La lettre écarlate de Salman Rushdie
C’était en 1987. Comme je me trouvais à Londres, j’en profitai pour rencontrer un écrivain, histoire d’écrire son portrait ; le magazine pour lequel je travaillais alors n’y était pas opposé, même si son dernier livre, récit de voyage dans le Nicaragua sandiniste, lui paraissait aussi faible littérairement que politiquement. Ce qui n’était pas faux. Mais l’homme valait le détour ; son premier roman avait laissé une puissante empreinte. Il m’avait dit : « Rappelez-moi le matin même pour confirmer ». Une certaine Marianne, sa femme, décrocha le téléphone ; j’eus droit à une bordée de sarcasmes agressifs et nerveux ; c’est tout juste si elle ne me traita pas de connard pour avoir osé lui demander quelle était la station de métro la plus proche sinon de St Peter’s Street du moins du quartier d’Islington, où vivait le couple. Je fus rassuré lorsqu’il m’ouvrit la porte : « Désolé mais je crois qu’on ne va pas tarder à divorcer ». On passa une après-midi charmante, lui et moi. Une fois expédié son essai Le Sourire du jaguar (Stock, puis Plon), fleurant bon le romantisme révolutionnaire, on parla des livres des autres ; il me bombarda de questions sur le marchand de tableaux dont je venais d’écrire la biographie ; puis il me montra les toiles d’un de ses amis indiens. Avant que je ne prenne congé, il me lut quelques pages du roman qu’il était en train d’écrire. Puis, une fois le manuscrit reposé sur la table, il lâcha dans un sourire enfantin : « J’ai dans l’idée que ça ne plaira pas à quelques musulmans… ». Ce qui n’était même pas une manifestation d’understatement (figure de rhétorique prisée : « La maison d’édition Bloomsbury employait relativement peu de terroristes islamiques… ») car il n’imaginait pas un seul instant le séisme qu’allait bientôt provoquer le roman en question, Les Versets sataniques. On aura compris que si je rappelle ces instants, c’est juste pour balayer l’éternel reproche de « provocation préméditée » adressé à Salman Rushdie. Son sourire d’alors, celui de cette journée, qui n’avait rien du sourire d’un jaguar tant il était malicieux, s’est naturellement superposé à ma lecture passionnée de Joseph Anton (Joseph Anton. A Memoir, traduit de l’anglais par Gérard Meudal, 727 pages, 24 euros, Plon). Ce sont ses mémoires d’homme invisible, carnets du sous-sol des temps de fatwa.
Aux yeux du reclus, condamné à l’exil intérieur pour un nombre d’années indéterminé, la vie ordinaire n’existe pas dès lors que l’on se sait capable d’effectuer le pas de côté qui nous permet d’envisager le monde sous son aspect naturellement extraordinaire. A compter du 26 septembre 1988, « Satan » Rushdie eut tout le loisir de redécouvrir la beauté surréelle du monde sous sa monstruosité bestiale. Dans de telles circonstances, on compte ses amis. Le tri est vite fait. De son côté : Günter Grass, Edward Saïd, Carlos Fuentes, Nadine Gordimer, Kazuo Ishiguro, Graham Swift, Michael Herr, Margaret Drabble, Michael Holroyd, Susan Sontag, Harold Pinter, Antonia Fraser… De l’autre côté : Germaine Greer, John Berger, Auberon Waugh, Roald Dahl, John Le Carré et, sur un plan strictement littéraire, George Steiner. Des deux côtés ils se démènent. Quelques uns ont droit à son courroux éternel tel Youssouf Islam alias Cat Stevens malgré son déni il est vrai peu convaincant car il hurla avec les loups et appela effectivement au meurtre du satanique romancier. Oh ! baby baby it’s a wild world… Sans compter ceux qui lui reprochent de coûter cher au contribuable. Au début, lorsque ses amis lui demandent de l’aider à l’aider, il répond simplement : « Défendez le texte » dans le vain espoir de replacer « l’argument de la qualité » au cœur des débats. Après, ça se corse. Durant des années, il n’a qu’une préoccupation : où vais-je passer la semaine à venir ? Il squatte les maisons de campagne de ses amis, mais cela n’a qu’une temps. Le contrat lancé sur sa tête par l’ayatollah Khomeiny, guide suprême de la révolution iranienne, n’est pas une mauvaise blague. C’est une fatwa applicable en tous lieux en tous temps par tout musulman. On conçoit que la Special Branch de Scotland Yard, chargé de la sécurité du blasphémateur impénitent, ait largement étendu le spectre de la protection.
