La poésie méditerranéenne dans la rumeur des langues
Pessoa l’avait écrit, ne me demandez pas où, je n’ai retenu que les mots dans cet ordre :
« La poésie est la preuve que la vie ne suffit pas ».
Un livre à lire, à savourer et à relire « en stéréo » avec Le Goût de la Méditerranée (qui réunit des textes d’écrivains, de romanciers, parfois de poètes choisis et présentés par Jacques Barozzi, 112 pages,, 8 euros, Le Petit Mercure/ Mercure de France) suffirait à emporter l’adhésion des plus sceptiques. Il est vrai qu’il en contient d’autres puisque Les Poètes de la Méditerranée (955 pages, 12 euros, Poésie/Gallimard/ Culturesfrance) est aussi une anthologie. On dira qu’elle n’est pas la seule. Sauf que celle-ci, parue il y a quelques années, est bilingue et dans toutes les langues originales : à ce prix-là et en format de poche, réunissant sous la couverture staëlissime de La plage à Agrigente dorée comme jamais, on n’en connaît qu’une, surtout de cette qualité et de cette variété.
Cette réunion, son éditrice Eglal Errera l’a conçue comme un périple d’Athènes à la Macédoine en passant par la Turquie, le monde arabe, Israël, la péninsule ibérique, la France, l’Italie. Vingt-quatre pays chantés par leurs villes mythiques davantage qu’à travers l’idée de nation. Des pays qui ont tous façade sur mare nostrum comme on a pignon sur rue. Des cités, des ports, des villages parcourus par ce frémissement qu’André Velter appelle« la rumeur des langues ». Ce recueil en compte dix-sept dans sept alphabets. Le monde méditerranéen est un creuset dont l’or est fait de toutes ces langues. On y croise cent un poètes sur quatre générations, Kiki Dimoula, Gulten Akin, Issa Makhlouf, Avrom Sutzkever, Ghassan Zaqtan, Tahar Bekri, Antonio Ramos Rosa, Tahar Ben Jelloun, Andrée Chedid, Jacques Roubaud, Milo de Angelis, Antonio Colinas, Blanca Andreu, Andrea Zanzotto, Miodrag Pavlovic, Ana Ristovic, Damir Sodan, Immanuel Mifsud….
C’est peu dire que l’on y fait des découvertes car certains ont été publiés en français de manière si confidentielle, lorsqu’ils l’ont été, que seul ce genre de complot permet enfin de porter leur voix. Et, malgré l’aide efficace du réseau de Culturesfrance, on comprend que la réalisation du projet tienne de l’exploit lorsqu’on sait les problèmes de droits que cela a engendré auprès d’auteurs, de traducteurs et d’éditeurs dispersés. Voilà pour les chiffres. Pour le reste, des mots bruissant des voyages et des exils qui n’ont cessé de se nouer depuis des siècles autour de la mer du milieu et que la poésie n’a cessé de refléter.
Il va de soi qu’un tel livre ne se lit pas en continu. Encore qu’il y a sûrement des lecteurs pour lire une anthologie dans l’ordre, et pourquoi pas. Sauf que celle-ci est d’une telle richesse qu’elle ne laisse pas vaincre avant des jours et des nuits, qu’il faut y revenir, déposer les armes et se laisser surprendre au bonheur du feuilletage, pour tomber sans qu’il crie gare sur un vers de Nuno Judice transporté dans notre langue par Michel Chandeigne évoquant « un baptême d’écumes saoules se fracassant dans le tumulte des morts ». C’est avec de tels recueils près de soi que la notion de livre de chevet revêt tout son sens. Dans sa préface célébrant dès l’entame un Dante habitué aux échanges entre haute mer et rivages, Yves Bonnefoy rappelle que toute la Méditerranée se rassemblerait autour de « l’idée grecque de l’évidence », un mot de même étymologie que « lumière », étant entendu que l’évidence concerne la rencontre entre la mer et la poésie. Dénonçant le désastre aux conséquences sans fin que furent à ses yeux les Croisades, il déplore une situation qui ressemble fort à un constat d’échec :
« La Méditerranée est un grand chiffre clair, mais qui n’a pu traverser d’assez de rayons le politique ou le religieux ».
N’empêche qu’à la fin, ivre de cette lecture nomade, on comprend mieux celui qui disait que la lumière méditerranéenne est invisible car elle est la lumière même. Une réflexion jetée au bas d’une lettre, qui n’était pas d’un poète mais d’un peintre, Nicolas de Staël. Un pour la route. Lisons-le comme un salut à l’Egypte. Une poignée de vers seulement extraits du poème intitulé « Tatouage du fleuve sur la géographie du corps » de l’égyptien Mohammed Afifi Matar (1935-2010), traduit par la poétesse libanaise Vénus Khoury-Gata également présente quelques pages plus loin dans ce recueil :
« (…) et sur l’autre rive les soldats du roi cruel aiguisaient leurs lances/ Entre nous le fleuve de la maternité/ le sevrage, entre nous la terre des humiliés, le temps des monarchies, les mamelouks du sang/ unifié, le pain de cuivre/ et l’histoire des prisons/ Et moi ! Ah de la haine –je lance un pont pour qu’ils me tuent/ pour que le fleuve de sang rejette les poissons de tous ces meurtres/ je me retiens j’attaque/ lance un pont pour qu’ils me tuent/ afin de laver mon visage/ et d’apprendre la violence de la nage dans le fleuve de mon sang (…) La tête coupée par l’épée je la prendrai et m’en irai/ loin du royaume de la peur/ des terres des mamelouks du sang unifié/ dans les cavités de ma tête je plierai le tapis de la terre/ construirai, habiterai/ une patrie, dévoilerai les trésors de ses gravures sanglantes/ chasserai le monde, effacerai la chronique de la voix, l’argile de la mort, les épines de l’alphabet (…) »
(« Agrigente » huile sur toile 73 x 100 cm de Nicolas Staël, « peint en Provence » en 1953, est-il précisé au dos du tableau, Kunsthaus de Zurich. Plus de détails dans Le Prince foudroyé, la biographie que Laurent Greilsamer consacra au peintre chez Fayard)
1 635 Réponses pour La poésie méditerranéenne dans la rumeur des langues
banal, vulgaire etc.
@J-P. A, » mais je ne suis pas encore familiarisé avec « votre genre » ni avec votre forme d’humour »…
Et c’est bien regrettab’ ! Car il est tunique en son genre; mon humour. Mais étant systématiquement rejeté de votre blog, vous êtes nécessairement victime de votre ignorance à son sujet. Or, en venant icite soutenir la cause passloutinienne, vous vous exposez à quelques inconvénients. Juste un petit égratignage de votre auguste ego sans grandes conséquences, croyez-le bien. Quel temps fait-il au juste à st-malo ? Je dois y prendre la mer demain. N’aurais hélas pas le temps de vous y saluer, et je le regrette vivement.
non, Christiane, le texte dit, et tous sont à peu près d’accord, « Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne et contentez-vous de votre solde. » D’où il suit que Delaporte ne répond pas « remarquablement », mais plutôt, comme d’habitude, lamentablement à coté de la plaque.
Pour les Barbares, voir l’Aleph, et l’exception qui confirme la règle. pas le temps de chercher le titre.
Bien à vous.
Comparer l’imposteur Enric Marco de Cercas au Jean-Claude Romand de Carrère, il fallait quand même oser !…
… en attendant vos barbares, Jinette, et sans vulgarité aucune car vous en êtes dépourvue.
https://www.youtube.com/watch?v=d4akwMZuiDc
« Je pense qu’il est temps de parler de spécificité d’une littérature méditerranéenne d’expression française. J’ai déjà tenté de le prouver par la poésie. Je tente maintenant de la prouver par le récit », écrit El Houssi dans un article intitulé « La Méditerranée espace narratif en français »2. Il poursuit, expliquant que : « Nous pouvons parler de littérature autonome en français, une littérature de métissage qui ouvre l’écriture à de nouvelles possibilités. Paris s’éloigne toujours de plus en plus, et partout avance la conscience de la création originale. »3 C’est justement sur cette « création originale », pour reprendre les propres termes de Majid El Houssi, que nous allons nous pencher. Notre étude portera sur l’examen du dernier roman de Majid El Houssi Une Journée à Palerme (2004). Dans notre propos, nous examinerons comment, l’auteur, d’origine tunisienne mais résidant en Italie depuis le début des années soixante, réagit face à l’ambiguïté de sa position en tant qu’immigré Maghrébin en terre sicilienne. Nous examinerons dans quelle mesure chez El Houssi l’écriture devient une passerelle entre des cultures à la fois opposées mais dont le passé historique, économique, politique et intellectuel s’entrecroise fortement avec celui de son pays d’origine : la Tunisie.
4 Darragi, R. (2005), « Majid Al Houssi : l’homme des deux rives : Rencontre avec l’auteur de Une jou (…)
2Interrogé par Rafik Darragi, El Houssi explique : « Tous mes textes ne sont qu’un va-et-vient entre les deux rives, les deux rives de la Méditerranée, un dialogue continu entre la Tunisie et l’Italie »4. Dans Une Journée à Palerme Majid el-Houssi nous invite à redécouvrir l’héritage arabe de la Sicile
https://journals.openedition.org/insaniyat/14424
« non, Christiane, le texte dit, et tous sont à peu près d’accord, « Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne et contentez-vous de votre solde. » D’où il suit que Delaporte ne répond pas « remarquablement », mais plutôt, comme d’habitude, lamentablement à coté de la plaque. »
J’ai utilisé la traduction de la TOB pour la parole de saint Jean le Baptiste. Il me semble que cette traduction est assez claire et rigoureuse pour ne pas en conclure que cette parole est à côté de la plaque.
Mais je pense que christiane faisait plutôt référence à la citation de l’évangile sur le bon Samaritain, que j’ai copiée hier, dans une traduction due cette fois à la Bible liturgique de l’Eglise. C’était aussi une réponse au très beau poème de Pasolini, comme le souligne christiane, et c’était le texte qui était dit à la messe hier et qui nous a valu, dans l’église que je fréquente, un superbe sermon du prêtre.
Merci à christiane pour son intelligence et son calme, qui tranche avec la mauvaise disposition de certains autres, qui devraient réfléchir avant de parler.
@ cent un poètes sur quatre générations, Kiki Dimoula, Gulten Akin, Issa Makhlouf, Avrom Sutzkever, Ghassan Zaqtan, Tahar Bekri, Antonio Ramos Rosa, Tahar Ben Jelloun, Andrée Chedid, Jacques Roubaud, Milo de Angelis, Antonio Colinas, Blanca Andreu, Andrea Zanzotto, Miodrag Pavlovic, Ana Ristovic, Damir Sodan, Immanuel Mifsud
Je n’en connais que trois hélas, et me demande toujours qui peuvent bien être les 83 autres. Les trouve-t-on dans votre « goût de la méditerranée », jzmn ?
Autre version de Luc 3,14 dans la Bible de jérusalem, qui donne un sens très voisin de celui de la TOB (traduction oecuménique de la Bible) :
« Ne molestez personne, n’extorquez rien, et contentez-vous de votre solde. »
Paroles suprêmement intelligentes, qui analysent l’essence de la guerre : le vol et la violence. le Baptiste dit aux militaires : abstenez-vous d’agir en militaires, violeurs, pillards et assassins. Contentez-vous de votre solde, c’est un moindre mal !
Cavavis et non Cavafy
MC, je ne sais où vous avez déniché votre traduction, mais elle est pourrie. Elle ne rend pas compte de ce que la majorité des Bibles proposent.
M.Court,
voici la version que j’ai sous les yeux :
« Luc 10 [25 -37] Et voici qu’un légiste se leva, et lui dit pour l’éprouver : «Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?» [26] Il lui dit : «Dans la Loi, qu’y-a-t-il d’écrit ? Comment lis-tu ?» [27] Celui-ci répondit : «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même.» – [28] «Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela et tu vivras.» [29] Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : «Et qui est mon prochain ?» [30] Jésus reprit : «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à demi mort. [31] Un prêtre vint à descendre par ce chemin-là ; il le vit et passa outre. [32] Pareillement un lévite, survenant en ce lieu, le vit et passa outre. [33] Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut pris de pitié. [34] Il s’approcha, banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l’hôtellerie et prit soin de lui. [35] Le lendemain, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, en disant : Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai, moi, à mon retour. [36] Lequel de ces trois, à ton avis, s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ?» [37] Il dit : «Celui-là qui a exercé la miséricorde envers lui.» Et Jésus lui dit : «Va, et toi aussi, fais de même.»
Ce que vous citez n’est pas de ce même évangile de Luc, mais su troisième :
« 12 Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? »
13 Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
Je ne comprends pas votre remarque. Quel rapport avec l’évangile 10 dit du bon samaritain, cité par Delaporte ? qui me parait être une réponse possible à la lettre-poème de Pasolini. Parlons-nous du même commentaire de Delaporte ?
@14.27 Nous pouvons parler de littérature autonome en français, une littérature de métissage qui ouvre l’écriture à de nouvelles possibilités. Paris s’éloigne toujours de plus en plus, et partout avance la conscience de la création originale. »3
Le renvoi à la note 3 manque en infra paginale à l’appel. C’est embêtant pour la bonne intelligence du propos. On ne sait trop à qui l’imputer, au juste. Or, un lecteur inattentif comme JPA pourrait croire qu’il s’agit de la science de taxifolette elle-même, etc. Et il ne serait pas convenable de le lui laisser croire.
Vouloir quitter Grenoble, on comprend aisément. Mais pour rejoindrer le grouillement abominable d’Avignon, faut le faire. Elle l’a fait.
« Les trouve-t-on dans votre « goût de la méditerranée »
Non, JJJ.
Ce soir je mange des lasagnes de cailles.
« Je ne comprends pas votre remarque. Quel rapport avec l’évangile 10 dit du bon samaritain, cité par Delaporte ? qui me parait être une réponse possible à la lettre-poème de Pasolini. Parlons-nous du même commentaire de Delaporte ? »
Vous parliez de deux commentaires différents, l’un de ce matin sur Luc 3, 14 et l’autre d’hier sur la parabole du bon Samaritain.
En fait Jazzi le festival In est en plein dans la thématique méditerranéenne cette année avec l’Odyssée, l’Orestie et l’Enéïde (Sous d’autres cieux).
Pour ma part c’est dans la guerre d’Algérie et ses conséquences à travers des secrets de famille, que je me suis replongée avec « Points de non-retours : quais de Seine » de Alexandra Badea au théâtre Benoît XII.
