Léon Bloy, le mendiant ingrat, nous écrit
Etrange réflexe en vérité celui qui nous fait parfois nous précipiter sur des catalogues de ventes tout en sachant que l’on n’y achètera jamais le moindre bout de papier faute d’avoir l’esprit ou la monomanie d’un collectionneur. Il m’arrive d’en recevoir, le plus souvent liés à un événement littéraire ou artistique. J’en ignore les évaluations, encore pénétré de la répartie du jeune Jean Genet pris en flagrant délit de vol de livre rare et amené devant les juges : « Non, monsieur le Président, je n’en connais pas le prix mais j’en sais la valeur ». Certains de ces catalogues sont si bien faits, composés, mis en pages, illustrés, imprimés, qu’ils valent bien des beaux-livres ; d’ailleurs, ils se conservent d’eux-mêmes ; mais ils sont nettement mieux documentés car les notices, établies par des spécialistes de l’homme ou de l’œuvre, sont une mine d’informations.
Dans ces moments-là, ce n’est plus à Jean Genet mais à Michel Leiris que je pense. Il m’avait dit un jour : « Certains catalogues d’expositions de peinture sont tellement beaux et complets que c’est à se demander si elles ne furent pas un simple prétexte, comme un alibi, pour les mettre en œuvre ». C’est tellement vrai et de plus en plus, en regard de la marchandisation de ces grands raouts grâce auxquels la population fait la queue en nombre deux ou trois heures durant pour passer en moyenne une poigné de secondes devant chaque tableau entraperçu.
Cette semaine, j’ai reçu le catalogue d’une vente qui se doit se tenir à l’hôtel Drouot le mercredi 15 mai à 14h. Première partie : plein de papiers de François 1er et de Louise de Savoie issus de la collection du magistrat et diplomate Jean de Selve (1475-1529), premier président du Parlement de Paris. Passons. Deuxième partie : Léon Bloy (1846-1917), lui-même, le mendiant ingrat, le pèlerin de l’absolu…. Que du Bloy en veux-tu en-voilà. Un festival ! une farandole ! Ca fulmine sur soixante de pages de catalogues et une centaine de numéros. Et pas des lettres anodines ou des notes de blanchisserie (encore que le petit feuillet où il dresse la liste de « Ceux qui m’ont lâché » soit assez piquant) : que des manuscrits originaux et des carnets de notes.
Du lourd : Le Désespéré, La Femme pauvre, Les Funérailles du naturalisme, Les dernières colonnes de l’Eglise, Sueur de sang, Histoires désobligeantes, Léon Bloy devant les cochons, Le Sang du pauvre, la Résurrection de Villiers de l’Isle-Adam sans oublier bien sûr de larges morceaux de son Journal, l’un des plus fascinants et des moins connus des journaux d’écrivains ; comme s’il était écrit que l’insuccès rencontré par son oeuvre de son vivant devait se perpétuer à titre posthume. Ne manquent à l’appel pour l’essentiel que Belluaires et porchers, les Propos d’un entrepreneur de démolition et le Salut par les Juifs (ici ce qu’en a dit Remy de Gourmont) écrit en réponse au best-seller antisémite de Drumont.
Qui possédait une telle réunion d’originaux chez lui ? Un amateur éclairé ? Une famille ? Une institution ? Ne comptez pas sur Thierry Bodin, l’expert de la vente, pour vous le confier, il est lié par le secret professionnel. Qu’importe au fond puisque grâce aux fiches de M. Bodin, nous disposons de larges extraits qui suffisent déjà à notre bonheur, nous qui n’éprouvons pas le besoin impérieux, irrépressible de posséder pour aimer.
Bloy, grand exalté du symbolisme universel, se reconnaît à la lecture d’une seule de ses lignes, même dans ses lettres. On sait ses excès de langage, son goût de l’hyperbole, ses visions mystiques, son intransigeance religieuse, la puissance de son verbe, son style tellurique, son tempérament apocalyptique, ses injures aux confrères, ses éclats et son sens du comique, ses injonctions et son chantage à la misère (« Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes »). Mais quel torrent sous la plume de ce visionnaire, que ce soit celle de l’essayiste, du diariste ou de l’épistolier ! Par la qualité de sa violence et la sincérité de son exigence , il parvenait donner ses lettres de noblesse à l’abjection. Qui écrit comme cela de nos jours , Personne. Wikipédia cite Marc-Édouard Nabe… Et pourquoi pas Stalker-le-vivisecteur tant qu’on y est ! Comme s’il suffisait de manier l’injure permanente pour être Bloy, ce qui est aussi primaire que de distinguer Céline pour ses points d’exclamation. Il est d’ailleurs remarquable que le pape François l’ait cité dans sa première homélie (« Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : ‘Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable.’ Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. » ) sans que cela suscite davantage de commentaire. La lettre ci-dessous, qui témoigne en passant que l’absolu le gouvernait en toutes choses, et pas seulement dans sa foi catholique (Bernanos, pour ne citer que lui, en conserva longtemps l’empreinte) m’a particulièrement frappé par, disons, son actualité permanente dans le monde des lettres, des idées, des revues et des gazettes. Longue de trois pages et datée probablement de mars 1885, cette requête à Edmond de Goncourt, un ennemi littéraire, par le rédacteur du Pal, pamphlet hebdomadaire qui n’aura que cinq numéros, ne semble pas avoir été finalement envoyée à son destinataire. Mais rien ne nous empêche de la recevoir :
« Je suis votre ennemi. Du moins, j’ai été votre ennemi jusqu’à ce jour, peut-être même l’ennemi le plus violent que vous ayez eu. – Le meilleur ami que je me connaisse dans l’étable à pourceaux qu’on appelle la littérature contemporaine, Huysmans, m’a assuré vingt fois que j’étais injuste. M. Barbey d’Aurevilly me l’a dit aussi. N’importe. J’ai continué de foncer sur vous, en taureau spiritualiste que j’étais (…) Il est vrai que la récente lecture d’Henriette Maréchal a quelque peu diminué ma rage (…)
Je suis un désespéré, vomi par toute la presse. J’ai passé dix ans de famine à poursuivre le merle blanc de la Vérité et de l’Equité littéraire absolues. J’ai déjeuné quelquefois de croûtes de pain ramassées dans des ordures. Quand une feuille quelconque m’était ouverte, j’ai dit ce que je croyais être juste et vrai, sans jamais recourir à la salauderie du pseudonyme, offrant toute ma personne à tous les coups. Ces derniers jours, aidé d’un ami presque aussi pauvre que moi, j’ai créé Le Pal (…)
En attendant le succès qui, par miracle, semble me venir, malgré l’hostilité silencieuse de la presse entière, que je contemne de toute la force de mon désespoir, je suis affamé, expirant, en danger et l’idée m’est venue d’aller à vous, précisément parce que j’ai toujours été votre ennemi et que vous ne me devez rien (…)
J’ai besoin de 50 fr. que je vous rendrai si je peux ou que je ne vous rendrai pas, mais alors, il faudra crever, désagrément ultime qui du moins ne sera pas accompagné pour moi de l’horreur infinie d’avoir pollué ma plume, ni mon cœur en me prostituant pour les quatre sous que vaut la célébrité à la vomitive camaraderie du Journalisme contemporain… »
( » Carte postale annotée par Léon Bloy dans une série sur « Nos contemporains chez eux » ; « Réédition à l’identique du Pal, préfacée par Patirck Kéchichian, L’Obsidiane, 2002)
P.S. du 24 mai : le montant des adjudications des principaux manuscrits
707 Réponses pour Léon Bloy, le mendiant ingrat, nous écrit
Eh bien, après Céline, Bloy, ça nous change…
Dans votre liste « on sait… », vous oubliez de mentionner sa profonde foi catholique. (Je sais que vous citez son catholicisme plus loin, mais ce n’est pas la même chose).
Oui, Léon Bloy, tout comme Céline, inimitable, Dieu merci !
Très bien le lien qui donne accès au catalogue.
Ceci dit, le papier touche à peine la surface de l’eau, c’est la deuxième fois après Céline, que vous arrive-t-il ?
« son chantage à la misère (« Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes ») »
Chantage à la misère ou calcul de banquier avisé ? L’auteur du « Salut par les Juifs » avait tout compris de la technique Rothschild.
Ce catalogue que l’on peut feuilleter est d’une richesse impressionnante (partie concernant Léon Bloy, surtout). Dommage que l’on ne puisse agrandir plus les feuilles manuscrites (carnets, lettres, brouillons raturés).
« son chantage à la misère (« Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes ») »
Il est clair pour moi que l’auteur du « Salut par les Juifs » attend son salut terrestre des techniques financières mises au point par la haute banque juive (les Rothschild notamment), et il a parfaitement raison. La somme réclamée me paraît cependant révéler une certaine inexpérience de sa part. Personnellement, j’en aurais demandé soixante.
je suis un contemporain et j’ai toujours été chez moi… alors zou !
» Personnellement, j’en aurais demandé soixante. »
C’est ridicule.
Quatre-vingt-dix.
C’est votre dernier mot, Jean-Paul ?
« Quand une feuille quelconque m’était ouverte, j’ai dit ce que je croyais être juste et vrai, sans jamais recourir à la salauderie du pseudonyme, offrant toute ma personne à tous les coups. »
Y aurait-ils des petits Léon Bloy sur ce blog?
