Au-delà d’une simple affaire de partisans
C’est l’histoire d’une obstination. Celle d’un chercheur qui, butant sur un mystère dont le sens lui échappe, décide de s’y consacrer des mois et des années durant si nécessaire, quand bien même ladite énigme ne tiendrait-elle que peu de place dans le livre où il l’a découverte, et ne serait-elle qu’un détail au sein de la microhistoire de la seconde guerre mondiale en Italie. Il a suffi que le doute l’empoigne, qu’une intuition le traverse et l’illumine à l’instant de lire les douze lignes la révélant pour qu’il s’embrase et creuse cet unique sillon. Une poignée de mots à peine, dissimulés dans un paragraphe du Système périodique, récit autobiographique que Primo Levi publia en 1975 :
« Entre nous, dans l’esprit de chacun, pesait un vilain secret, ce secret même qui nous avait exposés à la capture, éteignant en nous, quelques jours plus tôt, toute volonté de résister, et même de vivre. Nous nous étions trouvés obligés en conscience d’exécuter une condamnation et nous l’avions fait, mais nous en étions sortis démolis, démoralisés, désireux de voir tout finir et de finir nous-mêmes, mais désireux aussi de nous voir, de nous parler, de nous aider mutuellement à exorciser ce souvenir encore si récent. A présent, nous étions finis, et nous le savions ; nous étions le piège, chacun dans son piège, il n’y avait pas d’issue sinon par le bas ».
Un autre historien aurait passé son chemin. D’ailleurs, la plupart des lecteurs, dilettantes ou accrédités, ne s’y sont pas arrêtés. Armé d’une curiosité intellectuelle sans faille, Sergio Luzzatto (Gênes, 1963), qui enseigne l’histoire moderne à l’université de Turin, s’en est obsédé pendant des mois et des mois, d’autant que le jugement de l’auteur sur son action clandestine et celle de ses camarades était d’une étonnante sévérité. Ces lignes de Primo Levi l’ont véritablement hanté, d’autant qu’il le vénérait tant sur le plan moral que littéraire, allant jusqu’à voir en lui « le plus grand interprète, dans le paysage italien du XXème siècle, d’une civilisation de l’intelligence et d’une dignité de la mémoire ». Cet historien italien s’est attelé à déchiffrer ce fameux « vilain secret, cœur des ténèbres de son enquête dans le passé de la Résistance. Cela donne Partigia (traduit de l’italien par Pierre-Emmanuel Dauzat, 480 pages, 26 euros, Gallimard), fascinant essai qui dépasse l’objet minuscule qu’il s’est fixé au départ pour interroger les flottements de la mémoire sur la guerre en Italie, la tension entre les deux martyrologues, parallèles et rivaux, de la Résistance et de la déportation.
L’affaire qui a tant troublé Primo Levi, et longtemps après Sergio Luzzatto, tient en quelques lignes. A l’automne 1943, le jeune chimiste turinois, qui n’avait jamais cessé de se reprocher son manque de courage physique, avait rejoint une bande de partisans antifasciste au col de Joux, au-dessus de Saint-Vincent, dans la vallée d’Aoste. C’était quelques jours après l’annonce de l’armistice et le début de l’occupation allemande de l’Italie centrale et septentrionale ; ils voulaient organiser l’expatriation clandestine en Suisse. Il n’y resta que trois mois, le groupe ayant été dénoncé. Pour sa chance, si l’on peut dire, il fut arrêté le 13 décembre comme juif s’étant déclaré tel et aussitôt déporté comme tel à Monowitz, dans le complexe concentrationnaire d’Auschwitz, et non arrêté comme partisan ce qui lui aurait valu d’être traduit devant le tribunal militaire spécial de la République de Salo et exécuté.
Or, durant ces trois mois, sa bande (c’est ainsi qu’il la qualifie tant elle était désorganisée, immature, inexpérimentée) et lui, ne s’autorisant que d’eux-mêmes en qualité de juges en fonction d’une impérieux devoir de conscience, avaient prononcé et exécuté une condamnation à mort en leur sein. Le Primo Levi du Système périodique n’en disconvient pas : dans la vallée d’Aoste, sa bande était constituée de « partisans un peu bandits ». Sans nous en dire davantage, il reconnaît avoir participé à l’élimination à bout portant au pistolet semi-automatique Beretta M34, « à la soviétique » c’est à dire dans le dos et par surprise, de Fulvio Oppezzo et Luciano Zabaldano.
La communauté villageoise n’a cessé d’être secouée depuis 1943 de mille et une rumeurs sur la nature de leur faute : espionnage ? trahison ? harcèlement matériel d’une réfugiée juive ? harcèlement sexuelle de deux femmes du village ? extorsion de fonds ? racket ? On a du mal à croire que les onze de la bande aient voté la mort parce que leurs deux camarades avaient « déraillé moralement ». A la fin du livre, on l’ignore encore avec certitude et après tout, qu’importe.
Partigia : c’est ainsi que dans le Piémont, on abrège couramment le terme « partisan » en lui conférant une connotation d’activiste « non conformiste, décidé, habile de ses mains ». Avant d’être le titre de l’essai de Sergio Luzzatto, Partigia fut celui d’un poème de 1981 de Primo Levi qui accompagna l’historien dans ses recherches, ses derniers vers surtout, qu’il ne cessa de ruminer et de méditer :
« Quel ennemi ? Chacun est l’ennemi de l’autre,/ Chacun coupé de sa propre frontière,/ La main droite ennemie de la gauche./ Debout, les vieux, ennemis de vous-mêmes:/ Notre guerre n’est jamais finie ».
Qu’on ne s’y trompe pas : Primo Levi n’a qu’un second rôle dans ce livre riche, touffu, incroyablement précis et détaillé, même si son nom apparaît dans le sous-titre en couverture, de même que sa photo, ce qui n’est pas le cas dans l’édition originale chez Mondadori (Parigia. Una storia della resistenza). Eu égard à son absence de la scène italienne à la Libération et dans les luttes de l’épuration (il n’est rentré à Turin que le 19 octobre 1945), il ne s’est pas toujours crû autorisé par la suite à prendre parti dans le débat. Or, à sa parution il y a trois ans en Italie, l’essai de Luzzatto l’a ravivé et l’historien a eu la bonne idée d’y faire écho dans une utile postface à l’édition française. Plusieurs de ses collègues ont récusé son parti pris ; car Luzzatto est désormais persuadé qu’une histoire de la Résistance ne peut nous atteindre que si on l’observe « au niveau zéro », celui du corps à corps de ses acteurs. Non sans violence, certains de ses critiques les plus hostiles relayés par L’Espresso et La Repubblica l’ont rejeté du côté de l’historiographie révisionniste de la Résistance. Etrangement (ou pas…), ceux-ci, qu’ils fussent historiens, journalistes, écrivains ou politologues, sont issus de l’extrême-gauche, notamment du mouvement Lotta continua tel l’écrivain Erri De Luca.
Aussi le débat n’a-t-il pas manqué de remettre en cause le rapport de l’Italie, et de la gauche en particulier, à la Résistance active. Il faut dire que cette histoire avait tout pour lui déplaire : rien n’y manque, jusqu’aux mouchards, traitres et agents provocateurs. D’autant plus difficile que le garde des Sceaux Palmiro Togliatti avait proclamé l’amnistie des crimes politiques liés à la guerre civile dès le 22 juin 1946. Naturellement, Partigia est par endroits critiquable ; et pour ma part, entre autres détails, une expression ne passe pas, d’autant qu’elle revient à deux reprises : « les ingrédients de la recette » qui auraient permis à Primo Levi d’écrire Si c’est un homme, mais peut-être faut-il en incriminer le traducteur.
Qu’importe : à travers ce cas minuscule et sans grande conséquence à l’époque, étincelante illustration au passage de la puissance du détail, cas d’école pour quiconque réfléchit à la zone grise de l’Histoire, Partigia a le mérite d’en étendre très largement le spectre et l’effet jusqu’à nous obliger à nous interroger, comme Primo Levi n’a cessé de le faire de livre en livre, de sa résurrection à sa mort volontaire, sur la reconnaissance de nos propres limites. Le mal peut déteindre aussi sur les justes, ce qui ne va pas de soi dès lors que l’on pénètre dans une zone sanctifiée de l’Histoire.
On sait aujourd’hui que celui qui avait trahi la bande, le vrai mouchard, avait été identifié après la guerre et condamné, grâce à plusieurs témoignages dont celui de Primo Levi. Quant à Fulvio Oppezzo et Luciano Zabaldano, exécutés à 18 et 17 ans, leur souvenir est entretenu sur le monument commémoratif de Turin au titre de « victimes du fascisme ».
(« Partisans italiens pendant la guerre civile » et « Le jeune Primo Levi seul et à gauche avec son ami Albero Salmoni » photos D.R.)
1 194 Réponses pour Au-delà d’une simple affaire de partisans
Merci de ce billet.
Plutôt du poisson cru à la japonaise que du ragoût réchauffé à l’aostiniaise !….
Un document traduit, de Frediano Sessi.
« Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1943, Primo Levi est arrêté à Amay dans le Val d’Aoste, durant une action menée par la milice fasciste contre les partisans. À ses côtés, on arrête également Luciana Nissim, Vanda Maestro, Aldo Piacenza ainsi que Guido Bachi. Durant quelques semaines, ils avaient formé une bande de rebelles proche du mouvement de résistance Justice et Liberté (Giustizia e Libertà). Bien que cet épisode inaugura son calvaire en tant que Juif déporté à Auschwitz, Primo Levi ne parlera que très peu et sporadiquement de son expérience parmi les partisans dans la montagne. De fait, il la définira comme « la période la plus opaque » de son parcours. Il écrira « c’est une histoire de jeunes bien intentionnés mais imprudents et imbéciles, à classer parmi les choses à oublier ». Pourquoi un jugement aussi sévère doublé d’un silence interrompu uniquement par quelques pages d’histoires et d’allusions dans les œuvres littéraires et testimoniales ? »
Référence électronique
Frediano Sessi, « Primo Levi et la Résistance », Témoigner. Entre histoire et mémoire [En ligne], 119 | 2014, mis en ligne le 01 juin 2015, consulté le 23 juillet 2016. URL : http://temoigner.revues.org/1415 ; DOI : 10.4000/temoigner.1415
Ne pas macérer dans la saumure
Un document traduit, de Frediano Sessi.
« Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1943, Primo Levi est arrêté à Amay dans le Val d’Aoste, durant une action menée par la milice fasciste contre les partisans. À ses côtés, on arrête également Luciana Nissim, Vanda Maestro, Aldo Piacenza ainsi que Guido Bachi. Durant quelques semaines, ils avaient formé une bande de rebelles proche du mouvement de résistance Justice et Liberté (Giustizia e Libertà). Bien que cet épisode inaugura son calvaire en tant que Juif déporté à Auschwitz, Primo Levi ne parlera que très peu et sporadiquement de son expérience parmi les partisans dans la montagne. De fait, il la définira comme « la période la plus opaque » de son parcours. Il écrira « c’est une histoire de jeunes bien intentionnés mais imprudents et imbéciles, à classer parmi les choses à oublier ». Pourquoi un jugement aussi sévère doublé d’un silence interrompu uniquement par quelques pages d’histoires et d’allusions dans les œuvres littéraires et testimoniales ? »
Référence électronique
Frediano Sessi, « Primo Levi et la Résistance », Témoigner. Entre histoire et mémoire [En ligne], 119 | 2014, mis en ligne le 01 juin 2015, consulté le 23 juillet 2016. URL : http://temoigner.revues.org/1415 ; DOI : 10.4000/temoigner.1415
Bon le latin grec est bloqué…je copie ici ma réponse à Jibé:
Résultat final Jibé? Environ 50 millions d’indiens aujourd’hui sur les anciens territoires espagnols, sans compter le sang indiens qui coule dans les veines d’innombrables métis. Et sans oublier que leur effondrement démographique suite à la conquête a résulté à 90% des épidémies de variole et autres virus contre lesquels ils n’avaient aucune immunité…
Mais revenons à la Controverse de Valladolid. Charles Quint, titulaire du plus grand pouvoir temporel du monde (peut-être avec l’empereur de Chine…mais je n’en sais rien) demande au représentant du pouvoir spirituel, le Pape, de trancher une question fondamentale pour la gestion de ses possessions ultramarines et se soumet à cette décision, bien qu’elle soit contraire à ses intérêt économiques!
Est-ce-que vous vous rendez compte de l’immense signification de cet événement? Où peut-on trouver quelque chose de comparable?
10 heures 24 : la preuve que JC est bien un vrai gourdiflot comme l’affirme WL
Moi, homme simple d’aussi bonne composition et douceur que la plupart des tyrans, je vous dis combien nous ferions mieux de parler de cette affaire de Controverse de Valladolid*, plutôt que cette amusette de sales gosses fascistes ou petits crouillons de partisans tueurs italiens de la WWII !
Ne pas confondre vrai sujet d’intérêt et torcheculte à la GALA, sur des faits divers WWII réchauffés pour rien, comme il y en a des milliers.
*Lire l’ouvrage sur le sujet de Jean Claude CARRIERE…. ne me remerciez pas : no charge.
Passou, savez-vous pourquoi les billets précédents s’autodétruisent l’un après l’autre ?
http://www.nouvo.ch/2016/02/si-vous-n%C3%A9crivez-plus-votre-texte-sefface
mission impossible
https://www.youtube.com/watch?v=45U134S9cjw
Pas d’inquiétude, gontrand. Oint par les saintes huiles du baptême, je n’ai pas l’intention de me convertir à l’Islam. Je n’ai pas envie non plus de crier que nous sommes les meilleurs…
Deux remarques sur cet intéressant billet du dimanche, en suivant Passoul et sans connaître ni a fortiori avoir jamais lu Luzzato. Apparemment, cet historien obsédé n’a pas vraiment élucidé le motif de la décision collective de liquider les deux ados… C’était bien la peine, se dit-on alors, car s’il est encore obsédé, il va devoir en écrire une deuxième. Plus sérieusement, Passoul pose une bonne question au sujet des historiens de la Résistance, récurrente en Italie comme en France, celle du « révisionnisme de la Résistance ». Une dimension instruite par des historiens orthodoxes qui ne supportent pas que d’autres, issus des mêmes rangs de gauche, commencent à lézarder ou sérieusement ébrécher certaines légendes dorées. (Je pense par exemple aux mots assassins de Denis Peschanski à l’égard de ses collègues Jean-Marc Berlière et Francis Liaigre…, quand ils ont publié leur ouvrage : « Liquider les traîtres » http://www.laffont.fr/site/liquider_les_traitres_&100&9782221107560.html). Ainsi donc, l’histoire des historiens spécialisés du XXe siècle n’est jamais vraiment refroidie, le sera-t-elle jamais ? Elle est constamment revécue par procurations… Cette banalité bien triviale étant énoncée, il faut maitenant se demander s’il est bien nécessaire de ‘repartir des émotions de niveau zéro pour évoquer les réalités de la résistance des partisans’ ? Je n’irais quand même pas jusque là ! J’espère surtout que ce n’est pas une coquetterie littéraire déduite par la rdl du recensé du jour, car sinon, S. Luzzatto n’est pas un véritable historien. Tel qu’on nous le raconte ici, on dirait plutôt une espèce de détective littéraire passionnément épris de l’œuvre de Primo Levi. Et pourquoi pas ? En tout cas, on a bien envie d’aller s’en forger une opinion mieux consolidée.
Christiane, si j’en crois le procureur de la République, le casier judiciaire de l’auteur de l’attentat de Nice était assez chargé. D’autant plus qu’il n’était pas Français, mais détenteur d’un simple titre de séjour. Aucune condamnation ferme, lorsque Christiane Taubira avait en charge la justice.
Justice ou laxisme ? Voilà pourquoi ses larmes de crocodiles m’ont parues particulièrement déplacées.
Existe t-il un ouvrage rigoureux sur l’histoire de la Commune, Janssen J-J ?
Je suis désespéré de voir que mon amie Christiane, je l’adore Christiane, n’a pas compris combien cette TAUBIRA est la honte de la République hollandaise … bonne a recouvrir de goudron et de plumes de pigeons abusés par son cinéma !
L’exigence de Primo Levi est remarquable. Cette p.tain de guerre continua à tuer bien après le silence des armes. Retour à la vie normale impuissant à neutraliser le souvenir de l’Horreur, pour lui, Bettelheim & combien d’autres encore…Pendant ce temps-là, l’Espagne, l’Argentine, pour ne citer que ces deux pays, donnaient aux criminels de guerre l’occasion de se refaire une virginité. Les USA aussi, mais seulement pour ceux qui présentaient une valeur ajoutée dans les domaines de la recherche etc, bien sûr…Quand on y songe, les 2 Allemagnes ne furent pas vierges non plus…
…ça y est, Bloom, a compris que la pire des illusions est de croire en l’homme vertueux …
Evidemment que Passou le sait Jibé! C’est lui qui est derrière tout cela, avec l’assistance technique de D, inspiré par les demandes d’effacement des bandes video de Nice…
A lire dans le JDD l’ahurissant témoignage de la patronne de la video surveillance de Nice, harcelée par la Place Beauvau pour qu’elle donne un témoignage conforme aux demandes du ministère de l’Intérieur, qu’elle dise qu’elle a vu ce qu’elle n’a pas vu et, finalement, qu’elle détruise les videos « pour éviter les fuites »!!!
Pour un peu, Jibé va nous dire bientôt que Mme Taubira est la responsable de l’attenta de Nice !
Oui, nous demandons à ce que les mille et quelques contributions du post précédent soient rembobinées, car personnellement je n’ai pas eu le temps d’en prélever les 10 meilleurs fragments destinés à ma postérité. Merci Passoul et son robot D., pour votre compréhension.
« je l’adore Christiane » braille le gourdiflot ; le problème est qu’elle ne t’aime plus, plus du tout
« Armé d’une curiosité intellectuelle sans faille, Sergio Luzzatto (Gênes, 1963) »
Ce qui gène la lecture- en partie dispo en ligne- de ce récit de Luzzato, Juif lui-même, c’est que son caractère partisan, enfermant P. Levi dans un milieu socio-culturel exclusivement juif et aisé, veut d’abord se convaincre lui-même, avec un faux air de Candide, qui regarde le paysage depuis l’autoroute, un » je me souviens » tardif. Opportuniste ?
Et là où il y a de la gêne à la lecture, il n’y a que du désagrément.
Moi, le détail qui m’interpelle dans le papier de Passou sur le livre de Luzzatto, c’est celui-là :
« Non sans violence, certains de ses critiques les plus hostiles relayés par L’Espresso et La Repubblica l’ont rejeté du côté de l’historiographie révisionniste de la Résistance. Etrangement (ou pas…), ceux-ci, qu’ils fussent historiens, journalistes, écrivains ou politologues, sont issus de l’extrême-gauche, notamment du mouvement Lotta continua tel l’écrivain Erri De Luca. »
De la composition et de l’influence de l’intelligentsia actuelle en Italie, voilà un livre d’histoire immédiate qui vaudrait le coup !
« La reconnaissance de nos propres limites », oui, c’est une façon de voir la chose.
Il s’agit plus profondément du sens tragique de l’histoire. Surtout dans les périodes troubles de guerre. On est manipulé et on ne sait pas qui manipule qui. L’histoire est tragique.
Mais à mon avis il ne faut pas tout confondre. Il y a cette zone grise de l’incertitude, des complexités des luttes, des manipulation. On ne sait jamais vraiment qui est qui.
Mais Primo Levi est grand pour avoir pensé un autre sens de ce qu’il faut entendre par « zone grise », c’est le fait que la violence et l’oppression n’arrivent pas d’un seul coup par un saut qualitatif brutal dans le tissu social mais par une lente dérive qui commence en temps de paix. C’est en cela que Passou a tout à fait raison de s’interroger sur ce genre d’épisode en cela qu’il sert de grille de lecture de la vie « normale » où les fautes de lecture du réel peuvent avoir des répercussions les plus graves et où le mal se terre sous les meilleures apparences.
C’est d’autant plus vrai aujourd’hui où les mafias et les Etats entremêlent leurs intérêts de manière très inquiétante parfois pour nos libertés et même notre vie. Les ambiguïtés de la période de la guerre ne sont qu’une loupe grossissante du fonctionnement « normal » de la vie sociale, même si pendant la guerre les valeurs étaient ou pouvaient être complètement inversées comme le fonctionnement de la Carlingue de la rue Lauriston à Paris.
