Cauchemar du style parfait
Rien ne devrait faire fuir comme l’idée de perfection associée à l’art, qu’il s’agisse de peinture, de cinéma, de théâtre ou de littérature. Il n’existe pas de roman « parfait » (quelle horreur !) car il n’existe pas de critère de la perfection littéraire. Il y a bien des canons mais on ne mesure pas un livre à l’aune du respect qui leur serait dû. C’est donc avec une certaine appréhension mêlée de curiosité que j’ai ouvert Le rêve du style parfait (222 pages, 24 euros, Puf), néanmoins rassuré par la typographie du titre en couverture : régulière tout au long, elle s’effondre quand se forment les lettres de « …fait ». Un signe rassurant qui donne envie d’y aller voir. L’auteur, Gilles Philippe, est professeur à l’université de Lausanne ; nous avons gardé un bon souvenir de sa maîtrise d’œuvre de La Langue littéraire, histoire de la prose en France de Gustave Flaubert à Claude Simon (Fayard, 2009) ; il s’est également signalé par un Dictionnaire Sartre (2004) et l’édition critique des Œuvres complètes de Marguerite Duras en Pléiade ; il doit être Suisse car on n’imagine pas un Français donner simplement du « France » à Anatole France tout au long d’un essai touffu, érudit, bourré de fécondes intuitions, en lointain écho à l’essai lumineux de Roland Barthes Le degré zéro de l’écriture. Et, il convient de le préciser eu égard au sujet, bien composé et bien écrit (sauf un « gèrent » à propos de deux phrases de Balzac et Flaubert qui reste coincé dans la gorge, un « j’y fait » oublié et un « Disons-le tout net » qui ferait sourire s’il ne faisait fuir –enfin, chacun ses repoussoirs).
Voilà un livre où il est question de style à toutes les pages mais, étrangement, assez peu de styliste. Et d’esthétique ou de forme ? Pas davantage. Le bien-écrire : y penser toujours en parler jamais ? C’est à croire. En tout cas, de nos jours ; c’est à peine si à propos de Michel Houellebecq, il en est encore pour mollement polémiquer sur l’absence/présence de son style en forme de refus de style ; mais au XIXème siècle et jusqu’aux années 60, qu’est-ce qu’on se l’envoyait à la figure ! Ils en ont tous parlé. Depuis, tout pour les styles, rien pour le style sous peine de passer pour ringard, réac, rétro. Pourtant, il ne manque pas de professeurs de l’éternel beau malgré son caractère subjectif, personnel, arbitraire. Un conseil : tous les rejeter en bloc, à l’exception de ceux qui ont le bon goût de parer de toutes les vertus le point virgule, pilier du classicisme ; Gilles Philippe nous apprend d’ailleurs que, aux yeux des étrangers, c’est « un ponctuant particulièrement français » car, comme dans les cas des Mémoires de De Gaulle, il permet le compromis entre « l’expressivité littéraire de la phrase longue et l’exigence nationale de la phrase brève ».
Cela dit, que de « tandis que », « sinon », « de fait », d’ailleurs », « cependant », « du reste », « nul doute que », « probablement », « à vrai dire », « en effet » et… « cela dit » dans le même paragraphe chez celui que l’on en considère pas moins comme un grand auteur latin ! (mais Proust, en le pastichant, avait déniché de semblables sutures en pagaille sous la plume de Renan). Le même Proust a laissé échapper dans une lettre encolérée de 1908 à Mme Straus que la perfection du style existait. Mais qu’est-ce qui est bien écrit et qu’est-ce qui est mal écrit ? Florilège à partir de citations pêchées dans ce livre notamment du côté de chez Gracq :
« Les rails quadruplés semblent tenir lieu à la vallée de rivière » (La Presqu’île), « Il se sentait mieux presque qu’heureux » (idem), « Le sentiment plus vif qu’il avait de rentrer chez lui lui coulait une chaleur » (Un Balcon en forêt), « Le cœur malgré lui lui battait plus fort » (idem), « La bienfaitrice trempa le pain de l’exilé dans l’absinthe des reproches » (La Cousine Bette), « Une chose digne de remarque est la puissance d’infusion que possèdent les sentiments » (Le Père Goriot)…
… étant entendu qu’une phrase suffit à faire pendre n’importe quel écrivain. Dans le meilleur des cas, on dira l’hiatus particulièrement gauche, incorrect ; mais qui saura jamais décrire la lourdeur sans se ridiculiser ? On sait ce que c’est, on sait comment c’est fait et quel effet ça fait, mais de là à la démonter… (sauf en s’y mettant soi-même). De toutes façons, il est aussi facile de pointer des défauts d’écriture qu’il est malaisé de définir un idéal du bien écrire. D’autant que des données sociologiques viennent souvent parasiter le jugement. Si Gide plutôt que Valéry, et Sartre plutôt que Camus, ont été chacun en leur temps considérés comme les maîtres de style, c’est aussi en raison de leur situation littéraire (maîtrise des réseaux, magistère etc).
L’auteur fait son miel des lieux communs, poncifs et tartes à la crème que la critique a ressassé sur le sujet. Le principal tient en un axiome qui a suscité des dizaines de milliers de pages : « Flaubert écrivait bien, Balzac écrivait mal, Stendhal n’écrivait pas ». A asséner si possible en société sur un ton qui ne souffre pas la contradiction. Au cas où un commensal oserait relever, l’achever par le coup de grâce : « Quant à Zola, médiocre styliste, grand écrivain ». Avec Maupassant, ça se complique ; on nage en plein paradoxe car d’un côté, on le décrète sans style, et de l’autre, on convient qu’il est l’héritier de Flaubert, dernier écrivain classique par le travail du style.
Des critiques et des universitaires y ont consacré des essais savants : Gustave Lanson, Antoine Albabat, Ferdinand Brunetière, Albert Thibaudet… L’auteur y a puisé matière à réflexion jusqu’à les épuiser ; il l’a fait avec rigueur et précision, même s’il est permis de nourrir de sérieux doutes sur la « consigne » (pas du tout son genre) qu’aurait donnée Gaston Gallimard (et à qui ? on l’ignore) d’écrire dans « un style clair, correct, dépouillé, qui n’attire pas l’œil » (et la source de cette « information » est bien faible : le Petite histoire de la langue française, 1958, de Charles Bruneau…). Tout cela pour introduire un chapitre bien tourné sur le style Qualité France – rien à voir avec l’Anatole mais tout à voir avec le mythique « style Nrf », revue et éditions mêlées, dénoncé dans les années vingt par le polémiste Henri Béraud comme une « croisade des longues figures » ; il est vrai qu’il les croyait tous protestants, derrière Gide et Schlumberger, et tous hostiles à la moindre emphase, assoiffés de discrétion, de pureté, de nudité, de pauvreté de la langue, au nom de la plus grande clarté, du sens du rythme et de la recherche de l’unité, jusqu’à aboutir à une écriture d’une blancheur inquiétante. Au vrai, comme l’explique bien Gilles Philippe, cette tendance préexistait à la création de la Nrf ; Flaubert lui-même, en 1867, disait atteindre la sècheresse idéale dès lors que, pour décrire un arbre, il suffisait d’écrire son nom ; simplement les animateurs de la Nrf surent catalyser cette tendance et l’incarner, tant et si bien qu’on crut dès lors que là résidait prétendu « style parfait ». Il faudra que Valéry y mette son grain de sel pour que ce dépouillement s’enrichisse d’une vraie densité et d’une certaine rigueur, d’un culte du liant et de la continuité dans la succession des phrases plutôt que d’une religion du mot juste, le tout débarrassé des maniérismes, coquetteries, archaïsmes du grand prosateur en titre, André Gide. Le fait est qu’avec le recul, Gide sonne parfois daté quand Valéry demeure sans âge. Gaëtan Picon, dont on ne louera jamais assez le génie visionnaire dans le regard panoramique qu’il jeta sur l’histoire littéraire, observait à juste titre que Valéry était le dernier des classiques en ce sens qu’il était un écrivain de conversation : comme la prose du Grand siècle et des Lumières, sa prose avait eu la conversation pour modèle, loin de la tyrannie du style léché et des ravages de l’écriture artiste. De là à faire désormais de l’illusoire style Nrf « une marque d’infamie », n’exagérons rien. Pas sûr non plus que la modernité ait été à ce point avide de « bien écrire » en fonction de règles valables pour tous, sauf à exclure de ladite modernité Mort à crédit entre autres…
Ah, les fameuses négligences de Stendhal, ses répétitions, ses épithètes banales, la monotonie de son lexique… On préfèrerait mal écrire comme Stendhal que bien écrire comme… (au choix). D’ailleurs, l’auteur reconnaît que, contrairement à Proust, il préfère souvent les textes mal écrits aux textes bien écrits. Le tout n’est-il pas de s’entendre sur la norme ? Après cela, on se demande ce qui peut bien rester des stylistes et maîtres de style des deux derniers siècles. Flaubert bien sûr, même si parfois le travail se voit encore et pèse ; Ernest Renan malgré ses germanités et son obsession de la nuance ; Anatole France en héritier du précédent ; Paul Valéry qui, en succédant à celui-ci à l’Académie française, réussit l’exploit de ne jamais citer son nom mais d’user sept fois de « classique » pour le désigner.
