Goûteux traité de miettaphysique
Au fond, à y bien réfléchir, on pourrait le dire ainsi sans risque d’être contredit : l’humanité se divise entre ceux qui font des miettes et ceux qui les ramassent. La miette, tout le monde connaît. Inutile d’aller consulter le Littré : « Petite partie qui tombe du pain quand on le mange ou qu’on le coupe ». Mais une fois qu’on a dit cela, on n’a encore rien dit. Un monde s’ouvre. Car tout est une question d’échelle : « La miette du colosse est le quignon du nain ». Ceci étant, il faut savoir qu’on peut aborder la question de la miette soit sur le mode de l’angoisse (que faire ?) soit dans un esprit pratique (qu’en faire ?). Le dilemme est au cœur de Métaphysique de la miette (148 pages, 19 euros, Argol). L’auteur, Allen S. Weiss, ne nous est pas inconnu, et l’on se dit que ses étudiants de New York University ne doivent pas s’ennuyer avec lui ; mais son dernier livre, écrit directement en français, c’est dire à quelles extrémités le pousse sa francophilie, est assez différent par sa facture de son admirable Miroirs de l’infini. Le jardin à la française et la métaphysique au XVIIème siècle (Seuil, 1992).
Etrangement, Georges Perec est resté muet sur la miette dans sa Tentative d’épuisement d’un lieu parisien (Bourgois, 1975) alors que je puis assurer d’expérience que le pain des sandouiches s’émiette considérablement sur les tables du café de la Mairie, place Saint-Sulpice (VIème) où l’oulipien passa trois jours. Comment l’interpréter : indifférence ? rejet ? snobisme ? mépris ? On attend la thèse d’urbanistique sur l’absence de la miette dans la ville perecienne. D’autant que l’on a autrefois servi des crumbles dans cet ancien quartier général de Sempé, que le dessinateur déserta du jour où il constata que les chaises étaient enchainées les unes aux autres afin que nul ne trouble leur alignement. Notez que le crumble n’est pas cité avec désinvolture : c’est l’une des très rares recettes à la miette puisque, comme chacun sait, celle-ci sert surtout à farcir, encroûter, paner surtout : « Le véritable art de la miette, c’est le plat pané, ou la miette existe dans toute sa gloire » écrit M. Weiss pour mieux nous convaincre, croûte que croûte, que le panage est la seule manière d’apprivoiser ces petits riens ; on observera d’ailleurs comment le professeur parvient à élever la mystique de la panitude à des sommets insoupçonnés. On voit par là que la miette n’a pas d’existence gastronomique autonome, ce qui doit être dur à vivre en ces temps de revendication identitaire. On en a eu un témoignage il y a quelques mois lorsque des agriculteurs retraités ont envoyé quelque cinq cents lettres de doléances pleines de miettes de pain à l’Elysée pour faire savoir au président Hollande qu’ils en avaient assez de n’avoir que les épluchures des restes du gâteau.
Chemin faisant, il raconte des fragments de sa vie, des miettes si vous préférez, ses voyages à travers le monde, ses mésaventures, ses lectures, ses rencontres, ses visites d’expositions, bref, son allègre curiosité, mais en passant, jamais cuistre, avec l’air de ne pas y toucher, sans jamais se départir de cette légèreté qui est le sel de ce savoureux petit livre. Mais n’allez pas croire qu’il s’est contenté d’inscrire « miette » dans le moteur de recherche. Bien sûr, inévitablement, on a droit aux plus célèbres miettes de la littérature contemporaine, celle de la madeleine de Tom Proust :
« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, j’ai porté à mes lèvres une cuillerée de thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée de miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi » (Du côté de chez Swann, 1913)
Même si même si l’auteur a réussi à dénicher un site américain où Proust est dénoncé comme un faussaire, car aucune madeleine ne s’est jamais émietté après avoir été trempé dans du thé (ce qui est vrai, cela aurait plutôt l’effet contraire, sauf à croire, comme il nous le suggère, que la cuisinière n’avait pas mis assez de beurre dans la pâte), il a surtout puisé dans ses propres réminiscences littéraires et artistiques. Outre Artaud et quelques autres, il fait grand cas de poèmes que je n ‘ai jamais lus d’un auteur dont j’ignore tout : Connoisseurs of Chaos (1942) de Wallace Stevens. Il donne envie d’y aller voir, encore que la citation d’un vers particulièrement énigmatique doit émietter le cortex de celui qui s’acharnerait à le comprendre :
« Les faits grouillants dépassent l’esprit squameux ».
Mais il n’y a pas que les écrivains ; les philosophes aussi, mais rien sur les miettes de Kierkegaard ; et les peintres. Dubuffet pour ses matériologies ; plus récemment le plasticien Daniel Spoerri pour la mise en valeur des miettes dans sa fameuse Topographie anecdotée du hasard, précise description des objets se trouvant sur sa table ; et surtout le Chardin dont Les Apprêts d’un déjeuner l’aide comme aucune autre œuvre à pénétrer la miette dans sa profondeur ; mais pas les psychanalystes, bizarrement, malgré que le Maître y ait consacré deux pages dans sa Psychopathologie de la vie quotidienne (1901). La compagne de sa vie, qui tient une certaine place dans ce récit, qu’il l’appelle affectueusement la Lectrice, la Pulvériseuse, la Logographe, la Plumitive, l’Emietteuse, la Zizaniste, la Femme de Lettres, la Lectrice, ou la Dérangeuse, en est naturellement la dédicataire mais sous l’identité la plus inattendue qui soit : « A ma mie… »
On peut lire l’essai de M. Weiss comme un traité du chaos ambiant étant donné que le destin de toute miette de pain bien née est de se répandre en diaspora. C’est le cru du cœur d’un gastrolâtre qui sait ce que manger veut dire, et qui doit passer la moitié de son temps à faire le marché, et l’autre à cuisiner. Le tout est de ne pas se tromper de portes, ces innombrables portes qui jalonnent tant de rêves et dont l’auteur nous certifie qu’elles révèlent chez l’homme sa quête éperdue des toilettes.
On dira que tout ceci pèse de poids en regard des grands problèmes de l’heure, même s’il apparaît au fil des pages que la miette est bien la désolation du reste. Nous connaissons même un intellectuel qui, face aux problématiques soulevées par le délicieux opus de M. Weiss, lui répondrait droit dans les yeux : « Vous vous foutez de ma gueule ? ». C’est ignorer que, comme le disait déjà Bachelard, la conquête du superflu est spirituellement bien plus excitante que celle du nécessaire. Notre homme, je veux parler de l’auteur bien sûr, attention, pas frapper ! pas frapper ! est bien évidemment un maniaque. Il le faut pour établir une équation dédiée aux miettes ((surface x densité/temps), chercher le nombre d’or de la table de la salle à manger quand on s’apprête à dîner et haïr au-delà du raisonnable les couverts en plastique blanc. Weiss se défend en établissant comme un axiome que tout bon écrivain est au fond un maniaque. Ce qui n’est pas entièrement faux. Celui-là, qui passerait volontiers pour bordélique, tient que son désordre relève d’un certain ordre. Il est vrai qu’il appartient à l’école japonaise (culte de la dissymétrie) et non à l’école grecque (culte de la symétrie) de sa névrose obsessionnelle. Dans un cas comme dans l’autre, chaque chose doit être à sa place. N’allez pas imaginer pour autant que notre homme ne se nourrirait que de miettes à force de s’y identifier ; en fait, son emblème gastrobiographique est un chou, mais c’est une autre histoire, déjà racontée dans un autre livre où il apparaissait finalement comme quelqu’un d’assez chou.
