Cravate noire pour Malek Chebel
C’était à la fin de l’été, il y a une dizaine d’années. En croisant Malek Chebel sur un plateau de télévision, un détail m’avait frappé non dans son discours mais dans son apparence : il portait une cravate noire. Le port de la cravate est déjà rare de nos jours en dehors des fonctionnaires, des cadres et des banquiers, mais ce noir de jais paraissait si ostentatoire qu’il en était troublant. Le croisant à nouveau peu après pour un débat, je remarquai qu’il était habillé différemment mais portait toujours sa cravate noire. Je n’eus même pas le temps de m’enquérir de la disparition d’un de ses proches qu’il anticipa en livrant de son propre chef l’explication au public, et en me la précisant quelque minutes plus tard dans le studio de campagne du photographe Brice Toul que j’avais réquisitionné afin de réaliser cette image de l’anthropologue à la cravate noire :
« »Il faut la voir comme le cri de ralliement de mon nouveau combat. Je la mettrais désormais chaque fois que je prendrais la parole dans un débat, un colloque, une émission. Je veux dénoncer une pratique indigne de l’Islam et des musulmans : l’esclavage. Je veux prendre le deuil de tous ceux qui sont mis en servitude. Ca prendra des années mais qu’importe. Ma cravate sera un baromètre : elle s’éclaircira au fur et à mesure que leur affranchissement progressera. L’esclavage est un phénomène mondial. Je parle de ce que je connais voilà pourquoi je me focalise sur les pays musulmans, pas seulement dans l’histoire mais de nos jours. On a tellement insisté sur les traites négrières des occidentaux en Afrique qu’on en a « »oublié » », comme si les anciens colonisés ne pouvaient pas en être capables, que les Arabes eux-mêmes l’ont pratiqué et le pratiquent encore. Tous les pays arabo-musulmans ont édicté des lois d’abolition mais combien les respectent ? »
Le genre de vérité établie car parfaitement documentée mais difficile à soutenir publiquement sans prendre de coups à l’instar de l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau, mais plus encore lorsqu’on appartient à la umma, avec le courage d’un Boualem Sansal, d’un Kamel Daoud ou d’un Malek Chebel. Celui-ci vient de disparaître à 63 ans des suites d’un cancer. Anthropologue des religions et psychanalyste algérien, spécialiste de l’érotisme, de la sensualité et de la sexualité dans la culture musulmane, auteur d’une œuvre prolifique, érudite et critique, comprenant également une traduction du Coran et une biographie du prophète, dont l’importance n’est guère contestée si ce n’est dans les milieux radicaux de l’islam français, il s’était établi en France depuis les années 80. Un esprit libre qui payait cher son indépendance absolue mais ne l’aurait sacrifiée pour rien au monde.
Il faut opérer une séparation étanche entre le pouvoir temporel et le pouvoir intemporel, renvoyer la religion et les religieux dans leurs mosquées, et réévaluer le rôle politique et ses prérogatives”, écrivait-il
Chaque fois que nous avons eu l’occasion ici ou là de nous lancer dans une conversation à bâtons rompus sur les questions qui lui tenaient à cœur, ce représentant parmi les plus dignes de l’islam des Lumières s’employait à y introduire de la complexité avec une grande finesse d’analyse, loin des schématismes en cours dans les camps antagonistes. Attentif aux mutations et aux turbulences de l’islam, il exhortait les musulmans de France à s’exprimer collectivement, et les musulmans à se « désaliéner » des mots d’ordre des plus idéologues de leurs prédicateurs. Il disait militer pour « un islam intégré au sein de la République, un islam qui ne soit pas soumis à l' »origine », mais au « projet »”. La dernière fois que nous nous sommes parlé, il y a un an environ, les attentats islamistes en France l’avaient rendu amer, désenchanté, déprimé, à moins que ce ne fut qu’une apparence, avant que la révolte ne l’anime encore. Et comme je le pressais d’aller exprimer sa colère dans les medias, il m’avait dit :
« Moi, ca ne me choque pas qu’on demande aux intellectuels musulmans de condamner le terrorisme islamiste. Mais j’en ai assez qu’on demande toujours aux mêmes, les gens connus comme moi et qui sont de ma génération. Les médias cherchent des gens crédibles mais ne prennent pas de risques. Or il y en a d’autres dans les universités françaises, on devrait leur céder la place, peu connus, beaucoup plus jeunes, qu’il faut aller chercher, faire parler et surtout écouter. Désormais, c’est leur voix qui compte. »
Comme un passage de témoin dans lequel se manifestait toute la générosité d’un homme d’une rare qualité, déterminé à réduire le fossé de malentendus entre l’Orient et l’Occident au-delà des grands principes un peu vains du « vivre-ensemble ». C’est peu dire qu’après la récente disparition d’Abdelwahab Meddeb, celle de Malek Chebel nous prive de deux passeurs plus que jamais indispensables à un débat d’idées qui n’est pas près de s’épuiser.
(Photo Passou)
842 Réponses pour Cravate noire pour Malek Chebel
« Tout l’intérêt de l’homme est dans ses métamorphoses. »
Pour renaître, il faut déjà mourir… avec le risque de rester mort pour l’éternité.
En attendant la fin, relit la Recherche, Clopine !
Jibé, jibé ! La « petite phrase » est issue d’une sonate pour violon et piano… Et vous nous donnez à écouter un (fort beau) morceau de piano à quatre mains…
Et la part de fiction, Clopine ?
« boudegras dit: 16 novembre 2016 à 12 h 02 min
tiens, le toréador d’opérette essaie d’exister… il a un forcé sur le rioja tchica tchica tchic ah ah ah »
Tiens, « la vie dans les bois » a sorti en proménade son pseudo « boudegras ». Et le pire c’est qu’elle se croit drôle !!
« Grande était la dette de Leonard Cohen vis à vis de Federico Garcia Lorca. Gratitude de poète à poète. »
Phil va encore se demander si Léonard Cohen était gay !
Pour moi, la source musicale de La Recherche est en partie là. Quintette de Saint-Saëns.
Pour les impatients, à partir de 1.27.
https://www.youtube.com/watch?v=UNi2SaVzkqA&list=PLA629C71ECF9FB931&index=1
Mais Proust doit aussi beaucoup à Mozart.
(J’ai pris ce que j’ai trouvé mais il y aune merveilleuse version chez Harmonia Mundi).
Cette nuit, j’ai rêvé que Wiederg. arrivait chez moi avec un gamin de dix ans insupportable. Wiederg. prostré dans une espèce d’énorme chaise de bébé, se manifestant peu. Ce rêve m’a troublé parce que son décor était vraiment mon domicile.
Moi c’est en entendant Fauré que je pense à Vinteuil.
Mais n’oublions pas, cher Jibé, que tous les personnages, même Vinteuil, sont des coktails. L’art de Proust, c’est l’art du manipulateur de shaker. Vous prenez des éléments épars sans forcément de rapports entre eux, et vous en faites quelque chose d’unique,de défini, de reconnaissable et de « goûteux ». Pas de hasard dans cette fiction-là, mais un incomparable sens du mélange…
@OZYMANDIAS 10 h 38
Vous écrivez :
« Ce roman, en effet, mène une profonde réflexion (ce que certains lui reprochent donc, en le qualifiant de moraliste) sur la justice, le sens de la vie mais sans aborder la religion ».
Je ne suis pas d’accord la religion a aussi sa place dans la critique sociale portée par ce roman. Tolstoï qui y dénonce un système social injuste qui en utilise les rituels les pompes et le discours comme des instruments de légitimation du pouvoir oppressif qui pèse sur le peuple
De ce livre magnifique, lu il ya longtemps, je garde notamment vivace à l’esprit le chapitre cruel consacré à la description longue et minutieuse de la messe dans la prison .Moment de solennité lénifiante où le triomphe impitoyable des suppôts de l’ordre établi s’affirme sous le masque d’une fausse bienveillance et d’un simulacre de générosité magnifiée de soumission et d’humilité chrétiennes
ça peut, dear Baroz. voyez le fiston Macron.
Ceci, par exemple :
Clopine, on pense davantage à Fauré parce que l’histoire de la musique l’a placé au premier plan et qu’elle a dans le même temps quelque peu repoussé Saint-Saëns dans le décor, ce qui est très injuste, quoiqu’il soit encore abondamment joué. Même Ravel, le plus impitoyable des juges, l’appréciait, disant qu’on n’aurait pas pu faire mieux avec aussi peu de matière. Et Liszt lui-même avait été impressionné.
Ici, la valse nonchalante, jouée par Saint-Saëns, lui-même.(Il était très réputé pour son art d’instrumentiste)
https://www.youtube.com/watch?v=XaGuTE7OBh8
Le Quintette est une œuvre d’une grande profondeur, comme une lente remontée dans le temps, mais il faut écouter la version Harmonia Mundi pour s’en apercevoir vraiment. L’ensemble « Musique Oblique » lui a rendu toute sa dimension.
La Sicilienne est tirée de la musique de scène de Pelléas et Mélisande.
Pas plutôt là?
Eric Chevillard : un petit abbé de cour, mimi, joliet, ennuyeux, concon, façon versaillais….
