de Pierre Assouline

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La République des livres
À propos du « style » de Flaubert

À propos du « style » de Flaubert

En ce premier jour de l’année, qu’il me soit permis, en écho à l’éclairant texte de Flaubert sur Balzac que publie mon camarade Paul Edel sur son blog, de laisser à mon tour la place à Marcel Proust exposant ses vues sur Flaubert il y a cent ans exactement dans la Nrf :

 » Je lis seulement à l’instant (ce qui m’empêche d’entreprendre une étude approfondie) l’article du distingué critique de la Nouvelle Revue Française sur “le Style de Flaubert”. J’ai été stupéfait, je l’avoue, de voir traiter de peu doué pour écrire, un homme qui par l’usage entièrement nouveau et personnel qu’il a fait du passé défini, du passé indéfini, du participe présent, de certains pronoms et de certaines prépositions, a renouvelé presque autant notre vision des choses que Kant, avec ses Catégories, les théories de la Connaissance et de la Réalité du monde extérieur.[1]

Ce n’est pas que j’aime entre tous les livres de Flaubert, ni même le style de Flaubert. Pour des raisons qui seraient trop longues à développer ici, je crois que la métaphore seule peut donner une sorte d’éternité au style, et il n’y a peut-être pas dans tout Flaubert une seule belle métaphore. Bien plus, ses images sont généralement si faibles qu’elles ne s’élèvent guère au dessus de celles que pourraient trouver ses personnages les plus insignifiants. Sans doute quand, dans une scène sublime, Mme Arnoux et Frédéric échangent des phrases telles que : “Quelquefois vos paroles me reviennent comme un écho lointain, comme le son d’une cloche apporté par le vent. — J’avais toujours au fond de moi-même la musique de votre voix et la splendeur de vos yeux”, sans doute c’est un peu trop bien pour une conversation entre Frédéric et Mme Arnoux. Mais, Flaubert, si au lieu de ses personnages c’était lui qui avait parlé, n’aurait pas trouvé beaucoup mieux.

Pour exprimer d’une façon qu’il croit évidemment ravissante, dans la plus parfaite de ses œuvres, le silence qui régnait dans le château de Julien, il dit que “l’on entendait le frôlement d’une écharpe ou l’écho d’un soupir”. Et à la fin, quand celui que porte St. Julien devient le Christ, cette minute ineffable est décrite à peu près ainsi :

“Ses yeux prirent une clarté d’étoiles, ses cheveux s’allongèrent comme les rais du soleil, le souffle de ses narines avait la douceur des roses, etc.”

Il n’y a là-dedans rien de mauvais, aucune chose disparate, choquante ou ridicule comme dans une description de Balzac ou de Renan ; seulement il semble que même sans le secours de Flaubert, un simple Frédéric Moreau aurait presque pu trouver cela. Mais enfin la métaphore n’est pas tout le style. Et il n’est pas possible à quiconque est un jour monté sur ce grand Trottoir Roulant que sont les pages de Flaubert, au défilement continu, monotone, morne, indéfini, de méconnaître qu’elles sont sans précédent dans la littérature. Laissons de côté, je ne dis même pas les simples inadvertances, mais la correction grammaticale ; c’est une qualité utile mais négative (un bon élève, chargé de relire les épreuves de Flaubert, eût été capable d’en effacer bien des fautes). En tous cas il y a une beauté grammaticale, (comme il y a une beauté morale, dramatique, etc.) qui n’a rien à voir avec la correction.

C’est d’une beauté de ce genre que Flaubert devait accoucher laborieusement. Sans doute cette beauté pouvait tenir parfois à la manière d’appliquer certaines règles de syntaxe. Et Flaubert était ravi quand il retrouvait dans les écrivains du passé une anticipation de Flaubert, dans Montesquieu, par exemple :

“Les vices d’Alexandre étaient extrêmes comme ses vertus ; il était terrible dans la colère ; elle le rendait cruel.”

Mais si Flaubert faisait ses délices de telles phrases, ce n’était évidemment pas à cause de leur correction, mais parce qu’en permettant de faire jaillir du cœur d’une proposition l’arceau qui ne retombera qu’en plein milieu de la proposition suivante, elles assuraient l’étroite, l’hermétique continuité du style. Pour arriver à ce même but Flaubert se sert souvent des règles qui régissent l’emploi du pronom personnel. Mais dès qu’il n’a pas ce but à atteindre les mêmes règles lui deviennent complètement indifférentes. Ainsi dans la deuxième ou troisième page de l’Éducation Sentimentale, Flaubert emploie “il” pour désigner Frédéric Moreau quand ce pronom devrait s’appliquer à l’oncle de Frédéric, et, quand il devrait s’appliquer à Frédéric, pour désigner Arnoux. Plus loin le “ils” qui se rapporte à des chapeaux veut dire des personnes, etc. Ces fautes perpétuelles sont presque aussi fréquentes chez Saint-Simon. Mais dans cette deuxième page de l’Éducation, s’il s’agit de relier deux paragraphes pour qu’une vision ne soit pas interrompue, alors le pronom personnel, à renversement pour ainsi dire, est employé avec une rigueur grammaticale, parce que la liaison des parties du tableau, le rythme régulier particulier à Flaubert, sont en jeu :

“La colline qui suivait à droite le cours de la Seine s’abaissa, et il en surgit une autre, plus proche, sur la rive opposée.

Des arbres la couronnaient, etc.”

Le rendu de sa vision, sans, dans l’intervalle, un mot d’esprit ou un trait de sensibilité, voilà en effet ce qui importe de plus en plus à Flaubert, au fur et à mesure qu’il dégage mieux sa personnalité et devient Flaubert. Dans Madame Bovary tout ce qui n’est pas lui n’a pas encore été éliminé ; les derniers mots : “Il vient de recevoir la croix d’honneur” font penser à la fin du Gendre de Monsieur Poirier : “Pair de France en 48”. Et même dans l’Éducation Sentimentale (titre si beau par sa solidité, — titre qui conviendrait d’ailleurs aussi bien à Madame Bovary — mais qui n’est guère correct au point de vue grammatical) se glissait encore ça et là des restes, infîmes d’ailleurs, de ce qui n’est pas Flaubert (“sa pauvre petite gorge”, etc.). Malgré cela, dans l’Éducation Sentimentale, la révolution est accomplie ; ce qui jusqu’à Flaubert était action devient impression. Les choses ont autant de vie que les hommes, car c’est le raisonnement qui après assigne à tout phénomène visuel des causes extérieures, mais dans l’impression première que nous recevons cette cause n’est pas impliquée.  Je reprends dans la deuxième page de l’Éducation Sentimentale la phrase dont je parlais tout à l’heure :

“La colline qui suivait à droite le cours de la Seine s’abaissa, et il en surgit une autre, plus proche, sur la rive opposée.”

Jacques Blanche a dit que dans l’histoire de la peinture, une invention, une nouveauté, se décèlent souvent en un simple rapport de ton, en deux couleurs juxtaposées. Le subjectivisme de Flaubert s’exprime par un emploi nouveau des temps des verbes, des prépositions, des adverbes, les deux derniers n’ayant presque jamais dans sa phrase qu’une valeur rythmique. Un état qui se prolonge est indiqué par l’imparfait. Toute cette deuxième page de l’Éducation (page grise absolument au hasard) est faite d’imparfaits, sauf quand intervient un changement, une action, une action dont les protagonistes sont généralement des choses (“la colline s’abaissa”, etc.). Aussitôt l’imparfait reprend : “Plus d’un enviait d’en être le propriétaire”, etc. Mais souvent le passage de l’imparfait au parfait est indiqué par un participe présent, qui indique la manière dont l’action se produit, ou bien le moment où elle se produit.

Toujours deuxième page de l’Éducation :

“Il contemplait des clochers, etc. et bientôt, Paris disparaissant, il poussa un gros soupir.”

(L’exemple est du reste très mal choisi et on en trouverait dans Flaubert de bien plus significatifs. Notons en passant que cette activité des choses, des bêtes, puisqu’elles sont le sujet des phrases (au lieu que ce sujet soit des hommes), oblige à une grande variété des verbes. Je prends absolument au hasard et en abrégeant beaucoup :

“Les hyènes marchaient derrière lui, le taureau balançait la tête, tandis que la panthère bombant son dos avançait à pas de velours, etc. Le serpent sifflait, les bêtes puantes bavaient, le sanglier, etc. Pour l’attaque du sanglier il y avait quarante griffons, etc. Des mâtins de Barbarie… étaient destinés à poursuivre les aurochs. La robe noire des épagneuls luisait comme du satin, le jappement des talbots valait celui des bugles chanteurs”, etc.

Et cette variété des verbes gagne les hommes qui dans cette vision continue, homogène, ne sont pas plus que les choses, mais pas moins : “une illusion à décrire”. Ainsi :

“Il aurait voulu courir dans le désert après les autruches, être caché dans les bambous à l’affût des léopards, traverser des forêts pleines de rhinocéros, atteindre au sommet des monts pour viser les aigles et sur les glaçons de la mer combattre les ours blancs. Il se voyait, etc…”

Cet éternel imparfait (on me permettra bien de qualifier d’éternel un passé indéfini, alors que les trois quarts du temps, chez les journalistes, éternel désigne non pas, et avec raison, un amour, mais un foulard ou un parapluie. Avec son éternel foulard, — bien heureux si ce n’est pas avec son foulard légendaire — est une expression “consacrée)” ; donc cet éternel imparfait, composé en partie des paroles des personnages que Flaubert rapporte habituellement en style indirect pour qu’elles se confondent avec le reste (“L’État devait s’emparer de la Bourse. Bien d’autres mesures étaient bonnes encore. Il fallait d’abord passer le niveau sur la tête des riches. Tout était tranquille maintenant. Il fallait que les nourrices et les accoucheuses fussent salariées par l’État. Dix-mille citoyennes avec de bons fusils pouvaient faire trembler l’Hôtel de ville…”, tout cela ne signifie pas que Flaubert pense et affirme cela, mais que Frédéric, la Vatnaz ou Sénécal le disent et que Flaubert a résolu d’user le moins possible des guillemets) ; donc cet imparfait, si nouveau dans la littérature, change entièrement l’aspect des choses et des êtres, comme font une lampe qu’on a déplacée, l’arrivée dans une maison nouvelle, l’ancienne si elle est presque vide et qu’on est en plein déménagement.

C’est ce genre de tristesse, fait de la rupture des habitudes et de l’irréalité du décor, que donne le style de Flaubert, ce style si nouveau quand ce ne serait que par là. Cet imparfait sert à rapporter non seulement, les paroles mais toute la vie des gens. L’Éducation Sentimentale[2] est un long rapport de toute une vie, sans que les personnages prennent pour ainsi dire une part active à l’action. Parfois le parfait interrompt l’imparfait, mais devient alors comme lui quelque chose d’indéfini qui se prolonge : “Il voyagea, il connut la mélancolie des paquebots, etc. il eut d’autres amours encore”, et dans ce cas par une sorte de chassé-croisé c’est l’imparfait qui vient préciser un peu : “mais la violence du premier les lui rendait insipides”. Quelquefois même, dans le plan incliné et tout en demi-teinte des imparfaits, le présent de l’indicatif opère un redressement, met un furtif éclairage de plein jour qui distingue des choses qui passent une réalité plus durable :

“Ils habitaient le fond de la Bretagne… C’était une maison basse, avec un jardin montant jusqu’au haut de la colline, d’où l’on découvre la mer.”

La conjonction “et” n’a nullement dans Flaubert l’objet que la grammaire lui assigne. Elle marque une pause dans une mesure rythmique et divise un tableau. En effet partout où on mettrait “et”, Flaubert le supprime. C’est le modèle et la coupe de tant de phrases admirables. “(Et) les Celtes regrettaient trois pierres brutes, sous un ciel pluvieux, dans un golfe rempli d’îlots ; (C’est peut-être semé au lieu de rempli, je cite de mémoire.)

“C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar”. “Le père et la mère de Julien habitaient un château, au milieu des bois, sur la pente d’une colline.”

Certes la variété des prépositions ajoute à la beauté de ces phrases ternaires. Mais dans d’autres d’une coupe différente, jamais de “et”. J’ai déjà cité (pour d’autres raisons) : “Il voyagea, il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues”. Mais cet “et” là, le grand rythme de Flaubert ne le comporte pas. En revanche là où personne n’aurait l’idée d’en user, Flaubert l’emploie. C’est comme l’indication qu’une autre partie du tableau commence, que la vague refluante, de nouveau, va se reformer. Tout à fait au hasard d’une mémoire qui a très mal fait ses choix :

“La place du Carrousel avait un aspect tranquille. L’Hôtel de Nantes s’y dressait toujours solitairement ; et les maisons par derrière, le dôme du Louvre en face, la longue galerie de bois, à droite, etc. étaient comme noyés dans la couleur grise de l’air, etc. tandis que, à l’autre bout de la place, etc.

En un mot, chez Flaubert, “et” commence toujours une phrase secondaire et ne termine presque jamais une énumération. (Notons au passage que le “tandis que” de la phrase que je viens de citer ne marque pas, c’est toujours ainsi chez Flaubert, un temps, mais est un de ces artifices assez naïfs qu’emploient tous les grands descriptifs dont la phrase serait trop longue et qui ne veulent pas cependant séparer les parties du tableau. Dans Leconte de Lisle il y aurait à marquer le rôle similaire des “non loin”, des “plus loin”, des “au fond”, des “plus bas”, des “seuls”, etc. La très lente acquisition, je le veux bien, de tant de particularités grammaticales (et la place me manque pour indiquer les plus importantes que tout le monde notera sans moi) prouve à mon avis, non pas, comme le prétend le critique de la Nouvelle Revue Française, que Flaubert n’est pas “un écrivain de race”, mais au contraire qu’il en est un. Ces singularités grammaticales traduisant en effet une vision nouvelle, que d’application ne fallait-il pas pour bien fixer cette vision pour la faire passer de l’inconscient dans le conscient, pour l’incorporer enfin aux diverses parties du discours !

Ce qui étonne seulement chez un tel maître c’est la médiocrité de sa correspondance. Généralement les grands écrivains qui ne savent pas écrire (comme les grands peintres qui ne savent pas dessiner) n’ont fait en réalité que renoncer leur “virtuosité”, leur “facilité” innées, afin de créer, pour une vision nouvelle, des expressions qui tâchent peu à peu de s’adapter à elle. Or dans la correspondance où l’obéissance absolue à l’idéal intérieur, obscur, ne les soumet plus, ils redeviennent ce que, moins grands, ils n’auraient cessé d’être. Que de femmes, déplorant les œuvres d’un écrivain de leurs amis, ajoutent: “Et si vous saviez quels ravissants billets il écrit quand il se laisse aller ! Ses lettres sont infiniment supérieures à ses livres.” En effet c’est un jeu d’enfant de montrer de l’éloquence, du brillant, de l’esprit, de la décision dans le trait, pour qui d’habitude manque de tout cela seulement parce qu’il doit se modeler sur une réalité tyrannique à laquelle il ne lui est pas permis de changer quoi que ce soit. Cette hausse brusque et apparente que subit le talent d’un écrivain dès qu’il improvise (ou d’un peintre qui “dessine comme Ingres” sur l’album d’une dame laquelle ne comprend pas ses tableaux) cette hausse devrait être sensible dans la Correspondance de Flaubert. Or c’est plutôt un baisse qu’on enregistre.

Cette anomalie se complique de ceci que tout grand artiste qui volontairement laisse la réalité s’épanouir dans ses livres se prive de laisser paraître en eux une intelligence, un jugement critique qu’il tient pour inférieurs à son génie. Mais tout cela qui n’est pas dans son œuvre, déborde dans sa conversation, dans ses lettres. Celles de Flaubert n’en font rien paraître. Il nous est impossible d’y reconnaître, avec M. Thibaudet, les “idées d’un cerveau de premier ordre,” et cette fois ce n’est pas par l’article de M. Thibaudet, c’est par la Correspondance de Flaubert que nous sommes déconcertés. Mais enfin puisque nous sommes avertis du génie de Flaubert seulement par la beauté de son style et les singularités immuables d’une syntaxe déformante, notons encore une de ces singularités : par exemple un adverbe finissant non seulement une phrase, une période, mais un livre. (Dernière phrase d’Hérodias : “Comme elle était très lourde (la tête de Saint Jean), ils la portaient alternativement.”)

Chez lui comme chez Leconte de Lisle, on sent le besoin de la solidité, fût-elle un peu massive, par réaction contre une littérature sinon creuse, du moins très légère, dans laquelle trop d’interstices, de vides, s’insinuaient. D’ailleurs les adverbes, locutions adverbiales, etc. sont toujours placés dans Flaubert de la façon à la fois la plus laide, la plus inattendue, la plus lourde, comme pour maçonner ces phrases compactes, boucher les moindres trous. M. Homais dit : “Vos chevaux, peut-être, sont fougueux”. Hussonnet : “Il serait temps, peut-être, d’aller instruire les populations.” “Paris, bientôt, serait été.” Les “après tout”, les “cependant”, les “du moins” sont toujours placés ailleurs qu’où ils l’eussent été par quelqu’un d’autre que Flaubert, en parlant ou en écrivant. “Une lampe en forme de colombe brûlait dessus continuellement.”

