Claudio Magris : « Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? »
Des rapports entre la littérature et la biographie, l’Histoire, l’invention, l’exactitude, la vérité, la traduction, le chat Murr, Danube et aussi la matière de Secrets, pamphlet contre la tyrannie de la transparence qui vient de paraître chez Bibliothèque Rivages (77 pages, 12 euros) à l’occasion d’une récente rencontre avec Claudio Magris en marge d’un débat à la Maison de l’Amérique latine.
La République des livres : Vous parvenez, vous, à faire la part de l’invention dans vos livres ?
Claudio Magris : On n’explore pas assez les liens entre littérature et journalisme. Cela fait quarante-huit ans que j’écris pour le Corriere della Serra. Pour l’écrivain, c’est une tentative de se confronter avec la réalité, sa poussière parfois sanglante. Comme en littérature, cela exige précision d’un côté et imagination de l’autre. La question des rapports entre la biographie et le roman revient à se demander s’il faut raconter, reconstruire ou inventer une vie. Un dicton grec assure que les écrivains racontent beaucoup de mensonges. Donc qu’ils inventent. Mais l’étymologie nous apprend que dans inventio/invenire, il y a aussi « trouver ». Une histoire, un personnage, un détail. Toute invention se nourrit d’événements qui se sont réellement passés, de gens qui ont vraiment existé ; elle se nourrit plus ou moins de cette vérité. Les écrivains n’ont cessé de le reconnaître : Mark Twain la disait plus bizarre, plus étrange et plus fantastique que toute fiction ; Italo Svevo pensait que la vie originale ne peut arriver sans crier gare ; Thomas Mann revendiquait le droit de prendre où et de qui bon lui semble, étant entendu, dans tous ses cas, qu’une fois que les écrivains s’en sont emparés, ces événements et ces personnes n’ont plus rien à voir avec ceux qui les ont inspirés.
Vous aimez citer les autres. Mais et vous ?
C’est le cas dans mon prochain livre. Cela dit, le procédé peut être également problématique, douloureux, coupable même. La littérature comme pitié nous aide, par le processus d’identification aux personnages, à comprendre nos liens avec l’Autre et ses passions. Dans un roman de l’espagnol Ricardo Menendez Salmon, un enfant meurt ; la mère dit à son mari, un écrivain : « Un jour, tu écriras là-dessus et je te haïrai ». Rappelez-vous le jugement de Milosz selon lequel les poètes ont souvent le cœur froid, et c’est un poète qui le dit ! S’ils écrivent un poème sur la souffrance d’un enfant, ils sont parfois plus émus par la musique de leurs vers que par la souffrance de l’enfant.
Mais vous n’avez jamais écrit de biographie ?
Sans être biographe, j’ai toujours raconté les vicissitudes de personnages qui ont réellement existé et dont j’avais essayé de reconstruire les traces. Danube bouillonne d’existences marginales, obscures ; elles sont repêchées dans l’oubli ; je les ai retrouvées accrochées sur les berges du fleuve. Dans Une autre mer, j’ai raconté l’histoire d’un ami du philosophe Carlo Michelstaedter, auteur de La Persuasion et la Rhétorique, qui s’est suicidé à 23 ans, un personnage qui a réellement existé, ou plutôt qui a décidé d’exister un peu moins, de se réduire jusqu’à disparaître. Mon roman est aussi l’histoire de la confrontation d’un homme avec sa tentative de ne pas avoir de biographie.
Mais même les grands personnages de l’Histoire jouent un certain rôle dans l’invention des personnages romanesques…
J’essaie de les comprendre pour mieux les inventer dans un court-circuit indissoluble. J’ai un sentiment très aigu du caractère fragmentaire, incomplet de l’existence et donc de la biographie. Je ne crois pas être capable d’écrire une biographie selon les règles canoniques, du début à la fin, selon ce bel ordre chronologique dont déjà E.T. Hoffmann, le grand écrivain de l’Allemagne romantique, disait qu’il ne l’avait plus « à sa disposition ». Dans Le chat Murr, au début du chapitre où l’écrivain imagine que la biographie fragmentaire d’un musicien et maître de chapelle Johannes Kreisler se superpose à l’autobiographie d’un chat poète qui a appris à écrire, l’auteur confesse qu’il aurait bien aimé raconter la vie de son héros dans l’ordre où elle s’est déroulée ; or cela lui est impossible car il ne dispose pas de tous les éléments de cette vie mais uniquement de lambeaux de son existence ; ils lui parviennent par petites bouchées, dans le désordre, la maturité avant l’enfance, si bien que les fils du temps s’enchevêtrent ; si bien qu’au lieu d’accroître notre connaissance de cette existence, ils ne font qu’augmenter notre confusion de ce qui la constituait. A mesure que progresse le récit, la compréhension de ses actions s’altère dans la dissolution de toute continuité.
On retrouve cela dans les littératures moderne et contemporaine.
Voyez Musil, Canetti et tant d’autres romanciers de la Mitteleuropa. Ils ont soumis la littérature à une critique radicale de la notion du Moi. Dans l’Homme sans qualités, on découvre même un souverain qui a perdu la capacité d’émettre des actes de gouvernement. Cette grande littérature a découvert le caractère multiple du moi individuel. Sa remise en question du rapport à soi a contribué à rendre problématique le genre biographique dans son acception traditionnelle. La vie engendre l’écriture mais il arrive que celle-ci modifie en retour la vie qui l’a engendré. Dans l’un des derniers récits de Svevo, le vieillard qu’est Zeno, le protagoniste de La Conscience de Zeno qui continue à vivre après avoir écrit son autobiographie, remarque qu’il n’est plus celui qui a vécu sa vie mais celui qui l’a écrite ; certains éléments de son existence ont pris de l’importance dès lors qu’il les a couchés sur le papier. On voit là l’écriture rebondir sur la vie qui l’a modelée ; elle la modèle à son tour et la récrée dans un processus ambigu, tantôt positif, tantôt négatif. Daniel del Giudice, l’un de nos très bons écrivains, hélas malade depuis quelques années, a remarqué que ce n’est pas Italo Svevo qui a crée le personnage de Zeno Cosini mais l’inverse. En effet, après avoir écrit son roman et après avoir assisté dans la surprise, l’ironie et l’incrédulité à son succès, il a construit son personnage d’auteur plus ou moins consciemment. Svevo était un commerçant triestin partagé entre la vie et la littérature, qui s’est mis à épouser l’image que les critiques littéraires se faisaient de lui à travers l’interprétation son roman ; ils l’ont ainsi poussé à se métamorphoser.
Mais Danube n’est-il pas aussi une mosaïque de biographies minuscules ?
Ce sont de véritables existences croisées au hasard. Je les ai reconstruites en luttant contre la violence de l’Histoire qui visait à les détruire, contre la vase de l’oubli qui les entraînait au loin. Le voyageur de Danube voue une exactitude, une passion quasi maniaque, une attention philologique tant aux grands moments de l’Histoire qu’aux moindres des existences connues. Il s’arrête sur le pantalon qu’un meunier du XIXème siècle avait vendu au profit des travaux de restauration de la cathédrale de sa ville. La précision avec laquelle il fait des recherches pour savoir combien cet individu a obtenu de la vente de son pantalon indique que cet inconnu a le même droit au respect, à l’attention, à la philologie, mot qui renferme dans son étymologie le sentiment amoureux, que les personnages illustres de l’histoire universelle. On a parfois l’impression que le Moi se forme par réduction et par soustraction en renonçant à la vie de soi-même.
N’est-ce pas le grand sujet de la littérature moderne ?
Ce renoncement concerne surtout la construction positive de sa personnalité et son rôle social. I would prefer not to/ Je ne préférerais pas répond invariablement le scribe à toute demande dans Bartleby, l’immortel récit de Melville. Il pourrait dire comme ce pauvre personnage d’un roman autrichien au narrateur qui veut raconter l’histoire de sa vie : « Mais je n’ai aucune histoire … ». Il y a eu des réactions différentes et opposées aux avancées produites par les Carnets du sous-sol de Dostoïevski et la révolution conceptuelle de Nietzsche. Dans L’Homme sans qualités, Moosbruger, l’assassin d’une prostituée, de Clarisse, à la limite de la vie, ne peuvent avoir aucune biographie parce qu’ils n’ont pas moi, ils ne sont aucun moi; la folie apparaît comme une modalité du sujet de l’esprit contraint dans la camisole de force d’une identité unique. La littérature a justement pour vocation de se mettre à la recherche de ces moi tout en conscience de sa difficulté et de sa nécessité.
Question de morale ?
De morale autant que de langage. J’avais commencé à écrire A l’aveugle sous la forme d’un roman linéaire, traditionnel mais cela n’a pas marché, cela ne pouvait pas marcher parce que dans une narration, l’écriture doit correspondre à l’histoire, elle doit d’identifier à son sens ou à son absence. On ne peut pas écrire de manière rationnelle et organisée l’histoire d’un délire et d’un éclatement des sens. Si le désordre et la tragédie sont dans les choses, alors ils sont aussi dans les mots. J’ai été entraîné dans le tourbillon de cette grande mer conradienne qu’est le roman contemporain ; or sa structure s’est souvent construite en se désagrégeant et en alternant la révélation de la signification et le rapport fondamental avec le temps et avec l’Histoire avec une grande hache. En écrivant A l’aveugle, je me suis débattu dans la scission entre une forme de la vérité selon laquelle le roman ne peut atteindre l’authenticité qu’à travers la distorsion, et une autre forme de la vérité plus éthico-politique qui ne peut atteindre son but qu’en s’en remettant à cette rationalité que l’épique semble avoir conduit au naufrage.
C’était différent au XIXème siècle ?
