de Pierre Assouline

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La République des livres
Javier Cercas à la recherche du point aveugle

Javier Cercas à la recherche du point aveugle

Le roman sans fiction, cet écrivain n’est pas le premier à s’y frotter mais il est de ceux qui lui donnent ses lettres de noblesse. Né à Càceres (Estramadure) en 1962 mais barcelonais depuis l’âge de 4 ans, Javier Cercas a d’abord enseigné la littérature hispanique à l’université de Gérone avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Empruntant tant au roman, au récit historique, au portrait, au reportage, à l’interview et à l’enquête journalistique, sa manière lui a permis de grandes réussites, encensées tant par la critique que par le public en Espagne mais aussi dans de nombreux pays. En témoigne la fortune des Soldats de Salamine ((2001), d’Anatomie d’un instant (2009) et de L’Imposteur (2015). Des livres souvent hantés par la guerre civile, de même que le tout dernier qui vient de paraître en espagnol. Outre son premier roman Le Mobile (Actes sud, 96 pages, 13 euros) publié ces jours-ci en français longtemps après, il publie également un passionnant recueil d’essais Le Point aveugle (368 pages, 20 euros) où l’on croise les ombres familières de Cervantès, Leiris, Flaubert, Vargas Llosa ou de Borges. Ses livres sont traduits de l’espagnol par Elisabeth Beyer et Aleksandar Grujicic. Il nous a reçu chez lui le mois dernier.

Et vous, vous savez ce que c’est un roman ?

C’est… une bonne question ! En fait, la réponse est facile : un roman, c’est tout ce qui se lit comme tel. Même l’annuaire des téléphones ! C’est le centre de ce que j’appelle le point aveugle, ce point sur le disque optique à travers lequel on ne peut rien voir. Ce déficit visuel, ou si vous préférez cette zone d’obscurité, est au cœur de la littérature. Paul Valéry l’a écrit quelque part : ce n’est pas l’auteur qui fait le chef d’œuvre, c’est le lecteur qui y entre et se l’approprie, mais un lecteur vigilant et il utilise à son propos cette expression géniale : « l’innocence armée », ou encore « l’ingénuité armée », bref, cette faculté qui permet au lecteur de déceler dans un livre ce que son auteur n’était pas tout à fait conscient d’y avoir mis. Le point aveugle est une brèche qui permet au lecteur de s’engouffrer dans l’espace créé par l’ambiguïté. Cervantès savait ce qu’il faisait en écrivant les aventures de Don Quichotte mais n’était pas conscient de la manière dans laquelle nous les lisons aujourd’hui.

Etrangement, dans votre recueil d’essais Le Point aveugle, vous vous interrogez beaucoup sur la nature du roman alors que vous n’en avez pas écrit à proprement parler.

Kundera parle des deux temps de l’histoire du roman : primitif avec Cervantès et à sa suite Sterne, Fielding, Diderot, Rabelais et tous ceux qui ont compris l’incroyable nouveauté de Don Quichotte : la permission accordée d’écrire de la fiction dans une totale liberté ; puis il y eut un deuxième temps que l’on peut qualifier de flaubertien, qui réclame qu’on le considère à l’égal d’un art sérieux, car pour ceux cités précédemment, le roman n’était qu’un divertissement. Flaubert avait l’ambition de hisser le roman à un stade aussi élevé que la poésie ou la tragédie, d’en faire un genre noble. Il l’a donc voulu pensé, construit, cérébral, géométrique, trahissant la leçon de liberté de Cervantès. Mon idéal du roman tel que je l’ai mis en pratique dans mes livres opère la synthèse des deux : il emprunte à tous les genres sans se gêner mais avec la rigueur sans laquelle on ne peut composer après Flaubert, celui qui a tout changé.

Mais pourquoi Cervantès n’a-t-il pas eu d’héritiers dans sa propre langue ? Il a bien une descendance mais ailleurs

C’est d’autant plus étrange que lorsqu’un livre connaît un énorme succès commercial, il suscite aussitôt des imitations. Or il n’y en a pas eu en Espagne pendant trois siècles. La réponse se trouve dans l’épilogue du roman. Cervantès a créé une forme nouvelle d’ironie, qui n’est pas celle de la Grèce antique, et relève davantage du paradoxe. Le Quichotte est de toute évidence un fou mais doté d’une grande sagesse, d’une véritable intelligence, d’une belle lucidité. Son ironie, c’est la possibilité d’une vérité contradictoire. Mais pourquoi toute cette réussite littéraire n’a-t-elle pas fait d’émules en son temps et son pays ? Parce que les Espagnols l’ont lu comme un livre essentiellement comique. Leur lecture a été très réductrice : elle a retenu la drôlerie du personnage aux dépens et à l’exclusion de sa dimension tragique et pathétique. C’est d’autant plus regrettable que la leçon de Cervantès, c’est justement que la vérité est polyédrique, ambiguë, chose impossible à comprendre pour l’Espagne des lendemains du Concile qui était fermée, monolithique, totalitaire. Dans le même temps, la France et l’Angleterre ouvraient les esprits aux interprétations contradictoires. Je crois sincèrement que le roman est une arme de destruction massive contre la vision totalitaire du monde. Ceux qui prétendent détenir une vérité absolue sont prêts à vous tuer pour l’imposer. Les fanatiques ont horreur du roman.

Alors, les héritiers de Cervantès, où sont-ils ?

Mario Vargas Llosa est à mes yeux le grand romancier classique de la langue espagnole contemporaine. Mais il demeure plus proche de Flaubert que de Cervantès. Et puis Milan Kundera… De toutes façons, tout romancier doit payer sa dette à Cervantès. Même s’il ne l’a pas lu ! Et même si, comme Martin Amis, il méprise la qualité de Don Quichotte et le trouve trop long ; il juge que nombre de pages sont superflues parce qu’il ignore le cocido, ce plat typique de chez nous dans lequel on met absolument de tout, une sorte de pot-au-feu à base de pois chiches, de différents légumes et de plusieurs viandes, ce qui donne quelque chose de délicieux et plébéien. Ce roman est un monstre omnivore, il avale tous les genres. Or je crains que nous n’utilisions pas toute la liberté que Cervantès nous a donnée avec tout ce qui la fonde : l’ironie, le scepticisme, la tolérance. C’est là mon seul dogmatisme !img_7046

Un cocido littéraire, votre Anatomie d’un instant, votre livre sur le coup d’Etat raté du 23 février 1981 ? Je dis « livre » faut de dire….

Il est vrai qu’il est un peu chronique, un peu essai, un peu reportage, un peu roman historique, un peu tout. Un roman en principe, c’est une fiction. Avec celui-là, j’ai pris la liberté d’écrire un roman sans fiction. De toute façon, le roman est par essence un genre hybride. Ce fut également le cas pour L’Imposteur et pour celui que je viens d’achever et que je publierais en février en Espagne. Tous des romans sans fiction. C’est l’équivalent de la non fiction novel telle que Truman Capote l’a définie pour De sang froid : une forme narrative qui a recours à toutes les techniques de l’art de la fiction tout en demeurant absolument factuelle. Le prochain particulièrement qui est le livre que j’ai toujours voulu écrire, dès le début. C’est une histoire très personnelle puisqu’elle tourne autour du passé franquiste de ma famille, des petits propriétaires d’Estramadure ; la figure centrale en est un jeune homme de 17 ans, grand lecteur à qui son maître avait révélé Ortega et Unamuno ; il est pourtant devenu phalangiste, il s’est engagé, s’est battu et il est mort au combat lors de la plus grande bataille de l’histoire de l’Espagne. J’étais honteux de ce passé, le nôtre, dont ma mère m’avait souvent parlé. Le destin de ce garçon, les raisons de son basculement m’ont hanté car je ne les comprenais pas ; de plus, on a toujours dit que c’était l’oncle de ma mère jusqu’à ce qu’on apprenne, entre tous les non-dits, qu’il était son frère aîné…. Dès qu’on parle de soi, on entre dans le mensonge. Marco, l’antihéros de L’Imposteur, s’était inventé un passé de héros afin de cacher sa vie dure et grise de franquiste. Il n’avait été ni brave, ni courageux, rien. Après la guerre, le général de Gaulle ne disait-il pas que « les Français n’ont pas besoin de la vérité » ? Je n’étais pas capable d’affronter mon passé familial. En fait, j’étais paralysé par un problème littéraire : j’avais l’histoire mais elle était toujours à la recherche de sa forme. Dans Les soldats de Salamine et dans Anatomie d’un instant, l’Histoire et la fiction se livraient à une lutte ; dans L’Imposteur, à une bataille ; dans le prochain, elles dialoguent enfin.

On sent qu’il vous a marqué, l’imposteur de L’Imposteur

C’est mon Moby Dick. C’est le bien et le mal à la fois. Le point aveugle de cette histoire, c’est de se demander pourquoi il a fait ça, pourquoi il a menti sur son passé et pourquoi tout le monde a bien voulu le croire. Et dans Anatomie d’un instant, c’est de se demander pourquoi Adolfo Suarez, le chef du gouvernement, est demeuré assis droit à son pupitre quand les putschistes de la Garde civile ont envahi le Parlement et qu’ils ont commencé à tirer à la mitraillette. Tous les députés se sont terrés sauf le vice-présent du gouvernement Manuel Gutierez Mellado, un ancien général franquiste qui en avait vu d’autres et Santiago Carrillo, le leader communiste endurci par la guerre et les décennies de clandestinité. Les députés de l’époque me détestent depuis ce livre : ils me reprochent d’avoir insinué qu’ils étaient des lâches. Mais j’en aurais fait autant qu’eux, je me serais carrément caché au sous-sol si j’avais pu ! Tout mon livre pose cette question de l’attitude de Suarez et je n’ai pas vraiment trouvé de réponse claire et univoque. L’énigme est non seulement intacte mais elle s’est épaissie avec ce livre. Tant mieux car le romancier, c’est celui qui ajoute de la complexité au monde. Pour mieux la déchiffrer, il doit rendre cette énigme insoluble. Quand le politicien tend à tout simplifier, le romancier décèle un problème là où personne ne le voit ; il nous complique la vie. J’ai voulu montrer que l’attitude d’Adolfo Suarez constitue l’essentiel de sa vie mais aussi de celle de son pays. Pareil pour Marco l’imposteur. Tout le monde savait dès 2005 grâce à un historien qui a montré que quelque chose dans sa biographie dysfonctionnait. Alors on l’a aussitôt diabolisé au lieu d’y aller voir, de peur d’y découvrir une certaine Espagne. Pareil pour Manuel dans mon prochain livre qui prend à rebrousse-poil une vision rétrospective de l’Histoire où tout le monde a été républicain ou anti-franquiste.

Est-ce cela qui vous a fait écrivain ?

Je viens d’un village pauvre d’Estramadure. Quand j’ai eu 4 ans, ma famille s’est installée à Barcelone où mon père était vétérinaire. Nous étions matériellement appauvris et déracinés car ce n’était pas chez nous, d’autant qu’on y parlait une autre langue que le castillan ; mais quand nous retournions au village, nous étions à nouveau des gens importants. Or sans ce sentiment du déracinement, cette sensation d’être devenu un orphelin, je ne serais probablement jamais devenu un écrivain. Pavese disait : la littérature est une défense contre les offenses de la vie, ou quelque chose comme ça. Elle m’a protégé ; elle a été mon instrument de survie. Ce livre vient du plus profond de ma vie puisqu’il me vient de ma mère à partir d’une histoire qui a baigné mon enfance par sa bouche. Or, dès lors qu’on est loyal avec ses obsessions, plus la littérature vient du plus profond, meilleure elle est. Je ne sais pas et j’écris pour savoir.

Votre famille est restée franquiste après la guerre civile ?

En cela, elle est très espagnole puisqu’elle relève du « franquisme sociologique ». Pendant quarante ans, comme la plupart des Espagnols, elle a accepté le franquisme. La contestation était inexistante sauf dans les derniers temps. Après seulement, j’ai découvert dans les livres que dès les lendemains de la guerre, ceux qui y avaient participé du côté des vainqueurs avaient été très déçus. Aussi quand la démocratie est arrivée au moment de la transition des années 80 tout le monde ou presque l’a acceptée. Mais jusque là, le sport national des Espagnols, ce n’était pas le football mais la guerre civile, remplacée le cas échéant par le coup d’Etat, ce qu’a exploré Anatomie d’un instant. Tout Espagnol a sa propre théorie sur le coup d’Etat du 23 février 1981. Sinon il n’est pas espagnol !

 Quel est le point aveugle de ce prochain livre ?

L’écrivain qui n’a pas le courage de trahir ses propres théories n’est pas un véritable écrivain. Quand j’écris, j’oublie tout ce que je sais, à commencer par les théories car elles empêchent d’écrire, pour me mettre entièrement au service de mon livre. Le point aveugle y est très évident, il vous sautera aux yeux… lorsque vous le lirez ! Mais moi, il ne m’est apparu que lorsqu’on me l’a dit. Car celui qui écrit est dans un état de semi-conscience, il cherche à donner du sens à une forme. Là, je me suis lancé à la recherche des traces d’un anonyme de l’Histoire pour tenter de comprendre ses motivations. Alors le point aveugle ? La vérité, c’est la recherche de la vérité sur ce personnage.

Dans Le Mobile, votre premier roman écrit en 1987 mais qui paraît aujourd’hui seulement en France, Alvaro le narrateur, c’est vous ?

C’est moi. Mais quel échec, ce livre ! J’étais inconnu ; il s’en est vendu une cinquantaine d’exemplaires dont quarante ont été achetés par ma mère. C’était un recueil de nouvelles d’apprentissage ; il y en avait cinq, j’en ai retirées quatre et c’est devenu un roman. Quand on débute, on veut toujours s’afficher comme écrivain. On se repend toujours de son premier texte. C’est presque le cas…

Tout écrivain est un intellectuel ?

