Le (premier) centenaire d’un grand poème
Notre pays a-t-il jamais fêté l’anniversaire d’un grand poème en langue française ? Moi non plus, je ne vois pas, aucune date qui s’impose à l’esprit. Oh certes, en fouillant dans les catalogues annuels des célébrations et commémorations nationales (avant qu’une stérile querelle sémantique ne les enterre), on y trouverait probablement un hommage de la nation à la Balade des pendus ou Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ou L’Albatros ou encore au Bateau ivre. Mais un grand poème unanimement tenu pour un classique moderne et qui ait dominé le XXème siècle dont il est issu ? On a beau chercher…
Il n’y a pas lieu de s’en étonner puisque cela correspond au médiocre statut de la poésie en France. Médiocre car sous-estimé, méprisé quand il n’est pas tout simplement ignoré. Dans le même temps en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Russie, un poète, c’est quelqu’un. Par sa présence, il peut remplir des salles de centaines de personnes qui ne se déplacent que pour l’écouter lire son oeuvre. Un récital car la poésie c’est de la musique. Comme de coutume mais cette fois à raison, les Anglais nous donnent une leçon en célébrant cette année le (premier) centenaire de The Waste Land que T.S. Eliot (1888-1965) publia en octobre 1922 dans une revue. Un poème révolutionnaire par sa modernité et par l’influence qu’il exerça durablement en Grande-Bretagne mais aussi aux Etats-Unis, en Irlande et en Inde comme le souligne Steven Matthews dans son « livre du centenaire » qui recueille les témoignages de certains de ses innombrables héritiers littéraires.
Dédié au poète Ezra Pound, qui fut le premier lecteur critique du manuscrit et le fit réduire et amender, La Terre vaine (dans la traduction de Pierre Leyris ou encore Terre inculte dans la version de Pierre Vinclair ou même ailleurs La Terre vague dans celle de Michel Vinaver pour France-Culture) est un poème réputé difficile d’accès, jugé hermétique au premier abord et même aux suivants, truffé de mots et d’expressions empruntés à d’autres langues que l’anglais (latin, grec, français, allemand), de sources nombreuses et de références puisées dans la Bible, la légende du Graal, les contes de Canterbury, le Satyricon de Pétrone, les Métamorphoses d’Ovide, la mythologie celtique, des livrets d’opéras de Wagner, la Divine Comédie, le Rameau d’or, sans oublier Verlaine ainsi que Shakespeare et les Upanishads… entre autres ! Autant dire que ce genre de poème n’exige pas seulement d’être lu mais élucidé. La version hypertexte donne une idée de la variété vertigineuse des sources.
Ruptures de ton, polyphonie virant à la cacophonie, argot cockney au service d’une forme éclatée et subversive dont la rigueur et l’unité avaient échappé à la plupart de ses premiers critiques. On imagine tous les problèmes qui se posent non seulement au traducteur mais encore au retraducteur. 433 vers répartis en cinq sections. De quoi ça parle importe moins que de savoir de quoi ça nous parle. Il est si crypté que des générations d’étudiants se sont échinés à en casser le code. On n’a pas fini d’en méditer les vers les plus célèbres, qu’il s’agisse de l’incipit (« Avril est le mois le plus cruel/ April is the cruellest month ») et de se demander pourquoi, après tout, avril serait plus cruel que mars ou mai (la réponse est à cherche du côté de Chaucer), ou de l’excipit (« Shantihshantih shantih ») mais comme c’est du sanskrit chu des anciennes Ecritures hindoues, on a une excuse et de toute façon, si on avait lu simplement « Paix Paix Paix » cela n’aurait pas eu le même effet. En tout cas c’est bien avril dernier, et pour cause, que s’est tenu sous le titre de « Fragments » un festival entièrement consacré à l’anniversaire de The Waste Land ; les manifestations ont été dispersées dans vingt-deux églises londoniennes six jours durant avec des poètes, des chanteurs, des musiciens, des comédiens -mais surtout pas d’universitaires…
Né américain, naturalisé britannique et converti à l’anglicanisme, les anglo-saxons peuvent bien se le disputer, The Waste Land comme le reste de son œuvre, n’en sont pas moins universels. Pour s’en convaincre, il suffit de le lire ou de l’écouter (ici par les voix de Jeremy Irons et Eileen Atkins. Ou de regarder le documentaire qui lui a été consacré en 1987). Mais ce n’est pas un hasard le centenaire de son fameux poème est avant tout une affaire anglaise car il a tôt fait sa vie jusqu’à sa mort, en Angleterre où il a dirigé la revue The Criterion (1922-1939 et exercé comme éditeur au sein de la maison Faber and Faber. Davantage qu’un prix, fût-ce le Nobel de littérature qui couronna l’œuvre de Thomas Stearns Eliot en 1948, tout poète rêve de laisser derrière lui un seul poème mémorable. On ne voit guère que If… qui ait joui au XXème siècle d’une telle notoriété. Mais tout opposait Kipling et Eliot (sauf un antisémitisme viscéral qu’ils avaient en commun). Le premier, qui souhaitait la voir descendre dans la rue, décrétait : « « La poésie a amené avec elle le train de neuf heures quinze » quand le second voulait que l’on plaçât derrière chaque mot tout le poids de l’histoire de langue. If… se donne dans l’instant et sans contrepartie à ses lecteurs alors que rarement un poème aura comme The Waste Land autant attendu de ses lecteurs.
Cent ans après, c’est peu dire qu’il entre en résonance avec notre époque. Même T.S. Eliot en convenait : publié au lendemain de la première guerre mondiale et de la pandémie de grippe espagnole, son poème est particulièrement sombre. Mais en nos temps de Covid, de guerre en Europe, de ravages climatiques, n’est-il pas de saison ?
(Photo Granger)
1 576 Réponses pour Le (premier) centenaire d’un grand poème
La sasseur retapisse
Façon je tire les drisses
Pavillon inconnu ou pavillon maltais
Pas de malaise très à l’aise sa matière c’est partout
C’est de la boue, c’est du brent à l’export
Au cours la bourse est entrain de grimper
Jump, jump, masseur c’est du coté
Pas chez Swann, on le saurait
Pas plus de fleurs que d’alu qui emballe
ses actions toujours non reven-diquées
To waste.
No time to waste anymore
Youpi!!
TS Eliot » banquier », c’est comme pour tout y’a inflation.
« One hundred years ago this month, on 19 March 1917, T. S. Eliot started working as a clerk in the Colonial & Foreign Department at Lloyds Bank. Eliot enjoyed eight years with the bank until the autumn of 1925 when he left to begin a new career as editor and director at the newly established publishing house of Faber & Gwyer.
We have just a handful of original items from T. S. Eliot’s time at the bank, but what has survived are three letters from W. Johns, Assistant General Manager at Lloyds, and a memo from his colleagues in the Colonial & Foreign Department.
In January 1925, Eliot became ill with influenza and was suffering from a breakdown, having been working in a ‘dark airless basement’ for the past six months. Having not fully recovered his health, the bank offered Eliot extended leave in February, by which time Eliot’s wife Vivienne had also taken ill and needed his care. In his letters Johns urges Eliot to accept the bank’s offer of leave, adding that while they all wanted him back at the bank they would not allow him to return until he was fit enough. »
« La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France
Dédiée aux musiciens »
Du slam avant l’heure, qui ne rappe pas à la langue !
Qui pour le chanter aujourd’hui ?
« La sasseur retapisse »
ou rapetisse ?
Même sans traduc
Le texte m’indiffère
Pourquoi faire tous ces airs anglosaxons
t’as pas le tickson
Pour l’envers de l’enfer faudra passer
Vois l’embarcadère embouteillé
Le soleil c’est plus cher
La nuit à portée du passeur tous ces gens
dans la mer
Valent bien cet amer.
Pour TS Eliot, c’est plutôt du ragtime.
« One pleasant September afternoon in our be-paneled University meeting room, the venerable Eliot scholar, Dr. Grover Smith, was reciting from The Waste Land with his inimitable precision when he came to these lines in Part II “The Chess Game”…
O O O O that Shakespeherian Rag—
It’s so elegant
So intelligent.
Suddenly Dr. Vinnie D’Ambrosio interrupted, turned to me and asked if there was indeed a “Shakespeherian Rag” knowing of my ragtime flirtation in a former life. I had sought out this obscure piece on my own before and knew it was composed by Dave Stamper with words by Gene Buck and Herman Ruby, and even remembered it had been published by Joseph W. Stern and Company in 1912. »
Après les 80 km sur nationales, EB penserait à 110 sur autoroute. Au conditionnel, lu une annonce. Non seulement les autoroutes sont chères , ils seraient bientôt lents.
RIMBALDISMES A LA RAMBARDE –
(pastiches et pistaches – sgdg),
_________
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu
Qui dira trop vos consonnes chantournées ?
… A, noire chatte velue des mouches arborescentes
Qui bombent l’X de Vénus en cruels golfes d’ombre ;
… E, grandeur des vapeurs de ma tante /
Lances de glaciers blancs, reines noires, frissons d’ombrelles puantes ;
… I, pur purin, sang craché mensuel hors de nos vulves molles / Dans la bave de l’ivresse des colères pénétrantes ;
… U, divines vibrations du cycle des mères viriles / de pétales pâtis grainés de lézards verts, petits pédés graciles / Que la chimie imprime sur grands fonds baptismaux ;
… O, suprême Charron plein des hideurs si stranges / Silences traversés dans le sexe noir des anges / O mon rayon Gamma, vertu-gadin de nos cons inviolés !…
Bàv (20.5.22 @ 9.49)
The St Louis rag, 1903
@Jazzi ou JJ Janssen ou même Paul Edel, ou Pierre Assouline, tiens.
J’espère que vous vous portez bien Pouvez-vous me donner le lien vers le blog de Paul Edel SVP ? J’en ai perdu le chemin.
Parvenez-vous à y accéder ces derniers temps ? Moi non. Je ne retrouve rien dquand je procède à des recherches sur internet … 🙁
Des goûts et des égouts, une poésie des ordures de plus en plus transgenre !
https://www.leparisien.fr/video/video-les-egouts-je-trouve-ca-fascinant-severine-egoutiere-a-lassaut-des-dessous-de-paris-20-05-2022-5H5PXMUAOFCLDAXVTOZRGKN2UQ.php
@ B. – au jeu d’Emile Borne, est pas sûre de nous refaire le coup d’Emil Zatopeck, comme aurait dit Emile Zozo (alias l’edward philips)… Dur-kaïme quand même. Bàv !
Ou k il est.
C’est la mère d’aux chats qu’a perdu son matou.
@ Margotte
https://pauledelblog.fr/
Bàv
Ragtime, le mot m’échappait. Origine musicale et c’est aussi poésie :
Ne pas confondre waste land avec ordures.
Mais ici , les vieux cramés prennent ce blog pour un dépotoir et en déversent tant et plus.
Rag serait aussi chiffon?
Terre perdue, terrain vague, décharge municipale?
L’antisémitisme d’Eliot, avant la Seconde Guerre mondiale :
« La population doit être homogène. Lorsque deux ou plusieurs cultures coexistent dans un même lieu, elles risquent soit de se replier farouchement sur elles-mêmes, soit de se dénaturer. Plus importante encore est l’identité religieuse. Pour des raisons à la fois raciales et religieuses, il n’est pas souhaitable qu’il y ait un grand nombre de Juifs libres-penseurs. »
– Discours prononcé à l’Université de Virgine en 1933, repris sous forme d’essai dans After Strange Gods.
les vieux cramés prennent ce blog pour un dépotoir et les vieilles peaux déversant leur propreté morale s’les pèlent dur, ont du boulot…
Extrait de « Le passé, c’est un second coeur qui bat en nous… » : de Henry Bataille, mort en 1922.
Ainsi, tout ce qui fut, jeunesse, enfance, amour,
tout danse devant moi sa danse heureuse ou triste.
Rien derrière !… Le groupe est là qui vole et court.
Mais j’ai beau me hâter, la distance persiste
entre nous deux… Tel je m’en vais, épris du bleu
lointain, et quelquefois si je titube un peu
ce n’est pas que le sol sous mes pas se dérobe,
c’est que parmi le soir, les yeux plein de passé,
ô toi qui vas devant, Souvenir cadencé,
j’ai marché sur la traîne immense de ta robe !
bloom, vous connaissez la réponse de l’ami libre penseur!
Critic’s Notebook; Examining T. S. Eliot And Anti-Semitism: How Bad Was It?
la réponse bien connue:
Un de ses amis juifs, le philosophe George Boas, lui avait alors écrit: «Je peux au moins vous débarrasser de l’un d’entre eux.»
Bloom, possible de transposer cette déclaration sur notre actuel en déplaçant le tropisme vers les nouveaux venus quand libèrés ils sont du jour religieux.
Joug.
mais que savez vous des pensées et des croyances des aures?Quelles preuves avez vous?