Mauvaise Langue m’y fait penser.
Le chantage à la misère est toujours négociable, par celui qui a un franc, tant il est vrai que les pauvres ont toujours été exigeants, et souvent pour des motifs incompréhensibles ….
Il me semble que 5 centimes sur ce franc c’est déjà trop d’assistanat déresponsabilisant !
ce qui est aussi primaire que de distinguer Céline pour ses points d’exclamation
pourtant j’en mets jamais et ça t’as pas empéché de me baptiser souscélinien lassouline..avec la sousfortune afférente
Dans votre liste « on sait… »
et scatologue philippe
L’auteur du « Salut par les Juifs » avait tout compris de la technique Rothschild.
t’as pas bien lu jean marron..c’est carabiné..et comme chus pas mac..c’coup ci ch’comprends droledement cricri
J’ai besoin de 50 fr. que je vous rendrai si je peux ou que je ne vous rendrai pas, mais alors, il faudra crever
non justement..il te paira d’insultes maousses..c’t’a dire que d’ête insulté par léon c’est être changé en jésus mollardé..et devant saint pierre, ça compte !
et comme chus pas mac..
« Je ne suis pas, je n’ai jamais été màc, ni aujourd’hui, ni jadis. »
Il me semble que 5 centimes sur ce franc c’est déjà trop d’assistanat déresponsabilisant !
Interprétation ridicule. Je n’en attendais pas moins de JC. Il ne s’agit pas d’assistanat, mais de reprise individuelle, comme disait Bonnot. Au fait, où en était Léon Bloy à l’égard des anars? Le savant Assouline pourrait peut-être éclairer notre lanterne.
J’en ai assez de me cacher derrière une salauderie de pseudonyme, comme dit l’homme à la silhouette pataude, au visage ingrat, et aux imprécations risibles.
Je vais vous dire qui je suis … les yeux dans les yeux, la main sur le coeur, la clé du coffre dans le trouduc,… JE SUIS JEROME CAHUZAC !!!
« Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes »
C’est un slogan anar, ou je ne m’y connais pas.
Sacré Jambrun !
j’arrive chez toi avec ma kalach pour te faire le coup des 50 centimes sur le Franc … un vieil anar devrait comprendre !
PH. Régniez , bien vu, c’était un lapsus, rectifié : « catholicisme » en lieu et place de « foi catholique »
‘ posséder pour aimer ‘
Dis-moi pourquoi, Diotime.
j’arrive chez toi avec ma kalach pour te faire le coup des 50 centimes sur le Franc … un vieil anar devrait comprendre !
la propriété que c’est le vol jicé..faut t’alléger de ton butin sinon comment que tu vas aller au ciel?..dis pas merci surtout..ingrat!
Parce que l’amour est de prix divin, Socrate.
c’est carabiné..et comme chus pas mac
Vous voulez dire, le Boug’ que vous n’êtes pas un maquereau ? Parce que pour ce qui est de feu Màc , quel le problème avec cet ex-pseudo ?
Merci, Diotime de Mantinée, je vais me le tenir pour dit et l’apprendre par cœur.
Je précise que je voulais bien m’appeler Socrate mais à force de changer de pseudo sans me relire, j’ai tapé une coquille.
depuis qu’une personne, qui signe christiane, un prénom féminin, écrivit sur ce blog que les commentateurs ne pensaient pas ce qu’ils écrivaient, je crois que les commentateurs sur ce blog sont , au moins pour la plupart , des crét..ois.
il se peut que je me trompe , cela ne m’étonnerait pas , et je promets de m’instruire avant de revenir vous saluer chers commentateurs, si mon salut en dépendait, sait-on jamais !
Et quand Mirbeau fait l’éloge de Bloy,ça donne ça:
« On parlait dernièrement, dans une élégante réunion d’hommes de lettres, de Léon Bloy et de son nouveau livre : La Femme pauvre, autour duquel la lâcheté des uns, la rancune des autres et l’incompréhension du plus grand nombre établissent une vaste zone de solitude et de silence, comme autour de la maison où meurt un pestiféré. Il n’y avait à cette réunion que de fort célèbres personnages, féministes gâteux, et pâteux psychologues, le col serré par une cravate à triple torsion, la boutonnière fleurie de toutes les légions d’honneur, et qui « tirent à dix mille exemplaires, pour le moins », de petites histoires tristement « cochonnes », où s’exalte l’âme des femmes de chambre, les seules aujourd’hui qui osent affronter l’inaffrontable et morne ennui du moderne.
Il va sans dire que Léon Bloy fut copieusement éreinté. On l’accusa de toutes les vilenies, on le couvrit de tous les opprobres. Quelqu’un qui fût entré là sans préparation, eût tout de suite pensé qu’il s’agissait d’un criminel, ayant inventé une nouvelle épouvante. Évidemment, si, au lieu d’être coupable d’un beau et douloureux livre, Léon Bloy eût frappé de sa canne les femmes, au Bazar de la Charité, violé des sépultures et découpé de petits enfants en morceaux, on eût parlé de lui avec plus d’indulgence et moins d’indignation. On lui reprocha son ingratitude, son orgueil, son irrémissible pauvreté. Plusieurs poussèrent la littérature et la psychologie jusqu’à lui dénier toute espèce de talent et toute espèce de style. Le comique suprême fut atteint d’entendre une sorte de coiffeur de lettres, qui patauge dans ses phrases comme un hanneton tombé dans un pot de pommade liquide, l’écraser d’un seul coup, en invoquant Blaise Pascal. Enfin, les vieilles légendes dont on crucifia jadis l’auteur du Désespéré et qui semblaient dormir dans les poussières des salles de rédaction, chacun se plut à les réveiller. Je ne nommerai pas ces braves gens car, bien qu’ils soient tous illustres, ils n’ont, en réalité, pas de nom, ou ils ont le même nom monosyllabique et disgracieux que vous savez et qui équivaut à n’en avoir pas du tout.
Un jeune homme qui n’avait pas de smoking, qui ne portait aucune décoration, pas même celle de la reine de Roumanie, et qui n’avait pas encore ouvert la bouche, déclara :
– Vous êtes sévères, Messieurs, envers un homme qu’estima et aima Barbey d’Aurevilly.
Mais ce nom de d’Aurevilly sonna, dans ce milieu, comme une chose déjà lointaine. L’on vit un sourire, un peu méprisant, errer sur les lèvres de ces illustres personnages. Et ce fut tout ce qu’amena le souvenir de cette grande âme solitaire et royale.
Moi aussi, je ferai comme ce jeune homme, et c’est en me souvenant de d’Aurevilly que je parlerai de ce réprouvé : Léon Bloy.
⁂
Le cas de Léon Bloy est vraiment unique dans ce qu’on est convenu d’appeler : la littérature.
Voilà un homme d’une rare puissance verbale, le plus somptueux écrivain de notre temps, dont les livres atteignent, parfois, à la beauté de la Bible. Ne cherchez ni dans Chateaubriand, ni dans Barbey d’Aurevilly, ni dans Flaubert, ni dans Villiers de L’Isle-Adam, une prose plus architecturale, d’une forme plus riche, d’un modelé plus savant et plus souple. Dans quelques pages du Désespéré, par-delà d’antipathiques violences et des malédictions disproportionnées, il s’est élevé jusque vers les plus hauts sommets de la pensée humaine. Pour peindre des êtres et des choses, il a, souvent, trouvé d’étonnantes, de fulgurantes images qui les éclairent en profondeur et pour jamais. De quels traits ineffaçables n’a-t-il point dessiné le glorieux X… et « ses réveils d’affranchi » ? Parlant d’un mauvais homme, triste et lâche, pleutre au repos, il écrit : « Cependant, quand il avait bu quelques verres d’absinthe, ses pommettes flamboyaient, au haut de son visage, comme deux falaises, par une nuit de méchante mer… » Il fait dire à une pauvre fille : « Ma vie est une campagne où il pleut toujours… ». La même, débile et malade, raconte qu’elle a frappé, presque à mort, un homme qui voulait la violer : « Quand j’ai frappé M. Chapuis, j’ai cru qu’il me poussait un chêne dans le cœur… ». Je cite de mémoire et au hasard du souvenir. Les livres de Léon Bloy fourmillent de ces choses… Il en est d’incomparablement grandes et nobles. Elles naissent, à chaque page, sous sa plume, tout naturellement et sans effort. Il est en état permanent de magnificence. Lisez, dans La Femme pauvre, cette invocation que je trouve, sans la chercher, en ouvrant le livre :
« Je suis ton père Abraham, ô Lazare, mon cher enfant mort, mon petit enfant, que je berce dans mon sein pour la Résurrection bienheureuse. Tu le vois, ce grand Chaos qui est entre nous et le cruel riche. C’est l’abîme qu’on ne peut franchir, des malentendus, des illusions, des ignorances invincibles. Nul ne sait son propre nom, nul ne connaît sa propre figure. Tous les visages et tous les cœurs sont obnubilés comme le front du parricide, sous l’impénétrable tissu des combinaisons de la Pénitence. On ignore pour qui on souffre, et on ignore pourquoi on est dans les délices. L’impitoyable dont tu enviais les miettes et qui implore maintenant la goutte d’eau du bout de ton doigt ne pouvait apercevoir son indigence que dans l’illumination des flammes de son tourment ; mais il a fallu que je te prisse des mains des Anges, pour que ta richesse, à toi, te fût révélée dans le miroir éternel de cette face de feu. Les délices permanentes sur lesquelles avait compté ce maudit ne cesseront pas, en effet, et ta misère non plus n’aura pas de fin. Seulement, l’Ordre ayant été rétabli, vous avez changé de place. Car il y eut entre vous deux une affinité si cachée, si parfaitement inconnue, qu’il n’y avait que l’esprit sain, visiteur des os des morts, qui eût le pouvoir de la faire éclater ainsi, dans l’interminable confrontation !… »
Même dans la frénésie de l’insulte, il est magnifique encore ; il peut dire de lui-même qu’il est un « joaillier en malédictions ». Il sertit d’or l’excrément ; il monte sur des métaux précieux, précieusement ouvrés, la perle noire de la bave. Quand il arrive à ce point d’orfèvrerie et de ciselure, l’excrément lui-même devient un joyau. Nul n’a plus le droit d’en sentir l’originelle odeur, et tous peuvent s’en barbouiller la face sans honte.
