de Pierre Assouline

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Le Nobel à Rushdie ? Un cadeau empoisonné

Le Nobel à Rushdie ? Un cadeau empoisonné

L’Académie suédoise va-t-elle couronner Salman Rushdie du prix Nobel de littérature 2022 jeudi prochain ? Une manière d’omerta baltique a toujours régné dans ce petit monde feutré. Et comme les académiciens sont naturellement coincés, on n’en saura rien jusqu’à la dernière seconde. Sauf que la question n’est plus tant de deviner quel écrivain y aura droit mais si Salman Rushdie l’aura ou pas. Car une campagne d’opinion a bel et bien été lancée en sa faveur.

Bernard-Henri Lévy, essayiste et reporter à Paris-Match, en est à l’origine. Depuis l’attaque au couteau dont l’écrivain britannique a été victime cet été aux Etats-Unis, il se dépense sans compter pour faire consacrer son ami. « Je n’imagine pas un autre écrivain avoir l’outrecuidance aujourd’hui de le mériter plus que lui » a-t-il écrit dans une tribune du Journal du dimanche reprise sur son siteLa Règle du jeu, discréditant ainsi par anticipation tout autre nobélisé. Fin août, David Remnick, rédacteur en chef du New Yorker, y publiait un éditorial qui emboitait le pas à BHL en proclamant urbi et orbi que le temps était venu pour le comité Nobel de distinguer Rushdie. Or nul n’est candidat à cette récompense qui demeure depuis un siècle, malgré un palmarès écorné par quelques erreurs et oublis, un objet de désir.

En 1989, lorsque le leader iranien avait lancé sa fatwa contre « Satan » Rushdie, l’Académie suédoise s’était abstenue d’exprimer sa solidarité en s’abritant frileusement derrière sa neutralité et son indépendance. En novembre 2008, dans un élan d’une folle audace, elle invitait Salman Rushdie et Roberto Saviano, deux écrivains réunis par une communauté de destin puisque pareillement menacés d’être abattus, à prendre la parole ensemble à Stockholm sur le thème : La liberté d’expression et la violence sans foi ni loi. Finalement, elle s’est résolue en 2016 à exprimer officiellement son soutien après… vingt-sept ans de réflexion.

Qu’est-ce qui joue contre l’hypothèse Rushdie ? Officiellement une question de procédure, les finalistes ayant été sélectionnés en mai. Pur prétexte car une légère entorse au règlement intérieur ne ferait pas trembler les murs de l’Académie. Le geste, certainement interprété comme une provocation, aurait une forte valeur symbolique. Mais ce serait couronner l’écrivain pour de mauvaises raisons. Non pour son génie littéraire mais pour son statut de cible, de victime, de martyr. Le Nobel, qui a connu plus de bas que de haut ces dernières années (scandales sexuels, dissolution, pantalonnade Bob Dylan et compagnie), hésitera à deux fois avant de se lancer dans une opération aussi clairement politique. La dernière fois, c’était en 1953 lorsque le prix fut attribué à Winston Churchill pour « sa maîtrise de la description historique et biographique » dans ses Mémoires de guerre ainsi que « pour ses discours brillants dans la défense des valeurs humaines exaltées ». Mais cela ne trompa personne. Cela déplut aux écrivains ainsi qu’au principal concerné qui aurait préféré le prix Nobel de la paix.

Si le Nobel de littérature devait couronner le condamné à mort Salman Rushdie sous la pression d’une campagne d’opinion, ce serait un faux-pas de plus dans l’histoire mouvementée de l’institution suédoise. Et une tache sur l’oeuvre sans pareil de cet écrivain qui mérite mieux et autrement. Il fallait lui donner avant ou alors plus tard. A elle plutôt qu’à lui. Mais les membres du comité Nobel détestent qu’on leur dicte leur conduite. Les pressions dont ils sont l’objet de la part d’éditeurs, de lobbies littéraires, de gouvernements, sont contre-productives ; elles les braquent car ils y voient une intolérable tentative de manipulation de leur vote. Leurs archives en témoignent, combien de fois par le passé ont-ils changé leur fusil d’épaule au dernier moment en raison de fuites ou de rumeurs destinées à les influencer !

Reste à savoir si, après avoir échappé de justesse à la mort, un écrivain de 75 ans mondialement connu a encore envie d’un prix littéraire, et de tout le cirque international que cette distinction entraine. On dira que Rushdie est un symbole de la lutte pour la liberté d’expression et contre l’obscurantisme islamiste. Et que sa propre personne lui échappe. A ceci près qu’il a déjà beaucoup donné sur ce plan-là et qu’il aspire depuis des années à vivre comme un homme normal. Pas sûr que cette pression y contribue. Le nobéliser à toute force ne fera qu’alourdir son fardeau.

(Photo Henry Leutwyler)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

633 Réponses pour Le Nobel à Rushdie ? Un cadeau empoisonné

et alii dit: à

d’un entretien sur la quinzaine littéraire:
« Et le plus bouleversant pour moi, c’est que ces intellectuels français, qui barbotent dans l’illusion, ces Français, hein, ces hommes libres et riches, ils disposent d’un vrai trésor, des témoignages, des voyageurs, des récits, des livres traduits, la presse, tout, les mass media, le train, l’avion pour aller voir ‑ ils pourraient tout savoir et ils ne savent rien, ils se trompent quand ils n’ont pas le droit de se tromper : il n’y a pas d’excuses ! Quand Madame de Beauvoir parle de son « bilan positif », quand elle dit « qu’elle ne savait pas », quand elle avance comme excuses « qu’ils étaient tous bêtes à l’époque », elle ferait mieux de se taire. Ils étaient peut‑être « tous bêtes », mais il y en a qui l’étaient plus que les autres, puisqu’ils sont allés à Moscou, ils ont entendu des témoignages, ils ont entendu ceux qui voulaient et pouvaient encore témoigner, ils ont entendu mais n’ont rien écouté. »
https://serbica.u-bordeaux-montaigne.fr/index.php/revues/851-entretien-avec-danilo-kis-qu-est-ce-qu-un-ecrivain-yougoslave-a-paris-1980

D. dit: à

JJJ je ne suis pas étonné, le nombre de nouveaux cas explose : plus de 90000 hier… soit en moyenne déjà dix fois p lus qu’il y a un mois.
Voulez-vous que je consulte les astres à votre sujet ?

D. dit: à

Môsssieur renato, je pisse très très loin. Je suis connu pour cela. Voulez-vous que nous concourions ? Devant témoins.

rose dit: à

Jazzi dit: à
C’est quoi ce pudding indigeste, rose ?

C la recherche occasionnée par notre compatriote qui a écrit « on se lève et on se casse ».
Suis allée chercher les origines.

B dit: à

3J, êtes vous malade?

rose dit: à

Il y a un cas de covid qui consiste à avoir une éruption cutanée urticantes sur tout le corps. Elle dure 48 heures.

rose dit: à

urticante

Je ne vous le souhaite pas.

renato dit: à

Je suis heureux que votre prostate fonctionne encore bien, D.

Bloom dit: à

Tenez-bon, 3J – il y a encore bien des Nobel et d’autres à lire.
May the force be with you!

Marie Sasseur dit: à

Le vieux keuf est alité ?
Il était temps que son intoxication change de ( lit de) camp.

rose dit: à

Jeudi 6 octobre 7h43

Lisant les nouvelles, je trouve cela formidable d’être garde des sots, conseiller privé du président et patron d’une grande entreprise.
« L’ex-président-directeur général (PDG) de France Télécom Didier Lombard a vu sa peine allégée, vendredi 30 septembre. La cour d’appel de Paris l’a condamné pour harcèlement moral institutionnel à un an de prison assorti en totalité du sursis, contre quatre mois de prison ferme en première instance, en 2019. La cour a expliqué dans un communiqué avoir « considéré le harcèlement institutionnel [comme] caractérisé ». France Télécom est la première société du CAC 40 à avoir été condamnée pour harcèlement moral institutionnel. »

Une vague inouïe de suicides soulignant la souffrance au travail, et toi tu écopes de un an de prison avec sursis et 15 000 euros.

Franchement, ça vaut nettement le coup de traumatiser ton entourage.

rose dit: à

Maxime du Camp.

Marie Sasseur dit: à

Le testament d’A. Nobel à été considérablement d’aubépine.

De ce vœu pieux:

« one part to the person who, in the field of literature, produced the most outstanding work in an idealistic direction »

On est passé à l’indicible , un peu éthéré, de l’ordre du n’importe quoi de profondément religieux, bien caractéristique de ce royaume du Nord :

« What criteria do you use to choose Nobel Prize laureates?

It’s all about quality. Literary quality, of course. The winner needs to be someone who writes excellent literature, someone who you feel when you read that there’s some kind of a power, a development that lasts through books, all of their books. But the world is full of very good, excellent writers, and you need something more to be a laureate. It’s very difficult to explain what that is. It’s something you’re born with, I think. The romantics would call it a divine spark. For me, it’s a voice that I hear in the writing that I find within this particular writer’s work and nowhere else. It’s very difficult to explain what it is, but I always know when I find it. It’s something you’re born with. A talent that gives that extra dimension to that particular writer’s work. »

https://www.nobelprize.org/behind-the-scenes-of-the-nobel-prize-in-literature/

Marie Sasseur dit: à

Le testament d’A. Nobel à été considérablement d’aubépine.
?
a été considérablement daubé

Marie Sasseur dit: à

lmd s’est rassis ?
La rosse dont il a démasqué, et recopié complaisamment sans la nommer, le commentaire raciste et abject, lui a répondu.

Marie Sasseur dit: à

« Stocker oui, mais stocker leclerc ».

Ce fut l’ultime communication du vieux keuf, au bout de sa life en boîte.

Bonne journée,

Moi je la commence nordique, avec Björk.

https://youtu.be/p0mRIhK9seg

06/10/2022, presque 10h, en attendant le Nobel

D. dit: à

Le gouvernement a réussi l’exploit de laisser pourrir la situation relative à l’appprovisionnement en carburant, particulièrement dans le nord de la France…
Interrogé, il parle de « tensions » alors même que les professionnels, dont agriculteurs, entreprises, compagnie de transports et de cars, trabsports scolaires, passent des heures à trouver du carburant et doivent même pour cela se rendre en Belgique !

Youpi.

« des tensions »

Même la SNCF dit que dans très peu de temps elle devra arrêter la circulation de bon nombre fe motrices diesel-électrique.

Par qui sommes-noys gouvernés ?
Pourquoi continue-t-on à élire ces gens ?

