de Pierre Assouline

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La République des livres
La condition humaine, Maigret compris

La condition humaine, Maigret compris

Jules Maigret est impardonnable. A cause de lui, l’opinion lettrée est persuadée que Georges Simenon est un auteur de romans policiers – qu’il n’est que cela (excusez du peu et, en passant, quel mépris pour un genre qui a ses lettres de noblesse depuis longtemps). Ou même qu’il n’est rien d’autre. Et ce ne sont pas les fiestas du 90ème anniversaire de sa naissance (qui coïncideront cette année avec le 30èmeanniversaire de la mort de l’écrivain, le créateur et sa créature se retrouvant ainsi bras dessus bras dessous dans les célébrations), avec un Tout Maigret en dix volumes (Omnibus) préfacés par des écrivains reconnaissants, ni les manifestations dans le cadre du festival Bibliocité à la Bilipo qui vont arranger les choses ; d’autant que le dessinateur Loustal est une fois de plus de la partie, apportant une touche subtile et parfois exotique aux couvertures à rabats autorisant des vues panoramiques dans l’esprit d’un ruban, ce qui ne va pas sans difficulté mais a la vertu de réchauffer par l’usage de la couleur et la netteté la fameuse atmosphère Simenon plutôt réputée pour son côté poisseux.

Et voilà comment en raison de son importance durable et internationale, un personnage récurrent inventé pour sa récurrence même éclipse l’une des plus grandes œuvres de fiction du XXème siècle. Pas tout à fait mais presque. Elle a encore de beaux restes. Les enquêtes du commissaire ne représentent pourtant qu’un tiers de la somme romanesque, mais le cinéma puis la télévision lui ont offert de tels prolongements un peu partout dans le monde que pour beaucoup, Maigret c’est Simenon, et c’est Simenon c’est Maigret. Exclusivement.

Passé ce léger mouvement d’humeur, l’évidence s’impose : le personnage existe (ce blog trilingue particulièrement bien informé lui est en grande partie consacré). On l’entend respirer, on le voit déplacer sa masse, on hume le parfum de son tabac, on devine ce qu’annonce ses murmures, borborygmes et silences. On le sent arriver en devinant son pas dans l’escalier de l’immeuble du boulevard Richard-Lenoir, cette lourdeur paysanne, tout comme sa femme qui attend derrière la porte (tuyau difficile à dénicher à destination des amateurs de Trivial pursuit : elle s’appelle Louise).Tout_maigret7

Sa naissance est entourée d’une légende, comme il se doit. C’était en septembre 1929 à Delfzil, port des Pays-Bas à l’embouchure de l’Emes. L’Ostrogoth, le bateau de l’écrivain, étant au recalfatage, celui-ci s’installa sur une caisse à même le quai, posa sa machine sur une autre caisse et se mit à écrire Pietr-le-Letton. Quelques verres de genièvre plus tard, sa vision fut troublée par l’apparition dans les brumes de la silhouette puissante et impassible d’un homme qui ferait un commissaire acceptable… Du moins est-ce ainsi que son créateur a voulu s’en souvenir. Un aspect auquel le dessinateur Jacques de Loustal, l’auteur des nouvelles couvertures, est particulièrement sensible étant familier de l’œuvre de Simenon depuis, que étudiant en architecture, il s’était imprégné de la lecture de La Maison du canal et de L’Ecluse No1notamment lorsqu’il consacrait son diplôme  aux… canaux !

On ne saura jamais ce qu’est une silhouette de commissaire ; il n’en demeure pas moins que Simenon, qui n’est pas du genre à se laisser envahir par le doute existentiel sur la création littéraire, lui adjoint aussitôt des accessoires indispensables à l’exercice de son ministère : pipe, chapeau, pardessus à col de velours… Bien plus tard, on corrigera la légende en précisant que lorsqu’il gâchait du plâtre en écrivant des romans populaires sous dix sept pseudonymes, Simenon avait déjà esquissé le bonhomme, testant sur ses lecteurs et sur lui-même l’effet produit par tel ou tel détail de sa personnalité.

Durant des décennies, gazettiers et thésards ont fait des recherches dans le fol espoir de découvrir comment il avait trouvé son nom. Ils ont tout imaginé sauf le plus évident : lorsqu’il vivait place des Vosges à son arrivée à Paris, il promenait son chien avec son voisin du dessus, le Docteur Maigret, jusqu’à ce que celui-ci déménage car il ne pouvait obtenir le téléphone ; voilà pourquoi les chercheurs ont épluché en vain les annuaires téléphoniques.

1,80mètres pour 110 kgs, marié sans enfant, 45 ans, natif du château de Saint-Fiacre près de Moulins (Allier) où son père était régisseur. Voilà pour l’état-civil. Mais à quoi ressemble Jules Maigret ? Au physique : face ronde un peu rouge, yeux naïfs, nez camus. Ni moustaches ni chaussures à semelles épaisses. Une charpente plébéienne. Dodeline de la tête en marchant. Balance d’énormes bras. Ne sait pas conduire. Un bloc. Au moral : patient, calme, flegmatique, obstiné, stable, instinctif, intuitif,  apolitique, méfiant, routinier, chaste, mangeur, buveur, bourru, discret, sédentaire, peu liant. Il a le génie de l’imprégnation. Il résout les énigmes avec son odorat. Expressions favorites : « Je ne crois rien » ou « Rien du tout ».

Il n’a rien du flic ordinaire. Il est sympathique. Le genre de type que l’on adopterait volontiers comme père ou comme grand-père, selon les âges, à moins qu’on ne lui propose de devenir notre meilleur ami d’enfance. Ses collègues raillent ses méthodes peu orthodoxes mais lui reconnaissent une certaine efficacité. Ils n’apprécient pas tous sa manière bien à lui de se camper solidement sur ses deux jambes lorsqu’il entre dans une pièce, ce qui est plus de l’assurance mais moins que de l’orgueil. Il vient du monde des petites gens et jamais ne l’oubliera. Un humilié ne fera pas appel à lui en vain, un bourgeois c’est moins sûr. Il est issu de la France profonde mais Paris est sa ville. Maigret est unique même s’il emprunte quelques traits aux commissaires Massu, Guichard, Xavier et Guillaume.

Sa capacité d’empathie est sans mélange. Toujours plus proche de la victime que du coupable. Le suspense et la résolution de l’énigme ont si peu d’importance dans sa vie que l’on relit volontiers ses enquêtes avec un plaisir renouvelé, la fin n’ayant aucune importance. Maigret nous contamine : à sa suite, on ne cherche pas à identifier l’assassin mais à le comprendre. Seule importe la vérité romanesque. Au fond, il est grand temps d’inclure les enquêtes du commissaire Maigret parmi les « romans durs » et les « romans de la destinée » de Georges Simenon. Policier, quel roman policier ?…

Tout_maigret3C’est ainsi : chez Simenon, tout est bonRien n’est malaisé comme de conseiller un titre. Tout dépend du client. Il en va ainsi tant pour les romans durs que pour les enquêtes de Maigret tant désormais l’ensemble fait bloc. Celles-ci n’y échappent pas au motif qu’elles relèvent du registre du divertissement selon le désir de leur auteur même. A chacun son Maigret. Ce choix ne dit rien de l’auteur ou de son héros mais tout du lecteur qui l’a lu et élu. N’empêche que j’y ai ma préférée, ma favorite, celle que je mettrais entre presque toutes les mains : les Mémoires de Maigret. Peut-être parce qu’en sus de sa dimension policière, elle accomplit une prouesse littéraire et fait se rejoindre les deux pans du massif romanesque.

