La poésie méditerranéenne dans la rumeur des langues
Pessoa l’avait écrit, ne me demandez pas où, je n’ai retenu que les mots dans cet ordre :
« La poésie est la preuve que la vie ne suffit pas ».
Un livre à lire, à savourer et à relire « en stéréo » avec Le Goût de la Méditerranée (qui réunit des textes d’écrivains, de romanciers, parfois de poètes choisis et présentés par Jacques Barozzi, 112 pages,, 8 euros, Le Petit Mercure/ Mercure de France) suffirait à emporter l’adhésion des plus sceptiques. Il est vrai qu’il en contient d’autres puisque Les Poètes de la Méditerranée (955 pages, 12 euros, Poésie/Gallimard/ Culturesfrance) est aussi une anthologie. On dira qu’elle n’est pas la seule. Sauf que celle-ci, parue il y a quelques années, est bilingue et dans toutes les langues originales : à ce prix-là et en format de poche, réunissant sous la couverture staëlissime de La plage à Agrigente dorée comme jamais, on n’en connaît qu’une, surtout de cette qualité et de cette variété.
Cette réunion, son éditrice Eglal Errera l’a conçue comme un périple d’Athènes à la Macédoine en passant par la Turquie, le monde arabe, Israël, la péninsule ibérique, la France, l’Italie. Vingt-quatre pays chantés par leurs villes mythiques davantage qu’à travers l’idée de nation. Des pays qui ont tous façade sur mare nostrum comme on a pignon sur rue. Des cités, des ports, des villages parcourus par ce frémissement qu’André Velter appelle« la rumeur des langues ». Ce recueil en compte dix-sept dans sept alphabets. Le monde méditerranéen est un creuset dont l’or est fait de toutes ces langues. On y croise cent un poètes sur quatre générations, Kiki Dimoula, Gulten Akin, Issa Makhlouf, Avrom Sutzkever, Ghassan Zaqtan, Tahar Bekri, Antonio Ramos Rosa, Tahar Ben Jelloun, Andrée Chedid, Jacques Roubaud, Milo de Angelis, Antonio Colinas, Blanca Andreu, Andrea Zanzotto, Miodrag Pavlovic, Ana Ristovic, Damir Sodan, Immanuel Mifsud….
C’est peu dire que l’on y fait des découvertes car certains ont été publiés en français de manière si confidentielle, lorsqu’ils l’ont été, que seul ce genre de complot permet enfin de porter leur voix. Et, malgré l’aide efficace du réseau de Culturesfrance, on comprend que la réalisation du projet tienne de l’exploit lorsqu’on sait les problèmes de droits que cela a engendré auprès d’auteurs, de traducteurs et d’éditeurs dispersés. Voilà pour les chiffres. Pour le reste, des mots bruissant des voyages et des exils qui n’ont cessé de se nouer depuis des siècles autour de la mer du milieu et que la poésie n’a cessé de refléter.
Il va de soi qu’un tel livre ne se lit pas en continu. Encore qu’il y a sûrement des lecteurs pour lire une anthologie dans l’ordre, et pourquoi pas. Sauf que celle-ci est d’une telle richesse qu’elle ne laisse pas vaincre avant des jours et des nuits, qu’il faut y revenir, déposer les armes et se laisser surprendre au bonheur du feuilletage, pour tomber sans qu’il crie gare sur un vers de Nuno Judice transporté dans notre langue par Michel Chandeigne évoquant « un baptême d’écumes saoules se fracassant dans le tumulte des morts ». C’est avec de tels recueils près de soi que la notion de livre de chevet revêt tout son sens. Dans sa préface célébrant dès l’entame un Dante habitué aux échanges entre haute mer et rivages, Yves Bonnefoy rappelle que toute la Méditerranée se rassemblerait autour de « l’idée grecque de l’évidence », un mot de même étymologie que « lumière », étant entendu que l’évidence concerne la rencontre entre la mer et la poésie. Dénonçant le désastre aux conséquences sans fin que furent à ses yeux les Croisades, il déplore une situation qui ressemble fort à un constat d’échec :
« La Méditerranée est un grand chiffre clair, mais qui n’a pu traverser d’assez de rayons le politique ou le religieux ».
N’empêche qu’à la fin, ivre de cette lecture nomade, on comprend mieux celui qui disait que la lumière méditerranéenne est invisible car elle est la lumière même. Une réflexion jetée au bas d’une lettre, qui n’était pas d’un poète mais d’un peintre, Nicolas de Staël. Un pour la route. Lisons-le comme un salut à l’Egypte. Une poignée de vers seulement extraits du poème intitulé « Tatouage du fleuve sur la géographie du corps » de l’égyptien Mohammed Afifi Matar (1935-2010), traduit par la poétesse libanaise Vénus Khoury-Gata également présente quelques pages plus loin dans ce recueil :
« (…) et sur l’autre rive les soldats du roi cruel aiguisaient leurs lances/ Entre nous le fleuve de la maternité/ le sevrage, entre nous la terre des humiliés, le temps des monarchies, les mamelouks du sang/ unifié, le pain de cuivre/ et l’histoire des prisons/ Et moi ! Ah de la haine –je lance un pont pour qu’ils me tuent/ pour que le fleuve de sang rejette les poissons de tous ces meurtres/ je me retiens j’attaque/ lance un pont pour qu’ils me tuent/ afin de laver mon visage/ et d’apprendre la violence de la nage dans le fleuve de mon sang (…) La tête coupée par l’épée je la prendrai et m’en irai/ loin du royaume de la peur/ des terres des mamelouks du sang unifié/ dans les cavités de ma tête je plierai le tapis de la terre/ construirai, habiterai/ une patrie, dévoilerai les trésors de ses gravures sanglantes/ chasserai le monde, effacerai la chronique de la voix, l’argile de la mort, les épines de l’alphabet (…) »
(« Agrigente » huile sur toile 73 x 100 cm de Nicolas Staël, « peint en Provence » en 1953, est-il précisé au dos du tableau, Kunsthaus de Zurich. Plus de détails dans Le Prince foudroyé, la biographie que Laurent Greilsamer consacra au peintre chez Fayard)
1 635 Réponses pour La poésie méditerranéenne dans la rumeur des langues
Hamplet et au british museum ,en attendant sa lodgienne chute
Milan ? certainement pas Jazzi ! quelle idée ?
pourquoi pas Zurich tant qu’on y est.
« par exemple Nice est une ville trop bien éduquée pour être méditerranéenne, elle est trop « civilisée » »
Tu aurais dit ça à mon grand-père nissartre, médaillé de la guerre de 14-18, il aurait décroché son fusil, hamlet !
Car c’était un devoir ce matin de regarder ce putain de défilé, tous ces pantins qui paradaient avec leurs armes létales de merde ! Un devoir de citoyen, pour savoir pour qui voter aux prochaines élections (les écologistes, sans doute) et pourquoi il faut l’abolition, seule solution à cette frénésie criminelle qui met des assassins au pinacle !
Jazzi quel rapport avec la guerre ?
tu sais quelle région a payé le plus cher tribu aux guerres des européennes ?
c’est la Corse Jazzi !
C’est la ville de renato, hamlet. Pas méditerranéen renato ?
Boris Viande avait tout compris :
Jazzi, ne me dit pas que Nice n’est pas une ville bien éduquée, bien habillée, trop bien proprette ?
la « promenade des anglais » Jazzi, donner ce nom au bord de mer, ça relève d’une trahison et de ce refus d’appartenir à la Méditerranée.
« L’histoire entière de la Méditerranée (…) est une masse
de connaissances qui défie toute synthèse raisonnable »
FERNAND BRAUDEL
renato n’est pas méditerranéen.
être méditerranéen c’est comme être argentin, on ne peut pas le devenir, il faut y être né pour l’être.
Nice, avec sa baie des Anges, est divine, hamlet !
« Jazzi dit: 14 juillet 2019 à 13 h 48 min
« L’histoire entière de la Méditerranée (…) est une masse
de connaissances qui défie toute synthèse raisonnable »
FERNAND BRAUDEL »
ça c’est une vision de parisien, d’académicien parisien.
ça c’est de la Méditerranée pour universités et toutes ces institutions qui visent, dans leur profonde débilité, à vouloir civiliser le monde, mais pas pour les méditerranéens.
c’est un peu comme l’Amérique qui veut exporter la démocratie.
Jazzi, à la limite le vieux Nice, derrière le port, une ville restée encore un peu italienne, mais pas le Negresco.
je ne suis même pas sûr que Nice appartiennent encore au niçois. je pense que ton grand-père aurait mal vécu tous ces transformations de cette ville, comme mon père a mal vécu de voir ce que Marseille était en train de devenir.
je crois que l’Europe n’aime pas la Méditerranée, en tout elle aura tout fait pour supprimer toutes traces de son existence, en fait les européens voudraient que le monde entier ressemble à l’Europe, avec des grands hôtels, des musées, des grands restos, des grandes salles de spectacles, c’est ce qu’on appelle l’envahissement par la culture, qui plus est culture bourgeoise.
regarde ce qu’est devenue la Provence : un décor pour experts comptables allemands à la retraite !
tu as eu l’occasion de retourner dans le Lubéron ? le fief de l’intelligentsia parisienne ?
sûr que les rues sont propres, tout est propre, stérilisé, aseptisé, ça ne ressemble plus à rien, ça n’a plus d’âme, c’est juste une espèce de décor à la con en carton pâte !
Un vieux sculpteur, Milanais d’adoption, que j’ai longtemps fréquenté, chaque fois qu’il allait à Rome il rentrait à Milan désespéré. Questionné à ce propos, il me répondit « Il cachent leurs insuffisances derrière le mot Méditerranée ».
Maintenant je ne sais pas, beaucoup des choses et d’habitudes ont changé, mais lorsque j’étais enfant dans les cuisines milanaise on trouvait plus facilement une boîte à sucre avec écrit dessus « Zucker » qu’une boîte avec écrit « Zucchero » — Gadda il en parle dans La meccanica (… in sulle punte de’ piedi ispezionò uno dopo l’altro quattro barattoli di lamiera smaltata allineati in batteria sopra una mensola, e sui quali c’era scritto «Zucker», …)
Cela dit, hamlet a raison, je suis de culture alpine ; mais ces distinctions n’ayant plus aucun sens, je me vis comme Européen lambda.
Découvrons Naples, avec les yeux de la petite narratrice de la trilogie d’Elena Ferrante, lorsque son père l’emmena pour la première fois en ville :
« C’était une belle journée, venteuse et très claire. Je me sentis aimée, chouchoutée, et à l’affection que j’avais pour lui vint s’ajouter une admiration croissante. Il connaissait très bien l’espace immense de la ville, il savait où aller prendre le métro, le train et le bus. Dans la rue il avait des manières sociables, courtoises et patientes qu’il n’avait presque jamais à la maison. Il sympathisait avec tout le monde, dans les transports et les bureaux, et il réussissait toujours à faire savoir à son interlocuteur qu’il travaillait à la mairie et que, si besoin était, il pourrait accélérer un dossier et ouvrir des portes.
Nous passâmes toute la journée ensemble, la seule de notre vie – je ne me souviens d’aucune autre. Il s’occupa beaucoup de moi, comme s’il voulait me transmettre en quelques heures tout ce qu’il avait appris d’utile au cours de son existence. Il me montra la Piazza Garibaldi et la gare en construction : d’après lui, elle était tellement moderne que les Japonais venaient exprès du Japon pour l’étudier et la refaire chez eux, surtout les piliers. Mais il avoua qu’il préférait la gare précédente, il y était plus attaché. Tant pis. Naples, selon lui, était ainsi depuis toujours : on enlève, on démoli et puis on refait, ça fait circuler l’argent et ça crée du travail.
Il m’emmena Corso Garibaldi, jusqu’au bâtiment qui serait bientôt mon école. Il fit les démarches au secrétariat avec une grande bonhomie, il avait le don d’être avenant, un don qu’il gardait caché dans le quartier et à la maison. Il se vanta de mon extraordinaire bulletin auprès d’un appariteur dont, découvrit-il alors, il connaissait bien le témoin de mariage. J’entendis qu’il répétait souvent des phrases comme : « Tout va bien ? » ou « On fait c’qu’on peut ». Il me montra la Piazza Carlo III, l’Hospice des pauvres, le jardin botanique, la Via Foria et le musée. Il me fit passer par la Via Costantinopoli, la Port’Alba, la Piazza Dante et le Toledo. Je fus submergée par les noms, le bruit de la circulation, les voix, les couleurs, l’atmosphère de fête qui régnait partout, l’effort de tout conserver en mémoire afin de pouvoir en parler à Lila, l’aisance avec laquelle mon père bavardait avec le pizzaiolo chez qui il m’acheta une pizza à la ricotta toute chaude ou le marchand des quatre saisons chez qui il me prit une pêche bien jaune. Etait-il donc possible que seul notre quartier soit saturé de tensions et de violences, alors que le reste de la ville était radieux et bienveillant ?
Il m’emmena voir l’endroit où il travaillait, qui se trouvait sur la Piazza Municipio. Là aussi, m’expliqua-t-il, tout avait changé, on avait coupé les arbres et tout détruit : « Tu vois tout l’espace qu’il y a maintenant ? Tout ce qui reste d’ancien c’est le Maschio Angiono, mais qu’est-ce qu’il est beau ! Pitchoune, il n’y a que deux vrais hommes à Naples : ton papa et ce château. » (…) Enfin il m’annonça qu’il allait me montrer le Vésuve de près et la mer.
Ce fut un moment inoubliable. Nous prîmes par la Via Caracciolo, il y avait toujours plus de vent et toujours plus de soleil. Le Vésuve était une forme délicate couleur pastel au pied de laquelle s’agglutinaient les pierres blanches de la ville, la silhouette couleur de terre du Castel dell’Ovo et la mer. Et quelle mer ! Très agitée elle rugissait et le vent coupait le souffle, plaquait les vêtements contre le corps et soulevait les cheveux du front. Nous restâmes de l’autre côté de la route, au milieu d’une petite foule qui admirait le spectacle. Les vagues roulaient comme des tubes de métal bleu, portant à leur sommet le blanc d’œuf de l’écume, puis elles se brisaient en mille éclat scintillants et arrivaient jusqu’à la route au milieu des « oh » d’émerveillement et de crainte de tous ceux qui regardaient. Quel dommage que Lila ne soit pas là ! »
(« L’amie prodigieuse », traduit de l’italien par Elsa Damien)
les moins cons dans l’histoire ça reste les corses, quand un expert comptable vient construire une villa au bord de la mer ils la font exploser.
Oups ! milanaise > milanaiseS
Avec Macron et Parly, le 14 juillet devient cirque et music-hall.
Création d’un « commandement spatial » qui existe déjà sous une autre forme, et bien heureusement. Puis vient un type qui vole sur un skate-board. Un certain (tenez vous bien) Francky Zapatta. 😁 Plus grotesque tu meurs.
Avec un peu de chance, nous aurons l’année prochaine le Général Alcazar au lancer de couteaux.
Oui, il semble que la Méditerranée ne soit pas aimée, hamlet ?
Vois, renato, Italien, on ne parviendra pas à lui faire dire qu’il est méditerranéen !
Et je te dis pas le mal que je me suis donné pour parvenir à faire accepter ce titre…
renato, personnellement et au risque de vous décevoir à nouveau, comme dans doute beaucoup ici et ailleurs, je ne vous vois absolument pas comme un « européen lambda » mais bel et bien comme un italien des Alpes.
Vos tentatives de classement des villes plus ou moins méditerranéenes sont ridicules.
Est méditerranéene une ville placée en bord de méditerranée sous l’influence de son climat. Point barre. Alger, Thessalonique, Tel-Aviv, Alexandrie, Naples, Barcelone, Argelès sur mer.
Ce qui n’est pas aimé — du moins par moi — c’est la manière de poser la question de la Méditerranée.
Cela dit, Jacques, je ne peux pas dire que je suis quelqu’un que je ne suis pas seulement parce que vous aimeriez que la réalité ce soit celle que vous imaginez qu’elle soit.
« un italien des Alpes »
Tu veux dire un crétin, D. ?
« la manière de poser la question de la Méditerranée. »
Comment faudrait-il la poser ?
« Comment faudrait-il la poser ? »
Réfléchissez !
