Kafka, saison 2
Il y a comme ça de vieilles règles en vigueur dans l’édition. Inutile de chercher à les discuter en toute logique car elles reposent sur l’expérience et le pragmatisme qui en découle. Le fait est qu’en France, contrairement à nombre d’autres pays, les nouvelles se vendent mal- quand elles se vendent un peu ce qui n’est même pas assuré. On dit aussi que le deuxième roman d’un auteur inconnu fêté pour son premier est le plus souvent maudit, ignoré, tant et si bien qu’une boutade suggère de passer directement au troisième. Autre idée reçue : le syndrome du deuxième tome, ne fut il que le second. Il tombe dans une profonde indifférence dès sa parution. Aussi suggère-t-on de tout ramasser en un seul volume au risque de le rendre obèse ; mais une suite un an après, non, c’est trop risqué, l’intérêt et la curiosité se seront émoussés ; par définition, on ne réitère pas l’effet de surprise et cette masse découragera le format de poche. On peut ainsi laisser incomplète une œuvre remarquable et qui a déjà fait date les pays où elle est parue dans son intégralité : le Kafka de Reiner Stach, chef d’œuvre dans le registre de la biographie. Comme si elles entendaient lancer un défi à la malédiction, les éditions du Cherche-Midi ont relevé le gant en en lançant le second tome sous-titré « Le temps de la connaissance » (Die Jahre der Erkenntnis). 950 pages pour 29,50 euros et c’est peu dire que le cher Franz les vaut bien.
Toutes les qualités louées dans le premier tome (voir ici) se retrouvent naturellement dans le second. Il s’agit bien du même homme mais saisi entre 1915 et 1924. Ses dernières années, celle du Médecin de campagne, de la Lettre au père et du Château. On l’avait laissé dans un monde entre-deux et un univers intérieur vacillant marqués par les prémices de catastrophes : le déclenchement de la première guerre mondiale, la rupture de ses fiançailles avec Felice Bauer, l’abandon au milieu du gué du manuscrit de son roman Le Procès. Trois effondrements qui se produisaient sur un terrain psychique favorable tant il était instable mais si difficile à décrypter… Il faut souligner à ce sujet la formidable honnêteté du biographe qui n’hésite pas à reconnaitre régulièrement les lacunes de l’information tout au long de son récit (le troisième volume de la trilogie, qui couvre ses premières années, paraitra paradoxalement en dernier car ce sont celles sur lesquelles on en sait le moins) :
« Nous savons peu de choses sur… », « Nous ignorons… », « Il semble que… », « Nous ne connaissons que par fragments ses lectures… »
On y retrouve un homme plus que jamais rongé par l’irrésolution, les scrupules, le perfectionnisme ainsi que la rigidité et l’autodestruction qui en découlaient. L’examen de sa correspondance révèle un mal-être gravitant autour d’un centre obscur dissimulant de l’indicible. Guetté par la dépression, on le voit tout démolir dans le l’illusion de tout reconstruire sur un tas de gravats : il démissionne de la compagnie d’assurances où il a effectué toute sa carrière professionnelle en juriste expert des accidents du travail, coupe le cordon qui le rattache à l’appartement familial, quitte Prague pour Berlin, décide de se consacrer à l’écriture et de vivre de sa plume quitte à en vivre mal au besoin. De toute façon, étranger au monde, il se sent tout le temps ailleurs.
Il reconnait son « inaptitude mentale » à se marier, sinon à entretenir des rapports réguliers avec une femme (cette fois Milena puis Dora). De fait toute sexualité lui est étrangère ; malgré ses tentatives, elle ne cadre pas avec son aspiration au bonheur et il opte pour la stratégie de l’évitement. Contrairement à l’écriture lorsqu’elle lui apporte une relative satisfaction. Le cas du Château. Pas vraiment une autothérapie mais presque. Son héros s’humanise : il n’est plus « K. » mais « Josef ». Il avait commencé à l’écriture à la première personne ; trois chapitres sont rédigés avec des « je » et des « moi » jusqu’à ce que…. Jusqu’à la description de l’acte sexuel, impossible à assumer personnellement, et pour cause. Il s’enferme alors dans ce château (Schloss en allemand, étymologie renvoyant à l’idée de fermeture et d’enfermement- Geschclossenheit), interprétation qui n’est pas de lui car il s’est toujours refusé à commenter ses écrits. Lorsque parut Un médecin de campagne tiré à 1000 exemplaires, un seul critique littéraire pragois prit la peine de le lire et d’en rendre compte. On suppose qu’il en fut affecté mais jusqu’où ?
Stach nous invite à replacer les fragments, notes, aphorismes, brouillons, premiers jets et autres « prises d’élan » de Kafka dans le continuum verbal de son œuvre au lieu de les isoler ; selon lui, ils s’inscrivent naturellement dans « une sorte de système sanguin de l’imaginaire » ; car rien dans ce qu’il écrit ne distingue le littéraire du personnel, cela forme un tout, un bloc insécable. On savait déjà que Kafka était un nageur croyant et pratiquant, familier du bassin de la Schwimmschule, la piscine fluviale sur l’île Sophieninsel. Mais ce que le biographe nous apprend, c’est à quel point les fragments consacrés à l’histoire du grand-nageur-qui-ne-savait-pas-nager fait écho à sa propre irrésolution pathologique gouvernée par la peur de ne pas réussir. La mise à l’épreuve le paniquait. Or son champion le devient dans des compétitions en eau libre lorsque, constatant à mi-course dans l’effroi qu’il est seul en haute mer sous un ciel vide entre la ligne d’horizon et celle du rivage, il nage comme un dératé pour ne pas mourir noyé. Il l’emporte par peur de la mort et pulvérise le record du monde tant il veut sortir de l’eau le plus vite possible quitte à s’en éclater les poumons.
Reiner Stach fait le point sur toutes les interprétations, parfois délirantes (notamment pour La Métamorphose), que son oeuvre a suscitées. La fameuse Lettre au père, qui relève davantage de la nouvelle que de la correspondance (qui a jamais écrit une lettre d’une centaine de pages ?), n’y a pas échappé et le sujet, à soi seul, pourrait donner matière à un livre. Dans ses dernières années, Kafka se rapprocha de sa judéité tant religieusement que politiquement. Il se plongea dans l’étude des textes et se rapprocha des cercles sionistes qui préparait à l’émigration en Palestine. Son apprentissage de la langue se fit sur un double registre : l’hébreu biblique, seule voie d’accès véritable et authentique à l’intelligence de la Torah, et l’hébreu moderne qui en était dérivé afin de servir de langue nationale au futur Etat d’Israël. Ses amis le décrivaient « fier » de pouvoir s’exprimer couramment dans cette langue.
Manifestement souffrant et malade, l’écrivain se résout à consulter sous la pression de sa famille. Un neurologue diagnostique « une névrose cardiaque ». Des palpitations, quoi. Le patient n’insiste pas car il entend d’abord conserver son amour-propre intact, garder la tête haute, fuir toute mise à nu. Physiquement affaibli sinon épuisé, il est constamment sur la défensive. Mais c’est bien de tuberculose qu’il s’agit. Ses séjours dans les sanatoriums, dans lesquels on ne peut s’empêcher de percevoir des échos de « montagne magique », sont relatés dans le détail, développement d’autant plus nécessaire que l’intéressé vit cette infection des poumons comme une maladie de l’esprit telle « un débordement de ses limites initiales ».
Il se meurt fou de perfection, conscient de ne pouvoir jamais atteindre cet idéal de pureté et de vérité. Heureusement son biographe n’a pas été atteint du même mal. Il sait que certains mystères demeureront inentamés et pas seulement parce que nul chercheur n’a encore pou avoir accès à l’intégralité des archives de Max Brod. A commencer par celui-ci qu’aucune spéculation, et il y en a eues, n’est parvenu à réduire : puisque Franz Kafka désirait si ardemment que fussent brûlés ses manuscrits, lettres, papiers, dessins, non seulement ceux en possession de son ami mais tous ceux se trouvant dans d’autres mains, et qu’il avait pris soin avant de disparaitre d’enjoindre Brod par une lettre univoque de se plier à sa volonté, que ne l’a-t-il fait lui-même de son vivant ?
En disparaissant en 1924, Franz Kafka a échappé au second acte de la catastrophe civilisationnelle qui menaçait à nouveau l’Europe et qu’il ne cessait de prophétiser. Il n’aura pas eu à vivre à nouveau cette « alliance mortifère de la violence et de l’administration ». Il ne saura pas que ses trois sœurs mourront dans des camps de concentration auquel son oncle n’échappera qu’en se donnant lui-même la mort. Les quatre femmes qui avaient été ses amies de cœur seront exterminées dans des camps nazis. Son propre frère et ses meilleurs amis également. Un entourage comme une hécatombe.
« Son monde a cessé d’être. Seule sa langue vit ».
Enfin, il faut admirer dans la réussite de ce livre une osmose des plus rares entre un écrivain, son biographe et leur traducteur. Car Régis Quatresous a non seulement traduit de l’allemand le texte de Reiner Stach mais retraduit tous les extraits que celui-ci cite des livres et des lettres de Kafka, en se fondant systématiquement sur les textes originaux mais également sur « la comparaison attentive » des traductions existantes. Chapeau bas !
(« Dessins de Franz Kafka » extraits de « Kafka. Les dessins », sous la direction d’Andreas Kilcher, traduit de l’allemand par Virginie Pironin et de l’anglais Gaëlle Cogan, Les Cahiers dessinés, 368 p., 35 €/ THE LITERARY ESTATE OF MAX BROD, NATIONAL LIBRARY OF ISRAEL)
909 Réponses pour Kafka, saison 2
950 pages pour 29,50 euros et c’est peu dire que le cher Franz les vaut bien.
Très belle figure de style, et quand on aime, on ne compte pas.
Très beau papier, merci Passou !
Deux tomes me semble-t-il dans l’édition allemande vue ces jours derniers.,. MC
Pardon MC mais c’est bien trois…
https://www.fischerverlage.de/buch/reiner-stach-die-kafka-biographie-in-drei-baenden-9783596709694
D’accord, le cher Franz les vaut bien et le terme « kafkaïen « n’est pas prêt de se démoder !
D’où tenez vous l’idée, PA, d’un troisième tome de la biog de FK à paraitre ? L’auteur semblait avoir justifié la nécessité de la débuter à l’âge de 10 ans, faute de certitudes suffisantes sur les sources disponibles sur la tendre enfance de K… Un troisième tome du texte allemand de la biog de Stach aurait-il été publié naguère en Allemagne ?
