Le souci des forêts de Richard Powers
Parfois, on aimerait entrer dans un livre mais on n’y arrive pas. On ne sait pas par quel bout le prendre. Ce serait tellement plus simple de commencer par le début et de terminer par la fin. Seulement voilà, tous ne s’y prêtent pas naturellement, certains sont rétifs à cette convention, allez savoir pourquoi. Pourtant, ce livre qui résiste appelle secrètement le lecteur. Alors celui-ci essaie autre chose, y replonge à sauts et à gambades, finit par comprendre qu’il se croit exclu de cette lecture parce qu’il s’imagine être totalement étranger à son univers, ne s’en tient pas là, va au-delà, vainc son préjugé et se laisse enfin emporter vers ces rivages inconnus, dans cette terre, ce pays, ce continent qui ne sont pas les siens car il en ignore le langage. Il en sort plein de gratitude. Mon cas, je l’avoue, après avoir lu les centaines de pages de L’Arbre-monde (The Overstory, traduit de l’anglais/Etats-Unis par Serge Chauvin, 530 pages, 22 euros, cherche-midi)
Lorsqu’on s’accroche ainsi au nouveau roman d’un auteur, c’est aussi que l’on est encore dans la séduction de ses précédents. Mon cas avec Richard Powers (Evanston, Illinois, 1957) depuis le tout premier paru en français grâce à ses éditeurs Claro & Hofmarcher dans « Lot 49 », l’une des meilleures collections de littérature étrangère en France. Trois fermiers s’en vont au bal (2004) racontait l’histoire d’un jeune journaliste américain qui changeait de vie après avoir été bouleversé par une photo d’August Sander découverte dans une rétrospective à Detroit; stupéfait par sa propre ressemblance avec l’un de ces personnages endimanchés saisis par l’objectif le 1er mai 1914 juste avant que le monde bascule, il plaquait tout pour enquêter sur leur destin, entre la mitteleuropa du monde d’avant et l’Amérique des émigrants à qui tout paraît possible.
Ce fascinant roman picaresque annonçait une œuvre prometteuse ce que la suite des événements ne démentit pas avec Le Temps où nous chantions (2006), Le Dilemme du prisonnier (2013) et d’autres romans encore jusqu’au douzième paru il y a peu. Tous témoignent de la profonde originalité de l’auteur tant sur le plan formel que dans les mondes abordés. Il n’y a que lui pour écrire de pareils livres, avec une telle liberté d’invention. Il a l’habitude de construire son récit autour d’un thème musical, mais on oublie tout cela tant c’est minutieusement agencé Son écriture métaphorique a ceci de particulier qu’elle est toujours très précise sans jamais céder un pouce de son ambition poétique ou de sa fascination pour l’irrationnel.
Des grandes étendues de pins blancs de l’Est aux trouées de chênes du Middle West, des forêts de bouleaux noirs de l’Ohio aux canopées de forêts luxuriantes, sans oublier les arborescences échappées de la théorie des graphes, il retrace cette fois le destin et les parcours de neuf personnages en huit chapitres et autant de nouvelles – il y a un couple parmi eux, totalement étranger au désarroi des forêts jusqu’au jour où… Un artiste au bord de la dépression, un fils d’immigrants indiens devenu un grand vidéaste, un ancien combattant, une garde-forestière sourde …Il est dans tous et dans chacun d’eux, ce qui correspond à ce qu’il appelle « ma schizophrénie d’écrivain ». Pour la plupart, et c’est la grande force du roman, ils n’avaient aucun intérêt pour l’avenir des arbres. Roman-choral, c’est peu de le dire, il est agencé en quatre parties : «Racines, « Tronc », « Cime », Graines » pour dire l’histoire d’une prise de conscience. Ou comment j’ai commencé à me sentir concerné et comment j’ai fini par comprendre qu’un arbre était un être vivant.
Peu de dates dans cette histoire. Juste un rappel de l’Histoire, mais central, par le rôle fondateur tenu pour la plupart des personnages du roman, il n’y a pas si longtemps en 1990, par le « Redwood summer » : sous ce nom, des manifestations d’activistes de la défense de l’environnement trois mois durant dans le nord de la Californie sont passées dans les annales de l’écologie politique ; il s’agissait de défendre les plus anciennes forêts primaires (98% d’entre elles ont disparu aux Etats-Unis) et en particulier le Sequoia sempervirens contre les grandes compagnies du bois dans le cadre des Timber Wars qui ont eu lieu dans la dernière décennie de l’autre siècle.
« De fait, Dougie a la conviction croissante que le plus grand défaut de l’espèce humaine, c’est sa tendance dévorante à prendre le consensus pour la vérité. La première et majeure influence sur ce qu’un quidam pense ou pas, c’est ce que proclament les quidams environnants sur les ondes publiques. Mettez ensemble trois personnes, et elles décrèteront que la loi de la gravité est maléfique et devrait être abrogée, sous prétexte que l’un de leurs oncles est tombé du toit après s’être bourré la gueule ».
C’est du passé entièrement raconté au présent. On ne se demande pas si l’auteur/narrateur habite dans la nature tant il est évident que la nature l’habite. Comme dans La Chambre aux échos (2008), au fur et à mesure que l’on pénètre dans la complexité de cette histoire, on a l’impression de s’enfoncer dans des sables mouvants au sein d’un monde qui nous était familier mais qui nous paraît bizarrement étranger, ce qui est le but recherché. Avec Powers, la nature parle, la forêt est éloquente, les arbres communiquent entre eux. Et pourtant, malgré les apparences, on n’est pas chez des zozos allumés ou des écolos babas mais bien parmi des hommes et des femmes dont le destin a été modifié par la révélation de ce que les arbres avaient à leur dire.
On dira qu’il a trop lu Thoreau sauf qu’on ne lira jamais assez Thoreau. On en fera un lointain épigone de Giono et ce serait tant mieux, d’autant que, comme le rappelle Gérard de Cortanze dans son anthologie Le Goût des arbres (126 pages, 8,20 euros, Mercure de France) qui parait ces jours-ci, on peut se demander si un hêtre n’est pas le personnage principal d‘Un roi sans divertissement. De toute façon, L’Arbre-monde se nourrit bien plus de l’observation des individus et de l’imprégnation de la nature sur leur mode de vie que des livres. C’est à peine si des personnages les citent au passage, ici La Perle une nouvelle de Steinbeck, là une citation du Livre de Job (dans la version de Lemaistre de Sacy, merci au traducteur). Powers nous raconte leur histoire pleine d’histoires, étant entendu que tout ceci ne peut se dérouler que dans le hors-champ des photos, en conservant une dimension poétique, sinon onirique, à l’enquête.
Il serait dommage car réducteur d’en faire le grand roman de la cause environnementale même s’il la sert comme peu d’essais militants y parviennent ; le pire malentendu serait d’en faire un roman écolo (comme nous en prévient l’anthropologue Bruno Latour). Le fait est qu’il ne développe pas une vision du monde mais une sensation du monde, ce qui a un effet plus durable sur les consciences, les sensibilités, les imaginaires et les affects qu’un manifeste théorique, militant ou explicitement politique ; car c’est bien à un changement émotionnel qu’il appelle afin que les humains considèrent enfin les arbres comme d’autres créatures actives qu’eux, ce qui est loin d’être le cas malgré la puissance des anciens mythes :« Nous ne sommes pas seuls au monde ! » Avis à ceux qui le taxeraient d’animiste ou de panthéiste : Powers le prendrait comme un compliment, malgré cela pourrait supposer de pensée magique, car il a voulu rendre un hommage à cette croyance et cette doctrine philosophique. Jusqu’à nous émouvoir lorsqu’il verse dans une mystique du séquoia de l’Est et du châtaignier de Nouvelle-Angleterre.
“S’il y a une dimension politique dans mon roman, c’est celle-là : il y a du sens en dehors de nous, humains. Et nous devons changer notre façon de l’appréhender”
J’ignore si, comme l’assurent les Inrocks « Powers sublime l’écofiction » dans cette riche fresque qui s’écoule sur un siècle. Existe-t-elle seulement au risque de lancer une école littéraire de plus (le pire n’est jamais sûr) ? Ce qui est certain, c’est que Richard Powers ne ressemble qu’à lui-même. Son roman a la vertu de sortir le débat de sa dimension binaire : d’un côté les pragmatiques, de l’autre les naïfs. A le lire, il apparaît que la naïveté relèverait du bon sens. Pas question pour autant de retourner en arrière ou de renoncer aux technologies. Il plaide plutôt pour mettre les outils de la modernité au service de la nature afin de déchiffrer et comprendre le langage des végétaux. Ce n’est pas gagné, malgré le prix Pultizer de la fiction 2019 qui a couronné L’Arbre-monde, même vu de là où il vit désormais, en bordure d’un parc national dans les Great Smoky Mountains des Appalaches, dernières poches de forêts primaires dans le Tennessee. Vraiment pas gagné dans un pays dont le président estime que le meilleur moyen d’éviter et de freiner les incendies en Californie serait d’abattre les arbres…
Ce n’est pas si courant de nos jours, un romancier qui a conservé intacte sa capacité d’émerveillement face au spectacle du monde et qui sait la transmettre. Lorsqu’il marche dans les plaines occidentales de l’Iowa, avec pour seule boussole l’arbre-sentinelle, comme disent les fermiers en évoquant celui que les familles utilisent comme repère lors de leurs promenades du dimanche, il ne peut s’empêcher d’envisager le paysage comme une école d’art primitif. Quand il enseignait à l’université de Stanford, au cœur de la Silicon valley, il se promenait un jour juste au-dessus, du côté des Santa Cruz Mountains recouverts de forêts de Sequoia qui avaient été abbatus pour construire San Francisco. La vision d’un d’eux, de dix mètres de diamètre et de cent mètres de hauteur, âgé de 2000 ans, lui a fait penser :
« L’avenir est en contrebas »
De là est née cette histoire (ainsi qu’il l’a confié à François Busnel dans un bel entretien) entre les arbres et les humains que lui, jusqu’alors ignorant de ce monde et indifférent à son sort, s’est mis à creuser parce qu’il ne l’avait jamais entendue raconter. Et pour la première fois prendre les arbres au sérieux. Un mystère demeure toutefois : non pas que les éditeurs et le traducteur Serge Chauvin aient pris le parti de traduire le titre original par L’Arbre-monde, belle trouvaille, mais comment pourrait-on bien rendre autrement en français The Overstory…
(« Dans la forêt de la Great smoky mountains » ; « Le séquoia géant General Sherman dans le parc national de Sequoia (Californie) » ; « forêt national Redwood » photos D.R.)
1 296 Réponses pour Le souci des forêts de Richard Powers
A paraitre ces jours-ci, dans le même esprit…
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-des-arbres
Quel Dommage que Jacques Chesnel ne puisse plus poster de commentaires ici. Il a tant de choses à dire sur ce livre et sur cet écrivain.
Là, j’accroche. Merci. Je file le chercher à la librairie (en anglais), mais je n’aurai pas le temps d’en lire plus que quelques pages.
Pourquoi Christiane, Jacques Chesnel ne peut-il plus poster de commentaires ici ?
« Parfois, on aimerait entrer dans un livre mais on n’y arrive pas. On ne sait pas par quel bout le prendre. »
C’est ce qui m’est arrivé , avec « le temps où nous chantions » de R. Powers.
