Le roman de Patrick Grainville fait bonne impression
Au fond, qu’est-ce qu’un chef d’œuvre sinon ce livre, ce film, cette pièce de théâtre, cette sculpture ou ce tableau qui vient à point nommé dans notre vie nous expliquer ce qui nous arrive mieux que nous ne saurions le faire ? Question de kairos. Rien de plus personnel, arbitraire, subjectif, loin des canons de l’histoire de l’art. De toutes les toiles qui me hantent depuis des années, la Terrasse à Sainte-Adresse de Claude Monet est l’une des plus têtues. Elle est pourtant d’une infinie délicatesse, cette scène de genre dans l’été normand où l’on voit au premier plan un couple assis et de dos, la tante et le père du peintre, observer au centre un homme et la cousine du peintre conversant debout tandis qu’au troisième plan un bateau s’inscrit entre la mer et l’horizon. Ce tableau, qui s’intitula d’abord Jardin à Sainte-Adresse, fut acheté par Victor Frat directement à Monet ; plus tard, la veuve du collectionneur le céda au marchand historique des impressionnistes, Paul Durand-Ruel.
Longtemps je ne l’ai connu qu’en reproduction, d’abord admiratif de l’équilibre de sa composition, de sa logique interne, de son admirable harmonie de couleurs ; il y a là quelque chose qui fait oublier la violence et la vulgarité du monde, ses plus bas instincts et la domination du Mal, un je-ne-sais quoi d’apaisé et de lumineux qui nous réconcilie avec lui. J’en étais là jusqu’à ce qu’un jour, à l’occasion d’une exposition impressionniste au palais du Luxembourg où je m’étais rendu sans même en avoir flairé le programme, je me retrouve soudainement face à lui, isolé en solitaire sur un pan de mur à lui dévolu comme pour en mieux souligner son caractère extraordinaire, subtilement éclairé. Ce qu’il m’a dit en ces instants-là est privé, intime ; mais en me ramenant à mon adolescence peuplée de marines de Marquet et de fenêtre sur ports de Matisse, à la nostalgie du monde de Proust, à la société de ce temps, à tout ce qui s’exprimait alors de si français lorsque je l’interrogeais, je me souviens l’avoir quitté heureux d’emporter avec moi une invitation à la légèreté. A plus de légèreté en toutes choses.
Aussi au début de cette année, lorsque j’ai reçu Falaise des fous (656 pages, 22 euros, Seuil), le nouveau roman de Patrick Grainville, je l’ai laissé reposer sur ma table pendant des mois comme si je craignais d’y découvrir les secrets de cette œuvre. Il est vrai qu’il est enveloppé d’une jaquette reproduisant non l’une des nombreuses falaises normandes qui sont comme autant de piliers du récit, mais « mon » tableau de chevet. Celui qui me raconte sans m’expliquer.
Patrick Grainville, né en 1947 à Villers-sur-mer (Calvados), est ici chez lui, dans son élément naturel. La Normandie est son domaine et sa propriété. Son narrateur, qui est censé écrire en 1927, se penche sur les soixante années écoulées., la guerre de 1870 marquant la borne du début, entre Le Havre, Etretat et Fécamp. Fils d’une modèle morte jeune, il achève ses jours dans les bras d’une autre modèle. Entre temps, blessé jeune dans la pacification de la Kabylie, installé à Etretat par les soins de son oncle et protecteur, ce jeune rentier hédoniste peut se permettre de se consacrer au culte de la beauté en art comme en femmes. Il est vrai que, comme beaucoup de non-créateurs, ledit « mystère de la création » l’intrigue. Ce tableau Jardin à Sainte-Adresse, qu’il décrit comme clair, hypnotique et peuplé de présages, le fascine. Trente ans qu’il y rêve jusqu’à ce qu’il le voie en vrai. Comme moi, encore que lui y investisse une part de lui-même plus forte encore…
« comme s’il détenait la clé d’un mystère lié à mon enfance, à ma famille, à ma mère havraise. Une lueur de bonheur traversa le nuage de tristesse où j’étais plongé. Je n’avais vu encore de la Terrasse que des reproductions. Elle était devenue pourtant la vision finale que je devais en avoir a t elle rejailli sur tout ce récit rétrospectif de ma vie. La fin serait-elle la vérité du commencement ? »
Est-ce encore un roman ou déjà un tableau ? Parfois, on ne sait plus. Il est vrai que le flamboyant Grainville au lyrisme débordant s’est si bien coulé dans le moule, et si bien intégré dans le motif, qu’il a presque réussi à composer sa propre toile en élève des impressionnistes. Même si sa secrète préférence va à Courbet depuis qu’il l’a vu peindre sur la plage, Monet est incontestablement son grand homme. Il ne le lâche pas le début à la fin du récit, tant en créateur prométhéen qu’en bonhomme Monet, même si tous les autres sont également de la partie, Manet, Degas, Renoir, Boudin…
Le narrateur accompagne Monet à l’intérieur de la falaise, dans les failles du monstre où Delacroix était déjà venu poser son regard, pour prendre son pouls, entendre ses entrailles grouiller ; il enrage avec le peintre des changements d’humeur de la météo et du ciel qu’il ne sait pas qu’il pose ; il invite à se méfier de la nature lorsqu’elle présente au peintre du cousu main et peste encore contre ses métamorphoses. Rarement un groupie aura témoigné d’une telle empathie. Il a vu Hugo en septembre 1882 et ne s’en est jamais remis, le monstre précédé de sa légende un jour qu’il déjeunait avec son ami Paul Meurice au village marin de Veules-les-Roses. Quel événement que la visite du mythe en personne !
« Un détail nous fascina, Mathilde et moi. Dans la villa de son ami Meurice, Hugo travaillait face à la mer, bien sûr, comme dansles îles de son exil. Mais voilà le fait qui nous enchanta : un miroir reflétait derrière lui la fresque des vagues comme pour l’en envelopper. Il nous arrivait à Mathilde et à moi de disposer un miroirr pour contempler notre conjuguaison. Peut-être aussi pour aviver un plaisir qui s’émoussait. Mais nous ne formions pas une mer. »
La mort de Victor Hugo, le grand crocodile comme l’appelait Flaubert, celui dont la personnalité et l’œuvre surplombent son temps, est un morceau de choix mais l’exubérant Maupassant dit le taureau des alcôves n’est pas en reste et Flaubert bien sûr, la Normandie existerait-elle s’il ne l’avait écrite ? C’est aussi bien senti et restitué sur les milieux de la peinture que sur ceux des Lettres et du journalisme de ce temps. Curieusement, seul le monde de la musique manque à l’appel. A ceux qui se demandent à quoi peut bien ressembler un artiste raté, toute la vie du narrateur témoigne de ce qu’il est un homme désoeuvré dans toutes les acceptions du terme. On connaît des « écrivains » qui s’expriment du haut de leur œuvre future : lui, son œuvre l’a fui et il n’a pas cherché à la rattraper, préférant compenser par l’admiration des génies de leur art. Mais l’auteur gâte les écrivains plus encore que les peintres. Son narrateur abdique alors tout sens critique lorsque c’est de Proust qu’il s’agit :
« Qui eût deviné que cette frêle fleur d’un duel postiche, que ce gommeux, ce crevé, ce salonnard séraphique, ce lèche-comtesses, ce bulot entourbanné des algues de Balbec, était le géant absolu de la sensibilité et du verbe ? Cet asthmatique écrasé d’enfance, envahi par sa mère, sa grand-mère et les manies de sa vieille tante beauceronne, ce farfadet tombé de Saturne, marinant dans ses fumigations et ses méandres psychologiques, clipserait ces colosses de Rodin que sont Balzac, Flaubert et Zola… Ce dandy était un titan. »
Auteur prolifique à la tête d’une bibliographie forte d’une quarantaine de livres, Patrick Grainville s’est senti l’âme d’un fresquiste à qui l’invention du chemin de fer et celle de la peinture en tubes auraient donné le goût du grand air jusqu’à planter son chevalet dans la nature. On croise un monde fou, célèbres et anonymes, et aussi tout simplement des gens prêts à se damner pour un ciel de Boudin ou à perdre le sens des réalités pour une falaise d’Aval vue par Monet. Et tous les événements de l’époque, un peu trop même. Rien n’y manque des guerres et des révoltes, de la catastrophe minière de Courrières à la traversée de l’Atlantique par Lindbergh. Se méfier de l’effet catalogue lorsqu’un roman se collète à l’Histoire. Mais la plume est si virtuose qu’on se laisse avoir (ici un extrait du début). Grainville s’y révèle un portraitiste cruel tant sa pointe est acérée, notamment dans l’évocation de l’affaire Dreyfus.
C’est toujours aussi foisonnant, le baroque absolu en moins, tout de même. Sinon ses personnages se seraient révoltés contre lui. S’il a délaissé sa veine fantastique, onirique et érotique, c’est simplement que ce qu’il avait à raconter l’exigeait. Mais il y a encore des restes de ce qui fut la patte et la signature du fameux Grainville des Flamboyants (prix Goncourt, 1976). Il faut être complètement Grainville pour déceler dans l’âme de Fécamp une secrète fulmination de ténèbres. Et puis ces meules de Monet, qu’il tient pour son chef d’œuvre « fou et cosmique », évoquées comme autant d’ « avatars telluriques incandescents »… Et la falaise à Fécamp comme « un cap à tête de Moby Dick »… J’ignore ce que le récit du duel Proust-Lorrain dans un après-midi de Meudon doit à la chronique, mais sous sa plume, c’est tordant. Cela dit, si l’on peut imaginer que Gertrude Stein ait traité Picasso de « asshole », on ne croit guère qu’elle ait pu lui lancer « Hole of Ass ! »
C’est parfois un peu daté, non dans la forme mais dans les références. Faut-il avoir cette époque en tête pour comprendre l’allusion au « petit Badinguet de sa caste » ! Mais au fond qu’importe tant que cela sonne vrai et que la note est juste. Grainville est à son affaire avec la peinture : c’est le quatrième de ses romans qui y est consacré, pour ne rien dire des nombreuses préfaces et des livres d’art à deux mains qu’il a signés avec des peintres contemporains. Ici il montre bien la nature de ces artistes, et en quoi ils étaient d’abord des natures. Il ne se contente pas de décrire les tableaux : il nous les fait sentir et ressentir : on les voit. Il est vrai qu’il est sans parti pris, outre celui de la grandeur et illustration de l’impressionnisme, contrairement à L’Oeuvre gâtée par les ambiguïtés de Zola envers son ami Cézanne. Cela dit, leur marchand à tous, celui a tout risqué pour les soutenir, les entretenir, les faire connaître et les imposer au monde, méritait mieux que «ce bon Durand-Ruel ». Mais quoi : Patrick Grainville a tenté et réussi l’exploit de faire résonner l’histoire de l’art depuis Etretat en ses falaises conçu comme une chambre d’écho de la rumeur du monde. Il faut avouer que ce n’est pas rien et qu’il nous a bien eu. Mais on en sait toujours aussi peu sur le-mystère-de-la-création-artistique et c’est tant mieux. Pourvu que ça dure.
(« Terrasse à Sainte-Adresse », 1867, huile sur toile de 98 x 130, de Claude Monet, Metropolitan Museum of Art, New York ; « Claude Monet », photo D.R. ; « Falaise d’Etretat, soleil couchant », 1883, de Claude Monet, Raleigh, North Carolina Museum of Art ; « Etretat. La falaise d’Aval », 1890 d’Eugène Boudin, Museo nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid)
1 176 Réponses pour Le roman de Patrick Grainville fait bonne impression
Ed, ça vous ferait du bien de lire saint Paul directement, et non par ouïe-dire, ça vous mettrait du plomb dans la cervelle !
Saint Paul a fait beaucoup pour l’émancipation des femmes. Si elles en sont arrivées là aujourd’hui, c’est un peu grâce à tous ces trop rares auteurs comme saint Paul qui pensaient pour le bonheur de l’humanité. Alors, oui, il mérite amplement que Marion Cotillard se décarcasse à le lire de manière sublime aux obsèques de Johnny !
Galates, 3, 28 :
« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. »
Et toc !
@ Ed
Non, ce n’est pas ironique. Il travaille 15 h par jour et partout, ses cours à l’université libre de Caen c’est un mois seulement, je crois, et il ne sort pas un pavé par an mais… par mois ! Ses cours et ses livres c’est souvent la même chose. Et ses livres ne sont que des commentaires de ceux qu’il lit, donc faciles à faire.
La seule chose qui intéresse les purs Capricornes est le travail. Mon père en était un et pouvant travailler 7-8 heures comme tout le monde (il était juriste dans une grande entreprise), il avait un deuxième travail (à son compte, en tant qu’avocat spécialisé dans la Sécurité Sociale) uniquement parce qu’il n’était heureux qu’en travaillant. Tous les matins, il commençait la journée en lisant le Journal Officiel pour connaître les nouveaux textes juridiques qui le concernaient, ce qui est la chose la plus rébarbative du monde, et lui il trouvait cela passionnant.
Il pouvait travailler même le dimanche et pendant les vacances il avait du mal à ne pas s’ennuyer.
La pensée de saint Paul vise à l’émancipation non seulement de la femme, mais plus généralement de l’homme tout entier, de manière universelle.
