de Pierre Assouline

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La République des livres
De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

Le trio classique : le mari, la femme, l’amant. A partir de là, qu’en fait-on d’autre que tout ce qui a été fait, refait, défait depuis des lustres ? Une poignante histoire d’amour. C’est l’exploit de Patrick Lapeyre dans Paula ou personne (416 pages, 22 euros, Pol), dont on n’a pas oublié dix ans après La vie est brève et le désir sans fin (Prix Femina). Il y parvient avec une sensibilité, un tremblé, un humour et in fine une mélancolie qui emballent le lecteur grâce à l’indéfinissable charme qui s’en dégage, même quand c’est triste. Douceur de la narration quand tant d’autres ailleurs sont si crispées, un certain détachement des choses d’ici-bas, à l’image de ce personnage qui se rend régulièrement au Louvre pour y lire son journal assis sur une grande banquette de cuir face à des chefs d’œuvre. Tendresse qui déborde de tant de pages. Tant les hommes que les femmes donnent l’impression de vivre en mode avion. Cela se ressent dans la forme même qui est celle de Lapeyre, sa signature dans son maniement des généralités, drôles tant elles sont absurdes :

« Toutes les sœurs s’appellent Fabienne (…) Toutes les filles ont un exemplaire de Rimbaud, avec son portrait en couverture (…)

Ou encore dans sa manière de brosser un portrait décalé :

« Martino, un postier dont aimerait bien connaitre les compétences exactes, à part qu’il sait lire et écrire (…)

C’est à se demander s’il n’est pas dans l’autoportrait lorsque, décrivant Jean en individu parfois coupé du monde, il écrit :

« Si l’Allemagne reprenait par surprise l’Alsace et la Lorraine, il ne s’en serait même pas aperçu ».

Certains ne lui pardonneront pas de tourner en dérision Gilets jaunes et syndicalistes mais qu’importe. Cette histoire pourtant stéréotypée donne le sentiment d‘être traitée pour le première fois, ou plutôt la deuxième tant elle procure un plaisir similaire à celui de Betrayal (1978), la pièce de Harold Pinter, à ceci près que celle-ci était construite à l’envers et que l’action s’y déroulait à rebours, de la fin d’une liaison à son origine. Là, ça se passe à Paris VIIème entre l’avenue Bosquet et la rue Saint-Dominique mais aussi à Nice entre le cours Saleya et la place Masséna et enfin à Strasbourg. Jean Cosmo, plutôt fauché, travaille de nuit au tri postal. Paula, 28 ans, une bourgeoise bien charpentée de la cervelle notamment en histoire de l’art, catho pratiquante mais débarrassée de la culpabilité jusqu’à ce que le sens du pêché ne la rattrape. En attendant, elle s’accommode de l’adultère vécu selon les règles de la clandestinité avec une solide pensée pour boussole :

« Tout ce qui se fait en amour se fait en Dieu parce que Dieu est amour »

Et hop, au pieu ! Lui, c’est un féru de philo. Son dada ? l’Etre. Il en pince pour Heidegger. Elle, moins. Ca l’intéresse, ça la fait rire, ça l’étonne et à la fin, comme nous aussi un peu, ça la saoule, d’autant qu’il a toutes les indulgences pour l’ancien recteur nazi-sans-l’être (il est vrai qu’il s’est plus documenté auprès de l’excellent mais incomplet Dictionnaire Heideggerplutôt que dans les récents et accablants Carnets noirs). Leur passion n’est pas que physique même si la chair prend une très grande place dans leur complicité. Le fait est qu’ils n’arrêtent pas de baiser mais cela reste assez poétique, démentant au passage le principe de Cioran : « Le propre d’un amant est de commencer en poète et de finir en gynécologue ».

L’auteur évite les clichés mais parfois, tout à la fixation de Jean sur la magnifique poitrine de Paula, il s’autorise certaines images que l’on a du mal à visualiser telles « des seins de mésange » ( ?…). Quand leur liaison se délite, il s’enfonce dans un (trop) long parallèle avec la relation qu’Heidegger entretenait avec son élève devenue sa maitresse Hannah Arendt. Paula ou personne est une forte méditation sur le mensonge : 

« Peut-on croire celui qui se présente comme un menteur ? ».

Ce qu’en dit l’(anti)héros dans les pages où est évoquée la recherche de l’authenticité dans Chronique de Anna Magdalena Bach des Straub/Huillet au-delà des instruments d’époque, et l’obligation pour les musiciens de porter du linge de corps d’époque sous leurs vêtements d’époque, donne envie de revoir le film. A la fin, on croirait entendre la douce voix de la narratrice Mme Jouve, elle aussi rescapée d’une grande histoire d’amour, dans La Femme d’à côté de Truffaut : ni avec toi, ni sans toi…

Tout autre est le récit d’Irène Frain Un crime sans importance (256 pages, 18 euros, Seuil), l’une des plus fortes surprises de la rentrée (on peut l’écouter lire ici). Le côté « fait divers vécu » donne envie d’y aller voir : le meurtre de sa sœur, 79 ans, toujours inexpliqué quatorze mois après. Etrange crime dont on ne sait pratiquement rien : circonstances, mobile, coupable… On sait juste qu’il a eu lieu. La victime vivait seule dans une impasse, bipolaire, secrète et jalouse de sa solitude. Elle confectionnait des sachets de lavande.

Elle s’appelait Denise. La sœur ainée vénérée par toute la famille car elle avait fait entrer la culture dans la misère noire de la Bretagne d’après-guerre. Personne n’a rien vu ni entendu dans les alentours du pavillon situé à 25 kms de Paris, près de la rocade, non-lieu entre l’autoroute, le Décathlon et le bois. Beaucoup de sang sur la scène de crime. Des traces de coups sur le cadavre plongé dans le coma après un traumatisme crânien. Tabassée et laissée pour morte. Un massacre. Elle mourra à l’hôpital. La maison a été mise à sac. Pourtant, pas de vol, pas de cambriolage. Alors, juste Orange mécanique ? On est plutôt chez Simenon. Juste un meurtre de retraitée, sans sexe ni argent. «

 Il n’était pas glamour, le meurtre de ma sœur. Aucune prise pour l’imaginaire. Rien que de la réalité à l’état brut. Du pas beau à voir, comme avait dit un des flics le dimanche où on l’avait trouvée ».

Juste une « male mort », ainsi que l’on désignait au Moyen Age les mauvaises morts, atroces, moches. Passant de l’accablement à la colère, Irène Frain a voulu savoir ; elle a enquêté, restitué une biographie à la disparue, dévoilé l’énigme de leurs rapports : elles ne s’étaient pas vues ni parlées depuis de nombreuses années alors que cette soeur ainée adulée était celle qui lui avait ouvert la voie en l’aidant à s’extraire d’une famille et d’un milieu résignés à leur médiocrité ; mais sur l’affaire, elle n’a rencontré qu’une informelle conjuration de mutisme : famille, police, justice. Un bloc d’indifférence aussi violent que le crime. Son livre est la chronique de ce silence infracassable. Sans pathos, sans effets. Juste ce qu’il faut de dignité dans la colère. Impressionnant.

(Photos D.R.)

 

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 449 Réponses pour De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

Marie Sasseur dit: à

Si je dois dire merci aux 70, 80? 90 ? professeurs qui ont accompagné un chemin, avec leurs remarquables travers, manies et exigences, je dois avouer que je ne me souviens pas de tous, certains ayant du mal à imposer une légitimité, sans que cela soit comparable à celle qui résulte d’un non choix imposé par défaut sur le site postbac, je veux, j’y tiens, souligner qu’aucun d’eux, aucun !, n’a ressemblé aux paresseux , et malades mentaux, qui prennent maintenant ce blog pour un préau, ou une salle de classe, à se goberger de phrases creuses et débiles. Tous les adjectifs en inclusif, s’il faut le préciser.

Alors que ce blog a vu passer des célébrités de l’enseignement ( enfin, au moins une !) Mon dieu, comme le temps passe…

renato dit: à

… toujours une incroyable prrte de temps vu l’effet Invention de Morel qui caracterise le lieu.

Chaloux dit: à

@Phil. J’ai terminé L’été finit sous les tilleuls et j’aimerais votre avis de lecteur.

Et maintenant, je reprends Pompéi de Maja Lundgren (Actes-Sud Babel) à la fois très amusant et instructif.

Jean Langoncet dit: à

@christiane dit: à
Jibé dit @Christiane

« Pas romantique, égotiste.
Quelle transgression? Où serait le risque sans lequel il n’y a pas de transgression?
Quant à l’invention de soi… c’est inventer les autres dont il est question le plus souvent, cours après moi que je t’attrape, que je t’étripe…
Sinon, oui, des conversations parallèles parfois agréables, parfois atroces. »
Oui, Jibé, absolument ! votre réaction me fait rire.

… à votre bon coeur
https://www.youtube.com/watch?v=OXUrl3fGknM

Chaloux dit: à

On ne peut s’empêcher de songer, l’ayant lue, au pénible acte séparé auquel est, probablement depuis toujours, et sans aucun doute pour toujours, contrainte cette pauvre Assasseure, probablement aussi repoussante de sa personne qu’elle l’est moralement. « Aucune femme comblée n’est acariâtre ». La phrase n’est pas de moi mais j’y souscris absolument.

Bonne soirée…

Marie Sasseur dit: à

L’huissier est ici transparent. Un commis aux basses œuvres qui a du mal à supporter sa sinistre condition. Alors il décompense comme il peut. Pas sûr que ce soit bien en phase avec les exigences de la chambre…

Patrice Charoulet dit: à

BADINTER SUR LCI

Quel que soit votre bord politique, écoutez, en replay, l’entretien qu’a accordé Robert Badinter à Darius Rochebin ce lundi soir sur LCI. Grand moment.
En attendant, je retiens au moins ceci :
« Le communautarisme est la mort de la République française. »
« La vie de l’homme est sacrée. »
« Le propre du fascisme est d’aimer la mort. »
« Un garde des Sceaux n’est pas un animal de compagnie. »
Il était allé voir une exposition de propagande antisémite avec son frère et ils avaient beaucoup ri de lire  ces mots ahurissants: « Les Juifs sont les rats de l’humanité. »
A la fin de l’entretien, Darius Rochebin qui a vu beaucoup de souvenirs, de photos, dans le bureau de Badinter, lui demande quelle chose est la plus précieuse pour lui. Badinter réfléchit longtemps et répond : « L’acte de naturalisation de mon père, en 1928. »

Je saisis l’occasion pour signaler un remarquable texte de sa femme, Elisabeth Badinter, dans le « JDD » d’hier, critiquant à juste titre les outrances du nouveau féminisme.

Chaloux dit: à

Assasseure, on ne fait pas que jeter les meubles des pauvres gens sur le trottoir. Je ne le fais jamais, ce n’est pas ma spécialité et je ne le ferais pas de toute façon. Pour le reste, ça va encore, merci.

Marie Sasseur dit: à

Et voilà Charoulet, qui vient tracter dans le préau. Ca défile.

Marie Sasseur dit: à

@Pour le reste, ça va encore, merci.

On va aller faire un tour a la chambre, pour en avoir le coeur net.
Si la délation est bien prévue dans les attributs.

D. dit: à

Chaloux, vous devez faire ce que vous devez faire, je regrette. Dans un métier on ne choisie pas ce qu’on préfère en laissant le reste aux autres, je regrette.

Patrice Charoulet dit: à

Je suis dans le préau. Et vous êtes à l’étage supérieur avec les penseurs, les importants et les huiles ?

Chaloux dit: à

D, je ne m’occupe pas des particuliers.

x dit: à

En guise d’excuses présentées aux lecteurs que j’ai pu incommoder :

« The anger which I propose now for my subject, is such as makes those who indulge it more troublesome than formidable, and ranks them rather with hornets and wasps, than with basilisks and lions. […]
There is in the world a certain class of mortals, known, and contentedly known, by the appellation of passionate men, who imagine themselves entitled by that distinction to be provoked on every slight occasion, and to vent their rage in vehement and fierce vociferations, in furious menaces and licentious reproaches. Their rage, indeed, for the most part, fumes away in outcries of injury, and protestations of vengeance, and seldom proceeds to actual violence […] but they interrupt the quiet of those that happen to be within the reach of their clamours, obstruct the course of conversation, and disturb the enjoyment of society.

Men of this kind are sometimes not without understanding or virtue, and are, therefore, not always treated with the severity which their neglect of the ease of all about them might justly provoke; […]

Pride is undoubtedly the original of anger; but pride, like every other passion, if it once breaks loose from reason, counteracts its own purposes. A passionate man, upon the review of his day, will have very few gratifications to offer to his pride, when he has considered how his outrages were caused, why they were borne, and in what they are likely to end at last.

[…] Those sudden bursts of rage generally break out upon small occasions; for life, unhappy as it is, cannot supply great evils as frequently as the man of fire thinks it fit to be enraged; […] »

« If it be reasonable to estimate the difficulty of any enterprise by frequent miscarriages, it may justly be concluded that it is not easy for a man to know himself; for wheresoever we turn our view, we shall find almost all with whom we converse so nearly as to judge of their sentiments, indulging more favourable conceptions of their own virtue than they have been able to impress upon others, and congratulating themselves upon degrees of excellence, which their fondest admirers cannot allow them to have attained.
[…]
[Some] advise, that he who would know himself, should consult his enemies, remember the reproaches that are vented to his face, and listen for the censures that are uttered in private. For his great business is to know his faults, and those malignity will discover, and resentment will reveal. But this precept may be often frustrated; for it seldom happens that rivals or opponents are suffered to come near enough to know our conduct with so much exactness as that conscience should allow and reflect the accusation. The charge of an enemy is often totally false, and commonly so mingled with falsehood, that the mind takes advantage from the failure of one part to discredit the rest, and never suffers any disturbance afterward from such partial reports. »

D’un auteur à qui l’on a reproché d’être « solemn, serious, […], without sprightliness or gaiety », Samuel Johnson.