Quoi qu’il en soit, si ceux-là qui ont en charge de nous éduquer avaient la conscience de ce qu’est la beauté, s’ils comprenaient la responsabilité qu’est leur mission propagatrice, il y a longtemps qu’ils eussent choisi, dans les œuvres de cet admirable écrivain, pour en faire des modèles d’éloquence. Il n’y en a, nulle part, de plus impeccable et de plus superbe.
Voilà cet homme. Eh bien ! parmi les milliers et les milliers d’écrivailleurs, dont les ouvrages encombrent les rayons des libraires et les cases – j’allais dire les caves – des cervelles bourgeoises, Léon Bloy est peut-être le seul – le seul, vous entendez bien – à qui il soit interdit de vivre de son métier. Non seulement il ne peut pas en vivre, mais le miracle est qu’il n’en soit pas mort. D’autres, hélas ! et qu’il aimait, en sont morts, près de lui ! Il a connu dans ses bras l’agonie d’un pauvre enfant à qui il a été refusé que le grand talent de son père ne fût pas assez riche pour acheter les deux sous de lait pur nécessaire à son innocente et fragile vie !
Lisez La Femme pauvre. C’est un livre dont on vous dira, peut-être, qu’il est mal fait, qu’il manque d’unité, de composition, de psychologie mondaine. C’est peut-être vrai, mais lisez-le tout de même, car il est rempli de choses inégalables. Et puis, sous l’orage des invectives et des vociférations, sous les grands éclats d’un orgueil intolérable – j’en conviens –, vous entendrez aussi saigner un cœur dans ce livre douloureux où chaque ligne est comme l’ahan, le cri de révolte, et l’acceptation finale de cette montée au Calvaire que fut, jusqu’ici, la vie de Léon Bloy.
Oh ! je sais bien, tout le monde prétendra que cette vie, c’est lui seul qui l’a faite. Sa misère, il l’a forgée de ses propres mains. Par son intransigeance, par son orgueil, par sa fièvre d’extermination, il a ouvert entre lui et les autres un espace infranchissable, que nul n’osa franchir, car il n’est peut-être personne que ses invectives n’aient atteint et marqué à la face. Sa situation, il l’a rendue si excessive que ceux-là qui tenteraient de le défendre et de reconnaître publiquement les dons supérieurs, les dons uniques, qui font de lui un si exceptionnel tempérament d’écrivain, seraient englobés dans la même haine que lui. Tous se taisent, les uns par rancune, les autres pour ne point paraître complices de ses mépris, de ses dégoûts, des ses excommunications. Il y a beaucoup de lâcheté dans ce silence, soit ; mais il y a autre chose, aussi, par où le malentendu s’accuse davantage, c’est que Léon Bloy n’est pas quelqu’un de notre temps ; il est dépaysé dans ce siècle qui ferme ses oreilles à la parole ardente de ses vieux prophètes, aux anathèmes des vieux moines, ou qui en rit, comme d’une farce, quand il lui arrive de les écouter. Je me le représente souvent, comme un Jean-Baptiste, allant traverser les déserts, la bouche pleine d’imprécations, ou comme quelque moine distribuant, du haut d’une chaire, dans une église du moyen âge, les anathèmes et les malédictions…
La gendarmerie nationale s’oppose aux apostolats errants : elle appelle ça du vagabondage. Comme il n’y a plus de désert, Léon Bloy a trouvé un silo. Il s’est creusé lui-même la fosse de ses mains ; il a creusé son corps d’ulcères liturgiques, il a bordé sa fosse de culs de bouteilles, de clous, d’excréments déclamatoires pour la rendre inaccessible, pour être plus nu, pour être plus seul avec son humilité sainte et son saint orgueil, plus seul avec Dieu. De cette fosse, il jette aux passants des bouses de lumière et d’éternité, des haines d’or, le verbe le plus sauvage et le plus magnifique, lourd et pénétrant comme la lave et l’aérolithe.
Le pire sadisme pour les martyrs, c’est d’avoir l’air de bourreaux : Léon Bloy a réussi.
Confesseur de la Pauvreté, de la Mort, de la Foi, portier farouche de la Porte de Vie, voilà l’homme que j’ai essayé d’admirer ce soir.
Octave Mirbeau, Le Journal, 13 juin 1897
(la revue des ressources)
JC :Jérôme Cahuzac ? non, Claude Guéant, oui
…
…je crois le comprendre,…une sorte d’écrivain » fauve « ,…
…
…en cela,…que l’analyse de la période fauve,…permet par la dialectique contrastée de Léon Bloy,…
…déjà,…de pressentir la » période cubiste « ,…et une littérature plus caricaturale,…
…par ces aperçus,…et éclaire des vues panoramiques de la » bande dessinée,…par ses réflexions verbales succinctes à l’emporte-pièce de la condition humaine et ses travers,…
…un auteur,…pour des sources à l’éther alchimique pour Picasso,…etc,…
…
à force de changer de pseudo sans me relire, j’ai tapé une coquille
une couille keupu..une, comme air hitlère la compagnie préféré de vontraube
de petites histoires tristement « cochonnes », où s’exalte l’âme des femmes de chambre
venant de mirbeau c’est über cocasse non..çuilà même que ce péteux de freud prenait pour le diabolique suppôt (contemporain pas oublier)..c’est un cas pas popo ce léon, en plus..en plus il a jamais dit du bien du petit personnel et des boniches..que vicieuse et fénéants..rassure toi jicé, anar mais pas trop
« l’hostilité silencieuse de la presse entière, que je contemne de toute la force de mon désespoir »
Les yeux dans les yeux, qui connaissait le sens du verbe contemner (dénigrer en vieux français) ?
Un bon journaliste, Passou, ne se contenterait pas de citer cette lettre sans nous dire si Edmond de Goncourt a prêté les 50 F. et si Bloy les lui a rendus !
Quel était ce maniaque anonyme qui ne collectionnait que les écrits de François 1er et de Léon Bloy !!!
quel le problème avec cet ex-pseudo ?
aucun dafnoz, j’avais trouvé uber cocasse aussi ce reproche perçant aprés une réponse à question qui m’était faite « tu n’es pas mac tu ne peux pas comprende »..fermer le ban
…
…il fait,…genre,… » grognard littéraire « ,…etc,…
…
çui qu’a tout baroz chte dis pas le cas a disséquer à peine froid
Les textes de Léon Bloy peuvent-ils servir aux historiens ?
Les premiers colons chrétiens d’Amérique du Nord eurent recours au cannibalisme, qu’en pense Philippe Régniez ?
Les yeux dans les yeux, qui connaissait le sens du verbe contemner (dénigrer en vieux français) ?
sûr que pour enrichir ton vocabulaire léon c’est l’adresse, et avec naturel, et on se demande comment..
Il sertit d’or l’excrément ; il monte sur des métaux précieux, précieusement ouvrés, la perle noire de la bave.
« Tu m’as donné ta bouse et j’en ai fait de l’or. » (Charles B. à Jean Marron, au sortir du chalet)
« Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes »
Etonnante formule, tout de même. Elle dit, dans sa brutale simplicité, une bonne partie du génie de cet écrivain singulier. Car enfin, idéologiquement, elle est loin d’être claire. D’inspiration chrétienne, mais à forte teneur d’hérésie, mâtinée d’égalitarisme à la Proud’hon, anarchiste de ton, avec une remembrance des partageux de 1870. Sorte de bombinette intellectuelle à fragmentation… Elle a le parfum de son époque, et elle va fort bien à la nôtre.
D’inspiration chrétienne, mais à forte teneur d’hérésie, mâtinée d’égalitarisme à la Proud’hon
crévindju d’ciboir..tu fais fausse route..une vieille théorie qu’il a reprise que tout l’or du monde fait tout le sang du criss..les capitaliss veulent tout pour eux
disons que léon c’est la théorie de la libéraçionne..sans la libéraçionne..pour ça que.. don’t craî for mi argentina
« j’arrive chez toi avec ma kalach pour te faire le coup des 50 centimes sur le Franc … un vieil anar devrait comprendre ! » (rédigé par JC)
la vie contre un fond de vin d’oranges, ça te va ?
