de Pierre Assouline

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La République des livres
GAG, sursitaire toujours coupable

GAG, sursitaire toujours coupable

Si vous deviez écrire une sorte d’autofiction dans laquelle vous donneriez un autre nom que le vôtre à votre personnage, comment l’appelleriez-vous ? Attention car une fois écrit, tout est dit. Il n’est pas de meilleur, ou de pire, révélateur. Un vrai miroir. On se doute qu’un esprit aussi aigu que Georges-Arthur Goldschmidt, que d’aucuns aiment à nommer de son comique acronyme GAG, a longuement ruminé la chose avant d’écrire L’esprit de retour (156 pages, 17 euros, Seuil) et de le donner à paraître dans la collection « Fiction & Cie ». Il a donc choisi de s’appeler Arthur Kellerlicht – qui pourrait se traduire par « rat de cave ». Cela saute à la figure dès la première page et on ne peut se défaire de cette image de haine de soi jusqu’à la fin.

Etrange livre, si troublant et dérangeant, d’une écriture âpre, dense, durement tressée. Drôle de bonhomme surtout connu comme traducteur, l’un des meilleurs, dont l’œuvre s’enorgueillit de grands textes de Kafka, Handke, Büchner, Stifter, Nietzsche. Pour ce qui est de ses réflexions sur l’art de la traduction proprement dit, on ira plutôt voir ailleurs, notamment du côté A l’insu de Babel (170 pages, 25 euros, CNRS éditions) où l’on voit la pensée rêver de déborder ses mots, la langue sortir de ses gonds, dire plus que ce qu’elle n’en dit et ne pas se laisser faire par le sens imposé. Mais s’agissant de Goldschmidt en personne, de ce qui l’a fait et le fonde, la lecture de L’esprit de retour est une épreuve. Indispensable mais éprouvante car l’auteur ne recule pas. Balayés ses tabous et garde-fous.

Il nous raconte une histoire, la sienne. Celle d’un garçon né en 1928 à Reinbek, près de Hambourg  dans une famille protestante mais d’origine juive. Après avoir fui l’Allemagne nazie, il est accueilli dans un pensionnat en Haute-Savoie et finit par s’installer à Paris où il poursuit des études de Lettres ; après la guerre, il retourne régulièrement au pays natal pendant les vacances. Ainsi présentée, l’affaire semble entendue : on s’attend à un récit sur la double culture, le va et vient franco-allemand, l’identité écartelée, l’incertitude de l’exilé, l’ambiguïté du déracinement. Rien que de très convenu en ce XXème siècle bousculé. Esprit français, âme allemande. Et pourtant, s’il s’agit aussi de cela, il ne s’agit pas que de cela ; il est vrai que ce « rat de cave » n’est pas de tout repos. Il ne se ménage guère, et nous avec. Tout jeune, il a une cruelle conscience de l’image qu’il renvoie à la société ; et malgré les efforts assimilateurs de père puriste et juriste, il voit bien que ses compatriotes de la fin des années 30 le voient comme un individu appartenant à ce peuple juif dont il se sent « à la fois proche et étranger » et dont il croit avoir décelé les ressorts de la haine archaïque qu’il inspire : « On cherchera à s’en débarrasser jusqu’à la fin des temps, puisque c’est lui qui a le premier formulé le « Tu ne tueras point » ».

Tout se noue autour de son secret et de son aveu : une sexualité dominée par le masochisme de la flagellation. Un récit d’initiation où l’éveil à l’érotisme est cravaché. Tout a, naturellement, commencé dans l’enfance. Adolescent, il était confié à une grosse femme qui avait la punition facile : dans son cas, la fessée. Sauf qu’il en conçut une délicieuse honte, bientôt sublimée, magnifiée, transcendée, institutionnalisée par le règlement des pensionnats et internats, dans un bain de sang, de larmes et de supplications, la nudité en public, pantalon aux chevilles, s’ajoutant à l’avilissement.

Fouet aristocratique, martinet des familles, badine de bambou : qu’importe l’instrument, pourvu qu’on ait l’extase, l’ivresse, la jouissance, lesquelles ne viennent que par cette douleur-ci sur ce corps-là. Car, tout disgracié qu’il soit, il le croit prédestiné à être flagellé ; même la directrice en est convaincue. Son cas est d’autant plus complexe que, bien que considéré comme non-aryen par le pouvoir, il se tient pour un faux-juif et un vrai chrétien vicieux. L’opprobre ne  lâche pas ce garçon qui ne s’intéresse pas aux filles mais que les filles aiment bien ; car, à l’indignité de ce vice se superpose une autre : celle de la langue allemande « qu’il portait en lui comme une maladie honteuse » dans la France de l’après-guerre. De ses années en Sorbonne (où bizarrement, il rencontre un professeur « alsacien et qui savait l’allemand, en ce temps-là ce n’était pas si fréquent », tiens donc…), à étudier de près une littérature allemande avec un je-ne-sais-quoi de « gothique et de mignard à la fois, toute harnachée, équipée de pied en cap », il a conservé un œil impitoyable pour déceler et dénoncer une « Allemagne pour Français », ce qui fait de lui l’un des rares à rejeter aujourd’hui dans ce camp l’œuvre du peintre et sculpteur Anselm Kiefer. Ou encore Heidegger qui eut chez nous des indulgences qu’il n’eut pas chez lui. Son Allemagne personnelle était toute autre. Y retournant en 1949, il fut sidéré de constater que tout le monde ou presque lui assurait avoir vécu des années d’exil intérieur (innere Emigration) sous la férule du Führer. C’était à se demander quel autre peuple l’avait porté au pouvoir, plébiscité, soutenu, encouragé et, de gré ou de force, de ferveur ou de terreur, suivi jusqu’au bout.