Je suis persuadé, quant à moi, que les historiens finiront par mettre en évidence une tout autre histoire des Etats-Unis depuis le début des années 60 que celle qu’on nous sert, où la mafia américaine a mené largement la danse, à commencer par l’assassinat de JFK. D’ailleurs sur le film de Sapruder, on voit très bien l’impact de la balle au front qui lui a déchiqueté le cerveau, et la balle ne pouvait venir que de l’avant, pas de l’arrière : on voit son front exploser et pas l’arrière de son crâne. La mafia lui a d’abord collé une balle à la gorge comme on voit le faire le fils du parrain dans Le Parrain dans le restaurant, et ensuite elle lui a collé une balle dans la tête. Et tout le reste de la politique américaine s’en est suivie, avec ses dérives fascistes dans la guerre au Vietnam. Et jusqu’à aujourd’hui avec la dérive des Etats-Unis vers l’extrême droite et le rôle omnipotent de l’argent dans la politique.
Aujourd’hui on est en pleine zone grise avec l’islam en Europe. Et plus que jamais, Primo Levi nous sert à garder la tête froide pour éviter de sombrer dans un fascisme qui pourrait aussi saisir toute l’Europe.
Coupable mais pas responsable, Lacenaire, on connait le refrain !
@11.16 Je m’en tiens toujours au petit QSJ réédité de Jacques Rougerie, parce que cet universitaire parisien fait assez autorité? Ses travaux sont assez peu controversés, càd qu’ils sont autant mobilisés par des gens de sensibilités encore vivement opposées sur 1871. Ce petit opus de réf. est accompagné d’une solide biblio pour aller plus loin.
Pour défendre un « ami », tous les coups- éditoriaux ?- ne sont-ils pas permis ?
Comme celui que cite Barozzi ?
Quels ont été les rapports entre Erri de Luca et Primo Levi ?
Ah l’un a lu l’autre.
On avait déjà eu le cas du frère de Pasolini, Partirai tué par de jeunes Partirais communistes…
« Partigia »
Les mythes et les légendes de la Résistance ont été nécessaires à leur moment pour permettre aux pays de se reconstruire. De Gaulle et le parti communiste, via Staline, ont signé en quelque sorte un pacte de non agression et de mensonges bien concertés. Ces mensonges ont été utiles même s’ils peuvent après-coup choquer. Mais avec la paix vient forcément le désir de vérité, qui est là — et c’est tout aussi utile — pour démolir les mythes et montrer toute l’infinis complexité de l’histoire. Mais globalement on peut dire sans risque de se tromper que De Gaulle comme les communistes ont œuvré pour le bien de la France, de l’Europe et du monde. C’est un fait incontestable. Mais cela n’empêche pas la casse, les « dégueulasseries » des uns et des autres. La Résistance n’était pas faite par des anges mais par des êtres aux intérêts parfois très divergents. L’histoire est tragique. Il faut s’y faire. Ou bien rester chez soi en regardant l’histoire se faire en dehors de soi.
Apparemment, les centres d’intérêt de cet historien italiens sont très variés… Padre Pio, le Duce, voir infra pour un assortiment… J’ignore quel châle de prière il tirerait à lui.
http://www.laviedesidees.fr/Padre-Pio-un-christ-au-XXe-siecle.html
http://www.laviedesidees.fr/Padre-Pio-un-christ-au-XXe-siecle.html
Je trouve que le film de Melville, L’armée des ombres, est à cet égard, tout à fait exemplaire, pour montrer en une heure et demi — ce qui est tout de même assez remarquable — toute l’ambiguité des situations lors de la Résistance. Mathilde qui se fait assassiner à la fin par ses compagnons sans qu’on sache bien si elle est coupable ou pas ni ses raisons d’avoir déserté l’armée secrète. Et le personnage sublime joué par Jean-Pierre Cassel, qui se sacrifie sans rien demander à personne, geste parfaitement gratuit simplement pour assister son ancien compagnon pilote d’avion de chasse torturé en prison, et lui donner la seule pilule de cyanure qu’il possède pour soulager ses douleurs, et dans l’anonymat le plus complet, sans même que son vrai nom soit reconnu ni avoué. C’est tout simplement sublime, grandiose, et d’autant plus que ça passe perruque inaperçu dans le film, la forme se calquant sur le fond, ce qui est le propre des plus grands chefs-d’œuvre.
Très très intéressante, cette leçon de lecture.
En fait c’est Sergio Luzzatto, « armé d’une curiosité intellectuelle sans faille », qui pour bien illustrer » l’avarice narrative de Primo Levi à propos de la Résistance ( faute du traducteur ?) dont il cherche la cause- il y a forcément anguille sous roche, c’est pas normal toussa- relit le » système périodique » – dont un passage décrit l’état démuni extrême des partisans- et en fait sa semoule.
Arrive alors Erri de Luca, comme un fantôme.
Il n’y a pas de mythe de « la Résistance » en Italie.
ourps…
http://www.laviedesidees.fr/Le-fascisme-et-ses-reliques.html
Voilà, le petit village que Sergio Luzzatto découvrit donc en 2011
« Ben altri avvenimenti si svolsero invece il 13 dicembre 1943: Primo Levi, Vanda Maestro e Luciana Nissim che ad Amay avevano trovato rifugio dall’odio razziale e dalla follia dell’uomo, furono arrestati in quel villaggio e successivamente deportati nell’inferno di Auschwitz. Durante l’ultimo conflitto mondiale nei pressi di questo villaggio vi fu un’intensa attività partigiana; al termine della guerra per volontà del Comandante Edoardo Page (Ardes) fu edificata una cappella posta sotto la protezione degli Innocenti, con annesso cimitero, dove vennero tumulati alcuni partigiani uccisi durante azioni di guerriglia. »
http://www.comune.saint-vincent.ao.it/comune/it/tradizioni/amay.aspx
Encore l’ambiguité des situations de guerre de la Résistance en Italie :
Interessanti, in questo quadro, sono le pagine dedicate ai processi del dopoguerra contro l’ex prefetto Cesare Augusto Carnazzi, che trovò, disposte a difenderlo, molte persone insospettabili di connivenza con i nazifascisti. Come Guido Usseglio, primario alle Molinette, capo partigiano in val Sangone, che, quando gli avevano arrestato il fratello Sebastiano, era andato da Carnazzi per farlo liberare (ciò che aveva ottenuto), trovandolo «una figura aperta, leale, buona», e avendo la sensazione di potersi «fidare di lui». Ancor più colpito è l’autore di Partigia dall’aver rinvenuto in archivio, «dopo aver maturato una mia idea di Carnazzi come funzionario antisemita se non come antisemita militante», una lettera del 7 agosto 1945 di sette componenti della famiglia ebraica Gerber, che attestavano «con cuore commosso» la loro «perenne gratitudine» a Carnazzi per aver ottenuto la revoca della condanna a morte di uno dei figli, il ventiduenne Ladislao, atto che definivano «la sua opera buona e generosa con la quale ha salvato la vita di un giovane e ciò senza alcun interesse ma solo per grande bontà». «Il partigiano ebreo salvato dal prefetto antisemita: sembra una storia inventata, ma non lo è (o non lo è del tutto)», quasi si sorprende Luzzatto.
(c’est assez facile à lire en italien)
Il y aura bientôt un siècle que tout ça a eu lieu. Qui ces vieux dossiers, italiens de surcroît, peuvent-ils bien intéresser aujourd’hui, en dehors d’un cercle d’attardés vieux croûtons? La fascination du passé est mortifère ; le destin de Primo Levi en est la preuve, lui qui ne parvint pas à tourner le dos, joyeux et désinvolte, à un passé de toute façon révolu. A quoi bon le ressasser ?
« A quoi bon le ressasser ? »
la question de l’obsession, il faut la poser à Luzzatto, un bon touriste.
Non, Jibé, je l’ignore, mais j’ai le sentiment qu’au-delà de 1000 commentaires, l’algorithme de l’hébergeur pète les plombs. Il n’a pas l’habitude. Du temps du Monde.fr, ça m’était arrivé avec un billet sur la proclamation du Goncourt que j’avais écrit en direct de Drouant (je n’étais pas au jury à l’époque), que la rédaction du Monde.fr avait propulsé non seulement en « une » du site mais en demie-manchette, ce qui lui avait donné une audience inhabituelle pour un blog.
@Passou,
il doit y avoir un moyen informatique de résoudre cet inconvénient. Parfois sur l’ancien site du blog vous coupiez les commentaires en plusieurs pages. Faites-vous donc aider par un informaticien si vous ne pouvez compter sur une aide de l’hébergeur.
C’est ce que j’avais supposé, Passou. Solution : soit vous accélérez la cadence des livraisons soit nous ralentissons la fréquence des ré(d)actions…
Un point de vue littéraire interessant, italien, sur cette altérité, ces communautés que Luzzatto tente de différencier, en enfermant P. Levi, est celui de Rosetta Loy (très bon souvenir de « Noir est l’arbre des souvenirs, bleu l’air »)
Altérité abordé sur le thème du voisinage, qui pratique une autre religion.
, l’algorithme de l’hébergeur pète les plombs.
il n’est pas habitué à ignorer les insanités immondes d’adolf of pq
Centres d’intérêts variés certes, mais depuis quand est-ce un crime pour un historien? en tous cas, le bouquin sur le Padre Pio que j’ai lu à sa sortie va à rebours d’une tradition hagiographique, étudiant sérieusement les effets de réseau, les retournements des prélats, les conditions dans lequel la « sainteté » du bonhomme a été rendue possible , en affrontant ses zones d’ombre -les guerres, notamment. Je ne doute pas qu’il ait mécontenté en Italie pas mal de monde .il n’empeche,si l’on préfère la vérité aux fariboles et l’étude des réseaux aux légendes , c’est un grand bouquin.
MC
MC
Dans quel trou noir informatique sans fond tombent nos commentaires ?
« Pour un peu, Jibé va nous dire bientôt que Mme Taubira est la responsable de l’attenta de Nice ! »
Les beaufs ont besoin de boucs-émissaires pour faire leur cuisine politicarde
D’autant plus difficile que le garde des Sceaux Palmiro Togliatti avait proclamé l’amnistie des crimes politiques liés à la guerre civile dès le 22 juin 1946.
