de Pierre Assouline

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Eblouissante obscurité des sonnets de Garcia Lorca

Eblouissante obscurité des sonnets de Garcia Lorca

Qu’on le veuille ou non, il en va de Federico Garcia Lorca comme de Heinrich von Kleist : impossible d’évoquer leur œuvre en oubliant l’ombre portée de leur mort sur leur vie. Dans le cas du premier, son exécution par des miliciens franquistes ; dans celui du second, son suicide avec sa maitresse. Les éditeurs de l’Anthologie bilingue de la poésie espagnole dans la Pléiade assurent même que si Garcia Lorca (1898-1936) la domine avec Cervantès aux yeux des lecteurs, les conditions tragiques de sa mort n’y sont pas étrangères ; quant à Cioran, il allait même plus loin en jugeant impossible de lire une ligne de Kleist sans penser qu’il s’est donné la mort, comme si son suicide avait précédé son œuvre (De l’inconvénient d’être né). C’est dire l’accueil réservé à tout ce qui sort encore de la plume du poète andalou. Non des inédits ni des exhumations mais des résurrections dans notre langue. Le cas des Sonnets de l’amour obscur (Sonetos del amor oscuro, 64 pages, 7 euros, Allia). Quasiment une plaquette mais, comme toujours sous les auspices de cet éditeur, publiée avec un soin particulier apporté à la typographie, la mise en page, le papier. Ce souci de la qualité éditoriale est d’autant bienvenu que le livre reproduit, outre quelques photos d’époque, des dessins de l’auteur à l’encre bleue sur papier fort, des encres de Chine, crayons de couleur et gouaches sur bristol ou carton.

Avant même d’avoir été lus, ces onze poèmes étaient entrés dans la légende car ils étaient précédés par la rumeur hantant de longue date les cercles des admirateurs de Garcia Lorca. On les disait perdus même si quelques uns étaient connus. Dans une éclairante présentation, la traductrice Line Amselem, à qui l’on devait déjà la transhumance en français de Jeu et théorie du duende, Le cante jondo, Les berceuses et Complaintes gitanes du même auteur, rappelle le chemin tortueux suivi par ces sonnets avant de parvenir jusqu’à nous. La première fois, ce fut sous une forme on ne peut plus clandestine : sans nom d’auteur ni d’éditeur, dans un tirage de 250 exemplaires non-commercialisé, en 1983 à Grenade (le poète était né à 50 kms de là, à Fuente Vaqueros). Pourtant le général Franco était mort depuis plusieurs années.

Étrangement, c’est en français et non en espagnol que ces fameux onze textes étaient parus ensemble pour la première fois en pleine lumière, deux ans avant, pour l’édition des œuvres de Garcia Lorca dans la Bibliothèque de la Pléiade. Face à la crainte d’une multiplication d’éditions pirates, les ayants-droits durent céder et ils parurent enfin en espagnol par les soins du supplément culturel du journal ABC au sein d’un important dossier consacré au poète (1984). A une nuance près, un détail qui n’en est pas un : le titre y avait été amputé de « oscuro » car l’obscurité en question désignait, on s’en doute, l’arrière-fond homosexuel des sonnets. Il est omniprésent mais voilé sous les métaphores, ce qui renforce l’universalité de l’amour en question. De toute façon, ce fameux titre n’avait pas été établi, fixé, figé par son auteur. Seuls deux poètes et amis, Vicente Aleixandre et Pablo Neruda (du temps où celui-ci était consul du Chili en Espagne), devant lesquels Garcia Lorca avait lu ses sonnets, ont témoigné de l’authenticité du titre.

Proust disait de tout créateur de sonnet qu’il pétrarquise. Quatorze vers, deux quatrains (cuartetos), deux tercets. L’exposé d’un questionnement suivi en chute de celui de sa solution. Une forme aussi corsetée que celle du haïku mais qui ouvre aux plus vastes perspectives. Une virtuosité derrière laquelle transparait le musicien en Garcia Lorca (un sonnet se doit de sonare, sonner) qui, dans le cas présent, se met « au service de la finesse de son esprit, dans la fulgurance dictée par la brièveté » selon Line Amselem. En s’attaquant à cette forme poétique strictement codifiée, Garcia Lorca avait deux modèles en tête, deux références : les 154 Sonnets de Shakespeare (dont la majorité numérotés de 18 à 126 expriment son amour pour un jeune homme) qu’il a pu lire soit en version originale soit en traduction (on peut lire ici une analyse fine de leurs traductions en espagnol) ; et les Sonnets de la nuit obscure (La noche oscura) de Jean de la Croix, chez lequel la traductrice relève nombre d’emprunts lexicaux. Par souci du rythme, de la cadence, la respiration, elle a choisi de rendre l’hendécasyllabe (vers de onze syllabes) par un vers en contenant une de moins.

Toute nouvelle traduction est redevable à celles qui l’ont précédée. Cette édition des Sonnets de l’amour obscur est aussi discrète que précieuse dans la double acception du terme par la délicatesse avec laquelle elle rend présente, chaleureuse, presque familière la sensualité de celui qui se disait ni un homme, ni un poète, ni une feuille mais « un pouls blessé qui sonde les choses de l’autre côté » (in Poète à New York). Afin d’en juger, voici à la suite de la version originale du Sonnet de la douce plainte (Soneto de la dulce queja), la traduction publiée dans l’Anthologie de la poésie espagnole suivie de celle de Line Amselem (2024) :

« Tengo miedo a perder la maravilla/ de tus ojos de estatua y el acento/ que me pone de noche en la mejilla/ la solitaria rosa de tu aliento.

Tengo pena de ser en esta orilla/ tronco sin ramas, y lo que más siento/ es no tener la flor, pulpa o arcilla,/ para el gusano de mi sufrimiento.

Si tú eres el tesoro oculto mío,/ si eres mi cruz y mi dolor mojado,/ si soy el perro de tu señoro,

no me dejes perder lo que he ganado/ y decora las aguas de tu rio/ con hojas de mi otoño enajenado. »

    Traduction publiée dans l’Anthologie bilingue de la poésie espagnole :

“J’ai peur de perdre la merveille/ De tes yeux de statue et cet accent/ Que vient poser la nuit près de ma tempe/ La rose solitaire de ton haleine.

Je m’attriste de n’être en cette rive/ Qu’un tronc sans branche et mon plus grand tourment/ Est de n’avoir la fleur- pulpe ou argile-/ Qui nourrirait le ver de ma souffrance.

Si tu es le trésor que je recèle/ Ma douce croix et ma douleur noyée/ Et si je suis le chien de ton altesse

Ah, garde-moi le bien que j’ai Gagné/ Et prends pour embellir ta rivière/ Ces feuilles d’un automne désolé. »

    Et dans la traduction de Line Amselem (2024) établie à partir de différents déchiffrages de l’original :

“ J’ai la crainte de perdre le prodige/ de tes yeux de statue, et cette touche/ que me met sur la joue pendant la nuit/ la solitaire rose de ton soufflé.

Je suis triste d’être sur cette rive/ un tronc sans branche, et plus encor me coûte/ de n’avoir pas la fleur, pulpe ou argile,/ pour le ver rongeur par lequel je souffre.

Si tu es mon bien caché, mon trésor,/ si tu es ma croix, ma douleur mouillée,/ et si je suis le chien de ta couronne,/

fais que je garde ce que j’ai gagné/ et de ta rivière les eaux décore/ de feuilles de mon automne emporté.”

( » Sans titre », « Portrait de Dali », « Autoportrait » dessins à l’encre sur papier de Federico Garcia Lorca, D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Poésie.

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commentaires

1 219 Réponses pour Eblouissante obscurité des sonnets de Garcia Lorca

et alii dit: 15 octobre 2024 à 13h21

Ces significations se rejoignent dans l’évocation d’une présence magique ou surnaturelle. Le duende provient du sang de l’artiste. “C’est dans les ultimes demeures du sang qu’il faut le réveiller”, écrit Lorca. Le duende serait une sorte de vampirisation qui injecterait un sang neuf à l’âme. De ce fait, il flirte avec la mort. En tant que forme en mouvement, García Lorca énonce que “le duende est pouvoir et non œuvre, combat et non pensée”. Là où le duende s’incarne, les notions d’intérieur et d’extérieur n’ont plus lieu d’être. Si le duende est universel et concerne tous les arts, c’est dans la musique, la danse et la poésie orale qu’il se déploie pleinement, puisque ces arts nécessitent un interprète. Or, le duende n’existe pas sans un corps à habiter. Ce minuscule décalage du regard qui donne à voir l’intervalle entre les choses, bouleverse le mode de pensée cartésien.

vadeboncoeur dit: 15 octobre 2024 à 13h54

« Ce souci de la qualité éditoriale est d’autant bienvenu que le livre reproduit, outre quelques photos d’époque, des dessins de l’auteur à l’encre bleue sur papier fort, des encres de Chine, crayons de couleur et gouaches sur bristol ou carton. »

Cela doit être une réalisation des plus enchanteresse!
Merci ce cette recension Pierre Assouline.

vadeboncoeur dit: 15 octobre 2024 à 14h07

Merci de…

 » crayons de couleur et gouaches sur bristol ou carton »

Une belle découverte en relisant l’ édition délicatement illustrée des œuvres complètes de F.G. Lorca, Polisseur d’ étoiles, traduites par Danièle Faugeras éditions érès 2016 collection po&psy in extenso.

Bloom dit: 15 octobre 2024 à 14h30

Incidemment, c’est Thomas Wyatt (1503-1542) qui adapta la forme pétrachienne du sonnet en anglais. Shaxkspere lui doit beaucoup.
Merveilleux poète, Wyatt pâtit de l’ombre portée en arrière par le Cygne de l’Avon, pourtant plus répétitif que lui. le Barde mit l’essentiel de son génie poétique dans ses pièces, autrement plus exceptionnelles que ses Sonnets amoureux (jeune homme & Dark Lady, sonnets 127–152).

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 15h06

Ah les poèmes de Lorca
Je ne saurai le prendre au mot
Lui qui fut un poète homo
Avant qu’il ne passe à trépas

Pourtant si je le suis pas à pas
Ce n’est pas le canto Jondo
Ni le gitan romancero
Ni même la Maison d’Alba

Qui m’ émeut encore aujourd’hui
Mais le chant d’une profonde nuit
Aussi humide qu’adultère

Dans les oreilles de l’empois
Pendant que coulait la rivière
Et que Lorca sortait du bois.

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 15h10

Faut éliser le « u » d' »une profonde nuit » si vous voulez que ça marche. Bref, parler comme une normande.

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 15h13

Bon, allez, à qui le tour ? Cela fait si longtemps qu’on ne joue plus, ici… Sonnets, sonnez !

