Ave Marias !
Voilà bien une merveille : Si rude soit le début (Asi empieza lo malo, traduit de l’espagnol par Marie-Odile Fortier-Masek, 576 pages, 25 euros, Gallimard). Javier Marias (Madrid, 1951) y témoigne de ce qu’il demeure l’un des meilleurs écrivains européens, vingt-cinq ans après le roman qui l’avait révélé Corazon tan blanco (Un Cœur si blanc, Rivages) traduit en 37 langues et vendu dans 44 pays, avant Demain dans la bataille pense à moi qui fut couronné du prix Femina étranger. Cette fois, c’est tout autre chose mais c’est bien sa manière à l’envoûtement de laquelle on résiste difficilement.
Quatre personnages principaux, peu de créatures secondaires, occupent la scène en permanence. Outre le narrateur, Juan de Vere, 24 ans (l’âge de l’auteur à la mort du général Franco) qui vit à demeure pour mieux faire son apprentissage et son doctorat auprès d’un homme qu’il admire et dont il devient de facto le secrétaire, il y a donc Eduardo Muriel, cinéaste borgne qui eut son heure de gloire et sait encore la faire scintiller, un homme cynique, excentrique jusque dans l’harnachement de son Harley-Davidson ; son épouse Beatriz Noguera, fan de l’écrivain Juan Benet, qu’il n’a de cesse d’abaisser, d’avilir, d’insulter, de rejeter, de frustrer avec une perversité et une cruauté inouïes, refusant de la toucher et la laissant le supplier sans l’autoriser à franchir le seuil de sa chambre, son obscure vengeance en raison d’une ancienne faute inconnue que le narrateur mettra près de six cents pages à élucider ; leur ami le médecin au passé trouble Jorge Van Vechten.
Le couple cohabite dans un grand appartement de la Calle Velazquez avec vue sur le Retiro, l’un de ces immeubles où les vastes intérieurs bourgeois n’ont pas encore été morcelés comme c’est la règle ailleurs, les familles étant moins nombreuses qu’avant, les enfants plus indépendants et les domestiques logés ailleurs. C’est peu dire que la maison bruisse de mille rumeurs tant elles irriguent le récit. Le narrateur se métamorphose sous nos yeux dès lorsque Eduardo Muriel l’a pris comme confident :
« Que ferais-tu si tu apprenais qu’un ami de longue date n’a pas toujours été tel qu’il est à présent ? Pas tel qu’on l’a connu. Ni tel qu’on a toujours cru qu’il était. »
Voyeur amené par la situation à écouter aux portes à mesure que progresse le récit, il se met dans la peau d’un espion, d’un mouchard ; mais il ne suit pas seulement le mystérieux docteur Van Vechten à la demande de son commanditaire, pour savoir si ce qu’on dit de lui dans ses rapports avec les femmes est vrai : il en vient à suivre également Béatriz Noguera dans ses pérégrinations madrilènes et découvre qu’elle se rend régulièrement dans une sorte de sanctuaire appelé Notre-Dame de Darmstadt, antenne locale d’un mouvement apostolique allemand très implanté en Amérique latine, ce qui nous vaut des scènes à mi-chemin entre le Alfred Hitchcock de Vertigo et le Graham Greene de la Fin d’une liaison. Il s’y sent dans « une sensation de fange » tant il a l’impression d’être instrumentalisé au sein d’un mécanisme dont le ressort le dépasse, jusqu’à être embarqué dans une affaire hors de ses compétences, rendu témoin par ce couple de « l’interminable et indissoluble malheur qu’était leur mariage ».
L’action se situe dans le Madrid de la fin des années 70. Le général Franco était mort depuis plusieurs années, Adolfo Suarez dirigeait le gouvernement et assurait la transition démocratique, mais c’était encore un temps où l’on redoutait qu’un coup d’Etat militaire ramène le pays dans la dictature (n’y eut-il pas deux tentatives pour donner du crédit aux fantasmes ?). Javier Marias donne le sentiment qu’il ne peut croiser quiconque sans se demander s’il n’a pas plus ou moins trempé dans le franquisme au cours des trente six années de dictature, que l’individu l’ait fait par conviction politique, par indolence ou par peur. La Guerre civile, toujours avec un G majuscule car c’est la grande guerre des Espagnols, était achevée depuis 1939 mais « d’une façon ou d’une autre, tout a encore à voir avec la Guerre » » ; tout y ramène, et plus encore dans la bouche de ceux qui ne l’avaient pas vécu,
« qui seront ceux qui en auront le plus besoin pour donner un sens à leur existence : pour fulminer, pour s’apitoyer, pour avoir une mission, pour se persuader qu’ils appartiennent à une faction idéale, pour chercher une vengeance rétrospective et abstraite qu’ils appelleront justice, quand elle ne peut être posthume ; pour s’émouvoir et émouvoir les autres, leur faire verser des larmes, pour écrire des livres, tourner des films et faire du fric, pour s’auréoler de prestige, pour tirer quelque profit sentimental des malheureux qui sont morts, pour imaginer les peines qui leur ont été infligées, leur souffrance que nul ne saurait imaginer même s’il les a entendu raconter de première main ; pour se prétendre leurs héritiers. Une guerre comme celle-ci est un stigmate qui ne s’efface pas en un siècle ou deux, parce qu’on le retrouve en tout, il affecte et avilit toute chose. Il représente ce qu’il y a de pire. Cela revint en quelque sorte à retirer le masque de civilisation que portent les nations dites présentables (…) Cette guerre perdra de sa virulence avec le temps, et c’est déjà le cas. Mais elle sera comme l’un de ces conflits familiaux qui se perpétuent au fil des générations… »
Or non seulement nul n’en voulait parler de même que des interminables années de la dictature, mais on aurait cherché en vain des Espagnols qui n’en avaient pas été victimes ; même Eduardo Muriel, qui était pourtant très jeune en ce temps-là, assure que s’il est borgne, c’est à cause de la balle d’un paco, un franc-tireur. Comme si tous avaient été du même côté. Soudain, leur antifranquisme parut remonter à « des temps immémoriaux ». Ca fanfanronnait et ça bombait le torse de partout, y compris chez des universitaires et des intellectuels de gauche ou autoproclamés tels ; on peut voir là l’écho du propre ressentiment de l’auteur dont le père, un Républicain, dut s’exiler aux Etats-Unis pour pouvoir continuer à enseigner (difficile d’oublier que Marias décline par principe tout prix à caractère officiel ou institutionnel remis par l’État espagnol pour protester contre les coupes dans le budget de la culture).
Les vrais, les rares authentiques, se gardaient bien de dénoncer ceux de la dernière heure pour ne pas faire obstacle au pacte social (on a connu ça dans la France de 1945) ; de toute façon, ils était habitués « à perdre et à se taire ». Marias, lui, s’interroge sur la facilité avec laquelle n’importe lequel d’entre eux, qu’il fut républicain ou nationaliste, pouvait faire des paseos, spécialité nationale de l’époque qui consistait à aller en groupe chercher quelqu’un chez lui, à l’emmener dans un coin isolé à seule fin de lui loger une balle dans la tête avant de balancer son corps dans un fossé.
C’est un roman magnifique, saisissant, pénétrant et d’une belle ampleur, américaine (il n’est pas pour rien le traducteur de Faulkner en espagnol, mais aussi de Nabokov, Thomas Hardy, Conrad, Yeats, Shakespeare, cela laisse des traces) au sens où on l’entend généralement pour louer le légendaire Grand-roman-américain (encore que les romans de Marias ne semblent guère passionner le public outre-Atlantique), digressif à souhait (il a adopté la devise de Laurence Sterne dans son Tristram Shandy : « Je progresse- à mesure que je digresse »), plein d’incises et de phrases serpentines, de couleurs, de fumets et de parfums (le narrateur attribue même une certaine odeur à l’extrême-droite et relève que des locaux, des salons, des lieux publics, des personnes puent le franquisme). Sous sa plume, chaque description physique élève le souci du détail et son exploration au rang d’un des beaux-arts, c’est tout en tout cas l’ambition qu’il se donne et le résultat auquel il aboutit avec l’air de ne pas y toucher.
Profus et épais mais jamais bavard, ce roman plein de milliers de mots s’offre même le luxe de s’achever par un éloge du silence dans la bouche du narrateur : « Non, pas de mots », et là, on se retient de saluer Marias plein de grâce. Son roman appartient à cette catégorie de livres, récemment pointée dans un billet de son blog par Claro, qui nous ralentissent, nous invitent naturellement à nous attarder sur la page et à y prêter attention, non en raison de sa complexité mais pour son charme, sa capacité à nous séduire, nous envelopper, nous captiver. Comme on sent que l’auteur a pris goût à s’installer dans son histoire, on a envie d’en faire autant. C’est d’autant plus nécessaire en l’espèce que, comme le fait observer le narrateur, dans un pays qui vécut tant d’années sous une chape de plomb, « le temps passe au ralenti pendant les dictatures »
Des réflexions vitales sur la cruauté, la trahison, la jalousie, le secret, la loyauté sont habilement énoncées comme des généralités à la manière des grands moralistes. Et si cela a parfois le goût d’une citation (« La vérité est une catégorie que l’on met entre parenthèses pendant la vie ») fût-ce dans un dialogue, ce n’est peut-être pas un hasard. La vérité : y penser toujours en sachant qu’on n’y accèdera jamais. Naturellement, nous ne dirons rien de la progression de l’enquête ni de son issue. Tout juste pouvons-nous éclairer le lecteur sur la mystérieuse beauté du titre, annonciatrice de celle de la traduction de tout le roman. Marie-Odile Fortier-Masek a réussi là une prouesse dès le titre : Asi empieza lo malo est finement adapté en Si rude soit le début ce qui rend justice à… Shakespeare :
«Thus bad begins and worse remains behind… (Hamlet, III, 4)
« Si rude soit le début, le pire reste derrière nous… » Javier Marias en a fait l’étendard et le chevau-léger de son histoire, manière de dire que nous faisons parfois en sorte qu’advienne ce que nous redoutons afin de le mettre derrière nous, de le reléguer dans le passé afin de lui enlever ce qu’il a de plus effrayant et de plus pesant.
(« La nuit » photo José Ayma ; « Le médaillon à l’effigie du général Franco qui sera bientôt enlevée sur décision du conseil municipal, plaza Mayor à Salamanque » photo Passou ; « Javier Marias » photo Leemage)
964 Réponses pour Ave Marias !
« excentrique jusque dans l’harnachement de son Harley-Davidson »
Hé bé mais non, les esesssentriques c’est ceux qui les gardent d’origine ! Comme elles sortent de Milleouaukie…
J’aurais plutôt titré Ave Marine mais ce qui est écrit est écrit.