Je dis que je me suis replongée car il se trouve que je venais justement de lire le très beau « L’Art de perdre » d’Alice Zeniter et « Mon père ce harki » de Dalila Kerchouche.
C’est une metteuse en scène d’origine roumaine qui nous plonge dans l’histoire d’une jeune femme qui essaie de comprendre, alors qu’elle est hospitalisée en psychiatrie, les non-dits de sa famille où le grand-père algérien a été complètement occulté.
Le passé des grands-parents (en jeune couple mixte) revit sur scène en arrière-plan derrière un voile et alterne avec les séances de psychanalyse de la petite-fille. C’est une plongée dans la période du massacre des Algériens du 17 octobre 1961. Passé et présent se juxtaposent et s’interpellent. La mise en scène est très efficace et percutante dans la sobriété. Belle réussite.
Prochain épisode : le si riche festival Off !
La récente Bible d’étude Segond propose la traduction suivante :
« Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort, et contentez-vous de votre solde. »
MCourt a choisi une vieille traduction, je pense, celle de Segond au début du XXe siècle, qui est souvent dépassée. tenez-vous au courant, MCourt ! Nous ne sommes plus au Moyen Age ! Vivez avec votre temps !
NOTE3 3 Op.cit.
si vous ne savez pas lire , ne vous plaignez pas
D. 14h38 : pfttt… vous n’arriverez même pas à m’énerver.
Traduction liturgique de la Bible :
« Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » »
Diriez-vous que vous êtes méditerranéenne, Lavande ?
« D’où il suit que Delaporte ne répond pas « remarquablement », mais plutôt, comme d’habitude, lamentablement à coté de la plaque. » MCourt
D’où il suit, MCourt – aux idées courtes – que j’ai parfaitement répondu à ma question avec cette citation qui est tout à fait à sa place ici. Et que c’est vous, universitaire de mes deux, qui êtes lamentablement à côté de la plaque ! Condoléances, vieille tête de mort !!!
@14.46 guidez-moi, puisqu’evelyne bordier n’est pas très claire elles-même. La note 3 renvoie-t-elle à l’opus de El Houssi de 1998 ou à celui de 2004, et surtout à quelle page, au juste ?
Il faut tout mâcher, icite. Par ailleurs, pas obligée de répondre, si ça vous fatigue, hein. Je vais écrire directement à cette collègue pour en avoir le coeur net.
Raymond Roussel, né à Paris, le 20 janvier 18771 et mort à Palerme, en Italie, le 14 juillet 1933,
Comme Clopine je suis tombé sur l’émission de ce matin à propos de la réédition des pamphlets de Céline…J’ai bien aimé la réponse de Stéphane Zagdanski. En substance, il s’en fout complètement…et il a sans doute raison: ceux qui sympathisent avec les obsessions anti sémites de Céline les ont déjà lus depuis longtemps. Les autres n’iront pas, comme moi pour Bagatelle, au-delà de quelques pages, tellement c’est chilliant. Au total cela ne fera pas un antisémites de plus ou de moins sur la planète…
Maintenant, il va falloir vérifier tout ce que raconte MCourt, cette vieille ganache moyenâgeuse, embourbée dans son savoir avarié. Il va continuer longtemps à nous raconter ses déconneries d’un autre temps, qui n’ont plus cours ? Les universitaires comme ça, il faut les mettre à la retraite, et les enterrer définitivement. Il nous sort du formol ses putrides découvertes, comme un collectionneur suranné de déchets. Cela sent mauvais, mais certains s’extasient sur lui, comme notre pauvre PaulEdel, toujours partant pour les aventures saumâtres. Réveillez-vous, bon sang ! L’escroquerie a assez duré ! Maintenant la vérité a triomphé !
Des amis proches ont assisté à cinq spectacles par jour, durant trois jours. Sont revenue émerveillés, 70% des 15 les ayant grandement satisfaits. Ils m’ont dit avoir été déçus par Vipère au poing, d’après Bazin, un roman mis en scène pour la première fois dans le off.
Ne sortons pas de nos gonds pour aller se les cailler dans les lasagnes des folcoches, taxifoliettes et autres tartiflettes.
Bravo Lavande !
Jazzi, je suis dauphinoise à 101% mais méditerranéenne de coeur dans la mesure où j’ai beaucoup d’affinités avec l’Italie et la langue italienne (je fais partie des très rares personnes qui ont étudié l’italien en première langue !) et depuis quelques années j’apprends aussi l’espagnol avec grand plaisir.
Poema Filò de Andrea Zanzotto ( dans l’anthologie ).
No dighe gnént del cine –
vorìe parlar del cine –
al me strassina ’l cine –
me fa spavento ’l cine –
parché ’l zharvèl al ne inpignis de bòcoi
de color velenà squasi senpre,
parché ’l ne slózha spes
i pra e i bòsch de le nostre àneme debole
– là sote e dentro, dó inte ’l bas –
co la plastica del só celuloide
che gnént l’é bon de inciucar-dó, gnént de paidir.
E ò squasi maledì
tante òlte ’sti posti de cine
che cofà bue sbusa fin fora pa’ i camp,
no pi sol che in paesi e zhità:
a inpastrociarne i nostri insònii
e ’l parlar dei insònii
che tutte le maniere de crearse e inventarse
al sèra in lu: ne ciùcia, ’l cine, ’l ne fa a tòch,
co la so fórfese ’l ne strazha, ’l ne reinpéta,
inte le so moviole ’l ne straòlta,
al ghe roba ’l so propio DNA
al grop che é pi scondést de noaltri stessi
dó inte ’l pos senzha fondi.
Ma qualche òlta ’l cine arzh brusa e fa ciaro
come si ’l vegnèsse da un incalmo
dei bar de roe de l’Horeb,
al mostra de esser fià broènt de dèi si pur bastardo,
al ne fa s’ciopar sbociar fora come i but a la vèrta
al ne met par trói stranbi, sote zhiéi del tut nóvi,
a calcossa che é là che l’ ne spèta, inte ’n gòder,
na siorìa, ’n teren, un vent che no à confin,
e ’l cine – squasi – ’l par lu la poesia,
al ciapa-dentro tut in poesia – ’n’altra.
Ma ben i é rari quei che pól far ’sto cine:
éi spiriti, onbre, barlumère de cine
nassésti su dal cine lori stessi – pitost che òmi?
Da l’aldelà che l’é ’l cine vegnésti,
póre aldelà, gran aldelà de ciaro e plastica?
J’ai pas compris grand chose, il s’agit de cinéma … vu la répétition assez ballancinante.
Hier de nuit, le Grand Bain, sous les couvertures, piquée par un moustique ( j’espère pas tigre ) ces messieurs brochette d’acteurs assez marrante, un peu tous flageolants et biscornus touchants à certains moments. J’ai relevé un dialogue qui m’a frappé : la petite dit ses 4 vérités à son père Jean Hughes Anglade : toi à part frimer avec ta roulotte et ta guitare, tu n’as pas l’impression d’avoir voulu séduire des gens qui s’en foutent pas mal en fait ? Surtout que personne n’ose te dire que tu ne sera jamais un artiste célèbre. Le père se ravisant : quand tu étais petite j’aimais bien te prendre sur mes épaules. La fille droit dans les yeux: je ne suis plus petite.
Lavande, avez vous rencontré le marseillais multipseudommisé de ce blog, il nous a raconté sa vie ici avec beaucoup de détails, sa vision de la mer, l’enfance et sa posture anti – touristique commune à bien des gens du Sud, je n’ai pas hélas tout pu lire, l’emploi du temps n’est pas toujours extensible.
@ né à Paris, le 20 janvier 18771
wikiki taxifofolle déraille aussi un brin sur cadet rousselle…, il est grand temps de nous mettre toussa au rebut, voui.
@ Chantal, vous trouvez aussi qu’il se la pète de plus en plus, surtout depuis trois autre jours ?
Normal, la « reconnaissance » de la rdl, ça ennivre et ça dépasse !
Tous comptes faits, je ne vais pas aller m’établir à Verviers, mais plutôt à Mons. D’après que c’est pas plus mal, et en outre, plus proche de la frontière guyano-brésilienne.
Italien en 1ère langue, quelle cancre cette Lavande 😉
Devinette.
« Une incroyable imposture à la cour de Palerme. Le vice-roi de Sicile est alors pris entre deux feux : la noblesse qui veut assurer la pérennité de ses privilèges et les jeunes libéraux qui souhaitent voir triompher leurs aspirations égalitaires. Aux intrigues, calculs, trahisons qui déjà secouent la cour, s’ajoute celle ourdie par un simple chapelain aux ambitions démesurées que profitant du séjour palermitain de l’ambassadeur du Maroc, falsifie, en la traduisant de l’arabe, une simple biographie du prophète et la transforme en texte politique révolutionnaire. La mystification jette le Sicile dans le chaos politico-religieux. »
t: 15 juillet 2019 à 15 h 08 minvous avez raté l’idée de rébus,connard patenté de la RDL ?Sans imagination, sans culture,sans intérêt pour rien ni personne, toute libido en berne, trouvez vous un praticien qui veuille bien vous supporter ou vous finirez comme Roussel
15.20 ? au moinss, vous disposez encore d’un vocabulaire consistant, taxifolette. Biaisé bien sûr, mais riche, aimable et relativement étoffé.
Quel est votre wictionnaire de synonymes ? etc.
«… trouvez vous un praticien qui veuille bien vous supporter ou vous finirez comme Roussel »
Leonardo Sciascia, Actes relatifs à la mort de Raymond Roussel
Palerme
Ce matin vers dix heures, Antonio Kreuz, garçon d’étage à l’Hôtel des Palmes, s’est rendu à la chambre 224 occupée par Raymond Roussel, citoyen français, né à Paris le 20-1-1877, il a constaté que le susdit gisait mort sur un matelas posé à même le sol. Roussel, comme nous l’avons appris par la suite, était malade du cerveau et prenait des médicaments pour s’étourdir. Sur sa table de nuit, nous avons trouvé deux tubes de « Sonneril »; d’autres part les tiroirs de l’armoire contenaient une grande quantité de médicaments de toutes sortes. Nous en concluons que la mort est due à l’exagération des doses de médicaments. Le corps de Roussel se trouve sous surveillance dans l’attente de votre visite. Sous réserve d’informations ultérieures.
Quatrième de couverture
3J, je veux bien croire que t’as envie de t’évader, un jour à Saint Malo, le veille à Verviers, maintenant Mons, il te sera pardonné frère 3j; vois, je n’arrive pas à me décider d’aller à Clitourps, mon pote corse s’énerve déjà tout seul dans ses hortensias, … on dirait que le marseillais s’est calmé, l’effet Lavande qui sait ?
Je cherche comment expliquer à un indépendentiste corse que les flamands / wallons c’est pas la même chose, grosse galère en vue …
On croise peu de macaques flamboyants, andré blavier nous manque.
@Delaporte dit: 15 juillet 2019 à 14 h 40 min
Ah, je comprends mieux en vous lisant : « Vous parliez de deux commentaires différents, l’un de ce matin sur Luc 3, 14 et l’autre d’hier sur la parabole du bon Samaritain. »
Oui, effectivement. C’est peut-être cela qui est à l’origine de la remarque de mon ami M.Court… Le deuxième commentaire est en rapport avec le défilé du 14 juillet quand vous vous révoltiez de voir tous ces jeunes militaires appelés à mourir dans la « boucherie des guerres ». J’ai alors pensé à la chanson de Boris Vian « Le déserteur » qui est une charge contre ceux qui envoient les hommes mourir dans des guerres incompréhensibles (comme la chanson de Craonne écrite par un soldat pendant la guerre de 14-18) :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=11&v=z-yRaEYQNQs
Comme épouse, mère et grand-mère, je suis contre les guerres meurtrières mais pas contre la non-réponse au nazisme et maintenant au terrorisme.
Il semble y avoir une vieille querelle entre vous et M.Court. Dommage… M.Court est un homme dont je ne dirai jamais de mal à propos de son érudition impressionnante (histoire – littérature – arts). Par contre c’est un homme qui a le goût de la satire et de la parodie, non exemptes de mépris. Ça le divertit et ça peut blesser…
Closer, il y a pourtant eu une remarque (de je ne sais pas trop qui, pas de Pierre Assouline en tout cas), qui a éveillé ma curiosité : à savoir qu’il y a, dans un des pamphlets, une description d’une ville (je ne sais plus laquelle, une ville italienne il me semble) qui « serait enseignée dans tous les lycées comme un indépassable » si elle n’avait pas figuré dans le pamphlet maudit. Et l’intervenant d’ajouter qu’à travers cette description, Céline avait atteint le modernisme du « pointillé » d’un Seurat. Je ne sais pas vous, mais moi ça attise considérablement ma curiosité
@Delaporte dit: 15 juillet 2019 à 15 h 03 min
Non, Delaporte. Il n’est pas ce que vous écrivez ici.
Andrea Zanzotto, L’attimo fuggente
« Le front comme un drapeau perdu »
Ancora qui. Lo riconosco. In orbite
di coazione. Gli altri nell’incorposa
increante libertà. Dal monte
che con troppo alte selve m’affronta
tento vedere e vedermi,
mentre allegria irrita di lumi
san Silvestro, sparge laggiù la notte
di ghiotti muschi, di ghiotte correntie.
E. E, puro vento, sola neve, ch’io toccherò tra poco.
Ditemi che ci siete, tendetevi a sorreggermi.
In voi fui, sono, mi avete atteso,
non mai dubbio v’ha offesi.
Sarai, anima e neve,
tu: colei che non sa
oltre l’immacolato tacere.
Ravvia la mia dispersa fronte. Sollevami. E.
E’ questo il sospiro che discrimina
che culmina, « l’attimo fuggente ».
E’ questo il crisma nel cui odore io dico:
sì, mi hai raccolto
su da me stesso e con te entro
nella fonte dell’anno.
« D. dit: 15 juillet 2019 à 14 h 39 min
Ce soir je mange des lasagnes de cailles. »
J’aime beaucoup les déclarations gastronomiques de D. Il me fait penser à un vénérable chef de rang en veste blanche et épaulettes dorées qui traverserait un wagon-restaurant et annoncerait ce qu’il prépare pour donner envie aux voyageurs qui regardent défiler plaines, forets, champs et hameaux dans une semi torpeur.
… de grande imagination, dotée d’une immense érudition culturelle sur tous les dossiers possib’ & maginab’, passionnément intéressée et curieuse de tout et vis-à- vis de tous les erdéliens (sauf 1), dotée d’une libido flamboyante et d’une exquise politesse à toutes épreuves, en parfaite santé mentale, quoi ! Quelle chance nous avons de côtoyer à toute heure du jour et de la nuit, un tel génie sur cette chaîne proliférante !