Merci de le préciser à la RDL, et pour ce beau papier. Bien à vous,
plutôt que le cher je préfère l’ami l’ami Franz l’ami Franz le vaut bien plutôt que le cher Franz l’ami ça montre un lien plus direct plus intime le cher ça fait entête de lettre genre salut mon cher Franz alors qu’on ne commence pas une lettre par salut l’ami Franz l’ami c’est moins guindé le cher c’est plus distant l’ami c’est plus proche d’ailleurs quand on démarre une lettre par cher Franz ça montre souvent que c’est pas un ami limite mon cher Franz serait entre les deux mais le cher Franz avec ce le le le éloigne encore plus alors que le le de l’ami Franz rapproche je dis ça je dis rien c’est juste un appartement
d’ailleurs faut demander à pedro le mélomane le dit il dit l’ami Philippe pour parler de Jaroussky ou l’ami Herbert pour Karajan et jamais le cher Herbert ou le cher Philippe
Nancy Pelosi a dit un truc phénoménal dans un interview à CNN elle a dit que le FBI devait enquêter parce que les manifestations aux US pour demander un cessez le feu à Gaza sont probablement pilotés par les russes.
j’aime bien Kafka, sauf que là ce n’est même plus la peine de le lire : nos gouvernants déraillent à un point qu’ils ont rendu Kafka totalement obsolète.
limite Kafka est plutôt destiné à des gens qui ne regardent jamais LCI ou BFMTV…
Kafka c’est destinés à des gens qui pensent que nous vivons toujours dans un monde à peu près normal.
des gens qui ne se sont pas rendus compte que le monde est devenu une espèce d’immense hôpital psychiatrique à ciel ouvert.
un exemple au hasard : les Etats Unis en 2024.
les gamins font un prêt bancaire pour faire des études, ils font leur première année et ils se rendent compte que pour l’année suivant l’école vient d’augmenter le prix de 50% du coup ils retournent voir leur banque pour augmenter le prêt sauf que leur banquier leur répond désolé mais là vous êtes arrivé au seuil d’endettement max résultat le gamin est obligé d’arrêter ses études.
pourquoi ce gamin aurait-il besoin de lire Kafka alors qu’il vit dans un monde bien pire ?
autre exemple américain : la famille Sackler et la crise des opioïdes et son demi million de morts en 20 ans. toutes les connivences, les lobbies, un tas de gens savaient, mais comme ça rapportait un max de fric à plein de personnes on a préféré laisser mourir les gens.
et ce pays représente toujours une sorte de guide spirituel pour l’occident : où qu’il nous entraine on le suit sans avoir le moindre début de doute ou de soupçon parce que nous n’avons pas d’autre choix que de le suivre.
du coup on s’en prend à Trump : tout le monde déteste Trump, sauf que Trump c’est les US.
du coup on s’en prend à Trump pour éviter de se dire qu’il faudrait s’en prendre non pas au symptôme mais à la cause, et là on voit que nous allons bioen plus loin que Kafka, donc Kafka il faut le ranger dans un coin et le ressortir plus tard !
cqfd.
Je fais le 12ème commentaire.
Je me demande qui n’aura pas de chance en faisant le 13ème.
J’ai ajouté des commentaires sur Stoker à la fin de l’article précédent. J’ai pas le courage de les recopier.
Merci Bloom pour l’orthographe de Stoker.
« Ses séjours dans les sanatoriums, dans lesquels on ne peut s’empêcher de percevoir des échos de ‘ montagne magique ‘, sont relatés dans le détail, développement d’autant plus nécessaire que l’intéressé vit cette infection des poumons comme une maladie de l’esprit telle ‘ un débordement de ses limites initiales ‘. »
Barthes commentant sa propre expérience des sanatoriums et de la tuberculose disait que ça ressemble toujours à « La Montagne magique ».
Kafka.
https://econostrum.info/licencie-refus-participer-aux-aperos-entreprise/
2 volumes dans la première édition allemande de 2002 et 2008 respectivement
@Dans ses dernières années, Kafka se rapprocha de sa judéité tant religieusement que politiquement. Il se plongea dans l’étude des textes et se rapprocha des cercles sionistes qui préparait à l’émigration en Palestine. Son apprentissage de la langue se fit sur un double registre : l’hébreu biblique, seule voix d’accès véritable et authentique à l’intelligence de la Torah, et l’hébreu moderne qui en était dérivé afin de servir de langue nationale au futur Etat d’Israël
Ouf …
Ouch …
Deux tomes me semble-t-il dans l’édition allemande vue ces jours derniers
MC dit
Amazon France vend le coffret avec les 3 vols. en allemand:
En Espagne on a publié les 3 livres en un seul volume de 2.368 pages au prix de 85 € (segunda edición):
Du même Reiner Stach la même maison d’édition, Acantilado, a publié la traduction de « Ist das Kafka? : 99 Fundstücke » (2012), avec le titre
« ¿Éste es Kafka? 99 hallazgos ».
https://www.amazon.de/Reiner-Stach-ebook/dp/B006LIHJU4?
Il me semble que ce livre n’a pas été publié en français.
rose dit: à
L’art de la rue et du fleuve
https://www.levoyageanantes.fr/oeuvres/la-maison-dans-la-loire/
Ah bon, il n’y a pas de Contes de fées, fadaises et niaiseries ?
De l’importance de courir le monde et sortir de ses livres.
rose dit: à
S’il n’y a pas de consentement, je ne le dirais plus, dear. Le penserai- je encore ? Je ne sais pas.
Ne pouvant lire Kafka dans la langue originale, j’hésite à intervenir.
«Car Régis Quatresous a non seulement traduit de l’allemand le texte de Rainer Stach mais retraduit tous les extraits que celui-ci cite des livres et des lettres de Kafka en se fondant systématiquement sur les textes originaux mais également sur « la comparaison attentive » des traductions existantes. Chapeau bas !»
Jugement irréfragable, non ?
Ce matin, je ne comprends toujours pas si les éd. du Cherche midi (France) ont publié en deux seuls tomes les trois tomes de l’édition allemand de Rainer Stach.
Autrement dit, les trois tomes allemands évoquent-ils l’intégralité de la biog de Kafka, y compris de sa naissance à sa pré adolescence (qui serait censée advenir en France plus tardivement ? – OU cette partie de sa vie a-t-elle été réellement écrite par le biographe…
Désolé, mais pour moi, cette question en apparence triviale n’est toujours pas clarifiée, et cela m’vénère _ Bàv,
Les personnages de Kafka, souvent à la limite du grotesque, parfois d’une humanité douteuse, linéaires et curvilignes, comme des silhouettes agitées et contrites, appartiennent pleinement à l’univers kafkaïen, à cette Prague jamais évoquée, à cette ville d’Europe centrale au bord de la catastrophe, autant que les inquiétants personnages du Procès. Ils semblent toujours en mouvement, ces petits hommes fluides ou anguleux, sautant ou dansant ou fuyant, transis, convulsés, fougueux.
Des figures noires, sans visage, des personnages solitaires coincés dans l’abîme de l’existence.
Des groupes, des personnages qui semblent marcher dans les rues d’une ville, presque la représentation de la « masse consentante, capable de tous les excès pour le bien et pour le mal, et incapable de raisonner » musilienne.
Pendant ses années d’université, K. a suivi des cours d’histoire de l’art et a lu plusieurs ouvrages spécialisés, sur Rembrandt et la presse japonaise, il était donc conscient de la valeur de ses dessins (en tant qu’œuvres), il me semble qu’il les a expressément mentionnés dans le testament qu’il a laissé à Brod, avec des romans. Et dans une lettre à Felice, il écrit : « J’ai été un grand dessinateur… à cette époque, il y a des années maintenant, ces dessins me comblaient plus que toute autre chose ».
Brod découpait les croquis qu’il faisait et récupérait les dessins que K. jetait à la poubelle. Vers 1907, alors qu’ils étaient tous deux étudiants, Brod tenta également de convaincre son éditeur de prendre K. comme illustrateur, choisissant l’un de ses dessins pour la couverture de son deuxième livre Experimente, en lui écrivant : « C’est un dessinateur encore inconnu que j’ai découvert : il s’appelle Franz Kafka ».
Les bonnes relations de Brod, K. et Kubin.
À suivre si je trouve le temps.
Cinq familles d’otages français morts à Gaza refuse la présence de LFI à la cérémonie d’hommage aux victimes.
Il y a cinquante ans, des familles auraient sans doute refusé la présence du FN.
On attend toujours l’examen de conscience de la gauche sur ce retournement à peine croyable.
Ses dessins sont très graphiques, renato.
Là, ne lit-on pas un « K » ?
https://larepubliquedeslivres.com/wp-content/uploads/2024/02/kafka-dessin-corps-lettre.jpeg
Qu’on se le dise : le troisième et dernier volume de la biographie de Kafka par Reiner Stach, relatif aux premières années de l’écrivain, paraitra en français au Cherche-Midi le 30 mai 2024.
Parfois ça rentre mieux avec une bonne claque, Passou !
Du lettrisme avant la lettre.
Comme si le dessinateur velléitaire en lui était déjà tout entier saisi par les mots (maux) ?
De l’impossibilité de s’en évader…
L’illustration 1, c’est l’homme pieds.
Particulièrement phallique…
Y a t-il un psy dans la salle ?
L’homme qui écrit de Kafka préfigurerait-il l’homme qui marche de Giacometti ?
Mais qui a dit que Kafka écrivait comme un pied ?
Vous auriez pu citer le Voyage à Falaise, Tose, fine peinture attribuée à Madame de Murat, ou les Lutins du château de Kernosy, de la même, où elle joue à parodier les fastes versaillais, les deux ne sont ni badins ni stupides . Bien à vous. MC
Ni niais ni stupides, pour reprendre la formule « marxienne »,
Le texte de Jean Louis Tissier mis en lien par MS sous le billet précédent est finalement assez équilibré. JLT a visiblement peur de paraître trop favorable à Tesson et introduit çà et là de l’ironie et du sarcasme. Mais il donne plutôt envie d’aller y voir soi-même…
Quant à Kafka, j’ai beaucoup plus envie de relire ses chefs d’oeuvre tellement admirés à ma première lecture, que de me taper 2000 pages de biographie, si géniale soit-elle. Les jours n’ont que 24 heures…
J’aime beaucoup la réflexion de Maurice Blanchot à propos des commentaires qui ont entouré le roman « le château » comme des bandelettes sur une momie..:
« Qui ne se souvient et qui ne se sent coupable d’y avoir ajouté ?quelle abondance d’explications, quelle folie d’interprétations, de commentaires, quelle fureur d’exégèses, que celles-ci soient théologiques, philosophiques, sociologiques, politiques, autobiographiques, psychanalytiques que de formes d’analyses, allégorique, symbolique, structurelle et même –tout arrive- littérale.
Que de clés : chacune n’étant utilisable que pour celui qui l’a forgée et n’ouvrant une porte que pour en fermer d’autres. D’où vient ce délire ? Pourquoi la lecture ne se satisfait elle jamais de ce qu’elle lit, ne cessant d’y substituer un autre texte qui à son tour en provoque un autre ? «
Passou, je pense que c’est REiner et non RAiner Stach…en tous cas dans mon édition.
(Comme dans « Judenrein », mais sans rapport).
Mais qui a dit que Kafka écrivait comme un pied ?
Difficile de lire Kafka en vo au débotté, une prose qui parfois sent la police d’assurance tordue, de surcroît à Prague comme rappelle Renato où la langue variait d’une maison à l’autre. doutes sur les variations un peu trop simples lues parfois dans la traduction de Vialatte.
Au risque de me répéter, je trouve que la qualité de l’object livre n’est pas à la hauteur du texte, du remarquable travail de l’auteur et du traducteur.
Ce n’est pas une biographie comme les autres, c’est du niveau de La Vie de Samuel Johnson de James Boswell. On retourne à l’oeuvre avec une perspective renouvelée, comme rafraîchie.
Si autour de Kafka il ne resta qu’un champ de ruines c’est parce ce que dans sa profonde solitude, il était aussi très bien entouré…Paradoxe et ironie toute kafkaesque.