On glane d’intéressantes anecdotes au passage, d’autant que Rushdie a l’art de les mettre en scène : une méditation bouddhiste avec Allen Ginsberg, un dîner avorté avec Thomas Pynchon, un énervement avec Garcia Marquez qui prétendrait écrire une novélisation à partir de sa vie de proscrit… Et aussi la blague new yorkaise la plus noire que le 9/11 ait produite : « Quelle chose épouvantable. On dirait que chacun a perdu quelqu’un, ou connaît quelqu’un qui a perdu quelqu’un… Moi-même je connaissais certains des terroristes… ». Si les pages consacrées au cirque de sa sécurité à chacun de ses déplacement en Angleterre ou ailleurs (avec mention spéciale aux « hystériques de la sécurité du RAID ») sont les plus excitantes, les plus profondes sont consacrées à son dédoublement, notamment lors du choix de son nom de code pour ses gardes du corps. « Il avait passé sa vie à donner des noms à des personnages imaginaires. A présent, en se renommant lui-même, il s’était lui aussi transformé en personnage de fiction ». Avant d’opter pour Joseph Anton, prénoms de ses écrivains de chevet Conrad et Tchékhov, il songe à s’appeler Marcel Beckett, puis M. Mamouli, prêt à remplacer M. Plume chez Michaux, M. Teste chez Valery, M. Palomar chez Calvino, avant un jour d’attirer l’œil, qui sait, de Gonçalo Tavares en son bairro. On touche au nerf de sa schizophrénie lorsque, apprenant qu’un badge de solidarité aux Etats-Unis circule sur les campus américains « Je suis Salman Rushdie », Joseph Anton songe à en porter un publiquement. En attendant, il se sent affublé d’une lettre écarlate invisible : un A, non celui de « Adultère » mais celui de « Apostat ».
Se pencher sur son passé, même lorsqu’on se défend d’avoir écrit une simple autobiographie, c’est courir le risque de ressusciter des amis morts, des écrivains souvent car l’essentiel de l’entourage de cet écrivain semble être fait de de pairs, ou de collègues de travail (éditeurs, agents, critiques) ; mais cela nous vaut de belles évocations de Bruce Chatwin et Danilo Kis. Une telle expérience de la vie lorsqu’elle ne tient qu’à un fil modifie la sensation du monde. Rushdie a tout vu tout entendu. Le pire gît dans les détails. Ce grand éditeur par exemple, dont le nom est tu, qui fit blinder les vitres des étages de la direction mais pas celles des étages où travaillaient ses employés. Dans d’autres pages, s’agissant de l’attitude son éditeur français, les quelques lignes que Rushdie lui consacre ne rendent pas justice à l’action de Christian Bourgois. Disons que le fauteur de troubles a pêché là par ignorance, ou par ingratitude. La couverture est ambiguë. Le titre et l’auteur ayant la même importance, et la ligne « Une autobiographie » qui les sépare étant très mince, on ne sait, de Joseph Anton et de Salman Rushdie, lequel est l’auteur. Ce qui tombe bien au fond car il n’est pas de meilleur reflet du livre que cette confusion annoncée. Le parti pris de narration à la troisième personne n’est pas agréable ; il met le lecteur mal à l’aise tant il sonne faux, même si l’on conçoit bien la volonté de l’auteur de se mettre à distance par ce « il » qui a dû lui être confortable. C’est probablement pourquoi on n’y retrouve guère la patte du romancier des Enfants de minuit ou du Dernier soupir du Maure, ni même celle de l’essayiste et critique des Patries imaginaires. Une étrange impression se dégage de cette lecture : on le croirait traduit de l’américain et non de l’anglais ; comme si, à force de vivre à New York et de lire ses natifs, il s’en était imprégné au point d’épouser leur manière.
