Le (premier) centenaire d’un grand poème
Notre pays a-t-il jamais fêté l’anniversaire d’un grand poème en langue française ? Moi non plus, je ne vois pas, aucune date qui s’impose à l’esprit. Oh certes, en fouillant dans les catalogues annuels des célébrations et commémorations nationales (avant qu’une stérile querelle sémantique ne les enterre), on y trouverait probablement un hommage de la nation à la Balade des pendus ou Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ou L’Albatros ou encore au Bateau ivre. Mais un grand poème unanimement tenu pour un classique moderne et qui ait dominé le XXème siècle dont il est issu ? On a beau chercher…
Il n’y a pas lieu de s’en étonner puisque cela correspond au médiocre statut de la poésie en France. Médiocre car sous-estimé, méprisé quand il n’est pas tout simplement ignoré. Dans le même temps en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Russie, un poète, c’est quelqu’un. Par sa présence, il peut remplir des salles de centaines de personnes qui ne se déplacent que pour l’écouter lire son oeuvre. Un récital car la poésie c’est de la musique. Comme de coutume mais cette fois à raison, les Anglais nous donnent une leçon en célébrant cette année le (premier) centenaire de The Waste Land que T.S. Eliot (1888-1965) publia en octobre 1922 dans une revue. Un poème révolutionnaire par sa modernité et par l’influence qu’il exerça durablement en Grande-Bretagne mais aussi aux Etats-Unis, en Irlande et en Inde comme le souligne Steven Matthews dans son « livre du centenaire » qui recueille les témoignages de certains de ses innombrables héritiers littéraires.
Dédié au poète Ezra Pound, qui fut le premier lecteur critique du manuscrit et le fit réduire et amender, La Terre vaine (dans la traduction de Pierre Leyris ou encore Terre inculte dans la version de Pierre Vinclair ou même ailleurs La Terre vague dans celle de Michel Vinaver pour France-Culture) est un poème réputé difficile d’accès, jugé hermétique au premier abord et même aux suivants, truffé de mots et d’expressions empruntés à d’autres langues que l’anglais (latin, grec, français, allemand), de sources nombreuses et de références puisées dans la Bible, la légende du Graal, les contes de Canterbury, le Satyricon de Pétrone, les Métamorphoses d’Ovide, la mythologie celtique, des livrets d’opéras de Wagner, la Divine Comédie, le Rameau d’or, sans oublier Verlaine ainsi que Shakespeare et les Upanishads… entre autres ! Autant dire que ce genre de poème n’exige pas seulement d’être lu mais élucidé. La version hypertexte donne une idée de la variété vertigineuse des sources.
Ruptures de ton, polyphonie virant à la cacophonie, argot cockney au service d’une forme éclatée et subversive dont la rigueur et l’unité avaient échappé à la plupart de ses premiers critiques. On imagine tous les problèmes qui se posent non seulement au traducteur mais encore au retraducteur. 433 vers répartis en cinq sections. De quoi ça parle importe moins que de savoir de quoi ça nous parle. Il est si crypté que des générations d’étudiants se sont échinés à en casser le code. On n’a pas fini d’en méditer les vers les plus célèbres, qu’il s’agisse de l’incipit (« Avril est le mois le plus cruel/ April is the cruellest month ») et de se demander pourquoi, après tout, avril serait plus cruel que mars ou mai (la réponse est à cherche du côté de Chaucer), ou de l’excipit (« Shantihshantih shantih ») mais comme c’est du sanskrit chu des anciennes Ecritures hindoues, on a une excuse et de toute façon, si on avait lu simplement « Paix Paix Paix » cela n’aurait pas eu le même effet. En tout cas c’est bien avril dernier, et pour cause, que s’est tenu sous le titre de « Fragments » un festival entièrement consacré à l’anniversaire de The Waste Land ; les manifestations ont été dispersées dans vingt-deux églises londoniennes six jours durant avec des poètes, des chanteurs, des musiciens, des comédiens -mais surtout pas d’universitaires…
Né américain, naturalisé britannique et converti à l’anglicanisme, les anglo-saxons peuvent bien se le disputer, The Waste Land comme le reste de son œuvre, n’en sont pas moins universels. Pour s’en convaincre, il suffit de le lire ou de l’écouter (ici par les voix de Jeremy Irons et Eileen Atkins. Ou de regarder le documentaire qui lui a été consacré en 1987). Mais ce n’est pas un hasard le centenaire de son fameux poème est avant tout une affaire anglaise car il a tôt fait sa vie jusqu’à sa mort, en Angleterre où il a dirigé la revue The Criterion (1922-1939 et exercé comme éditeur au sein de la maison Faber and Faber. Davantage qu’un prix, fût-ce le Nobel de littérature qui couronna l’œuvre de Thomas Stearns Eliot en 1948, tout poète rêve de laisser derrière lui un seul poème mémorable. On ne voit guère que If… qui ait joui au XXème siècle d’une telle notoriété. Mais tout opposait Kipling et Eliot (sauf un antisémitisme viscéral qu’ils avaient en commun). Le premier, qui souhaitait la voir descendre dans la rue, décrétait : « « La poésie a amené avec elle le train de neuf heures quinze » quand le second voulait que l’on plaçât derrière chaque mot tout le poids de l’histoire de langue. If… se donne dans l’instant et sans contrepartie à ses lecteurs alors que rarement un poème aura comme The Waste Land autant attendu de ses lecteurs.
Cent ans après, c’est peu dire qu’il entre en résonance avec notre époque. Même T.S. Eliot en convenait : publié au lendemain de la première guerre mondiale et de la pandémie de grippe espagnole, son poème est particulièrement sombre. Mais en nos temps de Covid, de guerre en Europe, de ravages climatiques, n’est-il pas de saison ?
(Photo Granger)
1 576 Réponses pour Le (premier) centenaire d’un grand poème
Quel serait le grand poème français centenaire qui mériterait une telle commemoration si la France traitait ses poètes comme l’Angleterre?
pour moi le cimetière marin, ou Zone ,ou encore la Chanson du mal aimé
mais je ne connais pas suffisamment de textes poetiques pour faire un choix très pertinent
The Waste Land, La Terre Gaste.
Nous habitons parmi les fleurs d’été,
La fraîcheur des taillis est notre retraite
Aristophane
Departed, have left no addresses.
@Par sa présence, il peut remplir des salles de centaines de personnes qui ne se déplacent que pour l’écouter lire son oeuvre. Un récital car la poésie c’est de la musique.
Puzzling…
« (…)Praise be to Nero’s Neptune
The Titanic sails at dawn
And everybody’s shouting
“Which Side Are You On?”
And Ezra Pound and T. S. Eliot
Fighting in the captain’s tower
While calypso singers laugh at them(…) »
Peut être Vents de St John Perse ou passe quelque chose de biblique et d’illuminé du Hugo ou du d’Aubigne des grandes heures…ce qui ne doit pas rendre injuste pour d’autres, dont le Valéry de Charmes…
@Par sa présence, il peut remplir des salles de centaines de personnes qui ne se déplacent que pour l’écouter lire son œuvre. Un récital car la poésie c’est de la musique.
Pour avril, des milliers de personnes…
Je pense à Pierre Jean Jouve, et au formidable Claudel…
The Waste Land est à la poésie de langue anglaise que Ulysses est au roman.
Traduire Waste par gaste est conforme à la dérivation w->g (war – guerre / wasp – guèpe / Willima -> Guillaume & donc waste –> gaste). Mais ‘gaste’ est un mot achaique alors que waste est un mot on ne peut plus courant (voir ce que dit M. Edwards de la matérialité foncière de la poésie anglaise).
« La terre vaine », me semble une bien meilleure traduction.
Question poularité, la BBC (encore elle) a publié en 1996 un ouvrage intitulé The Nation’s Poems, résultat d’un sondage national sur les 100 poèmes préférés des Britanniques. ‘If’ arrive en pole position; pour le 20e s., ‘Not Waving But Drowning’, de Stevie Smith, en 4e place, ‘The Lake Isle of Innishfree’, de Yeats en 7e, ‘He Wishes For the Cloths of Heaven’, du même Yeats, en 10e ‘Fern Hill’,de Dylan Thomas en 13. Un Anglais, un Irlandais et un Gallois.
Eliot arrive en 129e position, avec ‘Macavity, The Mystery Cat’, tiré de son oeuvre la plus populaire, ‘The Old Possum’s Book of Practical Cats’, plus fun que ‘The Waste Land’ (peu lu par la plèbe).
(…)
Macavity, Macavity, there’s no one like Macavity,
He’s broken every human law, he breaks the law of gravity.
His powers of levitation would make a fakir stare,
And when you reach the scene of crime—Macavity’s not there!
You may seek him in the basement, you may look up in the air—
But I tell you once and once again, Macavity’s not there!
(…)
William –
popularité
Apollinaire, Le Pont Mirabeau.
…mercredi 18 mai 2022 à 20 h 03 min.
…
…les ruses pour rester aux pouvoirs, incognito !…lèches-bottes,!…merci,!…
…complices de tous les stratagèmes, même édulcorants, sadismes sadiques cyniques,!…
…
…à nos maîtres des corporations, survivre dans les dilemmes des profits, hautes générations,!…
…comme de remplacer, les chevaliers » teutoniques « ,!…et autres témoins de Judas,!
…
…l’Europe qui nous » encule » incognito « ,!…nazis ou bolchéviques chrétiens,!…
…
…faire du » pauvre « , quand tout le monde est » riche « ,!…avec rien,!…
…une » bibliothèque « , au dessus du lot,!…
…etc,!…
Au XIX° siècle? j’ai pensé immédiatement à ce poème:
« Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l’homme
la tête de l’homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s’en fout de sa tête l’homme
il n’y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n’importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégées par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines…
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l’homme titube
et dans l’intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
œuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !…
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l’assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim. »
Jacques Prévert, Paroles, « La grasse matinée ».
AU XXeme sicle, pardon pour l’erreur..
Les Pâques
100 + 10
http://blog.ac-versailles.fr/lelu/public/Alcools/cendrars_paques.pdf
Moi j’aime bien le mois d’avril.
Alors,
Une entreprise poétique académique par bien des aspects un peu vaine, de mélancolie passéiste. 35 citations, 3 ou 4 langues , pour une lecture rendue aussi laborieuse que pénible . Bon trip pour exégètes on the shore et amateurs de quizz litteraire, dévastés de loin par le covid , la guerre , poutine, la penurie de moutarde, etc.
Bonne soirée , enfin moins pire.
C’est certains en 2022 si on se place du côté « classiquement chiant » ou « elitistiquement obscur » et chiant ou « bondieuserie en tout genre » y’a de quoi être pessimiste. Sinon la poésie « vie bien » à sa façon. Pour le Xxème Eluard tient une bonne place non ?
Je pense à « Zone » d’Apollinaire. Je me rappelle, sauf erreur, que Léautaud aimait beaucoup ça.
1922 fut une année faste pour la poésie mondiale:
Rilke, Élégies de Duino
Cummings, Tulips and Chimneys
Mandelstam, Tristia
Vallejo, Trilce
Tsvetaïeva, Séparations
Apollinaire, sans aucun doute et peut-être Aragon ?
LES LILAS ET LES ROSES
O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés
Je n’oublierai jamais l’illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d’amour les dons de la Belgique
L’air qui tremble et la route à ce bourdon d’abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé
Je n’oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l’énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l’aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs
Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d’images
Me ramène toujours au même point d’arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L’ennemi dans l’ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s’est rendu
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus
Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l’ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l’incendie au loin roses d’Anjou
Charles Péguy
La Tapisserie de Notre-Dame
Présentation de Paris à Notre-Dame
Étoile de la mer voici la lourde nef
Où nous ramons tout nuds sous vos commandements
Voici notre détresse et nos désarmements ;
Voici le quai du Louvre, et l’écluse, et le bief.
Voici notre appareil et voici notre chef.
C’est un gars de chez nous qui siffle par moments.
Il n’a pas son pareil pour les gouvernements.
Il a la tête dure et le geste un peu bref.
Reine qui vous levez sur tous les océans,
Vous penserez à nous quand nous serons au large.
Aujourd’hui c’est le jour d’embarquer notre charge.
Voici l’énorme grue et les longs meuglements.
S’il fallait le charger de nos pauvres vertus,
Ce vaisseau s’en irait vers votre auguste seuil
Plus creux que la noisette après que l’écureuil
L’a laissé retomber de ses ongles pointus.
Nuls ballots n’entreraient par les panneaux béants,
Et nous arriverions dans la mer de sargasse
Traînant cette inutile et grotesque carcasse
Et les Anglais diraient : Ils n’ont rien mis dedans.
Mais nous saurons l’emplir et nous vous le jurons.
Il sera le plus beau dans cet illustre port.
La cargaison ira jusque sur le plat-bord.
Et quand il sera plein nous le couronnerons.
Nous n’y chargerons pas notre pauvre maïs,
Mais de l’or et du blé que nous emporterons.
Et il tiendra la mer : car nous le chargerons
Du poids de nos péchés payés par votre fils.
Paul CLAUDEL
L’aube de juin
Le dernier rêve s’est enfui,
Une lune sans couleur
Trépasse au fond de la nuit.
Qu’ai-je fait de la douleur?
Le jour nouveau, il a lui !
Vite, levons-nous sans bruit !
Quelle est cette divine odeur?
Le dernier rossignol s’est tu
Turlututu !
Il est cinq heures du matin.
Un ange chante en latin.
Juin pendant que je dormais
S’est mis à la place de mai.
C’est lui qui vient de m’octroyer
Cette rose de pleurs noyée.
La terre a reçu le baptême.
Bonjour, mon beau soleil, je t’aime !
Un peu mouillé mais tout neuf,
Le voici qui sort de son œuf,
Rouge comme un coquelicot.
Cocorico !
Tant de gaîté, tant de rire,
La caille qui tirelire,
Le bœuf et le gros cheval
Qu’on mène chez le maréchal,
Comme un enfant à mon cou
Le baiser du vent sur ma joue,
Tant de clarté, tant de mystère,
Tant de beauté sur la terre,
Tant de gloire dans les cieux,
Que plein de larmes le vieux
Poète reste à quia
Alléluia !