Il faut vraiment avoir mauvaise foi (c’est le cas de le dire) ou un culot d’acier pour écrire: « Quand on lit saint Paul attentivement, il est impossible de prétendre qu’il était misogyne. Au contraire ! »
Sans beaucoup chercher:
Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite;
(1 Timothée 2)
Je vous félicite de vous souvenir de moi en toute occasion, et de conserver les traditions telles que je vous les ai transmises. Je veux pourtant que vous sachiez ceci : le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; le chef du Christ, c’est Dieu. Tout homme qui prie ou prophétise la tête couverte fait affront à son chef. Mais toute femme qui prie ou prophétise tête nue fait affront à son chef ; car c’est exactement comme si elle était rasée. Si la femme ne porte pas de voile, qu’elle se fasse tondre! Mais si c’est une honte pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle porte un voile ! L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l’homme. Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme, Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme.
(Première épître aux Corinthiens, 11)
Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi.
(1 Corinthiens 14)
…dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée .
(Tite 2)
Éphésiens 5:22
Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur;
1 Timothée 2:11
Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission.
La pensée de saint Paul vise à l’émancipation non seulement de la femme, mais plus généralement de l’homme tout entier, de manière universelle.
Delaporte dit: 16 juillet 2018 à 0 h 53 min
1 Timothée 6:1
Que tous ceux qui sont sous le joug de la servitude regardent leurs maîtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés.
Difficile de défendre « l’avorton de Dieu », Delaporte.
J’ai 2 travaux, comme votre papa, et je me retrouve dans la description que vous en faites. Pourtant je suis Verseau ascendant balance.
Et déjà il faudrait savoir s’il a vraiment existé, ce qui est douteux. Et si c’est le cas, si tous ses textes sont à lui, ce qui encore plus douteux.
@ Ed
« Pourtant je suis Verseau ascendant balance ».
Oui et le reste? Tout en Capricorne?
@Pablo
Je ne sais pas ce qu’est censé être le reste. Je ne me suis jamais intéressée à l’astrologie, même si les caractéristiques du Verseau correspondent très bien à ma personnalité. J’ai donc du mal à dire que ce ne sont que des counneries.
Le plus crétin chez St.Paul est la raison qu’il donne pour que la femme soit soumise à l’homme:
« le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme […] la femme est la gloire de l’homme. Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme, Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. »
« Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite… »
Si la Bible avait raconté le contraire, il aurait été bien emm.erdé pour justifier sa misogynie.
@ Ed
« les caractéristiques du Verseau correspondent très bien à ma personnalité. J’ai donc du mal à dire que ce ne sont que des counneries. »
Ah, la logique des femmes !
Ça me rappelle ma mère, qui ne « croyait » pas à l’astrologie sauf pour les Capricornes (il l’était tellement mon père qu’elle était obligée de le reconnaître quand je lui lisait les caractéristiques du signe).
Tiens, Delaporte il a préféré partir se coucher que galérer pour essayer (en vain) de nous prouver que St.Paul adorait les femmes.
@Pablo
Ce n’est pas la peine d’enfoncer St Paul et sa misogynie si c’est pour sortir un truc aussi macho. Je ne vois pas le rapport entre ce que dit votre mère et mes propos. Vous avez dû mal me comprendre. Je ne dis pas – contrairement à votre mère – que je ne crois pas à l’astrologie, SAUF pour les Verseaux. On contraire, je dis y croire PARCE QUE les caractéristiques de mon signe me correspondent.
Quant à la notion de croyance, je ne la trouve pas totalement absurde appliquée à l’astrologie (si je vous suis bien, c’est ce que vous contestez dans mes propos ?) puisqu’il ne s’agit pas d’une science. Je pense vraiment qu’on peut y « croire » ou non.
Pablo, vos citations ne sont pas très convaincantes. Soit elles sont tirées de leur contexte, soit elles appartiennent à des épîtres dont l’attribution à Paul est douteuse (Timothée). Il faudrait rentrer dans le texte paulinien de manière plus décisive, il le mérité, d’ailleurs, car Paul savait entraîner son lecteur avec un art supérieur vers les chemins abrupts de la vraie littérature, entre autres.
Moi, pour résumer le propos de Paul, je vous donne une citation, avérée, de Galates (3, 28), mais bien sûr, on pourrait aller plus loin encore. Mais ce n’est pas le lieu. Contentez-vous de cette simple citation, archi-connue, elle aussi, mais qui devrait faire l’effet d’une bombe dans votre tête d’intellectuel traducteur :
« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. »
Pablo75 dit: 16 juillet 2018 à 1 h 14 min
« Et déjà il faudrait savoir s’il a vraiment existé, ce qui est douteux. Et si c’est le cas, si tous ses textes sont à lui, ce qui encore plus douteux. »
Pablo se pose encore beaucoup de questions sur Paul… Par exemple, vous citez des textes qui ne sont pas avérés de Paul. Votre connaissance de Paul est très lacunaire et approximative.
« Tiens, Delaporte il a préféré partir se coucher que galérer pour essayer (en vain) de nous prouver que St.Paul adorait les femmes. »
Tiens, c’est Pablo qui pour le coup est parti se coucher. Il a bien fait, car il était en très mauvaise posture, ne connaissant quasi rien de saint Paul, excepté quelques bribes et autres fragments picorés sur Internet. C’est pas très sérieux, tout ça !
« St.Paul adorait les femmes »
Je n’emploierais pas le terme « adorer », mais il les estimait et les respectait. Le peu de choses que nous connaissons de sa biographie nous incitent à le penser. Au cours de ses voyages, Paul a rencontré des communautés chrétiennes, dans lesquelles les femmes jouaient un certain rôle. Et ces femmes ont beaucoup apprécié Paul. Ils ne s' »adoraient » pas les uns les autres, ils conservaient leur « adoration » pour le Seigneur, l’Unique, le Très-Haut.
Paul créait des églises, au cours de ses longs périples, dans lesquels les femmes souvent étaient des sortes de piliers. Il en va ainsi lors de certaines créations de mouvements révolutionnaires, où les hommes prennent appui sur des femmes remarquables, qui mènent ardemment la lutte. A l’époque contemporaine, Ulrike Meinhoff fut certainement de cette espèce de femmes incorruptibles et à l’intelligence politique profonde et lumineuse. Les femmes ont beaucoup de choses à apprendre aux hommes – pour peu qu’elles l’osent !
Par exemple, on devrait faire une étude inédite et complète du rôle déterminant des femmes dans la Terreur. Elles ont certainement joué un rôle prépondérant, et pour certaines d’entre elles, littéralement crucial. Les historiens ne s’étendent jamais là-dessus, minimisant le phénomène, sans doute par une misogynie d’habitude. L’histoire vraie de la Terreur reste à écrire, et à magnifier, selon moi.
Dans la bande à Baader-Meinhof, ce n’était pas Baader sur qui il fallait compter pour dire des choses intelligents, ni d’ailleurs sur des meneurs étudiants comme Rudi Dutschke, – mais évidemment sur Ulrike Meinhof et autres Gudrun Ensslin. Quand Sartre avait rencontré Baader en prison, il avait été très contrit de la bêtise insupportable du jeune terroriste. Et Me Vergès, lui, était tombé amoureux d’une autre femme de la bande, dont j’ai oublié le nom ; le mystérieux Vergès, sensible aux femmes intelligentes et belles.
Dans les communautés chrétiennes qu’il instituait, Paul a dû souvent rencontrer des Ulrike Meinhof, Gudrun Ensslin de l’époque, de si gentilles et douces croyantes en ce nouveau culte. Il y aurait certainement un parallèle à faire, qui permettrait notamment de rénover de fond en comble le portait de Paul tel que nous le connaissons. Un monde enfoui, et qui ne revit de manière vivante que par les sublimes épîtres de son auteur ! Epîtres disponibles dans toutes les bonnes librairies, alors par exemple que les oeuvres complètes d’Ulrike Meinhof ne figurent plus au catalogue des Editions des femmes ! Un manque inadmissible…
« Il préfèrerait donc les blondes aux blonds. »…
Sans dec, Mister Bloom, est-ce rédhibitoire ?
Sur ce Bolgue,
je commence à m’interroger ?
Le cul et chemise, je connais,
mais à la queue leue-leue…
Comme Celine, je passe.
Que la parole « libre » soit aux PD,
et ils vont vous laissez l’impression d’être un anus-ormal.
Peut-être sont-ils l’avenir de l’homme.
Mesdames :
« Défendez votre casse-croute ».
C’était de Magdalena Kopp, la femme de Carlos, que Vergès était amoureux.
AMOUR aux obsèques de Johnny, j’ai plaisir à vous le remettre (vous n’avez pas encore eu votre dose
Si.
Elle est même dépassée la dose. C’est du bashing. Totalement superfétatoire.
Christiane
les Pierres sauvages c’est complètement passionnant. j’en suis à Gabriel qui se soumet à la règle et à la comparaison entre Marthe et Marie. Je me régale, merci !
Un petit bilan
Qu’une femme commande à son mari, je suis contre. Y compris si celui-ci cela lui convient.
La discipline, Le bel esprit-de coros, pourrait sensiblement influer sur nos successifs ministres de l’ EN. Lorsque qq chose marché, on le proroge.
Les italiens ou belgas vivant et travaillant en France infoutus de partager notre joie de champions du monde pourraient songer à réintégrer leurs pénates.
C’est dit, non Mundi
nous, nous avons le sens de l’accueil et de la générosité.
le bel esprit de corps
bon lundi
Clopine, un vieux monsieur qui tuait son temps en jouant au pêcheur m’avait raconté que la Veulettes était un petit fleuve désormais sec qui par le passé se jetait dans la mer à Veulettes-sur-Mer. « Un fleuve sans eau ?! », j’ai narquoisement demandé au vieux monsieur, et à cet instant je me suis souvenu de la photo sur la bouteille d’Eau de Voilette ; mais n’ouvrons pas cette porte maintenant, le chemin qui s’ébauche nous conduirait trop loin pour le temps accordé au café du matin. Il faut dire que s’il me semble d’identifier une incohérence quelque part, je ne tiens pas vraiment compte de ce que l’on me dit, et lorsque mon informateur m’a montré un bout du parcours présumé du fleuve disparu et j’y ai vu des coquettes maisonnettes, j’ai conclu que les humains donnent souvent preuve d’une grande bêtise, mais pas jusqu’à construire sur le lit d’un fleuve qui pourrait reparaitre à l’improviste ; bien que tant d’inconscience aurait pu s’expliquer par la familiarité de la population avec la Durdent, un petit et maigre fleuve qui se jette lui aussi dans la mer à Veulettes-sur-Mer — il est aussi vrai qu’il y en a qui vivent en zone sismique ou sous la menace d’un volcan, moi-même j’ai longtemps pris mes vacances d’été à Vulcano, mais ça je ne l’ai pensé qu’après — ; en outre, je m’étais assis un moment près des rivages de la Veule qui ne manquait pas d’eau ; j’ai donc accueilli l’information comme une curieuse légende locale et tout en me disant qu’il se peut naturellement que ce fleuve ait existé, je ne m’y suis pas arrêté dessus plus que ça. De ces vacances, je me souviens aussi d’une femme qui vivait dans une roulotte et faisait serveuse dans un bistrot parce qu’elle espérait que l’on embauche son fils dans la centrale nucléaire qui est à côté ; une mère brechtienne qui se sacrifiait pour son fils, qui de son côté consommait ses journées au bistrot — dans l’Italie du Sud, ils les appelaient « Basilics » — de basiliskos —, un nom qui est tout un programme.
Félicitations :
http://blogfigures.blogspot.com/2012/03/umberto-boccioni-dinamismo-di-un.html?q=Boccioni
Relire Kossowski :
La femme, par rapport à l’ homme qui partage sa couche, je la vois un peu comme l’ oracle de Delphes que les guerriers vont consulter avant que de prendre la mer. Une diseuse d’oracles, à prendre grandement au sérieux.
L’ homme commande parce qu’ il est à même de prévoir et d’ anticiper, La femme nourrit les troupes et repose son guerrier.
Suite à un Spritz et avec cinq amis nordiques et hermétiques au Sud, ai entamé l’ autre soir ma théorie de la conjugalité :
l’ homme n’ a qu’ une tâche, rendre sa femme heureuse.
ai oublié de rajouter, et qu’ ils baisent, grand dieu, qu’ il baisent!
merci renato.
j’ avoue qu’après avoir rencontré mon pote italien hier soir , blafard, qui s’ est penché vers moi pour me dire » les François ont mal joué », puis qd j’ ai demandé gentiment pkoi ont- ils gagné? m’ a répondu sardoniquement » ce ne sont pas tjrs les meilleurs qui gagnent », j’ about, Renato, Marte des pisse- froids.
j’ avoue
Marre
autant que du correcteur. qui sait que je vais le débrancher.
si vous voulez une métaphore, c’ est comme mon chat et moi. Il règne. Je suis tte dévouée à lui. L’ amour.
je suis contre le patriarcat. Mais pote esto le matriarcat.
Pour Por la parlé.
Liberté.
Égalité.
Et fraternité.
Et que l’ on baise.
Mais pire est le matriarcat.
Pour la parité.
Pour.
manque de vergogne de la presse italienne (entre autres), corriere, qui n’hésite pas à reprendre dans ses colonnes les banderoles de ses supporters, « Victoire de l’Afrance
«… l’intelligence politique profonde et lumineuse… »
Il cause de fond, de forme, ou pour dire quelque chose ? Non, parce que j’ai causé avec ce gens-là — Allemands et Italiens —, et rarement j’ai vu plus con.
