de Pierre Assouline

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Prix littéraires, foire aux vanités, course à l’échalote

Prix littéraires, foire aux vanités, course à l’échalote

« Et vous, que faites-vous dans la vie ? – Ecrivain.-  Comme je vous envie mais à part ça, quel est votre métier ? ». Le fait est que « ça » n’en est pas un, pas plus qu’une profession puisque, à quelques exceptions près, on n’en vit pas. Quoi alors ? Un état d’âme, une vue de l’esprit, une sensation du monde, la liste n’est pas exhaustive. En pleine saison des prix littéraires, il n’est pas inepte de se pencher sur l’occupation qui leur permet en principe de ne pas avoir de problème de fin de mois en début de mois. Si vous en trouvez un parmi eux qui exerce la charge, certes noble mais en péril, de kiosquier, gardez-vous de toute condescendance amusée et un rien dédaigneuse : c’est peut-être le prochain lauréat du Goncourt. Il en est au moins un à qui cela a réussi.

Il s’appelle Jean Rouaud et nous le raconte ces jours-ci par le menu dans Comédie d’automne (288 pages, 20,90 euros, Grasset). Quel beau titre à la Bergman ! Tout y est dit de l’esprit des prix. Du théâtre dans le meilleur des cas, avec son lot de vaudeville, de drame, de passions, d’intrigues, de manoeuvres et de tragédie. Dans le pire des cas, du grand guignol. C’était en 1990.

Rouaud avait écrit un roman intitulé Les Champs d’honneur, trois destins au sein d’une famille sur fond de première guerre mondiale, et l’avait adressé à l’austère Jérôme Lindon, patron des tout aussi austères éditions de Minuit. Etre de son catalogue donne au primoromancier l’illusion d’être adoubé par Samuel Beckett en personne. De son épopée éditoriale, timide incursion d’un pierrot lunaire originaire de Campbon (Loire-inférieure) dans le lac aux requins germanopratin (Paris VIème), il a tiré un récit malicieux, plein d’humour et d’autodérision, qui serait plus savoureux encore s’il n’était teinté de désenchantement.

Tout est parti d’une grande enquête d’un journaliste (votre serviteur, si vous m’y autorisez…) sur les métiers des écrivains. Celui-ci déjeunant comme à son habitude avec des éditeurs, il glana de la bouche de Jérôme Lindon que l’un de ses auteurs de la rentrée était, aussi incroyable que cela puisse paraitre, marchand de journaux. Aussitôt l’article paru, la rumeur se répandit dans le milieu littéraire que le grand roman de la rentrée avait pour auteur un simple kiosquier établi au 101 rue de Flandre (Paris XIXème) ; les médias firent le siège du lieu avant, pendant et après l’évènement, à la grande joie des habitants du quartier Stalingrad ravis qu’il fut évoqué autrement que pour des histoires de seringues et de dealers. Dès lors, ce sparadrap ne se détachera pas de lui avant longtemps. Pour le meilleur et pour le pire. Car plus on parlait de lui moins on parlait de son livre. De quoi installer « un malentendu, une confusion, un déplacement d’intérêt ».

Soucieux de ne pas trahir le monde des humbles dont il était issu sans jamais avoir eu l’idée saugrenue de le raciser, il tint son rôle. Celui de kiosquier le plus couru de Paris. Avec François-René, vicomte de Chateaubriand pour figure tutélaire ce qui ne pousse pas à la modestie mais maintient dans l’humilité. Ce kiosque qui fit sa gloire, au fond, il y aura passé sept années avant de construire une oeuvre. Quant aux Champs d’honneur, ils rencontrèrent un immense succès tant public que critique. Plus de trente ans après, on le lit, l’étudie et on en parle encore comme s’il venait de paraitre, ce qui témoigne d’une puissante inscription dans la mémoire des lecteurs.

L’élégance et l’acuité avec laquelle Jean Rouaud rapporte son séjour au front, l’attachée de presse qui le traite de « flaque » après une émission de télévision, Pierre Michon qui lui assure mériter le Goncourt pour ses Vies minuscules davantage que lui pour ses Champs d’honneur non sans s’en excuser peu après en couvrant d’éloges son roman, Bernard Rapp assurant sa gloire cathodique, « le Favori » édité par Gallimard à qui l’Académie Goncourt avait promis la récompense persuadé d’être victime d’un complot des académiciens soucieux de brouiller les pistes en l’instrumentalisant, ladite conjuration s’avérant après coup parfaitement exacte et le traquenard avéré, tout cela est raconté avec la légèreté qui sied à la vie de la société littéraire (à feuilleter ici). Rouaud n’a pas son pareil pour s’y livrer avec le détachement d’un spectateur de sa propre existence. Toute quête d’un grand prix littéraire ne tient-elle pas d’une foire aux vanités qui se dégrade en course à l’échalote ?