Jazzi dit: à

« Pourquoi continue-t-on à élire ces gens ? »

Parce que nous ne voyons pas, dans l’état actuel du paysage politique, qui pourrait faire mieux ou moins pire, D.

rose dit: à

La Sasseur pas de miroir et ne se relit jamais.
Guette avidement les réponses que l’on lui fournit par compassion, charité chrétienne, Yom kippour ?

et alii dit: à

« Stocker  »
oui il y a à lire;mais ne m’enseignez pas à « art celer », on dot ici hard celer, et ce qui va venir, c’est BRAM Dracula stoker: en P.Assouline!
je suis entourée de « covidés » et ce n’est pas une histoire belge;et ils sont stressés/stressants!
hard celons, ferme!
Abraham Stoker dit Bram Stoker, né le 8 novembre 1847 à Clontarf (un quartier nord de Dublin) et mort le 21 avril 1912 à Londres, est un écrivain irlandais, auteur de nombreux romans et de nouvelles, qui a connu la célébrité grâce à son roman intitulé Dracula.

rose dit: à

Notre recette est celle de Reboul en supprimant les poireaux.
Reste une soupe de haricots, avec des coquillettes cuites à part et le pistou que l’on met dans la soupe ou bien servi à part avec le parmesan. C’est une soupe d’été ou de fin d’été parce que tous les haricots sont frais

Marie Sasseur dit: à

Si lmd avait rendu le message abject et raciste à la rosse sa propriétaire, son message le reproduisant complaisamment aurait mieux atteint son but.
Ces pratiques de polit buro sont insensées.

et alii dit: à

mais il me semble qu’on a oublié « la voie des masques »;moi, j’ai mis le mien de masque devant mon ordi;on sait jamais!

Marie Sasseur dit: à

Et limite antisémite aussi, la rosse. Mais lmd s’est levé et s’est cassé pour de bon ?

Nicéphore dit: à

@Jazzi :
Mercredi 12 Octobre à 18 H 30, à la BnF François-Mitterrand ,
à l’occasion de l’exposition : « Marcel Proust. La fabrique de l’oeuvre « ,
Entrée gratuite sur réservation :
https://my.weezevent.com/proust-pour-tous
@ Clopine qui a écrit  » la recherche racontée à mes potes « , Hors-Série de l’Obs : Proust pour tous.

Jacques dit: à

FLEURS ET ROSES
J’aime bien les roses en général mais la rose de ce blog me parait complétement fanée et siphonée.

MC dit: à

Taccusel, qui n’est plus qu’une vitrine tarabiscotée à Marseille, face au Musée Historique, ou à peu près.
« Des réponses qu’on fournit par charité chrétienne, »à un Grand Méchant Loup « avide » etc, vius etes en forme, Rose, ce matin (?).

Soleil vert dit: à

Le Bouiller, Goncourt ou pas, sans moi; c’est quoi ce catalogue genre manufacture st Étienne où on lit des phrases comme voir page 258 ?

Janssen J-J dit: à

37° de fièvre et grosse fatigue ce matin… Sorti du pieu à 11 h (une honte !), achevé le roman de nathan Devers…
Ai appris dans la foulée ce qu’était le syndrome du Hikimori, le terme exact venu du Japon pour qualifier ce qui lui arrive, à Adam, depuis presque dix ans qu’il reste enfermé chez ses parents, à gamer comme un malade devant son écran. Il ne veut pas donner son avatar, alors que je vois bien au travers du roman, littérairement pas transcendantal, comment, pmp, il m’a ouvert les yeux de has been, juste heureux d’échapper au monde qu’il nous décrit en octobre et novembre 2022 (alors que LGL n’est plus tenue par Busnel !…). ///sachez que Julien Liberat se suicide en direct le 7 novembre 2022/// – Ce roman raconte quelque chose susceptible d’aller plus loin que le préjugé du « crétin intégral ».
Faut quand même lui en être gré, hein.
@ rptv – Bon, maintenant, je vais lire le commentarium de la nuit et du matin, puis j’irai me recoucher un brin. Bàv (6.10.22_12.47)

Marie Sasseur dit: à

La mère Ernaux, oh non.

Marie Sasseur dit: à

13h02

J J-J dit: à

merci D., B., Bl, pour votre soutien. Me sens pas vraiment malade… Juste gross’fatigue. Comme etalii, mettez votre mask, on sait jamais comment peuvent crever les avatars de ma soeur derrière leurs écrans.
Bàv,

Marie Sasseur dit: à

C’est donc Annie Ernaux, qui militante politique bien connue qui remporte ce Nobel de lit, de lit…

Marie Sasseur dit: à

qui, qui , on en bafouille de dépit.

Bloom dit: à

The 2022 #NobelPrize in Literature is awarded to the French author Annie Ernaux “for the courage and clinical acuity with which she uncovers the roots, estrangements and collective restraints of personal memory.”

Marie Sasseur dit: à

Bon souvenirs de la garnison, lol, pour cette prof qui a pris du grade…

Janssen J-J dit: à

de quoi ?… « Notre » Annie Ernaux ?
oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiij’veux !
(merci, jjj, c’est une femme, une vraie et belle écrivaine, et laquelle !!!)

Alexia Neuhoff dit: à

Annie Ernaux, prix Nobel de littérature 2022 ! Magnifique. Je l’embrasse.

PS : JJ-J, profitez de votre confinement pour lire ou relire AE et offrez-vous une coupe de champagne pour célébrer ça.

J J-J dit: à

Merci Alexia… je n’y manquerais pas ! Vous l’embrasse aussi. Skool !

Jazzi dit: à

« Annie Ernaux fait son entrée en littérature en 1974 avec Les Armoires vides, un roman autobiographique. »

Depuis, les coffres sont pleins !

Bloom dit: à

Le talent multiple et multiplié d’Achille Zavatar.

Les Années, excellent souvenir de lecture. Doit être assez inconnue ailleurs, cela dit…Un Nobel à la Louise Gluck…

Bloom dit: à

Régionale de l’étape, kipluzai…

Annie Ernaux habite depuis le milieu des années 1970 à Cergy, ville nouvelle située à 30km au nord-ouest de Paris. Cette ville occupe un rôle à part entière dans son oeuvre et dans le processus d’écriture, la maison de Cergy étant le lieu où elle a écrit presque tous ses livres, comme elle l’a exprimé dans le documentaire de Michelle Porte, ‘Des mots comme des pierres’ et le livre d’entretiens qui s’y rattache, Le Vrai lieu. Cergy est aussi un lieu de mémoire, de transmission, un lieu de continuité et de transformations, auquel Annie Ernaux a souvent manifesté son attachement, à rebours de la notion de non-lieux. C’est une ville dont elle a pu se faire guide, à l’occasion d’une émission, et dévoiler ses lieux de prédilection. Dans le film de Régis Sauder, J’ai aimé vivre là, les textes et la voix d’Ernaux deviennent des guides pour appréhender la ville de Cergy, ses lieux et ses habitants.

Cergy est aussi un endroit périphérique, situé à l’extérieur de Paris, une ‘Ville nouvelle’, contemporaine, cosmopolite, qui a fourni la matière des ‘journaux extimes’, Journal du dehors et La Vie extérieure et du journal ‘Regarde les lumières, mon amour’, des textes écrits sous forme de vignettes saisissant des instants observés dans les lieux publics, les transports ou centres commerciaux…

et alii dit: à

N4EST-CE PAS Clopine qui nous avait prévenus pour AE?

Marie Sasseur dit: à

Elle était pas dans un deux pièces cuisine à Annemasse, à ruminer son  » humiliation « , au début ?

Marie Sasseur dit: à

Non c ‘est Passou, qui avait prévenu, en tweet.
Il a parié avec les gamblers de Londres.

Doit avoir empoché un max, Passou. Non ?

Bloom dit: à

Cergy, suite

Le Val-d’Oise, nouvelle entité administrative issue de la partie nord de l’ancien département de la Seine-et-Oise, se cherchait alors un chef-lieu. Le château de Marcouville à Pontoise ou l’abbaye de Maubuisson à Saint-Ouen-l’Aumône furent envisagés. Mais Paul Delouvrier en décida autrement et désigna, lors d’un survol de la boucle de l’Oise en hélicoptère, les champs de betteraves situés à mi-chemin entre la ville de Pontoise et le village de Cergy pour accueillir le quartier de la Préfecture. Centre fédérateur de « Pontoise-Cergy » – l’appellation « Cergy-Pontoise » ne fut employée qu’à partir de 1969 – ville nouvelle destinée à accueillir 300 000 habitants, ce quartier créé ex nihilo fut défini par le SDAURP comme le pôle du nord-ouest de la région parisienne. Cœur du département nouveau et de la ville nouvelle, il devait constituer un premier geste fort d’urbanisme de l’État qui y édifia, au milieu des champs, la préfecture (…)

Afin de mener à bien le chantier de la ville nouvelle, Paul Delouvrier chargea dès l’été 1965 l’ingénieur des Ponts et Chaussées Bernard Hirsch (1927-1988)de travailler sur l’urbanisme cergypontain. Figure majeure du projet, l’ingénieur s’entoura de l’urbaniste et architecte Jean Coignet (1928-2001) – qui fut à l’origine, selon Hirsch, du principe et de la silhouette de la ville nouvelle – et de l’architecte Michel Folliasson (1925-2011)
(…)

Le reste sur https://journals.openedition.org/insitu/16024

NB: Bernard Hirsch était le père de Martin (cf. La Lettre perdue, Seuil)

Marie Sasseur dit: à

Quoique, la cote était trop faible, ils ont tousse misé sur la même pouliche de plus de 70 ans.

Marie Sasseur dit: à

Toute la melenchonerie est en liesse, alors.

rose dit: à

En pleine forme MC et la surprise est comment on voit les choses différemment.

Jazzi dit: à

vous en avait !

rose dit: à

Et alii
Vous en connaissez un bout sur la laideur,

et alii dit: à

rose, possible que j’ai aussi un peu vécu, et travaillé! quoi que vous en pensiez!

rose dit: à

Tacussel fermé définitivement depuis les travaux du tramway, qui l’ont coulé.
Je crois que c devenu l’annexe vente des billets du théâtre du Gymnase. Pas sûre.

Comme on est soi-même on voit les autres. On se tape de ces horreurs, sur ce blog, à faire se damner un saint.

rose dit: à

Et alii

À moi, vous me paraissez à peine descendu de l’arbre, avec Danièle.

Je peux me tromper.

et alii dit: à

qui est DANIELE?

Paul Edel dit: à

Le Clézio+ Modiano+ Annie Ernaux= belle génération que le Nobel a consacré! Les Français devraient être fiers de leurs écrivains , d’autant que Houellebecq et Carrère, de la génération suivante, assurent.

Marie Sasseur dit: à

Belle génération, voui. Je vois déjà le beau cadeau de Noël que je vais faire à ma mère.
On va attendre que des femmes s’expriment sur ce Nobel de littérature 2022.

Marie Sasseur dit: à

Une vraie catastrophe pour les femmes.

Marie Sasseur dit: à

Je dirai toute ma colère contre des rombieres comme Ernaux, soit disant femme de lettres et désormais nobelisee, sur le billet que Passou est en train de peaufiner.

Dino dit: à

Marie Sasseur, plus con, tu meurs…

et alii dit: à

« . Qu’importe au fond ce que soit un objet ou une personne : seul compte le manque qui avive la mémoire.

