de Pierre Assouline

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La République des livres
John le Carré en (presque) toutes lettres

John le Carré en (presque) toutes lettres

Rien ne complète mieux la biographie et l’autobiographie d’un écrivain que la lecture de son œuvre. Rien si ce n’est sa correspondance, gisement de confidences fussent-elles sélectionnées. C’est dire si celle de John le Carré Dans l’intimité d’un espion (traduit de l’anglais par Isabelle Perrin, 712 pages, 29 euros, Seuil) était attendue. Elle ne déçoit pas même si en l’éditant à partir du fonds d’archives déposé à la Bodleian Library de l’université d’Oxford où l’écrivain fit ses études, son fils Tim Cornwell a nécessairement fait des choix, à commencer par sa décision de résumer à chaque fois en liminaire l’aller ou le retour du correspondant afin d’éclairer sur la nature de l’échange. Il rédigeait sa correspondance une plume à la main, comme dans l’ancien temps, ne s’autorisant quelques courriels après 2006. Le but est d’y faire entendre sa voix intérieure et davantage encore, intime. Il est atteint bien qu’un angle mort subsiste dans ce recueil : les lettres à ses maitresses. On les suppose substantielles et chaleureuses sinon érotiques car, c’est l’une des révélations du livre, malgré l’autorisation accordée au projet biographique d’Adam Sisman, il le jugeait impossible à réaliser en raison d’une vie privée assez agitée (Frédéric Dard, parmi d’autres écrivains, m’avait dit la même chose en l’évoquant comme un obstacle).

La figure de son père s’insinue partout dans ces pages, en majesté ou en médiocrité. Sa figure, sa silhouette, son verbe, son culot, ses escroqueries, son souffle même que le fils semble ressentir dans le cou chaque fois qu’il écrit. Là est la racine de son obsession de la trahison, dans celle du père vis-à-vis de ses deux fils qu’il n’a cessé de tromper sur sa véritable nature. Ronnie Cornwell fut à la fois sa malédiction et sa bénédiction car sans son enseignement du mensonge et de la duplicité, Le Carré ne se serait probablement pas épanoui dans l’univers du secret comme agent de renseignements d’abord de 1948 à 1963 comme romancier ensuite.

« Je crois que jamais un roman un tant soit peu réussi n’a été crit sans offenser quelqu’un. Si Dickens avait gardé pour lui certains souvenirs d’enfance, nous n’aurions pas de Dickens »

Il ne laisse jamais passer une occasion de payer sa dette et de manifester publiquement son admiration pour Graham Greene et son œuvre, notamment Les Comédiens, ce qui ne l’empêcha pas de juger « faible » Le Consul honoraire et « malhonnête » son autobiographie Une sorte de vie. Il ne cachait pas que la lecture de cette œuvre lui était une source d’inspiration. D’ailleurs, le vendeur d’aspirateurs devenu espion dans Notre agent à la Havane est à l’origine du Tailleur de Panama. Le livre bien sûr mais aussi le film avec la saisissante composition d’Alec Guinness, acteur admiré et « rêvé » par le Carré pour tenir le rôle de Georges Smiley, sa créature la plus réussie tout au long de ses vingt-cinq romans depuis qu’il avait créé le personnage (à la veille de sa mort, il travaillait encore à un livre intitulé « The George Smiley Years »), ce qui se concrétisera en 1978 avec la première grande série tirée de La Taupe par la BBC. L’écrivain l’avait supplié d’incarner le maitre-espion mais l’acteur s’y refusait obstinément au motif qu’il se jugeait trop vieux. Au cours d’un diner organisé pour le faire fléchir, il avait été jusqu’à le supplier à genoux, en vain. Alors Le Carré tira sa dernière cartouche : « Si vous persistez, on donnera le rôle à Donald Sutherland ». L’acteur réfléchit puis lâcha : « Je signe ».

Graham Greene et John le Carré se connaissaient, ils s’étaient rencontrés à plusieurs reprises mais n’avaient pas noué de liens d’amitié. A deux reprises, ils s’affrontèrent par médias interposés à propos de leur attitude réciproques et antagonistes vis-à-vis de Kim Philby, l’espion britannique du Kremlin. Le Carré ne le considérait pas seulement comme un type vaniteux et revanchard mais comme un traitre qui avait du sang sur les mains eu égard aux dégâts humains de son passage à l’Est, quand Greene avait davantage d’empathie et d’indulgence pour lui. Passant par Moscou, le premier refusa de le rencontrer, ou alors « pour des raisons zoologiques », contrairement au second. Il le regrettera plus ou moins par la suite car une conversation à la suite d’une poignée de main l’aurait instruit d’une manière ou d’une autre sur l’univers dans lequel Le Carré vivait depuis des décennies. Son refus initial marque une limite de sa curiosité envers les hommes. Libre au lecteur critique que je suis de juger qu’il a eu tort, de même qu’il s’est fourvoyé en accablant Salman Rushdie après la parution des Versets sataniques et le contrat mafieux lancé contre lui par Khomeiny.