L’action de l’individu était enserrée dans l’Histoire ; l’écrivain pouvait alors y exprimer les mêmes idées et sentiments que dans ses écrits historiques ou politiques ; la langue pouvait même être analogue ; au fond, l’écriture de Victor Hugo dans Les Misérables n’est pas si éloignée de celle, nettement polémique, de Napoléon le petit. Au XXème siècle, ca change. Un Franz Kafka ou un Juan Rulfo n’auraient pu écrire une message de solidarité aux victimes de l’exploitation avec le même langage que celui de La Métamorphose ou de Pedro Paramo. Ces écrivains, et d’autres de leur temps, ont dû assumer cette impossibilité dans les structures même de leur œuvre ; ils ont dû intégrer non seulement le désordre du monde mais la difficulté à le comprendre.
Mais Danube n’est-il pas aussi la biographie d’un fleuve ?
Votre idée me plaît. Mais comme vous le savez, on ne peut rien dire des pensées du personnage dont on écrit la biographie. D’où la nécessité de changer de style. Au fond, dans ce livre, je parle beaucoup des gens mais je ne dis rien presque rien du fleuve lui-même. C’est pleine de petits romans. Je me souviens de ce que m’avait dit Edouard Glissant au cours d’une conversation amicale : « Tu as écrit l’inconscient du Danube ». Je le fais jaillir d’une gouttière ou d’un robinet, mais je reste aux marches car au fond, on n’en sait rien. C’est pareil pour un homme.
La biographie comme terrain de l’exactitude, et le roman comme terrain de la vérité, ce partage vous va ?
A condition de ne pas oublier que le romancier se soucie aussi de l’exactitude, mais celle du langage, du choix précis des mots. Il doit être fidèle fut-ce dans la distorsion s’il est dans le registre du grotesque par exemple. Il est animé par une logique artistique, poétique, musicale qui a sa nécessité. L’exactitude du biographe n’est que factuelle. L’un invente, mais il est sans modèle extérieur ; l’autre ne peut pas inventer. Ils ont en commun la rigueur de l’œuvre. Dans les Mémoires d’Hadrien, dont je rappelle que c’est un roman, aucun détail n’est inventé, Marguerite Yourcenar n’a inventé aucun détail, même les promenades ; tout correspond. Même Dante et Shakespeare n’auraient pu se considérer tout-puissants et tout-sachant. Eux aussi ont dû respecter cette marge de silence et de mystère, l’espace blanc qu’il y a dans chaque vie.
Vous avez traduit Kleist, Schnitzler en italien. Qu’est-ce que cela a apporté à l’écrivain que vous êtes principalement ?
Cela m’a révélé à moi-même des choses que je n’avais pas conscience d’avoir écrites. Traduire, c’est à la fois une forme de critique et une forme de création. Vous voyez cette édition italienne de mon dernier livre, c’est moi qui l’ai écrite ; mais sa traduction française, c’est nous qui l’avons écrite. D’avoir traduit Kleist ne m’a pas influencé ; mais en revanche, d’avoir traduit Woyzeck de Büchner, alors là oui ! Ca a modifié mon écriture. Je n’aurais pas écrit certaines pages de A l’aveugle ou de L’Exposition si je n’avais pas traduit Woyzeck, ce langage semblable à la lame d’un couteau, ce mélange de pitié et de cruauté.
Et d’avoir traduit Ibsen ?
Ca a été très important pour moi car il a joué un grand rôle de ma vie. J’ai collaboré à nombre de mises en scène de ses pièces en Italie. C’était un homme très ordonné et organisé. A une époque où il vivait avec sa femme et son fils au Tyrol, il a fait connaissance d’une jeune fille de 18 ans. Pour la première fois, il était prêt à changer sa vie. Ils se contentaient de petites promenades, sous le regard attentif de sa femme et de son fils. La jeune fille était très flattée de l’intérêt que lui manifestait le grand écrivain mais ne cherchait pas à le traduire en amitié amoureuse. Et un jour, au moment où fatalement Ibsen envisage l’éventualité de détruire sa vie, il reçoit par la poste sa biographie par Henrik Jaeger. La vie qu’il voulait changer était là, dans ce volume ! Alors à trois heures du matin, il s’enfuit. Huit ans après, il enverra à la jeune fille un télégramme lui avouant que ce jour-là avait été le plus intense de sa vie. Ceci pour vous dire que lire et traduire, c’est tout un…
A-t-on perdu le sens de la valeur littéraire de la traduction ?
Sans aucun doute, hélas. Si Vincenzo Monti occupe une grande place dans les lettres italiennes, c’est moins pour sa poésie que pour sa traduction de L’Illiade qui a influencé toute la langue littéraire. Songez que le poète John Dryden estimait que sa propre traduction de l’Eneide était son chef d’œuvre poétique ! Pour l’un comme pour l’autre, il s’agissait de partir à la rencontre d’une réalité et de la réinventer.
Quand on se met en retrait pour écrire, ressent-on une certaine culpabilité vis à vis de la vie ?
Pas seulement de la culpabilité : on éprouve une sorte de mélancolie à se mettre à distance de la vie, à rester en dehors. Thomas Mann y a réfléchi avec beaucoup d’intensité. Je me souviens d’une question formidable que m’avait posée une étudiante chinoise : « Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? ». Elle m’avait mis en difficulté car la réponse ne pouvait qu’être longue. Même quand on a beaucoup de respect et d’admiration pour les personnages réels, même quand est tout à fait libre d’exprimer des sentiments négatifs, le fait d’avoir à les affronter dans leur vérité est dur par définition, presque malsain. C’est pour cela qu’il est si difficile pour un romancier de raconter les relations entre parents et enfants parce que la vérité y est une exigence absolue. On se sent coupable d’avoir volé quelque chose de très intime.
(Photos D.R., Alessandro Paderni et Danilo de Marco)
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368 Réponses pour Claudio Magris : « Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? »
« Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? »
Du temps…
» Sa remise en question du rapport à soi à contribuer à rendre problématique le genre biographique dans son acception traditionnelle. »
La réponse de passou m’aurait beaucoup plu, mais bon une interview reste une interview.
Comment réaliser la biographie d’un écrivain construit par son personnage ?
Beau sujet de réflexion.
L’auto-fiction alternée.
Ou Houellebecque voulant vivre ses livres.
La 2CV a eu comme qui dirait des ratées :
« Mais et vous ? »
_________
soit :
Mais vous ?
soit :
Et vous ?
« Mais et vous ? » fait double emploi et reste inapproprié.
Lire Tonio Kröger, de Th. Mann, qui parle de nombreux sujets abordés ici par Cl. Magris.
Ceux qui écrivent et sont d’authentiques artistes ne font pas exprès d’être du côté de la mort par leur travail d’écrivain, comme le pensait si justement Maurice Blanchot et Th. Mann dans Tonio Kröger. Cela ne les empêche nullement de se sentir coupable de ne pas vivre. Mais cela ne dépend pas de leur volonté. Ils écrivent justement pour pouvoir vivre comme tout le monde. Le cas exemplaire à cet égard est celui de Kafka.
Comme dit Sartre en parlant de la littérature : c’est qui perd gagne. (sujet de dissertation autrefois en hypokhâgne…)
« Italo Svevo pensait que la vie originale ne peut arriver sans crier gare »
Ce « ne » est-il approprié ?
« Thomas Mann revendiquait le droit de prendre où et de qui bon lui semble, étant entendu, dans tous ses cas… »
Dans tous « LES » cas, non ?
« Un jour, tu écriras là-dessus et je te haïrais »
« haïrai »
« elles ont repêchées dans l’oubli »
Elles ont (été) repêchées …
« Sa remise en question du rapport à soi à contribuer à rendre problématique le genre biographique »
du rapport à soi (a contribué) à rendre…
« La vie engendre l’écriture mais il arrive que celle-ci modifie en retour la vie qui l’a engendré. »
qui l’a engendrée.
« Il s’arrête sur le pantalon qu’un meunier au XIXème siècle au profit des travaux de restauration de la cathédrale de sa ville. »
qu’un meunier (vend) au profit…
« La littérature a justement pour vocation de se mettre à la recherche de ces moi tout en conscience de sa difficulté et de sa nécessité. »
tout en (ayant) conscience…
« l’écriture doit correspondre à l’histoire, elle doit d’identifier à son sens ou à son absence. »
s’identifier ?
» C’est pleine de petitts romans. »
plein / petits
« Je le fais jaillir d’une gouttière ou d’un robinet, mais je reste aux marches car au fond, on n’en sait rien. »
Marches ? Marges ?
« même quand est tout à fait libre d’exprimer des sentiments négatifs »
Même quand (on) est tout à fait…
« Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? »
Du temps… (Renato)
… et de l’argent !… ce qui est infiniment plus grave
Il s’arrête sur le pantalon qu’un meunier au XIXème siècle au profit des travaux de restauration de la cathédrale de sa ville.
__________
Sans doute :
Il s’arrête sur le pantalon qu’un meunier au XIXème siècle VEND au profit des travaux de restauration de la cathédrale de sa ville.
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« Qu’est-ce qu’on perd en écrivant? » est en effet une belle question. Pour moi, j’ai toujours eu un faible pour les écrivains qui s’attellent à leur grand-oeuvre tardivement, quand tout, de fait, est perdu ou en passe de l’être : Montaigne, Saint-Simon etc. Lumière sans pareille sur ces livres.
Sans parler des peintres, comme Rembrandt, évidemment.
Gide disait qu’on se dessèche à écrire jeune, et je crois maintenant que c’est une affirmation de haute portée.
Au sujet des liens entre littérature et journalisme, il oublie quand même Balzac, et les romans balzaciens : Les Illusions perdues, où entre en scène la presse. De même Nerval dans certaines de ses nouvelles avec notamment les lois de censure à son époque. Il oublie aussi Maupassant : Bel Ami.
ça fait quand même pas mal d’oublis…
Rembrandt a évidemment peint très jeune, mais le processus dépossession-exploration fonctionne à fond chez lui.
Qu’on puise dans la réalité, dans les êtres croisés, dans des « soi-même » si éloignés dans le temps qu’ils sont plus morts que les morts (est-ce qu’il n’y a pas une réflexion de Proust sur le sujet?) dans les faits divers etc., c’est une évidence. Mais il ne faut pas que la matière soit trop jeune. Un ébéniste ne fabrique pas un meuble avec du bois vert.