Et un petit dernier pour la route… de nuit !
JACQUES AUDIBERTI
SI JE MEURS
Si je meurs, qu’aille ma veuve
à Javel près de Citron.
Dans un bistrot elle y trouve,
à l’enseigne du Beau Brun,
Trois musicos de fortune
qui lui joueront — mi,ré,mi —
l’air de la petite Tane
qui m’aurait peut-être aimé
puisqu’elle n’offrait qu’une ombre
sur le rail des violons.
Mon épouse, ô ma novembre,
sous terre les jours sont lents.
@ moij, Personnellement, je ne parviens pas à m’intéresser à ce billet et en suis fort désolé, pour ne pas dire qq peu accablé.
Il faut dire que je ne connais pas ce poète anglais, ni son célèbre poème centenaire. Je ne sais toujours pas s’il a été traduit en français (et si oui, pourquoi les ignares de ma trempe n’en aurions-nous pas un avant-goût rimé, icite ? plutôt qu’une glose savante sur la traduction adéquate de son intitulé – la terre Gaste ? – voy. Michel Rio).
J’admire tous mes erdéliens érudits passionnés par ce nouveau billet. Je n’oserais pmp même pas citer le bateau ivre (déjà donné), d’autant qu’il faut s’acharner à trouver le pendant français en 1922, apparemment… Ah la poésie comme genre mineur à ex-hausser des vieux fagots!… toujours mobilisable, quand on n’a pas autre chose à s’caler sous le burkini…
St John Pierse et Pierre J. Jouvre s’en vont en bateau sur le Paul Valéry. Mais que leur arrive-t-il ? De la prose tangeante ou des vers chavirés ??? Rincés comme des argousins, au moins, ivres d’un rêve héroïque et brutal, furent-ils. Ils rigolaient.
Bàv,
« Je ne sais toujours pas s’il a été traduit en français… », ici e vo :
The Waste Land
Un accomplissement
https://m.youtube.com/watch?v=lzlGMDYLJTY
JEUDI 19 MAI 2022, 6h03, 20°, vent d’est soutenu, ciel dégagé
Poète et poésie sont pour moi l’équivalent littéraire du saltimbanque de cirque jouant à jongler avec de grosses quilles en bois devant un parterre médusé et des enfants ravis.
Il faut que ce soit extraordinaire pour y porter intérêt plus d’un quart d’heure terrestre ! Je passe…
La poésie est morte en France. Les hermétistes snobinards l’ont définitivement assassinée.
Heureusement, elle vit ailleurs.
Heureusement, il y a beaucoup d’ailleurs.
Belle tête angliche rasée de frais qui donne envie d’écraser l’Inde indeed, traduire de la pouësie, nous voilà mal armé malgré la bonne volonté des mots fléchés à dear Bloom. Que Gide en son temps nous ennuya ferme avec Tagore tortillé dans tous les sens. Le prestigieux passou doit être souffrant, nous prescrivons la mise en ligne de son pilpoulesque incipit aux pamphlets censurés par le Gallimard au crémaster détendu.
Une enquête qui continue. Pas de poésie en EHPAD
https://www.francetvinfo.fr/sante/senior/maltraitance-dans-les-ehpad/enquete-commissions-elevees-bonus-illimite-revelations-sur-orpea-et-sa-centrale-dachats-en-suisse_5145955.html
Merci Victor Castanet d’avoir levé le lièvre !
Oui, Pâques à New York de Cendrars, l’ombelle, et il ne faudrait pas oublier Robert Desnos.
Pénibles ces fâcheux, qui croient toujours que l’herbe est plus verte ailleurs !
Activisme poétique à Paris !
https://www.leparisien.fr/video/video-un-homme-epouse-un-arbre-au-pied-de-la-tour-eiffel-pour-eveiller-les-consciences-18-05-2022-4LL4RL5DJFBNHJ3QWM3RS7VN44.php
C’est drôle de dénigrer la promotion de la poésie en France comme le fait Passou.
Hier, en ville, j’ai vu des textes s’afficher à ciel ouvert, prolongeant le printemps des poètes.
En regard d’un poème de Baudelaire, Houellebecq en a subtilisé une fleur…un vers échappé d’un poème
« Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche »
La poésie est morte en France. Les hermétistes snobinards l’ont définitivement assassinée.
Sûrement pas Bloom :
https://diacritik.com/2022/05/16/laure-gauthier-a-trop-assecher-et-formaliser-le-poeme-on-le-tue-les-corps-caverneux/?fbclid=IwAR3JY9nI4EmdVLi3hMwRNYiYeehSyjkNKOY_l0EScuiqXysCEnKJ_iRbkCE
Même si on peut concéder une supériorité musicale à la langue anglaise!
En ce matin d’orage bienfaisant sur Pontyolles lès Charentes, je pense décidément que ce beau blog littéraire auquel nous tonnous tous.tes (sauf celzéceux qui s’en bornent) s’efforce de délaisser les fumeux, futiles et assommants poèmes de TS Eliot… et qu’il nous cause à la place de choses vraiment littéraires liées à l’urg’hence climatique et à la fin des super profits liés à la gestion calamiteuse de pas mal de nos eh’pads. Plutôt que d’ironiser sur le reverdissement du périphérique parisien (qu’on a beau jeu de vouloir débétonné-iser en le reboboïsant!), osons plutôt y évoquer plus massivement des romans, essais et films en erdélisant notamment des traces de conscientisation à l’écologie profonde, de confédérations démocratiques, de jardins partagés, ou bien encore des nombreux apports du municipalisme libertaire ou du féminisme de la subsistance, du communalisme ou bien même de biorégionalisme, de zones à défendre, d’altermondialismes, et par dessus tout, de simplicité volontaire, d’écoféminisme ou de permacultures inventives… Oui, chers amis juifs ou non de l’ère Delly, servons à quelque chose de plus positif avant de mourir étouffés sous le poids d’inutiles poésies coruscantes, je vous en conjure dès à présent !
(Bav, 19.5.22 @ 9.04)
Et celui-là, très court, une petite merveille stylistique. Resseguier était un aristo mégalo, ami de Hugo, sabreur en Pologne, revenu chez lui où il s’emmerdait à crever. Il fut oublié, sauf pour ce sonnet qui est un sommet ! que je vous demande d’apprécier :
Sonnet
Fort
Belle,
Elle
Dort ;
Sort
Frêle !
Quelle
Mort !
Rose
Close,
La
Brise
L’a
Prise.
1808
Jules de Rességuier
P.A. : « avec des poètes, des chanteurs, des musiciens, des comédiens -mais surtout pas d’universitaires… »
Exit les gâte-sauces !
@ j’ai un doigt embobiné dans un pansement et c’est très gênant (d’où fautes innombrables et de l’inattention parce que je pense à mon doigt) !
____
Avec notre sympathie bien attristée pour la poupée Eliott Barbie, muse à règne. Il lui faut se reposer durant au moins deux jours. Merci d’en tenir compte pour elle. Bàv.
pour la défense des professeurs, universitaires ou non, le premier qui tint à ce que je lise T.S.Eliot et m’en offrit un livre en traduction avait été pasteur avant de devenir prof de français;c’était aussi un mélomane pratiquant; il m’avait offert ce livre en remerciement pour un voyage en ANGLETERRE , où j’avais emmené son fils;
un autre universitaire était un « grand professeur de droit canonique » , et psy (tout le monde a deviné qu’il s’agit de P.L) et signala au passage la question del’antisémitisme d’ELiot ,ce qui m’intrrigua)
par contre lorsque dans une nouvelle librairie parisienne où je demandai un livre d’Eliot, le nom de ce poète était inconnu et on me regarda comme un extraterrestre; heureusement qu’il y avait déjà internet pour me sauver du mépris;
je compte bien sur sur BLOOM sur la RDL pour élucider cette histoire qui semble assez française;
MERCI P.Assqouline ( je me faire pendre avec la Ballade(2L!) de ce billet;bonne journée à tous;
je vais me faire pendre
@ que je vous demande d’apprécier (le sommet du sans sonnet)
… on va essayer de succomber à cette pharmacopée po-éthique, mais pas sûr de vouloir en guérir, je me garderai bien de la vouloir, etc.
p.s peut-être les natifs d’Avril sont-ils du coup tres cruels:j’en suis!
(tout le monde a deviné qu’il s’agit de P.L)
Pour les nuls…, Pierre Legendre, mais pas Ptrick Lagadec. Va te faire pendre, Vrançoise Fillon avec tes ballades (Tesson s’y connait un brin, aussite ! et il dessine bien mal).
Bàv, à MC et à Marilys P.
@ sabreur en Pologne, revenu chez lui où il s’emmerdait à crever.
J’en ai découvert un autre avant hier, du même genre, à la Rochelle, sur une nouvelle passerelle à partir de la place Jean Zay qui lui est dédiée, dans l’ancien quartier Mangin… -> Jean-Louis RADUIT DE SOUCHES !…
Qui va oser nous dire qu’il le connaissait bien, çui-là ?… Etalii ? MC ?
https://www.youtube.com/watch?v=PjeIQbINlVA
à propos de gaste, je signale que j’ai pensé au « gatinais »:
Le « pagus vastinensis », nom donné dans les anciens titres latins1, vient du bas latin vastinens, de l’ancien français gast, « terrain inculte ». Il est cité vers l’an 638 lorsque Dagobert Ier, roi des Francs, donne à la basilique de la dame sainte Colombe [Abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens] et du seigneur saint Loup de Sens sa villam Grandem campum in Gaustinensi.2
Mais on limiterait à tort cette expression comme signifiant un pays vaste au sens de « vide », « inculte » et « désert » ; ou encore, autre préconception courante, un pays au sol « gâté », plus ou moins stérile. Ces deux aspects sont la définition classique de la gâtine3.
Que ceux qui voudraient se changer les idées et sourire un peu, courent voir « The Duke », l’histoire un vieil anarchiste qui se fait virer de partout parce qu’il ne peut s’empêcher de protester contre tout ce qui lui apparaît comme une injustice, déteste toute autorité, n’aime même pas « The Duke » (of Wellington) parce qu’il était contre le suffrage universel, etc….Formidables Jim Braodbent et Helen Mirren !
La comédie anglaise (avec de l’émotion aussi) à son meilleur.
JzzB, impossible de trouver ton Lézard pour voir ce que tu en disais. Je tombe sur des cafés, etc. Pourquoi ne mets-tu pas systématiquement un lien ?
un autre lien trouvé dans la wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Raduit_de_Souches
« Sois donc sage, vieux cœur tendre,
Salue ces enfants qui vont
Portant des roses trémières,
Tout le long des haies, le long
Du plus long chemin de la terre. »
Patrice de la Tour du Pin, celui qui a écrit « les pays sans légende sont condamnés à mourir de froid.
quant au poète qui aima recommader Villon, c’est P.CELAN
poète qui se recommanda de VILLON
@ pauledel, votre Patrice me fait penser au grand Charles, « Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le soir ; il descend, le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, – Aux uns portant la paix, aux autres le souci ».
Mes excuses pour ce parallèle cultureux un brin scabreux…, mais voilà ce qu’on nous a incrustés dans la tête à l’école primaire, des poésies dont on ne voulait pas, mais qui vous percolent néanmoins pour le restant de la vie (et JVRPMV, hein !)
TRES TOUCHANT, pour moi, que VILLONqu’on dit le premier des poètes maudits ait écrit juste avant , soit le dernier quatrain ;
« « Je suis François, dont il me poise
Né de Paris emprès Pontoise
Et de la corde d’une toise
Saura mon col que mon cul poise »
justa avant sa mort!
@ la citation de Pas Triste DLTDP est :
« Tous les pays qui n’ont plus de légende seront condamnés à mourir de froid ».. à l’entame de La Quête de Joie, si les souvenirs scolaires de monsieur Brucher, feu mon instituteur, sont exacts.
JanssenJ-J
Voici le poème de Patrice de la Tour du Pin en entier:
Prélude
Tous les pays qui n’ont plus de légende
Seront condamnés à mourir de froid…
Loin de l’âme, les solitudes s’étendent
Sous le soleil mort de l’amour de soi.
A l’aube on voit monter dans la torpeur
Du marais, des bancs de brouillard immenses
Qu’emploient les poètes, par impuissance,
Pour donner le vague à l’âme et la peur.
Il faut les respirer quand ils s’élèvent
Et jouir de ce frisson inconnu
Que l’on découvre à peine dans les rêves,
Dans les paradis parfois entrevus ;
Les médiocres seuls, les domestiqués
Ne pourront comprendre son amertume :
Ils n’entendent pas, perdu dans la brume,
Le cri farouche des oiseaux traqués.
C’était le pays des anges sauvages,
Ceux qui n’avaient pu se nourrir d’amour ;
Comme toutes les bêtes de passage,
Ils suivaient les vents qui changeaient toujours;
Ils montaient parfois dans le cœur des élus,
Abandonnant la fadeur de la terre,
Mais ils sentaient battre dans leurs artères
Le regret des cieux qu’ils ne verraient plus !
Alors ils s’en allaient des altitudes
Poussés par l’orgueil et la lâcheté ;
On ne les surprend dans nos solitudes
Que si rarement ; ils ont tout quitté.
Leur légende est morte dans les bas-fonds,
On les voit errer dans les yeux des femmes,
Et dans ces enfants qui passent dans l’âme,
En fin septembre, tels des vagabonds.
Il en est pourtant qui rôdent dans l’ombre
Et ne doivent pas s’arrêter très loin ;
Je sais qu’ils se baignent par les nuits sombres
Pour que leurs ébats n’aient pas de témoins.
– Mais si déchirant parfois est leur cri
Qu’il fige les souffles dans les poitrines,
Avant de se perdre aux cimes de l’esprit
Comme un appel lointain de sauvagine.
Et les hameaux l’entendront dans la crainte,
Le soir, passé les jeux de la chair ;
Il s’étendra sur la lande – la plainte
D’une bête égorgée en plein hiver ;
Ou bien ce cri de peur dans l’ombre intense
Qui stupéfie brusquement les étangs,
Quand s’approchent les pas des poursuivants
Et font rejaillir l’eau dans le silence.
Si désolant sera-t-il dans les plaines
Que tressailleront les coeurs des passants ;
Ils s’arrêteront pour reprendre haleine
Et dire : c’est le chant d’un innocent !
