
Claude Lévi-Strauss révélé dans une « biographie japonaise »
Il y a un petit quart de siècle, le magazine Lire commanda un sondage d’opinion réduit à une seule question : quel est pour vous le plus grand intellectuel français vivant ? Un nom se détacha largement en tête qui n’était pas celui d’un bateleur d’estrades médiatiques mais du moins connu, du moins public, du moins spectaculaire et du plus discret de nos penseurs, un humaniste au savoir intimidant, mais qui suscitait tant la déférence que l’admiration : Claude Lévi-Strauss. Si un semblable sondage était commandé en 2015, on imagine les réponses : quelques essayistes « vus à la télé » s’y disputeraient la première place.
De ses premières enquêtes au Brésil, dans les années 1930, au Musée du quai Branly, dont il est la figure tutélaire, l’auteur de Tristes Tropiques, a marqué d’une empreinte profonde l’histoire intellectuelle du XXe siècle. Peu de savants se sont aventurés aussi loin que lui dans l’exploration des mécanismes cachés de la culture. C’est tout le mérite de la biographie que lui consacre Emmanuelle Loyer sous le titre Lévi-Strauss (877 pages, 32 euros, Flammarion) de le montrer, de l’analyser et parfois de le révéler sous toutes ses facettes.
Son oeuvre est l’un des grands monuments de la pensée du XXe siècle, et la durée de sa vie (il est mort centenaire en 2009) lui a permis d’en modifier les hypothèses et les formulations après la fin proclamée du structuralisme. Aujourd’hui encore, elle est une des plus discutées en anthropologie sociale, la discipline qu’il a refondée en France au lendemain de la seconde guerre mondiale. Par des voies diverses et convergentes, il s’est efforcé de comprendre la grande machine symbolique qui rassemble tous les plans de la vie humaine, de la famille aux croyances religieuses, des œuvres d’art aux manières de table. Il déchiffra le solfège de l’esprit, ou réussit à s’en approcher, et de fort près, à force de rigueur et d’invention conceptuelle.
Après une jeunesse un peu dilettante tant sa curiosité le poussait dans toutes les directions à commencer par la philosophie, le freudisme et le socialisme militant, il part enseigner à l’université de Sao Paulo… :
« …une ville absolument fantastique. Une sorte d’Espagne ou de Portugal du XVIIème ou XVIIIème siècle qui cohabitait avec un Chicago des années 1890, une ville qui poussait dans tous les sens et où on ne savait plus très bien si c’était un grand spectacle urbain ou un phénomène naturel »
Le jeune ethnologue commença ses enquêtes, sur le «terrain», dans le Brésil central, notamment chez les Bororos (« un morceau de roi pour l’ethnologue en ce sens qu’ils ont une organisation sociale très compliquée qui se trouve entièrement inscrite dans le plan du village » ) et les Caduvéos (« des Indiens étaient ivres morts la moitié du temps mais qui conservaient un art d’un raffinement et d’une subtilité extraordinaires ») plus tard, chez les Nambikwaras (« société tellement appauvrie au point de de la culture matérielle et de l’organisation sociale réduite à si peu de choses qu’on y trouve l’essence même de la vie sociale réduite à sa plus simple expression . Ces personnages emplumés, ce sont en quelque sorte les dieux redescendus sur terre»). Il en rapporta une ample moisson de mythes, qui occuperont une place éminente dans ses Mythologiques, mais aussi une belle collection d’objets qu’il déposa au Musée de l’homme.
Ethnologue de raccroc, ou improvisé si l’on préfère, il était pris dans l’étau d’injonctions contradictoires : la perspective d’une carrière de professeur de philosophie et une profonde dilection qui le poussait vers le spectacle du monde éprouvé par les moyens les plus simples : le voyage, le camping, la marche à pied, la randonnée, la géologie sauvage. Pacifiste à la veille de la guerre, vite revenu de ses illusions et ramené aux réalités par le statut des Juifs de Vichy, il choisit l’exil d’autant qu’on lui propose un poste d’enseignant à New York.
En 1941, à bord du bateau qui le mène aux Etats-Unis, il commence un long dialogue avec André Breton sur l’art qui, malgré quelques malentendus, continuera jusqu’à la mort de l’écrivain. Le surréalisme passionnait l’ethnologue depuis sa jeunesse étudiante. La période américaine est richement exposée, Emmanuelle Loyer étant venue à Lévi-Strauss il y a dix ans après avoir consacré une recherche importante aux intellectuels et artistes français exilés pendant la guerre (Paris à New York, Grasset, 2005).
Dans les années 50, les cours de Lévi-Strauss au Musée de l’Homme étaient d’une grande fraîcheur : ils ouvraient des perspectives totalement nouvelles, dont les étudiants ne soupçonnaient même pas l’existence. Il leur fit découvrir qu’il y avait d’autres mondes et que ceux-ci n’agissaient pas comme nous. Mais derrière cette révélation entraînant une rupture radicale avec leur propre réalité, il les invitait à mettre en évidence des appareils cognitifs communs. Ainsi, ses auditeurs comme ses lecteurs prenaient-ils à la fois conscience de la différence et de l’universalité. C’est son grand legs, un héritage qui n’a pas de prix même s’il n’était précédé d’aucun testament : nous sommes tous très différents, mais nous pouvons nous comprendre car nos structures mentales fonctionnent de la même manière.
Sa biographe Emmanuelle Loyer, qui s’appuie sur un intime et ancien commerce avec l’œuvre, et la fréquentation de ses archives personnelles, parvient à restituer jusqu’à sa voix. Tant la sonorité de l’écrivain, (car l’auteur de Tristes tropiques, livre si peu scientifique écrit « dans l’exaspération et dans l’horreur » et qui montre ce qu’il y a devant et ce qu’il y a derrière l’appareil photo, peut être tenu avant tout comme un écrivain) que sa propre voix. L’anthropologue Françoise Héritier, qui fut l’une de ses élèves, dit avoir été frappée par sa voix, laquelle le contenait tout entier. Une voix grave, légèrement tremblée, relativement neutre, presque silencieuse, et qui supportait peu les éclats, les écarts à la norme. C’était un homme d’écriture, un homme de parole publique aussi, mais pas vraiment un intellectuel en privé, très sensible à l’esthétique pour avoir été nourri au lait de la peinture des ateliers, ceux de son père et de son oncle, tous deux peintres. Il n’appréciait guère les conversations savantes en tête à tête. Ce qu’il aimait, c’était les séminaires où il demandait aux intervenants d’expliquer publiquement leurs travaux. C’est là que se manifestait sa grandeur de pédagogue : c’était un formidable maître du jeu, qui savait faire surgir et accoucher des questions que l’étudiant, le doctorat, le chercheur ne parvenaient pas à formuler seuls.
Sur le fond, c’était un esprit subtil, très logique, dont les cours étaient bâtis sur un continuum de pensée où il n’y avait jamais de trous. Il retombait toujours sur ses pieds. Un passeur exceptionnel animé du désir de mettre à nu les ossatures. Et contrairement à une idée reçue, Emmanuelle Loyer y insiste à raison, il s’intéressait moins aux invariants des sociétés qu’il étudiait qu’à leurs différences. L’homme privé derrière le savant partout célébré était un homme d’amitié, de confiance, qui a toujours protégé celles et ceux qui ont travaillé avec lui. Mais il n’a jamais accepté la moindre familiarité. Lévi-Strauss avait ceci de stimulant pour la pensée qu’il engageait ses lecteurs et ses auditeurs à faire un pas de côté en toutes choses, et à adopter le regard éloigné en toutes circonstances. Même dans sa carrière d’enseignant, il est parvenu au fond à n’appartenir jamais à l’Université mais uniquement aux « grands établissements » (EHESS/laboratoire d’anthropologie sociale/ CNRS, Collège de France), où il n’y pas un programme :
« Au contraire la règle, il n’y en a qu’une mais elle est impérieuse, c’est que chaque année vous devez faire quelque chose de nouveau. C’était pour moi le moyen de concilier l’enseignement et le côté instable de ma nature : chaque année il fallait changer ».
La passion de la musique est probablement l’une des clés les plus significatives pour qui veut déchiffrer Claude Lévi-Strauss. La musique, il a baigné dedans depuis toujours, tout comme la peinture. Son arrière-grand-père maternel, chef d’orchestre des bals de la cour, de Louis-Philippe d’abord, de Napoléon III ensuite, collabora avec Offenbach pour les quadrilles de la Vie parisienne et celui d’Orphée aux enfers. Lévi-Strauss fut élevé dans le culte wagnérien jusqu’à sa découverte de Stravinski à 14 ans. Puis il y eut Debussy et Ravel. Le Concerto en sol majeur demeurera sa madeleine. Rares sont ses livres qui ne doivent rien à la musique. Tristes Tropiques, « défoulement scripturaire » selon la biographe, imaginé au départ comme un roman, a été conçu comme un opéra. Le final des Mythologiques propose une analyse du Boléro qui tend à démontrer un parallélisme de construction entre la mythologie et les compositions musicales. Il est persuadé que la forme même de la construction mythique est reprise en compte par la musique.
La rencontre avec Roman Jakobson lui a révélé ce qu’était la linguistique structurale, une discipline qui, seule parmi les sciences humaines, était parvenue à un degré de rigueur comparable à celui des sciences plus avancées. Il a été frappé par fécondité et l’efficacité de modèles explicatifs qui consistent à voir dans l’ensemble, dans le tout, un principe d’explication qu’aucune des parties de ce tout ne parviendrait à fournir par elle-même. La leçon que l’ethnologue tire de son métier, il l’avait lui-même exposée avec cette manière si particulière de s’exprimer, dans une construction parfaite, une sorte de dentelle qui se défait dès lors qu’on en retire un mot ou un point, l’oral étant à l’unisson de l’écrit.
Lévi-Strauss engageait les hommes à vivre et à se conduire non comme c’est le cas depuis l’Ancien testament et la Renaissance, à savoir comme les seigneurs et les maîtres de la création, mais « comme une partie de cette création que nous devons respecter puisque ce que nous détruisons ne sera jamais remplacé » et que nous devons le transmettre tel que nous l’avons reçu à nos descendants. Pour autant, s’il avait assisté au déclinisme qui gagne tant d’esprits aujourd’hui en France, rien ne dit qu’il se serait joint au chœur. Son regard décalé lui autorisait une remarquable et précieuse puissance de recul :
« Je ne pense pas qu’il faille dater de 68 ou d’une autre année la décadence de l’enseignement secondaire. Je l’ai moi-même vécue comme élève et ensuite comme professeur. Quand je lis des textes du XIXème siècle, je suis absolument stupéfait de voir quel degré de maturité en classe de première ou en classe de philosophie avaient atteint des hommes comme Proust, comme Jaurès, comme Bergson, comme Durkheim, tous à peu près contemporains. Ils étaient beaucoup plus mûrs, beaucoup plus adultes dans leurs dernières années de lycée que moi-même et mes camarades à la même période. Si je les compare aux meilleurs de ces classes, ils étaient très au-dessus. J’ai l’impression que nous avons affaire à un processus, mais qui s’est étendu à travers les siècles, d’infantilisation progressive de la jeunesse. Nous devenons adultes de plus en plus tard. »
Le grand coupable à ses yeux, c’est la philosophie humaniste sur laquelle nous nous sommes presque entièrement exclusivement fondés. Car elle divise l’humanité entre le monde des hommes, seigneurs et maîtres de la création, et l’autre monde où elle rejette les espèces animales et végétales :
« Il n’y a qu’un moyen d’échapper à ce cercle infernal, de se prémunir contre ces dangers, c’est de considérer que l’homme est d’abord un être vivant et souffrant avant d’être un être pensant ».