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 15h51

à koi voulez-vous jouer ?… à pétrar-quizzer ?
Ah los poemas de Lorca
No puedo tomarle la palabra
El que fue poeta gay
Antes de morir
Pero si le sigo paso a paso
No es el canto jondo
Ni el romancero gitano
Ni la Casa de Alba
Lo que aún hoy me conmueve
Sino el canto de una noche profunda
Tan húmeda como el adulterio
En los oídos del veneno
Mientras el río corría
Y Lorca salía del bosque.

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 15h59

Quel est l’auteur de la première traduction proposée en français, avant celle de Lise Ansellem ?… Elle donne l’impression d’avoir été truffée de contresens. On se demande bien, dans ces conditions, ce que la 2e devrait à la 1ère, voyons donck !… Bàv, PA…

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 16h06

Oui, JJ-J, ça colle bien ensemble, l’espagnol et le français, et vous « en rajoutez une couche », élégante car vous sublimez une sorte de boutade, à ma toute petite proposition. Vous allez voir que les « autres » ne vont pas s’y risquer. On va avoir le droit à tout un tas d’informations livresques, d’étalage de savoir érudit, puis bifurcation sur la politique et enfin d’affirmations visant à désestimer autrui, mais au moins vous et moi aurons joué un petit peu. Merci.

et alii dit: 15 octobre 2024 à 16h08

c’estregrettable que l’article proposé dans le billet
merci, cependant)
Les différents types de vers
Par Madeleine Pardo et Arcadio Pardo
ne citent pas d’exemples

Paul Edel dit: 15 octobre 2024 à 16h09

Quand on commence à parler poésie , je ne sais pourquoi mais je réagis comme une huitre sur laquelle on verse une goutte de citron.

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 16h13

J’en ai tellement marre de la figure du poète triste, maudit, assassiné, méconnu et platonicien ! Alors qu’au fond, « si de la contrainte naît l’imagination », pourquoi ne pas accepter l’idée d’un poète jouant avec les mots, les rimes et la musique, comme un petit enfant jouant avec ses legos ? Il me faudrait ça pour tenter de dire ce que je pense. Voyez-vous, JJ-J, je suis tombée amoureuse pour la première fois d’un type, à une soirée poésie, qui avait sorti sa guitare et s’était mis à jouer (et j’avais instantanément voulu être à la place de la guitare en question, dans ses bras veux-je dire) sur un poème de Lorca. D’où mon approfondissement de la question. C’était il y a cinquante ans, ah là là.

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 16h16

Bah, Paul Edel, d’accord pour votre réaction, mais avez-vous pensé que ce sont dans les huîtres qu’on trouve des perles ?

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 16h27

Ah, ça serait tellement bien, tellement drôle, si chaque erdélien venait poster ici un sonnet à sa façon… On pourrait comparer, dire « je le savais » s’il y avait des pensums bien lourds et tartuffés de sous-entendus de certains, ou des sonnets légers, ou d’autre laborieux mais néanmoins honnêtes, et d’autres sur lesquels on pourrait danser, comme Lorca, à mon sens, devait avoir envie de danser dans cette Andalousie en danger qui était la sienne (sans faire de comparaison entre le monde de 1930 et celui de 2024, m’enfin…). Bref.

Clopine dit: 15 octobre 2024 à 16h29

Au fait, il faisait quoi, Lorca, en 1924 ? Les érudits de ce blog pourraient-ils dire quelque chose à ce sujet ? Je suis preneuse (en pure perte. J’ai appris que les questions, ici, sont sans réponse, sinon dans la malveillance.)

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 16h42

Moi, ce qui m’avait stupéfait la première fois, c’était « la maison de Bernarda Alba » lue après l’histoire de don Quichotte… J’étais bien jeune, et personne ne m’avait dit que l’auteur avait été assassiné par les franquistes pour cause de pasolinisme. Le nom du personnage de Martirio m’avait particulièrement intrigué. Quand on m’apprit plus tard ce qu’il en était, je ne crus pas que FLG avait à ce point cherché la compagnie des hommes, alors que sa vision des femmes attachantes en cette maisonnée m’avait subjugué. J’étais jeune et tellement naïf… Ma prof de français (qui me prêtait des tas de bouquins genre, sachant que je n’en avais jamais eu à la maison) ne me disait pas tout, mais je crois qu’elle m’orientait toujours vers de bons auteurs avec comme une intention cachée…. mais aussi de bonnes autrices, espérait-elle. Colette et Yourcenar avaient particulièrement sa faveur… J’étais tellement sot que je lisais tout, pénétré par ses conseils de lecture… Et je mis pas mal de temps à comprendre la nature de ses propres goûts littéraires. Voilà pourquoi, pour moi, la maison de bernarda et le romancero gitan sont d’abord et avant tout associés à sa mémoire…, celle que j’exhume ici, rptv, pour ma plus grande émotion. Je ne saurais rien dire de plus savant à propos de Federico… — Anéfé, Clopine, pourquoi vouloir faire le savant… J’aime votre façon de vous emporter parfois. Vous avez raison. ON s’en ouf la mort, de ce que pensent les autres, non ? Bàv.

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 16h49

@ désestimer autrui,

J’apprécie ce verbe que je ne connusse point /// Est-il « consacré » par Chaorulet, par Proust ou… par une aimable coquille de votre moule perlière ?
Bàvj 🙂

Bloom dit: 15 octobre 2024 à 16h53

Paul Edel, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur si je signale qu’on peut vous entendre avec Edward Bond dans une émission ancienne animée par Marc Voinchet rediffusée la nuit sur France Q.

Puisqu’il est question de poésie, centenaire du « Manifeste du surréalisme », aujourd’hui.
Merci S.Freud, G.Princip, G.Apollinaire, Jacques Vaché et A. Breton, bien sûr.
Perso, amour fou pour ces poètes et peintres, depuis Capitale de la douleur, les Ponts de Cé et Nadja à 18 ans.
Belles émissions un peu partout.
La voix de la littérature française a jadis pesé de l’or dans la conversation littéraire mondiale…

Bloom dit: 15 octobre 2024 à 16h55

Paul Edel, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur si je signale qu’on peut vous entendre avec Edward Bond dans une émission ancienne animée par Marc Voinchet rediffusée la nuit sur France Q.

Impossible de faire passer un poste sur le centenaire d’aujourd’hui…étrange

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 16h59

@ PE… §/!!§&… comme des griffes rétractiles de la part de ces lamellibranches acidifiées ? C’est d’une cruauté sans nom !… J’aime quand elles résistent à ma lame…, notez bien. Alors, je pense à Ponge… Auriez-vous assez épongé Francis, de votre côté ? On dit qu’il n’était pas un vrai poète, qu’il avait la figue trop matérialiste, et le verre d’eau trop débordant, la fabrique du pré trop chantournée… Vous savez comme les gens sont méchants, hein ! Bàv,

Jazzi dit: 15 octobre 2024 à 17h01

Suis-je le seul à trouver la nouvelle traduction bien moins « poétique » que la première ?
On perd tout à la fois la légèreté et la musique du sonnet originel !

puck dit: 15 octobre 2024 à 17h16

Garcia Lorca est plus un poète andalou qu’espagnol.
c’est comme pour la guitare : les guitares de Madrid sont différentes des guitares de Barcelone qui sont différentes des guitares de Valence etc…
pour la poésie c’est pareil Lorca ne parle pas la langue de Madrid, c’est pas un madrilène, ni un barcelonais, c’est un andalou !

qui plus est de Grenade : c’est la ville au monde qui compte le plus grand nombre de luthiers guitare : plus de 200 luthiers parmi les meilleurs du monde.

en plus l’Andalousie c’est le lieu de naissance de la guitare dite « classique » ou « flamenca », elle est né à Alméria.

pour Garcia Lorca la guitare devait être « blonde ».

pourquoi blonde ? parce que les luthiers faisaient et continuent de faire différentes catégories de guitares, la partie du devant était toujours la même en épicéa. par contre le dos et les côtés était en bois précieux d’Amérique du sud pour les modèles les plus chers, et ils étaient en cyprès pour les modèles les plus économiques.
c’est pour ça que la guitare cyprès est devenue l’instrument du flamenco (jsuqu »à Paco de Lucia qui s’était fait construire une guitare palissandre).
ce qui a donné 2 noms différents pour ces guitares : les « blanca » pour celles en cyprès et les negra » pour celles en palissandre.

il y a un poème où Lorca compare la guitare au cyclope avec son unique oeil pour la bouche, par contre dans seis cordas il parle bien de la bouche : « la guitare
fait pleurer les songes, le sanglot des âmes perdues
s’échappe par sa bouche ronde. »

la guitare fait pleurer les songes… c’est comme ça qu’est née la guitare moderne au milieu de 19è siècle : pour faire pleurer les songes, en contradiction avec la froideur de la guitare romantique de l’époque.

si cette guitare est née là c’est bien parce qu’elle correspondait et elle répondait à ce « cante jondo » du chant gitan, si on écoute bien on s’aperçoit que la voix de la guitare est la même que celle du chant du flamenco qui est aussi la même voix que celle de la poésie de Lorca.

du coup il y a une cohérence dans tout ça.
c’est pour ça qu' »il faut bien préciser que Garcia Lorca n’est pas un poète espagnol, mais un poète andalou !! sinon on perd tout le sens et ça ne ripme plus à rien !

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 17h19

Vous avez raison, jzmn, d’une certaine façon, la 1 est plus « poétique »… Mais elle n’a rien à voir avec le sens primitif du texte de Lorca. Une traduciton plus « laborieuse » en 2… Mais il faudrait savoir ce que l’on veut, hein ? En 1, le traducteur s’est fait plaisir, il a totalement oublié Lorca et s’est pris pour un Paul Valéry…
Bon, je sorge… avec mon char québécois, rené !

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 17h24

c’est une variation brillante, cette histoire de guitare andalouse chez le supra. Mais enfin, Clopine, pourquoi tant de savance écrivassière pour si peu d’avancées sur l’identité du scripteur, dont on est obligé de subir le sabir incoercible en toutes affaires cessantes ?… 🙂

Bolibongo dit: 15 octobre 2024 à 17h28

« J’en ai tellement marre de la figure du poète triste, maudit, assassiné, méconnu et platonicien ! Alors qu’au fond, « si de la contrainte naît l’imagination », pourquoi ne pas accepter l’idée d’un poète jouant avec les mots, les rimes et la musique, comme un petit enfant jouant avec ses legos ? »

Ben, écrire de tels propos, c’est enfoncer des portes ouvertes avec un gros camion! 🙂

FL dit: 15 octobre 2024 à 17h28

Je suis allé voir la salle de bal des Wendel qui nous avait été conseillée par MC avec des fresques de Josep Maria Sert.

Peintre virtuose.

La fresque représente le départ de la reine de Saba pour Jérusalem entourée de sa suite.

