L’entre-soi contre la poésie
Nous vivons aujourd’hui dans une bien étrange société française totalement minée par la peur -les peurs diverses et variées. La peur suscite dans de nombreux corps professionnels une maladie qui n’a jamais été si répandue : l’entre-soi. Chacun le cultive. Par exemple, les professeurs ne parlent qu’aux professeurs, refusant de réfléchir aux nouvelles compétences qu’ils pourraient transmettre à leurs élèves en leur proposant de créer ensemble une page Wikipedia, au lieu de leur donner un devoir classique dont ils trouveront les réponses sur Internet.
Les journalistes aussi parlent pour les journalistes, s’éloignant chaque jour davantage du lecteur –prenons l’exemple des pages Rebonds de Libé, qui hier traduisaient la sensibilité particulière de ce journal à ses lecteurs et publiaient le coup de gueule d’un cuisinier ou la lettre d’un abonné, et qui aujourd’hui se sont transformées en pages « Idées » réunissant des experts et universitaires. La littérature et la poésie n’échappent pas à cette maladie du XXIe siècle. Par exemple, il y a quelques jours, au Marché de la poésie, mi juin, place Saint-Sulpice à Paris, une table-ronde destinée au public devait présenter des poètes belges, la plupart inconnus par définition. La présentation s’ouvrit par cette question adressée à l’un d’eux :
« Êtes-vous d’accord quand on vous dit que vous avez une écriture néo-romantique ? »
On ne savait pas de qui on parlait, on n’avait même pas entendu un seul poème et on était plongé dans une conversation qu’on ne pouvait pas suivre. Des gens sont partis. Pourtant le public ne demande qu’à venir, si on lui laisse une place.
Quand on a peur, le moment de confort et de refuge que l’on trouve est celui où l’on s’écoute parler entre pairs. C’est aussi, à mes yeux, la cause de la fermeture de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui a été décidée le 27 avril 2015 en Conseil communautaire. La cause évoquée : la fréquentation de 3000 personnes sur un an, jugée insuffisante. On peut le comprendre.
Comment est-il possible de programmer tous les soirs lectures et spectacles (avec le budget de subventions publiques qui va avec) pour accueillir en tout et pour tout 3000 personnes, soit une moyenne en dessous de 10 personnes par soirée ? Comment est-il possible que la direction ne se soit pas souciée plus tôt d’un taux aussi faible de fréquentation ? Pourquoi le maire a-t-il d’office ordonné la fermeture de la Maison, au lieu de changer la direction et de donner une nouvelle chance au lieu ? Parce qu’il a dû se dire quelque chose comme :
« C’est normal, c’est de la poésie, ça n’attire que les initiés ».
Or c’est faux et archi-faux. Il n’est nulle part écrit que la poésie n’attire que dix personnes. La poésie est pour tous. Elle n’est pas réservée aux happy fews. La plupart des poètes et des poèmes d’aujourd’hui sont immédiatement accessibles. Par contre, le travail, comme partout, est énorme pour établir des partenariats locaux, adapter la programmation au public (s’ils sont adolescents, marier les poètes aux slamers par exemple), négocier, et penser une communication non pas, comme trop souvent, professorale et austère, mais attrayante et donnant la certitude à celui qui la lit qu’elle est faite pour lui.
Prenons l’exemple du théâtre. On trouve des scènes nationales –comme Quimper– qui ont un taux de remplissage des salles toujours très élevé, sans jamais faire de compromission artistique. On voit clairement qu’on n’est pas dans des théâtres privés qui proposeraient des vaudevilles à tour de bras ou des divertissements faciles pour remplir les tiroirs-caisses, mais dans une programmation et des créations ambitieuses de CDN.
En pleine crise économique, c’est difficile pour tout le monde. Plus d’une centaine de festivals (dans tous les arts) sont supprimés cette année, par des mairies de droite mais aussi par des mairies de gauche. La culture n’est pas l’apanage de la gauche ou de la droite –Pompidou avait publié une anthologie de poésie ! Mais il est vrai qu’on a changé de monde. Il y a un avant et un après Sarkozy. La petite phrase de l’ex-président sur La Princesse de Clèves envoyait ce message : la culture est un savoir inutile. Nous ne sommes plus à l’époque où des élus voulaient éduquer le peuple malgré lui.
