de Pierre Assouline

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La République des livres
De la Pléiade et de son inventeur, Jacques Schiffrin

De la Pléiade et de son inventeur, Jacques Schiffrin

Il y a une vingtaine d’années, en me mêlant à la foule littéraire qui se pressait au fameux cocktail annuel des éditions Gallimard dans ledit « jardin de la Pléiade », j’aperçus de loin leur Pdg Antoine Gallimard en grande conversation avec l’éditeur américain de Pantheon Books,  André Schiffrin. Animée, elle me parut de plus en plus vive sinon nerveuse. Lorsqu’ils me virent, ils me firent signe de m’approcher. Ils pensaient avoir trouvé en le biographe de Gaston Gallimard l’arbitre de leur querelle : le grand éditeur a-t-il « tué » le fondateur de la Pléiade en le licenciant parce que juif au début de l’Occupation ? Comme je fis remarquer au fils de Jacques Schiffrin (Bakou 1892- New York 1950) qu’il m’avait une fois promis de m’ouvrir « la valise aux archives » afin que j’y étudie la correspondance et les archives de son père qui s’y trouvaient enfermées depuis la fin de la guerre, le petit-fils de Gaston Gallimard proposa aussitôt de financer le voyage et d’en publier le résultat « quel qu’il fut » dans la Nouvelle revue française.

Ces fameux documents, censés faire toute la lumière sur ce point précis de l’histoire de l’édition sous la botte nazie, riches de révélations annoncées, je n’ai jamais pu les consulter malgré les rapports cordiaux que j’ai pu entretenir par la suite avec l’éditeur new yorkais. Aussi est-ce avec un intérêt tout particulier que je me suis précipité sur le livre de Amos Reichman Jacques Schiffrin. Un éditeur en exil (22 euros, 288 pages, Seuil). Un portrait plutôt qu’une biographie que publie Maurice Olender dans sa fameuse collection « La librairie du XXIème siècle ». Mais un portrait admiratif qui contient en creux un portrait à charge de Gaston Gallimard.

Avant de devenir la prestigieuse collection que l’on sait, la Bibliothèque de la Pléiade est créée à Paris en 1923 par Jacques Schiffrin en association avec quelques proches sous l’enseigne des éditions de la Pléiade. Je revois encore Simon Schiffrin, son frère directeur de production dans le cinéma (Quai des Brumes etc) m’en raconter les débuts chez lui assis devant l’une des rares collections complètes de la Pléiade depuis la toute première : « On l’a appelé « Pléiade » parce qu’on était une petite bande de juifs russes exilés à Paris et que cet esprit de groupe se dit pleiada en russe… ». Jacques Schiffrin affine progressivement son projet assez révolutionnaire qui consiste à faire tenir énormément de texte composé dans un beau caractère Garamond à la confortable lisibilité, dans un format de poche maniable, relié souplement en pleine peau. Son aventure dure dix années en toute indépendance avec ce que cela suppose de difficultés et d’obstacles. Jusqu’à ce qu’il appelle au secours afin d’éviter faillite et liquidation. Son ami André Gide (ils avaient fait ensemble le fameux voyage en URSS en août 1936 avec Dabit, Guilloux, Herbart) s’entremet naturellement auprès de Gallimard qui rachète donc la Pléiade et en devient propriétaire, Schiffrin étant le directeur de la collection.

Les accords de Munich en 1938  accentuent son pessimisme et le plongent dans une angoisse qui ira cescendo. A cette date, « le mal est incrusté » écrit Amos Reichman. Son état de santé s’en ressent : gros fumeur, il souffre des poumons et ne tarde pas à déclarer un emphysème qui finira par l’emporter. Dans ses dernières années, le visage spectaculairement émacié, lugubre dans ses portraits, il ne pesait plus que 49 kgs.

Le 5 novembre 1940, Gaston Gallimard lui adresse une lettre à la sécheresse toute administrative pour lui signifier qu’il ne fait plus partie de la maison. La Propaganda-Staffel l’exige pour tous ses employés et cadres israélites. Elle avait la Nrf dans le collimateur en raison de tout ce que son catalogue abritait d’auteurs communistes, juifs, francs-maçons etc Comme bientôt tous les éditeurs parisiens au même moment, et comme tout chef d’entreprise, tout responsable dans la fonction publique etc, l’éditeur se mettra également en règle avec le statut des Juifs. Jean Paulhan assura l’intérim à la tête de la Pléiade. Chez Gallimard, d’autres tels que le directeur commercial Louis-Daniel Hirsch et les membres du comité de lecture Robert Aron, Benjamin Crémieux, Pierre Seeligmann subissent le même sort pour les mêmes raisons. Un temps réfugié en zone libre, Schiffrin et sa famille parviennent à gagner New York. Il y reprend des activités d’éditions avec Kurt Wolff notamment et lance différents projets mais jamais, lui qui s’était fait naturaliser en 1927 par amour pour son pays d’adoption, ne se guérira de sa nostalgie de l’Europe et surtout de la France, de son regret du monde d’avant.

Le plus gênant, c’est l’insistance de l’auteur à faire de Jacques Schiffrin une victime à part, alors qu’il a subi le sort commun aux Juifs, et de faire de Gaston Gallimard l’artisan acharné de sa déchéance ; or non seulement celui-ci a comme tous les autres appliqué les consignes qui lui permettaient de rouvrir sa maison (et donc de verser leurs droits aux auteurs, tous les auteurs, les collabos comme les résistants) et d’en éviter l’aryanisation avec nomination d’un administrateur provisoire (on la disait « enjuivée »), mais il a fait en sorte que, même loin de la France, les droits du proscrit soient respectés en versant régulièrement les pourcentages qui lui étaient dus à sa sœur et sa belle-famille. En l’espèce, à partir de 1933,  3% sur le prix fort des livres parus sous sa direction. Dans une lettre du 2 août 1940, Jacques Schiffrin disait lui-même que Gaston Gallimard allait y être « obligé« . Or quand on lit ce livre, on a l’impression d’un acharnement particulier : Schiffrin y est renvoyé, licencié, congédié etc A croire qu’il y avait volonté de lui nuire. Il y est une victime et Gallimard, un coupable.

Outre que l’écriture est laborieuse, la pensée est d’une naïveté surprenante venant d’un historien : « La maison d’édition avait été zélée, elle avait obéi, comme les trop bons élèves soucieux de bien faire ». De nombreuses répétitions gâtent la lecture à commencer par le contenu de la fameuse lettre de licenciement dix fois martelé. On peut regretter que, malgré son accès privilégié aux sources, l’auteur n’accorde que deux lignes aux débuts de Jacques Schiffrin comme secrétaire particulier du grand historien de l’art et expert Bernard Berenson. Et plus encore qu’il liquide en quelques lignes le contexte général de l’édition sous l’Occupation et toute la complexité de la situation.

Jacques Schiffrin se sentait dépossédé de l’œuvre de sa vie, ce qui laisse à croire qu’il en aurait été spolié, alors qu’il l’avait vendue depuis des années et y a travaillé par la suite pendant des années. Quinze jours ne s’étaient pas passés depuis la Libération de Paris que Raymond Gallimard lui proposait déjà de rentrer en France afin d’y reprendre les fonctions qu’il occupait avant-guerre à la tête de « votre Bibliothèque de la Pléiade » et s’engageait à l’aider financièrement le cas échéant outre le reliquat de ses droits (642 593 francs lui avaient déjà été versés pendant toute la durée de la guerre via sa belle-famille sur les 1 026 682 francs qui lui étaient dûs et qui lui furent versés, les relevés de compte faisant foi). Mais après-guerre, même un forfait ne lui convenait plus et ce sont ses héritiers qui, en 1959, se dégageront totalement et définitivement de la Pléiade  moyennant la somme de 3,5 millions de francs. De quoi générer de l’amertume mais pas de conflit.

De son propre aveu, Schiffrin était trop dépressif et trop faible pour envisager un tel retour. Tout cela est très clair à la lecture du volume de la Correspondance échangée entre Gide et Schiffrin et publiée par Gallimard en 2005  précédée d’une préface… d’André Schiffrin. De plus, dans la publication régulière de la Lettre de la Pléiade qui propose une mine d’informations sur les auteurs et sur leurs livres issues des archives Gallimard, on a pu lire ces dernières années des extraits des lettres échangées entre Jacques Schiffrin et Dimitri Snégaroff, l’imprimeur de la Pléiade (imprimerie Union)

Que Jacques Schiffrin se soit senti cruellement « trahi », lui qui était déjà affaibli par la maladie et terrassé par la mélancolie, et qu’André Schiffrin (dédicataire du livre) ait hérité de cet état d’esprit par piété filiale, cela se conçoit. Mais qu’un historien en fasse autant en épousant son ressenti sans esprit critique, c’est regrettable (et l’indigente préface de Robert Paxton n’arrange rien). On ne rendra jamais assez hommage à l’inventeur de la Pléiade, orgueil de notre patrimoine culturel. Mais ce n’est pas Gallimard qui a trahi Jacques Schiffrin, c’est la France.