@ »vingt-cinq ans après le roman qui l’avait révélé Corazon tan blanco (Un Cœur si blanc, Rivages) »
Dès la 1ère affirmation du nouveau post, on a envie de laisser tomber la suite pour cause d’inexactitute… Le 1er roman qui l’avait révélé en France, c’était « l’Homme sentimental », vu ? C’est même Francine qui me l’avait signalé, avec son enthousiasme habituel, alertée par michelle gazier. Avait-elle pu m’agacer, d’ailleurs… Mais bon je l’avais lu, et ne fus pas tout de suite convaincu, hein… D’autres sont venus par la suite, plus forts, « demain dans la bataille », par exemple, oui… Mais « le roman d’oxford », pas vraiment.
http://www.ina.fr/video/I08051797
Je trouve le vieux Juan Benet, voire le jeune Javier Cercas plus convaincants chez les hispaniques, et Pablo75 partagerait cet avis je pense. Faut voir si d’autres internautes nous convainquent d’aller le lire, boug’ ou wgg, D., for instance, de très bonnes lectrices en général.
Moui oh, Harley c’est comme Ducati : Pout pout pout
J’ai quelquefois feuilleté les gros romans de Marias, mais n’y suis jamais entré, effrayé par le nombre de mots qui éclataient dans tous les sens. Le perspective de m’atteler à cette lecture a priori pesante me restait d’avance sur l’estomac, que j’ai fragile.
Moi je suis une très bonne lectrice ?
C’est trop d’honneur.
..ça devient hune manie ce flou
Les vrais, les rares authentiques, se gardaient bien de dénoncer ceux de la dernière heure pour ne pas faire obstacle au pacte social (on a connu ça dans la France de 1945)
au burundi en serbie en afrique du sud..qui leur fait la lçon ?
ça bombait le torse de partout
et l’ote hé..y cause comme byo aux prolos
chevau-léger
je préfère avé un isque..et c’est mon droit..hou bien lite horse..pour faire spanghero
pizza « lite horse »..ça change tout le marketting
Si rude soit le début, le pire reste derrière nous…
pas terribe la traduc..
François Fillon résiste à tout.
Il résiste même au ridicule de sa situation et à l’indignité de sa personne.
Pitoyable Fillon.
Le médaillon à l’effigie du général Franco
..la prodjètazione fachiss de mussolini c’était quand même autrement plus classe
Pitoyable Fillon
formidabe autoportrait de la droite..
… et puis, sur l’atmosphère de la période qui a précédé la sortie de la dictature jusqu’au putsch raté du 23 février 1981, il y a l’inégalée reconstitution de Javier Cercas, son formidable « Anatomie d’un instant » …
aussi touffu que le présent Marias, mais d’une construction bien plus limpide : en outre, c’était un vrai traité de science politique romanesque. Et voui !
un caravadjo ce fion..ozy t’es pas un esthète épicétou
pédro va rapliquer c’est obligé..
Ave Marias ou Salvayre Regina :
quel talent léger, not’passou
« qui seront ceux qui en auront le plus besoin pour donner un sens à leur existence »
________
Pharse intéressante, paradoxales et à multiples facettes : l’histoire qui ne donne plus de sens à la vie des jeunes générations, l’histoire qui les hantent néanmoins et dont ils ne peuvent s’abstraire, qu’en est-il du sens de la beauté si elle dévalorise et corrompt par l’argent tout projet esthétique d’en rendre compte, où est le sens du tragique s’il n’est plus dans l’histoire, existe-t-il encore?, etc.
bouguereau dit: 4 mars 2017 à 18 h 12 min
..ça devient hune manie ce flou
C’est une zone grise, mais éclairée…
Appel anti-insurrectionnel de la Maire de Paris. L’heure est grave :
« La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a appelé samedi François Fillon à renoncer à son rassemblement de dimanche au Trocadéro, le voyant comme « un acte grave de faillite morale et politique » qui « ne devrait pas avoir droit de cité à Paris ». »
« son » Harley-Davidson ?
N’en parle pas comme d’une femme harnachée et enchaînée, sergio ?
http://www.dailymotion.com/video/x28ha6_brigitte-bardot-harley-davidson_music
pour l’instant, la maire de paris Hidalgo ne commande pas au préfet Cadot. Donc, Cadot, on vous conjure de laisser l’humiliant fiasco de fion se consummer tout seul demain au Troca. Ce s’ra sa meilleure punition.
Intéressant aussi ce que dit l’auteur dans son entretien avec Gregg LaGambina, « The World Is Never Just Politics: A Conversation with Javier Marías », pour le Los Angeles review of books :
« Indeed, it is a big problem that nowadays too many people (not only Americans, I’m afraid) don’t know anything about history, and therefore cannot recognize dangers that are obvious for the elder ones (those with some knowledge of history, of course, be it first- or second-hand). »
« En effet, c’est un gros problème que, de nos jours, de trop nombreuses personnes (pas seulement les Américains, je le crains) ne connaissent rien à l’histoire et ne peuvent donc pas reconnaître les dangers pourtant aisés à reconnaître pour les aînés (ceux qui ont une certaine connaissance historique, bien sûr, qu’elle soit de première ou de seconde main). »
Ceci comparé avec ce qu’il dit lui-même de ceux qui connaissent l’histoire pour en faire de l’argent, ne manque pas d’intérêt. Cela pose tout le problème du rapport à l’histoire et au temps à notre épqoue troublée, qui semble nous glisser entre les doigts.
Ce qui est comique, c’est que Fillon est en train de précipiter son camp dans l’abîme.
C’est le moment où jamais de relire le grand roman d’Erich Kästner, Vers l’abîme, qui commence par une scène de bordel…
Je vais me l’acheter à la fnac de Barcelone début avril mais en espagnol. Est-ce que c’est difficile à lire en espagnol ?
Le manoir de Fillon perquisitionné vendredi. Cerné de toutes parts, le malheureux… Vu de sirius c’est quand même très drôle tout ça !
Le problème, c’est qu’en soi il n’a pas tort quand il parle de la république des juges. C’est toute l’ambiguité de notre époque. C’est ce que Marcel Gauchet appelle dans son bouquin le « gouffre du droit ». Faut simplement espérer qu’il ne nous précipite pas avec lui dans le gouffre, le Ffi.
Jean-Christophe Averty est décédé, à l’âge honorable de 88 ans.
Mais non, Janssen, le premier roman qui révèle un auteur n’est pas nécessairement le premier qu’il a publié mais le premier qui l’a fait connaitre du plus grand nombre, celui qui a obtenu le plus de retentissement tant public que critique.
C’est ce que Marcel Gauchet appelle dans son bouquin le « gouffre du droit ».
Gauchet en effet n’aime pas du tout les droits de l’homme ni le droit, il pense que ça entrave le progrès !
Ne soyez pas puéril, Delaporte ! L’expression « le gouffre du droit » est au contraire la reconnaissance des droits de l’homme qui devient un gouffre par l’exacerbation de l’individualisme qu’il induit. C’est l’exact contraire de ce que vos préjugés idiots vous font croire.
« Ne soyez pas puéril, Delaporte ! »
En tout cas, je me méfie bien d’un esprit comme Gauchet, qui n’a jamais une once de critique envers les abus du libéralisme.
donc c’est un livre manifestement anti-droite, avec les ressorts habituels de cette littérature (Van Vechten un nom fascitoïde sorti de Dracula) mais l’expression « une sensation de fange » ne semble pas bien traduite.
Ce qu’écrit Marcel Gauchet vaudrait d’ailleurs aussi pour éclairer le roman de Javier Marías qui nous parle de la situation en Espagne à la fin des années 1970, mais depuis la situation a beaucoup changé. Les questions que pose l’auteur à l’histoire de l’Espagne arrivent aujourd’hui dans un monde décalé où, comme l’écrit Marcel Gauchet, « nous végétons dans un présent sans questions ni ouvertures. Un immense malaise étreint nos sociétés. » C’est à sa demander justement si les questions adressées à l’histoire dans ce roman ne valent pas par ailleurs aussi comme fuite devant ce malaise de nos société contemporaines qui semblent vivre dans ce présent éternel, dont Trump semble être la figure hideuse qui en émerge et que stigmatise précisément pour cette raison Javier Marías comme nous tous, au lieu d’en analyser la raison d’être. Mais c’est sans doute pour un écrivain une tâche autrement plus difficile que de chercher comment commence le mal.
C’est d’autant plus difficile qu’on a le plus grand mal aujourd’hui à nommer ce malaise pourtant prégnant dans nos sociétés alors que ce serait la tâche des écrivains que de s’y sacrifier. Marcel Gauchet poursuit :
« Un immense malaise étreint nos sociétés sans qu’elles soient seulement en mesure de le nommer, pour ne pas parler de s’interroger sur sa nature ou de lui chercher une issue. C’est que les repères qui permettraient d’en juger ne sont pas au rendez-vous. Nous sommes enfermés hypnotiquement dans une zone éclairée réduite à l’individu, à ses droits et à l’interminable dispute sur ce qui lui est permis et sur ce qui lui est dû. Les reste se perd dans la pénombre. Nous nous acharnons à rebâtir un monde sur cette base étroite, sans y parvenir, bien sûr, tant ce support même se révèle instable et tant l’obscurité qui règne autour de ce seul foyer de lumière interdit un maniement judicieux des matériaux qui seraient nécessaires à l’entreprise. Nous construisons à l’aveugle. Aussi l’édifice s’écroule-t-il au fur et à mesure qu’il s’élève, non sans produire des dégâts croissants dans cet environnement malmené. Nous n’en poursuivons pas moins cette tâche de Sisyphe, dans l’incapacité où nous sommes d’imaginer une autre voie.
C’est pourquoi ce gouffre du droit dans lequel nous sommes en train de nous enfoncer pourrait s’avérer plus dangereux encore, pour finir, que l’abîme de l’histoire où nous avons failli jadis nous perdre. »
Javier Marías nous parle de cet abîme mais point de ce qui taraude au jour d’aujourd’hui nos sociétés embarquées dans le vertige du « gouffre du droit ». Mais c’est déjà beaucoup.
C’est totalement faux, Delaporte ! Son dernier ouvrage comme les précédents est justement une critique des impasses du libéralisme actuel.