C’est Togliatti qui avait raison : vieux dossiers, on n’en parle plus. Affaires classées. Cold cases. Primo Levi, de son côté, dit le désir salvateur : « désireux aussi de nous voir, de nous parler, de nous aider mutuellement à exorciser ce souvenir encore si récent. ». Exorciser, c’est le mot. Lui-même n’a pas su vraiment faire, c’est sans doute ce qui l’a conduit à en finir. Il y a peut-être une dignité de la mémoire ; mais il y a plus sûrement un enfer de la mémoire. On a connu ça en France aussi : malgré la loi d’amnistie de 1962, on a connu ensuite des tas de remueurs de cendres et de boue obstinés à remuer, longtemps après, les vieilles cendres et les vieilles boues. L’oubli, l’indifférence,la désinvolture même, sont des conditions majeures de la santé des individus comme des collectivités. Hitler, connais pas. Résistance, connais pas. Auschwitz, connais pas. Nice, connais pas. E la nave va.
Barozzi, à13h13, ne vous plaignez pas. Votre légende éditoriale est faite.
Court cause d’un grrrand livre de Sergio Luzzato; diable, quelle vaticânerie se cache encore la-dessous, comme des oiseaux qui se cachent pour mourir ?
le combat d’un athée, qui n’aime pas les croix, d’une manière générale.
@guillaume, fais dans l’économie, on te dit. Sinon, on va taper dans le mille trop tôt.
Seulement des responsables politiques qui assument leurs actes, guillaume. Tu fais quoi dans la vie ?
Si Marine Le Pen est élue présidente, ne sois pas étonné !
Je n’oublie pas que Christiane Taubira a porté avec courage la loi du mariage pour tous…
La rumination des vieux cadavres empêche d’inventer l’avenir, ne serait-ce que parce qu’elle freine le déblaiement du terrain pour les jeunes. Du passé, faisons donc table rase. C’est Jarry qui avait raison, le jour où, s’exerçant au pistolet dans son jardin, interrompu par une voisine qui s’inquiétait pour la sécurité de ses enfants ( « Pensez donc, Monsieur Jarry, si jamais une balle perdue… » ) lui répondit, superbe : » Qu’à cela ne tienne chère Madame, nous vous en ferons d’autres. « .
Aucune vaticanerie, un travail d’enquete des plus sérieux . Je suis sensible aux travaux lorsqu’ils sont sérieux et fondés sur des preuves… pas vous?
MC
» le mariage pour tous »
Label idiot, s’il en fut, pour traduire le reve remis au gout du jour du foyer bourgeois à la portée du Marais. Que les lobbys qui l’aient porté n’aient eu en tete que cette caricature du couple moyen en dit long sur leur pauvreté d’imagination.
Court, à quelles archives du Vatican celui » armé d’une curiosité sans faille » a-t-il eu accès ?
Moizaussi je suis sensible à la preuve.
l’expression » avoir un dossier », est une expression du néo-langage, qui ne cesse de me faire poiler.
http://usagespublicsdupasse.ehess.fr/primo-levi-partisan-temoin-autour-de-partigia-de-sergio-luzzatto/
« Je n’oublie pas que Christiane Taubira a porté avec courage la loi du mariage pour tous… » (JB)
Etendre à tous, cette saleté de sacrement ? !…. RIEN QUE POUR CETTE HORREUR, ELLE MERITE LE BÛCHER !!!
ELLE MERITE LE BÛCHER !!!
—
JC est bien un homme du moyen-âge…mais tout le monde le savait.
La Résistance ne fut jamais une & indivisible, entre Action française & PC, FFI & FTP il y a un monde; reste qu’elle est l’honneur d’un pays qui s’est vautré dans la collaboration d’Etat.
Passionnant « Dictionnaire amoureux de la Résistance » de Gilles Perrault.
« Non sans violence, certains de ses critiques les plus hostiles »
J’espère que vous avez sauvegardé ce lien:
http://usagespublicsdupasse.ehess.fr/violence-et-guerre-partisane-le-secret-de-primo-levi-2/
Essai sans blog
TAUBIRA mérite le bûcher, et BLOOM mérite, lui, le pal Bougboug : acier, laine et mohair …
Bien, je considère pour ma part, avoir déjà atteint, sur ce sujet du « goût du scandale » de Sergio Luzzatto, le trop-plein de bouquins inutiles.
En revanche, et là, il y a moins de commentaires, je reviendrai peut-être sur le billet « l’écharpe rouge » de Yves Bonnefoy, qui commence comme une intrigue de lettre mystérieuse.
Jibé,
juste avant que les commentaires soient bloqués sous le latin-grec, je vous avais posté ce lien. Avez-vous pu le lire ? Je crois qu’il explique mieux que je ne pourrais le faire mes réserves quant à vos jugements sur Mme Taubira :
http://www.marianne.net/sarkofrance/Les-5-mensonges-contre-la-loi-Taubira_a1295.html
JC, pour faire simple, je ne supporte plus la façon dont tu parles de Mme Taubira. Celle de Jibé m’est plus compréhensible. Tes jugements insultants, racistes et misogynes me sont inacceptables.
– Tes histoires, on en a rien à foutre!, (amen)
Christiane, il faudra t’y faire, je ne changerai ni de point de vue, ni de paroles !
BLOOM mérite, lui, le pal (JC)
Sans doute, mais il pourrait bien trouver cela délicieux. Ces Juifs sont parfois très pervers.
@JC….. dit: 24 juillet 2016 à 14 h 47 min
c’est bien ce que j’avais compris, JC, Le dialogue s’arrête donc là.
Certainement pas, Christiane ! Demain, je te demanderai pardon, et je pleurerai sur l’image de TAUBIRA auréolée, des larmes faites de la plus franche sincérité …
Pas de chance Christiane, la contrainte pénale ne marche pas:
« Un constat d’échec cuisant de la seule réforme qu’aura portée Christiane Taubira lors de son passage à la Chancellerie. Dans la circulaire de politique pénale que Jean-Jacques Urvoas a adressée jeudi à tous les parquets de France, le garde des Sceaux, qui a pris soin de la rédiger à la première personne du singulier, avoue l’inutilité de la contrainte pénale : «Cet outil est aujourd’hui peu utilisé par les juridictions, sans que les motifs de cette désaffection soient clairement identifiés et sans qu’il soit possible en conséquence d’en établir l’évaluation et le bilan».
L’annulation du programme de construction de 20000 places de prison est une décision dramatique: impossibilité d’enfermer certains qui mériterait de l’être et entassement des détenus dans des conditions qui ne peuvent que les criminaliser davantage. La France est très en retard sur le reste de l’Europe dans ce domaine. Elle le paye aujourd’hui.
Le bilan de cette ministre est catastrophique.
Debout, les vieux, ennemis de vous-mêmes:/ Notre guerre n’est jamais finie ». (Primo Levi)
On ne saurait mieux dire. Est-ce que, dans l’intérêt de l’humanité, des recherches médicales sur les techniques d’amnésie provoquée (psychotropes, chirurgie …) ont été entreprises, et avec quels résultats ?
Demain, je te demanderai pardon, et je pleurerai sur l’image de TAUBIRA auréolée, des larmes faites de la plus franche sincérité … (JC)
Girouette ! Quelle honte !
@bergenzinc
Sous le fil Alhambra ,j’avais une question pour vous qui semble être apparue avant la Berezina informatique .
mais je pense que vous êtes arrivé trop tard pour la lire et donc y répondre
je vous demandais par quels cheminements phonétiques la même racine pouvait aboutir selon les langues à pneuma ou atmen
je disais aussi au prof que vous êtes combien mes élèves comme les vôtres sans doute aimaient qu’on leur explique pourquoi quatuor et tetra sont issus de la meme racine ,qu’on leur montre qu’au dela des apparences le nom eos et le nom aurora sont des avatars du même mot originel, et que les mots qui expriment le doute en allemand sont formés sur la racine DUO(deux)etc ….
ils aimaient aussi qu’on leur montre que l’histoire des mots reflétait l’évolution des mentalités et des sociétés .Ainsi le travail qui se dit labeur vient du mot latin qui indique la souffrance ; et il aboutit à labourer , archétype du travail dans une une société rurale archaïque.
Ainsi la libation SPONDE, au sens strict eau versée ,mais geste rituel securitaire, qui finit par designer des réalités auxquelles s’attache cette notion de solidité securitaire ,le traité en grec , et en latin sponsa la fiancée , ainsi que la responsabilité assumée ;respondeo
Oui, j’avais lu, Christiane. Les lois sont sans doute nécessaires, le monde change et il faut sans cesse s’adapter. Mais chaque nouveau gouvernement passe son temps à détricoter les lois précédentes et à en faire voter d’autres. Un interminable yoyo politique : nouvelles lois sécuritaires à l’Intérieur, nouvelles lois à l’Education Nationale, nouvelles lois du Travail, nouvelles lois, nouvelles lois… tellement contestées, amendées, dénaturées de tout esprit et pratiquement inapplicables et inappliquées… Et à l’arrivée, plus personne pour en assumer la responsabilité. Et nos politiques de plus en plus adonnés à la politique spectacle. C’est à celui qui aura le bon mot ou témoignera de la plus grande sensibilité alors que l’on voudrait juste un peu plus d’efficacité. Est-ce trop demander ?
Christiane
« Tes jugements insultants, racistes et misogynes me sont inacceptables. »
Pour ce malade; l’insulte le racisme et la misogynie sont des preuves d’intelligence il se croit ainsi au-dessus de ce qu’il appelle le troupeau, il est vrai qu’à part les chèvres..
Jibé 13 h 57 min
A votre avis si xx est élue ce sera la faute de CT ?
Laissez béton!
