Le temps retrouvé de Philippe Lançon
Rares sont les chocs avec les nouveautés, ainsi que sont désignés les livres qui viennent de paraître à l’égal d’articles de mode. De ces livres qui ébranlent jusqu’à ce que le lecteur se promette d’y revenir bientôt, ne fût-ce que pour vérifier ses impressions premières cette fois émondées de la découverte et de l’effet de surprise. Ce pourrait bien être le cas du Lambeau (508 pages, 21 euros, Gallimard) de Philippe Lançon. Même prévenu par le bruit qu’il fait, le plébiscite de la critique et le succès public, on reçoit sa lecture comme une gifle qui laisse sonné. On dira que l’auteur étant l’un des rescapés du massacre de la rédaction de CharlieHebdo par des terroristes islamistes, c’était prévisible. Rien de moins sûr pourtant -et pas seulement parce qu’on ne sait jamais rien du sort d’un livre.
Il ne suffit pas d’avoir vécu l’horreur pour être capable de transcender l’expérience en littérature. Souvent elle laisse le survivant muet, et on ne se souvient pas qu’elle ait jamais conféré un quelconque talent d’écriture à celui qui ne l’avait pas déjà en lui. Pour un Primo Levi, qui était entré chimiste à Auschwitz et en était ressorti écrivain, combien de déportés ont survécu à ce même traumatisme sans pouvoir en faire le récit. D’ailleurs, Philippe Lançon anticipe et désamorce le reproche qui pourrait lui être adressé lorsqu’il écrit :
« En aucun cas je n’aurais voulu obtenir de l’attentat, de la survie et de mon expérience, un pouvoir que leur absence ne m’aurait pas donné ».
Bien que rien ne le signale sur la couverture, c’est d’un récit autobiographique qu’il s’agit ; mais il tient sa valeur de ce qu’il dépasse la circonstance et l’enjeu d’actualité pour atteindre à l’universel. Qu’il s’agisse de ses qualités de plume, de sa capacité d’analyse, de sa faculté de contextualisation d’un roman, Philippe Lançon est certainement l’un des tous meilleurs critiques littéraires (désormais critique culturel à Libération, et chroniqueur à CharlieHebdo) sur la place de Paris- laquelle, il est vrai, s’est beaucoup dépeuplée dans ce domaine. Par deux fois, il s’était risqué à passer de l’autre côté de la barrière en écrivant deux romans (Les Îles, 2011, L’Elan, 2013), peu convaincants. Cette fois, il n’a pas vraiment eu le choix. L’événement est venu à lui et en s’imposant à lui, il a également dicté sa forme, son esprit, sa nécessité.
Il aurait pu réagir comme Jean-Paul Kauffmann, construisant toute une œuvre littéraire pendant une trentaine d’années en tournant autour, en en faisant son combustible, en le harcelant, en le métaphorisant sans jamais le nommer. Il est vrai qu’à la différence de l’ancien otage du Hezbollah libanais, la blessure de Lançon n’est pas seulement psychique mais physique, apparente, défigurante. Pour autant, jamais il ne nous sert de roulements de tambour, ni ne tire son récit dans le tragique, tant il exècre à raison ces écrivains qui se prennent assez au sérieux pour considérer l’acte d’écrire comme une question de vie ou de mort. Il est même capable d’envisager la censure (institutionnelle, ayatollesque etc) comme une forme extrême et légèrement paranoïaque de critique littéraire, c’est dire !
On en est empoigné dès lors que l’on accepte au début même l’implicite contrat de lecture en vertu duquel le lecteur devra accepter de se laisser envelopper par ce récit et d’y consacrer son temps sans compter. Des livres, des pièces de théâtre, des films irradient la mémoire de l’auteur. De cet inconscient sous influence, qu’il n’essaie pas de nier, il tire avantage en tachant de l’explorer. Il y a d’abord et avant tout La Nuit des rois de Shakespeare, le meilleur des guides pour s’aventurer dans un réel sanglant, une pièce dont la morale est énoncée par un bouffon, la dernière qu’il ait vue au théâtre des Quartiers d’Ivry à la veille du jour maudit. Il y a ensuite Michel Houellebecq, le Houellebecq de Soumission sorti le jour du massacre, un livre et un auteur qui hantent alors les medias et donc Le Lambeau tant ils l’accompagnent en musique de fond en raison de cette coïncidence même.
« Les tueurs se préparaient donc au moment où il parlait d’une voix faussement endormie de république et d’islam. Ils vérifiaient leurs armes tandis qu’il murmurait ses provocations en mode mineur. On ne contrôle jamais l’évolution des maladies qu’on diagnostique, qu’on provoque ou qu’on entretient. Le monde dans lequel vivait Houellebecq avait encore plus d’imagination que celui qu’il décrivait ».
Pourtant, bien qu’il eut prévu d’en parler dans Libération en ces funestes premiers jours de janvier, en ce 7 janvier 2015, ce n’est pas Soumission mais un autre livre également promis à la chronique, celui-là consacré au jazz sous le titre de Blue Note, qui lui a sauvé la vie jusqu’à en être érigé au statut de talisman puisque, si le tueur a blessé l’homme, projeté par le choc sous les cadavres de ses amis, il a raté le témoin. La cathédrale de papier édifiée par Proust le suit de chambre en chambre car, outre le bonheur du texte, il y puise de quoi méditer sur le temps, l’élément qui irrigue tout son récit. Il y a aussi les Lettres à Milena de Kafka. On allait oublier la poésie, les poèmes qui l’aident à tenir, ceux d’Adam Mickiewicz par exemple qui ont la puissance des vrais chefs d’œuvre en ce qu’ils nous expliquent ce qui nous arrive mieux que nous ne saurions le faire.
Lançon l’écrit bien quelque part : la vertu du roman, c’est de nous permettre d’imaginer n’importe qui faisant n’importe quoi n’importe où tout en nous permettant d’y participer. Il y a des portraits à l’acide (Jean-Edern Hallier « qui avait fait don de l’événement à sa personne »), à l’encre sympathique (Houellebecq en « icône pop qui a su donner forme aux paniques contemporaines »). Ou sur le dérisoire théâtre politique qui reprend ses droits avec le passage du président Hollande et de sa suite, une visite-éclair étrangement légère, désinvolte, insouciante quand tout est si lourd autour de soi. Et surtout des pages irréfutables par leur densité d’émotion, d’ironie, d’autodérision, qui en font un document non seulement historique mais littéraire de premier plan. Elles parviennent à faire scintiller la part d’humanité qui demeure en l’homme malgré la barbarie qui le tyrannise. De cette épreuve Lançon est sorti arasé de regrets et de nostalgie, sensible à la remontée des souvenirs heureux qui a pour effet de le déprimer (les années jeunesse à Cuba), mais toujours aussi critique, irrespectueux et farcesque. Charlie un jour, Charlie toujours ! Mais le 11 janvier, jour de la grande manifestation nationale et internationale, Lançon, lui, 51 ans, un trou dans la mâchoire qui fuit et sur laquelle on s’apprête à greffer son propre péroné afin de combler un déficit d’os (d’où le fameux lambeau du titre), « un visage en travaux », « une tête en carton pâte » et « une gueule de métaphore », Lançon n’était pas Charlie : « J’étais Chloé », sa chirurgienne, l’un des personnages les plus importants d’un récit pas avare de compliments sur l’APHP et son personnel.
L’attentat en lui-même y tient finalement peu de place en regard de ses répercussions : l’hôpital, les innombrables opérations, le cortège de douleurs éternelles et éternellement enfantines, la souffrance, l’odeur entêtante de Javel mêlée de Bétadine, le spectre de la monstruosité, le retour au goût de la vie par la grâce du premier yaourt, les traits du visage en steak et bouillie, la confusion de la chair et de l’os, la crainte du miroir, l’espoir, le désarroi, la tentation du renoncement, la solitude du survivant, les angoisses qui montent, les cauchemars, le regard des autres sur le masque de carnaval, le chœur des soignants, la chorégraphie des gens en blanc, toutes choses qui, sous sa plume, vont bien au-delà des souffrances d’une gueule cassée. On allait oublier la peine sauf que ce n’est même pas la peine :
« Je n’avais pas de chagrin : j’étais le chagrin ».
Tout, toutes et tous là pour aider et soutenir. N’empêche que rien ne console car rien ne remplace : Cabu, Wolinski, Maris, Honoré et les autres tombés au champ d’horreur. Prendre conscience de ce vide à jamais suffit à rappeler au rescapé que chaque homme est dans sa nuit où nul ne pénètre ; la lèvre désunie, la voix longtemps muette, il s’y adresse plus aux morts qu’aux vivants. Son temps retrouvé se mue alors en temps mélangé. Son leitmotiv « Jamais perdu conscience » a les accents de défi d’un « Même pas mort ». L’attentat n’en a pas moins provoqué en lui un décollement de conscience, un bouleversement cognitif et lexical qu’il analyse à sa manière en s’aidant de la novlangue du 1984 d’Orwell : « mortvif », « ouinon » etc, autant de symptômes d’un état psychique qui le fait désormais réagir avec une telle empathie à toutes choses qu’il ne peut s’empêcher d’exprimer un jugement et son contraire en même temps. Dans la situation qui fut la sienne, entre deux séances de haute couture faciale, on comprend que le plus célèbre passage du Divertissement pascalien l’ait turlupiné :
« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre »
Encore faut-il l’interpréter. D’autant que la porte de celle-ci à la Pitié était en permanence sous la surveillance de policiers au cas où des Frères insensibles à la Pensée B 139 auraient eu l’intense désir de la forcer afin d’achever le travail. Cela étant, n’allez pas croire que l’hôpital soit un lieu de repos, pas cette fois, pas pour lui, sans cesse charcuté pour son bien. Il eut même la surprise d’y jouer dans du Ionesco mais à son corps défendant le jour où, au bout de trois mois d’une hospitalisation qui dura bien plus longtemps sans compter les mois de rééducation aux Invalides, il reçut de la Sécurité sociale une injonction lui demandant de prouver qu’il était bien en arrêt-maladie. A l’hôpital, et notamment à la Pitié-Salpétrière qui est une ville dans la ville, Philippe Lançon a réussi à s’oublier en s’immergeant dans La Montagne magique de Thomas Mann. Même les débats philosophiques et politiques entre Settembrini, Castorp et Naphta lui parlaient si datés fussent-ils.
Dehors, un autre type de guerre remplaçait celle de 14. La Pitié était son Davos. Il a simultanément autant appris de l’un que de l’autre au point de ne plus distinguer ce qu’il doit à l’un ou l’autre. Quelque part, à propos de ses lectures de grabataire, on relève une phrase qui ne laisse d’intriguer sous la plume d’un si brillant critique :
« C’était la littérature, non la fiction, qui m’aidait ».
Peut-être un effet collatéral de la novlangue orwellienne. N’empêche qu’il y a écrit sa propre montagne magique, ce Lambeau qui est juste un grand livre.
(Photos Raphaëlle Régnier ; « Michel Houellebecq lors de la parution de « Soumission » photo D.R. ; « Autoportrait » photo Abbas )
847 Réponses pour Le temps retrouvé de Philippe Lançon
Sa maison comme une de celle des trois petits cochons était de torchis. Cependant à aucun moment nous n’avons eu recours aux kleenex, j étais suspectée d aimer l un, de le vouloir, j étais la seule fille et n eprouvais qu amitié . Mais nous dissertertames sur les bienfaits de ce fromage , à l époque la pornographie n allait pas bien loin quand on avait 17 ans.
au p’tit Court : contributions littéraires… parce que votre post de 14 heures 06 c’en est une ? eh ben !
D à propos du sucrage, le plus tard possible sera le mieux. Je ne sais pas comment je finirai cependant pas traces de maladie neuro dégénératives dans la famille, excepté ma marraine, tante par alliance. Nous disposons du cancer et des maladies pulmonaires, une faiblesse.
Internet, meilleur instrument d’aliénation jamais inventé ! C’est beaucoup plus efficace que la religion !
Widegaga en est un de ses bedeaux!
Toujours à faire ses remarques à haute voix, toujours à sonner les cloches à tout bout de champ, il devrait prendre l’ air de temps en temps…
( Je repars au soleil!)
Le bol , ici c est novembre aujourd’hui.
Rose affirme des choses mais n’argumente pas alors il n’y a plus qu’à s’en foutre.
Rose affirme des choses mais n’argumente pas alors il n’y a plus qu’à s’en f&outre.
Bérénice, que pensez-vous de ces heurts près de la gare d’Austerlitz ? Cela pourrait-il conduire à un mai 2018 ?
La sainteté, mauvais signe. Sûrement est il question de faux seins. N est ce pas , Rose?
Je me renseigne D, coupée de l info depuis ce matin mais à mon avis , non. Nous sommes individualistes pour la plupart et les protestataires ne sont plus que des îlots qui se désagrègent, on nous fournit moult sondages d opinion qui font mourir à petit feu les mouvements en les deligitimant puisque s agglutinent au pourcentage des opposés au mouvement ceux qui voyant cela s y ajoutent sans beaucoup questionner les objets de revendication.
@Bérénice dit: 1 mai 2018 à 17 h 41 min
Joliment dit, Bérénice.