« Max Brod, Felix Weltsh, tous mes amis, s’emparent de quelque chose que j’ai écrit et puis me prennent par surprise avec un contrat d’éditeur signé et ratifié. Je ne veux pas les mettre dans l’embarras, et ainsi, on publie des choses qui n’étaient rien d’autre que des esquisses ou des passe-temps personnels. On imprime, on vend même les pauvres vestiges de ma faiblesse humaine, parce que mes amis, et Max Brod en tête, ont décidé d’en faire de la littérature, et parce que je n’ai pas la force de détruire ces témoignages (Zeugnissse) de ma solitude. »
Cité par Georges Steiner, K., in Langage et silence.
>Passou : Je ne visualise pas l’image titre de votre article.
La raison : en faisant un clic-droit, inspecter, je vois que l’image est au format « jpeg-copie.tiff », alors que celles qi me sont visibles dans d’autres articles sont au format « jpeg ».
De la même façon, toutes les images suivantes me sont par contre parfaitement restituées car étant au format jpeg.
(Article visualisé à partir d’un PC + windows 10)
Bien cordialement
SV
Kafka c’est bien, Musil aussi.
La passion de l’exactitude de Jacques Bouveresse – Robert Musil et la philosophie,Préface de Florence Vatan, Hors d’attente édition.
VI. Pourquoi la littérature?
page 93.
Bonjour.
Difficile de lire Kafka en vo au débotté
—
Pas d’accord, Genosse Phil, c’est un écrivain que l’on abordait avec une certaine facilité dès la terminale, avec Henirich Böll et Hermann Hesse, notamment. Grâce en soit rendue à Herr Weinberg, notre vénérable professeur survivant des camps…
Dans la suite des traducteurs français auxquels il dit sa dette, Régis Quattresous ne mentionne pas GAG, à qui l’on doit pourtant d’excellentes versions du Procès et du Château (Press Pocket 1974 et 76). Surprenant.
l’object livre –> objet (en rien abject).
@ Passou, merci pour la précision… Rendez-vous donc pour un nouveau billet de la « saison 3 » après le 31 mai… Mais attention, il y aura les JO de Paris, et ceux d’Anvers dans le rêve de nageur de Frank, risquent bien de passer par pertes et profits. Le champion du blog risque de se lasser. Mais pas nous… Je me prépare déjà à me restreindre de nourriture pour mon futur 3e tome de 30 euros. Quand on aime, on…
@ Jzmn, inutile d’en rajouter sur l’idée que ça rentre mieux,la comprenette, avec une bonne claque à défaut d’un bon coup de PIED au cul. Vous devenez glauque parfoisj.
@ « Les jours n’ont que 24 heures » : ça dépend où on met ses urgences, chacun ayant sa merdr’ où il peut, comme dirait le précédent.
Bàv tous.tes,
@ une prose qui parfois sent la police d’assurance tordue,
quelle déception, dirfil, de devoir subir la lecture d’une réaction pareille ! —
Mais vous avez le droit, après tout. C’est juste dommage, un brin.
Bàv,
sans doute, dear Bloom, aviez vous un bon professeur et des capacités. la phrase de Kafka est pleine d’incises, supposés et conditionnels qui ajoutés au verbe allemand surgissant en queue de peloton pour parfois inverser le sens perçu au début de la lecture, assèche les bonnes volontés. Le contraire de Mann.
dear jjj, je fus moins bon élève que vous. Cela arrive, parfois.
@Paul Edel dit: à
J’aime beaucoup la réflexion de Maurice Blanchot à propos des commentaires qui ont entouré le roman « le château » comme des bandelettes sur une momie..
Pauvre Franz …
Kafka, saison 3, sur son enfance dont on ne sait pratiquement rien, ce sera plus un roman qu’une biographie ?
Suspens !
On sait que Kafka a demandé à Max Brod de détruire tous ses « gribouillis ». Il faisait allusion non seulement à ses écrits, mais aussi à ces dessins qu’il avait tracés au fil des ans sur des feuilles éparses, des pages de journal intime et un carnet entier (un carnet de peintre où chaque page contient plusieurs dessins) ; des esquisses faites dans les marges des journaux et des revues ; dans des lettres où ils sont simplement ornementaux, mais aussi descriptifs ; des représentations de visages et des caractérisations de types de personnages singuliers. D’autres proviennent du processus d’écriture et se situent dans une zone intermédiaire entre l’écriture et le dessin, comme c’est le cas dans les manuscrits du Procès et du Château, dans lesquels il n’est pas facile de distinguer la ligne de démarcation entre les deux pratiques.
Dans une lettre à Felice, K écrit qu’après leur première rencontre, il avait fait un rêve dans lequel ils marchaient ensemble, « beaucoup plus près » que simplement « bras dessus, bras dessous », mais il n’arrive pas à décrire cette image avec des mots donc il écrit : « Attends, je vais te la dessiner », et ajoute deux dessins au texte, montrant ainsi que l’image peut faire plus que les mots.
Le dessin est plus efficace que l’écriture ? « Language is so inaccurate », a dit Barnett Newman, et là il me vient à l’esprit que Nabokov avait abandonné le dessin parce que son professeur n’était jamais content de ses résultats (peu d’attention aux détails), alors que dans Fine Lines. Vladimir Nabokov’Scientific Art, on voit qu’il était un bon et précis observateur, donc je me dis que la chance de K. a été d’avoir un mauvais professeur, en effet (lettre à Felice) : « J’étais un grand dessinateur, puis j’ai commencé à prendre des leçons de dessin avec un mauvais peintre, et tout mon talent a été gâché. »
Dear Phil, sans vouloir être désobligeant (Mann m’est toujours tombé des mains, mais ne désespère pas pouvoir goûterai une jour à la magie de la montagne), je vous livre le jugement un tantinet péremptoire d’un auteur pas mineur, malgré l’âge de sa Lolita, le fameux lépidoptériste Vladimir Nabokov:
« (Kafka) is the German writer of our time. Such poets as Rilke or such novelists as Thomas Mann are dwarfs or plaster saints in comparison to him ».
Par « German », l’écrivain russo-américain entend « germanophone » ou « d’expression allemande », methinks.
’un bon coup de PIED au cul
–
Dans Kamelot, l’expression est enrichie (un bon coup de PIED au cul) pour vous donner de l’élan’.
Chrétien de Troyes jujubile.
MERCI P.Assouline;
je les ai commandés,mais ils ne sont pas arrivés encore ici, où je suis seule « comme F.Kafka;
@ dear jjj, je fus moins bon élève que vous.
Mais non, mais non, c’est tout le contraire. J’ai découvert mon frère K. tout seul, bien après ma scolarité sans allemand, avec le Procès, et grand bien me fit. Je fus ensorcelé à jamais toute ma vie par FK, et j’en découvre aujourd’hui de nouvelles facettes inédites, témoin l’éclairante « liasse 1920 » dont le contenu m’avait échappé jusque là. Or ce qu’en raconte Reiner Stach (dans le chapitre « le grand Malgré tout ») sur les petits fragments que Brod ajouta aux aphorismes de Zurau, constitue une nouvelle source de réjouissance de lectures à venir. Voyez comme mes bonheurs sont simples… Je lis au fur et à mesure du temps différentes traductions de ses textes, n’ayant jamais connu le snobisme paresseux de ceux qui prétendent ne pas le lire, faute de maîtriser la langue allemande. Je les plains simplement, et après tout, tant pis pour eux et tant mieux pour moij.
Bàv,
dwarfs
comme vous y allez, dear Bloom, en labourant de jardin de Nabokov. Un critique de littérature allemande, dans les années 30, voulait d’ailleurs éliminer Mann de son anthologie.
Sans doute l’auteur de Lolita trouvait-il chez Kafka les atermoiements qu’il s’épargnait.
« J’ai trouvé un sens, et ma vie, monotone, vide, fourvoyée, une vie de célibataire, a sa justification… »
je ne sais pas l’allemand, l’ai un peu étudié,seule;
au fait: ayant été conçue à Prague,je suis née en Allemagne (sic)
la citation (j’ai trouve ») est de KAFKA
La France meurt de ses communautarismes et de ses minorités dictatoriales. On le voit jusque dans les publicités télévisées. Aucune possibilité d’unité et de vision commune dans ces conditions. Une nation sans cesse désunie et sans cap est une nation moribonde.
une page du journal de Kafka
http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/2015821541.jpg
Une nation dont les dirigeants et les institutions privilégient sans cesse la communication de l’illusion en place de celle de la vérité et l’action efficace est vouée à disparaître. Tôt ou tard.
La remarque de Phil est bizarre; je vivais sur l’idée que l’allemand de Kafka était plutôt accessible à un apprenti germanophone alors que celui de Mann était un cauchemar…Cette idée reçue vient peut-être de MàC.
Paul Edel pourrait peut-être nous éclairer.
Mais la France de Macron et Attal à un cap, une grande unité, D.
Ralliez-vous à mon panache arc-en-ciel !
Oui tu as le droit de préfèrer l’illusion, Jazzi. Tu as le droit. D’ailleurs les natifs du Verseau sont très portés sur l’illusion, en règle générale.
Seulement la France n’a jamais fait ses grands pas dans l’illusion. Jamais. Ni aucun empire ou royaume.
Kafka pour « apprenti germanophone »
diable, dear Closer, vous abordez l’allemand comme le nouveau ministre les affaires étrangères, warum nicht, pourquoi pas !
Mann n’est jamais un cauchemar de lecture, il endort parfois ses considérables lecteurs comme Bloom (et Gide) sans doute en abordant la trilogie des Joseph. Les autres lecteurs ne cessent de monter la montage magique pour redescendre par les Buddenbrook.
Soleil vert, ce n’est pas le système d’exploitation mais le navigateur utilisé ? Lequel est-ce ? Et est-il à jouir ?
Je vois qu’on a mis côte à côte Kafka et Thomas Mann. Il me semble que Nabokov a eu souvent des appréciations très surprenantes sur des littérateurs de son temps de sorte que je ne me fie pas trop de son avis (alors que j’admire vraiment Nabokov). Je ne me suis jamais laissé prendre par la dérive “fantastique“ de Kafka alors qu’un personnage, un récit, de Thomas Mann, qui est pourtant le résultat d’une dérive un peu similaire – L’Elu – me séduit sans restriction. Bref, je relis Thomas Mann et jamais Kafka ; je ferai donc l’économie de la lecture de ces 2000 et quelques pages en trois tomes.
J’ai ainsi un beau crédit à ma disposition.
Chacun ses priorités en effet, JJJ. Mais avouez que l’obsession de la biographie sur ce blog, que ce soit celle de Kafka, de Proust, de Céline, de Conrad, de Nabokov, de Borges et d’autres a quelque chose de profondément agaçant. Si l’on considère la montagne de chefs d’oeuvre que l’on pourrait lire et qu’on ne lira jamais pendant le temps consacré à se demander si untel a baisé unetelle (ou untel), on a le vertige.
J’en viens à rêver que toutes les archives et les témoins de la vie des auteurs précités aient disparu sans laisser de trace pour nous laisser seuls face à l’oeuvre. Vous vous imaginez lire « Le Procès » ou « Le Château » sans rien savoir de son auteur, pas même son nom? Hypothèse fascinante.
L’illusion d’avoir un cap reste une illusion. Pas un cap.
Pour vérifier que l’on a bien suivi un cap, on regarde son trajet. Le trajet français est remarquablement déboussolé et depuis si longtemps ! Ce que je dis n’est pas illusoire. C’est un fait constatable et quantifiable.