J’ai rédigé un commentaire avec une longue citation de l’ouvrage de Marcel Gauchet, qui est en modération. Vous pourrez la lire quand Marcel Gauchet sera désincarcéré par la modération plon plon…
J’ai lu beaucoup de textes de Gauchet attentivement, et encore il y a deux jours dans le dernier numéro du « Débat », et je le trouve extrêmement peu sympathique, presque cynique dans son acceptation immodérée de la modernité, avec toujours une vision de droite et anti-droits de l’homme : pour faire triompher le libéralisme pur et dur qui va tous nous faire crever.
En attendant de gauchir proprement le droit, On me souffle que le titre de « Droite la plus bête du monde » demeure attaché au parti français dit LR. (Bigorneau de Bellerente soit son témoin de moralité)
PS: merci pour la censure de mon dernier envoi ; à suivre un très grossier article sur le ras-le-bol que provoque cette campagne
Delaporte, selon ce que je ressens et si je ne me trompe pas, vous avez entre 56 et 67 ans.
C’est bien cela ?
Jean Langoncet, au pseudonyme plus vieux, est en réalité plus jeune, sauf erreur toujours possible mais très improbable.
« Que ferais-tu si tu apprenais qu’un ami de longue date n’a pas toujours été tel qu’il est à présent ? Pas tel qu’on l’a connu. Ni tel qu’on a toujours cru qu’il était. »
Voilà bien un extrait fort pertinent, mais qui s’applique à pas mal de monde. Vivre, c’est se compromettre. Surtout en politique. Le Général ne voulait pas entendre parler des magouillages l’entourant, préférant travailler à la grandeur de la France et, accessoirement, au bien-être des Français, ces râleurs professionnels. Au fond, Fillon n’avait rien de bien inspirant. Fils de notaire, femme et enfants charmants, manoir, catholicité assumée, ça changeait du Nain teigneux et de Bisounours. Mais la pelure de banane est apparue.
Faudra t-il jésuiter et aller vers le moindre mal ? Les États-Uniens ont tenté Trump, et on voit les malotrus partir avec le pognon, sans gêne aucune. Ça va peut-être mal finir. Au moins, c’est plus divertissant qu’avec le vertueux Obama. C’est ce qui compte le plus aux States après le fric, le divertissement.
Ceux qui attendent des législatives qu’elles constituent le vrai deuxième tour devraient se méfier de l’accession au pouvoir de forces potentiellement antiparlementaires ; les élections législatives pourraient n’avoir jamais lieu … Du temps des grandes heures :
https://m.youtube.com/watch?v=QkYbYJWCFd0
Widerganger
Cela dépend du vocabulaire que vous possédez.
Neruda se lit bien.
Cortazar + difficile.
Borgès + encore
Ce qu’écrit Marcel Gauchet vaudrait d’ailleurs aussi pour éclairer le roman de Javier Marías qui nous parle de la situation en Espagne à la fin des années 1970, mais depuis la situation a beaucoup changé. Les questions que pose l’auteur à l’histoire de l’Espagne arrivent aujourd’hui dans un monde décalé où, comme l’écrit Marcel Gauchet, « nous végétons dans un présent sans questions ni ouvertures. Un immense malaise étreint nos sociétés. » C’est à sa demander justement si les questions adressées à l’histoire dans ce roman ne valent pas par ailleurs aussi comme fuite devant ce malaise de nos société contemporaines qui semblent vivre dans ce présent éternel, dont Trump semble être la figure hideuse qui en émerge et que stigmatise précisément pour cette raison Javier Marías comme nous tous, au lieu d’en analyser la raison d’être. Mais c’est sans doute pour un écrivain une tâche autrement plus difficile que de chercher comment commence le mal.
Pas d’accord avec la traduction de WS, je reviens après vélo & piscine.
…
…la guerre sociale, qui en arrange des aïeux et grand ?, d’Espagne ou d’ailleurs,…vivre sa vie de châteaux,…
…revenir avec des lettres patentes pour le paradis aux papes,!…cathos du terroir,…
…
…pour qu’elle inquisition ou luttes armées, participer aux bénéfices des sociétés, un principe aux dogmes des coréos ( chambres )à jour,…
…planifier,!…les différences, qui n’on pas lieu d’être,…
…seigneurs, de gauches et droites, c’est la chanson, des parvenus en arbitres et ses courtiers » mafiosi’s,!…
…
…de la lèche a tout faire,!…connétables, …
…enfin, des livres nouveaux, comme des ‘ abcès ‘ à s’ingurgiter, comme huile de foie de morue,!…
…se sortir de inquisition des valeurs partagées, par les aïeux,!…et leurs management de catholiques-abrutis,!…
…à la loyale dynastie, du ballon rond,…
…les paris qui trottent,!…
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…aux larmes des crocodiles,…un prix César,i…les ors cupide en pendentifs,…
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…des hommes limites, à morales de soumissions of course,!…etc,!…
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Ave Francia !
Alors que Passou nous propose une brillante diversion via la Guerre d’Espagne et le franquisme, nous nous apprêtons à vivre chez nous une journée historique.
Un évènement qui appelle de nombreuses questions dont les réponses sont peut-être à chercher du côté de notre histoire, ancienne et immédiate.
La tentative de François Fillon s’inscrira t-elle dans la lignée du coup d’état du 2 décembre 1851 par le président Louis-Napoléon Bonaparte ou s’apparente-t-elle à la manifestation du 6 février 1934 ?
Il serait intéressant de savoir aussi qui a voulu sa peau ?
A qui profite le crime, sinon à Macron ?
Après la vacance du rôle de Première Dame de France, sous Hollande, nous risquons, aussi avec lui, d’assister à un retour en force de cette fonction.
Mais qui est donc Brigitte Macron, l’héritière spirituelle des dames Médicis, une nouvelle Joséphine de Beauharnais, la vengeance posthume de Gabrielle Russier ?
Il faudrait peut-être que je fasse un tour au Trocadero pour prendre le pouls de l’Histoire et voir cette France de droite, familiale, chrétienne et conservatrice, qui, paradoxalement, à pour maîtres à penser Henri Guaino, Eric Zemmour, Renaud Camus ou Richard Millet ?
…
…guelfes ou gibelins,…la bourse ou la vie,…
…une fois le pouvoir en place, il est gibelin, face aux nouveaux ‘ barons ‘ guelfes,…un dessin,…
…
…baisser sa culotte au vainqueur,…un signe gibelin,…
…des syndicats soumis,!…va savoir,!…
…bien vu,…of course,…Ah,!Ah,!…
…le beurre à la noisette,…etc,!…
…Go,!…et les nèfles,!…
…
Le paradoxe, c’est la grande tranquillité de Pénélope.
Cette lente, -mais irréversible et déterminée- résistance à la rumeur.
Merci pour la lecture de cet écrivain professionnel d la profession, hispano-américain ?
Sur des extraits, j’ai trouvé trop longues ses phrases de 7 lignes. Une sorte de lecture en apnée, et on attend avec impatience, que le narrateur lancé dans un bavardage mental qui ressasse, y mette un point.
Peut-être est-ce une fausse impression.
Ce qui est rigolo, c’est que cet écrivain est roi, en son pays.
http://www.routard.com/guide/antigua_et_barbuda/2814/culture.htm
le roi Xavier 1er, faut oser, hein.
Je me souviens de Jean-Christophe Averty.
Marias ne met plus les pieds au théâtre depuis des années et s’en explique dans un article: ese idiota de Shakespeare, article bien fait pour plaire à Court et donc pour déplaire à tout le monde, ou presque….
http://elpaissemanal.elpais.com/columna/javier-marias-shakespeare/
Pas du tout d’accord avec la traduction du vers de WS
1. L ‘adverbe « thus » exprime la conséquence (« so » + noble)
Thus = “consequently” = par conséquent ou “in this way” = ainsi
Conséquence et non concession (si/aussi/quelque/ rude soit, ), qui s’exprime en anglais par les tournures suivantes
However +adj / As+adj+as / Adj+though (as) / No matter how +adj
Ergo, ce titre est le produit d’un faux sens.
2. On partira du principe qu’on ne traduit jamais un mot, un groupe de mot, ou une phrase, mais un texte qui a sa logique propre, autrement dit un discours, comme le rappelle Henri Meschonnic dans ‘Poétique du traduire’ (Verdier poche)
Dans son altercation oedipienne avec sa mère Gertrude, Hamlet avoue que c’est lui qui a tué Polonius et que ce n’est là que le début de sa vengeance :
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
Thus bad begins =
Ainsi ceci commence mal / Voilà qui commence mal,
,and worse remains behind = mais pire est à venir
(« kind » rime avec « behind » to remain behind = to follow/to come ⇒ en anglais contemporain courant « worse is yet to follow/come »)
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
=
Je dois être cruel pour être juste
Voilà qui commence mal, mais pire est à venir
That’s all folks !
—
Baroz, on n’oublie pas que tu as voté Sarko. Pas la peine de se se donner des excuses pour aller rejoindre le croupion de la manif pour tous. Elle conchait les homos? Et alors, on n’est pas à une incohérence près…
de nota dit: 5 mars 2017 à 8 h 58 min
Je me suis permis de fournir le lien de la chronique en question. En tant que lecteur assidu du País Semanal, Marías poursuit sans relâche la sottise de notre temps ce qui pourrait le faire passer pour un réactionnaire bon teint. En tant qu’amateur de théâtre, je ne suis pas loin de partager ses déplorations.
Oui, D. et renato, hommage à Jean-Christophe Averty, qui a innové à la télévision et connaissait parfaitement la chanson…
On n’oublie pas que tu as voté Hollande, Bloom, dois-tu en être fier ?
Sa créativité incroyable dans le domaine de l’audiovisuel, alors qu’il n’avait même pas une formation de technicien à la base, sa voix inoubliable.
1 – sur le bon docteur Gauchet et son impuissance à comprendre le présent, avec sa grandiloquence ampoulée : il méprise les forces imaginantes du droit à l’œuvre dans le processus de mondialisation néocapitaliste (Supiot, Delams-Marty, etc), ou du moins ne les comprend pas, faute de s’être coltiné à la plus-value de cette instance superstructurante dans ses propres impasses mentales. Préfère ne pas sortir de ses catégorisations mentales figées et ressasser des jérémiades sur le « malaise » civilisationnel depuis notre sortie du christianisme et construction de la démocratie laïque (comme si, malgré ses possibles dérives actuelles, l’outil contractuel du droit politique y avait été pour rien). Et l’autre qui rame derrière pour établir un lien avec J. Marias, en conjurant les écrivains « voyants » de nous expliquer comment nous sortir de cette marcelgauchetterie. Evidemment, Daesch et Trump comme solutions à Freud, ça craint… Alors, rabattons-nous sur les amours de milena et franz, ça au moins, c’est du solide. Ite missa est.