Passé l’appel, résonneront encore
Les échos, jusqu’aux profondeurs des moelles,
Et suivront son vol, comme un son de cor,
Vers le gouffre transparent des étoiles !
Toi, tu sauras que ce n’est pas le froid
Qui déchaîne un cri pareil à cette heure ;
Moins lamentable sera ton effroi,
Tu connais les fièvres intérieures,
Les désirs qui brûlent jusqu’à vous tordre
Le ventre en deux, dans un spasme impuissant ;
Et tu diras que ce cri d’innocent,
C’est l’appel d’un fauve qui voudrait mordre…
La quête de joie,
Editions de la tortue, Paris, 1933
Un article de Pierre Assouline qui « m’interpelle « , comme on dit chez les jargonotes.
Il y a à mon sens deux raisons à cette reconnaissance de T. S Eliot. L’une vient effectivement du statut des poètes dans certains pays. L’autre, de la richesse et de la diversité du patrimoine poétique français à nul autre comparable. Au XXème siècle c’est flagrant.
L’influence de T. Eliot sur la littérature anglo-saxonne a quelque chose d’écrasant.
Meme la science-fiction n’y échappe pas. J’ai retrouvé quelques notes à ce sujet.
« Walter Tevis a été influencé par l’œuvre du poète T.S ELIOT en particulier dans « l’oiseau d’Amérique »,où il cite les vers d’un poème religieux « A song for Siméon » : “ My live is light, wainting for the death wind, Like a feaver on the back of my hand ” Ou encore celui-ci qui lui inspire les marches solitaires de Spofforth dans New York « I have walked many years in this city » De même que la prose de « l’oreille interne »de Robert Silverberg jaillit de Gérontion, de même « L’oiseau d’Amérique » est tout entier contenu dans « le cantique pour Siméon » et « les hommes creux » Hollow man
Bradbury L’homme illustré : La Nuit dernière (The Last Night of the World), inspiré des derniers vers de the Hollow man
merci paul pour l’intégralité de ce texte. C’est de la poésie que le demeuré de la versification que je suis croit encore comprendre… Evidemment, elle est un brin pompière, faut dire ce qui est, et j’en ai bin conscience, mais tant qu’à lire de la poésie qui nous parle, autant lire celle-là et de n’en point faire un psychodrame snobinard germanopratin, comme il a été dit supra. Il se trouve que je ne l’avais jamais lue en intégralité (et je me demande si elle a été commentée dans La Garde de Michard du XXe s. que j’n’ai plus sous la main 🙂 … Bàv
April is the cruellest month
Le symbolisme de la renaissance printanière comme saison de nouvelle fertilité est un topos littéraire très répandu. Eliot ne renverse pas la conception d’Avril comme mois de fertilité, bien au contraire : c’est précisément sa fertilité qui en fait le plus cruellement tragique des douze mois. La cruauté d’avril est donc étroitement liée à la fertilité et à la vitalité. C’est avant tout un mois qui génère et qui, en générant, mêle mémoire et désir : la renaissance de la nature dans le monde rasé par la WWI, devient pour l’homme une blessure qui ne fait que lui rappeler sa stérilité et le pousse à la nostalgie d’une vie que non seulement il n’a pas pu sauver et préserver, mais qu’il n’est même plus capable de faire naître. Cela ne se passe pas en secret, mais en évidence, en contraste avec le naufrage humain et la désolation. Les bourgeons et les nouvelles branches poussent ouvertement, leur réveil est la condamnation de l’impossible réveil de l’humanité, obligée d’accepter sa propre misère et le tas d’images brisées qui reste.
Mais à propos d’images brisées, d’Eliot je préfère ce court poème écrit en 1911, pendant son séjour parisien — Sorbonne — et publié en 1915 dans Blast 2 : Rhapsody on a Windy Night. Il s’agit d’un poème difficile car TSE y conduit une enquête sur le temps, la mémoire et l’esprit :
https://lesempio.blogspot.com/2011/02/t-s-eliot-rhapsody-on-windy-night.html?q=Eliot
Je ne vois rien au 20ième siècle de comparable au coup de tonnerre des « Fleurs du Mal » de 1857…
Apollinaire, Claudel, Saint John Perse, les grands symphonistes de la poésie, c’est beau, d’accord. Mais distinguer un poème dont on fêterait le centenaire, je ne trouve pas…Les poèmes mis en musique par Brassens ou Ferré, c’est joli, agréable, parfois émouvant…
Ou alors remontons à Villon l’incomparable, « Frères humains qui après nous vivrez… » Oui pour ce poème, on pourrait fêter un nième centenaire le moment venu.
« Meme la science-fiction n’y échappe pas. »
… et le roman policier, voir Recent Detective Fiction (1927) — The Criterion , ou dans Complete Prose of T.S. Eliot, Johns Hopkins University Press.
Pour moi, deux incontournables du 20e siècle français, Apollinaire et Eluard. Mais il y a une telle richesse que distinguer un poème – et pas que de ces deux là – est chose impossible.
Personnellement, chez les anglo-saxons, je me sens plus proche d’un Dylan Thomas.
toujours à propos de Villon, et Celan, alors que je recherche un poème de VILLON AVEC BYE BYE en rime,
» Rappelant la communauté de
pensée (y compris politique) entre les deux auteurs, Robert Kahn
montre que le recueil La rose de personne (Die Niemandsrose, 1963)
constitue un exemple unique dans la poésie contemporaine par la
place accordée à Mandelstam, évoqué en compagnie de Villon : un
poème comme « Un air de filous et de brigands » est une
recréation poétique à partir de Villon, où le nom de Mandelstam
se dissémine (Mandelstam pour qui le même Villon a eu une
importance centrale), tandis que d’autres poèmes jouent de
l’analogie entre pierre et mot, chez Mandelstam et Celan. Robert
Kahn propose alors une comparaison entre les traductions
française et allemande (par Celan) de poèmes de Mandelstam,
soulignant la primauté accordée au mot et la valeur de commentaire
en acte de la traduction, effectuée par un poète capable d’entrer
dans l’univers poétique de l’œuvre source »
in“ Tout à fait en haut à gauche / ce mot seul encore
lisible, octobre ”https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00780937/document
Closer,oui, le frisson nouveau de Baudelaire,et ses « fleurs du Mal » en fait une révolution dans la sensibilité. La deuxième révolution fut bien sûr Rimbaud et sa saison en enfer .
supériorité musicale à la langue anglaise!
Ah.
Bitch.
Fuck you.
le lien en rouge:
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00780937/document
Et Verlaine ?
Au trou.
Et Diane de Poitiers ?
Dans le lit d’Henri II.
Chez nous, avril ne te découvre pas d’un fil.
Un petit burkini en lycra en rayon ?
Et mai, fais ce qu’il te plaît
Ita est, à poil.
Cannes, c’est parti pour le léZard, qui n’est pas un Zombi !
L’herbe est plus verte chez le voisin.
Vu dans de l’art postal :
L’herbe est plus verte où on l’arrose.
Et Verlaine ?
Au trou.
c’est là qu’il est lmieux
Le symbolisme de la renaissance printanière comme saison de nouvelle fertilité est un topos littéraire très répandu
..dantesque..la connerie sra toujours le premier cercle
Oui pour ce poème, on pourrait fêter un nième centenaire le moment venu.
en voilà un méchant trou qu’il diroit verlaine
@ Remarquable scène, où tous les intervenant du film formeNT une chaine humaine pour réaliser le plan final aérien de « L’étoile de sang », Censée redonner vie aux morts vivants du film…
merci pour ce reportage en léger différé, jzmn…
la poésie pour remplir les salles..mettons kobzar pour mieux viser au panzère faust..ou shakespeare pour mieux torde le bras aux ptis peuple du mooonde..mais dieu en phransse? pove pove pove lassouline
bouguereau, le grand con, est revenu chez nous.
J’espère sincèrement qu’il y a quelqu’un dans sa vie pour l’aider.
bienvenue à notre ami jmb qui a fini la correction de ses copi(n)es, apparemment, sommes bien aise du comeback-jeddi, du moins, moij.
Il rebondit toujours bin, comme rôz…, mes 2 œillets de poètes favoris sur cette chaîne.
Bàv
@ RM, soyez patient !…, un jour il vous fera sourire et le zygomatik vous fera mal à la commissure !…
le Lézard, qui n’est pas un Zombi
le premier de la série, celui de Romero, a collé un black en premier zombie. C’était en 68, sous les pavés, la pouësie.
Et les intervenantS, merci JJJ, c’est corrigé.
Vu « Ducke », j’ai bien aimé et j’en ai parlé ici, mais je n’ai pas cru bon de devoir le chroniquer sur mon site…
Heureux du retour du boug et heureusement surpris de celui de C.P. !
« bouguereau, le grand con, est revenu chez nous. »
On sent bien qu’il vous manquait, renato !
«… un jour il vous fera sourire… »
Nous n’avons pas les mêmes goûts.
La Terre vague
il reste des zones de front « hintact » comme disoient les poilus..pas celles cernées fétées henluminées au gazon anglais tondues..ceux qui ont vu me comprendront..je parles des celles là au fond de certains bois..qu’on srait pas hétonnées d’y voir sortir un dinosaure..tu vois garçon..faut t’himaginer les trous 3 fois plus profond et les monts 2 fois plus haut..la nature et le vert cochonnent tout..qu’il disait le vieux.. »gaste »..mon cul
Nous n’avons pas les mêmes goûts.
..faut pas parler des absents qu’y dirait dsk à harvey
Robert Desnos
‘Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne
Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
Accomplir jusqu’au bout ta propre prophétie
Là-bas où le destin de notre siècle saigne’
Robert Le diable, de Louis Aragon.
Au Balto, au coin de la rue Mazarine et de la rue Guénégaud, où il prenait son ersatz de café, le grand poète poussait la porte touts les matins en lançant à la cantonnade un ‘On les aura!’.
Il doit avoir honte de ceux qui de nos jours montent en épingle l’ordure qui lui a craché dessus.
Un collabo pro-nazi plus populaire que ceux qui ont combattu la barbarie & ses suppôts de Satan, ça n’existe pas!
Repose en paix, Robert le diable, tu es notre saint.
Nettoyage de printemps : Serghey Kisel et Igor Osipov virés ; Gerasimov sur le rebord de la fenêtre, un coup de vent et le tour est joué.
Robert Desnos
Destinée arbitraire
Il était un grand nombre de fois
Un homme qui aimait une femme
Il était un grand nombre de fois
Une femme qui aimait un homme
Il était un grand nombre de fois
Une femme et un homme
Qui n’aimaient pas celui et celle qui les aimaient
Il était une fois
Une seule fois peut-être
Une femme et un homme qui s’aimaient.
Après moi
D’une pluie une goutte,
D’une goutte une poussière.
De poussière en poussières
Un grain de sable.
D’un grain de sable un caillou.
D’un caillou un coup de pied.
Le coup de pied d’un voyageur
Sur la route entre les montagnes.
L’empreinte du pied s’efface dans la poussière.
L’écho se perd de la chanson qu’il chantait.
Un voyageur de moins sur la terre
Toujours semblable à elle-même
Ou si peu s’en faut !
ceci est peut-être à prendre en compte:
« Existant depuis l’époque médiévale dans plusieurs pays, le titre honorifique de poète lauréat ou poète lauré (du latin laureatus, signifiant couronné de laurier) subsiste toujours au Royaume-Uni. Si son origine est antérieure au XVIIe siècle, sa première officialisation par nomination royale remonte à 1668, année où John Dryden le reçut du roi Charles II.
Elizabeth II a eu sept poètes officiels, dont une femme
Rattaché à la Maison royale et bénéficiant de fait d’une allocation annuelle, le «Poet Laureate» n’a plus, depuis belle lurette, de réelles obligations envers Sa Majesté. Mais il use de sa position pour
promouvoir la poésie dans le pays. Autrefois, une fois désigné, le poète officiel du monarque britannique -toujours d’importance nationale- le restait à vie. Les règles ont été modifiées en 1999 pour permettre à davantage de poètes d’occuper cette fonction. Ainsi, la reine Elizabeth II a eu, au cours de ses 70 années sur le trône, sept poètes officiels, dont une femme. Soit John Masefield (nommé en 1930, du temps de son grand-père, le roi George V), Cecil Day-Lewis (de 1967 à 1972), John Betjeman (de 1972 à 1984), Ted Hugues (de 1984 à 1999), Andrew Motion (de 1999 à 2009), Carol Ann Duffy (de 2009 à 2019) et enfin Simon Armitage (depuis 2019).
excuses le lien
https://www.parismatch.com/Royal-Blog/Pourquoi-la-reine-Elizabeth-II-a-t-elle-un-poete-officiel-1794859
« Elizabeth II a eu sept poètes officiels, dont une femme »
Et combien de valets de pied, et alii ?
Le bouffon du Roi est plus important qu’un poète officiel, non ?
C’est là qu’il est le mieux
Le dormeur du val
C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
Extrait de mon recueil inédit, « Les Amants terribles » :
« En avant la zutique !