J’aurais dû écrire « apprenti germaniste », autrement dit étudiant en allemand, Phil.
Sur mon téléphone, l’article de Pierre Assouline est chapeauté par un dessin de K qui n’apparait pas sur mon mac+firefox . Il y a une légende écrite au crayon. Quelqu’un qui peut voir ce dessin et qui sait l’Allemand peut-il en donner la traduction ?
Sur mac+safari on voit le dessin.
Lire le nez sur la table…
https://larepubliquedeslivres.com/wp-content/uploads/2024/02/e34ac13433588c866879e4cbd2954dc4.jpeg
@lmd, le dessin n’apparait qu’après quelques petites manips (clik droit sur le 1er K saison 2, open image)
L’article du New Yorker où il apparait commente:
Beneath this drawing ca. 1901-07, in India ink on a sheet of paper that is now torn, Kafka wrote, in German: “Supplicant and distinguished patron.”Credit…Literary Estate of Max Brod, National Library of Israel, Jerusalem. Photo by Ardon Bar Hama/ Courtesy Yale University
“Supplicant and distinguished patron.”(« Bittsteller und vornehmer Gönner) = « Suppliant et distingué mécène ».
Renvoie au thème des relations hiérarchiques (sous-ensemble de celui de l’homme dominé, comme disait Memmi), une des obsessions de notre auteur.
https://www.nytimes.com/2022/05/26/books/review/kafka-drawings-andreas-kilcher.html
Ce serait bien qu’il apparaisse en majesté…!
Merci Bloom, vous avez raison c’est bien Reiner. Corrigé !
Closer, les difficultés de traduire c Kafka et Mann ? Écoutons les traducteurs.
Marthe Robert que Claude David ont souligné que l’allemand de Kafka , sa prose romanesque était marquée par un ascétisme bureaucratique, .Dans « le Procès », il est évident que les démarches du héros sont consignées dans une langue bureaucratique et à pencant juridique qui s’associe à uen rechercher de la légalité chez le personnage. Franz Kafka vivait parmi les dossiers d’accidents dans sa maison d’assurances et ça se sent. Dans l son « Journal » Kafka note qu’il possède tous les « vices du bureaucrate », à savoir froideur, calcul,méticulosité et une sorte d’avarice. On notera aussi qu’à propos de son père, il a écrit que ce père lui avait lancé un «décret d’expulsion ». La traduction,chez kafka n’est donc absolument pas simple car en même temps des étrangetés et embardées oniriques et des derives intuitions ou images glaciales perturbent cette langue allemande presque officielle bureaucratique qui se refuse à tout psychologisme.
En ce qui concerne Thomas Mann, alors là,une évidence:tous les traducteurs insistent sur l’incroyable complexité de sa langue, et un incessant maniement virtuose de plusieurs niveaux chez Mann.
. Il a chez lui une écriture hétérogène qui sans cesse saute du vocabulaire philosophique nietzschéen au vocabulaire technique médical,freudien,religieux, ( notamment dans la Montagne magique) de son époque.Les discussions philosophiques entre Settembrini et Naphta sont un casse -tête avec les jeux parodiques langagiers, sont d’une telle complexité car tout est référentiel, renvois ,pastiches ou parodies.cCa va des légendes germaniques à la musique atonale, de Novalis à Heidegger..C’est même assez compliqué pour un lecteur allemand de bonne culture ! .Il y a toujours, de pus, une ironique cultivée , des allusions sexuelles cachées, des références à la magie noire, à la sorcellerie, dans .on passe du ton vulgaire et trivial au style noble sans crier gare.. Un bon germaniste comme Michel Tournier disait- son désespoir de ne pas trouver les formules françaises, le tempo, le rythme de phrase,les néologismes, la ductilité si fantaisiste qui convenait à Thomas mann..
Claire de Oliveira -qui a retraduit « La montagne magique » excellemment en 2016 chez Fayard- souligne les jeux de mots lestes,les « assonances heideggeriennes,nietzschéennes, le phrasé si irrégulier, compliqué ,les hyperboles ironiques, les références masquées, aussi bien wagnerienne que remontant aux philosophes grecs..Ajoutez dissonances phonétiques de l’écriture mannienne, jeux sur les temporalités et l’espace, et ce mélange d’humour noir et d’ encyclopédisme. C’est finalement aussi compliqué que de traduire Proust en allemand. Pour Thomas Mann comme pour Marcel Proust le roman est une vertigineuse forme composite et kaléidoscopique qui tient à la fois de l’essai, de la poésie, de l’introspection, de la radioscopie sociologique et de la phénoménologie,etc etc.Bref les traducteurs de Mann ont souffert.
closer, que la biographie des auteurs soit volontiers accueillie sur ce blog,certes mais delà à s’en plaindre comme d’une obsession et de surcroit sexuel, cela me semble exagéré; même un match de baseball peut être un élément de langage pour un auteur « kafkaien » comme Murakami,qui en commença son premier roman;qui n’est peut être pas un maître des endives de D
Franz Kafka. Un auteur que j’ai beaucoup lu avec cette sensation contradictoire d’un univers étroitement asphyxiant en rapport avec son mode de vie et en même temps ouvert à tous les vents interprétatifs. Or Kafka ne donne pas ou peu de clé. En outre, comme tout grand artiste, Kafka n’appartient à aucune communauté nationale, linguistique ou autre. Je n’approuve pas ceux qui cherchent à l’annexer jusqu’à en faire un chantre du sionisme, par exemple, un prophète ou un illuminé à la recherche de dieu. Certaines de ses nouvelles sont éclairantes sur ses rapports distanciés et lucides à sa judéité. NB : que personne ne s’offense de mon propos.
@Il se meurt fou de perfection, conscient de ne pouvoir jamais atteindre cet idéal de pureté et de vérité.
Un peu plus et il se convertissait au catholicisme
Mort de Jean Malaurie. Terre encore moins humaine déjà qu’elle ne l’est plus que résiduellement.
Apocalypse anon.
Ce matin, je me lève, et au lieu de faire comme d’habitude, je veux dire éviter le miroir, j’ai carrément viré mon regard sur mon reflet. Le choc. Ce n’est pas le visage (jamais supporté, mais enfin, faut faire avec), les cheveux gris, la bouche. Ca, je l’ai appréhendé en une seconde, et ce n’était pas une surprise. Par contre… Les yeux !!! Mes yeux ne sont plus des yeux. Ils ne sont plus des instruments permettant de voir le monde. Non, mes yeux sont dorénavant des espèces de trous… Emplis de ténèbres et d’effroi… Bon sang, je ne le savais pas, mais je fais peur, en fait. Je me fais peur ! Comme tous ceux et celles qui disent des choses qu’il faudrait cacher, pour le confort de l’humanité. Mes yeux sont effrayants, sans rire. Ecarquillés, incroyables ! Je n’ai jamais beaucoup passé beaucoup de temps devant les miroirs, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais là… Que faire, sinon abaisser les paupières ? Ahahah.
101 tout de même.
Un autre grand artiste dans « it serves me right to suffer, it serves me right to be alone »
https://www.youtube.com/watch?v=GuM1wAewyDw
@Je n’approuve pas ceux qui cherchent à l’annexer jusqu’à en faire un chantre du sionisme
D’autres voient en lui un moyen de critiquer l’extrême droite religieuse au pouvoir en Israël …
Relire Kafka au temps du triomphe de l’extrême droite israélienne
OLJ / Par Sagi SINNO, le 18 janvier 2023 à 00h00
Une coalition d’extrême droite ultranationaliste et religieuse a gagné les dernières élections israéliennes. Dirigée par Benyamin Netanyahu, elle inclut les partis Sionisme religieux (Hatzionout Hadatit) de Bezalel Smotrich dont le projet est l’annexion de la Cisjordanie occupée, ainsi que Force juive (Otzma Yehoudit) de Itamar Ben Gvir, héritier du Kach, parti de Meir Kahane qui fut interdit pour « racisme » par la Knesset en 1994, après le massacre de 29 musulmans au caveau des Patriarches de Hébron par le kahaniste Baruch Goldstein. La victoire de cette coalition constitue un triomphe de l’idéologie nationaliste religieuse en Israël ; idéologie dont l’Israélo-Américain Yoram Hazony est le principal théoricien et dont les idées avaient déjà éclos, en 2018, en une Loi fondamentale discriminatoire, notamment à l’égard de la population arabe d’Israël (« Loi Israël, État-nation du peuple juif »).
Cela vient s’ajouter aux rapports, en 2021, de trois ONG, l’une israélienne (Betselem) et deux autres internationales (Human Rights Watch et Amnesty International), ainsi qu’en 2022, à celui du rapporteur spécial (le Canadien M. Michael Lynk) auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui considèrent que les violations du droit international humanitaire ainsi que du droit international des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 constituent désormais un crime d’apartheid. La formation récente du gouvernement le plus à droite de l’histoire israélienne, son agenda politique ainsi que les changements constitutionnels attendus sont inquiétants à plus d’un titre.
Relire Kafka à la lumière de ce triomphe de l’extrême droite israélienne peut paraître, à première vue, hors sujet. Mais après cette victoire, la nouvelle Chacals et Arabes de l’auteur pragois est aujourd’hui, 105 ans après sa première publication, plus jamais d’actualité. Elle permet de déconstruire le discours ultranationaliste devenu majoritaire en Israël.
Kafka et la critique du sionisme politique
« C’est la paix qu’il nous faut obtenir des Arabes ; un air respirable ; une vue lavée de leur présence jusqu’au fond de l’horizon ; que l’on n’entende plus le cri de détresse du mouton qu’égorge l’Arabe. (…) Ce que nous voulons ? La propreté, rien que la propreté. (…) Comment peux-tu supporter qu’il en soit ainsi dans le monde, toi, noble cœur et entrailles sensibles ?
(…) C’est pourquoi, (…) ô cher maître, (…) de tes mains toutes-puissantes, tranche-leur la gorge avec ces ciseaux ! » (in La colonie pénitentiaire et autres récits II, Actes Sud, Babel, 1998).
Ainsi s’adresse le plus vieux d’une horde de chacals à un Européen campant dans le désert. C’est avec ces mots qu’il met dans la bouche d’un personnage animalier que Franz Kafka (1883-1924), écrivain austro-hongrois (pragois) de langue allemande et de religion juive, porterait une critique des plus acerbes au sionisme. Ce passage est tiré de sa nouvelle, Chacals et Arabes. Rédigée en février 1917, elle parut, en octobre de la même année, dans la revue mensuelle Der Jude (Le juif).(…) »
La suite ici : https://www.lorientlejour.com/article/1324862/relire-kafka-au-temps-du-triomphe-de-lextreme-droite-israelienne.html
A propos de la source : https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Orient-Le_Jour (à vérifier à nouveau, donc ; mon propos visant à illustrer l’aspect éminemment discutable de toute tentative de récupération et d’instrumentalisation d’oeuvres d’art à des fins politiques – apanage des régimes totalitaires)
Quelques citations et notes en marge de mes deux commentaires précédents.
« Mes gribouillis sont une tentative de magie primitive que j’ai répétée maintes fois mais qui a toujours échoué », dit K., puis il demande qu’ils soient « pris au sérieux dans leur ambition figurative et leur expression artistique », et il ajoute « ce ne sont pas des hiéroglyphes énigmatiques, mais les mouvements d’une main qui dessine sans s’inspirer de modèles ou d’écoles, et qui le fait donc librement, en l’absence de contraintes ».