Pour en savoir davantage, j’ai eu le réflexe bien naturel d’aller voir du côté d’un nouveau livre consacré au plus ancien, plus influent et plus illustre des prix : 120 ans de prix Goncourt (575 pages, 27 euros, Omnibus/Perrin) de Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti. Jean Rouaud y a droit à ses quatre pages comme les autres, de John-Antoine Nau (1903) à Brigitte Giraud (2022). Rédigées dans le plus pur style Wikipédia avec le neutralité pour bannière, elle raconte les circonstances de l’attribution avec pour source unique les articles de la presse de l’époque. Ce qui a au moins le mérite de réunir nombre d’informations dispersées. Mais les auteurs ne sont pas allés chercher dans les livres déjà consacrés à l’histoire du et des prix, ni même dans les souvenirs et les biographies des jurés de l’époque ou des auteurs concernés ; ils n’ont pas été voir les archives de l’Académie Goncourt consultables sur dérogation aux Archives municipales de Nancy; ils n’ont évidemment pas cherché à interroger les anciens lauréats. Que des articles écrits à chaud et nécessairement fautifs ! De fait, cette brique pourtant concoctée par deux historiens ne contient ni bibliographie, ni sources, ni index des noms cités, ni appareil critique et la préface en est indigente. Ca laisse pantois…

(« Jean Rouaud chez Drouant le jour de la proclamation du prix Goncourt » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

675 Réponses pour Prix littéraires, foire aux vanités, course à l’échalote

renato dit: à

Et bien sûr, le criminel russe défend les terroristes islamistes, mêmes pensées, même immoralité.

Clopine dit: à

Et maintenant, que va-t-il se passer ? Je veux dire, la planète en folie, la guerre, le sang, et nous, avec le dérisoire Macron aux commandes (bloquées !) et ce capitalisme qui, d’après mon fiston, n’en finit pas de se métamorphoser dans une spirale autodestructrice, façon vampire suçant l’humain ? (cf sa thèse). On va juste assister à tout ça aux infos ?

Marie Sasseur dit: à

« Le prestigieux blog à passou sombre dans la bande à gaza »

Tous ceux qui suivent Passou, sur ce blog, et qui l’ont lu, je pense en particulier à
un récit intitulé  » vies de Job », savent combien ce qui se passe en Israël aura, passé un effet de sideration, un impact durable, à vie.
Et je vous présente Passou, à titre personnel, connaissant votre engagement passé, tous mes vœux de courage.

FL dit: à

Je suis certain que « Le Rouge et Le Noir » est à l’index pour immoralité.

FL dit: à

Et après on s’étonne qu’on se retrouve avec des scandales dans les villes de province.

FL dit: à

Vous allez me dire le « Théorème » de Pasolini c’est aussi une histoire d’adultère dans une petite ville de province.

Mais avec des variations quand même.

Je pense que les professeurs de français devraient faire étudier à leurs élèves « Le Rouge et Le Noir » puis projeter « Théorème ». Ça permettrait une approche comparatiste et les jeunes homosexuels retrouveraient une vraie positivité au lieu d’être relégué au néant dans lequel la domination hétérosexuelle les confine. Ils pourraient enfin bâtir un vrai respect d’eux-mêmes.

FL dit: à

On éviterait peut-être ainsi des tragédies.

FL dit: à

En plus « Théorème » c’est un chef-d’oeuvre.

FL dit: à

* relégués

Jazzi dit: à

« ce capitalisme qui, d’après mon fiston, n’en finit pas de se métamorphoser dans une spirale autodestructrice, façon vampire suçant l’humain ? »

Le pauvre âne Diégo, victime d’une capitaliste nommée Clopine !

FL dit: à

Cela autant on peut faire lire « Claudine à l’école » j’ai rien contre.

FL dit: à

C’est moins abouti que « Théorème » de mon point de vue.

duralex said laisse dit: à

le dérisoire Macron aux commandes (bloquées !)

Cela dit par une dérisoire aux commandes échouées d’ elle même, vaut son pesant de cacahouète!

FL dit: à

Simone de Beauvoir raconte que sa mère avait chassé une bonne parce qu’elle l’avait surprise en train de lire un ouvrage de Colette.

Ça doit être dans « Le Deuxième Sexe ».

FL dit: à

* cela étant

D. dit: à

Me d’mande bien qui était cette femme aux émeraudes. C’était pas vous, quand même, Bérénice ?