Certains livres le soutiennent dans ses doutes homosexuels et ses tourments masturbatoires. Il en cite des passages dont on peut croire qu’ils l’ont effectivement aidé, dans le désarroi d’un adolescent qui porte sa faute en écharpe en se demandant si elle est visible, qu’il s’agisse de La Flagellation chez les Jésuites (1759) de Darragon ou du Géranium ovipare (1935) de Georges Fourest ; en revanche, c’est difficile à imaginer s’agissant du Lieutenant-colonel de Maumort car le fameux roman inachevé de Roger Martin du Gard n’a été publié que longtemps après sa mort, en 1983 dans le Pléiade ; il pourrait alors s’agir d’une reconstruction au sein d’un halo de mémoire. Durant ses années étudiantes, devenu un pilier de la librairie Flinker du quai des Orfèvres, il s’est convaincu que toute la littérature allemande n’a été qu’un cri né des stries de la badine de bambou sur les fesses adolescentes :

« Elle était quelque part au fond de tous ces livres allemands exposés, pas un de ces auteurs qui ne l’ait subie ou vue à l’œuvre. Tous portaient en eux ce genre de visions d’enfance et ce qu’ils avaient écrit n’avait été que la tentative pour les dissimuler ».

A croire que le châtiment corporel serait le prisme idéal pour envisager la fiction outre-Rhin. Une vision que l’on pourra juger pour le moins exclusive. Toujours est-il que de sa névrose iI fait de la littérature, lui l’étranger permanent, ici et là-bas, définitivement heimatlos, sans-patrie plutôt qu’apatride, Français d’adoption qui ne cesse de revenir vers une Allemagne qui ne veut pas de lui, de plus en plus chez et de moins en moins à sa place. De son vice il a fait de l’art. Cette lecture m’a fait défiler les images du film Le Ruban blanc de Michaël Hanecke. Même si, dans ce cas, la punition n’entraîne pas la moindre jouissance mais, au contraire, une rébellion collective contre un système, gouvernée une volonté de vengeance. Rappelez-vous dès les premières séquences, dans ce village d’Allemagne du nord tout imprégné de rigueur luthérienne à la veille de la première guerre mondiale ; déjà, la faute, le châtiment ; et, à l’instant d’asséner les dix coups de verge rédemptrice sur les fesses de son fils, le pasteur qui assure malgré les hurlements annoncés :

« Ces coups nous feront plus mal qu’à vous. Mais une faute ne peut rester impunie si nous voulons vivre dans une estime réciproque ».

Ainsi commence le Ruban blanc. Quant à L’esprit de retour, cruel constat de honte de soi lorsqu’elle se mue en haine de soi, il s’achève par l’évocation d’un Arthur « rat de cave » Kellerlicht en « sursitaire toujours coupable ». Toute une vie appliquée à ne pas en sortir. Mais c’est en français qu’il l’a écrit, comme tout le reste, pas en allemand.

(Photos extraites du film de Michaël Haneke Le Ruban blanc)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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909 Réponses pour GAG, sursitaire toujours coupable

La mauvaise langue dit: à

Ben justement, dans l’Eglise terrestre imaginé par Gombrowicz, le jugement dernier c’est maintenant. Et moi, je te condamne pour être un gros porc hideux !

hamlet dit: à

ML meme si vous vous sentez en forme après vos périples à vélo je vous propose un poste de prophète !
Nietzsche s’inscrit dans la tradition prophétique, ce qui fait passer pour des crétins ceux qui disent être athées et croire en Nietzsche, s’ils croient en quelque chose, en une parole prophétique, c’est qu’ils sont croyants, et pas athées, non ?

ML vous voulez que je vous dise : nous nageons en pleine confusion. C’est le thème de prédilection de Gombrowicz : la confusion, Gombro connaissait toutes les pensées, il jonglait avec les philosophes, avec deux philosphes, un dans chaque main, avec trois, avec quatre… il arrive à jongler avec une douzaine de philosophes, un vrai numéro de cirque, parce que nous sommes des enfants, nous adorons les numéros de cirque.

John Brown dit: à

« Voilà ce qu’a engendré la Société-Dieu produite par le postmodernisme issu de Nietzsche via Gombrowicz : des monstres hideux et malfaisants. » (rédigé par LML)

Oui, et en plus, on va faire une de ces teufs d’enfer. On va te corner des cantiques obscènes ! On va sabrer le champagne en l’honneur de la mort de Dieu ! On va te tatouer « Dieu est mort » sur le périnée ! Et pour finir on dansera la bourrée sur ta panse !

renato dit: à

Dieu n’est pas mort, ce n’était qu’une idée et elle s’est doucement évanouie…

D. dit: à

Se donner à Dieu, c’est comme se donner à ses enfants : une question d’instinct naturel.
Certains le refoulent et c’est le début de beaucoup de malheurs.

u. dit: à

« Et pour finir on dansera la bourrée sur ta panse ! » (J. Bro)

Ja, ja.

« Was heisst denken? »

C’est panser, panser les plaies.
En restant bourré.

hamlet dit: à

non ! il ne faut pas me demander d’arrêter, moi qui voulais aller me coucher, il suffit de me le demander que je ne m’arrête plus.

quant à parler de l’article de Monsieur Assouline je ne le ferai pas, par égard pour mon pote MàC.
vous l’avez connu, il portait bien son nom, un type génial qui avait le coeur sur la main.

bon alors ML ! déballez tout votre baratin sur les protestants et les catholiques que nous en finissions une bonne fois pour toutes !
mettons Gombrowicz de côté et parlons plutôt de Walter Benjamin, sur le messianisme qui est en soi toujours révolutionnaire.