Il faut peut-être mentionner que l’image met en jeu une intelligence et une pensée qui impliquent des zones et des connexions neuronales distinctes de celles suscitées par la pensée verbale ou propositionnelle.
La manière de dessiner de K. est l’équivalent d’une manière d’écrire où l’on ne prend pas soin de décrire de manière complète et réaliste les personnages, ni d’exposer leur monde intérieur qui, malgré les détails, reste flou. Ce qui intéresse apparemment K. c’est avant tout l’étude de la posture et du mouvement de ses personnages et les déformations de leur corps lors de l’exécution d’une action.
Par un cruel hasard de la vie, K. s’est vu offrir une célébrité posthume exceptionnelle. Il y a cependant un aspect cruel à avoir acquis la célébrité pour un talent dont il n’était pas sûr, au détriment de la vocation authentique et joyeuse qui le comblait vraiment.
D’ailleurs, à propos de la multitude d’interprétations de l’œuvre de K., rappelé par Paul, un autre artiste a « subi » son sort : Marcel Duchamp.
« Que dire d’un gras-double comme « Joseph et ses frères », la trilogie de Thomas Mann ? Comment peut-on seulement tartiner des tranches si épaisses sur un sujet biblique ? […] Thomas Mann a tout eu dès l’enfance : tranquillité bourgeoise, sécurité, bonheur familial, notoriété. Même l’émigration n’a pas pu le renverser. Il a continué à écrire, une fois en terre étrangère, comme un greffier plein de zèle. C’est alors qu’il a produit « Joseph et ses frères » sur lesquels il s’est desséché à force de suer dessus, si bien que ce livre est loin d’atteindre à l’étonnante beauté des premières œuvres. D’une façon ou d’une autre, les œuvres plus tardives sentent le renfermé, de même d’ailleurs que leur auteur qui a effectivement la tête d’un homme qui a passé l’essentiel de sa vie à sa table de travail, penché sur ses écritures. Mais il y a tout de même quelque chose qui force le respect dans sa correction bourgeoise et sa manière presque scientifique de disposer chaque détail à la place qui convient.»
Robert Walser
Ai poursuivi la lecture de « La Métamorphose » de Kafka. Je voudrais dire que les textes qu’a laissés K. sont la prose allemande la plus géniale depuis des décennies. Qu’y a-t-il donc en allemand qui ne serait pas de la littérature petite-bourgeoise à côté de cela?
(T. Mann. Journal, 4-IV-1935).
Je m’anéantis devant Kafka, je suis comblé par Proust, Musil me tient lieu d’exercice spirituel.
(Canetti. Notes de Hampstead)
Moi je ne m’anéantis pas devant Kafka.
J’ai lu 20 pages péniblement et j’ai refermé. Pas du tout mon truc. C’est poyr ça que ce billet m’est pénible. Patience.
Je reconnais être exigeant en littérature.
D. dit: à
Soleil vert, ce n’est pas le système d’exploitation mais le navigateur utilisé ? Lequel est-ce ? Et est-il à jour ?
Bingo ! J’utilise Edge (à jour) et je me sers de la visionneuse photo windows au lieu de photo viewer qui fabrique des dossiers sans arrêt. Ce qui explique cela.
Mais :
Le format tiff est utilisé comme le raw par les photographes pour des restitutions sans perte de qualité et donc il genre des images « lourdes ». Le jpeg est un format compressé, plus léger destiné aux sites web . C’est ce que j’utilise sur mon blog sauf exceptions (png par exemple)
De plus les autres images de l’article sont au format jpeg ! La correction (php, html) prend 10 secondes.
et donc il génère des images « lourdes ».
@l’hébreu biblique, seule voix d’accès véritable et authentique à l’intelligence de la Torah, et l’hébreu moderne qui en était dérivé afin de servir de langue nationale au futur Etat d’Israël
Sur ce sujet, l’ONU s’est prononcée aux termes d’une résolution particulièrement claire et motivée qui a permis la création de l’Etat d’Israël ; je parle sous le contrôle des lettreux d’ici spécialisés en politique internationale …
BIEN SUR Rilke, c’est Rainer avec un a!
Ce n’est pas à cause du K, mais les écrits des Kafka me font penser à ceux de Puck. Il va prendre ça pour un compliment alors que non.
Voilà que D. aussi a oublié de prendre ses pilules et de ce fait il en avale une.
Kafka au cinéma:
– Le Procès (The Trial), d’Orson Welles, avec Anthony Perkins dans le rôle de K.. Tourné en partie dans la gare d’Orsay (en 45 le plus grand centre de rapatriement de déportés de France, avant de devenir le Théâtre de la compagnie Renaud-Barrault, puis le musée qu’on sait). Welles tourna aussi une partie en Yousgoslavie (Zagreb, Dubrovnik) mais ne put obtenir l’autorisation de travailler dans la Tchécoslovaquie de Široký, satellite qui pourtant s’y entendait pour en fabriquer des procès (celui de Slánský et de ses 13 co-accusés – 11 juifs sur 14, un pur hasard – qui nous mène à l’Aveu de Costa-Gavras…)
– Kafka, de Steven Soderberg, avec Jeremy Irons, tourné à Prague, où j’ai le souvenir d’une présence puissante de la ville, comme d’un personnage à part entière.
Thomas Mann a toujours été curieux, fasciné, intrigué, par Kafka. Il note : » »Ai terminé hier soir » Le Procès », sans doute le livre le plus curieux de la littérature mondiale »7Fevrier 1951.
Il a lu les romans, les lettres, le journal et il écrit le 9 Novembre 1951: »Kafka me fascine en permanence ».
Ça ne m’étonne pas, Paul Edel.
Samuel Agnon est né à Buczacz en Galicie, province de l’Empire autrichien, dont la partie orientale est actuellement en Ukraine.
Shmuel Yosef Agnon (hébreu : שמואל יוסף עגנון), né Samuel Joseph Czaczkes, connu aussi sous l’acronyme Shai Agnon (ש »י עגנון), le 17 juillet 1888 en Galicie et mort le 17 février 1970 à Jérusalem, est le premier écrivain de langue hébraïque à avoir remporté le prix Nobel de littérature en 1966, qu’il partage avec la poétesse Nelly Sachs.
Merci de nous rafraîchir la mémoire cinématographique kafkaïenne, Bloom !
N’y avait-il pas aussi la présence de Jeanne Moreau, dans Le Procès, de Welles…
Comment expliquer le peu de valeur que Kafka attribuait à ses propres oeuvres, Paul ?
C’est un cas unique (d’écrivain malgré lui) en littérature !
Dans un monde de Narcisses et de Violettes, un artiste qui reste critique à l’égard de son travail, voire même trop critique, est carrément sain.
Borges, Las pesadillas y Franz Kafka, 1935:
« La NRF a publié en 1933 une version de son roman Le Procès, livre que j’oserai juger moins extraordinaire que les contes recueillis sous le titre général Ein Landarzt (Un médecin de campagne), pas encore traduit. Tous sont brefs : certains ne dépassent pas les cinq pages. J’insiste sur leur brièveté pour deux raisons : l’une est de susciter la curiosité du lecteur en lui assurant une dépense frugale d’attention et de temps ; l’autre est de montrer que chaque récit peut se réduire à une idée, à peine « exploitée » par le narrateur. Il est notoire que le projet d’un livre est d’ordinaire supérieur à son exécution ; Kafka, dans chacun des contes du Landarzt, a écrit ce projet, sans ajout d’autres détails circonstanciels ou psychologiques. Je résume l’un de ces résumés, assuré du fait qu’il s’y perdra quelque chose, mais pas tout. Il a pour titre Eine kaiserliche Botschaft (Un message impérial). Il est écrit à la seconde personne. Le héros, le héros de la fable en rien héroïque et résolument passif, s’identifie de la sorte avec le lecteur, comme dans le vocatif des vers de Whitman. L’argument est le suivant. L’empereur – n’importe quel empereur – est à l’agonie. Afin que tous puissent assister à sa mort, les parois intérieures du palais ont été détruites. L’empereur attend sa fin sur son lit mortuaire, entouré d’une foule presque infinie. Avant de mourir, l’empereur fait un signe et un serviteur doit se pencher sur lui pour recueillir ses derniers ordres. L’empereur murmure un message urgent destiné au plus ignoré de ses sujets, qui habite l’extrême opposé de la ville. Le serviteur se met aussitôt en chemin. Il est infatigable, très grand et porte sur la poitrine une étoile, symbole de sa mission impériale. Tous s’écartent devant l’homme et devant l’étoile. Mais la foule est si nombreuse que le messager ne parviendra jamais au jardin du palais. Même s’il y parvenait, il ne finirait jamais de traverser l’armée infinie et respectueuse qui y est en garnison. Même s’il la traversait, jamais il ne pourrait franchir la ville dans laquelle tu vis, également emplie d’une foule infinie. Le messager n’arrivera jamais et il est vain que tu l’attendes à ta fenêtre. En ce moment même, il avance avec célérité parmi les hommes qui s’écartent à la vue de l’étoile, mais toi, tu vivras et tu mourras sans avoir reçu le message.
Quelque lecteur pervers demandera : s’agit-il là d’un symbole ? Pour ma part, avec passion, j’estime que non. Il n’y a rien au monde qui ne puisse être soumis à une interprétation symbolique ; pas même les rêves (cf. leur almanach et la thèse de Freud), ou ces rochers mimétiques qui tentent de distraire le spectateur par le profil de Napoléon ou celui de Lincoln. Il est très aisé de dénigrer les contes de Kafka en n’y voyant que des jeux allégoriques. Soit. Mais l’aisance de cette réduction ne doit pas nous faire oublier que, si nous l’adoptons, la gloire de Kafka diminue jusqu’à en devenir invisible. Symboliste ou allégoriste, Franz Kafka est un membre respectable dans une série aussi ancienne que le sont les lettres ; père de songes désintéressés, de cauchemars sans raison autre que celle de leur charme, Franz Kafka parvient à une solitude plus réussie. Nous ne savons pas – et peut-être ne saurons-nous jamais – les intentions essentielles qui furent les siennes. Mettons à profit cette chance de notre ignorance, ce don de sa mort, et lisons-le avec désintérêt, avec un pur plaisir tragique. Nous y gagnerons tout autant qu’y gagnera aussi sa gloire. »
Profondément ému de lire la mort de Jean Malaurie, ému surtout d’apprendre que ce grand monsieur était toujours encore vivant parmis nous, dans un monde qui depuis des siècles n’était plus le sien. Dans ma bibliothèque il y a presque toute la collection Terre Humaine (quel beau titre pour des livres) y compris celui de la hongroise Margit Gari, « Le vinaigre et le fiel » Plon/Corvina), c’est vieux déjà.
Je serais Passou je lacherai tout ce Kafka pour nous parler de Jean Malaurie, Grand-Croix de la légion d’honneur (je vois dans le Figaro)
Quelle valeur immense que cet homme pour la France; quelle chance vous avez. Tristesse et émotion
Et personne tem bem não pour signaler la mort de Mélanie, qui avait été « découverte » à Woodstock. J’aimais ses chansons.
Vraiment des tristes jours; et pendant ce temps l’Europe alimente le cadavre Ukraine avec de la ferraille par milliard de dolars.
mais je repart, rien à faire ici jusqu’au prochain doc de Passou
Excusez-moi, até
Mais non, et alii, Reiner avec un E !