Le nom Yaffa ou Yaffo est probablement d’origine sémitique, lié étymologiquement au mot hébraïque yoffi (écrit יופי) (Joppé) qui signifie « beauté »; yaffa, en hébreu signifie « belle ») (Japho)1 (ou agréable, pulchritudo aut decor, dit Adrichomius).
Une légende juive l’associe à un des fils de Noé, Japhet (en hébreu Yefet) qui aurait fondé le port quarante ans après le Déluge. Une tradition hellène tardive relatée par Pline l’Ancien l’attribue à Jopa, la fille d’Éole, le maître des Vents2.
Jaffa est mentionnée sur la liste de Thoutmôsis III et dans des papyrus égyptiens anciens comme YP. Sur les tablettes de Tell el-Amarna et sur l’inscription de Sennacherib, elle est mentionnée sous la forme Yapu. Chez le géographe arabe Al-Muqaddasi, elle est rappelée sous le nom de Yaffa, employé par les Arabes jusqu’à nos jours. Dans la Bible hébraïque (l’Ancien Testament), la Méditerranée est nommée la mer Yaffo (Yam Yaffo) et dans le Midrach, la mer de Yaffo (Yamá shel Yaffo). Elle est nommée sous le nom de Joppé ou Jophé dans les Actes des Apôtres3.
yoffi (écrit יופי) (Joppé)c’est le nom du chien de FREUD
Voilà comment j’ai posé le problème en introduction :
« Nourris ou non de grec ou de latin, n’est-on pas tous méditerranéens?
Où commence et où finit la Méditerranée ?
En préambule de son Dictionnaire amoureux de la Méditerranée (Plon, 2015), Richard Millet nous rappelle que : « Contrairement à ce que l’on dit, çà et là, il n’y a pas des Méditerranées ; bien qu’elle reçoive des noms différents (le Grand Vert, pour les anciens Egyptiens, la mer Hinder ou de l’Ouest pour les Hébreux, Mare Nostrum, Notre Mer, pour les Romains, la mer blanche du milieu pour les Arabes, les Turcs la nommant Akdeniz, mer blanche ou mer du Sud, selon la couleur attribuée par eux à ce point cardinal, le nord, l’ouest et l’est étant respectivement noir, rouge et vert), parler de Méditerranées est trompeur : il prétend faire oublier la définition la plus simple (la Méditerranée existe où pousse l’olivier) autant que le profond mouvement d’unification civilisationnelle dont l’espace méditerranéen a été le centre, par le jeu du commerce, des échanges, des conquêtes, des guerres, de la dialectique fondamentale entre l’Orient et l’Occident, et qui recoupe en gros les deux bassins, l’oriental et l’occidental, séparés par des hauts fonds, entre la Sicile et la Tunisie, avec des mers intérieures (mer de Marmara, mer de Crète, mer Egée, mer Tyrrhénienne, mer Ionienne, mer Adriatique, certains y ajoutant, grâce à l’histoire et à certaines ressemblances géographiques, la mer Noire). »
Voilà pour le territoire.
Pour les racines mémorielles, il nous suffit d’évoquer les plus beaux fruits apparus au fil du temps sur ses rivages, qui ont vu la naissance des mythes, de la philosophie de la poésie et du théâtre, du monothéisme et d’une multitude de connaissances et de techniques scientifiques et culturelles constitutives d’un art de vivre et d’être au monde propre à la culture méditerranéenne, depuis ses origines jusqu’à nos jours.
Ensuite, nous embarquerons pour un tour complet de la Méditerranée, avec des escales-escapades littéraires, dans les plus illustres villes, réparties sur l’ensemble du pourtour méditerranéen : Gênes, Naples, Istanbul, Le Caire, Jérusalem…
Puis nous finirons en beauté, avec les principaux romans de la Méditerranée. Depuis les classiques : Don Quichotte, Le Guépard, Le Hussard sur le toit ou encore Le Quatuor d’Alexandrie, jusqu’aux modernes…
Avec seulement un peu moins de 3 millions de kilomètres carrés, sur une superficie de mers et d’océans qui en totalise plus de 360 millions, la Méditerranée se hisse timidement à la 9e place, loin derrière le Pacifique (179 millions) ou l’Atlantique (106 millions).
Et pourtant !
Si Richard Millet rappelle que la Méditerranée a été au centre de l’espace du « mouvement d’unification civilisationnelle », peut-on encore estimer qu’elle en est toujours le noyau dur ?
Certes, son attraction touristique reste indéniable, les conflits et les affrontements, tout aussi homériques, n’ont pas non plus disparus, renouvelant l’éternelle dualité de la Méditerranée des batailles et des voyages, depuis l’Iliade et l’Odyssée.
Mais qu’en est-il de son rayonnement culturel, dans le domaine des arts et des idées ? De quoi est donc faites l’identité méditerranéenne d’aujourd’hui ? Que nous content désormais les écrivains méditerranéens ?
Autant de questions pour lesquelles le lecteur trouvera dans cette anthologie des éléments de réponse. »
Les Croisés de Godefroy de Bouillon conquièrent Jaffa en 1099, après que les pèlerinages chrétiens furent rendus de plus en plus difficiles par les califes. L’année suivante, Pise, puissance maritime du moment, qui est un des ports de départ des pèlerins chrétiens d’Europe, reçoit de Godefroy de Bouillon des privilèges au port de Jaffa. Le roi Baudoin Ier y crée le comté de Jaffa et le confie à Hugues Ier du Puiset. Lorsque le comte Hugues II du Puiset est accusé de relations adultères avec la reine de Jérusalem, Mélisende, le comté est divisé, et la ville de Jaffa est annexée aux domaines royaux. Dès lors, les princes héritiers du royaume de Jérusalem commencent à porter aussi le titre de « comtes de Jaffa et d’Ascalon ».
Salah-ad-din assiège Jaffa.
Un des comtes de Jaffa, Jean d’Ibelin a été un des auteurs du fameux codex Les Assises de Jérusalem. Le voyageur juif d’Espagne Benjamin de Tudèle ne trouvera à cette époque à Jaffa qu’un seul juif, un teinturier.
Le 10 septembre 1191, trois jours après la bataille d’Arsouf, Jaffa se livre à Richard Cœur de Lion. En dépit des efforts de Saladin pour la réoccuper le 30 juillet 1192 (pendant l’absence de Richard), la ville retombe dans les mains du roi anglais revenu à temps.
Article détaillé : Bataille de Jaffa (1192).
Le 2 septembre 1192, on signe le traité de Jaffa qui garantit trois ans de trêve entre les deux camps belligérants : chrétiens et musulmans.
Les premiers pas du célèbre auteur S. Y. Agnon lors de son premier séjour à Jaffa (1908-1912) sont liés aux deux revues hébraïques : Ha-Omer, histoire d’un échec, et Ha-po‘el ha-tsa‘ir, histoire d’une réussite, et aux rédacteurs en chef de ces revues, les écrivains et pères spirituels du jeune Agnon, Sh. Ben Tzion, un écrivain esthétique,
Mais quoi? Quand on dit « les poètes de la Méditerranée », on évoque un espace géographique, civilisationnel d’où sont originaires les poètes ou bien on évoque les poètes qui ont chanté la Méditerranée ? Auquel cas, Holderlin et Goethe y auraient une place, avec d’autres….
Jazzi dit: 14 juillet 2019 à 14 h 48 min
« un italien des Alpes »
Tu veux dire un crétin, D. ?
–
Enfin voyons, Jazzi. Le crétinisme des Alpes à disparu depuis belle lurette. On trouve du poisson au supermarché. Et même du homard.
Tal Nitzán née à Jaffa de parents nés en Argentine. Suivant ses parents, diplomates israéliens, elle vit à Buenos Aires, Bogota et New York1. Nitzán est licenciée en histoire de l’art et études hispaniques, titulaire d’une maîtrise en littérature. Elle réside aujourd’hui à Tel Aviv. Tal Nitzán a remporté plusieurs prix littéraires, dont le Prix des femmes écrivains, le Prix du ministère de la Culture attribué aux poètes débutants et le Prix du Premier ministre pour les écrivains. Son frère Gabi est aussi écrivain.
« Auquel cas, Holderlin et Goethe y auraient une place, avec d’autres…. »
Opitz le Romain, certainement, de nota !
Pour et alii, il n’est de méditerranéen qu’Israël !
: 14 juillet 2019 à 15 h 25 min
JE VOUS EMMERDE:vous ne connaissez pa jaffa et vous beuglez de manière éhontée
Militante littéraire pour la paix, Tal Nitzán a composé l’anthologie D’un burin de fer (2005), rassemblant 99 poèmes israéliens témoignant de vingt années de protestation contre l’occupation israélienne, publié aux États-Unis et en France.
Son tout premier roman, Chacun des enfants, a été publié en 2015.
Tal Nitzán a également traduit quelques 80 ouvrages de l’espagnol et de l’anglais vers l’hébreu, dont des recueils de poésie de Neruda, Machado, Paz, Borges, Vallejo, Cervantes, ainsi que des livres de prose de Cervantes, García Márquez, Vargas Llosa, Cortázar, Toni Morrison, Ian McEwan. Ses traductions ont obtenu plusieurs prix, dont, en 1995 et 2005, le Prix de la création attribué par le ministère de la Culture. La médaille du président chilien lui a été attribuée en 2004 pour ses traductions de la poésie de Pablo Neruda.
site de l’auteur : https://talnitzanpoet.wordpress.com/
jaffa dans l’histoire
http://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Jaffa.html
Houellebecq, invité aux Francofolies pour raconter ses chansons préférés. Symptomatique de son univers destroy. La rédemption, bientôt ? Quand il se sera fait moine :
« La proposition lui a plu. Alors, il a accepté l’invitation des Francofolies à venir raconter les chansons qui l’ont marqué. L’occasion de découvrir que si le jeune Michel Houellebecq a passé beaucoup de temps à lire, la chanson venait juste après. « Le cinéma, non, je n’y allais pas. » Il se rappelle aussi qu’il n’a « pratiquement rien lu de contemporain ». »
« Mais qu’en est-il de son rayonnement culturel, dans le domaine des arts et des idées ? De quoi est donc faites l’identité méditerranéenne d’aujourd’hui ? Que nous content désormais les écrivains méditerranéens ?
Autant de questions pour lesquelles le lecteur trouvera dans cette anthologie des éléments de réponse. »
Il y a juste la lourdeur de cette préoccupation de l’identité, pas envie de développer — déjà fait ici et ailleurs par moi et par d’autres — Sergio, p. ex., ou Philip Roth —.
Il y a eu un moment dans les années 80 où beaucoup d’artistes avaient pris la mediterranneité comme identité avec fonction apotropaïque — pour paraphraser Szeemann : « Quand la mediterranneité devient forme » —; seulement, lorsqu’on analysait les œuvres on trouvait quantités de références à l’expressionnisme allemand, à l’abstraction, etc., reproduites jusqu’à effacer tout caractère identitaire comme il est juste qu’il soit, ce nonobstant il s’obstinaient à parler de mediterranneité. Depuis, sauf dans les environnements rétrogrades, les caractères identitaires sont de plus en plus marginaux, ce qui nous remet finalement dans la bonne direction, celle pour nous entendre qui nous éloigne des conflits identitaires tant aimé par les réactionnaires.
Bon, c’est vrai que pour la rédaction d’un texte middle-mass réfléchir sur ces bases risque ne pas beaucoup rapporter.
Y Ritsos
CONVERSATION AVEC UNE FLEUR
« Cyclamen des Cyclades, dans un creux de rocher
Où as-tu trouvé des couleurs pour fleurir
Où as-tu trouvé une tige
Pour te balancer
Dans le rocher j’ai recueilli le sang goutte à goutte
J’ai tissé un mouchoir de roses et maintenant
Je récolte du soleil. »
filakias se olous
Φιλάκια σε όλους
Καλινίχτα,όνειρα γλυκά bonne nuit faites de doux rêves)
Avant, les livres étaient de beaux objets, luxueux, et méritaient le prix prohibitif qu’ils coûtaient. Aujourd’hui, on dirait qu’ils sont confectionnés au rabais, et les livres brochés sont aussi moches que les livres de poche. C’est consternant, vous ne trouvez pas ?
« de nota dit: 14 juillet 2019 à 15 h 18 min
Mais quoi? Quand on dit « les poètes de la Méditerranée », on évoque un espace géographique, civilisationnel d’où sont originaires les poètes ou bien on évoque les poètes qui ont chanté la Méditerranée ? Auquel cas, Holderlin et Goethe y auraient une place, avec d’autres…. »
non, non et non.
c’est pour ça que j’ai dit que Rome et Athènes ne sont plus des villes méditerranéennes, cet « apport » civilisationnel est un moment de l’histoire, l’Europe a absorbé et recyclé cet héritage, elle en fait les fondations de sa propre culture, et tout ça s’est terminée avec la colonisation. Il n’en reste que quelques allégories plus moins exotiques que l’on peut trouver ici ou là chez Hoferlin où Nietzsche, cette représentation de la méditerranée ayant nourrie plein pot un romantisme en quûte d’exotisme et de clichés.
non, ce qu’il faut voir c’est là où nous en sommes rendus aujourd’hui, l’époque de la mondialisation libérale avec le bétonnage à tour de bras des rivages de cette mer : la Méditerranée c’est aussi ça, le fantasme non pas des poètes mais des promoteurs immobiliers de la planète, et surtout les promoteurs immobielrs parisiens tels qu’on les a vus débarquer à Marseille, qui ont fait de l4estaque une espèce de carte postale pour les habitants de la rive gauche.
et là nous en sommes arrivés à un tournant pour le coup civilisationnel, soit on laisse ces putains de parisiens faire de la Méditérranée ce qu’ils ont fait de Paris, auquel cas comme dans les bars de Paris on ne trouvera les traces de cette Méditerranée sur des photos accrochés sur les murs des bars transformés en salon de thé, soit la Méditerranée résiste à cette invasion qui veut faire du monde un objet de culture de consommation.
c’est aussi simple que ça, nous en sommes là, dans ce rapport de force, dans ce combat, dans cette guerre !
et c’est la seule question qu’il faut se poser : les parisiens réussiront-ils à faire de la Méditerranée un produit culturel de consommation ou pas.
parce que la Méditerranée n’est pas seulement l’héritage civilisationnel de l’Europe, c’est surtout un lieu de résistance sauvage et non apprivoisé.
et si elle réussit à remporter ce combat, la Méditerranée deviendra le berceau de cette nouvelle civilisation qui est en train de naitre aujourd’hui.
voilà ce qu’est la Méditerranée aujourd’hui : un défi !
« la mediterranneité comme identité avec fonction apotropaïque »
Mahmoud Darwich, poète Palestinien de l’exil
Oummi
Je me languis du pain de ma mère
du café de ma mère
des caresses de ma mère
Jour après jour
l’enfance grandit en moi
et j’adore ma vie
car si je mourais
j’aurais honte des larmes de ma mère
Fais de moi, si je rentre un jour,
un fard pour tes paupières
Recouvre mes os avec l’herbe
baptisée par la pureté de tes talons
Attache-moi
avec une mèche de tes cheveux
avec un fil qui pend à l’ourlet de ta robe
Et je serai peut-être un dieu,
un dieu je deviendrais,
Si je parviens à toucher le fond de ton cœur.
Si je reviens
mets-moi ainsi qu’une brassée de bois dans ton four
et suspends-moi, comme corde à linge, sur la terrasse de ta maison
Car, je ne tiens pas debout
sans ta prière du jour.
J’ai vieilli…
Rends-moi donc, les étoiles de l’enfance
Et je partagerai avec les petits des oiseaux,
le chemin du retour…
au nid de ton attente !
Matisse et son chien :
Picasso et son chien :
« À un pape
Quelques jours avant que tu ne mourusses, la mort avait jeté les yeux sur quelqu’un de ton âge,
à vingt ans tu étudiais, il était manœuvre,
toi, noble, riche, et lui, garnement plébéien :
mais les mêmes jours ont doré tout autour de vous
la Rome antique, lui redonnant tant de jeunesse.
J’ai vu sa dépouille, pauvre Zucchetto.
Il rôdait la nuit, saoul, autour des Marchés,
et un tram, qui venait de Saint-Paul, l’a renversé
et traîné quelque temps sur les rails parmi les platanes :
on l’a laissé là quelques heures, sous les roues :
quelques curieux se réunirent tout autour pour le regarder
en silence : il était tard, les passants étaient rares.