0h13 Ed, il était sûrement à cette heure en compagnie de sa bonne amie à jouer quelques accord, lui qu piano, elle au chant. Chaloux est un homme très aimé, sans entrevoir son imposante bibli qui doit elle aussi retenir ses heures pour un savant quadrille.
…
…hypocrisie, qu’est ce donc,…
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…de la géométrie plane,…de la trigonométrie 3D,…les math – moderne aux ensembles,…
…
…un peu, de tout çà,!…
…on ne refait, pas, l’histoire, avec, ses doses d’abrutis internationaux, qui sont légions, aux paradis des pervers,…
… sur catalogues aux » hypocrites escort girl « ,…
…les légions, de la nouvelle soumission, a l’église – porno, habilité,…
…à l’examen oral,…hypocrisies et dignités, les mondes pareils,…
…le couvercle, sur la casserole,…tout est bénis, des cieux, manger, à mains nues,…
…etc,…hypocrisie,…
…dignité aux affaires, le monde, dans sa merde,…populiste international,…pour les banque,…hypocrisies,…Go,!…
…
…
Vais je emporter pour ponctuer ma brasse la volonté de puissance tome I ou première neige, les deux? Après l’orage qui gronde au loin .
L’entêtement pour l’astrologie est une orgueilleuse extravagance. Il n’y a pas jusqu’au plus misérable artisan qui ne croie que les corps immenses qui roulent sur sa tête ne sont faits que pour annoncer à l’Univers l’heure où il sortira de sa boutique. »
@rose dit: 16 juillet 2018 à 7 h 16 min
Oui, une belle mémoire comme en ce jour pour le Vel d’Hiv…
Le Betelgeuse de 8h46 semble en effet indiquer qu’il s’agit de l’ancienne Bérénice.
Quelle idée de changer! Bérénice, c’était très bien.
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…c’est, toujours, tirer par les cheveux, pour boucher, les trous intellos évider, de ses sels marins,…
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…il reste évident, que la France,…c’est, autre chose,…que cette mode, de débarquements africains de tous poils hybrides,…
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…d’ailleurs, la France, l’Angleterre, le saint empire germanique, l’Espagne,…qu’elle Europe des frontières,…
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…du sabotage actuel de ces migrants, quelles configurations, qui est qui, d’où çà,…
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…les complicités du recel et lucres des passeurs,…un tel, commerce, pour devenir nationaliste,…tirer, par les cheveux,…
…
…alors, çà vient, ces collabos du » chiffre et terrorismes à Bataclan,…
…çà, vient, çà vient, la marche, veille au grain, continuel,…Ah,!Ah,!…
…demeurer, investisseurs au ballon,…Go,!
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Dear Phil,
L’Italie est tombée bien bas (figurativement parce que géographiquement…). J’ai décidé de ne plus m’y rendre alors que je l’ai parcourue en long en large et en travers, pour mon plus grand bonheur et ma plus grande édification.
Je garde mes amitiés italiennes, qui sont heureusement transplantées ailleurs, ce qui atténue la honte qu’il ressentent.
Plus rien de bien ne vient de ce pays-là.
Eh beh, doit y avoir quelques belles céphalées ce matin chez les français. Perso je navigue entre consternation et inquiétude. Consternation parce que je croyais qu’une de nos caractéristiques collectives était la narquoiserie, la distance, l’ironie. Toutes qualités qui ont un revers, bien entendu, qui est le cynisme, mais qui permettent normalement de ne pas tomber dans l’idéologie de masse. Or, hier, le peuple français est sorti en masse, justement, crier, que dis-je ? Hurler, sa joie. Toute réserve et narquoiserie disparues…
Alors quoi ? Avons-nous tant que cela subi l’étau de la réalité, ces dernières années, que la première occasion fasse tant péter les boulons ? Qu’est-ce que cette explosion dit de nous ? Que nous serrons les fesses, courbons la tête devant un destin dont nous nous sentons à la fois coupables et victimes, au point de vouloir tout oublier dans l’ivresse d’une victoire éphémère (car une victoire sportive est bien entendu éphémère) ?
Ou bien, et c’est hélas le plus probable, nous sommes tous devenus tellement conditionnés aux médias que voilà, nous sommes médiatisés comme Médor aux appels de son maître. Média de masse, délire de masse..
Et j’ai beau chercher et fouiller, je n’ai pas le plus petit sentiment de fierté, de contentement, de grandeur ou de nationalisme – pas la moindre émotion parce que 11 types dont je ne connais même pas les noms ont marqué 4 buts hier, dans un terrain dont je ne connais ni les dimensions ni la signification, en jouant à un jeu dont j’ignore les règles. Et je pense que parmi les contents dehors d’hier au soir, pas mal étaient en réalité comme moi… La seule différence qui me classe à part, c’est cet étonnement incrédule mêlé d’inquiétude, à voir comment une foule est finalement si facilement manipulable.
« Il préfèrerait donc les blondes aux blonds. »…
Sans dec, Mister Bloom, est-ce rédhibitoire ?
—
Je blaguais, peu finement, certes. Est-ce rédhibitoire?
…
…l’Italie, un champ de batailles, des feux croisés ,par les autres nations,…
…
…qui, est qui, en Italie,…un manque serein de nationalisme probe,…
…avec, la catastrophe d’église, sur le dos,…
…va, prendre, tes vacances à Avignon,…
…
…et, nous foutre la paix, avec tout ces papes,…et, ces bonnes de curées,…vous dites, logées, nourries, blanchies, mieux que des escort – girls, à se repasser, les acordailles aux chiffres,…
…investissez, sur les bonnes, à tout faire,…l’avenir, à ses trombones,!…
…soufflez, please,!…sur le cirque mondial,…
…
Bah…Moi je plussoie Clopine ávec les gens heureux…
Pour les frères, c’est bien différent. Ils vivent et meurent ici. Certains sont des cisterciens purs. Dès l’aube, trois mots s’inscrivent dans leur ciel encore sombre : chasteté, pauvrwté, obéissance.
Beaucoup trop de problèmes soulevés en vrac pour pouvoir y répondre un peu sérieusement (mais manifestement ce blog n’est pas fait pour cela).
Paul Edel oui, pluralité et complémentarité des instances critiques, dont ces lecteurs particuliers que sont les écrivains, sans que cela empêche ni ne dispense chaque lecteur de se rendre disponible au texte qu’il a devant lui et de s’engager par lui-même et pour lui-même dans sa lecture.
Oui encore, la vénération peut être aussi encombrante, faire autant écran à la lecture que la mauvaise réputation.
Oui Bloom, les spécialistes et les passeurs (pas toujours les mêmes quand ces derniers s’adonnent à la vulgarisation médiatique) et les profs merveilleux sont importants, on a besoin d’eux et c’est bien pour cela qu’il faut faire attention au « comment » de la transmission.
De toute façon personne, en découvrant l’univers d’un auteur qu’il ne connaissait pas, ne risque « d’avoir le sentiment d’être mené en bateau » « ni trahi » puisqu’il reçoit sans possibilité de recul (à ce stade).
Il ne s’agissait pas pour moi (dans les propos que vous déformez quelque peu pour les besoins de votre cause) de postuler une manipulation systématique, consciente et volontaire (encore moins dans une collection dont je n’ai pas eu l’occasion d’ouvrir un seul ouvrage). Mais de rappeler l’existence inévitable de biais : le spécialiste est humain, héritier d’une tradition ou s’opposant à elle pour faire sa place professionnelle, pas miraculeusement à l’abri de l’air du temps. Cela ne préjugeant pas la valeur de son travail.
L’anthologie de textes et de passages de textes d’un auteur (puisque vous avez introduit ce sujet) n’est pas un Bluffer’s Guide ni des Cliff Notes ni une réécriture en facile (un Ladybird pour adultes), c’est entendu. Encore faut-il (c’était là mon propos) ne pas prendre la « compression » ou le saucissonnage et le raboutage d’une œuvre, aussi bien intentionnés et « consciencieux » soient-ils, pour l’œuvre elle-même. Cela reste « du » Hawthorne ou « du » James, mais cela reste aussi une atteinte à l’intégrité de l’œuvre. D’ailleurs en consultant la documentation fournie par la maison Penguin Random House je constate que l’on a fait, fort raisonnablement, la part belle aux tales, que The Scarlet Letter du moins est donnée intégralement et que l’on s’est quand même soigneusement abstenu de découper les grands romans de Henry James, c’est-à-dire précisément ce que vous appeliez de vos vœux pour La Recherche…
On est quand même assez loin du « superfétatoire », non ?
Là aussi, c’était un test pour voir si on suivait ?
Je préfèrerais croire cela plutôt que de penser que la notion de « clôture » du texte littéraire vous importe peu, ou que vous considérez la composition de l’ensemble, le rapport des parties au tout, le rôle des contrastes et des échos et des répétitions, l’art des transitions et quelques autres bricoles comme parfaitement secondaires.
Pas de mauvais procès : le fait de citer Arendt dans la foulée est certainement dû à l’association d’idées (tiens, elle aussi je l’ai lue dans cette collection, je revois la couverture, etc.) mais il n’aide pas trop à se convaincre de votre conscience d’une spécificité de l’œuvre littéraire/artistique (il ne s’agit évidemment pas ici de contester à ses textes le nom d’œuvres, elle qui justement a examiné la notion, mais de préciser qu’on a affaire à une catégorie d’œuvres différente, dont la découpe pose aussi des problèmes mais d’un autre ordre).
Ne mêlons pas à tout cela Jean Dixsaut, son savoir, sa finesse, son humour, ses demi-lunes et son chat.
Ne convoquons pas E. Levinas pour une invocation très générale de la réception, de la célébration et de la transmission sans autre forme d’examen de leurs modalités (la tradition litvak est comme vous le savez très intellectualiste, l’hagiographie du Rebbe c’est en face); de même que l’on rencontre rarement des politiques qui ne se déclarent pas pour la paix et la prospérité, les enseignants et ceux qui travaillent d’une manière ou d’une autre dans la culture sont tous d’accord sur ces grands principes (c’est l’avantage des grands principes, ça ne mange pas de pain).
Pour faire plaisir à Hamlet et rester dans le domaine anglais, un petit passage d’une lettre de William Morris à l’éditeur du Daily Chronicle (avril 1895)
« But I decline to be gagged by the word « ‘expert’, and I call on the public generally to take the same position. An expert may be a very dangerous person, because he is likely to narrow his views to the particular business (usually a commercial one) which he represents. »
Il ne s’agissait pas du tout de littérature, et pour être honnête il faut ajouter la suite : « What we want is reasonable men of real artistic taste to take into consideration what the essential needs of the case are, and to advise accordingly. »
« Le fabuleux destin de cette équipe, où brillent l’esprit collectif et une multitude de gamins nés dans les banlieues populaires, restera comme un savoureux pied de nez à l’air du temps. À l’heure où les discours xénophobes fleurissent, ce sont des enfants d’immigrés qui portent haut les couleurs du pays. À l’heure où certains font l’éloge des premiers de cordée, c’est bien la solidarité du groupe qui a gagné. À l’heure où le gouvernement enterre un ambitieux « plan banlieues » et néglige le sport amateur, c’est bien de ces territoires méprisés qu’ont surgi les héros en short d’aujourd’hui. »
Extrait de l’éditorial de Laurent Mouloud :
https://www.humanite.fr/au-dela-des-etoiles-658073
Il est positif que des gens s’enthousiasment et s’unissent pour une cause. Que le dénominateur commun trouvé soit le football pose question.
Le football demeure un loisir et s’il ne déconstruit pas un pays, il est difficile de dire qu’il le construit.
Cette culture du football mérite d’être connue, et la combativité courtoise est une vertu. La partie de population culturelleent eloignée du football est invitée à faire l’effort de mieux le connaître. Je m’adresse par exemple à Clopine. A l’inverse, les passionnés de football doivent être invités à dépasser le cercle footballistique. Ce qui ne semble pas trop être le cas pour l’instant.
En résumé, en dehors du foot, on la construit comment ensemble l’identité nationale ?
…
…la question, des idées nationales, n’à plus de sens,…puisque tout, se met, aux » individualismes » du capital-unis,…
…
…le foot, ou d’autres sports,…des démarches divergentes, pour satisfaire, la populace, avec des » riens » des broutilles, à la Pareto et son Optimum,…
…
…la vue, sur les stratifications sociales-bénies,…pourvu, que çà dure,…
…les constitutions, à » pile je gagne, et face tu perds, »,…le langage, et contrats des peuples, à leurs représentants,…
…brillez en société,…les mains propres,…etc,…
…
Chipotons:
victoire un peu gâchée par les choix et déchets de Deschamps.
…
…de toutes façons, …il faut, ajouter, à Claude Monet,…
…les noms, de Camille Pissarro, et Alfred Sisley,…dans ce même courant de peintres,…
…au moins,…etc,…
En tout cas, Qutébellegueuse, il est inacceptable que les supporters s’en prennent à la chrétienté. Je trouve insupportable qu’on grimpe nu en haut de la statue de Saint-Michel ou qu’on rebaptise Notre-Dame-des-Champs « Notre Didier Deschamps ». J’en appelle au President de la République pour que ça cesse et qu’on en finisse avec ces hordes.
(sic) « La seule différence qui me classe à part, c’est cet étonnement incrédule mêlé d’inquiétude, à voir comment une foule est finalement si facilement manipulable ».
En quoi ces sentiments d’étonnement, d’étrangeté, d’inquiétude… vous « classent-ils à part » ? Pensez-vous que les beaufs et les beauves ne les éprouvassent point ?