Pour la même raison, Flaubert ne craint pas la lourdeur de certains verbes, de certaines expressions un peu vulgaires (en contraste avec la variété de verbes que nous citions plus haut, le verbe avoir, si solide, est employé constamment, là où un écrivain de second ordre chercherait des nuances plus fines : “Les maisons avaient des jardins en pente.” “Les quatre tours avaient des toits pointus.”). C’est le fait de tous les grands inventeurs en art, au moins au xixme siècle, que tandis que des esthètes montraient leur filiation avec le passé, le public les trouva vulgaires. On dira tant qu’on voudra que Manet, Renoir, qu’on enterre demain, Flaubert, furent non pas des initiateurs, mais la dernière descendance de Vélasquez et de Goya, de Boucher et de Fragonard, voire de Rubens et même de la Grèce antique, de Bossuet et de Voltaire, leurs contemporains les trouvèrent un peu communs ; et, malgré tout, nous nous doutons parfois un peu de ce qu’ils entendaient par ce mot “commun”. Quand Flaubert dit : “Une telle confusion d’images l’étourdissait, bien qu’il y trouvât du charme, pourtant” ; quand Frédéric Moreau, qu’il soit avec la Maréchale ou avec Madame Arnoux, “se met à leur dire des tendresses”, nous ne pouvons penser que ce “pourtant” ait de la grâce, ni ce “se mettre à dire des tendresses” de la distinction. Mais nous les aimons ces lourds matériaux que la phrase de Flaubert soulève et laisse retomber avec le bruit intermittent d’un excavateur. Car si, comme on l’a écrit, la lampe nocturne de Flaubert faisait aux mariniers l’effet d’un phare, on peut dire aussi que les phrases lancées par son “gueuloir” avaient le rythme régulier de ces machines qui servent à faire les déblais.

Heureux ceux qui sentent ce rythme obsesseur ; mais ceux qui ne peuvent s’en débarrasser, qui, quelque sujet qu’ils traitent, soumis aux coupes du maître, font invariablement “du Flaubert”, ressemblent à ces malheureux des légendes allemandes qui sont condamnés à vivre pour toujours attachés au battant d’une cloche. Aussi, pour ce qui concerne l’intoxication Flaubertienne, je ne saurais trop recommander aux écrivains la vertu purgative, exorcisante, du pastiche. Quand on vient de finir un livre, non seulement on voudrait continuer à vivre avec ses personnages, avec Madame de Beauséant, avec Frédéric Moreau, mais encore notre voix intérieure qui a été disciplinée pendant toute la durée de la lecture à suivre le rythme d’un Balzac, d’un Flaubert, voudrait continuer à parler comme eux. Il faut la laisser faire un moment, laisser la pédale prolonger le son, c’est-à-dire faire un pastiche volontaire, pour pouvoir après cela, redevenir original, ne pas faire toute sa vie du pastiche involontaire.

Le pastiche volontaire c’est de façon toute spontanée qu’on le fait ; on pense bien que quand j’ai écrit jadis un pastiche, détestable d’ailleurs, de Flaubert, je ne m’étais pas demandé si le chant que j’entendais en moi tenait à la répétition des imparfaits ou des participes présents. Sans cela je n’aurais jamais pu le transcrire. C’est un travail inverse que j’ai accompli aujourd’hui en cherchant à noter à la hâte ces quelques particularités du style de Flaubert. Notre esprit n’est jamais satisfait s’il n’a pu donner une claire analyse de ce qu’il avait d’abord inconsciemment produit, ou une recréation vivante de ce qu’il avait d’abord patiemment analysé. Je ne me lasserais pas de faire remarquer les mérites, aujourd’hui si contestés de Flaubert.

L’un de ceux qui me touchent le plus parce que j’y retrouve l’aboutissement des modestes recherches que j’ai faites, est qu’il sait donner avec maîtrise l’impression du Temps. À mon avis la chose la plus belle de l’Éducation Sentimentale, ce n’est pas une phrase, mais un blanc. Flaubert vient de décrire, de rapporter pendant de longues pages, les actions les plus menues de Frédéric Moreau. Frédéric voit un agent marcher avec son épée sur un insurgé qui tombe mort. “Et Frédéric, béant, reconnut Sénécal !” Ici un “blanc”, un énorme “blanc” et, sans l’ombre d’une transition, soudain la mesure du temps devenant au lieu de quarts d’heure, des années, des décades (je reprends les derniers mots que j’ai cités pour montrer cet extraordinaire changement de vitesse, sans préparation) :

“Et Frédéric, béant, reconnut Sénécal.

Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, etc. Il revint.

Il fréquenta le monde, etc.

Vers la fin de l’année 1867, etc.”

Sans doute, dans Balzac, nous avons bien souvent : “En 1817 les Séchard étaient, etc.”. Mais chez lui ces changements de temps ont un caractère actif ou documentaire. Flaubert le premier, les débarrasse du parasitisme des anecdotes et des scories de l’histoire. Le premier, il les met en musique.

Si j’écris tout cela pour la défense (au sens où Joachim du Bellay l’entend) de Flaubert, que je n’aime pas beaucoup, si je me sens si privé de ne pas écrire sur bien d’autres que je préfère, c’est que j’ai l’impression que nous ne savons plus lire[3]. M. Daniel Halévy a écrit dernièrement dans les Débats un très bel article sur le centenaire de Sainte-Beuve. Mais, à mon avis bien mal inspiré ce jour-là, n’a-t-il pas eu l’idée de citer Sainte-Beuve comme un des grands guides que nous avons perdus. (N’ayant ni livres, ni journaux sous la main au moment où j’improvise en “dernière heure” mon étude, je ne réponds pas de l’expression exacte qu’a employée Halévy, mais c’était le sens.) Or je me suis permis plus qu’aucun de véritables débauches avec la délicieuse mauvaise musique qu’est le langage parlé, perlé, de Sainte-Beuve, mais quelqu’un a-t-il jamais manqué autant que lui à son office de guide ?

La plus grande partie de ses Lundis sont consacrés à des auteurs de quatrième ordre, et quand il a à parler d’un de tout premier, d’un Flaubert ou d’un Baudelaire, il rachète immédiatement les brefs éloges qu’il leur accorde en laissant entendre qu’il s’agit d’un article de complaisance, l’auteur étant de ses amis personnels. C’est uniquement comme d’amis personnels qu’il parle des Goncourt, qu’on peut goûter plus ou moins, mais qui sont en tous cas infiniment supérieurs aux objets habituels de l’admiration de Sainte-Beuve. Gérard de Nerval qui est assurément un des trois ou quatre plus grands écrivains du xixe siècle, est dédaigneusement traité de gentil Nerval, à propos d’une traduction de Goethe. Mais qu’il ait écrit des œuvres personnelles semble avoir échappé à Sainte-Beuve.

Quant à Stendhal romancier, au Stendhal de La Chartreuse, notre “guide” en sourit et il voit là les funestes effets d’une espèce d’entreprise (vouée à l’insuccès) pour ériger Stendhal en romancier, à peu près comme la célébrité de certains peintres semble due à une spéculation de marchands de tableaux. Il est vrai que Balzac, du vivant même de Stendhal, avait salué son génie, mais c’était moyennant une rémunération. Encore l’auteur lui-même trouva-t-il (selon Sainte-Beuve, interprète inexact d’une lettre que ce n’est pas le lieu de commenter ici) qu’il en avait plus que pour son argent. Bref, je me chargerais, si je n’avais pas des choses moins importantes à faire, de “brosser”, comme eût dit M. Cuvillier Fleury, d’après Sainte-Beuve, un “Tableau de la Littérature Française au xixe siècle” à une certaine échelle, et où pas un grand nom ne figurerait, où seraient promus grands écrivains des gens dont tout le monde a oublié qu’ils écrivirent. Sans doute, il est permis de se tromper et la valeur objective de nos jugements artistiques n’a pas grande importance.

Flaubert a cruellement méconnu Stendhal, qui lui-même trouvait affreuses les plus belles églises romanes et se moquait de Balzac. Mais l’erreur est plus grave chez Sainte-Beuve, parce qu’il ne cesse de répéter qu’il est facile de porter un jugement juste sur Virgile ou La Bruyère, sur des auteurs depuis longtemps reconnus et classés, mais que le difficile, la fonction propre du critique, ce qui lui vaut vraiment son nom de critique, c’est de mettre à leur rang les auteurs contemporains. Lui-même, il faut l’avouer, ne l’a jamais fait une seule fois et c’est ce qui suffit pour qu’on lui refuse le titre de guide. Peut-être le même article de M. Halévy — article remarquable d’ailleurs — me permettrait-il, si je l’avais sous les yeux, de montrer que ce n’est pas seulement la prose que nous ne savons plus lire, mais les vers. L’auteur retient deux vers de Sainte-Beuve. L’un est plutôt un vers de M. André Rivoire que de Sainte-Beuve. Le second :

Sorrente m’a rendu mon doux rêve infini

est affreux si on le grasseye et ridicule si on roule les r. En général, la répétition voulue d’une voyelle ou d’une consonne peut donner de grands effets (Racine : Iphigénie, Phèdre). Il y a une labiale qui répétée six fois dans un vers de Hugo donne cette impression de légèreté aérienne que le poète veut produire :

Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.

Hugo, lui, a su se servir même de la répétition des r qui est au contraire peu harmonieuse en français. Il s’en est servi avec bonheur, mais dans des conditions assez différentes. En tous cas, et quoi qu’il en soit des vers, nous ne savons plus lire la prose ; dans l’article sur le style de Flaubert, M. Thibaudet, lecteur si docte et si avisé, cite une phrase de Chateaubriand. Il n’avait que l’embarras du choix. Combien sont nombreuses celles sur quoi il y a à s’extasier ! M. Thibaudet (voulant, il est vrai, montrer que l’usage de l’anacoluthe allège le style) cite une phrase du moins beau Chateaubriand, du Chateaubriand rien qu’éloquent, et sur le peu d’intérêt de laquelle mon distingué confrère aurait pu être averti par le plaisir même que M. Guizot avait à la déclamer. En règle générale, tout ce qui dans Chateaubriand continue ou présage l’éloquence politique du xviiime et du xixme siècle n’est pas du vrai Chateaubriand. Et nous devons mettre quelque scrupule, quelque conscience, dans notre appréciation des diverses œuvres d’un grand écrivain. Quand Musset, année par année, branche par branche, se hausse jusqu’aux Nuits, et Molière jusqu’au Misanthrope, n’y a-t-il pas quelque cruauté à préférer aux premières :

À Saint Biaise, à la Zuecca

Nous étions, nous étions bien aise,

au second les Fourberies de Scapin ? D’ailleurs nous n’avons qu’à lire les maîtres, Flaubert comme les autres, avec plus de simplicité. Nous serons étonnés de voir comme ils sont toujours vivants, près de nous, nous offrant mille exemples réussis de l’effort que nous avons nous-mêmes manqué. Flaubert choisit Me Senard pour le défendre, il aurait pu invoquer le témoignage éclatant et désintéressé de tous les grands morts. Je puis, pour finir, citer de cette survie protectrice des grands écrivains un exemple qui m’est tout personnel. Dans Du côté de chez Swann, certaines personnes, mêmes très lettrées, méconnaissant la composition rigoureuse bien que voilée, (et peut-être plus difficilement discernable parce qu’elle était à large ouverture de compas et que le morceau symétrique d’un premier morceau, la cause et l’effet, se trouvaient à un grand intervalle l’un de l’autre) crurent que mon roman était une sorte de recueil de souvenirs, s’enchaînant selon les lois fortuites de l’association des idées. Elles citèrent à l’appui de cette contre-vérité, des pages où quelques miettes de “madeleine”, trempées dans une infusion, me rappellent (ou du moins rappellent au narrateur qui dit “je” et qui n’est pas toujours moi) tout un temps de ma vie, oublié dans la première partie de l’ouvrage.

Or, sans parler en ce moment de la valeur que je trouve à ces ressouvenirs inconscients sur lequels j’asseois, dans le dernier volume — non encore publié — de mon œuvre, toute ma théorie de l’art, et pour m’en tenir au point de vue de la composition, j’avais simplement pour passer d’un plan à un autre plan, usé non d’un fait, mais de ce que j’avais trouvé plus pur, plus précieux comme jointure, un phénomène de mémoire. Ouvrez les Mémoires d’Outre-Tombe ou les Filles du Feu de Gérard de Nerval. Vous verrez que les deux grands écrivains qu’on se plaît — le second surtout — à appauvrir et à dessécher par une interprétation purement formelle, connurent parfaitement ce procédé de brusque transition. Quand Chateaubriand est — si je me souviens bien — à Montboissier, il entend tout à coup chanter une grive. Et ce chant qu’il écoutait si souvent dans sa jeunesse, le fait tout aussitôt revenir à Combourg, l’incite à changer, et à faire changer le lecteur avec lui, de temps et de province. De même la première partie de Sylvie se passe devant une scène et décrit l’amour de Gérard de Nerval pour une comédienne. Tout à coup ses yeux tombent sur une annonce : “Demain les archers de Loisy, etc.” Ces mots évoquent un souvenir, ou plutôt deux amours d’enfance : aussitôt le lieu de la nouvelle est déplacé.

Ce phénomène de mémoire a servi de transition à Nerval, à ce grand génie dont presque toutes les œuvres pourraient avoir pour titre celui que j’avais donné d’abord à une des miennes : Les Intermittences du Cœur. Elles avaient un autre caractère chez lui, dira-t-on, dû surtout au fait qu’il était fou. Mais, du point de vue de la critique littéraire, on ne peut proprement appeler folie un état qui laisse subsister la perception juste (bien plus qui aiguise et aiguille le sens de la découverte) des rapports les plus importants entre les images, entre les idées. Cette folie n’est presque que le moment où les habituelles rêveries de Gérard de Nerval deviennent ineffables. Sa folie est alors comme un prolongement de son œuvre ; il s’en évade bientôt pour recommencer à écrire. Et la folie, aboutissant de l’œuvre précédente, devient point de départ et matière même de l’œuvre qui suit. Le poète n’a pas plus honte de l’accès terminé que nous ne rougissons chaque jour d’avoir dormi, que peut-être, un jour, nous ne serons confus d’avoir passé un instant par la mort. Et il s’essaye à classer et à décrire des rêves alternés. Nous voilà bien loin du style de Madame Bovary et de l’Éducation Sentimentale. En raison de la hâte avec laquelle j’écris ces pages, le lecteur excusera les fautes du mien ».

Marcel Proust

in La Nouvelle Revue Française No 76, 1er janvier 1920 (repris dans le recueil Pastiches et mélanges), publié en réponse à un article dans la même revue d’Albert Thibaudet (lire ici le dossier de leur échange)


  1. Je sais bien que Descartes avait commencé avec son “bon sens” qui n’est pas autre chose que les principes rationnels. On apprenait cela autrefois en classe. Comment M. Reinach qui, différent au moins en cela des Émigrés, a tout appris et n’a rien oublié, ne le sait-il pas et peut-il croire que Descartes a fait preuve d’une “ironie délicieuse”, en disant que le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. Cela signifie dans Descartes que l’homme le plus bête use malgré soi du principe de causalité, etc. Mais le XVIIme siècle français avait une manière très simple de dire les choses profondes. Quand j’essaye dans mes romans de me mettre à son école, des philosophes me reprochent d’employer dans le sens courant le mot intelligence, etc.
  2. L’Éducation Sentimentale à laquelle, de par la volonté de Flaubert certainement, on pourrait souvent appliquer cette phrase de la quatrième page du livre lui-même : “Et l’ennui vaguement répandu semblait rendre l’aspect des personnages plus insignifiant encore.”
  3. Les exceptions se rencontrent quelquefois dans de grands livres systématiques, où on n’attendait pas de critique littéraire. Une nouvelle critique littéraire découle de l’Heredo et du Monde des Images, ces livres admirables et si grands de conséquence de M. Léon Daudet, comme une nouvelle physique, une nouvelle médecine, de la philosophie cartésienne. Sans doute les vues profondes de M. Léon Daudet sur Molière, sur Hugo, sur Baudelaire, etc. sont plus belles encore si on les rattache par les lois de la gravitation à ces sphères que sont les Images, mais en elles-mêmes et détachées du système elles prouvent la vivacité et la profondeur du goût littéraire.

(« Victor Prouvé, reliure de Salammbô, 1893, Nancy, Musée de l’École de Nancy ; « Marcel Proust », « Flaubert », Sainte-Beuve », « Balzac », « Stendhal », « Gérard de Nerval » photos Nadar et D.R.)

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commentaires

935 Réponses pour À propos du « style » de Flaubert

et alii dit: à

Et si on ose,
eh oui, rose <oser <eros!!!!

christiane dit: à

Pat V,
N’avez-vous rien d’autre à faire qu’à critiquer avec méchanceté et morgue mes commentaires ? A part cela, votre apport au blog est complètement inexistant. Pauvre type !

OZYMANDIAS dit: à

La bave du crapaud n’atteint jamais la blanche colombe.

christiane dit: à

@D
Si vous aviez ouvert le lien concernant Dominico Gnoli, vous auriez pu lire :
« Rapprochée du Pop art pour sa thématique ou de l’hyperréalisme pour le rendu des détails en vue rapprochée, son œuvre atypique à la technique parfois archaïsante s’en distingue toutefois par un dessin épuré et précis, des teintes douces et rompues, conférant aux objets une dimension poétique et mystérieuse, proche de l’abstraction et de la peinture métaphysique. »

Marie Sasseur dit: à

Le style de Proust.