John Brown dit: à

« il arrive à jongler avec une douzaine de philosophes, un vrai numéro de cirque, parce que nous sommes des enfants, nous adorons les numéros de cirque. » (rédigé par Hamlet)

Non, mais ça, LML est hors d’état de comprendre ça. Il est déjà incapable de prendre conscience de sa propre vocation de clown. LML prend des tas de choses très au sérieux, Dieu, Israël,la France (à défaut des Français), lui-même (bien entendu), alors le cirque métaphysique de Gombrowicz, tu penses si ça le laisse froid.

La mauvaise langue dit: à

Je ne participe pas, en ce qui me concerne, de ce cirque postmoderne. Je ne crois nullement à l' »entropologie » gombrowicienne, mais à l’anthropologie qui est le fruit de l’histoire, des traditions, de la modernité, des lois, etc. Et je crois que l’homme a un visage comme le pense Levinas et non pas seulement une gueule comme le crois abusivement Gombrowicz, qui instille le fascisme dans la société, cette nouvelle forme de fascisme qu’est le postmodernisme qui fait des ravages actuellement en Europe jusque dans le « mariage pour tous » qui en est la dernière perversion, où on a vu en Europe ce qu’on avait encore jamais vu au monde, la politisation de l’anthropologie humaine ! C’est la première marche vers le futur fascisme, il y en aura d’autres !

D. dit: à

Vous voyez que je peux avoir des pensées très hautes, et comme vous dite, vous avec tout intérêt à être moi et d’ailleurs je permets que vous soyez moi, du moins un petit peu de temps en temps, pour votre édification qui reste toujours possible, bien qu’on en soit en principe aux finitions; un bel enduit bien poncé c’est toujours admirable même si on a oublié au départ de mettre les fers dans le béton.

John Brown dit: à

bon alors ML ! déballez tout votre baratin sur les protestants et les catholiques que nous en finissions une bonne fois pour toutes ! (rédigé par Hamlet)

Mon dieu mon dieu… Pousse-au-crime, va !

La mauvaise langue dit: à

Gag quant à lui est entre deux eaux. Il reste tout de même accroché au Judaïsme de ses ancêtres par un mince petit fil qui lui sauve la mise devant l’histoire.

Ses récits autofictifs lui ont sans doute permis de faire le point à ce sujet. Il n’est plus autant gombrowiczien que dans sa jeunesse, je pense.

John Brown dit: à

« Et je crois que l’homme … » etc. etc. (rédigé par LML)

Oui je crois ! je crois! je crois croire! je croâ croâ !

John Brown dit: à

Il reste tout de même accroché au Judaïsme de ses ancêtres par un mince petit fil (rédigé par LML)

Quel sens de la métaphore ! On dirait Gnafron suspendu par un fil à la braguette de Guignol.

La mauvaise langue dit: à

On vient d’entendre le cri du gros porc d’athée de jambrun qui se remue la panse dans sa bauge : croâ, croâ ! voilà, c’est ça l’homme postmoderne.

La mauvaise langue dit: à

Quel baratin ? Je n’ai rien à dire sur les protestants ni sur les catholiques.

D. dit: à

Moi j’ai à dire que les catholiques sont seuls à former l’Église Sainte et Universelle, et que les autres sont à côté.

Les goûts du pliant dit: à

Le seul critère de choix pour un bon bouquin ?
Est-il préconisé par Jaambrun ?
Si oui, fuyez, ce mec ne sait pas lire, ses goûts ne méritent qu’un grimoire de baroz, le célèbre « goûts de chiottes »

John Brown dit: à

« Je n’ai rien à dire » (rédigé par LML)

Le cri du coeur, enfin ! J’ai rien à dire, mais je tiens à ce que ça se sache.

La mauvaise langue dit: à

On pourrait proposer à Baroz comme titre de son prochain livre :

Goûts de chiottes pour les gros porcs…

Chaloux dit: à

C’est vrai que je suis parti, mais tout de même, j’arrive pas à y croire.
Regardez cet escarbot monter à l’assaut de Gombrowicz.
Notez que Gombro a écrit dans son Journal des choses très justes sur le courrier des lecteurs.

(Ueda, je ne vous félicite pas d’inciter la grosse mouche à « parler littérature ». On voit là le résultat. Cela dit si la mixture vous parait digeste…).

« L’effet litron » est excellent. Je n’avais pas pensé à cette explication qui ne me semble pas du tout, elle, vitreuse.
Ignare, hystérique, poivrot et professeur. C’est l’état de siège assuré en Espagne dans le courant de la semaine prochaine.

Bon été.

John Brown dit: à

 » Et je crois que l’homme a un visage comme le pense Levinas  » (rédigé par LML)

Le putain de scoop, dis donc. Foudroyant. LML a dû lire tout Levinas pour découvrir que l’homme avait un visage. Effort méritoire, mais était-il bien nécessaire ? Il est vrai que LML a besoin de l’autorité du maître. Maîîîtrreuh, je suis venu vous demander de me dire si l’homme avait un visage … — Regarde-toi dans la glace, eh ducon, et tu le sauras.

Chaloux dit: à

… C’est pas le corps, c’est le cadavre enseignant.

John Brown dit: à

Regardez cet escarbot monter à l’assaut de Gombrowicz. (rédigé par Chaloux)

Salut, Chaloux ! Escarbot ? C’est un bousier.