DES AUTRES
À mademoiselle, Alfred de Musset ( on pourra déplorer la scansion 🙄)
Auden qui imagina d’éé&pouser Arendt
https://www.yeyebook.com/en/w-h-auden-the-more-loving-one-full-poem-english-text-eng/
L’antisémitisme d’Eliot après la guerre,en 1948, lorsqu’il publia ses ‘Selected Poems’ en y incluant son poème ‘Burbank with a Baedeker: Bleistein with a Cigar’, où il assimile Juifs & rats:
« The rats are underneath the piles.
The Jew is underneath the lot.
Money in furs. »
S’en suivit la célèbre philippique publique d’Emmanuel Litvinoff, en présence d’Eliot.
http://archive.boston.com/bostonglobe/obituaries/articles/2011/10/07/emanuel_litvinoff_poet_hit_ts_eliots_anti_semitism/
d’épouser
et kabloom qu’en remet hune couche dantisémisme solaire avec son coquetel schwère pezant et lourd..jamais jamais honte
( on pourra déplorer la scansion 🙄)
scansion..c’est pas beau..le geste est répété et ridicule..on a lair surment trés con..et on le déplore..mais rien n’y fait béré..machala c’est écrit pour jamais
Antisémitisme. Avant, et après il persiste et signe, donc, si on comprend la réédition de select poems.
Moins » solaire », du coup, le poète.
Que fit TS Eliot pendant la WWII.
C’est une bonne question.
Il a publié Four Quartets.
Ce lien très intéressant, montre les difficultés rencontrées par C. Vigée pour les traduire, plein d’allant et de volonté que lui donnaient sa jeunesse, et des luttes d’influence contraires.
https://journals.openedition.org/palimpsestes/106?gathStatIcon=true&lang=en
On y trouve, et j’adore ça, un exemple de traductions différentes.
Time and the bell have buried the day,
The black cloud carries the sun away.
Will the sunflower turn to us, will the clematis
Stray down, bend to us; tendril and spray
Clutch and cling?
Chill
Fingers of yew be curled
Down on us? After the kingfisher’s wing
Has answered light to light, and is silent, the light is still
At the still point of the turning world.(“Burnt Norton”, IV, p. 193-4)
Le temps et la cloche ont enfoui le jour
La nuée noire emporte le soleil
Le tournesol va-t-il se tourner vers nous, la clématite
Descendre, se ployer vers nous : vrille et ramille
Saisir, gripper?
Glacés,
Les doigts de l’if se recourber
Sur nous ? Après que l’aile du martin-pêcheur
A répondu par la lumière à la lumière, et fait silence.
La lumière est en repos
Au point-repos du monde qui tournoie.
(Trad. P. Leyris, 2003 : 165)
La durée et la cloche ont mis le jour en terre,
Le nuage noir emporte au loin le soleil.
L’hélianthe se tournera-t-il vers nous, la clématite va-t-elle
S’égarer jusqu’au sol, se ployer vers nous; la vrille et la brindille
Saisir, et s’agripper?
Glacials
Les doigts de l’if se replieront-ils
En descendant sur nous? Dès que l’aile du martin-pêcheur
A répondu par la lumière à la lumière, et se tient en silence,
La lumière trouve son repos
Au point de quiétude du monde tournoyant.
(Trad. C. Vigée, 1992 : 14)
Merci Soleil Vert et Janssen J-J pour le lien à propos de mon blog-carnet et pour avoir « dépanné » Margotte. Prochain texte :relire « entre les actes » superbe ultime roman de Virginia Woolf.
Le Prose de la petite Jehanne de France
la france par derrière..du rose tout craché encore..
Elle venait au petit déjeuner, les cheveux mouillés, et quand elle courait sur la plage les seins libres batifolaient comme deux curieux oiseaux affolés sous le t-shirt. Lui, prof d’allemand au Lycée Malherbe à Caen, était distrait
le suspense a rebondissment insoutenabe du blog à polo..il attend pour nous commenter l’effet des ans..ha moi chsrais plus vigilant..et jlui en rtournerais bien hune..même deux..
Elle rêve de vivre au Portugal, « où tout est moins cher »
même 3..quel hanculé ce polo..toujours stupéfait comment sont traités noir sur blanc les amis des « autres » qu’ils dirait kabloom..tiens.. »juifs » pour renfield..
Le matou qui arrive, la poche pleine de cailloux, pour aller dans l’eau putride.
Merci, merci.
Burbank with a Baedeker
quelle année ce Burbank, dear Bloom ? Les Anglais devaient preferer Murray à Baedeker.
La poésie est très rare. Il ne suffit pas de couper de la prose en lignes plus ou moins courtes pour écrire de la poésie.
L’un des poèmes les plus impressionnants que je connaisse (et je lis de la poésie presque tous les jours depuis l’âge de 15 ans) est celui, intitulé «Agonizantes», de Mario Míguez (1962-2017), un poète espagnol peu connu du grand public, qui a travaillé les dernières années de sa vie dans l’Unité de soins intensifs d’un grand hôpital madrilène:
«Luchan por respirar otro aire nuevo
como si el aire nuestro de esta vida
no les valiese ya, fuese muy turbio,
enrarecido y denso, y los ahogase.
Luchan por acceder a otro aire limpio
distinto del de aquí, de una indecible
pureza que es mortal para la carne.
Y hacen gestos de esfuerzo, que parecen
impotentes, inútiles, absurdos:
dificultosamente empujan con el pecho
una puerta de bronce, y la entreabren;
tras ella está el espacio inconcebible
de ese aire que es luz pura y que es la muerte.
No bastan los pulmones. Todo el cuerpo
resulta insuficiente. Sin embargo
su expiración postrera nunca es signo
de abandono o fracaso: es la llegada.
Quedan quietos de golpe: al fin respiran.»
Sur Mario Míguez:
eux employés municipaux noirs vident les poubelles, coup gueule de Mélenchon à la tv, guerre en Ukraine, la routine quoi. Sentiment que la France est un bateau qui court sur son erre sur une eau insidieusement trouble
polo façon jean yanne havec une casquette de marinier regardant par la fnête le povre monde..manque pus que msieu courte qui hopine en massant le gigot avec son dunkerque en laine
Un blogounet de fin de soirée , où des vieux débraillés en fin de partie, se repassent les mêmes plats que leur sert le matou pas inspiré, et qui vient donner son menu ici.
Merci merci.
Mais non.
(et je lis de la poésie presque tous les jours depuis l’âge de 15 ans)
pédro c’t’un ptit rablais musclé béré
Merci merci.
mais si
Entre ceux qui exposent leur bilinguisme en anglais et ceux qui se baladent en espagnol je ne comprends pas grand chose sans deepl qui ne traduit qu’en mode machine. Pablo, vous avez exercé la fonction de traducteur aussi avec toute votre sensibilité littéraire pourriez vous fournir l’effort de nous délivrer le poème en francais à moins que la langue d’origine serve des vues élitistes .
Ohff, nous aussi on connait la poésie depuis tous petits.
Victor Hugo pour les célébrations d’un poète national.
Alighieri Dante
Le centenaire de Dante
« Monsieur le Gonfalonier de Florence,
Votre honorable lettre me touche vivement. Vous me conviez à une noble fête. Votre comité national veut bien désirer que ma voix se fasse entendre dans cette solennité ; solennité auguste entre toutes. Aujourd’hui l’Italie, à la face du monde, s’affirme deux fois, en constatant son unité et en glorifiant son poëte. L’unité, c’est la vie d’un peuple ; l’Italie une, c’est l’Italie. S’unifier c’est naître. En choisissant cet anniversaire pour solenniser son unité, il semble que l’Italie veuille naître le même jour que Dante. Cette nation veut avoir la même date que cet homme. Rien n’est plus beau.
L’Italie en effet s’incarne en Dante Alighieri. Comme lui, elle est vaillante, pensive, altière, magnanime, propre au combat, propre à l’idée. Comme lui, elle amalgame, dans une synthèse profonde, la poésie et la philosophie. Comme lui, elle veut la liberté. Il a, comme elle, la grandeur, qu’il met dans sa vie, et la beauté, qu’il met dans son oeuvre. L’Italie et Dante se confondent dans une sorte de pénétration réciproque qui les identifie; ils rayonnent l’un dans l’autre. Elle est auguste comme il est illustre. Ils ont le même coeur, la même volonté, le même destin. Elle lui ressemble par cette redoutable puissance latente que Dante et l’Italie ont eue dans le malheur. Elle est reine, il est génie. Comme lui, elle a été proscrite; comme elle, il est couronné.
Comme lui, elle sort de l’enfer.
Gloire à cette sortie radieuse ! »
Victor Hugo
La suite ici
L’Agora
http://agora.qc.ca/Documents/Dante_Alighieri–Le_centenaire_de_Dante_par_Victor_Hugo
Pablo, ce pourrait être des migrants enfermés dans un frigorifique. J’imagine qu’il décrit les derniers instants de malheureux qu’il a vu mourir, autre contexte, même fin.
Vus.
pédro c’t’un ptit rablais musclé béré
faut du silence pour goûter la poésie. Ai vu un amateur de poesies flanquer une gifle à un trop bruyant.
Pompidou eut l’occasion de citer son anthologie pour l’affaire Russier. Directement passée en poche, son anthologie. Gide eut moins de chance, bloqué en pléiade.
KV 622 :
C’est quelques semaines avant sa mort que Mozart a entreprises la composition du KV 622, son dernier concerto pour instrument soliste. Ce fut la dernière et étonnante démonstration de la manière dont il a su animer le souffle de l’art dans de simples œuvres de commande.
Le concert était destiné à Anton Stadler, virtuose de la clarinette, musicien de la fanfare de l’empereur, ami de Mozart et membre de la communauté maçonnique — pour lui, Mozart avait déjà écrit, le Quintette avec clarinette KV 581, tandis que dans La clemenza di Tito, il avait réservé deux airs dans lesquels figuraient des parties concertantes pour la clarinette.
Dans l’histoire du développement technique des instruments à vent au cours du XVIIIe siècle, la clarinette occupe une place à part. Le nouvel instrument, baptisé d’abord ‘clarino’ en raison de sa ressemblance avec le registre aigu de la trompette baroque, puis clarinette, devient très populaire. Mozart l’avait entendue dès l’enfance dans la musique symphonique jouée par l’orchestre de Mannheim. Il lui a semblé à l’époque que cet instrument pouvait remplir des fonctions de couleurs, car il pouvait passer brusquement d’une expression mélancolique à la vivacité la plus fraîche par une simple modification de l’émission sonore. Il était donc par définition l’instrument capable de rendre efficacement les deux éléments essentiels de l’inspiration artistique du style tardif de Mozart.
Vers 1810 (mort de Jacob Denner, fils de Johann Christopher, inventeur de l’instrument) la clarinette avait déjà acquis une physionomie satisfaisante, mais il lui a fallu beaucoup de temps pour acquérir une position solide et bien définie dans le répertoire musical. À cet égard, la collaboration entre Stadler et Mozart a été décisive, car la personnalité de la clarinette n’a pleinement mûri dans sa dimension expressive que grâce au travail d’investigation auquel Mozart l’a soumise dans les trois compositions écrites à des périodes différentes de sa vie : le Trio Kegelstatt K 498 le Quintette K 581 et le Concerto K 622. L’intérêt du compositeur pour la clarinette était en fait combiné à celui pour un autre instrument dont Stadler était également un excellent interprète et qui lui ressemblait beaucoup en termes de couleur sonore : le cor de basset, instrument a été utilisé par Mozart dans Requiem, Don Giovanni et La Flûte enchantée . Mozart considérait la sonorité du cor de basset comme particulièrement frappante, au fait l’actuel K 622 (pas achevé !) était initialement conçu pour cet instrument, dans la tonalité de sol majeur. L’ensemble du premier mouvement a toutefois été esquissé de cette manière que Mozart ne décide lui-même de le transférer sur le Klarinett mit Abnderung d’Anton Stadler. Cet instrument a été inventé en 1788, étant toutefois difficile à jouer, il a été peu utilisé. Il avait une tessiture très basse — un tiers de plus que la moderne clarinette en La —, qui dans la version finale du K 622 atteignait le do grave, c’est-à-dire quatre demi-tons plus bas que la tessiture normale de la clarinette en La — Mib Re Reb Do —. Cette nouvelle destination permet non seulement d’expliquer certaines caractéristiques de l’écriture des concertos qui seraient autrement plutôt problématiques, mais surtout de mettre encore plus en évidence l’importance que Mozart attachait au jeu des contrastes entre les tessitures graves et aiguës. La plus grande extension de la clarinette de basset rend, en effet, l’exploitation de la variété expressive de l’instrument soliste encore plus surprenante que dans la version actuelle, résultat d’une adaptation faite par le premier éditeur de l’œuvre, peu après la mort du compositeur où la partie soliste est confiée à la clarinette en LA qui constitue le seul document complet du concerto, alors que l’autographe écrit pour basset a été perdu. Le Concerto pour clarinette, publié dès cette époque, était parfois très différent de l’original de Mozart, car en 1801 l’éditeur avait publié une adaptation du K 622 pour la clarinette en la, portant vers le haut les sons que l’instrument actuel ne peut atteindre, et modifiant plusieurs de ses passages. Le but initial du Concerto pour clarinette de basset se manifeste dans l’exploration insistante de la tessiture grave à laquelle Mozart soumet l’instrument, une caractéristique qui constitue son aspect le plus original.