(« Jacques Schiffrin à New York » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 348 Réponses pour De la Pléiade et de son inventeur, Jacques Schiffrin

D. dit: à

cela se conçoit ; mais qu’un historien en fasse autant en épousant son ressenti sans esprit critique, c’est regrettable

Un point-virgule n’a rien à faire ici selon mon propre avis.

Alexia Neuhoff dit: à

relié souplement en pleine peau, Son aventure dure dix années / Point en place de la virgule

en raison de toute ce que son catalogue abritait / tout

lui qui s’était fait naturalisé en 1927 / naturaliser

appliqué les consignes qui lui permettait de rouvrir sa maison / permettaient

deux lignes au débuts / aux

D. dit: à

Bref rien ne ba.

pourmapar dit: à

Garamond,
c’est un joli nom pour un magnifique caractère!

pourmapar dit: à

c’est un joli nom pour un magnifique caractère!

Reste à choisir le corps qui vous sierra le mieux.
Un corps 24, de toute beauté illustra mon premier livre…

Passou dit: à

Merci Alexia, c’est corrigé.

Marie Sasseur dit: à

« Mais ce n’est pas Gallimard qui a trahi Jacques Schiffrin, c’est la France. »

Ce n’est pas la France qui a licencié J. Schiffrin, c’est Vichy.

Marie Sasseur dit: à

Moi aussi j’ai corrigé.

Marie Pinson dit: à

Ce n’est pas la France qui a licencié J. Schiffrin, c’est Vichy.

Oui, il y en a assez de culpabiliser tout un peuple!

Marie Pinson dit: à

On devrait préciser : la France de Vichy.

puck dit: à

Ce n’est pas la France qui a licencié J. Schiffrin, c’est Vichy.
 »

y’en a assez de culpabiliser Vichy qui dirait Zemmour.

puck dit: à

un forfait ne lui convenait plus / convenez

On peut regretter que… . / regrettait

Il y est une victime / il y ai

je n’ai jamais pu les consulter / pût

moi aussi je peut corrigeait les fautapassou, la conjugalité n’a aucun secret pour moi.

Damien dit: à

Passou a raison de ne pas charger indûment Gaston, mais il a quand même licencié Schiffrin de manière abrupte, sans résister beaucoup. On sent certes que c’est contre son propre gré de directeur de ses éditions, mais quand même. Moi, à la place de Schiffrin je n’aurais pas été content du tout. Et puis la Pléiade était évidemment une invention formidable. Elle le demeure encore aujourd’hui. Une question à tout le monde : quelle est votre Pléiade préférée ? Moi, ce serait peut-être celle consacrée à Claude Simon, le tome 2, avec « Les corps conducteurs », et surtout « L’Invitation ».

Jazzi dit: à

Le léZard vous recommande un film du samedi soir, pour rire en famille ou méditer en solitaire…

Paul Edel dit: à

Damien, d’accord avec vous. l’Édition Pléiade établie pour les œuvres de Claude Simon par Alastair Duncan, Bérénice Bonhomme et David Zemmour, c’est exemplaire..mon Claude Simpon préféré reste « Histoire » pour le volume II.

Damien dit: à

Oui Paul Edel. J’avais beaucoup aimé « Histoire », aussi, qui est dans ce même tome 2, consacré aux romans de Simon qui font appel à des éléments personnels de son existence. « L’Invitation » est pour moi extrêmement jouissif, par sa verve. Je le relis souvent.

Jazzi dit: à

« Schiffrin et sa famille parviennent à gagner New York. »

Regagner ou rejoindre ?

puck dit: à

Marie Sasseur dit: à

Moi aussi j’ai corrigé.
 »

mort de rire : niveau crèche.

si la lecture maintient ses lecteurs à un niveau aussi infantile je vois pas trop l’intérêt de faire des éditions de luxe reliées en papier crépon.

à moins que cela relève aussi de l’infantilisme ?

Marie Sasseur dit: à

Columbia University, maison française.

« A publisher in exile, from Pleiade to Pantheon ». Le bouquin est paru en avril-mai 2019 aux US.

https://youtu.be/11-tdwzH8a0

Discréditer si facilement au moins deux historiens met un peu mal à l’aise. Ils ont peut-être eu accès aux archives, eux.

Ça tombe mal, au moment où zemmour réécrit l’histoire, en discréditant les historiens. Voir l’intervention de G. Noiriel, a ce sujet. Édifiant.

On ne peut pas être juge et partie. Passou le prouve ici.

puck dit: à

mes gamins n’avaient offert pour Noël tout Flaubert à la Pléiade, j’ai pris ça comme une incitation à l’avortement. le seul truc bien avec la Pleiade c’est que ça revend bien sur ebay.

puck dit: à

tu verras, quand toute l’oeuvre de Zemmour sera éditée à la Pléiade, on fera moins les malins dans les librairies.

Alexia Neuhoff dit: à

Jazzi dit: à

« Schiffrin et sa famille parviennent à gagner New York. »

« Regagner ou rejoindre ? »

Gagner (un lieu) signifie l’atteindre. L’expression de P. A. est tout à fait correcte.

Bloom dit: à

En septembre 1940, la France officielle, c’était Vichy. Un Etat qui nommait des ambassadeurs, comme Morand en Roumanie, puis en Suisse.
Que les écrits de la crapule-à-comtesse soient en Pléiade est d’une cruelle ironie. L’édition française aura bien contribué à redorer le blason de l’infâmie et à le mettre à la portée des bourses moyennement garnies.

Janssen J-J dit: à

oui juge et partie… Malaise un brin devant l’acharnement du journaliste biographe romancier historien contre un petit historien forcément illégitime autant que son préfacier… Amos Reichman, frinchemin, ça pas d’goule ! Évidemment, Passoul se serait montré plus équilibré avec « le moment Gaston » s’il avait eu accès aux archives… Qui sait s’il eut été un meilleur avocat ?…
La sensibilité reste à fleur de peau mouchetée entre prétendants., ce qui se comprend… Pourmapar, appris au moins une chose, que la Pléiade n’avait rien à voir avec le groupe de Clément Marot et consorts, comme jl’avions toujours cru…
***Un témoignage nécessaire dans un billet somme toute fort intéressant…, il faut bien en convenir de temps à autre. Donc, je le salue bien merci.

Paul Edel dit: à

Bloom porter des jugements moraux sur les écrivains, c’est une posture avantageuse et vertueuse ,mais ça s’arrête où la censure ? Elle est où la frontière ? Ça peut mener à bruler des bibliothèques entières d’auteurs ayant donné d’excellents textes .seule l’appréciation littéraire compte. Sollers, sur ce point, a bien raison lorsqu’il passe en revue ces écrivains que l’on peut détester pour des raisons extra littéraires : Morand, l’ambassadeur collabo ;Gide, le pédophile Nobel ; Genet, ami des terroristes ; Dostoïevski, le nationaliste antisémite ; Drieu La Rochelle, le dandy hitlérien ;Louis Aragon, chantre du KGB; Hemingway, le machiste tueur d’animaux; Nabokov, l’aristocrate pédophile ; Jean-Paul Sartre, le bénisseur des goulags staliniens pour qui « tout anticommuniste est un chien » ,etc etc..

Janssen J-J dit: à

@ jzmn, je voudrais point jouer les rabat joie du samedi soir, m’enfin où est le caractère sérieux du sujet perçant sous la comédie ; les urgences liées au covid ? ou le mouvement social des GJ ?… On n’arrive pas trop à le savoir au juste, dans votre nouvelle chronique du lézard au ciné…
(***au fait, vous en pensez quoi, de l’attitude de Gaston Gallimard face à Schiffrin, sous Vichy, au juste ?)
Bàv,
(NB :… et en consultant sur la toile des infos sur raymond gallimard, je vois qu’il est toujours associé à Jouhandeau (à la BNF)… Que doit-on en penser au juste, vous qui êtes assez bien branché, en général, sur ces questions littéraires ?)

Janssen J-J dit: à

@ j’ai pris ça comme une incitation à l’avortement
Pas certain de bien vous suivre, ou alors vos gamins avaient de l’humour morbide à revendre !… J’en aurais été fier, pourmapar.

Bloom dit: à

Nabokov, l’aristocrate pédophile
Paul Edel

Nabokov était pédophile? Ca alors…un scoop. D’où tenez-vous cela?

Paul Edel dit: à

Vous qui connaissez bien la littérature de langue anglaise,Bloom, il ne vous a pas échappé que » Lolita » fut censuré et poursuivi par des ligues de vertu américaines. Et vous qui avez choisi comme pseudo Bloom, il ne vous a pas échappé que dès sa parution aux États-Unis, « Ulysse » de Joyce a suscité la controverse notamment avec la plainte posée par la New York Society for the Suppression of Vice jugeant le livre obscène. Le livre fut interdit aux États-Unis jusqu’en 1934. Donc, oui, je ne suis pas pour la censure, comme vous. On ne sait jamais où ça s’arrête la censure. Je continue à lire Aragon, Sartre et Nabokov,Céline, et Morand.