Humilié de s’entendre dire sans cesse qu’il doit se cacher, il éprouve la honte, lourde, épaisse. « Honteux et couvert de honte ». Le mot n’est pas convoqué au hasard. Son troisième roman s’intitulait La Honte. Le jour où il a annoncé à sa mère qu’il allait se mettre à nouveau au travail, elle lui a simplement dit : « Cette fois-ci, écris un livre qui plaît ». Pour autant, Rushdie n’est pas un martyr ni un saint ; son cynisme affleure ; son arrogance aussi mais au moins, celle-ci a des circonstances atténuantes, ce regard mi-clos à l’expression méprisante, jusqu’à ce que son ptosis soit opéré. Au risque de moins séduire en intriguant moins. Le fait est qu’il n’arrête pas de se marier. Chaque fois qu’il rencontre une femme qui lui plaît, hop ! bien qu’il envisage déjà la séparation à venir, d’autant que ses choix l’ont plusieurs fois porté vers « des filles de suicidés ». Celle que j’ai « connue » était également écrivain ; du genre à qualifier de « Sa Majesté des mouches féministe » son propre dernier roman au motif que ses personnages s’y livraient à du cannibalisme sur une île déserte. Salman l’a lâchée lorsqu’il s’est rendu compte que leurs conversations commençaient systématiquement par « J’espère que tu vas bien » et s’achevaient par « Tu peux crever ». Finalement, durant ses années de terreur, Salman Rushdie n’aura croisé qu’une seule personne dont il dise qu’il avait « un regard froid de tueur » et ce n’était pas un islamiste fanatisé par la fatwa : Jacques Chirac.
(« Salman Rushdie à Budapest » photo Balint Porneczi ; « Manifestation contre l’auteur des « Versets sataniques », le 17 février 1989 à Téhéran, photo Norbert Schiller ; « A ses débuts » photo Horst Tappe ; « Avec sa femme la plus récente, Padma Lakhsmi » photo Fishbowl)
322 Réponses pour La lettre écarlate de Salman Rushdie
Bon, le machin a tenu du 2 décembre 2012 à 18 h 58 min au 3 décembre 2012 à 19 h 03 min…
C’est un génocide culturel, la pratique vante une longue histoire… avec plus ou moins de morts…
Vos « attaques » ne sont pas très variées, Daaphnée. Essayez de vous renouveler, de temps en temps.
le génie de Bouguereau est hors de portée de ce qui me tient lieu d’intelligence ?
je ne sais pas si c’est malin de donner du génie aux évidences pour mieux les dauber..les bruits de cabinet devrait te mettre la puce quelquepart
Douce illusion…
C’est où, la galaxie sans orifice ?
Comparaison hors de propos.
Qu’est-ce qu’une chose superficielle ? Tu m’as déjà répondu en privé, mais j’aimerais que tu le répètes en public.
C’est à bouguereau que je répondais.
Non, renato, il a beaucoup d’houmour.
bouguereau, nous vous trouvons assez grossier.
Cette pratique m’est étrangère, monsieur Bouguereau.
..mais ce n’est pas hors de propos, le komintern n’est pas ethnocentré quand même..le prochain pape sera noir peut être philippe ? enfin c’est pas sur..a rome on veut re etnocentrer il parait
L’église visible de Rome, l’église conciliaire, a-t-elle encore grand chose à voir avec l’Eglise épouse du Christ ?
grossier c’est vrai..c’est une manière facile de ne pas être vulgaire je sais..mais ça me fait tellement peur
c’est pour ça que farmer a carambouillé ses amants étrangers amant de dédé..t’es de quelle planéte ?
Eglise épouse du Christ, ou bru de Dieu, dit-on parfois.
Salman Rushdie a une vie palpitante, perpétuellementintranquille, il dégage quelque chose et ne laisse pas indifférent, il vit sa vie par les quatre bouts de la chandelle.
petit j’étais un acculturé..j’ai lu beaucoup de essef..des bouquins qu’on achetait a plusieurs..mal traduite..souvent débile..les filles se moquaient de nous, faut dire que c’était une culture d’homme..josé farmer on l’aimait bien
tu n’es pas apte a en décider philippe, c’est ça la médiation et l’église « catholique apostolique et romaine »..enfin l’excomunication de lefevre n’a pas duré..faut reconnaitre que rome se ramollit sur sa droite, ce n’est paradoxal qu’en apparence
Musique !
Si, il y a une faute. Acculturé avec deux « c » signifie « qui s’est imprégné de la culture, adapté ». Il me semble que bouguereau a voulu dire « inculte » en employant le néologisme « aculturé ».
tiens ce soir ya missouri breaks..le dernier brando qui vaille quelquechose
Vous avez remarqué qu’on ne peut plus « alerter » ? Ça me manque.
Je m’ai encore gouré, je voulais pas signer Lambert. C’est tarte.
Pas besoin de le dire à tout le monde !
Que savez-vous de toutes ces questions ? C’est comme de parler peinture avec un aveugle. Vous répétez des choses lues ici ou là, le nez en l’air en essayent d’apprécier la fra^cheur de l’air.
Il n’y a ni droite ni gauche dans l’Eglise, il y a la Vérité et le mensonge, le Beau et le laid, le Bien et le mal.