« Je sais bien que Descartes avait commencé avec son “bon sens” qui n’est pas autre chose que les principes rationnels.  »
C’est avoir lu un peu de travers le discours de la méthode.
D’autant que la méthode Proust, qui comme sait n’a rien inventé, mais beaucoup pastiché (*), a commencer par cet auteur anglais qu’il a traduit, se fend, ici, d’une démonstration pour le moins verbeuse, et surtout laborieuse, que de ratures, mon dieu, entre 1920 et 1922…
Que nous dit Proust ? Où peut-il en venir ? Parler de lui.
Qu’entre ses critiques qui voient dans sa métempsychose , qu’un « recueil de souvenirs, s’enchaînant selon les lois fortuites de l’association des idées »,
et son intention :
« pour passer d’un plan à un autre plan, usé non d’un fait, mais de ce que j’avais trouvé plus pur, plus précieux comme jointure, un phénomène de mémoire. » il n’y a pas l’épaisseur d’un raisonnement cartésien.

Tout ça pour qu’à la fin de phrases interminables, à la grammaire pas toujours parfaite, Tutur encule Tatave…

(*)

http://pastiches.net/gustave-flaubert/

La conclusion de Thibaudet, sur l’oeuvre de Flaubert met l’accent sur la critique de la bourgeoisie, par les écrivains qui narraient leur temps.
Est-ce que cela a changé ?
Pas tellement l’impression. Elle a muté.

Pat V dit: à

Nous relevons calmement vos grossièretés en ce qui concerne la peinture sur un cas précis, ponctuel, vous vous exprimez abondamment sur tous les sujets et toujours avec effusion par ailleurs sur ce blog.
Alors pourquoi insulter?
Répondez moi, répondez avec des arguments plutôt qu’avec des invectives.
On est sur un blog public, ouvert à tous et on ne saurait se contenter de vos :  » Quel délice! Quel bonheur! ou bien encore votre mot favori que l’on vous imagine prononcer avec une exaltation non feinte :  » joie « !
Vous voulez « mener votre monde » alors qu’il faut l’expliquer,( c’est que que l’on vient en général chercher ici ) that’s the problem!

rose dit: à

Flaubert envoya à Louise Colet de Croisset le 18 juillet 1852, heureux d’avoir terminé son roman : « Le vendredi matin, quand le jour a paru, j’ai été faire un tour de jardin. Il avait plu, les oiseaux commençaient à chanter et de grands nuages ardoise couraient dans le ciel. j’ai joui là de quelques instants de force et de sérénité immense. » pour imaginer un Flaubert heureux.

Christiane, merci ; comme il travaille tout le temps, cela fait du bien de le savoir heureux.

christiane dit: à

D. dit: »Voir la Peinture (je n’ai pas écrit comprendre : une peinture ne demande pas à être comprise, on ne gagne rien à trop penser la comprendre) c’est avant tout s’isoler avec elle et la laisser vous parler. »
C’est très juste.
« Le musée est bien entendu le pire endroit pour y parvenir ».
Ce n’est pas juste.
« Il est certainement meilleur d’en projeter une bonne reproduction sur son écran de télévision. Longtemps plus tard on pourra aller au musée. »
Je ferais l’inverse mais si c’est votre choix… Ajoutez les livres d’art, les catalogues d’expositions, des écritures de critiques d’art, voire de certains écrivains passionnés d’art.

rose dit: à

christiane dit: à
@D
Quelques unes des créations de Ron Mueck vues à l’exposition de la fondation Cartier qui expliquent dans mon commentaire l’utilisation du mot « morbide »

christiane et D

j’ai vu de mes yeux the big man ; je reconnais que c’est impressionnant. Il était collé dans un coin d’une salle du musée, et même là, c’était un choc visuel.

Pat V dit: à

Vous répétez C. deux phrases de commentaire,( en vous adressant à D 😉 ) on ne peut s’empêcher de les trouver bien générales et applicable de manière interchangeable à bien d’autres peintres.
On attend l’analyse comparée entre ces deux artistes.

et alii dit: à

comme je suis malade -épidémie de gastro-bonsoir

Marie Sasseur dit: à

« Le parquet de Paris a ouvert une enquête, vendredi 3 janvier, contre l’écrivain Gabriel Matzneff, notamment mis en cause pour ses relations avec des partenaires mineurs dans un livre de l’éditrice, paru jeudi. »
Là, on ne va pas causer du style, car manifestement Vanessa Springora n’en a aucun, mais rend assez bien dans son livre « le consentement » ce que la bourgeoisie parisienne a pu avoir de pourri, a commencer par ses parents, mais on va causer du contenu. Petite bourgeoise, cucul la praline, il faut lire le chapitre « l’enfant », d’une niaiserie ahurissante, et qui avait absolument coché toutes les cases pour devenir une proie idéale pour un détraqué sexuel comme Matzneff. Avoir mis Proust en épigraphe, à mon avis est une erreur, quoique…

et alii dit: à

nourrir le blog DANS UN RAPPORT AU BILLET-me semble à moi aussi la préoccupation première d’un commentateur en suggérant si possible « un livre »,un auteur; c’est ce dont je me fais une loi

christiane dit: à

@rose
Ce que Pierre Michon a imaginé à partir de cette lettre vous plairait certainement.
Corps du roi (chez Verdier) : des petites nouvelles où comme à son habitude il mêle des documents réels et son invention.
Dans ce livre on retrouve Shakespeare, Joyce, Beckett, Dante, Flaubert, Bataille et Genet, M. de Guérin, J.Joubert, Bouilhet…
La première concerne Flaubert sous le titre « Corps de bois ». Magnifique.

Pat V dit: à

c’était un choc visuel.

Alors là, oui, rose, Mueck travaille la fabrication de ces corps avec une multiplicité très complexe d’expressions, quelque fois plus d’un an avant d’obtenir un résultat.
Définir son univers de morbide est réducteur.
Il existe un film sur la lente et longue fabrication de ses personnages.

OZYMANDIAS dit: à

Le seul, unique et véritable amour de Flaubert avait pour nom Koshk Hanem, l’almée égyptienne qui charma et envoûta l’auteur de Hérodias.
Tout commence dans l’Orient, le paradis comme l’enfer.

Clopine dit: à

Je ne comprenais rien à vos ricanements, et puis je me suis relue, avec consternation bien sûr ! Je ne sais de quel tube de peinture j’ai sorti cette « gouache »… Alors que j’avais encore dans la tête une remarque glanée au musée Van Gogh, comme quoi les TUBES de peinture, apparus au 19è siècle, avaient profondément changé le rapport des peintres à l’application de ces mêmes peintures.

Bref, j’ai pédalé dans la choucroute picturale, mais plus par lapsus que par méconnaissance, en fait.

Vous n’êtes pas obligés de me croire. Donc, vous n’en ferez rien.

Et donc, je vais me dépêcher de m’en battre la couette.

christiane dit: à

Rose,
moi aussi, j’éprouve un certain malaise devant ces créations hyper réalistes. Surtout celles en silicone, fibre de verre ou résine de polyester de Ron Mueck, même s’il est talentueux, même si elles sont époustouflantes, ce sont des œuvres déstabilisantes car grinçantes ou poignantes et jouant sur une échelle gigantesque ou très réduite.
La condition humaine (misère – guerres – vieillissement – solitude – mort) et la violence sociale semblent être ses thèmes de prédilection et tout cela joint à un certain attrait pour la morbidité des corps (lien précédent) ou votre souvenir.
Grâce à des couches de peinture et vernis successives il atteint un effet de matière translucide évoquant le corps, également par l’ajout d’éléments rapportés tels que des cheveux humains pour donner la touche finale mais la vie est figée.

En peinture c’est autre chose ces créations apparues dans les années soixante se veulent celles de copistes virtuoses aussi fidèles que des photographes. Une démarche qui m’échappe un peu. Pourquoi ces imitations serviles, mécaniques de la réalité semblant toujours partir d’un original photographique ?

Domenico Gnoli est passionné par les textiles, chaussures, cravates, fruits, vêtements, cheveux… et utilise une harmonie de teintes douces comme sur la photo offerte par Renato qui a provoqué ce questionnement.
Son dessin est d’une grande précision et les quelques œuvres de lui que je connais sont élégantes, apaisantes.
J’aime les cadeaux de Renato sur ces fils de commentaires. Soudain une photo se glisse sous un lien qui nous entraîne dans une contemplation suivie d’un questionnement. Et Alii aussi, parfois. Quant à Passou, je ne saurais imaginer ses billets sans l’accompagnement de photos souvent énigmatiques..

christiane dit: à

@OZYMANDIAS,
comme sur la photo en tête de billet : de « Victor Prouvé, reliure de Salammbô, 1893, Nancy, Musée de l’École de Nancy »
Et le très riche commentaire de Bruna Donatelli mis en lien sous le mot reliure.

Marie Sasseur dit: à

gnagnagna, le vent des commentaires était mou, mais d’un mou, pauvre Passou.
Sinon, en revenant de la librairie avec Vanessa, j’ai aussi pris le livre de Echenoz. On pourra recauser de bouquins, de vrais bouquins, un jour, Passou?

OZYMANDIAS dit: à

@ Christiane,
Merci pour tout.
Bonne nuit pleine de beaux rêves, de douces chimères, de jolis songes et de Joie, nocturne et onirique Joie.

Marie Sasseur dit: à

Vanessa Springora, c’est l’anti-Proust.
Pas de « roman à clé « , ce que j’ai compris comme étant un petit jeu débile must du persiflage parisien proustien, « qui est qui ».
Non, Vanessa, n’y va pas par quatre metaphores… Quand elle raconte que Cioran était un vieux dégueulasse, il ne peut y avoir erreur sur la personne.

rose dit: à

et alii, je vous ai lu

et aussi,

rrrrrrrr

ooooh
sssssss dit le serpent sifflant sur ses sassayas

euh euh

rose dit: à

Marie sasseur

avant de se protéger soi-même, y aurait un temps où c’est le rôle des parents, de protéger leurs enfants :
« et qui avait absolument coché toutes les cases pour devenir une proie idéale pour un détraqué sexuel »

rose dit: à

et alii dit: à
nourrir le blog DANS UN RAPPORT AU BILLET-me semble à moi aussi la préoccupation première d’un commentateur en suggérant si possible « un livre »,un auteur; c’est ce dont je me fais une loi;

Oui, je le remarque et vous en remercie ; cela signifie peut-être l’étendue d’une culture qui vous appartient et d’une capacité à étendre le sujet à divers domaines ; ainsi qu’un sens du partage généreux et la faculté de convoquer vos divers intérêts.

rose dit: à

christiane

Corps du roi qui se passe dans un sous bois de Pierre Michon.

La condition humaine (misère – guerres – vieillissement – solitude – mort) et la violence sociale semblent être ses thèmes de prédilection et tout cela joint à un certain attrait pour la morbidité des corps (lien précédent) ou votre souvenir.

Outre le gigantisme de ses sculptures, ainsi que la matière qui ressemble à une chair figée, il y a, c’est vrai, l’expression, pensive ou réflexive et une espèce d’état de qui nous sommes, du bébé tout fripé au vieillard fatigué, et on se retrouve face à notre humanité, assez décontenancé, dois-je le reconnaître.

Clopine dit: à

Il y a tant de manières de passer sa vie que, finalement, la consacrer à lécher l’ego des autres n’est peut-être pas si vain. Et remarquer que Lego est la marque des briques des enfants rapporte le tout à sa juste dimension. Une histoire de plastique, sans aucun doute.

rose dit: à

Pat V dit: à

Alors là, oui, rose, Mueck travaille la fabrication de ces corps avec une multiplicité très complexe d’expressions, quelque fois plus d’un an avant d’obtenir un résultat.
Définir son univers de morbide est réducteur.
Il existe un film sur la lente et longue fabrication de ses personnages.

je m’en vais le chercher Pat V

cui-ci ?
https://www.youtube.com/watch?v=aIvJ6iyGAwE

rose dit: à

Sur cet extrait, christiane, que peut-être nommerez-vous ?Extrait

Un soir, j’en vis une. Elle venait de l’autre bout de la prairie. Elle me faisait de petits signes en venant, tout en glanant son bois. C’étaient des invites, à la fois discrètes et flagrantes, des sourires, des regards, une certaine façon modeste et franche de vouloir paraître à son avantage, sans minauderie ni vulgarité, comme l’invite sexuelle se pratiquait sans doute depuis le début dans les sociétés agraires, que nous ne connaissons plus. Je ne compris pas du tout sur l’instant ce qu’elle voulait, je croyais que c’était de l’amabilité. Elle arriva devant moi, avec son fagot sur le bras. Elle pouvait avoir trente ou quarante ans, elle était encore assez jolie, mais des dents manquaient, et le ventre était déformé. Dans ce mauvais américain dont le monde entier dispose, ce syriaque de l’Empire, elle me parla, souriante et offerte sans ostentation. Ses quatre enfants étaient morts, son mari aussi. Elle souriait. Elle avait la farouche bravoure de la vie. Elle me regardait bien en face. Come home. Bread. Milk. Me. Tala (c’est la bière en éthiopien). Elle riait, elle était sérieuse. Je riais aussi, je lui dis que j’avais déjà homes et families, et que quelqu’un du village m’attendait pour boire la tala. Je lui donnai autre chose que de l’amour, ce qu’on porte dans la poche arrière des jeans et qui sert à tout. Elle s’en alla avec le même sourire, les mêmes façons franches et directes.
Le faux patriarche n’avait pas voulu de la vraie glaneuse.
Elle m’avait ému. Elle était partie. Le vent soufflait un peu du canyon et me piquait les yeux. Je dis d’un bout à l’autre Booz endormi, pour les eucalyptus et les genévriers, pour les rois morts, pour le néolithique, pour l’aire et les déluges, pour me faire plaisir et me faire pleurer, pour être déjà ivre avant de l’être de tala, pour le canyon dans lequel on peut tomber, pour le sabir universel, pour les occasions manquées, pour les femmes qu’on veut et pour celles dont on ne veut pas, pour jamais plus, pour Corvus crassirostris qui niche dans le Menz, thick-billed raven, qui a un vol épais, un bec ordurier, un cri répugnant, un plumage plus funèbre que celui de la vieille corneille, mais qui porte sur la nuque la largeur d’une main d’enfant d’hermine, de lait, de neige, un pur miroir où la candeur se regarde.

rose dit: à

Clopine

vous nous écrivez la suite, sur votre visite au musée et vos découvertes ?

Marie Sasseur dit: à

Oui, Vanessa Springora avait coché absolument toutes les cases pour devenir la proie d’un détraqué sexuel. Et j’aimerais mieux en débattre avec qu’un qui a lu son livre, plutôt que de subir les interpellations d’une tarée qui s’était demandée sur ce blog, si cette femme se souvenait, jeune ado, du plaisir ressentie par son agresseur.

Marie Sasseur dit: à

ressenti

B dit: à

Le Christ le dit:
« Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux… »
(Matthieu 7-6)

Pablo, quelle bonne idée pour la publicité.

Plus d’un demi milliard d’animaux à péri brûlé dans les feux qui ravagent l’Australie. Le débat littéraire se pose en excellent isolant ignifuge. Dieu merci.

Clopine dit: à

oui, Rose ; je vais juste y regarder à deux fois, histoire d’échapper au lapsus linguae, ou lapsus digitaele, qui vient de m’arriver dans un champ de tournesols, et m’a valu des quolibets, ben tiens. Déjà que je les ai, d’habitude, sans les mériter, alors, là, hein…

Mais ne vous attendez pas à des miracles, hein.

Ou du dithyrambique.

C’est juste que… J’ai tenté de m’expliquer à moi-même pourquoi je me suis sentie , je ne sais pas comment dire, euh… « chez moi » ? au Rickjsmuseum.

Sans évidemment que cela n’ait rien de personnel…

ahahah.

B dit: à

Cocher ou pas les cases, Mariejevoussalue, c’est une histoire de hasard ou de destin. Il est des histoires où la victime n’a rien coché , rien cherché et tout récolté.

Jazzi dit: à

« Quand elle raconte que Cioran était un vieux dégueulasse, il ne peut y avoir erreur sur la personne. »

Vanessa Springora devrait proposer à Eva Ionesco d’en faire un film ?

Pat V dit: à

rose dit: à

Film intéressant mais celui auquel je fais allusion (et dont je ne dispose pas assez de temps pour le retrouver sur le web!)montre son atelier dans lequel il peaufine ses œuvres pendant plus d’une année pour certaines d’entre elles. On voit comment il transplante les cheveux, et avec quelle minutie, sur chacune de ses réalisations.
On retrouve une même minutie dans les détails mais par le dessin uniquement chez Chuck Close par exemple.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chuck_Close

Pablo75 dit: à

3 janvier 2020 à 23 h 30

« Vanessa Springora, c’est l’anti-Proust. […] Quand elle raconte que Cioran était un vieux dégueulasse, il ne peut y avoir erreur sur la personne. »
Marie Sasseur

Mais d’où sort cette pétasse de bled et pouffiasse de blog que Vanessa Springora raconte que « Cioran était un vieux dégueulasse »?