@closer dit: 15 juillet 2019 à 15 h 00 min
Je partage totalement ce point de vue. (mais je n’ai pas écouté l’émission, préférant écouter une rediffusion de cette nuit : Alain Veinstein recevant Bernard Noël dans cette émission que j’aimais tant « Du jour au lendemain ».
Est-ce vous ou vos parents qui vous ont fait choisir l’italien en 1ère langue, Lavande ? Et pourquoi ?
Luc 3.14 ne dit rien sur la guerre. La phrase est pourtant très claire. Elle vient après la même recommendation pour les publicani. La soldatesque peut arrondir ses fins de mois par le pillage (qui pouvait être admis comme solde implicite par les supérieurs, dans un contrat implcite, il y a d’innombrables exemples). La recommendation est de s’en tenir à la solde, pas d’abandonner le métier.
@ Je ne sais pas vous, mais moi ça attise considérablement ma curiosité.
La mienne… pas du tout. Il est vrai que, victime indirecte de la Shoah, je n’ai jamais eu aucune curiosité pour L-F. Céline don ton me dit qu’il ne faut surtout pas le prendre au premier degré, ni même au deuxième, voire ne pas se risquer à une quelconque bathmologie avec Lui.
Nul n’est parfait chez les goys, hélas, et nous le savons bien !
J’ai pas compris grand chose, il s’agit de cinéma … vu la répétition assez ballancinante.
Parce que ce poème est écrit en dialecte » alto veneto », Chantal, langue que l’on trouve dans la majeure partie de l’œuvre complet de A. Zanzotto. Les éditions italiennes de ces poèmes, d’ailleurs, sont bilingues.
Alors venons-en au festival Off. La plupart du temps un grand bonheur. Quels talents chez ces petites troupes qui ont un budget microscopique par rapport aux grands de ce monde qui évoluent à la Cour.
1600 spectacles ! Le choix n’est pas facile, c’est peu de le dire. Certains théâtres ne proposent que du café théâtre à l’humour souvent lourdingue, à éliminer. A l’autre bout de l’échelle des théâtres dont on peut être pratiquement sûr que leur sélection est bonne : dans le Off les propositions sont attentivement scrutées avant d’être acceptées (plus de candidats que de créneaux disponibles, malgré le prix !).
Quand les Grands Critiques des Grands Journaux condescendent à s’intéresser au Off et pondent une critique élogieuse, alors c’est foutu. Pas moyen d’avoir une place, c’est complet dans la journée même, jusqu’à la fin du festival. Ça nous est arrivé plusieurs fois cette année.
Néanmoins une belle moisson :
– Le double d’après Dostoïevsky : harcèlement bureaucratique
– Jacob Jacob d’après Valérie Zenatti : aussi bon que la bouteille à la mer de Gaza vu l’an dernier et qui se rejoue cette année.
– Stéphanie St Clair, Reine de Harlem d’après Raphaël Conflans : l’histoire d’une cheffe de gang d’origine martiniquaise qui a régné à New York.
– Aime comme Marquise (une comédienne de la troupe de Molière)
– Le barbier et le nazi : histoire stupéfiante d’un nazi qui après la guerre a volé l’identité d’un de ses amis d’enfance juif et a été barbier en Israël.
– Venise n’est pas en Italie, one man show très drôle
– Jouliks des histoires de famille québécoise.
– Les Cavaliers d’après Kessel superbe histoire en Afghanistan
et bien sûr « La véritable légende de Syd Barrett » joué par notre compagnie, qui monte progressivement en nombre de spectateurs mais peine à se faire une place. Dur, dur la vie d’artiste.
En gros je dirais que tout ce que j’ai vu est bon, voire très bon ou excellent !
15 juillet 2019 à 15 h 29 min
vous savez renato qu’on dit aussi qu’il s’est fait tuer ;ce qui est certain qu’il allait rechercher la mort;
c’est une chance pour vous Paul Edel d’idéaliser D., vous bénéficiez ce jour d’un menu exceptionnel, on se demande bien ce qui lui arrive …
je l’aurais plutôt imaginé assis devant l’écran remplissant des tableaux excel.
@15.30, Pas d’héroïsme à vouloir s’établir en Wallonie durant quelques mois, voyhons dhonc !… Et pourquoi pas au Grand Hornu, par hasard, c’était calme et plein de charme à ma dernière visite !
Sinon…, attendez encore un peu pour vous expliquer. On annonce un coup de tabac sur le cap corse, c’est peut-être pas le moment d’appareiller vers là-bas.
André Blavier ? Un ex pote à Guy Goffette ?…
@Pat V, bonjour, gentil de votre part de nous gratifier d’informations sur ce poète, j’ignorais son existence.
Closer, l’on vous a connu ici plus amusant. « Bagatelles pour un massacre » n’est pas d’une lecture ennuyeuse, l’épisode de la visite de Petrograd, entre autres, pourrait sortir du « Voyage ». vingt ans à lire les mêmes idioties sur les pamphlets de Céline, impayables chez les bouquinistes, rappelle pauledel, illisibles pour les ipodés.
Miss Sasseur, votre détecteur antipédés vous dérègle les sens (l’essence) une fois de plus. La prose de Levesque sur les auteurs grecs de son temps est brillante, Yourcenar en a convenu, autant qu’elle approuvait l’anthologie de Brasillach, comme le fit Lacarrière. Evidemment Wikipedia n’y voit goutte et la caravane aboie.
« J’ai pas compris grand chose… »
Je veut bien le croire, Chantal, Filò est écrit en dialecte du haut Trévise, et sans la traduction — que je n’ai malheureusement pas sous la main — je me perds même en me donnant beaucoup de peine.
Le filò, est un discours qui sert à faire passer le temps. Zanzotto dit : « Le filò était un rite important désormais disparu: dans les étables, les paysans se réunissaient et racontaient chacun une courte histoire. C’est un ensemble de connaissances qui a été perdu et que quelqu’un tente en vain de restaurer. Je me souviens, il y a quelques années de là, que j’étais étonné de voir comment ils pouvaient créer un parti en revendiquant le pouvoir du discours dialectal sans aucun fondement théorique. »
Encore Zanzotto :
https://blogfigures.blogspot.com/2011/09/andrea-zanzotto-si-ancora-la-neve_2.html?q=zanzotto
Ed et Jazzi : pour l’italien je n’avais pas le choix : seule langue enseignée dans le collège où j’étais de la 6ème à la 3ème (situation assez rare même dans le Sud Est).
Je ne le regrette pas du tout.
Pensant que je ferais des études de Lettres ultérieurement, mes parents m’ont fait faire du latin en parallèle, avec le centre d’enseignement par correspondance. Mauvais pronostic, j’ai finalement choisi des études scientifiques et j’ai dû apprendre l’anglais plus tard, par nécessité professionnelle (mais avec plaisir aussi)
Oui 3J, l’ami de Goffette, l’ancien bibliothécaire Verviétois. je j’attends de voir avant de me faire embarquer par le corse, je suis chatouilleuse sur les intolérants. Si çà vous tente la prochaine fois, poussez la porte du Daily Bul° à la Louvière.
Phil, je pense que vous ne connaissez rien au prof de philo qui vous fait de l’effet. C’est bizarre s’agissant de ce gidien, que vous restiez sec. J’ai une histoire torride à son sujet. Que je vous raconterai le moment venu.
Mon radar anti-cons vous a de nouveau repéré, sourissez.
« Comme épouse, mère et grand-mère, je suis contre les guerres meurtrières mais pas contre la non-réponse au nazisme et maintenant au terrorisme. »
Oui, il faut répondre aux nazismes de toutes sortes, et alors c’est le grand et beau mot de « résistance » qui vient à l’esprit. Cette nécessité est une limite au pacifisme et à l’anti-militarisme. Je voulais juste dénoncer les combats iniques, les guerres injustes dont la France est régulièrement coupable, par exemple en Algérie, ou en Irak (avec les Américains), etc., etc. [avec un point à « etc. », mon cher Passou !] Dans le monde actuel, il me semble plus urgent néanmoins d’essayer de faire la paix plutôt que de préparer la guerre, ce qui nous rend atrocement semblable aux combattants d’un improbable désert des Tartares. Hier, le défilé militaire m’a paru une abomination. On ne doit pas faire de ce qui donne la mort un spectacle ébouriffant, grandiose, aimable, fascinant…
«… ce qui est certain qu’il allait rechercher la mort »
Si on se tient aux Actes, il avait mis le matelas sur le sol de la chambre, ce qui, selon Sciascia, signifierait qu’il avait peur de mourir.
Chantal dit: 15 juillet 2019 à 15 h 58 min
Pourtant il me semble être connu…dans la méconnaissance générale de la poésie contemporaine européenne… 😉
Une revue remarquable à propos de l’œuvre d’Andrea Zanzotto et de sa réception, Chantal.
Il s’agit de Hi.e.ms n°9/10 hiver 2002 – 2003.
Cette revue est ( était)dirigée par Pierre Parlant dont vous pouvez retrouver les coordonnées sur facebook ( les amis que l’on se choisit ). 😉
Miss sasseur, gardez vos histoires torrides pour votre esthéticienne. vous finirez la queue coupée dans la corrida à passou, une oreille pour Christiane.
En fait j’espérais un peu, un petit, que quelqu’un (notre hôte ?) allait assouvir ma curiosité en copiant-collant le texte en question..
Phil, assez de gonflette. Des que l’on creuse un peu dans vos « goûts » littéraires, on tombe toujours dans le même marigot un peu cracra.
et taxifofolle ? qu’est-ce qu’elle en pense de la mort de cadet rousselle sur son matelas ? Aurait-elle une opinion mieux documentée ou plus personnelle que nos commentateurs moyens, sur ce nouveau coup-là par hasard ? Patientons un brin.
Et oui Phil, vous aurez un jour, vous et les erdeliens de la ligue du lol jaune, et racontee dans le détail, cette histoire fracassante, à propos de ce prof de philo, gidien par conviction, mec à gitons par défaut.
@6.07 / Promis, chantal, je m’y arrête et y entre la prochaine fois qu’on m’appelle en urgence à Louvain la Neuve. C’a m’a l’air bin chouette ! Connaissions point, mais la Belgique wallonne est tellement grande ! Merci.
https://www.lalouviere.be/loisirs/culture/musees/centre-daily-bul-co
débondez-vous miss sasseur, sans risque pour vos couettes, que connaissez-vous de la « littérature gidienne » sinon la culture par frottis
« Domaine Grec » a sûrement vieilli pour un ou deux auteurs retraduits plus récemment, mais l’essentiel est dit sur Sikelianos que Levesque, seul, devait promouvoir à Stockholm pour le nobel.
Phil, ce que je connais, à propos de ce prof de philo gidien que vous avez ressuscité ici, bizarrement, vous le saurez bien assez tôt. Et sur le billet adéquat.
Vous saurez ce que veut dire courage, face à votre veulerie, à prétexte « littéraire « .
@ Pat V, ;), 3j bienvenue chez nous !
L’incertitude du poète
Hep…, la culture par frottis (vaginal), c’est une clé d’entrée comme une autre en littérature gidienne. Et quand on ouvre cette chaste porte, tout le monde peut s’y engouffrer, au retour des croisades notamment, non ?
(NB/ & j’faisions point partie de la LCR du lolstein, ‘tation !).
15 juillet 2019 à 16 h 10 min
expliquez renato, s’il vous plait
un billet sur Levesque ? il faudra attendre longtemps Miss Sasseur. De plus prestigieux comme Rezzori n’y ont jamais eu droit. la critique littéraire s’expertise en « nauséabonderies » depuis vingt ans, esprits bouchés autant que le nez. mais vous êtes un cas clinique ! on rigole bien avec vous
Vous saurez ce que veut dire courage, face à votre veulerie, à prétexte « littéraire «
C’est une menace, ça…, qui sera oubliée la s’maine prochaine. Passoul entend pas écrire un prochain fil sur cet auteur, ttes façons. Nerveuse. Pas chatouiller. Terroriser les terrorissss avec la plume !… Et on (se) la met où on veut. Allez, on rigole un brin, vé.
Phil, next, j’ai dit : sur le billet adéquat.
Mon histoire sera intitulée :Le goût de la promotion canapé.
Le goût de Méditerranée, au fait, il est salé.
J’ai oublié de dire à Passou, -à propos de ce tweet sur Houellebecq-, que son billet récent sur les sources du Droit, aurait dû inciter à plus de retenue dans ce mauvais buzz, car la jurisprudence en est une.
Clopine, c’est peut-être justement la visite de Petrograd évoquée par Phil!
J’avoue que j’ai abandonné avant…
@Delaporte dit: 15 juillet 2019 à 16 h 09 min
Je comprends mieux ce que vous dénonciez.
Quant aux défilés militaires… en France (où le défilé du 14 Juillet est ancré dans la mémoire collective) ou ailleurs (Chine – Corée du nord (et ses missiles) – Russie (sur la place Rouge) – Turquie… en Inde, (les militaires en costumes multicolores présentent des numéros d’acrobatie, de sauts dans des ronds de flammes et font de l’équilibre sur des chevaux ou des motos).
Ici, l’armée en grande pompe… la démesure des exhibitions des armements divers (matériel de mort), des uniformes, des galons, des emblèmes, médailles, drapeaux, sonneries… des soldats défilent au pas cadencé dans une mise en scène au cordeau… Des rituels qui semblent apporter de la fierté aux militaires qui descendent les Champs-Élysées… Les écoles prestigieuses toujours en tête du défilé.
Une parade parfaitement synchronisée, un spectacle… symbole de guerre même s’il y a quand même eu présentes les forces de sécurité et de secours, les chevaux fringants de la Garde Républicaine, un homme volant, juché sur une sorte d' »hoverboard » (Zapata, champion du monde de jet-ski français), et des avions qui dessinaient des couleurs dans le ciel…
Bien qu’elle ne soit pas italienne…mais la mémoire joue des tours.
et alii, je suis en voyage, donc loin de ce texte de Sciascia ; je rentrerai ce soir tard ; demain je vous répondrai.
Au départ, la fête du 14 juillet ne voulait pas célébrer l’épisode sanglant de la prise de la Bastille, mais bien le 14 juillet suivant, en 1790 donc…
@ Renato, ne vous fatiguez pas trop avec Zanzotto, prenez soin de vous, bonne route !