Niet, Mister Bloom.
Surtout, ne pas sociologiser l’événement.
(Elisée Deschamps a d’ailleurs averti : « il n’y a pas de mépris de classe chez les intellectuels qui, pour la plupart sont nos amis et nos alliés »).
Et d’ailleurs, qu’est-ce que les classes populaires ont à voir avec les grands argentiers du foot, les princes qataris ou les pontes de la Fifa ? Qu’ont-elles à voir avec l’industrie du foot, du dopage, de la violence dans ls stades, du racisme, de l’homophobie et du nationalisme exacerbé dans les compétitions internationales ? Rien, ajoutait JK, ce matin.
Il serait peut-être temps que la rdl se mette au parfum du tarif des vacations horaires des agents de sécurité internes à la SNCF, qui ont désormais le droit, comme chacun sait, de vendre leurs prestations à la concurrence.
http://data.over-blog-kiwi.com/1/18/83/09/20180327/ob_31e0ee_prix-suge-2018.pdf
Ce soir je mange des pommes-de-terre en robe Deschamps avec umtiti peu de beur dessus.
D, c’est Versailles !
x 11h41. Beaucoup trop de problèmes à la fois, écrivez-vous. Platement, je dis que oui, mais qu’ils sont essentiels. On ne peut confondre un « digest » avec une anthologie. Or l’anthologie (même si on l’appelle chrestomatie,pour être plus juste sans pédantisme) est un choix.Si elle donne un aperçu de l’oeuvre ou de l’auteur, elle ne peut que laisser de côté la structure de l’oeuvre, qui me semble primordiale,et qui ne peut être évoquée que par une « étude ». Mais cette étude ne saurait précéder la lecture de l’oeuvre complète, car elle propose des solutions et elle déflore l’oeuvre.
Il y a divers moyens ,peut-être intéressants, pour susciter la lecture d’une oeuvre dite par exemple difficile; « vulgarisation » me semble mal convenir. un ex, « un été avec Montaigne » (radio +livre) donnait , m’a donné l’envie de lire, relire Montaigne. Oui, c’était A. Compagnon qui était aux manettes,et il sait excellemment rendre simple un sujet complexe.
nombre de pistes sont à explorer.
Ceci dit je ne suis pas responsable du taux d’alcoolémie des groupes de naturistes qui envahissent la statuaire parisienne qu’ils boivent de la Kronenbourg ou de la gueuse, krieg, mort subite, Heineken desperados ou je ne sais quelles autres bières.
Personne n’est responsable de la déicsion de l’arbitre qui, après la vidéo, décida d’accorder le pénalty à Griezmann pour complaire à Poutine (les russes l’avaient mauvaise d’avoir perdu contre la croatie), ce qui a fait basculer le match du mauvais côté, comme personne ne fut responsable de la grosse boulette de lloris vraiment point à son honneur, ni enfin de celle de Mandzukic qui hélas marqua contre son camp. Vraiment pas de quoi être fiers dans l’ensemble. Ce match fut pitoyable, certes les bleus l’ont emporté en marquant quatre buts, c’est indiscutable, mais franchement ils n’ont pas maîtrisé grand chose en comparaison des Croates. La Croatie aurait mérité de l’emporter, n’est-ce pas Ch. ?, Je ne pense pas qu’il vaille la peine de macroniser sur les Champs.
Difficile toutefois de suivre les passionnants débats sur les couleurs de cette toile de Monet, après cela, et du flamboyant roman de Grainville l’académicien.
Difficile toutefois de suivre les passionnants débats sur les couleurs de cette toile de Monet, après cela, et du flamboyant roman de Grainville l’académicien.
***
Question d’ intérêt, tout simplement…
meuh !…
…de toutes façons, …il faut, ajouter, à Claude Monet,… …les noms, de Camille Pissarro, et Alfred Sisley,…dans ce même courant de peintres,… …au moins,…etc,… NON, CE N’EST EN RIEN UNE OBLIGATION D’AJOUTER DES NOMS A CES COLORISTES NAUFRAGES.
Quant aux « déchets » de Deschamps, c’est un bon mot, ou une pure provocation ?…, M. Prunier, là je suis quand même étonné ou surpris, vous habituellement si mesuré comme notre ami brésilien « des blés » (CB)… !!!
Je pense que l’Italie a encore des choses à nous apprendre, depuis les considérations de Lucien Sfez.
@Janssen J-J dit: 16 juillet 2018 à 15 h 51 min
Non, je ne suis plus dans ce voyage pictural provoqué par cette Terrasse de Monet. Je regarde une émission sur la chaîne histoire. Rome, Michel-Ange, la chapelle Sixtine, Assise, Bologne. Le rapport des Papes et des artistes, en particulier avec Michel- Ange. La démesure des tombeaux que Sixte IV et son neveu Jules II avaient commandés. Le critique d’art Waldemar Januszczak est aux commandes de cet excellent documentaire de 2006 « Code Michel-Ange », que j’avais déjà vu. Il y est dit que la traduction de la Bible de Saint Jérôme, la Vulgate, a sans doute influencé Michel-Ange pour ses fresques à la chapelle Sixtine.
Donc bien loin de Monet !
Les persiennes retiennent une ombre pas tout à fait fraîche dans l’appartement et le ventilateur remue un air tiède.
Votre analyse du match est excellente mais les uns et les autres avaient besoin de rêver à un match splendide.
Les transactions d’argent dans ce sport, les sommes astronomiques des transferts de joueurs, la multiplication des fans, les retransmissions à la TV, les paris ont fait que ce sport est entré dans une bulle spéculative. Où est son caractère désintéressé ? Et ces foules réunies pour fêter leurs vainqueurs font-elles plus pour l’intégration ? A part ces restrictions, ils ont de bonnes bouilles sympathiques et ils croient à leur rêve. Bien aimé l’orage à la fin du match et leur glissade sur la pelouse gorgée d’eau. On aurait dit des enfants.
Vous n’aimez pas l’article de Laurent Mouloud ? J’ai beaucoup apprécié son regard sur les gosses de banlieue qui rêvent si souvent de célébrité à travers le foot. Leur Toison d’or… Cela m’a rappelé des souvenirs : les cours d’école, les trottoirs, les places de marché, les jardins qui étaient leur tapis volant.
Hier au soir, revu pour le plaisir « Sur la route de Madison » de Clint Eastwood (1995). Quel talent il a pour deviner les pensées de cette femme et filmer cet amour naissant, condamné au secret toute une vie… Magnifique.
Bon, je retourne à mon documentaire que j’avais mis en pause.
J’aime toujours bien vous lire.
Les physiciens montrent que les déplacements des joueurs dans un match de football sont soumis à des caractéristiques d’auto-similarité comme les objets fractals.
https://www.sciencesetavenir.fr/insolite/coupe-du-monde-en-russie-le-foot-est-un-jeu-fractal_37586
Comme Christiane, j’admire « Sur la route de Madison « , dont la pénétration engendre une puissance d’émotion incomparable.
Chère Ch., vous êtes bien plaisante de délaisser un moment vos multiples activités culturelles (la culture semble ne jamais vous fatiguer ? quelle chance !) pour me dire que vous aimez bien me lire. En réalité, je vous envoie des clins, car je sais que vous y répondez toujours peu ou prou, vous êtes d’une fidélité et d’une contance à toute épreuve ! Vos ami.es doivent être gens comblés.
La question n’est pas pour moi, celle de savoir si certains enfants ont besoin de rêver comme il est dit dans le généreux article de l’humanité, mais plutôt comment on les fait rêver ; comment on pousse l’indécence à embarquer dans ses bagages et dans son avion personnel et la tribune présidentielle, un gosse black, comme prétexte de faire rêver tous ses congénères à la générosité de l’Etat présent face au répulsif plan Borloo.
Je n’arrive pas à me débarrasser de l’idée d’une imposture gravissime de la part de la com’ de cet homme heureux de ne pas avoir bénéficié d’un parapluie pour bien faire comprendre qu’il pleurait des larmes de joie durant 10 minutes en osmose avec son peuple, et surtout de ces petits djeunes talents de-la-diversité-de-nos-quartiers-que-la république-n’abandonnera-jamais-etc-hein.
(Pourquoi Bételgeuse persiste-t-elle dans son imprononçable Bétlegeuse, avez-vous la moindre idée ?)
JJJ, le e aura sauté par-dessus le l ! Bérénice doit aimé les étoiles… et Orion.
« Bételgeuse marque l’emplacement de l’épaule gauche de la constellation d’Orion le chasseur. Cette étoile est aisément reconnaissable dans le ciel d’hiver de l’hémisphère nord sous la forme d’une étoile rouge-orangée au-dessus et à gauche du célèbre baudrier d’Orion, formé de trois étoiles alignées. Cette étoile est certainement en route pour exploser en supernova, ayant déjà enflé en supergéante rouge et expulsé une part significative de ses couches externes. »
JJJ,
le Pape avait fait mieux en ramenant avec lui au Vatican, dans son avion, douze réfugiés syriens de Lesbos, mais douze enfants dans l’avion présidentiel cela aurait été peut-être plus difficile à gérer. Madame Brigitte Macron aurait pu les initier au théâtre.
Orion et son bouclier, son épée sur le côté, je les vois très facilement fácilmente de chez moi. Vais essayer de repérer Beltégueuse sur l’épaule gaucho.
Le baudrier, pas le bouclier.
Les 3 plus grandes pyramides de Gizeh reproduisent exactement la position, jusqu’au petit décalage angulaire, des 3 étoiles du baudrier d’Orion, Mintaka (delta orionis), Alnilam (epsilon orionis) et Alnitak (sera orionis).
C’est évidemment un pur hasard, tout comme le sphinx au corps de Lion dont l’emplacement du cœur est exactement en direction de l’étoile Regulus (le cœur du Lion dans la constellation) tous les 25760 ans, c’est à dire à l’apogée de l’ère du Lion qui dure comme chacune des 12 ères environ 2147 ans. Tout cela n’est que hasard et d’ailleurs comme chacun sait les égyptiens, dont le ridicule royaume n’a duré que 3500 ans ce qui est très peu au regard de notre république, étaient de piètres magiciens et astronomes.
Nous quittons actuellement l’ère des Poissons pour entrer dans celle du Verseau, il nous faudra encore traverser celle du Capricorne, du Sagittaire, la petite ère de l’Ophiuchus, celle du Scorpion, de la Balance, puis de la Vierge avant d’entrer, dans près de 13000 ans, dans celle du Lion. Alors, le coeur de lion du sphinx, érigé il y a plus de 11000 ans, regardera de nouveau vers Regulus coeur de la constellation du Lion.
Ce sera le moment pour nos descendants de centaines de générations, de méditer sur le hasard qui fait si étrangement les choses, fait et défait les empires. Ce sera aussi le moment d’ériger un nouveau sphinx, quelque part sur la terre, destiné à remplacer celui de Gizeh, un peu usé. Ou tout simplement englouti. Comme le fut celui qui le précéda en Atlantide, construit il y a près de 37000 ans…
On croit que les aztèques ont calculé la durée du cycle de précession des équinoxes.
En tout cas ils possédaient cette donnée.
Tiens tiens… et pour quoi faire donc ?
Ils n’ont en fait pas inventé ça par eux-mêmes. Les aztèques, comme les égyptiens, sont des descendants de l’aristocratie et du clergé atlante en exode peu de temps avant l’anéantissement du petit continent dont il reste quelques vestiges (Canaries et Açores), les effusions volcaniques ayant depuis entièrement recouvert l’ancien continent.
Cette connaissance des aztèques vient d’Atlantide. Les mages atlantes savaient aussi comment déplacer et façonner la pierre par des opérations magiques collectives. Ils l’ont transmis aux exilés partis vers l’Amérique et l’Afrique. Ce savoir à continué à être mis à profit pendant quelques milliers d’années après la catastrophe puis ne s’est plus transmis ce qui ne signifie pas qu’il ait disparu.
En tout cas les vestiges cyclopéens qui ont été vus près des açores par des plongeurs en haute profondeur, étrangement tenus au silence, sont la preuve indiscutable de ces savoirs magiques d’un lointain passé.
L’action sur la pierre ne s’effectue pas par une quelconque force mentale, amplifiée par le nombre etc… pas du tout.
Il s’agit de commander aux elementaires habitant la pierre. Il y a une façon bien précise de le faire sinon c’est extraordinairement dangereux. Il faut être non seulement mage, mais également pur.
Sinon les elementaires terrestres (qui sont des gnomes) agissent de façon désordonnée au mieux agressive au pire, potentiellement destructrice. Seul un mage pur par sa pensée, ses intentions, ses vêtements, son corps (abstinence totale de relations charnelles), ses aliments, peut obtenir obéissance et respect des gnomes alors capables de détacher, tailler, transporter en un éclair des blocs de granite de taille cyclopéenne. Vous avez de la chance de lire ça parce que pour la plupart d’entre-vous vous ne méritez pas de le connaître.
Une superbe clarinettiste :
Ce soir, La Nuit du chasseur sur ARTE.
Quoique ne l’ayant pas revu mais l’ayant bien en mémoire, je me permets Christiane, sans vous offenser : non, Sur la route de Madison n’est pas un amour naissant. C’est un amour hic et nunc.