2 – « que je fasse un tour au Trocadero pour prendre le pouls de l’Histoire »…. Oh oui, au moins histoire de nous concoter le reportage à la rdl, et last but notre liste, pour le futur guide du Trocadéro où vous pourrez dire : « ce jour là, j’y étais. Il a beaucoup plevu, c’était bien décevant et triste tous ces parapluies retournés à la droite de la tempête, quand je compare l’événement avec l’ivresse éprouvée le 30 mai 1968 sur les Champs, derrière michel et andré. Décidément, Charles, le saint-homme n’était plus au rendez-vous ».
3 – Je me souviens n’avoir jamais aimé jean-christophe averty (le zozotement sans doute), et encore moins la résistance de balladur au louvre (dans son ministère des finances) à cause de la pyramide, il ne voulait pas s’en exiler à bercy. Ça nous avait encore coûté bonbon, c’t’affaire là.
BJ à toussent, et à ceusses à qui j’ai oublié un hommage. Bofle 🙂 Hier sera un autre jour
Marias reconnaît ses influences littéraires : Conrad, Henry James, Nabokov, Flaubert, il aime aussi beaucoup Thomas Bernardt et Valle Inclan…..enfin, merci à radioscopie d avoir donné le lien pour l article de Marias sur le théâtre, ce que je n ai pu faire car j utilise une tablette sans savoir vraiment l utiliser…Marias, dites vous, poursuit sans relâche la sottise de notre temps c’est peut être pourquoi il considère que la litterature de houellebecq c est dar gato por liebre, en français : tromperie sur la marchandise….
Non j’ai dit une noquerie : il était diplômé de l’institut des hautes études cinématographiques.
Oui, mais il avait fait l’Idhec, D., l’Institut des Hautes études cinématographiques…
Il a tout pour plaire à Passou, de Nota !
Hommage à Passou qui a poussé la conscience professionnelle à aller jusqu’à Salamanque pour photographier « Le médaillon à l’effigie du général Franco qui sera bientôt enlevée sur décision du conseil municipal » à seule fin d’illustrer son remarquable article !
ton 1 sur gauchet est trés bien 3j..hautant que ton 3 est pas bon..averty était un bon garçon
ha t’as vu lassouline..kabloom dit pareil
« le complot du fion apléarégné » par baroz..un « live que vous lirez en prenant le tgv de bordeaux » en bandeau..du nanan
C’est ce qui compte le plus aux States après le fric, le divertissement.
c’est vrai..et donald prête sa gueule trés complaisamment..il sait bien qu’on en fait dl’argent..
Merci Passou pour ce bel article sur ce grand roman au style parfois un peu ampoulé… à propos du franquisme et de son après, lire également, outre Javier Cercas, les livres d’Antonio Muñoz Molina (né en 1956) : « Beatus Ille » (1986) et « Dans la grande nuit des temps » (2009)
« conscience professionnelle à aller jusqu’à Salamanque »
voui, voui, ce tropisme ibérique du jedi est actuellement patent.
attendons, l’arrivée dans les bardenas reales et là, ça va moins rigoler; icite, ils jouent à la guerre, et quand il pleut, c’est de la boue.
J’assume, Baroz.
Tu réponds pas sur la manif pour tous. Tu es devenu homophobe, ou tu bouffes à tous les râteliers?
bloom et ses sophismes qui l’arrangent bien.
Manu, pendant ce temps pluvieux-là, nous présente sa maman. Elle a une drôle de trogneeeu, des goûts de luxe.
http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/pourquoi_emmanuel_macron_ne_parle_jamais_de_sa_mere_388113
Dimanche 5 mars, à 7h 15 min, réunion urgente du PC des Républicains pour décider qui ferait un ticket avec Juppé ( plan B). Le premier candidat (Borloo) a été exclu dû au risque d’une crise subite d’alcoolémie. Le plan C (Abbé Pierre) n’a même pas été discuté parce que le délégué de La Rochelle a mis tout le monde au courant de son décès. Le plan D (l’accordéoniste d’Estaing) a reçu une seule voix, celle de Sarkozy. Le plan E (Michel Platini), malgré l’enthousiasme des présents, a été écarté à cause de son lourd casier judiciaire. Finalement, le Plan F (merci la Météo!) fut approuvé à l’unanimité. A midi, Nadine Morano, qui présidé la session, a prononcé la fin des débats et tous ont pris leurs parapluies. Prochain RDV, le dîner prévu au Fouquet’s. Comme aurait dit notre ami de Porquerolles, nous, on se retrouve au Trocadero . Aux armes, citoyens!
Thus bad begins = Voilà qui commence mal
semble inexact dans la langue comme dans l’intention du texte.
bad : (ici) Le Mal
l’intention du texte est évidemment bien plus complexe et donnée en partie plus haut dans cette même scène :
Thou wretched, rash, intruding fool, farewell!
I took thee for thy better: take thy fortune;
ça tourne bien ou mal est relatif pour chacun alors que Le Bien est absolu en bonne philo platonicienne et contrairement à ce que semble dire Hamlet à R&G en 2.2 :
for there is nothing
either good or bad, but thinking makes it so
« tous ont pris leurs parapluies »
L’important, en politique, c’est de savoir se mouiller.
Après le poids des mots irresponsables, le choc des photos ?
« tout cela sera difficile à oublier ! »
http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/francois_hollande_ses_proches_s_inquietent_de_son_dernier_caprice_a_haut_risque_387426
Le Fouquet’s est fermé pour travaux longues durées, gardel !
Dois-je répondre à tes allusions minables, Bloom, qui consistent à discréditer son contradicteur, faute d’arguments ? Dois-je te rappeler que depuis le début des années 80, conformément à mes goûts propres, je raconte l’histoire de Paris à travers ses jardins, ses cimetières, ses monuments, ses bâtiments, ses rues, ses fontaines et ses statues, ses lieux de spectacles, ses musées… et que j’en ai fait des livres de promenades et de flâneries ?
C’est là, gardel
http://www.leparisien.fr/paris-75008/fermeture-historique-au-fouquet-s-27-02-2017-6717084.php
France Culture et l’esprit public dimanche 11h-12h: D’ignobles fourbes ont censuré la présence de Bourlanges dans l’émission de France culture: « L’esprit Public » parce qu’il était trop ouvertement partisan d’Emmanuel Macron. C’est pourtant une émission démocratique où des opinions variées s’expriment. Il faut avoir entendu au tout début de l’émission l’indignation étouffée de Philippe Meyer, voix tremblante, souffle court. Très émouvant.
« il semblerait qu’un livre photos sur la fin du quinquennat du 7ème président de la 5ème République soit en préparation. La photo-reporter Laurence Geai serait en effet depuis quelques semaines maintenant, continuellement derrière François Hollande, fixant à l’envi ses ultimes instants dans la fonction suprême. » (in l’Obs, lien LVLB)
Contrairement à ses prédécesseurs, Hollande quittera l’Elysée, en solitaire !
« trop ouvertement partisan d’Emmanuel Macron »
ça existe, ça, à part Bayrou ?
@ Passou dit: 4 mars 2017 à 20 h 10 min Mais non, Janssen, le premier roman qui révèle un auteur n’est pas nécessairement le premier qu’il a publié mais le premier qui l’a fait connaitre du plus grand nombre, celui qui a obtenu le plus de retentissement tant public que critique.
ah zut, j’avais zappé cette mise au point. Et elle est franchement désolante, désolé passoul. On comprend ainsi qu’à justifier une œuvre rétrospective à l’aune de ses prix et du nb de ses traductions de par la monde, vous n’ayez par vous-même jamais senti ni anticipé un quelconque génie en gésine à l’abordée d’un premier texte confidentiel publié. Ça me traumatise vraiment que vous argumentiez ainsi, moi qui essaie de garder le « respect rdl » à cause d’un libéralisme de blog qu’on ne trouve nulle par ailleurs, mé c pas tjs facil, hein, donc on a envie de mordre en lisant des arguments aussi faiblards et suivistes, surtout aujourd’hui où tout est fionisé.
« La nuit » photo de José Ayma. Magnifique, un vrai Simenon.
(in l’Obs, lien LVLB)
Pas du tout Barozzi. Le lien mis en ligne n’est pas de l’Obsolète; ferait beau voir de frayer avec ce journal du parti des grandes zidées aux ordres.
L’émotion pure (Philppe Meyer) dans l’émission de France Culture, l’esprit public, victime de la censure https://www.franceculture.fr/emissions/lesprit-public
C’est donc ça qui soutient bon filon ?… eh bé, on n’est pas sorti des ronces de gala !
http://www.europe1.fr/politique/qui-est-le-groupuscule-sens-commun-soutien-de-francois-fillon-2908379
« C’est donc ça qui soutient bon filon ? »
Tu veux pas aller faire un tour place du Trocadero, pour nous dire ce qu’il en est avant bfmtv ?
Dois-je te rappeler que depuis le début des années 80, conformément à mes goûts propres, je raconte l’histoire de Paris à travers ses jardins, ses cimetières, ses monuments, ses bâtiments, ses rues, ses fontaines et ses statues, ses lieux de spectacles, ses musées… et que j’en ai fait des livres de promenades et de flâneries ?
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So what?
Je ne vois pas le rapport avec le Trocadéro aujourd’hui.
Tu fais un « Goût de la droite la plus bête du monde? » Pas pour les flâneurs, pour les lambins, pour les ânes.
Et puis, tu peux bomber le torse, mais tu colliges plus que tu ne racontes, Baroz.
Le seul livre récent qui raconte vraiment Paris, avec ou sans illustration (selon budget) est le merveilleux livre d’Eric Hazan, L’Invention de Paris, traduit dans une pluralité de langues et touché par la grâce.
Marrant, mais je ne vois pas Hazan au Trocadéro cet après-midi.
Jacques et Bloom, vous si précieux, si intéressants chacun à votre manière, ne vous fâchez pas.
Jamais entendu parler. Très richement défendu, l’inconnu pas tant que cela, par le PA.
Sais pas comment vous faites pour lire tout le temps mais c’est impressionnant.