Ici, c’est un objet. Chez Annie Ernaux, c’est une personne. Sa mère qui une fois encore domine son dernier livre. Ce ne sont pourtant que des entretiens. Mais autant ils étaient ratés et exaspérants la première fois qu’elle avait consenti à l’exercice il y a une dizaine d’années à cause des questions de son interlocuteur Frédéric-Yves Jeannet (L’écriture comme un couteau chez Stock), autant cette fois, avec Le vrai lieu (120 pages, 12,90 euros, Gallimard), le résultat est lumineux grâce au dispositif mis en place par son interlocutrice, la documentariste Michelle Porte. Séduite sinon conquise par le films que celle-ci avait consacrés aux lieux de Virginia Woolf et de Marguerite Duras, la romancière est donc retournée sur les lieux qui ont compté et comptent encore pour elle : celui de l’enfance et de l’adolescence (Yvetot), celui des études (Rouen), celui de l’accomplissement (Cergy). Y revenir non pour expliquer l’implacable et poignante beauté des Armoires vides, de La Place, de Passion simple, de La Honte ou des Années, mais pour mieux cerner le terreau où tout cela a poussé. Les familiers de cette œuvre devineront sans mal que l’écriture est son vrai lieu. Sa seule et unique maison depuis son plus jeune âge. Là qu’elle s’est mise à l’abri du monde et qu’elle n’en ait jamais vraiment sortie. »
https://larepubliquedeslivres.com/patrick-modiano-et-annie-ernaux-sur-le-fil-incertain-de-leur-memoire/
voici « maman » pour rose
https://www.beaux-arts.ca/magazine/sous-les-projecteurs/la-sculpture-maman-de-louise-bourgeois-une-transposition-musicale-de

Nicéphore dit: à

Annie Ernaux aime Proust. Parmi les personnages, elle est Céleste Albaret (née Gineste).

et alii dit: à

M.SASSEUR, vous me fatiguez beaucoup, maintenant, beaucoup trop

Marie Sasseur dit: à

Et Al, et moi je ne lis qu’un poste sur deux que vous postez c’est peut-être votre  » belle génération  » qui veut ça. Nous sommes quitte.

Qant au dino dindon, je n’ai pas souvenir d’avoir lu de sa part sur ce blog, autre que des commentaires cons cons cons.

Il vous va bien ce Nobel en fait, vous avez trouvé votre idéal.

Pauvre France.
Adieu la littérature.

Marie Sasseur dit: à

Des octogénaires français Nobelisés, je préfère, et de loin, Le Clezio.
De Modiano, j’ai bien aimé certaines de ses chansons, des bluettes sympathiques, et son roman  » l’encre sympathique « , et rien d’autre.

Marie Sasseur dit: à

« Le fil incertain de leur memoire ».

C’est une pub pour Alzheimer, ce Nobel.

D. dit: à

J’ai lu dans les astres qu’Annie Ernaux allait être couronnée du prix Nobel de littérature, avec une probabilité de 86 %.

D. dit: à

Tout est écrit.
Par exemple il y a parmi nous un prix Goncourt. Une fée s’est penchée sur son berceau et l’a prédit. Nous saurons un jour qui.

Pablo75 dit: à

Tolstoi, Ibsen, Tchekhov, Henry James, Rilke, Conrad, Virginia Woolf, Unamuno, P.Valéry, Akhmatova, Joyce, Céline, Borges, Nabokov, Gombrowicz, Cortázar ou Philippe Roth, entre autres, n’ont pas eu le Prix Nobel de Littérature.

Annie Ernaux, oui.

Et tous les crétins du blog applaudissent…

(Borges avait raison: « Ce qu’il y a de bien avec le Nobel de littérature c’est que tous les ans nous font découvrir un auteur »).

Bloom dit: à

le léZard vous en avez parlé en son temps !

avaient parlé

(Baroz)


Avé, LéZard, qui legent te salutant te

Jacques dit: à

Jamais je n’ai lu un livre de cette Annie Ernaux et jamais je ne la lirai.
Le Nobel se dévergonde. Lamentable.

Bloom dit: à

Il serait bien qu’elle envoie l’antipathique Dylan chercher son prix.
Va chercher, sale cabot!

Bloom dit: à

(…) With her interest in memory and in writing a life, said Testard, “Proust is quite an obvious antecedent” for Ernaux. She is also influenced by Simone de Beauvoir, although the two women have very different social backgrounds. Ernaux came from a working-class community, like French sociologist, public intellectual and writer Pierre Bourdieu, said Testard.

The Nobel prize in literature is worth 10m Swedish krona (£840,000), and goes to the writer deemed to be, in the words of Alfred Nobel’s will, “the person who shall have produced in the field of literature the most outstanding work in an ideal direction”. (…)

Guardian

et alii dit: à

rose,je me souviens que vous m’aviez défié d’un concours ,sur quoije vous ai dit « non », « vous avez gagné » , j’ajoute, quant à l’explication de SAsseur; que ce n’est pas précisément une question de génération, mais comme il est répondu à P.ASSOULINE:
« ce n’est pas mon monde:voilà le lien:
« La Shoah m’échappe toujours » (57 min)
Pierre Assouline – journaliste, écrivain, Annette Wieviorka – historienne
https://akadem.org/magazine/magazine-culturel-2021-2022/comment-je-suis-devenue-historienne/46404.php?utm_source=sendinblue&utm_campaign=magoct1&utm_medium=email

Marie Sasseur dit: à

« j’ajoute, quant à l’explication de SAsseur; que ce n’est pas précisément une question de génération » Et Al

Tout au contraire, c’en est une. Elle est plus vieille que ma mère, c’est dire…

J’ajoute que loin de donner de l’espoir et un idéal, selon le souhait de A. Nobel, Ernaux se complaît dans un misérabilisme de pauvre potiche qui se morfondait dans son hlm, , s’est faite engrossée a avorté, a accedé au confort suprême :bourgeois grâce au mariiiiaaaage et a fini larguée.

Une littérature metoo ménopausée, qui fera se pamer d’aise les disciples de Momone de Bavoir , elle tient aujourd »hui sa revanche de classe sur les bourgeois et sur ces hommes afffrreeeux. Ils font aujourd’hui acte acte de contrition pour la congratuler, lol.

Vive Melenchon, vive Sandrine Rousseau, bravo Annie et
adieu la littérature !

Ed dit: à

Le jury n’a certainement pas lu L’Occupation.

Clopine dit: à

Mais franchement c’est pas mal du tout Annie Ernaux ! Elle a opéré quelques virages dans son écriture, du classique « les armoires vides » au beaucoup plus intéressant « la place ». Elle a buriné son écriture. Combien d’entre nous seraient capables d’en faire autant ? Je veux dire… Le commentaire d' »x » est exactement le même qu’il y a quinze ans. A la virgule près. (Je ne me mets pas en dehors du lot, c’est la vie qui m’a faite tournebouler, j’en serais encore à célébrer mes haricots si je n’avais plus autour de moi que du béton et de toute façon je n’écris plus, ouf direz vous), Alors, Ernaux ? Parfaitement que oui, bien sûr.

Marie Sasseur dit: à

Cougar en plus, ah ben bravo.

Bloom dit: à

NY Times

(…)
Ernaux is a brave and interesting choice. Like the poet Louise Glück, who won the Nobel in 2020, hers is a voice of rough compassion. Each looks out levelly at the world; each derives maximum effect from a minimum of words.

That Stockholm has recognized both is thrilling; it’s a victory for sanity. There is nothing bogus or boring about either.(…)

Marie Sasseur dit: à

Il y a surenchère chez les attachés de presse, dans la dithyrambe et ronds de jambes, pour annie, vous connaissez la chanson .

Justement parlons-en des journalistes, c’est le moment :

http://www.prixbayeux.org/

Bonsoir

Mauvaise Pensee dit: à

Se souvient-on de Louise Geluck?

MC dit: à

Aurions- nous une ambassade particulièrement dynamique à Stockholm?

Amanda Lire dit: à

Combien d’entre nous seraient capables d’en faire autant ?(Clopine.)

« Chez Leclerc, dans le rayon des légumes, odeur puissante d’eau de Javel qui chavire, comme celle du sperme. »
Annie Ernaux, /La Vie extérieure 1993-1999/, Gallimard, 2000, page 68.

Amanda Lire dit: à

Aurions- nous une ambassade particulièrement dynamique à Stockholm?

Voui!
L’or a de l’air!

renato dit: à

« Se souvient-on de Louise Geluck? »

Louise Glück peut-être ?

x dit: à

Clopine, quel commentaire d’ « x » ?
Je n’ai strictement rien écrit à propos de l’attribution du prix

Pablo75 dit: à

Qui a osé dire qu’Annie Ernaux ne mérite pas complétement son Prix Nobel de Littérature :