Phil dit: à

n’ai jamais pu les consulter malgré les rapports cordiaux

was ist denn geschehen, lieber Passou ? Que pasa, aller retour en concorde ou haines recuites pour l’auteur du fleuve Combelle, trop elliptique. vous à la neneref, ce fût champagne au Lutetia avec Ehling. Plaisante notule qui va encore défriser les coupeurs de têtes en bible. Le pléiade n’est plus ce qu’elle était, Yourcenar, mauvais, appareil critique nul, exégètes dépassés par la grande dame, sanctionnée pour antisémitisme hadrianesque. Sous la promesse du luxe, des peaux de zébu.

renato dit: à

« Nabokov était pédophile? Ca alors…un scoop. D’où tenez-vous cela? »

C’est un préjugé diffus chez ceux qui ont mal lu Nabokov.

Patrice Charoulet dit: à

L’essentialisme, c’est prendre les essences trop au sérieux : comme si chacun restait prisonnier de la catégorie à laquelle il appartient, qui suffirait à le définir. Par exemple, dire « la femme », « le juif » ou « le musulman », comme si tous les individus entrant dans telle ou telle de ces catégories devaient par la même avoir les mêmes caractéristiques ! On ne s’étonnera pas que le mot, dans ses usages contemporains, soit souvent péjoratif. L’essentialisme fait trop peu de cas des différences et des individus pour n’être pas virtuellement oppressif.

Bloom dit: à

Il me semble que mettre en mettre en scène un pédophile, avec la license qu’autorise toute fiction, ne fait pas de son auteur un pédophile ni un apologiste de la pédophilie. Et Nabokov n’était pas pédophile. Arte a diffusé un excellent documentaire à cet propos.
https://www.arte.tv/fr/videos/100842-000-A/lolita-meprise-sur-un-fantasme/
Le cas Morand est différent, c’est l’homme qui est un salaud. Ses écrits m’indiffèrent.

Jean Langoncet dit: à

@L’essentialisme, c’est prendre les essences trop au sérieux

A 1,68€ le litre de gasoil, votre commentaire est plutôt malvenu. Nous prendriez vous pour des cons, Mr. Charoulet ? Cela étant, êtes-vous français de souche, français de branche ou bien français de feuille ? Etes-vous seulement français, Patrice ?

renato dit: à

Il y a une réflexion relativement aux qualités sonores du nom Humbert Humbert que pas envie de résumer maintenant.

Cela dit, pour l’origine du roman, éventuellement, The Real Lolita, par Sarah Weimann.

Damien dit: à

J’ai essayé de lire le premier tome du « Journal inutile de Morand », et j’ai été très déçu. Je suis étonné qu’un Simon Liberati ne jure que par lui. Je préfère le Journal de Léautaud. Celui-ci était beaucoup moins antipathique, et beaucoup plus dandy. Morand était un bourgeois qui cuisait dans son jus, c’est tout. Je lirai peut-être le tome 2 néanmoins, car il y a certaines anecdotes dignes de « Voici » qu’il faut connaître quand on est cultivé ! Paul Edel, vous ne devez pas trop aimer ça ?

Soleil vert dit: à

Ignorant, j’avais toujours lié le mot Pléiade au courant littéraire français du XVIe siècle. Ainsi, un même vocable désigne un groupe de juifs russes exilés, un amas d’étoiles (avec un s il est vrai) et la bande à Ronsard.

Soleil vert dit: à

Enfin, Vichy ce fut la France, on ne va pas revenir sur le discours de Chirac. P Assouline a raison.

Soleil vert dit: à

> Une question à tout le monde : quelle est votre Pléiade préférée ?

Les 2 tomes consacrés à Borges

Jean Langoncet dit: à

@Une question à tout le monde : quelle est votre Pléiade préférée ?

Lautréamont ; aussi pour la fidélité à l’esprit « poche » quand on ne porte que des jeans

Jean Langoncet dit: à

@Vichy ce fut la France

Je dirais même plus, ce fut la France qui n’a pas dit son dernier mot

Soleil vert dit: à

Feuilleté le roman graphique Mars de Sylvain Tesson et Schuiten. N’importe quoi.

Quel glandeur ce Tesson. Doué mais glandeur.

Soleil vert dit: à

Borges : avant que la veuve-qui-clôt ne se décide à autoriser la réimpression, j’eu brièvement la sensation avec ces deux tomes de posséder un incunable.

Janssen J-J dit: à

@ Nabokov était pédophile? Ça alors…un scoop. D’où tenez-vous cela? »

Je crois bin qu’il citait Philippe Sollers, lequel se prenait pour un Lautrémont du 20e s.

Phil dit: à

Avec Sue Lyon aux manettes, l’accord parental est largement sauté.

Janssen J-J dit: à

Ma pléiade préférée ?…, celle dédiée à l’œuvre de Jean Dormé… les dernières pages du 2e tome surtout, et les mouvantes préfaces de feu marc fumerolle, dès le 1er…
Bàv, (je revend le coffret pas cher sur le bon coin, à 56 euros au lieu de 127, je signale que la plupart des pages n’ont pas coupées).

Janssen J-J dit: à

@ je revends – n’ont pas été coupées (vérole de clavier !)

Marie Sasseur dit: à

« Mais ce n’est pas Gallimard qui a trahi Jacques Schiffrin, c’est la France. »

Cette phrase , qui est un raccourci insupportable s’agissant de la responsabilité directe de G. Gallimard,  » administrateur délégué » sous le régime de Vichy,  » administrateur délégué », c’est bien ainsi qu’il signe cette lettre de licenciement lapidaire adressée à J. Schiffrin ( écoutez Paxton, lire cette lettre en français…) vaut pour une reconnaissance internationale, puisque la France, sous administration de Vichy, pour le reste du monde a été collabo. Comme l’a rappelé Chirac, en 1995.

« Le plus gênant, c’est l’insistance de l’auteur à faire de Jacques Schiffrin une victime à part, alors qu’il a subi le sort commun aux Juifs »

Là encore, c’est maladroit.
Jacques Schiffrin sa bio, est le sujet du livre.
Et tout à fait, il n’a pas été une victime de la collaboration française avec les nazis, comme les autres.
Le présenter ainsi,  » comme les autres », c’est nier quelque part, cette personne, comme n’importe quelle autre, d’ailleurs.

La France lui a rendu un autre hommage !

« La Légion d’honneur ne peut pas être octroyée à titre posthume. Par contre, il est évident que la France voulait reconnaître le tort commis contre Jacques en même temps qu’elle voulait honorer André. Bravo à M. Delattre et à ses conseillers d’avoir fait passer ce double message. »

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/337630/l-histoire-des-schiffrin-pere-et-fils

Marie Sasseur dit: à

Le plus cynique dans cette lettre de licenciement, adressée à  » Monsieur », par G. Gallimard, c’est d’écrire une obligation de mettre fin à une collaboration.
Une collaboration…

Soleil vert dit: à

J’espère qu’au moment du vote les membres de l’Académie auront une pensée pour Rosny Ainé, président de l’auguste Assemblée pendant 14 ans. En 1925 il publiait Les navigateurs de l’infini, un « space opera martien » dans lequel un humain tombait amoureux d’une étrangère. Ecrit dans une période d’entre-guerre sillonnée de haine raciale et surtout après 14-18, ce mode de pensée, révèle un esprit infiniment supérieur.

bouguereau dit: à

« en france tout écrivain est un accusé »..phrase trèze escellente polo! qui fait que c’est surtout l’himbécile qui doit lui faire compost et fumier dlapin..c’est un tour de phorce toutafé national

bouguereau dit: à

Mais ce n’est pas Gallimard qui a trahi Jacques Schiffrin, c’est la France

hassez de cancèle culture qu’elle dit la kommandantur

bouguereau dit: à

dans un format de poche maniable, relié souplement en pleine peau

si dirfilou a dit quil en manque un bout c’est pas tolérabe épicétou

bouguereau dit: à

« On l’a appelé « Pléiade » parce qu’on était une petite bande de juifs

pourtant sfr c’était pas encore pris qu’il dirait jambon

bouguereau dit: à

En 1925 il publiait Les navigateurs de l’infini, un « space opera martien » dans lequel un humain tombait amoureux d’une étrangère. Ecrit dans une période d’entre-guerre sillonnée de haine raciale et surtout après 14-18, ce mode de pensée, révèle un esprit infiniment supérieur

merci de rende hommage à la guenon pleine de poil à léoto..qu’elle dirait térezoune avec trémolo dans l’apropos

bouguereau dit: à

Enfin, Vichy ce fut la France, on ne va pas revenir sur le discours de Chirac. P Assouline a raison.

grüngrüngrün se dénonce lui..mais kabloom s’en fout..stéfane pladza regarde en l’air..rénateau est italien suisse

puck dit: à

oui, sans doute, toutefois il me semble bien que quiconque a trempé dans le monde de l’édition, ou y trempe encore, est dans la nécessité cruelle de saluer les hommes qu’il méprise, de sourire à son meilleur ennemi, de pactiser avec les plus fétides bassesses, de se salir les doigts en voulant payer ses agresseurs avec leur monnaie. On s’habitue à voir faire le mal, à le laisser passer ; on commence par l’approuver, on finit par le commettre. À la longue, l’âme, sans cesse maculée par de honteuses et continuelles transactions, s’amoindrit, le ressort des pensées nobles se rouille, les gonds de la banalité s’usent et tournent d’eux-mêmes.

puck dit: à

évident que Vichy c’est pas la France : il faut déduire les 300 mille résistants,
Vichy = France – 300 mille.

puck dit: à

le gros blème de la France de Vichy c’est qu’elle n’habitait pas qu’à Vichy, on retrouve la France de Vichy un peu partout, même à Guéret.