Il ne l’est que dès lors qu’il intervient dans la vie publique mais au même titre qu’un architecte, un professeur ou tout autre. Mais sa qualité d’écrivain ne lui confère pas automatiquement un statut d’intellectuel. Voltaire est à mes yeux le premier intellectuel avec l’affaire Calas. Il réunit les deux caractéristiques : le travail en solitaire d’un côté, la présence publique de l’autre. C’est très français. Ma génération entretient des rapports compliqués avec la figure de l’intellectuel. Quand j’étais jeune, je voulais surtout ne pas en être car il était déprécié, discrédité, dénué du moindre prestige. Camus disait que les idées trompées baignent toujours dans le sang alors que nombre d’intellectuels ont été d’une telle frivolité et d’une telle vanité ! Heidegger et les autres : tant d’intelligence au service de tant de barbarie. Sartre et la littérature dite engagée m’horrifiaient. Je trouvais ça populiste et démagogique. Mais depuis, j’ai évolué. Je revendique désormais une sorte de littérature engagée au sens où l’entendait Michel Leiris : la littérature comme tauromachie. Quelque chose de sérieux, ambitieux, total qui veuille changer le monde, qui engage complètement et non juste un jeu. La littérature doit démasquer la réalité cachée derrière les apparences. En ce sens, Kafka et Borges ont été et sont demeurés mes héros car leur littérature est très politique. Et quel plus grand engagement que le leur ?

Avez-vous le souci d’être compris lorsque vous écrivez ?

Je ne pense pas au lecteur car celui-ci n’existe pas. Chaque lecteur est différent. Au fond, le seul lecteur que je connaisse, c’est moi, et j’ai envie de le satisfaire, en espérant qu’il y en aura d’autres comme moi. Mais il m’est impossible d’écrire pour un autre que moi.

Mais quand vous dites d’un personnage qu’ «elle avait un geste de dévouement digne de Florence Nightingale », vous vous doutez, tout de même, qu’en Espagne et en France, nul ne sait à quoi vous faites allusion à moins d’avoir une solide culture historique anglaise et d’avoir lu Eminent Victorians

J’ai écrit cela quand j’étais jeune. A l’époque, je la connaissais par un livre en espagnol que mon père m’avait offert sur les héros de l’humanité. Ca m’avait marqué. Elle était l’équivalent de mère Teresa de Calcutta. Mais au fond, qu’importe. Je veux toujours écrire le meilleur livre possible, advienne que pourra. La première obligation de l’écrivain, c’est de se créer une tradition littéraire, en faire une lecture intéressée, s’y inscrire et voir ce qu’il peut y faire. Le philosophe Eugenio d’Ors disait que ce qui n’est pas tradition est plagiat. Picasso dit que l’originalité, ce n’est pas ressembler à personne mais ressembler à tout le monde. Pendant mes études, j’ai beaucoup lu la littérature, le théâtre et la poésie de l’âge d’or espagnol, les Gongora, Lope de Vega, Quevedo et les autres. Cervantès les avait lus et les a transformés. Il avait également avalé Pétrarque. Je crois qu’il ne suffit pas de tuer le père : il faut dévorer les maîtres en cannibale, mais en y ajoutant de la sauce piquante. Après seulement on peut écrire ce qu’ils n’ont pas écrit tout en sachant que sans eux on n’y serait pas arrivés. Sans les Vies imaginaires de Marcel Schwob, Borges n’aurait pas été ce qu’il fut. Il ne suffit pas de dévorer : il faut ensuite rendre hommage comme on ferait une déclaration de soumission.

Et vous, Flaubert ?

Au début, certainement. Mais ma chance, c’est qu’outre Cervantès et les écrivains du post-modernisme américain (Robert Coover, Donald Bartheme) qui étaient des expérimentateurs, ma langue natale m’a permis d’avaler tous les grands latino-américains. Mais ils ont tous fait ça. L’incipit de Cent ans de solitude est une phrase qu’on trouve presque mot à mot au milieu de Pedro Paramo de Juan Rulfo que tous admirent. Une imprégnation légitime. La tête de Cervantès était saturée de littérature. La littérature relève du cannibalisme.

(Photos Passou à Barcelone)

Cette entrée a été publiée dans Littérature étrangères.

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1 403 Réponses pour Javier Cercas à la recherche du point aveugle

Jibé dit: à

« le premier a les résultats, le second n’en a guère … »

Pas sûr, sinon ceux qui jouent aux courses seraient riches, JC !

JC..... dit: à

J’aurais mauvaise conscience à brocarder les Primaires de gauche, si je votais pour les Primaires de droite.

Jeux de c.ons ! Démocratie infantile au niveau des partis, impuissance garantie au niveau de l’Etat.

bérénice dit: à

« Lorsque l’on passe par une porte dite d’humilité, on doit se courber pour entrer. »7h07

Sans prétendre contrarier les lois de la dynamique, toujours pensé qu’humilité et grandeur allaient de pair, nulle effort à consentir en courbettes ou autres figures contraignantes pour ceux là, qualités incluses dans la définition quand bien même l’homme chercherait perpétuellement à se dépasser.

christiane dit: à

@rose dit: 19 novembre 2016 à 6 h 08 min
Comme toujours, une analyse fine et intuitive. C’est l’art qui m’a fait comprendre tout cela et les livres de Léon Mazzela (Kally Vasco). Notre rapport aux animaux est si mystérieux, surtout pour ceux, sauvages, dont les territoires et le nombre diminue dramatiquement.
@Pablo
Oui, ces lettres suivent le fil d’une solitude grandissante et d’un enfermement troublé dans ses pensées. La fin de sa vie est terrible. Lui, qui avait tant à exprimer par son écriture, condamné à écrire sur n’importe quel support des cris devenus inaudibles.
Alors, vous avez trouvé, dans les allées des Puces, cet immense entrepôt devenu une librairie labyrinthique et fantastique. Ajouté à cette mine d’or les trouvailles, de ci de là, dans les caisses des marchands. Les bouquinistes , sur les quais de Seine, ce n’est pas mal, non plus, avec en plus, ce paysage dont on ne se lasse pas.
Comme l’écrit si bien Rose, la lecture devient au fil de la vie, essentielle.

bérénice dit: à

nul .

JC..... dit: à

BONNE NOUVELLE, une naissance tant espérée …

« Le portrait du nourrisson, emmailloté dans un lange dont n’émerge que sa bouille coiffée de fins cheveux noirs, s’affiche sur chaque mur de la demeure familiale.
Car Walid Shaath, venu au monde le 9 octobre à l’hôpital Nasser de Khan Younis, n’est pas n’importe quel bébé. Selon les services de l’état civil, la population de la bande de Gaza a franchi avec sa naissance le cap des deux millions d’habitants.
La presse palestinienne a abondamment couvert l’événement et le ministère de l’Intérieur, contrôlé par le Hamas, l’a célébré en faisant don de 500 shekels (environ 125 euros) aux heureux parents.
«Voici la preuve que notre peuple est enraciné sur sa terre et qu’il ne renoncera jamais à faire respecter ses droits», se réjouit Taher al-Nounou, un haut responsable du Hamas. » (le Figaro)

Article sur ce non-évènement agrémenté d’une photo du gniard dans les bras de son papa en polo vert, la maman en sac poubelle noir jusqu’aux yeux, comme d’habitude. On se réjouit, et on ne rit pas. La propagande, c’est sacré !

Institut Bartabacs dit: à

Ici, à l’heure de l’apéro, on échange nos photos de gamins mais on évite celles de JC pour ne pas gâcher la séance, tchin tchin

bérénice dit: à

Pablo et Chaloux, un même et unique ? Que de ressemblances entre ces deux et quelle belle connivence, une sensibilité commune, un trait d’union tout en références culturelles, une moisson dialoguant à l’infini sans tarir ni s’épuiser. Que devient D, aucune nouvelle, parti sans connexion pour un autre continent?

Widergänger dit: à

« Il ne l’est que dès lors qu’il intervient dans la vie publique mais au même titre qu’un architecte, un professeur ou tout autre. » (Cercas)
____________
Que de clichés tout de même dans les propos de notre ami Cercas !

Il est bien évident qu’un écrivain connu a un prestige plus grand qu’un simple professeur inconnu, qui aura beau écrire un papier au Monde ne sera jamais publié dans les colonnes du journal, tandis qu’un écrivain connu aura d’emblée beaucoup plus de chance de l’être dans les pages « débat » par exemple !

C’est vraiment se moquer du monde (si je puis dire…) que de faire semblant de croire à une égalité fictive de traitement et du droit à la parole dans notre monde médiatique.

JC..... dit: à

Rappelons au passant pressé que l’Institut Polytechnique Bartabacs de Porquerolles, moderne abbaye de Thélème, n’a rien à voir avec l’Institut Bartabacs de Fresnes, simple lieu d’échange d’excitants pour désœuvrés en attente de libération …

Widergänger dit: à

De plus, ceux qui dispose encore d’une « aura médiatique » pour mobiliser les foules sur de grands problèmes touchant l’intérêt général des peuples ne sont plus depuis longtemps les écrivains. L’époque des années 70 où l’on pouvait voir des Michel Foucault, Deleuze, Sartre distribuer « La Cause du peuple » dans la rue à grand renfort de scandales médiatiques est bien révolue. Les stars de la chanson et du Show-business qui font le buzz les ont remplacés (bizzzz!). Un grand cirque médiatique qui n’influence en rien le destin implacable du monde où les plus riches deviennent toujours plus riches en exploitant toujours davantage encore les plus pauvres.

Il y a bien encore sur nos écrans un Finkielkraut, un Pierre Manent, une Caroline Fourest qui échangent sur les plateaux d’aimables propos, parfois assez énervés face à leurs interlocuteurs tellement tout ce que dit l’autre est insupportable et inabsorbable, si je puis dire, tellement c’est toxique et empoisonné, mais tout cet énervement médiatique n’a plus guère de rapport avec l’aura de l’engagement d’une conscience morale que représentait l’engagement de Voltaire.

Être un « intellectuel » ne peut aujourd’hui que faire sourire dans l’océan de sottises où nous baignons chaque jour et de déni du réel remplacé par le spectacle de la parole.

Jibé dit: à

Bel exemple d’homme de droite devenu humaniste de gauche, JC, c’est rare, en général c’est le contraire !

« Un rapport du Défenseur des droits dénonce l’accès difficile à la scolarisation pour les enfants « vulnérables » (notamment les Roms).
Jacques Toubon dénonce « un hiatus entre le droit proclamé à l’éducation et l’effectivité de ce droit ».

la vie dans les bois dit: à

En passant, vite fait @ BONNE NOUVELLE, une naissance tant espérée :

Synopsis : en 2027, la Terre s’embourbe dans le désespoir, les économies et gouvernements se sont effondrés car, depuis 18 ans, aucun enfant n’est né. Les femmes sont devenues brutalement, et mystérieusement, stériles. Avec ce constat, celui, amer, de la fin certaine du genre humain a anéanti toute perspective d’avenir. Mais tandis que le chaos agite le monde, la Grande-Bretagne fait face, grâce à une politique extrêmement rigoureuse de contrôle des immigrations : les ‘fugees, les réfugiés du continent, sont parqués comme des bêtes dans des camps sur les côtes, les citoyens britanniques ayant la chance de vivre un peu mieux que le reste de la planète, malgré les actions coup de poing de mouvements d’illuminés qui veulent encore y croire.Theo, ancien agitateur aujourd’hui désabusé et perclus de dettes, se voit contacter par un groupe extrémiste à la tête duquel se trouve Julian, son ex-compagne : elle lui demande son aide pour faire passer une réfugiée dont l’importance est capitale…
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Institut Bartabacs dit: à

9 heures 48, méfiez-vous des imitations et constatez la pauvreté des arguments de défenses pitoyables du braillard, hein Dédé, toi qui le connait bien

Widergänger dit: à

C’est quand même très paradoxal de trouver Kafka et Borgès comme exemplaires d’un engagement « très politique ». Cercas se contente de lancer des paradoxes sur le tapis médiatique comme on joue aux dés sans même se soucier de les expliciter. Car de prime abord, Kafka comme Borgès sont le contraire même d’écrivains engagés politiquement. Le jour de la déclaration de guerre d’août 14, Kafka écrit dans son journal « piscine »… Si Kafka est un écrivain « très politique », il faut que Cercas nous l’explique. Nous exigeons une explication. Qui ne viendra jamais.

JC..... dit: à

« le destin implacable du monde où les plus riches deviennent toujours plus riches en exploitant toujours davantage encore les plus pauvres. » (Wiwi)

Si on ne peut plus exploiter les pauvres, comment va t on rester riches ?! La solidarité a des limites : l’intouchable réalité dominant/dominé…

Widergänger dit: à

Avez-vous le souci d’être compris lorsque vous écrivez ?

Je ne pense pas au lecteur car celui-ci n’existe pas. Chaque lecteur est différent. (Cercas)
__________
Là encore il se trompe, notre ami Cercas. Il a beau ne pas penser au lecteur et chaque lecteur a beau être différent, il élude la question parce que la critique moderne montre au contraire combien chaque texte contient en lui-même son lecteur potentiel. Le lecteur ainsi projeté et fantasmé en quelque sorte par le texte reste l’impensé de l’auteur, certes, mais il n’en existe pas moins. Donc, même s’il n’y pense pas, il n’en existe pas moins réellement dans le texte même.

