la classe sociale. Et puis à quel moment ai-je parlé de vouloir construire une œuvre romanesque. Cest pas à mon âge avancé que je vais m’y mettre.
mot dysménorrhée mais aujourd’hui on connait l’endometriose
Dans le post du pseudo-catholique on ne lit pas « avoir ses raisons » mais « avoir très raison », il y a une différence, il me semble.
« Mucho tiempo he
estado acostándome temprano » – alors que c’est si facile de traduire simplement: « Durante mucho tiempo me acosté temprano »).
Evidemment Pablo! Comme presque toujours, la traduction la plus simple, la plus directe, la plus littérale, est la meilleure…
He n’ai pas encore lu le billet fleuve , seulement aperçu le monument auquel il se rapportait. Pour les bilingues nombreux ici et si cela peut intéresser, Proust among the stars.http://www.latimes.com/#nt=mastheadnavbar
Par exemple affirmer que Proust est »
l’ecrivain de langue française le plus connu et le plus prestigieux du XXeme, c’est raisonné .
Certes un etat altéré du raisonnement, si vous voulez, une perception alterée de la réalité, mais quand même ; il suffit de l’écrire pour le croire.
Comme Proust pensait savoir ce que Ruskin écrivait, au point de le dauber complètement, avec des fausses notes de bas de pages et des préfaces où il ne causait que de lui-même, ou de ce qui l’interessait. Mais la réalité de 1960, n’est plus celle du printemps 2019.
Je ne sais pas si Proust a mentionné les menstrues d’Odette Swann
il -déplore- qu’une gonzesse puisse se lever de tabe pour aller pisser..
c’est sans compter sur la tèrezoune compissant en pandouillant..
cloclo et pablo..quand 2 esprit fin se renconte..ça chipolata por favor
Archives 1999. Le lien ne mène pas à l’ objet.
« L’art ne progresse pas de façon linéaire
Je vais donc tenter d’en faire autant, de lire Proust comme l’aurait fait Malcolm Bowie.
Lors d’un colloque à Princeton en avril dernier, Malcolm Bowie avait préparé une intervention intitulée Reading Proust between the lines. Elle démontrait la complexité et la contradiction de cette mémoire, son irréductibilité à un sens unique.
Je vais utiliser un passage analysé dans Proust among the stars. Je pensais analyser ce passage plus tard dans mon cours mais je vais anticiper. Il s’agit de ce passage dans Sodome et Gomorrhe où la jeune Mme de Cambremer défend une vision linéaire, progressiste, de la littérature. C’est un passage dérisoire et comique comme souvent les passages importants dans La Recherche, comme si l’auteur avait voulu les rendre moins dogmatiques. [Pour ma part, je pensais que le comique de ces scènes visait à souligner le ridicule des opinions soutenues. Mais bon.]
Parce qu’elle se croyait « avancée » et (en art seulement) « jamais assez à gauche », disait-elle, elle se représentait non seulement que la musique progresse, mais sur une seule ligne, et que Debussy était en quelque sorte un sur-Wagner, encore un peu plus avancé que Wagner.[1]
L’art ne progresse pas de façon linéaire
Je vais donc tenter d’en faire autant, de lire Proust comme l’aurait fait Malcolm Bowie.
Lors d’un colloque à Princeton en avril dernier, Malcolm Bowie avait préparé une intervention intitulée Reading Proust between the lines. Elle démontrait la complexité et la contradiction de cette mémoire, son irréductibilité à un sens unique.
Je vais utiliser un passage analysé dans Proust among the stars. Je pensais analyser ce passage plus tard dans mon cours mais je vais anticiper. Il s’agit de ce passage dans Sodome et Gomorrhe où la jeune Mme de Cambremer défend une vision linéaire, progressiste, de la littérature. C’est un passage dérisoire et comique comme souvent les passages importants dans La Recherche, comme si l’auteur avait voulu les rendre moins dogmatiques. [Pour ma part, je pensais que le comique de ces scènes visait à souligner le ridicule des opinions soutenues. Mais bon.]
Parce qu’elle se croyait « avancée » et (en art seulement) « jamais assez à gauche », disait-elle, elle se représentait non seulement que la musique progresse, mais sur une seule ligne, et que Debussy était en quelque sorte un sur-Wagner, encore un peu plus avancé que Wagner.[1] »
Vous remarquerez un phénomène d’écho , c’est involontaire.
