Du sexe de Moby Dick
Et puisque dans le commentarium tout le monde s’en mêle, raison de plus pour y mettre mon grain de sel… Imagine-t-on le désarroi d’un grand lecteur de Cervantès à qui l’on révélerait que Don Quichotte, chevalier à la triste figure, était en réalité une sorte de chevalier d’Eon ? Ou celui d’un fou de Don Juan apprenant qu’il s’agissait en vérité d’un castrat ? Celui encore d’un hugolâtre convaincu sur le tard que Jean Valjean n’était qu’un travelo brésilien ? Et celui d’un proustien compulsif à l’instant de découvrir qu’Albertine disparue n’était autre qu’Albert, le chauffeur de l’écrivain ? (ce qui, en l’espèce, correspondait à la réalité de son inspiration).
Si on l’imagine, on peut comprendre l’angoisse dans laquelle sont plongés depuis peu les sectateurs francophones du grand Herman Melville. Cela fait soixante cinq ans qu’ils vivent sur la traduction fautive et partielle de Moby-Dick par Jean Giono, s’en nourrissent, s’en délectent et lui rendent hommage car elle a popularisé le mythe, quand ils ne s’enchantent de la traduction, très personnelle elle aussi, d’Armel Guerne en 1954. Jusqu’à ce que paraisse, à l’issue d’une dizaine d’années de travail, le troisième volume de ses Œuvres dans la collection de la Pléiade reprise par la suite en Quarto avec des illustrations de Rockwell Kent (celles de 1930 pour l’édition de Lakeside Press). Il regroupe Moby-Dick (1851), œuvre-culte s’il en est, et Pierre ou les ambiguités (1852). Or on y découvre d’emblée en écarquillant les yeux que l’animal poursuivi sans relâche par le capitaine Achab, l’unijambiste monomaniaque que son inhumaine détermination pousse à toutes les extrémités afin d’exécuter l’immuable décret, cet animal n’était pas une baleine (a whale) mais un cachalot (a sperm whale). Ce qui change tout (ici un guide pour lecteurs débutants de Moby Dick, mais oui, ça existe…)
Les deux sont des mammifères marins, mais encore ? Dans le premier cas, il s’agit d’un cétacé de très grande taille dont la bouche est garnie de lames cornées, dans le second d’un cétacé à tête cylindrique pourvu de dents. Soit dira-t-on… Et pourtant, ce passage du féminin au masculin est en train d’en bouleverser plus d’un par tout ce qu’il charrie, ce que Philippe Jaworski, le maître d’œuvre de cette nouvelle édition, ne soupçonnait pas :
« Je conçois que cela puisse troubler lorsqu’on pénètre dans le texte français, mais jusqu’à présent, je n’en mesurais pas l’effet. Il est vrai que je le lis en anglais depuis longtemps. Pour Melville, sa bête relève de trois genres tout au long du texte : elle est successivement masculin, féminin et neutre –même si les « he » sont les plus nombreux. Alors non, je ne vois pas de changement de sexe ».
Il est vrai que le titre originel Moby-Dick et le cachalot, pourtant très clair, appelait une transposition techniquement plus précise, et que l’histoire d’Achab, au-delà de ses dimensions tragique, mythologique et métaphysique, est aussi celle d’une mutilation au cours d’une pêche au cachalot. Jusqu’à présent, les traducteurs français de Moby-Dick utilisaient alternativement le « il » ou le « elle » pour évoquer l’animal. Cette nouvelle traduction a pris le parti de souligner sa masculinité, Philippe Jaworski l’ayant toujours ressenti comme masculin. N’empêche que Moby Dick est ambivalent. Le corps à corps entre le capitaine et le cachalot est un affrontement de mâles.
« Et dans l’ensemble du texte, les métaphores masculines l’emportent. L’homosexualité est un thème récurrent chez Melville, par des voies détournées bien entendu » observe le traducteur.
Il est vrai que dès le titre… En argot, « Dick » désigne le membre viril. « Trique » est son meilleur équivalent. L’écrivain ne l’a pas choisi au hasard. D’autant qu’en anglais, le lexique marin est généralement féminin. Reste à comprendre pourquoi Melville a écrit Moby Dick sans trait d’union dans son texte (à une exception près) alors qu’il a tenu à en mettre un dans le titre, mais c’est là une autre histoire, quoique…
2 066 Réponses pour Du sexe de Moby Dick
Soleil vert,
Comment associer votre passion de la SF et cette mélancolie qui vous fait écrire « j’étais déjà vieux il y a trente ans » ? Quel rapport avez-vous avec le temps ?
La friction dollar!
>christiane : j’avais écrit il y a quelques année qq chose sur la mélancolie du futur
https://web.archive.org/web/20160313142336/http://www.cafardcosmique.com/La-Melancolie-du-Futur
JX3,pseudo docteur et pseudo lacanien… donne des conseils gratuitement aux erdéliennes malades de leur judaïté mal assumée
– ma petite belle-soeur Annette (surnom de salon : charlotte) était coiffeuse, elle va désormais chez les vieilles gens confinées comme txfl, elle se gagne un substantiel complément de retraite, l’a pas peur de la covidanse,
Oui SV, tout le monde se demande quel âge vous pouvez bien avoir. Ch.,du moins. Moi 66, elle 74.
Bqballe a l’air d’avoir eu la même enfance que jzm. On dirait au Sud.
https://www.youtube.com/watch?v=FgxwKEuy-pM
Bàv,
je n’aime pas trop bassiner en étalant ma vie privée, juste que pour ne pas abimer les livres j’ai toujours utilisé des marques pages, à une exception : les seuls livres dans ma bibliothèque qui ont des cornes sont ceux de Thoreau.
« Les combats sont loin derrière. Merci de me supporter » soleil vert.
???
Il doit y avoir erreur, soleil vert. Je ne vous connais pas ni ne lis vos « articulets « .
Bien loin de moi l’idée de contester vos revendications personnelles, de vous tanner pour connaitre votre âge et votre état de santé. Vous trouverez ici des momans virtuelles qui ont la fibre mat’sup , ie maternelle grande section.
J’ai réagi car j’ai lu de la SF et de la fantasy ,il y a des dizaines d’années, et n’en ai pas fait un hobby; plus tellement intéressée maintenant par ce genre , car ce n’est plus en littérature que ça se passe.
eh… la tristesse du dollar de Zoé Valda… Mélancolie du castrisme.
Je certifie avoir entendu dans la bouche d’un défenseur des animaux ceci dont je ne suis pas sûr qu’il s’agissait d’un lapsus: » les animaux sont des êtres humains comme les autres ». Voilà qui devrait réjouir les vétérinaires.
La SF stimulée par la Conquête de la Lune? On peut’ je crois, soutenir l’ inverse :Frank Herbert, 1963,, Francis Rayer. ( le Lendemain de la Machine) années 1950, Bradbury et ses Chroniques, 1952, la RoueFulgurante de Jean de La Hire, circa 1910, le Péril Bleu de Maurice Renard. circa 1910, pour ne pas remonter à Wells! Quand la technique réalise l’utopie, le rêve se tourne vers d’autres cieux et d’autres thèmes
SV tout à fait !!! les portugais appellent ça le saudade, cela désigne un vide intérieur impossible à remplir, une espèce de puits sans fond de l’âme, en français on dirait une incomplétude, ou bien même on parle de « finitude » pour désigner cet infini fini.
Alors oui ! la SF comme moyen d’aller rechercher dans un ailleurs infini le moyen de combler ce vide existentiel profond, voyager dans le temps et l’espace, imaginer l’après-humain pour mieux définir ce qui cloche chez l’humain. En fait c’est tout du flan, le problème c’est juste que l’homme vient est une espèce néoténique, il nait immature et en totale dépendance avec son environnement extérieur. Et justement, si on se projette dans le futur il est évident que quand l’homme aura inventé l’utérus artificiel il sera alors possible de faire naitre des humains à l’âge auquel ils doivent venir au monde, à savoir 21 mois selon les travaux d’un célèbre zoologiste suisse dont j’oublie le nom. Du coup faut pas trop déprimer, c’est juste une affaire de temps, il arrivera un moment dans l’histoire humaine où l’homme atteindra ce niveau d’humanité qui est le sien simplement en naissant à l’âge auquel il doit naitre, comme vous pouvez le voir c’est simple comme bonjour et ce n’est pas de la SF ! il y a un excellent petit livre qui en parle très bien, mais j’ai oublié le titre.
Christiane, sans mésestimer la part de doute inhérente à toute confrontation avec un tableau, je nuancerais. On a aussi l’ impression ou la certitudede trouver quelque chose. Après, le tableau vieillit mal ou bien, mais au commencement il y a un dialogue et une adhésion….
@ malade, j’ai sorti les sirops, mis les pulls, je veux essayer de dormir;bonne journée
@ La SF stimulée par la Conquête de la Lune ? On peut’ je crois, soutenir l’inverse.
Elle parlait surtout de la conquête des martiens de Mars. C’est fait !… on vient d’y découvrir des êtres humains ressemblant à des animaux. La fiction a dépassé la science comme disaient nos plurivers (NB / Marie Sasseur = MS et SMS).
JJJ Déjà eu droit à ça par la précédente commémoration via la bonne gauche professorale socialo- familiale. Donc inutile d’en rajouter’
il y a un excellent petit livre qui en parle très bien, mais j’ai oublié le titre
(SAV) -> ie, le petit nietzschéen illustré : le mythe de l’éternel retour, bàv
MC, l’adhésion !!! c’est le mot que cherchais. En effet l’adhésion est la clé de tout, trouver les moyen d’adhérer, qu’est-ce qui nous fait adhérer.
Vous n’imaginez pas les travaux de recherche qu’ont pu mener des boites comme Michelin ou Continental pour accroitre l’adhésion de leurs pneus, à l’inverse d’autres entreprises, travaillant dans un tout autre domaine ont elles aussi menés des travaux de recherche considérables pour diminuer cette adhésion, je pense par exemple à Tefal et leurs fameuses poêles, sans compter les risques pris avec le teflon pour empêcher d’adhérer, hé oui ! l’homme a risqué sa vie pour ces questions d’adhésion, le téflon anti adhésion a tué presque autant que l’adhésion au communisme !
alors oui ! l’adhésion est bien la clé de tous les problèmes humains.
@ Soleil vert
Merci de donner accès à cette critique exhaustive des romans abordant ce thème, Soleil vert.
