La condition humaine, Maigret compris
Jules Maigret est impardonnable. A cause de lui, l’opinion lettrée est persuadée que Georges Simenon est un auteur de romans policiers – qu’il n’est que cela (excusez du peu et, en passant, quel mépris pour un genre qui a ses lettres de noblesse depuis longtemps). Ou même qu’il n’est rien d’autre. Et ce ne sont pas les fiestas du 90ème anniversaire de sa naissance (qui coïncideront cette année avec le 30èmeanniversaire de la mort de l’écrivain, le créateur et sa créature se retrouvant ainsi bras dessus bras dessous dans les célébrations), avec un Tout Maigret en dix volumes (Omnibus) préfacés par des écrivains reconnaissants, ni les manifestations dans le cadre du festival Bibliocité à la Bilipo qui vont arranger les choses ; d’autant que le dessinateur Loustal est une fois de plus de la partie, apportant une touche subtile et parfois exotique aux couvertures à rabats autorisant des vues panoramiques dans l’esprit d’un ruban, ce qui ne va pas sans difficulté mais a la vertu de réchauffer par l’usage de la couleur et la netteté la fameuse atmosphère Simenon plutôt réputée pour son côté poisseux.
Et voilà comment en raison de son importance durable et internationale, un personnage récurrent inventé pour sa récurrence même éclipse l’une des plus grandes œuvres de fiction du XXème siècle. Pas tout à fait mais presque. Elle a encore de beaux restes. Les enquêtes du commissaire ne représentent pourtant qu’un tiers de la somme romanesque, mais le cinéma puis la télévision lui ont offert de tels prolongements un peu partout dans le monde que pour beaucoup, Maigret c’est Simenon, et c’est Simenon c’est Maigret. Exclusivement.
Passé ce léger mouvement d’humeur, l’évidence s’impose : le personnage existe (ce blog trilingue particulièrement bien informé lui est en grande partie consacré). On l’entend respirer, on le voit déplacer sa masse, on hume le parfum de son tabac, on devine ce qu’annonce ses murmures, borborygmes et silences. On le sent arriver en devinant son pas dans l’escalier de l’immeuble du boulevard Richard-Lenoir, cette lourdeur paysanne, tout comme sa femme qui attend derrière la porte (tuyau difficile à dénicher à destination des amateurs de Trivial pursuit : elle s’appelle Louise).
Sa naissance est entourée d’une légende, comme il se doit. C’était en septembre 1929 à Delfzil, port des Pays-Bas à l’embouchure de l’Emes. L’Ostrogoth, le bateau de l’écrivain, étant au recalfatage, celui-ci s’installa sur une caisse à même le quai, posa sa machine sur une autre caisse et se mit à écrire Pietr-le-Letton. Quelques verres de genièvre plus tard, sa vision fut troublée par l’apparition dans les brumes de la silhouette puissante et impassible d’un homme qui ferait un commissaire acceptable… Du moins est-ce ainsi que son créateur a voulu s’en souvenir. Un aspect auquel le dessinateur Jacques de Loustal, l’auteur des nouvelles couvertures, est particulièrement sensible étant familier de l’œuvre de Simenon depuis, que étudiant en architecture, il s’était imprégné de la lecture de La Maison du canal et de L’Ecluse No1notamment lorsqu’il consacrait son diplôme aux… canaux !
On ne saura jamais ce qu’est une silhouette de commissaire ; il n’en demeure pas moins que Simenon, qui n’est pas du genre à se laisser envahir par le doute existentiel sur la création littéraire, lui adjoint aussitôt des accessoires indispensables à l’exercice de son ministère : pipe, chapeau, pardessus à col de velours… Bien plus tard, on corrigera la légende en précisant que lorsqu’il gâchait du plâtre en écrivant des romans populaires sous dix sept pseudonymes, Simenon avait déjà esquissé le bonhomme, testant sur ses lecteurs et sur lui-même l’effet produit par tel ou tel détail de sa personnalité.
Durant des décennies, gazettiers et thésards ont fait des recherches dans le fol espoir de découvrir comment il avait trouvé son nom. Ils ont tout imaginé sauf le plus évident : lorsqu’il vivait place des Vosges à son arrivée à Paris, il promenait son chien avec son voisin du dessus, le Docteur Maigret, jusqu’à ce que celui-ci déménage car il ne pouvait obtenir le téléphone ; voilà pourquoi les chercheurs ont épluché en vain les annuaires téléphoniques.
1,80mètres pour 110 kgs, marié sans enfant, 45 ans, natif du château de Saint-Fiacre près de Moulins (Allier) où son père était régisseur. Voilà pour l’état-civil. Mais à quoi ressemble Jules Maigret ? Au physique : face ronde un peu rouge, yeux naïfs, nez camus. Ni moustaches ni chaussures à semelles épaisses. Une charpente plébéienne. Dodeline de la tête en marchant. Balance d’énormes bras. Ne sait pas conduire. Un bloc. Au moral : patient, calme, flegmatique, obstiné, stable, instinctif, intuitif, apolitique, méfiant, routinier, chaste, mangeur, buveur, bourru, discret, sédentaire, peu liant. Il a le génie de l’imprégnation. Il résout les énigmes avec son odorat. Expressions favorites : « Je ne crois rien » ou « Rien du tout ».
Il n’a rien du flic ordinaire. Il est sympathique. Le genre de type que l’on adopterait volontiers comme père ou comme grand-père, selon les âges, à moins qu’on ne lui propose de devenir notre meilleur ami d’enfance. Ses collègues raillent ses méthodes peu orthodoxes mais lui reconnaissent une certaine efficacité. Ils n’apprécient pas tous sa manière bien à lui de se camper solidement sur ses deux jambes lorsqu’il entre dans une pièce, ce qui est plus de l’assurance mais moins que de l’orgueil. Il vient du monde des petites gens et jamais ne l’oubliera. Un humilié ne fera pas appel à lui en vain, un bourgeois c’est moins sûr. Il est issu de la France profonde mais Paris est sa ville. Maigret est unique même s’il emprunte quelques traits aux commissaires Massu, Guichard, Xavier et Guillaume.
Sa capacité d’empathie est sans mélange. Toujours plus proche de la victime que du coupable. Le suspense et la résolution de l’énigme ont si peu d’importance dans sa vie que l’on relit volontiers ses enquêtes avec un plaisir renouvelé, la fin n’ayant aucune importance. Maigret nous contamine : à sa suite, on ne cherche pas à identifier l’assassin mais à le comprendre. Seule importe la vérité romanesque. Au fond, il est grand temps d’inclure les enquêtes du commissaire Maigret parmi les « romans durs » et les « romans de la destinée » de Georges Simenon. Policier, quel roman policier ?…
C’est ainsi : chez Simenon, tout est bon. Rien n’est malaisé comme de conseiller un titre. Tout dépend du client. Il en va ainsi tant pour les romans durs que pour les enquêtes de Maigret tant désormais l’ensemble fait bloc. Celles-ci n’y échappent pas au motif qu’elles relèvent du registre du divertissement selon le désir de leur auteur même. A chacun son Maigret. Ce choix ne dit rien de l’auteur ou de son héros mais tout du lecteur qui l’a lu et élu. N’empêche que j’y ai ma préférée, ma favorite, celle que je mettrais entre presque toutes les mains : les Mémoires de Maigret. Peut-être parce qu’en sus de sa dimension policière, elle accomplit une prouesse littéraire et fait se rejoindre les deux pans du massif romanesque.
On comprend que Georges Simenon ait confié avoir une tendresse particulière pour ce roman. Car c’en est un, malgré l’ambiguïté du titre. Il a l’originalité de mettre en présence en les confrontant Maigret et le jeune Simenon, le commissaire et l’écrivain, la créature face à son créateur dès leur première rencontre dans les bureaux de la Police judiciaire au Quai des Orfèvres. L’expérience est fascinante à observer pour tout écrivain parfaitement au fait des mécanismes de la création littéraire, et passionnante à découvrir pour tout lecteur curieux de l’envers du décor. S’ensuit une mise en abyme drôle, instructive et vertigineuse. Il l’avait écrit en 1950 à l’occasion des 20 ans d’existence éditoriale du plus célèbre flic de France. C’est un livre tellement à part dans sa bibliographie qu’il avait un temps songé à le publier sans nom d’auteur sur la couverture….
Jules Maigret, policier si Français, ne pouvait s’épanouir que dans l’esprit d’un romancier-nez. Comme lui, c’est un intuitif et un instinctif, qui s’imbibe, s’imprègne, se pénètre d’un univers pour comprendre les mécanismes d’un milieu. Il est la France profonde faite homme, mais une France d’avant, celle de Moulins (Allier) telle qu’elle apparaît dans L’affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy. Son odorat, davantage que sa capacité de réflexion, l’amène aux plus audacieuses déductions. Il raisonne moins qu’il ne procède par association d’idées ; la transe a sa place dans ses enquêtes.
Maigret lui colle à la peau : « J’étais bel et bien pris dans un engrenage dont je ne suis jamais sorti » lit-on dans Les Mémoires de Maigret dont le narrateur est au fond un fascinant mélange du policier et de son créateur. Georges Simenon avait inauguré sa production romanesque sous patronyme par un Maigret intitulé Pietr-le-Letton (1931). Il l’a achevée avec Maigret et Monsieur Charles(1972). Ainsi la boucle était bouclée avec le succès que l’on sait. Mais a-t-on jamais vu uncréateur se plaindre ainsi des torts que lui avait causé sa créature ?
Le génie de Simenon, c’est qu’il vous parle de vous sans jamais vous interpeller. Il vous fait directement accéder à l’universel. Pas de gras chez lui. On est tout de suite à l’os. De quoi parle-t-il ? De l’amour, de la haine, de l’envie, de la jalousie, du mensonge, du regret, de la honte…Mais que la rédemption est difficile à y trouver ! On devrait ceindre son oeuvre d’un bandeau intitulé « La condition humaine » et tant pis si c’est déjà pris. Toute son œuvre sans oublier tout Maigret.
(Illustrations de Loustal à la plume et à l’aquarelle, le trait rehaussé à la pierre noire)
1 325 Réponses pour La condition humaine, Maigret compris
« son créateur étant un romancier-nez », ça c’est vraiment bien, mais deux fois de suite, ça c’est un peu trop. Enfin, à mon sens, hein.
Bien vu, merci Clopine.
Passoul, on sent que vous aimez Maigret jusqu’à l’os, comme un gilet jauni. C’est bien. Vous êtes sûr, pour Louise ?
les chats de D. et Ed. sur la toile, c violent.
Excellent billet (sauf cette expression maintenant utilisée par beaucoup trop de critiques littéraires : » Pas de gras chez lui. On est tout de suite à l’os. » J’aimerais bien savoir qui a lancé cette mode !)
Donc, mise à part cette expression, il est intéressant de voir Passou rendre les armes ! Combien de fois a-t-il écrit ou dit : Simenon ce n’est pas que Maigret et là tout un billet tentant de cerner Maigret.