« Rushdie est certes une victime, mais nullement un héros à mes yeux.  Je suis désolé pour lui et je respecte son courage mais je ne le comprends pas. (…) Même si c’était involontaire, il a provoqué son propre malheur (…) Personne n’a le droit d’offenser une grande religion et de le publier en toute impunité. (…) Comment un homme dont le roman, pour quelque raison tordue que cela puisse être, a déjà fait couler tant de sang peut-il s’entêter à en faire couler encore plus (NDLR en ne le retirant pas de la vente) »

D’autant plus regrettable que, fort de sa notoriété, John le Carré n’hésite pas à clouer des puissants au pilori lorsque sa solidarité littéraire le lui dicte. Ainsi, après qu’un critique ait violemment descendu la biographie du magnat de la presse Murdoch par son ami William Shawcross dans The New Yorker, le Carré trempa sa plume dans le fiel pour écrire une longue lettre d’engueulade à l’intention de sa rédactrice en chef Tina Brown en des mots si sévères qu’elle fut jugée publiquement « incroyablement sexiste » par l’intéressée.

Le Carré pose un regard si allemand sur toutes choses de toutes natures qu’en lisant Les Comédiens de Graham Greene, il ne peut se défendre de dresser un parallèle avec certaines nouvelles de Thomas Mann sur la situation de l’artiste face au citoyen en lui. Davantage qu’un tropisme, c’est un véritable paradigme si permanent qu’il en devient un réflexe naturel. Ce n’est pas un hasard si sa toute dernière apparition en public eut lieu le 3 mars 2020, un peu plus d’une semaine avant sa mort, à la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Londres. Lors d’une longue conversation que j’eus avec lui à l’occasion du grand roman dans lequel il vendit la mèche sur l’ombre noire de son père planant au-dessus de son oeuvre (Un Pur espion/ A Perfect spy, 1986), je lui avais rapporté la critique sinon le reproche qui lui été le plus souvent opposés : la complexité de son style et de ses intrigues, jusqu’à s’y perdre parfois.

« Je sais, on me le dit souvent et ce doit être vrai mais il y a une raison à cela, s’était-il longuement justifié. J’éprouve une telle passion pour la culture et donc pour la langue allemandes, je fais si bien corps avec elles depuis mes années d’étudiant, que je construis spontanément, la syntaxe de mes phrases comme si j’écrivais en allemand. C’est ainsi qu’en écrivant en anglais, je place naturellement le verbe à la fin. Ce qui ne facilite pas la compréhension du lecteur mais, moi, ne me dérange pas… »

On trouve également bien d’autres choses dans sa correspondance qui ne sont pas dans son autobiographie : son admiration pour Scott Fitzgerald « romancier préféré des romanciers » béat devant ses trucs que lui seul réussit, sa fidélité aux fixeurs qui l’ont aidé lors de ses repérages en Asie, au Moyen-Orient ou en Amérique latine en préparant l’action de ses intrigues, son habitude de faire transférer ses rémunérations pour des conférences, des prix littéraires et des récompenses à Médecins sans frontières « tout simplement parce que je les ai vus à l’œuvre », son souhait de ne plus être présenté comme social-démocrate ou progressiste, devenus trop flous à son goût, mais plutôt comme humaniste…

A mesure qu’il avançait en âge, il devenait de plus en plus manique sur la graphie de son nom de plume (emprunté au nom d’un magasin aperçu par la fenêtre alors qu’il était assis dans un bus, m’avait-il dit) : le Carré et non, comme la plupart l’écrivent d’ordinaire, Le Carré. Avec l’âge, il y tint de plus en plus « pour des raisons freudiennes ». Mais encore ? Un mystère de plus.