On dit Mgr Lefebvre.
sur le plan carrière, je n’ai rien raté.
Le pire gît dans les détails dieu et le diable ! pour ne pas trop en perdre dans la confusion: bonne nuit!
bel entretien de Quignard dans le Mag Litt (avant de lire son dernier livre)
Est-ce qu’il y a une fonction ou un endroit sur le blog (genre en haut à droite) qui permet de simplement prendre connaissance des derniers commentaire postés? Il me semble que ça existe sur plein de blogs, non ?
Midnight Children était exceptionnel. Mais il y a depuis la concurrence d’autres romanciers du sous-continent qui nous ont donné A Suitable Boy ou A Sea of Poppies et ont masqué les derniers presque ratages de Rushdie, qui reste, fatwa ou pas, un grand romancier.
Et puis d’abord il s’est même pas fait tuer, alors so what! et puis en plus sa femme elle l’a plaqué et puis d’abord ses bouquins (que j’ai pas lus)c’est pas ma tasse de thé à la menthe, alors circulez y’a rien à voir! Next!
Et ça y est ils sont tous repartis dormir, passé minuit, pfuit plus personne (de mon temps…). Même pas capables d’organiser une veille ou un tour de garde. Contents que Pierre Assouline leur fasse un blogue, une cour de récré, mais pour ce qui est de lui donner un coup de main…
…
…je veille,…quoi de neuf,…
Passouline, il faudrait trouver un espace pour les liens comme vous l’aviez sous la Première République…
Renato, Vous pensez à quelle sorte de liens ?
Midnight Children était exceptionnel. Mais il y a depuis la concurrence d’autres romanciers du sous-continent qui nous ont donné A Suitable Boy ou A Sea of Poppies et ont masqué les derniers presque ratages de Rushdie, qui reste, fatwa ou pas, un grand romancier.
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Couldn’t agree more.
J’ajouterais ‘A Case of Exploding Mangoes’ et ‘Burnt Shadows’.
Gross malheur, et perte à venir pour la littérature: j’apprends que Fatiam, la fille de Murtaza et nièce de Benazir, qui nous avait pourtant juré qu’elle se tiendrait à bonne distance de la politique qui tue au Pakistan, vient de céder aux supplications de sa belle-mère pour se lancer dans la sale bataille aux prébendes…
Une si fine intelligence, un si grand talent, un si beau sourire…et les bastos qui traînent…
..UCK!
Embauche à la base américaine de fort Alamos.
Allan sert le café, écoute se tait, se tait, se tait.
Oppenheimer cale gribouille cale re-gribouille re-cale.
Allan lui donne la solution, diviser l’uranium en deux parties le réunir au dernier moment pour l’explosion.
Le vice-président Truman invite Allan à déjeuner et pas Oppenheimer.
C’est comme cela que cela se passe être dans la cour des grands, chéri.
Je ne suis pas une esclave : ni à ta botte encore moins à celle d’Assouline ; et je ne porte pas les chandeliers non plus dans l’escalier monumental en colimaçon.
T’as une sirupeuse qui marne pour toi. Qu’elle marne. Elle est payée ; en attendant le pamplemousse.
Dommage parce que les choses intéressantes à dire, elle ne les dit pas ; comme toi. Même combat. Pas de chefs, ni l’un ni l’autre (cela vous fait des vacances; profitez mes petits chéris).
Je reste convaincue qu’à jouer une salope ou bien on l’est déjà ou bien on le devient vite fait : je vais mettre *** en application un de ces quatre pour vérifier mes théories, en attendant je m’amuse bien (merci pour le spectacle : encore).
passou t’a répondu renato et est dans les cintres gling…
bon courage.
mais il est pas tout seul : j’adore ; ils sont nombreux là-haut paumés cherchant les copains Bloom Giovanni tout impressionné, ahlalalala…
il a émigré à Londres à l’époque des prêches enflammés dans les mosquées par des immans délirants, les anglais fermant les yeux comme d’hab. ; pas si loin de chez lui en somme : Bombay, Malabar Hill, Bollywood.
Sa dernière glace à la vanille le rapproche du pays natal. Diwali en hindi : दीपावली,est la fête de la lumière.
Sinon, c’est pas par le harcèlement que tu apprendras c’est par le laisser-faire : le laisser se faire.
Pfff : je devrais me faire payer : 250 € de l’heure, plutôt plus que moins.
J’ai vendu dimanche matin La condition humaine 300 € au marché bouquiniste place d el’hôtel de ville tous les premiers dimanche du mois. Sans l’adresse et la signature New York c’était 150. Putain, j’ai eu du cul.
