Finkielkraut va enfin découvrir l’identité heureuse
Une fois n’est pas coutume, le premier ministre en exercice avait tenu à honorer de sa présence la réception d’Alain Finkielkraut, ce jeudi après-midi, à l’Académie française. Élu au premier tour par 16 voix sur 28 votes (quand on pense qu’il sont quarante ! que de portés pâles, de morts vivants et de morts récents pour des immortels…), avec huit croix noires qui ont échoué à l’enterrer malgré leurs efforts, le philosophe et essayiste d’origine juive polonaise, s’est donc assis au fauteuil 21, celui de Félicien Marceau, dont il lui revenait de faire l’éloge. Pierre Nora, Jean d’Ormesson, Hector Bianciotti, Max Gallo, Michel Déon l’avaient engagé à se présenter. Dominique Fernandez, Angelo Rinaldi, François Weyergans, Michel Serres, Florence Delay, Danielle Sallenave furent de ceux qui firent barrage. Mais, chose rare, ils n’avaient jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui à leurs fauteuils. Un honneur.
« C’est à n’y pas croire ! »
Ainsi l’intéressé commenta-t-il son entrée sous la Coupole. Gageons que, pour une fois, ses détracteurs seront d’accord avec lui. Son discours (à lire intégralement ici), il l’a mûri pendant des mois et écrit en deux semaines pendant ses vacances en Grèce (Raphaëlle Bacqué nous l’a appris, entre autres détails, dans un beau portrait publié hier dans Le Monde). Félicien Marceau, il le voit comme un pacifiste qui s’est trompé d’époque, parrainé à l’Académie française par Maurice Schumann, baron du gaullisme et de la Résistance. On s’en doute, c’est moins sur l’analyse des situations cocasses de L’œuf, du comique évocatoire du Corps de mon ennemi ou des fugues du héros d’Un oiseau dans le ciel, que sur son évocation des années d’Occupation qu’il était attendu au tournant et qu’il a voulu aborder « sans faux-fuyant ». Le fait est que, lorsqu’il était encore belge et s’appelait Louis Carette, le futur Félicien Marceau est retourné travailler à la Radiodiffusion au début de l’Occupation.
Nommé responsable du service « Actualités » de Radio-Bruxelles en 1941, il signa des émissions jusqu’à sa démission le 15 mai 1942. Il fonda alors une petite maison d’édition où il publia notamment les oeuvres de Michel de Ghelderode. Recherché à la Libération, il se réfugia à Paris. En 1946, la justice de son pays examina les 300 émissions diffusées sous sa coupe et retint à charge deux chroniques sur les officiers belges restés en France, une interview d’un prisonnier de guerre revenant d’Allemagne, un reportage sur le bombardement de Liège et une actualité sur les ouvriers volontaires pour le Reich, tous présentés sous un angle favorable à l’Occupant. « Cela ne suffit pas à faire de Carette un fanatique de la collaboration » estime Finkielkraut. Il n’en fut pas moins condamné par contumace à quinze ans de travaux forcés et à l’interdiction à vie de publier tout article ou tout livre. Tout cela, Marceau l’a raconté dans Les années courtes, et il a même pris soin d’adjoindre dans l’édition Folio les attendus de sa condamnation. Outre ces Mémoires, pour rédiger les quelques pages de son discours qui lui sont consacrés Alain Finkielkraut a également puisé dans les plus récents travaux sur l’affaire Carette, ceux de l’historienne belge Céline Rase de l’université de Namur.
Sur le pommeau de son épée de bretteur, arme idéale pour cet essayiste de cape et d’épée, courageux habitué des prétoires électriques et des plateaux agités, qui ne peut et ne sait s’empêcher de réagir, à côté de la première lettre de l’alphabet hébreu (aleph) et d’une petit tête de vache car il n’y a pas plus inoffensif, il a fait figurer une seule phrase, faute de place, et elle est de Péguy, ce qui est bien le moins pour ce citateur compulsif :
« La République une et indivisible, c’est notre royaume de France »
Ses détracteurs lui reprochent son lyrisme incantatoire, une vision angoissée de l’histoire immédiate, son prophétisme apocalyptique, son sens du tragique, sa propension à vivre avec ses morts et une certaine tendance à hystériser le débat. Des reproches qu’il accueille désormais calmement, d’un haussement d’épaules, apaisé comme peut l’être un rescapé d’un cancer et d’une dépression, de même que l’étiquette de « néoréac » qui le fait sourire sinon rire, destinée à discréditer ses idées sans prendre la peine de les discuter. Mais s’habitue-t-on jamais à susciter la haine ? Pas si sûr, notamment celle de nombre de profs, toujours englués dans l’idéologie archaïque qui a longtemps miné l’Education nationale et auxquels il n’a eu de cesse d’attribuer publiquement une grande part de responsabilité dans le délitement de l’école et l’abaissement de l’exigence.
C’est peu dire que la gauche ne pardonne pas son évolution politique à l’ancien mao de Normale sup/Saint-Cloud : il suffit d’examiner les couvertures de l’Obs et les articles souvent insinuants sinon insultants à son endroit qui y sont publiés pour s’en convaincre (l’un des derniers en date, Alain Badiou dans sa lettre ouverte et, en chevaliers du fiel, quand ce n’est Aude Lancelin, c’est David Caviglioli qui s’y colle), Le Monde n’étant pas en reste. Ce qui a pour effet de renforcer une paranoïa latente. Le fait est qu’il y est régulièrement trainé dans la boue ainsi que dans Mediapart pour islamophobie, intégrisme républicain, racisme. Autant de médias dans lesquels il s’est plu à planter des banderilles lors de son discours à l’Académie.
Il faut lui reconnaître de la cohérence dans la pensée, le caractère unitaire de ses réflexions. Depuis La Défaite de la pensée (1987), il n’a cessé d’enfoncer le même clou puisqu’il y fustigeait déjà la tyrannie de la culture de masse, l’impasse du tout culturel, la languissime fête pour tous, le pédagogisme responsable des maux de l’école, le progressisme, le jeunisme, le changement pour le changement… Sur cette matrice déjà annonciatrice d’une prise de conscience de la décadence viendront se greffer ses réflexions parfois crispées sur l’identité nationale, la complaisance vis à vis du communautarisme, la dénonciation de l’islamisme.
Alain Finkielkraut, « mécontemporain capital » selon Pierre Nora dans sa réponse (à lire ici intégralement), représentant de la haute culture qui se veut classique et romantique, est un authentique écrivain, l’un des rares polémistes à être doté d’un vrai talent de plume, le goût de la formule et de l’éclat, porté par un tempérament impulsif qualifié par Pierre Nora dans sa réponse à l’élu d’ « émotivité désarmante », dussent-ils l’emporter parfois un peu plus loin que sa pensée initiale. Il a la culture généreuse et communicative. Peuvent en témoigner les fidèles auditeurs de Répliques, un lieu à part sur les ondes où l’on pense avec et où l’on pense contre ; c’est l’une des rares émissions où l’on peut assister au spectacle de la confrontation d’intelligences en action parce qu’on n’a jamais raison tout seul, le samedi matin sur France-Culture depuis trente ans, avec cette particularité que parfois l’animateur semble être le principal invité ; Pierre Nora y faisait probablement allusion par ironie en pointant sa « boulimie langagière », ce qui, à la télévision où il est omniprésent, se traduit par un côté « survolté, convulsif, habité d’une gestuelle, disons, bien identifiable ».
Nostalgique et légèrement obsessionnel ? Il ne s’en défend pas et il ne faut pas le pousser pour lui faire avouer que oui, décidément, dans bien des domaines, c’était mieux avant. Comme Péguy, il est un inquiet et un intranquille qui vit dans « l’angoisse de l’irréparable » depuis que la transmission n’est plus assurée et menace de devenir lettre morte. La chute de la réponse de Pierre Nora n’en était que plus savoureuse :
« La Compagnie vous a ouvert les bras, vous allez connaître avec elle ce que c’est qu’une identité heureuse. Alors souffrez, cher Alain Finkielkraut, – souffrez sans trop souffrir ! – de vous y savoir le bienvenu. »
On sait ce qui se bouscule sur sa table de chevet de l’auteur de L’identité malheureuse (2013) : Hannah Arendt pour sa critique du totalitarisme, Emmanuel Lévinas pour sa pensée du judaïsme, Charles Péguy pour sa critique de la modernité, Milan Kundera pour la primat accordé au roman dans la réflexion sur la complexité du monde. Ils étaient au rendez-vous cet après-midi. Car en fait, à travers Félicien Marceau, l’élu n’aura cessé, directement ou par la bande, de parler de lui-même, de ses tourments, de ses espoirs, de ses combats, de ce qui l’a fondé et de ce qui le fait courir. Ce qui n’est pas plus mal car c’est bien pour le nouveau que l’on se déplace un tel jour quai Conti, pas pour le disparu. Une prouesse du tout début à la toute fin à laquelle se livrent généralement sous ces hauts lambris ceux qui ne se sentent guère d’affinités avec l’œuvre et la personne du disparu. Ce qui donne :
“Arrivé au terme de ce périple, j’ai les mots qu’il faut pour dire exactement ce qui me gêne et même me scandalise dans la mémoire dont Félicien Marceau fait aujourd’hui les frais. Cette mémoire n’est pas celle dont je me sens dépositaire. C’est la mémoire devenue doxa, c’est la mémoire moutonnière, c’est la mémoire dogmatique et automatique des poses avantageuses, c’est la mémoire de l’estrade, c’est la mémoire revue, corrigée et recrachée par le Système. Ses adeptes si nombreux et si bruyants ne méditent pas la catastrophe, ils récitent leur catéchisme. Ils s’indignent de ce dont on s’indigne, ils se souviennent comme on se souvient. La morale de toute cette affaire, ce n’est certes pas que le temps est venu de tourner la page et d’enterrer le devoir de mémoire, mais qu’il faut impérativement sortir celui-ci de « l’œuf » où il a pris ses quartiers pour lui rendre sa dignité et sa vérité perdues. »
Annie Ernaux emploie dans un cahier de jeunesse l’expression « venger sa race ». Si elle ne prêtait pas à ambiguïté, on l’emploierait volontiers en l’espèce, eu égard à la conscience qu’a toujours eu Finkielkraut d’être le dernier d’une famille de rescapés, et le fils d’un revenant d’Auschwitz, raflé et déporté par des Français. Nul doute que s’il s’est résolu à accepter l’invitation de l’Académie, du moins d’une partie d’entre elle même s’il est désormais l’élu de tous, c’est pour offrir le spectacle des roulements de tambours et de la haie de sabres rutilants de la garde républicaine dans le temple historique de la langue française, à deux personnes dont l’absence l’envahissait à l’instant de prononcer son discours : ses parents natifs de Lwow (Pologne) naturalisés français ainsi que leur fils, né à Paris en 1949 lorsqu’il eut un an, mais sans jamais renoncer à leur nom à coucher dehors, leur nom à éternuer car « après les années noires, l’honneur m’imposait de ne pas m’en défaire. » Ce qui a permis aujourd’hui à l’ancien immigré pris d’un patriotisme de compassion, depuis son fauteuil d’académicien, sous la prestigieuse coupole, non sans panache, de reprocher à la France son oubli d’elle-même.
(« Alain Finkielkraut aujourd’hui à l’Académie française », « Louis Carette, futur Félicien Marceau », « Alain Finkielkraut avec Michel Foucault » photos D.R.)