Cher Lacenaire, face à votre pauvreté de vocabulaire et votre éternelle invective, si prévisible qu’elle n’a plus depuis longtemps d’effet, n’importe qui est littéraire!
D actuellement la sélection d admission dans les meilleures facs ou écoles supérieures se fait sur dossier pour certaines sur examen ou concours, il n y a pas d argent pour de nouvelles places de fac d une part, trop d étudiants compte tenu d’une capacité d acceuil insuffisante et un trop fort pourcentage d échec d’ autre part dont on ne creuse peut être pas les causes.La sélection va être étendue a l ensemble du système, que deviendront les titulaires d un bac dévalorisé? Alors même qu’il existe d’ores et déjà différentes cotes entre les universités . C est un peu officialiser le statut officieux des facs à leur niveau d exigence. Alors après je ne sais si le fait de pouvoir s offrir une voie privée et payante sauvera ceux qui seront mis en échec par la sélection, c est peu probable , cette roue de secours ne pourra aider que ceux dont les parents disposeront du budget adequat. Est que Blanquer pense à instaurer des tests qualificatifs pour l entrée en 6 ème?
Sans oublier que l argument pour défendre la sélection est une orientation pertinente et aussi une adéquation des parcours choisis avec les besoins de la société en terme d’emplois à pourvoir ainsi qu’une meilleure garantie pour la réussite . Le bac ne sera plus un sésame, que sera-t-il alors?
« Oeufs, blancs de poulet, cancoillotte, merlan sans modération, tout cela est bon pour vous. »
Ne pas oublier les lentilles, plat peu cher et excellent pour la santé. Et en plus, plat biblique.
Au chapitre 25 de la Genèse :
29 Un jour, Jacob préparait un plat, quand Ésaü revint des champs, épuisé.
30 Ésaü dit à Jacob : « Laisse-moi donc avaler cette sauce, le roux qui est là, car je suis épuisé ! » C’est pour cela qu’on a donné à Ésaü le nom d’Édom (c’est-à-dire : le Roux).
31 Jacob lui dit : « Vends-moi maintenant ton droit d’aînesse ! »
32 Ésaü répondit : « Je suis en train de mourir ! À quoi bon mon droit d’aînesse ? »
33 Jacob reprit : « Jure-le moi, maintenant ! » Et Ésaü le jura, il vendit son droit d’aînesse à Jacob.
34 Alors Jacob donna à Ésaü du pain et un plat de lentilles. Celui-ci mangea et but, puis il se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Ésaü montra du mépris pour le droit d’aînesse.
merci D à 18h18.
commentaire roboratif. j’avais bien besoin de cela 🤒.
pour Jacob suis très déçue de comment il a obtenu le droit d’aînesse de son frère aîné.
Bérénice à 18h19.
plutôt à autant en parler on doit en être très loin. ne vois pas trop l’intérêt du silicone.
D vu le premier mai à la TV. À l instant.
@D vu le premier mai à la TV. À l instant.
itou. trois blessés légers à Paris
please look after this bear
https://www.youtube.com/watch?v=n6GEcdh5whk
« Burnable », un enjeu d’actualité
https://www.youtube.com/watch?v=ZiK0ET0CwaY
Jazz fusion guitarist Larry Carlton remembers April 6, 1988, with startling clarity. He was working at his Hollywood Hills home when he saw a dog run past, followed by two teenagers. When Carlton went to close an open office door, one of the boys stopped and fired a gun, shooting him in the neck at point-blank
[…] c’était l’époque où, toute froissée de nos malheurs, si grands et si récents, la littérature semblait n’avoir d’autre occupation que de consoler notre vanité malheureuse. — (Stendhal, De l’Amour, 1822, 3e préface du 15 mars 1843)
Fiction : du lat. fictio, -onis, f : action de façonner, façon, formation, création, vocum fictionibus : en forgant des mots ; fictio voluntatis (Quintilien) : action de feindre une intention ; fictiones personarum (Qunitilien) : prosopopée ; au sens rhétorique : supposition, fiction, hypothèse ; au sens juridique : une fiction légale.
Du verbe fingo, is, ere, finxi, fictum : (sens propre) modeler dans l’argile, puis dans toute matière plastique, toute pâte ; d’où : façonner, au sens physique et moral ; représenter, imaginer, inventer, feindre; a donné en allemand : feig : lâche ; anglais : dough : la pâte, doughnut : le beignet ; dough : le fric, le blé, l’oseille, le pognon.
De là : figulus, i, m : le potier, clui qui modèl dans l’argile une figura, æ, f : la figure donnée à un chose, la plastique, d’où : figurare : figurer, façonner, représenter qqche, donner figure à qqche ; effigies, -ei, f : image en relief, effigie.
Fictor, -oris, m : le statuaire, le sculpteur, le modeleur à partir de l’argile ou du marbre ; chez Cicéron : Dieu, le créateur : fictor mundi; celui qui confectionne les gâtaux sacrés (chez Varron) ; l’artisan, l’auteur (Plaute) ; l’artisan de paroles (Virgile), très proche du grec cosmologue, cosmologie, de logos, la parole, pour ordonner un monde.
L’empereur Vespasien a été le premier à imposer les Juifs en créant le fiscus Iudaicus, le didrachme, en 70. Il a imposé aussi l’urine collectée à Rome pour les foulons dans les vespasiennes. De là est née l’expression : l’argent n’a pas d’odeur… Mais à la périphérie de la ville de Rome (où étaient rejetés les établissements des foulons), pendant les grosses chaleurs de l’été, je te dis pas…
@ contributions littéraires… parce que votre post de 14 heures 06 c’en est une ? eh ben !
Cannonbal Shuffle
https://www.youtube.com/watch?v=AS8DqS4KYo4
…
…vivre,…le verre, à moitié plein, ou à moitié vide,…
…mais vivre,…
…et, en cela, sa part, d’A.D.N.,!…Unis, of course reply,…etc,…
…
…des diapositives, se retrouver, mille fois, sois-mêmes,…plusieurs » artistes » dans un seul,…
…un coup fourré des dieux,…improvisations,…et maître des lieux,…tranquille,…
…
Lambeau, au pluriel « Lambeaux » est aussi le titre d’un petit livre de Charles Juliet, aperçu l’autre jour à la librairie, alors que je cherchais autre chose.
Le livre de Ph. Lançon comporte 510 pages.
J’en suis à la page 184, soit la deuxième page du chapitre 9 dans un livre qui en compte 20.
Je pourrais continuer mais entrer plus avant dans l’intimité d’une vie à l’hosto n’est pas ce qui va me tenir en haleine, et puis un autre sujet sur le grantôpital, quand on fréquente la rdl, devient tout, sauf un sujet ; encore faut-il saluer la disponibilité du personnel qui ne connait ni jour, ni nuit, ni jours fériés, et encore moins le 1er mai. Et probablement que Chloé ou son double est à son poste…
Et puis j’en sortais tout à l’heure, de l’hosto, une visite. Une autre parmi tant d’autres.
Je pourrais m’arrêter là et effectivement, c’est ce que je vais faire pour l’instant. A la page 184.
Le patient est tiré d’affaire à ce moment-là, même s’il est encore « démandibulé » et que l’autogreffe n’a pas encore été réalisée.
Quelque chose me rend cette lecture moins facile et moins conciliante. Et comme Ph. Lançon nous avoue un tempérament facilement énervé, ou plus calmement agacé, je n’ai pas non plus de scrupule à être en phase avec cet état d’esprit. Mais pas pour les mêmes raisons.
C’est aussi le risque que prend un écrivain en nous invitant, toi hypocrite lecteur baudelairien, dans sa plus simple intimité. Et la cohabitation hospitalière peut mal se passer… Si le dandysme bourgeois est à l’opposé de notre mode de vie. Et ne dépendre que des autres pendant quatre mois était peut-être le sujet…
Au fait, je ne sais pas du tout à quoi ressemble Ph. Lançon, n’ai jamais éprouvé le besoin de voir son visage.
Mais pour les 156 premières pages, c’est-à-dire jusqu’à ce passage où Ph. Lançon se rappelle être déjà venu à la Pitié, toi lecteur, toi si tu es un revenant, ou quelque part un survivant, tu vas y trouver de très bonnes fulgurances.
Ph. Lançon est un ancien reporter, il a été parmi les derniers à quitter Bagdad avant les bombardements américains. Je pense que cette précision est indispensable pour bien appréhender un chemin de vie.
Qu’il en ait ramené un tapis sur lequel se sont inscrites 25 années de sa vie d’après est un moment très fort.
Le chaos absolu est rendu au-delà des mots lorsque Ph. Lançon écrit comme il peut mais avec une grande force, la dernière conférence, l’attentat et puis cette sorte d’éternité qui s’ensuit, lui, au milieu des morts. Et les premiers visages et ce téléphone qui le relie aux vivants, aux siens, qui lui est enlevé par inattention. On a envie de hurler comme lui dans son silence.
Et puis le réveil et ce poème arraché à la nuit
« J’ai touché
Bras et visage Parmi
Les morts et
Compris
Adieu Princeton »
Beaucoup de références littéraires forcément.
Celle qui m’a touchée est ce livre jamais terminé de Akhil Sharma « famille » ( L’Olivier, 01/2015) que Ph. Lançon voulait chroniquer et rencontrer l’auteur aux US, dans une autre vie programmée et jamais advenue.
Comme Ph. Lançon déteste par-dessus tout débattre d’un livre avec des personnes qui ne l’ont pas lu, comme il aurait pu faire sa crise en découvrant qu’à part B. Maris et lui-même, aucun des charlots de Charlie n’avait lu « Soumission » de Houellebecq, tout en le caricaturant avec le talent qu’on leur connait, il est urgent que je m’applique à moi-même, etc.
PS. Pour ceux qui auraient été plus loin que la page 184, une réponse à une énigme médicale, por favor.
Il ne souffrait pas (p.106)
Ni n’a perdu conscience, « le tueur avait blessé l’homme mais n’avait pas tué le témoin »
…
…à la portée, de ses connaissances et propriétés, il peut se ramener, l’armoire du monde, sur lui,…
…à ses finitudes,!…
…le pape, aussi,!…à trop de conseils,!…
…laisser, vivre la foudre seule,…Ah,!Ah,!…Go,!…
…
Après l’Homme dévasté, résultant de la déconstruction de la métaphysique, l’homme en lambeaux !
Dans la cosmologie contemporaine (Relativité générale), le Temps n’existe plus, ni l’espace. Et à cause de la courbure de l’espace-temps, plus un corps céleste est éloigné, plus sa distance par rapport à nous est courte ; le temps ne s’écoule pas de la même façon pour mon voisin de l’étage du dessus que pour moi.
Le fait remarquable est le suivant : les Principia de Newton sont publiés à Londres en 1687. Voltaire les commente avec Mme du Châtelet et les prend en compte dans ses fictions et sa vision du monde dans son Dictionnair philosophique, publié en 1764, 77 ans plus tard. Aujourd’hui, les conséquences de la cosmologie relativiste sont encore largement inconnues du grand public et la fiction littéraire non seulement n’a pas encore pris en compte la vision qui s’en dégage mais a régressé dans ses formes à un stade jamais connu depuis deux siècles dans une sorte de néoclassicisme bâtard.
Lvdlb ne nous déballez pas ce livre par des compte rendus de lecture , quel dommage ce serait de nous priver d une découverte , je note le point commun qui comme vous le soulignez justement ne peut s originer dans des causes identiques. Difficile de vous imaginer
sur un reportage de guerre. C est un homme séduisant, et bien que je n’aie comme vous cherché à voir son visage, il l a offert au photographe et autorisé la publication du portrait pour accompagner la présentation de son livre.
la vie dans les bois dit: 1 mai 2018 à 23 h 33 min
Peut être à cause de l’état de choc émotionnel :
« Ce qu’il faut savoir, c’est que sous l’effet d’un stress intense,
l’organisme fonctionne à pleine capacité. Tout l’organisme est en
alerte pour faciliter la réaction. Toutes les transformations chimiques
et biologiques se font en accéléré et la demande d’énergie est accrue.
Le cœur bat plus rapidement, le sang circule avec plus de tension,
les poumons prennent plus d’air, si l’on vient de manger la digestion
s’arrête, le sang se précipite dans les membres et les idées deviennent
plus claires. Pour assurer cette activité cellulaire intense, l’organisme
doit fournir un apport supplémentaire d’éléments nutritifs : hydrates
de carbone ; protéines ; acide gras essentiels ; vitamines A, E, B
et C ; minéraux tels que : le calcium, le magnésium, le fer, le zinc,
le sélénium, etc. Plus le stress est grand, plus la période de tension
est longue et exigeante pour l’organisme. Les conséquences sont un
taux d’usure plus rapide de tout le corps. »
Je ne déballe rien du tout. Surtout pas pour des kapos comme magngna la jauniss.
Je vais attendre le prochain compte-rendu de lecture, au contraire. Car si cela n’avait tenu qu’ à la mention « attention grand choc proustien , du rififi terroriste au sanatorium de Davos » en bandeau pub sur « lambeau » de Ph. Lançon, je n’aurais pas eu à m’énerver.
Ne ressentir aucune douleur physique alors que plusieurs parties du corps ressemblent à un steak de chez « spanghero », C’est l’énigme médicale, pat.
