de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
La grande beauté de certains scénarios

La grande beauté de certains scénarios

Les livres sur le cinéma sont le plus souvent décevants- quand ils existent ! Ceci explique probablement cela, et leur médiocrité, leur rareté. Au mieux, un recueil de souvenirs, d’anecdotes, de choses vues et de bons mots correctement mis en forme par un autre que le mémorialiste. Au pire, la même chose sans même le plaisir de lecture tant l’hyperbole et les superlatifs gâchent tout (les Mémoires de Charlie Chaplin pourraient figurer dans une anthologie du ratage : moi, moi, moi et les autres). On connait bien les quelques exceptions qui confirment la règle.

 Les entretiens Hitchcock/Truffaut, un grand livre en effet que ce « Hitchbook » est le plus souvent cité mais il remonte tout de même à 1966. La collection Ramsay Poche Cinéma, dédiée au cinéma que l’éditeur Jean-Pierre Ramsay lança au milieu des années 80, combla les vœux des cinéphiles. Depuis, presque seul Capricci assure l’essentiel du travail et c’est assez remarquable par l’ambition intellectuelle et le champ historique couvert (voir ici). S’il n’évite pas toujours les écueils susnommés, Les Aventures d’un scénariste à Hollywood (Which Lie Did I Tell ? More Adventures in the Screen Trade, traduit de l’anglais par Jean Rousselot, 395 pages, 23 euros, Capricci) a attiré mon œil par le nom de l’auteur, naturellement, dont Jean-Patrick Manchette, passionné par les techniques d’écriture, admirait l’habileté.

Car l’écriture de William Goldman est derrière des films tels que Butch Cassidy et le Kid, Les Hommes du président, Marathon Man, L’Etoffe des héros, Un pont trop loin, Misery, les Pleins pouvoirs, notamment. Un scénariste travaille généralement sur comme, qu’il s’agisse d’une idée originale ou de l’adaptation d’un livre. Goldman reconnait qu’au départ, il ne sait à peu près rien du sujet ou des principaux personnages. Car tout de même, à moins de vivre en ermite sur une île coupée de toute communication, tout Américain avait entendu parler du Watergate ; mais Goldman était de ceux auxquels les noms de Bob Woodward et Carl Bernstein, les deux reporters du Washington Post à l’origine des révélations du scandale, ne disaient rien. Ce qui n’est pas plus mal au fond. De quoi assurer une certaine virginité dans la lecture de l’affaire, un je-ne-sais-quoi de recul et distance qui favorise un regard neuf sur une question rebattue.

Ainsi, la première chose qui frappa le scénariste après examen du dossier fut l’incompétence des cambrioleurs du siège du parti démocrate et il insista sur ce point. Le film respecta à peu près le scénario et il fut un succès ; mais si c’était à refaire, Goldman ne se serait jamais emparé des Hommes du président, le livre. Car tant Robert Redford, qui voulait absolument y coller trois scènes d’amour, qu’Alan Pakula, qui était l’irrésolution même, lui ont faite écrire tant de scènes finalement inutiles auxquelles il n’avait jamais crû qu’il en demeura le souvenir d’un cauchemar. Avec Un Pont trop loin, film de guerre sur la libération de l’Europe en 1944-1945 vue d’un pont stratégique en Hollande, tout avait été fidèlement et scrupuleusement respecté ; mais il y avait tellement de faits, d’évènements, d’histoires à raconter… Au fond une histoire de cavalerie qui arrive pour sauver tout le monde à ceci près qu’elle n’arrive pas à temps et reste bloquée à un km. Bref, un échec, le film aussi. Il était pourtant d’une exactitude exemplaire. Alors ?

« Nous étions trop vrais pour être vrais ».

S’agissant de Misery, l’histoire d’un écrivain immobilisé avec une jambe de plâtre au lit dans sa maison de campagne isolée et tyrannisée par une aide assez sadique (on est chez Stephen King, ça se termine dans une orgie d’hémoglobine), le principal problème fut le choix de l’acteur principal. Nul ne voulait du rôle : ni Pacino, ni Hoffmann, ni Dreyfuss, ni de Niro, ni Hackman, ni Redford, ni Beatty, ni… Jusqu’à ce que James Caan accepte avec un enthousiasme sans mélange. Malgré sa réussite à l’écran, le scénariste est convaincu avec le recul que Richard Gere aurait été le meilleur de tous pour le rôle. Un mystère demeure : pourquoi nul n’avait songé à lui proposer le rôle ?

Le livre fourmille de ce genre d’histoires édifiantes ou plaisantes à lire mais il ne faut pas lui en demande d’avantage. Si bon soit-il, un scénariste n’est qu’un scénariste. En bavardant un jour avec Graham Greene, à l’évocation de son scénario du Troisième homme de Carol Reed, un classique inépuisable, il me lâcha ceci :

« Au début du projet, tout repose sur le scénariste, il est le personnage le plus important, on est aux petits soins avec lui, on ne le lâche pas, on le flatte ; au milieu du parcours, on le bouscule car le temps presse et chacun veut mettre son grain de sel dans le texte ; à la fin, il n’est même pas invité à la projection de l’avant-première ».

On ignore si ce fut le cas d’Umberto Contarella, scénariste de La grande belleza (traduit de l’italien par Anna Colao, 200 pages, 21 euros, Séguier), l’inoubliable film de Paolo Sorrentino (oui, il y a d’autres réalisateurs que Nanni Moretti en Italie). Il n’en est pas question dans ce livre que les deux co-signent, et pour cause : il s’agit du script du film. Mais celui-ci appartient à la catégorie d’exception des textes qui se savourent autant, quoique différemment, à la lecture qu’au visionnage. Il s’agit de bien autre chose que d’un intérieur Jour/ extérieur nuit. C’est très écrit, ciselé même, et on a un plaisir fou à retrouver les saillies de ce séducteur de Jep Gambardella, le dandy qui promène son désenchantement dans les folles nuits de la dite haute société romaine, chroniqueur alimentaire baladant sa nonchalance désabusée de fête en fête peuplées de créatures néo-felliniennes sur fond sonore de Far L’Amore, auteur d’un unique livre par impuissance avouée à aller au-delà tant il est pris dans la tourbillon de la facilité et le piège de la mondanité.

La scène 29, qui se déroule sur la terrasse d’un appartement chic à l’heure d’un cocktail, est un morceau d’anthologie. Long de quelques pages, il réunit plusieurs vieux amis qui se livrent aux délices de la conversation vacharde quand le héros, après un certain nombre de gin tonic, décide de pousser le curseur et, calmement et en évitant toute gajouterie (c’est encore plus terrible sans une once d’agressivité), dit son fait à Stefania, une pédante du parti de la bien-pensance ; la tension va crescendo à mesure qu’il balance sur la vacuité de ses prétendus engagements politiques, sa vie privée chaotique, celle de son mari qui la trompe avec un autre homme, l’échec de leurs vies sur fond de glaçons tintant dans les verres et de musique d’Arvo Pärt, jusqu’à la révélation de trop qui la fait partir la tête basse, elle qui se prétendait « femme avec des cojones » pour exalter son propre courage civique dans l’Italie des années de plomb.

C’est d’une cruauté sans nom, d’une ironie mordante et d’un humour ravageur. De quoi nous envoyer revoir le film quand bien même l’aurait-on déjà vu plusieurs fois. Ne fut-ce que pour ses leçons de vie : il ne faut jamais pleurer à l’enterrement d’un ami car il serait indélicat sinon immoral de voler la vedette à la famille en de telles circonstances… Et que nous importe au fond si Jep Gambardella n’a jamais trouvé la Grande Beauté puisqu’il nous a emmenés à sa quête…

(Dustin Hoffman dans Marathon Man » et « Toni Servillo dans La grande belleza » photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans cinéma.

1179

commentaires

1 179 Réponses pour La grande beauté de certains scénarios

Bloom dit: à

S.Ray, Écrits sur le cinéma et tout les livres de Michel Ciment, de très grandes lectures.

Bloom dit: à

Savez-vous de quel titre fameux s’inspire More Adventures in the Sreen Trade?

pourmapar dit: à

Ce texte rentre trop dans les détails à notre humble avis. Il est difficile à lire et fait appel à des regards de spécialistes du cinéma.
Pourtant la seconde photo est aguichante contrairement à la première, assez dégoulinante.
Le soleil est là.
Bon après-midi.

lmd dit: à

Jean-Pierre Manchette ou Jean-Patrick Manchette?

rose dit: à

goujaterie, je pense.

Bloom dit: à

ScReen Trade…

et alii dit: à

Arvo Pärt, né en Estonie en 1935, est l’un de ces compositeurs dont la production créative a profondément changé notre compréhension de la nature de la musique. Depuis 1976, ses compositions uniques de tintinnabuli ont établi un nouveau paradigme musical – une approche radicalement différente de nombreux aspects de la musique, ainsi que de l’interprétation et de l’écoute.
https://www.opera-bordeaux.com/arvo-part-48952

Pablo75 dit: à

« Fe de erratas »:

Un scénariste travaille généralement sur comme… commande, j’imagine.

il ne faut pas lui en demande d’avantage…. demander

par impuissance avouée à aller au-delà… ça sonnerait mieux avec « impuissance avouée d’aller », non?

après un certain nombre de gin tonic… gin tonics, il me semble

gajouterie… goujaterie, j’imagine

Phil dit: à

Les livres sur le cinéma sont le plus souvent décevants-

Vous avez raison, dear Passou, il suffit de lire les livres des critiques de cinéma. Maltin Leonard, excellent pour vous ramasser l’essentiel d’un film en deux lignes. Ou Roger Ebert, qui fait le poids dans la section des critiques non juifs, comme les Américains savent labelliser avec modération.

Bloom dit: à

Certains romans sur le cinéma sont épatants, je pense par exemple à:

– The Day of the Locusts / L’incendie de Los Angeles, de Nathanael West (1939), féroce satire d’Hollywood. Un vrai grand, Nathan Wallenstein Weinstein, dit N. West.
– The Dead Republic (2010), de Roddy Doyle, en partie sur le tournage de l’Homme tranquille de John Ford, revisite le mythe & l’homme de façon désopilante.
– Mr Wilder et moi (2030), de Jonathan Coe, sur la trajectoire qui mènera ce cinéaste juif né dans l’empire austro-hongrois, de Berlin, à l’orée des années 1930, à Hollywood via Paris.

On ne compte plus le nombre de fois où le cinéma s’est appuyé sur la littérature, l’inverse est beaucoup moins courant.

Bloom dit: à

La patrouille orthographique de Dieppe veille:

« Le tiret, le tiret, vous dis-je. Que vous ordonne votre grammairien pour votre culture? ».

Ah, ce tiret d’esprit qui fait tant défaut en cette fin du monde!

un gin-tonic –> des gin-tonics

Alexia Neuhoff dit: à

PA : (oui, il y a d’autres réalisateurs que Nanni Moretti en Italie)

Cette vacherie était-elle vraiment indispensable ?

Janssen J-J dit: à

@ le cinéma s’est appuyé sur la littérature, l’inverse est beaucoup moins courant.

Incroyab, rBL !… l’inverse est précisément l’objet d’un petit roman de Tanguy Viel, intitulé « Cinéma », sur lequel j’ai jeté mon dévolu cette nuit et ce matin : l’histoire d’un mec (déjanté) ensorcellé par un unique film, seule nourriture de sa vie, un film qu’il nous/se raconte sans cesse dans ses mille et une variations historiques et mentales.
Le roman d’une obsession intéressante vis à vis de laquelle ne me suisj pas vraiment identifié.
J’allais plutôt le conseiller à jzmn, au cas où lui, au contraire, etc. (Minuit, 1999, réédité, 9,1 €). Bàv,

Bloom dit: à

J’adore cet écrivain, 3J, voius parlez de « Cinéma »,sur le célèbre duo Caine-Olivier de The Sleuth…?

Bloom dit: à

désolé j’avais lu trop vite, yes, c’est celui que j’ai lu à Sydney, d’une traite, sur les conseils de mon ami Andrew.

Marie Sasseur dit: à

Toni Servillo, très bon acteur; acteur fétiche de Sorrentino, et dernièrement dans  » la main de dieu  » et énorme dans « il divo « . Il fait souvent  » poker face  » , c’est impressionnant.

Marie Sasseur dit: à

… parfois le cinéma est à ce point décevant qu’il mérite un livre :  » (très) Cher cinéma français », cruel et drôle, de E. Neuhoff.

renato dit: à

Et Alice Rohrwacher ?

Clopine dit: à

Ah là là. Ce que je ne suis pas d’accord ! C’est terrible ! Ca commence dès le premier paragraphe : les mémoires de Chaplin seraient un ratage complet sur fond de narcissisme. Moi je me souviens avoir lu ces mémoires très très jeune (je devais avoir 13-14 ans. Et si ces mémoires étaient à ma portée, c’est que dans la légende familiale, enfin je dis « légende » mais c’était évidemment porté par des faits réels, ma mère a commencé à accouché de mon frère aîné en 1936, dans un cinéma où elle venait voir un film de Chaplin et où, nous racontait-elle, « elle avait tellement ri que ça avait déclenché l’accouchement ». Du coup, évidemment achat des mémoires quand elles sont parues, et du coup, par ricochet, lecture de ma part de ce livre. Faut dire que j’aurais lu l’annuaire du téléphone, à cette époque, tant, derrière mes épaisses lunettes, j’avais déjà bien qu’inconsciemment décidé qu’il me fallait lire tout ce qui était à portée de ma main, bref, fin de l’anecdote). Et ce « ratage complet » m’avait passionnée. Chaplin est un parfait exemple de transclasse… Et la relation qu’il fait, dans ses mémoires, de sa petite enfance, si elle renvoie à Dickens évidemment, est cependant si précise dans les termes et si maîtrisée dans ce périlleux exercice de dire « la vérité », qui est aussi, c’est ça qui est difficile, de dire « sa vérité », qu’elle m’a marquée à vie. Mais donc, continuons la lecture de cet article de notre hôte…

Clopine dit: à

accoucher, Charoulet, accoucher. Je sais. Mais nous sommes que sur un blog. C’est-à-dire dans un endroit où on clique avant de se relire. Enfin, moi.

