de Pierre Assouline

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La République des livres
Kafka, saison 2

Kafka, saison 2

Il y a comme ça de vieilles règles en vigueur dans l’édition. Inutile de chercher à les discuter en toute logique car elles reposent sur l’expérience et le pragmatisme qui en découle. Le fait est qu’en France, contrairement à nombre d’autres pays, les nouvelles se vendent mal- quand elles se vendent un peu ce qui n’est même pas assuré. On dit aussi que le deuxième roman d’un auteur inconnu fêté pour son premier est le plus souvent maudit, ignoré, tant et si bien qu’une boutade suggère de passer directement au troisième. Autre idée reçue : le syndrome du deuxième tome, ne fut il  que le second. Il tombe dans une profonde indifférence dès sa parution. Aussi suggère-t-on de tout ramasser en un seul volume au risque de le rendre obèse ; mais une suite un an après, non, c’est trop risqué, l’intérêt et la curiosité se seront émoussés ; par définition, on ne réitère pas l’effet de surprise et cette masse découragera le format de poche. On peut ainsi laisser incomplète une œuvre remarquable et qui a déjà fait date les pays où elle est parue dans son intégralité : le Kafka de Reiner Stach, chef d’œuvre dans le registre de la biographie. Comme si elles entendaient lancer un défi à la malédiction, les éditions du Cherche-Midi ont relevé le gant en en lançant le second tome sous-titré « Le temps de la connaissance » (Die Jahre der Erkenntnis). 950 pages pour 29,50 euros et c’est peu dire que le cher Franz les vaut bien.

Toutes les qualités louées dans le premier tome (voir ici) se retrouvent naturellement dans le second. Il s’agit bien du même homme mais saisi entre 1915 et 1924. Ses dernières années, celle du Médecin de campagne, de la Lettre au père et du Château. On l’avait laissé dans un monde entre-deux et un univers intérieur vacillant marqués par les prémices de catastrophes : le déclenchement de la première guerre mondiale, la rupture de ses fiançailles avec Felice Bauer, l’abandon au milieu du gué du manuscrit de son roman Le Procès. Trois effondrements qui se produisaient sur un terrain psychique favorable tant il était instable mais si difficile à décrypter… Il faut souligner à ce sujet la formidable honnêteté du biographe qui n’hésite pas à reconnaitre régulièrement les lacunes de l’information tout au long de son récit (le troisième volume de la trilogie, qui couvre ses premières années, paraitra paradoxalement en dernier car ce sont celles sur lesquelles on en sait le moins) :

« Nous savons peu de choses sur… », « Nous ignorons… », « Il semble que… », « Nous ne connaissons que par fragments ses lectures… »

On y retrouve un homme plus que jamais rongé par l’irrésolution, les scrupules, le perfectionnisme ainsi que la rigidité et l’autodestruction qui en découlaient. L’examen de sa correspondance révèle un mal-être gravitant autour d’un centre obscur dissimulant de l’indicible. Guetté par la dépression, on le voit tout démolir dans le l’illusion de tout reconstruire sur un tas de gravats : il démissionne de la compagnie d’assurances où il a effectué toute sa carrière professionnelle en juriste expert des accidents du travail, coupe le cordon qui le rattache à l’appartement familial, quitte Prague pour Berlin, décide de se consacrer à l’écriture et de vivre de sa plume quitte à en vivre mal au besoin. De toute façon, étranger au monde, il se sent tout le temps ailleurs.

Il reconnait son « inaptitude mentale » à se marier, sinon à entretenir des rapports réguliers avec une femme (cette fois Milena puis Dora). De fait toute sexualité lui est étrangère ; malgré ses tentatives, elle ne cadre pas avec son aspiration au bonheur et il opte pour la stratégie de l’évitement. Contrairement à l’écriture lorsqu’elle lui apporte une relative satisfaction. Le cas du Château. Pas vraiment une autothérapie mais presque. Son héros s’humanise : il n’est plus « K. » mais « Josef ». Il avait commencé à l’écriture à la première personne ; trois chapitres sont rédigés avec des « je » et des « moi » jusqu’à ce que…. Jusqu’à la description de l’acte sexuel, impossible à assumer personnellement, et pour cause. Il s’enferme alors dans ce château (Schloss en allemand, étymologie renvoyant à l’idée de fermeture et d’enfermement- Geschclossenheit), interprétation qui n’est pas de lui car il s’est toujours refusé à commenter ses écrits. Lorsque parut Un médecin de campagne tiré à 1000 exemplaires, un seul critique littéraire pragois prit la peine de le lire et d’en rendre compte. On suppose qu’il en fut affecté mais jusqu’où ?

Stach nous invite à replacer les fragments, notes, aphorismes, brouillons, premiers jets et autres « prises d’élan » de Kafka dans le continuum verbal de son œuvre au lieu de les isoler ; selon lui, ils s’inscrivent naturellement dans « une sorte de système sanguin de l’imaginaire » ; car rien dans ce qu’il écrit ne distingue le littéraire du personnel, cela forme un tout, un bloc insécable. On savait déjà que Kafka était un nageur croyant et pratiquant, familier du bassin de la Schwimmschule, la piscine fluviale sur l’île Sophieninsel. Mais ce que le biographe nous apprend, c’est à quel point les fragments consacrés à l’histoire du grand-nageur-qui-ne-savait-pas-nager fait écho à sa propre irrésolution pathologique gouvernée par la peur de ne pas réussir. La mise à l’épreuve le paniquait. Or son champion le devient dans des compétitions en eau libre lorsque, constatant à mi-course dans l’effroi qu’il est seul en haute mer sous un ciel vide entre la ligne d’horizon et celle du rivage, il nage comme un dératé pour ne pas mourir noyé. Il l’emporte par peur de la mort et pulvérise le record du monde tant il veut sortir de l’eau le plus vite possible quitte à s’en éclater les poumons.

Reiner Stach fait le point sur toutes les interprétations, parfois délirantes (notamment pour La Métamorphose), que son oeuvre a suscitées. La fameuse Lettre au père, qui relève davantage de la nouvelle que de la correspondance (qui a jamais écrit une lettre d’une centaine de pages ?), n’y a pas échappé et le sujet, à soi seul, pourrait donner matière à un livre. Dans ses dernières années, Kafka se rapprocha de sa judéité tant religieusement que politiquement. Il se plongea dans l’étude des textes et se rapprocha des cercles sionistes qui préparait à l’émigration en Palestine. Son apprentissage de la langue se fit sur un double registre : l’hébreu biblique, seule voie d’accès véritable et authentique à l’intelligence de la Torah, et l’hébreu moderne qui en était dérivé afin de servir de langue nationale au futur Etat d’Israël. Ses amis le décrivaient « fier » de pouvoir s’exprimer couramment dans cette langue.

Manifestement souffrant et malade, l’écrivain se résout à consulter sous la pression de sa famille. Un neurologue diagnostique « une névrose cardiaque ». Des palpitations, quoi. Le patient n’insiste pas car il entend d’abord conserver son amour-propre intact, garder la tête haute, fuir toute mise à nu. Physiquement affaibli sinon épuisé, il est constamment sur la défensive. Mais c’est bien de tuberculose qu’il s’agit. Ses séjours dans les sanatoriums, dans lesquels on ne peut s’empêcher de percevoir des échos de « montagne magique », sont relatés dans le détail, développement d’autant plus nécessaire que l’intéressé vit cette infection des poumons comme une maladie de l’esprit telle « un débordement de ses limites initiales ».

 Il se meurt fou de perfection, conscient de ne pouvoir jamais atteindre cet idéal de pureté et de vérité. Heureusement son biographe n’a pas été atteint du même mal. Il sait que certains mystères demeureront inentamés et pas seulement parce que nul chercheur n’a encore pou avoir accès à l’intégralité des archives de Max Brod. A commencer par celui-ci qu’aucune spéculation, et il y en a eues, n’est parvenu à réduire : puisque Franz Kafka désirait si ardemment que fussent brûlés ses manuscrits, lettres, papiers, dessins, non seulement ceux en possession de son ami mais tous ceux se trouvant dans d’autres mains, et qu’il avait pris soin avant de disparaitre d’enjoindre Brod par une lettre univoque de se plier à sa volonté, que ne l’a-t-il fait lui-même de son vivant ?

En disparaissant en 1924, Franz Kafka a échappé au second acte de la catastrophe civilisationnelle qui menaçait à nouveau l’Europe et qu’il ne cessait de prophétiser. Il n’aura pas eu à vivre à nouveau cette « alliance mortifère de la violence et de l’administration ». Il ne saura pas que ses trois sœurs mourront dans des camps de concentration auquel son oncle n’échappera qu’en se donnant lui-même la mort. Les quatre femmes qui avaient été ses amies de cœur seront exterminées dans des camps nazis. Son propre frère et ses meilleurs amis également. Un entourage comme une hécatombe.

« Son monde a cessé d’être. Seule sa langue vit ».

Enfin, il faut admirer dans la réussite de ce livre une osmose des plus rares entre un écrivain, son biographe et leur traducteur. Car Régis Quatresous a non seulement traduit de l’allemand le texte de Reiner Stach mais retraduit tous les extraits que celui-ci cite des livres et des lettres de Kafka, en se fondant systématiquement sur les textes originaux mais également sur « la comparaison attentive » des traductions existantes. Chapeau bas !

(« Dessins de Franz Kafka » extraits de « Kafka. Les dessins », sous la direction d’Andreas Kilcher, traduit de l’allemand par Virginie Pironin et de l’anglais Gaëlle Cogan, Les Cahiers dessinés, 368 p., 35 €/ THE LITERARY ESTATE OF MAX BROD, NATIONAL LIBRARY OF ISRAEL)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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909 Réponses pour Kafka, saison 2

Janssen J-J dit: à

@ tes poules, ton unique auditoire

apparemment, T’en fais largement partie de ma volaille, Tu crois pasj ?

et alii dit: à

en attendant de recevoir ma commande:
« Le corps-écriture dans l’œuvre de Franz Kafka et du premier Henri Michaux
Der Schreiben-Körper im Werk Kafkas und des ersten Henri Michaux
Body-writing in the works of Kafka and the early works of Henri Michaux »
https://journals.openedition.org/rg/493

Marie Sasseur dit: à

@@ bien expliqué par Stach…et Kant (sic)

Voir Kant,  » métaphysique des moeurs « , cité par Stach.
Cette histoire de  » devoir conjugal  » racontée par Stach est super drôle, car Kafka est un procédurier…réfractaire 😁

rosanette dit: à

jolie galerie de portraits de « criminels de bureau ,avec l’ouvrage que Laurent Joly ce spécialiste de Vichy et de ses crimes a consacré au service des affaires juives de la préfecture de police
A la tête de cette administration haineuse, un directeur zélé ,épanoui dans sa mission ,Tulard ,le père de l’historien , que son fils a cherché plus tard a dédouaner avec un ouvrage d’une insigne mauvaise foi

Clopine dit: à

Merci Paul Edel de mentionner votre lecture de Lahire… A mes yeux, c’est un dilemme. La littérature a été une passion de ma pauvre vie. Je me souviens de ma conviction qu’elle pouvait seule légitimer mon passage sur terre. Qu’elle me protègerait toujours. La foi du charbonnier, quoi. Mais la sociologie lui donne de rudes coups, comme elle en donne au journalisme et à l’illusion d’une création hors sol. Néanmoins, il faut intégrer ce prisme de lecture. Une question d’honnêteté intellectuelle. A mon sens, hein, à mon sens.

puck dit: à

là où nous voyons que… plutôt là où nous comprenons que… non là où il est évident que… non où il est tout à fait évident, où nous voyons qu’il apparaît absolument évident que nos sociétés occidentales sont entrées dans une ère post-kafkaïenne, non pas seulement que Kafka l’avait anticipé mais qu’il n’a même pas pu l’imaginer tellement c’est peu imaginable, et c’est arrivé en très de temps, juste quelques années, enfin bon qu’importe.

c’est que l’occident s’est assis sur les Lumières, plutôt s’est bâti, non construit sur les Lumières, un monde « raisonnable » avec des informations claires et précises etc… les Lumières quoi… Condorcet Diderot et la bande et voilà !

avec des gens éclairés, des gens qu’on appelait autrefois des « intellectuels » pour sortir les types de la cavernes etc…

et là on a quoi ? on a un narratif !!!

un NARRATIF !!!

piouf ! fini les Lumières, les faits le savoir, la connaissance etc… on va vous pondre une histoire.

alors on se fout que le réel corresponde ou ne corresponde pas l’essentiel c’est d’avoir un narratif qu’on va matraquer à grande échelle !

d’ailleurs le « narratif » sert surtout quand la réalité ne correspond plus au discours, sinon on appellerait ça de l’information.

et ça c’est depuis que passou ne forme plus les jeunes journalistes parce que passou est un historien éclairé !

hein ? qui a dit non ?
que celui qui a dit non lève le doigt !