« par quels cheminements phonétiques la même racine pouvait aboutir selon les langues à pneuma ou atmen »
l’usage, le hasard du contexte
Passou, auteur d’un « Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature », qui paraîtra fin août.
t.co/aoZVCAwNm4
Billet qu’il m’a fallu relire pour bien comprendre de quoi il s’agissait ! Ces commentaires m’ont aidée à y voir plus clair :
« Quel ennemi ? Chacun est l’ennemi de l’autre,/ Chacun coupé de sa propre frontière,/ La main droite ennemie de la gauche./ Debout, les vieux, ennemis de vous-mêmes:/ Notre guerre n’est jamais finie ».
poème de 1981 de Primo Levi (billet de Passou)
En temps de guerre, la violence n’est jamais « bonne » ou « mauvaise » puisqu’elle explose de toutes parts du fait même de la guerre. C’est une violence en ce sens exceptionnelle. Elle a pu conduire, dans certains cas, à l’élimination d’innocents au sein même du mouvement partisan. (lien de lvdb 14h36)
Il y a cette zone grise de l’incertitude, des complexités des luttes, des manipulation. On ne sait jamais vraiment qui est qui. ( W. 11h40) Je trouve que le film de Melville, L’armée des ombres, est à cet égard, tout à fait exemplaire, pour montrer en une heure et demi — ce qui est tout de même assez remarquable — toute l’ambiguïté des situations lors de la Résistance. (W. 12h05)
Cette p.tain de guerre continua à tuer bien après le silence des armes.(Bloom – 11h07)
J’ajoute, modestement : « les morts, les pauvres morts ne peuvent pas se défendre. » (C’est une citation d’un livre dont ni l’auteur, ni le titre ne me sont identifiables, aujourd’hui.
Ainsi donc, l’histoire des historiens spécialisés du XXe siècle n’est jamais vraiment refroidie, le sera-t-elle jamais ? Elle est constamment revécue par procurations… Cette banalité bien triviale étant énoncée, il faut maitenant se demander s’il est bien nécessaire de ‘repartir des émotions de niveau zéro pour évoquer les réalités de la résistance des partisans’ ?(Jansen-J-J -11h01)
« Attentat de Nice: Bernard Cazeneuve porte plainte pour diffamation après les accusations de la responsable de la vidéosurveillance niçoise »
Cette salade niçoise à de plus en plus le goût d’une estouffade !
C’est un Campanella, qu’il a ? Ha ben ça c’est des solides… C’est peut-être Peppone ! Et Don Camillo un des autres…
Ha oui, Don Camillo çui avec les grenades et la casquette… Il est perdu dans ses rêves !
ach ! vous aussi sergio vous connaissez Campanella, notre cher JC, le grand charcutier spécialiste de l’andouillerie
@Jibé dit: 24 juillet 2016 à 15 h 10 min
Oui, Jibé, ton raisonnement est honnête. Dans le détail, j’ai du mal à suivre les méandres de toutes ces lois concernant la justice.
Ce que je pense au-delà de cette réflexion, c’est que certains leader cumulent à la fois des condamnations multiples et des responsabilités politiques et que ceux-là ne sont pas concernés par le nombre de places en prison (Guillaume) puisque, grâce à un emploi d’avocats talentueux et chers payés et de connivences, ils seront si bien défendus qu’ils n’y mettront jamais les pieds ! Aller rendre visite à personnes incarcérées, écrire à des détenus, parler avec du personnel de ces lieux, m’ont appris à regarder ce monde avec gravité. Bien sûr, il faut des peines correspondants aux actes mais tous ceux qui passent par la case « prison » ne sont pas irrécupérables. Juger est difficile. Adapter la justice pénale aux prévenus également.
Quant aux auteurs d’attentats je ne trouve en moi aucune compassion.
Ce que j’estime dans les interventions de Mme Taubira c’est sa culture, son éthique et son courage. Toutefois, je l’aurais mieux vue à la Culture qu’à la Justice…
Elle disait le 30/03/2016 :
« Certaines causes portent en elles l’épreuve de vérité sur ce que valent les valeurs qui nous relient. »
Merci à P. Assouline et à MCourt.
Je m’en vais lire le livre de S. Luzzatto sur Padre Pio qui m’a l’air diaboliquement intéressant.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/Padre-Pio
keupu dit: 24 juillet 2016 à 15 h 37 min
Campanella
C’est des longs cigares, bon marché, avec un embout plastique, une forme encore assez galbée pour autant que leur longueur le permette ; pas mauvais, mais je sais pas si ça se fume beaucoup actuellement…
en tout cas lui nous enfume depuis un trop long moment
La politique vient tout salir, tout corrompre, même Padre Pio pourtant canonisé par Jean-Paul II. Et Taubira en sainte laïque qui n’a le choix que de démissionner…
Obstination à connaître une vérité cachée qui rappelle celle des partisans de Pasolini refusant la banale mort de leur idole dans un crime de mauvaise vie. L’Italie comme l’Espagne livre périodiquement (à la France compréhensive) ses énigmes douteuses à la Tasca, Lorca ou Vigo comme des grenades emplâtrées.
Phil
le PC espagnol a liquidé le POUM
pendant la guerre d’Espagne
Et personne cite le Partisan de Léonard Cohen ? On l’a quand même écouté des myards de fois… Le saphir y en avait plus ça faisait comme un frein à disque sans plaquettes !
Honnêtement, les gars !
Qui s’intéresse à cette affaire de crapules italiennes ou le fascisme et la partisanerie jouaient à « Plus c.on que moi, tu meurs ? »
Qui ?
(je redonde volontairement pour les sourds…)
Je me fais du souci pour l’avenir du « grand » Ministre de la Caze (par la vertu, pas par la taille) et son affaire de vidéo à Nice où il essaie d’enfumer comme un vulgaire cigariliero d’Etat.
J’espère que Papy Hollande lui fournira une planque pour plus tard, et une basketteuse pulpeuse, et qu’ils auront beaucoup de nains……
DHH dit: 24 juillet 2016 à 15 h 07 min
Euh, j’ai été un peu perdu avec tout ce bordel….mais je vais trouver le temps pour vous répondre. N’ayez crainte que je ne vous aie oublié…
bàv
Il pleut doucement chez nous…. quel bonheur !
GRAND CONCOURS LITTERAIRE DU DIMANCHE
«Nice, ville frontière, ayant tant voyagé dans les cultures, les arts, sous les régimes, les nationalités. Ayant entendu tant de langues. Sans bouger. Sa géographie imperturbable. Nice, ciel et mer azur. Ses paysages familiers depuis toujours. Nice et son histoire, ses convoiteurs, ses soubresauts ; son réseau Marcel créé par Moussa Abadi, né en Syrie, et Odette Rosenstock, qui a sauvé la vie de plus de cinq cents enfants juifs. Nice et ses Résistants, Nice et ses manifestations des 14 juillet 41 et 42. Nice et son insurrection du 28 août 44».
Dieux du Ciel ! Qui a pu écrire un texte d’une telle beauté et « sortir de sa réserve » comme disent les Indiens …
que je ne vous aie oubliée.
DHH est une fille.
Autant le savoir.
> JC Ernest Renan ressuscité d’entre les morts
(Très douée rose.)
Maurice Druon et Joseph Kessel son tonton non le chant des Partisans ?
« Qui ? »
Personne.
Cette histoire, « ce cas minuscule », cette puissante évocation du « cas d’école », ce « détail » n’intéresse personne.
A part des centurions de première bourre, comme Luzzatto, qui en veulent à la peau du Dottor Primo Levi. Pour des motifs fallacieux.
C’est dit.
Cadeau:
https://giuliovaracca.files.wordpress.com/2010/10/il-sistema-periodico.pdf
Il est donc important LVDB de tirer la chasse du crime, puis de laisser le couvercle redescendre len-te-ment sur la cuvette de l’Histoire inutile, n’est ce pas ?…
Dans le tableau périodique des éléments, de Mendeleiev, l’or, symbole AU, est le symbole qui porte le numéro atomique 79.
De son premier mariage, Mendeleïev a trois enfants :
Maria (1863), morte en bas-âge.
Vladimir (1865-1898).
Olga (1868-1950).
De son second mariage, il a cinq enfants :
Lioubov Blok (1881-1939), actrice et historienne du ballet, qui fut l’épouse du célèbre poète Alexandre Blok ;
Ivan Mendeleïev (1883-1936), météorologue12 ;
Les jumeaux Maria et Vassili ;
Polina Mendeléef, (1888-1958), devint bactériologiste et cancérologue et s’installa en Belgique (dont elle prit la nationalité) où elle travailla à l’université libre de Bruxelles.
MERCI QUI ? Merci Wiki… !
« ce qui ne va pas de soi dès lors que l’on pénètre dans une zone sanctifiée de l’Histoire. »
Et l’Hostie, on la prend avant ou après ?
En fin d’études chez les Pères, mon acte de bravoure, mon Garigliano, mon Austerlitz, ma médaille Field à moi, c’était mordre dans l’hostie sous l’œil du fournisseur/distributeur pour vérifier qu’il n’y avait aucun corps divin dans la rondelle …
Ah ! les malfrats ….
Je n’ai pas encore consulté la carte mais je vous l’épique de mémoire. La chaîne des Alpes sépare la France de l’Italie, barrière verticale franchissable (non à un second tunnel sous, le premier suffit ; oui à l’engagement d’erri de luca contre le tunnel reliant Turin en passant sous les Alpes).
Mais horizontalement plusieurs barres rocheuses de grande importances marquent aussi diverses séparations frontalières : en haut, une chaîne le mont Blanc, le Cervin, le mont Rose etc. séparent la Suisses de la France.
Plus au sud et encore horizontalement laa suite de la même chaîne, le Bernin sépare l’Italie de la Suisse. Au sud les grands lacs italiens Garde, Côme lac Majeur de l’autre côté les lacs qui jouxtent Saint Moritz, Sils Maria et Maloja.
Après la suite de la chaîne qui sépare la Suisse et l’Italie de l’Autriche avec le Haut Adige dont je vous ai déjà parlé grâce à Francesca Melandri Eva dort, Plus haut que la mer
Rose, tu en es à combien d’ouzo ?….
l’explique (bor…). Si j’ai commencé je ne peux pas vous trimballer.
Saint Vincent est au pied du Cervin côté italien cerné par Chatillon et Verrès. Quand on tire ers le sud on arrive à Ivrea puis à Turin puis à Savoie. On longe la côte on arrive à Gênes on remonte au nord Milan.
Ce qu’il faut savoir c’est que le val d’Aoste est un endroit merveilleux au monde. Plus bas aussi.
Si vous l’abordez du sud en remontant vers le nord ce qui est une bonne chose, vous vous retrouvez dans des vallées doucettement échancrées, comme des triangles qui s’ouvrent sous le.coup de boutoir du fleuve qui les transpercent (pas la peine de m’e…… avec la connotation sexuellement évidente, merci) et au fond les sommets enneigés souvent en été aussi.