Pessimiste, Claude Lévi-Strauss ? On l’a beaucoup dit. Il s’en défendait, mollement, en avançant que c’était là le seul moyen de parvenir à un optimisme raisonnable et… à un humanisme enfin tolérant. Disons qu’il s’inquiétait pour notre avenir et que son intranquillité fut si perspicace qu’elle demeure des plus fécondes. Son quichottisme revendiqué, c’était le désir obsédant de « retrouver le passé derrière le présent ». Après les livres de Denis Bertholet, Didier Eribon, Vincent Dehaene, et les témoignages de Françoise Héritier et de Catherine Clément, c’est l’une des nombreuses vertus de la biographie d’Emmanuelle Loyer de nous faire pénétrer dans la complexité de cette pensée sans jamais la simplifier ; sans trop insister sur la théorie et le commentaire de l’œuvre, tant d’autres s’en étant déjà chargés à travers le monde, elle propose en sus de l’exploration parfois inédite de l’individu (son arrière-monde, ses influences, son influence) une étude de sa discipline. Tout cela dans une biographie qu’elle dit avoir conçue selon un mode japonais en référence à la philosophie centripète du sujet que Lévi-Strauss avait voulu déceler au Japon :
« Tout se passe comme si le Japonais construisait son moi en partant du dehors. Le « moi » japonais apparaît ainsi non comme une donnée primitive, mais comme un résultat vers lequel on tend sans certitude l’atteindre. »
(Photos Anita Albus, D.R. et Henri Cartier-Bresson, 1963)
1 030 Réponses pour Claude Lévi-Strauss révélé dans une « biographie japonaise »
Et vous n’aviez pas songé alors à écrire sa biographie, Passou ?
Claude Lévi-Strauss, avec Jacques Soustelle, Michel Leiris ou le cinéaste Jean Rouch, étaient plutôt les figures tutélaires du musée de l’Homme, qui, après six ans de travaux, et avoir failli disparaitre lors de la création du musée Branly, rouvre ses portes ce week-end (3 jours de gratuité pour les visiteurs).
L’homme un animal pensant ? Vous voulez rire…. Tournez lentement, très lentement, sur vous même, à 360° … Ne regardez pas ce miroir !!!
S’extraire des décombres de Rebatet pour retrouver la vie et les idées de ce tolérant centenaire, c’est ce qui s’appelle faire un pas de côté !
« nous pouvons nous comprendre car nos structures mentales fonctionnent de la même manière »
comme sur la rdl …
« Si un semblable sondage était commandé en 2015, on imagine les réponses : quelques essayistes « vus à la télé » s’y disputeraient la première place. »
Probablement Michel Onfray ?
Après Freud ou Sartre, va-t-il sortir prochainement un livre de démolition de Lévi-Strauss ?
« Si un semblable sondage était commandé en 2015… »
Michel O. ?
Tout l’effort de cette vie, celle de Claude Levi-Strauss, celui de celle de son élève Françoise Héritier pour nous éclairer
mais
également une lettre, mais quelle lettre, celle magnifique que Christine Angot adressa le 6 novembre 2013 au journal « Libération » (qui la publia intégralement dans sa « tribune »). La voici.
Je crois que ce grand humaniste, dont il est fait mémoire dans ce billet magnifique, l’aurait appréciée.
Bon rappel donné aussi par Attila quand à la réouverture du Musée de l’Homme, place du Trocadéro. Un lieu éclairé par la pensée de cet ethnologue pour poser les bonnes questions.
http://www.liberation.fr/politiques/2013/11/06/chere-christiane-taubira_945092
Il m’a semblé.
Le grand coupable à ses yeux, c’est la philosophie humaniste sur laquelle nous nous sommes presque entièrement exclusivement fondés. Car elle divise l’humanité entre le monde des hommes, seigneurs et maîtres de la création, et l’autre monde où elle rejette les espèces animales et végétales
» Nous », c’est-à-dire nous les Occidentaux, et en particulier les « judéo-chrétiens ». Il n’en va pas de même pour les Bouddhistes ou les Jaïnistes. Comme l’ont montré les épouvantables méthodes de l’abattoir d’Alès, nous n’avons pas fini de payer les conséquences des crimes aveugles engendrés par cet orgueil insensé.
Camarade Sancho, je ne voudrais surtout pas vous décevoir , mais El Watan a décidé de suspendre les commentaires il y’a plusieurs mois de ca…les berbéristes, les islamistes, les j’men foutistes (dont vot’serviteur) on fait que le journal décide de suspendre les commentaires…mais vous qui êtes sur la newsletter, vous devriez deja le savoir, non ?…sinon, le commentaire de votre camarade le derviche mauvaise langue , lui est toujours la… »… ‘…C’est vraiment la vermine ces gens-là… » Passouline l’a bien vu, mais il laisse faire…j’avoue que ce commentaire aurait été zappe depuis belle lurette, sur n’importe quel site décent et qui se prespecte…mais non…et ce n’est pas la première fois, non plus…après ca, on parle de reubeu de service, n’est-il pas ? qu’en pensez-vous camarade ?
De Levi-Strauss, je me souviens surtout de cette citation par mon prof de français au lycée: ‘l’étranger commence au village voisin »…cette phrase m’a guidé depuis…
« mais comme un résultat vers lequel on tend sans certitude l’atteindre ».
Il faudrait revérifier cette citation, je pense, elle est un peu lourde.
sinon, j’apprécie beaucoup la p’tite raclée que les argentins sont en train d’administrer a l’Irlande…je crois que les irlandais ont eu la grosse tête et ont pensé qu’il suffirait de se pointer au stade pour battre l’Argentine…
Le grand coupable à ses yeux, c’est la philosophie humaniste sur laquelle nous nous sommes presque entièrement exclusivement fondés. Car elle divise l’humanité entre le monde des hommes, seigneurs et maîtres de la création, et l’autre monde où elle rejette les espèces animales et végétales
Deux ouvrages pour s’aider à s’évader de cet « humanisme » imbécile et scélérat :
Dominique Lestel : « Les origines animales de la culture »
Philippe Descola : « Par-delà nature et culture »
« et la durée de sa vie (il est mort centenaire en 2009) lui a permis d’en modifier les hypothèses et les formulations après la fin proclamée du structuralisme ».
C’est une plaisanterie ou quoi…, cette proclamation de la mise à mort du structuralisme, lui qui en fut l’un des papes les plus dogmatiques ?
‘l’étranger commence au village voisin »
Il commence même au palier voisin.
« J’ai l’impression que nous avons affaire à un processus, mais qui s’est étendu à travers les siècles, d’infantilisation progressive de la jeunesse. Nous devenons adultes de plus en plus tard. » C L-S cité par P.A.
C’est une impression que je partage. Il me semble qu’elle soulève une question fondamentale qui, à ma connaissance, n’est pas vraiment analysée. Or, je crois, qu’elle est au coeur d’une forme de délitement des structures sociologiques du monde occidental.
« l’étranger commence au village voisin »
Quel optimisme !
Il commence à notre porte.
« Nous devenons adultes de plus en plus tard. »
Le devenons-nous jamais ?
Est-ce sociologique ou économique ?
Les Tanguy qui quittent la maison de plus en plus tard, les femmes qui font des enfants après avoir assuré leur carrière…
Attila, une anecdote : je n’ai rien lu de Claude Levi-Strauss, j’ai du l’entendre assez brièvement mais j’ai toujours aimé ce vieil homme en lunette et manteau au col relevé à tel point qu’il y de cela quelques années j’avais acquis un manteau dont le drap de laine un peu trop rêche me fit regretter l’achat jusqu’à ce que je retrouve cette photo, je me dis que ce manteau fabriqué en Roumanie, pays auquel j’attribuai la rusticité de l’étoffe, était semblable au sien, ce détail me permit de l’adopter définitivement et m’y adapter.
Le patronat qui s’arrange pour prolonger l’âge de départ à la retraite ?
une « biographie japonaise », c’est beaucoup plus zen ?
« Nous devenons adultes de plus en plus tard. « »
« On » vit de plus en plus vieux (ou crève de moins en moins jeune) Les guerres mondiales se font plus rares
Laissez tomber le manteau, Bérénice, et adoptez le pagne et le climat qui va avec !
« quel degré de maturité en classe de première ou en classe de philosophie avaient atteint des hommes comme Proust, comme Jaurès, comme Bergson, comme Durkheim, tous à peu près contemporains. »
Moins en tous cas que Voltaire, Diderot ou Rousseau, qui, eux-même…
…forme de délitement des structures sociologiques du monde occidental. »
La phrase peut se passer de l’adjectif qui la termine. Le monde est au minimum en voie d’oxydation globale.
Il eût été passionnant que Lévi-Strauss se livrât à une étude ethnologique de la tribu des Immortels du quai de Conti, qu’il eût tout le loisir d’observer à la fin de sa vie !
Attila je crois que les tahitiennes en plus du pagne accueillent l’étranger vêtues d’un top et parées de colliers de fleurs, les africaines sont surement plus souvent vues torse nu, les peuples d’Amazonie portaient des tenues minimalistes, je suis champenoise peut-être devrais-je me promener avec un bouchon obturateur et nue pour ne pas incommoder de si charmants voisins.
bérénice dit: 18 octobre 2015 à 14 h 50 min
Je maintiens « occidental ». Le phénomène sous d’autres latitudes est nettement moins prégnant. Quant à votre affaire de « manteau », il donne raison à la célèbre réflexion de Montherlant : « Socrate s’il apparaissait de nos jours sur la place publique nombreux seraient ceux qui critiqueraient le pli de son pantalon ».
Excellent ce portrait de JC par Christine Angot dans Libé, Christiane !
« un bouchon obturateur… »
Quelques gouttes de N°5 de Chanel suffisent, bérénice !
Attila dit: 18 octobre 2015 à 13 h 24
de ce tolérant centenaire
CLS n’était pas « tolérant ».
Montherlant savait très bien que le pli du pantalon de Socrate serait dû à sa banane, radioscopie !
CLS n’était pas « tolérant »
Et Rebatet n’était pas fasciste, Ueda ?
Maintenez si vous voulez, le maintien discursif ne changera pas grand-chose à l’absence de système de freinage de notre machine productive et à l’accroissement démographique qui à terme et nous n’y serons plus fera chavirer l’embarcation qui du point de vue scientifique souffre et se dérègle à une vitesse qui ne cesse d’être revue à la hausse. Pour la citation je ne saisis pas le rapport entre mon affection pour ce beau et bon vieil homme et la méconnaissance des codes dont la pensée s’habille.
Quelques gouttes de N°5 de Chanel suffisent, bérénice !
Oui mais après Guerlain j’en suis à Saint Laurent, sinon ce n’est pas une nouveauté. Savez-vous que c’est le premier parfum non naturel que le hasard de l’existence m’a offert de découvrir en 1963.
CLS était un homme, Rebatet un rat.
Ne soyez pas ratciste, Ueda !
@ »je n’ai rien lu de Claude Levi-Strauss, mais »
Ça fait avancer le débat du XXIe siècle ou ça participe de la décomposition sociologique des structures élémentaires de la blogbeaufitude, ces histoires de manteaux et de pagnes ? Qu’en dirais-tu, triste tropisme ?
Tu es plutôt string ou caleçon, JC ?
un hardeur y met keud baroz..t’es nul en habitus
JC est naturiste parce qu’il existe encore des zones naturelles non mazoutées.
Le slip kangourou est très tendance, le boug…
zouz y calssonne
En 1955 Lévi-Strauss publie « Tristes tropiques », en 1962 l’agronome René Drumont fait paraître « L’Afrique noire est mal partie »…
Autant d’éloges, en creux, de la vie en Occident ?
Bouchon obturateur, bouchon obturateur… Rien ne vaut les boules de geisha faut être oecuménique !
« un bouchon obturateur… »
en crystal de bohème..
j’ai étuis pénien bricolé de goutière en zinc
CLS était un homme, Rebatet un rat
cls un surhomme..rebatet un souschien..hurkurkurkurk
Il suffit qu’une femme parle de se mettre un bouchon obturateur et les mâles arrivent en courant, la queue basse !
Il déchiffra le solfège de l’esprit
..ben mon côlon
Catherine Clément
..ma mère la casseburne
La télé c’est très bien y a Mac Gyver ! Sinon faut reconnaître que si on a une déchetterie pas trop loin…
c’était un formidable maître du jeu, qui savait faire surgir et accoucher des questions que l’étudiant, le doctorat, le chercheur ne parvenaient pas à formuler seuls
cls a toujours les mains dans l’camboui au baqueroume
JC 15h31 plus sérieusement, ça dit de notre égarement, notre vacuité, notre volonté tenace de rapprochement si ce n’est par des rituels initiatiques ou fêtes, notre orgueil, notre narcissisme, notre exhibitionnisme, notre générosité au partage, notre inconséquence à gaspiller aussi le temps, notre désir d’aventurier, nos rêves de voyage vers inconnus ou en leur compagnie. Nous sommes comme des vaches dans une étable, elles ont besoin de se réchauffer l’une contre l’autre en ruminant paisiblement et en soufflant par les naseaux un air qui pour les plus brillantes d’entre elles semblent sortir tout droit de la lampe d’Aladin.