(The Rambler, « Folly of Anger » (24th April 1750) ; « The Arts of Self-Delusion » (23rd June 1750) ; « Contrariety of Criticism » (5th June 1750.)
On doit bien trouver une traduction quelque part (Gallica ?)

Pablo75 dit: à

La liste des 25 meilleurs romans du XXI siècle selon Alberto Olmos (Segovia, 1975), romancier et critique littéraire espagnol:

‘La mancha humana’ (2000; 2001, Alfaguara), de Philip Roth.
‘Las correcciones’ (2001; 2002, Salamandra), de Jonathan Franzen.
‘Plataforma’ (2001; 2002, Anagrama), de Michel Houellebecq.
‘Esto no es una novela’ (2001; 2013, La bestia equilátera), de David Markson.
‘El desbarrancadero’ (2001, Alfaguara), de Fernando Vallejo.
‘Kafka en la orilla’ (2002, 2006, Tusquets), de Haruki Murakami.
‘Al Norte la montaña, al Sur el lago, al Oeste el camino, al Este el río’ (2003; Acantilado), de Laszlo Krasznahorkai.
‘Europa Central’ (2005; 2007, Random House), de William T. Vollmann.
‘La novela luminosa’ (2005, Alfaguara), de Mario Levrero.
‘Tan fuerte, tan cerca’ (2005; 2005, Lumen), de Jonathan Safran Foer.
‘Gilead’ (2006; 2011, Galaxia Gutenberg), de Marilynne Robinson.
‘Diario de un mal año’ (2007; 2007, Random House), de JM Coetzee.
‘La liebre con ojos de ámbar’ (2009; 2012, Acantilado), de Edmund de Waal.
‘Los poseídos’ (2010; 2011, Seix Barral), de Elif Batuman.
‘Bonsái’ (2011, Anagrama), de Alejandro Zambra.
‘La amiga estupenda’ (2011; 2012, Lumen), de Elena Ferrante.
‘Zona’ (2012; 2013, Random House), de Geoff Dyer.
’10:04′ (2014; 2015, Reservoir Books), de Ben Lerner.
‘Distancia de rescate’ (2014, Random House), de Samantha Schweblin.
‘Departamento de especulaciones’ (2014; 2016, Libros del Asteroide), de Jenny Offill.
‘En islas extremas’ (2015; 2017, Volcano), Amy Liptrot.
‘Vernon Subutex, 2’ (2015; 2017, Random House), de Virginie Despentes.
‘Solenoide’ (2015; 2017, Impedimenta), de Mircea Cartarescu.
‘Una odisea: un padre, un hijo, una epopeya’ (2017; 2019, Seix Barral), de Daniel Mendelsohn.
‘Prestigio’ (2018; 2018, Libros del Asteroide), de Rachel Cusk.

De ces 25 romans, je n’ai lu que ‘Esto no es una novela’ [This is not a novel, en français Arrêter d’écrire, Le Cherche midi, 2007], de David Markson, qui comme son vrai titre l’indique n’est pas du tout un roman. Je l’avais trouvé par hasard sur une table dans une bibliothèque municipale, l’avait ouvert par le milieu et avait trouvé l’idée du livre très bonne (c’est un peu comme ce que fait J.Drillon avec ses « Petit papiers »).

Mis 25 mejores novelas del siglo XXI
https://blogs.elconfidencial.com/cultura/mala-fama/2020-08-24/mejores-novelas-internacionales_2721940/

et alii dit: à

on ne choisie
je regrette aussie !

Jibé dit: à

Je conseille dans cette liste « Kafka sur le rivage »
de Murakami. Lu en français, je dois bien le dire, ce qui ruine peut-être le texte initial, va savoir.

Chaloux dit: à

Moi je ne conseille absolument pas Kafka sur le rivage.

et alii dit: à

j’ai compris que je n’avais rien à faire parmi des gens qui s’imaginent qu’ils intéressent tout le monde,et ne songent qu’à se présenter comme les plus étonnants et admirables en cherchant des tiers,amis, faux amis et faux ennemis pour faire avaler leurs prétentions aux autres;ces jeux m’ennuient et me dégoutent

et alii dit: à

la tomate avait mis un mot pour évoquer une écrivaine que j’ai beaucoup aimée :d’autres aussi
Yōko Ogawa (小川洋子, Ogawa Yōko?), née le 30 mars 1962 à Okayama1, dans la préfecture d’Okayama, est une écrivaine japonaise.

Chaloux dit: à

Morand ne voulait pas qu’on enseigne la grammaire.

Janssen J-J dit: à

De cette liste, je n’ai lu (traduits en français) que ces sept-là. Je ne vois pas en quoi ils seraient meilleurs que d’autres, mais dans mon ordre d’intérêt (de plaisir et de respect), je les classerai volontiers de la sorte (de 1 à 7)… C’est Solénoïde qui m’a indéniablement le plus « scotché » : un petit nouveau pour moi, mais un très grand premier… J’envie la chance de celzéceux qui ne l’ont pas encore lu, qui, tels des huissiers moyens, n’ont pas encore ouvert les volets clos… et pourtant balancé les chaises percées.

2-‘Plataforma’ (2001; 2002, Anagrama), de Michel Houellebecq.
6-‘Kafka en la orilla’ (2002, 2006, Tusquets), de Haruki Murakami.
5-‘Diario de un mal año’ (2007; 2007, Random House), de JM Coetzee.
7 -‘La amiga estupenda’ (2011; 2012, Lumen), de Elena Ferrante.
4-‘Vernon Subutex, 2’ (2015; 2017, Random House), de Virginie Despentes.
1 -‘Solenoide’ (2015; 2017, Impedimenta), de Mircea Cartarescu.
3-‘Una odisea: un padre, un hijo, una epopeya’ (2017; 2019, Seix Barral), de Daniel Mendelsohn.

Mais tout cela n’a aucun intérêt en soi. Pas vrai, Abdelkader et Ozamiandis ? Bàv.
Ce soir Serpico ne cassait plus de briques. Mais Darmanian, après l’échec de Castaner, va faire le ménage dans la littérature corrompue de la RDL et dans les rangs des militants féministes.

Janssen J-J dit: à

Depuis quelques jours, on voit simultanément au moins trois de nos planètes dans le ciel nocturne : vénus, mercure et jupiter. Incroyable de pureté !
Des célébrités de l’enseignement Montessori sur la rdl ???
Vous plaisantez, madame Tanner !…
Bàv,

Janssen J-J dit: à

@ ces jeux m’ennuient et me dégoutent

Moi itou, mais pourquoi les pratiquer al’hors ? Vous vous ennuyez et vous dégoutez de vous-même, sans amies et sans ennemis ?

Bonne couchée. A domani.

et alii dit: à

ce que je ne « comprends pas », c’est pourquoi ces personnes qui se considèrent si intéressantes et sont si peu regardantes sur les moyens pour promouvoir leurs gouts et leurs jugements n’ouvrent pas leurs propres blogs, alors même qu’elles mettent très peu de liens qui conforteraient leur point de vue

Janssen J-J dit: à

Je me demande si orsenna erik ne préférait pas slimani à morand(ini) pour la grammaire ?
Moi, j’ai adoré qu’on me l’enseignât rigoureusement, mais depuis le temps, j’ai perdu pas mal de règles. Heureusement qu’on a une défenseuse hors pair.
Merci à vous,

et alii dit: à

j’ai beaucoup d’ennemi-e-s sur ce blog !
mais si je veux comprendre de quoi internet est le nom, et identifier mes ennemi-e-s , c’est bien en suivant assez longtemps ce blog-ci, pour ne pas juger trop vite que je trouverais quelques réponses

Janssen J-J dit: à

moi j’ai un blog spécialisé, une page web et ma fiche sur wikipedia. Cela me suffit amplement à faire relativiser les apports de la rdl. Mais j’aime bien la rdl car j’ai un besoin quotidien d’une cour de récré en littératures, après les choses sérieuses.
Compris, txfl. Mes « liens » sérieux sont ailleurs et certainement pas pour vous, vous ne les comprendriez visiblement pas. Tout le monde ne peut être au four et au moulin en même temps, comme disait pdt Macron. Bonne nuitée (bis).
https://www.youtube.com/watch?v=ekUQpDDBzY4

et alii dit: à

la cour de « récré »?
je trouve bizarre ce besoin de traiter tous les gens de « cons », de croire qu’ils sont incapables de s’intéresser à des problèmes ardus ,et de s’imaginer soi-même compétents dans des pratiques où des personnes ont une expérience professionnelle amplement éprouvée, même comme gynécologue et comme poète!

et alii dit: à

il se trouve que je regrette que l’on vienne sur la RDL pour promouvoir des pratiques idéologiques de mépris ,voire de haine: on ne « tutoie » pas sur LSP qui est un blog professionnel assez averti en langue française

et alii dit: à

il est vrai qu’il fut un temps où l’on narlait que proctologue sur la RDL

et alii dit: à

PARLAIT

et alii dit: à

UN SITE sur la gynécologie qui n’est pas « nul »:
Winckler’s Webzine
Le site personnel de Martin Winckler
http://www.martinwinckler.com/
comme son auteur a dû partir au canada, ce n’est pas une pub pour lui

et alii dit: à

ce que dit wiki:
La proctologie (du grec ancien πρωκτός / prôktós (« anus ») et λογία / logía (« étude »)) est une spécialité de la gastro-entérologie étudiant les maladies de l’anus et du rectum. Le proctologue est le spécialiste de ce domaine ; il peut être gastro-entérologue ou chirurgien digestif de formation.

L’examen proctologique consiste en un interrogatoire orienté sur la pathologie de la région anale, sur l’inspection de la marge anale, sur le toucher rectal, l’anuscopie et la rectoscopie.

Le proctologue est souvent considéré comme le médecin de choix des hémorroïdes1.

et alii dit: à

Tobie Nathan #2 : « Dans 60 ans il n’y aura plus de familles »
https://www.youtube.com/watch?v=7ugcpNR9jaI
La seule justification des familles est de fabriquer des enfants
A qui appartiennent les enfants ? Toutes les cultures, même la nôtre, répondent : à notre lignée. Le sexe n’y suffit pas, il faut en passer par un mythe de fondation, qui renvoie au tout premier de la

et alii dit: à

La biocratie (la médecine, la biologie) sont aujoud’hui les « dieux » qui sont à l’origine de nos lignées…
Publié le 28 mai 2014 sur ventscontraires.net, la revue en ligne du Théâtre du Rond-Point
https://www.youtube.com/watch?v=XGFpnJ-tjcE
FR
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Tobie Nathan #4 : « Aujourd’hui l’ancêtre c’est la médecine »

et alii dit: à

avoir interdit absolument et sans nuance la lecture studieuse d’auteurs de philosophie quand P.Assouline est amené à évoquer Arendt et Heidegger -dans une page où on trouve Yankélévitch ne me semble pas le fait d’ un professeur conscient de son travail d’éducateur et se recommandant comme telle,mais un passage à l’acte jaloux et angoissé de ne pas se retrouver dans ce qu’on appelle aujourd’hui sa « zone de confort », d’autant plus qu’il y a eu des billets sur la RDL à propos de l’amour du philosophe allemand et son élève devenue son « éditrice »:je ne recherche pas ces pages anciennes de la RDL que chacun peut retrouver outre certainement de des articles sur la toile, pour comprendre et le jeu du personnage amant pour éblouir la dame , et la critique de P.Assouline;

MC dit: à

Je vous remercie, cher Pablo, de vous pencher avec tant de sollicitude sur mon pauvre cerveau dont l’état vous inquiète tant.
Cela dit, au vu de ce que vous faites de mes textes, je ne suis pas du tout convaincu que le votre sache lire, englué qu’il est dans un dogmatisme qui ignore toute autocritique.
Pour votre information, Goléa a eu en effet sa période école de Vienne, mais il s’en est détaché de manière fracassante. Ecrire « Webern appartient-il vraiment à l’Histoire de la Musique ?  » suffirait à le montrer. Chemin faisant, on a toujours pas compris qui représente votre « musique abstraite ». Appellation étrange, mais vous êtes assez grand pour en être responsable!

Je maintiens, pour savoir un peu lire, me semble-t-il, que la phrase de Richter est à double tranchant, car, si « la huitième est la meilleure, que sont donc les autres »? Simplement bonnes? mauvaises? médiocres? Ce qui ne serait pas le cas s’il avait dit « Les neuf sont géniales ». Mais il ne l’a pas dit. Donc on peut le penser. Je m’étonne qu’un aussi fin logicien que vous, qui cite Wittgenstein s’il vous plait, s’étonne de ce qui est conséquence logique d’une proposition.
Je n’évoquerai pas le problème de l’ironie éventuelle de celle-ci, parce que vous y êtes à peu près aussi sensible qu’un Bunker du Mur de l’Atlantique.
Les compliments de Sibelius valent ce qu’ils valent, peu de chose à mon humble avis, vodka ou pas. Mais Depuis quand faut-il un ensemble éclectique d’éloges pour justifier une position? Le vieil argument d’autorité façon « ils sont venus ils sont tous là » et je m’en vais vous les asséner apparait bien utilement, sinon de manière convaincante.