Jazzi dit: à

« (***au fait, vous en pensez quoi, de l’attitude de Gaston Gallimard face à Schiffrin, sous Vichy, au juste ?) »

Pas grand chose, JJJ. Je me demande seulement ce que j’aurais fait sous l’Occupation. En France, les théâtres affichaient complet, les usines continuaient à tourner et les commerçants à commercer.
Peut-on reprocher à Gaston de faire vivre sa maison d’édition ?
Je me méfie des « historiens » qui font parler les faits dans le sens d’une thèse présupposée.
Quant aux écrivains, leurs oeuvres priment pour moi sur leurs vies, furent-ils de parfaits salauds ou de véritables petits saints.

Merci Alexia pour votre précision sur l’expression gagner ou regagner un lieu.

puck dit: à

après si on prend le type qui a dénoncé les enfants d’Izieu je suis pas sûr qu’il avait le sentiment d’appartenir à la France de Vichy,

Jazzi dit: à

Quel est pour vous la meilleure pléiade ?

Cette question n’a pas de sens, car la réponse ne dépend pas de la collection en elle-même mais de l’auteur ou de l’autrice pléiadé.e.

puck dit: à

« Je me méfie des « historiens » qui font parler les faits dans le sens d’une thèse présupposée. »
 »

parce que tu connais des historiens qui ne le font pas ?

puck dit: à

« Cette question n’a pas de sens, car la réponse ne dépend pas de la collection en elle-même mais de l’auteur ou de l’autrice pléiadé.e. »
 »

tu veux dire que tu préfères lire un auteur que tu aimes bien en livre de poche plutôt qu’un que tu n’aimes pas en Pléiade ?

c’est n’importe quoi : le but de la Pléiade c’est justement d’avoir dans sa bibliothèque des auteurs qu’on n’aime pas tellement les livres ils sont beaux.

Jazzi dit: à

J’imagine, puck, que, sous Vichy, tu aurais été un résistant impeccable et que tu serais mort sous la torture plutôt que de donner des informations sur ton réseau et le nom de tes petits camarades.
Nul doute que tu serais entré au Panthéon avec Jean Moulin…

puck dit: à

Jazzi je sais pas, je sais juste que mon père s’est tapé les convois à Mourmansk, et comme c’est une des personnes que j’ai admiré le plus j’aurais tout fait pour faire comme lui, en aurais-je eu le courage ? impossible de répondre à ce genre de question.

puck dit: à

admiréS

Soleil vert dit: à

Jazzi dit: à
Quel est pour vous la meilleure pléiade ?

Cette question n’a pas de sens, car la réponse ne dépend pas de la collection en elle-même mais de l’auteur ou de l’autrice pléiadé.e.

Pas tout à fait d’accord. Il y a le travail éditorial. Le volume sur Poe c’est un best-off sans âme. Pour Flaubert, tu sens la volonté d’explorer le territoire littéraire.

Jean Langoncet dit: à

la fidélité à l’esprit « poche » quand on ne porte que des jeans > la fidélité à l’esprit « poche » quand on ne porte que des jeans, c’est joindre l’utile à l’agréable (connaissez-vous un auteur de la collection moins volumineux que le jeune Ducasse ?)

Jean Langoncet dit: à

(D’Ormesson digitalisé en USB mis à part)

Jean Langoncet dit: à

@dans un format de poche maniable, relié souplement en pleine peau

Je connaissais les reliures pleine fleur

Jean Langoncet dit: à

Les fleurs du mal, c’est toute la musique qu’on souhaite à nos chers défunts en cette Toussaint

« Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi. »

Phil dit: à

Je préfère le Journal de Léautaud. Celui-ci était beaucoup moins antipathique

Le concept sympa n’existe pas chez l’écrivain Léautaud. Damien, n’assassinez pas Léautaud, retrempez-vous avec Morand.

D. dit: à

La Toussaint n’est pas la fête des défunts, Jean Langoncet. Il s’agit de la fête des Saints. Le lendemain, 2 novembre, on fait mémoire des défunts. Qui malheureusement pour beaucoup ne sont pas saints et ont besoin de nos prières pour arracher leur âme à un long purgatoire. Pour celles tombées aux Enfers, notamment celle des mecréants, on ne peut plus rien, hélas.

Jean Langoncet dit: à

Nous sommes triplement d’accord, DDfun

D. dit: à

Il faut bien rappeler comment sont les choses, même au risque de déplaire. Ce n’est pas nous qui avons créé l’univers. Nous sommes des créatures de l’univers créé de Dieu.
Par ailleurs halloween est par excellence la fête païenne impie. S’y adonner d’une quelconque façon que ce soi et permettre aux enfants de s’y adonner est gravement coupable.

D. dit: à

Keupu au Panthéon. Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique, entre ici, Keupu, avec ton terrible cortège. 

B dit: à

Attendons les redresseurs de tord(us(es) de tous acabits sous ce billet. Comme il est bon de squatter le passé pour s’ilustrer Narcisse irréprochable quand le présent est irrespirable, cela donne bonne conscience, n’est-ce pas? aux pourri(es) qui fan- fanronnent et claironnent entre deux rayonnages. Ô les beaux jours peuplés de crapules correctement couvertes, en plus des apports livresques qu’ils ne méritent pas de citer, soit qu’ils ont eux même collaboré à un système délétère, soit qu’imitant un modèle issu du passé, dédouanés à la liberation bien que compromis(ses) avec Pierre, Paul, Jacques bien français mais dotés des pouvoirs à enterrer tel ou tel qui n’aurait pas eu l’heure plaire ou d’appartenir à cette deliquescente bourgeoisie corrompue ou rompue à l’art de la putasserie.
Monsieur le député, monsieur le conseiller régional,Monsieur le ministre, monsieur le(s) président, veuillez recevoir mes hommages et mon soutien, vous accompagner dans votre combat contre toutes sortes de comprissions et corruptions sera un grand honneur .

Marie Sasseur dit: à

Il est 6h06, 31/10/2021

Marie Sasseur dit: à

« Mais ce n’est pas Gallimard qui a trahi Jacques Schiffrin, c’est la France. »

A ce compte là, on peut aussi chuuuuter ainsi:
Ce n’est pas Schiffrin qui a trahi la France, c’est Gallimard.

rose dit: à

et que tu serais mort sous la torture.

À savoir.
Parce que la torture de l’âme, on connaît bien pour avoir tant lutté contre.
Mais la torture du corps.
Qui peut dire hormis celui qui l’a subi ?

rose dit: à

Rosny Aîné.
Le 2 novembre les membres de l’Académie éliront l’élu Goncourt.
Cela fera six mois que je vis dans le petit grangeon (petit peut être magnifique) et aborde l’hiver.
2 novembre ce fera un an et huit mois que ma maman vit ds cet EHPAD jetée de force.
Ce sera la fête des morts déjà fleuris de chrysanthèmes, parce que transition il y a.
De l’enfer on peut passer au purgatoire même si les années sont longues pour y arriver.

rose dit: à

Et huit mois et une semaine.

rose dit: à

Dénoncer un juif ou le cacher. Toujours confronté à des choix à opérer.

Marie Sasseur dit: à

Il y avait un russophone autrefois dans le commentarium, parti tôt, emporté par la maladie, qui aurait pu traduire плеяда.
Les premières pléiades de Schiffrin furent une galexie de Classiques russes, Gogol, Dostoïevski, Pouchkine.
Et les premiers auteurs qu’il a édités, une fois arrivé aux US, furent St Exupery, Kessel et Vercors.

rose dit: à

puck dit: à
un forfait ne lui convenait plus / convenez

On peut regretter que… . / regrettait

Il y est une victime / il y ai

je n’ai jamais pu les consulter / pût

moi aussi je peut corrigeait les fautapassou, la conjugalité n’a aucun secret pour moi.

Et ton Q puck, c’est du pou laid.

