de Pierre Assouline

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La République des livres
De quelques romans de la rentrée (1)

De quelques romans de la rentrée (1)

Dommage que la personnalité d’Eric Rheinhardt et, partant, son œuvre soient aussi clivantes (citez son nom et vous ne récolterez que des réactions radicales pour le meilleur et pour le pire). C’est regrettable et l’on ne peut qu’engager les lecteurs à passer outre car son nouveau roman Sarah, Suzanne et l’écrivain (432 pages, 22 euros, Gallimard) en vaut vraiment la peine. Comment un détail (la découverte d’un acte de propriété de la maison achetée par le couple puis celle des pratiques solitaires du mari, la nuit, isolé dans sa cave) bouleverse l’équilibre d’une famille apparemment tranquille et l’effondre. Le détail qui tue et qui change tout car il révèle la déloyauté du mari vis à vis de sa femme ; cela m’a fait penser à l’avalanche anodine qui a révélé la lâcheté du père de famille dans le film Snow Therapy.

Le personnage de la femme est pathétique par ses fragilités face à une situation inédite, inoubliable par sa complexité, son obsession monomaniaque pour un tableau (des religieuses dans la galerie d’un couvent), l’inquiétante étrangeté qui l’envahit progressivement et nous avec, le sentiment d’être gagnée par la folie, son isolement au sein des siens, la solidarité vacillante de son fils, l’attitude atroce de rejet de sa fille, la veulerie, l’égoïsme et la perversité de son mari etc. Elle est poignante. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été proprement aussi captivé par l’univers d’un roman aussi bien construit, si subtilement agencé. En le refermant, une réflexion de Proust dans sa correspondance m’est revenue en mémoire :

« Nous vivons auprès de gens que nous croyons connaitre. Il nous manque l’évènement qui nous les fera apparaitre autres que nous les savons ».

Elle aurait pu figurer en épigraphe de cette histoire puissante, troublante, dérangeante. Que demander de plus ? Des semaines après l’avoir lu, ses personnages à commencer par celui de l’(anti)héroïne reviennent nous hanter ; ils nous interrogent encore ; c’est aussi que ses pages si denses exhalent un parfum d’une grande tristesse. Eric Reinhardt, qui gagnerait désormais à renoncer à son cher dispositif (confessions d’une de ses lectrices à l’auteur) s’affirme vraiment comme le romancier du couple en crise et des rapports de domination en son sein. La lecture de L’Amour et les forêts le confirmait déjà ; et, après avoir vu le beau film que Valérie Donzelli en a tiré, on n’en doute plus.

 J’ai été tout aussi captivé mais surtout bluffé par le premier roman de Cécile Desprairies, La Propagandiste, (224 pages, 19 euros, Seuil). Non tant par l’écriture, sans génie mais sans lourdeur, émaillée de quelques belles formules, mais par le fond et la mise en place des différents éléments. Deux fils rouges : un gynécée de femmes qui font salon ; l’histoire d’amour entre Lucie, mère de la narratrice, qui fut une nazie fort convaincue et fort active sous l’Occupation dans les cercles collabos et un Allemand mort dans des conditions mystérieuses à la Libération. C’est une histoire très française pleine de rumeurs, de non-dits, de secrets de famille, de dénonciations, de lâchetés, de retournements de veste, de chantage ô combien. Et comment tout cela macère au sein d’une respectable famille bien enracinée, dans ses mœurs, son homophobie (inoubliable personnage du grand’oncle rejeté), son antisémitisme rabique, son pillage des biens spoliés aux déportés. Une médiocrité bien crasse malgré l’argent et les manières, toujours avec le petit doigt levé au-dessus de la tasse de thé. Mais une famille caméléon, habile à passer d’un côté à l’autre en fonction de la direction du vent. Non seulement tout est parfaitement amené, sans trompettes ni clichés, mais l’auteure, historienne de l’Occupation née en 1957, philosophe et germaniste de formation, a réussi à se débarrasser de sa documentation au moment de l’écriture.

On ne voit pas le goût et le souci de l’archive (que je partage avec elle, notamment celles de la délation dans lesquelles j’ai pataugé en même temps qu’elle), et donc on ne voit pas l’effort, ce qui est rare chez les historiens lorsqu’ils se mettent au roman. C’est bourré d’informations édifiantes, mais sans appuyer ni dénoncer. Il y a vingt ans elle avait publié Ville lumière, années noires, une incroyable étude topographique rue par rue, quasiment immeuble par immeuble, du Paris des collabos, récidivant dans cet inventaire monomaniaque avec Voyage dans la France occupée 1940-1945 (PUF). Là ça affleure sans peser. Ce premier roman est pour moi l’une des bonnes surprises de la rentrée. L’apprécier comme un roman-à-clés serait l’aimer pour de mauvaises raisons. On se fiche pas mal de savoir qui est qui (à supposer que…) et on n’ira pas consulter la liste des créateurs du festival d’Aix-en-Provence au motif de le grand ’oncle, n’est-ce pas (le cas échéant…). Cécile Desprairies a mis des années avant d’oser enquêter sur le passé de sa mère (« par loyauté », elle reculait le moment de toucher à son image) et les trafics de sa famille.

A ceux qui s’en voudraient de se salir les mains en touchant un premier roman sur des « salauds » (on entend cela souvent à propos de Céline), on ne saurait trop rappeler que c’est aussi la vocation de la littérature que d’aller fouiller dans les zones les plus basses, les plus sombres, les plus viles de l’homme pour les dévoiler. Ne fut-ce que dans l’espoir d’y trouver, tel le Lazare de Malraux, « cette région obscure de l’âme où le mal absolu s’oppose à la fraternité ». Il faut un certain courage pour plonger les mains dans cette fange, et plus encore lorsqu’il s’agit des siens. Après la guerre, la famille de Cécile Desprairies a jeté un voile là-dessus. Nazis, juifs, collabos etc. Autant de mots tabous à la maison. Si pratique quand on se reconvertit ! Cela évite excuses, regrets et remords dont, de toute façon, ces gens durs ne voulaient pas entendre parler. Plus encore que les mensonges qu’il a fallu démonter un par un, c’est la muraille de silence qu’elle a le mérite d’avoir fissurée. Seul un roman pouvait lui permettre d’atteindre ces vérités inaccessibles aux historiens.

      Franchement, je n’aurais jamais imaginé qu’un écrivain m’embarquerait pour près de 400 pages réunies sous le titre Humus (22 euros, éditions de l’Observatoire) dans une histoire de vers de terre, de vermicompostage, d’ophiophobie. Et que je me laisserais prendre par la conscience de chef de l’anécique et séduire par l’érotisme lombricien dont je n’avais jusqu’à ce jour, je l’avoue, qu’une connaissance assez confuse. Il faut dire que Gaspard Koenig a du métier sinon du talent, que les dialogues entre Kevin et Arthur, les deux camarades d’Agro, sonnent juste, que les situations ne manquent pas d’humour, que les personnages secondaires (Anne, Philippine, le Barbier marocain, M. Jobard etc) sont bien brossés, et que le propos, très actuel, nous emmène bien plus loin. Il est plus engagé, plus politique qu’il n’y parait (le greenwashing des entreprises, la transformation des cadavres en humus, l’épuisement des sols et la longue diète d’humanité qui leur serait nécessaire, etc). Les démêlés d’Arthur, petit paysan misanthrope pas trop pressé d’échapper à son destin, avec les envoyés des différentes administrations sont du pur Jarry mais qui vire à du Kafka agricole ; une épreuve supplémentaire pour ce fan de Thoreau à la recherche d’un improbable Walden ; on le sent en permanence déborder de violence éco-anarchiste faute de parvenir à convaincre ses contemporains de la catastrophe en cours.

L’air de rien, ce diable de Koenig aura aussi réussi un roman politiquement incorrect (enfin quelqu’un qui raille « les métaphores foireuses de Pierre Rhabi » !), même lorsqu’il se résout par désespoir à rejoindre les terroristes prédateurs d’Extinction/Rébellion qu’il avait tant critiqués, ce qui change de la musique de fond du paysage littéraire. Depuis que j’ai appris deux ou trucs sur leur respiration, je ne dévisage plus les mottes de terre comme avant. Surtout après les pages d’anthologie où Arthur s’offre « une extase chtonienne »en enfonçant son sexe dans l’humus. Les cent dernières pages, inattendues, réservent des coups de théâtre parfaitement mitonnés. A saluer pour sa maitrise et son originalité qui tranche avec tout ce qui se publie à la rentrée. Ce n’est pas seulement un roman captivant irrigué par des qualités purement littéraires : c’est un livre important. Ne passez pas à côté, nom d’un lombric !

(« Une party à Manhattan, 1965 » et « Paris, 1956 » Photos Frederick Eberstadt. et Franck Horvat)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 276 Réponses pour De quelques romans de la rentrée (1)

MC dit: à

Cécile Desprairies a effectivement œuvre par deux fois sur Vichy, la première avec preface de Leroy-Ladurie. Que donnera ce roman? MC

Jazzi dit: à

« Ce n’est pas seulement un roman captivant irrigué par des qualités purement littéraires : c’est un livre important. »

Quoi de plus important, pour un roman, que ses qualités littéraires ?

Du coup, le deuxième roman évoqué en pert toute sa saveur !

« Non tant par l’écriture, sans génie mais sans lourdeur, émaillée de quelques belles formules, mais par le fond et la mise en place des différents éléments. »

Jazzi dit: à

en perd…

Jazzi dit: à

Je note que Passou fait de plus en plus référence aux films pour parler des livres !

Janssen J-J dit: à

Bon, eh bien merci Pierre A. ! Voilà au moins trois polars que j’irons point visiter : 1 – le romancier du couple en crise et des rapports de domination en son sein 2 – la romancière de la famille collabo et le rôle dévoilé de la mère par la fille ; 3 – du romancier « Kafka agricole » à la néo-Houellebecq.
Merci… on aj déjà assez donné à toussa !…
Renouvelons les sujets et les stocks. Lisons en septembre d’autres choses moins démagogiques, convenues et pour tout dire, plutôt faisandées, SVP.
(***Et ttes nos excuses du commentarium de l’RDL aux proches de Pierre Rabhi-colibri).
Bien à vous.

D. dit: à

Alors ce raffermissement, Bérénice ?

Jazzi dit: à

Mais que peut bien faire le père, seul, à la cave ?
JC va devoir acheter le dernier Rheinhardt pour le savoir !

Dino dit: à

Bof! et pour les romans et pour le compte rendu critique

D. dit: à

Oui. Bof.

D. dit: à

Bof bof bof, même. Sans vouloir en rajouter outre mesure.

D. dit: à

Mais bon. C’est pas la première fois non plus.

D. dit: à

Et ce sera pas la dernière.

D dit: à

On sait prendre sur nous. On va pas faire d’histoires.

J J-J dit: à

@ l’autre Gallet, rebondi à L’os en gelé.

-> des vases de nuit bombés à Los Angelès ?…

Marie Sasseur dit: à

Le film « snow therapy », petit bijou du cinéma danois du très talentueux Ruben Östlund, n’aura assurément rien en commun avec ce roman de Reinhardt.

Reinhardt avait en son temps défrayé la chronique, pour  » plagiat  » de vie privée…mais lequel quand même, a rappelé dans son roman précédent, comédies françaises, que la France a carrément raté le virage internet (*)

Mais cooling bienvenu, nécessaire même, pour refroidir un peu l’ambiance torride.
Moi en voyant ce film snow therapy, j’ai furtivement pensé, dans ce grand immeuble désert (design Charlotte Perriand, s’il vous plaît) au Stanley hotel…

(*)
https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/le-roman-de-l-internet-francais-859641.html

Marie Sasseur dit: à

Eh bien, je passe aussi le premier tour.