On comprend que Georges Simenon ait confié avoir une tendresse particulière pour ce roman. Car c’en est un, malgré l’ambiguïté du titre. Il a l’originalité de mettre en présence en les confrontant Maigret et le jeune Simenon,  le commissaire et l’écrivain, la créature face à son créateur dès leur première rencontre dans les bureaux de la Police judiciaire au Quai des Orfèvres. L’expérience est fascinante à observer pour tout écrivain parfaitement au fait des mécanismes de la création littéraire, et passionnante à découvrir pour tout lecteur curieux de l’envers du décor. S’ensuit une mise en abyme drôle, instructive et vertigineuse. Il l’avait écrit en 1950 à l’occasion des 20 ans d’existence éditoriale du plus célèbre flic de France. C’est un livre tellement à part dans sa bibliographie qu’il avait un temps songé à le publier sans nom d’auteur sur la couverture….

Jules Maigret, policier si Français, ne pouvait s’épanouir que dans l’esprit d’un romancier-nez. Comme lui, c’est un intuitif et un instinctif, qui s’imbibe, s’imprègne, se pénètre d’un univers pour comprendre les mécanismes d’un milieu. Il est la France profonde faite homme, mais une France d’avant, celle de Moulins (Allier) telle qu’elle apparaît dans L’affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy. Son odorat, davantage que sa capacité de réflexion, l’amène aux plus audacieuses déductions. Il raisonne moins qu’il ne procède par association d’idées ; la transe a sa place dans ses enquêtes.

Maigret lui colle à la peau : « J’étais bel et bien pris dans un engrenage dont je ne suis jamais sorti » lit-on dans Les Mémoires de Maigret dont le narrateur est au fond un fascinant mélange du policier et de son créateur. Georges Simenon avait inauguré sa production romanesque sous patronyme par un Maigret intitulé Pietr-le-Letton (1931). Il l’a achevée avec Maigret et Monsieur Charles(1972). Ainsi la boucle était bouclée avec le succès que l’on sait. Mais a-t-on jamais vu uncréateur se plaindre ainsi des torts que lui avait causé sa créature ?

Le génie de Simenon, c’est qu’il vous parle de vous sans jamais vous interpeller. Il vous fait directement accéder  à l’universel. Pas de gras chez lui. On est tout de suite à l’os. De quoi parle-t-il ? De l’amour, de la haine, de l’envie, de la jalousie, du mensonge, du regret, de la honte…Mais que la rédemption est difficile à y trouver ! On devrait ceindre son oeuvre d’un bandeau  intitulé « La condition humaine » et tant pis si c’est déjà pris. Toute son œuvre sans oublier tout Maigret.

(Illustrations de Loustal à la plume et à l’aquarelle, le trait rehaussé à la pierre noire)

maigret cover 1

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 325 Réponses pour La condition humaine, Maigret compris

Ed dit: à

Et alii nous a fait une D.

Marie Sasseur dit: à

Mais a-t-on jamais vu uncréateur se plaindre ainsi des torts que lui avait causé sa créature ?

« Un soleil nouveau s’est levé sur la France. Est-ce Austerlitz  ? Ou bien le sacre  ? Au printemps de l’an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l’histoire, costume de banquier et sceptre à la main  : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants  ! Adieu, les rois chevelus  ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l’embonpoint d’employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d’embrouilles à talonnettes  !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France  : inattendue, pleine d’espoirs, impérieuse. Make France great again  ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure…
Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d’un règne si neuf qu’il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche  ? »

Enfin un juré Goncourt qui prend de la distance.

https://m.grasset.fr/emmanuel-le-magnifique-9782246815396

Ed dit: à

Message hilarant de JC :

RÉPUBLIQUE DES LIVRES
Ed, tu es jeune et tu as du talent…
Serais tu capable de calmer les poules de basse cour qui se crêpent le chignon comme de vieilles mémères de salle de profs ? Elles sont minables ! Ce matin, la lecture des commentaires de la RdL m’a fait regretter le temps présent…et sa bassesse.

Je me garderais bien de juger qui que ce soit, étant déjà bassement tombée dans le crepage de chignon ici.

Janssen J-J dit: à

des pulsions avocates qui vous rendent sympathique, Delaporte, hélas toujours douchées par un couplet final sur le christ… cette daube récup’… Mais pourquoi ?… et qui nous éloignent un peudu mépris de jzm que ces gens dérangent visiblement depuis le début, vu qu’il n’a jamais fait aucun effort pour aller vers eux, discuter. Evidemment, on les trouve pas tellement dans les jardins ou les cimetières, le monde est mal fait (John Webster, la duchesse de Malfi)…

Binoche, en néo Merteuil ? fallait y penser… et alii déguisée en bouguereau… qui crie après Munch dans la nuit apèrs une bonen murgée ? ça arrive, pas en faire en flan…

Scemama ? Laissons ce type là où il est, hors des GJ… Lunettes rouges a tjs été bien plus intéressant.

Oui, je suis déçu par le Clézio, ces gens célèbres devraient se taire, quand ils ne savent pas. Il est vrai qu’on veut tout le temps savoir l’opinion des nobèles sur tout et n’importe quoi. Le Clézio, le « leclésisme », bientôt l’Ecclesia…, pourquoi pas l’ecclésiastisme ? Que pense-t-il du n° 3 de la prélature en Australie ?

Ce matin, intervenu dans le jardin, il était temps…, les ronces avaient gagné dans les pommiers en fleurs. Des jonquilles, narcisses, violettes et primeroses à perte de vue. Miracle : ça existe encore ! Les deux poules et le coq ont pris un coup de jeune. Je voudrais bien lui couper les ergots démesurés, mais ne sais pas m’y prendre. Et elle ne veut pas, imaginant que ça va lui faire du mal. Alors que ferrer un cheval, bin non, il est content… Mais un coq, pourquoi n’aurait-il pas le droit d’être soigné s’il souffre ?

jazzi dit: à

« ta formule à propos de Binoche »

C’est celle de Sophie Avon, Paul, pas la mienne…

jazzi dit: à

« vu qu’il n’a jamais fait aucun effort pour aller vers eux, discuter. »

Faux, JJJ. Tu n’as pas lues mes chroniques sur les Gilets jaunes à Paris ici même ?

jazzi dit: à

Aujourd’hui, les Gilets jaunes ont décidé de faire un jogging à Paris. Ils ne peuvent plus se passer de notre belle capitale et n’ont pas envie de retourner à leurs ronds-points originels ! Je peux les comprendre…

jazzi dit: à

La Cima di Jazzi, ça donne le vertige : abrupt et d’une majestueuse hauteur !

Paul Edel dit: à

Jazzi.. ahhhh les clichés..et ceux de Sophie Avon sont dignes d’une pub pour tête de Gondole ..J’en profite.. ce qui est bien chez toi c’est qu’on sent que tu jubiles toujours comme un ado quand tu entres dans un hall de cinéma..prêt à voler les photos..tu es très Truffaut..quatre cents coups.. et c’est vrai que je te lis comme un excellent guide pour aller au cinoche…Mais mon cinema, le Vauban.. il joue toujours « les oiseaux » de Hitchcock..car sans cesse.. les goélands tournicotent et traquent le cinéphile dans la rue avec sandwich.. ou palets bretons pour le piller..

jazzi dit: à

Va à Rennes, il doit y avoir des multiplex, Paul, et des salles d’art et d’essai pour la jeunesse estudiantine !

Ed dit: à

14:52

Et des punks à chien

jazzi dit: à

Et des putes à matelots, comme à Hambourg, Ed !

Ed dit: à

Hein ? Mais Rennes n’est pas un port à ce que je sache. Kekidi ?

Delaporte dit: à

« C’est celle de Sophie Avon, Paul, pas la mienne… »

C’est ça, mon cher Jacuzzi, désolidarisez-vous un peu de Sophie Avon, qui est critique de cinéma comme M. Jourdain était grand Mamamuchi ! C’est la copine à Binoche, normal qu’elle ait aimé son film. Quand on cite une critique de cinéma, mieux vaut que l’auteur soit compétent. Surtout quand c’est pour me contredire.

Delaporte dit: à

Fabrice Luchini : « Je n’irai pas à l’Académie française » Obs

Dont acte. En même temps, c’est dommage. Les 40 Immortels sont bien trop sérieux.

D. dit: à

Ce soir je mange une quiche lorraine.

et alii dit: à

Tu n’as pas lues mes chroniqueset l’orthographe c’estcelle du correcteur!