Le peintre a pris des libertés. Il a juché la reine sur un éléphant blanc. C’est plutôt un thème indien non Bloom?

vadeboncoeur dit: 15 octobre 2024 à 17h34

Ah, ça serait tellement bien, tellement drôle, si chaque erdélien venait poster ici un sonnet à sa façon…

Vous êtes une personne qui énoncez des idées prémonitoires Mme. clopine. Vers 14 h20 et 15 h, cet après-midi, je me suis remis à écrire des poèmes alors que j’ avais cessé d’ en écrire depuis longtemps.Cela est très troublant pour moi.

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 17h35

@ « Les érudits de ce blog » (CT) me font toujours penser à des bandes d’urubus un brin déplumés avançant leurs échasses dans les montagnes d’immondices des décharges sauvages au Brésil au bord des pistes, histoire d’y trouver des pépites (voire des pépètes). Bàv,

FL dit: 15 octobre 2024 à 17h36

Troisième salle. La table de travail de Gertrude Stein. Aussi massive qu’elle.

Bref trois salles sur le paris de la Belle Epoque, de la Première Guerre mondiale, et des années 20.

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 17h52

@ enfoncer des portes ouvertes avec un gros camion!
Pas drôle et totalement faux… BLBG ne sait pas trop quoi penser de llorca, et préfère de l’humour gras sur le dos de sa porte rembourrée de sparadrap. Quelle chance de s’être remis à écrire des poèmes, grâce à CT, VDBC…
Cette femme est une source et une ressource, reconnaissons lui sa fécondité et sa faconde. Elle a souvent de bonnes idées, saugrenues, incongrues, pas souvent pas convenues…. Elle joue les effileuses… Se prend au jus…
—-
Federico, as tu connou ?
Bahamontès, le coureur fou ?
Pas le Franco, le grand dingo
Qui dirigea, de Cipango
La traviata del Dorado ?
Desdichado Federico,
Lorca Garcia, tu resteras.
///
Federico, ¿has conocido ?
¿Bahamontès, ciclista loco ?
No Franco, el gran dingo
Que dirigió, desde Cipango
La traviata del Dorado ?
Desdichado Federico,
Lorca García, te quedarás.

🙂

vadeboncoeur dit: 15 octobre 2024 à 17h53

Je vais quand même – malgré la mort de la poésie – vous faire connaître la traduction de madame Danièle Faugeras à comparer avec celle que Pierre Assouline nous donne à lire ci-dessus :

J’appréhende de perdre l’ enchantement
de tes yeux de statue et aussi cet accent
que chaque nuit dessus ma joue dépose
de ton haleine la solitaire rose.

Je me désole d’être sur ce rivage
un tronc sans branches et, bien davantage,
de n’avoir la fleur, la pulpe ou le limon,
qui nourrirait le ver de ma désolation.

Si tu es le trésor en moi enfoui,
si tu es ma croix, ma douleur toute trempée,
et si je suis le chien de ta seigneurie,

ne me laisse pas perdre ce que j’ai gagné
et agrémente les eaux de ton fleuve ravi
avec les feuilles de mon amour insensé.

(Page 740, éditions érès 2016)

Bonne soirée.

Paul Edel dit: 15 octobre 2024 à 17h59

L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.

Francis Ponge – Le parti pris des choses (1942)

vadeboncoeur dit: 15 octobre 2024 à 18h05

àJJJ –
Oh, vous savez c’est un hasard qui est surtout tributaire de la belle prestation du critique littéraire,écrivain, juré Goncourt et amoureux du numérique blogueur qu’est Pierre Assouline.

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 18h20

quoiqu’il m’en coûte, merci PE pour ce petit rappel de Ponge, je n’avais plus ce texte sous la main… Or, que m’a-t-il marqué !… J’observe que vous tentez aussi de les ouvrir, même si elles vous opposent une résistance bien compréhensible, mes marennes-oléron. Tant que vous ne plaidez pas leur cause de victimes bretonnes, tout va bene ! Bàv,

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 18h25

@ les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords (FP)

***il s’y connaissait en matière de conins, ce bougre de francis, et en cunnilingus échevelés ! 🙂 hein !

pourmapar dit: 15 octobre 2024 à 18h36

à Paul Edel,

Actualité de Ponge, le 18 octobre à Lyon :

Francis Ponge – SLFP
·
Séance de séminaire La Fabrique Pongienne
Vendredi 18 octobre 2024, de 14h00 à 16h00
La Fabrique Pongienne – Autour des correspondances
Lieu : Salle de la Rotonde
18 rue de Chevreul au sixième étage, Lyon 7e.
L’actualité éditoriale autour de l’œuvre de Ponge a été marquée ces dernières années par l’édition de la correspondance. À partir des deux volumes récemment parus aux éditions Gallimard, cette séance sera l’occasion de réfléchir aux éclairages nouveaux sur l’œuvre qu’offrent ces publications, à propos d’un écrivain qui n’a eu de cesse d’interroger les frontières de la notion d’œuvre, et notamment en intégrant l’activité épistolaire à ses « pratiques d’écriture » publiées comme dans Le Carnet du Bois de pins et dans Le Savon.
En présence de Delphine Hautois, éditrice de la correspondance de Ponge et Tardieu (1941-1944) en 2022, aux éditions Gallimard, et de Pauline Flepp qui a édité avec Didier Alexandre la correspondance de Sollers et de Ponge (1957-1982) en 2023, aux éditions Gallimard.
Voir sur le site de l’équipe MARGE (Université Jean Moulin Lyon 3) :

Jazzi dit: 15 octobre 2024 à 18h40

« les guitares de Madrid sont différentes des guitares de Barcelone qui sont différentes des guitares de Valence etc…
pour la poésie c’est pareil »

Et idem pour les paellas, puck !

Jazzi dit: 15 octobre 2024 à 18h44

Ne parlant pas l’espagnol, JJJ, je ne parlais pas du sens, mais de la légèreté et de la musique du sonnet de Lorca et de ses traductions…
Vous avez trouvé le bon mot pour la n°2 : « laborieux » !

pourmapar dit: 15 octobre 2024 à 18h45

Vraiment J-J-J vous êtes un jarret porc avec votre remarque conine.( Mêmepas coquine!)
Comme si Ponge tombait dans ce genre de vaseuse comparaison. Tout son travail « poétique » consiste au contraire à explorer le langage en de multiples tentatives d’ approches, totalement éloignées de la facilité des lieux communs dont vous vous faites le triste et banal porte-voix.

Bloom dit: 15 octobre 2024 à 18h49

Bon, maintenant qu’ils m’ont guerri ma schizophrénie, où je vais me trouver quand j’ai besoin de moi?

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 19h39

@ pmp, ne me faites pas dire ce que je ne pense pas de francis ponge… Mais voilà, comme toujours, il se trouve que je préfère la vasouille avec tout le monde plutôt que les adulations inconditionnelles des petites péteuses de votre acabit qui se trouvent spirituelles de nous faire la morale.
Vous ne comprendrez jamais rien des raisons de mon humour gras qui masque une profonde détresse poétique. Ce n’est pas très grave. L’essentiel est que vous soyiez fière de vous-même et de Jacques Côté, de rester pendouillée en votre éclatante obscurité de sans sonnette.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_C%C3%B4t%C3%A9_(%C3%A9crivain)

puck dit: 15 octobre 2024 à 19h44

@ »Et idem pour les paellas, puck ! »

exact !!!
sauf que Garcia Lorca n’a hélas jamais écrit de poème sur la paella?
par contre il a écrit sur la guitare et il la voyait « blonde » parce que les guitares andalouses sont blondes, et pas les guitares madrilènes, ni barcelonaises.

en effet si pour Garcia Lorca la guitare devait être blonde c’est parce son corps était fait d’épicéa et de cyprès, qui sont des bois locaux et blonds.

alors que pour la paella je ne connais la moitié du quart d’un poète espagnol qui a dit la moitié du quart d’une seule fois que la paella était blonde !

par contre Audiard a dit un truc du genre « que ce soit pour la paella ou la révolution avec les espagnols rien n’est simple ! »

mais comme l’articlapassou ne parle pas de paella ce n’est gère opportun de citer cette phrase d’Audiard !

sérieux pour une fois que j’essaie de jouer le bon élève pour que passou me donne un bon point au bout de dix bon points une image faudrait juste arrêter de m’embarquer sur la paella parce qu’il y a 2 domaines il ne faut me brancher c’est les néoconservateurs américains et la paella !!!

puck dit: 15 octobre 2024 à 19h49

par contre l’inventeur de la guitare moderne, qui était lui aussi andalou, a construit une guitare en papier mâché qui ressemble à la pâte de riz, là on peut éventuellement, sous cet angle, relié Garcia Lorca à la paella.

puck dit: 15 octobre 2024 à 19h57

sérieux au lieu d’accoler ce qualificatif « espagnol » à Garcia Lorca il vaudrait mieux dire « andalou ».

Garcia Lorca, un poète andalou.

de suite ça plus de gueule.

en plus Garcia Lorca est pétri d’Andalousie, dans ses veines coulent le sang andalou, ses vers sont nourri des ots et de l’accent andalou.

chez Lorca tout n’est qu’Andalousie !

Madrid c’est sympa, mais c’est un autre univers : si Garcia Lorca avait été madrilène tout changeait.

quand à Barcelone même pas besoin d’en parler, ce n’est pas une ville espagnole juste parce que Barcelone n’est pas en Espagne.

Bloom dit: 15 octobre 2024 à 20h00

Ainsi soit-il

Ils vous foutent en l’air, votre mère et votre père.
Ils n’en ont peut-être pas l’intention, mais c’est bien ce qu’ils font.
Ils vous refourguent leurs propres tares
Et ils en rajoutent d’autres, juste pour vous.

This be the verse

They fuck you up, your mum and dad.
They may not mean to, but they do.
They fill you with the faults they had
And add some extra, just for you.

-Philip Larkin

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 20h03

le nb de posts que le robot du censeur me chinte ! Dommage pour mes charmants contradicteurs… Il détecte sans doute quelques malpolitesses inflammatoires mais jamais diffamatoires, il n’a pas été programmé pour apprécier l’humour gras de cochon multidirectionnel… La RDL y perd beaucoup en général et vous, en particulier.

J J-J dit: 15 octobre 2024 à 20h06

@ il y a 2 domaines il ne faut me brancher c’est les néoconservateurs américains et la paella

Dont acte… On vous en débranche bien volontiers ! Bonne nuit.

puck dit: 15 octobre 2024 à 20h10

qui plus est Lorca est andalou de Grenade c’est un granadino !

inutile de dire que c’est totalement différent d’un Lorca de Cordoue ou de Séville ou de Cadiz : Grenade c’est quoi ? Grenade c’est Grenade ! une ville dominée par l’Alhambra d’où 8 siècles de présence arabe.

la guitare, ici jouée par une guitariste russe ( ou bélarusse ?) en témoigne :

https://www.youtube.com/watch?v=06GVrYP6NKs

D. dit: 15 octobre 2024 à 20h13

Puck, aimes-tu la paella ?
Moi j’en suis fou. J’en mangerais matin midi et soir en me relevant deux fois dans la nuit.

puck dit: 15 octobre 2024 à 20h34

D. sérieux comment pourrait-on ne pas aimer la paella ? qui peut dire sérieusement moi je n’aime pas la paella.
déjà pour les yeux ! regarder une belle paella c’est comme regarder un tableau de Monet ou un Rembrandt, le mariage de toutes ces couleurs, la paella ce n’est pas un plat c’est un arc en ciel !
pour boire il faut bien sûr utiliser cette gourde que les basques le zahato, remplie d’un tinto de verano on y boit à la régalade parce qu’on ne peut bien sûr que se régaler.