Que Magris nous écrive d’autres Danubes, il pourrait remonter le cours du sien, comme la mitteleuropa en prend le chemin. Le Danube n’est jamais aussi considérable qu’à Budapest.
Ernst Trost a écrit un Danube en 1968 qui n’a jamais passé les frontières de l’édition autrichienne.
« Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? »
Du temps…
renato, gagner du temps par opposition n’arrive qu’en de rares occasions où poussés par la nécessité, l’urgence, le danger, l’imminence d’une avarie, nous reste le choix de tenter de gagner du temps au travers d’actions, d’une fuite… ou de laisser pisser et s’en remettre au destin, à Dieu, à la fatalité.
C’est la destination même du temps d’être perdu.
C’est vraiment intéressant, parce que je trouve cette parole modeste. Cet écrivain (que j’ignorais absolument, merci Pierre Assouline) n’arrête pas de désigner du doigt les limites de la création littéraire, en l’alignant sur les limites de la connaissance de l’autre et finalement les limites de nos vies…
C’est un sujet qui m’a longtemps fait divaguer, of course, comme tout le monde, Proust le premier évidemment.
J’ai écrit un jour cette question, qui pour moi appartient à la problématique évoquée (et si brillamment, avec tant d’érudition qu’on en est ébloui, non ?) par M. MAGRIS : « est-ce cela, vieillir ? Perdre, l’un après l’autre, tous ses refuges ? »
Parce que l’enfance, ou le souvenir de l’enfance, est également un refuge, n’est-ce pas. Et nos lectures aussi, et nos croyances, et nos tentatives d’absorber le monde pour le restituer à travers notre propre prisme. Plus que de tremper sa plume dans un encrier, un écrivain la trempe bien plus dans le fond de sa pupille, tout au fond de son propre oeil. Etonnez-vous, après cela, de cette « cruauté » à l’égard de ses sujets, quand ils sont « incarnés » dont fait état, à si juste titre, Magris : c’est que l’écrivain doit d’abord s’infliger à lui-même un traitement ma foi cruel.
Le summum de cruauté à soi-même ayant été, là comme ailleurs, la réclusion de Marcel Proust,aboutissant à la mort dès l’oeuvre achevée… Ah là là.
Dire que j’ai chez moi cette sorte d’hédonisme primaire qui cohabite avec ces tentations d’écriture, auxquelles je succombe régulièrement, (dans l’indifférence générale certes mais cela n’a rien à voir : j’y succombe, voilà tout), alors que c’est absolument antinomique ! Un hédoniste devrait fuir à toutes jambes, ou bien compresser ses envies de création comme on compresse le chou râpé dans la jarre de grès, pour le laisser fermenter : hermétiquement…
Au lieu de ça je vais de ci, de là, je divague un coup, je lis le papier de Magris et je me dis que ce Monsieur opère pour notre temps contemporain ce que Flaubert a fait dans sa correspondance : une sorte d’identification de la littérature, qui me remplit d’un effroi attirant, façon papillon devant la lampe…
Ce qui reste « bois vert » ce ne sont que quelques instants d’une vie. Presque rien. Pourquoi ne pas écrire?
, quand tout, de fait, est perdu ou en passe de l’être : Montaigne, Saint-Simon etc.
comme je ne les ai pas lus, impossible de comprendre . Se sont ils occupés à vivre puis décidés à moissonner tardivement quoiqu’il faille aussi de la force pour y parvenir, ils n’auraient donc pas tout perdu…N’est-ce pas un peu fort d’affirmer comme ça qu’il n’y avait plus rien à sauver et que cet état de fait ait pu être à l’origine de leur « grand oeuvre »…
Ecrire est un « travail », donc un acte d’une profonde inutilité !
Si le but est de vivre heureux, il faut absolument s’en passer. Ne pas travailler, ou le moins possible. Etre sans ambition…
Une vie réussie est une vie sans désir.
Chaloux 12h34: l’éternité est un dispensaire.
Bon, je vois que les innombrables fautes du texte ont été repérées…
Une vie réussie est une vie sans désir.
Vous mélangez ambition et désir. Sans désir(principe) point de vie, l’ambition trouvera des cibles assez révélatrices des personnalités . Souvent l’ambition s’attache à la réussite sociale par le biais de parcours multiples, variés et la réussite sociale entretient un rapport très étroit à l’argent, il est inenvisageable que l’on puisse faire les choses pour rien comme il est impossible d’envisager qu’un individu puisse s’occuper à ne rien faire, sa force son énergie se transformeront en quelque-chose de positif ou de négatif.
Bérénice, il arrive tout de même un moment où ce qui est fait est fait, et où ce qui ne l’est pas pas ne le sera pas. A mon avis, l’âge idéal pour reprendre ses manuscrits oubliés, inachevés, délaissés. Saint-Simon a entrepris la rédaction définitive de ses Mémoires vers l’âge de soixante-cinq ans. J’avoue ne rien savoir de la rédaction des Essais, mais il est probable que Montaigne qui les publiés tardivement a pris des notes et travaillé dur toute sa vie, comme s’il avait pressenti qu’un beau jour il n’y aurait à peu près plus que cela. Rien ne s’improvise, pas même la fuite au désert.
Elle a l’air jolie cette histoire d’Ibsen et d’Emilie Bardach, « petite princesse de Grossensass », in » un amour du vieil Ibsen » raconté par André Rouveyre, Mercure de France 1928, consultable sur le site Gallica.
… « la gazelle et l’ours ».
Répétons, Bérénice, et ne faites pas l’enfant : une vie réussie est une vie sans désir.
On ne parle pas d’ambition mais de désirs !
@radioscopie dit: 15 décembre 2015 à 10 h 59 min
Lisez-donc cet entretien dans le numéro 561 de novembre 2015 du Magazine Littéraire. Il n’y a aucune des fautes que vous soulignez. Je les attribue donc à un copiste fatigué… De plus le numéro est passionnant. C’est là que se trouve le fameux dossier -déjà évoqué – sur Pascal, philosophe de la joie.
L’entretien se termine sur la question de l’étudiante chinoise : « Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? ». si cette question l’a mis en difficulté ne pas oublier le complément de sa pensée : «Question difficile, kafkaïenne. Et en lisant ? Borges a dit un jour que d’autres pouvaient, s’ils le voulaient, tirer gloire des livres qu’ils avaient écrits, mais que sa gloire à lui, c’étaient les livres qu’il avait lus.» EtDidier Jacob d’ajouter cette autre remarque de Claudio Magris : « La maladie contemporaine, c’est de ne plus pouvoir lire. Il y a trop de distractions, de sollicitations. J’ai des collègues qui ne cessent de parler de livres mais qui n’ont jamais le temps de les lire dans leur intégralité. » (C’était dans « le Nouvel Observateur » du 19 avril 2012.)
Pour en revenir à cet entretien passionnant, les problématiques qui m’ont le plus intéressée sont celles des rapports entre invention et réalité dans l’écriture, le rapport entre la biographie et le roman, ou entre personnage ayant réellement existé et celui qui est inventé.
Cette réflexion également d’un homme avec sa tentative de ne pas avoir de biographie. « Mais je n’ai aucune histoire… ». Comme dans L’Homme sans qualités de Musil , des « personnages aux frontières de la vie, qui ne peuvent avoir aucune biographie parce qu’ils n’ont pas de moi ».
De là à passer à l’Europe… Je pense à « l’action parallèle » dans le même roman, notre réalité, malgré toutes ces rencontres au sommet entre dirigeants de tant de pays… Claudio Magris est un écrivain érudit, un lecteur fascinant mais aussi un humaniste pour qui L’Europe doit s’ouvrir aux cultures d’hommes et de femmes qui viennent du monde entier, au dialogue avec les autres migrants ou voyageurs. Ses livres traversent ce monde avec un rêve : la Mitteleuropa, l’Europe médiane unie et fraternelle.
Et à propos des frontières ce savoureux dialogue extrait de « Loin d’où ? Joseph Roth et la tradition juive-orientale » (1971, traduction Jean et Marie-Noëlle Pastureau, Le Seuil, 2009) :
« Dans une histoire juive, un Hébreu, habitant d’une petite ville d’Europe de l’Est, rencontre sur le chemin de la gare un autre Hébreu chargé de valises et lui demande où il va. « En Amérique du Sud » répond l’autre. « Ah ! » s’exclame le premier. « Si loin ! » Ce à quoi l’autre, l’air interloqué, lui dit : « Loin d’où ?». Magris ajoute alors : qu’étant sans patrie au sens historique et politique du terme, il est aussi sans frontières. «Mais il porte en lui sa patrie, avec la loi et la tradition dans lesquelles il est enraciné et qui sont enracinés en lui : ainsi, il n’est jamais loin de chez lui, il est toujours à l’intérieur de sa propre frontière, vécue non pas comme une barrière destinée à repousser l’autre, mais plutôt comme un pont, une passerelle ouverte sur le monde.».
Rien ne s’improvise
Bien, je retiens la préméditation, bravo.
13h35 Si le but est de vivre heureux, il faut absolument s’en passer. Ne pas travailler, ou le moins possible. Etre sans ambition… JC .
Répétons, Bérénice, et ne faites pas l’enfant une fois de trop : on parle d’une vie sans AUCUN désir, l’ambition n’est que l’un d’entre eux.
Compris ? ou je répète une troisième fois ?….
Rien ne s’improvise
L’amour peut-être serait une improvisation réussie et provisoire ( vous pourriez disserter musique), arrive un temps où même les sentiments ne trouvent plus qu’à s’écrire, de plus c’est moins salissant.