Je me souviens de cette saison où l’on pouvait acheter au kiosque du coin les romans « durs » de Simenon, parus entre 1931 et 1972, avec des présentations de P.Assouline. Tant de volumes (pas tous achetés !) : « Le monde de Simenon ». Que de romans j’ai découverts, alors… Et Maigret s’estompait au fil de mes lectures laissant place aux personnages de « L’aîné des Ferchaux », au couple du « Train » en plein exode, à « L’étoile du nord », « Monsieur Hire », « L’horloger de saint-Paul », « Les Anneaux de Bicêtre »… La forme des romans et l’écriture étaient différentes, moins balisées que dans les enquêtes policières de Maigret, l’atmosphère crépusculaire.
Revu récemment (et relu) Simenon par P.Assouline. Oui, il n’était pas que Maigret…
L’écriture des Maigret est plus fluide, plus facile à lire. Le personnage principal (Maigret) est un repère. Toutefois l’action n’avance pas de façon prévisible, linéaire.
Des intrigues divertissantes dont le cinéma a flairé l’aubaine, la télévision aussi. Maigret a souvent pour nous l’allure, le visage de B.Cremer, J.Gabin, J.Richard, même C.Laughton, et H.Baur… et tous ces personnages désemparés, solitaires, des gens ordinaires, des petites gens souvent, que Maigret dévoile mais ne juge pas, nous font ressentir une nostalgie d’un temps d’avant. Les romans de Maigret persistent en notre mémoire…
Donc « Les Mémoires de Maigret » au titre si ambigu, pourquoi pas ?
« On est tout de suite à l’os. »
Moi, ca me cause pas c’te cuisine.
C’est bientôt l’heure de se mettre à table.
« Recette : maquereaux au four Il avait 200 mètres à parcourir pour arriver chez lui, où régnait une odeur de maquereaux au four. Mme Maigret les cuisait au vin blanc, à petit feu, avec beaucoup de moutarde (Maigret et le tueur). Ingrédients pour 4 personnes: 4 maquereaux de 300 g environ, 6 échalotes, 1 bouquet de persil, 25 cl de vin blanc sec, 4 branchettes de thym, moutarde au citron, poivre, 4 cuillerées à café de Calvados. Vider et inciser légèrement des maquereaux très fermes et très frais. Faire un hachis d’échalotes et de persil. Introduire dans chaque poisson 1 branchette de thym, une pincée de poivre et 1 cuillerée à café de Calvados. Les badigeonner copieusement de moutarde. Dans un plat allant au four, sur le lit de persil et d’échalotes, disposer les maquereaux. Verser le vin blanc sec. Recouvrir d’un papier sulfurisé et cuire à four moyen (th.6) 20 minutes. »
N’oublions pas qu’avec jules maigret ou sans son aide, un erdélien doit nous faire des prouesses lundi prochain :
« Pour ce qui est de Boucheron, je vais me renseigner sur son irrésistible ascension parce que je voudrais savoir quel mécanismes ont mis en avant cet historien de troisième zone. Et pourquoi ».
Maigret-Simenon, c’est un peu un marronnier des vacances de février de la rdl, ça noie, non ?
Moi je vous propose plutôt quelques recettes de Pepe Carvalho pour nous changer un brin de la cuisine de bobonne. 130 kg, imagines-tu ? Tandis qu’avec la suite, ben non… tu restes plus légère et tu élucides plus vite, hein, t’as que l’embarras du choix :
« Pommes de terre ridées aux mojos, Spaghetti alla Annalisa, Épinards aux gambas et aux palourdes, Chorizo au cidre, Potaje, Riz au kokotxas, Paella terre et mer, Haricots à la navarraise, Oreiller de la Belle Aurore, Rougets en feuilles de citronnier, « Chaudrée » Carvalho, Daurade à la façon de Casa Leopoldo, Morue au pil-pil, Osso-bucco, Gazpacho manchego, Gras-double aux morilles, Flaons, Sorbet au marc de champagne, Leche frita, Figues farcies à la syrienne ».
Bon’ap !
Les Mémoires de Maigret, incontournable pour qui veut bien comprendre le personnage, et la relation que son créateur a entretenue avec lui…
Et au fait, pour Louise: ce prénom n’apparaît qu’une seule fois dans la saga maigretienne (dans Les Mémoires de Maigret, justement…), sinon, son mari l’appelle toujours Mme Maigret… A une exception près: dans la nouvelle L’Amoureux de Madame Maigret, son mari l’interpelle par le prénom d’Henriette… ce prénom étant celui de la mère du romancier, mais aussi celui d’Henriette Liberge, dite Boule, servante, maîtresse de Georges et, qui sait, peut-être son plus grand amour…
Pour le plaisir :
https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/les-memoires-de-maigret-de-georges-simenon
France Culture et la Comédie-Française, en partenariat avec la BnF présentent
« Les mémoires de Maigret » de Georges Simenon. Enregistré en public dans le cadre de La Bibliothèque parlante, le festival de la BnF, le 26 mai 2018 au Grand auditorium.
Tiré de « La Rose d’Alexandrie » :
1/3 glaçon
1/3 banane
1/3 vieux rhum.
Passer au mixer.
Maigret a visiblement inspiré l’écrivain itlien Maurizio de Giovanni. Son commissaire napolitain Ricciardi, a la même patience flâneuse que Maigret.
ce commissaire Ricciardi hume les détails d un quartier, s’imprègne des atmosphères,écoute patiemment, s intéresse à des détails de rien pour comprendre le cas qui lui est soumis..Il éprouve la même indulgence pour les humbles, et se sent mal à l’aise avec les riches ou les « notables »… ce flic humain et taiseux est mal vu de la hiérarchie pour son indépendance ombrageuse ;enfin,grande nouveauté et dffrence, ,le commissaire Ricciardi possède l’étrange don de connaitre mentalement les dernières pensées et paroles de ceux qui sont morts, surtout de ceux qui sont assassinés pour des motifs passionnels. Un tres bon auteur de polars à découvrir, aux editions Rivages noir.Une manière de découvrir les quartiers de Naples aux quatre saisons.
Un commissaire de police vu par un romancier est toujours est toujours mal vu par la hiérarchie pour son indépendance, peu importe qu’elle soit ombrageuse ou lumineuse, Paul.
« ce qui est plus de l’assurance mais moins que de l’orgueil. Il vient du monde des petites gens et jamais ne l’oubliera. »
Ne serait-ce point: « ce qui est plus que de l’assurance…
« Pas de gras chez lui. On est tout de suite à l’os. »
Je suis comme christiane, je trouve cette expression trop systématique. Car, qu’est-ce qui est bon dans la nourriture, sinon ce qui est un peu gras. En littérature, c’est pareil. Parfois, on se met à la diète, on devient janséniste, et alors on peut lire un Maigret plus que de manger un magret de canard avec des pommes sautées à la graisse d’oie. On n’en reviendra qu’avec plus d’appétit aux nourritures consistantes, – bien qu’il faille dire que les romans désossés de Simenon ont la qualité intrinsèque des grandes oeuvres, et cheminent en vous longuement, plus que ne le ferait un radis ou un navet, nutriments sans guère de gras.
Merci Renato de tes lumineuses explications.Tu m’ouvres des horizons.
Ce matin Sylvie Kaufmann confirmait sur France Culture mon impression que la manifestation de mardi contre l’anti sémitisme avait réuni en réalité peu de monde et en particulier peu de jeunes…
« Moi je vous propose plutôt quelques recettes de Pepe Carvalho »
Non, merci, pas lu ces tapas.
Je préfère la cuisine de Montalbano, quel bel homme, il un imc correct.
Excellente prise de moustache entre deux chats de gouttière. Heureusement que mes chattounes ne sortent pas et ne tiennent pas ce langage ! Ceci dit, il est vrai que l’une d’elle soufflé à la g.ueule de tous les chats inconnus.
Et puis c’est un bon vivant, pas le genre à faire des trucs foireux, genre
« c’est qu’il vous parle de vous sans jamais vous interpeller. Il vous fait directement accéder à l’universel. »
Non, lui il boit son café tranquille, comme moi.
« Il est la France profonde faite homme » non mais qu’est-ce que c’est que ça ? Ahah
@13.27 vasquez montalban et pepe c., c’est un peu bonne et blanche & blanche bonnée, question bouffle, non ?
https://www.babelio.com/livres/Vzquez-Montalbn-Les-Recettes-de-Carvalho/15044
montalbano, le commissaire de vigata inventé par camillieri, c autre chose… l’mange rien de bien spécial, lui…
très drôle @ 13.10
Le commissaire a peu d’attraits vers une cuisine sophistiquée ou exotique. Ses goûts le portent vers des plats simples et typiques de la Sicile, comme : les arancini ; la pasta ‘ncasciata ; les plats de poisson comme le rouget ou de fruits de mer. La plupart des récits mettant en scène Montalbano comportent une ode au bien-manger et en particulier à la cuisine sicilienne (wikikip).
Point convaincu (…)
Enfin, Paul, ce n’est qu’une observation plutôt banale, pas une explication. Je ne me permettrais jamais d’expliquer quoi que ce doit à un homme de lettres.
Beaucoup de poissons et de fruits de mer pour Montalbano, en direct de la mer sicilienne.
Le Brunetti de Donna Leone aussi est un fin gourmet vénitien.
» point convaincu »
Try la douceur du giallo sicilien, pour changer !
Entendu ce midi Metin Arditi sur France Musique…Le trouvant particulièrement intéressant je cherche des infos sur le net…Que trouvé je ? Ceci:
« Tout est inventé », dit-il de son nouveau roman, Loin des bras, qui évoque les aléas d’un pensionnat suisse pour gosses de riches en 1959, à travers les destins croisés de maîtres et d’élèves atypiques. C’est un livre dense, captivant, d’une grande finesse, écrit SANS GRAS » !
Une seule solution, faire de l’usage de l’expression « sans gras » un délit passible de la correctionnelle.
MAURIZIO DE GIOVANNI
Le printemps est arrivé à Naples
C’est à Naples, qu’il connaît comme sa poche, que le commissaire Ricciardi, le héros récurrent de Maurizio de Giovanni, assiste à l’arrivée du printemps. Après l’hiver, et avant l’été et l’automne, l’auteur italien publia Le printemps du commissaire Ricciardi. Un polar climatique et historique, situé à l’époque mussolinienne, comme les autres titres de la série. Jeune commissaire, ce dernier présente une étrange particularité : il voit la souffrance des morts et les entend parler. Un don bien pratique pour résoudre des énigmes, même si l’intéressé le considère plutôt comme une malédiction ! Alors que le printemps s’installe discrètement sur la ville, la vieille Carmela Calise, cartomancienne et redoutable usurière à ses heures, est retrouvé sauvagement assassinée à son domicile de la Sanità, un quartier populaire de la ville. Maurizio de Giovanni nous propose ici un roman noir, subtilement agencé, qui a pour cadre le Naples des petites gens et de la maffia (qui n’est pas sans rappeler ceux d’Elena Ferrante, mais situés, eux, à une période ultérieure), et où tous les personnages reliés à la scène du crime sont présentés dans le sillage du commissaire Ricciardi et de son adjoint, le brigadier Maione. Sans oublier le principal protagoniste de cette sombre histoire, le printemps, dont l’auteur va noter, heure par heure, l’influence, plus ou moins pernicieuse, que la nouvelle saison va exercer sur la ville et ses habitants.