On aura compris que la réussite de cet essai tient, non pas à son érudition, son humour, son absence de sérieux, son esprit décalé, son intelligence des hommes et des choses, ses rapprochements linguistiques (ah, volupté de la synonymie…) mais à tout cela lié par une écriture qui dégage un son des plus agréables. Il est si savoureux que l’on s’en voudrait d’en perdre, comment dire, une miette. En fait, si l’humanité se divise entre ceux qui rangent et ceux qui dérangent, cette méditation sur le destin de ces petites importantes nous invite, avec enthousiasme en ce qui me concerne, à rejoindre le camp des seconds, les dérangés.
(« Topographie anecdotée du hasard » , 1961, diagramme de Daniel Spoerri ; « Les apprêts d’un déjeuner » dit aussi « Le Gobelet d’argent », vers 1730, huile de Jean-Batiste Chardin, Palais des Beaux-Arts, Lille ;
902 Réponses pour Goûteux traité de miettaphysique
L’enjeu, c’est de réinventer ce libéralisme du sens perpétuel, avec son carnaval et ses récits fondateurs. Pascal est un guide à cet égard, il est en avance sur nous. La joie tragique en est comme l’emblème du bonheur possible.
« Divertissement.
On charge les hommes dès l’enfance du soin de leur honneur, de leur bien, de leurs amis, et encore du bien et de l’honneur de leurs amis, on les accable d’affaires, de l’apprentissage des langues et d’exercices, et on leur fait entendre qu’ils ne sauraient être heureux sans que leur santé, leur honneur, leur fortune, et celles de leurs amis soient en bon état, et qu’une seule chose qui manque les rendra malheureux. Ainsi on leur donne des charges et des affaires qui les font tracasser dès la pointe du jour.
– Voilà, direz-vous, une étrange manière de les rendre heureux ; que pourrait-on faire de mieux pour les rendre malheureux ?
– Comment ? Ce qu’on pourrait faire ? Il ne faudrait que leur ôter tous ces soucis, car alors ils se verraient, ils penseraient à ce qu’ils sont, d’où ils viennent, où ils vont, et ainsi on ne peut trop les occuper et les détourner. Et c’est pourquoi, après leur avoir tant préparé d’affaires, s’ils ont quelque temps de relâche, on leur conseille de l’employer à se divertir, et jouer, et s’occuper toujours tout entiers.
Que le cœur de l’homme est creux et plein d’ordure ! »
PASCAL
« Montée en chaire », vous nous en avez donné de belles !
« Mec qui ne sait pas jouir de la vie qui s’offre à vous. » Ecoutez, ça va pas mal, pas mal du tout. Non par comparaison avec la vôtre, ce serait un étalon-mètre ridicule, laissons cela. Vous êtes en joie aujourd’hui, profitez, enjoy.
En effet, très grand texte de Pascal, qui me fait songer à cette petite fille dans le train qui me menait de l’aéroport à Vilanova, elle se plaignait de n’avoir rien à faire ! C’est effrayant ! Elle devait avoir quelque douze ans. Elle était déjà foutue.
Certainement polder. Je fuis les rabat-joie de votre espèce ! Vous un sinistre personnage, c’est tout, un curé laïque. La pire espèce que le postmodernisme puisse engendrer.
Clément Rosset, « La joie et son paradoxe » :
« Avant d’aborder l’étude de ce paradoxe, je voudrais l’illustrer par l’exemple d’une telle joie sans motif d’être que j’emprunterai au plus populaire des opéras de Rossini, Le barbier de Séville, et au plus populaire de ses airs, Largo al factotum della citta, que chante Figaro sur un texte qu’a forgé le librettiste de Rossini, Cesare Sterbini, à partir de la pièce de Beaumarchais (dans laquelle la scène imaginée par Sterbini ne figure pas). Joie musicale, sans doute et d’abord, ou joie rendue possible par la musique – comme il arrive toujours ou du moins le plus souvent, la musique étant à mon sens le plus puissant « catalyseur » de la joie, l’adjuvant principal du succès de cette réaction quasi bio-chimique qui transforme l’angoisse en sérénité et la tristesse en bonheur (et je dirais même, en un certain sens, le doute en certitude). Mais aussi joie très singulière et paradoxale. Car Figaro, accompagné par un orchestre tout frémissant du bonheur de vivre, n’en dit pas moins des choses qui n’ont rien de particulièrement réjouissant : on me charge de toutes corvées, c’est moi qui doit tout faire pour tout le monde, on ne me laisse pas un instant à moi, sitôt débarrassé de l’un je suis assailli par un autre, encore heureux quand tous ne m’assaillent pas à la fois : « Chacun à son tour, par pitié », se lamente-t-il. Et pourtant… Pourtant tu es en réalité le plus heureux des hommes, Figaro : fortunatissimo per verità.
Cette joie de Figaro consiste en la pure joie de vivre, indépendante des tracas ou des bonheurs que peut lui réserver sa propre expérience de la vie. Et c’est ici que réside le paradoxe : Figaro est heureux mais heureux de rien, du moins de rien de particulier. Son bonheur est sans raison et sa jouissance sans fondement, aux limites donc de l’absurde. C’est pourquoi cette joie de vivre, manifestée ici par Figaro mais qui intéresse aussi, et au premier chef, l’ensemble des êtres humains, sinon peut-être des êtres vivants, s’accorde avec une formule d’origine chrétienne, formule qui continue à gêner et même à faire scandale au sein de la chrétienté : Credo quia absordum – je crois parce que c’est absurde. Cette formule chrétienne, longtemps et à tort attribuée à saint Augustin, n’a pas d’auteur assignable. Tout au plus peut-on dire qu’elle rappelle certaines affirmations de Tertullien dans De baptismo (« Il faut croire parce que c’est extraordinaire ») et dans De carne Christi (« C’est croyable parce que c’est stupide »). Ces formules sont paradoxales et absurdes logiquement, puisqu’elles concluent de l’incroyable au croyable, et même à la nécessité de croire. Passeraient à la rigueur des formules du genre : « Je crois, bien que ce soit incroyable ». Bien que, pas parce que ; c’est ce parce que qui fait problème. Croire parce que c’est incroyable, voilà qui heurte le bon sens et contrarie jusqu’au Larousse du XXe siècle de 1922, qui parle à ce sujet de « formules outrées » sans rapport avec la « pensée de l’Eglise ». Et cependant cet anonyme Credo quia absurdum résume le mystère et le paradoxe de la joie de vivre, à condition d’en modifier le premier mot et de déclarer : je suis heureux parce que c’est absurde. »
Il faut sans cesse que les enfants aujourd’hui soient occupés dans une « activité » quelconque. Pascal le voyait déjà pour son époque chez les gens bien nés. Dans mon enfance, je ne me souviens pas de m’être jamais ennuyé, de m’être plaint de n’avoir rien à faire. Un rien m’occupait l’esprit, le monde me semblait merveilleux.