Faire de la culture une priorité est un choix politique, qui n’est pas celui du gouvernement. Et comme, par ailleurs, les périodes fastes sont terminées, tous les audits commandés depuis deux ou trois ans par les financeurs, quels qu’ils soient, sont « à charge » : ils ont pour but non pas de valoriser ce qui est formidable mais de chercher ce qui ne va pas, puisque l’objectif en pleine crise économique est de retrouver de l’argent. Pour justifier les subventions, il faut chiffrer entièrement son action et s’assurer du remplissage de la salle. Si je reprends l’exemple de la fréquentation de 3000 personnes de la Maison de la Poésie, pour la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines de 140 000 habitants, c’est un chiffre qui ne justifie ni les frais de fonctionnement d’un bâtiment ni l’intérêt d’un élu. Il représente un pourcentage trop bas d’électeurs, qu’on pourra toujours récupérer en fonction des alliances, etc.
Pour autant, c’est à nous, le milieu poétique, de nous adapter. D’autres formes d’art ont réussi à le faire : théâtre, danse, musique, sans jamais compromettre leurs exigences. Nous ne pouvons plus programmer des soirées sans nous soucier du taux de remplissage. A nous d’imaginer des ponts et d’inventer des formes, d’être attentifs à la communication, de nous adapter aux évaluations chiffrées demandées.
C’est aussi une saine responsabilité, qui empêche les poètes français de rester dans l’entre-soi, ce qui ne pourrait les conduire qu’à une mort certaine dans le petit cercle de l’éternel public vieillissant d’habitués. Certes une dérive ultra-libérale tuerait la poésie, qui n’est pas faite pour être rentable. Mais l’entre-soi la tuerait plus sûrement encore. Car le poète n’a pas pour vocation de ne parler qu’à ses amis poètes. C’est l’inverse : il est fait pour offrir et s’offrir au monde entier. Comme le dit Andrée Chedid :
« Pour être, la poésie n’attend que notre regard ».
FRANCOISE SIRI
journaliste, poète et organisatrice de soirées poétiques, auteur du Panorama des poètes (Lemieux éditeur, 2015)
(« Françoise Siri » photo D.R. et « New York » photo Saul Leiter)
18 Réponses pour L’entre-soi contre la poésie
« Pour autant, c’est à nous, le milieu poétique, de nous adapter »
On aimerait bien savoir ce que recouvre ce vocable de « milieu poétique ».
Existe t-il vraiment?
Bonjour,
On peut parler d’un milieu poétique, au sens où, par exemple au Marché de la Poésie, vous retrouvez environ 500 éditeurs de poésie (livres ou revue) et plus d’une centaine de poètes, les uns invités par les organisateurs du Marché, les autres venus de province pour le plaisir de voir leurs amis, ainsi que les amateurs de poésie qui connaissent l’existence du Marché, et que vous retrouvez toute l’année au fil des différentes rencontres. Cette communauté est en partie rassemblée par le Printemps des Poètes, qui a dans son cahier des charges la mission d’être le centre national de ressources pour la poésie, et qui fait un travail énorme pour fédérer les différentes associations, directeurs de maisons ou de festivals, médiateurs culturels, etc.
Oui… Le point de vue du gestionnaire va a l’encontre de celui de l’amateur de poésie et des poètes.
A lire l’article, il y a cependant une contradiction entre ‘milieu de la poésie’ et ‘poésie pour tous’ comme ci certains avaient naturellement en charge le bien des autres. Je dis cela en reconnaissant que parmi ces certains il y des gens très capables comme Jacques Fournier.
Pour finir, hier j’assistais a une manifestation d’art contemporain. Il y avait de la poésie pas celle des poètes, du moins celle des gens du milieu de la poésie . Il y avait des projets, de l’argent, du public payant. La poésie ne semble pas morte pour tous … C’est une panthère parfumée qu’on ne voit pas mais que l’on sent parfois…
« Le point de vue du gestionnaire va à l’encontre de celui de l’amateur de poésie et des poètes »: ceci est une croyance ancienne, très répandue dans les arts, qu’il faut interroger. Gestion et art peuvent faire bon ménage. Il y a conflit si l’on fait de la gestion pure sans tenir compte de l’exigence artistique, et inversement. Aux deux extrêmes, vous ne profitez pas des forces vives de la poésie. Dans un cas, vous êtes gestionnaire mais vous n’avez pas de vision d’avenir de votre discipline artistique; donc vous allez faire des économies à court terme qui vous conduiront à l’échec à long terme. Dans le cas inverse, vous réalisez des projets artistiques très honorables mais qui n’attirent pas assez de public et vous continuez dans vos routines jusqu’à la perte du public et des subventions.