Il est frappant de constater que lorsque la parole du romancier se fait si limpide, économe, simple, qu’elle en est transparente, celui-ci mérite le compliment que Barthes adressait au Camus de l’Etranger : « Il accomplit un style de l’absence qui est presque une absence idéale de style ». On aura compris que le grand style relève justement de l’invisible : c’est le style qui ne se voit pas mais se devine à peine. Ne pas en faire trop avec un style en habits du dimanche paré des signes de la Littérature ; éviter de ne pas en faire assez avec un style d’une pauvreté ostentatoire. L’idéal est dans l’entre-deux, où se situe un abime. Mais il est inutile d’y chercher la perfection, laquelle n’est pas de ce monde.
(« Tireur à Alep » photo Javier Manzano/Afp, prix Pulitzer 2013; « Chicago » photo Fernando Scianna, courtesy Agence Magnum)
813 Réponses pour Cauchemar du style parfait
@: Bôs dit: 25 juin 2013 à 10 h 44 min
Je vous emmerde ,emmerdaillonne,emmerdificote et emmerdouille!!
Le temps passe et rien ne change sur ce blog vous avez raison mais pour qu’il y ait changement sur ce blog, que faudrait-il ?(je viens de lire n mémoire à partir d’enquête d’une jeune femme marocaine qui évoque son expérience avec un riche lexique dialectal.)
Personne n’a relevé le petit bémol de Passou dans sa note élogieuse sur le livre de Gilles Philippe !
Les commentateurs ne sont plus ce qu’ils étaient.
Que fait diagonal ?
« il est permis de nourrir de sérieux doutes sur la « consigne » (pas du tout son genre) qu’aurait donnée Gaston Gallimard (et à qui ? on l’ignore) d’écrire dans « un style clair, correct, dépouillé, qui n’attire pas l’œil » (et la source de cette « information » est bien faible : la Petite histoire de la langue française, 1958, de Charles Bruneau…). »
Personne n’a relevé le petit bémol
oh perso pour avoir du supporter les parfums des gros cacas nerveux qu’on fait les gros culs cul-culs en réaction à ce que j’avais en toute naiveté et sans calcul dit de la musique et de mozart…
(Café)
« …en lointain écho à l’essai lumineux de Roland Barthes Le degré zéro de l’écriture. » (PA)
Lumineux, jusqu’à en devenir éblouissant. Premier livre, chevauchée aventureuse, explorations dans tous les sens, naissance d’un auteur (l’auteur de la mort de l’auteur? mais non…)
Il est difficile d’isoler dans ce texte si brillant des propositions qui feraient aujourd’hui consensus.
Il est plutôt à prendre comme le début d’un écrivain qui poursuivra son travail sur des notions un peu obscures (« transparence », « degré zéro »), depuis les petites météores que constituent ces essais jusqu’à sa réflexion interminable sur le Neutre dans ses cours au CdF.
Certains livres sont magnifiquement foireux (« Sur Racine »), d’autres sont des pensums vite foutus en l’air par l’intéressé (Eléments de sémiologie), mais quoi, les trois volumes de ses Ecrits sont un trésor. Il n’y a pas lieu de vouloir le récrire pour en faire un Système.
La phrase citée, à propos de L’Etranger, est typique de ses débuts:
« Il accomplit un style de l’absence qui est presque une absence idéale de style ».
Voilà une phrase sur l’effacement du style qui en met au moins un en valeur, celui de Barthes lui-même…
Je suis allé relire ce passage, très beau et très problématique (beau parce que problématique ?)
« Dans ce même effort de dégagement du langage littéraire, voici une autre solution (= que la dislocation du langage par l’avant-garde): créer une écriture blanche, libérée de toute servitude à un ordre marqué du langage… La nouvelle écriture neutre se place au milieu de ces cris et de ces jugements, sans participer à aucun d’eux; elle est faite précisément de leur absence; mais cette absence est totale, elle n’implique aucun refuge, aucun secret; on ne peut donc dire que c’est une écriture impassible; c’est plutôt une écriture innocente. Il s’agit de dépasser ici la Littérature en se confiant à une sorte de langue basique, également éloignée des langages vivants et du langage littéraire proprement dit.
Cette parole transparente, inaugurée par l’Étranger de Camus, accomplit un style de l’absence qui est presque une absence idéale du style; l’écriture se réduit alors à une sorte de mode négatif dans lequel les caractères sociaux ou mythiques d’un langage s’abolissent au profit d’un état neutre et inerte de la forme; la pensée garde ainsi toute sa responsabilité, sans se recouvrir d’un engagement accessoire de la forme dans une Histoire qui ne lui appartient pas. »
La suite indique bien le caractère instable ou utopique d’une telle tentative : « Malheureusement rien n’est plus infidèle qu’une écriture blanche; les automatismes s’élaborent à l’endroit même où se trouvait d’abord une liberté, un réseau de formes durcies serre de plus en plus la fraîcheur première du discours, une écriture renaît à la place d’un langage indéfini. L’écrivain, accédant au classique, devient l’épigone de sa création primitive, la société fait de son écriture une manière et le renvoie prisonnier de ses propres mythes formels. »
Il y a eu l’événement « L’étranger », malgré tout, et ce n’est pas rien.
(Je me demande qui croit encore à « l’histoire de l’écriture » que ce livre s’efforce de retracer. Il y a comme un pseudo-marxisme de Barthes. Et à l’occasion ce « marxisme » a pu se faire d’autant plus dogmatique qu’il était « pseudo ». Comme lors de sa critique de la Peste, du même Camus, sans doute lu au travers de l’Homme révolté, où il lui fait la leçon sur le caractère symbolique de la peste, au nom des vrais résistances de l’histoire : il lui oppose ce qu’il appelle le « matérialisme historique ».
Pas grave, vite écrit, vite oublié)
Cette jeune femme dont j’ai lu le mémoire est une « devenant créatrice » .qui a enquêté (entretiens avec des femmes exclusivement) et lu (bibliographie , notes )
« une agrégation en avant, quand on sait le peu de valeur que ça représente, c’est l’équivalent de s’équiper d’un gode-ceinture pour réjouir une boniche habituée à mieux »
on voit là le niveau des fafs : ça confirme qu’ils plafonnent sous le caniveau et en sont fiers – des années de naboïsme a encore aggravé leur cas
ont encore aggravé leur cas
The art…
—
Questions de style, en anglais.
Un extrait de George Meredith, « The Ordeal of Richard Feverel », où prédomine le lexique d’origine latine (l’anglais est une langue bilingue):
« General withdrawing of heads from street-windows, emigration of organs and bands, and a relaxed atmosphere in the circle of Mrs. Berry’s abode, proved that Dan Cupid had veritably flown to suck the life of fresh regions. With a pensive mind she grasped Ripton’s arm to regulate his steps, and returned to the room where her creditor awaited her. In the interval he had stormed her undefended fortress, the cake, from which altitude he shook a dolorous head at the guilty woman. She smoothed her excited apron, sighing. Let no one imagine that she regretted her complicity. She was ready to cry torrents, but there must be absolute castigation before this criminal shall conceive the sense of regret; and probably then she will cling to her wickedness the more—such is the born Pagan’s tenacity! Mrs. Berry sighed, and gave him back his shake of the head. O you wanton, improvident creature! said he. O you very wise old gentleman! said she. He asked her the thing she had been doing. She enlightened him with the fatalist’s reply. He sounded a bogey’s alarm of contingent grave results. She retreated to the entrenched camp of the fact she had helped to make. » (Ch. 31)
Par contraste, la fin de « McTeague » (1899) de Frank Norris, le « Zola américain », où le lexique est en grande partie (mais pas exclusivement) anglo-saxon.
« At Marcus’s shout McTeague looked up and around him. For the instant he saw no one. The white glare of alkali was still unbroken. Then his swiftly rolling eyes lighted upon a head and shoulder that protruded above the low crest of the break directly in front of him. A man was there, lying at full length upon the ground, covering him with a revolver. For a few seconds McTeague looked at the man stupidly, bewildered, confused, as yet without definite thought. Then he noticed that the man was singularly like Marcus Schouler. It WAS Marcus Schouler. How in the world did Marcus Schouler come to be in that desert? What did he mean by pointing a pistol at him that way? He’d best look out or the pistol would go off. Then his thoughts readjusted themselves with a swiftness born of a vivid sense of danger. Here was the enemy at last, the tracker he had felt upon his footsteps. Now at length he had « come on » and shown himself, after all those days of skulking. McTeague was glad of it. He’d show him now. They two would have it out right then and there. His rifle! He had thrown it away long since. He was helpless. Marcus had ordered him to put up his hands. If he did not, Marcus would kill him. He had the drop on him. McTeague stared, scowling fiercely at the levelled pistol. He did not move.
« Hands up! » shouted Marcus a second time. »
Von Stroheim a réalisé une fabuleuse adaptation filmée muette et en noir et blanc de « McTeague », Greed/ Les Rapaces, dont certaines bobines ont malheureusement disparues…Norris mérite vraiment d’être redécouvert, tout comme Meredith, d’ailleurs.