(« John Le Carré dans sa maison des Cornouailles » photos Nadav Kander,  Guido Manuilo et D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

249 Réponses pour John le Carré en (presque) toutes lettres

D. dit: 26 novembre 2025 à 10h50

J’ai du mal avec le sucre en règle générale. L’addiction au sucre m’est étrangère et peu compréhensible.
Ce n’est pas le cas de l’alcool. Les boissons alcoolisées de qualité me plaisent et je dois me contrôler strictement. Ce que je fais sans problème aucun d’ailleurs. J’ai trop vu d’alcooliques autour de moi, et notamment professionnellement, pour ne pas être très vigilant sur ma consommation de bonnes boissons alcoolisées qui pourtant font mes délices. Déjà, je ne rentre jamais dans un débit de boissons pour boire. Et si l’on m’y invite, j’essaye de contourner. Je ne bois JAMAIS le matin, ni tard le soir sauf réveillon annuel. Je décline généralement les « apéros », fait tout pour y arriver en retard. Et s’il s’agit d’apéros tous seuls, sans repas qui suit, je décline presque toujours.
Mais je ne conçois pas un bon repas sans vin.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 10h56

Vous devez avoir un vie des plus charoulesques. La RDL vous verrait bien en couple avec lui. Chaville/Dieppe, après tout, cela devrait pouvoir s’arranger facilement. Deux coups de pédales à quelques encablures, ce serait très bon pour parfaire votre santé.

renato dit: 26 novembre 2025 à 11h05

Mort d’Empédocle. Selon ses proches, puisque aimé des dieux, à sa mort il fut élevé au ciel ; tandis que selon Héraclide et Lucien il se suicida en se jetant dans le cratère de l’Etna.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 11h08

c’était l’histoire d’un gars hyper centré sur son alimentation. Il craignait de succomber à la tentation de la gourmandise, un pêché véniel certes, mais susceptible de le précipiter pas mal de temps dans un des cercles du purgatoire, sinon de l’enfer. A ce moment là, il n’aurait plus jamais pu prêcher l’abstinence aux égarés du sucre.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 11h10

@ 11.05 pourquoi apporter ce genre de précisions que tout le monde connait. Ce n’est pas le sujet, voyons. Bàv, cpdt.

D. dit: 26 novembre 2025 à 11h15

Pas du tout, JJJ.
Il est simplement de mon devoir de respecter autant que possible mon corps et mon esprit.

Olivier Litvine dit: 26 novembre 2025 à 11h17

’il s’est fourvoyé en accablant Salman Rushdie après la parution des Versets sataniques et le contrat mafieux lancé contre lui par Khomeiny.

Une ‘fatwa’ n’est pas un « contrat mafieux », c’est une décision juridique donnée par un expert en loi islamique, en l’occurrence Khomeiny qui se serait inspiré du s’inspiré du 9e chapitre du Coran, intitulé At-Tawba, verset 6.
Dans le cas de Rushdie, c’était « a licence to kill », « un permis de tuer », ce qui en américain fait référence à une autorisation accordée par un gouvernement ou une agence gouvernementale, à un agent ou à un employé particulier à recourir au meurtre pour réaliser ses objectifs.
Le ‘permis’ étant un ‘devoir’ incombant à tous les musulmans, c’est plutôt d’une chasse à la prime type « Wanted Dead or Alive » à la mode Far West qu’il s’agit. Rien à voir avec la mafia, à moinss de considérer l’islam comme une organisation criminelle.
Même l’islamisme n’est pas une organisation criminelle, mais un mouvement politico-religieux nihiliste meurtrier. Al Qaida, Daesch, sont des sortes de nazis musulmans, une association déjà opérante historiquement, cf. la 13e division SS Handschar, composée de Bosniaques, et les délires du grand Mufti de Yerushalaïm, pas plus shalaïm/shalom que je suis nestorien.
Cela dit, question exécutions sommaires extra-judiciaires, les RuSSes et les Chinois ne sont en reste, ayant parfois recours au « sociétés noires » côté chinois, ou à la Bratva côté ruSSe.
Au moins Rushdie savait-il ce qu’il encourrait, et était protégé H24 par sa Prot Team sous les ordres de Thatcher, summum de l’ironie. C’est pour cela qu’il s’est, un temps excusé, avant de se rétracter devant l’attitude inflexible de Khomeiny, à qui la France de Giscard avait tout de même accordé l’asile et la protection à Neauphle-le-Château (Le guide suprême était voisin de Duras). On se souvient qu’il fut défendu par Foucault, et surtout par cette ordure de Serge Thion, et bien d’autres encore…
Le Carré fait partie des lavettes qui ne l’ont pas soutenu et dont la liste figure dans Joseph Anton. Comme les lavettes qui soutiennent Putin ici et ailleurs.