Mais, prise de remords, lorsqu’il a fallu faire de la place dans la bibli, il y a moins d’une semaine, et que ce très gros pavé ne l’y avait pas vraiment, j’ai oeuvré d’un stratagème dont j’espère bientôt le retour. Après avoir abandonné l’idée, ancienne, de le laisser sur un banc.
Je me suis déclarée incapable de le lire, à une proche, qui restera pour moi, ad vitam eternam comme une lectrice dans un tableau qui n’existe pas.
Profitant de son étonnement face à ce renoncement, qu’elle seule pouvait mesurer, et en echange d’une promesse si elle en arrivait au bout, j’ai reussi à m’en debarrasser !
Alors, vous pensez bien que je ne peux absolument pas envisager d’acheter ce nouveau bouquin de Powers, ni envisager de m’en débarrasser aussitôt, de lui imposer des fadaises d’ecologie new age, l’anthropocene, etc. Trop, ce serait trop.
@rose dit: 11 mai 2019 à 15 h 46 min
« Pourquoi Christiane, Jacques Chesnel ne peut-il plus poster de commentaires ici ? »
Il a signalé à Passou que ses commentaires s’effaçaient aussitôt qu’envoyés. Passou lui a répondu gentiment que c’était un mystère et qu’il n’y était pour rien. Il avait évoqué cette frustration chez Paul Edel. J’avais copié son commentaire et l’avais posté ici.
Il aimait beaucoup commenter, ici…
PS : j’ai répondu longuement à votre question sur les 3 malheurs d’Electre sur le fil précédent mais Renato et LVDB/ Sasseur sont venus mettre le bazar ! Essayez de retrouver le commentaire.
Oh lala , deux messages, la folle dingo vient encore troller.
Pour en revenir à ce livre de Richard Powers L’Arbre-monde que j’ai lu sur les conseils de Jacques Chesnel, j’avoue avoir préféré (malgré quelques passages d’une beauté infinie) : Trois fermiers s’en vont au bal (2004) pour lequel Passou avait écrit un billet enthousiaste et Le Temps où nous chantions (2006) sur les conseils de Jacques Chesnel.
Christiane
Je viens de le lire. C passionnant et je vous remercie).
C la raison pour laquelle je ne commente pas chez Paul edel.
Faudrait être un geek.
« On dira qu’il a trop lu Thoreau sauf qu’on ne lira jamais assez Thoreau. »
Comme c’est bien dit.
Ah, quel bonheur que cette nouvelle recension, Passoul, merci ! Vous nous remettez fort à propos en mémoire ce big roman d’une saga végétale qu’on avait évoquée à la rentrée, enthousiasmés, sous le charme de la charmille. J’en ai fait la promo tout l’automne et l’hiver derniers à pas mal d’amis « pro Powers », des amoureux du temps où nous chantions et des 3 fermiers, mais les meilleurs d’entre eux m’ont tous dit avoir été découragés par le pavé. Comme vous, hélas, ils ont eu du mal à entrer dans les neuf histoires racinaires successives nécessaires à la croissance des trois autres parties arborescentes de l’opus. Or cette démarche de lecture un peu ardue est l’effort préalable indispensable demandé au randonneur pour lui permettre d’accéder au bonheur de la découverte du paysage derrière la colline. Il ne saurait musarder et gambader au dessus des ruisseaux. Dommage que trop de lecteurs d’aujourd’hui ne veuillent plus faire cet effort minimal, ignorant à quel point des personnages aux intérêts aussi disséminés et dissemblables dans le temps et l’espace vont converger et se nouer des intrigues à l’occasion des événements dramatiques pour un cause qui ne les aurait jamais réunie auparavant.
Quand on fait cet effort de les accompagner jusqu’au bout, ces personnages sympas ou pas sympas, eh ben, on mesure mieux comment les racines de cette saga végétale vous irriguent le cerveau à votre insu, tout comme elles ont inspiré la sève de la plume de Richard Powers… Il est assurément le dernier sequoia encore debout de notre littérature US. J’espère que ce roman trouvera un lectorat plus large en France, il le mérite vraiment, oui Passoul.
Peut-être que son entretien parisien avec FB mis en lien y incitera aussi, quoiqu’il ne rende pas assez compte du contenu du bouquin, me semble-t-il.
Ou bien alors, attendre le livre de poche, pour une 2e vie. Faut dire que pour l’instant, il est très lourd à tenir… C’était peut-être le prix à payer (24 euros) du papier recyclé de l’opus pour la bonne cause, qui sait ?
‘il ne pousse rien a l’ombre des grands arbres’
De fait, Dougie a la conviction croissante que le plus grand défaut de l’espèce humaine, c’est sa tendance dévorante à prendre le consensus pour la vérité
on dirait du halfred rozenberg
Mettez ensemble trois personnes, et elles décrèteront que la loi de la gravité est maléfique et devrait être abrogée, sous prétexte que l’un de leurs oncles est tombé du toit après s’être bourré la gueule
non mais franchment..himmler singeant des huntermensh de l’est..lamentabe
c’t’un billet pour tèrezoune
M. Assouline , je vous dois une reconnaissance éternelle pour m’avoir fait découvrir » Le temps où nous chantions » ,livre qui m’a très profondément marqué .
Je trouve inadmissible que Macron soit allé accueillir les touristes français libérés après ce qui s’est passé. Grosse erreur.
Mais elle est vraiment n’importe quoi cette bonne femme ! J’ai fait un constat sur une question de culture générale — des livres que l’on est censés avoir lu —, et la dilettante de la lecture se croit tout de suite visée : il aurait suffit ne pas se prendre pour le centre du petit univers nomme RdL !
Il n’y avait pas grand monde, place de la République, en cette fin d’après-midi. Quelques rares gilets jaunes noyés dans de petites bandes de mecs en noir, qui se sont tous pris une averse drue et glacée sur la tronche. Moi y compris.
Me voilà de retour au chaud…
Photo 1 au bout de l’allée, une dinde sauvage.
Au bout de l’allée, un(e) final(e) en queue de paon
Bon, maintenant on nous dit que c’était un voyage organisé depuis longtemps et qu’il y a quelque mois de là le territoire était sûr. Mauvaise excuse ! habitué des plus 4000 mètres, je ne me réfère jamais au conditions données le jour où j’ai décidé de partir en vacances, mais je m’informe juste avant de commencer l’ascension : c’est la précaution à prendre pour ne pas mettra en jeu la vie des autres ; mais apparemment, dans cette société les gâtés-pourris ils s’en foutent de la vie des autres.
Par ailleurs, on s’escrime pour publier
http://larepubliqueducinema.com/cannes-quelques-mesures-avant-fermeture-ici-pour-travaux-personnels-de-refection/#comment-142003
dans cette société les gâtés-pourris ils s’en foutent de la vie des autres
quand t’es consommateur..c’est une statistique rénateau..
R. Powers raconte à « tout sourire », qu’il il ne connaissait rien aux arbres avant d’écrire son bouquin. Bientot il va se retrouver à diviniser Gaïa, comme B. Latour.
Me voilà de retour au chaud…
baroz ça lui donne envie de faire du feu dans la chminée à la vge..pour semette tout nu sur une peau d’bête
Ce soir je mange une omelette aux champignons.
Ils étaient bandants nos vaillants héros, le boug !
Langoncet, non ce n’est pas un paon, même si cela vous fait plaisir d’en avoir l’impression.
Moi je remercie « tout sourire » d’avoir crié au chef d’oeuvre à propos de » my absolute darling » de G. Tallent, ( Gallmeister 2018) même si la libraire l’avait repéré avant lui.
@Langoncet, non ce n’est pas un paon, même si cela vous fait plaisir d’en avoir l’impression
Vous vous laissez prendre au jeu du mot et de la chose ; cliquez encore, lisez, regarder à nouveau
renato dit: 11 mai 2019 à 19 h 38 min
Eh, bonhomme, ma réponse sur le fil précédent !
Clockwork for Percussion :
« … ma réponse sur le fil précédent ! »
Pas intéressé.
Langoncet, pas assez de définition pour voir l’aigrette, si c’en est une.
@20 h 26 min
Pas intéressé, au 20 h 21 min, parce qu’en suivant le fil :
renato dit: 10 mai 2019 à 22 h 53 min
Printemps :
https://renatomaestri.blogspot.com/2019/05/primavera.html
rose dit: 11 mai 2019 à 5 h 01 min
Renato à 22h43
Je les ai achetées ces graines là : elles s’appellent gazon fleuri (sans référence à Balasko, merci).
renato dit: 11 mai 2019 à 14 h 36 min
« Je les ai achetées ces graines là : elles s’appellent gazon fleuri… »
Il s’agit du très petit jardin d’une vieille femme. Il est sur le parcours atelier-maison, ainsi je le regarde tous les matins. Il y a quelques années de là c’était un potager : tomates, radis, laitues, tagetes et dahlias. Une année durant il est resté en friche… et pas de géraniums au balcon. L’année dernière elle a semé des courges — effet baroque que j’ai aimé. Cette année elle a trouvé ce gazon fleuri et remis les géraniums au balcon.
Homophobe qui ? Autres commentaire ?
C’est plus complexe que cela, renato
Macron est sur tous les fronts tandis que le mouvement des Gilets jaunes s’essouffle.
Il accueille sobrement les otages, qui ont lu le message concocté par l’Elysée. Les pères des héros ont déclarés, secs de larmes, que leurs fils avaient fait leur boulot. La France démontre ainsi qu’elle est opérationnelle en Afrique, officiellement dans la lutte contre les terroristes. Ce que l’on ne sait pas c’est combien de victimes parmi les preneurs d’otages ?
Belle récupération de Macron en marche vers la cour des Invalides.
Pendant ce temps, Raffarin, ancien 1er ministre de Chirac, vient déclarer publiquement de se réunir autour de lui pour une France forte en Europe.
Vous voteriez en France, vous voteriez pour qui ?
@renato dit: 11 mai 2019 à 20 h 29 min
Vous l’avez lu puisque vous y répondez partiellement. mais vous ne pouvez répondre…
Pas intéressé ? Je vous le remets :
« renato dit: 11 mai 2019 à 13 h 45 min
Il y a des livres que tout le monde est censé avoir lu, il est merveilleux qu’un esprit candide prenne la peine d’en parler comme s’il s’agissait de nouveautés… »
Alors qui est visé par ce commentaire posé juste après ma réponse à Rose.
Par ailleurs, je doute que votre jardin… fleuri, venant si longtemps après le commentaire de rose soir innocent…
Vous êtes vraiment un drôle de bonhomme pas très franc du collier et assez imbu de lui-même… Quand vous vous limitiez à poser ici des photos c’était agréable, maintenant…
Rose, avec une majuscule !
Il faudrait que je retourne à la cave un de ces jours, pour en ressortir des souvenirs d’un voyage au sud-ouest des Appalaches.
Me souviens d’une étape au milieu de la forêt. Elle flamboyait des couleurs de l’automne. Probable que ce neo chamanisme vert de R. Powers vienne aussi de croyances ancestrales des indiens qui peuplaient la region.