Rimbaud collabore activement à l’Album zutique, le livre d’or dans lequel chacun des membres de cette joyeuse confrérie transcrit et dessine tout ce qui lui passe par la tête. Ou en dessous de la ceinture. Là, l’inspiration est le plus souvent grivoise et fantaisiste. En novembre 1871, Il croise le jeune Stéphane Mallarmé, qui, lui aussi avait écrit à Verlaine pour lui faire part de son admiration, et lui trouve, ainsi qu’il le note dans Divagations, un : « Je ne sais quoi de fièrement poussé, ou mauvaisement, fille du peuple, j’ajoute de son état blanchisseuse, à cause de vastes mains, par la transition du chaud et du froid rougies d’engelures. Lesquelles eussent indiqué des métiers plus terribles, appartenant à un garçon. J’appris qu’elles avaient autographié de beaux vers, non publiés : la bouche, au pli boudeur et narquois n’en récita aucun ». Plus loin, Mallarmé ajoute :
« ne quitte plus Verlaine, quitte à provoquer de violentes scènes conjugales ; se dispute avec les Vilains Bonhommes. » (Avec le recul, l’homme aux mains de blanchisseuses sera qualifié par Mallarmé de « passant considérable »)
Dès lors, la relation particulière qui lie le poète de dix-sept ans à celui de vingt-sept est de notoriété publique. Entre temps, les deux hommes sont devenus amants. Si l’homosexualité de l’auteur de Mes petites amoureuses est plus exclusive alors, celle de Verlaine demeure ambivalente. Il goûte, également, aux plaisirs de l’autre sexe. Tandis que, pour sa part, Rimbaud déclare : « Je n’aime pas les femmes. L’amour est à réinventer, on le sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une position assurée. La position gagnée, cœur et beauté sont mis de côté : il ne reste que froid dédain, l’aliment du mariage aujourd’hui. »
Plus cérébral qu’intuitif, contrairement à Verlaine, Rimbaud considère la poésie comme une ascèse. Tandis que pour Verlaine, qui tient avant tout à son confort, elle est un pur plaisir de sybarite. A la dureté coupante de l’un s’oppose la lâcheté de l’autre. Dans ce couple à l’autorité inversée, c’est le plus jeune qui mène la danse. Et c’est Mathilde qui va en faire les frais.
Des Vilains Bonhommes d’antan, qui, eux aussi, avaient tenu un semblable album, disparu lors des incendies de la Commune, seuls les plus radicaux d’entre eux, ceux, en particulier, qui avaient soutenu l’insurrection, se retrouvent au cercle zutique. Outre Verlaine et Rimbaud, il y a là Ernest Cabaner, le doyen, âgé de trente-huit ans, le caricaturiste André Gill, le sculpteur Jean Keck, Léon Valade, Camille Pelletan, les trois frères Cros, le caricaturiste Forain, Henri Mercier, Charles de Sivry, Raoul Ponchon, Paul Bourget, Germain Nouveau ou encore Jean Richepin.
Le ton de l’Album zutique est franchement à la déconnade. Rimbaud y versifie même des Conneries commençant par « Casquette/De moire/Quéquette/D’ivoire… » On s’y moque de soi ou des autres poètes, notamment les Parnassiens auxquels on emprunte leur signature, tel François Coppée, le bouc émissaire tout désigné de cette bande de fêtards. L’album compte cent deux pièces en vers, dues à une vingtaine de zutistes, dont douze de Paul Verlaine et vingt-deux d’Arthur Rimbaud, auxquels il faut rajouter Le sonnet du trou du cul, co-écrit par les deux amants. Parodiant un recueil d’Albert Mérat, intitulé l’Idole, où sont énumérées sous forme de sonnets toutes les parties du corps féminin : le front, les yeux, les fesses…, Verlaine en signe les deux premiers quatrains : « Obscur et froncé comme un œillet violet/Il respire, humblement tapi parmi la mousse/Humide encor d’amour qui suit la pente douce/Des fesses blanches jusqu’au bord de son ourlet/ Des filaments pareils à des larmes de lait/Ont pleuré, sous l’auteur cruel qui les repousse/A travers de petits caillots de marne rousse/Pour s’en aller où la pente les appelait» et Rimbaud les deux derniers tercets : « Ma bouche s’accouple souvent à sa ventouse/Mon âme, du coït matériel jalouse/En fit son larmier fauve et son nid de sanglots/C’est l’olive pâmée et la flûte câline/C’est le tube où descend la céleste praline/ Chanaan féminin dans les moiteurs éclos. » Ce poème, qui sera repris plus tard par Verlaine dans Hombres, ainsi que d’autres pièces de l’Album zutique, était alors suivi de deux calembours de la main de ce dernier : « La pédérastie est un cas/Est un cas bandable. » et « La propreté c’est le viol. » Le premier signé de P. de Molière et le second de Proudhon.
Les textes parodiques, carrément obscènes ou gentiment potaches, illustrés de dessins caricaturaux, parsèment cette anthologie collective, où Verlaine et Rimbaud expérimentent, durant les dernières semaines de 1871, leur nouvelle voie/voix poétique. A bien des égards, ce « foutoir zutique » n’est-il pas aussi un laboratoire de recherche ?
Si la complicité est totale, voire fusionnelle, entre les deux poètes, leur relation au quotidien, et tout particulièrement avec leur entourage, s’envenime à proportion. Rimbaud, qui, outre l’alcool, a goûté, sans conviction, aux joies du haschich, déprime grave. Delahaye, de passage dans la capitale vers la mi-novembre, ne reconnaît plus son ami, qui a grandi de 20 centimètres et atteint sa taille d’adulte : 1, 79 m. En même temps que ses rondeurs adolescentes, Rimbaud semble avoir perdu ses dernières illusions. Il est à présent écœuré de Paris, où, par millions, s’y donnent rendez-vous : « les vanités les plus bêtes, les cupidités les plus cyniques, les appétits les plus brutaux, les pensées les plus grossières de toute la nation ! » De plus, ainsi qu’il le confie toujours à Delahaye, il ne supporte plus les atermoiements de Verlaine quant à sa vie familiale, et désormais, il ne considère plus les Parnassiens que comme de pathétiques rimailleurs au point de croix.
Verlaine, devenu père d’un petit garçon prénommé Georges, depuis le 30 octobre, se montre toujours aussi indécis. Se partageant entre son amant et son foyer conjugal, il s’en prend, pour sa part, à plus faible que lui : sa femme et son fils. Tantôt grossier et brutal avec l’une et l’autre, en rentrant ivre en pleine nuit. Puis, suppliant et plein de remords, une fois dégrisé et sérieusement tancé par son beau-père ou sa propre mère. De Rimbaud néanmoins, il apprécie toujours : « son extraordinairement précoce sérieux qui allait quelquefois jusqu’à de la maussaderie traversée d’assez macabres ou de très particulières fantaisies ».
L’enfer est-il toujours pavé de bonnes poésies ? »
Cette année là
C’etait l’année dix-neuf 22
« Pourquoi donc tant de gens ont-ils le mal de mer
telle était la question qu’à moi-même posait
la vue âcre de ceux qui en chœur vomissaient
faisant route à vapeur vers la grande Angleterre
on se trouvait alors loin du cap d’Antifer
mais me trompé-je ici ? n’était-ce pas à Dieppe
que j’embarquai ce jour pour aller monoglotte
apprendre autre langage en dansant l’one-step ?
Oui c’était bien à Dieppe et les gens vomissaient
quel spectacle attristant quand on est sur la flotte
La beauté de la nuit respire ces odeurs
machines ou cambouis et surtout les senteurs
qu’étend l’individu avec l’in-digestion
je tirais vanité de ce mal être indemne
j’avais le pied marin et l’estomac de même
Vanité vanité : malades, bien portants
arrivèrent ensemble au port des anglicans
et je ne sus alors que dire yes ou bien no
bien au hasard d’ailleurs ne comprenant que pouic
à ce que racontaient les douaniers britanniques
qui lisaient de travers mon nom Raymond Queneau
et lorsque je revins un mois ou deux plus tard
en sachant prononcer deux ou trois autres mots
les douaniers me semblaient toujours dans le brouillard
le même que cernait les contours du bateau
de nouveau quelques gens en chœur redégueulèrent
vanité vanité je reviens d’Angleterre
ayant le pied marin mais ne sachant pas mieux
que lorsque je partis la langue de Chexpire »
Raymond
toutafé baroz.. »le bonheur est un mythe inventé par le diable pour nous désespérer »
que chacun y aille de la sienne, après tout, hein !… @ Léopol-diiiiiiiiiiiiiiiiiine !
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Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère;
Elle entrait, et disait : Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon œuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c’était un esprit avant d’être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh ! que de soirs d’hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J’appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu’elle est morte! Hélas! que Dieu m’assiste !
Je n’étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J’étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j’avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
Les poètes se reproduisent par insémination artificielle :
« Postérité
« Pour l’avenir de la poésie française,
si ce vieux rossignol existe encore »
PIERRE MICHON
En février 1893, Paul Verlaine fait paraitre dans la revue La Plume un poème titré à Arthur Rimbaud où il s’exclame : « Ah mort ! Vivant de mille feux/D’admiration sainte et de souvenirs feus », dans lequel il qualifie son ami de : « Don précieux à l’ultime postérité ».
Dans une lettre datée d’avril 1896, adressée à son ami Harrison Rhodes, curieux d’en savoir plus sur la personnalité de Rimbaud, Stéphane Mallarmé avoue qu’il ne l’a pas connu, mais « vu, une fois, dans un des repas littéraires, en hâte, groupés à l’issue de la Guerre — le Dîner des Vilains Bonshomme. » Ajoutant : « « L’homme était grand, bien bâti, presque athlétique, un visage parfaitement ovale d’ange en exil, avec des cheveux châtain clair mal en ordre et des yeux d’un bleu pâle inquiétant. » Puis après avoir décrit ses mains de blanchisseuses, Mallarmé retranscrit une vingtaine de vers du Bateau Ivre, puis s’interrompt et précise : « et tout ! qu’il faudrait dérouler comme primitivement s’étire un éveil génial, en ce chef-d’œuvre, car Le Bateau Ivre était fait à l’époque, déjà : tout ce qui, à peu de là, parerait les mémoires et en surgira tant qu’on dira des vers, se taisait parmi le nouveau-venu ainsi que Les Assis, Les Chercheuses de Poux, Premières Communiantes, du même temps ou celui d’une puberté perverse et superbe. Notre curiosité, entre familiers, sauvés des maux publics, omit un peu cet éphèbe au sujet de qui courait, cependant, que c’était, à dix-sept ans son quatrième voyage, en 1872 effectué, ici, comme les précédents, à pied : non, un ayant eu lieu, de l’endroit natal, Charleville dans les Ardennes, vers Paris, fastueusement d’abord, avec la vente de tous les prix de la classe, de rhétorique, par le collégien. Rappels, or hésitation entre la famille, une mère d’origine campagnarde, dont séparé le père, officier en retraite, et des camarades les frères Cros, Forain futur et toujours et irrésistiblement Verlaine : un va-et-vient résultait ; au risque de coucher, en partant, sur les bateaux à charbon du canal, en revenant, de tomber dans un avant-poste de fédérés ou combattants de la Commune. Le grand gars, adroitement se fit passer pour un franc tireur du parti, en détresse et inspira le bon mouvement d’une collecte à son bénéfice. Menus faits, quelconques et, du reste, propres à un, ravagé violemment par la littérature le pire désarroi, après les lentes heures studieuses aux bancs, aux bibliothèques, cette fois maître d’une expression certaine prématurée, intense, l’excitant à des sujets inouïs, — en quête aussitôt de « sensations neuves » insistait-il « pas connues » et il se flattait de les rencontrer en le bazar d’illusion des cités, vulgaire : mais, qui livre au démon adolescent, un soir, quelque vision grandiose et factice continuée, ensuite, par la seule ivrognerie. »
Avant sa rencontre avec Dieu derrière un pilier de Notre-Dame, le jeune Paul Claudel de dix-huit ans connut un premier éblouissement : « Rimbaud a exercé sur moi une influence séminale, et je ne vois pas ce que j’aurais pu être si la rencontre de Rimbaud ne m’avait pas donné une impulsion absolument essentielle. (…) Ah ! c’est au mois de mai (18)86, au Luxembourg. Je venais d’acheter la livraison de La Vogue où paraissait la première série des Illuminations. Je ne peux l’appeler autrement qu’une illumination. Ma vie a été complètement changée par ces quelques fragments parus dans cette petite revue… » (Mémoires improvisés). En 1911, il confie à Paterne Berrichon, devenu le biographe officiel de Rimbaud et le mari de sa sœur Isabelle : « Il n’y a pas d’homme en effet dont la mémoire me soit plus chère, à qui j’aie plus d’obligations et à qui j’aie voué un culte plus respectueux qu’à Arthur Rimbaud. D’autres écrivains ont été pour moi des éducateurs et des précepteurs, mais seul Rimbaud a été pour moi, un révélateur, un illuminateur de tous les chemins de l’art, de la religion et de la vie, de sorte qu’il m’est impossible d’imaginer ce que j’aurais pu être sans la rencontre de ce prodigieux esprit certainement éclairé d’un rayon d’en haut. » Plus tard, dans la préface aux Œuvres d’Arthur Rimbaud (Mercure de France, 1912) Paul Claudel écrit : « Si courte qu’ait été la vie littéraire de Rimbaud, il est cependant possible d’y reconnaître trois périodes, trois manières. La première est celle de la violence, du mâle tout pur, du génie aveugle qui se fait jour comme un jet de sang, comme un cri qu’on ne peut retenir en vers d’une force et d’une roideur inouïes (…)La seconde période est celle du voyant. Dans une lettre du 15 mai 1871, avec une maladresse pathétique, et dans les quelques pages de la Saison en Enfer – intitulées « Alchimie du Verbe ». Rimbaud a essayé de nous faire comprendre « la méthode » de cet art nouveau qu’il inaugure et qui est vraiment une alchimie, une espèce de transmutation, une décantation spirituelle des éléments de ce monde. (…)Troisième période. (…) Là Rimbaud, arrivé à la pleine maîtrise de son art, va nous faire entendre cette prose merveilleuse tout imprégnée jusqu’en ses dernières fibres, comme le bois moelleux et sec d’un Stradivarius, par le son intelligible. » Enfin, dans un texte de 1940, adressant « Un dernier salut à Arthur Rimbaud », Claudel va encore plus loin : « Arthur Rimbaud n’est pas un poète, il n’est pas un homme de lettres. C’est un prophète sur qui l’esprit est tombé, non pas comme sur David, mais comme sur Saül. »
Quant à André Breton, qui le découvre en 1916, et fera de Rimbaud un précurseur du surréalisme, au même titre que Sade et Lautréamont, il se souvient : « A travers les rues de Nantes, Rimbaud me possède entièrement : ce qu’il a vu, tout à fait ailleurs, interfère avec ce que je vois et va même jusqu’à s’y substituer ; à son propos je ne suis plus jamais repassé par cette sorte d’« état second » depuis lors. (…) Tout mon besoin de savoir était concentré, était braqué sur Rimbaud ; je devais même lasser Valéry et Apollinaire à vouloir à tout prix les faire parler de lui et ce qu’ils pouvaient m’en dire restait, comme on pense, terriblement en deçà de ce que j’attendais. » (Œuvres complètes).