L’un de ces hommes qui te doivent l’existence,
un vieux policier, débraillé comme un gueux,
criait, si l’on approchait trop : « Foutez le camp ! »
Puis l’ambulance d’un hôpital vint l’emporter ;
les gens s’en allèrent, il ne resta que quelques lambeaux
çà et là,
et la patronne d’un café ouvert la nuit, un peu plus loin,
qui le connaissait bien, dit à quelqu’un qui arrivait
que Zucchetto était passé sous un tram, que c’était fini.
Tu mourus quelques jours plus tard : Zucchetto était membre
de ton grand troupeau apostolique et humain,
un pauvre ivrogne, sans famille et sans toit,
qui rôdait la nuit, vivant comme il pouvait.
Tu en ignorais tout : et tu ignorais tout, de même,
des milliers d’autres christs comme lui.
Peut-être est-il cruel de te demander pourquoi
les gens comme Zucchetto étaient indignes de ton amour.
Il y a des lieux infâmes, où mères et enfants
vivent depuis toujours dans la poussière et dans la boue d’un autre âge.
Pas très loin de toi où tu as vécu,
en vue de la belle coupole de Saint-Pierre,
il y a l’un de ces endroits, le Jasmin…
Un mont qu’entaille à mi-flanc une carrière, et, au-dessous,
entre une mare et une rangée de nouveaux immeubles,
un tas de misérables abris, non point maisons, mais porcheries.
Il eût suffi d’un geste de ta part, d’un mot
pour que ceux de tes fils qui vivaient là trouvent un toit :
tu n’as pas fait un geste, et tu n’as soufflé mot.
Il n’était pourtant pas question d’absoudre Marx ! Une vague
immense, qui rejaillit sur des milliers d’années de vie,
te séparait de lui, de sa religion :
mais ta religion ignore-t-elle la pitié ?
Des milliers d’hommes, lors de ton pontificat,
ont vécu sous tes yeux dans le fumier, les porcheries.
Tu savais que pécher n’est pas faire le mal :
ne point faire le bien, voilà le vrai péché.
Que de bien tu aurais pu faire ! Et tu ne l’as point fait :
il n’y a pas plus grand pécheur que toi. »
Pasolini
traduction de José Guidi
Extrait de
« la Religion de notre temps »
(1958)
Mer Egee, mer de Ligurie, mer Ionienne, mer thyrrenieenne ..
Jazzi vous êtes poète. Ici un lien , il mène à des réalités plus économiques.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/etpays/Medit/MeditScient2.htm
avant que tu ne mourusses,
… JE VOUS EMMERDE
les Pestiférés
Du calme …
à Jaffa
Jzmn, a-t-on assez parlé
sur ce fil(m) de
votre Méditerranée ? (le goût de)
kadnoridla@rf.oodanaw
à vos yeux ?
combien de promesses d’achats engrangés depuis le début du téléthon ?
Paul Edel dit: 14 juillet 2019 à 16 h 53 min
PaulEdel, qu’est-ce que vous voulez montrer en nous offrant ce poème sur le pape ? Pasolini était un grand poète, et un grand poète, et aussi un grand catholique. Un vrai catholique. Un penseur admirable – pas si loin que ça d’une Ulrike Meinhof. Il a fait un film sur le Christ, il avait en projet d’en faire un sur saint Paul, mais la mort l’a fauché avant, hélas. Sa mort est évidemment un crime politique, parce qu’il était profondément sincère et profondément chrétien. Sans lui, il n’y aurait pas de pape François. C’est Pasolini à qui on doit tant de choses essentielles.
Paul Edel dit: 14 juillet 2019 à 16 h 53 min
ça c’est un poème de méditerranéen.
« pas si loin que ça d’une Ulrike Meinhof »
Delaporte, s’il y a qu’une chose à retenir Ulrike Meinhof c’est la façon dont elle a réactivé l’antisémtisme en Allemagne en le faisant passer de droite à gauche.
on parle de la Méditerranée, tu sais Delaporte ce n’est pas avec des types comme toi qui colportent la haine qu’on bâtira un monde meilleur.
pour le moment ton antisémitisme s’est reporté sur Israël, en appelant au boycotte de ce pays qui utilise la main d’oeuvre palestinienne.
je vais te dire un truc Delaporte, actuellement en Israël il y a une équipe de chercheurs qui est en train de mettre au point un traitement révolutionnaire contre le cancer.
dans cette équipe de chercheurs, tiens-toi bien : le quart sont des arabes !
et ça c’est une chose à colporter plutôt que ta haine, parce que ça c’est aussi l’avenir de la Méditerranée, et crois il arrivera un jour où les juifs et les palestiniens trouveront un moyen de s’accorder, et tous les antisémites européens comme toi l’auront dans le baigneur bien profond !
réfléchis bien à ça amigo !
Avec Macron et Parly, le 14 juillet devient cirque et music-hall.
C’est l’ère de la com à tout crin car il n’y a plus que cela.
Un pays où l’éducation, la santé et la sécurité sont sinistrés n’a que faire des coups d’esbroufe comme ceux du Zapatta volant.
Nous sommes en 1788.
Un épisode méditerranéen est un phénomène météorologique particulier du pourtour méditerranéen, producteur d’intenses phénomènes orageux, et en particulier de fortes lames d’eau convectives.
https://www.ina.fr/video/CAF90012567
brassens
Dites-moi Cher Delaporte, où allez-vous vous rendre en vacances ?
Georges BRASSENS interprète « Supplique pour être enterré à la plage de Sète ».
https://www.ina.fr/video/I00016226
Une petite place pour Louis Brauquier ,dans cette somme méditerranéenne ?
@ et alli et rdl : quelques informations sur le droit des incapacités, toujours utiles sur le côte méditarranéenne
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F10424
Carlo Ginzburg prix Giuseppe Tomasi di Lampedusa pour Nondimanco, « un voyage dans les embrouilles de la littérature ».
Paul Edel, parce que ce que dit Court de moi, ce n’est pas honteux ?
La malédiction du béton ?
Vue du côté des estivants venus d’ailleurs :
« — Ou un voyage, a-t-elle dit. Tu devrais partir en voyage. […] Peut-être ai-je pensé, la mer est-elle mon salut. […] Quand nous voyageons , même si nous sommes complètement morts, nous redevenons vivants. […] La dernière fois j’étais allé à Palma, parce que c’est bien pour moi le lieu idéal. En novembre, alors que le brouillard nous oppresse et nous accable […], je me suis promené à Palma en chemise ouverte, et j’ai pris chaque jour mon café à l’ombre des platanes de la célèbre Borne ;
[………]
[L’année précédente, le narrateur avati fait par hasard la connaissance d’une toute jeune femme de Munich, Anna Härdtl]
Venue pour quinze jours à Santa Ponsa avec son mari et son fils de trois ans […] Elle avait pris les réservations […] les moins chères, sa seule exigence avait été que la chambre eût un balcon avec vue sur la mer […] C’est à L’Hôtel de Paris, a-t-elle dit, que nous logions. Je m’étais tout imaginé autrement. […] Ils avaient loué deux transats et ils étaient restés plusieurs heures, en silence, dans ces transats, au pied des murs de l’hôtel, au milieu de mille ou deux mille personnes. Ils n’avaient même pas pu bavarder, car il y avait un chantier à côté de l’hôtel qui leur rendait toute conversation impossible. Ils avaient essayé de quitter l’hôtel mais […] ils ne trouvaient à se loger nulle part. […] Pas un seul instant ils n’ont échappé au bruit […] dans une chambre dont les cloisons étaient si minces qu’ils entendaient quand quelqu’un, dans la chambre à côté, se retournait dans son lit. Quand j’ouvrais la porte de l’armoire, a-t-elle dit, je voyais dehors, car le fond de l’armoire n’était autre que le mur de béton, épais de dix centimètres à peine et déjà lézardé par les intempéries.
[Une nuit, à trois heures du matin, son mari tombe du balcon et s’écrase sur le sol en béton.]
Le directeur de l’hôtel […] n’avait pas voulu la réveiller et l’effrayer […] Sans un mot elle était montée retrouver son enfant, à pied jusqu’au huitième étage, l’ascenseur était en panne comme presque toujours dans les hôtels pas chers […] Son mari avait été inhumé dans le cimetière de Palma, et on lui avait glissé dans la main un bout de papier portant le numéro de la sépulture. […] Il faisait terriblement chaud et elle n’avait eu qu’un seul désir, mourir sur place. Mais naturellement ce vœu n’a pas été exaucé. Avec horreur elle avait constaté qu’on n’avait même pas inhumé son mari tout seul, mais qu’on avait fourré son corps à côté de celui d’une certaine Isabella Fernandez, morte une semaine plus tôt, dans l’un de ces casiers de béton servant de sépulture, sur sept étages au-dessus du sol, comme il est nécessaire et habituel, par manque de place, dans les pays méridionaux. […] [Le consulat d’Allemagne] l’avait complètement laissée tomber […] si bien qu’elle était tombée entre les mains d’un avocat rusé de Palma, qui, s’il avait tout réglé, lui avait coûté […] une grosse somme qu’elle avait empruntée à une banque munichoise. […] Jamais elle n’avait parlé avec personne de la police, on lui avait seulement envoyé la facture de l’entreprise de pompes funèbres.
[………]
[Elle loge cette fois dans un autre hôtel] cet épouvantable Hôtel Zenith, qui est le plus minable de tout Clamayor et, avant tout, où les veuves allemandes de soixante-dix à quatre-vingt-dix ans sont reléguées d’Allemagne par leurs enfants, avec l’arrière-pensée d’en être débarrassées définitivement et au meilleur compte. Douze semaines dans un pareil hôtel avec pension complète ne coûtent pas autant qu’une demi-semaine d’existence correcte en Allemagne, me dis-je.
[Le narrateur, qui souffre d’une maladie pulmonaire, s’efforce de chasser ce souvenir, et de profiter de son séjour.]
L’air est […] merveilleux, aromatique, je revis tout à fait […] Et l’île est toujours la plus belle d’EUrope, même les centaines de illions d’Allemands et les Suédois et les Néerlandais qui se bousculent […] n’ont pas pu la détruire. Elle est plus belle aujourd’hui que jamais. Et uel endroit et quelle région et quelle chose au monde, ai-je pensé, n’a pas son mauvais côté ? […] À présent, environ un quart d’heure après ma crise d’étouffement, je marchais soudain très facilement le long du môle et j’avais tout à fait inconsciemment repris ma vieille habitude : je comptais les mâts des voiliers et des yachts qui étaient à l’ancre ici, par milliers […] »
Thomas Bernhard, Béton (Traduit par Gilberte Lambrichs).
« Nous voyons tant de tristesse, me suis-je dit sur le chemin du Meliá, si nous voyons, nous voyons la tristesse et le désespoir des autres, tandis que les autres voient les nôtres. » (149)
Méditerranéens ou pas.
Delaporte je veux simplement qu’ on lise un très grand poète italien
C est tout et qu on réfléchisse à ce quil exprime et si une seule personne achète in de ses recueils de poèmes j aurai gagné ma journée
Paul, vous ne répondez pas à ma question. Il n’est pas question, ici, d’opinions contradictoires… Court m’accable de mépris et d’insultes. IL ne s’adresse jamais à moi directement. Il remet en cause, systématiquement, la moindre de mes paroles. Et 99 % de ses interventions ne sont que des « réactions » à tel ou tel de mes propos…
Quant aux « encarts publicitaires », quid des vôtres, cher Paul ? Vos textes romains, votre retraite malouine, vos goûts et vos conseils, vos amitiés et votre passé ? Croyez-vous vraiment que vous n’en avez fait état qu’avec la plus grande modestie ?
Et Alii, cette supplique pour être enterré sur la plage de Sète est tout simplement une merveille. Le drôle, c’est que dedans, Brassens, modestement, sous-entend la prééminence de Paul Valéry sur lui.
Honnêtement, non, je ne vois pas !
le jour ou lu pseudo cinéphile pseudo poète pseudo psy aura compris que je le tiens pour un illettré grossier,avec tous les préjugés les plus infects qui se puissent imaginer sur les femmes, et les juifs, et que je me fous de ce dont il est si fier, et donc qu’il cesse de m’interpeller, ce sera mieux que la fête avec homard et champ sur la RDL, chacun sera heureux
14 juillet 2019 à 18 h 38 min
vous avez le droit de rappeler à vos ami-e-s le billet qui accepte des alphabets autres et des langues autres que vos baragouinages
bon feu d’artifice
« Je n’ai aucune autorité derrière moi: sinon celle qui vient paradoxalement de ne pas l’avoir ou de ne pas l’avoir voulue; de m’être mis dans une position de n’avoir rien à perdre, et donc de ne pas être fidèle à un pacte qui ne soit pas celui avec un lecteur que je considère comme digne de s plus scandaleuses recherches. »
Pier Paolo Pasolini, Scritti corsari
clopine, je crois que Brassens était vraiment un poète
Clopine je parle de textes et de rien d autre… en ce qui concerne Court le premier qui arrête les commentaires stupides se montre le plus intelligent.
pour hamlet
un ambassadeur
14 juillet 2019 à 18 h 38 min
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Le dernier numéro
Mai-Juin 2019
N° 676
ISRAËL
De Jaffa à Oslo
Par Joëlle Hansel | L’Arche | 12/03/2015 | 3h03
L’itinéraire de George Deek, issu d’une famille palestinienne et devenu ambassadeur d’Israël en Norvège.
https://larchemag.fr/2015/03/12/1545/de-jaffa-a-oslo/
Une histoire résumée — vivante, en Méditerranée et Partout Ailleurs.
« 99 % de ses interventions ne sont que des « réactions » à tel ou tel de mes propos »
Totalement faux, pauvre Clopine centre de la rdl
@ 19.30 bon feu d’artifice
C’était hier, chère taxifolette
https://www.youtube.com/watch?v=PwTWtAE3ylY
BàV
14 juillet 2019 à 20 h 02 min
c’est vous qui avez du retard et êtes complètement has been
Qui a dit, avant l’apéro
Sono qualcuno che non sono solo perche’ vorresti che la realta’ fosse quella che immagini.
?
Aujourd’hui, à la messe, lecture d’un classique : la parabole du bon Samaritain. Le prêtre nous a fait un sermon sublime. Un grand moment de foi catholique :
_____________________________________________
« Et qui est mon prochain ? »
Jésus reprit la parole :
« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho,
et il tomba sur des bandits ;
ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups,
s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ;
il le vit et passa de l’autre côté.
De même un lévite arriva à cet endroit ;
il le vit et passa de l’autre côté.
Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ;
il le vit et fut saisi de compassion.
Il s’approcha, et pansa ses blessures
en y versant de l’huile et du vin ;
puis il le chargea sur sa propre monture,
le conduisit dans une auberge
et prit soin de lui.
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent,
et les donna à l’aubergiste, en lui disant :
‘Prends soin de lui ;
tout ce que tu auras dépensé en plus,
je te le rendrai quand je repasserai.’
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain
de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répondit :
« Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. »
Jésus lui dit :
« Va, et toi aussi, fais de même. »
avez de l’avance, en tant que will be.
BàV
https://www.youtube.com/watch?v=xZbKHDPPrrc
clopine, vous devriez vous intéresser au prof de philo avital ronell et notamment son dernierlivre que je veux lire,et sur lequel Passou devrait nous concocter un billet:
je lis une « critique:
La plainte appartient de plein droit à ce questionnement, et ce parce que, à la différence de la lamentation (nous reviendrons sur ce distinguo), elle est toujours mal adressée. Précisons que la dimension juridique de la plainte avec l’adresse au tribunal qu’elle implique, n’est pas centrale ici. Et s’il y a tribunal, c’est que précisément personne n’est vraiment en mesure de supporter la plainte, même les amis. Citant un de ses amis, Ronell écrit : « On ne se plaint jamais à la bonne personne. » Cette personne voulait-elle signifier à la philosophe qu’elle ne pouvait répondre des plaintes que peut-être elle émettait en sa présence ? Ou bien voulait-elle faire remarquer que l’on se plaint souvent de quelqu’un ou de quelque chose à un tiers, en vue de se délester d’un poids encombrant ? La plainte n’est pas à proprement parler une explication. Si l’on se plaint directement à la personne concernée, on crève l’abcès. Ce n’est pas vraiment le but de la plainte.
https://remue.net/pascal-gibourg-la-plainte-d-avital-ronell
bonsoir
Le malheureux Fouquet’s a frôlé une nouvelle destruction, alors qu’il venait juste de rouvrir :
« Ironie de l’histoire: la brasserie Le Fouquet’s, qui avait été vandalisée le 16 mars lors d’une manifestation des gilets jaunes, a rouvert ses portes ce dimanche et a dû être protégée par les forces de l’ordre. »
Merci Paul Edel.