Oui, Jacques Fournier qui était le directeur de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin est un homme formidable porté par les croyances de l’éducation populaire, qu’on pourrait résumer ainsi : je fais venir un poète magnifique et s’il n’y a que 3 personnes dans la salle, ce n’est pas grave; c’est magnifique qu’il y ait 3 personnes touchées par la poésie. Il a mille fois raison sur le fond. Mais, comme je le dis dans l’article, nous avons changé de monde. C’est fini : vous ne pouvez pas demander (quel que soit l’art) un budget de 600 000 euros sans vous soucier du taux de fréquentation de la salle.
Tous les arts ont toujours résisté à l’évaluation et au chiffrage de leur action. Rappelez-vous ce qu’on entendait dans les années 90 dans le milieu de la musique contemporaine : « On fait un travail d’artiste. On n’est pas là pour chiffrer. On n’est pas des comptables. Ca ne nous intéresse pas. » Et aujourd’hui, la musique contemporaine s’est complètement adaptée : par exemple, le centre national de création musical de Nice, ou celui de Marseille, chiffrent tout, leurs créations, la manière dont elles tournent, leur programmation, etc. Et encore une fois, et j’y tiens, sans faire aucune compromission sur le plan artistique. Les dirigeants de ces centres sont d’excellents gestionnaires et des magnifiques soleils qui font rayonner la musique. Les poètes qui dirigent des centres doivent cesser d’avoir peur et s’ouvrir aux nouvelles pratiques et au nouveau public. Il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. Cela dit, la réflexion sur la politique culturelle est très complexe et mon article ne cherche modestement qu’à lancer un caillou pour faire avancer un peu le débat.
Article stimulant ! Il a le mérite de poser la question délicate de l articulation entre politique publique culturelle et passion artistique. Les artistes, et sans doute les poètes plus que d autres, ne peuvent (ne doivent) se préoccuper de la « réception » ni de la gestion. Nietzsche vend 60 exemplaires de son Zarathoustra. Stendhal quelques centaines d exemplaires seulement de ses chefs d œuvre. On n imagine pas Rilke se demandant s il doit arrêter d écrire parle que personne n est venue à sa lecture. Car le poète / l artiste qui a quelque chose a dire le dira toujours. Autre, mais bien legitime, est la question de savoir si des « lieux » aux coûteux frais de fonctionnement doivent être finances à hauteur de centaines de milliers d euros sur fonds publics : toute la difficulté étant alors de faire des choix, des arbitrages (s il n y avait pas rareté,non, mais en temps de rareté la question se pose, et ne se résout que par comparaison pragmatique : que pourrait on faire d autre, de plus urgent, pour plus de monde, avec les mêmes sommes ; si des réponses évidentes s imposent, alors il faut réfléchir à faire moins quelque part pour faire plus et mieux ailleurs…).. La poésie passera toujours : elle vit de la voix de ceux qui la lisent, de la porte ouverte de ceux qui l’accueillent ça du bénévolat de ceux qui l’éditeur et l’aiment, ces centaines d éditeurs passionnés la portant à bout de bras. Elle survivra aux lieux de l’entre soi comme aux lieux du népotisme; aux festivals annulés comme aux occasions perdues. Mais il faut veiller aussi à ce qu elle ne disparaisse pas du viseur même des politiques culturelles : il faut la préserver à l école comme langage de la rébellion possible et de l écart avec la normalité imposée ; la renforcer dans des manifestations emblématiques comme le marché de la poésie, le printemps des poètes, pour aller vers ceux qui l’ignorent et l’adoreront a la seule condition de la croiser ; lui redonner une place au cœur des arts à part entière aux côtés de la musique ou des arts plastiques. Elle qui irrigue tous les autres arts tend à disparaître escamotée par ceux ci ou traitée de haut par les gens sérieux. La sortir des luttes d arrière garde, foncer vers l avenir, avec élan et enthousiasme, sans demander aux poetes d être comptables, sans oublier que les comptables peuvent être au service des Poetes, c est un vrai défi.
« Nous vivons aujourd’hui dans une bien étrange société française totalement minée par la peur -les peurs diverses et variées. »
La peur de quoi?