Oui, Rose, mais on le voit naitre cet amour. On la voit lutter , hésiter puis s’y donner totalement avant d’y renoncer sous la pluie, dans les larmes. Mais le final ouvre la mort comme un possible…
Merci Lucien Bergeret pour ce rappel. Le seul film de Charles Laughton, inoubliable… Bien sûr je m’apprête à le revoir. Robert Mitchum et ces deux mots tatoués sur ses doigts : Love et Hate. Les deux enfants innocents John et Pearl et cette poupée… Les scènes nocturnes avec une lumière très expressionniste, les miroitements de la rivière, la nuit et l’ombre de Powell sur son cheval à l’horizon qui les poursuit en sifflant toujours le même air. Et cette délicieuse Rachel (Lilian Gish). oui, un grand conte noir à revoir.
En 1973,( la guerre du Vietnam s’arrête, Picasso meurt) un jeune romancier français, doué, Patrick Grainville publie chez Gallimard « la lisière ». Or, ce livre raconte l’histoire d’un écrivain, Paulin, qui vient à Nancy étudier l’œuvre de Jacques Callot. À partir des gravures de Callot, et notamment la série « les malheurs de la guerre », Paulin prend des notes et surtout laisse courir son imagination déjà débordante, fastueuse, d’autant plus que par une étonnante distraction du gardien du musée de Nancy, Paulin reste enfermé dans le musée la nuit entière.. Alors Paulin -Grainville multiplie les « distorsions subjectives » à partir des gravures de Callot et ses pendus agglutinés sous les branches d’un chêne, etc.. voilà, l’histoire d’une fidélité thématique bien dans la manière Grainville, on passe de Callot à Monet à 45 ans de distance.
On dirait que ça ne vous intéresse pas ce que je vous dis. y’en a un qui fait de la clarinette, l’autre qui se lime les ongles…
C’est certainement que cela vous bouscule profondément parce que ça parle de vos vraies origines.
Janssen: j’ai dit « chipotons » ; j’ai trouvé le match tendu, agaçant les dents. Vous dites vous-même qu’il fut minable, ce que je ne dirai pas; quatre buts ça mérite le respect! Je vous salue, sans comprendre « des blés » et l’allusion à l’ami brésilien… Pouvez-vous m’éclairer?
« y’en a un qui fait de la clarinette »
La clarté de la clarinette, D, en contraste total avec l’obscurité de ce que vous nous narrez.
« Beltegeuse dit: 16 juillet 2018 à 8 h 46 min
0h13 Ed, il était sûrement à cette heure en compagnie de sa bonne amie à jouer quelques accord, lui qu piano, elle au chant. Chaloux est un homme très aimé, sans entrevoir son imposante bibli qui doit elle aussi retenir ses heures pour un savant quadrille. »
Oui. Quelle élégance, ce Chaloupe. Pas étonnant qu’il se fasse de plus en plus rare ici.
« En 1973,( la guerre du Vietnam s’arrête, Picasso meurt)… »
OK pour Picasso, mais je croyais que la fin de la guerre du Vietnam, c’était plutôt 1975.
La chute de Saigon, en 1975 :
« C’est la chute de Saigon, capitale du Sud-Vietnam, qui met un terme définitif aux affrontements entre les troupes vietnamiennes. Le 30 avril 1975, le camp soviétique prend Saigon et gagne la guerre du Vietnam. »
Petite remémoration insolite sur Wikipédia :
« L’incident du Mayagüez au mois de mai 1975 au Cambodge est considéré comme la dernière bataille de la guerre du Viêt Nam et a opposé des combattants américains et khmers rouges. » Wikipédia
Des accords de paix sont effectivement signés à Paris entre le viet nam du nord et les américains en janvier 1973..Mais Thieu n’en veut pas et les vietnamiens du nord n’y croient pas.. donc, on continue à se battre SUR LE TERRAIN jusqu’à l évacuation en panique, en 75,à Saïgon encerclé, avec les hélicos sur l’ambassade US…
Bon je quitte ce blog, c’est décidé.
Christiane
oui je suis pénible ce soir. je ne crois pas qu’elle renonce à cet amour. Je pense qu’elle se refuse à faire souffrir son mari .
ai revu les 2/3 de La nuit du chasseur .
=> ai le sang glacé
ne trouve pas pas le sommeil.
pas merci.
(ma chouchoute est Pearl)
(La maman au fond de la mare, c’est terrifiant)
c une fidélité sacrificielle.
raymond dit: 16 juillet 2018 à 22 h 06 min
Janssen: j’ai dit « chipotons » ; j’ai trouvé le match tendu, agaçant les dents. Vous dites vous-même qu’il fut minable, ce que je ne dirai pas; quatre buts ça mérite le respect! Je vous salue, sans comprendre « des blés » et l’allusion à l’ami brésilien… Pouvez-vous m’éclairer?
Je vous replace ici le message que j’avais posté hier et auquel Janssen fait allusion; une petite chose sans importance comme vous pouvez le juger.
Claudio Bahia dit: 15 juillet 2018 à 22 h 32 min
Tous les commentateurs brésiliens connaissent très bien la fameuse expression « Allez les Bleus »! Mais comme tout bon brésilien ils n’arrivent pas à terminer un mot sans y mettre une voyelle. Alors tous les trois, devant notre télé, on rit bien à les entendre crier « allez les blé »!
Sur le match? oui, bon, les blés ont gagné, bien, très bien, content pour tous mes amis français. Mais ce fut un match sans grinta, sans electricité dans l’air. Beaucoup de mousse et peu de bière dans le verre, comme souvent. Mais je ne veux rien enlever aux mérites de la France, et que la fête soit belle.
pkoi chipoter c’est tout à fait inútiles.
ves deux films si différents sont aussi splendides l’ un que l’autre.
L’amour de John pour sa petite soeur, et de cette mère poule au grand coeur, et l’amour entre cette femme et cet homme qui traverse sa vie et aimerait la ramener ávec lui.
La pudeur de la maman adoptive et le cadeau de la montre à gousset pour John. Son incapacité à lui à se tourner vers l’égorgeur de sa mère, et la pudeur de ce couple qui s’ aime et puis qui se quitte.
Bonnie soirée Christiane et celui qui a recommandé la nuit du chasseur.
nota bene:
le fleuve descendu par les enfants en barque est le Mississipi ☺🤗😇. Oui.
dédé on dirait ma copine bourrée qui fait semblant de partir pour qu’on la retienne, mais dont malheureusement tout le monde se fiche. Quand on veut réellement partir, on part, banane ! Bonne nuit à tous.
Suite à «… l’intelligence politique profonde et lumineuse… »
Dans les années soixante et septante on reconnaissait le déphasés par l’engagement politique, en d’autres mots le plus arriérés d’entre nous, parce qu’ils croyaient possible que la violence soit la meilleure méthode de résolution des problèmes, et ce fut un désastre, car avec leur approche inopportune du réel et par leur mortifère perversité, ils ont donné à leur reflet spéculaire — c.-à-d. aux conservateurs au pouvoir — la possibilité de dévaloriser et entraver tous les mouvements susceptibles de produire l’évolution ; on pouvait donc les taxés de « complicité objective », car en écoutant leur parole, on décelait le fasciste basique, arrogant, intolérant et violent, plutôt que le banal réactionnaire bœuf ce qu’il faut pour être tragi-comique — ce qui aurait été déjà appréciable —. Ces révolutionnaires de pacotille s’étaient persuadés d’être les seuls représentants du mouvement ouvrier et paradoxale conséquence, les porteurs d’une subjectivité capable d’élaborer un projet en mesure de recomposer les processus sociaux ; mais ils ne savaient même pas administrer leurs vies, ainsi envers et contre leur délire élitiste et leurs affabulations universalistes, ils se démontrèrent incapables d’organiser le consensus autour de leur action et ils nourrirent une accélération hystérique de la société qui a, in fine, miné les partis populaires : des pauvres gens animés par une pauvre et fruste culture.
Rose,
j’hésite à vous répondre car ce faisant je continue à m’éloigner et du roman de P.Grainville et des peintres et romanciers rencontrés à Etretat par le narrateur. Ici, il en est toujours ainsi. On commence dans le fil du billet et des illustrations puis nos actualités gagnent du terrain. On transforme le fil des commentaires en apartés. Déviation souvent intéressante mais hors sujet. Ici, réactions au match de la finale, à ce qu’il a provoqué autour de lui, films que nous prisons et qui font des moments forts de nos soirée et ce fameux roman de F.Pouillon « Les pierres sauvages ».
Donc je vous réponds une dernière fois sur ces deux films puis je passerai mon tour pour les hors sujets.
« La route de Madison ». Le renoncement est bien réel mais il était inévitable pour elle à cause des enfants et du mari aimé, lui aussi, mais différemment). Son désespoir dans l’auto où elle se crispe sur la poignée de la portière montre à quel point la tentation est grande de tout quitter et d’aller vers l’homme qui l’a bouleversée et révélée à la passion. Bien sûr il restera la fidélité du cœur pour les deux amants séparés, mais « séparés ». Ce film est parfait.
Quant au noir et terrifiant « La nuit du chasseur », mis à part les discours moralisateurs qui l’accompagnent, Le mal est parfaitement incarné par ce personnage qui tue et poursuit les enfants innocents dans la nuit. L’ayant revu, j’ai découvert aussi la somptuosité du ciel étoilé et la douceur des animaux qui jamais ne mettent les enfants en danger. Découvert aussi le poids volontaire des répétitions dans ce film (scène du tribunal par exemple). Un film qui a pris son temps pour s’imposer et devenir un incontournable.
Belle journée à vous.
La fille au chapeau :
Pull my Daisy :
Claire Bloom & Philip Roth :
Oui « sans grinta, sans electricité dans l’air. Beaucoup de mousse et peu de bière dans le verre, comme souvent »… très belle métaphore et sans doute beaucoup plus juste.
Mais personne, parmi nos bons journalistes français, n’a même évoqué la censure moscovite durant le matche où furent dûment exfiltrés 4 Pussy Riots, qui se sont chopé.es 15 jours de tôle fermes !… Allez, les supporteurs des Blés, le Grillon, c’était pas pour vous. « N’anthropologisons point », comme dirait JC…., à l’instar tous les blacklistés de la rdl recyclés sur la dépouille de Sergio, sur l’autre chaîne. Hallucinatoire !…
BJ à toussent et surtout à RP et CB, les meilleurs du blog de la RDL (merci à CB pour la précision donnée à RP).
Adieu D. !.. vos malheureuses prédictions ont fait beaucoup de mal à la rdl, elles vous ont hélas définitivement déshonoré et voué aux gémonies. A l’évidence, le recyclage intersidéral va être douloureux. Mais des gagnants et des perdants, c la vie… dans les aurores bordéales.
…
…la vie de tout, les jours, en Europe, déjà,!…lois, cultures et destins putrides,…
…
… » pile, je gagne, et, face, tu perd,… »
…
…c’est, tout les complots et assemblées réunis,…échecs et math, aux démocraties, de vains mots,…
…pour ses illusions de se faire respecter, pour rien,
…
…le vecteur, résumé,…pour simplifier ses sommets,…
…la notion, de » gens riches « , n’est, actuellement, pas, respectables, en soi,…et, tout aux plus, des » stratagèmes de roués « ,…comme des commerçants,…
…pour voler, à la lumière du jour,…
…
…les platoniques, mouvements de pièces, sur l’échiquier,…Go,!…
…aux échanges, et à la fin, le plateau, se retrouve nu,…etc,…
…partial à ses Stalag 13,…
…et à nos fichiers,…
J’admire beaucoup Eugène Boudin. Cependant, entre sa vue de la falaise d’Etretat, d’un impressionnisme somme toute très attendu, et la toile de Monet, la supériorité de cette dernière me semble éclatante : non pas sur le terrain de l’impressionnisme justement, mais par ce qui n’en relève pas : un climat d’étrangeté et de fantastique, tout à fait prenant.
@Jacques R. dit: 17 juillet 2018 à 9 h 34 min
C’est vrai pour cette toile qui n’est pas représentative des toiles de Boudin. Les ciels nuageux, la mer agitée, les plages grises, voilà son domaine. Dans cette falaise, Monet est très proche d' »Impression au soleil levant », avec cet astre orangé mûr comme un abricot d’été. Oui, une « impression » d’étrangeté.
…
…ce monde, ou l’européen, n’est, plus chez-soit, nul part,…
…
…ne participons à rien,…etc,…
…rien, à estimer,…
Quelqu’un, ici, parmi les érudits, pourrait-il me renseigner ? Ce sont deux phrases de la « nuit du chasseur » (= approfondissement de l’émerveillement à chaque vision de ce film, et je dois être à ma troisième ou quatrième fois, et je découvre toujours des trucs nouveaux, par exemple, que le cadeau de la montre est annoncé dès le début, etc.) dont j’aimerais tant savoir :
– si elles sont de Charles Laugton
– si elles sont de David Grubbs
– si elles sont de quelqu’un d’autre, genre scénariste,
– si la première est une citation biblique ?
Voici les deux phrases :
« le monde est cruel pour les faibles ». « The world is cruel to the weaks » (on pourrait aussi penser à Shakespeare dans Falstaff)
Et puis, au moment où Huckleberry… Je veux dire « Johnn », cherche du secours auprès d’Oncle Birdie, mais que celui-ci est ivre mort : « Mais il reste encore la rivière ».
Quelqu’un sait quelque chose, ou bien où chercher ?