Marie Sasseur dit: à

Une enquête résolue.
Le coupable, un gilet jaune, est passé aux aveux : «J’ai commencé à mettre des croix gammées parce que c’était trop long de mettre des phrases, et je voulais trouver un symbole de révolte. Remarquez, j’aurais pu faire la faucille et le marteau.» Ou encore, à propos de l’inscription «Juden Raus» («les Juifs dehors», en allemand) : «J’ai vu ça écrit dans un reportage dans Paris Match, mais je savais pas ce que ça voulait dire.» Tout en reconnaissant ensuite avoir tout à fait conscience que «Juden» veut dire «Juifs».

Il s’agit d’un fonctionnaire de 65 ans. On peut pas encore affirmer s’il s’agit d’un personnage de Simenon, il traine derriere lui un passif psychologique assez lourd.

https://www.liberation.fr/amphtml/france/2019/03/03/l-auteur-de-tags-antisemites-dans-le-rer-c-condamne-a-six-mois-avec-sursis-pour-degradations_1712698

Marie Sasseur dit: à

QUESTION : Pourquoi un poulet a-t-il traversé la route ?
REPONSES :

RENE DESCARTES : Pour aller de l’autre côté.

PLATON : Pour son bien. De l’autre côté est le Vrai.

ARISTOTE : C’est dans la nature du poulet de traverser les routes.

KARL MARX : C’était historiquement inévitable.

SADDAM HUSSEIN : Ceci était un acte de rébellion qui justifie pleinement que nous ayons laissé tomber 50 tonnes de gaz dessus.

RONALD REAGAN : Euh… J’ai oublié.

CAPTAIN JAMES T. KIRK : Pour aller la ou aucun autre poulet n’était allé avant.

HIPPOCRATE : A cause d’un excès de sécrétion de son pancréas.
(…)

BILL GATES : Nous venons justement de mettre au point le nouveau « Poulet Office 2000 », qui ne se contentera pas seulement de traverser les routes, mais couvera aussi des oeufs, classera vos dossiers importants, etc.

OLIVER STONE : La question n’est pas : « Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ? » mais plutôt : « Qui a traversé en même temps que le poulet, qui avons-nous oublie dans notre hâte et qui a pu vraiment observer cette traversée ? »

CHARLES DARWIN : Les poulets, au travers de longues périodes, ont été naturellement sélectionnés de telle sorte qu’ils soient génétiquement enclins a traverser les routes.

ALBERT EINSTEIN : Le fait que le poulet traverse la route ou que la route se déplace sous le poulet dépend de votre référentiel.

ERWIN SCHRODINGER : L’aspect corpusculaire du poulet nous empêche de raisonner correctement. En considérant plutôt sa nature ondulatoire, il est alors possible de remplacer la notion de trajectoire du poulet traversant la route par une probabilité de présence, plus élevée d’un côté de la route que de l’autre.

BOUDDHA : Poser cette question renie votre propre nature de poulet.

TOMAS DE TORQUEMADA : Tout poulet ayant traversé la route et qui reviendra en arrière sera considéré comme relaps et sera remis entre les mains de la Sainte Inquisition.

GALILEO GALILEI : Et pourtant, il traverse !

Lavande dit: à

Marie 19h28 : excellent !

renato dit: à

« Pourquoi un poulet a-t-il traversé la route ? »

C’est une histoire qui commence vers la fin du XIXe sur un journal USA.

On sait que Berlusconi l’employa lors d’un summit pour « détendre l’atmosphère » — témoignage de Cameron — ; on ne connait pas le pourquoi de Berlusconi car l’interprète refusa de la traduire parce que trop vulgaire.

Phil dit: à

La quiche lorraine ne se déguste qu’avec un gris de Toul. Vous avez ça dans votre cave, dédé ?

Bėrėnice dit: à

Quel délire , made in France. Soyons fiers!

Bėrėnice dit: à

Marie, dommage que vous ne disposiez pas de la source, un peu Vian dans l’esprit.

Delaporte dit: à

QUESTION : Pourquoi un poulet a-t-il traversé la route ?

Ulrike Meinhof : Pour changer la vie.

Lavande dit: à

QUESTION : Pourquoi un poulet a-t-il traversé la route ?

E. Macron : pour trouver du boulot de l’autre côté

DHH dit: à

il manque la réponse classique du Talmud:pourquoi pas?

P. comme Paris dit: à

La réponse du jésuite:

« Le poulet a-t’il traversé la route ?

Janssen J-J dit: à

Marie Son frère : pour rejoindre clampin & clapinox sur le rond-point des coquelicots, an ah ah, derrière le pont du Soupir

Ed dit: à

Excellent à 19:28

D. dit: à

Ed, ça date d’il y a environ 20 ans.

D. dit: à

Tu n’as pas lu, pas pas lues mais lu.

Anna dit: à

Mais c’est terrible de s’appuyer sur Simenon pour reconnaitre qu’il y ait eu une ressemblance dans les actes mièvres que nous posons dans la vie: il était mièvre lui-meme mais doué. Enfin, rappelez-vous qu’il nous a laissé sa dernière femme de ménage dans l’ombre. C’est vrai, sa première femme lui a donné du bec à tordre ‘un oiseau pour le chat’. Alors, soyons honnête: que recherchons nous dans la literature sinon une image qui nous convient.

Bėrėnice dit: à

Anna, non, ce serait trop ennuyeux.

Lavande dit: à

D. dit: 3 mars 2019 à 9 h 49 min
Moi en tout cas je m’en vais et pour toujours.
Je viens de prendre ma décision et je ne suis pas homme à revenir dessus.

et alii dit: 3 mars 2019 à 0 h 18 min
donc au revoir à tous,

Bėrėnice dit: à

Trop conforme, pas assez dérangeant, pas dépaysant. Dieu a créé l’homme à son image neanmoins ne cherchons nous pas à travers la création dans ce qui est à notre disposition à tenter de comprendre ce qui nous dépasse, à decouvrir des figures auxquelles notre confirmation ne nous aurait pas menés, en plus d’explorer des réalités qui nous sont inaccessibles, des schémas impensables…des idées et pensées que nous n’aurions su élaborer ou distiller resultante d’un itinéraire , de situations imaginaires ou vécues, observees

Bėrėnice dit: à

Conformation, excusez encore le choix du correcteur.

Anna dit: à

Nous vivons dans un confort d’idees Vehiculees parce que des hommes -plus que des femmes- ont relaté les gestes et faits de leur temps.avec talent. Ce mot ‘talent’ est lui- même galvaudé. Mais il faut des mesures pour le nain et le géant. Et Simenon est lui même
Le substrat de son époque comme l’est Houellebeq.

Anna dit: à

Berenice, ne jamais mêler Dieu à nos diversions. Il nous le rendrait mal: il se cherche, lui aussi

Bėrėnice dit: à

Nous sommes des voleurs. Nous approchons parfois de tres loin et meme honnêtement passons à cote sans la reconnaître de la richesse d’un autre né avec une plume dans la main .

Anna dit: à

Mais alors, pourquoi Simenon revient souvent à la charge dans ce blog.? Quel est le lien affectif d’un écrivain journaliste comme Pierre Assouline a Simenon?

Bėrėnice dit: à

C’était pour le raccord papier peint et comme vous le savez, je n’ai pas lu tout Venilia. Mais pourquoi chercher dans la littérature quelque chose qui vous conviendrait, elle explore souvent le mal . C’est ce qui vous convient?

Bėrėnice dit: à

P A mérite à coup sûr la mention intellectuel, érudit? A votre avis? Ces gens ne sont pas des sectaires mais des explorateurs.Alors pourquoi pas G Simenon qui a été considéré comme un écrivain majeur et reconnu par ses pairs en son temps.