Ce regard sur un roman SF m’a particulièrement intéressée : « Demain les chiens» de C.D SIMAK., Dont vous dites : « Voici un curieux ouvrage dont les protagonistes, robots et chiens en tête, franchissent conte après conte les portes millénaires du futur tout en explorant – la tête en arrière comme Orphée – le passé, à la recherche hypothétique des preuves de l’existence de l’Homme. »
Quelle énigme que ce futur du passé…
Cette pensée me rappelle celle de F.Cheng qui écrit d’un nuage, « qu’il aspire à prendre de multiples formes parce qu’il porte en lui la nostalgie de l’infini. »
adhésion:
« Le système d’adhésion du gecko
Vue de dessous d’un gecko marchant sur une vitre (photo A. Thiéry / B. Martin-Garin).
Vue de dessous d’un gecko marchant sur une vitre (photo A. Thiéry / B. Martin-Garin).
Le gecko des murs ou tarente, Tarentola mauritanica (L., 1758), est un petit reptile insectivore de la famille des Gekkonidae très commun dans le bassin Méditerranéen. Outre le fait de pousser des petits cris la nuit et de déposer des crottes typiques portant un dépôt blanc d’acide urique concentré (cristaux d’acide urique résultant de la réabsorption d’eau par son système rénal, une adaptation aux environnements arides), l’animal se déplace avec agilité sur les parois tant verticales qu’horizontales, la tête en bas. Il possède sous chacun de ses doigts spatulés, non pas des ventouses, mais des lamelles adhésives. [Cette structure existe chez d’autres espèces de Gekkonidae, telle Gecko gecko (L., 1758).]
Si l’on observe une de ces pattes en changeant progressivement d’échelle depuis l’angle macroscopique jusqu’au niveau microscopique (voire nanométrique), nous constatons d’abord que chaque doigt, terminé par une griffe, porte une dizaine de bandes parallèles.
https://www.sfecologie.org/regard/r52-alain-thiery-et-cecile-breton/
Mais l’une des applications les plus récentes et les plus prometteuses développée par A. Mahdavi et ses collaborateurs en 2008 puis M. F. Yanik en 2009 est la création, à base d’élastomères, de “pansements geckos”, autoadhésifs et biodégradables dont la surface de contact avec la plaie est couverte d’une multitude de micro-piliers synthétiques (1 à 2 µm de hauteur) qui, par l’effet des forces de van der Waals, se collent et se décollent facilement. Des essais sont en cours pour tester leurs propriétés mécaniques, leur adhésion en conditions humides, avec les forces capillaires*, mais aussi leur possibilité de diffuser des drogues, des facteurs de croissance ou des antibiotiques, tout ceci en minimisant le risque de réponses immunitaires et inflammatoires.
Vous ne deviez pas aller vous coucher, et alii ?
Ah, les lamelles adhésives du blog!
@et alii
une petite question:
Est-ce cet animal dont on a imité le principe d’adhérence dans la conception du scratch?
Courtaud et ses grimoires, la prophétie, le don de double vue, une seconde nature chez lui, il invente, fait de la fiction, alors que d’autres ont fait science, depuis tout petit. Allez c’est l’heure de la sieste, a l’ehpad comme à la nurserie.
@et Alii
Francisque Michel est apparemment un linguiste connu.
je ne pense pas etre la seule ici a ne rien savoir de lui
vous qui avez travaillé sur ses écrits pouvez vous nous en dire plus ? . .
Le commentarium semble prendre la direction de la Fantasy, je recommande le film de Wes Anderson (amèricain) »Isle of dogs », pour moi chef d’oeuvre absolu. Un virus décime les populations de chiens…Il y a ts les éléments habituels mais surmultipliés.Film mi-animation mi … avec une pléïade d’artistes et un doublage exceptionnel en français. film récent, doit exister en DVD.
@ Donc inutile d’en rajouter’
Cher MC/PR, je ne savais pas que vous aviez été interpellé en 1971 sur la Commune. Comment l’aurais-je su ?… Tout cela ne vous rajeunit point… Et vous n’avez pas changé d’opinion à l’égard de ce magnifique printemps de l’Histoire, depuis cinquante ans, rappelé par la bonne gauche professorale socialo- familiale ?… Vous n’avez jamais été de la gauche socialo-familiale, quand vous étiez moins vieux ? Mais avec qui rajeunirez-vous un brin, au juste ?
(NB/ ne me répondez pas, je crains de connaître la réponse).
https://www.youtube.com/watch?v=VYf0gvGcRQ8
Bàv,
Vous ne deviez pas aller vous moucher, et alii ?
l’adhésion est bien la clé de tous les problèmes humains.
Il siérait mieux d’évoquer le concept d’ILLUSIO chez Bourdieu, telle qu’il le problématisait dans ses Méditations pascaliennes, n’est-ce pas, CT ?
(petit rappel à l’MCI) : « Aux questions qui portent sur les raisons de l’appartenance, de l’engagement viscéral dans le jeu, les participants n’ont rien à répondre, en définitive, et les principes qui peuvent être invoqués en pareil cas ne sont que des rationalisations post-festum destinées à justifier, pour soi-même autant que pour les autres, un investissement injustifiable ».
Bàv,
MC dit à Christiane : « sans mésestimer la part de doute inhérente à toute confrontation avec un tableau, je nuancerais. On a aussi l’impression ou la certitude de trouver quelque chose. Après, le tableau vieillit mal ou bien, mais au commencement il y a un dialogue et une adhésion…. »
Merci pour cette question, M.Court, car elle m’oblige à revivre ma perplexité quand j’ai sillonné ma première exposition « Bram van Velde » au Centre Pompidou en 1989.
Je ne savais pas ce que j’étais en train de regarder, je n’arrivais pas à maitriser mes impressions contradictoires. Pour quelles raisons ? comment sortir de cette perception d’abord visuelle ? Je savais que j’étais face à des toiles que mon regard voulait saisir, comprendre. Elles me résistaient.
Je DOUTAIS.
J’allais à toile suivante, je revenais en arrière. C’était comme un affrontement avec quelque chose qui m’était étranger, c’était de la peinture et c’était autre chose. Avait-il voulu représenter quelque chose ? J’aurais bien voulu le voir travailler pour comprendre. Suivre ses gestes. Suivre sa démarche depuis la première couleur posée sur la toile. Parfois des giclées. Parfois des coulures et ça et là des plages calmes où je sentais un geste lent, une précision dans le cerne des formes, des superpositions. Des épaisseurs, des côtoiements qui soudain changeaient les couleurs.
Les grandes salles étaient presque vides. Quelques rares visiteurs. Du silence jusque dans les yeux.
Un échange commençait à se faire, de l’interrogation je passais à une respiration des toiles… ça battait comme un cœur dans le remous des couleurs. Je me fichais peu à peu du désir de m’approprier par le savoir ce qui m’était incompréhensible. Je m’abandonnais à une relation avec ces étendues colorées, ces tracés, ces trouées, ces allongements, ces vibrations, ces nuances. Soudain, un coup de noir ou de rouge modifiait l’ensemble. Les toiles devenaient des lieux de passage en suspension dans le temps. Contemplation… Je sentais qu’il s’était battu avec la matière, avec la fluidité dans ces territoires de la toile.
Les toiles se dérobaient et s’offraient tour à tour. Je l’imaginais pensif, silencieux.
La couleur, qu’est-ce que la couleur ? Et la lumière qui les efface (neige) ou les révèle (arc-en-ciel) et la nuit qui les éteint ? L’art de l’irréel… ou celui de regarder.
Il m’aurait fallu être en elles pour les percevoir. être face au peintre.
« Aux questions qui portent sur les raisons de l’appartenance, de l’engagement viscéral dans le jeu, les participants n’ont rien à répondre, en définitive, et les principes qui peuvent être invoqués en pareil cas ne sont que des rationalisations post-festum destinées à justifier, pour soi-même autant que pour les autres, un investissement injustifiable »
Comment peut-on prendre au sérieux un tel charabia !
« Je DOUTAIS. »
Dans le doute, abstiens-toi, Christiane !
Vous ne deviez pas aller vous toucher, et alii ?
@ Faites un petit effort, jzmn, pour une fois… vous avez encore l’âge de surmonter vos « dégoûts des chars à biah », a priori.
https://journals.openedition.org/traces/2133
@txfl : vous ne deviez pas aller vous doucher ?
Le doute dont vous faites état, Christiane, est une des formes possibles du dialogue dont parle MC si justement.
Face à Bram van Velde, je ne doute pas mais je m’interroge, il me vient que « ce n’est pas n’importe quoi » mais … tout à fait insaisissable. La couleur s’enroule autour de la couleur, c’est tout ce que je peux dire. C’est un espace de clos, chaque toile, d’où un certain malaise pour moi. bonne aprème!
enfin, bon après-midi, veux-je dire (je sors de 4 heures de cours, rincé)
Les variations initiales de Jazzi: yessss!
@J3
effectivement l’article que vous signalez à Jazzi est particulierement clair, et le resumé qui en est donné en est une synthese lumineuse
A propos de gecko, je me souviens de ce moment que je vécus dans un lit tropical quand, en me réveillant dans une maison inconnue, je trouvai un gecko scotché juste au dessus de mon crâne, à 50 cm maximum; nous nous regardâmes de longues minutes. Il était orangé avec des yeux ambre foncé. Magique.
Le gecko par Italo Calvino
— Palomar —
Le plus extraordinaire, ce sont les pattes, de véritables mains aux doigts souples, tous les bouts des doigts qui, lorsqu’ils sont pressés contre le verre, y adhèrent avec leurs minuscules ventouses : les cinq doigts s’écartent comme les pétales des petites fleurs d’un dessin d’enfant, et lorsqu’une patte bouge, ils se regroupent comme une fleur qui se referme, pour ensuite revenir s’écarter et presser contre le verre, faisant apparaître de minuscules stries, semblables à celles des empreintes digitales. Délicates et fortes à la fois, ces mains semblent contenir une intelligence potentielle, telle qu’il leur suffirait de se libérer de la tâche de rester collées à la surface verticale pour acquérir les qualités des mains humaines, qui seraient devenues habiles depuis qu’elles n’avaient plus à se suspendre aux branches ou à presser le sol.
Calvino ne pouvait pas savoir que les doigts du gecko n’ont pas de ventouses, car le système par lequel ils adhèrent aux surfaces, qui est beaucoup plus sophistiqué, a été expliqué par les scientifiques il y a quelques années seulement.
Oublié les guillemets ! donc : « Le plus extraordinaire … se suspendre aux branches ou à presser le sol. »
@DHH,
MICHEL était sauf erreur un « historien médiéviste » lancé par son « histoire des races maudites » écrites à partir d’un article-conférence dont il se retrouva hériter de l’abbé grégoire sur des populations discriminées qu’il visita comme un ethnologue appliqué en traversant la France à cheval pour mener son enquête jusqu’en Espagne: il avait aussi travaillé en Angleterre,relevant les chansons, le folklore et tous « savoirs » dont il fit communication et publia; il jouissait d’une certaine reconnaissance pour se faire envoyer en mission,et n’hésitait pas à solliciter des « intellectuels » susceptibles de l’aider dans sa « carrière »,démarches pas toujours couronnées de succès(mais je n’ai pas assez creusé et « filé »le personnage pour m’avancer ) dont Michelet (correspondance faisant état de visites- Sainte BEUVE refusa de le recevoir !
sans nul doute sa conscience de questions linguistiques est riche et assez « généreuse »;c’est à la BHVP notamment que vous trouverez une moisson intéressante pour vous orienter !