(La toute dernière citation de Beton de Th. Bernhard, ajoutée après les références du livre, se voulait une sorte de réponse au poème.)
– – – – –
Une histoire d’exil méditerranéen, bien que sans traversée de la mer.
Elle n’a pas été écrite par un autochtone, mais l’auteur avait à cette date une excuse : il avait lui-même été obligé de s’exiler.
« — Où me conduisez-vous ? demanda Joseph à Kedma, l’un des fils du vieillard […]
— Nous ne te conduisons en aucune façon. Tu te trouves avec nous par hasard, parce que mon père t’a acheté […] et tu nous accompagnes où nous allons.
— Non ? Soit, répliqua Joseph. Je demandais donc où me conduit Dieu, cependant que je vous accompagne ?
— Tu es et restes un drôle de corps, riposta le Madianite, et ta façon de te placer au centre de tout fait qu’on ne sait s’il faut s’étonner ou s’irriter. […]
— Mais vois-tu, le monde a plus d’un centre, un pour chaque être, et particulier à chacun de ces êtres. Tu n’es qu’à une demi-coudée de moi, mais un cercle universel t’entoure, dont le point central, c’est toi, non moi. Et le centre de mon univers, c’est moi. Voilà pourquoi les deux aspects de la question sont exacts, selon qu’il s’agit de toi ou de moi ; […]
— Tu m’en demandes trop long en voulant apprendre où nous allons. Je ne verrais pas d’inconvénient à te renseigner, si seulement je le savais […] Il est toutefois clair que nous nous conformons aux avis de tes durs maîtres, les bergers : nous évitons de pénétrer à l’intérieur des terres, vers la ligne de partage des eaux, et prenons la direction de la mer et des plaines côtières. Après les avoir descendues jour après jour, nous arriverons au pays des Philistins, aux cités des marchands nomades et aux forteresses des pirates. Peut-être te vendra-t-on quelque part là-bas, pour ramer sur les galères.
[………]
Après avoir quitté le mont Kirmil, ils avaient déjà cheminé durant plusieurs jours dans les sables, le long de la grande mer […] AU coucher du soleil, le camp avait été dressé pour la nuit, au pied de la ligne des dunes couvertes de roseaux qui, depuis des jours, faisaient à leur convoi un accompagnement monotone. La chaleur avait été vive. À présent, du ciel pâlissant, un apaisement tombait. Le rivage s’étendait, couleur de violette. Avec un bruissement de soie, la mer venait mourir en vagues plates et longues, à la lisière humide et miroitante de la grève […] Les chameaux reposaient, attachés à leurs pieux.
[Joseph est convoqué chez son maître ; le vieillard teste ses capacités en écriture et en calcul et voudrait en savoir plus sur ses origines : quelle faute l’a donc conduit, en punition, dans la fosse d’où les Madianites l’ont tiré ?]
— Elle méritait un châtiment, dit Joseph, et se nommait confiance. Confiance coupable, aveugle présomption […] car c’est mortel aveuglement que d’imposer aux hommes un fardeau de confiance au-dessus de leurs forces et d’exiger qu’ils écoutent ce qu’ils ne veulent ni ne peuvent entendre. De pareilles marques de tendresse et d’estime leur échauffent la bile et les changent en fauves. […] Je leur racontais mes songes, sans tenir ma langue, afin qu’ils partagent mon émerveillement.
[………]
[Joseph, promu scribe, apprend la destination du voyage]
— Ainsi donc, tu veux me conduire au Mizraïm, tout en bas, au pays du limon ? […]
— […] Je veux m’occuper là-bas dafaires qui m’enrichiront, acheter certains objets qu’on y fabrique à la perfection et qui me sont demandés ailleurs : colliers émaillés, sièges de campagne aux petits pieds gracieux, appuis pour la tête, échiquiers, pagnes plissés. […] Je les rapporterai […] au bord du fleuve Euphrate, et au pays du roi Khattousil ; ces objets y sont prisés et les gens me les payeront cher, dans leur aveugle convoitise. À t’entendre parler du « pays du limon », on croirait qu’il s’agit d’un pays d’immondices, pétri de boue comme un nid d’oiseau, d’une écurie jamais balayée. Et pourtant […] les mœurs y sont si raffinées que tu te feras l’effet d’un bœuf devant lequel on joue du luth. […] Tu contempleras la splendeur et la magnificence de cette terre d’élection qu’on nomme Kémé parce qu’elle est noire à force d’être fertile, et non rouge comme le désert misérable. […]
Joseph baissa la tête. Il savait à présent qu’il était en route vers le pays des morts, car la propension à considérer l’Égypte comme le monde infernal et ses habitants comme des fils du Schéol, lui était innée ; jamais il n’en avait entendu parler en d’autres termes, notamment par Jacob. […] Il en abominait les principes, opposés aux siens, y voyait le culte du passé, la fornication avec la mort, l’inconscience du péché. Joseph s’était toujours demandé avec un scepticisme amusé, jusqu’à quel point le tableau était exact ; il éprouvait à son égard cette curiosité sympathique que les sermons paternels provoquent régulièrement lorsqu’ils se proposent un but moralisateur. […]
Néanmoins, des résolutions muettes et farouches l’agitèrent, que son père eût approuvées : le ferme propos d’un fils d’Abraham de ne pas trop écarquiller les yeux devant les prodiges de raffinement que lui annonçait l’Ismaélite, de ne pas admirer exagérément la civilisation splendide qui l’attendait. Une ironie de l’esprit, qui venait de très loin, lui retroussa les lèvres en pensant à la vie quintessenciée qu’il allait trouver ; cette ironie, en même temps, le prémunissait contre la stupidité déplacée où vous jette un émerveillement excessif.
[………]
Les marchands continuèrent de descendre vers le sud, pendant quelques jours, des jours divers et nombreux, avec une nonchalance indescriptible, indifférents à l’égard du temps. Un beau matin, ils le savaient […] le temps finirait par triompher de l’espace ; […] [La bonne direction] leur était indiquée par la mer qui, à droite de la route sablonneuse, sous le ciel infléchi vers des lointains sacrés, s’étendait à l’infini, tantôt calme, en un scintillement d’azur argenté, tantôt accourus en vagues écumantes pour assaillir, avec une impétuosité de taureau, les rives familières. Le soleil, l’Immuable dans sa muabilité, l’Œil de Dieu, souvent s’y enfonçait dans une pure solitude ; clair disque embrasé, il lançait, en s’immergeant, une passerelle chatoyante sur l’immensité des eaux jusqu’à la grève et aux voyageurs extasiés ; […] En revanche, il jaillissait non pas du livre horizon, mais derrière les collines et l’écran des montagnes qui limitaient la vue de l’autre côté, à la gauche des voyageurs. Dans les terres avoisinantes de l’intérieur, des cultures s’étalaient, des puits étaient bâtis […], des vergers ornaient les pentes étagées ; […] [ils cheminaient] parmi des bourgades tributaires de villes fortes, qu’unissait entre elles une alliance de leurs princes. Et Gaza, au sud, Chazati, la puissante citadelle, était à la tête de cette confédération.
[………]
Pourtant, si loin qu’ils fussent déjà, en atteignant la cité de Gaza aux murailles puissantes, la partie la plus pénible du voyage restait à effectuer […] [Au-delà] au sud, là où le chemin sablonneux parallèle à la côte descendait vers le fleuve d’ Égypte, […] la terre devenait hostile à l’extrême ; avant d’arriver aux plaines nourricières où se scindait le Nil, le lugubre monde inférieur s’ouvrait, la plaine terrifiante, maudite et périlleuse, dont la traversée durait neuf jours, la désolation désertique […] »
Joseph en Égypte, troisième volume de la tétralogie de Thomas Mann, Joseph et ses Frères.
Janssen J-J, pour plus de précision :
… je ne peux pas dire que je suis quelqu’un que je ne suis pas seulement parce que vous aimeriez que la réalité ce soit celle que vous imaginez qu’elle soit.
… non posso dire di essere qualcuno che non sono solo perché [lei] vorrebbe che la realtà fosse quella che [lei] immagina che sia.
Traduit de l’allemand par Louise Servicen.
Ah non, Paul, vous mentez. Vous ne parlez pas « que de textes ». Vous évaluez, conseillez, admonestez, jugez… et condamnez. Bref, vous prenez parti.
« Ah non, Paul, vous mentez. Vous ne parlez pas « que de textes ». Vous évaluez, conseillez, admonestez, jugez… et condamnez. Bref, vous prenez parti. »
Un nouveau duel, après Pablo avec cette lerve d’hamlet, voici Mère Clopine qui attaque vaillamment notre cher PaulEdel. Mère Clopine, heureusement que PaulEdel prend parfois parti. C’est ce qu’il a de mieux à faire, et vous, vous allez vous planter méchamment dans cette polémique où votre mauvaise foi ne triomphera pas. PaulEdel est un redoutable bretteur, avec son côté abruti à deux balles, et ces moments de lumière qui jaillissent. De la joie en perspective, du plaisir, et du sang !
Paul a déjà mis ses cartes sur la table, il me semble : le premier qui arrête les commentaires stupides se montre le plus intelligent.
FLOP
Marc Lambron . Khâgne, ENS, cacique de l’agreg de lettres, Sciences Po , ENA , Conseil d’Etat,
romancier (prix Fémina), Académie française. Beau CV. Enviable. On est content pour lui.
Le Figaro lui ouvre ses portes sans hésiter en page « Opinions » ces jours-ci. Pour un texte à visée humoristique avec un très bon titre , après l’affaire que l’on sait : « C’est homard qu’on assassine ».
Menu problème. Essayez de le lire deux fois, la seconde fois pour vérifier que vous ne vous êtes pas trompé. Pas une seule fois, même avec des trésors de bienveillance (Dieu sait que je suis bon public ), on n’a envie de sourire. Il ne suffit pas d’espérer être drôle pour l’être. On a de l’humour ou on n’en n’a pas. Cet académicien ne doit pas s’obstiner dans ce genre d’écrire. Pas doué.
La Méditerranée est souvent présente dans les récits d’Alberto Savinio, italien né en Grèce.
Dans Walde-« mare » (Walde-« mer »), apparaissent à la fois une mer générique, mais aussi, avant que celle-ci n’envahisse, n’inonde le récit devenu fantastique, le souvenir de la Méditerranée de l’enfance, évoquée par contraste avec la Manche.
Le narrateur accompagne son ami Waldemar, mais dit son dépit de ne pas l’avoir aperçue, même à la fin du voyage (ferroviaire).
« Quale contrasto con i ricordi marini che serbavo dall’infanzia, col mare greco che è la vita nella vita, e brilla d’improvviso fra i pini, s’accende allo sbocco di un anfratto montano, scintilla in fondo alle strade delle città marittime, gioca con i tendoni variegati dei caffè, gonfia le cascche bianche dei marinai appiedati, che passeggiano a dondolo sul molo, stretti a catena per le braccia come le ragazze di paese! e non si dica che chi gioca con i tendoni dei caffè e gonfia le casacche dei marinai non è il mare ma il vento, perché il vento marino, grecale maestrale o libeccio, non è elemento definito in sé, indipendente, ma lo spirito stesso del mare […] »
Quelle déception à l’arrivée (au crépuscule) : on ne sent même pas l’odeur de la mer, ni n’entend sa voix. Quelle différence avec Athènes !
« [Laggiù] il mare entrava anzitutto per le narici, e dietro le case bianche a due piani e persiane verdi, che come poppe fiorite offrivano al passante i loro terrazzini, il mare si rivelava negli ululati lunghi, tritonei dei grossi piroscafi neri […] che o salpavano dal porto per lontani paesi, o dal fondo del golfo annunciavano il loro arrivo.
Nei pomeriggi d’estate, quando il sole calava all’orizzonte e sulla terra le ombre diventavano sempre più lunghe, una barchetta a due remi guidata da un ragazzino veniva ad attraccare al molo, con tutta la prua fuor d’acqua, tanto il peso del viaggiatore seduto a poppa la metteva in quella posizione di naso in aria. Nettuno sbarcava sul molo, e andava a sedersi al caffè Lubié per godersi un o’ i resco. Gli piacevano i lucùm, che nella loro grande varietà e sotto l’incipriatura di zucchero hanno tutti i colori dell’iride, e certi dolci rotondi e verniciati di cioccolata […] A Nettuno piaceva pure fumare a narghilè, e mentre poppava il bocchino d’ambra, e aspirava il fumo leggero che poi emetteva dalle narici svasate e spandeva tra le turchine anella della barba, si divertiva a guardare dentro la capace bottiglia del narghilè l’uliva che ballava nei ribollimenti dell’acqua. Al Lubié tutti lo conoscevano, ma benché sedesse nudo al tavolino, ingrommato di mota e di salsedine, inconchigliato nel pelo sgocciolante, e col suo piccolo tridente tozzo come un ombrello e barbato di alghe poggiato alla sedia, nessuno lo molestava e anzi fingevano di non vederlo. Presso di lui però nessuno andava a sedersi, e i tavolini vuoti componevano intorno al dio del mare una zona di rispetto. Il signor Lubié, proprietario dell’esercizio, avrebbe rinunciato volentieri all’onore di noverare tra i suoi clienti un dio, e sarebbe stato lieto che Nettuno si traferisse di tanto in tanto, lui e il suo tridente, al vicino caffè Tombàsi, gestito dal suo nemico e rivale Pelòpida Zanakàkis. »
Ce n’est pas dans cette triste baie du Mont-Saint-Michel qu’il arriverait des choses pareilles…
Alberto Savinio, Casa « La Vita ».
@se montrer le plus intelligent
De l’importance du paraître sur la réalité ; vieux constat machiavélien (qui le réprouve, incidemment soit dit)
Clopine, si je peux me permettre, vous qui appréciez je crois Bohumil Hrabal, vous qui n’avez rien contre l’esprit d’enfance, vous ne crierez pas Au fou ! à la première métamorphose ?
Vous pourriez éventuellement essayer de lire Alberto Savinio (traduit en français), et, qui sait, ce serait peut-être par surcroît l’occasion d' »apprivoiser » le surréalisme.
Je suggère, bien sûr, je n’enjoins pas.
stefane bergne présente charles aznavour sous la tour eiffel
https://www.youtube.com/watch?v=kbHajgAYsd4
Umberto Saba, Ulisse
Nella mia giovinezza ho navigato
lungo le coste dalmate. Isolotti
a fior d’onda emergevano, ove raro
un uccello sostava intento a prede,
coperti d’alghe, scivolosi, al sole
belli come smeraldi. Quando l’alta
marea e la notte li annullava, vele
sottovento sbandavano più al largo,
per fuggirne l’insidia. Oggi il mio regno
è quella terra di nessuno. Il porto
accende ad altri i suoi lumi; me al largo
sospinge ancora il non domato spirito,
e della vita il doloroso amore.
Clopine, vous êtes une lectrice de Hrabal? Comme croit le savoir le bon camarade X, ça m’étonnerait,j’ai tout lu de Bohumil, nom de dieu! J’aurais percuté si vous l’aviez évoqué…Savinio, pour Sciascia, n’était pas lu par les italiens parce que trop intelligent, je l’aime beaucoup Sciascia, mais là il pousse!
D, votre post de 21h41 est un peu confus.
Petit rappel pacifique
Le vis à vis de Mr. Synthétique dit Court : Mr. Natural
https://www.youtube.com/watch?v=zJBV4pBUmuk
Sciascia exagère, de nota, il y avait un public pour les écrits de Savinio. Avez-vous lu Hebdomeros de Giorgio de Chirico ?