Presque personne n’a lu les Mythologiques de bout en bout.
Je n’en connais qu’une.
J’ai l’impression que nous avons affaire à un processus, mais qui s’est étendu à travers les siècles, d’infantilisation progressive de la jeunesse. Nous devenons adultes de plus en plus tard
l’a lu les médiéviss quoi..ousqu’a 18an et dmi t’es dja un jean foute
Catherine Clément, c’est elle la figure tutélaire du musée Branly, le boug, elle y anime des cycles thématiques de l’Université populaire !
Vous pourrez lire tout cela dans l’un de mes prochains livres : « Trésors des musées parisiens »…
semble.
« surgir et accoucher »
Attention, pléonasme !
« retrouver le passé derrière le présent »
Lévi-Strauss sous les décombres d’Onfray !
La mère Clement brille par la vastitude de son non-savoir.
Le plus atroce, c’est ses « romans populaires ».
« Lévi-Strauss engageait les hommes à vivre et à se conduire non comme c’est le cas depuis l’Ancien testament… »
Cependant, s’il était effectivement athée, il déclarait aimer beaucoup dialoguer avec les croyants. Esprit très ouvert et souvent insaisissable, il aurait mérité de vivre à la Renaissance, plutôt qu’à la triste époque du structuralisme.
« Pour autant, s’il avait assisté au déclinisme qui gagne tant d’esprits aujourd’hui en France, rien ne dit qu’il se serait joint au chœur »
Est-ce à dire qu’il n’aurait pas voté pour Fincki, Passou ?
« elle rejette les espèces animales et végétales »
Es-tu une bête ou une plante, le boug ?
« Un passeur exceptionnel animé du désir de [METTRE] à nu les ossatures… »
« …retrouver le passé derrière [LE] présent… »
Un ex républicain, c’est un futur dictateur ?
Lu les 50 premières pages de « l’Infinie comédie « , de David Foster Wallace. Terrifiant. Dès la page 20, on comprend intuitivement pourquoi ce type a préféré en finir à 46 ans. Dès la page 40, l’envie irrépressible vous saisit de foutre le camp vivre le reste de vos jours chez les Nambikwara, s’il y en a encore quelques uns de vivants. Pas demain. Tout de suite. Le problème est que ce bouquin compte plus de 1400 pages et qu’il agit sur vous comme un aspirateur surpuissant sur un bousier impubère.
Depuis quand les fleurs bleus courent-elles en meutes, le boug ?
On a beaucoup parlé du « roman » de David Foster Wallace le jour de sa sortie. Puis, plus rien. Une fulgurance d’un jour.
« J’ai l’impression que nous avons affaire à un processus, mais qui s’est étendu à travers les siècles, d’infantilisation progressive de la
jeunesse. Nous devenons adultes de plus en plus tard. » (L.-S.)
Il suffit de lire les commentaires de cette République des livres pour voir à quel point il est devenu difficile d’être adulte aujourd’hui. Je constate, après une longue absence, que c’est toujours ici la cour d’école, avec toujours les mêmes cancres. Quelle énergie chez certains « piliers de blog » pour débiter des insanités d’ados mal dégrossis à longueur de journée!
À propos d’immaturité, il faut lire Gombrowicz, son grand spécialiste:
« Il existe aussi une immaturité vers laquelle nous fait basculer la culture lorsqu’elle nous submerge, lorsque nous ne réussissons pas à nous hisser à sa hauteur. Nous sommes infantilisés par toute forme « supérieure ». L’homme, tourmenté par son masque, se fabriquera à son propre usage et en cachette une sorte de sous-culture : un monde construit avec les déchets du monde supérieur de la culture, domaine de la camelote, des mythes impubères, des passions inavouées… domaine secondaire, de compensation. » (Préface à La Pornographie. Editions Christian Bourgois, 1980)
J’ai l’impression que nous avons affaire à un processus, mais qui s’est étendu à travers les siècles, d’infantilisation progressive de la jeunesse. Nous devenons adultes de plus en plus tard. »
Aïe aïe aïe. Voilà de quoi un Finkielkraut devrait faire son miel. Je suis terrifié à l’idée que Wdergänger va probablement lire ça.
Je constate, après une longue absence, que c’est toujours ici la cour d’école, avec toujours les mêmes cancres. (Un ex-républicain…)
Mais est-ce que ça a jamais été autre chose qu’une cour de récréation plutôt mal tenue ? L’ex-républicain rêvait sans doute d’une façon d’annexe du Collège de France ? On passe ici pour prendre le divertissement de l’instant. Rien d’autre.
Ah ben ça depuis le temps qu’on l’enseigne dans les collèges
@Un ex républicain des livres dit: 18 octobre 2015 à 16 h
@Attila dit : à 15h15
Peut-être en lien avec ces pensées de Gombrowicz des lignes de Levi-Strauss, au chapitre XXXVIII de Tristes tropiques:
« … comment l’ethnographe peut-il se tirer de la contradiction qui résulte des circonstances de son choix ? Il a sous les yeux, il tient à sa disposition une société : la sienne ; pourquoi décide-t-il de la dédaigner et de réserver à d’autres sociétés – choisies parmi les plus lointaines et les plus différentes – une patience et une dévotion que sa détermination refuse à ses concitoyens ? Ce n’est pas un hasard, que l’ethnographe ait rarement vis-à-vis de son propre groupe une attitude neutre. (…) Il y a de grandes chances pour qu’on puisse retrouver dans son passé des facteurs objectifs qui le montrent peu ou pas adapté à la société où il est né. (…) Le prix qu’il attache aux sociétés exotiques (…) est fonction du dédain, et parfois de l’hostilité, que lui inspirent les coutumes en vigueur dans son milieu. Volontiers subversif parmi les siens et en rébellion contre les usages traditionnels… »
Cet homme est complexe et d’une lucidité décapante.
On est de la rdl car ça nous détourne de divertissements moins honorables comme d’aller au bistrot, regarder le journal de 20 heures, jouer au monopoly avec les mômes( non, mes poussins, papa écrit sur la rdl) de faire les courses à carouf ( non, poussin, je dois absolument répondre à zouzou sur la rdl) mais on est aussi de la rdl car ça nous oblige,par exemple, à fouiller dans la bibliothèque- réelle comme virtuelle- pour y trouver un texte, une info en relation avec le billet passoulinien, ainsi ai-je fait pas plus tard que tout à l’heure après avoir lu le nouveau billet et j’ai débusqué un petit texte étonnant mais ,hélas, tronqué, sur la fonction magique de la « préface » d’après Levi-Strauss:
Claude Levi-Strauss a un jour suggéré une « théorie magique des préfaces »Il y voit un exercice rituel qui répond à la superstition des auteurs et des éditeurs. Il assimile cette tradition éditoriale à un acte de purification: « Ainsi profanée par un confrère, et portant dans sa chair d’encre et de papier, la marque irrémédiable du saccage, l’oeuvre sera purgée par la préface des miasmes accumulés au cours de la gestation, à la façon des vierges mélanésiennes ou australiennes impropres au mariage tant qu’un indigène, aussi différent de l’époux que le préfacier de l’acheteur, n’aura pas détourné sur lui, par un rite de défloraison, ces forces impures et dangereuses dont un être humain et un ouvrage de l’esprit peuvent également être imprégnés, avant que leurs parents n’osent les livrer à la circulation… »
D’autre part, je signale que toutes allusions inconvenantes à la virginité des mélanaisiennes seront impitoyablement sanctionnées, selon la gravité des propos la sanction peut aller d’une simple détention d’une semaine en terres clopinesques jusqu’à celle d’un mois dans une classe de cinquième…
Zoon,
occupé à rédiger mes conneries je ne vois que maintenant votre commentaire de 17H12, du « divertissement » donc et c’est très bien comme ça!
Au total, le fil des commentaires de la RdL, on y écrit à peu près ce qu’on veut; ça donne ce patchwork, cette soupe où chacun verse ses ingrédients, un peu comme dans cette scène d’auberge imaginée par Giono, où l’on n’éteint jamais le feu sous la daube qu’on renouvelle incessamment. C’est ce qui fait l’originalité du site d’Assouline dans le paysage des blogs; la censure y est des plus libérales, on se croirait à la fin de l’Ancien Régime ou sous Louis-Philippe. C’est tout de même plus drôle que chez un Paul Edel, le roi des pincés coincés. Et puis, les injures fusent, les renvois de fleurs, il y a du dialogue parfois, et même des confidences, c’est rigolo.
Une préface magique, j’en ai écrit une, un jour, pour un livre qui était non achevé. L’auteur est mort. De quoi est il mort au juste, si ce n’est de ma préface …..
Un ex républicain des livres
c’est keupu en petzouille alors évidemment il a pas de mal a tromper son monde..c’est pas dmain qui nous fra l’australien agrégé
Philippe Martinez, l’épouvantable moustachu, fait peur. Que fait la police ? Rasez ce monstre …..
Ah ben ça depuis le temps qu’on l’enseigne dans les collèges
ho il a eu aussi son « lotde détracteurs acharnés » comme disent les journaliste .. »cls? c’t’espèce de chieur d’encre déprimé? »..avec le rcul sa pose fait dandy bobo de droite à mon cul..c’est pas tout faux mon garçon..faut reconnaite
ça a été un vache de pilier pourri du post modernism..un nanar de magazine glacée chicos des 70’s..les photos en temoigne..c’est les footeux à la rtraite qui pose comac
théorie magique des préfaces
castanéda était bien plus crédibe sur le coup..on oublie vite
l’anthropologie c’est bien la science d’une époque..aprés zont été rcruté par les grands groupes.pis jusqu’a rapatrier dans les labos d’banlieue comme latour..qui sveut cafouillant un peu la même soupe..la daube..t’as pas faux jean marron..
aprés zont été rcruté par les grands groupes
pour différentes « missions » plus ou moins sociales et politique..l’coté « anthropologue » faisait pas trop « marqué » comme disent encore les journaliss..
De nota c’est le meilleur d’entre nous, il mériterait qu’on lui confie la fonction de déflorateur des deux sexes, partouslestrous !
Il n’appréciait guère les conversations savantes en tête à tête.
C’est pourtant une belle occasion de faire connaissance dans ces séminaires érudits, en discutant, sans le poids d’un formalisme exagéré, de nature et de religion devant la machine à thé.
la fonction de déflorateur
Toujours autant excité par les marronniers baroz mais ce n’est qu’une déformation professionnelle pas une perversion.
Mais c’est pas moins honorable, d’aller au bistrot, c’est une praxis ! Un casuel… Une Weltanschauung !
Un ancien de la Rdl disait, je m’en souviens comme si c’était hier, que c’était plus sympa au soleil hivernal d’une ile perdue de boire un coup entre cons joyeux, que de boire un thé en sachet au bistrot le plus proche entre cons chenus du Collège de France, dans une ville pourrie par les media …..
Lévi-Strauss n’aimait pas voyager, il l’a dit et ses confrères parfois le lui ont reproché, en regard de l’ambition de ses champs d’études.
La biographe en parle t-elle ?
Il rappelait appartenir à l’élite ashkénaze, en France depuis des siecles , aux aieux quasi Hofjude. Pas accessible à l’antisémitisme d’un Rebatet.
Qui pourrait croire que Tristes tropiques est le titre d’un roman que C. Lévi-Strauss essaya d’écrire pour ensuite se rendre compte qu’il n’était pas un romancier ? Qui pourrait croire que ce livre né d’une demande de J. Malaurie pour sa collection » Terre humaine », fut écrit rageusement en quatre mois ?
http://www.ina.fr/video/I06292951
Face à un Bernard Pivot abasourdi, C. Lévi-Strauss raconte avec vivacité et humour l’histoire de ce livre qui n’est donc ni un roman, ni un livre scientifique. Huit minutes d’un document INA, savoureuses.