Tandis que René Char lui a écrit un poème, titré Fureur et mystère, et daté de 1962 : « Tes dix-huit ans réfractaires à l’amitié, à la malveillance, à la sottise des poètes de Paris ainsi qu’au ronronnement d’abeille stérile de ta famille ardennaise un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller aux vents du large, de les jeter sous le couteau de leur précoce guillotine. Tu as eu raison d’abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisse-lyres, pour l’enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples. Cet élan absurde du corps et de l’âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater, oui, c’est bien là la vie d’un homme ! On ne peut pas, au sortir de l’enfance, indéfiniment étrangler son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies. Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud ! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi. »
Et que Jean Genet, sans en faire un prophète comme Paul Claudel, lui trouve néanmoins un don prophétique. Rimbaud n’écrivit-il pas dans Le Bateau ivre : « Oh ! Que ma quille éclate ! Oh ! Que j’aille à la mer » ? Et sachant qu’en argot la quille désigne la jambe, ne la lui coupera-t-on pas au bord de la mer, à Marseille, vingt ans plus tard ?
Verlaine n’est pas oublié pour autant. Longtemps après que le poète a disparu, ses chansons, mises en musique depuis Claude Debussy jusqu’à Serge Gainsbourg, en passant par Léo Ferré ou Charles Trénet, courent encore par les rues… »
(ibid)
Poète et poésie sont pour moi l’équivalent littéraire du saltimbanque de cirque jouant à jongler avec de grosses quilles en bois devant un parterre médusé et des enfants ravis.
Il faut que ce soit extraordinaire pour y porter intérêt plus d’un quart d’heure terrestre ! Je passe…
ça vaut pas un compte chez ubs qu’il dirait rénateau
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
c’est limite limite qu’il dirait darmanin
J’appelais cette vie être content de peu !
hélonne y trouve que donald y’est plus feune..dgeorge dobeul you a réenvie d’envahir l’irak..ça daccord c’est dla tendance lourde qu’il dirait dirphilou
Rimbaud aurait-il milité chez Act up, créé par mon pote Didier du Gai Pied, c’était hier soir sur Arte ?
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19571768&cfilm=245592.html
Un oubli…
Poète et poésie sont pour moi l’équivalent littéraire du saltimbanque de cirque jouant à jongler avec de grosses quilles en bois devant un parterre médusé et des enfants ravis
tout un boulingrin pourrien quil disait serdgio
https://www.youtube.com/watch?v=TOdo7dhvSwg
Rimbaud aurait-il milité chez Act up, créé par mon pote Didier du Gai Pied, c’était hier soir sur Arte ?
dête morts ça a dbien qu’on a pus à réponde aux questions bêtes qu’il dirait arsseur
ô mort, vieux capitaine, il est temps! levons l’ancre!
ce pays nous ennuie, ô mort! appareillons!
si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons!
verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte!
nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
plonger au fond du gouffre, enfer ou ciel, qu’importe?
au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau!
felix, le XIXe en France est indéniablement le siècle de la poésie.
Quid du XXe ?
Sans parler du XXIe…
Aimez-vous le rap ? https://binged.it/3PvtHqH
Yehuda Amichaï (en hébreu : יהודה עמיחי), né Ludwig Pfeuffer le 3 mai 1924 à Wurtzbourg en Allemagne et mort le 22 septembre 2000 à Jérusalem, est un poète juif israélien
Ce n’est pas l’étudiant, mais le soldat, dans ses interminables veilles militaires entre deux appels, qui découvre la poésie, précisément celle de Thomas Stearns Eliot à proximité du canal de Suez en 1948. Il comprend que la grandeur passée de la langue hébraïque, qu’il a étudié à l’école, doit devenir simplement par ce biais poétique la langue d’un peuple, et il poursuivra à sa façon dans sa langue personnelle cette approche intimiste à la fois populaire et savante, initiée par la rencontre avec T.S Eliot. Ne peut-on pas être poète d’amour en temps de guerre ? Emmanuel Mosès, un de ses traducteurs en français, signale le contraste entre l’homme simple et prosaïque du quotidien qu’il a connu, si proche en un sens de ses parents restés allemands, et l’écrivain poète maître confirmé s’exerçant à l’art de la métaphore, pratiquant avec conscience l’alliance de la langue la plus quotidienne avec les références ou échos lointains portés par l’ancienne langue religieuse, littéraire ou savante, qu’il n’ignorait nullement.
Jour tranquille. Qui nous regardera ?
Les nuages et d’autres.
Et brusquement tu dis : peut-être est-ce la pluie qui vient ?
Tu dis doucement : je ramasse
ce que j’ai laissé tomber hier.
La nuit bruit dans ton âme,
des choses qui appartenaient à tes pères d’autrefois
sont à toi.
Et tu fais tes bagages sans plus les ouvrir.
Tu dis : ceci n’est pas pour moi.
Tu es déjà promis à autre chose.
Et soudain tu le sais
tu es surpris dans tes amours.
Tu sais que tu as manqué
les cibles. Tu es parti depuis longtemps.
Tout en toi est déjà remplacé :
toi par eux, eux par leurs plaintes,
la nuit par le jardin, la pluie par ta bien-aimée,
toi par les arbres et la mer par le sable.
Yehuda Amichaï, Perdu dans la grâce, poèmes choisis, éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2006, page 55. Traduit de l’hébreu par Emmanuel Moses.
« 1922 fut une année faste pour la poésie mondiale:
Rilke, Élégies de Duino
Cummings, Tulips and Chimneys
Mandelstam, Tristia
Vallejo, Trilce
Tsvetaïeva, Séparations ».
Dino dit
En 1922 Tsvetaïeva publie aussi Verstes I, Poèmes à Blok et La Vierge-tsar.
Et Akhmatova, Anno Domini.
Et O. V. de L. Milosz, La Confession de Lemuel
Et Juan Ramón Jiménez, Segunda antología poética
L’HOMME
Quand je mesure ce chemin parcouru, moi, ver sous le plancher,
Quel amour et quelle pitié me saisissent le cœur pour les frères soleils dans la nuit !
Et pourtant, eux aussi ils sont de ce monde-ci, d’ici. Oh !
Permets que je regarde enfin plus loin, bien plus loin — en moi-même.
Ah ! je le sais bien, toi, toi tu sais ce qu’il y a là, et comment n’aurais-je pas honte ?
D’abord, une ferveur de réunir les Séparés,
Une angoisse de marier le feu et l’eau,
Plus tard, l’immense adieu de l’Époux à l’Épouse,
Une division des deux belles clartés
Du jour et de la nuit… Certes, c’est peu ; mais, réponds-moi,
Qui, parmi tes enfants, qui donc, depuis l’instant
Où tu te reconnus dans les traits d’une vierge
Comme en un sommeil d’eau, a jamais eu besoin
Comme moi, pour lire en son esprit, de la lumière de la femme ?
Qui, ô heureux ! qui veux que l’on pardonne, qui ?
Et cela de toi, mauvais, qui ne venait pas, ma colère
L’a pourchassé avec les maigres chiens courants
Du gémissement de luxure. Mais,
Là encore, une pitié de père, ô Père !
Se déchirant en moi, obscure s’abattait
Comme glace d’été sur ma noire chaleur.
De sorte que dans cette vie, la mienne, comme dans le labour
Océanique, parmi les sillons de montagnes,
Tout, tout ne fut que tourment, amertume et stérilité.
Mais, toi qui sais, comment pouvais-je savoir moi
Qui étais comme le frémissement sacré
Du paon douloureux et beau de Midi
Que cela que j’attendais du dehors
Me viendrait de moi-même, et, feu conscient de sa route,
Pur, joyeux et puissant comme l’âme de l’or,
Soudain, s’arrêterait comme sur Josué,
Pour toucher d’un regard omniscient d’épouse
La vue intérieure, là, entre les sourcils…
(Silence.)
Ce fut là la jeunesse avec ses jours, et puis
Vint l’âge mûr avec ses nuits ;
Derrière le rideau de l’assoupissement
Ces terrasses, tu sais, hautes, hautes, qu’on balayait, ces pierres
Aussi qui, trois par trois, quatre par quatre
Tombaient tristement, d’où ? dans le puits du sommeil.
Et certaine nuit… Mais ce sont là choses
Dont le nom n’est ni son, ni silence.
(O. V. de L. Milosz. Dans La Confession de Lemuel).
@ Dino
« Tulips and Chimneys » de Cummings es de 1923.
De Cummings en 1922, The Enormous Room (sa captivité à La Ferté-Macé), un roman autobiographique.
« Repose en paix, Robert le diable, tu es notre saint. »
oui, trois fois oui
Ce soir je vas manger des saucisses aux lentilles.
Aimez-vous le rap ?
du slam baroz..pas lmême flow qu’il dirait dirfilou
est un poème réputé difficile d’accès, jugé hermétique au premier abord et même aux suivants
havec un s attation..lassouline c’t’un rétropoéte..faut pas sméprende et bien me lire..rétro pas comme enverlan..mais comme satanas..même si c’est trop conceptuel qu’il dirait dgiovanni
Aux amateurs de Malamud : j’ai lu cet après-midi la magnifique nouvelle, toujours tirée du « Tonneau magique » (Rivages poche, 8,20 €), intitulée « Le dernier des Mohicans », histoire d’un Juif américain, étudiant attardé, qui arrive en Italie pour écrire un livre sur Giotto. Il se fait pourrir la vie par un « schnorrer », sorte de vagabond hideux refusant de travailler et de se réfugier en Israël. C’est écrit avec une immense tendresse pour les êtres humains, mais sans complaisance aucune. J’ai pensé à Blondin, ensuite, qui aimait aussi les petites gens. Ces nouvelles de Malamud, des cinéastes devraient s’en inspirer. On a fait jadis un film tiré de son roman, « L’Homme de Kiev », mais de ses nouvelles ? On devrait. Polanski pourrait y penser — pour se faire pardonner ses fautes…
Il y a dans Milosz’ une allternance de kitsch et de sublime. Je doute que l’on remonte Mephiboseth ou Don Juan de Manara, mais le Poème de la Décadence conserve ses fervents. MC
En 1922
pédro quand qu’on y cause poésie y fait dla numérologie à son cul..à son cul c’est pasque c’t’un fondu dl’occulte..non pas pasquil a chaud au cul qu’elle dirait bonne clopine..mais pasque c’est « caché »
une présentation d’AMIHAï avec quelques poèmes traduits rappellequ’il disait:
« « Je suis un fanatique de la paix ! » proclamait-il, et il refusait de se laisser embaumer dans tout hommage et interdisait que l’on parle de lui comme le poète national d’Israël. Il l’est devenu maintenant. Plusieurs fois il a failli avoir le prix Nobel, mais comme Agnon l’avait eu en 1966, et que Rabin et Peres l’auront pour la paix, il fut donc ignoré, car le jury suédois pensait que l’immense humanité de son œuvre appelait plutôt le Nobel de la paix que celui de littérature. Étrange approche. De sa vie heurtée, de son réapprentissage d’une nouvelle langue, il n’a tiré qu’une leçon d’espoir. Il s’est libéré de toutes les contraintes religieuses ou politiques. Hors des nationalismes, sa poésie lutte contre la guerre et l’enfermement.
https://www.espritsnomades.net/litterature/yehuda-amichai-la-vigie-de-jerusalem/
@Aimez-vous le rap ?
Malheureux ! C’est un appel à keupu, qu’il vienne mettre sa zone avec sa compile de rap à passou
Polanski pourrait y penser — pour se faire pardonner ses fautes…
quand qu’on parle d’indulgence stéfane pladza sort son larfeuille..moi jle sais dopuis la nuit des temps qulargent sert vraiment à tout qu’il dit
Mais en nos temps de Covid, de guerre en Europe, de ravages climatiques, n’est-il pas de saison ?
le manuscrit étouffé par un malfaisant en trissant à sigmaringueune et revnir même pas mort en pleurant toutes les larmes de son corps pour nous dire à nous tout cque nous les asticots on a jamais perdu..et retrouvé!..là..là c’est pas du sandouiche au concombe..là oui daccord lassouline
— pour se faire pardonner ses fautes…
c’est payé balayé houblié qu’il dirait kabloom..qui s’y connait..polanski ses fafiots suisses c’est dla roupie dsansonnet à coté
il refusait de se laisser embaumer dans tout hommage et interdisait que l’on parle de lui comme le poète national d’Israël
..bon..voilà..molo..faut pas exagérer..sinon on doit sachter une meute de chien méschant s’exiler à sinmalo et pus slaver les pieds pour dégouter l’monde..chsait pus quoi faire pour rester pénart qu’il dirait polo à bonne clopine
Act up
—
Essentiel.
Sans les ONG, les gouvernements ne se bougent pas.
Sans une certaine radicalité, les sociétés n’avancent pas (voir Edgar Morin, Le Paradigme perdu).
Bravo au pote Didier de Baroz et à tous et toutes ceux & celles qui ont mouillé le T-shirt.
« La poésie a amené avec elle le train de neuf heures quinze »
et dpuis l’dernier « dur » qu’il dirait ferdine c’est qu’le temps passe lassouline..le microhonde..les lunettes connectées à terminator..ya pas que léonard que mon 85 mégapicsel fait minabe..tu recules t’avances tu vas tu prends d’lélan lassouline..et tu restes dedans
& celles qui ont mouillé le T-shirt
c’est ça..havec kabloom faut tout faire soimême qu’elle dirait bonne clopine
Sans une certaine radicalité, les sociétés n’avancent pas
avec quelques trois points t’en dviendrais poétique kabloom..là..là tu fais comme lassouline..tu reste dedans
Oui Damien, Malamud mérite qu’on le transpose au cinéma. Polanski, pourquoi pas, mais Woody Allen pourrait s’en charger, ou alors Wayne Wang, de la bande à Auster, Jarmush etc.