@ceux aiment bien joni mitchell, les sommes de 900 pages, celles de 112 mais pas Dylan Nobel
https://www.youtube.com/watch?v=mRkq595NhD0
Renato, eh bien non, je n’ai pas lu Hebdomeros, mais j’ai trop lu Savinio, c’est un peu comme avec Singer Isaac, je n’ai pas lu son frangin…c’est un constat, dans une fratrie d’écrivains, lire un frère exclu l’autre, parfois… C’est peut-être la crainte de ne pas avoir choisi le bon? Tout ça est bien trouble…
50 ans après, Macron reprend le flambeau … Quelque chose cloche
Les Primitifs du Futur
https://www.youtube.com/watch?v=KLOhFXGu46s
de Rugy Ruffin.
de nota, Cocteau raconte qu’une tante des frères de Chirico — qui vivait avec eux — était folle et passait le plus clair de son temps e déplaçant et empilant les meubles. On en trouve des traces dans leurs œuvres respectives.
Savinio :
Musique
Merci pour le poème de Constantin Cavafis
@Musique
De Trump et de Macron, lequel est le plus opportuniste, chacun à l’échelle de son influence sur les affaires du monde ?
@Musique
découvrez des idées sur pintmachinchose
https://www.pinterest.fr/pin/559994534900377050/
« Qu’est-ce que la Méditerranée ? »
La lumière
Homère était aveugle (aveuglé) dit André Tubeuf.
« Homère était aveugle (aveuglé) dit André Tubeuf. »
Peut-être que comme l’aveugle dont parle Schoenberg, qui trouva quelqu’un pour lui décrire le blanc, Homère trouva quelqu’un pour lui décrire la lumière.
Delaporte je veux simplement qu’on lise un très grand poète italien
Paul Edel dit: 14 juillet 2019 à 19 h 08 min
Le soi-disant poème de Pasolini, mis en prose, n’est qu’un texte politique. Moi je ne vois pas de la poésie là-dedans nulle part. J’ai lu de lui l’anthologie publiée dans la coll. Poésie/Gallimard et cela m’a paru très moyen (très daté, ou très « connoté », comme dirait un pédant). Pour moi les grands poètes italiens du XXe siècle sont Ungaretti, Montale, Quasimodo…
De ce dernier:
« Ognuno sta solo sul cuor della terra,
trafitto da un raggio di sole:
ed è subito sera. »
(« Nous sommes tous seuls sur le coeur de la terre,
percés par un rayon de soleil :
et soudain c’est le soir. »)
Ça, c’est de la Poésie, Edel…
(« Nous sommes tous seuls sur le coeur de la terre,
percés par un rayon de soleil :
et soudain c’est le soir. »)
C’est beau comme un haïku, Pablo75 !
Il y a aussi Saba:
La capra (1909)
Ho parlato a una capra
Era sola sul prato, era legata.
Sazia d’erba, bagnata
alla pioggia, belava.
Quell’uguale belato era fraterno
al mio dolore. Ed io risposi, prima
per celia, poi perchè il dolore è eterno,
ha una voce e non varia.
Questa voce sentiva
gemere in una capra solitaria.
In una capra dal viso semita
sentiva querelarsi ogni altro male,
ogni altra vita.
Umberto Saba
(J’ai parlé a une chèvre
Elle était seule dans le pré, elle était attachée.
Repue d’herbe, mouillée
par la pluie, elle bêlait.
Ce bêlement égal fraternisait
avec ma douleur. Et je répondis, d’abord
pour plaisanter, ensuite parce que la douleur est éternelle,
qu’elle n’a qu’une voix et ne change jamais.
Cette voix je l’entendais
gémir en une chèvre solitaire.
En une chèvre au visage sémite
se plaignait tout autre mal,
toute autre vie.)
C’est beau comme un haïku…
Jazzi dit: 14 juillet 2019 à 23 h 46 min
C’est beau comme de la vraie poésie, qui est très rare.
Par exemple, chez Breton moi je n’ai jamais trouvé un vrai poème. Par contre, chez Eluard, oui. Parce que Eluard était un vrai poète, alors que Breton n’était qu’un fumiste.
Tout à fait d’accord pour Eluard, c’est un grand poète. Loin au-dessus du gros étron mou Aragon qu’on essaie encore et encore de nous vendre.
Jamais entendu dire que la Boldoclopine ait lu Hrabal que personnellement j’ai adoré.
Toujours une vive pensée pour Carlos Drummond de Andrade que j’ai découvert sur un mur du métro parisien.
Je dois dire humblement que ça faisait longtemps que je n’avais vu une telle qualité de commentaires sur la RDL !
Vous avez considérablement enrichi mon anthologie de départ.
Bien sûr que Pasolini était un pur Méditerranéen d’Italie et Brassens un néo troubadour !
La Bible est probablement le plus beau roman de la Méditerranée.
On en trouve de belles traces chez Thomas Mann…
(renato en a même retrouvé sa mémoire méditerranéenne !)
Mesdames et messieurs, je n’aurais qu’un seul mot : bravo !
Bravo et merci.
Pablo, je te trouve dur avec le texte de Pasolini. Poème ou pas, c’est superbe.
@ Chaloux
Comment ça sur un mur du métro?
« Pendant longtemps j’ai cru que l’absence est manque.
Et je déplorais, ignorant, ce manque.
Aujourd’hui je ne le déplore plus.
Il n’y a pas de manque dans l’absence.
L’absence est une présence en moi.
Et je la sens, blanche, si bien prise, blottie dans mes bras,
que je ris et danse et invente des exclamations joyeuses,
parce que l’absence, cette absence incorporée,
personne ne peut plus me la dérober. »
Carlos Drummond de Andrade
Chaloux dit: 15 juillet 2019 à 0 h 23 min
Je n’ai pas dit le contraire. J’ai dit que c’est un texte politique et pas de la poésie. Comme dénonciation de ce que l’Église est devenue, c’est-à-dire juste le contraire de ce que prêchais le Christ, très bon.
@ce que l’Église est devenue, c’est-à-dire juste le contraire de ce que prêchais le Christ
Très drôle. Il n’y eu qu’un seul chrétien véritable et il est mort sur la croix. Cela dit pour l’édification des églises
Pas Méditerranéen Federico Garcia Lorca, Pablo 75 ?
Romancero Gitano
L’HOMME BRISÉ
Le vingt-cinq du mois de Juin,
on vint prévenir Amargo ;
Tu peux couper, si tu veux,
les lauriers-blancs de ta cour.
Peins une croix sur ta porte
et mets au-dessous ton nom,
car la ciguë et I’ortie
naîtront bientôt de tes flancs
et des pointes de chaux vive
déchireront tes souliers.
Ce sera dans la nuit noire,
parmi les monts aimantés
où les bœufs de la rivière
boivent des joncs dans leur rêve.
Commande lampes et cloches.
Apprends à croiser les mains
et ä goûter les vents froids
des métaux et des rochers,
Car tu seras dans deux mois
raide mort et enterré.
Une épée de nébuleuse
s’élève au poing de Saint-Jacques
et des flancs du ciel cambré
ruisselle un silence grave.
Le vingt-cinq du mois de Juin
il avait les yeux ouverts
et le vingt-cinq du mois d’Août
il gisait pour les fermer.
euh, « le gros étron mou qu’on appelle Aragon » et qu’on « essaie de nous vendre », un esprit distingué dixit, peut écrire quand meme cela:
voir
http://fadosi.overblog.com/article.je-vous-salue-ma-france-de-louis-aragon-810592790.html
(
intégrale du texte dans sa version publiée.)
Ce qui, joint à quelques pièces de la Diane, de Brocéliande, et meme du Crevecoeur, n’est pas précisément poétiquement parlant à la portée du premier venu.
MC
Bonsoir,
Le nouvel article est en ligne
https://tomtomlatomate.wordpress.com/2019/07/14/a-lombre-des-jeunes-filles-en-fleurs-marcel-proust/
Jazzi dit: 15 juillet 2019 à 0 h 42 min
D’où tu as sorti cela? C’est un morceau pris au milieu d’un poème qui ne s’intitule pas « L’homme brisé », mais « Romance del emplazado »?
de nota dit: 14 juillet 2019 à 22 h 06 min
D, votre post de 21h41 est un peu confus.
–
Disons qu’il est un peu spatial.
Et la traduction sacrifie le sens au rythme, ce qui est une erreur grave, pour moi.
Encore un bon exemple du fait que Lorca est intraduisible.
On pourrait traduire « emplazado » pour « convoqué » (l’homme en question est convoqué pour le jour de sa mort, 2 mois après).
Sur la toile, Pablo75.
Une invitation à nous trouver un poème plus « méditerranéo-andalou » de Lorca ?
D. dit: 15 juillet 2019 à 1 h 09 min
C’est un message pour les ummites?
Tu pars où en vacances, Delaporte ?
Au mont Athos ?
Au mont Athos ils n’ont pas internet, D. !
Mon cher Pablo la dernière fois que j’ai publiquement tourné les ummites en dérision, bien à tort avec le recul, j’ai rapidement eu des ennuis. Leur existence est bien réelle et si vous voulez la tranquillité comme moi, basez-vous là-dessus.
J’ai regardé à la télévision le concert de Paris et le feu d’artifesse qui a suivi et cela m’a été souvent pénible. L’hymne à la joie était de trop et voir ces petits drapeaux européens brandis le 14 juillet m’a profondément irrité.
Ou bien une fête est nationale ou bien elle est européenne. Elle ne peut aucunement être les deux à la fois.
Il n’y a pas plus européenne que la révolution française. Saviez-vous que mes amis et collègues allemands, autrichiens ou encore italiens ont tous étudié la révolution française à l’école ?
L’identité européenne est un fait historique et l’exportation de la révolution française et même des Lumieres en est sa preuve la plus éclatante. J’en ai assez de ces nationalistes à la dede qui tapent sur leurs voisins sans comprendre que les guéguerres entre Blancs nous empêchent de lutter contre la disparition annoncée de notre culture judeo-chretienne. Franchement, unissons-nous contre les invasions barbares et toute forme de mise en danger de nos valeurs et de notre sécurité !
Effectivement, si l’on veut être un peu sérieux, il est risqué de commenter, pour l’encenser comme pour le « descendre », un poème traduit.
Voici le texte original, on saura au moins de quoi on parle :
A un Papa
Pochi giorni prima che tu morissi, la morte
Aveva messo gli occhi su un tuo coetaneo:
a vent’anni , tu eri studente, lui manovale,
tu nobile , ricco, lui un ragazzaccio plebeo:
ma gli stessi giorni hanno dorato su voi
la vecchia Roma che stava tornando così nuova.
Ho veduto le sue spoglie, povero Zucchetto.
Girava di notte ubriaco intorno ai Mercati,
e un tram che veniva da San Paolo, l’ha travolto
e trascinato un pezzo pei binari tra i platani:
per qualche ora restò lì , sotto le ruote :
un po’ di gente si radunò intorno a guardarlo,
in silenzio: era tardi, c’erano pochi passanti.
Uno degli uomini che esistono perché esisti tu,
un vecchio poliziotto sbracato come un guappo,
a che s’accostava troppo gridava: “Fuori dai ciglioni”.
Poi venne l’automobile d’un ospedale a caricarlo:
la gente se ne andò, restò qualche brandello qua e là,
e la padrona di un bar notturno, più avanti,
che lo conosceva, disse a un nuovo venuto
che Zucchetto era andato sotto un tram, era finito.
Pochi giorni dopo finivi tu: Zucchetto era uno
della tua grande greggia romana ed umana,
un povero ubriacone, senza famiglia e senza letto,
che girava di notte, vivendo chissà come.
Tu non ne sapevi niente: come non sapevi niente
di altri mille e mille cristi come lui.
Forse io sono feroce a chiedermi per che ragione
la gente come Zucchetto fosse indegna del tuo amore.
Ci sono posti infami, dove madri e bambini
vivono in una polvere antica, in un fango d’ altre epoche.
Proprio non lontano da dove tu sei vissuto,
in vista della bella cupola di San Pietro,
c’è uno di questi posti, il Gelsomino….
Un monte tagliato a metà da una cava, e sotto,
tra una marana e una fila di nuovi palazzi,
un mucchio di misere costruzioni, non case ma porcili.
Bastava soltanto un tuo gesto, non hai detto una parola .
Non ti chiedevo di perdonare Marx ! Un’ onda
immensa che si rifrange da millenni di vita
ti separava da lui, dalla sua religione :
ma nella tua religione non si parla di pietà?
Migliaia di uomini sotto il tuo pontificato,
davanti ai tuoi occhi, son vissuti in stabbi e porcili.
Lo sapevi, peccare non significa fare il male:
non fare il bene ,questo significa peccare .
Quanto bene tu potevi fare! E non l’ hai fatto:
non c’è stato un peccatore più grande di te.”
Par ailleurs, je ne suis pas certain de comprendre « mis en prose » :
— paraphrasé, c’est-à-dire en l’occurrence re-traduit, ce qui ferait beaucoup, et reproduirait le mécanisme de ce jeu « le téléphone arabe » où un message passé de bouche à oreille le long d’une chaîne de transmission se retrouve complètement altéré pour le plus grand amusement des participants. N’importe quel poème, réduit à son anecdote, devient nécessairement « de la prose ». (Chacun sait (et c’est valable pour les grands textes en prose) qu’avec d’autres mots, dans un autre ordre, etc., on ne dit PAS la même chose.)
— ou bien tout simplement « sans aller à la ligne » ?
La disposition serait une tromperie pour lecteur naïf, et Pasolini serait du niveau d’une Cécile Coulon ?
Par ailleurs, si un contenu « engagé » comme on disait, trop politique (ou didactique, ou philosophique) disqualifiait automatiquement toute poésie, le genre « épigramme » (auquel appartient ce poème, contrairement à ceux de la première partie, comme « La ricchezza ») disparaîtrait immédiatement.
Prévenez Martial et Catulle, et tous les gogos qui ont entrepris de les transposer ou de les imiter, comme Clément Marot, et Alfieri en Italie.
«Non sono solo opinioni politiche, ma sono, insieme, poetiche; hanno cioè subito quella trasformazione radicale di qualità che è il processo stilistico». (PPP dans Vie nuove, nov.’61).
Avec le texte original, on peut au moins argumenter à ce propos (celui de l’écriture), mais c’est beaucoup moins flamboyant et jouissif qu’un jugement expéditif, alors pourquoi s’embêter à être scrupuleux ?
« … dans la rumeur des langues », mais avec traduction ce qui laisse la « rumeur » à la porte.
Lieux à revisiter, 05, Aquileia :
[Dure journée à l’horizon]
p. ex.