Anna dit: à

Berenice, ce n’est pas le fait d’être des voleurs qui pèse le plus. C’est le fait de ne pouvoir s’identifier à sa juste valeur parce qu’il y a toujours quelqu’un qui te vendra des sucres d’orge pour te pourrir les dents

Jean Langoncet dit: à

@s’identifier à sa juste valeur

La poule et le cure-dent, bien vu

Bėrėnice dit: à

L’embellie, vous y voyez un message de politique économique? Le brexit est tellement compliqué que je ne suis á peine que les grandes lignes. Je me demande quelles tractations une telle operation peut contenir pour les banques, la finance, le tissu d’activités commerciales. Bref , je n’y comprends rien .

Bėrėnice dit: à

Et alii, je loue votre effort pour passer incognita sous un autre pseudo mais oui, vous avez vraisemblablement raison sans même penser aux risques du métier.

Anna dit: à

Et que les symboles soient détournés par volonté ou par force, sSimenon nous ramène toujours vers une morale dont on ne veut plus. Le monde est complexe parce que les enjeux sont complexes (faut-il qu’on comprenne). Les meurtres de tout genre ne peuvent plus être compris avec une technique Simoniene. Pourtant, faudra-t-il en revenir au vieux Shakespear… triste

christiane dit: à

Anna, à 22 h 48 min vous écrivez : « […] que recherchons nous dans la littérature sinon une image qui nous convient. » ?
Les réponses de cette devinette (Pourquoi le lapin traverse la rue ?) sont infinies. A chaque fois le lecteur peut faire l’expérience par la créativité des propositions de l’infini au cœur du fini, une brèche par où l’imagination ouvre la possibilité d’une autre réponse. Et ce sont autant de situations, de personnages, de dialogues entre les lecteurs. Une devinette où l’on peut apprendre à questionner, à s’étonner, à connaître les autres, à retrouver l’ouvert.
Ce n’est pas de répondre qui est difficile, c’est de continuer à questionner, de résister à la réponse qui mettrait fin au jeu..
On est pas loin de la littérature qui est aussi par les mots, une façon d’explorer les énigmes posées par la vie et le comportement des humains.
Simenon, puisque vous le citez s’est amusé à poser des questions et à répondre à ces questions en laissant toujours quelque chose d’indécis, de pas terminé.
Ici, l’existence de moteurs de recherches est inutile. Ce qui compte c’est le cheminement des uns et des autres, les réponses qui sont prêtées à des gens célèbres à travers leur personnalité et souvent avec humour. une devinette qui nous emmène en voyage… Toutes les réponses sont possibles, elles devancent toujours la suivante !
Une réponse définitive, sorte de clé de l’énigme supprimerait ce désordre et mettrait fin à toute cette créativité.

Bėrėnice dit: à

Anna, je ne sais trop si de plus le phénomène identification s’applique à des valeurs. Il me semble qu’elles peuvent être reconnues , qu’il est possible de les adopter, de les faire siennes. Vous identifiez vous à la droiture , l’honnêteté, au courage, à l’honneur,ou un lingot bien que ce soit vulgaire et trivial ? Ce genre connait un succès contemporain porté par notre chef de l’état entre autres, c’est un système de valeur où seule la réussite convertible en devises compte, Être millionnaire ou plus serait accéder à un statut honorable et enviable.

Bėrėnice dit: à

La tragédie grecque a jeté les principales lignes, les défauts ou failles qu’ils s’ habillent ou beneficient de technologie sont les mêmes. Les sondeurs d’âmes ramènent toujours de la noirceur, les décors changent. Les moyens d’investigation progressent aussi vite peut-être que le désespoir s’epaissit.

Jean Langoncet dit: à

@La tragédie grecque a jeté les principales lignes

Hésiode et ses Eris, bonne et mauvaise, pour tout dire

Anna dit: à

Oui Berenice, on pourrait prendre ce chemin la. C’est tout à fait justifiable. La créativité ne devrait pas avoir de maître puisque Dieu se cherche en nous – et non l’inverse. Ce qui est difficile à comprendre par les temps qui courent, c’est cette recherche créative qui exprime le divin qui nous engraisse sans que les valeurs antérieures n’y jouent un rôle clair et précis. I deserve it! Really!?

Anna dit: à

La tragédie grecque a donné l’essor à la culture judéo-chrétienne. Ce fut un jeu pour elle. Elle découvrait et mettait en avant ‘une certaine condition humaine’. Il est temps de renouveler les bases profondes qui ont été jetées et nous ont influencé notre manière d’appréhender la réalité du futur.

Jean Langoncet dit: à

@Really!?

Aussi certainement que l’interrupteur on/off dans la cage d’escalier est hopefully fonctionnel

Bėrėnice dit: à

Je n’ai lu que la fabrique du sujet, à ce sujet. Ce devrait être de votre niveau.
Pour moi, croire en Dieu équivaut à croire en l’Homme. Je ne dispose pas de la bonne base de données. Je ne m’exonere cependant pas sous ce prétexte de conserver une certaine attitude et d’en condamner certaines autres , d’être critique ou sceptique mais pas cynique

Bėrėnice dit: à

Pour l’essor, puisque vous êtes genereuse en documentation, j’attends des arguments qui soient plus convaincants qu’une affirmation. Les prof et historiens pourraient étayer.

Jean Langoncet dit: à

(la goutte est devenue une maladie honteuse ?)

gisèle dit: à

@ vedo 03/1h33.Il n’y a aucune note Wikipédia sur P.Moreau.Vous vous êtes trompé de Pierre ou de Moreau. Celui auquel je faisais allusion a écrit ,publié un nombre impressionnant d’articles, de livres et dirigé de très nombreuses thèses.
je donnais le bon lien.

vedo dit: à

Est-ce que je me suis trompé ou est-ce que vous ne savez pas lire:
 »
La note wikipedia en allemand sur Pierre Moreau contient une liste de 24 ouvrages. Il n’y a pas d’article wiki en français.
 »
https://de.wikipedia.org/wiki/Pierre_Moreau

Dans cette note, où je n’ai aucune responsabilité, Pierre Moreau (1895-1972) est « Schwiegersohn » de Victor Giraud.

Petit Rappel dit: à

Ne pas oublier Yves Giraud, qui fut aussi professeur à Fribourg et procura entre autres un bon Marot en GF…

Marie Sasseur dit: à

Pourquoi lit-on des romans ?

Héloïse Lhérété

Août-septembre 2010

Article issu du numéro La littérature, fenêtre sur le monde(Mensuel N° 218 – août-septembre 2010)

Passou dit: à

Anna : « Enfin, rappelez-vous qu’il nous a laissé sa dernière femme de ménage dans l’ombre. C’est vrai, sa première femme lui a donné du bec à tordre ‘un oiseau pour le chat’ »

Précisions, Anna. Celle que vous appelez « sa dernière femme de ménage », et qui était devenue sa compagne, Teresa, est partout dans la vingtaine de volumes des Dictées. Quant à Denyse (Un oiseau pour le chat), c’était sa se seconde femme.