CLS n’est pas le seul à dire qu’on devient adulte de plus en plus tard. Je me souviens d’un entretien avec Houellebecq qui disait , lui, carrément qu’il n’y avait plus d’adulte.
Mais cela n’a rien à voir avec l’Ecole et encore moins avec la décadence de l’Ecole. Cela a à voir avec la famille, l’entourage immédiat des jeunes gens, avec leur famille et la société qui les entoure.
Ce que dit CLS n’infirme en rien le constat tragique d’une Ecole qui va à vau-l’eau et d’une infantilisation, pour le coup, non seulement des élèves mais aussi des professeurs par tout le système de formation pédagogique qui ressemble de plus en plus à un enfermement dans des règles totalement débiles (le professeur doit faire ci et pas ça, etc.) qui est la négation même de l’art d’enseigner.
Pour ce qui est de l’ethnologie, j’ai beaucoup plus appris et réfléchi en lisant Pierre Clastres, La société contre l’Etat, que CLS (qui m’a néanmoins été bien utile pour comprendre l’épisode de la folie d’Yvain dans Yvain, ou le chevalier au lion. Nous sommes les héritiers d’un monde qui a créé, en Mésopotamie, voilà plusieurs millénaires, à la fois la sédentarisation, l’agriculture à base de blé, et les premiers Etats, cités-Etat, qui ont inventé d’en haut un universalisme à base d’écriture, qui a besoin d’une administration, de scribes, d’une police, d’un roi et d’une cour avec une hiérarchie sociale et des textes mythiques avec des dieux qui fondent le vivre-ensemble. De ce monde est parti un beau jour Abraham pour fonder un autre universalisme, un universalisme d’en-bas, populaire, et un D.ieu transcendant, avec une terre promise. L’idée de territoire, contrairement à ce que dit Finkielkraut dans son dernier livre, est une idée profondément juive dès le départ. Plus exactement, le mythe de Caïn et d’Abel est celui d’un peuple oscillant entre le territoire et l’errance dans un universalisme du particulier.
CLS n’est pas le seul à dire qu’on devient adulte de plus en plus tard. Je me souviens d’un entretien avec Houellebecq qui disait , lui, carrément qu’il n’y avait plus d’adulte.
Mais cela n’a rien à voir avec l’Ecole et encore moins avec la décadence de l’Ecole. Cela a à voir avec la famille, l’entourage immédiat des jeunes gens, avec leur famille et la société qui les entoure.
Ce que dit CLS n’infirme en rien le constat tragique d’une Ecole qui va à vau-l’eau et d’une infantilisation, pour le coup, non seulement des élèves mais aussi des professeurs par tout le système de formation pédagogique qui ressemble de plus en plus à un enfermement dans des règles totalement débiles (le professeur doit faire ci et pas ça, etc.) qui est la négation même de l’art d’enseigner.
Pour ce qui est de l’ethnologie, j’ai beaucoup plus appris et réfléchi en lisant Pierre Clastres, La société contre l’Etat, que CLS (qui m’a néanmoins été bien utile pour comprendre l’épisode de la folie d’Yvain dans Yvain, ou le chevalier au lion. Nous sommes les héritiers d’un monde qui a créé, en Mésopotamie, voilà plusieurs millénaires, à la fois la sédentarisation, l’agriculture à base de blé, et les premiers Etats, cités-Etat, qui ont inventé d’en haut un universalisme à base d’écriture, qui a besoin d’une adm.inis.tration, de scribes, d’une police, d’un roi et d’une cour avec une hiérarchie sociale et des textes mythiques avec des dieux qui fondent le vivre-ensemble. De ce monde est parti un beau jour Abraham pour fonder un autre universalisme, un universalisme d’en-bas, populaire, et un D.ieu transcendant, avec une terre promise. L’idée de territoire, contrairement à ce que dit Finkielkraut dans son dernier livre, est une idée profondément juive dès le départ. Plus exactement, le mythe de Caïn et d’Abel est celui d’un peuple oscillant entre le territoire et l’errance dans un universalisme du particulier.
L’autre jour, l’un de mes collègues, un prof d’anglais tuteur d’une jeune collègue en stage de formation, nous a raconté par le menu la séance qu’il a suivie auprès des formateurs des formateurs. C’était hilarant ou triste à pleurer. Une véritable infantilisation des professeurs, un manque absolu de confiance du système de formation dans le fait que ce sont des adultes capables de jugement critique sur eux-mêmes et de réflexions d’ordre pédagogique pour essayer de trouver sur le tas la ou les méthodes les plus appropriées au public d’élèves qu’ils trouvent en face d’eux. Alors au lieu de cette confiance qui devrait être la norme dans un monde adulte, les formateurs doivent s’en tenir à des injonctions qui transforme l’Ecole en un véritable univers carcéral dans un monde à la Kafka. Mon collègue en riait tellement ce qu’il nous racontait était essentiellement débile.
Et les jeunes collègues qui sont en stage dans l’établissement trouvent quant à eux leur formation non seulement débile mais inopérante. On ne leur apprend rien en vérité, on se repose sur des règles abstraites totalement déconnectées de la réalité d’une classe à « gérer » et de la pédagogie réelle. C’est affligeant. L’Ecole est devenue une gigantesque névrose, une sorte de névrose du commentaire infinie…
Et les jeunes collègues qui sont en stage dans l’établissement trouvent quant à eux leur formation non seulement débile mais inopérante.
On ne leur apprend rien en vérité, on se repose sur des règles abstraites totalement déconn.ectées de la réalité d’une classe à « gé.rer » et de la pédagogie réelle. C’est afflige.ant. L’Ecole est devenue une gigantesque névro.se, une sorte de né.vrose du comm.entaire infinie…
En tout cas, j’aurais bien aimé assister aux conversations entre CLS et A. Breton.
Widergg, qu’entendez-vous par « universalisme d’en bas, populaire » ? Votre Abraham a tout l’air d’un Onfray.
Puisqu’on parle de biographie, je trouve qu’il y a tout de même de la coquetterie chez CLS à dire qu’il était heureux de la nécessité de changer ses cours chaque année au Collège de France sous le prétexte vraiment fallacieux que c’était en harmonie avec son caractère instable… Tu parles ! Instable peut-être, mais il faut avoir les moyens intellectuels d’assurer cette « instabilité » chaque année.
Il ne faut pas oublier aussi que CLS a fécondé la pensée de grands historiens comme G. Duby ou J le Goff pour comprendre certains fonctionnements de la société médiévale.
Je préfère lire la biographie de Guy Debord.
D’en-bas, ça veut dire que la révolution du 7ème siècle avant JC à Jérusalem a créé et répandu les écoles où le peuple hébreu a appris à lire et à écrire pour fonder une première démocratie de l’histoire du monde qui valait bien celle de la Grèce antique. Ça veut dire aussi que l’universel se construit à partir des peuples réels et de leurs différences et non pas à partir d’une idée abstraite descendue d’en-haut et décrétée par le haut. Lire à ce sujet ce que Jean-Claude Milner explique de ce faux universalisme d’en-haut qui nous sert de base à nos Lumières dans je ne sais plus lequel de ses ouvrages.
Widergg, il me semblait qu’un Egyptien avait pensé cet universalisme d’en bas un millenaire plus tôt que les Hébreux. Faudra que je révise..
Ah oui, Phil ? Je ne savais pas qu’on apprenait à écrire dans des écoles en Egypte. L’Egypte est souvent mentionné dans la Torah mais pas pour ça.
Étrange, W. quand vous rappelez : « Nous sommes les héritiers d’un monde qui a créé, en Mésopotamie, voilà plusieurs millénaires, à la fois la sédentarisation, l’agriculture à base de blé, et les premiers Etats, cités-Etat, qui ont inventé d’en haut un universalisme à base d’écriture, qui a besoin d’une adm.inis.tration, de scribes, d’une police, d’un roi et d’une cour avec une hiérarchie sociale et des textes mythiques avec des dieux qui fondent le vivre-ensemble. »
Que pensez-vous de ce passage de Tristes tropiques ? (chapitre XXVIII – « Leçon d’écriture »)
Les indiens Nambikwara chez qui il était de passage, ne savaient pas écrire, ne dessinaient pas. Ils leur distribua des feuilles de papier et des crayons dont « ils ne firent rien au début ». Un jour, il « les vit tous occupés à tracer sur le papier des lignes horizontales ondulées ». CLS pensa qu’ils cherchaient à l’imiter, puis un des leurs, le chef, avec qui il dialoguait ne lui répondit plus oralement avant d’avoir tracé sur le papier des lignes sinueuses. CLS feignit de les déchiffrer en attendant le commentaire verbal qui suivait ces tracés. Il observa alors que ce dernier saisissait ses feuilles et faisait semblant de lire une liste d’objets au reste du groupe.
CLS s’interroge : qu’espérait-il par cette mystification ?
Il s’interroge ensuite sur le rôle des « scribes » au Pakistan (servant de médiateur aux illettrés des villages (collines de Chittagong) qui ne s’exprimaient qu’oralement, soulignant la puissance qui accompagnait cette fonction.
Et là sont écrites ces lignes qui m’ont fort surprise :
« Si mon hypothèse est exacte, il faut admettre que la fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l’asservissement.(…) L’écriture était peut-être indispensable pour affermir les dominations. (…) l’action systématique des États européens en faveur de l’instruction obligatoire, qui se développe au XIXe siècle, va de pair avec l’extension du service militaire et la prolétarisation. La lutte contre l’analphabétisme se confond ainsi avec le renforcement du contrôle des citoyens par le Pouvoir. Car il faut que tous sachent lire pour que ce dernier puisse dire : nul n’est censé ignorer la loi. »
Étrange Claude Levi-Strauss qui dans ce livre est si souvent poète et qui soudain devient tellement surprenant, sans illusion.
De nota a raison, ces billets nous incitent à reprendre des livres sur une étagère et à les redécouvrir.
A la fin de Tristes Tropiques, où CLS narre son retour en France par l’Asie, se trouve un chapitre sur l’islam dont la lecture peuvent donner à penser. J’en citerai quelques passages lorsque j’aurais retrouvé ma bibliothèque itinérante.
Je me demande si E. Loyer n’est pas la fille d’un excellent professeur de civilisation britannique spécialiste d’histoire religieuse, en particulier des chrétientés celtiques…
http://www.laviedesidees.fr/Confusion-sur-les-Communs.html
http://www.laviedesidees.fr/Communs-de-la-connaissance-et-enclosures
Levi-Strauss,
« Sur le fond, c’était un esprit subtil, très logique, dont les cours étaient bâtis sur un continuum de pensée où il n’y avait jamais de trous. »
C’est un truc pour matheux, ou pour fumeux ?
Avec des atomes de parenté, et des formules magiques.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_l'alliance
C’est encore enseigné chez les intellos, l’anthropologie française ?
« Nous retrouvons aisément, au point de départ de l’étude anthropologique de l’inceste, cette même évidence de la force de cet interdit, de son universalité, mais aussi de ses variations au sein des sociétés humaines, passées ou contemporaines. Soulignons-le, les recherches sociologiques et anthropologiques françaises ont accordé à ces questions une attention toute particulière. Depuis Émile Durkheim, ouvrant en 1896 le premier volume de l’Année sociologique par un article consacré à « La prohibition de l’inceste et ses origines » jusqu’à aujourd’hui, en passant bien sûr par l’œuvre capitale de Claude Lévi- Strauss, l’inceste a ainsi été appréhendé, dans la tradition française peut-être plus qu’ailleurs, comme la clé permettant de définir et de comprendre la parenté, les relations sociales, et le pourquoi des règles que chaque société se donne à elle-même et auxquelles tout individu doit se soumettre. »
http://incidence-revue.fr/numero-9-heritier-intro/
Il n’était pas question de supprimer ce scandale d’enseignements verbeux universitaires sans consistance ?
Névrose, ou nécrose ? Y a une nuance bon Dieu !