Eh ! les agrégés ! Tout le monde sait bien que votre diplôme de papier vous l’avez acheté pas cher à des magister vieillissants entretenant des filles légères et fort coûteuses … Corrompus, les Bloom et alliés ! (rédigé par JC)
Dis donc ! Parle pour toi.
« Richard Feverel » date de 1905.
« Richard Feverel » date de 1905.
eh oui, le temps passe !
« eh oui, le temps passe ! »
C’est bien vrai, ça, comme dit renato.
Le temps, ça sert à rien.
@12h08
« Camus avait écrit, dans Actuelles II : «Bakounine est vivant en moi.» Cette ligne libertaire court le long de nombreux engagements, que l’écrivain dénonce la situation misérable de la Kabylie, déplore Hiroshima, s’indigne de la répression à Sétif et à Guelma ou s’oppose au FLN sur la nécessité d’un cessez-le-feu.
Ces engagements, qui l’ont souvent isolé, ont été sous-tendus par des rencontres fréquentes avec des militants anarchistes (Carlo Caffi, Dwight Macdonald…). Il sera difficile désormais d’écrire sur la pensée d’Albert Camus sans se référer aussi à ces écrits
(www.marianne.net/Libertaire-j-ecris-ton-nom_a229596.html)
Comme le temps passe!
renato en a marre qu’on se foute de lui, et je le comprends : le développement, c’est juste l’identité de la raie.
Sur Céline et son style (suite) cf « …argot travaillé Sévigné… » (Paul Edel)… « A-t-on conservé des manuscrits? »
Sergio 24 juin 13 18 h 04 min :
C’est monstrueux pour chaque mot y a six ratures ! Tout est calculé avec une férocité monumentale personne d’autre peut décider… »
Six ratures par mot, peut-être pas… J’ai trouvé ce reportage sur un manuscrit du Voyage (on reste sur sa faim, mais bon, c’est déjà ça) http://www.ina.fr/video/CAC01005473
« Faut-il rappeler la pensée Pascalienne qui voit dans le style un signe de la déchéance de l’homme et une conséquence du péché originel:parce qu’il se sent perdu,il doit faire du style,s’excercer à l’art de persuader,aspirer à un retour nécessairement incomplet à la pureté qu’il a perdue une fois pour toutes.La science du style,appelée stylistique,serait donc une science de la déchéance de l’homme,une science du desespoir;ce n’est qu’après avoir desespéré de la vie qu’on fait du style et qu’on l’étudie »
Leo Spitzer.
@12h35 , je ne vous ai pas sonné, que je sache!
Time is honey ! Le temps on en fait son miel !
Au début de son bouquin, Barthes essaie de définir trois notions qui vont l’aider à parler à sa manière de la littérature: la langue, le style et l’écriture.
En relisant ce passage, c’est la manière radicale avec laquelle il caractérise le style qui me frappe.
La langue, ce n’est pas une surprise, est au-delà de la littérature, elle est l’horizon qui est commun à tous les écrivains d’une époque.
Mais ce qui est plus étrange (au moins pour les formalistes, formée à cette chose appelée « stylistique »), c’est que le style semble également lui échapper. Barthes le décrit en termes presque dyonysiens ou naturalistes.
« Quel que soit son raffinement, le style a toujours quelque chose de brut : il est une forme sans destination, il est le produit d’une poussée, non d’une intention, il est comme une dimension verticale et solitaire de la pensée. Ses références sont au niveau d’une biologie ou d’un passé, non d’une Histoire : il est la « chose » de l’écrivain, sa splendeur et sa prison, il est sa solitude. Indifférent et transparent à la société, démarche close de la personne, il n’est nullement le produit d’un choix, d’une réflexion sur la Littérature… Comme si, dans cette espèce de poussée florale, le style n’était que le terme d’une métamorphose aveugle et obstinée, partie d’un infra-langage qui s’élabore à la limite de la chair et du monde. Le style est proprement un phénomène d’ordre germinatif, il est la transmutation d’une Humeur. »
Ni la langue ni le style ne sont donc l’objet d’un choix. Ce qui fait le pont entre ces deux pseudo-nature, c’est l’écriture. C’est par elle que l’écrivain va pouvoir enfin s’inscrire dans une société et une histoire collective, illustrer ses choix (artistiques, moraux, politiques) :
« Entre la langue et le style, il y a place pour une autre réalité formelle : l’écriture. Dans n’importe quelle forme littéraire, il y a le choix général d’un ton, d’un éthos, si l’on veut, et c’est ici précisément que l’écrivain s’individualise clairement parce que c’est ici qu’il s’engage. Langue et style sont des données antécédentes à toute problématique du langage, langue et style sont le produit naturel du Temps et de la personne biologique; mais l’identité formelle de l’écrivain ne s’établit véritablement qu’en dehors de l’installation des normes de la grammaire et des constantes du style, là où le continu écrit, rassemblé et enfermé d’abord dans une nature linguistique parfaitement innocente, va devenir enfin un signe total, le choix d’un comportement humain, l’affirmation d’un certain Bien, engageant ainsi l’écrivain dans l’évidence et la communication d’un bonheur ou d’un malaise, et liant la forme à la fois normale et singulière de sa parole à la vaste Histoire d’autrui. Langue et style sont des forces aveugles; l’écriture est un acte de solidarité historique. »
Bien.
C’est beau, pas tout à fait clair, mais reste à voir l’usage qui en est fait.
Or la phrase sur Camus, si elle est parfaitement sensée, laisse un peu perplexe, compte tenu de la conception du style comme force ou puissance « germinative ».
Je la répète :
« Cette parole transparente, inaugurée par l’Étranger de Camus, accomplit un style de l’absence qui est presque une absence idéale du style; l’écriture se réduit alors à une sorte de mode négatif dans lequel les caractères sociaux ou mythiques d’un langage s’abolissent au profit d’un état neutre et inerte de la forme; la pensée garde ainsi toute sa responsabilité, sans se recouvrir d’un engagement accessoire de la forme dans une Histoire qui ne lui appartient pas….
L’écriture neutre retrouve réellement la condition première de l’art classique : l’instrumentalité. Mais cette fois, l’instrument formel n’est plus au service d’une idéologie triomphante; il est le mode d’une situation nouvelle de l’écrivain, il est la façon d’exister d’un silence; il perd volontairement tout recours à l’élégance ou à l’ornementation, car ces deux dimensions introduiraient à nouveau dans l’écriture, le Temps, c’est-à-dire une puissance dérivante, porteuse d’Histoire. »
Il ajoute :
« Si l’écriture est vraiment neutre, si le langage, au lieu d’être un acte encombrant et indomptable, parvient à l’état d’une équation pure, n’ayant pas plus d’épaisseur qu’une algèbre en face du creux de l’homme, alors la Littérature est vaincue, la problématique humaine est découverte et livrée sans couleur… »
En d’autre terme, il faudrait croire que le roman de Camus a la sécheresse et surtout l’univocité d’un langage mathématique.
L’absence du « style » signifie un effacement de l’auteur qui ressemble moins à une ascèse qu’à une véritable castration.
Mais tous ces mots, chez Barthes, ont naturellement une histoire.
Dans les années 50, c’est une exploration téméraire, un peu baroque, on ne peut pas la lire comme on lit les textes des années 70.
Je me suis dit que c’était quand même pas si facile à comprendre dans une langue très étrangère.
Si j’ai le temps, j’en donnerai un exemple.
sur les liens entre images et textes, évocation biaisée d’un philosophe qui s’intéressa beaucoup à la photo »Flusser’s comment about sociology appears to be a non sequitur. It seems to come out of nowhere, like a stub, with no threads really connecting it to the book’s context or framing the argument. This appearance of “it does not logically follow” is deceptive. At the beginning of the chapter called “To Interact” (about two-sevenths of the way through the book), Flusser realizes suddenly that his awareness of the importance of technical images has huge implications for the entire way in which we think about the social world.
http://vjic.org/vjic2/?page_id=525
Le style, c’est pas seulement essentiel en littérature, ça l’est tout autant dans la vie : sans le style, on ne décolle pas du vulgaire, de l’insignifiant. Tiens, pas plus tard qu’à matin, au marché . Je l’ai repérée de loin, dominant la foule des badauds rondouillards et trapus. Blonde. Lumineuse. Agile et noble, avec sa jambe de statue. Fasciné suis-je. Elle m’a vu, elle aussi. Nonchalante et souple, elle avance vers moi, sans me quitter du regard.
Arrivée à ma hauteur, elle me toise (différentiel de taille en sa faveur : 0,25 m), me gratifie d’ un sourire indulgent, tend un bras adorablement doré, puis, du bout de ses doigts fuselés, laisse tomber à terre un mouchoir.
Quel geste ! Féodal ! Palsambleu ! Les odeurs de graillon du marchand de poulets rôtis s’évanouissent. 2013 s’efface ! Tu es Guenièvre, je suis Lancelot !
Et pas un mouchoir en papier, vulgaire kleenex de supermarché, je te ferai dire , non : un vrai mouchoir , en vrai tissu, tissé sur un vrai métier — de soie, brodé.
Aussitôt je me plie avec toute la grâce dont je suis capable, ramasse le carré soyeux, ai le temps de flairer un parfum de paradis, me relève, le lui tends.
» Merci de ramasser mon rhume , qu’elle me fait.