JiCé..... dit: à

DIMANCHE 31 OCTOBRE 2021, 6h52/7h52, 15°, pluie fine

Impossible de ne pas sourire à l’évocation de ce fait divers antique, capital, qui rend le passé si intéressant au présent puisqu’il est possible de lui faire dire ce que l’on veut …

Comme d’habitude !

rose dit: à

Édités St Ex. Kessel, Vercors.
Et Gary.
Des têtes brûlées. Sauf St Ex (pb de vue) les premiers à rallier De Gaulle à Londres.
Parce que les juifs ont un problème, un seul.
Ce sont ces gens très intelligents.

(À regretter parfois, que cette intelligence leur cache la vue).

Bon dimanche.

Marie Sasseur dit: à

Fait divers, qui concerne quand même un des plus gros éditeurs français.

Jazzi dit: à

Le plus grand éditeur français, MS.

Créée en 1931 par Schiffrin et rachetée par Gaston en 1933, la Bibliothèque de la Pléiade est devenue ce qu’elle est grâce aux éditions Gallimard. C’est indéniable.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliothèque_de_la_Pléiade

D’accord avec vous Soleil vert, mais la question devrait alors être, indépendamment de la collection et des auteurs, quel est selon vous le volume de la Pléiade le mieux présenté, commenté et appareillé ?
Milan Kundera étant hors concourt !

Marie Sasseur dit: à

« Le plus grand éditeur français, MS.:

Non. J’ai écrit:

Fait divers, qui concerne quand même un des plus gros éditeurs français.

Ni plus ni moins.

Quant à l’évolution d’une collection éditoriale, ici celle de la Pléiade, on la connaît.

Celle de son fondateur, Jacques Schiffrin beaucoup moins. Enfin, un peu mieux maintenant. Et pas grâce à ce billet de Passou, désolée.

Marie Sasseur dit: à

Je n’ai que la Pléiade Gary. Tiens, un russe…
Et encore, le plus intéressant était le petit album illustré offert en bonus…Car les renvois en bas de pages à des notices bricolées par l’akademie de Paris, non merci, pour ce qui concerne R. Gary en tout cas.

Cette idée, de faire une collec’ dédiée a des exegeses plus ou moins  » savantes » et illisibles en fin de volume, n’était d’ailleurs sans doute pas celle du fondateur historique J. Schiffrin !

Jazzi dit: à

« Tant qu’il y aura des pommes », film documentaire en projection privée !

« Clopine Trouillefou
21 h ·
Eh bien, malgré toutes les tempêtes traversées, le film documentaire de Beaubec Productions arrive enfin au port : il sera projeté le lundi 8 et le mardi 9 novembre 2021 au cinéma LES ECRANS de Gournay en Bray. Reste à assurer la communication autour du film, ce qui n’est pas une mince affaire, j’envoie des mails à tour de bras… Si, comme nous l’espérons, cette histoire exemplaire d’un verger conservatoire ayant permis de sauver des centaines de variétés anciennes de pommiers, impitoyablement arrachées dans les années 80, intéressent nos contemporains, eh bien, nous aurons atteint notre but, surtout si une décision politique est prise pour assurer de façon pérenne le financement de ce verger. En tout cas, il est prudent de réserver sa place auprès des Ecrans : 02 35 90 07 51 ! »

Damien dit: à

« Le concept sympa n’existe pas chez l’écrivain Léautaud. »

Léautaud aimait les bêtes — ainsi que le Fléau, qu’il a supportée longtemps. Donc, il pouvait être « sympathique ».

Il faudrait dire aussi la Pléiade qu’on n’aime pas. Je ne suis pas fanatique de celle de Kundera. Kundera s’est montré trop directif, trop autoritaire, trop dictatorial… Ceci étant, j’aime beaucoup Kundera, y compris ses derniers romans. Mais je le lis en « Folio ».

Un bon dimanche à tous !

Soleil vert dit: à

Jazzi : quel est selon vous le volume de la Pléiade le mieux présenté, commenté et appareillé ?

Je suis incompétent. Mais dans le bas de la pile je mettrais Poe et Zweig pour leur incomplétude, sachant qu’il y a incomplétude et incomplétude. Découvrir des inédits et les incorporer patiemment c’est une chose, mais disposer de tous les textes et ne pas les publier.
Après comparer les exégèses, je suis dépassé. Dans le domaine de l’imaginaire, j’ai vu des maitres d’œuvres-traducteurs, mettre à jour, voire refondre des textes sources (!) avant de les publier. A un degré inférieur, certains examinent les différentes évolutions du texte original. C’est quelque chose (les différentes versions) que l’on retrouve dans les annexes des Pléiade.

Soleil vert dit: à

et ne pas les publier, c’en est une autre.

Alexia Neuhoff dit: à

Monsieur Gallimard a signifié son licenciement à M. Schiffrin par le truchement d’une lettre qu’il a signée. M. Gallimard a-t-il agi de son plein gré ? Non. Il s’est conformé à une loi qui était alors en vigueur. Pouvait-il y contrevenir ? Probablement mais en encourant le risque de devoir cesser ses activités. On pourrait dire qu’une main guidait, tenait, forçait la main de M. Gallimard lorsqu’il a signé sa lettre de licenciement. On peut imaginer le dilemme moral dans lequel s’est trouvé M. Gallimard au moment de s’exécuter : obéir et se séparer de quelques collaborateurs ou bien désobéir et ruiner son affaire, mettre sur la paille des dizaines d’employés.
Si la thèse de ce bouquin est de dépeindre M. Gallimard sous les traits du bourreau de M. Schiffrin, elle est certainement discutable.

Soleil vert dit: à

J’aime bien les entrepreneurs comme Jaworsky qui donnent l’impression de prendre véritablement la main sur un texte

PS : dans les moins bons, ce recueil récent de romans de Conrad et ses traducteurs disparates. A l’inverse le prix est intéressant . Mais pour Conrad je poursuis mes lectures en poche avec les trad d’Odette Lamolle.

Jazzi dit: à

La Bibliothèque de la Pléiade est une exception éditoriale française, Soleil vert.
Tant de fois imitée et toujours enviée, dans le monde entier.
Grâce soit rendue à son inventeur, Jacques Schiffrin, mais aussi à celui qui a développé la collection et l’a pérennisée, Gaston Gallimard.
Cette collection a aussi permis aux éditions Gallimard de « récupérer » des auteurs qu’elles avaient laissé passer. Tel Julien Gracq, entre autres. Et il est probable qu’un jour Christine Angot, avec ou sans Goncourt, y entrera de plain pied !

renato dit: à

« Léautaud aimait les bêtes… »

Belle narration d’un voyage en train vers Pornic avec leurs bêtes. À un moment le train s’arrête au milieu de nulle part, en réalité dans un champ de melons et la Panthère demande à L. d’aller en cueillir un, ce qui met le nôtre, peu à l’aise avec les choses de l’agriculture, dans le plus grand embarrât.

Soleil vert dit: à

Jaworski et non Jaworsky

Soleil vert dit: à

Jazzi dit: à
La Bibliothèque de la Pléiade est une exception éditoriale française, Soleil vert.
Tant de fois imitée et toujours enviée, dans le monde entier.

Me souviens de l’impatience de Borges …

Soleil vert dit: à

Tiens, un jour on aura peut-être un recueil de qq romans de Rosny Ainé ou de Maurice Renard

pourmapar dit: à

Francis Ponge en Pléiade c’est quand même pas mal du tout!
Voyez le volume I.

Marie Sasseur dit: à

Y aura-t-il du papier pour éditer les livres à offrir a Noël prochain ? Et notamment celui du bientôt prix Goncourt…

Cette question peut déranger ceux qui ne sont pas au fait de la penurie qui vient… Et qui a commencé par celle du bois, premier produit à devenir introuvable et très cher, effet collatéral d’une économie mondiale à l’arrêt, et de la concurrence féroce du marché international.

Cette question peut déranger ceux qui n’avaient pas compris que cette pandémie mondiale , ne se limiterait pas à une pénurie de masques…mais que tous ces containers actuellement bloqués sur des docks chinois sont le triste spectacle de leur Père Noël en rade.

C’est en cherchant quelle était actuellement la collection la plus luxueuse de livres de littérature générale contemporaine, qui pouvait rivaliser avec la collection de la Pleiade Gallimard et curieuse de ce souci premier de Jacques Schiffrin qui était un
« projet assez révolutionnaire qui consiste à faire tenir énormément de texte composé dans un beau caractère Garamond à la confortable lisibilité, dans un format de poche maniable, relié souplement en pleine peau. » comme l’indique Passou,
que la question concerne en fait ce rapport du lecteur au support.