Clopine dit: à

A part ça, ras le bol. Appel téléphonique « officiel » d’incitation à recourir à une subvention étatique pour s’équiper de panneaux photovoltaïques. Permettez-moi de rigoler jaune. Non seulement j’habite désormais dans un appartement collectif au coeur d’un ghetto, et donc je ne suis pas concernée, mais j’ai contribué, il y a déjà vingt ans, à l’installation de panneaux photovoltaïques sur la maison où j’habitais, alors que c’était un acte militant et que l’installation était la première de tout le département. Soupir. Les jazzmen et autres n’ont que haussement d’épaules à mon égard. Et pourtant, qui c’est -y qui tentait de faire quelque chose, à l’époque ? A part ceux qu’on n’appelait pas encore des ecoterroristes ? Ah là là. Pourquoi n’arrivions pas (et nous n’arrivons toujours pas, voir le récent déculottage du gouvernement face à la FNSEA) à nous faire entendre ? Ce monde est dingue. Peut-être moi aussi suis-je dingue : car c’est dingue de prétendre qu’avoir un cerveau mène à vouloir s’en servir.

Jazzi dit: à

« avec votre introduction ultra personnelle sur un support papier dédié…, croyez le bien ! Bàv. »

Et qui toucherait les droits d’auteur, JJJ ?

(On pourrait savoir ce que vous avez en réserve sur Jazzi, SV ?)

Pablo75 dit: à

les déterminismes sociaux sont bien à l’oeuvre dans les créations littéraires
Clopine dit

Tous les déterminismes, pas que les sociaux. Tout ce qui entoure un écrivain est à l’oeuvre dans les livres. Et certains déterminismes beaucoup plus que les sociaux, comme par exemple ceux de l’époque où il a vécu ou les géographiques (un inuit n’écrira pas la même chose qu’un new-yorkais). Et alors? Toi ou Lahire vous voulez montrer quoi?

« la notion d’art est corrélée à la domination sociale ». Et à plein d’autres choses bien plus décisives, comme l’état de santé. Un pauvre sain peut produire de l’art bien mieux qu’un riche très malade.

J’ai du mal à comprendre où tu veux en venir avec ces histoires de « domination sociale » par rapport à l’art. Tu penses que le fait d’être dominé socialement est incompatible avec la création? Qu’aucun grand écrivain a été pauvre?

et alii dit: à

La littérature a été une passion de ma pauvre vie.
clopine, comme j’ai envie de vous secouer lorsque vous commencez dans ce registre;je veux bien comprendre que vous soyez désolée,mais je crois que vous savez et pouvez transmuer cette désolation, et l’élaborer en quelque sorte dans les compagnies que vous choisissez comme la RDL?
je suis convaincue que vous avez en vous les ressources pour franchir ce cap de malêtre,et découvrir un horizon dont vous êtes encore curieuse;je crois que vous trouverez des interlocuteurs qui réagiront de suggestions et propositions à partager avec vous, pour lesquelles il vous faut dès à présent énergie et courage ;
c’est tout le mal que je vous souhaite!

Pablo75 dit: à

« A l’oeuvre, qu’est ce que cela veut dire? Pourquoi tous les employés d’assurance juifs n’écrivent ils pas des chefs d’oeuvre?
L’art corrélé à la domination sociale? Pourquoi tous les « dominants » (supposons qu’il s’agit essentiellement des dominants économiques) ne sont-ils pas des grands artistes ou de grands critiques d’art? Pourquoi des sociétés mille fois plus inégalitaires que la nôtre (probablement la moins inégalitaire de l’histoire en dehors des sociétés primitives) n’ont pas produit significativement plus, ou moins (on ne sait pas trop dans quel sens marche cette socio à deux balles) de créations artistiques de valeur?

La meilleure est l’impuissance supposée de Kafka qui serait « un fait social »; c’est tout de même très fort. Tous les individus empêtrés dans le même tissu social seraient donc victimes d’une impuissance résistante au viagra (pas de chance il n’existait pas à l’époque); il fallait la trouver celle là.

La conclusion s’impose: réduisons les inégalités à zéro et nous serons dans un meilleur des mondes enchanteur où tout le monde aura du génie (ou personne, suivant le sens de la marche)…

Oui, l’environnement social influe évidemment sur tout ce que nous produisons, en art comme dans le reste, mais quel intérêt, ça nous avance à quoi, puisqu’il n’explique rien de ce qui est vraiment important, à savoir le génie personnel, le génie irréductiblement individuel? »

closer dit:

Voilà qui est bien dit.

C’est fou les ravages intellectuels qu’a produit la si débile « pensée » marxiste, dont la stupidité est montré par les simples faits dès qu’on les analyse un peu.

D. dit: à

Rien ne vous oblige à habiter un ghetto, Clopine. C’est que vous le voulez bien et n’avez mis aucun veto à cela.
J’ai commencé ma vie d’adulte avec de petits revenus. J’ai habité longtemps dans 20 m2, correct mais absolument pas scintillant, avec des équipements vieux de 25 ans. Mais j’ai toujours refusé d’aller dans des ghettos pour avoir 10 m2 en plus.

lmd dit: à

Un pauvre sain peut produire de l’art bien mieux qu’un riche très malade. Et un riche très sain peut produire de l’art mieux qu’un pauvre très sain ? Ah! Heu ! Oui mais là mon cher vous faites intervenir le déterminisme social, faut pas déconner.

D. dit: à

En plus c’était dans les années 80-90 et je peux vous dire qu’à l’époque pour trouver une location c’était très difficile. Pas d’internet pour aller vite dans les recherches. Beaucoup de gens sur un même dossier. Il ne fallait pas être exigeant.

William Boquet dit: à

@des sociétés mille fois plus inégalitaires que la nôtre (probablement la moins inégalitaire de l’histoire en dehors des sociétés primitives)

Oui, voilà qui est lumineux … celle là vaut son pesant de cacahuètes ; à consigner précieusement

et alii dit: à

peut-être,clopine, pouvez vous aller tirer quelques sonnettes de personnes avec lesquelles discuter de projets où vous pourriez être partie prenante, grâce à votre expérience ,vos démarches, vos rencontres,dans des « milieux différents
et même tenter de nouvelles rencontres par des annonces de « jobs », au temps d’internet que vous pratiquez certainement mieux que moi!

Pablo75 dit: à

La littérature a été une passion de ma pauvre vie. Je me souviens de ma conviction qu’elle pouvait seule légitimer mon passage sur terre.[…] Mais la sociologie lui donne de rudes coups, comme elle en donne au journalisme et à l’illusion d’une création hors sol.
Clopine dit:

Si je comprends bien, le fait de savoir que Proust était riche ou Marc Aurèle empereur t’empêche de jouir du style du premier et de la lucidité du deuxième? Quand tu as appris que Pascal était fils de bourgeois, ses « Pensées » sont devenues automatiquement fades pour toi?

La qualité d’une oeuvre littéraire dépend donc des revenus de son auteur, ou de sa morale comme certains le pensent ici (un salaud ne peut pas être un grand écrivain)? L’art n’est donc pas autonome? Si Bach avait était fils de milliardaire, sa musique aurait été bien moins belle?

Juger de la qualité de l’art selon des critères marxistes est complétement crétin. D’ailleurs, ça a été obligatoire dans l’URSS pendant 70 ans et on a vu le résultat.

D. dit: à

Ben oui. C’est comme ceux qui se privent de la beauté de la musique de Wagner parce qu’il était un sale con opportuniste et antisémite. C’est imbécile. Une sorte d’imbecilité. Rien d’autre.

Pablo75 dit: à

Clopine est vraiment une femme étrange. Elle est intelligente et lucide mais elle utilise son intelligence et sa lucidité pour s’abaisser à penser selon le carcan d’une idéologie simpliste et stupide. Elle a besoin d’intermédiaires, de béquilles pseudo-philosophiques pour ressentir du plaisir devant l’art. Pour lire Proust elle a besoin de se taper Bourdieu. Elle s’interdit de jouir directement de l’art.

Étrange, non?

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Pablo75, Bourdieu est devenu une grille d’analyse, un vade mecum, une Bible, sans lequel on n’est pas supposé comprendre quoi que ce soit. Son oeuvre est défigurée. Marx a aussi connu ça.

Il est devenu sociologue pour tenter de régler ses angoisses. D’autres deviennent psy.

Quelle joie d’entendre Jean Rouaud chez Mosna-Savoye (France Culture) ce matin. Elle, stressante comme toujours, je m’en serait bien passé.

D. dit: à

Tu sais quoi, Pablo ? Je pense qu’il s’agit d’une imbécilité de l’intelligence.
J’en suis sûr.

Pablo75 dit: à

Et un riche très sain peut produire de l’art mieux qu’un pauvre très sain ? Ah! Heu ! Oui mais là mon cher vous faites intervenir le déterminisme social, faut pas déconner.
lmd dit:

Tu piges rien, Gros Con. Je disais qu’il y avait d’autres déterminismes que le social, comme celui de la santé. Et je donnais un exemple.

(Tu dois être marxiste, toi aussi. Mais toi tendance stakhanoviste de la connerie).

puck dit: à

le narratif et la réalité….

la question est il devient quoi le narratif quand il se heurte à l’épreuve de la réalité ?

la réponse est le narratif fait comme il peut.

le plus souvent le narratif se durcit parce qu’il s’imagine qu’en se durcissant le narratif finira par avoir le dessus sur la réalité.

sauf que quand il pense comme ça le narratif se met le doigt dans l’oeil.

non pas que le narratif soit mauvais bougre, mais il est susceptible.

non pas qu’il soit susceptible de changer, de se modifier, de muter pour s’&adapter à la réalité.

non le narratif est susceptible parce que quand il voit la réalité lui foncer dessus pour l’écraser il se met en boule et sort ses épines comme un hérisson.

si on cherche ce qui ressemble le plus à un narratif c’est probablement le hérisson, en plus ils partagent le même destin de finir écraser par un camion ou par la réalité.

puck dit: à

sinon Jacob Taubes était un proche de Carl Schmitt et aussi de Karl Barth.

avec Schmitt d’en face Taubes discutait du singulier et de l’universel et aussi de l’état d’exception, et avec Barth il discutait de Schmitt et de Paul.

le seul sujet que Taubes, Schmitt et Barth n’ont jamais abordé est celui du narratif et de la réalité, non pas que cela ne les intéressait pas.

Taubes parlait que Kafka et de Freud avec Schmitt qui lui n’a jamais parlé de Freud avec Barth préférant laisser ce sujet à Schmitt, contrairement à Paul où Barth ne voulait absolument laisser le sujet à Schmitt.

Taubes disait à Barth qu’il reprochait à Schmitt d’avoir piqué l’idée de l’état d’exception à Paul sans imaginer une seconde que l’autre allait cafter et ensuite Taubes ne comprenait que Schmitt lui fasse la tronche.

à l’époque les intellecteuls s’amusaient comme ils pouvaient.

Pablo75 dit: à

Ce monde est dingue. Peut-être moi aussi suis-je dingue : car c’est dingue de prétendre qu’avoir un cerveau mène à vouloir s’en servir.
Clopine dit

C’est vrai que ce monde est dingue. Mais au lieu de t’arrêter à la simple constatation d’un fait évident, imagine une minute que Dieu existe et demande-toi pourquoi il aurait crée un monde dingue. Et médite cela librement, sans préjugés idéologiques et sans demander de l’aide à des Bourdieu ou des Lahire…

D. dit: à

C’est comme Rousseau. Je rejoins Maurras, non pas sur son haïssement de Rousseau mais sur le fait qu’il ait fait du mal à la France et au genre humain, apporté le désordre en tout et, spécialement, dans l’esprit, le goût, les idées, les moeurs et la politique de la France et sur le plan religieux.
Tout cela est parfaitement exact et pourtant j’aime l’oeuvre de Rousseau, j’aime son style, j’aime même sa personne. Rameau le considérait « comme un pauvre fou, qui n’est pas si méchant que ça ». Quelle clairvoyance. C’est exactement ce que je pense de Rousseau, gentil fou, à l’oeuvre intéressante et divertissante. Mais d’une belle inconséquence.