@Janssen J-J dit: 15 juillet 2019 à 16 h 28 min
Je connais bien Louvain-la-Neuve, cette ville piétonne où les rues étroites n’en finissent pas de se suivre à angle droit, traversant des îlots de maisons toutes semblables quelque soient les fonctions de l’habitant (étudiant, professeur, religieux, employé de manutention…). La mixité entre les catégories socio-professionnelles y est maximale. Mais pas de cimetière car construite récemment (1970) sur des champs sur le territoire d’Ottignies, dans la province du Brabant wallon, et pas de vieux qui racontent des histoires à leurs petits-enfants. Les gens y passent mais n’y restent pas. Bâtie à la suite de la crise linguistique qui secoua l’Université de Louvain en 1967 / 1968. Outre sa partie universitaire, elle est aussi connue pour son parc scientifique et ses nombreuses entreprises dans le domaine des techniques de pointe. (Le chauffage de la ville est écologique : recyclage des déchets).
Enfin, c’était comme cela quand j’y allais dans les années 80, rendre visite à un vieil ami universitaire avec qui je marchais autour de la ville, l’écoutant… ou le soir en puisant dans sa bibliothèque des livres qui m’étaient inconnus.
À propos de Roussel
(c’est moi qui rapproche et non l’auteur)
« détresse: trop certaine déesse! »
« élixir, luxe exquis! »
« expérience — le péril, c’est d’en être asphyxié. »
« jettatura: — Je te tuerai! »
« Langage (engage au jeu, par élan).
« Malheur lamineur (en la mineur).
« mort — me met hors. »
« naissance n’est sens. »
« privilège — à vil prix l’ai-je? »
« psychologie — piste l’homme et, close et figée, lui inflige une autopsie. »
« tourment — me troue mentalement. »
« tranquillisants (s’y enliser, tel est le grand risque du traqué!)
« Ma fierté à cet égard est d’avoir trouvé, autrefois, la définition
total — le totem de Tantale
que quelqu’un qui avait laissé entendre dans un poème que son nom rime avec « universel » et dont un écrit posthume révéla qu’il avait usé systématiquement du calembour comme d’un moteur de création, Raymond Roussel (source de rayons réels, ma roue, mon sel, mon aile) […] »
(Michel Leiris, Langage tangage)
Transition toute trouvée pour ce que j’avais prévu dans la suite de mon anthologie à ma façon (Jazzi ne nous avait pas prévenus, c’est contagieux) :
« voyage — la joie de voir de ses yeux, voilà — ailleurs — l’enjeu!
(Encore Leiris, encore Langage tangage)
Dans la sous-section « le Goût des Touristes pour la Méditerranée », à tout seigneur, tout honneur (même si la langue n’est pas méditerranéenne) .
Entreprendre de remonter le temps (et prolonger de façon moins livresque sa jeunesse studieuse) en parcourant l’espace.
LXXXV
And yet how lovely in thine age of woe,
Land of lost gods and godlike men! art thou!
The vales of evergreen, thy hills of snow,
Proclaim thee Nature’s varied favourite now;
Thy fanes, thy temples to thy surface bow,
Commingling slowly with heroic earth,
Broke by the share of every rustic plough:
So perish monuments of mortal birth,
So perish all in turn, save well-recorded Worth;
LXXXVI
Save where some solitary column mourns 810
Above its prostrate brethren of the cave;
Save where Tritonia’s airy shrine adorns
Colonna’s cliff, and gleams along the wave;
Save o’er some warrior’s half-forgotten grave,
Where the gray stones and unmolested grass
Ages, but not oblivion, feebly brave,
While strangers only not regardless pass,
Lingering like me, perchance, to gaze, and sigh ‘Alas!’
LXXXVII
Yet are thy skies as blue, thy crags as wild;
Sweet are thy groves, and verdant are thy fields, 820
Thine olive ripe as when Minerva smiled,
And still his honied wealth Hymettus yields;
There the blithe bee his fragrant fortress builds,
The freeborn wanderer of thy mountain-air;
Apollo still thy long, long summer gilds,
Still in his beam Mendeli’s marbles glare;
Art, Glory, Freedom fail, but Nature still is fair.
LXXXVIII
Where’er we tread ’tis haunted, holy ground,
No earth of thine is lost in vulgar mould,
But one vast realm of wonder spreads around, 830
And all the Muse’s tales seem truly told,
Till the sense aches with gazing to behold
The scenes our earliest dreams have dwelt upon:
Each hill and dale, each deepening glen and wold
Defies the power which crush’d thy temples gone:
Age shakes Athena’s tower, but spares gray Marathon.
(Byron, Childe Harold’s Pilgrimage, Canto II)
(Lequel commençait, ou presque, par la condamnation du « pillage » commis tout récemment par Lord Elgin, la frise du Parthénon, « the Elgin marbles », fleuron du B.M.
XI
But who, of all the plunders of yon fane
On high, where Pallas linger’d, loth to flee
The latest relic of her ancient reign;
The last, the worst, dull spoiler, who was he?
Blush, Caledonia! such thy son could be!
[…]
XIII
What! shall it e’er be said by British tongue,
Albion was happy in Athena’s tears? 110
Though in thy name the slaves her bosom wrung,
Tell not the deed to blushing Europe’s ears;
The ocean queen, the free Britannia, bears
The last poor plunder from a bleeding land:
Yes, she, whose gen’rous aid her name endears,
Tore down those remnants with a harpy’s hand,
Which envious Eld forbore, and tyrants left to stand.)
@Lavande dit: 15 juillet 2019 à 15 h 51 min
Merci Lavande pour ces nouvelles.
En fait, x vous aimez raconter n’importe quoi. Sous x.
« Marie Sasseur dit: 15 juillet 2019 à 16 h 58 min
Phil, next, j’ai dit : sur le billet adéquat.
Mon histoire sera intitulée :Le goût de la promotion canapé.
Le goût de Méditerranée, au fait, il est salé. »
quelqu’un peut lui demander de la mettre en veilleuse à la spécialiste de la philo gidienne ?
d’abord Lavande, ensuite Jazzi… encore un mauvais choix, décidément vous en tenez une sacrée couche.
c’est quoi votre problème ? un problème de reconnaissance comme pablito ?
@Chantal, ça y est, je crois que je m’en souviens, si je vous dis un animal avec une bonne bouille et des cornes qui vit dans le grand nord ? vous me dites juste si je brule ou si c’est froid ? tellement peur de perdre la mémoire, encore que… peut-être qu’après tout…
Lavande dit: 15 juillet 2019 à 16 h 06 min
Très, très atypique. Quand je pense que mon collège était déjà une exception en proposant l’italien en LV2 (apparemment pour cause de forte diaspora italienne dans la région)…Mais là !
mon chien aussi t’aurais répondu KARIBOU Hamlet. D’autres plus dandys un Cerf majestueux.
Dans la rumeur des langues ou Babel-Méditerranée ?
Istanbul : « Les Mégariens qui fondèrent la cité mère l’appelèrent Byzantion, du nom de leur chef, Byzas. Les Serbes, les Bulgares, les Russes, l’appelaient Tsargrad, la ville des empereurs, les Arméniens Gosdantnubolis, la ville de Constantin, les Grec Polis, la ville comme s’il n’y en avait qu’une (…). En arabe comme dans l’ottoman administratif, c’est Kostantiniyye. L’ottoman littéraire dit Der-i-Sa’adet, la Maison de la Bonne fortune. Le Turc, dès avant la conquête, employait une expression née de la déformation du grec, eis tèn polin, vers la ville. La ville a porté encore d’autres noms : Stamboul, la Maison du Califat, la Nouvelle Rome, la Nouvelle Jérusalem. »
(Daniel Rondeau)
Alexandrie : « Cinq races, cinq langues, une douzaine de religions ; cinq flottes croisant devant les eaux grasses de son port. Mais il y a plus de cinq sexes, et il n’y a que le grec démotique, la langue populaire, qui semble pouvoir les distinguer. »
Lawrence Durrell
@ 17:35
C’est le pseudo à lettre unique qui fait ça.
Moi, j’aurais plutôt pensé à un ORIGNAL original…, mais bon, je veux pas trop déranger non plus, hein. –
Ah !… Louvain-la-Neuve…, où nous avions fait l’amour le soir même de notre arrivée, croyant être débarqués à Leuven ! Quelle méprise mémorab’ !
amlet, toi, ton problème il porte un nom: Trop d’écran. Change pour l’écran total au lieu du tout écran, et oublie moi 5 min.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Promotion_canap%C3%A9
A la différence de Marcel, va falloir se lever de bonne heure pour en donner le goût… On peut toujours commencer par ça !…
@16.58, à la différence de Marcel, va falloir se lever d’bonne heure pour en donner « le goût ». On peut toujours commencer avec ça…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Promotion_canap%C3%A9
Louvain-la-Neuve dans les années 80, ahem, « Louvain-la-Veuve », construite sur un lieu dont le prix était abordable à cause d’un micro-climat (surnommé « la petite Sibérie), à demi-achevée avec des échancrures béantes de parking, fins de semaines déserte et sinistre,…. Bon, c’était quand même une des meilleures universités non seulement en Belgique mais en Europe continentale.
Éventuellement, Georges Gurdjieff, Rencontres avec des hommes remarquables ou le film homonyme de Peter Brook.
Le grec domotique est une des langues populaires Jazzy, je crois me souvenir que Sapience Malivole m’a expliqué que pour pouvoir indiquer l’origine d’un grec, pays de grands voyageurs, il fallait se pencher sur son écriture, qui permettait d’évaluer son âge, son degré d’alphabétisation et par delà souvent son milieu social, mais certains peuvent très bien écrire en patois local à leurs anciens et adopter une autre terminologie dans la vie courante et passer facilement d’une langue à l’autre. C’est musical en fait, il faut avoir de l’oreille. J’ai appris un peu à prononcer le grec, j’aime surtout l’écouter, les sons articulés ont quelque chose d’assez magique, très doux, cela me change du brusseleirr que je me vois souvent obligée d’exécuter pour faire marrer mes voisins français, drôle d’habitude que nous avons d’entamer par dessous la conversation, curieusement en anglais pas du tout le même rapport de domination. We feel more free.
Pour traduire, le métier est beaucoup plus exigeant.
x : Britanny Melodies ? Jean O ?
Tsaganos signifie petit crabe.
Pour moi la page LLN est tournée, je n’y vais plus pour y suivre des cours en faculté de lettres, souvenir très gai de découvertes, ensuite davantage visiteuse d’un jour pour saluer un fiston résident, désormais objet volant identifié au Canada pour l’été. Il me reste un tas de bouquins associés à l’étude de textes, des syllabus que j’ouvre de temps en temps.
Orignal j’y avais pas pensé tiens,.
j’ai trouvé le sindarin que je ne connaissais pas
Le sindarin ou gris-elfique est une des langues construites imaginées par le romancier et philologue J. R. R. Tolkien dans le cadre de l’élaboration des récits de la Terre du Milieu.
ce n’est pas « domotique » mais demotique:
La domotique est l’ensemble des techniques de l’électronique, de physique du bâtiment, d’automatisme, de l’informatique et des télécommunications utilisées dans les bâtiments, plus ou moins « interopérables » et permettant de centraliser le contrôle des différents systèmes et sous-systèmes de la maison et de l’ ..
Il faudrait faire l’inventaire de toutes les langues parlées aujourd’hui sur tout le pourtour de la Méditerranée. hamlet, tu te charges de Marseille ? et Alii, ça vous tente pour Israël ?
vous avez aussi l’Égyptien démotique – Vikidia, voir toile
démotique comme démocratie
l’égyptien:
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3b/Akerblad.jpg/360px-Akerblad.jpg
@ e alli, intéressant merci !
pioché ceci schématique mais applicable dans le processus de création graphique :
mais le 19 mai 1948, un amendement est adopté par le gouvernement d’Israël précisant que l’anglais n’est plus langue officielle9. Le 19 juillet 2018, La Knesset légifère pour la première fois quant aux langues utilisées en Israël en proclamant l’hébreu langue officielle et l’arabe, langue à statut spécial.
voir wiki
https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_en_Isra%C3%ABl
, et des avions qui dessinaient des couleurs dans le ciel…
Des fumigènes
La patrouille de France
Des aviateurs
🛫✈👨✈️👩✈️
P.Assouline l’ mentionné
Avrom Sutzkever, Abraham, Avrohom Sutzkever, né à Smarhon (Empire russe) le 15 juillet 1913 et mort à Tel-Aviv (Israël) le 20 janvier 2010, est un poète juif yiddish israélien. Il est considéré comme le plus grand poète yiddish survivant de la Shoah avec Chava Rosenfarb.
Sommaire
1 Biographie
2 Poèmes
2.1 Pain et sel
2.2 Sous tes étoiles blanches
3 Œuvres publiées
3.1 En yiddish
3.2 En français
3.3 En anglais
4 Notes et références
5 Liens internes
6 Liens externes
mon amie, juive d’Algérie , qui avait fait des études universitaires d’hébreu (Capes) et l’enseignait déjà en France a épousé en Israel un juif yéménite lettré:
Les juifs yéménites utilisent l’arabe pour la communication privée, comme les autres juifs arabes.
L’hébreu demeure la langue liturgique, et la langue des lettrés. La prononciation de l’hébreu yémenite est différente de celle des autres communautés séfarades. Le Sègol est prononcé comme un A grave, et celle du Holam, comme un é mouillé, un peu ressemblant à la prononciation lituanienne, ou comme un eu. Le Kamats n’est pas comme un A, mais comme un O fermé. Ils font la différence entre le Sheva et le Tséré. Il en résulte que le mot éhad, (un) et le mot aher (un autre) ont une ressemblance, et nous voyons une trace de ce problème dans un texte de la Guemarah. Certains en déduisent que cette prononciation est plus proche de celle qui était à l’origine.
Parmi les auteurs juifs yéménites :
Shalom Shabazi (en) (1619-1686 ?), rabbin et poète, a publié un recueil de poèmes destinés à être chantés ou psalmodiés, intitulé Diwan, écrit pour une part en hébreu, et pour une autre part en arabe ; il a écrit également un commentaire sur le Pentateuque.
Yiḥyah Salaḥ (en) (ou Yihya Salih) (1713 – 1805), rabbin, auteur d’un commentaire en hébreu de textes liturgiques, Etz Ḥayyim (« L’Arbre de la vie »), et d’un ouvrage en arabe, Sha’arei Ṭaharah (« Les Règles de la pureté », concernant les femmes pendant la période des menstruations).
Hayyim Habshush (1833-1899), rabbin et auteur d’un récit de voyage écrit en partie en hébreu, et en partie en arabe.
Un témoignage intéressant de Constantin Dimaras sur leur traduction des poèmes de Constantin Cavafy !