écrite excuses
Et alii
Et le repos ?
DHH, à propos du gecko, j’ai mentionné ici un article , me souvenant justement d’avoir lu sans doute ce que vous évoqué;mon souvenir était très vague ,mais c’est le nom de n’animal que j’avais retenu et j’avais été intéressée par l’adaptation intelligente à « la vie quotidienne » ;là, je n’ai guère recherché; »gecko » me suffisait pour relancer la discussion entre erdéliens ;
DHH,comme vous l’aurez remarqué, mon évocation du gecko a dû être pertinente puisqu’elle a fâché ces messieurs pressés de me liquider!
oui, MICHEL connu des universitaires, même étrangers, plus au versant politique qu’au versant littéraire; j’avais ostensiblement trangressé une loi , comme sur la RDL, de le découvrir seule et non dans un enseignement!;à l’époque, on trouvait chez des libraires anciens autour du LUXEMBOURG son « histoire »;
@DHH
IL Y A UN ARTICLE BIEN SUGGESTIF sur MICHEL àpropos d’ un livre non paru lorsque je le découvris;on retrouve le « style erdélien » tout en gardant la sévère distance critique qui s’impose face à un personnage que ses contemporains ont qualifié tour à tour de « crapaud » (Eugène Burnouf), de « cuistre » (Charles Labitte), et que Sainte-Beuve aurait volontiers fait passer « de la bibliothèque » à « l’écurie » (p. 9).pour moi, une femme, ces relations entre confrères contribuèrent à me déniaiser!
https://journals.openedition.org/medievales/7758
ce que vous avez évoqué excuses, DHH;
en somme j’ai bien compris la « loi » de la RDL que vous cautionnez, ce qu’elle appelle son « lacanisme » ;et que j’ai appelé son « archaisme » de quincailler!cette « répétition du bon vieux temps de « vos protégés »qui ne suscitent pas mon « désir » comme la découverte des études de MICHEL sur des régions de France et dans des milieux que je connaissais!
à propos de judaïsme , -ou de traduction?-je ne me souviens pas que les petits marquis erdéliens aient signalé ce qui est une vieille lune aujourd’hui:
« C’est encore à propos de traduction – celle du premier mot de la Bible – que Pierre-Henry Salfati consacre son dernier ouvrage intitulé Le premier mot – Au commencement – Histoire d’un contresens paru aux éditions Fayard (dont il faut saluer la ligne éditoriale…) Une manière pour l’auteur de décrypter le monde à travers une analyse philologique qui s’inscrit dans une parfaite continuité avec l’esprit des textes de la Kabbale. Il tente de comprendre pourquoi le mot Bereshit a été traduit dans toutes les Bibles du monde par « Au commencement » alors qu’il n’a jamais signifié une telle idée en hébreu. Il faut dire que ce mot, utilisé une seule et unique fois dans l’ensemble du Pentateuque, est plutôt complexe à définir. La difficulté est majorée par le fait qu’en tant que premier mot, rien ne le précède, empiétant ainsi son herméneutique d’une partie du contexte textuel. Bereshit est un néologisme scripturaire, conçu pour cette seule occasion introductive. Mais la singularité la plus paradoxale selon Pierre-Henry Salfati, c’est que ce mot va apparaître comme un mot superflu, un mot en trop, un mot dont on pourrait très bien se passer. On pourrait en guise d’introduction du texte de la Genèse se contenter de la formule « Dieu créa les Cieux et la Terre » plutôt que « Au commencement, Dieu créa les Cieux et la Terre ». Rashi, sur la règle du jeu! mais on l’a déjà lu partout ! donc c’est inutile de sortir vos harpons , et vos marteaux à votre image;
je vous salue les « assumeurs »(j’ai entendu un commentaire de ce cliché il y a plus de dix ans par un théologien) si votre sumo est le plus élégant ,je ne me consumerai pas pour vous regarder au tapis ;
assumez ou assommez qui vous trouverez disponible pour admirez vos galipettes non merci
rose, occupez-vous de vos EPHAD, et tampons pad! maintenant, voyez avec vos psys professionnels!
Ceux que la question intéresse vraiment peuvent acquérir une pine de cachalot :
https://www.sworder.co.uk/auction/lot/196-a-sperm-whale-penis/?lot=241971&sd=1
Je ne sais pas si l’os qui est dedans, le baculum, peut s’acheter à part (il est tout de même plus facile à exposer) .
Jibé dit: « Le doute dont vous faites état, Christiane, est une des formes possibles du dialogue dont parle MC si justement.
Face à Bram van Velde, je ne doute pas mais je m’interroge, il me vient que «ce n’est pas n’importe quoi» mais … tout à fait insaisissable. La couleur s’enroule autour de la couleur, c’est tout ce que je peux dire. C’est un espace de clos, chaque toile, d’où un certain malaise pour moi. bonne aprème!
Jazzi, lui, dit : « dans le doute abstiens-toi. »
Mais, Jibé, c’est un doute sur moi que je ne peux expliquer, qui me déstabilise. Oui, des « questions » naissent mais elle me renvoient à un doute intime sur mes certitudes de ce qu’est la peinture, l’art.
Beckett écrivait que Bram van Velde peignait ce qui l’empêchait de peindre et s’en émerveillait.
Bram van Velde se disait un être liquide (confidences à Charles Juliet). Il était fasciné par la couleur, par le bonheur de peindre tout en ayant peur de peindre, ce qu’il vivait comme une chose qui n’était pas sans danger, une chose désespérante. Qu’être un artiste c’était échouer.
Et face à ce tragique j’étais perdue donc je doutais et ne voulais pas fuir.
Ne perdons pas notre temps !
…la réalité des multi univers est évidente, leur accessibilité, elle, est impossible. Pourquoi ? parce que parler-fourmi à des rats est peine perdue !
Soyons raisonnables : balayer devant sa porte planétaire terrestre, c’est un bon début, non ?
Quand, Christiane, allez vous comprendre que l’art, la peinture, la poésie ne sont que « trompe-couillon » pour attardé mental !
Le top du mauvais goût ? Les tabourets de bar du Christina, le yacht d’Onassis, qu’étaient recouverts de la peau de prépuce de baleine. « Vous êtes assis-e sur le plus grand pénis du monde », aimait dire à ses hôtes le plus grand parvenu du monte.
pour admirer vos galipettes non merci
Personne pour faire référence à la journée du 22 mars…
Le présentisme nombriliste bouffe tout.
J’ai vu chez un ami chef d’un service d’orthopedie d’un grand hopital parisien une vertebre de baleine offerte par ses etudiants
c’est enorme et tres pesant.
devant son embarras pour lui trouver une localisation dans son appartement je lui ai suggere d’en faire le socle d’une table basse à realiser
Les questions de l’échecs, de la faillite, du naufrage — échouer, s’enliser — sont inhérents à l’art occidentale depuis Michel-Ange — i Prigioni, etc. —. Sans ça — Beethoven qui casse la Grosse caisse, et ainsi de suite — pas d’art occidentale.
Pour Bram, je me souviens que parfois on le voyait perdu sur un trottoir genevois et qu’il fallait l’aider à traverser la route.
Mais bien sûr JiCe que l’art est un mensonge. Magritte a dénoncé ce mensonge brillamment. Mais d’où vient qu’il nous émeut tant et nous ramène à des intuitions, à des frôlement de avec des choses enfouies ou pas encore connues et là nous sommes dans le pressentiment.
La journée du 22 mars a un sens si on fait quelque chose pour l’accès à l’eau, bloom, pour le reste c’est comme la famine, les violences faites aux femmes, aux enfants et aux animaux, etc. : beaucoup de mots et rien de plus.
des frôlements avec des choses enfouies
renato dit: « Les questions de l’échecs, de la faillite, du naufrage — échouer, s’enliser — sont inhérents à l’art occidental depuis Michel-Ange — i Prigioni, etc. —. Sans ça — Beethoven qui casse la Grosse caisse, et ainsi de suite — pas d’art occidental.
Pour Bram, je me souviens que parfois on le voyait perdu sur un trottoir genevois et qu’il fallait l’aider à traverser la route. »
Raisonnement et témoignage émouvants.
22 mars, bonne fête Lea.
@La journée du 22 mars a un sens si on fait quelque chose pour l’accès à l’eau.
Le milanais va se lancer dans les puits artesiens.
Deja qu’il a peur des poissons…C’est sa journée à lui aussi, après le claude vorhillon du blogapassou, aucune culture scientifique, mais la porte ouverte à toutes les theories complotistes, et toutes les prophéties.
On a marché sur la lune, oui, mais il ne faut pas dénier aux artistes, l’émergence d’une SF psychedelique sous psychotropes, Dick, Ph. K Dick, for example.
Sinon, hier vu une belle fantasy. Une fantasy onirique, Poséidon et la civilisation engloutie.
Sans base scientifique il faut miser sur l’onirisme ou la magie.
Renato dit: « La journée du 22 mars a un sens si on fait quelque chose pour l’accès à l’eau, bloom, pour le reste c’est comme la famine, les violences faites aux femmes, aux enfants et aux animaux, etc. : beaucoup de mots et rien de plus. »
Exact ! Je suis aussi excédée par ces journées symboliques qui oublient qu’il y en a 354 autres où rien ne change !
La vieille maîtresse cochonne ne se lave plus.
des frôlements avec des choses enfouies
Le complexe de la chauve souris?
christiane dit: Mais bien sûr JiCe que l’art est un mensonge.
»
parce que le reste ne l’est pas ?
Ce soir je mange un bifteck haché-purée.
Et toi, hamlet ?
Je suis aussi excédée par ces journées symboliques qui oublient qu’il y en a 354 autres où rien ne change !
»
moi aussi !!!!!!!!!!
il faudrait une journée symbolique du renoncement.
et aussi une journée symbolique de l’acceptation des choses telles qu’elles.
avec une journée symbolique du « tout est foutu », une du « qu’importe ! »
aussi une journée symbolique du « c’est mal barré »
et une du « ça sert de s’emmerder pour changer les choses vu que ça sert à rien ».