Après tout, le plus court (et le plus déprimant) des romans de Saul Bellow, ‘Seize The Day’, qui fit l’objet d’une mention spécifique dans le communiqué du comité Nobel lors de l’attribution du prix, a été convenablement adapté par Fiedler Crook dans les années 80.
faut faire du crowdfunding kabloom..faut mette soros dans ta boucle qu’y dit dirfilou..c’est pas con
Mais tout opposait Kipling et Eliot (sauf un antisémitisme viscéral qu’ils avaient en commun)
(sapré lassouline)
c’est du sanskrit chu des anciennes Ecritures hindoues, on a une excuse
celle là elle est bien
Il a pas lu Eliot, c’est le mec que je connais qui fait le mieux du surplace : « Footfalls echo in the memory down the passage we did not take towards the door we never opened into the rose garden. My words echo thus, in your mind »
TS Eliot était banquier…
Ami de Joyce, qu’il avait rencontré à Paris en 1920, il fut l’un des premiers critiques à publier un article de fond sur ‘Ulysses’ (‘Ulysses, Order and Myth’) en novembre 1923, dans lequel il mettait au jour la structure ‘mythologique’ du roman.
Joyce a quant à lui plusieurs fois parodié ‘The Waste Land’, d’abord dans une lettre à sa bienfaitrice N°1, Harriet Weaver, puis à plusieurs reprises dans ‘Finnegans Wake’.
C’est après qu’Eliot eut rejoint Faber & Faber que la prestigieuse maison d’édition décida de publier le Wake.
Avant de s’apesantir sur l’antisémitisme d’Eliot, il est bon se souligner le côté solaire de l’homme, du poète & de l’éditeur.
Non, non Eliot ne comble pas ma soif; Reverdy, Supervielle, le discret Schéhadé, Aragon, Valery, Césaire, Guillevic, Perse, le Ferré de La mémoire et la mer …
1922
Et voilà mon silence dur fonçant sur le moindre bruit qui ose.
Je souffre de ne pouvoir donner le repos sur mes flancs difficiles
Où je ne puis offrir qu’une hospitalité accrochée,
Moi qui tends toujours vers la verticale
Et ne me nourris que de la sécheresse de l’azur.
Je vois les sapins qui s’efforcent, en pèlerinage immobile, vers l’aridité de ma cime.
Plaines, vallons, herbages et vous forêts, ne m’en veuillez pas de mes arêtes hautaines!
J’ai la plus grande avidité de la mer, la grande allongée toujours mouvante que les nuages tentèrent de me révéler.
Sans répit j’y dépêche mes plus sensibles sources,
les vivaces, les savoureuses!
Elles ne me sont jamais revenues.
J’espère encore.
J. Supervielle
Faiz Ahmed Faiz
Pablo Neruda
Yánnis Rítsos
Nâzım Hikmet
Du Fu
Li Bai
Nazrul Islam
…
Et les poètes de la résistance à la déshumnaisation, comme Zakir Hossain Khokan, travailleur migrant bangladeshi, employé/exploité à Singapour depuis 2003, et qui, pendant le confiment totale de la ville-état, a mis sur pied un atelier cde poésie dans les dortoirs où tous vivent entassés, et dont RFI a diffusé il y a peu le texte qui suit.
Ils ont peur
Quand, la gorge sèche
D’effroi,
Ils se rendent aux toilettes pour se désaltérer
Des toilettes sales, sordides, fétides,
Des toilettes qu’ils sont plus d’une centaine à partager
Que personne n’a nettoyées depuis des jours
Ceux qui le peuvent ont peur
Peur d’être victimes du virus
Ils ont peur de dire ce qu’ils pensent
Leurs vies, gagées sur l’inconnu
Sont tributaires de l’agent de l’immigration
Les jours et les années passent
Et la belle ville change mais pas leur salaire
Ils ont peur de rire trop fort
Car ils savent qu’on se plaint de
Leur jovialité auprès du Ministère
Ils se surveillent
Rient moins, dorment et mangent encore moins
Ils vivent en dehors de la ville, sur les marges
Leurs rêves se sont évanouis
Leurs corps sont infestés de termites, et les rats et les cafards s’en donnent à cœur-joie
Ainsi l’état peut affirmer
Que les travailleurs migrants sont une ressource, une simple main-d’œuvre
Qui sont-ils ?
Peuvent-ils survivre sous pareille chape d’effroi ?
– Zakir Hossain Khokan
Pour les Schnorrers, « le Roi des Schnorrers « reste un sommet. Merci à Zangwill d’ avoir écrit ce roman jubilatoire, quels que soient les mérites de Malamud. Moi je suis dans les nouvelles de B Traven.Il en est de très belles. Bien à vous. MC
excuses une remarque en passant sur la question de l’antisémitisme d’Eliot:
« En août 1954, Eliot écrivit à l’incorrigible Pound pour dire : « Je ne vois pas pourquoi je continuerais à accepter de votre part des insultes à ma nationalité ou à ma religion. Cette dernière inclut la religion juive.
Ce que nous pouvons glaner des propos épars et contradictoires d’Eliot, c’est qu’il partageait effectivement certains des préjugés antisémites typiques de sa génération. Et pourtant, dans sa lettre de 1954 à Pound, extraite du Vol. 7 de ses lettres, il semble s’être presque convaincu qu’il était juif, ou du moins était assez en accord avec le judaïsme pour se sentir offensé en son nom par le sectarisme ouvert de Pound.
Pour saluer
@ c’est limite limite qu’il dirait darmanin
honni soit qui mâle y panse au pli, totor-pédof, le jérald ! ouarf…
M.C
à propos de TRAVEN QUE JE NE CONNAIS PAS :UN ARTICLE SUR LA REGLE DU JEU/
« Une des raisons pour lesquelles Traven a dissimulé sa filiation était qu’il la connaissait. »
https://laregledujeu.org/2022/05/06/38589/le-triomphe-de-traven/
Pour Pablo 75:
http://cummingsarchive.org/?page_id=572
Le même flottement que pour Rilke et ses Élégies de Duino.
Cordialement
Avant de s’apesantir sur l’antisémitisme d’Eliot
hassez dcharger lassouline en ma téléprézence..c’est son « tout les sépare (sauf) » qui est funny et qui aére ton banquier solaire suant au 15 aout par hanticipation
le sectarisme ouvert de Pound
..y’a pas dventile dans ses chiottes non pus à renfield lassouline
Moi qui tends toujours vers la verticale
prends en un peu dla graine térezoune..
Buffalo Bill’s
l’pétomane y sert un café à pédro..mais pas gratos
@l’ombelle des talus dit: à
Un accomplissement
https://m.youtube.com/watch?v=lzlGMDYLJTY
&
@bouguereau dit: à
Aimez-vous le rap ?
du slam baroz..pas lmême flow qu’il dirait dirfilou
De la graine de keupu et tout plein de diplômes pour complaire à DHH : « (…) »Moi, je respecterai un slameur le jour où il se fera attaquer par le ministère de l’intérieur », déclare Hamé. En 2002, il est accusé par le ministère, alors dirigé par Nicolas Sarkozy, d’avoir diffamé la police dans un article paru dans le fanzine La Rumeur magazine. Huit ans d’instruction et cinq procès plus tard, la justice l’a relaxé. »Il n’y a pas de subversion dans le slam, ça ne dérange pas. Ça ne dit rien, c’est de la musique d’ascenseur », affirme Hamé, à l’issue de la projection de presse. Son acolyte Ekoué, 36 ans, diplômé de Sciences Po Paris, s’est éclipsé. Et d’enchaîner : « La montée en puissance du phénomène slam, c’était tout de suite après les émeutes, en 2005. A partir de 2006, le slam devient le volet fréquentable des musiques urbaines. » Autrement dit, l’émergence de Grand Corps Malade et d’Abd Al Malik a porté préjudice à la véritable culture hip-hop.(…) »
Source : The World du 20 mai 2011
Bonne soirée les enrouleurs de mécaniques et autres repasseuses de burkinis
Bizarre de vouloir couper TS Eliot de ses racines américaines.
https://modernismmodernity.org/articles/dickey-eliot-and-color-line
Easter: Sensations of April
by T. S. Eliot
I
The little negro girl who lives across the alley
Brings back a red geranium from church;
She repeats her little formulae of God.
Geraniums, geraniums
On a third-floor window sill.
Their perfume comes
With the smell of heat
From the asphalt street.
Geraniums geraniums
Withered and dry
Long laid by
In the sweepings of the memory.
The little negro girl across the alley
Brings a geranium from Sunday school.
II
Daffodils
Long yellow sunlight fills
The cool secluded room
Swept and set in order —
Smelling of earth and rain.
And again
The insistent sweet perfume
And the impressions it preserves
Irritate the imagination
Or the nerves.
@ Dino
Je viens de regarder deux anthologies en espagnol de la poésie de Cummings que j’ai en version digitale et les deux donnent comme date de publication de « Tulips and chimneys » 1923.
« Le même flottement que pour Rilke et ses Élégies de Duino. »
Idem pour les « Élegies » et les « Sonnets à Orphée » de Rilke (finis en 1922 et publiés l’année suivante selon plusieurs éditions digitales espagnoles que j’ai).
La Wikipédia donne carrément les deux dates, dans la « fiche » de Rilke 1922 et dans celle des Élegies, 1923.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89l%C3%A9gies_de_Duino
Si je savais où se trouvent, dans mon bordel de livres, mes éditions françaises en papier (Seuil, trad. Jaccottet) et surtout la très (trop) détaillée biographie de Ralph Freedman, on pourrait sortir du doute.
« la très (trop) détaillée biographie »
En matière de biographie, c’est jamais trop !
Heureux de voir aussi le retour de Pablo75.
La poésie serait-elle fédérative ?
Pablo est de retour ? Alors Chlouxa n’est pas loin. ouf. Parce que compter sur renato pour parler musique, merci très peu pour moi.
« Autrement dit, l’émergence de Grand Corps Malade et d’Abd Al Malik a porté préjudice à la véritable culture hip-hop »
Quid de Soprano, JL ?
(un biopic sur Diam est attendu au Festival de Cannes…)
Par contre, Pablo, je ne peux plus parler ésoterisme et tout ça, j’ai atteint un niveau où je dois absolument me taire. Je pende que tu comprendras aisément.
Moi le slam très peu pour moi.
Je préfère le bon rap. Ceci par exemple :
www.http://youtu.be/CkyRTriM4GY
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Le grand Charles
@Quid
My two quids qu’il dirait Eliot : Les Pâques à New York sont La ballade des pendus centenaire que Passou appelle de ses vœux ; Zone de l’Apollinaire tient la corde, et pour cause… (biopic à Cannes : le diagnostic posé par la rumeur il y a plus de dix ans tend à se confirmer …)
Ds mon bordel de livres.
De ma vie, moij.senior, n’ai jamais vu de mes yeux vu régner un tel bordel.
J’aurai presque honte.
https://www.lemonde.fr/politique/live/2022/05/19/legislatives-2022-en-direct-carole-delga-fustige-les-trahisons-de-francois-rebsamen-marisol-touraine-ou-manuel-valls-le-maire-de-dijon-lui-repond_6126744_823448.html
Mais comme je ne participe pas, je n’ai pas honte.
C’est comme assister à des poulets vivants jetés à des caïmans en jeûne depuis trois mois.
Cette violence politique incommensurable sans foi ni loi est créé par un jeune loup, un Tibère imbu de lui-même et assoiffé de pouvoir.
Je suis stupéfaite.
Les Contemplations – Livre III – Melancholia (extrait)
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
« Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Ô servitude infâme imposée à l’enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait — c’est là son fruit le plus certain —
D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? Que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l’homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit,
Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, saint, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux !
Je revois quand je veux cet intérieur si calme le magasin du père et les yeux de la fille qui venait le soir dans
mon lit
Moussorgsky
Et les lieder de Hugo Wolf
Et les sables du Gobi
Et à Khaïlar une caravane de chameaux blancs
Je crois bien que j’étais ivre durant plus de cinq-cent kilomètres
Mais j’étais au piano et c’est tout ce que je vis
Quand on voyage on devrait fermer les yeux
Dormir j’aurais tant voulu dormir
Je reconnais tous les pays les yeux fermés à leur odeur
Et je reconnais tous les trains au bruit qu’ils font
Les trains d’Europe sont à quatre temps tandis que ceux d’Asie sont à cinq ou sept temps
D’autres vont en sourdine sont des berceuses
Et il y en a qui dans le bruit monotone des roues me rappellent la prose lourde de Maeterlink
J’ai déchiffré tous les textes confus des roues et j’ai rassemblé les éléments épars d’une violente beauté
Que je possède
Et qui me force
Tsitsika et Kharbine
Je ne vais pas plus loin
C’est la dernière station
Je débarquai à Kharbine comme on venait de mettre le feu aux bureaux de la Croix-Rouge.
O Paris
Grand foyer chaleureux avec les tisons entrecroisés de tes rues et les vieilles maisons qui se penchent au-dessus
et se réchauffent comme des aïeules
Et voici, des affiches, du rouge du vert multicolores comme mon passé bref du jaune
Jaune la fière couleur des romans de France à l’étranger.
J’aime me frotter dans les grandes villes aux autobus en marche
Ceux de la ligne Saint-Germain-Montmartre m’emportent à l’assaut de la Butte.
Les moteurs beuglent comme les taureaux d’or
Les vaches du crépuscule broutent le Sacré-Cœur
O Paris
Gare centrale débarcadère des volontés, carrefour des inquiétudes
Seuls les marchands de journaux ont encore un peu de lumière sur leur porte
La Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens m’a envoyé son prospectus
C’est la plus belle église du monde
J’ai des amis qui m’entourent comme des garde-fous
Ils ont peur quand je m’en vais que je ne revienne plus
Toutes les femmes que j’ai rencontrées se dressent aux horizons
Avec les gestes piteux et les regards tristes des sémaphores sous la pluie
Bella, Agnès, Catherine et la mère de mon fils en Italie
Et celle, la mère de mon amour en Amérique
Il y a des cris de Sirène qui me déchirent l’âme
Là-bas en Mandchourie un ventre tressaille encore comme dans un accouchement
Je voudrais
Je voudrais n’avoir jamais fait mes voyages
Ce soir un grand amour me tourmente
Et malgré moi je pense à la petite Jehanne de France.