831 Réponses pour Finkielkraut va enfin découvrir l’identité heureuse
Bon, alors, résumons : la hache est la métaphore du pouvoir du Roi sur la noblesse, et ce serait louis 11 qui, le premier, aurait brandi la menace de mort pour garantir le pouvoir royal ; justement, les émissions d’Arte de samedi dernier ont traité de cette problématique, à propos des Tudor père et fille. Henri 8, pas trop sûr de ne pas être attaqué sur sa légitimité au trône (à cause de la guerre des deux Roses, d’autres familles pouvaient également y prétendre) aurait lui aussi « suspendu la hache » – mais la sanglante Elisabeth aurait commis l’erreur de la faire tomber sur la tête de sa cousine Marie Stuart, ouvrant ainsi la voie à la décapitation de Charles 1er…
C’était une ambiance genre « diner chez les Atrides », dites-moi, chez les Tudor…
Donc, Balzac, pour qualifier le règne de louis 18, désigne ce dernier comme un monarque façon Louis 11 (ou Henri 8, si vous me suivez) « moins la hache », c’est-à-dire moins la mise au pas de sa noblesse. Donc, un monarque « débordé » : ce n’est sûrement pas faux, mais on entend quand même, derrière tout ça, une sorte de « nostalgie balzacienne » de l’ancien régime, où ça ne rigolait pas tous les jours mais faut ce qu’il faut, en quelque sorte.
Ce serait donc cette nostalgie qui sous-tendrait le titre originel du roman. « ne touchez pas à la hache » aurait ainsi un double sens : certes, cela s’applique à la « clémence » de Montriveau sur la Duchesse, mais aussi cela dénonce la déliquescence de l’aristocratie, qui, prenant le pas sur le Roi, délite la société…
Ce n’est donc pas si loin que cela, si vous y réfléchissez, de notre bon Alain Finkielkraut. Lui aussi, comme Balzac, soupire après « la hache » : non celle de l’aristocratie mais celle de l’élite républicaine ; et de la même manière que Balzac regrette que la Restauration n’ait pas su rétablir le pouvoir royal garant de l’ordre social de l’ancien régime, notre Finkie national regrette l’arrivée de tous ces jeunes sauvages sur les bancs de l’université, qui brouillent l’écoute (si je puis dire) de l’ordre social.
D’accord, ma comparaison est un peu capillotractée, m’enfin…
Je ne sais pas si le film d’hier s’est inscrit dans cette problématique, et si il a retracé le sévère jugement de Balzac sur son temps…
En tout cas, moi, je ne regrette pas la hache. Alors là, non !
Ni les bûchers en sorcellerie, d’ailleurs. Je suis persuadée que j’en aurais fait les frais (si je peux dire, s’agissant d’un endroit aussi chaud qu’un brasier…) illico. Regardez ici, sur ce « paisible » blog : nul doute, je suis bien la sorcière de l’endroit, et l’on fait mon procès tous les jours que dieu fait !
Donc, laissons la hache, je vous en prie, et continuons à voir évoluer notre monde…
Clopine, définitivement un cas à part dit: 2 février 2016 à 9 h 55 min
Bon, alors, résumons
Suivent plus de trente lignes.
L’art du condensé.
« je suis bien la sorcière de l’endroit, et l’on fait mon procès tous les jours que dieu fait ! »
Clopine, définitivement un cas à part
Une telle mégalomanie (pseudo+propos) défie la raison des plus sensés.
La hache est une arme de jet très ancienne. On peut la considérer comme le symbole de la défense française-franque si vous préférez.
8.50 Cette Mme Sauvage aussi voulait « venger sa race », mais elle ne disposait hélas pas de l’écriture pour le faire, ni même d’un couteau. Elle n’eut qu’un simple fusil.
Nous mesurons par contraste « la chance » pour Annie Ernaux d’avoir pu disposer de l’écriture comme d’un couteau.
http://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20111209.OBS6413/annie-ernaux-je-voulais-venger-ma-race.html
Nous nous faisons les juges de Mmes Sauvage et Ernaux. Mais qui sommes-nous donc pour nous autoriser cela ? Le « Je transpersonnel » d’A.E. est quelque chose d’un chantier qui, chez elle, s’écrit depuis longtemps entre la littérature, la sociologie et l’histoire. Et aujourd’hui, comme Mme Sauvage, elle recherche hors d’elle-même ce qui en soi doit demeurer zone d’ombre. Annie Ernaux est une écrivaine immense, Mme Sauvage une femme tout autant qui, faute de mots, n’a su sortir de son mutisme de 40 ans qu’en déchargeant son silence par des mots de plomb, un jour devenus incoercibles et définitifs. A côté de ça, les prétendus débats-lzaciens autour de « la duchesse de Langeais », nous paraissent d’une dérisoire futilité. Mais ils doivent sans doute correspondre à quelque chose de vital s’ils sont ainsi formulés, même si on ne voit pas très bien à quoi au juste.
http://planetetotalwar.forumpro.fr/t5115-armes-merovingiennes-les-haches
On note qu’il faut savoir bien lancer la hache, du premier coup. Sinon celle-ci se retrouve dans les mains de l’adversaire.
on appelle ça un boomerang, dédé.
M. Court, votre explication est séduisante et a le mérite d’être précise. J’ai cherché mon volume de l’Histoire des Treize (Garnier) pour voir s’il y a une note mais impossible de mettre la main dessus. Malédiction de ces bibliothèques « pliées » faute de place, on ne retrouve rien.
Bloomy, tu es plus Trumpy que moi.
CQFD…
Chaloux, je file immédiatement chez Garnier pour l’acheter. J’en profiterai pour saluer quelques collègues de la Sorbonne et déjeuner au Balzar. Je crois qu’aujourd’hui il y a de la tête de veau mais c’est à vérifier.
D., mon édition doit dater de 65. Garnier a bien changé depuis.
Bon, alors je reste chez moi.
Court a des nuits bien agitées…
Madame Verniglia : « les gens rigolent au Camp à Nella de la Foutournier en comparant les têtes de veau, celle offerte à JC par le petit Marco Rovelli et la tête de veau du foldingue; ils trouvent celle de Marco plus rogolote, l’autre plus stupide, hihihihi »
Vu de mon îlot, le spectacle est magnifique !
Beaucoup ici se baladent avec des préoccupations identiques à celles de gamins s’efforçant de ne pas perdre leur ballon universitaire gonflé à l’hélium au dessus de leur tête …. dame, il y a du vent.
La ficelle est si fine, et leurs petits muscles si faibles !
Pour sa charmante installation-souvenir de gros porc spécialiste de l’ordure, nous attribuons volontiers à l’immense artiste chinois AI WEI WEI la note de 3,16 jav* sur l’échelle de la crétinerie.
* le javert est une unité mondialement acceptée, s’imposant naturellement dans le domaine de la stupidité la plus estimable.
Donc, laissons la hache, je vous en prie, et continuons à voir évoluer notre monde… Clope in.
C’ est la ouate qu’ elle préfère!
« Regardez ici, sur ce « paisible » blog : nul doute, je suis bien la sorcière de l’endroit, et l’on fait mon procès tous les jours que dieu fait ! » (Clopine)
N’exagérez pas votre pouvoir, mon enfant, vous êtes essentiellement une véritable malade, maniaco-dépressive de ferme, dont nous supportons les délires à cause de notre bonté naturelle …
* le javert est une unité mondialement acceptée, s’imposant naturellement dans le domaine de la stupidité la plus estimable.
Oui, c’est un peu comme une échelle de Richter de l’humour oxymorique du ci-devant JC. On va lui mettre 2,12jav sur ce coup-là.
Vive Lisa Levy !
Vive Orhan Pamuk !
Dans la famille Nouvelle Vague, après Truffaut, Godard et Chabrol, j’ai toujours préféré Rohmer à Rivette : j’ai pas tenu plus de cinq minutes à sa version à la hache sur Arte !
En revanche, grâce notamment à WGG, Paul Edel et Clopine, j’ai très envie de lire le roman de Balzac…
Javert,
ça veut dire quoi « oxydorique » ? et « ci- devant » ou ci-bêlant, je sais plus ?
Pourriez-pas causer simple, cool, sans ces fioritures inutiles ?!
13.22 « la stupidité la plus estimable »…
On avait cru déceler dans cette formule comme un oxymore, ce n’est pas une fioriture, mais un mot tout ce qu’il y a de plus banalement français, même à pq, on le connaît, en principe. Faites un effort, bon sang ! Vous retombez dans 0,4jav.
D. dit: 2 février 2016 à 11 h 41 min
et déjeuner au Balzar
Quelle horreur !
Le Balzar est infréquentable depuis près de vingt ans.
Je vous laisse l’entière responsabilité de vos propos, ACP.
Mon cher D.,
même à New_York ils en sont conscients :
http://www.newyorker.com/magazine/1998/08/03/saving-the-balzar
Cet article coûte 1$. Comment voulez-vous que je le lise ?
Là c’est sûr, faut se souvenir de la hache de Soissons…
Vous pourriez vous contenter de l’extrait, mais comme il faut vous mâcher le travail voici le NYtimes
http://www.nytimes.com/1998/08/08/style/08iht-balzar.t.html
Pour les articles de la presse française, faites un effort.
Mes pauvres chéris, avec le canular d’Angoulême on a franchit une étape décisive : on est entré dans l’ère des gros c…
Si on remontait un peu le temps avec la duchesse de Lanjuinais, bien plus intéressante que celle de Balzac, qu’en dites-vous, les saintes chéries ?
Côté château de Langeais, c’est assurément l’un des plus laids qui se puisse laisser observer sur les bords de la Loire. Ce link pour preuve :
Baroz, Rivette a bien commencé avec son « Coup du berger » (Brialy aussi). Après, sa posture critique a pu parfois embrumer la caméra.
Chaloux dit: 2 février 2016 à 11 h 13 min
M. Court, votre explication est séduisante et a le mérite d’être précise.
C’est ce que je pense, la précision ; non que rester dans une approche plus générale soit faux, puisqu’au fond c’est la même chose, mais comme tout une métaphore préférera des repères pour voir le jour, ici des faits historiques avérés et connus des, justement, auteurs de la formule.
3 heures du mat M. Court ou 10 heures Clopine ?
KO debout la Normande.
La manière dont la duchesse de Langeais dédaigne Montriveau aprés l’avoir reçu et enflammé, cajolé -enjôlé, désigné comme l’unique, aboutit à ce que le général Armand de Montriveau découvre qu’il peut y avoir chez certaines femmes( et dans la nature humaine en général) ce qu’il appelle « de si complètes perversités »et, sortant d’un bal où la duchesse lui bat, le général s’exclame, page 163, édition folio : :
« Je te prendrai par le chignon du cou, madame la duchesse, et t’y ferai sentir un fer plus mordant que ne l’est le couteau de la Grève. Acier contre acier, nous verrons quel cœur sera le plus tranchant. » tout est dit, je crois, de la métaphore de la hache. Faut-il aller remonter jusqu’à Louis XI ?
Enfin, la comédienne Jeanne Balibar, dans le film de Rivette correspond exactement à cette duchesse dont, à chaque page, Balzac souligne « la grâce moqueuse » face à ce général bourru qui, avec ses bottes de sept lieues, marche sur les parquets des salons du faubourg saint germain, comme on marche à l’ennemi sur les champ de bataille plus ou moins labourés.