Volvogate dit: à

Chaloux dit: 3 juillet 2013 à 22 h 32 min

Il n’était pas en vacances pour deux mois burne creuse ?
Dommage.

La mauvaise langue dit: à

Votre haine est magnifique, Chaloux ; tout le monde appréciera votre nez et la moutarde qui le pique… Vous devriez pourquivre qu’on se marre encore un coup !

Chaloux dit: à

Escarbot.

« Insecte de la famille des coléoptères vivant dans le fumier. « 

Comprendre Chaloux dit: à

escarbot
Chaloux

escabeau, escargot ?
Lire le Chachal dans le texte devient plus compliqué que de traduire le Paul Edel insomniaque.

La mauvaise langue dit: à

Au moins, on sait maintenant à quoi Chaloux passe ses soirée, à chercher les mots qu’il ne connaît pas encore dans son encyclopédie pour en faire bénéficier toute la communauté des erdéliens. C’est sympa de sa part.

John Brown dit: à

Escarbot.

« Insecte de la famille des coléoptères vivant dans le fumier. « (rédigé par Chaloux)

Quelle merveilleuse définition du fonctionnement intellectuel du LML : il produit son fumier, il barbote dedans, il se le bouffe, il le rechie, et ainsi de suite. L’auto-suffisance (mais ça on le savait), le cercle (très) vicieux (on le savait aussi).

La mauvaise langue dit: à

JB est resté au stade infantile, il croâ à la magie du langage ! quand dire c’est faire. Faire au sens infantile du terme bien sûr.

Seconde image de l’homme postmoderne. On est en plein chez Gombrowicz.

Union libre dit: à

Chaloux et jean marron se retrouvent comme cul et chemise (le cul étant interchangeable).
Les cons se retrouvent toujours c’est d’ailleurs leur qualité première.

John Brown dit: à

« Ignare, hystérique, poivrot et professeur » (rédigé par Chaloux)

Est-ce que le « et » a la valeur consécutive (rare mais attestée chez les meilleurs auteurs)? Ignare, hystérique, poivrot et par conséquent professeur… J’opterais plutôt, quant à moi, pour une valeur restrictive (attestée elle aussi) : « et pourtant professeur ».

John Brown dit: à

« il croâ à la magie du langage ! » (rédigé par LML)

LML semble avoir oublié la fonction performative du langage, mais bon. Si je dis « LML est un con », je ne prends pas mes souhaits pour la réalité, j’exprime une simple constatation, par tout un chacun vérifiable.

La mauvaise langue dit: à

Là aussi, Chaloux et JB semblent incarner l’image même du monde gombrowiczien censé faire rire dans son théâtre : un art de l’entre (eux), sans plus aucun regard sur l’Autre.

Le début du fascisme postmoderne, censé faire rire.

Chaloux dit: à

ML, je ne suis pas un méchant, je suis un tendre, je vous assure, et un dévoué. « Celui que tu empêches de mourir t’empêchera de vivre », je l’ai bu jusqu’à la lie.
Mais j’aime la littérature d’un amour absolu que vous seriez bien incapable d’imaginer. Votre sottise me fâche, je me laisse emporter. Mais ce n’est pas la haine qui m’emporte, ML, c’est cet amour.
Quand on aime on ne trahit pas, ML. Votre discours sur la littérature est une trahison perpétuelle qui m’est insupportable.
Mais après tout c’est ainsi que vous vivez, et vous vivrez sans doute ainsi jusqu’au bout, dans le mensonge et l’aveuglement. C’est votre nature, votre esprit s’est abîmé de cette façon-là, et j’ai bien tort de m’en mêler.

La mauvaise langue dit: à

Mon pauvre Chaloux, je n’ai que faire de vos fadaises ! Estimez-vous encore heureux que je les lise ici. Vous êtes ridicule et insignifiant.

John Brown dit: à

» Et je crois que l’homme a un visage comme le pense Levinas » (rédigé par LML)

Je n’avais pas perçu le ton désespéré de cette assertion. LML dit ça en pensant qu’il a une tête d’urinoir. D’ailleurs, j’ai pissé dedans en passant, dis donc.

John Brown dit: à

Comment une tête d’urinoir peut-elle croire en Dieu ? A quoi peut bien ressembler le Dieu d’une tête d’urinoir ?

Vive le pacs dit: à

Chachal devait passer des vacances très lointaines mais l’amour reste le plus fort, demain le break file sur la côte, Jambrun l’attend, tremblant face à ce nouveau bonheur.

La mauvaise langue dit: à

Si, au lieu de traiter de « sottises » mes propos, vous en apportiez la contradiction, vous seriez plus crédible. En réalité, vous en êtes bien incapable et vous vous payez de mots. Vous êtes d’ailleurs une baudruche qui ne vit que de vent, celui que vous soufflez par votre cul.

John Brown dit: à

Votre discours sur la littérature est une trahison perpétuelle qui m’est insupportable. (rédigé par Chaloux)

Comment une tête d’urinoir peut-elle tenir sur la littérature un discours qui ne sente pas l’urine ?

les chars de regains dit: à

THERIVE, André

Moralistes de ce temps : Maurice Maeterlinck, Julien Benda, Louis Lavelle, Henry de Montherlant, André Gide, Louis Dimier, Georges Bernanos, Amiot-Dumont, Paris, 1948.

La mauvaise langue dit: à

Ils se donnent la réplique tous les deux, c’est une improvisation d’une nouvelle pièce de Gombrowicz, avec les deux couillons postmodernes de la Rdl en représentation…

La mauvaise langue dit: à

On va l’intituler : Le gros porc et la trahison perpétuelle. Ça devrait faire un tabac.