« Il fait froid, gris. Une espèce de mouvement de plaisir tout à l’heure à l’idée d’aller aux Trois-Fontaines et de faire quelques courses nécessaires à Auchan. Comme une rupture dans le travail d’écriture, une distraction sans effort dans un lieu familier. Dès qu’on franchit l’une des barrières donnant accès (payant) aux parkings, toute une série d’embûches peuvent se présenter qui donnent d’emblée aux courses un caractère contrariant : être obligé de tourner longtemps avant de trouver une place qui ne soit pas située au fin fond d’un parking loin d’une entrée, s’apercevoir qu’on n’a pas un euro sur soi pour détacher un caddie ou que, en plus de tirer irrépressiblement d’un côté, celui qu’on vient de prendre contient les détritus de l’usager précédent. Au contraire, tomber immédiatement sur une place libre ou juste en train de se libérer et tout près de l’entrée favorite est une satisfaction de bon augure. Une autre étant de décrocher un caddie propre et aisé à manœuvrer. Mes deux chances aujourd’hui. Grande affluence dans les allées du centre – ce sont encore les vacances de la Toussaint –, plus discrète à l’intérieur d’Auchan. Halloween étant passée, tout est en place pour Noël. […] Mais très peu de monde à ce niveau, comme si les gens résistaient au temps commercial, attendaient leur heure ou, plus probable, leur salaire à la fin du mois. Les jouets occupent plusieurs rangées de rayons rigoureusement séparés en « Garçons », « Filles ». Aux uns, l’exploit – Spiderman – l’espace, le bruit et la fureur – voitures, avions, chars, robots, punching-ball – le tout décliné dans des rouges, verts, jaunes violents. Aux autres, l’intérieur, le ménage, la séduction, le pouponnage. « Ma petite supérette », « Mes accessoires de ménage », « Ma mini-Tefal », « Mon fer à repasser », « Ma baby-nurse ». Un « Sac aliments » transparent est rempli hideusement, entre étron et vomi, de croissants et autres nourritures en plastique. Entrevoir une trousse de docteur au milieu de cet arsenal ménager me soulage presque. La reproduction du rôle ne s’embarrasse pas de subtilités ni d’imagination : tout pareil que maman en mini. En face, les teintes sucrées des trousses de maquillage, des coiffeuses avec une glace et un siège pour se faire une beauté, des costumes de Blanche-Neige et de princesses. Plus loin, des poupées de haut en bas d’un rayon de dix mètres. Publicité pour une Barbie au volant d’une Volkswagen, 29,90 euros. Je suis agitée de colère et d’impuissance. Je pense aux Femen, c’est ici qu’il vous faut venir, à la source du façonnement de nos inconscients, faire un beau saccage de tous ces objets de transmission. J’en serai.
Un peu plus loin, dans l’espace de la librairie, une seule cliente – une dame mûre – se promène entre les tables. À chaque fois que je m’y aventure, j’en ressors triste et découragée. Non que mes livres en soient absents – quelques-uns sont là, dans le rayon « Poche », mais, à quelques exceptions près, le choix proposé obéit à un seul critère, le best-seller. « Les meilleures ventes » s’affichent sur trois mètres de large, numérotées de 1 à 10, en chiffres énormes, comme aux courses de chevaux à Longchamp. Ce qu’on peut désigner par le terme de littérature n’occupe qu’une portion congrue de cet espace consacré aux ouvrages pratiques, jeux, voyages, religion, etc. […] En haut, au niveau alimentaire, beaucoup de monde, l’atmosphère de vacances scolaires est très sensible. Il y a de la promenade et de l’insouciance dans l’air. Beaucoup n’ont ni caddie ni panier. L’allée centrale de circulation, perpendiculaire aux rangées de rayons, est parcourue d’adolescents qui traînent, virevoltent entre les caddies de couples âgés, de femmes environnées d’enfants qui s’amusent à courir, revenir, repartir. Une fille enlève les écouteurs de son portable pour répondre à sa mère. Une autre, dans la zone des eaux minérales, au fond du magasin, téléphone la tête appuyée contre un pack d’Evian : « Vous avez eu la permission de prendre des photos ou pas ? » On peut s’isoler et mener une conversation dans un hypermarché aussi sereinement que dans un jardin.
La machine à nettoyer le sol que conduit une femme blonde, la cinquantaine, vêtue d’un uniforme bleu, se fraie difficilement un passage au milieu des gens. Cette fonction délicate de conductrice, qui a un côté majestueux – dominant les clients de son siège surélevé – me paraît plus valorisante que celle d’employé affecté au rangement des produits, peut-être à tort.
Les autres employés – vendeurs, responsables de rayons, manutentionnaires de palettes, etc. – qui évoluent dans le magasin portent le même uniforme : une veste noire sans manches, vaguement style Mao, avec AUCHAN en grosses lettres blanches.
J’en vois un en train de discuter familièrement avec un client asiatique dont le caddie contient seulement quatre grands sacs de riz ordinaire. Je me rends compte que je ne connais personne travaillant ici.
Jusqu’à présent, j’ai toujours refusé d’avoir la carte de fidélité Auchan. À la question posée rituellement à la caisse « Est-ce que vous avez la carte de fidélité ? », je répondais tout aussi rituellement « Je ne suis fidèle à personne ! », ce qui est très exagéré.
[…]
Après-midi. À l’entrée d’Auchan, pour mes courses réduites, je n’ai pris qu’un panier à roulettes, profond, en plastique rouge, très mobile. Je passe devant l’étal presque désert de la poissonnerie. Odeur forte, inévitable malgré la glace en raison de la chaleur régnant dans l’ensemble du magasin. À droite de l’étal, cette impressionnante couche de morues salées qui se chevauchent, comme une sorte de toit incliné en vieilles tuiles grisâtres. Au sol, des caisses fermées et empilées de morues : 65 euros les 10 kg. Une femme noire en longue robe à fleurs s’arrête devant, hésite, s’en va. [Dilemme. Vais-je ou non écrire « une femme noire », « une Africaine » – pas sûr qu’elle le soit – ou seulement « une femme » ? Je suis devant un choix qui, singulièrement aujourd’hui, engage la lecture qui sera faite de ce journal. Écrire « une femme », c’est gommer une caractéristique physique que je ne peux pas ne pas avoir vue immédiatement. C’est en somme « blanchir » implicitement cette femme puisque le lecteur blanc imaginera, par habitude, une femme blanche. C’est refuser quelque chose de son être et non des moindres, sa peau. Lui refuser textuellement la visibilité. Exactement l’inverse de ce que je veux faire, de ce qui est mon engagement d’écriture : donner ici aux gens, dans ce journal, la même présence et la même place qu’ils occupent dans la vie de l’hypermarché. Non pas faire un manifeste en faveur de la diversité ethnique, seulement donner à ceux qui hantent le même espace que moi l’existence et la visibilité auxquelles ils ont droit. Donc j’écrirai « une femme noire », « un homme asiatique », « des ados arabes » quand bon me semblera.]
Fruits et légumes. Un îlot plein de raisin Italia en vrac. Beaucoup de gens prennent et mangent un ou deux grains plus ou moins discrètement, dans une sorte d’autorisation collective, autolimitée à quelques raisins et encadrée par le regard des autres. En faire autant avec des pommes ou des poires outrepasserait ce droit tacite. Je suis « aux pommes » justement. Un employé est en train d’y décharger des caisses. Je lui demande s’il a des Canada, le peu qui reste sur l’étal ayant mauvaise figure. « J’en mets exprès pour vous ! » et il pose devant moi une caisse pleine. « C’est pour les tartes ? Moi je les fais au four, je préfère au four. Moi je les fais au micro-ondes, dix minutes suffisent. » Il m’apprend à utiliser la nouvelle balance électrique. Il est bavard. Je suis assez vieille et lui assez jeune pour que cet échange soit autre chose que de la civilité. Je voudrais lui poser la question de son salaire. Je n’ose pas. Je n’arrive pas à sortir de ma condition de cliente. »

Annie Ernaux. Regarde les lumières mon amour (Éditions du Seuil, 2014)

et alii dit: à

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Invitation

Jeudi 20 octobre 2022, à 20h30

Maison de la poésie
157, rue Saint-Martin, 75003 Paris
Ce 90ème anniversaire est l’occasion de s’interroger sur la figure de l’intellectuel engagé aujourd’hui : pour quelles causes et avec quels moyens intellectuels et écrivains s’engagent-ils ? Comment se confrontent-ils aux évènements de leur temps ?

Marie Sasseur dit: à

Les femen chez Monop ‘ maintenant, ah ben bravo.

Cette littérature de supermarché, c’est du même tonneau que ce qu’on lit chez les gauchistes, de la sociologie de bazar. Dans le même style de prof vieillotte qui a un œil acariatre sur tout, on trouve M-H Lafon, dans le lidl d’à côté.
A la supérette, le meilleur reste Houellebecq, lol.

Pablo75 dit: à

De plus en plus passionnante la littérature de l’écrivain qui a mérité plus que Borges le Prix Nobel de Littérature:

« Dans le rayon des accessoires auto, désert, un petit enfant noir jouait avec un grand carton qui traînait au milieu de l’allée. J’ai voulu le photographier. Puis je me suis demandé s’il n’y avait pas quelque chose du pittoresque colonial dans mon désir.
[…]
Je m’étais demandé [début des années 1970années 1970] pourquoi les supermarchés n’étaient jamais présents dans les romans qui paraissaient, combien de temps il fallait à une réalité nouvelle pour accéder à la dignité littéraire.
Hypothèses, aujourd’hui :
1) les supermarchés sont liés à la subsistance, affaire des femmes, et celles-ci en ont été longtemps les utilisatrices principales. Or ce qui relève du champ d’activité plus ou moins spécifique des femmes est traditionnellement invisible, non pris en compte, comme d’ailleurs le travail domestique qu’elles effectuent. Ce qui n’a pas de valeur dans la vie n’en a pas pour la littérature.
2) jusqu’aux années 1970, les écrivains, femmes et hommes confondus, étaient majoritairement d’origine bourgeoise et vivaient à Paris où les grandes surfaces n’étaient pas implantées. (Je ne vois pas Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute ou Françoise Sagan faisant des courses dans un supermarché, Georges Perec si, mais je me trompe peut-être.)
[…]
En juin 1978, j’ai passé un mois seule à la campagne. Le jour même de mon retour à Cergy, constatant que les placards et le frigo étaient vides, je me suis précipitée aux Trois-Fontaines. Juste quand je franchissais la porte 6, j’ai pensé avec étonnement que ce lieu m’avait manqué et que je le retrouvais avec une étrange satisfaction. C’était comme une extension de mon univers intime, dont j’aurais été privée sans m’en apercevoir.
Je me suis souvent jetée au centre commercial pour oublier l’insatisfaction de l’écriture en me mêlant à la foule des acheteurs et des flâneurs. Aujourd’hui, c’était l’inverse. Je suis allée à Auchan au milieu de l’après-midi après avoir travaillé depuis le matin à mon livre en cours et en avoir ressenti du contentement. Comme un remplissage du vide qu’est, dans ce cas, le reste de la journée. Ou comme une récompense. Me désœuvrer au sens littéral. Une distraction pure. C’est peut-être ainsi que je peux approcher le plus le plaisir des autres en ce lieu, des jeunes qui y flânent sans autre but qu’un paquet de chips, des mères venues en bus passer l’après-midi avant la sortie de l’école, de tous ceux qui y viennent – comme autrefois, en ville – faire un tour.
Au niveau 2, une femme d’une cinquantaine d’années m’a abordée avec un sourire et une certaine gêne. « Vous êtes Annie Ernaux ? » Je ne m’habitue pas à entendre cette question, comme si je devais endosser une fausse identité sans rien trahir de l’imposture. Elle a lu plusieurs de mes livres et elle m’a écrit il y a quinze ans. Elle vient de publier un roman autobiographique et La Gazette du Val-d’Oise lui a consacré un article. Elle est étonnée de me rencontrer ici, elle a horreur d’Auchan, elle n’y vient jamais. Je lui dis que moi j’y vais souvent, ça ne me déplaît pas. Nous nous quittons sur la promesse qu’elle m’enverra son livre.
[…]
Quatre heures et demie. Près de l’entrée d’Auchan, deux filles m’ont dépassée, l’une grassouillette, habillée tout de gris, le voile aussi, l’autre élancée, avec un voile noir et des bottes noires. Je les retrouve au rayon hygiène et beauté, discutant avec vivacité devant les vernis à ongles. Jusqu’à un certain âge, les filles ne vont jamais toutes seules acheter des cosmétiques et faire pipi aux toilettes.
À la caisse, une femme prend ses articles scannés et les met dans les sacs de plastique Auchan avec une lenteur qu’on soupçonne calculée. Elle fait remarquer à la caissière que l’un des sacs vient de crever et demande qu’il soit remplacé. La caissière lui dit d’aller en chercher un autre. Elle y va en se glissant derrière les clients de la file, revient sans se presser. On suit silencieusement ses faits et gestes. Consciente de la tension, la caissière aide la cliente à transférer les articles du sac troué dans le nouveau. Il y a une atmosphère palpable de réprobation à l’égard d’une personne qui s’autorise à prendre tout son temps sans souci de celui des autres. Qui bafoue les règles implicites d’un civisme consommateur. D’un code de bonne conduite qui oscille entre les droits – de refuser l’article qui s’avère défectueux, de vérifier son ticket de caisse – et les devoirs – ne pas gruger dans la file d’attente, laisser passer une personne enceinte ou handicapée, être poli avec la caissière, etc. » […] Jour de congé scolaire, donc des filles en bande dont on entend les rires d’un rayon à l’autre. Je m’aperçois que l’une d’elles, très maquillée, arbore un rose à lèvres vif assorti à ses lacets de chaussures. […]
Liste au stylo-bille noir trouvée dans un caddie :
frisée
farine
jambon, lardons
fromage râpé, yaourts
Nescafé
vinaigre
J’ai comparé avec la mienne :
Ricoré
biscuits cuiller
mascarpone
lait, crème
pain de mie
chat [boîtes et croquettes pour]
post-it. »

Annie Ernaux. Regarde les lumières mon amour (Éditions du Seuil, 2014)