J J-J dit: à

@ citez son nom et vous ne récolterez que des réactions radicales pour le meilleur et pour le pire ;

Clivant ? apparemment, on n’est pas dans le même camp. Mais bon, s’il est déjà sur la liste…, hein, on n’est pas là pour spéculer. Hein.
Et @ Mélie Cothon, a-t-elle préparé son nouveau roman annus uel ?

Janssen J-J dit: à

ah revoilà marie (CTL) qui se profile déjà en t^te de gondole pour le 2 novembre prochain.

Jazzi dit: à

L’Amour et les forêts, Cécile Desprairies, Humus…

Décidément, seule la terre ne ment pas !

Marie Sasseur dit: à

Ruben Östlund, cinéma suédois, et non danois.

Bloom dit: à

« Nous vivons auprès de gens que nous croyons connaitre. Il nous manque l’évènement qui nous les fera apparaitre autres que nous les savons ».

Ce qu’illustre magistralement une de mes Auster préférés, « Leviathan ».
Que connait-on des gens qu’on connait?

Jazzi dit: à

Que connait-on de soi ?

Bloom dit: à

J’avais cité la phrase de Malraux à propos du Puant de Meudon.
A propos de Malraux,la vacherie de de Gaulle à propos de son ministre et compagnon d’armes: « Brumeux, avec quelques éclaircies »

JC..... dit: à

MERCREDI 23 AOUT 2023, 6h03

R(h)einhardt, que nous conseille le taulier ?

Je passe… J’ai fais confiance une fois. Minable ! Un enculeur de mouches. Mortes.

Bon pour la déchetterie !

Marie Sasseur dit: à

Je viens de lire les premières pages du calvaire de Sarah à l’hôpital.

Je confirme : laissez la légèreté venue du froid de Ruben Östlund en dehors des caves de l’hôpital de cet écrivain pour midinettes.

Marie Sasseur dit: à

Libérez Ruben Östlund!

Théorie scientifique
Le metteur en scène a réalisé de nombreuses recherches pour écrire son scénario. En effet, outre son anecdote personnelle, Ruben Östlund s’est également inspiré d’une étude scientifique, prouvant que dans une situation de danger, les hommes ont tendance à fuir, contrairement aux femmes qui protègent les personnes qu’elles peuvent sauver.

https://www.allocine.fr/film/fichefilm-214103/secrets-tournage/

Marie Sasseur dit: à

Cette étude « scientifique » me rappelle un truc. Qui m’avait choquée, et j’ai bien été la seule.

Vous souvenez-vous de ce roman où le personnage principal part en croisière en extrême Orient pour récupérer un manuscrit très rare.
Au retour, le bateau prend feu et au lieu de penser à sauver ne serait-ce que cette femme qu’il commençait à regarder de biais, il préfère fuir avec ses vieux papiers sans parler de ce personnage illustre… Alors que, hein, la petite fille du capitaine avait réussi à sauver un maximum de passagers.

On va le soigner le Reinhardt.

JC..... dit: à

Attention à vous, ô chère Marie ! Soignez ce Reinhardt avec prudence.

Comme Passou le confirmait dès la première ligne de son sulfureux billet, son Rheinhardt est muni d’un H coupant … pardon ! d’une H coupante.

Marie Sasseur dit: à

Oh moi, mon problème avec Reinhardt n’est pas la bonne orthographe de son nom.
Je déteste les chefs de produits, et en ce sens, Reinhardt sort d’une école de requins. Aucun sens humain..

closer dit: à

Vous êtes tous méchants avec Passou…Quand on pense au mal qu’il se donne pour lire tout ça!

Sarkozy fait un tel tintamarre en ce moment que l’on peut avoir des doutes sur sa sortie « définitive » de la politique. Mais d’un autre côté, il faut bien qu’il vende des livres et se fasse payer des conférences pour maintenir son train de vie.

Jazzi dit: à

« Vous êtes tous méchants avec Passou…Quand on pense au mal qu’il se donne pour lire tout ça ! »

Oui, closer et ce n’est que le (1)…
C’est méchant aussi pour les auteurs, quand on pense au mal qu’ils se donnent pour écrire tout ça !
Être romancier ou critique littéraire aujourd’hui, c’est un peu désuet et totalement touchant…

Jazzi dit: à

Comment peut-on encore écrire des romans aujourd’hui ?

Marie Sasseur dit: à

Sarah, Suzanne et l »ecrivain me paraît être un bon produit market, bien calibré pour des jurés de prixlittéraire.
Il y a plein de références littéraires et puis un écrivain qui écrit qu’il écrit ça plaît.
Pour le reste, peu d’écrivains ont approché la femme par le cancer exclusivement féminin.
On pourra citer Ph. Roth, Vargas Llosa, les deux qui me viennent immédiatement en tête.

closer dit: à

Tu penses qu’il ne faudrait que tourner des films?

JC..... dit: à

« Cette nuit-là, son mari et elle ont fait l’amour à deux reprises. Et si lui n’avait pas argué que l’attendait le lendemain une journée épuisante, Sarah l’aurait prié de la prendre une troisième fois, après un plat de spaghettis nocturnes. »
(au fond du trou : Eric Reinhardt dans son dernier orgasme rêvé)

Elle est belle , la merde littéraire d’Eric le Trouble !

JC..... dit: à

« Comment peut-on encore écrire des romans aujourd’hui ? » ( jazzi)

L’ennui appelle le rêve, use de la légende, trouve un prophète : la littérature devenue une religion !

Jazzi dit: à

Non, closer.
L’écrit reste l’écrit et l’écriture de scénarios n’est-elle pas tout aussi désuète ?
Je crois plutôt que le roman n’est plus dans le roman et que la fiction (la fonction romanesque ou cinématographique) est à réinventer…

Marie Sasseur dit: à

C’est sûr que c’est écrit comme un roman photo. Et tout paraît si fabriqué.
A lire peut-être au second degré, second degré de cynisme, comme l’écrivain l’a écrit.
Là.

renato dit: à

Certes, Jazzi, il est possible d’écrire une bonne histoire, avec des rebondissements, des coups de théâtre, des brouillages identitaires, en interrogeant les structures, les images, les procédés.

Marie Sasseur dit: à

René, avec ta méthode, tu t’appelles pas Descartes non plus..

JC..... dit: à

Ne jamais partager le cynisme avec un impuissant littéraire . Le second degré n’est qu’un récit d’hospitalisé.

On écrit pour soi.

Le futur, malicieux, décide qu’il s’agit d’un délire individuel, ou d’un acte génial et universellement compatible !

JC..... dit: à

PROSPECTIVE

Désolé pour les défuntés littéraires, enterrés deux fois, mais l’image a tué l’écrit.

L’avenir du Goncourt, c’est NETFLIC !

Jazzi dit: à

« la littérature devenue une religion ! »

Plutôt un objet de consommation, JC.
Le prophète actuel c’est le capitalisme, dirait bonne Clopine.

Marie Sasseur dit: à

Au suivant

La propagandiste

Un roman « sans génie mais sans lourdeur », dit la réclame…
Il paraît que cette historienne établit des listes avec une rigueur effrayante, quasi pathologique.
Si elle a compulsé les archives comme a pu le faire ce biographe, personnage de roman passoulinien(*) à l’ascension de la « mythique série des archives QJ28″- et ce n’est pas un oronyme comme le K2-, va falloir envisager une therapy de groupe, avant qu’il n’y ait mort d’homme, de femme plutôt.

(*)Voir , pour les plus capés en romans de Passou, le  » dossier Ferchner  »

Cette canicule me met dans une forme olympienne, bah oui.

Marie Sasseur dit: à

Le dossier Fechner, plus exactement.

D. dit: à

C’est bon les spaghettis.

Bloom dit: à

Il y a vingt ans elle avait publié Ville lumière, années noires, une incroyable étude topographique rue par rue, quasiment immeuble par immeuble, du Paris des collabos, récidivant dans cet inventaire monomaniaque avec Voyage dans la France occupée 1940-1945 (PUF).

Monomaniaque? Pourquoi cet adjectif péjoratif? Salutaire et essentiel, plutôt. J’ai sous les yeux « Un Paris dans la collaboration », au Seuil, de 2009, préfacé par Serge Klarsfeld, dû à Cécile Desprairies.
C’est un guide par arrondissement, par rue, par numéro enrichi d’extraits de témoignages de sources françaises et allemandes, ainsi que de photos.
Aux pages 169-170, on y apprend que l’actuel ministère de Affaires étrangères était le siège de la Sipo-SD, service de la Sécurité du Reich, où Herman Göring avait son bureau.

Témoignage de Sacha Guitry:
Göring me recevrait à 4 herues, aux Affaires étrangères (…)- Je n’avais jamais vu Göring, C’était un spectacle, énorme, assurément – mais bien plus singulier qu’énorme. (…) L’air plutôt russe qu’allemand (…) etc.
SG, ‘Quatre ans d’occupation’, p.353
Témoignage d’Arno Breker:
« (A. Bonnard) se rendit au Quai d’Orsay, à 15 heures. Il dut attendre longuemùent dans l’antichambre (…) Il entendit alors, à travers les portes fermées Göring vociférer et marteler violemment la table avec un marteau. »
AB, Paris, Hitler et moi, p.141

Peu de ses actuels occupants savent tout cela, hélas. Ce livre est une nécessaire piqure de rappel de ce que fut cette ville livrée à l’occupant qui y fit les pires saloperies.

Jazzi dit: à

Il faudrait commencer par répertorier les écrivains exclus de fait du Goncourt, pour retrouver peut-être un de l’esprit de la littérature.

Antonin Artaud, par exemple ?

Après une crise, lors d’un séjour à Dublin, durant lequel on lui aurait volé la propre canne de saint Patrick, Antonin Artaud fut interné neuf années. A sa libération, il en profita pour adresser une lettre de réclamation au pape, particulièrement virulente : non il ne se prend pas pour Jésus-Christ, c’est Jésus-Christ qui se fît passer jadis pour Antonin Artaud, nuance !

Ier octobre 1946.

1° Je renie le baptême.
2° Je chie sur le nom Chrétien.
3° Je me branle sur la croix de dieu (mais la branlette, Pie XII, n’a jamais été dans mes habitudes, elle n’y entrera jamais. Peut-être devez-vous commencer à me comprendre).
4°C’est moi (et non Jésus-Christ) qui a été crucifié au Golgotha, et je l’ai été pour m’être élevé contre dieu et son christ,
parce que je suis un homme
et que dieu et son christ ne sont que des idées
qui portent d’ailleurs la sale marque de la main de l’homme ;
et ces idées pour moi non jamais existé. […]
Or j’ai été arrêté, emprisonné, interné et empoisonné de septembre 1937 à mai 1946 exactement pour les raisons pour lesquelles j’ai été arrêté, flagellé, crucifié et jeté dans un tas de fumier à Jérusalem il y a un peu plus de deux mille ans.
Il y a dirai-je d’ailleurs beaucoup plus de deux mille ans.
Car ce chiffre de deux mille ans représente les 2 000 ans de vie historique écoulés depuis la mort du crucifié du Golgotha jusqu’à aujourd’hui. Historique, c’est-à-dire officiellement recueillis, repérés et inventoriés. Car en fait le temps ce jour-là a fait faire aux choses un saut terrible, et je me souviens parfaitement bien, Pie XII, que sorti du tas de fumier où j’avais séjourné trois jours et demi dans l’attente de me sentir mort pour me décider à me lever, non tellement le souvenir de la douleur, mais celui de l’obscène insulte d’avoir été déshabillé publiquement puis flagellé sur ordre spécial des prêtres, celui des gifles, des coups de poing sur la face, et des coups de barre dans le dos venus de l’anonyme populace qui sans autre raison avouable ne me haïssait que parce que j’étais Antonin Artaud (et c’était mon nom il y a deux mille ans comme aujourd’hui), l’épouvantable mémoire donc de tant de mains abjectes battant ma face, qui les ignorait et ne leur avait rien fait, me donna un tel haut-le-cœur, que je sentis en éclater, physiquement en éclater ma poitrine, et l’histoire n’a pas conservé la mémoire de la période funèbre qui a suivi.
Or j’ai été empoisonné à mort de 1937 à 1940, sur l’ordre aussi bien de la sûreté générale française, que de l’intelligence service, que du guépéou, que de la police du vatican.
Mais si je suis mort il y a deux mille et quelques années sur une croix je vous fous mon billet que cette fois-ci on ne m’aura pas dans une cellule d’asile, une casemate de fort ou les chiotes d’une prison, et ma conscience ne sera pas tranquille, ni les mânes du mort que je suis apaisés avant de vous avoir fait cuire sexe en l’air, vous le sexe en l’air, Pie XII, avec quelques-uns de vos moines de Bohême ou de Moldavie sur le grand autel de Saint-Pierre-de-Rome et celui plus tendancieusement prêtre et occulte de Saint-Jean-de-Latran.