Il parait que Patrick Pelloux était au courant des rendez-vous de Charb, avec des gens très riches.
http://www.leparisien.fr/charlie-hebdo/la-verite-sur-l-attentat-de-charlie-est-encore-loin-18-10-2015-5196355.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr
Devenir adulte c’est avant tout l’insertion dans la société, avec son corollaire la cristallisation de l’identité, pour être bien sûr de jouer le même personnage ; c’est pas très bon, et contradictoire avec le fait de changer tout le temps…
mais Sergio, faudrait voir à pas confondre l’humain et vos machines à programmer.
A ce propos, nécessité ou utilité de la prohibition de l’inceste, notre prof de psycho qui avait fait impasse totale de cette question dans les cours qu’elle nous dispensait de façon distrayante originale et enthousiasmante, nous posa cette colle un jour d’examen. Sans rien avoir lu, sans être parent, sans même soupçonner que cette pratique trouve malheureusement lieu à se perpétrer, il fut assez difficile de répondre en dehors de l’envisageable transmission de tares génétiques si cette forme de violence ou d’erreur trouve à engendrer un enfant dont l’origine se sera inscrit dans ce rapport incestueux et bien qu’il soit dit qu’il n’y a pas de rapport sexuel.
https://gloplog.wordpress.com/2011/02/01/pourquoi-il-ny-a-pas-de-rapport-sexuel/
L’écriture et l’asservissement ?
C’est aussi ce que tend à dire Platon et Derrida dans son fameux bouquin. C’est aussi aussi ce que pensait Montaigne qui pour éviter cet asservissement par l’écriture a pour modèle Socrate qui n’écrivit jamais un seul mot mais se contentait de parler ; Montaigne veut être le socrate de son temps qui transforme l’écriture en parole. C’est aussi pourquoi il remet sans cesse en chantier son ouvrage.
L’écriture est profondément lié à la notion d’Etat, d’administration des Etats et d’asservissement des citoyens de l’Etat pour faire fonctionner l’Etat. L’Etat a besoin de gens compétents.
C’est aussi pourquoi, sans doute, s’est développé avec une telle vigueur l’art de la conversation à une époque où se construisent les Etats modernes, sous Louis XIV. Le Cardinal de Retz paraît, à cet égard, le dernier représentant d’un monde en train de mourir, le monde des salons où l’oralité du conteur d’histoire joue pleinement son rôle d’homme libre en opposition à l’asservissement à naître. Je ne crois pas qu’on ait jamais lu les Mémoires du Cardinal de Retz en ce sens, mais ça me paraît un angle de lecture tout à fait intéressant et pertinent.
La culture est aliénante. C’est un fait. Mais en même temps, elle transmet par l’écrit, préserve le passé, et ainsi prépare l’avenir. Mais il est clair que l’Histoire, le passé, l’Ecriture sont les cadres de notre façon de vivre et de penser le monde.
L’écriture et l’asservissement ?
C’est aussi ce que tend à dire Platon et Derrida dans son fameux bouquin. C’est aussi aussi ce que pensait Montaigne qui pour éviter cet asservissement par l’écriture a pour modèle Socrate qui n’écrivit jamais un seul mot mais se contentait de parler ; Montaigne veut être le socrate de son temps qui transforme l’écriture en parole. C’est aussi pourquoi il remet sans cesse en chantier son ouvrage.
L’écriture est profondément lié à la notion d’Etat, d’adm.inistration des Etats et d’asservissement des citoyens de l’Etat pour faire fonctionner l’Etat. L’Etat a besoin de gens compétents.
C’est aussi pourquoi, sans doute, s’est développé avec une telle vigueur l’art de la conversation à une époque où se construisent les Etats modernes, sous Louis XIV. Le Cardinal de Retz paraît, à cet égard, le dernier représentant d’un monde en train de mourir, le monde des salons où l’oralité du conteur d’histoire joue pleinement son rôle d’homme libre en opposition à l’asservissement à naître. Je ne crois pas qu’on ait jamais lu les Mémoires du Cardinal de Retz en ce sens, mais ça me paraît un angle de lecture tout à fait intéressant et pertinent.
La culture est aliénante. C’est un fait. Mais en même temps, elle transmet par l’écrit, préserve le passé, et ainsi prépare l’avenir. Mais il est clair que l’Histoire, le passé, l’Ecriture sont les cadres de notre façon de vivre et de penser le monde.
Google avec » Héritier et inceste » trouve 77600 résultats en moins de 1 sec, c’est dire la puissance des machines.
Oui, c’est bien connu, au commencement était le verbe.
Etre ou avoir.
Quand même ces soirées clandestines « Je suis Charlot », c’est du journalisme, aussi. Non ?
la vie dans les bois dit: 18 octobre 2015 à 23 h 20 min
pas confondre l’humain et vos machines à programmer.
Ben… Ou on est des machines, ou on est des bêtes ! Comme justement le seul truc humain c’est de pas se faire d’illusions…
C’est terrible, hein !
Bon ben on vit comme ça on essaye de pas y penser…
Quand même ces soirées clandestines « Je suis Charlot », c’est du journalisme, aussi. Non ?
Ne sachant pas à quoi vous faites référence, j’y verrais plutôt du mauvais humour à cause des attentats ou une mauvaise vanne que vous devez à ce fameux Lacan. Mais votre « je » reste souverain et libre à vous de vous réclamer des héritiers de Chaplin qui eut je crois de nombreux enfants, non?
« Ou on est des machines, ou on est des bêtes ! »
Va falloir également penser à changer la carte mère de votre robot ménager, Sergio, il ne fait plus que vous faire sortir du binaire.
Demandez-lui un lien sur un doc animalier, vous instruisant du tango des paradisiers.
Je ne rentre pas à la base, je vais dormir.
Et vous laisse à votre animal souffrant, ici chroniqué.
22h27 en modération, anthropologie du net.
Pourquoi avez-vous eu un prof de psycho, Bérénice ? Je n’en ai jamais eu et pourtant rien ne m’est étranger dans cette discipline.
Christiane, vous voyez bien que ce sujet n’est pas pour vous; acceptez de laisser la main. Regardez JC, il s’est effacé tout le temps de Rebatet.
Bon je vais me coucher. Cette nuit je fais une expérience de décorporation qui se produira vers 05h 30. Mon esprit flottera dans une dimension inconnu et il est possible que certains d’entre vous aperçoivent mon périsprit : qu’ils ne s’inquiètent pas, tout rentrera dans l’ordre à 07 h. Nous pourrons en reparler dans la journée, bien entendu.
J’ignorais l’existence de ce mot mais merci, la liste est longue et le tango bien compliqué . Bonne nuit à vous.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradisier
la vie dans les bois dit: 18 octobre 2015 à 23 h 54 min
sortir du binaire.
A partir du moment où on a deux pôles différents, donc une tension cherchant à faire disparaître cette différence, quel que soit le domaine du réel et surtout sa matérialisation, on a de l’énergie, une dynamique, et c’est parti…
Mais si on est unaire, c’est la glaciation !
Après, le passage à l’analogique, donc le « passage du discret au continu », c’est la raison d’être des mathématiques ! Et l’intérêt des mathématiques, c’est qu’on n’y arrive pas…
« dont la lecture peuT donner à penser. »
Mauvais réveil aux antipodes, la tête en bas…Un trek dans le bush a remet le tout d’aplomb.
Derrière l’horizon, au-delà de la Tasmanie, où coïncidèrent la disparition du loup & du dernier aborigène, les terre polaires australes.
Rocard avait lu CLS & le père Lambert quand il imposa les termes des accords de Nouméa. Le droit coutumier prime toujours chez les Mélanésiens.
a remet le tout d’aplomb.
—
Pas vraiment remis….
Extrait de l’ar
rticle du parisien :
Pour un membre de l’équipe de « Charlie », qui a lui aussi souhaité resté anonyme, l’hypothèse d’une telle campagne auprès de riches donateurs privés est, cependant, farfelue. « Je n’y crois pas du tout, c’est n’importe quoi », estime-t-il, rappelant que les statuts de « Charlie » n’autorisent que des dons et empêchent tout investissement extérieur aux salariés du journal*. « Je vois mal un de ces riches hommes d’affaires mettre de l’argent dans une entreprise sans en attendre le moindre retour sur investissement. »
* C’est trop simple pour les complotistes.
à 7 h 42 min
c’est gras et anonyme.
Merci de remettre le lien:
http://www.leparisien.fr/charlie-hebdo/la-verite-sur-l-attentat-de-charlie-est-encore-loin-18-10-2015-5196355.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr
Dans un pays de Droit, il faut espérer que la justice suive son cours; indépendante.
W. 23h25 et24 et D 23h59
Voilà qui donne sens à l’écriture poétique, elle qui tente de briser ce carcan, cette opacité pour fracturer la langue. Écrire pour cesser d’écrire. Réussir à ne pas écrire. Pour soulever les mots. Tout se passe comme si une force intérieure faisait craquer les contours des mots. Une insurrection, une résistance, une insoumission. Un surgissement des mots. Cette écriture n’avance qu’à force de lectures. Unis et séparés des livres. Où commence-t-elle, dans une autre fonction que celle de noter l’oralité et la mémorisation ?
Ainsi Rocard ayant lu CLS et le père Lambert » a imposé » les accords de Nouméa, apprend-on avec aplomb.
Dans la phrase:
« Car il faut que tous sachent lire pour que ce dernier puisse dire : nul n’est censé ignorer la loi. »
Ne faut-il as mettre une majuscule à loi, dans ce cas précis ?
Cela redonnerait de la gueule à l’akadémie, qui se fabrique des idoles à vénérer.
Sergio à 0h26, réduire les maths à la seule méthode infinitésimale fait de votre dialectique: du hachis.
Ainsi Rocard ayant lu CLS et le père Lambert » a imposé » les accords de Nouméa, apprend-on avec aplomb.
—
Oui, c’est son intransigeance avec les Caldoches et sa façon de travailler (pas de téléphone portable, interdiction de contacter les médias, portes fermées jusqu’à ce que l’accord soit signé) qui ont forcé les parties à accepter le compromis qui satisfait encore tout le monde ou presque. C’est le sens « d’imposer ».
@la vie dans les bois dit: 19 octobre 2015 à 8 h 18 min
Bonne suggestion. j’ai regardé à deux fois avant de ne pas mettre la majuscule.
C’est tout de même à Lévi-Strauss qu’on doit, dans « Race et histoire » (1952), quelques années seulement après la découverte des camps de la mort, cette perle péremptoire :
» Le barbare, c’est d’abord celui qui croit à la barbarie »
Assertion d’un impeccable disciple de Montaigne, objectera-t-on. N’empêche que, quelques temps après la publication de cet ouvrage, on dit qu’il aurait reçu un télégramme d’Adolf Eichmann (pas encore arrêté) qui disait :
» Vous remercions de nous avoir si bien compris « .
Jesuischarlie dit: 19 octobre 2015 à 7 h 42 min
Extrait de l’ar
rticle du parisien
La mise en page de ma citation est mal faite, je la rectifie :
Extrait de l’article du parisien
vous n’avez donc pas vu (ou pas voulu voir) que ma citation n’est pas stricto sensu anonyme*. Ce que j’ai mis en gras est ce qui tombe sous le sens de toute personne non complotiste.
* Vous-même étant anonyme, cher LVDLB, évitez ce genre d’attaque.
» Le barbare, c’est d’abord celui qui croit à la barbarie »
le civilisé c’est d’abord celui qui croit en la civilisation, oui mais laquelle?
Le cultivé, c’est celui qui croit en la culture ( son pouvoir de civilisation,cependant qu’ il existe une culture à la barbarie, dans le sens d’organisation ou assemblage dûment raisonnés servant à la légitimer).
Tout se passe comme si une force intérieure faisait craquer les contours des mots.(Christiane aujourd’hui à 8h05.)
Qu’ entendez-vous par « force intérieure »?
Je viens d’écouter la longue conférence d’octobre 2015 mise en lien sur le site Akadem (sous le mot « oeuvre ») -j’en ai profité pour regarder les titres d’exploration en matière de culture et de philosophie. Site vraiment passionnant.