C’étaient deux courts extraits tirés de mon « Goût du bonheur ».
De rien, c’est gratuit !
http://www.mercuredefrance.fr/livre-Le_goût_du_bonheur-9782715231849-1-1-0-1.html
C’est ça en effet la joie tragique, la joie sans raison, sans motif. Celle qui est la mienne en cet instant.
On trouve ça aussi chez Ronsard dans le fameux poème du carpe diem, Mignonne allons voir si la rose… Je l’ai étudié avec mes 5è cette année. On ne peut approfondir la lecture en 5è pour l’aborder sous son angle philosophique, mais les élèves aime bien évidemment parce qu’ils ne peuvent pas voir toute la joie tragique qu’il cache. Ils ne peuvent voir que le : Jouissons de la vie. C’est déjà beaucoup.
Elle était déjà foutue.
non mauvaise langue , ce qui est effroyable, c’est que vous puissiez penser ainsi ,vous un professeur !
C’est ce texte de Pascal (le premier que vous avez cité) qui permet de rapprocher Pascal de Baudelaire. Et je trouve que c’est un bon moyen d’aborder Baudelaire pour le comprendre en profondeur. Baudelaire nous parle des égoûts du cœur de l’homme. Et ça peut valoir comme réponse à CP qui ne veut pas vivre dans les é/goûts… Il y a beaucoup de naÏveté chez CP malgré qu’il en ait !
Oui, en effet, je le pense profondément. Je suis de nature un grand pessimiste. Cela ne m’empêche pas de faire en sorte comme professeur de faire comme s’il n’en était rien. Mais comme individu, je pense en effet comme Pascal que cette façon d’éduquer les enfants ne peut en faire que des gens profondément malheureux toute leur vie. C’est un attribut du postmodernisme d’ailleurs. Mes parents étaient des gens simples (mon père en fait ne s’oocupait pas du tout de nous) mais grâce à eux et à l’éducation qu’ils ont su me donner, je n’ai jamais été comme cette petite fille. Je me souviens dans mon enfance pendant nos vacances à Contres en Sologne, mon frère et moi, nous nous amusions vraiment avec rien, et on était vraiment très très heureux. On ne cherchait jamais quelque activité que ce soit, on se les inventait, on inventait tout un monde imaginaire, une langue à nous, c’était merveilleux.
> ma première année sur la RdL
La RdL a changé ma vie.
Arrête de mentir dracul, tu n’arrives pas à écrire un foutu roman, tes poèmes font chier, et tu veux nous convaincre qu’enfant tu savait te distraire avec rien ?
Faites comme moi, faites en sorte que votre vie change la Rdl, et ce sera complet…!
La meute sauvage a débarqué, avant qu’elle ne se déchaîne, il est temps que j’aille déjeuner sur le bord de mer à l’abri du soleil exactement, avec Les souvenirs polonais de Gombro.
Bonne après-midi aux autres ! Et soyez sage en mon absence… pas trop de bêtise, JB ! Cultivez votre angoisse, c’est ce qui peut vous arriver de meilleur. Soyez courageux.
« Baudelaire nous parle des égoûts du cœur de l’homme. »
Avant lui, Voltaire, pour évoquer la complexité de la condition humaine, comparait Paris à la statuelle de Nabuchodonosor, faite de boue et d’or.
statuette
non Houellebecq est une poltron, dans le sens où Husserl disait de Descartes était un poltron, quand il fait ressurgir Dieu au moment où on ne l’attend pas.
Gombrowicz reproche aussi à Sartre d’être un poltron, puisqu’il n’ose pas aller jusqu’au bout de sa pensée : si l’autre un objet toute morale est impossible, la seule liberté donnée à l’homme est de s’imaginer « libre ».
en ce sens toutes les philosophies sont des poltronneries, ceux du bonheur comme ceux de la joie : ils se choisissent pour eux-mêmes le système qui leur convient le mieux et ils mettent tout en oeuvre pour le faire fonctionner.
en ce sens Rosset est aussi un poltron.
et Nietzsche a prouvé biographiquement qu’il en était un, Nietzsche est sans doute le plus poltron de tous les philosophes.
les humains que nous sommes sont des poltrons, même ceux qui risquent leur vie, par amour de leur prochain ou par orgueil (ce qui est la même chose) sont des poltrons.
je ne dis pas que Gombrowicz est un « grand » auteur, à la mesure de ses ambitions, mais il avait une conscience aigüe du fait que nous sommes des poltrons, le carnaval n’étant là que pour nous faire passer les poltrons pour des êtres courageux.
faite de boue et d’or
Tout est sexuel
@ Le Nouvel Obsédé
Je ne vois pas le rapport.
faire passer les poltrons pour des êtres courageux
Ah ben si les êtres courageux se redressent, ça va pas faire mes affaires moi.
Mais il ne faut pas confondre les sectaueurs de Yavhé, JB, avec ce que le Judaïsme a de profond et d’essentiel. Vous voulez réduire le Judaïsme à sa frange de fanatiques. ( rédigé par LML)
Mais pas du tout. Loin de moi cette pensée. C’est sans doute le mot « sectateur » qui vous le fait croire. Simple petite réminiscence des « Lettres anglaises ». Rien ne me passionne autant que les interrogations sans fin, dans tous les domaines, y compris et surtout, peut-être, dans le champ du religieux. Rien de plus assommant que les certitudes : on ne peut plus rien en faire, et tout se bloque. Anna Karina, dans je ne sais plus quel Godard (« Pierrot le fou » ? « Le petit soldat » ?) ressasse : » « J’ai rien à faire, j’sais pas quoi faire… » Sans doute son personnage a-t-il été abreuvé dans son enfance de quelques certitudes grossières qui ont inhibé en elle la merveilleuse curiosité, poseuse de questions, qui chassent l’ennui. La curiosité, reine des facultés, avec l’imagination, dont elle est la soeur (ou la fille). Et comme l’a fort bien dit Peter Brook, à la suite de Pascal, le diable, c’est l’ennui. Bonnes vacances avec Gombrowicz, et quelques autres, j’imagine.
Rosset : « et cependant cet anonyme Credo quia absurdum résume le mystère et le paradoxe de la joie de vivre, à condition d’en modifier le premier mot et de déclarer : je suis heureux parce que c’est absurde. »
à l’évidence les gens spontanément heureux n’ont pas besoin de théoriser les conditions de la joie, dans la mesure où la joie n’est pas « pensée », la joie n’a pas conscience d’être, parler de la joie c’est comme parler de la folie : seuls ce qui ne le sont pas peuvent en parler, de la même façon seuls ceux qui ne connaissent pas la joie en parlent. Si Rosset était vraiment ce qu’il décrit il n’aurait pas besoin d’autant picoler.
En ce sens Nietzsche aura été le plus grand alibi des philosophes faux culs, pour faire croire aux autres ce qu’ils ne sont pas.
resté figé dans la mort du sens
un mot pour en remplacer un autre suffirait à la disparition du pléonasme d’une manière autrement catégorique
renfield et dracul les nazes absolus de la rdl
@ Skander
Essayez nos services. Technique éprouvée.
« Carpe Diem » ?