« Le printemps s’installa à Naples le 14 avril 1931, peu après deux heures du matin.
Il arriva en retard et, comme toujours, poussé par un vent nouveau qui soufflait du sud et succédait à une averse. Les premiers à s’en apercevoir furent les chiens, dans la cour des fermes du Vomero et dans les ruelles proches du port. Ils levèrent le museau, humèrent l’air, puis après avoir soupiré, se rendormirent.
Son arrivée passa inaperçue, pendant que la ville prenait deux heures de repos entre nuit noire et premières lueurs de l’aube. Il n’y eut ni fête, ni regrets. Le printemps ne prétendit pas qu’on lui fît bon accueil, il n’exigea pas d’applaudissements. Il envahit les places et les rues. Et, patient, s’arrêta au seuil des maisons, et attendit. (…)
Il [le commissaire Ricciardi] aimait sortir le matin de bonne heure. Peu de monde dans les rues, peu de bruit à part les appels lointains des premiers marchands ambulants. Pas de regards à croiser, aucune nécessité de se tenir tête baissée pour éviter de montrer son visage, ses yeux.
Il savait son odorat très développé ; encore un mauvais point, car il y avait beaucoup plus d’odeurs désagréables que d’odeurs plaisantes. Pourtant, certains matins comme celui-là, malgré les relents qui montaient des quartiers insalubres, on sentait le parfum de la colline verdoyante l’emporter sur celui de la mer. Cela lui rappelait les odeurs du Cilento où il était né et où, sans le savoir, il avait été heureux pour la dernière fois de sa vie. Fortino : la nature primitive, luxuriante, qui accueillait les hommes comme l’aurait fait une mère.
Un plaisir mêlé d’inquiétude : il savait ce qui allait se passer. Le printemps, pensait Ricciardi en marchand vers la piazza Dante, jouait avec les âmes comme avec les feuilles des arbres ; à l’image des plantes austères et sombres par nature qui devenaient folles à cette saison et arboraient des couleurs criardes, les personnes les plus équilibrées pouvaient se mettre en tête les idées les plus saugrenues.
Bien qu’il eût à peine plus de trente ans, Ricciardi avait vu, et voyait quotidiennement de quoi pouvait être capable un homme, même celui qui semblait moins enclin au mal. Il avait vu et continuait à voir beaucoup plus qu’il ne l’aurait voulu ou demandé : il voyait la douleur. (…)
Le brigadier Raffaelle Maione prenait son café sur le balcon en contemplant le panorama. (…)
Tandis que l’obscurité cédait la place aux premières lueurs de l’aube, Maione huma l’air comme l’avaient fait les chiens quelques heures plus tôt. Aujourd’hui, le parfum était différent. Cette fois c’était peut-être la bonne : l’interminable hiver tirait à sa fin. (…)
Au milieu de la matinée, à mesure que forcissait le vent du sud, arriva un parfum indéfinissable, et plus qu’un parfum, une sorte d’arrière-goût, de senteur. Il était fait de fleurs d’amandiers et de pêchers, d’herbe nouvelle, d’écume de mer brisée sur les rochers lointains.
Personne ne le remarqua, pas d’emblée, mais quelqu’un s’aperçut qu’il avait ouvert le col de sa chemise, en avait déboutonné les poignets, avait rejeté son chapeau en arrière. Et une sorte de bonne humeur, comme lorsqu’on attend quelque chose de positif, on ne sait pas quoi au juste, ou qu’il est arrivé une chose agréable, même minime, à un ami : on se sent bien, mais on ne saurait pas dire exactement pourquoi.
C’était le printemps qui dansait : il tournoyait léger, encore jeune, joyeux, ignorant de ce qu’il allait apporter, mais avec la volonté de bousculer un peu l’ordre des choses. Sans arrière-pensées, juste une envie de brouiller les cartes.
Et le sang et les gens. (…)
L’air se réchauffait d’heure en heure, les paletots avaient presque tous disparu, et on commençait même à apercevoir quelques canotiers.
Dans les maisons aux fenêtres ouvertes on tirait des placards vestes et jupes légères, oubliées pendant le long hiver et on chantait et on se disputait à haute voix, pour le plus grand plaisir des commères à l’affut sur leur balcon.
Dans la rue, la brise renforcée par l’odeur de la mer s’amusait à faire voler les chapeaux et à briser les branches. Hommes et femmes qui pendant des mois s’étaient croisés sans échanger un regard s’observaient maintenant avec attention, s’envoyant, cachés derrière un sourire, de silencieux messages. Des sentiments assoupis se réveillaient : attirance, tendresse, envie, jalousie. »
(« Le printemps du commissaire Ricciardi », traduit de l’italien par Odile Rousseau, Rivage/noir, 2013)
@janssens
bien vu
la cuisine méditerranéenne c’est quand même autre chose que la cuisine franchouillarde de Madame maigret .Je pense que pour le commissaire romain auquel Maigret a servi de modelé la cuisine qu’il a à la maison c’est quand même autre chose que chez son jumeau français ; .
j’imagine qu’il a du foie à la vénitienne,des saltimbocca ,des scampi et calamaretti fritti, es artichauts à la juive et tout plein d’autres légumes et aussi des pâtes fraîches maison à la carbonara, la matriciana, aux vongole etc…
Paul Edel :est-ce que j’ai tout faux ?
De Simenon je n’ai lu que La guinguette à deux sous, plutôt ennuyeux, donc pas disposé à renouveler l’expérience. D’ailleurs je n’ai apprécié que quelques rares policiers : Ingravallo, Lee et Dwight, Vice de Sciascia, et quelques autres dans ces eaux-là.
Maigret, il est plus sympa a la télé.
Mais bon, entre Jean Richard et Cremer, je prefere quand meme Cremer.
Maigret dit au revoir chaque matin à madame.
Au fait, si vous nous parliez de Metin Arditi, Passou?
Un suisse d’origine turque, cousin lointain de Pierre Arditi, se sentant des liens de famille avec Elias Canetti, devenu richissime homme d’affaires dans l’immobilier tout en lisant une fable de La Fontaine chaque jour, converti sur le tard à la littérature et auteur d’un dictionnaire amoureux de l’esprit français (à envoyer d’urgence à Macron pour qu’il découvre qu’il existe un « esprit » donc une culture française, qu’un helvèto turc connaît mieux que lui), ne peut pas être foncièrement mauvais.
Ça nous changerait…
Quand on me parle de Maigret, je visualise aussitôt la tronche de Gabin…
@closer
Excellent ! J’avais été éblouie par son passage dans La Grande librairie et je pense qu’il peut bien percevoir l’esprit français justement grâce à sa lecture assidue de La Fontaine, mais aussi et surtout parce que notre langue n’est pas sa langue maternelle et qu’il n’a pas grandi en France. L’esprit français ne peut se définir que par opposition aux autres cultures et ce sont finalement les francophiles étrangers les plus aptes à le caractériser.
Je précise, La Fontaine = esprit français
Certainement pas Voltaire ou toutes les c.onneries que l’on nous fait croire.
J’en reviens au livre Les mémoires de Maigret et à cette excellente lecture à la BNF (mise en lien à 11h41), des ravissements différents. Cette inversion écrivain/ personnage est irrésistible. Maigret commentant les premières écritures de Simenon à son sujet : irrésistibles : – Cela me ressemblait, pensa-t-il. Mais il va plus loin, trouve que Simenon l’imite (geste, allure, corpulence) : – C’est comme si, sur le tard, il se prenait pour moi.
Puis il se fait correcteur de son image et de ses enquêtes dans les romans de Simenon, soulignant en bleu certains détails.
Peu à peu, Maigret semble s’ajuster à son personnage : Simenon !
Les deux premières parties sont formidables. Simenon entre peu à peu dans la vie du couple Maigret, dans leurs conversations, dans celles de leurs voisins.
La suite, quand Maigret raconte sa naissance, sa vie, m’a moins intéressée jusqu’au retour de cette mise en abyme dans la cinquième partie, quand Madame Maigret presse son époux de hâter le pas et de choisir leurs vacances à quelque nouvelle poursuite d’un inconnu à l’air pas tranquille.
Bruno Raffaelli est très crédible dans la voix de Maigret et du narrateur.
Donc, Passou a de bonnes raisons d’écrire : « N’empêche que j’y ai ma préférée, ma favorite, celle que je mettrais entre presque toutes les mains : les Mémoires de Maigret. Peut-être parce qu’en sus de sa dimension policière, elle accomplit une prouesse littéraire et fait se rejoindre les deux pans du massif romanesque. »
Une initiative originale:
« La carte des crimes résolus par le célèbre commissaire Maigret
La librairie Feedbooks vous propose une carte des crimes résolus par le célèbre commissaire Maigret, le héros de 75 romans policiers et 28 nouvelles de Georges Simenon
Nous avons privilégié – à quelques exceptions près – la géolocalisation des crimes ; et non les différents lieux où se déroulent les enquêtes. La géolocalisation est souvent imprécise dans les villes des régions. »
A chaque géolocalisation, un lien hypertexte donne un résumé de l’enquête .
Christiane, soyez gentille…C’est très dur et même humiliant, de constater que vous lisez tout, que vous allez partout, que vous voyez tout, que vous écoutez tout, que vous pouvez retrouver en 10 secondes des textes ou des videos lus/vues il y a dix ans et que vous êtes capable par dessus le marché de pondre des commentaires travaillés, sophistiqués, de 20, 30, 50 lignes sur la RdL du matin au soir! C’est trop, pitié pour les pauvres fainéants de la RdL!
Une méthode peut-être ?
Vraiment tres originale cette initiative du libraire à l’ere numérique, pour les géolocalisations des romans et nouvelles de Maigret . A saluer.
C’est comme au resto, en fait, on peut choisir à la carte, sans devoir se farcir tout le menu…
Evidemment, je choisirais la geolocalisation la plus proche.
Voyons ce que ca donne:
« Un politicien sans scrupules
Un sanatorium de l’Etat vient de s’effondrer, causant la mort de 128 enfants. Lors de l’étude du projet de construction, un éminent spécialiste de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, le professeur Calame, avait prévu la catastrophe, mais on avait négligé son avis. De nombreux politiciens compromis dans l’affaire ont tout intérêt à faire disparaître le rapport de cet expert. Le ministre des Travaux publics, Auguste Point, a tenu entre ses mains pendant quelques heures ce rapport, mais on le lui a dérobé. »
« Je précise, La Fontaine = esprit français
Certainement pas Voltaire ou toutes les c.onneries que l’on nous fait croire. »
Pourtant, Balzac disait de Voltaire que c’était « le Français suprême ». Pourquoi dites-vous cela, encore ? Vous n’aimez pas « Candide » ? « Zadig » ?