Soeur Marie Suceuse du Chupa-chups est tellement obsédée avec le sexe (qui lui a tant manqué dans sa vie) qu’elle a des hallucinations. V.S. raconte qu’elle va voir Cioran pour se plaindre de Mattznef, que sa compagne lui ouvre la porte et l’introduit dans son appartement.Voilà la scène entière:

« Cioran entre dans la pièce, lève un sourcil, signe d’étonnement discret mais éloquent, m’invite à m’asseoir. Il n’en faut pas plus pour que les larmes jaillissent à flots. Je pleure comme un nourrisson qui cherche sa mère et tente piteusement d’essuyer sur ma manche la morve qui coule de mon nez quand il me tend une serviette brodée pour m’y moucher.
Cette confiance aveugle qui m’a conduite chez lui ne tient qu’à une chose : sa ressemblance avec mon grand-père, lui aussi originaire des pays de l’Est, les cheveux blancs peignés en arrière avec deux golfes très avancés sur le haut du crâne, les yeux bleus perçants, le nez d’aigle, et l’accent à couper au couteau (tzitrón ? tchocoláte ? en servant le thé).
Je n’ai pas réussi à lire un seul de ses livres en entier, courts pourtant car ils se composent pour la plupart d’aphorismes, mais on dit de lui qu’il est un « nihiliste ». Et en effet, dans ce registre, il ne me décevra pas.
— Emil, je n’en peux plus, finis-je par hoqueter entre deux sanglots. Il dit que je suis folle, et je vais finir par le devenir s’il continue. Ses mensonges, ses disparitions, ces filles qui n’en finissent pas de venir frapper à sa porte et même cette chambre d’hôtel où je me sens prisonnière. Je n’ai plus personne à qui parler. Il m’a éloignée de mes amis, de ma famille…
— V., me coupe-t-il d’un ton grave, G. est un artiste, un très grand écrivain, le monde s’en rendra compte un jour. Ou peut-être pas, qui sait ? Vous l’aimez, vous devez accepter sa personnalité. G. ne changera jamais. C’est un immense honneur qu’il vous a fait en vous choisissant. Votre rôle est de l’accompagner sur le chemin de la création, de vous plier à ses caprices aussi. Je sais qu’il vous adore. Mais souvent les femmes ne comprennent pas ce dont un artiste a besoin. Savez-vous que l’épouse de Tolstoï passait ses journées à taper le manuscrit que son mari écrivait à la main, corrigeant sans répit la moindre de ses petites fautes, avec une abnégation complète ! Sacrificiel et oblatif, voilà le type d’amour qu’une femme d’artiste doit à celui qu’elle aime.
— Mais Emil, il me ment en permanence.
— Le mensonge est littérature, chère amie ! Vous ne le saviez pas ?
Je n’en crois pas mes oreilles. C’est lui, le philosophe, le sage, qui profère ces paroles. Lui, l’autorité suprême, qui demande à une fille d’à peine quinze ans de mettre sa vie entre parenthèses, au service d’un vieux pervers ? De la boucler une fois pour toutes ? La vision des petits doigts potelés de la femme de Cioran sur l’anse de la théière m’absorbe tout entière et retient le flot d’injures qui me brûlent les lèvres. Toute pomponnée, ses cheveux bleutés assortis à son gentil corsage, elle acquiesce silencieusement à chaque mot de son mari [Cioran ne s’est jamais marié]. En son temps, elle a été une comédienne en vogue [sic – alors qu’elle était prof d’anglais] . Puis elle a cessé de tourner dans des films. Inutile de se demander à quel moment. La seule parole sensée, plus éclairante que je ne l’aurais cru sur le moment, qu’Emil ait consenti à me livrer, c’est en effet que G. ne changerait jamais. »

C’est le seul moment de son livre où V.S. parle de Cioran.

et alii dit: à

Le 23 mai 1977, dans les pages « Opinions » du Monde, 80 intellectuels français parmi lesquels Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Jacques Derrida, Philippe Sollers et même Françoise Dolto, signent un autre texte pour demander que la loi décriminalise les rapports sexuels entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans.

Clopine dit: à

Hélas, quand on n’a aucune conscience politique, aucune clé pour comprendre la serrure de notre monde, aucun recul sur le concept sacro-saint de conscience individuelle qui primerait, bien voyons, les déterminismes sociaux, voilà à quoi toutes les Vanessa du monde sont vouées. Le viol, le cynisme, l’impudence, la domination.

Le chemin est long, fillettes, mais la corde qui jouxte le halage est solide. Agrippez-la, bon sang, jeunes filles. Je ne vous en voudrais certes pas de le faire avec quelque quarante ans de retard, si l’on considère le moment où je l’ai moi-même empoignée… Mais faites-le.

D. dit: à

V’là que Clopine se prend pour une péniche, maintenant !

JiCé..... dit: à

Il faut venir ici comme un enfant qui visite le zoo où sont enfermées dans leur cage, bêtes sauvages, malheureuses, qui tournent en rond, désespérées…

Merveille du virtuel numérique !

Ainsi dans ces zoo républicains où sont entretenues ces bêtes fauves captives règnent le Grand Passou, qui est le nouveau Barnum et Annelise Roux, son Bailey, admirable complice.

JiCé..... dit: à

Toujours, partout, n’importe quand, sans le vouloir, la fermière brayonne est proustillante à tout propos, cultivant, le nez dans ses légumes, son MoiJe MoiJe MoiJe…pour la joie du passant, hilare !

JiCé..... dit: à

Encagé dans la littérature grâce au pouvoir de séduction des belles paroles d’icelle, certaines bêtes sauvages ne s’échappent pas de leur enclos confortable.
Même si on leur laisse la porte grande ouverte.
Bizarrerie du phénomène : les grands tigres deviennent matou, stérilisés, les belles lionnes deviennent chèvres, domestiquées.

JiCé..... dit: à

L’inverse peut se produire.
On nous narre l’histoire d’un lecteur qui grâce à ses lectures, de chaton qu’il était, est devenu tigre jupitérien géolocalisé dans un petit pays hexagonal situé sur une planète bleue pastel…

rose dit: à

Clopine
C’est dans le glossaire maritime

Bourlinguer : faire des efforts pour avancer contre le vent et la mer.

Bout :(prononcé « boute ») cordage sur un navire (Par tradition on ne dit jamais corde sur un bateau) ;avant d’un navire, dans les expressions bout à terre, bout au vent, vent de bout.

Bourlinguer a bénéficié d’une extension.

Ai toujours pensé, écrit vent debout. À creuser.

(Miaou)

et alii dit: à

page wiki
« sur un bateau il n’y a qu’une seule corde : celle de la cloche, et qu’une seule ficelle : celle du saucisson »9 qui sous-entend que tous les autres cordages portent des noms précis. »
bonne journée

rose dit: à

Tina Jolas et Paule du Bouchet, sa fille

9/09/1999 date de l’inhumation

rose dit: à

celles

et alii dit: à

vous retrouverez l’homme à la cloche dans « la chasse au Snark
The Bellman, who was almost morbidly sensitive about appearances, used to have the bowsprit unshipped once or twice a week to be revarnished, and it more than once happened, when the time came for replacing it, that no one on board could remember which end of the ship it belonged to. They knew it was not of the slightest use to appeal to the Bellman about it— he would only refer to his Naval Code, and read out in pathetic tones Admiralty Instructions which none of them had ever been able to understand— so it generally ended in its being fastened on, anyhow, across the rudder. The helmsman1 used to stand by with tears in his eyes; he knew it was all wrong, but alas! Rule 42 of the Code, “No one shall speak to the Man at the Helm,” had been completed by the Bellman himself with the words “and the Man at the Helm shall speak to no one.“ So remonstrance was impossible, and no steering could be done till the next varnishing day. During these bewildering intervals the ship usually sailed backwards.

1 This office was usually undertaken by the Boots, who found in it a refuge from the Baker’s constant complaints about the insufficient blacking of his three pairs of boots.

Marie Sasseur dit: à

« Vanessa Springora, c’est l’anti-Proust. […] Quand elle raconte que Cioran était un vieux dégueulasse, il ne peut y avoir erreur sur la personne. »
Pages 139 à 142, op. cit.
Le fameux « philosophe » n’en sort pas du tout grandi.
Voir s’il avait signé l’une des pétitions, à l’époque, pour avoir le droit de violer des enfants.

Marie Sasseur dit: à

pablo-la connasse, on ne va pas suivre longtemps, dans votre style inimitable, qui tient plus de celui d’un petit fonctionnaire cocu, et sans sou, autant que de la Tourette. Je ne vous lirai plus , voyez avec votre petit huissier, votre alibi de blog, il cause la meme langue, que vous.

Marie Sasseur dit: à

Il nous manque un grand littéraire. Il aurait fait de cette scénette, où une jeune fille pensant trouver refuge et conseil, chez l’ami de l’ogre, loin d’y trouver un conseil adulte le découvre proxénète, aux côtés d’un laideron.

JiCé..... dit: à

Soeur Marie,
êtes vous incapable de tolérance ? de paix ? de compassion ? d’amour ? pour le frère qui sommeille en Pablo depuis son arrivée dans ce lieu de stupre, lupanar littéraire connu du monde* entier !….
(*monde urbain civilisé, bien entendu)

Convertissez vous !

Marie Sasseur dit: à

Beigbeder, faux-cul dopé de la scène parisienne, à peine plus âgé que la miss Springora, craint que son ami ne se suicide, à la veille d’être confondu par la justice.
Voilà de la compassion humaine…lol.

christiane dit: à

Rose,
je vous aime bien mais je ne désire pas continuer à alimenter cet aparté sur l’œuvre de Ron Mueck. Continuez, si bon vous semble, à dialoguer avec ce déplaisant Pat.V. qui s’est saisi d’une remarque que je renvoyais à Renato pour m’agresser verbalement et mettre en doute la connaissance de l’œuvre de deux artistes contemporains que je citais. Il s’est moqué des termes employés dans une partie de ma réponse et s’est trouvé fort contrit quand je lui ai mis sous le nez les citations dont ils étaient extraits. Depuis il cherche à se donner beau visage en vous entretenant « aimablement » sur les vidéos disponibles montrant Ron Mueck en plein travail de création (vidéos que l’on pouvait voir à l’exposition).
Je cesse donc d’évoquer ces artistes. Continuez dans votre désir d’étouffer les échanges polémiques à lui faire bonne figure comme si son attitude à mon égard ne posait aucun problème… Il en sera ravi mais ne vous étonnez pas si je laisse en suspens notre dialogue.

christiane dit: à

Rose,
un rappel de la prose amicale de Pat.V. :
« Pat V dit: « Madame Crislèche nous raconte sentencieusement des banales conneries sur la peinture hyperréaliste, et sur deux peintres en particulier qu’apparemment elle ne connait pas, nous relevons calmement ses grossièretés.
Un point c’est tout. »
Quel homme aimable, n’est-ce pas ?

et alii dit: à

et retour sur Rouen
c’est-à-dire les romans de celui que manifestement il admire, Flaubert, Le Perroquet de Flaubert n’est pas véritablement un roman. On ne trouve en effet ni un parcours diégétique linéaire à caractère biographique affirmé et structurant ; ni une vectorisation résolutive qui montrerait le héros essayant de tracer son chemin dans le monde et affrontant ses contemporains et la société ; ni même un protagoniste et des personnages secondaires à la psychologie bien campée, comme c’est le cas par exemple dans Madame Bovary ou L’Éducation sentimentale. On a pu aussi essayer un rapprochement avec le roman policier, mais il faut reconnaître qu’en dehors du chapitre 1 (la mise en énigme) et du dernier (la réponse), nous sommes très loin le reste du temps d’une intrigue à la Agatha Christie.
https://books.openedition.org/purh/6555?lang=fr

Chaloux dit: à

Je dois dire que je trouve le discours de Cioran assez limite. Si j’avais été le père, j’aurais cassé la gueule à Matzneff et à Cioran. (Mais que faisait-il, ce père, et la romancière semble dire que sa mère était complice…).
Reste que Matzneff est aujourd’hui un homme âgé. Je serais assez partisan de ne pas le pousser trop vite dans la tombe, tout en veillant à ce que des cas similaires se reproduisent le moins possible.
Quant à Cohn-Bendit, comment se fait-il qu’il n’y ait pas encore d’enquête le concernant?

Signé : le petit notaire ordurier.

Jazzi dit: à

Dans l’extrait proposé par Pablo75, Vanessa Springora ne se plaint pas d’avoir été déflorée par Matzneff, mais d’être trompée par lui avec d’autres filles !
Vengeance et jalousie ou viol ?

Chaloux dit: à

Si la pôvre Hémoclopine s’est trouvé si bien au Rijksmuseum, c’est qu’elle s’y est aperçue que, parmi tant d’autres frustrations, elle est aussi une chrétienne frustrée.

Hurkhurkhurk!

Pat V dit: à

Madame Crislèche,©

Il s’agit d’un néologisme pour essayer de déterminer et décrire votre comportement verbal en public, ouvert à tous sur ce blog.
Essayer de synthétiser en un mot/image cette manière bien particulière que vous avez de rameuter les affidés autour de votre personne avec vos » joie de vous lire »,  » bonheur de votre retour », etc. etc.
Là, vous léchez!
Ensuite, vous vous léchez vous-même de vos sentiments sur les œuvres, du style  » Son dessin est d’une grande précision et les quelques œuvres de lui que je connais sont élégantes, apaisantes. »
En quoi le terme d' »apaisante » est utile pour tout lecteur, sinon pour vous, uniquement et subjectivement pour vous à écrire ce qui vous fait plaisir?
Cela reviendrait à dire d’une œuvre, par exemple, qu’elle est laxative ( c’est subjectif, hein! )pour bien montrer l’inanité de ce genre de qualificatif.
Dans un de ses textes, Michel Butor parle de « se laver la vue » à propos de l’abord des œuvres d’art. Nul besoin donc de faire appel aux dragées Fuka!

L’appréhension de l’art nous semble être pris avec sérieux ( sans esprit de sérieux ) et non pas comme une mondaine tisane!

@Clopine,
Confondre peinture à l’huile avec la gouache, cela ne prête pas à conséquence si vous n’expliquez pas le style avec le matériau utilisé.
Dans sa période japonisante, Van Gogh utilisait la plume et le brou de noix.

renato, lorsqu’il cite une œuvre en lien, n’ajoute pas ou peu de commentaires, même si celle-ci vient comme un cheveu sur la soupe des commentaires.
Que vous exaltiez votre joie, très bien, mais acceptez que l’on trouve cela plutôt betassou et que l’on puisse le dire.

rose dit: à

Christiane

Je n’ai strictement aucun désir d’étouffer des échanges polémiques.

Je ne suis pas là pour prendre partie, envers l’un, envers l’autre. Ni pour juger.

Ma vie a pris un grand virage et rien de ce qui semble essentiel ne me le semble à mes yeux, dont les petites mesquineries constantes de qui qu’elles émanent ici.
Je suis revenue à Paul Éluard,
La vie, l’amour, la mort.

Pat V dit: à

Chaloux dit (à propos de Matzneff)

En ce sens,
avec Jean-Yves Masson sur son compte facebook

 » Pour compléter mes propos d’hier, voici ce qu’écrit avec beaucoup de justesse et de nuances Stéphane Lambert, dont j’aime beaucoup tous les livres et qui sait ce que c’est que d’être victime d’un pédophile, sur l’affaire Matzneff.
Stéphane Lambert
5 h

A propos de l’affaire Matzneff

Pour avoir été sous l’emprise d’un prédateur pédophile pendant une année alors que j’avais dix ans comme je l’ai raconté dans au moins deux de mes livres (Charlot aime Monsieur, Mon corps mis à nu), je ne peux pas regarder l’extrait d’Apostrophes du 2 mars 1990, circulant en boucle depuis plus d’une semaine sur les réseaux sociaux, sans ressentir un très grand malaise. L’arrogance, la suffisance et le contentement de soi dont Gabriel Matzneff y fait montre sont tout bonnement insupportables et n’ont d’égal que l’impunité et la complaisance (la célébration) dont il a bénéficié tout au long de sa vie. A cet égard, la légèreté, pour ne pas dire la vulgarité, avec laquelle Bernard Pivot aborde le sujet, est inadmissible. En évoquant le goût de Matzneff pour les « minettes » sur le ton de la plaisanterie, on dirait qu’il parle de simples objets sexuels et non de jeunes êtres en formation. Nous sommes pourtant en mars 1990, et non plus dans la folie débridée des années 70, ni dans l’antiquité grecque, nous sommes alors en pleine hécatombe du sida, nous sommes six années après l’histoire que j’ai vécue.

Inadmissible également, la cabale grossière et machiste de la part d’un cénacle littéraire ébranlé dans son entre-soi, dont a été victime Denise Bombardier après sa téméraire prise de parole dans l’émission. Bien que je prenne mes distances par rapport à un nouvel ordre moral inquisiteur, et souvent hypocrite, débarqué d’outre-Atlantique, et que je tienne à ne pas mélanger toutes les affaires ni à mettre tout le monde dans le même sac, bien que je m’oppose fermement à la délation publique et au tribunal populaire, et que je sois foncièrement attaché au droit de chaque personne incriminée de se défendre, bien que je revendique pour la littérature la fonction de peindre le vrai de la nature humaine à travers toutes ses nuances et que je serai toujours hostile à la censure, je ne peux que saluer la manière dont Denise Bombardier a brisé un silence ce soir-là sur le plateau d’Apostrophes, même si je ne suis pas d’accord avec le terme de « flétrissure » (altération de la fraîcheur, de la beauté) qu’elle a utilisée à propos des victimes – car ce n’est pas la victime qui est salie par cet abus, mais l’abuseur.