Chaloux dit: à

ML, juste avant de partir, votre définition du con est très insatisfaisante, qui ne vous peint que partiellement. Revenez aux classiques, il vous définiront de pied en cap.

 » Les cons, ça se permet tout, c’est même comme ça qu’on les reconnait ».

Relisez-vous. Tout vous.

board alix dit: à

ce blog est en outre déprimant , et ce qui me déprime en plus c’est de ne pas comprendre comment des personnes peuvent sembler remontées comme de automates avec les mêmes procédés les mêmes métaphores . un auteur avait remarqué sur des amies des sa jeunesse que l’étudiante en lettres lui demandait à quoi penses-tu la comédienne lui disant « tu sais à quoi je pense » -you know what déjà ! à la Libération . deux amies dont il dit « chacune à sa façon mais toute deux d’un même élan souhaitait brancher les âmes les unes sur les autres comme des appareils téléphoniques »
il n’a pas tenu une semaine !serait-ce cet esprit de branchement qui serait de retour?

La mauvaise langue dit: à

Chaloux, vous avez fait votre autoportrait. Relisez-vous !

Miroir, mon beau miroir dit: à

« Les cons, ça se permet tout, c’est même comme ça qu’on les reconnait »

Bon ok le vrai classique est beaucoup mieux écrit, mais nous ne pouvons trop demander au nouveau copain de jean marron :

« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »

Sergio dit: à

John Brown dit: 3 juillet 2013 à 23 h 02 min
Comment une tête d’urinoir peut-elle croire en Dieu ?

Justement ! C’est la V° république qui a démoli toutes les vespasiennes… Ah les rats !

abdelkader dit: à

John Brown dit: 3 juillet 2013 à 21 h 50 min
Il boit, en plus, cette sous-merde ? Non seulement il se fait flageller, il se polit le chinois, et en plus il boit ? — Est-ce que je ne serais pas en train de me tromper de tête de turc, moi ?
@John Brown : Ml, comme Mac boivent du gros rouge de chez Leader Price… je lui ai conseillé ici-même, a maintes reprises, de porter des gants de boxe au lit, pour l’aider a ne plus s’auto-interférer et ensuite venir éjaculer sur ce site…mais il a choisi de ne pas m’écouter…

déconstructionniste! dit: à

Votre tête d’urinoir ce n’est qu’un Pisse cas so!
( Un cas social, si vous voulez.)

John Brown dit: à

« Si, au lieu de traiter de « sottises » mes propos » (rédigé par LML)

Mais comment traiter d’autre chose les propos de LML ? C’est ça, son problème : l’absence de sens critique. LML ne sait absolument pas s’autocensurer quand il est sur le point de dire une connerie. C’est plus fort que lui, il faut qu’il la sorte. Faut que ça gicle, faut que ça éclabousse. Ainsi aurons-nous appris que la France a inventé l’amour, le bonheur et je ne sais quoi encore, bien que le sens du bonheur soit « typiquement juif » (il n’est pas à une contradiction près), que l’Islam c’est l’Islam, que Gombrowicz est nul, que « Dieu existe, j’ai enculé le Pape », qu’Israël est le pays le plus démocratique du monde, temple de la justice, éden des Palestiniens, j’en passe et des plus costaudes. On s’épuise à épingler les âneries de LML, il en a toujours une nouvelle en réserve. Il y a quelque chose de tristement pathologique dans son cas. Il s’est bricolé sur ce blog un rôle de Matamore qui n’impressionne que son ombre, encaisse les plus saignantes insultes comme le paillasse qu’il est, glaviote les siennes aux quatre vents, cuirassé dans son invraisemblable vanité de pitoyable jean-foutre. Mais la cuirasse est si miteuse que tous les coups font mouche. Quelle tristesse. Mais enfin, au fond, c’est pas mes oignons. Peut-être qu’il y a chez ce zozo une ancienne fessée mal assumée, une lointaine flagellation non digérée, une masturbation avortée, que sais-je. Le vrai gag, c’est lui. Etrange gugusse, vraiment. Mais basta.

La mauvaise langue dit: à

La pièce voit l’introduction du troisième larron, Abdelkaka, le bien nommé.

La mauvaise langue dit: à

Jambrun a oublié de prendre sa pilule ce soir. On n’est pas sorti de l’auberge, c’est moi qui vous le dit avec ce cinglé.

La mauvaise langue dit: à

Mais vaut mieux qu’il se défoule sur la Rdl plutôt qu’il étrangle sa pauvre femme…

abdelkader dit: à

ML, vous qui avez des opinions sur tout et rien, z’etes bien silencieux sur ce tweet d’Assouline sur l’expropriation des troglodytes palestiniens de leurs terres ancestrales et le support que leur ont porté des écrivains israéliens assez connus, d’apres le Guardian…le Monde lui a aussi consacré un article que je lisais dans le pub tout a l’heure…z’en pensez quoi alors?

Sainte Colette dit: à

« Peut-être qu’il y a chez ce zozo une ancienne fessée mal assumée, une lointaine flagellation non digérée, une masturbation avortée, que sais-je »
Jambrun

Le père LaMorale nous refait son petit sermon, à croire qu’il est tombé en extase devant Frigide.
Du JC pour première communiante.

La mauvaise langue dit: à

« terres ancestrales », oui, c’est la réplique la plus comique de la pièce.

La mauvaise langue dit: à

350 ans d’un côté (en réalité un peu plus d’un siècle tout au plus, comme le montrent les récits de Melville, de Chateaubriand qui décrivent la Palectine au début du XIXè siècle jusque vers 1850, où c’était un désert inhabité par les Arabes, et de l’autre plus de trois mille ans puisque c’est de ces plateaux que vient le peuple juif.