JC vous savez comme moi que le désir est le principe de vie. L’ambition peut s’attacher à nos désirs, notre désir se teinter d’ambition, nos désirs ambitieux, nos désirs d’ambition. Enfin si vous avez le temps de répertorier
« Qu’est-ce qu’on perd en écrivant » ne me paraît pas une question pertinente. Je lui préférerais « qu’est-ce qu’on sacrifie à l’écriture ? » L’histoire de l’art fourmille d’exemples de créateurs solitaires qui, pour s’adonner à leur vocation ou plus simplement à leur travail, ont négligé le reste, c’est-à-dire le quotidien, la vie domestique, la relation avec les proches. Vu de l’extérieur, comme admirateur de l’oeuvre, il leur est beaucoup pardonné.
Il semble que les terrassiers de choc Prieur et Mordillat aient encore frappé.
Que du scrupule, que du texte, pas d’interprétations c’est promis
Relisons quelques savants pour prends quand même le large
http://www.famillechretienne.fr/eglise/aeoecumenisme-et-autres-religions/le-jesus-du-coran-n-est-pas-celui-de-la-bible-182884
Un aimable sourire de Madame Verniglia : « Emballé par le plafond de verre évoqué par sa chère Marion pas nette, JC a voulu immédiatement s’en procurer un, il s’est rendu chez le marchand de glaces à côté de la miroiterie de le rue Fournier à proximité du Camp à Nella. Il a fait un foin pas possible chez le glacier qui l’a viré à coups de pompes dans le derna à la plus grande joie des habitants »
« Qu’est-ce qu’on perd en écrivant » ne me paraît pas une question pertinente
radiographie,on s’en fout, . Elle a paru pertinente à cet auteur qui sans conteste possède les moyens de renvoyer en douceur une étudiante à l’impertinence de sa question s’il avait estimé que tel était le cas.
En fait, elle n’est pas vraiment jolie cette histoire d’Ibsen et d’Emilie. Elle est terrible.
Bérénice, on ne peut pas parler d’amour d’un bloc. Ce que nous appelons amour est souvent une construction qui préexiste à la rencontre. D’où sans doute tant de déconvenues de par le monde. A moins d’une identification maladive à ses propres affects, c’est même le chapitre qui à partir d’un certain âge devrait laisser le plus perplexe. Notre part inexplicable, à moins que le regard ne se fixe sur tout autre chose.
radioscopie dit: 15 décembre 2015 à 13 h 52 min
Point de vue d’amateur velléitaire.
. Vu de l’extérieur, comme admirateur de l’oeuvre, il leur est beaucoup pardonné.
Les génies sont ils bien entourés? il conviendrait de connaître leurs muses, leurs amis, leurs amants leurs maîtresses , d’évaluer la trace et l’héritage.
bérénice dit: 15 décembre 2015 à 13 h 58 min
Pourquoi cette agressivité ? De qui tenez-vous le droit de m’interdire de faire cette remarque ?
@ Ecrire est un « travail », donc un acte d’une profonde inutilité !
On aurait aimé savoir ce qu’en pensait le gendre de Marx qui s’obligea à écrire son pensum sur « le droit à la paresse »… Mais non, écrire (pour soi ou les autres) est un plaisir que peuvent même imaginer ceux qui n’ont le temps, ni l’aptitude, ni même le souci de l’argent. A ceux à qui il reste le temps de lire les autres.
Il en serait resté « Solness le constructeur », de cette histoire.
13h59 identification maladive à nos affects …, en clair qu’est-ce que ça signifie?
Chaloux dit: 15 décembre 2015 à 14 h 00 min
radioscopie dit: 15 décembre 2015 à 13 h 52 min
Point de vue d’amateur velléitaire.
Bien, ça continue dans les gracieusetés ! Eh bien, je vous invite à développer votre formule expéditive : en quoi mon « point de vue » est-il « d’amateur velléitaire » ?
radiographie si vous lisez de l’agressivité quand il est question de désabusement c’est un problème d’oreille ou de sensibilité, mais ce n’est pas le mien.
masud al-bukhari dit: 15 décembre 2015 à 13 h 54 min
Il semble que les terrassiers de choc Prieur et Mordillat aient encore frappé
Oui, et c’est très intéressant, comme toujours.
Il semble que le asshole-terrier de choc ait encore un problème de bronze à couler.
radioscopie dit: 15 décembre 2015 à 14 h 04 min
De qui tenez-vous le droit de m’interdire de faire cette remarque
Ben, du fait qu’il est Chaloux.
Si ce n’est pas assez pour vous, c’est très suffisant pour lui.
Il me plairait -maintenant que j’ai lu un peu sur Emilie et Sigurd- de compléter cette phrase:
« Huit ans après, il enverra à la jeune fille un télégramme lui avouant que ce jour-là avait été le plus intense de sa vie. »
en réponse à un télégramme, où après 7 ans de silence, elle lui envoie des vœux.
Merci de cette découverte d’un portrait d’Ibsen.
radioscopie dit: 15 décembre 2015 à 14 h 04 min
@bérénice De qui tenez-vous le droit de m’interdire de faire cette remarque ?
Elle ne t’interdit rien, mon petit, elle essaie de t’aider parce que c’est une grande personne et qu’elle estime que c’est son devoir.
Alors calme-toi un peu, lis-la et efforce-toi de comprendre. C’est pour ton bien. Tu la remercieras plus tard.
De qui tenez-vous le droit de m’interdire de faire cette remarque
Ben, du fait qu’il est Chaloux.
Interdire n’est pas le mot adapté puisqu’il s’agit d’une réaction à une remarque soulignant l’inutilité de porter autre réponse qu’en requalifiant l’interrogation comme étant velléitaire.
Une vie sans désirs, c’est ce qu’on appelle la mort.
bérénice dit: 15 décembre 2015 à 14 h 08 min
radiographie si vous lisez de l’agressivité quand il est question de désabusement c’est un problème d’oreille ou de sensibilité, mais ce n’est pas le mien.
Votre pirouette ne fait rien à l’affaire. Quand je lis « ON S’EN FOUT », je lis de l’agressivité.
Laissez tomber, bérénice. JC et radioscopie ne sont pas à votre niveau.
Radioscopie, je n’interdis rien du tout. Continuez.
bérénice dit: 15 décembre 2015 à 14 h 06 min
Je crois que ça signifie seulement qu’on change.
Tais-toi maintenant, radioscopie, ou tu vas nous forcer à être vraiment agressifs.
j’ai écrit, on s’en fout, sous cette forme. Vous hypertrophiez la typographie choisie, vous déformez. Quel est votre but?
« Huit ans après, il enverra à la jeune fille un télégramme lui avouant que ce jour-là avait été le plus intense de sa vie. »
en réponse à un télégramme, où après 7 ans de silence, elle lui envoie des vœux. »
Rapides, les ancêtres
14h19 quel est votre taux?
Une vie sans désirs, c’est ce qu’on appelle la mort.
Un désir sans vie, le desespoir?
radioscopie dit: 15 décembre 2015 à 14 h 26 min
Radioscopie tout seul : mange!
bérénice dit: 15 décembre 2015 à 14 h 23 min
@radioscopie Quel est votre but?
Exister. Personne ne l’écoute dans la vie, alors il (ou elle?) essaie d’exister ici.
Claudio maigrit ?
Au salon de l’agriculture de St Flour
Y avait un attelage de boeufs
L’un s’appelait bérénice
l’autre c’était chaloux
» La folie apparaît comme une modalité du sujet de l’ esprit contraint dans sa camisole de force d’ une identité unique. »
Le moi « s’ éclate » en s’ écrivant.
Ne peut-il « se peindre » aussi?
bérénice est un prénom macédonien. A n’en pas douter sa syntaxe, c’est comme la macédoine, des mots en morceaux liés par une mayonnaise (tournée).
Le taux, le taux… Ca dépend si c’est celui de l’escompte ou celui des gamma G.T…
Clopine 1 l oeuvre de Proust est inachevée les proustiens savent au moins ca 2 parler de » summum de la cruauté « est navrant sur le Proust reclus car il explique le sauvetage spirituel par l oeuvre d art de
bérénice est un prénom macédonien…
Tout ce que vous voulez cependant je trouve que Claudio Magris est un appel autrement plus puissant à commentaires que ce pseudo contribuant à couvrir une personnalité ténue. Comme Clopine je découvre jusqu’au nom de l’auteur.
radioscopie 10h59
Merci de l’avoir fait. Je n’en avais pas la patience…
Néanmoins, Paul Edel, n’est-il pas permis de se demander s’il n’entre pas dans la vie et l’oeuvre de Proust un certain masochisme tendant à remplacer des plaisirs interdits? Cela ne lui enlèverait rien, tout au contraire.
14h46 vous n’ignorez pas que « faire le bœuf » s’applique à l’improvisation musicale, je ne suis pas musicienne , mon professeur me pourchassait dans le couloir en brandissant mon zéro en solfège et je ne suis pas plus castré car du genre féminin sans ambiguïté, votre attelage ne tient pas la route.
Y avait un attelage de boeufs
L’histoire ne dit pas quel désolant attelage il leur fallait traîner.
Il est aussi possible d’avoir autre chose que les yeux plus gros que le ventre, c’est vrai.
Il y a une dizaine d’années environ, mon mari et moi avons fait un séjour à Trieste chez une amie. Sachant que nous avions beaucoup d’admiration pour Claudio Magris, elle nous a dit qu’elle le connaissait un peu et nous a proposé d’aller dans le café où il avait ses habitudes. Un de ces vieux cafés somptueux, de style viennois, où le décor et le chocolat sont un pur bonheur.
Par chance Claudio Magris était là. Il était dans une partie du café surélevée (2 marches); mon mari étant en fauteuil roulant, il nous était difficile d’y accéder. Notre amie est allée voir C. M. et lui a expliqué que ses amis français auraient été heureux de pouvoir le saluer. Il a abandonné la table où il était avec des amis et il est venu s’installer à la nôtre. Pendant un long moment on a parlé de ses livres, de Paris où il vit une partie de l’année, de ses enfants… Bref une conversation très plaisante et très simple.