D. franchement c’est sympa de savoir que nous avons cette chose en commun, qui nous relie l’un à l’autre, la paella…

D dit: 15 octobre 2024 à 20h39

Pablo aime énormément la paella, Puck. Nous sommes déjà trois.
J’imagine que renato en est plus ou moins dingue aussi. Et de quatre.

D. dit: 15 octobre 2024 à 20h41

Paul Edel serait prêt à nous rejoindre si l’on accepte de remplacer les moules par des huîtres.
Moi je suis contre.

rose dit: 15 octobre 2024 à 22h03

Les cannellonis, les lasagnes,la soupe au pistou, les spaghettis sauce bolognaise et tutti quanti.
On ne fait pas la paëlla pour deux. Enfin, si vous voulez ma mort, dites-le. Vous ne serez pas le seul sur la liste.
Depuis deux jours, gant de crin.
Vous n’imaginez pas le résultat.

JC..... dit: 16 octobre 2024 à 5h17

POESIE

Tout pratiquant de ce sport de salon ancien aura compris que le surréalisme n’est qu’un bug grossier dans l’intelligence naturelle de dépravés mondains, adeptes des effets de mode offrant la célébrité à peu de frais !

Par bonheur, l’Intelligence Artificielle aidera, de nos jours, les nouveaux poètes se voulant maudits pour faire joli…

Jazzi dit: 16 octobre 2024 à 6h08

J’aime les moules (cuites), avec frites, et les huitres (crues) et le tourteau mayonnaise sur un plateau de fruits de mer, D. !
Par contre, je ne suis pas fan des oursins…

Bloom dit: 16 octobre 2024 à 6h56

C’était ironik pour le princip, comme vous l’aurez compris, MC.
Pas un mot ici sur  comment le réel combiné  au rêve produisent le surréel…
La poésie à été  mourrue  par les services sérieux et le capitalisme éditorial en Rance, mais elle prospère yop la boum ailleurs.
Qn connait-il Kate Tempête?

Bloom dit: 16 octobre 2024 à 7h36

Lorca était partagé sur le peu qu’il a vu des States (NYC, Vermont) où il est arrivé sur le jumeau du Titanic à la fin des années 20. Fasciné par la grande ville (qui ne l’est pas), il ressent tout de suite la brutalité du capitalisme débridé et est profondément choqué par le traitement réservé aux Noirs, regroupés dans un Harlem dont il ne profite pas de la « Renaissance » poétique, faute de maitriser l’anglais. Ses parents l’inscrivent à Columbia U. mais il est davantage absorbé par sa cpropore création que par l’apprentissage de la langue de L.Hughes, C.Culleen & C. McKay…
A ses yeux NY dessine une géométrie de l’angoisse et l’Amérique est une civilisation sans racines. Vision un brin simpliste et a-historique (si les souverains espagnols n’avaient pas subventionné Colon le Gênois, les Arawaks vivraient peut-être encore etc etc.-).
Il ne pouvait évidement se douter que des salauds aux racines chrétiennes bien enfouies dans la terre de son pays allaient bientôt lui régler son compte.

Marie Sasseur dit: 16 octobre 2024 à 8h36

L’église del Cristo de los Gitanos, (Christ des Gitans), de son véritable nom « Santuario de Nuestro Padre Jesús de la Salud y María Santísima de las Angustias Coronada » (littéralement le sanctuaire de Notre Père Jésus de la Santé et de Sainte-Marie-des-Angoisses), est un ouvrage dont l’origine remonte au début du XVe siècle. Il faisait partie du couvent franciscain dit del Valle (de la Vallée), formé par l’église, les dépendances, les cloîtres, les jardins et le verger.

https://www.turismosevilla.org/fr/que-voir-et-que-faire/patrimoine/monuments/sanctuaire-de-la-confrerie-de-los-gitanos

Dino dit: 16 octobre 2024 à 8h39

Je voudrais signaler, peut-être que cela a déjà été fait, une petite coquille dans le troisième tercet du sonnert de Lorca: ‘señorío’ et non ‘señoro’.

Je voudrais aussi faire part de mon étonnement à la lecture de premier paragraphe de l’article:
« Qu’on le veuille ou non, il en va de Federico Garcia Lorca comme de Heinrich von Kleist : impossible d’évoquer leur œuvre en oubliant l’ombre portée de leur mort sur leur vie. Dans le cas du premier, son exécution par des miliciens franquistes ; dans celui du second, son suicide avec sa maitresse. Les éditeurs de l’Anthologie bilingue de la poésie espagnole dans la Pléiade assurent même que si Garcia Lorca (1898-1936) la domine avec Cervantès aux yeux des lecteurs, les conditions tragiques de sa mort n’y sont pas étrangères ; quant à Cioran, il allait même plus loin en jugeant impossible de lire une ligne de Kleist sans penser qu’il s’est donné la mort, comme si son suicide avait précédé son œuvre (De l’inconvénient d’être né).

1) Mettre en parallèle une mort subie et non voulue et une mort volontaire est pour le moins surprennant.
2) Les miliciens étaient phalangistes (tous les phalangistes étaient plus ou moins des franquistes, mais tous les franquistes n’étaient pas des phalangistes).
3) La phrase ‘… la domine avec Cervantes…’ n’est pas très heureuse. Si c’est la poésie espagnole, Cervantes ne domine rien du tout, puisque ses poèmes sont plutôt médiocres.
4) García Lorca avait des lecteurs déjà en nombre, éblouis par ses poèmes, bien avant sa mort. Donc qui le lisaient sans avoir sa mort en tête.
5) Cioran a dit et écrit beaucoup de bêtises.

Marie Sasseur dit: 16 octobre 2024 à 8h47

Ajouter que le lien du billet censé renvoyer sur une présentation de la traductrice mène tout droit à l’impasse.
Les chemins vers la pléiade sont impénétrables…

Excellent article du magazine l’Histoire.

JC..... dit: 16 octobre 2024 à 9h00

« La confrérie de la vierge des angoisses, vous connaissez ? » (Marie)

Bien évidemment !

Quittant mon divan de praticien, les pitchounettes reprennent rapidement gout à la vie monotone des filles heureuses d’attendre la visite tant espérée du Malin…

et alii dit: 16 octobre 2024 à 9h16

Mettre en parallèle une mort subie et non voulue et une mort volontaire
n »oublions pas qu’on parle de « mort directe », et de « mort indirecte » (lu dans le monde)

D. dit: 16 octobre 2024 à 9h22

Jésus est infiniment plus vivant que vous, Bloom. Qui êtes déjà mort de le rejeter. Vous vous êtes condamné à mort tout seul. Ce n’est pas Dieu qui condamne à mort.

Sa miséricorde demeurant infinie pour tout homme de bonne volonté.

FL dit: 16 octobre 2024 à 9h25

Personnellement je ne trouve jamais l’obscurité éblouissante.

Quel plaisir peut-on trouver à l’obscurité ?

A l’énigme oui ! Oui on peut trouver du plaisir à une énigme. Où est le tombeau de du Bellay ? Pourquoi la Genèse se contredit-elle ? On trouve du plaisir quand tout d’un coup la solution vient vous illuminer.

Mais on ne trouve pas de plaisir à l’obscurité.

D. dit: 16 octobre 2024 à 9h26

Je plaisante souvent, Bloom.
Peut-être trop, je veux bien l’admettre. Mais sur ce que viens d’écrire, il n’y a pas une once de plaisanterie ou de dérision. Méditez-le. Il ne s’agit pas de vous humilier ou de vous montrer du doigt. Il s’agit de la vérité.

FL dit: 16 octobre 2024 à 9h29

« […]quant à Cioran, il allait même plus loin en jugeant impossible de lire une ligne de Kleist sans penser qu’il s’est donné la mort, comme si son suicide avait précédé son œuvre (De l’inconvénient d’être né). »

Nietzsche c’est pareil. on n’a commencé à le lire qu’après qu’il soit devenu fou. Avant il n’intéressait pas. Le premier tirage d’ « Humain trop humain » n’étaient même pas épuisé.

On est peu de chose. Ce que c’est que la gloire littéraire. Alors que n’importe quelle ineptie de la New Romance se vend à foison.

et alii dit: 16 octobre 2024 à 9h34

andalou:
année du centenaire de Garcia Lorca, Amat le peintre, le décorateur des pièces que met en scène Lluis Pascual, se prépare à tourner le Voyage dans la lune, un vieux scénario que l’auteur du Romancero gitan n’a jamais pu réaliser.

«C’est l’unique scénario de Lorca. Il l’a écrit en réponse au Chien andalou, car il était très en colère quand le film est sorti à Paris en 1929, dit Amat avec une voix rauque. « C’est une petite merde, aurait déclaré l’écrivain à ceux qui l’entouraient, en ajoutant cette plainte: « Le chien andalou, c’est moi.» libération

et alii dit: 16 octobre 2024 à 9h36

suite
Dali est d’abord proche de Lorca, le brun homosexuel, qu’il sait amoureux de lui. Il racontera, dans Vie secrète, qu’il a même couché avec lui par amitié. C’est l’époque «lorca-dalinienne», où les deux jeunes artistes s’inspirent réciproquement. Puis Dali rejoint Buñuel à Paris. L’Aragonais, qui s’est détaché de Lorca pour des questions artistiques (il n’aime pas ses poèmes) et personnelles (il est furieusement homophobe), y travaille dans le cinéma. Il a été l’assistant de Jean Epstein et veut diriger son propre film.

JC..... dit: 16 octobre 2024 à 9h36

« Sa miséricorde demeurant infinie pour tout homme de bonne volonté. » (D)

Un, c’est quoi, un homme de bonne volonté ?
Deux, démocrate, je n’accepterai jamais l’arrogance de Dieu, qui n’a jamais été élu par le peuple !
Trois, que Dieu prenne exemple sur Jupiter, un autocrate tellement plus sympa …

et alii dit: 16 octobre 2024 à 9h43

libération Lorca:
«Le Voyage vers la lune est un film en 72 scènes poétiques, explique Frederic Amat, réalisateur du film, avec toute une batterie de fondus enchainés, de surimpressions, de passage du positif au négatif, qui sont bien de cette époque d’expérimentations audacieuses. A première vue, c’est un film surréaliste mais, en fait, intriquée dans le scénario, il y a une dimension biographique. Le surréalisme n’est ici qu’un langage que l’artiste utilise pour s’exprimer. Derrière ces images fulgurantes, il y a l’affrontement de Lorca avec son homosexualité. Et puis une méditation sur la mort.»
https://www.liberation.fr/culture/1998/04/23/la-revanche-du-chien-andalou_233788/

D. dit: 16 octobre 2024 à 9h47

Tant pis pour toi, JC. A priori tu n’es pas une âme métaphysiquement prédestinée à vivre éternellement auprès de Dieu. Que veux-tu que je te dise d’autre ?

et alii dit: 16 octobre 2024 à 9h58

un titre:
(1) Buñuel, Lorca, Dali, El Enigma Sin Fin, d’Agustín Sánchez Vidal, édition Planeta.