D’accord j’y avais mis un papier cristallisé.
Merci Renato, mes désires vont dans le même sens, mais discret et humble comme toujours, je n’osais pas le dire.
désirs
faut pas avoir fait polytechnique, ben non.
deus ex machina
Non, pas de liens, renato. L’homme est né libre !
il te semble mal, acculturer veux dire abandonner sa culture d’origine pour une autre..tout le monde sait ça sauf toi spèce de sauvage
Passou,
les liens vers les sites conseillés.
c’est ça lacculturation..et bien profond mon couillon
quel sac a merde ce gueublo
Non, pas de liens
lassouline l’a cru que c’était les handcuffs et les gags..
pfff ; il naît attaché par un cordon ombilical sanguinolent, la pénétration de l’air ds les poumons semble occasionner une grande souffrance et il naît incapable de survivre sans le sein nourricier.
Avec ça repassez la sacro-sainte liberté à ce moment-là c’est du rapé.
Et couper le cordon le balance violemment dans démerde-toi coco. L’arrêt du sein à côté c’est du gnan-gnan sauf en Afrique noire où cela perdure trop longtemps ce mode de nourrissage et où l’enfant à quatre ans découvre cruellement la réalité tangible du monde qui l’entoure.
Sinon, tutto va bene.
La liberté, c’est plutôt quand on va la perdre encore cruellement au sortir des années folles.
Mais je viens de rencontrer un vieux monsieur qui n’y renonce pas encore, cela me réjouit fort.
Brefle.
J’apprends ce matin que le pape,lui aussi,touite!oui,oui,c’est @pontifex le compte touiteur de benoit,faut bien reconnaître que jésus,par exemple,il a très bien su dire des choses formidables en moins de 140 caractères comme:
pardonne-leur,car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Vaya con dios,compadres!
Il n’en a jamais été question, rose. Demande à bouguereau, il t’expliquera.
Ma réponse à rose faisait all
usion à son post du 3 décembre 2
Le meilleur pape c’est celui de Chateauneuf!
Renato, comme quoi ces franchouilles ont des difficultés avec le vocabulaire. Restons sur « link »
@Henri
Le Pape Clément se défend pas mal aussi.
Mieux que Pie 7 en tout cas.
Mais, mon cher Thierry, link veut dire exactement la même chose et se prête donc aux mêmes jeux de mots.
traube est encore plus francophobe que kabloom, faut le faire.
Franchouille ? Terme xénophobe. Mais la xénophobie ne gêne pas notre ami du moment qu’elle est dirigée vers les Français.
« On touche au nerf de sa schizophrénie lorsque, apprenant qu’un badge de solidarité aux Etats-Unis circule sur les campus américains « Je suis Salman Rushdie », Joseph Anton songe à en porte un publiquement. »
L’idée est superbe. Au demeurant nous sommes tous Salman Rushdie et devrions tous porter ce badge. Espérons que les stocks ne sont pas épuisés. Mais on peut toujours s’en fabriquer un avec les moyens du bord.
Une pièce inconnue et inédite de l’irremplaçable Anthony Burgess sur son chéri « Bonaparte » vient d’être mise en ondes par BBC Radio 3. Ohé France-Culture, vous écoutez ?
Gel, je ne vous connais pas sous cette signature.
Êtes vous d’habitude, plus (+) ou moins (-) givré ?
Je vous souhaite de joyeuses fêtes de Noël à la montagne.
D’autre par votre anglais doit avoir des lacunes, one is linked « to » something or someone, c’est donc une nuance avec les liens français.
Quant aux jeux de mots, les commentateurs sont souvent assez lourds d’esprit.
Ne pas confondre bondage et to be or to get linked.
En matière de bondage, voir les mœurs japonaises et le goût des paquets-cadeaux.
[one is linked « to » something or someone, c’est donc une nuance avec les liens français.]
on est lié « à » quelque chose ou quelqu’un, il n’y a donc pas de nuance avec le mot français.