D. dit: à

Le bonhomme est au Panthéon, par ailleurs… hahem.

D. dit: à

Encore une fois, dépanthéonisons tout le monde et rendons ce bâtiment au culte de Dieu, seul être à suivre et adorer, sa destination première.

et alii dit: à

Et médite cela librement,he bien non! il n’y a plus aucune liberté à méditer une proposition de la RDL
ni même à méditer;
vous pouvez clopine, vous installer dans un troquet de « potes » comme écrivain public,ce qui vous fournirait une belle enquête sur la clientèle de votre pote qui devrait vous en être reconnaissant;

et alii dit: à

starobinski , kafka le père:
Dans son Journal, Kafka évoque, outre ses modèles littéraires, les rencontres humaines qui jalonnent son existence et apaisent sa solitude. Il parle de Dostoïevski, Strindberg et Kierkegaard comme de ses « frères de sang ». Ces auteurs, sans provoquer en lui un quelconque sentiment de filiation ou désir d’imitation, le touchent, tant leur destin et leur sensibilité lui semblent proches de sa personnalité et de son histoire.

Dostoïevski et la faute
1 Jean Starobinski, « Kafka et Dostoïevski », Obliques, n° 3, 2e trimestre 1973, p. 40-44.
2L’écrivain russe compte parmi les « frères de sang » de Kafka qui, dès 1913, lit avec ferveur son court récit Le Double. En 1914, il découvre Les Frères Karamazov, puis Crime et Châtiment, dont il reprend la structure de roman policier, la thématique et le mode de représentation ironique dans Le Procès. Jean Starobinski1, tentant d’expliquer le sentiment d’affinité de Kafka avec le romancier russe, évoque la communauté de destin des deux hommes. Selon lui, Kafka comme Dostoïevski construisent leur monde à travers le tourment personnel de leur vie, frappée d’un complexe de culpabilité lié à la figure du père. Un père face auquel Kafka se sent totalement étranger, tandis que celui de Dostoïevski a été assassiné par des paysans alors que son fils n’avait que dix-sept ans et avait mille fois souhaité sa mort, tant son père était despotique et hargneux.
Chapitre IV. Les frères de sang : le Journal, lieu de création de l’homme
https://books.openedition.org/editionscnrs/2272?lang=fr

D. dit: à

Le système de notation musicale inventé par Rousseau est intéressant. Mais dedans il y a une sorte de puérilité. Il essaye de nous démontrer que l’aridité d’une suite de chiffres ponctués est meilleure que le développement par la hauteur en écriture classique sur portée. Ce n’est pas très sérieux.
Moi je pense que l’écriture classique ne souffre que de deux défauts : d’une part le positionnement d’une hauteur tant sur une ligne qu’entre deux lignes, d’autre part l’absence de la représentation réelle et proportionnelle (par la vraie hauteur) du ton ou du demi-ton. Voilà deux choses qui peuvent sérieusement perturber les esprits mathématiques rigoureux comme moi. Ils prennent sur eux, mais toute leur vie ils voient cette incohérence, dont le seul intérêt et un petit gain de place, et en souffrent.
Le summum de cette souffrance étant atteint par la représentation d’une gamme dodécaphonique ascendante ou descendante sur une portée classique… assez ridicule. Je suis partisan des 12 lignes proportionnelles pour chacune des 12 notes espacées chacune d’un demi-ton.

et alii dit: à

n(est-ce pas émouvant?
Strindberg, dès 1915, exerce sur Kafka une influence apaisante :

11 Kafka, Journal, 4 mai 1915, p. 393 ; Tagebuch, p. 742.
Amélioration, parce que j’ai lu Strindberg […]. Je ne le lis pas pour le lire, mais pour me blottir contre sa poitrine. Il me tient comme un enfant sur son bras gauche. J’y suis assis comme un homme sur une statue1

William Boquet dit: à

(Chez certains la ruse de la raison confine à son absence)

D. dit: à

A ce titre, je souhaite que l’on donne aux notes diésées le nom qu’elle n’ont pas et qu’elles méritent pourtant.

Par exemple : do, nu, ré, ga, mi, fa, bé, sol, pi, la, qu, si.

Mais ça reste à travailler. Ce n’est qu’une ébauche.

D. dit: à

Ce soir c’est endives en salases. Il m’en reste.

D. dit: à

Vas-tu un jour te taire, VilBocquet ?

Marie Sasseur dit: à

Retablir un fait.
Kafka n’a ni fait des études de droit pour défier son père, ni ce dernier ne l’a incité à en faire, même si cela a présenté ensuite un intérêt certain pour des affaires familiales quand bien même tout a lamentablement foiré pour finir.
Non, Franz Kafka a choisi tout seul, de faire du droit. C’était l’epoque ou les études post bac avaient pour objectif une profession.
Si ce n’est un choix parfaitement libre et non contraint, au moins y a-t-il vu comme le moyen permettant une forme de protection personnelle, un détachement,
une indifférence…
Non qu’il n’ait pas tenté d’autres voies.
C’est dans sa lettre au père… quelle fatigue.

Samuel dit: à

« … La C.G.T. faisait, à travers la coopérative générale du cinéma français, ses premiers pas dans la production de fiction avec Les Copains du dimanche d’Henri Aisner où l’on voyait pour la première fois un tout jeune acteur, Jean-Paul Belmondo… avant qu’il ne soit « découvert » par Godard ».
René Vautier in Les 2 écrans n°40 – Décembre 1981.

Bloom dit: à

Retour à la chose elle-même (die Sache selbst). Lettre de Franz Kafka à Oscar Pollack, son camarade de classe, datée du 21 décembre 1903. Kafka a 20 ans.

« (…)die Menschen alle Kräfte spannen und einander liebend helfen, erhalten sie sich in einer leidlichen Höhe über einer höllischen Tiefe, nach der sie wollen. Untereinander sind sie durch Seile verbunden, und bös ist es schon, wenn sich um einen die Seile lockern und er ein Stück tiefer sinkt als die andern in den leeren Raum, und grässllich ist es, wenn die Seile um einen reissen und er jetzt fallt. Darum soll man sich an die andern halten (…) »

« (…)les hommes déploient toutes leurs forces et s’entraident en s’aimant, et se maintiennent ainsi à une hauteur supportable au-dessus de l’abîme infernal vers lequel ils se dirigent. Ils sont reliés entre eux par des cordes, et cela va déjà mal lorsque les cordes se relâchent autour de l’un d’eux et qu’il s’enfonce un peu plus bas que les autres dans le vide, mais quand les cordes cassent et qu’il tombe tout à coup, c’est atroce. C’est pourquoi il faut se tenir les uns les autres (…)

Plus de vingt années après l’avoir découvert et partagé,la résonance de ce texte est intacte.

« …wenn(…)er ein Stück tiefer sinkt… »Ah!

William Boquet dit: à

@p°/ WB, PE et DT -> Chacals et arabes (FK, 1917).
Extrait du commentaire contextuel de Stach (p. 371 -372, éd. fr, 2024)
J’invite l’herdélie à mesurer ses propos sur le désastre d’une lecture géopolitique opportuniste de FK, un siècle et quelques plus tard…

J J-J, l’interprétation de Stach n’est pas du tout incompatible avec celles citées à propos des actualités ; au contraire

MC dit: à

« Le Narratif se durcit, pensant qu’il aura la peau de la réalité. »Ainsi quand Clopine dit « MC est Lucien Bergeret », le récit est faux , mais le but n’est pas la. On espère tout de même un peu qu’il le soit, voire qu’il devienne Lucien Bergeret. Même s’il ne l’a jamais été. On pourrait ici parler de parole magique clopinienne mais ceci nous entraînerait trop loin . Prétendre qu’une chose est telle ne signifie pas qu’elle le soit. MC

MC dit: à

Qu’elle le soit en réalité.

FL dit: à

« Jolie galerie de portraits de `criminels de bureau’, avec l’ouvrage que Laurent Joly, ce spécialiste de Vichy et de ses crimes, a consacré au service des affaires juives de la préfecture de police. »

C’était dans Le Monde. Une bien intéressante histoire, cette histoire de l’antisémitisme au Conseil d’État.

Vous ne parlez pas du Conseil mais il a aussi écrit sur le sujet.

FL dit: à

Le Bompiani est élogieux sur « La Fin de Satan ». Avec « Dieu » et « Les Fleurs du mal » une manière de « Divine Comédie » française. Rien que ça.

FL dit: à

Je ne suis pas certain qu’ils aient vraiment changé en fait. Ils ont recruté récemment une nostalgique de l’OAS.

Rien que ça.

Enfin je veux dire la haute fonction publique.

J J-J dit: à

@ WB, et bien, si cette interprétation de Stach peut vous conforter le présent, grand bin vous fasse… Moi, ça me fait toujours un peu iech qu’on veuille récupérer FK à toutes les sauces et toutes les causes, les plus nobles comme les plus sordides depuis un siècle… Marre, un brin ! Cela dit, il en a déjà tellement vu et entendu, le pauvre gars, hein, c pas bin grave -. Bàv et @ Thérèse.

FL dit: à

Alors que son père pensait que c’était un imbécile.

FL dit: à

Et maman ne voulait pas contrarier son grand homme. Enfin je veux dire son époux.

William Boquet dit: à

J J-J, tout à fait d’accord avec vous, je l’ai indiqué dès mon premier commentaire sur ce sujet ; reste qu’on ne peut pas faire de Kafka un visionnaire à sens unique, autrement dit un visionnaire assujetti aux délires politiques des « chacals » qui règnent aujourd’hui ; le « narratif » trouve ici ses limites dans l’abject

William Boquet dit: à

Remettre le pouce à l’oreille et se serrer les coudes comme on peut

« Populisme agressif, régression démocratique…, ce processus orchestré par l’indétrônable Benjamin Netanyahu est-il irréversible ? Un autre Israël est-il possible ?
Alors que l’Etat d’Israël s’apprête à vivre des élections législatives d’une importance capitale [2019, la fameuse campagne main dans la main avec Poutine], les pères fondateurs du sionisme auraient pourtant bien de la peine à se retrouver dans l’actualité israélienne, marquée par les scandales à répétition et des polémiques d’une brutalité inouïe. Le grand artisan de ce détournement est Benjamin Netanyahu, en passe de battre le record de longévité de David Ben Gourion à la tête du gouvernement de l’État hébreu.
Comment cette main basse sur Israël s’accompagne aujourd’hui de la fin du rêve sioniste : Netanyahu a choisi de s’appuyer sur les religieux ultraorthodoxes contre toutes les autres familles du judaïsme ; il n’hésite pas à jouer aux États-Unis les fondamentalistes chrétiens contre la communauté juive ; il va jusqu’à encourager, comme en Hongrie, des campagnes à relent antisémite. Un autre Israël demeure néanmoins possible, mais il lui faudra se réconcilier avec lui-même et avec la diaspora avant de rouvrir l’horizon de la paix avec ses voisins arabes. »
La suite dans le casque : https://www.radiofrance.fr/franceculture/main-basse-sur-israel-netanyahu-et-la-fin-du-reve-sioniste-8699566

FL dit: à

J’ai quand même du mal à croire que Montaigne lisait Ovide en latin à 8 ans.

FL dit: à

Le père de Montaigne était quand même beaucoup plus sympathique que le père de Kafka.

Qui doit être un des pères les plus antipathiques de toute la littérature.

Kafka, il a réussi son coup.

William Boquet dit: à

@Je ne suis pas certain qu’ils aient vraiment changé en fait. Ils ont recruté récemment une nostalgique de l’OAS

Ah les anciens de la crise du canal de Suez et leurs rejetons jouent les prolongations …

FL dit: à

« J’ai quand même du mal à croire que Montaigne lisait Ovide en latin à 8 ans. »

Il faudrait demander à des pédagogues ce qu’ils en pensent.

FL dit: à

« Ah les anciens de la crise du canal de Suez et leurs rejetons jouent les prolongations. »

Tous les papas sont des héros.

Sauf le père de Kafka.

William Boquet dit: à

héros et anti-héros marchent ensemble ; puis, les héros sont fatigués

FL dit: à

AU Conseil d’État il y avait surtout des anti-héros.