Janssen J-J dit: à

Passoul il faudarit venir plus souvent revisiter nos terres charentaises sur les pas de simenon, elles ont bien changé depuis l’avant guerre. Je peux vous faire revisiter les bons itinéraires
http://simenon.com/tag/nieul-s-mer/

Passou dit: à

Ah, Nieul, que de souvenirs…

Janssen J-J dit: à

De toute façon, chacun lutte contre le poids des stéréotypes dans sa chair, jzmm, que ce soit en Espagne ou en France. En Allemagne, je ne sais pas.
https://laviedesidees.fr/Le-mythe-du-mauvais-corps.html
Tout à l’heure, 14.30, enterrement de Jeanne B. Elle est morte jeudi dernier. J’espère qu’elle aura une belle cérémonie. En province profonde, du côté de Nieul, on pense toujours comme ça. Aujourd’hui, un temps épouvantable : tempête, bourrasques, calme plat, pluies fines, grêles ou grésil, puis r-agitations et soleil. Les jonquilles ploient et résistent. Leurs corolles.
Tombé sur Desnos, décidément… (Chantefleurs).
Es-tu narcisse ou jonquille ?
Es-tu garçon, es-tu fille ?
Je suis lui et je suis elle,
Je suis narcissse et jonquille,
Je suis fleur et je suis belle
Fille.

gisèle dit: à

Vedo Petit Rappel à propos de P.Moreau.
Très Honoré Vedo 4/3 01h47.MMerci à vous, je vais de ce pas m’inscrire à un cours de rattrapage scolaire. Je me disais bien aussi…
Re prenons nos esprits, voulez-vous!J’avais mené une recherche sommaire en cliquant sur « résultats uniquement en français »; et je n’avais pas eu accès au Wiki en allemand….Que P.Moreau ait été « le fils » de V. Giraud m’avait semblé bizarre,en fait, il était donc son gendre, donc son « beau-fils ». C’est là une erreur d’un trad. un peu pressé.
Par ailleurs, si vs avez cliqué sur le lien que j’avais donné le 3/3 à 1h30,vous auriez vu bien plus que 24 livres publiés, tous les articles, toutes les thèses qu’il a dirigées.
( en effaçant « en fr.seulement » j’ai trouvé le wiki en allemand).
Merci à Petit Rappel ,pour l’ajout.Il s’agit d’une famille d’universitaires,lettrés ! Ce qui fait la qualité d’un cours c’est tout l’arrière-plan du savoir et des connaissances, qui le nourrissent immanquablement.
Pour l’instant, je laisse reposer Flaubert et P.moreau (dt j’ai 2,3 livres ds ma biblio. V.Giraud m’intrigue…ce sera pour plus tard.

gisèle dit: à

DHH, bonjour. Un tout petit mot pour clore P.M. et Fl. J’ai lu les posts enflammés à vous adressés par un posteur qui s’était manifestement attardé dans les vignes du seigneur… Quant à Vedo, un pointilleux acerbe.. Nous voilà bien loties. Quand je pense que tout cela était parti de l’âne quenotte sous les fleurs d’un pommier!proustien ou non proustien……
Vous répondre a été un plaisir, c’était une conversation privée mais non secrète. Evoquer des souvenirs pâlis fut plus roboratif que démoralisant:qui était donc la fille en jupe de ces années-là,juste avant….
Je ne sais si vs aurez envie de vs plonger ds la longue biblio dont j’ai donné les liens.Quand j’aurai le temps.. Pourtant, je vais relire L’Ed.Sent. qui est,à mon sens, un vrai tour de force,sans que le lecteur n’en ressente « la force » [je l’ai relu depuis l’époque des collants Dim’…je ne sais pas si mes fils l’ont vraiment lu. Des petit-fils beaucoup plus jeunes que la fille de Madame Arnoux quand elle apparaît sur le bateau]
Bonne soirée.

vedo dit: à

Je ne suis pas un pointilleux acerbe. Simplement, il suffisait de me lire. Mais laissons cela de côté, surtout à propos d’une figure pour laquelle il ne faut que laisser monter en soi des sentiments d’admiration. Et merci d’avoir fait découvrir cette figure.

christiane dit: à

Janssen J-J dit: 4 mars 2019 à 10 h 27 min
Votre lien sur Nieul sur mer et le souvenir de Simenon est enchanteur.
J’aime beaucoup vos commentaires, surtout pour votre simplicité chaleureuse, votre humour. Tant ici sont vaniteux et raides…
J’ai terminé Un bon rabbin, ce roman que vous évoquiez… J’ai passé un bon moment à le lire. Ce Chlomo est irrésistible et Jacob est… surréaliste.
Merci encore du conseil de lecture.

DHH dit: à

@Gisele
Non je n’ai pas eu encore le temps de me plonger dans la textes que vous m’avez indiqués ?
J’imagine que le DEA de Biasi que je n’ai pas encore lu contient tout ce qui s’epanouit dans le grand essai sur Flaubert de ce magnifique connaisseur de son œuvre. Je vous signale aussi qu’il Il y a à Rouen autour de M .(son prenom m’echappe )Leclerc un centre de recherche qui est la Mecque des études flaubertienne .Je lui avais adressé l y a plusieurs années un point de vue sur le sens du personnage d’Homai, auquel il a eu l’amabilité de me répondre avec ses observations tout à fait intéressantes et nourries
Je ne pense pas malheureusement que ce blog soit le lieu pour poursuivre une vraie conversation sur ce roman que nous aimons et sur lequel nous pouvons être intarissables :ah la fête chez Rpsannette ;ah ! l’échange de regards également stupides entre Rosannette et les carpes de fontainebleau ;ah l’avalanche d’idées reçues directement sorties du dictionnaire dans les conversation de salon chez madame Dambreuse (Chartres ses patés sa cathédrale )ah !le sac des tuilerie avec les émeutiers qui se jettent sur les lits des princesses avec l’illusion de les violer ,ce qui je crois a inspiré une scene d’Otobre ) Eisenstein.
Nous devons nous en tenir là d’une part parce que la prolongatiopn d’une telle conversation appelle un échange vivant qui ne s’accomode pas du rythme poussif de post qui se répondent de manière aléatoirement différée
Mais d’autre part , parce que si j’en juge par certains commentaires sans bienveillance ,nous serions bien ridicules de nous etaler sottement sur ce blog avec notre bavardage de vieilles dames nostalgiques de nos annéees d’etudes

Janssen J-J dit: à

La cérémonie était simplissime dans cette minuscule église d’où partirent tant de charentais et vendéens à la conquête du Québec, au XVIIe, après Samuel de Champlain, à Brouage.
On a rédecouvert B., sa fille, pas revue depuis trente ans… Quelle émotion. Nous avons ri de ces retrouvailles bizarres, la mort en était presque joyeuse… Elle est déjà en retraite et nous allons bientôt prendre la nôtre, sur la terre des ancêtres. C’est comme si un cycle nécessaire s’accomplissait, comme si le temps de l’apaisement était en train d’advenir, subrepticement.
Ce break d’une semaine, si loin des soucis urbains… il y a une vie ailleurs, simple, amicale, pour peu qu’on le veuille. Chère Ch., vous vous étonnez toujours, et savez rendre hommage, le moment venu. Vous êtes la seule à faire part de vos lectures, au nom d’une solidarité. Les parents de Manuel B. vont être heureux de votre message quand je vais leur signaler. Ils sont si fiers de leur fiston. Je les comprends. Merci pour le message. Oui, la lumière du couchant sur le côte charentaise, c’est elle que je verrai en dernier. Je le sais, c’est la plus belle au monde.

Marie Sasseur dit: à

« Ah que de souvenirs »

la maison de mémé?

La « maison de grand-mère » de Nieul-sur-Mer

En avril 1938, Simenon acquiert une maison dans les environs de La Rochelle, à Nieul-sur-Mer, rue de l’Océan, n° 31 (la petite porte noire dans le mur à droite de la photo ci-dessous). Il y vivra de septembre 1938 à l’été 1940.

« Il y a deux maisons dont je conserve une certaine nostalgie.
Dans l’ordre chronologique, c’est d’abord mon ex-maison de Nieul-sur-Mer, une abbaye du XVIIe siècle que j’ai aménagée avec amour, frappant chaque décimètre de mur avec un marteau, découvrant ainsi des fenêtres qui avaient été murées à l’époque où l’on payait l’impôt sur le nombre de portes et fenêtres, les pianos et les chiens, découvrant aussi dans ce qui est devenu mon bureau des niches qui avaient abrité des statues de saints.
Une immense pièce, au premier étage, avec une cheminée monumentale de style très pur. Un jardin largement suffisant entouré de murs servant d’appui à des espaliers et enfin, tout au fond, ce que nous appelions le Congo, une véritable brousse, plantée de bambous, à laquelle on accédait par un pont de bois enjambant un ruisseau. […]
Je disais volontiers à mes amis :
— C’est une maison de grand-mère, une maison où j’aurais aimé, dans mon enfance, aller passer des vacances avec une grand-mère.
Je l’ai habitée moins de deux ans, car la dernière guerre a éclaté alors que Marc faisait ses premiers pas et un officier allemand s’y est installé à notre place ».
Jour et nuit

 

Une abbaye, vraiment ? Il est permis d’en douter. D’autres textes de Simenon assurent qu’il s’agissait plutôt d’un prieuré… N’aurait-il pas confondu avec la Cour-Dieu ? Quoiqu’il en soit, l’écrivain était très attaché à sa « maison de grand-mère » :  « Cette maison-là », écrit-il, « a marqué un tournant dans ma vie ».