Marie Sasseur dit: à

@Ce livre est une nécessaire piqure de rappel de ce que fut cette ville livrée à l’occupant qui y fit les pires saloperies

Oui, tout le monde n’a pas eu le destin d’avoir eu une mère collabo.

Paul Edel dit: à

Jazzi. Peut-on encore être critique littéraire  en période de « rentrée »? Bonne question.
Du temps de Sainte- Beuve, le nombre limité de romans publiés dans une année permettait encore de se tenir au courant des nouveautés. Aujourd’hui, c’est impossible. Que lire parmi les 350 romans français publiés sur à peine deux mois? On comprend bien que, dans cette configuration, la critique littéraire n’est plus un plaisir mais une mission impossible. Il faut fouiller fébrilement au hasard dans une montagne de bouquins dont on sait que les 9/1Oème sont, pour la plupart seront sans visibilité en librairie , donc mort-nés. La tâche d’un critique, qui était au départ une passion, devient alors une corvée et une loterie.. Imaginez un sommelier qui aime comparer les grands Bordeaux et qui, soudain, voit arriver devant chez lui un camion citerne rempli de piquettes mélangées.

Bolibongo dit: à

du Kafka agricole c’est pratiquement du rhum cubiste! 🙂
Bonjour.

Jazzi dit: à

Pour avoir écrit cela, Pessoa aussi n’aurait pas eu le Goncourt :

« Lorsqu’on tire la vie du rêve, et que l’on fait de la culture de ses sensations, comme de plantes en serre, une religion et une politique, le premier pas alors, ce qui marque dans notre âme que l’on a fait ce premier pas, c’est de ressentir les choses les plus minimes de façon extraordinaire – et démesurée. C’est là le premier pas, et ce pas n’est rien de plus que le premier. Savoir mettre dans la tasse de thé que l’on savoure la volupté extrême que l’homme normal ne peut trouver que dans les grandes joies nées de l’ambition soudain comblée, ou de regrets nostalgiques effacés d’un seul coup, ou encore dans les actes finaux et charnels de l’amour ; pouvoir trouver dans la contemplation d’un soleil couchant ou d’un détail de décoration, cette sensation exacerbée que peut généralement donner, non pas ce que l’on voit ou entend, mais seulement ce que l’on respire ou savoure – cette proximité de l’objet de la sensation que seules les sensations charnelles (le tact, le goût, l’odorat) sculptent à même la conscience ; pouvoir rendre la vision intérieure, l’ouïe du rêve (tous les sens supposés, et ceux-là encore du supposé) réceptifs et tangibles comme des sens tournés vers l’extérieur : je choisis ces sensations-là (et au lecteur d’en imaginer d’autres semblables) parmi celles que l’amateur cultivant l’art de se sentir soi-même parvient, une fois exercé, à pousser à leur paroxysme – pour qu’elles communiquent une idée concrète et suffisamment proche de ce que je veux exprimer. […]
La deuxième étape du rêveur consistera donc à éviter la souffrance. Il ne devra pas l’éviter comme un stoïcien ou un épicurien première manière – en se dé nidifiant, parce qu’il s’endurcira ainsi au plaisir comme à la douleur. Il devra tout au contraire tirer le plaisir de la douleur, et s’exercer ensuite à ressentir faussement la douleur, autrement dit, lorsqu’il éprouve de la douleur, à ressentir un plaisir quelconque. Il existe divers chemins menant à cette attitude. L’un d’eux consiste à analyser la souffrance de façon excessive, en ayant au préalable disposé son esprit, et, en présence du plaisir, à ne pas analyser, mais éprouver seulement ; c’est là une attitude plus aisée – pour les hommes supérieurs, naturellement – qu’il n’y paraît à son simple énoncé. Analyser la souffrance et s’habituer à livrer la douleur à l’analyse, chaque fois qu’elle apparaît et jusqu’à ce que cela se passe instinctivement et sans que l’on y pense, ajoute à n’importe quelle douleur le plaisir de l’analyse. En exagérant le pouvoir et l’instinct d’analyse, cet exercice absorbe bientôt tout le reste, et il ne demeure, de la souffrance, qu’un matériau indéterminé, soumis à l’analyse. […]
La troisième étape, celle qui conduit au seuil fastueux du temple – celle-là, qui d’autre que moi a su l’accomplir ? C’est celle qui coûte vraiment, car elle exige un effort intérieur infiniment plus difficile que n’importe quel effort de la vie réelle, mais qui apporte aussi des compensations, à toutes les dimensions de l’âme, que la vie ne pourra jamais apporter. Cette troisième étape, une fois tout cela accompli, tout cela totalement et conjointement exécuté – oui, une fois employées mes trois subtiles méthodes, et employées jusqu’à l’usure – consiste alors à faire passer, directement, la sensation à travers l’intelligence pure, à la filtrer à travers l’analyse supérieure, afin de la sculpter sous une forme littéraire, et lui donner forme et relief propres. Alors, oui, je l’ai fixée définitivement. Alors j’ai rendu réel l’irréel, et j’ai donné à l’inaccessible un piédestal éternel. Alors, au tréfonds de moi, j’ai été sacré empereur.
Car n’allez pas croire que j’écrive pour être publié, ni que j’écrive pour écrire, ni même pour faire de l’art. J’écris parce que c’est là le but ultime, le raffinement suprême, le raffinement, viscéralement illogique, de mon art de cultiver les états d’âme. »

(« Le livre de l’intranquillité », traduit du portugais par Françoise Laye)

Marie Sasseur dit: à

Et le dernier de ce premier  » tirage « , poursuivant cette métaphore vendangeuse :

Humus

L’auteur est philosophe, tendance philo politique, chef d’un mouvement politique, Simple.

C’est très simple, on va attendre le second tirage.

Bolibongo dit: à

Imaginez un sommelier qui aime comparer les grands Bordeaux et qui, soudain, voit arriver devant chez lui un camion citerne rempli de piquettes mélangées.

Il s’agirait plutôt de bouteilles, style rosé, rose de nuit,
Un été dans le Var, le Lubéron, le Lot, le jurançon, le P’tit coquin (sic!)
que l’on boit sans s’en rendre compte, sous une forte chaleur, souvent noyées par des glaçons Paul Edel!

Bolibongo dit: à

Ces rosés englaçonnés que l’on boit comme on lit ces romans à l’eau plate…

Bloom dit: à

L’occupant qui y fit les pires saloperies avec l’aide active de certains de ses habitants.

18e arr.
– 2, impasse Girardon, Bâtiment d’angle – Atelier d’Eugène Paul, dit Gen Paul, illustrateur de l’écrivain Céline, dans cet atelier depuis 1917
– 4, rue Girardon, Bâtiment d’angle, autre entrée au 21, rue Novins.
Domicile de LF Céline, de 1940 à 1944.

Pas de hasard…fallait bien se serrer les coudes et se marrer… »Allons, mon bon Gégène, te fais pas prier ! Ici on est entre copains. Montre-nous comme tu sais bien faire ton petit Hitler… »

Radioscopie de Gen Paul, 1970.

Jazzi dit: à

Interdit de Goncourt et aujourd’hui totalement politiquement incorrect

« Aurora », de Michel Leiris, fut rédigée en 1927-1928 et publiée pour la première fois juste après la Seconde Guerre mondiale. « Je n’avais pas trente ans quand j’ai écrit Aurora et le monde, lui, ignorait la peste brune. Sans trop de mauvaise foi, j’appelais une apocalypse et vouais le genre humain aux gémonies », déclara l’auteur, en exergue. Ajoutant : « Aujourd’hui, j’ai quarante ans passés et le genre humain a connu apocalypse et gémonies. Pas plus qu’un autre je ne m’en suis réjoui. » Se réclamant du Aurélia de Gérard de Nerval, mais s’inscrivant plutôt dans la filiation du marquis de Sade et de Lautréamont, ce récit halluciné, où le narrateur, Damoclès Siriel (palindrome de Leiris), nous conduit, à travers une succession de tableaux imaginaires plus proches du cauchemar que du rêve, à la poursuite de la pierre philosophale. Une recherche placée sous les auspices d’Aurora, qui peut se lire aussi : OR AURA, Eau-Rô-Râh, OR AUX RATS ou Horrora. Extrait en forme de bande-annonce !

« Je fis donc aménager trois salles du palais pour mes plaisirs particuliers. Dans la première il y avait un bloc de glace, dans la deuxième des fouets et des rasoirs, dans la troisième, toute en marbre, il n’y avait rien. Les femmes que j’avais distinguées parmi les prêtresses étaient amenées dans la première salle. Il s’agissait pour moi de savoir si leur chair était suffisamment dure pour pouvoir me contenter. Aussi les faisais-je mettre nues et coucher à plat ventre sur le bloc de glace. Au bout d’une quinzaine de minutes, je les faisais relever. Celles dont la pulpe ressemblait à la matière des statues laissaient, creusée dans la glace, une empreinte assez nette de leur corps ; les autres une empreinte tout à fait indécise de chair molle et incapable de se mesurer avec la neige solidifiée. Les unes comme les autres étaient entraînées dans la seconde salle, mais, alors que les premières étaient délicatement rasées et épilées, de manière à ne plus avoir rien d’animal, même la chevelure, je faisais fouetter les autres jusqu’au sang, sachant que la fustigation est excellente pour affermir les chairs. Les premières seules, une fois bien lisses et bien polies des pieds au crâne, étaient admises dans la dernière salle et je faisais l’amour avec elles, étendu sur les dalles de marbre, que je préférais, vu leur dureté et leur netteté géométrique, à tous les coussins et divans de repos. Il arrivait presque toujours que je les blessais d’un coup de dents ou qu’elles se relevaient couvertes d’ecchymoses dues au choc spasmodique de leur corps contre les dalles. Alors je les faisais couvrir de bijoux qui masquaient leurs blessures, en même temps qu’ils exaltaient mon âme de leur spectacle et endormaient leur rancune misérable d’esclaves.
A faire l’amour ainsi, avec ces femmes d’albâtre aux crânes plus nus que des cailloux, presque aussi dures et blanches que le sol dépouillé qui supportait leurs membres, il me semblait que je parcourais des glaciers, que je marchais pendant des heures à travers des champs de neige, à peine troublés par un soleil rougeoyant auquel l’hiver donnait cet aspect net et métallique. Je ne caressais plus des femmes, mais des rivières gelées et des étangs solides sur lesquels mes pensées pouvaient amoureusement glisser comme une troupe de patineurs écrivant, diamants imaginaires sur ce miroir imaginaire, le seul nom féminin que j’aie jamais pu tolérer, à cause de son adorable froideur, je veux dire AURORA… Mais ma jouissance n’était jamais qu’une grande débâcle, avec la glace mise en morceaux et la flexueuse humanité immédiatement réinstaurée dans ses eaux sales. Aussi ces plaisirs me laissaient-ils complètement insatisfait et fallait-il que je découvrisse autre chose. »

(« Aurora », Editions Gallimard, 1939 et 1973)

JC..... dit: à

« Peu de ses actuels occupants savent tout cela, hélas. Ce livre est une nécessaire piqure de rappel de ce que fut cette ville livrée à l’occupant qui y fit les pires saloperies. » (Bloomie le Froggie)

Il faut collaborer !