« la comédienne Jeanne Balibar, dans le film de Rivette correspond exactement à cette duchesse »
La duchesse doit être d’une insupportable
Moi, j’avais beaucoup aimé le film à sa sortie. Mais je l’avais trouvé un peu trop « doux » pour décrire de si vives, de si absolues passions. Par exemple, Guillaume Depardieu, pourtant un grand acteur, dans le rôle du général, me paraissait, avec son physique de jeune premier romantique, un peu trop éloigné de la mâle vigueur de ce sombre héros, dru comme un coup de hache. C’était ma seule réserve, car, vraiment, de tels films, qui plus est adapté intelligemment (de Balzac, c’est rare), on en redemande. Ceux qui savaient nous en faire d’aussi bons disparaissent, hélas, de plus en plus, de même que les conditions économiques marchandes qui permettaient ces réalisations…
Parti tout seul.
« la comédienne Jeanne Balibar, dans le film de Rivette correspond exactement à cette duchesse »
La duchesse doit donc être d’une insupportable prétention et d’une fatuité au moins égale à celle de Chaloux.
MC coulé : je préfère Armande à Trissotin
Jem à17:07, ah le « c’était mieux avant »… on voit par là que vous n’allez pas souvent au cinéma
« on voit par là que vous n’allez pas souvent au cinéma »
Ah, si ! Je suis très « cinéphile »…
MC vainqueur dit: 2 février 2016 à 17 h 11 min
« La duchesse doit donc être d’une insupportable prétention et d’une fatuité au moins égale à celle de Chaloux. »
Il serait en revanche impossible de la comparer à Alba : elle est belle comme le jour, probablement fort intelligente, et ne raconte pas de sornettes sur le premier sujet venu.
« Quelle horreur !
Le Balzar est infréquentable depuis près de vingt ans. »
c’est ce qui était un café banal comme un autre au début des années 70??
Widergänger dit: 2 février 2016 à 15 h 55 min
« Mes pauvres chéris, avec le canular d’Angoulême on a franchit une étape décisive : on est entré dans l’ère des gros c… »
Si encore la ou les récompenses n’avaient été qu’honorifiques…
Madame Verniglia : JC fait encore parler de lui au Camp à Nella de la rue Foutournier, il est furibard pasqu’il n’a rien compris au film de Rivette hier soir alors il veut se plaindre à Arte pour se faire rembourser, les gens rigolent »
Tiens, Hadrien/William/Pseudo Multiple fait aussi le soir maintenant, le mardi doit être son jour de repos.
18 h 24 min
pauvre et triste jibé, qui multiplie sa c.nnerie comme des petits pains! bientôt il va entendre des voix!
ah tiens encore un joyeux qui a surtout besoin d’un triste…
‘peut pas viser plus haut mais s’en vante quand même
Mais la connerie si elle est en bloc, avec un seul atome mais énorme, pour la multiplier bonsoir Clara !
Ou alors si, comme l’autre, là, le skin chevelu, havec ses petis pains…
petiTs, Trommelfeueur !
Trommelfeuer, Trommelfeuer !
Où est passé Bouguereau ? Il me manque.
Paul Edel dit: 2 février 2016 à 16 h 39 min
___________
S’il remonte jusqu’à Louis XI, Paul, c’est que c’était d’actualité comme l’indique très judicieusement Court, qui a parfaitement bien explicité l’allusion à Louis XI comme une notice de la Pléiade. C’est la dimension politique du roman qui ne se réduit pas à une affaire entre Balzac et Mme de Castries, ni au régime des passions destructrices comme dirait Clément Rosset (cf. Le régime des passions, qui cite plus d’un roman de Balzac pour illustrer sa thèse, notamment La cousine Bette).
Balzac tient tout ce discours politique dans sa vision grandiose de la société, où les passions sont sous quelque forme que ce soit — qu’il explicite d’ailleurs clairement — les expressions des grandes mutations politiques de son temps. La duchesse de Langeais est ainsi l’expression en quelque sorte archétypique de la décadence d’une noblesse orgueilleuse et incapable de s’adapter aux temps nouveaux. Son orgueil la détruit. L’affrontement Montrivaux (et derrière lui les Treize) et de la duchesse est un affrontement de classe aussi.
C’est typique en outre de la France de son temps pour des raisons démographiques que Balzac voit — lucidité extraordinaire — très explicitement dans son discours et comme l’a fort intelligemment et fort à propos rappelé DHH en citant l’historien Charles Morazé, qui a écrit dans les années 50 quelques ouvrages fondamentaux à cet égard, montrant entre autres, les différences entre la France et l’Angleterre qui expliquent en grande partie le sort différent de la noblesse dans l’un et l’autre pays.
Widergänger dit: 2 février 2016 à 20 h 11 min
Un télégramme.
« Décidément aucune dignité.Stop. Suis plié en quatre. Stop. »
« Signé. Chaloux ».Stop.
@La Vie dans les bois , un peu surprise que vous vous intéressiez à l’avis que j’avais exprimé ici. .Etes-vous H ou F ?( pour les accords gr ).Je n’avais pas dit que Rivette ou J. Balibar étaient les plus grands, les meilleurs …du 20°, du 21° siècle ! Juste dit que j’étais une admiratrice de J.Balibar.Et que c’était le film qui m’intéressait et non l’adaptation de Balzac. Pour Rivette, il serait un peu long que j’explique,il faudrait que j’évoque l’enthousiasme de la très jeune fille que j’étais;marre du ciné de papa, la qualité française ! il allait enfin se passer qq chose; inutile de citer des noms; si je dis :A.Tanner, J.M. Straub,cela vous va ? J’ai vu au ciné « la petite chronique d’A.M Bach » 2 3 fois et j’ai aimé.C’était tellement différent de tout le reste. Et c’était mon choix et c’était des discussions à n’en plus finir. Quand j’ai vu » la collectionneuse » de Rohmer avec des copines,la discussion fut tellement flamboyante que nous avons raté le métro; tout Paris ou presque à pied à 2h du mat. super; le lendemain, nous y sommes retournées, discussion tout aussi enflammée. » le genou de Claire » idem.Des années plus tard, je ne vais pas renier mes amours de cette époque-là ! Les récents Rivette que j’ai vus, au Ciné: « va savoir » (3 fois) et « la hache »( quel titre). « Va savoir » est d’une complexité incroyable, les personnages féminins, ultra-féminins , angoisses, interrogations, revirements.Balibar, extra. Quant à la « hache-duchesse » je l’avais trouvé très reposant et très froid. Hier soir , aussi; le film ressemble presque à « la marquise d’O », il a un côté stendhalien et la duchesse ressemble à Mathilde de la M.Tout est vide dans le Palais & tout est plein, de meubles, d’objets qui suggèrent toute une vie sociale, une vie animée; mais les 2 personnages sont seuls, enfermés dans un jeu qui les occupe, vanité , ne pas céder, ne rien montrer; les acteurs me semblent bien choisis; Balibar existe par ses robes, ses châles, ses coiffures, un visage fermé et G.Depardieu est monolithique, engoncé dans son costume,traînant ses bottes sur les parquets, sans âge, sans expression presque,dominant Balibar de toute sa taille. C’est l’histoire d’un échec amoureux. J’avais aimé autrefois » la fille aux yeux d’or »,cinématographiquement inférieur, mais il y avait Françoise Prévost, magnifique. J’ai aimé aussi Bulle Ogier, Christine Pascal, Dominique Laffin, je n’expliquerai pas pourquoi, cela tient à des affinités personnelles ! Balibar en fait partie.
Pourquoi vous ai-je répondu ? moi qui ne poste rien ? parce que vous aviez insisté .Et que peut-être vous répondrez!
Je trouve les acteurs très bien choisis par Rivette. L’un et l’autre font couple et autant la duchesse comme dit Paul Edel a toute la « grâce moqueuse » du personnage, grâce de son rang et de sa caste, que Balzac d’ailleurs explicite très bien comme liée à une « politique du cœur » (pour reprendre l’expression du grand historien Jean Nagde, Histoire de la politique du cœur) que Balzac oppose là encore très lucidement et avec une rare intelligence de son époque où il voit très explicitement le rôle du mérite, de la science et de l’argent, bref de ce que nous appellerions la techno-science et tout l’appareil financier qui va avec, prendre la place du cœur.
De ce point de vue, mes petits chéris, je vous le dis, l’histoire de la duchesse de Langeais s’inscrit dans cette grande crise politique du cœur dont Jean Nagde a brossé les grandes lignes de fracture à partir de la fin du XVIIè siècle à partir des tragédies de Racine en passant par Mme de Staël. Balzac semble même en être tout à fait conscient. C’est dire son extraordinaire génie. Cette crise s’accompagne d’une profonde crise d’identité, dont nous sommes encore aujourd’hui redevable et qu’on voit prendre mille figures diverses et variées chez tous les grands écrivains du XXè siècle comme thème central de leur œuvre, ne serait-ce que chez Kafka le premier d’entre eux, en passant par Michaux, Aragon, Breton qui d’emblée s’interroge à ce sujet dès les premiers mots de Nadja : « Qui suis-je ? » C’est toute la construction des personnages balzaciens qui en dépend. Pour approfondir le sujet, on peut se référer à un colloque paru chez Christian Pirot éditeur :
– Balzac et la crise des identités, sous la dir. de Emmanuelle Cullmann, José-Luis Diaz et Boris Lyon-Caen, 2005.
Paul Edel à 16H39, nous instruit:
« tout est dit, je crois, de la métaphore de la hache. Faut-il aller remonter jusqu’à Louis XI ? »
Que nenni. Il faut ébrécher la hache.
Paul Edel, qui perd la tête, en voit rouler partout, partout. A commencer par celle de Julien Sorel.
Comme souligné, il y a dans ce livre » la duchesse de Langeais » de Balzac, disponible en ligne sur wikisource, un aperçu de l’oligarchie du faubourg Saint-Germain, lors de la Restauration:
Extrait:
« Maintenant il est facile de résumer cet aperçu semi-politique. Ce défaut de vues larges et ce vaste ensemble de petites fautes ; l’envie de rétablir de hautes fortunes dont chacun se préoccupait ; un besoin réel de religion pour soutenir la politique ; une soif de plaisir, qui nuisait à l’esprit religieux, et nécessita des hypocrisies ; les résistances partielles de quelques esprits élevés qui voyaient juste et que contrarièrent les rivalités de cour ; la noblesse de province, souvent plus pure de race que ne l’est la noblesse de cour, mais qui, trop souvent froissée, se désaffectionna ; toutes ces causes se réunirent pour donner au faubourg Saint-Germain les mœurs les plus discordantes » Il s’agit pour beaucoup de la grandeur et décadence de cette noblesse patronymique plus que d’aristocratie, telle qu’en province.
Si vous avez bien suivi, lors de la scène du bal, la duchesse surprend une conversation.
Un peu énigmatique. Le marquis de Montriveau rapporte ce que lui a confié le gardien de Westminster. Cela concerne la hache qui servit à l’exécution du King Charles I.
mais au-delà les derniers instant de Charles 1er.
Je ne dirais pas que cette histoire est rapportée par les oies de Westminster, mais c’est bien précieux, aussi, les confessions de celui qui a dit: » ne touchez pas à la hache » et que J. Rivette a choisi comme titre.
http://anglicanhistory.org/charles/brandon_confession1649.html
Pour le reste, et sauf erreur, le film de J. Rivette ne donne absolument aucun rendu de la dernière lettre d’Antoinette à Armand, alors que c’est quand même eu égard à cette hache, et à la décadence bourgeoise de la noblesse parisienne, fondamental.