Juste dire que mon émerveillement est aussi dû à la justesse infinie des plus petits rôles, dans ce film. Les deux gamins qui attendent l’écervelée Jenny sont campés en quatre plans, mais lesquels § Et tout, tout, est de cette aune. Laughton soigne non seulement chaque détail, mais en plus il sait parfaitement ce que « second rôle » veut dire. Je n’en reviens toujours pas. Mon seul regret est de n’avoir pas eu une petite fille de dix ans à mes côtés pour voir ce film, histoire de vérifier que oui, il nous transporte évidemment dans notre propre enfance, il est l’enfance en quelque sorte, et ce sans rien édulcorer du monde. Vive le cinéma.
Le 30 avril 1975, le camp soviétique prend Saigon et gagne la guerre du Vietnam. »
—
La fin d’une guerre qui ne fut jamais déclarée. La fin de bombardements sur 2 pays tiers, le Laos & le Cambodge, qui officiellement n’eurent jamais lieu (il s’agissait de bombarder la piste Ho chi Minh, qui reliait le Viet Minh au Nord au Viet-Cong au sud), non plus que les milliers de litres d’agent orange, un défoliant hyper puissant, déversées sur la jungle habitée par les paysans vietnamiens, et responsables encore aujourd’hui de graves malformations chez des milliers d’êtres humains…
Autre conséquence des bombardements américains sur le Cambodge, la radicalisation du parti nationalisto-bouddhisto-communiste, les Khmers rouges, lesquels entrèrent dans Phnom Penh le 17 avril 1975, avant de vider la ville de ses habitants pour les parquer dans des camps de la mort : le début d’un cauchemar de trois années où un peuple va s’auto-annihiler.
Qui a visité les Killing Fields de Choeung Ek, à côté de Phnom Penh, où des lambeaux de vêtements, des bouts d’os et des dents des génocidés remontent des charniers, et touché l’arête acérée des feuilles des palmiers qui servaient à égorger femmes, hommes, enfants, jeunes, vieux au son de chansons d’amour sirupeuses sortant d’une sono merdique poussée à fond, et vu l’arbre qui servait à éclater le crâne des nouveaux née, en sort irrémédiablement diminué dans sa croyance en l’humanité.
Porter des lunettes, parler une langue étrangère, et donc être « un/e intellectuel/le », autant de raisons pour être mis à mort sur le champ.
Aujourd’hui, les anciens khmers rouges sont au pouvoir et font la loi avec leur 4X4 non immatriculés, leurs villas hollywoodiennes et leurs juteux bordels.
Pendant ce temps, les hordes de touristes visitent Angkor en ayant l’impression d’avoir approché le génie. Ce qui n’est pas faux, Malraux en connaissait un rayon là-dessus.
Eviter de quitter les sentiers balisés, une bonne partie de la campagne est minée…quasiment métaphorique.
Janssen J-J dit: 17 juillet 2018 à 8 h 58 min
En voilà un qui fait tardivement le ménage sur ce blog avec ses chaussures à crampons. 😉
Reste à ramasser les canettes de cocà colà!
@ 10.05 Comment dois-je prendre votre remarque avec un clin d’œil, Pat-Mouille (PV) : compliment ou une malveillance ?… Je ramasse toujours mes canettes, au cas où elles m’auraient échappé par terre et pourraient blesser quelqu’un, et je ne crache jamais par terre. Pas vous ?
Métaphores du macronisme popu :
N’oubliez pas d’où vous venez pour gravir les marches des escaliers, et ne vous imaginez pas prendre l’ascenseur social. D’ailleurs, ils sont tous en panne dans vos cités pourries. Et l’Etat-c- moi n’ira point vous les réparer. Demandez-vous plutôt ce que vous pouvez faire pour moi, pour m’aider à enrichir un peu plus tous les françois ruisselant sous la douche du pognon. Moi j’ai pas besoin, je n’oublie pas d’où je viens non plus.
Un nouvelle trouvée dans Le Monde:
« Le député La République en marche (LRM) des Hauts-de-Seine Thierry Solère a été placé en garde à vue, »
Même son de cloche dans Le Figaro.
La même information donnée par radio macron (France Info):
« L’ex-député LR (sans autre précision) Thierry Solère placé en garde à vue »
C’est ce qu’on appelle une info honnête sans doute.
A garder en nos archives, cette nouvelle notice de Wikipedia sur l’événement, pas trop mal faite. La qualité de cette encyclopédie s’améliore de jour en jour. Merci la rdl pour nous l’avoir offerte aussi rapidement.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de_la_Coupe_du_monde_de_football_de_2018
@10h22,
Ce n’ est pas en ridiculisant les noms que vous parviendrez à humilier les idées et remarques de vos interlocuteurs JJJ.
Le Cocà ultra capitaliste yankee est avec Poutine et les supporters n’ écrasent pas que des canettes en aluminium dans nos rues.
Un hommage appuyé à notre équipe croate :
Danijel Subašić
Šime Vrsaljko
Dejan Lovren
Domagoj Vida
Ivan Strinić
Ivan Rakitić
Marcelo Brozović
Ante Rebić
Luka Modrić Capitaine
Ivan Perišić
Mario Mandric
Andrej Kramarić
Bravo et félicitation à toussent et à leur charmante présidente. Rappelons que cette excellente jeune femme s’est mise en congés sans solde par deux fois pour aller soutenir son équipe dans les gradins moscovites, et a payé ses voyages de sa poche sur une ligne régulière. Qui dit mieux ?… Notre bon président, peut-être ?
20 Marko Pjaca Entré après 81 minutes 81e
Sélectionneur :
Drapeau : Croatie Zlatko Dalić
Je rappelle qu’il n’y a aucune honte à ridiculiser un pseudo quand il est lui-même ridicule et n’est surtout en rien une marque déposée, que je sache.
Je rappelle surtout qu’il n’est pas très honorable de donner des leçons de morale à la daube « Charles Levinson », pour pouvoir mieux se moquer des canettes Trump-Poutine à écraser tels des étrons, sans doute. Quelle élégance dans la suggestion, Pat V (puisque vous tenez à votre noble pseudo de critique artistique émérite ;-)!)
Clopine, la Nuit du Chasseur, êtes-vous sûre de vos traductions ?
Dans les citations, je trouve : « It’s a hard world for little things » (dit par Rachel Cooper)
Deux sites de citations :
https://en.wikiquote.org/wiki/The_Night_of_the_Hunter_(film)
Dans les citations, je trouve : « It’s a hard world for little things » (dit par Rachel Cooper)
Zerbinette, j’ai dû lire la phrase dans les sous-titres sur Arte, hier (ou bien je l’ai rêvée cette nuit ?) mais je préfère « faible » aux « petites choses », car c’est leur infinie faiblesse qui permet aux enfants de triompher de l’ogre.
(mais merci pour le site !)
Ce que j’ai adoré aussi (mais tout est étonnant) c’est la phrase du frère ainé à la petite soeur, quand les gamins se moquent d’eux parce que leur père a été exécuté et que la gamine chantonne la chanson de leurs tourmenteurs : « Ne chante pas ça ». « Pourquoi ? » demande l’innocente, qui n’a pas compris que la ritournelle visait la mort du père. « Parce que tu es trop petite pour ça ».
9h34 Jacques R, Monet a su rendre une luminosité tout à fait caractéristique des couchants à l’ouest, je ne possède pas beaucoup d’éléments culturels pour contredire ou contrarier votre idée néanmoins de mon point de vue, ce traitement de la luminosité si réussi est une des caractéristiques du mouvement impressionniste. Si vous tardez le soir sur les nombreux sentiers du littoral vous serez enchanté de la même façon que par ce rendu fidèle qu’il fallait et ce n’est pas rien savoir restituer.
Clopine
j’ai loupé la ritournelle et le début mais leur relation frère et soeur est géniale ; et quand ils dorment dans la barque qui dérive sur le MIssissipi ?
Rose, sur la route de MADISON sans le vouloir est très moral et place le devoir, la famille avant ce sentiment qui vient bouleverser la vie de cette femme , mère et épouse. Le respect pour son mari et sa souffrance si elle le quittait qu’elle pose dans la balance avant de renoncer. Elle pense aux autres et accorde plus d’importance à ce renoncement altruiste qui participe de la destinée de sa famille. Ce film revient qu moins une fois l’an, on va finir par en retenir tous les dialogues.
oui.
Sans oublier Mandzukic.
Beltegeuse
je ne place pas cela en terme de moralité mais comme vous le dites très bien en terme de devoir (j’ai laissé les enfants de côté, ils vont grandir puis foutre le camp).
Beltegeuse
chui modérée. vous ai répondu.
Personne ne lie ávec Une journée particulière ?
Le contexte est totalement différent, l’intelligence dans une journée particulière est Homo de plus et attend son arrestation par les fachos. Où commenceraient les liens communs?
L’intellectuel pour l’intelligence, journaliste à la radio, non?
le lien dans la même dingue intensité de la pasión amoureuse qui se révèle puissante et éphémère. Ils s’aiment. C’est pas compliqué. Vous ne voyez pas de lien ?
nota : Homo, c un homo contrarié, non ? dans cakemaker aussi.
Clopine, dans le livre : « Deed, it’s a hard world for little things. Rabbits and babies has a time. It’s a cruel world to be born into and that’s for sure. »
http://memberfiles.freewebs.com/87/85/79668587/documents/Night%20of%20the%20Hunter.pdf
Rose, TOUT est génial. Le début commence par un gros plan face caméra de Rachel qui cite la bible mais tout de suite après on voit une ferme américaine comme ils ont là-bas, vous voyez, avec une bande de galopins qui courent et… Là, on dirait que Laugthon a inventé le drone parce que le plan est monté comme on le ferait avec un drone, vu du dessus quoi, et hop, on redescend au niveau des enfants qui voit en fait des jambes dépasser d’une porte avec encore les chaussures à talon emboîtés sur les pieds, sauf un qui est de travers. Après, nouvelle scène stupéfiante : Powell dans sa voiture qui, en parallèle et en réponse à Rachel, s’adresse à Dieu pour lui attribuer ses crimes (« je fais tout ça pour ta gloire… ) en lui rappelant que la bible est plein de meurtres et en exprimant son dégoût insensé des femmes…
Voilà comment ça commence. Deux minutes trente de film, et de quoi divaguer pendant quelques insomnies.
En plus, il me semble que la sortie du film coïncide pile poil avec la conceptualisation du « tueur en série ». Je veux dire qu’avant, les tueurs en série existaient, évidemment, mais qu’on ne les nommait pas ainsi. C’est une série netflix qui s’appelle « mindhunter » qui explique cela, le passage de l’innommé à la définition, quoi.
L’idée géniale du film, c’est d’avoir déplacé l’intrigue. L’assassin a buté de riches veuves, donc. Et va épouser une veuve, de nouveau. Mais sa proie (trop facile dans le film) va se déplacer des femmes vers les enfants. Et c’est l’extrême faiblesse des enfants qui va, in fine, les sauver, alors que les femmes n’auront pour toute épitaphe que la phrase martelée à plusieurs reprises par Rachel : « les femmes sont folles » – et que le mécanisme de la séduction sera montré du doigt à travers le personnage de l’adolescente qui, comme Bardot dans le Mépris, demandera à Powell « tu me trouves belle ? » « Comment trouves-tu mes yeux ? » » Ne sont-ils pas les plus beaux du monde ? »
la misogynie patente de Laughton éclate ici, mais franchement on s’en fout parce qu’il prend grand soin à ne pas trop stigmatiser. Rachel aura « les mots qu’il faut » pour consoler l’adolescente, et la protègera jusqu’au bout. Et puis Powell est décrit à plusieurs reprises comme le pantin pathétique qu’il est..
Mais il faut admirer tout. La manière dont l’adolescente (qui « sèche » des cours supposés de couture pour vernir draguer au drugstore) croise les deux petits mecs : l’un se détache du mur qu’il est en train consciencieusement de soutenir, pour venir à sa rencontre, mais d’un seul coup Powell s’interpose (et il fait le double du gamin). Tout, tout est surprenant dans ce film, je veux dire que tout nous tient en haleine tout le temps alors qu’on sait dès le départ que le méchant est méchant, et les gentils gentils. Mais tout marche, comme la musique sublime, les effets de lumière, les gros plans d’animaux sauvages, le mélange de fantastique et de prosaïsme (John affamé dans le bateau et qui, voyant la tortue, s’exclame : « on en fait une soupe, mais comment ça s’ouvre ? », Mark Twain n’est pas loin, juste dans la pièce d’à côté…
.. Mais cependant, malgré les bateaux à roues à aube, la faune, l’ambiance toute pastorale façon Gershwin, la chaleur etc., ce n’est pas le Mississipi mais l’Ohio, je crois.
rabbits and babies
quand le petit lapinou mignonnet se fait sauter dessus par l’immense chouette effraie.
Et nous on se dit ratatinés oh non oh non.
ben si.
ds wiki Clopine il est écrit le fleuve Mississipi. vous ai pas encore lue.
Rose, je n’ai vu le film qu’une seule fois, rien lu , la question peu se poser de savoir où percer sa motivation ou ses raisons mais il réduit à néant ce qui s’est passé entre eux, il dit que c’est beau mais que cela n’a aucun sens où quelque chose du genre. Et elle avec sa marmaille et son gros porc de mari à l’horizon. Un autre amour impossible ou la jonction dans ce cas de deux êtres que rien ne redestinait à se rencontrer et moins encore à s’aimer. L’homme et la femme voués tous deux à l’enfermement, famille, patrie.
Ed dit: 17 juillet 2018 à 4 h 06 min
dédé on dirait ma copine bourrée qui fait semblant de partir pour qu’on la retienne, mais dont malheureusement tout le monde se fiche. Quand on veut réellement partir, on part, banane ! Bonne nuit à tous.