Comme dans presque toutes les dernières œuvres de Mozart, le Concerto pour clarinette dégage un sentiment d’accomplissement transfiguré, de profonde consolation et, en même temps, de nostalgie déchirante — dans les élans mélodiques, dans la recherche constante d’une beauté physique du son, dans la contemplation extatique confiée aux toutes premières lignes de l’Adagio.
L’orchestration du K 622 privilégie les timbres délicats, aptes à s’entremêler avec le soliste, et Mozart exclut donc non seulement les trompettes et les trombones, mais aussi les hautbois, dont le son aigu et pénétrant aurait pu rivaliser avec celui de la clarinette.
Analyse minimale :
1er mouvement, Allegro
la clarinette énonce le thème principal dès les premières mesures, mêlée aux autres instruments de l’orchestre. Le contraste entre les différentes zones de timbres de la clarinette est exploré dans toute l’étendue de ses possibilités : le registre aigu, serein et brillant, est voilé par de brusques descentes dans le registre grave et les fréquentes modulations en tons mineurs, plus sombres. Les mélodies qui éclosent dans le registre inférieur subissent des poussées continues. Le caractère virtuose de la partie confiée au soliste est également très prononcé. Selon un trait typique des concertos de Mozart, le matériel mélodique est si riche et débordant, que, outre les sujets principaux, chaque passage et chaque transition possède une physionomie thématique propre. Dans ce concerto, par rapport à d’autres concertos pour solistes composés par Mozart, l’orchestre joue surtout un rôle d’accompagnement, reprenant et anticipant le matériel sonore proposé par la clarinette et ne prononçant que rarement des fragments de mélodies relativement indépendants, car M. a d’abord voulu s’attaquer aux possibilités techniques, expressives et sonores de l’instrument soliste. La structure virtuose du concerto pour clarinette n’empêche cependant pas Mozart d’élaborer un langage novateur — dès l’allegro d’ouverture le parcours harmonique est très varié et est utilisé dans une fonction de colorisation qui s’efforce d’homogénéiser les rôles de l’orchestre et du soliste.
IIe mouvement, Adagio
On retrouve ici certains éléments typiques du style tardif de Mozart, comme la simplification de la forme et la raréfaction des moyens expressifs, combinées à la transparence de la structure harmonique. Ce mouvement a la forme d’une chanson divisée en trois parties, les deux extrêmes étant pratiquement identiques et intensément orchestrés, tandis que la section centrale voit une nette prépondérance du soliste. Le développement de la mélodie rappelle ici l’une des dernières compositions sacrées de Mozart, le magnifique motet Ave verum corpus K 618, écrit à Baden en juin de la même année.
IIIe mouvement, Rondo, Allegro
C’est le ‘moment ‘qui clôt le Concerto. L’orchestre prend plus d’importance et s’alterne vivement avec le soliste affichant des fragments mélodiques autonomes. M. a fait un usage intensif des possibilités sonores de la clarinette de basset dans ce mouvement. Notez l’utilisation d’un accompagnement à la flûte, le dialogue avec les violoncelles et le dialogue entre soi et soi-même. Une fois encore, la structure de la pièce est marquée par la plus grande simplicité structurelle, qui contraste avec la grande difficulté d’exécution.
Peut-être que le crétin mariniste préfèrerait qu’on lui dise à quelle minute du trucyoutube sa branlette pourrait arriver à son acmé… enfin, un équivalent du porno qui serait, naturellement, la seule chose qu’il pourrait comprendre.
Sabine Meyer par Kv 622 :
(à un moment c’est la partition qui interprète l’interprète)
lire de la poésie tous les jours depuis l’âge de 15 ans… Sûr que ça n’améliore pas le genre espagnol du bourrin,
@ https://www.youtube.com/watch?v=8fashMQcEfE
Après deux films en diptyque, où l’on n’arrête pas de se courir après, le léZard est sur les rotules !
@JJJ
merci pour cette correction de mon pataques .
Le roi etait celui de Serendip, qui sonne mieux effectivement que sonnerait Serenpid
mais vous aviez compris de quoi je parlais ;c’est l’essentiel
j(aurais pu parler, comme dans l’exemple de grammaire latine que de mon temps tout collégien connaissait par cœur, du poulet, qui en cherchant de la nourriture tombe sur une perle
Aujourd’hui on a eu le collier tout entier
merci,renato!
Variole du singe. Faut il s’en inquiéter?
Bloom, rappelez moi SVP:
ne dit-on pas en anglais TA pour « merci »?
Il y a aussi de la poésie cachée dans des chansons populaires, comme ici dans « Pasa la vida », du groupe Albahaca:
https://www.youtube.com/watch?v=UWQrk7i9njs&ab_channel=FREEPOOLSTRAIN
Pasa la vida, pasa la vida
Pasa la vida
Y no has notado que has vivido cuando pasa la vida
Y no has notado que has vivido cuando pasa la vida
Pasa la vida
Tus ilusiones y tus bellos sueños, todo se olvida
Tus ilusiones y tus bellos sueños, todo se olvida
Pasa la vida igual que pasa la corriente
Del río cuando busca el mar
Y yo camino indiferente
Allí donde me quieran llevar
Pasa el cariño, pasa el cariño
Pasa el cariño
Juramos un amor eterno y luego pasa el cariño
Juramos un amor eterno y luego pasa el cariño
Pasa el cariño
Y apenas comprendemos que hubo un tiempo
Que nos quisimos
Y apenas comprendemos que hubo un tiempo
Que nos quisimos
Pasa el cariño igual que pasa la corriente
Del río cuando busca el mar
Y yo camino indiferente
Allí donde me quieran llevar
Pasa la gloria, pasa la gloria
Pasa la gloria
Nos ciega la soberbia, pero un día pasa la gloria
Nos ciega la soberbia, pero un día pasa la gloria
Pasa la gloria
Y ves que de tu obra ya no queda ni la memoria
Y ves que de tu obra ya no queda ni la memoria
Pasa la gloria igual que pasa la corriente
Del río cuando busca el mar
Y yo camino indiferente
Allí donde me quieran llevar
Pasan los años, pasan los años
Pasan los años
Se va la juventud calladamente, pasan los años
Se va la juventud calladamente, pasan los años
Pasan los años
Pasa la vida con su triste carga de desengaños
Pasa la vida con su triste carga de desengaños
Pasan los años igual que pasa la corriente
Del río cuando busca el mar
Y yo camino indiferente
Allí donde me quieran llevar
Paroliers : Manuel Garrido Lopez & Rafael Hornero Romero.
margaritam reperuit dit l’exemple;
mais pour la perle, il y a aussi l’évocation des cochons!
Cette expression est une référence à la Bible, et en particulier à l’Evangile de Matthieu où l’on peut lire : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, et, se tournant contre vous, ne vous déchirent ». Ici, les cochons sont le symbole de la saleté et de la voracité, ils représentent le commun des mortels, le « vulgaire » comme on pourrait dire de nos jours, c’est-à-dire les personnes qui ne savent pas apprécier la valeur spirituelle des choses. Quant à la perle, elle symbolise la pureté et la grâce. Ainsi, « jeter les perles devant les pourceaux » ou « donner de la confiture aux cochons » signifie que donner une chose de valeur à quelqu’un qui ne sait en voir la valeur serait du gâchis pur et simple.
le léZard est sur les rotules !
repose toi avant de phinir couleuvre à avaler baroz
pas passaranne los agnos!
Variole du singe. Faut il s’en inquiéter?
sais tu béré la qualité qu’on vente dans l’espression ‘c’est une perle’ comme on le dit méliorativement d’une femme cent pour cent pur ramone qu’il dirait pédro?
Merci pablo pour cette version du français vers l’espagnol, tout s’éclaire ainsi pour probablement la plupart d’entre nous. ( une version pour ainsi dire du » je t’emmerde » français, trop français).
ou « donner de la confiture aux cochons » signifie que donner une chose de valeur à quelqu’un qui ne sait en voir la valeur serait du gâchis pur et simple.
________
c’est ce qu’elle fait hélas tous les d’jours, on comprend pas pkoi elle arrête pas… Doit aimer les gorets, et pas les perlouzes, mandoute, drôle de juive errante !.
Sabine Devieilhe & Lea Desandre record « Per abbatter il rigore » (Handel: Aminta e Fillide) with Le Concert d’Astrée conducted by Emmanuelle Haïm.
https://www.youtube.com/watch?v=mgEkbki1WS4&ab_channel=WarnerClassics
Le duo en entier:
https://www.youtube.com/watch?v=lrBuVgW4JZQ&ab_channel=BaroqueManiainJapan
Bouguereau, les vaccinés variole échapperaient à 85% au contage toujours possible. Mon fils n’est pas vacciné, j’ai regardé les photos dispo, ce n’est quand même pas cool même si moins grave que la variole et pas mortel. Éviter les écureuils qui ne sont pas si abondants dans nos régions. Zoonose.
Ohff, nous aussi on connait la poésie depuis tous petits.
Moij.aussi a eu pris le pli dans mon âge enfantin. Un bon pli.
Variole du singe
ajoutons-y -> vérole de monkul,
le cliché, c’est le juif errant;j’ai travaillé dessus dans un bibliothèque de médecins;
mais c’est évoqué dans un article sur l’obs sur les « Lieux « de Perec
https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20220518.OBS58603/40-ans-apres-sa-mort-perec-en-ses-lieux.html?M_BT=69915696813318
Éviter
les écureuils
les chauves-souris
les pantalons
les lions
les caïmans en sortie de jeûne
Éviter
les écureuils
les chauves-souris
les pangolins
les lions
les caïmans en sortie de jeûne
Ma mère, aimable femme, disait souvent quand nous n’écoutions pas ou ne suivions pas les conseils: » cause à mon cul, ma tête est malade. ».
@ 85% au contage
bah, tu nous racontes des histoires à faire peur aux z’enfants, t’as pas bin pris le pli,
» Dans la même page, Perec parle de l’errance pour dire qu’elle est son « propos essentiel » (« Les Errants », titre de mon premier roman, le navire démâté, etc.) : l’errance et son envers : la recherche du lieu. Partant de l’errance et de cette recherche du lieu, il en vient à narrer un souvenir que l’on peut qualifier de kafkaïen : »
il y a un poème sur cette page sur Perec
Éviter
les écureuils
les chauves-souris
les pangolins
les lions
les caïmans en sortie de jeûne
https://www.thisiscolossal.com/2022/05/dhritiman-mukherjee-gharial-photos/
3 fois, l’est mieux… !
lorsque PEREC 2CRIT/
Il y écrit : « Travail = torture ».
EVOQUE-T- IL tripalium?
@pablo
Ces vers dans la chanson que vous citez
« Pasa la vida igual que pasa la corriente
Del río cuando busca el mar »
qu’on ne peut pas lire sans penser au Pont Mirabeau
« L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente »
Tripalium ou Trepalium (dérivé des racines latines, « tri / tres » et « palis » – littéralement, « trois pieux »), est un terme latin considéré comme faisant référence à un instrument de torture composé de trois barres de bois (description basée sur son sens littéral). Il est fréquemment considéré comme étant l’origine étymologique du mot « travail » en français ainsi que de son équivalent dans de nombreuses langues latines mais cette parenté étymologique est largement contestée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tripalium
Tripalium, une étymologie populaire… mais fausse
https://www.penserletravailautrement.fr/mf/2016/09/tripalium.html
» cause à mon cul, ma tête est malade. »
ta mère avait dla conversation béré
la france par derrière..du rose tout craché encore..
Non.
Le transsibérien en Mandchourie, pas encore explore.
C’est un pote à moi, tout râblé.
Zoonose.
les ceuxlà qu’enculent les mouches y ont jamais rien..c’est pas juss
exploré
« no me rompas las pelotas »
C’est à quoi se réduit mon espagnol !
« dérivé des racines latrines » ?
Les vespasiennes !
Georges Brassens « Auprès de mon arbre » | Archive INA
https://www.google.com/search?gs_ssp=eJzj4tFP1zcsNjAtyTJOijdg9JJNKkosLk7NK1ZILC0oOryiWCElVSE3P08hsSipKBUAVjEP5Q&q=brassens+aupr%C3%A8s+de+mon+arbre&oq=BRASSENS+&aqs=chrome.8.69i57j46i131i433j46i512l2j0i512j0i433i512j46i512l3j0i271.29935j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
dire que tu ne connaitras jamais la pipe espagnol baroz..t’as pas bsoin d’ça pour mourrir idiot mais ça agrave ton cas
@et alii
d’après le très fiable dictionnaire étymologique de Bloch Warburg « travail » vient sans conteste de tripalium l’instrument de torturefait de trois pieux
mais la forme qui aurait du en découler par evolution phonétique normale aurait dû être « trevail » devenu travail par contagion avec les derives du nom ancien de la poutre, comme travée .