C’est par un soir de tristesse que j’ai écrit ce poème en son honneur
Jeanne
La petite prostituée
Je suis triste je suis triste
J’irai au Lapin Agile me ressouvenir de ma jeunesse perdue
Et boire de petits verres
Puis je rentrerai seul
Paris
Ville de la Tour Unique du grand Gibet et de la Roue
Blaise Cendrars, Du monde entier au cœur du monde (1913)
La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France
Dédiée aux musiciens
En ce temps-là, j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J’étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon cœur tour à tour brûlait comme le temple d’Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le
soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j’étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu’au bout.
Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare croustillé d’or,
Avec les grandes amandes des cathédrales, toutes blanches
Et l’or mielleux des cloches…
Un vieux moine me lisait la légende de Novgorod
J’avais soif
Et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s’envolaient sur la place
Et mes mains s’envolaient aussi avec des bruissements d’albatros
Et ceci, c’était les dernières réminiscences
Du dernier jour
Du tout dernier voyage
Et de la mer.
Pourtant, j’étais fort mauvais poète.
Je ne savais pas aller jusqu’au bout.
J’avais faim
Et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés et tous les verres
J’aurais voulu les boire et les casser
Et toutes les vitrines et toutes les rues
Et toutes les maisons et toutes les vies
Et toutes les roues des fiacres qui tournaient en tourbillon sur les mauvais pavés
J’aurais voulu les plonger dans une fournaise de glaive
Et j’aurais voulu broyer tous les os
Et arracher toutes les langues
Et liquéfier tous ces grands corps étranges et nus sous les vêtements qui m’affolent…
Je pressentais la venue du grand Christ rouge de la révolution russe…
Et le soleil était une mauvaise plaie
Qui s’ouvrait comme un brasier.
En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de ma naissance
J’étais à Moscou où je voulais me nourrir de flammes
Et je n’avais pas assez des tours et des gares que constellaient mes yeux
En Sibérie tonnait le canon, c’était la guerre
La faim le froid la peste et le choléra
Et les eaux limoneuses de l’Amour charriaient des millions de charognes
Dans toutes les gares je voyais partir tous les derniers trains
Personne ne pouvait plus partir car on ne délivrait plus de billets
Et les soldats qui s’en allaient auraient bien voulu rester…
Un vieux moine me chantait la légende de Novgorod.
Moi, le mauvais poète, qui ne voulais aller nulle part, je pouvais aller partout
Et aussi les marchands avaient encore assez d’argent pour tenter aller faire fortune.
Leur train partait tous les vendredis matin.
On disait qu’il y avait beaucoup de morts.
L’un emportait cent caisses de réveils et de coucous de la forêt noire
Un autre, des boites à chapeaux, des cylindres et un assortiment de tire-bouchons de Sheffield
Un des autres, des cercueils de Malmoë remplis de boîtes de conserve et de sardines à l’huile
Puis il y avait beaucoup de femmes
Des femmes, des entrejambes à louer qui pouvaient aussi servir
Des cercueils
Elles étaient toutes patentées
On disait qu’il y a avait beaucoup de morts là-bas
Elles voyageaient à prix réduit
Et avaient toutes un compte courant à la banque.
Or, un vendredi matin, ce fut enfin mon tour
On était en décembre
Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur en bijouterie qui se rendait à Kharbine
Nous avions deux coupés dans l’express et 34 coffres de joailleries de Pforzheim
De la camelote allemande « Made in Germany »
Il m’avait habillé de neuf et en montant dans le train j’avais perdu un bouton
– Je m’en souviens, je m’en souviens, j’y ai souvent pensé depuis –
Je couchais sur les coffres et j’étais tout heureux de pouvoir jouer avec le browning nickelé qu’il m’avait aussi
donné.
J’étais très heureux, insouciant
Je croyais jouer au brigand
Nous avions volé le trésor de Golconde
Et nous allions, grâce au Transsibérien, le cacher de l’autre côté du monde
Je devais le défendre contre les voleurs de l’Oural qui avaient attaqué les saltimbanques de Jules Verne
Contre les khoungouzes, les boxers de la Chine
Et les enragés petits mongols du Grand-Lama
Ali baba et les quarante voleurs
Et les fidèles du terrible Vieux de la montagne
Et surtout contre les plus modernes
Les rats d’hôtels
Et les spécialistes des express internationaux.
Et pourtant, et pourtant
J’étais triste comme un enfant
Les rythmes du train
La « moëlle chemin-de-fer »1
des psychiatres américains
Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés
Le ferlin2
d’or de mon avenir
Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté
L’épatante présence de Jeanne
L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et me regardait en passant
Froissis de femmes
Et le sifflement de la vapeur
Et le bruit éternel des roues en folie dans les ornières du ciel
Les vitres sont givrées
Pas de nature !
1
Selon Christine Le Quellec Cottier, cette expression énigmatique vient de Max Nordau (1849-1923) médecin et écrivain
hongrois. Dans Dégénérescence (Alcan, 1894), il traduit par « moëlle épinière-chemin de fer » l’expression anglaise railway-
spine qui désigne les effets néfastes de la civilisation moderne sur le système nerveux.
2 Au moyen âge, le ferlin ou maille esterline (anglais: sterling) était une petite monnaie de cuivre valant très peu (un quart de
denier ou un demi denier). Par extension, le mot pouvait désigner une chose de peu de valeur.
Et derrière, les plaines sibériennes le ciel bas et les grands ombres des taciturnes3
qui montent et qui descendent
Je suis couché dans un plaid
Bariolé
Comme ma vie
Et ma vie ne me tient pas plus chaud que ce châle écossais
Et l’Europe tout entière aperçue au coupe-vent d’un express à toute vapeur
N’est pas plus riche que ma vie
Ma pauvre vie
Ce châle
Effiloché sur des coffres remplis d’or
Avec lesquels je roule
Que je rêve
Que je fume
Et la seule flamme de l’univers
Est une pauvre pensée…
Du fond de mon cœur des larmes me viennent
Si je pense, Amour, à ma maîtresse;
Elle n’est qu’une enfant que je trouvai ainsi
Pâle, immaculée au fond d’un bordel.
Ce n’est qu’une enfant, blonde rieuse et triste.
Elle ne sourit pas et ne pleure jamais;
Mais au fond de ses yeux, quand elle vous y laisse boire
Tremble un doux Lys d’argent, la fleur du poète.
Elle est douce et muette, sans aucun reproche,
avec un long tressaillement à votre approche;
Mais quand moi je lui viens, de ci, de là, de fête,
Elle fait un pas, puis ferme les yeux- et fait un pas.
Car elle est mon amour et les autres femmes
N’ont que des robes d’or sur de grands corps de flammes,
Ma pauvre amie est si esseulée,
Elle est toute nue, n’a pas de corps -elle est trop pauvre.
Elle n’est qu’une fleur candide, fluette,
La fleur du poète, un pauvre lys d’argent,
Tout froid, tout seul, et déjà si fané‚
Que les larmes me viennent si je pense à son cœur.
Et cette nuit est pareille à cent mille autres quand un train file dans la nuit
-Les comètes tombent-
Et que l’homme et la femme, même jeunes, s’amusent à faire l’amour.
Le ciel est comme la tente déchirée d’un cirque pauvre dans un petit village de pêcheurs
En Flandres
Le soleil est un fumeux quinquet
Et tout au haut d’un trapèze une femme fait la lune.
La clarinette le piston une flûte aigre et un mauvais tambour
Et voici mon berceau
Mon berceau
Il était toujours près du piano quand ma mère comme madame Bovary jouait les sonates de Beethoven
J’ai passé mon enfance dans les jardins suspendus de Babylone
Et l’école buissonnière dans les gares, devant les trains en partance
Maintenant, j’ai fait courir tous les trains derrière moi
Bâle-Tombouctou
J’ai aussi joué aux courses à Auteuil et à Longchamp
Paris New York
Maintenant j’ai fait courir tous les trains tout le long de ma vie
3 La Sibérie était réputée taciturne, aussi bien pour son paysage que pour ses habitants. Les taciturnes forêts sibériennes.
Madrid-Stokholm
Et j’ai perdu tous mes paris
Il n’y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse, la Patagonie, et un voyage
dans les mers du Sud
Je suis en route
J’ai toujours été en route
Je suis en route avec la petite Jehanne de France
Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues
« Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »
Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie, du Sacré Cœur contre lequel tu t’es blottie
Paris a disparu et son énorme flambée
Il n’y a plus que les cendres continues
La pluie qui tombe
La tourbe qui se gonfle
La Sibérie qui tourne
Les lourdes nappes de neige qui remontent
Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l’air bleui
Le train palpite au cœur des horizons plombés
Et ton chagrin ricane…
« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »
Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Toutes les gares lézardées obliques sur la route
Les files télégraphiques auxquelles elles pendent
Les poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglent
Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente
Dans les déchirures du ciel les locomotives en folie s’enfuient
et dans les trous
les roues vertigineuses les bouches les voies
Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
Les démons sont déchaînés
Ferrailles
Tout est un faux accord
Le broun-roun-roun des roues
Chocs
Rebondissements
Nous sommes un orage sous le crâne d’un sourd…
« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »
Mais oui, tu m’énerves, tu le sais bien, nous sommes bien loin
La folie surchauffée beugle dans la locomotive
Le peste le choléra se lèvent comme des braises ardentes sur notre route
Nous disparaissons dans la guerre en plein dans un tunnel
La faim, la putain, se cramponne aux nuages en débandade et fiente des batailles en tas puants de morts
Fais comme elle, fais ton métier…
« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »
Oui, nous le sommes, nous le sommes
Tous les boucs émissaires ont crevé dans ce désert
Entends les sonnailles de ce troupeau galeux Tomsk Tcheliabinsk Kainsk Obi Taïchet Verkné Oudinsk
Kourgane Samara Pensa-Touloune
La mort en Mandchourie
Est notre débarcadère est notre dernier repaire
Ce voyage est terrible
Hier matin
Ivan Oulitch avait les cheveux blancs
Et Kolia Nicolaï Ivanovovich se ronge les doigts depuis quinze jours…
Fais comme elles la Mort la Famine fais ton métier
Ca coûte cent sous, en transsibérien, ça coûte cent roubles
En fièvre les banquettes et rougeois sous la table
Le diable est au piano
Ses doigts noueux excitent toutes les femmes
La Nature
Les Gouges
Fais ton métier
Jusqu’à Kharbine…
« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »
Non mais… fiche-moi la paix… laisse-moi tranquille
Tu as les anches angulaires
Ton ventre est aigre et tu as la chaude-pisse
C’est tout ce que Paris a mis dans ton giron
C’est aussi un peu d’âme… car tu es malheureuse
J’ai pitié j’ai pitié viens vers moi sur mon cœur
Les roues sont les moulins à vent d’un pays de Cocagne
Et les moulins à vent sont les béquilles qu’un mendiant fait tournoyer
Nous sommes les culs-de-jatte de l’espace
Nous roulons sur nos quatre plaies
On nous a rogné les ailes
Les ailes de nos sept péchés
Et tous les trains sont les bilboquets du diable
Basse-cour
Le monde moderne
La vitesse n’y peut mais
Le monde moderne
Les lointains sont par trop loin
Et au bout du voyage c’est terrible d’être un homme avec une femme…
« Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre »
J’ai pitié, j’ai pitié, viens vers moi je vais te conter une histoire
Viens dans mon lit
Viens sur mon cœur
Je vais te conter une histoire…
Oh viens ! viens !
Au Fidji règne l’éternel printemps
La paresse
L’amour pâme les couples dans l’herbe haute et la chaude syphilis rôde sous les bananiers
Viens dans les îles perdues du Pacifique !
Elles ont nom du Phénix, des Marquises
Bornéo et Java
Et Célèbes à la forme d’un chat
Nous ne pouvons pas aller au Japon
Viens au Mexique
Sur les hauts plateaux les tulipiers fleurissent
Les lianes tentaculaires sont la chevelure du soleil
On dirait la palette et le pinceau d’un peintre
Des couleurs étourdissantes comme des gongs,
Rousseau y a été
Il y a ébloui sa vie
C’est la pays des oiseaux
L’oiseau du paradis, l’oiseau-lyre
Le toucan, l’oiseau moqueur
Et le colibri niche au cœur des lys noirs
Viens !
Nous nous aimerons dans les ruines majestueuses d’un temple aztèque
Tu seras mon idole
Une idole bariolée enfantine un peu laide et bizarrement étrange
Oh viens !
Si tu veux, nous irons en aéroplane et nous survolerons le pays des mille lacs,
Les nuits y sont démesurément longues
L’ancêtre préhistorique aura peur de mon moteur
J’atterrirai
Et je construirai un hangar pour mon avion avec les os fossiles de mammouth
Le feu primitif réchauffera notre pauvre amour
Samowar
Et nous nous aimerons bien bourgeoisement prés du pôle
Oh viens !