Tâcherais de trouver cela aux libraires du coin, en sont quelques-uns à portée de pierre bastillannes.
Pov Fillon, même le temps semble se liguer contre lui.
Il fait un froid de Canard en quelque sorte.
Faudra vraiment être un héros pour aller au Troca.
Troca d’héros en quelque short. Les riflards en sus, et pas en sucent, même s’ils en croquent.
O tempora O mor(t)e(l)s.
AO
« mais je ne vois pas Hazan au Trocadéro cet après-midi. »
Ni Passou à Sigmarigen, Bloom, ou devant le médaillon de Franco à Salamanque ? Chaloux, je n’insulte pas Bloom,contrairement à lui, ni ne bombe le torse, juste une mise au point me concernant…
Pov Fillon, même le temps semble se liguer contre lui.
–
De l’eau sur un vieux crouton ça risque de faire rapidement des moisissures.
Oui, Gauchet, remarquable, comme si souvent.
AO
Raconter Paris nécessite une éternelle réactualisation Bloom
JARDINS DU TROCADERO (1878)
16° arr., place du Trocadéro-et-du-11-Novembre, avenue de New-York, avenue des Nations-Unies, M° Trocadéro
La colline de Chaillot au XVIII° siècle est dominée par la présence de deux grands établissements religieux aux enclos mitoyens : le couvent des Minimes, encore appelés Bonshommes, établi en 1493 par Anne de Bretagne au manoir de Nigeon qui appartenait aux ducs de Bretagne depuis le XIII° siècle, occupait l’emplacement compris entre les actuelles rues Beethoven et Le Nôtre et le boulevard Delessert ; le couvent de la Visitation de Sainte-Marie, installé en 1651 par Henriette de France, veuve de Charles Ier d’Angleterre, dans une ancienne maison de plaisance qui avait appartenu en 1583 à Catherine de Médicis, s’élevait à l’emplacement de l’actuel palais de Chaillot.
Cultures, pâturages et vignes assuraient l’essentiel des activités et des revenus du village de Chaillot, le plus important de l’ouest parisien. Chaillot était également célèbre pour abriter la Savonnerie, première manufacture royale de tapis fondée en France et d’abord installée dans la Grande Galerie du Louvre par Henri IV (1604), avant d’être transférée à Chaillot en 1631 dans les bâtiments d’une ancienne fabrique de savons, où elle resta jusqu’en 1826, date de son intégration à la manufacture des Gobelins.
La Révolution chassa les Bonshommes et les Visitandines. Le couvent des premiers fut vendu et celui des secondes, très endommagé par l’explosion de la poudrière de Grenelle en 1794, finalement détruit.
C’est sur ce dernier emplacement, au sommet de la colline de Chaillot, que Napoléon décida dès 1810 d’élever le palais du roi de Rome pour son fils à naître l’année suivante. Les architectes Charles Percier et Pierre Fontaine donnèrent les plans d’un palais grandiose qui, surplombant la Seine en terrasses successives, aurait couronné la colline. Les travaux de terrassement commencèrent mais la chute de l’Empire interrompit l’entreprise.
La Restauration vit se succéder plusieurs projets pour ce site exceptionnel, parmi lesquels celui de la caserne du Trocadéro, qui devait commémorer la prise de la redoute du Trocadéro, près de Cadix, lors de l’expédition d’Espagne de 1823. Le projet n’aboutit pas mais le nom resta attaché au lieu.
Le Second Empire élabora lui aussi divers projets pour la colline de Chaillot mais Haussmann se borna à araser le sommet pour créer en 1869 la place du Roi-de-Rome (place du Trocadéro) et à aménager les pentes en jardin jusqu’à la Seine.
En 1876, on décida la construction d’un palais qui devait abriter salle d’opéra et galeries d’exposition pour l’Exposition universelle de 1878. Le projet de l’architecte Gabriel Davioud et de l’ingénieur Jules Bourdais fut retenu et ils édifièrent en moins de deux ans le palais du Trocadéro, qui se présentait comme une vaste rotonde de 58 mètres de haut encadrée par deux tours en forme de minaret de 70 mètres de haut et deux longues ailes courbes de part et d’autre. Devant le palais, tourné vers la Seine et le Champ-de-Mars, la pente fut aménagée en jardins avec jeux d’eau et cascatelles mettant en valeur le motif central, une chute d’eau haute de 10 mètres dévalant le terrain en cascade vers le fleuve. Après l’Exposition, l’ingénieur Alphand aménagea les jardins en les nivelant, tout en conservant la cascade et l’aquarium qui avait été construit pour l’Exposition par l’ingénieur Barrois dans la partie est de la colline.
Le concours lancé en 1932 pour l’Exposition universelle de 1937 fut remporté par les architectes Jacques Carlu, Louis-Hippolyte Boileau et Léon Azéma, qui remplacèrent le Trocadéro de Davioud par l’actuel palais de Chaillot. La rotonde et les minarets furent détruits et une nouvelle salle de spectacle fut aménagée sous la grande terrasse, construite au niveau de la place du Trocadéro, qui ouvre une belle perspective vers le Champ-de-Mars ; les ailes de l’ancien palais furent conservées mais doublées en largeur afin d’offrir davantage d’espace d’exposition. Outre la salle de spectacle, celle du Théâtre national de Chaillot, le palais abrite aujourd’hui dans l’aile ouest le musée de l’Homme (1938) et celui de la Marine (1943) ; dans l’aile est le musée des Monuments français (1937), héritier du musée de la Sculpture comparée fondé dans le palais du Trocadéro en 1879, la cinémathèque Henri-Langlois (1963) et le musée du Cinéma (1972).
Les fontaines du grand bassin, conçues pour l’Exposition de 1937 par les architectes Roger Expert et Paul Maître, avec leurs jeux de canons obliques, de gerbes et de colonnes d’eau, rencontrèrent un vif succès. Parmi les sculptures qui ornent les jardins du Trocadéro, réaménagés au lendemain de l’Exposition par Robert Lardat, deux imposants hauts-reliefs en pierre figurent, de part et d’autre du bassin central, la Joie de vivre par Léon Drivier et la Jeunesse par Pierre Poisson. Dans la partie ouest des jardins ont pris place le Monument à l’amiral de Grasse, en bronze, par Paul Landowski (1931) ainsi que deux arcades provenant de l’ancien palais des Tuileries et remontées ici en 1883. Quant à l’aquarium, qui avait été réaménagé pour l’Exposition de 1937, il a fermé ses portes en 1985.
(à suivre…)
Le viol n’est pas que visée prédatrice.
(Annelise Roux).
Il est aussi -drame- « tu m’appartiens à moi ».
Étant annexion totale, il est la mort.
Vivement la suite, Baroz (les raisons de l’émigration aux US de Jacques Carlu; la visite d’Hitler le 23 (ou 28 juin 40 vers 6h du matin) flanqué d’Arno Breker et d’Albert Speer; l’incendie du Palais de Chaillot en 97 et le déménagement de la cinémathèque française), etc…
Je connais bien le coin, mes amis Martin & Florence habitent avenue d’Iena.
Pense bcp ces temps à une photo qui me hante.
Aussi à Aguirre ou la colère de dieu.
Par extension à Klaus Kinski.
Aux gens qui regardent le rio. De l’eau coule. Ils sont heureux. Jamais d’eau, un me dit.
L’image en question est une femme très brune aux cheveux très longs qui allaite son fils. Assez grand. Plus qu’un bébé.
Je l’ai vu sur un blog en lien + ou -, mas or menos, avec Alain Korkos, bloggeur chez qui Clopine avait déjà parlé de son pseudo.
Quelqu’un connait il cette photographie ?
Cette photographie, on dirait la Vierge Marie.
(À mes yeux, c’est assez gonflé, et je dirai même plus,plutôt iconoclaste, d’intituler ce billet ainsi). D’autant plus que de mémoire, le « s » final se prononce en espagnol.
Passons.
Un rosaire pour Passou. En pétales de roses rouges.
Pour la suite, j’attends de voir si le coup d’état de Fillon sera réussi ou fera un flop, Bloom…
Et Javier se prononce « Rrrrrr » guttural. Un peu comme la rota.
Entonces marque la suite plus proche que despues.
Escondigo.
Preguntar.
Yo lo vi.
Yo vine.
Escuché me.
Talitalatalala, tilou, tilou, tiloulé.
L’apprentissage d’une langue nécessite de la patience. De l’apprenant. Des interlocuteurs. Je comprends tout. Ai progressé. Me fais comprendre. Ai enrichi ma palette de vocabulaire. Verbes et leurs conjugaisons sont colonnes vertébrales. Je vais reprendre mes cours. Potasser un peu.
Y’a ceux qui ont émigré tambien. Avec armes et bagages. Et la bicycletta. La femme perchée sur le guidon.
Tampoco : les facistes sont restés surplace.
Le portugais est plus musical encore que l’espagnol. On dirait une mer douce qui roule des galets surnla olage blanche, le portugais : c ‘est d’une beauté inouïe de l’entendre. Comme un roucoulement, en fait.
Bientôt, j’apprendrai le portugais. Je pourrai lire Fernando Pessoa dans le texte.
Avant cela, vais me remettre à Julio Cortazar. Courageusement.
Bientôt, je serai parfaitement trilingue. Tant que je me borne aux langues latines, c’est du gnan gnan pour moi. Après, ce sera une autre paire de manches.
Je connais quelques injures aussi et cela m’a été fort utile pour me défendre.
D’ailleurs, et j’ai dû m’en excuser -mais c’est grâce à elle que j’ai gagné le concours et le livre de Pablo Neruda de Canto général, Madre de Dios est une très grosse injure. Je pense pouvoir vous dire que c’est pour désacraliser ce qui est sacré.
Le prof. était assez épaté parce que ce mot n’était pas dans la liste fournie par ses soins. Je l’ai trouvé d’inspiration chrétienne. Je sais cela des hommes. Leur besoin de bafouer ce qui est beau.
(Pour se rappeler qu’ils sont mortels ?). (Vous pouvez vous passer de la messe ce jour, vous ai fait un ‘ti sermon, un ‘ti,prêchi-prêcha). Vous passer de la fesse, c’est une autre histoire.
Bon dimanche, païens et mécréants que vous êtes.
JiBé dit: 5 mars 2017 à 12 h 00 min
Hollande quittera l’Elysée, en solitaire !