Dans le cas de Matzneff, la notoriété de sa pédophilie était telle que je me suis toujours étonné que cette personne n’ait jamais été inquiétée et qu’elle pût ainsi parader en récoltant les soutiens et les honneurs. Le 26 février 2015, il était encore reçu en toute courtoisie sur le plateau de la Grande librairie (émission littéraire de France Télévision !) où seul son portrait rappelait brièvement son caractère « sulfureux » (« sulfureux » le fait d’abuser d’enfants ? les qualificatifs appropriés n’auraient-ils pas été plutôt « criminel, irresponsable et lâche ») et se concluait sur cette formule pour le moins choquante dans sa volonté de minimiser les pratiques pénalement condamnables de l’auteur : « Gabriel Matzneff n’est pas un ange, mais c’est un écrivain, et c’est une raison suffisante de le lire. » On croit rêver !

Je connais parfaitement la complexité des histoires de pédophilie, je sais sur quels ressorts s’appuie le prédateur pour créer ce phénomène d’emprise sur sa proie, je sais combien de décennies il faut pour parvenir à discerner et comprendre ce qui s’est passé, à mesurer, puis à dépasser les dégâts engendrés, je sais combien de temps il faut, après ce soi-disant apprentissage précoce de l’amour, pour se défaire de l’emprise, pour enfin prendre les rênes de sa vie, pour aimer vraiment, c’est-à-dire librement.

Je salue la manière dont Denise Bombardier avait courageusement pris la parole le soir du 2 mars 1990 envers et contre tous, car je sais qu’au ravage de l’abus de pouvoir d’un adulte sur un enfant, un autre ravage, sournois et lancinant, vient se superposer : celui du silence dans lequel la victime est laissée et où elle doit quand même tenter d’avancer et de se construire à partir de ce chaos. Car, non, je ne pense pas que briser le silence soit incompatible avec l’acte d’écriture. Je pense même qu’écrire consiste justement à extraire le non-dit de sa poche d’ombre. La subversion en littérature ne réside pas que dans l’aveu de l’exercice du mal, elle est aussi du côté de ceux qui se délivrent de celui qu’ils ont subi.

PS : Peut-être est-il bon de préciser que je crois profondément au droit au pardon et à la rédemption mais pour cela encore faut-il être passé par la case de la condamnation.

rose dit: à

Christiane

Quant à écrire dans la même réponse
>Pat V, christiane,
ce n’est pas pour commettre amalgame ni dans la tentative de mettre en oeuvre une réconciliation.
J’ai vu le résultat au bout de 64 ans de mariage et cela m’a suffi à jamais.
Vous parliez du même plasticien/sculpteur ? et c’est la raison pour.

Vous êtes la seconde personne christiane à signaler votre inconfort d’une réponse groupée : ou je ne le ferai plus, ou je ne répondrai pas. J’ai suffisamment de livres à lire de mon côté.

rose dit: à

Texte de Stéphane Lambert

Le pardon ?
On en reparlera.
Le silence ?
Terreau actif de la maldie d’Alzheimer.

À plus, repassage, douze tonnes, samedi matin.

Marie Sasseur dit: à

Que toute la gauche pourrie de la mitterrandie fasse maintenant son mea-culpa, est assez pathétique.
Matzneff a été invité 5 fois sur le plateau de M. Pivot, avant l’apostrophe Bombardier.
On peut dire que Pivot est de ceux qui font les rois médiatiques, à défaut de promouvoir la littérature. Se souvient-il de la présence de la miss Springora, 15 ans, dans le public,3 ans avant l’esclandre Bombardier.
Là encore, on pourra regretter que de compromissions en allégeances, la miss Springora soit bien loin, avec son laborieux exercice d’auto-flagellation, d’une opération mains propres.

et alii dit: à

Essayer de synthétiser en un mot/image cette manière bien particulière que vous avez de rameuter les affidés autour de votre personne avec vos » joie de vous lire », » bonheur de votre retour », etc. etc.
Là, vous léchez!
ça ce n’est pas faux mais vous oubliez les « c’est beau »; et les revirements de « jugements »
quand trop, c’est trop!(je ne marche pas à ces « jeux)

rose dit: à

Et alii
Merci pour le lien sur Alice, magnifique.

rose dit: à

PatV
Merci pour la lettre de stephane Lambert. Il sait de quoi il parle. Et il le dit. Admiration.

JiCé..... dit: à

Cette tentative de mettre en place un ordre moral est nécessaire dans l’état de désordre où sont actuellement plongées les démocraties permissives, pauvres structures ayant oubliées d’en enseigner l’usage aux parents-sujets comme aux enfants-objets. Le reste…..c’est à dire la lutte contre le panpanculcul des vieux, des vieilles, des jeunes puceaux et pucelles putassiers, c’est une broutille insignifiante ! Moraline bas de gamme !

Car pourquoi veut on réguler le sexe ? Pardieu, mais clairement parce qu’on est incapable de s’attaquer à beaucoup plus difficile : mettre de l’ordre, de la morale, du jugement, de l’action, du travail sérieux, évolutif, réformateur, dans tous les autres domaines de nos sociétés devenues folles…

rose dit: à

Marie Sasseur
Mitterrand mangeait des ortolans. L’affreux.

christiane dit: à

Etonnantes, Et Alii,
ces variations de Julian Barnes, inversant comme dans un miroir des personnages de Flaubert et sa vie dans ce roman Le Perroquet de Flaubert (Flaubert’s Parrot – 1984) – (traduit de l’anglais par par Jean Guiloineau pour Stock – 1986).
Je ne connais pas.

Votre lien conduit à découvrir ce Geoffrey Braithwaite dans sa quête des perroquets empaillés qui avait inspiré Gustave Flaubert celui de Félicité dans Un cœur simple, celui de Croisset qui était sur la table de travail de Flaubert (ce qui est le point de départ d’une enquête sur la vie de Flaubert.) et ceux, nombreux, gardés à l’Hôtel-Dieu.)
Pour l’auteur de cette analyse (lien), Lionel Acher, il semble que ce roman n’est guère convaincant, peut-être à cause du mélange des genres, biographie(s) (de nombreuses digressions sur la vie de Flaubert ainsi que celle du narrateur) et méta-fiction policière. D’autres le trouvent éblouissant (En France, il remporta le prix Médicis essai en 1986).
* »Savez-vous qui j’ai devant moi, sur ma table, depuis trois semaines ? Un perroquet empaillé… sa vue commence même à m’embêter. » (Gustave Flaubert – Correspondance).

En tout cas vous avez bien attisé ma curiosité, bien envie de lire ce roman.

(Ce questionnement autour du double et du miroir me conduit vers les essais de Clément Rosset mais également vers une autre problématique : faut-il chercher cherche à retrouver dans la vie d’un écrivain ce que l’on trouve dans ses romans ? Y a-t-il totale indépendance des romans vis-à-vis de leurs auteurs ?)

Jazzi dit: à

« aux parents-sujets comme aux enfants-objets »

Et moi qui croyait qu’on en était encore à l’enfant-roi, JiCé !

JiCé..... dit: à

« Y a-t-il totale indépendance des romans vis-à-vis de leurs auteurs ? » (Christiane)

Quelle question ! Evidemment non …Aucune !
(sauf dans le cas où il y a nègres, bien sûr !)

Pablo75 dit: à

4 janvier 2020 à 11 h 22

« pablo-la connasse »
Marie Sasseur

Soeur Marie Suceuse de Chupa-chups, grosse pétasse de bled et sinistre pouffiasse de blog, déteste tellement les femmes qu’elle utilise le féminin pour insulter !!

Son inconscient hurle sa vie sexuelle ratée, sa jalousie féroce des femmes qui ont réussi la leur, sa haine des hommes parce qu’aucun a voulu d’elle.

Chacun de ses mots pue l’aversion des mâles et la rancoeur contre les femmes. Elle profite de l’affaire Matzneff pour « se faire » Cioran, qu’elle n’a jamais lu, en l’appelant « vieux dégueulasse » et « proxénète », et sa compagne, qu’elle n’a jamais vue, en la traitant de « laideron. »

Pour comprendre notre Inquisitoriale Nonne Vierge il suffit de voir sur le Net la photo de sa tronche, qui explique très bien pourquoi elle vient ici uniquement pour vomir du venin.

JiCé..... dit: à

Pablo69,
Je vous demande de vous taire !
Sœur Marie, à défaut d’être Vierge et mère du Fils de Dieu, est une sainte bénéficiant de la protection de l’Archange Gabriel*
(*non ! pas celui là…)

Pablo75 dit: à

« Je dois dire que je trouve le discours de Cioran assez limite. »
@ Chaloux

Attention, ce n’est pas le discours de Cioran mais le discours de Vanessa Springora sur ses souvenirs racontés 30 ans après les faits. Et des souvenirs qui sentent la vengeance et l’invention. Des mots comme « sacrificiel et oblatif » son invraisemblables dans la bouche d’un
type comme Cioran qui s’est toujours moqué dans ses livres et dans ses nombreuses interviews de ce genre de langage. Et après, il y a l’invention du métier de sa compagne, qui a été selon V.S. « une comédienne en vogue ». Et elle ajoute: « Puis elle a cessé de tourner dans des films. Inutile de se demander à quel moment. » C’est de la pure vengeance. Cioran a raconté plusieurs fois dans plusieurs interviews qu’il l’a connu dans un cours d’anglais à la Sorbonne, où elle préparait l’agrégation.

Donc méfiance…

D’ailleurs, partout dans le livre (dont je n’ai lu que des passages, parce qu’il est ennuyeux et n’a pas le moindre intérêt littéraire) on sent qu’il s’agit de se venger – ce qu’on comprend, par ailleurs. Et elle sait le faire, comme le montrent les passages où elle dit que Matzneff est un amant minable et qui a des gros problèmes d’érection:

« assez vite, je m’aperçois du caractère répétitif de nos séances amoureuses, des difficultés de G. à maintenir son érection, de ses subterfuges laborieux pour y parvenir (s’astiquer avec frénésie tandis que je lui tourne le dos), de l’aspect de plus en plus mécanique de nos ébats, de l’ennui qui s’en dégage… »

Jazzi dit: à

4 janvier 2020 à 11 h 39 min
« Le Miracle du Saint Inconnu » de Alaa Eddine Aljem.
Pas vraiment emballé par ce premier long métrage de ce jeune cinéaste marocain en forme de fable plus ou moins édifiante.
Un voleur cache son butin au pied d’un arbre étique sur une colline déserte, juste avant d’être arrêté par la police.
Quand il sort de prison, après des années, demeuré parfaitement inchangé, avec ses cheveux longs et sa barbe foisonnante, il découvre qu’autour de son trésor un mausolée a été bâti.
Celui d’un saint inconnu, gardé la nuit par un homme et son chien.
Comment faire dès lors pour récupérer le magot ?
Un argument tout juste bon pour un court métrage et étiré jusqu’à l’usure.
Mais on se demande bien ce qu’à travers cette comédie, le cinéaste veut nous dire de la réalité du Maroc actuel ?
Bref, je suis resté sur ma faim…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19585878&cfilm=270891.html

Marie Sasseur dit: à

@Mitterrand mangeait des ortolans. L’affreux.

Il a surtout écrit beaucoup de courrier, un épistolaire. Il faut relire sa prose , des extraits, de vieux lubrique qui écrivait à sa jeune promise, quel style.

JiCé..... dit: à

C’est plus fort que moi !
Lorsque je lis « astiquer avec frénésie » je ne peux m’empêcher de penser aux Brits – que dieu les prenne en souffrance – s’occupant de leur voiture de collection, le week-end, sous le regard désabusé de leurs femelles délaissées…

Jazzi dit: à

Non seulement Vanessa Springora se plaint que Matzneff la trompait avec d’autres filles mais elle se plaint aussi qu’il ne bandait pas dur ! Mais où se situe le problème du viol dans cette affaire ?
Marie Sasseur, qui est semble-t-il la seule à avoir acheté le livre, va-t-elle nous le dire ?

Marie Sasseur dit: à

épistolaire, adj.
Plutôt dire: épistolier.

Marie Sasseur dit: à

D’ailleurs Mitterrand (l’oncle) faisait comme Matzneff. Il avait horreur du téléphone. Fallait tout coucher, sur le papier aussi.

renato dit: à

Tout le monde sait — ou devrait savoir — qu’on ne cache son butin au pied d’un arbre.

christiane dit: à

@OZYMANDIAS
Joie de vous lire, ce matin. Quel bonheur que votre retour dans l’espace commentaire de la RDL ! C’est beau ce que vous écrivez. Oui, ma nuit a été « pleine de beaux rêves, de douces chimères, de jolis songes » et de « Joie » !
Au moins vous ne voyez pas que le négatif dans mes commentaires… Vous ne me dépréciez pas pour vous valoriser. Vous n’avez aucun besoin désespéré de paraître important et intelligent qui vous pousserait à déclencher des querelles ni à désirer prouver (comme certain) que vous avez raison. Vous n’êtes pas un caméléon qui change de discours en fonction de ce qu’il aimerait entendre ni un je-sais-tout tonitruant, odieux, grossier et entêté. Vous ne recourez à un humour sarcastique, pour ensuite prétendre que vous plaisantiez.
Allez, je cesse de m’amuser aux dépens de cette personne toxique. (Plus je le lis, moins je l’apprécie). L’indifférence est la meilleure réponse…

Mais moi aussi je vous dis : « Merci pour tout ».

Chaloux dit: à

Pablo, dans cette histoire c’est l’adolescente qui porte la culotte?

(Tout de même, ne plus b… à cinquante ans, Matzneff avait pris de l’avance)

Marie Sasseur dit: à

Il faudrait un Zola, pour accuser cette endogamie pseudo-litteraire parisienne, qui a gonflé artificiellement l’audience pour des queutards impuissants comme Matzneff , impuissant à plus d’un tirage. 3500 exemplaires vendus pour son prix Renaudot ?
Presque le même score que pour des saletés refilées sous le manteau.
Mais Vanessa me fait de la peine, tant son exercice scolaire laborieux ne parviendra pas à « enfermer » le pedocriminel pour la postérité. C’est pas sa place.

Dubruel dit: à

Bouguereau me reproche sur la RDC de conchier pivot. Monde à l’envers. Non, ce n’est pas ça. je reporte ma réponse ici, au cas où les lecteurs d’Assouline n’auraient pas compris :

11H19 .Bouguereau, je ne conchie pas Pivot. Je dis que c’est bien qu’il soit parti de son plein gré en mesurant l’ampleur du fatras. Je ne sais pas si le successeur annoncé, Ben jalloun? aurait eu l’élégance.

Le bouquin de Springora, stylistiquement, à part ça est nul. Effets ratés, du blabla ado.

Dubruel dit: à

Pour une fois d’accord avec vous Miss Sasseur. le livre de Springora tombe des mains, what else ? Ne pas oublier que matzneff est justiciable . On en a rien à foutre, de la défense débile du copain Beigbeder. Aussi taré et faiblard que lui. Que le milieu regarde les draps poissés et arrête de distribuer des prébendes à des écrivains ‘mondains’ nullos, il serait temps;

Pas prêt à pactiser avec vous,trop agressive .Vous n’avez pas besoin qu’on vous défende, mais Pablo a tout du triste con dans l’attaque contre vous . Ce blaireau empeste la détestation des femmes. On n’est pas tous comme ça.Serviteur.

Marie Sasseur dit: à

Les années stupre des 30 glorieuses de la mitterrandie, remises en lumière, rien que pour ça, ce témoignage, d’ado attardée, -je suis ok avec ça-, de V. Springora a toute sa place dans le débat « sociétal » agité en macronnie.

Pat V dit: à

Pour en revenir au témoignage de Stepohane lambert :

 » Dans le cas de Matzneff, la notoriété de sa pédophilie était telle que je me suis toujours étonné que cette personne n’ait jamais été inquiétée et qu’elle pût ainsi parader en récoltant les soutiens et les honneurs. Le 26 février 2015, il était encore reçu en toute courtoisie sur le plateau de la Grande librairie (émission littéraire de France Télévision !) où seul son portrait rappelait brièvement son caractère « sulfureux » (« sulfureux » le fait d’abuser d’enfants ? les qualificatifs appropriés n’auraient-ils pas été plutôt « criminel, irresponsable et lâche ») et se concluait sur cette formule pour le moins choquante dans sa volonté de minimiser les pratiques pénalement condamnables de l’auteur : « Gabriel Matzneff n’est pas un ange, mais c’est un écrivain, et c’est une raison suffisante de le lire. » On croit rêver ! »
Il faut souligner que le lien à la Grande Librairie cité dans l’article est CURIEUSEMENT non ouvrable!

Portmann dit: à

@louis-ferdinand levy.

Vous m’insultez plus haut et me faites part de votre mépris.??
Après l’attaque au couteau à Villejuif et l’attaque antisémite près de New York, le choix de votre pseudonyme renseigne sur le niveau. Vous êtes le premier à me surnommer Natalie.Grande originalité.