En pensant à ce portrait, Rose, la pose qu’il prend est la même que celle que la chanteuse Bjork adopta sur un album ancien, mains jointes, le regard éloquent.
Je confonds pat v et p comme.
Mes confuses.
Vous n éprouvez pas de scrupules,…c est un fait, néanmoins je n’attendrais pas moins pas mieux de vous . Quelle audace , tout de même , bravo.
« cette fiction particulière qu’est le brutal excès de réalité » (Ph. Lançon)
___________
Cette phrase n’est possible que parce que nous vivons dans ce que nous pourrions appeler un référentiel culturel de type platonicien (avec l mythe de la caverne et un double du monde dont le nôtre est une fiction, le double étant posé par Platon comme le seul Réel (le monde ds Idées), et que l’attentat vint supprimer n un éclair cette construction philosophique et culturelle pour nous ramener brutalement à un référentiel philosophique et culturel qui est celui de Clément Rosset et d toute la sophistique occidentale, où il n’y a plus de double du monde.
On comprend dès lors très facilement que l’invention du « double » sert à nous protéger de la brutalité intrinsèque au monde, ce que Clément Rosset a passé son temps, toute sa vie, à nous expliquer. En cela l’attentat est comme une expérience métaphysique d supprssion brutale de la fiction du monde idéal des Idées platoniciennes pour nous plonger dans le tragique du réel.
L’attentat ne fut pas seulment pour lui une expérience physique et politique mais plus essentiellement une expérience métaphysique d’entrée en contact avec le monde tel que le décrit Clément Rosset.
Mais je ne suis pas sûr qu’il l’ait vraiment compris, si j’ose dire. Il en a plutôt fait l’épreuve. Mais d’autres n’ont pas besoin d’un attentat pour le comprendre : Clément Rosset, Nietzsche, Pascal, Mozart, Lucrèce, Gorgias. Sa citation de Pascal l mt sur la voie mais la démarche semble encore inaboutie, semble-t-il. Il n’a pas compris en fait ce que lui dit Pascal.
Et je ne suis pas sûr non plus qu le lecteur moyen comprenne bien la nature de son expérience, au regard des différents compte-rendu dans la presse.
Toute la métaphysique occidentale est en réalité une sorte d’air bag de la vie. La balle de la Kalachnikov est venue crever l’air bag pour Ph. Lançon. La médecine a pu réparer son visage. Mais la seule question qui se pose réellement c’est la suivante : Ph. Lançon saura-t-il vivre désormais sans conduite à air bag ? Ou reconstituera-t-il un nouvel air bag comme la chirurgie a su lui refaire un visage ?
La balle de la Kalachnikov lui a fait toucher du doigt cette réalité abyssale : la vie est un songe. La balle devient une métaphore pour dire combien le réel est tragique en soi et, symétriquement, combien la joie propre au réel est puissante. Une force majeure, comme dit Clément Rosset. Une puissance que j’appellerais même divine.
L’attentat n’est qu’un grossissement en fait du réel en soi. Il révèle la nature tragique du réel. Comme l’a écrit d’ailleurs Clément Rosset à propos d’Auschwitz. Et la joie propre au réel aussi dans le même mouvement tragique.
Et un songe d’autant plus abyssale qu’il apparaît désormais sans repère temporel possible, ni spatial au regard de la cosmologie moderne. C’est dire si la joie est puissante qui nous permet d’assumer tranquillement de tels abîmes. L’Homme est véritablement à l’image de D.ieu.
la vie dans les.bois à 23h33
vous avez réulièrement ce challenge de lire le livre commenté par Assouline.
me suis arrêtée à « Vous n’aurez pas ma haine ».
J’essaie de maintenir le contact hors la haine.Lis le synopsis de L’enfance d’Yvan. L’historique de comment Tarkovski a fini un film abandonné en route. L’a repris. Ce chef d’oeuvre.
Pardon de cette réponse idiote : il ne souffre pas pck il est anesthésié. La douleur doit surgir après, lancinante.
Pas sûre d’être en capacité de lire ce texte.Pourtant, votre manière de relater en donne l’envie extrême et je vous en remercie.
Les critiques me donnent rarement envie de lire les livres.
Je lis très peu de contemporains.
Mais là…
« L’attentat n’est qu’un grossissement en fait du réel en soi »
Peut pas s’empêcher de raconter des con.neries, lui. Peut pas.
01.05 18:12
Amen. (Même si je passe plus de temps seule devant mon ordi qu’avec des gens, j’ai au moins la politesse de ne pas importuner comme le fait blabla).
nous avons un président de la république exceptionnel.
Il ne souffre pas de jetlag.
Il bondit des USA à l’Australie avec la même aisance que de l’ instauration de la CSG merci les retraités à la suppression de l’ISF. Bravo les milliardaires.
Pendant ce temps a été retrouvé au pont des arts, l’amante à l’eau ? la jeune femme en exercice de sauvetage lors d’une crue de la Seine.
Macron voyage, lui. Première année de mandat. Suis-je la seule à remarquer sa différence de physionomie ? L’autosatisfaction se lit sur ses traits.
Tous les présidents voyagent. Je ne comprends pas cette critique, notamment vue chez les Républicains, preuve de son absurdité. La CSG et les cadeaux aux riches, c’est inacceptable, mais Macron en Australie est un faux débat lancé par une fausse opposition.
Le vin comme médicament, peut-être un jour remboursé par la sécu :
« Il bondit des USA à l’Australie… » …comme un représentant de commerce vitaminé. Brigitte, qui n’est plus toute jeune, doit suivre.
Au mois de mai à Paris, ça sent la merde et le lilas :
Résultat des courses : 200 interpellations. La mouvance Black blocs en première ligne…
La remarque sur Brigitte est aussi utile qu’élégante.
Delaporte, cette mouvance, anticapitaliste ou fasciste ? Les deux en même temps?
Rose je vous trouve obsequieuse. Après l extrême courtoisie de Christiane, les tartines d antiquité de wgg agrémentées des réponses injurieuses que nous connaissons , j y reconnais une tonalité inhabituelle qui finalement égaye le panorama.
superbe photo de Bjork, au naturel
obséquieuse cela ne me caractérise pas.
Ed
aime bcp votre critique de Out of Africa.Et le film hors la romance, accessoire dites- vous ?
100 gardes à vue.
je retiens la dénomination représentant de commerce ( armes, avions de chasse) survitaminé.
Voyager ce n’est pas un steeple chase.
Bref, le retour à la réalité ne peut se faire que par la brutalité. D, Blabla est peut-être un brave type mais c’est avant tout un gros c… Et puis personne n’a rien compris, personne ne peut comprendre, sauf la grosse blatte enfermée dans son deux-pièces cuisine.
Qu’il la ferme donc, une bonne fois pour toutes.
68 suite.
Parmi les souvenirs indélébiles de ma jeunesse, il y a une phrase de la recension que Ripellino publia dans L’Espresso pour l’édition américaine du premier volume de l’œuvre de Mandelstam — printemps 67 — : « Alors que vainement on attend l’édition soviétique, soit bienvenu le volume de proses de Mandelstam, édité par les soins de l’émigration russe ». Lorsque j’y pense, je me dis “hé ! merdre, 51 ans déjà”, pourtant je pisse en des temps satisfaisants et sans fastidieuses incontinences — ce qui, étant donné que je ne prends pas de médicaments pour la prostate, étonne mon urologue —. Enfin, je tâche de bien me conserver, l’objectif n’est certainement pas de devenir le plus beau cadavre du cimetière, mais simplement de garder un regard soutenu sur le monde aussi longtemps que possible. Peu importe, la frase de Ripellino me revint en mémoire au cours de l’automne de la même année (occupation de la Cattolica de Milan, de la Statale de Pise, de Palazzo Campana à Turin, d’Architecture à Milan, Rome, Naples, de Sociologie à Trente), car je me suis trouvé confronté à l’impossibilité de dialoguer sans contraintes idéologiques avec les étudiants, même amis — Raboni — ou anciens camarades d’étude ; navré par leur refus de parler de certains artistes et de quelques victimes du fascisme (les frères Rosselli, p. ex.) ; le sectarisme, l’intolérance et le fanatisme de matrice vaguement marxiste qui les informaient me gênaient aussi — fourvoyés par l’opposition de la valeur travail à la fonctionnalité du capital, ils finiront dans un impasse — ; et par-dessus tout, je vivais mal ma perception de la violence que couvait sous le sentiment d’incomplétude de ceux que les franges extrémistes séduisaient — et qui les aurait par la suite conduits au terrorisme. J’ai ainsi pris mes distances du mouvement estudiantin : ce n’est pas parce qu’en face il y avait l’extrême droite, les ennuyeux autant que hostiles conformistes, et un État lamentable que j’avais à les accepter. L’air devint définitivement irrespirable en mars 68, après la « Bataille de Valle Giulia ». En lisant le papier très pertinent où Pasolini critique sévèrement le comportement des étudiants lors de cette manifestation je me disais : “C’est connu, les voyages forment la jeunesse”.
Enfin ! Nous aurons pu avoir une vraie évolution du système, des mœurs et des coutumes, mais on a dû se contenter d’une révolution petite-bourgeoise et au rabais — ce qui donne des situations cocasses comme un leader adulé du mouvement estudiantin qui soutien un démocrate-chrétien improprement classé parmi les libéraux ; et d’autres pas cocasses du tout : les violences sexuelles, par exemple ; et ainsi de suite…
La remarque sur Brigitte est aussi utile qu’élégante.
je me faisais cette reflexion hier, qu’à ce rythme il allait la tuer.
Giovanni Raboni :
https://blogfigures.blogspot.fr/2012/02/giovanni-raboni-contestazione.html
« Le vin comme médicament, peut-être un jour remboursé par la sécu »
En Suisse un étude est en cours afin d’établir l’utilité du LSD dans la cure de la dépression en substitution des antidépresseurs — LSD 4 prises/an vs antidépresseurs 1 prisse/jour. Nous attendons confiants les cris d’orfraie de la petite-bourgeoise philistine et des pharmaciens !
« dans son deux-pièces cuisine ». La dernière fois que je me suis connectée à ce blog, vous utilisiez exactement cette même expression. Attention, il déteint sur vous : vous radotez Chaloux. Mais peu importe, vous m’avez fait rire ce matin !
Rose
Merci. Bizarre, car le livre m’a profondément ennuyé. Quant au film, j’imagine qu’il est très axé sur l’histoire d’amour compte tenu la bande d’annonce. Mais celle-ci m’a semblé si hollywoodienne que je n’ai pas vu le film. Et vous ?
Rose
Merci. Bizarre, car le livre m’a profondément ennuyée. Quant au film, j’imagine qu’il est très axé sur l’histoire d’amour compte tenu la bande d’annonce. Mais celle-ci m’a semblé si hollywoodienne que je n’ai pas vu le film. Et vous ?
Ma première réaction à l’annonce du film Out of Africa ce fut : « maintenant ils font un film sur la première migration humaine ? »
(Out of Africa I est une hypothèse paleontologique relative à la migration de l’Homo erectus — il y a de là 1,8 à 1,3 millions d’années.)
Au vu de la bande d’annonce, c’est plutôt un film sur le Robert Redford erectus.
…
depuis, que le » Personnel Computer « , ne l’est plus,…
…il faut bien créer, avant de commencer,!..autrement,…
…il faut, bien vivre, sa normalité,…
…
…l’état, l’état, nous sommes nous,…et pas, au services des capitalistes politiques, sur nos façons de vivre nos existences,…
…
…le nationnalisme, est d’abord, notre confort personnel, et notre sécurité privé,…
…avec, ou sans » gros sous « ,…
…c’est évident,…etc,…
…à ne pas chercher, les puces aux voisins,!…Go,!…
…
qu’élégante.
je me faisais cette reflexion hier, qu’à ce rythme il allait la tuer.
écroulée de rire.
deux-pièces cuisine, deux-pièces cuisine, c’est déjà pas mal. Surtout à Paris. Je vis dans un studio et tout le monde pense que c’est trop petit. Tout le monde sauf moi. Les gens jugent votre vie à partir de leurs critères personnels et se contrefichent de savoir si VOUS êtes satisfaits de VOS conditions de vie.
« Tous les présidents voyagent »
Il y a un papier de Jarry pour la revue Blanche que l’on pourrait résumer ainsi : le Président comme pigeon voyageur… il s’agit donc d’une tradition établie…
« écroulée de rire. »
Moi un peu moins. QUand on connaît le passif hautement mysogine de la dame, on rigole moins. Bérénice ne devait pas s’émouvoir que le vieux Miterrand – bien cancéreux – parcourait ainsi le monde lors de son 2e mandat, j’imagine ? Car pour la Bérénice, typique de l’ancien monde, une femme vieille c’est honteux et fragile. Un homme vieux, c’est normal. Voilà, voilà. Je file acheter des croquettes pour mes chattounes. Elles doivent avoir le double du QI de bérénice.
Ed
pas vu le film, pas lu le livre. À vous lire, ai cru comprendre qu’ il n’ y avait pas d’ intrigue, ni de rebondissements et que, baigné par la nostalgie prégnante ce livre était plat comme une limande.