–
Mais je vous confirme que je suis bel et bien parti, Ed. J’en profite pour vous dire que sur votre blog ma photo préférée de vous est celle ou vous êtes assise absorbée par le contenu de votre smartphone avec je crois quelque chose comme un sapin de Noël en arrière plan flou. Votre moue souriante y est superbe et votre nez volontaire. Cela-dit je disparais pour toujours d’ici, conformément à votre attente, banane aussi.
J’aime beaucoup les smoothies à la banane faits maison, soit-dit en passant. Bon, je ne suis plus là.
Clopine
Moi j’aime tout tout tout aussi.
g loupé des trucs.j’ai vu la tortue et n’ ai pas entendu la phrase de John.
Comment la mère adoptive offre une très belle broche à l’ado. prépubère qui est prête à tomber ds tous les pièges tendus par les mecs.
c koi votre passage préféré Clopine ?
D , je ne sais s’il est attentif mais mon répertoire a noté sapin de Noël en novembre c’est un peu tôt. J’ai visité rapidement le blog Ed deux fois, les deux femmes en photo ne se ressemblent pas comme dans le poème de Charles Baudelaire. Ne partez pas, vous plaisantes, que deviendrais je sans vous chez Passou?!
Janssen J-J dit: 17 juillet 2018 à 12 h 34 min
Vraiment ce type est trop bon!
Dans le livre : « —The Lord said, Take it and throw it in the river yonder, brother! Wrap it ’round a stone and throw it in the old Ohio River and let it get washed clean down into the Mississippi! »
Le public des Bleus a été pris pour des cons. On ne leur a pas fait l’aumône d’une descente des Champs digne de leur folie. Les ploucs de supporters ont été méprisés, et d’abord par Macron, qui s’est arrogé le privilège de garder les Bleus dans ses jardins de l’Elysée, à deux pas du Crillon ou les footballeurs décérébrés ne viendront pas au rendez-vous de leurs fans tout aussi décérébrés.Deux journées de folie, rien que pour les nuls :
« Il y a vingt ans, pour célébrer leur première étoile mondiale, les Bleus, vainqueurs à domicile, avaient offert trois heures de liesse à leurs supporters sur les Champs-Elysées. Lundi en fin de journée, en retard sur l’horaire annoncé, le bus à impériale transportant les héros nationaux a expédié cela en à peine quinze minutes – avec des policiers encadrant le bus au pas de course. Et cette fois, même si la rumeur a parcouru le public, il n’y a pas eu de présentation de la Coupe du monde au balcon du Crillon place de la Concorde. Bref, service minimum et une frustration légitime pour de nombreux spectateurs d’avoir été privés d’un moment de communion populaire. Au profit d’une fiesta fort détendue mais sur invitation, à l’Elysée. » Libération
Mesdames, entre féminisme et masochisme, il faut choisir ! Vous ne pouvez pas mettre sur le même plan l’infâme mélo tire-larme de Clint Eastwood avec le film culte de Charles Laughton. Comme le remarque avec justesse Bérénice, « Sur la route de Madison » est un mauvais remake de « Brève rencontre », qui renvoie les femmes à leur « devoir » de soumission à la loi machiste. Pas étonnant que ce dernier film ait fait pleurer jean-Paul Sartre et Claude Lanzmann. L’histoire ne nous le dit pas, mais il est fort improbable que Simone de Beauvoir ait partagé leur émotion. « La nuit du chasseur », c’est d’un autre niveau. Film génial, qui fait valser tous les tabous : meurtre d’enfants, pédophilie, inceste… Il faut respecter les hiérarchies, mesdames, sinon, comme le disait fort à propos WGG, c’est le chaos !
rose, on peut aimer les mélos, moi le premier, qui ai apprécié « The cakemaker », malgré la double conversion improbable du gentil pâtissier allemand, homo et chrétien, au départ, et juif et hétéro, à l’arrivée ! Je l’avais même recommandé à DHH, surtout pour l’aspect culinaire du film…
On sent la tension, la bêtise qui retombe, avec aujourd’hui le calme revenu. Pour une fin d’été propre et digne, et nécessairement amnésique…
Ce supporter, par exemple, qui attend SIX heures que les Bleus descendent les Champs, ce que l’équipe bâcle en à peine dix minutes ! Pauvres gens !
« Dans les années 1930, en Virginie-Occidentale, le long de la rivière Ohio, le révérend Harry Powell, tueur en série, quitte la scène de crime de sa dernière victime. Powell, misogyne qui a un penchant pour les couteaux à cran d’arrêt et prêcheur auto-désigné, voyage à travers tout le pays, se marie à des veuves puis les tue, prétextant la volonté de Dieu. » wiki
Mississipi
–
Nom fascinant :1 M / 4 S / 4 i / 2 P
MISSISSIPPI, « Ole man river », le « Grand fleuve » des Objiwe, rouge orangé quand il traverse les terres latéritiques de l’Oklahoma…Hernando de Soto le remonta vivant et le redescendit mort.
Sur le Mississippi avec double p, je m’incline.
Sur l’Ohio, pas encore. ai lu hier le Mississippi.
Jazzi oh oh
d’accord hein. Mais les genres diffèrent.La qualité y est toutefois.
ça se discute..Ohio ou pas ?
Entièrement d’accord avec Jazzi, d’autant que moi, le dernier mélo qui m’ait faite pleurer c’est « retour à Brokeback mountain », que je trouve bien supérieur à la route de Madison. En fait, ce qui m’a plu dans la route de Madison, ce n’est pas la bluette, mais l’apparition des enfants, les scènes avec le notaire et le dévoilement du secret via les journaux intimes de la mère. Mais toute cette partie de l’histoire, la plus intéressante donc à mes yeux, aurait mérité d’être italienne, en fait : parce que c’est très italien, et c’est pourquoi à mon sens l’héroïne est originaire de Bari.
Baroz, toi qui est un vrai cinéphile, tu te souviens bien sûr du film où un tueur en série lance à sa futur victime ‘I’ll show you the life of the mind!’ Fastoche avec Google.
Tout ça pour dire que les Américains & les Taliban tuent sans vergogne au nom de leur dieu de m….
J’suis dans un état proche de l’Ohio
J’ai le moral à zéro
J’suis dans un état proche de l’Ohio
Je marche forcée dans le Massachussetts
A côté de mes chaussettes
J’ai un p’tit scarabée d’or dans la tête
Isabelle Adjani – Serge Gainsbourg
Clopine, pourquoi Bari ? J’y étais le mois dernier et ce n’est pas le genre « mélo » à mon avis.
Une scène de couloir, meilleure que celle de Godard, Bloom !
https://www.youtube.com/watch?v=EuOSKzYfAgE
par contre, Jazzi, où vois-tu de la pédophilie et de l’inceste dans la nuit du chasseur ? Meurtres, violence, peinture sans fard des arnaques religieuses, dénonciation des lynchages, description de la bêtise humaine (Madame Stooge, la vendeuse de bonbons, tient le pompon dans le genre), violence de la libido, rudesse de la vraie vertu, haine de la foule, absolution du bourreau (au début, le bourreau est pris de doutes après avoir tué le père, à la fin, il attend avec impatience de flinguer Powell, encore un tout petit second rôle parfaitement abouti), ravages de l’alcool (l’oncle incapable de tenir sa promesse), peinture de la misère et des migrants ruraux d’après la dépression de 29 (l’Oklahoma semble avoir particulièrement trinqué, comme démontré dans les « raisins de la colère »), emprise psychanalytique des traumas (la dernière scène, que Freud aurait pu signer), tourments de l’adolescence et ringardise de la ruralité américaine : oui, tout ce qui fait mal est bien présent dans le film, mais je ne vois rien d’incestueux là-dedans. Par contre, ce à quoi aboutit l’impuissance masculine confrontée à la libido féminine (cette incroyable scène où Powell pousse sa femme devant le miroir, et qui a été reprise par Simenon, ou par un adaptateur de Simenon), à savoir le meurtre, là c’est magistralement décrit. Explique-moi où tu vois les enfants mêlés au sexe là-dedans (à part l’ado, bien sûr, mais justement, elle n’est plus une enfant) ?
Ohio – Neil Young
https://www.youtube.com/watch?v=hkg-bzTHeAk
Jeffrey Glenn Miller, 20 ans
Allison B. Krause, 19 ans
William Knox Schroeder,19 ans
Sandra Lee Scheuer, 20 ans
Les quatre étudiant.e.s tué.e.s par la Garde nationale lors d’une manif contre la guerre du Vietnam, le 4 mai 1970, dans l’Ohio.
« Ohio »
Tin soldiers and Nixon coming,
We’re finally on our own.
This summer I hear the drumming,
Four dead in Ohio.
Gotta get down to it
Soldiers are cutting us down
Should have been done long ago.
What if you knew her
And found her dead on the ground
How can you run when you know?
Gotta get down to it
Soldiers are cutting us down
Should have been done long ago.
What if you knew her
And found her dead on the ground
How can you run when you know?
Tin soldiers and Nixon coming,
We’re finally on our own.
This summer I hear the drumming,
Four dead in Ohio.
Le couloir de la mort, Baroz, l’enfer avant l’Enfer.
L’oreille du tueur qui ne cess de suppurer…Admiration absolue pour les Coen Brothers.
CessE
Dans l’atmosphère biblique et trouble du film et des personnages, Clopine : « Laughton exprime audacieusement les pulsions sexuelles du faux prêtre par l’ouverture systématique et violente de son couteau. »
Dans la route de Madison, Francesca vient de Bari et quand elle apprend qu’Eastwood, lors d’un de ses reportages, s’est arrêté à Bari « parce qu’il trouvait cela joli », elle est à la fois stupéfaite et sous le charme, of course.
Donc le réalisateur a voulu que Francesca soit italienne. Pas par hasard : parce que les italiennes sont, dans la littérature, très souvent des amoureuses « contrariées », (plus que les héroïnes françaises en tout cas). Disons que l’histoire – enfin, la partie du film où les enfants arrivent après le décès de la mère, et sont amenés (par elle, post mortem, grâce à ses indications) à découvrir ses journaux intimes, et le film est justement la lecture de ses journaux intimes, toute cette partie m’a renvoyée directos à un roman lu il y a bien longtemps : « le cahier interdit ».
Roman d’Alba de Cespedes, des années 50 (comme le temps où l’histoire de la route de Madison est sensée se passer) où une femme mariée commence à écrire, en cachette, un journal intime.
C’est pourquoi, à mon sens, par réminiscence sans doute, j’attribue au scénariste la volonté manifeste d’avoir fait de Francesca une italienne, à cause du poids de la religion (on la voit faire le signe de croix en regrettant que le benedicite soit bâclé par sa fille, au début du repas qui la représene mère au foyer insatisfaite et réduite à son seul rôle ménager par son mari et ses enfants – voir la station de radio changée sans ménagements par fifille, coupant le sifflet à Verdi) et du poids de la famille.
L’histoire du « sacrifice » (on sacrifie l’amour à la famille et on a peur de braver les conventions sociales) aurait été bien moins crédible avec une américaine pur jus, ou une américaine venant d’un autre pays d’Europe comme la France ou l’Angleterre.
Et c’est pourquoi, moi qui n’ai pas aimé la bluette mais pas mal le point de vue adopté (découverte par les enfants de la « faute » de la mère, et rédemption de cette dernière par ces mêmes enfants, qui en profitent pour faire le ménage dans leurs couples respectifs, accédant enfin à la modernité), j’aurais volontiers vu un film identique mais… ancré en Italie. des enfants « américains » mais apprenant des secrets sur la vie amoureuse de leur mère, mais en Italie. Ca aurait permis d’introduire un petit côté fitzgeraldien… Bah, j’ai juste un petit peu divagué là autour, quoi.
Une analyse plus explicite, Clopine :
« Filmé du point de vue du petit John Harper, La Nuit du chasseur est une œuvre forte sur la fin de cette innocence qui caractérise – souvent à tort selon Freud – les années de l’enfance. John, même pas dix ans, est contraint par les événements d’agir en adulte car ces mêmes adultes qui peuplent l’univers de Laughton sont totalement défaillants, voire démoniaques. Bien sûr, plusieurs lectures du film sont possibles et c’est ce qui fait généralement la force des films de l’Âge d’or d’Hollywood où la censure exerçait une pression à ce point importante, que les réalisateurs devaient user de stratagèmes ingénieux pour évoquer un sujet alors considéré comme tabou. Car dans La Nuit du chasseur, l’argent revêt surtout une symbolique sexuelle complexe qui lie fatalement l’enfant à la figure du père. Le traumatisme et le cauchemar des enfants Harper, c’est avant tout l’ombre du pédophile, du violeur (le révérend Harry Powell) qui menace continuellement de tuer leur innocence d’un coup de phallus tranchant. La morbidité à laquelle sont violemment exposés les enfants – première scène traumatique du film – est parfaitement illustrée dans l’une des premières scènes du film commentées par Lillian Gish où l’on voit un jeune groupe jouer à cache-cache et finalement découvrir le corps inerte d’une jeune femme.