Janssen J-J dit: 20 mai 2019 à 19 h 02 min
@17.59, D., Z’étiez avec Charles Péguy dans les commandos de paras ?
–
je ne peux pas vous dire où j’étais parce que c’est confidentiel mais je puis vous assurer que j’y étais.
trop de cons polluant le site qui font perdre un temps fou
pablo y’a non seulement qu’ça a foute mais hen plus y peut pas sretnir dle dire..esprit encore plus subtil que dlalourde qui achète des barquette plastique chez son ‘traiteur’..con et faignant en plus..faut dégager du temps en même temps
En fait, je pense que Proust, c’est le néant de la création litteraire. Du talent pour absorber tout ce dont il était incapable. Un bon pasticheur inculte et jaloux.
En en musique ce n’est pas Saint Saens à qui il tresse des lauriers, mais à l’idée que Reynaldo Han va l’aimer. Un sacré loulou, ce Marcel.
Quelques minutes après nous atteignions notre objectif que nous arrosâmes copieusement (à blanc) de force rafales de 5,56 et 7,62 et grenades au plâtre
pas mal dédé..j’y ai des souvnirs de chaudron au perdraux..mais dédède va pas aimer
c’est la goldène chowère avec tèrezoune..sapré tèrezoune en mixion dédé..ça déménage haussi
Il ne parlait pas un mot d’anglais, le déchiffrait à peine
Si Proust ne parlait pas un mot d’anglais, il ne le déchiffrait pas du tout.
Tout comme un musicien qui ne saurait pas la clef de sol ne la déchiffrerait pas du tout.
JJJ
Voltaire disposait pour Corneille de tresors d incomprehension. le mot est de Georges Couton, orfevre en la matiere. il ne s applique pas qu a Corneille, d ailleurs.
Bien a vous.
MC
» Bowie cite l’image qui se trouve dans La Prisonnière, par laquelle Proust se moque de l’image de la poésie comparée à un oiseau:
Serait-ce elle qui donnerait chez les grands artistes l’illusion d’une originalité foncière, irréductible en apparence, reflet d’une réalité plus qu’humaine, en fait produit d’un labeur industrieux ? Si l’art n’est que cela, il n’est pas plus réel que la vie, et je n’avais pas tant de regrets à avoir. Je continuais à jouer Tristan. Séparé de Wagner par la cloison sonore, je l’entendais exulter, m’inviter à partager sa joie, j’entendais redoubler le rire immortellement jeune et les coups de marteau de Siegfried ; du reste, plus merveilleusement frappées étaient ces phrases, plus librement l’habileté technique de l’ouvrier servait à leur faire quitter la terre, oiseaux pareils non au cygne de Lohengrin mais à cet aéroplane que j’avais vu à Balbec changer son énergie en élévation, planer au-dessus des flots, et se perdre dans le ciel. Peut-être, comme les oiseaux qui montent le plus haut, qui volent le plus vite, ont une aile plus puissante, fallait-il de ces appareils vraiment matériels pour explorer l’infini, de ces cent vingt chevaux marque Mystère, où pourtant, si haut qu’on plane, on est un peu empêché de goûter le silence des espaces par le puissant ronflement du moteur![17]
C’est une belle ironie de la part de celui qui a traité Mallarmé de difficile.
La mémoire est un mécanisme complexe, une condensation qui renverse sans cesse les valeurs. »
20h14 c’est un point de vue original, pensez vous batailler aussi contre Proust et avoir raison de lui?
On a tous lu Proust. Pas intégralement pour la plupart, mais ceux qui sont passés par le système éducatif français, ont tous eu droit a la madeleine, bien moisie, depuis le temps;le seul truc que Proust a transmis à ses lecteurs du no future.
Tellement il n’était jamais « vrai », sauf quand sa mémé a calanché, et encore, tout cela decrit à electrocardiogramme absolument plat, et archi-plat.
Alors quand je pense à Proust (qui aurait adoré Rihanna, à notre époque, comme bien vu par notre plus grand ecrivain français vivant) , je pense à madeleine. Un prof de collège, au bord de l’epectase, en prononçant le nom de Proust. Et on se tenait à distance, à cause des pppostillons.