…
…je crois que je vais me remettre à peindre des tableaux,…çà devient plus fort que moi,…de toute façon,…comme je peins comme Monet,…Renoir,…Van Gogh,…Picasso,…et autre Braque,…
…çà seras toujours des » croûtes »,…appréciées,…
…je me suis attaqués à l’art optique des hommes des cavernes,…pas mal,…
…quel fainéant que je suis,…savoir produire et par caractère resté si ténu,… » et ne rien faire »,…Oh,…que je suis » sadique,…égoïste,…des belles choses sans partage,…c’est sublime,…je me plait dans ma débauche décadente,…à l’opposée de la rentabilité et du profit,…c’est trop beau,…Merci,…Seigneur,…de me laisser fainéant,…ce retour aux rois fainéants,…j’adore,…merveilleux,…encore un peu,…
…de toute façon,…vous n’êtes pas sensible à l’art,…vous n’avez rien perdu,…compter,…compter,…compter,…votre profit,…& allez au change,…c’est beau,…quand l’artiste réfléchit qu’elle catastrophe pour les affaires,…la foire d’empoigne,…pour faire avancer les travaux,…en grèves,…
…vous l’aurez le profit,… » nuts « ,…
…la main d’or,…en arrêt,…tout ces tableaux qui ne se feront,pas,…magnifique,…etc,…
…
bouguereau dit: 4 décembre 2012 à 9 h 27 min
quel sac a merde ce gueublo
je te prierai de me causer sur un autre ton, vu ?
Je ne suis aucunement francophobe, je suis crétinphobe et ai horreur du populo. Sauf quand il s’agit d’humour titi parisien, pour les autres, oui franchement, je les trouve chillants.
Pourquoi d’ailleurs serais-je francophobe ? Je ne suis pas masochiste, ni n’ai le goût pour la haine de soi.
J’ajouterais quand même, comme Bloom qui vit hors de France, que nous avons l’avantage du recul et de la comparaison de ce qui se fait ailleurs. Pas toujours mieux, mais différent. Et ailleurs, nous sommes en premier lieu, Français. Nous avons surtout, l’avantage, au finish, de pouvoir comparer et de ne pas tomber dans les clichés les plus faciles et les plus d.biles.
Musique !
Thierry Kron dit: 4 décembre 2012 à 11 h 58 min
les commentateurs sont souvent assez lourds d’esprit.
On se demande pourquoi il dit ça.
Vous devriez ne connenter qu’à 03:15.
« connenter », ça c’est du lourd !
au taulier
cher Passou, à diverses reprises le sieur bouguereau nous a proposé d’aller tous se faire enculer… devant cette séduisante ouverture pour certains, peu de réactions… quelle suite comptez-vous donner à ces réitérations
…
…Musique,…Oui…un lien,…plus clair,…
…
…Ronettes – Big TNT Show – CA – Aug 1966 – clear audio !
…
En tant que professeur d’anglais depuis trente-quatre ans, je suis obligé de donner raison à « gel » et Roland Guerre. Désolé, Thierry.
« nous a proposé d’aller tous se faire »
tss tss, Popotin, révisez la forme pronominale.
nous > nous > d’aller tous NOUS faire…
J’espère que passouline interviendra. Ces affronts à la grammaire sont pires que les affronts de bouguereau aux bonnes mœurs.
je pense que TKT sera d’accord sur ce point.
TKT est l’icône de la RdL. C’est un fait. Sans lui, nous ne serions pas ce que nous sommes. Néanmoins, ne le mettez pas à toutes les sauces.
À qui vous adressez-vous au juste, Thierry Kron ?
À qui vous adressez-vous au juste, Thierry Kron ?
mais à tous,sauf aux crétins et au populo,spèce de saucisson!
linkedin : plein de péteux liés entre eux. grosse nuance
Si, Thierry, vous êtes xénophobe, avouez-le. Ça se sent dans tous vos commentaires.
nuance, nuance..y’a toujours des nuances linkedin: réseau de péteux liés entre eux. sinon, tkt est dyslexique. parfois ça aide. comme Salman pour lire les versets.
Notre cher Kronenbourg ne s’adresse qu’à l’élite traubinophile (et à son bichon)
Un homme qui vénère autant les mocassins à glands ne peut s’adresser qu’à ses semblables
Où suis-je ?
Ah,c’était bien la peine de se démettre du monde pour se faire bâtir son blog perso par le studio lol quand on voit le bouzin que c’est aujourd’hui!Et puis les modos me manquent,on n’était jamais vraiment sûr de ne pas être blackboulé,ça te conférait un coté scandaleux qui venait pimenter l’aigre quotidien du bloggueur.
O tambourin,O maurice.
…
…Ouf,…encore une journée de résistance à la créativité,…je l’ai échappée belle,…
…je referme à l’instant mes tubes de couleurs,…
…mon bleu de Sèvre,…
…mon rouge de Scheveningen clair,…
…mon ocre jaune,…
…mon vert émeraude,…
…le bleu turquoise,…Ouf,…
…Vite,…des prétextes,…il pleut,…ma tasse de café,…
…bon si je suis absent,…sur cette toile,…je suis occupé ailleurs,…
…Non,…la fièvre de la création est passé,…un vrai guerrier valeureux des rois fainéants,…un titre de noblesse que je n’aurait pas volé,…nuts,…nuts,…Ouf,…
…etc,…
Grands dieux, où suis-je tombé ?