« Quelques-unes de ses camarades apportaient au couvent les keepsakes qu’elles avaient reçus en étrennes. Il les fallait cacher ; c’était une affaire. On les lisait au dortoir. Maniant délicatement leurs belles reliures de satin, Emma fixait ses yeux éblouis sur le nom des auteurs inconnus qui avaient signé, le plus souvent, comte ou vicomte, en bas de leurs pièces. Elle frémissait, en soulevant de son haleine le papier de soie des gravures, qui se levait à demi-plié et retombait doucement contre la page. »

https://www.cairn.info/revue-romantisme-2009-1-page-109.htm

closer dit: à

Deux citations de Julian Barnes (Figaro du 28/10)

L’une plus spécialement destinée à Puck:

« Oui, ma vénération pour Flaubert est toujours aussi forte. Je viens de terminer un énorme article sur lui dans London Review of Books, qui sera publié pour son 200ième anniversaire, le 12 décembre. Et je le relis toujours, et je trouve des choses que j’ai manquées ou sous-estimées… » etc…

L’autre à la cantonade:

« …j’ai une très grande admiration pour Michel Barnier. Et le plus drôle, c’est que s’il n’était pas français, il ferait un très bon Anglais… »

Jibé dit: à

Oh la la , la France hyper-moisie de Vichy, l’antisémitisme administratif qui menait tout droit vers l’exil ou vers les camps
Ce billet a l’intérêt de nuancer les propos d’Amos Reichman, de les contextualiser…. De là à justifier les gallimardises, on n’est pas loin. En tout cas, on est prié de les admettre. Curieux goût de rance en lisant ça, au matin.
Mais je déteste l’hiver et passer à l’heure d’hiver doit me rendre mélancolique, faut croire.

Phil dit: à

Léautaud aimait les bêtes, n’avait pas de sentiment pour ses contemporains et appelait de ses voeux une épidémie qui éradique, entre autres, les enfants inutiles de ses voisins, avant leurs parents. Son beau style épuré mérite la Pléiade qui lui reste fermée par les petits bras de censeurs encore actifs.

Jibé dit: à

PS -« l’antisémitisme administratif » est une expression de mon père, dont les parents moururent déportés, mettez-y toute l’amertume qui convient.
Et comme ce billet rappelle : « Gaston Gallimard lui adresse une lettre à la sécheresse toute administrative pour lui signifier qu’il ne fait plus partie de la maison. », j’y ai immanquablement pensé.

pourmapar dit: à

Francis PONGE en Pléiade.

Page 457, extrait de Lyres in Le grand recueil 1961 :

L’ allumette
Le feu faisait un corps à l’allumette.
Un corps vivant, avec ses gestes,
son exaltation, sa courte histoire.
Les gaz émanés d’elle flambaient,
lui donnaient ailes et robes, un corps même :
une forme mouvante,
émouvante.

Ce fut rapide.

La tête seulement à pouvoir de s’enflammer, au contact d’une réalité dure.
– et l’on entend alors comme le pistolet du starter.
Mais, dès qu’ellea pris,
la flamme
– en droite ligne, vite et la voile penchée comme un
bateau de régate –
parcourt tout le petit bout de bois,

Qu’à peine a-t-elle viré de bort
finalement elle laisse
aussi noir qu’un curé.

Marie Sasseur dit: à

Leautaud , certainement un voisin de B. Bardot.

Marie Sasseur dit: à

Leautaud , certainement un voisin de B. Bardot.

Oublié la chute: dégoûtée des hommes, de leurs enfants, et des siens aussi, elle en vint à aimer les phoques.

Jibé dit: à

Ceci dit, je pense vraiment que le contexte est essentiel. Les décrets de Vichy sont ce qu’ils sont. Et tomber sur Gallimard est se tromper de cible. Voyons plus large que ça.

Marie Sasseur dit: à

L’autre à la cantonade:

« …j’ai une très grande admiration pour Michel Barnier. Et le plus drôle, c’est que s’il n’était pas français, il ferait un très bon Anglais… »

Et la cantonnade répond :
Barnier ? Il faut trop le poisson.

Marie Sasseur dit: à

Il fait trop le poisson.
C’est du belge.

si vous voulez vous débarrasser d’un technocrate de Bruxelles, c’est le moment de balancer.

renato dit: à

Reçu en cadeau l’intégrale des entretiens radiophoniques Léautaud&Mallet, il faudrait que je commence à l’écouter.

pourmapar dit: à

Le logo de la Gitane est de Max Ponty.

Mais Francis Ponge fumait-il des gitanes? 😉

https://influencesdesign.fr/archives/4490

« Hommage à Max Ponty ». 45 affichistes participent à cet évènement et pour lequel ils réinterprètent l’affiche bien connu des paquets de cigarettes réalisé en 1947 par l’affichiste Max Ponty et représentant une gitane dansant, enveloppée de volutes de fumée, sur un fond bleu. »

Paul Edel dit: à

Je rêve toujours de voir Pavese et Pasolini entrer en pléiade.

B dit: à

Léautaud aimait les bêtes, n’avait pas de sentiment pour ses contemporains et appelait de

Phil, il parait qu’immanquablement cette préférence vient avec l’âge, après tant d’épreuves et de déceptions, on peut comprendre aimer les innocents dépourvus des armes à se défendre de ceux qui corrompent le langage dans sa destination première, laquelle resterait à définir.

renato dit: à

Vous pouvez vous armer de patience, Paul, ils ont ‘fait’ Dante avant-hier (10-09-2021) !

closer dit: à

Barnes suggère, sans le vouloir sans doute, que Barnier est trop bien pour être français et qu’il mériterait d’être anglais…

Cela me fait penser à un autre anglais qui reconnaissait que la France était un pays magnifique et incomparable mais « too good for the French… », trop bien pour les français…

B dit: à

Il fait trop le poisson.
C’est du belge.

Marie, la boutade vient des cours de recréation, fume c’est du belge. Comme nous ne sommes pas sectaires, nous vous laissons les Havanes, cohiba, Roméo y julietta.

Paul Edel dit: à

A part Dante, Goldoni.. pauvre langue italienne pas représentée en Pleiade..pour le XX° siècle, Pirandello avec d’ailleurs d’excellentes notes et commentaires de Paul Renucci et Alessandro d’Amico..

Janssen J-J dit: à

Bonjour à tous.tes,
@ « il est probable qu’un jour Christine Angot, avec ou sans Goncourt, y entrera de plain pied (bot) » – Non… aucune chance !… Houellebecq, bien plutôt !…
@ Je n’ai jamais eu de Pléiades avant mes 50 ans. J’étais trop pauvre avant, pour en avoir. Depuis que j’ai pu m’en acquérir quelques, ne me suis jamais bien habitué à lire dedans, au long cours. Une seule exception récente : tout Proust (RDTP). En suis certes venu à bout, mais ai pas mal eu souffert. Me suis dit : « plus jamais ça ! »
@ Je ne rêve pas de voir entrer JP Amette en pléiade, ni quiconque d’ailleurs, vu que je n’ai jamais eu ce genre de fantasmes. Ce serait leur rendre un très mauvais service à leur rendre d’avoir sur la conscience la décimation de centaines de forêts primaires… – Suis halluciné par la fascination qu’exerce sur l’herdélie cette collection que (je cite) « le monde entier nous envie, depuis les décrets de Vichy » !… Toujours ces rêves dérisoires de gros mythos…, au pays dit de « l’esseption kultu-relle » !
@ Moi non plus, je n’aime pas l’heure d’hiver. Depuis 37 ans, Bxl nous bassine qu’elle va y mettre fin… En attendant, vaches et poules sont toujours aussi perturbées à la Toussaint… Nos viandes ne sont plus ce qu’elles étaient, jadis. On nous prend pour des Pommes normandes (CT, bon courage et chance pour votre film) !
@ JHHBoex, dit Rosny-Léné… Me souviens bien de « La Guerre du feu » autrefois, durant que j’étais encore petiot… -> Une biblio impressionnante, entre nous, hein…! Avez raison de rendre hommage à sa mémoire, SV !… Sans lui…, on se demande si PA et l’RDL auraient connu le même tragique destin…
https://fr.wikipedia.org/wiki/J.-H._Rosny_a%C3%AEn%C3%A9

(J. Ext – 31.10.21@10h13)

et alii dit: à

ah ça c’est terrible, lire
sur les gitanes quand je n’ai plus une cigarette!
bonjour quand même!

Jazzi dit: à

« Je n’ai jamais eu de Pléiades avant mes 50 ans. J’étais trop pauvre avant, pour en avoir. »

Et aucun parent ou ami.e pour vous en offrir un volume, JJJ !

moralès sed laisse dit: à

et alii
ah ça c’est terrible, lire
sur les gitanes quand je n’ai plus une cigarette!

Mais elle va encore nous pomper l’air!

vanina dit: à

vanina

bonjour renato maestri, le fils de Fausta Cialente, Paolo Terni, dont la belle voix et le savoir musical nous ont donnés de belles heures sur RAI3, a aussi
conversé avec Giorgio Manganelli, le résultat est un petit livre: « Una profonda invidia per la musica »
L’ORMA editore, 2014.