@ « vous avez réulièrement ce challenge de lire le livre commenté par Assouline. »
Pourquoi me faire rire de grand matin ?
On n’est pas là sur ce blog, pour causer des livres ? Le hors-sujet étant devenue la généralité du commentarium et le commentaire du livre chroniqué, une exception ?
La question est plutôt: pourquoi se lancer dans le contest sur tel livre, plutôt que sur un autre.
Là, c’est up to you.
_______________________________
La video mise en ligne à 6h44, la violence gratuite des casseurs des extrêmes qui prennent en otage la République est en droite ligne éditoriale, de ceux qui font de l’Etat une idole:
» Si nous commençons à respecter ceux qui ne nous respectent pas, autant fermer boutique »
( Le lambeau, p.66)
Qui sont-ils ?
http://www.leparisien.fr/faits-divers/qui-sont-ces-black-blocs-accuses-des-violences-du-1er-mai-01-05-2018-7692813.php
Ed
c un problème de séduction. Éliminé par la conversation.
Carson McCullers :
pck que, moi, rose, je lis, mais pas les livres commentés par Assouline. Et celui- là moins que les autres. Par contre, je lirai et relirai volontiers les livres critiqués par Ed. Cette fille a du peps.
Dont Une vie, et celui de Thomas Hardy.
Eh bien , on peut remercier » Passou » d’accueillir dans son grantôpital tant d’ingrats…
Je ne m’étais jamais posé la question du titre de la pièce de Shakespeare, » la nuit des rois ».
Alors que la réponse tombe sous le sens ( pour les cathos)
Ed, entre deux croquettes, convenez que la surface était en elle-même accessoire dans mon commentaire. Vis où tu peux, meurs où tu dois.
Gageons tous les poupins
Qu’il la ferme donc, une bonne fois pour toutes. (Chaloux)
La seule façon de faire taire définitivement Blabla, c’est de le gager
Jesse Chamberlin Marble :
ns ne sommes plus au lycée et pas au goulag. Chacun lit ce qui le nourrit.
Au cinoche pareil, la réalité du serpent de nuage du col de Maloja était à cent coudées du Sils maria d’ Assayas.
le pb c’est que la matrone du komintern 9H16 voudrait elle, nous imposer ses lectures délirantes. Après que sa petite entreprise bloguessque a fait faillite, lol.
Mais on n’a pas tous une âme de thérapeute.
Cachetons et bibine, gardez le même traitement surtout, et laissez aux autres leur égale liberté de lire ce qui leur plaît.
Et, ne vous déplaise, les cerbères, j’aimerais beaucoup avoir un autre point de vue de lecteur sur ce livre de Ph. Lançon.
Dans l’attente,
meilleurs sentiments,
tcetera, tcetera.
Bonne journée.
eh bien, lorsqu’ on est gravement atteinte lvdlb, on le reste.
De profundis et caca d’ oie.
« Putain de mort » – Michael Herr – Albin Michel
« En aucun cas je n’aurais voulu obtenir de l’attentat, de la survie et de mon expérience, un pouvoir que leur absence ne m’aurait pas donné ».
Tiens donc. Et ta soeur, Philippe. Pépère se fait de la réputation et du fric avec son bouquin à la noix, et il voudrait qu’on croie à un geste désintéressé. Il nous prend pour de gros naïfs. De toute façon, je ne lirai pas son livre : je ne m’intéresse pas à ses malheurs, pas plus qu’à cet attentat de Charlie, d’ailleurs pratiquement oublié : comme c’est loin, tout ça.
« j’aimerais beaucoup avoir un autre point de vue de lecteur sur ce livre de Ph. Lançon. »
En attendant, on aimerait bien connaître le tien, LVDLB, puisque apparement tu sembles la seule ici à lire « Le Lambeau ». Est-ce pour toi un roman, un récit, un témoignage ? Sa valeur littéraire est-elle égale à sa valeur documentaire ?
rose,
Sur Out of Africa, je ne pouvais l’écrire ainsi, mais c’est l’idée ! Quant aux autres livres chroniqués, ravie de vous avoir donné envie d’en (re)lire quelques-uns. Si vous vous mettez à Thomas Hardy en francais, j’aimerais avoir vos impressions car son style est sublime en anglais, même s’il m’a beaucoup résisté au début.
Chaloux,
La dernière fois, vous aviez également parlé de deux pièces-cuisine et j’ai autant ri jadis que ce matin. J’ai bien compris que vous vouliez souligner le gouffre entre sa présupposée ascendance aristocratique et…la réalité.
Karen Blixen :
« A ma ferme, nous cultivions le café. Mais, de fait, l’exploitation était située un peu trop haut pour cette culture, et nous avions du mal à joindre les deux bouts. Nous ne fûmes jamais riches à la ferme. Cependant, une fois que l’on se lance, une plantation de café ne lâche jamais ceux qui s’y consacrent. Il y a toujours des tâches importantes à faire, et l’on est trop souvent en retard pour les effectuer.
Au cœur de la brousse, un terrain net avec des plantations régulières a fière allure. Plus tard, quand j’ai survolé l’Afrique, et quand j’ai appris à reconnaître ma ferme du haut des airs, je n’ai cessé d’être saisie d’admiration à la vue de ma plantation, si bien ordonnée et d’un vert si frais au milieu de la plaine broussailleuse et de la forêt vierge, et j’ai compris pourquoi l’esprit humain aime tant les figures géométriques. Toute la région autour de Nairobi, en particulier au nord de la ville, est agencée de la même manière, elle est peuplée de gens qui pensent seulement au café, au café qu’il faut planter, tailler et récolter, et qui, au cours de nuits sans sommeil, songent aux améliorations possibles de leurs entreprises.
La culture du café est un travail de longue haleine. Il ne se révèle pas aussi facile qu’à l’instant où, sous une pluie battante, on porte les jeunes plants qui viennent tout droit de la pépinière, et où le personnel au grand complet est déployé sur le domaine. Les espoirs attendus ne se réalisent pas comme prévu au moment où l’on voit les plants fichés dans les trous profonds et réguliers de la terre humide, là où ils pousseront, abrités par des branches cueillies dans les taillis – puisque l’obscurité est le privilège des jeunes pousses. Il faut trois ou quatre ans avant que les plants ne commencent à produire et, dans l’intervalle, on doit compter sur de possibles sécheresses et sur les maladies des plantes, ainsi que sur les mauvaises herbes du cru qui résistent sans vergogne : macdonaldia et blackjack, dont les longs téguments pointus se glissent dans les bas et brûlent comme le feu. Certains arbustes plantés avec négligence ont ainsi eu leur racine brisée et meurent précisément quand ils devraient fleurir.
On plante un peu plus de six cents pieds à l’acre, et j’avais six cents acres de café. Mes bœufs tiraient patiemment les cultivateurs sur les milliers de milles entre les rangées, tandis que nous attendions les grandes récoltes.
Mais la plantation offrait maintes splendeurs. C’était un spectacle éblouissant quand les plants fleurissaient au début de la longue saison des pluies, on aurait dit un nuage de craie flottant dans la brume et la bruine au-dessus de mes six cents acres. La fleur de café possède un parfum raffiné et amer semblable à celui du prunellier. Lorsque les fruits mûrs de tous les plants rougissaient les terres, nous allions chercher les femmes et les enfants – appelés totos dans leur langue – pour qu’ils participent à la cueillette avec les hommes. Des chariots et des charrettes transportaient les fèves au moulin près de la rivière, afin qu’elles soient traitées. Nos machines ne fonctionnèrent jamais tout à fait comme il l’aurait fallu, mais nous avions dressé nous-même les plans de l’usine et nous en étions très fiers. Un jour, elle brûla de fond en comble, et nous dûmes la reconstruire. Le gros torréfacteur tournait sans cesse, il secouait le café dans son ventre de fer avec un bruit de graviers et de galets roulés sur une plage par les vagues. Il arrivait parfois que, le café étant sec, il fallait vider la machine au milieu de la nuit. C’était alors un instant spectaculaire, avec les lanternes éclatantes dans la grande salle obscure, rehaussant les toiles d’araignées et les balles de café accrochées en feston au plafond et sur les murs, avec les visages luisants et affairés à la lueur du torréfacteur. On aurait dit que l’usine était suspendue dans la nuit tropicale comme une pendeloque à l’oreille d’une jeune négresse.
Ensuite, le café était décortiqué, trié et mis en sacs – douze sacs formant une tonne –, que l’on cousait avec une aiguille de bourrelier.
Enfin, au petit matin, alors que j’étais encore couchée, j’entendais partir pour la gare de Nairobi les lourdes charrettes tirées par seize bœufs, avec des chargements de sacs de café hauts comme une maison, parfois jusqu’à cinq tonnes. Ils gravissaient la longue côte de l’usine avec des grincements, des craquements, des coups de fouets et les cris des charretiers qui couraient à côté. Je me consolais en pensant que c’était la seule montée sur tout le trajet jusqu’à Nairobi, puisque la ferme dominait la ville de quatre cents mètres. Le soir, j’allais à leur rencontre, quand ils rentraient. Les bœufs épuisés avançaient à pas lents, têtes basses devant les charrettes vides, les petits totos fatigués qui les menaient ne disaient pas un mot, et les charretiers éreintés laissaient traîner leurs fouets dans la poussière de la route. Là, nous avions fait notre possible. D’ici un jour ou deux, le café de la ferme voguerait sur l’océan et il ne nous restait plus qu’à espérer en des cours fructueux sur les marchés de Londres. »
(« La Ferme africaine », traduit du danois par Alain Gnaedig)
À en lire cet article, le livre n’a pas même de valeur documentaire et l’attentat n’en est qu’une partie infime. De la littérature pure, ce que les citations confirment.
Jazzi,
Merci pour le texte. C’est tout au début si je ne m’abuse (je l’ai lu en anglais et il y a quelques semaines déjà). Mais vous en pensez quoi de Blixen ?
Est-ce pour toi un roman, un récit, un témoignage ? Sa valeur littéraire est-elle égale à sa valeur documentaire ? (Jazzi)
Sans oublier sa valeur de divertissement. Car, qu’on y songe, les malheurs des autres, quel que soit le nombre de ces autres, quelle que soit l’horreur de leurs souffrances, ne sont pas autre chose que divertissement. Pascal l’a dit depuis longtemps : TOUT est divertissement. Heureusement, sinon, la vie ne serait qu’incommensurable ennui. Peut-être, en définitive, lirai-je ce bouquin : à titre de pur divertissement. « Vingt-mille lieues sous les mers » : divertissement. « La destruction des Juifs d’Europe » : divertissement. la lecture du quotidien : divertissement. L’attentat de Charlie : divertissement. « Les malheurs de Bécassine » : divertissement. « Nuit et brouillard » : divertissement. « Le gendarme de Saint-Tropez » : divertissement. La mort de la petite Amandine : divertissement. La RdL : divertissement. Etc. etc.
La réponse est dans ce livre, Ed
http://www.mercuredefrance.fr/livre-Le_goût_du_café-136-1-1-0-1.html
Non Ed, je souligne seulement le caractère de la prison où ce pauvre hère s’est enfermé à vie. Très secondaire.
De Blixen, je n’ai lu que le volume qui contient Le festin de Babette parce que j’avais aimé le film, mais je n’en garde que le souvenir d’une certaine sécheresse.
Au fond, ce compte-rendu de Passou, excellent au demeurant, me laisse sur ma faim car j’aurais aimé qu’il commençât par l’avertissement suivant : « Ce livre est divertissant : voici pourquoi ». On me dira que ça n’aurait pas changé grand chose, vu qu’il nous démontre effectivement qu’il l’est et pourquoi. Mais il manque une certaine distance, un certain regard. Au diable l’empathie.
Roh jazzi, vous faîtes, à mon avis, contresens sur la notion pascalienne de divertissement. Le divertissement pascalien, c’est ce qui empêche les hommes de penser à la mort. Charlie, Nuit et brouillard, etc ne sont pas vraiment du divertissement. Faut pas pousser mémé dans les bégonias.
Chaloux,
Au temps pour moi.
C’est que notre ami WGG a de la propriété :
– Villa à Stiges, Espagne
– Chateau en Aquitaine, France
– Pavillon de chasse en Sologne, France
– Ferme en terre arable, Ouest France
– 200 m° Boulevard Haussmann, Paris, France
– 2 pièces cuisine,(Sus cité), Paris, France
– Masure dans un schelt, Pologne
– Isba au alentour de Kiev, Ukraine.
Il se peut que j’en oublie.
« Une certaine sécheresse ». Intéressant, car dans Out of Africa, ca transpire l’amour et la mélancolie. La sécheresse, c’est sur sa plantation qu’elle s’est quelquefois exercée, pas sur le style. Comme quoi.
Roh jazzi. La barbe ! Je doute que votre avis sur les mémoires Out of Africa dans son ensemble ait sa place dans votre anthologie sur le café. Tant pis. Je n’aurais pas de réponse.
Ne pas me confondre avec Jean svp, ED.
J’ai aimé le livre de Karen Blixen et l’interprétation qu’en a donné Meryl Streep. Elle fut une femme-écrivain libre étonnante, avec bien des défauts, certes. Il ne faut pas oublier qu’elle eut, en outre, à combattre la syphilis que son mari lui avait transmise…
10:42 Excellent. *rires*
Allez, Frauchen retourne à Nabokov. Soyez sages.