Et pour trouver un lecteur de Proust, à mon sens, y’a pas photo : il faut quelqu’un qui ai (sic!) le français, très précisément, comme langue… maternelle…
Le clopinophone, notre théâtrophone à nous, à ceci près que l’abonnement est gratuit et semble perpétuel, est reparti de plus belle, et son jet continu d’âneries demeure si dense, qu’on se demande comment Clopine, si elle a toute sa raison, peut justifier intérieurement son flot d’insultes continu envers Christiane. Alors que vraiment…
Disons pour faire court que la littérature anglaise -même traduite, puisque, suivant l’expertise d’un grand spécialiste, Proust ne parlait pas un mot d’anglais et le déchiffrait à peine– peut avoir inspirée Proust par sa science du personnage, son humour hilarant, sa richesse labyrinthique, son sens des développements sans fin, et même ce qui reste de son flot ininterrompu à travers une autre langue. Pas besoin de savoir le russe pour être marqué au fer rouge par une page de Tchekhov ou de Golovanov, ni de savoir le japonais pour être ébloui par quelques mots de Mishima. Les sources de La Recherche sont suffisamment multiples pour qu’une prouteuse, parait-il de première force, s’abstienne de ce genre de jugement.
La photo 1 d’illustration, dont Passou nous dit en légende : (« Le cercle de la rue Royale », 1868, huile sur toile de James Tissot, musée d’Orsay (Charles Haas, qui a inspiré le personnage de Charles Swann, se tient debout à l’extrême-droite) a certainement été prise sur la terrasse de l’actuel hôtel de Crillon, l’un des deux palais, avec l’ancien ministère de la Marine, construits par l’architecte Gabriel, de part et d’autre de la rue Royale, au nord de la place de la Concorde ?
@ Reynaldo Han ?
reynaldo hahannait !.. postillonnait aussi (mdr) comme d@besnehard.
C’est Marcel qui faisait l’hahn pour avoir du son, avec sa sonate de Vinteuil, dont tout le monde cherchait la clef.
Et la clef ici, c’est juste le truc debile, la mystification proustique par excellence: qui est qui.
Oui, c’est bien cela, mais l’architecte du Crillon est Trouard (Gabriel étant celui de la place).
Pour les personnages,de gauche à droite :
1 – le comte Alfred de La Tour-Maubourg (1834-1891)
2 – le marquis Alfred du Lau d’Allemans (1833-1919)
3 – le comte Étienne de Ganay (1833-1903)
4 – le capitaine Coleraine Vansittart (1833-1886)
5 – le marquis René de Miramon (1835-1882)
6 – le comte Julien de Rochechouart (1828-1897)
7 – le baron Rodolphe Hottinguer (1835-1920)
8 – le marquis Charles-Alexandre de Ganay (1803-1881)
9 – le baron Gaston de Saint-Maurice (1831-1905)
10 – le prince Edmond de Polignac (1834-1901)
11 – le marquis Gaston de Galliffet (1830-1909)
12 – Charles Haas (1833-1902).
Pour en savoir plus !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cercle_de_la_rue_Royale
« peut avoir inspirée » (sic).
j’ai oublié le « t », vous avez marché sur les « e ».
Chaloux, je voulais juste dire (mais vous commencez à me fatiguer vraiment, savez-vous ?) que mes interventions agressives étaient peut-être justifiées par l’agacement. Par contre, les vôtres sont juste injustes et désolantes. Sans réelle justification, ni même tentative de justification, de votre part.
Clopine, vous écrivez d’énormes sottises. Est-il interdit d’y répondre? Il y a chez vous un fond totalitaire que rien ne justifie. Et si vous êtes fatiguée, reposez-vous.
« il faut quelqu’un qui ai (sic!) le français, très précisément, comme langue… maternelle… »
Oui, l’argument de Clopine ne tient pas. Faudrait-il être de langue italienne pour lire Dante, anglaise pour Shakespeare ou espagnole pour Don Quichotte ?