Ce n’est pas parce que Balzac dit quelque chose que c’est vrai. J’aime beaucoup Candide et Zadig, bien évidemment. Ils ne sont tout simplement pas au même niveau que les fables de La Fontaine.
Sans oublier Micromégas
@closer dit: 24 février 2019 à 15 h 59 min
La paresse… J’adore ! Je viens de lézarder au soleil sur un banc. J’écoutais le chant des oiseaux, les pas des promeneurs sur le sable et je retrouvais l’odeur de la poussière. Trop tôt pour les verts fragiles de printemps. Les arbres sont encore tout nus. Un temps pour comprendre ce que le soleil fait sur l’écorce, le dessin des branches. Pas de jambes à l’air, d’épaules dénudées. Les parisiens sont encore bien frileux mais au soleil, les vestes tombent, les écharpes aussi. Les poneys du jardin, débonnaires remontent les allées avec leur charge de bambins coiffés de charlottes en nylon sous les casques de rigueur. Ils ont l’air de vraiment s’ennuyer (les bêtes et les gosses). Pas de livre dans ma poche (dans la tête c’est plus difficile). Oui, les livres, entre soleil et ombre. Livres lus par vous tous , moi, je ne fais que des ricochets…
Au jardin, je pensais à un autre commissaire. Padovani, celui créé par Fajardie, un foutu flic qui sillonne Paris en métro et un autre pas commissaire, ni policier, que j’aime évoquer avec M.Court : le père Brown de Chesterton. Insignifiant, sans âge, habile à déceler l’imposture, distrait (semble-t-il). L’égal de Sherlock Holmes. Ses aventures, ses enquêtes c’est comme un puzzle qu’il assemble dans sa tête. Une parodie de roman policier, parfois sans crime, parfois sans criminel. Complètement incohérent. J’adore !
« Ce n’est pas parce que Balzac dit quelque chose que c’est vrai. J’aime beaucoup Candide et Zadig, bien évidemment. Ils ne sont tout simplement pas au même niveau que les fables de La Fontaine. »
Ed, vous êtes bien impertinente à parler ainsi des classiques et à faire une querelle malvenue à Balzac et à Voltaire. Avec vous, le patrimoine français s’écroule ! Rien ne résiste à votre furie ! Allez, un peu plus d’humilité, d’autant que je crois que vous nous avez dit un jour que vous aviez très peu lu Balzac. Qu’il était pour vous un grand misogyne, malgré les dénégations notamment de notre cher PaulEdel. Mais rien ne vous défrise, rien ne vous fait rendre grâce…
Et puis, ma chère Ed, pourquoi comparer La Fontaine avec Voltaire ? On n’est pas au Top 50, ici. Ce n’est pas un hit-parade. Ils appartiennent à deux siècles différents, et La Fontaine écrivait des fables, à la manière d’Esope, et Voltaire des contes philosophiques, de véritables romans. Dire que l’un est meilleur que l’autre, drôle d’occupation. Cela me rappelle un sketch de Pierre Palmade.
Non j’ai beaucoup lu Balzac, mais très peu au regard de son oeuvre si vaste, nuance. Mais ce mot vous est étranger donc bon…Je préfère discuter avec mes chattounes qui ne savent pas lire qu’avec vous.
vu hier soir à mon cinoche de quartier, (toujours en retard d’un mois) « green book » (ça fait du bien par où ça passe, par les temps moroses qui courent), et tout à l’heure « border » (faut y entrer et en sortir… de la beauté chaloupée des trolls). Bon, le plein est fait pour un mois, je sais pas si la rdl en a causé, mais c’est pas le sujet. –
Le vrai sujet c’est apparemment : « gastronomies en commissariats méridionaux ». J’entreprends une contre thèse : « Anti-gastronomie et frugalité dans les polars dépressifs nordiques : comparatif Suède, Islande et Finlande ».
Une bien utile mise en perspective n’empêche. Maigret, à mi chemin entre les deux polarités.
Si la rdl peut m’achalander, hein, qu’elle hésite pas.
« Je préfère discuter avec mes chattounes qui ne savent pas lire qu’avec vous. »
On comprend pourquoi, à lire vos inepties sur Balzac et Voltaire. Au moins, elles ne vous contrediront pas.
@15.59, oui-gre, et quand fait-on l’amour au milieu de tout ça, hein ? Faut quand même y faire un peu de place, hors les livres et les films, le faire en vrai. Sinon,
Je ne sais pas ce qu’il mange, mais j’ai bien aimé Harry. A petite doses, car il est vraiment souvent déprimé.
https://www.la-croix.com/Journal/Quand-Harry-raconte-Nesbo-2017-11-23-1100894082
Bah, Delaporte, le siècle entier de Balzac était misogyne, je ne vois pas comment il aurait pu y échapper. Ce qui est rigolo, c’est que la nation prépondérante du 19è siècle, au niveau économique (une économie fondée sur colonialisme, bien sûr) était l’Angleterre, avec à sa tête la plus épouvantable souveraine qu’on ait connu, cette increvable Victoria qui a posé très fermement le carcan, en même temps que les corsets, de la condition féminine…
Clopine,
Ne cherchez pas des excuses à Balzac car Stendhal aussi écrivait au XIXe, et même avant lui ! Alors le coup de l’époque hein…
Et puis arrêter de flatter Christiane, Delaporte. Vous savez comme moi la profondeur de… (bon, allez, stop, j’arrête là, ce n’est pas la peine, tu l’as déjà dit, ça va encore te retomber sur le nez et personne n’est de toute façon dupe de la mauvaise pièce de théâtre qui est jouée ici sans le renfort d’une quelconque intelligence. Oups, le mot interdit (car désespérément inemployé) est sorti tout seul. Mea culpa. )
Moi j’aime lire Christiane ET Clopine. Bim. Sur ce, je retourne à Boris Vian.
A ceux qui ont traîné leurs guêtres Bd Saint Germain du côté de chez Denise René vers la fin des années soixante, je recommande l’exposition Vasarely au Centre Pompidou. Deux réactions possibles. La première « comment a-t-on pu aimer un art aussi froid, artificiel, mécanique, déshumanisé que ces assemblages de lignes, de losanges, de carrés, en recherche d’illusions d’optique qui n’apportent rien… » La seconde, aidée par un poil de nostalgie, amènera le spectateur à se dire que, en comparaison des merdes jeffkooniennes d’aujourd’hui, Vasarely a offert le comble du raffinement dans ses expériences optiques et recherché une correspondance picturale intéressante des découvertes de la physique moderne, qui peut atteindre une forme de beauté, notamment dans les salles sombres de la fin de l’expo éclairées par des couleurs franches et lumineuses.
Au choix. Pour ma part, je tends vers la seconde et je note que ses œuvres d’avant guerre montrent qu’il savait aussi dessiner et peindre avant de faire du Vasarely.
« Et puis arrêter de flatter Christiane, Delaporte. »
J’écris ce que je veux, surtout quand c’est fondé. Ainsi, concernant Balzac, Clopine, vous ne me semblez pas très au fait de cet auteur. Vous êtes surtout une spécialiste assommante de Proust. Quand vous nous parlez de Proust, Clopine, on a envie de se suicider. Avec Balzac, ce n’est pas pire, mais presque. Clopine, un conseil d’ami : vous devriez arrêter la littérature. Cela ne vous réussit pas. Il y a tant d’autres domaines où votre hargne, votre inexpérience, votre nullité seraient plus à même de s’occuper sans embêter autrui !
On avait déjà posé la question à PaulEdel sur l’éventualité d’une misogynie de Balzac. Lui qui connaît cet auteur très profondément, tout comme moi, avait avancé que c’était l’un des rares auteurs du XIXe à ne pas l’avoir été. Il faut relire La Femme de trente ans, et combien d’autres sublimes écrits de ce moderne avant la lettre, qui a inventé la sociologie et bien plus. Chapeau bas !
« en comparaison des merdes jeffkooniennes d’aujourd’hui, Vasarely a offert le comble du raffinement dans ses expériences optiques »
Cette exposition Vasarely mérite d’être vue pour diverses raisons, aussi bien celle que vous avancez. On perçoit comment ce peintre est né à ce genre de peinture si particulière, et que c’était le fruit de l’intelligence et du travail plutôt que de l’improvisation. Je l’ai parcourue rapidement, mais je la conseille.
Végétation spontanée sur un toit à Raron :
https://renatomaestri.blogspot.com/2019/02/tetto-con-vegetazione.html
« Sur ce, je retourne à Boris Vian. »
C’est lui votre prochaine victime ? Le pauvre, il n’avait pas mérité ça. Et à quel roman de lui vous attaquez-vous cette fois ? Viande était un être fragile, parfois succulent. La date de péremption n’est pas dépassée.
Balzac était peut-être misogyne, Clopine, mais il était aussi misandre. Pas beaucoup de héros positifs, comme on disait au Parti, dans son œuvre. J’aurais même tendance à penser que les femmes sont beaucoup plus nombreuses à être vues sous un angle admiratif que les hommes. Quant à l’Angleterre au 19ième siècle, sa prospérité est d’abord due au fait d’être assise sur un tas de charbon et d’avoir développé la première les industries permises par la présence de cette source d’énergie sur son sol. Les femmes anglaises? Un pays qui a donné Jane Austen, Mary Shelley, les trois sœurs Brontë, George Eliot, Ann Radcliffe, Elisabeth Gaskell, etc, ne peut pas être aussi misogyne que vous l’imaginer. Les femmes de George Eliot, celles de Thackeray sont loin d’être toutes de petites créatures soumises à l’homme, très loin!
Un petit aperçu de Vasarely pour les amateurs…
Vasarely
Delaporte, et si te me lâchais la grappe pour changer ?
Closer à raison clopine : un pays qui a enfanté autant d’écrivaines et surtout n’appliquait pas la loi phallique ne peut être taxé de misogyne. C’est aussi là-bas que sont nées les suffragettes. Quand même…l’Angleterre a toujours été moins machiste que la France, c’est d’une évidence confondante.
Bah, il faut lire ou relire Une chambre à soi : Virginia Woolf y dit peu ou prou la même chose que moi, sur l’ère Victorienne en général et la situation de la femme écrivain en Angleterre, en particulier. Elle l’oppose d’ailleurs à la tradition des « salons » français…
J’ai beaucoup, beaucoup lu Balzac. Je m’amuse parfois à « repérer » ce que Proust lui a emprunté (par exemple, l’amour du tout jeune narrateur pour Madame de Guermantes, et les descriptions des aristocrates. Mais je vois aussi Stendhal dans moult scènes proustiennes, na. La manière dont le duc de Guermantes s’occupe de ses chevaux dans la cour de son hôtel, par exemple, fait pendant, à mon sens, aux leçons de cheval de Julien Sorel chez le duc de la Mole.