Christiane le fond du problème est que les hommes aiment vivre dans le mensonge, ou l’illusion, le rêve, l’utopie et tout un tas de conneries du même genre…
moi quoi ? moi je mange quoi ?
ce soir je mange sur le pouce en buvant la tasse.
ou alors je vais peut-être manger à tous les râteliers en buvant le calice jusqu’à la lie.
je sais pas encore, je verrai…
Pas faux, D. Mais pourtant il arrive que dans le quotidien on rencontre de vrais bonheurs dans les relations, des soleils qui poussent dans la misère comme l’écrivait Prévert.
des soleils qui poussent dans la misère comme l’écrivait Prévert.
»
Prevert avait bien raison ! à se demander pourquoi les pauvres viennent toujours se plaindre.
« des soleils qui poussent dans la misère comme l’écrivait Prévert. »
Sortons les… 🎻🎻🎻🎻🎻 !
il y a des personnes qui ne peuvent pas s’empêcher de dire à leurs ami-e-s ce qu’ils devraient « faire » d’eux-mêmes, de leurs choses, leur mémoire, écrire façonner ,construire,se coiffer, s’habiller ; ils ne leur laissent pas de place à être; quand je pense que
les juifs ont « inventé » le tsimtsoum!
Pour les narquois et la pas grand chose :
https://www.wikipoemes.com/poemes/jacques-prevert/fleurs-et-couronnes.php
« Prévert est un con », ça se confirme.
Puck & Christiane
« Alors oui ! la SF comme moyen d’aller rechercher dans un ailleurs infini le moyen de combler ce vide existentiel profond, voyager dans le temps et l’espace, imaginer l’après-humain pour mieux définir ce qui cloche chez l’humain. »
C’est cela. A noter que Pierre Fedida voyait dans la mélancolie non pas une maladie mais une caractéristique de la modernité.
(amèricain) »Isle of dogs », pour moi chef d’oeuvre absolu.
Gisèle
Horrible et cauchemardesque.
À remplacer si demande par
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=2530.html
Christiane,
« Jibé, c’est un doute sur moi que je ne peux expliquer, qui me déstabilise. Oui, des « questions » naissent mais elle me renvoient à un doute intime sur mes certitudes de ce qu’est la peinture, l’art ».
je comprends mieux encore, ce doute (que vous exprimiez) en majuscules est de facto fondamental, remise en cause de vos convictions, parce que Bram de Velde est si particulier… »un être liquide », quelle belle définition indéfinie de soi. Sa fascination pour la couleur se sent, elle « saute aux yeux » pour ainsi dire. C’est ce qui me touche le plus avec ce « mais »: quelque chose de « serré », d’enfermé, dans ses toiles, qui fait qu’on ne peut sentir que le tragique associé au bonheur (la gaîté au moins de certaines toiles). Quel paradoxe! Vous mettez le doigt sur ce qui me trouble également et que je ne savais pas nommer. Je comprends bien que cela vous « déstabilise »…Quant à ce qu’est l’art,… ce qui nous dépasse, je pense, mais aussi nous caractérise comme humains
L’art, Christiane, un mensonge, une représentation, une symbolique, une transposition, l’expression approximative de ce quelque chose qui « crée » en nous et malgré nous et nous lie ensemble
Mais non. N’importe quoi. Quelle affreuse définition de l’art.
La SF post apocalypse est un genre à part entière. Inutile de redire toute la religiosité que cela recouvre.
D.
votre sens de la nuance vous honore. Mais je ne suis qu’un amateur. De n’importe quoi. Et qui ne prétend rien définir.
En peinture,le cache à l’eau fait tache d’huile…
L’art c’est beau. C’est tout. Rien d’autre à dire.
@ ces messieurs pressés de me liquider!
Allons allons, c’est vous-même qui touchez des liquidités… amniotiques. On ne comprend pas pourquoi des gens aussi intelligents se présentent sur cette chaîne tous les matins comme des hypocondriaques inconscients et récusent ipso facto qu’on leur donne des conseils de soins, comme il sied aux compassionnels pragmatiques. Envoyés paître, ils doivent prendre des bains chauds après avoir subi une douche froide.
Je suis rincé, après l’histoire du gecko. Et j’en ai ralb’ de ces histoires de baleines. On s’esclaffe avec la vieille maîtresse cochonne qui se lave plus (histoire d’O).
Bàv,
Et j’en ai ralb’ de ces histoires de baleines
Vous oubliez Cixous!
non,… je n’oublie rien, Cixous n’était pas une baleine, que je sache.
Pas de souxic!
D. dit: L’art c’est beau. C’est tout. Rien d’autre à dire.
»
bien dit D. ! toi tu comprends paceke t’es un artiste, dans l’art culinaire.
exemple une purée de pomme de terre, on croit que c’est simple, mais c’est tout un art !
et pour le coup faire une bonne purée de pomme de terre c’est un art qui ne ment pas ! je veu dire quand tu la goutes tu sais de suite si tu es dans le Vrai, et comme dit Gustave « le Vrai dit le Beau » et donc si ta purée elle est bonne, c’est qu’elle dit le Vrai, et si elle dit le Vrai c’est dit le Beau, voire même le Sublime !
La morale a remplacé la loi, SMS, duralex sedlex, et les préservatifs ont fait des progrès durant le confinement… On n’usurpe plus les pseudos. On moralise sans vouloir laisser de traces.
Bàv, les barrières gestuelles…
ou les bretelles gargantuesques…, c’est du pareil au même.
Le Beau dit le Vrai (Platon-plâtre)
Francisque Michel a tout de meme été le premier à traduire la Chanson de Roland. Ce n’est pas rien, et cela dépasse les emprunts faits à l’Abbé Grégoire.
Une habitude aussi, celle de captiver ses interlocuteurs par ses récits du Moyen-Age, tout en s’essuyant les mains avec la nappe. il parait que les interlocutrices en raffolaient…
On voudrait comprendre le sens, MC, qui reste souvent trop elliptique, à cette heure-ci…
Vous ai-je bien suivi si je reformule de la sorte :
« les interlocutrices de Francique Michel adoraient es récits du moyen-age qu’il faisait à leurs époux, et gardaient soigneusement la nappe avec laquelle il s’essuyait allégrement les mains de satisfaction en leur racontant la Chanson de Roland tout en en rajoutant des tonnes sur les premiers essais maladroits de traduction de l’abbé Grégoire ?
Bàv,
Si j’ai bien suivi enculeurs de mouches et enculeurs de cachalots même combat!^^
J’ai bon, j’ai bon ?!!
je vous jure que je ne pense pas à une soirée à La Raspelière, et que je préfère avoir dormi et rêvé à tous les bons points que vous cachez dans vos gilets rouges
Où l’on passe de Gustave Flaubert à la purée de pomme de terre maison.
Du beau vers le vrai en allant vers le bon.
David Golder d’Irène Nemirovsky.
D’une plume acerbe, et sans critique sociale, elle décrit l’ascension irrésistible d’un enfant pauvre juif qui émigre des bords de la mer Caspienne vers les plus grandes places boursières qui feront sa fortune.
Fortune dilapidée par femme autre qu’ingrate et fille putative à laquelle il vouera affection et dévotion sans bornes.
Page 143, il reconnaitra crûment que oui, il est responsable de la mort de Marcus, fait dénié par lui précédemment.
Ce bref roman d’une cruauté sans bornes particulièrement sur les liens artificiels du couple, décrit froidement la solitide d’un homme face à la vacuité totale de l’argent.
Argent qui a conduit toute sa vie au travers des affaires qu’il a menées avec succès.
Lu avec intérêt et plaisir.
Francisque Michel a tout de meme été le premier à traduire la Chanson de Roland.
Cette affirmation est strictement fausse.
On n’usurpe plus les pseudos
Juste une amélioration technique qui mit fin à des pratiques de harcèlement.
Vous parlez bien de ça, renato, non?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_du_22_Mars
Baroz, tu as lu Derrière la vitre, n’est-ce pas?
Non, Bloom, je parlais de ça :
Mais de quoi parle-t-on ici ?
Jibé dit à Christiane : « Vous mettez le doigt sur ce qui me trouble également »
Ce qui fait dire à Marie Sasseur : « La vieille maîtresse cochonne ne se lave plus. »
A quoi, JJJ réplique : « les préservatifs ont fait des progrès durant le confinement… »
Et et alii de conclure : « pour admirer vos galipettes non merci » et d’ajouter dans un cri du coeur : « quand je pense que les juifs ont « inventé » le tsimtsoum ! »
Alors que renato hurle toujours : « Vous êtes assis-e sur le plus grand pénis du monde »
Bonjour, jibé,
je lis attentivement vos derniers commentaires sur le doute que j’éprouvais face aux tableaux immenses de Bram van Velde qui, dans cette exposition, s’imposaient par leur succession fascinante. Ne pas oublier la beauté de ce musée, de ces salles vastes dont les vitres s’ouvraient sur le ciel de Paris. Un monde lumineux et calme accueillant l’œuvre d’un artiste qui n’était plus de ce monde et qui avait laisser cela : cette peinture énigmatique.
J’étais entraînée dans cette succession d’abord affolante. j’essayais de suivre des lignes, de trouver un centre aux compositions, de me raccrocher à quelque chose. Fatigué, je me suis assises sur un banc face à une grande toile qui couvrait presque un mur. J’ssayais de l’éprouver en tant que matière picturale. Cela se diluait.. C’était mou comme si le peintre renonçait à agir et que le pinceau laissait une trace de vaincu sur la toile puis soudain un éclat de couleur reprenait la structure. Que de conflits dans cette toile. Une âme à nu. Inconscient contre volonté. C’est la résistance qui l’emportait. sa peinture semble révéler ses états de pensée, ses combats. Il peignait volontairement mal pour casser quelque chose de facile qu’il aurait pu faire (voir ses premières toiles dans les premières salles, dont « paysage de neige ».), pour parler de son échec. Et face à cette toile je ressentais une sorte de bonheur et une grande tristesse selon ce que mon œil accrochait. Une perpétuelle métamorphose jamais achevée. Un recommencement infini comme Sisyphe roulant son immense rocher dont Camus, après Homère, a si bien saisi le combat (le Mythe de Sisyphe) : « […] effort d’un corps tendu pour soulever l’énorme pierre, la rouler et l’aider à gravir une pente cent fois recommencée […] Tout au bout de ce long effort mesuré par l’espace sans ciel et le temps sans profondeur, le but est atteint. Sisyphe regarde alors la pierre dévaler en quelques instants vers ce monde inférieur d’où il faudra la remonter vers les sommets. »
Oui, Bram van Velde peint à la poursuite d’un résultat jamais atteint, tel dans la dernière salle ses monochromes de gris et noir. Une attente qui a duré toute une vie.
Le doute peu à peu s’est effacé, Jibé, quand je suis restée face à cette toile, un long temps.
Plus tard j’ai lu des lettres échangées entre lui et Samuel Beckett, son seul soutien pendant des années. Petites lettres discrètes évitant le sujet « peinture » et échangeant des nouvelles de la santé de Marthe, de l’argent reçu qui permettait d’acheter des peintures, de vivre
avait laissé cela
Toutes ces coquilles… bon je laisse. Vous saurez lire tel que je voulais écrire ces mots.