Hélas, sans noblesse et sans nobles ! Poubelle !
pour moi, la musique de la Recherche : « ya d’la rumba dans l’air, le smoking de travers »
JC, vous n’avez sans doute pas rencontré beaucoup de versaillais….
par contre la poubelle, il y met son nez tous les jours
Delaporte dit: 16 novembre 2016 à 13 h 20 min
Meuh non… « Meurs et deviens » : Goethe.
Très intéressante la communication de M. Blay. On lira ses livres à venir avec intérêt. (Luc Fraisse, cité, également incontournable).
Macron : candida. Ce n’est plus une élection, c’est une candidose.
Mort d un tres grand critique de cinéma, Pierre Billard .
On vient de voir passer Laure Delair ! JC est tout frétillant bien que ça ne marche plus depuis longtemps, pensez, à 99 ans !
Oui depuis une semaine. Je dois dire ici mon admiration pour les critiques de M. Frodon, d’ailleurs sauf erreur de ma part il est tellement admirable qu’il ne participe plus à ce genre de branlette intellectuelle http://www.telerama.fr/cinema/les-100-meilleurs-films-de-l-histoire-selon-telerama,149864.php qui en dit beaucoup plus sur les « »critiques de « Télérama » » que sur le cinema…
Le problème de la sonate de Vinteuil c’est qu’on l’a jamais entendue ! Ils avaient pas de magnétophone à cette époque… Enfin si, le truc, là, avec le chien… Fallait tourner à la main ! Si on était trop musclé ça virait rock’n roll…
Malheureux qui comme moi n’a pas fait un beau voyage avec « ULYSSE » de JAMES JOYCE :
Décidément, ce roman, je n’y arrive pas !
« Ulysse » et moi, c’est une histoire d’incompréhension.
Je suis parti sur de mauvaises bases et avec de mauvaises intentions. On m’avait dit qu’ « Ulysse » était le roman le plus compliqué.
Je m’étais donc plongé tête baissée, heureux de me lancer dans un tel défi et prêt à fourbir tous mes neurones à l’assaut de cette citadelle.
Résultat, je me suis cassé les dents.
Plusieurs fois.
Maintenant je sais pourquoi.
Je crois que je cherchais trop loin ce qui était proche.
Une quatrième (et ultime ?) tentative me l’a fait comprendre.
Cette fois-ci, j’ai essayé la nouvelle traduction, parue il y a quelques années. Excellente traduction au demeurant.
Et là, tout fut lumineux.
Si je n’y arrive pas avec ce roman, ce n’est pas parce que je ne le comprends pas.
C’est par une sorte d’incompatibilité avec l’écrivain.
« Ulysse » est un roman conçu pour être étrange, pour s’éloigner le plus possible du cadre normal du roman.
Joyce multiplie les effets pour créer son livre :
– Mélange des genres : de la narration romanesque, certes, mais aussi du théâtre, de la chanson populaire, etc.
– Mélange des niveaux de langue : à quelques lignes d’intervalle, parfois dans une même ligne, Joyce fait se côtoyer langage soutenu et gros mots.
– Saturation en références historiques ou littéraires, Homère bien sûr, mais aussi Shakespeare et l’Irlande, qui tient une place très importante.
– Saturation aussi en figures de style, spécialement des métaphores, parfois étrangement déroutantes (et en cela proches du surréalisme) parfois ridiculement stéréotypées (et alors, on peut les lire comme des critiques d’une sorte de sous-littérature). Ces figures de style, parfois particulièrement décalées, rendent le texte parfois inutilement complexe.
– Changements constants et abrupts de points de vue et même de narrateurs (un « je » apparaît de temps à autres, on ne sait pas vraiment qui il désigne et, à vrai dire, on s’en fout un peu).
Tout cela est d’abord particulièrement artificiel. peut-être est-ce là le but, d’ailleurs : dénoncer l’artificialité du genre romanesque, démonter la machine du roman.
Entreprise louable, certes, mais mille pages de ce tonneau, ça devient lourd.
Car c’est là le défaut majeur du roman selon moi : sa lourdeur.
Joyce ne se contente pas d’utiliser des procédés pour se moquer de ses petits camarades romanciers, il assène tout cela à coups de marteaux et recommence encore et encore. Au point que ça en devient vite indigeste… Malheureusement.
« Eric Chevillard : un petit abbé de cour, mimi, joliet, ennuyeux, concon, façon versaillais…. »
De plus en plus ennuyeux surtout, même dans ses aphorismes quotidiens, ce qui est le comble. Et je ne parle pas de son feuilleton du Monde, toujours basé sur une même structure, répétitif, identique à soi. D’ailleurs, Chevillard lui-même est conscient de cet ennui. Arrivera-t-il à sortir la tête de l’eau ?
Le risque pour un écrivain de travailler au Monde est d’affadir considérablement son style, de le rendre ennuyeux par capillarité. Chevillard, ils l’ont eu par l’usure.
Le Monde, c’est un vrai bouillon de culture, au sens de nid de microbes. Qui pourrait résister ?
OZYMANDIAS dit: 16 novembre 2016 à 16 h 36 min
Au point que ça en devient vite indigeste… Malheureusement.
Oui ; de plus en plus, et avec Finnegans aussi, il apparaît que c’est la révolution introuvable.
Maintenant la question est (un siècle après !) : mais l’est-elle, trouvable ?
Delaporte dit: 16 novembre 2016 à 16 h 49 min
« De plus en plus ennuyeux »
Delaporte doit se trouver de plus en plus divertissant.
« Delaporte doit se trouver de plus en plus divertissant. »
Comparé à vous, Chaloux, certainement.
C’est évident.
Fin de l’insoutenable suspens mondain :
« Même s’il se sent très honoré par son prix Nobel, le chanteur Bob Dylan n’ira finalement pas à Stockholm chercher son prix. Il explique avoir « d’autres engagements »… »
Delaporte dit: 16 novembre 2016 à 17 h 36 min
Vieille concierge.
Chevillard n’est pas encore une vieille concierge.
Paul edel dit: 16 novembre 2016 à 14 h 58 min
Mort d un tres grand critique de cinéma, Pierre Billard .
Il est mort … sur le billard ?
Hi hi hi ! Ha ha ha ! Ho ho ho ! Hou hou hou ! Ahouarff !
J’ai le rire gras, c’est sûr.
Au fond, c’est plutôt une bonne chose.
M.Ozy, c’est très louable d’avoir attaqué l’Ulysse de Joyce par l’ubac, la traduction, fût-elle aussi brillantissime que celle publiée par Folio sous la direction du grand J.Aubert. Comme vous, mais par la face sud, l’adret de l’original, j’ai eu des moments d’épiphanie et de démotivation (notamment l’épisode dialogué Circé qui m’a considérablement gonflé: j’avais imaginé une vaste scène de bordel et je me suis trouvé avec des dialogues qui ne claquent pas.
Mais tout est racheté par le monologue de Molly Bloom, un des sommets de la littérature universelle, qui fait passer l’obscénité dans le flot poétique des pensées coquines, sensuelles et vengeresses de la femme de Poldy Bloom, mon vieil ami, père spirituel de Stephen Dedalus.
La scène où Poldy se polit le chinois en regardant Gerty la claudiqueuse, masturbation, plus tôt les propos antisémites de l’infâme Deasy, les funérailles de Dignam, le nationalisme rabique du Citoyen, sont quelques-uns des moments forts de ce livre qui m’a retenu 3 ans (il faut dire que je l’ai lu en compagnie du ‘Ulysses Annotated’, qui fait quelques 700 pages et permet de profiter de la richesse des allusions et références), et que je vais relire à partir de janvier pour mon travail.
Finnegans Wake attendra 2018, d’abord dans la version « allégée » qu’en donne A.Burgess, puis dans cette vieille édition de poche achetée à Tara, site des Hauts Rois d’Irlande, d’où l’on embrasse en un coup d’œil tout le Leinster.
Je relis en ce moment le Portrait de l’artiste et suis de nouveau en émerveillement devant l’écriture de la naissance du désir chez le double de James Juice….Grand art.
Bravo à vous en tous cas!
« Chevillard n’est pas encore une vieille concierge. »
Il en prend le chemin. Quand ses filles ne seront plus là, où trouvera-t-il son inspiration ?
A ne pas rater ce mercredi sur Arte une soirée « spécial Truman Capote ». Un biopic avec le génial Philip Seymour Hoffmann et un documentaire
» Biopic » : mot bien choisi : on pique dans la bio du défunt comme on pique dans un plat de couscous (pas dans la fondue savoyarde, ce serait trop monotone). Sartre l’a dit : on entre dans un mort comme dans un moulin.
Je me demande si Alain Rey a fait un sort à « biopic » dans l’édition 2016 de son dictionnaire historique ; de la belle ouvrage ; on y apprend plein de choses. Les éditions successives de ce dictionnaire décrivent des états historiques successifs de la langue.
« Truman Capote », c’est pas joli. En revanche « Trump Capote », ça aurait été le blaze programmatique qu’on aurait souhaité à l’intéressé. Certes, « Donald » pointe son côté canard ahuri ; c’est déjà ça.
Certes, « Donald » pointe son côté canard ahuri ; c’est déjà ça. (moi)
A la télé, l’autre soir, dans une émission de jeux grand public, l’animateur charrie une candidate ( la trentaine charmante) qui vient d’entamer sa réponse à une de ses questions par un « certes », à mes oreilles parfaitement bien venu. Si « certes » est généralement perçu comme un signe de ringardise, où va-t-on ?