Et puis ce serait dommage de se priver d’une étymologie qui en dit long sur la conception du travail dans l’antiquité tardive
Un de mes poèmes préférés
https://www.youtube.com/watch?v=hMVX0iMe0nk
Bouguereau et Cannonball A. mais non, pas merci merci ; mais, miséricorde, miséricorde !
DHH, je n’ai pas la possibilité de lire cet article justifiant la « contestation »:
[3] André Eskanazy, « L’étymologie de « travail » », Romania, 2008, tome 126, n° 3-4, pages 296-372. Citation p 307.
peut-être est-ce encore un horrible complot achkénaze ?
VOUS VOUS FEREZ SUREMENT UN PLAISIR d’ELUCIDER
cette affaire pour la RDL, ce serait dommage de se priver de ce débat!
Oui, « Un homme qui dort » de Georges Perec, est un véritable poème en prose, qui se dit et s’écoute :
« Tu restes dans ta chambre, sans manger, sans lire, presque sans bouger. Tu regardes la bassine, l’étagère, tes genoux, ton regard dans le miroir fêlé, le bol, l’interrupteur. Tu écoutes les bruits de la rue, la goutte d’eau du robinet du palier, les bruits de ton voisin, ses raclements de gorge, les tiroirs qu’il ouvre et ferme, ses quintes de toux, le sifflement de sa bouilloire. Tu suis, sur le plafond, la ligne sinueuse d’une mince fissure, l’itinéraire inutile d’une mouche, la progression presque repérable des ombres.
Ceci est ta vie. Ceci est à toi. (…)
Tu ne sors qu’à la nuit tombée, comme les rats, les chats et les monstres. Tu traînes dans les rues, tu glisses dans les petits cinémas crasseux des Grands Boulevards. Parfois, tu marches toute la nuit ; parfois tu dors tout le jour.
Tu es un oisif, un somnambule, une huître. Les définitions varient selon les heures, selon les jours, mais le sens reste à peu près clair : tu te sens peu fait pour vivre, pour agir, pour façonner ; tu ne veux que durer, tu ne veux que l’attente et l’oubli.
La vie moderne apprécie généralement peu de telles dispositions : autour de toi tu as vu, de tout temps, privilégier l’action, les grands projets, l’enthousiasme : homme tendu en avant, homme les yeux fixés sur l’horizon, homme regardant droit devant lui. Regard limpide, menton volontaire, démarche assurée, ventre rentré. La ténacité, l’initiative, le coup d’éclat, le triomphe tracent le chemin trop limpide d’une vie trop modèle, dessinent de sacro-saintes images de la lutte pour la vie. Les pieux mensonges qui bercent les rêves de tous ceux qui piétinent et s’embourbent, les illusions perdues des milliers de laissés-pour-compte, ceux qui sont arrivés trop tard, ceux qui ont posé leur valise sur le trottoir et se sont assis dessus pour s’éponger le front. Mais tu n’as plus besoin d’excuses, de regrets, de nostalgies. Tu ne rejettes rien, tu ne refuses rien. Tu as cessé d’avancer, mais c’est que tu n’avançais pas, tu ne repars pas, tu es arrivé, tu ne vois pas ce que tu irais faire plus loin : il a suffi, il a presque suffi, un jour de mai où il faisait trop chaud, de l’inopportune conjonction d’un texte dont tu avais perdu le fil, d’un bol de Nescafé au goût soudain trop amer, et d’une bassine de matière plastique remplie d’une eau noirâtre où flottaient six chaussettes, pour que quelque chose se casse, s’altère, se défasse, et qu’apparaisse au grand jour – mais le jour n’est jamais grand dans la chambre de bonne de la rue Saint-Honoré – cette vérité décevante, triste et ridicule comme un bonnet d’âne, lourde comme un dictionnaire Gaffiot : tu n’as pas envie de poursuivre, ni de te défendre, ni d’attaquer. (…)
Ce qui te trouble, ce qui t’émeut, ce qui te fait peur, mais qui parfois t’exalte, ce n’est pas la soudaineté de ta métamorphose, c’est au contraire, justement, le sentiment vague et lourd que ce n’en est pas une, que rien n’a changé, que tu as toujours été ainsi, même si tu ne le sais qu’aujourd’hui : ceci, dans la glace fêlée, n’est pas ton nouveau visage, ce sont les masques qui sont tombés, la chaleur de ta chambre les a fait fondre, la torpeur les a décollés. Les masques du droit chemin, des belles certitudes. Pendant vingt-cinq ans, n’as-tu rien su de ce qui aujourd’hui est déjà l’inexorable ? Dans ce qui te tient lieu d’histoire, n’as-tu jamais vu de failles ? Les temps morts, les passages à vide. Le désir fugitif et poignant de ne plus entendre, de ne plus voir, de rester silencieux et immobile. Les rêves insensés de solitude. Amnésique errant au Pays des Aveugles : rues larges et vides, lumières froides, visages muets sur lesquels glisserait ton regard. Tu ne serais jamais atteint. »
D’un texte l’autre…
@et alii
cet Askenazi je le connais bien pour avoir ete sa consdisciple pendant un an au college sevigné .
il est tout ce qu’il y a de plus sefarad , né au Maroc , enfant de parents venus d’Algerie , et qui se croyaient en toute bonne foi français, mais qui ne l’étaient pas, parce que leurs ascendants ne vivaient pas en Algérie au moment du décret Cremieux
De sorte que, lorsque Askinazi a ete recu a l’agreg de grammaire, on s’est aperçu, que ne pouvant se prévaloir ni du droit du sol ni du droit du sang, il ne pouvait être un fonctionnaire français, et donc être considère comme agrégé et notamment être nommé comme tel à un poste d’enseignement ,
il a fait ultérieurement son chemin dans l’université après naturalisation et doctorat
Tel que je l’ai connu le personnage , du genre qui sait tout ,mais qui va au fond des choses et y reste, et se montre incapable de prendre de la hauteur par des approches synthétiques des questions de langue ,j’ai a priori une certaine reticence a prendre en compte venant de sa part une contestation du Bloch Warburg
ne dit-on pas en anglais TA pour « merci »?
—
Effectivement, et alii, mais c’est une forme familière considérée comme assez ‘désinvolte’, qui provient de la langue des enfants.
—
Burbank etc. est de 1920, dear Phil.
—
Rien de plus chillant que les sermons sanctimonieux sur la-poésie-ceci, la-poésie-cela que d’aucuns ne peuvent s’empêcher d’asséner urbi et orbi et qui forcent Vladimir à contre attaquer illico presto:
Sortez, promeneurs,les mains de vos poches!
Empoignez bombes, poignards ou pavés,
et si par hasard vous êtes nés manchots,
venez quand même et foncez front baissé!
– Maïakovski, le Иuage en pantalon
je plaisantais un peu quand même, DHH, et n’ai aucune
opinion a priori sur cet article tres cité de cet « askenazi » au nom « trompeur »? mais Dieu me garde d’oser demander un « travail » -de surplomb apparemment? – je crois que tout le monde connaît cette histoire de tripalium à en juger part
https://blogs.mediapart.fr/flebas/blog/240316/l-arnaque-de-l-etymologie-du-mot-travail
au fond, cela m’amuse, et je ne serais pas étonnée
d’apprendre que Perec en aurait souri
excuses :en juger par
Rien de plus chillant que les sermons grandiloquents des pseudo révolutionnaires qui vous disent comment faire la révolution :
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
-Arthur Rimbaud, Ma (Bo)Bohème
Bloch Warburg: je crois que Lacan le sortait de ses manches comme un prestidigitateur un lapin d’un chapeau!
Vous,
qui ne pensez jamais qu’à une chose
– « est-ce que je danse
avec brio »
– voyez comme je m’amuse,
moi,
souteneur et tricheur des casinos!
Affublé d’accoutrements impossibles,
J’irai par la terre
pour plaire et enflammer,
et conduirai devant moi en laisse
Napoléon comme un petit basset.
« World Bee Day — 20 May »
un simple chien
qui marche seul sur un trottoir chaud en
été
donne l’impression d’avoir les pouvoirs
de dix mille dieux.
Pourquoi donc ?
– Charles Bukowski, ‘Dog’
@et alii
je suis allée voir l’article de mediapart que vous citez;il est à mes yeux faussement savant et hautement fantaisiste car j’y ai reperé des énormités au egard des lois de l(‘evolution phonetique
l’approche basique de bloch warburg,evolution de tripalium puis contagion par la racine de la poutre ,celle qu’on trouve dans l’anglais travel notamment convient mieux à mon besoin de simplicité
l’impression donnée par ct article c’est, une volonté de triturer l’etymomogie dans un but quasi politique de montrer l’absence de lien ayant existé dans l’imaginaire collectif entre travail et torture
Marianne Moore, The Pangolin
Another armored animal – scale
lapping scale with spruce-cone regularity until they
form the uninterrupted central
tail row! This near artichoke with head and legs and
grit-equipped gizzard,
the night miniature artist engineer is,
yes, Leonardo da Vinci’s replica –
impressive animal and toiler of whom we seldom hear.
Armor seems extra. But for him,
the closing ear-ridge –
or bare ear licking even this small
eminence and similarly safe
contracting nose and eye apertures
impenetrably closable, are not; – a true ant-eater,
not cockroach-eater, who endures
exhausting solitary trips through unfamiliar ground at night,
returning before sunrise; stepping in the moonlight,
on the moonlight peculiarly, that the outside
edges of his hands may bear the weight and save the claws
for digging. Serpentined about
the tree, he draws
away from danger unpugnaciously,
with no sound but a harmless hiss; keeping
the fragile grace of the Thomas-
of-Leighton Buzzard Westminster Abbey wrought-iron vine, or
rolls himself into a ball that has
power to defy all effort to unroll it; strongly intailed, neat
head for core, on neck not breaking off, with curled-in feet.
Nevertheless he has sting-proof scales; and nest
of rocks closed with earth from inside, which he can thus
darken.
Sun and moon and day and night and man and beast
each with a splendor
which man in all his vileness cannot
set aside; each with an excellence!
« Fearful yet to be feared, » the armored
ant-eater met by the driver-ant does not turn back, but
engulfs what he can, the flattered sword-
edged leafpoints on the tail and artichoke set leg-and body-plates
quivering violently when it retaliates
and swarms on him. Compact like the furled fringed frill
on the hat-brim of Gargallo’s hollow iron head of a
matador, he will drop and will
then walk away
unhurt, although if unintruded on,
he cautiously works down the tree, helped
by his tail. The giant-pangolin-
tail, graceful tool, as prop or hand or broom or ax, tipped like
an elephant’s trunk with special skin,
is not lost on this ant-and stone-swallowing uninjurable
artichoke which simpletons thought a living fable
whom the stones had nourished, whereas ants had done
so. Pangolins are not aggressive animals; between
dusk and day they have the not unchain-like machine-like
form and frictionless creep of a thing
made graceful by adversities, con-
versities. To explain grace requires
a curious hand. If that which is at all were not forever,
why would those who graced the spires
with animals and gathered there to rest, on cold luxurious
low stone seats – a monk and monk and monk – between the
thus
ingenious roof-supports, have slaved to confuse
grace with a kindly manner, time in which to pay a debt,
the cure for sins, a graceful use
of what are yet
approved stone mullions branching out across
the perpendiculars? A sailboat
was the first machine. Pangolins, made
for moving quietly also, are models of exactness,
on four legs; on hind feet plantigrade,
with certain postures of a man. Beneath sun and moon, man
slaving
to make his life more sweet, leaves half the flowers worth
having,
needing to choose wisely how to use his strength;
a paper-maker like the wasp; a tractor of foodstuffs,
like the ant; spidering a length
of web from bluffs
above a stream; in fighting, mechanicked
like to pangolin; capsizing in
disheartenment. Bedizened or stark
naked, man, the self, the being we call human, writing-
master to this world, griffons a dark
« Like does not like like that is obnoxious »; and writes error
with four
r’s. Among animals, one has a sense of humor.
Humor saves a few steps, it saves years. Uningnorant,
modest and unemotional, and all emotion,
he has everlasting vigor,
power to grow,
though there are few creatures who can make one
breathe faster and make one erecter.
Not afraid of anything is he,
and then goes cowering forth, tread paced to meet an obstacle
at every step. Consistent with the
formula – warm blood, no gills, two pairs of hands and a few hairs
– that
is a mammal; there he sits in his own habitat,
serge-clad, strong-shod. The prey of fear, he, always
curtailed, extinguished, thwarted by the dusk, work partly
done,
says to the alternating blaze,
« Again the sun!
anew each day; and new and new and new,
that comes into and steadies my soul. »
Today marks the beginning of Ireland’s Presidency of the Council of Europe! 🇮🇪🇪🇺
Le clip vidéo du Ministère des Affaires étrangères irlandais débute par ces quelques vers de Seamus Heaney, un des grands poètes du Nord de l’île, à propos des accords de paix de 1998:
»
But then, once in a lifetime
The longed-for tidal wave
Of justice can rise up…
Tweet. MMS, Mohamed Mbougar Sarr, consacré partout.