310ème commentaire. Pour ne rien dire. Pour apporter ma pierre à l’édifice aléatoire.
y a pas, ils sont joueurs chez WordPress.
« Une certaine Marianne, sa femme, décrocha le téléphone ; j’eus droit à une bordée de sarcasmes agressifs et nerveux ; c’est tout juste si elle ne me traita pas de connard pour avoir osé lui demander quelle était la station de métro la plus proche sinon de St Peter’s Street du moins du quartier d’Islington, où vivait le couple »…
La seule chose vraiment sensée des anecdotes de ce post. Ca vous pose un Passou !…
Cela dit, on comprend à la nouvelle bimbo fatma du Salman pourquoi il avait rattrapé le coup à temps…
Mr. Tambourine Man
Bravo pour la minuscule à dieux ! Il n’y en a qu’un, il est unique et lui seul mérite une majuscule.
Ohé!Dédé,vous,vous faîtes bien des adieux majuscules et on constate que c’est que des
menteries,alors minuscule,dédé,minuscule!
Le déménagement de la RDL l’a métamorphosée en affreuse tour de Babel. C’est encore pire qu’avant.
Hier soir, aperçu M. Angelito à la terrasse de son café habituel, mais n’ai point osé lui demander quand il comptait ressusciter.
Bonne soirée,
Un sujet pour Jauffret.
C’est curieux, je me disais que la RdL a eu et je ne sais pas si ce pourra être encore le cas, un quelque chose du penchant d’un vallon …
C’est vrai,je me marre, ici ; au lever, je devrais vous lire, but, la-es lecture-s papier – même pas aimenté-s m’attire-nt.
Tant de sujets « brûlants » (certains sont en ébullition, aussi) dans l’actu, que beaucoup ici, me – nous – permette/nt – de décompresser ! Merci.
(t’à l’heure, j’ai lu la BD de Veyron « Marivaudevilles » … lui, Wolinski, Lauzier, Brétecher, Cestac, – les seniors < 60+ se sentiront soulagés – "en qualité" de 60enaires & +, sont extra. Ayant pris d'autres bédés, elles m'appellent)
renato, très cher, pourriez-nous mettre le lien musical " rock and roll des gallimacés"?
Merci.
2neb, amusant, il faudrait savoir ce que veut dire neb, vraisemblablement en kryptonien, c’est une sorte d’encensoir vide.
D., franchouillle cela désigne les gens comme vous, rien n’a voir avec la nationalité. Dans chaque pays, il doit y avoir un mot pour parler des andouilles nationalistes bas du plafond.
Aux USA, vous seriez un hillbilly.
Ce qui est étonnant, c’est votre addiction pour la Vodka.
Plus de modérateurs ? Ô merveille! Découvrir enfin les jouissances de l’auto-censure.
Allez tous vous faire entuller
Boh c’est des trucs de quarteron, ça…
Un peu de harpe :
UN HOMMAGE DE MAO ZEDONG
Seul, debout dans le froid d’automne,
Sur la pointe de l’île Orange,
Le Nouveau Blog coule vers le nord;
Je vois mille collines vermeilles
Par les bois teintés de rouge,
Et une centaine de barges en lice
le long des eaux cristallines.
Les aigles fendent l’air,
Les poissons se glissent sous l’eau peu profonde;
Tous les êtres, sous le ciel de frimas, rivalisent de liberté.
Saisi de cette immensité,
Je demande, sur ces vagues étendues,
Qui règne sur le destin de l’homme sinon l’Empereur Assouline ?
Je suis venu ici avec foule de compagnons,
Je revois les mois et les années jadis vécus.
Nous étions jeunes, camarades,
À la pleine floraison de la vie;
Remplis d’un enthousiasme d’étudiant
Hardiment nous étions portés à briser toute entrave.
Attirant l’attention sur nos montagnes et nos rivières,
Par nos écrits s’exaltaient les courages,
Nous comptions les puissants comme du fumier.
Rappelez-vous
Comment au milieu du courant nous avons frappé les eaux,
Soulevant les flots contre l’envol des barques.
Que mille fleurs de blogs s’épanouissent enfin !
Que rayonnent au loin les pensées de nos lettrés !