Delaporte dit: 16 novembre 2016 à 18 h 17 min
Il en prend le chemin. Quand ses filles ne seront plus là, où trouvera-t-il son inspiration ?
Alalourde, trois pensées comme ça tous les jours et vous devenez une vedette. Vous a-t-on jamais dit que vous étiez un littéraire, et même l’élite des littéraires? Ce serait stupéfiant.
Delaporte dit: 16 novembre 2016 à 18 h 17 min
« Chevillard n’est pas encore une vieille concierge. »
Un truc m’intrigue chez Chevillard : les notations et aphorismes de son blog sont souvent justes et drôles ; et dieu sait si ses romans ne manquent pas de charme et d’invention. Alors comment se fait-il que, dans ses critiques du « Monde des livres », il se montre systématiquement un critique aussi ennuyeux ? Question de manière ? Il a pas trouvé la bonne ?
Verde que te quiero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
Le vert de Lorca me laisse sans voix.
Je me demande comment on peut massacrer une des plus belle chanson du monde qui est construite autour de deux accords.
https://youtu.be/K0zubJXChvY
Il ne faut rien y avoir compris. Je me casse sur mars, à demain!
» Comme j’encourais en effet le reproche d’avoir extrait malhonnêtement ses phrases de leur contexte pour m’en moquer, j’en sortis loyalement toutes les autres aussi. »
Chevillard.
Je ne vois pas de baisse.
Nicolas dit: 16 novembre 2016 à 18 h 40 min
Verde que te quiero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
On ne croirait pas que ce sont deux octosyllabes, tant le second paraît plus court. Eh bien, si. Science du rythme. De l’élan à la vision. Souveraine simplicité. Je partage l’éblouissement de Nicolas.
C’est comme une madeleine, il faut aimer les femmes, il faut aimer la poésie, il faut aimer les femmes qui aiment la poésie.
Jean dit: 16 novembre 2016 à 18 h 32 min
Sa chronique du Monde des Livres est en train de déteindre sur toutes les autres productions de Chevillard, stakhanoviste épuisé. Le ver est dans le fruit, sauf pour des aveugles comme Chaloux.
comment se fait-il que, dans ses critiques du « Monde des livres », il se montre systématiquement un critique aussi ennuyeux ? Question de manière ? Il a pas trouvé la bonne ? (moi)
J’aurais dû écrire, évidemment : « comment se fait-il que je m’ennuie systématiquement en lisant ses critiques du « Monde des livres ». Détestable penchant que celui qui vous pousse à ^prêter à des impressions personnelles une allure incontestable et péremptoire. N’empêche, il me semble que Chevillard n’est pas fait pour la critique littéraire, ou alors il n’a pas encore trouvé sa « bonne » manière.
Je ne sais pas non plus qui est boutdegras de 13h23; il est probable que celui qui a des cojones qui l’empêche d’avancer avec des boyaux de la tête qui débordent a atteint les limites de son domaine de compétences, comme dans le principe de Peter.
En attendant les énormités qu’il a sorties sur ce fil de commentaires, hier ?, tout fier de son savoir wikimaniaque, à propos de Diego Velazquez, ne sont pas effacées.
Dans le tableau « l’adoration des Mages », Velazquez s’est mis en scène, on le reconnait bien au premier plan, dans ce portrait de famille.
Lui avoir confié le feuilleton de la semaine, qui nécessite un haut rendement et une efficacité économique au-dessus de tout, était en effet une idée catastrophique qui est en train de le faire mourir à petit feu devant nos yeux de lecteur ébahi.
Ce rythme est magnifié également par la césure du second vers où l’octosyllabe se scinde en deux parties de quatre syllabes.
On peut le taper du pied. Sur l’estrade en bois.
tilalilitilalala
tilalili. Tilalala.
Après on peut rajouter un enjambement.
Et puis on peut scinder différemment. Et on crée un effet de surprise.
par ex. Trois et cinq.
Le tout se met à chanter.
Le flamenco c’est pareil. Tout dans le rythme.
En passant très rapidement
Institut français de Jérusalem se nomme Romain Gary. Décision prise en 2000 sous l’impil si on d’Hubert Védrines. Il fallait un grand nom et que l’impétrants soit juif.
Ai lu Les trésors de la mer rouge. Qui donne tous les arguments pour une Arabie Heureuse de grand talent et de grandes traditions.
Bien plus convaincue par Gary que par Maalouf (à finir quand même.)
rose dit: 16 novembre 2016 à 19 h 14 min
Ce rythme est magnifié également par la césure du second vers où l’octosyllabe se scinde en deux parties de quatre syllabes.
Sans oublier les coupes du premier (2/4/2) qui donnent l’élan amoureux. C’est aussi naturel que savant ; ou savamment naturel. Le don du chant, en tout cas.
sous l’impulsion
l’impétrant
Je crois surtout que Chevillard n’est pas fait pour des lecteurs minables.
Fermez le ban.
C’est vrai. J’y consens.
On pourrait rajouter donc -et un poil sur un oeuf- et l’anaphore en verde rajoutant à la musicalité du poème.
Mon correcteur inscrit l’anaphore en béré
hum
je m’escape
Ce qui etonne chez Chevillard c est qu’ il y a tres peu de références au passé littéraire et aucun sens des filiations ou ruptures des auteurs par rapport au passé et sux inévitables influences , mais des références curieuses à sa famille, pourquoi pas? mais ses articles n ont aucune charpente solide aucun sens de la hiérarchie des arguments ce qui est plus grave car la lecture de ses critiques ressemble à une pelote de ficelle ou un tas d affects emmeles et aucun raisonnement stable .écrivain et critique littéraire sont de faux amis.
« Je crois surtout que Chevillard n’est pas fait pour des lecteurs minables. »
En effet, c’est très juste : Chevillard n’est pas un auteur universel. Il n’intéresse que quelques bobos perdus, en quête de littérature prétentieuse. Mieux vaut oublier.
Delaporte n’intéresse que?
Ne passons pas cette belle soirée sur une question aussi insignifiante. La vie est courte, Delaporte!
Paul Edel dit: 16 novembre 2016 à 19 h 24 min
La vieille pâtée jalouse, à mettre en boîte en fer blanc, y va de son commentaire. Quel café…
« la vie dans les bois dit: 16 novembre 2016 à 19 h 10 min »
J’avais pas compris que l’archicon.ne était en plus folle…
Madredeus – Haja o que houver
Madredeus – O Pastor
https://www.youtube.com/watch?v=Dt1jMWVvcqg
(Madredeus est un quartier de Lisbonne)
Madredeus – O Mar « Saudade »
Madredeus – Vem (Além Da Solidão)
voilà le sept-cinq, qui a atteint les limites de son domaine de compétence, selon le principe de Peter, qui vient faire sa sérénade pour chaloupe ?
Qu’il lui donne donc son zéro six, et nous épargne ses chatteries.
Amancio Prada – Federico García Lorca: « Gacela del amor desesperado ».
existe-t-il un recueil des critiques de Pierre Billard ?
Bloom, vous lisez Joyce dans son juice, I assume
ne saisis pas bien les raisons du débat autour de Velasquez. il ne peint que des maigres, des beaux maigres. Dylan n’aura pas le temps d’aller chercher son prix à Stockholm, un prétexte de commerçant.
Amancio Prada – Federico García Lorca: « Soneto de la dulce queja ».
la vie dans les bois dit: 16 novembre 2016 à 19 h 57 min
Vieux réduit sans déduit.
bouh, chaloupe va en ronronner de felicidad, des petits airs de son minet pablo du sept-cinq.
En suivant Velazquez dans ses bodegas, on apprend qu’à Seville, on rafraîchit l’eau en y ajoutant une figue bleue.
En attendant Velazquez a les.
Amancio Prada – Federico García Lorca: « Soneto de la guirnalda »
« il ne peint que des maigres, des beaux maigres. »
Voyons, Phil, vous n’êtes pas convié à » la Toilette de Venus ».
Chaloux, personne n’est d’accord avec vous. A votre place, je me ferai encore plus petit que vous ne l’êtes de nature.
« Dylan n’aura pas le temps d’aller chercher son prix à Stockholm » Phil
C’est Mrs Danius qui va être déçue.
Mais ici, on a Jean Langoncet. Toujours dispo, pour le playback.
Delaporte, plus c’est petit plus il y en a.
Amancio Prada est le meilleur chanteur espagnol vivant (pour moi, bien sûr).
Non seulement il chante les grands poètes (Manrique, san Juan de la Cruz, Rosalía de Castro, Lorca, etc), mais il écrit aussi de très belles chansons, comme celle-ci, qui a plus de 40 ans (je crois qu’il l’a écrit ici à Paris, où il a vécu):
Amancio Prada – Canción de amor
Ça y est: attaque de folie de « la mort dans les bois » en direct.
Pour la peine, encore une petite merveille de Nina Simone.
chaloupe et son minet du 75, ça va un moment.
_________________________
Il paraît qu’au Maroc, le stand français est digne d »un conte des mille et une nuit, pour les dort debout. Torride.
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Au-programme-du-pavillon-de-la
Pour les hiollandiens au Maroc, c’est plutôt Climat de fête, et cocktails.
la vie dans les bois dit: 16 novembre 2016 à 20 h 11 min
« Dylan n’aura pas le temps d’aller chercher son prix à Stockholm » Phil
C’est Mrs Danius qui va être déçue.