William Boquet dit: à

Une pensée pour la mère Ubu

FL dit: à

« Une pensée pour la mère Ubu »

Le père Ubu était aussi antipathique que le père de Kafka.

FL dit: à

Je ne sais pas si à Stanislas on leur donne des cours pour devenir de vrais s***** français.

C’est important pour devenir un personnage d’élite.

William Boquet dit: à

Enfin, la RDL est à nulle autre seconde ; apprendre ici, le 7 janvier 2024, que le Conseil d’Etat est noyauté par des nostalgiques de l’OAS et qu’il est, en somme, resté fidèle à ce qu’il fut durant l’occupation, c’est assez singulier

William Boquet dit: à

Merci FL, vous êtes monumental

FL dit: à

Pas le Conseil d’État. Un autre corps de métier. D’une égale respectabilité. Je ne veux pas détailler plus. Ils sont susceptibles.

FL dit: à

Et c’est pas des c’est une. (Quoiqu’à mon humble avis il y en ait plusieurs.)

William Boquet dit: à

Vous avez raison ; surveillez vos arrières et n’occupez jamais le premier rang dans la salle de la cinémathèque

FL dit: à

Et c’est pas « des » c’est « une ».

William Boquet dit: à

… belge

et alii dit: à

« Retour à la chose elle-même » (die Sache selbst).
voir la définition de la phénoménologie (husserl)
bonsoir

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Sans doute avez vous toutes vos favorites parmi les clientes de la clinique du bon docteur Passou, certaines autres vous laissent indifférentes, et enfin il y a celles que vous ne pouvez pas blairer. Vous félicitez les premières et conspuez les dernières. Excellente thérapie.

***J’ai féminisé au lieu de masculiniser, comme on me l’a appris, afin de n’offenser personne. L’écriture dite inclusive m’horripile.

FL dit: à

J’invente rien sur le Conseil d’État c’est dans Le Monde de ce jour.

Le diplomate Claudel à côté à l’air d’être sympathique.

William Boquet dit: à

apprendre ici, le 7 janvier 2024, que le Conseil d’Etat est noyauté par des nostalgiques de l’OAS et qu’il est, en somme, resté fidèle à ce qu’il fut durant l’occupation, c’est assez singulier > le 7 février 2024

William Boquet dit: à

(Paul Edel m’aura troublé en se remémorant le 04 février dernier la mort de Camus un 04 janvier)

FL dit: à

« le Conseil d’Etat est noyauté par des nostalgiques de l’OAS  »

Je n’ai jamais écrit que le Conseil d’Etat était noyauté par des nostalgiques de l’OAS. J’ai écrit qu’une autre institution avait engagé une nostalgique de l’OAS.

William Boquet dit: à

Vous affaiblissez votre narratif, FL

MC dit: à

FL Méfiez-vous du Bompiani pour » Dieu . Non que ce soit nul, mais vous n’y trouverez pas les fulgurances de La Fin de Satan . Un vers comme. « L’œil sinistre de Jean dans le ciel noir plongeait » , par exemple, ou la chute liminaire: Depuis quatre mille ans il tombait dans l’abîme », et le Druillet qui suit. « Dieu «  en comparaison, est plus philosophique, donc moins poétique…Satan relève du narratif pour l’essentiel. Bien à vous, MC

FL dit: à

« Vous affaiblissez votre narratif, FL »

C’est pas un narratif. C’est la réalité.

William Boquet dit: à

Un narratif insinuant fondé sur une anecdote insignifiante voire absurde par elle-même

FL dit: à

« Un narratif insinuant fondé sur une anecdote insignifiante voire absurde par elle-même. »

Insignifiante ? Ça a fait beaucoup tousser.

William Boquet dit: à

Nous ne devons pas fréquenter le même sanatorium …

Rosanette dit: à

Conseil d’état et OAS
Toute l’administration française peut vous donner le nom de ce conseiller d’état qui a oeuvre pendant des années -bien-sur les questions budgétaires et qui dans sa jeunesse faisait le coup de main sur les barricades d’Alger . il n’hésitait pas a jeter à la figure des fonctionnaires non  » de souche » qui venaient lui soumettre des textes des allusions méprisantes à leur identité de « meteques »,ce que j’ai eu a subir personnellement
et par ailleurs j’ai découvert hier dans l’article cité du monde le passé d’un conseiller d’état que j »avais trouvé tout a fait respectable quand j’ai du travailler avec lui sur ce canular administratif qui a tourné court qu’on avait appelé la serisette du nom de son inventeur

William Boquet dit: à

FL dit: à
« Jolie galerie de portraits de `criminels de bureau’, avec l’ouvrage que Laurent Joly, ce spécialiste de Vichy et de ses crimes, a consacré au service des affaires juives de la préfecture de police. »

C’était dans Le Monde. Une bien intéressante histoire, cette histoire de l’antisémitisme au Conseil d’État.

Vous [rosanette] ne parlez pas du Conseil mais il a aussi écrit sur le sujet.

FL dit: à
Je ne suis pas certain qu’ils aient vraiment changé en fait. Ils ont recruté récemment une nostalgique de l’OAS.

Rien que ça.

Enfin je veux dire la haute fonction publique.

Bon, je reprends le fil de mon narratif, merci pour la récréation les intoxiqués ; salut salut
https://www.youtube.com/watch?v=z-2CKsaq5r8

et alii dit: à

https://journals.openedition.org/trans/3881
En tout cas, Kafka suggère, au-delà de Benjamin, une troisième voie herméneutique : iii) un système juridique formel dans lequel le droit se situe au-dessus d’il-même, non pas en raison de la volonté d’un souverain ou d’un État, mais plutôt en raison des profondeurs labyrinthiques de la bureaucratie.

Bloom dit: à

Perspective comparatiste bienvenue dans une thèse soutenue en 2020.

« Un peu moins de quarante ans séparent Nietzsche et Kafka qui, malgré cet écart temporel et leur éloignement géographique, ont en commun d’avoir connu les bouleversements frontaliers et nationaux de leurs pays respectifs. Le royaume de Prusse est intégré à l’Empire allemand en 1871, tandis que la désintégration de l’Autriche-Hongrie en 1918 fait émerger la nouvelle Tchécoslovaquie. Ayant renoncé à sa nationalité prussienne pour pouvoir enseigner à Bâle, avant de voyager pendant dix ans en Italie, en Suisse et en France, portant la parole des « bons Européens » et la critique des nationalistes, Nietzsche n’eut-il pas pour vraie et seule nationalité la langue allemande ?

Dans l’Autriche-Hongrie de Kafka, la langue parlée équivalait à une nationalité privée, plus profondément ancrée que celle indiquée sur son passeport. La famille de Kafka, comme tous les Juifs assimilés de Prague, était tiraillée entre ses différentes appartenances : Autrichiens, Allemands, Tchèques, Juifs ? Comme beaucoup de Juifs de Prague, la famille de Kafka se déclare de langue tchèque lors des recensements, probablement parce qu’elle prend acte de la montée du nationalisme tchèque et tente de déjouer un antisémitisme de plus en plus prégnant en affirmant son intégration linguistique. Mais si les Kafka s’expriment en tchèque au magasin familial, fondé par Hermann Kafka, le père de Franz, ils parlent allemand chez eux, et Kafka et ses sœurs ont fait leur scolarité en allemand. À partir de 1918, Kafka doit abandonner l’allemand pour le tchèque dans le cadre de son travail, langue qu’il ne maîtrisait pas totalement – il faisait corriger son courrier par son beau-frère tchèque – mais qu’il parlait et lisait aisément. Ni tchèque ni allemand néanmoins, Juif assimilé et n’ayant jamais vraiment opté pour le sionisme, à lui aussi la langue allemande fut patrie. Au recensement de 1910 et contrairement à son père, il se déclare allemand.

Benjamin n’avait des sentiments guère plus tendres que ceux de Nietzsche pour l’Allemagne, qu’il quitta d’abord par intérêt pour Paris et par manque d’argent, puis à cause de la situation politique en 1933. Ce n’est pourtant qu’au tout dernier moment, déjà trop tard, qu’il se décide à partir d’Europe, alors que depuis longtemps déjà le pressaient de les rejoindre Scholem en Palestine et Adorno aux États-Unis. Comment imaginer d’ailleurs cet arpenteur de Berlin et de Paris, également fasciné par Moscou et Ibiza, en exilé américain ? Le désir et l’obstination de mêler l’écriture à sa vie l’ont empêché de quitter jamais l’Europe où l’attachaient la langue et l’histoire. Son territoire fut le même que celui de Nietzsche et de Kafka : la langue allemande et l’histoire européenne, telles qu’elles tremblent ensemble pour dessiner les contours de la modernité.

Anne Duclos. Nietzsche, Kafka et Benjamin : une autre philosophie de l’histoire [En ligne]. Thèse Philosophie. Poitiers : Université de Poitiers, 2020. Disponible sur Internet http://theses.univ-poitiers.fr
(Page 8)

[Pour L’invention du passeport, voir John Torpey, Open Edition]

D. dit: à

Bon ben je vais vous laisser entre vous.
Je quitte ce blog définitivement.

Marie Sasseur dit: à

Nietzche et sa conception de l’Etat, voir  » de la nouvelle idole « , in Zarathoustra.

Marie Sasseur dit: à

Que peut apporter la lecture de Kafka, aujourd’hui.

« Nombres d’auteurs, sensibles aux problèmes que posent les technologies dites nouvelles pour les individus, restent rigoureusement enfermés dans les limites d’une vision dichotomique. « L’individu contemporain, ce serait l’individu déconnecté symboliquement et cognitivement du point de vue du tout, l’individu pour lequel il n’y a plus de sens à se placer du point de vue de l’ensemble » (Gauchet 2002 : 254). Une tendance qui se vérifie tout particulièrement dans le débat actuel sur le thème devenu central de la « vie privée »18. Une opinion très suivie voit dans les technologies de l’information et de la communication la clé pour une protection assurée de la sphère privée. Mais dans une « société d’individus », le maintien de l’ordre social passe de plus en plus par l’imposition de techniques de surveillance toujours plus efficaces. L’être humain, dans l’ensemble de ses activités comme citoyen, travailleur et consommateur, est de plus en plus catégorisé, en vue de satisfaire les exigences techniques des multiples bases de données19. Autant dire que cette valorisation de la sphère privée et ce repli sur ses propres affaires, d’une part et le développement accéléré des technologies de surveillance, d’autre part s’inscrivent dans une « boucle de rétroaction perverse » (Lyon 2001 : 21). Et surtout l’horizon d’une possible interconnexion effective des multiples bases de données, portant sur les individus et sur leurs actions, pourrait bien être celui d’une régulation proprement totalitaire des relations humaines20. Aujourd’hui déjà, l’insistance sur la vie privée est indissociable d’un conformisme social »

Un univers « kafkaïen » aujourd’hui ?
Gérald Berthoud:

https://journals.openedition.org/ress/364?lang=en

Pablo75 dit: à

J’ai quand même du mal à croire que Montaigne lisait Ovide en latin à 8 ans.
FL dit:

Lire, pourquoi pas. Mais le comprendre…

B dit: à

Cairn info

« Le parcours des personnages de Kafka donne à penser un renversement de la métaphysique cartésienne, qui prend la forme d’une refonte des rapports entre le sujet et l’être. La modalité de l’être que découvre le sujet, chez Kafka, n’est plus celle de l’identité, mais celle de l’étrangeté, ou de l’exclusion. Le « je » du « je pense » ne s’identifie plus à celui du « je suis », il y a au contraire entre eux le fossé béant de la non-appartenance. Car le « je suis » devient chez Kafka un « je suis exclu ».

Dialogue entre Gunther Anders et Franz Kafka

https://www.cairn.info/revue-lignes-2012-2-page-221.htm#:~:text=Le%20parcours%20des%20personnages%20de,%2C%20ou%20de%20l'exclusion.