Olivier Litvine dit: 26 novembre 2025 à 11h27

il se suicida en se jetant dans le cratère de l’Etna.

En laissant ses sandales sur lord, pour ne pas polluer ou effrayer le dieux des Enfers avec leur odeur méphitique. En fait pour bien signaler qu’il était passé à autre chose…
Superbe vue du sommet de l’Etna. Montée et descente exigeantes, cependant.
Une de ces fameuses pâtisserie de Catane retour à l’hôtel et l’on est dans les meilleures conditions pour s’adonner à une sieste évolutive.

renato dit: 26 novembre 2025 à 11h34

Donc, informations prises, la fatwa contre Salman Rushdie est illégitime au regard de la loi islamique, car le supposé blasphème a eu lieu en dehors du territoire des croyants où la charia est en vigueur, mais en Grande Bretagne où est en vigueur la loi des non-croyants. Mais cette transgression à la loi coranique était voulue par Khomeiny pour affirmer l’universalité de sa charia et de son islam radical, bien au-delà et même contre ce que prescrit la loi coranique.

Par ailleurs, je vois mal où Rushdie a insulté la religion islamique et son prophète, car le long de 70 pages, par le biais d’une scène onirique, il retravaille l’épisode des versets sataniques, un conte très ancien de la tradition islamique qui n’a pas été inclus dans le canon officiel et qui relate un moment de faiblesse de Mahomet : le diable le trompe en le poussant à déclarer que les trois filles d’Allah — anciennes divinités arabes — étaient dignes d’être vénérées. Rushdie ajoute au conte un segment burlesque : lorsque Mahomet revient à la raison, plusieurs personnages du rêve, dont un poète ivrogne et quelques prostituées, se réunissent dans un bordel et accusent le prophète d’être un débauché, un ivrogne et tricheur, et par mépris, quelques prostituées prennent le nom des femmes du prophète.

Personne, je suppose, n’excommunierait Borges pour Trois versions de Judas ; ni accuserait de blasphème un écrivain qui retravaillerait certains passages des évangiles apocryphes, où sont décrites les petites méchancetés que Jésus enfant a commis, en y ajoutant un segment comique où réveil des hormones induirait Jésus désormais préadolescente à se masturber… ce qui aurait été tout à fait normal dans l’idée d’un le Dieu éternel et infini qui s’est plongé dans la finitude humaine :

https://i0.wp.com/auralcrave.com/wp-content/uploads/2019/04/ernst_virgin.jpg?resize=810%2C515&ssl=1

Incidemment, les trois filles d’Allah sont les équivalente de Déméter, Artémis, Aphrodite, en niant le culte des trois divinités Mahomet ‘expulse’ toute présence de l’essence et de la spécificité du féminin de la théologie islamique.

D. dit: 26 novembre 2025 à 11h40

Et comme je l’ai déjà écrit, j’ai suffisamment vu de gens ravagés par l’alcool pour ne pas suivre ce triste exemple.
Il n’y a pas si longtemps, un cadre supérieur qui disparait 3 heures tous les jours de 12 à 15 pour déjeuner d’affaires avec x y ou z et qui revient les yeux brillants, l’air hébété,l’haleine délicatement parfumée et qui s’installe en réunion commencée depuis 1/2 heure, persuadé qu’aucun des participants n’ira raconter quoi que ce soit alors que le soir-même cinquante familles en parleront à table : « et toi,sin poste, ça t’intéresserait dès qu’il aura dégagé » ?

Chantal dit: 26 novembre 2025 à 12h00

plusieurs récits sur la disparition d’Empédocle, l’Etna aurai recraché ses sandales qui forgées par le feu seraient devenues des sandales de bronze.
Intéressants développements de Bachelard sur la gaufre qui croustille.

L’obsession d’Empédocle pour le feu de l’Etna a donné naissance en psychanalyse au «complexe d’Empédocle». Bachelard met cette attirance du feu en rapport avec la rêverie éveillée devant le feu, phénomène observé universellement chez les humains: «elle amplifie le destin humain; elle relie le petit au grand, le foyer au volcan, la vie d’une bûche et la vie d’un monde. L’être fasciné entend l’appel du bûcher. Pour lui la destruction est plus qu’un changement, c’est un renouvellement. Cette rêverie très spéciale et pourtant très générale détermine un véritable complexe où s’unissent l’amour et le respect du feu, l’instinct de vivre et l’instinct de mourir». (Gaston Bachelard, La psychanalyse du feu, Paris, Gallimard, 1949)