Janssen J-J dit: à

quel festival de déchainements anti-Ernaux, icite !
… une fois de plus, le nobel a fait la nik aux abrutis de la rdl. Quel plaisir jubilatoire que de lire leurs dépits-vomis.
Pour ma part, je suis très heureux de voir enfin consacrée cette écrivaine de grand talent qui fut autant influencée par Proust que par Pérec et Carver chez les écrivains, Beauvoir chez les philosophes engagées (quelle écrivaine de talent serait née sans elle ?), et par Pierre Bourdieu, de l’oeuvre admirative duquel elle sut puiser pour mieux transcender sa condition de classe d’origine. Et cela, avec un bien meilleur talent qu’un Eribon ou un Bellegueule en notre contrée.
Son chef d’oeuvre restera pour moi « les Années », mais je garde aussi un sentiment particulier de reconnaissance pour « La Place » et « la Honte »… Suis heureux d’apprendre que parmi les jeunes écrivains, elle suscite l’admiration d’un Nicolas Mathieu et d’un Yvan Jablonka, ces jeunes écrivains prometteurs allant dans la bonne direction. Ce qui ne m’étonne absolument pas d’eux. Quant à l’audience internationale d’AE, peut-être faible comme le soutient Bl. (?), je pense que plus régulièrement elle sera traduite, plus son oeuvre rayonnera longtemps parmi les femmes éprises de libérations dans le monde entier, -il y a du potentiel-, quand la France rabougrie et moisie de l’herdélie l’aura oubliée depuis longtemps.
Hormis quelques-une.s dont j’apprécie la mesure.
Ici un lien pour les gens pressés qui n’iront jamais A lyre Annie Ernaux. Ils/elles ont tort, ce n’est peut-être pas de leur faute.
https://www.lemonde.fr/culture/live/2022/10/06/annie-ernaux-laureate-du-prix-nobel-de-litterature-notre-journaliste-repond-a-vos-questions_6144724_3246.html
Bàv,

Marie Sasseur dit: à

Sans déconner, en plus.

rose dit: à

Liste au stylo-bille noir trouvée dans un caddie :
frisée
farine
jambon, lardons
fromage râpé, yaourts
Nescafé
vinaigre
J’ai comparé avec la mienne :
Ricoré
biscuits cuiller
mascarpone
lait, crème
pain de mie
chat [boîtes et croquettes pour]
post-it. »

La mienne
Nuits de princes de Joseph Kessel et Le rapt de Frison Roche ds une bibli de rue au square des enfants avec Mia qui glissait sur le toboggan avec son papa.

Marie Sasseur dit: à

« Suis heureux d’apprendre que parmi les jeunes écrivains, elle suscite l’admiration d’un Nicolas Mathieu »

C’est assez rigolo car c’est exactement lui s’il faut citer.
Absolument.
Même sentiment d’humiliation de classe.
Même aspiration à devenir bourgeois, et z le rester.

rose dit: à

gauchistes, de la sociologie de bazar. Dans le même style de prof vieillotte qui a un œil acariatre sur tout

Virginie Efira dans Les enfants des autres ?

et alii dit: à

n’allons pas trop vite:
mais d’autres l’ont déjà remarqué:
« Face à la prolifération des dark stores et des drive piétons, les supermarchés urbains luttent pour leur maintien. À grands renforts d’hybridation, de lien social et de poulet rôti, ils séduisent une population de jeunes urbains solitaires, plus houellebecquiens que « génération canap ». Adeptes de l’humour Monop et soucieux de l’image que leurs pratiques de consommation renvoient, ils pourraient être les derniers remparts face à l’avènement d’une société de la flemme. »
et on peut vérifier, mais maintenant, les musiciens jouent aussi au supermarché;et même des prêtres représentent leur paroisse activement!

Bloom dit: à

Jorge Francisco Isidoro Luis Borges Acevedo était de la sélection 2022? Bien vu, l’aveugle!

et alii dit: à

et ça?
Hautes-Alpes: Les fans sont venus nombreux ce samedi midi pour faire dédicacer leur album des Prêtres Chanteurs par les prêtres eux-mêmes. C’est au supermarché Casino que s’est tenu l’événement, en présence des trois prêtres et de Mgr Di Falco. Les fans étaient aux anges, même si à Gap, on les connait depuis longtemps.

Marie Sasseur dit: à

Ces pauvres fonctionnaires de supermarché les Lafon, les Ernaux, les Mathieu, quels humiliés quand même, leur « purge narcissique  » est a la hauteur.
Un Nobel, un Goncourt, s’il vous plaît.

Rideau.

rose dit: à

et alii dit: à
rose,je me souviens que vous m’aviez défié d’un concours ,sur quoije vous ai dit « non », « vous avez gagné »

Et alii
Je ne vous ai jamais défiee ni vous ni autrui d’un concours quelconque eu égard au fait que je suis violemment anti-concours.
Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre.

Annie Ernaux c’est pensum assuré.

Jacques dit: à

LES CLASSIQUES COMME REFUGE

Seule la lecture des classiques et le retour aux sources littéraires d’autrefois peut nous sauver de la grande misère que nous infligent les écrivassiers d’aujourd’hui.
En ces temps de disette culturelle, j’ai fait, moi, le choix de me réfugier dans le grand et intime pays de cocagne de ma chère bibliothèque contenant les vieux livres nourrissants des vieux maîtres qui ont enrichi de leur sagesse notre humanité.

Pablo75 dit: à

En plus d’une Grand Écrivaine nobelisée, Annie Ernaux est une grande philosophe, et une grande philosophe engagée:

« La file d’attente dans laquelle je suis aboutit à deux caisses. À un moment, il convient de choisir entre les deux caissières qui usinent dos à dos. De procéder à un calcul subtil combinant la vitesse supposée de chacune des caissières et le nombre d’articles du client devant soi. Aujourd’hui, voyant la caissière de gauche tourner un article entre ses doigts et regarder par-dessus ses lunettes pour en taper le code, je parie sur l’autre, une jeune Noire avec un bandeau noir qui lui ceint joliment le front, bien que le caddie de la cliente qui me précède à cette caisse soit lourdement chargé. Cette dame, la soixantaine, est animée du désir de ranger méthodiquement. Elle pose un paquet de nouilles sur le tapis, le déplace, farfouille pour déposer certains articles avant d’autres. Elle souffle à plusieurs reprises, comme accablée par la difficulté de son entreprise. Qui échoue : ses articles sont éparpillés sur toute la longueur du tapis, impossible d’y mettre les miens. Elle prend un grand sac solide en plastique rouge, le secoue vigoureusement pour l’ouvrir, passe de l’autre côté de la caissière récupérer ses achats. Elle les enfourne avec une soudaine dextérité, paie par carte. Je perçois à son air le soulagement de la mission correctement accomplie. Ce n’était pas un caddie de femme seule.
Les super et hypermarchés demeurent une extension du domaine féminin, le prolongement de l’univers domestique dont elles assurent la bonne marche régulière, parcourant les rayons avec, en tête, tout ce qui manque dans les placards et le frigo, tout ce qu’elles doivent acheter pour répondre à la question réitérée, qu’est-ce qu’on va manger ce soir, demain, la semaine entière. Elles, toujours plus détentrices que les hommes d’une compétence culinaire qui leur fait choisir sans hésiter les produits selon le plat à préparer, tandis qu’eux, plantés, perdus devant un rayon, appellent au secours, portable à l’oreille « Dis, qu’est-ce que je dois prendre comme farine ? »
Dialogue sur France Inter, il y a quelques années, entre deux journalistes masculins, trentenaires :
« Mon frigo est toujours plein, c’est ma maman qui me le remplit !
Ah ah, mais oui, ça se passe toujours comme ça ! »
Ils en riaient de satisfaction. D’être restés, quelque part, des nourrissons.
[…]
À la caisse d’Auchan, devant moi, une femme dont le visage semble obstinément tourné vers la caissière. Je vois seulement le voile chamarré de vert et d’argent qui descend de la racine des cheveux au bas des reins. Elle ne sort pas les articles de son panier, attend que ceux de la cliente précédente soient enregistrés pour les déposer sur le tapis. Juste un sac de 10 baguettes de pain et plusieurs paquets de pâtes Panzani. Ses gestes ne sont pas lents mais imperceptiblement retardés, hésitants. Elle ouvre un porte-monnaie, en tire un billet, des pièces, qu’elle pose sur le tapis. La caissière compte les pièces, en réclame une autre, encore une autre. Elle met un peu de temps. Elle s’en va, avec le lourd sac de baguettes à la main. Elle n’a pas dit un mot durant la transaction. J’ai pensé à l’épreuve que devait représenter d’aller, seule, à Auchan, et qu’elle n’avait pas assez de tous ses voiles pour la supporter.
C’est mon tour. Comme d’habitude, la caissière se penche pour vérifier si j’ai bien vidé tout le contenu de mon caddie sur le tapis. Dedans j’ai laissé Le Monde, que je n’ai pas acheté au point presse d’Auchan mais au tabac-journaux du centre. La caissière me rappelle vivement à l’ordre. Je dis que je n’ai pas acheté ce journal ici et, croyant me justifier, j’ajoute, avec une outrecuidance dont je ne me rends pas compte, que ce numéro n’est pas encore en vente à Auchan, qu’il ne le sera que demain matin. Comme s’il était dans son rôle de caissière de vérifier la date du Monde. Elle me répète que tout ce qui est acheté hors du magasin doit être mis sous plastique à l’entrée. « Vous comprenez, s’il y a un contrôle, c’est moi qui vais prendre. On se fait de plus en plus remonter les bretelles, c’est de pire en pire. » Je viens d’être remise à ma place pour n’avoir pas pensé à la sienne. »

Annie Ernaux. Regarde les lumières mon amour (Éditions du Seuil, 2014)

Son livre est tellement passionnant qu’il est devenu une pièce de théâtre:

« L’ouvrage a fait l’objet d’une adaptation par l’auteure, sous le même titre. La pièce de théâtre, montée par la Compagnie la Réciproque et mise en scène par Marie-Laure Crochant, a été créée au théâtre Le Grand R à La Roche-sur-Yon le 29 novembre 2016 ».
(Wikipédia)

rose dit: à

Et alii

Danièle Obono, l’objet du délit.

et alii dit: à

ET ALORS EN PUB!
maginez un monde où le denier de l’Église n’existe plus et où les prêtres, contraints d’avoir un emploi alimentaire en plus de leur ministère, doivent jongler entre les sacrements des fidèles et les inventaires du supermarché. C’est cette fiction qu’a voulu décrire le diocèse d’Angers dans une courte vidéo de lancement de la campagne du denier qui s’inspire des codes du média vidéo Brut.

Soleil vert dit: à

Pablo75 dit: à
Tolstoi, Ibsen, Tchekhov, Henry James, Rilke, Conrad, Virginia Woolf, Unamuno, P.Valéry, Akhmatova, Joyce, Céline, Borges, Nabokov, Gombrowicz, Cortázar ou Philippe Roth, entre autres, n’ont pas eu le Prix Nobel de Littérature.

Jim Harrison, J.G Ballard …
On peut parier sur Russel Banks, David Mitchell, Stephen King promis aux oubliettes

N’ayant rien lu d’Annie Ernaux, je ne me prononcerai pas.

Marie Sasseur dit: à

Capuçon c’est chez Carrefour, Et Al, faut pas tout mélanger !

Dino dit: à

Marie Sasseur & Pablito 75, les Bonny & Clyde de l’ânerie encyclopédique. Savent-ils au moins de quoi ils parlent? Certainement pas.

Marie Sasseur dit: à

Pauvre Dindon , quand on lit ce que tu imagines, on a honte pour toi.

et alii dit: à

ça va bien, Sasseur, j’ai personnellement connu un directeur de supermarché (une histoire de famille;le père commença épicier, en province) une chaîne revendue par la suite à un autre hyper (c’est mon fils, toujours proche de la famille) qui me l’apprit

Marie Sasseur dit: à

dino dindon doit piger.
Si ses piges sont du même tonneau que ses posts ici, doit le faire pour un torchon.