« artiste qui reste critique à l’égard de son travail, voire même trop critique, est carrément sain. »
Au point de condamner son oeuvre au suicide, renato ?
Festival d’Avignon : présentation de la pièce « le Géomètre et le messager » tirée de l’oeuvre de Franz Kafka « Le Chateau ».
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab88030482/kafka
E et A : Reiner Stach et Rainer Maria Rilke.
Tempête en Angleterre !
Charles III se meurt et la future Reine est en convalescence…
C’est Shakespearien.
Et Bloom ne nous en dit rien ?
ET MAINTENANT? CA SUFFIT LA COMEDIE DU SAVOIR RDL
Rainer Maria Rilke
C4EST DE L’ALPHABET LATIN
(j’ai cru voir passer le fugitif portrait de Clopine en méchante sorcière !)
On ne parle pas de Rilke mais de Stach, et alii.
Il suffit de lire le billet de Passou…
Pourquoi pas, Jazzi ? ce n’est qu’une option parmi tant d’autres.
autant que je sache, on ne commente pas le contributeur dit jazzi;il est possible qu’il y ait
n+1 Reiner*** en ***
et n+1 Rainer*** en ***
BONNE NUIT
Bloom est un ennemi de la monarchie. Lorsque je serai roi, je serai dans l’obligation de lui demander des comptes à ce sujet.
« Vous vous imaginez lire ‘ Le Procès ‘ ou ‘ Le Château ‘ sans rien savoir de son auteur, pas même son nom? Hypothèse fascinante. »
Genre la Bible vous voulez dire.
Des tonnes de commentaires historiques… Des hypothèses sans fin.
» […] presque toute la collection ‘ Terre Humaine’ »
Mais elle est immense !
Pour ma part je crois que j’en ai deux.
Et j’en rajouterais bien deux autres si je les trouve.
Wikipedia a déjà mis la date de la mort de Malaurie. Ces gens-là enterrent au plus vite.
« Vous vous imaginez lire ‘ Le Procès ‘ ou ‘ Le Château ‘ sans rien savoir de son auteur, pas même son nom? Hypothèse fascinante. »
Schönberg préconisait l’exécution de la musique la nuit en limitant la présentation (affiche et programme) au gendre des pièces jouées (symphonie, sonate, etc.) sans les noms des auteurs.
« Schönberg préconisait l’exécution de la musique la nuit en limitant la présentation (affiche et programme) au gendre des pièces jouées (symphonie, sonate, etc.) sans les noms des auteurs. »
Bah ! moi l’histoire littéraire ça me donne envie de lire les textes.
Et l’histoire littéraire ça va plus loin que les histoires de coucheries.
Merci Paul. Il ressort tout de même de votre analyse que la prose de Kafka, dans sa froideur bureaucratique, est plus facile à comprendre pour un non germanophone de naissance, que celle de Mann « qui sans cesse saute du vocabulaire philosophique nietzschéen au vocabulaire technique médical, freudien, religieux, »…
Va-t-on évoquer ce témoignage qui prétend que le parti communiste a tout simplement laissé tomber ces hommes ? les condamnant à la mort. Alors que ce parti savait pertinemment que leur anonymat était compromis ?
Pardon pas de point d’interrogation à la fin.
« Alors que ce parti savait pertinemment que leur anonymat était compromis. »
Kramm, Kafka-Zyklus, 1951
https://lesempio.blogspot.com/2010/12/kramm-kafka-zyklus-1951.html?q=Kafka
Et revoilà le fils naturel et adultérin du préfet Andrieux. Claudel a l’air sympathique à côté de lui.
Franchement je me demande s’il a touché Elsa Triolet. j’en mettrais pas ma main à couper.
Il est tellement antipathique. Elle aussi d’ailleurs. Un petit couple bien assorti.
La tombe est pas mal. Un peu prétentieuse dans sa nudité mais pas mal.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3a/Tombeau_Triolet_Aragon.jpg
« Le Mentir-vrai »
C’est bien un communiste qui peut écrire un truc pareil.
C’est la tombe d’Elsa Triolet, ça. C’est marqué dessus.
Y a marqué « Aragon » juste en dessous. Elle est morte en premier.
@ CB, Pas besoin d’un papier de Passoul pour évoquer la mémoire du très regretté Jean Malaurie, (d’une aussi longue vie que celle d’un Edgar Morin), à travers ce merveilleux plaidoyer pour les sciences sociales daté de 2013 qui parle suffisamment pour lui et de lui-même.
Je le rappelle à celzéceux qui se gaussent ici de l’apport des « sciences sociales » à la civilisation des humains.
https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2013-3-page-14.htm
(D’apèrs mon propre relevé de lectures, j’ai dévoré 14 ouvrages de sa merveilleuse collection Terre Humaine, et j’avouerai que « Tristes Tropiques », publié lors de ma naissance, ne furent jamais mis au sommet de mon chapeau.
Bàv, si vous repassez vers là, Claudio Bahia. Il n’était peut-être pas utile de démolir l’actualité de K. pour autant, je pense.
Comme me le disait un acien ami communiste : « Pourtant, je me souviens très bien ne pas te l’avoir dit ».
En tout cas il y a pas les moches tickets de métro comme pour la tombe de ce pauvre Sartre. Les communistes n’aiment pas les cochons.
Ah, jjj. Ça va un peu mieux mieux ?
« Genre la Bible vous voulez dire.
Des tonnes de commentaires historiques… Des hypothèses sans fin. »
Bien dit, FL !
Mais de quelle religion K est-il le prophète ?
Non, D., hélas, j’ai toujours aussi mal à mon poignet (d’etalii) et au genou gauche (de Claire).
Je m’avise avoir oublié de répondre à votre intéressante question juridique de l’autre jour, mais n’arrive plus à la retrouver. J’imagine que vous avez trouvé la solution auprès de votre avocat de Chaville. Bàv, et santé à vos jeunes poulardes.
« santé à vos jeunes poulardes. »
Faudrait voir à ne pas trop les engraisser, D. !
« Mais de quelle religion K est-il le prophète ? »
Bah papa K. a manifestement été un hic. Un gros pénible.
Et maman était sa complice.
Je ne savais pas que ses soeurs avaient terminé dans un camp d’extermination. Comme celles de Freud.
Pas plus de Shakespeare que de beurre au tronc des arbres; c’est The Crown, et encore.
Le Guardian fait justement remarquer que Charles fait partie des 400 000 Britanniques qui chaque année apprennent qu’ils ont un cancer, mais qu’heureusement, les chances de guérison ont augmenté de moitié en 50 ans. C’est la tout le mal qu’on lui souhaite ainsi qu’aux autres.
Come on, Charly my lad, you will all beat it!
et pour finir, un brin de Tracy (O.36) avant la pause sommeil…, pour jean langoncet et autres afrobeats de l’herdélie,
https://www.youtube.com/watch?v=SK9uV4j4buA
Le Roi d’Angleterre mérite d’être mieux soigné que l’un de ses sujets. C’est évident.
Paul Edel, Naphta, jésuite sybarite, est le plus difficile des deux à suivre en raison des torsions qu’il fait subir à la doctrine pour se retrouver finalement du côté obscur, j’ai pensé en lisant ces joutes oratoires que je devrai y revenir pour tout saisir. Le portrait rapide que vous dressez de l’auteur, T Mann, éclaire peut-être son Tonio Kroger ( le patronyme courant de l’Allemagne à l’Italie), artiste révélé sur le tard, revenu de l’Amour idéal , tiraillé entre la création qui l’éloigne d’une prise directe à la vie et sa condition irrévocable de bourgeois sensible .
« Je suis placé entre deux mondes, aussi la vie est-elle pour moi un peu pénible. Vous, artistes,vous m’appelez un bourgeois, et les bourgeois sont tentés de m’arrêter…Je ne sais ce qui des deux me blesse le plus cruellement. Les bourgeois sont bêtes; mais vous, les adorateurs de la Beauté, qui me jugez flegmatique et dépourvu d’aspirations, vous devriez penser qu’il existe une vocation artistique si profonde, tellement imposée, voulue par le destin, qu’aucune aspiration ne lui paraît plus douce et plus digne d’être éprouvée que celle qui a pour objet les délices de la vie habituelle.
» J’admire ceux qui, plein de fierté et de froideur,s’aventurent sur le chemin qui conduit à la beauté grandiose et démoniaque, et qui méprisent « les hommes », mais je ne les envie pas. Car si quelque chose est capable de faire d’un homme de lettres un poète, c’est bien cet amour bourgeois que je ressens pour ce qui est humain, vivant et habituel.(…) »
plus facile à comprendre pour un non germanophone de naissance
Bien à votre aise, dear Closer, vous y tenez ! mais il ressort (es steht hervor) qu’une seule occurrence du journal de Kafka peut donner plus de fil à retordre que les Buddenbrook en entier. Prose allemande d’un germanophone de Prague.
Quelques réflexions concernant l’Allemand de Kafka:
Bah papa K. a manifestement été un hic. Un gros pénible.
Votre père aussi?
Ma voisinne, dans une autre vie, apercevant peut-etre mon air d’égarée, me déclara sans préambule ni développement: De toutes façons c’est toujours de la faute aux parents.
voisine. ( agréable choriste amateure).
De fait, il me semblait bien que le mot ne prenait qu’un seul « N » , le correcteur a insisté pour le second et comme je suis aussi incertaine pour les voyelles que pour les consonnes et toutes choses en général, voilà ce que ça donne! Le ridicule ne tue pas mais tout de même, la faute m’accable.
Cher Paul Edel, il y a un roman de le Carré que je ne retrouve pas. C’est l’histoire d’un piège à cons. Une équipe dirigée par Smiley invente un leurre, une illusion totale, ou finit par tomber l’ennemi. Vous voyez ce que ça peut être ? Vous connaissez très bien l’oeuvre de le Carré. Merci !
Ceci étant, Les maitres, ensemble d’articles ou textes rédigés par T Mann ne sont pas des plus faciles aussi me suis-je fixé d’en lire une dizaine de pages quotidiennement sans d’ailleurs être certaine de pénétrer le sens de sa pensée, c’est plein de références à des auteurs que je n’ai pas lu ( Goethe, Kleist…), privée de la culture basique nécessaire et suffisant à tout saisir, ce qui ajoute à la difficulté. Sinon Deville pour son Samsara . Je vous laisse à Kafka, dernier lu à la plage comme si c’était le bon endroit, La colonie pénitencière.
Prose allemande de Prague
—
Le pur et l’impur, vieille thématique germanique.
Les puristes disent la même chose de l’anglais de Conrad.
Que la plus grande littérature ne surgisse pas des tréfonds païens de la Forêt noire dérange encore certains.
On est bien un 6 février.
Jazzi, tu poses la question:
« Comment expliquer le peu de valeur que Kafka attribuait à ses propres oeuvres? »
Question redoutable. Oui et non sur le « peu de valeur ». Si on lit et relit son « Journal », on s’aperçoit que que Kafka est dans un perpétuel combat entre des tentations opposées. Il sacrifie tout à cette oeuvre.