Pour en revenir à la conférence (dont j’ai apprécié le plan détaillé se déroulant à droite), beaucoup de détails sur son œuvre, ses voyages soit à titre d’anthropologue soit quand il fuit la guerre et s’installe en Amérique, sur les lieux de savoir qu’il aimera installer et faire vivre, sur ses amitiés intellectuelles mais peu sur l’homme qu’il était. là , beaucoup de réponses en le lisant. Dans ses livres, beaucoup de témoignages vivants. Il regarde avec attention tout ce qui se présente à lui (mœurs- paysages) mais il semble ne pas pouvoir écrire sans passer par une forme d’opposition. Souvenirs opposés au présent, présent offrant des images contradictoires dans des lieux différents.
J’ai trouvé rayonnante de douceur et de distinction Monique Levi-Strauss. Intéressante E. Loyer et l’anthropologue D.Fabre.
@sicario dit: 19 octobre 2015 à 10 h 12 min
Force intérieure ? Comme si un magma de mots demandait à surgir. Les mots du langage courant, normés, utilitaires sont comme percés par une autre langue venus du profond de soi. Écrire devient alors un travail de retrait, un témoignage, une énigme. On y avance à tâtons. On poursuit quelque chose qui ne se laisse pas saisir facilement. Ça fonctionne avec l’identité, celle de la conscience. Une endurance aussi car c’est un travail long et obstiné. Je crois qu’on écrit alors avant de savoir ce qu’il y a à dire. Comme si on avait oublié, que l’on était dans un dédale. On essaie de se débrouiller avec ce qui vient. On désire s’enfermer et en même temps s’échapper. Une sorte de dédoublement de son seul moi. Plus tard un travail autre d’élucidation, de relecture, de mise en forme.
En fait, pas facile de vous répondre !
Sergio si l’on retranche de la somme présentée en ces lieux le mépris qui serpente dans et entre les lignes, le site reste à ce jour un non lieu tout à fait fréquentable qui bien que les éminents scripteurs ( j’aime bien ce mot qui toujours vient à combler ma frustration) fassent la preuve d’une quantité variable de culture prouvent qu’en dépit d’une volonté au dialogue et au partage réside parfois une farouche et insidieuse envie d’imposer une domination qui peut au maximum prendre la forme d’affrontements haineux comme partout ailleurs sur cette Terre et empruntent les chemins du Savoir. Paradoxal et malheureux, celui-ci contribue à l’effort de guerre fratricide puisque nous sommes tous embarqués sur la même galère, certes en revêtant des codes vestimentaires et langagiers reflétant la disparités de nos conditions humaines et sociales. Certains cependant reconnaissent ( en privé) adopter une tenue de camouflage.
Pas seulement l’écriture poétique, Christiane, mais toute prose qui cherche par des moyens appropriés à devenir parole. C’est la fameuse méditation de Heidegger sur la parole : Acheminement vers la parole. Tout texte qui cherche la conversation, l’oralité, l’échange. De Montaigne à Paul Celan. L’écriture est mortifère, la parole vivifiante.
C’est ce qui explique, à mon sens, l’évolution même de l’art romanesque depuis le XIXè siècle. Il est passé peu à peu du récit (avec l’emploi du passé simple, caractéristique du récit, selon Barthes, dans Le degré zéro de l’écriture) au discours. Un récit comme celui de Th. Bernard, par exemple, Perturbation, est quasiment de bout en bout presque un discours. La part narrative avec des passé simple est très réduite. Le texte donne ainsi l’impression d’être actuel, éternellement actuel.
À l’inverse, Flaubert utilise le récit, notamment cette fois-ci l’imparfait, pour transformer le récit en tableau et produire un type de récit nouveau avec l’Education sentimentale, qui est composé d’une succession d’épisodes qui font tableaux grâce à un emploi très originale (mais qu’on trouve déjà chez Chateaubriand) et massif de l’imparfait qui transforme la narration en tableaux successifs et donne cet effet de langueur de la vie sans but.
Th. Bernard d’un côté, Flaubert de l’autre, ce sont à mon sens les deux grandes options qui s’offrent à tout écrivain qui a pour souci de vivifier l’écriture en l’acheminant vers la parole, la conversation, l’échange, le dialogue avec le lecteur. Le goût de notre époque est de sentir comme mortifère tout ce qui s’en tient au passé simple, qui est devenu un temps mort dans une langue morte.
Zoon dit: 19 octobre 2015 à 9 h 05 min
Là, je suis bien d’accord avec Zon Zon. Ce qui montre qu’en 1952, la perception des crimes perpétrés par les nazis dans les camps de la mort n’étaient absolument pas présent à la conscience collective ni même à celle d’un Juif comme CLS, qui ne comprenait pas plus que la masse des autres gens ce qui venait de se passer. Et qui n’en avait même pas vraiment conscience.
Et on saisit bien d’ailleurs les raisons profondes — au-delà du contenu des Essais de Montaigne — ce qui pouvait rapprochait, dans leur façon d’écrire, Th. Barnard de Montaigne. Cette tension de l’écriture vers le discours.
…qui pouvaient rapprocher… scusi…
Moi, ce qui me choque chez CLS comme d’ailleurs chez Montaigne (le Montaigne de l’essai I, 31, sur « Des cannibales »), c’est le relativisme des cultures.
Montaigne a tort, à mes yeux, de donner raison aux Indiens du Brésil anthropophages, sous le prétexte invoqué et fallacieux que nous aurions commis pires crimes pendant les guerres de religion. Or, ce qui peut-être qualifié ici, à juste titre, de crimes, est, chez les Indiens, la norme. C’est tout de même une immense différence. La civilisation occidentale n’est pas anthropophage. C’est une civilisation techno-scientifique qui repose sur la notion d’Etat et sur la notion qui en découle, celle de progrès. La Bible est le fondement de cette idée neuve dans l’humanité, de progrès. Chez les Indiens, il n’y a pas de progrès possible, l’idée même de progrès n’a aucun sens. Chez nous au contraire elle a tout son sens et s’accompagne de la notion de bonheur, née en même temps de l’idée de progrès au plan politique, au XVIIIè siècle. Notre civilisation est bien supérieure à celle des Indiens parce qu’elle est la seule à offrir à toute l’humanité un mode d’être capable de s’appliquer non pas à des petits groupes comme chez les Indiens, mais à des masses immenses en y installant bon an mal an la paix et la prospérité, le progrès et le bonheur, en dépit de tous les aleas et catastrophes de l’histoire.
L’idée de relativisme n’est à mes yeux qu’une expression cachée de repentance et d’une culpabilité à être ce que nous sommes avec le cortège invraisemblable de tous nos crimes. Mais nos crimes ne sont pas pour autant une objection suffisante à l’idée de progrès et de bonheur.
« L’écriture est mortifère, la parole vivifiante. »
Une autre distinction se fait jour aussi , WGG, entre deux formes d’écritures : celle qui relève de la fiction, le roman, et celle qui appartient à ce que l’on qualifie aujourd’hui d’auto fiction.
La littérature est constituée d’ouvrages d’écrivains qui, en définitive, d’une manière ou d’une autre, parlent toujours d’eux même, directement, ou à travers le filtre de personnages et de faits imaginaires : roman ou récit, histoire ou journal, conte ou confession, légende ou mémoire, fiction ou autobiographie…
L’essentiel n’est-il pas toujours de partir du singulier pour atteindre à l’universel ?
Un mouvement qui va de l’homme aux hommes, de l’auteur aux lecteurs, de soi aux autres.
« (…) sans certitude DE l’atteindre », non ?
…
perso, quand l’envie ou le besoin d’une citation me prend, je pratique le « copié-collé » qui m’exonère de toute responsabilité en cas de problème.
C’est sans doute un peu lâche, m’enfin, c’est efficace.
Tout comme le billet du jour. Voilà un trait sympathique de notre hôte : ce biographe hors pair n’hésite jamais à célébrer les biographies des autres…
(peut-être est-il simplement soulagé, en lisant le travail de son homologue, d’échapper ainsi à l’un de ses secrètes sommations à lui-même ?)
@Widergänger dit: 19 octobre 2015 à 11 h 03 min
« Pas seulement l’écriture poétique, mais toute prose qui cherche par des moyens appropriés à devenir parole. C’est la fameuse méditation de Heidegger sur la parole… »
Oui, parfaitement d’accord. Je nommais « écriture poétique » plus que la poésie, toute prose aussi qui « cherche à devenir parole ».
Merci pour le rectificatif bienvenu.
@Attila dit: 19 octobre 2015 à 11 h 32 min
Suite intéressante à la pensée de W. et votre question est juste si ce n’est pas un acte volontaire pour celui qui écrit. Là, on entre dans le domaine du lecteur, non ?
« L’essentiel n’est-il pas toujours de partir du singulier pour atteindre à l’universel ?
Un mouvement qui va de l’homme aux hommes, de l’auteur aux lecteurs, de soi aux autres. »
Je l’ai déjà dit et je le redis : partir de l’universel pour arriver au particulier, ça vaut ce que ça vaut aussi.
Mais qu’est-ce que ça change, Baroz ?
Je n’ai jamais compris en quoi la notion « d’auto-fiction » serait pertinente pour rendre compte d’un phénomène littéraire qui ne se différencie en rien de la notion de « fiction ». Montaigne, déjà, disait bien que son livre avait fait de lui ce qu’il est et que l’écriture n’est nullement transparente.
L’idée d’universalité est elle aussi une idée bizarre. Non pertinente. Dès lors qu’on se met à écrire des mots sur une page blanche, ils deviennent universels par la force des choses, à mon sens. Les histoires racontées sont ainsi plus ou moins universelles parce qu’elles visent plus ou moins l’ensemble de l’humanité.
Mais prenons par exemple des nouvelles de Maupassant, qui passent, à juste titre, pour de la grande littérature. Prenons une nouvelle comme La Parure. Elle est tout de même bien liée à une époque très précise, des problèmes sociaux de cette époque-là. L’universalité repose simplement sur la part d’illusion que se fait Mme Loisel, l’héroïne, ses représentations mentales de ce qui a de la valeur, le rang social, le prestige qui en ressort, etc. Mais tout cela est bien le fait d’une société bourgeoise de la fin du XIXème siècle en France avec ses contradictions. Ça n’a rien à voir avec les Africains, les Chinois ou je ne sais quel autre peuple ailleurs sur la planète. C’est universel dans la mesure où le problème de l’illusion est universel mais c’est très particulier à l’Europe occidentale de la fin du XIX è siècle. Est-il seulement possible d’éviter d’être universel dès lors qu’on pose des mots sur une page blanche ? À mon sens, c’est peu probable.
L’auteur est aussi un lecteur, Christiane.
Et la parole devient conversation, dialogue, c’est ce qui la rend vivante à travers l’espace et le temps…
Je n’ai pas compris, Michel, pourriez-vous reexprimer ces idées de façon plus concise et claire ?
Trouvé dans « Vingt ans de grands entretiens dans le nouvel observateur »
Préface de Mona Ozouf (Hachette 1984) un entretien avec Levi-Strauss, comme l’ordi merde que c’est pas possible, je n’ai pas le loisir de taper l’intégralité dudit entretien, j’en donne, toutefois, quelques extraits:
Notre question ne portait pas sur le respect ou la frayeur que le savoir ethnographique pouvait, par sa compléxité, inspirer. Nous pensions plutôt au respect , à la frayeur qu’inspire votre oeuvre…
C. L-S- J’avoue n’en trouver nulle trace. Un institut américain de documentation a récemment publié des statistiques d’où il ressort qu’entre 1969 et 1977 j’ai été l’ethnologue le plus cité dans le monde. Mais j’ai toutes raisons de croire que ces citations furent le plus souvent critiques qu’élogieuses. En France , notamment, il me semble que le spontanéisme à la mode, le retour au sujet, manifeste depuis les événements de 1968, sont à l’opposé de ce que j’ai tenté de faire.
Plutôt que d’une unanimité qui, je viens de le dire, n’existe pas, c’est donc d’un désintérêt croissant à l’égard de mon entreprise que je pourrais- je reprends encore un de vos termes- être inquiet. Je ne le suis nullement; plutôt soulagé qu’on ne voie plus dans le structuralisme- comme on l’a fait un moment- la philosophie d’une époque et qu’on ait renoncé à attendre de lui je ne sais quel message.