Widergänger dit: à

Si les fabricants de téléphone portable n’ont plus personne pour les acheter tellement les clients potentiels se sont raréfiés, les riches aussi deviendront pauvres.

Donc, en vérité, les riches ont tout intérêt à ce que les apuvres deviennent riches plutôt que l’inverse.

JC..... dit: à

JiBé,
Il y a une grande différence entre proclamer un droit et son acceptation par les gens du peuple, les nombreux…

Les Roms ont des droits de scolarisation pour leurs enfants, souvent négligé par les parents eux-mêmes qui ne voient pas l’intérêt de les forcer à étudier dans le cadre EN.

Autre exemple, le mariage entre personnes du même sexe est un droit, récent, qui n’est pas encore admis par tous !

Bloom dit: à

Bloom, un Joyce à Paris, en langue anglaise et chez un éditeur anglais me semble plus pertinent. Il sera traduit en français plus tard !

Pas sot, Baroz, même si je pense que vu les nullités qui paraissent, un petit guide du Paris de Joyce bilingue, serait le bienvenu.
A suivre un fois tous les autres projets menés à bien!

Widergänger dit: à

L’engement d’un écrivain pour des causes d’intérêt général, quand bien même cela serait, ne peut être qu’un épiphénomène dans cet engagement existentiel que constitue la réalité de la vie littéraire d’un écrivain.

Existe-t-il d’ailleurs un seul écrivain d’importance qui ne soit pas engagé ? Il ne l’est pas forcément dans des causes publiques clairement identifiées par des articles publiés dans la presse. L’engament d’un écrivain est tout autre. Baudelaire est profondément engagé dans son époque. Dans sa poésie même, dans ses « fleurs du mal » qui disent l’état spirituel de la France d’après la révolution de 1848 sans que Baudelaire n’ait besoin de l’évoquer. Mais tout ce qu’il en dit est infiniment plus profond et plus essentiel que tout engagement simplement politique. Il dit ce qu’il en est de l’homme de son temps. Flaubert ne fait pas de politique. Il a des opinions politiques qui sont celles d’un petit bourgeois de son temps. On en a une petite idée quand il parle de la Commune et des destructions qu’elle a produite à Paris. Mais il suffit de lire l’É. S. pour se rendre compte que son engagement dans les mouvements historiques de son époque est profond et autrement plus intéressant qu’un simple engagement politique pour aller dans la détresse même de toute une génération, la sienne, qu’il décrit comme sortie de l’histoire, flouée par l’histoire et ne croyant plus à rien. Un constat amer qui rejoint celui de Baudelaire qui comprenait d’ailleurs si bien Flaubert, de l’intérieur, pour cette raison.

JC..... dit: à

PEDOPHILS NEWS

« Ainsi, à un journaliste qui dans une interview de 2015 se souvient avec émotion de ses calendriers sensuels, que rétorque Hamilton ? : « Vous, vous avez eu le calendrier. Moi, j’ai eu les filles… » » (le Point)

Il n’est pas charmant-mignon-tout-plein-lucide, le vieux monsieur de 83 ans ? Ah ! le brave gars … Objectivement.

Widergänger dit: à

Il y a aussi un peu trop de cynisme là-dedans et l’expression d’une virilité sans complexe qui a quelque chose de profondément désagréable et immoral.

Jibé dit: à

A force de passer au crible les déclarations de ce pauvre Cercas, WGG, ce n’est plus la recherche du point aveugle que l’on trouvera au bout mais le coeur de l’artichaut ? En général, c’est le meilleur, celui que l’on garde pour la fin !

Bloom, je crains que le Paris de Joyce ne se limite surtout au 7e arrondissement et au 6e, jusqu’à la librairie de Sylvia Beach et le quartier de l’Odéon ? Néanmoins, un petit essai géographico-littéraire, sous forme de balade, autour de cet écrivain prestigieux, serait fortement plaisant, pour les happy few ? Mais pas dans la collection « Le goût de… », peut-être au Petit Mercure (petits ouvrages directement publiés en livres de poche)?
Propose-le à Isabelle Gallimard. Tu peux te réclamer de moi, mais je ne suis pas sûr que se soit efficace ! Plus convaincant sera l’argument commercial (partenariat, pré-achat d’un certain nombre d’exemplaires…)

JC..... dit: à

Est ce que virilité n’est pas abusif pour cet abuseur public d’Hamilton ?

Phil dit: à

pré-achat d’un certain nombre d’exemplaires…)

un bon d’essence pour la porsche de mademoiselle gallimard ?

Widergänger dit: à

On peut se demander en quoi démasquer la réalité cachée derrière les apparences serait un travail qui serait essentiellement de nature politique. Ne serait-ce pas un peu restreindre le champ des interprétations des romans de Kafka ou des nouvelles de Borgès ? Les romans de Kafka sont-ils d’ailleurs fondés sur ce jeu des apparences que présuppose Cercas dans ses propos ? Pas si sûr. Ce qui produit de l’angoisse justement dans Le Procès par exemple c’est précisément qu’il deviennent inopérant pour comprendre les situations mises en œuvre par le narrateur de les penser selon l’opposition classique réalité/apparence. L’angoisse naît bien plutôt du fait que l’entièreté du réel apparaissent sans laisser de reste caché et que ce qui apparaît est déjà en soi tout à fait effrayant que Bourdieu analyse par exemple comme la calomnie devient le paramètre qui définisse le lien social. Rien de caché là-dedans dans le roman ; d’emblée c’est ce qui apparaît pour ne plus lâcher le héros K. .

Bloom dit: à

Viens de réécouter « Dance me to the end of love » de Leonard Cohen, sur un rythme d’ ’assapico, la danse grecque…Une variante de la structure dite « résultative » du titre se trouve p.45 de The Human Stain, où Nathan Zuckerman dit de Coleman Silk « (he) danced me right back into life »…

Roth, prodromes de début d’annonce de florilège grivois tiré de The Human Stain
« It was the summer when a president’s penis was on everyone mind… »
« Gentiles acutally hate those stories and their remarkable rise from the slums. »
« An ignitable woman. She’s turned sex into a vice again »
« If Clinton had fucked her in the ass, she might have shut her mouth (…) Had he turned her over in the Oval Office and fucked her in the ass, none of this would have happened »
« …this girl has revealed more about America than anybody since Dos Passos. SHE stuck a thermometer up the country’s ass. Monica’s U.S.A »

JC..... dit: à

Quittons nous sur une nouvelle riche de sens, dans cette situation mondiale turbulente et trumpienne, troublée par une jeunesse indisciplinée et cruelle.

MAM, c’est à dire Michèle Alliot-Marie va se présenter à la présidentielle de 2017….

C’est bon de savoir que cette jeunette terminera son quinquennat à 76 ans , toujours proche de notre jeune peuple souverain qui a bien tort de crier « A bas le règne des Vioques ! ».

Jibé dit: à

(Phil, longtemps j’ai sonné, en vain, au 26, rue de Condé. Puis, un beau jour, je me suis présenté avec un bon d’achat de 1 000 exemplaires du « Goût de Cannes », signé par le maire de la ville. C’est ainsi que j’ai pu envahir la place…)
Le Mercure de France est la plus ancienne et l’une des plus prestigieuses maison d’édition française. Elle offre, de surcroit, les charmes d’une petite structure familiale et les avantages de distribution propre à un grand groupe d’édition. Je m’y plais beaucoup…

OZYMANDIAS dit: à

Tu es lourdes, ô couronne des Monomaques !…

OZYMANDIAS dit: à

Erratum :

« … lourde… ».

Jibé dit: à

(N’attends pas d’être à la retraite ou au chômage, Bloom !)

Jibé dit: à

Achèterais-tu « Le Paris de James Joyce », Pablo, ou attendrais-tu de le trouver aux puces ?

Bloom dit: à

Propose-le à Isabelle Gallimard. Tu peux te réclamer de moi, mais je ne suis pas sûr que se soit efficace ! Plus convaincant sera l’argument commercial (partenariat, pré-achat d’un certain nombre d’exemplaires…)
— ..
C’est sympa, Baroz, merci. Il se peut qu’Adam Biles, de Shakespeare and co (qui a édité Ulysses en 1922) ne soit pas totalement insensible.
A voir. En tous cas, la recherche du mat est en soi un travail passionnant. Les Joyce ont changé 18 fois de domicile en 20 ans, au début ce fut effectivement dans les 5e, 6e & 7e, puis dans le 8e et le 16e, un peu.
Ils ont habité un temps chez Valéry Larbaud, rue du Cardinal Lemoine et « ont fini » à l’Hôtel Lutetia avant de partir définitivement pour Zurich. Ils ont aussi vécu Bd Raspail. Voilà qui devrait parler à Passou.

OZYMANDIAS dit: à

– Boris :  » Oh! que tu es lourd à porter, bonnet de Monomaque ! « .

Alexandre Pouchkine ( Boris Godounoff ).

Bloom dit: à

Merci, Pablo. Excellent. Toute dernière main à Ulysse, l’essentiel ayant été écrit à Trieste.

Jibé dit: à

« Voilà qui devrait parler à Passou. »

Qui pourrait en parler chez Gallimard ?

Jibé dit: à

« Alexandre Pouchkine ( Boris Godounoff ). »

Et alors, OZY ?

Jibé dit: à

« Le Paris des écrivains » aux Alexandrines éditions »

Oui, Pablo, cette maison d’édition que je connais et dont je n’ai pas parlé à Bloom, me semble mieux convenir à son projet.

Pablo75 dit: à

@ Jibé

« Achèterais-tu « Le Paris de James Joyce », Pablo, ou attendrais-tu de le trouver aux puces ? »

Tout dépendra du prix. Je t’avoue que j’achète rarement des livres neufs. À Paris, entre les librairies d’occasion, les Puces, les 2 Gibert, (qui mélangent livres neufs et d’occasion à -30 %, -40 % ou -50 %) et les bibliothèques municipales, c’est difficile de se décider à acheter un livre neuf. Quand j’ai vu à Gibert il y a quelque années la Poésie complète d’Emily Dickinson en édition bilingue traduite par Françoise Delphy et édité par Flammarion (presque 1500 pages, 35 euros) j’ai failli l’acheter tout de suite. Comme j’étais déjà chargé de livres et celui-là est un gros pavé, je me suis dit que je le prendrais la semaine suivante. Quelques jours après j’ai trouvé, dans le même rayon Poésie de Gibert Jeune, un exemplaire d’occasion mais neuf à 20 euros.

Mais le thème des écrivains à Paris m’intéresse beaucoup, puisque j’ai le projet d’écrire sur le thème (peut-être un guide des écrivains espagnols et latino-américains à Paris).

Jibé dit: à

« un guide des écrivains espagnols et latino-américains à Paris »

Beau et vaste projet pour lequel tu me sembles bien placé, vas-y, fonce !

Pablo75 dit: à

À Paris il y aussi des librairies soi-disant d’occasion mais en réalité dédiées à vendre (à -40 % du prix) les livres neufs que les écrivains connus et les critiques littéraires reçoivent et vendent sans les lire. On y trouve beaucoup des nouveautés. Parfois l’auteur ou le critique oublient d’arracher la page où le pauvre auteur du livre vendu sans être lu le dédicace avec des mots qui donnent envie de vomir.

Jibé dit: à

Il ne suffit pas d’écrire un bon roman, WGG, encore faut-il ensuite trouver le bon éditeur. Et en cela il faut rencontrer le bon lecteur de ladite bonne maison. On ne peut pas ne pas y penser, contrairement à ce que prétend le bon Cercas…

Jibé dit: à

« où le pauvre auteur du livre vendu sans être lu le dédicace avec des mots qui donnent envie de vomir. »

Les moeurs du métier, Pablo. Très vite, j’ai arrêté de dédicacer l’ensemble des ouvrages envoyés en service de presse. Juste deux ou trois, dont ceux adressés à Passou…

Pablo75 dit: à

@ Jibé

El Instituto Cervantes de Paris a fait la moitié du boulot déjà en créant sur leur site les « Rutas Cervantes », pour les touristes qui veulent visiter les endroits fréquentés par des écrivains espagnols ou sud-américains.

Voici celle de Machado, par exemple:

http://paris.rutascervantes.es/ruta/machado

Paul Edel dit: à

Mon pauvre pablo pzrle de ce sue tu connais!garde tes vomissements pour autre chose que les dédicaces .. car il y en a de droles et celles de Michel butor dessinées et coloriees étaient dez œuvres ou d autres ressemblent à des cartes postales envoyées d un pays lointain.

Jibé dit: à

Oui, Paul Edel, mais celles-là elles ne finissent pas chez les soldeurs de livres, plutôt dans les distinguées librairies spécialisées dans les dédicaces et lettres manuscrites d’auteurs de Saint-Germain-des-Prés.

Jibé dit: à

Pablo, autrefois il fallait aller chercher la documentation exclusivement aux archives ou en bibliothèque, maintenant, avec le net, elle arrive directement sur notre table…

Paul Edel dit: à

Ras le bol de généralisations haineuses

OZYMANDIAS dit: à

Pourquoi le mélancolique suicide de « MARTIN EDEN » et celui, tragique, de son auteur JACK LONDON m’ont littéralement bouleversé ?