J’oubliais :
– Un vélo électrique avec panier et porte-bagage.
« Ne pas me confondre avec Jean svp, ED. »
La boulette. Sorry.
Le commentaire d’introduction à cet extrait, ED.
« En janvier 1914, une jeune Danoise de vingt-huit ans, Karen Dinesen, débarqua à Mombasa au Kenya (pays limitrophe de l’Ethiopie !). Elle y épousa aussitôt son fiancé, le baron suédois Bror von Blixen-Finecke, et le suivit dans la région des « montagnes bleues » du Ngong, où le couple prit la direction d’une ferme ne comptant pas moins de six cents employés noirs. L’aventure durera seize années. Plus tard, malade (son mari lui transmettra la syphilis), divorcée et ruinée Karen Blixen, de retour au Danemark, écrira : « J’avais une ferme en Afrique… ». Le début d’un chef-d’œuvre, publié pour la première fois en 1937, et popularisé au cinéma un demi-siècle plus tard par Sydney Pollack, sous le titre Out of Africa, avec Meryl Streep et Robert Redford dans les principaux rôles. »
Et le commentaire de conclusion.
« Vers la fin du livre, Karen Blixen évoquera les causes qui la contraignirent à abandonner son exploitation, qui se trouvait à 2 000 mètres d’altitude, la limite extrême pour ce genre de culture : « Il y eut deux mauvaises années pendant lesquelles les pluies ne dépassèrent pas cinq cents et six cents millimètres, la production tombant à quinze et seize tonnes […] En même temps, les cours du café chutèrent et quand nous obtenions jadis cent livres par tonnes, nous en recevions désormais soixante livres […] Ma famille, au Danemark, qui avait investi de l’argent dans la ferme, m’écrivit que je devais la vendre. » Alors que les bonnes années, la production pouvait atteindre les quatre-vingt-dix tonnes ! Un malheur en amenant un autre : « Les sauterelles sont arrivées dans le pays. On disait qu’elles venaient d’Abyssinie, après deux années de sécheresse dans ces contrées. Elles se dirigeaient vers le sud et dévoraient toute la végétation sur leur passage. » C’est ainsi que les maigres disponibilités financières de Karen Blixen furent anéanties. Précisons encore que le café fut introduit au Kenya en 1893, et qu’il fut à l’origine exclusivement cultivé par des fermiers européens. Bien que, ni dans La Ferme africaine ni dans ses Lettres d’Afrique, 1914-1931, Karen Blixen ne parle de la variété de café qu’elle cultivait, ajoutons que le Kenya, alors sous domination britannique, produisait essentiellement, et aujourd’hui encore, de l’Arabica, dont les plants sont particulièrement adaptés en haute altitude, et les grains très recherchés pour la finesse légendaire de leur arôme. »
Est-ce pour toi un roman, un récit, un témoignage ? Sa valeur littéraire est-elle égale à sa valeur documentaire ? (Jazzi)
Peu importe, à vrai dire, puisque, comme le montre cet excellent billet, la grande vertu de ce livre est ailleurs : elle est que, comme d’autres, il nous aide à franchir, il nous fait franchir la distance. C’est pourquoi, si, comme dit l’autre, Dieu me prête vie, je le lirai.
Après les mots, quelques images !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19444873&cfilm=1592.html
Et quelle gueule !
https://www.famousauthors.org/karen-blixen
Le divertissement pascalien, c’est ce qui empêche les hommes de penser à la mort. Charlie, Nuit et brouillard, etc ne sont pas vraiment du divertissement. Faut pas pousser mémé dans les bégonias. (Ed)
En effet. Le divertissement m’empêche de penser à ma propre mort. Mais la mort des autres est pur divertissement. Elle est même le divertissement par excellence. Voir la place qu’elle tient dans tous les romans qui se respectent.
C’est un biplan jaune, de Havilland, gipsy moth.
Les parents de Consuelo au Salvador possédaient aussi une plantation de caféiers.
Dinesen… Oui, la première édition françaises des Contes Gothiques qu’il est permis de trouver supérieurs au reste est parue sous le pseudonyme d’Isak Dinesen avec une préface très gentleman de Schneider façon c’est un pseudo pour une grande Dame, mais ne comptez pas sur moi pour le révéler…Les temps ont bien changé.
Ed, vous en connaissez beaucoup des femmes qui réalisent leurs rêves ?
Riche, elle rejette le mode de vie bourgeois et se tourne vers la peinture et l’écriture. Elle disait : « Je n’ai jamais tant aimé en ce monde que la peinture et l’écriture. Mais si j’avais à choisir, je ne serais ni peintre ni écrivain mais fermière. »
Elle fut belle aussi !
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/karen-blixen-sa-vie-son-oeuvre
Je m’attendais à être abasourdie, comme à chaque manif parisienne où je suis à proximité, en une seule fois, de cent fois plus d’êtres humains qu’en dix ans de ma vie ordinaire… Mais je ne savais pas que j’allais avoir peur. Oh, bien sûr, les jeunes ennoircis qui ont foncé droit devant à un signal mystérieux (j’étais un peu en avant de la manif, ils semblaient d’un seul coup surgir de l’enfer, dont ils suivaient le train), étaient impressionnants… M’enfin ce sont surtout les CRS qui m’ont fait peur, par bélénos. Ils sont équipés comme dans les films d’anticipation, leurs peaux sont à peu près aussi visibles, sur à peu près autant de centimètres, que celles des femmes en burqa, seuls leurs regards vous suivent et ils sont froids comme la mort, et je ne me sentais pas du tout, mais alors pas du tout en sécurité dans leurs parages.
Sinon, ça m’a permis de vérifier : aucune plage sous les pavés, hein. Je m’en doutais, parbleu.
Curieux tout de même qu’il ne semble pas exister de traduction française de la vie de Dickens de John Forster. Malheureusement bien français.
Clopine, les CRS ne sont pas des SS.
Suite du témoignage du casseur Frédéric H.Fajardie, en Mai 68 :
« Nous, de la zone, nous n’étions vraiment pas sérieux, à preuve : nous voulions tout tout de suite !
Et puis je la vis, émergeant d’une nappe de gaz lacrymogène telle la déesse de la révolte descendue de l’Olympe pour me balancer le cœur à l’envers. Sa minijupe ultracourte, ses bas blancs, son très ajusté shetland bleu myosotis parfaitement assorti à des yeux pourtant rougis par l’effet des grenades.
Elle marchait à pas lents, tête basse, un mouchoir blanc devant le visage et je sus tout de suite qu’elle était belle.
Elle avançait dans ce court no man’s land de la rue de Buci, isolée et dangereusement exposée : depuis une heure, et jusqu’à minuit, de l’Odéon à la Seine, flics et manisfestants ne devaient cesser de se disputer cette rue…
J’avais vingt ans tout juste, pour quelques mois encore, et la tête pleine des actes de bravoure du mouvement ouvrier, depuis les derniers fédérés brûlant leurs dernières cartouches derrière les tombes du Père-Lachaise contre la racaille versaillaise jusqu’aux maquisards viêt-cong tenant en échec la plus grande armée du monde.
Je bondis.
Je bondis, lui attrapai la main, l’entraînai en courant et sans qu’elle protestât, heureuse, peut-être, d’être prise en charge. En outre, j’avais de quoi inspirer confiance et tromper mon monde : boots anglaises ferrées, à double boucle, chaussettes blanches, lévy’s velours, chemise Oxford et blouson de cuir. certes, à part ce dernier article acheté à l’Armée du salut, j’eusse été embarrassé si un quelconque broussard avait exigé les tickets de caisse mais, après tout, ce n’était pas écrit sur mon visage. Comme n’était pas écrit que j’avais quitté le lycée en seconde, faute d’argent, et que je vivotais de petits boulots sans gloire.
La tenant toujours par la main, cette main délicate et menue dont je souhaitais tant qu’elle ne sentît pas les cales de mes paumes, je l’entraînai dans un immeuble obscur tandis qu’au loin les nôtres scandaient, me semble-t-il, sur l’air du fameux accord musical britannique connu sous le nom de Let’s Go, un slogan qui sonnait clair : FOUCHET-ENRAGÉ ! LIBÉREZ-LA-SORBONNE !
La jeune fille me pressa plus fort la main et, ne doutant pas des effets de mon charme exprimé par le seul plaisir tactile, j’apprêtais mon plus beau sourire, le plus viril, le plus rassurant, lorsque mon cœur se figea une seconde : tapis dans l’ombre, les yeux très blancs sous des képis très sombres, cinq ou six flics se trouvaient là, dans ce même couloir, qui nous regardaient, se demandant visiblement si nous étions du lard ou du cochon, alors qu’il existait, à l’évidence, bien d’autres options.
C’est depuis cet instant que je comprends mieux le regard de Clint Eastwood, cette manière de voir les choses par-delà les apparences trompeuses… Ma peur se trouva brusquement placée entre parenthèses et j’entrevis la vérité : ces flics étaient pareils à nous, morts de trouille malgré leur attirail guerrier et notamment cet irrésistible casque exactement semblable à celui de la guerre de 14-18 qui leur conférait un aspect bien involontairement ludique.
Sans doute l’escouade perdue avait-elle été coupée de ses petits camarades de jeux pareillement vêtus. Ou peut-être ces sacrifiés de Craonne avaient-ils trouvé refuge ici, attendant que les leurs arrivent à la hauteur de cet immeuble pour sortir de leur cachette.
Leur brigadier grisonnant évitait mon regard tandis que je scrutais avec, je suppose, une juvénile insolence, l’ « ennemi » provisoirement immobilisé.
Ils étaient plutôt gras, les simples flicards de Mai 68. Et pas très jeunes. Des quadragénaires bedonnants et inquiets estimant sans doute – à juste titre – qu’ils n’avaient pas à faire le « travail » des CRS et autre gendarmerie mobile, toutes formations dressées exclusivement aux sales besognes de « maintien de l’ordre ».
J’ai toujours été con et sentimental. Et ça ne date pas d’hier, voyez plutôt. Je ressentis une vague pitié. J’oubliai les uniformes et les coups de matraque pour ne voir que les regards humiliés d’hommes dont, étant donné nos âges respectifs, j’aurais pu être le fils.
Ainsi, tout au long de cet interminable histoire sans paroles, nous nous ignorâmes d’un commun accord, chacun espérant avec ferveur que son camp, à l’issue d’une contre-attaque, serait le premier à se montrer.
Nous entendîmes une clameur tandis que des pavés et plaques de macadam tombaient en pluie sur la chaussée, puis les nôtres chargèrent…
Je croisai alors le regard très angoissé du brigadier et acquiesçai – sans pouvoir retenir un sourire amusé –, scellant ainsi ma trahison : une fois dehors, je ne les balançai pas.
La main de ma compagne s’était un peu raidie et je regardai la fille étonné…
Désormais, je n’avais plus guère de prétextes pour serrer sa main ainsi et, sans doute, seule une vague reconnaissance l’empêchait de la retirer avec vivacité.
Je la lâchai en disant :
– On a eu chaud !
Elle sourit. »
8h56 vous me lisez mal et vos conclusions , ce portrait relèvent soit de la médisance, soit d une bêtise, d un parti pris définitif et erroné. Je n’ apprécie pas la compagnie de toutes les femmes ni non plus celles de tous les hommes et pour ce qui est de BM je n y mettais rien de méchant mais les décalages horaires et le rythme effréné des voyages de son mari risquent à son âge de la fatiguer plus que si elle avait 40. ans. J aurai moi même 59 ans bientôt. Pour finir ED et bien que vous soyez dans les bonnes grâces de certains, je préfère la maladresse de Clopine à votre présence virtuelle et je me passerais le cas échéant des présentations. Rien de ce que vous , imaginez et présentez comme vérités psychologique ne tient, vous restez péremptoire. Et j ajoute que je prends la peine de répondre en espérant mettre un point final à vos erreurs d appréciation ou vos suppositions, vous me rappelez toujours et encore de ces collègues avec qui je n’ aurais pas dîné au resto même gratuitement.
Sympa votre copine Chaloux, vous vous les faites toujours sur les mêmes critères de recrutement ?
Clopine : « aucune plage sous les pavés »
Evidemment. C’est le contraire qui est vrai. Sous la plage, les pavés.
La plage, c’est une invention récente, un produit de la civilisation.
Je viens de lire votre texte sur un livre. Je lis, dans la foulée, les commentaires. Presque personne ne parle de votre texte ou du livre dont vous parlez.Et presque tout le monde écrit sous pseudo.
Bizarre, bizarre…
@Jean dit: 2 mai 2018 à 10 h 05 min
« « En aucun cas je n’aurais voulu obtenir de l’attentat, de la survie et de mon expérience, un pouvoir que leur absence ne m’aurait pas donné ».
Tiens donc. Et ta soeur, Philippe. Pépère se fait de la réputation et du fric avec son bouquin à la noix, et il voudrait qu’on croie à un geste désintéressé(…) »
jean marron, ce commentaire, le vôtre, dit tout.
Sur la méprise. Sur comment se méprendre sur le sens.