La duchesse de Langeais est aussi un des romans de Balzac redevable de sa lecture de Sade. Comme la Fille aux yeux d’or, autre roman extra.
Et c’est tant mieux, car lue par Balibar, cette lettre en eût perdu toute sa substance.
Autant Montrivaux a l’air à la fois romantique et bourru de ces fils spirituel de Bonaparte, que l’ambition bouscule.
Pour reprendre ce que disait à ce sujet Paul Edel, qui n’a pas tout à fait tort, je crois que néanmoins Montrivaux possède un art de la cruauté que n’a pas Julien, et une incapacité à savoir jouir du bonheur que Julien possède comme une grâce, dont Montrivaux est totalement dépourvu.
Les commentaires de PaulEdel, de WGG, de M. Court sont précis et précieux , mais ils ne peuvent s’appliquer qu’au roman de Balzac et non au film de Rivette . Je n’ai pas voulu jeter un oeil dans le roman , Balzac me semble à 1000 lieues du film, et c’est voulu,semble t-il, malgré les inserts. Toute la garde robe de Balibar situe historiquement l’histoire , même les tasses à café sont comme il faut, semblables à celles qu’on avait pu voir au Louvre pour l’expo Vivant Denon.Période de fêtes, on danse, on papote. Où est la Ville? Lubtchansky, le chef op’ de Rivette et un de ses fidèles rend palpable la somptuosité du palais et la solitude absolue des 2 personnages; ce n’est même pas un huis clos; leurs sentiments n’apparaissent qu’une fois, et dans une scène tragique. En fait, Rivette est un anti-Balzac; tout ce qui caractérise Balzac est gommé; peut-être veut-il faire ressortir le côté dramatique de l’histoire entre Balzac et la Duchesse de Castries ?
Dans qq temps, je reprendrai le roman; et alors tout ce qui concerne l’époque va refaire surface et m’entraîner à une tout autre réflexion.
Devant tant de cinéphiles balzaciens, sans Balzac, Lola, le Poltergeist, le germanopratin, Didon, il n’y a plus qu’à pratiquer le SFCDT stendhalien.
Pas si loin que ça ! De très nombreux extraits des dialogues du roman ont été repris tels quels dans le film.
Il est de plus en plus question de supprimer purement et simplement le logement social.
Les temps changent.
Les quartiers et leurs barres disparaitront, certes, mais les taudis des fortifs renaitront à droite et à gauche.
Le XIXème siècle est de retour !
J’aime beaucoup le XIXème siècle, d’ailleurs. Giscard l’adore aussi. C’est pourquoi il a permis le Musée d’Orsay. Enfin, disons qu’il s’agit d’un côté bien choisi du XIXème siècle, le côté propre.
« De très nombreux extraits des dialogues du roman ont été repris tels quels dans le film. »
C’est pas faux. Mais c’est inexact aussi. Les dialogues, certains, ne sont pas placés au même endroit du récit.
On peut aussi préciser à Lola, que l’un des scénaristes de ce film de J. Rivette, fait pour Jeanne B. et Guillaume D., est P. Bonitzer.
C’est vrai, ça Javert.
Personne n’a souhaité un bon anniversaire aujourd’hui, à VGE, sur ce billet, pas très académique.
Ses copains l’ont à peine repêché depuis deux heures, il faut qu’Alba prouve à nouveau qu’il n’a rien compris : Sysyphes!
Sisyphes!
Ne les grécisons pas plus que nécessaire.
Si exactement aux mêmes endroits, je vous assure.
C’est l’ordre des épisodes qui a été un peu bouleversé. Le film commence par la fin. Mais c’est bien tout. Autrement l’ordre du récit est respecté.
« A l’occasion de la Chandeleur 1903, Jules Claretie, de l’Académie française évoque ses souvenirs de jeunesse liés à une fête qui, indissociable de crêpes possédant l’étrange pouvoir d’augurer d’un avenir bon ou mauvais, était perçue comme un héritage ayant vaillamment traversé les siècles. Voici son émouvant témoignage.
J’étais occupé, tout à l’heure, à lire les journaux du matin, lorsqu’on est venu m’interrompre : « Monsieur, monsieur, c’est aujourd’hui la Chandeleur ! C’est le jour des crêpes ! » »
http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article5646
« Si exactement aux mêmes endroits, je vous assure. »
Non, mais ça n’a aucune importance.
Orhan Pamuk: «Les Européens ont oublié toutes leurs valeurs»
Allons, allons. Les Bourses européennes ne se portent pas si mal que ça.
Comme ils sont charmants,
d’un livre qui n’a d’intérêt que pour quelques agrégés spécialistes du XIXème (ou assimilés) et d’un film vu par 3200 personnes avant qu’Arte hésite à nous passer le cul d’Emmanuelle pendant 2 heures, ils nous tirent des conclusions historiques et sociologiques du plus bel effet.
Félicitations à tous,
on s’y croirait si le bouquin n’était pas aussi chillant que le film.
Parfois les « littéraires » me font autant rire qu’ils font rire JC.
C’est dire.
Bien sûr, WGG, Julien Sorel possède une grâce et un charme particuliers. C’est un jeune homme sensible , ombrageux, intelligent ert surtout en « en formation » . Montriveau,lui, est déjà un general célèbre, d’un seul tenant! et formé par sa campagne d’Egypte. C’est un « lion » des guerres impériales..Julien lui est un adolescent qui entre dans le monde.. est confronté à des gros bourgeois épais comme Monsieur de rénal, ou a des séminaristes féroces et jaloux . stendhal montre la fragile sensibilité de Julien qui se « construit » face à des femmes maternelles, aimantes, comme madame de Rênal, ou des femmes de tête( elle est parfois proche de cette duchesse de langeais) comme Mathilde de la Môle, qui elle, cède à Julien. Grosse différence.la Langeais ne cède pas.
Alors que Montriveau est un général celèbre, héroïque, brut de coffrage, qui a des élans tauromachiques pas tres subtils.toujours repoussé. Ce qui le rend émouvant.. il est franchement maladroit faire céder cette duchesse coquette comme s’il s’agissait de prendre une redoute au sabre.. et puis, chez Stendhal, on partage, par des monologues, les impatiences, les timidités, les rêves fous les folies du jeune Julien alors que Balzac reste légèrement plus extérieur.
L’affrontement duchesse/ général , c’est une coquette face à un taureau. Montriveau est un bloc obstiné qui veut la possession, il a une gloutonnerie sensuelle
Ce qui rassemble le héros de Stendhal de ce général Montriveau, c’est qu’il y a du roturier qui se casse les dents contre l’aristocratie du faubourg saint germain… Vraiment le général Montriveau est un rustre dans le salon raffiné de la duchesse ; et puis, il reste souvent un halo de légèreté de comédie dans bien des scènes de Stendhal, qui s’amuse de ses personnages, alors que Balzac aime les situation frontales, dramatisées avec un grand professionnalisme.. Stendhal est plus sinueux, aérien, avec un détachement devant ses personnages, en bon analyste moraliste façon XVIII° siècle.. On trouve chez lui une vivacité louvoyante teintée d’ironie pour ses intrigues
Chez stendhal ils ont un coté, parfois, papier crépon.
chez Balzac, c’est de la pleine glaise fortement triturée par de grosses pattes.. et la comédie à l’italienne contamine de plus en plus stendhal en vieillissant. On bondit ,on cavale d’une sitaution à l’autre, dans une pure bouffonnerie accélérée , chatoyante, capiteuse, et enlevée dans « la chartreuse ».
Je souscris à tout ce que vous dites, Paul. La comparaison me permet d’ailleurs de mieux saisir ce que Stendhal a de proprement stendhalien. Et je dois dire que je commence à le sentir un peu mieux de l’intérieur, notre Stendhal… et j’y prends plaisir !
@ LVDLB . P.Bonitzer a été le scénariste de bien des films de Rivette.Mais Rivette est bien le réalisateur.Que vient faire Didon en cette affaire? et que signifie SFCDT ??
J’ai l’impression que vous voulez me mener en bateau, en cherchant à me faire dire ce que je n’ai pas dit !
Julien Sorel est un séducteur. Ce n’est pas un personnage très réaliste. Balzac fait plus dans le sociologique avec son Montriveau, plus entier, moins idéalisé. Grande différence entre Balzac et Stendhal.
Lola, en fait se foutre carrément de tout, c’est exactement là où me mène vos posts.
Chez Stendhal, la magie du roman opère malgré ses personnages très stylisés. Par contre, chez Balzac, la magie romanesque opère à travers et dans les personnages qu’il crée.
Bon, quelqu’un se dévoue pour lui dire, à WGG ? Non, personne ? Bon, ce sera donc encore bibi… Ce n’est pas Montrivaux, mais Montriveau…
J’ai connu un professeur de français qui mettait 0 à une copie pour moins que ça…
Allez, et ne péchez plus.
« Grande différence entre Balzac et Stendhal. »?
Paris contre le reste du monde.
@la vie dans les bois 22h 27. Tout à fait désolée de vous avoir dérangée. En fait, vous répondez à mon étonnement.J’apparais tellement peu sur ce blog,que vous n’en attraperez pas une rougeole.Je suis insignifiante et heureuse de le rester. Faites de beaux rêves.
Aucun dérangement Lola.
La suite c’est par là:
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Muse_du_d%C3%A9partement_%28ed._Houssiaux%29
Le véridique portrait de Montriveau dans « La Duchesse de Langeais »:
« Sa tête, grosse et carrée, avait pour principal trait caractéristique une énorme et abondante chevelure noire qui lui enveloppait la figure de manière à rappeler parfaitement le général Kléber auquel il ressemblait par la vigueur de son front, par la coupe de son visage, par l’audace tranquille des yeux, et par l’espèce de fougue qu’exprimaient ses traits saillants. Il était petit, large de buste, musculeux comme un lion. Quand il marchait, sa pose, sa démarche, le moindre geste trahissait et je ne sais quelle sécurité de force qui imposait, et quelque chose de despotique. Il paraissait savoir que rien ne pouvait s’opposer à sa volonté, peut-être parce qu’il ne voulait rien que de juste. Néanmoins, semblable à tous les gens réellement forts, il était doux dans son parler, simple dans ses manières, et naturellement bon. »
L’IWWG de la littérature. Avort.on perpétuel.
Allez! On lui dit à WGG ou c’est encore moi qui me dévoue?
L’auteur « a tâché moins à tracer des portraits que de présenter des types » (Balzac, préface de La Peau de chagrin).
La duchesse de Langeais est « le type le plus complet de la nature à la fois supérieure et faible, grande et petite, de sa caste. » (Balzac, La duchesse de Langeais)
Thèse de Boris Lyon-Caen à propos de la construction du personnage balzacien :
« Nous aimerions observer, dans les pages qui suivent, comment La Comédie humaine tend à résorber ou à colmater cet écart (écart entre le représentation circonstanciée de faits et gestes fictifs et la visée généralisante que se donne l’historien-sociologue) ; examiner les stratégies textuelles forgées par Balzac pour retirer aux rapports du singulier et du général toute teneur dialectique ; et montrer, ce faisant, que le roman est l’espace où s’expérimente un régime d’identification permettant une saisie immanente des identités. » (article du colloque)
Boris Lyon-Caen cite un article de Nodier, datant de 1830 : « Des types en littérature », Revue de Paris, vol. XVIII, p. 187-196, qui se rapproche du discours identitaire à la Balzac comme processus de typisation.