Amanda Lire dit: à

Une grande sociologue nous dit-on.

« Je n’arrive pas à sortir de ma condition de cliente. »
Annie E.

et alii dit: à

ça ne covide pas d’indiquer ses sources:
Après les musiciens du Met de New York jouant dans les rues, ceux de l’Orchestre de Pau dans les bus, voici une méga-star du violon… au supermarché ! « Parce que la culture ne doit jamais s’arrêter, nous avons eu avec @RCapucon une petite idée… A suivre en direct dans quelques instants sur @carrefourfrance », a d’abord twitté cet après-midi Alexandre Bompard, le P-DG d’un célèbre groupe de grande distribution. Quelques minutes plus tard, le même réseau social diffusait une vidéo montrant le violoniste en action, au rayon culture du supermarché Carrefour de Chambéry, sa ville natale. Non pas cramponné à un caddie, mais maniant son archet et son instrument préféré.

Bach au milieu des caddies

Marie Sasseur dit: à

Et moi, Et Al, je vais chez Casino et je connais un descendant de l’illustre famille qui créa ce magasin à Saint Étienne.

Houellebecq aussi va au casin

« Pendant presque six mois il sortit très peu de chez lui, sinon pour une promenade quotidienne qui l’amenait jusqu’à l’hypermarché Casino du boulevard Vincent-Auriol.
…/…
Avec résignation il ressortit, acheta deux rouleaux de sacs-poubelle « gravats » à l’hypermarché Casino du boulevard Vincent-Auriol, puis rentra chez lui et commença à les remplir. C’est lourd le papier, songea-t-il, il allait lui falloir plusieurs voyages pour descendre les sacs.
…/…
Il eut des moments de bonheur sensoriel : une orgie de pâtes italiennes, à l’issue d’une razzia à l’hypermarché Casino du boulevard Vincent-Auriol ; telle ou telle soirée avec une escort-girl libanaise dont les prestations sexuelles justifiaient amplement les critiques dithyrambiques qu’elle recevait sur le site Niamodel.com. »

Rires

https://actualitte.com/article/74450/television/bonnaud-et-houellebecq-au-supermarche

Dino dit: à

@ MS

Oh Marie si tu savais
Tout le mal que l’on me fait
Oh Marie si je pouvais
Dans tes bras nus me reposer

Évanouie mon innocence
Tu étais pour moi ma dernière chance
Peu à peu tu disparais
Malgré mes efforts désespérés

Et rien ne sera jamais plus pareil
J’ai vu plus d’horreurs que de merveilles
Les hommes sont devenus fous à lier
Je donnerais tout pour oublier

Oh Marie si tu savais

Marie Sasseur dit: à

C’est pas une chanson de Modiano, ça, dindon.

et alii dit: à

Un quatuor à cordes au milieu des rayons d’un supermarché. C’est la surprise insolite concoctée par le festival « Ouverture ! » de Semur-en-Auxois, ce samedi matin, pour rendre accessible la musique classique au plus grand nombre.

Les notes de La jeune fille et la mort de Franz Schubert résonnent au rayon boucherie du supermarché. Le quatuor Arod s’est installé pour quelques minutes au milieu des rayons.

Certains clients poursuivent leurs courses comme si de rien n’était, d’autres s’arrêtent pour savourer cette parenthèse enchantée et insolite. Habitués des scènes les plus prestigieuses, les quatre musiciens ont accepté de jouer le jeu. Un peu stressés par l’expérience mais heureux de partager leur passion.

Dino dit: à

@MS

Non, c’est une chanson de Heidegger

Marie Sasseur dit: à

Dino, pour le dîner de con, c’est moi qui invite; et ce soir c’est pas toi, désolée.
Une autre fois, je te le promets.

et alii dit: à

le directeur de supermarchéque j’ai connu c’est parce que son fils et le mien allaient à la même école et que les mères bavardaient en attendant la sortie,et rentraient souvent ensemble;
le clou de l’histoire, c’est que nous découvrimes que nos portes blindées ouvraient avec la même clé!

Dino dit: à

@MS

« Paroles, paroles, paroles
Et encore des paroles que tu sèmes au vent »

Marie Sasseur dit: à

et alii dit: à
ça ne covide pas d’indiquer ses sources:

Surtout que j’ai déjà posté sur ce blog, et quand elle a été faite, cette vidéo de R Capuçon au violon dans les rayons.

Mais quel rapport avec Ernaux , qui fait socio, chez Leclerc , mystère.

x dit: à

2ème passage
https://larepubliquedeslivres.com/le-nobel-a-rushdie-un-cadeau-empoisonne/comment-page-3/#comment-1260919

@ clopine :
vous écrivez : « Je veux dire… Le commentaire d’ »x » est exactement le même qu’il y a quinze ans. A la virgule près. »
Ce qui est tout à fait étrange car, je le répète, je n’avais déposé aucun commentaire avant de me retrouver mentionnée dans votre message.

Vous me confondez manifestement avec quelqu’un d’autre, voire avec plusieurs personnes (celui ou celle d’il y a quinze ans), mais qui ?

Votre réponse m’importe d’autant plus que j’aimerais tout de même bien savoir de quoi je suis accusée, et connaître les détails de l’opinion que vous m’attribuez de façon aussi arbitraire.

et alii dit: à

je ne vois pas en quoi il est /OU SERAIT extraordinaire, ou répréhensible, de s’intéresser à sa propre fréquentation des grandes surfaces, soit dans sa biographie, soit dans ses lectures!je ne vois aucune nécessité de m’attarder sur mes souvenirs avec des erdélien-ne-s à ce propos

renato dit: à

« Un peu stressés par l’expérience mais heureux de partager leur passion. »

Les qualités acoustiques des supermarchés étant ce qu’elles sont il leur aura fallu beaucoup de courage — peut-être inspirés par l’elfe Legolas ? —.

https://youtu.be/1UsC2loYgcs

Marie Sasseur dit: à

@ »je ne vois pas en quoi il est /OU SERAIT extraordinaire, ou répréhensible, de s’intéresser à sa propre fréquentation des grandes surfaces, soit dans sa biographie, soit dans ses lectures! »

Ouh lala , pas de ça avec moi. Vous faites bien vos courses comme vous voulez .

On cause quand même d’un Nobel de littérature, là.

Vachement costaud le niveau !
La liste des courses.

Vive Melenchon, bravo Annie, bonsoir Stockholm.
Pensez à éteindre la lumière, on est en sobriété imposée; d’ailleurs l’avez-vous remarqué, lecteurs d’Ernaux, le luxmetre accuse un niveau très bas dans votre Leclerc.

Bonne nuit

Pablo75 dit: à

Le Prix Nobel de littérature 2022 devient de plus plus mystérieux à mesure qu’on le lit (chose que je n’avais jamais fait). Je prends un autre livre que celui des supermarchés, je regarde au hasard, et je lis:

« Mon mari et moi, nous avions le même niveau d’études, nous discutions de Sartre et de la liberté, nous allions voir « L’Avventura » d’Antonioni, nous avions les mêmes opinions politiques de gauche, nous n’étions pas originaires du même monde. Dans le sien, on n’était pas vraiment riche, mais on était allé à l’université, on s’exprimait bien sur tout, on jouait au bridge. La mère de mon mari, du même âge que la mienne, avait un corps resté mince, un visage lisse, des mains soignées. Elle savait déchiffrer n’importe quel morceau de piano et « recevoir » (type de femmes que l’on voit dans les pièces de boulevard à la télévision, la cinquantaine, rang de perles sur une blouse de soie, « délicieusement naïves »).

À l’égard de ce monde, ma mère a été partagée entre l’admiration que la bonne éducation, l’élégance et la culture lui inspiraient, la fierté de voir sa fille en faire partie et la peur d’être, sous les dehors d’une exquise politesse, méprisée. Toute la mesure de son sentiment d’indignité, indignité dont elle ne me dissociait pas (peut-être fallait-il encore une génération pour l’effacer), dans cette phrase qu’elle m’a dite, la veille de mon mariage : « Tâche de bien tenir ton ménage, il ne faudrait pas qu’il te renvoie. » Et, parlant de ma belle-mère, il y a quelques années : « On voit bien que c’est une femme qui n’a pas été élevée comme nous. »
Craignant de ne pas être aimée pour elle-même, elle a espéré l’être pour ce qu’elle donnerait. Elle a voulu nous aider financièrement pendant notre dernière année d’études, plus tard s’inquiétant toujours de ce qu’il nous ferait plaisir d’avoir. L’autre famille avait de l’humour, de l’originalité, elle ne se croyait obligée à rien.

Nous sommes partis à Bordeaux, puis Annecy, où mon mari a obtenu un poste de cadre administratif. Entre les cours dans un lycée de montagne à quarante kilomètres, un enfant et la cuisine, je suis devenue à mon tour une femme qui n’a pas le temps. Je ne pensais guère à ma mère, elle était aussi loin que ma vie d’avant le mariage. Je répondais brièvement aux lettres qu’elle nous envoyait tous les quinze jours, qui commençaient par « bien chers enfants », et où elle regrettait sans cesse d’être trop loin pour nous aider. Je la retrouvais une fois par an, quelques jours en été. Je décrivais Annecy, l’appartement, les stations de ski. Avec mon père, elle constatait, « vous êtes bien, c’est le principal ». En tête à tête toutes les deux, elle semblait désireuse que je lui fasse des confidences sur mon mari et mes relations avec lui, déçue, à cause de mon silence, de ne pouvoir répondre à cette question qui devait, plus que tout, la hanter, « est-ce qu’au moins il la rend heureuse ? ».

En 1967, mon père est mort d’un infarctus en quatre jours. Je ne peux pas décrire ces moments parce que je l’ai déjà fait dans un autre livre, c’est-à-dire qu’il n’y aura jamais aucun autre récit possible, avec d’autres mots, un autre ordre des phrases. »

Annie Ernaux. »L’occupation »(Gallimard, 2002).

Mais elle est où la littérature là-dedans? Toute l’oeuvre de A.E. est aussi nulle? Ils sont devenus fous les jurys du Prix Nobel de littérature? Ou ce prix Nobel est un signe de plus de la Vaste Connerie Universelle dans laquelle est en train de sombrer l’Humanité entière?

L’autre jour j’ai acheté (pour 1 €) aux Puces le livre de Alain Bentolila « Comment sommes-nous devenus si cons? ». Je ne pensais pas le lire tout de suite, mais je crois que sa lecture devient chaque jour plus urgente.

Jazzi dit: à

Le prix Nobel de littérature occulte la dernière liste des goncourables.

Joli coup de plume, Annie Ernaux, à la lecture des extraits sur ses pérégrinations consuméristes dans les supermarchés, ci-dessus.
Elle a su occuper une place sans pareil dans le paysage auto fictif, du côté des femmes.
Ne vous y trompez pas, avec son air bête et sa vue basse, c’et une véritable femme de conviction.
Elle avait mis tout son poids, qui est lourd (des tirages à 500 000 exemplaires pour certains de ses titres), dans la balance pour faire virer Richard Millet, jugé trop à droite. Les comptes avaient été vite faits à l’épicerie Gallimard.
Le prix Nobel se distingue toujours par son aspect politique et Annie Ernaux avait le meilleurs profil en ces temps de révolte des femmes voilées iraniennes.
Aurait-elle l’outrecuidance de le mériter mieux que Salman Rushdie ?