Passou fait un peu dans l’anti-trumpiste primaire avec cette histoire d’arbres à abattre, en Californie, à cause des incendies. L’habitat peri-urbain en Californie, west coast est tres très boisé , comme dans plusieurs regions US.
Renato, serrez les fesses. 🙂
«…venant si longtemps après le commentaire de rose soir innocent… »
Magnifique ! nous en sommes au procès d’intention ! Enfin, pourquoi se perdre avec une bonne femme qui pioche ici et là sans critère aucun ?
Je suis d’accord avec cricri sur renato. Avant, il était humble et postait tranquillou ses liens de belles photos. Or depuis quelque temps, il juge – condamné- tout à l’emporte-pièce et souvent avec une suffisance à peine dissimulée. Renato sait tout mieux que tout le monde, voyage mieux que tout le monde etc. Alors dites-nous tout, que s’est-il passé ?
Ici l’étude très instructive d’Anne Deleplace sur les rapports Proust/Woolf auxquels Paul Edel fait allusion
Allez, zou, diversion, ce matin j’étais à Combray…
Et j’étais plus que contente d'(enfin !) assister à une conférence de Jean-Yves Tadié, dans le cadre du « Printemps Proustien » honni par Chaloux. Songez un peu : Tadié ! Sorti de la rue d’Ulm, agrégé et docteur ès lettres, professeur émérite à la Sorbonne, directeur de collection chez Gallimard, biographe et spécialiste de Marcel Proust : si notre homme était une bibliothèque, (ce qu’il est de toute façon un peu, vu le nombre d’ouvrages sortis de son cerveau), ce serait, pour le moins, celle d’Alexandrie.
C’était un peu par effraction que je m’étais glissée au second étage de la maison de Tante Léonie : je ne suis ni adhérente de la Société des Amis de Marcel Proust et des Amis de Combray, et n’avais ni le loisir ni surtout les moyens financiers de participer au « circuit des aubépines » qui proposait la conférence. Mais grâce à Laurence Grenier, qui hébergeait ma modeste installation proustienne dans le « OffX » et a plaidé ma cause, et à l’indulgence de Jérôme Bastianelli, Président de ladite SAMPAC, j’ai pu me faufiler dans la foule, m’asseoir d’une fesse sur une chaise de plastique blanc, me déhancher vers la droite et pencher la tête, au risque de déranger le bel ordonnancement de la salle : et ainsi, je pouvais apercevoir, au bout de l’allée, le front bombé, les hautes pommettes et les joues émaciées, mi-Mauriac mi-Sacha Pitoëff, du grand érudit.
J’ai vite compris l’intérêt que peuvent représenter les conférences de Tadié pour la tribu hétérogène, curieuse et avide de sensations nouvelles des « proustiens patentés ». Clopin dirait de lui, (et c’est un vrai signe d’admiration), qu’on sent tout de suite « qu’il en a sous la pédale » ( sans rapport grossier avec Proust, n’est-ce pas !) ; ce qui signifie que Monsieur Tadié est un tel puits de science qu’il est inutile d’y lancer un seau pour en connaître la profondeur : aucune longueur de corde n’en viendrait à bout.
Mais le plaisir des auditeurs se ressent aussi à un autre signe : les longs frémissements de l’aise mêlée de parfum de scandale qui accompagnent les petits rires fusant dans la salle, quand Jean-Yves Tadié lance ici une épigramme, là une pique envers tel ou tel, se joue d’un paradoxe ou, faussement innocent, professe tranquillement une opinion a priori parfaitement innoffensive, mais pour de vrai proprement scandaleuse. Ce matin, il a ainsi, par exemple et sans avoir l’air d’y toucher, assimilé nos gilets jaunes à ces pauvres paysans que le Narrateur de la Recherche frémit d’imaginer venant manger les riches convives attablés dans la salle à manger-aquarium du Grand Hôtel de Balbec : je n’en croyais pas mes oreilles…
Et soudain, pendant que, toujours dévissée sur ma chaise, je tentais de comprendre d’où venait la liberté de ton et quelle était la consistance exacte des propos (oxygénant l’auditoire !) qui étaient proférés là, une sorte d’évidence s’est imposée. Il me semblait reconnaître cet esprit épigrammatique, libéré des conventions ordinaires et puisant ses sources dans une culture maîtrisée : où avais-je donc déjà rencontré cela ?
Bon sang mais c’était bien sûr ! Dans la Recherche, c’est Oriane de Guermantes qui manie ainsi, pour le plus grand plaisir mêlé d’effroi de ses commensaux, une sorte d’esprit français mêlant le brillant, l’audace et le mépris des conventions.
C’est elle qui, proprement stupéfiante, plonge sa cousine Courvoisier dans l’attente de « la dernière d’Oriane », sans parfois même la bien comprendre…
Eh bien, à mon sens, Jean-Yves Tadié partage avec l’héroïne proustienne ce pouvoir de sidération, et il transforme ses auditeurs en Courvoisiers admiratifs et quelque peu pantelants.
Notre homme est donc, aussi, Oriane : une sorte de Circé. Qui eût cru, tant le physique austère du savant prédispose peu à croire à un monde magique, qu’il y ainsi un peu de sorcière, plus encore que de sorcier du savoir, chez lui ?
Eh bien, pour concilier les points de vue, sous l’égide de Paul Ricoeur, j’opte et je vote pour une pintade de Numidie, à mi-chemin entre la dinde traditionnelle et la paon arrogant
Christiane, il arrive que vous vous trompiez sur l’intention du scripteur( paranoïa tout à fait passagère) Et puis on a le droit d’être de mauvais poil si toutefois il y a de l’humeur dans ce que poste renato. Je vais lire ce nouveau billet. Pour finir, qu’en auriez vous à faire, ici personne n’entretient de véritables et concrètes amitiés. Virtuel, du flou, du vent, du bitcoin.
Ce qui était remarquable dans ce livre de G. Tallent, « my absolute darling », huis-clos monstrueux entre un père et sa fille outre ses connaissances impressionnantes de la flore et la faune , de la survie en milieu naturel c’est le portrait absolument effroyable qu’il dresse de père ecolo, fin lettré, sensible à tous les themes de la cop 53, comme le carbone, mais aussi sur la fracturation hydraulique, la pollution des nappes, etc.
Oui, un grand bouquin.
Ok pour la pintade, encore que la turquey, je la voyais bien là.
Jean, un peu de sérieux, tout le monde peut vous lire!
La pollution des grappes, faut arrêter de sulfater, voilà.
Suivez les fils, Ed, je n’attaque jamais en premier — et je ne suis pas responsable si les autres interprètent mes post selon leurs fantasmes ou leurs intérêts.
À la télé, j’ai vu qu’ils faisaient de la pub pour desherber votre jardin urbain. Ce n’est pas de l’huile de coude, mais un truc magique qui se pulvérise, on voit crever toute l’herbe en direct…
C’est une pub pour du round up, je crois.
Il a été découvert un truc nouveau à base de sucre, c’est à l’étude
C’est du grand Clopine, Clopine !
On veut la suite du feuilleton !
Les allemands ont intérêt à découvrir une alternative. Les tribunaux américains condamnent monsanto à indemniser des cancéreux maintenant que cette branche a été vendue à Bayer et des études tout à fait translucides continuent d’affirmer la non toxicité du glypho. Cherchez l’erreur.
@La pollution des grappes, faut arrêter de sulfater, voilà.
Plus de sulfate de cuivre, plus de grappes ni de menottes bleu de prusse, en effet ; mais le cuivre a dit-on le vent en poupe chez les cultivateurs bio. Le retour des métaux lourds au nom de la préservation de la planète ? Un raisonnement à la Trump, comme cette histoire de pare-feu dans les bois
Courvoisier, c’est pas une marque d’alcool fort ?
@Ed dit: 11 mai 2019 à 21 h 18 min
C’est exactement ce que je ressens du dit renato et vous remarquerez qu’il ne peut toujours pas expliquer ce post : « Il y a des livres que tout le monde est censé avoir lu, il est merveilleux qu’un esprit candide prenne la peine d’en parler comme s’il s’agissait de nouveautés… »
Ce type est fourbe et en ce qui le concerne, Bérénice est naïve !
Passons à autre chose de plus réjouissant : le portrait de Jean-Yves Tadié par Clopine : excellent !
Je l’ai écouté un jour à l’Odéon évoquer Joyce. Même impression.
J’espère qu’elle a vu l’annonce que j’avais copiée pour elle :
https://www.lechorepublicain.fr/illiers-combray-28120/loisirs/relevez-le-defi-du-questionnaire-de-proust-et-gagnez-un-sejour-a-l-hotel-litteraire-le-swann-a-paris_13549859/
D, j’ai pensé à vous en visitant l’exposition sur les « Royaumes oubliés » au Louvre. Il y est rappelé que le pharaon Ramsès II a épousé une fille du roi hittite Hattusili III pour sceller la paix entre les deux empires rivaux. Sachant que vous avez des pharaons dans votre auguste lignage, je me demandais si, par hasard, vous ne seriez pas aussi un lointain descendant du roi hittite Hattusili III…Qu’en pensez-vous?
De là à en déduire que pour éviter les incendie il faut abattre les arbres … Ne reste plus qu’à supprimer wiki, comme en turkey
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pare-feu_(lutte_contre_l%27incendie)
incendies
Pfff ! ces gens qui se prennent pour le centre du monde !
C’est pas de la fourberie, il grince et alors?
Langoncet, c’est bon pour Thanksgiving, tout ça, 😉
Meme Passou se met a troller -serieusement- ses billets…
Merci Jazzi, et oui, la suite est en préparation (quand mon mal de crâne pharingyteux aura disparu, ahaha)
Sous l’égide de P. Ricoeur, il y a quand même des sauts quantiques qui font que ce pauvre Marcel Proust a été bien empêché.
« …et ainsi, dans un désir fou de me précipiter dans ses bras, ce n’était qu’à l’instant –plus d’une année après son enterrement, à cause de cet anachronisme qui empêche si souvent le calendrier des faits de coïncider avec celui des sentiments– que je venais d’apprendre qu’elle était morte5. »
« Sous l’égide de P. Ricoeur », je vois bien dans ces conditions pourquoi Macron.
https://images.app.goo.gl/FvikJygjfhyVDsLz6
la forêt la plus célèbre du parc des séquoïas géants c’est Muir Wood.
en fait elle est célèbre parce que c’est la forêt où vivent les ewoks, ces petits animaux qui ressemblent à oursons.
on peut voir les ewoks notamment dans l’épisode 5 de Star Wars, avec les courses poursuites entre les arbres, sans l’intervention des ewocs il est évident que l’Empire et la force obscure auraient écrasé la résistance.
c’est pas rien…
le compositeur japonais Tōru Takemitsu a composé une musique sur Muir Woods :
https://www.youtube.com/watch?v=uYWKa66w8H8
c’est pas rien…
@Courvoisier, c’est pas une marque d’alcool fort ?
en veux-tu en voilà
(la petite fiole représentée sur son t-shirt, c’en est – on dit qu’il inspira le rôle de Lee « Chino » Marvin dans L’équipée sauvage : https://images.findagrave.com/photos/2016/196/102851539_1468630284.jpg )
Hollister 1947 via Hollywood 1953
https://www.youtube.com/watch?v=wwB_Mrnwr_8
Je viens de lire l’agonie de la grand-mère, même sous l’egide de P. Ricoeur, c’est daté de chez vieillot, et on a du mal a y ressentir une quelconque intermittente du coeur, c’est cliniquement froid.