Je vais plus loin: Dans l’absolu,l’argument: « c’est un grand musicien puisqu’il a des éloges » ne préjuge pas du futur, ni de la justesse du jugement esthétique, que je sache!
Le meilleur. j’ai écrit, « et quant à parler des symphonies, je trouve curieux que vous ne mentionniez pas le Te Deum ».
Vous ne voyez pas l’opposition entre ces symphonies et le Te Deum (mais voyez-vous jamais quelque chose?) et vous déduisez, avec mauvaise foi, que pour votre serviteur, « un Te Deum est une symphonie! »
Or Je notais simplement que l’immense, ou plus exactement l’énorme Brucknérien que vous êtes et qu’il n’est, semble-t-il, pas permis d’ignorer, passe curieusement à l’as et constamment un des morceaux les plus connus et les plus impressionnants de son idole…

Pour finir , afin que nul n’en ignore, vous vous juchez sur votre pyramide de centaines de disques Brucknériens -Combien de mètres de haut? 300? Meme à Marseille, on n’oserait pas!- histoire d’écraser par un effet de marteau-pilon l’abime l’ignorance que je suis sensé représenter. C’est beau comme un tableau allégorique façon fresque pompière un peu folle grande époque Marianne III!
C’est bien essayé, mais il me semble que Van Beinum et Jochum, que vous envoyez gaillardement promener, ont une valeur reconnue dans ce répertoire , et , si je me suis donné la peine de vous les nommer avec quelque discrétion, (autre notion, je le crains, qui vous est totalement imperméable!) c’était bien parce que je le connaissais un peu, ce répertoire. Témoin ce Te Deum que vous n’avez jamais cité, sauf pour m’attribuer un contresens chimérique.

Au demeurant, vous mélangez tout, la phrase de Goléa, dont vous faites mon propre point de vue en oubliant sciemment que je vous l’avais donnée comme exemple de la réception tardive et fraiche de Bruckner en France à une certaine époque, et, dans ce confusionnisme machiste qui vous tient lieu de logique et qui n’accepte aucune nuance, le Diafoirus que vous êtes trouve le moyen de s’inquiéter de mon cerveau? Regardez un peu la manière dont le votre fonctionne, elle est fort instructive, montrant comment il est pathétiquement bloqué.
MC
MC

rose dit: à

Christiane

sorte d’indifférence générale. Certains commentateurs parlent des Français à Pondichéry, d’autres de musique avec force et désaccords, un(e) solitaire glisse un tableau de Paul Klee, d’autres jouent au chamboule-tout avec des balles qui sont des jurons, les cris et les coups passent alors par les mots, l’espace-commentaire devient une arène… une passionnée […]

Et également avec force désaccords.
Bien cordialement

rose dit: à

marc court

Plutôt que du cerveau, fort en activité, je chercherai au niveau du coeur.

rose dit: à

Christiane

Merci plur Raphaël ; le regarderai aujourd’hui.

DHH

DHH dit: à
Les Dardanelles :
Enfant, J’ai souvent entendu parler de cet enfer, qui avait preferentiellemnt été reservé aux troupes coloniales.
De sorte que dans les générations de mes parents et grands parents , ils étaient nombreux, autour de moi,ces anciens zouaves à raconter cet enfer dans leurs propos d’ anciens combattants.
Un cousin de l’oncle ma mère disparu au Chemin des dames était mort sur le bateau höpital qui le ramenait chez lui, suite à la dysenterie contractée sur ce théâtre d’opérations.
Ces deux morts dans une guerre idiote portaient tous les deux le même nom ,et aussi le même prénom, celui de leur grand-pere commun .Le plus âgé des deux laissait une veuve et trois enfants dont un posthume.

Mon père a participé à deux guerres. Algérie, Vietnam. S’est tu tte sa vie.
A donné deux infos.
Une lorsque je lui ai parlé de Camus. Ce que les fellaghas faisaient aux soldats attrapés par eux.

L’autre sur son école de radio à Fez où il a appris le métier de radio ds l’aviation.
À la fin de sa vie, cinq mois durant lesquels je ne l’ai plus vu, ni même parlé, il a commencé à raconter. C’était inouï cet abandon du silence.
J’en ai été privée volontairement de la parole de mon père, alors que durant toute sa vie j’ai subi son silence.

rose dit: à

D
Hier midi ai mangé u e courgette bizarrement farcie.
Une couche de pois chiches en purée. Une couche de farce normale.
Du riz blanc long.
Dommage de le summrimer tt le tps au profit du basmati. C vraiment bon le riz blanc long.

rose dit: à

D
Supprimer

Il me reste de la purée de pois chiches.
Avant qu’elle ne devienne sure -càd rapidement-faudrait que je trouve quoi en faire.
Hier soir, avais fait cuire le midi morceau de potiron un petit oignon trois p.de terre, ai mis ds un bol trois morceaux de chaque (un seul d’oignon) du lait.
Fait chauffer au micro-ondes, rajouté un peu de flocons de purée, salé poivré c’était bon.

Cette nuit ai rêvé de la cousine germaine de mon père Marcelle.
Me disait
Et la maman qu’a-t’elle dit face à l’innocence d3 l’enfant ?

Me disait aussi Jules personne ne le sait sauf moi est sextrique. Elle rajoutait une folle.

Je logeais chez elle et m’occupait d’elle le soir. Elle me.disait je perds la mémoire mais comme tout le monde.

Le point du milieu est une invention. Me demande ce qu’il vient foutre là.

rose dit: à

Certes, elle était bien jalouse de ma maman.
On n’épouse pas sa cousine germaine.

rose dit: à

« Elias Canetti fait un beau portrait de F. Busoni en exil à Zurich pendant la guerre dans le premier volume de son autobiographie. (Mais je crois l’avoir déjà dit.) »

Je ne crois pas l’avoir lu sous votre plume. Jacques Drillon pourrait le confirmer.

rose dit: à

Pas d’acord pour effacer le XIXème siècle de l’historique.
Pétitionnons.

rose dit: à

closer dit: à
Un détail Rose: dans Casablanca, c’est Ingrid Bergman la partenaire de Bogart.

L’amour entre Humphrey et Lauren Bacall éclate dans « Dark Passage », merveilleux film de série B qui date de 1947.

Un détail ?

Une boulette.
Va donc te jeter dans le canal rose, comme Rachel.

renato dit: à

« … effacer le XIXème siècle de l’historique » comme Staline effaçait les indésirables des photo — avant ou après la Sibérie — ?

Marie Sasseur dit: à

@ »je ne recherche pas ces pages anciennes de la RDL que chacun peut retrouver  »

Merci quand même de l’avoir fait. La préterition n’est pas qu’une figure de style.

Sinon, la rupture a duré 50 ans, jusqu’a ce que mort s’en suive, non ?

et alii dit: à

En attendant, elle s’accommode de l’adultère vécu selon les règles de la clandestinité avec une solide pensée pour boussole :
les femmes qui m’ont parlé de leur adultère , avec passion,ne m’ont jamais parlé de la pensée qui le soutenait :du cap-boussole-si

John B dit: à

des personnes ont une expérience professionnelle amplement éprouvée, même comme gynécologue et comme poète! Elalii.

Geneviève Clitoride est vraiment exceptionnelle en ce double domaine!

et alii dit: à

j’ai connu une femme,une seule,(non deux, mais la seconde était déficiente mentale de maladie dégénérative)qui s’intéressait à la vie des actrices (notamment Piaf)par contre, elle n’en finissait pas de jase sur les couples à maîtresses et les remariages qu’elle connaissait;elle avait eu elle-même un amant persécuteur (par téléphone) ;c’était une chrétienne et son époux qui n’était pas chrétien (son amant non plus)la traitait de relapse (Relaps est le terme par lequel l’autorité religieuse désigne un adepte retombé dans ce qu’elle considère comme une hérésie après qu’il y a solennellement renoncé.

La notion connaît un grand développement dans le cadre du christianisme mais s’emploie aussi dans les religions caractérisées par un corpus de dogmes ou en voie de dogmatisation.)

John B dit: à

même comme gynécologue et comme poète! Etalii.

Geneviève Clitoride fait tintinnabuler ses vers comme nulle autre pareille!

et alii dit: à

clitoride :orthographe de paysan : torride ;
ET KLEE pour l’histoire de l’art total look

et alii dit: à

de jaser

John B dit: à

même comme gynécologue et comme poète! Etalii.

Geneviève Clitoride carburait à l’éther pur!

John B dit: à

Clitorride, Etalii est vraiment sympathique, elle a le nez!
Bisou! 😉

John B dit: à

elle a le nez!

Mais la main lourde.
Amen!

et alii dit: à

gynécologue:il faudrait savoir si les femmes amoureuses ont aussi un désir thérapeutique de « soigner » ou guérir(là c’est la furor sanandi) leur très cher

John B dit: à

gynécologue:il faudrait savoir si les femmes amoureuses ont aussi un désir thérapeutique de « soigner » ou guérir

Ciel, la bléno!

JiCé..... dit: à

Mardi 8 septembre 2020, 9h56

Il y a dans l’adultère une excellente chose : la lutte contre la stérilité affective du mariage à l’ancienne.

D’autres couillons essaient de résoudre le problème de l’ennui, par la polygamie, voire la polyandrie. Ce sont pratiques tribales désespérées et procédures infiniment plus coûteuses, lourdes, pesantes, handicapantes, maladroites, que le papillonnage léger pratiqué avec bon gout et courtoisie réciproque !

Marie Sasseur dit: à

le papillonnage léger pratiqué avec bon gout et courtoisie réciproque !
Et rajouter: à égalité de moyens.

et alii dit: à

interprétation de Freud « himself »

. Je n’ai jamais non plus joué au docteur, ma curiosité infantile suivant apparemment d’autres voies [21]
[21]
Ibid., p. 145-146.. »

DHH dit: à

@bloom
j’ai fini par trouver le titre que je cherchais du roman indien de Rose Vincent:le temps d’un royaume

christiane dit: à

Merci, Rose, pour toutes vos pensées. Vous avez du cœur.
J’ai retrouvé dans un entretien entre Alberto Giacometti et Antonio del Guercio du 23 juin 1962, ces paroles d’A. Giacometti (quelques fragments) :
« A. Giacometti : – Pour moi la réalité vaut plus que la peinture. L’homme vaut plus que la peinture. L’histoire de la peinture est l’histoire des mutations du mode de voir la réalité. Et à propos de réalité, je dois préciser que selon moi la distinction entre réalité intérieure et réalité extérieure est purement rhétorique, puisque la réalité est un tissu de rapports à tous les niveaux. La vision du monde est changée. Aujourd’hui, certains faits modernes de la vision comme le cinéma, la photographie, la télévision, le microscope – qui aux yeux de beaucoup apparaissent comme le nec plus ultra de la représentation objective des choses – auraient découragé la peinture ; on voit revenir ce thème de son absence de nécessité, comme dans d’autres temps.
Les fois où je peins ou je sculpte, je cherche à les faire de façon à ce que ma peinture et ma sculpture n’aient aucun rapport avec la vision photographique. Si l’on cherche à voir d’une façon différente de la photographie, tout devient neuf et inconnu ; et donc, pour me rendre compte de ce que je vois, je dois peindre et sculpter. Je me fiche du problème de faire un beau tableau, ou de finir. Je vois la personne qui est devant moi comme une chose complète, contradictoire ; donc, pour la comprendre, je dois la copier ; ainsi je la verrai mieux, je la découvrirai un peu plus ; et donc je continue à la copier. Mes peintures sont des copies non réussies de la réalité. Et je me rends compte, dans mon travail, que la distance entre ce que je fais et la tête que je veux représenter est toujours la même. Le jour où on arriverait à comprendre totalement une certaine chose, on pourrait la refaire. Mais cela est impossible, parce que cette chose et moi sommes pris dans le mouvement et la mutation continuelle de la vie, qui ne peuvent être immobilisés. C’est une condition en même temps angoissante et joyeuse, surtout joyeuse. »

C’est émouvant, n’est-ce pas, Rose, cette humilité, cette lucidité, cette ténacité ?
Je l’imagine quand il griffonnait les visages de sa femme, de Diego, son frère, les faisant poser pendant des heures… Il avait besoin de cette tension avec ces modèles. Puis il triturait le plâtre, la terre ou prenait ses pinceaux. Dans les sculptures, on voit les déformations, les scarifications, l’empreinte de ses doigts, ce combat avec la matière.

Cet entretien est dans la partie « Témoignages» d’un livre passionnant de Véronique Wiesinger Giacometti – La figure au défi (Découvertes Gallimard) acheté au Centre Pompidou à l’occasion de l’exposition « L’atelier d’Alberto Giacometti en 2007. Elle montre bien à travers photos et écrits la complexité contradictoire et la qualité expérimentale de l’œuvre de Giacometti.

Depuis juin 2018, l’Institut Giacometti, s’est ouvert, 5, rue Victor-Schœlcher, petite rue calme qui longe le cimetière de Montparnasse, à deux pas du boulevard Raspail et de la Fondation Cartier pour l’art contemporain. (Il est installé dans l’ancien atelier de l’artiste-décorateur Paul Follot, un hôtel particulier classé de style Art Déco, dont les décors ont été préservés, restaurés et réaménagés.)
L’atelier de Giacometti, de 23 m2, y a été reconstitué, au rez-de-chaussée (celui du 46 rue Hippolyte-Maindron, qui fut son antre et sa maison de 1926 à 1966.), composé de son mobilier, son cendrier, le vilain petit tabouret percé sur lequel il le posait, des socles et des fragments d’œuvre, des dizaines de pinceaux, d’objets personnels, de murs peints par l’artiste et d’œuvres, pour certaines encore jamais exposées.
En ce moment, l’exposition « L’Homme qui marche » rassemble pour la première fois toutes les variations de l’Homme qui marche d’Alberto Giacometti.
https://www.france.fr/fr/paris/moodboard/plongez-avec-nous-dans-l%27univers-intime-de-giacometti
Bonne journée, Rose.