Jazzi dit: à

Depuis le début du XXe siècle, la littéraire mondiale doit beaucoup à l’écriture cinématographique.
Mieux vaut aller au cinéma que de lire des livres sur le cinéma…

Clopine dit: à

Bon, ben ça s’arrange pas à la lecture du reste de l’article. D’abord, ça doit être ma faute : je n’ai pas les références. Normalement, ici, ça n’a pas d’importance, car notre hôte a l’obligeance de nous les fournir. Mais là ! Ensuite, je fais défiler, je tombe sur la photo de la granda belleza, et je ne pige plus rien. Il est donc, si je comprends bien (mais en fait je ne comprends PAS bien, si vous me suivez) d’un livre qui rassemble les anecdotes cruelles d’un scénariste qui a, d’après notre hôte, oublié « que si bon soit-il, un scénariste n’est qu’un scénariste »…

Bref, à la fin de la lecture de cet article, je dois me rendre à l’évidence. Si grande est mon admiration pour le travail de notre hôte, si souvent ai-je envie de le prendre pour interlocuteur, pour discuter avec lui du fond de ses articles, de leur forme, et bien là, aujourd’hui, je reste sur la berge, comme on est impuissant à regarder, les pieds au sec, un type en train de s’enfoncer dans les sables mouvants d’un type en train de s’enliser.

Ben oui. Je vais évidemment me faire houspiller, mais tant pis. Depuis tant et tant de temps où je lis les billets de Pierre Assouline, eh bien je crois bien que je viens de lire le plus mauvais billet qui est sorti de son cerveau et de ses doigts. C’est pour moi confus, bourré de références non explicites, je ne comprends même pas trop de quoi il parle exactement, c’est l’inverse de la limpide clarté dont il fait preuve d’habitude.

Bref, c’est mauvais.

Bon, je ne lui en veux pas : s’il était une femme, on aurait pu lui trouver une excuse, dans le genre « mais il a ses ragnagnas ou quoi ? ». Mais comme on ne peut lui attribuer ce genre de fausse et débile justification, on va juste dire que d’habitude, Pierre Assouline est excellent dans la clarté, la transmission de sa pensée, et la pertinence de ses exemples, et que là, ça fait flop.

Où alors il a un peu besoin de vacances ? Va savoir. C’est ça le problème avec les excellents élèves. On a tendance à les sanctionner, à attendre toujours le « top ». Alors, quand ils ont des ratés, on dit « mais c’est tellement mauvais que ça vaut un deux sur dix », alors qu’on a tort : ça se trouve, c’est quand même passable…

Bon, je viens de le relire du coup, l’article du jour. Ben non, ce n’est pas passable. C’est mauvais.

Allez, ce n’est pas grave. J’ai confiance en lui.

Clopine, depuis la salle de la vie scolaire.

MC dit: à

« Chaplin est un parfait exemple de transclasse ». Ça l’aurait beaucoup surpris de s’entendre définir non par son œuvre (la, excusez du peu!) mais comme extérieurement, et pour donner raison à un penseur français de second ordre qui agite en ce moment une cervelle normande…. MC

MC dit: à

On peut accoucher au son de Charlot et avoir une enfant déplorablement sinistre…MC

Clopine dit: à

Wouarf, Bourdieu « un penseur français de second ordre », ça c’est génial de… Et puis cette précision penseur « français ». Ca ne s’invente pas.

Bon, si vous n’avez pas bien compris, je dois une reconnaissance profonde à notre hôte pour tant et tant de ses articles. Grâce à lui, à l’envie qu’il sait créer dans ses recommandations de lecture, j’ai découvert tant et tant de richesses ! Euh, Boucheron par exemple. C’est grâce à lui que j’ai lu « Léonard et Machiavel », exemple entre cent. Si je suis cliente de la rdl, c’est bien grâce à cette fenêtre que notre hôte nous ouvre si souvent sur des paysages qui nous, enfin qui me, seraient sans cela parfaitement inconnus. Bon là, il se plante. Son papier est à la fois embourbé et insipide, car il ne nous livre pas le fonds de sa pensée, au point qu’on a l’impression qu’il n’en a pas vraiment de fonds. Mais on peut lui pardonner, non ? Ca lui arrive tellement rarement…

Clopine dit: à

fond. Je clique, je clique ! Clac. Le divan se referme !

Rosanette dit: à

En marge du thème du billet, une anecdote nostalgique:
Ma culture cinématographique se situe entre médiocre et nulle ,et dans ma bibliothèque il n’y a qu’un livre consacré au cinema
Il date des annéees 50 et néanmoins il n’est pas totalement obsolète.
il s’intitule Regards Neufs sur le cinema
Il présente diverses contributions souvent intéressantes sur l’esthétique et l’écriture cinématographiques, écrites pour la plupart par des gens bien oubliés, mais on y trouve aussi des textes de Louis Delluc, Chris Marker Edgard Morin ,Andre Bazin
Cet volume qui faisait partie des livres de prix qui m’ont été offerts en fin de seconde a une particularité qui peut parler aux habitués du blog: :sa dédicace manuscrite sur la page de garde ,que je reproduis ici :
Offert par le Ciné Club(sans tiret dans l’original)
année scolaire 1953-1954
Le President,et c’est signé
:x……Assouline. (le prénom est illisible, mais il s’appelait Yvan)

rose dit: à

Et bien, Passou qui nous parle d’île déserte, et nous les quelques chrétiens qui nous passons 40 jours dans le désert (moins cinq, échus) et pas pour rien mais pour être confrontés à Satan, eh bé, Clopine a retrouvé le moral, cela se fête !

rose dit: à

Incroyable Rosanette votre anecdote !

Jazzi dit: à

Pub !

SOMMAIRE

UN ART DU XXe SIECLE

Colette : Le cinéma du réel
Antonin Artaud : Un art de rêve
Thomas Mann : Théâtre d’ombres
André Malraux : Tout d’abord, le cinéma est un art
Jean Cocteau : L’art à la muse impatiente
Marcel Pagnol : L’esprit de l’usine à rêves
François Truffaut : L’invention de Guitry
Francis Scott Fitzgerald : Profession : producer
Patrick Besson : Politique du cinéma
J.M.G. Le Clézio : Littérature ou cinéma, faut-il choisir ?

SALLES OBSCURES ET ECRANS DE LUMIERE

Jean-Paul Sartre : A la rencontre des barbares
Claude Ollier : Au commencement était l’image
Céline : Les lumières de la ville
Simone de Beauvoir : Les larmes de Sartre
Roger Grenier : Mélodrame en fond de salle
Roland Barthes : Jouir en toute discrétion
Boris Vian : Séance fatale !
Patrick Modiano : Un écrivain au générique
Yann Andréa : L’Homme assis au premier rang

FILMS CULTES ET DIVINITES DE CELLULOÏD

Salman Rushdie : Le film de ma vie
François Mauriac : Sainte Greta, priez pour lui !
Françoise Sagan : Sacré monstre !
J.-B. Pontalis : Les « elles » du désir
Gore Vidal : Dur dur de rester glamour !
Dominique Fernandez : Pier Paolo Pasolini, cinéaste et martyr
Georges Perec : La vie par procuration
Anne Wiazemsky : L’hommage à Pygmalion
Eric Neuhoff : Identification d’un ciné-fils des années 70
Frédéric Mitterrand : L’arrivée du train en gare de Cannes
https://www.mercuredefrance.fr/le-gout-du-cinema/9782715228467

Bolibongo dit: à

s’il était une femme

Si on peut comprendre et même partager en partie votre ressenti à propos de ce post de Pierre Assouline, est-ce que l’on peut vous dire,Clopine, que vous êtes vous-même un peu lourdingue?
Vous en faites trop et ça nous pèse un brin comme dirait l’autre (3j)…

La torche-cul de Passou, c’est vous quelque part, non? 🙂

https://scontent.fbod1-1.fna.fbcdn.net/v/t39.30808-6/427957689_3721703521396692_7684819426152239141_n.jpg?_nc_cat=102&cb=99be929b-b574a898&ccb=1-7&_nc_sid=dd5e9f&_nc_ohc=kgHLN5QNXP0AX-XZ_4B&_nc_ht=scontent.fbod1-1.fna&oh=00_AfD5yUr_lHuTsLqSUjCvasRCnYuSzWzHcNmCieLffXhlPA&oe=65D92BEF

Bolibongo dit: à

Jazzi, votre liste est incomplète en ce qui concerne les critiques de cinéma!
Il manque Annelise Roux! 🙂

Clopine dit: à

Bah, Bolibongo, à billet lourdingue de notre hôte, réaction lourdingue de ma part, je veux bien l’admettre. Mais quand, chez des amis, au repas, on vous sert un plat indigent car sans doute trop copieux, avec trop de tout en un mot, vous faites quoi, vous ? Moi je vais me coucher avec le ventre un peu ballonné. Ca occasionne des flatulences, car nobody is perfect… Bon d’accord, je sors.

Marie Sasseur dit: à

Le site de Capprici recèle des choses étonnantes, -merci Passou de la découverte-
Pas trop accroché au pitch de ce film « petite sauterie décadente et bourgeoise à Rome », alors le script… mais sur le site de Capprici , et pour les fans , j’en suis, de cette série cultissime, « breaking bad « , on en trouve l’histoire de la genèse .
Comment un scénariste de X-files, qui se pensait au bout et au rebut, a eu une idée de génie, à partir d’un petit article de rien du tout paru dans le journal… génial Vince Gilligan.

L’origine du mal :

https://acrobat.adobe.com/id/urn:aaid:sc:EU:dece89d5-b11d-4b58-8d4a-f54e1fe2230b

Marie Sasseur dit: à

Caprice est fini, lire Capricci

B dit: à

Tout le monde n’a pas le meme avis sur les « choses »

« Le prix Renaudot du meilleur essai vient d’être décerné au (très) navrant « pamphlet » d’Eric Neuhoff sur le cinéma français. Un prix n’a que l’importance qu’on veut bien lui prêter. Mais tout de même : ce prix est une honte. Eric Neuhoff participe au Masque et La Plume, où l’on a inventé, après la politique des auteurs, la politique du ricanement. »

https://newstrum.com/2019/11/07/tres-cher-cinema-francais-deric-neuhoff-tres-navrant-pamphlet/

renato dit: à

« Il manque Annelise Roux ! », je dirais qu’Annelise Roux manque.

Cela dit, le Fellini, Fare un film, bien à part, je crois avoir une vingteine de livres relatifs à ce sujet. Voyons, de mémoire, Non ho risposte semplici, Stanley Kubrick ; Scolpire il tempo. Riflessioni sul cinema, Andrej Tarkovskij ; Cinema Speculation, Quentin Tarantino ; La vita è una pellicola al contrario: Pensieri sul cinema, Federico Fellini, Mario Monicelli e Sergio Leone ; Io vedo me stesso. La mia arte, il cinema, la vita, David Lynch ; et quelques autres, mais tous en it.

Clopine dit: à

« indigent » n’est donc pas le bon mot, car il induit une idée de manque, alors qu’ici il est question de trop grande abondance dans les références érudites. Bref, j’espère quand même qu’on puisse saisir mon propos dans ses grandes lignes. Sans pour autant qu’on pète tous ensemble en choeur, pas vrai ? Prout prout, je sors derechef.

Marie Sasseur dit: à

Et puisqu’il a été question de James Agee, précédemment, je viens de lire qu’il a été de scénariste de  » la nuit du chasseur « .

Samuel dit: à

Pourquoi le livre de Ben Hecht « Je hais les acteurs » est LE roman-vrai du cinéma hollywoodien ?

Marie Sasseur dit: à

le scénariste.
E. Carrère est est un aussi.

B dit: à

« La grande beauté » n’emprunte-t-elle pas un peu à Fellini? Jazzi vous qui l’avez vu, qu’en dites-vous? Ou Phil qui vraisemblablement ne l’a pas raté?

Marie Sasseur dit: à

Fatigue.
E. Carrère sera le scénariste du film à venir adapté de  » le mage du Kremlin ».

Clopine dit: à

Et puis, mon anecdote (véridique) de ma mère commençant à accoucher de mon frère aîné parce qu’elle avait trop ri à un film de Chaplin, moi je l’ai toujours trouvée délicieuse. Bon, quand il s’est agi de mon tour, vingt ans après, je veux dire quand ma mère s’est retrouvée en train d’accoucher de moi, c’était l’inverse. Ce n’était plus histoire de rigoler. C’était un moment d’intense inquiétude sur fond de panique morale. Carrie au bal du diable. Ce n’était pas vraiment ma faute !

Jazzi dit: à

« « La grande beauté » n’emprunte-t-elle pas un peu à Fellini ? »

Très lointainement, B.
Ou alors comme Proust à Balzac !

rose dit: à

Je renonce à Satan à ses pompes et à ses œuvres.

Dit Emma lorsqu’elle joue au Scrabble. Y a-t-il un lien avec le carême ? Ni elle, ni moi, ne le savons.

rose dit: à

Eh bien, heureusement que Jacques Barozzi est au minimum syndical. Que cela serait-ce sinon ! ?

rose dit: à

Petit message laudatif pour Jazzi dans les cintres !

rose dit: à

Un repas indigeste. Indigent c’est pour la grande pauvreté. Là, nous sortirons de table le ventre creux.

racontpatavi dit: à

« La grande beauté de certains scénarios »

C’est un beau constat, le cinéma analysable comme un grand texte de la littérature classique. C’était déjà ce qu’en relevait comme idée le critique de cinéma Henri Agel juste après-guerre.
Ai assisté vers mes quinze ans, grâce à la passion de notre professeur de français pour le cinéma,à une conférence de Agel dont je me souviens plus du titre et que j’ai trouvé un peu « puritain » dans la façon de s’exprimer.
Depuis lors, un intérêt certain pour les images animées.

Jazzi dit: à

ROBERT BRESSON

Jeanne monte au bûcher

« C’est le privilège du cinématographe de remettre au présent le passé. » déclare Robert Bresson dans la préface du scénario du Procès de Jeanne d’Arc, publié au Mercure de France (2002). Grâce à son film (1962), avec Florence Delay dans le rôle titre, revivons les derniers instants de notre héroïne, le 29 mai 1431, en présence des hautes autorités anglaises, représentées par le comte Warwick, et de l’évêque français Cauchon …

________________________

LA PLACE DU MARCHÉ

Des soldats anglais, en grand nombre, contiennent la foule. Jeanne, dans sa chemise de suppliciée, pieds nus, est debout devant la tribune. Les frères Martin et Isambart l’entourent. Derrière elle, le bourreau.

JEANNE

Je demande à avoir la croix.

Le frère Isambart part la chercher à
l’église voisine.
Un soldat anglais fait une petite croix de
deux brindilles et la donne à Jeanne qui la
serre contre sa poitrine.