Chapitre Premier
Maladie de ma Grand’mère. Maladie de Bergotte. Le Duc et le Médecin. Déclin de ma Grand’mère. Sa Mort.
Pour le lien, debrouillez-vous.
intermittence
Ce soir j’ai mangé le meilleur camembert de tous les univers. Avec preuve.
Eh bien je me considère comme un privilégié.
Je connais très bien cette scène, hamlet.
Ces créatures sont particulièrement velues.
Woolf-Proust, une intéressante opportunité :
http://quaderniproustiani.padovauniversitypress.it/system/files/QP2020_Woolf-Proust_CFP-it.pdf
On peut envoyer une contribution jusqu’au 30 avril 2020.
Closer, je ne comprends pas ce que vous racontez.
Je ne descends d’aucun pharaon ni d’aucun hittite, qu’est-ce que c’est que ces fables ?!
Erreur grossière, en effet : notre ami D ne descend pas d’un pharaon, IL EN EST LA REINCARNATION !
En tant que catholique, je ne crois pas beaucoup à la réincarnation. Mais pourquoi pas ? Qu’en sait-on ? C’est une possibilité, et, en tout cas, c’est une croyance respectable, approuvée par de belles religions. D n’est pas fou du tout !
Par exemple, notre chère Ed, notre « dédède », serait peut-être la réincarnation aujourd’hui d’une sorte de Mme du Châtelet, mais sur le mode punk et nihiliste, avec des épingles à nourrice sur tout le corps. Tel est le tableau. La croyance en la réincarnation, comme on voit, nous aide utilement à préciser qui est quelqu’un.
Christiane, une réponse pour vous sur le fil précédent ,Electre électrisante. Dragées au poivre ? aucunement; simple promenade égayée.
Le ministre Le Drian a proféré des faussetés, à propos de la dangerosité déclarée de la zone dans laquelle les otages ont été kidnappés. A ce moment-là, la zone n’était pas marquée comme dangereuse. Le ministre a donc voulu faire porter la responsabilité des morts des commandos français, alors que peut-être une mauvaise évaluation du Quai d’Orsay est envisageable. Encore une approximation gouvernementale, sinon un mensonge – en tout cas une fausse supputation :
« Comme l’a remarqué le journaliste de Marianne Thomas Vampouille, le parc de la Pendjari, dans lequel ont été kidnappés les deux touristes, n’était pas classé en « zone rouge » depuis « pas mal de temps » : il n’a même été classé comme « formellement déconseillé »… que neuf jours après leur enlèvement, le jour de leur libération !
Un examen de l’historique de la page du site du ministère des affaires étrangères permet assez facilement de constater que le parc n’est mentionné explicitement, dans le texte et sur la carte mis en ligne, que depuis la dernière mise à jour, le 10 mai. » Le Monde
Ces pauvres otages voués à la vindicte populaire, au lynchage médiatique par un ministre menteur, pressé de trouver un bouc émissaire pour faire porter le chapeau d’une opération désastreuse – qui devait redorer le blason du président, à quinze jours des élections européennes, et détourner l’attention des gilets jaunes. Que c’est gros et enfantin !
Revenons à Archie, le joyeux Archie, le futur play-boy et libertin, jouisseur cruel, débauché invétéré. Lui aussi est une réincarnation. Une réincarnation de l’empereur Caligula. On va se marrer comme il voudra coucher avec sa soeur ou nommer sénateur son cheval ! Les tabloïds s’en donneront à coeur joie ! Sacré Archie !!!
Caligula en tant que préfiguration d’Archie, par Suétone :
« Caligula avait la taille haute, le teint livide, le corps mal proportionné, le cou et les jambes tout à fait grêles, les yeux enfoncés et les tempes creuses, le front large et torve, les cheveux rares, le sommet de la tête chauve, le reste du corps velu ; aussi, lorsqu’il passait, était-ce un crime capital de regarder au loin et de haut ou simplement de prononcer le mot chèvre, pour quelque raison que ce fût.
Quant à son visage, naturellement affreux et repoussant, il s’efforçait de le rendre plus horrible encore, en étudiant devant son miroir tous les jeux de physionomie capables d’inspirer la terreur et l’effroi. »
Suétone, Vie des douze Césars
Christo avant les « emballages » :
https://bradfordart.tumblr.com/post/184302445014/antoniogonzalezart-christo-the-paris
Je ne descends d’aucun pharaon ni d’aucun hittite,
D’un ilote ?
Bonjour renato…
Bonjour rose :
https://renatomaestri.blogspot.com/2019/04/autoritratto.html
Delaporte 4h21, rappel à propos, j’ai dû extrapoler ou interpreter des données un peu trop rapidement. Le mieux pour tous serait d’éviter de voyager dans une vaste partie du continent africain tant le risque est present. Sans les touristes, il resterait à ces groupes islamistes les diplomates, les humanitaires, les commerciaux et représentants sociétés en transit , les résidents . Il pourrait aussi inventer un autre moyen de pression et ou de collecte de fonds. Reste tout de même et quand bien même la mort fait partie des risques de l’engagement dans l’armée ce sentiment , cette colère . Lu le compte rendu dans le monde du 13 .
Renato, des bidons! Oú sont les gamelles?
Marilyn lit le monologue de Molly :
Clopine
Je ne sais ce qu’est un esprit épigramatique.
ement scandaleuse. Ce matin, il a ainsi, par exemple et sans avoir l’air d’y toucher, assimilé nos gilets jaunes à ces pauvres paysans que le Narrateur de la Recherche frémit d’imaginer venant manger les riches convives attablés dans la salle à manger-aquarium du Grand Hôtel de Balbec :
J’ai vu les mêmes dans Novecento. Une scène maîtrisée et grandiose ; les paysannes menées par une institutrice, figure charismatique s’il en est, s’allongeant devant les gendarmes mobiles à cheval.Chantant. Les hommes derrière, munis de longs bâtons, menés par Olmo magnifique figure charismatique.
Dommage qu’ un intellectuel comme Tadié reste imperméable à un mouvement de société d’importance et ironise sur les gilets jaunes. Oui Clopine la révolution est en marche et les riches peuvent frémir.
Tremblez charognes.
Delaporte, 4h17,
Une mauvaise histoire de carte et de territoire.
Les frontières ne sont plus qu’une vaste étendue plus rouge que la terre de ce pays. Et qui progresse dans une volonté criminelle de désertification de tout ce qui compromet l’émergence d’une nouvelle théocratie.
Inutile de préparer votre paquetage pour le plus grands parc animalier de l’Afrique (*), les fauves sont venus y élire domicile. Tous les enfants Peul le savent.
le plus grand parc animalier de l’Afrique de l’Ouest
« Il s’agit du plus grand et du plus important continuum d’écosystèmes terrestres, semi-aquatiques et aquatiques de la ceinture de savanes d’Afrique de l’Ouest. »
« Otages libérés : la mère d’Arnaud Beltrame trouve leur comportement « égoïste » »
Ce n’est pas un concours d’héroïsme ni d’infamie… Cette noble mère devrait attendre d’en savoir plus pour faire des déclarations tous azimuts, en faveur de son poussin. Cette surenchère est malsaine et vient mal-t’à-propos.
Le sondage Huffpost met les gilets jaunes au plus bas. Contre-performance annoncée. Les gilets jaunes se décarrent du jeu démocratique. Ils ont tout à apprendre. Ils restent donc sur la touche, et aboutissent à un résultat qui équivaut à un néant pointé :
« Officiellement déposées, les deux listes gilets jaunes font un flop. La plus populaire selon les enquêtes d’opinion est celle baptisée “Alliance Jaune”, menée par le chanteur Francis Lalanne. Elle oscille entre 1 et 2% d’intentions de votes et ne séduit manifestement pas le mouvement. Rien d’étonnant pour une fronde qui fait du rejet du politique sa marque de fabrique et qui craint plus que tout les récupérations opportunistes. »
Il fut un temps où, s’ils s’étaient décidé et avaient entrepris quelque chose de sérieux, les gilets jaunes auraient pu présenter une liste qui aurait compté. Là, c’est trop tard. Les gilets jaunes ont raté le train de la démocratie, ils sont restés en gare alors que le convoi s’ébranle sans eux. Ce sont les cocus de la farce.
Ils n’ont jamais déclenché un ‘mouvement’ dans ce pays en novembre 2018 en vue de forger une liste gagnante à l’image de leurs intérêts et de leurs valeurs pour leur promotion aux élections européennes de mai 2019, voyhons donc. Du moins, ne le crois-je pas.
Les effets de ce ‘mouvement’ d’agitation et de lutte d’un semestre inédit survivront positivement dans les mémoires collectives et leurs impacts politico-institutionnels, bien après la disparition du Parlement européen reverdi.
*… il y aura toujours un vieil esclave marron, dit Fafa ou Vieux-sirop, pour triompher du molosse du Maître-béké tenu en respect par la sagesse du babil de son propre mutisme de ses rêveries créoles (P. Chamoiseau)***
Il va pleuvoir du soleil aujourd’hui sur la Martinique et la métropole. Belle journée à tous les arbres de la terre.
Je relis tranquillement le billet de Passou, appréciant, ô combien, le premier paragraphe…
Quant au roman L’arbre monde, difficile de s’exprimer après les critiques dithyrambiques qu’il a reçues. Néanmoins, j’y reviens.
Que les exaspérés passent leur chemin…
Je n’ai pas retrouvé l’émotion éprouvée lors de la lecture de ses précédents romans. Il est long, me donnant parfois l’impression d’être face à un documentaire didactique,laborieux, rompant la continuité narrative nécessaire des actions entremêlées qui deviennent confuses. Les premières histoires fonctionnaient bien, la suite m’a semblé traîner en longueur.
J’ai même eu l’impression dans les dernières parties que le roman devenait un roman à thèse touchant à l’activisme, voire à l’éco-terrorisme (peut-on légitimer la violence pour défendre une cause juste : la protection de la nature ?), une sorte de fiction qui évoquerait un peu les mystiques de la fin du monde. J’ai trouvé qu’il tournait alors à l’obsession…
L’Arbre-monde m’a exaspérée et impressionnée tour à tour. Une fois le livre refermé, j’ai regretté la première partie intitulée «Racines», ces huit petites nouvelles, juste avant qu’elles ne se mêlent.
J’en avais longuement parlé avec JJJ sur ce blog, lui qui aime tant ce roman. Idem avec J.Chesnel mais ailleurs.
@Delaporte dit: 12 mai 2019 à 4 h 21 min
Même impression !
Bon souvenir de The Gold Bug Variations, interessante complexité du réseau narratif, bel usage du temps. Enfin, The Overstory est dans la pile, je vais le mettre en haut.
un souvenir d’un séminaire de traduction où on comparait habituellement différentes traductions d’un même texte (chez A.Berman);à la pause Pontalis rejoint Berman et lui fait une remarque, lequel Berman répond »je n’aime pas les arbre;alors Pontalis d’achever de régler son compte et de dire »lacan aimait les arbres »
moi, j’aime beaucoup les arbres, tous, pas au point d’aller les embrasser en voiture,mais je peux les regarder et les caresser:et les photographier(ou les faire photographier en montrant quoi de l’arbre)
bonne journée
les arbres(j’ai pourtant mis le correcteur sur le nouvel ordi!)