Collaborer c’est éviter les camps de rééducation, d’internement, de mort stupidement non glorieuse….

Evidemment fait pas être con commme tant d’idéologues posés sur leur culs sales.

Jazzi dit: à

La chronique d’un amour fou, plus beau qu’un roman, ne fut pas non plus goncourable.

Au désir d’André Breton : « J’ai toujours incroyablement souhaité de rencontrer, dans un bois, une femme belle et nue », répondra la rencontre, rue Lafayette, le 4 octobre 1926, « à la fin d’un de ces après-midi tout à fait désoeuvrés et très mornes », de Nadja. Une jeune femme blonde, socialement plus proche de Nana que de Madame Bovary. Surréelle et perdue dans un univers d’irréalité, cette Mélusine revisitée, qui sera dévorée tout entière par le serpent de la folie, inspirera à l’auteur de L’Amour fou l’un de ses plus beaux livres. Pourtant, leur liaison n’excéda pas une dizaine de jours à travers les rues de Paris et s’acheva par un voyage en forêt de Saint-Germain- en-Laye. Le temps nécessaire cependant pour que le poète, quelques mois après, en rédige la chronique, tandis que Leona D., alias Nadja, alors âgée de 24 ans, était définitivement internée. Fragments d’un récit, halluciné, dont la dernière phrase nous avertit que : « La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas. »

« 5 octobre – Elle me dit encore : « Je vois chez vous. Votre femme. Brune, naturellement. Petite. Jolie. Tiens, il y a près d’elle un chien. Peut-être aussi, mais ailleurs, un chat (exact). Pour l’instant, je ne vois rien d’autre. » Je me dispose à rentrer chez moi, Nadja m’accompagne en taxi. Nous demeurons quelque temps silencieux, puis elle me tutoie brusquement : « Un jeu : dis quelque chose. Ferme les yeux et dis quelque chose. N’importe, un chiffre, un prénom. Comme ceci (elle ferme les yeux) : Deux, deux quoi ? Deux femmes. Comment sont ces femmes ? En noir. Où se trouvent-elles ? Dans un parc… Et puis, que font-elles ? Allons, c’est si facile, pourquoi ne veux-tu pas jouer ? Eh bien, moi, c’est ainsi que je me parle quand je suis seule, que je me raconte toutes sortes d’histoires. Et pas seulement de vaines histoires : « c’est même entièrement de cette façon que je vis. »

6 octobre – Le regard de Nadja fait maintenant le tour des maisons [place Dauphine]. « Vois-tu, là-bas, cette fenêtre ? Elle est noire, comme toutes les autres. Regarde bien. Dans une minute elle va s’éclairer. Elle sera rouge. » La minute passe. La fenêtre s’éclaire. Il y a, en effet, des rideaux rouges. (Je regrette, mais je n’y puis rien, que ceci passe peut-être les limites de la crédibilité. Cependant, à pareil sujet, je m’en voudrais de prendre parti : je me borne à convenir que de noire, cette fenêtre est alors devenue rouge, c’est tout.) J’avoue qu’ici la peur me prend, comme aussi elle commence à prendre Nadja. « Quelle horreur ! Vois-tu ce qui se passe dans les arbres ? Le bleu et le vent, le vent bleu. Une seule autre fois j’ai vu sur ces mêmes arbres passer ce vent bleu. […] Il y avait aussi une voix qui disait : Tu mourras, tu mourras. Je ne voulais pas mourir mais j’éprouvais un tel vertige… Je serais certainement tombée si l’on ne m’avait retenue. »

10 octobre – Nous dînons quai Malaquais, au restaurant Delaborde. Le garçon se signale par une maladresse extrême : on le dirait fasciné par Nadja. Il s’affaire inutilement à notre table, chassant de la nappe des miettes imaginaires, déplaçant sans motif le sac à main, se montrant tout à fait incapable de retenir la commande. Nadja rit sous cape et m’annonce que ce n’est pas fini. En effet, alors qu’il sert normalement les tables voisines, il répand du vin à côté de nos verres et, tout en prenant d’infinies précautions pour poser une assiette devant l’un de nous, en bouscule une autre qui tombe et se brise. Du commencement à la fin du repas (on entre de nouveau dans l’incroyable), je compte onze assiettes cassées.

12 octobre – Après dîner, autour du jardin du Palais-Royal, son rêve a pris un caractère mythologique que je ne lui connaissais pas encore. Elle compose un moment avec beaucoup d’art, jusqu’à en donner l’illusion très singulière, le personnage de Mélusine. A brûle-pourpoint elle demande aussi : « Qui a tué la Gorgone, dis-moi, dis. » J’ai de plus en plus de peine à suivre son soliloque, que de longs silences commencent à me rendre intraduisible. En matière de diversion, je propose que nous quittions Paris.

Qui étions-nous devant la réalité, cette réalité que je sais maintenant couchée aux pieds de Nadja, comme un chien fourbe ? Sous quelle latitude pouvions-nous bien être, livrés ainsi à la fureur des symboles, en proie au démon de l’analogie, objet que nous nous voyions de démarches ultimes, d’attentions singulières, spéciales ? D’où vient que projetés ensemble, une fois pour toutes, si loin de la terre, dans les courts intervalles que nous laissait notre merveilleuse stupeur, nous ayons pu échanger quelques vues incroyablement concordantes par-dessus les décombres fumeux de la vieille pensée et de la sempiternelle vie ? J’ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l’air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s’attacher, mais qu’il ne saurait être question de se soumettre. »

(« Nadja », Editions Gallimard, 1928 et 1963)

Jazzi dit: à

Prix littéraires et Littératures sont deux termes incompatibles.

La preuve ?
Céline n’a pas eu le Goncourt.
Et Proust est l’exception qui confirme la règle…

Jazzi dit: à

Littérature, sans S

B dit: à

D, atteint sans problème la 1ère bouée, aujourd’hui la seconde me parait plus lointaine qu’hier, j’irais sans y penser si j’ étais accompagnée. Je vais attendre un peu. Le bouquin de Gaspard K , qu’en dites-vous? J’aimais assez quand il participait à 28 minutes, on ne le voit plus, dommage.

Jazzi dit: à

Aujourd’hui, l’occasion nous est donné d’aller vérifier si la Palme d’or est toujours compatible avec l’art cinématographique…

Marie Sasseur dit: à

Je ne sais pas si le roman de G. Koenig est à la hauteur des enjeux dont s’emparent la génération qui hérite d’un monde menacé.

En tout cas, peu de cas a été fait de cette révolte, pourtant à saluer.

« La scène n’est pas inédite, mais frappante. Huit étudiants diplômés de la promotion 2022 d’AgroParisTech montent en file indienne sur la scène de la prestigieuse salle Gaveau à Paris, une feuille blanche à la main. Durant sept minutes, ils prononcent un discours politique sur les raisons qui les poussent à bifurquer, et à ne pas suivre « ces débouchés », présentées tout au long de leurs parcours et qui selon eux, « font davantage partie des problèmes que des solutions ». »

https://www.radiofrance.fr/franceinter/agroparistech-en-pleine-remise-des-diplomes-des-etudiants-appellent-a-deserter-les-jobs-destructeurs-8715171

Marie Sasseur dit: à

dont s’empare la génération

Clopine dit: à

Ben moi aussi je trouve les métaphores de Rhabi foireuses. Et son colibri m’agace prodigieusement. Un, cet anthropoformisme est malvenu, parce c’est justement l’accaparement de la planète par la seule espèce humaine qui fout le boxon. Alors, parer un oiseau comme le colibri d’une conscience « humaine », c’est débile. Deux, le problème de l’écologie est justement ce piège de la culpabilité individuelle, transformant le discours scientifique en discours moral. Et c’est cinquante ans d’écologie pratique qui vous le dit, ahahah.

Marie Sasseur dit: à

Humus

 » (enfin quelqu’un qui raille « les métaphores foireuses de Pierre Rhabi » !) »

Il n’est pas le seul, comme ceux qui raillent, comment déjà ?
Ah oui, ce néo rural christique, qui nous a quittés, il y a peu de temps, Bruno Latour.

Marie Sasseur dit: à

Toujours voir le bon côté des choses.
Si « l’érotisme lombricien » (sic)? interpelle, certains sont assez cons pour manger des vers en salade…
Respectez la chaîne alimentaire, sachez pêcher à l’ancienne.

« Vous pourrez toujours acheter des vers chez les détaillants, mais en arriver là est un comble quand il suffit de se pencher pour en ramasser. En premier lieu, ils sont chers pour des petites bêtes qu’on trouve partout, en second lieu, nos distributeurs n’ont rien trouvé de mieux que de leur donner d’autres noms plutôt ridicules… »

https://www.peche.com/article/39895/le-ramassage-et-la-conservation-des-vers-de-terre-pour-pecher-quand-bon-vous-semble

Janssen J-J dit: à

@ CT, je n’oublie rien et je suis consterné de vous voir écrire de telles saloperies sur le Colibri… Alors que vous fûtes (bien avant votre disgrâce) l’une des plus grandes partisanes de la politique du colibri qui apporte de l’eau, d’une façon dérisoire, pour éteindre l’incendie. C’est même à partir de cela que j’avais découvert ce Rabhi, boché avec mon jacob. -… dans un corrélat avec la fable de Giono dont un personnage plantait des glands, etc…
Je peux vous en retrouver la trace, mais à quoi bon ? Tout un chacun a le droit d’évoluer sur l’avenir anxiogène ou radieux des effets du néo capitalisme vert et de la nature préservée au Costa Rica, pas vrai ?
Bàv,

Janssen J-J dit: à

Pmp, je ne raille pas Bruno Latour. Vous le qualifiez mal, comme d’habitude. Après tout, l’encyclique écologique du pape n’était pas si conne. On peut encore la méditer, même si on ne croit à rien. Bàv,

Marie Sasseur dit: à

Pour ce qui me concerne je me contrefous de ces néo ruraux qui se pensent ecolo.

Janssen J-J dit: à

on se demande bien de quoi vous ne vous contrefoufounez pas, en dehors de votre QI supposé dépasser 78, bien qu’on en ait même un doute à ce sujet ! Attendons le n° (2).

Marie Sasseur dit: à

J’ai commenté comme j’en avais envie, n’en déplaise au vieux keuf sinistre. Que j’emmerde au passage.

Janssen J-J dit: à

@ J’ai commenté comme j’en avais envie, ///
Vous devriez néanmoins réfréner vos injures habituelles, si vous voulez être mieux aimée, comprise et admise en tant que créature à la libido en situation de handicap. Bàv,

Marie Sasseur dit: à

Causant d' » »érotisme lombricien « , incongru dans le billet de Passou qui n’a pas du suivre sérieusement les cours de science nat’, peut-être fallait il comprendre reproduction asexuee, transgenre quoi, chez les lombrics ?

Marie Sasseur dit: à

@Mieux aimée?

Dis, vieux keuf, prends un abonnement sur tinder, des fois que ça t’évite de harceler.

Pablo75 dit: à

Comment peut-on encore écrire des romans aujourd’hui ?
Jazzi dit:

Il y a un siècle on se le demandait déjà et on annonçait la fin du roman (par exemple, cette andouille d’Ortega y Gasset – et cela juste avant la publication de quelques dizaines au moins de chefs-d’ouvre d’auteurs comme Joyce, Proust, Faulkner, T.Mann, Céline, etc, etc).