Mon grand-père l’a dit toute sa vie durant, et répété d3 peur que l’on soit sourd dingue, le nom du patelin d’où son père avait émigré pour cause de misère et un jour tardif j’y suis allée voir. C’est pile poil au sud du val d’Aoste, dans un endroit béni des dieux.
Je viens de là pour un quart. Ma seconde moitié est aussi italienne.
De Saint Vincent, la R 46 monte droit au nord vers le Cervin Zermatt de l’autre côté : deux villages sur ma carte Valtournenche puis Breuil Cervina.
SEPT !
C’est beaucoup, même en pensant au grand père …
Fleur de thé parfum d’Orient JC. Quatre quart aux pommes. Avec Janine.
Difficile pour toi : tu es reparti comme en quarante.
Pas de jugement.
puis à Savona
Le thé n’est qu’une des boissons du Diable …
rose, faites attention en descendant l’escalier. Un accident est arrivé à plus d’un.
Le fleuve à Turin est le Pô. A vérifier au nord. Pour l’instant ma carte couvre toute l’Italie.
> JC arrête de me faire iech.
Rose, tu n’as besoin de personne pour mierder.
>Widergänger
merci pour votre évocation de L’Armée des ombres. De Josef Kessel.
Le film de Melville est une superbe adaptation. Dans le roman, on perçoit plus finement la personnalité de Mathilde. Ce qui n’enlève rien à l’interprétation toute en finesse de Simone Signoret.
Surtout pas de toi JC. Moins que de personne.
Je m’en vais lire le livre de S. Luzzatto sur Padre Pio qui m’a l’air diaboliquement intéressant.
Allons nous savons tous que le diable ne vous quitte jamais et s’invite travesti sous tant de formes et quand il ne le ferait pas, vous le tireriez par la queue quoique je doute que ce soit votre genre qui aime l’abondance, la luxuriance de l’étude mais ne crache pas sur l’ascèse de tant à autres, l’une obtenant pardon de l’autre.
Cela ne sert à rien de pisser contre un Cardinal, il est plus grand que tu ne le seras jamais, ma belle …
Mathilde est duelle. Excellente mère de famille, élevant ses (je crois bien) quatre enfants avec tendresse et probité intellectuelle elle est une des résistantes les plus valeureuses du roman. Au milieu des hommes, femme de caractère, discrète, modeste efficace prenant des risques démesurés. C’est elle qui organise le sauvetage de Félix. Il est vrai que son camarade est admirable à aller mourir avec lui alors qu’il n’est plus transportable tellement torturé à mort par la Gestapo.
Dans les Misérables c’est Grantaire qui vient mourir avec Enjolras. Il a fini de cuver. Il se réveille pour être fusillé.
Mathilde est admirable : c’est encore elle qui organise l’évasion de Gerbier dans la scène au champ de tir.
« Pour sa chance, si l’on peut dire, il fut arrêté le 13 décembre comme juif »
Didon, c’est autre chose que de transformer du plomb en Or…
Marre.
Cette nuit, j’ai fait un rêve où on voyait Roland Barthes parler d’Aragon. On entendait bien la voix chaude, posée et mesurée de Roland Barthes disant : « Aragon, c’est une succession de gestes spectaculaires ». Il fallait sans doute prendre « gestes » au sens de « gesta », de chanson de geste : gero, geris, gérer, gesse, gestum… Ah, mes pauvres enfants, mes nuits sont bien agitées…
Je crois bien que c’est Lemasque qui se fait enfermer volontairement avec Félix. Là il.me.semble que le roman diffère du film. Parce que dans le roman il s’échappe. Mes élèves de troisième ont compris le roman grâce au visionnaire du film mais, in fine m’ont dit avoir préfère le livre (j’ai biché un max).
Et l’Hostie, on la prend avant ou après ?
LDVB vous ironisez alors que vous approchez du regard qu’en donne Primo Levi au début dans un commentaire et reprise par ailleurs dans le billet, les limites de l’homme, la zone grise de l’Histoire, les souvenirs entachés que d’aucuns ne peulent plus se remémorer qu’en conscience et grande peine:
« c’est une histoire de jeunes bien intentionnés mais imprudents et imbéciles, à classer parmi les choses à oublier ».
Peut-on jamais oublier des faits aussi marquants que l’exécution de deux compagnons de route même lors-qu’après justice leur est rendue en jugeant le véritable coupable.
peuvent*
La zone grise…
Pas retrouvé en entier cet entretien avec Ph. Roth.
Plus ça va, ici, plus ça devient pire.
G. Charpak, lui, fut arrêté comme résistant et pas comme juif, ce qui le sauva, car, envoyé à Dachau, il put survivre en étant affecté à la construction de la piste d’un aérodrome, où il est mieux nourri que les autres. C’est lui qui nous l’a raconté un jour lors de la cérémonie de la célébration du jour de la Shoah au Mémorial.
L’exact inverse de Primo Levi. Il n’y a pas de règle. L’histoire c’est le chaos.
Ne croyez vous pas, Bérénice, que nous sommes capable de tout oublier? …. Avec un peu d’entrainement !
En tout cas, clairement, Lemasque est en position sacrificielle par camaraderie.
Mathilde, pour conclure avec elle. Dans le roman, c’est explicite de manière lumineuse. Elle se fait choper par la Gestapo, ils la menacent.
Ou elle donne ses copains » tous les gens importants qu’elle connaissait chez nous », « ou bien » ils envoient sa fille aînée en Pologne dans un bordel pour soldats revenus du front russe.
Elle a commis l’erreur de garder la photographie de sa fille dans son portefeuille. La Gestapo était diaboliquement douée pour trouver le point faible des.gens qu’elle soumettait à la torture.
La résistante exemplaire craque par la mère de famille, mère courage. Drôle de dilemme.
Le Bison refuse de prime abord l’exécution puis s’exécute. Dans le film, c’est très flou le pourquoi. Pourtant, quel grand film !
« Pour sa chance, si l’on peut dire, il fut arrêté le 13 décembre comme juif »
Je signale, quand même, que c’est faux.
« Plus ça va, ici, plus ça devient pire. »
J’ai des potes soudanais qui trouvent que c’est bien sympa, ici ! … Bonne nuit, les petits choux.
« gero, geris, gérer, gesse, gestum » WGG?
De mon temps, on aurait énoncé :
gero, gessi, gestum,gerere…
Autre temps…
Oui, rose, c’est ça, Le masque qui « sauve » son ami Felix des douleurs atroces de la torture en lui refilant son unique pilule de cyanure. L’épisode entier, d’ailleurs, où Mathilde essaie de tirer Felix des griffes de la Gestapo dans l’hôpital devenu une prison de tortures est très impressionnant.
Des histoires de justice expéditive pendant (et après) la guerre en Italie, l’ouvre de Guarschi en compte plusieurs.
http://misentrop2.canalblog.com/archives/2016/06/01/33897827.html
J’avais trouvé le film très clair, sans avoir lu le livre, peut-être parce que je l’ai vu plusieurs fois à la TV. Clair aussi pour montrer les convictions des personnages, en quoi leur idéal les fait suivre cette voie de la résistance. C’est presque un film militant (gaulliste), mais dans le bon sens du terme.
19h58 non je ne crois pas, souvent même l’impression inverse que les événements pénibles nous restent plus fidèlement que les moments heureux.
« Plus ça va, ici, plus ça devient pire. »
Oui, j’ai aussi des amis africains, qui ne lisent pas ce blog.
Manquer de courage physique c’est quelque chose de terrible.
Assassiner dans le dos et par surprise c’est encore pire.
C’est vrai que c’est une sale histoire.
Mais alors cela expliquerait-il le suicide de Primo Levi qui ne se serait jamais pardonné cette erreur tragique de jeunesse ? Ce fourvoiement ?
le logiciel orthographique ne reconnaît pas le latin, désolé ; j’avais pas vu les fautes.
L’essentiel, Lucien, c’est de savoir le latin ou pas. Peu importe comment on l’apprend.
En lisant Cicéron, on se rend compte que le monde ne change guère. Le monde romain c’est mille ans d’histoire, où on peut puiser toutes les leçons d’histoire qu’on veut. La politique est toujours semblable à elle-même. Seuls les acteurs changent. Nihil noui sub sole…!
l’oeuvre de Guareschi
(Avant la terrible mutation des blogues du Monde (2005) ona vait la fonction Aperçu.
« Peu importe comment on l’apprend. »
Il faut l’apprendre avec un bon prof qui vous en fasse aimer les auteurs. C’est rare finalement.
rose dit: 24 juillet 2016 à 20 h 07 min
Peut-être un élément d’un ensemble plus vaste. Dans sa mort, c’est tout l’Occident qui est en cause.
Après la guerre ont éclaté en Europe des guerres civiles : Italie, Grèce, France où De Gaulle a su agir efficacement pour l’éviter. Pour l’Italie et la Grèce, il faut compter aussi avec la mainmise des Etats-Unis et la guerre froide qui succède immédiatement à la guerre chaude. La liquidation des partis communistes en Europe occidentale, sauf en France, grâce à De Gaulle qui a su passer les compromis nécessaires à l’époque. On le paie maintenant avec une opposition qui ne s’oppose plus à rien en Europe face à la mondialisation du capitalisme financier destructeur des valeurs de la démocratie.
> Delaporte
d’accord avec vous. Clair puissant lumineux. Ah Melville…
Néanmoins (j’insiste pardon) l’assassinat de Mathilde par ses amis me choque à chaque fois que je vois le film.
> Widergänger d’accord avec vous cette scène de l’évasion avec la camionnette les uniformes volés, la prison en sous sol nous tient en haleine de bout en bout.
Ah Simone Signoret …
Je vous écris WDG les phrases conclusives du roman :
« X
Quand Mathilde vit la voiture des tueurs s’approcher d’elle, Jardie ne put rien distinguer sur son visage.
Le Bison tira comme à l’ordinaire, sans défaut.
Et Jean François sut dépister la poursuite.
Gerbier a passé trois semaines à Londres.
Il est reparti pour la France bien portant et très calme.
Il avait retrouvé l’usage de son demi-sourire.
Londres, septembre 1943
Vous avez ses doute raison WDG un élément d’un ensemble plus vaste. Qui le sait sinon le concerné ?