Mais ici, on a Jean Langoncet. Toujours dispo, pour le playback.
les hollandiens se seront reconnu, mes excuses.
les autres innovent, avec les moyens du bord..
« Dans les montagnes des Ait Baâmarane, aux confins du Sahara, les habitants transforment le brouillard en eau potable. Grâce à des filets en polyéthylène installés sur les sommets, l’association Dar Si Hmad Derhem, qui porte le nom d’un résistant marocain contre la colonisation espagnole, piègent les gouttelettes d’eau et les achemine via des canalisations vers le village. La technique, conduite par des femmes, a permis aux habitants d’économiser de l’argent et surtout les longues marches qu’ils enduraient pour aller chercher de l’eau. »
source: Jeune Afrique
fatigue, lire: ils se seront reconnus.
Ah, merci Jean Langoncet. Bonne soirée.
Le jury Nobel aurait pu se renseigner. C’est le jour où Dylan a piscine.
Bloom, vous lisez Joyce dans son juice, I assume (Phil)
Bloom lit Joyce dans son Juif, I presume
Paul Edel dit: 16 novembre 2016 à 19 h 24 min
Le diagnostic me paraît toucher juste.
Joseph Stallin’il y a 1 an
Tin soldiers and Nixon’s coming
plug it in
ils auraient dû donner le Nobel à Léonard Cohen il avait une bonne excuse
rose dit: 16 novembre 2016 à 19 h 24 min
je m’escape
Tiens c’est vrai ça ! Y a pas des types qui essayent de monter des pots Abarth sur leur clavier ?
scusi mais si grand soit Cohen, Dylan est cent coudées au dessus, sur tous les plans
Mais le lutin conserve son charme
https://www.youtube.com/watch?v=Xk7DOe5EGgM
Chaque jour, parmi ses trois fragments plus ou moins ratés, Chevillard glisse un aveu de son surmenage. Ce jeudi, Chevillard demande à faire une pause tant il n’en peut plus d’écrire et de se montrer médiocre :
« Des pauses sont indispensables. On ne peut quand même pas vivre tout le temps. »
C’est une revendication très claire.
Quand je ne le traduis pas, je le lis effectivement dans son juicy juice, dear Phil.
J’aurais aimé pouvoir lire les Russes dans l’original (c’est la provenance d’une partie de la famille), mais je n’ai jamais fait l’effort….Dans une autre vie. vozmozhno….
« C’est comme une madeleine, il faut aimer les femmes, il faut aimer la poésie, il faut aimer les femmes qui aiment la poésie. »(Nicolas 18h57)
Echange femme qui aime la poésie contre bonne cuisinière inventive …
Bob Dylan n’ira pas à Stockholm.
Fin d’un moment de languissante cruauté pour les vieux c.ons du Nobel, remis à leur place, effarés, dans leur roulotte de la Foire du Trône Littéraire devenue poussiéreusement bariolée …
Vide. Sentiment du vide de ce banquet désert et froid comme une messe pour veuves anxieuses… Un bien beau raté !
J’adore les discussions picrocolines sur Chevillard et le microcosme littéraire parisien !
Cela rappelle les discussions entre voileux sur la coupe d’une gran’voile : ah ! la coupe des mainsails … les modes ! la légende ! On en oublie vite que c’est le résultat qui compte, bien plus que la palabrerisible des utilisateurs…
Que faisons nous de nos mainsails, mes chers compatriotes ?
Petit Poisson rompt avec les maquereaux de FR3 …
Il est temps de réagir : le Service Public est au service d’intérêts privés.
Bien que le péché m’ait rendu laid et malheureux
Je ne suis cependant pas sans espoir comme les idolâtres de la synagogue
Mais le matin où je mourrai de mon ivresse de la veille
Je demanderai du vin, j’appellerai ma maîtresse ; que m’importent et le paradis et l’enfer !
(Omar Khayyâm, Robâiyât 491)
« Un homme de 74 ans se masturbe dans les rayons du supermarché antibois » (Var Matin)
Arrêté par le vigile de l’établissement, le sinistre disciple d’Onan, un nommé Jean Langoncet inconnu des services de police, aurait déclaré :
« Je rendais hommage à la valeur littéraire des textes de BOB DYLAN ! »
Lamentable !
JC, à cet âge il ne s’agit pas de masturbation mais de réanimation, ils auraient du appeler le SMUR ..
Bérénice, je suis stupéfait qu’une femme vertueuse comme vous soit si bien renseignée … probablement un souvenir de Dom Bougre, Portier des Chartreux ?
Pardonne moi, Malek, si je copie cet extrait d’incipit du Dom Bougre du Chevalier JC Gervaise de Latouchee … mais c’est pour servir d’exemple aux Egarés !
« Que c’est une douce satisfaction pour un cœur d’être désabusé des vains plaisirs, des amusements frivoles et des voluptés dangereuses qui l’attachaient au monde ! Rendu à lui-même après une longue suite d’égarements, et dans le calme que lui procure l’heureuse privation de ce qui faisait autrefois l’objet de ses désirs, il sent encore ces frémissements d’horreur qui laissent dans l’imagination le souvenir des périls auxquels il est échappé : il ne les sent que pour se féliciter de la sûreté où il se trouve ; ces mouvements lui deviennent des sentiments chers parce qu’ils servent à lui faire mieux goûter les charmes de la tranquillité dont il jouit.
Tel est, cher lecteur, la situation du mien. Quelles grâces n’ai-je pas à rendre au Tout- Puissant, dont la miséricorde m’a retiré de l’abîme du libertinage où j’étais plongé et me donne aujourd’hui la force d’écrire mes égarements pour l’édification de mes frères ! »
Le métier, JC, péripatéticienne.
Soyons morbide, mes amis, parlons de notre mort prochaine sur ce billet de deuil : qu’allons nous faire de nos milliers d’amis bien rangés sur nos étagères de bibliothèque IKEA ?
Donne t on des amis aux pauvres ? Que non, foutredieu ! Qu’ils se démerbent !… Doit on les vend fort cher pour le bénéfice d’avides héritiers aux doigts crochus ?! Non, par Jupiter ! …
Alors …. on les brûle ?
« Le métier, JC, péripatéticienne. » (Bérénice)
Bienvenue parmi vos pairs, chère enfant !
Je n’avais pas pu qu’un p.u.tassier, sur ce fil de commentaires est inspiré par mon pseudo. Thoreau, à Duras,mais et il en manque énormément ! qui ne sont pas écrivains.
Ce n’est pas impunément que l’on se fait insulter sur ce blog; un exemple récent de chronique, montre comment on peut traiter une femme insoumise, plus bas que terre.
Cela me permet de signaler en référence à Thoreau, dans un dico- plon, 23.75 euros- pour peu exigeants, et peu regardants, dans une entrée à la lettre W.
Qui se prétend donner une leçon d' »Humanités ». Quo vadis chercher toussa, didon ?
Mais également de signaler la sortie d’un petit livre qui semble remporter un succès d’estime:
» sur les chemins noirs », de S. Tesson.
je n’avais pas vu, ce message du cojoné.
Voilà qui est réparé.
Fait vraiment pitié cette entrée « Walden ».
Je sais, LVDB, que lorsque vous fustigez une crapule erdéelienne vous ne faites pas allusion à mon splendide détournement à votre sujet : « Le vit dans les doigts ».
Car en effet, y a t il quelque chose de déshonorant dans cet acte festif, affectueux, je dirai même généreux et hospitalier …
J’en suis fier comme de mon essai sur le sujet de collège proposé : « Le bonheur est il l’apanage des imbéciles ? »
Le playmobil fait le tapin, h24 ici ?
Pas cliente.
Le tapin, c’est Bérénice …
A propos de tapinage !
Comment peut on faire le moindre reproche à ce joyeux luron de DAVID HAMILTON, délicat pédophile, l’accusant de viol sur fillettes au Cap d’Agde, gamines offertes à son art par des parents ravis et con-sentants !!!
Tout au plus, l’action d’un animateur pédagogue pénétrant, amené à vaincre un minimum de réticences d’icelles …. uhuhu !
Tiens, la pouf.fiasse n’a pas encore rejoint ses bois, elle est toujours saoule aux urgences de l’asile psychiatrique.
» un prétexte de commerçant. »
Il en sait des choses, ce phil!
Pour info, plusieurs avant lui, dont Harold Pinter, Elfriede Jelinek, Doris Lessing, pour ne citer que les plus récents, ne sont pas non plus allés chercher leur prix .
Pablo
si, un cas grave (et ch…) !!
Jean Langoncet dit: 16 novembre 2016 à 23 h 16 min
ils ne se lassent pas de leur ignorance et c.nn.rie de beaufs
Pablo
si, cette … est un cas grave (et ch…) !!
« On ne peut quand même pas vivre tout le temps. »
Bientôt le suicide intermittent ?
@ Jibé
« Lisboa, la ciudad cosmopolita, llena de brazileiros beocios, materialistas, sin fe ninguna en nada duradero. »
(Unamuno. Por tierras de Portugal y de España. Obras completas. Vol. VI, p. 205)
Pour avoir visité un « asile » d’une grande Région, vieux château remarquablement fourni en dingues, bien géré, grand parc, sur invitation de son Directeur, homme affable, joyeux, curieux des autres, j’en ai retiré l’impression que la normalité des bolos de l’extérieur était surjouée, probablement par crainte inconsciente de voir la digue se rompre soudain, sans qu’il ne sache au juste dans quel film écrit par un autre ils allaient jouer jusqu’à la mort.