Tant que la vie sera une énigme, la littérature en général et les romans en particulier, existeront et seront lus. C’est aussi bête que cela. L’être humain a besoin de la fiction pour comprendre le réel. Et plus il est bête, plus ce besoin est pressant…

Janssen J-J dit: à

et pour les amoureux.ses de Quignard Pascal, voilà encore de quoi se sustenter…
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/08/23/heures-heureuses-quignard/
Ckoi tinder, Chocolate ?
***Il avait voulu parler d’érotisme lombrosien, celui qu’on trouve chez le criminel-né, mais ma soeur la demeurée est encore tombée dans son panneau. Qu’elle est sotte, décidément, c’en est affligeant !…
Il attendait de voir passer l’orage en se marrant… Le voilà servi… Impayb », ce passoul !

Pablo75 dit: à

il est possible d’écrire une bonne histoire […] en interrogeant les structures, les images, les procédés.
renato dit:

Peut-on être plus snob? Le Grand Raté du Blog a la recette pour écrire de grands romans. Il suffit d’interroger. Mais l’Andouille de Colmar ne nous dit pas comment on interroge une structure, une image ou un procédé. On leur pose des questions gentiment? Et combien de fois il faut les interroger pour qu’ils répondent? En tout cas, vues les images de touriste de notre Génie de la Leica, on sent qu’il n’a pas la moindre idée de comment interroger une image…

Clopine dit: à

Vous m’étonnez grandement, JJJ, et oui, je serais curieuse que vous retrouviez le passage où, d’après vous, je célébrais le colibri, car je ne crois pas avoir été autre qu’agacée par cet animal. Par contre, la « sobriété heureuse » de Rabhi a pu effectivement être citée par moi, car la théorie du « il faut cultiver son jardin » passant de Voltaire à Rahbi répond effectivement à un besoin, non d’engagement, mais de mode de vie « concret » qui me (enfin, « nous », quand ce nous existait) convenait bien. Bref, et si vous le pouvez et que cela ne vous gêne pas, retrouvez-moi le passage où j’applaudis le colibri, parce que s’il existe, ce passage, j’en suis fort curieuse : cela jetterait un éclairage sur moi-même qui demanderait explication. Et comme je ne suis pas à une introspection près… Merci d’avance !!!

Pablo75 dit: à

Que lire parmi les 350 romans français publiés sur à peine deux mois? On comprend bien que, dans cette configuration, la critique littéraire n’est plus un plaisir mais une mission impossible. Il faut fouiller fébrilement au hasard dans une montagne de bouquins…
Paul Edel dit:

N’importe quoi. Il suffit de lire les premières lignes d’un roman pour connaître le niveau littéraire de son auteur. Faire une première sélection est, donc, très simple. Pour la deuxième, il suffit de lire quelques pages. Et pour la troisième, il suffit de voir si on accroche ou pas, si on est intéressé par ce que le type raconte ou si on s’en fout complétement même si c’est plus ou moins bien écrit. À la fin ils vont rester très peu de livres, sachant que la probabilité de qu’il y ait un chef d’oeuvre dans un tas de 350 romans inédits écrits pour obtenir des prix littéraires est proche du zéro absolu.

Quant aux chefs-d’oeuvre, vous « sautant à la figure » très vite, les rater est impossible.

Par contre, si avec une naïveté de critique de magazine littéraire lycéen, on aborde 350 romans en pensant que tous les romans meilleurs qu’un Marc Levy ou un Guillaume Musso sont des chefs-d’oeuvre et en croyant que la France est capable de produire 35.000 chefs d’oeuvre du roman par siècle, là ça c’est sûr qu’on est mal barré…

JC..... dit: à

« Tant que la vie sera une énigme, la littérature en général et les romans en particulier, existeront et seront lus. C’est aussi bête que cela. L’être humain a besoin de la fiction pour comprendre le réel. Et plus il est bête, plus ce besoin est pressant… » (X)

Euh…. ! Non rien !

Paul Edel dit: à

Pablo, quelle naiveté.Vous seriez un critique littéraire bien médiocre. il ne suffit pas de lire quelques lignes.. il faut évidemment sonder plusieurs fois,et viuir comment les chapitres évoluent. il arrive souvent qu’après un début terne le roman s’améliore et développe une intrigue bien fichue et des personnages intéressants . Enfin, comme vous n’entendez que votre opinion, pas la peine de continuer.

renato dit: à

Vraiment impayable ce Concombre-de-mer75.
Ai écrit : « il est possible d’écrire une bonne histoire… » : il dit que j’ai « la recette pour écrire de grands romans ». Et ce pauvre raté, avec cette capacité de lecture, il fait la leçon à Paul.

Selon le Trésor de la Langue Française, banalement : « Au fig. Qqn interroge qqc. Examiner avec attention pour trouver un enseignement, une réponse à une question que l’on se pose. »

Marie Sasseur dit: à

« Il avait voulu parler d’érotisme lombrosien »

Non, il a confondu reproduction sexuée et érotisme.
Ce qui dit long sur la connaissance de la vie sexuelle du lombric et de la biodiversité.

Et si ce n’est Passou, c’est donc Gaspard.

Jazzi dit: à

« L’être humain a besoin de la fiction pour comprendre le réel. Et plus il est bête, plus ce besoin est pressant… »

Quel pourcentage de lecteurs parmi les êtres humains, Pablo75 ?
La fiction passe par d’autres réseaux que la lecture et plutôt par l’image (scénarisée), non ?
Ciné, télé, séries, BD, romans-photos…

Jazzi dit: à

Le cas des jurys des festivals de films, notamment celui de Cannes est intéressant.
Long travail en amont pour sélectionner les films présentés en compétition et jurés professionnels tournants renouvelés chaque année.
Avec ce maillage, peu de films passent à travers les filets et les meilleurs se retrouvent généralement parmi les primés.

Marie Sasseur dit: à

En attendant, on n’a rien à se mettre sous la dent. Il va falloir envisager une opération commando à la librairie, une fois les températures redevenues humainement supportables.
Comme dejà vécu, une bonne surprise est souvent possible,
même si je souhaite passer au zéro papier; résolution aussitôt mise en défaut, pour un livre récemment chroniqué sur la rdl, qui n’existe pas sous format numérique.

Enfin, sous n’importe quel format, mais tout sauf « l’homme à la moto » qui a gagné la course de l’an passé.

Pablo75 dit: à

Vous seriez un critique littéraire bien médiocre.
Paul Edel dit

Ça c’est certain. Il y a très longtemps, j’ai essayé. Ma première critique a été publiée, mais coupée – et mal coupée par un abruti qui ne savait pas lire. Ma deuxième, est allé à la poubelle. Les deux auteurs, très connus à l’époque, que j’ai descendu dans les deux articles, sont aujourd’hui totalement oubliés.

J’ai lu aussi des manuscrits pour une célèbre maison d’édition catalane, dont le 2eme roman d’un type qui avait eu un très gros succès avec son premier roman, pourtant nul. Ma conclusion a été que dans l’état il était impubliable. Ils l’ont quand même publié dans l’état. Quand j’ai dit à la responsable (qui était une amie) quelques mois après la publication, que le livre était nul, elle m’a répondu: « oui, mais il se vend bien ». Et là j’ai eu la confirmation claire qu’une chose est la littérature et une autre très différente la vente de livres, qui s’apparente plus à la vente de jambons ou du vin. Donc, j’ai arrêté de perdre mon temps…

Toi, tu parles de critique markéting (donc très relative par rapport à la bonne littérature), et moi je te parle de critique littéraire (donc, dans l’absolu). Moi je compare les livres aux chefs d’oeuvre de la littérature, toi aux moins nuls de chaque année ou à ceux qui ont gagné des prix. Moi je parle d’art, toi de commerce.

pourmapar dit: à

La fiction passe par d’autres réseaux que la lecture et plutôt par l’image (scénarisée), non ?
Ciné, télé, séries, BD, romans-photos…

Affiches publicitaires ( voyez les surréalistes!), vitrines de magasin, néons, peintures murales, etc.

Jazzi dit: à

« En attendant, on n’a rien à se mettre sous la dent. »

Inutile de courir après l’actualité : lire ou relire les classiques et acheter les derniers romans publiés en poche !
La littérature a tout son temps…

Pablo75 dit: à

La fiction passe par d’autres réseaux que la lecture et plutôt par l’image (scénarisée), non ? Ciné, télé, séries, BD, romans-photos…
Jazzi dit

Évidemment. Il doit avoir moins de 1 % de la fiction qui passe par les livres. Je pensais surtout aux téle-novelas, aux séries débiles qui inondent la TV mais aussi au cinéma populaire nul…

Marie Sasseur dit: à

« La littérature a tout son temps… »

C’est parfaitement exact. Une lapalissade.

Mais c’est moins simple. Les romans restent peu de temps en rayon.
Je diffère simplement la date d’achat et le temps de lecture, pour les nouveautés en librairie, c’est à dire d’écrivains vivants, dans le même stream. Des contemporains.
C’est ça aussi qui compte.

Pablo75 dit: à

En attendant, on n’a rien à se mettre sous la dent.
Marie Sasseur dit

Purée, la chance !!

Moi j’ai une bibliothèque pleine de livres « à lire d’urgence » et plusieurs Go de livres à lire en format digital (téléchargés surtout dans https://web.archive.org/).

Janssen J-J dit: à

Je fais ma part, quitte à mourir d’épuisement,
https://lesecolohumanistes.fr/la-legende-du-colibri/
ou bien, je ne préfère ne rien faire, sauf à convaincre les autres erdélisés, qu’en abolissant tous ensemble le capitalisme, nous parviendrons à améliorer la situation générale et peut-être sauver la planète.
)))))))))
@ CT, Je ne parviens pas à retrouver vos réflexions, hélas, mais je suis sûr vous avoir lue un jour faire l’éloge de la tactique du colibri en évoquant peut-être vos aventures normande avec une ânesse ou avec des abeilles. Je ne peux pas m’être trompé. Si quelqu’un sait comment retrouver, à partir de tous les posts de « Clopine » dédiés à l’écologie sur l’RDL depuis 7 ans maxi, qu’il nous vienne en aide ! Merci

Jazzi dit: à

Début d’une longue conversation qui a eu lieu le 28 juin 2011, dans le grand bureau de la maison d’édition de Bernard de Fallois.

Nathalie Mauriac Dyer – À quel âge avez-vous découvert Proust ?

Bernard de Fallois – À quinze ans, et par le hasard d’une rencontre. Au début de la guerre, on avait conseillé aux familles d’éloigner les enfants de Paris, par crainte des bombardements.
Je suis allé faire ma classe de troisième au lycée du Mans. Et c’est là que je me suis lié d’amitié avec un de mes camarades, Michel Sciama. À cet âge-là, les amitiés sont des coups de foudre. Nous ne nous quittions pas. Séparés par l’exode, nous nous sommes retrouvés à Paris à la rentrée de septembre, lui à Henri IV, moi à Janson. Il me présenta à ses parents, et pendant quelques années sa maison devint ma maison. Sa mère me dit que sa bibliothèque était à ma disposition et que je pouvais y prendre tout ce que je voulais. Elle s’appelait de son nom de jeune fille Hélène Lange. Elle avait une très grande culture, dont elle ne faisait jamais étalage, elle avait travaillé avant la guerre avec Raoul Dautry, qu’elle admirait. C’était une femme profonde et discrète. Je lui dois beaucoup. Elle nous traitait, ses enfants et moi, comme des adultes. Elle était une nièce de Bergson, une cousine d’Emmanuel Berl, et aussi, par les Weil, de Marcel Proust. C’est elle qui me fit lire, en octobre 1940, La Réforme intellectuelle et morale de Renan, en me disant que je comprendrais un peu mieux à cette lecture ce qui venait de nous arriver.