Surtout que quelqu’un a hembarqué le dernier vélo…
« j’attends de voir si le coup d’état de Fillon sera réussi »
La France, en état d’insurrection fillonnesque, vit peut-être ses dernières heures de liberté démocratique. La foule des contestataires s’en tiendra-t-elle au Trocadéro, ou fondera-t-telle sur les divers points névralgiques de la capitale pour porter au pouvoir un Fillon, dictateur rabougri des Français ?
En gardant le 6 février 34 à l’esprit, il ne s’agit pas d’un flop, Baroz, mais d’une farce.
« tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois […] la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ».
MARX, le 18 Brumaire de L Bonaparte
Gros succès de la manif anti-barozzi et anti-corruption à République cet après-midi.
Passou, la traduction (?) que vous donnez de WS est un contre-sens.
Ce qui est pire est à venir, il n’est pas derrière le locuteur, mais derrière le mauvais début, donc devant le locuteur…
Le grand Will fait le derviche…
Pour suivre l’exemple de Bloom avec l’anglois,corrigeons l’élève Rose :
Escuché me 0 – escúchame 1
Escondigo O – escondido 1
la bicycletta 0 – la bicicleta 1
Preguntar 1
Yo lo vi 1/2 – lo vi 1
Yo vine 1/2 – vine 1
Oui. Je suis d’accord.
Thus peut se traduire par quoique.
Quoique le mauvais démarre, le pire reste à advenir.
Très mauvaise traduction, pardon, mais le sens en est après Charybde advient Scylla. Et là, plys personne ne rit.
Fini la liberté d’expression. Soldats en armes dans les rues.
Comme lorsque je vus Expendable 3 suivi de Expendable 2, contre mon plein gré, je vous l’assure, et bien je me suis crue à Alep. C’est ce que souligne Shakespeare. On croît vivre le pire mais il y a pire encore (worse étant un superlatif).
Merci à ceux qui affineront.
J’apprends et donc j’ecris en phonétique.
donc tous vis zéros sont des uns pour moi.
Héhé.
Quand on apprend à parler l’important n’est pas d’écrire.
Nota le yo se dit ou ne se dit pas. Cela dépend du degré de familiarité.
C’est aussi pour cela que se mettre à lire dans.la.langue représente un pas. À sauter. Hormis Neruda, pas encore sauté.
Je suis hyper fière de moi. Je me trouve douée autant que pour faire le pingouin. J’avais qq bases pour comprendre plus que pour parler. Là, j’ai franchi une étape.
Me demande quand vient la grande aisance ?(au bout de quatre ou plus ?).
L’on s’appartient à soi-même. Et à personne d’autre.
Au bout de qutre langues apprises.
Nota : ne jamais faire de compliments, c’est une méthode.
C’est dans le couvent des Visitandines que Bossuet prononça le fameux sermon à la mort d’Henriette d’Angleterre :
Ô vanité ! ô néant ! ô mortels ignorants de leurs destinées ! L’eût-elle cru, il y a dix mois ? Et vous, messieurs, eussiez-vous pensé, pendant qu’elle versait tant de larmes en ce lieu, qu’elle dût si tôt vous y rassembler pour la pleurer elle-même ? Princesse, le digne objet de l’admiration de deux grands royaumes, n’était-ce pas assez que l’Angleterre pleurât votre absence, sans être encore réduite à pleurer votre mort ? Et la France, qui vous revit, avec tant de joie, environnée d’un nouvel éclat, n’avait-elle plus d’autres pompes et d’autres triomphes pour vous, au retour de ce voyage fameux, d’où vous aviez remporté tant de gloire et de si belles espérances ?
Vanité des vanités, et tout est vanité ! C’est la seule parole qui me reste ; c’est la seule réflexion que me permet, dans un accident si étrange, une si juste et si sensible douleur.
Six février trente-quatre, six février trente-quatre… Ce serait quand même scandaleux de mettre des chevaux sous une flotte pareille !
En plus y a des montées…
« Nota le yo se dit ou ne se dit pas. Cela dépend du degré de familiarité. »
Otra patada al diccionario : contrairement au français, l’utilisation du pronom personnel sujet est facultative car les terminaisons se suffisent à elles-mêmes. Quand on les utilise avec leur verbe, ceci signifie qu’on insiste sur une personne pour marquer un contraste ou lorsqu’il peut y avoir une confusion dans les sujets quand on parle de plusieurs personnes :
Tú sales mientras que yo me quedo.
Toi, tu sors pendant que moi, je reste.
L’usage des pronoms n’est pas le même qu’en français :
– ¿Quién lo dice? – Yo (- Qui l’a dit ? – Moi)
Dans cet exemple, on voit bien que le « Yo » se traduit par « moi » en français ce qui montre la valeur différente de ces pronoms.
Bloom, Ce n’est pas moi qui ai traduit le grand Bill : je reproduis la version donnée par la traductrice du roman Marie-Odile Fortier-Masek. Outre l’espagnol, elle est surtout une traductrice de l’anglais (Garcia Lorca, Graham Greene, Alice Munroe, Richard Ford, J. Cowper Powys, G.K. Chesterton, Angela Huth, Alice McDermott…). Je me doute que cela ne vous impressionne pas mais ce serait intéressant d’avoir son point de vue.
Thus
Ne serait oas quoique donc.
deux propositions : ou bien cependant
Ou bien
(Je reviens)
Que les femmes soient traitées comme oortions congrues ne m’étonne guère.
Où es-tu Billy the kid ? Hormis à Trelew en train d’attaquer la banque du coin de la rue. Brigand.
miemtras signifie au lieu de
C’est une chose d’apprendre.l’espagnol sur le terrain. Yeux dans les yeux. Et de l’apprendre dans les livres.
Je suis pour les méthodes actives d’apprentissage.
(On dirait Wider. Et ses savoirs savants et Chaloux et ses savoirs appris sur le terrain de manière active. Je revendique haut et fort le terrain.
Et dire le yo marque l’insistance : c’est moi que je.
Toc.
Passou dit: 5 mars 2017 à 16 h 29 min
« Outre l’espagnol, elle est surtout une traductrice de l’anglais (Garcia Lorca, Graham Greene, Alice Munroe, Richard Ford, J. Cowper Powys, G.K. Chesterton, Angela Huth, Alice McDermott… »
J’ai trouvé l’intrus ! Qu’est-ce que j’ai gagné ? Si c’est une sodastream, qu’on la livre à notre pétillante Rose.
Donc ainsi jusqu’à présent : thus. Mon quoique n’est pas si mal.
Parler couramment anglais et espagnol et français permet de s’exprimer avec la moitié de la planète. C’est un grand plus signe de respect pour les individus qui la peuplent.
Le russe ce sera une autre paire de manches. Ce serait pas mal au lit. D’apprendre le russe. Sur le terrain. Minouchka, ta troïka sous la Neva et la Volga Mazanskaïa. Je le vois bien.
Et l’allemand biloute ?
J’ai des bribes. Pas mal de bribes. Mais c’edt hyoer loin du français du castullan du catalan du provençal. Nous ne sommes plus ciusins issus de germains là. ?
Il y a des rrrrr, des kkkk des chchch. Tout ce que tu n’aimes pas rose, le guttural. Et l’autre couiloon qqui dit guttural le français ! Et lorsqu’il balbutie l’espagnol on dirait une locomotive à vapeur qui tressaute : hein Jonas ? Je t’en foutrai, moi, du nasillard.
Des portions congrues
P comme potiron ( assez proche de la citrouille)
cousins issus de germains
?
Je m’emmêle. Vais trop vite.
L’autre couillon, Jonas, a osé dire que le français est nassillard.
Honte et pluie de cendres sur lui.
L’allemand est guttural, certes, mais le français n’a rien de nasillard.
Non mais les types qui balancent des phares comme ça, faut havoir des longue portée mais alors au ras du bitume, on lui rallume il est mort…
Puis faut réteindre pour la batterie…
Je me doute que cela ne vous impressionne pas mais ce serait intéressant d’avoir son point de vue.
—
Passou, voici 3 traductions du commerce, dont la première émane du jus de crâne d’un universitaire universellement respecté, la seconde d’un grand poète admiré aussi pour ses traduction, et la 3e du fils d’un obscur échotier du 19e.
Je sais que cela vous en touchera une sans faire bouger l’autre, mais je maintiens que Marie-Odile Fortier-Masek (certainement excellente traductrice par ailleurs), a commis un grave contre-sens:
« Ceci commence mal, mais pire viendra. » JM Desprats, Pléiade
« Et ce début est dur, mais pire viendra… » Y.Bonnefoy, Folio
« Commencement douloureux! Le pire est encore à venir. FV Hugo, Librio
– le « pire » prévu par Hamlet, Rozencranz & Guildenstern mis à mort grâce à ses missives, la mort du Roi fratricide/parricide.
– le « pire » non prévu (chef-d’oeuvre d’ironie tragique), la mort d’Ophélie (devenue folle après la mort de son père, le « rat » Polonius buté par le Prince), celle de son frère Laertes, celle de sa mère…
– Sa mort à lui..? une fois le nettoyage cathartique accompli (on ne s’attaque pas impunément à la « potestas »).
Le pire attend derrière, c’est-à-dire qu’il tient sa place dans la suite des événements appelés à se produire, il va donc nous arriver dessus, donc dans l’havenir (quantiques s’abstenir) bien entendu…
Faut pas sortir de languezo…
Faut qu’on le l’esseplique en quoi, en morse, en braille, en cunéiforme ?
Ha mais le nettoyage cathartique faut des outils par ezemple une gatling de bonne taille…
Si c’est une sodastream, qu’on la livre à notre pétillante Rose
havec chirac c’était déjà phini le don périnion..sarko c’était le piper..havec fion c’est le sodastrime..ha elle est belle la droite française
en cunéiforme ?
cte question
Dans cette histoire de derrière, c’est Bloom qui a raison.
Mais la phrase de WS est de toute façon très difficile à rendre en français. Chez WS, tout est dans le rapport du sens et du son, du sens et du rythme.
Allez traduire cette attaque de l’archet : Thus ! et ensuite l’allitération : « bad begins ». Deux monosyllabes sur trois mots, ça traduit quelque chose de fort, indignation, colère, etc. que les traductions ne rendent pas du tout, trop longues, trop distendues. Faut réinventer ici pour traduire : « Donc, sale début ! »/ »Sale début, donc ! », something like that…
Ni Passou à Sigmarigen, Bloom, ou devant le médaillon de Franco à Salamanque ?
c’est comme quand qu’y va à la piscine..c’est pas qu’une visée prédatrice baroz
par ezemple une gatling de bonne taille…
le cunéiforme la gatling..ça revient beaucoup dans ta conversation..j’espère que tu vas pas à la piscine hen plus..sinon t’as des visées
Widergänger dit: 5 mars 2017 à 18 h 06 min
Grokomiko le magicien,
Qui sait tout qui sait rien,
Vous fait leçon d’anglais ancien!