JEANNE (tombant à genoux)

Je me recommande à Dieu, à la Bienheureuse Marie, à tous les saints. De ce que j’ai fait et dit, je ne charge ni mon roi ni personne. Je salue tous ceux qui sont présents.

Warwick fait un signe à l’huissier qui
Aussitôt s’avance vers Jeanne.

JEANNE (couvrant la petite croix de baisers)

Saint Michel, saint Michel, sainte Catherine, sainte Marguerite !

Précédé du bourreau, suivie du frère
Martin, encadrée de soldats anglais, elle
s’avance rapidement vers le bûcher. On la
moque, on l’insulte sur son passage, on lui
Fait un croc-en-jambes.
Elle monte l’échelle. Elle arrive sur la
Plate-forme.
Le bourreau et son aide l’attachent au
poteau, puis allument le feu.
Ils y jettent les vêtements et les objets de
Jeanne. La foule s’est tue. On entend tinter
la cloche d’une église lointaine.
Le feu crépite et gagne peu à peu tout le
bûcher.
Le frère Isambart apporte en courant la
grande croix que le frère Martin lève au
niveau de Jeanne.

JEANNE (d’une voix ferme)

Les voix que j’ai eues étaient de Dieu. Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par le commandement de Dieu. Non, mes voix ne m’ont pas déçue. Les révélations que j’ai eues étaient de Dieu.

Elle tousse, suffoque.
Le cardinal, l’évêque, les prélats anglais
et français, tous les occupants de la tribune
se lèvent d’un seul mouvement. La chaleur
devient intolérable. Le bourreau et les frères
Martin et Isambart se reculent. On entend
un ronflement terrible.

JEANNE (poussant un cri)

Jésus !

Elle disparaît dans la fumée des flammes.
Quand le feu s’apaise, tout le monde est
Encore figé. Seul, un chien circule à travers
la foule. Puis des pigeons se posent sur le
toit de la tribune et s’envolent. Sur les restes
du poteau calciné et fumant, visible maintenant,
la chaîne qui contenait Jeanne est vide.
(Roulement de tambours.)

poussière dit: à

sinon, à part ça,

l’été on allait voir la mer

tu vois quoi…

MC dit: à

Je me demande si je ne préfère pas la scène du bûcher dans l’ Alouette , Jazzi…. MC

Jazzi dit: à

Françoise Sagan rendant hommage à Orson Welles :

« Ce jour-là, après m’avoir donc trimbalée comme un sac de vêtements à travers toutes les avenues de Paris et les Champs-Elysées, il finit par m’asseoir sur une chaise pour déjeuner avec deux amis à lui. Il mangea comme un loup, rit comme un ogre, et nous finîmes tous l’après-midi dans son appartement du George V où il avait atterri après maints ravages dans les autres palaces de Paris. Il marcha de long en large, parla de Shakespeare, du menu de l’hôtel, de la bêtise des journaux, de la mélancolie de quelqu’un, et je serais incapable de répéter une de ses phrases. Je le regardais, fascinée. Personne au monde, je crois, ne peut donner autant l’impression du génie tant il y a en lui quelque chose de démesuré, de vivant, de fatal, de définitif, de désabusé et de passionnel. J’eus simplement un instant de terreur quand il nous proposa brusquement de partir l’heure suivante à Valparaiso, justement. Je me dirigeai donc vers la porte pour aller chercher mon passeport (abandonnant là un deuxième foyer conjugal, un enfant, un chien, un chat, non pas dans des intentions coupables mais simplement parce Welles était irrésistible et que le moindre de ses souhaits devait être très évidemment exaucé). Dieu merci, ou tuedieu, le téléphone sonna, lui rappela qu’il devait partir pour Londres, et Valparaiso tomba à l’eau ou y resta.

La semaine suivante, encore sous le choc, je me fis projeter, grâce à L’Express pour lequel je faisais à l’époque des critiques de cinéma, je me fis projeter tous ses films. En quelques jours, je vis les quatre films de lui que je ne connaissais pas, revis les autres, et j’avoue que je ne compris pas. Je ne compris pas que les Américains ne se roulent pas à ses pieds avec des contrats ou que les producteurs français, qu’on disait si assoiffés de risques à l’époque, ne courent pas le chercher dans la campagne anglaise. Quitte à lui adjoindre deux gardes du corps s’il manifestait (ce qui lui arrivait, disait-on) l’envie de quitter le plateau pour filer au Mexique ou ailleurs en cours de tournage.

J’en vis des choses, cette semaine-là : l’énorme cadavre du capitaine corrompu par la police, du flic sadique, flotte entre l’eau et les détritus, sous un pont, Marlène Dietrich le regarde. L’honnête attorney lui demande : « Vous le regrettez ? » Elle répond : « He was a kind of a man » (C’était quelqu’un). La générale Rodriguez regarde la photo de l’homme qu’elle a aimé et qui l’a volée et qui va la tuer bientôt : « Qu’en pensez-vous ? – He was a kind of a man. » Joseph Cotten, infirme, parle de l’homme qui l’a trahi et chassé, son meilleur ami : « He was a kind of a man. » J’en passe. Mais à revoir à la file tous ces films de Welles, il me semblait retrouver partout la même obsession : celle du tempérament. Welles aime un type d’homme, le sien sans doute : violent, tendre, intelligent, amoral, riche. Obsédé et épuisé par lui-même, force de la nature, subjuguant, terrorisant, jamais compris et ne s’en plaignant jamais. Ne s’en souciant d’ailleurs probablement pas. Le jeune et féroce Kane, l’orgueilleux Arkadin, le sombre Othello, tous monstrueux, tous solitaires : la rançon de l’intelligence à son zénith. Il n’y a qu’un film où il ait joué le rôle de la victime : c’est La Dame de Shanghaï. Le rôle du monstre, il l’avait laissé à Rita Hayworth : il faut dire qu’il l’aimait.

Seulement cette superbe solitude devenait lourde. Welles, pour vivre, dut tourner des rôles idiots ; on lui avait enlevé ses armes : sa caméra ; un monde de petits hommes à lunettes et stylomines, de comptables et de producteurs était arrivé à renverser Gulliver qui avait autre chose à penser qu’à ces lilliputiens. Il succomba presque sous le tas. Alors il tourna La Soif du mal ; une séquence particulièrement belle, entre trente autres, m’a frappée, celle où il retrouve celle qui a été un beau monstre comme lui, Marlène. Elle lui dit qu’il est devenu gros et laid, qu’il ne ressemble plus à rien, elle lui dit que son avenir est derrière lui et il se passe alors, pour la première fois dans ses films, quelque chose comme de la pitié. […]

Par la suite, il y eut quand même Le Procès et assez d’articles sur la technique de Welles, sa démesure, sa violence, etc. N’importe qui peut, en allant voir n’importe lequel de ses films, retrouver la poésie, l’imagination, l’élégance, tout ce qui fait le vrai cinéma. »

(Avec mon meilleur souvenir, Editions Gallimard, 1984)

D. dit: à

Un scénariste travaille généralement sur comme,


?? commande ??

Et en effet dans l’ensemble c’est confus et plutôt mal tourné.

Pablo75 dit: à

Inquiétante la réaction de Clopine sur l’intéressant et très clair article de Passou. On ne dirait pas un jugement à elle, mais à la femme malade qu’elle a en elle. Comme ci celle-ci avait pris sa place.

Pablo75 dit: à

« Le prix Renaudot du meilleur essai vient d’être décerné au (très) navrant « pamphlet » d’Eric Neuhoff sur le cinéma français. Un prix n’a que l’importance qu’on veut bien lui prêter. Mais tout de même : ce prix est une honte. Eric Neuhoff participe au Masque et La Plume, où l’on a inventé, après la politique des auteurs, la politique du ricanement. »
https://newstrum.com/2019/11/07/tres-cher-cinema-francais-deric-neuhoff-tres-navrant-pamphlet/
B dit:

On connaît bien dans ce blog la nullité des Neuhoff…

Pablo75 dit: à

Je rappelle que tous les dimanches à 17h il y a des concerts d’orgue gratuits à St.Eustache (même si le grand Jean Guillou n’est plus là).

Dimanche prochain Thomas Ospital jouera la Cinquième symphonie Op. 42 N°5 (1879) de Charles-Marie Widor, qui finit avec la si impressionnante et célèbre Toccata (5 minutes qui valent à eux seuls le déplacement).

Jouée ici par Olivier Latry
https://www.youtube.com/watch?v=jtj300j129k

D. dit: à

Mais enfin, Pablo. Le texte est pzs vien construit et maladroit dans son exriture.
A refaire de font en comble selon ma propre opignon.

rose dit: à

 » […]qu’un film où il ait joué le rôle de la victime : c’est La Dame de Shanghaï. Le rôle du monstre, il l’avait laissé à Rita Hayworth : il faut dire qu’il l’aimait. ».

La Belle et la Bête, fantasme et mythe.

rose dit: à

Rosanette en 1953/1954 était déjà en lien avec Assouline. En 2023/2024 aussi. Admiration ! Soixante dix ans de constance et de fidélité.

D. dit: à

Je vais changer de blog. J’en ai assez de ce genre de billet bâclé.
J’ai entendu parler de celui d’un certain Paul Edel, qui traiterait également de littérature.

D. dit: à

renato, le rossignol milanais dont les neurones ont été mal nourris au bretzel alsacien, a d’énormes lacunes en géographie. Il confond Mû avec la Lémurie.

Passou dit: à

Imd, Merci pour Manchette

Rosanette, C’était mon grand oncle, fondateur et animateur du ciné-club à Oran, qui y fit venir nombre d’artistes de la métropole et qui m’a initié à la cinéphilie (merci encore, tonton Yvan)

Marie Sasseur dit: à

si Passou fait son cinéma Paradiso, c’est une séance interdite aux moins de 16 ans, lol.

Paul Edel dit: à

Le 20 décembre 1940, Scott Fitzgerald succombe en moins de dix minutes à une crise cardiaque. Sur son bureau, on retrouve un énorme paquet de feuillets. C’est le chantier de son roman « Le dernier Nabab »,un des meilleurs textes sur Hollywood. La veille, il avait écrit la première partie du chapitre VI .et on s’aperçoit qu’il a laissé pas mal de plans, de notes, ébauches de scènes et même plusieurs fins possibles. Le roman prend donc pour sujet les grands studios à travers le personnage du producteur de Monroe Stahr, ayant pour modèle Irving Thalberg. Scott a travaillé plusieurs fois à Hollywood, comme scénariste. Il en a déjà raconté les mœurs dans une série de nouvelles avec pour personnage principal « Pat Hobby » qui mêle drôlerie, autodérision, raillerie mais décrit déjà avec une vraie précision professionnelle, comment ça marche l’industrie cinématographique au quotidien. Dans « Le dernier nabab » Monroe Stahr garde des traits de Gatsby ou du Dick Diver de « Tendre est la nuit »,c’est à dire fragilité psychologique, fêlure,romantisme et désenchantement .On découvre le petit monde des figurants, les visionnages quotidiens des bouts de film tournés, les contraintes financières, le ballet des courtisans autour de Monroe Stahr, « les sales cons de la publicité » et ces metteurs en scène virés en plein milieu du tournage devant toute l’équipe.

Soleil vert dit: à

Je n’ai pas lu le Guitry de Truffaut, mais j’avais été emballé de la présentation des acteurs dans les films de l’auteur de « Si Versailles m’était conté. Adieu les génériques, place à une scénarisation qui incorpore le « para-film » dans le film lui-même.

Soleil vert dit: à

Gladys Hill, scénariste des films de Huston

Bloom dit: à

C’est souvent le cinéma qui parle le mieux d’Hollywood; Barton Fink des frères Coen avec un Faulkner totalement à la ramasse et Mulholand Drive, de David Lynch, qui joue avec les stéréotypes du milieu. Un monde où la violence et la domination règnent en maître.
Sans parler du fric roi.

rose dit: à

Un grand-oncle c’est le cousin germain du père de Pierre Assouline.

rose dit: à

Les grands-pères étaient frères.

Rosanette dit: à

@
@passou
Adolescente, j’étais une fidèle de ce ciné-club qui a illuminé mes matins du dimanche
J’ai encore un souvenir très vif de certains des films que j’y ai vus, souvent des monuments de la mémoire cinématographique :Donskoi ,Leni Riefenstahl, Melies
Certaines figures du cinéma d’alors etaient invitées à venir présenter des films et à nous parler de leur travail
Je me souviens de Jacqueline Audry venue présenter GIGI et qui avait fait une petire conférence., ou elle avait parlé de sa sœur Colette et l amie de celle-ci, Beauvoir ,un nom qui ne nous disait rien alors, et aussi son récit d’un déjeuner avec Giraudoux ,où la truite au bleu qui y a eté été servie lui aurait inspiré une scène d’Ondine ;Je me souviens d’Odette Joyeux présentant ce bijou qu’est Douce avec le personnage époustouflant joué par Marguerite Moreno
Parfois Yvan Assouline sollicitait l’un ou l’une d’entre nous ,parmi ceux qui étaient alors en terminale, pour animer la discussion qui suivait le film ;le jour où ce fut mon cas , je me sentis flattée , mais ,trop timide, j’ai décliné.
De même que vous dites « merci tonton yvan, je dis merci monsieur Assouline pour les momentsheureux que vous m’avez offerts

Janssen J-J dit: à

@ Bloom /// oius parlez de « Cinéma »,sur le célèbre duo Caine-Olivier de The Sleuth…?

Oui, c’est cela, visionné par le narrateur pour la 44e fois. Sleuth, d’après Joseph L. Mankiewicz, mettant aux prises Milo Tindle (Tindoline)/Doppler (Michael Caine) et Andrew Wyke (Lawrence Olivier), départagés par le grand détective St John Lors Merridew et son double, l’inspecteur Plodder. Qui a tué qui, au juste, et pourquoi ? C’est pas le vrai sujet, nous dit-on !
« Have you forgetten the jumped-up pantoy-boy who doesnt know his place ? » (intraduisible en bon français ?… mais il le traduit pour nous, rBl !) -…

@ rBl…Et puis, vous nous parlez ensuite de Mulholland Drive, et Passoul, de Sorrentino. Incroyables !

@ Et un autre encore, corrigeant les fautes d’icelui, tel un charoulet moyen (d’avantage) sans se rendre compte de ses propres bévues. (sic) célèbre Toccata (« 5 minutes qui valent à eux seuls le déplacement ») – Bon Eustache… Le Dieppois, bête à manger du foin, en serait devenu fou de fourrage. Bof.