— Ah, s’il pouvait nous rapprocher, que je lui réponds en éternuant.
u.,
« Certains livres sont magnifiquement foireux (« Sur Racine ») »
Par un hasard ou plutôt une prise de risque insensée, j’ai acheté et lu cette somptueuse merdouille barthésienne … Quelle déception !
John Brown,
je n’ai jamais rencontré un agrégé qui ne soit pas imbu de son papier de soi….
(m’étonnerait pas que tu en soi, mafioso…)
…puisqu’on est dans la merdouille, avec le Roland Barthes furieux, et son Racine raté, autre déception de taille : « Vie de Sénèque » de Diderot….
A dégueuler au vent ! Les marins comprendront.
« un vrai mouchoir , en vrai tissu, tissé sur un vrai métier — de soie, brodé. »
Et immaculé?
« je ne vous ai pas sonné, que je sache »
T’as l’monopole des citations?
« A dégueuler »
JC tout le monde sait que t’es accroc à la m…e
lecteur attentif,
tu le lis et on en reparle, ok ?
ozone (je ne vous ai pas sonné, que je sache)
la citation s’adressait à u. 12h08
Ce petit couillon de Clément aurait attaqué, par derrière, un plus gros que lui … pas malin.
ozone (je ne vous ai pas sonné, que je sache)
Comme un vieux réveil détraqué, cette vieille toupie d’hr sonne de façon intempestive, et fout sa zone pire qu’une caillera de la téci.
« Madame la baronne est sonnée ? »
Une fois de plus on nous refait le coup de Carpentras ou de la rue des Rosiers. Dans l’affaire Méric, il est devenu évident aujourd’hui que les agresseurs étaient les nervis d’extrême gauche et que la mort de Clément était acccidentelle:
« Les vraies raisons de la bagarre qui a abouti jeudi 6 juin au soir à la mort de Clément Méric s’éclaircissent. Elles sont fort différentes de la version interprétée hâtivement et servie les jours suivant le drame. D’après le vigile qui a assisté à la montée en puissance de l’altercation, « Clément Méric voulait vraiment en découdre ». « Il semblait vraiment haïr ces gens », affirme-t-il sur le procès-verbal de son audition. Les faits sont rapportés par Lepoint.fr.
Avant que les choses ne dégénèrent, ce témoin-clé est allé voir le groupe des « antifafs », qui à ce moment étaient clairement identifiés comme étant les auteurs des troubles, afin de leur demander de quitter les lieux. Les militants de Ras ont fait semblant d’obtempérer, mais se sont repliés au rez-de-chaussée à droite du magasin Fred Perry, dans lequel Alexandre, Samuel et Katia faisaient leurs courses. Se sentant menacés, ceux-ci ont téléphoné à Esteban, qui les a rejoints, suivi d’une cinquième personne arrivée au moment où débutait la bagarre.
Le Point raconte que selon des témoignages concordants, les skins évitent une altercation en quittant le magasin. En effet, ils sortent à gauche afin de ne pas croiser les militants d’extrême gauche. Malheureusement, la bouche de métro est située sur la droite. Et c’est près d’elle que les jeunes gens se croisent et que tout dégénère. Toujours selon Le Point, un certain Samuel (un des skins mis en examen) reçoit le premier coup. Les mêmes témoignages affirment : « Les mecs d’extrême droite ont cherché à échapper à l’affrontement, n’ont fait que se défendre, puis ont répliqué. »
Ce matin, RTL révèle que la police judiciaire parisienne a mis la main sur les images de la rixe. On apprend que le militant d’extrême gauche aurait cherché les coups. Il se serait précipité vers son meurtrier présumé, le skinhead Esteban Morillo, alors de dos, pour lui porter un coup. Ce dernier se serait alors retourné avant de frapper son agresseur en plein visage. Un coup donné qui a laissé au sol Clément Méric, inconscient. La vidéo a été tournée par une caméra de surveillance de la RATP dans une rue située au niveau de la station Havre-Caumartin. Elle conforterait donc l’incrimination retenue par le juge d’instruction qui n’a jamais cru au meurtre, mais a retenu l’hypothèse d’une mort accidentelle.
Enfin, Le Point.fr est révèle que les enquêteurs disposent de captures d’écran de sites internet « anti-fachos », notamment Vigilance Végane Antifasciste, très proche de la mouvance de Clément Méric, sur lesquels apparaissent dès le 2 décembre 2012 les photos d’Esteban et sa compagne Katia, au-dessus desquels figure la mention « Besoin d’identification please ». Méric et ses amis les auraient peut-être reconnus. Cela changerait l’orientation de l’enquête. »
Tirez la leçon Daaphnée (qui avez surréagit ici même): toute mise en cause de l’extrême droite doit être a priori suspecte de reposer sur un mensonge, tant les médias et la gauche qui en contrôle idéologiquement 90% sont prêts à tout pour faire avancer leurs « idées ».
Les marins comprendront.
JC
Le Dottore, capitaine de canot pneumatique, se voit en Marius alors qu’il n’est que Tartarin.
Exigeons l’interdiction des groupuscules d’extrême gauche qui nous ramènent aux heures les plus sombres de notre histoire! Le ventre est encore fécond qui accouche de la bête rouge immonde! Eradiquons la peste rouge!
Double,
on ne dit pas « nervis » d’extrême gauche ! On dit « antifascistes responsables »
Les nervis c’est l’extrême droite : question de style !
(qu’est ce qu’on se marre …!)
Certains textes de Barthes demeurent très intéressants, encore qu’il me semble que personne n’écrirait plus : »Si l’écriture est vraiment neutre ». La stylistique est passée par-là, démontrant que l’atmosphère d’un texte est une construction : de neutralité, de joie, d’énervement, de détachement, etc. mais que par-delà cette première couche immédiatement identifiable qui recouvre en gros les enjeux que l’auteur entend donner à son œuvre, d’autres architectures, peut-être moins voulues mais tout aussi essentielles, sont également repérables. Il y a une écriture involontaire, tout comme il y a une mémoire involontaire, sans compter l’existence propre du texte qui se développe à la fois indépendamment de l’auteur et du lecteur . Il me semble que la vie et l’intérêt renouvelé d’un texte résident en grande partie dans le dialogue de ces diverses voix, et que la vraie distinction entre les écrivains est là, entre ceux qui sont capables de laisser proliférer dans le livre qu’ils écrivent d’autres livres qui n’apparaîtront que peu à peu, au fur et à mesure des relectures. Proust est le cas type de ce genre d’écrivain.
arrête de rire en juif jicé
Correction.
« entre ceux qui sont capables de laisser proliférer dans le livre qu’ils écrivent d’autres livres qui n’apparaîtront que peu à peu, au fur et à mesure des relectures, et les autres. Proust est le cas type de ce genre d’écrivain. »
John Brown,
je n’ai jamais rencontré un agrégé qui ne soit pas imbu de son papier de soi…
« quand jean marron parle de son papier de soie je sors ma bombe sousbois » c’est du aïdegueur..camembert ! (bien fait)
Ah, s’il pouvait nous rapprocher, que je lui réponds en éternuant
et si que je vous cassais le pot comme proust dans assez perdu son temps..
là t’aurait eu de l’apropos jean marron..d’ailleurs jean marron je soupconne que le style soit un produit de l’esprit de l’esclier..c’est profond ce que je dis là toudincou.normalement jdevrais pouvoir aller m’chécou..y’a pas d’justice dans ce monde pourri
bouguereau dit: 25 juin 2013 à 14 h 02 min
arrête de rire en juif jicé
Avoue, mon bon, que vivre dans le monde est une folie intéressante, non ?!
arrête de rire en juif jicé
il parait que quand 2 juifs se rencontre l’un disant à l’autre « commenet ça va »..lautre..réponds.. »mieux que toi »
..c’est terribe jicé
j’devrais pouvoir aller m’chécou ! monde pourri!
vivre dans le monde est une folie intéressante, non ?!
y’a des moments tu sublime tes angouasses à la kirk (queugarde)..alors j’upercute c’est normal
« Arrivée à ma hauteur, elle me toise (différentiel de taille en sa faveur : 0,25 m), me gratifie d’ un sourire indulgent, tend un bras adorablement doré, puis, du bout de ses doigts fuselés, laisse tomber à terre un mouchoir. »
Non, mais… on a toujours l’impression d’avoir à faire à un gars comme ça, sans l’humour qui va avec…
Va te coucher, il est déjà tard…
Faut lire le manuel avant de prendre une decision quelconque… agrégé ou doctoré que vous soyez…
Va te coucher, il est déjà tard…
l’homeureux n’a pas de style,le bonheur n’a aucune classe..le malheur ça c’est du cousu main à trieste jicé..pas dla merde rapetassé par des enfants pakistanais sans gout
Nous vivons — grâce à Dieu — une époque sans foi.