C’est cel qui est insupportable, parce qu’il fallait constamment essayer de dissiper des malentendus.
Mieux vaut pousuivre discrètement un travaiil artisnal, tenter de résoudre non pas les grands problèmes de la destinée de l’homme ou de l’avenir des sociétés mais des menues difficultés souvent dépourvues d’intérêt actuel, choisies parce qu’on croit pouvoir les traiter de façon un peu plus rigoureuse que les sciences dites humaines n’y parviennent en s’attaquant d’emblée à des sujets trop compliqués, et dans l’espoir de contribuer- mais à très longue échéance- à une meilleure compréhension des mécanismes de la vie sociale.
Vous pensez donc que la fin du règne des « maîtres penseurs » et des oracles de l’humanisme- remplacés par le travail parcellaire du technicien en sciences humaines- a été, est une bonne chose dans l’ordre du débat intellectuel?
C. L-S- Ce qui est choquant, agaçant, c’est que l’on transforme l’artisan- je préfère ce mot à celui de « technicien »- en maître penseur. Cela dit, je ne vois aucun inconvénient à ce qu’il y ait encore des maîtres penseurs. Sartre en était un, je n’en suis pas, c’est tout.
Personnellement, vous n’éprouvez aucune nostalgie à l’endroit de ces pensées globalisantes et productrices de « conception du monde »?
C. L-S- J’ai, comme tout le monde, besoin de maîtres penseurs. Disons que je choisis les miens au XVIII ou même au XVII. Cela dit, nos sociétés sont devenues tellement complexes que je ne suis pas sûr que la pensée théorique soit désormais en mesure d’en ma^triser l’intelligence.
(suite dans un prochain post)
Ce qui montre qu’en 1952, la perception des crimes perpétrés par les nazis dans les camps de la mort n’étaient absolument pas présent à la conscience collective ni même à celle d’un Juif comme CLS, qui ne comprenait pas plus que la masse des autres gens ce qui venait de se passer. (Widergänger)
On me dira que j’ai tort de couper de son contexte cette formule qui, si je me rappelle bien, clôt un chapitre de « Race et histoire ». Dans ce texte de 1952, commande de l’ONU, il s’agissait pour Lévi-Strauss, au premier chef, de dénoncer l’ethnocentrisme européen et la prétention occidentale à se poser en modèle de civilisation. La formule aurait pu effectivement être signée de Montaigne, qui dit la même chose sous une autre forme, notamment dans le chapitre « Des Cannibales ». N’empêche que, ce dont Lévi-Strauss, effectivement, ne paraît absolument pas se rendre compte, c’est que ce qui vient de se passer en Allemagne pose sur des bases nouvelles la question de la barbarie. Faut-il croire à la barbarie ? En 1952, on ne peut évidemment plus s’en tirer, sans autre forme de procès, par une formule comme celle de Lévi-Strauss. Ce qui était courageux, salubre et vrai en 1582 est devenu intenable en 1952.
Je suis d’accord avec vous, WGG, mais en France, on raille le « nombrilisme des auteurs », et certains ne semblent tenir pour véritables écrivains que les romanciers : le supposé imaginaire semblant primer sur le supposé autobiographique.
Parler de soi n’a rien à voir avec l’idée qu’il suffirait de mentionner des actions, des faits et gestes de la vie telle qu’elle a été réellement vécue.
Le fait premier et saillant de tout auobiographe, c’est précisément qu’il ne sait pas, avant d’avoir écrit, ce qu’il a RÉELLEMENT vécu. Il écrit précisément pour le savoir, pour s’en faire une idée plus ou moins juste, plus ou moins en accord avec ses désirs. Mais ne s’arrange-t-il pas lui-même avec le réel ? C’est fort probable aussi ! Il nous donne une version de sa vie, celle qu’il se construit pour lui-même et pour les autres. Est-ce pour autant contradictoire avec l’idée d’universalité de ce qu’il écrit ? Non, dans la mesure où ce travail sur soi-même est justement universel et que les joies et souffrances dont il peut nous parler, nous pouvons les partager et nous y reconnaître.
Un autre exemple qui vient contredire ce que je suis en train de dire. Ce qui m’avait frappé tout spécialement dans le discours que me tenaient d’anciens déportés à Auschwitz qui nous accompagnaient lors de la visite du camp, c’est précisément que ce qu’il nous racontait, on ne pouvait absolument pas le partager. Il aurait même été indécent de prétendre pouvoir le partager tellement c’est une expérience exceptionnelle, inédite dans l’humanité. On pouvait s’imaginer ce qu’ils avaient pu endurer de souffrances de toutes sortes mais on ne pouvait absolument pas se projeter dans leur discours et éprouver à leur place ce qu’ils nous racontaient. C’est une expérience singulière. Et pourtant, ils nous parlaient de ce qu’on nomme des « crimes de l’humanité », une notion universelle, qui concerne bel et bien tous les hommes.
Oui, tout à fait d’accord avec Zon Zon.
Chez les Indiens, il n’y a pas de progrès possible, l’idée même de progrès n’a aucun sens. Chez nous au contraire elle a tout son sens et s’accompagne de la notion de bonheur, née en même temps de l’idée de progrès au plan politique, au XVIIIè siècle.
—
Dieu sait qu’au nom du bonheur, sous prétexte de l’imposer, « nous » avons commis les pires crimes. Toujours se méfier de ceux qui vous promettent le bonheur ici-bas, ou dans l’au-delà.
« Le bonheur est une idée neuve en Europe ». St Just…C’est très ambigu tout cela.
Quant aux Indiens, aborigènes, & autres tribus, même s’ils ne connaissaient peut-être pas la notion de bonheur, « nous » avons fait le nécessaire pour leur retirer jusqu’à la capacité de le refuser ou de l’ignorer. Je renvoie au choc microbien, guerrier, etc…les couvertures porteuses du virus de la variole, déposées dans les villages, guerre bactériologique primitive, pratiquée par les civilisés.
Le bon sauvage n’existe pas. Le bon civilisé (« nous ») non plus.
C. L-S – (…) j’ai aussi recommencé à voyager, et le Japon que j’ai visité deux fois pendant ces trois et où j’espère retourner, me captive par l’image qu’il m’offre d’une civilisation aussi profondément étrangère que celles que les ethnologues vont chercher au coeur des forêts, dotée en même temps d’un passé historique mieux attesté que le nôtre dans le lointain et qui témoigne aussi, dans divers domaines, d’un raffinement que nous n’avons jamais atteint. Mais là encore, j’ai tout à apprendre et je redeviens étudiant.
Enfin, je ne vous cacherai pas que, pendant le temps qu’il mereste à vivre, je serais ravi de changer de métier. Je crois ne m’être jamais autant amusé qu’il y a dix ans, pour dessiner un décor d’opéra, en construisant la maquette et en le montant avec les machinistes sur le plateau. Un peu plus trad, en commençant un travail du même genre pour une scène lyrique italienne qui, d’ailleurs, a renoncé à produire l’ouvrage auquel elle m’avait invité à collaborer. Il y a chez moi, un côté manuel qui n’a jamais trouvé l’occasion de se satisfaire en dehors du bricolage domestique et de ces deux occasions.
On raille le nombrilisme des auteurs, Baroz, parce qu’on ne comprend rien à la littérature.
Le problème n’est pas de parler de soi ou pas. Le problème, c’est de parler de soi de manière pertinente qui fasse surgir une réalité à la surface du monde. Que cette réalité soit soi-même ou des personnages de fiction. Dès lors que quelqu’un écrit sur soi, il devient un personnage de fiction. Et dès lors, ce qui compte d’abord et avant tout, ce ne sont nullement les faits saillants de son existence, si passionnante soit-elle, mais les mots pour le dire. S’il ne trouve pas les mots pour le dire, si passionnante soit son existence, son « œuvre » sera ratée. C’est exactement les mêmes enjeux esthétiques et littéraires que pour une fiction romanesque. Quant à moi, je ne vois pas de différence notoire.
Prenons l’exemple des deux plus grands auteurs de la littérature française du XXe siècle, WGG : Proust et Céline.
Leurs livres relèvent-ils de l’imaginaire ou de l’autobiographique ?
Bien sûr que c’est ambigu, Bloom, mais ambigu comme toute chose humaine. Ni plus ni moins. Or, chez les Indiens, cette ambiguité n’existe même pas. Il n’y a pas de solution définitive au problème du bonheur. Il y a une quête occidentale du bonheur, sans fin. Une sagesse du bonheur aussi à construire. Une philosophie du bonheur. C’est le sommet de la pensée humaine, à mon sens.
De l’un et de l’autre ! C’est bien clair. C’est pourquoi la notion d’auto-fiction n’est pas de nature différente. Elle concentre simplement les enjeux du rapport entre autobiographie et fiction. Mais c’est tout. Elle ne crée pas un genre d’une nature foncièrement différente.
Et tous les deux s’efforce aussi de créer cette tension dont je parlais entre l’écriture et la parole. La parole proustienne relève à l’évidence d’un parler de classe très différent de celui de Céline, qui vivifie le parler populaire pour le réinventer. Mais les deux écritures sont hantées par la parole.
Une philosophie du bonheur. C’est le sommet de la pensée humaine, à mon sens.
—
De la pensée, certes, ML, mais quelle est la validité, la valeur d’une pensée qui ne déboucherait pas sur du concret, d’une philosophie qui ne serait pas en dernier ressort une philosophie de l’action? Comme l’écrit un de mes premiers maîtres, Georges Politzer, « toute pensée nait de l’action et doit retourner à l’action ».
ambigu comme toute chose humaine. Ni plus ni moins. Or, chez les Indiens, cette ambiguité n’existe même pas.
—
si on pousse le syllogisme, les Indiens ne sont pas humains car ils n’entendent rien à l’ambiguité…
« Mais les deux écritures sont hantées par la parole. »
Oui, c’est pourquoi je trouve triste que les jurés Goncourt ait viré de leur liste Christine Angot…
aient, pardon !
« Je crois ne m’être jamais autant amusé qu’il y a dix ans, pour dessiner un décor d’opéra » Lévi-Strauss
il y a aussi des ethnologues qui se bidonnent en étudiant les indigènes
Si tu veux, JC, mais Trierweiler et Musso c’est pour le XXIe siècle.
Bloom, vous me faites un procès d’intention. Je n’ai jamais dit que cette philosophie du bonheur resterait impuissante à penser le concret du monde. Une pensée profonde, au contraire, se doit de pouvoir penser le concret. Ici le bonheur concret. Mais elle est à inventer. Quels sont aujourd’hui les penseurs du bonheur ?
Penser pour penser ?
Ne sert à rien sans une action qui valide, invalide, et surtout, le plus important, distrait des questions inutiles….
« Le problème n’est pas de parler de soi ou pas. Le problème, c’est de parler de soi de manière pertinente qui fasse surgir une réalité à la surface du monde. »
Ce que fait fort bien actuellement Philippe Lançon dans sa chronique de Charlie Hedbo : il inscrit en permanence son lent et difficile retour d’entre les morts dans une perspective qui dit le monde compliqué où patauge notre pays. Extrait :
« J’étais en vacances de l’hôpital dans mon village quand, pourtant, une question venue du monde extérieur m’a soudain agacé : pourquoi l’islamiste du Thalys s’est-il mis torse nu avant de passer à l’acte ? Je concède que c’est une question vaine et même idiote. Il faut me pardonner : voilà huit mois que je vis avec des fantômes… »
(Que c’est bien la RDL quand WGG ne perd pas son temps à ferrailler avec ce pauvre Chaloux)
J’en vois un. Clément Rosset avec son concept de « joie tragique » ou « force majeure » comme il l’appelle. Est-ce le seul ?
Si je m’immisce dans la conversation entre Attila et WGG., avec question définitive à la clé « qu’est-ce que la littérature ? » je dirais que la vie des auteurs, leur biographie, est évidemment le terreau de toute tentative littéraire. Mais ce n’est qu’un terreau, et suivant ce qu’on y fait pousser, on peut obtenir trois malheureuses pâquerettes qui se battent entre elles ou le plus magnifique des jardins : jardins d’agrément, ou encore labyrinthes effrayants, ou, pour les deux exemples cités (Proust et Céline) fleurs issues d’une étouffante serre chaude ou tout simplement jaillissantes, façon rébellion contre l’écrasement, du plus sale des bitumes.