Jibé dit: à

Le jour où l’adultère sera un « papillonnage léger pratiqué avec bon gout et courtoisie réciproque ! »… on aura changé de pratiques culturelles. Ca va pas être rapide.

Quant à la disparition de la famille du fait des possibilités techniques de faire des enfants sans le couple hétéronormé, je vois ça comme un rêve lointain, encore plus lointain. Il se trouve encore une majorité de Français pour croire que la famille nucléaire est le socle de la société, alors même que l’anthropologie démontre (cf Lévi-Strauss, Maurice Godelier, Françoise Héritier, par ex) qu’il existe des dizaines de structures familiales possibles. L’occident, laïc ou pas, est encore accroché à des convictions judéo-chrétiennes, un papa-une maman, etc etc, comme à une évidence.

hamlet dit: à

je me souviens d’un cours d’organologie instrumentale, il y a longtemps, j’étais avec un ami, il s’appelait Edmond, on l’appelait Ed.

oh ce cours ! oh ce cours ! Ed et moi ! Ed et moi !

hamlet dit: à

Ed était un peu dur d’oreille…

J’avais beau crier à l’Ed… rien… oh ce cours..

hamlet dit: à

Crié

Chaloux dit: à

moi j’ai (…) ma fiche sur wikipedia.

Fais-moi penser à la compléter.

Hurkhurkhurk!

Pat V dit: à

A propos de peinture « gynécologique » qui intéresse vraiment etalii, il faut voir l’ œuvre entier de Carol Rama.
http://lemagazine.jeudepaume.org/blogs/beatrizpreciado/2013/05/27/carol-rama-for-ever-suite-et-fin/

Mit Original-Radierung auf Büttenpapier (16,5 x 12 cm). Exemplar 075/700. Die Texte des Buches entstammen einer Textsammlung Edoardo Sanguinetis über die Künstlerin. Buch u. Radierung bilden eine zusammengehörige Edition. Den Exemplaren 001-150 liegt jeweils eine der drei unterschiedlichen u. speziell für das Buch gefertigten Radierungen bei. Die Radierung ist nummeriert (25/50) u. von Künstlerin signiert u. datiert (2002). N° de réf. du libraire 15824

et alii dit: à

Pat V dit
non, ce qui m’intéresse surtout,c’est le « discours »logue », et son apparence « professionnelle »
un « métier »

Pat V dit: à

Sanguineti avec un seul t, pardon.

Pat V dit: à

non, ce qui m’intéresse surtout,c’est le « discours »logue », et son apparence « professionnelle »
un « métier

Mais encore, éalii?

et alii dit: à

wiki:L’andrologie (du grec ancien : ἀνδρός / andrós, génitif de ἀνήρ / anếr, « homme ») est la spécialité médicale qui s’occupe de la santé masculine, en particulier pour les problèmes de l’appareil reproducteur masculin et les problèmes urologiques particuliers aux individus mâles. La gynécologie s’occupe des aspects médicaux de la femme.

et alii dit: à

L’HISTOIRE DE LA GYNÉCOLOGIE
Comparée à l’histoire de la médecine, la gynécologie est beaucoup plus récente. Ainsi, alors que la médecine générale a toujours accompagné l’évolution de l’homme et a permis l’allongement progressif de son espérance de vie, la gynécologie fut une discipline sur laquelle on ne se pencha réellement que plus tard. Ainsi, c’est au 16e siècle que la discipline s’est peu à peu structurée et c’est à ce moment que des médecins se sont consacrés à l’étude de l’appareil génital féminin. L’histoire de l’obstétrique a commencé à l’époque médiévale avec la publication de l’encyclopédie Meyers Konversationslexikon, qui cherche à répondre au fait que l’art d’accoucher ne résidait que dans les mains des femmes qui avaient survécu à la mise au monde de leur enfant, personne à l’époque ne s’intéressant aux techniques pour favoriser la survie de la femme ou de l’enfant. Un peu plus tard naissait le premier manuel d’obstétrique de l’allemand Eucharius Rosslin, qui posait les bases de l’obstétrique moderne.

LA GYNÉCOLOGIE EN TANT QUE SPÉCIALITÉ MÉDICALE
Si la gynécologie obstétrique existe et est étudiée depuis bien longtemps dans le milieu médical, la gynécologie médicale n’a fait son apparition dans la liste des diplômes universitaires qu’en 1963. Ainsi, jusqu’en 1984, les deux spécialités (gynécologie médicale et gynécologie obstétrique) ont cohabité sur les bancs de l’université. En 1984, la gynécologie médicale a été supprimée en tant que formation universitaire, et fut pratiquée de manière informelle par les diplômés à l’issue de leur formation. De ce fait, la gynécologie médicale ne doit son salut qu’à la diffusion par des
L’HISTOIRE DE LA GYNÉCOLOGIE
Comparée à l’histoire de la médecine, la gynécologie est beaucoup plus récente. Ainsi, alors que la médecine générale a toujours accompagné l’évolution de l’homme et a permis l’allongement progressif de son espérance de vie, la gynécologie fut une discipline sur laquelle on ne se pencha réellement que plus tard. Ainsi, c’est au 16e siècle que la discipline s’est peu à peu structurée et c’est à ce moment que des médecins se sont consacrés à l’étude de l’appareil génital féminin. L’histoire de l’obstétrique a commencé à l’époque médiévale avec la publication de l’encyclopédie Meyers Konversationslexikon, qui cherche à répondre au fait que l’art d’accoucher ne résidait que dans les mains des femmes qui avaient survécu à la mise au monde de leur enfant, personne à l’époque ne s’intéressant aux techniques pour favoriser la survie de la femme ou de l’enfant. Un peu plus tard naissait le premier manuel d’obstétrique de l’allemand Eucharius Rosslin, qui posait les bases de l’obstétrique moderne.

LA GYNÉCOLOGIE EN TANT QUE SPÉCIALITÉ MÉDICALE
Si la gynécologie obstétrique existe et est étudiée depuis bien longtemps dans le milieu médical, la gynécologie médicale n’a fait son apparition dans la liste des diplômes universitaires qu’en 1963. Ainsi, jusqu’en 1984, les deux spécialités (gynécologie médicale et gynécologie obstétrique) ont cohabité sur les bancs de l’université. En 1984, la gynécologie médicale a été supprimée en tant que formation universitaire, et fut pratiquée de manière informelle par les diplômés à l’issue de leur formation. De ce fait, la gynécologie médicale ne doit son salut qu’à la diffusion par des

et alii dit: à

sur métier, profession: wiki:
À partir du début du IIe millénaire, les personnes exerçant un même métier dans les villes alors en développement se sont organisées en communautés de métiers, appelées corporations à la fin de l’Ancien Régime. Les communautés de métier avaient un pouvoir de réglementation très strict en matière d’organisation du travail, de la production, et de la commercialisation, comme en témoigne le Livre des métiers rédigé en 1268 par Étienne Boileau, prévôt de Paris à la fin du règne de Saint Louis.

En France, certains abus du système corporatif ont conduit à la suppression des corporations par Turgot en février 1776, suivie rapidement par leur rétablissement en août de la même année, et à leur suppression définitive pendant la Révolution, par le décret d’Allarde des 2 et 17 mars 1791, puis confirmée par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791.

On parle aujourd’hui quelquefois de corps intermédiaires, mais il s’agit d’une notion assez différente, puisque les syndicats regroupent le plus souvent des métiers différents, tout en étant organisés par métiers et par secteurs géographiques. En outre, les syndicats ont essentiellement pour mission de défendre les intérêts des travailleurs, et non de faire respecter la réglementation relative à une profession, dans la mesure où elle existe. Dans ce sens, l’équivalent des communautés de métier du Moyen Âge et de l’époque moderne serait plutôt les ordres professionnels dans les professions réglementées (ordre des médecins, conseil national des barreaux, ordre des pharmaciens, etc.).

et alii dit: à

sur slate:
En pleine pandémie de Covid-19, les Américain·es ont acheté des objets récréatifs pour certains, nettement moins pour d’autres.

Brinqueballe dit: à

Oh là, là, Pat V a mis le doigt sur le point G du blog à Passou!

Pat V dit: à

Brinqueballe dit: à

Oh là, là, Pat V (…)

J’en suis profondément désolé, bonne journée.

christiane dit: à

@Jibé @Christiane

J’écrivais : « une pratique romantique de la transgression sociale et de l’invention de soi. » comme l’écrivait Mathilde Labbé en 2008 à propos de ce blog ? »

Vous commentiez ainsi : « Pas romantique, égotiste.
Quelle transgression? Où serait le risque sans lequel il n’y a pas de transgression?
Quant à l’invention de soi… »

Je reprnds cette notion de romantisme.
Le romantisme refusa les règles imposées par le classicisme.
Au théâtre ce fut un bouleversement : mélange des genres, des unités de temps, de lieu ; refus des règles de bienséance et du moralisme.
Le drame fougueux où la tragédie se mêle à la comédie, le sublime au grotesque, le beau au laid, les bouffons aux nobles. Shakespeare et Schiller deviennent le modèle des jeunes romantiques, Hugo le définit. Sans oublier que l’artiste romantique clame une vérité qu’il pense être le seul à pouvoir transmettre…
Alors, Mathilde Labbé, a-t-elle vraiment tort quand elle trouve dans ce blog « une pratique romantique de la transgression sociale et de l’invention de soi » ? Les choses ont-elles changé depuis 2008 ?

hamlet dit: à

en gynéco j’y connais rien, seul truc que j’ai lu c’est les annales, pendant le confinement, rien d’autre à lire, du coup ça a fait orifice de bouche trou.

Janssen J-J dit: à

@ rôz ; convenons tout de même qu’à défaut de cœur, l’aristocratie française garde une belle longueur d’avance sur la roture espagnole en matière d’argumentations musicales,

BJàv,

et alii dit: à

HAMLET ,qu’est ce que ça veut dire? du coup ça a fait orifice de bouche trou.
C ‘est pour office?

Phil dit: à

Brave blog à passou, la discussion tourne gynécologie aussi vite que la notule à Bergson egghead avait fini en recette de quiche lorraine.
Vivement déconseillé de re-voir un film Straub/Huillet hors les murs d’une cinémathèque, au risque de trouver son écran plat vraiment plat.
dear chaloux, relirai le Haedens, nous en causerons, présentement, « Deux », choix d’un mauvais titre par Nemirosky, m’occupe distraitement mais pour son époque et prose regrettées par Haedens et ses amis.

Vanina dit: à

La méchancété et l’aggression, si cela est le résultat des passions littéraires, il vaut mieux etre analphabète.
Des allures qui ne m’appartiennent pas, quant à savoir quels sont les meilleurs livres de l’année, on garde ses opinions: Céline est le plus grand écrivain du XXème siècle, L’Evangile de tout les temps et malheureusement très peu mis en pratique. Je vous laisse .

renato dit: à

« … il vaut mieux etre analphabète. »

Analphabètes de retour et fonctionnels bien à part, trouver un authentique analphabète est de plus en plus difficile, ce qui donne du sens à la prevision d’Ennio Flaiano lorsqu’il disait qu’à un moment on aurait traduit en justice quelqu’un qui scandalisé par la médiocrité culturelle ambiante il se serait fait passer pour analphabète.

Cela dit, l’un de mes amis aimait dire qu’il avait fait des études universitaires pour le plaisir d’étudier, pas pour un diplôme.

Chaloux dit: à

@Phil. Je n’ai lu qu’un Nemirovski qui se trouvait dans la bibliothèque de mes parents, Jezabel, je crois. J’étais très jeune (12 ans?) mais je me souviens de longues scènes de procès qui m’avaient impressionné.

Janssen J-J dit: à

@ Céline est le plus grand écrivain du XXème siècle

certes, mais finira-t-on un beau jour par s’entendre sur le plus petit ?
Un ami analphabète me disait qu’il se considérait dans sa tête comme le plus petit écrivain de son siècle, vu qu’il ne savait ni lire ni écrire, ce qui ne l’empêchait pas de se raconter pas mal d’histoires mentales.
Je lui avais dit qu’un écrivain avait justement écrit son aventure sans citer son nom. Mais il ne voulut jamais me croire, faute de pouvoir le vérifier.

D. dit: à

Ce midi j’ai mangé des harengs pommes à l’huile.

renato dit: à

Hoooer > Hopper !