La « description d’un combat »titre d’une de ses oeuvres- est tout le sujet de son « Journal ». Il s’agit pour kafka d’un perpetuel va et vient déchirant , entre un absolu littéraire(il faut atteindre un sommet comme Flaubert- et la conscience de son insignifiance en tant qu’individu qui fut si empêché et maltraité pour tant de raisons (figure du père, condition de Juif chez les tchèques , écrire dans une langue allemande, santé défaillante, etc) et une conscience maladive ,aigue, de la faiblesse de ses moyens (sauf fin période 1914). Il oscille sans cesse de la dérision à un espoir fou . Il réduige cette phrase capitale et paradoxale: » Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde. » il faut mesurer ce qu’a de si singulier cette injonction. d’un côté il refuse toute vie normale, pris de terreur à l’idée du mariage, care il a choisi la passion pour la littérature, et d’un autre côté il se juge et se condamne régulièrement et cède à de terribles pulsions d’auto-dépréciation. Quelle sismographie bousculée chez lui! ce « Journal » est tourment entre exaltation et désespoir. Il joue sans cesse avec sa propre peur, et une volonté de « salut » -c’est son mot- par la Littérature. Ce combat l’exalte et le terrifie selon les jours et ses humeurs. Enfin, soumis à de terribles insomnies, je note que toute son œuvre garde quelque chose de génialement onirique cauchemardesque.
Je voudrais ajouter autre chose. Quand je lis « le Procès »( avec effroi toujours) je ressens ce que Reiner Stach exprime dans le Tome 1 à propos de ce livre: « Ce dénuement absolu de la victime a souvent été considéré comme prophétique, et il est en effet bluffant de constater à quel point les descriptions de Kafka, surtout leur ambiance, se rapprochent de la mentalité des sociétés totalitaires. Comment Kafka a-t-il pu deviner tout cela, deux décennies avant que la Gestapo et les « purges » staliniennes figent des millions et des millions de personnes dans un état d’angoisse permanente? » et il y a quelque chose de religieux qui se dégage de ce texte.
« Genre la Bible vous voulez dire.
Des tonnes de commentaires historiques… Des hypothèses sans fin. »
Aucun rapport. la Bible est le texte fondateur de plusieurs religions, dont les auteurs sont parfois connus ou au moins situés et censé au minimum être inspiré par Dieu. Elle a servi et sert de guide à des centaines de millions de personnes…
Je parlais de fictions, de romans qui donneraient lieu à des commentaires circonscrits à leur contenu littéraire si par hasard leur auteur était totalement inconnu. Ce n’est rien d’autre qu’une « expérience de pensée », of course.
Extrait du lien de B:
« La langue de Kafka est souvent qualifiée de « simple », « sobre », « épurée », voire « pauvre ». C’est là le critère liminaire de la définition du style de Kafka, et ce qui en fait communément un écrivain de la modernité. C’en est fini, dans ses récits et dans ses romans, des anciennes fioritures, des images et autres métaphores, de tout ce qui est de l’ordre de la « figure de style ». »
Voilà qui me donne envie de me remettre à l’allemand grâce à Kafka, mon cher Phil!
Claudio Bahia, bientôt, Malaurie, bientôt…
« Jean Malaurie, le célèbre géographe-physicien français, également écrivain, éditeur, explorateur polaire, est décédé. Il avait consacré sa vie et une grande partie de ses recherches aux peuples autochtones, et plus particulièrement aux Inuits, qu’il n’a cessé de défendre.
Son nom devrait rester à jamais associé au grand désert blanc de l’Arctique, à Thulé et aux Inuits. Le 29 mai 1951, Jean Malaurie et l’Inuit Kutsikitsoq étaient les deux premiers hommes au monde à atteindre le pôle géomagnétique Nord. Une aventure entreprise avec seulement deux traîneaux à chiens. Compagnon de Paul-Émile Victor, défenseur des Inuits, fondateur de la collection « Terre humaine », créateur de l’Académie polaire d’État de Saint-Pétersbourg, ambassadeur Unesco pour les régions polaires arctiques… Le parcours de cet homme aux 31 expéditions polaires donne le vertige.
Né un 22 décembre 1922 à Mayence, en Allemagne, dans une famille catholique française, réfractaire au Service du travail obligatoire en 1943, il passe alors dans la clandestinité. Frais émoulu de l’Institut de géographie de l’Université de Paris, il est nommé en 1948 par son maître Emmanuel de Martonne géographe/physicien des Expéditions polaires françaises conduites par Paul-Émile Victor au Groenland.
Jean Malaurie enchaîne les expéditions polaires au tout début des années cinquante avec un détour dans le désert du Hoggar. Sa première mission au Groenland, à Thulé, s’effectue durant l’été 1950 et servira d’objet à sa thèse consacrée à la géomorphologie dans le nord-ouest du Groenland. Il dirige seul, pour le CNRS (avec des moyens très limités et un soutien minimal), la « première mission géographique et ethnographique française dans le nord du Groenland ».
Immersion totale chez les Inuits
« Je me suis retrouvé avec les Inuits, que j’ai très vite sentis comme devant être mes maîtres », confiait Jean Malaurie en 2010 sur RFI dans l’émission Microméga de Caroline Lachowsky. Colosse à la tête solide et au verbe haut, sourcils broussailleux et cheveux en bataille, il n’aura eu de cesse d’être le vaillant défenseur des minorités boréales. « L’explorateur se laisse explorer, et peu à peu établit sur un plan de fraternité les liens recherchés avec ces hommes », avouait-il dans la même émission.
Son immersion chez les Inuits est totale et le conduit à devenir l’un des leurs. « J’étais le petit Blanc qui mangeait comme eux, avec eux, je suis devenu de la famille, oublié, je les entends parler en oubliant le Blanc que je suis, et à ce moment-là ils sont dans la vérité d’eux-mêmes » racontait aussi Jean Malaurie ce jour-là dans un studio de RFI à la Maison de la Radio.
En juin 1951, à Thulé, l’explorateur découvre par hasard une base aérienne américaine, en compagnie de Kutsikitsoq avec qui il a atteint le pôle géomagnétique nord. Délégué par les Inuits, le jeune missionné du CNRS du haut de ses 28 ans part à la rencontre d’un haut gradé US auquel il déclare « Go home, mon général. Vous n’êtes pas le bienvenu. » Des paroles qui n’auront pas suffi à faire décamper l’armée américaine, mais qui ont définitivement lié le destin de Jean Malaurie au peuple Inuit.
« J’ai voulu casser la barrière entre ceux qui savent et les autres »
Une anecdote fondatrice que Malaurie a racontée en 1955 dans Les derniers rois de Thulé, qui décrit la vie des Inuits. Un ouvrage fondateur de la collection Terre Humaine aux éditions Plon, qu’il crée. La collection dont il est longtemps resté le directeur a ensuite accueilli d’autres grands classiques comme Tristes tropiques, de Claude Lévi-Strauss (1955), Terres vivantes, de René Dumont (1961), et Le cheval d’orgueil de Pierre Jakez Hélias (1975). Pendant plus de 65 ans jusqu’à aujourd’hui, Terre Humaine a publié des œuvres consacrées au témoignage en faveur des peuples et des sociétés en voie de disparition. « J’ai voulu casser la barrière entre ceux qui savent et les autres, rendre le bonheur de comprendre accessible à tous. Et rétablir cette part de sensibilité première, cette vérité du « je » et de l’intime si méprisée de nos savants au nom de l’objectivité scientifique » avait expliqué Malaurie. Les ouvrages édités dans la collection Terre humaine ont cela de commun qu’ils posent le questionnement fondamental de l’homme dans sa relation à ses semblables et à son milieu.
À 68 ans, et à la demande d’un conseiller scientifique de Mikhaïl Gorbatchev, il dirige en 1990 la première expédition soviéto-française en Thoukotka sibérienne. « Je ne suis pas communiste, mais je déteste le capitalisme et j’aime les Russes », déclarait-il dans une interview à La Croix en 2019. C’est donc très justement à Saint-Pétersbourg qu’il fonde en 1994 une Académie polaire d’État où est formée, depuis, l’élite des peuples transsibériens. Une école où la langue française est la première langue étrangère et dont Jean Malaurie est resté président d’honneur à vie.
Devenu une référence mondiale dans le domaine du monde arctique, professeur à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Jean Malaurie a publié une trentaine d’ouvrages au cours de son existence. Une vie consacrée à enseigner l’anthropogéographie de la pierre à l’homme, ou comment on ne peut comprendre les peuples arctiques sans réflexion sur leur environnement physique. « La pierre parle, elle est une mémoire d’énergie », aimait-il à dire.
Défenseur des droits des minorités arctiques, notamment face à l’exploitation pétrolière du Grand Nord, fin connaisseur du génie animiste des Inuits et de leurs chamans, c’est en France, à Dieppe (Seine-Maritime) que Jean Malaurie s’est éteint, loin du « couchant blanc » évoqué par Rimbaud dans ses Illuminations et auquel il faisait référence dans « Les derniers rois de Thulé ».
Source MSN
des tréfonds païens de la Forêt noire
reissen Sie sich zusammen, reprenez-vous dear Bloom, il faut maîtriser votre prurit comme disait Rocard.
Mettons en ligne une entrée du journal de Kafka qui montrera une construction introuvable chez Mann, comme l’allemand, petit a, de Musil est aussi différent de celui de Hesse. Rezzori à la fin de sa vie regrettait que ses contemporains autrichiens ne comprenaient plus la forme de ses phrases. En communiant anglais, vous devez bien goûter des plaisirs variés avec les proses de James et Conrad.
Vous faites bien d’apprendre l’allemand, dear Closer, en quelques décennies une langue devenue rare. Vu à l’entrée d’un restaurant à Berlin « please do not speak german ». la métamorphose.
Kafka possédait le don très rare de ressentir par capillarité les évolutions de l’histoire et de les formuler sous forme de récit. L’écriture minoritaire, comme l’appelle Rachel Ertel, est souvent plus réceptive aux lents déplacements des plaques techtoniques.
La fin de La Colonie pénitentiaire, texte qui annonce les camps de concentration et d’extermination (le marquage de la peau…), lorsque la machine infernale s’emballe et lacère à mort l’officier-opérateur fait nécessairement songer à la punition auto-destructrice qu’infligera Hitler à son peuple qui avait « failli » à bâtir le Reich de mille ans.