Léon Bloy, et les petits enfants du journalisme léonin trinquent, Léon Bloy plie sous la misère mais Léon tient bon, s’il ne s’embarque pas pour Cythère, il ira toujours à complies. Léon sous la pluie ne fait pas de ronds lorsqu’il marche sur l’eau. Il est pauvre parmi les pauvres, c’est Mozart qu’on assassine, poches trouées par des salaires au lance-pierre, semelles râpées dans les allées de piges usuraires, on dirait la peinture d’un journaliste en 2013, ce nouveau chanoine honoraire qui se rêve reporter en Chine. D’insultes il s’emplie mais ne le mèneront pas ; l’aquilon de la prière d’insérer ses colères guide ses pas. Le vent spécule quelques mots ardents, redouble ses éructations sur l’or et fait si bien qu’il avoisine le souffle de celui de qui l’esprit au ciel avait pris racine et dont les deux pieds dans la boue de l’argent déchiffraient les combinaisons des coffres-forts. (Comme Barbara Parkins alias B.A dans The Kremlin Letter de John Huston que Léon vit plusieurs fois à « L’épée de bois », peut-être aussi comme Jean de La Fontaine, en tout cas comme moi.)
« la vie contre un fond de vin d’oranges, ça te va ? » (rédigé par mézigue)
Je m’en suis autorisé une rasade hier soir, j’ai failli mourir : je te garde le fond.
une remembrance des partageux
Le remembrement, c’est le vol. Niet karacho !
la vie contre un fond de vin d’oranges, ça te va ?
..vaderétro avec tes tractations sataniss..la simonie ça marche pas avec jicé..faut tout lui prende ! cqui lui sert de deux bourses et la vie.. »nach saint pierre » c’est sa devise dessus sa cheminée
La baraque de Léon Bloy à Montrouge avec son petit bout de jardin, probablement celui que l’on voit sur la photo, c’était pas tout à fait la misère !
La dernière fois que j’y suis passé, la maison était abandonnée…
Au fond, Bloy, c’est un genre de François d’Assise qu’aurait fauté avec Georges Darien. Beau cas de figure pour le mariage pour tous.
D’insultes il s’emplie mais ne le mèneront pas
alec, c’est le Bob Sinclar de la RdL. L’ample son de son sample nous baroufle les ouillais, s’empile dans nos esgourdes et nous emplit d’allégresse.
Bon, pour la syntaxe, faudra reprendre des cours de soutien avec ML, après la classe.
je te regarde le fond
exercize illégale de la médcine..ça peux t’coûter chère jean marron
La baraque de Léon Bloy à Montrouge avec son petit bout de jardin, probablement celui que l’on voit sur la photo, c’était pas tout à fait la misère !
Jacques,cette petite maison était insalubre.
Bloy a aussi occupé la maison de Péguy à Bourg-la-Reine…
« Et pourquoi pas Stalker-le-vivisecteur tant qu’on y est ! »
Voilà une bonne question.
Quand est-ce que J.A. va venir « nous » écrire.
Merci -de nota- pour l’extrait du journal de Mirbeau! Point d’exclamation à la Céline. [Si c’est Lynn c’est donc sa soeur.]
« Il sertit d’or l’excrément », il aurait apprécié le talent des orfèvres de la RDL.
La fosses septique des commentaires en est lumineuse.
« la vie contre un fond de vin d’oranges, ça te va ? »
Bien sûr, ça me va. les kalachs d’occase se revendent bien. On est entre amis, non ? malgré une formation universitaire déséquilibrée !
(… en plus les promesses, etc etc ….)
Vous voulez que je vous dise ce que je pense de Bloy ? Non !
Tant pis…. Charenton direct : avec les mitaines-clavicules-omoplates molletonées, une messe tous les jours et deux infirmiers littéraires à demeure !
Il est d’ailleurs remarquable que le pape François l’ait cité dans sa première homélie (« Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : ‘Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable.’ Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. »
L’aplomb de ces calotins, à commencer par le premier d’entre eux, me laissera toujours pantois.
« Je suis votre ennemi. »
Ce Bloy est de la race d’un Rousseau écrivant à Voltaire : « Je ne vous aime pas, Monsieur » . Et, en plus il a le culot de taper l’Edmond de 50 balles. Tout ça au nom de l’Absolu. A la place de l’Edmond, comment que je l’aurais envoyer aux pelotes, le Léon. Va voir chez les petites soeurs des pauvres si j’y suis, et à bas la calotte !
« Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes »
OK, mais j’exige :
être traité en client et pas en usager ;
des routes sans nids de poule ;
max 10 min d’attente si j’appelle une ambulance ;
des nuits calmes et des journées paisibles ;
et cætera, et cætera, et cætera.
» l’absolu le gouvernait en toutes choses »
Le pauvre homme …
Ce brave Bloy est un con d’époque, il me semble !
(c’est vrai …. cela me vient facilement de maljuger un mort désarmé, et – comme disent les littéraires – cela manque singulièrement d’argumentation… mais j’en ai rien à battre, je sens le truc comme ça ! )
Les et cætera, du post précèdent sont là pour signifier qu’il est parfaitement inutile de chipoter sur les détails, sur les questions de sécurité, sur les coûts d’organisation et de mise en œuvre, et ragnagna… faut seulement bien réfléchir à l’air qu’on aurait en cas de mauvaise répartition des 50 cents vis-à-vis de mômes qui savent calculer l’évolution du capital en tenant en compte les intérêts composés ?
Il est clair que dépouiller les riches laborieux, instruits et intelligents de 50 centimes sur un franc pour les donner à des faignasses assistées irresponsables, c’est criminel !
Voilà pourquoi un type comme Bloy qui, dans sa foultitude de phrases fortes lancées au hasard, tombe une fois juste sur un million…est un con d’époque.
L’outrecuidance de Léon Bloy tapant de 50 balles un homme qu’il considère pourtant comme son ennemi se comprend si on l’interprète comme une sommation adressée à Edmond de Goncourt de faire un geste de charité à son égard, autrement dit de reconnaître la primauté de l’Absolu chrétien et de s’y conformer. Je sais que tu es un mécréant, mon frère, mais je te donne là une occasion de te racheter. Quelle innommable bourrique tout de même! Comment ne pas souhaiter qu’un tel individu crève dans la misère et de male mort ? Bloy (comme le pape François) est incapable de reconnaître le caractère… relatif de l’ « absolu » auquel il croit. Cette attitude vous fait immédiatement trouver Néron sympathique. L’islamisme est détestable, mais un certain … catholicisme, dont Bloy était un représentant, ne l’est pas moins.
Barozzi de 11.58, un bon lecteur ne poserait pas la question sachant que la lettre n’a pas été envoyée
Jambrun, tu le sais et pourtant tu persévères : sans la religion qui soutient et unit, tu finiras en enfer !
(tu as de la chance, j’ai gardé de bons contacts avec des gens intéressants, là-bas en dessous.
Si je comprends bien la nature de la chose, si un ami mes prête 50€, je n’ai à lui en rendre que 25 car, si sur chaque il me doit 50 cents, il m’a en réalité prêté 25€…
C’est assez intéressant comme approche…
Ayant regardé trop longtemps les yeux dans les yeux Léon Bloy le mendiant de Passou et Marisol Touraine, épouse Reveyrand de Menthon, la sinistre exophtalmique bobo de ce gouvernement, un malaise m’a pris… Je vous quitte, emmené par deux ambulancières blondes comme les bloys, au fort potentiel.
Passouline dit: 3 mai 2013 à 13 h 27 min
Barozzi de 11.58, un bon lecteur ne poserait pas la question sachant que la lettre n’a pas été envoyée
n’ayant pas trouvé un envoi de Barozzi à 11.58 j’évite de m’inquiéter , puisque c’est Barozzi qui devrait se faire du souci
Jacques Barozzi, le terme Chrétien est une auberge espagnole.
Par ailleurs, vous savez ce que je pense du cannibalisme et de la nature humaine.
la barozzi de 11h58 est un de nota,c’est vraiment le bordel dans les chemins de fer italiens!
Il nous écrit
mais est-il timbré ?
Aucoindubloyeusement.
« … n’ayant pas trouvé un envoi de Barozzi à 11.58… »
Il s’agit du poste de 10 h 58 min — l’horloge du blog n’étant pas à l’heure… pour changer…
JB dit :
« Un bon journaliste, Passou, ne se contenterait pas de citer cette lettre sans nous dire si Edmond de Goncourt a prêté les 50 F. et si Bloy les lui a rendus ! »
Ce qui donne un sens à la réponse de Passou :
« … un bon lecteur ne poserait pas la question sachant que la lettre n’a pas été envoyée. »
Rasez la moustache, et vous avez Bernanos.
Rasez > Just a trim.