«Mais les jours de ma gentillesse, on apportait le gaufrier. Il écrasait de son rectangle le feu d’épines, rouge comme le dard des glaïeuls. Et déjà la gaufre était dans mon tablier, plus chaude aux doigts qu’aux lèvres. Alors oui, je mangeais du feu, je mangeais son or, son odeur et jusqu’à son pétillement tandis que la gaufre brûlante craquait sous mes dents. Et c’est toujours ainsi, par une sorte de plaisir de luxe, comme dessert, que le feu prouve son humanité. Il ne se borne pas à cuire, il croustille. Il dore la galette. Il matérialise la fête des hommes. Aussi haut qu’on puisse remonter, la valeur gastronomique prime la valeur alimentaire et c’est dans la joie et non pas dans la peine que l’homme a trouvé son esprit. La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin.»(op. cit. p. 37-38).

Olivier Litvine dit: 26 novembre 2025 à 12h15

On ne refait pas le débat, renato.
Avez-vous rejoint Article 19 avec Claude Lefort?
Aviez-vous lu le livre avant la fatwa? Moi oui, des le jour de sa sortie chez WH Smith Paris, bien avant l’affaire. J’habitais dans une cité Hlm des Ardennes françaises à l’époque, peuplée principalement d’Algériens préoccupés par les progrès du FIS, d’autres par leur soutien au FIS
J’ai transmis à Rushdie un mot de soutien que la responsable brit d’Article 19 lui a remis en mains propres, m’a t elle précisé plus tard.
La manip iranienne ne fait aucun doute , il fallait un bouc émissaire car les tensions commenç commençaient à miner le régime après la guerre avec l’Irak.
L’événement de Bradford fut minutieusement chorégraphie, je l’ai fait étudier à mes étudiants de la Catho.
La preuve que la fatwa est opérante partout il s’est fait attaquer hors du Dar ul Islam, aux States…
Le Carré Roal Dahl John Berger, 3 lavettes qui n’arrivent pas au petit orteil de Salman Sahib.

D. dit: 26 novembre 2025 à 12h15

Olivier, la vache-égérie du prochain salon international de l’Agriculture est connue, c’est une martiniquaise de race Brahmane, prénommée Béguine.

D. dit: 26 novembre 2025 à 12h20

Je pense qu’elle voyagera par avion.
J’espère qu’elle n’aura pas froid, on sera encore en hiver à la Porte de Versailles.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 12h25

@ J’oublie toujours que 3J , etc.
Oubliez-le, mais songez à ôter vos précieuses sandalettes avant d’entrer dans la fournaise.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 12h29

@ L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin…
et ajoutons-y, de jacques à gaston : « une création du hasard, non point une création de la nécessité »

D. dit: 26 novembre 2025 à 12h34

Je ne doute absolument pas de l’existence de l’Enfer, Jazzi. Ni de la parole de Dieu et des récits des grands saints.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 12h36

et l’alcool a donné du génie à Kerouac qui fut capable de raconter, -comme jamais aucun écrivain n’avait réussi à le faire auparavant-, les affres d’une crise aiguë de délirium tremens qu’il vécut à la suite d’une mémorable imprégnation, au sortir d’une retraite solitaire de deux mois dans les montagnes de l’Ouest pour y surveiller les feux.

renato dit: 26 novembre 2025 à 12h39

Il y a quelque temps, Olivier, je recevais régulièrement les livres de divers éditeurs, ce qui me permit de lire les Versets dès sa sortie. J’ai par ailleurs eu l’occasion de rencontrer Ettore Capriolo, qui m’a parlé de la traduction des Versets ainsi que de l’agression dont il a été victime.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 12h41

Il faut douter de tout, au risque de basculer dans un fanatisme extrémiste, danger qui guette politiquement tout sujet, comme celui-là même qui s’affiche tous les jours avec son addiction aux endives, un légume ayant déserté le jardin d’Eden par suite de l’horreur qu’il inspira au démon tentateur de la pomme, au crépuscule.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 12h45

@ hard to post chez le prestigieux passou (12.39)
surtout après toutes les remarques puissamment savantes et constructives qui y sont développées au sujet du billet.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 12h46

Ne jamais « perdre le nord » (de l’rdl), comme ferdine en donna le merveilleux exemple, naguère.

FL dit: 26 novembre 2025 à 12h54

« Le Carré Roal Dahl John Berger, 3 lavettes qui n’arrivent pas au petit orteil de Salman Sahib. »

A l’époque c’était fréquent. On se souvient de Mrs Thatcher. Et de quelques hommes politiques français aussi je crois. De droite.