Marie Sasseur dit: à

Voir aussi F. Bon tres inspiré, car originaire de la region.

Marie Sasseur dit: à

Il est vachement bien le lien de 10h27, auquel j’ai emprunté l’entière citation précédente.

Jazzi dit: à

« Oui, la lumière du couchant sur le côte charentaise, c’est elle que je verrai en dernier. Je le sais, c’est la plus belle au monde. »

C’est comme pour sa mère, JJJ, on sait qu’on en a qu’une !
Chacun sa baie avec vue sur la mer : la mienne est plus méditerranéenne…

vedo dit: à

DHH,
J’ai toujours une grande estime pour vos commentaires.

Anna dit: à

Passou, on ne va pas se prendre les cheveux pour si peu! Bon, admettons, Simenon a été sincère vis-a-vis de toutes les femmes qu’il a fréquentées. Il a été sincère – point. Ça n’a pas d’importance quand on est admiré. Les valeurs sont flexibles. Mais certains laissent des traces comme Simenon. Nous n’allons pas lui faire un procès. Cependant, nous pouvons à notre tour imiter son art de l’observation tout en tenant compte de notre condition humaine. En peu de mots : l’empathie semble avoir manqué à ce fin psychologue plus qu’ecrivain De série policière, h’en Conviens. Tout, sauf ça.Amen

Anna dit: à

En fait, Passou quand l’empathie prend le pas sur l’observation, l’écrivain est mort.

Anna dit: à

Que penserait Simenon de cet article apparu dans le New York Times d’aujourd’hui “Guardians of French are deadlock, just like their country”. Quite nasty, I must admit from the NYT.

Anna dit: à

But it is true. Quelle est la différence entre un journaliste et un écrivain? Ou un poulet et un lapin qui traverse la rue? Tous les deux ont le même objectif : y arriver sain et sauf.

Jean Langoncet dit: à

@Tous les deux ont le même objectif : y arriver sain et sauf.

Miam

Anna dit: à

@ miam. Oui, je comprends qu’on puisse sauver un lapin des flammes (video postée). J’en ai sauvé un alors que je conduisais tranquillement ma jaguar dans la campagne anglaise. Seulement, voilà. J’ai donné un coup de frein (par bon instinct) quand je vis ce lapineau traverser nonchalamment devant mon auto. Applaudie, bien sûr, par ces countrymen de la campagne anglaise qui me suivaient. Le lapin était galeux. Aurais-je dû faire plus, me demandais-je plus tard? L’emmener chez le vétérinaire ? Je repensais sans cesse à cette vie qui de toute manière aurait fini rongée par la maladie dans un buisson jonchant ma route.

Bérénice dit: à

« Le lapin était galeux  » ce qu’il ne faut pas lire comme billevesées. Anna , il m’est arrivé d’en éviter un pris dans les rais des mes phares à deux ou trois heures de la nuit alors que je rentrais, j’ai freiné par un réflexe qui nous laisse toujours perplexes parce qu’imprevisible au risque de me déporter ma trajectoire dangereusement, les véhicules d’alors ne bénéficiaient pas de la technologie du jour. Il courrait, bien sûr, affolé, animé sans doute d’un sursaut de survie. Il s’en est fallu de peu pour qu’il perde sa pauvre vie d’animal sans importance. Personne aux alentours pour applaudir la manoeuvre et en regard de mon expériences,évidement, je me demande de quelle acuité vous disposez , je vous imagine de plus équipée de lunettes de vue[ mais mon souvenir n’est peut être pas fidèle à votre réalité]. De mon côté, je n’en portais pas à l’époque et profitait d’une parfaite vision qui n’est malheureusement pas aussi aigue que celle du lynx ou du buzzard, du faucon, de l’epervier. A l’extreme limite,j’aurais pu remarquer une myxomatose . Mais un problème de pelage, je ne crois pas. C’est fou comme vos balivernes sous ce pseudo nouveau semblent indispensables à la ration de plaisir malsain indispensable à votre « équilibre » à moins que ce ne concerne qu’une satisfaction de meme accabit. Si j’étais vous, j’eprouverais de la honte qui plus est à emprunter un prénom que d’autres femmes ont porté avec noblesse et grandeur par le passé et qu’actuellement d’autres portent pour le meilleur ou pour le pire. Vous aurez droit de penser que rien ne me rapproche de la constellation ou de la Bénéfice d’Aragon. Mais au moins, je n’essaie pas de faire passer des vessies pour des lanternes [fussent elles rouges]. Rien, je le crains, d’éveiller l’idée d’un certain déshonneur ni ne parviendra à étouffer ce moteur , peut être l’orgueil ou la bêtise, qui vous propulsent. Le ridicule ne trouvera en aucun cas de place entre vos lignes. Les apparences, ainsi seront aussi sauves que le lapin à qui le réflexe fut salvateur. Quant à votre affirmation sur l’écrivain et l’empathie, je serais plus réservée et moins peremptoire. Savez vous sue les manipulateurs les psychopathes en sont doués , seulement ils n’utilisent pas harcèlements recueillis dans le meme but que la plus part des individus. Se mettre à la place de l’autre, dans le cas d’un écrivain producteur de roman noir, d’ailleurs peu importe le genre, à mon humble avis peut servir s’il entreprend la psychologiques victimes ou s’y attardent un tant soit peu . Y verriez vous un égarement, une faute de style, une erreur fatale, cela reste à débattre.

Bérénice dit: à

De déporter ma trajectoire. Mes excuses matutinales.

Bérénice dit: à

Suite des correction sans bâtons, je profitais, les éléments recueillis, rien n’eveillera, la Berenice d’Aragon , qui vous propulse, dans désordre et n’importe le pardon s’il en reste.

J’espère, Anna, que personne dans votre cercle intime ne porte ce joli prénom. Quel prejudice cela representerait de lire une autre se fourvoyer ou se gargariser au volant d’une Jaguar . Jamais trop aimé les jaguar , bien que les nouvelles lignes et couleurs l’améliorent à mon avis mais ce traditionnel vert bouteille , quelle mauvaise idée !. En revanche, dans une gamme moins prestigieuse j’aime beaucoup les vieux coupés, Mercedes ou Saab ou les Porsches vielles ou récentes. Mon point de vue cependant et concernant les véhicules: peu importe la voiture pourvu qu’il y ait transport . Il n’ôte rien au plaisir esthétique éprouvé pour ces objets de luxe.

DHH dit: à

@ vedo 19 h 41
merci de cette opinion, d’autant qu’elle n’est pas partagée par tous ici

Anna dit: à

Mais Bérénice, elle ne m’appartenait pas cette jaguar! Je remplaçais le chauffeur de Madame, j’etais Jeune fille au pair. Pour l’empathie, faudra élargir votre champ de vision: vous savez peut-être reconnaître une mixomatose mais voila que vous avez ignoré de comprendre mes vrais dires. Au moins, ils auront contribué à nous livrer votre récit si stylé (je n’oserais dire ampoulé, ce serait une mauvaise idée). Oops, je ne me suis pas fait une amie, Et on arrête là pour la bile versée.