Bonsoir dit: à

Bon, LML abandonne sa face littéraire pour sa face sioniste, un repli stratégique vers un gros dodo s’impose.

La mauvaise langue dit: à

Sioniste, pas spécialement ! Littéraire (Melville, Chateaubriand, excusez du peu !). Pas de repli non plus, mais l’amour de la vérité. Celle que vous bafouez comme le hideux Abdelkaka. Rien que de banal, hélas, dans notre Europe postmoderne gombrowicziée.

La mauvaise langue dit: à

Pour comprendre l’état avancé de déconstruction (en fait : décomposition) postmoderne où nous sommes parvenus, il faut avoir présent à l’esprit la fameuse phrase de Nietzsche : « Je crains que nous ne nous libérions jamais de Dieu tant que nous continuerons à croire à la grammaire. » Eh bien, nous y sommes ! Nous sommes en train de nous libérer de la grammaire.

abdelkader dit: à

y’a longtemps que la grammaire s’est liberee de vous…

La mauvaise langue dit: à

Dit-il, avec deux fautes de grammaire et une d’orthographe…

abdelkader dit: à

nah…c’est des fotes d’inattention et de clavier schizo…mais moi j’enseigne rien a personne, voyez…mais vous, c’est quand meme vot’job, non? l’equivalent pour moi serait de foirer dans l’ethique de mon job, et la on vous donne un sabre de samourai et un p’tit verre de sake…ils vous laissent seul pour 5 minutes, et a pres ils appellent l’ambulance…mais vous?

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…les roses et les épines sous la selle,…que çà cabre la république des livres,…

…la recette de la mayonnaise maison ( sites ),…
…et donc en finir par fouettez modérément jusqu’à obtenir une crème bien épaisse,…

…la recette au gigot,…
…bon,…d’abord trouver un buisson,…et attendre Dieu dans ses oeuvres,…

…à la croisées des chemins,…des alcôves, les jeunes déesses se pointes pour se trouver du chariot à tirer,…
…les chasseurs chassés à se chaussés des moines en fleurs,…les naïves, des hameçons en rut,…
…évidement,…un chasseur sachant chasser sans son chien ( flair et pistes )est un bon chasseur à chasser,…
…le pied dans l’étrier ou la main dans le sac,…collection de brocante des cuirs en velours,…etc,…Bip,…Bip,…Ah,…Ah,…
…un voisinage rusé,…pour se tailler du gigot d’abrutis à l’ouvrage,…etc,…
…envoyez,…

Mme Michu dit: à

Les cons ça ose tout… Si c’est pas devenu de l’éculé de supermarché depuis le temps…

Les cons méchants, les pires !

Ça on dirait qu’il y en a beaucoup moins qui l’ont mémorisée…

JC dit: à

Chère Mauvaise Langue, chers amis, la lecture des échanges d’hier soir m’a enchanté ! Quelle beauté sous-jacente ! quel florilège d’insultes …

Devant l’affirmation qu’il existe une communauté vivace des « Gros Porcs d’Athées », connaissant la dynamique envahissante des « Gros Porcs de Musulmans », l’intelligence biblique des « Gros Porcs de Juifs » et la tristesse vaticane des « Gros Porcs de Chrétiens », je propose un dialogue sportif des Religions, parrainé par Passou, sponsorisé par le RDL Kalach Security Group, échanges arbitrés par Odon Valet, accompagné de Lord Edward Snowden …

Ces rencontres croisées devraient permettre d’y voir plus clair entre toutes les équipes, prêtes à en découdre pour le plaisir de vivre d’éternels conflits !

Calendrier en cours de publication. Bonne journée à tous. Nous sommes sur la bonne voie…

JC dit: à

… et nous ne sommes pas les seuls, sur la bonne voie …

Faisons les comptes ! Bordel en Syrie, en Irak, en Iran, en Turquie, au Liban, en Egypte, en Libye, en Tunisie, au Mali, au Yémen, en Afghanistan, au Pakistan, en Somalie, au Niger, au Nigéria, en Georgie, au Soudan, en Mauritanie, en Algérie, à Gaza, en Israël, sans omettre le reste de l’Afrique, celle du Sud en devenir quand papa Mandela ne sera plus là …..

Et nous, les Gros Porcs d’Européens, tout pétris d’une pseudo fausse bonne conscience post-coloniale qui brassons de l’air pour paraitre compétents, humanistes, à défaut de peser dans le monde …

Ah ! vivement le retour de la guerre froide, des colonies, de l’esclavage, du racisme, de la chasse aux déviants, des goulags, de la guerre qui génére la croissance à deux chiffres pendant trente ans…. !

C’était le bon temps !

JC dit: à

Ne vous fatiguez pas à me traiter de Gros Con : je suis au courant.

JC dit: à

Intéressante, HR, votre propos sur le Pape Max le Phagiste, mort en avril 81 dont je fus le vicaire en France ! Deux mois plus tard, lui succédait un autre Pape François la Mite, combinard concubineux, souverain de nos cœurs républicains …

Une pratique courante chez les Elus.

Alexia N. dit: à

« Rappelez-vous dès les premières séquences, dans ce village d’Allemagne du sud tout imprégné de rigueur luthérienne… » PA
Le ruban blanc est situé dans un village d’Allemagne du nord.

JC dit: à

Alexia,
Vous feriez une remarquable Secrétaire d’Etat au Tourisme …!

u. dit: à

Constitutionalité, développement, légitimité…
Les termes du débat politique égyptien sont réconfortants.
Sous la direction de nos forces armées, une union nationale, de Mme Le Pen à M. Mélanchon, en quelque sorte.