Changement de clavier + automatismes, etc.

rose dit: à

 » ; convenons tout de même qu’à défaut de cœur, l’aristocratie française garde une belle longueur d’avance sur la roture espagnole en matière d’argumentations musicales, »

BJàv,
Oui renato.
Il n’y a pas équivalence de moyens, vous avez raison.

et alii dit: à

trouver un authentique analphabète est de plus en plus difficile,oui, mais il y a des illectroniques

closer dit: à

« L’occident, laïc ou pas, est encore accroché à des convictions judéo-chrétiennes, un papa-une maman, etc etc, comme à une évidence. »

C’est nouveau, ça vient de sortir Jibé! Citez-moi une seule « grande » civilisation (je veux dire avec une littérature, une histoire écrite, des cités, etc, Chine, Inde, Moyen Orient…) qui ne connaisse pas la filiation père-mère-enfants. Les tributs de l’Amazonie ou de la Nouvelle Guinée sont sans doute très respectables mais elles ne constituent en nombre d’individus qu’une part minuscule de l’histoire humaine.

closer dit: à

« Céline est le plus grand écrivain du XXème siècle, L’Evangile de tout les temps et malheureusement très peu mis en pratique. »

Mettre en compétition, ou en parallèle, je ne sais pas trop, l’Evangile et Céline, il faut oser Vanina!

rose dit: à

Les tribues

De Papouasie aussi

closer dit: à

Les tribus!

christiane dit: à

@DHH
Je viens de terminer le roman d’Edith Wharton Le temps de l’innocence – (Plon), dans la traduction de 1921 réalisée par Madeleine Saint-René Taillandier sur la demande d’Edith Wharton (qui supervisa la traduction, passant de nombreux après-midi et soirées avec Mme Taillandier et sa fille Marianne au Pavillon Colombe. Elles devinrent amies, mais cette traduction restera leur seule collaboration professionnelle).
J’ai retrouvé votre citation, parfaitement exacte : « Les longues années qu’ils avaient passées ensemble lui avaient enseigné que le mariage le plus ennuyeux n’est pas une faillite, tant qu’il garde la dignité d’un devoir. »
Mais les lignes qui suivent modèrent la portée de cette phrase : « Archer honorait ce passé dont il portait le deuil : après tout, il y avait du bon dans les anciennes traditions. […] Elle était restée jusqu’à la fin la May généreuse, fidèle, constante, mais si dénuée d’imagination, si peu ouverte aux idées, que le monde de sa jeunesse avait pu tomber en miettes sans qu’elle eût pris conscience du changement. Cette incapacité de s’adapter au mouvement du temps avait amené ses enfants à lui cacher leurs pensées, comme Archer lui avait toujours cacher les siennes. Père et enfants s’étaient inconsciemment entendus pour maintenir autour d’elle l’illusion de l’uniformité. Et May avait quitté ce monde, convaincue qu’il était plein de ménages aimants et harmonieux comme le sien. […] Revoyant son passé, il sentait qu’il s’était, lui aussi, enlisé, alors que tout changeait autour de lui. »
En lien avec, au chapitre 22, cette pensée : « Il songeait à la platitude de l’avenir qui l’attendait et, au bout de cette perspective monotone, il apercevait sa propre image, l’image d’un homme à qui il n’arriverait jamais rien. »

Vous aviez raison aussi pour le lieu qui prépare la dernière scène : Paris, la place Vendôme, le Bristol, le jardin des Tuileries, le Louvre et enfin, la non-rencontre en fin d’après-midi. « Ils traversèrent la place de la Concorde et la Seine, s’engagèrent sur l’Esplanade des Invalides […] suivirent une des avenues qui longent le monument. […] Les passants étaient rares dans la petite place vers laquelle Archer et son fils s’étaient dirigés. »
Martin Scorsese a préféré la place Fürstenberg et le quartier de Saint-Germain-des-Près. (moi aussi !)
Archer renonce donc à rencontrer Mme Olenska et laisse son fils Dallas lui rendre, seul, visite.
Le roman d’Edith Wharton ne cherche pas à délivrer de morale, mais c’est un texte lucide avec une espérance finale à travers les enfants de Newland Archer qui, heureusement, ont échappé à cette période puritaine et étouffante que May, Ellen et lui ont connue.
Archer ne brisera pas son rêve en renonçant à revoir son amante, afin que ses illusions perdurent.
Il y a un très bel échange entre Archer et son fils, peu avant cette non-rencontre.
 » – Dites, père, comment était-elle ? N’était-elle pas ravissante ?
– Ravissante ? Je ne sais pas. Elle était différente des autres.
– Ah ! nous y voilà ! Toute la question est là, n’est-ce pas ? Quand on la trouve, la femme qu’on attend, elle est toujours différente, – et on ne sait pas pourquoi. »

Edith Wharton oppose ces deux femmes : la sage et douce May qui est programmée pour vouer son existence à son époux et la rebelle Ellen Olenska qui veut être libre dans ce monde qui assigne aux femmes, dans des mariages arrangés, les seules fonctions d’épouse et mère. Le scandale et la rumeur sont les pivots de cette haute société new-yorkaise : préserver la sérénité d’une famille passe par de mesquins arrangements et pas mal d’hypocrisie, tout pour ignorer ce qui est déplaisant…

Je suis heureuse que nous partagions cette lecture et ce film.

Janssen J-J dit: à

BJàv, Oui renato. Il n’y a pas équivalence de moyens, vous avez raison.

Vous me flattez rôz, merci.

Pablo75 dit: à

Tu es fatigant, Court, avec ce mélange de problèmes neuronaux et mauvaise foi qui te caractérise. C’est lamentable, surtout venant de quelqu’un qui fréquente cet endroit pour être considéré Grand Érudit du Blog. Mais on est ici de plus en plus à considérer que c’est raté.

Je te réponds brièvement, par réflexe plus que par envie:

Sur Goléa: c’était un très grand admirateur de Boulez. Point (si tu ne comprends pas, relis la conversation).

Quant à la phrase de S.Richter, c’est là que je vois le plus clairement tes problèmes neurologiques graves, pour lesquels tu devrais consulter (et je ne plaisante pas). Il se trouve que je pense la même chose que lui: pour moi la Huitième symphonie non seulement est la meilleure de Bruckner, mais aussi de l’histoire de la musique, son sommet symphonique.

Selon toi, donc je devrais penser que les autres sont « à jeter » (comme tu l’as écrit), celles de Bruckner mais aussi celles des autres compositeurs. Affirmation délirante, bien sûr. Mais tu insistes, de façon vraiment surprenante, comme si tu étais un gosse de 10 ans, à la logique incertaine: « la phrase de Richter est à double tranchant, car, si « la huitième est la meilleure, que sont donc les autres »? Simplement bonnes? mauvaises? médiocres? Ce qui ne serait pas le cas s’il avait dit « Les neuf sont géniales ». »

Réponse bête: les autres sont moins extraordinaires.

Ton objection est tellement dingue, qu’on reste interloqué, et on choisit l’option pathologique pour l’expliquer, parce que l’autre, celle d’une logique d’enfant, est trop folle.

Mais tu n’as pas pensé un instant que le cas de Bruckner peut se transposer à n’importe quel auteur? Quand tu choisis le livre le plus extraordinaire de V.Hugo, tu es en train de nous dire que les autres sont « à jeter », ou qu’ils sont médiocres ou mauvais?

Ton jugement est tellement débile que cela ne peut venir, pour moi, je te le répète, que d’une défaillance cérébrale.

Je lis après: « Les compliments de Sibelius valent ce qu’ils valent, peu de chose à mon humble avis, vodka ou pas. » Cela se commente seul, pas la peine d’en rajouter.

Le reste de ton post est confus voire délirant, tellement que je me demande s’il n’y a pas une autre hypothèse pour expliquer ton chaos mental dans cette affaire: l’alcool. Tu es tellement vexé d’avoir été pris en flagrant délit de connerie, que tu te saoules pour l’oublier et profites d’être saoul pour me répondre.

C’est l’alcoolisme ou alzheimer, l’un ou l’autre.

Quelle autre explication pourrait avoir au fait qu’à mon texte:

« Et pour finir, il demande [à un amateur de Bruckner] […] si « les noms de Van Beinum et de Jochum » lui « disent quelque chose », ce qui équivaut à demander à un amateur de littérature française qui a une bibliothèque de plusieurs milliers de livres s’il connaît les noms de Montaigne, Pascal, Voltaire, Baudelaire ou Proust. C’est tellement débile que ce n’est même pas la peine de répondre, à part que Jochum je l’ai entendu en concert deux fois dirigeant Bruckner, et que le bonhomme était très impressionnant… »

tu répondes: « Van Beinum et Jochum, que vous envoyez gaillardement promener, ont une valeur reconnue dans ce répertoire ».

Alors, je demande au public du blog: Court, saoul ou alzheimer?

D. dit: à

Mais on est ici de plus en plus à considérer que c’est raté.

Eh ben oui. Depuis qu’il a écrit que Saint-Yves marquis d’Alveydre était morphinomanne, sans rectifier, ma considération pour lui a considérablement diminué. C’est comme ça.

Bloom dit: à

Céline est quasiment inexistant hors des limites de la France métropolitaine, (malgré de très bonnes traductions en anglais/américain), ou est pour des raisons que ses admirateurs n’aiment pas trop évoquer (sa connaissance du Danemark, son amour des gros chiens qui le protègent du pharmacien du coin, etc.). Bref, hors l’hexagone, l’œuvre’ de l’éternel géniard se résume au mieux à un petit paragraphe, au pire à une notule de bas de page dans le grand livre de la littérature universelle au 20e s.

D. dit: à

Réponse bête: les autres sont moins extraordinaires.

Je dirai même plus : leur caractère plus ordinaire diminue leur extraordinairité plus où moins sensiblement.

Bloom dit: à

Céline est quasiment inexistant hors les limites de la France métropolitaine, (malgré de très bonnes traductions en anglais/américain), ou est conne pour des raisons que ses admirateurs n’aiment pas trop évoquer (sa connaissance du Danemark, son amour des gros chiens qui le protègent du pharmacien du coin, etc.). Bref, hors l’hexagone, l’œuvre’ de l’éternel géniard se résume au mieux à un petit paragraphe, au pire à une notule de bas de page dans le grand livre de la littérature universelle au 20e s.

Bloom dit: à

géniard = génial+geignard

Pablo75 dit: à

Céline est quasiment inexistant hors les limites de la France métropolitaine […] Bref, hors l’hexagone, l’œuvre’ de l’éternel géniard se résume au mieux à un petit paragraphe, au pire à une notule de bas de page dans le grand livre de la littérature universelle au 20e s.
Bloom dit:

La Précieuse Ricidule Bloom-Bloom, dit le Marquis de Mes Deux, prend ses désirs pour de la réalité.

Et il veut nous faire croire, le Grand Naïf, qu’il connaît les chiffres de vente de Céline dans tous les pays du monde.

En Espagne et tout le monde Latino-Américain, où de chacun de ses romans il y a plusieurs traductions et toute son oeuvre est publiée, y compris sa Correspondance, il est considéré comme le plus grand romancier du XXe siècle, avec Proust.

et alii dit: à

geignard : je geins ou je djinn?

DHH dit: à

@ christiane
vous avez lu la même traduction que moi.
peut etre la recente traduction apporte -t-elle des elements d’appréciation nouveaux.
D’accord avec votre analyse mais je voudrais ajouter ceci:
Ce que nous dit aussi ce roman c’est qu’en sacrifiant son amour a un mariage raisonnable et qui lui assurera ,somme toute, avec le temps un bonheur terne et tranquille Acher ne rentre pas vraiment dans le rang , ne se coule pas totalement dans le cadre des principes de cette classe de loisir aux rituels figés
En réalité il s’en affranchit, il en méconnait les codes en se refusant a donner à son amour pour madame Olenska la matérialisation « normale » tacitement inscrite dans ces codes, à savoir l’installation dans un adultère mondain, comme celui dont il a été partie prenante avant ses fiançailles

Jibé dit: à

« Mathilde Labbé, a-t-elle vraiment tort quand elle trouve dans ce blog « une pratique romantique de la transgression sociale et de l’invention de soi » ? Les choses ont-elles changé depuis 2008 ? »
@Christiane
je suis globalement d’accord avec votre définition du romantisme, et la sienne d’ailleurs, mais sur ce blog?
La transgression est un acte de courage et un acte ouvert, disruptif. Ici, sous les pseudos, quels mensonges? Quels jeux et mises en scène de soi?

L’invention de soi, non… en tout pas ce que j’appelle s’inventer. Au contraire, que de fatigue de soi, de ressassement de soi, d’autocomplaisance et d’agressivité. Des mots d’une violence plus nihiliste que créative (car la création peut être violente), …
La littérature, supposée sujet de ce blog? où? Pas souvent… et rarement sans invective.

Bloom dit: à

je geins ou je djinn?

Je djinn, beaucoup plus tonique!

D. dit: à

Si Jean Castex est testé positif il faudra purement et simplement dissoudre le Tour de France pour toujours.

Phil dit: à

un casse-tête, dédé; reposez-vous

x dit: à

Traduction (par M. Boulard, Notaire à Paris) du texte de Samuel Johnson « Sur la colère »

« The anger which I propose now for my subject, is such as makes those who indulge it more troublesome than formidable, and ranks them rather with hornets and wasps, than with basilisks and lions. […]

« La colère, qui va faire le sujet de mes réflexions, est cette colère plus bruyante que redoutable, qui doit faire ranger ceux qui y tombent, plutôt dans le nombre des frelons & des guêpes, que dans celui des basilics & des lions. […]

There is in the world a certain class of mortals, known, and contentedly known, by the appellation of passionate men, who imagine themselves entitled by that distinction to be provoked on every slight occasion, and to vent their rage in vehement and fierce vociferations, in furious menaces and licentious reproaches. Their rage, indeed, for the most part, fumes away in outcries of injury, and protestations of vengeance, and seldom proceeds to actual violence […] but they interrupt the quiet of those that happen to be within the reach of their clamours, obstruct the course of conversation, and disturb the enjoyment of society.

Il y a, dans le monde, une certaine classe d’hommes suffisamment connus sous la dénomination d’hommes colères, quie croient que cette réputation est un titre suffisant poru s’emporter à la plus légère occasion, & pour laisser leur rage s’exhaler en clameurs violentes, en menaces terribles & en reproches sanglans.
A la vérité, cette fureur se dissipe, le plus souvent, en injures bruyantes & en protestations de vengeance, & ils ne se portent que rarement à des voies de fait […] mais ils troublent le repos de ceux qui sont à portée d’entendre leurs cris, interrompent le cours de la conversation, & privent du plaisir de la société.