(Ne disons pas la peur de l’Autre, qui est ne rien dire).
« À quoi bon avoir beaucoup de lecteurs ? En avoir peu est toujours préférable. Même si vous n’avez qu’un seul lecteur, mais un vrai, cela suffit. Et cet unique lecteur, à la limite, ce peut être tout simplement vous-même. », Henri Michaux.
Réponse pour Wanderer:
d’accord sur tout!
Sur la questions des « comparaisons pragmatiques », je ne sais pas faire et j’aimerais qu’on progresse sur ce chemin. Prenez le dernier exemple de la fête de la musique : un budget du ministère de la Culture de 500k pour les 3 événements au jardin du Palais Royal, la coordination, la communication (affiche, compte twitter, internet), auquel on ajoute tous les événements sur l’ensemble du territoire pris en charge par les communes, les collectivités territoriales… Des millions d’euros ont été mobilisés pour cette fête d’une journée sur tout le pays. Il doit être possible d’additionner toutes les aides financières à la poésie sur un an (ou juste pour le Printemps des Poètes, par exemple), et je gage que ce n’est qu’un dix-millième des sommes investies dans la seule fête de la musique. Mais peut-on comparer? Poésie et musique n’engendrent pas les mêmes coûts, n’en sont pas au même stade de développement (la musique, dans beaucoup de cas, a investi massivement les nouvelles technologies), etc. Comment imaginer les critères de comparaison? Et pourtant, réussir à mener ces comparaisons pragmatiques, c’est précisément ce qui permettra de réaliser votre voeu qui est aussi le mien : que les comptables soient au service de la poésie!!!
Réponse à Ueda:
Par « peur », je parlais simplement des peurs qui imprègnent la société française aujourd’hui, qui expliquent par exemple la montée du FN par « peur » de « l’invasion » de migrants, etc. Bref, les peurs qui font que notre société française en est là où elle est!
Ce que j’ai voulu montrer dans mon livre « Le Panorama des Poètes », c’est que les poètes sont des hommes comme les autres. Donc ils sont eux-aussi contaminés par la peur. Comme les directeurs de centres qui impulsent une politique artistique, comme le public… La peur : on se replie sur ce qu’on connaît au lieu d’aller vers ce qu’on ignore encore.
La peur, côté public : par exemple, un adolescent qui vous dit : « je ne comprends pas la poésie, c’est trop dur » alors qu’il adore Booba et qu’il écrit des chansons… Vous le faites parler d’une chanson de Booba, de son émotion, de sa musicalité, de ses jeux de mots, puis vous passez à Baudelaire, et il se rend compte qu’il n’a pas de raison d’avoir peur.
La peur, côté artistes : la peur de se mélanger aux autres. Les poètes aiment être accompagnés d’un musicien ou d’un peintre, qui dessine pendant qu’ils lisent leurs poèmes par exemple. Mais ce serait chouette aussi de mélanger poètes et slameurs. Car s’il y a bien un courant qui n’est pas dans l’entre-soi et qui reçoit le public en masse, c’est le slam! On a de grandes leçons à prendre! Les poètes doivent aussi investir la scène politique (pour ceux qui le souhaitent) sans crainte. Quand Houellebecq partage la scène avec Piketty (à la journée d’hommage à Bernard Maris) ou avec le chanteur Jean-Louis Aubert (à la Maison de la Poésie de la ville de Paris), il n’a pas peur de se faire voler la vedette ou au contraire de ne pas se sentir à la hauteur. Ca ne lui vient pas à l’esprit. Il est dans le partage.
La peur, côté politiques culturelles : il y en a beaucoup! cf. nos discussions à propos de cet article!
Mais c’est Jean Métellus qui parle le mieux de la peur:
« La peur consume les désirs /
C’est elle la grande et secrète coupable /
Elle qu’il faut dompter et dominer /
Sa seule passion /
Pervertir les gestes, étrangler les voeux /
Transformer en muraille un caillou sur le sentier / (…)
Reprends, ami, tes forces, ton désir, ton souffle /
Redonne à cette fumée qui brouillait les premières notes de ton chant /
La vision sonore d’un avenir à construire. »
JEAN METELLUS (in Le Panorama des Poètes)
Réponse à Joel Bécam:
Une autre citation de Michaux sublime : « l’homme: un désir qui aboie dans le noir ».