Qu’y avait-il dans la bibliothèque d’Hélène Lange ?

Tout ce que pouvait aimer une jeune femme de l’entre-deux-guerres, et éveiller la curiosité d’un garçon de quinze ans comme moi. Il y avait Bergson, bien sûr, mais aussi Alain, Barrès et Gide, Les Thibault de Roger Martin du Gard, la Correspondance de Jacques Rivière et d’Alain-Fournier, Aldous Huxley, les romanciers anglais de cette époque, le Silbermann de Lacretelle, Notre jeunesse de Péguy, les premiers essais de Berl… et naturellement les quinze petits volumes de la Recherche du temps perdu. Je lui demandai conseil. Fallait-il les lire ? Elle me dit d’essayer. C’est ainsi que je lus « Combray », avec un plaisir constant, mais je ne sais pourquoi je n’allai pas plus loin. C’est l’année suivante, au cours de ma classe de première, qu’intrigué par le personnage de Swann, si effacé dans « Combray », je voulus lire l’histoire de son amour, et tombai ensuite comme une drogue dans la lecture de la Recherche d’un bout à l’autre. Tout cela au milieu des événements, des restrictions, des inquiétudes, des travaux scolaires, des amours, de la vie qu’ont les garçons de cet âge. Cela me surprend quand j’y repense. Proust fut comme un îlot séparé de tout le reste. Jeunes, nous avons le pouvoir de vivre intensément sur plusieurs plans à la fois, et d’avoir en quelque sorte des vies simultanées. L’une de ces vies avait été pour moi celle que j’avais passée avec Proust.

Jazzi dit: à

« Les romans restent peu de temps en rayon. »

Et les films encore moins longtemps en salle !

Bloom dit: à

Heureusement que la littérature ne se réduit pas au roman.

Marie Sasseur dit: à

La vie est courte, il faut faire des choix, surtout pour ceux qii font de la lecture un loisir. Un sport et un passe-temps…
J’avais dit que je commencerai cette rentrée romanesque avec L. Binet, c’est ce que je vais faire.

Bonne fin d’été, marchez à l’ombre.

Pablo75 dit: à

et acheter les derniers romans publiés en poche
Jazzi dit:

Ou les sortir des bibliothèques municipales – où je n’y vais plus pour ne pas avoir la tentation de lire d’autres livres que ceux que j’ai chez moi… À Paris, acheter des romans contemporains est idiot: ils sont tous dans les plus de 50 bibliothèques municipales. Si cela ne suffit pas, il y a la Réserve Centrale, avec ses plus de 200 000 livres.

Jazzi dit: à

Brigitte Bardot adorait quand on lui mettait les mains aux fesses sur les plateaux de tournage…

Clopine dit: à

Pourtant, JJJ, mon aversion pour la légende du colibri est aussi ancienne que ma conviction en l’absolue nécessité de l’écologie. Mais je sais aussi, parce que je m’en rends coupable régulièrement, qu’on peut d’une part « mal lire » un texte, et le comprendre tout de travers, ou d’autre part « mal écrire » un message, en trahissant sa propre pensée. C’est pourquoi une confrontation avec votre « certitude absolue » de ne pas vous être trompé m’aurait intéressé, pour tenter une amélioration des deux côtés de la communication. Mais bon. C’est de peu d’importance. Et puis, Rahbi, j’en suis un peu revenue (soupçons d’une descendance penchant vers l’extrême-droite, et d’une attitude « faites ce que je dis, pas ce que je fais », par exemple, ce qui a été constaté, croiser Rahbi dans un aéroport (!), en train de boire un coca-cola (!!) pendant que des « adeptes » se tapaient le désherbage de son domaine… Bref. Ce ne sont peut-être que des rumeurs, mais je crois avoir côtoyé suffisamment le mensonge pour m’autoriser le soupçon. D’autant que j’ai été bafouée dans la plupart de mes admirations. Onfray, tenez. Cette ordure.

Janssen J-J dit: à

L. Binet ?…
oui, je viensj de le lire, en Perspective(s), nous pourrons en discuter, lcé, quand vous aurez fait votre propre critique avant celle de Passoul.
Je l’ai trouvé plutôt moyen, pmp… un mélange des genres astucieux… m’enfin, pas de quoi HHHHhHHHH, non plus sur la 7e fonction zygomatique, hein !

Janssen J-J dit: à

Je suis vraiment désolé de ne pouvoir nous départager pour le moment… 50% de chances que je sois en tort. J’aimerais donc en avoir le coeur net, et si c’était la cas, vous présenter mes excuses…
Mon dieu, quand j’affirme avoir bonne mémoire, tout me prouve le contraire tous les jours dans mes actes quotidiens… So what ?… Mettons alors que je puisse me tromper à 60 %, je demande votre indulgence. Bàv…

Janssen J-J dit: à

Brigitte Bardot adorait quand on lui mettait les mains aux fesses sur les plateaux de tournage

Vous porteriez-vous candidat pour rafraichir ses souvenirs, jzmn ?

Janssen J-J dit: à

J’adore la longévité de Micheline Presle, 101 ans. Je lui souhaite une heureuse et plus longue vieillesse. Mes bises.

Nicolas dit: à

L’anarchisme semble revenir à la mode, Murray Bookchin pour les ecolos et Friedrich Hayek pour Lisnard. Ils ont en commun une envie de re-localisation, qui l’eut cru!

Clopine dit: à

Vous savez, JJJ, quand je lis nos échanges, je me dis qu’il y a au moins deux personnes, vous et moi, sur la Rdl qui n’y sont pas pour affirmer une quelconque supériorité, mais qui tentent de communiquer. Et l’astuce, c’est qu’à travers cette espérance, bien sûr, nous démontrons notre avantage… J’aurais tendance à inclure, dans ce tout petit groupe, Rose, et Rosanette. Autrefois, j’y aurai immédiatement placé Jazzy, parce que Jazzy et l’urbanité (dans tous les sens du mot, la douceur et le citadin) étaient pour moi synonymes. Mais Jazzy n’aime pas les faibles, ni les victimes. (quand on connaît un peu son histoire et ce qu’il a dû faire pour accéder à une vie d’homme, on peut comprendre, notez). Et donc, par rejet de ce que je suis devenue bien malgré moi, il en devient parfois d’une si totale mauvaise foi que je me demande où s’est planqué l’aimable camarade, si serviable, si cultivé, si curieux et si… parisien, d’autrefois. Bah. Bon, en voilà assez pour cet après-midi d’un été brûlant, si brûlant que tous devraient se dire que ces foutus écolos, si agaçants, n’avaient peut-être pas tort d’agiter la crécelle depuis 50 ans : car la lèpre de l’incendie, entre autres démons, dévore désormais les forêts, et tout l’argent du monde ne pourra jamais remplacer ni l’eau, ni l’air, ni la terre. M’enfin, ce que j’en dis.

renato dit: à

C’était un chanteur populaire, 3J, très connus même avant l’époque des réseaux sociaux, donc vraiment connu. Il chantait partout, on l’a donc tous écouté, le plus souvent sans l’intention.
Pour ma part, le seul souvenir que j’ai de lui remonte au festival (Sanremo) de 1983, car sa chanson, refusée par Celentano, semblait conçue pour gagner : « L’Italiano » — chanson désormais connue sou le titre que lu public lui a donné : « L’Italiano vero ». Bref, l’échec de cette chanson qui se voulait patriotique fit scandale. Cependant elle est restée dans la culture pop, même si je ne crois pas qu’un adolescent d’aujourd’hui puisse mettre un nom sur le vers : « un partisan (maquisard) comme président »

Bon comme chanteur il était plutôt moyen, mais il connaissait tous les « tour de voix » qui plaisent aux dames âgées.

https://youtu.be/TYtdYslLY9I

renato dit: à

lu > lE

Clopine dit: à

…Quant au dernier élément, le « feu », on m’a appris, à l’école primaire, que l’homme l’avait « domestiqué ». On se marre.

Janssen J-J dit: à

merci pour votre messsage… Oui j’essaie de vous parler d’égal à égal même si longtemps vous m’avez agacé avec Proust, mais plus maintenant… Je pense que vous êtes injuste avec jzman, mais il ne m’appartient pas de le défendre… Peut-être avez trop « espéré » de lui, même en le rencontrant… Il ne faut jamais totalement espérer de quiconque, non parce qu’on s’expose tjs à des désillusions, mais parce qu’on n’est jamais dans sa peau et ses réactions qui ont leur raison d’être.. Se tenir tjs un peu à distance, quoi.
Je m’y efforce, mais me prends souvent encore des baffles, donc je me suis carapaçonné. Un brin… Ca marche pas toujours…
Bien à vous, -> je pars jouer au tarot avec mes vieux qui m’attendent… Et ce soir, cinéma, la palme d’or qui sort en même temps partout, pour une fois !

renato dit: à

Enfin Clopine ! La domestication du feu (découverte ou maîtrise) n’est que l’acquisition par notre espèce de la capacité à maîtriser le feu, à le maintenir allumé et à le transporter.

Samuel dit: à

Pourquoi n’existe-t-il pas une nuance de bleu qu’on pourrait appeler « bleu Terre » qui nous rappellerait le beau bleu de notre planète vue de l’espace ?

Jazzi dit: à

« Jazzy n’aime pas les faibles, ni les victimes. »

Tout le monde sait que je suis adepte de l’eugénisme et du grand Kapital !
Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre…

Clopine dit: à

Renato, qu’est-ce que vous mettez sous le terme « maîtriser » ? Parce que là, si vous écoutez les infos, le feu c’est 1000, et l’être humain disons, pour rigoler, 150. Comme en plus la banquise fond, que les hommes semblent incapables de se remettre sérieusement en cause, et que demain, comme aujourd’hui, comme hier, on prendra des avions, on fera couler des douches à l’eau potable, on fabriquera des trucs à l’autre bout du monde qu’on transportera à grands frais, on pillera toutes les mines, tout le fossile, on exterminera les insectes, on mangera des steaks, on épandra des pesticides sur les champs, on fera des croisières à bord d’incroyables immeubles voguant, on s’en foutra du quart comme du tiers en profitant des taux de change pour faire du tourisme de masse, on construira des autoroutes et on mettra de la publicité plein les mirettes d’enfants humains, histoire qu’ils soient bien persuadés qu’être un consommateur est la meilleure chose qui puisse leur arriver.., eh bien.. JE NOUS VOIS MAL BARRES; m’enfin, ce que j’en dis.

clopine dit: à

Alors, Jazzy, explique-moi pourquoi tu as été si intéressé par ma pauvre lamentable histoire, et si incapable d’une quelconque identification ?

Patrice Charoulet dit: à

La liberté commence où l’ignorance finit. (Victor Hugo)

renato dit: à

L’expression se réfère à un usage domestique du feu : cuisiner et se réchauffer, ce qui a permis, par exemple, la conquête de nouveaux territoires. Le contrôle des feux spontanés (auto combustion, foudre) c’est autre chose.

JC..... dit: à

J’adore lire les imbécilités professées par les écolos ! Que ces gens là sont niais….qui se croient supérieurs. Quels sots !!!

Leur foi est celle des martyrs de la Chrétienté. Admirable de bêtise…

Clopine dit: à

il semble que PC le dieppois bénéficie d’un régime de faveur sur ce blog. Une réponse à une citation, certes virulente mais néanmoins correcte, pas d’insulte, pas de menace, rien qu’un commentaire comme on peut en lire des dizaines ici, ne « passe » pas. Doit y avoir, chez notre hôte, une ligne directe que CP de Dieppe a activée depuis son avocat, ahahah.