A lire comme un roman d’inspiration biographique, « Martin Eden » s’inspire du parcours de Jack London pour construire le récit d’une vie brève, écourtée la vingtaine à peine franchie, mais parsemée d’expériences qui lui donnent une intensité singulière. Elle nourrira la fascination du lecteur à l’égard de Martin Eden mais provoquera également la perte du personnage.
Ce livre nous fait découvrir Martin Eden dans son identité de toujours : celle d’un marin d’Oakland, élevé dans la misère et la crasse ignare, virevoltant de bal en baston et arrosant le tout de whisky et de bière. Ambition dans ce milieu : nulle. Ou presque… Car malgré son absence de velléité affichée, Martin Eden devait bien conserver un attrait, même minuscule, pour la classe bourgeoise et la condition supérieure, sans lequel il ne se serait jamais pris à rêver de rejoindre le milieu bourgeois auquel il sera convié après avoir sauvé Arthur Morse d’une rixe brutale.
La sœur du jeune Arthur, Ruth, de trois ans l’aînée de Martin, lui apparaît comme une divine incarnation. Figure spectrale, éthérée, esprit pur dans lequel s’incarnent toutes les connaissances littéraires et culturelles que Martin lui-même aimerait détenir et maîtriser complètement, elle magnifie en sa personne tous les charmes et les mystères de la classe bourgeoise. Martin aime la littérature mais sent les failles qui l’empêchent d’accéder totalement aux connaissances de cet art : son langage châtié, son absence de références et son environnement misérable le maintiennent dans une culture minimale qu’il sent inférieure à ses capacités véritables. Ruth ne se demande pas si elle aime ou non la littérature : elle l’étudie et l’analyse froidement, avec l’assurance inflexible de savoir ce qui est bon ou mauvais. Martin Eden, fasciné par la richesse culturelle qu’il croit apercevoir en Ruth, s’éprend de la jeune fille et décide de combler toutes ses lacunes culturelles pour se mettre à son niveau : celui de la classe bourgeoise. Marre des marins. Son désir de rejoindre les hautes sphères du monde social se sublime dans l’étude littéraire. Amoureux de Ruth ou amoureux de l’ambition ? Ruth, après tout, incarne seulement un idéal…
Martin Eden, brillant et obstiné, s’acharne à l’étude des mois durant. Il engloutit toutes les connaissances que son cerveau peut ingurgiter, ne dort plus que cinq heures par nuit, puis se limite à quatre heures. Grandi par les mots et les idées, il prend peu à peu conscience de la richesse de ses expériences passées et sent qu’il est nécessaire, pour lui et pour les autres, d’en laisser une trace manuscrite. La frénésie d’études devient alors frénésie d’écriture. Les premières altercations avec Ruth surviennent. Martin est confronté à la rigidité de son esprit bourgeois, qui comprend mal l’intérêt des expériences qu’il souhaite relater. Reclus dans sa misère de saltimbanque, il refuse le poste administratif que lui propose le père de Ruth, et s’éloigne par là de la situation sociale digne qui lui permettrait d’officialiser sa relation avec Ruth. Pendant qu’il meurt de faim chez lui, parce qu’aucun des journaux auxquels il envoie ses écrits ne daigne le publier, Ruth Morse s’attendrit de voir les traits de son fiancé devenir moins durs, moins vigoureux, alors qu’ils traduisent, en réalité, la décrépitude d’un corps et d’un esprit. Après des mois de galère, d’une torture aussi bien physique que morale, un journal accepte enfin de publier un texte de Martin Eden. La machine de la reconnaissance et du succès public s’emballe.
L’attrait pour la classe bourgeoise constitue le fil conducteur de ce livre. Sans lui, la déchéance de Martin n’aurait jamais eu lieu. La croissance de son esprit a dévoré intégralement les réserves de son cœur. On sent que Martin Eden regrette d’avoir été tenté. Il s’est laissé séduire par les appâts du monde bourgeois et a voulu l’égaler. Malheureusement, issu d’un milieu populaire pauvre, constitué de joies simples et de douleurs vives et épuisantes, la constitution d’un esprit bourgeois produira en lui l’émergence d’une pensée unique, distanciée mais autodestructrice.
Plus Martin acquiert de nouvelles idées, plus il prend conscience des limites de la pensée bourgeoise. Celle-ci, coupée de nombreuses réalités, ne se prive pourtant pas d’émettre des jugements sur tous les sujets qu’elle peut nommer, y compris ceux dont elle n’a aucune expérience. Martin Eden qui, à travers Ruth, essaie de transmettre ses idées personnelles à l’esprit bourgeois, ne recevra qu’un mépris qu’il nourrira ensuite à l’égard de Ruth et de ses semblables.
Au-delà de la critique sociale, Martin Eden évoque l’ambivalence de la littérature. Le pouvoir des mots permet d’extirper l’esprit de sa misère crasse. L’homme s’élève et croit pouvoir s’élever en toute démesure. Pourtant, passée une certaine limite, il se met à dégringoler sur l’autre versant de la pente. C’est ce qui arrive à Martin Eden. Tiraillé par toutes les idées contradictoires qu’il a ingurgitées, et finalement anéanti par la diversité de points de vues qui se valent tous, qu’ils soient brillants ou médiocres, Martin a acquis une clairvoyance telle que plus personne ne peut le comprendre. Suscitant l’incompréhension de la classe bourgeoise, il essaie de retourner parmi ceux de son milieu. Malheureusement, un gouffre les sépare. Devenu monstrueux à cause d’une connaissance acquise trop rapidement, Martin Eden n’arrive plus à apprécier ce qui avait fait son bonheur d’antan : les filles faciles, les bals, les bagarres, la camaraderie… Bien nulle part, seul partout, même les livres ne le réconfortent plus. Font exception ces quelques vers du poète anglain Algernon Swinburne :

« De trop de foi dans la vie,
De trop d’espoir et de trop de crainte
Nous rendons grâce en une brève prière
aux Dieux qui nous en délivrent.
Et grâce leur soit rendue
Que nulle vie ne soit éternelle.
Que nul mort ne renaisse jamais,
Que même la plus lasse rivière
Trouve un jour son repos dans la mer. »

Même si Martin Eden évoque Nietzsche à de nombreuses reprises, prenant pour idéal le surhomme élevé au-dessus de la faiblesse humaine, il n’en fait pas un éloge absolu. Le surhomme échoue, là où le reste de l’humanité parvient encore à prendre son pied.
Martin Eden est d’un désespoir et d’une mélancolie éprouvants : parce qu’on suit le personnage de ses débuts naïfs et ambitieux jusqu’à sa fin rageuse, prend conscience des ravages d’une culture barbare qui ne se veut pas seulement culture pour elle seule, mais culture comme signe extérieur d’appartenance sociale.
Ce livre, éclairé comme son personnage principal, invite à l’ouverture d’esprit et à une distanciation critique qui aujourd’hui encore font écho à notre quotidien.

Phil dit: à

Baroz, la documentation ne vient que du oueb et le produit fini n’est pas terrible. Ici comme ailleurs, you pay peanuts, you get monkey work.

Paul Edel dit: à

De plus on voit l écriture des auteurs c est fascinant la régularité presque scolaire d un le Clézio ou la finesse pointue et grele d un Gracq me fascinent .

Phil dit: à

Une dédicace de Gracq n’est pas à la portée du premier venu, pauledel. Das ist gut so, c’est bien ainsi, disait le célèbre maire de Berlin.

Jibé dit: à

Et pourquoi faut-il soupirer avec Pouchkine, OZY ?

Jibé dit: à

Phil, vous-même, écrivez-vous ?

OZYMANDIAS dit: à

Jibé dit: 19 novembre 2016 à 13 h 38 min
Et pourquoi faut-il soupirer avec Pouchkine, OZY ?

Parce que la lecture des oeuvres de Pouchkine me fait toujours soupirer d’ennui…

Pablo75 dit: à

Mon pauvre Paul Edel, je parle de ce que je connais et de ce que j’ai vu. Toi c’est normal que les dédicaces lèche-cul ne te fassent aucun effet, parce que tu en as dû faire pas mal, mais moi elles m’écoeurent. Je me rappelle d’une particulièrement écoeurante d’un écrivain « illustre » et réputé rebelle (quoique connu pour son cynisme sans bornes) au célèbre (à son époque et aujourd’hui totalement oublié) critique littéraire de Le Monde Poirot-Delpech. Dire qu’elles ne devraient pas m’écoeurer parce qu’il y en a des drôles est complétement stupide.

OZYMANDIAS dit: à

L’aventure souffle sur la Pléiade : JACK LONDON vient d’y entrer avec ses mélancoliques crocs blancs !
Vive London !

Janssen J-J dit: à

13.30 « Pourquoi le mélancolique suicide de « MARTIN EDEN » et celui, tragique, de son auteur JACK LONDON m’ont littéralement bouleversé ? »
On comprend parfaitement votre bouleversement, mais on espère que vous avez su trouvé en vous même les moyens d’échapper au destin de Martin Eden. La preuve, vos propos peuvent rencontrer le bouleversement des autres. Résiste, prouve que tu existes ! Et persévère… Procure du bien aux autres, même sans le savoir. Tu es loin d’être inutile ici, bien au contraire, tu y es indispensable, je dirais !… Bravo et merci.

ribouldingue dit: à

Les amis, je vous suggère de garder toutes les critiques d’OZY pour pouvoir parler de façon crédible des livres que vous n’avez pas lus.

Pablo75 dit: à

@ Paul Edel

« Ras le bol de généralisations haineuses ».

Avant de commenter ici tu devrais bien lire. J’ai écrit: « Parfois l’auteur ou le critique oublient d’arracher la page où le pauvre auteur du livre vendu sans être lu le dédicace avec des mots qui donnent envie de vomir. » Où est la généralisation? J’ai écrit que tous les auteurs écrivent des dédicaces écoeurantes de flagornerie?

Significative ta lecture.

Mohawk dit: à

London Calling, sous la direction de Philippe Jaworski.Sans conteste un des meilleurs spécialistes au monde de la littérature américaines classique, Melville, Hawthorne & Whitman.

ribouldingue dit: à

Nota: Faites un peu plus court OZY, que l’impression tienne sur une page…

Merci

OZYMANDIAS dit: à

Janssen J-J dit: 19 novembre 2016 à 13 h 52 min

Un grand merci à vous mon cher Janssen J-J.
Vos mots sont si salutaires.

Phil dit: à

Poirot-Delpech n’est pas « totalement oublié », Pablo. Comme aucun des critiques littéraires dont il faut parfois relire les articles qui donnent à voir leur époque parfois au delà du livre commenté.

Paul Edel dit: à

Significatif pablo de mettre d abord tes vomissements en évidence quand il s’agit de dédicaces …

Pablo75 dit: à

@ Phil

« Poirot-Delpech n’est pas « totalement oublié »… »

Ah, bon? Moi cela fait au moins 20 ans que je n’ai pas vu un livre de lui, et depuis sa mort en 2006 je crois n’avoir lu son nom nulle part.

Pablo75 dit: à

@ Paul Edel

« Significatif pablo de mettre d abord tes vomissements en évidence quand il s’agit de dédicaces … »

Décidément tu as un problème de lecture (de lunettes, peut-être)?

J’ai parlé de CERTAINES dédicaces écoeurantes. Tu te sens à ce point coupable d’en avoir fait que tu n’arrives pas à bien lire ce qu’on écrit sur ce thème?

Phil dit: à

Pablo, vous n’avez pas de rayon « critiques littéraires » dans votre bibliothèque ? Il en faut un au moins aussi important que celui des Journaux d’écrivains. après ça, vous pouvez recevoir au champagne (sans chorizo).

Widergänger dit: à

Décidément Pablo cherche querelle à tout le monde ici. Il n’est bientôt plus un intervenaute avec lequel il n’ait pas maille à partir. Il n’y a pas que maille qui m’aille.

Widergänger dit: à

Même avec les morts comme Poirot-Delpech !

Widergänger dit: à

Et puis cette manière de tutoiyer tout le monde a je ne sais de profondément désagréable et vulgaire.

Sergio dit: à

Phil dit: 19 novembre 2016 à 14 h 45 min
recevoir au champagne

Non mais haprès ça yoyotte un peu, comme dirait Robert Bidochon…

Sergio dit: à

ribouldingue dit: 19 novembre 2016 à 13 h 59 min
que l’impression tienne sur une page…

Faut essayer havec une six aiguilles sur papier paravent… On devrait trouver tout cela aux Domaines…

Phil dit: à

En y regardant de plus près, M. Certas a un petit air de M. Onfray, ce qui peut être inquiétant.

boudegras dit: à

Il y a des gens avec lesquels il est agréable de discuter même et surtout quand on n’est pas d’accord ; d’autres, comme ce Pablo, toréador d’opérette, avec qui c’est impossible ; il est de la même farine que l’autre andouille haineuse, tous deux chevaliers de la pollution la plus crasse… à fuir, vite

Laura Delair dit: à

A y regarder de plus près, ceux qui commentent le plus sur Javier Cercas sont ceux qui n’ont pas lu les livres

Delaporte dit: à

« Sartre et la littérature dite engagée m’horrifiaient. »

Il y a eu une évolution sur la littérature engagée, on en a appris les mérites. Sartre, mais surtout Camus.

Delaporte dit: à

« Les 10 meilleurs livres publiés en 2016 selon le Washington Post. »

Je n’en ai lu aucun.

Janssen J-J dit: à

In memoriam… J’avais complètement zappé BPD alors que j’ai lu ses chroniques durant des années avec délectation sans jamais m’aviser qu’il avait écrit au moins 25 bouquins. En regardant sa fiche, je tombe avec émotion sur le titre de l’un d’entre eux, publié en 1995 Diagonales, un recueil des ses chroniques au Monde. L’Académie française l’avait reçu, et pourtant personne n’en a gardé un souvenir impérissable. Comme quoi, ce que vaut la célébrité de la « critique littéraire » d’un moment !…
(rappel d’un copié collé : Le titre « Diagonales » dit l’intention de l’auteur de zigzaguer au gré de l’actualité, de mêler ses curiosités pour l’événement et pour la vie culturelle, de confronter faits et représentations. En cinq ans, il a signé plus de 200 articles dans le quotidien « Le monde ». Ce recueil en retient une soixantaine, des meilleures ou plus originales. Les sujets en sont très diversifiés, la politique, les années 40, le drame de Yougoslavie, les dérives de la société et bien sûr les livres, l’amour des mots et de la mer, ces deux « écoles de rêve et de liberté ».