Pablo75 dit: à

Encore un mystère: selon la wikipédia, L’Occupation a été adapté au cinéma et au théâtre:

« L’Autre, film réalisé par Pierre Trividic et Patrick Mario Bernard, avec Dominique Blanc, sorti en 2008.
L’Occupation, pièce mise en scène par Pierre Pradinas, Centre culturel de Bonlieu, Annecy, reprise au Théâtre de l’Œuvre à Paris, 2018. »

Pablo75 dit: à

Joli coup de plume, Annie Ernaux, à la lecture des extraits sur ses pérégrinations consuméristes dans les supermarchés, ci-dessus.
Jazzi dit: à

De journaliste. Ce qu’elle écrit c’est du journalisme. Et rappelons-nous de la phrase de Gide: « J’appelle journalisme tout ce qui aura moins de valeur demain qu’aujourd’hui. »

Jazzi dit: à

« Mais elle est où la littérature là-dedans ? »

Quelle est ta définition de la littérature, Pablo75 ?
Autrement dit, à partir de quand, de quoi, peux-tu dire qu’un texte est littéraire ou pas ?

Pablo75 dit: à

Erreur: le dernier extrait donné n’est pas de « L’Occupation » mais de « Une femme » (Gallimard, 1987).

Jazzi dit: à

Plusieurs films adaptés au cinéma d’après les romans d’Annie Ernaux. J’en ai parlé ici, sur ce blog littéraire, dans l’indifférence générale…

Jazzi dit: à

« Ce qu’elle écrit c’est du journalisme. »

On le disait déjà de Truman Capote et on lit toujours « De sang froid », Pablo75.
Tandis qu’on ne lit plus les romans de Gide mais toujours son Journal.

D. dit: à

Ce soir j’ai mangé de la paella.

Jazzi dit: à

Oui, mais de quelle région d’Espagne, D. ?

Marie Sasseur dit: à

Melenchon  » pleure de bonheur  » de ce prix nobel qui récompense finalement une monstre mystification pseudo- littéraire, et une vraie militante politique.

 » des “explorations” où il s’agit […] de perdre [le “moi”] dans une réalité plus vaste, une culture, une condition, une douleur »  »

La honte !

https://www.cairn.info/revue-roman2050-2005-2-page-119.htm

D. dit: à

De la région autonome dé Catalunya.

Pablo75 dit: à

Quelle est ta définition de la littérature, Pablo75 ?
Autrement dit, à partir de quand, de quoi, peux-tu dire qu’un texte est littéraire ou pas ?

La vraie, la grande littérature est un style et une vision du monde originale. Chez Ernaux il n’y a ni l’un ni l’autre. Son style est banal et sa vision du monde triviale, voire inexistante (d’où son succès commercial). C’est de la littérature de gare, de consommation immédiate. De la littérature jetable.

Moi je serais incapable de lire l’un de ses livres en entier: son (absence de) style m’ennuie tout de suite et ce qu’elle raconte ne m’intéresse absolument pas: sa vision des supermarchés ou de la jalousie ou ses problèmes de femme avec les hommes, ou ses relations avec sa mère. C’est d’une médiocrité accablante.

Il se trouve que ce jours-ci j’ai dû regarder de près 3 traductions en espagnol de Proust, en les comparant avec l’original. Lis quelques pages de La Recherche au hasard et après tu passes à Annie Ernaux et tu verras la différence qu’il y a entre la grande littérature et les best-sellers. Et pourtant on ne devrait pas sentir une chute si vertigineuse entre un
non Nobel et un Nobel.

Marie Sasseur dit: à

» des “explorations” où il s’agit […] de perdre [le “moi”] dans une réalité plus vaste, une culture, une condition, une douleur »  »

Ce viatique se retrouve dans tout ce qui ramène la littérature bien parisienne au niveau de la passion religieuse dans un courant disons de flagellants et/ou gauchistes.

Elle à fait la catho dans quel ordre, Ernaux ?

et alii dit: à

sans doute avons nous tous relu le billet:
#MeToo pulvérise aussi le comité Nobel, et on pourrait dire qu’avec le choix d’annie Ernaux,d’une certaine façon, tous les protagonistes, les suédois, comme les français, ceux qui écrivent et ceux qui chantent, ont retrouvé leur « honneur » lavé;qu’un certain équilibre a été retrouvé par le choix d’une femme comme A.E. sans risque de scandales sur les moeurs des gens de lettres dans un moment quand même de « crise », bref que c’est peut-être (surement,même,) politique, mais que c’est le moment qui exigeait d’être politique à défaut de génie.à quoi il fallait que ce soit une femme taraudée par son histoire comme femme.

Marie Sasseur dit: à

« Annie Ernaux, née Duchesne, a grandi en Normandie – à Lillebonne où elle est née en 1940, puis à Yvetot, où ses parents ont déménagé quelques années plus tard pour tenir un café-épicerie. Élève à l’école privée catholique, elle côtoie des filles de milieux plus aisés que le sien, et fait l’expérience de la honte sociale.  »

https://www.annie-ernaux.org/fr/biographie/

Marie Sasseur dit: à

Eh bien entre protestants suédois et ultras cathos normands, y’a comme une communauté, là.

Marie Sasseur dit: à

C’est du metoo oui, mais du metoo ménopausé, les livres d’annie.

Pablo75 dit: à

On le disait déjà de Truman Capote et on lit toujours « De sang froid », Pablo75.
Tandis qu’on ne lit plus les romans de Gide mais toujours son Journal.
Jazzi dit: à

Tu ne vas pas comparer quand même « De sang froid » (pour moi de la littérature) avec le livre de la vision des supermarchés qu’Ernaux croit nécessaire d’écrire et publier pour informer l’univers entier de ce qu’elle voit et ressent chez Auchan quand elle y va acheter de la bouffe pour ses chats.

Quant à Gide, peu de choses aussi écrites et réécrites que son Journal (ce son manque total de spontanéité qui lui enlève une grande partie de son intérêt, d’ailleurs). Mais quel style ! On oublie souvent de citer Gide quand on parle des grands stylistes français, mais il suffit d’ouvrir n’importe lequel de ses livres (y compris un banal volume d’articles – ce qui m’est arrivé il y a quelques semaines – ) pour se rendre compte de sa perfection. Et de l’intelligence aigüe du bonhomme (tout le contraire de A.E., que personne lira dans 20 ans).

et alii dit: à

PERMETTEZ QUE j’ajoute aux histoires dont les suédois avaient à se remettre,la remarque faite par CLARO LE CANNIBALE /
3Au début du mois de juin, l’écrivain nobélisé Bob Dylan a enregistré son discours d’acceptation des 923 000 dollars qu’on lui devait pour l’ensemble de son œuvre écrite. Mais, emporté par une brusque brise inspiratoire, il s’est lancé entre autre dans un topo sur le Moby Dick de Herman Melville, sans doute parce que cétacé pour Stockholm. Mais apparemment il y a un maudit hic, comme s’en est aperçue Andrea Pitzer, auteure entre autres d’un livre sur Nabokov, et qui expose son analyse sur le site Slate. En effet, Pitzer a trouvé de nombreuses similitudes entre certaines phrases du discours de Bob et une analyse de l’œuvre de Melville paru sur un site intitulé SparkNotes. Elle a même établi un tableau comparatif qui laisse songeur. Ainsi qu’ellelesignale:https://towardgrace.blogspot.com/search/label/Nobel
BONSOIR

Pablo75 dit: à

C’EST son manque total

Janssen J-J dit: à

comme si la ménopause ne concernerait jamais la mère et la copine de tarzougne, on ne voit pas qu’elle augmenterait l’obscure intelligence respective d’icelles. Ses insultes sont pires que celles des pires weinsteins et trumps réunis, mais qui s’en soucie ?

Marie Sasseur dit: à

Le vieux keuf a peur d’être déclassé, comme Annie. Qu’il garde ses virus et intoxique qui veut.
Cette daube melenchonnienne ne passera pas par moi.

Sur ce, j’ai tout dit.

Pablo75 dit: à

« Il y a cinq ans, j’ai passé une nuit malhabile avec un étudiant qui m’écrivait depuis un an et avait voulu me rencontrer.

Souvent j’ai fait l’amour pour m’obliger à écrire. Je voulais trouver dans la fatigue, la déréliction qui suit, des raisons de ne plus rien attendre de la vie. J’espérais que la fin de l’attente la plus violente qui soit, celle de jouir, me fasse éprouver la certitude qu’il n’y avait pas de jouissance supérieure à celle de l’écriture d’un livre. C’est peut-être ce désir de déclencher l’écriture du livre — que j’hésitais à entreprendre à cause de son ampleur — qui m’avait poussée à emmener A. chez moi boire un verre après un dîner au restaurant où, de timidité, il était resté quasiment muet. Il avait presque trente ans de moins que moi.

Nous nous sommes revus aux week-ends, entre lesquels nous nous manquions de plus en plus. Il m’appelait tous les jours d’une cabine téléphonique, pour ne pas éveiller les soupçons de la fille avec qui il vivait. Elle et lui, pris dans les habitudes d’une cohabitation précoce et les soucis des examens, n’avaient jamais imaginé que faire l’amour puisse être autre chose que la satisfaction plus ou moins ralentie d’un désir. Être une sorte de création continue. La ferveur qu’il manifestait devant cette nouveauté me liait de plus en plus à lui. Progressivement, l’aventure était devenue une histoire que nous avions envie de mener jusqu’au bout, sans bien savoir ce que cela signifiait.

Quand, à ma satisfaction et mon soulagement, il s’est séparé de son amie et qu’elle a quitté l’appartement, j’ai pris l’habitude d’aller chez lui du vendredi soir au lundi matin. Il habitait Rouen, la ville où j’avais été moi-même étudiante dans les années soixante et que je n’avais fait que traverser, pendant des années, pour me rendre sur la tombe de mes parents, à Y. Dès mon arrivée, abandonnant dans la cuisine, sans les déballer, les provisions que j’avais apportées, nous faisions l’amour. Un laser était déjà glissé dans la chaîne, mis en route aussitôt que nous entrions dans la chambre, le plus souvent les Doors. À un moment je cessais d’entendre la musique.