… Au fait, @ jzmn, vu la Ferme des Bertrand, hier au soir… Une vision idyllique allant totalement à contre courant de l’évolution actuelle « pro-bio », de l’amour du travail manuel bien organisé, de nos échanges bien huilés dans nos élevages de viande et de production laitière via la filière de nos reblochons savoyards. Cet éloge d’une agriculture montagnarde, extensive, heureuse et proprement ultra mécanisée, serait donc sans aucun défaut majeur, au tiers temps du 21e s. Ce qui nous change un brin du lamento quotidien de nos campagnes d’ailleurs, et vous remonterait un brin le moral durant deux heures. Le Gilles Pollet s’est fait bin plaisir. Je crains-j de découvrir ce qu’en aura pensé le Lézard vert parisien, au juste. Ira-t-il encore croire, comme tous les parisiens du Salon annuel à leur porte, que l’agriculture pourrie et naufragée de notre LePénie-Bordez-là ressemble à ces splendides vaches lustrées, lactescentes en diable, se lançant enivrées dans les vertes pâtures à l’approche du printemps !?…

@ BLBG (ça nous pèse un brin comme dirait l’autre) /// L’autre, c’est moij, par hasard ?

Bàv, 20.2.24_10.01

J J-J dit: à

@ Eric et Alexia ?… des chocolats siamois, peut-être ?…
toujours un brin acide hulé, le dernier roi du P75 ! hein !

Jazzi dit: à

« vu la Ferme des Bertrand, hier au soir… Une vision idyllique allant totalement à contre courant de l’évolution actuelle « pro-bio », de l’amour du travail manuel bien organisé, de nos échanges bien huilés dans nos élevages de viande et de production laitière via la filière de nos reblochons savoyards. »

Vu aussi, JJJ.
Beau documentaire sur trois générations de paysans, depuis les trois frères, qui n’avaient pas au départ la vocation de mener une vie laborieuse, sans femmes et sans amour dans le pré, et qui contribuèrent néanmoins, à leur manière, à la préservation de notre patrimoine agricole.
Un film ethnologique plus que sociologique, sorti opportunément en plein conflit politique actuel et renvoie les écolos à leurs illusions !

Jazzi dit: à

@Soleil vert

FRANÇOIS TRUFFAUT

L’invention de Guitry

Tant que le cinéma a été muet, Sacha Guitry fut contre, déclarant, dès 1912, qu’il avait déjà atteint son apogée ! Mais lorsque celui-ci devint parlant, il s’en empara, avec avidité, voyant, lui aussi, tout le profit qu’il pouvait en tirer. Désormais, tout contre le cinéma, il écrivit, à l’occasion d’un tournage en 1935 : « Je m’amuse comme un fou… Je suis dans l’état d’un enfant à qui l’on vient de mettre entre les mains un merveilleux joujou ». Depuis lors et jusqu’à sa mort, il ne devait plus cesser de tourner, écrivant et réalisant trente-deux films, dans la plupart desquels il joua également. Tenu généralement par la critique pour un cinéaste mineur, François Truffaut fut l’un des premiers à saluer l’inventivité et l’originalité de son œuvre cinématographique. Hommage reconnaissant d’un fou de cinéma à son aîné.

« Evidemment, je ne prétends pas que Sacha Guitry soit un aussi grand metteur en scène que Welles. S’il a réussi à contrôler et dominer la technique, il n’a pas appris à en jouer au point de nous faire rire avec un mouvement de caméra (comme Lubitsch) ou de nous émouvoir avec un gros plan (comme Renoir). Mais, qu’on lui reconnaisse ce mérite, Sacha n’a jamais cherché à se faire passer pour le virtuose de la caméra qu’il n’était pas et, au fond de lui, il sentait bien la part de bluff qui entre souvent dans cette « virtuosité » quand on l’applique non plus à Hitchcock ou Welles mais à Preminger ou René Clément, par exemple.
Les histoires du « Maître » que l’on raconte à ce sujet sont légion ; vraies ou fausses, elles ont le double mérite d’être vraisemblables et drôles.
A un chef-opérateur qui lui propose un jour de commencer une scène en pointant la caméra vers un lustre puis en la faisant descendre vers la table, Sacha répond : « Mais, mon cher ami, le lustre n’a pas de dialogue ! » A un assistant-réalisateur qui lui propose d’installer un travelling de trente mètres, Sacha refuse : « Certainement pas : le travelling, c’est le cinéma des autres. »
Il n’empêche que Sacha Guitry cinéaste a réalisé au moins un chef-d’œuvre, le Roman d’un tricheur. Si l’on accepte comme définition d’un chef-d’œuvre : une œuvre qui a trouvé sa forme parfaite et définitive, ceux qui ont vu le Roman d’un tricheur ne me contrediront pas.
C’était en 1936. Sacha, un peu las des pièces filmées, se fit la réflexion que le cinéma était peut-être plus près du roman que la pièce. « Au théâtre, on joue. Au cinéma, on a joué. » Il conçoit donc un film qui aura la forme d’un roman filmé : « Le personnage qui sera sur l’écran ne dira pas : « Je suis malheureux aujourd’hui » – non, il ne dira rien. Il aura l’air malheureux, et la voix de celui qui raconte dira : « J’étais malheureux ce jour-là. » »
Au moment où il fait cette déclaration, Sacha Guitry vient d’inventer le play-back même s’il ne s’en rend pas compte. Il vient d’inventer la primauté de la bande sonore, comme Orson Welles, formé par la radio, le fera trois ans plus tard avec Citizen Kane.
La bande sonore pré-établie servira de guide aux mouvements, aux gestes et aux mimiques des acteurs pendant le tournage. La mise en scène est alors guidée par une mise en sons.
Si la grande originalité du Roman d’un tricheur est d’être l’unique film de fiction de l’histoire du cinéma qui soit commenté en voix off à 90 pour 100, son immense mérite est d’avoir fait oublier cette particularité au point que des spectateurs interrogés à la sortie de la salle croiront avoir vu un film joué et parlé directement.
Mais, pour moi, le Roman d’un tricheur est encore davantage que cela. Avec d’autres films comme le Corbeau de Clouzot, la Règle du jeu de Jean Renoir, le film de Guitry m’a stimulé, exalté, encouragé. »

(In préface de « Sacha Guitry le cinéma et moi », Edition Ramsay, 1977, 1984)

Bolibongo dit: à

@ BLBG (ça nous pèse un brin comme dirait l’autre) /// L’autre, c’est moij, par hasard ?

C’est votre expression et pour ma part, je la trouve conviviale et sympa.
Bon, je retourne à la lecture annotée de Pour ne pas en finir avec la nature de Patrick Dupouey – Questions d’un philosophe à l’anthropologue Philippe Descola, collection Banc d’essais, AGONE 2024.

Bolibongo dit: à

C’est votre expression

je m’adresse à 3J, bien entendu.
Bonne journée.

Jazzi dit: à

FRANCIS SCOTT FITZGERALD

Profession :  producer

A la fin des années trente, l’auteur de Gatsby le Magnifique, ruiné et désenchanté se fit engager comme scénariste à Hollywood. C’est là qu’il mourra, en 1940, d’une crise cardiaque, à l’âge de 44 ans. Après sa mort, on trouvera parmi ses papiers le manuscrit, inachevé, de son roman : Le dernier nabab. Incontestablement, le meilleur qui ait jamais été écrit sur la Mecque du cinéma. On y suit à la trace le destin d’un magnat de l’industrie du 7e art, Monroe Stahr, qui règne en maître absolu sur tout un monde de financiers, de techniciens et d’artistes en tous genres concentrés autour de la fabrication à la chaîne de films destinés à faire rêver les spectateurs des quatre coins de la planète. A travers le portrait de ce personnage, omnipotent, nous découvrons, de l’intérieur, l’univers impitoyable de la production hollywoodienne et les mœurs pittoresques de ses principaux protagonistes. Ici, après avoir déjà réglé mille problèmes, notamment les dégâts causés la veille par un tremblement de terre qui a anéanti une partie des décors du plateau de tournage d’un film de Cecil B. DeMille, Monroe, entre deux rendez-vous, doit affronter un distingué auteur dramatique anglais, engagé comme scénariste, et rendu furieux par le peu de considération portée à ses textes. Une occasion, non dépourvue d’ironie, pour l’écrivain Fitzgerald, de nous asséner une petite leçon d’écriture… cinématographique !

« Stahr sourit à M. George Boxley. […]
M. Boxley ne lui rendit pas son sourire. […]
Stahr le regarda courtoisement.
– Qu’est-ce qui ne va pas, monsieur Boxley ? […]
– Je n’obtiens rien de ce que j’écris sur le papier, explosa Boxley. Vous avez tous été très corrects, mais c’est une sorte de conspiration. Les deux scribouillards que vous m’avez adjoints écoutent ce que je dis, mais ils en font de la bouillie. On dirait qu’ils disposent d’un vocabulaire d’une centaine de mots.
– Pourquoi ne l’écrivez-vous pas vous-même ? demanda Stahr.
– C’est ce que j’ai fait. Je vous ai envoyé quelque chose.
– Mais ce n’était que conversation, échange de propos, dit Stahr doucement. Une conversation intéressante, mais rien de plus.
Cette fois, il fallut toute la force des deux assistants fantômes pour retenir Boxley au fond de son fauteuil. Il se débattait pour se redresser ; il émit un jappement étouffé qui n’était pas sans rapport avec un rire mais totalement étranger à tout amusement, et dit :
– Je crois qu’il ne se peut pas que vous autres lisiez ce qui est écrit. Les deux hommes sont en train de se battre en duel quand ce dialogue a lieu. A la fin, l’un d’eux tombe au fond d’un puits et on doit le remonter accroché au seau.
Il poussa un autre jappement avant de retomber.
– Est-ce que vous écririez une scène pareille dans un de vos livres, monsieur Boxley ?
– Quoi ? Bien sûr que non.
– Vous trouveriez cela de trop mauvaise qualité.
– Les critères sont différents au cinéma, esquiva Boxley.
– Vous y allez quelquefois ?
– Non, presque jamais.
 – Ne serait-ce pas parce que les gens y passent leur temps à se battre en duel et à tomber au fond des puits ?
– Oui, et qu’ils arborent des expressions crispées, et échangent des dialogues invraisemblables et peu naturels.
– Oublions les dialogues un instant. Je vous accorde que les vôtres sont plus élégants que ce que pondent vos scribouillards – c’est pourquoi nous vous avons fait venir. Mais imaginons quelque chose qui ne soit ni du mauvais dialogue ni des cascades dans un puits. Est-ce qu’il y a dans votre bureau un poêle qu’on enflamme avec une allumette ?
– Oui, je crois, répondit Boxley avec raideur, mais je ne m’en sers jamais.
– Disons que vous êtes dans votre bureau. Vous avez passé toute votre journée à livrer des duels ou à écrire et vous êtes trop fatigué pour vous battre ou pour rédiger davantage. Vous êtes assis là, les yeux dans le vague, abruti comme cela nous arrive à tous. Une jolie sténodactylo que vous avez déjà remarquée entre dans la pièce et vous la regardez distraitement. Elle ne vous voit pas, bien que vous soyez tout près d’elle. Elle ôte ses gants, ouvre son sac et le renverse sur la table.
Stahr de leva et il jeta son trousseau de clefs sur son bureau.
– Elle a deux pièces de dix cents, une pièce de cinq et une pochette d’allumettes. Elle laisse sur le bureau la pièce de cinq cents, remet les deux autres dans son sac, elle prend ses gants noirs, s’approche du poêle, ouvre celui-ci et met les gants dedans. Il reste une allumette dans la pochette et elle se prépare à la frotter, agenouillée près du poêle. Vous remarquez qu’un fort courant d’air souffle de la fenêtre – mais juste à ce moment-là votre téléphone sonne. La fille décroche, elle dit allô, elle écoute, et répond délibérément : « Je n’ai jamais eu de ma vie une paire de gants noirs. » Elle raccroche, elle s’agenouille à nouveau près du poêle, et au moment précis où elle frotte l’allumette vous tournez la tête tout à coup et vous découvrez qu’il y a un autre homme dans le bureau, qui observe chaque mouvement de la jeune fille…
Stahr se tut. Il ramassa ses clefs et les remit dans sa poche.
– Continuez, dit Boxley en souriant. Qu’arrive-t-il ?
– Je ne sais pas, dit Stahr. Je faisais seulement du cinéma.
Boxley eut l’impression d’être pris en défaut.
– Ce n’est que du mélo.
– Pas forcément, dit Stahr. En tout cas, personne ne s’est démené violemment, personne n’a prononcé un dialogue de mauvaise qualité, personne n’a arboré la moindre expression. Il n’y a qu’une réplique faiblarde, et un écrivain comme vous saurait l’arranger. Mais cela vous a intéressé.
– Pourquoi la pièce de cinq cents ? demanda Boxley d’un ton évasif.
– Je ne sais pas, dit Stahr qui se mit soudain à rire. Ah, si : c’était pour le cinéma.
Les deux assistants invisibles parurent lâcher Boxley. Il se détendit, s’appuya au dossier de son fauteuil et rit à son tour.
– Pourquoi diable me payez-vous ? Je n’entends rien à votre fichu métier.
– Ca viendra, dit Stahr en souriant, sans quoi vous n’auriez pas posé cette question sur la pièce de cinq cents. »

(« Le dernier nabab », traduit de l’anglais par Suzanne Mayou, Editions Gallimard, 1976)

Ne dirait-on pas déjà une scène haletante digne d’un film d’Alfred Hitchcock ? Il semble que Scott Fitzgerald savait faire la part des choses entre l’écriture purement romanesque et le langage, essentiellement visuel, propre au cinéma. A Hollywood il participa, entre autres, à l’écriture du scénario d’Autant en emporte le vent, réalisé en 1939 par Victor Fleming. En 1976, Elia Kazan tournera Le Dernier Nabab (The last tycoon), avec Robert De Niro, Tony Curtis et Robert Mitchum. Les dialogues avaient été adaptés alors par le distingué dramaturge anglais Harold Pinter. Malgré ces noms prestigieux au générique, on peut affirmer que le livre est bien supérieur à l’adaptation cinématographique qui en a été faite. Sur le même thème, celui de l’écrivain-scénariste dont l’immersion dans l’univers de « l’usine à rêves » vire au cauchemar, on préfèrera le Barton Fink, des frères Coen, qui remporta à juste titre la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1991. Ce film fascinant, qui nous replonge dans le Hollywood de 1941, nous permet de retrouver, en prime, dans un second rôle délirant, la figure légendaire de… Scott Fitzgerald lui-même. A moins que ce ne soit plutôt William Faulkner ?