L’occasion de rappeler un passage amusant de son roman, » la plus secrète mémoire des hommes » où, étudiant, la poésie était une arme de séduction massive, surtout declamee en hendecasyllabes…
Et puis l’ombre portée du » maitre » Senghor, goncourtisé lui aussi, d’une certaine manière.
« L’ouragan arrache tout autour de moi
Et l’ouragan arrache en moi feuilles et paroles futiles.
Des tourbillons de passion sifflent en silence
Mais paix sur la tornade sèche, sur la fuite de l’hivernage!
Toi Vent ardent Vent pur, Vent-de-belle-saison, brûle toute fleur toute pensée vaine
Quand retombe le sable sur les dunes dit cœur.
Servante, suspends ton geste de statue et vous enfants, vos jeux et vos rires d’ivoire.
Toi, qu’elle consume ta voix avec ton corps, qu’elle sèche parfum de ta chair
La flamme qui illumine ma nuit, comme une colonne et comme une palme.
Embrase mes lèvres de sang, Esprit, souffle sur les cordes de ma kôra
Que s’élève mon chant, aussi pur que l’or de Galam. »
« Le travail est une vraie torture » disait l’oligarque, « la torture est un vrai travail » lui répondit son bourreau, en souriant d’aise !
« Pourquoi donc ? »
Parce que Charles Bukowski est bourré !
tout le monde que C Taubira était proche de la poésie:
Dans sa chambre d’ado, Gaël Faye avait un poster de Christiane Taubira. Aujourd’hui, alors qu’il est devenu un auteur et un musicien confirmé, il chante un poème poignant que lui a confié l’ancienne ministre de la justice. Magnifique.
Intitulé Seuls et vaincus, ce poème s’adresse aux racistes à qui l’Histoire, Christiane Taubira en est convaincue, finira par donner tort. Définitivement.
Regardez, et écoutez (final chanté par Mélissa Laveaux) : video
https://positivr.fr/christiane-taubira-seuls-vaincus-gael-faye-poeme-racisme/
tout le monde sait
« evolution de tripalium puis contagion par la racine de la poutre ,celle qu’on trouve dans l’anglais travel notamment convient mieux à mon besoin de simplicité: »
Tant que ça dérive pas sur un boulot de travelo.
… reste pas un peu de thé, par hasard ?
La réalité est une illusion provoquée par une déficience alcoolique chronique, Baroz.
Buko participait de la musique des sphères tout en se prenant les pieds dans le tapis volant.
taubira:
La chanson, aussi, occupe une place essentielle. Nougaro vous permet même de vous moquer d’un raciste dans un bus, quand vous lui opposez la chanson « Armstrong ». L’humour comme antidote au racisme ?
Christiane Taubira. Sans aucun doute. Et c’est la puissance de la poésie ! Elle vous élève tellement que vous voyez en surplomb la connerie du racisme. La poésie m’a rendue invincible. Grâce à elle, j’ai des armes intérieures dont on ne se doute pas. La poésie sera toujours supérieure aux couillons ! Elle rétablit l’échelle. Une voix pour ne pas être faible. C’est important. Nina Simone, Jean Ferrat, Georges Brassens… La voix de Billie Holiday… Le seul fait qu’elle chante malgré cette souffrance insondable, cela veut dire qu’il y a encore une voix qui peut s’élever. Tout cela a nourri mon invincibilité. Je l’ai décrété. J’ai un tempérament de défi. Et je l’ai construit grâce à ces artistes.
L’Irlande je n’aime pas. Je n’y mettrai jamais les pieds. Ni à Grenoble.
Bon dans quelques instants vous allez apprendre que je suis Ministre.
cavafy:
« Qu’attendons-nous, rassemblés sur l’agora?
On dit que les Barbares seront là aujourd’hui.
Pourquoi cette léthargie, au Sénat?
Pourquoi les sénateurs restent-ils sans légiférer?
Parce que les Barbares seront là aujourd’hui.
À quoi bon faire des lois à présent?
Ce sont les Barbares qui bientôt les feront.
Pourquoi notre empereur s’est-il levé si tôt?
Pourquoi se tient-il devant la plus grande porte de la ville,
solennel, assis sur son trône, coiffé de sa couronne?
Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
et que notre empereur attend d’accueillir
leur chef. Il a même préparé un parchemin
à lui remettre, où sont conférés
nombreux titres et nombreuses dignités.
Pourquoi nos deux consuls et nos préteurs sont-ils
sortis aujourd’hui, vêtus de leurs toges rouges et brodées?
Pourquoi ces bracelets sertis d’améthystes,
ces bagues où étincellent des émeraudes polies?
Pourquoi aujourd’hui ces cannes précieuses
finement ciselées d’or et d’argent?
Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
et que pareilles choses éblouissent les Barbares.
Pourquoi nos habiles rhéteurs ne viennent-ils pas à l’ordinaire prononcer leurs discours et dire leurs mots?
Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
et que l’éloquence et les harangues les ennuient.
Pourquoi ce trouble, cette subite
inquiétude? – Comme les visages sont graves!
Pourquoi places et rues si vite désertées?
Pourquoi chacun repart-il chez lui le visage soucieux?
Parce que la nuit est tombée et que les Barbares ne sont pas venus
et certains qui arrivent des frontières
disent qu’il n’y a plus de Barbares.
Mais alors, qu’allons-nous devenir sans les Barbares?
Ces gens étaient en somme une solution. »
Pablo n’est pas revenu. Il ne fait que passer.
Une bonne chanson ne fait pas forcément un bon poème et inversement…
Il m’a demandé de vous le préciser. Parce que bon. Une fois ça passe, deux fois ça passe encore mais après…
Cavafy et Pessoa, et alii !
Deux incontournables…
Soit dit en passant.
Pas juifs, mais passablement homo !
Avant, il passait uniquement pour causer à son pote C.haloux, D. !
Le sigle le plus long est LGBTTQQIAAP : lesbian, gay, bisexual, transgender, transexual, queer, questioning (des personnes qui se questionnent sur leur sexualité), intersex, asexual, allies (les alliés hétérosexuels de la cause), pansexuels (qui revendiquent une attirance pour n’importe quel genre). On voit parfois aussi en anglais apparaître un O, pour «other» (les autres).
@ DHH
La comparaison de la vie, l’amour, le bonheur, etc, avec l’eau du fleuve qui passe (vers la mer) doit être l’une des plus vieilles de la poésie universelle.
Arrivés ici, tout espagnol moyennement cultivé citerait les vers des « Coplas por la muerte de su padre » de Jorge Manrique (c. 1440-1479), l’un des poèmes les plus célèbres (à juste titre) de la longue histoire de la poésie espagnole, qui disent:
« Nuestras vidas son los ríos
que van a dar en la mar,
que es el morir… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stances_sur_la_mort_de_son_p%C3%A8re
« no me rompas las pelotas »
C’est à quoi se réduit mon espagnol !
Jazzi dit:
Jamais entendue l’expression. J’ai entendu (et dit) « no me toques las pelotas » et surtout « no me toques los coj… », mais avec le verbe romper, jamais.
FERNANDO PESSOA
« Je suis aujourd’hui un ascète dans ma religion. Une tasse de café, une cigarette, et mes rêves peuvent parfaitement prendre la place du ciel et de ses étoiles, du travail, de l’amour, et même de la beauté ou de la gloire. Je n’ai pour ainsi dire aucun besoin de stimulants. Mon opium, je le trouve dans mon âme.
[…]
Fumer un cigare de prix et rester les yeux fermés – c’est cela, la richesse.
Comme un qui revient à l’endroit où il a passé sa jeunesse, je réussis, grâce à une simple cigarette à bon marché, à revenir tout entier à cet endroit de ma vie où j’avais l’habitude de fumer ce genre de cigarette. Et grâce à l’arôme léger de la fumée, tout le passé me redevient vivant. »
(« Le livre de l’intranquillité », traduit du portugais par Françoise Laye)
Perso, c’est Apollinaire que je célèbrerai comme poète français du vingtième, et sans doute la chanson du mal aimé. Ou,s’il fallait un seul vers : « mon verre s’est brisé comme un éclat de rire », avec de la clarinette klezmer dessous .. et vous ?
Un peu de pure poésie pour toi, Pablo75 !
https://www.bing.com/videos/search?q=«+no+me+rompas+las+pelotas+»&view=detail&mid=D04C4115069CDB83D733D04C4115069CDB83D733&FORM=VIRE
CONSTANTIN CAVAFY
UN VIEILLARD
Un vieillard est assis dans l’arrière-salle du café bruyant, penché sur une table, avec un journal devant lui pour toute compagnie.
Du fond de sa triste vieillesse méprisée, il songe qu’il a bien peu joui des années où il avait de la force, de l’éloquence et de la beauté.
Il sait qu’il a beaucoup vieilli, il le sent, il le voit. Mais il lui semble qu’hier encore il était jeune. Combien court lui paraît cet intervalle !
Il se dit qu’il fut trop crédule (quelle folie !) ; il a trop écouté la menteuse sagesse qui lui murmurait : « Demain… Tu as bien le temps ! »
Il se souvient d’élans refrénés, d’innombrables joies sacrifiées. Maintenant, chaque occasion perdue nargue sa sotte prudence.
Mais trop de pensées et de souvenirs étourdissent le vieillard. Il s’endort appuyé à la table du café.
SUR LE SEUIL DU CAFE
Un mot dit près de moi a dirigé mon attention vers le seuil du café. Et j’ai vu ce bel être qu’Eros semblait avoir mis toute son expérience à façonner, formant avec délices ses membres harmonieux, dressant sa haute taille sculpturale, modelant avec émotion son visage, et laissant, du seul attouchement de ses mains, une séduction sur le front, sur les yeux, sur les lèvres…
DEUX JEUNES HOMMES, ENTRE
VINGT-TROIS ET VINGT-QUATRE ANS
Depuis dix heures et demie, il est au café ; il s’attend à le voir entrer d’une minute à l’autre. Mais minuit arrive : il attend toujours. Une heure et demie déjà : le café s’est vidé presque complètement. Il est las de lire machinalement les journaux. Il ne lui reste qu’un seul de ses malheureux trois shillings. Il a dépensé les autres en café et en cognac ; il a fumé toutes ses cigarettes au cours de cette interminable attente. Ce long retard l’épuise, car, sitôt seul, il se prend à réfléchir amèrement à sa vie dévoyée.
Mais, dès qu’il voit entrer son camarade, fatigue, ennui, idées noires se dissipent instantanément.
L’autre lui apporte une nouvelle inespérée : il a gagné soixante livres dans une maison de jeu.
Leurs charmants visages, leurs belles jeunesses, l’ardent amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre se ravivent, se vivifient, se raniment grâce aux soixante livres de la maison de jeu.
Et, pleins de force et de joie, excités,beaux à voir, ils se rendent, non dans le sein de leurs honorables familles (qui d’ailleurs n’en veulent même plus), mais dans une maison mal famée très spéciale et d’eux très bien connue. Ils demandent une chambre et des boissons chères ; ils boivent de nouveau. Et quand les boissons coûteuses sont épuisées, et qu’il est près de quatre heures du matin, ils s’abandonnent au plaisir, heureux.
JEUNE ECRIVAIN ÂGE DE VINGT-QUATRE ANS
Et maintenant, mon esprit, œuvre si tu peux…
Une jouissance incomplète l’épuise, sape ses forces. Il baise chaque jour le visage aimé, ses mains effleurent sans cesse le corps exquis. Il n’a jamais éprouvé passion si brûlante. Mais la parfaite réalisation de l’amour manque, et l’accomplissement qui doit être désiré de part et d’autre avec une égale ardeur.
(Ils ne sont pas semblablement adonnés à ces anormales voluptés. Lui seul est complètement asservi.)
Et cet état l’épuise, lui enlève toute force. De plus, il est sans travail, circonstance aggravante. Il emprunte à grand-peine de petites sommes (parfois il les mendie presque) et il vivote. Il baise les lèvres aimées ; il jouit de ce corps délicieux qui, il le sent bien, se contente de ne pas refuser. Puis il boit ; il fume ; il erre tout le jour de café en café, traînant avec dégoût le sentiment de sa vaine beauté… Et maintenant, mon esprit, œuvre si tu peux.
(« Poèmes », traduction par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras)
clopine,pour vous dire bonjour avec un seul vers aujourd’hui,
« et l’unique cordeau des trompettes marines »
peut-être renato pourra-t-il expliciter ?
BONNE SUITE
Bon ben je suis pas nommé. Franchement, tant mieux.