Peut-être que Court ou Paul Edel le connaissent d’une façon ou d’une autre ?
Ainsi, chez Balzac, les personnages peuvent-ils être des symboles d’une époque. La situation de la duchesse de Langeais est ainsi le symbole de la décadence de la noblesse de son époque.
Ainsi le principe de représentativité — de personnage typique mais aussi de situation symbolique — permet de projeter au cœur même du roman tout un ensemble d’idéalités, qui resteraient, sans lui, désincarnées, inintelligibles, ou tout bonnement invisible (dixit B. Lyon-Caen). Analyse qui me paraît très juste.
Tout le discours socio-politique du début vise justement à transformer la duchesse en un symbole de sa caste et l’affrontement des deux protagonistes en un affrontement quasiment théologico-politique.
Pourquoi vous nous racontez tout ça, Widerganger ?
“‘I hate’ from hate away she threw”, ou comment WS rend hommage à son épouse. Got the pun, did ye not?
@ LVDLB Que vient faire le Sfcdt dans cette affaire ?il est vrai que Stendhal a été depuis appelé en renfort..et quelques thèses aussi, pour mieux épaissir la sauce. Pauvre Rivette!
J’avoue que Didon , non plus ça le fait pas ! Quant à la malheureuse Dinah, quelle idée de mettre une robe en organdi, pour aller se promener en cabriolet , et, avec un journaliste… Vos parcours dans les sous-bois m’échappent, je souhaite qu’ils trouvent des exégètes et que vous guérissiez de toutes vos angoisses SFCDT ! Vous me semblez très bien armé(e) pour suivre les périples complexes et très richement historiés des hôtes de ce blog.
Avec mes regrets.
« Un dernier bilan officiel établi le 28 janvier révèle que 8250 personnes ont été signalées comme radicalisées sur l’ensemble du territoire contre 4015 en mars dernier, soit plus qu’un doublement en moins d’un an.
Contrairement à une idée reçue, ces individus «ne basculent quasiment jamais en pianotant seuls sur leur ordinateur. Le déclencheur est dans 95% des cas lié à un contact humain», précise-t-on à l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste.
Si la contagion a gagné tout le pays, Paris, l’Île-de-France et le Sud-Est comptent le plus grand nombre de cas recensés. » (Le Figaro)
Le premier qui parle de déchéance de nationalité « préventive » sera traité de sale raciste, islamophobe, fasciste, mécréant … car ce sont nos compatriotes !
Vive Dieu !
DISNEYLAND
« L’homme, âgé de 28 ans, encourait une peine de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Il a expliqué avoir acheté une arme pour se défendre. »
Sans enfant chez Disney, deux pétards, des munitions, le Nouveau Testament dans son sac …. il venait se distraire avec sa compagne.
Ultime face taubiresque des magistrats : il a droit à 6 mois de bracelet électronique amovible !
Vive Dieu ! (bis)
Faire face au Faire Farce !
@4h08, si ce message m’est destiné, et non à l’intermittent du 02/02 à 16h09 qui amuse la galerie
Du calme Lola, il ne faut pas confondre la Comédie Humaine avec un cirque pour comédiens.
Et mon café je le prends le matin, très chaud, très doux et très léger.
En poursuivant cet échange de mondanités, il m’est venu une idée, certainement déjà évoquée; n’y aurait-il pas dans une certaine mesure, une même démarche littéraire entre Balzac et Proust.
Sauf que le second a plutôt écrit sur une bourgeoisie qui se voulait noblesse, en voie de disparition, en métapsychotant le truc, et avec sournoiserie.
Il était peu être un peu fort, finalement mon café.
En revenant du jogging matinal, je me demandais s’il y a une différence entre une « démarche littéraire » et toutes les autres démarches possibles ? ….
D. dit: 3 février 2016 à 0 h 38 min
Pourquoi vous nous racontez tout ça, Widerganger ?
Pour enterrer mes blagues.
Notre ami Rantanplan alias Bloomy n’a pas l’air très bien aujourd’hui.
Pour enterrer mes blagues.
A chaque fois que je lui adresse un petit mot, il faut Qu’Alba ponde soixante-dix lignes sans queue ni tête pour faire descendre mon innocente prose dans les tréfonds.
Poursuivre en justice les clients des péripatéticiennes, c’est assassiner l’artisanat de qualité !
On va poursuivre les lecteurs des péripatéticiens, si ça continue …
Halte au fascisme du rebrousse poil !
Bien entendu, la Vie, c’est évident. Et pourtant : il est de mise, de « bon ton », si vous voulez, de nier l’évidence. Non, lit-on ainsi ici ou là, la Recherche n’a rien à voir avec la Comédie. Proust n’aurait surtout pas pris Balzac, ni comme référence ni comme modèle…
C’est évidemment absurde : la filiation éclate partout, non seulement à cause de l’énormité même des deux projets, l’un extériorisé l’autre intériorisé, mais à cause de la proximité et des sujets, et des formes d’écriture. l me paraît, à la simple lecture, que les héroïnes proustiennes, je veux dire les aristocatriques, doivent bien plus à Balzac qu’à la réalité concrète qui entourait Marcel. on parle sans arrêt de la comtesse GreFfulhe : Mais Oriane de Guermantes procède bien plus, à mon sens, justement d’une Antoinette de Langeais (je l’ai d’ailleurs dit ici même il y a quelques semaines). Une étude intéressante serait d’ailleurs à mener à ce sujet : prendre une à une les grandes figures féminines balzaciennes et en retrouver les traces chez Proust.
M’enfin je dis ça, je dis rien. Soupir.
Car enfin, mes chers amis, quelle différence entre une put.ain qui vend son corps aux charmes usés, au passant engourdi, et un auteur qui vend ses idées aux charmes dépassés, à l’éditeur dans le besoin ?
« M’enfin je dis ça, je dis rien. » (Clopine à Proust)
…comme d’habitude….
…
Et d’ailleurs, le thème de la mondanité, chez Proust, doit énormément, à mon sens, à cette recherche d’une incarnation contemporaine, pour Marcel, de l’univers décrit par Balzac, plutôt que le blabla peu crédible avancé dans la Recherche (le narrateur serait fasciné par les grands noms à cause de leur étymologie, parce que les aristocrates sont à eux seuls des représentants historiques d’une France disparue, parce que ce frisson historique serait le gage, pour le Narrateur, d’une authenticité – bien entendu, il sera déçu sur tous ces points, puisque ces nobles ne seront finalement que des mondains comme les autres, tout juste devant les Verdurin et pour combien de temps ?)
Tout, dans le regard du narrateur sur le faubourg Saint-Germain de son époque, trahit le lecteur de Balzac.
jibé le concierge multitâches n’a pas encore soulevé son rideau aujourd’hui
Merci Clopine. Ce qui est remarquable aussi à part une étude de caractères que vous dites pertinente entre les deux œuvres, la Recherche et la Comédie, c’est qu’entre les 2 il s’est écoulé plus d’un demi-siècle, extraordinairement riche en recomposition sociale, et économique,. Mais vous L’avez dit mieux que je ne le fais.
Deux pertinents et élégants post de Clopine sur ce fil.
Démonstration pleine de finesse et d’intelligence, si éclairante pour nous autres, de la gémellité profonde entre Proust et Balzac.
Lequel ou laquelle des superdiplômés de ce blog ,de ces pro de la culture qui la snobent tout le temps, aurait été capable de cette analyse lumineuse , fort bien écrite de surcroît?
des superdiplômés de ce blog ,de ces pro de la culture qui la snobent tout le temps
Qui ?
Bravo Clopine !
Il n’y avait que vous pour nous faire comprendre ce que seuls les sots n’avaient pas vu. Votre esprit aiguisé nous ravit !
Quelle pertinence de jugement ! Combien vous nous êtes indispensable ! votre style est un enchantement …
(…mais non ! c’est pour rire !… on blague ! Proust la Phiotte languissante, l’emmer.deur bourgeois, on s’en secoue la mentule et ça nous agite les bourgeons !)
Et bien MOI mon truc c’est les faits divers. Pas vous ?
La mamie du Marcelou ne sortait jamais sans la Sévigné dans son cabas. La gémmelité proustienne a des allures de bonzaï.
Voici comment le grand critique Jacques Rivière décrit sa première rencontre avec Marcel Proust.
« Aout 1919 .Rencontre à la Revue. Surprise. Taille moyenne .Chapeau melon .Grande pelisse à col de fourrure. Canne. Plastron empesé, col droit sans cravate. Le tout légèrement saupoudré de poussière. Débris d’une élégance, qui avait dû être d’ailleurs toujours plus appliquée que spontanée.
Son charme extrordinaire.les yeux. Sa parole lente et continue. Extraordinaire abondance d’incidentes, mais sans jamais que le fil se perdît. Force du visage, dont aucun des portraits publiés ne peut en donner une idée. Immense amitié pour lui. Charme inexplicable Certainement le pressentiment de sa bonté y entrait pour beaucoup. J’insiste sur ce point parce que , comme il n’en a jamais fait étalage dans son œuvre, elle reste ignorée. » Jacques Rivière. « notes pour une causerie » prononcée à Genève le 17 mars 1932.
Lequel ou laquelle des superdiplômés de ce blog ,de ces pro de la culture qui la snobent tout le temps, aurait été capable de cette analyse lumineuse , fort bien écrite de surcroît ?
–
Moi, DHH. Peut-être vous aussi, pour peu que vous volutes bien vous en donner la peine.
Parce qu’il n’y a pas que les oranges et le Ras-el-Hanout dans la vie…
Ils sont bien enlevés les discours d’AF et de Pierre Nora, c’est un plaisir de les lire, merci pour les liens.
Je me suis toujours demandé en effet comment sortir de l’oeuf, cela demande un certain courage de sortir de sa coquille. Se nourrir du monde pour ensuite le rendre en décalé sur la feuille. C’est une position isolante, pourtant certains passent facilement d’un travestissement à un autre, un brin de mondanité par çi, une petite vacherie de derrière les fagots par là, c’est même une sorte de complaisance vis à vis d’un milieu où être « gentil » est une tare, une faiblesse insigne.
Le pouvoir d’un bon mot, d’une réflexion habile prend les devants sur la profondeur des sentiments, c’est ce que l’on peut par dessus reprocher à l’oeuvre de marceau, un masque entre deux périodes, et les femmes contées, n’en sont en réalité que deux.
Je vous laisse, il fait splendide, …
Clopine ne cause ni de la mémé de Marcel, ni de sa tenue vestimentaire décrite par « un critique » littéraire. C’est aussi l’avantage de pouvoir lire son avis , tres intéressant, sur 2 œuvres.