ça n’a pas l’air très gentil ce qu’il écrit de Lisbonne, Unamuno, Pablo ?
@ JC….
Tu connais la blague du fou qui monte sur le mur de son asile et demande aux gens qui passent dans la rue: – Vous êtes nombreux là-dedans?
« Le chômage en France entière remonte à 10% » (INSEE)
Toutes nos félicitations au gouvernement socialiste de notre riant pays de veaux socialistes… !
C’est pas une blague : je suis le type du mur !
Heureusement qu’il y a des écrivains espagnols qui aiment le Portugal, Pablo, tel Ramón Gómez de la Serna, installé jadis dans la propriété El Ventanal, qu’il s’était fait construire à Estoril ou, plus près de nous, Antonio Munoz Molino, auteur de « L’hiver à Lisbonne »…
@ Jibé
Eh non… Ce « brésiliens idiots [ou ignorants], sans aucune foi en rien qui dure », n’est pas très gentil, c’est le moins qu’on puisse dire.
Quelle perversion se cache derrière la passion de ceux qui partagent des indignations dont ils ont mal compris le sens ? Pourquoi lorsque le moment de vérité sé présente, il ne s’occupent que d’eux-mêmes ? Ce qui amène à se demander pourquoi l’indignation ne génère pas plus d’actions cohérentes, et à se répondre au quart de tour: exhibitionnisme sentimental.
Il est clair que, tous les deux proches des recommandations de Charles FOURIER énoncées sans pudeur dans son Nouveau Monde Amoureux, lequel est le plus honnête homme :
– le délicat pédophile Hamilton qui enfile des petites filles en formation et en file…
– le bon élève mignon et dévoué Macron qui enfile, tout jeunot, les mémères de l’EN, cœur battant !
Charles FOURIER doit être content lui qui pensait que l’on devait répondre au besoin de jouissance des tous jeunes et des vieillards laissés pour compte.
@ Jibé
Mais le pire est que Unamuno adorait le Portugal ! Dans son livre, que j’ai trouvé en version digital, il fait de grandes éloges de ce pays qu’il aimait beaucoup.
Il y a beaucoup d’écrivains espagnols qui aiment le Portugal, et à toutes les époques.
Ce que tu dis de Gómez de la Serna (« El Ventanal, qu’il s’était fait construire à Estoril ») m’étonne beaucoup, puisque l’ami Ramón n’a jamais eu le sou.
Muñoz MolinA aime, en effet, le Portugal en général et Lisbonne en particulier. Dans son blog on trouve beaucoup d’éloges de ce pays, écrits pendant ses visites. Et non seulement il a parlé de la capitale dans le livre que tu cites, mais dans son très récent (en France)
« Comme l’ombre qui s’en va » il en reparle beaucoup:
« Présentation de l’éditeur
Le 4 avril 1968, James Earl Ray assassine Martin Luther King à Memphis et prend la fuite. Entre le 8 et le 17 mai de la même année, il se cache à Lisbonne où il tente d’obtenir un visa pour l’Angola. En octobre 2013, sur les traces de James Earl Ray dans la capitale portugaise, Antonio Munoz Molina se remémore son premier voyage dans cette ville, en 1987, quand, mari et père immature, fuyant un travail médiocre, il essayait d’écrire son deuxième roman, une histoire d’amour sur fond de jazz et de roman noir, L’Hiver à Lisbonne. La fascinante reconstruction du séjour de l’assassin croise alors le passé de l’auteur, et les deux récits alternent. L’un, autobiographique, relate, à la première personne et sur un mode très intime, l’apprentissage de la vie et des mécanismes du roman ; l’autre, à la manière d’un thriller, témoigne de ce qu’est l’accomplissement de la fiction, quand, fondée sur le réel, elle va au-delà des faits pour entrer dans la conscience des protagonistes. Maître de sa création littéraire, Antonio Munoz Molina imagine les peurs de l’assassin exhibant ses faux passeports, assiste à ses déambulations nocturnes dans les bars et les hôtels de passe, le suit pas à pas avant de revenir à Memphis pour tenter de savoir pourquoi il appuie le canon de son fusil sur la fenêtre des toilettes d’une pension misérable et exécute Martin Luther King au balcon du Lorraine Motel. En prestidigitateur, le grand écrivain espagnol fait entrer le lecteur dans le mystère de l’univers mental du tueur, où se mêlent racisme, misère, admiration pour les livres de science-fiction, et la certitude que l’on peut impunément tuer un Noir militant des droits civiques. Comme l’ombre qui s’en va est un livre important, hypnotique, qui prend le risque de mêler deux genres littéraires et, en dernière instance, expose la théorie du roman de l’auteur. »
Regarde ce site étonnant, que je viens de trouver en mettant sur Google « portugal en la literatura española »:
http://www.worldliteraryatlas.com/es/tags/portugal-en-la-literatura-espa%C3%B1ola
Id.
http://www.worldliteraryatlas.com/es/quote/guarda-una-descripci%C3%B3n-de-miguel-de-unamuno
Johnny Hart, B.C.
http://blogfigures.blogspot.fr/2013/07/johnny-hart-bc_25.html
« Nicolas Sarkozy, ce « sanglier blessé » en quête de rédemption » (le Point)
Il y en a qui n’ont jamais vu un sanglier de près. Pauvres citadins …
– Martinez, l’horrible, l’épouvantable, l’ignoble, cégétiste a une gueule de sanglier, lui !
– Sarko, il est plutôt du genre « furet », « belette », « fouine », « putois », « rat d’égout », hélas !
Literatura portuguesa y literatura española: influencias y relaciones
Ortega y Gasset a aussi écrit sur le Portugal (il a vécu exilé à Lisbonne plusieurs années).
Si tu ne me crois pas, Pablo, regarde ce lien, belle baraque !
http://www.oocities.org/greguerias/fotos1c_01.htm
Pablo, n’oubliez pas de demander vos royalties à Baroz, grand seigneur vénitien qui vous les versera sans sourciller.
Bernbard, des points communs et un intrus dans la liste des prétendants/tieux qui ne déplacent pas pour serrer la pince à Nobel.
Bagarre hier soir, devant l’Institut Bartabacs à Porquerolles !
Nous étions en colloque, « Lutter contre la pauvreté : un combat inégal », lorsque un pauvre entreprend la contradiction, comme au médiéval !
– Eh ! tas de c.onnards friqués, vous n’avez pas honte de parler de ce que vous ne connaissez pas, la pauvreté ?
– Ben non ! on fait comme tout le monde…
– Viens le dire ici, c.onnard !
Bien entendu, j’y suis allé et je lui ai pété la gueule, léger. Cause que chez moi le muscle est aussi important que les neurones, voire plus.
– Tu as ce que tu mérites, honorable contradicteur, impulsif et discourtois !
– ça va… j’ai compris « Lutter contre la pauvreté, un combat inégal »
On lui payé un coup de Scapa hors d’âge, et raccompagné en déconnant avec lui, à la navette qui relie le paradis îlien à l’enfer continental.
Il était chômeur depuis 18 mois….
Bernbard à propos du Nobel attribué à harold Pinter ce dernier à pris la peine d enregistrer une vidéo pour le jury Nobel expliquant qu’ il ne pouvait se rendre à Stockholm car il était traité pour un cancer de l oesophage dont il mourra.
Phil, cessez de vouloir entacher la réputation impeccable de Pessoa, au prétexte que Salazar l’aurait distingué ! Est-on responsable de qui vous récupère ? Et arrêtez de fantasmer sur Chardonne, qui passera comme une lettre à la poste. Il ne traine pas les casseroles que trainait le pauvre Brasillach, fusillé pour l’exemple, et en plus il a reçu l’imprimatur de Mitterrand !
Quant au « grand seigneur vénitien » il est passablement fauché…
« RT @AAzoulay: Le budget de la #culture représentera 1,1 % du budget de l’Etat en 2017, un seuil historique »
ça paye de coucher !
« Estudio » veut dire plus ou moins studio en espagnol, Jibé,. Il ne peut désigner toute la maison que tu mets en lien, mais une pièce, peut-être celle dont la fenêtre est ouverte.
Le lien de Pablo est un peu ancien. Je pense (j’espère) qu’aujourd’hui aucun espagnol cultivé ne ferait de Pessoa un brésilien…
Le poète (médiocre) Adriano del Valle (1895-1957), a écrit un long poème intitulé « Canto a Portugal », que je ne trouve pas sur internet. Ici il y a des fragments:
Adriano del Valle a, d’ailleurs, connu Pessoa en 1923. Voulant traduire en espagnol son grand ami Mário de Sá-Carneiro (né à Lisbonne en 1890 et mort suicidé ici à Paris en 1916), il l’a vu presque tous les jours pendant un mois dans un café de Lisbonne. Mais Pessoa ne lui a jamais parlé de sa propre oeuvre.
closer, toute la villa était son « atelier » et lui appartenait et fut construite pour lui. Valery Larbaud en parle longuement dans son livre « Jaune bleu blanc ».
« son grand ami Mário de Sá-Carneiro »
Plutôt son amant, son amour de coeur…
@ Jibé
« Si tu ne me crois pas, Pablo, regarde ce lien, belle baraque ! »
Mais où il est écrit que c’est lui qui l’a fait construire à ses frais?