Clopine dit: à

JC… Je vais être méchante, ce n’est pas dans mes habitudes mais bon. Alors je vais vous souhaitez des trucs : que vous soyez obligé, une nuit, de sauter dans votre slip parce que votre maison est entourée de flammes. Qu’au contraire (mais c’est la même chose), vous soyez obligé de vous réfugiez sur votre toit parce que votre maison est la proie d’inondations. Je vous souhaite aussi de savoir combien d’autres êtres humains, et d’autres êtres tout court, souffrent du capitalisme. La douleur, d’un coup, vous prenant à la gorge, vous fera périr avant que vous ayez réalisé qu’en tentant de vous servir de votre cerveau, vous auriez peut-être, je dis bien peut-être, éviter cela. Mais bon, vous avez raison, et continuez de regarder la pub, surtout.

(est-ce qu’on se rend compte que je suis un tantinet en colère, là ? Et qu’en même temps, je suis consciente de la vanité absolue de cette colère, et du temps que je passe ici ? Soupir.)

JC..... dit: à

Pauvre fillette ! Conne un jour, conne toujours….Pauvre petite !

puck dit: à

merci pour ce partage !
j’aimerais partager à mon tour une histoire incroyable qui devrait être le clou de girofle de cette rentrée…
c’est l’histoire d’une femme politique américaine, née en 1961, son père est professeur de bioéthique et sa mère est d’une famille anglaise catholique.
à l’âge de 32 ans elle va rencontrer une femme qui sera sa mentor : Madeleine Albright, qui restera dans l’Histoire pour avoir justifié à l’onu (je sais c’est dur, mais c’était nécessaire…) la mort d’un demi million d’enfants irakiens causé par le blocus contre ce pays. Cette rencontre lui fera trouver la Lumière et fera d’elle ce que les historiens nomment une « néoconservatrice…. ». Toujours dans les bons coups elle travaillera auprès de Dick Cheney pour la suivante guerre d’Irak dont on dit qu’elle fut une guerre juste parce qu’elle a tué un peu moins d’enfants, sauf qu’à ce jour personne ne sait pourquoi elle a lieu, personne sauf notre héroïne née en 1961 aux Etats Unis, dont le père était, faut-il le rappeler, professeur de bioéthique ce qui ne protège contre rien… Par la suite notre héroïne décidément toujours dans les bons coups tombe amoureuse de celui qu’elle épousera quelques années plus tard : Robert Kagan, lui-même éminent chercheur universitaire et auteur du livre célèbre « pour un monde plus ou la paix dans le monde », à la même époque elle travaille avec Hillary Clinton où, toujours assise aux premières loges, elle devient spécialiste de l’Europe et de l’Eurasie, spécialité qui lui vaudra l’honneur d’organiser le coup d’état en Ukraine en 2014, resté le coup d’état le plus célèbre depuis le putsch dit de la Brasserie de 1923 grâce à l’enregistrement tléphonique avec l’ambassadeur américain du sus dit pays où elle aura aura cette réplique digne du maréchal napoléonnien Trombone « fuck european union ! » qui lui vaudra une amitié sincère de la chancelière allemande, durant le règne de Donald Trump elle est virée de la White House avec les autres néocons, mais la victoire de Biden lui permet de revenir sans tambour ni trompette, son ce qui provoquera en février 2021 la célèbre phrase du ministre de la défense russe « oh misère de misère non pas encore elle… » et le déploiement de l’armée russe aux frontière de l’Ukraine, enfin voilà c’est une histoire passionnante et trépidante d’une femme qui a marqué son temps au fer rouge et qui porte de doux nom de Victoria Nuland, on peut la lire sur wikipédia….

MC dit: à

Je vais vous souhaiter,,, vous obliger de vous réfugier, etc, etc. Vous auriez peut-être évité cela. Clopineries revues et corrigées., MC

MC dit: à

Respectons le texte ! « QueVous soyez obligé de vous réfugier ». A ce degré, c’est contagieux ! MC

Dino dit: à

Il est étonnant ce blog. On admet des affirmations comme celle-ci:

« Brigitte Bardot adorait quand on lui mettait les mains aux fesses sur les plateaux de tournage… »

et lorsque je me suis permis de rappeler, il y a quelques jours de cela, qu’un grand sociologue français « qui a toujours eu raison », contrairement à Sartre « qui a toujours eu tort », avait travaillé pour la CIA et la NSA, le gestionneur du blog n’hésite pas à bloquer mon commentaire.

Dino dit: à

J’ai oublié de mettre les  » à gestionneur

Nicephore dit: à

Clopine défouraille, éparpille façon puzzle.

closer dit: à

Vu « Fermer les Yeux ». C’est un excellent film, scénario original et bien ficelé, très bons acteurs, espagnol très clair pour ceux que ça intéressent, mais, comme d’habitude, le metteur en scène n’arrive pas à terminer son film…Durant la scène finale, on a envie de dire « bon, ça va, on a compris! ».
Mais que cela ne vous décourage pas, allez-y!

D. dit: à

Ce soir je me fais un cassoulet toulousain.

closer dit: à

Pablo, on voit brièvement dans le film des sortes de bouquinistes madrilènes! Qu’en penses tu?

« La cuesta de Moyano es el nombre popular con el que se conoce a la calle de Claudio de Moyano de Madrid, famosa por las casetas de venta de libros (muchas de ellas, de libreros de viejo o de segunda mano) que están instaladas junto a la verja del Jardín Botánico. » (wikipedia)

Janssen J-J dit: à

@ Leur foi est celle des martyrs de la Chrétienté.

Yes…, une secte idiote dont les croyances ont conquis le monde durant 19 siècles. Les « écolos » mettront sans doute moins de temps à mourir idiots avec leurs contempteurs. C’est déjà ça !

MC dit: à

Cette affirmation de Bardot vient en droite ligne de son interview du Point, p 44. P.A ne m’a jamais paru trop Aronien.

Janssen J-J dit: à

@ un grand sociologue français « qui a toujours eu raison », contrairement à Sartre « qui a toujours eu tort

Je voisj pas bien le rapport avec Brigitte Bardot et Ma fesse au lit…
Au fait, tu les trouves comment, mes cuisses ? 🙂

Janssen J-J dit: à

Il se trouve que passoul se moque bien de ce que vous pouvez penser d’Aron ou Kissinger, entre nous…
Si nous savions pourquoi nos messages sont bloqués de manière si erratique, nous ne serions pas toujours les victimes d’un complot de la CIA guidant directement les censures de la RDL… Ouarfl…
Charoulet est beaucoup plus efficace que la CIA icite pou faire le ménage…
A moinsss que ce soit lui qui vous ait fait le coup depuis Dieppe. Va savoir, hein, faut pas attaquer son idole Aaron-Bilger, hein, att’ation 🙂

D. dit: à

Demain ce sera choucroute garnie.

Pablo75 dit: à

Pablo, on voit brièvement dans le film des sortes de bouquinistes madrilènes! Qu’en penses tu?
closer dit

Á Madrid, il n’y a que 2 choses intéressantes à voir et revoir: el Museo del Prado et la Cuesta de Moyano, une trentaine de librairies d’occasion en 200 mètres, où on trouve de tout et à tous les prix. Bien plus sérieux et intéressant que les bouquinistes de la Seine (on peut y connaître là-bas en plus tous les fous de livres madrilènes).

La Cuesta de Moyano
https://www.youtube.com/watch?v=matOKdhkCno

Cela manque à Paris, une rue dédiée au livre d’occasion, une Foire aux livres permanente…

vadeboncoeur dit: à

« Ce matin, sur France Inter, apologie sans réserves de Médine, « plume ciselée » dans la « tradition des chanteurs français provocateurs à la Renaud » – point de vue soutenu par une pauvre décérébrée qui a « fait sa thèse » sur « l’artiste controversé. » Dans une séquence si parfaite qu’on la croirait taillée sur mesure, le vague stagiaire en charge de l’info matinale ces temps-ci nous annonce joyeusement qu’on va bien vite discuter du sujet avec Mathilde Panot, invitée du jour. C’est vrai qu’on avait besoin de sa finesse de perspective pour être bien certains qu’on est forcément d’extrême droite, si on range plutôt le mec en question dans la case « ordure fondamentaliste qui déguise sa haine de l’Occident, des juifs et des gays derrière de vagues gesticulations militantes à faire passer la taqiyya de Tariq Ramadan pour un modèle de subtilité » – que dans la case « chanteur à textes ».
La matinale d’Alexis Morel était déjà un sommet de propagande nupesque assez difficile à supporter, d’une médiocrité aussi intense dans la forme que sur le fond, gloubi-boulga militant soft assez pitoyable dans sa hiérarchie de l’info comme dans son niveau d’analyse, digne d’un tract. Mais là, tout de même, on franchit une limite. J’écoute Inter, envers et contre tout, depuis 1985. J’y respecte encore pas mal de noms. Mais ce coup-ci, c’est terminé.
Trente-huit ans d’écoute qui se terminent là-dessus. Quelle tristesse. Quel désespoir, même. Parce qu’apparemment, il est IMPOSSIBLE de faire comprendre à la « gauche » (si tant est qu’elle mérite encore qu’on l’appelle comme ça) que c’est en s’efforçant de normaliser l’inacceptable, de présenter l’ennemi comme l’adversaire ou l’allié, qu’elle pousse une masse grandissante de gens vers l’extrême-droite. Si c’est sa seule stratégie pour exister – on est foutus.
Une lettre au médiateur de la station suivra. J’encourage tous ceux d’entre vous qui ont partagé la même envie de vomir au petit déjeuner ce matin à en faire autant. »
( Lu sur un compte facebook.)

puck dit: à

merci pour ce partage !
j’aimerais partager avec vous un trépidant polar de la rentrée ou de la sortie suivant le sens où on le lit titré « les néoconservateurs auront-ils la peau de Donald Trump ? », ça se passe à Miami en Caravelle comme le nom de la célèbre Renault des années 50 que l’on appelait aussi la Floride sans que personne ne sache vraiment d’où lui venait ce nom, le personnage principal est un journaliste de CNN à qui un type donné des documents classifiés qui lont été donnés par un agent russe recruté par deux agent du FBI à qui le fils de Joe Biden avait donné des douments classifés que son père avait laissé dans son garage pour les revenvre à des chinois qui eux-même les avaient donnés à ce même journaliste de CNN, les mêmes en fait, ce qui fait dire à ce journaliste de CNN « j’ai comme qui dirait l’impression d’avoir déjà vu ces documents », quand il dit ça c’est le tournant dramaturgique du polar parce qu’il se rend compte que quelque chose commence à lui échapper car il se dit qu’il n’aime pas Trump, mais il n’aime pas non plus les néoconservateurs, mais partant du principe que les ennemis des amis sont les amis de mes ennemis ce journaliste de CNN finit pas comprendre qu’en fait il n’y avait rien à comprendre et là il refile ces documents à un agent du FBI en lui disant qu’il les a trouvés par hasard sur une femme qui prétend avoir été la maitresse de Donald Trump, tout en étant marié avec le chinois à qui le fils Biden avait refilé les documents trouvés par hasard dans le garage de sa maison… en fait c’est un polar qui se veut apporter un éclairage sur les affaires de ce monde, partant du principe que les choses ne sont jamais compliquées, sauf quand elles tiennent vraiment à l’être auquel il ne vaut mieux pas les contredire, surtout quand la soeur de Victtorai Nulan dont le père était professeur en bioéthique comme celui de sa soeur, le même en fait, dit au journaliste de CNN cette phrase qui marque un toruannt dramaturgique dans ce polar « en fait en voulant la peau de Donal Trump cela fait de vous rien de moins qu’un idiot utilse au service des nécons » ce que le journaliste de CNN, ayant autant de déontologie que d’idéologie ne supporte pas du coup il l’étrangle sauf que comme il anime une émission sur CNN il réussit à mettre ce crime sur le dos des chinois qui avaient refilé les documents que le fils Biden avait trouvés dans le garage de son père à 2 agents du FBI, et ma foi c’est vrai que les polars éclairent parfois sur le monde mieux que les autofictions, en principe, sauf dans ce cas puisque ce polar a été écrit par ce journalsite de CNN… preuve que la littérature reste le meilleur moyen de comprendre le monde qui nous entoure…

FL dit: à

Qui a lu « Le Dernier Aragon » de Lestrohan ? Je ne suis pas certain que je vais trouver autre chose qu’une moche édition de poche.