Bref.
Si vraiment je désespère qui que ce soit, il y a pourtant un moyen bien simple : sauter directement mes commentaires.
Sinon, c’est juste de la malveillance. Ce qui ne semble jamais gêner grand’monde, par ici.
Une chambre à soi sera justement ma prochaine chronique. Ah. Coïncidence.
Sur le fond, Clopine, vous semblez de mauvaise foi. Ce n’est pas parce que la situation des femmes écrivains en Angleterre sous la reine Victoria est difficile qu’elle est comparable à celle des écrivaines françaises à la même époque. D’ailleurs, je suis incapable d’en citer une…
Et pour rappel, Woolf explique bien que leur sort s’est nettement amélioré par rapport à l’ère elisabethaine.
Il y a tant d’autres domaines où votre hargne, votre inexpérience, votre nullité seraient plus à même de s’occuper sans embêter autrui !
c’est comme toi pour l’bon dieu dlalourde..si t’y croyais t’aurais peur qu’il se venge
j’ai eu peur d’avoir a signer hurkurkurkurk..bon jvnais juste chercher d’leau minéral à la cave..je remonte
en comparaison des merdes jeffkooniennes
tiens bouguereau qui revient en jefkonc… ! Et il est d’une douceur !
donc le robot débranche le bracelet électronique à la fin de la période de sevrage, c formidable. Laisse sa chance de retour aux ostracisés, y’apukalba, le sont tous revenus,
Hey bouguereau ! ça va ?
Tant pour mettre de l’équilibre
http://blogfigures.blogspot.com/2019/02/giuseppe-pinot-gallizio.html
Loi SALIQUE, Ed, des Francs Saliens,
et non phallique.
Ouiii loi salique. Merci beaucoup P !
Clopine, il n’y a pas de Duc de la Mole dans « le rouge et le Noir »,mais un Marquis de la Mole.Sa fille, Mathilde, n’hésite pas une seconde à coucher avec le domestique Julien, ce qui marque bien son indépendance . Elle sera enceinte de Julien , ce qui lui vaut des reproches son père,mais elle assume.Mathilde offre un beau portait de femme qui se libère des préjugés de sa caste.. et s’affranchit des codes sociaux.ce n’est pas un hasard si Stendhal corrige les épreuves de son roman en 1830.Ce qui attire aussi Mathilde, c’est que Julien est une figure séduisante de l’insoumis dans cette rigidité sociale. .C’est parce qu’ est un insurgé qu’il fascine Mathilde.
« Delaporte, et si te me lâchais la grappe pour changer ? »
Voilà la petiote se met à me tutoyer maintenant. Te lâcher la grappe ? Quelle grappe ? Tu n’as pas plus de couilles que de beurre en broche !
« Sinon, c’est juste de la malveillance. Ce qui ne semble jamais gêner grand’monde, par ici. »
Clopine, la malveillance est tout autant de votre côté, mais vous n’y pensez pas. Vous vous considérez comme une sainte, sans reproche. La vérité est que vous êtes un âne bâté. Je le dis comme je le pense, et des féministes comme vous sont une contre-publicité néfaste. Quant à Balzac, ou Proust, arrêtez les frais : ce n’est pas pour vous.
Paul Edel dit: 24 février 2019 à 20 h 00 min
Bien vu, PaulEdel. Mais il y a surtout cette scène de bal où Julien, au lieu de l’inviter à danser, lui parle de Danton. Et il y a un repris de justesse, un carbonaro, exilé à Paris, et condamné à mort dans son pays. Mathilde se dit : voilà bien la seule chose qui ne peut se vendre ou s’acheter, une condamnation à mort pour subversion politique. Le destin de Julien se lit dans les fantasmes de cette « folle », comme il l’appelle à la fin du roman, quand elle vient le voir en prison, alors que lui n’a besoin que de Mme de Rênal.
« Une chambre à soi sera justement ma prochaine chronique. »
Là aussi, je m’attend au pire. Il se trouve que j’aime beaucoup Woolf.
Coup d’œil sur Sérotonine :
http://www.leparoleelecose.it/?p=34988
[pour italophones]
Delaporte, je l’ai pas lu çuila, faut dire qu’elle en a écrit un pacson, non? En attendant, le commissaire serait bien utile pour démêler une intrigue qui trouble la république, valeurs actuelles, c’est pas ma tasse, communique . Que faut il penser?
« Il se trouve que j’aime beaucoup Woolf »
Normal : entre tarés, on se comprend (hurkhurkhurk !) Je trouve que Woolf dessert plutôt le féminisme et lui préfère une Beauvoir ou même une Despentes dans un autre registre.
Et comme Clopine, j’ai un scoop pour vous Delaporte. Quand on est certain de la nullité d’un blogueur, on ne le lit pas. Si vous êtes masochiste, c’est votre problème.
@PaulEdel Et dans La Reine Margot, il y a le comte de La Mole. Quel souc !
Et sur Stendhal, c’est tout qu’est-ce que je disais !
Paul, Mathilde m’est plus apparu comme une romantique aristocrate adepte de l’amour impossible, elle a emporté le ticket gagnant.
19h35 la loi sadique devrait être abolie mais cela ferait des faits divers et un nombre incroyable de romans et films en moins. Une perte.
Bouguereau de retour! Bonjour, la censure ou l’abstinence?
« Je trouve que Woolf dessert plutôt le féminisme et lui préfère une Beauvoir »
C’est le genre d’avis qui est inepte en soi. Il faudrait au moins avancer quelques arguments. Moi, personnellement, j’aime Woolf et Beauvoir (notamment quand elle nous raconte sa vie). Beauvoir était une grande styliste, et se révèle finalement beaucoup plus passionnante que Sartre. Et puis, dans le Deuxième sexe, elle a eu une intuition géniale, qui nourrit encore aujourd’hui les gender studies américaines, et la philosophie spécialisée d’une Judith Butler. Ce n’est pas rien.
Marvelous, les francs sadiques.
« Quand on est certain de la nullité d’un blogueur, on ne le lit pas. Si vous êtes masochiste, c’est votre problème. »
Non, moi, je lis pour répondre. Je suis là, ce n’est pas pour ne rien faire. Je bosse !
Sur ce coup vous avez raison Delaporte des water, un argument au hasard : ce qu’elle a dit sur Proust et que j’avais écrit ici. Bon en gros elle le traitait de fiotte.
« Et dans La Reine Margot, il y a le comte de La Mole. »
Si vous aviez souvenir du livre, vous sauriez que Mathilde se réfère à ce personnage historique et porte le deuil le jour de sa mort. De même, elle recueillera, à la fin du roman, la tête de Julien, pour l’inhumer. En hommage à la tradition aristocratique des la Môle.
Bien sûr, le marquis de la Mole ! J’ai tout embrouillaminé avec le duc de Guermantes !
…
le personnage de Mathilde avec ses outrances ne peut cependant dissimuler que, chez Julien, les histoires sentimentales sont toujours mêlées d’ambition sociale. Julien est une sorte d’arriviste non cynique mais… Sa condamnation de Mathilde, à la fin, m’est toujours apparue bien plus blâmable que les excentricités de la pauvre fille.
Je rejoins Ed sur l’époque Elisabethaine, mais cependant l’ère victorienne ne m’apparaît certes pas comme l’âge de l’épanouissement du féminisme. Et l’évocation des suffragettes devrait toujours s’accompagner de la relation de la répression brutale qu’elles subissaient.
Un peu comme nous, les féministes des années 1975, qui étions si régulièrement traînées dans la boue, insultées et qui provoquions des « hauts-le-coeur » chez certains voire certaines. la phrase entendue la plus souvent était « je ne suis pas féministe (dieu m’en garde,quelle horreur !) MAIS… » Et suivaient généralement, en litanie, précisément tout ce pourquoi le MLF militait. L’égalité, quoi.
Closer, Balzac misogyne, je ne trouve pas. Il peint son époque. Je ne peux pas après le lys dans la vallée être d’accord avec cette idée. Les hommes meme les plus forts subissent quand meme une impregnation de l’epoque dans laquelle ils vivent sans parler du milieu et des codes inhérents.
Clopine,
Ah bah il va de soi que les sufragettes n’ont pas été accueillies avec des bouquets de roses (ou alors avec les épines sur les tiges hurkhurkhurk !).
Mais où situez-vous l’âge d’or du féminisme alors ? Et pour la fameuse « je ne suis pas féminisme, mais… » c’est un classique malheureusement toujours d’actualité. La féministe, c’est la ch.ieuse et il faut surtout bien se garder d’y être associé. Bouh.
Les deux hommes Julien et Frédéric de l’éducation sentimentale ont cette caractéristique en commun, l’ambition. Je les confonds. Après vérification le rouge et le noir est paru plus de trente ans avant , c’est un des themes en toile de fond, cette ambition .
C’est vrai que Misses Dalloway offre le portrait d’une femme contrainte et soumise. Mais on peut le lire comme une demonstration, une dénonciation du carcan .
Traînées dans la boue, c’est bien simple Clopine, je ne quitte jamais ma combinaison de pêcheur et mes bottes en caoutchouc. En dessous, je garde mes jolies choses au cas où, mais je n’espère guère.
Répondre à la Fouilletrou?
Seuls ustensiles nécessaires : une serpillière et un seau.
Bobonne soirée!
D’accord Bérénice, je reprenais l »affirmation de Clopine.
@Janssen J-J dit: 24 février 2019 à 17 h 16 min
Ce n’est pas le lieu où vous répondre sur ce point. Toujours m’est apparue importante la liberté de vivre qu’elle soit intellectuelle, libertine, amoureuse. La pleine jouissance de la vie se prolonge dans les livres ou le dessin qui est caresse. Ma vie personnelle est faite de ces alternances de folle gaîté et de demi-veille propice autant à la conversation qu’à la force du plaisir. Mais comme j’aime mes solitudes pour revivre les souvenirs, songer au bonheur, s’arracher aux chimères, Lire… Plus que tout le désir qui se meurt d’être comblé.
Clopine, entendu aussi l’expression » chiennes de garde » pour désigner les féministes, elles genaient beaucoup. Plus récemment, un homme que j’appréciais et aux ordres duquel je devais répondre se moquait et rudement des femmes en general et malgré mon peu de sens de la répartie il m’est venu : oui , mais elles ont le droit de vote.
De Voltaire, surtout la Correspondance. Immense continent. Sur la langue de La Fontaine, c’est une des plus grandes avec celle de Bossuet, autre sommet qu’on évoque peu. Et celle de Racine, mais Racine il faut l’entendre, c’est un grand style oral, une rivière scintillante.