William Boquet dit: à

et alii, vous qui suivez l’actualité, savez-vous ce qui est prévu pour rapatrier les français qui résident en Israël ?

et alii dit: à

des « français qui résident en Israël » ?
j’en connais mais je ne sais rien
bonsoir

William Boquet dit: à

Plusieurs français sont morts durant ces événements tragiques survenus en Israël et en Palestine. Union de prière, et alii

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

France Culture a retiré les émissions d’hier de son site. Est-ce à cause du dérapage des animateurs des Midis de Culture, Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux qui proposaient un regard d’artiste(s) sur les attaques terroristes qu’on connait. Ayant manqué l’émission, je n’ai devant moi que le tollé causé. Impossible d’en juger vu le retrait susdit.

On connait les jugements intempestifs, à l’emporte pièce et complètement hystériques de GMS. Je commençais à y prendre goût, goût délétère j’en conviens, mais bon, comme on dit, tous les goûts – et dégoûts – sont dans la nature …

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Rien de déplacé jusqu’à 15:38. Je continue l’écoute. GMS d’un calme admirable.

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Toujours rien d’alarmant à 25h15 …

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Le cinéaste palestinien chrétien Firas Khoury vient de prendre la parole en anglais, via une traductrice, et dépeint Gaza comme une prison. Pas encore de dérapage à 31:17…

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Valérie Zenatti vient de prendre la parole, critiquant vertement Khoury, qui voudrait (!) l’élimination des Juifs (?). À la toute fin de l’émission. GMS d’une grande retenue. Il arrive que ça dérape, mais ce sont les risques du métier.

JC..... dit: à

JEUDI 12 OCTOBRE 2023, 5h52

On retrouvera les otages dans les tunnels creusés par les forcenés du Hamass, otages décapités ou non, cela dépend de la mise en actes liée à la parole divine de la soumission.

Quand aux déclarations du LFI, parti de « gouvernement démocratique » chez les Gaulois, ce sera un sujet de fierté pour ces maitres à penser, et une occasion de désespérer pour les observateurs rationnels.

JC..... dit: à

LFI

La France Insoumise ? ….Que non ! La France Ignare.

Alexia Neuhoff dit: à

La « question » du Proche-Orient, l’éternelle « question », fameux euphémisme pour désigner la guerre, semble plus que jamais sans réponse. La force, la brutalité, la violence si elles peuvent éventuellement apporter un répit nourriront fatalement une reprise du feu un jour ou l’autre. Puisque dans un camp comme dans l’autre seuls des hommes sont les maîtres du jeu, des hommes qui, dans cette partie du monde, pour des raisons multiples, font volontiers parler leur masculinité toxique, la seule solution serait peut-être qu’ils soient dessaisis de leur (ir)responsabilité, mis sur la touche, et que des femmes prennent les commandes.

renato dit: à

Alexia Neuhoff, le réel n’est jamais si bien défini. Si vous trouvez un brin de temps : Eros et Priape, par Carlo Emilio Gadda.

Bloom dit: à

La France indigne. Ruffin excepté, qui se démarque des rouge bruns.
Les fachos juifs à pegges et yarmulke qui crachent sur les lieux de culte chrétiens, les kahaniens shassiens et autres bengviriens sont la honte d’Israël.
Les fascismes religieux sont la plaie de ce monde
Les images de supporters de foot iraniens chantant aux mollahs qu’ils peuvent se carrer le drapeau palestinien ou le soleil ne brille pas sont la seule bonne nouvelle de ces derniers jours. Eux savent ce que c’est que la théocratie.

JC..... dit: à

Chère Alexia, les femmes sont des hommes comme les autres : bêtise, méchanceté, violence, irresponsabilité, intelligence, finesse et stupidité …
Comme les autres ! Le genre n’y fait rien.

closer dit: à

Les députés RN bien accueillis à la manif du CRIF…

Le député LFI du coin viré de l’école juive visitée par Darmanin et Attal.

MLP applaudie après son discours à l’Assemblée par les LR et, aggarense (accent aigu sur le a), par une dizaine de députés macronistes !

Il est temps de réenrouler le cordon sanitaire pour le dérouler autour de LFI.

B dit: à

MLP applaudie après son discours à l’Assemblée par les LR

pas étonnant mais honteux. Mémoire courte.