Dès la première scène consacrée à la famille Harper, la figure paternelle est aussitôt mise à mal. Alors que la police le pourchasse parce qu’un braquage s’est soldé par la mort de plusieurs personnes, Ben Harper décide de confier à ses enfants le butin volé. D’abord séparé d’eux par un champ/contrechamp, il bascule brusquement en hors-champ pour
rejoindre Pearl et sa poupée, dans laquelle il décide d’introduire l’argent sale. Pour le spectateur, il est impossible de considérer l’ampleur de l’acte commis en dehors du champ. Mais en revenant vers John, le père lui fait tenir la promesse de ne rien dire de leur secret, pas même à sa mère, laissant libre cours à d’autres interprétations sur la nature du lien qui les lie. Cet argent que l’on fait fructifier, et que l’on peut aisément rapprocher à la pulsion sexuelle, à la semence masculine, est donc introduit dans l’intimité des deux enfants. Mais cette transgression incestueuse est aussitôt réprimée par la loi. Arrivée peu de temps après, la police plaque l’homme criminel à terre sous les yeux de ses enfants. Lors de cette scène traumatique, le petit John se tient le ventre de douleur car pour lui commence le terrible parcours d’un secret honteux tandis qu’arrive la mère, ignorant tout de ce qui vient de se passer avant que la police n’arrive. En gardant le silence, le jeune garçon s’expose à la répétition de cette menace incestueuse qu’incarne Harry Powell dès les premières scènes du film. Le secret de la famille Harper (dont est exclue la mère) est dévoilé par le père lui- même en prison. Pendant son sommeil, il donne les informations nécessaires pour que Harry Powell, son compagnon de cellule, s’immisce à nouveau dans l’intimité des enfants. Le père biologique, condamné à la potence, sera remplacé par un père de substitution : le passage relais entre les deux personnages masculins s’effectue dans une cellule de prison, lieu de la concrétisation de la faute. Le père biologique rend possible la vulnérabilité des enfants en dévoilant à demi-mot son secret. »
Mais il l’ouvre (et ne s’en sert) qu’en présence des femmes, Jazzi… Vis-à-vis des enfants, il l’ouvre deux fois : dans la cave, (ça va faire craquer la gamine), et chez Rachel, pour tenter d’atteindre le petit garçon qui se carapate sous l’escalier. Et lors de ces deux fois, qui sont logiques dans la continuité de l’histoire, on ne voit pas le ressort du couteau en gros plan, il n’est pas « mis en valeur », il n’est pas caractérisé : par contre, dans la scène où la mère s’offre au couteau (la chambre devenue une sorte d’église !!!) là le couteau est un vrai personnage dramatique. Je ne crois pas au rapport « couteau- enfants ». Par contre, le couteau cran d’arrêt prenant la place du pénis impuissant avec les femmes, oui.
(mon dieu, mon dieu, que fais-je là ? On va encore me soutenir mordicus, va savoir quand, que je me suis vautrée dans la description d’une scène sexuelle qui prouve la putridité de mon caractère, et mon exhibitionnisme racoleur… Au secours…)
C’était l’un des films préférés de Marguerite Duras, Clopine !
https://dawawineblog.wordpress.com/2013/11/02/marguerite-duras-sur-la-nuit-du-chasseur/
Claudio Bahia: merci pour l’explication de texte. « Les blés » sont en effet très drôles. Un bleu autrefois c’était un débutant, armée, travail; ça pouvait être un télégramme, un habit d’ouvrier et parfois même du pinard (le gros bleu qui tache); le fond de l’eau (l’océan, le grand bleu). En tout cas les bleus maintenant vont avoir pour longtemps le sens de « footballeurs ». Les bleus de Klein en ont pris un coup dans le porte pipe.
Bof bof pour l’explicitation, Jazzi. Bon, ce ne serait pas le couteau mais l’argent qui relierait « de façon incestueuse » le père (et l’ersatz diabolique du père, °Powell) à John ? Soit. Mais une des scènes les plus inattendues du film doit prendre alors place dans l' »analyse » : car la fillette découpe deux silhouettes, la sienne et celle de son frère, dans les billets – elle rejette ce faisant l’emprise « paternelle », non ? Je ne suis pas d’accord avec l’analyse citée, Jazzi,qui est à mon avis trop poussée à l’extrême, et fort contestable.
Bien que marié à ue comédienne, Charles Laughton était notoirement homosexuel, Clopine…
L’argent sale du père dans la poupée innocente de la fille, Clopine…
On peut voir aussi quelque chose d’incestueux dans la perte d’innocence partagée entre le frère et la soeur…
Enfin, tout ça pour dire que c’est du lourd, « La nuit du chasseur » !
Ne partez pas, vous plaisantes, que deviendrais je sans vous chez Passou?!
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Je suis bien conscient de ces problématiques mais c’est comme ça. Je m’en vais. Tout passe dans ce monde. Je commente ici depuis 2005 ou quelque chose comme ça. Il en faut aussi pour d’autres mondes que celui-ci. Certains attendent ailleurs la pleine illumination.
J’en suis au chapitre 9 (pages 162 et suite) de Falaise des Fous. Pages éblouissantes où il croque avec délectation « l’ogre hilare », brutal, exubérant, charnel, sensuel : Gustave Courbet pendant qu’il enferme Monet dans ses brumes, ses bleus, ses éblouissements de lumière et ses jérémiades. Je n’avais jamais réalisé que Monet était le seul de ce groupe de peintre qui n’avait jamais peint de nus féminins. Patrick Grainville , par la voix de Charles Guillemet, son narrateur, s’en donne à cœur-joie et brosse avec gourmandise ces deux tempéraments tellement opposés. Mais que la couverture du livre est mal choisie !
Et pas un Courbet dans les vues de la falaise alors que ce dernier l’a peinte frontalement avec un réalisme puissant, radical. Chair de pierre qui annonce d’autres chairs plus voluptueuses. Formidable roman qui est loin de ce que j’imaginais : un défilé de célébrités. Il empoigne les vies de ces peintres, de ces écrivains et de ce siècle avec passion. Très agréable à lire. Patrick Grainville a une sacrée plume !
Et ce n’est sans doute pas pour rien que mon précédent commentaire portait le numéro 777 qui est la triple perfection car 7 x 3 font 21 et 2+1 font 3.
Et Pissaro, il a peint des nus féminins ?
Personne ne ressort innocent à la vision de « La nuit du chasseur », Clopine. Evite ce genre de déclaration : « Mon seul regret est de n’avoir pas eu une petite fille de dix ans à mes côtés pour voir ce film » !
D
Femme nue de dos dans un intérieur.
Déjà de retour, D. !
Balthus, il préférait les petites filles en culotte, et Delaporte ne crie pas au scandale ?
https://www.lesinrocks.com/2017/12/08/style/new-york-une-petition-seleve-contre-un-tableau-de-balthus-erotisant-une-tres-jeune-fille-111019600/
Je crois que l’on a battu tous les records de konneries dans les analyses transmises par Baroze sur La Nuit du Chasseur…Un couteau qui s’ouvre? Ben voyons c’est un pénis! De l’argent dans la poupée? ben voyons, c’est du sperme! Pédophilie, inceste, pourquoi pas cannibalisme, scatophilie (après tout cet argent, ce ne serait pas de la m.er.de par hasard?).
La première analyse de Clopine était parfaite.
Je n’ai pas revu le film hier soir, pas envie de ne pas dormir. Ces interprétations psy sans le moindre fondement expriment d’abord et totalement les obsessions de leurs auteurs.
Quant à Madison, j’en ai revu environ la moitié. Trop long mais beau grâce à deux acteurs exceptionnels, surtout Meryl Streep qui peut jouer absolument n’importe quel personnage. Je reverrai la fin en DVD. Mais là non plus ne surinterprétons pas. Le mari n’est pas un porc comme le dit absurdement Bérénice, juste un brave type ordinaire. Francesca n’est pas étouffée par le devoir. Elle sait bien, consciemment ou non, que cette aventure ne peut pas être durable compte-tenu de la personnalité du photographe et que la somme de souffrances qu’entraînerait l’abandon de sa famille serait sans commune mesure avec le bonheur fugace qu’elle en retirerait. Excellent « cuento » d’Isabelle Allende sur le même sujet, « Tosca », sauf que chez Allende, Maurizia s’en va et que le « ton Allende » comporte toujours un humour discret absent chez Eastwood (l’humour n’est pas le genre de la maison).
Vous êtes tous incroyablement tordus! (sauf Clopine, il faut le reconnaître)
Revu en salle un chef d’œuvre du film noir des années cinquante, « La Femmme à abattre », avec Humphrey Bogart, co-dirigé par Raoul Walsh…
J’attends avec impatience que Baroze me fournisse les éléments qui me permettent d’y déceler la pédophilie, l’onanisme, le sadisme et l’homosexualité qui ne peuvent manquer de s’y trouver. Merci d’avance.
Quel réalisateur osera adapter au cinéma, aujourd’hui, l’histoire de Nordahl Lelandais ? Un fait divers pas tordu pour Closer ?
Cet analyse détaillée de « La nuit du chasseur », parue dans Critikat.com, 2017, non signé, fait cinq pages, Closer. Encore un extrait ?
« Dans la scène où Pearl étale les billets dans la cour de la maison pour jouer avec, Harry Powell surgit par le fond du plan. John range minutieusement l’argent dans la poupée face caméra. Cette prise à partie du spectateur est renforcée par le plan suivant, subjectif, caractérisé par un lent travelling avant qui limite progressivement le cadre au bassin – et donc au sexe – du révérend. Dans une autre scène où les deux enfants tentent de trouver refuge dans la cave (lieu du refoulé par excellence), la crasse ambiante laisse des traces sur leur jeune visage. Salis, ils le sont, surtout lorsque Harry Powell déboule pour attraper John. Plaqué sur un tonneau, le jeune garçon est à la merci de l’homme d’église qui se tient juste derrière lui, prêt à le violer sous les yeux de sa sœur en pleurs qui avoue pour le sauver que l’argent est finalement caché dans sa poupée. »
Le lien !
https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/la-nuit-du-chasseur/?pdf=32924
Rien à voir, Ch., désolé, mais… la barbe avec Monet-Grainville. Donc, plutôt un hors-sujet total.
Jean Rolin : le Traquet kurde, POL, 2018 – Dans ses errances de globe-trotter hors des sentiers battus, Jean Rolin prend prétexte de l’apparition d’un improbable traquet kurde (à queue rousse) entrevu au temple de Mercure sur le sommet du Puy de Dôme pour partir à sa recherche en 2016. Dans les livres d’ornithologie savants, sur google maps, ses propres cahiers de souvenirs de 12 ans, et surtout parmi les mémoires d’extravagants aventuriers-ornithologues, tous plus menteurs, voleurs, mythomanes, massacreurs, égoïtes et généreux les uns que les autres…, on se gondole devant les exploits d’un fourbe et désopilant Richard Meinertzagen, qui raconte pis que pendre de TS Lawrence ; on croise le père de Kim Philby, obligé de se convertir à l’islam pour avoir le privilège d’entrer dans un désert, ou bien encore le « Bédouin » Wilfrid Thesiger. Ces aventuriers-là de nos périodes coloniales agitées au Moyen-Orient eussent fait n’importe quoi pour sacrifier à leur passion de récolter des passereaux à tous endroits obscurs de la planète, y compris dans les prestigieux musées pour se déclarer premiers découvreurs. Ils empaillaient et taxidermisaient à qui mieux mieux et donnaient leur nom aux espèces découvertes, préférant cette célébrité là à n’importe quoi d’autre. Ils étaient fiévreux et indiscutablement obsédés par la beauté et le chant de ces oiseaux encore non identifiés, nichant dans les regs les plus austères d’où il fallait bien aller les débusquer. Ils n’avaient aucune scrupule ni état d’âme à dégommer des gypaètes ou autres bestioles barbues pour augmenter leurs tableaux de chasse. Ils étaient de leur époque. Fallait-il les exhumer et les faire revivre aussi extravagamment comme prétexte à nous faire entrevoir par le petit bout de la lunette le malheur kurde aux temps d’Erdogan et de Daesch ?… Je ne sais, c’est toujours l’ambigüité des motivations des enquêtes de ce narrateur. Les errances savantes de Jean Rolin ont toujours un air profond de ne pas y toucher qui signe quelque chose de sa grandeur d’écrivain journaliste fraternellement sympthique.
Closer ,il faudrait suivre et prendre le temps de lire les commentaires, Rose voulait des points de raccord entre madison et une journée particulière. Je ne suis pas un laser mais quand même…
j’espérais plutôt que je voulait.. .beltegueuse
Le comparatif pour le Mussolini en père d’une famille nombreuse et parti pour adouber le duce alors que son épouse reste à la maison et trouve le temps de tomber amoureuse d’un homosexuel opposant en attente d’arrestation.
Mais il ne va pas le violer, il va le tuer Jazzi ! Powell est IMPUISSANT dans le film, enfin, ça tombe sous le sens…
Rose, c’est ce fichu correcteur.
« Revu en salle un chef d’œuvre du film noir des années cinquante, « La Femmme à abattre », avec Humphrey Bogart, co-dirigé par Raoul Walsh… »
Deux « m » suffisent, closer. Un film plus politique qu’il n’y parait ! Une dénonciation de la mafia. C’est un film exclusivement de Raoul Walsh. La co-direction, c’était pour détourner l’interdiction de la commission Mac Carthy…
L’auteur de l’article mis en lien parle de façon symbolique, Clopine…
Personnellement, j’ai regardé en diagonale une fois « Sur la route de Madison », et ça ne m’a pas fasciné. C’est un film très surestimé, comme la plupart des films d’Eastwood, qui est un bon « faiseur », mais sans plus.
Sinon, rien ne tombe sous le sens dans ce film, Clopine…
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