En attendant, j’ai l’intention de lire et relire René Grousset. Forces de la langue et du style, forces de la pensée et de l’érudition, intelligence du monde, lumière. Tout y est. Étourdissant et bien éloigné de notre époque de crétins, d’imposteurs et de menteurs. Un havre et une route ouverte.
Klossowski:
Tribulations religieuses. Le besoin de spiritualité se fait pressant mais, entre l’Eglise et Klossowski, ce sera le dépit amoureux: un premier couvent de bénédictins ne le satisfait pas, trop antisémite à son goût. Il entre dans un noviciat de dominicains mais, cette fois, c’est lui qu’on ne trouve pas très catholique. Il passe néanmoins ses grades en théologie dans un groupe d’étudiants laïques. Après un tour chez les franciscains, il remonte à Paris, fin 1943. Mais ses tribulations religieuses ne sont pas finies puisqu’il s’engage dans un mouvement protestant d’entraide sociale et part comme aumônier dans un camp de réfugiés espagnols. Il se convertit au luthéranisme et… l’abjure l’année suivante. Le fruit immédiatement palpable de cette expérience est une traduction des Méditations bibliques du philosophe romantique allemand Hamann. On est en 1945, c’est le «retour à Bataille» et le désir de mariage, bref, la Vocation suspendue (1949), fable autobiographique sur l’expérience religieuse de l’auteur et une réflexion sur la persécution. Klossowski épouse Denise, jeune femme rescapée des camps, qui deviendra Roberte dans les livres et à l’écran. Il se déclare désormais placé «sous le signe de Roberte», et ses indications biographiques se délitent à partir de là. Il va s’agir désormais plutôt de «donner vie à la fiction».
libé
bonsoir
Géniale pensée de Pierre Larrouturou :
Si le climat était une banque, on l’aurait déjà sauvé.
https://next.liberation.fr/culture/2001/08/13/klossowski-s-estompe_373995
« Sur la langue de La Fontaine, c’est une des plus grandes »
Voilà. Merci Chaloupe.
@Closer et Delaporte,
joie prochaine d’évoquer avec vous le graphiste qu’il était à ses débuts, ses œuvres « noir et blanc » puis ses jeux avec ses six couleurs de base, jaune de chrome, vert émeraude, outremer, violet de cobalt, rouge ainsi qu’un noir et blanc avant que les nuances fassent vibrer, clignoter ses compositions étrangement.
Et le château Renaissance de Gordes dans ce si beau village du Luberon où, mêlées aux œuvres des XVII et XVIII e siècles, j’ai vu pour la première fois des œuvres de Vasarely autrement qu’en reproductions. C’était dans les années 70…
@Chaloux dit: 24 février 2019 à 21 h 15 min
Oui.
@et alii dit: 24 février 2019 à 21 h 27 min
Alors ça, j’ignorais ! Merci.
21h22 vous avez raison, on est bien mieux entre les lignes que dans la crudité cruelle de nos réalités et du réel qui nous échappe. De fait, la folie est un échappatoire mais l’on peut y préférer l’érudition si mere nature nous a pourvu du logiciel nécessaire et adequat. Je rêve d’un jardin avec de la vraie terre pour y planter des vegetaux.
http://www.artnet.fr/artistes/pierre-klossowski/
Né le 9 août 1905 à Paris, ses parents sont les artistes Erich et Baladine Klossowski. En 1923, Klossowski devient secrétaire de l’écrivain français André Gide lorsque ce dernier travaille sur Les faux-monnayeurs. En échange d’histoires sur les escapades sexuelles de Klossowski, Gide présente le peintre, alors âgé de 18 ans, à de nombreuses personnalités historiques et littéraires de l’époque comme George Bataille, Gilles Deleuze et Michel Foucault, qui soutiennent le travail de l’artiste. Il meurt le 12 août à Paris en France à l’âge de 96 ans.
René Grousset, je note. Où donc dénichez vous ces auteurs inconnus du grand public dont je suis? Vous accepteriez de me le prêter ? C’est un test , un peu comme dans ces formations où l’on vous invite à vous abandonner à un second en qui vous devez avoir confiance et situé dans votre dos, vous devez vous laisser tomber et lui ou elle vous receptionne. Cela vous change la perspective.
Salut Grobou Très heureux de te retrouver ici.
Il est juste allé chercher de l’eau minérale à la cave, et depuis plus de nouvelles. Faut il lancer une alerte enlèvement?
21h28 les banques vivent sur la faillite du climat. Une rente toxique.
Ma condition de Gide
https://www.cairn.info/revue-l-en-je-lacanien-2013-2-page-41.htm
« Georges Simenon est impardonnable. A cause de lui, l’opinion lettrée est persuadée que Jules Maigret n’est qu’un commissaire de police – qu’il n’est que cela (excusez du peu et, en passant, quel mépris pour une profession qui a ses lettres de noblesse depuis longtemps). »
très beau début d’article, sans doute le meilleur.
« You wear a mask, and your face grows to fit it. »
George Orwell, Shooting an Elephant
j’aime bien aussi ce passage au sujet de Maigret :
« Simenon lui colle à la peau : « J’étais bel et bien pris dans un engrenage dont je ne suis jamais sorti » lit-on dans Les Mémoires de Simenon… »
« Il n’y a rien de plus simple que de dénoncer le scélérat, et rien de plus compliqué que le comprendre. » (Dostoïevski)
c’est la citation incipit de l’épisode 3 de la saison 5 d’Esprits Criminels Saison.
Je ne sais pas, Béré. Je me suis ruiné à 25 ans pour acheter son énorme histoire des croisades. Je ne sais pas si je le connaissais avant.
Pour le reste, il n’y a qu’une chose à faire et pour toute chose, ce qu’on appelait dans ma famille se prendre par la main.
Hemingway a écrit « Toutes les choses vraiment méchantes sont le début d’une innocence. »
c’est le début de l’épisode 5 saison 7 d’Esprits Criminels.
et celle de l’épisode 7 de la saison 7 n’aurait pas déplu à Maigret : « l’adversité est comme un vent fort ça nous déchire et toutes les choses qui restent intactes, nous permettent de nous voir tel que nous sommes » elle est d’Arthur Golden.
au début de l’épisode 4 de la saison 2 Aaron Hochner cite Kundera : « La honte n’a pas pour fondement une faute que nous aurions commise, mais la sensation insupportable que cette humiliation est visible par tous. »
sûr que Maigret aurait bien aimé ça aussi, vu que Maigret c’est aussi un peu un profiler avant l’heure.
s’il fallait trouver un Simenon aujourd’hui il faudrait chercher du côté d’un Martin McDonagh, le scénariste anglais qui a écrit « 3 billboards ».
ce film par ses dispositifs et sa puissance dépasse de loin tout ce que bien des auteurs de polars écrivent de nos jours.
Tout y est dans cette tragédie grecque qui se déroule dans le Missouri, tout est là, décrit chez des gens qui en plus ont voté pour Trump.
parce qu’à quoi ça peut bien servir d’être incollable sur Simenon si ce n’est pour être attentif à la généalogie des faits et non pas aux faits eux-mêmes.
tout le contraire des propos de cet histoiren de mes deux : Boucheron qui lui ne s’intéresse pas une seconde à la généalogie des faits.
alors la question que vient en premier c’est comment peut-on aimer à la fois un auteur comme Simenon et un crétin comme Boucheron dans la mesure où le premier nous démontre à quel poinjt le second marche à côté de ses pompes ?
réponses : à rien !
et donc tout ce semblant de culture, tout ce semblant d’érudition, d’admiration etc… cela ne sert strictement à rien pour comprendre le monde qui nous entoure.
alors oui il paraît que le djihadiste qui a commis la fusillade à Bruxelles était un grand fan de l’émission « faites entrer l’accusé », ce sont les otages dont il était le geôlier chez daesh qui l’ont dit, il passait son temps à siffloter la musique du générique et à parler comme le présentateur, là on l’on croit voir des idéologues débiles on ne trouve que des fans d’émission télé.
A Simenon, j’appliquerais volontiers le fameux mot de Cézanne à propos de Monet. Ce n’est qu’un œil, mais quel œil. Froid et rudimentaire comme la porcelaine de salles de bains des vieux hôtels, mais c’est le prix à payer.
22h11 je ne comprends pas votre histoire de famille, à quoi dois je l’accrocher? L’idée d’un prêt, celle de l’immense cratère que constitue mon ignorance, l’autre encore que nous ne sommes pas tous voués ou dévoués à la littérature l’histoire la philosophie la poésie l’art conceptuel la musique contrapuntique… ou à l’impossibilité où je reside de cultiver un jardin botanique ?
Chaloux, auriez vous une image de porcelaine de vieil hotel à proposer, je n’y ai jamais séjourné, c’est comment
Hamlet, la honte est un état ressenti en l’absence de tout regard également, le sentiment de s’être trahi, compromis, mal conduit. Cela se règle ou pas d’ailleurs entre soi et soi. Non je ne suis pas schizophrène.
Le coche et la mouche.
https://www.youtube.com/watch?v=BGRm_v1ooKk
Il existe un enregistrement par Marguerite Moreno, pas trouvé.
De Funes imite sacrement bien la mouche, qui dit mieux que lui la mouche.
Hamlet, vu ce film , j’ai oublié la fin. Cette femme qui se bat contre un bataillon de mâmes es dominants et abrutis pour retrouver l’assassin de sa fille.
Mâles dominants.
La plus grosse usine de Nutella au monde rouvrira lundi, en meme temps chaloux , comme il s’y est engagé, et comme on l’a exigé,
doit donner les explications à son message du 20 fevrier 2919 à 11h30, sur l’articke precedent, à propos de Boucheron:
« Quant au reste, l’histoire concoctée par ce type est un monument de domesticité intellectuelle. Je ne lis pas deux fois un historien qui a trahi sa discipline. On risque de bien rigoler quand on saura quelles circonstances sont à la base de son irrésistible -et tout aussi injustifiée- ascension. Mais il ne faut pas compter sur Assouline, ce pied-nickelé de la critique, pour nous l’apprendre. Je vais regarder ça de près. «
Le message de chaloux du 20/02/2019 à 11h30
En revanche je me souviens que Jim Jarmusch cite le bateau ivre au debut de the limits of control. J’ai pris du plaisir à le lire sur l’écran, grand , pour lui rendre sa grandeur et son mystère. Néanmoins je n’ai rien compris au film.
Sassoeurquibatlebeurre, il faut prendre des vacances! Ou faire un petit séjour en établissement adapté. J’en connais un très bien,- dans le XVIIIe arrondissement!
N’hésitez pas, s’il est encore temps!
Hurkhurkhurk!
« la porcelaine de salles de bains des vieux hôtels, mais c’est le prix à payer. »
Simenon, l’homme aux 10000 femmes dont 8000 prostituées.
Vos histoires de bidet attendront chaloux, on attend des explications sur votre message du 20/02/2019.
A demain.