Bloom dit: 16 octobre 2024 à 10h05

‘tain, la chance qu’il a, le Jissé! Faut donner la recette!
Que l’ôtre D.gage avec ses bondieuseries même pas dignes de figurer rue St Supplice!
Faut-il le répéter? Dieu est noire.

Je note que les lecteurs de BruiD’chiottes Hebdo qui se délectent déjà de possibles séances de pennis-ballon au pays d’Ikea.
Ceux de La Gazette des Zébats itou.
Qui sauna, qui sauna, qui sauna…

Bloom dit: 16 octobre 2024 à 10h44

En 1929, Lorca trouvait que la civilisation américaine péchait par « absence de racines ».

Plus tard, l' »absence de racines » deviendra une des tropes (au sens de « thème classique ») de l’antisémitisme soviétique, qui qualifiait de « cosmopolites sans racines » les intellos & médecins juifs, accusés d’être des traitres à la patrie à l’époque du complot des blouses blanches à l’orée des années 50.

Je vais emprunter à la bibliothèque américaine « Poet in New York », Federico García Lorca, (translated by Greg Simon and Steven F. White, edited and with an introduction and notes by Christopher Maurer, New York : The Noonday Press, 1998).

et alii dit: 16 octobre 2024 à 11h31

n questionnement de l’image « entre souvenir et fiction » invite à étudier les
mécanismes les plus intimes de la création et de la réception des œuvres, mais
peut aussi engager à discerner ce qui est le fruit de la perception plutôt que de la
volonté du créateur. Ce double point de vue nous permet de nous interroger sur de possibles
références à Goya dans la poésie de Lorca, à propos de possibles allusions aux Disparates dans
« Reyerta », la troisième des dix-huit pièces du Romancero gitano (Cf. annexe).
Le poème se compose de trois strophes, qui se présentent comme trois vignettes
presque dépourvues d’action, puisque nous constatons les effets d’une rixe. Dans la
description concrète du paysage avec ses lumières, ses silhouettes et ses couleurs apparaissent
deux images étonnantes, des visions oniriques d’éléments étrangement surélevés, aux vers 8 à
12 :
En la copa de un olivo
lloran dos viejas mujeres.
El toro de la reyerta
se sube por las paredes.
La lecture de ces vers nous évoque le souvenir de deux gravures : Disparate ridículo (ill.1)
et Disparate de toros (ill.2). Allen Josephs et Juan Caballero
1
signalent la similitude de la
première image avec l’esthétique de Goya, mais n’intègrent pas la deuxième métaphore dans
cette observation. Pourtant, la proximité des deux images coup sur coup, ramassées dans une
unité syntaxique et rythmique, forme un quatrain qui paraît renforcer l’intuition d’un possible
lien plus large avec l’œuvre de Goya
https://lisaa.u-pem.fr/fileadmin/Fichiers/LISAA/LISAA_editeur/Age_d_or/Age-d_or-3/Amselem.pdf
2
.

Marie Sasseur dit: 16 octobre 2024 à 11h35

@ »En 1929, Lorca trouvait que la civilisation américaine péchait par « absence de racines ». »

Ce n’est pas du tout à relier à une quelconque notion de sémitisme. Il y aurait là un lourd contre-sens à vouloir en imposer une  » illustration », s’agissant spécifiquement de Garcia Lorca, très chrétien, à New York.

et alii dit: 16 octobre 2024 à 11h40

suite:
s Juego y teoría del
duende, conférence prononcée en 1933 et 1934, la plus générale et la plus aboutie de Lorca,
où le poète offre, justement, une typologie poétique des moteurs de la création. Ils sont
pour lui au nombre de trois : l’ange (élément spirituel), la muse (intellectuel) et le duende
(incarné) qui prend place ici et maintenant. Le duende c’est l’art vivant, en action, pour lequel
l’artiste peut jouer jusque sa vie dans une lutte « au bord du puits », « au bord de la plaie »
10
,
au bord du ravin de « Reyerta ». Le nom de Goya apparaît quatre fois dans ce texte
essentiel, non seulement pour ses « Peintures noires », mais aussi pour ses gravures et pour
« l’intégralité de son œuvre »
11 dit le poète.
On le voit, le souvenir de Goya est très présent sous la plume de Lorca,

D. dit: 16 octobre 2024 à 11h41

Bloom est devenu fou. Pauvre Bloom.
Il a trop ramassé de bigorneaux à Karachi, c’est certain maintenant.

Rosanette dit: 16 octobre 2024 à 11h53

Ma première rencontre avec l’œuvre de Lorca fut un choc pour l’adolescente que j’étais , et le souvenir que j’en garde 70 ns plus tard n’a pas perdu ses couleurs.
Cela se passait en 1954 ;J’etais en première ; c’était, au lycée, un de ces cours un peu ludiques que s’autorisaient nos profs a la veille de vacances scolaire. Et notre merveilleux prof de français , alors une toute jeune femme qui devait devenir une grande figure de l’université , avait choisi pour nous gâter de nous faire écouter un microsillon tout récent qu’elle venait d’acheter, et ce qu’elle nous offrait était une lecture du romancero gitan par Marcel( ?) Lupovici
Cette écoute avait retanisé la classe ; nous nous laissions porter médusées par l’anaphore obsédante « A cinq heures du soir « qui ponctue le chant funèbre offert au torero aimé ;par les mots de la rencontre avec la femme adultère , celle que le poete « croyait jeune fille mais qui avait un mari « et dont les « cuisses fuyaient comme des poissons surpris « .
Plus tard j’ai lu d’autres textes , sans doute plus forts, comme l’etouffant enfer feminin de la Maison de Bernarda, Yerma ou Les noces de sang .Mais si je pense à Lorca c’est l’émotion et les mots de cette première rencontre qui s’imposent à moi comme un moment exceptionnellement lumineux ;le reste est plus confus dans ma mémoire,
Il me semble que Clopine , peut -être pour d’autres raisons, a les mêmes préférences que moi, mais elle, elle sait le dire en vers.

et alii dit: 16 octobre 2024 à 12h03

reyerta
En la mitad del barranco
las navajas de Albacete,
bellas de sangre contraria,
relucen como los peces.
Una dura luz de naipe
recorta en el agrio verde,
caballos enfurecidos
y perfiles de jinetes.
En la copa de un olivo
lloran dos viejas mujeres.
El toro de la reyerta
se sube por las paredes.
Ángeles negros traían
pañuelos y agua de nieve.
Ángeles con grandes alas
de navajas de Albacete.
Juan Antonio el de Montilla
rueda muerto la pendiente,
su cuerpo lleno de lirios
y una granada en las sienes.
Ahora monta cruz de fuego,
carretera de la muerte.
*
El juez con guardia civil,
por los olivares viene.
Sangre resbalada gime
muda canción de serpiente.
Señores guardias civiles:
aquí pasó lo de siempre.
Han muerto cuatro romanos
y cinco cartagineses.
*
La tarde loca de higueras
y de rumores calientes,
cae desmayada en los muslos
heridos de los jinetes.
Y ángeles negros volaban
por el aire del poniente.
Ángeles de largas trenzas
y corazones de aceite.
https://lisaa.u-pem.fr/fileadmin/Fichiers/LISAA/LISAA_editeur/Age_d_or/Age-d_or-3/Amselem.pdf

Marie Sasseur dit: 16 octobre 2024 à 12h04

« Les Tsiganes (ou Roms) étaient à l’origine des nomades de la région du Pendjab, au nord de l’Inde, qui arrivèrent en Europe entre le VIIIème et le Xème siècle. Ils furent également appelés « Gitans » (de l’espagnol gitano; de egiptano) parce que les Européens pensaient à tort qu’ils venaient d’Egypte. Cette minorité compte différentes branches.

La plupart des Tsiganes d’Allemagne et des pays occupés par l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale étaient des Sinti et des Tsiganes. Les deux groupes parlaient des dialectes issus du Romani, une langue commune dérivant du sanscrit (la langue classique de l’Inde) et le terme tsigane a fini par inclure aussi bien les groupements tsiganes que sinti (bien que certains préférent être appelés Gitans). Certains Tsiganes sont chrétiens, d’autres sont musulmans, convertis au cours de leurs migrations en Perse, en Asie mineure et dans les Balkans.

Pendant des siècles, les Tsiganes furent méprisés et persécutés en Europe. « Zigeuner », le terme allemand pour Gitan, vient d’une racine grecque signifiant « intouchable », « paria ». »

https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/roma-gypsies-in-prewar-europe

et alii dit: 16 octobre 2024 à 13h35

Personne ne sait d’où lui vient son surnom Django qui signifie « je réveille »7.
L’enfant fait partie d’une famille de Sinté
« Les Sintés ou Sinté (parfois abusivement appelés Sinti5) sont un groupe ethnique rom de l’Ouest de l’Europe6. Ils sont en grande partie déportés puis exterminés par le génocide7 nazi lors du Porajmos (nom romani de l’Holocauste) à l’instar d’autres groupes de Roms dont ils partagent l’origine indienne.

et alii dit: 16 octobre 2024 à 13h36

La langue des Sintés indique qu’ils sont la plus ancienne diaspora indienne à avoir émigré vers l’Europe. Les ancêtres des Sintés et des Kalés étaient des Kshatriya sindhiens. « Sinto » est issu du mot « sindho » qui signifie « habitant du Sindh » (actuel Pakistan)8.
wiki

Patrice Charoulet dit: 16 octobre 2024 à 13h41

Langue française

Dans le «  Canard enchaîné » du 16 octobre 2024 ,page 2 , ce titre : « Abysses financières ». Hélas ,
« abysse «  est un nom…masculin !

et alii dit: 16 octobre 2024 à 13h43

Pisla Helmstetter (née Louise Loeffler) est une Tzigane alsacienne, née le 6 juin 1926 à Uhrwiller, et morte le 30 juin 2013 à Strasbourg.

Elle est l’auteure d’un documentaire et d’un livre de mémoires qui ont permis de faire connaître la communauté tzigane d’Alsace au grand public.
Elle accueille Yehudi Menuhin à Barr en 1995, et Ravi Shankar témoignant au sujet de la rencontre avec ce dernier : « Chose incroyable, quand j’ai rencontré le grand musicien indien Ravi Shankar, j’ai pu parler avec sa femme (en Romani) sans difficulté »2.