Il faut dire que quand le personnage principal d’une tragédie annonce étourdiment au troisième acte, alors qu’il en reste deux à écrire, que le pire est passé, ça ne doit pas arranger les affaires de l’auteur. Quatrième acte, on sort les goûters. Cinquième, tricot pour tout le monde!
Rose, « escuché me » et « escondigo » ont été déjà corrigés par Periscopie à 15h 30. J’ajoute encore « miemtras » (l’orthographe correct est « mientras » et la traduction adéquate : « pendant que », « tandis que », pas « en lieu de »(le 5 mars à 16h 39).
bouguereau dit: 5 mars 2017 à 18 h 12 min
tu vas pas à la piscine hen plus..sinon t’as des visées
Ha Nancy ça caille dans les couloirs que c’en est désolant ! Les rats… Ca met pas le pétrole pour la suite…
Un jour ici les Rouges étaient aux affaires on a voulu mettre l’entrée au moins au prix coûtant : deux séances par semaine à l’année ça faisait mille euros ! Ils ont laissé tomber mais c’est sûr on le paye nous…
Le néoboulangisme ne passera pas !
Il est clair, Passou, que Marie-Odile Fortier-Masek a fait un contre-sens. Les traductions officielles comme celle de Bloom la contredisent.
Voltaire, Rousseau, de Gaulle, la France Éternelle, CAMUS ! Le père Pillon n’y va pas avec le dos de la cuiller pour justifier ses petits arrangements financiers. Je me demande tout de même si toute cette histoire n’est pas surtout le signe que l’idée que se font du pouvoir les « républicains », leur programme ultra-libéral complètement has been et inapplicable en France sauf à envoyer les chars, sont obsolètes. D’ailleurs si le PS s’effondre, ils tomberont aussi.
@Jacques Chesnel dit: 5 mars 2017 à 11 h 03
« Antonio Muñoz Molina « Dans la grande nuit des temps »
Très beau souvenir de lecture que je vous dois, comme un autre roman de même veine que vous m’aviez conseillé « Marelle » de Julio Cortazar.
C’est quand même louche, cette histoire, parce que behind blue eyes la fille on a bien dû lui dire…
Ou halor c’est Passou qui nous tend un piège en bambou comme Rahan pour voir si on suit !
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
Je dois être cruel mais c’est pour être juste.
La première scène est tragique, et de plus terribles restent à venir.
Sur l’humour de Beethoven, le rondo sur la rage d’avoir perdu un penny.
Kissin.
Blabla :« Je dois être cruel mais c’est pour être juste.
La première scène est tragique, et de plus terribles restent à venir. »
Pathos blablatesque à son Zénith. Quel comédien pourrait prononcer ça, quel spectateur pourrait l’entendre sans bailler? Heureusement, Blabla ne terminant jamais aucune traduction, peu de risques qu’il soit monté.
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
Je dois être cruel mais c’est pour être juste.
La première scène est tragique, et de plus terribles restent à venir.
(Traduction Emile Montégut, Hachette, 1877, ouvrage couronné par l’Académie française)
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
Je dois être cruel pour être juste
ça commence mal, mais le pire reste à venir
prends ça dans l’cul..ça fait pas du bien et ça fait qu’commencer
faut tout vous dire bande d’empaffés
Blabla, c’est bien d’assumer ses choix. prophétisant de temps à autre, par-ci par-là, comme tout le monde, je t’annonce sans aucun risque d’erreur possible que toi aussi, un jour, tu seras couronné par l’académie française. Après quoi, ton œuvrette s’en ira bien sagement à la BNF retrouver les traductions de Monsieur Montégut pour se mêler à leur poussière.
Faut conceptualiser, Jibé, voyons ! Traduire n’est pas seulement traduire des mots mais un discours dans un contexte, comme l’a très bien souligné Bloom.
« Ça commence mal » ne veut ici rien dire parce qu’on ne sait pas à qui ça se rapporte. C’est la situation qu’il s’agit aussi de traduire, surtout au théâtre.
prends ça dans l’cul, c’est pour ton bien, le boug
Je dois être juste pour t’être agréable !
Pas conceptualiser mais contextualiser…
Jibé, « ça commence mal » me rappelle un brin le cafetier rimeur d’Uranus.
« Ceci commence mal, mais pire viendra. » JM Desprats, Pléiade
La version retenue par la pléiade n’est pas plus conceptualisée, WGG !
Ni contextualisé…
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
Une traduction plus exacte et plus fidèle serait :
Je dois être cruel mais c’est pour être tendre.
La première scène est tragique, et de plus terribles restent à venir.
Avec ce paradoxe très shakespearien et théâtral de la cruauté comme tendresse.
Terrible malédiction! Blabla contextualise comme Monsieur Montégut!
La traduction de la Pléiade est nulle. Indigne de la Pléiade, franchement !
Blabla, Ô Assurancetourix notre barde, sois raisonnable. Un comédien qui s’avance en plein troisième acte pour dire : « La première scène… », est ridicule.
Et il faut respecter la rapidité shakespearienne.
« Être tendre », c’est une trouvaille dans le ridicule dont il faudrait garder la trace!
Les soutiens de Fillon se réclament de Trump comme Philippe Karsenty. On est en plein remake du boulangisme. Et dans le même contexte de montée de l’antisémitisme.
Dans sa traduction Pagnol écrivait en effet :
Je dois être cruel mais c’est pour être tendre.
Mais ensuite :
Ainsi les malheurs commencent et le pire est encore à venir.
Il faudrait de plus essayer de souligner KIND en tant que référence au jeu de mots AKIN / KIND / KING des premières paroles de Hamlet :
A little more than kin, and less than kind.
Oui, mais alors là vous poussez loin le bouchon de la fidélité… Mais c’est pas mal ; le pluriel de « malheurs » n’est pas bon ; et il faut inverser sujet et verbe; il faudrait alors traduire par :
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
Je dois être cruel mais c’est pour être tendre.
Ainsi débute le malheur, et le plus terrible reste à venir.
En fait le titre de la traduction du roman de Maria est erroné… Il aurait dû être :
Ainsi débute/commence le malheur
« Tendre », avec l’accent, peut-être, dans l’épicerie du schpountz.
Le titre espagnol est, lui, fidèle à WS. Il faut espérer que la traduction n’est pas l’aune de la traduction du titre. Mais déjà ça la fou t mal…
Ainsi début le malheur aurait été un titre excellent. Et fidèle à WS.
Encore une occasion ratée ! Déjà avec Döblin. Décidément Gallimard se spécialise dans les traductions catastrophiques.
Ainsi débute le malheur. Il manquait le « e ». Le titre choisi par Gallimard est un authentique contre-sens.
« Ainsi début le malheur aurait été un titre excellent. Et fidèle à WS. »20h24
Le tire du livre de J. Marias est: « Thus Bad Begins ».
Prendre une phrase au hasard dans les textes de Shakespeare, c’est possible. L’écrivain le reconnait comme une de ses pratiques.
Mettre des citations disséminées, au hasard, c’est fastoche, c’est comme de se demander où va le blanc quand la neige fond.
Petit jeu auquel s’est prêté le journaliste, qui demande à J. Marias, pourquoi ce titre.
Sa réponse, il semble l’élaborer, comme s’il fallait qu’il se justifie.
Assez comique.
« Most authors avoid re-reading Shakespeare and other great predecessors. It may be depressing and dissuading, it may make you think “What is the point in writing anything else?” But, funnily, for me Shakespeare is fertile. He is so mysterious so often, he suggests so many things he did not fully explore, he opens so many byways and side streets, that he prompts me to write a little more. »
et pour se raccrocher quand même à la suite de la phrase de Shakespeare, le pire n’est pas certain, mais il existe, J.M. remercie le journaliste d’avoir de la suite dans les idées, auxquelles il n’avait pas pensé:
« Thus Bad Begins refers to several things: for one, the situation in Spain after a long dictatorship. We did renounce “justice,” for instance, which was bad, but thanks to that, “worse remained behind”—that is, Franco’s dictatorship and the possibility of a new civil war. »
http://lithub.com/javier-marias-on-dictatorship-shakespeare-and-literary-ghosts/
bingo! on retombe sur nos pattes: la guerre civile, toujours à venir.
Je vais pas lire ce bouquin, réflexion faite.
Cela ne m’étonne pas qu’une traduction soit à ce point défectueuse et bâclée jusque dans le titre. Tel est le lot des traductions aujourd’hui, et des traducteurs qui font leur besogne à la va-vite, en se foutant du monde, parce qu’ils sont très mal payés, surtout avec un pavé comme ceux de Marias.
C’est pas que les traducteurs se foutent du monde, Delaporte, c’est qu’ils sont très mal payés !
Mais voilà où on en est du libéralisme à tout-va qui induit ce mépris scandaleux des traducteurs et par voie de conséquence des traductions scandaleusement fautives, et au bout du compte le mépris total pour les lecteurs !
Ce libéralisme décadent est en train de bousiller la culture. C’est ça la vérité ! Et c’est ainsi que commence le malheur…
Ce que dit Javier Marías est loin d’être idiot. Mais il cache quand même l’essentiel par le discours qu’il tient. Le titre shespearien de son roman en relève le prestige, c’est quand même ça l’essentiel…! Faut quand même pas nous prendre pour des idiots. Maintenant quand on choisit un tel titre, il faut en être digne et à la hauteur. Apparemment c’est le cas. Heureusement, sinon, il aurait pu passer pour un auteur quelque peu vaniteux. L’emprunt n’est jamais sans risque.
On est très loin du temps où une Milena traduisait Kafka par amour et avec amour !
Toute cette cuisine actuelle de la traduction est absolument écœurante. J’ai une amie qui traduit des films américains et elle est en proie aux mêmes difficultés. Le niveau des traductions de film, dit-elle, n’a cessé de baisser à cause de politique pourrie de restriction des coûts des maisons de production et des maisons d’édition qui transforment les traducteurs en esclaves. On va vers l’abîme !
« On va vers l’abîme ! »
Grand cheval à la renverse.