Pour le refus de signer la pétition par Michel foucault, celle que vous mettez en ligne n’est pas la bonne. Vous mélangez les dossiers.Vous n’avez pas suivi l’évolution dans ses recoins.
Renseignez-vous avant de poster. Réécouter Jean Bérard, professeur d’histoire à Saclay ayant tenté un décryptage de l’affaire Matzneff en revenant sur ces pétitions, le climat del’époque ou l’affaire du pédophile J.Dugué vous serait profitable.

Pablo75 dit: à

4 janvier 2020 à 13 h 55

« Dans le cas de Matzneff, la notoriété de sa pédophilie était telle que je me suis toujours étonné que cette personne n’ait jamais été inquiétée. »
Stepohane lambert

Cela est faux. Vanessa Springora raconte dans son livre les problèmes avec la police que Matzneff avait, au point de devoir aller vivre à l’hôtel avec elle après une tentative de perquisition à son domicile. Selon elle, il avait très peur de la Brigade des mineurs après avoir été plusieurs fois convoqué pour s’expliquer. Il prenait beaucoup de précautions pour se voir avec elle et avait toujours sur lui une lettre élogieuse de Mitterrand sur son oeuvre pour le cas où il serait arrêté (comme Montherlant une carte de visite avec son nom et la phrase « Prix de l’Académie Française » avec le mot « Prix » imprimé en toutes petites lettres et « Académie Française » en très grandes, sachant que la police avait beaucoup d’indulgence avec ses membres).

Il faut arrêter de délirer sur cette histoire…

Portmann dit: à

Jerome Fourquet, ifop, a explicité comment, au regard de l’opinion, certes un fourre-tout, mais dont les conséquences, on l’a vu avec #too, sont considérables, ce n’est pas exactement la question de la moraline sexuelle qui est posé avec cette nouvelle affaire.
Plutôt l’augmentation jusqu’à la rupture d’une crise de confiance générale envers de ce qui est ressenti comme une connivence entre des élites « pourries ». Cette collusion, réelle? fantasmée?,fait le lit d’une forte colère et d’un désengagement accru envers le monde culturel .la question est : comment restaurer la médiation?

Portmann dit: à

erratum. Il fallait lire :
l’augmentation jusqu’à la rupture d’une crise de confiance générale envers de qui est ressenti comme une connivence entre des élites « pourries »

Portmann dit: à

l’augmentation jusqu’à la rupture d’une crise de confiance générale envers CE qui est ressenti comme une connivence entre des élites « pourries »

décidément !toutes mes excuses.

Marie Sasseur dit: à

monde culturel ?
élite?

Non, non, c’est uniquement de propagande médiatique. Les valeurs sûres n’ont pas besoin de scandale, pour vendre.

Pablo75 dit: à

« G. affiche un air grave et la mine sombre, ce qui ne lui ressemble pas. On s’est retrouvés dans un café où nous avons nos habitudes, face au jardin du Luxembourg. Quand je lui demande ce qui le préoccupe, il hésite un moment avant de m’avouer la vérité. La Brigade des mineurs l’a convoqué dans la matinée, après avoir reçu une lettre de dénonciation anonyme le concernant. Nous ne sommes donc pas les seuls à être sensibles au charme de l’épistolaire. G. a passé l’après-midi à cacher toutes mes lettres, mes photos (et peut-être d’autres affaires aussi compromettantes) dans un coffre, chez un notaire ou un avocat.
[…]
G. loue désormais à l’année une chambre d’hôtel pour échapper aux visites de la Brigade des mineurs (qu’il appelle des « persécutions »). Il a choisi cet hôtel sans prétention parce qu’il bénéficie d’une situation idéale. En face de la rue qui donne sur mon collège, il est également adossé à la brasserie où G. a son rond de serviette. Un généreux mécène, inconditionnel de son œuvre, finance cet investissement substantiel. Comment écrire, sans cela, avec toute cette flicaille sur le dos ? L’art avant tout !
[…]
On apprend un jour à G. qu’un champignon malin s’attaque à sa vue. L’hypothèse du VIH est la première envisagée. […] G. a été hospitalisé le temps d’effectuer toutes les analyses nécessaires, puis de recevoir un traitement adapté. La perspective du sida a été écartée. Un jour, le téléphone sonne, je suis à son chevet, dans sa chambre d’hôpital. Une femme très distinguée souhaite parler à G. Je demande qui elle est, elle me répond d’un ton solennel : le président de la République est en ligne.
J’apprends plus tard que G. garde en permanence dans son portefeuille une lettre du Président, portant aux nues son style, son immense culture. Cette lettre est pour G. un sésame. En cas d’arrestation, il pense qu’elle aurait le pouvoir de le sauver . »

(Vanessa Springora. Le consentement).

Dubruel dit: à

‘Il faut arrêter de délirer sur cette histoire…’

Pablo VS les propos de Lambert, 13H55.
Vous faites exprès ?On sait qu’il y a eu ‘dysfonctionnement’ dans la transmission de la plainte, pour Springora.Classée sans suite pour des raisons de vacances ! A la limite on s’en fout. On vous montre la lune, vous mirez le doigt.
A la place des déjections versées sur Sasseur,reprenez ce qu’elle a dit. bon résumé :

‘On pourra regretter que, de compromissions en allégeances, la miss Springora soit bien loin, avec son laborieux exercice d’auto-flagellation, d’une opération mains propres’.
hé oui. On vous confiera pas non plus la tâche.

Marie Sasseur dit: à

Et bientôt cette baudruche des élites parisiennes, , qui vivait dans un réduit sordide sous les toits, avant de bénéficier d’un logement aidé par la ville de Paris, va retrouver sa vraie place: Plus d’argent public versé pour lui permettre de faire son apologie de la pédophilie, et en prison.

Portmann dit: à

Non, non, c’est uniquement de propagande médiatique. Les valeurs sûres n’ont pas besoin de scandale, pour vendre.

oui, marie Sasseur, tout à fait d’accord. Ce style de déflagration contribue helas à faire encore baisser le niveau. Cela concentre l’attention du public vers une , excusez le terme, pipolisation préoccupante. La téléréalité, comme les mauvais livres censés contenter le grand-public, gagnent du terrain au détriment de vraies oeuvres.

Pablo75 dit: à

@ Dubruel

Encore un analphabète, ne sachant pas lire…

Délirer c’est dire que Matzneff n’a « jamais été inquiétée ». Parce que c’est faux, comme Springora elle-même le raconte dans son livre et tu aurais pu le lire si tu comprenais ce que tu lis.

Et je te signale qu’avant cette histoire il avait été viré de « Le Monde » et « inquiété » par la police en 1982 dans l’affaire de pédophilie du Coral.

À part ça, Grosse Andouille, où tu vois « des déjections versées sur Sasseur » dans mes propos sur elle? Tu peux me les citer?

Portmann dit: à

S’ensuit un désabusement désastreux, responsable de renoncements dégoûtés à la culture , de la part de populations pour lesquelles cela « représentait » beaucoup :sentiment que le monde littéraire est gangrené, les jurys infiltrés, tout cela bonnet-blanc, blanc-bonnet…
l’exemple du nobel, ridiculisé par le scandale et les magouilles, est caractéristique .L’aura a pâli.

Jazzi dit: à

Pablo75, après l’éclat de Miss Bombardier chez Pivot à la télé, elle a été reçue en grande pompe à l’Elysée par François Mitterrand. Et un communiqué de presse aurait été publié ensuite. Montrant ainsi que le président avait fait le choix de l’une au détriment de l’autre.
Histoire de se refaire une virginité morale à bon compte et à peu de frais !

Portmann dit: à

Je ne sais pas si « l’andouille » prendra le temps de vous citer sur MS, pablo 79, moi je vais le prendre car cela m’avait, comme d’autres ici qui ne l’auront pas dit, choquée. Vous êtes un malade.
3/01, 23h30 .
« Mais d’où sort cette pétasse de bled et pouffiasse de blog que Vanessa Springora raconte que « Cioran était un vieux dégueulasse »?

Soeur Marie Suceuse du Chupa-chups est tellement obsédée avec le sexe (qui lui a tant manqué dans sa vie) qu’elle a des hallucinations. »

IGNOBLE. Bien à vous, Madame .et maintenant chacune sa route !

Portmann dit: à

75.
de toutes manières, un triste sire.

Jazzi dit: à

Déjà trois clients répertoriés ici du livre « Le consentement » de Vanessa Springora. Marie Sasseur, Dubruel et Pablo75. Son livre va se vendre mieux que ceux de Matzneff !
Entre un ouvrage « d’ado » et une fine plume reconnue, où se situe la morale dans cette sombre histoire ?

Pablo75 dit: à

@ Dubruel

Avant de déduire de façon grotesque avec ton cerveau ravagé par la connerie ce que je pense de Vanessa Springora, tu aurais pu me le demander.

Et surtout ne lis pas son livre, parce qu’avec ta façon de lire à l’envers, tu risques de l’accuser, elle, de complicité de pédophilie:

« À l’approche de mes quinze ans, G. s’est mis en tête de contrôler tous les aspects de mon existence. Il est devenu en quelque sorte mon tuteur. Je dois manger moins de chocolat pour éviter l’acné. Faire attention à ma ligne en règle générale. Arrêter de fumer (je fume comme une camionneuse).

Ma conscience n’est pas en reste. Chaque soir, il me fait la lecture du Nouveau Testament, vérifie que j’ai bien perçu le sens du message du Christ dans chacune des paraboles. S’étonne de mon inculture totale dans ce domaine. Moi l’athée, la non-baptisée, fille de féministe soixante-huitarde, je m’insurge parfois du traitement réservé à mes congénères dans ce texte que je trouve la plupart du temps – en plus d’être misogyne – répétitif et abscons. Mais, au fond, je ne suis pas non plus mécontente de cette découverte. La Bible, après tout, est un texte littéraire comme un autre. Non, objecte G., c’est Celui dont découlent tous les autres. Entre deux caresses, il m’apprend aussi à dire en entier un « Je vous salue Marie », en français puis en russe. Je dois connaître la prière par cœur et la réciter le soir dans ma tête avant de dormir.

Mais de quoi a-t-il peur, bon sang ? Que j’aille en Enfer avec lui ? L’Église est faite pour les pécheurs, répond-il. »

(Vanessa Springora. Le consentement).

Pablo75 dit: à

@ Jazzi

« Client » moi du livre de Vanessa Springora? Tu rêves… (que tu es naïf parfois ! ).

Jazzi dit: à

Tu es celui qui nous en donne le plus d’extraits, Pablo75 !
Tu les recopies chez ton libraire ?

Marie Sasseur qui passe son temps ici à insulter tout le monde, insultée à son tour par Pablo75, c’est l’arroseuse arrosée ! Elle ne peut pas me citer sans y adjoindre le qualificatif de « folle », ce qui est en soi un délit…

J’aimerais bien connaitre l’identité de ce généreux donateur qui a permis à Gabriel Matzneff de louer à l’année une chambre d’hôtel et d’avoir un rond de serviette dans une brasserie ?

Jazzi dit: à

« (que tu es naïf parfois ! ) »

C’est vrai, mais est-ce un défaut ou une qualité ?

Pablo75 dit: à

Comme si on manquait ici de Grosses Andouilles, voilà qui se pointe une nouvelle, la dénommée Portmann, qui en plus d’ignorer qu’elle est dans un endroit où il y a souvent de la castagne, est une handicapée neuronale qui me prend pour une femme (« Bien à vous, Madame .et maintenant chacune sa route ! »).

Et je la « choque » la Pauvre Fille !! Et elle me prend pour « un malade », notre Grosse Dame Patronnesse, parce que je mets à sa place Soeur Marie Suceuse du Chupa-chups (que bientôt, d’ailleurs, va s’occuper d’elle) !! Mon dieu, quelle maladive délicatesse, quelle finesse d’âme, quel raffinement spirituel !!

Décidément, on aura tout vu sur ce blog…

Jazzi dit: à

« Tout le monde sait — ou devrait savoir — qu’on ne cache son butin au pied d’un arbre. »

Liriez-vous mes insignifiantes chroniques cinématographiques, renato !

Jazzi dit: à

« (« Bien à vous, Madame .et maintenant chacune sa route ! »). »

Elle ne s’adresse pas à toi, mais à Marie Sasseur, Pablo75 !

de nota dit: à

Imaginons deux des plus grands, peut-être les deux plus grands écrivains français. Ils en sont à la dernière page de leur œuvre majeure, mieux encore: à corriger une dernière fois avant leur mort cette dernière page, à y apporter la dernière addition que le destin leur permette. Et cette addition, c’est, à trois siècles un quart de distance, la même! Cela mérite qu’on s’interroge.
Montaigne, en effet, et Proust, sur la dernière page du livre III des Essais et sur celle du Temps retrouvé, voient l’homme juché sur des échasses. On comprend d’ailleurs, les deux écrivains étant de petite taille, que cet agrandissement apporté à la silhouette les séduise, les obsède.
« Si avons-nous beau monter sur des échasses, car sur des échasses encore faut-il marcher sur nos jambes. Et au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis que sur notre cul » On connaît le contexte historique antérieur:  » C’est une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être. Nous cherchons d’autre conditions, pour n’entendre l’usage des nôtres: et sortons hors de nous, pour ne savoir quel il y fait. »
Proust, quant à lui, représente le duc de Guermantes dont la vieillesse apparaît lorsqu’il marche » sur le sommet peu praticable de quatre-vingt trois années, comme si les hommes étaient juchés sur de vivantes échasses, grandissant sans cesse, parfois plus hautes que des clochers, finissant par leur rendre la marche difficile et périlleuse, et d’où tout d’un coup ils tombaient »
Les deux textes ont pour sujet la vieillesse. Pour Montaigne, une vieillesse heureuse consiste à s’accepter soi-même, à ne pas se jucher sur des échasses pour trouver une grandeur artificielle. Le propos est moral et la vie heureuse échappe au temps comme à l’échelle sociale. Pour Proust, les échasses nous sont imposées, ce sont les années qui nous élèvent au-dessus du sol, mais pour mieux nous faire tomber. Nous nous passerions bien de pareilles échasses, mais nous n’avons pas le choix. Matérialisant la forme du temps, celle même de notre existence, elles sont un symbole, non plus moral, mais métaphysique. Nous passons du registre de la comédie de l’homme qui se hausse du col à la tragédie de l’homme qui tombe. Que reste-t-il à l’auteur comique? Il renonce à la tentation des échasses, figures de l’ambition mondaine, pour la perfection de « savoir jouir loyalement de son être ». Et à l’auteur tragique qui sent les échasses grandir sous ses pas comme dans un conte fantastique de décrire la place démesurée que les hommes occupent dans le temps. Les deux artistes se rejoignent pourtant: car Montaigne, dans un ultime sursaut, ses derniers mots, citant Horace, demande à la déesse de lui donner une vieillesse qui ne soit pas cythara carentem, privée de cythare.

Extrait de Marcel Proust, croquis d’une épopée, Jean-Yves Tadié. Gallimard.

Pablo75 dit: à

@ Jazzi

C’est vrai que son message est très confus et mal écrit – signe d’un chaos mental redoutable.

Pablo75 dit: à

«(que tu es naïf parfois ! ) »
C’est vrai, mais est-ce un défaut ou une qualité ?

@ Jazzi

Dans un monde de requins, un très gros défaut. Presque autant qu’être bienveillant ici…

louis-ferdinand lévy dit: à

Vous mélanger les dossiers

Le gag ! Je sais bien que Foucault n’a pas signé la pétition de Matzneff, je vous répondais qu’il en avait signé une autre du même ordre (du même style ?), pour rattraper son erreur (quelle lucidité).

C’est le même dossier : celui de la joyeuse farandole pédo-soixante-huitarde. Vous en étiez ? Pas moi. J’ai toujours professé le plus grand dégoût pour cette vermine, qui aujourd’hui demande pardon la mine contrite, sur l’air du « on ne pouvait pas savoir ». Il n’y a pas de pardon qui tienne – sauf pour Matzneff peut-être, qui a du moins « l’excuse » d’être un malade sexuel, de toute évidence, et qui me fait plus pitié qu’autre chose à 83 ans. Tous les autres sont simplement des cons. De très gros cons. Et je me réjouis tous les jours de n’être pas de leur bord, ni du vôtre, vous n’avez pas idée. Pour le reste, vous avez raison, peu probable que vous soyez aussi charmante que Natalie. Quel naïf je fais.

Clopine dit: à

Allez, zou, je poursuis ma visite !

Les amoureux au Musée :ils arpentent les salles, lentement, et ne se lâchent pas la main.

C’est qu’un couple d’amoureux qui vient au Musée entame en réalité une nouvelle promenade : ils ne sont plus assez amoureux pour se contenter de leur entre-soi, ou bien ils ont quelques projets en tête, qui nécessitent qu’on abandonne les pures jouissances de la jeunesse, les soirées entre potes, les bouffes au restau, les clubs façon meetic, les night clubs et l’alcool, bref tout ce qui a été indispensable à leur rencontre, pour le remplacer par des gages de culture et de sérieux. « Allons au musée » devient alors une clé, enfoncée dans la serrure de l’épargne immobilière, de la préparation du mariage ou de l’effet sur la belle-famille…. Ou bien l’un des deux veut-il impressionner l’autre ? En tout cas, ils n’ont guère le choix : s’ils veulent vraiment regarder les tableaux, leurs mains devront se disjoindre ; les regards ne peuvent être synchronisés à ce point. Et s’ils continuent à marcher à deux, au même rythme, cela veut dire que les tableaux contemplés ne sont en réalité qu’un prétexte au contact continu des paumes, des doigts entrelacés, et que leur visite est si distraite qu’elle ne leur laissera que le goût fade d’un après-midi vertueux.