B dit: à

« Une fois de plus, nous pouvons chercher dans
la biographie de Kafka des éléments qui pourraient justifier l’aspect cruel de cette invention.
Les travaux d’Octave Mirbeau furent une inspiration pour Kafka. Dans Le Jardin des Supplices,
Mirbeau décrit les atrocités que la condition humaine peut commettre. Le sadisme décrit dans
le livre de Mirbeau peut ressembler à celui de la nouvelle de l’écrivain pragois. Le plaisir de la
torture, la fascination de ses méthodes et l’attrait de la violence sont des aspects qui se
retrouvent dans les deux textes. Le sadisme de l’officier est comparable à celui de Clara ou du
bourreau chinois qui décrit les supplices infligés aux prisonniers. La cruauté est banalisée par
le ton presque humoristique dans la nouvelle de Kafka. Elle s’apparente à la gratuité de la
violence présente dans le livre de Mirbeau
. La machine de La colonie pénitentiaire représente
cette violence à la fois inimaginable mais en même temps banalisée par les atrocités de la colonisation. »

https://www.philosophie.ch/fr/2023-08-21-meon

Ce travail de séminaire analyse le texte « La colonie pénitenciaire » de Franz Kafka. La lecture contemporaine de ce texte nous permet de penser une critique de l’impérialisme colonial et de sa folie. Nous y retrouvons un Kafka qui s’oppose à l’espérance religieuse, à l’administration, au système judiciaire colonial. L’auteur autro-hongrois, qui fréquentait les milieux anarchistes, nous transporte dans l’horreur de cette colonie pénitenciaire et nous fait constater, par la violence de ce qu’on y trouve, la domination des corps et des esprits.

rose dit: à

puck dit: l’homme et la réalité….

la question est il devient quoi l’homme quand il se heurte à l’épreuve de la réalité ?

la réponse est l’homme fait comme il peut.

le plus souvent l’homme se durcit parce qu’il s’imagine qu’en se durcissant l’homme finira par avoir le dessus sur la réalité.

sauf que quand il pense comme ça l’homme se met le doigt dans l’oeil.

non pas que l’homme soit mauvais bougre, mais il est susceptible.

non pas qu’il soit susceptible de changer, de se modifier, de muter pour s’adapter à la réalité.

non l’homme est susceptible parce que quand il voit la réalité lui foncer dessus pour l’écraser il se met en boule et sort ses épines comme un hérisson.

si on cherche ce qui ressemble le plus à un
homme c’est probablement le hérisson, en plus ils partagent le même destin de finir écraser par un camion ou par la réalité.

rose dit: à

et alii dit: à
SAINT PAUL
» Taubes, philosophe de la religion et de la politique, a passé sa vie à tenter de réconcilier Saint Paul, Jacob Frank et Sabbatai Sevi. Son objectif ultime était le dépassement de la scission entre le judaïsme et le christianisme, en vue de l’explosion de la société existante. Pour Taubes, la Loi juive, à la suite de Paul, n’était plus, puisqu’elle avait été dépassée par l’avènement de Jésus.

J’ai trouvé scission chez et alii et adressez-vous à lui en ligne directe. Je suis en mission, pas dispo.du tout.

rose dit: à

scission
scission du bois,
pour la mère Nicolas.

rose dit: à

avec les 1200 pauvres couillons qui refusent un parrain honni à leur Printemps des poètes.
Et bien, il n’y a pas photo. Céline Dion forever.

Ma maman m’a dit hier « qu’il y aille quand même ! ».
Ah, ai-je répondu.
Et toi m’a t’elle demandé qu’en penses-tu ?
Je ne lui ai pas répondu.
In fine, je serais plutôt pour qu’il laisse la place.
À Céline Dion ?
Elle a pris quelques kilos, fini le sac d’os, alleluyah !

rose dit: à

D dit: à
Rose a tenté de noyer le poisson avec une poule.

Églantine, himalayenne.

renato dit: à

On se demande pourquoi le menu fretin fasciste ne pense qu’à mettre les mains sur ce qui ne leur appartient pas. L’exemple du criminel russe bien à part, nous avons ici un dédé qui préconise la partition de la Suisse entre pays confinant, et l’on m’informe que le 5 juillet 2021, l’individu qui répondre au nombre Zemmour dit que les régions du nord-Italie doit faire partie de la France. Ça va la tête ?

8.2 — 8.38

renato dit: à

« De nombreux indices suggèrent que le monde des fonctionnaires et le monde des pères est — chez Kafka — le même ». En remémorant cette observation de Benjamin je me dis qu’en faisant découvrir au jeune K. les racines profondes du judaïsme d’Europe de l’Est, Löwy a aidé le juif assimilé à se révéler à lui-même et à mettre ainsi à nu la relation de K. avec son père (Löwy est une présence fondamentale dans la Lettre au parent). Et là, identifiant dans le déclin de l’autorité paternelle ce qui cache l’usure des puissants, leur passage au crépuscule, K. découvre que les patres ne sont plus des exemples et des modèles, il les voit désormais comme déchus, banales figures terrestres : et là le fils rebelle apparaît, K. est désormais déterminé à accomplir sa vocation d’artiste.

renato dit: à

Oups !
Mon dernier post est la suite de « Après le dessin, le théâtre » #2, donc #3

renato dit: à

Kafka Discours sur la langue yiddisch, 18 février 1912.

Bloom dit: à

l’individu qui répondre au nombre Zemmour

Absolu contraire du nombre d’or, Nosferatu est un un nombre de plomb ou de boue, c’est selon. « La boue sous la vie », écrivait Max Jacob.

et alii dit: à

« Franz Kafka a retranscrit une trentaine de cauchemars dans son Journal et nous montrerons comment l’écrivain s’approche puis répond, au prix de lourds efforts, à cette étrangeté, inquiétante, qui le menace : « je n’ai pas la moindre force, écrit-il, pour satisfaire à ces obligations, je ne peux pas porter le monde sur mes épaules, c’est à peine si elles supportent le poids de ma veste d’hiver. Ce manque de force ne doit d’ailleurs pas être nécessairement regretté ; quelles forces pourraient suffire à de telles tâches ? C’est une folie que de vouloir s’en tirer par ses propres forces et cela se paye par de la folie ».

Jazzi dit: à

Joe Biden confond Mitterrand et Macron.

La première puissance mondiale n’a t-elle d’autre choix qu’entre un gâteux et un fou ?
Kafkaien !

closer dit: à

Des journalistes spécialistes des USA prétendent qu’il est trop tard pour que les démocrates changent de candidat. Je n’y crois pas. Si Biden se retirait volontairement ou s’il était terrassé par une crise cardiaque, ils trouveraient bien quelqu’un pour le remplacer en plusieurs mois! On se fout du monde…

et alii dit: à

LE JOURNAL DE FRANZ KAFKA | Florence Bancaud
Quatrième partie. Le Journal de Kafka, atelier de l’écrivain
Chapitre IV. Du procès du rêve au processus onirique
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TABLE DES MATIÈRES
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CITÉ PAR
Chapitre IV. Du procès du rêve au processus onirique
https://books.openedition.org/editionscnrs/2277?lang=fr

et alii dit: à

noms d’oiseaukafka est un nom d’oiseau
Joseph II, empereur du Saint Empire (ci-devant frère de « notre » Marie-Antoinette) tolère les Juifs à Prague mais en échange de leur émancipation accordée par l’édit de tolérance de 1781, il leur impose, entre autres, de porter un nom de famille : c’est ainsi qu’apparaissent les Wolf ou Zeev (loup), les Naftali (cerf) ou Tzipora (oiseau).

renato dit: à

Il confond Mitterrand et Macron, certes, mais :

« Le président américain a sauvé l’Ukraine et protège l’Europe de l’impérialisme russe. On peut dire qu’il y est parvenu parce qu’il est assez âgé et qu’il a vécu assez longtemps pour connaître le passé pas si lointain de l’Europe, qu’il reconnaît la menace posée par un ennemi historique et qu’il réalise à quel point il est important pour l’Amérique de maintenir un lien solide avec son plus vieil allié »

Voir :
https://www.linkiesta.it/2024/02/the-age-of-biden/
(en anglais)

Mais si quelqu’un peut faire mieux qu’il le fasse.

Phil dit: à

« (…)die Menschen alle Kräfte spannen und einander liebend helfen,
bel exemplaire de kafkaïenne pensée pour non germanophones, dear Bloom, qui vont comprendre l’entraide des hommes s’ils s’aiment et rassemblent leurs forces. Bon courage à Closer pour son baptème dans le Kafka.

Soleil vert dit: à

>Passou : « Kafkaïenne, la Métamorphose ? Elle en est même l’archétype. Mais de toutes les interprétations, l’une des plus fécondes, qui pousse à la lecture du texte en parallèle avec celle de la Lettre au père, consiste à y voir surtout la métamorphose de la famille face au monstre, l’exclu, le mis à l’écart, l’intrus qui n’est plus des nôtres, le condamné à la solitude parmi les siens. Nabokov, qui a privilégié cette interprétation tout en méprisant ce que les psy ont prétendu en faire, voit en les Samsa de médiocres et vulgaires bourgeois flaubertiens embarrassés par le génie de leur fils. Le vrai parasite, ce n’est pas l’insecte, c’est eux.

M’intéresse ceci dans lequel le juif est assimilé à de la vermine :
Éradiquer le typhus : imaginaire médical et discours sanitaire nazi dans le gouvernement général de Pologne (1939-1944)
• Johann Chapoutot
• Dans Revue historique 2014/1 (n° 669)

Marie Sasseur dit: à

Bloom dit: à
Retour à la chose elle-même (die Sache selbst). Lettre de Franz Kafka à Oscar Pollack, son camarade de classe, datée du 21 décembre 1903. Kafka a 20 ans.
Plus de vingt années après l’avoir découvert et partagé,la résonance de ce texte est intacte.
_________

Oouais, disent les alumni en rut. lol

[An Oskar Pollak]
[Prag, 20.12.1903; Sonntag]
[Stempel: 21. XII. 1903]
Nein, geschrieben will ich Dir noch haben, ehe Du selbst kommst. Wenn man einander schreibt, ist man wie durch eine Seil verbunden, hört man dann auf, ist das Seil zerrissen, auch wenn es nur ein Bindfaden war, da will ich es also rasch und vorläufig zusammenknüpfen.
Gestern abend hat mich nämlich dieses Bild gepackt. Nur dadurch, dass die Menschen alle Kräfte spannen und einander liebend helfen, erhalten sie sich in einer leidlichen Höhe über einer höllischen Tiefe, nach der sie wollen. Untereinander sind sie durch Seile verbunden, und bös ist es schon, wenn sich um einen die Seile lockern und er ein Stück tiefer sinkt als die andern in den leeren Raum, und gräßlich ist es, wenn die Seile um einen reißen und er jetzt fällt. Darum soll man sich an die andern halten. Ich habe die Vermutung, dass die Mädchen uns oben halten, weil sie so leicht sind, darum müssen wir die Mädchen lieb haben und darum sollen sie uns lieb haben.

Bloom dit: à

Dear Phil, le contexte verbal lèvera toute ambigüité:

« Gestern abend hat mich nämlich dieses Bild gepackt. Nur dadurch, dass die Menschen alle Kräfte spannen und einander liebend helfen… »

« Hier soir, j’ai été saisi par cette image. Ce n’est qu’en déployant toutes leurs forces et en s’aidant mutuellement avec amour que les hommes parviennent à s’en sortir, et se maintiennent à une hauteur supportable au-dessus de l’abîme infernal vers lequel ils se dirigent. (…) »

Et puis on ajoutera ce qui suit, idéal pour l’apprentissage des langues :

« (…) darum müssen wir die Mädchen lieb haben und darum sollen si uns lieb haben. »
« (…) c’est pourquoi il faut que nous aimions les filles et pourquoi il faut qu’elles nous aiment. »

Marie Sasseur dit: à

Too late, Bloom, on a compris

Phil dit: à

yes dear Bloom, les acrobates verbaux trouvent leur pitance chez Kafka. Pour votre bon plaisir de traducteur, vous avez noté que « lieb haben » n’a pas même valeur que « lieben »

Paul Edel dit: à

Dans le livre:» J’ai connu Kafka, «Témoignages réunis par Hans-Gerd Koch, traduit de l’allemand par François-Guillaume Lorrain, Actes Sud, 1998, le témoignage de Dora Dymant,qui fut la compagne de Kafka pendant les derniers mois de sa vie, nous révèle un Kafka élégant.