La RDL et son auteur seront encore plus rapidement oubliés que BPD lors du grand départ de PA, même si ce dernier sera entré à l’AF, ce qui est plus que probable et somme toute recommandable. Mais pour l’instant, nous partageons son aventure quotidienne.

Je suis un poil en désaccord avec un internaute pourtant bienveillant, à propos de l’entreprise d’Ozam… Pourquoi vouloir mutiler ses chroniques rafraichissantes ? Non, non, laissons-le épuiser ce qu’il a à dire avec tant de sérieux et de générosité gratuite… Si on le trouve trop long, passons notre chemin, voyons donc, mais n’allons pas l’obliger à le formater à nos recueils de fiches de lecture littéraires pour nos propres élèves.

Je suis un grand amateur des romans de Cercas, mais n’aurais pas la patience de les discuter ici avec des gens qui en parlent si savamment sans les avoir jamais lus. C’est le cas de 90% des intervenautes qui sévissent ici. Cela dit, je ne réduirais pas cette interview maladroitement traduite au contenu de son œuvre que PA n’a fait qu’esquisser. Et trouve toujours assez déprimant de vouloir l’y assimiler. Quelle paresse d’esprit, entre nous.

OZYMANDIAS dit: à

Pourquoi la nymphette « LOLITA » est bien aguichante alors que son auteur VLADIMIR NABOKOV est bien malsain ?

Dire que j’ai apprécié « LOLITA » serait mentir.
Je m’attendais à un ouvrage vaguement licencieux, dont le contenu ne me choquerait sûrement pas.
Au lieu de cela, je découvre cette espèce de chronique malsaine.
Ça aurait pu être un très beau livre sur les affres de la passion, sur un amour impossible… si on décidait d’omettre le fait que le narrateur abuse d’une fillette.
Lolita, pourtant au cœur du roman, n’est jamais présentée autrement que par le regard du narrateur.
Lui ne s’intéresse qu’à ce qu’il peut obtenir d’elle, se plaçant de façon systématique en victime du charme de la nymphette.
En tant que lecteur, on se retrouve pris à parti, témoin de cette relation dont on ne voudrait rien savoir, et dont le point de vue unique qui est présenté conduit à une partialité dérangeante, si tant est qu’il y ait un camp à choisir entre les deux protagonistes.
Témoin impuissant donc, de cette fuite en avant, une spirale infernale qui prend des allures de road-trip sans destination, et qui très tôt laisse présager une fin funeste.
Ce n’est que dans les derniers chapitres qu’on nous laisse entrevoir les sentiments de Dolores, avant que le narrateur ne sombre définitivement dans une folie destructrice.
Et ce n’est pas l’ultime tentative de rédemption des dernières lignes qui changera quoique ce soit à la sensation d’écœurement procurée par ce livre.

Janssen J-J dit: à

@ »la lecture des œuvres de Pouchkine me fait toujours soupirer d’ennui… »

Jolie réplique au demeurant, qui m’a fait remémorer ceci. En lisant jadis le célébrissime Oblomov de Goncharov, je me souviens n’avoir jamais réussi à l’achever, ce qui est rare chez moi. Il me tombait constamment des mains et m’endormais à la manière d’un puissant narcotique…. Tout simplement parce que ses perpétuelles procrastinations avaient définitivement achevé de me contaminer.
J’avais vraiment trouvé ça proprement génial de la part de ce grand Russkof, pas de l’ennui, mais une hypnose !…

Phil dit: à

fiches de lecture littéraires pour nos propres élèves.jjj

Il y a ceux, aussi, qui n’ont pas d’élèves.

Janssen J-J dit: à

@ 16.19 Une fois de plus…, en accord total avec votre opinion sur le roman chiantissime de la nymphette de Nabokov. Sulfureux et mondialement connu en son temps, certes, mais tellement surestimé…, au point que VN lui-même, totalement déprimé, dut se rabattre sur/rebattre les cartes avec FEU PALE, passé beaucoup plus inaperçu. Et pourtant, combien plus profond. Je vous épargnerai ma récente fiche de lecture à son sujet, à moinsse que ça intéresse… Cela dit, on va pas commencer à faire de concours de fiches, hein, laissons les jeunes croyants de la littérature instruire les vieux blasés de la lecture !

Janssen J-J dit: à

@16.32 « Il y a ceux, aussi, qui n’ont pas d’élèves ».
Et c’est mon cas, croyez-le bien. Mais j’aime à m’inclure dans les problématiques (sic) de l’Education Nationale, moi qui n’en fais hélas pas partie et n’en ai jamais fait partie. Et je ne voulais offenser ni exclure personne, voyez.

Nicolas dit: à

On peut se demander en quoi démasquer la réalité cachée derrière les apparences serait un travail qui serait essentiellement de nature politique.

Une des choses que j’aime le plus chez Sartre c’est que « l’existence précède l’essence », parce que c’est une refondation complète de la métaphysique sans dieu. C’est d’une simplicité brute. Je ne suis pas expert en métaphysique ni en phénoménologie et l’on peut dire que Sartre comme tous ceux avant lui a bâtit une maison avec des fuites, mais j’ai mis des gamelles en attendant mieux, du côté de la neurobiologie ils cherchent ils cherchent et c’est là qu’est l’avenir. Tic tac tic tac.

Nicolas dit: à

J’ai lu quelques nouvelles de Nabokov et c’est une grosse tuerie.

OZYMANDIAS dit: à

Janssen J-J dit: 19 novembre 2016 à 16 h 20 min

Les auteurs russes, moi je les lis la nuit, quand l’insomnie me prend dans ses griffes et m’emprisonne.
Le charme slave des textes russes opère toujours quand le sommeil nous quitte et nous éloigne des bras de Morphée.
Oblomov est avant tout un homosexuel qui s’ignore. Il est constamment hésitant, il ne sait rien faire sans l’appui de son « majordome » ronchon et acariâtre. Il n’arrive pas – tout au long du roman – à décider s’il va se marier avec sa dulcinée ou pas. Pourtant, elle ( dont j’ai oublié le nom) désire vraiment se marier et fonder une famille avec lui.
Oblomov est à mes yeux un pauvre rentier sans le sou, passif et paresseux, ne voulant rien faire d’autre que s’allonger sur le sofa et discutailler avec son ami allemand autour d’un thé bien chaud… La vie rêvée des paresseux, quoi !

Nicolas dit: à

J’ai revu mon Valéry, j’aime planter des commentaires ce qui me permet d’analyser ma connerie, j’avance à grand coup de n’importe quoi. J’aime autant Valéry que je le déteste comme ici http://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1985_num_59_3_2252 où la pensée la plus puissante ne sert à rien si l’on part de postulat erroné, bancal, incomplet. Il faudra que j’approfondisse parce qu’une critique de Valéry dans laquelle sont glissés des mots malheureux me paraît peut rigoureuse : « Il ressort de ces analyses quasi phénoménologiques que le roman, du fait de son autoréférentialité, affecte le seul esprit, alors que la poésie touche la personne du lecteur toute entière, corps et âme. »

Un thé c’est une excellente idée, je vous en sers un?

Nicolas dit: à

Billy pop mon amour.

Nicolas dit: à

À cette heure là Passou doit en être au thé, je vais faire comme lui en attendant.

Delaporte dit: à

« Oblomov » n’est pas que cela, c’est aussi un roman qui a une très grande portée philosophique. Si ce n’était que la vie d’un pauvre rentier, on l’aurait oublié depuis longtemps. Non, il y a quelque chose d’universel chez ce personnage par ailleurs profondément russe.

Nicolas dit: à

Un animal rêvé par Kafka

C’est un animal avec une grande queue, de plusieurs mètre de long, ressemblant à celle du renard. Quelquefois j’aimerais avoir cette queue dans ma main, mais c’est impossible; l’animal est toujours en mouvement, la queue toujours d’un côté ou de l’autre. L’animal a quelque chose du kangourou, mais la tête petite et ovale n’est pas caractéristique et elle a quelque chose d’humain; seules les dents, qu’il les cache ou qu’il les montre, ont de la force expressive. J’ai souvent l’impression que l’animal veut me dresser; autrement, quel dessein poursuivrait il en me retirant la queue quand je veux la prendre, pour après attendre tranquillement qu’elle m’attire à nouveau, et puis sauter encore?

Le livre des êtres imaginaires – Borges

bof dit: à

Comme disait G. H Lichtenberg: « Les livres sont la plus étrange marchandise qui soit: ils sont imprimés par ceux qui ne les comprennent pas,reliés, critiqués et lus par ceux qui ne les comprennent pas etùême écrits par ceux qui ne les comprennent pas »

OZYMANDIAS dit: à

La paresse est universelle.
Donc Oblomov l’est aussi.

Delaporte dit: à

Une paresse à dimension philosophique : une vision du monde et de l’être humain à travers un caractère profondément universel.

Delaporte dit: à

Exemple parmi d’autres d’une vision de ce roman :

« aujourd’hui figure d’une nouvelle sagesse par résistance passive pour les « décroissants », Oblomov, l’antihéros du roman de Gontcharov (1859) fascine toujours »

OZYMANDIAS dit: à

Que notre réalité devienne rêve.
Que notre nuit devienne jour aveugle.
Que notre vie devienne un rêve aveugle…

Bonne soirée à tous.

Delaporte dit: à

Le metteur en scène Volodia Serre le dit très bien : « Oblomov représente certes l’oisiveté mais questionne aussi, par sa façon d’être, la quête qui agite le monde autour de lui. » C’est une oeuvre d’une parfaite actualité.

rose dit: à

Ozymandia
Je.ne peux commenter nombre de vos comptes rendus pour la bonne raison que je n’ai paslu les ouvrages que vous recensez.

Malgré ce fait décourageant de mes lacunes littéraires, j’apprécie fort ce que vous relatez.

Pourquoi ?
Pour la simple raison que votre compte rendu est extrêmement personnel. J’aime cette implication qui vous fait dire sans forfanterie vos points forts à vos yeux et ce qui vous déplaît.

J’apprécie également que vous soyez fort peu corrosif et que vous laissiez toute latitude au lecteur d’aimer ou pas l’ouvrage dont vous parlez.
Je vous remercie de votre travail offert gracieusement

rose dit: à

Pardon Ozymandias
sur Lolita, je peux me prononcer parce que je l’ai lu.

N’ai pas en tête l’excipit que vous mettez en exergue.
Me souviens juste qu’il la revoit plus tard mariée, elle lui ouvrant à peine la porte ou faisant comme si elle ne le reconnaissait pas.
Vague souvenir peut être tout faux.

rose dit: à

Quant au roman lui même.
Me souviens bien du début ; de l’espèce de kidnapping qu’il opère ds la maison familiale et de la contrepèterie faite par un qui assiste. Qui ne dénonce pas. Mais qui signale savoir la relation sexuelle.

Le reste, vous le nommez road movie. D’hôtel en hôtel en fait. Ou de motel en motel.

l'ombelle des talus dit: à

Me souviens juste qu’il la revoit plus tard mariée, elle lui ouvrant à peine la porte ou faisant comme si elle ne le reconnaissait pas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Positively_4th_Street
[! c’est gratuit, c’est suspecté de médiocrité]

l'ombelle des talus dit: à

la version originale telle qu’elle figure sur l’album étant devenue inaudible depuis sa diffusion récente dans ces colonnes, on se tape, si on veut, une esquisse, une épreuve
https://vimeo.com/177953425

Jibé dit: à

On assiste depuis quelques temps à de curieux accouplements sur la RDL. Après Pablo et Chaloux, voilà que c’est au tour de Jansen J-J se rapprocher sensiblement d’OZY !
Comme si les derniers survivants désiraient s’affiniter à qui mieux mieux ?
Aux suivants !
rose et Christiane, peut-être ?
LVDLB va être difficile à caser…
Pour Paul Edel et WGG, c’est quasimentt fait.

rose dit: à

Qu’ai je retenu ? Le narrateur semble trouver qu’il succombe au désir forcené de l’enfant.
C’est omettre dramatiquement qu’il est l’adulte et elle l’enfant.

Il semble aussi nous dire qu’elle ne cesse d’en vouloir encore et plus. Du sexe.

C’est omettre dramatiquement le fait même de la jouissance qui lorsqu’elle est repue trouve apaisement dans la satisfaction.

Elle est absente dans le livre. Absente avant tout à elle-même. Objet sexuel chosifié sans doute

Ai été surprise aussi d’un tel succès littéraire mais les temps sont toujours ce qu’ils sont.

A mes yeux, cet ouvrage est d’un machisme absolu et d’une irresponsabilité certaine.
Le lire ne m’a rien apporté.

rose dit: à

Qq précisions
pier : le quai, l’embarcadère, le ponton
rock la roche
Stone la pierre

Le caillou je ne le sais pas
Dslée

l'ombelle des talus dit: à

Like a pebble in my shoe … Se trouve chez Waits

Delaporte dit: à

Personne ne prend la défense de « Lolita » ? Ce qui a été dit ci-dessous est le fruit d’une lecture bâclée. Il faut lire ce chef-d’oeuvre dans son anglais d’origine, et en savourer toutes les subtilités littéraires qui en font quelque chose d’immortel, un vrai classique.

rose dit: à

Merci ombelle pebble noté
merci Delaporte. Tu peux la prendre.