Jusqu’à la lecture d’un propos d’érudit de la RdL, probablement LML, je croyais que c’était l’ordre donné par la CIA qui assassina le mandarin de Bao Daï à Saigon…
hamlet, je suis bien incapable de dire dans quelle(s) mesure(s) Nietzsche est fidèle à de hautes instances philosophiques, ou bien déconstruit, construit, reconstruit (quoi ? un libéralisme du sens ? une réinvention de Dieu ?). Toujours est-il qu’il n’est ni romancier ni dramaturge. Ce que j’ai donc bien aimé, chez John Brown et plus indirectement chez vous, c’est cette reconnaissance du concret (autant que cela est possible avec des mots) dans l’oeuvre de Gombrowicz, et son insistance sur les realia de la condition humaine, trop longtemps recouverte par des masques culturels frelatés et des formes idéales. En somme, et puisque j’avais évoqué Bruno Schulz, je crois que vous rencontrez son article de 1938 sur « Ferdydurke ». Quelques lignes (dans la traduction de Koukou Chanska) : « Il considère que lier étroitement la vraie pratique de la vie et la pratique littéraire est la seule issue pour sortir du mensonge général sans espoir et pour déboucher sur la voie d’une guérison de la littérature par une vigoureuse injection de réalités. »
« L’ancien ministre et député UMP Christian Estrosi a jugé aujourd’hui qu’islam et démocratie n’étaient « absolument pas » compatibles, contrairement à ce qu’a déclaré le président François Hollande lors de son voyage officiel en Tunisie. »
Il se croit tout permis, le motoculteur ! Contredire un énarque au sommet de son art, c’est scandaleux. Le pauvre penseur casqué ne peut pas comprendre que théocratie et démocratie, c’est pareil !
Le fil se termine, avec les miettes collées, engluées dans (et dûment condamnées avec) le postmodernisme déclaré fascisant.
Bien sûr, Zygmunt Bauman (Life in Fragments — la vie en miettes) mais l’éclat, la brisure, le frêle reste …
C’est un peu étonnant de se réclamer de Lévinas et de ne jamais envisager une autre approche, du côté de la non totalisation ou de la détotalisation.
Ou de prendre le « visage » au pied de la lettre, comme un équivalent de « face ».
N’ayant pas lu Gombrowicz j’ignore pour ma part quel usage il fait du terme « gueule », mais quand je lis cette citation sur la toile :
« Faire une gueule » à un homme, c’est l’affubler d’un autre visage que le sien, le déformer. Quand, par exemple, je traite un homme qui n’est pas bête comme un imbécile ou que je prête à un homme bon des intentions criminelles, je leur « fais une gueule ». (Souvenirs de Pologne) ça ne me semble pas une apologie, mais bien plutôt se rapprocher de la 9ème des 10 Paroles, sur la médisance.
« Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de celui-ci une poussée verticale, dirigée de bas en haut, égale au poids du volume de fluide déplacé. »
Et voilà, comment une miette de Divertissement pascalien -fragment 139(143)- est devenue,- ce qui est tout sauf de la sagesse, un Gouffre baudelairien de la pensée-, à la faveur d’un souvenir d’enfance insouciante : « Un rien m’occupait l’esprit, le monde me semblait merveilleux »
Purée, kan ai ce kon sor d’la salle de jeu, d’la chambre des paris ?! j devrai etre d ja lo 1
jen peu plu de lire ke Friedric.N est un poltron, que Michel.H est un poltron. Hamlet m donne 1 drôle d’envie de divertissement: la chasse au loup.
@DHH: y a qu’une seule promenade letang a Oran…celle dont duquelle etc itou…au fond du front de mer juste avant la corniche…a Stockholm d’ou je vous ecris, les etangs ca manque pas mais Oran? Nah…
En grand conformiste hamlet vit dans la peur qu’on le prenne pour un poltron — ah ! si seulement il savait faire preuve de concision !
Elena, la médisance est peut-être chez Gombrowicz l’équivalent de l’ironie chez d’autres comme Musil, un moyen de mettre en évidence les incohérences des systèmes collectifs de pensée (ou des pensées systématiques) en poussant le bouchon plus loin, en forçant le trait, en allant jusqu’au bout des incohérences.
C’est à la fin de Pierrot le fou, JB.
d’accord renato je vais être concis, court et concis, dire les choses en deux mots :
C.P. merci pour cette citation.
Nietzsche n’est pas un romancier? la philosophie est un genre littéraire comme un autre, Rorty la voyait comme un grand roman familial, avec des personnages qui ont chacun leur caractère, bien trempé : Spinoza le mauvais fils surdoué, Socrate le vieux filou, Kant l’homme intransigeant et respectable, Schopenhauer mauvais garçon, Hegel le roi Lear, Marx le rebelle… que des fortes personnalités.
Par rapport à votre citation, effectivement Musil et Gombrowicz en commun de bien connaitre la philosophie assez bien et d’y porter un regard de synthèse suffisant pour en voir les limites.
Les limites surtout pour d’une part nous informer sur notre monde et d’autres part nous indiquer le bon chemin à suivre.
Gombrowice connaissait bien la phénoménologie et l’existentialisme.
Les pouvoir de la philosophie sont limités comparés à ceux de la littérature, mais pas n’importe laquelle.
Pour Musil (comme Valery) les mathématiques sont importantes, Musil était amusé de constater que la crise des mathématiques (depuis la découverte d’une géométrie non euclidienne jusqu’au principe d’incohérence de Gödel) avait plus déconcerté les philosophes que les mathématiciens.
Pour Musil (et Valery) les idées permettant de nous renseigner sur le monde était 1/les sciences et 2/la littérature, d’où leur intérêt pour cette forme particulière de littérature qui associe science et écriture et rejette les systèmes philosophiques.
Chez Gombrowicz les moyens sont à la fois différents (peut-être plus artistiques, une espèce de dadaïsme violent) et identiques dans la recherche d’analogies et d’analyses des similitudes, d’où l’accès à une connaissance qui n’est pas le fruit de vérités mais la collecte de faits, il s’agit quasiment d’un boulot ethnologique, une ethnologie un peu foutraque qui convient sans doute mieux à l’étude de nos sociétés.
Hamlet, votre raisonnement : On ne théorise au fond que ce qu’on ne connaît pas est absurde.
Pour avoir déjà l’intuition de la joie tragique, il faut l’avoir éprouvée. Sa théorisation (qui n’en est pas une en fait puisque cette pseudo-théorie dit précisément qu’elle n’est pas pensable) ne vient qu’après.
Vous avez la façon de penser des braves gens qui croient que rien ne remplace la vie. A ce compte-là, la philosophie n’existerait pas. On a aussi sa conséquence souvent aujourd’hui dans l’idée que l’Ecole ne devrait servir qu’à préparer un métier. Plus positiviste tu meurs. Auguste Comte, à côté de vous, hamlet, c’est le nirvana…
renato, alors ? est-ce assez concis ?
Quel sens on peut trouver à tout ce que vous nous raconter, franchement, hamlet ?
Quand je vous lis, les bras m’en tombent.
« Vous avez la façon de penser des braves gens qui croient que rien ne remplace la vie. »
Intéressant, si cela vous dit, LML, vous pourriez développer. Mais pas si vous avez autre chose à foutre (par exemple vivre! — mais non, je plaisante! 😉
L’ethnologie réduite à la collecte de faits…!! Pauvre CLStrauss réduit à un ramasseur de miettes… Ah, y fait pas dans le détail, l’hamlet ! La radicalité de Gombro à côté de lui, c’est de la daube.