Jazzi, tu baisses en mon estime.
Oui Bloom, dans un ouvrage en pleine actualité
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-du-printemps
__________________
ROBERT MERLE
Printemps timide à Nanterre
Lorsqu’en 1964, pour désengorger la Sorbonne, la fac de Nanterre sortit de la boue, au milieu des bidonvilles, des usines et des barres d’HLM, ce sont essentiellement les enfants de la bourgeoisie de l’Ouest parisien qui y furent affectés en priorité. Ceux-là mêmes que l’ont retrouvera aux avant-postes, en Mai 1968. L’un des principaux sujets de revendication étant alors la possibilité pour les garçons de pénétrer dans la Résidence universitaire des filles, et inversement… À quoi tiennent les révolutions ? Dans son roman Derrière la vitre, Robert Merle (1908-2004), alors professeur à la faculté de Lettres de Nanterre, qui comptait pas moins de douze mille étudiants, retrace, heure par heure, la journée du 22 mars 1968. Une journée décisive, qui se solda par l’occupation, en soirée, de la tour administrative et de la Salle du Conseil. Cette action, menée par une poignée de « gauchistes », est considérée comme la répétition générale du mouvement insurrectionnel qui enflammera la Sorbonne au plus chaud du printemps, deux mois plus tard, et se répandra dans toute la France comme une trainée de poudre. Aux personnages réels, tels le doyen Grappin ou Daniel Cohn-Bendit, Robert Merle mêle les personnages imaginaires, largement inspirés par une étude sociologique qu’il avait entreprise auprès de ses étudiants, deux ans plus tôt. Nous faisant ainsi revivre, depuis le travailleur immigré employé sur le campus de la fac jusqu’au doyen, en passant par les professeurs, les assistants, les employés administratifs, et toute la gamme des divers étudiants, les aspirations, les pulsions et les conflits en jeu à l’époque. Au rapport de force traditionnel entre la droite gaulliste libérale en place et son opposition socialo-communiste traditionnelle, vint s’adjoindre une multitude de groupuscules d’extrême-gauche : anarchistes, trotkystes, marxistes-léninistes, prochinois… À Nanterre, les membres de l’U.E.C. (Union des étudiants communistes), assez minoritaires, furent très vite débordés par les « gauchistes », pour qui « l’esprit petit-bourgeois » était l’ennemi principal à abattre. Ici, à la cafeteria du resto U, peu après l’heure du déjeuner, le leader communiste Jaumet, qui ne laisse pas insensible la militante Denise, est informé du coup d’éclat à venir.
« Une masse importante se dressa devant eux. Ils levèrent la tête en même temps. C’était Méril, blond, carré, hilare.
– Tu devinerais jamais, dit-il à mi voix en s’asseyant devant Jaumet et en penchant la tête vers la sienne, ce que les groupuscules viennent de décider.
Il fit une pause et, les yeux plissés, il regarda alternativement Jaumet et Denise d’un air amusé.
– Alors ? dit Jaumet.
– Je cite mes sources, dit Méril. Michel. Il a assisté à la fin de leur truc. Au besoin, il te confirmera.
– Accouche, Bon Dieu, dit Denise d’un air irrité.
Méril la regarda, béant.
– Fais pas attention, dit Jaumet. La camarade est un peu nerveuse.
– Ah bon, dit Méril en secouant sa grosse tête blonde et en regardant Denise, l’air rassuré. – Elle n’en avait donc pas après lui. Elle était un peu nerveuse, c’est tout. D’ailleurs, en général, les filles. – Bon, dit-il en se tournant vers Jaumet. Tiens-toi bien. Les groupuscules ont décidé des re-présailles. Pour punir le gouvernement d’avoir arrêté deux des leurs, ils ont décidé d’occuper cette nuit la tour administrative de la Fac.
– Ah, les cons ! dit Jaumet.
Ils se regardèrent tous les trois en silence. Jaumet reprit :
– Ensemble ?
– Comment, ensemble ? dit Méril.
– Les groupusses vont l’occuper ensemble ?
– Non, dit Méril. Seulement la J.C.R. [un des groupes trotkystes], le groupe anar et les gars du C.V.N.[Comité Vietnam National]. Les marxistes-léninistes ne sont pas d’accord. Un autre groupe trotkyste non plus. Ils ont décidé de s’abstenir.
– Et voilà, dit Jaumet en déployant devant lui ses larges mains carrées. C’est incroyable, reprit-il au bout d’un moment. Où espèrent-ils aboutir avec des procédés de ce genre ? Ils sont à peine quarante, ils sont divisés, ils n’arriveront jamais à s’unir et ils se livrent à des provocations stupides.
– Bon, alors, qu’est-ce qu’on fait ? dit Denise d’un air résolu.
– C’est bien simple, dit Jaumet. On fait un tract.
Elle le regarda.
– Tu m’excuseras, dit-elle d’un ton raide. Mais je trouve ça dérisoire. Eux, ils vont s’emparer de la tour, et nous, pendant ce temps, qu’est-ce qu’on fout ? On pond un tract !
Jaumet retira la soucoupe de dessous sa tasse et à l’aide de son petit outil, il commença à vider sa pipe.
– La parole est à la camarade Fargeot, dit-il avec bonne humeur. Nous écoutons ses suggestions.
– Eh bien, dit Denise, on rassemble les copains et on sabote l’action des groupusses.
– Tu veux dire qu’on les empêche d’occuper la tour ? dit Méril en levant ses sourcils blonds presque incolores sur ses yeux pâles. Eh bien, ma vieille, tu es gonflée ! Tu te rends pas compte du massacre !
Jaumet sourit.
– Bravo. On coupe la route aux groupusses. On se pète la gueule avec eux. Et le lendemain, tous les murs de la Fac se couvrent d’affiches. Nous devenons, sur ces affiches : « les complices avoués du Pouvoir », les « supplétifs de la police », les « larbins du doyen ».
Denise détourna la tête et ne répondit pas. Elle ressentait une violente envie de pleurer, et en même temps, elle était furieuse contre elle-même. Même plus capable de discuter avec les garçons. Tout de suite les larmes. Pire que les pépées qui servaient de paillasses à Jaumet. Pire, parce qu’elles, au moins, elles ne prétendaient pas penser.
Jaumet eut un geste inattendu. Il lui posa la main sur l’épaule. Elle frémit.
– Allons, dit-il, je crois que je comprends ce que tu ressens. Ce n’est pas marrant, en ce moment, d’être étudiant communiste. On est une poignée, on ne recrute plus, on se fait insulter de tous les côtés, et ces petits cons de groupusses, avec leurs clowneries, ils épatent la galerie et ils font recette. Mais faut pas être dupe des apparences, poursuivit-il en gonflant d’un seul coup sa voix comme un orgue et en étendant ses mains serrées devant lui. Qu’est-ce qu’ils représentent dans le pays, les groupusses ? (Il ouvrit les paumes.) Rien, absolument rien. Tu peux pas comparer ! Même si, ici, nous ne sommes qu’une poignée, derrière nous, il y a un grand, un très grand parti, avec ses millions d’électeurs, ses mairies, ses journaux, ses revues, ses écrivains. Alors, nous, tu comprends, Denise, on ne peut pas se permettre de se conduire à Nanterre comme des potaches qui montent un canular au Proto.
Sa voix avait vibré tout d’un coup quand il avait dit : « derrière nous, il y a un grand, un très grand parti », et Denise avait vibré avec elle. Oui, il avait raison. Dans le parti, on était raisonnable, responsable, adulte. Peut-être trop. Elle se reprit. Mais non, quand on a la charge d’un appareil aussi vaste, un appareil qu’il a fallu cinquante ans pour implanter, on ne va pas, pour une gaminerie, risquer de le voir détruire par le Pouvoir. »
(« Derrière la vitre », © Éditions Gallimard, 1970)
Vers 18 heures, nous retrouvons Denise, dans sa chambre de la cité Universitaire. Elle sèche péniblement sur un devoir d’anglais et regarde par la fenêtre. L’occasion de faire le point sur le climat de la journée en ce tout début de printemps. À temps triste, décor sinistre : « Une pluie fine pulvérisait devant sa vitre une sorte de brouillard, elle ne tombait pas assez fort pour ruisseler sur les carreaux avec un petit bruit intime et distrayant. C’était plutôt une bruine, un crachin, eau et air confondus, ça faisait un halo autour des grosses lampes déjà allumées sur le chantier de la Fac. Il avait fait gris toute la journée, c’était d’une tristesse à pleurer, les fumées dans le fond, et devant, derrière, les sifflets des locomotives. On était cerné de tous les côtés par les voies ferrées, les usines, les bidonvilles. » À quoi tiennent les révolutions ?
Je n’ai pas « hurlé » Jacques, ce n’était qu’un rappel d’un fait documenté.
Derrière
« L’Union des républiques socialistes soviétiques, par abréviation URSS ou en abrégé Union soviétique, était un État fédéral transcontinental à régime communiste. Cette fédération a existé du 30 décembre 1922 jusqu’à sa dissolution le 25 décembre 1991. »
Bonne journée
Derrière nous 😃
Jazzi, tu peux toujours nous servir tes tartines de culture, dans le fond tu es un vieux dégoûtant obsédé de sexe malsain.
Un peu d’air!
( Dans la fraicheur du matin.)
Souvenons nous qu’en 1968 alors que le la jeunesse étudiante , gagnée par une rage révolutionnaire, s’embrasait en Italie et en Allemagne, la France avait l’air de ronronner dans son immobilisme tranquille , pelotonnée dans le confort anesthésiant apporté par les 30 glorieuses (les 23 cette époque)
Au point que dans la semaine même du 22 mars et comme pour deplorer cet immobilisme qui faisait de nous les ringards de l’Europe , Viansson Ponté publiait à la une du Monde un article choc dont le titre « la France s’ennuie » ferait date rétrospectivement comme révélateur de l’incapacité générale du pays à comprendre ce qui était en train de mijoter
Quelques semaines plus tard nous etions tous des « juifs allemands» pressés d’en découdre avec les « crapules staliniennes » , le pays était arrêté , la Sorbonne était occupée , et de Gaulle s’enfuyait à Baden Baden chercher du secours auprès d’un tortionnaire ….. Et le Préfet Grimaud se démenait pour qu’il n’y ait pas de morts sur les batticades
Je ne sais pas si les nappes étaient gardées, je sais que cette anecdote contribuait à son aura de professeur Tournesol. L’ auditoire n’étant pas encore « genre « comme dit le sabir socio, je me garderai bien d’évoluer l’impact de ses causeries, mais c’était un brillant causeur sur son époque semble-t-il.M
Jazzi, tu peux toujours nous servir tes tartines de culture, dans le fond tu es un vieux dégoûtant obsédé de sexe malsain.