J’avais déjà raconté cette anecdote quand on avait parlé de Claudio Magris pour le prix Nobel de littérature.
Tiens, à ce propos ne ratez pas la lecture du superbe discours de Svetlama Aleksievitch.
@ »Ce que nous appelons amour est souvent une construction qui préexiste à la rencontre ». Bah, pas toujours et même pas très souvent. C’est plutôt un « mouvement social » qui prend deux êtres simultanément dans une espèce d’enamoramento sans aucun calcul, comme il est montré dans le « choc amoureux » d’Alberoni, une vieille thèse qui n’a pas pris une ride malgré l’apocalypse annoncée. http://www.dicocitations.com/auteur/71/Francesco_Alberoni.php
Ne pas confondre Claudio Magris et Claudia Maugris, qui est mon épouse.
Disons plutôt que c’est un parallèle, Diagonal, ne prenez pas la tangente. Vos pensées sont perpendiculaires.
Diagonal, sans calcul, peut-être, encore que non sans causes préexistantes, ce qui rend la notion d’absence de calcul assez douteuse.
Dire d’un personnage qu’il n’a pas de « Moi » est une façon de parler très inappropriée. Au fond, ça ne veut strictement rien dire.
Par définition, un personnage n’a pas de Moi. Ce ne sont que des êtres de papier. Donc, en disant qu’ils n’ont pas de Moi, on n’a rien dit de bien pertinent en réalité. On n’a pas fait avancer la réflexion d’un iota sur le type de personnage dont il veut parler. Que veut-il dire au juste ? Ce n’est pas clair du tout.
Chaloux pourquoi pas ?
« Dans les Mémoires d’Hadrien, dont je rappelle que c’est un roman, aucun détail n’est inventé, Marguerite Yourcenar n’a inventé aucun détail, même les promenades ; tout correspond. »
Il me semble que cette idée correspond à une lecture quelque peu ancienne des Mémoires d’Hadrien. Yourcenar liste d’ailleurs un certain nombre d’inventions de son cru dans la postface.
J’adore les interventions de Madame Verniglia, cette dame est absolument charmante
Il suffit de lite les témoignages de reynaldo hahn ou des autres visiteurs du soir entre minuit et 2 heures du matin.Proust imitait ses personnages ou leurs amisavec des mimiques de clown Proust jubilait de sa construction de l œuvre malgré ses coups de fatigue
Marion Nette dit: 15 décembre 2015 à 16 h 36 min
J. Ch. s’emme..e, il n’a pas son JC, comme il n’a rien à dire, il boucle.
Madame Vernigila dit: 15 décembre 2015 à 16 h 36 min
J’adore les interventions de Madame Verniglia
Le signe dans la fiction ne fonctionne pas comme dans les autobiographies ou dans les Mémoires.
Dans un texte de fiction, le signe a un signifiant et un signifié. Dans les autres cas, il a un signifiant, un signifié et un référent. Dans une fiction, le texte vise à créer un référent au signe par tout un ensemble de procédés comme les effets de réels, les petits détails réalistes comme dit Stendhal. Dans les autobiographies comme dans les Mémoires, le référent ne s’invente pas, il fonctionne comme une contrainte à laquelle l’auteur ne peut que se plier. Mais on voit bien que pour le reste, tout comme dans une fiction, le signe d’un texte référentiel crée du sens qui n’est nullement préexistant au récit autobiographique ou aux Mémoires. La question de savoir quelle est la part de fiction dans un récit autobiographique est donc une question sans pertinence. Le récit autobiographique crée autant le Moi qu’il s’y réfère.
Le Moi est lui-même une fiction, une projection imaginaire. Comme le dit Pascal, le Moi n’existe pas. Il est un produit de l’imaginaire.
Chercher le Moi, en conséquence, est une poursuite sans fin, un travail infini, comme le texte de Montaigne. Plus on cherche son Moi, moins on le trouve, parce que des continents nouveaux, inconnus s’ouvrent sans cesse à notre recherche.
On le voit si bien dans les autoportraits de Rembrandt, notamment celui du Louvre, Rembrandt à l’atelier. Les traces visibles du pinceau apparaisse dans le bonnet de toile blanche sur sa tête, qui fonctionne comme une auréole des saints mais ici sécularisée en quelque sorte, qui montre, contrairement aux glacis du reste du tableaux, la peinture en travail, et pas seulement le peintre au travail, ce travail qui éclaire la toile, les traces de la peinture renvoyant au travail infini de la connaissance de soi.
Chaloux dit: 15 décembre 2015 à 16 h 23 min
Il me semble que…
On s’en fout !
Marguerite Yourcenar a au contraire tout inventé dans la mesure même où elle a trouvé ses mots à elle pour le dire, et pas les mots des autres. Une promenade d’Hadrien peut avoir un cadre référentiel, mais, pour le reste, tout est inventé. C’est exactement le même genre de travail que dans une fiction : disons Madame Bovary dans le cadre normand. Les concepts critiques qu’utilise Magris ne me paraissent pas du tout pertinent à ce sujet.
Je dirai que le Moi n’existe pas dans la mesure même où il est un abîme sans fond et sans limites. Dans La Recherche, justement, toute l’originalité de Proust ressortit du fait que les identités des personnages se construisent par leur interaction. Clément Rosset, d’ailleurs, a écrit à ce sujet, quelques pages éclairantes ici et là dans ses ouvrages. Notamment, je crois bien, dans son livre « Loin de moi ». Où il explore cette fausse notion de Moi.
bérénice dit: 15 décembre 2015 à 15 h 41 min
« Comme Clopine je découvre jusqu’au nom de l’auteur. »
Il faut aussi se sortir de l’esprit que ce qui est purement imaginaire n’aurait pas d’effet sur le réel.
Pendant la guerre, bien des Juifs qui ne se pensaient absolument pas comme Juif (tel mon père), le sont devenus par le regard de l’autre, antisémite, avec de terribles effets de réel : leur persécution, et la réaction des persécutés pour s’en prémunir.
Au fond, force est bien de constater que personne ne sait vraiment de quoi on parle quand on emploie ces mots de « réel » et d’ « imaginaire ». C’est d’ailleurs bien là le hic…
« Dans les Mémoires d’Hadrien, dont je rappelle que c’est un roman, aucun détail n’est inventé, Marguerite Yourcenar n’a inventé aucun détail, même les promenades »
Marguerite et Hadrien se baladant ensemble
« Ne pas confondre Claudio Magris et Claudia Maugris, qui est mon épouse. »
message reçu
merci pour l’info- on sait jamais
Ce qu’il dit de fort pertinent en revanche c’est qu’avec Kafka, le monde a cessé d’être compréhensible. On pourrait le dire également de Pessoa. A mes yeux, ce sont les deux grands phares qui éclairent notre modernité, beaucoup plus que Proust qui veut trouver des lois dans le réel, qui prétend même être dogmatique.
Ecrire, c’est partir du principe qu’on ne comprend rien à l’histoire qu’on est en train de raconter et qu’on l’écrit précisément pour tenter d’y voir plus clair.
bérénice dit: 15 décembre 2015 à 15 h 46 min
en brandissant mon zéro en solfège
Et la dictée de notes ! C’est ça des sévices ? J’arrivais plus à respirer pendant des jours entiers…
Et puis pour pomper… Y a pas de trado ni rien !
Dès lors qu’on n’y comprend rien, à l’histoire qu’on est en train de raconter, l’idée que le narrateur ne peut pas ne pas évoquer l’impossibilité d’en parler est inévitable.
Au fond, quand George Semprun écrit dans L’Ecriture ou la vie, qu’il est impossible de parler de la « fumée » qui s’échappe de la cheminée du camp de Buchenwald, il ne fait que dire que le réel reste indicible, même le réel le plus banal. Buchenwald comme Auschwitz sont assurément exemplaire de cette impossibilité, mais ils ne sont nullement, à cet égard, des exceptions. Le Réel est idiot, comme dit fort justement Clément Rosset. Il n’y a donc aucune expérience humaine qui puisse vraiment en rendre totalement compte ni aucune qu’on puisse vraiment partager. Mais c’est aussi que l’expérience de l’Autre rend plus sensible, par différence, son expérience propre. Aller ainsi en visite à Auschwitz ou à Buchenwald, c’est prendre conscience que ce qui s’y est passé nous demeure à jamais inaccessible à notre entendement comme à notre sensibilité. On ne peut pas comprendre, l’expérience vécue par les détenus nous restera à jamais étrangère. Ce qui n’est pas le cas pour les expériences relatées par le narrateur de La Recherche par exemple. C’est la seule différence.
Widergänger dit: 15 décembre 2015 à 16 h 59 min
Vision simpliste d’un logorrhéique compulsif habitué à disserter sur des sujets dont il ignore tout. Yourcenar a parlé de sa recherche d’un « style togé » élaboré à partir des grands auteurs de langue latine. Le détail qui fait de Mémoires d’Hadrien un roman, c’est qu’aucun romain n’aurait l’idée d’écrire ses « mémoires » comme Hadrien écrit les siens. C’est cette impossibilité historique qui fait de ce livre un ouvrage romanesque. Pour le reste, Yourcenar s’est expliquée sur sa méthode, en faisant référence aux historiens du XIXe siècle : « Refaire du dedans ce que les historiens du XIXe ont fait du dehors ». C’est d’une certaine façon par un matériau a-littéraire, avec une démarche historique et a priori non littéraire, presque par un refus du littéraire, que Yourcenar accède à la littérature. Paradoxe parfait, et puissante réflexion, paradoxale elle aussi, sur le fait littéraire. Toute littérature volontairement repoussée, la littérature est encore là. Yourcenar n’est pas une « classique » comme le croient les naïfs mais un esprit profondément moderne.
Pour ceux que ce genre de sujet intéresse, il est paru récemment un ouvrage qui semble intéressant et dont je viens de commencer la lecture : Dictionnaire Des Mythes Et Des Concepts De La Création, sous la direction de Jacques Poirier, Epure, 25 euros.