Jeanne Jeannette Ninette Nini ninon nichon
Mimi mamour ma poupoule mon Pérou
Dado dondon
Carotte ma crotte
Chouchou p’tit cœur
Cocotte
Chérie p’tite chèvre
Mon p’tit péché mignon
Concon Coucou
Elle dort
Elle dort
Et de toutes les heures du monde elle n’en pas gobé une seule
Tous les visages entrevus dans les gares
Toutes les horloges
L’heure de Paris l’heure de Berlin l’heure de Saint-Pétersbourg et l’heure de toutes les gares
Et à Oufa le visage ensanglanté du canonnier
Et le cadrant bêtement lumineux de Grodno
Et l’avance perpétuelle du train
Tous les matins on met les montres à l’heure
Le train avance et le soleil retarde
Rien n’y fait, j’entends les cloches sonores
Le gros bourdon de Notre-Dame
La cloche aigrelette du Louvre qui sonna la Saint-Barthelémy
Les carillons rouillés de Bruges-La-Morte
Les sonneries électriques de la bibliothèque de New-York
Les campagnes de Venise
Et les cloches de Moscou, l’horloge de la Porte-Rouge qui me comptait les heures quand j’étais dans un bureau
Et mes souvenirs
Le train tonne sur les plaques tournantes
Le train roule
Un gramophone grasseye une marche tzigane
Et le monde comme l’horloge du quartier juif de Prague
tourne éperdument à rebours
Effeuille la rose des vents
Voici que bruissent les orages déchaînés
Les trains roulent en tourbillon sur les réseaux enchevêtrés
Bilboquets diaboliques
Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais
D’autres se perdent en route
Les chefs-de gare jouent aux échecs
Tric-Trac Billard Caramboles Paraboles
La voie ferrée est une nouvelle géométrie
Syracuse Archimède
Et les soldats qui l’égorgèrent
Et les galères Et les vaisseaux
Et les engins prodigieux qu’il inventa
Et toutes les tueries
L’histoire antique L’histoire moderne
Les tourbillons Les naufrages
Même celui du Titanic que j’ai lu dans un journal
Autant d’images-associations que je ne peux pas développer dans mes vers
Car je suis encore fort mauvais poète
Car l’univers me déborde
Car j’ai négligé de m’assurer contre les accidents de chemins de fer
Car je ne sais pas aller jusqu’au bout
Et j’ai peur
Nicolaï
J’ai peur
Je ne sais pas aller jusqu’au bout
Comme mon ami Chagall je pourrais faire une série de tableaux déments
Mais je n’ai pas pris de notes en voyage
Pardonnez-moi mon ignorance
Pardonnez-moi de ne plus connaître l’ancien jeu des vers comme dit Guillaume Apollinaire
Tout ce qui concerne la guerre on peut le lire dans les mémoires de Kouropatkine
Ou dans les journaux japonais qui sont aussi cruellement illustrés
A quoi bon me documenter
Je m’abandonne aux sursauts de ma mémoire…
A partir d’Irkoutsk le voyage devint beaucoup trop lent
beaucoup trop long
Nous étions dans le premier train qui contournait le lac Baïkal
On avait orné la locomotive de drapeaux et de lampions
Et nous avions quitté la gare aux accents tristes de l’hymne au Tzar
Si j’étais peintre, je déverserais beaucoup de rouge, beaucoup de jaune sur la fin de ce voyage
Car je crois bien que nous étions tous un peu fou
Et qu’un délire immense ensanglantait les faces énervées de mes compagnons de voyage
Comme nous approchions de la Mongolie
Qui ronflait comme un incendie
Le train avait ralenti son allure
Et je percevais dans le grincement perpétuel des roues
Les accents fous et les sanglots
d’une éternelle liturgie
J’ai vu
J’ai vu les train silencieux les trains noirs qui revenaient de l’Extrême-Orient et qui passaient en fantôme
Et mon oeil, comme le fanal d’arrière, court encore derrière ses trains
A Talga 100 000 blessés agonisaient faute de soins
J’ai visité les hôpitaux de Krasnoïarsk
Et à Khilok nous avons croisé un long convoi de soldats fous
J’ai vu dans les lazarets les plaies béantes les blessures qui saignaient à pleines orgues
Et les membres amputés dansaient autour ou s’envolaient dans l’air rauque
L’incendie était sur toutes les faces dans tous les cœurs
Des doigts idiots tambourinaient sur toutes les vitres
Et sous la pression de la peur les regards crevaient comme des abcès
Dans toutes les gares on brûlait tous les wagons
Et j’ai vu
J’ai vu des trains de soixante locomotives qui s’enfuyaient à toute vapeur pourchassés par les horizons en rut et
des bandes de corbeaux qui s’envolaient désespérément après
Disparaître
Dans la direction de Port-Arthur
A Tchita nous eûmes quelques jours de répit
Arrêt de cinq jours vu l’encombrement de la voie
Nous les passâmes chez monsieur Jankelevitch qui voulait me donner sa fille unique en mariage
Puis le train reparti
Maintenant c’était moi qui avait pris place au piano et j’avais mal aux dents
Je revois quand je veux cet intérieur si calme le magasin du père et les yeux de la fille qui venait le soir dans
mon lit
Moussorgsky
Et les lieder de Hugo Wolf
Et les sables du Gobi
Et à Khaïlar une caravane de chameaux blancs
Je crois bien que j’étais ivre durant plus de cinq-cent kilomètres
Mais j’étais au piano et c’est tout ce que je vis
Quand on voyage on devrait fermer les yeux
Dormir j’aurais tant voulu dormir
Je reconnais tous les pays les yeux fermés à leur odeur
Et je reconnais tous les trains au bruit qu’ils font
Les trains d’Europe sont à quatre temps tandis que ceux d’Asie sont à cinq ou sept temps
D’autres vont en sourdine sont des berceuses
Et il y en a qui dans le bruit monotone des roues me rappellent la prose lourde de Maeterlink
J’ai déchiffré tous les textes confus des roues et j’ai rassemblé les éléments épars d’une violente beauté
Que je possède
Et qui me force
Tsitsika et Kharbine
Je ne vais pas plus loin
C’est la dernière station
Je débarquai à Kharbine comme on venait de mettre le feu aux bureaux de la Croix-Rouge.
O Paris
Grand foyer chaleureux avec les tisons entrecroisés de tes rues et les vieilles maisons qui se penchent au-dessus
et se réchauffent comme des aïeules
Et voici, des affiches, du rouge du vert multicolores comme mon passé bref du jaune
Jaune la fière couleur des romans de France à l’étranger.
J’aime me frotter dans les grandes villes aux autobus en marche
Ceux de la ligne Saint-Germain-Montmartre m’emportent à l’assaut de la Butte.
Les moteurs beuglent comme les taureaux d’or
Les vaches du crépuscule broutent le Sacré-Cœur
O Paris
Gare centrale débarcadère des volontés, carrefour des inquiétudes
Seuls les marchands de journaux ont encore un peu de lumière sur leur porte
La Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens m’a envoyé son prospectus
C’est la plus belle église du monde
J’ai des amis qui m’entourent comme des garde-fous
Ils ont peur quand je m’en vais que je ne revienne plus
Toutes les femmes que j’ai rencontrées se dressent aux horizons
Avec les gestes piteux et les regards tristes des sémaphores sous la pluie
Bella, Agnès, Catherine et la mère de mon fils en Italie
Et celle, la mère de mon amour en Amérique
Il y a des cris de Sirène qui me déchirent l’âme
Là-bas en Mandchourie un ventre tressaille encore comme dans un accouchement
Je voudrais
Je voudrais n’avoir jamais fait mes voyages
Ce soir un grand amour me tourmente
Et malgré moi je pense à la petite Jehanne de France.
C’est par un soir de tristesse que j’ai écrit ce poème en son honneur
Jeanne
La petite prostituée
Je suis triste je suis triste
J’irai au Lapin Agile me ressouvenir de ma jeunesse perdue
Et boire de petits verres
Puis je rentrerai seul
Paris
Ville de la Tour Unique du grand Gibet et de la Roue
Blaise Cendrars, Du monde entier au cœur du monde (1913)
De toute façon si on veut trouver le plus grand, la plus grande poétesse pardon, de tous les temps du Xxeme siècle français faut chercher à minima un.e pléiadisé.e.
En matière de biographie, c’est jamais trop !
Heureux de voir aussi le retour de Pablo75.
Jazzi dit:
Je ne reviens pas, je lis et intervient quand le thème m’intéresse, ce qui est très rare.
Si tu penses qu’en matière de biographie ce n’est jamais trop, je t’invite à sortir d’une bibliothèque municipale et à lire (si tu es capable) les 1370 pages du pavé (1.5 kg) intitulé « Paul Valéry » de Michel Jarrety. Quand tu auras commencé à le lire, on en reparle.
C’est du lourd, laisse tom-ber
La poésie devient haltero-phylie tes muscles mon pote c’est dedans que ça agit
C’est dehors que ça s’voit
Quand les mendiants tendent la main crache pas mec, donne.
Les bibli connaissent pas
Cet orchestre de pipeaux
Pour des gens pour des gens qui comme toi font commerce des mots
Belles peinture, beaux papiers
Pour hôtels un peu particuliers
Va mon pote va t’inscrire au fitness tu seras plus beau après
Imperceptible, irrascible, tout seul dans ton donjon
Les guerres, les combats, te passeront au dessus loin au large de tes culturels acquis.
http://slamhistoire.unblog.fr/histoire-du-slam
Origine du mouvement.
Arsenik
VENDREDI 20 MAI 2022, 5h16, 21°, temps dégagé, brise d’est légère
….. Bon ! manifestement, ça ne s’arrange pas en république ….
Même pas le nom ! nupes, pluriel de nupe :
http://www.differencebetween.info/difference-between-kappa-and-nupe
….
« Assis sur le rivage,
Pêchant, la plaine aride s’étendant derrière mon dos
Mettrai-je au moins de l’ordre dans mes terres ?
London Bridge is falling down falling down falling down
Poi s’ascose nel foco che gli affina
Quando fiarn uti chelidon — Vole O hirondelle
Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie
De ces fragments j’ai étayé mes ruines
Tope là. Jérôme est redevenu fou.
Datta. Dayadhvam. Damyata.
Chantih chantih chantih »
À propos de texte charnière pour la perception de la poésie en France (par les lecteurs), et qu’on pourrait célébrer à ce titre, je note Voyelles (1871, publié en 1883 ) par lequel tous les collégiens (je crois ) entrevoient la charge évocatrice complexe de la poésie.
Mais, pour la première moitié du XXéme siècle, le texte le plus fécond, c’est le Manifeste du Surréalisme (1924) qui a servi de seuil, fondé sur Dada, à partir duquel une flopée de poètes ont constitué toute une arborescence enchevêtrée.
«Tant va la croyance à la vie, à ce que la vie a de plus précaire, la vie réelle s’entend, qu’à la fin cette croyance se perd. Etc.»
SERENPIDITE
Passou veut nous faire connaître un poete anglais que peu d’entre nous connaissent et le commentarium se trouve transformé pour le bonheur de tous en anthologie des textes poetiques aimés de nous tous
Down by Law, ou la poésie au coeur de l’oeuvre cinématographique.
– ‘Leaves of Glass’, de Walt Whitman, en italien, à partir de 5:02.
https://www.youtube.com/watch?v=dKH9ZIVUCPU
– The Road Not Taken, de Frost, matérialisée à la fin du film par les chemins qui divergent.
Tout sauf un prétexte à nécrose critique.
…
What are the roots that clutch, what branches grow
Out of this stony rubbish? Son of man,
You cannot say, or guess, for you know only
A heap of broken images, where the sun beats,
And the dead tree gives no shelter, the cricket no relief,
And the dry stone no sound of water. Only
There is shadow under this red rock,
(Come in under the shadow of this red rock),
And I will show you something different from either
Your shadow at morning striding behind you
Or your shadow at evening rising to meet you;
I will show you fear in a handful of dust.
…
And when we were children, staying at the arch-duke’s,
My cousin’s, he took me out on a sled,
And I was frightened. He said, Marie,
Marie, hold on tight. And down we went.
In the mountains, there you feel free.
I read, much of the night, and go south in the winter.
DHH dit: à
» et le commentarium se trouve transformé pour le bonheur de tous en anthologie des textes poetiques aimés de nous tous »
A la façon de Georges Pompidou feuilletant leur vieux cahier de récitations.
…
C’est l’heure de vos cachetons.
« Eliot eventually moved to London, England, where he met and married Vivienne Haigh-Wood in 1915. In 1917 Eliot got a job at a bank, published his first book of poetry, Prufrock and Other Observations, and became assistant editor at The Egoist, a literary magazine. Vivienne suffered from severe mental and physical problems, which strained the couple’s marriage and finances until Eliot’s own physical and mental health suffered.
The stress mounted after Eliot’s second book, Poems, was published in 1919. A year later, Eliot had a nervous breakdown. Out of this atmosphere of mental and emotional stress came Eliot’s most famous poem, The Waste Land. The poem was published in 1922 in The Criterion, a new literary magazine created and edited by Eliot. The Waste Land’s themes were extremely dark and hinted at Eliot’s deep emotional distress. »
« Terrain vague », c’est ma proposition de traduction.
Bonne journée
se trouve transformé pour le bonheur de tous en anthologie des textes poetiques aimés de nous tous
la poésie est dvenu le douloureux procédé de l’hindividualisme..un espèce de tatouage mental..un!..nom de nom j’aime cette plate adjectivation..jvoudrais la bouturer mais j’y harrive pas..ça frait un joli jardin parisien tu trouves pas baroz
Oublié un lien
The egoist, an individualist review
…
C’est l’heure de vos cachetons.
dongdondong ça commençrait bien en sonnet..en haicoup ça fait sassoeur qui radote à la tronçonneuse..
allez..bonne journée térezoune..et te casse pas la deuxième jambe surtout
….. Bon ! manifestement, ça ne s’arrange pas en république ….
t’es pas aidant non pus..te casse pas la bite
A la façon de Georges Pompidou feuilletant leur vieux cahier de récitations.
toi haussi tu pompidoles alesquia..tout jeunot j’aimais sa cigarette..le fumeur est un incompris joueur de flute..secret hionstrumentiste ou sincère hartisan..au concert de tout temps son art détruisant
La poésie devient haltero-phylie tes muscles mon pote c’est dedans que ça agit
C’est dehors que ça s’voit
Quand les mendiants tendent la main crache pas mec, donne
si tu fais du beatbox en plus béré tu pourrais ête la plus friquée du spot..encore une ptite boulette et pour rien chte dirais si la rnouche raplique
@ SERENDIPITE, Dhh, pas SERENPIDITE : de Walpolicello Horacio… Pitié pour ce malheureux anglicisme : capacité, aptitude à faire par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité (scientifique, pratique).///
Terrain vague de l’inutile erg en no man’s land…/// Bouturer les tatouages sur la peau de Pompidoux. Mon vieux caillé de brouillon, la souillon au milion. (cf. erpétologie) – Bàv,
Je ne reviens pas, je lis et intervient quand le thème m’intéresse, ce qui est très rare.
le t’aime à pédro..s’mélanger derrière la pissoire..y’en a marre
@ Georges Perec via G. Pom-pom-pidouze
« j’aimais sa cigarette »…, m’en souvins bin aussite jmb, une grosse gitane papier maïs, à moitié éteinte… L’était d’un chic, eh !…
Bougboug,
Comment ne pas être fou de rage d’entendre parler de poètes et de poésie dans le lupanar assoulinien, alors que tant de petits nègres meurent de faim !!!
Des fois, j’ai honte d’être blanc, blond aux yeux bleus. HONTE !
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