A l’époque le soutien fervent contre les errances musulmanes n’était pas aussi clair.

Cela étant Roald Dahl littérairement parlant c’est très bon. Hélas.

FL dit: 26 novembre 2025 à 12h56

Mais après tout le journal « Libération » a été un soutien fervent des génocidaires Khmers rouges. La sottise est partout.

Olivier Litvine dit: 26 novembre 2025 à 12h59

Effectivement, renato. Ettore Capriolo s’en est plutôt bien sorti, grâce à la chance, ce qui ne fut hélas pas le lot de son collègue japonais, Hitoshi Igarashi.
En 93, William Nygaard, est blessé de trois balles devant chez lui, à Oslo. La même année, en Turquie, une foule en colère met le feu à l’hôtel où se déroule un festival auquel participe Aziz Nesin, qui a traduit et publié en turc des extraits des Versets sataniques, sans la permission de Rushdie. Nesin parvient à s’enfuir, mais l’incendie fait 37 morts.
Ces dangereux fanatiques peuvent surgir à tout moment…
C’est eux le problème, pas Rushdie, voix libre et conséquente.

Olivier Litvine dit: 26 novembre 2025 à 13h05

On se souvient de Mrs Thatcher.

Faux. Maggie Thatcher a critiqué le livre et SR mais elle a assuré une protection sans faille à SR qui changeait de cache tous les jours
A mettre à son crédit.
Merci de ne pas caricaturer.
La Dame de Fer était bourrée de défauts,mais elle était tout sauf une lavette et elle connaissait son job bien mieux que les Johnson, Cameron, Sunak, et Truss…

Phil dit: 26 novembre 2025 à 13h13

dear jjj, ça semble filtrer dur au pays antishein qui veut de la poupée pédo made in france

Maurice revient dit: 26 novembre 2025 à 13h20

Une poupée chinoise pour les pédos !
Ça doit plaire à notre Olivier ça… hein, mon p’tit Litvine le pervers !

Mimi Pinson dit: 26 novembre 2025 à 13h22

@ Mimi… Finalement, l’as tu vue, mon p’tit Poinçon ?

Mais vous êtes franchement dégueulasse et obscène JJ-J, ce est pas croyable!

Phil dit: 26 novembre 2025 à 13h27

« Le Carré is very much overrated », déclare la pythie déguisée, jamais bienveillant avec la vieille garde. Certes Le Carré alambique à souhait pour décourager la mémère lectrice agatha christie mais ses observations in situ sont highly valuable, il y était. Bonn, remarquablement décrite comme Bruges chez Greene dans le train stamboul.
Pas assez de fesse au Carré, les sas hétérofixés ont sans doute tout pris dans la suite de Fleming pour compenser les équipées de folles tordues des années fourties. L’espionite doit faire voyager, la grossièreté du disparu des canaries de villiers, pas le Vicomte, vaut bien tous les michelin verts.
Waugh (et son frère), bons livres de voyage, difficiles à suivre en vo mais accent british pur sucre en prime, good value for money !

D. dit: 26 novembre 2025 à 13h28

§ /1. – LA DISTINCTION THÉOLOGIQUE DES PÉCHÉS
100. – Caractères du péché mortel. – Le caractère essentiel
du péché mortel est qu’il est incompatible avec la charité surnaturelle
qui nous unit à Dieu dans la grâce sanctifiante.
Les conséquences dece péché sont la destruction de la grâce sanctifiante et la suppression de tous les mérites surnaturels; ce qui entraîne, en cas de mort, la condamnation à la peine du dam.
Dès lors, seules les fautes de nature à détruire, par le désordre
qu’elles produisent, l’équilibre essentiel de la charité surnaturelle
peuvent être mortelles.
Comme par ailleurs la faute mortelle suppose certainement,
étant données ses conséquences, une pleine responsabilité dans un
acte vraiment humain, nous pouvons déclarer qu’un péché formellement mortel suppose une violation substantielle d’une vertu liée essentiellement à la chàrité (c’est ce que nous appelons matière grave),
accomplie avec pleine « advertance » et plein consentement. -,Précisons
ces éléments du péché mortel.