@ paul edel
pléiadiser Pavese et Pasolini, soit.
Si vous aimez Rome, lisez un vieux roman « I cattivi pensieri » Sandro De Feo. Il contino di Alatri, un des grands succés du livre, l’histoire d’amour entre Ottavia et Angelo Putignani, une merveille .Le generone romano n’a pas eu un meilleur chanteur.

puck dit: à

Closer, Julian Barnes a raison, Flaubert procède à des dissections tellement microscopiques qu’on découvre un nouveau détail à chaque relecture, tout ça avec une langue et un style eux-même d’une précision chirurgicale. c’est comme un tableau bien réalisé avec des petits détails qu’on ne voit pas au premier coup d’oeil. c’est bien pour ça que la liste des écrivains qui avouent leur amour et leur admiration pour Flaubert est longue comme un jour sans pain. que Julian Barnes en fasse partie ne m’étonne pas, c’est aussi un écrivain inconsistant et guère réputé pour la profondeur de sa pensée, pour le dire autrement il est bête comme ses pieds.

Closer je crois qu’il faut se méfier de la lois des grands nombres, vu l’état du monde si une majorité va dans un sens logiquement ce n’est pas le bon.

Janssen J-J dit: à

ah j’ai oublié « le félin géant », SV… J’ai lu « le félin géant » à 12 ans… Mais ne comprends pas comment il m’était tombé sous la main… Ah oui, j’y suis… c’était à l’occasion d’un prix de fin d’année scolaire (vers 1964) … J’avais eu le 1e accessit en récitation, et le 1er prix en grammaire…
Bàv @ DHH… J’aurais pu connaître votre prestigieuse carrière, qui sait ?

puck dit: à

il s’agit du même Gallimard que celui qui s’est déguisé en Harry Potter ?

si c’est le même je ne sais pas trop ce qui est le pire.

Jazzi dit: à

Le silence de DHH et de C.P. m’attriste…

B dit: à

Jazzi, quand on est pauvre, vos amis sont ceux que vous méritez, pauvres eux-aussi. En principe, néanmoins, on peut acheter des pléiade à bon prix chez des bouquinistes, des jamais lues si le besoin est impératif. La collection outre des avantages ignorés de moi car je n’en possède aucun exemplaire, elle présente celui de concentrer nombres de titres en peu de volume.

puck dit: à

« Et aucun parent ou ami.e pour vous en offrir un volume, JJJ ! »

pas sympa comme question : si ça se trouve ses amis étaient aussi pauvres que lui.

je crois que nous avons plutôt intérêt à cantonner les produits de luxe à des gens qui peuvent se permettre de les acheter.

sinon cela crée un sentiment d’injustice, les zoologues ont remarqué que l’injustice engendre toujours des réactions de violences, que ce soit chez les souris ou les chimpanzés, et pour l’homme qui n’est pas plus con qu’une souris c’est pareil !

et c’est pour ça que dès qu’on a un gouvernement genre Vichy les individus se lâchent, exécutent et torturent à tour de bras.

c’est juste un comportement naturel et les lois et règles sociales visent à étouffer.

du coup ces histoires de collections de luxe je sais pas si c’est une bonne chose dans l’ambiance actuelle de rappeler que c’est feuj qui en a eu l’idée, sûr que ça va encore leur retomber sur la tronche.

et alii dit: à

qu’un jour Christine Angot, avec ou sans Goncourt, y entrera de plain pied
et pourquoi pas tout ce que vous voulez savoir sur « l’inceste en pléiade »!

B dit: à

sinon cela crée un sentiment d’injustice, les zoologues ont remarqué que l’injustice engendre toujours des réactions de violences,

Ce n’est pas le seul facteur en jeu dans l’émergence de agressivité ou de la violence. Les lieux à espace réduit sont aussi une des causes quand ils sont surpeuplés ou trop peuplés.

et alii dit: à

C’est en septembre 2004 qu’Antoine Gallimard propose à Lévi-Strauss d’être publié dans la « Bibliothèque de la Pléiade », collection prestigieuse qui consacre l’œuvre des plus grands écrivains, philosophes et penseurs français et étrangers dont un petit nombre seulement ont pu se prévaloir de rejoindre la collection de leur vivant, tels André Gide, Paul Claudel, Julien Gracq, Saint-John Perse, Marguerite Yourcenar ou encore Henry de Montherlant au fauteuil duquel Lévi-Strauss a été élu à l’Académie française en 1973. Le choix des Œuvres a été fait par l’auteur lui-même de manière à éviter une sélection
in
Le moment Lévi-Strauss de la Pléiade
https://journals.openedition.org/lettre-cdf/246

Jibé dit: à

Moi aussi je pense à DHH, et adresse mon salut si elle passe par là.

L’heure d’hiver tourneboule les poules mais correspond au moment où les chouettes viennent nicher dans l’arbre en face, squattant un gros nid de pie depuis plusieurs années et investissant mon toit la nuit. Deux chouettes d’Athéna, couleur de foin méché blanc. Consolation, au moins.

closer dit: à

Pour en venir au sujet, l’intention de départ de La Pléïade était incontestable: de volumes maniables en caractères lisibles…

Aujourd’hui, cette intention est bafouée. Ma Recherche du Temps Perdu en trois volumes maniables était parfaite. L’édition actuelle: quatre volumes, 7408 pages, 272 euros !

Qui a besoin d’une telle masse d’érudition (il y a sans doute plus de notes que de texte) et qui a les moyens de s’offrir ce genre d’édition, sachant que cette politique de Gallimard vaut pour beaucoup d’auteurs autrefois bien plus accessibles (Montaigne par exemple a doublé de volume!) ?…

Jibé dit: à

L’édition de Lévi-Strauss dans la Pléiade est introduite par un type que j’apprécie beaucoup, Vincent Debaene, excellent connaisseur de l’anthropologie, voyageur et enseignant. Auteur de L’Adieu au voyage (bib des sc humaines, Gallimard), à la croisée de l’approche scientifique (sur l’ethnologie et des ethnologues) et littéraire. On y suit Griaule, Métraux, Lévi-Strauss, Leiris, Montaigne, Rousseau. Je conseille.

Alexia Neuhoff dit: à

Faisons-nous peur : un certain Z. parvient à gagner la future élection présidentielle. Aussitôt installé à l’Elysée, il décide d’appliquer un régime calqué sur celui de Vichy et décrète que les entreprises privées, publiques, les commerces, les administrations, les associations devront se séparer des cadres et employés musulmans.

Janssen J-J dit: à

merci B et puck… – (pas sympa comme question : si ça se trouve ses amis étaient aussi pauvres que lui) . Bin videmment, mes milieux de ésocialisatio » furent longtemps hors de la moindre culture livresque. Il m’a fallu batailler longtemps pour pouvoir lire tout ce qui me tombait sous la main, à l’école ou par ailleurs…, et sans aucun guide pour départager les littératures légitimes des illégitimes… Et c’était pas la collection des Pléiade qu’allait le faire pléiade… Mais j’en veux pas vraiment à jzmn, sa légitime curiosité aux autres n’a jamais été pas spontanément sociologique…
Bàv

renato dit: à

Bonjour vanina, le « détonant Ives »… bon, il est vrai que Manganelli préférait la version pour orgue, mais peu importe :

https://youtu.be/b01IyzV5i2I

Janssen J-J dit: à

@ moij, vaut mieux pas se relire,,, c consternant !…,mais j’espère encore un peu compréhensib » ! (désolé, les amiches d’église) ! Bàv

renato dit: à

«… départager les littératures légitimes des illégitimes… »

Enfin JJJ ! tout ce qui est écrit est admirable a dit un de la rédaction de Tel Quel (Marcelin Pleynet ou Denis Roche ?).

Bloom dit: à

La nouvelle édition des oeuvres de Shakespeare est bilingue, excellement traduite, préfacée, annotée et commentée par les plus grands spécialistes français. Un pur régal.

« Du plus lettré jusqu’à celui qui connait seulement son alphabet: vous êtes tous ici inclus (…) Lisez-le donc; relisez-le, encore et encore. Et si vous ne l’aimez toujours pas, vous être clairement en danger de ne l’avoir point compris »
(Heminges & Condell, Préface du Premier Folio, 1623, cité par Anne Barton, traduite par JP Richard, Tome 1 Tragédies)

Bloom dit: à

vous êtes…

Passou dit: à

Paul Edel, Pour moi, la plus impardonnable lacune italienne de la Pléiade, c’est Leopardi.