(Ennio Flaiano)
carambouiller joliement les dictons populaires ne donne pas de style renato..remembeur « je fais un sale métier mais j’ai une escuze, je le fais salement »
Ah ! mais je ne voulais pas faire du style, bouguereau… et Flaiano non plus, du reste… c’est toi qui pretends en faire sous les traits du Petit Célinien…
..et de plus « cette époque sans foi » fait curieusement économie du temps global..il ne se fait pas qu’a paris..il se fait à raba comme à newyork renato..et à rome aussi..sois bon avec les italotes
quand il est mauvais on prétend ne pas vouloir en faire..c’est l’esprit de l’escalier..mais à l’envers ?..ça « marche » pas renato..c’est pas quantique du tout
Si j’étais bouguereau, je te lui en collerais une, au renato, je te dis pas.
Chez ce moine laiquc qui cherche une impeersonnalité absilue<.Cher jacques barozzi; pour le style de « un cœur simple » je persiste et signe. riez riez si je parle d’un simple article de journal. on aurait pu passer la nécro de felicité dans « ouest France », sans rien y changer.. rien qui « accroche » dans ce style. Comme camus dans l’étranger.. La transparence et presque l’absence de style forment un prodigieux effet..
Ca donne une impression d’un simple article d’information, d’où l’effet tragique absolu sur la vitesse de toute vie concentrée en quelques pages. L’effacement du personnage historique traduit par l’effacement du style…. Faut le faire.. De la très haute littérature !!!.. et presque une apparence banale de nécrologie de cette servante félicité. Que des faits : comme Hemingway dans certaines nouvelles,
mais là on arrive à l’art suprême avec cette équation que chaque mot, chaque information dans la phrase est justement d’une telle « simplicité » -ca s’appelle malicieusement » un cœur simple » et la servante est « félicité », faites l’équation.. que, à ce niveau là, on obtient une opération géniale. L’effacement d’un personnage social+ effacement des espoirs d’une vie + effacement de l’auteur dans sa prose.. = déflagration. Chaque mot et chaque phrase font lever un horizon soit de chagrin et de tendresse comme on pourrait en avoir ce genre de réaction devant un voisin banal mort tout seul dans l’appartement d’a coté .. Que d’interrogations sur ce texte .
notamment avec la sexualité et le lien maternel en translation.. Tout dans cette prose tient dans cette suite informations apparemment banales se condensent et s’élèvent des songes infini sur le peu de remous qu’est une vie de quelqu’un que personne ne regarde. c’est ce qu’on croise dans la rue tous les jours, ».le malheur indifférent » dirait Handke dans son génie de la concision intelligente… et Félicité(quelle ironie..) elle, comme une sainte, aime enfants, famille, animaux, gestes humbles(brider une volaille) et accepte de tout donner d’elle a tout heure.. elle qui n’a rien… on n’est pas loin d’une réflexion religieuse bernanosienne sur le « rien » d’un individu qui dévoile une charité absolue .Un don total aux autres qui parait une évidence.. chez le lecteur c’est alors une réflexion en spirale qui mène loin sur lui même et son regard sur les autres… C’est un moment admirable et parfait chez Flaubert.la visée du texte et sa réussite formelle.ca forme pierre blanche dans la littérature, ce texte.
Sans doute un des moments les plus émouvants du chemin de flaubert et de son combat avec la Forme. Le réel devient s concret (culmination avec le grotesque si triste du perroquet..) mais c’est de ‘l’art puissance dix caché sous une enveloppe digne d’un article de journal. Mais je maintiens, il y une tel effacement –apparent- du style alors que tout est pesé au millimètre, mais chaque phrase lève un horizon infinie de rêverie qui change à chaque lecture, comme
les grands classiques.. pour le lecteur et oui, le grand l’immense Flaubert réussit ça-sur le conseil magnifique de G. Sand(voir lettre après « éducation sentimentale » roman incompris de tous).
Je me suis amusé à voir ce que donnait la phrase de Barthes sur le style de Camus traduite en d’autres langues.
Mais comme il ne faut pas pousser, je poste cela sous le fil précédent.
Mais je suis bon avec tout le monde, pas seulement avec les italiotes… tu admettras qu’en ce moment les Frouzes aussi faut les comprendre.
Est beau, – la langue ou tout autre chose, ce qui est juste. Toute autre considération est inutile. L’intention n’est rien.
riez riez si je parle d’un simple article de journal. on aurait pu passer la nécro de felicité dans « ouest France », sans rien y changer
..c’qui est terribe polo c’qu’il faut qut’es raison..car parés tout on cause de style comme s’il s’imposerait comme jésus avec ses signes dans le ciel..hé ben non..c’est terribe, mais si 1000 noeils ne l’avaient pas vu et noté pour toi avant à ton attention..on aurait vu queud, et c’est horriblement prouvé cque tu dis polo
faut pas pousser, je poste cela sous le fil précédent
T’es con quand tu t’y mets, franchement. Et ça me désole, parce que je t’avais plutôt à la bonne.
Style-symptôme (involontaire), style-trace/indice (pour le chasseur ou le détective, permettant l’identification), style-écart, style-« triomphe de la volonté » (ressaisir son moi) — seul le style-norme, prescriptif, ne nous concerne plus (d’où l’inutilité d’ériger en cible un « idéal du bien écrire », à moins d’avoir des comptes à régler comme d’autres en ont manifestement avec leurs années d’école et la figure de l’enseignant).
On trouve sur le net l’article de Nelson Goodman dans Critical Inquiry, « The Status of Style » et un dossier consacré au style sur le site de la revue Fabula. Mais il me semble que c’est dans le chapitre 5 du Démon de la théorie d’A. Compagnon que l’on trouve le meilleur rapport temps consacré à la lecture/ quantité, qualité et digestibilité des informations recueillies.
Tout ayant déjà été dit, analysé, décortiqué par les savants, on pourrait poursuivre la conversation sur « Le pastiche prouve le style » ou la question de la liberté (du parlant, de l’écrivant).
L’intention n’est rien
« si ce n’est moi c’est le logos que vous entendez.. »..hé ben si t’es pas melquisédèque à barbe fleuri ou une blonde a forte poitrine..ben ton style vaut nibe chaloux..bon une vieille volvo c’est un début pour faire melquisédèque..mais faut qutu travailles le look encore
..mais faut qutu travailles le look encore
Si tu le voyais en vrai, tu dirais pas ça. Il est à croquer.
Est beau /../ ce qui est juste
comme exact correct..parfait
« y vaut mieux avoir des remords que des regrets » dit le populo..et c’est pas toujours un con le populo
J’ai eu la curiosité de consulter ce blog sur les conseils de mon vieil ami Jacques Barozzi et je le regrette. Je suis très déçu. Adieu, vous n’entendrez plus jamais parler de moi.
Plus jamais.
J’avais pourtant des choses à dire. Bien des choses. Mais tant pis. Je préfère ne pas insister. Je veille à ménager les susceptibilités.
Watt Fairfoot alias D.
Alors voilà, c’est dit : adieu.
Le Boug, je veux pas te fâcher, mais je comprends pas.
Il y a des moments où ton omniscience de gros jambon plein de bière me passe au-dessus.
Le populo, ça peut parfois être con.
Si, je t’assure, relis toi.
Juste avant de partir définitivement, cette précision : InfoBlog est un con.
ah, ce chaloux ! toujours à chercher la bagarre…
C’est donc vrai, Watt Fairfoot, t’est Dédé.
Le calumet doit encore se trouver au fond du trou du c… de renato.
non, infoblog, vous faites erreur.
Hé ! braves gens ! j’y suis pour rien !
Bouguereau, parfait expert, le tirera de là sans problème.
Si, je t’assure, relis toi
est beau ce qui est « juste »..il est bien clair que tu ne parles point de la justice..le style est autoréférent..c’est un mot un peu couillon j’ai pas mieux..le style c’est qu’il faut « choisir », on prétend choisir le bon et le juste et le bien..mot pinaculaire toutafé biaisé..et c’est bien normal
pour les remords et les regrets..j’espère que c’est clair..mettons en bas de l’escalier..avant la cave quoi..capitche le populo
Oh, bouguereau, personne n’est dupe, vous savez.
La Boug, t’as rien compris.
Tu peux faire le malin, mais t’as pas les outils.
Tu décolles pas, t’affirmes, tu te vautres dans ton lisier.
Le spectacle est pénible.
(Là, j’ai tout choisi).
le style c’est qu’il faut « choisir »
..étant entendu cheulou_que tu choisis toujours selon des métarègles de toi seul connutes..évidemment tu peux laisser faire les dés..certain s’y sont essayé..mais c’est dla pipe qu’y dirait einstein..il a bon einstein
..bon les métarègles sont toujours des codes cassables..mais la loi et le droit te protège..au moyen age? nibe..pas de style!..ou alors eceptionnellement !..c’est un truc toquevillien le style..y’en a plein mais plein les poubelles..aussi
Tu décolles pas, t’affirmes, tu te vautres dans ton lisier
la merde chaloux..jean marron a estrémement bon..pas plus stylistique et oto..oto..oto référent und herr doctor..parfaitment..donc tu décolles pas du papier de soie cheuloux
Le Boug, ce que je comprends de ton discours flaciforme c’est que tu es parti sur ta lancée mais que tu n’as rien compris. Toujours dans l’intention. Ce n’est pas de ça que je parle. Trop compliqué pour toi.
Attention à vous, Chaloux, votre orgueil revêche pourrait fâcher bouguereau.
Le Boug, tu réagis avec tes réflexes d’ancien prof, mais au-delà tu sais pas.