Le suis-je assez, taquin? (Genre Verdurin).
Bonne soirée,
Chaloux dit: 15 décembre 2015 à 17 h 27 min
Widergänger dit: 15 décembre 2015 à 16 h 59 min
Chaloux tentant de répondre, enfin crachouiller, à WG.
Une vraie démonstration des limites du m’as-tu-vu sur mon eau plongeoir.
Un plat de première.
Deligny dit: 15 décembre 2015 à 17 h 37 min
Ce qui est vrai c’est que cet avorton d’IVGG est à ce point couvert de sottises qu’il est bien difficile d’entreprendre de le nettoyer sans paraître se salir.
Hurkhurkhurk!
Diagonal, 14:04
pour avoir lu le Droit à la Paresse de Lafargue ou Lafarge, le gendre de cette faignasse de Karl Marx, mon souvenir est que ce pensum était vraiment intéressant car significatif d’une époque industrielle qui a totalement disparue…
Chez Kafka et chez Pessoa, le monde est-il devenu « incompréhensible » ou est-il au contraire démasqué? C’est une question qui se pose mais pas pour Alba toujours à la pointe du néant.
Pour un benêt dans mon genre, ce que pensent Kafka et Pessoa du monde c’est…. qu’ils ne se sentent pas de ce monde là. Disons, celui des gens.
à Spire 16 h 49 : je suis assez grande pour faire mes commissions toute seule
Récemment, Amanda Lear a fait la Une des médias… malgré elle. En effet, Régine a prétendu avoir connu la chanteuse lorsqu’elle était un « garçon ». « Je le dis dans mon livre. Un jour je lui avais dit : « Il y a du petit salé aux lentilles ». Elle m’avait répondu : « Chouette ça me rappellera mon service militaire ! » […] Je l’ai connue en garçon. Elle chantait dans les petits bistrots. C’est un personnage. Elle est très sympathique. « .
Tombé la-dessus par hasard. Drôle comme du Proust.
Dans « Le livre de l’intranquillité », Pessoa à travers son héros parlant de son chef de bureau, des rues de Lisboa, de ce qui l’entoure, des nuages …. mais c’est prodigieux, inoubliable, à rapprocher des Essais du type à cheval en Italia, celui qui souffrait.
Marion Nette dit: 15 décembre 2015 à 18 h 22 min
« je suis assez grande pour faire mes commissions toute seule »
Les grosses et les petites ….
J’ai l’impression que cette interview de Magris était déjà parue dans le Magazine littéraire. Passionnant ce qu’il dit sur Bartleby et Une autre mer, son roman, l’un des plus beaux romans du XXe siècle finissant.
jem dit: 15 décembre 2015 à 18 h 45 min
Passionnant ce qu’il dit sur Bartleby
Ah bon ?
Qui est ce Chaloux qui vient déverser son tombereau d’injures et briser toute tentative de conversation ? Un fossoyeur, un terroriste de blog ? Même s’il essaie d’en jeter dans le registre de la culture, sa spécialité se limite surtout à la poudre de riz ie. à Régine et Amanda Lear.
18.45 pour info. Oui, 13.36 a déjà confirmé le mauvais reprint du jour.
Qu’est-ce qu’on perd en écrivant ? Ben que avant on croyait que ça serait chapeau bas comme dans Meursault, et que après on le croit plus…
Ils ont soumis la littérature à une critique radicale de la notion du Moi. Dans l’Homme sans qualités, on découvre même un souverain qui a perdu la capacité d’émettre des actes de gouvernement. Cette grande littérature a découvert le caractère pluriel et multiple du moi individuel.
Nous voilà loin de la Médée de Corneille :
» Dans un si grand revers, que vous reste-t-il ? — Moi. Moi, dis-je, et c’est assez. »
Musil et d’autres inaugurent ce qu’on pourrait appeler le nouveau régime climatique du moi. Du moins en littérature.
Antoine Sergent dit: 15 décembre 2015 à 19 h 06 min
Qui est cet Antoine Sergent si ce n’est quelque grenouille momolle et surgonflée, prof de collège pour heures creuses? Un genre d’Alba, quoi…
Le Réel est idiot, comme dit fort justement Clément Rosset. (Widergänger)
En tout cas au sens du grec « idiôtès » : singulier. A chaque fois singulier.
Non mais le petit salé au lentilles c’est essetrêmement auvergnat, surtout les lentilles, et c’est bourré de fer, surtout les lentilles…
Empoigne Serpent dit: 15 décembre 2015 à 19 h 14 min
Antoine Sergent dit: 15 décembre 2015 à 19 h 06 min
Qui est cet Antoine Sergent si ce n’est quelque grenouille momolle et surgonflée, prof de collège pour heures creuses? Un genre d’Alba, quoi…
Retourne à Voici & Gala. C’est de ton niveau.
C’est une question qui se pose mais pas pour Alba toujours à la pointe du néant.
Chaloux vous posez-vous les bonnes questions, et si oui quel enseignement d’une exploration littéraire éclairée infuserait vos choix votre conduite votre attitude, quand bien même l’un ne découvrirait pas la même somme que l’autre est ce que c’est assez pour ce mépris systématique, si vous ôtiez votre masque de lettré qu’aurions-nous à lire? vos importations, vos installations d’un nouveau genre qui vous excusent de tout au prétexte que vous le valez bien, je ne comprendrai jamais que vous puissiez à ce point et de cette façon rejeter quelqu’un qui comme vous tente de partager sa lecture, son approche des œuvres même si je ne suis pas compétente à pouvoir en juger.
@JC 18h10 – 18h33
Plus de moi… Une vie se reflétant dans celle des autres, celle des autres se reflétant dans la sienne. Une sensation de n’être plus personne ou tant d’autres. Un moi fragmenté, divisé, séparé. Une abolition des frontières du moi.
« Je me rêve moi-même, et choisis ce qui est rêvable en moi… je détache la vie de moi et la mets de côté, comme un vêtement trop étroit… Tu n’existes pas, je le sais bien, mais est-ce que je sais vraiment si j’existe moi-même ? Moi qui t’existe en moi, ai-je plus de vie réelle que toi, et que cette vie même qui te vit ?… Notre vie n’avait pas de dedans. Nous étions au-dehors, et nous étions autres. » Fernando Pessoa
Oui, il a laissé dialoguer les personnalités de passage en lui dans sa vie fictive : Alberto Careiro, Ricardo Reis, Alvaro de Campos, Bernado Soares et Fernando Pessoa lui-même.
Donc une autobiographie sans évènements…
« J’envie – sans bien savoir si je les envie vraiment – ces gens dont on peut écrire la biographie, ou qui peuvent l’écrire eux-mêmes (…) je raconte avec indifférence mon autobiographie sans évènements, mon histoire sans vie. »
Bérénice, un point vous échappe : si j’asticote à ce point Alba c’est que je le trouve intéressant à sa manière. L’esprit de supériorité est comme la modestie : on peut toujours le jouer.
Faut s’épastrouiller, faut s’épastrouiller…
Vous ne lisez pas votre violence, êtes sourd à vous-même. C’est plus que désolant, personnellement cela me désespère, j’éprouve une antipathie, un dégoût, une nausée à vous lire, Dieu… pourquoi vous!
Bérénice, vous prenez au sérieux, ce qui ne mérite pas de l’être.
chapeau bas
Seulement mais alors uniquement sur le Mundart qui pue de la gueule à Sergio -euh non, à la copie de maman chinoise à enfant unique…
Oui et de vous possible de vivre l’inverse. Ce qui est sérieux ne devrait pas l’être, où commenceraient et finiraient les choses sérieuses quand tout commence dans nos façons de communiquer
le vieux, la Chine renonce à l’unicité. Le saviez-vous.
Tranquillisez-vous, Bérénice, je suis persuadé qu’Alba ne se fait pas la moindre illusion sur la qualité des dizaines de milliers de kilomètres de sottises patiemment étalées par lui ici même pendant des années. Il faut lui rendre cette justice, ce que je fais bien volontairement, en signe d’apaisement.
Depuis plusieurs semaines, oui, merci.
« Bien volontiers ».
Chaloux, mon C.l c’est du poulet?
Maintenant que vous en parlez, je vous dirais que ça ne m’étonne pas!
Heureux de vous avoir permis pendant 10 secondes de jouer à autre chose qu’à l’abrutie (quoique…). Bonne soirée!
A lire ça et là, quelques réflexions, au débotté.
Sur le plan pratique, dire que la transcription de ce grand entretien est, du fait de quelques coquilles, est celle d’un « copiste fatigué », déjà, je trouve que c’est hasardeux. Car il est long, sur le papier, cet entretien; on s’en rend pas compte, comme ça, mais sans sténo, ça doit être une vraie galère, de prendre note. Alors laisser le soin aux correcteurs/trices du maglitt’ le soin de faire leur boulot, ça va bien quoi.
Dire que l’on découvre Magris une première fois sur la RDL, ça aussi, c’est bizarre…
Mais ce que j’ai découvert, ou n’y ayant pas prêté attention, c’est que M. Magris avait tenu une chaire au CDF. Un truc sur le nihilisme et la mélancolie, tout pour plaire.
Et ce qui fait sans doute que je n’ai pas lu cet auteur, outre ces histoires de Moi, de l’Autre, on dirait à lire le Poltergeist du finkie/levinas mal digéré, c’est qu’il n’est pas un biographe; c’est dit dans la réponse à la dernière question de l’entretien.
Et qu’à ce compte-là, celui de la littérature plus centrée sur les personnages, les auteurs et d’autres vies que la leurs, la littérature en regorge.
bouh, les coquilles finalement, les miennes, finalement je m’y fais bien.
la littérature en regorge
bleue comme une orange.
la leçon inaugurale, en 2001:
Nihilisme et mélancolie Jacobsen et son Niels Lyhne.
C’est un truc pour sigmundiens, non ?
Oui, en regorge, du verbe regorger.