Men of this kind are sometimes not without understanding or virtue, and are, therefore, not always treated with the severity which their neglect of the ease of all about them might justly provoke; […]

Les hommes de cette espèce ont quelquefois du jugement & des vertus: aussi ne les traite-t-on pas toujours avec cette sévérité que mériteroit le peu de soin qu’ils ont de respecter la tranquillité de tout ce qui les entoure. […]

Pride is undoubtedly the original of anger; but pride, like every other passion, if it once breaks loose from reason, counteracts its own purposes. A passionate man, upon the review of his day, will have very few gratifications to offer to his pride, when he has considered how his outrages were caused, why they were borne, and in what they are likely to end at last.

L’orgueil est certainement le principe de la colère ; mais l’orgueil, ainsi que toutes les autres passions, va contre son propre but, dès qu’il méconnooît le frein de la raison. Si un homme emporté fait la revue de sa journée, il n’aura que bien peu de satisfaction à offrir à sa vanité, en considérant ce qui a donné lieu aux outrages qu’il a faits, comment on les a supportés, & à quoi ils doivent vraisemblablement aboutir.

[…] Those sudden bursts of rage generally break out upon small occasions; for life, unhappy as it is, cannot supply great evils as frequently as the man of fire thinks it fit to be enraged; […] »

Ces éruptions soudaines de rage doivent en général être occasionnées par de très-légers sujets ; car la vie, quelque malheureuse qu’elle soit, ne pourroit pas amener de grands maux sussi souvent qu’il en faudroit à l’homme violent pour s’emporter.

Et ceci que je n’avais pas cité, dans un esprit d’apaisement :

« One motive there is of these loud extravagancies, which a man is careful to conceal from others, and does not always discover to himself. He that finds his knowledge narrow, and his arguments weak, and by consequence his suffrage not much regarded, is sometimes in hope of gaining that attention by his clamours which he cannot otherwise obtain, and is pleased with remembering that at least he made himself heard, that he had the power to interrupt those whom he could not confute, and suspend the decision which he could not guide. […]

Ces cris & ces excès de fureur ont encore quelquefois un autre motif, que l’homme colère a grand soin de cacher aux autres, & dont souvent il ne convient pas entièrement en lui-même. Celui qui sent le peu d’étendue de ses connoissances, la foiblesse de ses raisonnemens, & conséquemment le peu de poids de son avis, espère de gagner, par ses clameurs, ce qu’il ne pourroit obtenir autrement ; il aime donc à se rappeller qu’au moins il est parvenu à se faire entendre, & qu’il a été capable d’imposer silence à ceux qu’il ne pouvoit réfuter, ou de suspendre une décision qu’il étoit hors d’état de diriger. […]

These temptations cannot but be owned to have some force. It is so little pleasing to any man to see himself wholly overlooked in the mass of things, that he may be allowed to try a few expedients for procuring some kind of supplemental dignity, and use some endeavour to add weight, by the violence of his temper, to the lightness of his other powers. But this has now been long practised, and found, upon the most exact estimate, not to produce advantages equal to its inconveniences; for it appears not that a man can by uproar, tumult, and bluster, alter any one’s opinion of his understanding, or gain influence, except over those whom fortune or nature have made his dependants.

On doit convenir que ces différens motis sont également forts. Il est si déplaisant, pour chaque homme, de se voir entièrement négligé & confondu dans la masse des êtres, qu’on doit lui permettre de tenter quelques expédiens pour se procurer une espèce de supplément de dignité, & de faire des efforts pour ajouter du poids, par la violence de son caractère, à la légèreté de ses autres moyens. Mais, d’après l’examen le plus exact, on a trouvé que cette conduite, quoiqu’adoptée depuis long-temps, ne procuroit pas des avantages équivalens à ses inconvéniens : il ne paroît pas qu’un homme puisse, par du bruit ou du fracas, changer l’opinion de personne, ni qu’il en impose, par ces procédés, à d’autres que ceux que la nature & la fortune ont mis dans sa dépendance. »

(Pp. 309-317 du livre, 320-328 du document Gallica)

D. dit: à

Phil dit: à

un casse-tête, dédé; reposez-vous

Hé ho doucement. Phil, ce n’est pas parce que je suis un imbécile que tout le monde doit en être informé ici.

D. dit: à

Moi, x, c’est pas compliqué, je le lis même pas. Trop long, trop ennuyeux. Je le scrolle à tout les coups, l’x. Maintenant il le sait.
Il s’en fout d’ailleurs.

D. dit: à

D’ailleurs qu’est-ce qu’un moti ?

Paul Edel dit: à

A propos de LF Celine. Il faut remarquer les nombreux commentaires enthousiastes en Italie, sur Amazon,et pour dire que « Viaggio al termine della notte » est un chef d’œuvre ,mais il y aurait des problèmes de traduction pour « Nord » ou « d’un château l’autre » . En allemagne, Celine se vend toujours bien. Il est analysé dans les dictionnaires en bonne place et on insiste sur son apport à la langue française avec l’argot banlieue. Même chose sur amazon Allemagne pour « Reise ans Ende der Nacht » . Les journaux allemands se sont récemment bcp interessés à Houellebecq qui fait de fortes ventes, et qui est considéré comme l’écrivain français capital.. Quand Houellebecq , -à l’occasion de la sortie de « Soumission » a parlé, devant des publics allemands de Louis ferdinand Celine, les ventes de ce dernier ont augmenté. A noter aussi que plusieurs journaux allemands ont suivi les rencontres et dialogue entre Macron et Houellebecq avec la mention du nom de Celine. La presse outre rhin –tout au moins les grands titres- a insisté sur le fait qu’il n’était pas du tout souhaitable, de leur point de vue, la réédition des pamphlets.
En Europe Céline continue de fasciner les nouvelles générations et n’est pas oublié. La dernière fois que je suis allé à Rome, dans les grandes librairies j’ai trouvé plusieurs titres de Céline.

Patrice Charoulet dit: à

UN AVIS D’HISTORIENNE

Je ne suis pas du tout mélenchoniste et je désapprouve bien des prises de position de la députée noire qu’un hebdo français a représentée une chaîne au cou pour orner une fiction.
« Le Monde » a offert une pleine page, le 6 septembre, à l’historienne Aurélia Michel. On lui demande notamment son avis sur cette fiction. Le voici :
« Cet épisode met en scène de façon extrêmement choquante, mais malheureusement sans surprise, des ressorts classiques depuis le
XIXe siècle. On y trouve bien sûr la négation de l’implication de
l’Europe dans la traite, dont la responsabilité est renvoyée aux
Africains, alors que le XVIIIe siècle, période choisie par les auteurs, est précisément le moment où la traite africaine est entièrement commanditée par l’économie européenne. Un autre procédé raciste bien identifié est l’ « ensauvagement » -terme utilisé récemment dans un autre contexte-, qui consiste à mettre en scène la caractère prétendument primitif des conditions de vie des Africains, pour le tourner en ridicule, alors même que les conditions
de vie des paysans français à la même époque n’étaient sans doute pas plus confortables selon ces critères.
La mise en avant de fantasmes sur l’esclavage sexuel constitue un autre procédé raciste, là encore sans autre fondement historique.
Les seuls personnages blancs -et français-, dans cette histoire, sont un prêtre et des religieuses, ce qui montre bien l’image tronquée de la France que ses auteurs cherchent à restaurer, d’autant plus absurde que l’Eglise catholique n’était alors pas engagée contre
l’esclavage. »

christiane dit: à

DHH dit: « [En réalité il s’en affranchit, il en méconnaît les codes en se refusant à donner à son amour pour madame Olenska la matérialisation « normale » tacitement inscrite dans ces codes, à savoir l’installation dans un adultère mondain, comme celui dont il a été partie prenante avant ses fiançailles. »
Bravo ! Faiblesse et force. Archer, apprenant qu’elle attend un enfant, choisira la raison et la droiture, sacrifiant l’amour vrai au profit de l’amour sage. Tragique et grandeur d’âme jusqu’au bout puisqu’il décidera de ne pas la revoir alors qu’il n’a plus aucune obligation à la mort de son épouse. Avait-il peur que ce rêve de toute une vie se brise… Quant à la comtesse Olenska, droiture aussi en quittant l’Europe.
Moi aussi j’ai bien envie de découvrir la récente traduction de Sarah Fosse L’âge de l’innocence (paru aux « Belles Lettres » en 2019).
Cela me rappelle un échange enchanté que vous aviez eu avec Gisèle à propos de la rencontre de Frédéric et madame Arnoux (L’éducation sentimentale), inspirée sans doute à Flaubert par l’amour qu’il portait à Élisa Schlésinger quand le jeune étudiant, rencontre Mme Arnoux sur un bateau allant de Paris à Nogent-sur-Seine.
« Ce fut comme une apparition :
Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu’il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda.
Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent,derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux… »

Votre échange sur les mots : apparition, ébloui, palpiter.

Madame Arnoux, Madame Olenska, deux incarnations de la femme inaccessible.

christiane dit: à

Jibé dit @Christiane
« je suis globalement d’accord avec votre définition du romantisme, et la sienne d’ailleurs, mais sur ce blog ?
La transgression est un acte de courage et un acte ouvert, disruptif. Ici, sous les pseudos, quels mensonges ? Quels jeux et mises en scène de soi ?
L’invention de soi, non… en tout pas ce que j’appelle s’inventer. Au contraire, que de fatigue de soi, de ressassement de soi, d’auto-complaisance et d’agressivité. Des mots d’une violence plus nihiliste que créative (car la création peut être violente), …
La littérature, supposée sujet de ce blog? où? Pas souvent… et rarement sans invective. »

Vous êtes un idéaliste, Jibé. Il y a eu tout cela en douze ans (J’ai découvert ce blog en 2008). S’il n’y avait eu que « ressassement, auto-complaisance, violence et agressivité », je n’aurais lu que les billets de Passou, mais il y a aussi enchantement, culture, découverte d’étranges inventions de soi, chagrins de morts vraies, joies d’échanges positifs sur un livre, une idée.
Lisez donc le dernier commentaire de x, cette citation (traduite) qui éclaire les éruptions fatigantes de certains…

Je vous joins l’article complet de Mathilde Labbé :
https://www.nonfiction.fr/article-1581-commentaire-sur-commentaire.htm

Marie Sasseur dit: à

Charoulet, inutile de dérouler votre portrait de  » je ne suis pas melenchonniste » pour en arriver à ce qui caractérise véritablement le delit:

« On y trouve bien sûr la négation de l’implication de l’Europe dans la traite, dont la responsabilité est renvoyée aux
Africains, alors que le XVIIIe siècle, période choisie par les auteurs, est précisément le moment où la traite africaine est entièrement commanditée par l’économie européenne. »
Le « bien sûr  » est de trop.

Marie Sasseur dit: à

Comme disait l’autre, royalement :

 » Est-ce qu’on a des nouvelles de Denise ? »

« Un crime sans importance », et 1400 pages de rapport.

Chaloux dit: à

Cricri-gobe-tout :Lisez donc le dernier commentaire de x, cette citation (traduite) qui éclaire les éruptions fatigantes de certains…

Cricri-gobe-tout aussi : Christiane dit: à
cadeau de Rose à chaloux, qu’elle a dit connaître très bien : « Être alcoolique est un drame, une maladie, une dépendance. »
Soignez-vous, Chaloux avant qu’il ne soit trop tard…

Ma pauvre vieille, il y a beau temps que ta vertu est partie dans les égouts avec les restes de ton bon sens. Quelle leçon es-tu encore en mesure de donner? Tu n’es qu’une vieille concierge calomniatrice qui croit tout ce qu’on lui raconte, et incapable de faire le tri. Il serait temps de t’en apercevoir.

Tais-toi donc.

Jean Langoncet dit: à

@Bloom dit: à
géniard = génial+geignard

C’est pourtant le talent de Céline qui fait redouter la réédition de ses oeuvres. Selon Serge Klarsfeld : « Aucun appareil critique ne tient le coup devant le torrent célinien » ce qui, selon lui, justifierait la censure. Alors, Céline, trop de talent pour être publié de nos jours en dehors de quelques cercles douteux auxquels il est, hélas, abandonné ?

Chaloux dit: à

L’Humanité souffrante de nos jours, se trouve peut-être, à son insu même, divisée en deux groupes : les prudes chougnards d’aujourd’hui et un dernier filon d’hommes de l’Antiquité. Je suis un homme de l’Antiquité, Pablo aussi, j’en suis certain.

ci-dessous, quelques lignes explicatives tirées de Pompéi de Maja Lundgren, Actes-Sud Babel.

« A Pompéi, il peut être utile de connaitre un peu de latin. C’est une engeance vulgaire et mal embouchée qui habite cette ville, à l’intérieur de ses murs protecteurs. Il est impossible de faire abstraction des grossièretés , ce serait fausser la réalité. Les hommes de l’antiquité, toutes classes confondues, étaient beaucoup plus francs que nous. Notre pruderie n’est devenue en fait de bon ton qu’à partir du XIXe siècle »
Page 37.

Comme dirait Gracq, il ne sera fait aucune excuse…

renato dit: à

Si on regarde bien : « Les comportements que nous appelons « transgressions» sont en fait des accords implicites entre le rédacteur de la règle et celui qui l’a transgressée. »

Marie Sasseur dit: à

Le 8 septembre 2020 et pour la première fois depuis presque 4 mois, Le monde libre est distribué à l’unité chez les kiosquiers du un- trois. Tout comme Libé, ou l’ Equipe, et j’en passe.

Heureusement, il nous reste le Figaro.