Soleil vert dit: à

Merci Jazzi. C’est exactement cela. N’étant pas cinéaste de prime abord, mais homme de theatre, Guitry invente une façon de filmer.

Kafka, P. Assouline en a parlé – et en reparlera surement.
Un point n’a pas été abordé au moins dans les commentaires : les successeurs
Je remonte un lien sur Karinthy. L’exclusion et l’incompréhension du monde, le compte y est :

https://soleilgreen.blogspot.com/2013/12/villes-etranges-2.html

Janssen J-J dit: à

@ OK, BLBG, bravo pour Descola…
@ renvoie les écolos à leurs illusions … C’est ce que dit l’un des trois frères… et Pollet ne le prend peut -être pas pour argent comptant… Ils se trompent, et nous trompent… Les « illusions des écolos » sont un poncif qui vous arrange… Je craignais de vous voir venir, et vous y êtes tombés à gros sabots… Parigo, va !…,
Le vécu écolo paysan (néo rural ou autre), c certes pas fastoche, mais ça existe, en dépit des nombreuses rechutes, et pas qu’en Savoyardie, hein !… Que ce soit dit, quoi ! On peut y voir une promesse, comme un naufrage… Une exploitation de 150 laitières sur un domaine, c pas forcément une réussite préfigurante, avec des trayeuses robot et d’invraisemblables machines agricoles spécialement adaptées aux pentes alpestres ! Voyons un brin de foin plus loin… L’eau commence à se raréfier… On ne sait pas si les enfants reprendront la suite, hein… Enfin brefl, je sors et on sera plus là, à faire et voir des films (d’ethnologie anthologiques)… Un conseil alternatif, jzmn : Plutôt aller voir du côté de Pascal Dibie à 25 ans d’intervalle, un ethnologue-sociologue… Qui plus est, naguère publié chez Malaurie en Terre Humaine, un témoignage plus empathique sur les mutatiopns de la France rurale profonde, mais bien plus critique sur le même sujet… qui se passe à Chichery, dans l’Yonne… hélas, un ouvrage trop largement sous estimé à mes yeux… par la germanopratie bobo, jusque là bin indifférente aux paysans, sauf depuis qu’elle redécouvre le pays dans sa fuite du covid et de mme H. Voici un lien, lcé, sait-on jamais ?
https://www.cairn.info/le-village-metamorphose–9782259193207.htm
Bàv,

Paul Edel dit: à

Merci Jazzi pour cet extrait du « Dernier Nabab » qui donne un aperçu de l’intelligence de Scott Fitzgerald.

et alii dit: à

En avril 1962, François Truffaut adresse une longue lettre à Alfred Hitchcock lui proposant « un entretien au magnétophone qui se poursuivrait pendant une huitaine de jours et totaliserait une trentaine d’heures d’enregistrement, et cela dans le but d’en tirer non des articles, mais un livre entier qui serait publié simultanément à New York et à Paris, puis par la suite probablement un peu partout dans le monde. »2,3

Hitchcock, qui achève son 48ème film, Les oiseaux, télégraphie à Truffaut pour lui fixer la date de leur premier rendez-vous : le 13 août 1962, jour de son 63ème anniversaire, dans les bureaux d’Universal, à Hollywood. Truffaut, qui ne parle pas anglais, arrive accompagné d’Helen Scott, une amie américaine qui, dit-il à Hitchcock, « pratique la traduction simultanée avec une telle vélocité que nous aurons l’impression d’avoir parlé ensemble sans intermédiaire ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hitchcock/Truffaut_(livre)

FL dit: à

« Il n’empêche que Sacha Guitry cinéaste a réalisé au moins un chef-d’oeuvre, le Roman d’un tricheur. »

J’ai toujours aimé le cinéma de Guitry. Je sais c’est un collabo. Mais Arletty aussi.

Par contre le cinéma de Renoir m’ennuie. En plus il était communiste.

Phil dit: à

Avant les entretiens de Truffaut, le livre de Jean Douchet sur Hitchcock, un classique pour les cinéphiles.

FL dit: à

Je trouve que le « Dreyfus » de Polanski (médiocre) ressemble beaucoup au « Diable boiteux ». Comment réécrire l’histoire à son propre profit et se donner le beau rôle.

Mais bon à part « Le Bal des vampires » je n’aime pas le cinéma de Polanski. Il n’y a que son enfance terrible qui le sauve.

Jazzi dit: à

Je viens d’achever la lecture de « Blonde » de Joyce Carol Oates.
Terrible roman cinématographique sur l’univers impitoyable du Hollywood des années 50-60.
Pauvre Marilyn, perpétuellement violée (avec son consentement), à la recherche d’un père de substitution et d’un prince charmant, et finira broyée par ses rêves entre un Darryl F. Zanuck et un John Fitzgerald Kennedy !
En attendant le film, primé à Venise…

rose dit: à

perpétuellement violée (avec son consentement),

Les conneries de cul de basse fosse que l’on peut lire ici.
Où quand le vernis fleur bleue s’écaille ! La misère dans sa brutalité.

Bloom dit: à

En plus il était communiste.

Comme Manouchian et les FTP-MOI.
Des gens peu fréquentables, n’est-ce pas?

Bloom dit: à

MayouX, avec un X, fille du grand Jean-Jacques Mayoux, signataire du Manifeste des 121, et traducteur de DH Lawrence, de Conrad, Shakespeare, Sterne, et auteur de la meilleure synthèse existante sur la peinture anglaise chez Skira.
La traduction, « ça court dans la famille » (J. Littell)

Clopine dit: à

Jazzy, j’ai adoré le livre et peu apprécié le film. Comme il arrive si souvent.

Bloom dit: à

C’est « panto-boy », 3J, qui renvoie à la pantomime de Noël, spectacle pour enfants typiquement anglais.
« jumped-up”, c’est « parvenu » ou « prétentieux », l’expression « to know one’s place », savoir à quelle classe sociale on appartient & s’y tenir avec déférence pour ses supérieurs et mépris de ses inférieurs, fait pencher pour le premier.

‘Have you forgotten the jumped-up panto-boy who doesn’t know his place?’
Traduction possible:
« Tu as oublié le petit parvenu qui joue à l’acteur et se fiche de la hiérarchie sociale? »

Deepl ne connait pas ce qu’on appelle la traduction culturelle, que l’on enseigne au niveau agrégation /master 2 et dans les spécialisations de traducteurs-interprètes.

La meilleure illustration de l’expression du système de classe britannique, bien plus violent que le nôtre et qu’illustre l’expression « to know one’s place », John Cleese et les deux Ronnys.
https://www.facebook.com/watch/?v=1870718759725920

Bloom dit: à

Ronnies

renato dit: à

J’ai un beau souvenir de Melampus/Melampo, un scénario d’Elio Flaiano ruiné par la vulgarité et les lourdeurs de Ferreri, nonobstant le beau jeu de Deneuve et Mastroianni.

Flaiano a commencé à écrire Melampus en 66-67 pendant son séjour américain, il s’agissait d’une comédie autobiographique pour un film avec Warner Bros, qu’il aurait aimé réaliser, mais suite à nombreuses difficultés le projet n’a pas eu son futur, il avait donc déposé le scénario à la Writers Guild of America sous le titre About a Woman.

Après le renoncement, il écrira la nouvelle Melampus (publiée postume avec le titre Melampo), à partir de laquelle Marco Ferreri réalisera La cagna (Lisa en France), film que Flaiano n’a jamais voulu reconnaître, car il n’était pas du tout d’accord avec les changements importants que le réalisateur avait apportés à l’histoire originale.

Contrairement à Lisa, Melampo, le livre, est une œuvre élégante, les références aux antécédents (le mythique voyant grec qui avait le don de comprendre les voix des animaux, et le chien fainéant mis par Collodi in Pinocchio) sont tout juste évoquées ; et les personnages (Giorgio et Lisa) ne sont pas grotesques comme chez Ferreri. Par ailleurs, pas d’île pour un artiste pseudo ermite. Chez Flaiano l’action se déroule en ville et le parc où jouent les chiens, qui feront le lien entre les personnages, est un véritable personnage.

Lui, Giorgio, un scénariste italien temporairement à New York à la recherche d’inspiration pour une histoire qui pourrait lui permettre de percer dans l’industrie cinématographique, rencontre la belle et désinhibée Liza Baldwin, un ancien mannequin passionné de peinture qui veut accoupler son chien avec celui de Giorgio, Melampo. En attendant que l’attirance hormonale entre les quadrupèdes s’épanouisse, ils apprennent à mieux se connaître et tombent amoureux. Melampo, sentant que cette nouvelle relation lui fait perdre son rôle, part dans une autre famille et Liza entre pleinement dans la maison et la vie de Giorgio.
La psychologie du couple commence à présenter des complexités croissantes dans une dualité de plus en plus polarisante : lui, intellectuel névrosé qui ne trouve pas de repères adéquats, remet en question le comportement ambigu d’elle qui, instinctive et écervelée, se concentre sur le physique. Le détachement qui s’insinue dans leurs langages expressifs les conduit à rechercher des solutions divergentes. Liza, guidée par l’instinct, canalise sa vitalité dans un comportement dévot et soumis, adorateur et disponible et, annulant sa personnalité, devient une présence irremplaçable dans sa vie. C’est la métamorphose qui la transforme en chienne. Plus précisément, puisque Flaiano n’est pas Kafka, Liza ne se transforme pas physiquement en chien, mais de l’animal elle prend les attitudes et la psychologie, la façon d’être amoureuse et le dévouement à l’autre.
Giorgio, à la recherche d’un équilibre, interroge un ami psychologue qui exclut que Liza soit folle : mais elle tombe amoureuse de son ami, se comportant avec lui comme avec Giorgio, jusqu’à ce qu’elle décide de partir parce qu’elle ne se sent plus à l’aise.
La solitude, la désillusion, l’abandon trouvent une némésis amère et ironique, hyperréaliste et agitée par les aphorismes et les plaisanteries qui caractérisent la veine grotesque et paradoxale de Flaiano.
Giorgio reste dans son état initial, toujours à la recherche de l’inspiration pour son histoire, Liza, en changeant de vie, trouve sa place dans le monde.

Flaiano écrivait parce qu’il n’avait rien à lire. Dans Melampo, il y a toute une réflexion sur l’acte d’écrire, sur son impossibilité, sur l’échec de ceux qui, comme lui, écrivent des livres dans leur tête et puis peut-être sur le papier, parce que « … le but du jeu, dit EF, est chercher dans l’obscurité quelque chose qui n’est pas là et le trouver ».

et alii dit: à

Il est de bon ton de mépriser le traitement de la psychanalyse par Hollywood en général et par Hitchcock en particulier. C’est oublier un peu vite que l’école américaine de psychanalyse a profité rapidement des enseignements de Freud et qu’elle est très en vogue parmi les intellectuels. C’est Hitchcock qui va le premier réaliser le premier grand film non pas « sur » la psychanalyse que « de » psychanalyse. Dans La maison du Dr Ewardes, le patient souffre d’un traumatisme inconscient qu’il va s’agir d’élucider. A la suite de ce premier film où le psychanalyste remplace le détective vont fleurir nombre de chefs-d’oeuvre hollywoodiens (Partie1).

Assez classiquement, c’est par la figure du psychanalyste au travail qu’avait été introduite la psychanalyse au cinéma. Dans Le cabinet du docteur Caligari (Robert Wiene, 1919), le psychiatre assassin incarne le mal engendré par le pouvoir absolu. La figure du psychiatre va ensuite se complexifier pour le meilleur ou pour le pire (Partie 2).
https://www.cineclubdecaen.com/analyse/psychanalyse.htm

MC dit: à

« Comme si c’était la femme malade ». Entièrement d’ accord, Pablo.

et alii dit: à

Hitchcock déclarait à propos de La maison du Dr Ewardes (1945) « Quand je suis rentré à Hollywood, Ben Hecht a été recruté et c’était un choix heureux parce qu’il était justement très porté vers la psychanalyse (…) Je voulais tourner le premier film de psychanalyse (….) et j’ai travaillé avec Ben Hecht qui consultait fréquemment des psychanalystes célèbres ». L’analyste de Zelznick est aussi crédité comme conseillé technique.

et alii dit: à

Elisabeth Roudinesco (dans Cinémaction n°94 , Philosophie et cinéma) écrit : « Dans tous ses films, Hitchcock met en scène une pathologie, que ce soit celle visible de grands criminels, ou celle plus classique de Marnie. Mais tous ont des pathologies fascinantes comme dans Rebecca ou Soupçons où les personnages sont troublants parce que Hitchcock a l’art de montrer l’inconscient. C’est peut-être le cinéaste le plus freudien du monde (…). Ce qui m’intéresse avant tout dans l’art hollywoodien, ce n’est pas la psychanalyse, c’est le cinéma. Par exemple cela ne serait pas intéressant si Hitchcock s’était contenté de montrer des relations purement analytiques. Ce qui est important, c’est que les cinéastes font d’abord des films, c’est à dire des fictions, et c’est pourquoi je n’aime pas beaucoup Woody Allen. Tourner Marnie me parait plus intéressant que de filmer un analyste qui analyserait Marnie. En revanche, je trouve particulièrement intelligente la manière dont Hitchcock a compris la cure analytique (…). Ce film est l’illustration du Freud de 1895, c’est une situation typique de levée de l’amnésie infantile. Et, en plus, Hitchcock ne se trompe pas. Il n’a pas besoin de tout l’arsenal de l’hypnose pour montrer comment peut se lever une amnésie infantile. Et c’est là où il est moderne.

Bloom dit: à

Décidément…mépris POUR ses inferieurs….