Quant aux groupes, c’est encore une autre chose, qui relève des lois grégaires…
(la suite à plus tard)

Jazzi dit: à

Bon, je vais tâcher d’aller voir « Veto », un film pour toi et ta fille, Pablo75. Mais là, il s’agit de fouiller profondément dans le cul des vaches. Clovis Cornillac, l’acteur principal, avoue que c’est très troublant…
Dans ma jeunesse folle, quand j’étais apprenti critique et travaillais pour les pages cinéma de Télérama, j’étais venu interviewer Myriam Boyer, la mère de Clovis Cornillac, dans son appartement qui donnait sur une placette de la rue des Pyrénées, à deux pas de chez toi…
Malheureusement, je me suis fait virer très vite et l’article n’est jamais passé !

Jazzi dit: à

Denise Bombardier est devenue célèbre du jour au lendemain grâce à, ou sur le dos de, Gabriel Matzneff.
Aujourd’hui c’est au tour de Vanessa Springora.
Et pas une d’entre elles ne songe à lui dire merci !

Jazzi dit: à

« Les vétos », pardon !

OZYMANDIAS dit: à

« La vie nous deviendrait vite insupportable, même dans les conditions les plus heureuses, si la possibilité du suicide, d’auto-destruction, disparaissait. Personne n’y pense, bien sûr. Mais essayez un peu d’imaginer ce que deviendrait le monde si nous apprenions un jour que personne ne peut disposer même de sa propre vie… Un bagne épouvantable. Fous, nous deviendrions fous ».
Dino Buzzati (L’image de pierre).
Je n’ai pu m’empêcher de penser à Cesare Pavese quand j’ai lu ce passage dans le roman de son compatriote Buzzati. Pensée à la fois émouvante et grave.
Le suicide comme possibilité salutaire et même comme solution souveraine pour s’en sortir définitivement, sans regret ni remords et échapper pour toujours aux attraits ô combien trompeurs d’une vie superflue, d’une vie de rien. Cesare Pavese, auteur d’une délicate gravité, m’a souvent bouleversé. Ses oeuvres comme sa mort, seul dans une chambre d’hôtel, relèvent toutes d’une seule et même attitude face au monde : l’attitude de l’être sans armes qui n’a qu’une seule et ultime dignité a sacrifier pour quitter cette vallée de larmes, le suicide.

Marie Sasseur dit: à

Dans le temps, comme dirait Pivot, les homosexuels et les pédophiles se soutenaient.
Ce qui avait conduit à une certaine confusion dans l’opinion publique, que les militants de gai pied , les filles de la oedale, entretenaient.
Est-ce une surprise, si l’un des leurs, fait de la propagande dans ce commentarium aujourd’hui ?
Allons, un peu de lucidité.

Marie Sasseur dit: à

Folles de la pédale.

OZYMANDIAS dit: à

Erratum :
(… à sacrifier…).

Marie Sasseur dit: à

Matzneff, lui ne fait pas la confusion, il est gay et pedophile.

Jazzi dit: à

« Matzneff, lui ne fait pas la confusion »

tandis que Marie Sasseur a le con en fusion qui lui tient lieu de cerveau !

Marie Sasseur dit: à

Au jeu de qui est qui. Parmi les rares courageux qui se sont révoltés devant l’affiche de la jeune fille en fleur fanée et le vieux vicieux.
Denis, je mettrais : Tillinac
Pour W, le  » corbeau » qui a essayé de prévenir la maison poulaga, je confirmerais l’intuition de V. Springora, qui a du mal à essayer de dire q’elle se foutait total, de tous les lanceurs d’alerte.

rose dit: à

Ben non, Denise Bombardier est célèbre Outre-Manche, elle est une journaliste reconnue et estimée.
Quant à V. Springora, elle a passé qq. années à chercher comment le dire.
Je salue sa démarche, celle d’Haenel, celle de la première de Metoo, et celle de Balance ton porc.

Jazzi,
Eu égard à ce que vous avez dit, la nouvelle à 10 ans à l’école primaire interrompant à brûle-pourpoint une partie de billes, et l’amour pour.votre maman aux obsèques de laquelle vous n’avez pas assisté, et auparavant, durant ses années de veuvage à élever trois enfants, à ses larmes dans une église sous vos yeux médusés, je me suis posée la question de ce qui vous reste de l’innocence de l’enfance.
Vous n’êtes pas obligé de répondre.

Après, je vous dirai qq.chose, qui me vient soudainement.

rose dit: à

Je voulais écrire, je pensais, in petto, la pureté de l’enfance.

Marie Sasseur dit: à

Ce qu’il reste de l’innocence de l’enfance, d’un pedocriminel.
V. Springora a bien essayé de le faire parler , une fois decillée, pour lui soutirer un « secret », qui en était tout sauf un. Manifester aussi peu d’intérêt pour son « maître », écrivain, relève non d’un consentement, pour une ado de 15 ans qui dit lire depuis toute petite… mais d’une véritable débilité. Évidemment que Matzneff aimait les vieux monsieurs, il etait plus que consentant, lol.

Au fait, il paraît que le site personnel de Matzneff, qui contient des photos, sur lesquelles, il n’a aucun droit, est tenu par un prête-nom, en Asie.

Dommage que la miss Springora refuse d’aller en justice, arguant de fallacieuses excuses.

hamlet dit: à

« Les guerres considérables que Louis XIV eut à soutenir pendant le cours de son règne, en épuisant les finances de l’état et les facultés du peuple, trouvèrent pourtant le secret d’enrichir une énorme quantité de ces sangsues toujours à l’affût des calamités publiques qu’ils font naître au lieu d’apaiser, et cela pour être à même d’en profiter avec plus d’avantages. La fin de ce règne, si sublime d’ailleurs, est peut-être une des époques de l’empire français où l’on vit le plus de ces fortunes obscures qui n’éclatent que par un luxe et des débauches aussi sourdes qu’elles. C’était vers la fin de ce règne et peu avant que le Régent eût essayé, par ce fameux tribunal connu sous le nom de Chambre de Justice, de faire rendre gorge à cette multitude de traitants, que quatre d’entre eux imaginèrent la singulière partie de débauche dont nous allons rendre compte.
Ce serait à tort que l’on imaginerait que la roture seule s’était occupée de cette maltôte ; elle avait à sa tête de très grands seigneurs. Le duc de Blangis et son frère l’évêque de XXX, qui tous deux y avaient fait des fortunes immenses, sont des preuves incontestables que la noblesse ne négligeait pas plus que les autres les moyens de s’enrichir par cette voie. Ces deux illustres personnages, intimement liés et de plaisirs et d’affaires avec le célèbre Durcet et le président de Curval, furent les premiers qui imaginèrent la débauche dont nous écrivons l’histoire, et l’ayant communiquée à ces deux amis, tous quatre composèrent les acteurs de ces fameuses orgies (…)
La société avait fait une bourse commune qu’administrait tour à tour l’un d’eux pendant six mois ; mais les fonds de cette bourse, qui ne devait servir qu’aux plaisirs, étaient immenses. Leur excessive fortune leur permettait des choses très singulières sur cela, et le lecteur ne doit point s’étonner quand on lui dira qu’il y avait deux millions par an affectés aux seuls plaisirs de la bonne chère et de la lubricité. (…) Le duc de Blangis, maître à dix-huit ans d’une fortune déjà immense et qu’il a beaucoup accrue par ses maltôtes depuis, éprouva tous les inconvénients qui naissent en foule autour d’un jeune homme riche, en crédit, et qui n’a rien à se refuser : presque toujours dans un tel cas la mesure des forces devient celle des vices, et on se refuse d’autant moins qu’on a plus de facilités à se procurer tout. Si le duc eût reçu de la nature quelques qualités primitives, peut-être eussent-elles balancé les dangers de sa position, mais cette mère bizarre, qui paraît quelquefois s’entendre avec la fortune pour que celle-ci favorise tous les vices qu’elle donne à de certains êtres dont elle attend des soins très différents de ceux que la vertu suppose, et cela parce qu’elle a besoin de ceux-là comme des autres, la nature, dis-je, en destinant Blangis à une richesse immense, lui avait précisément départi tous les mouvements, toutes les inspirations qu’il fallait pour en abuser (…)
Curval avait mené une vie fort libertine, toutes les espèces d’écarts lui étaient familiers, et ceux qui le connaissaient particulièrement le soupçonnaient fort de n’avoir jamais dû qu’à deux ou trois meurtres exécrables la fortune immense dont il jouissait(…) »

Marie Sasseur dit: à

@Pour le reste, vous avez raison, peu probable que vous soyez aussi charmante que Natalie. Quel naïf je fais.

Nathalie. On ne sait pas pourquoi ce nom est lancé en pâture. Un appel a témoin ?
Nathalie est finalement le nom.
Le nom d’une inelegance. Celle de Vanessa Springora.

christiane dit: à

@OZYMANDIAS
Dino Buzzati… Cesare Pavese…
Dans Vacance d’août un texte superbe de Pavese, (page 483 de mon Quarto Gallimard), dont j’ai extrait ces quelques lignes d' »une délicate gravité » :
« […] l’apport culturel est de plus en plus éclipsé par la période ténébreuse de l’enfance ; jusqu’à la tentation extrême de celui qui décèle la véritable vie et la source de l’art dans la recherche du temps perdu.
Et ce n’est pas un hasard si, pour atteindre son passé le plus secret, Proust s’est servi de la pure sensation qui, dans sa nudité, semble faite exprès pour nous rapprocher du monde larvaire des origines instinctives.
Mais le difficile effort pour séparer dans le souvenir les lueurs originaires et les visions secondes commence tard, il commence avec une jeunesse spirituelle qui se fait attendre, bien après la jeunesse physique et qui parfois ne vient jamais. […]
la façon proustienne de s’abandonner à la sensation non réfléchie ne suffit pas. Elle ne suffit pas parce qu’en tant que souvenir, la sensation, fut-elle brute, n’échappe aucunement à la coloration complaisante du goût ; elle ne suffit pas car la difficulté n’est pas tant de remonter le passé mais de s’y arrêter ; enfin, elle ne suffit pas parce que nous entendons par état instinctif cette empreinte authentique qui influe sur toute notre réalité intime. Et pour retrouver cet état, plutôt que faire un effort mnémonique, nous devons creuser notre réalité actuelle, mettre à nu notre existence. Si nous voyons avec clarté le fond de notre être, nous ne pourrons pas ne pas avoir également touché ce que nous fûmes enfant.
A ce stade de l’enquête, le temps disparaît. Notre enfance, le ressort de toutes nos stupeurs, n’est pas ce que nous fûmes mais ce que nous sommes depuis toujours. »

Et ces lignes, pour rejoindre votre méditation, écrites… le 28 janvier 1949 (Le métier de vivre – page 1756):
« l’état de vague, d’incertaine recherche, dure. Le problème souvent effleuré par le passé s’ouvre à nouveau : tu ne t’aperçois pas que tu vis parce que tu cherches le nouveau thème, tu passes, hébété, les jours et les choses. Quand tu auras recommencé d’écrire, tu penseras seulement à écrire. En somme, quand est-ce que tu vis ? que tu touches le fond ? Tu es toujours distrait par ton travail. Tu arriveras à la mort, sans t’en apercevoir. »

renato dit: à

Tiens ! le sous-bois de la littérature ne se dément jamais : Denise Bombardier n’avais pas besoin d’Apostrophes de Matzneff ou de Pivot pour qu’on connaisse son travail.

renato dit: à

[Natalie Portman, je suppose]

hamlet dit: à

étonnant de voir ce mot « consentant » revenir tout le temps : elle dit « je culpabilisais parce que j’étais consentante et heureuse de l’être » – lui dit « elles étaient consentante et heureuses de l’être ».

en l’occurrence on en a rien taper du consentement : la seule chose qu’on demande à un adulte c’est d’assumer sa responsabilité d’adulte.

pour que chaque chose soit à sa place : l’adulte à sa place d’adulte et l’enfant à sa place d’enfant.

dès que les choses ne sont plus à la bonne place alors la violence arrive.

d’où l’inexactitude de l’article de passou sur le « retour de l’ordre moral ».

qu’il soit moral ou pas il y a toujours un retour de l’ordre, le mot ordre étant à prendre dans les sdeux sens : ordre comme autorité extérieur à l’individu, et ordre comme ordonnancement des choses.

sinon les peuples trouvent là le prétexte à couper des têtes.

et si les affaires de moeurs ne concernent que des puissants c’est bien là le signe d’autre chose, le féminisme et metoo ne sont que la partie visible, parce quand les peuples ne savent pas quel bout prendre les problème pour remettre leur monde en ordre ils sautent sur la première occasion qui s’offre à eux !

comme quoi l’homme est très loin de n’être que du style !!!

il faut être tombé bien bas et avoir le cerveau bouffé par l’esprit capitaliste et ultra libéral pour mondre ce genre de débilité : « l’homme c’est le style ».

je t’en foutrais moi du style !

ça vous reviendra un jour dans le tronche que vous ne l’aurez même pas vu venir !

Chaloux dit: à

(la suite à plus tard).

Oui, Georgette Cende-Caulette, le plus tard possible, voire jamais.

Merci.

renato dit: à

avais > avaiT

Marie Sasseur dit: à

Vous supposez bien Renato.

Pour la Nathalie de Matzneff, c’est autre chose.

D. dit: à

En résumé :

– le groupe grégaire ;
– les amoureux se musent hors du musée ;

D. dit: à

On s’est retrouvés dans un café où nous avons nos habitudes, face au jardin du Luxembourg.

Le Rostand peut-être ?
Il n’y a pas si longtemps il y avait là-bas une chatte qui se prélassait au dessus des banquettes et acceptait de bon grès mes caresses ; j’imagine qu’elle ne dédaignait pas les promenades au jardin d’en face, quitte à se mettre ne danger en traversant la rue Medicis.

OZYMANDIAS dit: à

@ Christiane,
Merci pour les extraits judicieusement choisis par vous des deux textes pavesiens.
Il y a des fulgurances d’idées éclatantes de sagesse et des bonheurs d’expression d’une grande finesse psychologique dans « Le métier de vivre » ainsi que dans ses poèmes, à Pavese.
À lire et à relire pour lutter contre la lassitude des jours, même heureux, et l’ennui des nuits, même candides, avant de tomber dans les abysses du grand sommeil.
Je vous confie, chère Christiane, ce haïku en guise de remerciement pour tous vos beaux commentaires : » Le papillon bat des ailes comme s’il désespérait de ce monde ».

Janssen J-J dit: à

(4.1.2;, 18.40)
1 – Je me souviens que les romans de tony Duvert avaient de l’audience à cette époque.
(notice wiki sur TD : À partir de 1973, ses romans et essais sont remarqués, aussi bien pour leur style (Paysage de fantaisie reçoit le prix Médicis) que pour leurs thèmes (pédophilie, homosexualité, critique de la famille, etc.). Il devient un écrivain d’une certaine renommée malgré son refus de la médiatisationn, mais l’essai qu’il publie en 1974 suscite aussi une forte réprobation, comme le regretteront en 1977 Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut dans Le Nouveau Désordre amoureux. Se disant lui-même homosexuel et pédophile, il profite du contexte favorable de l’époque, marqué par l’abaissement de l’âge de la majorité sexuelle en 1974, pour exposer ses vues sur la sexualité et la famille. Dans les années 1980, son audience diminue : confronté à l’impossibilité de faire entendre ses idées, il cesse d’écrire après 1989. Vivant en reclus en Loir-et-Cher, il passe seul les douze dernières années de sa vie. Il a essentiellement été publié par les Éditions de Minuit. NB / On ignore s’il entretint des relations épistolaires avec Gabriel Matzneff.

2 – Je me souviens que jérome lindon n’hésitait pas à publier les brulots de son fiston (et d’h. guibert), signés Pierre-Sebastien Hendeaux, nos plaisirs, par ex… à large teneur pégrophilique, qq chose de fantaisies gratinées dans leur genre.

– Je ne ms souviens pas que ces écrivains, sans doute morts trop tôt, ne furent pas inquiétés par les réveils tardifs de césaria évora ou autres victimes douloureuses de leur pédophilisme hédonique.

Je me souviens d’avoir souvent écouté les émissions de Denise B. à Montréal. Beaucoup d’intellectuels québécois ne l’aimaient pas. Elle ressemblait trop à une espèce de furie dans ses prises de positions sur tout et n’importe quoi. Le courage n’était pas nécessairement la vertu qu’on lui reconnaissait le plus souvent là bas. Elle avait de bonnes relations avec Michel Tremblay.

– je me souviens de la délicatesse de la prof. d’anglais Simone Boué, la compagne d’Emil Michel Cioran. Elle avait accepté de faire entrer cette jeune femme chez eux, parce que Cioran ressemblait à son grand père. Ce dernier ne la rassura pas vraiment. Faut-il en dire des horreurs pour autant, aujourd’hui ?