Madame Verniglia : « JC secoue sa mentule, elle est bien bonne celle-là, pasque au Camp à Nella de la rue Foutournier, tout le monde sait que c’est une chimère et que l’emploi fréquent de ce mot cache son impuissance physique autant qu’intellectuelle, les gens rigolent »
…
…de retour d’internet,!…la secte du priauré de sion,!…c’est pour faire quoi de jolie,!…en l’état pseudo de » France « ,république,!…etc,!…
…
…le calvaire de la baise en hausse des bourses,!…
…
…sur Vénus,!…çà » braise « , son homme en pierre,!…des gaz et matières en constance bouilloire dans l’espace,!…
…
…équilibre en surface très instable,!…y aurait il encore un centre solide,!…
…
…des sondes à nos commentaires,!…quels froids limpides,!…glacial les mots, pour les maîtres du monde,!…
…pipi, caca, replions nos restes, à casse-croûtes,!…
…pas mieux,une dérision en joie,!…
…
…et, tout ces saints,!…de quoi,!…les intervalles de paix pour en meubler les aux histoires,!…
…à tantôt,!…etc,!…
…
…
P. Nora aurait pu trouver une autre expression que gidienne pour qualifier A. Finkielkraut. La pose politique diminue la vue littéraire.
Notre hote ecrit
« Nul doute que s’il s’est résolu à accepter l’invitation de l’Académie, du moins d’une partie d’entre elle même s’il est désormais l’élu de tous, c’est pour offrir le spectacle des roulements de tambours et de la haie de sabres rutilants de la garde républicaine dans le temple historique de la langue française, à deux personnes dont l’absence l’envahissait à l’instant de prononcer son discours : ses parents natifs de Lwow (Pologne) naturalisés français ainsi que leur fils, né à Paris en 1949 lorsqu’il eut un an, mais sans jamais renoncer à leur nom à coucher dehors »
c’est bien dit et émouvant
Le destin de Finkielkraut se présente effectivement comme la forme spectaculairement magnifiée de l’archetypale success story à la mode ashkénaze , ,celle qui s’exprime dans la blague connue :Quelle est la difference entre un fourreur et un prix Nobel ?reponse :une génération
Le journal de Renaud Camus ne mentionne plus Finkielkraut depuis l’élection. Une seule occurence, celle de samedi 30 janvier, pour dire que la dame invitée de l’émission Répliques « avait un langage bien laid ».
L’homme reverdi aurait-il couper les liens de ses vieilles amitiés ? vieux trick bien connu.
Gidien, c’est bien trouvé de la part de Pierre Nora, je me souviens d’une époque où j’ai décliné l’offre d’être l’André Gide de Félicien Marceau, j’en avais même fait une boutade pour me tirer des flûtes. Il est vrai qu’à la lecture de son livre » le péché de complication », tel Hermès, des ailes aux talons m’ont poussé, et ce n’était pas dans cette direction – là.
« son sens du tragique »
Le tragique c’est pas Allo Maman bobo.
Mais vous vous rachetez un peu plus loin avec le magnifique « né à Paris en 1949 lorsqu’il eut un an »
Bien sûr qu’il y a une influence de la » Comédie humaine » sur « a la recherche du temps perdu » et,Clopine a raison de le dire, notamment dans les parties « le côté de Guermantes » et « Sodome et Gomorrhe ».
Mais- petit bémol- dans son Contre Sainte-Beuve et dans ses » Essais « et, éd. établie par Pierre Clarac et Yves Sandre, 1971.Je lis ceci : p. 264. Proust parle de Balzac : « Je ne parle pas de la vulgarité de son langage. Elle était si profonde qu’elle va jusqu’à corrompre son vocabulaire […] ». et page 265 : « Le style est tellement la marque de la transformation que la pensée de l’écrivain fait subir à la réalité, que, dans Balzac, il n’y a pas à proprement parler de style. »
Enfin les nouveaux territoires psychologiques et philosophiques analysés par Proust nous écartent résolument de Balzac et affirment la nouveauté d’un monde « intérieur » immense et orignal.
Je me suis toujours demandé pourquoi Assouline qui a biographé Hergé et Simenon n’avait pas tenté Marceau, à vrai dire cela m’a déçu de sa part, il devait sentir que ce gros morceau allait lui échapper et provoquer une houle bien plus grande, toucher un tabou tacite franco – belge.
En creusant l’affaire, j’ai compris que la réussite mondaine et littéraire de Marceau constituait en quelque sorte une faille dans son système, que le corps d’un ennemi on le préfère froid et oublié dans certains cercles académiques, quelle meilleure vengeance que l’oubli, aux dires de certains belges envieux de sa notoriété, notoriété que par un tour de passe – passe assez subtil, son succédant extrait le jaune poussin.
C’est honnête de la part de Finkie de reconnaître qu’il est l’héritier d’une rente de situation sans avoir vécu l’horreur.
Pour ma part un près – loin s’est imposé au fil des ans, la figure imposante du commandeur s’est fissurée, ses conseils d’écriture me sont restés.
Il y a des Belges plus puissamment biographables que Marceau. Paul de Man par exemple.
11.19 Répliques. Catherine Larrère, la rochelaise, quelle que soit la laideur de son langage (sic), a écrit depuis des plombes les choses les plus intelligentes et profondes avec son mari Raphaël… sur la façon de « penser et agir avec la nature » aujourd’hui. Face à l’autre parigot Michel Deguy qui ne faisait qu’écouter son nombril, elle ne faisait évidemment pas le poids. Mais il n’y a bien les sots pour départager les participants sur la seule forme de leur élocution.
Paul de Man je m’en fout, même si la rtbf lui consacre ses riches heures pour le moment. Je préfère écouter c’est presque sérieux avec la génération suivante au micro, ok ?
Les liens entre Balzac et Proust sont depuis longtemps connus et pensés par la critique. Mais précisément pour en dire la foncière différence. La duchesse de Guermantes est sans réel rapport avec la duchesse de Langeais. Que Proust ait mis en oeuvre sa duchesse en pensant à celle de Balzac, c’est très vraisemblable, mais justement pour dire quelque chose qui ne se trouve nullement chez Balzac, qui fait le portrait, à travers elle, de la décadence de la noblesse de son temps, ce qui n’est pas du tout le propos de Proust.
Ce que Proust retient de Balzac, c’est surtout son côté sadien, comme Vautrin en quelque sorte réincarné par Charlus.
Paul de Man a livré la bakélite à Derrida, un saut technologique qui permet à la génération suivante de s’en servir sans le savoir.
Le colloque « Proust face à l’héritage du XIX
e
siècle : Filiations et ruptures » a eu lieu du 20
au 21 novembre 2010 à l’Institut franco-japonais du
Kansai (Kyoto), et l’autre colloque intitulé
« Marcel Proust et le dix-neuvième siècle : traditi
on et métamorphose » du 1
er
au 2
e
décembre
2010 à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Les
actes de ces deux colloques, intitulés
Proust face à l’héritage du XIX
e
siècle, Tradition et métamorphose
, ont été publiés sous la
direction de Nathalie Mauriac Dyer, Kazuyoshi Yoshi
kawa et Pierre-Edmond Robert (Presses
Sorbonne Nouvelle, 2012).
Ces contes de fées qui trouveraient leur origine dans des récits racontés oralement à la Préhistoire
Conditionnel de rigueur . Article très intéressant. mùais convenons qu’on n’en saura jamais rien a
DHH et La Vie, merci, vraiment, mais c’est peine perdue, vous savez : pour exister ici, je prends exemple sur ma mule ; je m’arc-boute, car disparaître donnerait raison aux trolls, et aux malveillants. Bah…
Oui, Paul Edel, je suis bien d’accord avec vous : l’intériorité de Proust est bien sa marque, et c’est d’autant plus remarquable de déployer une telle oeuvre à l’intérieur d’une finitude pareille. Parfois, j’ai l’impression, en feuilletant la Recherche, de tenir une de ces boules à neige, un de ces « Rosebud », ou encore une occlusion – mais il faudrait imaginer un monde immense se déployant sous ce verre fini… (d’où le côté « fractal » : par exemple, la description des fleurs de tilleul, que le petit garçon faisait tomber du sac en papier venant de la pharmacie ; rien de plus prosaïque et quotidien. La métaphore transforme tout cela, comme sous une loupe…)
J’ai une idée au sujet de Proust : du côté de Combray-Illiers, un certain « fou de Proust » s’est emparé du projet d’édification d’une statue.
Je trouve que cela ferait un documentaire formidable : la mise au jour de l’idée, et suivre les étapes jusqu’à l’inauguration.
Imaginez la question de l’esthétique de la statue débattue devant la très officielle association des amis de Proust, avec les choix possibles : ne statue « réaliste », en direction du tourisme, où le passant pourrait prendre des selfies à côté de la statue, comme ce qui se fait un peu partout, ou une option « abstraite », faisant appel à un sculpteur de renom, qui mêlerait son univers personnel à celui de l’écrivain… Perso, c’est la première option, parce qu’elle est modeste et met ainsi Proust à la portée de tous, qui a mes faveurs, mais.. Autre débat : une statue de Proust adulte ou enfant ? A Combray, la seconde option paraît la meilleure… Mais, sait-on jamais, à Paris ?
On filmerait ces débats-là, qui seraient évidemment placés dans une perspective proustienne (choix opérés en cohérence avec l’oeuvre, avec explications orales), et puis on filmerait les réactions personnelles des lecteurs -soit lambda, soit quelqu’un comme le fou de Proust, on suivrait la campagne de financement via les souscriptions, avec interview des souscripteurs les plus remarquables (par exemple, si notre hôte donne son obole pour l’érection de la statue, hop, en profiter pour lui demander de nous parler un peu de Proust).
Bien sûr, il y aurait des images de Combray, avec textes de Proust lus, bien sûr, il y aurait le portrait forcément attachant de Patrice Louis, et puis pourquoi pas un projet de statue sur l’esplanade de Cabourg ?
Voyez, il suffit d’avoir ce point d’ancrage dans la réalité – le projet de statue- et le personnage de la Recherche, mélangé à l’image de son créateur, devient un point névralgique…
Ce documentaire aurait donc l’avantage de faire vivre l’oeuvre de Proust par un biais qui évite l’obstacle, majeur, jamais dominé, juste contourné, de l’adaptation cinématographique, (gageure impossible à tenir). Il serait aussi le signe de la transformation de la perception de l’oeuvre, qui tombe de plus en plus, n’en déplaise aux élitistes, dans le « domaine public ».
Ce serait passionnant à faire. Et, si la décision passait de faire appel à une structure comme « Beaubec Productions » (bénévole, quoi), ça ne devrait pas dépasser un budget de quelques milliers d’euros, moins de dix en tout état de cause…
Bon, j’arrête de divaguer… Mais cette idée, que je n’arrive pas à déprécier, que je trouve jolie, et fort réalisable, me trotte fort dans la tête…
Le colloque « Proust face à l’héritage du XIX
e siècle : Filiations et ruptures » a eu lieu du 20 au 21 novembre 2010 à l’Institut franco-japonais du Kansai (Kyoto), et l’autre colloque intitulé « Marcel Proust et le dix-neuvième siècle : tradition et métamorphose » du 1er au 2 décembre
2010 à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Les actes de ces deux colloques, intitulés
Proust face à l’héritage du XIXe siècle, Tradition et métamorphose, ont été publiés sous la direction de Nathalie Mauriac Dyer, Kazuyoshi Yoshi Kawa et Pierre-Edmond Robert (Presses Sorbonne Nouvelle, 2012).
Des faux-cils. Et ça vous coûterait moins cher.
La duchesse de Guermantes est sans réel rapport avec la duchesse de Langeais
Elles n’ont guère, en effet, de commun que le titre de noblesse. Madame de Langeais est une passionnée, ce que n’est en rien la spirituelle Oriane.