Paul Edel dit: à

Jibé tu es contre le mariage pour tous?

Bloom dit: à

Tout à fait à l’amble avec Delaporte. ‘Lolita’ un grand roman américain écrit en anglais par un écrivain russe, truffé de trouvailles lexicales insensées -par exmple, Humbert Humbert accuse Lolita de « mauvemail », là où l’on attend « blackmail »…Et cet incipit insensé:
“Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul. Lo-lee-ta: the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo. Lee. Ta. »
Jean Noel Orengo dans sa Fleur du Capital, en donne pastiche réussi appliquée à un transsexuel thai nommé Porn.
L’errance de Humbert Humbert & de Lolita est le prétexte à une satire féroce & truculente de l’Amérique moyenne; quant au meurtre de Clare Quilty, c’est l’assassinat le plus drôle de toute l’histoire de la littérature. Transgression à tous les étages.
‘Lolita’ est un livre jubilatoire dont mes étudiants en Capes de lettres à l’Institut catholique de Paris avaient fort goûté l’extrait qui leur était proposé à commenter & traduire.
Evidemment, toute lecture petit-bourgeoise dégoulinante de moraline ne saurait qu’être inepte.

la vie dans les bois dit: à

Bien sûr qu’on prend la défense de Lolita…
On ne lit pas Duras pour rien
On ne se fiche pas éperdument de toutes les « dephine roux » et autres vieux chameaux à plat ventre devant la porte de l »église, autrement:

https://www.youtube.com/watch?v=gQRIqZTkq-o

Chaloux dit: à

Pablo75 dit: 19 novembre 2016 à 13 h 50 min
« Toi c’est normal que les dédicaces lèche-cul ne te fassent aucun effet, parce que tu en as dû faire pas mal, mais moi elles m’écœurent. »

Hilare, je suis, tant cela sonne juste…

Les questions de Blabla sur le Kafka politique mériteraient de figurer dans un Lagarde et Michard de l’indigence intellectuelle. Le Verdict, par exemple n’a-t-il rien de politique?
(Ce « piscine » rappelle curieusement le « rien » de Louis XVI, encore qu’on sache fort bien aujourd’hui à quoi le roi faisait allusion : pas de gibier ce jour-là).
Jacquot, tu as raison, entre ces deux oiseaux, quel beau mariage…

(Phil, il suffisait de laisser son livre au marchand de journaux de Saint-Florent et on le récupérait le lendemain signé par Gracq).

Widergänger dit: à

Jibé a raté sa vocation : entremetteur…

Widergänger dit: à

notre chacha loulou fait de la politique avec le vere dictum est… Ah, l’est bien, le chacha à sa louloute de papa bloblo…

Bloom dit: à

Dans la liste des 10, j’ai lu en anglais « La fin de l’homme rouge » (Second-Hand Time qui traduit le titre russe, l’édition anglaise reliée coûte ici moins cher que celle chez Actes Sud), de Svletana Alexievich; une espèce de Guerre et Paix moderne. Femme puissante.

Chaloux dit: à

Widergänger dit: 19 novembre 2016 à 20 h 06 min

Blabla, je vois avec plaisir que nos encouragements à ton égard commencent à porter. Te voici enfin dans ton registre véritable:

« … chacha loulou …Ah, l’est bien, le chacha à sa louloute de papa bloblo… »

Tout à fait cela.

Manque plus qu’Edel se mette au sien, et ce sera complet.

felix d dit: à

Assouline aux « grands du rire »,ce samedi sur FR3, ça m’a fait quelque chose… Bienvenue cheu nous…

Jibé dit: à

« Jibé tu es contre le mariage pour tous? »

Non, juste amusé par son application ici, Paul…

Passou dit: à

Janssen de 16.10 :  » Cela dit, je ne réduirais pas cette interview maladroitement traduite au contenu de son œuvre que PA n’a fait qu’esquisser. Et trouve toujours assez déprimant de vouloir l’y assimiler. Quelle paresse d’esprit, entre nous. »

Maladroitement traduite… Qu’en savez-vous ? Vous étiez sous le tapis lorsque je l’ai rencontré ? Vous avez lu l’original ?

Jibé dit: à

« Lolita » à l’Institut catholique de Paris, mais c’est introduire le diable dans la sacristie, Bloom ! Va de rétro !

Jibé dit: à

Janssen J-J, pourquoi ne pas nous dire ici tout le bien que vous pensez de Javier Cercas, ça nous changerait un peu du ton général des commentaires et nous inciterait peut-être à y aller voir de plus près !

rose dit: à

Moi j’en ai lu ai sept. Le premier, je l’ai acheté aux puces à deux euros cinquante.
Le second, chez Gibert jeune j’avais une grosse pile de livres sous le bras, je suis revenu la semaine d’après il était qui 15 euros moins cher.
Le troisième, je l’ai eu en service de presse.
Gratos..j’ai vite déchiré la dédicace. Trop leche cul

Delaporte dit: à

Si Passou était présent lors de cette interview, on s’attendrait à ce qu’il nous dise affirmativement si elle a été bien traduite ou non, plutôt que de nous renvoyer à nos propres interrogations.

rose dit: à

Le quatrième etc. Je l’ai trouvé sur un banc. A Bercy.
Le cinquième je l’ai volé. A un pote. En cardio.

Chaloux dit: à

« interview maladroitement traduite »

C’est Blabla qui a fait la traduction?

rose dit: à

Le sixième. C’est ma mère. Depuis ûe j’ai 12 ans je lui pose des pièges.
Puisqu’elle m’a laissé tomber dedans. Depuis, je me méfie et je n’avance que comme cela. De piège en piège.
Lentement. Seul. Mais au moins je suis sûr de ne pas me refaire avoir. Une fois c’est trop.

rose dit: à

Le septième gratos aussi. Je le lirai pas. C’est le mien. Je l’ai écrit avec ma femme. Et.mon meilleur pote.
Que j’ai une femme c’est mon pilier de comptoir.
Je la vis comme DSK.
Mais on sort un bouquin.
Chaque femme un bouquin. Pas toutes.
Les autres savaient pas lire.
Pas écrire.
Compter oui.

Lolita, c’est Lola.

Je suis morgane de toi. Lola.

LVDLB et Chaloux + autres affinités, pablo, JJJ, Nicolas, bloom, Oxymandias, etc. je découvre combien vous vous ressemblez. Comprends d’un coup pourquoi vous vivez ensemble : vous faites la paire.

rose dit: à

Les trois autres, je vais pas les acheter. Un livre neuf jamais. Avarié pourquoi pas ?

Sur LSP c’était déjà la méthode employée : pièges, inquisition, coups de fouet jusqu’au sang, cul nul. Mère fouettarde en porte jarretelle et cuir.

Mmmm… comme c’est bon les Métamorphoses.

Je vois juste deux vieilles bordilles.
Amer.Et frustrée.

rose dit: à

je voulais -erratum- vous transmettre cette citation de Bloch
 » les hommes sont plus les fils de leur temps que de leur père  »
Remarque : ce n’est pas vrai pour tout le monde.
Certain est horriblement le fils de son père.

la vie dans les bois dit: à

Vu les commentaires laissés par Diagonal il y a un eu plus d’un an sur « l’imposteur », m’étonnerait qu’il ait lu un seul bouquin d’icelui.

la vie dans les bois dit: à

S’il faut remettre un lien c’est celui où Cercas remet en cause le travail d’un historien; Cercas se complaisant avec un personnage pas clair.
Depuis on a compris pkoi.
Je vous le retrouve, d’ici un moment.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Merci pour tous les « tuyaux » musicaux d’hier soir. J’ai marqué pour ma prochaine visite à la Médiathèque musicale des Halles.

Pablo75 dit: à

« Décidément Pablo cherche querelle à tout le monde ici. »
(Widergänger dit: 19 novembre 2016 à 14 h 49 min)

Tu as une telle mauvaise foi que tu as fait semblant de ne pas voir que c’est Paul Edel qui me l’a cherché ce matin. Un type comme toi sous Staline aurait fait une carrière extraordinaire (et moi je serai au Goulag grâce à toi depuis longtemps).

Pablo75 dit: à

« Si les fabricants de téléphone portable n’ont plus personne pour les acheter tellement les clients potentiels se sont raréfiés, les riches aussi deviendront pauvres. » (Widergänger dit: 19 novembre 2016 à 10 h 23 min)

On dirait une pensée du Chat de Geluck.

Pablo75 dit: à

« Et puis cette manière de tutoiyer tout le monde a je ne sais de profondément désagréable et vulgaire. »
(Widergänger dit: 19 novembre 2016 à 14 h 52 min9)

Et c’est l’auteur de ce grand poème

« Avec ces trois grosses m…
les trois grosses m… qui provoquent
les trois grosses m… qui parlent
ces trois grosses m…. Zêtes pitoyable.
si je suis assis sur des chiottes, c’est pour te icher dessus.
T’es qu’une grosse m… répugnante. Tu pues.
les bonnes feuilles, grosse m…!
d’autant plus significatif, grosse m…!
c’est dire combien nos trois ou quatre m… sont
Faut dire que vous faites vous aussi partie de ces grosses m….
Ti vois pas que t’es un gros c., une grosse merdre infâme »

qui ose écrire ça…

la vie dans les bois dit: à

Quant à rose, comment dire ?
Well, une vielle hommasse reste une vieille hommasse.

Chaloux dit: à

Avec la publication de ce poème inédit, Blabla n’a plus qu’une seule alternative : trois mois de sottises forcenées sur Heidegger.

la vie dans les bois dit: à

merci Pablo.

Chaloux dit: à

Bloom, plus j’y pense, plus cette histoire de Joyce à Paris me semble intéressante. 18 domiciles, 18 chapitres. Une exploration de toute sa vie à partir de ce qu’il a fait, pensé, écrit dans chacun de ces appartements. Vous êtes en route pour un chef d’œuvre. Les livres des grands lecteurs ont un charme incomparable. Pour cette raison que j’aime tant ceux de José Cabanis.

christiane dit: à

3 essais ! j’abandonne. Je vous racontais l’entretien passionnant qui a eu lieu ce soir à la maison de la poésie Javier Cercas / Sylvain Bourmeau… Tant pis …

Chaloux dit: à

Sur le thème de l’imposture, je crois que je vais plutôt m’offrir le Padre Pio: Miracles et politique à l’âge laïc, de Sergio Luzzatto à qui Pierre Assouline a récemment consacré un article.

la vie dans les bois dit: à

Quelle paresse là encore Diagonal, à propos de Nabokov.
Tu es un fumiste de première.

« Quel forfait ai-je commis, et suis-je
ce criminel, ce corrupteur ?
Moi qui ai fait rêver tout un monde
à ma pauvre petite fille ?
Oh, je le sais, les gens ont peur de moi
mes pareils, les sorciers, on les brûle
et comme le poison au creux de l’émeraude
mon art est de ceux-là qui tuent.
Pourtant (c’est drôle), en fin de paragraphe
malgré le siècle et malgré le censeur
on verra frémir sur ma main de pierre
l’ombre d’un arbre de Russie. »
Nabokov

Bloom dit: à

Chaloux, votre enthousiasme fait grand plaisir à lire. Je viens de terminer un article de JM Rabaté dans The Cambridge Companion to JJ, intitulé « Joyce the Parisian ». Intéressant et assez informatif mais écrit visiblement pour un lectorat universitaire, déjà dans la confidence. Outre le fait que le texte soit en anglais, il n’y a là pas de grain à moudre pour le grand public.
18 domiciles, 18 chapitres, why not? Le problème est qu’il a parfois passé seulement quelques semaines dans l’un et plusieurs années dans une poignée d’autres…on risque le déséquilibre…et puis il avait passé quelques mois à étudier la médecine à l’âge de 20 ans avant de rentrer en catastrophe pour être au chevet de sa mère mourante…
Commencer par la seule & unique rencontre entre les 2 plus grands auteurs du 20es, Proust et Joyce, pourrait avoir un certain intérêt car elle n’eut absolument aucun prolongement…

Pablo75 dit: à

http://www.diarioabierto.es/225703/mis-problemas-con-javier-cercas-y-el-adjetivo-sobrante

Daniel Serrano dit dans sa critique de « El impostor » que Cercas appelle, dans la 2ème page de son livre, « historien obscur » celui qui a démasqué Enric Marco.

« Obscur.
Une cruauté inutile.
Ce n’est pas un détail minuscule.
Javier Cercas sait parfaitement, en tant qu’écrivain, le mal que peut faire un adjectif. »

On se demande pourquoi il a fait ça. Il se vengeait de l’historien en question pour des « obscures » raisons?

Voilà une question à lui poser.

Bloom dit: à

Va de rétro !

En métro, station St Placide.
« La Catho » est un lieu de liberté absolue, Baroz. Excellents étudiants, brillants collègues, institution de haut niveau qui paie ses chargés de cours régulièrement, contrairement à d’autres, que je ne citerai pas, par respect pour mon ‘alma mater’.

Widergänger dit: à

(et moi je serai au Goulag grâce à toi depuis longtemps). (papa bloblo)
_________
En plus d’être c.on, y serait pas un peu paranoïaque le papa bloblo ?

bérénice dit: à

WGG si Pablo est un peu parano vous vous êtes un peu obsessionnel, ce lieu de civilisation illustre à merveille la paix dans le monde, pourquoi ne se bat-on plus ou pas pour d’obscures raisons, de minables détails, des brasiers de chapelles ou comment transformer l’argumentaire en armes offensives et offensantes.

bérénice dit: à

Il se vengeait de l’historien en question pour des « obscures » raisons?

peut-être ( je n’en sais absolument rien) lui en veut il un peu d’être jeune, beau et d’avoir découvert la véritable identité de ce pseudo martyre, mythomanie protectrice, ne plus vouloir se voir en peinture , dresser de soi un autre portrait, l’art du faussaire méritait plus qu’un jeune freluquet.