Mais non renato, Bloy est une incarnation par anticipation du blondin (pas l’écrivain, le « blondie » chasseur de prime de prêts dans le film américano-italien). Ce qu’il écrit au gonze Edmond de Goncourt est à comparer avec ce que dit le blondin en question à Tuco, le jeune écolier qui « plays truant » tout le temps et qui sèche les cours de la bourse : « Tu vois, mon jeune ami, en ce monde il y a deux types de personnes, ceux qui ont le coeur à gauche et le portefeuille un peu mieux placé et ceux qui tapent leurs connaissances ou creusent par leurs dettes leur propre tombe, eh bien moi tu vois, j’en ai marre de creuser et j’ai envie de te taper. »
« Je vous quitte, emmené par deux ambulancières blondes comme les bloys, au fort potentiel. »
JC
Des ambulanciers blondds comme les boys !
V’là notre JC qui vire cutie, cette histoire de mariage aura fait bien des dégats.
Vous me direz un scooter rose c’était un signe.
Abjection ou pas, en définitive ?
Parce que, dans l’affirmative,
des lettres de noblesse…
colleraient aux fesses.
Trop question d’argent :
des enchères au mendiant.
Trop question de foi aussi
si dire son avis est permis.
Roseaudieusement.
(Parce qu’il bloye
mais ne rompt pas).
Rasez la moustache, et vous avez Bernanos.
nonos avait autrement la fibre politique zouzou..vite vu vite dit..un vieil effet
« Jacques Barozzi, le terme Chrétien est une auberge espagnole »
Phiphi RaieNiée
Pas sympa pour Jean-Loup qui lui mérite une majuscule.
des tribulat..voilà comme sont copin villiers vous aurait arrangé..bouvard et pecuchet était un peu mou les goncourt avaient bon..des tribulats marchand de prochouto
Chrétien, une auberge espagnole
Bien de ne pas être ingrat.
Mais n’est-ce pas accorder trop de crédit à Thérèse et Ignace, malgré l’excellence de ces deux tauliers?
» l’absolu le gouvernait en toutes choses »
même il marchait dedans jean marron..imagine que son chalet c’était un peu chambord avec triplélice..
By Alessandro Speciale
Religion News Service
VATICAN CITY (RNS) Preservationists working on a Renaissance fresco in the Vatican have uncovered what experts believe is the first European representation of Native Americans, from 1494.
Writing on April 27 in the Vatican’s semi-official newspaper, L’Osservatore Romano, the director of the Vatican Museum, Antonio Paolucci, said the previously unnoticed detail was discovered in a Resurrection scene painted by the Renaissance master Pinturicchio.
Covered by centuries of soot, the restoration of the painting revealed a small depiction of naked men with feathered headdresses who appear to be dancing. A man on horseback is also visible.
According to Paolucci, Pinturicchio’s fresco dates back to 1494, just two years after Christopher Columbus “discovery” of the Americas.
The fresco is located in the so-called Borgia Apartment within the Vatican’s Apostolic Palace, three rooms used by Pope Alexander VI, the infamous Rodrigo Borgia, as his personal living space.
The depiction is consistent with Columbus’ account of being greeted by naked men who painted themselves black or red and danced for the European explorers on the coast of what he believed to be Eastern Asia.
Paolucci points out that Alexander VI, a Spaniard, was in close contact with the Spanish monarchy that had financed Columbus’ voyage.
Elected in 1492, Alexander VI showed a keen interest in the newly discovered continent. In 1493, he published the document dividing the uncharted New World between Spain and Portugal, the world’s major naval powers in that time.
In his L’Osservatore Romano article, Paolucci writes that he can’t say for sure that the men in Pinturicchio’s fresco are Native Americans. But he says that it is hard to believe the Borgia papal court would be unaware of Columbus’ discovery and account, even if very recent.
“What if the early impression of those naked men, good and even happy, who gave parrots as gifts and painted their bodies black and red, came to life in the small dancing figurines in the background of Pinturicchio’s Resurrection?” Paolucci wrote.
Mais la violence ça peut pas avoir de qualité, c’est absolu…
Le mieux c’est les gars qui parlent d’une « oeuvre de qualité » faut pas les laisser vivre…
C’est vrai qu’il est plutôt halluciné le gars de la première photo, on dirait qu’il a forcé sur les amphés…
Barozzi, et le latin nom de Dieu !
Du latin contemno, is, ere, tempsi, temptum : tenir pour négligeable, mépriser.
contemptus mundi ! « Le mépris du monde », alors quoi, Barozzi ! On connaît plus ses classiques ?
Ce sont les Portugais, deux ou trois, qui ont fait les frais du cannibalisme ! Ils furent mangés, pas l’inverse ! Arrêtez de nous faire rêver… (oui, je sais, j’ai pas pu m’empêcher de la faire, celle-là…)
Cet article sur Léon Bloy n’est pas un hasard, le 3 mai est le jour de la Croix.
on dirait qu’il a forcé sur les amphés…
..ça et l’éther c’est des trucs d’allemands maboul coupeur de mains d’enfants sergio..en france, que le pinard, boisson hygiénique, qui fait réfléchir
Je propose la correction suivante:
Covered by centuries of soot, the restoration of christianism should reveal a depiction of naked men.
Un article sur Baudelaire demain, et vous aurez fait le tour. Vous pourrez partir en vacances.
Une oeuvre de qualité, écrite avec soin, et qu’on consultera avec fruit.
Pascal Quignard est probablement plus civil que Léon Bloy.
– On s’en s’en fout, c’est ce qu’il écrit qui est important.
– Tu parles, sois d’abord son voisin (« T’as pas cent balles? »).
Philippe Régniez dit: 3 mai 2013 à 15 h 12 min
Un article sur Baudelaire demain
Hourrah!
Ça nous change des « Beaudelaire » d’avant-hier.
Et que faîtes vous des Bodler ?
est-il nécessaire de situer votre regard dans le contexte qui fut le leur? parce que si ce catholicisme dont vous semblez souffrir conduisait à culpabiliser tout un chacun on devrait se réjouir de l’avoir enterré, tout le monde s’en fout c’est la foire à la grande bouffe alors que des multitudes meurent de faim, les gens comme vous font mine de se soucier et discourent alors que de nombreuses questions dont il vaut mieux feindre de ne pas connaitre les réponses planent sur nos contemporains, comme c’est amusant l’époque est humoristique .
Marco est toujours chez vous, ou il a pris le maquis?
Vous ne trouvez pas, M. Régniez, qu’après des surdoses de Céline et de Bloy, on finit par récolter une sale gueule?
Veda. Marco pète la forme, je lui transmets vos salutations.
Vous avez raison, il est préférable de se réfugier dans la futilité et la médiocrité.
Enfin, bérénice, enfin ! Le présent ne nous est pas indifférent ! Léon tapait Edmont de 50 francs, Thomas tape son papa Laurent de 7 millions d’euros … on progresse en humoristique !
Non non non non Ferdine y en a jamais assez ; d’ailleurs ce serait pas mal de remplacer cette maudite station-service par la photo de Sigmaringen, qui va bien, elle…
Ah, Marco, l’intellectuel de la famille…
Lorsqu’il répète vos propos, ne croyez pas qu’il soit d’accord.
Le décalage transforme la tragédie en farce.
C’est un ironiste d’une qualité supérieure.
Achtung, JC.
On commence à taper sur Thomas, on finit par taper sur Tonton.
Mauvaise Langue en pince pour les « régimes d’historicité ».
Il faudrait comparer les régimes de catholicité d’un Bloy et d’un Mitterand.
(Pour méditer sur ce dernier, in memoriam Béré:
http://www.dailymotion.com/video/x5b5ss_la-double-mort-de-pierre-beregovoy_news#.UYPMlkKKGwp)
C’est quand même très émouvant de lire une lettre de François Ier, de la Reine de Navarre ou de Florimont Robertet pour lequel Clément Marot écrivit sa belle et célèbre « Déploration de Florimont Robertet » :
Jadis ma plume on vit son vol étendre
Au gré d’amour, et d’un bas style et tendre
Distiller dits que soulais mettre en chant.
Mais un regretde tous côtés tranchant
Lui fait laisser cette belle coutume
Pour la tremper en encre d’amertume.
Ainsi le faut, et quand ne le faudrait,
Mon cœur (hélas) encore le voudrait ;
Et quand mon cœur ne le voudrait encore,
Outre son vueil contraint y serait ore
Par l’aiguillon d’une mort qui le point.
Que dis-je mort ?D’une mort n’est-ce point,
Ains d’une amour. Car quand chacun mourrait,
sans vraie amour plaindre on ne le pourrait.
(…)
Robertet fut notre Hector en sagesse ;
Pallas aussi lui en fit grand largesse.
(…)
Tel fut conduit dedans Blois, la comté,
L’ordre funèbre, ainsi qu’on m’a conté.
Si l’ai compris succinct en cet ouvrage,
Fait en faveur de maint noble courage.