La différence essentielle entre Balzac et Proust, c’est que La Recherche est essentiellement un commentaire d’anecdotes qui vise à mettre en récit l’acte même de la création, tandis que Balzac écrit d’abord et avant tout des récits qui donnent lieu à commentaires.
ou encore une occlusion (Clopine)
______
Une occlusion intestinale ?
Ouais ben comme mannequin à Marcel y’a pas que Justin Bieber hein!
Intéressant de comparer le regard de Balzac et celui de Proust sur le monde aristocratique. Aucun des deux n’en est (famille de grande bourgeoisie dans les deux cas). Fascination, dans les deux cas. Férocité du regard critique, dans les deux cas. Il me semble que Balzac va plus loin que Proust dans l’exploration de ces personnages appartenant à l’aristocratie, surtout des personnages féminins. Chez Proust, c’est tout pour la montre. Mme de Langeais, Mme de Beauséant, Mme d’Espard sont des personnages autrement fascinants.
Il ne sera pas inutile de retracer brièvement la transformation et le développement du roman de Proust. L’œuvre qu’il avait entreprise fin 1908 a été intitulée provisoirement
Contre Sainte-Beuve, Souvenir d’une Matinée; elle se compose seulement d’un volume. Il a cherché déjà à l’été 1909 un éditeur pour son livre, mais il n’en a pas trouvé. Le Contre Sainte-Beuve se termine par la
« conversation avec Maman » qui a pour but de présenter les idées littéraires de Proust
contre la méthode biographique de Sainte-Beuve. Proust maintient cette structure
jusqu’au printemps 1910; c’est alors qu’il a modifié radicalement l’armat
ure de son roman ; l’opposition entre le « temps perdu » et le « temps retrouvé » constitue désormais le canevas romanesque de son œuvre. En octobre 1912, Proust a voulu donner à son roman, maintenant en deux volumes, le titre général « Les Intermittences du cœur » ; le premier volume acquiert le sous-titre « Le Temps perdu » et le deuxième
et dernier volume « Le Temps retrouvé ». Cependant le premier volume, constitué par
la partie romanesque, s’est agrandi ; l’auteur a décidé de séparer
Le Temps perdu en deux volumes. Ce n’est qu’en mai 1913 que Proust a eu l’idée de donner à son roman en trois volumes le beau titre de À la recherche du temps perdu. Les sous-titres des trois volumes sont : Du côté de chez Swann, Le côté de Guermantes et Le Temps retrouvé.
« Les sous-titres des trois volumes sont : Du côté de chez Swann, Le côté de Guermantes et Le Temps retrouvé. »
Merci infiniment. Que serions-nous sans vous.
Vous êtes un niais.
Si Balzac donne souvent l’impression d’écrire à la va-comme-je-te-pousse, il n’en demeure pas moins qu’il a un style reconnaissable entre mille.
Ce que Proust veut dire, c’est simplement que Balzac écrivait à une époque où le roman est encore le prolongement de la conversation mais déjà en passe de devenir ce que Flaubert nommera une « nature » : ce qui est beau, c’est d’agir à la façon de la nature, dit-il dans la fameuse lettre à Louise Collet. là, Proust n’a pas bien compris de quoi il était question.
Et dire que j’aurais pu être Sainte Nitouche ! On me le rappelle tous le temps !
Marcelou a tout de même été recalé pour mauvais style par Gide. Après il semble que Schlumberger ait porté le chapeau (cronstadt).
Correctif: Que seriez-vous sans nous.
Quand, alors est-on passé à sept tomes, WGG ?
1 – Du côté de chez Swann (à compte d’auteur chez Grasset en 1913, puis dans une version modifiée chez Gallimard en 1919 ; texte sur Wikisource)
2 – À l’ombre des jeunes filles en fleurs (1919, chez Gallimard ; reçoit le prix Goncourt la même année)
3 – Le Côté de Guermantes (en deux volumes, chez Gallimard, 1920-1921)
4 – Sodome et Gomorrhe I et II (chez Gallimard, 1921-1922)
5 – La Prisonnière (posth. 1923)
6 – Albertine disparue (posth. 1925 ; titre original : La Fugitive)
7 – Le Temps retrouvé (posth. 1927)
Mais non mais non ce n’était pas gros comme une mais on.
Enfin les nouveaux territoires psychologiques et philosophiques analysés par Proust nous écartent résolument de Balzac et affirment la nouveauté d’un monde « intérieur » immense et orignal.
–
Ça c’est un peu vite dit, et ça relève d’avantage d’un ressenti que de la réalité étayée par des preuves tangibles et irréfutables.
ML, on parlait naguère de « niais de Sologne ». Thierry la Fronde me semble en être l’antithèse.
Bon article du Guardian sur la grande Arundati Roy, qui est la cible des hindouistes extrémistes. On n’imagine pas la chance que l’on a de vivre dans un état de droit (pour combien de temps encore, dat iz de kwestionne?).
http://www.theguardian.com/books/2016/feb/02/pankaj-mishra-arundhati-roy-hindu-nationalists-silence-writers-india
ah, ces haches…ArundHati
Tenez bon jusqu’au paiement des rafales, dear Bloom. Après c’est le déluge et vous rentrez à Versailles.
le style c’est l’homme.
C’est ainsi que Proust réagit lorsqu’il est comparé à Balzac :
« Je rougis devant cette comparaison écrasante pour moi »
C’est la touche féminine de Marcel.
Tenez bon jusqu’au paiement des rafales, dear Bloom. Après c’est le déluge et vous rentrez à Versailles.
—
Certains mauvais esprit disent que les Rafales sont autant de mirages…
« On n’imagine pas la chance que l’on a de vivre dans un état de droit »
Mais si !
Justement au moment où des irresponsables, -dont la légitimité pose maintenant question, à ce niveau d’impopularité- font en sorte de prolonger un état d’urgence, le temps que la législation visant à restreindre les libertés, soit modifiée.
C’est ça aussi, le national socialism à la française.
S’agissant tout au moins de la peinture du « grand » monde, la comédie humaine, c’est chez Proust qu’on la trouve, plus que chez Balzac. S’agissant des personnages féminins, ce qui fait la différence, c’est l’empathie. L’empathie de Balzac pour Mme de Langeais, Mme de Beauséant, Mme de Mortsauf, est évidente. Elle lui permet de creuser au-dessous du niveau de la comédie mondaine. Aucune empathie du narrateur de Proust, en revanche, pour une Oriane de Guermantes, pas plus, d’ailleurs, que pour un Charlus. Son empathie, c’est aux femmes de sa famille que le narrateur la réserve,sa mère, sa grand-mère. Et l’on sait qu’Albertine reste pour lui un mystère. C’est aussi, bien sûr, une question de point de vue. Balzac reste le type même du romancier omniscient. Chez Proust, le choix du point de vue d’un narrateur (focalisation interne) lui interdit d’aller plus loin que ce que celui-ci voit, entend, et que les conjectures qu’il en tire. Ce qui fonde la critique sartrienne du roman tel que Mauriac le pratique, c’est, en vérité, le précédent proustien.
La polémique sur le style de Balzac remonte aux origines, avec Sainte-Beuve précisément. le groupe Hugo, qui n’inclut pas Victor, projette la meme vision dans la séance d l’Esprit de la Critique à Jersey: « Il lui manque, comme à Balzac, le style. » (lui, c’est Georges Sand!).
Il est fort possible que Proust, sur ce point-là, partage le préjugé beuvien quant au style Balzacien.
« grande bourgeoisie » pour le fils de Balssa me parait un peu excessif…
Retour à Louis XI; en lisant la beLle thèse de Laudric Raillat, « Charles X ou le Sacre de la dernière chance », on s’aperçoit que l’image forgée par les propagandistes du Roi reste négative. Balzac innove donc en rappelant la fermeté du Monarque dans une affaire de haute trahison.
MC
Bloom dit: 3 février 2016 à 13 h 32 min
Très fin, Bloom.
C’est Gérard-Jean qui est le plus proche de la vérité.
« C’est ça aussi, le national socialism à la française. » (LVDLB)
En revanche, ça c’est moins fin, D. !
Je dirais que chez Proust, il y a un aspect sexuel sous-jacent prédominant et toujours decelable, alors que chez Balzac c’est beaucoup plus lointain.
C’est ce qu’à voulu dire Gerard-Jean en le tournant à sa façon.
« Les Mots », c’est la Recherche du temps perdu de Jean-Paul Sartre, Gérard-Jean ?
Je kiffe trop les tas de droite.
« C’est ce qu’à voulu dire Gerard-Jean en le tournant à sa façon. »
Tourné et retourné, mais qui, Balzac ou Proust, D. ?
grande bourgeoisie..haute trahison…l’histoire de France à se décrocher le cou, dear mr court
« Quelques précisions sur le « considérable succès » de la nouvelle édition critique de « Mein Kampf » d’un certain Adolf Hitler outre-Rhin dont on nous rebat les oreilles. Disons qu’il est assez relatif.
4000 exemplaires vendus à ce jour, un deuxième tirage de 15 000 effectué et une troisième en préparation. Il est vrai que la chose pèse 6 kgs (deux volumes solidement reliés, soit 2000 pages de texte et 3000 pages de notes) et coûte 59 euros… »
De quoi faire rêver Philippe Régnier
C’est très clairement Balzac, Attila.
Bien que l’époque de Proust soit passionnante, je n’aime pas ce qu’il fait s’en dégager, pour moi c’est une fenêtre étroite, étouffante et à la fin terriblement ennuyeuse.
Jamais je n’ai ressenti d’ennui avec Balzac.
« En revanche, ça c’est moins fin, D. ! »
Voilà qui est bien mesuré !
« What one of the world’s longest studies tells us about happiness »
Visez un peu le relationnel, la carte et le territoire. De qui ça vient, zappez, ça pourrait rapporter des ennuis !
Bon alors Snapchat. Ils vont pas nous voler notre pub hein ?
La réédition de « Mein Kampf » passe inaperçue, baroz, parce que nos amis Allemands sont en plein carnaval. zipboumratatame. Après le bilan des mains baladeuses, la chose reprendra du poil de la bête.
De quoi faire rêver Philippe RégnieZ, qui publie illégalement les pamphlets de Céline, à prix d’or !
Jibé dit: 3 février 2016 à 14 h 19 min
« Les Mots », c’est la Recherche du temps perdu de Jean-Paul Sartre, Gérard-Jean ?
eh… ce n’est pas faux. Le premier à sauter à pieds-joints par-dessus sa critique de Mauriac, c’est Sartre dans « les Chemins de la liberté ». Enfin, il faudrait que je le relise attentivement pour en être sûr.