Egoïste, pas plus que bien des comportements.
Inconsidéré est plus adapté.
Parce que a mon sens ce qui est égoïste, et cela concerne des millions de français, c’est abandonner durablement son pays alors qu’il a besoin de nous.
Ce délaissement de nation ne touche pas que la France. Par le passé lors de situations particulièrement difficiles (famine, guerre, persécution), il était acceptable que des gens quittent leur pays et s’installent ailleurs pour un temps, ou pour plus longtemps voire toujours si la situation ne s’améliorait pas.
Par exemple les russes en France, les Irlandais aux Etats-Unis à causes des famines.
Sinon j’appelle cela du délaissement de nation et je serais favorable à retirer la nationalité au bout de dix ans. Pas facile à gérer.
J’étais prêt à partager pas mal de vos préventions Ch., mais peu m’importait à l’époque. Car il brassait surtout en moi tout ce que je pouvais et peux ressentir et éprouver à l’aube de ma verte vieillesse de tourments écologiques philosophiques, existentiels, politiques bien plus que romanesques. Voilà pourquoi je me sentirais encore incapable, comme vous le faites, de juger de la forme narrative de ce roman, comme si j’aurais su en trouver la bonne distance entre raison et passion… J’ai tendance à le défendre encore comme j’aimerais le faire pour la subtilité des entrelacs de ses contenus polyphoniques. Ils sont enchevêtrés comme le sont les racines et les pollens visibles et invisibles communicants des arbres entre eux lors de danger, de menace et de besoins d’affection entre eux, comme il en va sur les réseaux de la rdl.
Merci pour l’occasion que vous me donnez de renouer avec ce beau livre et d’avoir à nouveau justifié de votre compréhensible déplaisir. D’avoir toléré cet amour coupable pour l’Arbre-monde. Oui, il est resté intact.
Les russes de 17 sont maintenant presque tous morts et leurs descendants nés en France sont parfaitement intégrés. Ils sont français. Il n’y aurait strictement aucune raison de les renvoyer en Russie.
ma fille a émigré en Amérique à l’occasion de son mariage avec un journaliste et m’ notamment dit:moi, je veux un bush tree(je ne faisais pas de sapin de Noël)
Peter Wohlleben
ISBN : 2352045932
Éditeur : LES ARÈNES (01/03/2017)
Existe en édition audio
Note moyenne : 3.95/5 (sur 456 notes)
Résumé :
Les citadins regardent les arbres comme des « robots biologiques » conçus pour produire de l’oxygène et du bois. Forestier, Peter Wohlleben a ravi ses lecteurs avec des informations attestées par les biologistes depuis des années, notamment le fait que les arbres sont des êtres sociaux. Ils peuvent compter, apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins malades. Ils avertissent d’un danger en envoyant des signaux à travers un réseau de champignons appelé ironiquement « Bois Wide Web ».
La critique allemande a salué unanimement ce tour de force littéraire et la manière dont l’ouvrage éveille chez les lecteurs une curiosité enfantine pour les rouages secrets de la nature.
J’aime beaucoup la relation que Matisse entretenait avec les arbres — il détestait la mutilation des platanes.
et alii, le lien mis en ligne le 12 mai 2019 à 0 h 20 min pourrait vous intéresser.
renato, sauf erreur, c’est un pdf et il ne donne pas la traduction,misère de moi!
c’est ma nièce qui est italienne qui n’est pas ici;si vous voulez, je vous donne ses coordonnées;je crois qu’elle accepterait volontiers des propositions
elle a perdu sa mère et ds’ en remettait mal;son père -et son frère-sont-(étaient)neurochirurgiens (son père à Ancona où j’ai été) son père était très politisé (gauche)très sympathique ,et le gout de l’humour)je vous mettrais ses coordonnées en lien si mon fils qui a des contacts épisodiques avec elle n’en a pas d’autre;la famille avait émigré en Provence
j’ai fait donner à ma nièce les liens de la RDL et traducteurs je sais encore qu’ on dit zia -c’est ça?-je viens de regarder sur la toile où je ne la trouve plus;je sais qu’elle disait aimer traduire des livres pour enfants mais il faut qu’elle reprenne du poil de la bête et s’y mette un peu « hardiment »; qu’elle se laisse conseiller éventuellement parce qu’elle est vraiment bilingue d’une famille qui était plongée dans les livres;sa mère avait été prof d’histoire en France quand je l’ai connue et je crois de français en Italie après son mariage;
11h14 famille quand tu nous tiens le récit prend la forme d’un alambic. Je suis émerveillée par vos méandres et circonvolutions familiaux, de temps à autre nous bénéficions d’un de ces récits jamais simples, peuplés de personnages brillants équipés de prestigieuses carrières, c’est passionnant et cela dit de vous évidemment.
et un brin de gaudriole un peu leste, en ce matin ensoleillé, à vous regonfler la… veine… littéraire. Restons sur le blog idoine, hein !
http://www.micheloud.com/FXM/Lafontaine/commentl.htm
comment pourrait-on bien rendre autrement en français The Overstory…
*overstory = the layer of foliage in a forest canopy = +/- frondaison. Le jeu sur le double sens de ‘story’ (over+story = ,’surhistoire’), est diffcile, sinon impossible à rendre.
*’story’ = étage en anglais américain (‘storey’ en anglais britannique).
Arboresence?
Allez zou, je continue. Mille pardons à notre hôte pour l’incruste, trop longue !!!
MA NUIT CHEZ PROUST
On dit d’elle qu’elle est « infatigable » – elle fait surtout partie de ces optimistes qui font naître des initiatives, comme d’autres font pousser des arbres, en n’ayant pas l’air d’en avoir planté les graines. Et pourtant, sans Laurence Grenier, pas de festival « OFF » du « printemps proustien » 2019 , et partant, pas de Clopine Trouillefou bravant les intempéries et les contrôles routiers pour, au volant de sa modeste mais vaillante twingo, venir installer un (trop grand) écran télé et un kakémono disons « imposant et proustien », au fond de la « boutique éphémère », à deux pas de l’église d’Illiers-Combray.
La boutique « éphémère » (une ancienne boulangerie ayant gardé son enseigne « aux bons pains ») est décorée de façon charmante, achalandée des œuvres de Gilles Cottin déclinant le masque de Proust, mais aussi de madeleines, de croustilles, de parfums, de petits bijoux, d’écrins de catleya en tissu, et d’innombrables sollicitations, mi-commerciales mi-culturelles. Elle peut aussi utilement servir d’abri contre la pluie : et dieu sait qu’en ce week-end du mois de Marie la pluie, le vent, et comme un soubresaut d’hiver ont sévi dans les rues de la petite ville.
J’étais un peu gênée d’envahir ainsi l’univers de Laurence, mais c’est sur son invitation que j’étais là. Et comme elle m’avait offert un hébergement gratuit, aménagé succinctement au-dessus de la Boutique, le voyage ne grevait pas trop ma bourse.
D’autant que les services municipaux s’étaient vraiment donné beaucoup de mal pour dégager de la maison, plus ou moins abandonnée, quelques pièces utilisables, pendant cette dizaine de jours du festival. Non seulement la boutique du bas était ouverte, mais encore deux ou trois chambres au premier, ainsi qu’une salle de bains, qui pouvaient servir de «camping », pour peu qu’on soit un peu rustique, ce qui est mon cas. Et si l’antique robinet de gauche du vieux lavabo n’en pouvait mais, crachotant un semblant d’humidité, j’ai pu par contre, ô luxe ! Prétendre à un bain bien chaud dans une baignoire-sabot pourvue d’un splendide robinet-mélangeur, tout neuf : merci !
J’ai donc, le soir de mon arrivée, fermé la boutique et éteint les lumières, et suis montée dans la « chambre » qui m’était réservée : moquette au sol et papier peint aussi fané que monstrueusement « années 80 » aux murs, fenêtres vieillies et persiennes rouillées. Mais j’étais au sec, à l’abri, et après avoir gonflé mon matelas pneumatique et déplié mon duvet, je me suis couchée avec confiance dans la grande pièce vide.
Hélas, chacun sait qu’il n’est pas si facile que cela, parfois, de s’endormir. A peine étendue, j’ai été « happée » par la vitre dépolie, en verre cathédrale, de la porte d’entrée de la chambre, qui laissait passer une lumière diffuse et mate, par les rais légers de l’éclairage de la rue entrés par les persiennes, par l’odeur humide et froide, et par le débat qui se jouait en moi : allais-je me relever, chercher le radiateur électrique laissé à disposition, ou bien simplement me recroqueviller dans mon duvet ?
J’ai commis ma première erreur : je suis restée au chaud. Or, cela n’allait pas durer.
Pour me distraire, j’ai commencé à imaginer la vie du boulanger qui avait habité là, à inventer sa famille. Y’avait-il eu une télévision dans cette pièce ? Les murs avaient-ils résonné des mots de Roger Gicquel ou Lucien Lepers ? Des enfants y avaient-ils grandi ?
Mais comme je commençais à m’engourdir, de touts petits bruits, légers, sont venus gêner mon vagabondage mental. Un petit bruissement, un presqu’imperceptible « clic »… Je ne suis pas peureuse, certes, mais je me méfie de mon imagination. Avec mes copines d’enfance, nous avons eu, autrefois, un jeu à base de trouille, tout simple : marcher le soir venu dans une rue solitaire, en s’interdisant de se retourner mais en pensant à tout ce qui pouvait survenir « derrière ». La première qui se retournait avait perdu, et je n’ai jamais gagné…
Rien d’étonnant, donc, à ce que je croie discerner des changements dans la lumière du carreau de la porte, à ce que je reconstitue comme des pas montant furtivement l’escalier, à ce qu’un petit frisson me monte dans l’échine. Je me suis gourmandée : j’étais une grande fille désormais, bien trop âgée pour cette sorte de peur irraisonnée, de tourments indéfinis.
Les petits bruits que j’entendais n’étaient dus à rien d’autre qu’au cliquetis du chauffe-eau ou de l’armoire électrique, ou tout simplement aux rhumatismes de la vieille maison. Allons, je devais plutôt songer à la chance que j’avais d’être là, au cœur de Combray, dans une maison devant laquelle le petit Marcel et sa famille avait dû passer chaque jour ! Désormais, c’était des voitures qui passaient dans la rue, mais elles étaient si rares que ce n’était pas le bruit de leurs moteurs qui m’empêchait de dormir.
C’était peut-être ce froid humide qui s’insérait de plus en plus : petit à petit, dans l’obscurité qui se renforçait, j’avais de plus en plus de mal à respirer. Ma gorge, particulièrement, me faisait mal : je devais avoir attrapé froid, sous la pluie glaciale de cette « journée de printemps » proustienne. Et puis mon matelas n’était pas bien gonflé, mon corps semblait brinquebaler dans mon duvet, mon oreiller, cette « joue d’enfance » glissait et tombait sans arrêt. ..Je me tournais et me retournais, mais non, décidément, non, je n’y arrivais pas. Mon smartphone indiquait déjà trois heures du matin, et j’avais pourtant eu une longue journée la veille…
Et puis il y a eu comme une sourde et intense explosion de bruit. Mon cerveau ramolli a cherché à toute vitesse à en identifier la source : heureusement, cela ne venait pas de l’escalier mais de la rue, mais qu’est-ce que c’était que ces secousses métalliques, ce chuintement, et puis ce barrissement sauvage et énorme ?