Mais que nous dit encore la sucrée?
La cricri se balade avec la honte du sexe derrière son dos comme un poisson d’avril!
On en rit comme des baleines, Moralès.;) 😉 😉
Moralès, morale laisse! 😉
@et alii
je suis allée voir l’article que vous avez indiqué et je sais maintenant qui était Francisque Michel.
et puis j’ai découvert amusée puis interessée que la livraison de la revue Medievales à laquelle vous avez renvoyé , etait consacrée a un sujet historique inattendu nourri de plusieurs articles des plus sérieux :les lieux d’hygiène et d’aisance dans l’Orient musulman
@ chère Ch.
______
Une forme cherche
À naître
Hésite s’affirme
Cède au doute
Se reprend
S’attire
Se structure
________
Souvenez-vous de ces deux taiseux essayant de se dire quelque chose de fondamental sans y parvenir, Samuel Beckett & Bram van Velde, aux cœurs de qui le délicat Charles Juliet voulut jeter des ponts, tant ému par le mystère de leur créativité mutique respective.
Bàv de l’rdl (23.3.21_9.15)
Ce Francisque Michel me paraît très honorable:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Francisque_Michel
Où est le problème ?
« pas de morts sur les batticades
:les lieux d’hygiène et d’aisance dans l’Orient musulman. »
Sexe et scatologie, on aura tout vu/lu sur ce blog! 😉
Remontées des vermicelles de la nuit :
J’ai également bien lu que si l’URSS dura 73 ans, la Commune, elle, ne dura que 73 jours. –
Je ne crois pas que jzmn ait le sexe malsain. Il s’amuse en croisière à « mettre en boîte » les pépites, parfois on entre dans son jeu, on lui monte sur le dos. Y’a pas de mal (malle, mâle). Ni de morts sur les batticades actuelles (sic). – Quant à l’anecdote de la toile cirée de francisque sur le framée, il aurait fallu la sourcer… – J’avions toujours cru que le mot de « la France s’ennuie » (PVV) avait été prononcé un an auparavant, en 1967 et non en mars 68. J’ignore pourquoi j’ai toujours entretenu cette confusion. – Échapper au harcèlement, faut quand même pas charrier !… (y’aurait des pseudos officiellement fielleux et des pseudo officieusement gentillets, voire humoristiques et bienveillants ?… Allons donc !) –
A +
On va pas s’ennuyer longtemps avec le retour des gilets jaunes au printemps
——
Petit rappel :
Quand la France s’ennuie…
L’article de Pierre Viansson-Ponté paru dans les colonnes du « Monde » du 15 mars 1968.
____
Ce qui caractérise actuellement notre vie publique, c’est l’ennui. Les Français s’ennuient. Ils ne participent ni de près ni de loin aux grandes convulsions qui secouent le monde, la guerre du Vietnam les émeut, certes, mais elle ne les touche pas vraiment. Invités à réunir « un milliard pour le Vietnam », 20 francs par tête, 33 francs par adulte, ils sont, après plus d’un an de collectes, bien loin du compte. D’ailleurs, à l’exception de quelques engagés d’un côté ou de l’autre, tous, du premier d’entre eux au dernier, voient cette guerre avec les mêmes yeux, ou à peu près. Le conflit du Moyen-Orient a provoqué une petite fièvre au début de l’été dernier : la chevauchée héroïque remuait des réactions viscérales, des sentiments et des opinions; en six jours, l’accès était terminé.
Les guérillas d’Amérique latine et l’effervescence cubaine ont été, un temps, à la mode; elles ne sont plus guère qu’un sujet de travaux pratiques pour sociologues de gauche et l’objet de motions pour intellectuels. Cinq cent mille morts peut-être en Indonésie, cinquante mille tués au Biafra, un coup d’Etat en Grèce, les expulsions du Kenya, l’apartheid sud-africain, les tensions en Inde : ce n’est guère que la monnaie quotidienne de l’information. La crise des partis communistes et la révolution culturelle chinoise semblent équilibrer le malaise noir aux Etats-Unis et les difficultés anglaises.
De toute façon, ce sont leurs affaires, pas les nôtres. Rien de tout cela ne nous atteint directement : d’ailleurs la télévision nous répète au moins trois fois chaque soir que la France est en paix pour la première fois depuis bientôt trente ans et qu’elle n’est ni impliquée ni concernée nulle part dans le monde.
La jeunesse s’ennuie. Les étudiants manifestent, bougent, se battent en Espagne, en Italie, en Belgique, en Algérie, au Japon, en Amérique, en Egypte, en Allemagne, en Pologne même. Ils ont l’impression qu’ils ont des conquêtes à entreprendre, une protestation à faire entendre, au moins un sentiment de l’absurde à opposer à l’absurdité, les étudiants français se préoccupent de savoir si les filles de Nanterre et d’Antony pourront accéder librement aux chambres des garçons, conception malgré tout limitée des droits de l’homme.
Quant aux jeunes ouvriers, ils cherchent du travail et n’en trouvent pas. Les empoignades, les homélies et les apostrophes des hommes politiques de tout bord paraissent à tous ces jeunes, au mieux plutôt comiques, au pire tout à fait inutiles, presque toujours incompréhensibles.
(… la suite, aux abonnés du Rail)
Merci DHH,
@ jzmn, le dernier film de Pedro Almodovar en DVD est-il intéressant ? (le voix humaine, d’après J. Cocteau). – Qu’est devenue votre fleur blanche, au juste ?
https://www.babelio.com/livres/Roux-La-solitude-de-la-fleur-blanche/137802
@ petite enquête auprès des erdéliens : qui a été vacciné au moins une fois, à ce jour ? – Moi, pas encore…, même si je suis dans la tranche de l’âge du jambon, parait-il.
@J3
merci d’etre allé repêcher cet article ;je ne me rappelais pas s’il etait de quelques jours antérieur ou postérieur au 22 mars
il a donc été écrit après le 22 mars ;et, pire, son auteur voit dans ce qui a mis le jeu aux poudres, l’opposition à l’admission des garçons dans les pavillons de filles, la manifestation évidente de la léthargie d’un pays qui reserve ses indignations a des problèmes dérisoires
Non… DHH, il a été écrit le 15 mars, soit une semaine AVANT le feu aux poudres du 22. Voilà pourquoi il a tant marqué les consciences, comme si PVP avait eu la prémonition historique d’un feu couvant sous la cendre ennuyeuses, avant d’exploser.
____
Aujourd’hui, 23 mars 2021, on bien de publier un document sur les « djeunes d’aujourd’hui »… On évoque le désenchantement d’une génération Mylène Farmer, Bien fade… Voudrais point en faire partie… Quand vont-ils se réveiller et nous foutre tout ce macronisme-G5 en l’air ?
https://injep.fr/publication/generations-desenchantees-jeunes-et-democratie/
Qu’entends-je !
christiane dit : « Toutes ces coquilles… bon je laisse. Vous saurez lire tel que je voulais écrire ces mots : Jazzi, tu baises, tu es un obsédé de sexe malin ! »
Christiane
Passionnante réflexion et restitution d’impressions, que vous offrez à lire, et qui me rappelle d’anciennes expériences personnelles -cette dilution, c’est le bon terme, face à des sensations contradictoires et au malaise même d’un artiste. Qui nous ramène d’un coup à notre vie elle-même, ce mélange de défis relevés ou non, tentatives sabotées par nous-mêmes de ce que pourtant nous désirions. Parce que Bram de Velde est un paradoxe sur pieds et qu’une grade souffrance le tient, il a cette capacité à « montrer » la tentative et l’échec dans le même tableau? (ceci étant fort résumé, bien sûr)
J’aime beaucoup les coquilles de votre texte, parce qu’elles disent votre impatience à vous faire comprendre.
Merci Christiane, vous m’avez réveillé à de vieux souvenirs de tensions face à telle ou telle oeuvre qui ne se « donnait » pas facilement à voir ou entendre.
@JJJ
Moi je suis vaccinée donc en principe à l’abri , mais peut-être pas devenue fréquentable
j’ai eu ma deuxième dose le 3 mars ;pour une fois le grand âge donne des privilèges
comme vous je suis curieuse de l’avis de Jazzi sur le dernier Almodovar, car j’avais depuis toujours le sentiments que dans ce monologue devant un téléphone la Magnani etait indépassable, exprimant sa rage et sa détresse non seulement avec des mots mais aussi avec les crispations de son visage ,le desordre de sa chevelure de jais, les fulgurances de son regard et les modulations de sa voix magnifiéees par precipitation de son debit dans les moments de tension extrême
J’halucine !
« Jibé dit : « Merci Christiane, vous m’avez réveillé à de vieux souvenirs d’érection face à telle ou telle qui ne se « donnait » pas facilement »
Gabriel Von Max (1840 – 1915) »les savants » de la RDL.
Acheter du vaccin Spoutnik à la Fédération de Russie serait pourtant une excellente occasion de réchauffer les relations diplomatiques avec elle, relations que plusieurs gouvernements français successifs ont considérablement et irresponsablement degradées.
Par ailleurs nous avons tout simplement besoin de ce vaccin, que personne ne vienne nous dire le contraire. Nous en avons besoin.
Et votre serviteur (qui n’a aucun intérêt personnel ni de parti pris à promouvoir la Russie plus que les USA plus que la Chine plus que l’Europe plus que la Suisse, etc.. – je tiens à l’affirmer de nouveau), votre serviteur sera le premier à se le faire injecter, si on lui permet. Da Tovaritch !
J3
effectivement
j’aurais du lire la date mais je me suis contentée de lire ce que vous donnez de l’article et le constat de l’erreur de diagnostic de VP sur la situation qui allait conduire à l’explosion reste pertinente
A moins que comme vous on puisse considérer que cet article revele a contrario une certaine lucidité de VP décelant ce qui couvait sur sous la cendre apparemment bien froide qu’il décrivait
Oui, JJJ, je me souviens de leurs lettres, puis, plus tard, les textes que Beckett écrivit sur la peinture des frères van Velde. Les toiles de Geer sont intéressantes aussi.
Ça fait du bien de vous lire, comme Jibé. On sort du cloaque dans lequel Jazzi et ses amis se prélassent.
Ce mudi c’est petite seiche à la nage-coquillettes.
Lettre de Bram van Velde à Samuel Beckett – 1940 (Archives J.Putman) :
« Je suis au parc. Un soleil d’été fait oublier les jours devenus déjà froids et mon commencement de grippe(le côté faible chez moi). Il est possible que l’hiver sera rude à Paris, mais la vie reprend son droit ; et nous serons de plus en plus nombreux à partager la misère.