«Il attachait beaucoup d’importance au fait d’être bien habillé. À ses yeux, c’était être impoli que d’aller quelque part avec une cravate mal nouée. Il faisait faire ses costumes par un tailleur extrêmement chic. Il prenait toujours beaucoup de temps pour s’habiller, et ce n’était pas par vanité. Il se considérait dans le miroir d’un œil critique, sans aucune complaisance, mais seulement avec le souci de ne choquer personne.
Il aimait faire les courses, car il aimait le contact avec les gens simples. On le voyait souvent, dans le quartier, avec son panier à provisions ou une bouteille de lait à la main. Le matin, il allait souvent se promener seul. Sa journée était planifiée, heure par heure, et toujours en fonction de son travail d’écrivain. Dans ses promenades, il emportait toujours un petit calepin et s’il l’oubliait, il en achetait un autre en chemin. Il aimait la nature, même si je ne l’ai jamais entendu le dire expressément.
Un des objets auxquels il était le plus attaché était sa montre-gousset. Lorsque nous nous sommes disputés avec notre propriétaire à propos de l’électricité – car il écrivait souvent durant toute la nuit –, je lui ai acheté une lampe à pétrole. Il aimait beaucoup sa lumière tamisée, et il tenait toujours à la remplir lui-même. Puis il prit l’habitude de jouer avec la mèche, et il ne cessa de trouver de nouvelles qualités à sa lampe. Par contre, il avait une aversion pour le téléphone, et souffrait beaucoup de l’entendre sonner; je devais répondre à tous les appels. Je crois que toutes les machines et les appareils mécaniques l’inquiétaient. Mais il aimait beaucoup mon calendrier, où chaque jour avait son proverbe. Plus tard, chacun d’entre nous eut le sien, et Kafka, en certaines occasions, prit l’habitude de «consulter le calendrier».

Phil dit: à

Nein, geschrieben will ich Dir noch haben, ehe Du selbst kommst.

autre exemple de prose kafkaïenne, concordance des temps

Jazzi dit: à

Kafka aurait détesté les téléphones portables !

Rosanette dit: à

@FL
je vous avais répondu par avance sur le Conseil d’Etat , avec un post qui s’est croisé avec celui ou vous constatiez que je n’en parlais pas ;mais le rapprochement avec la PP n’est pas sans intérêt
On peut observer que l’antisémitisme des employés de la préfecture et des membres du Conseil d’état ne pouvait avoir le même contenu, ne pouvait s’exprimer que différemment et ne leur profiter que différemment .Car pour les uns comme pour les autres, s’il y a eu une satisfaction d’ordre idéologique dans le tournant pris par la France , chacune de ces catégories y a trouvé aussi des avantages collatéraux spécifiques
D’abord les ronds -de- cuir, souvent incultes, et toujours besogneux de la préfecture de police (Joly) ;ils sont représentatifs de cet antisémitisme populaire oxymorique, où coexistent et se mêlent le mépris et la jalousie , cet antisémitisme dont Vassili Grossman dit que c’est « la revanche des sans talent » ..La periode offre à leur zèle un champ d’intervention, qui répond à leurs pulsions sommaires de de haine mais va aussi les aider à réaliser leurs ambitions professionnelles par les promotions que leur vaudra la qualité de leur travail dans cette administration de pointe .
Aussi méprisable et criminel certes, l’antisémitisme des membres du Conseil d’etat n’est pas cependant cette posture du tout-venant ;c ’est celui de leur monde , celui qui animait les antidreyfusards, celui auquel des textes, de Maurras notamment, prétendent donne dignité et légitimité.
Pour ces juristes distingués qui rayonnent au sommet de la haute administration, au delà de la satisfaction que leur apporte l’avènement de l’ordre nouveau et la participation à ses instances , c’est aussi l’occasion de profiter comme d’une aubaine de ce champ inexploré que l’antisémitisme officiel ouvre au droit ,et qui va faire d’eux les artisans ravis d’une règlementation et d’une jurisprudence totalement à construire .

Rosanette dit: à

@et alii
sur les noms donnés aux juifs au moment de leur émancipation ,pouvez vous me confirmer ce que j’ai entendu dire a savoir que pour le grand nombre de ceux qui prenaient des noms d’animaux la taxe dont ils étaient redevables pour l’inscription de ce nom à l’état civil variait en fonction de la noblesse de l’animal ?
il coûtait plus cher de s’appeler Fuchs(renard ) que Maus (rat)
une amie du nom de Dachs(blaireau)en déduit la pauvreté de ses ascendants galiciens (donc émancipés par l’empereur d’Autriche)

et alii dit: à

repenser au rêve:
« « cet endroit lointain sous la mousse obscure est celui où je suis mortel, et c’est souvent que, dans mes rêves, une gueule concupiscente renifle alentour et sans trêve » (p. 126). »
in
https://journals.openedition.org/cps/1918

et alii dit: à

et si je me souviens bien, lorsque Kafka lisaitson travail, ses amis riaient;
l’humour donc de Kafka

Alexia Neuhoff dit: à

Kafka fut un homme du genre discret, assez peu mondain et rêvant de vivre enfermé dans une pièce sans fenêtre afin de se consacrer à sa passion de l’écriture. Pour quelqu’un qui aspirait à se soustraire au monde et à ses importuns, il suscite une curiosité quasiment malsaine. On a envie de s’écrier : « foutez-lui la paix ! ». Ah que n’a-t-on le témoignage d’une bonne, sa Céleste Albaret en somme, pour savoir s’il buvait de l’eau, du lait, du thé, du café, du vin de Hongrie, du schnaps ? Mangeait -il casher ? Etait-il gourmand ou frugal ? Plus légumes que viande  ou l’inverse ? Quels étaient ses plats favoris ? Etait-il soucieux d’hygiène ou bien négligé ? Allait-il régulièrement à la selle ou était-il sujet à la constipation ? Dormait-il dans des draps de lin, de coton ou de soie ? Dans quelle position : sur le dos, le ventre, le côté droit, le gauche ? Sur des oreillers ou pas ? Sa Céleste Albaret tchèque aurait pu, en regard de l’état de la literie, nous en apprendre sur certaines activités nocturnes solitaires (ou pas), ce qui -comme le reste- aurait énormément contribué à une meilleure compréhension de ses textes. Heureusement, des biographes glissent un œil dans le trou de la serrure pour combler les trous d’une existence relativement banale. Etant donné le voyeurisme qui anime de plus en plus les masses, ils ont de beaux tirages devant eux.

et alii dit: à

quand a-t-on commencé d’étudier l’oeuvre de Kafka en France?
ET DATE DE LA PREMIeRE EDITION D’UNE TRADUCTION,

Jazzi dit: à

Le questionnaire à la Neuhoff

« buvez-vous de l’eau, du lait, du thé, du café, du vin de Hongrie, du schnaps ? »

Eau et cafés.

« Mangez-vous casher ? »

Uniquement chrétien et païen.

« Etes-vous gourmand ou frugal ? »

Plus gourmand que frugal.

« Plus légumes que viande ou l’inverse ? »

Viande et poisson avec modération, légumes et pâtes à volonté et toujours un dessert précédé le plus souvent d’un fromage.

« Quels sont vos plats favoris ? »

Couscous, cassoulet et choucroute, sans oublier les frites !

« soucieux d’hygiène ou bien négligé ? »

La propreté est ma seule richesse.

« Allez-vous régulièrement à la selle ou êtes-vous sujet à la constipation ? »

Réglé comme une horloge : tous les jours après le petit-déjeuner et avant la douche…

« Dormez-vousl dans des draps de lin, de coton ou de soie ? Dans quelle position : sur le dos, le ventre, le côté droit, le gauche ? Sur des oreillers ou pas ? »

Draps de coton, sur le ventre, un oreiller.

« Avez-vous des activités nocturnes solitaires (ou pas) ? »

Généralement à deux.

Bloom dit: à

Maus (rat)

C’est la souris, Rosanette, cf. Art Spiegelman.
Die Ratte,en, féminin, c’est le rat.
Comme l’a bien montré Saul Friedlander, le juif comme « Parasite » est un vieux topos judéophobe, et le discours nazi aurait eu tort de faire l’économie de l’assimilation des Juifs à toutes sortes d’agents pathogènes, aux rats ou à la vermine, comme on le trouve dans le film de propagande de Fritz Hippler, Le Juif éternel, sorti en 1940. Déjà les écrits judéophobes de Martin Luther avoyaient dans les Juifs une « pestilence » qui affligerait les chrétiens.

Bloom dit: à

Manque de GAG ici:
« Nul peut-être autant que Kafka ne s’est aventuré aussi loin dans l’expérience universelle de l’existence humaine, perséverer en dépit de tout, dans la certitude de l’inaboutissement, sous le siugne de la Loi, dans l’irrémdiable présence d’un Dieu absent. »

Bloom dit: à

irrémédiable

Bloom dit: à

bis repetita
Manque de GAG ici:
« Nul peut-être autant que Kafka ne s’est aventuré aussi loin dans l’expérience universelle de l’existence humaine, perséverer en dépit de tout, dans la certitude de l’inaboutissement, sous le signe de la Loi, dans l’irrémédiable présence d’un Dieu absent. »

Pablo75 dit: à

Etant donné le voyeurisme qui anime de plus en plus les masses, ils [les biographes de Kafka] ont de beaux tirages devant eux.
Alexia Neuhoff dit:

Où l’on apprend que Notre Dame de la Gauche Caviar considère qu’elle appartient à l’élite du pays, voire du continent, du haut de laquelle elle regarde, méprisante, les masses voyeuristes…

Elle est tellement Hors Sol qu’elle croit que « les masses » s’intéressent à la vie de Kafka.

Paul Edel dit: à

Alexia Neuhoff, votre réticence face à ce que vous nommez le « voyeurisme » biographique à propos de Kafka étonne. Le cas de Kafka a quelque chose de particulièrement singulier et original. L’obscure clarté onirique qui baigne pas mal de ses textes, ses déchaînements de sadisme, ses passages érotiques fulgurants, ses dialectiques à tiroirs, son gout pour des raisonnements juridiques ou théologiques tatillons, ses fables avec animaux, , qui ouvrent des pistes sans fin laissent le lecteur parfois perplexe, voire insatisfait./C’est une évidence dans pas mal de ses courts textes. Enfin dans ses grands romans, le côté récit allégorique dont on cherche vainement un enseignement moral ou religieux, ce côté « parabole » dont le sens reste caché , tout ça a abouti -ce n’est pas un hasard- à des montagnes de papier pour déchiffrer le sens des textes kafkaïens ! C’est une évidence : on ne peut s’empêcher à la lecture de Kafka, d’y chercher des significations allégoriques.
Depuis qu’il est publié, des centaines d’universitaires ou de critiques littéraires , ou d écrivains se sont penchés sur l’énigme Kafka pour la résoudre.Est-il comique ? Mystique ? Prophétique ? Pourquoi voulait-il faire disparaître son œuvre ? L ‘immense correspondance a également révélé un fabuleux écrivain dans ses amours et sa vie privée, avec, là encore, des pans entiers mystérieux, des blocages empreints de sadomasochisme, tout ça dans une forme naturellement admirable. Comment alors ne pas comprendre qu’on a voulu en savoir davantage sur la vie de cet homme blessé et blessant. Sonder ses habitudes, ses amours, son corps. Et de ce côté là, on n’a pas été déçu: les lettres de Kafka à ses amoureuses, de felice à Milena, s font partie d’un patrimoine littéraire capital. Est-ce aussi du « voyeurisme », que d’aller y voir et de trouver dans un même élan un écrivain ET un homme hors du commun? Les trois volumes de Stach nous apportent une fantastique réponse et nous rendent plus familier cette œuvre étrange. Stach nous aide à le lire, à l’aimer, à le comprendre sans jamais nous imposer une étroite vision. Enfin, si vous préférez, il vous est toujours possible de le lire en oubliant tout ce qui a été écrit sur ,sous ou autour de lui. Ou même complètement à côté.

renato dit: à

Les privations que Kafka s’imposait à table l’ont amené à éprouver une forte attirance pour les gens qui mangeaient avec appétit ; il n’est donc pas surprenant de trouver dans son œuvre plus de 500 mentions de la nourriture. En voilà une plutôt connue :

« Les petites pattes de Gregor bourdonnaient presque lorsqu’il commença à manger. Ses blessures devaient être déjà guéries, car il ne ressentait plus aucune gêne ; il était étonné et se souvenait qu’un mois plus tôt, il s’était fait une petite coupure au doigt avec un couteau, et que deux jours plus tôt, la blessure lui faisait encore très mal. Serais-je moins sensible maintenant, pensa-t-il, et il était déjà en train de sucer avidement le fromage, pour lequel il s’était senti plus violemment attiré que pour n’importe quel autre aliment. Avec des bouchées rapides et des larmes de satisfaction, il dévorait les légumes secs et la sauce ; les aliments frais, en revanche, ne lui plaisaient pas : il n’en supportait même pas l’odeur et éloignait même un peu ceux qu’il préférait. »

Jazzi dit: à

Charles Baudelaire

Spleen IV

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

( Les Fleurs du Mal – Spleen et Idéal – )

renato dit: à

Dans la dernière année de sa vie, Franz Kafka envisage de s’installer en Palestine, à Tel Aviv, pour ouvrir un restaurant végétarien avec Dora Diamant, une jeune enseignante polonaise, juive hassidique, avec laquelle il était parti vivre à Berlin. Le projet prévoyait que Dora travaillerait à la cuisine et que Kafka servirait les tables, mais il n’a jamais été réalisé, en raison de l’aggravation de l’état de santé de Kafka, qui s’est soldé peu après par sa mort par consomption.