On ne voudrait pas être si méchant pour vous, hamlet, on n’y arrive pas…
Mais quoi qu’on fasse de sa vie, on vit ! C’est plutôt ça qu’il faudrait penser, polder, si vous voulez qu’on vous lise avec intérêt.
Ce qui donne de la force justement aux romans de Flaubert, c’est précisément qu’il nous fait sentir que c’est la vie et rien que la vie tout le temps. Et c’est ça qui est très fort chez lui. Flaubert est en ce sens un grand penseur de la vie. Il réussit à donner du sens à ce qui paraît à autrui le plus mort. C’est pourquoi il n’a pas été compris à son époque. C’était un existentialiste avant la lettre en somme : de rien naît quelque chose.
ML, ah là là, la mystique de Clément Rosset, le philosophe de la Joie et de l’éternel retour!
sérieux vous y croyez à ces histoires ?
ML je suis désolé mais vous donnez raison à Gombrowicz : c’est des trucs juste bons pour des gamins de 10 ans.
La science, contrairement à ce que vous dites, Hamlet, ne dit absolument rien du monde. C’est même ça qui a occasionné jadis ma grande crise métaphysique en maths spé, et qui m’a fait perdre pour toujours la foi dans la vérité scientifique. De même, après le théorème de Gôdel, je me demande comment on peut encore être mathématicien.
L’intelligible n’est pas le réel. C’était ma grande recherche épistémologique déjà quand j’étais en terminal scientifique, dite C à l’époque. C’est aussi ce que nous dit Pascal. Les sciences ne sont que des systèmes imaginaires qui fonctionnent à peu près correctement comme modèles théoriques du réel, c’est tout. Il n’y a aucune principe transcendant, nous dit Pascal, qui nous assure que la vérité soit vraie.
ML vous savez ce que répondait Gombrowicz quand on lui demandait ce qu’il préfère chez Nietzsche, il répondait : le style !
il a raison Nietzsche est un bon écrivain, il a écrit de très bon romans, mais vous n’allez pas me dire que vous croyez à ces histoires d’éternel retour, c’est l’idée la plus débile et la plus risible de toute la pensée humaine!
Oui, certes, c’est un talent, faire vivre une vie qui paraît morte à d’autres. Mais dans votre « Vous avez la façon de penser des braves gens qui croient que rien ne remplace la vie » il me semblait que vous étiez sur une autre piste, ce serait quoi cette autre chose qui remplace la vie…
Non seulement j’y croit à la joie tragique, hamlet, mais je la pratique tous les jours. Nietzsche lui a donné un nom un peu pompeux mais il parle de la même chose : une expérience de la béatitude.
Il y a des êtres qui la connaissent, qui en sont capables. Mais finalement, ils sont assez rares. Les autres ne connaissent que des joies qui ont une cause tangible. Ça fait deux humanités qui ne peuvent quasiment pas se comprendre.
ML, vous n’avez pas la culture philosophique nécessaire pour comprendre le quart de ce que hamlet s’amuse à faire passer, en loucedé, avec l’air de se foutre du monde.
Ce n’est, du reste, pas grave du tout.
Vos réflexions ont le mérite d’être sincères.
À bien y réfléchir, rien ne remplace la vie… au mains que… ne me dites pas que c’est le bœuf à la mode ?
« De même, après le théorème de Gôdel, je me demande comment on peut encore être mathématicien »
tu parles comme les mathématiciens ils s’en tapent du théorème de Gödel.
Mais non, polder, je n’étais pas sur une autre piste. Lexpériences de Frédéric dans l’Education sentimentale forment sa vie toute entière comme un destin. C’est autant la vraie vie (pourtant une vie de néant) que celle de n’importe quel grand explorateur ou excité du bocal. La vie commence quand on sort du ventre de sa mère et s’achève sur terre quand on meurt. Quoi qu’il advienne entre les deux, c’est la vie. Seul un grand écrivain comme Flaubert peut nous faire sentir que la vie de néant de Frédéric participe aussi du destin de tout être humain et qu’elle a autant de valeur que n’importe quelle vie, même la plus opposée à celle d’un Frédéric Moreau. C’est ça précisément aujourd’hui qui nous fait vibrer en lisant Flaubert. Et il me semble que c’est une vérité profonde. Notre vie, c’est faire sans arrêt de rien quelque chose. C’est d’ailleurs agir comme D.ieu qui a créé l’univers à partir de rien. C’est aussi ce que dit la mécanique quantique pour parler comme hamlet.
C’est vrai u, j’aimerais toutefois que hamlet fasse un peu dans la concision… tant pour mettre un brin de peps dans l’exercice…
Non, pas tous, figurez-vous ! J’avais cette année un collègue qui était en même temps un chercheur en mathématique qui travaillait dans un laboratoire et qui se posait ce genre de question métaphysique. Depuis bien longtemps, je n’avais pas eu de vraies discussions épistémologiques avec quelqu’un. Il me parlait du théorème de fermat et de sa résolution, et nous parlions dans la salle des profs de problèmes épistémologiques, c’était tout à fait passionnant. Et il enseignait au collège aussi, en 6è.
On peut synthétiser assez facilement ce que dit hamlet par un seul mot : inanité…
ML = « une expérience de la béatitude. »
c’est bien ce que je disais : c’est un mystique.
ML = « Il y a des êtres qui la connaissent, qui en sont capables. Mais finalement, ils sont assez rares. »
là nous sommes d’accord : ils sont très rares, même très très rares, ils sont tellement rares qu’on peut les compter sur les doigts d’une main.
c’est là tout le problème : je ne vois l’intérêt de faire un foin pour un problème qui concerne qu’une petite demi douzaines de pèlerins.
il faut aussi un peu penser aux autres, Gombrowicz n’a pas écrit pour quelques élus passés à l’état mystique tragique du surhomme, touchés par la Grâce Tragique et capables d’un rire tragique dionysiaque à la face du monde.
ML toutes ces histoires c’est même pas tragique : c’est totalement pathétique.
>Jacques B.
merci pour la glycine.
Mais si je comprends bien votre maman aussi était sourde et muette ?
Il faut que je vous parle d’un film extraordinaire, allemand je crois bien.
Est ce que la villa et la glycine existent encore et l’institut pour les enfants.
J’ai un copain à moi Dominique dont les parents aussi étaient ainsi.
nuance la tragédie c’est fin fatale si je puis dire, le pathos c’est souffrance indicible.
Je vous laisse là !
ML je préfère l’inanité et même l’onanisme au pathétique.
je suis désolé mais vous souffrez des mêmes problèmes que Nietzsche : un manque évident d’onanisme.
Notre vie, c’est faire sans arrêt de quelque chose rien. Aussi.
Bonnes vacances…
Jacques Barozzi dit: 6 juillet 2013 à 23 h 43 min
ben oui !
Oui, rose, ma mère aussi, et oui, l’institut pour sourds et muets ainsi que la glycine existent toujours à Nice…
C’est précisément ce que je me disais hier, sur la paroi, un mousqueton au bout de chaque dégaine.
Que le gouffre sous mes pieds pouvait devenir tragique.