Au lecteur de faire son bouquet, non ?
Parler de soi, c’est croire que la vie telle qu’elle se réalise, est singulière et inexprimable par définition. Etre l’écrivain de soi-même, c’est trouver les moyens paradoxaux qui transforme cette singularité inexprimable en soi, en une expression pour les autres. C’est un défi. L’Occident a choisi l’individu, comme le dit fort justement J. Attali. D’où ce genre de littérature purement occidentale.
Le problème de la barbarie, c’est que, pour détourner une célèbre formule de Giscard, les nazis n’ont pas le monopole de la barbarie. L’esclavage pratiqué par les peuples d’Europe dans leurs colonies d’Amérique en est une autre forme. On peut affirmer, sans grand risque de se tromper, que toutes les grandes civilisations de l’Histoire de l’humanité ont eu leurs accès de barbarie, sous une forme ou une autre.Il est d’ailleurs troublant que l’abomination nazie ait triomphé dans un pays dont la culture était probablement, entre 1880 et 1930, la manifestation la plus brillante de la culture occidentale. Je ne crois pas, comme Widergänger, qu’on puisse fonder une définition de la barbarie sur un absolu de type religieux, car je ne crois à aucun absolu de ce genre et considère, d’ailleurs, que nous ne pouvons accéder à aucune vérité absolue d’aucune sorte. Je crois que tout ce que les hommes peuvent tenter de faire, c’est de parvenir ensemble à s’entendre sur ce qui doit être considéré comme inacceptable. Et ce n’est pas une mince affaire. C’est sûrement ça, le tragique de la condition humaine, être exclus de l’absolu et de l’universel.
A la mort de Sartre, tous ceux qui avaient en mémoire votre postface de la Pensée sauvage guettaient votre réaction. Et il n’y en a pas eu. Pourquoi ce silence?
C. L-S.- Il ne s’agissait pas d’une postface mais du dernier chapitre. Je me senti obligé de répondre à des critiques contre l’ethnologie et à une dévaluation de son objet, implicites dans Critique de la raiosn dialectique. Il n’y avait aucune raison de ressortir tout cel au lendemain de sa mort et ,pour le reste, la pensée de Sartre m’est si étrangère que je vois mal ce que j’aurais pu en dire;
Sartre fut, sans conteste, une personnalité d’envergure exceptionelle; un des rares, dans ce siècle, capables de s’exprimer dans les registres les plus divers: philosophie, essai, théâtre, roman, journalisme. Sous ce rapport, son oeuvre inspire et continuera longtemps d’inspirer l’admiration et le respect. Mais c’est une oeuvre que je n’ai jamais essayé de pénétrer que par un devoir de déférence et au prix d’efforts répétés.
Quand, en décembre 1944, j’ai été rappelé de New York à Paris par la direction générale des relations culturelles, Merleau-Ponty, que je connaissais alors à peine, m’a rendu visite dans le petit bureau très sombre où je remplissais mes fonctions du côté des Chmaps-Elysées. Il avait envie de visiter les Etats-Unis, où j’allais repartir comme conseiller de l’ambassade; Je fis de mon mieux pour l’informer et, coupé de France depuis plusieurs années, je lui demandai à mon tour de m’expliquer ce qu’était l’existentialisme. Il me répondit: une tentative pour refaire de la philosophie comme aux temps de Platon, Descartes et Kant.
Cette ambition fait la grandeur de l’existentialisme; mais elle fait aussi sa faiblesse, et je doute qu’elle y survive. A ces époques glorieuses, la philosophie était en avance sur la science, c’est elle qui la faisait progresser; il n’est que de penser à Descartes et à Leinniz. Aujourd’hui, c’est le contraire: la science contemporaine accroît chaque jour si prodigieusement nos connaissances et boulverse à tel point nos modes de pensée que la réflexion philosophique ne peut que s’alimente auprès d’elle.
Mes seules lectures philosophiques- et je dis bien philosophiques- sont Scientific Américain, La Recherche, Nature, Science, revues auxquelles j’ai voulu que le Laboratoire d’Anthropologie sociale fût abonné, plus quelques livres de même orientation. Rien n’est plus éloigné de Sartre, qui avait envers la science une attitude de défiance, sionon d’hostilité, et qui a lutté toute sa vie pour faire de la philosophie un domaine hermétiquement clos à la science. Pour moi- pardonnez l’expression-, cela sent terriblement le renfermé.
Vous vous sentiez plus proche de Merleau-Ponty…
C. L-S. – Merleau-Ponty était, en effet, très attentif aux savoirs empiriques. En plus de l’affection que je ressentais pour l’homme et de mon admiration pour son écriture- d’une grâce, d’une légèreté et d’une souplesse soyeuses-, c’est ce qui me rapprochait de lui. Mais je ne peux que son oeuvre, lue sur le tard, m’est en aucune façon influencé.
S’il vous fallait, aujourd’hui, nommer ceux qui vous ont le plus influencé…
C. L-S. – Marx, Freud, Saussure, Jakobson, Benveniste, Dumézil, plus quelques rudiments de géologie, botanique et zoologie, et une éducaton artistique reçue dans une famille qui comptait plusieurs peintres.
. Chez les Indiens, il n’y a pas de progrès possible, l’idée même de progrès n’a aucun sens.
Société qui reconduit la tradition, la coutume pour que rien ne change à un ordre, une organisation sociale qui garantit la survie du groupe. Petite échelle.
Le progrès des civilisations avancées quand bien même améliore actuellement quantités d’aspects à la vie des masses qui en sont bénéficiaires contribue aussi, pour une part qu’il faudrait quantifier afin d’objectiver le rapport profit/perte présent et à venir , à la détérioration de nos conditions de vie et environnementales et peut-être continuera en une courbe ascendante à ne profiter de plus en plus qu’à de moins en moins d’individus. Le progrès ouvre sur le meilleur et le pire .
Et c’est là où on peut légitimement invoquer l’œuvre de Levinas, Le Temps et l’Autre.
Il me semble que Levinas a une notion de l’universel beaucoup plus pertinente et juste quand il montre que notre horizon c’est l’Autre, puisque nous sommes si différents les uns des autres. Ce qui me frappe tout de même chez les autres, toujours, c’est que je leur suis incompréhensibles et que bien souvent ils me sont incompréhensibles. Ecrire sur soi, ce n’est pas nier cet abîme de soi à l’autre, ce n’est pas partir d’une fausse évidence que tout le monde serait à mêmed e nous comprendre, c’est au contraire partir du principe que personne ne nous comprends mais aussi s’efforcer de combler cet abîme en trouvant justement les mots pour le dire. Les mots ont très souvent un sens fort différent pour les uns et pour les autres, qui dépend de l’histoire de chacun. Combien de fois je me suis fait cette réflexion à moi-même devant le désespoir de resté incompris.
Mais les Indiens du Brésil étaient eux aussi des barbares pour engraisser leur ennemi comme on le fait de cochons avant de les manger, pour s’approprier la puissance de leur ennemi. C’était leur religion. Une religion tout à fait barbare.
Dans l’autofiction, l’écriture plonge dans le souvenir qui devient moteur de l’écriture mais à l’amble de ce mensonge qu’est la perception. L’écriture fait alors voir ce que l’écrivain voit et ce qu’il est.. ce contenu le rend anonyme, là l’universalité et particulier : son attitude par rapport ce travail qu’il se donne et la langue avec laquelle il va tracer ces lignes que personne encore n’avait écrit ni lu avant lui.
Se lire quand on écrit ? ouroboros se dévorant.
De Nota 12h31 : votre souris a des hoquets ou elle a froid aux pattes, elle saute à la corde par dessus des lettres; il faut lui mettre des mitaines (demandez à Bloom..)malgré cela, extra votre com. j’ai tout compris.
Zon Zon, sans le savoir, rejoint les réflexions de Finkielkraut sur l’éloge de la finitude ! Bravo, mon Zon Zon !
me souviens d’un « jo et zette » engraissés par des Indiens (c’est des blackos dans la bédé), qui les avaient fichu dans une marmite. A peu près de l’époque de l’enfance à Lévi-Strauss.
On a souvent souligné la coincidence du succès du structuralisme en France avec le gaullisme et la fin des guerres mondiales. S’agissait-il donc d’une crise de confiance de l’intelligentsia? Du déclin de la France, de l’Europe? D’un symptôme de crise dans nos sociétés industrielles?
C. L-S.- C’est là une façon singulièrement provincialede voir les choses.
Le structuralisme n’est pas né entre 1950 et 1960, et il n’est pas né non plus en France. J’ai plusieurs fois souligné que les origines du structuralisme remontent à la Renaissance et que son itinéraire passe par la philosophie naturelle de Goethe, puis, empruntant des voies parallèles, par la linguistique de Humboldt et de Saussure et par les travaux biologiques de d’Arcy Wentworth Thompson. Le structuralisme proprement anthropologique est, lui, né aux Pays-Bas avant la seconde guerre mondiale, et la raison de cette priorité vaut qu’on la note: l’empire coloniale néerlandais se trouvait en Indonésie et la pensée indonésienne était elle-même puissament structurale. C’est donc des indigènes indonésiens que les anthropologues néerlandais ont appris le structuralisme. Nous voici loin des circonstances auxquelles vous faîtes allusion! Je me suis moi-même engagé dans la voie du structuralisme sans connaître les travaux des Hollandais, mais il est possible, bien qu’il ne les cite pas, que quelque chose m’en sois parvenu par l’intermédiaire de Granet.
C’est pas seulement ça, Christiane. C’est le fait que l’écriture autobiographique doit tenir compte elle aussi des procédés narratologiques pour exister comme objet littéraire, du rythme des phrases, des allitérations et assonances qui font sens, etc. Tout ça n’a strictement aucun rapport avec le fait autobiographique mais avec l’essence même de la littérature qui doit faire exister ce qui n’existe pas en dehors du papier.
CSL oublie dans son énumération tout l’apport de la pensée critique russe, à commencer par Vladimir Propp et son ouvrage célèbre : Morphologie des contes merveilleux russes.
D’ailleurs, cette affaire de sacrifice de l’ennemi a donné lieu à toute une controverse très violente entre les catholique et les protestants au XVIè siècle, dont rend compte Jean de Léry dans son récit et plus prèsd e nous Lestringant dans l’un des ses ouvrages critiques sur les controverses théologiques de l’époque, à propos de l’hostie, qui est censée contenir, dans la théologie catholique, le corps du Christ. Ce que niaient les Protestants et la théologie protestante, comme Jean de Léry.
A peu près de l’époque de l’enfance à Lévi-Strauss
et quand il était grand il paretageait l’antenne avec l’infâme delaporte..les nambikwara c’est les neuf trois révé d’auteuil neuilly passy
la pensée indonésienne était elle-même puissament structurale
en vérité on sait poas cque c’est la « pensée structurale »..sinon marguerite duras dans ses fimes..j’ai envie d’montrer ma bite..faux rconnaite qu’elle est fortiche vdqs
À mon sens, le Structuralisme a eu le succès qu’on lui connaît à une certaine époque (alors qu’avant il restait une science confidentielle pour initiés, si je puis dire) parce qu’il coïncidait avec la fin de l’Histoire en Europe occidentale. On a souvent dit, à juste titre, que le Structuralisme, niait l’histoire. Il est venu se substituer à l’histoire au moment où l’histoire commençait de passer en Asie. Aujourd’hui, on ne croit plus même au Structuralisme…
Je n’ai jamais compris pourquoi les gens qui n’y connaissent rien font les commentaires les plus longs ? Si quelqu’un a une idée?
http://www.nonfiction.fr/article-7790-une_anthropologie_moniste.htm
Si quelqu’un a une idée?
les idée c’est bien plus laid qu’un lavabo qu’a dit martchélo
Si quelqu’un a une idée?
..un jour j’ai été a une espo ou il montrait les entonnoir pour engraisser les femmes..ho l’atroupment!..y’avait 2 milf qui se parlaient « tout comme dans jo et zette » ça pouffait..jai ris aussi..on a entammé une conversation salace..
c’est pas structural ça dédé ?
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