Jibé dit: à

« Joyce the Parisian »

C’est en effet cet aspect qui est le plus intéressant à connaitre, selon moi, dans un Joyce à Paris, Bloom. En quoi fut-il parisien ? Quels lieux fréquentait-il ? Pourquoi Paris et pourquoi en est-il parti ? Avait-il un rapport profond ou superficiel avec la ville et ses habitants ? Son séjour parisien a t-il été fructueux du point de vue de la création littéraire ? Autant de questions auxquelles il faudrait répondre au fil de son parcours parisien. Le plan chronologique, d’adresse en adresse, avec ses temps forts, semble s’imposer.

christiane dit: à

@Pablo75 dit: 19 novembre 2016 à 22 h 49 min
Pablo,
Dommage mon compte-rendu ne s’affiche toujours pas ! Il n’y avait pas de questions posées par le public. Tout se passait entre S.Bourmeau (France Culture) et J. Cercas. La salle n’était disponible que pour cette heure-là. Néanmoins, ce moment de l’évocation du « roman »(?) « L’Imposteur » en a été le moment fort. J.Cercas n’a pas remis en cause l’historien qui a révélé la supercherie, bien au contraire. Il a cherché à comprendre pourquoi cette imposture avait duré si longtemps et du côté du menteur et du côté de ceux qui non seulement l’ont cru mais en ont fait un héros qu’on s’arrachait partout (écoles – assemblées…). Ce qu’il a dit sur l’imposture dans notre époque était tout à fait passionnant. Peut-être que demain Passou aura trouvé mon compte-rendu dans sa… boîte d’attente et dans ce cas vous comprendrez mieux ce que j’ai voulu dire. Bonne soirée.

bérénice dit: à

Christiane 22h06 auriez-vous pris un abonnement, vous fréquentez assidûment cette maison que j’ai du chercher sans la trouver d’ailleurs, tant pis, ce sera pour une autre vie , dans un autre monde rempli de téléféeriques qui nous transporteront précisément sans effort ni que notre sens de l’orientation soit sollicité, la cabine s’ouvrira et un souffle léger nous posera en douceur à destination, nous ne serons plus qu’âme esprit, le corps n’aura plus aucune importance, nous ne mangerons plus que de la pensée à l’état pur et bien articulée aussi bien qu’un squelette sans épanchement de synovie. Nos voix seront silences que traverseront des mots chantés par des anges ou scandés par des elfes. Je vous donne rendez vous au delà des lignes prévisibles.

bérénice dit: à

jibé, Bloom donne accès à une mine de renseignements sur The Cambridge Companion, un tas de PDF qu’on ne peut pas ouvrir , enfin si vous savez vous servir du site, il y a de quoi lire à propos de Joyce.

bérénice dit: à

. J.Cercas n’a pas remis en cause l’historien

non mais la susceptibilité espagnole a je crois mal digéré qu’il ait écrit et fait imprimer pour le situer: historien obscur.

Chaloux dit: à

Bloom, je vous avais écrit une réponse dont j’étais très fier. Elle s’est perdue. Tant pis. Je vais écrire d’abord sur Word pour ne pas perdre mes commentaires…

Pablo75 dit: à

@ Christiane

Je vous avoue que même si j’avais su que Cercas était aujourd’hui au festival « Paris en toutes lettres » (il parle français?) je ne serais pas allé le voir, étant allergique aux actes culturels parisiens en général (je ne suis jamais à la Maison de la Poésie).

Cet après-midi je n’en étais pas loin, à l’excellent librairie d’occasion Gilda, rue des Bourdonnais, à côté des Halles, où pour un peu plus que le prix d’une entrée à ladite Maison, j’ai acheté 3 livres, dont un de Jean-Michel Ribes qui est… dédicacé ! (voir polémique plus haut). Mais le nom est barré. La dédicace dit: « Pour XXXX « Mille et un morceaux » [le titre du livre] et mon amitié entière. »

Les autres livres sont « Schubert et l’infini » de Jacques Drillon (tu connais Chaloux?) que j’avais lu il y a 20 ans (sorti d’une bibliothèque municipale) et qui m’avait beaucoup plu, et « Mallarmé, la politique de la sirène » de Jacques Rancière (quelqu’un connaît?).

Jean Langoncet dit: à

Spanish Is The Loving Tongue

WRITTEN BY: TRADITIONAL

Pablo75 dit: à

« L’historien en question comme déjà indiqué est Benito Berjemo. Sans qui Javier Cercas chercherait encore un sujet pour un roman. »

Un excellent article dans El País sur Bermejo, qui est un historien atypique, indépendant, qui n’appartient pas au sérail de l’université (il n’est pas prof), qui n’a pas de salaire, qui a vécu de bourses et qui travailla pendant des années de façon acharnée avant de découvrir l’imposture d’Enric Marco (et d’autres, d’ailleurs), ce qui rend encore plus impardonnable l’insulte de Cercas, qui aurait dû, dans son livre, saluer son courage intellectuel et faire l’éloge de son esprit, comme le fait l’article de Luis Gómez (« Homme particulièrement modeste, Bermejo ne polémique pas, ni cherche l’adhésion de la presse… »… « il se déplace en bicyclette à toutes les époques de l’année »).

Au lieu d’un « obscur historien » Cercas aurait dû écrire un « historien héroïque ».

Et partager avec lui une partie de ses droits d’auteur.

http://cultura.elpais.com/cultura/2015/05/04/actualidad/1430759743_000866.html

Passou dit: à

christiane : Ce soir à la Maison de la Poésie, il y avait une rencontre avec Javier Cercas animée, pour France Culture, par Sylvain Bourmeau.
Cercac parle français (« Je parle français mais je le parle en espagnol » nous a-t-il dit. Ceci étant, il n’a pas été gêné sauf pour quelques mots qui lui ont été soufflés par la salle comme « pot au feu » (C’était pour dire que la forme du roman c’était la liberté de « manger » tous les genres. Du moins celui du XVIII e s (Jacques le fataliste »/Diderot). Il a alors évoqué longuement Cervantès. « Il n’aurait pas gagner le prix Cervantès. C’était un livre populaire son don Quichotte. Les romans de ce modèle sont hybrides. On y trouve essai, Histoire, politique…; Autre chose a-t-il ajouté avec l’arrivée de Flaubert. un autre modèle plus rigoureux. L’écriture pour Flaubert c’était une obsession, quelque chose de sérieux, noble. Il voulait élever le roman à la catégorie poésie… »)
Ce sont ses mots. Vous voyez qu’il ne se débrouille pas si mal que ça. Extrêmement vivant, rapide, accompagnant ses paroles de gestes, de rires. S. Bourmeau conduisait cet entretien avec calme. C’était très bien construit et il laissait J. Cercas prendre le temps qu’il lui fallait pour s’exprimer. Les auditeurs riaient souvent ou écoutaient attentivement.
Sans le billet de Passou et la lecture de cet essai, je n’aurais pas été ce soir présente dans l’auditorium de la Maison de la poésie.
La suite de l’entretien a porté sur la place de la fiction dans ses romans (« Anatomie d’un instant », « Le Mobile », »Les soldats de Salamine », »L’Imposteur ») Il a alors parlé longuement de son goût pour ces situations où la fiction se mêle à la réalité, de ces fictions collectives qui font un passé qui n’existe pas. Alors, il n’avait pas « envie d’écrire une fiction sur une fiction mais d’aller vers la vérité , pas comme un historien mais avec « l’ironie » qui est la forme même du paradoxe car , pense-t-il, toute vérité est ambiguë, contradictoire. Il dit : « Je crois que la vérité existe mais aussi que celui qui pense la posséder est un fou, un fanatique. La vérité c’est la recherche de la vérité. La vérité s’échappe toujours. »
Là il est revenu sur ce fameux point aveugle. L’œil, dit-il a un point aveugle, une zone n’est pas visible… Pour lui, c’est laisser la place au lecteur. « C’est à travers cette obscurité que le roman nous illumine » (Ce sont, encore une fois ses mots.
Le roman « est une quête pour arriver à une réponse mais à la fin, il n’y a pas de réponse claire ou elle reste ambiguë. »
Pour lui le roman est une partition et le lecteur son interprète.
Il a confié » que les historiens et les sociologues aimaient lire ses romans
Alors, longuement il est revenu sur « L’Imposteur ». (W. et Pablo se seraient régalés !) ! Pourquoi Enric Marco a-t-il menti ? Pourquoi l’a-t-on cru ? jusqu’au jour où dénoncé par un historien il a avoué n’avoir jamais été déporté à Mauthausen.
« Pourquoi a-t-il menti sur le crime le plus atroce de l’humanité ? »
Et là, il nous a parlé de l’imposture. « C’est le symbole de notre époque, l’imposture. Nous avons tous un peu de cet homme car notre époque sacralise les victimes, la mémoire des victimes, les victimes doivent être des héros. Il y a une relation très compliquée entre l’Histoire et la mémoire. La mémoire ne doit pas envahir le territoire de l’Histoire. elle n’est pas infaillible. Particulièrement pour l’Espagne et le franquisme. On l’a cru parce qu’il racontait ce que les gens voulaient entendre, une version digérable, édulcorée, acceptable, sans complexité, kitch. Nous ne voulons pas nous confronter à la vérité car la vérité c’est dur.
C’était vraiment une très belle soirée. »
signé : Christiane

Pablo75 dit: à

Un article émouvant de la nièce de Benito Bermejo, « Mon oncle, un personnage de Javier Cercas »:

http://www.jotdown.es/2015/02/mi-tio-un-personaje-de-javier-cercas/

Elle rappelle l’éloge que Vargas Llosa a fait de son oncle (qui est né en 1963): « Qué pequeñito y olvidable parece el aguafiestas de su historia, el decente y honesto historiador que, sin siquiera beneficiarse con ello y hasta recibiendo por su altruista tarea buen número de ataques, lo desenmascaró, guiado solo por su amor a la verdad y su repugnancia por las mentiras históricas ».

Delaporte dit: à

En ce dimanche, pour Chevillard le manque d’inspiration (et de talent) est total. Il se contente de communiquer trois prétendus apophtegmes de sa fille, qui a apparemment perdu depuis longtemps son génie enfantin. Cela donne par exemple le résultat suivant, vraiment navrant :

SUZIE – Je le mange lentement, mon beignet, comme ça après j’en aurai encore.

Bloom dit: à

pourquoi en est-il parti ? Avait-il un rapport profond ou superficiel avec la ville et ses habitants ?

Baroz, je pourrais faire très court en répondant qu’il avait un rapport profond avec les prostitués parisiennes…

Plus sérieusement, comme pour beaucoup de gens, c’est l’offensive allemande de mai-juin 40 et l’occupation qui l’a chassé de Paris et de France. Il a terminé son existence à Zurich, emporté le 13 janvier 1941 par une perforation de l’ulcère duodénal. Il est enterré au cimetière de Fluntern.
Joyce était avant tout un exilé volontaire & Paris était la 5e ville de son exil (Polla, Trieste, Rome, Zurich, Paris); il fréquentait, comme chacun de nous, le cercle restreint des affinités professionnelles, écrivains, éditeurs, intellectuels, français et étrangers. Sa vie était essentielement vouée à 2 choses: l’écriture à 70% & sa famille (Nora, Giorgio & Lucia) à 25% . Le reste au reste. A l’époque, Paris était une des villes les moins chères au monde; c’est la raison pour laquelle il s’y est installé, de préférence à Londres où Nora aurait aimé qu’ils vivent. Avant le succès de Ulysses (1922) il tirait le diable par la queue, vivait principalement d’emprunts avant de bénéficier des largesses de plusieurs bienfaitrices. Toujours tiré à quatre épingle (voir les photos de Gisèle Freund), il mangeait régulièrement dans les restaurant populaires de la capitale dont il aimait l’ambiance bon enfant.
Donnée fondamentale, sa fille Lucia se mit à développer une schizophrénie aigüe à partir de 1932, 2 ans après avoir rencontre avec Samuel Beckett, qui deviendra un familier des Joyce, et le quasi secrétaire de James (voir les lettres de Beckett). Elle aurait bien aimé, lui non. Ajoutée à la cécité qui l’affectait chaque jour davantage, la maladie de sa fille adorée fut une source de profonde tristesse. Le couple atypique qu’i formait avec Nora, ex-femme de chambre d’hôtel originaire de Galway (la province d’une province….) est un sujet passionnant.
Sur les expatriés des années 20, voir ‘Ecrire en exil. Les écrivains étrangers en France 1919-1939’, de Ralph Schor.

Bloom dit: à

corrections:
– restaurantS
– après SA rencontre avec
– c’est la raison pour laquelle il s’y ETAIT installé, de préférence à Londres où Nora aurait aimé

Petit Rappel dit: à

Le Padre Pio de Lussato.
Je ne ouis que vous y encourager, Chaloux. C’est un bon livre.

rose dit: à

> la vie dans les bois
une vieille le tasse reste une vielle le tasse.

Je laisse le correcteur ce vagabond.
Lorsque vous vous allongeez face contre terre dans une abbaye, choisissez le choeur.
vous avez peu de chance de.comprendre la Co structure des cathédrales les bras en croix le transept mais au moins vous aurez essayé. Le dalle vous donnera une idée aussi de vous.

rose dit: à

La construction.

>Christiane
merci du compte rendu mis en ligne par Passou. Passionnant.