Rosanette dit: à

@ passou
vous indiquez que les dessins de Kafka qui émaillent votre texte sont extraits d’un ouvrage allemand sur son oeuvre dessinée
Connaissez vous l’ouvrage français qui existe sur le sujet? C’est l’édition publiée il y a quelques années de la thèse de doctorat de madame Jacqueline Sudaka ,qui a par ailleurs traduit la biographie de Dora Dyamant , une vie dans laquelle en vérité Kafka a eu une toute petite place

Rosanette dit: à

@Jazzi
un coup de cafard?et vous demandez à Baudelaire d’en parler ?

renato dit: à

Dora Diamant ou Diament ou Dymant !

Bloom dit: à

Avoir le « cafard » quand on parle de Kafka est tout à fait normal…

Déjà, dans Préparatifs de Noces à la campagne, (c.1907) Edouard Raban, le héros de l’histoire s’imaginait métamorphosé en un gros hanneton, le corps bombé, avec de petites pattes.
(« Quand je suis au lit, j’ai la silhouette d’un gros coléoptère, d’un lucane ou d’un hanneton, je crois » trad. M. Robert, Pléiade 2, p.83)
La véritable métamorphose,la plongée du lecteur dans le monde animal en compagnie de Greogor Samsa, sera rendue publique en 1915.
Vialatte traduit « Ungeziefer », terme qui décrit GS par « vermine », mais apparemment il n’y aurait pas de connotation de pullulement, de saleté, dans le mot allemand… alors, « vermine », « cancrelat », « cafard »..?

Raban a un côté Buster Keaton, de la mécanique plaquée sur de l’humain comme disait l’autre.

Pablo75 dit: à

Alexia Neuhoff, Présidente de l’ARVPK (Association pour le Respect de la Vie Privée de Kafka) y de l’AAEOKIM (Association pour l’Arrêt de l’Exploitation de l’Oeuvre de Kafka en vue de l’Instruction des Masses), ne va pas être contente, mais il existe un ballet fait à partir de « La Métamorphose »:

Kafka: Metamorphosis
Music: Frank Moon
Choreography/Director: Arthur Pita
(Royal Opera House)
https://www.youtube.com/watch?v=4Y3izEP3o4Y

renato dit: à

Il faudrait la comprendre Alexia Neuhoff, elle représente bien la débâcle gauche : incapables de comprendre ce qui réellement advient, ils regardent le monde à travers de leurs poncifs idéologiques.

Pablo75 dit: à

Le très grand acteur espagnol José Luis Gómez (Huelva, 1940) est devenu célèbre en 1971 en adaptant au théâtre la nouvelle de Kafka « Un rapport pour une académie ». Son interprétation du chimpanzé humanisé est impressionnante (il est allé au zoo étudier les mouvements des primates):

Ici enregistrée en 1976:

À partir de 8min30
https://www.youtube.com/watch?v=wVWVGLd5oEE

et alii dit: à

Corbeyran et Horne relèvent un défi transgressif en s’attaquant à l’adaptation d’une œuvre comme La Métamorphose de Kafka. Transgressif parce qu’au début du XXe siècle, Kafka avait lui-même précisé à son éditeur qu’il refusait toute illustration pour son livre. En effet, Gregor, devenu animal, incarne le monstre, cette « chose… » que l’on refuse de nommer et que l’on refuse de voir. Kafka avait refusé toute illustration parce que, selon lui, Gregor devait rester irreprésentable. Horne passe donc outre l’interdiction de Kafka en donnant forme à l’informe.
https://www.actusf.com/detail-d-un-article/La-Metamorphose-de-Franz-Kafka

et alii dit: à

il me semble qu’on n’aborde pas de la même façon des pages ,une oeuvre, publiées sans le consentement (mais oui!) de leur auteur, même s’il est peut être abusif de parler de voyeurisme,surtout au temps d’internet

et alii dit: à

En droit pénal canadien, le voyeurisme est une infraction criminelle définie à l’article 162 du Code criminel1 :
L’Association du Barreau canadien avait proposé la création d’une infraction de voyeurisme en 2002 en réaction à la présence croissante des technologies de l’information et plus particulièrement d’Internet dans la société contemporaine2.

et alii dit: à

pour la loi française, voir wiki comme introduction par exemple

Samuel dit: à

Pourquoi Vladimir Nabokov a bien précisé que la « bestiole » de la Métamorphose de Kafka n’est ni un cafard ni une blatte mais bel et bien un… bousier ?

Alexia Neuhoff dit: à

Paul Edel : « Depuis qu’il est publié, des centaines d’universitaires ou de critiques littéraires , ou d écrivains se sont penchés sur l’énigme Kafka pour la résoudre. »
Pour de qui est des universitaires, ils s’en tiennent d’abord aux textes. Comme tous.tes lecteurs.rices, ils s’en emparent pour les réécrire à travers leur propre substance, leur histoire personnelle, leurs goûts, leur culture, leurs affects. Plus savants que le lecteur de base, ils se risquent en plus (c’est leur job) à des hypothèses et je ne crois pas qu’ils aient la prétention de « résoudre » la moindre « énigme ». Ils apportent au mieux quelques éléments supplémentaires, originaux si possible à un sujet inépuisable.
Par ailleurs, je ne pense pas que les écrits d’un écrivain soient l’exacte radiographie de ce qu’il est, de son mode de vie ou de pensée. Même chez les auteurs.rices qui s’adonnent à l’autofiction, il y a une inévitable distorsion entre leur vie et leur production censée en être le juste reflet. La vérité est toujours un peu arrangée. Alors, dans le cas d’un Kafka, plus fantastique que réaliste…

Alexia Neuhoff dit: à

Puis, ce besoin de tuer le mystère, de quoi est-il le nom ? On peut apprécier un auteur, avoir du plaisir à le lire, même en doutant de tout comprendre, de tout analyser avec justesse. Ce qui est obscur et se dérobe n’en est pas moins excitant intellectuellement.

Alexia Neuhoff dit: à

Pablo75 dit: Alexia Neuhoff, Présidente de l’ARVPK (Association pour le Respect de la Vie Privée de Kafka) y de l’AAEOKIM (Association pour l’Arrêt de l’Exploitation de l’Oeuvre de Kafka en vue de l’Instruction des Masses), ne va pas être contente, mais il existe un ballet fait à partir de « La Métamorphose »

Payaso patético. VOX te necesita.

Janssen J-J dit: à

n° 32 – Die Krähen behaupten, eine einzige Krähe könnte den Himmel zerstören. Das ist zweifellos, beweist aber nichts gegen den Himmel, den Himmel bedeuten eben : Unmöglichkeit von Krähen (FK, 1917)

T1 / Les corneilles affirment qu’une corneille à elle seule serait capable de détruire le ciel. C’est indubitable mais cela ne prouve rien contre le ciel car les cieux sont justement le signe de l’inanité des corneilles (Guy Fillion, 1994)

T2 / Les corbeaux affirment qu’un seul corbeau pourrait détruire le ciel. Cela ne fait aucun doute, mais ne prouve rien contre le ciel, le ciel signifiant justement : impossibilité des corbeaux (deepl translator, 2024)

T3 / Les corbeaux prétendent qu’un seul corbeau pourrait détruire le ciel. C’est incontestable, mais cela ne prouve rien contre le ciel ; le ciel signifie simplement : l’impossibilité des corbeaux (google translator, 2024)

Quid ? Préférons la 3, pmp. Bàv,

MC dit: à

Réconcilier St Paul, ce qu’on connaît de Jacob Frank , et Sabbathai Zevi, à supposer qu’ils aient un point commun, apparaît comme un travail de haute voltige, tant les sources du second et du troisième sont indirectes, ou orientées par les « périodes «  de tel ou tel….

Pablo75 dit: à

Puis, ce besoin de tuer le mystère, de quoi est-il le nom ?
Alexia Neuhoff dit:

Puis, ce besoin de tuer l’intelligence, de quoi est-il le nom ?

De tu idiotez incurable de vieja chocha, Ma Poule.

B dit: à

On peut apprécier un auteur, avoir du plaisir à le lire, même en doutant de tout comprendre, de tout analyser avec justesse.

Je souffre en lisant Kafka par conséquent je n’ai pas poussé la curiosité jusqu’à l’exploration totale, je ne suis pas maso.

FL dit: à

Les deux articles du Monde qui suivent celui sur l’antisémitisme du Conseil d’État sont aussi très bien. L’un sur le destin de Claude Lévi-Strauss pendant la guerre. L’autre sur celui de Marc Bloch.

Le récit de la mort de Marc Bloch est terrible.

Les allusions à l’antisémitisme dans l’Éducation nationale ne donne pas une idée très jolie-jolie
de l’institution.

Corroboré d’ailleurs, je m’en souviens, par les souvenirs de Claude Sarraute, élève de l’École alsacienne à la même époque. Les petites filles
ça peut être aussi odieux que leurs papas et leurs
mamans.

Le rapport avec le Conseil d’État est que Lévi-Strauss
et Bloch ont été révoqués tous les deux en application du statut des juifs. Avec décision du Conseil dans les deux cas.

FL dit: à

Je note d’ailleurs que les camps de concentration français existent toujours : ils s’appellent les centres de rétention administrative. Avec une belle constance dans les comportements depuis l’Occupation. Et dans les nonchalances de l’Élite.

https://www.streetpress.com/sujet/1706176119-policier-condamne-enfonce-yeux-etranger-centre-retention-violences-policieres

https://www.streetpress.com/sujet/1706176119-policier-condamne-enfonce-yeux-etranger-centre-retention-violences-policieres

Phil dit: à

Miss Neuhoff n’a peut-être pas tort, ces biographies exhaustives sont exhausted pour le lecteur de bonne volonté. La préface de Sartre à « Aden Arabie », certes pas une biographie, assèche l’envie de s’embarquer avec Nizan. Spoto pour Hitchcock. Kafka étant devenu un commandeur de la littérature mondiale, il faut accepter les produits derivés.

et alii dit: à

[En librairie le 15 janvier 2015] Qu’en pleine lumière, la patrie de Kant et de Nietzsche, de Hegel et de Husserl, ait pu bâtir la machine de mort nazie n’est plus un mystère pour les historiens mais pose encore des questions philosophiques. Elles n’ont pas toutes trouvé leurs réponses. Parmi elles, celle de la raison et des monstres qu’elle peut engendrer. Une interrogation à retrouver dans “Les philosophes face au nazisme. Avant, pendant, après Auschwitz”.
sur philomag

William Boquet dit: à

@Des dollars, des munitions et de l’hubris au quotidien ; épisode du jour :
« Israelis were dehumanized in the most horrific way on October 7. The hostages have been dehumanized every day since, but *that cannot be a license to dehumanize others.* The overwhelming majority of people in Gaza had nothing to do with the attack of Oct 7. »

-> Blinken

William Boquet dit: à

@sur les noms donnés aux juifs au moment de leur émancipation ,pouvez vous me confirmer ce que j’ai entendu dire a savoir que pour le grand nombre de ceux qui prenaient des noms d’animaux la taxe dont ils étaient redevables pour l’inscription de ce nom à l’état civil variait en fonction de la noblesse de l’animal ?

Question d’une bonne pomme. A le supposer avéré, ce marchandage marchait-il aussi avec des noms de fruits ?

William Boquet dit: à

@elle croit que « les masses » s’intéressent à la vie de Kafka

Le Siphonné de La Tilde s’y intéresse, lui, et pas qu’un peu, c’est une forme de distinction ; une paye qu’il est à la masse le gonze, faut dire

William Boquet dit: à

Ces patronymes alsaciens qui évoquent le monde végétal

Des patronymes alsaciens se sont mis au vert au cours des siècles passés. Les naturalistes se souviennent du nom des deux savants botanistes Plantefol et Follavoine, aux noms prédestinés.