Dans les propos de manifestants, au Caire et ailleurs, j’ai cru que certains demandait moins d’Islam et d’autres plus d’Islam, mais c’est parce que je n’ai rien compris.
« L’Islam, c’est l’Islam », comme l’a écrit un intellectuel de ce blog.

u. dit: à

Ceci mis à part, impressionné, comme JC, par la promotion du cochon dans les échanges courtois d’hier soir.

Je n’en tire aucune conclusion.

JC dit: à

U,
Vous avez tort de vous moquer des intellectuels dont vous êtes -ne rougissez pas, je vous prie – un des joyaux les plus brillants…

Rien ne résume mieux ce qu’est l’Islam que ce raccourci : « L’Islam, c’est l’Islam », signifiant par là l’impossibilité d’une découpe théologique, d’un changement, d’une modernisation, d’une évolution, tout étant fixé par la divinité totalisante du message.

JC dit: à

Cher ami u,
A propos de porc, vous avez lu comme moi dans les gazettes que lorsque l’on allait rendre visite, jadis, au marseillais Gaston Deferre, on disait malicieusement : « Je vais voir le Vieux Port »

JC dit: à

Je souhaite à tous et à toutes 24 heures de dialogue hallal/kasher.

u. dit: à

L’arrivée de l’Islam sur notre continent est une bénédiction, JC.
Nous avions oublié qui nous étions.
L’accueil de ces frères nous oblige à une réflexion sur nos histoires de famille.

Et nous avons devant nous 20 à 30 ans pour discuter, comprendre, agir.
Ce n’est pas merveilleux?
Moi, je trouve ça passionnant.

u. dit: à

Sous Abdel III, vous allez voir comment Flamands et Wallons redeviendront copains comme cochons.

JC dit: à

Passionnant en effet !
D’autant que la technologie numérique permet un dialogue facile et fraternel, en remote.

renato dit: à

Selon Savinio (‘‘La Nouvelle Encyclopédie’’, il me semble), les dieux naissent en Orient et meurent en Europe. Donc, 100, max 150 ans d’Islam européen, et le voilà transformé en une entreprise comme tant d’autres, avec actifs, passifs, scandales, polémiques… le grand spectacle quoi…

renato dit: à

‘‘Kerviel vs Société Générale’’ : pour une fois d’accord avec Mélenchon. D’ailleurs, personne me persuadera qu’un gars peut brasser tant d’argent sans l’autorisation de la direction, il est donc normal et sain qu’il demande des dommages… ce serait normal et sain que la banque soit condamnée… ce sera un bon banc d’essai pour évaluer le niveau du libéralisme français…

u. dit: à

« Selon Savinio (‘‘La Nouvelle Encyclopédie’’, il me semble), les dieux naissent en Orient et meurent en Europe »

Il arrive que dans certains lieux ils nous snobent, renato.

« Non siamo cristiani. Cristo si è fermato a Eboli » …

renato dit: à

« Perché non possiamo non dirci Cristiani », etc. (Benedetto Croce). Mais cela n’a plus rien à voir avec Dieu, u.

christiane dit: à

Avant que la page ne se tourne sur ce livre dérangeant et donc intéressant de G-A. Goldschmidt, cette petite citation qui pourrait l’éclairer (pour faire suite à Gombrowicz !).
G-A.G, enfant, en internat à Megève, fuyant avec sa famille le nazisme, se trouve tant angoissé par la présence de la Gestapo et de la Milice dans la ville et par ce changement de vie qu’il n’arrive pas à écrire le français sans de multiples fautes d’orthographe et… les punitions pleuvent [Bravo pour la pertinence des photos du film « Le ruban blanc »]. On le force à recopier des textes qui le stupéfient : extrait des « Caractères » de La Bruyère ou encore « Le mauvais esprit  » de La Fontaine. Et là, c’est une découverte : les punitions deviennent un fabuleux apprentissage de la liberté et de l’insolence par l’écriture. Voilà ce qu’il en dit dans « Une langue pour abri » (Creaphis éditions)- p.42 :

« … c’était merveilleusement méchant et ce l’était partout. Je me mis à lire ce livre tout entier, c’était tout au long vif et méfiant, cela ne faisait jamais confiance, c’était magnifiquement insolent, négateur et libre. En voilà un [La Bruyère], enfin, qui ne croyait pas aux « valeurs » imposées et qui permettait cela en plein milieu du XVIIe siècle ; dans le manuel de « Morceaux choisis » pourtant fait pour l’enseignement « libre », on trouvait ainsi des morceaux d’une audace et d’une liberté de pensée qui m’étonnèrent d’autant plus que j’ignorais même qu’on puisse critiquer les « Grands », ce qui est pourtant le moindre point de départ de toute pensée un peu intelligente, il est vrai qu’on a enseigné à l’humanité la soumission jusque dans les formes du langage, mais qu’il suffisait de savoir repérer . Il faut savoir lire de manière à savoir aussitôt différencier soumission et raison.(…)
le « mauvais esprit » de La Fontaine, en particulier toujours sceptique, toujours sur ses gardes, l’esprit de moquerie toujours en éveil m’enchantait et me confortait dans ce que j’étais en train d’apprendre : à savoir qu’il ne faut jamais adhérer sans conditions, qu’il ne fallait jamais se rendre ni d’esprit ni d’âme, dut-on être soumis de corps. »

Quelle joie de lire ces lignes !