C’est d’ailleurs tout le sens de l’article de Passou, sur la difficulté et l’hommage aux traducteurs…
@20.12, D. rêve d’entrer dans les forces spéciales du COS Péguy du côté de Chart’, où il s’entraine, il a des hallus et prie le ciel de l’embarquer au Burkina pour protéger les touris’ otagés. Bravo D., mais ça marchera pas, vous mangez trop mal dn’importe quoi. Faut des suc’lents, pas des endives au jambon, et compenser la chasteté en rase compagne…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Commandement_des_op%C3%A9rations_sp%C3%A9ciales
Est-ce qu’on ne peut pas vous trouver agaçante? Vos remarques et vos justifications, c’est de la folie pure et simple.
Si tu voyais quel bestiau que je suis, JJJ, tu demanderais pardon en suppliant.
« En fait, je pense que Proust, c’est le néant de la création litteraire. »
Quel génie de la critique, ladite Marie Sasseur !
Et puis, Clopine, toutes les sottises que vous écrivez sur Proust à longueur d’années peuvent fatiguer aussi. Et combien parlez-vous de langues pour porter le jugement que vous portez?
« et compenser la chasteté en rase compagne… »
En s’enculant à sec, JJJ ?
@ Par ailleurs, le bonheur n’a rien à voir avec la classe sociale
… on voit bin que vous avez jamais pratiqué Jean d’Ormesson, où la CORR est établie et même bien établie. C la règ qui confirme l’exssseption, comme dirait l’bougue. (hégueule).
En s’enculant à sec, JJJ ?
Là, Jazzi, je pense que tu peux prendre ton billet « congés payés » pour la Charente. La Gigi est complètement mûre.(Ne lui secoue pas trop la tête, rapport à ses lobes déficients).
Certains critiques pensent que Faulkner était plus ‘complet’ que Proust car il a aussi écrit des nouvelles, ainsi qu’une sorte de pièce dans le roman, adaptée par Albert Camus.
En revanche, on peut légitimement penser que Faulkner était un peu plus fou que Proust, car il est allé jusqu’à dessiner la carte du comté de Yoknapatawpha, sur laquelle il a placé les titres de certains de ses romans.
http://www.openculture.com/2015/10/william-faulkner-draws-mythological-maps-of-yoknapatawpha.html
Vivent les fous et les écrivains pour écrivains!
Tellement il n’est jamais vrai..
Est ce qu’on ne voit jamais chez les autres que ses propres défauts? Comme pour s’en débarrasser, on les pose , les dépose, les jette comme sur un support ? Il vous parait froid alors qu’il decompose, analyse la moindre emotion, les sentiments pour les restituer dans leurs circonstances, décors, ambiances. Il aurait pu être réalisateur s’il vivait à notre époque, à la sienne les choses, les êtres, se qui se produisait,le plus souvent, se figeaient, se disaient en toiles peintes et écrits.
Ce qui.
Et puis, dans les grands moments, dans l’allégresse, c’est du Mozart. (La Sasseur a fini les pruneaux à l’armagnac).
Chaloux dit: 20 mai 2019 à 21 h 42 min
Euh, Proust…
c pou’ toi pablito mon biquet
bouguereau, ce nain minable et puant, cette nullité intellectuelle, s’agrippant aux basques de Pablo, c’est assez drôle.
Janssen J-J dit: 20 mai 2019 à 21 h 46 min
c pou’ toi pablito mon biquet
Insatiable, la Gigi, un puits sans fond.
Chamonix, vous le faites exprès ou c’est juste pour déplaire encore longtemps? Ou plaire à Sasseur peut être?
Il me semble, Chaloux, que j’ai toujours été de la plus grande correction à votre égard. Bien plus qu’avec Christiane, par exemple. Mais franchement, je me dis que vous ne le méritiez pas.
Oh que non. Mais vous croyez toujours être irréprochable. C’est un de vos travers. Orgueil incommensurable.
@les verbeux en gerbe
https://www.youtube.com/watch?v=O0ISQQxA6WY
Jazzi j’ai de nombreux Polignac parmi mes ascendants, au Moyen-âge. Ça t’en bouche un coin, hein ?
Delaporte, je vous souhaite une bonne nuit.
Je pense également que passer sous silence cette reconnaissance littéraire de Romain Gary est une faute. Une faute professionnelle.
A bientôt.