« Non, moi, je lis pour répondre. Je suis là, ce n’est pas pour ne rien faire. Je bosse ! »
Oui oui…Vous kiffez grave mon blog, mais votre pudeur vous oblige à dire que je massacre les oeuvres. Ca restera entre nous, promis.
C’est lui, aucun doute. Ah Blabla, attends que je revienne de vacances et tu vas voir ce que tu vas prendre!
A bientôt,
Le message y est toujours chaloux:
Chaloux dit: 20 février 2019 à 11 h 30 min
Quant au reste, l’histoire concoctée par ce type est un monument de domesticité intellectuelle. Je ne lis pas deux fois un historien qui a trahi sa discipline. On risque de bien rigoler quand on saura quelles circonstances sont à la base de son irrésistible -et tout aussi injustifiée- ascension. Mais il ne faut pas compter sur Assouline, ce pied-nickelé
A demain
@(Illustrations de Loustal à la plume et à l’aquarelle, le trait rehaussé à la pierre noire)
Sinon, Hamlet, Hemingway , je ne comprends pas non plus. Comment le crime pourrait il en poussant le curseur à fond être l’instrument qui permettrait de révéler l’innocence en chacun? Voulait il exprimer l’idée que l’ethique et la morale corrompent l’être ?
@all (mais surtout à Chaloux – puisse-t-il se dessaler un peu et canaliser sa nature phallique)
https://www.smileconnects.nl/wp-content/uploads/2017/03/cat-lion-mirror.jpg
Apparemment la solidarités n’est pas un trait spécifique de notre espèce :
La dame du bus :
Featuring Ry Cooder
https://www.youtube.com/watch?v=ipmXGsJskYI
@la dame du bus
https://www.youtube.com/watch?v=fPVF5lTw8Pk
Les indices concordent
https://www.youtube.com/watch?v=dxPNewCVGzY
Bėrėnice dit: 24 février 2019 à 21 h 42 min
« René Grousset, je note. Où donc dénichez vous ces auteurs inconnus du grand public dont je suis? »
Bérénice, généralement vous êtes plutôt sérieuse, mais là, j’ai de la peine à vous croire: auteurs inconnus (bon, je suis peut-être tombé dans un piège)
en ce qui me concerne, bahianais perdu au fond du Brésil, je possède cette somme de R. Grousset, « L’Empire des Steppes », Payot, 4ème édition, 1985. Pour rassurer tout le monde, je cite le sous-chapitre de la page 497, au hasard: « Conquête du Khwârezm par Tamerlan ». Il y a là pour des semaines et des semaines de lecture passionnantes; je constate que j’y ai mis plein d’annotations, de soulignements , de commentaires. Fabuleux ouvrage
Claudio, je n’ai jamais entendu parler de cet auteur et je lis peu. Je suis honnête ce qui n’exclut pas ma grande ignorance.
« Tu sais Sharky je suis pas ta boniche. Nan mais moi ca me fait pas rire. Viens ici. Viens ici je te dis »
(Je suis écroulée, moi).
Claudio Bahia
Il me semble que René Grousset a aussi écrit une Histoire des Croisades. Pourrait-il le faire aujourd’hui?
Bien à vous.
MC
En fouillant dans mes favoris, hier tard, j’ai retrouvé parmi les nombreux cette réflexion franche et libérée d’une féministe , si elle peut vous conforter pour commencer la journée( et bien qu’elle n’enretienne aucun rapport avec le commissaire ):
https://lesfessesdelacremiere.wordpress.com/2016/08/24/sacralisation-du-sexe-vs-proselytisme-bdsm/
Petit Rappel, si vous étiez plus attentif, vous auriez lu du sieur Chaloux la mention faite à cet ouvrage pour l’achat duquel il s’est ruiné il y a 25 ans ou à l’age de 25 ans, je ne sais trop mais l’on peut conclure que tres tôt dans sa vie il fut atteint et sérieusement.
« Passé ce léger mouvement d’humeur, l’évidence s’impose : le personnage existe »
Et il est- presque- « universel »
Aux États-Unis : Charles Laughton
En Italie : Gino Cervi
En Grande-Bretagne : Rowan Atkinson
En Allemagne : Heinz Rühmann
En Grande-Bretagne : Richard Harris
Au Japon : Kinya Aikawa
Le plus exotique des Maigret est japonais. Dans Tôkyô Megure Keishi, série télévisée de 25 épisodes diffusée en 1978 sur TV Asahi, Kinya Aikawa enfile l’imper du commissaire. Mais c’est le rôle de son épouse, incarnée par Tomomi Sato, qui a séduit Simenon : « C’est la meilleure Madame Maigret à l’écran. Elle est exactement comme il faut. ».
telestar
Une femme comme il faut:
« pas grosse, elle est dodue,…petite boulotte, qui est du type français des plus courants elle boit du vin, un verre de bordeaux à l’occasion »
Ses plats réussis: la bouillabaisse et le coq au vin.
C’est ainsi que Jules Simenon décrit son « idéal amoureux ».
Ne me demandez pas mes sources, je ne veux pas faire honte.
C’est top culcul du terroir.
La belle Tomomi, 1ere photo, en noir et blanc
« Durant des décennies, gazettiers et thésards ont fait des recherches dans le fol espoir de découvrir comment il avait trouvé son nom. »
Ah, c’est dommage, Passou, lui en directeur de thèse, il aurait tout d’suite mis fin à ce délire.
Je pense que lorsque les thésardes vont s’emparer de cette oeuvre, Jules Simenon va passer un sale quart d’heure.
La femme chez Simenon:
Les baisables : prostituées, mal mariées,
et les autres : vieilles célibataires au tricot derrière le rideau.
L’ideal amoureux: le coq au vin.
Bobonne journée.
0h44, all right.
« C’est une curiosité méconnue que la librairie Michel Bouvier propose de découvrir au Salon du Livre Rare & de l’Objet d’Art, du 7 au 9 avril 2017 au Grand Palais. En 1927, l’amant et secrétaire de Joséphine Baker, Georges Simenon, créateur du célèbre Maigret, décide de créer une revue tout entière à la gloire de la danseuse la plus célèbre des Années folles. »
0h44, petite precision: elle avait 20 ans, il en avait 23.
Faut avoir la « bible » sous la main, au risque du hors-jeu.
Il y a eu 2015, une belle rencontre dans une exposition un hommage à Simenon à travers les dessins de Loustal : « Loustal/Simenon », liée aux enquêtes du commissaire Maigret. Cette exposition présentait de nombreux dessins originaux de Loustal, grand admirateur de Simenon.
C’était organisé par la « Bibliothèque des Littératures policières » (BiLiPo) rue du Cardinal Lemoine à Paris.
Loustal, un sacré illustrateur et créateur de bande dessinée, des dessins de presse aussi (New Yorker). Il a été étudiant en architecture avant de choisir cette plongée dans la BD (merci Jean L. pour cette trouvaille).
Ici un très bel article sur « L’Express » :
https://www.lexpress.fr/culture/livre/dans-le-bureau-de-loustal_2028717.html
Bérénice, rassurez-vous, vous avez le droit de ne pas connaître René Grousset, grand spécialiste de l’histoire de l’Asie, centrale, extrême orientale, du sud et des Croisades (qui se déroulent aussi en Asie d’ailleurs). J’ai chez moi depuis des décennies son Histoire de la Chine! Je vais m’y coller incessamment sous peu…
Et ca recommence.
EXPOSITIONS
Loustal/Simenon
Bibliothèque des littératures policières (BiLiPo)
DATES
Du 6 mars au 29 juin 2019 :
mardi, mercredi, jeudi, vendredi de 14h à 18h
et samedi de 10h à 17h
Passou met des liens, on se demande toujours pourquoi, ah les fins limiers que voilà.
« Que faire de la journée «
Et pour aller plus loin dans l’univers de ce dessinateur, Loustal, de ses illustrations qui ajoutent une ambiance d’époque en harmonie avec celles des romans de Simenon (comme ceux choisis par Passou pour encadrer le billet), cet article de S.Lapaque dans Le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2014/10/24/03015-20141024ARTFIG00023-loustal-prend-l-empreinte-de-maigret.php.
Loustal prend beaucoup de photos au hasard de ses déambulations et aime retravailler dans son atelier à partir d’elles.
Ah, j’ai retrouvé !
https://www.youtube.com/watch?v=mp9fyosE_OE
Un vrai délice !
On va s’arreter là. Le sujet c’est pas le copiste.
Pour les amateurs de BD, voir la serie Maigret, en Bdetective.
@Marie Sasseur dit: 25 février 2019 à 9 h 43 min
Merci pour cette information.
Manque l’adresse : 48 rue Cardinal Lemoine – Paris Ve – (croisement rue Monge après la rue des Écoles) métro : Cardinal Lemoine ou Cluny-Sorbonne
@closer dit: 25 février 2019 à 9 h 30 min
Idem : je ne connais pas René Grousset… Chic alors ! à découvrir, donc. C’est Chaloux qui en a parlé le premier avec cet achat qui avait pesé dans sa bourse d’étudiant. Puis vous, M.Court. Hum ça donne envie d’y aller voir… Par quoi commencer ?
avec un peu de retard
La Fondation Prada présente l’exposition “Sanguine. Luc Tuymans on Baroque”, organisée par Luc Tuymans, à Milan du 18 octobre 2018 au 25 février 2019. Réalisée avec le M KHA (Museum of Contemporary Art of Antwerp), le KMSKA (Museum of Fine Arts of Antwerp) et la ville d’Anvers, le projet sera présenté à Milan dans une version étendue, suite à sa première édition dans la ville belge de juin à septembre 2018. Luc Tuymans a conçu une expérience visuelle intense réunissant plus de 80 oeuvres par 63 artistes internationaux, dont 25 sont exclusivement exposés à la Fondation Prada.
« Oui oui…Vous kiffez grave mon blog, mais votre pudeur vous oblige à dire que je massacre les oeuvres. Ca restera entre nous, promis. »
Ed, j’avais lu ce que vous écriviez de Lolita. Pas fameux.
Quand on juge le XIX° siècle entier misogyne,et la femme toujours victime et martyr, allez ouste, emballé c’est pesé, je me demande comment on peut, dans ce siècle d’ or du roman français, multiplier les figures féminines éclatantes et libres. Je repensais à la »Chartreuse de Parme » cette nuit. Dominent deux figures féminines :Gina, dynamique et solaire, et Clélia, méditative, introvertie, nocturne, patiente et charmeuse ; mais toutes deux résistants aux balourds , aux gens hauts placés, intransigeantes et follement intrépides en amour, toutes deux par fidèle tendresse inépuisable, leur énergie, leur intelligence, leur dévouement, leurs risques, leur passion, leur fidélité, leur courage naturel , vont transformer ce Duché de Parme et ce roman en un songe et un enchantement alors que –o paradoxe- elles vivent dans une société tyrannique .