(…) les arbres fruitiers se font remarquer. : Bierer est, en général, un producteur ou un marchand de fruits, Apffel, de pommes, et le sieur Byrboum qui vit en 1561 à La Wantzenau, doit son nom au poirier, comme les Nussbaum et Nussbaumer doivent le leur au noyer. En revanche, les Birr haut-rhinois sont redevables à saint Pirmin, le fondateur de l’abbaye de Murbach.(…)

https://www.dna.fr/edition-strasbourg/2020/01/05/ces-patronymes-alsaciens-qui-evoquent-le-monde-vegetal

William Boquet dit: à

Alsace toujours

Du renard à la licorne, un bestiaire dans les noms alsaciens

(…) Les plus courants sont Fuchs (renard) pour désigner un roux et Wolf (loup), auquel les Alsaciens ont presque toujours pris l’habitude d’ajouter un deuxième f. Ce fauve avait déjà la faveur des guerriers germains qui l’ont fréquemment adopté comme prénom, seul ou composé, comme Wolfgang ou Gangolf, Wolfhart, Wolfram, ou en diminutif avec Woelflin. Wolfhügel est formé de deux prénoms juxtaposés.
Le sanglier, symbole de la force, apparaît chez les Eber, Eberle, Eberlin, et en composition dans Eberhard (littéralement : courageux comme un sanglier) et dans Ebersolt (bauge du sanglier). Les Schwin et Schwinöre (oreilles de porc, Strasbourg, XVIe  siècle) peuvent aussi bien faire allusion au cochon sauvage qu’au marchand de porcs. Courage et force du guerrier se concentrent également sur l’ours qu’incarnent les Baer et les Behr.
Le lion, roi des animaux, pourtant absent de l’environnement de nos ancêtres, revêt un prestige particulier, mais sa présence parmi les noms tels que Loeb, Loew, Lew, plutôt que pour railler un homme qui « a mangé du lion », provient plutôt du propriétaire, sinon du voisin d’une maison ou d’une auberge à l’enseigne du Lion. Cette origine est d’ailleurs valable pour bien d’autres animaux.
Les Bock, Boeckel, Boecklin sont liés au chevreuil et les Hirtz, Hirsch au cerf. Celui-ci est d’ailleurs le symbole de Nephtali, l’une des douze anciennes tribus d’Israël, de même que le lion l’est pour Juda et le loup pour Benjamin. (…)

https://www.lalsace.fr/culture-loisirs/2021/05/02/du-renard-a-la-licorne-un-bestiaire-dans-les-noms-alsaciens

rose dit: à

Ich habe die Vermuntung.

Ben, oui : la compréhension du monde toute crue. Sans laquelle je suis cuite.

rose dit: à

d’une auberge à l’enseigne du Lion.
Enseigne : Au Lion d’or.

Au sein de cette pléthore d’informations passionnantes, vous ne répondez pas à la question posée par Rosanette et, ni l’un ni l’autre n’expliquez pourquoi et comment les juifs ont du se soumettre à avoir un nom de famille en payant une taxe.

rose dit: à

Définitions proposées par : Dictionnaires Le Robert ·
tilde
nom masculin
1.
Signe en forme de S couché (˜) qui se met au-dessus du n, en espagnol, lorsqu’il se prononce [ɲ] (ex. España).
2.
Signe utilisé en transcription phonétique pour indiquer une prononciation nasale (ex. [ɛ̃] notant ain, in, ein).

rose dit: à

Objectifs de la loi SRU
La loi a été élaborée autour de trois exigences :

une plus grande solidarité,
l’encouragement au développement durable,
le renforcement de la démocratie et de la décentralisation.

Le grand dézingage continue plus que jamais.
Jamais la crise du logement n’a été aussi forte en France.

William Boquet dit: à

rose, je n’ai aucune explication ni confirmation à apporter à ce que rosanette a « entendu dire » ; si le marchandage qu’elle évoque autour des noms d’animaux était avéré, aurait-il été étendu aux noms de fruits et de végétaux qui sont, eux aussi, communément partagés ? C’est la question que j’ai posée à la suite de son intervention

renato dit: à

Je ne savais pas que les juifs ont dû payer pour avoir un nom. Par contre, je savais que Josef II leur imposa un nom de famille pour les taxer (ou mieux les taxer). Ensuite, les États voisins (et lointains) ont salué l’exemple.

9.2 — 7.56

Bloom dit: à

Pop con.

rose dit: à

WB

Rosanette ne parle pas de marchandage mais de taxe à payer qui aurait été évolutive en fonction de l’animal choisi.

Bon jour à vous et bonjour Renato

rose dit: à

Ds les magasins en ville, pop UP partout.
Puis, fruits et légumes avec double provenance, j’ai supputé pour éviter le boycott : Mexique ou Israël.

William Boquet dit: à

Identifier et recenser les citoyens afin qu’ils participent à la vie de la société, notamment par l’impôt : fondement de l’état civil.

Bloom dit: à

Les noms :

Franz Kafka, avait un jeune cousin nommé Franz Kafka dont la sœur, Irène Kafka, était une traductrice estimée de Ronsard, Molière, Musset, Loti, J.Green, Proust, Verhaeren ainsi que d’un certain Michael Joyce non apparenté avec le James du même nom.

Arrêtée le 7 mai 1940 pour activité de propagande au service de journaux étrangers hostiles à l’Allemagne alors qu’elle résidait dans l’immeuble Herrengasse, alors le plus élevé de la capitale autrichienne, elle fut déportée à Ravensbrück où elle mourut le 9 mai 1942.

closer dit: à

Joseph II a fait beaucoup plus et mieux pour les juifs (et d’autres) que de leur imposer un patronyme, Renato.
C’était presque un révolutionnaire pour son siècle; c’est du moins l’opinion de François Fejto.

Bloom dit: à

FL dit: à
Les deux articles du Monde qui suivent celui sur l’antisémitisme du Conseil d’État sont aussi très bien. L’un sur le destin de Claude Lévi-Strauss pendant la guerre. L’autre sur celui de Marc Bloch.

Effectivement.
Ce qui suit vaut la peine d’être rappelé, en son contexte et pour sa dernière phrase, pour le combat rapproché:

« Je suis juif, écrit Marc Bloch au même moment dans L’Étrange Défaite, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n’en tire ni orgueil ni honte, étant, je l’espère, assez bon historien pour n’ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante (…) Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d’un antisémite. »

Jazzi dit: à

Alexandre Vialatte

« L’opinion s’est accréditée que la vie serait un cauchemar de Kafka. Un soulier qui écrase une punaise. En laissant une tache sur le plancher. Pour le dégoût du locataire suivant.
De bons jeunes gens, sur ces informations, ont pensé qu’il fallait la vivre dans un désespoir théorique, sans obligation ni sanction, de préférence avec les cheveux sales, autour d’un appareil à sous. Que c’était bon pour elle. Qu’il y avait là une attitude profonde.
Cette opinion est très exagérée. Une solution aussi mélancolique n’était pas dans l’esprit de Kafka. On me l’a changé. En 1926, quand j’ai commencé à le traduire, je croyais lancer un des princes de l’humour. Je retrouve un roi des ténèbres.
Omniprésent, tentaculaire et maléfique. »

(in « Le Figaro Littéraire » daté du 19 mars 1965)

Samuel dit: à

Pourquoi dans L’Anthologie de l’humour noir d’André Breton, Kafka est considéré par ce dernier comme un « modèle de l’humour noir le plus cocasse » ?

et alii dit: à

 » nous qui peut énoncer que « nous ne sommes absolument pas doués pour la musique » (wir sind doch ganz unmusikalisch). Mais, poursuit le narrateur, cette hypothèse impliquerait que ce chant soit « extraordinaire » (ausserordentlich), et même proprement inouï :

10« … que de cette gorge sorte quelque chose que jamais jusque-là nous n’avons entendu et que nous n’avons d’ailleurs nullement la capacité d’entendre, quelque chose que seule cette Joséphine unique nous rend capable d’entendre, et personne d’autre. »

11Or, tel n’est pas le cas, dit-il. Le chant de Joséphine n’a absolument rien d’exceptionnel ou d’unique, comme apparemment les souris le savent et se le disent volontiers, quoique discrètement :

12« En petit comité (im vertrauten Kreise, dans le cercle de l’intimité), nous nous avouons franchement que le chant de Joséphine, en tant que chant (als Gesang), ne représente rien d’extraordinaire. »

13Certes, et ceci a sans doute son importance, ce n’est pas le même nous qui se fait ainsi l’aveu du caractère ordinaire, banal, de ce chant : c’est un nous plus petit, plus restreint, sans doute plus proche du je-tu que de la communauté d’un auditoire (le texte allemand parle d’un aveu fait « l’un à l’autre », einander, ce qui implique un autre régime que celui du rassemblement collectif). Bref, ce nous qui, par une certaine confession, rompt une part de la fascination ou du charme enchanteur de la Joséphine, ce nous est donc »
Kafka à Star Academy
Peter Szendy
https://www.cairn.info/revue-vacarme-2007-4-page-54.htm#:~:text=notre%20vie%20est%20difficile%20%3B%20m%C3%AAme,notre%20vie%20que%20la%20musique.%20%C2%BB
d’ailleurs KUNDERA, souvent rapproché de la musique n’en a pas parlé!

et alii dit: à

szendysur joséphine
« … même s’il devait nous arriver – ce qui n’est pas le cas – d’éprouver l’exigence de ce bonheur qui provient peut-être de la musique… » (auch wenn wir einmal – was aber nicht geschieht – das Verlangen nach dem Glück haben sollten, das von der Musik vielleicht ausgeht)

Découvrir Cairn-Pro8Comme si la musique contenait une sorte de menace, comme si elle était susceptible d’inquiéter irrémédiablement la précieuse faculté d’accommodation d’un peuple laborieux, elle est isolée par le narrateur dans la syntaxe surveillée d’une incise, dans l’enclave de deux tirets qui bordent et bornent l’exception : « – ce qui n’est pas le cas – ».Joséphine, donc, cette Joséphine qui est dite « nôtre » (unsere), est cette absolue exception (Ausnahme), elle est cette incise, ce cas unique qui fait signe vers un bonheur que le nous du récit ne désire même pas. Voire surtout pas. Un bonheur musical qui n’est peut-être pas loin de promettre la pire des catastrophes, et auquel ce nous reste absolument étranger, même si, comme le suggère la suite, c’est bien en présence de Joséphine que ce nous paraît proprement se rassembler.

et alii dit: à

Cette œuvre est la plus longue que Kurtág ait composée qu’à ce jour. Il s’agit d’un cycle pour soprano et violon, sur des textes de Franz Kafka, tirés du journal ou des lettres de l’écrivain, ainsi que des Préparatifs de noce à la campagne
https://brahms.ircam.fr/fr/works/work/9779/

Phil dit: à

Je retrouve un roi des ténèbres.

Problème de traduction, Vialatte semble éclaircir la prose enténébrée de Kafka.

closer dit: à

« La phrase est terrible. Elle prive Joe Biden de tout soulagement, à la lecture du rapport du procureur spécial Robert Hur, publié jeudi 8 février. Le magistrat a enquêté sur les documents classifiés détenus sans autorisation par le démocrate avant son élection. M. Hur a conclu qu’il ne disposait pas assez d’éléments en vue d’une inculpation, même si ces archives ont été conservées à tort. Dans son long rapport, le procureur écrit ceci, pour justifier sa décision : « Nous avons aussi estimé qu’au moment d’un procès, M. Biden se présenterait sans doute devant un jury, comme il l’a fait lors de notre entretien avec lui, comme un homme âgé, sympathique et bienveillant, avec une mauvaise mémoire. »
Le Monde

C’est presque pire qu’une condamnation. Qu’attendent les démocrates? (Pour qui je n’ai aucune sympathie, ça va de soi, mais je pense à la survie de notre monde occidental.)

et alii dit: à

Le 13 décembre 1911, en rentrant d’un concert, Kafka écrivit dans son journal : « la musique écoutée élève naturellement un mur tout autour de moi, et la seule influence musicale que je subis durablement est la suivante : ainsi enfermé, je ne suis pas le même qu’en liberté ».
https://journals.openedition.org/germanica/19142

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