Il ya deux ministres de transition : écologique et énergétique. On y comprend plus rien.
Today marks the beginning of Ireland’s Presidency of the Council of Europe! 🇮🇪🇪🇺
Enfin, ça va nous changer un brin de la proverbiale incompétence de feu, la française… ! et la reine qui va casser sa pipe à bulles espagnole –
Et l’aut’ bloumikhov qui supporte pas l’autopoieskov qui nous met du Bukov, du Maïakov et du Heaneykov. Sont touss dev’nus maboulkov ?
Le peu d’espagnol que tu sais ne vaut rien mon pauvre JB !
Van Morrison interprétant avec les Chieftains ‘On Raglan Road’, fameux poème de Patrick Kavannagh, (l’un des intiateurs de la version moderne du Bloomsday, avec Brian O’Nolan, aka Flann O’Brien & Myles na Gopaleen)
https://www.youtube.com/watch?v=cLCYH36ahpE
La version du très regretté Luke Kelly, au banjo, suivra.
NB: pour les afficcionados, Van The Man sera à Juan-les-Pins cet été. Yipee!
Un peu de pure poésie…
Jazzi dit:
C’est un argentin. Si j’étais allé en Argentine peut-être j’aurais entendu « no me rompas las pelotas ».
Elizabeth Bishop, Invitation To Miss Marianne Moore
From Brooklyn, over the Brooklyn Bridge, on this fine morning,
please come flying.
In a cloud of fiery pale chemicals,
please come flying,
to the rapid rolling of thousands of small blue drums
descending out of the mackerel sky
over the glittering grandstand of harbor-water,
please come flying.
Whistles, pennants and smoke are blowing. The ships
are signaling cordially with multitudes of flags
rising and falling like birds all over the harbor.
Enter: two rivers, gracefully bearing
countless little pellucid jellies
in cut-glass epergnes dragging with silver chains.
The flight is safe; the weather is all arranged.
The waves are running in verses this fine morning.
Please come flying.
Come with the pointed toe of each black shoe
trailing a sapphire highlight,
with a black capeful of butterfly wings and bon-mots,
with heaven knows how many angels all riding
on the broad black brim of your hat,
please come flying.
Bearing a musical inaudible abacus,
a slight censorious frown, and blue ribbons,
please come flying.
Facts and skyscrapers glint in the tide; Manhattan
is all awash with morals this fine morning,
so please come flying.
Mounting the sky with natural heroism,
above the accidents, above the malignant movies,
the taxicabs and injustices at large,
while horns are resounding in your beautiful ears
that simultaneously listen to
a soft uninvented music, fit for the musk deer,
please come flying.
For whom the grim museums will behave
like courteous male bower-birds,
for whom the agreeable lions lie in wait
on the steps of the Public Library,
eager to rise and follow through the doors
up into the reading rooms,
please come flying.
We can sit down and weep; we can go shopping,
or play at a game of constantly being wrong
with a priceless set of vocabularies,
or we can bravely deplore, but please
please come flying.
With dynasties of negative constructions
darkening and dying around you,
with grammar that suddenly turns and shines
like flocks of sandpipers flying,
please come flying.
Come like a light in the white mackerel sky,
come like a daytime comet
with a long unnebulous train of words,
from Brooklyn, over the Brooklyn Bridge, on this fine morning,
please come flying.
On prend presque les mêmes, Le Maire, Darmanin, Dupond-Moretti.
Exit « Maman travaille » ouf !
Deux ministres important pour la rdl:
Le prof qui est devenu ministre de l’éduc’ nat.
Et la ministre de la culture, qui n’aura pas a se fouler pour en faire plus que notre Roselyne nationale.
@Clopine
Bonjour clopine
contente de vous lire et ravie que nous nous retrouvions sur nos poèmes de prédilection (pour le XXeme siecle bien sur)
Une très belle chanson sur un très beau sonnet d’amour (homosexuel) d’Antonio Gala, l’un des meilleurs poètes espagnols vivants (il a 91 ans), même s’il est moins connu comme poète que comme dramaturge, romancier et journaliste.
Clara Montes – Tú me abandonarás en primavera
https://www.youtube.com/watch?v=dYswZpKAeE4&ab_channel=ClaraMontes-Topic
Tú me abandonarás en primavera,
cuando sangre la dicha en los granados
y el secadero, de ojos asombrados,
presienta la cosecha venidera.
Creerá el olivo de la carretera
ya en su rama los frutos verdeados.
Verterá por maizales y sembrados
el milagro su alegre revolera.
Tú me abandonarás. Y tan labriega
clareará la tarde en el ejido,
que pensaré: Es el día lo que llega.
Tú me abandonarás sin hacer ruido,
mientras mi corazón salpica y juega
sin darse cuenta de que ya te has ido.
@ DHH
Antonio Gala est l’auteur de deux des plus beaux vers écrits en espagnol au XXe s., dans lesquels il prend le contrepied de la vieille comparaison de l’eau qui passe, dont on parlait plus haut:
«Aún eres mío, porque no te tuve.
Cuánto tardan, sin ti,
las olas en pasar…»
Sur A.Gala
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonio_Gala
après MMS, qui séduit tous les publics (sauf sur la rdl, où on se compte sur les doigts d’une main à avoir lu et aimé son roman Goncourt, mais bon y ‘a beaucoup de vieux et vieilles mâles blancs ici) voilà un ministre qui va faure jazzer.
» Il aurait pu rester ce prof qui passe des vinyles de jazz à ses étudiants. Toujours en jeans, jamais de cravate, fluent en anglais, hyperpointu sur l’histoire sociale des Etats-Unis. « Il ambiance ses cours avec un côté MC [master of ceremony], témoigne sa collègue de Sciences Po l’historienne Emmanuelle Loyer. Les élèves adorent. » Un cousin d’Amérique, Noir mais pas tout à fait, cool en toutes circonstances. Ses modèles sont saxophonistes, écrivains – Aimé Césaire, le poète de la négritude, est son idole.
Mais Pap Ndiaye n’est pas musicien, « malheureusement », ni auteur de littérature – « ma sœur, Marie, a pris le job ». C’est un historien, dont la petite histoire a croisé la grande. « A 25 ans, j’ai réalisé que j’étais Noir », dit-il. C’était il y a plus d’un quart de siècle, sur un campus américain. Sa « noiritude », dirait-on aujourd’hui, ne l’a plus laissé tranquille. »
Pap Ndiaye, frère de Marie, est le plus fin connaisseur de l’histoire des Noirs américains depuis le grand Michel Fabre, ami de Richard Wright.
J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec lui de Richard Wright, justement.
Mes voeux de réussite l’accompagnent. Après Blanquer-le-destroyer, ça ne peut qu’aller mieux.
Tout ce qui irrite Mapine Lareine est le bienvenu.
Du solide au Quai.
Rdv après le 2e tour.
Mes voeux de réussite l’accompagnent. Après Blanquer-le-destroyer, ça ne peut qu’aller mieux.
The Negro Speaks of Rivers
By Langston Hughes
I’ve known rivers:
I’ve known rivers ancient as the world and older than the flow of human blood in human veins.
My soul has grown deep like the rivers.
I bathed in the Euphrates when dawns were young.
I built my hut near the Congo and it lulled me to sleep.
I looked upon the Nile and raised the pyramids above it.
I heard the singing of the Mississippi when Abe Lincoln went down to New Orleans, and I’ve seen its muddy bosom turn all golden in the sunset.
I’ve known rivers:
Ancient, dusky rivers.
My soul has grown deep like the rivers.
Je songe au « If » de Kipling que Claude Aveline avait placardé à l’entrée du Musée de l’homme en juillet 40.
Je dirais même plus, » Après Blanquer-le-destroyer… »
Pap.
Suite à un contrôle virulent d’identité dans le métro parisien, Gare de l’est ?, dégoûté, il a quitté Paris pour s’installer à Berlin.
Sa soeur Marie avec son époux aussi
.
lundi matin il lui faudra remettre l’enseignement des maths au lycée, ce serait un geste poétique.
Perpendiculaire
Facile est de dire
Que je tombe à pic.
Mais c’est aussi sur moi
Que l’autre tombe à pic.
Eugène Guillevic
Pap N’Diaye et Darmanin, ça va être chaud.
Obligé de sortir ses papiers à chaque fois que Darmalin lui fait un contrôle au faciès.
Fenoglio traducteur de Pavese, Last blues, to be read some day
‘T was only a flirt
you sure did know —
some one was burt
long time ago.
All is the same
time has gone by —
some day you came
some day you’Il die.
Some one has died
long time ago —
some one who tried
but didn’t know.
Fu soltanto un flirt
Tu certo lo sapevi —
Qualcuno fu ferito
Tempo, tempo fa.
Tutto è lontano
Il tempo è passato —
Un giorno venisti
Un giorno morirai.
Qualcuno è morto
Tempo, tempo fa —
Qualcuno che tentò
Ma che non seppe.
Pap N’Diaye
–
In French: Ndiaye.
» le plus fin connaisseur », si c’est comme pour l’autre qu’etait finalement plus antisémite et maurassien que solaire, je me méfie de ce qui mesurent leurs admirations et leur » savoir » a la qualité du gueuleton, où ils gloutonnent.
Pap Ndiaye ne sera pas resté longtemps près de chez moi !
« L’année dernière, l’universitaire agrégé d’histoire avait été nommé à la tête du Palais de la Porte Dorée, et dirige notamment le Musée national de l’immigration. »
LE PRINTEMPS/
I have a Bird in spring
WhIch for myself doth singThe spnng decoys.
And as the summer nears –
And as the Rose appears,
Robin is gone.
Yet do I not repine
Knowing that Bird of mine
Though flown –
Learneth beyond the sea
Melody new for me
And will return. »
E. Dickinson
J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec lui
Avec votre entregent, dear Bloom, vous auriez pu conseiller à la sœurette d’apprendre l’allemand.
NDiaye ou N ‘ Diaye au Senegal ( lire MMS, tiens, au hasard)
Encore un p’tit de darmalin, ce bloomie, qui veut les papires, peut-être.
A quoi sert-il d’être bilingue, si l’on est pas capable de fournir une traduction en français ?
c’est du franchouillard chamingue baroz..tu les contournes et tu les hancules..les anglais serrent les dents et couinent comme dans délivrance..du bonheur qu’elle dirait rosy
Une histoire de famille !
________________
MARIE NDIAYE
Vacance sénégalaise
Fille d’une Française et d’un Sénégalais, Marie NDiaye n’a pas connu son père, retourné vivre dans son pays natal peu après sa naissance. Si ce n’est à l’occasion de rares séjours de vacances longtemps plus tard. Elevée dans un « univers 100 % français », Marie NDiaye à longtemps déclaré que pour elle : « l’origine africaine n’a pas vraiment de sens – sinon qu’on le sait à cause de mon nom et de la couleur de ma peau. » Ce n’est que récemment qu’elle a avoué avoir retrouvé le « chemin du baobab ». Un chemin initié avec Trois femmes puissantes, Prix Goncourt 2009. Jusqu’alors, elle n’avait jamais évoqué l’Afrique, malgré une douzaine de titres à son actif. Dans ce roman, constitué de trois récits, avec un passage de relais entre chacun d’entre eux, elle nous donne à voir, par la grâce flamboyante de son écriture, des personnages au plus intime de leurs pensées : Norha, Fanta et Khady Demba. Trois femmes qui ont particulièrement inspiré cet auteure dont l’étrangeté du style fait écho, entre réel et imaginaire, à sa propre « étrangèreté » au monde ainsi qu’à celle de ses personnages. Dans l’extrait ci-dessous, Norah, la première héroïne du roman, française et avocate, arrivée dans la villa cossue des environs de Dakar à la demande pressante de son père, un homme dont malgré l’autorité lointaine elle a toujours subi le maléfique ascendant, croise pour la première fois l’héroïne du troisième récit, une sorte de « cœur simple » dont on suivra le destin impitoyable, qu’elle affrontera jusqu’au bout avec une impressionnante dignité.
« Cela n’a ni sens ni intérêt d’avoir pour père un homme avec lequel on ne peut littéralement pas s’entendre et dont l’affection a toujours été improbable, songeait-elle une fois de plus, calmement néanmoins, sans plus frémir maintenant de ce sentiment d’impuissance, de colère et de découragement qui la ravageait autrefois lorsque les circonstances lui faisaient cogner du front contre les irrémédiables différences d’éducation, de point de vue, de perception du monde entre cet homme aux passions froides, qui n’avait passé en France que quelques années, et elle-même qui y vivait depuis toujours et dont le cœur était ardant et vulnérable.
Elle était pourtant là, dans la maison de son père, elle était pourtant venue quand il l’avait appelée.