Con quella faccia un po cosi’
quell’espressione un po cosi’
che abbiamo noi
prima di andare a Genova
e ogni volta ci chiediamo
se quel posto dove andiamo
non c’inghiotte e non torniamo piu’
eppur parenti siamo un po’
di quella gente che c’e’ la’
che come noi e forse un po selvatica
ma la paura che ci fa quel mare scuro
che si muove anche di notte
non sta fermo mai
genova per noi
che stiamo in fondo alla campagna
e abbiamo il sole in piazza
rare volte il resto e’
pioggia che ci bagna
genova dicevo e un’idea come un’altra
mmm
quella faccia un po cosi’
quell’espressione un po cosi’
che abbiamo noi
mentre guardiamo Genova
come ogni volta i’annusiamo e
circospetti ci muoviamo un po’
randagi ci sentiamo noi
macaia scimmia di luce e di follia
foschia pesci africa
sonno nausea fantasia
e intanto nell’ombra dei loro armadi
tengono lini e vecchie lavande
lasciaci tornare ai nostri temporali
genova ha i giorni tutti uguali
in un’immobile campagna
con la pioggia che ci bagna e i
gamberoni rossi sono un sogno
e il sole e un lampo
giallo al parabrise
ma quella faccia un po cosi’
quell’espressione un po cosi’
che abbiamo noi
che abbiamo visto Genova
« si un contenu « engagé » comme on disait, trop politique (ou didactique, ou philosophique) disqualifiait automatiquement toute poésie, le genre « épigramme » (auquel appartient ce poème, contrairement à ceux de la première partie, comme « La ricchezza ») disparaîtrait immédiatement. »
:
« (…) le poète n’a pas à entretenir chez autrui une illusoire espérance humaine ou céleste, ni à désarmer les esprits en leur insufflant une confiance sans limite en un père ou un chef contre qui toute critique devient sacrilège. Tout au contraire, c’est à lui de prononcer les paroles toujours sacrilèges et les blasphèmes permanents. Le poète doit d’abord prendre conscience de sa nature et de sa place dans le monde. Inventeur pour qui la découverte n’est que le moyen d’atteindre une nouvelle découverte, il doit combattre sans relâche les dieux paralysants acharnés à maintenir l’homme dans sa servitude à l’égard des puissances sociales et de la divinité qui se complètent mutuellement. Il sera donc révolutionnaire, mais non de ceux qui s’opposent au tyran d’aujourd’hui, néfaste à leurs yeux parce qu’il dessert leurs intérêts, pour vanter l’excellence de l’oppresseur de demain dont ils se sont déjà constitués les serviteurs. Non, le poète lutte contre toute oppression : celle de l’homme par l’homme d’abord et l’oppression de sa pensée par les dogmes religieux, philosophiques ou sociaux. Il combat pour que l’homme atteigne une connaissance à jamais perfectible de lui-même et de l’univers. Il ne s’ensuit pas qu’il désire mettre la poésie au service d’une action politique, même révolutionnaire. Mais sa qualité de poète en fait un révolutionnaire qui doit combattre sur tous les terrains : celui de la poésie par les moyens propres à celle-ci et sur le terrain de l’action sociale sans jamais confondre les deux champs d’action sous peine de rétablir la confusion qu’il s’agit de dissiper et, par suite, de cesser d’être poète, c’est-à-dire révolutionnaire(…) »
début :
« Si l’on recherche la signification originelle de la poésie, aujourd’hui dissimulée sous les mille oripeaux de la société, on constate qu’elle est le véritable souffle de l’homme, la source de toute connaissance et cette connaissance elle-même sous son aspect le plus immaculé. En elle se condense toute la vie spirituelle de l’humanité depuis qu’elle a commencé de prendre conscience de sa nature ; en elle palpitent maintenant ses plus hautes créations et, terre à jamais féconde, elle garde perpétuellement en réserve les cristaux incolores et les moissons de demain. Divinité tutélaire aux mille visages, on l’appelle ici amour, là liberté, ailleurs science. Elle demeure omnipotente, bouillonne dans le récit mythique de l’Esquimau, éclate dans la lettre d’amour, mitraille le peloton d’exécution qui fusille l’ouvrier exhalant un dernier soupir de révolution sociale, donc de liberté, étincelle dans la découverte du savant, défaille, exsangue, jusque dans les plus stupides productions se réclamant d’elle et son souvenir, éloge qui voudrait être funèbre, perce encore dans les paroles momifiées du prêtre, son assassin, qu’écoute le fidèle la cherchant, aveugle et sourd, dans le tombeau du dogme où elle n’est plus que fallacieuse poussière. »
fin :
« Il y aurait encore beaucoup à dire de la liberté si souvent évoquée dans ces pages. D’abord, de quelle liberté s’agit-il ? De la liberté pour un petit nombre de pressurer l’ensemble de la population ou de la liberté pour cette population de mettre à la raison ce petit nombre de privilégiés ? De la liberté pour les croyants d’imposer leur dieu et leur morale à la société tout entière ou de la liberté pour cette société de rejeter Dieu, sa philosophie et sa morale ? La liberté est comme « un appel d’air », disait André Breton, et, pour remplir son rôle, cet appel d’air doit d’abord emporter tous les miasmes du passé qui infestent cette brochure. Tant que les fantômes malveillants de la religion et de la patrie heurteront l’aire sociale et intellectuelle sous quelque déguisement qu’ils empruntent, aucune liberté ne sera concevable : leur expulsion préalable est une des conditions capitales de l’avènement de la liberté. Tout « poème » qui exalte une « liberté » volontairement indéfinie, quand elle n’est pas décorée d’attributs religieux ou nationalistes, cesse d’abord d’être un poème et, par suite, constitue un obstacle à la libération totale de l’homme, car il le trompe en lui montrant une « liberté » qui dissimule de nouvelles chaînes. Par contre, de tout poème authentique s’échappe un souffle de liberté entière et agissante, même si cette liberté n’est pas évoquée sous son aspect politique ou social, et, par là, contribue à la libération effective de l’homme. »
Ed, vous êtes noyée dans Proust. Vous ne savez par quel bout le prendre (c’est le cas de le dire). Vous résumez l’intrigue (!?), mais vous ne savez mettre en perspective l’objet même du roman, vous contentant de quelques propos sur le temps (vous avez entendu dire que Proust parlait du temps !). Donc, ce n’est pas très ,original, et vous peinez à avoir un avis. Donc, c’est désastreux, Ed. Trop compliqué, trop riche pour vous. Vous repasserez !
« L’identité européenne est un fait historique et l’exportation de la révolution française et même des Lumieres en est sa preuve la plus éclatante. »
Il n’y a pas que la Révolution française, Ed. Auparavant, il y a les fameuses racines chrétiennes de l’Europe, une Europe culturelle et religieuse qui a été trahie par l’Europe économique de Masstricht. On a voulu imposer l’ultra-libéralisme au nom de l’Europe politique, trahissant ainsi par prévarication les intérêts de tous les citoyens. Ulrich Meinhof relève-toi, ils sont devenus fous !!!
Les Blancs ne se font pas la guerre, Ed. C’est l’ultra-libéralisme seul qui désintègre notre identité judéo-chrétienne. Voilà l’ennemi à abattre.
« Franchement, unissons-nous contre les invasions barbares et toute forme de mise en danger de nos valeurs et de notre sécurité ! »
Les « invasions barbares » ! Que voulez-vous dire par là ? Les migrants ? Ils font partie de l’histoire, eux aussi, et la majorité veulent seulement « survivre », c’est-à-dire s’assimiler. Ce ne sont pas eux, le danger. Le danger, il est à Bruxelles. Tous ces traités à la mords-moi-le-noeud que les citoyens de l’Union ont d’ailleurs rejeté. Un vaste Brexit à l’échelle de tous les pays européens, que les politiques s’acharnent à confisquer anti-démocratiquement. Les fascistes, c’est eux !
Ed :
Proust : zéro
Situation politique : zéro
Peut mieux faire !
CONSTANTIN CAVAFY
En attendant les barbares
Qu’attendons-nous, rassemblés ainsi sur la place ?
Les barbares vont arriver aujourd’hui.
Pourquoi un tel marasme au Sénat ? Pourquoi les Sénateurs restent-
ils sans légiférer ?
C’est que les Barbares arrivent aujourd’hui. Quelles lois voteraient les
Sénateurs ? Quand ils viendront, les Barbares feront la loi.
– Pourquoi notre Empereur, levé dès l’aurore, siège-t-il sous un dais aux portes de la ville, solennel, et la couronne en tête ?
– C’est que les Barbares arrivent aujourd’hui. L’Empereur s’apprête à recevoir leur chef ; il a même fait préparer un parchemin qui lui octroie des appellations honorifiques et des titres.
– Pourquoi nos deux consuls et nos préteurs arborent-ils leur rouge toge brodée ? Pourquoi se parent-ils de bracelets d’améthystes et de bagues étincelantes d’émeraudes ? Pourquoi portent-ils leurs cannes précieuses et finement ciselées ?
– C’est que les Barbares arrivent aujourd’hui, et ces coûteux objets éblouissent les Barbares.
– Pourquoi nos habiles rhéteurs ne pérorent-ils pas avec leur coutumière éloquence ?
– C’est que les Barbares arrivent aujourd’hui. Eux, ils n’apprécient ni les belles phrases ni les longs discours.
– Et pourquoi, subitement, cette inquiétude et ce trouble ? Comme les visages sont devenus graves ! Pourquoi les rues et les places se désemplissent-elles si vite, et pourquoi rentrent-ils tous chez eux d’un air sombre ?
– C’est que la nuit est tombée, et que les Barbares n’arrivent pas. Et des gens sont venus des frontières, et ils disent qu’il n’y a point de Barbares…
*
Et maintenant, que deviendrons-nous sans Barbares ? Ces gens-là, c’était quand même une solution.
(« Poèmes », traduit du grec par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras, éditions Gallimard, 1958)
Wouah, Cavafy, Jazzi, c’est super !
La promotion du 14 Juillet de la Légion d’honneur
pas encore de commentaires?
Ce grand poème de Pasolini (son plus beau ?) est-il mathématique, métaphysique, politique ?
https://www.arte.tv/fr/videos/024429-000-A/theoreme/
Revoir, si l’occasion se présente.
Sous le signe du scorpion
Paolo et Vittorio Taviani, 1969
Synopsis — fiche Wiki —.
« Dans un espace géographique et à une époque non situés, un groupe d’hommes fuient leur île, dévastée par une éruption volcanique. Ils débarquent sur une autre île, elle aussi exposée aux cataclysmes. Ils tentent de convaincre leurs habitants de les rejoindre, pour émigrer vers le continent. Mais le dialogue s’avère difficile, voire impossible. Rapts de femmes et meurtres concluent cette fable sur le langage, la communication et la question de l’évolution de toute société vers le progrès. »
Avec, entre autres, Gian Maria Volonté et Lucia Bosè.
Le foot, un petit tir pour l’homme, un grand saut vers la régression.
@Lavande
Si vous être libre à 11h30… Jusqu’au 21 juillet, (théâtre off) « Phèdre ! ». dans l’Espace de la Collection Lambert. Il semblerait que Romain Daroles, seul en scène, est éblouissant dans un monologue ciselé (1h20). Un livre pour seul accessoire et le voilà qui campe avec humour et profondeur tous les personnages de Racine.
Pour « Architecture », on peut en parler ? Vous l’avez vue et les représentations sont terminées. Alors votre impression ?
Beaucoup de spectateurs ont quitté les gradins durant l’entracte, semble-t-il, après la longue première partie de 2h20mn. Après cette interruption, c’était quand même étrange, dans la courte deuxième partie (une heure) ces ordinateurs saisis par les comédiens pour discuter de la mise en scène et de la façon d’interpréter telle ou telle scène. Le cheval n’est-il pas en trop ? L’ado, à la fin, bien venue.
Quand même, Pascal Rambert ne sait pas s’empêcher ! Il semble tellement aimer ce qu’il écrit qu’il ne peut rien ôter et ça fait une lourdeur, parfois… Nordey est incandescent dans son affrontement avec Jacques Weber, Béart très bien aussi et d’autres comédiennes (Ferdane, A.Bonnet…) et d’autres dont j’ai oublié le nom.
J’ai appris que la pièce aurait été programmée par Olivier Py avant d’être écrite. Rambert est trop prolifique… Trop longues tirades. Trop de grandiloquence. Trop de références. Trop long ! Et dans son désir d’écrire pour des comédiens, de garder leur prénom dans ses pièces, il s’inspire trop de leur tempérament. Il rate ce rendez-vous de l’histoire (1910-1938 montée du nazisme en Autriche, puis en Europe), déjà écrit ou filmé et combien plus efficacement par Thomas Mann, Musil, Zweig, Visconti… mais réussit à traduire les fissures, l’éclatement de cette famille, rongée par les non-dits.
Alors, Lavande, qu’en avez-vous pensé ?
Et votre spectacle, comment trace-t-il son chemin ?
La Cour d’Honneur n’était peut-être pas le lieu idéal pour remplacer « La Fabrique » et y jouer « Architecture ».
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En une chèvre au visage sémite
se plaignait tout autre mal,
toute autre vie.
(SABA)
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Et toi, l’erdélien.ne moyen.ne, que fais-tu, à l’école ou au collège, quand tu es confronté.e à ce genre de situations ? Par exemple :
quand un élève confond histoire et discours religieux dans ton cours d’histoire géo ?
quand tes élèves crachent sur le sol en prétendant qu’il est interdit d’avaler sa salive pendant le ramadan ?
quand une gosse ne mange pas de viande à la cantine car elle n’est pas hallal ?
quand une ado interrompt sa scolarité pour porter le niqab ?
quand une mère en niqab vient chercher son gosse à la sortie de l’école ?
quand ton éléve témoin de J. refuse d’entrer dans la cathédrale lors de la sortie culturelle que t’as organisé ?
Sens-toi bin à l’aise avec ta problématique méditerranéenne… Bonsoir.
Un endroit cinématographiquement mythique en Sardaigne, La Cupola :
du rififi sur les mers:
Or, un jour, cette puissance, réunissant toutes ses forces, entreprit d’asservir d’un seul coup votre pays, le nôtre et tous les peuples en deçà du détroit. Ce fut alors, Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux du monde sa valeur et sa force. Comme elle l’emportait sur toutes les autres par le courage et tous les arts de la guerre, ce fut elle qui prit le commandement des Hellènes ; mais, réduite à ses seules forces par la défection des autres et mise ainsi dans la situation la plus critique, elle vainquit les envahisseurs, éleva un trophée, préserva de l’esclavage les peuples qui n’avaient pas encore été asservis, et rendit généreusement à la liberté tous ceux qui, comme nous, habitent à l’intérieur des colonnes d’Héraclès. Mais dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre et des inondations extraordinaires, et, dans l’espace d’un seul jour et d’une seule nuit néfastes, tout ce que vous aviez de combattants fut englouti d’un seul coup dans la terre, et l’île Atlantide, s’étant abîmée dans la mer, disparut de même. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, cette mer-là est impraticable et inexplorable, la navigation étant gênée par les bas fonds vaseux que l’île a formés en s’affaissant.
alors bien sur:Salamine:
. Elle forme un dème du nome du Pirée, comme chacune des autres îles du golfe Saronique. Le chef-lieu du dème est la ville éponyme. Elle se situe à environ 1 mile nautique (2 km) au large du Pirée et à environ 16 kilomètres (10 miles) à l’ouest d’Athènes. Sur la côté Est de l’île se trouve le port principal, Paloukia, deuxième en taille en Grèce après celui du Pirée. Depuis 1881, Salamine est le siège de la base navale de Salamine.
Salamine est la patrie du roi homérique Ajax fils de Télamon et du poète tragique Euripide. L’île devient connue internationalement par la bataille qui s’y déroule en 480 av. J.-C. entre la flotte grecque et celle de l’Empire perse. Les Grecs emportent la victoire et mettent fin, définitivement, aux plans d’expansion des Perses en Europe.
Le héros de la guerre d’indépendance grecque Yeóryios Karaïskákis avait son quartier général sur la plage de Salamine. Le poète grec moderne Ángelos Sikelianós demeure sur l’île de 1933 à 1950, en face du
Ángelos Sikelianós est le septième et dernier enfant d’Ioannis Sikelianós (1831-1910) et de Kharíkleia Stefanítsis (1847-1926). Son père est professeur de Français et d’Italien, et sa mère est elle-même une femme instruite. Ses origines le rattachent, du côté paternel, à saint Dionysios de Zante (né en 1547), et du côté maternel, au grand écrivain et poète Aristote Valaorítis1. Il connaît une enfance heureuse, s’épanouissant au contact de la nature préservée et verdoyante de l’île de Leucade, et dans l’atmosphère culturelle où il baigne en famille.
Après avoir achevé ses études primaires, il s’inscrit en 1896 au Lycée de Leucade et dès cette époque, commence à composer des vers. Il achève ses études secondaires en 1900 sans se présenter à l’examen de fin d’études ; il raconte lui-même qu’il a éprouvé soudainement le désir de contempler l’Olympe.
wiki
sikelianos
. Les premiers poèmes sont publiés dans la revue Dionysos en mars 1902, sous le titre français de Ballades, et en septembre, il publie Ars minimi dans la revue Panathénées. Il revient au théâtre l’année suivante avec la représentation de La navette d’Henri Becque, et la comédie d’A.Bilhaud, La dernière de toutes. L’année 1904 voit la publication d’une série de poèmes dans plusieurs revues, Numa, Panathénées, La Muse, Vie et Akritas. Durant l’été 1905, il voyage en compagnie de son beau-frère, le poète Spylios Pasayannis ; ils se rendent sur le mont Taygète, vivant quarante jours dans une cabane faite de branches de sapin. Il dédie à son beau-frère le poème L’étranger, publié dans la revue
@ Le poète grec moderne Ángelos Sikelianós demeure sur l’île de 1933 à 1950, en face du
Ca nous en bouche un coin, là…, le copié-collé du grand Sécateur !
sikelianos
(wiki)
. À l’été 1907, il compose aussi les Rhapsodies de la mer Ionienne. Après un bref séjour à Paris, Eva et Sikelianόs se marient le 9 septembre 1907 à Bar Harbor dans le Maine aux États-Unis3. À leur retour en Grèce, ils s’installent à Leucade.