« Nous nous sommes rencontrés, Marguerite et moi, un soir de 1935, je crois, par l’entremise d’André Embiricos. Je ne sais plus comment j’en suis arrivé à lui parler de Constantin Cavafy. Dans les années 30-35, j’avais beaucoup travaillé sur lui. Je l’ai connu comme la jeunesse athénienne l’a connu, quand il a quitté Alexandrie pour Athènes. […] Cavafy était pour moi quelqu’un de très important et il était naturel que, conversant avec une intellectuelle, je parle de lui. Marguerite a été passionnée par ce que je lui disais de cet homme et a voulu, sur l’heure, découvrir sa poésie. Je travaillais dans une librairie dont je possédais la clef. Nous y sommes allés, en pleine nuit. J’ai pris un exemplaire de Cavafy et j’ai commencé à lui traduire les poèmes, au fil de la lecture, puisqu’elle ne lisait pas le grec moderne. Je ne sais plus comment est née l’idée de cette collaboration entre nous, pour traduire l’œuvre entier de Cavafy, le volume à la publication duquel j’avais contribué. Nous y avons donc passé tout un été, que je continue de croire être celui de 1936. Notre collaboration n’était pas toujours de tout repos. Marguerite Yourcenar, je crois que tout le monde le sait aujourd’hui, était assez autoritaire. Et obstinée. Moi, de mon côté, j’avais des idées bien précises sur ce que devait être une traduction. Idées qu’elle ne partageait pas. Ma vision de la traduction n’est pas du tout laxiste. Je n’aime pas l’idée des « belles infidèles ». Marguerite, elle, se préoccupait uniquement de ce qu’elle considérait comme bien en français. Elle a prouvé bien plus tard qu’elle ne « traduisait » pas, quand elle a publié La Couronne et la Lyre. Dans ce livre, on trouve des poèmes français, adaptés de poèmes grecs, mais en aucun cas traduits. Pour Cavafy, ce n’est pas le cas. C’est bien une traduction. Mais nos différends portaient toujours sur cette question. Moi je lui faisais la traduction mot à mot et elle « arrangeait ». Parfois le ton montait entre nous, chacun défendant ardemment sa position. Alors ma femme intervenait. Elle nous rejoignait, dans le salon où nous nous étions installés pour travailler. Et le ton baissait. Marguerite souhaitait faire du style, en français. Je n’avais rien évidemment contre cela. Mais je voulais que la traduction fût exacte. La traduction que nous avons faite, elle et moi, de Cavafy, n’est pas trop éloignée de ces principes. Sauf à quelques endroits où elle a beaucoup insisté et où j’ai cédé. Il existe d’autres traductions, en français, qui sont plus fidèles, mais qui sont loin d’avoir la même valeur littéraire. Cela dit, cette traduction de Marguerite Yourcenar ne donne pas vraiment le climat particulier de la poésie de Cavafy. À mes yeux, elle demeure plutôt l’œuvre d’une grande styliste française que l’œuvre d’un poète grec. »
Chantal dit: 15 juillet 2019 à 18 h 23 min
yes !!!
bon, il y a quelques poèmes accessibles sur latoile:
de Hava Pinhas Cohen
https://journals.openedition.org/yod/405
Yod est une revue de l’INALCO, centrée sur la littérature, l’histoire, la philosophie et la sociologie du peuple juif en Israël et dans la diaspora, ainsi qu’à l’hébreu et aux langues juives. Chaque numéro est consacré à une thématique précise et fait appel aux meilleurs chercheurs européens, américains et israéliens.
un texte du dernier numéro sur la toile
Dory Manor
« Ajuster l’expression occidentale aux instruments d’une langue orientale »
Yakov Fichman et « l’horizon traductif » de la génération de la renaissance de l’hébreu moderne [Texte intégral]
« Adjust Western Expression to the Instruments of an Oriental Language »: Yakov Fichman and the « translational horizon » of the Generation of the Renaissance of Modern Hebrew
https://journals.openedition.org/yod/
sur le yddish
Avant-propos
Masha Itzhaki et Yitskhok Niborski
https://journals.openedition.org/yod/253
@vedo dit: 15 juillet 2019 à 19 h 07 min
Mes souvenirs, si lointains, sont greffés sur mon ami, maintenant mort. Il était professeur de théologie à la faculté avant sa retraite. Ses étudiants ne l’avaient pas oublié. Ils venaient encore échanger avec lui, lui faisaient des frites et lui apportaient une bière dont j’ai oublié le nom. L’un d’entre eux s’était lancé dans sa biographie, passionnante.
Le parking ? Il ne conduisait pas… je ne l’ai pas vu !
C’est un beau souvenir de Provence. Je l’avais rencontré près d’une vigne que je dessinais. Cette amitié a été lumineuse et pleine d’humour. Je le faisais rire avec mes idées sur Dieu, la religion, les femmes dans la religion, les ors du pape…
Il m’a bien appris Dieu. Nous évoquions souvent Le livre de Job. Il aimait me parler de la colère de Job, du fait qu’il parlait tout le temps, que cette parole le maintenait en vie. Il comprenait sa colère face à ce Dieu qui ne réagissait pas à ses interpellations. Job n’arrêtait pas de crier : Réponds-moi, Viens t’expliquer !
C’est là que j’ai découvert que Dieu finit enfin par parler mais seulement au chapitre 38 du récit. Et alors, les paroles de Dieu sont complètement décalées. Rien sur la souffrance de Job ! Il lui parle de la création !
Puis on parlait de Moïse qui ne pouvait voir Dieu sur le mont Horeb, du scandale de la Croix.
Ce n’était jamais facile. Je ruais dans les brancards !
J’aimais qu’il soit contre la morale de l’obligation.
Mon ami me posait des questions auxquelles je ne savais pas répondre : comment interpréter le silence de Dieu ? Dieu parle de biais, échappe toujours à ce qu’on attend, disait-il. Il faut tâtonner…
Des livres de Primo Levi, une question le taraudait : Pourquoi quand Auschwitz a été libéré, c’était les déportés qui avaient honte et non pas les bourreaux ? Il disait que l’accumulation des plaies fait que la honte naît, que l’homme se replie sur lui-même et s’enferme, que le honte c’est comme de la haine contre soi, celle qui a subi la violence, celle que l’on rejette parce que c’est trop difficile.
Il lisait souvent un philosophe juif Hans Jonas (Le concept de Dieu après Auschwitz). C’est près de ce vieil ami que j’ai commencé à comprendre que Dieu pouvait avoir abandonné sa toute-puissance pour faire advenir l’histoire humaine, qu’il n’était pas intervenu durant les atrocités de la Shoah, parce qu’Il ne le pouvait pas. De Dietrich Bonhoeffer, aussi,il faisait mémoire, celui qui a dit avant d’être exécuté par les nazis : – Seul un Dieu faible peut nous venir en aide.
Oui, j’ai beaucoup grandi près de lui. Il me reste ce petit fil fragile que je tiens fermement dans la main pour sortir du labyrinthe de mes doutes.
Voilà Louvain la Neuve pour moi…
j’en profite pour signaler le livre d’ un psy hébraïsant et traducteur d’hébreu que j’aime bien;je n’ai pas encore lu son livre, une urgence pour moi!
Le 29 mai 2019, Gérard Haddad, ingénieur agronome, psychiatre et psychanalyste (né à Tunis en 1940), a publié « le silence des prophètes ».
Le premier des chapitres, « le silence des voix juives », contient l’essentiel de sa critique des intellectuels juifs français. La première question qui lui est posée tient à «la quasi absence des figures juives sur la scène intellectuelle » (sic), contrairement à un passé relativement récent, lorsque s’exprimaient Bernard Lazare, René Cassin (rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme), ou plus récemment, Vladimir Jankelevitch ou Stéphane Hessel.
Gérard Haddad qualifie alors de « tragique », le silence des voix juives sur la scène intellectuelle. Plus précisément, il aborde le rapport des intellectuels juifs français à ce qu’il
@rose dit: 15 juillet 2019 à 19 h 49 min
Des peintres-patrouilleurs…
Le goût des frites, une fois.
« Le 11 juillet 1947, plus de 4500 juifs rescapés des camps de la mort embarquaient à Sète pour la Palestine. Mais le voyage de l’Exodus 47, commémoré aujourd’hui môle Saint-Louis, allait se transformer en effroyable périple…
Face à la Méditerranée, la plaque dit… «Exodus 47. Le 11 juillet 1947, 4530 résistants, émigrés, clandestins tentant de forcer le blocus naval britannique embarquaient ici, sur «L’Exodus 47» aidés par la population et les autorités de la région afin de reconstruire une nouvelle vie de liberté sur la terre ancestrale d’Israël».
Cette nuit là, môle Saint-Louis ? «L’Exodus 47» s’appelle encore le «President Warfield» (lire ci-desous) et à bord les rescapés de la Shoah – s’ils savent qu’ils ne sont pas les bienvenus pour Londres, mandataire de la Palestine- n’imaginent pas l’accueil que leur réservent les Britanniques, 30 ans après la Déclaration Balfour et alors que le monde vient de découvrir l’holocauste, entre 5 et 6 millions des juifs d’Europe exterminés par les nazis, leurs alliés et leurs complices des pays occupés.
Oublié ce qu’écrivait le 2 novembre 1917 le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni. «Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour la réalisation de cet objectif…» Pression des pays arabes : désormais Londres tente au contraire d’interdire le territoire aux immigrants juifs. Et pour l’heure, Ernest Bevin, lointain successeur d’Arthur Balfour, est attendu à Paris dans le cadre des négociations du plan Marshall…
Tragique odyssée
Les Anglais sont furieux à l’idée que la France puisse laisser partir ce vieux vapeur panaméen et ses 4551 personnes à bord (avec l’équipage) dont 1732 femmes et 955 enfants. Et les Français entendent ménager leur allié. Les responsables sionistes comprennent qu’ils n’ont plus le choix. Le navire doit appareiller sans attendre.
Jeune capitaine courageux de 24 ans, Ike Aronowicz fait larguer les amarres pour ce qui deviendra une tragique odyssée. Bientôt encerclé par les destroyers britanniques puis éperonné en vue de la «Terre promise», l’Exodus 47 est finalement pris à l’abordage par les commandos qui gazent et matraquent les passagers avant d’ouvrir le feu face à leur résistance. 3 morts et près de 200 blessés. Sous contrôle, le navire est conduit à Haïfa.
Ensuite ? Les malheureux seront transférés sur trois «bateaux cage» puis renvoyés dans des conditions inhumaines vers… l’Allemagne et ses camps de déplacés. «Auschwitz flottant» titre en une le quotidien marseillais Rouge Midi, le 30 juillet, 70 personnes choisissant à l’escale de débarquer en France, à Port de Bouc. L’indignation est mondiale, le discrédit anglais total : aux victimes la victoire psychologique. Et les Nations unies comme l’opinion publique auront aussi en tête leurs visages lorsqu’un an plus tard l’état d’Israël sera créé. »
La Dépêche
Et les Nations unies comme l’opinion publique auront aussi en tête leurs visages lorsqu’un an plus tard l’état d’Israël sera créé. »
La Dépêche
Ils étaient pilotes. Trop en avance pour leur temps. Fallait rentrer dans le rang & pas se faire remarquer.
Les victimes & les bourreaux.
C.pck les bourreaux si t surs d’eux et dominateurs, ont tout le temps raison et ne se mettent jamais en question.
Je n’imagine pas que ce soit pck les victimes se croiraient en tort.
Non.
C ppeut-êtreune honte d’avoir été dans ce rôle/jeu là.
Aussi bien Levi qu’Antelme et les autres ont dit que c’était irracontable.
C.comme quand tu dis un secret de famille, que personne n’écoute ou que chacun bouche ses oreilles.
Personne ne veut savoir, c’est une constante.
Les juifs portent cela, et d’autres aussi.
sont sûrs d’eux etc.
Alors amlet, tu vois tu peux bouffer tes lasagnes de cailles tranquille.
Moi je suis dégoutée total des simagrées des uns et des autres ici. Des vieux comme toi qui tournent en rond. Et la terre, elle tourne, sans vous.
Enfin, avec en épigraphe
« Amériques homériques »
(toujours Leiris, toujours Langage tangage)
la Méditerranée comme mer fermée et leurre. « Le long Voyage » tient en six pages.
Tout commence de nuit dans une atmosphère de clandestinité.
« Era una notte che pareva fatta apposta […] E faceva spavento, respiro di quella belva che era il mondo, il suono del mare: un respiro che veniva a spegnersi ai loro piedi.
Stavano, con le loro valige di cartone e i loro fagotti, su un tratto di spiaggia pietrosa, riparata da colline, tra Gela e Licata: vi erano arrivati all’imbrunire, ed erano partiti all’alba dai loro paesi; paesi interni, lontani dal mae, aggrumati nell’arida plaga del deudo. Qualcuno di loro, era la prima volta che vedeva il mare: e sgomentava il pensiero di dover attraversarlo tutto, da quella deserta spiaggia della Sicilia, di notte, ad un’altra deserta spiaggia dell’America, pure di notte. »
Le passeur au baratin de commis-voyageur mais au visage sérieux et honnête s’y était engagé : après douze jours de traversée, il les débarquerait sur une plage du New Jersey (Nugioirsi), à deux pas de New-York. Ceux qui ont de la famille là-bas pourront leur écrire qu’ils les attendent à la gare de Trenton.
250 000 lires, moitié au départ, moitié à l’arrivée ; pour réunir la somme, ils ont tout vendu. Certains petits malins avaient eu recours à ces sangsues d’usuriers, pas mécontents de leur jouer un bon tour : quelle tête ils feraient lorsqu’ils apprendraient où ils étaient partis !
Deux hommes manquent à l’appel, tant pis pour eux, on part.
« All’undicesima notte il signor Melfa i chiamò in coperta: e credettero dapprima che fitte costellazioni fossero scese al mare come greggi; ed erano invece paesi, paesi della ricca AMerica che come gioielli brillavano nella notte. E la notte stessa era un incanto: serena e dolce, una mezza luna che trascorreva tra una trasparente fauna di nuvole, una brezza che dislagava i polmoni.
« Ecco l’America » disse il signor Melfa.
« Non c’è pericolo che sia un altro posto? » domandò uno: poiché per tutto il viaggio aveva pensato che nel mare non ci sono né strade né trazzere, ed era da dio fare la via giusta, senza sgarrare, conducendo una nave tra cielo ed acqua*.
Il signor Melfa lo guardò con compassione, domandò a tutti « E lo avete mai visto, dalle vostre parti, un orizzonte come questo? E non lo sentite che l’aria è diversa? Non vedete come splendono questi paesi? »
Tutti convennero, con compassione e risentimento guardarono quel loro compagno che aveva osato una così stupida domanda.