Ce n’est pas de ça que je parle. Trop compliqué pour toi.
Est beau, – la langue ou tout autre chose, ce qui est juste. Toute autre considération est inutile. L’intention n’est rien
tes mots cheuloux..tes intentions..
Calmez-vous, Chaloux. Restez courtois, montrez-nous que vous êtes bien élevé et les échanges pourront reprendre sur un ton plus civilisé.
tu réagis avec tes réflexes d’ancien prof
..j’ai jamais enseigné de ma vie cheuloux
Non, pas d’intention, aucune, c’est l’après. Tu restes coincé dans l’avant, dans l’intention justement, c’est toi qui y restes, j’en suis sorti.
Comme dit le monk u (voir fil précédent), l’essentiel est au fond du tiroir. Méditez cela, Chaloux.
« Le Boug, tu réagis avec tes réflexes d’ancien prof, mais au-delà tu sais pas. »
Au delà d’un ancien prof ? … il n’y a rien. Tous les anciens profs gravitent sans fin aux limites de l’Univers, courbure infinie se refermant sur elle même !
Tu restes coincé dans l’avant
C’est le problème, avec certains godes-ceintures.
c’est toi qui y restes, j’en suis sorti
..éclaire moi cheuloux..fais moi voir ta lumière, ce n’est pas du défi ou alors là tu m’insultes
courbure infinie se refermant sur elle même
Si elle est infinie, elle ne peut pas se refermer sur elle-même. Tant d’illogisme donne la nausée. Je gerbe.
courbure infinie se refermant sur elle même !
t’as tord jicé, pédégogue ça rime riche, sacré boulot
là tu m’insultes
Eh bien, bouguereau, vous avez mis le temps à comprendre !
Qui est ce Raymond Galopin ? Hein ? Qui ?
Qui est ce Raymond Galopin ?
Un trou du cul, à n’en point douter.
Raymond Galopin alias Watt Fairfoot alias faux Dédé alias u.
Si elle est infinie, elle ne peut pas se refermer sur elle-même. Tant d’illogisme donne la nausée. Je gerbe. »
Tu peux gerber si tu es fragile : ça la rendra pas finie, la courbure ! Galopin, va …
Eh bien, bouguereau, vous avez mis le temps à comprendre !
si qu’il ne me répond pas keupu..je ne fais pas de procés d’intentions à cheuloux..
toi t’es con comme un ballet moi j’ai pas d’ame..il peut bien ne pas avoir d’intention du tout ce chaloux..lui aussi l’a droit a ses superpouvoirs
Le Boug, je ne t’insulte pas, je fais comme toi, pas davantage. Quant à expliquer je n’en ai plus le temps. Peu importe, d’ailleurs, il y a certaines choses qu’on ne peut partager qu’avec très peu de gens. Je suis juste un peu surpris de trouver si rapidement tes limites. En tout cas, je te remercie pour cet échange pour moi plein d’intérêt.
A bientôt,
..rahha t’es trop long cheuloux..hop
Faut que j’y aille : catéchisme ! Bonne soirée …
..ha que c’est mesquin….ha t’es bien un enculé cheuloux..et si que c’est pas fait va te faire casser l’pot..tes remierciement font trop..trop..je vais réfléchir dans l’esclier pour qualifier ton style
Chaloux est le crétin du village ou seulement un exemple d’exception française ?
TKT, je me souviens vous avoir recommandé le travail de mon ami Rashid Rana. Connaissez-vous les oeuvres de Jitish Kallat, Shilpa Gupta, Mithu Sen, Asim Waqif?
Jetez un coup d’oeil sur leurs sites, si le coeur vous en dit, il y a des choses surprenantes. Nous travaillons activement à les regrouper, avec Rashid, pour un grand événement pan asiatique. Passionnant!
Oui enfin les villages faut encore s’en souvenir… Avec marqué Suze…
En tout cas le crapaud de Colmar s’en donne à cœur-joie, tout n’est pas perdu pour tout le monde.
Ajoutons un mot: « Est beau, ce qui s’avère juste ». C’est l’involontaire.
Raymond Galopin dit: 25 juin 2013 à 15 h 31 min
Si elle est infinie, elle ne peut pas se refermer sur elle-même.
Ha on a Moebius… Et tous les attracteurs… Hénon Lorenz Rössler là ça débite !
je ne sais qui emprunta mon pseudo pour atteindre l’interlocuteur de ses rêves , ce qui a été apparemment inefficace comme stratégie ;je ne vois aucun intérêt à envoyer un commentaire sur ce blog dont les billets m’intéressent mais non le style d’échanges qu’ils promeuvent et le style d’expérience(s?) qu’ils proposent.
Juste avant de partir, j’aime assez l’idée d’être l’idiot du village. Dans les contes russes, par exemple, c’est toujours le plus subtil.
Je répète : « Hé ! braves gens ! j’y suis pour rien ! »
il y a certaines choses qu’on ne peut partager qu’avec très peu de gens.
comme vous avez trouvé une manière élégante de dire , je vous en sais gré, encore que je croie qu’il y en a que l’on ne peut partager avec personne , pas même avec soi-même.or ce sont souvent celles qui font le lit de nos cauchemars.
En outre je ne peux m’empêcher en revenant sur la veine oralité/écriture de repenser à un philosophe professeur de philosophie qui s’intéressa beaucoup aux styles et séduisit un public nombreux, philosophes qui revit sur le mot comme il a été reçu en traduction en français , mot qui est « ce dont on ne saurait parler, il faut le taire » qu’il commentait en français comme suit « ce dont on ne saurait parler, il faut l’écrire » .
Ce qu’on voit pas, c’est le mec qui photographie le mec qui photographie le mec qu’a le trépied…
ah peste soit de l’écriture ! philosophe qui revint sur « un mot » d’un autre philosophe , mot aujourd’hui reçu en traductions sous la forme « ce dont on ne saurait parler » cela je l’ai lu je me souviens pas de l’avoir entendu le dire dans son enseignement mais dans sa pratique de l’enseignement,avant même l’entrée en amphi ou dans les autres lieux où cet enseignement l’appelait , c’est comme s’il l’avait hurlé, arme à la main ,qu’il avait rude
Elena dit: 25 juin 2013 à 14 h 46 min
Thanks.
GG Granger, l’épistémologue, avait écrit une étrange Philosophie du Style, pour résister contre une conception trop statique du scientifique (c’était l’époque des structures).
Le résultat était que le style étant partout (dans toute démarche scientifique ou autre), le style n’était plus nulle part.
Exit la question.
pour revenir au style du billet une phrase comme » nous avons gardé un bon souvenir de sa maîtrise d’œuvre » ne me semble pas du tout relever de l’oralité , même d’un cours à des étudiants . honnête avec moi même, je dirai q’elle me choque, même si elle fait écho à cette formule affectionnée de l’auteur du billet « en majesté » . (« le roi dit nous voulons »)c’est un style d’incarnation- d’une grande visiblité – de la fonction qui me semble assez mal passer sur un blog au caractère assez voyeuriste par une sorte de complicité professionnelle et « familiale » tacite entre l’auteur du billet et nombre de commentateurs
Ce qu’on voit pas, c’est le mec qui photographie le mec qui photographie le mec qu’a le trépied… (Sergio)
Il fait un peu petit bonhomme à la Sempé, dans un tel cadre.
Ça fait rêver, mais il suffit d’une légende pour foutre la poésie en l’air.
« Carson Whitecker prenant au téléobjectif Mme Whitecker et son ami », par exemple.
De même, la légende de la photo 1 a intérêt à rester laconique pour récolter le Pulitzer.
Ça doit concerner une réalité à majuscules (l’Homme, le Combat, le Destin…)
Si on met: « Milices d’Al Assad au nord de Damas », c’est foutu.
On peut aussi viser les happy few:
« Dernier combat de phalangistes partisans de Samir Geagea ».
Avec les rayons du Saint Esprit au dessus, ça enthousiasme une petite élite, genre Richard Millet.
O’Zone, c’est pas irlandais?
« Esprit de l’escalier à l’envers », c’est pas mal du tout, ça donne à réfléchir… C’est quoi ? Les pensées qu’on a avant ? On sait ce qu’on va dire mais ça se passe pas comme prévu alors ça servait à rien… L’a priori plutôt que l’a posteriori… A propos de posteriori… selon Clemenceau le meilleur moment de l’amour c’est en montant l’escalier. Donc c’est pas après-coup mais avant le coup ! (ok je sors!)
double dit: 25 juin 2013 à 13 h 52 min
la belle affaire ! quand les rares phrases de cet article ne sont pas au conditionnel, les témoignages rapportés proviennent du vigile, d’un skin… vous parlez d’une avancée!
les fafs sont prêts à tout pour essayer de justifier un meurtre, avec leurs poings américains, et d’autres agressions !leurs rêves de gloire : casser et tuer – après toutes ces années de médiocrité faut pas s’étonner
avant même l’entrée en amphi ou dans les autres lieux où cet enseignement l’appelait , c’est comme s’il l’avait hurlé, arme à la main ,qu’il avait rude
Encore un philosophe pistolero?
u GG
Le résultat était que le style étant partout (dans toute démarche scientifique ou autre), le style n’était plus nulle part.