Bloom dit: 16 octobre 2024 à 13h53

4) García Lorca avait des lecteurs déjà en nombre, éblouis par ses poèmes, bien avant sa mort. Donc qui le lisaient sans avoir sa mort en tête.
5) Cioran a dit et écrit beaucoup de bêtises.

Je suis pleinement d’accord avec ces deux remarques:

4) la vision téléologique est un poison intellectuel.

5) Cioran n’a pas fait qu’écrire beaucoup de bétises il en a faites aussi, notamment en adhérant au mouvement fasciste roumain de la Garde de Fer, apportant son soutien à l’idéologie nazie qui le fascinait. Au grand dam de son ami Mihail Sebastian, qui note dans son Journal après l’avoir rencontré le 2 janvier 1941, dans la rue, à Bucarest.
« Il est radieux :
– On m’a nommé ! Attaché culturel à Paris.
– Tu comprends, me dit-il, si on ne m’avait pas nommé, si j’étais resté là, j’aurais dû partir comme réserviste. J’ai reçu l’ordre aujourd’hui même. Je ne voulais d’ailleurs pas me présenter. Alors, comme ça, tout est réglé. Tu comprends ?
(…) c’est un homme intéressant, remarquablement intelligent, sans préjugés, qui réunit de façon amusante une double dose de cynisme et de lâcheté (…) »

En revanche, franquiste, phalangiste, bon… C’étaient des fascistes, terme consacré à l’époque, qu’emploie Orwell dans son Hommage à la Catalogne. A propos du principal lanceur de slogans de son unité, il note : « un artiste en son genre. Parfois, au lieu de crier des slogans révolutionnaires, il se contentait de dire aux fascistes à quel point nous étions mieux nourris qu’eux ».

MC dit: 16 octobre 2024 à 14h00

Eh oui! On commence dans la Garde de Fer et on finit par prendre le thé chez Florence Gould! Quel parcours! MC

et alii dit: 16 octobre 2024 à 14h08

@BLOOM
Peut-on lire les oeuvres d’Emile Cioran ou évoquer Mircea Eliade sans être accusé de sympathies fascistes ? Une loi mémorielle adoptée par Bucarest suscite un vif débat autour d’un passé avec lequel la Roumanie peine à se réconcilier.

Ce texte voté récemment à une très large majorité par le Parlement interdit le négationnisme, les organisations et les symboles fascistes ainsi que le culte des personnes reconnues coupables de génocide ou de crimes contre l’humanité.

Destinée à corriger les lacunes et imprécisions d’un premier décret remontant à 2002, la nouvelle loi évoque notamment la participation de la Roumanie à l’Holocauste, une sombre page de son histoire que Bucarest n’a reconnue qu’en 2004.

Selon le rapport d’une commission internationale d’historiens dirigée par le prix Nobel de la paix Elie Wiesel, entre 280000 et 380000 Juifs roumains et ukrainiens ainsi que 11000 Roms sont morts sous le régime du maréchal pro nazi de Ion Antonescu dans les territoires contrôlés par la Roumanie entre 1940 et 1944.

et alii dit: 16 octobre 2024 à 14h19

cette nouvelle analyse et ces révélations concernant Eliade, acteur central du fascisme roumain, qui a par la suite soigneusement dissimulé son antisémitisme, Cioran, intellectuel du mouvement fasciste roumain et Ionesco devenu lui-même antisémite à la fin de sa vie. La lecture de ce livre dissipera les derniers doutes. Loin de ce que l’on croyait être un « péché de jeunesse », on découvre l’ampleur de l’engagement ultranationaliste et du plaidoyer antisémite de deux grands intellectuels roumains, Emil Cioran et Mircea Eliade, puis par la suite, leur obstination à cacher et même recycler une si monstrueuse filiation idéologique. De cet « oubli du fascisme » Eugène Ionesco fut-il le témoin consentant ?
LIVRE DE ALEXANDRA Laigel lavastine
« l’oubli du fascisme »P.U.F

Clopine dit: 16 octobre 2024 à 14h34

Des vers de mirliton, Rosanette. Je peux certes pondre un sonnet comme d’autres font une omelette, mais va savoir pourquoi la dernière laissera une trace indélébile dans la mémoire de ceux qui l’ont mangée, alors que l’autre ne sera jamais que les pas trébuchant d’un enfant de deux ans apprenant à marcher. Mais oui, l’émotion, elle, nous pouvons l’avoir partagée. Et partager une émotion avec vous, si résolument stricte dans la rigueur intellectuelle, ben m’en voilà un brin reconnaissante. Bien à vous !

Clopine dit: 16 octobre 2024 à 14h41

Vous souvenez-vous, Rosanette ?

« Commence le pleur

De la guitare.

De la prime aube

Les coupes se brisent.

Commence le pleur

De la guitare.

Il est inutile de la faire taire.

Il est impossible

De la faire taire.

C’est un pleur monotone,

Comme le pleur de l’eau,

Comme le pleur du vent

Sur la neige tombée.

Il est impossible

De la faire taire.

Elle pleure sur des choses

Lointaines.

Sable du Sud brûlant

Qui veut de blancs camélias.

Elle pleure la flèche sans but,

Le soir sans lendemain,

Et le premier oiseau mort

Sur la branche.

Ô guitare !

Ô coeur à mort blessé

Par cinq épées.

Ben ouais.

Clopine dit: 16 octobre 2024 à 14h48

Bref, on a compris, je suis du côté de l’oeuf. Et le problème, c’est la coquille ! Ahahah.

MC dit: 16 octobre 2024 à 14h52

Fl . Plutot Tiepolo. Le surnom qui colle à la peau de JMSert étant « le Tiepolo des riches ». Ces riches là avaient au moins du goût. MV

Clopine dit: 16 octobre 2024 à 15h12

Les goûts, et les couleurs, Bourdieu a déjà arpenté ce chemin-là qu’il faut être décidément accroché à la branche pour ne pas voir d’où elle provient. Et vas-y la scie, tant que je suis confortablement assise sur elle, sans même voir que je tomberai avec elle. Mais MC est en réalité un incurable optimiste : tous ses privilèges de classe sociale, son érudition (je vais dire « réelle », puisque je n’ai pas quarante ans à perdre pour pouvoir la jauger),ne vont pas résister au vent mauvais qui nous emporte. Je veux dire, que si MC a déjà sa carte au RN, si ce n’est déjà fait c’est en cours, eh bien ça ne résistera pas au procès, inéluctable, de sa classe sociale. Il veut être un « individu » ? Il n’est qu’un laquais, point final.

Marie Sasseur dit: 16 octobre 2024 à 15h31

L’année passée, et sans que ce fut le but de ma visite accompagnée, car pour traverser jusqu’au Vieux Port de Marseille, depuis le parking du Mucem, le parcours le plus fun est de passer par le toit du Mucem et le Fort Saint Jean, l’occasion fut saisie de passer par une exposition.
L’expo Barvalo, une histoire là encore, bien mal connue.

https://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/barvalo

J’y ai croisé Charlie Chaplin…un Gitan méconnu.

Rosanette dit: 16 octobre 2024 à 15h45

Mihail Sebastian raconte comment Eliade ,dont il était l’élève star s’est rapidement empressé de l’ecarter de son cercle et de l’ignorer lorsqu’il s’est rapproché des fascistes de la garde de fer
Il y a dans Ravelstein ,le roman a clés de Saül Below un personnage démarqué de Mircea Eliade représente un universitaire spécialiste reconnu des religions qui fait tout pour camoufler son passé pronazi

Rosanette dit: 16 octobre 2024 à 15h52

@et alii
sur les trois roumains de Paris Eliade Cioran et Ionesco je connais pour l’voir lu le livre d’Alexandra Laignel Levastine condamnant sans appel Cioran et Eliade et assez favorable à Ionesco
est-ce le livre que vous citez, dont le titre ne me semble pas correspondre à celui ,oublié,de l’ouvrage que je mentionne

Jean Langoncet dit: 16 octobre 2024 à 16h16

Incidemment : Il y a 4 ans, le 16 octobre 2020, le professeur Samuel Paty était assassiné aux abords de son collège, victime du terrorisme islamiste.
L’Éducation nationale et la Nation lui rendent hommage. Nous n’oublierons jamais.

Source : Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

Bloom dit: 16 octobre 2024 à 16h21

Et alii, chacun lit ce qu’il veut; perso, je pense qu’un minimum d’info sur l’auteur n’est jamais inutile, surtout pour certaines périodes de l’histoire. Pour Marc Lévy et Guillaume Musso, c’est probablement moins pertinent. Pour Orwell, ça peut aider.
Cela dit, comme me l’écrivait récemment un ami irlandais, fils de pasteur presbytérien: « I must learn more about the Devil to try and counter him in the minds of those I once trusted. »

Cioran, Eliade, deux auteurs roumains que les éditeurs français ont largemement aidé à populariser. On ne compte plus les articles sur la temporalité dans les romans de Faulkner qui puisent dans les travaux d’Eliade (temps sans temps; éternel retour etc).

Pas lu Ravelstein, Rosanette, je me suis arrêté à The Dean’s December, Bellow ne m’apportant plus grand chose après Herzog & Humbolt’s Gift.
Aurais-je un petit problème avec l’Europe centrale et orientale?…Je me demande pourquoi…A cause de Iassi (prononcer ‘Iach’), peut-être, d’où viennnent certains de chez moi?…les traineaux, la neige, les loups…Brrrr!!!

Jean Langoncet dit: 16 octobre 2024 à 16h22

Incidemment bis : le président du CRIF devrait s’interroger sur le fait de savoir s’il représente les juifs de France ou s’il représente (continue de représenter – trente ans que ça dure) la tête de pont du gouvernement israélien de Bibi et sa clique suprémaciste ethnique et religieuse d’extrême droite

Rosanette dit: 16 octobre 2024 à 16h43

Sur les deux périodes noires de la Roumanie ,d’abord sous la férule de la garde de fer puis au temps de l’enfermement bolchevique, un magnifique roman qui a eu naguère le prix Medicis étranger: le retour du hooligan de Norman Manea
le livre parle de la déportation de juifs en Transnystrie, et consacre une large place au le progrom de Iassi dont la seule mention littéraire connue était celle de Malaparte dans Kaputt
Un evenment dont les pouvoirs roumains successifs semblentavoir sciemment organisé l’oubli. C’est ce que j’ai compris en rencontrant une étudiante roumaine doctorante pour un an à Paris ,originaire de Iassi où elle avait toujours vécu et ou vivaient depuis toujours sa famille et qui n’en n’avait jamais entendu parler

Rosanette dit: 16 octobre 2024 à 16h57

@bloom
en faisant l’impasse sur Ravelstein vous n’avez rien perdu;;un livre bref hétérogène où l’on est invité a reconnaître Allan Bloom dans le personnage central et où l’auteur, pour étoffer sans doute , a puisé dans ses souvenirs pour raconter par le menu un empoisonnement alimentaire quia faillil lui être fatal

Jean Langoncet dit: 16 octobre 2024 à 16h58

PS incident : s’il fallait rapporter, le temps de la formulation d’une hypothèse, le vote des français vivant en Israël lors de la dernière élection présidentielle à la situation nationale, la France aurait Zemmour pour président ; d’aucun ici s’en sont alors ému et ont déclaré que ce vote n’était pas significatif … je le trouve à tout le moins révélateur d’une situation qui mérite un débat public

puck dit: 16 octobre 2024 à 17h36

Bellow c' »est pas compliqué, autant il y a des écrivains compliqués, autant lui c’est hyper pas compliqué.