« Liquidiamo il conto » disse il signor Melfa.
Puisqu’on est en vue de la côte américaine, une journée plus tôt que prévu, il est temps de verser le restant de la somme due, de rassembler leurs affaires ; il n’y a plus grand chose puisque les provisions ont été consommées pendant le voyage : seulement un peu de linge et les cadeaux pour la famille déjà installée en Amérique : du pecorino ou des napperons en broderie. Ils étaient tout légers en descendant dans le canot, ils riaient et chantonnaient, et l’un d’eux se mit à chanter à gorge déployée.
Mais vous n’avez donc rien compris. Dès que je vous aurai déposés à terre, vous pourrez courir après le premier flic que vous rencontrerez et vous faire rapatrier, je m’en fous. Mais laissez-moi le temps de revenir à bord, bon dieu !
Les voilà sur la plages, qui ne savent pas trop quoi faire ni dans quelle direction aller. Melfa leur avait recommandé de s’éparpiller, mais personne n’avait envie de s’éloigner des autres ; à quelle distance étaient-ils de Trenton ? combien de temps fallait-il pour y arriver ?
« Sentirono, lontano e irreale, un canto. ‘Sembra un carrettier nostro’, pensarono: e che il mondo è ovunque lo stesso, ovunque l’uomo spreme in canto la stessa malinconia, la stessa pena. Ma erano in America, le città che baluginavano dietro l’orizzonte di sabbia e d’alberi erano città dell’America.
Due di loro decisero di andare in avanscoperta. Camminarono in direzione della luce che il paese più vicino riverberava nel cielo. Trovarono quasi subito la strad: ‘asfaltata, ben tenuta: qui è diverso che da noi’, ma per la verità se l’aspettavano più ampia, più dritta. »
Tiens, les autos qui passent ressemblent à des Fiat. Premier panneau indicateur : Santa Croce Camerina-Scoglitti.
Bon, j’arrête la première voiture qui passe, et je lui demande « Trenton » ? Même si on ne comprend pas ce qu’ils nous diront, on verra au moins dans quelle direction il faut aller.
« Che? » fece l’automobilista.
« Trenton? »
« Che trenton della madonna » imprecò l’uomo […]
L’automobilista chiuse lo sportello, rimise in moto. L’automobile balzò in avanti: e solo allora gridò ai due che rimanevano sulla strada come statue « ubriaconi, cornuti ubriaconi, cornuti e igli di… », il resto si perse nella corsa. »
Ils s’allongent sur le bord du fossé ; ils ont bien le temps de revenir apprendre aux autres qu’ils avaient débarqué en Sicile.
(* : à rapprocher du chapitre de Détienne et Vernant sur la corneille de mer…)
« Il lungo viaggio » est une nouvelle de Leonardo Sciascia, dans le recueil Il Mare colore del vino.
« Et la terre, elle tourne, sans vous. »
Mais pas sans la grâce de Marie Sasseur !
Mon cher Jacuzzi, je suis allé enfin voir Rojo aujourd’hui. Qu’en pensiez-vous ?
« e igli di… » —> « e Figli di… »
Toujours langage langage, c’est le canapé qui les structure, les petitix de l’akadémie de psychossio. Les grands X, eux défilaient hier sur les Champs, certainement.
J’ai rencontré l’autre jour un philosophe qui a l’intention de démonter tout ce fatras de débilité langagière schleuhfriendly en langue gour. Cela m’a fait rire.
Les critiques de Libé et du Monde n’étaient pas géniales, mais disaient l’essentiel sur ce film. J’ai plutôt aimé. On se dit : Enfin du vrai cinéma ! Enfin un cinéaste qui a travaillé ! ça rime enfin à quelque chose. Bon, ce n’est pas parfait, mais il y a de l’idée. Cela faisait longtemps que je n’avais pas regardé ma montre pendant une projection !
J’étais perplexe, Delaporte. Positivement perplexe !
7 juillet 2019 à 11 h 51 min
« Rojo » du cinéaste argentin Benjamín Naishtat.
Etrange film et étrange histoire que cette évocation de l’Argentine des années 1970.
Années sombres qui se soldèrent par la disparition de 300 000 personnes, les fameux « desaparecidos », et le départ en exil de bon nombre d’Argentins.
C’est dans le contexte de la guerre froide – le pays ayant choisi résolument le camp des USA -, juste avant que la junte militaire ne renverse le régime d’Isabelita Perón, que Benjamin Naishat, né après ces évènements, a placé son film.
Un film à l’atmosphère de polar plus que de film politique.
Celle-ci n’étant jamais abordée directement mais seulement à travers le comportement feutré des personnages : la bourgeoisie de droite prenant nettement le pas sur celle de gauche, tel l’avocat Claudio, magistralement interprété par l’acteur Dario Grandinetti.
Un homme cultivé, qui sous le verni de sa bonne éducation, ne manquera pas de profiter de l’opportunité de la situation.
La nostalgie est empreinte ici d’une violence diffuse et ne nous renvoie pas une image pour le moins positive de ses habitants, qui nous apparaissent étrangement exotiques et passablement cruels.
Dès la première scène, on assiste au pillage d’une villa de la banlieue résidentielle de Buenos Aires par ses distingués voisins : les propriétaires légitimes ayant dû partir en catastrophe. On apprend aussi comment bien tuer une mouche sans se fatiguer et l’on assiste à l’art d’émasculer un taurillon avant de le savourer en barbecue.
Ou encore comment faire disparaitre un corps dans le désert…
A noter aussi ici le choix formel du cinéaste, qui a l’habituelle narration éclatée a préféré une narration linéaire, plus simple, et qui du coup rajoute paradoxalement une couche à l’étrangeté du film.
Oui, ils sont vraiment étranges ces Argentins !
La B.A. de « Rojo »
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19583277&cfilm=263990.html
christiane dit: 15 juillet 2019 à 20 h 45 min
Dieu ne répond rien sur la souffrance de Job ?
ah bon ?
la première chose à noter c’est que Dieu « parle » quand Job finit par se taire.
c’est le silence de Job qui fait advenir la parole de Dieu.
signification = Job ne pouvait pas entendre cette parole avant, quand il se plaignait.
ça c’est la première leçon à tirer : pour entendre la parole de Dieu il faut la condition d’un silence intérieur = plus de plainte, se plaindre c’est parler à la place de Dieu et Dieu n’aime pas le tumulte.
il faut donc interpréter cette parole non pas comme venant de l’extérieur = Dieu parle à Job, mais intérieure = Dieu parle en Job, et pour l’entendre en soi il faut commencer par la boucler.
et cette voix intérieure que dit-elle ? elle ne dit rien, je veux elle n’affirme rien, elle ne donne pas de réponse, au contraire elle pose une question.
pourquoi ? parce que comme dirait l’autre la réponse tout le monde la connait, même Job, par contre ce que personne ne connait dans cette affaire c’est la question.
et la question quelle est-elle ? Dieu demande : où étais-tu quand j’ai créé ce monde ?
en fait ce n’est pas une question d’ordre géographique, ou topologique, quand il lui demande où étais-tu tout le monde sait bien que Job n’était pas là, je veux dire au moment de la création.
c’est la 2ème fois que Dieu pose cette question, la première fois c’est à Adam, et là c’est pareil, ce n’est pas comme une partie de cache avec Dieu où Dieu compte juqu’à 50 et ensuite il va chercher Adam, et comme il ne le trouve pas il lui demande où es-tu ?
non, c’est une question existentielle et anthropologie.
parce que de tous les éléments créés par Dieu, les étoiles, les poissons, les écureuils, tout ! il n’y en a qu’une qui se plaint ! c’est qui ? c’est l’homme ! un écureuil ne se plaint jamais, une étoile bouffée par l’explosion d’un soleil ne se plaint pas, une gazelle qui se fait bouffer elle et tous ses enfants par un lion ne se plaint pas, personne ne se plaint à par l’homme, à part Job.
d’où la question de Dieu ! Dieu se dit qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour créer un être qui vient me casser les burnes à se plaindre alors que tout le reste de la création me fout la paix et ne se plaint jamais de son sort.
voilà la question que se pose Dieu à l’intérieur de l’esprit de Job quand il finit par la mettre en veilleuse : il se demande quelle est sa place dans l’univers.
et des types qui se demandent quelle est leur place dans l’univers croyez-moi ça ne court pas les rues, demandez à Macron il ne s’est jamais posé ce genre de question.
et pourtant Macron devrait se la poser, parce que quand on replace l’ensemble dans un contexte général l’homme prend conscience de la responsabilité liée à sa spécificité.
cette question est loin de ne pas être une réponse, en vérité elle est la seule réponse valable à tous les maux des hommes dans toute l’histoire humaine.
cette question possède le pouvoir d’évacuer le mal et toutes les catastrophes humaines.
d’ailleurs aujourd’hui, quand on écoute le discours des écolos c’est bien la question qu’ils se pose de la place de l’homme dans l’univers, parce que cette question représente la réponse aux catastrophes écologiques à venir, et aux aussi voient cette question comme une réponse à tous ces problèmes.
du coup, dire que cette question n’est pas une réponse c’est pas vrai du tout, non seulement cette question est une réponse, mais c’est la meilleure réponse qu’on puisse donner de demander à l’homme : quelle est ta place dans l’univers.
et voilà, s’il y a un truc qu’il ne faut pas lire trop rapidement c’est la Bible, déjà Musil ça se lit lentement, mais la Bible c’est pire !
La critique de Libé
https://next.liberation.fr/cinema/2019/07/02/rojo-le-coup-d-eclat_1737581
Le père de Michel Leiris a géré la fortune de Raymond Roussel (après avoir été l’employé du père, Eugène Roussel). Au-delà de cette proximité professionnelle d’agents de change, M. L. était un grand admirateur de l’écrivain R. Roussel.
On reste dans la galaxie surréaliste
https://www.fayard.fr/sciences-humaines/roussel-co-9782213598123
Quand j’ai « rebondi » sur l’évocation de Raymond Roussel, par Renato je crois, je pensais que tout cela était bien connu et qu’il n’était pas nécessaire d’expliciter le rapport.
Moi, je n’ai pas été déphasé par ce film. J’aime au contraire ce genre de narration mystérieuse, qui rappelle Antonioni. Le cinéaste, très brillant, a du mal à trouver une cohérence, mais cela fonctionne à peu près, même si la fin m’a un peu déçu : il aurait dû oser la folie pure, le déjantage. C’est impressionnant, ce pressentiment argentin de la dictature. Les gens sont déjà coupables avant que ça commence ! Ce film nous paraît avoir été fait, non aujourd’hui, mais en 1975. Il y a un côté parodique extraordinaire. Et les scènes du commencement sont magnifiques, notamment celle du restaurant ! Jacuzzi, je suis moins réservé que vous, et je le conseille universellement !
L’acteur principal est exceptionnel, mais il a des allures de Jean-Pierre Marielle, avec ce visage arrondi et ce grand nez, et cette calvitie. Dans la dernière scène, il revêt une perruque qui ne lui va du tout. J’ai trouvé que l’effet était téléguidé, et pour tout dire raté.
D’habitude, quand on traverse une crise on se rase la tête. Lui, il met une perruque de femme. C’est grotesque ! La fin du film, ce n’est pas ça !
« il aurait dû oser la folie pure, le déjantage. »
Moyennant quoi, il a choisi le conformisme et la perruque, Delaporte !
Quant à Byron et son Pèlerinage de Childe Harold, il me semblait que ses liens avec la Grèce étaient connus; Missolonghi and all that.
À moins de placer la Grèce sur la Baltique (remarquez l’Allemagne avait insisté pour faire partie de l’Union pour la Méditerranée, alors…), je ne vois pas trop ce qui vous chiffonne.
Mais apparemment, tout cela vient comme un cheveu sur le gratin d’endives…
Le détective chilien, vedette de la télé argentine, et grand chrétien m’a fait penser à toi, Delaporte !
« Moyennant quoi, il a choisi le conformisme et la perruque, Delaporte ! »
Pas complètement. Je le redis, la fin est ratée. Il faudrait partir avant les dix dernières minutes. Pas mal, quand même !
« Le détective chilien, vedette de la télé argentine, et grand chrétien m’a fait penser à toi, Delaporte ! »
Je lui ressemble. C’est moi ! Mon sosie ! Vraiment, deux gouttes d’eau…
« Le détective chilien, vedette de la télé argentine, et grand chrétien m’a fait penser à toi, Delaporte ! »
Je lui ressemble. C’est moi ! Mon sosie ! Vraiment, deux gouttes d’eau…
« Le détective chilien, vedette de la télé argentine, et grand chrétien m’a fait penser à toi, Delaporte ! »
Je lui ressemble. C’est moi ! Mon sosie ! Vraiment, deux gouttes d’eau…
Jazzi : tu avais aimé « dans ses yeux » : « el secreto de su ojos » de Campanella tiré du polar d’Eduardo Sacheri « la pregunta de sus ojos » : ça se passe presuqe la même année 74/75.
tu sais si Rojo est aussi tiré d’un polar ?
oui Delaporte, les croyants ont cette particularité curieuse de faire le mal en croyant qu’ils font le bien.
la dictature argentine, comme celle de Franco comme beaucoup d’autres ont été soutenus par de bons croyants, il faut être hyper catho pour balancer des gens vivants d’un hélicoptère au dessus de la jungle ou de la mer, sans sourciller, avec l’impression de faire le bien.
si on regarde la balance le catholicisme a plus souvent représenté un fléau qu’une promesse de bonheur.
pas besoin de lire vos commentaires haineux pour le savoir, vous n’êtes qu’un petit cas particulier noyé dans un grand tout nauséabond.
Non, « Rojo » est un scénario original du jeune réalisateur.
http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=443370.html
l’église a trop souvent soutenu les esprits les plus tordus.
Jazzi le thème ressemble à « dans ses yeux » ?
Pas vu « Dans ses yeux », hamlet.
« dans ses yeux » c’était une petite frappe, un type médiocre, le fascisme réside surtout dans le fait de réussir à promouvoir les gens médiocres, comme les miliciens en France, c’était pour eux une opportunité unique de faire valoir leur médiocrité.
j’imagine que dans « Rojo » c’est pareil ?
C’est plus feutré, dans « Rojo ». Les opportunistes sont très bien éduqués, hamlet !