J’en ai éprouvé une joie tragique.
En ce sens j’ai donc bien expérimenté la joie tragique, quelque part; je me disais aussi que rien ne remplace la vie. Une sorte d’expérience de la béatitude.
Oh, je ne la pratique pas tous les jours cette béatitude.
Les contingences matérielles, tout ça, le prix de la somme de miettes, qu’on appelle baguette de pain, font qu’il faut bien aussi s’occuper du pain sur la planche. Et je me dis que ma vie c’est aussi bien autre chose que « faire sans arrêt de rien quelque chose », comme je le fais ici, lisant des -encore une fois- sur Gödel et son théorème mis à toutes les sauces, dans des impostures les plus » savantes » dans un avis d’un ancien élève de Spé, sur les sciences et les mathématiques qui me remplissent d’effroi.
j’irai voir cet été avec Matisse et Picasso la glycine et l’institut.
Bonne soirée Jacques B.
nous avons de drôles d’histoires chacun de nous. Sur le fatigant surtout pour les enfants, je confirme allègrement ! Quand l’un ne meurt pas quand vous avez dix ans et qu’on ne vient pas vous l’annoncer à l’école, je ne vous dis pas la fatigue.
Brefle, quand ils ne seront plus là, j’aurai les larmes comme vous.
hamlet, oui en tout cas pour le dernier paragraphe de votre 19h30.
J’espère de mon côté ne pas avoir laissé croire à un Gombrowicz naturaliste. Mais non : pour tout lecteur de « Ferdydurke », tout auditeur du « Mariage », il est évident que les masques et mensonges culturels ôtés le sont d’une manière ironique et baroque à la fois. Je veux dire que le chasseur de démons écrit en jouisssant du frelaté dénoncé, des infirmités de l’homme à la fois tourmenté et paradant, essayant d’être à la hauteur de « l’idéal ».
D’où encore ce carnaval grimaçant que Michel, avec des arguments, ne trouve pas comique et qu’il rattache peut-être à des idéologies « basses » ou à une régression à des « formes » primaires. Où sont les miettes ? Dans les masques arrachés ou dans la vérité de l’enfance perdue ?
C’est pourquoi aussi votre réponse à Elena, dont j’ai trouvé les dernières remarques et questions aussi troublantes que sages, est suggestive également, et dans le même esprit, au fond que ce que j’essaye de dire. « Médisance » obligée ?
« La mauvaise langue dit: 7 juillet 2013 à 19 h 31 min
Hamlet, votre raisonnement : On ne théorise au fond que ce qu’on ne connaît pas est absurde. »
dans le cas de Clément Rosset c’est évident : il écrit pour se rassurer.
C.P., oui, je crois que pour WG les individus ne se réduisent pas à des idées et pourtant il est possible de changer le mode de pensée d’une société, la Chine, les pays de l’est sont passés en quelques années du marxisme au capitalisme sauvage : les individus s’adaptent.
l’Allemagne dans les années 30 était ce qu’elle était : 20 ans plus tard elle est devenue autre.
Gombrowicz est sans doute un écrivain de la contingence, il faudrait relire ce qu’il écrit dans son journal à propos de l’être et le néant sur les situations qui déterminent nos schémas de pensée.
je crois que Gombrowicz était persuadé que ceux qui étaient capables de changer la pensée collective ne pouvait en tirer aucun orgueil, dans la mesure où c’est tellement facile de modifier la pensée des gens.
Un type comme Michel Onfray et d’autres philosophes médiatiques qui voient des tas de gens faire des kms pour venir les écouter en tirent un certain orgueil, connaissant mieux qu’eux la nature humaine Gombrowicz aurait été effrayé par l’immaturité de ces gens venant écouter des trucs qui, manifestement, ne leur serviront à rien.
L’historie a donné raison à Gombrowicz, son soupçon porté sur la philosophie comme dernier recourt pour l’esprit de gens immatures dépassés par les évènements.
La « médisance » utilisée par Gombrowicz n’est (me semble-t-il car le mot est bien trouvé) qu’un outil pour démontrer qu’on peut faire avaler n’importe quoi à n’importe qui, faire passer l’homme le meilleur pour un barbare ou un homme malhonnête pour un saint homme, pourvu qu’on y mette assez de conviction.
vi vi Hamlet, à condition de se mettre d’accord sur la définition de: Philosophie.
Et ce n’est pas gagné.
« la philosophie ramenée à un projet d’individu saurait-elle échapper au scepticisme sous des formes du subjectivisme ou de l’historicisme ? » ( question posée par un philosophe)
même avec tous ces -ismes, la réponse n’est pas oui, à vous lire traduisant Gombrowicz; un maître à penser, unj de plus ?
un de plus, et un.
C’est plus une question d’arguments que de conviction, hamlet.
hamlet, une remarque encore en accord avec vous (pour vos comparaisons avec d’autres écrivains). Dans l’entretien de 1969, c’est de Roux, je crois, qui demande à Gombrowicz : « Et Freud ? « . Alors l’autre va au-delà, en déclarant qu’il est ignorant des sciences, de TOUTES les sciences, et donc aussi de Freud.
C’est dit cependant sans les sarcasmes que déchaîne chez un Nabokov le nom du « charlatan viennois », et Je crois bien que notre auteur ment gentiment. De bons critiques de son oeuvre (Schulz lui-même, mais je ne veux pas trop citer) ont en tout cas noté que des similitudes existent dans la description de cas, marginaux ou non, entre Freud et lui. A la condition de les regarder tous deux comme des « positivistes », attentifs aux faits… qui incluent évidemment les représentations de l’Imaginaire.
Gombrowicz écrvain de la contingence… tu parles ! Ce qui frappe tout de même à le lire quand on ne le connaît pas du tout, c’est le caractère extrêmement abstrait de ses histoires romanesques.
Il écrivait non pas à partir du réel mais à partir des philosophes qu’il avait lus et d’après ce qu’il en avait compris. Une bonne question serait : Qu’avait-il compris des philosophes qu’il a lus…?
Quand on lit ses Souvenirs de Pologne, son œuvre s’éclaire. Il y explique non seulement son parcours de vie mais lui donne un sens rétrospectif en commentant son œuvre. On comprends mieux d’où il part, les problèmes propres à la Pologne, ce qu’était l’enseignement en Pologne, la satire qu’il en fait dans Ferdydurke. On trouverait semblables satires chez Thomas Mann dans les Buddenbrook. Mais on voit ce que cette satire de — satire outrancière par définition — a produit de ravage à long terme sur la transmission de la culture par l’Ecole, donc sur la civilisation occidentale. Le rire satirique a contribué à détruire la civilisation, ce que ne fait jamais au contraire le rire rabelaisien qui est au contraire tonique et producteur de civilisation.
Il y a un long passage sur l’enseignement en Pologne et contre le patriotisme polonais de sa jeunesse (il a quelque 16 ans alors). Mais sa jeunesse d’alors l’empêche de prendre en compte l’asservissement de la Pologne à la Russie, l’importance des poètes polonais patriotiques et « prophétiques » dans cette lutte contre l’occupation russe, qu’il méprise au profit de Shakespeare ou Gœthe, comme si Mickiewicz était incompatible avec Gœthe ou Shakespeare.