S’il y a mal, il vient tout de ma part ;
S’il y a bien, il vient d’où le bien part,
Mort n’y mord.
représentation chérie comme on s’y trouve bien dans ce théâtre comédien ou public dépendent de ce qui se joue en coulisses, changement de décor!Ah mais quels effets! L’important c’est de participer, de conserver son siège sa chaise son fauteuil et d’adapter son éloquence aux heureuses circonstances, aux drames, aux catastrophes, se draper d’intentions même si ce ne sont pas les vôtres emprunt à 0% de laisser ce nécessaire social aux vestiaires quand la pulsion s’invite quand le désir tend les bras et invite au luxe à la luxure, aux autres les blessures nous sommes les dorés à l’or fin sur tranche d’imposition, que soient réouvertes les oubliettes afin qu’oublieux nous profitions des fleurs et du mal.
bouguereau dit: 3 mai 2013 à 15 h 07 min
le pinard, boisson hygiénique, qui fait réfléchir
Oui mais le problème c’est déjà qu’il faut commencer par réfléchir au pinard, même sous les shrapnels ou toute autre circonstance occluse ; tandis que le whisky, par exemple, lui, a commencé sa carrière comme produit pharmaceutique comme si c’était Mérieux international qui le faisait ; et alors le mieux c’est la vodka, parce que là on en est vraiment sûr que ça l’est, pharmaceutique…
« un bon lecteur ne poserait pas la question sachant que la lettre n’a pas été envoyée »
Vous marquez un point, Passou, au temps pour moi…
(la prochaine fois je l’aurais !!!)
Barozzi, la faute est volontaire ou congénitale ?…
ML, des blancs, pas très catholiques mais somme tout chrétiens, auraient mangé leurs morts !
somme toute, oups !
congénitale, je le crains, ML !
C’est bien ce qui me semblait…
Pour survivre !
Rien à voir avec le cannibalisme des Indiens, qui relève d’un rituel sacré.
Faut pas tout confondre sinon on ne comprend plus rien.
Remy de Gourmont (Reumi, dixit Gide). C’est bien la première Bloy que Bloy est cité sur votre blog, dear passoupline. Où sont passés les imprécateurs d’antan..
(is tkt already on the beach in florida ?)
sinon on ne comprend plus rien.
je n’avais pas compris que l’on comprenait grand chose depuis qu’il nous avait été écrit « vous ne pouvez pas comprendre »
C’est pas si primaire que cela, de réduire Ferdine à un point d’exclamation : finalement c’est l’essentiel ! La couleur on s’en fout, au fond…
C’est bien la première Bloy que Bloy est cité sur votre blog, dear passoupline.
..ha on va en bouffer du mur de la honte..c’est certain..zouzou en peut pus
réduire Ferdine à un point d’exclamation:c’est moderne il ‘ya que Lars vonTrier qui l’a compris pour l’affiche de son film
http://www.rtbf.be/culture/cinema/detail_nymphomaniac-s-offre-une-affiche-stylisee-et-osee?id=7986529
vous ne pouvez pas comprendre »
hé oui renfield, t’es pas lui non pus mon poulet..fermier..vas pas croire que je te méprise la protéine
ce gros lars..farci..le malheur serait moins pire
la vodka, parce que là on en est vraiment sûr que ça l’est, pharmaceutique…
absolument que j’allais dire..mais assez fait dans la réclame..souvent porno dailleurs
surdoses de Céline et de Bloy, on finit par récolter une sale gueule?
rooh lui hé..c’est toujours la faute des autes
sinon on ne comprend plus rien.
on n’est pas des produits génétiquement momifiés ,mauvaise langue , faut reconnaître!
Sergio dit: 3 mai 2013 à 16 h 02 min
Oui mais le problème c’est déjà qu’il faut commencer par réfléchir au pinard
Je suis touché que vous n’ayez pas mentionné le schnaps, patron, ça montre que vous avez de la considération.
« Léon Bloy… lui-même, le mendiant ingrat, le pèlerin de l’absolu…. Que du Bloy en veux-tu en-voilà…. Un festival ! une farandole ! Ca fulmine… »
C’est pas un peu célinien?
Je me suis fait la même réflexion que ML au sujet des lettres de Françoys ier contenues dans le beau catalogue Drouot mis en lien dans le billet. Le style des lettres en lui-même est net, précis, le ton de courtoisie non-feinte incline presque vers la poésie, la calligraphie valant plus qu’un coup d’oeil également (j’ai fait deux captures d’écrans ce midi, chacun sa prédation de collectionneur après tout — cela me rappelle l’aventure de Simone Baulez qui la vit tomber sur quelques pages inédites de Cioran, un épisode que nous avait raconté Pierre Assouline il y a environ un an, chère Simone si vous passez par-ici laissez-moi à mon tour vous passer le bonjour.) Une autre correspondance peut-être, après avoir relu le billet et les commentaires, celle que l’on pourrait faire avec la nouvelle d’E.A. Poe, « The purloined letter ». Dans ce récit comme tout le monde le sait, le minister D. s’apprête à faire chanter une femme (à hauteur de 50.000 francs, la somme bloyienne multipliée par mille) à laquelle il a osé subtiliser un important pli. Le détective privé Dupin réussit à dévier l’attention de l’aigrefin et à déjouer l’invisibilité de la fameuse lettre. En laissant la lettre sur son bureau, Bloy s’amuse un peu avec lui-même (certes sa situation est terrible mais un sourire ironique adressé à soi-même peut être réparateur), à la manière d’un Alphonse Allais ou d’un Jacques Tati, partira, partira pas, timbrée et non oblitérée, la lettre est là, un rien peut la faire s’envoler vers son destinataire ou pas. Le style de Bloy a lui aussi la flamboyance d’une confession sans concession, assez proche des écrits du début du seizième siècle qu’on voit dans les lettres mentionnées plus haut. Rien de commun certainement avec celui des prédécesseurs du roi qui créa Chambord, on est sans doute très loin du ton vindicatif ou sournois d’un Philippe Le Bel qui saignait ses grands argentiers juifs et lombards ou ses Templiers par l’envoi d’un simple courrier aux clauses furieusement comminatoires.
n. de S. dit: 3 mai 2013 à 17 h 07 min
le schnaps
Oui mais c’est connu comme le houblon, à Nancy on est aux avant-postes un coup c’est l’un qui occupe un coup c’est l’autre on est collabo depuis un millénaire, la capitale mondiale, même, et alors donc pour picoler on prend tout ce qui vient même la grappa…
« Un festival une farandole ça fulmine »
et je dirais même plus: ça culmine…
bouguereau dit: 3 mai 2013 à 17 h 00 min
absolument que j’allais dire..mais assez fait dans la réclame..
Eh oui ça s’est renchéri la pub ça se paye depuis que c’est ploutocratique, avec les Rouges au moins c’était quasi-gratos comme les bouquins…
avec les Rouges au moins c’était quasi-gratos comme les bouquins…
C’est plus comme avant, quand on pouvait recevoir les oeuvres complètes de Kim reliées en simili pour pas un rond (on les voyait dans des salons d’attente, mais en haut avec les rossignols pour ne pas passer pour un con).
Aujourd’hui on chipote.
c’est l’heure du crépuscule des idoles ?
« à Octave MIRBEAU
Contempteur célèbre des faux artistes
des faux grands hommes
et des faux bonshommes
JE M’ACCUSE
très-humblement et très-douloureusement, d’avoir, en 1889, le 21 janvier, publié au Gil Blas, un article sot où je prostituais le nom d’« Antée » à Émile Zola, supposant une grandeur — matérielle seulement, il est vrai, — à cet avorton.
C’était trop, mille fois, je le confesse et mon repentir est sincère.
Sans doute, l’ignominie excessive des dernières œuvres n’avait pas encore éclaté. Mais n’était-ce pas assez des antérieures ordures ?
Pour tout dire, je suis d’autant moins excusable que je ménageais ainsi, pour la première et dernière fois, une situation fort précaire au journal immonde qui m’employait.
Que cela soit dit enfin pour que les confrères excellents, qui passent leur vie sur le trottoir, sachent à quel point je suis leur semblable.
Le rôle de l’Âne dans Les Animaux malades de la peste me plaît fort et je m’y prête volontiers.
Peut-être aussi obtiendrai-je, par ce moyen, le silence de quelques amis redoutables qui ne laissent échapper aucune occasion de me rappeler, avec de cuisants éloges, cette aventure qui me déshonore. »
Léon Bloy.
Pour bien comprendre cette haine de l’Emile, il faut aussi se reporter au récit d’une visite que fit Leon Bloy à Médan, en juillet 1892, où Zola refusa de le recevoir, ce qui fut transcrit ainsi par Leon Bloy:
« Comment est faite cette âme ? Voici un homme comblé de bonheur, rassasié de triomphes, qui sait que je suis un artiste pauvre, VOLONTAIREMENT pauvre et que je viens de faire un vrai voyage: trois quarts d’heure de chemin de fer et une demi-heure de marche, pour essayer de la voir, ayant dépensé peut-être pour cela mes derniers sous- et qui ne me reçoit même pas ! »
les voies du Seigneur, sont bien tortueuses, n’est-ce pas ?
u. dit: 3 mai 2013 à 17 h 27 min
Aujourd’hui on chipote.
Je crois bien que la plupart des prix des bouquins étaient en kopeks, la première fois qu’on voyait cela c’était quand même incroyable…
« Aujourd’hui on chipote. »
Toujours on a chipoté et on chipotera toujours.
Onclassouline ne peut pas sincèrement s’étonner de recevoir un envoi de Maigret !
tout peut donc arriver à son destinataire !
Hier, aujourd’hui, on chicote et demain aussi….