Janssen J-J dit: à

Des images paisibles du Puy Violent dans le Cantal
https://www.youtube.com/watch?v=T04xe_h8Htk
… cette nuit, c’était une autre paire de manches, dans les trois fermes du roman de Franck Bouysse, Glaise (Poche, 2017)… plus âpre, rugueux en envoûtant encore que « Grossir le ciel ».
Merci pour la découverte de ce magnifique romancier, il en connaît un brin sur la rudesse des paysans de jadis, des taiseux vrais accrochés à un monde minéral, dur et impitoyable, des personnalités troussées dans la gangue d’une écriture d’une sculpture efficace et sans graisse.
Ce Bouysse t’y met un sacré suspense. Tu peux plus le lâcher de la nuit. Et même si le bien triomphe apparemment toujours du mal, car il y a une justice immanente, eh ben, tu l’admets, car elle fait partie de leurs croyances…, et il va te faire partir du bon pied pour la journée, à coup sûr ! Bravo l’artiste.
NB/ Je vuex rien dévoiler, hormis une scène qui m’a coupé le sifflet… le personnage de Valette, réussi entre tous : une ordure intégrale qui se soulage sur une vèle (ou génisse) quand il en peut plus sur l’Irène qui le jette. Toujours entendu causer de cette pratique rustique, mais l’avions encore jamais vue décrite avec ce réalisme et cette crudité. Au 21e projeté sur la 1ère guerre mondiale, au pied du Puy Violent, à l’arrière front, la vie des hommes et des bêtes continue… Et sans voyeurisme aucun, on se surprend d’être devenu un peu con-con avec notre sensibilité animalière d’aujourd’hui… Non, les gorailles ne nous impressionnent plus. Ce qui m’a impressionné en revanche, c’est le sort de cette jeune bête. Aurait-on jamais pensé un jour pouvoir compatir au sort d’une bête violée par un paysan ? C’est qu’il aurait juste fallu imaginer comment ça pouvait se passer concrètement. Alhors ça ? Incroyab !

Janssen J-J dit: à

Plutôt d’accord avec cette vue,
https://theconversation.com/green-book-et-la-question-du-racisme-un-film-qui-nest-ni-tout-noir-ni-tout-blanc-112659?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%204%20mars%202019%20-%201250711555&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%204%20mars%202019%20-%201250711555+CID_df845d1380cc0974933ade636e37a28d&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Green%20Book%20%20et%20la%20question%20du%20racisme%20%20un%20film%20qui%20nest%20ni%20tout%20noir%20ni%20tout%20blanc

‘La force du film de Peter Farrelly réside dans un jeu d’équilibre entre la convocation de certains stéréotypes racistes aussitôt déconstruits par le traitement savamment proportionné des scènes induites par le renversement des rôles, l’humour, le rapprochement progressif des deux hommes et leur personnalité respective. Si le rôle du cinéma est de capter la réalité afin de nous la renvoyer dans son miroir réfléchissant, ce film doit nous rappeler la permanence du racisme que les situations de crise comme celle que nous vivons actuellement tendent à réactiver’.

Mais je crois qu’on est passés à autre chose, et je dois filer à La Rochelle voir C et L. Parait que leur couple bat de l’aile. Pourtant, ils n’ont même pas quinze ans de conjugalités.

Anna dit: à

@janssen mais comment pouvoir s’imaginer le traitement particulier fait à une vêle ou autre chèvre et mouton. Exactement. Je bloque, pour le moment, à écrire une scène de séduction d’un prêtre sur un jeune enfant mais qui n’est pas encore passé à l’acte. C’est sordide, autant que de voir l’egorgement d’une bête. Nous trouvons des excuses de survie pour l’abattement d’une bête, et même certains traitements particuliers à ces bêtes, comme dirait son homme. Tout se justifie. Même l’horreur. Mets-moi dans le camp inverse (celui du bourreau), je m’empresserai de lui trouver des excuses – le roman fait que la réalité se vide de son sang alors qu’il nous éclabousse de ses beaux restes.

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 4 mars 2019 à 18 h 53 min
Puisque vous le connaissez, pourriez-vous dire à Manuel.B. que le premier chapitre (où rien encore n’est joué…) m’a abasourdie car c’est une expérience que j’ai vécue, un entêtement que j’ai vécu, dans un autre lieu… niché au cœur de la Grande Chartreuse. Et que là, j’ai été saisie par un mystère plus grand que moi…
Un autre jour, un ami m’a fait visiter sa synagogue en fin de travaux, hors les horaires d’ouverture. Un matin, très tôt. Un tel silence, une telle lumière. Jamais oublié…
Et aussi, ce texte qui sert de préambule, comme il est juste. « […] C’est un homme aux qualités humaines reconnues, à la grande capacité d’écoute, et à la bienveillance admirée de tous. Il répond à toutes les questions qu’on lui pose, que celles-ci concernent la vie courante ou le Tout-Puissant. […] »
L’énigmatique aventure qui suit, imagée par le bandeau, est un amusement à la Buster Keaton qui tourne autour de problèmes graves. Oui, j’ai aimé.

Bérénice dit: à

9h58 coquecigrue , n’aurait pas dit ma mère, en revanche souvent lui venait un si tu ne crois pas celle là tu en croiras une autre. Grotesque cette histoire de chauffeur. Je n’ai que faire de votre amitié, votre pseudo m’est suspect, il tombe mal. Pour le style, pardonnez moi mais je n’ai suivi aucun enseignement littéraire, il faut croire que mes rares lectures n’auront pas amendé ma nature , médiocre.

Anna dit: à

Quel autre pseudo me prêtez-vous ? Non, c’est bien le nom qu’on m’a donné à ma naissance. Et puis votre mère devait avoir un bassin bien large pour faire passer une tête si pleine d’imagination comme la vôtre.

Petit Rappel dit: à

Gisèle, j’ai du croiser une fois Yves Giraud dans un de mes premiers congrès.C’était un homme sympathique, nullement prétentieux, sans charabia inutile.
Pour le sujet qui reste entre nous, je me souvenais de certaine étude scientifique biaisée et reconnue fausse depuis, mais qui a pesé lourd dans le débat sur l’homoparentalité notamment au GO d’après mes sources. Elle concluait à l’absence de troubles chez les enfants concernés. Onn sait aujourd’hui que c’est faux. Ce genre de procédé ne me rend pas la cause sympathique ni convaincante.
MC

gisèle dit: à

Petit Rappel 13h15.J’apprécie votre précision à propos du sujet en question. Il me semble que Les TV, toutes, banalisent et médiatisent à l’excès ces sujets fondamentaux.C’est à y perdre la tête et tout bon sens.Pour les deux loulous de Pétrone, ils servent, me semble-t-il,à structurer l’ensemble , à organiser un Tour ,dans les sociétés du 1°siècle vues par un écrivain à l’ironie aiguisée.
Pour P.M. je ne m’attendais pas à ressusciter d’ anciens souvenirs.Je continue à penser que le Prof. a une importance capitale.J’ai découvert une thèse,qu’il a dirigée en 63,dont le sujet a de quoi faire frissonner:le style rustique ds les romans champêtres après G.Sand…

Bérénice dit: à

13h11 aucun moyen de verifier. Si vous déclarez Ursula cela produirait le meme effet. Du phénomène identification au phénomène d’identification, la difference est pourtant grande. Vous ai je rapporté cette anecdote, une africaine voulait appeler sa fille  » maman ». Je racontai cette affaire à un psychiatre rencontré dans le train , il fut tres intéressé, je dus refuser de répondre à ses questions en raison de la déontologie.

Bérénice dit: à

Declariez.

Bérénice dit: à

Du processus identificatoire au phénomène d’identification. Décidément , ce portable m’ennuie. Je sors prendre l’air. A bientôt.

Janssen J-J dit: à

@ « Puisque vous le connaissez, pourriez-vous dire à Manuel B. »

Non Ch., je ne le connais pas, uniquement ses parents (qui ne me connaissent pas sous mon pseudo). Par ailleurs, je n’ai pas cette vocation de messager, d’autant que je ne vous connais pas sous votre vrai patronyme, hélas. Le mieux, voyez-vous, Ch., serait de lui écrire directement pour lui dire votre admiration de lectrice, en demandant ses coordonnées à son éditeur, le mercure de france. C’est comme cela que l’on procède en général.
Bonne chance, Ch., je suis sûr que MB répondra à votre enthousiasme ! Les jeunes auteurs prometteurs ont toujours besoin de l’enthousiasme de leurs lectrices. Mais pas moi, qui ne suis pas écrivain, comme vous le savez.