J’ai noté, dans une chronique ( S. Durand- Souffland) qui s’interroge sur l’utilité du visionnage de photos et vidéos de la tuerie de Charlie, -considérant la dignité à laquelle ont droit les victimes-, cette réflexion de Ph. Lançon, au lendemain de ce visionnage lors du procès auquel il n’assiste pas :

 » Pour aller vers le vrai on passe par le faux, au sens où toute mise en scène constitue un artifice. Que va-t-il permettre ? Je n’en sais rien car les assassins sont morts et les prévenus sont en majorité des  » seconds couteaux » »

C’est très intéressant cette reflexion, qui interroge à la fois sur les moyens de la Justice, ici projection d’images, sur le public auxquel elle est proposée: tous, soit rompus à des scènes horribles, soit supposes déjà bien informés par bfm, sur fond de trop- plein de violence qui envahit deja tellement tous les ecrans, que ça passe plutôt pour du voyeurisme portant atteinte à la dignité des victimes.
Alors que des mots peuvent avoir un pouvoir identique de description, qui rend aux personnes assassinées la réalité de la barbarie dans laquelle elles ont péri, en préservant leur dignité.
Mais plus encore, et cela rejoint un peu ce qu’est la philosophie, une science de mots et d’idées, capable de mobiliser une intelligence, qui a dépassé la limite des affects. Ici la sidération des images.

Je ne sais pas si Ph. Lancon, a voulu désigner le procès dans son ensemble, pour dire son scepticisme sur l’utilité même de ce procès, car les assassins sont morts.
En ce sens, jamais mis en face de leurs crimes.
Ou faut- il comprendre que les tueurs ici, sont les seuls coupables.
Ce qui serait une erreur, selon moi qui espère que les complicités, toutes les complicités, et la tête, soient identifiées

C’est à ce prix qu’il faut supporter cette « mise en scène » macabbre.

Marie Sasseur dit: à

Ok c’est macabre.

Jean Langoncet dit: à

@» Pour aller vers le vrai on passe par le faux, au sens où toute mise en scène constitue un artifice. Que va-t-il permettre ? Je n’en sais rien car les assassins sont morts et les prévenus sont en majorité des » seconds couteaux » »

Bécassine a des guillemets d’humeur batailleuse (les morts aussi ont des droits)

Jean Langoncet dit: à

(et des droits de leur vivant qui se transmettent après leur mort)

Marie Sasseur dit: à

Langoncet, si on vous demande où je suis, dites- lui que je suis en « mode avion » et que j’habite pas ce monde de la même façon.

Marie Sasseur dit: à

@(les morts aussi ont des droits)

Il me semble que ceux de Denise n’ont pas été respectés par sa soeurette. C’est juste MON opinion.

Jean Langoncet dit: à

No problémo. Oeil pour oeil, dent pour dent et les chèvres seront bien gardées.

Marie Sasseur dit: à

Langoncet, pas dispo pour l’asile d’aliénés ce soir.

A demain.

Bloom dit: à

Céline, trop de talent

Jean Langoncet, que les choses soient claires: Céline est un grand écrivain dans ses 2 premier romans, et surtout dans le premier, Voyage etc…, chef-d’oeuvre incontesté.
Cela dit, le talent auquel vous vous referez est grandement celui de l’insulte et du crachat, de la volonté de néantisation de l’Autre, en l’occurrence des miens. Ce talent du glaire & de la haine maladive est très largement accessible sur internet, comme toute autre pornographie, it se négocie sur les Quais et peut même fournir l’occasion d’un voyage au Québec pour en rapporter une édition fleur-de-lysée. Pas de quoi se plaindre,franchement…
Justement, mon petit mot valise visait ce ton piteux d’éternelle victime qu’il prend dans ses entretiens, avec Louis-Albert Zbinden notamment: il a eu froid au Danemark, pensez-donc! Calculateur un jour, calculateur toujours!

Marie Sasseur dit: à

chef-d’oeuvre incontesté.

Prealable contestable. On comprend que ceux qui tiennent le récit de voyage nihiliste ne l’ont pas vraiment compris… Reste un exercé de langage, bien inventif, ma foi…

Marie Sasseur dit: à

qui tiennent le récit de voyage nihiliste pour un chef d’oeuvre.

christiane dit: à

DHH,
formidable !
L’âge de l’innocence nouveau titre donné par Sarah Fosse à la retraduction du roman d’Edith Wharton Le temps de l’innocence que nous avons lu toutes les deux, édité cette fois-ci par « Les Belles lettres » en 2019,… est enfin là !
Avant de lire cette retraduction du roman (version complète, non tronquée, texte « non lissé »), elle fait état dans une introduction éclairante de deux projets abandonnés par Edith Wharton mais dont on a les plans.
Et voilà de nouvelles pistes !
Dans la première version, après son mariage avec May, Archer part rejoindre secrètement Ellen Olenska. Il n’arrive pas à vivre hors des conventions sociales et ils se séparent.
Dans la seconde version, Archer se libère de son engagement envers May et épouse Ellen. Mais, peu à peu des divergences apparaissent. Archer a besoin du monde dont il est issu. Ils se séparent.
Sarah Fosse met en évidence l’échec de la relation Ellen/ Archer que ce soit dans l’adultère ou dans le mariage.
Elle pense donc que la troisième version choisie par Edith Wharton est la meilleure (celle que nous avons lue) à cause (elle le disait dans l’émission que j’avais écoutée) « du regret poignant, inséparable des amours non consommées », du « renoncement », donnant au roman « un caractère mélancolique », une « dimension de rêve », de « secret ».
Elle est certaine de l’incompatibilité d’Ellen et d’Archer et pense que cet homme est « beaucoup moins libéré des conventions qu’il ne le croit », qu’il « lui est impossible de s’émanciper » et que son mariage sera « irrémédiablement fade et décevant ».
Elle voit ce roman comme « l’avènement d’une conscience individuelle malheureuse », l’évolution d’un personnage vers la maturité.
Bon, je vais lire cette retraduction et je vous dirai.
Bonne soirée.

Marie Sasseur dit: à

# tweet
Des nouvelles de Michel Houellebecq

« Le numéro spécimen de la revue Karamazov, dont la diffusion fut limitée aux amis proches des rédacteurs, fut probablement tiré à un nombre très restreint d’exemplaires, selon Christophe Champion. Sa rareté devrait susciter l’intérêt des bibliophiles, Michel Houellebecq étant de loin l’auteur français contemporain le plus collectionné…

La librairie Faustroll présentera le numéro zéro de la revue au Salon du livre rare et de l’autographe, organisé du 18 au 20 septembre prochain au Grand Palais, à Paris. Le prix sera communiqué sur demande. »

https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/karamazov-la-revue-ou-houellebecq-fit-ses-premieres-armes-litteraires/102304

Jean Langoncet dit: à

@Calculateur un jour, calculateur toujours!

Grand ici, petit là, voilà tout. Quant à faire de Céline le penseur de la solution finale, comme on a pu le lire sous la plume de prétendus historiens : gimme a break ; tantôt j’en souris, tantôt j’en pleure, avec Serge Karsfeld qui a aussi bien le sens des réalités que du ridicule. Mode avion, donc, avec Bécassine et un bootleg officiel des Beatles
https://www.youtube.com/watch?v=nS5_EQgbuLc

closer dit: à

J’ai cru comprendre que la première traduction de « The Age of Innocence » avait été faite avec l’aide et sous la direction de l’auteure elle-même, Edith Wharton. Ce livre admirable, dont le dénouement reste en mémoire quand on a tout oublié, peut-il gagné à être retraduit cent ans plus tard? Evidemment non. Comment faire mieux que l’auteure elle-même travaillant sur son propre texte dans le contexte et à l’époque de sa création? Impossible. Encore une de ces retraductions qui sont des impostures destinées à faire vendre.

Marie Sasseur dit: à

@Calculateur un jour, calculateur toujours!
Ouh la, philosophiquement il faudrait développer sur destin hasard contingence liberté.

Calculateur le jour où le grand-père de Me Sureau lui a fait passer son examen de médecine ?

Non, la lâcheté est venue après.

closer dit: à

Le « bien sûr » ne semble pas être de Charoulet, mais de l’historienne en question.

S’il existe une négation omniprésente dans le débat public du rôle de qui que ce soit dans l’esclavage, c’est bien la négation du rôle des africains et des arabes, alors que le rôle des européens est rappelé matin midi et soir tous les jours depuis des décennies. L’objectif de cette fiction était évidemment de redresser un tableau systématiquement tronqué.

Marie Sasseur dit: à

@ »Le « bien sûr » ne semble pas être de Charoulet, mais de l’historienne en question. »

Ai-je prétendu le contraire water closet ?

Phil dit: à

mille sabords, coke en stock

Jibé dit: à

« Vous êtes un idéaliste, Jibé. » @Christiane, je ne crois pas. J’ai connu ce blog il y a dix ans, je l’ai quitté il y a six ans, fatigué, malgré de bons moments c’est vrai. Par ce blog, je vous connaissais déjà, et MàC et Clopine, Lavande, M Court, Daphnée, SMDR, Barroz, Bloom je crois, etc, beaucoup qui ne sont plus là, des désagréables comme JiCé qui passe encore et d’autres, charmants. Les « noms » me reviennent, en vrac.
Merci pour le lien

Marie Sasseur dit: à

« L’objectif de cette fiction était évidemment de redresser un tableau systématiquement tronqué. » C ‘est de zemmour ?

Il ne me semble pas que la caricature de la député Obono pour illustrer un révisionnisme raciste, ait été tronquée

Marie Sasseur dit: à

« L’objectif de cette fiction était évidemment de redresser un tableau systématiquement tronqué. »

A mon avis l’objectif était tout autre.

Prouver qu’en 2021, les noirs sont toujours considérés comme des sous-hommes par des salopes comme closer.

rose dit: à

Si Archer avait dit à Ellen  » nous somes compatibles » les choses auraient pu se dénouer différemment.

Comment il l’a su ?
Mystère de l’homme.

B dit: à

Je suis un homme de l’Antiquité, Pablo aussi, j’en suis certain.

Est ce que les antiques faisaient autant que vous deux? Puisque c’est un devoir, un droit, d’ être vulgaire…

B dit: à

Baisaient, ce correcteur me tue.

B dit: à

Si oui, sera admirée en plus des ruines la performance car je ne pense pas qu’ils aient eu à disposition les dopants actuels, l’extase était naturel. Bien sûr on peut déplorer les moeurs antiques qui autorisation ce qu’aujourd’hui nous condamnons fermement. Certains, je crois l’avoir rapporté, conduisaient leur vierge au phallus de marbre, ainsi rien n’entravait le commerce amoureux.

rose dit: à

C’est émouvant, n’est-ce pas, Rose, cette humilité, cette lucidité, cette ténacité ?
Je l’imagine quand il griffonnait les visages de sa femme, de Diego, son frère, les faisant poser pendant des heures… Il avait besoin de cette tension avec ces modèles. Puis il triturait le plâtre, la terre ou prenait ses pinceaux. Dans les sculptures, on voit les déformations, les scarifications, l’empreinte de ses doigts, ce combat avec la matière.

Ce qui m’émeut christiane est sa manière bien à lui de ne jamais renoncer et ses répétitions incessantes.

D. dit: à

Dites-donc B, vous avez dit pause alors pfuittt retour en pause svp. Ouste.
Non mais.

christiane dit: à

DHH,
j’ai avancé. Comme je connais le roman, je choisis des chapitres et je compare.
Pour l’instant, je préfère et de loin la traduction de 1921. Par contre l’introduction de Sarah Fosse est passionnante car elle compare différents romans et personnages d’Edith Wharton et elle analyse l’époque où ce roman a été écrit.
Les traductions sont indifférenciées sauf pour certains ajouts qui ne me paraissent pas utiles.
Exemple, votre fameuse paragraphe sur « mariage/ traditions et devoir » devient sous sa plume de traductrice :
« Des longues années passées avec elle, il avait tiré cet enseignement : peu importe que le mariage soit un morne devoir tant qu’il conserve la dignité d’un devoir – sans quoi il se réduit à une bataille de vils appétits. Archer honorait son passé et en portait le deuil. Après tout, il y avait du bon dans les vieilles traditions; »
Alors que dans la traduction de 1921, on lit :
« Les longues années qu’ils avaient passées ensemble lui avaient enseigné que le mariage le plus ennuyeux n’est pas une faillite, tant qu’il garde la dignité d’un devoir.
Archer honorait ce passé dont il portait le deuil : après tout, il y avait du bon dans les anciennes traditions. »
Ce que Sarah Fosse a ajouté et qui était peut-être dans un manuscrit non élagué, alourdit la pensée d’Edith Wharton et il y a beaucoup d’exemples de ce genre. Je trouve cette nouvelle traduction bavarde, lourde souvent et non nécessaire.
Par contre l’introduction donne matière à penser.
Elle situe Edith Wharton comme « une analyste », scrutant les normes sociales, les émancipations manquées, le poids du conformisme.
Elle interroge le rapprochement que l’on a souvent fait entre elle et Proust pour ce roman; Les deux évoquent le « passage du temps », « l’expérience de la perte », « la fin d’un monde voué à s’éteindre, au même titre que la société décrite dans A la recherche du temps perdu« . Mais, ajoute-t-elle, le monde qu’elle décrit s’ouvre trente ans plus tard, « au lendemain de la Première Guerre mondiale, après l’irrémédiable fracture qui marque le début du XXe siècle » et celui de son enfance (E.W. est née en 1862), un monde qui « succède à la guerre de Sécession ».
Là, elle situe le « vieux New York », cet univers sclérosé, inactif et fermé où évoluent les classes privilégiées.
« L’âge de l’innocence », ce serait cette brève époque entre ces deux guerres.
Sa recherche ? Qu’est-ce qui peut se créer entre un individu et la société et comment il réussit ou non à se dégager de ce collectif (famille, clan, société) pour exister par lui-même et sortir de son état d’ébauche.
Face à cette tentative, le « temps qui est un grand destructeur qui emporte les êtres »…
Par ailleurs, elle note qu’E.W. dévoile au dernier chapitre l’ambiguïté de May. Personnage calculateur qui sait si bien « s’assurer l’appui des siens pour évincer sa rivale et, avec une habileté tactique consommée, annoncer sa grossesse à Ellen avant même d’en avoir la certitude et à Archer au moment le plus propice pour anéantir en lui toute velléité de fuite. »
Enfin, il y a plein d’autres pistes intéressantes dans cette longue préface.
Bonne soirée.

christiane dit: à

fameux paragraphe

christiane dit: à

rose dit: « Ce qui m’émeut christiane est sa manière bien à lui de ne jamais renoncer et ses répétitions incessantes. »
Oui, il cherche inlassablement… comme Cézanne avec ses Sainte-Victoire ou ses baigneuses.

christiane dit: à

rose dit: « Rodrigue aussi en a aussi. »
Très drôle ! merci pour la citation. L’a-t-on récitée cette tirade au collège !

christiane dit: à

Jibé dit @Christiane
J’ai connu ce blog il y a dix ans, je l’ai quitté il y a six ans, fatigué, malgré de bons moments c’est vrai. Par ce blog, je vous connaissais déjà, et MàC et Clopine, Lavande, M Court, Daphnée, SMDR, Barroz, Bloom je crois, etc, beaucoup qui ne sont plus là, des désagréables comme JiCé qui passe encore et d’autres, charmants. Les « noms » me reviennent, en vrac. »

Ce qu’il faut, Jibé, c’est ne tenir aucun compte des calomnies, rages, grossièretés de certains. Ne pas les lire. Passer… Et garder une estime intacte pour ceux que l’on apprécie : M.Court, Jibé, x; Rose… même si ces affreux portent sur eux de perpétuels jugements erronés et malveillants. Ne pas leur répondre…
Je vous estime.
Laissez hurler les chiens.

