Histoire Littéraire
Rien ne devrait faire fuir comme l’idée de perfection associée à l’art, qu’il s’agisse de peinture, de cinéma, de théâtre ou de littérature. Il n’existe pas de roman « parfait » (quelle horreur !) car il n’existe pas de critère de la perfection littéraire. Il y a bien des canons mais on ne mesure pas un livre à l’aune du respect qui leur serait dû. C’est donc avec une certaine appréhension mêlée de curiosité que j’ai ouvert Le rêve du style parfait (222 pages, 24 euros, Puf), néanmoins rassuré par la typographie du titre en couverture : régulière tout au long, elle s’effondre quand […]
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On peut passer toute une vie à se demander quel sera le bon moment pour demander la dernière cigarette à l’instant de sa mort. Surtout si comme Ettore Schmitz dit Italo Svevo (1861-1928), on a fumé soixante cigarettes par jour pendant toute une vie d’homme. On entend déjà le chœur des passéophobes ? Quoi, encore un mort dans la « République des livres » ? Encore un classique ? Sus à la naphtaline ! De l’air ! Du jeune et de la fiction ! A quoi l’on rappellera, comme il est devenu désormais rituel à la veille de l’été, que ce site est dédié à l’actualité des […]
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On doit aux soins de Jean-Louis Jeannelle et d’Henri Godard l’édition récente des notes sur la Résistance de Malraux chez Gallimard. Conservés dans le Fonds André Malraux de la bibliothèque littéraire Jacques Doucet et composés de deux dossiers “Non, 1971” et “Anti-II, en cours, Morceaux Maquis”, ces fragments sur la Résistance éclairent d’un jour nouveau la période qui s’étend de la publication du dernier roman de Malraux (Les Noyers de l’Altenburg) aux Editions du Haut-Pays en 1943 et la parution de la première partie de ses Mémoires (Antimémoires) aux Editions Gallimard en 1967, d’autant que Les Noyers ne représentent que le […]
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Alexis Gloaguen, Alain Joubert, Albert Bensoussan, Jacques-Pierre Amette, André Pastoureau, Tahar Ben Jelloun, Angelo Rinaldi, Andrea Zanzotto, Anna Langhoff, Anne Thebaud, Arno Schmidt, Arthur de Gobineau, Robert Antelme, Bernard Desportes, Bernard Ruhaut, Bruno Ruel, Catherine Clemenson, Soizig Aaron, Catherine Dana, Cesar Aira, Cesar Lopez, Charles Duits, Malcolm Lowry, Christian Dufourquet, Christine Spianti, Dionys Mascolo, Dominique Fabre, Dominique Noguez, Dora Breitman, Emmanuel Bing, Emmanuelle Pireyre, Ersi Sotiropoulos, Felix Philipp Ingold, François Caradec, Françoise Asso, Françoise Grauby, Henry Miller, Edgar Morin, Georges Cheimonas, Arrabal, Gérard Noiret, Gheorghe Craciun, Giorgio Caproni, Giuseppe Pontiggia, JP Donleavy, Gustav Janouch, Hans Loffler, Jean-Marie Le Clézio, Lawrence […]
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L’anglophilie est-elle une maladie textuellement transmissible ? Si c’est le cas, alors ça craint à la lecture de Villa Mauresque du duo Floc’h & Rivière (104 pages, 20 euros, La Table ronde) car l’album est irrésistible. Il n’est pas indispensable de bien connaître la langue de Maugham (prononcez « Môôôme » si vous ne voulez pas passer pour un froggie) pour succomber à son charme. Car c’est bien de lui qu’il s’agit ainsi que l’annonce le bandeau « Somerset Maugham et les siens » pudiquement placée par l’éditeur non au bas, comme il est d’usage, mais au centre de la couverture représentant l’écrivain nageant saisi […]
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C’est de mort, en effet, qu’est menacée La Quinzaine littéraire : pas dans six mois, pas dans un an, comme elle l’a souvent été durant les 47 années de son existence, mais dans les semaines qui viennent. Rien d’étonnant dans la situation actuelle de la presse écrite, rien d’étonnant pour un périodique qui n’a jamais voulu se mettre « au goût du jour » et a refusé de céder aux sirènes publicitaires pour conserver la liberté et l’indépendance auxquelles il est tellement attaché. En effet, depuis 1966, La Quinzaine littéraire n’a cessé de défendre une certaine qualité de l’écriture et de la pensée, et de […]
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Pour qui se souvient du recueil de notes de Julien Gracq En lisant en écrivant, tout était déjà dans l’absence de virgule, chacun étant libre de l’interpréter à sa guise, et notamment comme l’idée que chez un tel écrivain les deux activités étaient indissociables et se prolongeaient l’une l’autre, mais nul ne pouvant feindre de l’ignorer tant elle était éclatante. Avec Taches de soleil, ou d’ombre (208 pages, 22 euros, Le bruit du temps), dernier livre de Philippe Jaccottet constitué de notes sauvegardées datant des années 1952-2005, tout est déjà dans la virgule. On ne l’y aurait pas placée spontanément. […]
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Etrange réflexe en vérité celui qui nous fait parfois nous précipiter sur des catalogues de ventes tout en sachant que l’on n’y achètera jamais le moindre bout de papier faute d’avoir l’esprit ou la monomanie d’un collectionneur. Il m’arrive d’en recevoir, le plus souvent liés à un événement littéraire ou artistique. J’en ignore les évaluations, encore pénétré de la répartie du jeune Jean Genet pris en flagrant délit de vol de livre rare et amené devant les juges : « Non, monsieur le Président, je n’en connais pas le prix mais j’en sais la valeur ». Certains de ces catalogues […]
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Un roman peut-il servir de source à l’historien dès lors que son auteur a été témoin sinon acteur des évènements ? La liste est longue, inépuisable même, de ces œuvres de fiction inspirées par l’Histoire en marche, que les historiens n’hésitent pas à citer dans leur bibliographie, de Homère à Vassili Grossman en passant par le Malaparte de Kaputt et de La Peau et tant d’autres. Ils y trouvent des faits ou des choses vues, des noms ou des dates, l’air du temps ou la rumeur du monde, et avant tout une émeute de détails : ils avaient le plus souvent échappé […]
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On en connaît qui se prennent pour Bartleby le scribe : de leur propre aveu, ils préfèreraient ne pas. On en sait qui se croient Bloom échappé d’Ulysses dès qu’ils consacrent une journée à traverser Paris. On en a vus si légers et si paisibles qu’ils avaient carrément pris Plume comme nom de plume. On en croise même qui, tel Gonzalo M. Tavarès, repeuplent leur bairro lisboète des ombres familières de M.M. Kraus, Walser, Calvino, Brecht, excusez du peu ; ou tel Enrique Vila-Matas qui se prend pour tout ce qu’il lit . On peut supposer que son admirative empathie pour Pessoa […]
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