R.G. de la S. n’a jamais eu de l’argent. C’est pour ça qu’il a dû écrire plus de 100 livres et la plupart sans avoir le temps de les relire, d’où leur médiocrité.
Jibé dit: 17 novembre 2016 à 9 h 01 min
Si le Portugal n’avait pas décliné l’offre de service de Christophe Colomb, qui s’est rabattu sur l’Espagne, toute l’histoire du monde en eût été changée !?
Ne vous fâchez pas, Baroz, l’histoire d’un pays ne s’encombre pas de « réputations impeccables ». Chardonne comme d’autres est simplement passé par là, quelques mots justes en peu de phrases pour le bien de la littérature, comme il l’a fait en Grèce par exemple. Pour ceux qui ne lisent pas Pessoa en portugais, l’enthousiasme francophone n’a pas de sens littéraire, même affaire que Joyce.
Green, que nous apprécions tous les deux (tout de même un peu planqué à nouillorque avec son amant en 40), disait que les Français ne pouvaient rien comprendre à Shakespeare traduit.
C’est une vertu de grand seigneur d’être fauché.
Pablito, pour en revenir à Ortega y Gasset !
Dans un mouvement d’humeur post-coïtal -les femmes sont si sentimentales- une jeune hispanique m’offrit son exemplaire de « La idea del principio en Leibniz у la evolución de la teoría deductiva. ».
Nous nous sommes quittés sans que j’ose lui avouer que je ne parlais pas un mot de cette langue admirable.
Par bonheur je ne reste jamais honteux longtemps. Même pour un divorce, une simulation de 20 minutes devant le juge… et hop, c’est oublié !
@ closer
« Je pense (j’espère) qu’aujourd’hui aucun espagnol cultivé ne ferait de Pessoa un brésilien… »
Unamuno dit simplement qu’à Lisbonne il y a beaucoup de brésiliens (trop, visiblement, pour lui) – comme il aurait pu dire qu’il y a beaucoup de sud-américains à Madrid.
@ Jibé
« toute la villa était son « atelier » et lui appartenait et fut construite pour lui. Valery Larbaud en parle longuement dans son livre « Jaune bleu blanc ». »
Larbaud m’a l’air très crédule sur ce coup-là. C’est comme si on disait que Verlaine ou Bloy, par exemple, s’étaient fait construire une grosse baraque à Dauville. J’aurai du mal à le croire. Ramón Gómez de la Serna a passé sa vie à « courir le cacheton », comme on dit.
Pour les problèmes d’argent et de villa, voir ce lien, Pablo.
https://books.google.fr/books?id=zYwL6JznUSgC&pg=PA241&lpg=PA241&dq=ramon+gomez+de+la+serna+El+Ventanal%22+estoril&source=bl&ots=k9txopC4kV&sig=eLYhpUATumlQpnyFGiM-hnN44sQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwizupSdsK_QAhXL0RoKHa6tAhQQ6AEIVDAH#v=onepage&q=ramon%20gomez%20de%20la%20serna%20El%20Ventanal%22%20estoril&f=false
Aujourd’hui, Unanumo trouverait qu’il y a trop de Capverdiens et d’Angolais à Lisbonne !
@ Phil
« Pour ceux qui ne lisent pas Pessoa en portugais, l’enthousiasme francophone n’a pas de sens littéraire, même affaire que Joyce. »
Tu te trompes: Pessoa passe très bien en français, y compris sa poésie (que je lis en édition bilingue portugais-espagnol).
Pessoa n’a rien à voir avec Joyce: il est presque toujours très clair.
Le monsieur qui usurpe les initiales du « fils de Dieu » prend bien trop de place ici. Il faudrait que l’hôte des lieux applique la règle qui prévaut pour les commentaires du Monde: les limiter à 3. Ce blog gagnerait en qualité ce qu’il perdrait en quantité (négligeable).
@ Jibé
Tu as raison (mais ça n’a pas duré longtemps):
« En 1923, l’arrivée au pouvoir du général Miguel Primo de Rivera lui fait perdre son revenu de la municipalité. Avec son héritage et la vente du petit hôtel, il se fait construire une maison à Estoril (Portugal), maison qu’il baptise El Ventanal. Les voyages entre Madrid et Lisbonne sont fréquents à la recherche de solitude et d’une atmosphère propice à l’écriture. Il vit de ses articles pour El Liberal et de ses droits d’auteur. Ses difficultés économiques l’obligent à vendre sa maison d’Estoril. »
(Wikipédia)
Puisque vous le dites, Pablo ! for mi, les langues filtrées ont toujours le goût du mauvais café. Ce que vous avez cité en vo de Lorca inhibe la traduction.
Mohawk dit: 17 novembre 2016 à 9 h 43 min
Ho ! Ho ! Ho ! la vilaine jalouse ….uhuhu !
Oui, il n’en a pas joui longtemps, Pablo, de sa villa, le Ramon.
Courant éternellement le cacheton, j’aimerais bien pouvoir me faire construire une villa au Portugal !
Est-ce que la vie est bon marché au Portugal pour un Espagnol ?
Elle me semble moins chère aux Canaries qu’à Lisbonne.
D’ailleurs, le grand écrivain (communiste) Saramago, unique prix Nobel de littérature portugais, s’y était retiré !
Pourquoi le petit roman de JOHN STEINBECK « DES SOURIS ET DES HOMMES » est une grande histoire humaine ?
C’est l’histoire d’hommes, de pauvres hommes qui rêvent.
Des hommes qui aspirent à une vie meilleure et qui ont réussi à se débarrasser d’une belle chose : la solitude.
Georges et Lennie vadrouillent ensemble, Georges clame sans cesse qu’il préférerait être seul que de se trimbaler Lennie. Mais au fond de lui, il sait que c’est faux. Lennie est un peu attardé. Il a la carrure pour bosser, mais les neurones ne suivent pas. Il aime tout ce qui est doux : les souris, les vêtements mais surtout les lapins. Et depuis toujours, cela lui pose problème.
Ils viennent de fuir leur dernier travail et se retrouvent dans un ranch à des miles de là.
Ces deux hommes vont croiser tout ce qui caractérise l’humanité : l’homme solitaire, le vieux, le brave gentil, le nègre, le fils de pute, les pauvres bougres.
Chaque personnage, au travers des dialogues, dévoile sa misère et ses rêves. Le langage n’est pas soutenu, tout est clair et limpide, parfois à la limite du burlesque ou de l’absurde.
Il y a dans cette histoire des dizaines de vies qui se croisent : certaines seront bouleversées à jamais, d’autres resteront au même point de départ. Je pense notamment aux dernières paroles de Carlson : « Qu’est-ce qu’ils peuvent bien avoir qui leur fait mal, ces deux là ? »
Des vies bouleversées.
Il y a d’abord celles de Georges et Lennie, bien évidemment. Ils rêvent doucement de s’acheter leurs propre terrain pour vivre tranquillement à l’abri des horreurs d’un monde qui ne les comprend pas. Ils embarquent dans leur projet le vieux Candy, infirme, et le nègre, blessé au dos.
Vous avez sûrement rêvé vous aussi, à voix haute, raconté un endroit où vous aimeriez vivre.
Cette chaleur dans la voix, l’excitation qui fourmille dans chacun de vos mots et les yeux qui brillent jusqu’à oublier où vous êtes et ce que vous faites, et bien ce livre retransmet parfaitement ce genre de dialogue et vous laisse imaginer avec fièvre le lopin de terre misérable dont ces pauvres hommes rêvent en cachette.
Mais tout ne tourne pas autour de Georges et Lennie.
Plusieurs tragédies parsèment ce livre et rendent le récit plus dense qu’il n’y paraît.
Le chien de Candy, la vie minable de Curley, sa femme incomprise qui recherche seulement des gens à qui parler, le nègre, prophète malgré lui et son monologue vain. Toutes ses existences se broient sans vergogne dans le rouleau compresseur de la vie.
Des souris et des hommes doit être lu par toute personne au moins une fois dans sa vie. Il n’est pas long. Il est simple à lire et il en ressort une telle violence, une telle solitude, un tel désespoir, qu’il est difficile de rester de marbre lorsque la dernière page se tourne.
A tous ceux qui rêvent en cachette ou à voix haute. A ceux-là qui n’atteindront jamais leurs rêves. Ceux-là, John Steinbeck les porte sur un piédestal d’une beauté et d’une sincérité extraordinaire et fait de ce « petit » roman, un chef d’œuvre de grandeur humaine.
Phil, j’ai eu un échange de mails très drôle avec Renaud Camus ces jours-ci.
Je lui avais écrit : « Cher Renaud Camus » et terminais par « Amicalement »
Il m’a répondu : « Monsieur, Cher confrère » avec des salutations ampoulées.
je lui ai répondu derechef en lui donnant du : « Cher Maître » et mes hommages les plus respectueux !
Depuis, silence radio…
Paul Edel dit: 17 novembre 2016 à 9 h 13 min
Certes
Mais ils ont été plusieurs à ne pas y aller
(de la part de BD sa présence eut été étonnante non? et il déteste être seul sur scène)
Pas la peine en faire un fromage
il n’est pas assez convenu contrairement à d’autres, geignards ou plus européens (plus faciles à comprendre) passons discrètement
@ Phil
Il y a des écrivains intraduisibles, comme Lorca, par exemple, et d’autres qu’on peut traduire très bien. Pessoa, dont la poésie est le contraire de celle de Lorca, passe très bien en espagnol ou en français. Chez Lorca le son est presque aussi important que le sens. Pas chez Pessoa, dont le sens est l’essentiel.