Ce passage, du livre, p.104:
« En aucun cas je n’aurais voulu obtenir de l’attentat, de la survie et de mon expérience, un pouvoir que leur absence ne m’aurait pas donné »
N’est pas exactement un passage à isoler du contexte dans lequel il est énoncé.
Ce qui est marrant, c’est que de mon côté j’ai annoté la page précédente, qui m’a fait repenser à Hamlet… Avec cette phrase:
« je ne voudrais pas avoir la tête d’un memento mori et je ne crois pas avoir l’esprit d’un curé ni d’un confesseur ».
Alors de quoi s’agit-il ?
Pas d’un déminage face à d’éventuels reproches. Reproche de quoi au fait, qu’il soit vivant et les autres non ?
Mais d’une saine réaction par rapport à quelqu’un qui, -rendu célèbre par ailleurs puisqu’il a filmé en direct ce qui s’est passé ensuite dans la rue et l’assassinat du policier, et diffusé dans l’ensemble des médias, – lui avait écrit un mail…gênant. C’est le mot.
@Bérénice 19 h
Vous écrivez
« Est-ce que Blanquer pense à instaurer des tests qualificatifs pour l entrée en sixième? Il y a évidemment de l’ironie dans votre propos
Mais vous ne savez peut-être pas que cette sélection à l’entrée en sixième existait autrefois,
Et comme tous mes congénères, j’ai été livrée à ce monstre dévoreur d’enfants qu’était l’examen de sixième ,une journée entière d’épreuves , que j’ai subies en 1949 : à savoir une dictée pleine de pièges (du genre quoiqu’il fût),des questions sur le sens de certaines expressions , une analyse grammaticale de mots du texte et l’ analyse logique d’une phrase complexe figurant dans le texte ;deux problèmes, dont l’un impliquant un schéma géométrique, enfin un compte rendu de lecture à savoir le résumé-on ne disait pas synthese- en une dizaine de lignes d’un texte de 3 pages lu deux fois par l’examinateur surveillant .
Ceux qui n’avaient pas la moyenne doublaient le CM2 et les autres en fonction de leurs notes étaient admis soit au lycée pour les meilleurs ,soit au cours complémentaire .
Nantis de cette base, nous étions en mesure d’avoir ingurgité en fin de sixieme toute la grammaire latine sans rien avoir à apprendre de plus, de toute une vie scolaire universitaire… et même professionnelle de latiniste
@Est-ce pour toi un roman, un récit, un témoignage ? Sa valeur littéraire est-elle égale à sa valeur documentaire ?
Je n’ai pas défini le genre littéraire de ce récit autobiographique. Ne pense pas le faire.
C’est très littéraire et c’est très bien écrit. Et ce n’est pas de la fiction.
Et il y a de la poésie, si, si. Beaucoup, énormément.
Il y a du Michaux dedans… et un peu de dérivé de Morphée…
Alors pour illustrer la photo en tête du billet, et le passage que j’associe p. 114
« (…)et soudain tout s’est évanoui : l’appartement, le lit, le café, le yaourt, les fruits, les clocards, la leçon de mendicité, la journée, Shakespeare, le sourire et l’haleine de Gabriela, tout ce qui avait fait et aurait pu continuer à faire ma vie »
une ‘tite chanson
décidément
« (…)et soudain tout s’est évanoui : l’appartement, le lit, le café, le yaourt, les fruits, les clochards, la leçon de mendicité, la journée, Shakespeare, le sourire et l’haleine de Gabriela, tout ce qui avait fait et aurait pu continuer à faire ma vie »
Merci, LVDLB, tu en parles bien et donnes envie d’aller y voir de près.
Patrice Charoulet, je viens de lire sur votre « Bloc-Note » la déclaration de foi suivante :
« J’ai passé ma vie à lire des livres. Je n’ai jamais lu un seul prix Goncourt.
Les auteurs que je préfère ne sont en général lus par personne ou presque. J’y ajoute des auteurs démodés : Joubert,Benjamin Constant,le journal de Vigny, Mme Du Deffand, les Essais de Montherlant, Renan, Maurice Paléologue, les frères Cambon, le Père Bouhours, Saint-Evremont, Retz, Bourdaloue (que Mme de Sévigné vénérait), Bussy-Rabutin, Jacques Bainville, Berryer, Fénelon, Chamfort,Cioran, Matzneff, Léon Daudet, Morand,Chardonne, Vialatte, Boileau, les oeuvres en prose de Valéry,le prince de Ligne, la correspondance diplomatique entre Tocqueville et Gobineau, Scarron…
D’une façon plus générale, je n’aime guère les romans ; je préfère les correspondances, les journaux intimes, les aphorismes.
Je constate que dans ma liste, il n’y a guère d’auteurs « de gauche », encore moins d’auteurs « révolutionnaires ».
Il est dit par ailleurs que vous êtes professeur de lettres. Le Goncourt des lycéens ne vous intéresse pas ? Et vous n’avez jamais lu « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » de Marcel Proust, prix Goncourt 1919 ?
Bizarre, bizarre…
Il est plutôt copique ce Charoulet quand il parle « d’auteurs démodés »et donne cette liste: » « Joubert,Benjamin Constant,le journal de Vigny, Mme Du Deffand, les Essais de Montherlant, Renan, Maurice Paléologue, les frères Cambon, le Père Bouhours, Saint-Evremont, Retz, Bourdaloue (que Mme de Sévigné vénérait), Bussy-Rabutin, Jacques Bainville, Berryer, Fénelon, Chamfort,Cioran, Matzneff, Léon Daudet, Morand,Chardonne, Vialatte, Boileau, les oeuvres en prose de Valéry,le prince de Ligne »
Copique? non. Comique, oui!
Moi j’ai compris qu’il conseillait plutôt de les lire. Paimpopol et Jazzi, toujours à tirer le cordon…
Copique. Si je l’appelle Painmomol, personne ne comprendra plus.
« Les Essais de Montherlant », Jazzi, ou de Montaigne?
MC
« « En aucun cas je n’aurais voulu obtenir de l’attentat, de la survie et de mon expérience, un pouvoir que leur absence ne m’aurait pas donné ».
Cette déclaration du sieur Lançon me paraît complètement bidon. Car enfin, s’il écrit et publie ce livre, c’est bel et bien pour exercer un certain pouvoir sur ses lecteurs. L’écriture, dès qu’on publie, est bel et bien une forme de pouvoir.
Paul Edel dit: 2 mai 2018 à 14 h 44 min
Il est plutôt copique ce Charoulet quand il parle « d’auteurs démodés »et donne cette liste: » « Joubert,Benjamin Constant,le journal de Vigny, Mme Du Deffand, les Essais de Montherlant, Renan, Maurice Paléologue, les frères Cambon, le Père Bouhours, Saint-Evremont, Retz, Bourdaloue (que Mme de Sévigné vénérait), Bussy-Rabutin, Jacques Bainville, Berryer, Fénelon, Chamfort,Cioran, Matzneff, Léon Daudet, Morand,Chardonne, Vialatte, Boileau, les oeuvres en prose de Valéry,le prince de Ligne » (Paul Edel)
Disons qu’il aurait été bien inspiré de faire le tri entre les torchons et les serviettes. Et de parler, plutôt que d’auteurs « démodés », d’auteurs dont, par les temps qui courent, et pour des tas de raisons, personne ou presque ne lit plus les ouvrages. J’avoue qu’en ce qui me concerne, les frères Cambon, Bouhours, Maurice Paléologue ou Gabriel Matzneff ne font pas partie de mes auteurs de chevet. Mais j’ai sans doute tort. Est-ce qu’il est plus urgent de lire Berryer plutôt que Philippe Lançon ? N’ayant lu ni l’un ni l’autre, je ne saurais risquer une opinion à ce sujet.
Presque personne ne parle de votre texte ou du livre dont vous parlez.Et presque tout le monde écrit sous pseudo. (Patrice Charoulet)
On voit que M Charoulet découvre les façons des usagers de ce blog.
Les trente premières pages, c’est parfaitement bobo. On s’attend à ce qu’il nous parle de l’attentat et des islal$mistes, il nous parle de la guerre en Irak ! Complètement débile !
On s’ennuie.
Est-ce qu’il est plus urgent de lire Berryer plutôt que Philippe Lançon ? (moi)
Certes, il est tout naturel qu’Assouline consacre l’essentiel de ses lectures et de ses billets à des ouvrages d’actualité. Mais ce serait pas mal qu’un critique de son talent consacre un blog semblable au sien, uniquement consacré à des ouvrages que personne ou presque ne lit plus pour dire l’urgence qu’il y aurait à les lire. Avec des titres ronflants comme « Actualité de Bouhours » ou « les frères Cambon for ever ! ».
Widergänger dit: 2 mai 2018 à 15 h 35 min
Les trente premières pages, c’est parfaitement bobo. On s’attend à ce qu’il nous parle de l’attentat et des islal$mistes, il nous parle de la guerre en Irak ! Complètement débile !
Ah! Ah ! Enfin ! Enfin quelqu’un qui ne prend pas le relais du dithyrambe de circonstance ! Et qui, en plus, a lu le bouquin. Exemplaire et vivifiant.
Elle disait : « Je n’ai jamais tant aimé en ce monde que la peinture et l’écriture. Mais si j’avais à choisir, je ne serais ni peintre ni écrivain mais fermière. »
Jazzi nous parle-t-il de la vie « rêvée » de la copine de M. Court et Christiane ?
Widergänger dit: 2 mai 2018 à 15 h 39 min
On s’ennuie.
Si on s’ennuie autant qu’en te lisant, c’est que c’est vraiment mauvais.
Hurkhurkhurk!
Je viens de lire votre texte commentant un livre.Je lis, dans la foulée, les commentaires qui suivent votre texte. Or, presque personne ne commente votre texte ou le livre dont vous parlez. Et presque tout le monde écrit sous pseudo.
Est-ce vraiment normal ?
ci-joint, le dernier tube afro de karen blixen https://www.youtube.com/watch?v=5MMJNGshTL8
et d’un peu de poézie pour retrouver la foi des bancs des colles :
« avant qu’un sépulcre ne rie
Sans aucun climat, son aïeul
De porter ce nom : Pulchérie !
Caché par le trop grand glaïeul. »
Philippe Lançon : ça vaut-i le tour avant la rentrée des rapaces et les partielles ? Bonjour à toussent de la rdl, & à la famille Le Clezio.
Et presque tout le monde écrit sous pseudo.(Patrice Charoulet)
On aimerait savoir comment M Charoulet se sent en mesure de distinguer qui écrit sous pseudo ou pas. Dans ces conditions, il vaut mieux, me semble-t-il, considérer par principe que tout le monde écrit sous pseudo. Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’un patronyme, sinon un pseudo « officiel » ?
Débarquer en déplorant qu’il n’y ait rien sur le bouquin de Lançon tout en commentant les commentaires, c’est pas bizarre? J’aime les profs.
D’après le magazine culturel Télérama, « Le lambeau » serait un très bon témoignage, qu’ils ont beaucoup aimé. Je pense que les erdéliens qui liront cet ouvrage auront la même opinion positive. Quant à ceux qui ne le liront pas, je pense qu’ils auront également une opinion positive, car comment justifieraient-ils d’en avoir une, négative ?
________
(résumé) Revenu d’entre les morts après le massacre de Charlie Hebdo, le journaliste Philippe Lançon raconte sa douleur et sa métamorphose. Avec une admirable maîtrise.
—
L’excès de réel est peut-être une des formes de l’enfer — ou l’un des chemins qui y mène. Ce réel infernal, dans sa plus brutale, sa plus franche et incompréhensible manifestation, Philippe Lançon, journaliste littéraire à Libération et chroniqueur à Charlie Hebdo, s’y est trouvé confronté de plein fouet, immergé de plain-pied, au matin du 7 janvier 2015, lorsque deux hommes vêtus de noir et lourdement armés ont fait irruption dans les locaux parisiens de l’hebdomadaire satirique, tirant à vue sur les hommes et les femmes présents. L’attentat dura deux, trois minutes, douze personnes furent tuées. Gravement blessé aux bras et au visage, Philippe Lançon fut littéralement relevé d’entre les morts. S’efforçant, au début du Lambeau, de retracer ces instants, il écrit : « Etais-je, à cet instant, un survivant ? Un revenant ? Où étaient la mort, la vie ? Que restait-il de moi ? Je ne pensais pas ces questions de l’extérieur, comme des sujets de dissertation. Je les vivais. Elles étaient là, par terre, autour de moi et en moi, concrètes comme un éclat de bois ou un trou dans le parquet, vagues comme un mal non identifié, elles me saturaient et je ne savais qu’en faire. Je ne le sais toujours pas… »
Si les victimes du 7 janvier sont présentes dans Le Lambeau (« je donnerais cher pour que les morts qui m’accompagnent puissent écrire ce qu’ils vivent ou ne vivent pas […] je voudrais connaître leur précis de décomposition, leurs rires pleins de terre… »), si elles hantent le livre jusqu’aux ultimes phrases, ce jour effarant n’est pourtant, pour le récit de Philippe Lançon, qu’un point de départ. Le Lambeau n’est pas un document sur la violence, encore moins sur le terrorisme, islamiste ou autre (« Je n’ai aucune colère contre les frères K, je sais qu’ils sont les produits de ce monde, mais je ne peux simplement pas les expliquer. Tout homme qui tue est résumé par son acte et par les morts qui restent étendus autour de moi. Mon expérience, sur ce point, déborde ma pensée… »). Il s’agit, au contraire, d’un livre empreint d’une grande, d’une admirable douceur, s’employant à sonder, sans culpabilité, « la solitude d’être vivant ». Un livre calme, déterminé, à l’image de son auteur et en dépit de l’omniprésence de la douleur physique et morale, de l’angoisse, à « ne pas faire à l’horreur vécue l’hommage d’une colère ou d’une mélancolie que j’avais si volontiers exprimées en des jours moins difficiles, désormais révolus ».