Janssen J-J dit: à

@11.20 comment pouvoir s’imaginer le traitement particulier fait à une vêle ou autre chèvre et mouton

Réponse précise aux pages 178-181 du roman (en poche). Cela pourrait vous enhardir ou vous débloquer pour écrire votre chapitre, je suis sûr. Il est un moment on l’on ne doit plus tourner autour du pot, en zoophilie comme en pédophilie.

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 5 mars 2019 à 15 h 59 min
Presque bonne idée, car les choses en resteront là, même si ayant lu un deuxième roman de lui Un tableau neigeux(même éditeur), j’ai pensé que les premières lignes des Confessions de Saint Augustin (chap. XXVI) auraient pu être mises en exergue de ce roman :
« Tard je vous ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je vous ai aimée. C’est que vous étiez au-dedans de moi, et, moi, j’étais en dehors de moi ! Et c’est là que je vous cherchais ; […] »
Avez-vous lu Un tableau neigeux ? Je vous le recommande. Regardant Manchester sous la brume, par une baie vitrée, Edwin ne sait pas que s’inscrit alors en lui un paysage de neige qui deviendra son obsession. Cette quête d’un tableau possible représentant ce paysage qui hante sa mémoire, traversera tout le roman et à Paris (entre autres lieux, c’est un délice de la suivre de musée en galeries de peinture avec tous les noms des rues traversées). Mais comme l’auteur écrit des histoires bizarres, un peu absurdes, des aventures rocambolesques, il fallait bien qu’Edwin, ayant volé (par inadvertance) un petit tableau flamand (juste parce qu’il entrait parfaitement dans la poche de sa veste), soit poursuivi à son tour !
Cet écrivain – entre autres passions dont l’ethnologie, je crois – semble beaucoup s’amuser en écrivant et ses lecteurs aussi.
Bon, je ferme cet échange qui semble vous peser.

Janssen J-J dit: à

@ 16.47, mais non, rien ne me pèse. Bien au contraire, j’apprécie vos « corrélats » de lectures, ils sont toujours si surprenants… (j’ai de loin préféré « Un tableau neigeux »… mais St Augustin ne m’est alors pas venu à l’idée, dois être un brin trop cloisonné).

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 5 mars 2019 à 18 h 56 min
C’est que je préfère un dialogue avec le lecteur que vous êtes. Sans votre invitation à les lire, je n’aurais jamais découvert ces deux romans.
Le deuxième m’a, à vrai dire, un peu choquée. Ce Chlomo est quand même un peu limité… Endosser le job du tueur à gages pour lui permettre de se reposer c’est vraiment faire de ce rabbin, pas seulement un être bon mais surtout un être… . Bref, l’auteur s’amuse.
Ce diable qu’il confine dans une théière, c’est un peu Aladin et la réaction des six fidèles et de la femme de ménage tourne à la caricature.
Une problématique m’a intéressée (que l’on retrouve d’ailleurs dans le roman de Boulgakov) : qui fait le mal, accomplit parfois du bien Mais là, encore, tout cet argent pour transformer cette synagogue en édifice surchargé de marques de richesses c’est un ratage complet.
Néanmoins, si Manuel.B. choisit un sujet narratif, une intrigue qu’il suit autant qu’il l’invente, plus qu’un sujet profond, ce jeu ludique lui permet de frôler quelque chose de plus profond. Il dit (vidéo) avoir eu l’idée de celle-ci en observant un vieux rabbin se rendre à la synagogue tous les jours et ayant eu l’impression qu’il s’ennuyait.
Donc, comme vous, boucle bouclée, j’ai préféré de beaucoup « Un tableau de neige ».
Rien de mystique dans la citation de Saint Augustin, juste ce clin d’œil : chercher au dehors ce qui est en soi.
Ici, ce paysage enneigé. Cette seule quête aurait pu faire le roman. Il y a ajouté le mouvement inverse comme dans un ruban de Moebius. A son tour, il est poursuivi par les propriétaires du tableau qu’il a dérobé (l’épouse, pas très claire…) et par un collectionneur qui ayant repéré la valeur du tableau aimerait le posséder.
Ce qui est réussi c’est la parfaite indifférence d’Edwin à la présence du tableau dans sa poche. Seule sa quête compte. Il va même explorer un souvenir d’enfance : un cours d’Histoire pour essayer d’aboutir. Ce doit être la présence floue d’éléphants sur la crête, à l’horizon. Hannibal et Cie… Là, j’ai pensé au titre du roman de Mathias Enard Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants. tout fait signe quand on lit !
J’ai été très sensible à tous ces tableaux rencontrés au gré de son voyage et surtout de ce paysage de neige qui l’obsède.
Il y en a un aussi dans Golem de Pierre Assouline :
« Quand fond la neige où va le blanc ?
Accoudé à la fenêtre, le front posé contre la vitre, […] il s’abandonnait encore et encore à cette question sans réponse dont il ignorait l’auteur […].
Quand fond la neige où va le blanc… où va le blanc…le blanc… »
Edwin, de la même façon se demande où il a pu voir ce tableau encore et encore.
Oui, j’aime échanger avec vous mes impressions de lectrice. C’est toujours une grande joie.
Bonne soirée.

Anna dit: à

@janssen. Non, ce n’est pas une question de tourner autour du pot. Aujourd’hui, si on n’écrit pas avec une certaine forme de cynisme, on est pas apprécié. Le mot zoophilie, pedophilie nous enferme dans ces mêmes cases que ces mêmes mots semblent nous livrer la raison d’appartenir à un groupe ou un autre. Comme être sémite ou anti-semite. C’est ce qui fait le succès d’un écrivain comme Houellebeq. Au niveau des mots, bien sûr et de la description de ce que nous pensons vivre en ces années. Simenon a su gérer son époque quant à la description des mœurs ambiantes. Le reste lui a échappé. Je suis sure que c’est ce qui a laissé plus de traces chez lui. L’impossibilte De comprendre les gens ingérables au départ dans sa vie. Comme sa mère.

Bérénice dit: à

A propos de Houellebecq, je lui trouve un don d’hypnotiseur. Je sais que beaucoup d’amoureux de littérature le critique , pour ma part je ne peux pas m’empêcher de le suivre comme si, en dépit de son style , du contenu qui réduisent notre époque à ce qu’il en dit et de l’opposition pour que ce ne soit pas que cela qui intérieurement trouve place, il réussissait à retenir mon attention.

Bérénice dit: à

le critiquent.

Janssen J-J dit: à

Des réconforts ‘de luca-ciens’…

Tout m’a toujours séduit chez cet homme, le non romancier, sa non vie, sa modestie, le travailleur manuel, sa naissance en 1950, ses engagements à Lotta Continua (une société de réciprocité), sa manière d’être au monde comme inexpérimenté chronique et apprenti perpétuel, son inaptitude au rire et à raconter des blagues (pourtant…, la scène de terreur dans les chiottes investies par un car de bonnes soeurs !…), la mort vécue dans l’infarctus (le noir, une densité), sa ‘dure mère’, son isolement, son oxygène-oxygène, son renoncement à la foi, l’exemple édifiant de la femelle du chamoix impériale sous l’orage avec son petit, son total inintérêt pour la postérité…, mais aussi, sa croyance au cirque de l’illusion dans le plus grand des spectacles du monde, Phileas Taylor Barnum…

– Que veux tu faire plus tard ? Je veux être un lecteur.
– Je suis heureux lorsqu’une lecture m’enthousiasme, alors qu’un de mes écrits arrive tout au plus à me satisfaire.
– Je préfère la liberté de disparaître. Rien qu’une question : est-ce que tu m’aimes ?
– Je redeviens le cocher de moi-même.
– TU ES UN FORAIN QUI FAIT TOURNER LE MANÈGE POUR FAIRE MONTER L’ENFANT QUI EST EN CHAQUE LECTEUR.

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