Votre lettre, Sam, me préoccupe, comme tout ce que vous pouvez me dire sur mon travail. Il est si rare de trouver un homme sachant s’exprimer d’une façon aussi claire sur ce qui l’intéresse.
J’ai revu la peinture verte et rouge et vous demande de quel espace est né ce tableau, de ce coin de misère de Montrouge ou de n’importe quel coin de misère ? Je fais des essais fous pour me rattraper mais je n’y arrive pas, seulement, je m’en approche un peu. […]
Même avec des souliers pleins de poussière et troués, un garçon vous servira toujours poliment un bon café chaud et sucré. Paris est bon.
La solitude avec nous-mêmes, et cette étrange force qui nous fait prendre la fuite toujours, la réalité ? Je ne le pense pas, mon travail, c’est un saut, un salto vers la vie, vers l’énergie qui fait vivre. »
La France ne s’ennuie plus, elle déprime ! Des ados de plus en plus hospitalisés pour dépression…
Lettre de Samuel Beckett à Bram van Velde – 14 janvier 1948 – Paris (Archives J.Putman)
« […] J’ai beaucoup pensé à votre travail ces derniers jours et compris l’inutilité de tout ce que je vous ai dit. Vous résistez en artiste à tout ce qui vous empêche d’œuvrer, fût-ce l’évidence même. C’est admirable. Moi je cherche le moyen de capituler sans me taire tout à fait. Mais quand je vais chez vous regarder ce que vous avez fait, il ne devrait pas être question de moi. J’entends encore votre dernier « j’ai compris ». Je l’avais mérité. […] »
Parents qu’avez-vous fait de vos enfants !
https://www.lejdd.fr/Societe/covid-19-les-enfants-ces-oublies-de-la-pandemie-4032996
D.
Vous allez vous faire vacciner quatre fois ? 😳
J’hallucine moi aussi, vieux vieux souvenirs.
Pendant ce temps, nous, on lit.
Vaccination
Pour moi, pas de place.
Voilà : c’est très malin de s’être décidée.
Ma copine qui avait 20 ans en 68 ne m’a pas raconté les choses comme ça.
pays qui reserve ses indignations a des problèmes dérisoires
Et oui l’essentiel était que les garçons puissent aller ds la chambre des filles.
Après, il y a le problème du faux en fonction de l’idee qu’on se fait de l’ artiste. Les Vermeer de Van Meegeren correspondant à l’ idée de l’ homme Vermeer que s’en faisait Bredius’ Ou les faux Max Ernst authentIfIes très subjeCtivement par Werner Spiess, ex directeur de Beaubourg, dans le cadre de l’ affaire Beltracci , limitée pour les dégâts aux seules toiles vendues en Allemagne. En peinture comme aileurs, se defIer des ectoplasmes et des métamorphoses posthumes et indues. Le fantôme de Georges Braque aura tôt ou tard le sien’…. MC
Les chiffres d’hospitalisation pour cas de covid explosent en Île de France. A défaut de faire l’amour, faisons de l’humour, Christiane !
Les lettres de Samuel Beckett et Bram van Velde ne sont pas appropriées à la saison !
Tentative de traduction pour la journée mondiale de la poésie.
Avec les suggestions de x.
Surplombant pour imminent est, il me semble, la meilleure possibilité — il y aurait aussi « dominant », mais pas convainquant.
« come chi all’improvviso non sa raggiunto
che abbia il termine d’un viaggio lunghissimo
la strada da prendere che cosa
fare. » Reste une blanche baleine !
Giorgio Bassani, Les lois raciales
Le magnolia qui est juste au milieu
du jardin de notre maison à Ferrare est celui
qui revient dans presque tous
mes livres
Nous le plantâmes en 39
quelques mois après la promulgation
des lois raciales lors d’une cérémonie
qui était mi-solennel et mi-comique
tous assez joyeux si Dieu
le veut
à la barbe de l’ennuyese judéité
méta-historique
Confiné entre quatre infranchissables murs
plutôt proches a grandi
noir lumineux envahissant
pointant fermement vers le surplombant
ciel
jour et nuit plein de gris
moineaux des merles bruns
guettés sans répit d’en bas par des chattes
enceintes
ainsi que par ma
mère
elle aussi espionnant inlassablement par derrière
le rebord de la fenêtre débordant à toute heure
de ses miettes
Droit de la base au sommet comme une épée
s’échappe maintenant par delà les toits environnants peut désormais regarder
la ville de tous les côtés et l’infini
espace vert qui l’entoure
mais maintenant incertain je le sais je le
vois
tout d’un coup déployé là-haut sur le sommet tout d’un coup faible
dans le soleil
comme qui soudainement ne sait atteins
qu’il ait la fin d’un très long voyage
La route à prendre, quoi
faire.
(A l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la promulgation des lois raciales anti-juives — 3 septembre 1938)
Ici en VO :
https://blogfigures.blogspot.com/2011/02/giorgio-bassani-le-leggi-razziali_16.html
« La solitude avec nous-mêmes, et cette étrange force qui nous fait prendre la fuite toujours, la réalité ? Je ne le pense pas, mon travail, c’est un saut, un salto vers la vie, vers l’énergie qui fait vivre. » BVV.
Cela contredit le chant des pleureuses à propos de sa peinture!
Que de conneries ne dit-on pas en son nom…
( D’accord MC pour aussi les autres.)
Pourquoi 4 fois ? Je ne suis pas vacciné, ayant moins de 50 et pas de comorbidité.
Dès que ce sera mon tour, j’irai (autant que la déplorable organisation et la calamiteuse communication le permettront).
Pour retrouver la nature et le calme, privilégiez les promenades dans les cimetières, ce sont les endroits où l’on risque le moins d’attraper… la mort !
Marcel Arland « Hommes et Mondes » :
« […]Ce que l’homme découvre en soi les yeux fermés, c’est ce qu’il [Bram van Velde] veut peindre ; il est le peintre de la nuit des cœurs, de l’angoisse, de la cruauté, de la terreur et même du désespoir. ses formes s’écartèlent ou se nouent ; ses couleurs exaspérées ne cessent de lutter avec les ténèbres. On trouve dans sa peinture à la fois une confession et un furieux effort pour « échapper à l’engrenage ».
« Je ne fais pas de peinture, je tâche de rendre visibles les phénomènes de notre époque » écrit-il. Mais ces phénomènes, c’est en lui qu’il en surprend la résonance et, Dieu merci, il le fait en peintre, […] le plus déchiré des peintres […] ».
@ à tout hasard je vous mets cette notule sur guillaume Payen, un jeune historien spécialiste de Heidegger parmi tant d’autres. Au cas où vous ne l’auriez pas vu passer cher P. Edel, il en dit beaucoup de bien
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Payen
Aujourd’hui, je suis très heureux, et vous savez pourquoi ? – Parce que j’ai découvert que j’étais en vie. 9a m’a pris ce matin comme une illumination. Après que j’eus réussi à enlever les grillages pourris qui encerclaient le petit bois d’ormeaux, ceux qui avaient survécu à la grande épidémie des années 1980. Je voulais vous faire part de cet éblouissement. Je vous espère de connaître le même bonheur. A bientôt.
Lettre de Samuel Beckett à Marthe Arnaud et Bram van Velde – Paris, 25 mars 1952. Archives Putman.
« Chers amis,
Content d’avoir de vos nouvelles. je suis en effet mal fichu, et ça depuis pas mal de temps, je ne sors pour ainsi dire plus depuis quinze jours,[…]
Que Bram surtout ne s’imagine pas que je m’éloigne de lui, c’est tout le contraire. Plus je m’enferme et plus je me sens à ses côtés et combien malgré les différences, nos aventures se rejoignent dans l’insensé et le navrant. […] Bram est mon grand familier dans le travail et dans l’impossibilité de travailler, et ce pour toujours ainsi.
Affectueusement, de tout cœur.
Sam. »
Des ados de plus en plus hospitalisés pour dépression…
—
Plus grave encore, des enfants, des pré-ados, pour lesquels nous manquons de pédopsychiatres.
Lorsque l’on considère le comportement de certains adultes censés incarner le modèle à suivre, il n’y a pas de quoi s’étonner.
Il faut méditer les leçons de l’étude de la LTI, la Lingua Tertii Imperii, la langue du Troisième Reich, telle qu’entreprise par Victor Klemperer. Cette torsion linguistique à visée politique se caractérisait principalement par:
– la prévalence des acronymes
– un processus d’euphémisation
– un évidemment du sens commun des mots
On y est.
Merci, Renato et x, pour la traduction de ce poème de G.Bassani.
Jazzi écrit : « Les lettres de Samuel Beckett et Bram van Velde ne sont pas appropriées à la saison ! »
La bêtise à égalité avec les débandades sexuelles !
s’il n’y avait que la dépression …
« le plus déchiré des peintres » est une affirmation hasardeuse : subjectivement — pour l’écrivant, donc — Bram est le plus déchiré des peintres.
https://blogfigures.blogspot.com/2010/10/bram-van-velde-composition-1966_3.html
« ennuyeuse judéité », « le ciel dominant » (en inversant, c’est mieux),
Mais la fin ne va pas, renato, c’est très compliqué…
« d’un tratto espansa lassù sulla vetta d’un tratto debole
nel sole
come chi all’improvviso non sa raggiunto
che abbia il termine d’un viaggio lunghissimo
la strada da prendere che cosa
fare. »
Christiane
Très bel extrait de Beckett,
« Vous résistez en artiste à tout ce qui vous empêche d’œuvrer, fût-ce l’évidence même. C’est admirable. Moi je cherche le moyen de capituler sans me taire tout à fait. »
ça me sidère de lire ça, tellement « c’est ça ».
Oui, en effet, un « peintre déchiré » (extrait de Marcel Arland), d’où le malaise qui nous saisit et que vous avez su dire si bien. Merci derechef.
@ Et oui l’essentiel était que les garçons puissent aller ds la chambre des filles.
Et moi je pense que le destin de la révolution culturelle qui nous attendait à Nanterre à l’époque (et dont les vieux cons & bandits se gaussent tant aujourd’hui), aurait eu une autre allure si les filles avaient demandé en masse à aller rejoindre les chambres des garçons. Et maintenant que c’est le cas, personne ne demande plus rien, sauf à baiser ensemble dans la chambre des parents devant une webcam, en attendant de se marier bien plus tard et de faire deux bâtards, comme tout un chacun.
@ D. je crains de devoir passer avant vous…
@ jzmn (rectif) / les cimetières, ce sont les endroits où l’on risque le moins d’attraper… la mort, et surtout de baiser le plus tranquille possible au grand air…
@ Quelle joie, quel bonheur, quelle allégresse, ce matin…
On ne peut plus traduire autre que soi; nouvelle censure qui s’aggrave de jour en jour. Je suis pédé, je peux causer des pédés, sinon je suis un imposteur et ma tradale, une imposture.