Alors que s’ouvre l’âpre et long parcours médical — des mois et des mois d’hospitalisation à la Pitié-Salpêtrière, puis à l’hôpital des Invalides, et en tout dix-sept interventions chirurgicales, dénombre-t-il à la mi-août 2017 — qui va mener à la cicatrisation de ses blessures, et surtout à la patiente reconstruction du tiers inférieur de son visage, pulvérisé par un projectile, Philippe Lançon s’engage aussi dans un cheminement mental. Un itinéraire solitaire qui tient de l’initiation, voire de la conversion — au sens non pas religieux, disons plutôt métaphysique ou/et spirituel du terme : se défaire de son « ancien moi », tenter de tracer les contours du nouveau, de l’habiter. « Les circonstances, écrit-il, étaient si nouvelles qu’elles exigeaient un homme, sinon nouveau, du moins métamorphosé, au moral comme il l’était physiquement […] Un mélange de stoïcisme et de bienveillance a défini mon attitude pour les mois suivants. »
Stoïque, donc, tout ensemble inébranlable dans sa volonté de guérir et avide de légèreté, un pied parmi les morts (« je parlais aux morts bien plus qu’aux vivants puisqu’en ces jours-là, je me sentais proche des premiers, et même un peu plus que proche : j’étais l’un d’eux »), l’autre parmi les vivants : ainsi se tient Philippe Lançon — penchant finalement du côté des vivants lorsqu’il décide que lui est désormais interdit le « moindre sirop de nostalgie ». Ainsi le suit-on en ces pages bouleversantes où les détails les plus prosaïques de son quotidien hospitalier se mêlent aux souvenirs d’enfance et de jeunesse qui peuplent le « nuage de rêveries sombres » auquel l’abandonne son état de grand blessé aux fonctions vitales relayées par toutes sortes de tuyaux et de drains. Tout cela est tissé de lectures (Shakespeare, Proust, Thomas Mann, surtout Kafka), de musique (Bach), de peinture (Vélasquez) et des réflexions multiples que génère cette expérience qu’il fait du « temps non pas perdu, ni retrouvé, mais interrompu », de « l’enterrement de [ses] vies passées », de la solitude du survivant, de la souffrance comme source de connaissance : « Je ne pouvais pas éliminer la violence qui m’avait été faite […] Ce que je pouvais faire en revanche, c’était apprendre à vivre avec, l’apprivoiser, en recherchant, comme disait Kafka, ‘‘le plus de douceurs possibles’’. L’hôpital était devenu mon jardin… »
D’où vient que ce chemin radical de Philippe Lançon, quoique se situant hors du champ de l’expérience humaine ordinaire, nous touche de si près ? Qu’à ce point il nous émeuve, nous enseigne, nous renverse ? Du geste littéraire lui-même, tout ensemble intimiste, profond et essoré de tout narcissisme : « Il m’avait fallu atterrir en cet endroit, dans cet état […] pour sentir ce que j’avais lu cent fois chez des auteurs sans tout à fait le comprendre : écrire est la meilleure manière de sortir de soi-même, quand bien même ne parlerait-on de rien d’autre » que de soi.
@ »Car enfin, s’il écrit et publie ce livre, c’est bel et bien pour exercer un certain pouvoir sur ses lecteurs. » jean marron qui fait l and pour avoir du son.
Le fait est que ce passage dont j’ai référencé l’extrait:
« En aucun cas je n’aurais voulu obtenir de l’attentat, de la survie et de mon expérience, un pouvoir que leur absence ne m’aurait pas donné »
ne s’adresse PAS aux lecteurs de son livre.
Et qu’en l’écrivant , ce livre, il met pour ainsi dire les points sur les i, pour les importuns.
jean marron qui fait le con, bref.
Triste époque ou des profs ne sont plus que des abrutis de rezo.
merci à la personne qui avait judicieusement évoqué « Lambeaux » de Charles Juliet, sa douloureuse autobiographie romancée. En effet, je souhaitais également signaler cet ouvrage pour faire un brin diversion, faute d’avoir lu Le lambeau, pour le moment.
Lambeaux, il s’est agi naguère d’un témoignage remarquable et soigné dont quelqu’un d’autre a proposé ailleurs une excellente analyse cursive, faisant accéder cet ouvrage à un statut de classique. Voir ce lien bien utile :
https://trajetslitteraires.wordpress.com/2015/01/06/lambeaux-de-charles-juliet-filiation-douleur-et-resilience/
Quant à la peau de chagrin de Balzac, souvenons-nous qu’il s’agissait d’un talisman invitant à un pacte faustien, quand la théorie en était encore à la mode dans les années 1832.
« Si tu me possèdes tu possèderas tout.
Mais ta vie m’appartiendra. Dieu l’a
voulu ainsi. Désire et tes désirs
seront accomplis. Mais règle
tes souhaits sur ta vie.
Elle est là. A chaque
vouloir, je décroîtrai
comme tes jours.
Me veux-tu ?
Prends. Dieu
t’exaucera.
Soit ! »
» est-il plus urgent de lire Berryer que etc »
Pour Berryer, surement pas. Rien ne passe aujourd’hui de cette « organisation faite pour l’éloquence » dont parlait Sainte Beuve. Les plaidoiries d’un Aristide Marie ou d’un Lachaud, c’est autre chose, c’est écrit d’une autre encre, et ça se lit bien dans le contexte. Mais Berryer, comme Chaix d’Est d’Ange, est bien mort.
MC
le devenu… marquis Raphaël de Valentin, épuisé par son manuscrit « De la Volonté », remarque ceci, à propos du tranchant d’une épigramme : « En France, nous savons cautériser une plaie, mais non n’y connaissons pas encore le remède au mal que produit une phrase » (p. 223).
Sur ce blog français de la rdl, on a le sentiment d’en être encore là, 186 ans plus tard. Les épigrammes font mal aux dents parfois, on ne sait trop comment leur répliquer, les reparties différées tombant souvent à côté des plaques.
« VOULOIR nous brûle et POUVOIR nous détruit : mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme ».
Voilà ce dont il faut peut-être se convaincre, de ce savoir où réside le bonheur de la longévité de l’action humaine, tenue à bonne distance des deux autres causes furieuses de la mort, vouloir et pouvoir.
18.03, Bonjour M. Court : Chaix d’Est-Ange, plutôt…, le talentueux avocat dont Totor était si jaloux qu’il te lui balançait de ces épigrammes !
Wellbeck est une gueule cassée « naturelle ». L’alcool flingue lentement, sûrement, laidement.
Blabla se t.ue lentement au cassoulet en boîte. C’est plus long mais très vilain aussi.
Wellbeckienne devise sur le mode parodique:
« All’s the world’s a bar,
And all the men and women only drinkers ;
They have their hiccups and their staggerings… »
@Janssen J-J dit: 2 mai 2018 à 17 h 25 min
Vous avez rarement autant approfondi une lecture, sur ces fils de commentaires. Je retiens la douceur, les livres relus qu’il semble découvrir autrement, ce désir de métamorphose pour s’en sortir, passant par l’écriture qui fait trace. Quant à la question que vous posez à la fin de ce beau commentaire, vous donnez sa réponse. Et la vôtre ?
Ph. Lançon, lecteur de Houellebecq.
On y vient. Grâce à notre précieux, délinquant texto-cultuel, expatrié aux frais de la princesse.
Ph. Lançon, lecteur de Houellebecq.
Et ce 7 janvier 2015, « (sa) mauvaise humeur est remontée ».
ibid, p.67 et 68
Obligé de faire un cours de littérature à une bande d’ados attardés, pour qui le délit de sale gueule, et une caricature sur le pouce, valent toutes les critiques littéraires.
Alors si,
comme l’affirme Ph. Lançon, il pense l’avoir bien faite, avec B. Maris, cette explication de texte, face au « mépris, la fureur, la mauvaise foi, l’absence de nuances et l’invective dégradante », tout ce que ce « petit journal » qui avait assez de mauvais goût pour ne nous épargner aucune de ses conséquences » (ibid p. 52)…
force est de constater qu’on ne le saura jamais.
Mais il serait dommage de ne pas se refaire un flash-back.
Chez Libé.
http://next.liberation.fr/livres/2015/01/02/houellebecq-et-le-coran-ascendant_1173203
Oui, radioscopie à 15 h 44 min, il s’agit bien en effet de Out of in Pays de Bray…
djavert repompe télérama, qui passe la pommade.
T’as raison, un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Au fait quand tu auras lu, reviens nous débriefer le divertissement pascalien…
Qui signe ce remarquable article dans Télérama, JJJ ? Merci.
Aucun commentaire sur cet extrait tout juste démoderé ?
Jazzi dit: 2 mai 2018 à 12 h 01 min
Clopine, les CRS ne sont pas des SS.
Suite du témoignage du casseur Frédéric H.Fajardie, en Mai 68 :
« Nous, de la zone, nous n’étions vraiment pas sérieux, à preuve : nous voulions tout tout de suite !
Et puis je la vis, émergeant d’une nappe de gaz lacrymogène telle la déesse de la révolte descendue de l’Olympe pour me balancer le cœur à l’envers. Sa minijupe ultracourte, ses bas blancs, son très ajusté shetland bleu myosotis parfaitement assorti à des yeux pourtant rougis par l’effet des grenades.
Elle marchait à pas lents, tête basse, un mouchoir blanc devant le visage et je sus tout de suite qu’elle était belle.
Elle avançait dans ce court no man’s land de la rue de Buci, isolée et dangereusement exposée : depuis une heure, et jusqu’à minuit, de l’Odéon à la Seine, flics et manisfestants ne devaient cesser de se disputer cette rue…
J’avais vingt ans tout juste, pour quelques mois encore, et la tête pleine des actes de bravoure du mouvement ouvrier, depuis les derniers fédérés brûlant leurs dernières cartouches derrière les tombes du Père-Lachaise contre la racaille versaillaise jusqu’aux maquisards viêt-cong tenant en échec la plus grande armée du monde.
Je bondis.
Je bondis, lui attrapai la main, l’entraînai en courant et sans qu’elle protestât, heureuse, peut-être, d’être prise en charge. En outre, j’avais de quoi inspirer confiance et tromper mon monde : boots anglaises ferrées, à double boucle, chaussettes blanches, lévy’s velours, chemise Oxford et blouson de cuir. certes, à part ce dernier article acheté à l’Armée du salut, j’eusse été embarrassé si un quelconque broussard avait exigé les tickets de caisse mais, après tout, ce n’était pas écrit sur mon visage. Comme n’était pas écrit que j’avais quitté le lycée en seconde, faute d’argent, et que je vivotais de petits boulots sans gloire.
La tenant toujours par la main, cette main délicate et menue dont je souhaitais tant qu’elle ne sentît pas les cales de mes paumes, je l’entraînai dans un immeuble obscur tandis qu’au loin les nôtres scandaient, me semble-t-il, sur l’air du fameux accord musical britannique connu sous le nom de Let’s Go, un slogan qui sonnait clair : FOUCHET-ENRAGÉ ! LIBÉREZ-LA-SORBONNE !
La jeune fille me pressa plus fort la main et, ne doutant pas des effets de mon charme exprimé par le seul plaisir tactile, j’apprêtais mon plus beau sourire, le plus viril, le plus rassurant, lorsque mon cœur se figea une seconde : tapis dans l’ombre, les yeux très blancs sous des képis très sombres, cinq ou six flics se trouvaient là, dans ce même couloir, qui nous regardaient, se demandant visiblement si nous étions du lard ou du cochon, alors qu’il existait, à l’évidence, bien d’autres options.
C’est depuis cet instant que je comprends mieux le regard de Clint Eastwood, cette manière de voir les choses par-delà les apparences trompeuses… Ma peur se trouva brusquement placée entre parenthèses et j’entrevis la vérité : ces flics étaient pareils à nous, morts de trouille malgré leur attirail guerrier et notamment cet irrésistible casque exactement semblable à celui de la guerre de 14-18 qui leur conférait un aspect bien involontairement ludique.
Sans doute l’escouade perdue avait-elle été coupée de ses petits camarades de jeux pareillement vêtus. Ou peut-être ces sacrifiés de Craonne avaient-ils trouvé refuge ici, attendant que les leurs arrivent à la hauteur de cet immeuble pour sortir de leur cachette.
Leur brigadier grisonnant évitait mon regard tandis que je scrutais avec, je suppose, une juvénile insolence, l’ « ennemi » provisoirement immobilisé.