« Le cheval à l’envers ou comme l’appelle les tchèques le Kůň est une des œuvres du célèbre artiste tchèque David Černý (né le 15 décembre 1967 à Prague). On trouve cette statue dans le palais (ou Palác) Lucerna donnant sur plusieurs rues (la plus connue Václavské Náměstí). Ce passage a été construit entre 1907 et 1921 par le grand-père de Václav Havel et est également l’un des chefs-d’œuvre pragois de l’Art Nouveau. On trouve tout dans ce passage, un cinéma, des expositions, des boutiques dont une très connue des français la Pâtisserie St Tropez. »
Blabla : »Heureusement, sinon, il aurait pu passer pour un auteur quelque peu vaniteux. ».
C’est certain.
Reblabla : »L’emprunt n’est jamais sans risque. »
Depuis le temps que j’essaie de le lui faire comprendre…
Hurkhurkhurk!
Oui, c’est un beau passage de la belle époque avec ce décor magnifique style Art nouveau (que j’adore !). Kafka le cite dans une lettre, un dimanche où il erre dans la ville l’âme en peine. Il va y voir les vitrine de « l’Art industriel », comme dans l’Education sentimentale de Flaubert… Mais il y a du Frédéric Moreau dans ce Kafka en effet.
Václavské Náměstí veut dire la place Vačlav Havel, pas la rue (rue c’est ulice (presque le même mot qu’en russe улица : oulitsa)
la question du style est abordée dans ce lien de 20h39.
Cette longueur de phrases, comme elle m’était apparue, au travers d’extraits, l’écrivain la justifie ainsi:
« Sometimes you need longer sentences to convey more complex ideas, even facts. It strikes me that, mainly in the United States and Britain, some critics are surprised by my long sentences. You have in your tradition Faulkner and Henry James, or even Melville. Not to mention Proust in our literary tradition, the universal tradition. What I try to do is give my sentences a rhythm, a pace, almost a musicality—that is very pretentious on my part—that helps the reader to advance, as if he or she was on the top of a wave and is cradled by it, as it were. I wish I did achieve that, but I can’t know, of course. If I did, the readers, or some readers, would not even realize they are crossing very long sentences, they would just be swept over by them, if you can say that in English. »
Mais même en français, on trouve ça long et laborieux ces réflexions pseudo-philosophiques.
C’est la place où il a proclamé l’indépendance de la Tchécoslovaquie, lors de la révolution de velours, le 28 novembre 1989, autrefois place Venzeslas, la grande place un peu à l’écart du centre de la Vieille Ville de Prague.
Vous l’avez lu en français pour dire ça ?
Mais si c’est aussi mal traduit que le titre…!
Ce rapport du son, du rythme et du sens me paraît tout à fait essentiel pour réussir la traduction. La forme de la phrase a autant d’importance que ce qu’elle dit, et porte le sens de la phrase tout autant. Mais c’est une alchimie difficile à traduire. Si ça paraît lourd en français, c’est sans doute que cette alchimie est mal traduite.
Il ne suffit pas de dire que les phrases de Javier Marías obéissent au style de la digression à la Tristram Shandy. Il faut comprendre que cette digression obéit elle-même à une cohérence, à un monde où cette digression a du sens et fait nécessairement partie d’un tout. Elle est liée par mille liens invisibles à une première lecture naïve à l’intrigue. De même chez Proust, le début de Somode et Gomorrhe avec son essai sur les « invertis » qui apparaît comme une digression mais n’en est pas une parce qu’elle est intimement liée à l’intrigue principale que la critique se doit normalement d’éclairer.
« Vous l’avez lu en français pour dire ça ? »
oui, on peut trouver de larges extraits sur le net, pour se faire une idée.
Le malheur, pas mal, ML. Par contre « le pire », non, c’est worse et non »the worst ». (dans la réalité, c’est « the worst » car il ne maitrise rien)
Quand à « kind », au 16e/17e, c’était le sens de « showing natural feeling, acting by nature », « juste » est parfaitement recevable.
(nice = fou, chez WS)
Ainsi commence le malheur, mais pire est à venir
(jolie rime interne, qui compense l’impossibilité de rendre la rime « kind/behind »)
Entendu, Bloom.
Je dois être cruel mais c’est pour être juste.
Ainsi commence le malheur, et pire reste à venir.
Oui, ça a de la gueule comme ça, non ?! Et « commence » est mieux que « débute », je crois.
En tout cas, le titre aurait dû être :
Ainsi commence le malheur
Je les ai lus aussi sur le net. Mais je ne trouve pas qu’ils permettent de se faire une idée juste du style de l’auteur. Ce n’est que le début, la mise en route de l’intrigue.
Mais qu’est-ce qui commence au juste, l’histoire, la pièce ?
I must be cruel to be kind
Thus bad begins, and worse remains behind
Je dois être cruel pour être juste
Mauvais début donc, et pire sera la suite
Widergänger dit: 5 mars 2017 à 21 h 12 min
ou aussi : utca (prononcer « outça » en hongrois
Oui, c’est la même racine slave. J’aimerais bien apprendre le hongrois aussi.
Bonne question, Jibé ! Mais c’est la première question qu’il aurait fallu te poser avant de traduire. Comment traduire si on ne sait pas de quoi ça cause…?
Il s’agit de la vengeance de Hamlet pour le meurtre de son père. Il vient de tuer Polonius. C’est le premier acte (ou première scène) de sa vengeance. D’autres viendront, pire encore. Et en effet…
Ce que dit Hamlet est de toute façon ambigu. Et c’est aussi cette ambiguité qu’il faut traduire.
Quand il dit :
« Je dois être cruel mais c’est pour être juste (ou tendre) »
il y a à l’évidence ici un paradoxe qui fait tout le sel de la réplique. S’il DOIT être cruel, c’est qu’il s’agit de venger son père. Or, il aime son père, il agit donc non pas par méchanceté (en plus il a tué Polonius par inadvertance), — Polonius était caché derrière un rideau —, mais par tendresse pour son père. Mais ce paradoxe correspond au clivage psychique du personnage. D’où l’ambiguité. On ne sait pas au bout du compte ce qui le motive, est-ce la tendresse pour son père ? Est-ce la cruauté ? D’autant qu’il s’agit de son père et qu’on peut légitimement supposer qu’il se réjouit d’un autre côté de la mort de son père par amour pour sa mère, la reine Gertrude. Ainsi le mot « kind » reste très très ambigu, tendresse, justice ? Ou le contraire ? Il n’a laissé aucune chance à Polonius quand il a crié derrière son rideau pour qu’on vienne au secours de la reine. À ce moment de l’intrigue, on peut se dire qu’il a bien fait et qu’il a eu raison d’agir avec une telle brutalité, mais une fois l’intrigue déroulée, c’est beaucoup moins évident. D’où la difficulté de toute traduction ici. Si on traduit « kind » par « juste », on en reste à l’objectivité de la vengeance en dehors de tout sentiment personnel ; si on traduit « kind » par tendre, comme c’est possible, on met l’accent sur le soupçon sur les sentiments réels qui peuvent animer Hamlet, tendresse pour son père ou tendresse pour sa mère…! Problème œdipien par excellence. L’anglais de l’époque de Shakespeare permet cette ambiguité (kind signifie les deux choses, plus dans l’anglais contemporain). Mais aujourd’hui, quand on traduit, on est obligé de choisir l’un ou l’autre sens, il n’y a pas en français de mot ambigu qui corresponde à une telle ambiguité. Pour ma part, je choisirai « tendre » qui accentue le contraste avec cruel, donc le clivage du personnage, et laisse ouverte la question de savoir si cette tendresse concerne son père ou sa mère. Mais après l’expression brute de ce clivage du personnage, vient autre chose, une considération d’ordre philosophique, métaphysique, une théorie du malheur, qui consiste à dire que le malheur arrive par hasard comme la mort de Polonius, qui n’était pas préméditée, qui a eu lieu simplement parce qu’il était caché et qu’il a crier pour défendre la reine coupable du meurtre de son père pour Hamlet. La deuxième partie du vers est un retour à la situation dramatique où nous nous trouvons à ce moment-là de l’intrigue.
Ce qui ne manque pas d’intérêt non plus, c’est que dans ces deux vers décidément très denses, s’exprime une relation de cause à effet entre le clivage du personnage et ses pensées (sa théorie du malheur) et ses actes (d’autres meurtres vont suivre). Mais agit-il par sens de la justice ou par amour pour sa mère, ce qui est beaucoup plus problématique ?
Donc, je traduirai ainsi :
Je dois être cruel mais c’est pour être tendre.
Ainsi commence le malheur, et de pires restent à venir.
Décidément, il faudrait être moins péremptoire à propos de Prague. Celui qui, il y a peu de temps, affirmait sans hésiter que kafka signifiait chouette (alors que c’est choucas) récidive dans les assertions fausses :
– Vaclavské Namesti n’est pas la Place Vaclav Havel, mais la célèbre Place Venceslas ( Vaclav = Venceslas) en l’honneur de saint Vencesclas, le duc de Bohême du Xème siècle ( d’où sa statue en haut de l’avenue). N’importe quel touriste qui a été à Prague sait généralement cela.
– Havel a bien parlé à la foule rassemblée sur la Place Venceslas en novembre 1989, mais pas pour proclamer l’indépendance de la Tchécoslovaquie ! Celle-ci est acquise depuis le 28 octobre 1918 ( depuis date de la fête nationale). La Révolution de velours met fin au régime communiste.
Kind ce n’est ni tendresse ni justice c’est gentil.
Point barre.
Je dois être cruel mais c’est pour être tendre, c’est du très grand n’importe quoi.
Antinomique. Convoquez tartars et autres barbaresques. Visez la prise de Kazan par ees hordes sauvages.
Cruauté et tendresse font très mauvais ménage.
C’est la mère Poularde qui doit être fort contente de tout ce pataquès d’Hamlet.
La digression àla Tristram Shandy : c’est ce que fait Blaise Cendrars tout le long de Bourlinguer : il digresse.
Non, la place a été rebaptisée en l’honneur de Vačlav Havel. Mais tout le monde peut se tromper. Seuls les cons dans votre genre ne se trompent jamais.
rose dit: 6 mars 2017 à 2 h 28 min
Je dois être cruel mais c’est pour être tendre, c’est du très grand n’importe quoi.
_________
Non, rose ! C’est du Shakespeare…! Mais c’est la situation dramatique du personnage prononçant ces mots qui le légitime.
(Et » kind » veut aussi dire tendre). Désolé…
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