Jazzi dit: à

Début de mon introduction au « Goût du cinéma » :

Le 28 décembre 1895, les frères Lumière, au nom prédestiné, présentent au public français le film qu’ils ont tourné sur la sortie des ouvriers de leur usine : ce jour-là, le cinématographe, en noir et blanc, et muet, est né !
La même année, à Vienne, le docteur Sigmund Freud publie ses Etudes sur l’hystérie, où sont exposés les principes fondamentaux de la psychanalyse, suivies, quelques temps après, de L’interprétation des rêves.
Le rapport entre ces deux évènements ?
Aucun, si ce n’est que, dès lors, à l’aube du vingtième siècle, les hommes disposeront de deux outils fondamentaux de connaissance leur permettant d’investiguer des zones d’ombres ressortissant jusqu’alors de l’ancien domaine réservé aux dieux : tout un chacun disposera désormais d’un arsenal nouveau pour donner libre corps à ses propres rêves et fantasmes !
Ainsi, en donnant positivement à voir une fusée plantée dans l’œil de la lune, Méliès en profitera pour dilapider le patrimoine familial en inventant, au passage, les premiers effets spéciaux.
Louis Feuillade fera courir dans le dos des spectateurs un délicieux frisson d’horreur érotique en transformant en vampire en collant noir Musidora, l’égérie des surréalistes.
En Allemagne, Murnau, avec Nosferatu le Vampire, et Fritz Lang, avec Le Testament du docteur Mabuse, feront régner un vent de terreur formellement « expressionniste ».
En Russie, Sergueï Eisenstein mettra son génie au service de l’édification des masses et de la propagande stalinienne en faisant dévaler tout au long des marches l’infanticide poussette du Cuirassé Potemkine (séquence symbolique, qui nous rappelle que toutes les révolutions finissent par dévorer leurs propres enfants).
Depuis l’Amérique profonde, Charlie Chaplin, fera rire et pleurer la planète entière en mettant aux prises avec les cruautés des temps modernes un vagabond clownesque du nom de Charlot. Tandis que D.W. Griffith poussera, en plans variés et sans son, un assourdissant cri d’Intolérance.
Trente ans après son invention en France le cinéma, art et divertissement populaire par excellence, rentre des Etats-Unis, avec la parole !
On assiste alors à une nouvelle bataille d’Hernani, sur fond de comédies musicales : le cinéma est-il encore un art ou n’est-il plus qu’un produit relevant de la seule industrie ? Cet art, par essence visuel, ne va-t-il pas être envahi par la logorrhée des écrivains et des auteurs dramatiques, ainsi que le redoutait René Clair ? Le réalisateur de Sous les toits de Paris, craignant fort, en effet, que le cinéma ne régresse à l’état de théâtre filmé.
Vaste débat…
Dix ans plus tard, les mêmes questions agiteront de nouveau les artistes et les intellectuels à l’occasion des premiers films en couleur. Le jeu subtil des ombres et des lumières du noir et blanc, porté alors au paroxysme de la perfection, n’est-il pas mille fois plus esthétique que toutes ces douteuses colorisations, se demande Colette.
De fait, dès sa naissance, des voix autorisées se sont élevées pour pronostiquer la mort prochaine du cinéma.
Ce fut encore le cas, au milieu du siècle dernier, avec l’apparition de la télévision, sa fille aînée, rejointe, plus tard, par ses autres enfants, la vidéocassette et le DVD.
Descendance légitime, naturelle ou franchement bâtarde ? Le débat est relancé ! Mais le cinéma, en définitive, n’en est pas mort pour autant.
Cet art, qui a traversé tout le XXe siècle, n’a cessé, depuis son origine, d’évoluer et de se réinventer constamment.
(…)

et alii dit: à

Issu de parents immigrants juifs, il a une enfance et une jeunesse assez mouvementées et ne fait que des études très irrégulières. Son grand-père paternel était un talmudiste et érudit, mais le jeune Ben est surtout élevé par deux tantes sans enfants, qui disputèrent à ses parents la direction de son éducation. Il étudie le violon à Chicago, où sa famille emménage, et il y demeure jusqu’à l’âge de 12 ans. Il progresse avec assez de succès pour donner un récital.WIKI

et alii dit: à

EXCUSES
Ben Hecht, né le 28 février 1894 à New York et mort le 18 avril 1964 à New York, est un scénariste, dramaturge, romancier et nouvelliste américain. Il est un des plus célèbres et prolifiques scénaristes d’Hollywood, et le premier lauréat, en 1929, de l’Oscar de la meilleure histoire originale pour Les Nuits de Chicago (Underworld) de Josef von Sternberg, sorti en 1927.

Petit Rappel dit: à

On pourrait ajouter à ces films freudiens Mankiewicz et la manière dont il filme « Soudain L’ Été dernier », de T Williams. Mais là, il n’y a pas de psy emblématique…MC.

Jazzi dit: à

JEAN-PAUL SARTRE

A la rencontre des barbares

Elevé au milieu des livres, dans l’appartement de son grand-père Schweitzer, où sa mère, jeune veuve, est revenue vivre, le petit Jean-Paul, qui, très tôt, s’était réfugié dans l’univers des mots, va découvrir le cinéma. Un art nouveau et populaire, qu’il appréhende par tous les sens, et qui lui permet d’accéder à un monde différent de celui de sa classe sociale d’origine : la bourgeoisie intellectuelle protestante parisienne. Pour cet enfant unique et choyé, né en 1905, entouré d’adultes quelque peu sérieux et compassés, le cinéma, constituera, tant sur le plan imaginaire que réel, une véritable ouverture (évasion ?) sur le monde, qui le marquera à jamais ! Témoignage.

« Je défie mes contemporains de me citer la date de leur première rencontre avec le cinéma. Nous entrions à l’aveuglette dans un siècle sans traditions qui devait trancher sur les autres par ses mauvaises manières et le nouvel art, l’art roturier, préfigurait notre barbarie. Né dans une caverne de voleurs, rangé par administration au nombre des divertissements forains, il avait des façons populacières qui scandalisaient les personnes sérieuses ; c’était le divertissement des femmes et des enfants ; nous l’adorions, ma mère et moi, mais nous n’y pensions guère et nous n’en parlions jamais : parle-t-on du pain s’il ne manque pas ? Quand nous nous avisâmes de son existence, il y avait beau temps qu’il était devenu notre principal besoin.
Les jours de pluie, Anne-Marie me demandait ce que je souhaitais faire, nous hésitions longuement entre le cirque, le Châtelet, la Maison Electrique et le Musée Grévin ; au dernier moment, avec une négligence calculée, nous décidions d’entrer dans une salle de projection. Mon grand-père paraissait à la porte de son bureau quand nous ouvrions celle de l’appartement ; il demandait : « Où allez-vous, les enfants ? »
« Au cinéma », disait ma mère. Il fronçait les sourcils et elle ajoutait très vite : « Au cinéma du Panthéon, c’est tout à côté, il n’y a que la rue Soufflot à traverser. » Il nous laissait partir en haussant les épaules ; il dirait le jeudi suivant à M. Simonnot : « Voyons, Simonnot, vous qui êtes un homme sérieux, comprenez-vous ça ? Ma fille mène mon petit-fils au cinéma ! » et M. Simonnot dirait d’une voix conciliante : « Je n’y ai jamais été mais ma femme y va quelquefois. »
Le spectacle était commencé. Nous suivions l’ouvreuse en trébuchant, je me sentais clandestin ; au-dessus de nos têtes, un faisceau de lumière blanche traversait la salle, on y voyait danser des poussières, des fumées ; un piano hennissait, des poires violettes luisaient au mur, j’étais pris à la gorge par l’odeur vernie d’un désinfectant. L’odeur et les fruits de cette nuit habitée se confondaient en moi : je mangeais les lampes de secours, je m’emplissais de leur goût acidulé. Je raclais mon dos à des genoux, je m’asseyais sur un siège grinçant, ma mère glissait une couverture pliée sous mes fesses pour me hausser ; enfin je regardais l’écran, je découvrais une craie fluorescente, des paysages clignotants, rayés par des averses ; il pleuvait toujours, même au gros soleil, même dans les appartements ; parfois un astéroïde en flammes traversait le salon d’une baronne sans qu’elle parût s’en étonner. J’aimais cette pluie, cette inquiétude sans repos qui travaillait la muraille. Le pianiste attaquait l’ouverture des Grottes de Fingal et tout le monde comprenait que le criminel allait paraître : la baronne était folle de peur. Mais son beau visage charbonneux cédait la place à une pancarte mauve : « Fin de la première partie. » C’était la désintoxication brusquée, la lumière. Où étais-je ? Dans une école ? Dans une administration ? Pas le moindre ornement : des rangées de strapontins qui laissaient voir, par en dessous, leurs ressorts, des murs barbouillés d’ocre, un plancher jonché de mégots et de crachats. Des rumeurs touffues remplissaient la salle, on réinventait le langage, l’ouvreuse vendait à la criée des bonbons anglais, ma mère m’en achetait, je les mettais dans ma bouche, je suçais les lampes de secours. Les gens se frottaient les yeux, chacun découvrait ses voisins. Des soldats, les bonnes du quartier ; un vieillard osseux chiquait, des ouvrières en cheveux riaient très fort : tout ce monde n’était pas de notre monde ; heureusement, posés de loin en loin sur ce parterre de têtes, de grands chapeaux palpitants rassuraient. […]
Ma mère s’enhardit jusqu’à me conduire dans les salles du Boulevard : au Kinérama, aux Folies Dramatiques, au Vaudeville, au Grammont Palace qu’on nommait alors l’Hippodrome. Je vis Zigomar et Fantômas, Les Exploits de Maciste, Les Mystères de New York : les dorures me gâchaient le plaisir. Le Vaudeville, théâtre désaffecté, ne voulait pas abdiquer son ancienne grandeur : jusqu’à la dernière minute un rideau rouge à glands d’or masquait l’écran ; on frappait trois coups pour annoncer le commencement de la représentation, l’orchestre jouait une ouverture, le rideau se levait, les lampes s’éteignaient. J’étais agacé par ce cérémonial incongru, par ces pompes poussiéreuses qui n’avaient d’autre résultat que d’éloigner les personnages ; au balcon, au poulailler, frappés par le lustre, par les peintures du plafond, nos pères ne pouvaient ni ne voulaient que le théâtre leur appartenait : ils y étaient reçus. Moi, je voulais voir le film au plus près. Dans l’inconfort égalitaire des salles de quartier, j’avais appris que ce nouvel art était à moi, comme à tous. Nous étions du même âge mental : j’avais sept ans et je savais lire, il en avait douze et ne savait pas parler. On disait qu’il était à ses débuts, qu’il avait des progrès à faire ; je pensais que nous grandirions ensemble. »

(« Les mots », Editions Gallimard, 1964)

Ironie de l’histoire, Sartre, après quelques tentatives décevantes au cinéma, s’affirmera d’avantage avec son théâtre. On n’échappe pas à son destin, ni à sa classe ! Sa dernière expérience en la matière fut sa collaboration au film sur la vie de Freud (1962), réalisé par John Huston, avec Montgomery Clift dans le rôle titre. L’énorme scénario livré par Sartre, fut coupé et remanié par la cohorte habituelle des scénaristes d’Hollywood. Dès lors, l’auteur des Mots, exigea que son nom soit retiré du générique et envoya une lettre de sept pages au cinéaste : « Vous m’avez promis que je serais l’associé d’un homme libre, mais vous avez fait de moi l’employé d’un employé », lui reprocha-t-il amèrement, ajoutant : « Je voulais sauver les idées de Freud, pourquoi étiez-vous déterminé à les détruire ?… Si l’Inconscient, tel qu’il le conçoit, vous révulse à ce point, alors ne faites pas un film sur Freud. » Prédisant que le film serait un « bide », ce qu’il fut, Sartre termina sa lettre au réalisateur du Faucon maltais par : « sans rancune ». Il faut préciser que sa collaboration avait fait l’objet auparavant d’un véritable pont d’or.

et alii dit: à

BEN HECHT SCARFACE HAWKS
Le premier plan du film est l’un des plus fabuleux plan-séquences de l’histoire du cinéma. Amorcé sur un lampadaire et poursuivi sur la droite par le départ d’un livreur au petit matin avec le patron du speak-easy qui rentre son enseigne puis (la caméra ayant traversée un mur de décors) balaie les cotillons de la fête pour trouver un soutien-gorge oublié. La caméra décadre ensuite vers la droite pour saisir la conversation entre Big Louis et ses deux acolytes qui ne tardent pas à s’en aller. Big louis se dirige alors vers la cabine téléphonique alors que dans le fond du champ on voit une silhouette ouvrir une porte, la caméra décadre à nouveau vers la droite pour saisir en plan moyen l’ombre chinoise qui passe derrière un paravent et que l’on voit armer son tir contre big Louis, rebroussant dorénavant son chemin vers la gauche, la caméra cadre Big Louis, abattu à terre, découvert par le gérant du café qui s’enfuit vers la gauche. Au total le plan séquence a duré 3minutes 10.

Filmé aussi en un unique plan d’anthologie le massacre de la saint Valentin dans un garage. Le plan commence sur la charpente en bois du garage faites de croisillons dont le motif est utilisé pour le générique avant de descendre sur le mur où sont vus, en ombre chinoise, sept gangsters alignés par de faux policiers entendus off. Toujours dans le même plan en ombre chinoise, les gangsters lèvent les bras puis sont abattus avant que la caméra ne remonte vers les croisillons du garage et que l’on entende, off, les aboiements d’un chien.

Jazzi dit: à

« Proust détestait le cinéma muet, ce « défilé cinématographique des choses » qu’il jugeait aux antipodes de « ce que nous avons perçu en réalité ».
Si Proust n’aimait pas le cinéma, son approche de la narration et des temps superposés dans son œuvre est, elle, éminemment cinématographique. »

morales sed laisse dit: à

Il vous faut vous arrêter avec ces copiés/collés à propos de n’importe quel film.
Ça donne le tournis inutile!

Soleil vert dit: à

J’ai toujours aimé le cinéma de Guitry. Je sais c’est un collabo.

Non, voyons. Il a au moins fait libérer Tristan Bernard.

et alii dit: à

hawks PARAMOUNT
Jesse Lasky en 1923. Ce dernier recherchait quelqu’un pour diriger l’écriture des scénarios : Hawks signe le contrat qui le rend directeur littéraire pendant deux ans de la Famous Players-Lasky qui s’appellera ensuite Paramount20. Il écrit son premier scénario, Tiger Love en 1924 mais en 1926 rejoint la Twentieth Century Fox où il dirige son premier film L’Ombre qui descend. Après huit films muets, il passe au parlant avec le film La Patrouille de l’aube21 en 1930.

Rosanette dit: à

le cinema a mis longtemps a acquérir sa respectabilité en tant qu’art
Georges Duhamel pouvait écrire encore il n’y a pas si longtemps que c’était un divertissement d’ilotes

et alii dit: à

BON?UN ITALIEN/
BERTOLUCCI le dernier tango
« Le film naît à la suite d’un fantasme du réalisateur Bernardo Bertolucci. Ce dernier a fait le rêve de rencontrer une femme dans la rue et d’avoir avec elle un rapport sexuel sans connaître son nom9,
sauf ereur, maria Schneider est la nièce du psy Michel Schneider

morales sed laisse dit: à

Rosanette dit: à

la modération qui m’a escamoté un post on ne peu plus innocent

Pourtant vous faites preuve d’ une efficace et très élégante concision dans vos propos, Rosanette!
Soyez-en, ici, remerciée.