FL dit: à

En cherchant l’ « Histoire de la sexualité » de Foucault mon libraire m’apprend que le premier livre de la série n’est disponible qu’en collection de poche. l’ « Histoire de la sexualité » ! Foucault !

Pablo75 dit: à

… les « conseils à un jeune écrivain » de Danilo Kis.
incognito dit:

Un grand écrivain, D.Kis, mort trop jeune (à 54 ans, à Paris), que s’il avait été français, anglais ou américain serait bien plus connu.

« La seule chose qui m’a intéressé et qui m’intéresse toujours, c’est pour citer Claude Simon, comment commencer, comment continuer et comment finir une phrase. »
(Danilo Kis)

Sur les écrivains qui l’avaient le plus influencé:

« Avant tout, je citerais deux écrivains yougoslaves assez inconnus: Andric et Krleza. Deux Russes: Babel er Pilniak. Un Français: Rabelais. Borgès et Joyce, bien entendu. »

Sur ces derniers:

« Ce qui est important pour moi, c’est qu’ils trouvent des moyens d’englober toute la réalité sur le plan littéraire, qu’ils arrivent à donner à la réalité une forme littéraire efficace, la plus efficace possible. »

Sur Joyce:

« Nous tous, les modernes, sommes sortis non pas du manteau de Joyce, mais du cauchemar de Joyce, de la grandiose défaite de Joyce! Le roman moderne européen et américain ne fait rien d’autre qu’essayer de transformer la grandiose défaite de Joyce en petites victoires individuelles. Nous nous arrêtons tous au bord du gouffre joycien de l’ambiguïté et du cauchemar linguistique, prudemment penchés au-dessus de cet abîme de vertigineuses possibilités dans lequel s’est précipité notre grand Maître! Nous savons quelle est la limite que l’on ne saurait dépasser. […] Il n’y a aucun doute, c’est Joyce qui nous a révélé, à nous, les modernes, jusqu’où l’on pouvait aller dans l’expérimentation et quel en était le prix. Soit dit en passant, j’ai lu récemment quelque part qu’on avait demandé à Joyce à la fin de sa vie dans quelle direction il irait s’il pouvait recommencer toute son oeuvre, et qu’il aurait répondu: ≪Vers la simplicité≫.

« Je ne supporte pas la littérature sans ironie. L’ironie est le seul moyen de lutter contre l’horreur de l’existence. Et, dans l’écriture, elle est une épice indispensable. Sinon, ce que nous écrivons est soit sentimental, soit pleurnichard. »

« Comme le dit Borgès, il y a beaucoup moins de bon lecteurs que de bons écrivains. Et j’ajouterais: beaucoup moins de bons critiques que de bons lecteurs. »

FL dit: à

Dîné à côté de mères de familles en mode smalltaks. Objet du débat : la vraie beauté est antérieure.

FL dit: à

* la vraie beauté est intérieure

Marie Sasseur dit: à

Le polar du jour, c’est le zinc du chef de la milice Wagner qui se crache par miracle. Un coup du mage du Kremlin.

FL dit: à

* mères de famille

FL dit: à

J’ai pas tout suivi, il était question d’une dame qui avait proposé à son amoureux une « dernière épreuve » avant qu’elle ne l’autorise à faire sa demande en mariage. Et puis il a été question de la soeur de la dame. Et de reproches concernant les idées farfelues de l’amoureux.

Bon j’en ai inféré – sans certitude – qu’il n’y avait pas eu conclusion.

renato dit: à

Selon Telegram (Grey Zone), chaîne liée au groupe de mercenaires Wagner, l’avions de Prigojine a été abattu par des tirs antiaériens russes.

FL dit: à

Il y avait un expression qui fleurait bon les ouvrages de développement personnel. Assez surprenante dans le contexte. Je ne la retrouve pas hélas. Il faut toujours faire attention à cette linguistique quotidienne.

Marie Sasseur dit: à

René, tu piges pour Wagner, maintenant. Y’a pas que la zone qui est grise.

Pablo75 dit: à

Qui a lu « Le Dernier Aragon » de Lestrohan ? Je ne suis pas certain que je vais trouver autre chose qu’une moche édition de poche.
FL dit:

Sur Amazon ont vend « l’édition originale » à 4,50 €

En cherchant l’ « Histoire de la sexualité » de Foucault mon libraire m’apprend que le premier livre de la série n’est disponible qu’en collection de poche. l’ « Histoire de la sexualité » ! Foucault !
FL dit:

Tu es naïf: tu crois que Foucault est très lu en France aujourd’hui alors qu’il suffit de s’informer un peu pour se rendre compte des conneries monumentales qu’il a dites sur la prison ou l’Iran? Tu crois que le stalinien Sartre ou le nazi Heidegger vendent aussi beaucoup de livres alors que la Réalité se moque tous les jours de leur frivolité criminelle?

FL dit: à

* une expression

FL dit: à

Ecouté un jour une conférence où le conférencier faisait remarquer avec humour qu’à part Aron personne n’avait lu « La Critique de la raison dialectique ».

Et à part Amazon ?

renato dit: à

L’Inde a réussi son alunissage.

renato dit: à

Mais, selon l’agence d’État russe Ass, l’avion privé s’est écrasé au nord de Moscou, dans la région de Tver, alors qu’il se rendait de la capitale russe à Saint-Pétersbourg.

renato dit: à

Tandis que le conseiller du ministère de l’intérieur ukrainien, Anton Gerashenko, a publié des informations indiquant que la défense antiaérienne russe opérait dans la région.

FL dit: à

Sinon les wokes s’interrogent sur la non-binarité.

Le principal c’est de ne pas faire d’impair.

renato dit: à

Bref, pour une fois, ce n’est pas une fenêtre qui s’est soudainement ouverte.

FL dit: à

L’amoureux a chu au cours de la dernière épreuve.

Mauvaise Pensee dit: à

Et après! Foucault, C’est tout de même une pensée , qu’on soit pour ou contre , qui vaut mieux que les délires de Pablo 75!

FL dit: à

Je parlais de la dame et de son amoureux bien sûr.

Bloom dit: à

Merci beaucoup, incognito.
Je lirai ce petit opus avec grand intérêt, avant d’aborder le Tombeau pour Boris.

(Pas de tombeau pour Yevgeny, semblerait-il…)

Marie Sasseur dit: à

L’agence Tass, René

Mais tout cela n’a pas beaucoup d’importance, René.

De Tver à ver, y’a pas loin.

On a compris , avec Gaspard, que « les vers de terre vont sauver le monde ».

Et tu sais que depuis Aristote, qui en avait compris l’importance, il a été montré que ces vers de terre, représentant 80% de la biomasse des animaux au sol, sont une véritable usine à capter le CO2.
Tu devrais te lancer dans la lombriculture au lieu de ramasser toutes les propagandes sur des sites pas très nets.

renato dit: à

Enfin, il faudra voir, car oui le nom de Prigojine était sur le manifeste de vol, mais lui était réellement sur l’avion ?

MC dit: à

´JJJ c’est ce que je voulais faire comprendre sans être désobligeant. Je vous laisse « dialoguer » avec qui vous savez. MC

FL dit: à

Les dames qui smalltakent en public je pense qu’elle ne se rendent pas compte qu’après tu es obligé de poster sur un blog pour retrouver un peu de paix intérieure.

Marie Sasseur dit: à

« Franchement, je n’aurais jamais imaginé qu’un écrivain m’embarquerait pour près de 400 pages réunies sous le titre Humus (22 euros, éditions de l’Observatoire) dans une histoire de vers de terre, de vermicompostage, d’ophiophobie. » Passou

Un dernier pour Gaspard.

Darwin peut lui aussi remballer son matos et sa « Formation de la terre végétale par l’action des vers de terre ».

Ophiophobie, c’est pour ceux qui ont peur de serpents , sinon préférez l’anthelmophobie.
Et puis dans la version horrifique , il y a le ver des sables, celui qui fabrique de l’épice.

Bonsoir
Ps, j’espère qu’Et Al est au frais.

MC dit: à

Au présent ça passe encore: » les dames qui smalltalkent. «  Sans enthousiasme.Mais après ! ». Si c’estsimplement pour dire qu’elles font la causette…. MC

MC dit: à

Ah oui, le ver géant de Dune…. MC. (In «  MS sans peine », si, si!)

FL dit: à

« les dames qui smalltalkent ».

Ah oui vous avez raison. Le l a chu.

FL dit: à

Je vous donne la réponse woke à votre observation : « smalltalk » n’a pas le même sens que « causette’ Ah ! Ah ! Ah ! Que non ! que non ! que non.

Ca vaut ce que ça vaut.

B dit: à

Enfin, il faudra voir, car oui le nom de Prigojine était sur le manifeste de vol, mais lui était réellement sur l’avion ?

L’avion crashé semble être une preuve de sa présence sur ce vol privé, c’était pour ainsi dire attendu. Poutine n’a pas changé, il élimine d’une façon ou d’une autre tout ceux qui s’élèvent contre son pouvoir ou le genent. Les milices vont devoir rentrer dans le rang.

renato dit: à

Donc l’Inde est le premier pays au monde à se poser sur le pôle sud de la Lune. Poutine doit être furax, il avait tellement besoin d’un brin de propagande.

FL dit: à

La question que je me pose c’est est-ce qu’Aragon a encore écrit quelque chose d’important après la mort de son épouse ou est-ce que là aussi il avait tout laissé tomber ?

FL dit: à

Louis Aragon, fils naturel du préfet Andrieux, mort le 24 décembre 1982.

Barthes : mort en 1980
Lacan : 1981
Sartre : 1980
Foucault : 1984

Tous ces gens seront morts dans un mouchoir de poche.

incognito dit: à

@Bloom, je vous en conjure, lisez, de Danilo Kis, le recueil de nouvelles « Encyclopédie des morts »!

Nicolas dit: à

Mon grand père était chaudronnier, il a été réquisitionné et envoyé en Allemagne pour le sto. Là-bas il a appris l’allemand et passait son temps à se foutre de la gueule des chleuhs. Comme
Ma grand mère travaillait chez Balmain, une bourge allemande lui a obtenu une autorisation pour prendre le train pour la France et lui ramener du parfum. Il n’est jamais revenu et s’est caché dans la Sarthe et mangeait des pommes. Ma grand mère habitait dans les cités à Drancy, en face du camps. Au mieux cette histoire fait un téléfilm sur TF1.

FL dit: à

Banier déclare : « Rétablissons la vérité ! »

FL dit: à

Autour des grands hommes il y a toujours un ensemble de petits jeunes gens dont on ne peut que constater, 40 ans plus tard, que leurs fleurs n’auront pas toujours porté des fruits.

FL dit: à

Mais parfois si.

Jazzi dit: à

« Au mieux cette histoire fait un téléfilm sur TF1. »

France3 région !

Jazzi dit: à

Andrieu, sans X

FL dit: à

Wikipedia met un x . J’ai pas cherché plus loin.

FL dit: à

Mais hélas j’ai bien peur que la mairesse de Paris soit plus sensible à la poésie de la deuxième photo plutôt qu’à celle de la première.

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