Bellow est un Mozart de l’écriture, comme dit l’autre ce n’est pas lui qui guide sa plume c’est sa plume qui le guide, le type touché par la grâce.

un peu comme moi quand j’écris mes commentaires sur le blogapassou c’est ma plume qui guide, parfois elle va même plus vite que moi, parce que comme pour la musique j’ai aussi été touché par cette grâce que très peu de gens ont la chance de connaitre…

le problème de la grâce c’est que ça marche tant que ça marche et quand ça ne veut plus marcher ça ne marche plus !

et Bellow en 1976, je sais pas trop ce qu’il s’est passé cette année là, je sais vous allez me dire c’est l’année où on lui a refilé son Nobel, c’est une explication facile je vous la concède, donc le Nobel la complètement plombé et à partir de cette année là il n’a plus couru derrière sa plume.

résultat il faut regarder ce qu’il écrit avant son Nobel :
– les Aventures d’Augie March : un chef d’oeuvre
– Herzog : un chef d’oeuvre
– la planète de Sammler : un demi chef d’oeuvre
– le don de Humboldt : un chef d’oeuvre.

si on prend par exmple Augie March ou Herzog la totalité de tous les romans de Roth ne valent pas le quart de la moitié du quart de la moitié d’un chapitre d’un de ces romans de Bellow.

pourquoi ? parce qu’avec ces romans Bellow s’inscrit dans la trace de ceux qui sont guidés par leur plume : Sterne, Rabelais, Chesterton, Musil, Cervantes, Swift : il appartient à cette famille, il parle avec eux à travers les siècles et ça c’est la classe !

et après 76 plus rien, finito, nadal !

J J-J dit: 16 octobre 2024 à 17h40

Haïr la clique des israéliens de Netanyaou ne devrait pas vous amener à jeter l’opprobre ou la suspicion sur tous les juifs d’Israël et de l’herdélie, et du même coup d’essayer de sauver la mise de Rima Hassan.
Pour ma part, c’est et ce fut une très mauvaise journée (16.10.24_19.30). Peut-être ira-ce mieux demain. Deux whiskeys
@ TTLT, Les histoires d’Eugénie Grandet m’ont par ailleurs plutôt déprimé à cause de leur décalage horaire ; pourtant, j’aurais bien voulu compatir et féliciter la foi de la grande lectrice balzacienne, mais le cœur n’y était pas non plus.
Bàv,

Nicolas Jeffrey HEETER dit: 16 octobre 2024 à 17h44

@Haïr la clique des israéliens de Netanyaou ne devrait pas vous amener à jeter l’opprobre ou la suspicion sur tous les juifs d’Israël et de l’herdélie, et du même coup d’essayer de sauver la mise de Rima Hassan.

Ni haine, ni opprobre ni mise à sauver dans mes propos ; « il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre » ça se dit comment parmi les gens prétendument lettrés ?

Jean Langoncet dit: 16 octobre 2024 à 17h47

Bref, nous ne sommes pas loin de dire la même chose … ce qui apparaîtra quand le robot aura apaisé ses craintes de débordements (!)

puck dit: 16 octobre 2024 à 17h48

franchement c’est hyper marrant de lire des commentaires où il est question de symboles fascistes alors que la France forme des soldats qui portent des tatouages à la c.n…

sérieux c’est drôle.

comme le dernier article de passou qui fait l’éloge de l’extension de l’OTAN et l’apologie du nettoyage ethnique des ukrainiens sur leur propre peuple comme l’avait fait Franco avec les catalans, passou appelle çà avoir du sushi…

sérieux vous pourriez redescendre sur terre 2 mn et vous reconnectez à la réalité parce que là ça devient hyper flippant.

ou alors vous soutenez les bataillons Azov et Dnipro et autres qui ont commis des atrocités dans le Donbass pendant 8 ans et à partir de là sur le fascisme vous la mettez en veilleuse !

c’est vrai sinon c’est juste de l’hypocrisie.

Janssen J-J dit: 16 octobre 2024 à 17h50

vous êtes un peu vif. Sans Malamud, Bellow n’aurait point été ce que vous dites avent la Nobel… Quant à moi, c’est pour « la planète » qu’ j’en pince le plus… Les trois autres sont de petits chefs d’œuvre, je le concède, mais moindres… OK pour dire que Ravelstein fut de la « daube » à côté. Et ce n’est pas injurieux, non, mais le monde avait bien changé… Il y avait eu le pognon reçu et le sida. Et une mémoire de la Shoah qui s’effilochait.
On se serait amédiocré à moins!
Et puis…, Bellow permit aussi à Philip Roth d’apparaître et de se faire une petite place aux Amériques de la côte est…, pas si obscène qu’on veut bien nous la dire.
Bàv,

puck dit: 16 octobre 2024 à 18h00

d’ailleurs des ukrainiens qui ne manquent pas de sushi commencent à descendre dans la rue à Kiev pour demander (comme au Chili) où sont passés leurs proches, famille, amis etc…
parce que le chiffre officiel est de 40 mille morts alors qu’en vérité on doit dépasser plus de 1,5 million de disparus ukrainiens !

tous ces disparus… Glucksmann, Ursula, Macron, Bojo et la plupart des dirigeants européens et surtou les néoconservateurs américains : ce sont eux qui sont responsables et qui ont le sang de toutes ces victimes sur les mains !!

et vous aussi !

quand vous connaitrez le nombre exact de victimes j’espère que vous ne pourrez plus vous regarder devant une glace ! et aussi par la même occasion que vous irez tous bruler en enfer !

honneur de blog dit: 16 octobre 2024 à 18h00

En parcourant le blog :

« deviendra une des tropes » bl.

Tropes est au masculin, un trope.
Bonne soirée.

puck dit: 16 octobre 2024 à 18h01

quand on pense qu’il y a 2 jours Ursula a accusé Orban de vouloir « pacifier ».

pour cette p.tain d’allemande de chiotte vouloir pacifier c’est un crime !

honneur de blog dit: 16 octobre 2024 à 18h03

Trope un jour, trope toujours! 🙂

( Un concept qui prend de nouveau toute son importance en recherche de philosophie analytique.)

puck dit: 16 octobre 2024 à 18h09

le plus cynique est que l’Europe est pour la pacification au Moyen Orient, mais contre la pacification en Ukraine.

pourquoi ? parce que l’Ukraine ça leur a couté au moins 400 milliards et qu’ils attendent un retour sur investissement.

comme l’avait dit un p.tain de député allemand : maintenant qu’on risque de ne plus avoir accès au lithium du Donbass il va falloir revenir aux moteurs thermiques…

les mecs ils sont complètement frpapadingues : des centaines de milliers de morts et un p.tain d’allemand qui ne se soucie que des moteurs thermiques !

Bloom dit: 16 octobre 2024 à 18h10

Allan Bloom

Rosanette, avez-vous lu ses livres? Vides, ou presque…hélas…
Je vais essayer de retrouver le lien de la confrontation entre lui et une shakespearienne anglaise à la Beeb. Quelle condescendance!
J’ai eu la chance de faire ma maitrise sur Malamud (The Fixer/L’homme de Kiev) avec Claude Lévy, auteur d’une magistrale étude (sa thèse d’Etat mise en forme pour publication) sur Bellow, « Les romans de SB, tactiques narratives et stratégies oedipiennes » (Klincksiek). L’oeuvre du gamin de Lachine était à lire en intégralité jusqu’à Humbolt (Dangling Man, un régal).
Avec le temps, c’est Roth qui me semble le plus essentiel. Mais je conitnue à fureter du côté de J.Heller, de N.West ou même de ce fada de Mailer (The Naked and The Dead, absolument sans compromission…).

Pablo75 dit: 16 octobre 2024 à 18h13

« En s’attaquant à cette forme poétique strictement codifiée, Garcia Lorca avait deux modèles en tête, deux références : les 154 Sonnets de Shakespeare […] et les Sonnets de la nuit obscure (La noche oscura) de Jean de la Croix, chez lequel la traductrice relève nombre d’emprunts lexicaux. »

Scoop mondial: san Juan de la Cruz aurait écrit des sonnets !!!

J’espère qu’il s’agit d’un « despiste » de Passou, parce que si c’est la traductrice qui parle de los « Sonetos de la noche oscura » de san Juan de la Cruz, qui n’ont jamais existé, c’est grave.

Pablo75 dit: 16 octobre 2024 à 18h28

Au fait, il faisait quoi, Lorca, en 1924 ? Les érudits de ce blog pourraient-ils dire quelque chose à ce sujet ? Je suis preneuse (en pure perte. J’ai appris que les questions, ici, sont sans réponse, sinon dans la malveillance.)
Clopine dit:

Ses parents étant riches, il glandait, comme il l’a fait une bonne partie de sa vie d’adulte. Il était allé à Madrid avec la très vague intention de faire des études universitaires, mais logé à la Residencia de estudiantes avec des collègues comme Dalí, Buñuel, Alberti et beaucoup d’autres futurs écrivains et musiciens de la Generación del 27, il s’est amusé comme un fou. Il faut lire le très beau livre « En España con Federico García Lorca. Conversaciones y memorias » du diplomate chilien Carlos Morla Lynch (écrivain, musicien et homo comme FGL) pour voir à quel point l’auteur de « Poeta en Nueva York » s’est amusé à Madrid de 20 à 30 ans, à peu-près.

Pablo75 dit: 16 octobre 2024 à 18h41

Garcia Lorca est plus un poète andalou qu’espagnol.
[…]
Garcia Lorca n’est pas un poète espagnol, mais un poète andalou
[…]
puck dit: à

C’est vrai que l’Andalousie est en Papouasie orientale…

*
chez Lorca tout n’est qu’Andalousie !
[…]
qui plus est Lorca est andalou de Grenade c’est un granadino
[…]
Madrid c’est sympa, mais c’est un autre univers : si Garcia Lorca avait été madrilène tout changeait.

puck dit: à

Comme dit plus haut, Lorca a vécu à Madrid les années les plus importantes de sa vie d’adulte (de 20 ans à sa mort), avec des périodes chez lui à Granada mais aussi en Catalogne, à New York, à Cuba, en Argentine. Sans Madrid, Lorca n’aurait jamais été le poète qu’il est. C’est, et de très loin, la ville fondamentale de sa formation de poète.