Ou pour le dire d’une autre façon, Pessoa est beaucoup plus « rationnel » que Lorca, qui était un type qui dans la vie courante parlait poétiquement, sans le vouloir, et sortait tout le temps des phrases étonnantes, en inventant des mots. Il faut lire sa Correspondance ou les souvenirs de son ami Carlos Morla, ambassadeur du Chili en Espagne dans les années 30, qui le décrit très bien (« En España con Federico García Lorca »), pour se rendre compte d’à quel point son invention poétique « coulait de source » – ce qu’on retrouve dans son oeuvre, du coup très difficile à traduire (toute la magie de sa langue disparaît dans les traductions).
Saramago est bon dans le début du seul livre de lui que j’ai entamé en traduction chez Points : « La lucidité »
Je suis resté bloqué page 145, attendant un dépanneur littéraire qui ne viendra peut-être jamais. Plus on avance et plus cela devient lourd.
Réactif pour des raisons de survie, j’ai basculé sur MO YAN.
Baroz, en vieillissant le style de Camus s’ampoule et fixette sur le « grand remplacement », qui restera sa gloire une fois dans la tombe. By the way, que lui vouliez-vous ? visiter sa tour ou causer avec son homme pendant que « le maître » répare ses convecteurs ?
Quittons nous sur une dernière atrocité, typiquement capitalistique !
J’essaie de me faire passer à Stockholm pour Bob Dylan afin de toucher son magot. Pourquoi j’échouerai ? Après tout, il a bien réussi à se faire passer auprès de ces vioques pour un écrivain !!!
oui Pablo, vous expliquez bien l’impuissance des traductions mais je ne suis pas sûr que Pessoa fasse passer le « sens » au détriment du « son » dans sa prose, d’ailleurs quel écrivain pourrait s’y résoudre
« By the way »
Un extrait de sa relation de voyage à Lisbonne en août 1982, du temps où, encore polygame, il s’envoyait en l’air dans les dunes de Caparica, Phil…
ah oui…bien sûr, Baroz…j’avais oublié.. les dunes de la pilosité ! (ne lui versez pas de royalties, c’est une affaire publique et collective)
Quittons nous sur une dernière atrocité, typiquement socialistique !
Comment ces glands élyséens peuvent ils se satisfaire d’une « augmentation » du budget de la culture quand le taux de chômage atteint 10%, sinon à privilégier les « amis » de la mafia culturelle, en lieu et place du « peuple » anonyme, homme, femme, enfants, souffrant de l’absence de travail, de la carence d’emploi…
France, pays pourri par sa culture laxiste ! Honte sur nous… Bonne journée, les veaux socialistes !
Pablo a raison, Pessoa passe très bien en français, Phil.
« Je suis aujourd’hui un ascète dans ma religion. Une tasse de café, une cigarette, et mes rêves peuvent parfaitement prendre la place du ciel et de ses étoiles, du travail, de l’amour, et même de la beauté ou de la gloire. Je n’ai pour ainsi dire aucun besoin de stimulants. Mon opium, je le trouve dans mon âme.
[…]
Fumer un cigare de prix et rester les yeux fermés – c’est cela, la richesse.
Comme un qui revient à l’endroit où il a passé sa jeunesse, je réussis, grâce à une simple cigarette à bon marché, à revenir tout entier à cet endroit de ma vie où j’avais l’habitude de fumer ce genre de cigarette. Et grâce à l’arôme léger de la fumée, tout le passé me redevient vivant. »
(« Le livre de l’intranquillité »)
Et
« Mais un homme est entré dans le Tabac (pour acheter du tabac ?)
Et la réalité plausible s’abat soudain sur moi.
Je me relève à moitié, énergique, convaincu, humain,
Et j’ai bientôt l’idée d’écrire ces vers où je dis le contraire.
J’allume une cigarette avec la pensée de les écrire
Et je savoure dans la cigarette l’affranchissement de toutes mes pensées.
Je suis des yeux la fumée comme si c’était le tracé d’une route
Et je jouis, dans un éclair de sensibilité et de clairvoyance,
De m’être affranchi de toutes les spéculations
Et de prendre conscience que la métaphysique n’était que la conséquence d’une indisposition.
Ensuite, je me renverse sur ma chaise,
Et je continue à fumer ;
Tant que le Destin me le permettra, je continuerai à fumer.
(Si j’épousais la fille de ma blanchisseuse,
Je serais peut-être heureux.)
Sur ce, je me lève d’un bond. Je m’approche de la fenêtre.
L’homme est sorti du Tabac (a-t-il mis la monnaie dans sa poche ?)
Mais je le reconnais : c’est Estève-sans-métaphysique !
(Le patron du Tabac est revenu sur le seuil.)
Estève, comme mû par un instinct divin s’est retourné et m’a vu.
Il m’a fait signe de la main, je lui ai crié Salut, Estève ! et l’univers
S’est reconstruit autour de moi sans idéal et sans espoir, et le patron du Tabac a souri. »
(« Bureau de tabac »)
Donnez-nous la version portugaise du premier extrait, Baroz, et comme l’Abbé Vigneron (vous l’avez trouvé celui-là ?) nous goûterons la musique de cette langue qui eut le bon goût de se rendre intelligible pour les Français
Le fameux vers de Pessoa :
Creio no mundo como num malmequer
est intraduisible puisque le mot « marguerite » en français, que signifie le mot « malmequer » en portugais, ne rendra jamais le fait qu’en portugais l’idée importante c’est « qui me veut du mal » (« que mal me quer ») qui exprime toute une philosophie du monde : une petite chose de rien du tout mais qui me veut du mal et qui en conséquence pourrait me détruire. En même temps, le ton est enfantin parce que ce sont des mots qu’on rencontre facilement dans les chansons populaires. C’est tout ce mélange d’éléments qui est proprement intraduisible et montre que ce qui paraît simple de prime abord dans la poésie de Pessoa, ne l’est pas du tout après réflexion. Voilà une des choses dont on parlait en juillet 1975 dans les cours que j’avais suivis à la fac de Lisbonne pendant la Révolution.
La vie de café de Pessoa
« Ces gens-là s’assoient face à une glace chaque fois qu’ils le peuvent. Ils causent avec nous mais se font amoureusement de l’œil à eux-mêmes. Parfois, comme il est bien normal pour les amoureux, ils en oublient la conversation. Ils m’ont toujours trouvé sympathique, parce que mon aversion, à l’âge adulte, pour mon aspect physique m’a toujours poussé, en présence d’un miroir, à lui tourner le dos. Ainsi (et ils le reconnaissaient instinctivement par leur gentillesse envers moi), j’étais le brave garçon qui, tout oreilles, laissait le champ libre à leur vanité et leur abandonnait la tribune.
Dans l’ensemble, ils n’étaient pas méchants ; pris un par un, il y avait du meilleur et du pire. Ils avaient des générosités et des élans de tendresse que n’aurait jamais soupçonnés un esprit amateur de moyennes, comme des bassesses et des infamies difficiles à concevoir pour tout être humain normal. […]
Quelques uns sont drôles, d’autres ne savent être que drôles, d’autres sont inexistants. Être drôle, dans un café, consiste à lancer soit des plaisanteries sur les absents, soit des insolences à l’adresse de ceux qui sont présents. Ce genre d’esprit est généralement qualifié de simple grossièreté. Rien ne révèle mieux l’indigence mentale que de ne savoir faire de l’esprit qu’aux dépens des autres.
[…]
Je suis venu, j’ai vu, et contrairement à ces gens-là, j’ai vaincu. Car toute ma victoire a consisté à voir. […]
De ce passage par le tombeau de la volonté, je garde le souvenir d’un ennui écoeuré, et de quelques mots d’esprit.
Le jour où on les porte en terre, on dirait que sur le chemin du cimetière, le passé a déjà été oublié au fond du café : comme il est silencieux maintenant. […]
Le plus extraordinaire, chez ces gens-là, était leur insignifiance totale, dans tous les sens du mot. Les uns étaient rédacteurs dans des journaux importants, et ils réussissaient quand même à ne pas exister ; d’autres occupaient des charges publiques, des places bien en vue dans l’annuaire, et ils réussissaient à n’occuper aucune place dans la vie réelle ; d’autres encore étaient des poètes, parfois même des poètes consacrés, mais une poussière blême, couleur de cendre, recouvrait leur visage niais, et l’ensemble composait une galerie funèbre de momies rigides, prenant, une main ramenée dans le dos, la posture de corps vivants. […]
Depuis cette terrasse de café, je contemple la vie en frémissant. J’en vois bien peu – elle, cette éparpillée – concentrée ici sur cette place nette et bien à moi. Un marasme, semblable à un début de saoulerie, m’élucide l’âme sur bien des choses. En dehors de moi, j’entends s’écouler, dans les pas des passants, la vie évidente et unanime.
En cette heure-ci, mes sens se sont figés et tout me paraît différent – mes sensations sont une erreur, confuse et lucide tout à la fois, je bats des ailes sans bouger, tel un condor imaginaire.