Mais aussi ici, sur un sujet archi-rebattu.
Le risque de déséquilibre mental à vivre d’autres vies que la sienne.
Quant à causer de littérature d’identification, alors là, c’est prousstien, en diable.
Ni ce qu’on perd
ni ce qu’on gagne
ni même l’un et l’autre
mais leur somme algébrique,
en principe positive,
sinon l’écriture
dévorerait ses pratiquants
et ils seraient moins nombreux,
voire en voie d’extinction.
Au bénéfice – ou pas –
de la qualité moyenne ?
Econoniquement.
Mais on gagne toujours Polé.
Ainsi grâce à ce grand entretien, dans ses développements, je découvre un darwiniste (!) et puis cette -belle et terrible- histoire de Sigurd Ibsen et Emilie.
« se mettre en retrait pour écrire », étrange formule tout de même. J’aimerais rebondir dessus.
Est-ce qu’on se met vraiment en retrait pour écrire ?
Peut-on écrire, prétendre écrire sans se mettre en retrait ?
Peut-on penser une seule seconde que Kafka se soit jamais mis en retrait pour écrire ? Être accroché à son bureau de travail, sorte de bourreau de travail, c’est tout le contraire d’un retrait pour lui. C’est la seule vie possible, c’est le seul moyen d’accès à la vie, à ce qui est donné aux autres naturellement, sans même qu’ils y pensent.
Mais je crois qu’il y a deux sortes d’écrivains en effet. Il y a ceux pour qui le bureau de travail, c’est le bourreau de travail, le retrait de la vie; et puis les autres, ceux pour qui l’écriture c’est la vie, et le bureau un accès possible au paradis. Kafka, Kleist, Proust, Celan sont de cette deuxième catégorie. Pour ceux-là, comme le dit Proust à la fin du Temps retrouvé, c’est en écrivant qu’on sait ce qu’on a vécu, ou du moins qu’on en a une petite idée. Avant, c’est rien, le néant, ce que les autres appellent la vie.
20h11 pour finir, vous inventez le fil! Sinon ne prêtez pas attention à ma réflexion, l’ordi est installé en face d’une corbeille d’agrumes juteux et colorés.
Quand je lis ML, à 21h05, après tout ce qu’on a eu à lire de -et sur- Kafka, mais bien sûr, que pour écrire ce qu’il a écrit, il faut « des espaces blancs ».
Je ne supporte plus qu’on le compare ou qu’on le catégorise.
Je ne supporte plus qu’on le compare ou qu’on le catégorise.
– Pensez-vous que votre dérangement puisse changer le cours de la biographie, de l’hagiographie ( avec le micro, (note pour le script – une foule rassemblée, les perchistes se battent, les flash fusent de toutes parts.)
bouh, les coquilles finalement, les miennes, finalement je m’y fais bien.
( autre scénario) Là grand moment de tension, les assaillants se retiennent, le service d’ordre connait toutes les peines à protéger l’exfiltration de l’inculpé.
Widergänger dit: 15 décembre 2015 à 21 h 05 min
« se mettre en retrait pour écrire », étrange formule tout de même. J’aimerais rebondir dessus.
Poum poum flop.
Nihilisme et mélancolie Jacobsen et son Niels Lyhne.
Ah! quelle morgue que celle de l’intellectuelle saluée. (on ne sait qui de la morgue ou de l’ambulance…) » -Bandes d’ingrats gras! – » Les femens sont expulsées.
Voilà un trio bien improbable, qui me fait rire:
Claudio Magris ha vinto con Non luogo a procedere (Garzanti) la Classifica di Qualità de «la Lettura», edizione 2015. Lo scrittore triestino ha avuto la meglio su Emmanuel Carrère, secondo con Il Regno (Adelphi), e su Michel Houellebecq, terzo con Sottomissione (Bompiani). Si tratta di tre maestri della cultura contemporanea in un podio tutto europeo.
19h42 Chaloux: Durant le rude printemps de notre enfance les déjeuners sur table des dimanches étaient majoritairement consacrés à la dégustation d’un poulet, à l’époque ma mère les achetait à la ferme où nous avions quelques parents, dont une immigrée polonaise, et parfois la chair sur une petite surface mais il ne fallait pas tomber dessus était souillée par du fiel, je comprends tout à fait que vous n’ayez pas souhaité goûter cependant sachez que ma chair est indemne quoique ces repas aient pu ^tre déçus quand en plus il fallait manger des petits pois.
quand en plus il fallait manger des petits pois.
Sur nappe vichy, outre atlantique, qui plus est
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=CsYHN7eCCtU
21h56 contemporain du Truman Capote » De sang froid » ?
Et pourtant il n’y a pas vraiment de quoi rire, vous me direz.
A propos de ce dernier récit de C. Magris.
Trieste est une ville aux confins.
De là à affirmer que c’est Auschwitz, c’est .
C’est du Magris.
http://www.illibraio.it/pdf/Articoli_NonLuogoAProcedere_Magris_SetteCorSera
Merci pour ce lien vers le Corriere della Sera, la vie, j’y ai retrouvé le nom du café de Trieste, il Caffè San Marco, où nous avions rencontré Claudio Magris.
Passou a déjà fait un article sur Magris il y a quelques années, quand celui-ci faisait partie des gens dont on parlait pour le Nobel.
Lavande, nice to greet a neighbour, la seule chose qui me réconforte dans cette affaire, c’est la pensée du sifflement de ma cafetière demain matin, remplie de San Marco, « il vero gusto italiano » 😉
La vie: « Trieste est une ville aux confins.
De là à affirmer que c’est Auschwitz, c’est .
C’est du Magris. »
Magris ne dit pas que Trieste « c’est Auschwitz »; dans son dernier livre « No luogo a procedere » (il n’y a pas lieu de poursuivre) il parle de la « Risiera de Sabba » qui fut l’unique four crématoire nazi en Italie et sur lequel on sait très peu de choses.
la vie dans les bois dit: 15 décembre 2015 à 22 h 48 min
c’est la pensée du sifflement de ma cafetière demain matin, remplie de San Marco, « il vero gusto italiano » 😉
Tant qu’elle a pas sifflé, i faut pas boire de tonneau comme dirait Mirabeau ; il peut y avoir des vingt cent mille catastrophes qui se pressent en rangs serrés comme les moutons de Clopine, que y ait plus d’eau, que l’électricité soit coupée dans tout le quartier (cela arrive !), une grève spongieuse chez San Marco, le mec des hauts plateaux qu’est en convalo, enfin pour que ça arrive à bon port que le café i cuise il faut beaucoup plus d’interventions divines que pour le gus aux allumettes dans Marienbad…
Mystagog dit: 15 décembre 2015 à 14 h 11 min
Oui, et c’est très intéressant, comme toujours.
Ah ça captive, c’est sûr, on en oublie sa gnole et son sens critique.
C’est pas un peu les frères Bogdanov de l’épigraphisme sauvage?
Mais prenez-y du bon temps, gog à mystère, je me réjouis de loin avec vous!
Italo Svevo = Aron Ettore Schmitz, élève et ami de Joyce à Trieste, qui lui inspira son Leopold B.
La littérature est tout de même un peu moins sérieuse que les sciences dures, qui modifient le cours de la vie commune.
« Pour ceux-là, comme le dit Proust à la fin du Temps retrouvé, c’est en écrivant qu’on sait ce qu’on a vécu, ou du moins qu’on en a une petite idée. Avant, c’est rien, le néant, ce que les autres appellent la vie. » (Wgg 21:05)
Ne partageant pas du tout ce point de vue bizarre, nous plaignons ces gens là de tout notre cœur, leur souhaitant de guérir de ce handicap, sans la moindre séquelle d’orgueil.
http://www.lefigaro.fr/livres/2008/12/04/03005-20081204ARTFIG00415-eurydice-au-parloir-.php
« Qu’est ce qu’on perd en écrivant ? »
Ben, on perd toute chance de travailler au CERN, de trouver comme en ce moment, une particule monstre de boson, de la même famille que le Higgs, ou bien un mélange de plusieurs Higgs, de répondre à la question de savoir si, par hasard, ce ne serait pas le descendant d’une particule encore plus grosse qui se serait désintégrée très rapidement, avant d’émettre deux photons ?
Des questions, il y en a des tapées : Quel lien a-t-elle, c’te bête, avec la matière noire, la substance différente de la matière ordinaire et qui interagit très peu avec elle ? Est-ce un indice que l’Univers contient plus des trois dimensions spatiales que nous connaissons ?
Bref, on perd beaucoup ! …
JC quand vous en aurez la moindre idée, vous tenterez d’expliquer cette liaison dérangeante et qui ouvre à tant de divertissements, en rire est si facile, la défaire si expérimentalement douloureux, continuer de l’altérer en usant de toutes sortes de procédures vicieuses si exaltant et stimulant. Le résultat ouvre entre autre sur un crépuscule musical pour ne parler que de cela auquel je ne m’habituerai pas, mais sûrement s’accorde-t-il avec cette scène malsaine qui nous tient lieu de monde et bien que fut belle cette promesse aussi joyeuse que follement inédite mais qui comme beaucoup d’événements n’a ouvert que sur exploitation et bénéfices, les pertes passées à l’oubli, que serions-nous sans cette capacité, les uns jouiraient en continu et ce serait intenable – les autres n’en finiraient pas de souffrir pour les rejoindre complétant la communauté. Imaginez ce monde qui fort heureusement est aussi éloigné de notre réalité que la constellation du dauphin l’est de celle du petit lion. A nous l’herbe grasse des vaches concrète et palpable avant les fermes des mille .
http://media4.picsearch.com/is?minsSuqXwIHi3mwAZCqIkMUISGPb3I4v88QxG3elvjw&height=217
« cette scène malsaine qui nous tient lieu de monde » (Bérénice)
Le monde n’est absolument pas malsain, quelle idée curieuse ! Autant de mondes que de vivants…
Chaque vivant en colonisateur muni de dendrites et axones pour réussir à transformer sa proximité en mégapole ou en village, après tout pourquoi pas à l’heure du global, ne serions nous pas en passe de devenir, tous, un peu mégalo. Du pauvre au triste sire en passant par les malfaisants et visitant toutes les galeries du monde, de quoi traverser la vitrine du temps en slalomant élégant.