Jazzi tu devrais le voir c’est un excellent film.
un autre très bon film argentin c’est « Carancho », un film tiré de la réalité, les gens se cassait des membres, ou se faisait écraser par la voiture d’un copain pour toucher les indemnités d’assurance.
après ce film ils ont modifié la loi sur les primes à l’assurance.
se cassaiENt des membres, ou se faisaiENt
@hamlet dit: 15 juillet 2019 à 21 h 55 min
Etrange, votre belle réponse…
Un cadeau ultime de ce vieil ami un livre imprimé le 6 novembre 1945 sur les presses de Paul Attinger, maître imprimeur à Neuchâtel, sur papier à la cuve puisé à la main :
La Genèse – Patrice de la Tour du Pin.
(p. 12)
« L’heure est enfin venue de m’abîmer en lui…
Et c’est la nuit du Seul, c’est la grande descente
Vers une nuit de Poésie ! – des lueurs brèves
Surgissent de partout, et des veines flottantes
Tels des serpents de mer se chevauchent au loin ;
Jusqu’aux portées de ma vision spirituelle,
Comme s’il faisait chair encor sur mes confins…
Et c’est la nuit du Seul, la nuit originelle
D’amour ! mon cri s’en va jusqu’aux rebords extrêmes
Passant de voix en voix à son écho divin :
La nuit d’amour dans la Genèse de soi-même ! »
(p.31)
« Batelier de soi-même en soi-même,
je suis allé plus loin par maints états de grâce.
Vers ce mystérieux Aimant, au for extrême,
Îlot perdu que rien n’indique dans l’espace
Ou le temps – pas un gémissement,
Pas une ondulation – le Germe.
(p.46) :
« Et que sera-ce au bout du Jeu de l’Homme devant le Monde
Dans ce vide étranger, cet autre insaisissable
Que parcourent des temps, des nuits de création
La brusque fin dans la seule zone habitable
Pour nous de l’Univers… »
Christiane et Hamlet à 21h55
Pas sûre de le comprendre tout à fait comme vous.
Dieu demande : où étais-tu quand j’ai créé ce monde ?
Il me semble que c’est un appel à regarder la beauté qui nous entoure et à relativiser la plainte.
D’ailleurs, l’homme n’était pas encore créé ; il le sait bien cela,l’ordre dans lequel les choses furent créées.
rose dit: 15 juillet 2019 à 23 h 08 min
relativiser ? certainement pas !
il n’y a rien à relativiser : l’homme est la seule entité dans tout l’univers susceptible d’éprouver une injustice.
où étais-tu ? montre l’exceptionnalité monstrueuse de cette chose qui dans l’univers est capable de se dire : je n’ai pas mérité ça : tout le reste de la création ne dit pas ça !
la beauté du monde ne supprime pas cette conscience de l’injustice, et il ne viendrait jamais à l’idée de Dieu de dire à l’homme : pourquoi tu te plains regarde le monde comme il est beau, Dieu n’est pas idiot il sait bien que le monde n’est pas beau, et que même s’il était beau ce n’est pas là, dans cette éventuelle beauté, que résiderait une possibilité de supprimer cette conscience de l’injustice.
non, c’est juste une question éthique, c’est d’ailleurs ce que font les philosophes, si vous lisez l’Ethique de Spinoza pour l’écrire il fait quoi ? il prend de la hauteur.
qui plus est comme dirait Jonas (pas celui de la baleine) une « éthique de la responsabilité ».
c’est à dire que ce qui fait naitre la responsabilité c’est la conscience de l’injustice, la Genèse n’est pas un livre sur la beauté du monde, c’est traité d’éthique !
et voilà le malheur de l’homme, le malheur de l’homme ne tient qu’à sa conscience de l’injustice, et le « où étais-tu » met l’accent sur cette exception humaine.
c’est comme quand James dit que dans la peur de l’ours ce qui fait fuir ce n’est pas l’ours mais la peur, là c’est pareil : ce qui rend malheureux Job ce ne sont pas tous les malheurs qui lui tombent dessus, c’est uniquement sa monstrueuse conscience d’une justice.
cela intéressera peut-être ceux et celles qui s’intéressent aux questions de Dieu dans la bible
il s’agit de
Où? La question du lieu dans la Bible
@ christiane
« comme la brève et belle citation de Salvatore Quasimodo »
Il s’agit d’un poème entier.
« Nous sommes tous seuls sur le cœur de la terre,
transpercés par un rayon de soleil :
et soudain c’est le soir. »
(« transpercés » c’est mieux que « percés », non?)
« Je ne saurais expliquer pour quelles raisons ces trois lignes m’ont bouleversée. (Plus que la lettre-poème de Pasolini qui fit scandale, écrite à la mort de Pie XII…). »
Tout simplement parce que le bref poème de Quasimodo c’est de la poésie, contrairement au texte de Pasolini.
c’est quoi votre problème ? un problème de reconnaissance comme pablito ?
hamlet dit: 15 juillet 2019 à 17 h 56 min
Pétomane, combien de fois tu as répété ces derniers jours que tu ne voulais plus de bagarre? À cause de ton alzheimer galopant tu as déjà oublié?
En tout cas, sache que je me suis régalé avec ta série de conneries sur les villes qui sont ou pas méditerranéennes. Tu as des idées vraiment comiques, qu’aucun romancier pourrait jamais inventer pour un personnage de Con Total. Tu as vraiment le don pour sortir des énormes sottises vraiment originales. C’est pour cela que je les copie. J’en ai une collection fabuleuse, avec certaines vraiment étonnantes. Tu es le Guillaume Musso de l’ânerie.
Bientôt, d’ailleurs, je vais « publier » plusieurs nouvelles séries.
TINTIN et la mer
https://labojrsd.hypotheses.org/2588
Source : “Tintin et la mer”, Historia, HS n°1, 2014, p. 11.
Lieux à revisiter, 06, Delos :
Dites-moi mon Cher Delaporte, où partez-vous en vacances ? À Ibizza ?
hamlet dit: 15 juillet 2019 à 21 h 55 min
Ce qui a de bien avec le Pétomane, c’est que chaque jour il essaie de se la péter avec un thème différent (malgré les échecs retentissants). Après avoir essayé avec la musique (l’opéra Guillaume Tell), la culture touristique (l’absence à Marseille de musées, monuments et statues), la science (la découverte du viagra), la géographie (villes méditerranéennes qui le sont et villes méditerranéennes qui ne le sont pas), aujourd’hui il essaie de se la péter avec de la théologie.
Et voilà que notre Grand Con se met à nous expliquer Job avec son audace coutumière (comme disait Audiard : « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait »). Et il nous sort une nouvelle explication délirante en nous racontant que la question de Dieu à Job (« où étais-tu quand j’ai créé ce monde ? ») équivaut à la question: quelle est la place de l’homme dans l’univers. Cela donne en langage pétomanien:
« Dieu se dit qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour créer un être qui vient me casser les burnes à se plaindre alors que tout le reste de la création me fout la paix et ne se plaint jamais de son sort. voilà la question que se pose Dieu à l’intérieur de l’esprit de Job quand il finit par la mettre en veilleuse : il se demande quelle est sa place dans l’univers. et des types qui se demandent quelle est leur place dans l’univers croyez-moi ça ne court pas les rues, demandez à Macron il ne s’est jamais posé ce genre de question. »
Or, la question de Dieu (qui n’est pas du tout la même posée à Adam après avoir mangé la pomme: « où tu te caches? » – encore une connerie de notre Grand Pétomane -) n’a rien à voir avec une hypothétique place de l’homme dans l’univers, mais est une façon de lui dire: qui tu es pour discuter si j’ai ou pas une raison de te punir alors que tu ne sais pas pourquoi le monde a été créé, puisque tu n’étais pas là au moment de sa création? Autrement dit, face aux injustices de ce monde, face au Mal, fais confiance à Dieu, qui sait, contrairement à toi, pourquoi ce monde est comme il est.
C’est ça la foi : faire confiance au lieu de juger.
Faire confiance aussi bien que raisonner, c’est ça la république, Tarzan; jamais tout à fait à l’abri des dérives sectaires qui se réclament d’un dieu ou d’un autre pour organiser la vie publique
Ce qui se passe, là, dans les mots de Hamlet où ceux offerts par Et Alii (Où ?) ou le poème de Quasimodo, où ceux cristallins de Rose ou ceux de Patrice de la tour du Pin, c’est comme une déchirure, la conscience de la souffrance en cette solitude qui « transperce », oui.
Qui tourne autour de qui en cercles de plus en plus étroits puis se laisse aspirer ? Qui s’ouvre et acquiesce ? qui, aussi dans le poème de Pasolini se nouait dans cette mort oubliée ? Qui, délivré de la pesanteur s’unit à l’origine divine ?
Ces mots laissent un sillage qui témoignent d’une traversée. Danse lente, presque immobile, extrême douceur qui ensevelit cette souffrance, cet exil.
Qu’est-ce qui en nous est si dur à vaincre….
Besoin de nuit ou de musique (violoncelle ?) pour laisser la pensée faire son chemin comme une goutte d’eau dans le sable.
MERCI.
N’oublions pas que la première version du poème de Quasimodo, Solitudini, était beaucoup plus longue.
Un poème est un artefact (même si le lecteur n’a pas nécessairement à s’occuper de ce qui s’est passé dans l’arrière-cuisine).
Alors là, Pablo, vous m’intéressez diablement.
Vous êtes tout à fait certain que la QUESTION, en Genèse 3:9, telle qu’elle est écrite dans le texte (combien de mots en hébreu ?), et même telle qu’elle est traduite dans toutes les versions, ne dit pas « où es-tu ? »
Vous êtes sûr que ce n’est pas l’homme qui introduit l’idée de « se cacher » ? (Gn 10) ?
Et que le אַי n’a aucun rapport avec אֵיפֹה
de Job 38:4 ?
Je ne voudrais pas rater cette occasion de m’instruire.
Vous ne m’avez pas répondu à propos du genre « épigramme », de la possibilité d’une poésie satirique (ou philosophique ou didactique), y compris dans d’autres formes.
Je pense à Pope, à Samuel Johnson, à Cowper, à Crabbe (entre autres). Les pauvres.
Mais votre omnicompétence les englobe aussi, sans aucun doute.
Sans aller si loin, Ungaretti quand il écrit In memoria par exemple, a-t-il encore droit au label « poète » ou bien le lui enlevez-vous, comme les étoiles au Michelin ?
Christiane,
Et bien… Vive les parkings de Louvain-la-Neuve (souterrains et comblant les vallons pour égaliser les ruelles, c’est pourquoi vous ne les avez pas vus). J’avais quand même placé un mot élogieux sur cette université. Nous avons du y être en même temps (j’étais au CORE). C’était quand même un microcosme un peu bizarre.
Votre commentaire, je l’ai copié-collé pour le lire à loisir. Je le prends presque comme une lettre personnelle où la question n’est pas du tout de raisonner mais de résonner.
Chantal,
la traduction de Filò
Non dico niente del cinema —
vorrei parlare del cinema —
mi trascina via il cinema —
mi fa spavento il cinema —
perché il cervello ci riempie di bolle e boccioli
di colore avvelenato quasi sempre
perché spesso ci lorda
i prati e i boschi delle nostre anime deboli
— là sotto e dentro, giù dentro il profondo —
con la plastica della sua celluloide
che niente è capace di inghiottire, né digerire.
E ho quasi maledetto
tante volte questi luoghi di cinema
che come piaghe bucano perfino in piena campagna,
non più soltanto in paesi e città:
a impiastricciare i nostri sogni
e il parlare dei sogni
che tutte le maniere di crearci e inventarci
racchiude in sé: ci straccia, il cine, ci fa à pezzi,
con la sua forbice ci straccia, ci riappiccica,
dentro le sue moviole ci stravolge,
ruba il suo proprio DNA
al grumo più nascosto di noi stessi
giù nel pozzo senza fondo.
Ma qualche volta il cinema arde brucia e illumina
Come se venisse da un innesto
dei cespugli di rovi dell’Horeb,
mostra di essere fiato bruciante di dèi seppur bastardo,
ci fa scoppiare sbocciar fuori come germogli à primavera
ci immette in sentieri strani, sotto cieli del tutto nuovi,
in qualcosa che è là che ci aspetta, in una gioia
una ricchezza, un terreno, un vento che non ha confini,
e il cinema — quasi — sembra lui la poesia,
cattura tutto in poesia — un’altra.
Ma rari invero sono quelli che possono fare questo cinema:
sono spettri ombre allucinazioni di cinema
nati su dal cinema essi stessi — anziché uomini?
Da quell’aldilà che è il cinema venuti,
povero aldilà, grande aldilà di luce e plastica?
***
Le texte est beaucoup plus long, je m’arrête là où vous vous êtes arrêtée.
Tenez en compte que Zanzotto a écrit Filò à l’époque de sa collaboration avec Fellini pour le Casanova.
et alii, Sciascia — Roussel
Antécédent.
Le soir du premier juillet Roussel donne à Tommaso Orlando un billet de 100 francs, et un rasoir et lui fait comprendre — à gestes — qu’il veut que O. lui coupe les veines des poignets. Effrayé, Orlando refuse et veut rendre les 100 francs. Roussel refuse de le reprendre ; il reprend le rasoir et le lendemain matin il se coupe les veines, mais il ne voulait pas mourir, et tout de suite il appela à l’aide.
Sciascia recueille le témoignage d’Orlando qui confirme une déclaration faite à Mauro di Mauro le 10.12.64 pour le journal palermitain L’ora : « Je fus le premier à accourir, je l’ai aidé à se lever. Monsieur Roussel riait et me disait : Orlando, Orlando… ».
Le matelas.
Dans les Actes on lit que le matelas et sur le sol, derrière la porte qui communique avec la chambre de la femme qui accompagnait Roussel. Sur le matelas repose le corps inanimé de Roussel.
Selon Sciascia le détail du matelas est presque résolutif à soutiens de l’idée que Roussel ne voulait pas mourir, car selon François Caradec, Roussel « avait peur de tomber de son lit », et de ce fait il étendait le matelas sur le sol. Cette peur de tomber du lit, qui est de tous les enfants lorsqu’ils passent du berceau au lit normal — sans barrières — (et il arrive en effet que les inquiets dont le sommeil est agité, tombent du lit avec des conséquences traumatiques — « régression »), et dans l’âge adulte est cause d’une autre peur : celle de tomber dans la mort pendent le sommeil. Donc, du moment où Roussel aurait décidé de mourir, la peur infantile de tomber du lit aurait disparu.
En faveur d’un incident, il y a aussi le fait Russel était dépendent des médicaments, il y à aussi le projet de partir en Suisse pour une cure de désintoxication… Enfin, éventuellement, Leonardo Sciascia, Actes relatifs à la mort de Raymond Roussel, L’Herne, 1973 ou Sellerio 1971.
