de Pierre Assouline

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La République des livres

Histoire Littéraire

Il n’y a que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse

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Serait-ce la naissance d’un genre littéraire ? Comme on se dit sagement qu’en cette matière on n’invente jamais rien, ou alors une fois par siècle, on se doute qu’il doit bien y avoir des précédents, même si celui qui nous vient le plus naturellement à l’esprit, Jérôme Lindon de Jean Echenoz, est assez récent (éditions de Minuit, 2001), ainsi que les évocations de la figure Jean-Marc Roberts, patron de Stock, par Philippe Claudel et Jean-Marc Parisis. Bizarre tout de même que d’autres titres plus anciens ne s’imposent pas spontanément à notre mémoire. A croire que l’hommage de l’auteur à son éditeur […]

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Jean Rigaud, poète, en cours de découverte

Jean Rigaud, poète, en cours de découverte

Nadia Katz

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Jean Rigaud (1924-2005) s’est trouvé très jeune projeté hors de la norme quotidienne. Passant de la Khâgne à la Résistance, il est entré dans Paris en Août 1944 sur un char de la Division Leclerc, avant de s’enrôler, pour la durée de la guerre, dans le Premier Régiment de Parachutistes. Il a ensuite consacré une grande partie de sa vie aux mythes grecs et à l’histoire des religions. Sont-ce là les fondements qui l’ont amené à porter sur le monde un regard singulier où le temps et l’espace n’obéissent plus à la mesure commune, mais à une recomposition subjective ? Toujours est-il […]

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Jean Rouaud, confession d’un enfant des stèles

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Mais non, il ne s’agit pas d’un texte de circonstance publié à point pour la commémoration de 1914. Rien à voir. Après Comment gagner sa vie honnêtement et Une façon de chanter, il s’agit du troisième volet du cycle « La vie poétique », autobiographie littéraire de Jean Rouaud avec Un peu la guerre (253 pages, 18 euros, Grasset). Pas son genre pourtant. D’ailleurs, il l’avoue d’entrée : à force de s’éviter, il n’a guère le goût de parler de lui. N’aime pas encombrer. Ce que Jacques Perret appelait « le racontage de mézigue ». Seulement voilà : pour raconter son « chemin d’écriture », puisque c’est bien […]

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Ernst Jünger, vulnérable et reconnaissant

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Un débat de haute volée a récemment agité certains intervenautes de la « République des livres » : était-il concevable qu’un homme tel que Ernst Jünger (1895-1998) ait pu ignorer en 1940 que le verre dans lequel il convenait de verser le champagne se nommait une « flûte », sonorité qui l’amusa ainsi que les officiers de son régiment alors qu’ils passaient par Laon ? On trouve cela dans ses carnets de guerre. La réponse à cette passionnante question ne figure pas dans la biographie, pourtant très complète, que Julien Hervier consacre à Ernst Jünger. Dans les tempêtes du siècle (538 pages, 26 euros, Fayard). On […]

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Conversation d’Eckermann avec Jean-Yves Masson

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Sans Goethe, qui connaîtrait Eckermann ? Le cas n’est pas isolé dans l’histoire, et pas seulement dans celle de la littérature. Sauf que celui-ci est particulièrement saillant dans la mesure où il éclate dès la couverture des fameuses Conversations avec Goethe (Gespräche mit Goethe in den letzen Jahren seines Lebens) que Johann Peter Eckermann (1792-1854) publia une première fois en 1836, et dont il publia une nouvelle version enrichie en 1848. Ce portrait du Maître en mouvement perpétuel, offert au public avec ses esquisses dans leur saisissante vérité, devint rapidement un classique ; comme les Propos de table de Luther, l’un et […]

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L’un et l’autre en Maurice Barrès

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Qui ça ? Maurice Barrès. Les jeunes générations de lecteurs, et même de plus âgées, n’imaginent pas l’empire considérable que Charles Maurras et Maurice Barrès ont exercé sur les esprits dans la France de la première moitié du XXème siècle. Aujourd’hui en librairie, il n’en reste rien, ou presque. Il faut bien chercher. Le fait est que Maurras est illisible et que Barrès n’est pas lu. Ni défense, ni illustration, Antoine Billot a conçu son Barrès ou la volupté des larmes (210 pages, 19,50 euros, Gallimard) comme une visite. De celles qu’un jeune écrivain rendait autrefois à un glorieux aîné admiré […]

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Pour aller de Chardonne à Morand, prendre la correspondance

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Il y a comme cela des livres qui nous arrivent précédés par leur légende. Pas sûr qu’ils en tirent avantage car le risque est grand de décevoir l’attente. Surtout lorsque la rumeur leur accorde généreusement un parfum de souffre et de scandale. Elle abuse d’autant plus qu’elle n’en sait rien puisque par définition, nul n’a encore lu ces fameux livres qui tardent à venir à jour afin de ne pas heurter les sensibilités de nos contemporains. C’est notamment le cas des correspondances et, parmi elles, plus encore le cas d’espèce des écrivains de droite au siècle qui a vu l’occupation […]

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Les écrivains se confessent à la radio comme nulle part ailleurs

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Un écrivain c’est une voix que l’on doit retrouver tant à la lecture qu’à l’écoute. Elle le révèle et le trahit quand il espère dissimuler. Sa voix le dévoile. Un précieux recueil, mais « précieux » au sens d’indispensable, paraît ces jours-ci à l’occasion des 50 ans de la Maison de la radio. Les grandes heures (472 pages, 45 euros, La Table ronde/Radio France éditions/INA)réunit dans un format, sur un papier et à travers une mise en page parfaitement adéquats, douze entretiens avec des écrivains, dont six sont inédits, diffusés sur les ondes entre 1950 et 2000. Nombre de Français des années 50 […]

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Défis, dilemmes et délices du métier de traducteur

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Je vais commencer par quelque chose d’un peu banal, mais bon, tant pis, je le dis quand même : le métier de traducteur est un métier merveilleux. Chaque traduction est un voyage dans un nouvel univers, une occasion d’approfondir ses  connaissances ou d’en acquérir, une rencontre avec une personne hors du commun — je parle de l’auteur, bien sûr. Tous ceux que j’ai eu la chance de traduire étaient ou sont des écrivains de talent ou de grands écrivains. Et ici,en prime, il y a le poète dont l’auteur fait le portrait, Anna Akhmatova, que j’aime tout particulièrement… Bien sûr, chaque […]

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Les prix littéraires : des accélérateurs de particules

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C’est rare, un observateur de la chose littéraire qui ose parler des Prix sans les réduire systématiquement à la corruption, aux magouilles et aux manœuvres. Rare, appréciable et au fond assez gonflé car cela lui sera reproché par ceux qui n’ont rien d’autre à en dire. Quelque chose de positif. Par exemple que les Prix font lire, qu’ils font tourner les librairies, qu’ils permettent parfois de soutenir les écrivains de manière sonnante et trébuchante, qu’ils constituent d’excellents cadeaux et qu’ils focalisent l’attention du public à l’automne ce dont on ne saurait se plaindre. Le romancier Tanguy Viel a parfaitement nommé le […]

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