Quel curieux livre bizarrement chantant cette « Chartreuse « dont le charme , le mouvement, le panache, la vivacité gaie, les mélodies enjouées, les coups d‘archet, le fantasque, le rocambolesque, la bouffonnerie, l’émerveillement frais, les rebondissements prennent leur source dans un constat de totale vulgarité de la société.
c’est christiane qui avait dit avoir aimé zeugma que j’ai lu dans une simple édition achetér chez Gibert;je vois qu’il y a une édition Templon avec GAROUSTE que j’aime beaucoup;vu expos à PARIS (mais maintenant je n’y suis plus et à peine si je peux bouger,hélas;mais j’ai quand même profité de mes jambes;je ne me plains pas trop)
ZEUGMA
2018
Hortense Lyon & Marc-Alain Ouaknin
Galerie Templon
ISBN 978-2-917515-31-0
88 pages
25 € TTC
C’est drôle comme Delaporte s’acharne sur les femmes de ce blog. Quand ce n’est pas moi qu’il faut faire taire, c’est clopine. Nous devons, à tour de rôle suivant ses humeurs, « abandonner la littérature ». Mais tel un Vincent Glad qui signe un article de soutien au mouvement #meetoo, Delaporte dit apprécier les SdB et Woolf.
Tartuffe spotted.
« multiplier les figures féminines éclatantes et libres »
D’autres exemples à part chez Stendhal ? Parce que je pense justement qu’il est une exception et dans ce cas, rien n’est multiplié !
Oui, Lolita. Ma dernière chronique en date. Toujours aussi pertinent le radoteur. Après son tube « gniii tu sais pas écrire Georges Perec, arrête tout », voici son nouveau morceau « gnii ta chronique sur Lolita est nulle. Arrête tout. » On remarque que le nouveau disque commence déjà à être rayé et que le refrain est toujours le même, une constante chez les misogyne : « tu ne comprends rien. Vaudrait mieux que tu te taises ». On appelle cela aussi le mansplaining.
Ed relisez tout Balzac Merimee ou Barbey d,’aurevilly réfléchissez à l mimportance politique et culturelle des salons tenus par les femmes je vais quand même pas refaire l’histoire de Madame de Stael à Georges Sand…quand même….
Conan Doyle , également dépassé par « sa creature », qu’aime bien Houellebecq , voir « Serotonine »
« Au fur et à mesure que le mythe s’étend, Conan Doyle développe une phobie envers son personnage : son existence personnelle est très perturbée au quotidien par le courrier abondant qu’il reçoit : les lecteurs assimilant l’auteur à son personnage. Et c’est sans compter sur les plaisanteries dont Conan Doyle est la cible ainsi que les propositions d’enquêtes toutes aussi saugrenues les unes que les autres. Conan Doyle confie dans une de ces lettres qu’il a une « overdose » de son personnage. Pire encore, il reproche à la série des aventures de Sherlock Holmes de le distraire de « créations plus nobles » comme le roman historique. Il souhaitait pouvoir poursuivre dans cette voie après sa première publication intitulée Micah Clarke qui avait obtenu un succès honorable. Dès lors, l’auteur est totalement dépassé par son oeuvre. »
Paul Edel,
D’une, personne n’a parlé de « martyrs » si ce n’est vous-même. La caricature n’est jamais très féconde dans l’argumentation.
De deux, ce n’était pas la question posée. J’attendais d’autres personnages féminins libres et sortis du ying et du yang catin/mère. Je constate que vous ne m’en citez aucun à part chez Stendhal. C’est tout qu’est-ce que je disais. Mais je ne demande qu’à apprendre.
« C’est drôle comme Delaporte s’acharne sur les femmes de ce blog. Quand ce n’est pas moi qu’il faut faire taire, c’est clopine. »
Loin de moi le désir de vous faire taire. Votre babil enfantin est certes saoulant. Mais on s’amuse parfois à y répondre, ça détend. Cette fois, j’ai répondu à l’une de vos questions, que vous me répétiez. Donc, c’est vous, Ed, qui radotez, soit dit entre parenthèses. Votre note sur Lolita est la seule que j’ai lue de vous : elle m’a horrifié durablement, vraiment chamboulé. Je ne savais pas qu’on pouvait haïr la littérature à ce point. De même, quand on lit ce qu’écrit Clopine sur Balzac ou Proust, on a tendance à lui conseiller de changer de sujet. La littérature et Clopine, ça fait deux.
Il y a des femmes qui sont faites pour comprendre la littérature, et d’autres pas. Comme les hommes. Cela demande pour tout le monde, quel que soit le sexe, un petit effort. La littérature n’est pas un dû, comme a l’air de le croire Clopine. Je préfère l’attitude de PaulEdel, plein d’une humilité de connaisseur devant Stendhal et Balzac. C’est plus honnête, et plus agréable à partager. Clopine et Ed sont en fait deux mégalos atteintes de la folie des grandeurs quand il s’agit de « donner son avis ». Du coup, c’est la chose littéraire qui en pâtit.
Paul Edel, les figures féminines solaires du 19è siècle étaient cependant ancrées dans des conditions économiques et sociales qui asservissaient les femmes sans exception. Et la littérature de l’époque, à quelques exceptions près et encore, ne les mettaient en scène qu’à travers le regard (désirant, certes, mais le désir masculin n’a jamais été porteur de liberté, que je sache) des hommes. Chaque femme est isolée dans ce puissant projecteur, au point d’en apparaître nettement dessinée dans ses contours, certes, mais aussi immobile qu’un lapin tétanisé dans l’éblouissement des phares d’automobile.
Kate Mansfield (la « non-féministe ») et Woolf (la « féministe ») ont cassé les phares, qui avaient déjà été atténués par Austen ou les Brontë (surtout Charlotte et Emily, of course). Mais ces lueurs-là étaient isolées, à mon sens, hein.
Plus qu’en France, ou depuis Madame de Lafayette et les grands salons féminins, une place était faite aux mains féminines, s’agissant de littérature…
Mais il faudrait, pour pouvoir discuter et je ne crois pas que vous vouliez en discuter pour de vrai, déjà définir les bases argumentées, et donc savoir de quoi précisément nous parlons : de la place de la littérature écrite par des femmes (et pas encore « pour des femmes », loin de là, ahahha) au 19è siècle, ou des personnages féminins écrits par des hommes ?
De toute façon, l’histoire ne peut que me donner raison, s’agissant de l’oppression qui s’abattait sur elles.
Le pire étant le sort des prolétaires, bien entendu.
Souvenez-vous de la fin de Madame Bovary : pour marquer la déchéance ultime, le fond du fond, le trou, l’abîme, Flaubert indiquera que la fille d’Emma devient ouvrière dans les filatures rouennaises…
Bref.
Delaporte, wouarf. Z’êtes rigolo, dans un sens, mais surtout… pathétique, non ?
De la journée des droits des femmes qui devient fériée au rapport sur le sexisme en France qui conseille de rire avec modération, les combats du nouveau féminisme sont de moins en moins amusants.
J’en ai rêvé, les Berlinois l’ont fait. Ce n’est pas pour me vanter, comme dit Basile, mais j’ai depuis longtemps gratifié le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, du joli nom de « Sainte Gonzesse ». Le conseil municipal de Berlin, dirigé par les trois partis de gauche (Die Linke, SPD et les Verts) vient de confirmer mon intuition en décidant que le 8 mars serait désormais un jour férié. Une belle reconnaissance des avanies
causeur E.Levy
D’ailleurs, j’aimerais écrire un jour cela. Un roman sur la fille d’Emma Bovary, au fin fond de sa filature rouennaise. A Darnetal, tenez, où, en débarquant à Rouen à la fin des années 70, on pouvait encore sentir et ressentir le gai dix-neuvième siècle, à travers les habitats ouvriers qui finissaient d’écrouler leurs murs suintants d’humidité et d’étaler les chancres de leur torchis pourrissants, et la couleur disons variée du Robec, qu’on n’avait pas encore fait disparaître sous les échangeurs routiers.
Ce serait un beau roman historique, certes, que cette « Fille d’Emma ». Je ne sais si elle serait « solaire » et aussi éblouissante que les belles héroïnes stendhaliennes, sous le soleil d’Italie. Mais plus proche de l’écrasante majorité des femmes de l’époque victorienne, sans aucun doute.
(propos féministes bien caricaturaux que les miens, et preuve de ma méconnaissance crasse de la littérature, ahaha…)
« Plus qu’en France, ou depuis Madame de Lafayette et les grands salons féminins, une place était faite aux mains féminines, s’agissant de littérature… »
La grande époque des femmes en France, Clopine, a été l’Ancien Régime et plus particulièrement le 18ième siècle. La Révolution a marqué un tournant dans le mauvais sens Elisabeth Vigée Lebrun (qui a traversé toute l’Europe seule avec sa fille en assurant sa propre subsistance), dans ses Souvenirs passionnants, compare les salons d’avant 89 où les hommes et les femmes se mêlaient amicalement sans ségrégation et ceux d’après 89 où ils se faisaient face à face, sans se mélanger, « comme des ennemis » écrit-elle…
L’Angleterre a connu une évolution inverse, avec une présence toujours plus grande des femmes dans la vie intellectuelle au long du 19ième siècle.
Pauvre type. Vous persistez à vouloir nous faire taire…
Et j’aime beaucoup lire Paul Edel, soit-dit en passant. Entre les deux, il y a un gouffre.
THÉORIE DE L’EGO
2014
Textes de Ben
Oui, Closer, merci -je ne connaissais pas la référence à Vigée-Lebrun, la portraitiste, c’est bien elle ? Comment a-t-elle fait pour traverser l’Europe et la révolution, en étant royaliste comme elle l’était – Marie-Antoinettiste, dirais-je si ce mot ne résonnait pas comme marionnettiste, ahaha. Cette position sociale, de peintre de cour en quelque sorte, n’influait-elle pas sur ses opinions… et ressentis ?
« Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae, nuntia vetustatis. »
(Cicéron, De Oratore, II, 9, 36).
Si c’était vrai ça se saurait — par contre un vide existentiel dramatique anime le présent de certain-e-s…
11h23, Clopine, il faudrait du genie littéraire pour oser s’y coller mais votre idée m’en rappelle celle d’Olivier Rolin qui dans un de ses romans confie qu’il rêverait d’écrire une suite aux âmes mortes, si mon souvenir est exact. Je ne connais que peu la littérature du XIX ème et de plus je n’ai lu pratiquement que des hommes cependant la place accordée aux femmes rejoint une époque plus que la mentalité des auteurs, je crois. En tout cas leur façon de les peindre ne m’a jamais choquée dans le sens où j’aurais perçu les quelques auteurs visités comme sexistes et phallocrates.
Et alii, théorie pour théorie, je lisais ce matin celle-ci, je ne sais si l’auteur fait une fixation sur le problème et je n’ai pas réussi à trouver des renseignements sur son parcours intellectuel. Il a écrit un livre sur ce thème et l’on peut lire différents entretiens en ligne.
https://fr.sott.net/article/25949-La-mondialisation-de-la-perversion-narcissique
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