Et cette émotivité qu’il méprisait sans retenue, méprisant avec elle sa propre fille et tout l’Occident avachi et féminisé, si elle en avait été un peu moins pourvue elle aurait trouvé n’importe quel prétexte pour s’éviter un tel voyage – … et tu me ferais honneur et un plaisir insigne en voulant bien, si tes forces te le permettent, te séparer pour un temps plus ou moins long de ta famille pour venir chez moi, ton père, car j’ai à te parler de choses importantes et graves…
Oh, comme elle regrettait déjà d’avoir fléchi, comme elle aspirait à rentrer chez elle, à s’occuper de sa propre vie.
Une mince jeune fille en débardeur et pagne élimé lavait des marmites dans le petit évier de la cuisine.
La table était couverte des plats qui attendaient, comprit Norah, de leur être servis à elle et à son père.
Abasourdie, elle aperçut du poulet rôti, du couscous, du riz au safran, une viande sombre dans une sauce à l’arachide, d’autres mets encore qu’elle devinait sous les couvercles transparents et embués, surabondance qui lui coupa les jambes et se mit déjà à peser sur son estomac.
Elle se glissa entre la table et l’évier et attendit que la jeune fille eût fini, avec peine, de rincer un grand fait-tout.
L’évier était si étroit que les parois du récipient ne cessaient de heurter les bords ou le robinet, et comme il était dépourvu de paillasse la jeune fille devait s’accroupir pour poser à terre, sur un torchon étalé, la vaisselle à égoutter.
Encore une fois, la preuve du médiocre souci qu’avait son père du confort de ses domestiques exaspéra Norah.
Elle se lava les mains rapidement tout en adressant à la jeune fille sourires et petits signes de tête.
Et quand elle lui eut demandé son nom et que la jeune fille, après un temps de silence (comme, songea Norah, pour enchâsser sa réponse dans une monture d’importance), eut déclaré : Khady Demba, la tranquille fierté de sa voix ferme, de son regard direct étonna Norah, l’apaisa, chassa un peu l’irritation de son cœur, la fatigue inquiète et le ressentiment. »
(« Trois femmes puissantes », Editions Gallimard, 2009)
i c’est comme pour l’autre qu’etait finalement plus antisémite et maurassien que solaire
kabloom veut dire que le soleil brillent pour les hantisémites..c’est qu’il est lui l’antisémite..t’es belge térezoune..il brille pas pour les belges
C’est pour ça que j’ai pas lu la soeurette.
Du 100% formaté.
J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec lui de Richard Wright, justement
kabloom y’est toujours a donner des preuves que le monde est mal fait..dédé est à la ramasse havec ses copains martiens vampires
Dear Phil, c’était avant l’émigration à Berlin…à l’époque où nous travaillions à la promotion de « l’intégration » avec Robert Castel et Dominique Soppo et des groupes d’élèves des « quartiers »…
Une autre vie.
Cuando el amor comienza, hay un momento
en que Dios se sorprende
c’est les français qu’on hinventé le ménage à trois pédro..les autres font rien qu’a copiar
Pas trop tard pour devenir bilingue, Baroz, tu as tout le temps pour ça, avant qu’il soit trop tard.
Pour les trados, va voir en bibliothèque, que tu sais habilement piller.
D. dit: à
Bon ben je suis pas nommé. Franchement, tant mieux.
t’aurais pu..mais t’as résisté..t’es con mais t’as un bon fond dédé..pense à rénateau qui cumule..on a telment pitié qu’on a envie d’en écrire un poème qu’il dirait kabloom..ça coute pas trop cher
C’est un argentin. Si j’étais allé en Argentine peut-être j’aurais entendu « no me rompas las pelotas »
mi corazonne..baroz argentin de carcassonne..t’es con mais t’es beau beau beau en même temps baroz..ça se refuse pas
VaS voir…trop occupé à préparer c’te nouvelle mission.
Perso, c’est Apollinaire que je célèbrerai comme poète français du vingtième
t’es une uzurpateuse..la bonne clopine la vraie c’est l’émile quelle préfère..guillaume opine
Nom de nom dit la patronne, qu’ils sont noirs, mais qu’ils sont beaux, Oh !
Sacrebleu, fait la servante tous les six il me les faut, Oh !
@ D. etalii, voir ci-après la composition du nouveau gouvernement du Burkina Fasso :
Premier ministre : Christophe Joseph Marie Dabiré
Ministères d’État
Ministère d’État, Ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants : Moumina Chériff Sy
Ministère d’État, Ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale : Siméon Sawadogo
Ministères
Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération : Alpha Barry
Ministère de la Sécurité : Ousséni Compaoré
Ministère de la Justice, Garde des Sceaux : Bessolé René Bagoro
Ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur : Paul Robert Tiendrebéogo
Ministère de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales : Stanislas Ouaro
Ministère de la Santé : Léonie Claudine Lougué
Ministère de l’Économie, des Finances et du Développement : Lassané Kaboré
Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation : Alkassoum Maïga
Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale : Séni Mahamadou Ouédraogo
Ministère du Développement de l’économie numérique et des Postes : Hadja Fatimata Ouattara
Ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement : Remis Fulgance Dandjinou
Ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles : Salifou Ouedraogo
Ministère de l’Eau et de l’Assainissement : Niouga Ambroise Ouédraogo
Ministère des Infrastructures : Éric Bougouma
Ministère de l’Énergie : Bachir Ismaël Ouédraogo
Ministère des Mines et des Carrières : Oumarou Idani
Ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière : Vincent Timbindi Dabilgou
Ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire : Hélène Marie Laurence Ilboudo-Marchal
Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat : Harouna Kaboré
Ministère des Ressources animales et halieutiques : Sommanogo Koutou
Ministère de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes : Salifo Tiemtoré
Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat : Maurice Dieudonné Bonanet
Ministère des Droits humains et de la Promotion civique : Maminata Ouattara
Ministère de l’Environnement, de l’Économie verte et du Changement climatique : Batio Bassière
Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme : Abdoul Karim Sango
Ministère des Sports et des Loisirs : Daouda Azoupiou
Ministres délégués
Ministre délégué auprès du Ministère de l’Économie, des Finances et du Développement, chargé du Budget : Édith Clémence Yaka
Ministre délégué auprès du Ministère de l’Économie, des Finances et du Développement, chargé de l’Aménagement du territoire : Pauline Zouré
Ministre délégué auprès du Ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, chargé de la Décentralisation et de la Cohésion sociale : Madiara Sagnon
Ministre délégué auprès du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, chargé de la Recherche scientifique et de l’Innovation : Urbain Ibrahim Coulidiati
________
Ne soyez pas désolé, D&siré D., ce sera sans doute pour la prochaine fois… Courage ! Bàv…
après MMS, qui séduit tous les publics (sauf sur la rdl, où on se compte sur les doigts d’une main à avoir lu et aimé son roman Goncourt, mais bon y ‘a beaucoup de vieux et vieilles mâles blancs ici)
franchement, après avoir terminé la lecture de ce livre j’ai pensé : ils ne vont tout de même pas lui faire croire qu’il écrit bien. (On ne pourra m’accuser de racisme, peut être de conformisme littéraire, de classicisme ou je ne sais trop quoi ou encore pourra t on plaider pour la difficulté littéraire inhérente à ce roman un peu comme chez Faulkner).
I, pur purin, sang craché mensuel hors de nos vulves molles
..et poallues qu’il aurait ajouté le divin salvador
Phil, est ce qu’elle ne vit pas à Berlin?
« Avec le président, « ils s’envoient des poèmes par SMS » » lol, des haïkus alors.
@ après MMS, qui séduit tous les publics, voilà un ministre qui va faire jazzer, JB !
___
C’est trois femmes fortes en une seule, ma soeur marie, coua !…
c’t’un baiseur béré..et parmi les pire baiseurs il y a ceux qui quand ils ont eu la crémière il leur faut les honneurs..bonne clopine elle trouve qu’on peut plastronner un peu au bistrot..mais pas trop..-pas trop-
Au Burkina Faso, dont il avait été question il y a quelques mois, je crois, mais le keuf tient ses fiches comme son patron darmalin,
lorsque le Goncourt fêtait un centenaire…
Voilà une histoire qui finit bien, du moins, justice est faite.
térezoune elle connait ses dossiers de chiottes qu’elle en parle d’elle au masculin haussi bien quun vrai connard..le plafond dverre elle te lesplose la top gueune
bonsoir à tous exaltez vous et « sublimez » vous(comme il se dit sur internet
le vieux keuf de chez darmalin, jjj_bougreau/d c’est blanc bonnet et bonnet blanc.
j’ai hésité& à vous mettre des nursery rhymes, mais vous retrouverez votre sens ,sans ce « bonus »
renfield et son calumet dla paix à la crotte de singe..vas chier fauteuse de guerre
jjj_bougreau/d c’est blanc bonnet et bonnet blanc
oui madame babtou
Bon week-end Et Alien.
Je ne vous ai pas donné mon poème que je préfère, à moi que j’aime le plus au monde, du century.
Eh bien non. Je les garde pour moi.
Les chansons de Des Knaben Wunderhorn ( The Boy’s Magic Horn ) de Gustav Mahler sont des arrangements voix et piano et voix et orchestre de poèmes folkloriques allemands choisis dans un recueil du même nom réuni par Achim von Arnim et Clemens Brentano et publié par eux, sous une forme fortement expurgée, entre 1805 et 1808.
chargé du Budget : Édith Clémence Yaka
madame gros bonnets qu’elle dirait alesquia
Les chansons de Des Knaben Wunderhorn ( The Boy’s Magic Horn ) de Gustav Mahler
https://www.youtube.com/watch?v=wXVDmBmk1ss
Eh bien non. Je les garde pour moi
hassez de chants desespérés..t’aimes les hestoire qui phinit bien térezoune..mets toi nue et danse et c’est bizance
Dans son nouvel ouvrage The Climate of History in a Planetary Age (« Le Climat de l’histoire à un âge planétaire », non traduit, The University of Chicago Press, 2021), l’historien indien Dipesh Chakrabarty soutient que les êtres humains doivent être compris non seulement comme des êtres culturels, mais aussi comme des forces géophysiques. Entretien avec l’un des fondateurs des « études subalternes », où il nous parle entre autres des feux de brousse, des bactéries, de la poussière d’étoiles et de l’effacement de la dichotomie nature-culture.
philomag
@Si j’étais allé en Argentine peut-être j’aurais entendu « no me rompas las pelotas »
Grandes bolas de fuego
https://www.youtube.com/watch?v=7IjgZGhHrYY
Au plus profond
de notre être
vit un oiseau chanteur.
Un beau jour,
il s’élance soudainement
sur la brise fraiche
et s’échappe
pour peut-être aller se poser
sur la branche
d’un nouvel
arbre verdoyant.
Notre mort survient.