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…mardi 8 septembre 2020 à 23 h 50 min.

…il y a de quoi, restez stupéfait,!…à la belle époque,…un roman court.

…il y a longtemps, une  » brave femme splendide « , pouvait dire , j’ai une collection de chefs-d’œuvre,!…
…à tout points de vues,!…
…comment çà,!…quelles collections,!…
…votre imagination,!…des romans,!…

…les grands  » artistes « , j’ai réussi à poser pour eux, avec le pédigrée  » vous avez  » carte blanche « ,…
…et, voilà, des vrais  » fils  » d »artistes, j’ai deux Picasso, deux Monet, un Braque, une vraie famille d’intello,!…

…du pinceau, il vous faut un dessin,!…
…de la crème  » carte blanche « , investir dans les génies, savants, artistes…naturels.

…s’il en reste,!…courir après l’or humain, la passion des génies en escarboucle,!…
…le travail insensé – inversé,!…
…se l’échappé belle, aucun king – Elvis,!…

renato dit: à

Derrida jouant au cricket — batsman* — :

https://pin.it/5OLluxv

*Joueur équipé d’une batte et chargé de marquer des points.

x dit: à

Je n’ai pas lu Maja Lundgren sur Pompéi, mais j’ai lu Alasdair Macintyre sur les vertus ou plus exactement les « catalogues » de vertus variables selon les époques et les sociétés (antiquité comprise).
Écartons d’emblée un malentendu ou un contresens, celui qui consisterait à réduire la « vertu » (au singulier) à la pudeur (comme lorsque l’on parle d’une dame « de petite vertu ») et à y voir un phénomène uniquement chrétien.

On me dira (à juste titre) que le pompéien moyen ne s’adonnait pas à la philosophie morale ; pourquoi parler des vertus ?
Parce que la « franchise » en est une (dont l’importance et le rang varient selon le « catalogue » ou système des vertus auquel on fait référence. C’est aussi le cas des autres vertus : selon que l’on place en tête, que l’on accorde plus d’importance au courage ou à la prudence, à l’honneur ou à l’humilité, on dessine un idéal ou une ambition assez différents.)

Le contraste dessiné par Maja Lundgren (si la traduction est fidèle) semble spécifique aux domaines du corps et de la sexualité. Elle n’oppose pas à la franchise (qui serait alors entendue comme « sincérité ») l’hypocrisie au sens de dissimulation d’une arrière-pensée.
Cette franchise-là aurait donc a priori (en absence de contexte explicite) moins à voir avec la « sincérité » dans une dispute (sur un blogue par exemple) qu’avec un langage direct pour nommer les parties du corps ou les pratiques sexuelles (on pense aux fresques) et peut-être les fonctions excrémentielles, l’état des corps.
L’anti-Tartufe plutôt que le « je veux qu’on soit sincère » du Misanthrope.

Ce contraste n’était pas neutre, puisque à la « franchise » (« vulgarité », être « mal embouché ») (+), M. Lundgren oppose un terme péjoratif, la « pruderie », plutôt que la « pudeur ».
Reprise à son compte par Chaloux (Pablo et moi (+) vs. les autres (-) ), cette opposition évolue quelque peu : la « franchise » draine dans son sillage des vertus héroïques (ignorées de ceux qui chou(i)gnent). C’est-à-dire que l’on n’est plus à Pompéi mais dans la Grèce archaïque évoquée par les poèmes homériques.
En précisant que ces vertus sont celles des non-chouignards et qu’il s’agit là d’un mince filon (la métaphore suggère : aurifère), préservé par miracle, on est passé à des vertus aristocratiques. Apparaissent en imagination, beaux comme l’Antique précisément, des guerriers durs au mal, braves, audacieux, résolus, pleins de panache.
Vertus qui correspondaient dans les cités-états à des rôles sociaux et non à une affirmation de soi et de son individualité contre le reste du monde, la masse des « faibles ». L’ami Fritz (Nietzsche) n’est pas loin.

Bref, double tour de passe-passe pour justifier son comportement et faire croire qu’il y aurait de la noblesse à se montrer ordurier et hargneux.

rose dit: à

Rodrigue

Nous étions sur l’estrade. Ou en bas.
Rodrigue nous occupait toute entière.
Quand son père dit « le père de Chimène », le souffle coupé.
Cela porte un nom cette figure de style ou rien n’est possible.

« Oui, il cherche inlassablement… comme Cézanne avec ses Sainte-Victoire ou ses baigneuses. »
Exactement, un espèce d’acharnement à saisir, à comprendre aussi.

christiane dit: à
« DHH,
j’ai avancé. Comme je connais le roman, je choisis des chapitres et je compare.
Pour l’instant, je préfère et de loin la traduction de 1921. Par contre l’introduction de Sarah »

À travers ce roman est-ce d’une étude sociologique qu’il s’agit sur la condition de la femme au XIX ème siècle ?

JiCé..... dit: à

Mercredi 9 septembre 2020,5h58

Il est beaucoup plus facile d’être agréable que désagréable en société hypocrite : il suffit d’être menteur et Dieu sait qu’ils sont nombreux les faux culs, ici bas !

A contrario, c’est une vertu d’être franc, donc désagréable, bande de couillons ! Soyez vertueux, amis tarés…

hamlet dit: à

chaloux : « Je suis un homme de l’Antiquité, Pablo aussi, j’en suis certain. »

marrant je serais remonté plus loin dans le temps, des cavernes ?

hamlet dit: à

concernant Bruckner, si on me le permet, j’aimerais ajouter une précision, un avis, une opinion, apporter un nouvel éclairage, un nouvel angle de vue, point de vue, je sais bien les risque cela comporte, les réactions des hommes des cavernes présents sur ce blog, climat de peur, le coup de gourdin, aussi c’est avec la plus grande prudence si je l’ose, me prémunir à l’avance, la peur de se tromper, mais c’est bien réfléchit, ma décision est prise, j’assume ce risque, faut dire que j’ai survolé son oeuvre avant de me lancer, plus que survoler bien sûr, le temps d’entrer dans es détails, d’une oeuvre confuse, touffue, complexe, donc voilà, il me semble, et je tiens à conserver ce « il me semble », de sorte de ne pas créer de malentendus inutiles, donc il me semble que chez Bruckner, et quand je dis chez Bruckner il ne s’agit de pas de parler de chez lui, dans sa maison, mais de son oeuvre, donc chez Bruckner, il me semble, que le mieux, enfin ce qu’il aura fait de mieux, dans son art, c’est son livre écrit avec Alain Finkielkrault « le nouveau désordre amoureux », après je peux me tromper bien sûr, cela n’est qu’un avis avec toute la part de subjectivité que cela comporte, bien sûr.

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…mercredi 9 septembre 2020 à 6 h 55 min.

…autre, qu’elle pensée libre ?,…

…soumettre, toutes les éducations comme par enrobage-entourage, et à bouchées toutes les aspérités & perspectives du métal nu,…

…et comme pour les sculptures sur le  » platine trop mou « ,…d’abord l’enrobé par une couche d’or( ou joies de vivre ), et une fois, les contorsions métalliques effectuées,…

…le métal en platine est débarrassé de l’or, par électronise et l’eau régale approprié,…
…et la sculpture ou formes , sont réalisées – effectuées, sur le platine.

…l’or, comme faire valoir  » vil « , pour s’accommoder, le platine.

…les transpositions diverses,…des siècles des lumières et autres fondements nobles,… pour devenir soumis aux systèmes de se manipuler soi-même, par le temps des changements et sur les populations,!…
…et sa propre famille,…
…comme des cloches, pour notre propre mort…
…C.Q.F.D.

Marie Sasseur dit: à

Billet « Le trio classique : le mari, la femme, l’amant. A partir de là, qu’en fait-on d’autre que tout ce qui a été fait, refait, défait depuis des lustres ? »

Bien des choses, depuis 1975, en France.

Marie Sasseur dit: à

Le trio est devenu moins classique, aussi. Par exemple: Le mari, la femme, et l’amant du mari.

Marie Sasseur dit: à

Évidemment cette situation est beaucoup moins facile à admettre pour les enfants.

Marie Sasseur dit: à

Mais philosophiquement, et dépassant les affects, c’est une configuration triangulaire, qu’il ne faut pas écarter.

Lucienne dit: à

JC….. l’andouille de plus en plus andouille !

B dit: à

C’était mieux avant que l’on n’accède à une prétendue égalité, le mari, la maîtresse, l’épouse. Le mec avait deux nanas pour s’ occuper. Il y a ici beaucoup trop d’innocence concernant le couple car il se passe des choses bien pires, des réunions, des groupes agissant, des militants, des exécutants.
Du moins il me semble, il me parait que nos moeurs se dissolvent comme du vernis sous l’effet d’un acétone. Ce n’est que mon point de vue peut-être faussé par la vue que me procure mon balcon.

https://youtu.be/hzEr_lALSo0

B dit: à

Pas de ne (n’) apostrophe. Merci d’accepter mes excuses confuses.

Marie Sasseur dit: à

Des choses en pires.
Evidemment on peut toujours choisir cette facilité paresseuse, le pire est toujours certain.
Passou a défini un cadre, le trio  » classique « . Je constate avec satisfaction , l’usage de l’adjectif classique , plutôt que  » normal »
Cette erreur , je l’ai faite un jour, ça a été un moment de honte, vite passé, mais quand même.

B dit: à

Classique, qui a vécu et fait ses preuves. Remis au gout du jour, l’amant serait reversible, à double usage et dans un lit king size. Nous avons ouvert des portes et ne nous embarrassons plus des vaudevilles d’autrefois ou des tragédies antiques et pour nos plaisirs devenons des pragmatiques sexuels.

Jibé dit: à

« Apparaissent en imagination, beaux comme l’Antique précisément, des guerriers durs au mal, braves, audacieux, résolus, pleins de panache. »…
oui, l’imaginaire du petit homme monté sur ses ergots, qui s’autoproclame, s’autojustifie, s’autorise… infantile et pervers, manipulant le réel à force de mots ronflants et/ou grossiers. Le coq chante les pieds dans la merde, c’est connu.
En fait, Christiane a raison, n’ont aucune importance, mais lourds, mais lourds. Et si vains! Ils sont payés pour ça, ou quoi?

Marie Sasseur dit: à

Si ce n’était qu’une histoire de cul…

Jibé dit: à

« Bref, double tour de passe-passe pour justifier son comportement et faire croire qu’il y aurait de la noblesse à se montrer ordurier et hargneux »
oui x,
l’ami Fritz est, cependant, assez loin selon moi. Mais ce n’est pas grave et, de toute façon, c’est un débat de fond que ceux qui draguent les basses fosses ici ne valent pas.

renato dit: à

Pour les italophones.

Puisque l’Adagio de la Septième Symphonie* de Bruckner constitue la structure de support de la bande sonore originale de Senso, voir éventuellement, La caduta musicale degli Austriaci in « Senso », où Franz Haas** montre comment, dans le film, la parabole progressive de la chute de l’Autriche et la descente de Franz dans une amoralité de plus en plus abjecte sont accompagnées de thèmes musicaux, de chansons populaires, de comptines militaires et autrichiennes qui symbolisent cette chute : le Lied de Schubert ; la comptine pour enfants babillée par les soldats ivres — à Vérone — ; le soldat qui siffle une chanson macabre et faussement joyeuse dédiée à un fossoyeur légendaire lors de la peste noire à Vienne — quand la femme cherche son amant dans le quartier vénitien des Autrichiens — ; la chanson sentimentale sur les sacrifices pour la patrie et l’heureux retour aux êtres chers.

*Mouvement composé comme une sorte d’ode funéraire, à la mémoire de Richard Wagner.

**À propos de Franz Haas :
https://work.unimi.it/chiedove/cv/franz_haas.pdf?1451228611594

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