Paix à lui maintenant.
Si je me souviens bien, la fin du film est plus pessimiste. Il est dit que le personnage de Lino Ventura se fera dégommé, cette fois. L’armée des ombres est véritablement un théâtre d’ombres, en face duquel on retient son souffle.
L’instabilité des éléments chimiques dans le tableau périodique croit avec leur numéro atomique. Cependant l’or est un matériau stable.
L’assassinat d Mathilde est une nécessité de guerre. Ami un jour, ennemi le lendemain. C’est ça la guerre. Le sol se dérobe sans cesse sous nos pieds. C’est la grande leçon du film. Une leçon tragique. Plus que la mort de ses copains, c’est ça qui doit être traumatisant au possible. C’est de ça qu’est mort Primo Levi. De l’absence de justice en ce monde où tous les repères sautent les uns après les autres sans qu’on puisse se raccrocher à rien dans l’abîme où on tombe. Qu’il soit mort en tombant dans sa cage d’escalier est pour moi hautement symbolique.
Rien n’est stable dans l’univers, même l’or. Tout dépend de l’échelle de temps considérée. Mais à la fin des fins, tout se désintégrera, l’univers redeviendra un minuscule point imperceptible. Et on n’aura jamais su de quoi il était question durant tant et tant de milliards d’années. Sinon de la tragédie de vivre et de mourir sans fin.
Oui Delaporte, chacun risque extrêmement sa peau. La mort guette à chaque tournant.
d’accord avec vous WDG. La loi tragique de la guerre. Elle meurt à cause de ça Mathilde. Les groupe, la sécurité du groupe prévaut sur l’individu.
Mais je croyais avoir lu qu’il avait mis fin à ses jours P. LeVI.
W. et Rose,
merci pour votre échange sur « L’Armée des ombres ». Je ne connaissais que le film réalisé en 1969 par Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse. Vous me donnez envie de découvrir le livre de Joseph Kessel (Ouvrage édité à Alger en 1943 et réimprimé à la Libération).
Je me souviens de Gerbier, Félix, Lemasque, Jean-François, Saint-Luc, Mathilde, le Bison… Film où la violence (Ennemi / résistance) est analysée finement, terriblement.
N’ayant pas d’I phone je ne peux accéder au twit « RT @JoyceCarolOates: as students of literature & philosophy… » (colonne de droite).
Qui pourrait me dire (en français) de quoi il s’agit ? D’avance, merci.
Pour un autre point de vue sur le livre de Luzzato: un article sérieux, précis et troublant…
http://usagespublicsdupasse.ehess.fr/violence-et-guerre-partisane-le-secret-de-primo-levi-2/
A propos d’étymologie. Pour:tetra grec, utiliser l’ami WiKi qui donne la bonne explication.Le latin quattuor ne « vient » pas du grec!! il faut raisonner juste. Les philologues , ont pu recréer des éléments, appelés « racines » qui ne sont que virtuels et toujours notés avec * astérisque. De la racine, on peut tracer un chemin phonétique vers les différents radicaux des langues issues de l’indo-européen, par ex. Donc *kwt « donne » en latin « quat.. » et en grec tess, puis tetr,après diff évolutions phonétiques, qui modèlent les sons.
Expliquer à des collégiens que « tripalium » instrument de torture donne travail, nul doute qu’ils le retiennent! les entraîner dans des chevauchées effrénées vers les « racines » c’est casse-pipe.
Pas de souci… la fille à la voilette ils évitent très soigneusement le pal à trois broches qui empalent, nos collégiens. Otium ils pratiquent bien. De naissance. Nous sommes loin de Gavroche qui marne toute la sainte journée, cent cinquante à après…
Loin loin loin
Cela vient plus tard le goût du travail. De la recherche. De la curiosité. Il n’y a pas d’âge.
> Christiane Dslée de ne ouvrir vous aider. Ai ce soir un écran minuscule sans à côtés.
Le roman est puissant autant que le film. Très différent. Melville à commis un fameux travail d’adaptation et vous avez raison Louis Meurisse en Saint Luc est aussi éblouissant. Mais aussi l’acteur qui joue Le Bison. Je me demande s’il n’était pas le marinier dans le feuilleton à la péniche que je regardais lorsque j’étais enfant.
Christian Barbier. Rôle secondaire d’importance.
L’homme du Picardie
Oui c’est bien lui. Christian Barbier. Taciturne et efficace.
Sinon de la tragédie de vivre et de mourir sans fin. (Widergänger)
Oui, c’est vraiment très con, si l’on y pense. D’où l’intérêt de se suicider très jeune. C’est fou, cet attachement forcené à la vie, chez la plupart d’entre nous; ça doit être dans nos gènes. Des fois, je regrette de ne pas avoir la foi du charbonnier Sganarelle. Mais c’est que, très tôt, mon raisonnement visant à me prouver l’existence de Dieu a eu le nez cassé.
Bérénice, il se trouve que j’ai lu récemment des choses très intéressantes sur le sujet que vous évoquez dans le Jouhandeau de Henri Rode, acheté au hasard il y a quelques semaines et lu parce qu’il était là. Je copierai le petit passage en question à mon retour. J’aime et je n’aime pas Jouhandeau mais il est beaucoup plus subversif -et donc plus juste- qu’on ne dit quand on se contente de vanter la perfection de son style. Quoiqu’il en soit, le personnage mérite le détour.
Tout autre chose, je trouve que Gide « revient », en ce moment, de soixante ans de purgatoire, à moins que mon propre vieillissement ne soit en cause.
Je retourne en vacances.
A bientôt,
christiane dit: 24 juillet 2016 à 20 h 49 min
N’ayant pas d’I phone je ne peux accéder au twit « RT @JoyceCarolOates:
Moi pas d’Iphone non plus. Le premier message m’a paru à la fois prétentieux et niais. Le second plus acceptable mais discutable. Mais il est difficile d’en juger sur des fragments.
Je me suis toujours demandé si Javert ne se suicide que parce qu’il s’aperçoit que la justice n’est pas ce en quoi il a cru. Un suicide-révélation.
je trouve que Gide « revient », en ce moment, de soixante ans de purgatoire (Chaloux)
A vrai dire, Gide n’a jamais été au purgatoire ; pas plus que Huysmans ou que Bloy, ou que Péguy (je cite au hasard). Ce n’est pas parce que peu de gens le lisent ou que les critiques à la mode ont déclaré qu’il méritait d’être oublié qu’un écrivain est au purgatoire. Il suffit que ceux qui savent l’apprécier le lisent. Tant pis pour ceux qui ne savent pas ce qu’ils perdent.
La mode n’y fait rien. Bien plus mystérieux. Ce qui fait qu’un écrivain revient au centre après des décennies de quasi oubli. Plutôt un phénomène de civilisation.
Chaloux dit: 24 juillet 2016 à 22 h 10 min
Je me suis toujours demandé si Javert ne se suicide que parce qu’il s’aperçoit que la justice n’est pas ce en quoi il a cru. Un suicide-révélation.
Javert se suicide parce que le fait de devoir la liberté à un forçat évadé qu’il traque est proprement inconcevable. Il le vit comme une faute impossible à porter. Ce suicide sans grandeur clôt sa destinée en l’enfermant irrévocablement dans ce qu’il a été. Il n’y aura pas de conversion de Javert.
Il est rare qu’un écrivain qui a été très célèbre, revienne une fois disparu. Les écrivains à succès en général disparaissent sans rémission.
@De nota / 21h13
Ce lien a été donné par la vie dans les bois à 14 h 31 min
Oui, c’est un texte très intéressant.
@Charles dit: 24 juillet 2016 à 22 h 08 min
Eh bien, me voilà bien avancée ! merci quand même.
Cependant l’or est un matériau stable
oui de plus c’est la valeur refuge car en matière de stabilité surement y en a t il d’autres, les alchimistes ici présents nous renseigneront.
Vers la fin de la décennie 70, un article du « Monde des livres » titrait : » Gide dépassé par sa propre victoire ? » Le fait est que plusieurs des combats de Gide — pour la libération de la parole homosexuelle, pour l’égalité hommes/femmes, contre le colonialisme, contre le stalinisme — ne paraissaient plus aussi urgents que dans les années 20/30. En outre, l’écriture de Gide, dans son dépouillement teinté d’un rien d’affectation précieuse, n’était plus au goût du jour : Beckett, Sarraute, Duras, Simon et quelques autres proposaient des écritures novatrices qui paraissaient fort éloignées de la prose gidienne. Il est possible que ce soit justement cette écriture-là qui donne aujourd’hui aux oeuvres de Gide un goût de revenez-y.
@rose dit: 24 juillet 2016 à 21 h 53 min
« L’Homme du Picardie », marinier bourru au grand cœur dans le premier feuilleton devenu culte de l’ORTF … « Les cinq dernières minutes »… Week-end A Zuydcoote… Les Granges Brûlées… La Horse (avec Gabin et Signoret) et tant d’autres films.
Christian Barbier ? oui, c’est lui, Le Bison. Un grans comédien, tout en discrétion. Il est mort à Manosque en 2009. Il avait 85 ans.
Vous avez une mémoire extraordinaire et vos commentaires apportent beaucoup d’humanité à ce blog.
Quant à la mort de Javert. Je ne sais la traduire mais elle est évidente à ce moment du roman. Il s’est trompé et disparait dans le fleuve « Styx » comme l’écrit W. Ce doit être terrible de mourir en se rendant compte que l’on s’est trompé dans une quête ou à propos d’un autre.
Un « afflux » étant une arrivée en masse, ce substantif se passe allègrement pour se mouvoir de la béquille de l’adjecti…
Sans doute, mais il reste à le quantifier (nombre de m3 par seconde). Par exemple, un afflux de réfugiés peut en concerner 500, 5000, 50 000 …
Le 14 décembre 2012, P.Edel a écrit sur son blog un billet magnifique « Gide nous manque ». Je n’arrive pas à le mettre enligne. Désolée. Ces lignes vous intéresseraient, Charles.
sur le sujet que vous évoquez dans le Jouhandeau de Henri Rode, acheté au hasard il y a quelques semaines et lu parce qu’il était là. Je copierai le petit passage en question à mon retour.