Hamlet à 23h31
Le terme relativiser devait être mal choisi.
Le volcan se plaint-il lorsque ses entrailles se déchirent pour faire jaillir le feu ?
Je considère la terre comme un écrin, au même titre qu’un jardin et l’homme comme la maison niche en son écrin, niche en son jardin.
L’ampleur de la création est inouïe et l’homme se plaint de son sort : les étoiles au sommet du firmament.
Nota : le mot mérite me hérisse. Les épreuves sont. Nous avons à les traverser.
Nota bis : Dieu ne punit pas. Je ne suis même pas sûre qu’il éprouve. Je ne pense que nous, rose et moi-même nous nous flanquons nous-mêmes dans le guêpier, sans trop de réflexion antérieure et qu’ensuite on déguste.
Et bien plus tard, que d’améliorations. D’autres meurent. Vivent la suite avec Saint Pierre ou dans la fournaise.
Nota ter :
Me méfie instinctivement du, qui se dit juste. Allure bienveillante. J’attends un rapport assassin. A fouillé dans les archives. Le genre petit sourire devant et en……derrière. Condition sine qua non : aimer les gens. Pour un veto : aimer les animaux. Dans chaque cas, avant d’aimer l’argent.
Nota quatro : chez nous, rose et moi-même, touchons l’Italie à vol d’oiseau, l’italien est en déshérence alors les profs se décarcassent. Se farcissent las, les cas pathologiques, ce qui ralentit les apprentissages.
Alors qu’au cours d’allemand, ce sont encore les.meilleurs élèves comme il y a cinquante ans. Cette langue rugueuse, alors que l’italien, ô sole moi, coule dans la gorge tel le chianti à la fin des moissons.
In fine, Les Cavaliers sans chevaux. Metteur en scène téméraire.
Kessel, mon bébé.
Bonne journée
Ce matin, nous allons travailler ma maman et moi. Hier a été très difficile. Retour au calme. Confiance. Sérénité.
Pourtant, besoin de distance et pour moi, de solitude.
Bises
Lieux à revisiter, 07, Mésa Verde :
Mésa > Mesa
Spécialement pour vous, Rose :
https://www.francetvinfo.fr/culture/spectacles/theatre/avignon-off-les-cavaliers-de-kessel-triomphent-a-lheure-du-petit-dejeuner_3363869.html
Ou encore :
https://www.lepoint.fr/culture/les-cavaliers-ou-la-magie-theatrale-de-joseph-kessel-06-02-2016-2015905_3.php
101 poetes ( 22 femmes), 24 pays, 7 langues, 4 alphabets.
Voilà pour les chiffres, comme dit Passou, à propos de cette anthologie diffusee dans des Instituts diplomatiques comme au commencement etait le Verbe.
La carte et le territoire
Je ne comprends rien ou à peu près ,ne cherchant d’ailleurs pas à esquinter plus qu’ils ne le sont mes neurones encore en fonction , à ce qui s’écrit autour du billet mais pourquoi pas extension du domaine de la lutte, MS, puisque MH a l’air d’intégrer vos pensées poétiques. Les cartes sont tres belles, ce visionnage constituera mon unique contribution aujourd’hui.
Même la poésie ne réussit à s’exposer paritaire, le monde finira avant que les femmes aient eu le temps de se publier, à moins qu’elles soient absorbées résorbees par leurs activités typiquement féminines ou qu’elles vivent dans l’absence le silence une programmation qui les rend utilitaires , dispensables, ou encore rares et chères mais rares quand même.
« La plage à Agrigente dorée comme jamais, on n’en connaît qu’une, surtout de cette qualité et de cette variété. »
Il y en a sûrement d’autres.
merci renato;quand vous écrivez
Donc, du moment où Roussel aurait décidé de mourir, la peur infantile de tomber du lit aurait disparu.
ça serait trop simple!
bonne journée
« La plage à Agrigente dorée comme jamais, on n’en connaît qu’une, surtout de cette qualité et de cette variété. »
Voyez Passou, cette phrase est à méditer.
On peut raisonnablement penser, faute de développement, ou d’usage abusif de l’impersonnel, que
Tout ce qu’on n’a pas vu n’existe pas
Ou
On a tout vu, et c’est la meilleure représentation du réel, à adopter universellement.
C’est comme ça que le chef de la NASA s’est planté, recemment. Il pensait que tout avait été modélisé et paf, Hubble lui sert une autre image d’un disque lumineux » qui devrait pas exister ».
et alii, j’ai seulement résumé le texte de Sciascia qui s’appuie sur les bio de François Caradec.
Pour à part, je ne me suis pas fait une opinion sur la chose ; mais étant donné la situation, l’incident me semble possible.
Après avoir enfin lu le billet au bout de quatre jours la vilaine teigne s’interroge sur le nombre de toiles que Nicolas de Staël a peint mettant en lumière Agrigente.
Eh oui la tique, y’en a plusieurs, plus belles les unes que les autres.
Pablo, je n’ai lu que la dernière de vos phrases, à 0h et quelques. Le confiance ne s’oppose pas au jugement, son opposé est la méfiance. Il ne faudrait pas non plus être aveugle. Le discernement est nécessaire à la vie. Il est surement des temps où pour faire accepter la misère Dieu servait de justificatif. Un antonyme de confiance est désespoir, il pourrait convenir, foi, espérance permettent d’endiguer les pires conditions. Quand elles disparaissent l’homme s’effondre. Dieu comme une énergie, un principe de vie, éros en quelque sorte posé à cote du néant.
Hamlet, pas trop d’accord, les animaux se plaignent, ont il conscience d’une injustice c’est un autre domaine mais il y a des espèces qui possèdent parait il une mémoire de leurs agresseurs et peuvent des années plus tard se venger d’eux, légende? A verifier.
Retour sur « Architecture ».
Il faut être un peu maso et accro au théâtre pour avoir envie de revoir en replay sur un petit écran d’ordi une pièce interminable et qu’on n’a pas beaucoup aimée.
C’est pourtant ce que j’ai fait. J’avais une petite insatisfaction et l’impression d’être passée à côté de quelque chose, un rendez-vous raté en quelque sorte et le petit goût amer qui en résulte (« Le goût du ratage » Jazzi ?).
Eh bien l’expérience est concluante. En plusieurs fois, à petites doses, en faisant des pauses, cette pièce a des richesses de texte et des fulgurances des acteurs qui m’avaient échappées. Les gros plans sur les visages des acteurs sont remarquables. Voir Jacques Weber pleurer pendant le monologue déchirant de Stanislas Nordey, ça donne des frissons alors que de loin on ne devinait même pas s’il était ému ou sarcastique.
Et puis les costumes bien sûr : s’apercevoir qu’une robe vaguement rayée, est en réalité faite d’un tissu avec des reliefs et des broderies superbes… j’en passe et des meilleures c’est vraiment le cas de le dire !
Oui la Cour du Palais des Papes est un endroit superbe, fabuleux, mythique et qui vous prend aux tripes. Mais cette pièce, avec une bonne heure de moins, sur un plateau nettement plus petit et intime, sans le cheval et sans la séquence avec les ordinateurs que je n’ai pas du tout aimée (second degré à mon avis raté), cette pièce, dis-je, aurait pu être très bonne et emporter le spectateur dans une empathie qui malheureusement a fait défaut.
https://www.france.tv/france-2/avignon/1019119-architecture.html
Pado , à propos :
Copy link: https://dai.ly/x214xne
« Architecture » était mal architecturé à Avignon, Lavande !
Passou s’explique sur son livre le plus méditerranéen :
Vies de Job au pluriel… Comment un personnage qui, selon vous, n’a jamais existé peut-il avoir plusieurs vies ?
Pierre Assouline — C’est précisément le cas des gens qui n’ont pas existé ! Sinon, ce ne serait pas possible. Même si certains le croient réel, beaucoup le considèrent comme une parabole, ce qu’on peut dire de bien des personnages bibliques. Je suis donc parti sur les traces et à la recherche d’un homme que tout esprit rationnel, même porté sur le spirituel, pense n’avoir jamais existé.
Job fait toucher du doigt le paradoxe qui fait que certains hommes, qui ont vraiment existé, n’ont eu qu’une influence précaire et limitée, alors que d’autres, qui n’ont pas existé, exercent une influence considérable, attestée sur une très longue durée.
Qu’est-ce qui vous fascine le plus dans le personnage ?
Pierre Assouline — Tout. Bien que lecteur de la Bible, je n’avais jamais exploré ce qui se trouve derrière les Livres de la Bible. Là, j’ai exploré les coulisses du Livre de Job, et tout ce que j’y ai découvert m’a fasciné. Mais le trait de caractère de Job que je retiens le plus est sa capacité de résistance. Tout se ligue contre lui, à commencer par son dieu, ce qui n’est tout de même pas rien ! Son corps est martyrisé, il est abandonné de tous, et même là, au plus profond de cette solitude absolue, il continue à résister. Il ne renonce pas. C’est une leçon extraordinaire.
Et ce qui vous aura le plus fasciné dans vos recherches ?
Pierre Assouline — Les personnages de toutes conditions que j’ai rencontrés, écrivains, poètes ou anonymes. Tous m’ont beaucoup appris et beaucoup éclairé, en particulier ceux que j’ai rencontrés à Jérusalem, au couvent des Dominicains de Saint-Étienne, qui abrite l’École biblique française. Vivre, étudier, écrire parmi eux a été pour moi quelque chose de fascinant. Et puis j’ai fait ce que j’aime en m’emparant du Livre de Job, qui est peut-être le plus beau poème que l’on ait jamais écrit, et en l’explorant par toutes les facettes, tant par l’exégèse, aussi bien chrétienne que juive et même musulmane, que par le biais des poètes, des cinéastes, de la peinture, de la sculpture, du théâtre… Tout cela est passionnant, et le résultat ne pouvait être qu’un roman. J’étais parti pour écrire une biographie, je me suis retrouvé à écrire le roman d’un biographe qui me ressemble beaucoup, qui part sur les traces de quelqu’un qui n’existe pas, mais qui a éclairé sa vie et celle des autres.
Donc, plutôt qu’une biographie, une autobiographie, et plutôt qu’une enquête, une quête ?
Pierre Assouline — Une enquête, oui, parce que j’enquête sur le biographe, c’est-à-dire moi. À mi-chemin, il se rend compte qu’il ne va pas pouvoir faire l’économie d’une introspection et d’une quête autobiographique. Si le biographe ne fait pas sa propre analyse, un moment arrive où il ne peut plus avancer. Face au Livre de Job, qui remet en question rien moins que la justice divine, la souffrance et le mal, le biographe est acculé à essayer de trouver en lui les racines de son interrogation sur Job : pourquoi se passionne- t-il pour lui depuis si longtemps ? Et il va se retrouver face à des vérités sur lui-même qui sont douloureuses.
8h06 ou tout ce qu’on ne voit plus n’existe plus, destruction des ruines, des traces pour effacer les preuves de l’antériorité d’un culte ou d’une civilisation, le terrorisme. Je suis plus d’accord avec tout ce qui ne se voit pas n’existe pas dans le sens où nous n’avons pas idée de ce qu’il reste à découvrir. Au moyen age nous parlions de miasmes puis nous avons inventé le microscope pour visionner l’infiniment petit qui d’ailleurs n’a pas encore rencontré tous ses instruments. Pour l’infiniment grand je crois bien que nous ( l’humanité) perirons avant d’avoir exploré un millionième de l’espace .
Passou le Méditerranéen s’explique sur « Retour à Séfarad »
Que recouvre le mot Séfarad ?
Ce n’est pas un mystère, «séfarade» désigne les descendants de Juifs expulsés d’Espagne, plus précisément, pour les Français, les Juifs d’Afrique du Nord. Mais c’est avant tout un lieu. Dans l’Ancien Testament, Séfarad est une contrée lointaine qui servira de refuge aux Juifs. Les commentateurs hébraïques ont ensuite assimilé ce lieu à l’actuelle Espagne, alors qu’il se situait probablement du côté de l’Irak.
Plus on avance dans le livre, plus Séfarad devient flou. Serait-ce un mirage ?
Après l’expulsion, les séfarades sont partis les uns vers le Maroc, puis l’Algérie, la Tunisie, les autres se sont dirigés vers l’Empire ottoman.
Au fil du temps, le terme «séfarade» s’est galvaudé : est séfarade celui qui n’est pas ashkénaze, donc d’Europe centrale. Pourtant les séfarades sont présents en Bulgarie, en Bosnie…
Ce qui définit encore aujourd’hui les séfarades ? Les noms et les prénoms, souvent à consonance hispanique, certains particularismes dans la prière, et le plus important, la pratique du vieux castillan, l’espagnol du xve siècle. Un attachement qui a toujours ébloui les Espagnols.
Le deuxième mot important du titre, c’est «retour»…
Le discours du roi Juan Carlos a tout déclenché. Quand j’ai découvert qu’une loi prévoyait d’attribuer la nationalité espagnole aux séfarades, j’ai décidé, par fantaisie romanesque et pour des raisons symboliques, de faire la démarche et de la raconter.
Si les Juifs ont été expulsés, les convertis se sont mêlés aux catholiques au point de créer des généalogies indémêlables…
Surtout chez les nobles et chez les aristocrates, mais pas seulement. Les Espagnols disent n’avoir pas vus de Juifs depuis cinq siècles, alors qu’un nombre hallucinant d’entre eux est d’origine juive.
Derrière un ton léger perce une certaine gravité…
Je me suis beaucoup amusé en écrivant ce livre, mais son vrai sujet, ce ne sont ni les séfarades, ni l’Espagne. C’est une réflexion sur l’identité. Je suis français, né au Maroc avec une double filiation séfarade et judéo-berbère, et très européen. Je supporte mal que toute revendication d’identité soit aujourd’hui rejetée comme meurtrière et nationaliste par essence, bloquant tout débat. L’identité, ce n’est pas là où on habite, c’est ce qu’on a à l’intérieur. Sauf sur un point : en tant qu’écrivain, ma vraie patrie, c’est ma langue. Je ne suis pas esclave de ma langue, mais je l’habite. Jamais je n’écrirai dans une autre langue que le français.
Au fond, ce retour a-t-il un sens ?
C’est symbolique, pour moi comme pour les Espagnols. Quel chemin de croix pour obtenir ce passeport que je n’ai pas encore, mais le roi a bien fait de créer cette ouverture. Pour moi, ça a été une aventure formidable, éclairée par la lecture du Quichotte, qui traverse le livre et qui est mon livre de chevet depuis longtemps.
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