Jacques Barozzi dit: à

Belles lignes, en effet, Christiane, mais totalement écrites après coup, longtemps après : l’enfant en eut peut-être l’intuition, mais c’est l’homme d’expérience qui parle ici, dans cette « sorte d’autofiction » (le débat reste ouvert)…

passou dit: à

Merci à Alexia N. de 8.28, vous avez bien sûr raison, c’est corrigé.

christiane dit: à

@ Jacques
Oui, tout à fait d’accord avec ce retour tardif à l’enfant qu’il a été. Peut-être que ce même voyage est à la source de ce dernier livre édité… Certains auteurs commencent par l’enfance d’autres la rejoignent plus tardivement comme une exploration à rebours du temps.

christiane dit: à

Toujours à Jacques !
Il écrit dans la postface de ce livre :
« Cet essai est volontairement décalé par rapport à ce qui se passe aujourd’hui. La mémoire, par essence, ne peut regarder en avant même si l’avant la contiendra tôt ou tard. Il s’agissait, alors que le monde en un temps extraordinairement bref a, comme chacun le sait, plus changé en quarante ans que pendant les siècles précédents, de se replacer dans un temps écoulé, mais de tenter de reconstituer ce qui, en deçà du langage, dans le ressassement interne peut encore être communiqué à autrui : comment faire pour que ce que l’un ressent puisse être reçu par l’autre ? Toute écriture a pour but, si toutefois elle est a un but, de tenter de savoir comment cela se passe en autrui là où il ne peut se dire, comment les choses se passent en quelqu’un, juste avant qu’elles ne tentent de s’exprimer d’une manière ou d’une autre vers l’extérieur… »

Et vous Jacques, à quand vos mémoires ?

renato dit: à

« Toute écriture a pour but, si toutefois elle est a un but, de tenter de savoir comment cela se passe en autrui là où il ne peut se dire, comment les choses se passent en quelqu’un, juste avant qu’elles ne tentent de s’exprimer d’une manière ou d’une autre vers l’extérieur… »

Il ne faut quand même pas donner trop d’importance à l’écriture… ce n’est qu’un pharmakon — φάρμακον — et là, pharmakos — φαρμακός — reste toujours dans le champs… puis chacun pense ce qui bon lui semble…

renato dit: à

C’est vrai que si l’on n’a rien de mieux à mettre sur la table, l’écriture est un bon argument de substitution…

christiane dit: à

@ renato,
bonjour.
Pourquoi écrivez-vous et lisez-vous ici et ailleurs ? Votre mémoire photographique ne comble-t-elle pas votre désir de beauté, de partage et d’élucidation ? Pensez-vous que vous pourriez vivre sans écriture ? (livres et écritures diverses)

renato dit: à

L’écriture n’est qu’une technique, christiane, et cela vaut pour tout art — il est évident que si un écrit sait écrire ; que s’il photographie sait contrôler le processus. Moi, je suis attentif à la page écrite par un écrivain autant qu’à la narration orale et sans grands artifices de quelqu’un que je rencontre au parc public plutôt que dans le train…

renato dit: à

(En d’autres mots, christiane, c’e n’est pas l’écriture, c’est-à-dire, la technique, qui à un but, mais celui qui en fait usage. C’est donc la formulation qui n’est pas ce qu’il y a de mieux…)

JC dit: à

En outre, Christiane, l’écriture… bon !…Admettons…. mais la recherche scientifique, c’est pas mal non plus ! et terriblement captivant !

Bien plus que les branlettes émotionnelles à la Marcel Proust !

christiane dit: à

Chers trublions de la dernière heure, une petite pensée de Proust pour vous sourire :
« … la lecture ne saurait être assimilée à une conversation, fût-ce avec le plus sage des hommes ; ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n’est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux, la lecture, au rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir communication d’une autre pensée, mais tout en restant seul… »
et pour JC, un petit supplément : le ruban de Möbius qui donne à la pensée précédente son double actif et lumineux : l’écriture. Sur ce, R-V sous le prochain billet de P.Assouline.

renato dit: à

Mais chistiane, quelqu’un qui raconte ne fait pas la conversation, il raconte !

JC dit: à

Juste une précision, Christiane, un « ruban » de Moebius n’a pas deux cotés, deux faces, comme tout ruban… mais une seule surface. BàV

christian dit: à

@15h38 (‘les branlettes émotionnelles à la Marcel Proust’ )

Toujours aussi pathétiques, minables, les faux scientifiques! (Que viennent-ils donc faire ici, ces simplets, qui placent leur minable petite cervelle binaire au-dessus de tout

JC dit: à

Mon dieu, Christian, il y a tellement de cons dans ton genre qui n’ont rien a dire …. !!!

observateur dit: à

le crapaud de pq toujours aussi débile

Miroir, mon beau miroir dit: à

JC dit: 5 juillet 2013 à 14 h 25 min
Mon dieu, Christian, il y a tellement de cons dans ton genre qui n’ont rien a dire …. !!

geoffroy dit: à

jc le perroquet de PQ n’a rien a dire et il le répète avec insistance

Mathieu dit: à

Très interessant, ça me rappelle un excellent bouquin que j’ai lu récemment, « Châtelêt-Les Halles » d’Alex Gaspard. Un petit chef-d’oeuvre à mon goût. Il brosse un tableau à la fois romanesque et hyper-réaliste de la société parisienne d’aujourd’hui. Les scénarios sont très bien ficelés, avec des références historiques et culturelles fidèles. Chaque histoire est un univers. Une vraie plume. Y’a quelques extraits sur http://gaspardmetskaia.blogspot.com
Si vous avez d’autres bons bouquins récent à me conseiller, idéalment sur Kindle ou Kobo, je suis preneur 😉 Mathieu

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