Remarquable document mis en lien (merci Passou) : « Une nouvelle traduction de Proust en japonais
Kazuyoshi Yoshikawa – Dans la Revue de la BNF 2011/2 (n° 38), pages 34 à 39. »
Le mot :
aménageuse – frontail (avec illustration) et cette recherche étonnante dans les dictionnaires de l’époque comme le Larousse du XXe s..
L’image :
Report aux ouvrages d’Emile Mâle (l’art religieux au XIIIe s).
Les écrits de Ruskin et la collection des « Grands artistes » employés par Proust pour évoquer la peinture
L’ouvrage de Séailles pour Léonard de Vinci – La Cène et la gravure exécutée par Morghen.
La phrase :
Comment transférer la phrase de Proust en Japonais ? Et ce choix de traduire d’abord la principale et le verbe, ensuite la subordonnée et le complément en respectant leur ordre d’apparition dans le texte original.
La recherche de traduction des sons de la clochette lors de la visite de Swann à Combray est épatante : comment traduire la reconnaissance du visiteur par le truchement des sons, ce « double tintement » déclenchant un mécanisme inductif ?
Vraiment un document exceptionnel en ces 5 pages offertes.
Bien apprécié aussi les vignettes à ouvrir du Printemps Proustien permettant d’accéder à tous ces lieux d’exposition et leur contenu, aux thèmes des conférences.
Un billet avec maintes « paperoles » / hyper-texte.
JJJ,
j’ai tenté de répondre par deux exemples à votre question : « La jalousie ? quelle page ? à 17 h 55.
Qu’en pensez-vous ?
@Jazzi dit: 20 mai 2019 à 21 h 12 min
Bravo ! comment as-tu fait ?
@Alan B. dit: 20 mai 2019 à 21 h 37 min
Dommage la carte n’apparaît que fugitivement. Il faut être inscrit pour y avoir accès.
@Clopine
au lieu de déverser les défauts que vous m’attribuez en cascade irrépressible, vous devriez argumenter. Choisir au moins un élément de mes commentaires, le décortiquer, donner ainsi à comprendre et à soupeser votre jugement.
Là, rien de très convaincant…
@rien de très convainquant
prendre l’air
https://www.youtube.com/watch?v=cjCa8i5JDF4
Ce brave cousin Edmond qui vautré tenait salon avait sur son acte de naissance « fils du marquis de Chalençon parti en voyage », son père Jules n’ayant plus d’existence légale…
À noter que le nom de Polignac fut relevé grâce à mon ancêtre Guillaume, baron de Chalençon, chevalier, par son mariage au milieu du 14ème siècle avec Valpurge de Polignac, elle même issue de Polignac et de Roquefeuil-Anduze.
convainquant > cant
https://www.youtube.com/watch?v=F-3ox-6WhBA
À noter que nous étions des personnes très accessibles et nous vous aurions volontiers adressé la parole mais nous tenions absolument et par dessus tout à monter à cheval et manier bien les armes.
« Delaporte, je vous souhaite une bonne nuit.
Je pense également que passer sous silence cette reconnaissance littéraire de Romain Gary est une faute. Une faute professionnelle. »
A vous aussi, une bonne nuit, sublime Sasseur, avec des rêves dignes de votre grandiose personne. Et une énorme pensée pour Gary !
« J’ai eu une enfance très heureuse, comme le dit clairement l’un des commentaires. Ceci étant, je vous difficilement en quoi ça vous concerne vieux satyre. »
Ma chère Ed, vous croyez vraiment que vos jugements gérontophobes sont quelque chose de digne ? Qu’ils vous font honneur ? Vous n’aimez ni les arabes ni les vieux. Et puis quoi encore ? Ce n’est pas un luxe très commercial. Vous pensez que vous allez réussir dans la vie, comme cela ? moi, je ne crois pas. Et puis, je ne suis pas si vieux que ça, sachez-le. J’ai quelques années de plus ,que vous, peut-être. Et alors. Je suis très jeune dans ma tête, bien davantage que vous, qui êtes déjà une vieille peau, foi de Delaporte ! Quant à « votre enfance très heureuse », je demande à voir. Comparez avec la mienne, ou plutôt, racontez-nous ce qu’elle fut, ce que vous avez été. Mais je vous crois. On ne lit pas Proust impunément. Vous savez quel âge il avait quand il a publié A l’ombre des jeunes filles ? On lui a reproché son âge quand on lui a donné le Goncourt. On le trouvait trop vieux. Et vous, ma chère Ed, vous continuez ce débile jeu de massacre. On en reparlera dans vingt ans, vous savez, le temps passe vite. Rédigez votre fiche de lecture, néanmoins. J’aime tellement lire vos bévues. Je me marre, comme disait Coluche.