Plus c.ns ya ? Destruction de massifs coralliens pour construire des nouvelles îles ..Flying close to Beijing’s new South China Sea island
how China is constructing new islands on coral reefs.
http://www.bbc.com/news/magazine-35031313
Mais que radote cette Bérénice si tôt matin?
Elle perd beaucoup en écrivant, la Bérénice?
Enfin!
Elle perd beaucoup en écrivant, la Bérénice? Non rien, je rassemble les miettes de la table afin de les donner aux oiseaux fragiles, c’est l’hiver .
J.J., L. Bloom: caricature:
Il faut que ma joie éclate …
Pourquoi dissimuler l’intense satisfaction qu’il y aurait à voir aux USA l’élégant métis hawaïen, Prix Nobel d’Indécision, être enfin remplacé par le merveilleux Donald Trump !?
En avant, les Républicains : écrasons l’Infâme !
Vérification faite, NKM ne peut subir cet odieuse pratique du vivre-ensemble entre hommes libres, femmes sectionnées à la cuisine….
Chez les Morizet, on est d’abord Kosciusko !
Les membres de la riche diversité du 93 sont repartis bredouille, hier, impossible d’exciser Don Provolone !
Le perroquet restera sur son perchoir …
@ JC, radioscopie, Chaloux, la vie dans les bois : je suis comme vous, je n’ai rien à dire.
Pour avoir connu une brillante/braillante carrière en politique politicienne, je puis vous assurer que « n’avoir rien à dire » n’est pas un handicap, mais bien au contraire …. un don du ciel !
Don Provolone battu, caporegime du 93, chantre de la diversité assistée, s’accroche au perchoir, sans honte !
Misère du perroquet socialiste …
Bérénice, puis-je me permettre un conseil ? (il y a des gens qui ne supportent pas les conseils, d’autres qui les écoutent et ne les suivent pas, d’autres qui les donnent et qui s’y croient, bref c’est généralement importun et inefficace le conseil, m’enfin je tente le coup pour vous !)
C’est de faire attention au nourrissage des oiseaux l’hiver.
D’abord, cette année, il fait anormalement doux, au moins 5 à 6 degrés au-dessus des moyennes saisonnières. Les oiseaux trouvent encore à manger (quand on sait que les primevères fleurissent dans les talus ! En Décembre ! Et que des c… façon JC continuent à nier le désastre du réchauffement climatique !)
Ensuite, les passereaux (car ce sont surtout ceux-là qui restent en hiver chez nous) ont bien plus besoin de gras que de céréales. Un mélange margarine/miettes de pain est idéal…
Enfin, si vous commencez à nourrir, par exemple aux premières neiges, il ne faudra surtout pas arrêter avant la réapparition de la nourriture « naturelle ». Sinon vous affaiblissez ceux que vous voulez réconforter !
Si je suis devenue balèze à ce point en zoziaux, c’est qu’à la suite du documentaire de Beaubec Productions : sans qu’on ait rien demandé, à la suite de la première projection, la ligue de protection des oiseaux nous a d’office classés « refuge LPO », sans même nous demander les renseignements d’ordinaire exigés. Zou ! On a reçu directos, par la poste, la revue et la documentation…Et le beau panneau « ici, on protège ! »
On avait pas besoin de ça pour faire attention aux oiseaux, surtout l’hiver, m’enfin c’était très valorisant. Un des trucs dont je suis le plus fière, quoi, que ce classement d’office…
Car voilà le paradoxe : le ciel, vide pour moi de tout créateur, est cependant un des formidables espaces de beauté dont je dispose – quand les hirondelles y tracent leurs loopings, que les passereaux le traverse d’un arbre à l’autre, et que les chouettes effraies y ponctuent la nuit de leurs appels bombés comme leurs yeux…
et voilà, je redivague encore. Pardon, Bérénice.
« Et que des c… façon JC continuent à nier le désastre du réchauffement climatique » ( Larve normande)
Mais qu’elle est bête, cette dinde !, forte en zoziaux certes mais ce sont des autruches ses zoziaux : des compatriotes, quoi …
Elle comprend rien, ça n’a pas fait d’études, ça n’a jamais bossé…. mais ça cause !!!
Admirable chute du long paragraphe à propos de Svevo : les critiques littéraires l’ont « ainsi poussé à se métamorphoser ».
Tout cela me rappelle – Other Voices, Other Rooms, dirait Truman Capote – le poncif : « il est connu par sa notorieté ». Comme aussi, également arbitraire, le souvenir d’éventuelles métamorphoses. Qui est l’auteur de « Pedro Páramo »? Juan Rulfo ou le protagoniste? A qui renvoie l’Ulysses, à Leopold Bloom ou à Joyce? Et dans « L’homme sans qualités », pour ne pas sortir des références du blog, combien de carences qualitatives chez Ulrich, combien chez Musil? Quelqu’un comme Jorge Luis Borges aurait tiré parti de ce jeu d’identités, et avec l’aimable et subtile ironie de son écriture nous aurait peut être convaincus que Pierre Menard est l’auteur du Quijote ou que tous les hommes qui récitent une seule ligne de William Shakespeare sont William Shakespeare. D’ailleurs, des personnages comme Svevo et Zeno sont des pâles reflets contemporains d’Ismanh al Kaira, le vieux, et son éleve Al Moqanna, en train de discuter l’origine métaphysique de la Kabbale sur la rive droite de l’Euphrate dans la première moitié du siècle XIV. Mais il n’est pas là, l’illustre aveugle, et nous devons compter sur nos propres, affaiblissantes forces – de plus en plein état d’urgence.
Un constat quand même, et déjà depuis la publication de « Danube » il y a quelques années : aucun doute, Claudio Magris est un des écrivains les plus doués des dernières décennies. La preuve, son absence aux récents Prix Nobel. Il est vrai qu’en deux occasions, il étais mis en concurrence avec JMG Le Clézio et Patrick Modiano.
Il y a, bien sûr, à considérer
le compte de l’auteur,
à l’épreuve de l’écriture
mais n’y a-t-il pas aussi
ce que cette dernière
retranche ou ajoute
à une idée (abstraite)
de l’histoire « neutre » ?
La question suivante
porte sur la participation,
active ou inconsciente,
de l’auteur aux retraits
et ajouts ci-dessus évoqués.
Compositoirement.
Pliée à une loi non écrite l’haleine chargée de vieille colle à post-it.
La nouvelle sainte vierge quoi.
Cadranémiquement.
L’aveu dit: 16 décembre 2015 à 10 h 40 min
« @ JC, radioscopie, Chaloux, la vie dans les bois : je suis comme vous, je n’ai rien à dire. »
Oui, mais toi ça se voit.
L’indéniable artifice.
Chouette effraie, ça ne prend pas d’esse.
Clopine, si vous avez des chouettes effraie sur votre terrain, c’est que le diable n’est pas loin.
Ca vaut mieux qu’une chouette Onfray. (Notez que c’est ce que je disais au début : chouette ! Onfray !)
Ce sont des animaux adorables et extrêmement utiles. Nous avons aménagé un nichoir à chouettes, qui a fonctionné il y a deux ans et au printemps de cette année. Nous croisons les doigts pour qu’elles y reviennent : elles voient leurs territoires et leurs abris si menacés que ça fait pitié.
JC….. dit: 16 décembre 2015 à 5 h 38 min
« Pour ceux-là, comme le dit Proust à la fin du Temps retrouvé, c’est en écrivant qu’on sait ce qu’on a vécu, ou du moins qu’on en a une petite idée. Avant, c’est rien, le néant, ce que les autres appellent la vie. » (Wgg 21:05)
Ne partageant pas du tout ce point de vue bizarre, nous plaignons ces gens là de tout notre cœur, leur souhaitant de guérir de ce handicap, sans la moindre séquelle d’orgueil.
_________
Ce n’est pas une question de point de vue, mais d’expérience. JC n’a pas d’expérience de ce que c’est que d’écrire. Il ne sait pas ce que c’est qu’un écrivain, un artiste et croit naïvement qu’il s’agirait d’orgueil. Ce n’est pas non plus une maladie ou un handicap.
Tout un pan de la création échappe à ce malheureux JC. Il faut lire Tonio Kröger au lieu d’être si arrogant et insignifiant à force de bêtise !
Franchement, Michel, vous n’en avez jamais assez ? Vous ne changerez pas le monde, pour cela il faut être un personnage charismatique, comme moi.
Là où je suscite attention, admiration et adhésion (regardez Bérénice, Ueda, et bien d’autres), vous suscitez le contraire.
Ma vie n’est que néant car je n’écris point, ne suis point un artiste, ne sais point ce qu’est un écrivain.
On ne rit pas !
Et j’ai le tort de dire que ces gens là, artistes, écrivains, sont à soigner d’orgueil dans des maisons de repos, car ils pètent plus haut que leurs cultes malheureusement situés au ras du gazon synthétique…
Que dire du positionnement de ces petites gens sinon qu’ils sont distrayants comme montreurs d’ours en Transylvanie faisant la joie des glands
Je vous approuve entièrement sur tous ces points, JC.
C’est écrit on vous le dit.
J’aimerais bien boire l’apéro avec vous à Porquerolle, JC, un jour ensoleillé du mois de mai, quand les jeunes filles sortent habillées légèrement.
Si l’une d’entre elles m’aborde, ce qui sera probable, je dirai que vous êtes mon oncle.
JC….. dit: 16 décembre 2015 à 14 h 12 min
« Ma vie n’est que néant »
on le sait bien
Madame Vernigila, choquée d’avoir été sucrée, informe les modérateurs que « excision » n’est pas un gros mot
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