ça chipotait déjà hier
http://ecx.images-amazon.com/images/I/514GyRN04-L._SL500_AA300_.jpg
Monsieur Assouline, Bloy c’est du passé.
et c’est tant mieux !
les temps ont changé, en bien.
aujourd’hui l’ambiance littéraire est plus tranquille, plus soft, les écrivains, les philosophes et les journalistes ne s’invectivent plus. Ils travaillent ensemble dans une ambiance paisible et amicale.
C’est tout de même mieux que de passer son temps à se gueuler dessus.
Entrez dans une librairie aujourd’hui et vous verrez, c’est super reposant.
c’est tout de même plus agréable non ?
la littérature est zen.
la philosophie est zen.
pourquoi ? parce que notre monde est zen…
qui vous voulez qui s’invectivent ? Delerm et Jauffret ? Enard et Carrère ? Quignard et Rolin ?
les éditeurs ? Actes Sud et Flammarion ?
des fois on a bien quelques gonzesses qui se crêpent le chignon entre elles pour des histoires à noix, on leur dit ‘héholes filles, parlez un peu moins fort svp, relax les filles…’.
quand bien même vous auriez un Bloy aujourd’hui qu’est-ce qu’il ferait ? on le ferait passer à la télé, chez Ruquier, il aurait sa marionnette aux guignols de l’info.
Bloy serait absorbé par le système, ses injures feraient rire le public et son mauvais caractère servirait à faire de l’audimat.
le tout dans le but de calmer le jeu, faire que le rouleau compresseur culturel continue d’avancer à sa vitesse de croisière, pour tout aplatir, pour ramener à la zenitude.
il faut rester zen.
Aujourd’hui on chicote
et on dit que les avions « crachent » ce qui est une horreur.
« Le crash d’un avion », je prends ça comme une insulte personnelle.
des fois on a bien quelques gonzesses qui se crêpent le chignon entre elles pour des histoires à noix, on leur dit ‘héholes filles, parlez un peu moins fort svp, relax les filles…’.
Des noms.
Il nous reste Mocky.
Oh la la, Bouguereau. Ce commentaire incompréhensible qui a provoqué ma réponse ne pouvait pas être de MàC. MàC n’aurait jamais écrit cela ! Voilà épicétou.
« il faut rester zen »
On ne fait que ça… et ça commence à bien faire !
Chicot, c’était le bouffon d’Henri III ; mais c’était une tronche !
MàC n’aurait jamais écrit cela !
Christiane s
Christiane sait tout mieux que les intéressés épicétou
Bloy est un catalogue de vente chez Drouot ?
pour le 15 mai ? à 14h ?
c’est bien.
comment il vus a dit Leiris ? « certains catalogues d’expositions de peinture sont tellement beaux et complets que c’est à se demander si elles ne furent pas un simple prétexte, comme un alibi, pour les mettre en œuvre »
alibi pour les mettre en oeuvre ?
alibi ? recherche d’alibi ?
et vous lui avez répondu quoi ?
que notre époque s’est habituée à vivre qu’avec des alibis ?
Mettre en œuvre un alibi ?! Vous avez des tableautins hollandais à vendre ?
Cricri cé comme Dcheucheu: même quand cé que tu lui essplique lontemps, elle comprend pas.
Je trouve consternant qu’on ne mentionne les femmes sur ce blog que pour évoquer des crêpages de chignons.
Il serait quand même temps de dépasser les binarismes du type nous/ elles, et autres conneries.
Quand je lis le commentaire de hamlet, je suis atterré.
Comment ça jésuite?
pis comme y’a pus les pièce de re’change
on y peut rin
y’a rin à faire
cé pas la peine d’aller
ça sert à rin.
l’état français semble capable de s’inspirer de Léon Bloy ce qui donne: toute personne qui dispose d’un patrimoine m’en doit la moitié, la paroxis idéaliste en moins, bien sûr…
« certains catalogues d’expositions de peinture sont tellement beaux et complets que c’est à se demander si elles ne furent pas un simple prétexte, comme un alibi, pour les mettre en œuvre »
Une toile, passablement prise en photo, du seul fait de sa réduction pour l’insérer dans le catalogue, rend normalement assez bien.
« l’horreur infinie d’avoir pollué ma plume, ni mon cœur en me prostituant pour les quatre sous que vaut la célébrité à la vomitive camaraderie du Journalisme contemporain… »
que vaut une telle phrase aujourd’hui ?
un dernier sursaut de Bourdieu ? et après ?
« je n’en connais pas le prix mais j’en sais la valeur » ?
que valent les mots aujourd’hui ?
que vaut la valeur ?
cette phrase ne veut plus rien dire. les mots ont perdu de leur sens. Cioran s’en réjouissait, il pensait que cela permettrait de nouvelles possibilités.
Le modernisme est-il un somnambulisme?
Bloy Léon, Mélenchon, pièges à cons…
Sur ce blog, combien de Léon Bloy ?
3, 5 ou 7 ?
Pour le crêpage de chignons, Daaphnée et ses victimes féminines, c’est-à-dire toutes les autres !
« u. dit: 3 mai 2013 à 18 h 36 min
Je trouve consternant qu’on ne mentionne les femmes sur ce blog que pour évoquer des crêpages de chignons.
Il serait quand même temps de dépasser les binarismes du type nous/ elles, et autres conneries.
Quand je lis le commentaire de hamlet, je suis atterré. »
de grâce u. restez zen.
je suis zen, alors soyez soyez zen.
au lieu d’être atterrée dites moi dans quelle mesure je me trompe : le crêpage de chignon et la pétition ont remplacé l’invective.
Pour s’intéresser à Léon Bloy, faut vraiment être pervers, addicted au passé rassis/moisi, bref fouille-poubelle.
Tout de même, le présent est infiniment plus captivant, non ? L’Europe qui se meurt, c’est pas grand, ça ?!
Alors, retour à l’expéditeur ou pas ?
Aujourd’hui, est-ce que le courriel
d’un « ennemi » franchirait le pare-feu
de vos ordinateurs ?
Le fourbisseur du « Pal » en tomberait-il
à son tour dans l’usage du pseudo à force
de remplir des corbeilles virtuelles ?
Au moins n’y aura-t-il probablement pas
beaucoup de ventes aux enchères à base
d’écriture électronique !
Adjugement.
Je constate avec plaisir que je vais dorénavant jouir d’une considération acquise en toute honnêteté.
La Compagnie de Jésus, j’aime.
Redressez-vous, hamlet!
Au fait, être « zen » (suivre Bodhidharma, qui avait les mêmes yeux que Bloy et le vieux Bernanos, je n’invente rien) ET se crêper le chignon entre samurai, c’était naguère monnaie courante.
(Même s’ils avaient deux sabres, il y a une nuance, bon dieu)
— Bodhidharma, sur les traces de K. White, c’est un bon thème pour un solo d’alec, le jazzman transcendantal de ce blog.
(Ayant lu le post de M. de Breyne, vous m’avez fait penser à l’Eurotaoismus de Sloterdjik, alec!)
les voies du Seigneur, sont bien tortueuses, n’est-ce pas ?
un peu..et dailleurs si céline doit quelquechose à bloy..c’est son gout de tailler des costards pour l’hivers..zola « le grand fécal »..à chaque fois que je vois le nom à zola..je le vois aussitôt bien au chaud..ha il est bien vengé le léon
Je constate avec plaisir que je vais dorénavant jouir d’une considération acquise en toute honnêteté
l’honnéteté pour un jésuite..c’est un truc de pauvre
Tout de même, le présent est infiniment plus captivant, non ? L’Europe qui se meurt, c’est pas grand, ça ?!
tu t’interesse trop au mosi pourri jicé..vois devant le seau de grappa que tu vas devoir t’enfiler..à boire à même .et a partager avec renato..pt..pt..
Bouguereau, deshabillez vous. C’est l’printemps.
Zola, c’est aut’chose que Bloy.
D’ailleurs l’Emile vous aurait décrit la petite confrérie ( ouaip, disparue) des cols rouges de Drouot, comme il a décrit (au) Bonheur des Dames.
« … et a partager… »
Moi, je paye ma consommation et je ne partage pas mes eaux de vie…
Evite-moi de mourir et je te tuerai. Bloy est un être exquis.
« Pélagie me remet une lettre, qui lui a été donnée par un monsieur attendant en bas ma réponse. Cette lettre est signée Léon Bloy, l’écrivain en vedette du CHAT NOIR, qui, il n’y a pas six mois, a terminé un article sur mon frère et moi par ces mots: « Le survivant des deux drôles ». Dans cette lettre, il me dit que l’audition d’HENRIETTE MARECHAL a opéré un revirement dans son esprit jusqu’alors très hostile, il finit par me demander, au bout de phrases dramatiques, cinquante francs « qu’il me rendra, s’il peut, ou qu’il ne me rendra pas ». Mon Dieu, à un ennemi littéraire, et le plus virulent, ces cinquante francs, je me sens capable de les donner. Mais à un insulteur de ce tonneau-là, et sans miséricorde pour mon frère mort, je me regarderais comme un lâche, si je le faisais- et je pense en moi-même qu’il faut avoir un fameux toupet, pou venir en personne demander l’aumône à un homme tenté de vous souffleter. »
Journal des Goncourt, année 1885, mardi 17 mars, Bouquins volume III, p. 1145.