Littérairement, Lorca est bien plus madrilène qu’andalou (toute sa vie amoureuse s’est passé à Madrid). Tous ses grands poèmes sont bien plus madrilènes qu’andalous (y compris los Sonetos del amor oscuro).

(Je vois que PPP – la Pute Poutinienne Puck – est de plus en plus « chocho », de plus en plus proche de la démence sénile irréversible).

et alii dit: 16 octobre 2024 à 18h52

c’est de moi-même ,à une époque où je m’intéressais aux mythes que j’ai commencé de lire Eliade; CIORAN me retint par son style;mais c’est dans un coursau collège de philo que BArBARA Cassin nous parla d’allan Bloom et de Ravelstein ;j’avais déjà trempé dans BELLOW GRACE A MON AMIE AMERICAINE Zielinsky

Chaloux dit: 16 octobre 2024 à 18h55

A tort ou à raison, j’ai toujours eu l’impression que la poésie de Garcia Lorca, si rythmée, si dansée, si semblable dans son sens de la répétition, dans la force de ses rythmes, dans ses temps forts très marqués et dans un certain ensauvagement, à une certaine musique espagnole, ne gagne rien à être traduite en français, langue émolliente qui lui retire toute cambrure, tout coup de talon. Au lecteur français de préférer les éditions bilingues (elles le sont presque toutes désormais) accompagnées d’un dictionnaire espagnol-français.

Je ne suis pas du tout expert en poésie espagnole, mais il me semble que les poèmes d’un Machado, par exemple, se coulent beaucoup mieux (avec la marge d’erreur inhérente à toute traduction) dans notre langue.

Quelques vers glanés sur Internet:

« Tes yeux me rappellent
les nuits d’été,
nuits noires sans lune,
sur le bord de la mer salée,
et le scintillement des étoiles
dans le ciel noir et bas.
Tes yeux me rappellent
les nuits d’été.
Et ta chair brune,
les blés brûlés,
et le soupir de feu
des champs mûrs.

(…)

De ta grâce brune,
de ton songe gitan,
de ton regard d’ombre
je veux emplir mon verre.
Je m’enivrerai une nuit
de ciel noir et bas,
pour chanter avec toi,
au bord de la mer salée,
une chanson qui laissera
des cendres sur les lèvres…
De ton regard d’ombre
je veux emplir mon verre. »

Quoiqu’il en soit, on ne lit jamais assez de poésie.

Chaloux dit: 16 octobre 2024 à 19h12

Tout autre chose, continuant mes lectures sur Sand, Musset et autres, je suis tombé par hasard sur ce texte de très haut niveau, de Mme Nina Glaser, universitaire suisse, inventoriant les coïncidences, réminiscences, etc. qui finissent par former dialogue entre George Sand et Proust. Céline, peut-être le premier, a remarqué que la fin de La Recherche avait beaucoup d’affinités avec le fameux diner de têtes de l’Histoire de ma vie, mais ce n’est pas le seul moment où ces deux écrivains semblent converser. Une étude remarquable.

https://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1993_num_89_1_2627

A noter le petit livre de Bernadette Chovelon, George Sand et Venise, qui évoque avec une parfaite honnêteté, les aventures et mésaventures de Sand, Musset et Pagello. De fait, j’ai fait l’acquisition des deux autres ouvrages de cette dame consacrés à G. Sand.

Et aussi, le Musset de Frank Lestringant mais ce sera pour des temps plus paisibles.

B dit: 16 octobre 2024 à 19h15

J’ai eu la chance de faire ma maitrise sur Malamud (The Fixer/L’homme de Kiev) avec Claude Lévy, auteur d’une magistrale étude (sa thèse d’Etat mise en forme pour publication) sur Bellow, « Les romans de SB, tactiques narratives et stratégies oedipiennes » (Klincksiek). L’oeuvre du gamin de Lachine était à lire en intégralité jusqu’à Humbolt (Dangling Man, un régal).

C’est aussi dingue que Bellow que le hasard vous ait donné Malamud pour « sujet » à maitriser, je n’en reviens pas, j’en tombe à la renverse! D’accord avec vous 3J bien qu’il ne soit pas non plus possible de cracher sur le bonheur de lecture de « Herzog ».

“In an age of madness, to expect to be untouched by madness is a form of madness. But the pursuit of sanity can be a form of madness, too.”

B dit: 16 octobre 2024 à 19h19

Suivi le conseil de C Claro pour Vivarium entre autres choix plus hasardeux. Vu le film indien All we imagine as light qui outre les femmes donnent à voir l’Inde contemporaine .

B dit: 16 octobre 2024 à 19h27

pour projet d’aller buller deux mois dans le sud de l’Inde en 2026, si je ne meurs pas avant, juste pour constater que le wifi fonctionne là-bas.

puck dit: 16 octobre 2024 à 20h14

pedrooooooooooo !!! mon ami mon amour ! tu es de retour…

alors ils en pensent quoi tes amis néo franquiste de Garcia Lorca ? il y a quand même une partie de toi dans son assassinat, non ?
alors tu regrettes ?
ou bien tu assumes ?

puck dit: 16 octobre 2024 à 20h26

poème pour fêter le retour de mon ami pedro :

Avec mon pedro le neo franquiste
On est arrivé les mains dans les poches
A l’époque c’était pas fastoche
On faisait des trucs à l’arrache
Et on laissait parler la rage
Moi et mon pote pedro
On veut graver ça dans la roche
On avait les crocs et rien dans l’bide
Mais pedro s’est barré
Et là tu connais la suite
Tout ça est passé bien vite
Je sais plus où c’est que j’en suis
Dans la vraie vie
Oui c’est de ça dont j’parle
De la vraie vie
Ce serait se mentir
De se dire que c’est pareil
De voir le pedro dans son plus simple appareil
Mais moi j’dirais que c’est pareil
Déjà le néofraquiste appelle la flicaille
Quand il est sorti de son trou
Voir du pays et vivre
Des moments forts avec sa crew
Kiffer entre nous
Et rendre fier les siens
Comme il dit il a pas peur
Garcia Lorca il est de Madrid
Il a jamais peur de faire un sale bide
Ceux qui l’ont connu et soutenu
Avant tous les autres
C’est pour les mecs de chez nous
Les équipes de nuit qui débaroulent
Au Q.G les fraznbquistes ont les boules
Là il est dans son élément
Là il a tellement passé d’temps
A kiffer rien faire, j’suis presque un meuble
Qu’on peut pas deplacer
Comme une encre impossible à effacer
Comme un tag à l’acide ou comme son blaze
pedro gravé à la bougie
sur les vitres du blogapassou
S.N.I.P.E.R avec un putain d’décor à quat’sous
y’o man !

Jazzi dit: 16 octobre 2024 à 20h52

Moi je lis Musset lui-même, Chaloux.
« La confession d’un enfant du siècle », passionnant !

Belle mise au point concernant Lorca, Pablo75.
En littérature espagnole, tu fais autorité.
Mais que penses-tu de la nouvelle traduction de Line Amsellem ?

D. dit: 16 octobre 2024 à 21h10

J’ai lu l’avis d’Edwige sur Eugènie Grandet et je trouve que c’est doublement se fiche du monde. Premièrement, ne pas l’avoir lu à son âge… on se demande si c’est une plaisanterie ou quoi. Disons que non.
Secondement, critiquer aussi puérilement cette oeuvre réputée de Balzac ne peut que faire sourire.

Non mais franchement…

J J-J dit: 16 octobre 2024 à 21h24

c’était un clin d’œil, histoire de vérifier si vous étiez encore à l’écoute de l’rdl. Oui, apparemment. Je vais mieux dormir cette nuit, avec mon cousin pons et ma cousine bette. Bientôt, on doit changer d’heure sur le même fuseau horaire. Et de fait, Eugénie grandit. Dormez bien itou, vous le méritez.

JC..... dit: 17 octobre 2024 à 4h23

DERISOIRE

« Je veux dire, que si MC a déjà sa carte au RN, si ce n’est déjà fait c’est en cours, eh bien ça ne résistera pas au procès, inéluctable, de sa classe sociale. Il veut être un « individu » ? Il n’est qu’un laquais, point final. » (Clopine)

On peux rigoler, on peux aussi déplorer cette idée reçue, imposée, stupide, de classe sociale !

La difficulté vient lorsque l’homme à l’esprit élevé doit progresser pour son bien…Il doit le faire en solitude ouverte. Seul ! Impossible collectivement !

S’enfermer dans le sombre tiroir de n’importe quel système est absolument idiot ! Et d’une bêtise sans nom ….

rose dit: 17 octobre 2024 à 5h18

Pour ma part, c’est et ce fut une très mauvaise journée (16.10.24_19.30). Peut-être ira-ce mieux demain. Deux whiskeys.

Moi aussi. Et pas de whiskies : imaginez.

Chaloux dit: 17 octobre 2024 à 5h22

@Jazzi. Déjà lu, mais tellement piégé qu’il faut tout lire autour. Musset est un sujet de choix, je m’y suis intéressé très tardivement, par son théâtre. Je suis de plus en plus persuadé qu’il joue un certain rôle dans La Recherche. Lis le texte sur Sand dont j’ai donné le lien.

Bloom dit: 17 octobre 2024 à 7h18

Tropes est au masculin, un trope.

Trope c’est trope! Eh bien non.
Quand il est question de la figure de style, okay, mais dans l’acception « anglaise » du terme, je n’en suis pas si sûr: « In the art or literature sense, the word trope is similar to archetype and cliché (…) Wiktionary.
Il me semble bien avoir lu « une » trope dans ce sens.
Pour lever l’ambiguité, on utilisera les termes plus courants de « topos »(m.) ou « lieu commun ».
Donc: « (..)l’absence de racines » deviendra un des « topos » de l’antisémitisme soviétique, qui qualifiait de « cosmopolites sans racines » les intellos & médecins juifs, accusés d’être des traitres à la patrie (….).

« Cosmopolite sans racines » en anglais se dit « rootless cosmopolitan », où je ne peux m’empêcher d’entendre également « ruthless cosmopolitan ».

rose dit: 17 octobre 2024 à 7h27

En littérature espagnole, tu fais autorité.
Crénom.

Elle vient voir la salle.
Je cire.
Elle admire.
Je lui dis, tout le temps la même chose, comme ma mère hier « mais qu’est ce que je fais là ?, pour danser, les souliers dit le parquet glissant (ai oublié vernis, crénom, les souliers vernis ou rien, ma mère s’est fait voler les siens), et je continue, pour le mariage.

Et là, elle me dit en souriant,
Oui
Va falloir
Ça signifie
Il s’agit de
Où autre chose que je n’ai pas mémorisé
Vivre à deux.
Crénom.
Je suis, depuis, sous le choc.
Je n’avais jamais pensé à ça.

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