Chaloux n’oubliez pas, je ne connais pas plus Jouhandeau qu’Henri Rode, si c’est au diable que vous pensiez, pur hasard, je n’ai lu à ce propos qu’un diable au paradis d’un autre Henri (Miller). A cause du corps qui doit exulter et de sa foi chrétienne? les deux n’étant pas incompatibles ce qui ferait scandale ? A moins que la chair soit par définition teintée de ce petit rien qui nous éloigne de Dieu (en faisant de nous des damnés provisoires) dans le même sens que le piment pourrait sauver nos papilles gustatives? je ne sais pas trop si ce que je dépose là a un sens logique.
Et le 28 février 2013, un autre (texte de Gide écrit à Nice, le 6 février 1942.) vraiment d’actualité. Le titre que P.E avait donné au billet était : « Gide, février 1942 ».
C’est sûr que Luzzatto, dans sa quête de sujets » sulfureux » ne connait aucun frein.
Il roule, l’ istorien. A la recherche de l’or de Mussolini.
Dommage qu’aucun chimiste ne se soit intéressé (?)à la structure narrative du système périodique de Primo Levi.
Pour du codifié, c’est du codifié.
Charlot s’amuse, je ne suis convaincu ni par ton couplet sur Javert ni par celui sur Gide. Je reste persuadé que Javert est tué par sa propre conscience, saisie qu’elle est par le dévoilement subit de ce qui est. J’y verrai volontiers un avertissement de Hugo, au fond très juste : « ne vous trompez pas ». J’ai eu récemment l’occasion d’évoquer cette question -par le biais de la notion de « justice immanente »- avec un philosophe, un homme âgé mais, comme un enfant, en état de perpétuelle découverte. Une heure bénie des dieux.
» J’y verrais « .
Bérénice nul besoin de les connaître pour réfléchir à ce dont il est question.
Ai lu le texte aussitôt Christiane très intéressant. On n’en sait guère plus.
Ne peux parler tout de suite du suicide de Javert.Dois avant le relire. Ai noté qu’il monte debout sur le parapet et saute droit dans la Seine. Comme un piquet. On ne peut juger de son acte très personnel.
Je connais peu de choses Christiane mais je les connais bien. Le piémont c’est beau. C’est chez moi.
Gide est haïssable.
Je pense de + en + que tous cancanages sur l’écrivain sont superfétatoires. Sur sa vie. Seule son oeuvre a sens à mes yeux.
Pourtant, dans ma saga personnelle on ne touche pas aux enfants. C’est une loi infaillible.
Or je ne peux admettre que Gide soit ce qu’il soit. Cela me coupe de son oeuvre même si c’est cotradictoire à ce que je viens d’écrire plus haut.
L’enfant est sacré.
bàv, christiane et gontrand
Et Charles. Pardon. Me suis gourée de patronyme.
Et puis je n’admets pas que Marceline ait crevé de chagrin à cause de lui. Il me dégoûte.
Au jour d’aujourd’hui, les choses vont ainsi. Je ne le lirai pas.
Rassurez-vous, Rose, je ne sais plus qui a dit que chez Gide le petit télégraphiste cachait le facteur. Au temps lointain des chasses gidiennes, il était moins infamant de traquer le petit télégraphiste que son grand frère le facteur. Chacun a ses secrets.
Phil va dire que ces histoires de pédérastie gidienne sont réservées au salon » fumeurs ».
Valéry passe même pour avoir raconté que Gide était amoureux d’une jument (dixit Léautaud). Gide aimait.
rose dit: 24 juillet 2016 à 23 h 11 min
L’enfant est sacré.
Oui chez les bêtes (enfin les vraies bêtes, les félins) le mâle les bouffe sans discussion, sauf les siens, que mystérieusement il sait reconnaître, et encore à condition qu’ils ne l’escagassent pas trop…
Comme protection paternelle c’est déjà pas mal !
Sergio, le tigre tue volontiers ses petits.
> Christiane
Ce n’est pas W qui a souligné le fleuve Styx. C un autre de nos coreligionnaires.
Moi je je crois pas que Javert sache qu’il s’est lourdement trompé. Je crois vraiment (pas encore relu , me restent cent pages) qu’il ne sait pas être autre que ce qu’il est. Qq lignes avant, Hugo écrit, je vous l’ai écrit, « Situation terrible ! être ému. » page 1497.
Moi, à ce jour, mais je peux faire évoluer mon point de vue, je crois que là est la cause du suicide de Javert. Il ne peut être ému. Sinon il crève. Alors il choisit une mort rapide plutôt qu’une mort lente sous torture. C’est ma première interprétation.
Je crois aussi qu’il n’y a pas de lien avec Ville quier. Là l’eau est en rapides et noire. Là haut près de Rouen elle était en méandres et calme. Indolente. Et c’était un accident. Pas un suicide. Je ne suis sûre de rien.
Pour rester dans le sujet » si c’est un Homme », donc, comme gide en était certainement un, à sa façon, je viens de relire » l’examen de chimie », et ce portrait d’un « triangle vert ».
Système concurrentiel. On est loin des tontines
Sujet difficile aussi.
Bonsoir Sergio
Chez les animaux c’est la loi de la jungle.
Chronos n’à pas fait mieux. Et autres ogres affamés.
Phil va dire que ces histoires de pédérastie gidienne sont réservées au salon » fumeurs ».
Pourtant il n’était pas belge. Un grec antique authentique?
dire que gide est haïssable, comme je viens de le lire, est déjà faire preuve d’un sentiment.
Il nécessite quand même d’y mettre du « sien ».
Il faut laisser cela à ceux qui causent » pédé » comme dit Phil.
« L’enfant est sacré. »
Rose, vous oubliez l’esclavage -sous toutes ses formes- de l’enfant, qui sévit sur au moins trois continents – plus de 300 millions d’enfants travaillent. L’enfant est sacré dans nos sociétés. Ailleurs, il ne l’est pas.
On n’a pas peut-être pas assez insisté sur ces critiques argumentées de ce livre où Primo levi n’est pas le sujet principal même si son nom et sa photo figurent sur l’édition française, collection NRF.
« Deux tiers des Français sont favorables à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche réalisé les 22 et 23 juillet. »
Je ne veux plus évoquer la politique mais force est de constater que le grand bourrage de crâne a encore de bien beaux jours devant lui. Les instituts de sondage sont eux aussi les leviers de cette « démocrature » dont on finira par nous chanter les vertus. Il doit y avoir bien du non-dit -et bien des inquiétudes-pour qu’on nous serve de telles sottises.
Chaloux je crois que nous oublions beaucoup de choses assez naturellement, que des gens crèvent pendant qu’on continue de s’empiffrer, en gros quand on est du bon côté, restent les œuvres caritatives et aussi de généreuses initiatives qui viennent en aide aux plus démunis et méritent le respect. Financement d’écoles, construction d’hôpitaux, entraide humanitaire, volontariat de haut niveau… Des énergies au service du Bien et du Progrès.
Primo Levi, majuscule, fatigue.
http://usagespublicsdupasse.ehess.fr/the-inglorious-bastard/
en toutes les langues, ce qui ressort quand même, à propos de Luzzatto, son » essai », c’est cela, qui lui arrive, et qu’on lui dit mieux qu’il ne pourrait le savoir de son entreprise:
« My contribution to the debate over Partigia will not be about Poland, but these words are a nutshell representation of Luzzatto’s method : his attempt to offer a deconstruction of heroic structures of thoughts and identity narratives as well as his ingeniously simplifying approach by means of which he comes to some generally uncontestable conclusions. And – last but not least – the fact that when we read his Partigia we never know whether we are looking at a historical analysis or a quasi-autobiographical recount of one’s vision of history. »
même lien
Malheureusement, Bérénice, l’engagement de cent-mille français ne pèse presque rien auprès de la culpabilité d’un seul (ou mettons d’une dizaine). Nous voyons cela tous les jours.
(Encore une explosion en Allemagne. Il va y avoir cinq morts par jour en Europe pendant tout l’été mais ça n’aura évidemment aucun rapport avec le terrorisme. La communication merkelesque va devenir désopilante. Mais comment en rire?).
Lichtenberg raconte qu’une dame -je crois, je n’ai pas la page sous les yeux- demande à Fontenelle s’il n’a jamais pensé à se marier.
Réponse du philosophe :
« Si quelquefois, le matin… ».
(Volume Corti).
On se demande si beaucoup d’hommes mariés ne songent pas à foutre le camp « quelquefois, la nuit »… Chaque heure a ses tentations. (Je ne parle pas pour moi, je suis très bien comme je suis).
Rose,
ce texte est magnifique et obscur comme l’eau qui se referme sur lui. Vous nous aurez permis de le relire. Merci.
« Javert pencha la tête et regarda. Tout était noir. On ne distinguait rien. On entendait un bruit d’écume ; mais on ne voyait pas la rivière. Par instants, dans cette profondeur vertigineuse, une lueur apparaissait et serpentait vaguement, l’eau ayant cette puissance dans la nuit la plus complète, de prendre la lumière on ne sait où et de la changer en couleuvre. La lueur s’évanouissait et tout redevenait indistinct. L’immensité semblait ouverte là. ce qu’on avait au-dessous de soi, ce n’était pas de l’eau, c’était du gouffre. Le mur du quai, abrupt, confus, mêlé de vapeur, tout de suite dérobé, faisait l’effet d’un escarpement infini.
On ne voyait rien, mais on sentait la froideur hostile de l’eau et l’odeur fade des pierres mouillées. Un souffle farouche montait de cet abîme. Le grossissement du fleuve, plutôt deviné qu’aperçu, le tragique chuchotement du flot, l’énormité lugubre des arches du pont, la chute imaginable dans ce vide sombre, toute cette ombre était pleine d’horreur.
Javert demeura quelques minutes immobile, regardant cette ouverture de ténèbres ; il considérait l’invisible avec une fixité qui ressemblait à de l’attention. l’eau bruissait. Tout à coup, il ôta son chapeau et le posa près du rebord du quai ; un moment après, une figure haute et noire, que de loin quelque passant attardé eût pu prendre pour un fantôme, apparut debout sur le parapet, se courba vers la Seine, puis se redressa, et tomba droite dans les ténèbres ; il y eut un clapotement sourd ; et l’ombre seule fut dans le secret des convulsions de cette forme obscure disparue sous l’eau. »
Victor Hugo Les Misérables – 1862
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