101. – La matière grave du péché mortel. – 1. – Dans la
pratique pour reconnaître l’existence d’une matière grave dans la
violation d’une vertu, nous aurons à notre disposition, – en plus
de l’argument direct et intrinsèque qui doit démontrer qu’un ordre essentiel à la charité est substantiellement violé, – le recours à l’enseignement de l’Église que nous pouvons découvrir dans l’Écriture, la
Tradition, les documents provenant du Magistère ordinaire ou extraordinaire, et surtout dans la doctrine commune et constante des docteurs.
z. – Si l’on reconnaît ainsi que telle violation d’une vertu (blasphème, adultère…) implique nécessairement la violation grave de
l’ordre surnaturel, on dira qu’elle constitue (dans l’ abstrait) un
péché grave Il ex toto genere suo JI, c’est-à-dire que lors de cette violation il y a toujours et nécessairement une matière grave.
3. – Si la faute étudiée n’implique une violation essentielle de la
charité que dans certains cas, on dira que ce péché est grave « ex
genere suo JI, mais qu’il admet cependant l’excuse de la légèreté de
matière; c’est par exemple le cas du vol qui peut être grave ou léger.
4. -Mais si l’étude de telle violation d’une vertu nous conduit à
la conclusion qu’elle n’entraîne jamais par elle-même Uff déséquilibre
grave de l’ordre surnaturel, nous devrons déclarer que cette violation
n’est de sa nature que matière légère.. ce sera le cas du mensonge.
Cependant des circonstances particulières peuvent toujours faire qu’une autre
vertu se trouve accidentellement violée en même temps que celle sur laquelle
notre attention était directement attirée. Il faudra conclure alors que la mauvaise action concrète viole simultanément plusieurs préceptes, et que, même si
la matière n’est que légère pour l’un d’eux, elle peut fort bien être grave pour un
autre (exemple: le mensonge calomnieux). Dans ce sens l’on dit parfois qu’un
péché véniel peut devenir mortel.
S. – Enfin, toutes les fois qu’après enquête sérieuse nous ne pourrons
pas prouver d’une façon moralement certaine qu’une matière est grave,
nous serons en droit de la considérer comme légère; et il ne sera
pas permis d’imposer à autrui l’opinion contraire: c’est là une conclusion directe du probabilisme que tout confesseur doit admettre
dans la pratique. Cf. St Alphonse, VI, 604.

102. – Advertance nécessaire pour qu’il puisse y avoir
péché mortel. – 1. – Puisque le péché mortel est un acte de
rébellion qui met en jeu la destinée éternelle de l’homme, il est
évident qu’un péché ne peut être formellement mortel que s’il
provient d’un acte, humain vraiment délibéré. Il suppose donc une
advertance pleine, c’est-à-dire l’intelligence suffisamment claire de
l’obligation morale grave qui s’impose actuellement d’une façon
absolue.
2. – Cependant, s’il faut, pour qu’il puisse y avoir péché mortel,
que l’intelligence connaisse la gravité de l’acte en question, il peut
suffire qu’elle l’ait perçue d’un regard d’ensemble, sans en avoir
pesé toute la gravité. En effet celui qui agirait délibérément sans avoir
conclu, par un jugement au moins probable et implicite que l’obligation perçue est légère seulement, accepterait par le fait le risque,
mortellement coupable, de poser un acte gravement illicite.
3. – Pour qu’il puisse y avoir une faute formellement grave il faut,
en définitive, qu’implicitement ou explicitement on se dise: Je sais,
qu’en agissant comme je suis tenté de le faire, je violerai une obligation
grave.
103. – Consentement nécessaire. – 1. – Si après avoir perçu
l’existence d’une obligation grave, on conclut, après délibération
plus ou moins rapide, que l’on préfère ne pas tenir compte de cette.
obligation pour pouvoir profiter d’un autre bien, le péché mortel se
trouve formellement commis.
Mais notons avec soin qu’il ne peut y avoir de péché mortel avant
, l .. que l’intéressé n’ait donné un vrai consentement, un acquiescement entier, conscient et libre.
2. – Il peut cependant se faire que cet acquiescement ait été donné
lors de la prévision du péché, alors qu’au moment où s’accomplit
extérieurement l’acte peccamineux les conditions d’une vraie liberté
ne se trouvent plus réalisées: cet acquiescement anticipé, suivi des
démarches qui acheminent à la faute extérieure, suffit pour charger
la conscience d’une entière responsabilité.
3. – Dans le doute sur la valeur du consentement réellement donné,
on jugera d’après la conscience habituelle du pénitent, d’après son
état psychologique, et suivant que l’acte extérieur, pouvant être
facilement posé, l’a été ou non: l’on admettra en particulier que dans
le demi-sommeil il peut exister une vue claire de l’obligation, sans
qu’il y ait cependant une liberté suffisante pour s’y soumettre.