B dit: à

Mais pourquoi les services de renseignements, le gouvernement d’Israel n’ont tenu aucun compte des alertes, Egyptienne notamment, comment ont-ils pu prendre à la légère les signaux qui leur parvenaient? Quel massacre et quelle guerre maintenant. Je suis toujours horrifiée non seulement par tous ces crimes lâches et barbares mais aussi par les réactions des foules arabes en liesse après cette agression massive de civils innocents, les turcs dans la rue, ?! ils ne parlent même pas la même langue que les palestiniens et feraient bien mieux de manifester pour leurs frères ouighours emprisonnés, esclavagisés.

et alii dit: à

La France Ignare.
après le prix ignobel, le prix « ignare »ignhard »

closer dit: à

page 68 du « Point » de ce jour: « Peut-on encore être juif et de gauche? ».

Bonne question.

renato dit: à

Les liberal américains ne faiblissent pas sur le Hamas, ce qui n’est pas le cas des européens. En effet, quelle différence entre la position de Mélenchon et Poutine ?

renato dit: à

et CELLE DE Poutine ?

JC..... dit: à

LITERRATURES DIVERSES

Je viens de terminer la lecture de l’ouvrage de Jérôme FOURQUET « La France d’après », remarquable travail de fond, extraordinairement documenté, qui vient de sortir et qui remet les journalistes TV à leur juste place dans leur domaine essentiel : la politique.

Pour me détendre de cette Bible absolument réussie, j’attaque le cœur léger, l’esprit amusé et pervers, la relecture du BLAVIER « Les Fous Littéraires », qui lui pèse lourd (1145 pages) mais reste l’inoubliable joyau de toute étagère de lecteur !

FL dit: à

Ou bien les enseignants peuvent faire un parallèle entre la mort de Pauline de Beaumont dans Les « Mémoires d’outre-tombe » et la suite des 25 poèmes consacrés à Lucien Létinois dans « Amour » de Paul Verlaine.

Ca aurait l’avantage de ne pas faire croire à nos chers têtes blondes qu’il n’y a que des hétérosexuels sur terre.

En plus la mort de Pauline de Beaumont est un des textes les plus tristes de la littérature française.

Et les poèmes que Verlaine a consacrés à Lucien Létinois sont beaux.

Bloom dit: à

Des milliers de juifs de gauche tous les dimanches dans la rue contre les réformes fascistoides du gouvernement Netanyahu.
Chez nous J. Guedj, R. Glucksmann, les Wieviorka, et bien d’autres.
La droite a 4% plastronne au lieu de faire son examen de conscience et de voter avec les fafs du RN.

Jazzi dit: à

Le léZard a consenti à voir le consentement, un film qui donne envie de lire le livre !

Jazzi dit: à

FL ferait-il du prosélytisme gay ?

Phil dit: à

Le brave soldat Eiffel soutient le prestige du blog à passou. A l’heure où Enrico Macias est en passe de mener les forces US comme Achille Talion, ressortons Giono du terroir,
« L’ange de la statue a le sourire de celui qui a vu des décapitations »

Pablo75 dit: à

Puisque dans un camp comme dans l’autre seuls des hommes sont les maîtres du jeu, des hommes qui, dans cette partie du monde, pour des raisons multiples, font volontiers parler leur masculinité toxique, la seule solution serait peut-être qu’ils soient dessaisis de leur (ir)responsabilité, mis sur la touche, et que des femmes prennent les commandes.
Alexia Neuhoff dit:

Golda Meir, ça te dit quelque chose? Elle a été Première ministre d’Israël entre 1969 et 1974.

« Son mandat est marqué par des troubles au sein de la coalition au pouvoir et par un manque de direction. Cela se traduit par la mauvaise utilisation des informations transmises par le Mossad qui permet le succès initial de l’attaque surprise par les armées arabes le jour du Yom Kippour en 1973. À l’issue de la guerre du Kippour, Golda Meir démissionne le 11 avril 1974 et Yitzhak Rabin lui succède. » (Wikipedia)

(« ¡Qué atrevida es la ignorancia! » Viejo refrán español).

FL dit: à

> FL ferait-il du prosélytisme gay ?

Non. Je me dis que j’aimerais que les gamins ne se mettent pas une corde autour du cou. Et soulever la chappe d’invisibilité que la société fait peser sur les homosexuels devraient aider.

Don’t ask. Don’t tell.

FL dit: à

D’invisibilité et d’opprobre.

Ils sont comme Macron ils font du en même temps.

Pablo75 dit: à

Dans la fiche Wikipédia sur Golda Meir, on cite cette phrase adressée au Palestiniens, qu’on lui a attribuée mais qui ne serait pas d’elle – et qui dit tout:

« Nous pourrons sans doute un jour vous pardonner d’avoir tué nos enfants. Mais il nous sera beaucoup plus difficile de vous pardonner de nous avoir contraints à tuer les vôtres. La Paix viendra quand les Arabes aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous haïssent ».