Son analyse m’a hérissé le poil ce soir. Il a réussit à me mettre de mauvais poil…! Je faire me balader pour passer mes nerfs…
Mais quel crétin, ce Gombrowicz ! Ah, c’est bien l’enfant de putain de Bourdieu, tiens ! Ou son père ! On comprend à le lire qu’on ait envie de tuer le père…
ueda, à 19h59 vous avez raison. Mais moi, je suis habitué aux malices de Dexter, qui me pardonne (trop) aimablement mon infériorité en philosophie.
Tu parles qu’il n’a pas lu Freud ! Des conneries, toujours des conneries chez ce menteur patenté de Gombrowicz !
Au fond, il jugeait petite la littérature polonais. Mais tout ce qu’il a écrit vient de cette petitesse et y reste étroitement lié. Il cherche à devenir le Shakespeare ou le Gœthe de la Pologne en se battant contre les petits démons de Pologne au lieu d’affronter les grands, comme la dictature d’avant guerre, la chasse aux Juifs, l’antisémitsme virulent des Polonais, la Shoah pour achever le travail de meurtre de masse.
C’est médiocre.
Enfin s’il a lu Sigmund, Gombrowicz, il en a retenu l’essentiel freudien:
« Je ne crois pas à une philosophie non érotique. »
C’est ça Hamlet, la philo ?
Ah, ben, tu parles d’un éternel retour en force de l’inconscient.
« On comprend à le lire qu’on ait envie de tuer le père… »
Vous concernant, je crains que ce ne soit trop tard, ML !
Michel, c’est bien possible (outre qu’il avait lu Freud). Mais quoi ? Vous connaissez le discours d’Alfred Jarry prononcé à la première représentation d’UBU ROI, au Théâtre de l’Oeuvre, le 10 décembre 1896. Et sa dernière phrase, qui peut servir de didascalie : « Quant à l’action, qui va commencer, elle se passe en Pologne, c’est-à-dire Nulle Part. »
C’est pour vous souhaiter, quelque part, de bonnes vacances et de bonnes recherches.
Il est plein de contradiction, ce Gombrowicz.
Il veut une Pologne universelle et il écrit à proposd e l’enseignement du latin de sa jeunesse et de l’école de son âge mûre (on est en 1953) : « J’imagine qu’on a dû bannir le latin et sa majestueuse bêtise. »
Il stigmatise dans sa jeunesse un enseignement du latin uniquement centré sur l’apprentissage de la langue latine. On est en droit en effet de critiquer l’enseignement du latin de cette manière. Mais il jette le bébé avec l’eau du bain ! On ne peut pas se vouloir universel et ne pas en passer par la voie latine de la paideia.
Aujourd’hui, il serait parmi la meute hurlante qui appelle à la mort de l’enseignement du latin, qui ne se porte pas bien.
Au fond, tout son carnaval, toutes ses critiques de l’Etat, de l’Ecole, de la Société partent de ce qu’il appelle le « provincialisme » de la Pologne. C’est avec ce provincialisme qu’il est en lutte au lieu de le dépasser dans un universalisme conséquent qui serait parti des grands problèmes de la Pologne, de ses dérives fascistes, de sa haine du Juif, dont il ne parle pas.
…
…on parle,…on parle,…il vous reste quelque chose à vendre de première main,…
…
…ou on parle et écrit,…
…pour perdre son temps à stabiliser la sérénité du cercle des anneaux du tonneau des grappes de vendanges,…
…etc,…c’est pour un mousseux,…un rosé,…un chardonnay sec sucré,…
…
…les villégiatures en pays d’oc,…les châteaux du pape à deux balles,…
…j’ai vu,…Félicie,…aussi,…etc,…Bip,…Ah,…
…Félicie aussi,…poils de chameaux aussi,…delta-plane-motorisé sur Maubeuge,…aussi,…etc,…
…la Castafiore aussi,…Bip,Bip,…Ah,…
…
Bof.
On ne modifie pas le mode de pensée des gens : je ne crois pas à cette assertion : on enlève des liens étouffants certes, qui avaient été instaurés par le pouvoir et maintenus artificiellement à coup de contrôles & les gens s’adaptent à l’absence de liens.
En Bulgarie, ils sont perclus de douleur contre les russes en Russie ils sont perclus de douleur contre… en Pologne ils sont perclus de douleur contre…Marqués au sang par des années d’asservissement et de contrôle justement, rancuniers.
Ils ont des traces inouïes & ancrées, une haine féroce : je parle de la première génération à qui on a enlevé les liens. Les enfants bien sûr ils plongent illico et avec délice dans le capitalisme sauvage.
Certain m’a raconté le soir du mur écroulé à Berlin, en fait du franchissement du pont, n’avoir pas franchi le pont le soir même, n’y croyant pas. Le lendemain oui. C’est comme si enfermé ou lié, on te dit t’es libre, t’y crois pas tu sais pas quoi en faire.
Moi je suis d’accord avec Michel sur le rire rabelaisien tonitruant et heureux. Je ne connais pas Grombo. ne m’aventurerai pas de ce fait mais l’ironie n’a pas besoin d’être ni mauvaise ni médisante pour être agissante et avec le rire rabelaisien la critique est tout autant corrosive.
Si quelqu’un pendant qu’il fait des km et va voir Onfray, l’écoute et revient cela le rend heureux et bien grand bien cela lui a fait. D’autres dans le périmètre réduit de leur chambre sont heureux. Mon père me parle tout le temps de Pasteur qui a tout découvert sans bouger. D’autres bougent pour découvrir.
Et alors ?
Parler de sa mort à soi.
La mort est une résultante de la vie. Ou on le sait ou bien on ne le sait pas.
Quand on ne le sait pas on a plus de boulot à affronter sa mort à soi.
Maintenant, il y a plus de choses que l’on ne sait pas concernant la mort et de mystères que de choses que l’on sait.
Lire c’est autre chose quand même que d’apaiser ses angoisses existentielles qui sont propres à chaque individu et non rien de collectif.
Enfin, vous lire tous sur Grombo. ce fut fort intéressant, je vous en remercie. Parler de soi intimement je trouve cela courageux surtout si on y allie l’honnêteté intellectuelle.
Gombrowicz et pas grombo
ouaip, or injures le simple quidam a pu y comprendre quelque chose ; avant non
hors injures
analyse sémantique d’un mode de pensée; miettes :
étouffants, perclus de douleur,asservissement, rancunier,sauvage, enfermé,mauvaise, médisante, corrosive, angoisse.
Ouais, temps de sortir de la chambre des secrets du langage inconscient.
Me semble que Jules Verne aussi avait tout découvert sans sortir de sa chambre.
Ouais, temps de sortir de la chambre des secrets du langage inconscient.
C’est vrai qu’écouter les autres parler, et parler de leur immense douleur, au lieu de leur parler de soi-même est une activité terrible : je vous remercie de le souligner.
Merci encore !
D’écouter les autres parler, mais surtout sans doute de les regarder ne pas se parler. Et les entendre dire 50 ans de communisme etc. Les dégâts des politiques totalitaires sur les individus, les séquelles etc.
Merci encore des journées etc.
de rien Rose !
Lire ici une pseudo leçon de morale et se demander quelle est vraiment l’éthique de qui la donne, à travers le signifié des mots utilisés, peut conduire à penser sur la légitimité d’une telle leçon.