Pour l’homme vivant d’idéal que je suis, qui sait si ma plus vive aspiration n’est pas réellement de rester simplement ici, assis à cette table, à cette terrasse de café ? »
(« Le Livre de l’intranquillité », traduit du portugais par Françoise Laye)
Le bouffon de service ricane.
Ricanera bien…
@ Jibé
« Oui, il n’en a pas joui longtemps, Pablo, de sa villa, le Ramon.
Courant éternellement le cacheton, j’aimerais bien pouvoir me faire construire une villa au Portugal !
Est-ce que la vie est bon marché au Portugal pour un Espagnol ?
Elle me semble moins chère aux Canaries qu’à Lisbonne. »
J’avais oublié que la famille de Ramón G. de la S. avait du fric (son père était juriste et politicien). Sa villa au Portugal ne l’a pas payé avec ses cachetons, mais avec ce qu’il a hérité à la mort de son père. Et s’il a dû la vendre très vite ce que ses cachetons n’étaient pas suffisants.
La vie au Portugal est moins chère qu’en Espagne (quoique la crise a fait beaucoup baisser les prix espagnols, et pas seulement dans l’immobilier), sauf à Lisbonne et les zones pour touristes riches du Sud. Même si aux Canaries (comme dans toutes les îles) la vie est plus chère que dans la métropole, elle doit l’être moins qu’à Lisbonne, qui, du fait de son essor touristique, est en train d’être achetée par des investisseurs étrangers (il y avait l’autre jour un très bon article sur ce sujet dans la presse économique espagnole).
Bel exemple, Widergänger. Isabelle de Portugal a dû souffler aux oreilles de son fils ce « malmequer »
Laquelle, Phil !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Isabelle_de_Portugal
@ Phil
« je ne suis pas sûr que Pessoa fasse passer le « sens » au détriment du « son » dans sa prose, d’ailleurs quel écrivain pourrait s’y résoudre. »
Moi si. Pessoa était un cérébral, un penseur, plus qu’un musicien comme Lorca (qui jouait du piano et a composé des chansons). Ce qui l’intéressait avant tout, même dans sa poésie, c’est d’exprimer des idées et des sentiments de façon claire.
Et il y a beaucoup de grands écrivains qui se fou.tent pas mal du son de leur prose, et même de leur poésie (comme Unamuno, par exemple, dont les vers – très mauvais pour moi – n’ont aucune musicalité (lui non plus n’était pas du tout musicien).
Quelqu’un qui n’a rien à faire du son de sa prose et qui écrit très souvent très mal est… Cervantes.
Pessoa
« Lorsqu’on tire la vie du rêve, et que l’on fait de la culture de ses sensations, comme de plantes en serre, une religion et une politique, le premier pas alors, ce qui marque dans notre âme que l’on a fait ce premier pas, c’est de ressentir les choses les plus minimes de façon extraordinaire – et démesurée. C’est là le premier pas, et ce pas n’est rien de plus que le premier. Savoir mettre dans la tasse de thé que l’on savoure la volupté extrême que l’homme normal ne peut trouver que dans les grandes joies nées de l’ambition soudain comblée, ou de regrets nostalgiques effacés d’un seul coup, ou encore dans les actes finaux et charnels de l’amour ; pouvoir trouver dans la contemplation d’un soleil couchant ou d’un détail de décoration, cette sensation exacerbée que peut généralement donner, non pas ce que l’on voit ou entend, mais seulement ce que l’on respire ou savoure – cette proximité de l’objet de la sensation que seules les sensations charnelles (le tact, le goût, l’odorat) sculptent à même la conscience ; pouvoir rendre la vision intérieure, l’ouïe du rêve (tous les sens supposés, et ceux-là encore du supposé) réceptifs et tangibles comme des sens tournés vers l’extérieur : je choisis ces sensations-là (et au lecteur d’en imaginer d’autres semblables) parmi celles que l’amateur cultivant l’art de se sentir soi-même parvient, une fois exercé, à pousser à leur paroxysme – pour qu’elles communiquent une idée concrète et suffisamment proche de ce que je veux exprimer. […] »
@19.24 « mais ses articles n’ont aucune charpente solide, aucun sens de la hiérarchie des arguments ce qui est plus grave car la lecture de ses critiques ressemble à une pelote de ficelle ou un tas d’affects emmêles et aucun raisonnement stable. Écrivain et critique littéraire sont de faux amis ».
Je n’arrive pas à être convaincu par cette partition entre l’écrivain et le critique littéraire… D’une manière générale, d’où vient cette norme qui laisse entendre la nécessité d’une hiérarchie des arguments dans la critique littéraire et de l’extravagance dans le roman ? Il faudrait que l’argument soit un peu plus étayé. Existerait-il une école de critique littéraire fondée sur un corpus précis, délontologique et un poil astreignant ?…Je ne le crois pas. aucune espèce de norme scientifique garantissant la critique littéraire de sa légitimité. Le mélange des genres y est constitutif… La CL n’a toujours été qu’une passe-temps d’amateur et plus sûrement un puissant dérivatif pour écrivains généralement naufragés ou en panne d’inspiration. Alors, pourquoi s’en prendre à ce pauvre Chevillard alors qu’on devrait plutôt tester cette hypothèse avec P. Assouline, écrivain moyen assumant apparemment mieux ce mélange des genres en faisant croire à la nécessité empirique de dissocier les supports et les fonctions…
Chevillard a l’air de prendre trop de place dans le monde papier, voilà la vérité ! Mais que l’on regarde la place prise dans le monde virtuel par D., JC., Jean, Clopine K, wgg, Edel ou Giovanello cetera, je ne vois pas de différence substantielle entre leur propre « critique » littéraire et le contenu de certains de leurs romans.
La mère du Terrible, baroz
mieux vaut relire Fourier par les lunettes de marcela iacub, c’est beaucoup plus drôle de dépoussiérage.
Petite pause sur un chemin de halage qui borde les profondeurs d’un lac romantique, et pendant ce temps-là ?
Le cojone number 75 fait un grand trip de soudard, dans son « voyage d’un inverti autour de sa chambre d’isolement ». 😉
Pour le Portugal I prefer le principe d’incertitude. Celui d’un grand cinéaste.
@10.01 Ne vous inquiétez pas du silence radio, cher monsieur. Nous retrouverons ce fragment dans le prochain tome de son journal 2016. Évidemment, votre identité n’y sera point révélée, mais nous, nous saurons à quoi nous en tenir. De l’utilité des blogs… ils sont faits pour confondre les grands remplacés.
@10.05, Vous n’êtes pas assez persévérant ni assez lucide avec Saramago, c’est dommage. Si vous arrivez toutefois au bout de Beaux seins, belles fesses de Mo Yan, alors vous aurez sauvé quelque chose des prix nobel, et votre âme damnée par la même occasion.
Le Portugal a toujours eu une relation spéciale avec l’Angleterre, grande ennemie de l’Espagne très catholique, qui tenta vainement de l’envahir en 1588 avant d’être mise en déroute par Drake et Hawkins, secondés par une tempête providentielle. Dieu avait choisi son camp.
Reste une propension certaine à consommer du vin fortifié, le Vinho do Porto, qui accompagne certains fromages comme le Stilton.
Tiens, l’abominable pet.asse des bois a une pause dans le traitement psychiatrique de sa neurone unique.
Il faut quand même être c.on pour écrire: « Pour le Portugal I prefer… »
L’autre jour « La mort dans les bois » écrivait ici qu’elle avait trouvé dans la Wikipédia espagnole « les énormités » que j’avais écrites ici sur Velázquez. Aujourd’hui elle montre que son niveau d’espagnol n’est pas de 0 mais de -100 au moins. Cette and.ouille de naissance avec le cerveau en compote (de fraises de bois) écrit: « Le cojone ». À son âge elle ne sait pas encore que le singulier de « cojones » est « cojón » (elle n’a jamais mis son grand nez en Espagne, où on entend souvent: « me importa un cojón »). Si ça se trouve elle doit être encore vierge et n’a jamais vu un cojón de près.
« Le cojone number […] Pour le Portugal I prefer… »
Mais qu’est-ce qu’on doit avoir dans la tête pour écrire ça?
Yes M. De Oliveira, great movies.
D’ailleurs, cela me fait penser que Diego Velasquez était originaire de la petite noblesse de Porto.
Nous en sommes arrivés à la conclusion avec un ami que l’on n’aimait pas Poe parce que Baudelaire l’avait traduit. Y’a comme un problème métaphysique et c’est bien dommage.
http://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_2003_num_33_122_1221
Jibé, arrête de citer Pessoa. Déjà que je n’ai pas le moral, alors, là, c’est comme si tu rajoutais une pelletée de terre dans la fosse…
« L’autre jour » le cojoné number 75 et son minet chaloupe avaient menacé ici le non moins considerable poltergeist d’une mise aux fers. Ils n’hésitent devant rien les ivrognes entre eux
Janssen J-J à 11 h 28 min
Bénéficieriez-vous d’un crédit de lecture des manuscrits du château de Plieux ? Peut-être pourriez-vous me dire dans quel « Journal » se trouve l’année 1982 ?
donnez-nous le texte, baroz. après on décidera du titre du journal.
Du 7 au 30 août 1982, Phil.
Le texte je ne l’ai pas, Phil, c’est justement lui que je recherche…
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