Exit la question. pas du tout , la question d style se retrouve dans la langue de la psychaalyse lacanienne comme celle du trait unaire d’où l’intérêt de s’intéresser aux articles définis singulier pluriel ,( et plus réels ?) indéfinis du billet
« u », l’avenir ne se place ni se passe plus dans les « amphis ». à la rigueur dans les « amphétes ».
On peut certes le regretter, mais à la manière de la Sévigné pour la gorge profonde de sa fille.
écriture /oralité
« La célèbre anecdote des coches sur la côte du mammifère genre grand chevreuil cervidé au Musée St-Germain, et l’exemple de Sade à Marseille[165] sont rapportés par Lacan pour illustrer cette fonction du trait qui, depuis le principe de la non-identité du signifiant à lui-même, fait surgir le même sur fond de différences, ce qu’il appelle aussi cette mêmeté signifiante. Et Lacan d’évoquer dans le fil de sa réflexion cette instance de la lettre, ressort de cette reconnaissance caractéristique de notre appréhension dans ce qui est le support du signifiant[166], fonction de la lettre, à l’oeuvre dans la structure de la chaîne signifiante, pour supporter ce qu’on désire !167.
Telle est la façon dont Lacan, en s’appuyant sur une lecture de l’einzige Zug de la seconde identification présentée par Freud »
http://espace.freud.pagesperso-orange.fr/topos/psycha/unar/repeti5.htm
si un jour passou fait un papier tue-mouches ce sera le désert ici
enfin presque vu le nombre de nécrophiles
« La police ne partage pas les interprétations qu’en a tirées RTL, qui affirme que le jeune antifasciste s’est «jeté sur son agresseur». » (Libé)- le fasciste était occupé à cogner sur un type etc
Eh bien, après avoir un peu ruminé le sujet du jour, j’en viens à la conclusion suivante : le style, c’est comme le miel. Pas forcément ragoûtant à la production, et surtout différent à trois kilomètres près : le miel toutes fleurs n’aura pas la même saveur que le miel d’acacia, lui-même différent du miel de bruyère, etc. Mais tous auront goût de miel, allez expliquer cela, vous !
…
Celui de cette année ne sera pas terrible, d’après Clopin. Les hausses ont été retirées des ruches alors qu’il faisait encore froid : même si le miel, dans l’extracteur, a jailli correctement, il a cristallisé après, dans la cuve. D’où résistance électrique et cire mélangée… Il reste la récolte d’août pour arranger cela, mais août, en Bray… (soupir). Bah, pour un petit pays comme le mien, cela passera toujours. Ne serait-ce qu’autour d’un joli filet mignon…
De retour de catéchisme.
Super, naturellement… « AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES ! » aurait dit le prophète, un fada précurseur d’un autre fada… Eh ! ça va pas la tête ? On va arrêter avec ces conneries ?
Aimez-vous les uns les autres , mais c’est la mort de la littérature, ça ! La vie des fourmis, le kolkhoze obligatoire, le col Mao obligatoire ? Impossible objectif ! Y a des gros et des petits, des forts et des faibles, des cons et des purs : qui va changer tout ça…? Vous ? Toi ? Moi !
Eh oh ! j’ai a vivre ….
Le papier tue-mouche, c’est un peu sournois, Mme Michu.
C’est même vaguement dégueulasse, je trouve.
Venez plutôt avec votre tapette.
Là on voit.
Tchak! sur JC, sur u., sur bougue, sur qui vous voulez.
Ça passe ou ça casse.
A propos de mouches, moucharabieh ce n’est pas une moustiquaire, ça n’a rien à voir.
Mais vous le savez déjà.
Si vous demandez l’origine arabe du mot, on vous parlera de boissons tenues au frais (à cause de la racine trilittaire), mais à mon avis c’est du pipeau.
Antoine, Maurice, Raymond, Albert, Ducon, dugland, Dubon et Dumauvais,
Tu ne pourrais pas te choisir un pseudo féminin pour changer, ma chatte ?
Résumons : la mère Michu est une salope.
Bon le style c’est l’exacte raison pour laquelle on fait tous ces trucs, mais finalement on sait toujours pas ce que c’est, sans compter qu’en plus ça se commande pas…
Le style n’est qu’une invention de critique…
Mais vous le savez déjà
non, c’est pas marqué madame soleil, vu l’u ?
je me demande tout de même si je ne préfère pas le style de Simenon/Passou à celui du Flaubert/Popol… pas simple !
« De retour de catéchisme.
Super, naturellement… « AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES ! » aurait dit le prophète, un fada précurseur d’un autre fada… Eh ! ça va pas la tête ? » (JC)
On commence comme ça.
On va ensuite au catéchisme d’à côté, chez des mecs à barbe.
Là, c’est plus viril, c’est sûr.
Quand on n’a pas de style, on s’intéresse au style…
JC le malin: le critique n’est qu’un inventeur de style !
la mère Michu est une salope
la concurrence est rude mais j’apprends sur le tas
Que ce soit au ski ou en peinture, le style finalement c’est un défaut dont on a pris conscience et que l’on a systématisé un peu hypocritement…
Parce que, sinon, tout le monde écrirait comme des notes de service avariées…
« Là, c’est plus viril, c’est sûr. »
Euh … ?
L’espèce de spoutnik, là, c’est pas un scud à Saddam qui l’a ramené ?
systématisé un peu hypocritement
manquerait plus que tu balances que lorsque c’est catéchisé par la gauche la droite l’en-face la barbe ou la moustache c’est moins hypocrite..
Sergio,
tout le monde écrit comme des notes de services européennes, quelques uns écrivent réellement …
Barbarin,
lorsque vous regardez un visage féminin, est-ce le make-up qui vous intéresse ? Le style, c’est un peu ça. Pas de sens si vous avez seulement « le style » et rien d’autre !
« ..le style…… sans compter qu’en plus ça se commande pas… »
Pas sûr… Quand après bien d’autres, Burnier et Rambaud faisait des pastiches (cf celui de Barthes par exemple), ils y arrivaient plutôt bien… Donc l’écrivain à qui ça réussit (mettons Céline), il va s’y tenir, faire ça « sur commande » (je dis pas ça péjorativement)… le systématiser, en effet…
est-ce le make-up qui vous intéresse ?
du temps des faux cul mettons..
il va s’y tenir, faire ça « sur commande »
essaie. et puis son style a évolué..aujourdhui je mets un faux cul..demain j’en mets pas
vous regardez un visage féminin
c’est toi le faux cul jicé
Chaloux dit: 25 juin 2013 à 15 h 13
Tu peux faire le malin, mais t’as pas les outils.
C’est toujours mieux que d’avoir deux trois outils et de passer pour un con, hein ma chaloupiotte.
Là, c’est plus viril, c’est sûr.
chez les bouclés t’es enculé d’office..aprés tu sens pus rien
Paul Edel, je n’ai pas ri, comme certains trolls, tout au contraire, j’approuve votre formulation sur la forme donnée à Un coeur simple par Flaubert.
Lorsqu’on lit le conte on ne pense jamais au style, on ne le voit pas, on ne se demande pas non pas non plus comment c’est fait. On est immédiatement pris par l’émotion, comme si on lisait en effet un triste fait divers dans le journal local.
Dans le même genre, j’aime aussi beaucoup le roman de Maupassant, Une vie…
(Par ailleurs, laissons les agrégés et les doctorants de ce blog se quereller comme les maîtres et les petits marquis de Molière, ils contrebalancent, par leur ridicules, le tragique de la condition humaine pour tirer la pièce erdélienne vers la comédie…)
« même si le miel, dans l’extracteur, a jailli correctement »
Pour éteindre le miel aux ruches de Clopi-ne
un soir n’en pouvant plus de jalousie
j’ai couru au couloir du chalet décrocher de son trô-ne
l’extracteur d’incendie
Brandissant mon cylindre
d’acier, je frappe, de mon paf !
La reine se met à geindre
De l’abeille fendue s’échappe un sang de miel
identique au rouge sans gland d’ mon appareil
Elle a sur le lisier
un dernier soubresaut
une ultime secousse
J’appuie sur la manette
la reine de Clopi-ne
disparaît sous la mousse.
(Toute ressemblance avec des animaux réels ou imaginaires, etc.)
Lime à rien dit: 25 juin 2013 à 18 h 13 min
Excuse-moi, gros con, je ne peux pas te répondre longuement. Je me trouve dans un moment extrêmement délicat de l’existence humaine : je fais ma soupe.
Accessoirement, je t’emmerde,
Bonne soirée.
u. c’était sympa vos extraits et explications de texte de Roland Barthes, ça relevait le débat !
Parce que, quand même, le trépied il est moins profond que le Michigan ?
baroz, des journalistes écrivant comme Flaubert et non pas comme des agrégés, doctorants, maîtres, esclaves ou petits marquis vous en connaissez beaucoup ?
Clopine, elle est bien votre comparaison avec le miel.
vous qui aimez bien la philo vous savez le sujet qu’ils ont donné en L ? : « le langage n’est-il qu’un outil ? ».
les types qui trouvent les sujets pédalent complètement dans la semoule.
le langage n’est-il qu’un outil ?
perso j’aime bien quand les stylistes ressemblent à des vieux danseurs de tango, avec le costume à rayures et les pompes en vachette argentine quand le « style littéraire » c’est faire que la langue ressemble à une vieille pute trop fardée.
prostituer la langue, la faire belle pour lui faire faire le trottoir c’est ça le style.