J’habite depuis trop longtemps à la campagne, sans doute. Car si j’étais restée citadine, j’aurais parfaitement identifié, tout de suite, ce qui arrivait : le barrissement, c’était l’éléphantesque camion-benne de ramassage des poubelles, le chuintement n’était que le son des ordures déversées, et les secousses métalliques provenaient de l’accrochage des bacs au dispositif. Il était 3 heures quarante cinq du matin, et les ripeurs de Combray travaillaient la nuit…
Je commençais à être découragée, et souffrante. La nuit me paraissait vraiment interminable, et mon logement, qui était cependant un abri sûr, pour provisoire qu’il était, semblait me rejeter définitivement à la figure ma condition d’étrangère à tout ceci, à ce Combray fictif de Proust, à cette manifestation dont je ne faisais partie qu’en surplus, en contrebande, un peu inutile, illégitime.
Les autres festivaliers, eux, étaient disséminés aux alentours, dans de confortables hôtels ou chez des amis. Mais moi, j’avais ce don, d’être toujours particulière, « pas comme les autres ». Oh, j’avais fini par m’y habituer, et mon moi se glissait désormais dans ma singularité, comme je m’étais glissée dans mon duvet, en y trouvant même du réconfort : c’était devenue ma « robe de chez Fortuny », que ce sentiment d’être « à part »…
J’avais néanmoins du mal à respirer et le désarroi m’envahissait, quand tout-à-coup, me redressant dans la pièce hostile, je me sentis bizarrement réconfortée, consolée, voire même illuminée : car je venais de m’apercevoir que cette nuit qui paraissait si pénible, et que je vivais là, était en réalité précisément ce que j’étais venue chercher ici.
Tout ce que j’avais éprouvé, ces peurs diffuses, ces inquiétudes, ce douloureux apprentissage d’un lieu inconnu, cette solitude, cette gêne devant l’agressivité de certains sons, et cette insomnie rédhibitoire, persistante, obstinée, cette insomnie triomphante et qui allait me mener jusqu’au bout, jusqu’à guetter la première lueur de l’aube et le premier chant des oiseaux, jusqu’à ce nez enchifrené et cette gorge douloureuse : qu’était-ce que tout cela, sinon précisément ce que le Narrateur raconte dans la Recherche, ce dont il rend compte et qui fait la trame de son existence, le moteur de son écriture ?
Qu’était-ce donc d’autre que ce que je vivais sinon, très précisément, une nuit chez Proust ?
Les festivaliers du Printemps de Proust, artistes, professeurs, personnalités ou célébrités, pouvaient bien dormir dans des lieux préservés de toute inquiétude et de tout inconfort : en réalité, c’était moi la chanceuse. Moi qui avais le plus approché l’univers de l’enfant éveillé, inquiet et nerveux qui avait jadis vécu, comme moi, de mauvaises nuits au plein cœur des ténèbres de Combray.
tu fais chmir bonne clopine havec tes tunnels creusés dans la rillette outofdéte
j’ai fait donner à ma nièce les liens de la RDL
nan! fais donc la grève des liens..pusheuse de chiottes..
et alii, le lien mis en ligne
..mais bordel..essayez 1 lien par jour..ça tue bien plus que les trolls vous devriez le savoir
Les citadins regardent les arbres comme des « robots biologiques » conçus pour produire de l’oxygène et du bois. Forestier, Peter Wohlleben a ravi ses lecteurs avec des informations attestées par les biologistes depuis des années, notamment le fait que les arbres sont des êtres sociaux. Ils peuvent compter, apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins malades. Ils avertissent d’un danger en envoyant des signaux à travers un réseau de champignons appelé ironiquement « Bois Wide Web »
monceau de conneries satisfaites
Marilyn lit le monologue de Molly :
..hallez tous vous faire hanculer
On s’est levé du mauvais pied bouguereau ?
Ai* comme bouquin cui d’ un jardinier qui conseille s’enlacer et embrasser un arbre en fonction de la douleur éprouvée.
Si boogie, vous précisez la douleur, je vous dis l’ arbre ; après, vous gérez tout seul
*Ma mère a choisi à la bibli
aussi contre le stress, bouguereau ; l’ai survolé. Ma mère le lit.
D’accord avec Bouguereau. Faut-il être peu épris de liberté pour se mettre dans (ou infliger) tant de liens !
MA NUIT CHEZ PROUST
Voire même AVEC PROUST, Clopine !
Blanche, la nuit.
Tu pourrais même écrire TES NUITS, quand on sait que désormais tu disposes à Paris d’une chambre située à l’ombre du mur oriental du Père-Lachaise…
Ce n’est pas Lucien Lepers mais Julien, des prénoms proustiens.
Prends garde au fantôme de Marcel !
« Lourdes » de Thierry Demaizière et Alban Teurlai, dont Phil nous a dit sur la RDC qu’on leur reprochait d’entretenir une trop grande empathie pour les curistes-pèlerins qui participent à la renommée de cette ville-sanctuaire.
Pour la gaudriole, Jean-Pierre Mocky nous avait déjà donné son inénarrable « Le Miraculé », avec Michel Serrault et Jeanne Moreau.
Mais s’agissant ici d’un documentaire, comment peut-on reprocher aux auteurs d’éviter de porter un regard misérabiliste sur le sujet ?
Grâce à la première apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, en 1858, Lourdes attire les pèlerins venus du monde entier. Depuis, l’on compte des milliers de guérisons inexpliquées et 70 miracles officiellement avalisés par le Vatican. Désormais, chaque année, 3 millions de visiteurs s’y rendent en procession. Tout un peuple de croyants et d’invalides de toutes sortes, qui n’ont d’autres espoirs de guérison qu’à travers la manifestation d’un… miracle !
A l’empathie des auteurs ne peut correspondre que la compassion des spectateurs.
Que faire d’autre devant le spectacle de tant de misères physiques réunies ?
Les cinéastes filment au plus proche les visages et les corps des malades, les gestes de soulagement et les soins apportés par les divers personnels d’encadrement, laïcs ou religieux, pour la plupart bénévoles, ainsi que les rituels en usage.
Une esthétique soignée et charnelle qui évoque les fresques religieuses de la Renaissance italienne. Il faut voir comment les pèlerins caressent la pierre humide de la grotte sacrée, le regard noyé de larmes…
Le cinéma, lieu de la présence excessive de la mère quand le père n’y est pas, selon Serge Daney ?
Ma mère, veuve, chrétienne et sourde et muette, une fois ses trois enfants conduits au seuil de l’adolescence, songea enfin à s’occuper un peu d’elle-même. Son infirmité la révoltait toujours autant et elle fit plusieurs fois le voyage à Lourdes en compagnie de quelques membres de l’association paroissiale locale. Nous, ses enfants, esprits forts, nous ricanions toujours un peu en la voyant partir en nous disant, d’un air entendu, qu’à son retour nous devrions nous attendre à ce que : « Moi, peut-être miracle ?! »
Il n’y eu jamais de miracle, mais, pour elle, quelque temps d’apaisement après chaque voyage où elle avait pu constater que, sous l’angle de l’infirmité, elle n’était finalement pas si mal lotie…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19583066&cfilm=261593.html
Merci Allan B, En fait fait, « overstory » résiste bien… « L’arborescence » serait un joli titre mais désormais trop connoté à l’univers digital.
Heureusement pour nous, ce n’était pas une nuit chez Sade.
je pense que alii 1 & alii 2, un vieux couple qui partage le même ordi ou smartf successivement avec le même pseudo (l’un maîtrise visiblement mieux l’écriture que l’autre) ne se consultent pas pour évoquer leurs enfants prestigieux et leurs inombrables liens wiki, sur lesquels ils passent leurs journées culturelles entières.. Du coup, la rdl plussoie sous leurs liens touzazimuthés, d’où la rage du boug’ qu’arrive pas à tous les ‘houvrir. Mais bouh, noblesse pas oblige, hein, resthons zènes.
Maud, ma clopine, au bout de ma nuit AJT …
Itou, je pourrais en raconter long sur mon rapport à bernadette s. et à la grotte de bétarame. Mais est-ce franchement nécessaire ?
t: 12 mai 2019 à 15 h 14 mi
fantasme!
quant aux enfants prestigieux,n’en parlons pas, on voit que ça vous manque ,la descendance;fichez moi la paix avec vos observations dont je me tamponne
En septembre prochain, plus de 200 arbres s’élèveront sur la pelouse du stade de Klagenfurt, en Autriche. Si le gouvernement australien a émis le souhait de planter un milliard d’arbres d’ici 2050, un artiste suisse a l’intention d’en mettre « seulement » 200 en terre, en Autriche, mais pas n’importe où : dans un stade de football. Derrière cette idée, se trouve Klaus Littmann, qui à travers elle, veut sensibiliser au réchauffement climatique. L’artiste s’est inspiré d’un dessin du peintre Max Peintner pour façonner son projet, baptisé « For Forest », qui se réalisera à Klagenfurt (Autriche) dans le Wörthersee Stadion. Une enceinte actuellement occupée par le SK Austria Klagenfurt, un club de deuxième division autrichienne, et connue pour avoir accueilli trois rencontres de l’Euro 2008. Les arbres qui vont être plantés poussent actuellement en pépinière et devraient mesurer dix mètres de haut minimum.
Le Qatar, qui doit accueillir la Coupe du Monde de football de 2022, a annoncé la semaine dernière, la plantation de 16 000 arbres dans les alentours des stades.
C’est dans ce pays désertique que se jouera le Mondial de football en 2022. Pour « embellir » les environs, les organisateurs ont décidé d’ajouter un peu de verdure autour des différents stades. Environ 16 000 arbres, parsemés de gazon verront le jour, autour des huit terrains de jeu. De quoi verdir le site de 880 000 mètres carrés, à une heure de Doha, la capitale du pays, où se jouera la compétition.
Des plantations cultivées à l’eau recyclée
planter un arbre est une invitation faiteaux visiteurs d’Israël
Un arbre « contre l’antisémitisme » planté à Auxerre
La municipalité a planté symboliquement ce 30 mars un « arbre républicain » dans le centre de la ville, dans le square Simone Veil
Tout au long du projet sioniste, le végétal a joué un rôle de médiateur entre la terre rêvée et la terre foulée, entre le texte biblique et la réalité. Le réinvestissement national s’est opéré à travers des plantes connues depuis la diaspora, réorganisées en scènes signifiantes pour la mémoire et l’histoire juive. Ce lien de filiation entre texte sacré et paysage débouche sur une pratique de plantation considérée comme un acte mystique de régénération du monde.
j’ai pu par contre, ô luxe ! Prétendre à un bain
–
Pourquoi cette majuscule à prétendre ?!
Il fallait mettre des tirets.
La ville de Sainte-Geneviève-des-Bois dans l’Essonne a porté plainte après la profanation d’arbres plantés en 2007 et 2010 en mémoire d’Ilan Halimi, un jeune homme de confession juive mort après avoir été torturé en 2006.