– Un début d’année un brin hystérique et navrant. Les annotations sur les visiteurs des musées prennent tout à coup un relief suranné bien agréable.

– Ralentir les chapeaux de roue, telle serait la condition sine qua non. Achever tous les livres restés en suspension. Et surtout le chapitre intitulé : « circoncision, juifs et Shoah », l’un des plus difficiles à écrire. Mais aujourd’hui, dieu soit loué, il est en passe de réussite.

– Fonne année, Fassoul… Foeux à folonté ! F’ai pas zu le femps de fou le dire sur le fil préfédent, mais le fhoeur y est. Longue fie à l’rfl… fhein…

Chaloux dit: à

Notons que Gallimard, qui ne se résout pas à publier le troisième volume de la Correspondance Morand-Chardonne, publie Matzneff sans complexes. Brottin le petit a ses têtes…

renato dit: à

Même s’il est évident, ce n’est pas facile à comprendre qu’un type qui n’arrive pas à séduire une femme de 25 an se rabatte sur une gamine sans critères de comparaison — critères qui viendront après, naturellement, avec les conséquences que l’on comprend aisément.

Bon, afin d’élargir le champ relatif à la question du style :

https://www.magnumphotos.com/arts-culture/cinema/magnum-on-set-zabriskie-point-bruce-davidson-california-cinema-michelangelo-antonioni?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=editorial

Cela dit, le mot style nous parle d’une belle métonymie.

Janssen J-J dit: à

@ quitte à se mettre en danger en traversant la rue Medicis

Mais non, D. elle bifurque à droite et va toujours se réfugier à l’endroit qui a remplacé feue la librairie de josé corti, en en-bas. Quant au Rostand, quel horrible café où se donnent rencart tous les hauts fonctionnaires de la Gendarmerie nationale qui veulent révéler des scoops aux journalistes spécialisés comme guisnel par ex., en s’imaginant qu’il est toujours à la mode. Même pas vintage.
Ah le jardin du Luxembourg… cher à Jacques Barzoï et Maurice Carême. Je cite pour le fun, l’un de ses poèmes des plus niaiseux, hélas bien oubliés depuis lors :

(Dans le jardin du Luxembourg),
Sous le regard lointain des reines,
Les enfants jouent comme toujours.
Nerval, Paul Fort, Carco, Verlaine,
Où sont vos silhouettes blêmes?
Sous les marronniers aux bras gourds,
On entend couler la semaine
Sans que, là-bas, du haut des tours,
Paris de rien se ressouvienne.
Même s’ils étaient couverts d’or,
Ici, tous les absents ont tort.
Pourtant, toujours on se promène,
Toujours le ciel parle d’amour
Aux pigeons tournant dans le jour

Marie Sasseur dit: à

@Je me souviens 

Et pas de Michel Tournier ?

Marie Sasseur dit: à

Ah, c’est bien le comico est au complet, ce souaar.
Pour se souvenir d’avoir oublier de mener l’enquête…

Marie Sasseur dit: à

D’avoir oublié de venir au bon moment, pour le flag’, lol.

DHH dit: à

@jazzi
ce butin caché au pied d’un arbre et que le voleur ne retrouve pas parce que découvert par miracle il a servi à une œuvre pie c’est une ficelle qui date des 9 chaises et qui fut reprise dans un film très médiocre avec Gabin costumé en évêque :l’année Sainte

D. dit: à

de bon grès de Fontaine Beleau

Janssen J-J dit: à

Michel Tournier vous aurait-il violée, soeur Sourire ou Soupire ? Si c’est le cas, il faut nous le dire. Si ce n’est pas vraiment le cas, les keufs ont bien fait de fermer les yeux sur une horreur pareille, en en découvrant le flag, dument alertés par la maréchaussée de Choisel. Des fois qu’ils auraint constaté que les pauvres gémissements en provenance du presbytère étaient ceux du tournier lui-même en victime du viol de la succube vampire, défoik, quissé, hink ?…

Marie Sasseur dit: à

Enfin bref, vous l’aurez compris, Vanessa avec ce petit brulôt en dit plus sur elle-même, avec des invraisemblances caricaturales, et un style d’ado attardée, que sur ce que tout le monde savait déjà sur Matzneff.
Qui aura bien raté l’éducation littéraire de sa ste Therese qui rit quand. Car une pauvreté intellectuelle, à ce niveau, direction d’une maison d’Édition, c’est rarissime.

Janssen J-J dit: à

C’est drôle cette histoire de cassette enfouie dans le jardin. Elle rappelle furieusement un épisode raconté par Samuel Pepys dans son journal au moment du grand incendie de Londres en 1666. Les flammes s’approchent et notre bourgeois tente désespérément de retrouver ses picaillons en grattant la terre dans son jardin, à quatre pattes. Une scène d’une drôlerie irrésistible !…
Et vous prétendez ne pas avoir trouvé cela dans ce merveilleux journal ? Mais de qui vous moquez-vous, amis cinéphiles détournész de la bonne littérature ? A l’aide, Marc, Monsieur Venez à mon Se Court.

renato dit: à

rose, on cache un butin ou un trésor dans un lieu qui a des chances de ne pas trop changer ou de changer lentement. Or, le risque qu’un arbre rencontre une hache est moin rare que la rencontre entre un rocher — ou bloc erratique — et bâton de dynamite.

Chaloux dit: à

A propos de Tournier, si quelqu’un a une anecdote…

Reste que le silence fait autour de lui depuis quatre ans pose question. Aucun inédit, aucun témoignage, aucun aperçu biographique. Le silence de la tombe.

renato dit: à

Oups ! et bâton de dynamite > et UN bâton de dynamite

Chaloux dit: à

Flaubert enterrant ses manuscrits pendant l’avancée des prussiens.

DHH dit: à

@Jazzi
dans les 12 chaises et la semaine sainte c’est la foudre qui est tombée sur l’arbre

christiane dit: à

OZYMANDIAS
vous évoquiez Dino Buzzati. je n’ai pas lu L’image de pierre, seulement le Désert des Tartares.
« Drogo s’aperçut à quel point les hommes restent toujours séparés l’un de l’autre, malgré l’affection qu’ils peuvent se porter ; il s’aperçut que, si quelqu’un souffre, sa douleur lui appartient en propre, nul ne peut l’en décharger si légèrement que ce soit ; il s’aperçut que, si quelqu’un souffre, autrui ne souffre pas pour cela, même si son amour est grand, et c’est cela qui fait la solitude de la vie. »
J’avais été surprise par la fin de ce roman. l’angoisse diminue, finit par disparaître. Drogo est seul dans cette chambre anonyme loin de la plaine désolée et caillouteuse, loin du fort, loin de la montagne, seul face à la mort qui approche et il l’accueille en souriant comme on se dénoue comme on gagne une bataille invisible dans une haute solitude. Envoûté par un temps devenu enfin immobile. Un temps dont la fuite est arrêtée. Le temps est la matière et le sujet de ce roman et ce monologue avec la solitude, le vide. Un roman de l’inquiétude puis de l’apaisement.
« Tout s’enfuit, les hommes, les saisons, les nuages. Et il est inutile de s’agripper aux pierres, de se cramponner au sommet d’un quelconque rocher, les doigts fatigués se desserrent, les bras retombent inertes, on est toujours entraîné dans ce fleuve qui semble lent, mais qui ne s’arrête jamais. »

Je pense aussi au Rivage des Syrtes de Julien Gracq (Aldo… Drogo… Sable… désert et mer… Attente aux portes du néant pour ces deux veilleurs…) et à La Femme des Sables de Kobô Abé où le sable s’infiltre et s’écoule comme le temps.

hamlet dit: à

bien bien… continuons donc avec Flaubert : « à propos du style chez Flaubert ».

je pense, non j’espère, non je désespère, que tous les lecteurs de Flaubert auront noté qu’à aucun moment, quand ils lisent un de ses romans, ils ne sont jamais surpris par un personnage, ou par une situation.

je veux dire tous les personnages de Flaubert sont toujours fidèles à l’idée que l’auteur veut donner d’eux.

aucune surprise ! jamais !

ou alors si un lecteur a déjà surpris par un personnage de Flaubert alors qu’il le dise, perso je suis preneur.

non ils sont tous immuables.

pourquoi me demanderez-vous ?

parce que les personnages de Flaubert sont des marionnettes au service de son style.

Flaubert est tellement soucieux de la précision et de la perfection de son style qu’il en oublie que les êtres humains ne sont ni précis, ni parfaits !

quand Flaubert commence la première phrase Mme Bovary il sait déjà tout de l’histoire jusqu’à son dénouement., il sait déjà tous des personnages, il sait tout de tout, parce que pour avoir l’esprit libre pour se consacrer à la perfection du style il faut oublier tout le reste !

et effectivement tout le reste il l’oublie.

parce qu’il n’a intérêt à être dérangé par personne, ni par ses personnages, ni par l’intrigue.

et voilà comment la perfection du style aboutit inévitablement à la caricature de tout le reste !!!

et c’est évidemment pareil chez Prposut et tous les grands stylistes.

voilà ce que l’on nomme une littérature intelligente qui ne pense pas.

hamlet dit: à

et si on me permet la métaphore je dirais que c’est comme un grand horloger, ou un grand ébéniste, ou tous les autres artisans : quand un horloger construit finement les mécanismes d’une horloge il n’a pas intérêt à être dérangé par des considérations sur le temps qui passe, tout comme quand un grand ébéniste construit une table parfaitement marquetée, il n’a pas intérêt à avoir les idées distraites par ce qu’on y mangera.

et voipà ce qu’est le style, le style est un grand avaleur de pensée, tout comme les trous noirs sont des avaleurs d’espace temps.

hamlet dit: à

et si quelqu’un a le courage de me prouver que les personnages de Flaubert ne sont pas des caricatures d’eux-mêmes au service du style je lui envoie une caisse de champagne grand cru !

hamlet dit: à

queqlu’un demandait pourquoi aujourd’hui les écrivains taillent un short à Flaubert, la raison elle est simplement là, et il était grand temps que ce moment arrive.

et j’espère que le prochain sera Proust !

parce que la littérature a besoin de renouer avec l’éthique et la politique, et ce n’est pas en restant le nez dans le guidon que la littérautre y parviendra.

hamlet dit: à

l’heure du grand ménage a sonné, des critiques comme passou ou Paul Edel font partie des antiquités trop en lien avec l’ancien monde littérair, ce monde poussiéreux avec des boules antimites pour protéger les vieilles idées, ce temps est révolu une nouvelle génération de critiques va arriver, ils feront le ménage et tout ce romantisme désuet et délétère fera partie des mauvais souvenirs !

hamlet dit: à

romantisme parce que quand l’auteur utilise le monde (personnages, situations…) au service de sa pomme stylistique, quand le monde humain tourne autour de son style comme la terre autour du soleil, forcément on n’aboutit à pasgrand chose du point de vue de la pensée.

et c’est pour ça que Proust et Thibaudet sont coinés par le style : ils ne trouvent rien d’autre à dire parce que le reste n’est que stéréotypes et caricatures !

B dit: à

Marie Sasseur dit: à
Beigbeder, faux-cul dopé de la scène parisienne, à peine plus âgé que la miss Springora, craint que son ami ne se suicide, à la veille d’être confondu par la justice.
Voilà de la compassion humaine…lol.

Les temps chargent et charrient de nouvelles nourritures car les nazis ont tous été jugés (may be )et comme nous sommes impuissants à agir contre tous les fleaux en age d’activité , nous nous attaquons enfin aux symboles hors d’usage. C’est désespérément hypocrite et pitoyable. Il est vrai qu’il n’y a pas prescription, encore heureux.

hamlet dit: à

et je suis désolé de revenir au roman russe, c’est bien pour cette raison que le roman français n’arrvie pas à la cheville roman russe.

et ça il n’y a que les sourds, les aveugles et ceux qui ne savent pas lire qui pourront le contredire.

et c’est pour ça que le roman russe démarre avec Gogol après Pouchkine, parce que Pouchkine n’est pas un auteur russe ! Pouchkine n’est qu’une espèce de Flaubert russe, alors que dès Gogol se détache de ce point de vue stylistique pour s’intéresser au monde !

mettre un point d’arrêt à cette fescination pour le style sera un nouveau point de départ pour une fascination pour le monde.

parce que de monde il n’es est jamais question chez Flaubert, ni chez Proust !

OZYMANDIAS dit: à

@ Christiane
L’héroïsme surnaturel, invisible, solitaire, sans témoins et profondément intime de Drogo me rappelle cette effrayante pensée de Pascal : »On mourra seul ».
Et le désert dans tout cela ? N’est-il pas « la fin des hommes et le commencement de Dieu » comme l’écrivait Balzac dans son étrange et fantastique nouvelle « Une passion dans le désert » ?
Trop de sujets à méditer que nous offrent les livres que nous lisons et leurs auteurs que nous aimons.
Bonne nuit à vous, chère Christiane.

hamlet dit: à

et on frémit quand on entend dire « Mme Bovary est le premier roman moderne », c’est une pure ânerie, Bovary est le summum du romantisme français.

B dit: à

Les anti-mites n’ont plus d’odeur comme l’argent. Remarquez, Hamlet , ce que la science a su modifier en terme de progrès. Mes rayons et tringles en sont truffés.

hamlet dit: à

B vous pouvez éviter de m’interrompre avec des sottises svp j’allais ajouter un truc important et vous me l’avez fait oublier.

B dit: à

Reste que le silence fait autour de lui depuis quatre ans

Lui aussi, paraît-il. C’est dommage, cela vous gâche un peu un auteur.

Jazzi dit: à

« on frémit quand on entend dire « Mme Bovary est le premier roman moderne »

C’est parce que tu n’as pas lu la géniale analyse de Proust sur le « style » de Flaubert, D.. A tel point que Sartre à voulu tuer le père, en le faisant passer pour un idiot.
Il y a un avant et un après Flaubert. L’après, c’est… Proust !

hamlet dit: à

oui c’est bon, désolé je perds un peu la mémoire.

je ne sais plus qui a dit le style c’est l’homme.

et alii je crois ? je vois bien ce que vous voulez dire.

mais en fait non, parce qu’en disant cela vous oubliez la dimension collective du monde humain.

le style vient du dedans, mais l’essenteil vient diu dehors.

et alii je ne vous ferai pas l’insulte sur ce que dit Freud sur les civilisations, à aucun moment il dit que ce qui construit une civilisation c’est le style des individus.

dire « l’homme c’est le style » est une idée purement immanente construite à la dimension de l’individu.

alors oui ça peut marcher aujourd’hui dans les sociétés cpaitalistes individualistes.

mais en fait non, le monde humain c’est aussi autre chose.

c’est quoi et alii ?

c’est la culpabilité, la responsabilité de chacun envers les autres, c’est la loi, la honte, c’est la pudeur et tout un tas d’autres trucs qui ne se définissent pas de façon immanente à la heuteur de chaque individus.

et là encore je mets au défi tous les lecteurs de Flaubert de me trouver des éléments dans ces romans qui relèvent de cette dimension trascendante.

on me rétroquera : justement c’est justement ça qui fait de Bovary un roman « moderne » ! que nenni ! c’est juste du romantisme pur jus !

Marie Sasseur dit: à

Les policiers vont être très occupés les jours prochains. De quoi en faire un vrai roman.
Avec le site hébergé en Asie, des disques durs sans doute infectés de vidéos illégales, il faudra qu’ils se transportent à l’abbaye d’Ardenne. V.Springora imagine , enfin un délire tordu où elle serait déguisée en chercheuse pour aller y lire ses propres lettres.

« Gabriel Matzneff a également déposé l’ensemble de la correspondance qui atteste des nombreuses aventures amoureuses qu’il relate dans ses journaux intimes. Enfin des dossiers de presse très complets sur chaque publication ainsi qu’un ensemble de photographies viennent enrichir ce fonds d’archives. »

https://portail-collections.imec-archives.com/ark:/29414/a011450969023vd38MO

hamlet dit: à

Jazzi tu fais comme B, tu m’interromps alors que j’allais dire un truc hyper important que j’ai oublié en ayant le tort de lire.

l’après Flaubert c’est Proust.

et l’après Proust c’est Almodovar ?

Marie Sasseur dit: à

c’est juste du romantisme pur jus !

Un roman photo, compassé, et vieillot.

hamlet dit: à

Jazzi, tu ne lis pas ce que j’écris : ces commentaires sont intéressants pour 2 raisons, la première c’est qu’ils sont focalisés sur ce qui l’intéresse, à savoir le style, à se demander s’il avait lu mein kampf s’il en aurait une lecture stylistique, et le deuxième point c’est que Proust est incapable de s’intéresser à autre chose que lui-même, et quand on parle d’un auteur c’est limite gênant : on ne demande pas à Proust de nous parler de ses écrits mais de ceux de Flaubert, à se demander même si il les a lus ?

maintenant que toi tu trouves ça génial ça ne m’étonne pas le moins du monde.

c’est un peu comme pablo qui trouve la voix de Jaroussky géniale : c’est juste dans l’ordre des choses et dans l’idée que je me fais de vous !

hamlet dit: à

oupsss: ces commentaires sont INintéressants

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