MC dit: à

De la à trouver beaux les poèmes à Lucien Letinois, il y a de la marge. On se souvient d’un désopilant «  Comme il patinait joliment »…,

FL dit: à

Je vais les relire mais dans mon souvenir ils sont pas mal. Dans une veine réaliste. Celui sur sa mort de Létinois en particulier. Dont Delahaye nous apprend que Verlaine a beaucoup affadi. Dans la réalité c’était sordide. L’Administration française à son top.

« C’est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus […] »

Baudelaire. « La Mort des pauvres ».

FL dit: à

Dans le récit que la soeur de Rimbaud consacre à la mort de son frère à Marseille (qui n’est pas en France d’après le pape) l’hôpital en prend aussi pour son grade.

FL dit: à

* la mort de Létinois

FL dit: à

« Comme il patinait joliment »

Lucien Létinois n’était pas Rimbaud. Tout de suite c’est en dessous.

FL dit: à

Moins pénible aussi d’ailleurs.

B dit: à

« Peut-on encore être juif et de gauche? ».

Pourquoi ça devrait vous intéresser, vous n’êtes pas juif et pas de gauche. Peut on être juif, oui, peut on être de gauche? quelle que soient les convictions religieuses je me demande si c’est encore jouable. Pour conclure, étant donné que le 2éme terme de la question est en voie de dissolution la question n’a plus lieu d’être posée.

FL dit: à

J’étais en train de me dire que Verlaine n’a consacré aucune série de poèmes à Rimbaud mais bien sûr il y en a une. (C’est un poème unique mais les strophes composent chacune une manière de petit poème.)

« Du fond du grabat
As-tu vu l’étoile
Que l’hiver dévoile ?
Comme ton cœur bat,
Comme cette idée,
Regret ou désir,
Ravage à plaisir
Ta tête obsédée,
Pauvre tête en feu,
Pauvre cœur sans dieu »

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6209917v/f110.item

et alii dit: à

MON PERE N A JAMAIS MANIFESTE ET A TOUJOURS VOTE A GAUCHE
c’est lui qui m’a envoyée en ISRAEL.PLUTÖT QUE DE M EN PARLER

Jazzi dit: à

« Le sonnet du trou du cul », co-écrit dans l’album zutique par les deux amants, FL.

Verlaine en signe les deux premiers quatrains :

Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la pente douce
Des fesses blanches jusqu’au bord de son ourlet

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l’auteur cruel qui les repousse
A travers de petits caillots de marne rousse
Pour s’en aller où la pente les appelait

et Rimbaud les deux derniers tercets :

Ma bouche s’accouple souvent à sa ventouse
Mon âme, du coït matériel jalouse
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots

C’est l’olive pâmée et la flûte câline
C’est le tube où descend la céleste praline
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos.

Ce poème sera repris plus tard par Verlaine dans Hombres.

Samuel dit: à

Pourquoi l’esprit belliqueux et guerrier de l’homme est tout à fait compatible avec sa nature humaine ?

patrice Charoulet dit: à

à Monsieur Closer

Grand merci , Monsieur, de nous faire lire , gratos, un article qui n’est pas sans valeur.
Un petit regret : Il est singulier que cette dame, qui jouit d’une grande notoriété, emploie le mot « ordalie « , qu’elle a trouvé joli, sans en vérifier le sens.

closer dit: à

B, l’article du « Point » fait simplement l’historique du « désamour » entre la gauche et les français juifs. Le premier accroc a sans doute été les révélations sur le passé de Mitterrand et ses amitiés compromettantes. Ensuite l’éloignement entre eux n’a fait que s’accentuer au fur et à mesure que se révélait l’impossibilité d’attribuer les crimes antisémites les plus atroces à la traditionnelle « peste brune », ça aurait été tellement plus confortable…

La gauche doit se forcer pour désigner « l’ennemi principal » des juifs, l’ennemi qui fait peser une menace existentielle sur eux aujourd’hui, quand elle n’est pas dans le déni absolu.
Pendant ce temps, quelques uns continue de mener une courageuse guerre contre le fascisme et le nazisme en Occident, comme ce soldat japonais qui continuait la guerre contre les américains sur son île du Pacifique 40 ans après la fin de la guerre…

William Boquet dit: à

Rien ne semble ébranler closer ; pour lui, quoi qu’il advienne, on prend les mêmes et on recommence

William Boquet dit: à

Ben mon colon …

MC dit: à

Rien ne semble ébranler Bosquet-Langoncet non plus. De là à comparer, je ne m’y aventurerais pas!

William Boquet dit: à

MC la petite tête est par-dessus le marché un timoré

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