Ils étaient plutôt gras, les simples flicards de Mai 68. Et pas très jeunes. Des quadragénaires bedonnants et inquiets estimant sans doute – à juste titre – qu’ils n’avaient pas à faire le « travail » des CRS et autre gendarmerie mobile, toutes formations dressées exclusivement aux sales besognes de « maintien de l’ordre ».
J’ai toujours été con et sentimental. Et ça ne date pas d’hier, voyez plutôt. Je ressentis une vague pitié. J’oubliai les uniformes et les coups de matraque pour ne voir que les regards humiliés d’hommes dont, étant donné nos âges respectifs, j’aurais pu être le fils.
Ainsi, tout au long de cet interminable histoire sans paroles, nous nous ignorâmes d’un commun accord, chacun espérant avec ferveur que son camp, à l’issue d’une contre-attaque, serait le premier à se montrer.
Nous entendîmes une clameur tandis que des pavés et plaques de macadam tombaient en pluie sur la chaussée, puis les nôtres chargèrent…
Je croisai alors le regard très angoissé du brigadier et acquiesçai – sans pouvoir retenir un sourire amusé –, scellant ainsi ma trahison : une fois dehors, je ne les balançai pas.
La main de ma compagne s’était un peu raidie et je regardai la fille étonné…
Désormais, je n’avais plus guère de prétextes pour serrer sa main ainsi et, sans doute, seule une vague reconnaissance l’empêchait de la retirer avec vivacité.
Je la lâchai en disant :
– On a eu chaud !
Elle sourit. »
@les pétits soisseaux
https://twitter.com/bernardpivot1/status/991540968695451648
le gang des lyonnais n’aura pas la peau d’Obama ni celle de Dylan : des arriérés demeurent dans le 69
Bernard Pivot ?
J’aimais bien la femme de Siné qui servait les boissons.
Si ce qu’a vécu Lançon est un excès de réel, qu’aurait alors dû dire Primo Levi parlant de l’enfer d’Auschwitz : un excès d’excès d’excès de réel, un succès de réel ?
C’est une expression typiquement bobo ! C’est la classe moyenne bobo qui racont son attentat à la manière de Tristram Shandy, en tournant autour du pot, par digression et régression successives. La classe moyenne bobo qui étale complaisamment tous ses ptits privilèges.
Monsieur était appelé à enseigné à Princeton un semestre ? — Mais commnt se fait-il ? — Ah, mais grâce à un ami professeur à Princeton qui m’avait obtenu le poste, pardi ! Et Princeton, hein ! L’université d’Einstein et d’Oppenheimer, c’est pas n’importe quoi ! La veille au soir de l’attentat, il fêtait son départ pour Princeton où, merveille des merveilles, il allait en sus rejoindre Gabriella ! Ah, Gabriella ! La pauvre était plongé ans les affres administratifs. Mais de tout ça, il ne se souvient plus, c’est un certaine Nina qui le lui dit avec laquelle il est allé voir La Nuit des Rois de Shakespeare. — Est-il qualifié alors pour enseigner six mois à Princton ? — Ben, pas vraiment, modste avec ça ! Les romans de Ph. Roth, qu’il aime mais n’a jamais pu en finir un, il n a écrit des papiers pourtant dans Libé, sans vraiment savoir ce qu’il dvait n penser…!
Voilà comment ça a commencé…! Et je parie que tout est comm ça. Je comprends enfin pourquoi je n’achète jamais Libé.
Si Trump est candidat au prix Nobel de la paix, je postule pour le Nobel de littérature (Bernard Pivot d’Apostrophes).
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Rien sur le scandale qui a dépeuplé le comité suédois & entamé sa crédibilité?
https://www.theguardian.com/books/2018/apr/14/nobel-prize-swedish-academy
Dans ces conditions, Pivot aurait peut-être une chance…
Tout ce petit monde parisien qui se penche sur son martyr, c’est pathétique ! Voilà où en est la critique journalistique à Paris ! Et la production littéraire française qui cire les pompes de son grand homme !
Une époque dérisoire ! Et qui sera vite enterrée.
Le problème pour ce pauvre Pivot, c’est que Trump a plus fait pour la paix dans l monde en une année que ce crétin d’Obama propalestinien en 4 ans !
https://www.youtube.com/watch?v=gWt6XC-URoI
Youhouuuuuu. Je vais passer un bon moment moi.
Petit Rappel . dit: 2 mai 2018 à 18 h 03 min
Un vrai morceau d’anthologie de la Rdl ! À conserver pieusement pour nos vieux jours, quand la Rdl n’existera plus.
Que dis-je, quatre ans, huit années, oui !
De grâce, WGG, ne nous parlez pas de vos mollets poilus.
Et puis alors il a de ces comparaisons, que faut oser, hein ! On n’a pas froid aux yeux à Libé, à propos de Louis Farrakham « le dirigeant noir de Nation of Islam » (on est dans un hôtel de luxe) :
« J’avais le sentiment d’être un Juif interviewant un nazi dans un monde où le premier n’a pas encore été liquidé par le second. »
Ah, on a le souffl épique à Libé, aucun doute ! Aucune limite, les bobos ! Aucune !
Et puis l’analogie complaisante et typiquement bobo entre l’islamisme et les nazis, leurs victimes et les Juifs ! Comm s’il y avait un quelconque rapport entre les deux.
Tout cela est affligeant plus qu’effrayant ! Mais c’est effrayant aussi, parce que ça nous dit quand quel état de décomposition et pourriture avancée en est aujourd’hui la classe moyenne bcbg au pouvoir dans les médias en France.
Faire le Végèce, WGG ;
(Il n’est ni militaire ni médecin et n’a guère apporté d’idées nouvelles dans les matières traitées. Mais c’est un compilateur brillant qui s’informe aux meilleures sources, rassemble les données en un plan cohérent et les expose dans un langage simple et direct),
n’est pas donné à tout le monde.
N’empêche, je vais vous le dire franchement.
J’ai relu le billet, chose que je n’avais pas vraiment pris le temps de faire.
Et je me dis, à toi aussi lecteur maintenant édifié, que » soit » Passou » a mélangé ses notes, soit il les a perdues.
J’vois pas d’autre explication pour avoir une reconstitution esthétique aussi peu ressemblante…au livre original.
En plus con, qui se prétend journaliste, découvre éberlué, qu’on vend Mein Kampf en librairie à Bagdad ! Comm si les dirigeants arabes, depuis la fin de la guerre, n’avait pas donné abri aux criminels nazis, qui en Egypte, qui en Syrie, etc. dans lur police et leur service secret. Ph. Lançon n’est pas seulement un con, c’est un nain de journaliste ! On l paye pour savoir et il ignore l’essentiel.
Eliette Abécassis disait se sntir en exil en France, son propre pays, après Richard Millet. Mais quand j lis ça, moi aussi ! Et on comprend quand on lit Lançon cette dénégation de l’antisémitisme dans cette classe moyenne au pouvoir dans les médias qu’il incarne si bien avec tous ces clichés et sa boboitude ! Elle est belle la France qu’on nous vante, la France qu’on nous vend, qui se vend et s’en vante !
« ne nous parlez pas de vos mollets poilus. »
Et musclés, grâce à son vélo panier à fleurs et porte-bagage.
son vélo panier à fleurs et porte-bagage.
Et la remorque, pleine de bière.
Beuurk.
« ce crétin d’Obama propalestinien en 4 ans »
Obama a eu une politique modérée, voire timide. Le bon sens, c’est de ne pas écraser les Palestiniens. Les Israéliens en font assez comme ça !
« Etais-je, à cet instant, un survivant ? Un revenant ? Où étaient la mort, la vie ? Que restait-il de moi ? Je ne pensais pas ces questions de l’extérieur, comme des sujets de dissertation. Je les vivais. Elles étaient là, par terre, autour de moi et en moi, concrètes comme un éclat de bois ou un trou dans le parquet, vagues comme un mal non identifié, elles me saturaient et je ne savais qu’en faire. Je ne le sais toujours pas… » (Philippe Lançon)
C’est vraiment du baratin creux. De la « reconstitution » à la mords-moi-le-noeud destinée à se rendre intéressant. L’incurable côté Houdini du bobo de gauche. On finirait presque par regretter que les tueurs aient oublié de lui administrer le coup de grâce : au moins on n’aurait pas eu à lire d’aussi navrantes insanités.
21h03 vous êtes injuste, de toutes manières avec vous il ne faut pas écrire, dire, un mot des juifs sinon on n’en prend pour cinq ans. Je ne suis pas bobo, je n’ ai pas lu le livre et j ai pensé comme l auteur à la faveur des évènements récents sur l islamisme prenait la même forme que d autres totalitarismes , celui auquel on pense le plus souvent à prouvé son efficacité avec les nazis.
On en, que l islamisme.
Jean, et que penser des vôtres?
Et puis alors, il a d ces raccourcis historiques, typiquement Libé, nos grands penseurs du moment pour les bobos qui lisent Libé :
« On dit souvent que le désastre actuel a commencé avec la révolution iranienne. Dans mon cas, c’est à Bagdad que tout a commencé. »
Attention, hein ! Notez-le bien, cet effet picaresque allusion à Ferdinand.
« Tout ce qui allait conduire, entre autres, au 7 janvier. J’y étais, mais j’en suis parti trop tôt. »
On a du mal à se retenir d’en rire… Ah, ils ont de ces raccourcis à Libé ! Mais fallait y être, et il y était, c’est tout ce qui compte dans la mentalité bobo !
De l’Histoire, de la Guerre et des Mondanités ! Voilà notre monde médiatique.
Delaporte fait partie des bobos, les bobos cathos. Peut-être les pires. Je me sens un étranger en exil dans mon propre pays quand je lis des gens comme ça.
Excellent, WGG, on dirait le ton des pamphlets de Céline ! Il suffit juste de remplacer les juifs par les bobos…
Et puis il a un côté presque touchant, un côté Tintin et Milou plein de contrition pour ses reportages ratés.
Excelente, Blanche Gardin, ED. Même les féministes en prennent pour leur grade…
Wgg Libé si l on se réfère à son épaisseur qui va s amincissant devrait connaître un plan de sauvetage dans peu de temps, préparez vous à devoir changer de cible.
Donc ça commence, la ville de l’attentat, et alors Monsieur notre grand rportr Libé remonte aux source du drame, la guerre en Irak. Ah c’est grandiose ! C’est à cause de Sadam et des Ricains bushiens qu deux trouduculs de paumés de banlieue sont vnus un matin lui casser sa mâchoires. La classe bobo en mal d’Histoire à la Malraux. D’un côté, on a BHL en Tintin à Tripoli, de l’autre le Capitaine Hadoc en mal de la grande figure de la résistance à Bagdad. Il paraît que c’est pas drôle !
Et pis alors, c’est marrant. Il emploie le conditionnel à la Perec comme dans Les Choses pour imaginer ce qu’aurait pu être sa vie si… Ah ! il a mis le paquet…
Jazzi,
Oui. J’ai moins apprécié certains passages tellement trash qu’ils ne font pas rire (bébé, chat).
. Ah c’est grandiose ! C’est à cause de Sadam et des Ricains bushiens qu deux trouduculs de paumés de banlieue sont vnus un matin lui casser sa mâchoires. (Widergänger)
Il fallait bien tenter de donner à ce qui n’était qu’un fait divers crapuleux les dimensions d’une catastrophe planétaire !
Widergänger dit: 2 mai 2018 à 20 h 40 min
Le problème pour ce pauvre Pivot, c’est que Trump a plus fait pour la paix dans l monde en une année que ce crétin d’Obama propalestinien en 4 ans !
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Alors là, vous me mettez dans une colère noire. Autant j’aime vous lire quand vous êtes serein, autant ici vous dites une monstruosité: Obama et Trump c’est l’égalité parfaite, et même, Trump a un avantage sur Obama, qui n’a eu que la guerre contre la Syrie à se mettre sous la dent; Trump, lui, a le temps pour lui, il la prépare sa petite guerre a lui tout seul (avec votre Macron peut-être?), et sur la durée il pourra même espérer en faire une deuxième et une troisième. Les présidents américains veulent la paix ???????? vous êtes malade? vous avez une chute de tension??
WGG, citez-moi un président américain, un seul (je dis bien un seul, depuis Washington, qui n’ait pas eu sa petite guéguerre, ou sa grosse guerre, qui n’ait pas voulu la guerre de toutes ses forces, citez-m’en un, nom de D.
Por l’amor de Deus, relisez attentivement Howard Zinn.
bien à vous
C’est à cause de Sadam et des Ricains bushiens (Widergänger)
La cohérence est un des moindres soucis du Lançon. Tout de même, je me demande si cet ensemble de délires hilarants ou consternants, selon, si justement pointés par Widergänger, n’est pas le produit de désordres neurologiques engendrés par les bobos du bobo. Avant de publier ce torchon, Lançon aurait été bien inspiré de le faire lire à ses médecins. Ce qui m’inquiète aussi, c’est qu’Assouline qui, d’habitude est un critique avisé, se soit laissé séduire par ce qui évoque moins le chant des sirènes qu’un coassement de crapaud à qui on aurait marché sur la queue. Je prends soin d’indiquer que je ne sais pas si les crapauds ont une queue.
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