Il nous faut donc de nouvelles trad de Proust… et de tant d’autres.
Et toutes les femmes. Pareil. Ne traduisez que du pareil au même. Fermez-vous dans votre bulle, black, blanc, lgbt, trans, lesb, pédé, sud américains, natives, etc etc
Il y aura peut-être un moment béni où, ayant touché le fond, on ne pourra que donner un coup de pied pour revenir à la surface, respirer ailleurs que dans l’entre soi.
A ne fréquenter que soi, on va s’emmerder ferme, en attendant. Du taf pour les avocats au service des grands ciseaux de la moraline identitaire!
« d’un tratto espansa lassù sulla vetta d’un tratto debole
nel sole
come chi all’improvviso non sa raggiunto
che abbia il termine d’un viaggio lunghissimo
la strada da prendere che cosa
fare. »
C’est peut-être compliqué pour vous, pour moi Bassani est ici on ne peut plus clair.
La difficulté est, pour moi, traduire ça.
« ça m’a pris ce matin comme une illumination »
Moi c’était hier, JJJ. Une pulsion printanière, qui me fit écrire :
« Chaque jour est un miracle pour ceux qui sont encore en vie !
Le carnaval de Marseille a des allures de bal des Ardents où le miracle se joue à la roulette russe…
22/03/21 9 h 42 »
-acronymes-euphémisation-évidement du sens des mots, oui, Bloom, on y est.
Inflation d’adverbes, dans le même sens…
Bloom, c’est vrai, si tant trop vrai.
Moi aussi, je comprends, renato, mais c’est compliqué à traduire…
Beau poème de Bassani, curieux de lire la partie intraduite ? En tout cas plus convaincant que son sujet des « Lunettes d’or » pour lequel il semble manquer d’empathie, comme dit le prestigieux passou à propos de Mme Leteux).
De ces pas nous arriverons à un moment où il faudra acheter en cachette les livres de ceux et celles qui ne sont pas exactement comme nous.
Borges a imaginé une société où chacun écrit les livres qu’il lit, la musique qu’il écoute et pour laquelle il a même inventé les instruments pour la jouer, peint ses tableaux et ainsi de suite. Seulement dans cette société, lorsque le moment du trappas arrive on met sur une brouette livres, partitions, instrument, tableaux et on entre sereinement dans un four…
trappas > trépas, pardon !
Parachute — coccinelle !
« d’un tratto espansa lassù sulla vetta d’un tratto debole
nel sole »
D’un trait déployé sous la voûte céleste d’un trait faible
dans le soleil
« come chi all’improvviso non sa raggiunto
che abbia il termine d’un viaggio lunghissimo
la strada da prendere che cosa
fare. »
comme qui soudainement ne savait plus
au terme d’un très long voyage
La route à prendre, que
faire.
A la mort d’un gitan, il est de tradition de brûler sa caravane et tout ce qu’elle contient.
Pas sa femme.
Alots qu’en Inde, oui sa femme. Sur les ghâts de Varanasi.
on entre sereinement dans un four…
Ah, bon.
Ai lu David Golder, aucun point commummn, me suis régalée.
« soudainement ne savait plus » dénature le sens du vers.
x, qui me fait penser à quelqu’un, aura peut être une meilleure proposition à faire, renato.
Jacobello Alberegno : La pute de Babylone, du polyptyque d’apocalypse, fin 14 ème siècle
X avait proposé :
comme qui à l’improviste ne sait une fois atteint
le terme d’un très long voyage
Pour la débandade sexuelle, y a pas d’saison. 😆
On entre sereinement dans un four.
Erratum : ah non. Non. Non.
« Aujourd’hui, je suis très heureux, et vous savez pourquoi ? – Parce que j’ai découvert que j’étais en vie. 9a m’a pris ce matin comme une illumination. Après que j’eus réussi à enlever les grillages pourris qui encerclaient le petit bois d’ormeaux, ceux qui avaient survécu à la grande épidémie des années 1980. Je voulais vous faire part de cet éblouissement. Je vous espère de connaître le même bonheur. A bientôt. »
Bravo Janssen J-J, bravissimo.
magnolia du 22 mars
Au printemps, je ne voudrais pas rater le moment où fleurissent les cerisiers du Japon de la belle allée en berceau à l’entrée du parc Josaphat, en haut de l’avenue Louis Bertrand. C’était encore trop tôt, le vendredi 22 mars, mais d’autres arbres à grand spectacle jouaient les vedettes. »
« Au bout de l’allée pas encore en fleurs, de part et d’autre du chemin, deux magnolias blancs accueillent les promeneurs qui entrent par ce côté du parc. On les aperçoit d’abord à contre-jour et entre eux, la haute flèche du tir à l’arc. Vue de la grande pelouse, cette blancheur contraste joliment avec le vert brillant des houx près desquels ils ont été plantés. »
« Quoi de plus beau au printemps qu »un magnolia épanoui , en effet ! Chaque année je m’empresse de contempler ceux du Jardin Public de Nancy , leurs fleurs aux calices cireux et tendrement roses. Je comprends la passion des artistes chinois pour ces fleurs orientales .
Magnolias et Glycines , « Ô Fleurs , qui vous a inventées ? « , écrivait Ernst Jünger … »
ode de NERUDA
3Une fleur de magnolia
pure
ronde comme un cercle
de neige
monta jusqu’à ma fenêtre,
me réconciliant avec la beauté.
Entre ses feuilles lisses
– ocre et vert –
fermée,
elle était parfaite
comme un oeuf
céleste,
ouverte
elle était la pierre
de la lune,
Aphrodite embaumée,
planète de platine.
Ses grands pétales me rappelèrent
les draps
de la première lune
amoureuse,
et son pistil
érigé
était tour nuptiale
des abeilles.
Ô blancheur
entre
toutes les blancheurs,
fleur immaculée,
amour resplendissant,
odeur de neige blanche
et de citrons,
secrète secrétaire
de l’aurore,
coupole
des cygnes,
rayonnante apparition!
Comment
te chanter sans
toucher
ta
peau très pure,
t’aimer
seulement
aux pieds
de ta beauté,
et t’emporter
dormante
dans l’arbre de mon âme,
resplendissante, ouverte,
aveuglante,
sur la forêt obscure
des songes!
PAGE http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/03/26/les-magnolias-du-parc-3135783.html
» soudain élargi le sommet soudain facile
au soleil
comme qui abruptment après avoir conquis
la fin d’un très long voyage
ne saurait quel chemin prendre que
faire »
c’est de la condition humaine, qu’il parle, mais tout est question de nuance et chacun capte la sienne.
Il s’agit d’un récit court, rose, mais à bien regarder pas faux du tout si déjà maintenant je dois être comme l’autre pour le traduire. On sera réduit à quoi, à n’écouter — dans mon cas, p. ex. ¬— que de la musique écrite par un italien de Lombardie âgé de 73 ans ? C’est clairement un chemin ver le suicide culturel de masse.
ver > verS
Pour « all’improvviso » mieux vaut « soudainement » et « debole » c’est « faible » et non « facile », vanina ?
Sinon, vous, x et moi avons opté pour le verbe « savoir » pour « aggiuntare », mais renato dit que nous dénaturons le vers.
A la lettre peut-être, mais peut-être pas en esprit.
Je me souviens de bribes du poème de Cesare Pavese, appris par coeur dans ma jeunesse :
« Era giunto a Torino
un inverno, tra lampi di fabbriche e scorie di fumo »
Il était arrivé à Turin
un hiver, entre les lumières des usines et les scories de fumée.
giuntare : arriver, joindre, parvenir.
raggiuntare : rejoindre, relier ?
C’est « ne savait plus » qui dénature le vers Jacques, car « non sa raggiunto/che abbia » en prose simplifiée vaut « il ne sait pas s’il a atteint ».
Ce doute est instauré par le « comme qui soudainement » placé juste avant, renato.
Mais peut-être faudrait-il restructurer le quatrain en français :
comme qui soudainement
au terme d’un très long voyage
Ne savait (saurait) plus la route à prendre, que
faire.
« giunto » est le participe passé de « giungere » Jacques. Tandis que « giuntare » signifie « rétarer/ajuster par couture ou autrement ».
rétarer > réParer, pardon.
« Borges a imaginé une société où chacun écrit les livres qu’il lit, la musique qu’il écoute et pour laquelle il a même inventé les instruments pour la jouer, peint ses tableaux et ainsi de suite. » (Renato)
Que faisons nous d’autre, nous, qui sommes à nos yeux si singuliers, si intelligents, si différents, si créatifs, si…. ? Pauvres neurones sur pattes, recopiant sans cesse ce qui a été fait, personnalité de mouton bêlant, mâles comme femelles vides, neurones inutilisées toute une vie durant à copier-coller pour paraitre, à se prendre pour plus que nous sommes. Pauvres clowns…
Au four, les moulins à paroles !
Merci pour ce cours gratuit de traductions de poésie italienne. Vraiment merci…, on a tous les jours de l’étonnement sur cette chaine sympathique, je crois qu’on va pouvoir tenir le coup jusqu’à 3000 posts sur la queue de morue à la sauce melvil. S’agissant d’IN et de David G., j’aurais bin ma petite idée sur l’antisémitisme relatif de l’auteure. Je pourrais vous en parler bien sûr, mais présentement, dois aller lire autre chose dans ma chaise longue au soleil. Et le vent est tombé, encore une chance ! Vais y faire la sieste, le St Véran sur les huîtres était impeccable… Merci, A bientôt.
le 23/03/2021 à 14 h 52.
Bonjour!
« j’aurais bin ma petite idée sur l’antisémitisme relatif de l’auteure »
Ah non, pas de point Godwin, svp, JJJ !
Déjà que Christiane m’a traité d’imbecile…
Heureusement qu’il y a un chœur de voix pour interpréter un tableau! Sinon, ce n’ est plus qu’une image pour tablette de chocolat. Un sens univoque qui ne prête pas au rêve ni à la poésie. La vérité est sans doute entre les deux, la dilution de la peinture cesse quand elle est sur votre mur. Ça n’ empêche pas de l’interpréter comme telle lorsque elle forme un ensemble dans une exposition .On pourrait peut-être avancer que c’est une manière qu’a l’ esprit de réagir devant ce qu’il perçoit comme une nouveauté, Mais une manière ouverte et non hostile. Pour le reste,nous avons tous nos jours . Je ne suis pas sûr qu’une critique de l’ artiste par lui-même soit nécessairement pertinente : il arrive qu’on dise peindre ce qu’on croit peindre avec la meilleure intention du monde. De même qu’on dit voir ce que l’on croit voir.., Et si c’est un moyen d’entrer dans ce monde et de l’aimer, pourquoi non.?
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