Pour la forme des « Chemins de la liberté », Sartre a tout pompé sur Dos Passos, Gérard-Jean…
« grande bourgeoisie » pour le fils de Balssa me parait un peu excessif… (MCourt)
A moi aussi. J’ai hésité. Le papa de Balzac est plutôt un parvenu, un profiteur de la Révolution,un peu comme le père Grandet. « Grande bourgeoisie », ça ne me paraît commencer d’ailleurs à avoir un sens plus clair qu’à partir de 1850 (date ronde, comme aurait dit Chaunu). Et encore. Le mari de Mme Arnoux, où le ranger ? Parvenu ? grand bourgeois ? les deux, sans doute. On me dira qu’aujourd’hui, un Tapie…
@ D de 13 h 28
D. vous demandez des preuves tangibles et irréfutables de l’ intériorité proustienne ? Vous plaisantez ?
Elles ne cessent de se tisser et de s’épanouir dans « la Recherche »..depuis la réminiscence involontaire (la madeleine, les pavés, la raideur d’une serviette etc.) jusqu’aux jeux de miroir entre enfance et maturité, espionnage et recréation des êtres avec des fragments aperçus.. exemples : jalousie et voyeurisme entre Swann et Odette, le narrateur et albertine, qui accumule des signes et des pistes ; étapes vers une vérité ultime pour atteindre une vérité des êtres, jeux prismatiques d’une conscience, exploration du temps subjectif, exploration de cette zone claire obscure entre veille et endormissement.., étude musicale des durées, c’est tres bergsonien.. orchestration et découpages de l’Espace au sens géographique, et ses échos dans une conscience (le côté de Mesèglise etc..) selon la subjectivité, ou bien quand le narrateur prend un train ou une automobile (clochers de Martinville, épisode Doncières) . et vous demandez des « preuves » ? vous êtes un peu gonflé..
erreur .. de 13 h 22.. le D de 13 h 22
« vous êtes un peu gonflé.. »
N’éxagérez pas Paul, après tout vous ne parlez que d’un écrin !
recherchons mentule de JC, inconnue à ce jour, prévenir icic si trouvée
Faudrait se fendre de Mein Kampf en bande dessinée boljemoï…
La révolution proustienne, c’est la promotion de l’intériorité. Le regard de Swann sur les êtres et sur le monde est une anticipation du regard du narrateur; leur nature est la même. L’époque de Proust (et de Céline, dont le principe romanesque est très proche) est aussi celle du principe d’incertitude de Werner Heisenberg. Notre connaissance du monde extérieur n’est au fond qu’une interprétation; notre intériorité est à la fois notre forteresse et notre prison. Schopenhauer dit tout ça magnifiquement dans « Le monde comme volonté et comme représentation ».
Clopine, toujours clouée au lit ?
En tout cas, ça a du bon, car votre idée de film sur la statue de Marcel Proust est excellente. A condition de ne pas faire un reportage télévisuel mais un film d’auteur, sans oublier la dimension cruelle, conseillée par votre amie Véronique Aubouy !
Pour la forme des « Chemins de la liberté », Sartre a tout pompé sur Dos Passos, Gérard-Jean…
–
Le Berlin Alexanderplatz d’Alfred Döblin a été également fortement influencé par Manhattan Transfer. On ne pompe pas Dos Passos, on s’en inspire. Sartre a qualifié Dos Passos de plus « grand écrivain contemporain » dans les années 30.
Avez-vous lu les textes de Situations II sur les US? Magiques!
Lorsque je prends un café, en fin de matinée, après avoir doucement ouvert les yeux, un maragogype très parfumé et très doux avec une goutte de crème fraîche, un café-noisette somme toute, donc, je consulte mon courrier, il y a parmi les mails, des Spam d’une incroyable drôlerie, comme ceux,répétés, d’un certain Gilbert qui m’envoie sa photo pour m’annoncer que je dois renouveler illico mon abonnement sinon il fait sauter tous mes fichiers et casse aussi la niche à chien. J’ai peur.
Ce matin, je me suis interrogée: Finkielkraut doit être bien triste s’il lit la RdL, et pourquoi non?–de constater que Balzac et Proust sont de retour et ne lui laissent que quelques miettes. Clopine propose l’érection d’une statue de Proust dans le village de l’immortelle tante Léonie, projet qui lui tient à coeur puisqu’elle l’avait déjà proposé ici même, l’an dernier; WGG annonce de multiples séminaires ,Proust Balzac , avec dates précises;et un lien qui m’avait été adressé par un gentil blogueur,ici, me propose de participer au Grand Concours de l’Académie de Caen pour …1835( sic) récompensé d’une Médaille d’Or et d’une somme de 300fr-or. Il faut envoyer son mémoire ,franco, au secrétaire qui habite rue de l’Ecureuil (gage d’authenticité). L’idée m’était venue de poster un mot réconfortant pour l’Oublié du jour, à tout prendre je vais choisir le Concours de l’Académie de Caen; nous savons que la Poste fait des merveilles,capable sûrement de remonter le Temps.
Au cas fort probable où je gagnerais, je promets de verser intégralement la somme pour la statue de Proust; avec le portrait rappelé par Paul Edel,ici, il y aura du travail, Proust avait toujours du sable dans ses chaussures et dans les plis de son manteau..
[ je donnerai le sujet du Concours, quand j’aurai bu mon café.
[ Dinah, la Muse,a fini de repasser sa robe d’organdi, et opte pour un pantalon bouffant en doupion de soie; ceci est un message crypté.]
La Table vient de définir Balzac:
« Il est le porte-clefs du cœur. jusqu’à lui le cœur était verrouillé . L’amour avait bien été tout grand ouvert par Shakespeare, par Goethe et par Hugo, mais les petites douleurs de cette immense souffrance étaient restées ignorées. Balzac a été l’huissier sublime qui a fait l’inventaire du désespoir . Il a jeté sur l’ame dévastée de la femme trahie son coup d’œil profond et tendre. Il a sondé toutes les armoires, il a ramassé le mouchoir trempé de larmes, il a recueilli le ruban fané , il a respiré la fleur tombée du bouquet de bal, il a laissé le gant parfumé et abandonné par l’Amour, mais non son parfum.il a tout vu dans l’invisible, tout trouvé dans l’inconnu , tout nommé dans l’ignoré. our les grands peintres comme Shakespeare, le cœur de la femme, c’est l’infini dans le grand, pour Balzac, c’est l’infini dans le mignon, pour Hugo, c’est un abime, pour Balzac, c’est une corolle.Les uns devinent la mort dans le drap noir qui tend toute la porte du cœur; l’autre pressent la tombe dans une feuille de rose flétrie. Les premiers sont les prêtres du convoi, le second en est le chien.
Auguste Vacquerie, à la table:
« Je trouve que tu n’as parlé que du petit coté de Balzac. Le plus souvent, c’est vrai, il regarde le cœur à la loupe mais quelque fois il jette la loupe et plonge dans l’infini un regard trouble et visionnaire qui donne le vertige aux choses. C’est alors qu’il est grand »
La Table- Le coté trouble des choses ne vaut pas la partie éclairée; Tu me dis, parles-moi du soleil, et tu me reproches d’avoir ignoré le nuage.
-Vacquerie
« Balzac n’est pas seulement grand dans le trouble et dans la nuit: La Duchesse de Langeais et le Père Goriot sont grands en plein jour; de plus, tu n’as traité Balzac que comme créateur de femmes; il a créé les hommes aussi »
La table
-« La Duchesse de Langeais est une femme qui aime et qui souffre, j’ai parlé de l’Amour .Le Père Goriot est une mère qui souffre et se dévoue. J’ai parlé de L’Amour »
Ce qui, du point de vue de la réception, si la table réfracte ce que pense un lecteur moyen, ici Charles Hugo, montre que la formule de Sainte-Beuve « le Pigault-Lebrun ds duchesses » s’enracine bien dans une image de romancier de la femme, d’où toute critique sociale est bannie. domine seulement l’odor di Femina.
La lecture de Vacquerie, plus exigeante, intègre un Balzac de ténèbres et de vision (on peut songer à Sur Catherine de Médicis) à coté d’un Balzac solaire et réaliste (Goriot, la Duchesse). Il y a là une lecture très personnelle pour son temps.
MC
Ha les pavés y a rien de mieux ; mais ceux de Casse-pipe ceux-là pour les rescalader c’est encore pas coton…
Et alors avec les talons aiguille, là on le dit pas !
Gérad-Jean, vous dites : « Aucune empathie du narrateur de Proust, en revanche, pour une Oriane de Guermantes »
Je trouve que vous avez raison ! le soi-disant « amour » du narrateur pour Oriane de Guermantes, avec pied de grue tous les matins pour la voir passer, amour impossible bien entendu, ne suffit pas à faire oublier la sécheresse d’entomologiste avec laquelle le narrateur la contemple (et la décrit, surtout moralement) par la suite, dès qu’il est arrivé à ses fins, à savoir fréquenter son salon.
Mais justement : dans le portrait qu’il en fait, justement pour rendre cette histoire d’amour juvénile crédible, Proust utilise la rhétorique balzacienne, notamment pour la description physique du personnage. Oriane, comme Antoinette, est une blonde aux yeux bleus, comme elle, son âge est dissous dans les apprêts (ah ! La Duchesse qui a l’intelligence de « faire sauter l’obstacle » à ses amants en présentant tout droit son fils déjà grand…) et surtout, les descriptions des ports de tête et des démarches sont, non pas décalquées ce serait bien trop dire, mais enfin en filiation l’une de l’autre. Enfin, à mon sens, hein. Je vois ça comme ça : Proust cherche à introduire dans la Recherche le type de la grande dame balzacienne, mais, étant Proust, il ne peut bien entendu se « laisser aller » au lyrisme balzacien ; cependant, il a besoin du souvenir de ses lectures pour fabriquer son personnage. Et comme Proust sait comme aucun autre manier le shaker (une pinte de Greffulhe, un trait de Polignac, etc.), nous ne saurons jamais la proportion de Langeais qu’il y a dans Guermantes. Mais y’en a, bon sang d’bois, y’en a !
Jibé, merci, mais mon problème est : comment embarquer Clopin dans cette aventure ?
Déjà, quand c’est moi qui fais le trajet, c’est-à-dire quand je mets mon écriture au service de ses projets à lui, alors que son univers est si profondément différent du mien (mais enfin, je le partage, cependant), ce n’est pas toujours simple. Mais là : obtenir qu’il mette en images une histoire aussi éloignée que possible de lui, provenant d’un univers qu’il ne connaît que par ouï-dire, et qu’il ne supporte, il faut bien l’avouer, qu’à travers bibi, par affection pour moi en quelque sorte, là je ne m’imagine même pas un « oui ».
Pourtant je ne veux personne d’autre que lui. Car je connais ses images, et je vois d’ici ce qu’il pourrait filmer, des paroles des uns et des autres, des promenades dans Combray, des assemblées générales des Amis de Marcel Proust, et des interviews d’aficionados. Il me suffit (presque) de fermer les yeux pour voir ce qu’il pourrait en faire, nom de dlà.
Donc, avant tout : comment le convaincre, moi qui ne suis pas très douée pour convaincre qui que ce soit (soupir, tenez : ici !) ?
Ces échanges sur Proust & Balzac sont du miel, comme dit Arlequin chez Marivaux.
Aucun doute: la finesse de l’analyse littéraire est du côté des femmes; une critique littéraire à dominante féminine nous aurait probablement dispensé d’avoir à subir les jargons narratologiques proppien, bakhtinien, greimasien, barthesien, genettien, todorovien, lyotardien, derridien, john (dos) passes & some better ones.
(Proust, pour Gennette = ellipse sur sylepse).
saprée clopine, en train de proustiser le brave finkielkraut, écrasé comme une madeleine mouillue
M.Court 15h23 . REmarquable ,le texte cité ;d’où vient-il exactement ?
« ’un univers qu’il ne connaît que par ouï-dire, et qu’il ne supporte, il faut bien l’avouer, qu’à travers bibi »
C’est parfait, il aurait le regard de l’entomologiste, distant, agacé et amusé à souhait, pour filmer la tribu des insectes proustophiles, Clopine !
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