Marie Sasseur, Effectivement, pour Primo Levi c’est une question de droits. Sinon ce serait au moins en Quarto. Pas grave puisque c’est en Bouquins ce qui revient au même :
https://www.lisez.com/livre-grand-format/oeuvres/9782221098943

Paul Edel dit: à

 » I cattivi pensieri » Sandro De Feo.Merci Vanina.
Par ailleurs je comprends mal qu’on regrette l’abondance de commentaires qui accompagnent les volumes Pleiade. Les notes nopbreuses par exemple, qui accompagnent les romans de Virginia Woolf permettent de comprendre enfin des allusions qui me restaient obscures. Avoir ajouté, par exemple, la réception critique des pièces de théatre de Sartre au moment de leur création permet d’avoir enfin une juste idée des combats idéologiques sartriens et ce qui se passait entre la Gauche et la Droite de l’épque.sans ce contexte on comprend pas grand chose des « Mains Sales » ou de « Nekrassov »;ça redonne une contextualisation historique indispensable si on veut comprendre les combats idéologiques de Sartre.Abondance de biens ne nuit pas. Et si vous achetez les romans en collection de poche, ça vous revient parfois aussi chers qu’une pléiade qui les regroupe.L’avantage des poches, c’est qu’on peut souligner, crayonner, stabiloter ,écrire dans les marges..

renato dit: à

Il est vrai qu’il y a les Œuvres complètes de Dante depuis 1976.

Damien dit: à

On pourrait s’interroger sur les grands absents de la Pléiade. Il y en a quelques-uns. Maurice Blanchot par exemple. Et des philosophes comme Levinas ou Derrida. Après tout, Foucault y est bien, et avec raison.

Marie Sasseur dit: à

Merci Passou.

bouguereau dit: à

lassouline adoore gallimard et les guenons..what else qu’il dirait dirfilou

bouguereau dit: à

On pourrait s’interroger

il est vrai qu’on pourrait s’hinterroger mais peu himporte

bouguereau dit: à

les combats idéologiques de Sartre.Abondance de biens ne nuit pas

la formule est esquéllente..surtout à table en 43 polo

bouguereau dit: à

Faisons-nous peur

le dimanche alesquia elle réjouit tout lmonde..en silence..comme pandan le bénédicité..tu me fends le coeur alesquia

bouguereau dit: à

Moi aussi je pense à DHH, et adresse mon salut si elle passe par là.

L’heure d’hiver tourneboule les poules

jambon dans ses oeuvres..

bouguereau dit: à

je crois que nous avons plutôt intérêt à cantonner les produits de luxe à des gens qui peuvent se permettre de les acheter.

..stéfane pladza dans les siennes

bouguereau dit: à

« Je n’ai jamais eu de Pléiades avant mes 50 ans. J’étais trop pauvre avant, pour en avoir. »

c’était en plein la mode greundge qu’il dirait jicé..même les tchairman du cac avaient des patates aux chaussettes qu’il dit dirfilou avec sa grosse chaine en or

Jazzi dit: à

« I cattivi pensieri »

Les Pensée captives, quel beau titre !

bouguereau dit: à

Ceci dit, je pense vraiment que le contexte est essentiel. Les décrets de Vichy sont ce qu’ils sont. Et tomber sur Gallimard est se tromper de cible. Voyons plus large que ça.

sapré jambon..toujours aussi étroit

bouguereau dit: à

obéir et se séparer de quelques collaborateurs ou bien désobéir et ruiner son affaire, mettre sur la paille des dizaines d’employés

hen temps de paix c’est une flanelle pour havoir des subsides alesquia en temps de guerre lassouline y dit qu’c’est la phaute de la france..vaé victisse merde..et remerde..faut socialiser..socialiser les pertes..ça te dit surment quelquechose alesquia..moi je njuge personne qu’il dit lassouline..rien dote dans l’fond..ya pas dquoi havoir peur alesquia

x dit: à

sauf qu’il s’agit des Mauvaises Pensées.
« Cattivo », à cause d’une étymologie diabolique, veut dire « méchant »

bouguereau dit: à

« too good for the French… », trop bien pour les français…

quel est le désir secret de cloclo a rapporter de tel sempiternel drolrie alesquia?

renato dit: à

I cattivi pensieri vaut les mauvaises pensées ; pas du tout captives, donc.

Jazzi dit: à

« quand on est pauvre, vos amis sont ceux que vous méritez, pauvres eux-aussi. »

Moi qui suis pauvre j’ai des parents et amis particulièrement à l’aise, et quelques uns plutôt généreux, B…
Pour mes 40 ou 50 ans, mon ami Hector m’a offert René Char dans la Pléiade (ça tient en un seul volume). Moi, je m’étais offert Les Mémoires de Casanova, d’occasion, dans ma prime jeunesse…

et alii dit: à

P.Assouline avait dit que LEVI STRAUSS était un moraliste et que le milieu de l’édition était porté sur (par)l »inceste

closer dit: à

Je viens de relire le billet de Passou. Il est archi évident que Gaston Gallimard n’a rien à se reprocher. Il a fait du mieux possible dans le contexte de l’époque. Les grands résistants de 2021 auraient-ils préféré que la maison Gallimard fut saisie et « aryanisée » ?

En outre, le fait que la famille n’ait jamais accepté que Passou étudie ses archives, que Gallimard s’était engagé à publier après avoir supporté tous les frais, ne peut qu’inspirer une certaine méfiance.

Ce n’est pas Gallimard, ni la France, ni « Vichy » (pourquoi stigmatiser une ville et ses habitants ?), qui est responsable, c’est le gouvernement de l’Etat français installé à Vichy.

et alii dit: à

quand j’ai travaillé tout un été dans une librairie, je me suis offert 2pléiades à cause de la réduction!

Jazzi dit: à

C’est vrai, mais les Mauvaises pensées c’est banal, les Pensées captives c’est plus beau et plus rigolo et aussi poétique que Le Captif amoureux, de Jean Genet, un écrivain et poète figurant dans la Pléiade…

Jazzi dit: à

« à cause de la réduction ! »

Grâce à la réduction, et alii !

Soleil vert dit: à

L’abondance des notes en Pléiade, contre la « maniabilité des volumes »
Question délicate
On peut remarquer que le paratexte envahit l’édition moderne. Perso ça ne me gène pas, étant admirateur de Borges
Mais je comprends l’interrogation

closer dit: à

Paul, des notes indispensables à la compréhension, oui ! Des milliers de pages de notes, de variantes, de commentaires universitaires, que sais-je encore, non! Quand le volume des annexes dépassent celui du texte et aboutit à une « Recherche » de 7400 pages à 270 euros, encore non.

L’achat en poche, souvent très bien et suffisamment commenté, revient infiniment moins cher, et pour la maniabilité, n’en parlons pas…

renato dit: à

La traduction serait donc une opinion ?

bouguereau dit: à

Ce n’est pas Gallimard, ni la France, ni « Vichy » (pourquoi stigmatiser une ville et ses habitants ?), qui est responsable, c’est le gouvernement de l’Etat français installé à Vichy

cloclo si y continue comme ça y va nous refaire le procés de bloum et du pinard qu’il dirait l’oncle wolf a serdgio..meussieu courte ne pourra pas le tolérer plus longtemps

closer dit: à

Ceci dit, il y a encore certainement des perles disponibles dans la Pléiade, à la fois lisibles, relativement accessibles et maniables.

Une perle récente: les Fables de ce bon La Fontaine, merveilleusement illustrées par Granville.

bouguereau dit: à

La traduction serait donc une opinion ?

il es vrai qu’on pourrait s’interroger mais peu importe rénateau..et puis on a pas ltemps

renato dit: à

Je trouve absurde cette folichonne habitude de définir poétique la moindre connerie ! mais ainsi va le monde…

et alii dit: à

Grâce à la réduction, et alii !
non, il n’y avait pas de grace, là où je travaillais, même pour le jour de repos qu’on me donnait le mardi, jour de fermeture des musées

bouguereau dit: à

les Mauvaises pensées c’est banal

baroz en salaud dpauvre fait vraiment viandard

bouguereau dit: à

même pour le jour de repos qu’on me donnait le mardi, jour de fermeture des musées

c’est balo

Jazzi dit: à

Giono, Balzac ou Berlioz, dans la Pléiade, sous la direction de Pierre Citron, il y a le zeste en plus !

Jazzi dit: à

renato me cherche, le boug, mais il ne me trouvera pas…

DHH dit: à

Puisqu’on me réclame si gentiment , bonjour à tous(tous que je me refuse a defigurer avec l’ecriture inclusive ).
merci de penser à moi
je vais bien et je suis toujours assidue sur la RDL mais quand je n’ai rien a y écrire je me contente de lire les autres et je n’écris rien.
Mais s’il faut absolument repérer aujourd’hui un post sur lequel reagir je dirais a JJJ qu’il fait fausse route en parlant de la « brillante carriere  » de grammairienne de celle qui fut pendant quelques années prof de lycée …. et qui dans une autre vie a vu son avenir professionnel s’abîmer dans le maelstrom de 1981
mais je suis bien là et les occasions ne me manqueront pas de poster « à sauts et à gambades »

renato dit: à

(Pivano a aussi refusé la demande en mariage d’Hemingway, Paul.)

renato dit: à

Je ne cherche personne, J, mais il ne faudrait pas puérilement justifier une erreur. Enfin, chacun fait ce qu’il peut !

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