Les accords fortement plaqués de « She Lives in the Love Street » et la voix de Jim Morrison m’atteignaient de nouveau. Nous restions couchés sur le matelas posé à même le sol. Le trafic était intense à cette heure-là. Les phares projetaient des lueurs sur les murs de la chambre, à travers les hautes fenêtres sans voilages. Il me semblait que je ne m’étais jamais levée d’un lit, le même depuis mes dix-huit ans, mais dans des lieux différents, avec des hommes différents et indiscernables les uns des autres.
[…]
Sa jalousie extrême — il m’accusait d’avoir reçu un homme chez moi parce que la lunette des toilettes était relevée — rendait inutile de douter de sa passion pour moi et absurde ce reproche que je soupçonnais ses copains de lui avoir lancé, comment peux-tu sortir avec une femme ménopausée ? Il me vouait une ferveur dont, à cinquante-quatre ans, je n’avais jamais été l’objet de la part d’un amant.
Soumis à la précarité et à l’indigence des étudiants pauvres — ses parents endettés vivaient en proche banlieue parisienne sur un salaire de secrétaire et un contrat emploi solidarité — il n’achetait que les produits les moins chers ou en promotion, de la Vache qui rit en portions et du camembert à cinq francs. Il allait jusqu’à Monoprix acheter sa baguette de pain parce qu’elle coûtait cinquante centimes moins cher qu’à la boulangerie voisine. Il avait spontanément les gestes et les réflexes dictés par un manque d’argent continuel et hérité. Une forme de débrouillardise permettant de s’en sortir au quotidien. Rafler, dans l’hypermarché, une poignée d’échantillons de fromage dans l’assiette tendue par la démonstratrice. À Paris, pour pisser sans payer, entrer avec détermination dans un café, repérer les toilettes et ressortir ensuite avec désinvolture. Regarder l’heure aux parcmètres (il n’avait pas de montre), etc. Il jouait au Loto sportif chaque semaine, attendant, comme il est naturel au cœur de la nécessité, tout du hasard : « Je gagnerai un jour, c’est forcé. » En fin de matinée, le dimanche, il regardait Téléfoot avec Thierry Roland. Le moment juste où le footballeur marque un but et où toute la foule du Parc des Princes se lève, l’acclame, était pour lui l’image du bonheur absolu. Cette pensée lui donnait même des frissons. »

Annie Ernaux. Le Jeune homme (Gallimard, 2022).

Mais qu’est-ce qu’on a à cirer des histoires de cul de la Ernaux? Comment peut-elle penser que cela peut intéresser des vrais lecteurs de vraie littérature?
Elle ne sait écrire que sur son nombril?

D. dit: à

Je trouve que chez Annie Ernaux, il y a beaucoup de n. J’en compte au moins trois.

D. dit: à

À Paris, pour pisser sans payer, entrer avec détermination dans un café, repérer les toilettes et ressortir ensuite avec désinvolture.

+

Je le fais souvent. Je fais 💩 aussi.

Pablo75 dit: à

« Mon corps n’avait plus d’âge. Il fallait le regard lourdement réprobateur de clients à côté de nous dans un restaurant pour me le signifier. Regard qui, bien loin de me donner de la honte, renforçait ma détermination à ne pas cacher ma liaison avec un homme « qui aurait pu être mon fils » quand n’importe quel type de cinquante ans pouvait s’afficher avec celle qui n’était visiblement pas sa fille sans susciter aucune réprobation. Mais je savais, en regardant ce couple de gens mûrs, que si j’étais avec un jeune homme de vingt-cinq ans, c’était pour ne pas avoir devant moi, continuellement, le visage marqué d’un homme de mon âge, celui de mon propre vieillissement. Devant celui d’A., le mien était également jeune. Les hommes savaient cela depuis toujours, je ne voyais pas au nom de quoi je me le serais interdit.

Parfois je remarquais chez certaines femmes de mon âge l’envie d’accrocher son regard, selon, pensais-je, une logique simple : si elle lui plaît, il préfère les femmes mûres, pourquoi pas moi ? Elles connaissaient leur place dans la réalité du marché sexuel, que celui-ci soit transgressé par une de leurs semblables leur donnait de l’espoir et de l’audace. Pour agaçante que soit cette attitude de vouloir capter — discrètement le plus souvent — le désir de mon compagnon, elle ne me gênait pas autant que l’aplomb avec lequel des filles jeunes le draguaient ouvertement devant moi, comme si la présence à ses côtés d’une femme plus vieille que lui était un obstacle négligeable, voire inexistant. À bien réfléchir, la femme mûre était pourtant plus dangereuse que la jeune — la preuve, il en avait quitté une de vingt ans pour moi. »

Annie Ernaux. Le Jeune homme (Gallimard, 2022).

Du pur Proust…

Marie Sasseur dit: à

Du pur Proust.

Si ce bouquin  » un jeune homme », dont l’extrait donné ci-avant est sidérant, avait été écrit en genres inversés, on aurait dit
Du pur Matzneff ?

Et cette vieille annie imagine causer des femmes à qui, au juste ?!

Marie Sasseur dit: à

Dans le genre grand mère qui plaît aux jeunes, on préférera une Prix Nobel, beaucoup moins sordide.

Doris Lessing , oui mille fois, et sans aucune commune mesure avec ce machin qui se dit féministe et a eu le nobel pour ça.

MC dit: à

Creme anglaise doit se rendre par Blanc-manger, après la prose grisâtre d’ Ernaux, un peu de blancheur s’impose…. MC

rose dit: à

Dans le genre grand mère qui plaît aux jeunes

Ce commentaire machiste ordurier ne vient pas d’une femme.

rose dit: à

Les hommes savent cela depuis longtemps = les hommes jouissent de cela depuis longtemps.

À bien réfléchir, la femme mûre était pourtant plus dangereuse que la jeune : ô combien ! Elle a mis le pied dans l’intelligence et la compréhension du monde et ne lâchera plus. Et surtout elle s’est éloignée des tentatives de séduction -si tant est qu’elle en ait eues- et Virginie Efira pas encore.
De plus, pour elle, l’âge n’est un obstacle à rien.

rose dit: à

À 25 ans on est loin de l’ado.boutonneux que l’on initie.

rose dit: à

Mais apparemment il y a un maudit hic, comme s’en est aperçue Andrea Pitzer, auteure

Tellement excellent, y’a un maudit hic.
Cela vient-il de Claro le cannibale ?

Cela ne sera pas le cas de Annie Ernaux.

923 000 dollars, mazette ! De quoi déménager !
Que va t-elle en faire ? Et Bob Dylan qu’en a t-il fait ?

rose dit: à

En fin de matinée, le dimanche, il regardait Téléfoot avec Thierry Roland. Le moment juste où le footballeur marque un but et où toute la foule du Parc des Princes se lève, l’acclame, était pour lui l’image du bonheur absolu. Cette pensée lui donnait même des frissons. »

Comme Roschsdy Zem dans la bagnole en rentrant de Camargue. Un ridicule de l’homme assumé avec tendresse par Rachel qui sera fort récompensée.

rose dit: à

La honte !

https://www.cairn.info/revue-roman2050-2005-2-page-119.htm

Ai lu tout le passage sur la honte de l’autre reportée sur soi qui m’a quelque peu éclairée.
Ita est, lorsque tu es descendu de l’arbre, ce qui, déjà, est une étape essentielle, l’acte suivant consiste à s’en éloigner.
Et là, ne te viendra plus l’idée de clamer à l’Assemblée Nationale « Mange tes morts », puisque la honte, à défaut de la connaître/vivre/subir, tu peux l’éviter.

rose dit: à

Ne vous y trompez pas, avec son air bête et sa vue basse, c’et une véritable femme de conviction.
Elle avait mis tout son poids, qui est lourd

[…]
Aurait-elle l’outrecuidance de le mériter

Je note
– qu’elle esttoute mince
-qu’elle n’a pas l’air bête
– que la notion de mérite est une notion qui n’existe pas, inventée pour classifier, ce qui ne sert à rien.

Autre commentaire super macho.

rose dit: à

Bilan provisoire vendredi 7 octobre, 5h55 dépassé depuis un moment,

Pourquoi faire un tel pataquès autour d’Annie Ernaux ?
Elle n’est pas pire que Bob Dylan sinon cela se serait su.
Bon vendredi

rose dit: à

Un supermarché qui t’appartient, tu peux le revendre six millions d’euros.
J’en connais un qui a attendu dix sept ans pour cela, doucement et inexorablement bouffé.

Marie Sasseur dit: à

Le lien que j’ai posté « Dire l’indicible : trauma et honte chez Annie Ernaux [1]Barbara HavercroftDans Roman 20-50 2005/2 (n° 40), pages 119 à 132 »
https://www.cairn.info/revue-roman2050-2005-2-page-119.htm

en résumé la même chose que

» des “explorations” où il s’agit […] de perdre [le “moi”] dans une réalité plus vaste, une culture, une condition, une douleur »  »

Marie Sasseur dit: à

En tant que femme, je me sens personnellement insultée par l’idée psycho socio pathologique qu’en a Ernaux et que le Nobel semble avoir voulu sacraliser.

Pauvre France, où va l’intelligence !

07/10/2022, 6h56

Jazzi dit: à

rose, sur le mérite ou pas d’Annie Ernaux, vous aurez noté que je faisais référence à l’article de Passou, plus haut ?

« Bernard-Henri Lévy, essayiste et reporter à Paris-Match, en est à l’origine. Depuis l’attaque au couteau dont l’écrivain britannique a été victime cet été aux Etats-Unis, il se dépense sans compter pour faire consacrer son ami. « Je n’imagine pas un autre écrivain avoir l’outrecuidance aujourd’hui de le mériter plus que lui » a-t-il écrit dans une tribune du Journal du dimanche reprise sur son siteLa Règle du jeu, discréditant ainsi par anticipation tout autre nobélisé. »

renato dit: à

Elizabeth Bishop, One Art

The art of losing isn’t hard to master;
so many things seem filled with the intent
to be lost that their loss is no disaster.

Lose something every day. Accept the fluster
of lost door keys, the hour badly spent.
The art of losing isn’t hard to master.

Then practice losing farther, losing faster:
places, and names, and where it was you meant
to travel. None of these will bring disaster.

I lost my mother’s watch. And look! my last, or
next-to-last, of three loved houses went.
The art of losing isn’t hard to master.

I lost two cities, lovely ones. And, vaster,
some realms I owned, two rivers, a continent.
I miss them, but it wasn’t a disaster.

— Even losing you (the joking voice, a gesture
I love) I shan’t have lied. It’s evident
the art of losing’s not too hard to master
though it may look like (Write it!) like disaster.

7.10 — 7.23

Jazzi dit: à

« Pauvre France, où va l’intelligence ! »

Hélas, pas chez vous, MS !

renato dit: à

Croyez-vous vraiment que tous les intervenants lisent le papier de Passou, Jacques ?

renato dit: à

« Peut-être qu’aller se faire couper les cheveux sur la place ou sur YouTube, dans un pays où personne ne vous dicte ni même ne vous suggère de vous couvrir les cheveux, dans une ville où personne ne vous arrêtera si vous défiez la loi morale, où il n’y a pas de police morale, ou du moins pas en uniforme (certains commentateurs sur les médias sociaux sont tout aussi prescripteurs, mais ils peuvent vous prendre par notification, et non par coups), peut-être que ce n’est pas un geste de solidarité : peut-être que c’est juste une façon d’être le centre de l’attention. »

Source :
https://www.linkiesta.it/2022/10/iran-proteste-capelli/

Marie Sasseur dit: à

Passer de la plus brillante intelligence le lundi, le mardi, le mercredi, et sombrer le jeudi, avec la « littérature » dans du glauque et du lien social de dominant-dominé, de relation pute-client, de déterminisme politique qui fait dire à ernaux a l’âge de 20 ans, qu’elle veut  » venger sa race « ( sic) !
Je n’ai pas assez de colère pour renvoyer cette vieille immonde et ceux qui l’ont couronnée, à leurs chères études.

La honte pour l’intelligence elle est là : Ernaux, nobel ou l’émancipation par la prostitution.

Marie Sasseur dit: à

Enfin aujourd’hui est un autre jour. On aura la paix. Enfin la guerre, quoi.

Jazzi dit: à

Calmez vous, MS, vous allez nous faire un malaise vagal !

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