Bolibongo dit: à

sauf ereur,(SIC) maria Schneider est la nièce du psy Michel Schneider

Bon, avec vos ragots de sous pellicules, où voulez-vous en venir et al?

Bolibongo dit: à

Bon, avec vos ragots de sous pellicules

Nous, on a pas la tête à ça! 🙂

Bolibongo dit: à

la nièce du psy

On attend avec impatience la référence philomag! 🙂

J J-J dit: à

Reconnaissez, ave CT et moimêmej, que la lecture au long cours de Blonde (JCO) est mille fois plus gratifiante, enrichissante que le triste navet qui en fut tiré au cinéma (@ jzmn).
1000 mercis (@ rBl) pour Viel et votre traduction qui n’est pas la même que celle donnée par la narrateur dans son 2e roman, « Cinéma ».
Bàv —

duralex said laisse dit: à

pas la tête à ça!

Pourquoi BLBG, vous êtes chauve?

J J-J dit: à

un conseil (@ r^^znette): ne mettez jamais deux liens dans le même message… Le robot rejette immédiatement le texte sans autre forme de procès, aussi concis et innocent soit-il. Parfois, le texte revient plus tard, on ne sait pas trop pourquoi… c tjs un peu rageant du ragtime. Ô !
Bàv,

Bolibongo dit: à

Pourquoi BLBG, vous êtes chauve? DSLD.

Certes pas, mais je vis sous une toile arachnéenne.
Celle qui visualise les mouches de blog.

FL dit: à

« Non, voyons. Il a au moins fait libérer Tristan Bernard. »

J’ai pas dit que c’était un salop. J’ai dit que c’était un collabo comme Bourvil et Danielle Darieux.

Il a dû intervenir dans la libération du mari de Colette incarcéré au camp de concentration de Compiègne. Elle même chroniqueuse dans des journaux collaborationnistes

et alii dit: à

philomag:vous pouvez toujours attendre:je n’ai pas ouvert le dernier numéro que j’ai reçu avant hier;par contre, MICHEL Schneider est aussi connu dans le milieu du cinéma,a été invité à Beaubourg pour faire une conférence peu après son livre sur Marylin et la psy, et wiki en conclusion de sa page égrène la famille ainsi:
Michel Schneider est le fils de Laurent Schneider, héritier d’une lignée de brasseurs alsaciens4 (Ernest Schneider et David Gruber) et de son épouse Marthe Levaditi (fille du Pr Constantin Levaditi et petite-fille du Pr Constantin Istrati, d’origine roumaine).

Michel Schneider est le père de François Schneider, chercheur en science de l’environnement et de Vanessa Schneider, journaliste et romancière5.

Par sa sœur Marie-Christine Schneider, mannequin, il est l’oncle maternel de l’actrice Maria Schneider, rendue célèbre en 1972 par son rôle dans Le Dernier Tango à Paris, film de Bernardo Bertolucci.

Bolibongo dit: à

philomag, je n’ai pas ouvert le dernier numéro que j’ai reçu avant hier;

Y parle-t-on des machines à laver Schneider, par hasard et al, si vous l’ouvrez?

FL dit: à

« Comme Manouchian et les FTP-MOI. Des gens peu fréquentables, n’est-ce pas? »

Eux ce sont des héros. On va oublier leurs errements idéologiques.

Moi à mon avis le parti communiste devrait s’abstenir de participer à la panthéonisation de Manouchian.

Vu les histoires qui traînent à leur égard concernant le manque de soutien apporté au groupe de Manouchian. Ça serait mieux qu’ils ne viennent pas.

De leur part ça fait un peu récupération.

Bolibongo dit: à

des machines à laver Schneider

Le linge, parfois le beau, et la vaisselle des évêques!

et alii dit: à

a propos de l’oncle,retour sur Levi Strauss qui avait rappelé (comparativement):
. Alors que l’auteur chinois y voit une remise en question de notre système familial, Lévi-Strauss montre qu’il s’agit en réalité d’une inversion de notre structure : les Na oblitèrent le père au profit de l’oncle maternel, et nous avons oblitéré l’oncle au profit du père. Ainsi, le proche et le lointain s’éclairent mutuellement.
in https://journals.openedition.org/lectures/11351?lang=en

Rosanette dit: à

@jjj
il n’y avait pas de lien dans mon post (pour la bonne raison que je ne sais m’y prendre pour les insérer)
J y disais simplement à passou a partir de quelques souvenirs tout ce que je devais à son grand-oncle

FL dit: à

* comme Bourvil et Danielle Darieux.

Je veux dire comme Fernandel et Danielle Darieux.

Mais bon les Don Camillo c’est tellement bien.

Marie Sasseur dit: à

La terrasse , E. Scola

« « La terrasse » est une œuvre à la charnière de deux époques qui vient sonner le glas de la comédie à l’italienne. La satire grinçante livre sans concession un portrait en demi-teinte et au vitriol de la crise existentielle de cinq quinquagénaires vieillissants qui évoluent dans une sphère intellectuelle de gauche sclérosée. Les scénaristes de légende Age et Scarpelli prennent ici le pouls d’une société italienne malade de son conformisme. »

https://www.iletaitunefoislecinema.com/la-terrasse/

rose dit: à

Rosanette
Parfois, il réapparaît ultérieurement. Pas toujours.
Nous n’avons aucune connaissance ni du pourquoi ni du comment.

Rosanette dit: à

@et alii
michel Schneider était aussi connu dans l’administration ou il a occupé des fonctions pendant plusieurs années après s sortie de l’ENA

rose dit: à

MC dit: à
« Comme si c’était la femme malade ». Entièrement d’ accord, Pablo.

Et bien non. Quelle énorme connerie de cul de basse fosse. C’est décidément le jour.

Soleil vert dit: à

Sur un autre forum, il se disait que l’auteur est souvent le plus mal payé de la chaine du livre. En est-il de meme pour les scénaristes dans la chaine de production d’un film ?

Bloom dit: à

Vu les histoires qui traînent à leur égard concernant le manque de soutien apporté au groupe de Manouchian.

Aucune preuve (lire Peschanski), mais
1/ deux traitres (Davidovitch, abattu par les FTP de la banlieue parisienne, et Katia la Rouquine, Lucienne Goldfarb, qui avait intégré le groupe dirigé par Krasu (devint après-guerre indic de la mondaine et mère mauqerelle dans les beaux-quartiers.
2/ un travail remarquable de la police française.

Ceux qui devraient s’abstenir demain, c’est la police française, qui a filé et capturé le groupe avant de les remettre aux Allemands.

et alii dit: à

merci, rosanette;j’ai connu de son vivant une étudiante mordue de psychanalyse qui travaillait dans son bureau où il avait un piano, je l’ai personnellement rencontré et il m’encouragea alors à aller à l’aventure d’internet

Marie Sasseur dit: à

Ce qu’on doit a Passou ?

Le souvenir de lecture d’un excellent roman, une épopée dans le XXeme siècle,  » les Prépondérants  » de H. Kaddour,
avec une troupe de cinéma venue d’Hollywood et haute en couleur ( dont  » fatty » Arbuckle) qui débarque qqpart au Maghreb

Avis de F. Vitoux:

« (…) L’action débute en 1922, avec l’arrivée dans la petite ville d’une troupe d’Américains d’Hollywood venue y tourner un film historique d’aventures exotiques, muet bien entendu. Ces Américains émancipés, au premier rang desquels Kathryn, la star aussi belle que libre et déjà au crépuscule de sa beauté, si je puis dire, vont affoler aussi bien les colons français par leur liberté de parole et de mœurs que les Arabes les plus évolués et curieux. Je pense à Raouf, fasciné par l’éclat de Kathryn et qui s’approchera très près d’elle. Je n’insiste pas…

Mais j’arrête là la description de ce roman aux mille intrigues politiques, économiques, sentimentales qui se nouent entre tous ces personnages et bien d’autres encore. Dans la littérature française contemporaine, et particulièrement cette année, peu de romans nous semblent, encore une fois, manifester un tel souffle, une telle ambition, un tel bonheur romanesque et une telle qualité d’écriture que Les Prépondérants d’Hédi Kaddour. »

et alii dit: à

àpropos de philomag
ce n’est pas dans un mag que j’ai lu ce conseil d’un « vieux philosophe ( à partager)
« « Ne pas perdre son temps à des bêtises mais étudier. Savoir vers quoi on se sent porté de manière privilégiée, savoir où on aimerait jouer un rôle dans la société : si on n’a pas de talent pour la peinture, il faut renoncer à la peinture, si l’on n’a pas les jarrets d’Anquetil, il faut renoncer à la bicyclette… Et si l’on ne se trouve aucun talent, il reste la politique. » »
http://blog.coursflorent.fr/category/non-classe/

et alii dit: à

excuses: je n’ai pas précisé :l’émission « Bibliothèque Médicis » de Jean-Pierre Elkabbach (76 ans) recevant le philosophe Marcel Conche (91 ans).

Bloom dit: à

H.Hawks et W.Faulkner furent très potes.
On raconte que la première fois qu’ils se sont vus, la soirée dura jusque tard dans la nuit, et Hawks ramena chez lui un Faulkner ivre mort.
« L’un était grand, l’autre petit, mais ils étaient faits pour s’entendre. Hawks, qui avait comme Faulkner le goût du risque, avait conduit des voitures de course, piloté des avions et se déplaçait souvent sur une moto pétaradante. Outre qu’ils avaient tous deux des noms d’oiseau* et étaient tous deux des fumeurs de pipes, lex deux hommes avaient la même passion pour l’aviation, la chasse et la pêche, et aiment tous deux l’alcool, le tabac et le tweed. Qui plus est, ils étaient tous deux de grands conteurs et de fieffés menteurs ».
André Bleikasten, William Faulkner, Une vie en romans.

*Hawk = faucon, épervier; Faulkner, à l’origine Falkner = falconer = fauconnier.

Marie Sasseur dit: à

Faut updater, avec les rooftop parties pour yuppies , bien macronien aussi tout ça.

et alii dit: à

Depuis que Jacques Rivette a écrit, à propos d’un plan jugé indécent dans Kapo de Gillo Pontecorvo qu’un « Travelling est une histoire de morale »,
in
Jeremy Sibony 12 février 2024 Cinéma
La Zone d’intérêt (Jonathan Glazer) : dans le jardin du Mal

et alii dit: à

« Depuis que Jacques Rivette a écrit, à propos d’un plan jugé indécent dans Kapo de Gillo Pontecorvo qu’un « Travelling est une histoire de morale »,
sur diacritik
 » Dire l’indicible est une responsabilité qui pousse les cinéastes à choisir une forme radicale : la fable chez Roberto Benigni dans La vie est Belle, le cadre resserré sur un personnage dans Le fils de Saül de Laszlo Nemes ou encore, l’image filmée à travers le jeu de miroir déformant du Moloch d’Andreï Sokourov.

FL dit: à

« Aucune preuve (lire Peschanski) »

J’ai pas dit qu’il y avait des preuves, j’ai dit qu’il y avait des doutes. Provenant d’un survivant du groupe Manouchian. Ils étaient au première loge pour savoir de quoi étaient capables les communistes.

« Katia la rouquine »

Katia la rouquine, j’adore.

« Ceux qui devraient s’abstenir demain, c’est la police française, qui a filé et capturé le groupe avant de les remettre aux Allemands. »

Ah je ne savais pas. Je ne commenterai pas.

et alii dit: à

Pierre Vinclair : La question de la filiation est difficile pour un auteur. En général, ce sont plutôt les critiques qui, se penchant sur le livre de tel ou telle, du haut de leur expertise historique, sont capables de reconstituer des filiations. Les écrivains, eux, font simplement ce qu’ils ont à faire ; ils ne se disent pas : « Tiens, je vais m’inscrire dans telle ou telle tradition » ! C’est un peu comme si tu demandais, à un rédacteur de modes d’emploi de machines à laver, de revendiquer une filiation : il ne s’est jamais posé la question, le pauvre, il essaie simplement de fabriquer un texte à même de faire fonctionner la machine. Celui qui se poserait au contraire d’abord la question de la filiation — « Je vais imiter les modes d’emploi Whirlpool ! » — aurait toutes les chances, en se contentant de reproduire des signes extérieurs, de ne jamais permettre à l’utilisateur de faire tourner son lave-linge. Et ce, même s’il est évident que le rédacteur du mode d’emploi a en effet bien dû suivre une tradition : il y a certainement une histoire des différentes manières de composer un mode d’emploi de machine à laver. Mais je dirais que cette histoire est « intériorisée » sous la forme d’une « disposition » (comme dit Bourdieu), dont le rédacteur n’est pas nécessairement conscient.
Ce que je veux dire, c’est qu’au moment d’écrire ce livre — qui est d’abord paru en feuilleton dans Catastrophes — je n’avais pas du tout le sentiment de faire quoi que ce soit qui s’inscrivît dans telle ou telle tradition. Ce qui était en jeu, pour moi, qui venais de débarquer à Singapour et de fonder Catastrophes avec Guillaume Condello et Laurent Albarracin, c’était ceci : transformer cette matière première inconnue, la « matière de Singapour », en quelque chose qui soit publiable dans cette revue de poésie qu’on créait. Je parle de « matière de Singapour » car je ne suis pas historien : je n’ai aucun goût pour les archives, l’histoire ne m’intéresse (quand j’écris) que comme une matière première à transformer au gré du travail d’une forme. Je ne prends donc pas en compte la distinction entre ce qui existe et ce qui n’existe pas, lorsqu’elle ne m’arrange pas ; et si une information manque, je l’invente. Singapour était très pratique pour tout cela : c’est très loin, personne n’irait vérifier ce que je raconte.
Cette tradition de l’hétéronymat a par exemple abouti en France à Cadavre grand m’a raconté, l’anthologie fictive dans laquelle Ivar Ch’Vavar (à qui j’ai consacré un livre en 2017, Le Chamane et les phénomènes) réunit les œuvres d’une centaine de « fous et crétins » du Nord de la France, auteurs dont la très grande majorité sont de son invention. On retrouve donc les deux propriétés que tu cites, textes fantômes et hétéronymat. Pourtant, la ressemblance me semble plutôt « extérieure », au sens où elle concerne les propriétés phénotypiques des textes, et non pas l’effort vers lequel ils tendent. En effet, des dispositifs extérieurement ressemblants (se créer des hétéronymes et leur inventer des œuvres) peuvent servir des efforts en réalité très différents (et réciproquement, des projets proches peuvent reposer sur des instruments variés). Il y a notamment dans la prolifération hétéronymique chez Ch’Vavar et Pessoa des tenants et aboutissants psychologiques et existentiels que je ne revendiquerais pas du tout. Je dirais plutôt qu’il en va chez moi d’un travail de faussaire : je me rapprocherais alors plus volontiers de Perec (auteur que j’ai beaucoup lu quand j’avais entre seize et vingt ans, mais auquel je n’ai pas du tout pensé en écrivant la Poésie française de Singapour), et reprendrais à mon compte ce qu’il écrit à propos d’un Cabinet d’amateur : « il y a tout un travail d’érudition et de fausse érudition. Il est évident que les tableaux qui sont décrits n’existent pas, c’est même le principe du récit, le problème étant de les rendre crédibles, enfin d’avoir l’impression, quand on lit, que ces tableaux ont une existence ou se rattachent à quelque chose… ou ont une certaine familiarité avec ce qu’on sait de l’histoire de la peinture. » Sauf que pour ma part, bien sûr, je n’ai pas inventé des tableaux, mais des poèmes.
https://diacritik.com/2024/02/15/pierre-vinclair-la-singapour-du-livre-appartient-moins-a-la-geographie-physique-quau-monde-pataphysique-entretien/

Bloom dit: à

J’ai pas dit qu’il y avait des preuves, j’ai dit qu’il y avait des doutes.