Nombre d’abrutis on leur demanderait éventuellement de qui ou quoi il parlent s’ils avaient quelque chose d’intéressant à dire…
C’est l’heure du moraliste à deux balles…
« L’Europe qui se meurt, c’est pas grand, ça ?! »
Je vous faisais moins con JC : l’Europe se meurt depuis l’origine des temps, c’est le chic du jeu et dans ce jeu il y a tout l’intérêt d’être Européen…
ho putain on en redemande quelle trogne !
l’avantage avec les billets de passouline c’est qu’on s’évite d’acheter des conneries déprimantes
pour un type qui crève la dalle, il m’a l’air bien replet et le poil luisant.
Un prêtre de Fellini regardant avec tristesse les yeux du petit Bloy.
Ti tocchi, figlio mio?
Lo sai che San Luigi piange quando ti tocchi?
Lo sai?
ça sent pas franchement les balles neuves faut admettre
On ne sait si Edmond de Goncourt donna les 50 balles réclamés par le Léon. Pour se débarrasser de l’importun , il aurait été bien inspiré d’adopter l’attitude du Don Juan de Molière : » Va, va, je te les donne pour l’amour de l’humanité » . Pour ma part, comme l’amour de l’humanité me motive encore bien moins que l’amour de dieu, j’aurais envoyé bouler mon solliciteur en lui balançant une pièce évidemment fausse accompagnée d’un « Va, va, je te les donne car tel est mon bon plaisir « , ce qui m’aurait évité toute référence à un impératif moral quelconque.
Si j’avais à mettre en scène cette célèbre scène du pauvre du Dom Juan de Molière (acte II, scène 2), je traiterais ce passage de la façon suivante :
Dom Juan . – (sur le ton de « dégage, connard ») Va (un temps, geste menaçant, le pauvre fait un bond en arrière ), va ! Je te le donne ( il lui lance la pièce le plus loin possible, de préférence dans les broussailles ) … pour l’amour de … ( éclat de rire )… l’humanité ! ( énorme éclat de rire, relayé par Sganarelle. En fond de scène, on pourra projeter une vidéo représentant Albert Camus en train de se faire sodomiser par François d’Assise. )
la longue nuit des cacochymes commence ..
ah que c’est amusant ..
Bravo Chaloux ! Grâce à vous, on va pouvoir compléter, sinon corriger, le catalogue de l’expert.
Merci pour la réponse, Chaloux, en fait je me souvenais d’avoir lu cette histoire dans le Journal des Goncourt.
Finalement, Passou, le coup, il était pour moi.
(Je l’ai eu !)
« l’expert », c’est vite dit Passou !
« l’expert » devrait savoir qu’avant l’ordinateur, il était d’usage pour les écrivains, du mois les plus poseurs, de faire copie de leur correspondance !
« je risque la mort spirituelle et totale »
juste avant la résurrection !
Toute cette semaine, je l’ai passée à étudier les univers multiples, ce qui m’a permis de faire une découverte inédite : deux univers sont effectivement parallèles lorsque au moins un troisième leur est perpendiculaire. Je l’ai vérifié ET mathématiquement ET par simulation informatique.
Le Grand Fécal c’est plutôt Léon Bloy, il n’avait pas honte ce Tartuffe !
… tous ces pantins qui passent plus les portes … à sens unique … l’étroitesse d’espace entre les rails … et les station service du chemin de croaaaa … misère misère … nobis cum vobis cum … mortel ennui … rien à relever … non … rien … c’est déjà beaucoup … et depuis longtemps …
…
…allez Mostra-Domus,…chante pour la boule de Cristal,…allez,…
…
…boche oh ma boche lorsque tu souligne au crayon noir tes jolis yeux,…etc,…
…boche oh ma boche moi je m’imagine que ce sont des papillons bleus,…
…
…Oui,…on enchaîne avec Pépita Lolo Brigida,…de Saute-mûre les bains,…Ah,…Ah,…etc,…Oui,…elle est trop bonne,…etc,…tirer la charrette S.V.P,…à la Ben-Hur,…Stop ou encore,…
…
… kiss and tell … whatever ass you want … take your pleasure … but don’t come and spit that shit on me … anymore … anyway … anywhere … anytime …
…
…aux pas de l’oie,…pourvu que je garde la foie,…à l’inquisition des budgets,…ou avez vous mis vos offshores,…
…de quoi elle cause la bonne à Rapetou,…etc,…
…Oh,…çà suffit c’est pas marrant,…pas mélanger les torchons et les serviettes,…
…Ah,…table,…une soupe des croix de langue de bois,…remercions le Seigneur,…Stop ou encore,…etc,…
…
…
…Les gens qui voient de travers
…Pensent que les bancs verts
…Qu’on voit sur les trottoirs
…Sont fait pour les impotents ou les ventripotents,…
…les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics,…etc,…chez Stalag 13,…à la foie,…de Derrick,…à l’€uro Arsène Lupin,…etc,…les alibis des Stop ou encore,…etc,…
…bonne nuit,…
Oui, des Journées entières dans les arbres, mais tapersur Zola n’est pas le monopole de Bloy, on pourrait citer entre autres Charles Buet, qui ne manquait pas de sens littéraire.Et bien d’autres dont le totor national.
Quant à l’insistance sur l’argent qui semble tant choquer les Maecenas à courte vue, il suffit de parcourir un peu le marché du livre ancien pour savoir que Bloy n’est pas le seul tapeur. Un Paul Fort sans envoi intéressé est regardé comme une curiosité bibliographique.Et il me semble que Furetière, dans le roman bourgeois et l’inventaire de Mythophilacte dit tout ce qu’il faut dire.
sur le catholicisme Bloyen, une ferveur à l’espagnole matinée de Millenarisme Salettien montre par son succés meme que les voies du Seigneur sont impénétrables. je demeure persuadé que c’est la conduite et la ferveur bloyenne qui ont entrainé les conversions que l’on sait , davantage que le message prophétique lui-même.
Ceci étant, le mépris du Monde n’est pas spécifiquement Bloyen.Outre quelques paroles christiques, le très catholique Catéchisme de Montpellier résume toute la position du Dix-Septième Siècle: « Le Monde est Damnation ».
Il serait intéressant de voir sur documents l’influence de l’Abbé Tardif de Moidrey, prétendument baron et vivant lui-même dans un monde d’un Autre age ou se melent Naundorffisme, souvenirs de Marie Antoinette, etc. Bloy étant un fervent partisan de Louis XVII Naundorff de par cette influence là. Le prodige est que cela fasse de la littérature avec, entre autres, La Chevalière de la Mort. Un tel texte donne raison à ce qui est cité de Mirbeau.
Bien à vous.
MCourt
PS
D’accord avec ML, Louise de Savoie et François 1Er, ce n’est pas rien. Un De Selve fut préfet de Paris vers 1900. Meme famille?
je reconnais la personne dont duquel c’est la photo…c’est le garde-champêtre de Porquerolles…une mamie de Toulon venait juste de réclamer le remboursement des 5 euros qu’elle avait payes pour un p’tit tour sur son pousse-pousse…assise derrière lui, elle trouvait qu’il sentait pas trop frais et que c’avait carrément tiédi son ardeur…je lui avais pourtant bien dit hein : c’est peut-être l’uniforme de la commune, mais ca veut pas dire que tu dors dedans…et qu’il devrait devenir musulman, comme ca il se lave les klaouis 5 fois par jour…
Ah ben ça sent vraiment le bonheur par ici ! Quel plaisir ! Quelle légèreté !!!
Toujours les pareilles vieilles rengaines et pareils bouffis. Non mais les trop cons, franchement …
Désolé de rabaisser le ton du blog, mais z’imaginez un peu, être derrière le garde-champêtre? masque a gaz obligatoire…oui madame…
Et Court nous fait son numéro de multi ventriloque habituel, à faire parler des noms et des réfèrences qu’il a glanés ça et là, sans trop savoir, parce qu’il a quand même un sens de la sonorité le Court, sinistre brocanteur de la chose littéraire, pitoyable, la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf.
Ma foi, en lisant ce qui s’écrit ici, j’ai bien envie de dire comme un de mes paysans: vous voulez faire le merdeux, et bien soit, mais tâchez d’être utile en fumant la terre qui nous nourrit…
En somme, la lettre à Edmond de Goncourt repose sur le raisonnement suivant :
1/ Je suis votre ennemi.
2/ En effet, votre production littéraire est parfaitement immonde.
3/ Cependant, votre récent ouvrage, « Henriette Maréchal », est un peu moins immonde que ce qui l’a précédé, et j’ai la bonté de vous en informer.
4/ Par conséquent vous me devez cinquante francs.
Il est probable que Goncourt a bien fait de ne pas donner les cinquante francs. Tout homme qui aide Bloy voit la haine qu’il lui inspire décupler après un bref temps d’accalmie. Ce qui serait amusant ce serait de voir si Bloy parle de cette lettre dans son Journal, ce qui est bien probable, ce genre d’aventure étant un de ses thèmes favoris. Si je le retrouve dans la journée (aujourd’hui rangement de bibliothèque dévoratrice), je ne manquerai pas de vous en informer.
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