Olivier Litvine dit: 26 novembre 2025 à 13h28

La sottise est partout.

Certes mais quand on dit ça on dit rien.

Le Monde relaie sans commmentaires les dépêches de l’AFP après la chute de de la chute de PP le 17 avril 1975 et de la défaite de Lon Nol sutenu par les US
Il Sihanouuk et Mao, voir plus bas .

Cela dit, ces journaux n’ont évidemment pas collaboré à l’infâmie comme les torchons de l’Occupation et Radio Paris.

Georges Boudarel, universitaire, militant communiste et anti-colonialiste français officia
dans les camps du vietminh (affaire qui éclate dans les années 70)

Alain Badiou reste un fervent supporter de
l’Angkar; Serge Thion, négationniste marié à l’époque à une de mes profs de civ. US, le fut aussi, peut-être le pire de tous.


Pékin (A.F.P.). –  » Quand la joie et le bonheur sont si profonds, on ne peut plus rien dire  » : ainsi s’est exprimé le prince Norodom Sihanouk, jeudi soir 17 avril à Pékin, en commentant lu victoire des Khmers rouges.

 » Mon sort pour le lendemain, cela ne m’intéresse plus. Ce qui entretenait ma flamme, c’est ce but que je visais pour mon pays. Or cela a dépassé mes espérances, parce que nous avons battu sans bavure les Américains « , a-t-il poursuivi.
(…)

 » L’héroïsme et le courage du peuple cambodgien, déclare notamment ce message, ont fait l’admiration du monde entier et servent d’exemple aux peuples et aux nations opprimées (…). Le peuple chinois se réjouit de la victoire du peuple cambodgien comme si c’était la sienne, et le peuple cambodgien peut être assuré de l’appui éternel du peuple chinois…  » Mao.

Pour le présent, voir les crapules putinophiles et Zdistes…

D. dit: 26 novembre 2025 à 13h42

Ce remarquable texte est extrait de cet ouvrage :

Jean-Benoît VITTRANT, S. J.
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE PARIS

THEOLOGIE MORALE
BREF EXPOSÉ A L’USAGE DES MEMBRES DU CLERGÉ ET SPECIALEMENT DES CONFESSEURS

Chez :
BEAUCHESNE ET SES FILS
PARIS, RUE DE RENNES. 117
MCMXLI

Patrice Charoulet dit: 26 novembre 2025 à 15h12

Romances de Noël

A la télé comme sur Netflix sont offertes des centaines de romances de Noël. Chacune se termine bien. Avant le mot « fin », le film culmine par un embrassement sur la bouche des deux héros, après diverses péripéties, sur fond de sapins de Noël ,souvent dans un cadre neigeux. Comme prélude à une bonne nuit sans cauchermars, c’est excellent. Les scénaristes ont beau varier les schémas, et proposer des variantes, ces films peuvent lasser.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 15h37

@ vous êtes franchement dégueulasse et obscène

Franchement, il y a plus pire quemoij, icite, chère Mimi Pinson. Veuillez bien m’excuser, je n’arrive pas à décrypter vos réactions picturales -> ce qui n’est pas bien grave, je pense. Du reste, c’est une condition ciné quoi nonne de la mécompréhension collective sévissant sur cette chaîne. Elle fonctionne à donf.

J J-J dit: 26 novembre 2025 à 15h53

J’ai toujours rêvé pmp d’être une hôtesse de l’air, en additionnelle à ma profession principale de prof à la fac de théologie de Paris. Mais on m’en a empêché, en me signifiant au Vatican que les deux fonctions étaient moralement incompatibles.
Enfin, mouais…, t’as qu’à croare ça, hein ?

D. dit: 26 novembre 2025 à 16h07

La peine du Dam, c’est être privé de la vue de Dieu. Elle s’exerce dès le péché mortel commis (par exemple pour un baptisé instruit, refuser en toute conscience Dieu Père, Fils et Esprit Saint) et tant que celui-ci n’a pas été confessé et l’absolution sacramentelle du prêtre reçue.
Si la personne vient à mourir en état de péché mortel donc de Dam, elle devient damnée pour l’Eternité et est précipitée aux Enfers.

D. dit: 26 novembre 2025 à 16h12

C’est tout simple et permet de passer une nuit sans cauchemar. En attendant le cauchemar final de l’âme précipitée aux Enfers, suppliciée pour les siècles des siècles par les démons.

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