Bloom dit: à

Une des clés du projet joycien figure dans la déclaration d’intention de Stephen Dedalus à la fin du Portrait de l’artiste en jeune homme: « I will try to express myself in some mode of life or art as freely as I can and as wholly as I can, using for my defense the only arms I allow myself to use — silence, exile, and cunning.”
L’esthétique joycienne est avant tout un art de la liberté servi par les « trois armes » du silence, de l’exil et de la ruse…
Les figures de l’exil foisonnent dans l’écriture & la vie de Joyce. Ce n’est pas un hasard si seule pièce s’intitule, au choix, « Les Exilés » ou « Exils »…
Hélène Cixous, exilée notable elle aussi, a consacré sa thèse à ce thème central: « L’exil de James Joyce ou l’Art du Remplacement », Grasset 1968.

Bloom dit: à

SA seule pièce…

rose dit: à

Bonne journée aux enfants aux coeurs purs aux rêveurs insensés, à ceux qui retrouvent l’usage de la parole et de leurs jambes. Au mendiant qui touche le gros lot. Aux bougainvilliers en fleurs. À la rivière qui peine à en mer parce que les vagues la contrarient mais qui fraie son chemin imperturbable jusqu’à ce que leurs eaux se mêlent.

Que les autres, les bilieux les pervers et les polymorphes se rongent les foies et nourrissent les fourmis rouges ; qu’ils tombent eux – mêmes dans les pièges qu’ils fomentent pour autrui. Que la gangrène les saisisse et qu’ils se retrouvent cul de jatte.

Salut à tous

OZYMANDIAS dit: à

Rien n’est moins raisonnable que de vouloir que les enfants le soient.

Bonjour à tous les enfants du monde entier, les grands comme les petits.

Ozy l’enfant aux cheveux gris !

Jibé dit: à

Merci, Bloom, ton Joyce à Paris s’avère d’ores et déjà passionnant. Si en plus tu fais revivre les bordels et les gargotes de l’époques, c’est tout bénef : Paris de l’exil, du sexe et de la bonne bouffe et, accessoirement, de la littérature !

christiane dit: à

Merci, Passou. Votre algorithme est parfois exaspérant… Ce qui peine le plus, c’est alors de perdre le fil d’un échange.
Là, j’avais vraiment envie de confier à Pablo mon ressenti. Je crois que le mot « obscur » peut exprimer bien d’autres impressions, par exemple : le hasard, la découverte imprévue, accidentelle de la vérité. Je crois aussi (merci Rose) que ce roman – que je lirai – explore bien d’autres pistes que l’évocation de cet imposteur et cela il l’a bien exprimé (en français, Pablo, du début à la fin !).
Donc aucun regret d’avoir assisté à cet entretien à la maison de la Poésie car à lire les uns et les autres je commençais à me poser de sérieuses questions quant au travail d’écriture de cet homme… Les questions de S. Bourmeau ont permis à J.Cercas, pendant une heure, de faire la clarté sur son métier d’écrivain. Je n’ai pas évoqué toute la première partie (son enfance, ses premières lectures, son rapport à la littérature, ses écrivains majeurs…)
L’entretien ayant été enregistré, il repassera sur France Culture. Guettez-le. Vous verrez que je n’ai rien inventé de ses paroles (je prenais des notes).
Bonne journée à tous.

Jibé dit: à

Merci Christiane, ce Javier Cercas, que je ne connaissais pas, semble vraiment mériter le détour. Je me le réserve, à l’occasion d’un éventuel « Goût de l’Espagne », qui sait…

rose dit: à

Je l’ai compris christiane que vous preniez des notes. Vous êtes notre porte-plume fidèle au poste.

christiane dit: à

Oui, Jibé,
quand je le peux, quand je lis des choses contradictoires sur un écrivain, un artiste, j’aime aller à la rencontre et me faire une opinion personnelle. Là, je n’ai pas été déçue (même si on n’a pu poser des questions).
Je continue de vous lire attentivement. Votre place, ici et sur la rdc est vraiment essentielle.
Bonne journée à vous.
Pour moi, le parapluie est de rigueur !

christiane dit: à

@rose dit: 20 novembre 2016 à 8 h 20 min
Oui, c’est une façon de ne pas déformer les paroles d’un autre quand c’est important et qu’on désire les rapporter. La mémoire est trop sélective et trompeuse. L’auditorium étant resté éclairé, il était vraiment facile de prendre des notes (je n’étais pas la seule !).

OZYMANDIAS dit: à

Pourquoi j’ai lu « LES SOLDATS DE SALAMINE » de JAVIER CERCAS sans le regretter après et sans l’oublier surtout ?

L’Histoire avec un grand H aux prises avec l’histoire en train de s’écrire..Ou plutôt le contraire!
Javier Cercas, en panne d’écriture et en pleine panade sentimentale, a entendu parler d’un autre écrivain, Rafael Sanchez Màzas, grand ami de Primo de Rivera et co-fondateur de la Phalange, qui aurait été sauvé par un soldat anonyme de l’armée républicaine en déroute, au moment où il allait être passé par les armes..
Avec pas mal de suffisance et d’auto-satisfaction, il colporte lui-même ce récit, si bien rodé qu’il a l’air d’une légende.
Javier Cercas a l’intuition, en bon journaliste, que ce récit trop bien huilé, cache quelque chose: il entreprend une enquête, au début des années 2000 sur un fait vieux de plus de soixante ans..
A travers les méandres de cette enquête, les rencontres qu’elle occasionne, se dessine une Espagne encore mal remise des déchirures de son passé: Sanchez Màzas est une sorte de rebelle fascisant, de condottiere romantique et brutal, de hobereau plein de morgue dont on a vite fait de deviner les poses et de lever les masques…
Finalement, on dirait que la montagne accouche d’une souris, et le récit de Cercas en train de s’écrire semble tourner court. Il aurait dû s’appeler du nom que lui destinait Màzas- en bon dilettante, « sans regret et sans oubli » il n’a jamais pu ou voulu l’écrire – « Les Soldats de Salamine ». Le titre évoque ce dernier peloton de Grecs qui avec sa victoire navale chèrement arrachée, sauva le monde grec des barbares, les Perses, en l’occurrence…
Nul doute que Màzas se voyait en pur soldat de Salamine, sauvant le monde chrétien et aristocratique du pourrissement démocratique où n’aurait pas manqué de sombrer l’Espagne rouge et républicaine…Pauvres soldats de Salamine, ravalés au rang de condottieri phalangistes…beau dévoiement de l’histoire grecque…Passons.
Tout ce matériau une fois rassemblé, Javier Cercas sent que son livre boîte, qu’il manque une pièce à son puzzle, une clé qui donnerait un sens à tout: il lui faut trouver le soldat républicain qui laissa s’échapper Màzas, après l’avoir longuement regardé dans les yeux..sauvant ainsi la vie à celui qui était la cause quasi-directe de son malheur et de celui de son pays.
La quête du maillon manquant… c’est cette dernière partie du livre que je ne vous raconterai pas, mais qui m’a emporté, cloué d’émotion, bouleversé de tendresse.
Miralles: retenez ce nom, Miralles. Surtout pas Monsieur Miralles. Miralles tout court.
C’est le nom des obscurs, des sans-grade, des vrais héros de notre histoire humaine. Le Soldat Inconnu, le soldat de la bataille de Salamine.
Miralles, le danseur de paso doble au clair de lune.
Miralles le bouliste en short du camping L’Etoile de mer..
Miralles de la résidence des Nymphéas à Dijon.
Miralles le rouge catalan de l’armée de Lister.
Miralles qui aurait rêvé de mettre la main aux fesses de soeur Françoise.
Miralles le résistant de toutes les batailles.
C’est lui la clé de voûte du récit. Celui qui nous met les larmes aux yeux, l’âme au bord des lèvres, le cœur dans la gorge : ce personnage réel humblement disparu et éternellement vivant grâce au « petit » livre de Cercas ( 270 pages).
Grâce au GRAND livre de Cercas.

Jibé dit: à

Laissez-moi vous raconter une petite histoire, bérénice !

Maison de la Poésie
Passage Molière – 157, rue Saint-Martin
Tél. : 01 44 54 53 00
Métro : Rambuteau – RER : Châtelet-Les Halles

En 1983, le poète et éditeur Pierre Seghers (1906-1987) convainquit la Mairie de Paris de créer un lieu où la poésie pourrait se donner à entendre auprès d’un large public.
C’est ainsi que sous sa direction une première Maison de la Poésie fut installée sur la terrasse du Forum des Halles.
Auparavant, la Ville avait acquis l’ancien théâtre Molière, tombé dans l’oubli pendant plus d’un siècle et qui avait été inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1974.
Inauguré en pleine tourmente révolutionnaire par Jean François Boursault-Malherbe avec une représentation du Misanthrope le 18 juin 1791, le théâtre Molière avait dû fermer ses portes l’année suivante.
Après plusieurs changement de nom ou même d’affectations (il fut tour à tour transformé en salle d’armes, de concerts, de banquets, de bals ou de réunions politiques), il avait fini par être loué à des commerçants qui l’avaient passablement dénaturé.
Reconstruit dans l’esprit des théâtres du XVIIIe siècle par la municipalité, il a été mis à la disposition de la Maison de la Poésie en 1995.
Doté d’une salle à l’italienne de 180 places, baptisée Pierre Seghers, et d’une seconde appelée salle Lautréamont, pouvant accueillir une trentaine de personnes, c’est désormais un lieu pluridisciplinaire de création, de diffusion et de rencontres consacré à toutes les formes d’écritures poétiques contemporaines.
Des comédiens aussi talentueux qu’inspirés, tels Jacques Bonnaffé, Denis Lavant ou Philippe Caubère, entre autres, y ont présenté des spectacles organisés autour de textes d’auteurs du XXe siècle, respectivement : le belge Jean-Pierre Verheggen (2008), l’allemand Heiner Müller (2012) ou le marseillais André Suarès (2012-2013).
A noter la présence en ces lieux d’un bistro dénommé le Restaurant des Poètes dont la carte ou le plat du jour, d’un honnête rapport qualité/prix, est susceptible d’apaiser l’insatiable appétit du spectateur poétique.

christiane dit: à

@Bloom dit: 20 novembre 2016 à 6 h 34 min
Votre échange avec Jibé sur O.Wilde est passionnant, comme le sont les livres de la collection « Le Paris de… » (éditions Alexandrine). En ce moment, celui de Simenon (remarquable) et d’Aragon (Là, j’avoue avoir eu un chemin débroussaillé par le tandem P.Edel/W.). Bien aimé ceux concernant Prévert, Modiano, Sagan, Balzac, Hugo…)

Jibé dit: à

Alors OZY, critique professionnel ou occasionnel ?

la vie dans les bois dit: à

@ 1 h 02 min

merci de cet éclairage.

Lorsque le roman  » l’imposteur » avait été chroniqué sur la rdl, fin septembre 2015, j’avais trouvé bizarre , que le rôle de cet historien, Benito Berjemo, ait été minimisé dans le roman.

En ce sens Cercas semble vouloir dire que l’historien n’en avait pas fait assez. Ou que l’affaire Marco n’avait pas été assez médiatisée.

Cercas qui se cherchait le sujet d’un roman, dans le cadre de sa thérapie, au moment où l’affaire a été dévoilée par Bermejo, laisse l’impression que cet historien n’a pas été capable d’aller chercher au fond de l’imposture, car lui s’y connaît, en imposture, puisqu’il se définit comme tel. Et prend bien soin de l’affirmer à plusieurs reprises.

Partant, il est bien difficile alors d’avoir envie de rentrer dans ce chaos mental.

C’est pour cela que j’ai évoqué sur ce fil de commentaire, à propos du lectorat de Cercas: lecteurs-thérapeutes.

christiane dit: à

@Jibé dit: 20 novembre 2016 à 8 h 31 min
Voilà qui me manquait. Vous alors !

la vie dans les bois dit: à

C’est pour cela que j’ai évoqué sur ce fil de commentaire, à propos du lectorat de Cercas: lecteurs-thérapeutes.
dans le meilleur des cas.

Car au grandhopital de la rdl, va savoir quelle empathie ce Marco est capable de susciter.

OZYMANDIAS dit: à

Ce modeste poème que je dédie à tous les Pèlerins du Néant :

« Que suis-je ? »

Que suis-je ?
une légende éteinte sous le poids du mensonge
une poussière abusée par la grâce de la brise
une colère contenue par des rires jaunes
un secret enfoui au coeur des forêts de la nuit

Que suis-je ?
le cri de rage de l’enchaîné
le regard hanté de la démence
le poison secrété des racines de l’espérance
l’injure abjecte de cette vie prostituée

Que suis-je ?
une cendre tombée sur le chemin
de la légère caravane de l’espoir
un oiseau égaré qui cherche son nid
dans le froid de la nuit noire

Que suis-je ?
une tache de honte sur le pan de la vie
un pan taché par la honte de cette vie
un râle étouffé dans la gorge
un secret tu, un hymne jamais entonné

Que suis-je ?
le sourire amer d’un couchant à l’automne
courant après la nuit
la rosée tombée aux mains de la vie nocturne
inconnue, invisible,
appelant le soleil de la mort.

christiane dit: à

@Pablo75 dit: 20 novembre 2016 à 0 h 16 min
Le prix de l’entrée ? 5€ (ou rien pour les abonnés).
Je n’ai pas eu l’impression que le public était … people ! des gens discrets, attentifs, ne se connaissant pas pour la plupart. Ce qui les a conduits là, à une heure où l’amphi n’est jamais plein (19h) ? c’est, je crois, un intérêt véritable pour l’écrivain-essayiste.
Mes impressions et convictions ne m’empêchent pas de lire les vôtres, toujours intéressantes.
Je retiens l’adresse de la librairie !

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