Jacques, sans être un troll, il y a trente ans que je relis régulièrement (ou irrégulièrement) les Trois Contes, et je trouve la comparaison entre un cœur simple et un « article de journal » parfaitement loufoque et déplacée. Pour le reste, ce que dit Paul Edel ne manque évidemment pas d’intérêt, c’est un très bon lecteur, quoiqu’un peu pages littéraires de journal féminin, sur ce coup-là, je trouve. Voila.
Sur ce,je m’en vais éplucher de l’ail.
laissons les agrégés et les doctorants de ce blog se quereller comme les maîtres et les petits marquis de Molière
Baroz
Alors que toi tu fais un Tartuffe parfait avec tes goûts de chiottes.
Finalement c’est comme une boule de cristal opaque…
cold sweet c’est seulement le glaçage..
avoir du style c’est réussir à émouvoir le lecteur.
savoir le faire pleurer quand on a le coeur gai et le faire rire quand on a le coeur triste, parce qu’on maitrise parfaitement la technique, on sait utiliser les bons outils, et hop ! ça marche à tous les coups!
pour cette raison Platon n’aimait pas les artistes, leur sophisme, savoir juste appuyer sur les bons boutons pour déclencher les émotions voulues, il faudra attendre encore quelques décennies pour se rendre compte qu’il avait raison.
Je fais ma soupe
Chaloux
Je me disais bien,
ce fumet de patates aux choux te vas à ravir.
Lime à vide dit: 25 juin 2013 à 18 h 13 min
La soupe est sur le feu. J’ai deux minutes pour te répondre.
Eh bien non. Je te le confesse, je préfère de très loin avoir « quelques outils en mains » (si tu l’as remarqué c’est que tu n’es toi-même pas si bêta que ton premier mouvement semblerait l’indiquer) et passer pour un con, au contraire. Passer pour un con m’est profondément indifférent les trois-quarts du temps, surtout auprès d’un escadron de louchons pareils, et pour le quart qui reste je m’en amuse.
La soupe commence à chauffer, mes mains sentent le jardin. Tout est au mieux.
Jamais de pommes de terre dans la soupe…amateur.
Le style crapaud qui crypte, c’est pas mal. De temps en temps il en rote ou bave une bonne. Ou même très bonne.
On peut se demander pourquoi il éructe et crypte, c’est signe de mépris ? A la « comprenne qui pourra, je vous emmerde »? Ou bien c’est pour brouiller les cartes, parce que quand il parlait simplement et clairement il s’est pris trop de gamelles !
« vous en connaissez beaucoup ? »
Non, Mame Michu, mais Paul fait appel à un journaliste idéal, absolu, singulier, rare, voire unique…
» mes mains sentent le jardin »
Ne les laisse pas trop longtemps seuls, Chaloux. Paraît qu’un commando spécial du Front de Libération des Mains de Jardin rôde dans ton secteur.Gaffe !
Polder en a beaucoup manqué, d’air.
Sa syntaxe s’en ressent, et le sens de ses remugles en est tout obscurci.
Renato, le cadeau Bonux de la RDL, ne trolle jamais… La preuve.
le Front de Libération des Mains de Jardins ?
pauvre Chaloux, ce mouvement est la plaie de notre société.
comme toujours, quelques Mains de jardin ont voulu prendre la parole et s’exprimer au nom des autres Mains qui ne revendiquaient rien.
j’ai des Mains dans mon jardin, de toutes les tailles et toutes les couleurs, laissez moi vous dire une chose, je me battrai jusqu’à la mort mais jamais, au grand jamain ces maudits révolutionnaires ne les enrôleront dans leur mouvement à la noix !!!
Sur ce,je m’en vais éplucher de l’ail
mets t’en un éclat dans lfion et baisse la tête ça te donnera l’air d’un coureur
..à la mort..pove keupu..un collabo-né comme toi
« avoir du style c’est réussir à émouvoir le lecteur.
savoir le faire pleurer quand on a le coeur gai et le faire rire quand on a le coeur triste, parce qu’on maitrise parfaitement la technique, on sait utiliser les bons outils, et hop ! ça marche à tous les coups! »
hamlet, u., via Roland Barthes, vous a expliqué qu’il y a la langue + le style + l’écriture.
Bref, beaucoup de travail et de ratures avant d’arriver au résultat final, quand par miracle on y arrive, que l’on nomme Roman.
Et polder, via les images de l’INA, nous a fourni quelques pages du premier manuscrit du Voyage au bout de la nuit (plus de 800 feuillets) que Céline a par la suite encore beaucoup travaillé, modifié, surraturé avant de le donner à publier…
bouguereau dit: 25 juin 2013 à 19 h 03 min
Les bonnes recettes de Pépé Bouguereau qui n’apprécie pas qu’on le contredise.
Tu devrais plutôt t’en carrer deux gousses sous les noix, ça les réveillerait peut-être, et adieu « gode-ceinture ».
Je sais pas si t’aurais l’air « d’un coureur » mais ça te rendrait certainement moins ronchon.
Finalement c’est comme une boule de cristal opaque…
c’est dlart nouille..
quand je lis barozzi, je me dis : pas d’erreur, c’est quelqu’un ce gars-là, pas comme bouguereau.
Les nains de jardin ça va pour les terrasses mais alors dis donc faut les monter… Dans le Combaluzier !
c’est dlart nouille..
Et Dieu sait que l’art souille, même nouille.
Pépé Bouguereau qui n’apprécie pas qu’on le contredise
..mais si justement.. »mais t’vaux pas la peine ».. »pas l’temps ».. »merci pour tout »..des machin de marie chantal
Seul Sergio peut confondre les nains de jardin et les nains de terrasse. Aucun rapport.
..t’es con coco..vla l’rapport..con
Par exemple, dans mon jardin j’ai des nains de terrasse (je sais pas qui les a mis là), eh ben ça va pas du tout, ça jure.
Lettre à Françoise,
Françoise, mon iroquoise,
Viens fumer ma gauloise
Françoise, ma bourgeoise,
C’est toi qui paies l’ardoise,
Pendant qu’on m’cherche des noises
J’te prends en mer d’Iroise
Le style, c’est comme la bile,
J’le vomis sur tes cils
Comme Houellebecq,
Ce blanc-bec,
On m’prend pour un pauv’mec
Sur le blog d’Assouline,
Je t’ecris ma féline,
Pour mieux crier au monde
Que j’aime ta poitrine
Bon, y’aurait-il eu quelques échanges vifs ?
Oh !
Le Boug’ et Chaloux …
(sans vouloir vous froisser, le Boug’, votre « mets t’en un éclat dans lfion et baisse la tête ça te donnera l’air d’un coureur » est un peu emprunté et, il faut bien le reconnaître: impropre. )
Ah ! Le style …
( de nota, je ne sais pas si vous visez un concours de poésie .. mais c’est mal engagé . )
( daaphnée, je ne sais pas si vous visez un concours de méchanceté .. mais c’est bien engagé . )
Le Boug, il y a des choses, des réflexions qui ne sont pas pour ici. Si ce que je dis ne te semble pas clair, tant pis, je ne peux pas en dire plus. Ce n’est pas le lieu.
Tu l’interprètes comme tu veux.
( daaphnée, je sais que vous visez un concours de pouf .. et c’est gagné d’avance . )
Vous avez raison, Daaphnée, l’ail serait plutôt à croquer : « la pénicilline du pauvre », dit-on.
« mais c’est mal engagé »
Pour la poésie ou avec Françoise, Daaphnée ?
de nota, ce n’est pas un poème, c’est un répulsif.
Tiens,
« C’étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde,
De très grands vents en liesse par le monde, qui n’avaient d’aire ni de gîte,
Qui n’avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille,
En l’an de paille sur leur erre… Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !
Flairant la pourpre, le cilice, flairant l’ivoire et le tesson, flairant le monde entier des choses,
Et qui couraient à leur office sur nos plus grands versets d’athlètes, de poètes,
C’étaient de très grands vents en quête sur toutes pistes de ce monde,
Sur toutes choses périssables, sur toutes choses saisissables, parmi le monde entier des choses… »
Vents, Saint-John Perse
Les 4 premiers vers de la lettre à Françoise, c’est pas mal.
C’est digne aussi, puisque Fr. de Panafieu n’est plus dans le coup.
Une ode à Nathalie, ce serait courtisan.
(J’ai trouvé une rime pour Morizet, mais Kosciusko c’est trop fort).
Tous les derniers commentaires signés « de nota »ne sont pas de mon fait,tous ceux à venir ne le seront pas plus.
Je quitte ce blog.
Jacques Barozzi (c’est pas sympa de m’interdire de vous appeler Jacky ?) ne faites pas dans le théorique et dans le concept, vous avez lu l’innommable de Béquette ? il faut trouver les mots justes, savoir dire les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux, une histoire d’amour sans paroles n’a plus besoin du protocole et tous les longs discours futiles terniraient quelque peu le style de vos retrouvailles… de vos retrouvailles…….
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