Pour Ed, elle appréciera. C’est pour elle. A trente ans de distance, ces paroles s’adressent à elle, pour l’édification de sa parole et pour son sens de l’humour – inexistant. Ce qui me frappe, chez Ed, c’est qu’elle ne sait pas rigoler. Et, vu son âge, je crois que c’est foutu de chez foutu. Héla !
Par exemple, Ed aime l’humoriste Blanche Gardin, qui à mon sens n’est pas drôle du tout. Non, ceux qui sont vraiment drôles, c’est les gens comme Lafesse, pour ne pas remonter plus loin. Le rire est en crise, à notre époque. Les jeunes générations, auxquelles appartient la jeunette Ed, sont en manque de rire. Sinistre, nihiliste, et sans aucun humour : telle est notre petite punkette du blog, parsemée de ses épingles à nourrice sur tout le corps en une convulsion de révolte parfaitement inepte. Réveille-toi, Cendrillon !
Scandale Vincent Lambert, une nouvelle décision vient ce soir même tout remettre en question, et sauver la vie d’un être humain :
« Un énième rebondissement dans l’affaire Vincent Lambert, du nom de cet homme de 42 ans dans un état végétatif depuis 2008. Alors que les soins lui étant prodigués ont été interrompus lundi 20 mai au matin, la cour d’appel de Paris a ordonné, dans la soirée, la reprise des traitements. » Le Monde
Ne pas être gerotophile ne fait pas de moi une gerotophobe, Delaporte. Et votre acharnement d’amoureux éconduit est pathétique. Je vous ai juste remis à votre place, comme n’importe quelle jeune femme doit le faire à un moment où un autre si elle estime qu’un homme est un peu trop insistant. Vous n’êtes pas vieux en soi, vous l’êtes juste par rapport à moi. Deal with it.
Gerontophile
Gerontophobe
Je manque tellement de N, contrairement à vous Delaporte, que j’en fais des lapsus.
Ed est rancunière, à ce que je vois. Le portrait que je traçais d’elle à 0 h 40 ne lui a guère plu. Tant pis pour moi, « amoureux éconduit » qui vais me réconforter ailleurs !
« Sinistre, nihiliste, et sans aucun humour : telle est notre petite punkette du blog, parsemée de ses épingles à nourrice sur tout le corps en une convulsion de révolte parfaitement inepte. Réveille-toi, Cendrillon ! » Delaporte sur Ed
Je crois que si l’on condensait tout ce que j’ai dit de Ed ici, on arriverait effectivement à un portrait monstrueux – mais peut-être objectif – de cette fille sans intérêt, même pour moi. Mais qui d’autre concentrait en soi tant de naïveté, de crétinerie, de cuistrerie, etc., qu’elle ? En cela, elle était vraiment passionnante, comme un syndrome contemporain tout à fait exclusif, une sorte de sida mental, comme diasait Louis Pauwels, une maladie auto-immune, comme disait Derrida. Bref, un désastre humain particulièrement catastrophique. Bien sûr, en ce sens, j’étais, et suis encore, fortement amoureux d’elle, en tant qu’hétérosexuel et grand catholique, toujours en quête de fonder une famille d’êtres humains débiles, avec mon devoir de les protéger. Pourquoi pas ? Mais quel travail ! Et vous savez que je suis allergique au travail, car Dieu nous a promis autre chose, le repos du septième jour. L’intelligence de Ed est de tout repos ; non pas sa crétinerie,sa vanité, qui aurait ravi Proust. Fascinant objet, et même objeu, Ed sera éternelle à jamais. Nous ne l’oublierons pas, comme la Glenda de Cortazar !!!