Donnons la parole à un historien spécialiste de la résistance française:

« Je vais peut-être ajouter une chose sur la très belle lettre que Manouchian écrit à sa compagne avant d’être fusillé. Mélinée va s’appuyer sur ses dernier mots pour mettre en cause le PCF et Boris Holban, le précédesseur et successeur de Manouchian comme chef militaire des FTP-MOI. La lettre dit. « Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal, sauf à celui qui nous a trahi pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus ». « Celui qui nous a trahi », c’est Davidovitch, et « ceux qui nous ont vendus », ça pourrait être le PCF par le biais de Boris Holban, estime Mélinée. Cela ne colle pas du tout. Cette expression, classique à l’époque, définit Vichy et sa police. Je le répète, l’apport des archives sur la traque des FTP-MOI montre amplement que c’est l’efficacité de la police qui provoque la chute, et Manouchian était bien placé pour le savoir. »

– Denis Peschanski, Entretien avec Michel Lefevre, Résistants, Hors serie Le Monde, p. 11.

Je le répète, c’est la police française et le R-haine qui n’ont pas leur place demain.

FL dit: à

Ce qui est reproché au parti communiste ça n’est pas de les avoir vendus c’est de ne pas les avoir sauvés alors que le parti savait pertinemment que leur anonymat était compromis et qu’ils étaient en danger de mort. Ils fallait les mettre à l’abri. Le parti n’a rien fait.

Bloom dit: à

Reproché par qui? La droite, l’extrême-droite?
Soyes précis, citez des noms, des textes, comme je le fais. Sinon, ça ne vaut rien.
C’est un faux procès, comme celui que faisaient les Stals.
On s’appuie sur des faits, pas des conjectures, pas d’histoire contre-factuelle quand il est question de vie ou de mort, enfin.

FL dit: à

En parlant de Katia la Rouquine ça me rappelle qu’une tenancière de bar gay lyonnais vendait régulièrement à la police locale quelques uns de ses clients pour pouvoir rester ouvert.

C’est dans la série d’Ariane Chemin sur la pénalisation de l’homosexualité heureusement supprimée grâce à Badinter.

Les magistrats s’amusaient comme des petits fous. Badinter leur a retiré leurs joujoux préférés : la peine de mort et l’humiliation des homosexuels en séance publique et par voie de presse.

FL dit: à

« Soyez précis, citez des noms, des textes, comme je le fais. Sinon, ça ne vaut rien. »

Ah ! j’ai lu ça dans la presse et j’ai jeté. S’il fallait conserver toutes les saloperies qui ont eu lieu en France on n’en finirait plus.

Bloom dit: à

Et vous colportez ces « saloperies »…Comme disait Robert Badinter, « les morts nous écoutent ».

FL dit: à

« Et vous colportez ces ‘ saloperies ‘  »

Je ne « colporte pas » cher Monsieur, je « fais part ». Ça n’est pas la même chose.

Bloom dit: à

Vous êtes bien péremptoire dans votre façon de « faire part ».
Lisez Pechanski, la recherche, et lui singulièrement , a eu accès aux archives de la préfecture de police depuis cet article de 1985. L’histoire est une discipline qui se renouvelle et s’affine au fil des découvertes archivales. Elle ne baigne pas dans ses certitudes, comme certains.

« (…)les archives de la Préfecture de police étaient inaccessibles. Quand elles ont été ouvertes, je suis tombé sur des sources exceptionnelles, mais c’était bien après la parution du ‘Sang de l’étranger’ en 1989 ». Op.cit. p. 9.

Clopine dit: à

Merci, Rose. Je me pince souvent, parce que la tentation est si grande de croire que je suis la cause, (on est élevées là-dedans), alors que je ne suis que l’effet.

D’abord, vivre mal, ce n’est pas forcément être malade. C’est peut-être même l’inverse : nous sommes des milliards à vivre mal, et les causes de ce mal-être proviennent, à mon sens, de l’extérieur et non de l’intérieur de l’individu. Ou, autrement dit, ce ne sont pas les histoires individuelles qui expliquent le naufrage collectif.

Alors, on peut faire cui-cui les petits oiseaux, dire que tout va bien… Et foutre le monde entier, des océans à l’agriculture, sous prozac…

Et en vouloir farouchement à ceux qui ne « vont pas bien », en leur collant l’étiquette de « malade » bien à plat sur le front…

1984.

FL dit: à

« Vous êtes bien péremptoire dans votre façon de « faire part ». »

Je viens de vous donner une référence deux messages plus haut.

Bloom dit: à

Je l’ai commentée. Lisez.

FL dit: à

Mais encore une fois nous ne parlons pas de la même chose il n’est pas question de dire que le parti communiste les a livrés, il est question de dire que le parti communiste ne les a pas mis à l’abri.

Clopine dit: à

Tiens, j’ai relevé, dans 1984 justement, ce passage. 1984, c’est une dystopie, on est d’accord. Mais putain, Staline est mort, mais les écrans sont là…

« on devait vivre, et on vivait, car l’habitude devient instinc, en admettant que tout son émis était entendu, et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu ».

Mais à part ça, tout va bien.

Clopine dit: à

instinct.

MC dit: à

Pardonnez-nous nos inquiétudes, Sainte Clopine et Sainte Rose, si tant est que vous alliez si bien .,, MC

Clopine dit: à

MC, c’est sûr que vous, questions inquiétudes… Allez, racontez-nous un peu, qu’on rigole, comment ça se passe à Stanislas ? Vous y accorde-t’on le respect qui vous est dû ? Les bénitiers sont-ils bien récurés, comme il faut ?

Clopine dit: à

… parce que, faut quand même le dire, c’était ça votre vocation, le sens ultime de votre vie, votre graal, votre Capital à vous.

Récureur de bénitiers.

Encore un petit effort, et vous allez y arriver. Faut juste frotter un peu plus fort les taches de sperme qui collent au fond.

Clopine dit: à

Bon, perso, j’aime bien les grenouilles, hein. Quand elles sont vertes et dégourdies. Mais les vieilles variqueuses, déjà, moins.

rose dit: à

De rien, Clopine.
Moi je, ne suis pas sainte, mais ne suis surtout pas un cul de basse fosse. Ai appris le terme ici, il convient bien.
Sinon, je relis Thérèse Raquin d’Émilie Zola, ça arrache.

rose dit: à

Dire à une femme qu’elle est malade, parce qu’elle sort d’une rupture amoureuse difficile, alors nous sommes des millions de femmes malades ; dire de Maryline une ultra sensible éminemment intelligente qu’elle était violée avec son consentement, les deux sont réflexion caniveau : le jour où je m’en sentirai capable, je me casse.

et alii dit: à

ce n’est pas pour éviter de citer l’essai de D HORVILEUR (ça fait plus sérieux!)que je ,n’ai pas lu qui évoque cette blague vraiment populaire:
Delphine Horvilleur tente, dans son nouvel essai, Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre (Grasset, 160 pages, 16 euros, à paraître le 21 février), de faire face au traumatisme.
le monde

et alii dit: à

HORVILLEUR
c’est mon ordi qui renâcle aux doubles lettres

Jazzi dit: à

« le jour où je m’en sentirai capable, je me casse. »

On se calme, rose.
On commence par lire « Le Consentement » de Vanessa Springora, puis on enchaîne avec « Blonde » de JC Oates (1 110 pages) et là on comprends mieux et, éventuellement, on commente…

William Boquet dit: à

Marathon Man vs La Solitude du coureur de fond

William Boquet dit: à

@Vous avez raison, dear Passou, il suffit de lire les livres des critiques de cinéma. Maltin Leonard, excellent pour vous ramasser l’essentiel d’un film en deux lignes. Ou Roger Ebert, qui fait le poids dans la section des critiques non juifs, comme les Américains savent labelliser avec modération.

N’est-ce pas Dirphilou ?

D. dit: à

Bon. Je suis parvenu à rencontrer des personnes qui détiennent, selon la tradition orale, des informations exceptionnelles sur Mû.
Donc un petit continent avec beaucoup de forêts exploitées avec raison pour le bois. Mû a produit en son temps les plus grosses poutres jamais connues dur terre, que l’on peut probablement retrouver quelque part à l’état de vestiges ensevelis. Plusieurs fois, Mû a eu un enfants comme souverain.
Les sages de Mû connaissaient les mathématiques a un niveau supérieur au niveau actuel international.
Ils connaissaient également la physique a un niveau poussé, avec des approches de méthode différentes des nôtres et ne l’appliquaient pas non plus de la même façon que nous actuellement.
J’ai ainsi pu connaître l’explication de la gravitation ainsi que l’unification quantique et relativiste, deux choses actuellement non résolues dans notre physique actuelle « internationale ».
Rassurez-vous, je vais vous l’expliquer en quelques mots.

D. dit: à

Au commencement de l’univers, existe un seul point énergétique, sans espace et sans temps.

Ce point se dilate à un moment donné pour donner l’univers. Ceci cadre avec notre théorie du big bang qui est donc valide.

Pour comprendre la gravitation, il est inutile de distinguer rayonnement électromagnétique et particule. Il s’agit de la même chose, se déplaçant à la même vitesse dans le vide. La particule n’est qu’une cristallisation d’énergie, pouvant prendre tout un tas de formes, qui correspondent aux formes que l’on identifie actuellement, notamment dans cyclotron (CERN etc.).

Le paquet énergétique initial peut se designer par Pi. Celui considéré à un epsilon juste après dilatation peut se désigner par Pn. Pi=Pn donc.
Toujours à epsilon après dilatation, on choisit de distinguer deux paquets énergétiques distincts. Donc Pn = Pn1 + Pn2 (= Pi, toujours).
L’espace-temps existant dès lors, il y a nécessairement une distance entre Pn1 et Pn2 et un temps pour parcourir cette distance. Une force tend à ramener Pn1 vers Pn2 et il s’agit de la force gravitationnelle. Elle emprunte de l’énergie à chacun des paquets. On peut ecrire Pn1 = Pr1+g1 = Pr2+g2 (= Pi). Pr désignant ici les énergies restantes de l’emprunt. Nous avons la démonstration de l’origine de la force gravitationnelle mais aussi la démonstration qu’elle est énergie de façon intrinsèque, mais à aucun moment convertible en tant que telle en rayonnement ou matière. g1 + g2 = g (ne pas confondre avec les constantes de gravitation qui utilisent également g), g est le paquet gravitationnel universel. Elle est en revanche un agent universel et in est possible de façonner la répartition du paquet gravitationnel en façonnant le paquet énergétique. Ceci étant d’ailleurs déjà démontré expérimentalement.
C’est bel et bien le paquet gravitationnel universel qui assure la liaison quantique entre Pr1 et Pr2. Cette liaison quantique est donc un emprunt énergétique. Si l’on nomme lq(1,2) la liaison quantique entre Pr1 et Pr2, on peut écrire :

Pn1 = Pr1+gr1+lq(1,2) = Pr2+gr2+lq(1,2) (= Pi)

Par ailleurs, cette équation n’empêche nullement l’hypothèse d’univers double (ou plutôt d’un seul univers dédoublé) avec masses négatives pour l’un d’entre eux.

D. dit: à

Voilà ce que l’on connaissait sur Mû.

rose dit: à

Harvey Weinstein c’est comment être un porc aussi longtemps et aussi facilement.
Moi j’ai lu son journal à Maryline, cela vaut 1110 pages et Thérèse Raquin, ce n’est pas à piquer des vers non plus.

Hier, j’ai eu une idée partielle, suite à un coup de tél. qui a confirmé ce que je pense : on a une nature profonde et, on a beau évoluer dû aux secouements brutaux de la vie, et bien on n’en change pas.
C’est bien triste pour les mal lotis, mais c’est ainsi.
Vous pouvez raconter ce que vous voulez ce n’est pas un cadeau d’avoir à vous supporter, les deux, ensemble ou pris séparément. Quelle tuile !

rose dit: à

La particule n’est qu’une cristallisation d’énergie, pouvant prendre tout un tas de formes[…]

Jusqu’aux nanoparticules.
Être de très haut niveau intellectuel, refuser l’évolution du monde, alors que l’on travaille précisément à la compréhension du monde.

Marie Sasseur dit: à

# merci tonton

« J’ai encore un souvenir très vif de certains des films que j’y ai vus, souvent des monuments de la mémoire cinématographique :Donskoi ,Leni Riefenstahl, Melies »

Diable, Riefenstahl ? à Oran ? pour un regard neuf sur le cinéma, c’est une plaisanterie ?
____

Merci à dhh d’avoir cependant permis à Passou un rare témoignage.

MC dit: à

Bon, Clopine, vous pouvez dire ce que vous voulez,il paraît que vous êtes en excellent état, tout le monde l’a senti et éprouvé ces dernières semaines. Je ne dirais pas »Rien de tel qu’un bon cocuage pour remettre les pendules à l’heure », mais je suppose que vous le pensez.Maintenant, « qui n’est pas avec vous est contre vous », comme dirait le « chef de secte « ( La formule est d’ Aron! ) chez qui vous prenez vos ordres. Bon après midi. MC.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*