Vive le Président Impérial Assouline !
Longue vie au Blog Nouveau !
@ « Que rayonnent au loin les pensées de nos lettrés ! »:
Vu le sort que Mao a réservé aux lettres, JC vous faites peur.
arrrr..3 jours de Salman..même le dédé va faire allergie
Les mandarins lettrés de chez Maossouline ne risquent rien ! Ils sont sous l’innefable protection d’un honnête homme. Aucune comparaison avec les nervis arrivistes du Grand Timonier, vieux sampan échoué au sec comme un pédophile gâteux en panne de moteur, agitateur de gardes rouges aux ordres, dans un pays volontairement disloqué.
Les mandarins lettrés de chez Maossouline ne risquent rien !
y’a des mandarines aussi,parfois un peu acides.
y’a de la censure ici ! vadiou
J’en conviens ! Nos soeurs oublient parfois que la douceur souvent réussit là où la brûlure échoue.
Ça ressemble plus à du Nerval qu’à du Tsé-Toung.
La lettre écarlate dans le roman éponyme de Hawthorne est le « A » d’adultery/adultère dont est affublée HesterPrynne pour avoir péché et conçu hors les saints liens de la matrimonie puritaine de la Nouvelle-Angleterre.
Quelle est la lettre écarlate qui ornerait le sein Rushdien: le « A » d’apostat, le « M » de mécréant, le « I » d’infidèle…?
la sodomie dans le sahara ne vaut pas un clair de lune a maubeuge..t’as copié jicé
ah, pour la censure, faut ce qu’il faut, on va quand même pas se laisser enculer par des mords-moi-le-nœud à la retape.
« Cher Louis, Dans la comédie des Lettres, il faut compter parmi les comiques ces personnages qui, sous le prétexte de célébrer un grand homme, se faufilent au premier rang pour y parader et pérorer à son propos, la bouche pleine de « moi je » et de souvenirs qui ne flattent qu’eux. »
par François Nourissier
« Cher Louis, Dans la comédie des Lettres, il faut compter parmi les comiques ces personnages qui, sous le prétexte de célébrer un grand homme, se faufilent au premier rang pour y parader et pérorer à son propos, la bouche pleine de « moi je » et de souvenirs qui ne flattent qu’eux.
« Haroun et la mère des histoires », c’était tout de même très bien !
je ne suis pas un ange mais :
« Artist Meg Hitchock (previously) has completed a number of new, elaborate collage works with letters cut from assorted books including the Koran and Salmon Rushdie’s The Satanic Verses. The patience required to assemble these absolutely astounds me. If you’re unfamiliar with her work here’s a quote from her artist statement:
In my text drawings I deconstruct the word of God by cutting letters from sacred writings and rearranging them to form a passage from another holy book. I may cut letters from the Bible and reassemble them as a passage from the Koran, or use letters cut from the Torah to recreate an ancient Tantric text. The individual letters are glued to the paper in a continuous line of type, without spaces or punctuation, in order to discourage a literal reading of the text. By bringing together the sacred writings of diverse traditions, I create a visual tapestry of inspired writings, all pointing beyond specifics to the universal need for connection with something greater than oneself.
« Un matin, j’ai eu honte d’être biographe. Honte de mon indiscrétion. Honte de me servir du crédit acquis par mes livres pour m’introduire chez des témoins et leur soutirer des souvenirs qu’ils s’étaient bien juré de ne jamais dévoiler. Honte de trahir leurs confidences, fût-ce pour la cause d’une vérité supérieure. Honte de cette technique éprouvée, mélange de patience et de diplomatie, qui me permettait de m’immiscer dans les archives de particuliers et de m’insinuer dans les moindres replis de leur vie privée. Honte de partager des secrets de famille sans demander l’avis des intéressés. Honte de cette discipline de flic et d’indicateur. Honte de vérifier à chaque fois que l’esprit fouille-merde était la vertu cachée des meilleurs biographes. Honte de trouver quelque volupté à plonger les bras dans les poubelles pour en extirper de misérables indices. Honte de lire des ordonnances de médecins qui détaillaient d’intimes maladies, des relevés de banque qui contredisaient des postures de miséreux, des lettres d’amour qui auraient dû être détruites, des brouillons destinés à n’être jamais déchiffrés. Honte que tout cela parût être une méthode qui portât ses fruits. Honte de toujours raconter le passé des gens pour n’avoir pas à révéler le mien. Honte de gagner ma vie avec celle des autres. Honte de moi. »
P. Assouline, La Cliente, 1998.
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