« Ce matin, lundi 11 février, à l’avant-veille de la cérémonie annuelle en hommage à Ilan Halimi, les services municipaux de la commune de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, ont découvert que les arbres plantés à sa mémoire ont été coupés, profanés. L’un abattu, l’autre sectionné », a dénoncé le maire de la commune, Frédéric Petitta, dans un communiqué.
Ce dernier a précisé qu’une plainte avait été déposée.
La commune de Saint-Geneviève-des-Bois organise depuis 13 ans une cérémonie en hommage au jeune homme dont le nom « Ilan » signifiant « arbre » en hébreu.
Maintenant pour moi c’est très clair : Clopine est la réincarnation de Proust.
Une punition infligée par son mauvais karma.
Le 15 Chevat est le Nouvel An des arbres, en rapport à la dîme qu’il faut prélever sur leurs fruits.
Précisons que dans les années 1 et 2, ainsi que 4 et 5 du cycle sabbatique, on doit prélever deux dîmes : Ma’asser Richôn (qui en principe était donné aux Lévites), et Ma’asser Cheni qui devait être consommé à Jérusalem, à l’époque du Temple (voir Livre des Commandements, traduction du Séfer ‘Hinouk’h, page 383). Les troisième et sixième années du cycle, on prélève, à côté de la première dîme, la dîme des pauvres Ma’asser ‘Ani. Or la règle énoncée plus haut pour la dîme du bétail, s’applique également aux prélèvements sur les produits de la terre : on ne doit pas prélever les fruits d’une année pour la récolte de l’année précédente.
J’ai compris Clopine ! Votre texte est censé être aussi chiant que l’idée que l’on se fait de La Recherche.
Éric Brisbare
Un bain de forêt
Chez Marabout (d’ficelle de cheval de course etc.)
Résumé en O
Olivier
Arbre de la déesse grecque Athéna, symbole de force de paix de fécondité et de purification.
Arbre de la longévité et de la fertilité. Sa force son tronc noueux sont un support pour la personne qui prend de l’âge ou à besoin de retrouver la pulsion de vie.
Oranger
Calmera les nerveux et les insomniaques. Réduira le stressant, apaisera les angoisses
Orme
Propriétés surnaturelles. Une légende dit que les ormes étaient plantés par les nymphes sur les tombes des héros.
Un grave incident a eu lieu samedi 12 mai à Vergèze, dans le Gard : un taureau a foncé dans la foule, pendant la féria du Rhôny, blessant 6 personnes.
–
En effet, dès qu’ils en ont le loisir les animaux avec lesquels certains prétendaient s’amuser s’amusent avec ces derniers. Quoi de plus naturel ?
qui se souvient de l’arbre -ou du moins ses racines dans une motte-qui avait été exposé à pompidou dans le hall?il me semble que c’était un olivier mais je me souviens mal pour rechercher une éventuelle photo
Ed, ce n’était pas mon intention, bien sûr, et je suis désolée s’il vous détourne de la Recherche. d’autant que pour de vrai, y’ a des moments de franche rigolade chez Proust, bien féroces comme vous devez aimer.
Bon, j’ai raté mon coup, tant pis.
Mais non Clopine !! Je suis justement en train de lire A l’ombre des jeunes filles en fleurs et je partage bien évidemment votre jugement. Je n’étais pas comprise dans le « on » de ma phrase. Au contraire, j’adore Proust et me marre légèrement pendant certains passages (notamment celui sur les Cottard et les Bontemps).
mythique, wiki dit
La première revendication physique de cette forêt remonte au 30 août 1467 lorsque les Usemens et Coustumes de la foret de Brecilien sont écrits au château de Comper par un certain Lorence, chapelain du comte Guy XIV de Laval. Ces revendications physiques évoluent au fil des années. Au début du xixe siècle, Brocéliande est assimilée à la Forêt de Lorge (dite forêt de Quintin). Depuis les années 1850, différents auteurs l’associent surtout à la forêt de Paimpont, au point que cette théorie devient la plus largement admise par la culture populaire. Seules les communes situées autour de la forêt de Paimpont utilisent le nom « Brocéliande »1.
rose, lorsque je travaillais à la Mairie de Paris, je pouvais voir depuis mes fenêtres l’orme de Saint-Gervais, le dernier d’une longue chaîne sacrée…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Orme_Saint-Gervais
Ouf et merci pour Proust, même si tant pis pour moi, Ed, puisque donc c’est juste mon texte que vous trouvez chiant, et non la Recherche.
Vous savez, je crois surtout que je cherche à comprendre mes propres motivations. L' »installation » que j’ai pris la peine d’aller implanter là-bas ne fonctionne pas vraiment : les gens qui entrent et sortent de la boutique ne la considèrent pas autrement qu’un décor, personne ne s’y attarde et, pour payer les sachets de madeleines qu’ils acquièrent dans la Boutiques, les acheteurs posent leurs sacs et mains et autres cabas sur la table, masquant l’écran où le petit clip passe. Le kakémono non plus ne « fonctionne » pas. Un support de ce genre (une sorte d’affiche sur tissu, de deux mètres de haut sur 90 centimètres de large), doit normalement répondre aux règles de l’affichage, à savoir, de nos jours et pour n’importe quel sujet, 60 % d’images minimum et 40 % maximum de texte. Le mien comporte 90 % de texte, dont les trois quarts sont une citation de la Recherche : bah, m’étais-je dit, c’est un festival proustien donc un public particulier, habitué aux textes et curieux de mots… Basta ! Personne ne lit vraiment ce qui est écrit là, personne ne prend le temps de déchiffrer la minute vingt-huit secondes de clip, personne n’écoute la musique. Vous avouerez, Ed, que s’il me fallait une leçon pour en rabattre (mais je fais ça très bien moi-même), je n’aurais donc qu’à franchir la porte que j’ai eu la bêtise d’ouvrir. Aussi, m’interrogeant une fois de plus sur ce qui me pousse à me mettre en avant comme cela, et pour si peu de résultat, j’ai récapitulé ce qui m’était arrivé : et finalement, c’est bien ma mauvaise nuit qui m ‘a sauvée de l’abattement, car je pouvais la partager, au moins, avec les splendides descriptions d’insomnie de Proust – le prince des nuits blanches, asthmatiques et désespérantes de solitude. Désolée donc de vous avoir ennuyée outre mesure, je tentais juste de me réparer un peu. Mais il semblerait, donc, que je ne sache aller que d’échecs en faux pas. Bah, j’ai un peu l’habitude, et puis ici, revenue chez moi avec une bonne grosse grippe (38°6 en vous écrivant !), j’ai au moins Clopin qui me sourit, lui. Ce qui est certainement, dans cette désolation, le plus consolant.
PS : la prochaine fois, sautez donc mes passages ici, ce sera très certainement moins chiant pour vous ainsi.
Ce n’est pas du tout ce que dit Ed, Clopine !
Repose-toi…
38°6 en vous écrivant !
ma mère de ma mère..polo qui s’éponge le front
Ed, vous allez faire une fiche de lecture sur Les Jeunes Filles ?
le végétal a joué un rôle de médiateur entre la terre rêvée et la terre foulée
ewiger wald doit être facile à mettre ne ligne renfield..tu dmandes à dédède la traduction
« Ou comment j’ai commencé à me sentir concerné et comment j’ai fini par comprendre qu’un arbre était un être vivant. »
magnifique !
je ne sais pas à quel âge on apprend ça ? la différence entre le monde organique et le monde minéral ?
pourtant ce type a été à l’école ? il a dû zapper la leçon pour aller boire des canons et fumer des joints avec les copains.
à moins bien sûr que ce soit une remise en cause complète du système d’éducation actuel dans les pays occidentaux ?
parce que la même réflexion pourrait être faite par un trader qui affame un pays en spéculant sur le blé :
« j’ai commencé à me sentir concerné quand j’ai fini par comprendre que ces gamins qui mourraient de faim étaient des êtres vivants ».
allez-y passou, continuez sur la même voie c’est passionnant !
hier c’était une parodie transformée en tragédie et aujourd’hui un type qui vient de découvrir qu’un arbre est un être vivant…
je crois qu’on en a pas fini d’avoir des surprises…
Mais non Clopine ! (lol…)
Je ne sauterai pas tous vos textes car cela me priverait de bon moments, comme la lecture de votre complainte de Trouillefou pendant l’incendie de Notre-Dame. J’ai trouvé ce texte chiant comme la mort (et oui, je n’ai pas pu le lire jusqu’à la fin), cela ne veut pas dire que je n’aime pas vos écrits en général, bien au contraire.
Après avoir lu le texte de Clopine, je comprends mieux pourquoi Proust, devenu adulte, a fait tapisser du liège sa chambre à Paris.
Ce colloque m’a donné envie de revenir à Proust.J’ai donc sorti hier soir les Cahiers Marcel Proust de ma bibliothèque. C’était le n° 7. Dans ce numéro, on publiait des extraits d’un colloque organisé à Paris en janvier 1972 par la New-York Université et l’Ecole Normale Supérieure. La fine fleur de la critique française de l’époque était réunie. Analyses raffinées.. Il y avait Roland Barthes, Gérard Genette, Jean -Pierre Richard, Gilles Deleuze, Jean Ricardou. On abordait la question des « dispositions chrono- topologiques », ou du passage d‘une « herméneutique paradigmatique à une herméneutique nouvelle qui serait syntagmatique, ou si l’on veut métonymique »(Genette).Serge Doubrovsky, l’inventeur de l’autofiction je crois , s’en prenait directement au narrateur en nous confiant qu’il le trouvait « dingue ». Je me sentais un peu désemparé par ces études. Proust s’éloignait irrémédiablement à mesure que je remâchais ces interventions.. Je voyais des savants penchés sur un coléoptère épinglé sur une planche en liège.
Donc, perplexe devant ces analyses, je repris mes vieux volumes poche, aux pages jaunies et écornées, avec des tortillons de remarques au bic bleu dans les marges qui dataient de plus de vingt ans.. Je tombais soudain sur cet imparable passage d’ironie:
« Cet acte abominable et voluptueux qui s’appelle lire le journal et grâce auquel tous les malheurs et les cataclysmes de l’univers pendant les dernières vingt-quatre heures, les batailles qui ont coûté la vie à cinquante mille hommes, les crimes, les grèves, les banqueroutes, les incendies, les empoisonnements, les suicides, les divorces, les cruelles émotions de l’homme d’Etat et de l’acteur, transmués pour notre usage personnel à nous qui n’y sommes pas intéressés, en un régal matinal, s’associent excellemment d’une façon particulièrement excitante et tonique, à l’ingestion recommandée de quelques gorgées de café au lait. «
O pluie bienfaisante de sa prose,Proust perdu avec Genette , Proust retrouvé avec son texte.
« Ce texte » = celui d’aujourd’hui hein. Pas les autres.
Et puis contrairement à d’autres, je ne suis pas clopinophobe.
greubou !!!
t’en pense quoi d’un type qui découvre à 60 balais qu’un arbre c’est vivant ?
tu crois que c’est vrai ou c’est juste pour passer pour un imbécile ?
@ Mais il semblerait, donc, que je ne sache aller que d’échecs en faux pas.