À l’occasion du passage de l’empereur Guillaume II à Leucade, Sikelianόs compose un article qui paraît le 19 avril 1908 dans le journal l’Éclair. La même année, l’écrivain Aristos Kambánis publie l’éloge du recueil Le Visionnaire, dans une revue d’Alexandrie. Sikelianόs devient en décembre 1908 l’un des tout premiers membres de la Compagnie folklorique grecque fondée par l’écrivain Nikόlaos Polítis. Pour assurer la promotion du recueil Le Visionnaire, publié dans une édition de luxe en mars 1909, Sikelianόs donne trois conférences, intitulées Proclamation d’héroïsme, Le grand Pan et l’Ulysse d’Homère. La voie que le poète cherchait depuis 1902 entre symbolisme et esthétisme, mais aussi chez Dionysios Solomos, est enfin trouvée. Certains critiques se montrent enthousiastes devant cette œuvre novatrice, mais le poète essuie aussi des « remarques stupides », selon lui, auxquelles il répond dans la revue Numa avec l’Ode de l’adieu, le 30 mars 19094. Un enfant naît au foyer d’Ángelos Sikelianós, en octobre 1909, le petit garçon est prénommé Glafkos. Mais le poète continue de publier, d’abord une étude sur l’œuvre de Gabriele D’Annunzio, Peut-être oui, peut-être non, en janvier 1910, puis deux poèmes, Thrène apollinien et Hymne delphique. L’année 1911 marque le retour au théâtre. Sikelianós, Eva, ainsi que deux des sœurs du poète, sont à Paris, et jouent, au Châtelet puis au Trocadéro, Electre de Sophocle dans sa version originale. Eva interprète le rôle de Chrysothémis, tandis que Raymond Duncan joue Egisthe. À Rome, en 1911, il connaît son premier baptême de l’air, et en est enthousiasmé. De retour à Paris en 1912, Sikelianós rend visite à Auguste Rodin dans son atelier, et tire de cette rencontre la matière de deux articles, Mes conversations avec Rodin, et peu après, Suite de ma conversation avec Rodin, avec des notes sur l’esthétique. Au début du mois d’octobre, la Première Guerre balkanique éclate et Sikelianόs est mobilisé. Il sert comme soldat sur le front, expérience qui lui inspire plusieurs poèmes, entre autres La guerre et Prière pour Ioannina. Le 8 mars 1913, à l’occasion de l’accession au trône de Grèce du nouveau roi Constantin Ier, il compose le poème intitulé Le Couronnement. Libéré de ses obligations militaires en novembre, il séjourne à Olympie jusqu’à la fin de l’année.
. Jusqu’en mars 1922, Sikelianόs et Kazantzakis se rendent sur les sites archéologiques du Péloponnèse et d’Attique, et au printemps, ils séjournent à Sykia, Zemenó, et dans les Cyclades. À partir de 1923, l’idée de la fraternité universelle, prélude aux célébrations delphiques des années suivantes, commence à prendre forme dans l’esprit du poète. À cet effet, il prépare une série de conférences données dans l’amphithéâtre de la Faculté de droit d’Athènes, qui suscitent l’enthousiasme des étudiants. Souhaitant semer aussi sa bonne parole en Union soviétique, il prévoit d’y faire un voyage en compagnie d’Eva, mais le voyage n’a finalement pas lieu.
: le 25 mars 1929, le poète et académicien grec Simos Ménardos, avec l’appui de Kostís Palamás, demande à l’Académie de décerner la médaille d’argent au couple Sikelianós pour son projet delphique. Et en avril, l’idée de proposer le poète pour le prix Nobel de littérature circule pour la première fois dans la presse. À la mi-août, il a la joie de recevoir la visite à Delphes d’Édouard Herriot, accompagné par Georges Seféris. Les deuxièmes Fêtes delphiques se déroulent en mai 1930, et sont organisées pendant trois journées (1-3, 6-8, et 11-13 mai) dont le programme se répète trois fois. Le premier jour on donne la représentation de Prométhée enchaîné, mais aussi des Suppliantes d’Eschyle. Le travail de préparation est énorme, et de nouveau ces Fêtes reçoivent un écho international.
Sa parole poétique vibre, majestueuse et solennelle, aux funérailles du poète Malakásis, le 27 février 1943 ; et aux funérailles nationales de Kostís Palamás le 28 février suivant, il est en tête du cortège qui porte le cercueil, puis, de sa voix puissante et hiératique, il déclame le poème Palamás, écrit aux aurores le jour même. Sans se soucier de la présence du Premier Ministre Konstantinos Logothetopoulos, des dignitaires de l’Axe et des gardes allemands, Sikélianos entonne un véritable appel au sursaut national : « Sonnez clairons, cloches tonnantes, faites trembler le pays tout entier d’un bout à l’autre ! »13. Le critique littéraire Georges Katsimbalis est le premier à entonner l’hymne national grec, repris en chœur par la foule sous les cris de Vive la Grèce ! Vive la liberté ! : les obsèques de Palamás deviennent ainsi une impressionnante manifestation de résistance à l’occupation allemande. Vers la fin de la guerre, dans un traité sur le contenu social du christianisme, il invite à l’esprit de pauvreté de l’Église primitive, rejoignant ainsi les critiques de l’archevêque Damaskinos contre les spéculateurs qui s’enrichissent du malheur de tout un peuple d’affamés. Mais la guerre civile est sur le point d’éclater ; la division oppose, en 1944, les organisations rivales de la résistance, ce qui plonge le poète dans le désespoir.
Brillantes études sur Sikelianos et Kazantzakis par Robert Levesque que les connut, publiées de 1945 à 1948, « Cahiers du Sud » et « Permanence de la Grèce ».
) A. Sikelianos, Une voix orphique, choix de poèmes traduit du grec moderne et présenté par Renée Jacquin, édition bilingue, Éditions de la Différence, coll. « Orphée » (1990) (ISBN 978-2729104825)
15 juillet 2019 à 11 h 18 min
apprenez à chercher:on se fiche de votre français de vieil ivrogne
La Grèce, donc :
https://blogfigures.blogspot.com/2010/02/denis-roche-par-tant-de-temps-marchant_11.html
Pour ceux qui rechignent à ouvrir le link, Denis Roche :
Par tant de temps marchant dans des Grèces rui-
nées, sans aimer j’admirerai d’en sortir une
lumière où je marche sur la ligne qui suit
Celuy qui sçait quel toast il découvre ni quand
Dans quelle demeure si ce ne sera pas pour nous
Une aise, une heure d’aise, l’abondance qui
Nous a si bien défigurés, tous les deux :
Au-dessus de quelques autres excellences, nous
Élevons pour les cultiver toutes les trouvailles
De peu d’importance la /tranquillité de l’ordre
(et si c’était la guerre) n’est que saloperie.
Ça fait 23 signes et, même alignés, on ne peut en
Ceinturer ton sein qui est infranchissable et
Que tu caches toujours quand je suis sur le
Point d’en associer la vue au plaisir de
Savoir ce qu’il en incombe à ton regard.
Défilé militaire du 14 juillet (suite) : dans l’évangile de Luc, il est évoqué la vocation prophétique de Jean le Baptiste, que les foules allaient questionner (chap. 3). Des militaires aussi viennent à lui pour savoir comment se conduire :
Des militaire lui demandaient : « Et nous, que nous faut-il faire ? » Il leur dit : « Ne faites ni violence ni tort à personne, et contentez-vous de votre solde. » (Luc, 3, 14)
Ce discours de Jean annonce l’abolition. Il intime aux militaires de ne plus assassiner leur prochain ni de le blesser. Les militaires doivent s’abstenir, ils peuvent seulement toucher leur solde. C’est très clairement déclarer pour eux l’ABOLITION de tout travail.
Certains militaires, qui aujourd’hui se disent chrétiens, devraient relire ces paroles saintes, et voir s’ils agissent en conformité avec ce que saint Jean Baptiste annonce. Ce qui doit régner selon lui c’est la non-violence, le pacifisme, l’extinction de toute guerre. Le meurtre légal doit cesser § maintenant, ça suffit ! Tous ces militaires, fiers d’eux, qui ont défilé hier avec leurs armes létales sont des Antéchrist !!! Qu’ils le sachent. Signé : Delaporte.
le voyageur sans bagage qui en chacun de nous veille devant ce que Victor Hugo a appelé » cette ouverture de toutes parts qui est la mer « .
@11.35, Apprenez à vous abstenir de copier-coller tout et n’importe quoi à partir de vos navigations envahissantes, de 8 h du matin à minuit… taxifofolle…, si vous ne savez pas faire. Sénilité antisémite pour ivrognerie mondaine…, y’a pas vraiment photo, hein !
Émission ce matin sur France Cul : faut-il rééditer les pamphlets antisémites de Céline et si
Oui, sous quelle forme ? En pléïade ? Oui ? Non ? Etc. Notre hôte plaidait pour une édition « encadrée », et je me suis rendue compte que je n’avais aucune opinion…
11h31 et comment savez vous tout ça?
Retour d’Avignon, avec comme chaque année ma petite chronique sur les spectacles vus.
La température était un peu moins élevée que la semaine précédente mais avec les années, ça devient de plus en plus fatigant pour moi. Il n’empêche que quand j’arrive à Avignon j’ai toujours cette petite vague de plaisir qui me submerge. J’aime beaucoup cette ambiance un peu hors sol, ces gens qui déambulent sans se presser ou au contraire courent d’une salle de spectacle à une autre. Personnellement je ne cours plus, à la fois parce que c’est trop fatigant et parce qu’enchaîner les spectacles, c’est ne pas prendre le temps de les intérioriser et de les apprécier à fond.
Bien sûr Christiane, c’est d’abord de « Architecture » que je vais parler. La Cour des Palais est un endroit tellement mythique et exceptionnel qu’on en attend toujours beaucoup. Hélas, comme l’avaient dit la plupart des critiques, la pièce de Pascal Rambert n’était pas à la hauteur des espérances. J’ai déjà vu des spectacles très longs : est-ce que ça fait partie des impératifs pour le lieu ou d’un certain sadisme des metteurs en scène comme dirait Paul Edel ? J’ai néanmoins vu des spectacles longs mais éblouissants comme l’Antigone d’il y a deux ans ou en remontant plus loin la trilogie de Wajdi Mouawad qui durait jusqu’au matin.
Là, c’était long, lent, ennuyeux, prétentieux. L’idée du plateau blanc et des comédiens vêtus de blanc était esthétiquement séduisante mais il n’y avait aucune scénographie, aucune dramaturgie. Quelques beaux meubles sur un plateau immense où les comédiens couraient à la recherche d’on ne sait quoi. Je dois dire néanmoins que l’idée de faire évoluer progressivement au cours de la pièce, les très beaux vêtements blancs des comédiens vers des tenues plus colorées et sombres était bien venue et très parlante.
Je pense que le problème vient en partie du fait que Pascal Rambert était l’auteur ET le metteur en scène. Pascal Rambert auteur était très satisfait du texte pompeux et interminable qu’il avait écrit et Pascal Rambert metteur en scène était incapable de prendre de la distance et de demander des coupures pourtant bien nécessaires : beaucoup de monologues interminables, de redondances, de considérations inutiles. Ma modeste petite expérience dans notre troupe m’a permis de voir que le metteur en scène fait souvent des coupes drastiques dans le texte initial, avec l’accord de l’auteur. Ici le metteur en scène n’a eu aucun esprit critique par rapport au texte … et pour cause ! Et les comédiens, pourtant excellents ? Ils ont appris vaillamment leurs interminables tirades et les ont récitées consciencieusement avec parfois un style déclamatoire et figé qui rappelait le théâtre à la Sarah Bernhardt.
Le contexte historico-politique n’était pas analysé de façon intéressante. Seuls les rapports familiaux étaient intéressants en particulier l’affrontement entre le père (Jacques Weber) et le fils indigne (Stanislas Nordey). Le monologue de ce dernier était à mon avis le moment le plus touchant et prégnant de la pièce : il explique comment son homosexualité est niée dans sa propre famille et encore plus dans la famille de son ami, qu’il n’a même pas pu voir au moment de son décès.
J’ai été très longue moi aussi : c’est peut-être une disposition d’esprit contagieuse !
Je reviendrai vous parler d’une autre pièce du In, que j’ai aimé celle-là et des petits bijoux qu’on a vus dans le Off.
« … édition « encadrée… »
C’est toujours la meilleure des solutions, car on coupe ainsi l’herbe sous les pieds des profiteurs économiques et idéologiques.
@ je me suis rendue compte que je n’avais aucune opinion…
Mais pourquoi en vouloir une ? Si c’est edel qui la donne, en +, risque d’être partial et orienté. Couic. On s’en branle, tout ça c’est pour la poche de gallimard et de passoul. Pour le reste, y’a longtemps que tout le monde les as lus, ces pamphlets…, voilà un marronier qui nous gave depuis 20 balais, au moinsss.
Merci Lavande.♡♡♡
12.13, dear Bérénice, parce que je les ai lues ! Robert Levesque, compagnon de Gide et Jouhandeau dans ses jeunes années, a vécu les années de seconde guerre à Athènes, professeur à l’institut français d’Athènes, après avoir enseigné sur l’île de Spetsaï (visitée et habitée par Michel Déon quelques années plus tard. « Permanence de la Grèce » est déjà un beau titre, avant une belle édition suisse – les 3 collines. (les éditeurs Français d’après-guerre ne prenaient pas beaucoup de risques).
Tentative de Clopine de déboucher les écoutilles du blog avec Céline. Le prix du marché pour « Les beaux draps » (mémorable description d’une croisière sur le Normandie, entre autres passages « irritants ») est de 70 euros.
La notule offerte à Baroz continue de ronronner comme le gros matou satisfait de Langlois qui regardait tous les films sélectionnés par son maître sur son fauteuil réservé.
Janssen J-J dit: 15 juillet 2019 à 12 h 23 min
@ je me suis rendue compte que je n’avais aucune opinion…
Mais pourquoi en vouloir une ? Si c’est edel qui la donne, en +, risque d’être partial et orienté.
JJanssen. vous connaissez des opinions pas orientées? Mettez-les dans un musée.Vous êtes le seul à émettre des opinions pas orientées?
Bien spur qu’il aut publier Celine. et ne pas mettre les pamphlets, comme la poussière, sous le tapis.Mais au contraire, il faut expliquer commenter, l’antisémitisme, l’étudier, en parlernl’analyser dans ses formes actuelles ,surtout face aux jeunes générations. .Vous êtes partisan de cacher les pamphlets de Céline? oui, c’est une manière expéditive de régler le problème.
« La notule offerte à Baroz continue de ronronner comme le gros matou satisfait de Langlois qui regardait tous les films sélectionnés par son maître sur son fauteuil réservé. »
Cinéma et Méditerranée, Phil ?
Un extrait nobélisé !