Toute destruction de l’Autre est une autodestruction, ce qu’un sketch des Monty Python (« Self-defence ») illustre fort bien, sans parler de l’actualité la plus vile…
(JE, 6.2.26_9.40/ Petit hommage matinal à la nouvelle récemment traduite de TREVANIAN, dans le recueil NUIT TORRIDE EN VILLE (Gallmeister, 2024) : Je ne b… plus avec pénétration à cause du viol subi par ma folle de mère, jadis, mais continue à faire l’amour avec moi-même, plutôt que de me transporter sur le divan d’un.e psy…, en discutant nuitamment de manière apaisée avec mes chers erdélien.nes… Et notamment :
– Je parle toujours de la Recherche DTP, de metoo et d’écologie anticapitaliste avec CT,
– Je parle toujours de mon amour des poules de banlieue avec D,
– Je parle toujours grâce à Michelle P. de la difficile histoire de l’émancipation des femmes avec CT, B, Chantal et MT,
– Je parle de l’impossible paix au proche-orient avec JL/WK quand j’entends Filiu prendre ses distances avec les chacals et les arabes, et… avec le même, à propos de la « beat generation »
– Je parle toujours avec grand plaisir et ferveur de Franz K. avec PE,
– Je parle toujours de l’esthétique du Quattrocento et du musée des Offices avec RM
– Je parle toujours avec rosanette & etalii de l’indépassable et impossible grammaire de la Shoah,
– Je parle toujours de l’Irlande, de Joyce et de ma découverte du whisky tourbé avec rBl,
– Je parle toujours de Victor H et de la vie de nos mères en ehpad avec MT/rôz
– Je parle toujours de ces couples qui se délitent inévitablement sur les plages bretonnes avec PE,
– Je parle toujours de l’histoire intime du gauchisme à CT, grâce à Serge Q
– Je parle toujours aux improbables érudits du 17e s. et de leurs propres faiblesses pour la SF avec CM/PR,
– Je parle des bons restaurants de gauche qui savent nous concocter le caviar de la Gironde avec AN,
– Je parle toujours du cinéma de la saga gay et des ‘années sida’ avec Jzmn,
– Je parle toujours des aurores boréales avec SV, et de Sergio avec CP en traversant les allées du parc Montsouris,
– Je parle toujours de mes anciens et rares voyages de par le monde, et en remarchant sur les traces de mes pas un peu chaque jour avec CB,
– Je parle toujours de tout et de rien avec celles et ceux qui m’énervent et dont je ne veux point citer les noms et pseudos, qui me parasitent déjà bien assez de colère spumescente. Je sais bien qu’un jour, il me faudra les réhabiliter, mais ce temps n’est pas encore arrivé…
Bàv,
Jean Malaurie a-t-il exprimé une opinion sur la situation actuelle en Russie et en Ukraine? S’est-il exprimé en tant que Président à vie de l’Académie polaire d’Etat à Saint Petersbourg ? A-t-il démissionné?
Dans notre royaume enchanté woke, sa survie posthume dans les medias dépend de la réponse à ces questions…
(
Moi aussi j’aime les russes.
Mais surtout, c’est la Russie que j »aime.
Sur la « vermine »
https://www.cairn.info/revue-historique-2014-1-page-87.htm
Je vais relire La métamorphose
Merci Soleil Vert pour l’impressionnante recension magnifique de apports faits par Jean Malaurie à notre découverte du grand nord.
En compagnie de Anastassia et Markku 0ar Pascal Privet nous montre Markku sortant de ses « réserves » deux ours polaires sculptés respectivement par les inuits et les nénets.
Il est allé au moins huit fois, si ce n’est quinze, voir et travailler avec les inuits en lien avec les nénets, ces peuples du grand nord.
Je ne sais pas si, dans Les sept chants de la toundra, Anastasia a un récit documentaire autobiographique, mais le résultat est conjointement, admirable et effrayant.
dans je message du précédent journal, on voit que le jjj est en avance de deux ans… Sera-ce le jour de sa mort ?
(il a oublié dirfil avec qui il cause pourtant rarement mais intensivement quand cela lui arrive. Dirfil, c’est un erdélien toujours gentil, même si parfois il pense mal, on ne peut lui reprocher quoi que ce soit car ses réactions cursives et toujours frappées d’érudition inétalée, sont différentes et toujours plaisamment décalées par rapport à la plupart des autres).
Tu les a vu, les fans de la polémique, Victor?
« Les Français, en particulier les jeunes, font de moins en moins l’amour », lis-je sur un site internet d’information.
C’est une très bonne chose. Le nombre de fornications hors mariage étant gigantesque et honteux, cela aura le mérite de faire baisser ce chiffre. Peut être un petit peu moins de gens en Enfer au bout du compte, aussi.
Pas d’accord du tout avec Closer sur Malaurie, comme si cet ethnologue de talent eût devoir eu un message à fournir sur l’état du monde actuel, à 101 ans…, pour satisfaire ce grincheux !
Que ceux qui ne perdent jamais le nord aillent plutôt voir les manchots du sud, si on y est. Bienheureux les éternels fachos de la patrie reconnoissante ! Finiront bin par faire LE tri définitif dans les déchets des cendres de la pensée occidentale encore vivante…, faisons leur confiance !
J’ten foutrais, moi, des Jésuites sybarites.
A noter que Jean Malaurie est mort à Dieppe. Qui n’est pas tout à fait dans le grand Nord.
Michel Jazy, Jean Malaurie, je ne savais pas qu’ils étaient encore en vie, jusqu’à ces jours-ci !
il faut bien reconnaitre que d’autres Charentais ont autre chose à f. qu’à s’emm. sur la RDL, alors qu’ils entendent bien rendre leur hommage à la grande capitale. Hein ?
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/apres-avoir-passe-huit-ans-a-construire-une-tour-eiffel-en-allumettes-son-record-invalide-par-le-guinness-book-20240205?utm_source=CRM&utm_medium=email&utm_campaign=20240206_NL_ACTUALITES&een=d1b4001095892050d6dbb6a2bae028b3&seen=2&m_i=Ji6VBhqK6wqSMNNjX3f9gElZIvxBU2nRAO09XaDtZzouvqKfnBS6HcCSLZE8tvOHaupYPCAZNxzOUhh46btZUCq4IZZnvudxJe
pense mal
meetoo lis volontiers votre prose cursive de lecteur compulsif, dear jjj; connaîtrez-vous jamais le bonheur de Barbezieux en littérature, perspective assez fascinante
@ A noter que Jean Malaurie est mort à Dieppe
Oui, on attend depuis hier le CR des funérailles locales par notre fameux correspondant du coin, ouin ouin, vous savez, le prétendu prof de lettres de la droite bilgérisée qui nous les charoule un brin… 🙂
Trouvés par son ami Max Brod dans un tiroir après la mort de Kafka, deux testaments non datés.
Voici le premier :« Voici, mon bien cher Max, ma dernière prière : Tout ce qui peut se trouver dans ce que je laisse après moi (c’est-à-dire, dans ma bibliothèque, dans mon armoire, dans mon secrétaire, à la maison et au bureau ou en quelque endroit que ce soit), tout ce que je laisse en fait de carnets, de manuscrits, de lettres, personnelles ou non, etc. doit être brûlé sans restriction et sans être lu, et aussi tous les écrits ou notes que tu possèdes de moi ; d’autres en ont, tu les leur réclameras. S’il y a des lettres qu’on ne veuille pas te rendre, il faudra qu’on s’engage du moins à les brûler. À toi de tout cœur. »
Le second est particulièrement intéressant car il laisse une possibilité de lecture. Il fut rapidement griffonné au crayon,et comme il fait allusion à « Un artiste de la faim », il n’est donc pas antérieur à 1922.Rappelons que K. est mort le 3 juin 1924.
« « De tout ce que j’ai écrit, seuls les livres : Verdict, Soutier, Métamorphose, Colonie pénitentiaire, Médecin de campagne et le récit Un artiste de la Faim sont valables(..) Quand je dis que ces cinq livres et ce récit sont valables, cela ne signifie pas que je souhaite qu’ils soient réimprimés et transmis aux temps futurs ; s’ils pouvaient au contraire être entièrement perdus ,cela correspondrait entièrement à mon désir. Simplement, puisqu’ils existent, je n’empêche personne de les avoir, si quelqu’un en a envie. (..) »
@ connaîtrez-vous jamais le bonheur de Barbezieux en littérature
non, jamais, dirfil, je crois hélas qu’il n’a apporté que du malheur à Mitterrand, Besson et autre duc de Belle gueule, Belle rente.
Je trouve depuis longtemps votre incruste en cette contrée un brin suspecte. J’ai pris sa maison en photo il y a quelques années, et quand je l’inspecte, elle ne me renvoie qu’à l’amertume des années jarnacaises de Mitrand.
M’enfin @ chacun ses bonheurs littéraires, comme à ceux de Romorantin, pas vrai ?
Le second degré n’est pas votre fort JJJ. Le grincheux que je suis serait satisfait si rien n’était reproché à Malaurie concernant ses liens avec la Russie.
Monsieur Charoulet, connaissiez vous Jean Malaurie, autre illustre dieppois?
Complexion compulsive,…
Signalons que les deux extraits de Paul E. sont directement issus de la biog de Stach toujours sous examen. Inutile d’aller farfouiller ailleurs pour se faire accroire. Il vaudrait tout de même mieux de citer les pages testamentaires incriminées, je trouve, même si elles sont archi connues (des spécialisss) depuis bien longtemps. Mais koij ?
@ Le second degré n’est pas votre fort JJJ.
Tout dépend avec qui, mon bon…
Galey (un aile), Brenner, même Frank, ont partagé avec profit ce bonheur littéraire, dear jjj
« Mitrand », malgré son goût pour l’originale édition, n’a jamais dû savoir que son père était plus considéré que le fils.
Merci, Paul.
On a failli passer à côté de chefs-d’oeuvre inconnus !
Je peux vous citer bien d’autres vivants qu’on croyait morts depuis longtemps, jzman. Si vous voulez une liste de célébres parisien.nes concernés pour enrichir la blag du lézord, n’hésitez pas à m’interpeler. Bàv,
Monsieur Malaurie, connaissiez vous Patrice Charoulet, illustre dieppois virtuel ?
certes, m’enfin, dirfil, de quelle légitimité ont encore ces trois hussards poussiéreux montés sur le toit par un pur hasard de l’histoire ?
(de koij, le père de Mitrand ?)
Oui, je veux bien la liste, JJJ.
@ Monsieur Malaurie, connaissiez vous Patrice Charoulet, illustre dieppois virtuel ?
EXCELLENT (mdr)
Dis donc Jazzman, j’ai déjà posé la question!
JJJ ne paraît pas aimer beaucoup Monsieur Charoulet…Même s’il est un peu cul cul, ce dernier n’est pas méchant, la preuve, il est moins à droite que moi.
Hein? JJJ m’aime encore moins?
Ah bon…
Patrice doit avoir les oreilles qui sifflent, ce matin.
Non, jzmn, la décence m’interdit de vous fournir cette liste, même si l’on peut penser y recouper des sociologues, des chanteuses, des écrivains et des artistes, voire des roitelets, mais surtout pas mal de connu.es de moij seul, mais pas de vousj.
On ne veut ajouter aucun mal à leur préparation au grand saut, à tous ces gens-là. Respectons toujours la fin de vie consciente à tous les condamnés de cette terre. Voilàj.
Il a un cancer de quoi, Charles III ?
J’ai essayé de l’appeler mais il est sur répondeur.
On a parlé d’une hypertrophie de la proustate, mais presque tout le monde a ça, ici, même des dames.
JJJ.Non ces extraits des 2 testaments de FK ne sont pas de la bio de Stach mais cités par Claude David, mon traducteur préféré
Trouvés par son ami Max Brod dans un tiroir après la mort de Kafka, deux testaments non datés.
Voici le premier :« Voici, mon bien cher Max, ma dernière prière : Tout ce qui peut se trouver dans ce que je laisse après moi (c’est-à-dire, dans ma bibliothèque, dans mon armoire, dans mon secrétaire, à la maison et au bureau ou en quelque endroit que ce soit), tout ce que je laisse en fait de carnets, de manuscrits, de lettres, personnelles ou non, etc. doit être brûlé sans restriction et sans être lu, et aussi tous les écrits ou notes que tu possèdes de moi ; d’autres en ont, tu les leur réclameras. S’il y a des lettres qu’on ne veuille pas te rendre, il faudra qu’on s’engage du moins à les brûler. À toi de tout cœur. »
Ce ne serait pas un faux ami Max Brod ?
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