Contrairement aux éléphants que gary voulait préserver, les Ed ne courent aucun danger d’extinction. Elles pullulent de par la vaste monde. On a avait une chance statistique raisonnable d’en hériter d’une, et voilà, c’est fait, elle est là. Et même elle lit Proust ! Incroyable. Quel beau cas d’école. Je suis content d’avoir pu observer le phénomène. Almodovar n’en ferait cependant un film, ni les frères Dardenne. Ouf ! on respire…
« Je manque tellement de N, contrairement à vous Delaporte, que j’en fais des lapsus. »
Aucune haine chez moi, ma chère Ed. Juste de l’admiration pour ce que vous êtes, négativement. Et de l’amour. Le baiser au lépreux. Les lépreuses, comme disait Montherlant, peu hétérosexuel, du reste. Ma religion m’incite à aimer mes frères et mes soeurs, c’est pourquoi je m’intéresse à vous. Vous êtes un personnage de bande dessinée, un vieux Brétécher avec Agripine, que je lisais dans le temps dans l’Obs. Il faut aimer son prochain, voilà le défi, car aimer son prochain, c’est aimer Dieu qui nous a fait à sonj image. Et Ed a été faite à l’image de Dieu. Donc, un peu de charité pour Ed, un peu de compréhension. Vous avez renoncé à écrire sur Proust ? C’est dommage, ça vous aurait apporté quelque chose.
J’espère que vous allez avoir la carte en grand Christiane, elle est géniale
Bordeldedieu c’est pas le bon lien. On tombe sur Neil Young.
Tout, plutôt que String.
Tentative
http://www.openculture.com/2015/10/william-faulkner-draws-mythological-maps-of-yoknapatawpha.html
Absalom,Absalom
Moi aussi aimerai bien que DHH revienne.
Son projet n’avait rien à voir avec la grammaire. C’était dans l’est qu’il a été déposé,entre Reims et avant Strasbourg ; le sujet était l’organisation d’une structure publique pour venir en aide aux personnes en difficulté face aux tâches administratives.
Projet enterré par un âne demeuré.
Les mormons.
Les ai rencontrés. Nous ont emmenées voir le coucher sur les hauts plateaux pas loin de Salt Lake City.
Lui, le chef du groupe a emmené son épouse en camion voir les chutes du Niagara.
M’ont proposé d’intégrer.
Ai pensé exactement la même chose que vous à un poil près.
Terence Malick connaît l’amour. N’a plus besoin de rien. L’est complet. Repu. D’ailleurs, ne regarde pas derrière mais devant, c la seule chose qui compte.
Comme le dit V.Hugo, les jours à venir sont les meilleurs.
Sur la jalousie pas d’accord.
Cela corrode et tout ce qui corrode est à éviter. C’est fragile là dedans. Surtout les hippocampes.
Christiane
Ma soeur est comme ça. Et entouré d’hommes.
Après l’avoir crainte, avoir été horriblement peinée/blessée/torturée/suicidée, dans le désordre, me suis mise à distance.
Sa vie lui appartient.
La mienne m’appartient.
Ni je la plains, ni rien.
Et je ne subis plus : rien.
Ce n’est pas l’indifférence : elle a pris un chemin et moi un autre. Nous nous éloignons.
La seule chose qui me désole franchement est qu’elle est convaincue d’avoir raison. Elle est imperméable au doute.
In fine, je m’en fous.
Christiane
Votre grande chance, à mes yeux est que Clopine ne soit pas membre de votre famille. Et son acharnement contre vous la déconsidère elle.
la déconsidère, elle.
Je ne sais si la virgule a sa place, là.
Peut-être, mais peut-être pas.
Les hippocampes, Soleil Vert sont en lien avec la mémoire immédiate. Depuis de longues années, je vous un amour fou et passablement délirant, quoique discret pour les gens de l’extérieur, et pour les hippocampes et pour les baleines.
En ce qui concerne les hippocampes, je sais désormais pourquoi.
Les baleines, je le comprendrai ensuite.
À chaque jour suffit sa peine.
Il faut Soleil Vert, une immense patience pour répéter de multiples fois.De la douceur et de la sérénité.
Quentin Tarantino a, lui aussi trouvé l’ amour.
Me sens rassénérée pour ces deux là, Malick et lui, sauvés du néant.
je voue un amour
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