Oui. Toutes nos félicitations à Clopin, dhonc. Tant qu’il sourira, Prouste sera remise dans le droit chemin et sauvée de ses nuits blanches.
Etal-Age 1 a toujours su démontrer un grand savoir arboricole. D’un sommeil réparateur proliférant au kibboutz.
Ce qui compte en définitive, n’est-ce pas l’exhibition de soi?
Pour le coup, c’est certainement plus réussi qu’elle ne le croit.
Et ce misérabilisme qui consiste à vouloir faire croire qu’on ne peut pas s’offrir une chambre à cinquante ou soixante quinze euros… Un fois de temps en temps…
Je ne trouve pas les mots.
c’est quoi notre monde actuel sinon un truc où s’associent une connaissance encyclopédique du genre savoir à quel âge Marcel Proust a fait sa première dent, et de l’autre des types qui découvrent sur le très tard qu’un arbre c’est vivant.
d’où l’état de schizophrénie d’un monde actuel capable de déployer une grande intelligence tout ayant un âge mental de 2 ans.
Paul, le célèbre passage sur les miettes de croissant de Madame Verdurin tombant dans son lit et qu’elle repousse d’une pichenette, tout en lisant les nouvelles du front de la guerre est un prolongement de cette notation-là !
@18.03, le deuxième
« Serge Doubrovsky, l’inventeur de l’autofiction je crois… »
Oui, je me souviens de Fils, c’était vers la fin des années septante.
en fait c’est un problème de répartition : on aimerait que ce monde soit globalement moins intelligent mais que cette moindre intelligence soit mieux répartie.
comme le dit Musil c’est le gros problème entre l’intelligence moyenne et la moyenne des intelligence, à son époque ça commençait déjà à être vrai mais ça l’est encore, surtout quand on voit des types découvrir juste avant de mourir qu’un arbre c’est vivant.
« le traducteur Serge Chauvin aient pris le parti de traduire le titre original par L’Arbre-monde, belle trouvaille, mais comment pourrait-on bien rendre autrement en français The Overstory »
ça ce n’est plus vraiment un problème.
le seul problème dans cette histoire c’est que ce type ne se soit parçu plus tôt qu’un abre c’est vivant.
après la traduction on s’en tape complet !
je veux dire que l’idéal serait d’employer au lieux notre intelligence, sinon on perd son temps dans trucs qui servent à rien et on oublie l’essentiel.
c’est exactement ce qui a dû arriver à ce bonhomme et je vois qu’on refait encore la même erruer que lui !!!
alors qu’il devrait servir d’exemple
au moins que ça serve à quelque chose.
Chaloux, je crois que je suis la dernière à faire « du misérabilisme », car je suis persuadée que je vis dans une sorte de luxe que presque plus personne ne peut s’offrir, de nos jours. Rien qu’en pensant à ce qui est servi à ma table, par exemple. Et je vis exactement là où je veux vivre, et avec ceux précisément que j’ai choisi : pourriez-vous sincèrement en dire autant ?
Si oui, eh bien, tentez d’admettre cependant que, toute riche que je sois, (et je ne me plains certes pas), je peux parfois avoir des scrupules à financer des loisirs qui me sont très personnels, qu’aucune personne de mon entourage ne partage ni ne comprend vraiment. Ajoutez ce scrupule, et ce qu’il me coûte, au montant moyen des retraites d’une petite employée française, qui a de plus volontiers sacrifié une « carrière » (qui ne l’aurait de toute façon pas menée bien loin, manque de diplômes et plafond de verre aidant) en se consacrant à l’éducation de son fils et en prenant pour ce faire des « congés sans solde », et se retrouvant donc, comme toutes les femmes de ce pays, avec une retraite d’environ trente pour cent moins élevé que son homologue masculin, et vous viendrez me taxer de misérabilisme. Votre mépris est de plus en plus insultant, tâchez de vous en rendre compte. Car au moins, moi, je tente de me battre contre cette injustice qui fait qu’à salaire et responsabilités égaux, les femmes sont encore les plus démunies, quand l’âge de la retraite est venue.
Ca doit effectivement être du misérabilisme, que de le constater !
et surtout le fait que ce type soit américain n’excuse rien du tout !
même si on sait bien que les américains ne sont très fufutes mais ce n’est pas une excuse !
Il gagne combien par mois Chaloux pour faire du mépris social à quasiment chaque commentaire ?
(dimanche soir) – 4 interventions suxessives pour ourdir la même chose, c’est aussi de l’auto-intoxication arboricole, pas vrai greubukeupou ? tu penses vraiment qu’un arbre, c aussi vivant qu’une algue proliférante en méd., D. ?
Le passage sur la lecture des journaux par Proust, retrouvé par Paul Edel, n’étonne pas tellement par son ironie. Un style pamphlétaire aux ressorts un peu usés.
C’est un concours de circonstances qui me fait ne pas l’apprécier. Peut-être du à l’epoque des fake news et de la sur-information en continu.
Alors qu’à l’époque de Proust il s’agissait de « bourrage de crâne « , (voir le site du fou de Proust), expression popularisée par Albert Londres, autre passoulinien célèbre et dont je regarde un tv film en replay, sur son passage à Cayenne.
Les arbres menaçants
Un vent du demon les animent bruyamment, de la tête au pied.
Voir aussi le Seigneur des anneaux et sans doute S. King.
Clopine, vous vous rabâchez comme personnage, et c’est ainsi que je vous lis. Vous et moi ne faisons pas la même lecture de vos petites et diaboliquement innombrables mal-saynètes, c’est évident. Je vous trouve cependant une constante : en toute circonstance vous manquez terriblement de tenue.
@ manque de diplômes et plafond de verre aidant
je pense néanmoins que ces deux causalités classiques ne sont pas des corrélations ni même des co-occurences susceptibles d’expliquer une injuste discrimination sociale. Cela dit l’explicitation de son propre ressenti reste légitime du point de vue d’une philosophie naturaliste à la Quine ou à la Dennett.
« le seul problème dans cette histoire c’est que ce type ne se soit parçu plus tôt qu’un arbre c’est vivant. »
Pourtant cette vie est connue depuis longtemps déjà. Je me souviens d’un dessin de Beethoven : un vieux mûrier seul dans la lande, ébranché avec quelque jeune branche qui pousse ici et là… pas besoin d’interpréter.
Ed dit: 12 mai 2019 à 18 h 20 min
La petite teutonne bouffeuse de saucisses ne comprend décidément rien à ce qu’elle lit. Sans remède.
« 4 interventions suxessives pour ourdir la même chose »
hamlet rabâche, radote, redit, répète mot pour mot, répète sur tous les modes, répète sur tous les tons exactement comme Delaporte, JJJ !
Intelligent Life :
On va suivre la ligne JJJ hein. Ne plus le lire et encore moins répondre à ses provocations. On ne parle pas avec la haine qui s’est faite homme.
entre 2 avachissement ta tnue s’améliore qu’une poignée dsdeconde aprés le coup dpied au cul mon larbin..profite d’écrire pendant
@Delaporte
J’essayerai.
vote d!p écologie de mêêêêrde commence a me faire trouver que roundup et monsanto sont des jolis mots..
Pauvre petite Crétina de Hambourg… Que dira-t-elle de Proust, elle qui n’est pas foutue de comprendre trois phrases simples à la suite… On Addent za afec impazienzeu!
J’essayerai.
Oh oui! Oh oui!
Je me souviens d’un dessin de Beethoven
et celui dgueuteu..ha moi çui que chpréfère c’est çui dsaint louis..’celui là aura la main tranché’..’celui ci a man servi? il aura la cul botté’..’and so on’ comme il disait rénateau
« J’essaierai » serait plus seyant. En avant pou les essayages…
Chaloux, je suis soufflée ! Vous me la refusez, mais vous vous l’accordez, vous, la « tenue » ?
Ben alors là ! Il est vrai que si l’on enlève le mot « correct », comme dans l’expression « tenue correcte exigée », qu’on oublie la courtoisie et la pudeur, qu’on ajoute l’insulte et le mépris, et qu’on laisse libre court à la fureur exprimée avec grossièreté sans la moindre atténuation, et pour les motifs les plus minimes, alors là, oui, peut-être, pourra-t-on associer le mot « tenue » à votre nom, Chaloux. Parce que sinon, entre vous et moi, à ce sujet, c’est aussi gros qu’entre la paille et la poutre, celle que vous avez dans l’oeil, en quelque sorte !
Clopine, vous lisez ce que je vous écris avec l’œil d’une femme sans éducation, ni esprit, ni jugeote. Je peux voir le cercle où vous êtes enfermée (comme une bulle de lessive, pour employer une image qui soit à votre portée) et je peux comprendre votre réaction.
Quand je vous dis que vous manquez terriblement de tenue, Clopine, notez que je n’entends pas véritablement vous le reprocher : c’est l’essence même de votre personnalité. Votre fond, pour ainsi dire, comme il y a des fonds de casserole. On vous retire ça, il n’y a plus rien, c’est le vide. Ce serait vous mettre en grand danger que de vouloir vous corriger. N’en faites rien.
Eh oui, Ed n’est qu’une « teutonne stupide », moi une « femme sans éducation », le printemps proustien « une kermesse imbécile », notre hôte « un raté autocomplaisant », Patrick Boucheron un « imposteur », et la seule personne qui vous manque ici, que vous n’avez jamais remplacée et qui était le seul interlocuteur digne de vous, était Michel Alba, que vous couvriez d’ailleurs d’insultes et pour qui vous professiez, à l’époque, le plus profond mépris.
Alors effectivement, votre fond à vous n’est pas celui d’une casserole, je vous l’accorde. Juste celui du troisième sous-sol, où loge votre esprit un tantinet secoué.
Hélas, Clopine, je vous vois telle que vous êtes, et je me demande si je ne serais pas un peu trop indulgent avec votre amie allemande. Quant au reste, je passe, par charité chrétienne. Reste que je peux comprendre votre ire. Si vous aviez le pouvoir de vous voir telle que je vous vois, vous n’en mèneriez pas large!
Du même niveau que la samba de la mort de Claudio envers Delaporte le faux dévot.
Le keum est dead. Bravo Clopine. Excellent résumé. Vous pouvez l’ignorer maintenant, tout est dit.
A vous lire, clopine, le printemps proustien serait plutôt la semaine de la Fouilletrou. Pas très engageant.
Ah et puis, à propos de Proust, je trouve qu’il y a une chose entre lui et Dante. C’est que ces deux auteurs ont été l’occasion de résilience, le premier pour Joseph CZAPSKI, le second pour Primo LEVI, dans les camps de concentration…
Et je me disais que ce n’est certes pas réciter du Houellebecq qui pourrait réconforter voire sauver l’âme de quiconque, dans de telles circonstances. Que ces messieurs du Nobel s’en souviennent, soupir…
(Ceci dit j’aimerais bien etre un raté comme Passou ou Paul Edel, lui-même déjà qualifié de cet épithète).
Eh bien, justement, vous ne m’avez pas lue, Chaloux, sinon vous sauriez que je n’y étais que par raccroc, dans la marge. Mais bon : vous reprochez, à vous, de ne lire que ce qui vous convient ? Ce serait une injustice, pas vrai, ahahah !
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