‘Contre la Poésie’ de W. Gombrowicz (texte intéral)
« Presque personne n’aime les vers, et le monde des vers est fictif et faux. » Tel est le thème de cet article. Il paraîtra sans doute désespérément infantile, mais j’avoue que les vers me déplaisent et même qu’ils m’ennuient un peu. Non que je sois ignorant des choses de l’art et que la sensibilité poétique me fasse défaut. Lorsque la poésie apparaît mêlée à d’autres éléments, plus crus et plus prosaïques, comme les drames de Shakespeare, les livres de Dostoïevski, de Pascal ou tout simplement dans le crépuscule quotidien, je frissonne comme n’importe quel mortel. Ce que ma nature supporte difficilement, c’est l’extrait pharmaceutique et épuré qu’on appelle « poésie pure » surtout lorsqu’elle est en vers. Leur chant monotone me fatigue, le rythme et la rime m’endorment, une certaine « pauvreté dans la noblesse » m’étonne (roses, amour, nuits, lys) et je soupçonne parfois tout ce mode d’expression et tout le groupe musical social qui l’utilise d’avoir quelque part un défaut. Moi-même, au début, je pensais que cette antipathie était due à une déficience particulière de ma « sensibilité poétique », mais je prends de moins en moins au sérieux les formules qui abusent de notre crédulité. Il n’est rien de plus instructif que l’expérience, et c’est pourquoi j’en ai trouvé quelques-unes fort curieuses : par exemple, lire un poème quelconque en modifiant intentionnellement l’ordre de lecture, de sorte qu’elle en devenait absurde, sans qu’aucun de mes auditeurs (fins, cultivés et fervents admirateurs du poète en question) ne s’en aperçoive ; ou analyser en détail un poème plus long et constater avec étonnement que « ses admirateurs » ne l’avaient pas lu en entier. Comment est-ce possible ? Tant admirer quelqu’un et ne pas le lire. Tant aimer la « précision mathématique des mots » et ne pas percevoir une altération fondamentale dans l’ordre de l’expression. C’est que le cumul des jouissances fictives, d’admirations et de délectations repose sur un accord de mutuelle discrétion. Lorsque quelqu’un déclare que la poésie de Valéry l’enchante, mieux vaut ne pas trop le presser d’indiscrètes questions, car on dévoilerait une vérité tellement sarcastique (sic) et tellement différente de celle que nous avions imaginée que nous en serions gênés. Celui qui abandonne un moment les conventions du jeu artistique bute aussitôt contre un énorme tas de fictions et de falsifications, tel un esprit scolastique qui se serait échappé des principes aristotéliciens. Je me suis donc retrouvé face au problème suivant : des milliers d’hommes écrivent des vers ; des milliers d’autres leur manifestent une grande admiration ; de grands génies s’expriment en vers ; depuis des temps immémoriaux, le poète et ses vers sont vénérés ; et face à cette montagne de gloire, j’ai la conviction que la messe poétique a lieu dans le vide le plus complet. Courage, messieurs ! Au lieu de fuir ce fait impressionnant, essayons plutôt d’en chercher les causes, comme si ce n’était qu’une affaire banale. Pourquoi est-ce que je n’aime pas la poésie pure ? Pour les mêmes raisons que je n’aime pas le sucre « pur ». Le sucre est délicieux lorsqu’on le prend dans du café, mais personne ne mangerait une assiette de sucre : ce serait trop. Et en poésie, l’excès fatigue : excès de poésie, excès de mots poétiques, excès de métaphores, excès de noblesse, excès d’épuration et de condensation qui assimilent le vers à un produit chimique. Comment en sommes-nous arrivés là ? Lorsqu’un homme s’exprime avec naturel, c’est-à-dire en prose, son langage embrasse une gamme infinie d’éléments qui reflètent sa nature tout entière ; mais il y a des poètes qui cherchent à éliminer graduellement du langage humain tout élément a-poétique, qui veulent chanter au lieu de parler, qui se convertissent en bardes et en jongleurs, sacrifiant exclusivement au chant. Lorsqu’un tel travail d’épuration et d’élimination se maintient durant des siècles, la synthèse à laquelle il aboutit est si parfaite qu’il ne reste plus que quelques notes et que la monotonie envahit forcément le domaine du meilleur poète. Son style se déshumanise, sa référence n’est plus la sensibilité de l’homme du commun, mais celle d’un autre poète, une sensibilité « professionnelle » – et, entre professionnels, il se crée un langage tout aussi inaccessible que certains dialectes techniques ; et les uns grimpent sur les dos des autres, ils construisent une pyramide dont le sommet se perd dans les cieux, tandis que nous restons à ses pieds quelque peu déconcertés. Mais le plus intéressant est qu’ils se rendent tous esclaves de leur instrument, car ce genre est si rigide, si précis, si sacré, si reconnu, qu’il cesse d’être un mode d’expression ; on pourrait alors définir le poète professionnel comme un être qui ne s’exprime pas parce qu’il exprime des vers. On a beau dire que l’art est une sorte de clef, que l’art de la poésie consiste à obtenir une infinité de nuances à partir d’un petit nombre d’éléments, de tels arguments ne cachent pas un phénomène essentiel : comme n’importe quelle machine, la machine à faire des vers, au lieu de servir son maître, devient une fin en soi. Réagir contre cet état de choses apparaît plus justifié encore que dans d’autres domaines, parce que nous nous trouvons sur le terrain de l’humanisme « par excellence ». Il y a deux formes fondamentales d’humanisme diamétralement opposées : l’une que nous pourrions appeler « religieuse » et qui met l’homme à genoux devant l’oeuvre culturelle de l’humanité, et l’autre, laïque, qui tente de récupérer la souveraineté de l’homme face à ses dieux et à ses muses. On ne peut que s’insurger contre l’abus de l’une ou de l’autre. Une telle réaction serait aujourd’hui pleinement justifiée, car il faut de temps à autre stopper la production culturelle pour voir si ce que nous produisons a encore un lien quelconque avec nous. Ceux qui ont eu l’occasion de lire certains de mes textes sur l’art seront peut-être surpris par mes propos, puisque j’apparais comme un auteur moderne, difficile, complexe et peut-être même parfois ennuyeux. Mais – et que ceci soit clair – je ne dis pas qu’il faut laisser de côté la perfection déjà atteinte, mais que cet aristocratique hermétisme de l’art doit être, d’une façon ou d’une autre, condensé. Plus l’artiste est raffiné, plus il doit tenir compte des hommes qui le sont moins ; plus il est idéaliste, plus il doit être réaliste. Cet équilibre qui repose sur des condensations et des antinomies est à la base de tout bon style, mais nous ne le trouvons ni dans les poèmes ni dans la prose moderne influencée par l’esprit poétique. Des livres comme la Mort de Virgile , de Herman Broch, ou même le célèbre Ulysse , de Joyce, sont impossible à lire parce que trop « artistiques ». Tout y est parfait, profond, grandiose, élevé, mais ne retient pas notre intérêt parce que leurs auteurs ne les ont pas écrits pour nous, mais pour leur dieu de l’art. Non contente de former un style hermétique et unilatéral, la poésie pure est un monde hermétique. Ses faiblesses apparaissent d’autant plus crûment que l’on se prend à contempler le monde social des poètes. Les poètes écrivent pour les poètes. Les poètes se couvrent mutuellement d’éloges et se rendent mutuellement hommage. Les poètes saluent leur propre travail et tout ce monde ressemble beaucoup à tous les mondes spécialisés et hermétiques qui divisent la société contemporaine. Pour les joueurs d’échecs, leur jeu est un des sommets de la création humaine, ils ont leurs supérieurs et parlent de Casablanca comme les poètes parlent de Mallarmé et se rendent mutuellement tous les hommages. Mais les échecs sont un jeu et la poésie quelque chose de plus sérieux, et ce qui nous est sympathique chez les joueurs d’échecs est, chez les poètes, signe d’une mesquinerie impardonnable. La première conséquence de l’isolement social des poètes est que dans leur royaume tout est démesuré et que des créateurs médiocres atteignent des dimensions apocalyptiques ou encore que des problèmes mineurs prennent une transcendance qui fait peur. Depuis quelque temps déjà, une polémique sur la question des assonnances divise les poètes et on aurait pu croire que le sort du monde dépendrait de savoir si on pouvait faire rimer « belle » et « lettre ». Voilà ce qui arrive lorsque l’esprit de syndicat l’emporte sur l’esprit universel. La seconde conséquence est plus désagréable à dire. Le poète ne sait pas se défendre de ses ennemis. En effet, voilà que l’on retrouve sur le terrain personnel et social la même étroitesse de style que nous avons mentionnée plus haut. Le style n’est qu’une autre attitude spirituelle, devant le monde, mais il y a plusieurs mondes, et celui d’un cordonnier ou d’un militaire a bien peu de points communs avec celui d’un poète. Comme les poètes vivent entre eux et qu’entre eux ils façonnent leur style, évitant tout contact avec des milieux différents, ils sont douloureusement sans défense face à ceux qui ne partagent pas leurs crédos. Quand ils se sentent attaqués, la seule chose qu’ils savent faire est affirmer que la poésie est un don des dieux, s’indigner contre le profane ou se lamenter devant la barbarie de notre temps, ce qui, il est vrai, est assez gratuit. Le poète ne s’adresse qu’à celui qui est pénétré de poésie, c’est-à-dire qu’il ne s’adresse qu’au poète, comme un curé qui infligerait un sermon à un autre curé. Et pourtant, pour notre formation, l’ennemi est bien plus important que l’ami. Ce n’est que face à l’ennemi et à lui seul que nous pouvons vérifier pleinement notre raison d’être et il n’est que lui pour nous montrer nos points faibles et nous marquer du sceau de l’universalité. Pourquoi, alors, les poètes fuient-ils le choc libérateur ? Parce qu’ils n’ont ni les moyens, ni l’attitude, ni le style pour le défier. Et pourquoi n’en ont-ils pas les moyens ? Parce qu’ils se dérobent. Mais la difficulté personnelle et sociale la plus sérieuse que doit affronter le poète provient de ce que, se considérant comme le prêtre de la poésie, il s’adresse à ses auditeurs du haut de son autel. Or ceux qui l’écoutent ne reconnaissent pas toujours son droit à la supériorité et refusent de l’entendre d’en bas. Plus nombreuses sont les personnes qui mettent en doute la valeur des poèmes et manquent de respect au culte, plus l’attitude du poète est délicate et proche du ridicule. Mais, par ailleurs, le nombre des poètes grandit et, à tous les excès déjà cités, il faut ajouter celui du poète lui-même et celui des vers. Ces données ultra-démocratiques minent l’aristocratique et orgueilleuse conduite du monde des poètes et il n’y a rien de plus engageant que de les voir tous réunis en congrès se prendre pour une foule d’êtres exceptionnels. Un artiste qui se préoccupe réellement de la forme s’efforcerait de sortir de ce cul-de-sac, car ces problèmes apparemment personnels sont étroitement liés à l’art, et la voix du poète ne peut convaincre lorsque de tels contrastes le ridiculisent. Un artiste créateur et vital n’hésiterait pas à changer radicalement d’attitude. Et, par exemple, à s’adresser d’en bas à son public, tout comme celui qui demande la faveur d’être reconnu et accepté ou celui qui chante, mais sait qu’il ennuie les autres. Il pourrait proclamer tout haut ces antinomies et écrire des vers sans en être satisfait, en souhaitant que l’affrontement rénovateur avec les autres hommes le change et le renouvelle.Mais on ne peut tant exiger de ceux qui consacrent toute leur énergie à « épurer » leurs « rimes ». Les poètes continuent à s’accrocher fébrilement à une autorité qu’ils n’ont pas et à s’enivrer de l’illusion du pouvoir. Chimères ! Sur dix poèmes, un au moins chantera le pouvoir du verbe et la haute mission du poète, ce qui prouve que le « verbe » et la « mission » sont en danger… Et les études ou les écrits sur la poésie provoquent en nous une impression bizarre, parce que leur intelligence, leur subtilité, leur finesse, contrastent avec leur ton à la fois naïf et prétencieux. Les poètes n’ont pas encore compris que l’on ne peut parler de la poésie sur un ton poétique et c’est pourquoi leurs revues sont remplies de poétisations sur la poésie et que leurs tours de passe-passe verbaux et stériles nous horrifient. C’est à ces péchés mortels contre le style que les conduisent leur crainte de la réalité et le besoin d’affirmer à tout prix leur prestige. Il y a un aveuglement volontaire dans ce symbolisme volontaire où tombent, dès qu’il s’agit de leur art, des hommes par ailleurs fort intelligents. Bien des poètes prétendent échapper aux difficultés que nous venons d’exposer, en déclarant qu’ils n’écrivent que pour eux-mêmes, pour leur propre jouissance esthétique, quoique, dans le même temps, ils fassent l’impossible pour publier leurs oeuvres. D’autres cherchent le salut dans le marxisme et affirment que le peuple est capable d’assimiler leurs poèmes raffinés et difficiles, produits de siècles de culture. Aujourd’hui, la plupart des poètes croient fermement à la répercussion sociale de leurs vers et nous disent étonnés : « Comment pouvez-vous en douter ?… » Voyez les foules qui accourent à chaque récital de poésie ! A combien d’éditions les recueils de poèmes ont-ils droit ? Que n’a t-on pas écrit sur la poésie et sur l’admiration dont sont l’objet ceux qui conduisent les peuples sur les chemins de la beauté ? Il ne leur vient pas à l’esprit qu’il est presque impossible de retenir un vers à un récital de poésie (parce qu’il ne suffit pas d’écouter une fois un vers moderne pour le comprendre), que des milliers de livres sont achetés pour n’être jamais lus, que ceux qui écrivent sur la poésie dans des revues sont des poètes et que les peuples admirent leurs poètes parce qu’ils ont besoin de mythes. Si, dans les écoles, les cours de langue nationale tristes et conformistes n’enseignaient pas aux élèves le culte du poète et si ce culte ne survivait pas à cause de l’inertie des adultes, personne, hormis quelques amateurs, ne s’intéresserait à eux. Ils ne veulent pas voir que la prétendue admiration pour leurs vers n’est que le résultat de facteurs tels que la tradition, l’imitation, la religion ou le sport (parce qu’on assiste à un récital de poésie comme on assiste à la messe, sans rien y comprendre, faisant acte de présence, et parce que la course à la gloire des poètes nous intéresse tout autant que les courses de chevaux). Non, le procésus compliqué de la réaction des foules se réduit pour eux à : le vers enchante parce qu’il est beau. Que les poètes me pardonnent. Je ne les attaque pas pour les agacer, et c’est avec joie que je rends hommage aux valeurs personnelles de beaucoup d’entre eux ; cependant, la coupe de leurs péchés est pleine. Il faut ouvrir les fenêtres de cette maison murée et faire prendre l’air à ses habitants. Il faut secouer la gaine rigide, lourde et majestueuse qui les enveloppe. Peu importe que vous acceptiez un jugement qui vous ôte votre raison d’être… Mes paroles vont à la nouvelle génération. Le monde serait dans une situation désespérée s’il ne venait pas dans un nouveau contingent d’êtres humains neufs et sans passé qui ne doivent rien à personne, qu’une carrière, la gloire, des obligations et des responsabilités n’ont pas paralysés, des êtres enfin qui ne soient pas définis par ce qu’ils ont fait et soient donc libres de choisir.
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