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J.M.G. LE CLEZIO
« Lorsque j’ai commencé à fréquenter les salles de cinéma, à l’âge de seize ou dix-sept ans, je suis entré dans un cycle qui m’a apporté beaucoup de plaisir et d’émotions. C’était à Nice, qui à l’époque s’enorgueillissait de posséder cinquante salles de cinéma. Il y en avait pour tous les goûts, pour tous les prix, pour tous les quartiers. J’allais au cinéma jusqu’à deux ou trois fois par jour. On m’objectera qu’il fallait avoir les moyens. C’était une autre époque. Certains cinémas (il en sera question plus loin) étaient de véritables théâtres, présentaient les films récents, hollywoodiens. Cinémascopes et Eastmancolor, et drainaient les spectateurs les plus fortunés de cette ville, qui s’endimanchaient comme pour aller au théâtre. Toutefois, les six premiers rangs étaient généralement bradés à des prix dérisoires, au cours des matinées. C’est là que j’ai vu nombre de péplums, les westerns récents, Autant en emporte le vent, Pain, amour et fantaisie, ou Les Diaboliques. Les amateurs désargentés pouvaient opter pour les cinémas de quartier. Chacun avait son public : les Gitans – très nombreux à Nice à l’époque – allaient au Politéama, ou au cinéma du Pin, ou de la Tour, dans la vieille ville. On y donnait des films populaires, les Maciste, les films de guerre (Audie Murphy), dans une ambiance houleuse. Le cône de lumière dont parle Barthes était la plupart du temps fracturé par la fumée des cigarettes qui montait des premiers rangs et s’interposait devant l’écran. J’ai vu des passages entiers de certains films projetés sur ce brouillard lumineux qui leur conférait une apparence fantasmagorique, voire diabolique. Des bagarres éclataient, le film était interrompu, les lumières rallumées, le temps d’un contrôle de police. Au Cinéac – le cinéma fréquenté par Gilles Jacob –, on pouvait voir pour une somme dérisoire les anciens succès. C’est là que j’ai vu Orson Welles pour la première fois dans La soif du mal (Touch of Evil, de 1958), avant d’aller voir au ciné-club ses chefs-d’œuvre, La Splendeur des Amberson, Citizen Kane, Le Procès. Mais aussi toute la série des Lemmy Caution – sauf Alphaville, sa dernière aventure mise en scène par Jean-Luc Godard. Les incontournables du cinéma français : L’assassin habite au 21 de Clouzot, Quai des brumes de Marcel Carné, Pépé le Moko de Julien Duvivier…
Certains cinémas étaient spécialisés : le ciné Edouard-VII projetait exclusivement des films d’horreur, puis, quand la mode a passé, des films dits « érotiques ». Le cinéma Barla, des films de muscles, généralement italiens – outre Maciste déjà cité (Maciste contre les monstres), Hercule (Hercule se déchaîne). Le Mondial (la grande salle aux petits prix) permettait de voir en permanent les grands Américains, John Ford, Huston, Elia Kazan, Peckinpah, Aldrich, Cukor, Capra, Minnelli, Hitchcock. Le Magnan, presque en dehors de la ville, permettait à ceux qui les avaient manqués de voir les succès commerciaux vieux de deux ou trois ans, déjà sombrés dans l’oubli. Mais le cinéma que je fréquentais le plus, c’était le Saint-Maurice, perché sur les hauts de la ville, qui accueillait une fois par semaine le
Ciné-club Jean-Vigo
C’est là que j’ai vu la plupart des classiques. Le ciné-club, c’était une véritable institution à cette époque. C’était le temple de l’art cinématographique, servi par des cinéphiles dotés d’une vaste culture cinématographique, provenant de milieux très divers. On y trouvait des avocats tel Levamis, des profs de lycée tels Woeffel ou Salvetti, qui en constituaient le noyau dur ; gens souvent intransigeants, polémiques, ils oeuvraient avec dévouement à la formation d’une jeunesse qui pourrait un jour les remplacer et poursuivre leur combat. »
(« Ballaciner », éditions Gallimard, 2007)
Les barbares de Cavafy font remonter un souvenir.
Athènes par Sophie Le Chat chez Fernand Nathan 1962, volume arraché de haute lutte à la bibliothèque paternelle. Une histoire d’Athènes sous l’Antiquité.
Dans les dernières pages l’auteure, saisie d’une inspiration romanesque, décrit l’ arrivée des wisigoths d’Alaric. Dans la poussière soulevée par le vent, ceux-ci aperçoivent la statue d’Athena Promachos. La lumière du soleil glisse sur la lance et les barbares croient voir la déesse en personne. Ils s’enfuient à bride abattue et la narratrice termine par ces mots : « Pour la dernière fois Athéna avait sauvé sa ville du pillage«
sénilié antisémite?
LA VOTRE,oui bien! même si vous vous croiyez philosémite :c’est banal d’invoquer cette question , les « Je Jouis Juste » , on a l’habitude des gens qui se trompent sur leur compte et sur celui des autres ,
JJJouisseur de JJJuillet
CROYEZ
Phil ,pas trop le temps, mais votre courte bio de R. Levesque, vous devriez la publier comme produit d’appel pour gai pied.
Marrant que vous ne mentionnez pas la carrière marocaine de ce prof de philo, ni son marché aux gitons, qu’il faisait dans les rues de Paris, dans les années 60. Souvenir d’une autofiction explosive…
sur les voyages en Sicile
C’est contre sa volonté que le chirurgien William Davies découvrit la Sicile : capturé sur
un navire anglais au large de Tunis, en 1598, par une flotte toscane, il devint forçat à Livourne
puis galérien, parcourut ainsi la Méditerranée et fut engagé dans une expédition grand-ducale en
Amazonie, avant de rentrer dans sa patrie où il publia en 1614 le récit de ses pérégrinations19.
une lectrice sur « oublier Palerme
. C’est un réel coup de coeur que j’ai eu pour ce roman. J’ai adoré les personnages, leurs histoires, les croisements de destinées sur plusieurs générations, l’écriture et la manière dont le récit est construit. Les paysages de la Sicile, j’avais l’impression de sentir la poussière qui s’élève dans la touffeur de l’été et de voir au loin le château du Baron de D. à Solanto. Un contraste saisissant entre cette Amérique neuve et la Sicile immémoriale. Je comprends pourquoi Agata dit « La mémoire, c’est l’Enfer. » C’était si beau ce roman.
@Lavande – 12h13
Votre analyse est tellement pertinente. Impeccable. Tellement heureuse d’avoir des nouvelles de votre traversée avignonnaise.
Non, ce n’est pas trop long parce que c’est du vécu, du vu sur place, étayé par une longue pratique du Festival et de votre plongée permanente dans l’univers du théâtre.
Dans le domaine de l’écriture et de la recherche (ici), ce qui me paraît long c’est ce rapport au savoir et à l’information dû à internet. Cela bouleverse le rythme de la pensée, des mentalités. L’écran d’ordinateur nous entraîne vers des explications mécanistes, réductrices qui noient les pensées de chacun dans un multiple sans fin. Les citations sont de plus en plus longues, non accompagnées de commentaires personnels. Elles se succèdent à un rythme fou et leur noria incite à la surenchère. C’est une nomination sans fin.
Avant, lire un livre, lentement, méditer sur ce livre, c’était trouver du sens, s’arrêter sur un mot qui réveille, nous emporte, nous séduit (comme la brève et belle citation de Salvatore Quasimodo, offerte par Pablo :
«Ognuno sta solo sul cuor della terra,
trafitto da un raggio di sole:
ed è subito sera.»
(«Nous sommes tous seuls sur le cœur de la terre, / percés par un rayon de soleil :
et soudain c’est le soir.»).
Je ne saurais expliquer pour quelles raisons ces trois lignes m’ont bouleversée. (Plus que la lettre-poème de Pasolini qui fit scandale, écrite à la mort de Pie XII et publiée dans Officina à laquelle Delaporte a remarquablement répondu par cette citation de l’Évangile. Oui, la question se retourne vers chacun. Et toi, qu’as-tu fait en croisant le pauvre qui dort sur une grille de métro ou cette famille étalée sur une vieille couverture, à même l’asphalte ? Elle vise à faire réagir comme la chanson du « Déserteur » de Boris Vian.
Et pourtant faut-il pour autant abolir les armées et laisser ces fous-intégristes, tuer, assassiner (comme à Nice, comme au Bataclan, comme Jacques Hamel tué dans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray, ou Arnaud Bertrame assassiné pour avoir remplacé les otages…). Que penser de ces innocents, ces soldats ou civils morts pour défendre les droits de l’homme ? ces résistants qui ont lutté contre le nazisme ?
Rien n’est simple et seules les paroles exprimant un vécu réel, les doutes, me touchent.
Parfois, un commentaire, caché dans la multitude des autres, devient comme une halte mystérieuse, lumineuse et obscure…
Alors qu’à dérouler le fil des commentaires qui se contredisent, je ne sais plus ce qu’est « La poésie méditerranéenne dans la rumeur des langues
»…
Au cours du ixe siècle elle passa sous la domination des musulmans et devint alors la capitale de l’île. Le nom de la Palerme musulmane était al-Madinah Balharm. L’arabisation et l’islamisation furent d’autant plus radicales qu’une importante immigration berbère suivit les famines qui ravagèrent l’Afrique du Nord de 1004 à 1040. Palerme demeura musulmane de 831 à 1071 et l’influence musulmane de cette époque est encore visible dans l’architecture de la ville. Palerme devint rapidement un important centre commercial et culturel connu dans le monde musulman pour ses nombreuses mosquées (plus de 300 selon le voyageur Ibn Hawqal7). Les juifs et les chrétiens n’y étaient pas persécutés à condition de payer un impôt spécial.
@ 12.34, paul edel… et en plus vous faites semblant de ne pas vous rendre compte de l’ironie de ma réponse à votre contemprice habituelle, CT, vu que je paraphrasais l’une de ses attaques antérieures à votre endroit.
Sinon, il ne s’agit en rien de vouloir « cacher les pamphlets », comme si c’étati notre genre, mais vu que tous les amateurs y ont accès sur la toile depuis des plombes, etc. Ne nous faites donc pas dire ce qu’on ne dit pas, histoire de donner votre opinion « libérale » à la rdl sans y toucher. Elle est respectable et se défend. M’enfin, n’est-elle pas surtout étalagée icite avec de si grands sentiments…, pour bien faire comprendre à passoul que vous soutenez sa cause en tant que futur « préfacier encadrant » gallim-pléiade. Une bonne manière, autrement dit l’habiteul échange de bons procédés confraternels. Et c’est fort bien ainsi, car dans la rdl, il importe que tout le monde soye congrument auto-satisfait, restant châtié et classieux.
Avec le théâtre, le palais des papes et Avignon, la grenobloise Lavande réussit un triplé méditerranéen. Bravo !
Et toujours pas de DHH, spécialiste de la culture culinaire à base d’huile d’olives !
Je Jouis Juste et JE VOUS…, les jolies juives juteuses en jilets et jupons jaunes… (et c d’un banal à crever !)
etc.
Merci Lavande pour votre compte rendu d’avignon.tres bien.J’ai souvent trouvé dans le off ou off off ce que ne je trouvais pas dans le In.
Cher Janssen J-J vous écrivez « Sinon, il ne s’agit en rien de vouloir « cacher les pamphlets », comme si c’était notre genre, mais vu que tous les amateurs y ont accès sur la toile depuis des plombes »
Excusez moi,Janssen J-J mais je ne suis pas encore familiarisé avec « votre genre » ni avec votre forme d’humour ,n’ayant pas lu tous vos commentaires avec le soin qu’ils méritent!
Enfin Janssen votre affirmation sur « tous les amateurs » est un petit peu contestable. Il fallait avoir pas mal d’argent pour acheter ces pamphlets,avant le Net,et connaitre quelques libraires spécialisés qui voulaient à la fois vous vendre « Mein Kampf » avec « bagatelles pour un massacre ».
Giacomo de Lentini était un fonctionnaire attaché à la Cour de l’empereur Frédéric II du Saint-Empire. Il était surnommé le « Notaire » par Dante dans son œuvre de la Divine Comédie. Giacomo de Lentini paraphait ses documents et manuscrits par cette signature «Giacomus de Lentino domini imperatoris notarius».
En avril 1240, il est nommé le commandant du château Garsiliato à Mazzarino en Sicile.
Il s’adonne à sa passion poétique et il créa 16 chansons, 22 sonnets. Il est à la base de la conception de la métrique qui constitue l’ensemble des régularités formelles et systématiques qui caractérisent la poésie littéraire versifiée.
(et c d’un banal à crever !)celui-là, on ne le force pas à reconna^tre qu’il est banan et n’a pas inventé le fil à couper le beurre
« Meursault était-il raciste ? » se demande Passou ?
Réponse de l’auteur !
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KAMEL DAOUD
Courageuse filiation méditerranéenne
Dès son premier roman, Meursault, contre enquête, le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud s’est imposé dans le monde des lettres. Tout comme Albert Camus avec L’Étranger, soixante-dix ans plus tôt. Né en 1970, cet enfant de l’Indépendance algérienne, oppose au monologue de Meursault, celui d’Hanoun, le jeune frère de « l’Arabe » anonyme, assassiné sur une plage d’Alger, par le héros de L’Étranger. En lui restituant son identité propre, Hanoun, devenu vieux, et s’adressant à un jeune auditeur français préparant un livre sur Camus, retrace pour lui l’histoire post coloniale de son pays. S’inscrivant dans la continuité de l’auteur de L’Homme révolté, Daoud lui rend ainsi un hommage appuyé, non sans aborder au passage les problèmes de l’Algérie contemporaine : « J’ai fini par incarner, sans le vouloir, les contradictions de l’esprit algérien, ses affects, passions et aveuglements. (…) J’ai écrit sur nos liens malades avec le désir, le corps de la femme (…) Je ne suis pas islamophobe (…) Je suis libre de cette liberté qu’ont rêvée mes ancêtres qui sont morts pour me la donner par-dessus la tombe. J’ai mes grands défauts. Mes convictions et mes livres. J’aime tenir tête au ciel et aux ossements qui jacassent (Mes indépendances, Actes-Sud, 2017).
« Mon voisin est un homme invisible qui, chaque week-end, se met en tête de réciter le Coran à tue-tête durant toute la nuit. Personne n’ose lui dire d’arrêter car c’est Dieu qu’il fait hurler. Moi non plus je n’ose pas, je suis suffisamment marginal dans cette cité. Il a une voix nasillarde, plaintive, obséquieuse. On dirait qu’il joue tour à tour le rôle de tortionnaire et celui de victime. J’ai toujours cette impression quand j’écoute réciter le Coran. J’ai le sentiment qu’il ne s’agit pas d’un livre mais d’une dispute entre un ciel et une créature ! La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas. J’aime aller vers ce Dieu, à pied s’il le faut, mais pas en voyage organisé. Je déteste les vendredis depuis l’Indépendance, je crois (…)
Nous sommes vendredi. C’est la journée la plus proche de la mort dans mon calendrier. Les gens se travestissent, cèdent au ridicule de l’accoutrement, déambulent dans les rues encore en pyjama ou presque alors qu’il est midi, traînent en pantoufles comme s’ils étaient dispensés, ce jour-là, des exigences de la civilité. La foi, chez nous, flatte d’intimes paresses, autorise un spectaculaire laisser-aller chaque vendredi, comme si les hommes allaient vers Dieu tout chiffonnés, tout négligés. As-tu constaté comme les gens s’habillent de plus en plus mal ? Sans soins, sans élégance, sans souci de l’harmonie des couleurs et des nuances. Rien. Ces vieux qui, comme moi, affectionnaient le turban rouge, le gilet, le nœud papillon ou les belles chaussures brillantes se font de plus en plus rares. Ils semblent disparaître avec les jardins publics. C’est l’heure de la prière que je déteste le plus – et ce depuis l’enfance, mais d’avantage encore depuis quelques années. La voix de l’imam qui vocifère à travers le haut-parleur, le tapis de prière roulé sous l’aisselle, les minarets tonitruants, la mosquée à l’architecture criarde et cette hâte hypocrite des fidèles vers l’eau et la mauvaise foi, les ablutions et la récitation. Le vendredi, tu retrouveras ce spectacle partout, mon ami, toi qui vient de Paris. C’est presque toujours la même scène depuis des années. Le réveil des voisins, le pas traînant et le geste lent, réveil depuis longtemps précédé par celui de leur marmaille grouillant comme des vers sur mon corps, la voiture neuve qu’on lave et relave, le soleil à la course inutile pendant ce jour d’éternité et cette sensation presque physique de l’oisiveté de tout un cosmos devenu des couilles à laver et des versets à réciter. J’ai parfois l’impression que lorsqu’ils ne peuvent pas aller au maquis, ces gens n’ont pas où aller sur leur propre terre. Le vendredi ? Ce n’est pas un jour où Dieu s’est reposé, c’est un jour où il a décidé de fuir et de ne plus jamais revenir. Je le sais à ce son creux qui persiste après la prière des hommes, à leurs visages collés contre la vitre de la supplication. Et à leur teint de gens qui répondent à la peur de l’absurde par le zèle. Quant à moi, je n’aime pas ce qui s’élève vers le ciel, mais seulement ce qui partage la gravité. J’ose te le dire, j’ai en horreur les religions. Toutes ! Car elles faussent le poids du monde. J’ai parfois envie de crever le mur qui me sépare de mon voisin, de le prendre par le cou et de lui hurler d’arrêter sa récitation de pleurnichard, d’assumer le monde, d’ouvrir les yeux sur sa propre force et sa dignité et d’arrêter de courir derrière un père qui a fugué vers les cieux et qui ne reviendra jamais. Regarde un peu le groupe qui passe là-bas, et la gamine avec son voile sur la tête alors qu’elle ne sait même pas encore ce qu’est un corps, ce qu’est le désir. Que veux-tu faire avec des gens pareils ? Hein ? »
(« Meursault, contre enquête », Actes Sud, 2014)
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