Votre première partie de la réponse au camarade ueda est amusante : la « peur des migrants » expliquerait la montée du FN …
Vision étroite des choses, disons poétique de la migration humaniste, positive, enrichissante, …. rions un bon coup …. et n’en parlons plus !
Pour culpabiliser les poètes de ne pas « remplir » des salles, F. Siri écrit : « Pour autant, c’est à nous, le milieu poétique, de nous adapter. D’autres formes d’art ont réussi à le faire: théâtre, danse, musique, sans jamais compromettre leurs exigences. » Curieuse argumentation! Encore faut-il comparer ce qui est comparable! Théâtre, danse, musique sont par essence des arts du spectacle, de la scène, donc de salles auxquelles ils s’adressent. La poésie s’adresse d’abord, par nature, à des individus et non à des collectivités à travers un support traditionnel qui facilite la relation libre et intime au texte : le livre. Qu’on fasse des lectures publiques de poésie, très bien, mais on ne peut en attendre le même effet qu’avec le théâtre et les autres arts « publics ». Je m’étonne qu’on s’en étonne. Et merci à Joël Bécam pour sa citation de Michaux qui remet un peu les choses à leur juste place.
Plus grave: la poésie de langue française (à de très rares exceptions près*), ne dit plus le monde. elle ne dit plus le monde, parce que ses praticiens, lestés de sémiotisation deguy-gnolesque, ne le comprennent plus. Mieux vaut en effet ne pas entendre ce qu’ils n’ont pas à dire.
Intraduisibles, même en français, comme dirait J. Renard.
Heureusement, il est des poètes ailleurs, dans les contrées chaudes ou les îles brumeuses, qui offrent des clés d’existence de tout premier choix.
Continuez à vous la mordre en cénacle, messieurs, jusqu’à vous en étrangler.
Pendant ce temps, nous échappons à votre mortifère componction en choisissant les lointains: vive la traduction! vive la liberté!
*René Depestre, par exemple.
Pourquoi voulez-vous l’État se mêle davantage de culture? Une culture promue par l’État, si tant que cela ait un sens, n’est rien d’autre qu’une culture d’État. On est malheureusement que déjà trop servis sur ce plan-
Personnellement je préfère un pays où les gouvernements ne se fixent pas comme objectif d' »éduquer » les populations, ce que vous dites regretter.
Que les férus et passionnés de poésie désireux de promouvoir cet art le fassent eux-mêmes à travers des clubs et associations (non financées par l’État, si cela existe) plutôt que de demander toujours cette omniprésente intervention de l’État.
Une culture promue par l’État, si tant que cela ait un sens, n’est rien d’autre qu’une culture d’État.
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Syllogisme erroné. Molière et Racine ne furent pas des poètes d’état: pourtant, ils furent protégés de Louis 14.
L’art a toujours eu besoin de mécènes. L’état joue ce rôle quand les mécènes viennent à manquer. AUx US, les fondations sont généreuses, en France non.
Vous simplifiez trop… Tout professionnel, de quelque domaine qu’il soit sait bien que ce n’est pas si simple. On peut proposer 5 fois la même animation/article/spectacle… et avoir un retour très divers (1/ aucun public, 2/20 personnes 3/5 personnes mais très intéressées 4/8 personnes et la sauce ne prend pas). Concernant le « domaine public » : primo les fonctionnaires semblent être formatés pour TOUT dénigrer et TOUT casser, secundo en ce qui concerne l’argent public on évalue à 50% d’argent public détourné au profit de « copains-coquins » (que ce soit dans le domaine culturel ou ailleurs)et tertio déjà le lieu et le thème vont « sélectionner » le public.
Quant au « savoir inutile »… la « sous culturisation » et la démagogie ne sont pas que le fait de Sarko. On peut citer la paresse, la facilité due aux technologies, les parents, le cinéma (certains préfèrent la version Film plutôt que Livre), le manque d’intérêt/curiosité, les crispations et le repli sur soi…Combien savent que le 14 juillet fait référence à la Bastille ?
Citer Houellebecq comme « type courageux »… voilà bien encore une marque de solidarité masculine stupide ! Il s’est sauvé début janvier…
Cette dénonciation de « l’entre-soi » ou des « peurs » qui mineraient notre pauvre « société française » est l’un des pires parmi les clichés dont nous abreuvent les diurnaux .
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