Si cette leçon de morale concerne la capacité d’écoute de la parole de l’autre, faisant abstraction de soi, voilà qui devient interessant.
Encore que, je le constate, cela ne semble pas pouvoir être possible si je comprends ce que, et comment, vous l’exprimer.
C’est à dire une compassion un peu « mutualisée »: les autres qui souffrent d’avoir échappé à un régime totalitaire, et qui rabaisse au lieu d’élever la personne qui parle. Une sorte d’indifférence en quelque sorte, indifférenciation, quoi.
Bref, pour Pasteur, ce n’était pas dans sa chambre qu’il a « tout » découvert. C’est dans un poulailler.
Bonne journée également.
Je viens de me souvenir d’une réflexion : la sociologie n’est pas la philosophie.
A fortiori la sickosociologie aurais-je ajouté.
ah… le totalitaire… tiens… dans la confusion sur ce qui le caractérise, savamment entretenue par qui et pour quoi… etc… etc…
Ce serait dommage de terminer dans la confusion mme michu.
Ou avez-vous des informations de première main sur qui entretient « savamment » cette confusion ?
Les insinuations ont toujours fait mauvais ménage avec la pensée claire nette et argumentée.
La définition d’un régime totalitaire est largement disponible sur la toile.
La définition du totalitarisme est assez récente.
Friedrich Nietzsche, qui n’était pas un philosophe comme vous le savez maintenant, l’a même défini comme « une nouvelle idole ».
Etonnant, non ?
>merci une journée entière dans les arbres
je songeais « le dire revient à le nier » (la qualité de l’acte d’écoute). Il n’y a pas de compassion de ma part, je dirai constatation : les gens parlent beaucoup et souffrent beaucoup aussi. 2h19 au tél. cet aprem. Ai dormi ensuite le même temps et fait le ménage deux fois ce temps pour le bordel domestique. Je viens de manger soupe teriyaki japonaise et hop.
les autres qui souffrent d’avoir échappé à un régime totalitaire, et qui rabaisse au lieu d’élever la personne qui parle. Une sorte d’indifférence en quelque sorte, indifférenciation, quoi.
C’est pas tout à fait ça si vous permettez que je vous explique. Ce sont des gens qui ont vécu au sein d’un régime totalitaire et qui, bien que cela soit fini, perdurent dans leur rancune face à ce régime qu’ils ont subi. Et donc aux gens qui représentent le régime oppresseur. En rapport avec ce que vous disiez plus haut, je voulais dire que le changement n’était pas si facile que cela à instaurer parce qu’il y a un tissu cicatriciel important.
Quand même, cela a été important que vous renvoyiez un écho.
Si je ne pense pas comme vous, ce n’est pas parce que je critique ce que vous pensez, c’est que je suis perchée dans un autre arbre. Cela ne veut pas dire que le mien est mieux que le vôtre, loin de là. Là ce soir je verrai bien un eucalyptus.
Passer à la réconciliation, à l’entente, à la sympathie etc. a priori me semble difficile sans le temps écoulé (plusieurs générations) (je parle encore des régimes totalitaires).
Bien cordialement,
Tant pis pour les poncifs, et les violons et les tremolos ; pour le dire différemment, la guerre me semble bien plus facile à vivre que la paix la première paraissant spontanée et la seconde fruit d’un travail de longue haleine.
Rose,
Probable que nous ne perchons par sur les mêmes arbres, en ce sens je n’ai pas eu effectivement l’occasion de parler à/ d’écouter en bloc, je veux dire en groupe de parole, en réunion politique, ou je ne sais, des personnes bulgares, russes ou polonaises.
Les sensations de cette personne qui n’arrivait pas à franchir le mur de Berlin que vous relatez brièvement ( 08/07 à 8h14)m’ont fait penser à l’histoire de Christiane dont les enfants- et qui ont,eux, accueilli la nouvelle avec plus que de la joie- essayaient de lui cacher la chute du mur.
Je ne sais pas ce que vos interlocuteurs ont pu penser de cette histoire :
http://www2.cndp.fr/TICE/teledoc/mire/teledoc_goodbyelenin.pdf
Rose,
Je m’adresse à vous, parce que vous avez indiqué « être perchée sur un autre arbre » et puis à côté ils jouent tous tellement du piano debout que ça en devient de la cacophonie, pour qui souffre temporairement d’une oreille.
Figurez-vous qu’il m’est apparu, d’un coup d’un seul,tout à l’heure, la vérité si je mens, que P. Assouline avait été aussi perché sur un arbre, en quelque sorte.
Après toutes ces notions, entre autres, de désordre, de Chaos, d’ordre dans le désordre, de hasard, il faut s’arrêter un petit peu sur le mot: « dérangé », qui apparait dans le billet sous cette forme:
« En fait, si l’humanité se divise entre ceux qui rangent et ceux qui dérangent, cette méditation sur le destin de ces petites importantes nous invite, avec enthousiasme en ce qui me concerne, à rejoindre le camp des seconds, les dérangés. »
Sacré Samson ! J’avais tout simplement occulté ce « motif dans le tapis ».
Friedrich Nietzsche, qui n’était pas un philosophe comme vous le savez maintenant, l’a même défini comme « une nouvelle idole ».
Etonnant, non ?
plus qu’étonnant, visionnaire !
l’avait-il vu franchir le seuil ?
la première paraissant spontanée
euh… faut rire ???
Les sensations de cette personne qui n’arrivait pas à franchir le mur de Berlin que vous relatez brièvement ( 08/07 à 8h14)m’ont fait penser à l’histoire de Christiane dont les enfants- et qui ont,eux, accueilli la nouvelle avec plus que de la joie- essayaient de lui cacher la chute du mur.
Je ne sais pas ce que vos interlocuteurs ont pu penser de cette histoire :
http://www2.cndp.fr/TICE/teledoc/mire/teledoc_goodbyelenin.pdf
J’ai deux remarques à vous faire des journées entières passées perché dans les arbres :
il m’a semblé ultérieurement ridicule et même mesquin de dire une bulgare ne parle pas à une russe => la Bulgarie entière et toute la Russie ne se parlent pas. C’est tout moi.
Sur l’anecdote de celui qui m’a raconté sur le lieu même du passage, à Berlin, il avait environ 20 ans (c’est quand même l’âge de tous les possibles !) ne pas avoir franchi le jour même le pont qui symbolisait le mur (mais l’avoir fait seulement le lendemain après avoir réfléchi) je trouve que cela signale une telle méfiance énorme envers un « je n’y crois pas » qu’il me semblait que cela méritait d’être dit, comme cela, en passant.
C’est tout.
Enfin tu vois c’est comme tu ouvres la cage à ton chimpanzé, il sort pas, parce qu’il ne connaît pas dehors mais qu’il connaît bien sa cage. Un truc de ouf.
« En vérité, vous avez la bouche pleine de mots nobles : et nous devrions croire que votre coeur déborde, menteurs ?
Mes mots à moi sont infimes, méprisés difformes : JE RAMASSE VOLONTIERS CE QUI TOMBE SOUS LE TABLE PENDANT QUE VOUS MANGEZ. »
(Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, « De l’immaculée connaissance »)
C’est des MIETTES que le Surhomme pourra émerger !
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